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Exclusive: Orthodox leader urges Vatican to resolve dispute
- A senior leader of the Russian Orthodox Church on Monday called on the Vatican to do more to resolve outstanding disputes so that a meeting between Pope Benedict and the Russian Patriarch could take place.In an exclusive interview with Reuters, Russian Orthodox Metropolitan (Archbishop) Hilarion, urged the Vatican to show "some signs" of readiness to resolve a decades-long conflict between Orthodox and Catholics in Ukraine that has been blocking a meeting of the two world religious leaders. An unprecedented meeting between Benedict and Patriarch Kirill could begin to heal the 1,000-year-old rift between the Western and Eastern branches of Christianity, which split in the Great Schism of 1054. Suite Reuters
РПЦ призывает Ватикан покончить со спорами
Рим - В понедельник один из лидеров Русской Православной церкви призвал Ватикан принять меры для разрешения серьезных разногласий с тем, чтобы встреча Папы Бенедикта XVI и Русского Патриарха могла, наконец, состояться.
В эксклюзивном интервью агентству Reuters архиепископ Русской Православной церкви Илларион призвал Ватикан продемонстрировать «какие-либо признаки» готовности разрешить длящийся десятилетия конфликт между православными и католиками на Украине, который препятствует встрече двух мировых религиозных лидеров. Далее по ссылке
- A senior leader of the Russian Orthodox Church on Monday called on the Vatican to do more to resolve outstanding disputes so that a meeting between Pope Benedict and the Russian Patriarch could take place.In an exclusive interview with Reuters, Russian Orthodox Metropolitan (Archbishop) Hilarion, urged the Vatican to show "some signs" of readiness to resolve a decades-long conflict between Orthodox and Catholics in Ukraine that has been blocking a meeting of the two world religious leaders. An unprecedented meeting between Benedict and Patriarch Kirill could begin to heal the 1,000-year-old rift between the Western and Eastern branches of Christianity, which split in the Great Schism of 1054. Suite Reuters
РПЦ призывает Ватикан покончить со спорами
Рим - В понедельник один из лидеров Русской Православной церкви призвал Ватикан принять меры для разрешения серьезных разногласий с тем, чтобы встреча Папы Бенедикта XVI и Русского Патриарха могла, наконец, состояться.
В эксклюзивном интервью агентству Reuters архиепископ Русской Православной церкви Илларион призвал Ватикан продемонстрировать «какие-либо признаки» готовности разрешить длящийся десятилетия конфликт между православными и католиками на Украине, который препятствует встрече двух мировых религиозных лидеров. Далее по ссылке
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 14 Septembre 2011 à 14:36
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L’Eglise orthodoxe russe demande à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de défendre les droits des chrétiens dans le monde. Mais cet appel aurait plus de poids s’il était soutenu "par notre coopération pour faire des Etats membres de l’OSCE un exemple dans la défense des droits et des libertés des chrétiens", a lancé le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou.
Intervenant lundi 12 septembre 2011 devant les 150 délégués au premier sommet de l’OSCE consacré à la prévention des crimes contre les chrétiens, organisé au Centre De Gasperi du ministère italien de l’Intérieur à Rome, le métropolite Hilarion Alfeyev a salué l’engagement du Saint-Siège pour la défense de la liberté religieuse de tous les chrétiens. Il a rappelé que les pays à majorité orthodoxe se sont rangés officiellement aux côtés de l’Italie dans la querelle sur la présence de crucifix dans les salles de classe.
Tentatives de nier les racines chrétiennes de l’Europe
Le métropolite orthodoxe russe a relevé l’équivoque sur le multiculturalisme, faisant de la présence de diverses religions sur le sol européen un instrument pour attaquer les chrétiens, nier les racines chrétiennes de l’Europe et créer un climat d’intolérance contre les chrétiens. Il a relevé que l’Eglise orthodoxe russe a également soutenu les pays qui, au Conseil de l’Europe, ont rejeté une motion qui voulait limiter le droit à l’objection de conscience en matière d’avortement et d’euthanasie.
Le danger fondamental, a-t-il déclaré, est d’utiliser la diversité religieuse comme une excuse pour exclure les signes de la civilisation chrétienne de la vie publique et politique du continent, "comme si cela rendrait notre continent plus amical envers les non chrétiens".
