On September 22, representatives of the Department for External Church Relations and the Russian Foreign Ministry met for a working session at the DECR. The DECR was represented by Hegumen Philaret (Bulekov), DECR vice-chairman, Archpriest Sergiy Zvonarev, secretary for the far-abroad countries, and Mr. M. Palacio. The Foreign Ministry group included Mr. O. Vasnetsov, director of the department for relations with the Federation constituent regions, the Parliament and public organizations (DSPO), Mr. A. Zheleznyakov, head of a DSPO office, and Mr. P. Romanov, a DSPO adviser.


The meeting considered various items on the DECR and Foreign Ministry common agenda and outlined a schedule for working meetings concerning matters of mutual concern.

22 сентября 2011 года прошла рабочая встреча представителей Отдела внешних церковных связей и Министерства иностранных дел России. Во встрече приняли участие: со стороны ОВЦС – заместитель председателя ОВЦС игумен Филарет (Булеков), секретарь ОВЦС по делам дальнего зарубежья протоиерей Сергий Звонарёв, сотрудник ОВЦС М.Х. Паласио; со стороны МИД России – директор Департамента по связям с субъектами Федерации, парламентом и общественными объединениями (ДСПО) О.В. Васнецов, начальник отдела ДСПО А.А. Железников, советник ДСПО Р.А. Романов.
Продолжение Здесь

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 23 Septembre 2011 à 12:00 | 0 commentaire | Permalien

Vladimir GOLOVANOW

Une vague de fond?

Mon article sur le cheminement d'un hieromoine vers l'Orthodoxie (1) a mis en évidence le nombre important de moines et de clercs orthodoxes d'origine hétérodoxe et "convertis" à l'âge adulte et je me suis demandé comment concilier cette observation avec la thèse du père Serge Model sur "La leçon Belge" (2)? J'ai été conforté dans mes observations par Irénée (ibid (1) commentaire 8), ce qui me pousse à développer l'idée en cet article.

En effet, il me semble bien qu'il y a là un mouvement de fond que le père Serge Mode n'avait pas perçu en focalisant son étude sur l’exemple particulier de la « Mission orthodoxe belge ». Car tout développement en terre de mission (et tous les observateurs chrétiens se retrouvent pour considérer la société occidentale actuelle comme une terre de mission) se fait essentiellement par ces "missionnaires" que sont les clercs et les moines et, si notre impression concernant leur origine actuelle est vérifiée, il y aurait réellement là un bouleversement d'importance; en effet, le phénomène est encore relativement nouveaux car la plupart de ces vocations datent des dernières décennies du siècle précédant. J'en veux pour exemple une petite communauté de quelques hiéromoines dans le sud-ouest qui semblent bien avoir suscité une véritable nébuleuse de paroisses et de communautés autochtones autour d'eux, auxquelles viennes s'agréger de "nouveaux arrivants", essentiellement des travailleurs migrants, venus de pays de tradition orthodoxe ...

Faiblesse des données fiables

Le problème pour étayer cette analyse, c'est qu'il n'y a aucune donnée statistique et ne se fonder que sur les patronymes des clercs, qui sont publiés, fausse la donne: Tolstoï a très bien montré dans Anna Karénine que la culture familiale se transmet par les femmes, contrairement au patronyme; et nous avons donc beaucoup d'Orthodoxes de tradition familiale par leur mère qui portent des patronymes clairement occidentaux. Quand aux moines et moniales, je n'ai trouvé aucune donnée sur leurs origines…

Par contre Mgr Gabriel vient d’énoncer que "la moitié de nos clercs sont occidentaux" (journal l'ACTU du 11 septembre 2011, p.20 cf.PJ) ce qui reste très imprécis: beaucoup d'entre nous sont aussi "des Occidentaux", nés en France, mais de tradition 100% orthodoxe-russe. Alors ces 50% sont-ils vraiment ces "convertis" (au sens du père Serge) que je cherche à identifier? Si c'est le cas c'est d'autant plus impressionnant que Daru représente prés de la moitié des paroisses en France... Mais en est-il de même pour les autres juridictions, plus récentes, et quid des monastères? Qui pourrait faire ce type d'étude.

Un risque pour l'unité

Le sujet est intéressant car, là où le père Serge a incontestablement raison, c'est que les fidèles convertis sont très peu nombreux (il parle de 1% et je n'ai pas vu de données contraires probantes), et ce phénomène là me semble être encore accentué par les mouvements migratoires des dernières années. Si de 25 à 30% des fidèles (voire plus si l'on en croit certains témoignages comme celui de V. Loupan et Marie Genko (3) sont des "nouveaux arrivants", nos prêtres "convertis", qui savent bien assurer la pastorale des autochtones, sauront-ils trouver un langage commun avec "les nouveaux", pour les accueillir dans nos communautés occidentalisées, ou devrons nous faire appel aux ressources des Eglises mères?

J'ai cité plus haut l'exemple favorable du Sud-ouest mais, à contrario, ce divorce culturel a déjà provoqué l’éclatement du diocèse de Souroge en Grande Bretagne et il peut de même menacer toutes nos communautés.

La réponse de l'Eglise russe, avec ses ressources humaines immenses et son séminaire, me semble là particulièrement prometteuse mais je serais très intéressé de savoir quelle est la situation dans les autres juridictions…
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Références

1. "PO" ICI
2. ICI
3. ICI
actu.jpg ACTU.jpg  (10.85 Ko)

Une approche ethnosociologique de l'Orthodoxie en Occident

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 23 Septembre 2011 à 10:37 | 10 commentaires | Permalien

L'Orthodoxie est présente au cœur de chaque homme dès sa naissance comme un dynamisme
Vladimir GOLOVANOW

Ces derniers mois j'ai rencontré sur Internet et face à face plusieurs hiéromoines orthodoxes dont le trait commun est qu'ils sont tous Français d'origine, venus à l'Orthodoxie à l'âge adulte. J'ai demandé à chacun d'eux "comment êtes-vous devenu orthodoxe?" car le cheminement de ceux qui découvrent l'Orthodoxie de l'extérieur me semble très instructif, surtout pour nous qui sommes Orthodoxes par tradition familiale, sans nous poser de question. (1 )

Cher Vladimir,
Voici ce que je pourrais répondre à votre question.
"Devenir orthodoxe n'est pas l'aboutissement d'une évolution logique intellectuelle ou même spirituelle dont on pourrait aisément rendre compte. En fait, l'Orthodoxie (qui est l'appel divin à la sainteté dans l'amour et la vérité) est présente au cœur de chaque homme dès sa naissance comme un dynamisme. Pour les uns, elle émerge rapidement par le baptême orthodoxe (mais même ceux-là sont des convertis), pour d'autres qui sont venus au monde dans un milieu où l'Orthodoxie n'est pas familière, l'appel divin à faire corps avec l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique peine à se faire entendre.


L'Orthodoxie est présente au cœur de chaque homme dès sa naissance comme un dynamisme
L'Esprit-Saint déploie ses stratégies dès la petite enfance au cours de l’éducation, par petites touches, tant à l'occasion du bien qu'à l'occasion du mal, sans ordre humainement perceptible, un peu ici, un peu là, selon ce que la personne est capable d'accepter ou de supporter.

Se forme ainsi à l'insu même de l’homme un être proprement orthodoxe dont la vie devient de plus en plus spécifiée, dont les choix tranchent de plus en plus avec les options que propose non seulement le monde dans lequel il vit, mais aussi le monde religieux qui est le sien. C'est le temps où il s'interroge (souvent de façon anxieuse) sur son apparente anormalité de pensée et d'action, sur son incapacité à s'assimiler pleinement aux divers groupes auxquels il appartient, sur une instabilité qu'on lui prête, et par rapport à laquelle il ne sait ni que dire ni que faire. Incapable d’être inconditionnel, il se découvre institutionnellement inassimilable et inutilisable. Il en est inquiet. Mais la Providence divine n'abandonne pas celui qu'elle a choisi. Un homme humilié, Dieu ne le méprise pas. C'est à ce moment que, à mon sens, quatre facteurs interviennent qui vont permettre en lui l'émergence de l'Orthodoxie originelle.

1) La prière. En raison de cette désolation, elle s'approfondit et devient remise de soi à la volonté de Dieu - quelle qu'elle soit - dans l'espérance de l'inhabitation divine perçue comme seule raison suffisante de l'existence humaine. Le temps quotidien réservé à cette prière silencieuse s'allonge et devient régulier. Il semble impensable d'y manquer.

2) La tradition spirituelle. Elle est rendue providentiellement disponible. Celui qui est déjà un croyant découvre le témoignage des saints moines orthodoxes, dont il ne sait pas encore que leur intercession mène son itinéraire précédent à son accomplissement. Tout le chemin des temps d'oraison quotidiens suivi jusque là trouve sa perfection et se dépasse dans une prière de Jésus dont le propos est de devenir non plus régulière mais incessante et de faire de la personne un temple du Saint-Esprit. La découverte de l'enseignement des saints Pères sur les passions et la lutte spirituelle apporte un éclairage à la fois cru et apaisant sur les errances du passé, mais il donne aussi les clés de l'action quotidienne sans laquelle tout l'effort pour tendre à l'intériorité perdrait son sens. La morale n’apparaît plus comme un ensemble artificiel des conventions bourgeoises propre à fluidifier la vie en société, elle trouve sa cohérence et sa pertinence dans la mystique dont elle découle et qu'elle sert. Naît alors le désir de mieux connaître les orthodoxes qui ont la chance de posséder ce trésor spirituel, et dont on n’imagine pas qu’ils ne soient pas tout vibrants du feu du Saint-Esprit. Devenu étranger à sa propre famille religieuse et attiré par l’Eglise orthodoxe, on se porte à l’œcuménisme, voie moyenne et médiocre qui exprime moins le désir de l’unité que la peur de faire un choix.

3) La rencontre de chrétiens orthodoxes. Pour ma part, la rencontre du P. Sophrony (2) et l'extraordinaire expérience de communion lors de notre entretien durant mon séjour à Maldon fut déterminante. Cependant, elle ne fut pas immédiatement suivie d'effet en raison de la peur que m’inspiraient les sacrifices à faire : la perte d'une situation ecclésiastique assurée, l’éloignement d'amis chers, l'incompréhension et les jugements de l'entourage, les incertitudes financières etc... Mais il faut dire aussi - pour être honnête - que ce ne furent pas là les seuls motifs de mes hésitations : les entretiens réguliers peu satisfaisants avec un "père spirituel” renommé dans l’orthodoxie parisienne qui cultivait un accent russe et faisait semblant de ne pas comprendre certains mots français, me laissait entrevoir ce qu’il pouvait y avoir de faux-semblant dans l’Eglise orthodoxe. Celle-ci m'attirait certes, mais je commençais déjà à percevoir qu'il serait crucifiant de l'aimer, étant moi-même spirituellement immature et incapable d’accepter chez les autres une duplicité ou un relâchement qui m’apparaissait comme contradictoire avec l’Orthodoxie officiellement professée.