Mgr Hilarion s’est dit convaincu qu’une société qui a renoncé à son héritage spirituel sous prétexte d’une séparation radicale entre la vie religieuse et la vie publique, succombe finalement à un esprit hostile envers les représentants de toutes les religions. Cela crée de fait une atmosphère d’intolérance tant envers les chrétiens qu’à l’endroit des représentants des autres religions traditionnelles, a-t-il ajouté. Le métropolite orthodoxe a expliqué que les chrétiens dans les pays de l’OSCE sont régulièrement attaqués en raison de leur position sur l’avortement et l’euthanasie.....suite (Apic/interfax/be) et "La Croix" Le patriarcat de Moscou lie la rencontre entre Kirill et Benoît XVI à la résolution du contentieux ukrainien
Le métropolite orthodoxe russe a relevé l’équivoque sur le multiculturalisme, faisant de la présence de diverses religions sur le sol européen un instrument pour attaquer les chrétiens, nier les racines chrétiennes de l’Europe et créer un climat d’intolérance contre les chrétiens. Il a relevé que l’Eglise orthodoxe russe a également soutenu les pays qui, au Conseil de l’Europe, ont rejeté une motion qui voulait limiter le droit à l’objection de conscience en matière d’avortement et d’euthanasie.
Le danger fondamental, a-t-il déclaré, est d’utiliser la diversité religieuse comme une excuse pour exclure les signes de la civilisation chrétienne de la vie publique et politique du continent, "comme si cela rendrait notre continent plus amical envers les non chrétiens".
Mgr Hilarion s’est dit convaincu qu’une société qui a renoncé à son héritage spirituel sous prétexte d’une séparation radicale entre la vie religieuse et la vie publique, succombe finalement à un esprit hostile envers les représentants de toutes les religions. Cela crée de fait une atmosphère d’intolérance tant envers les chrétiens qu’à l’endroit des représentants des autres religions traditionnelles, a-t-il ajouté. Le métropolite orthodoxe a expliqué que les chrétiens dans les pays de l’OSCE sont régulièrement attaqués en raison de leur position sur l’avortement et l’euthanasie.....suite (Apic/interfax/be) et "La Croix" Le patriarcat de Moscou lie la rencontre entre Kirill et Benoît XVI à la résolution du contentieux ukrainien
Patrimoine. "C’est un nouvel épisode dans le conflit qui oppose l’association culturelle niçoise à la Russie. Fermeture jusqu’à nouvel ordre…"
Coup de théâtre dans l’affaire de l’église russe ! Hier après-midi les visiteurs ont trouvé portes closes. Empêchés de stationner sur le site, les cars de tourisme ont squatté les abords du bvd Tzarevitch. Mirjiana, une jeune femme serbe, se montrait très déçue : « Cette cathédrale est très connue à Belgrade. Je comptais me recueillir à l’intérieur ». Elle devra se contenter d’admirer l’édifice de l’extérieur.
Natalia, elle, vient de Saint-Pétersbourg. Elle tente de déchiffrer les affiches accrochées aux grilles en français et en cyrillique. Sans bien comprendre : « C’est ma Russie qui a fermé ? ».
Pas vraiment. Cette mesure spectaculaire, qui interdit la visite de l’un des monuments les plus célèbres de Nice et de la Côte d’Azur, a été prise par l’association culturelle niçoise (l’ACOR), gestionnaire de ces lieux saints depuis les années 1920. Un nouvel épisode du conflit qui l’oppose à la Fédération de Russie.
Coup de théâtre dans l’affaire de l’église russe ! Hier après-midi les visiteurs ont trouvé portes closes. Empêchés de stationner sur le site, les cars de tourisme ont squatté les abords du bvd Tzarevitch. Mirjiana, une jeune femme serbe, se montrait très déçue : « Cette cathédrale est très connue à Belgrade. Je comptais me recueillir à l’intérieur ». Elle devra se contenter d’admirer l’édifice de l’extérieur.
Natalia, elle, vient de Saint-Pétersbourg. Elle tente de déchiffrer les affiches accrochées aux grilles en français et en cyrillique. Sans bien comprendre : « C’est ma Russie qui a fermé ? ».
Pas vraiment. Cette mesure spectaculaire, qui interdit la visite de l’un des monuments les plus célèbres de Nice et de la Côte d’Azur, a été prise par l’association culturelle niçoise (l’ACOR), gestionnaire de ces lieux saints depuis les années 1920. Un nouvel épisode du conflit qui l’oppose à la Fédération de Russie.
La fermeture du grand portail rappelle une autre séquence dramatique. En février 2006. Quant tout a commencé. Le père Jean Gueit, recteur de la cathédrale, ferme alors les lieux au nez et à la barbe de l’huissier mandaté par le tribunal de grande instance, à la demande de la Russie, pour faire l’inventaire des biens. Quelques mois plus tard, l’Etat russe revendique la propriété de l’église, en faisant valoir l’expiration prochaine du bail emphytéotique de 99 ans consenti à l’ACOR. Ce bail est arrivé à son terme en 2008.
S’ensuivent cinq ans de guérilla judiciaire, jusqu’à la décision de la cour d’appel d’Aix accordant en mai dernier la propriété à la Russie. Peu de temps après, celle-ci en confie la gestion au patriarcat de Moscou.
Le clergé en place, également d’obédience orthodoxe mais relevant du patriarcat concurrent de Constantinople, n’entend toutefois pas partir, s’estimant toujours en droit de jouir de la propriété « spirituelle ».
Procédure de licenciement
Pourquoi cette fermeture des portes hier ? « La Russie nous impose de ne plus faire payer les 3 euros que chaque visiteur débourse. C’est une tentative d’asphyxie financière. Mais nous sommes juridiquement contraints d’obtempérer. Sans cet argent, nous ne pouvons plus rémunérer le personnel d’entretien et d’accompagnement. Nous sommes donc dans l’obligation de fermer. La cathédrale reste néanmoins ouverte au culte et les piétons peuvent continuer de fréquenter le parc3, souligne le père Gueit.
La cathédrale est donc close jusqu’à nouvel ordre… Plutôt fâcheux à l’approche des Journées du patrimoine de ce week-end. Surtout, le conflit vient de faire ses premières victimes : les cinq personnes employées sur le site font l’objet d’une procédure de licenciement.
Philippe Fiammetti
13 sep.2011
.............................
"Komsolskaia Pravda" За вход в Свято-Никольский собор в Ницце больше не придется платить
S’ensuivent cinq ans de guérilla judiciaire, jusqu’à la décision de la cour d’appel d’Aix accordant en mai dernier la propriété à la Russie. Peu de temps après, celle-ci en confie la gestion au patriarcat de Moscou.
Le clergé en place, également d’obédience orthodoxe mais relevant du patriarcat concurrent de Constantinople, n’entend toutefois pas partir, s’estimant toujours en droit de jouir de la propriété « spirituelle ».
Procédure de licenciement
Pourquoi cette fermeture des portes hier ? « La Russie nous impose de ne plus faire payer les 3 euros que chaque visiteur débourse. C’est une tentative d’asphyxie financière. Mais nous sommes juridiquement contraints d’obtempérer. Sans cet argent, nous ne pouvons plus rémunérer le personnel d’entretien et d’accompagnement. Nous sommes donc dans l’obligation de fermer. La cathédrale reste néanmoins ouverte au culte et les piétons peuvent continuer de fréquenter le parc3, souligne le père Gueit.
La cathédrale est donc close jusqu’à nouvel ordre… Plutôt fâcheux à l’approche des Journées du patrimoine de ce week-end. Surtout, le conflit vient de faire ses premières victimes : les cinq personnes employées sur le site font l’objet d’une procédure de licenciement.
Philippe Fiammetti
13 sep.2011
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"Komsolskaia Pravda" За вход в Свято-Никольский собор в Ницце больше не придется платить
LA FEDERATION DE RUSSIE par voie de signification d’huissier en date du 7 sept 2011
A imposé à l’administration paroissiale de la cathédrale St Nicolas de suspendre la perception des droits de visite qui permettaient de rémunérer le personnel d’entretien et d’accompagnement
L’ADMINISTRATION PAROISSIALE EST DONC CONTRAINTE DE FERMER LA CATHÉDRALE AUX VISITES Avec tous ses regrets
L’église reste ouverte au culte : se reporter à l’horaire des offices en consultant le site de la paroisse
Cathédrale russe Nice
A imposé à l’administration paroissiale de la cathédrale St Nicolas de suspendre la perception des droits de visite qui permettaient de rémunérer le personnel d’entretien et d’accompagnement
L’ADMINISTRATION PAROISSIALE EST DONC CONTRAINTE DE FERMER LA CATHÉDRALE AUX VISITES Avec tous ses regrets
L’église reste ouverte au culte : se reporter à l’horaire des offices en consultant le site de la paroisse
Cathédrale russe Nice
Cet article a été aimablement mis à la disposition de P.O. par ses auteurs V. Loupan et B. de Tiesenhausen
L’église orthodoxe « russe » de la rue Daru fête ce mois-ci ses 150 ans. Si elle retrouve la paix et la sérénité, l’orthodoxie a sûrement un grand avenir, en France et en Europe.