4) Les circonstances providentielles. Lorsque le temps choisi par Dieu fut venu d'accomplir le passage, ma situation dans la confession religieuse dont je relevais devint intenable, je tentais par tous les moyens d’éviter dans les prises de parole privées et dans la prédication les sujets dogmatiques qui fâchent, mais rien n’y fit. Les portes se fermèrent les unes après les autres, ne me laissant plus d'autre option que de devenir un petit fonctionnaire ecclésiastique dans une paroisse de province ou de faire résolument le saut qui mettrait en accord ma foi et mon appartenance ecclésiale. Poussé par la survenue d’une maladie chronique irréversible qui me rappela opportunément que je n’étais pas immortel, je fis ce choix de bon cœur - mais en tremblant - abandonné à une divine Providence qui me fournit quasi instantanément un travail compatible avec mes obligations religieuses nouvelles et un logement à peu près décent. Certes, il ne fut pas simple (après avoir été père spirituel de monastères) de devenir gardien de nuit, ni d'attendre d'être admis à célébrer la liturgie par un évêque orthodoxe timoré y soit contraint par la nécessité pastorale. Il ne fut pas simple, un quart d'heure après ma réception dans l'Orthodoxie de m'entendre dire de la part d'une "théologienne" en guise de bienvenue : "Vous étiez catholique, quel dommage que vous soyez devenu orthodoxe !" Je compris alors que, après un quart d’heure au Paradis, Dieu m'avait mis dans la poêle et qu'il convenait de s’y maintenir, sauf à sauter dans le feu. Mais j’éprouvais aussi que j’étais dans mon lieu, celui qui m’était préparé de toute éternité malgré la situation ecclésiologique pratique désastreuse de l’Eglise dans laquelle je tentais de m’insérer. Je fus envahi par un sentiment de stabilité semblable à celui que pourrait éprouver une boule de billard qui a enfin trouvé son trou. Me revint alors en mémoire le verset du Psaume 15 : "Le Seigneur est ma part d'héritage". En même temps, cette assurance intérieure dense s’accompagnait du sentiment aigu que l'émergence en moi de l’Orthodoxie n’était pas un acquis clos sur lui-même, mais qu’il convenait de lui donner toujours davantage d’espace en explorant plus avant les voies de sa théologie traditionnelle, la richesse et la cohérence de sa liturgie, la pondération et la spécificité de sa discipline canonique, sans omettre de se mettre à l’école de ceux qui pratiquent dans toute sa rigueur la voie monastique. C’est ainsi que, par un effet manifeste de la Providence, je devins intime d’un monastère athonite qui aurait dû normalement me rester inaccessible, monastère que je fréquente encore pour apprendre, encore et encore, après vingt cinq ans. J’eus aussi la chance de recevoir les leçons de quelques maîtres de qualité qui me permirent de progresser, particulièrement dans la compréhension du Mystère par la connaissance pointilleuse de la Liturgie pratique. J’eus enfin la grâce de servir spirituellement diverses personnes, de toutes les conditions sociales, à la fois pleinement russes et pleinement orthodoxes, dont l’humilité, la bienveillance et la confiance firent grandir en moi l’envie d’être meilleur. Ces personnes restent pour moi, avec d’autres rencontrées occasionnellement en Russie et en Ukraine, des figures de référence que j’évoque lorsque les temps me paraissent incertains, car leur confiance, leur abandon à mon discernement et leur respect m’ont conforté dans le sentiment d’être pleinement reçu au sein de l’Eglise, et particulièrement de l’Eglise russe. Ce ne fut là que le début, l'aventure continue ... en expansion, je l'espère.

Voilà, cher Vladimir, ce que je peux dire sans trop entrer dans les détails. Je demande au lecteur son indulgence et sa compassion pour le moine indigne que je suis, à l’évidence.

Gloire à Dieu pour tout !"

Notes de VG (1)

Ces derniers mois j'ai rencontré sur Internet et face à face plusieurs hiéromoines orthodoxes dont le trait commun est qu'ils sont tous Français d'origine, venus à l'Orthodoxie à l'âge adulte. J'ai demandé à chacun d'eux "comment êtes-vous devenu orthodoxe?" car le cheminement de ceux qui découvrent l'Orthodoxie de l'extérieur me semble très instructif, surtout pour nous qui sommes Orthodoxes par tradition familiale, sans nous poser de question. La première réponse de ces moines, qui sont venus d'horizons différents, a été curieusement homogène et, pour moi, surprenante: ils ne m'ont pas parlé de la Liturgie, comme Mgr Kalistos de Diocleia, ou d'une rencontre particulière, comme le père Michel de Castelbajac, ni de longues études comme pour le père Placide Deseil, mais d'une présence qui devient évidence.
Je n'ai pas noté ce qui m'a été dit de vive voix, mais voici une de ces explications que j'ai reçue écrite. Je pense qu'il y a là plusieurs idées intéressantes, voire percutantes, qui pourraient ouvrir un débat sur le sens profond de l'Orthodoxie, en laissant de côté tant ses liens avec des traditions nationales que son existence en opposition aux confessions occidentales catholiques et protestantes. Des témoignages, voire des critiques, de la part de ceux qui, comme mes interlocuteurs, sont venus à l'Orthodoxie par un choix volontaire serait certainement un complément important.

L'archimandrite Sophrony, de son nom de naissance Sergueï Simeonovitch Sakharov, né le 23 septembre 1896 à Moscou en Russie et décédé le 11 juillet 1993 à Tolleshunt Knights près de Maldon dans le comté d'Essex en Angleterre, était un moine et théologien orthodoxe. Il fonda en 1959 le monastère de la Communauté de Saint-Jean-Baptiste, une communauté monastique orthodoxe pour hommes et femmes, en Angleterre. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Archimandrite_Sophrony)

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 22 Septembre 2011 à 10:32 | 8 commentaires | Permalien

La Pensée Russe: La cathédrale de la rue Daru célèbre son 150 anniversaire
L'hebdomadaire "La Pensée Russe" en date des 15- 22 septembre publie un éditorial signé par Victor Loupan. L'histoire de la cathédrale, le patrimoine architectural et culturel russe en France.


12 сентября исполнилось 150 лет со дня основания русского Свято-Александро-Невского собора в Париже. Это не просто юбилей одного храма, пусть даже очень важного и известного. Это – полуторастолетие присутствия русского православия в Западной Европе. Не следует забывать, что в середине XIX века, Париж был столицей мира. Во всяком случае – в области мысли, культуры, искусства. Французский был языком русской элиты, несмотря на то, что Россия уже не была отсталой и закомплексованной страной. С экономической точки зрения, она развивалась тогда чудовищными темпами. Царствования Александра II и Александра III открыли совершенно новые перспективы, для Российской империи, в частности для усиления ее влияния в Европе.

La Pensée Russe: La cathédrale de la rue Daru célèbre son 150 anniversaire
Именно в этом контексте, Русская церковь стала возводить храмы за пределами своих канонических границ. Так были сооружены прекрасные церкви в Париже, во Флоренции, в Копенгагене, Ницце, Биаррице, Каннах. Значительные суммы золотых рублей привозились не только на освободившийся от Османского ига Афон, но и в святой город Иерусалим, где русские были главными «финансистами» раскопок, реставраций, археологических экспедиций. Владения Русской церкви и государства в Палестине были поистине впечатляющими.


Православных, за пределами России было тогда мало. Одно местонахождение храмов – Париж, Биарриц, Ницца, Флоренция, Канны, показывает, что речь идет о местах приятного времяпровождения, о курортных городах. Массового характера православное присутствие еще не носило. Русские люди приезжали и уезжали. В Ницце они любили «бархатный сезон». Был даже прямой поезд Ницца-Петербург! В Париже русское присутствие было более перманентным, из-за театрального и оперного сезонов, и вообще – интересной, живой жизни. Парижский Свято-Александро-Невский собор (рю Дарю) был посольской церковью. Русская церковь и Российское государство были тогда органично связаны. Со времен Петра-Первого и до Февральской революции 1917 года, главой и благодетелем Церкви был сам Государь-Император. Патриарха не было. Церковь была «синодальной». Существовали даже такие гражданские должности, как «Прокурор и Обер-прокурор Священного синода». И государство и сам царь часто возводили храмы с помощью благодетельствующих лиц, а потом передавали их церкви. Это было нормой. Никто и не думал тогда критиковать ту благодатную связь, которая, по принципу симфонии, соединяла Православную церковь с Православной светской властью.

Сегодня, власть в России не открыто православная. Церковь отделена от государства. Но, когда, выиграв судебную тяжбу за владение Свято-Никольским собором в Ницце, Россия передает его Московскому патриархату, она фактически возвращается к многовековой, глубоко православной, дореволюционной традиции общего дела.
Русское православие в Западной Европе носит сегодня массовый характер. Более массовый, пожалуй, чем в начале 1920-х годов, когда сотни тысяч изгоев бежали из ставшей советской, России. Такие города, как Стамбул, Белград, София, Берлин, Париж просто кишели русскими беженцами – православными, в подавляющем своем большинстве. Эту массу людей «окормляло» многочисленное духовенство. На Западе, установились сначала две, а потом три церковные русские православные юрисдикции. Трагедийность ситуации усугубилась полным разрывом с исторической родиной. Даже те, кто остались верными Московскому патриархату (их было мало), не бывали в Советской России. Николай Бердяев, например.
Русская Зарубежная Церковь (РПЦЗ) была монархистской, синодальной, традиционной, «реакционной». Она первой канонизировала Николая II и его семью. Архиепископия русских православных церквей в Западной Европе (Дарю) была более либеральной на верхах, но столь же «реакционной» на низах. А представительство МП здесь долго считалось церковной антенной ГПУ, НКВД, КГБ.

Сейчас, все это позади. Хотя есть еще лица, которые машут шашками. Об этом горько говорить, но принципиальное отторжение советского зла переросло у тех, кто продолжают сводить счеты с «большевиками и их преемниками», в жалкие тяжбы. Это, особенно касается, к сожалению, некоторых представителей Архиепископии. Они судятся за «свои» храмы, но не в силах их содержать.

Шедевральная ниццкая церковь нуждается в серьезном ремонте, там и штукатурка и столбы падают: PHOTOS-Nice Matin

Маленькая, но красивая церковь в Биаррице – просто в аварийном состоянии. А ведь за нее судились!

В кафедральном соборе на рю Дарю, в косой дождь по фрескам течет вода и недавно упала люстра, никого, слава Богу, не прибив. В храмах, старых эмигрантов и их потомков почти нет. Стоят, в основном, новоприезжие, которые ничего в разделениях русской церкви не понимают.
В общем, вот такой мы празднуем юбилей. У нас прекрасное прошлое и, надеюсь, светлое будущее. А вот настоящее…

Victor Loupan
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"PO" - LA CROIX: Victor Loupan et Basile de Tiesenhausen " Grandeur et misères de l’orthodoxie russe en France"
MONTGERON : grandeur et décadence… et renouveau
Plusieures publications récentes consacrées aux problèmes de la diaspora russe en France

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 21 Septembre 2011 à 08:52 | 7 commentaires | Permalien

L’une des rues du centre ville de Saint-Pétersbourg changera bientôt de nom. C’est ce qui a été annoncé à des représentants du mouvement « Vozvrachychenie » par la Commission de la culture de la municipalité. La commission toponymique de la ville a décidé de changer le nom de la rue "Bela Kuhn" en rue "Mejdounarodnaïa". La lettre de la commission du retour des dénominations historiques dit : « Nous savons que le mouvement « Vozvrachychenie » et d’autres associations souhaitent depuis longtemps que la rue Bela Kuhn change de nom.
Cependant cette décision était plus que difficile à prendre alors que madame Valentina Matvienko était gouverneur de Saint-Pétersbourg. Les choses ont changé.