En ce début du mois de septembre, « l’église russe » de la rue Daru, comme l’appellent les Parisiens, fête ses 150 ans. Dans la seconde moitié du XIX siècle, la Russie impériale bâtit des églises orthodoxes partout dans le monde. Des édifices religieux furent ainsi construits à Paris, Florence, Nice, Cannes, Biarritz, Copenhague, Berlin, Menton, San Remo. Certains sont des chefs-d’œuvre. Au même moment, des lieux de culte catholiques et protestants ouvraient leurs portes à Moscou, Saint-Pétersbourg, Odessa.
La présence russe en Europe n’avait au départ rien de massif. Les millions de réfugiés déferleront après la victoire des bolcheviks. Proportionnellement, l’exode touche l’Église plus encore que la société civile. Seuls quatre évêques demeurent en Russie soviétique au début des années 1920 ! Parmi eux, le patriarche Tikhon canonisé depuis. Avant de mourir, ce dernier « charge » le SaintSynode de sauvegarder l’Église russe… en exil ! C’est ainsi que naît l’Église orthodoxe russe hors-frontières – monarchiste et traditionnelle. L’Archevêché parisien de la rue Daru en est une émanation plus libérale.
L’église orthodoxe « russe » de la rue Daru fête ce mois-ci ses 150 ans. Si elle retrouve la paix et la sérénité, l’orthodoxie a sûrement un grand avenir, en France et en Europe.
En ce début du mois de septembre, « l’église russe » de la rue Daru, comme l’appellent les Parisiens, fête ses 150 ans. Dans la seconde moitié du XIX siècle, la Russie impériale bâtit des églises orthodoxes partout dans le monde. Des édifices religieux furent ainsi construits à Paris, Florence, Nice, Cannes, Biarritz, Copenhague, Berlin, Menton, San Remo. Certains sont des chefs-d’œuvre. Au même moment, des lieux de culte catholiques et protestants ouvraient leurs portes à Moscou, Saint-Pétersbourg, Odessa.
La présence russe en Europe n’avait au départ rien de massif. Les millions de réfugiés déferleront après la victoire des bolcheviks. Proportionnellement, l’exode touche l’Église plus encore que la société civile. Seuls quatre évêques demeurent en Russie soviétique au début des années 1920 ! Parmi eux, le patriarche Tikhon canonisé depuis. Avant de mourir, ce dernier « charge » le SaintSynode de sauvegarder l’Église russe… en exil ! C’est ainsi que naît l’Église orthodoxe russe hors-frontières – monarchiste et traditionnelle. L’Archevêché parisien de la rue Daru en est une émanation plus libérale.
Dans les années 1930, le métropolite Euloge (Guéorgievski), dirigeant historique de l’Archevêché, le place sous l’omophore du patriarche de Constantinople. Il s’agit d’une solution provisoire. L’Union soviétique ne durera pas, pense-t-il comme beaucoup. Elle durera. Alors qu’en Russie soviétique règne une terreur antichrétienne sans équivalent, l’orthodoxie russe resplendit à Paris, Berlin, Jordanville. Conscients de leur responsabilité historique, les émigrés gardent précieusement le trésor qui leur a été confié. Ils resteront fidèles à cette mission jusqu’à la chute du communisme.
En 1991, l’URSS cesse enfin d’exister. Après un processus long et complexe, l’Église hors-frontières se rattache à Moscou. Pour apprécier l’importance de ce geste historique, il faut se souvenir qu’elle était allée jusqu’à nier la canonicité du Patriarcat de Moscou, « soumis à la volonté des communistes » ! Après cette union qui eut lieu en 2007, seul l’Archevêché de la rue Daru reste dans sa posture « antisoviétique », sous prétexte qu’une « histoire particulière » en fait la matrice d’une « Église » au destin propre. Il fait même preuve d’une crispation croissante à l’égard de l’Église russe, alors que l’archevêque Serge (Konovaloff ), décédé en 2003, avait placé l’Archevêché dans la perspective d’un rapprochement avec le Patriarcat de Moscou ! Ce décès et le changement d’orientation qui en a découlé ont généré un malaise qui ne cesse de s’approfondir. Pour en apprécier la nature, il faut se souvenir que lors de sa visite historique en France, le patriarche Alexis II fut magnifiquement accueilli à la cathédrale catholique NotreDame de Paris, mais traité en persona non grata à la cathédrale orthodoxe russe de la rue Daru, dont il n’a pu franchir le seuil !