Observons que le président Dimitri Medvedev a habité cette rue nommée en « l’honneur » du bourreau bolchévik ayant ordonné l’extermination de dizaines de milliers d’officiers blancs piégés en Crimée à la suite de l’évacuation de l’armée Wrangel. Ce changement de nom a une portée symbolique, la nomination du nouveau gouverneur promet de nombreux changements de noms de lieux.

C’est immédiatement à la suite de la nomination de Guéorguy Poltavtchenko que le mouvement « Vozvrachychenie » a a eu connaissance de ce changement de nom.

Voici un excellent début!
Rousskaia linia
Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Septembre 2011 à 14:44 | 10 commentaires | Permalien

Quelques jours avant la journée portes ouvertes académiques, l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge lance son nouveau site Internet. Son élaboration, qui a pris plusieurs mois de travail, a été confiée au père Jivko Panev, responsable du site et des communications Internet de l'Institut. Suite Orthodoxie.com

" P.O." se réjouit de l'apparition sur la Toile d'un nouveau site-frère et souhaite aux enseignants et aux étudiants de l'ITO une admirable année académique!

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 19 Septembre 2011 à 12:16 | 0 commentaire | Permalien

V.G.

L’Indiction fut établie par les empereurs pour lever chaque année à cette époque un impôt sur leurs sujets pour l'entretien de l'armée.
Cette fête correspond à la fin des récoltes engrangées et donc au démarrage d'un nouveau cycle agricole et le Juifs célébraient début septembre la fête des Trompettes, en cessant tout travail pour se consacrer seulement à l'offrande de sacrifices: “Parle aux enfants d'Israël, et dis: Le septième mois, le premier jour du mois, vous aurez un jour de repos, publié au son des trompettes, et une sainte convocation. Vous ne ferez aucune œuvre servile, et vous offrirez à l'Éternel des sacrifices consumés par le feu.” (Lév 23,24-25). Et nous commémorons en ce jour le début de l'enseignement du Sauveur, ce jour où Jésus Christ se rendit à la synagogue etlut le passage où le Isaïe dit en son nom: «L'Esprit du Seigneur est sur moi parce qu'il m'a oint. Il m'a envoyé pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, pour proclamer une année de grâce du Seigneur. » (Luc 4:18).

Tropaires de l’Indiction :

Auteur de l’entière création
Qui as soumis à Ton pouvoir les moments et les temps
Bénis la couronne de l’année
Que Ta bonté nous donne de commencer ;
Garde dans la paix le peuple fidèle qui T’appartient
Et par l’intercession de Ta Mère, Seigneur, sauve-nous !

Réjouis-toi, pleine de grâce, Vierge Mère de Dieu,
Havre et protectrice de tous les humains,
De toi le Rédempteur du monde S’est incarné :
Seule, tu es Vierge et Mère, en effet
Toujours bénie et de gloire comblée ;
Prie le Christ notre Dieu d’accorder au monde entier la Paix.

Kondakion :

Créateur des siècles, Seigneur et Dieu de l’univers
Qui transcendes tout être, en vérité,
Daigne bénir le cycle de l’année
Et sauve en Ton immense compassion
Tous ceux qui Te servent comme unique Seigneur
Et dans la crainte s’écrient, ô Rédempteur :
Accorde à tous une année prospère et bénie ! …

La traduction est celle du p. Denis (Guillaume)
Source: forum-orthodoxe.com
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Indiction et nouvel-an ecclésial dans l'Orthodoxie de rite byzantin – long article avec les explicatifs historiques et spirituels, iconographie ICI et ICI


Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 19 Septembre 2011 à 11:44 | 1 commentaire | Permalien

Un monument à la Mère Teresa sera inauguré à Moscou
Un monument à la Mère Teresa sera inauguré à Moscou le 24 septembre. Cette manifestation coïncide avec le centenaire de la cathédrale catholique dans la capitale russe, a annoncé mardi à ITAR-TASS l'archiprêtre de l'église, rue Malaya Grouzinskaïa, Kirill Gorbounov.

La statue en bronze de sa béatitude Teresa de Calcutta a été exécutée par le sculpteur moscovite Grigori Pototski. L'Eglise catholique envisage de canoniser la mère Teresa, connue pour son action personnelle caritative et fondatrice d'une congrégation de religieuses, les Missionnaires de la Charité et Prix Nobel de la paix. Des concerts d'orgue, de chant, des liturgies divines célébrées par le représentant du Vatican le cardinal Jozef Tomko et par le chef de la structure catholique de la partie européenne de Russie, l'archevêque Paolo Pezzi, sont inscrits au programme de l'anniversaire de la cathédrale.Les évêques catholiques des autres villes russes, de Pologne, de Biélorussie, de Kazakhstan, de Lituanie et des Etats-Unis sont attendus à la fête.

La cathédrale de l'Immaculée Conception de Moscou, appelée aussi l'église polonaise, est la cathédrale diocésaine catholique de Moscou et l'une des deux églises catholiques de la ville, l'autre étant l'église Saint-Louis des Français. Il existe aussi une chapelle catholique récente, la chapelle Sainte-Olga. La troisième église catholique historique de Moscou, l'église Saints-Pierre-et-Paul, fréquentée à l'époque par les communautés catholiques polonaise et allemande, a été transformée dans les années 1930 en immeuble de bureaux. La cathédrale a été construite dans un style néo-gothique entre 1901 et 1911 pour la communauté catholique polonaise de la ville, sur un projet de l'architecte Tomasz Bohdanowicz-Dworzecki.

A la fin du XIXe siècle, il y avait à Moscou une communauté catholique de 30 000 fidèles et les deux églises étaient insuffisantes. Une pétition fut donc envoyée en 1894 au gouverneur général de Moscou, pour demander la permission d'en édifier une nouvelle. Cette permission fut accordée, à condition qu'elle soit construite en dehors du centre de la ville et loin de toute église orthodoxe. L'église était au départ une église filiale de la paroisse Saints-Pierre-et-Paul (le diocèse catholique de Moscou n'existait pas encore) et devint église paroissiale en 1919; son desservant fut le P. Michal Cakul (1885-1937). L'église fut fermée par les autorités en 1938. Le bâtiment fut transformé en entrepôt de légumes, puis en foyer. Une première messe après plus de cinquante ans d'interdiction eut lieu en 1990 et l'église fut définitivement rendue au culte en 1996. Elle est sous la responsabilité de religieux salésiens polonais et le siège de l'évêque actuel, Mgr Paolo Pezzi. La cathédrale a une capacité de 5 000 places

Voix de la Russie
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" PO" Sur le même sujet

P. Hyacinthe Destivelle :Visite œcuménique du card. Etchegaray à Saint-Pétersbourg

Saint-Petersbourg : Première procession eucharistique depuis 1918
Le diocèse catholique à Moscou demande un terrain pour la construction d'une nouvelle église
Orthodoxes et Catholiques – même combat en Russie!

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 18 Septembre 2011 à 06:28 | 1 commentaire | Permalien

NICE - La cathédrale russe de Nice, fermée depuis lundi pour cause de litige entre l'association qui la gère et la Fédération de Russie propriétaire des murs, va rouvrir ses portes samedi pour les journées du Patrimoine, avant d'être à nouveau close, a annoncé son recteur vendredi.

L'ACOR, l'association cultuelle orthodoxe russe qui gère depuis 1923 Saint-Nicolas, refuse depuis lundi d'ouvrir ses portes au public - hormis pour les offices -, protestant contre la décision de la Russie de ne plus faire payer l'entrée.
Selon le recteur Jean Gueit, sans ce droit d'entrée, il n'est "pas possible de payer les cinq salariés" assurant l'accueil et l'entretien de l'édifice, l'un des plus visités de la Côte d'Azur avec quelque 100.000 entrées par an.


"Cette activité commerciale nous permet de rémunérer les salariés et d'entretenir le bâtiment. Puisqu'on nous coupe le robinet, on est obligé d'arrêter. Ils n'ont qu'un seul but: enlever d'ici le clergé actuel et le remplacer par le leur. Ils ont déjà envoyé un prêtre à cet effet", a expliqué à un correspondant de l'AFP Alexis Obolensky, marguillier (responsable laïque) de la cathédrale.

Le père franco-russe Nicolas Ozoline a en effet été missionné à Nice comme nouveau recteur de Saint-Nicolas par le patriarcat de Moscou et attend désormais que l'association cultuelle lui remette les clefs de l'église.
"La solution la plus simple aurait été que les membres de l'Acor appliquent les décisions de justice et libèrent les lieux, mais comme ils ne le font pas, eh bien la justice suivra son cours", a prévenu ce religieux, interrogé par le correspondant de l'AFP.

L'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, a enfoncé le clou dans les colonnes du quotidien Nice Matin daté de jeudi: "Nous irons jusqu'au bout pour récupérer la cathédrale".
La Fédération de Russie est devenue propriétaire de la cathédrale en mai à la suite d'un arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, au terme d'une longue bataille judiciaire menée par l'Acor, qui s'est depuis pourvue en cassation.

"On a été obligé de céder sur la question des droits de propriété, mais pour les clés et les papiers, on ne cédera pas", a prévenu Jean Gueit. "La Russie est propriétaire du terrain, donc des murs au jour d'aujourd'hui, mais pas propriétaire du contenu" de la cathédrale, a-t-il encore souligné.
Bâtie au début du XXe siècle et classée monument historique, la cathédrale Saint-Nicolas, plus grand édifice orthodoxe russe hors de Russie, renferme de nombreux trésors, dont une superbe iconostase et quelque 300 icônes.

EXPRESS

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Septembre 2011 à 16:10 | 6 commentaires | Permalien

Réunion de rentrée de l'épiscopat orthodoxe de France - Accueil Mgr Ignace, Synaxe d'Istanbul, Concile Pan Orthodoxe, Cathédrale de Nice, crise économique, bioéthique, manuels scolaires, laïcité !

Plusieurs sujets d’actualité ont été hier sur le menu de la réunion périodique de rentrée de l’Assemblée des Evêques Orthodoxes de France au siège de l’AEOF, à la cathédrale Saint Stéphane (Bizet, Paris), tels qu’explicités dans le COMMUNIQUE (PDF) relatif à cette réunion.




Paris le 16 septembre 2011--- L’AEOF a tenu sa réunion périodique de rentrée en son siège le jeudi 15 septembre 2011 à 10h30 sous la présidence du métropolite EMMANUEL. Les évêques orthodoxes de France ont eu la joie d'accueillir au sein de l'AEOF, Mgr IGNACE (EL HOCHI) en qualité d’évêque vicaire du métropolite JEAN (YAZIGI) (Archevêché Antiochien Orthodoxe d'Europe).

1. Les évêques saluent les travaux de la SYNAXE des primats des Eglises orthodoxes locales de Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem et de l'Archevêché de Chypre, tenue á Istanbul, au siège du Patriarcat Œcuménique de Constantinople, du 1er au 3 septembre 2011. Les initiatives envisagées et les décisions prises ne peuvent que développer et affermir les liens de coopération et de solidarité entre ces Eglises. Cette SYNAXE a été l'occasion d'un échange direct sur les difficultés que connaît le Moyen Orient actuellement, et d'une mise en perspective des défis relatifs à la présence chrétienne dans cette région.

Le message d’espérance des primats et de solidarité avec les chrétiens de l’Orient, exprimela gravité de la situation au Moyen Orient et interpelle les chefs religieux et politiques de cette région et du monde entier, les appelants « à créer des principes et des engagements en faveur de la coexistence pacifique entre les croyants des différentes traditions religieuses ». Les évêques ont également pris note avec satisfaction, des efforts entrepris en vue de la tenue prochainement, du Saint et Grand Concile, tant attendu, de l'Eglise Orthodoxe.

2.Concernant la situation de la cathédrale Saint-Nicolas à Nice le communiqué précise: "Sans vouloir rentrer dans les considérations juridiques liées á la situation de la cathédrale de Nice, les évêques orthodoxes de France regrettent profondément les tensions et les déchirements entre les membres de la même famille ecclésiale. Les évêques ont été unanimes sur la nécessité, sans tarder, de pacifier la situation et de trouver á ce différend, une solution ecclésiale qui ouvre de nouveau les chemins de la réconciliation et du rassemblement en Christ. Ils ont décidé par conséquent de se référer à la sagesse des deux patriarches concernés, oecuménique et de Moscou, pour aboutir à une résolution ecclésiale et irénique de ce différend dans les meilleures délais. Ils demandent, entre-temps, á toutes les parties en cause de garder le calme et d'agir en tout, en faveur de la paix ecclésiale."

3. Les évêques sont conscients, à l'occasion de cette rentrée, des difficultés qui continuent á planer sur le vécu et l'avenir des français, en raison de la crise économique et financière qui continue à menacer les personnes et les familles dans leurs projets et leurs biens. Ils sont inquiets par ailleurs, par certaines évolutions, notamment en matière bioéthique, qui remettent en cause la dignité de la personne humaine et peuvent constituer, comme cela a été si bien dit, un "recul de civilisation". Ils regrettent et condamnent l'intrusion dans notre système scolaire et ses manuels, sans consultation préalable, de théories qui introduisent de la confusion et remettent en cause certains fondamentaux anthropologiques de notre société humaine, relatifs à la conception de l'être humain, sa dignité, son identité, son altérité et sa vocation non sans lien avec la conception de la famille et de la filiation.

4. Les évêques se réjouissent par ailleurs, des évolutions et des avancées significatives, apportées récemment par le Conseil d'Etat sur certaines questions fondamentales relatives au droit des cultes en France et á l'application de la loi 1905. Ces évolutions contribuent positivement à faire avancer le débat et à pacifier la relation entre le cultuel et le culturel, entre le religieux et le politique dans nos sociétés, et à ouvrir la voie vers le développement d’une laïcité de bonne intelligence bénéfique à tous.

La prochaine réunion de l’AEOF est prévue le mardi 18 octobre 2011.

PDF COMMUNIQUE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Septembre 2011 à 09:48 | 2 commentaires | Permalien

L’archiprêtre  Andrew Phillips : à Nice la fin de la guerre froide est pour bientôt
L’archiprêtre Andrew Phillips, contributeur éminent de P.O., nous adresse une analyse de la situation autour de la cathédrale de Nice

The End of the Cold War Reaches Nice

On 19 May 2011, a French court once more confirmed that the Russian Federation, and not the Paris Exarchate (currently under the Patriarchate of Constantinople) is the legal owner of the Russian Orthodox Cathedral of St Nicholas in Nice. On the confirmation of this decision, the Russian Federation decided to transfer the Cathedral to the Russian Orthodox Church in perpetuity, for its free and unlimited use. In France, the Diocese of Korsun, the relevant body of the Russian Orthodox Church registered with the French authorities as a corporate entity, is authorised to deal with the matter. This Diocese has at once taken up the obligations assigned to it by the decision; firstly, to take over the administration and responsibility for the contents of the church building, and, secondly, to carry out a smooth transition in its liturgical and parish life.

As well as this, the Diocese of Korsun will carry out appropriate restoration and improvements at the Cathedral after decades of neglect suffered at the hands of its previous custodians. The Diocese is conscious that the Cathedral has become an integral part of France’s cultural heritage and a symbol of Franco-Russian friendship.

To further this objective, in August the Diocese of Korsun diocese sent two of its two clergymen, a priest and a deacon, to Nice. The priest is Fr Nicholas Ozolin, the French-born son of Archpriest Nicholas Ozolin (the same name), formerly a lay member of the Russian Orthodox Church Outside Russia in Germany. The well-respected Archpriest Nicholas has for decades served as a priest of the Paris Exarchate. Presumably, the Moscow Patriarchate considered quite logically that the son of a well-known priest of the Paris Exarchate, who had himself grown up in the Exarchate, would effect a smooth transfer of the Cathedral to the Russian Orthodox Church.

These clergy were given instructions to take over the parish administration, as well as begin negotiations with officials of the Association for Orthodox Worship in Nice (ACOR). The clergy were to secure the keys and deeds to the church building, end all commercial activities on its property (in particular, abolishing entrance fees charged for visitors to the Cathedral), ensure proper worship (1) and welcome parishioners, pilgrims and visitors.
The arrival of the Russian Orthodox clergy and their mission was known to the leading elements of the Paris Exarchate, under whose direction the liturgical life of the parish had existed. Inasmuch as the clergy of both dioceses concelebrated on the feast of the Transfiguration on 19 August, the Diocese of Korsun has already shown its openness to dialogue with the Exarchate. It wishes to resolve the situation in a spirit of peace and brotherly love, without prejudice to any party.

The Diocese of Korsun, headed by Bishop Nestor (who, although from Russia, for a time himself served as a priest in the Paris Exarchate) does not accept that ACOR, which brought and lost the litigation against the Russian Federation, is the same as St Nicholas Cathedral parish or the community of Orthodox believers in the region. It is a well-known fact that the number of believers belonging to the Russian Orthodox Church in Nice has increased significantly in recent years because of new immigration from Russia. Clearly, neither the owners of St Nicholas Cathedral, the Russian Federation, which, due to ACOR’s failure to recognise its rights and negotiate in good faith, entrusted the Cathedral to the Russian Orthodox Church, nor the Diocese of Korsun, which is now responsible for St Nicholas Cathedral, intends to prohibit access to the church building to anyone. This is a place of prayer; now open for free admission to all comers. Traditional Orthodox parish and liturgical life at the Cathedral is now ensured (1).

The Bishop of Korsun and the head of the Paris Exarchate will address all canonical questions. It is hoped that problems will be resolved in a spirit of peace and mutual understanding. The Diocese of Korsun will naturally take into account the wishes and aspirations of all Orthodox believers living in Nice and its environs without exception. It will make every effort to see to it that its decisions lead to reconciliation amongst the existing communities and to strengthen inter-Orthodox unity and co-operation (2).
Sadly, members of the bitterly divided Paris Exarchate (many of whom want to return to the Russian Orthodox Church, which it broke away from some eighty years ago, when it was persecuted by atheism) is still refusing to hand over the keys to the Cathedral. This is under the pretext that they should continue to occupy the Cathedral despite the defeat of atheism in Russia twenty years ago and the resurrection of the Russian Orthodox Church over the last two decades. In today’s situation, this occupation is illegal squatting in the eyes of the French courts.

Since 12 September, in conformity with instructions issued by the local authorities, admission to St Nicholas Cathedral has been free. A parish spokesman told the Interfax-Religion agency that, ‘Church services will take place as scheduled’. Recently, bailiffs came to the Cathedral and presented the previous occupiers of the building, ACOR, which only recognises the authority of the Paris Exarchate, with a notice of immediate execution of the court decision of 19 May 2011 (3).
Earlier, Viktor Khrekov, Press Secretary of the Presidential Administration of the Russian federation, had commented on the illegal refusal of ACOR to hand over the property to Russia, telling Interfax-Religion, ‘For them, the Cathedral is a ‘cash cow’. They sell tickets for admission, according to various estimates, they earn up to one million euros a year’, explaining that the Church did hold services, but they use it primarily as ‘a moneymaking tourist attraction’ (3).

Meanwhile, on 12 Sept 2011 at the Exarchate’s Cathedral in Rue Daru in Paris, the present head of the Paris Exarchate, Archbishop Gabriel of Comana, appeared to condemn the Russian Orthodox Church and Faith, opposing them to ‘the freedom of the Church and the universality of the Orthodox Faith’ (4). This is an extraordinary statement about a multilingual Church composed of several independent and decentralised Metropolias and over fifty nationalities, who freely choose to confess the Faith of the Russian Orthodox Church. We cannot help seeing in these extraordinary, anti-unity claims either undisciplined and anti-traditional Protestant-inspired modernism (‘freedom’) or else politically or ethnically-motivated Russophobia.


Archiprêtre Andrew Phillips, recteur de l’église de Saint Jean de Shanghai, Colchester U.K

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Notes:

1. ‘Proper worship’ refers to the fact that for years many of the modernistic liturgical and pastoral practices in Nice have been most peculiar and not at all in the Tradition of the Russian Orthodox Church.

2. Nearly all of this above statement is quoted directly from 31 August 2011 (Patriarchia.ru is the official website of the Russian Orthodox Church).

3. Quoted from Interfax 13 September 2011.

4. AEOF.
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"PO" Père Andrew Phillips : « L’avenir de l’orthodoxie en Europe et le schisme de Paris »

Père Andrew Phillips: L’impérialisme et les trois Romes
Reconfiguration inachevée de l'Eglise russe dans l'émigration
Père Andrew Phillips: La pensée et l’enseignement du Père Alexandre Schmemann

Rédigé par p. Andrew Phillips le 17 Septembre 2011 à 09:06 | 10 commentaires | Permalien

" Grandeur et misères de l’orthodoxie russe en France"

Bien chère Marie,

Je réponds à votre 5 :
Je ne crois pas que l'Archevêché puisse être un obstacle au développement de l'Orthodoxie sur le long terme: nous sommes focalisés sur nos misérables querelles de Nice ou de Liège, mais cela ne représente rien pour l'Orthodoxie!

Mgr Nestor parle (1) de "croissance inouïe" pour le diocèse de Chersonèse tout en précisant que "ce sont les diocèses de l’Eglise orthodoxe roumaine qui se développent le plus intensément en Europe occidentale"… et pendent ce temps Daru s'épuise en vains procès!

La réorganisation de l'Eglise russe en dehors de ses frontières canoniques, que prépare un groupe de travail de la Commission Interconciliaire, va certainement donner un nouvel élan à ses diocèses. J'imagine qu'il va être crée de grandes métropoles continentales autonomes, comme l'avait dernièrement suggéré Mgr Marc de Berlin en continuant la proposition faite par le patriarche Alexis II en 2003 (2), et que ces métropoles " serviront au moment choisi par Dieu, de creuset à l’organisation de la future Eglise orthodoxe Locale multiethnique en Europe Occidentale"(dito) et, j'ajoute, sur les autres continents. Ainsi va se créer une synergie qui démultipliera le dynamisme de toutes les Eglises, à commencer par celles qui sont déjà les plus puissantes: Russie et Roumanie.

Et Daru?

L'Archevêché a rempli une double mission grandiose: enraciner l'Orthodoxie en Occident et garder vivante et développer la pensée du renouveau théologique russe de la fin du XIXe – début XXe siècles (je me souviens de cet office patriarcal dans la cathédrale du Kremlin où Alexis II félicitait Mgr Serge pour ces réalisations!) Il avait bien entendu toute sa place dans la vision d'avenir de l'Eglise russe mais, ayant refusé de participer à ce grand projet, Daru reste sur le bas-côté et s'étiole…

Très probablement l'Archevêché va éclater dans quelques années, comme le doyenné de Grande Bretagne, certaine paroisses étant absorbées par les métropoles grecques, d'autres rejoignant l'Eglise russe. On peut regretter que sa glorieuse histoire se termine ainsi piteusement, mais comme ses dirigeants actuels refusent de regarder la réalité en face ce destin me semble inéluctable.