Un mur d’incompréhension se dresse désormais entre ceux d’entre nous qui trouvent naturel un retour dans le sein d’une Église-mère qui a recouvré sa liberté et ceux qui pensent le contraire. Il traverse la plupart des paroisses et des institutions de l’Archevêché.
En sus des divisions internes, nous sommes entrés dans une période d’affrontements inter-orthodoxes sans précédent. Les hostilités ont démarré par un procès inattendu entre l’Archevêché et l’Église russe, autour de la paroisse de Biarritz. Il fut gagné par l’Archevêché. À Londres, c’est au contraire Moscou qui a gagné un procès concernant plusieurs édifices. Partie d’une histoire de bail emphytéotique échu, la bataille autour de l’église SaintNicolas de Nice s’est transformée en une affligeante guerre médiatique. Remportés par Moscou, les procès en première instance et en appel ont été accompagnés d’une rhétorique aux relents anachroniques de guerre froide. En Belgique aussi, un procès est en cours, à Liège. On en ignore encore l’issue.
C’est donc sur ce fond de crise sans précédent que notre cathédrale célèbre son cent cinquantième anniversaire. Crise paradoxale, car jamais il n’y eut autant d’orthodoxes pratiquants en Europe occidentale. Nous le disons sans ambages : les problèmes fonciers et les divisions internes sont des séquelles absurdes de la révolution bolchevique. Le magnifique héritage spirituel de ceux qui nous ont précédés, et qui nous a unis pendant des décennies, sert aujourd’hui à nous diviser. Sans vraies raisons. Nous qui écrivons ces lignes, représentons deux vagues distinctes de l’émigration russe. Citoyens français et orthodoxes russes, nous pensons que l’orthodoxie a un grand avenir, en France et en Europe. À condition qu’elle retrouve la paix et la sérénité.
"Un mur d’incompréhension se dresse entre ceux qui trouvent naturel un retour dans le sein d’une Église-mère qui a recouvré sa liberté et ceux qui pensent le contraire."
Victor Loupan Membre élu du conseil paroissial de la cathédrale orthodoxe russe Saint-AlexandreNevsky (Paris), président des Éditions de l’Œuvre
BasiLe de Tiesenhausen Ancien membre du conseil paroissial de la cathédrale orthodoxe russe Saint-AlexandreNevsky, ancien secrétaire de l’Archevêché des églises orthodoxes russes d’Europe occidentale et de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF), officier de la Légion d’honneur.
"La CROIX" le 12 Septembre 2011
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PO Le 11 septembre 2011, 150ème Anniversaire de la Cathédrale Saint Alexandre Nevski à Paris
En 1991, l’URSS cesse enfin d’exister. Après un processus long et complexe, l’Église hors-frontières se rattache à Moscou. Pour apprécier l’importance de ce geste historique, il faut se souvenir qu’elle était allée jusqu’à nier la canonicité du Patriarcat de Moscou, « soumis à la volonté des communistes » ! Après cette union qui eut lieu en 2007, seul l’Archevêché de la rue Daru reste dans sa posture « antisoviétique », sous prétexte qu’une « histoire particulière » en fait la matrice d’une « Église » au destin propre. Il fait même preuve d’une crispation croissante à l’égard de l’Église russe, alors que l’archevêque Serge (Konovaloff ), décédé en 2003, avait placé l’Archevêché dans la perspective d’un rapprochement avec le Patriarcat de Moscou ! Ce décès et le changement d’orientation qui en a découlé ont généré un malaise qui ne cesse de s’approfondir. Pour en apprécier la nature, il faut se souvenir que lors de sa visite historique en France, le patriarche Alexis II fut magnifiquement accueilli à la cathédrale catholique NotreDame de Paris, mais traité en persona non grata à la cathédrale orthodoxe russe de la rue Daru, dont il n’a pu franchir le seuil !