Références:
(1) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-importante-interview-de-Mgr-Nestor-eveque-de-Chersonese-L-orthodoxie-en-Europe-Occidentale-passe-et-avenir_a1866.html
(2) http://oltr.france-orthodoxe.net/html/appelfr.html )

http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/LA-CROIX-Victor-Loupan-et-Basile-de-Tiesenhausen-Grandeur-et-miseres-de-l-orthodoxie-russe-en-France_a1880.html?com#com_2449690

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 16 Septembre 2011 à 22:04 | 0 commentaire | Permalien

Une interview avec Mgr Marc, archevêque d’Egorievsk  « La présence et la mission de l’Eglise orthodoxe russe dans le monde »
"P.O." offre à ses lecteurs un document qui présente un grand intérêt : une interview avec Mgr Marc, archevêque d’Egorievsk, responsable de la Direction des établissements à l’étranger du patriarcat de Moscou

- Votre Excellence, c’est il y a deux ans qu’a été mise en place la Direction du patriarcat dont vous êtes responsable. Le Saint synode a décidé en mars 2009 de mettre en place un secrétariat pour les établissements à l’étranger. Quelles étaient les raisons de la création de ce service ? Quels sont les résultats qu’il a obtenus ?

- Mgr.Marc: Le Saint synode a été motivé par des raisons fort simples. Plusieurs nouveaux services du synode ont été crées car le Département des relations extérieures n’arrivait plus à suivre, il était sérieusement surchargé. Nous avons connu à l’époque soviétique deux grands départements du patriarcat, celui des relations extérieures et celui des publications. La charge de travail était immense. J’ai été pendant dix ans l’un des proches collaborateurs du futur patriarche Cyrille et j’ai pu constater que sa charge de travail est immense. Une seule institution synodale ne pouvait suffire étant donné l’envergure et le poids des tâches qui lui incombaient.

Nous avons vu se former le département de la mission, puis celui de l’instruction religieuse et de la catéchisation et, enfin, le service des relations entre l’Eglise et la société ainsi que celui de l’information.La présence de l’Eglise dans le monde s’est nettement accrue depuis que la direction des établissements à l’étranger a acquis son autonomie administrative. Plus de 30 paroisses ont fait leur apparition dans divers pays, nous comptons en tout plus de 400 paroisses situées dans 52 pays. Cela est considérable, d’autant plus si l’on se souvient du nombre des établissements à l’étranger dont nous disposions au début de la perestroïka.

- L’Eglise est devenue bien plus transparente qu’elle ne l’était de par le passé. Cependant, les activités de votre Département restent peu connues ?

- Mgr Marc: En effet, les médias, y compris ceux de l’Eglise parlent peu de nous. Le proverbe russe dit « la paroisse est à l’image de son pope » : l’une de nos tâches essentielles consiste à trouver des prêtres pour nos établissements à l’étranger. Souvent je m’entretiens avec des clercs qui ont exprimé le désir de servir hors de Russie ou qui nous ont été recommandés par leurs évêques.Le nombre des candidats à obtenir une affectation dans une paroisse hors de Russie ainsi que de moines et de moniales souhaitant aller dans un couvent à l’étranger est considérable. Deuxième orientation qui nous est essentielle : la construction de nouvelles églises. De très nombreuses communautés orthodoxes se constituent un peu partout dans le monde. Pas toutes, loin de là, disposent de leur propre église. On compte actuellement 49 communautés en Italie mais seule une faible partie d’entre elles ont leur propre église. Les offices sont assurés, ils sont souvent dits dans des locaux plus ou moins aléatoires. La construction de nouvelles églises revêt donc une grande importance. A Amsterdam, par exemple, nous avions seulement pendant de longues années une église-appartement. Dès qu’une église fut construite, cela dans un style architectural traditionnel, les effectifs des paroissiens ont doublé. De très nombreux Néerlandais fréquentent la nouvelle paroisse, ils en admirent les icônes, se familiarisent avec la tradition orthodoxe. Comment ne pas nous en réjouir ?
Vous savez que nous avons sanctifié en 2009 à Rome l’église Sainte Catherine. Bientôt une nouvelle église sera ouverte dans les Emirats Arabes Unis, ce sera le premier temple orthodoxe dans la péninsule arabique. Une église se trouve en construction à Chypres, elle sera bientôt inaugurée. Mentionnons un autre chantier à Madrid. Et bien sûr, Paris avec le projet d’une cathédrale et d’un centre spirituel. Disposer d’une église que l’on considère sienne renforce les communautés, les rend plus stables.
Il nous incombe également de traiter un nombre important de problèmes d’ordre juridique. Chaque pays a sa propre législation et il convient de la respecter. Un service juridique a donc été mis en place auprès de notre Direction.

Nous sommes en charge de la protection légale de nos paroisses, nous les aidons à élaborer des statuts conformes aux lois du pays où elles se situent.

Nous collectons et nous étudions les informations qui nous proviennent des paroisses. Tout ce qui concerne la vie de nos paroisses à l’étranger fait partie de notre domaine de compétence. Là où elles sont rattachées à des représentations diplomatiques du patriarcat de Moscou (Strasbourg, Sofia, Le Caire, Damas et New York) elles relèvent de la compétence du Département des relations extérieures. Mais leur vie ecclésiale proprement dite est administrée par la Direction des établissements à l’étranger. Notre Direction est également responsable de nos relations avec l’Eglise orthodoxe russe hors frontières. Relations canoniques, clergé, entraide, etc. Nous sommes par conséquent en contact permanent avec des représentants de l’EORHF.
Nos collaborateurs sont tous d’excellents spécialistes, il y a parmi eux beaucoup de jeunes professionnels ….

- Vous avez insisté sur l’importance du choix des prêtres affectés dans les paroisses à l’étranger. Quelles sont les qualités requises pour être choisi ?

- Mgr.Marc: En effet, « les ressources humaines », pour ainsi dire, sont pour nous quelque chose d’essentiel. Nos prêtres doivent avant tout être des pasteurs. Il arrive que des prêtres ignorent la langue du pays où ils se trouvent. Mais un véritable pasteur réussira malgré tout. S’il est capable de réunir ses paroissiens, de les inspirer, ils lui viendront en aide. Cependant nous attendons des candidats qu’ils maîtrisent au moins une langue étrangère. Il est évidemment impossible d’exiger la connaissance de telle ou telle langue. Lorsqu’un prêtre est missionné au Brésil ou en Argentine il ne pourra pas assimiler à l’avance l’espagnol ou le portugais. Cependant la connaissance ne fût-ce que d’une langue permet de communiquer et de mieux apprendre un deuxième idiome.
Nos prêtres ne viennent pas tous de Russie, certains sont ordonnés « sur le terrain » par les évêques du lieu qui choisissent des candidats parmi les nationaux du pays.

- Monseigneur, parlez nous de la formation que reçoivent les prêtres qui ont vocation à être affectés dans d’autres pays ? Existe-il des cours spéciaux, soit à Moscou, soit sur place ?

- Mgr.Marc:Le séminaire orthodoxe que nous avons récemment ouvert en France, à Epinay s/Sénart, non loin de Paris, nous sera d’une très grande aide.(1)
Les séminaristes viennent un peu de partout dans le monde, d’Europe occidentale comme d’Amérique latine. Cependant la majorité des élèves sont originaires de Russie, d’Ukraine et de Moldavie. Ces jeunes avaient déjà entamé des études religieuses avant d’être inscrits au séminaire. Ils y obtiennent un Master. Les cycles d’études sont personnalisés. Langues, intégration à la vie en Occident. La liturgie est dite quotidiennement. La journée commence par des prières. Les programmes sont très chargés, les cours qui sont faits en russe ainsi qu’en français. Les étudiants suivent également les cours de la faculté de philosophie de l’université de Paris. Ils obtiennent en fin d’études des diplômes de la Sorbonne. Les séminaristes doivent travailler dur. La sélection se fait en fonctions de critères très exigeants. Mais les résultats de la formation sont en vérité excellents. Nombre de ceux qui suivent les cours du séminaire d’Epinay reviendront en Russie pour y enseigner. Certains seront affectés à des paroisses hors Russie, en France comme dans d’autres diocèses à l’étranger.

- Es-ce que tout prêtre de tout diocèse est susceptible d’être affecté dans une paroisse à l’étranger ?

- Mgr.Marc: Oui, bien sûr. Mais nous accordons la priorité à ceux qui sont recommandés par leurs évêques.
La décision récente de construire un centre culturel russe à Paris a suscité des débats très animés. Le projet de la cathédrale qui sera érigée dans la capitale française a suscité de véritables dissensions.(2)

Le patriarche m’a désigné membre du jury. Je peux parler en connaissance cause de la manière dont s’est opéré le choix définitif. Le nombre des projets présentés était impressionnant, il y en avait 109 ! Dix d’entre eux se maintinrent pour un deuxième tour. Deux tendances essentielles étaient manifestes dans cette première sélection : les architectes russes avaient présenté des cathédrales inspirées par la tradition russe et qui devaient néanmoins s’intégrer dans le paysage parisien. Les architectes français, eux, avançaient des formes nouvelles, non traditionnelles pour ne pas dire extravagantes. Cela n’était pas sans inquiéter d’une certaine façon les membres du jury.
Ce jury était franco-russe. Il y avait parmi nous des représentants de la municipalité de Paris et de diverses associations ; les experts français opposaient leur veto aux projets typiquement « russes », impensables à Paris, disaient-ils. A chacun ses goûts. Mais c’est à Paris, quai Branly, que la cathédrale sera construite et il faut ne pas l’oublier. Ce quartier de Paris est parmi les plus visités, nous nous attendons à une très importante fréquentation de fidèles et de touristes. Nos collègues voulaient que la cathédrale devienne un monument marquant de la capitale française. Il y a longtemps que de nouvelles églises n’y ont pas été construites.

Nous avions donc à choisir parmi dix maquettes dont certaines nous paraissaient tout à fait inhabituelles. Certains des membres du jury qui ne saisissaient pas la nature du choix qui nous incombait se mirent à faire feu de tout bois sur les projets qui n’étaient pas de leur goût. De notre côté nous avons formé un petit groupe de travail qui a entendu tous les postulants. Cela afin que chacun des projets soit révisé de sorte à devenir plus acceptable. Dans une plus ou moins grande mesure chacun d’entre eux se devait de relever de la tradition architecturale russe. Tous les projets choisis à l’issue du premier tour furent amendés et améliorés.

Au dernier stade de la sélection la majorité de nos collègues français accordait leur préférence à un projet « alambiqué » qui ne pouvait guère nous convenir. En définitive nous pouvons dire que ce sont les tenants du classicisme qui ont eu gain de cause. Le projet sélectionné permettra d’ériger une belle église russe. Le revêtement en forme de « vague » est le résultat d’un compromis. Il va de soi que les autorités municipales exercaient un droit de regard plus que légitime. Il serait difficilement concevable de construire une telle cathédrale à Moscou, Novossibirsk ou Kiev, nous en sommes parfaitement conscients. Les responsables parisiens de l’urbanisme souhaitaient une cathédrale russe qui s’intègre bien aux bords de Seine. C’est précisément ce choix qui a été fait. Les intérêts de l’Eglise russe ont été pris en compte, il n’y pas lieu de regretter la décision qui a été prise. Elle prend en considération les avis de chacun des deux pays…

- Que pouvez-vous dire des relations que vous entretenez avec l’Eglise catholique ? La croissance rapide des diasporas orthodoxes n’a-t-elle pas rendu ces relations plus difficiles ?

- Mgr. Marc: De nombreux catholiques sont bien plus inquiets de l’influence croissante exercée par l’islam. Les orthodoxes pour leur part bénéficient en Europe Occidentale d’une attitude dans l’ensemble bienveillante. Souvent on nous offre la possibilité de dire des offices dans des églises catholiques tombées en déshérence. L’Eglise catholique nous prête de par ailleurs divers locaux où nous pouvons nous réunir pour prier.

- Quelle est la situation dans le diocèse de Souroge qui a récemment connu des temps difficiles ? (3)

- Mgr.Marc: La situation s’y est stabilisée. Notre présence en Grande-Bretagne s’est accrue : de nouveaux prêtres y sont affectés, des communautés s’y constituent, le nombre des fidèles augmente. La liturgie dominicale réunit à Londres près de 500 à 600 croyants russophones à la cathédrale de la Dormition. Il n’y avait pas assez de prêtres pour confesser. La situation est revenue à la normale. Les paroissiens originaires de Russie ne sont plus discriminés comme ils l’étaient auparavant. Après la mort du métropolite Antoine (Bloom) c’est l’évêque Basile (Osborne) qui a assumé la direction du diocèse. Il fit cesser la lecture des missives du patriarche de Moscou dans les paroisses ainsi que la commémoration de son nom au cours des offices. Ces pratiques relèvent maintenant du passé. Tous les fidèles sans exception sont accueillis de la manière la plus cordiale, l’ambiance est fraternelle, les rapports entre les anglophones et les russophones sont harmonieux.

- Que pouvez-vous dire des relations qui se sont établies avec celles des paroisses qui ont transité dans la juridiction du patriarcat de Constantinople ?

- Mgr.Marc : Vous savez sans doute que Mgr Basile (Osborne) a été déchu de sa dignité d’évêque.(4)
La majorité des paroisses du diocèse sont restées fidèles au patriarcat de Moscou, en particulier la cathédrale de la Dormition à Londres. Le diocèse de Souroge est pratiquement resté intact.

- Que peut-on dire de la vie de nos paroisses dans les pays arabes, Libye, Egypte, Tunisie ?

- Mgr.Marc: Nous étions représentés en Libye par un prêtre originaire d’Ukraine. Il y a des paroisses en Egypte, en Tunisie et en Syrie. La situation étant ce qu’elle est actuellement dans ce pays les choses ne sont pas faciles. Mais nos prêtres continuent à servir et il n’est pas question de leur départ.
De nombreux orthodoxes viennent travailler dans les Emirats Arabes Unis. Une jeune et énergique communauté s’y est constituée. Tout récemment une église a été construite à Sharjah. C’est la seule église chrétienne de la péninsule arabique à être couronnée par des croix. Le Gouverneur de l’émirat de Sharjah nous a donné cette autorisation à titre exceptionnel.

- Quelle est la situation de l’Eglise orthodoxe russe en Iran ?

- Mgr.Marc: Naguère la communauté orthodoxe russe en Iran était très nombreuse et active. Un home pour personnes âgées y fut ainsi mis en place. C’est bien plus tard que des établissements catholiques, arméniens, etc. apparurent dans le pays. On compte malheureusement maintenant peu d’orthodoxes en Iran. Les offices réunissant un nombre important de fidèles ne se tiennent qu’aux grandes fêtes comme Pâques, Noël, la Théophanie. Le reste du temps les offices ne sont pas célébrés d’une manière hebdomadaire. Il y a très peu de Russes dans le pays, à l’exception des fonctionnaires des missions diplomatiques.

- Nous savons qu’une communauté orthodoxe est en voie de constitution en Thaïlande. Pourriez-vous préciser ?

- Mgr.Marc: La Thaïlande est un pays ouvert et tolérant. Le tourisme a fait que de nombreux compatriotes s’y sont installés. Malheureusement, et c’est l’un de nos prêtres qui l’a dit, il arrive souvent que les gens se rendent en Thaïlande pour y commettre des péchés plutôt que pour prier… Des églises doivent absolument être construites dans ce pays, plusieurs sont déjà en chantier. L’Eglise connait en Thaïlande une croissance rapide, on peut dire que cela tient du miracle. Nos paroisses comptent un certain nombre de Thaïs. Récemment l’un d’entre eux a été fait protopresbytre. Un monastère orthodoxe s’est ouvert l’hiver dernier… La situation s’améliore dans une durée qui est propre à l’Eglise.

Entretien : diacre Dimitri Assratian
Site " Patriarchia.ru"

Traduction "P.O." - Nikita Krivocheine, version abrégée
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Notes:

1.Séminaire orthodoxe russe - Maison Sainte-Geneviève


2.Le projet de la nouvelle église orthodoxe et du centre culturel russes quai Branly à Paris


3. THE RUSSIAN ORTHODOX CHURCH IN GREAT BRITAIN AND IRELAND

4. L’évêque Basile (Osborne) est déchu de son état d’évêque et de moine

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 16 Septembre 2011 à 19:00 | 33 commentaires | Permalien

Les catholiques anglais devraient s’abstenir de consommer de la viande le vendredi.
Un récent décret de la Conférence des évêques d’Angleterre et du Pays de Galles, entré en vigueur vendredi 16 septembre 2011, remet au goût du jour cette ancienne pratique catholique.
Beaucoup de personnes, notamment après la visite du pape de l’an dernier, ont ressenti un besoin de spiritualité. Les chrétiens qui n’ont pas assez confiance pour parler de leur foi peuvent aussi témoigner à travers des signes simples, comme la participation à la messe du dimanche, le signe de croix, la prière avant les repas ou l’abstinence de viande le vendredi, notent les évêques.

Le décret, intitulé "un témoignage catholique : la pénitence du vendredi", rappelle que le droit canon stipule que "l’abstinence de viande ou d’une autre nourriture, selon les dispositions de la Conférence des évêques sera observé chaque vendredi de l’année" (can.1251). Les évêques ont donc décidé de remettre en vigueur cette pratique qui doit aussi être liée à la prière. Les personnes végétariennes devraient renoncer le vendredi à une autre nourriture. (apic/kna/mp)

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 16 Septembre 2011 à 13:03 | 1 commentaire | Permalien

La Croix: A NICE, LA BATAILLE DE LA CATHEDRALE DIVISE LES ORTHODOXES
Petia S. nous a fait parvenir cet article publié le 16 septembre par "La Croix"

En mai dernier, la justice française a attribué la propriété de la cathédrale orthodoxe de Nice à la Fédération de Russie. Celle-ci a transféré la gestion de l’édifice au Patriarcat de Moscou, mais l’association cultuelle locale, qui dépend du Patriarcat de Constantinople, s’oppose à cette décision.

Sur place, deux recteurs se font face, tandis que les paroissiens sont divisés.

Bouquet de bulbes colorés sous le ciel méridional, la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de Nice inspire un sentiment d’harmonie. Difficile d’imaginer, dans la douceur de cette fin d’été, l’âpreté du conflit qui divise depuis bientôt cinq ans la communauté orthodoxe locale et la Fédération de Russie.
De l’extérieur, rien ne semble avoir vraiment changé. Rien ? Pas tout à fait : depuis peu, la grille est verrouillée, et les touristes doivent se résoudre à passer leur chemin. La cathédrale n’est plus ouverte que pour les offices.


C’est l’une des suites de l’arrêt de la cour d’appel d’Aix-en-Provence du 19 mai dernier, qui a confirmé que la Fédération de Russie était fondée à reprendre possession de la cathédrale et des terrains alentour. « Nous avons reçu une notification d’huissier nous demandant de suspendre les droits d’entrée (3 €). Ces entrées nous permettaient de payer nos cinq employés. Nous allons devoir les licencier et ne pouvons donc plus assurer l’accueil », tempête le P. Jean Gueit, recteur de la cathédrale.

Un nouveau recteur venu de Russie

« Nous sommes révoltés mais nous n’allons pas nous laisser faire », fulmine Hélène Funck-Dloussky, membre du conseil paroissial et farouche opposante à ce qu’elle voit comme une offensive impérialiste de la Russie. « Les Russes ont installé leurs oligarques dans la région, et maintenant ils veulent une église pour faire joli, s’insurge-t-elle. Où est la foi dans tout ça ? »
Quoi qu’il en soit, cette fermeture a été vivement critiquée jeudi 15 septembre par Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, qui a dénoncé dans Nice Matin une « décision prise unilatéralement » par l’administration paroissiale qui « prend en otages les Niçois et les touristes ».

De toute évidence, le conflit niçois s’est durci cet été. L’annonce, par la fédération russe, du transfert de la gestion de l’édifice au Patriarcat de Moscou a achevé de mettre le feu aux poudres. Un nouveau recteur, le P. Nicolas Ozoline, tout droit venu de Russie, a même été nommé pour remplacer le P. Gueit.

Justice civile contre droit de l’Eglise

Cette décision désole ce dernier, qui, subtilité de l’orthodoxie en France, relève, lui, du Patriarcat de Constantinople. « La décision de la cour d’appel est une décision civile, elle porte sur le titre de propriété. Nous ne le contestons pas. Ce que nous refusons, c’est le changement d’obédience que veut nous imposer l’État russe », détaille le P. Gueit, qui estime que la tradition chrétienne ne permet pas à un évêque de s’immiscer dans les affaires d’un autre diocèse.

En clair, la justice civile se heurte au droit de l’Église. Et ce paradoxe provoque une situation ubuesque, où deux recteurs se disputent une même paroisse, convaincus chacun de leur légitimité. Le 28 août, Mgr Gabriel de Comane, archevêque des Églises russes en Europe occidentale (qui dépend de Constantinople), a réaffirmé son autorité sur la paroisse.

« Jusqu’à aujourd’hui, a-t-il insisté, l’autel de cette cathédrale est lié à mon ministère épiscopal et aucune décision de justice de la part d’un autre évêque ne saurait changer cet état de fait ecclésial. » Trois jours plus tard, Mgr Nestor de Chersonèse (l’évêque du Patriarcat de Moscou pour la France) a exigé la remise des documents relatifs à la gestion de l’église, ainsi que ses clés. Ce que l’ Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (Acor), qui gère le site, refuse.

Deux conceptions de l’orthodoxie

Dans ce climat pesant, le P. Ozoline tente de se faire reconnaître. À Nice, sa soutane est devenue familière. Ce prêtre de 44 ans, lui-même issu d’une famille russe implantée en France, s’attache à promouvoir un discours rassurant : « Je veux être le recteur de tous, et pas seulement d’une minorité. 2 000 à 3 000 russes vivent aujourd’hui à Nice, et nous devons y être plus attentifs. »
Car derrière ces rivalités, deux conceptions de l’Église s’opposent. D’un côté, l’Église orthodoxe russe, traditionnelle, qui se reconstruit lentement et entend réaffirmer son influence en Europe, notamment auprès de ses ressortissants. De l’autre, des fidèles enracinés en France depuis plus de trois générations, et dont l’identité dépasse désormais la seule culture russe.

« Notre archevêché, qui est le fruit d’une diaspora, est sans doute le seul exemple d’une orthodoxie réellement universelle, non inféodée à un pouvoir politique. Nous voulons préserver ces acquis que les Russes aimeraient voir disparaître », craint Alexis Obolensky, responsable laïc de la paroisse, qui déplore les liens ambigus entre le Patriarcat et l’État russe. Des accusations qui « affligent » le P. Ozoline : « Tout pays qui se relève d’une épreuve a besoin de revenir à ses racines pour se tourner vers l’avenir. C’est le sens des liens entre le gouvernement et l’Église dans notre pays. »

Discussions entre patriarches

Parmi la centaine de paroissiens, une vingtaine fait bloc autour du P. Gueit. Mais quelques-uns estiment que l’heure est venue de retourner vers « l’Église mère » : « Les nouveaux arrivants ne se reconnaissent plus dans les évolutions de la paroisse. Il faut cesser cette guerre. D’autant que l’Acor dispose de deux autres églises en ville », fait valoir un paroissien qui préfère rester discret.

Pierre de Fermor, dont le grand-père, officier de la Garde impériale, est arrivé sur la Côte d’Azur en 1921, partage ce point de vue. Cet Antibois a créé une association (1) pour « soutenir le retour à la Russie » de la cathédrale. « D’anciens Russes comme de nouveaux migrants sont favorables à ce retour, assure-t-il. La page de la guerre froide est tournée, et il est temps que la famille orthodoxe se rassemble. »
Le P. Gueit, lui, dit « attendre les instructions » du patriarche Bartholomeos de Constantinople, dont il dépend. Ce dernier pourrait décider de démêler l’écheveau niçois directement avec son homologue, Kirill de Moscou.

(1) Association des Amis de la cathédrale orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice.
FRANÇOIS-XAVIER MAIGRE, à Nice (Alpes-Maritimes)

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 16 Septembre 2011 à 10:01 | 3 commentaires | Permalien

Victor Loupan et Basile de Tiesenhausen

Avec une violence devenue coutumière, Daniel Struve a attaqué sur son blog ACER - "Forum" Les débats notre article « Grandeur et misères de l’orthodoxie russe en France », publié dans La Croix et sur " Parlons d'orthodoxie". le 12 septembre 2011

Pour ceux qui ne l’ont pas lu, ce grand article (2/3 de page de journal) évoque le passé glorieux et le présent, hélas, problématique de l’orthodoxie russe en France. En évitant soigneusement d’aborder le fond de notre propos par ailleurs conciliant et modéré, M. Struve s’attache à nous insulter sur un point d’interprétation de l’histoire tragique de l’Eglise russe du XX siècle. Nous écrivons « Proportionnellement, l’exode touche l’Eglise plus encore que la société civile. Seuls quatre évêques demeurent en Russie soviétiques au début des années 1920 ! Parmi eux, le patriarche Tikhon canonisé depuis. » Daniel Struve prétend que c’est faux!

Nous essaierons ici de justifier notre thèse, tout en précisant que l’article était destiné aux lecteurs de La Croix, qui ne sont pas forcément au fait des nuances de notre histoire. Nous n’avions pas la place de développer ce point annexe par rapport à notre propos général. Nous le faisons donc ici, car cette histoire de quatre évêques doit être retenue et méditée.


Un fait historique justifie notre affirmation.
En 1923, privé de tous ses attributs par les bolcheviks, après avoir été emprisonné, torturé, jugé, humilié, le Saint Patriarche Tikhon convoque un déchirant Saint-Synode de l’Eglise russe qu’il appelle « provisoire », et auquel sont présents… trois hiérarques : l’archevêque de Tver Séraphin (Alexandrov), l’archevêque de l’Oural Tikhon (Obolenski) et l’évêque auxiliaire Ilarion (Troïtski). Ce Synode que nous considérons comme tragique a « reconstitué » sous la présidence du professeur et prêtre Vassili Vinogradov le Conseil diocésain de Moscou qui n’existait plus. Le père Vinogradov partira lui aussi en exil et rejoindra l’Eglise hors-frontières.

Où étaient les autres hiérarques ? Ils étaient morts, emprisonnés, renégats ou à l’étranger. Notre affirmation n’était donc pas infondée. L’Eglise russe libre, la vraie Eglise russe si l’on veut, se trouvait bien hors frontières dans les années 1920 et 1930.
Voilà ce qu’écrivait en 1995 le père Guéorgui Mitrofanov, historien bien connu de l’Eglise russe :« Entre 1918 et 1921 les bolcheviks ont tué 29 hiérarques (métropolites, archevêques, évêques) et 10.000 ecclésiastiques (moines, moniales, prêtres, diacres). A peu près le même nombre sera assassiné entre 1922 et 1923. »

Et voilà ce que dit un autre intellectuel de l’Eglise russe, le diacre Andrei Kouraiev, professeur au Séminaire de Moscou et auteur de nombreux ouvrages : « Entre 1920 et 1930, l’ensemble du clergé ou presque a été tué ou envoyé dans les camps de concentration. Le 6e département de la Guépéou, dirigé par Evguéni Toutchkov arrêtait et fusillait les évêques et les prêtres. C’est ainsi que fut fusillé en 1922 le métropolite de Petrograd Veniamine. Entre 1927 et 1940 le nombre paroisses est passé de 29.584 à moins de 500. Entre 1917 et 1935, 130.000 ecclésiastiques ont été arrêtés, et 95.000 fusillés. »

Ainsi donc, les évêques capables d’agir se trouvent dans leur majorité à l’étranger. C’est exactement ce que nous tentons de dire dans ce bref passage de notre article.
Le 5 mai 1922, le Saint Patriarche Tikhon est convoqué au tribunal, puis incarcéré, coupé du monde, au monastère Donskoï de Moscou. La presse bolchevique n’hésite pas à le traiter de « cannibale Tikhon ». Et, le 12 avril 1923, le Politburo demande la peine de mort pour le « soi-disant patriarche ».
C’est donc dans ce contexte que fut fondée en novembre 1921, en Serbie, une entité ecclésiale libre qui s’appellera plus tard Eglise orthodoxe russe hors frontières. Elle fut créée par un groupe d’évêques qui avaient l’avantage d’être à la foi vivants et libres. Les autres étant morts, emprisonnés ou incapables de fonctionner en l’Eglise.
Le 12 mai 1922, un groupe de prêtres (Vvedenski, Kalinovski, Krasnitski, Belkov) et un lecteur (Stadnik) se sont présentés devant le patriarche incarcéré, pour lui demander de « démissionner ». Ces personnes confectionneront avec l’aide de la Guépéou, la complicité du métropolite renégat d’Iaroslavl Agafanguel et de l’évêque parjure Antonin (Granovski) un faux document de démission du Saint Patriarche Tikhon. Antonin publiera même dans la Pravda un violent réquisitoire, intitulé : « L’Eglise démocratique contre le féodalisme ecclésial ».
La Guépéou et le pouvoir soviétique sont alors en train de concevoir, avec le soutien actif d’éléments « progressistes » prérévolutionnaires, une « nouvelle Eglise russe ». C’est ainsi que fut créée une structure appelée Direction Ecclésiale Suprême (Высшее Церковное Управление – ВЦУ) qui a nommé Antonin Granovski « métropolite ». Vers la fin de 1922, ces « rénovateurs » (обновленцы) de triste mémoire se voient attribuer par le pouvoir soviétique les deux-tiers des paroisses de Russie. Nous osons espérer que Daniel Struve ne considère pas ses gens-là comme « hiérarques de l’Eglise restés en Russie ».
Le concile des rénovateurs, réuni le 29 avril 1923 dans la Cathédrale du Christ-Sauveur (Moscou) réduit « l’ancien patriarche Tikhon » à l’état laïc, lui interdit de se dire « moine », l’accuse d’être au service de la « contre-révolution » et non pas de l’Eglise et l’appelle dans ses documents par son nom d’état civil : « Monsieur Vassili Bellavine ».
C’est donc dans ce contexte, nous le répétons avec force, que le Saint Patriarche Tikhon (dont l’icône est vénérée rue Daru) réunit un Saint-Synode légal, canonique, auquel sont présents trois hiérarques seulement: l’archevêque de Tver Séraphin (Alexandrov), l’archevêque de l’Oural Tikhon (Obolenski) et l’évêque auxiliaire Ilarion (Troïtski). Il faut se souvenir de leurs noms, car il n’y en avait pas d’autres !
Chose troublante, dérangeante, choquante : un an plus tard, lors d’une de leurs réunion préconciliaire, ces sinistres rénovateurs nomment le patriarche de Constantinople Georges VII président d’honneur de leur structure ! C’était en juin 1924. Tombé sous l’influence des kémalistes (modernistes et férocement antireligieux) au pouvoir en Turquie, SS Georges VII soutient les « rénovateurs de l’Eglise russe » pilotés par la Guépéou, au point de reconnaître leur « synode » comme légitime. Reconnaissance terrible qui permit à ces derniers de faire la déclaration suivante : « Désormais l’ex-patriarche Tikhon est le chef d’une secte ». («Отныне бывший Патриарх Тихон — глава секты.») C’est là, l’une des pages les plus noires dans les relations entre l’Eglise russe et le Phanar.

Nous sommes navrés de constater qu’un article aussi peu polémique et aussi conciliateur que le nôtre, qu’une affirmation peut-être trop elliptique mais parfaitement justifiée, aient pu provoquer une réaction aussi agressive. Nous disons que l’Eglise russe de l’étranger était le seul soutien institutionnel véritable dont pouvait encore jouir le patriarche Tikhon. Les trois évêques présents à son Synode de 1923 sont pour nous une preuve de cette terrible réalité.

Les défenseurs autoproclamés de l’Archevêché ne se rendent pas compte de l’image désastreuse qu’ils produisent.
Une image de sectarisme, d’intolérance, de hargne. Est-ce chrétien de faire feu de tout bois ? Est-ce chrétien de faire de nous des boucs émissaires ? Nous ne sommes pas moins attachés à l’Archevêché que Daniel Struve et ses amis. Notre vie en l’Eglise le prouve. Le mur d’incompréhension qui se dresse depuis quelques années entre les deux tendances qui se font face dans les paroisses de l’Archevêché (à Daru, à Saint-Serge, à Nice, ailleurs) nous gêne et nous attriste. Œuvrons au rapprochement plutôt qu’à a division. Nous sommes tous des frères en Christ, des dépositaires d’une histoire à la fois belle et tragique.

L’article que nous avons publié dans La Croix est légitime. Nous avons le droit d’exprimer nos opinions sans être cloués au pilori. Notre Dieu est amour. Notre Dieu n’est ni haine, ni orgueil.

La lutte fratricide n’a pas sa place dans l’Eglise. Les opinions exprimées par les uns et par les autres ne doivent pas servir de prétexte aux stigmatisations et aux règlements de comptes. Dieu nous a rendus libres. Libres de choisir entre le bien et le mal. Sachons faire bon usage de cette liberté. Et, surtout, tâchons d’agir dans un esprit de charité et d’amour du Christ.




Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 16 Septembre 2011 à 09:37 | 5 commentaires | Permalien

Les reliques de saint Spyridon de Trimythonte à l’église Saint Michel-Archange de Cannes
Avec la bénédiction du Métropolite Hilarion, Premier Hiérarque de l’Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières, l’accueil des reliques de saint Spyridon de Trimythonte à l’église Saint Michel-Archange de Cannes, aura lieu du 16 au 19 septembre 2011

Le recteur – le protoprêtre Mikhaïl Boïkov, le clergé, le staroste, la fraternité et l’ensemble des paroissiens de l’église Saint-Michel-Archange de Cannes expriment leur profonde reconnaissance envers le Conseil de Tutelle à la tête duquel son Président – V.A. Chevtchuk et envers tous ceux qui ont contribué à la venue des Saintes Reliques pour leur aide généreuse et l’attention qu’ils portent à notre église.
Que Dieu vous bénisse par les prières du Saint Thaumaturge, Spyridon de Trimythonte.

Saint Spyridon vécut à Chypre à la fin du IIIe – début du IVe siècle. Sous l’empereur Constantin le Grand, il fut élu évêque de la ville chypriote de Trimithonte. En 325, lors du 1er concile universel durant lequel fut discutée la question de la nature divine, saint Spyridon accomplit un miracle donnant une image convaincante de la Sainte Trinité. Il serra une brique dans sa main droite, de cette brique s’écoula de l’eau, une flamme s’éleva, puis il n’en resta que de l’argile. Sur les icônes, il est représenté avec une brique dans la main. En Russie, avant la révolution, il était aussi vénéré que saint Nicolas.

Les reliques de saint Spyridon de Trimythonte à l’église Saint Michel-Archange de Cannes
Les reliques du saint furent entièrement conservées.

Elles restent à la température d’un corps vivant et en gardent la consistance. On ignore pourquoi la main droite fut séparée du reste du corps. Des savants du monde entier ont tenté de comprendre le phénomène de conservation des reliques de saint Spyridon mais ne trouvant pas d’explication on admit qu’il s’agit d’un miracle. Les chaussures du saint s’usent régulièrement. Il existe une croyance selon laquelle il se déplacerait pour aider ceux qui souffrent. On change donc régulièrement ses chaussures, distribuant les anciennes paires aux églises.

Saint Spyridon de Trimythonte dans sa vie terrestre comme après sa mort, apporte son aide en guérisant des maladies, délivrant de la tristesse, résolvant les problèmes de logement, les difficultés financières et les situtations juridiques compliquées et apportant sa protection dans le travail. L’aide de saint Spyridon est connue dans le monde entier, par tous les fidèles qui vénèrent sa mémoire avec foi.

Horaire du passage de la Main de Saint Spyridon du 16 au 19 septembre 2011-09-13

Vendredi 10.09.2011

13.00 Arrivée de la Main par avion en provenance de Corfou (Grêce) à l’aéroport de Nice
14.00 Arrivée à l’église Saint-Michel-Archange à Cannes
14.30 Moleben à l’église Saint-Michel-Archange à Cannes
15.00 Briefing (courte conférence de presse) sur le territoire de l’église Saint-Michel-Archange à Cannes
15.30 Vénération de la main par les fidèles
18.30 Vigiles. Office à Saint Spyridon de Trimithonte à l’Eglise Saint-Michel-Archange de Cannes

Samedi 17.09.2011

9.30 Divine liturgie à l’église Saint-Michel-Archange de Cannes
11.00 Vénération de la Main par les fidèles
19.00 Vigiles à l’église Saint-Michel-Archange de Cannes

Dimanche 18.09.2011

10.00 Divine liturgie à l’église Saint-Michel-Archange de Cannes
13.00 Déjeuner festif (sur invitation)
16.00 Vénération de la main par les fidèles
18.00 Acathiste à Saint Spyridon de Trimythonte à l’église Saint-Michel-Archange de Cannes

Lundi 19.09.2011

10.00 Moleben chanté devant la Main à l’église Saint-Michel-Archange de Cannes, puis sortie des reliques en direction de l’aéroport de Nice.

PDF - ANNONCE - l'accueil des reliques de saint Spyridon de Trimythonte a l'eglise Saint Michel-Archange de Cannes.doc



stspiridon_1.pdf stspiridon-1.pdf  (716.6 Ko)


Rédigé par l’église Saint Michel-Archange de Cannes le 15 Septembre 2011 à 20:02 | 5 commentaires | Permalien

C’est avec la bénédiction du patriarche Cyrille que la version moldave du site officiel du patriarcat de Moscou a été mise en ligne.

Ce site a été lancé afin de mieux préparer la visite que le patriarche s’apprête à faire en Moldavie en octobre 2011.

Le site informera les orthodoxes de Moldavie ainsi que les médias moldaves de ce qui se passe sur le territoire canonique du patriarcat de Moscou. Offices dits par le patriarche, homélies, nouvelles, interviews, programmes des manifestations auxquelles participe Sa Sainteté.
Les informations paraissant sur le site seront mises à jour en temps réel. Seront bientôt postés plusieurs documents ecclésiaux importants : « Fondements de la doctrine sociale », « Principes essentiels de notre attitude à l’égard de l’hétérodoxie », « Doctrine de la mission », « Statuts des tribunaux ecclésiaux », « Fondements de la doctrine de la dignité et des droits de l’homme », « Statuts de la commission interconciliaire », etc.

Le site moldave est élaboré par des collaborateurs du service d’information du Saint synode ainsi que la rédaction du site Patriarkhia.ru. La métropole de Kichinev et de Moldavie participe à l’élaboration du site. (Traduction "PO")

Открылась молдавская версия официального сайта Русской Православной Церкви

По благословению Святейшего Патриарха Московского и всея Руси Кирилла 14 сентября 2011 года начала работу молдавская версия официального сайта Русской Православной Церкви Патриархия.ru.

Молдавская версия создана в преддверии визита Святейшего Патриарха Кирилла в Республику Молдова в октябре 2011 года. Основная задача ресурса ― регулярное информирование православных верующих Молдовы, а также представителей молдавских СМИ о текущих событиях, происходящих на каноническом пространстве Московского Патриархата.....Suite Patriarchia.ru

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 15 Septembre 2011 à 12:13 | 0 commentaire | Permalien

Nice-Matin

Depuis lundi à 14h30, l'église russe est fermée aux visiteurs ( voir Nice-Matin du 13 septembre). Ce nouvel épisode dans le conflit qui oppose l'association cultuelle niçoise (ACOR) gestionnaire des lieux à la Russie, provoque la fureur de cette dernière.

«Cette décision prise unilatéralement par l'actuelle administration paroissiale est illégale. L'association ne peut disposer ainsi d'un bien dont elle n'est pas propriétaire. La décision est également scandaleuse : elle prend en otages les Niçois et les touristes qui sont ainsi privés de ce joyau», a réagi Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France.

Il regrette que l'ACOR et le recteur en place, le père Jean Gueit, rejettent «tout dialogue avec le propriétaire légitime confirmé dans ses droits par un tribunal français». Le diplomate réclame une nouvelle fois que les clés de la cathédrale soient remises à l'Etat russe le plus tôt possible. «Dès que nous serons en possession du trousseau, nous le donnerons au père Nicolas Ozoline, le nouveau recteur nommé par le patriarcat de Moscou. Cet homme n'est pas un «parachuté». Il est né en France et il a la double nationalité franco-russe».

Entamer une procédure?

L'ambassadeur ne désespère pas qu'un accord soit finalement trouvé ce jeudi. Une délégation de l'administration présidentielle russe sera présente à Nice aujourd'hui pour «discuter» avec l'ACOR et convaincre celle-ci «de remettre les clés et les documents».
Et si la négociation échoue une nouvelle fois? «En désespoir de cause, nous nous verrions dans l'obligation d'entamer une procédure en référé pour obtenir l'exécution du jugement en notre faveur. Nous irons jusqu'au bout pour récupérer la cathédrale», affirme-t-il. Tout en soulignant que l'ACOR dispose d'une autre église, celle de la rue Longchamp, le sanctuaire russe le plus ancien de Nice (1860) sur lequel la Russie n'a pas de prétention.

Querelle sur l'état de l'église

Pour justifier la fermeture de la cathédrale aux visites, l'association argue de l'interdiction qui lui est désormais faite par la Russie de faire payer les entrées (3 euros). «Mauvais prétexte» tranche Alexandre Orlov : «S'ils nous donnent les clés, on assumera les frais et on réembauchera sans doute le personnel. Surtout, on entamera au plus vite les travaux de restauration. Ce bâtiment est dégradé PHOTOS "Nice Matin". On veut lui rendre toute sa splendeur pour son centenaire le 17 décembre 2012».

Un «mauvais état des lieux» vivement contesté par le père Gueit et Alexis Obolensky, le marguillier de l'église : «Cette accusation est totalement infondée. Il y a 5 ans, nous avons achevé la restauration des coupoles avec l'aide de l'Etat et du Conseil général. Et toute l'étanchéité a été refaite. Ces dernières années, une partie des façades a aussi été purgée et rénovée».

Manifestement, entre les deux parties, l'incompréhension, elle, n'est pas prête d'être purgée.
Si l'église est fermée depuis lundi, elle rouvrira ses portes samedi et dimanche pour les Journées du Patrimoine.
....................................
Alexis Obolensky, marguillier de la cathédrale, le père Jean Gueit et le père Michel (ACOR) devant les grilles de l'église fermée aux visites depuis lundi. Ils devraient recevoir ce jeudi une délégation de l'administration présidentielle russe pour «discuter». (Photo Ph . F.)
Nice-Matin

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 15 Septembre 2011 à 09:02 | 18 commentaires | Permalien

Un centre orthodoxe de consulting juridique vient d’être crée en Russie. Il a pour nom « Territoire de l’Eglise ». Le centre interviendra lorsqu’il y a conflit entre des communautés orthodoxes et les services administratifs.

Les fondateurs du centre nous ont dit : « Les personnes de convictions orthodoxes représentent en Russie la majorité de la population. L’histoire de la Russie démontre, s’il le fallait, la légitimité et le bien fondé de leur participation à la vie politique et sociale du pays. Cette majorité a ses propres valeurs, ses idéaux, son mode de vie. Nous sommes préoccupés par les prises de positions anticléricales de plus en plus fréquentes de certains politiques. Depuis 1991 le combat contre l’orthodoxie n’a jamais été à l’ordre du jour.

Malheureusement, les choses ont changé et le combat contre la foi orthodoxe est devenu le cheval de combat de certaines forces politiques. Cet anticléricalisme a pour racine l’idéologie de la consommation. Les commandements chrétiens n’ont plus la faveur de ceux qui veulent faire la loi. En effet, notre foi est incompatible avec l’idéologie de la consommation et le culte des objets. Ce n’est pas seulement l’orthodoxie qui est menacée mais la conscience religieuse en tant que telle et, tout simplement, la morale de tous les jours. Les chrétiens orthodoxes doivent s’unir pour faire face à ces nouvelles tendances antireligieuses.

Nous constatons des exemples de discrimination dont souffrent des orthodoxes, l’arbitraire administratif s’exerce de plus en plus souvent contre des communautés et des paroisses orthodoxes. La mise en chantier de nouvelles églises se heurte à de nombreux obstacles.
Certaines forces politiques éprouvent une haine irréductible à l’égard de notre foi et de l’Eglise ».
« Le Territoire de l’Eglise » a été crée par des collaborateurs du portail Religare.ru.
Le directeur du centre est M.Alexandre Tchipkov.

Traduction "PO"

L’URSS cessait d’exister il y a 20 ans. Qu’est devenue la démocratie chrétienne en Russie ?

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Septembre 2011 à 18:00 | 7 commentaires | Permalien

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