Un mur d’incompréhension se dresse désormais entre ceux d’entre nous qui trouvent naturel un retour dans le sein d’une Église-mère qui a recouvré sa liberté et ceux qui pensent le contraire. Il traverse la plupart des paroisses et des institutions de l’Archevêché.
En sus des divisions internes, nous sommes entrés dans une période d’affrontements inter-orthodoxes sans précédent. Les hostilités ont démarré par un procès inattendu entre l’Archevêché et l’Église russe, autour de la paroisse de Biarritz. Il fut gagné par l’Archevêché. À Londres, c’est au contraire Moscou qui a gagné un procès concernant plusieurs édifices. Partie d’une histoire de bail emphytéotique échu, la bataille autour de l’église SaintNicolas de Nice s’est transformée en une affligeante guerre médiatique. Remportés par Moscou, les procès en première instance et en appel ont été accompagnés d’une rhétorique aux relents anachroniques de guerre froide. En Belgique aussi, un procès est en cours, à Liège. On en ignore encore l’issue.
C’est donc sur ce fond de crise sans précédent que notre cathédrale célèbre son cent cinquantième anniversaire. Crise paradoxale, car jamais il n’y eut autant d’orthodoxes pratiquants en Europe occidentale. Nous le disons sans ambages : les problèmes fonciers et les divisions internes sont des séquelles absurdes de la révolution bolchevique. Le magnifique héritage spirituel de ceux qui nous ont précédés, et qui nous a unis pendant des décennies, sert aujourd’hui à nous diviser. Sans vraies raisons. Nous qui écrivons ces lignes, représentons deux vagues distinctes de l’émigration russe. Citoyens français et orthodoxes russes, nous pensons que l’orthodoxie a un grand avenir, en France et en Europe. À condition qu’elle retrouve la paix et la sérénité.
"Un mur d’incompréhension se dresse entre ceux qui trouvent naturel un retour dans le sein d’une Église-mère qui a recouvré sa liberté et ceux qui pensent le contraire."
Victor Loupan Membre élu du conseil paroissial de la cathédrale orthodoxe russe Saint-AlexandreNevsky (Paris), président des Éditions de l’Œuvre
BasiLe de Tiesenhausen Ancien membre du conseil paroissial de la cathédrale orthodoxe russe Saint-AlexandreNevsky, ancien secrétaire de l’Archevêché des églises orthodoxes russes d’Europe occidentale et de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF), officier de la Légion d’honneur.
"La CROIX" le 12 Septembre 2011
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PO Le 11 septembre 2011, 150ème Anniversaire de la Cathédrale Saint Alexandre Nevski à Paris
Je voudrais réfléchir au commentaire de Vladimir Golovanow et l'interroger à ce sujet.
Ce passage m'a fait bondir de ma chaise, passage que je trouve caricaturale je qualifierai donc de façon caricaturale de schmemannien.
"Et nous voyons en fait se concrétiser les deux réalités de l'Orthodoxie actuelle qu'avait déjà soulignées le père Alexandre Schmemann: - d'une part cette "subculture normative", conservatrice, cherchant à imposer à tous des règles et des recettes qui ont en fait été développées par et pour les moines; l'accent est mis sur le respect des normes de l'ascèse corporelle pour accéder au Salut et l'attente du Jugement Dernier en craignant la punition des fautes.
Le premier point qui me titille est ceci : "cette subculture normative, conservatrice, cherchant à imposer à tous des règles et des recettes qui ont en fait été développées par et pour les moines". Il m'est difficile à ce stade de me prononcer sur ces règles et recettes comme elles ne sont pas décrites mais en revanche, je trouve dommageable la fin de la phrase "qui ont été en fait développés par et pour les moines". Cela laisse à penser que pendant ces siècles d'existence, l'église n'a pensé qu'aux moines et ne s'est pas penché sur la majorité du troupeau qui est quand même composé de gens mariés ou en attente de mariage... C'est inexact car tous les évêques (des moines donc) qui ont parlé de diverses choses dont l'ascèse le faisaient dans des homélies qui s'adressaient à tous les fidèles moines et laïcs.
Ce passage m'a fait bondir de ma chaise, passage que je trouve caricaturale je qualifierai donc de façon caricaturale de schmemannien.
"Et nous voyons en fait se concrétiser les deux réalités de l'Orthodoxie actuelle qu'avait déjà soulignées le père Alexandre Schmemann: - d'une part cette "subculture normative", conservatrice, cherchant à imposer à tous des règles et des recettes qui ont en fait été développées par et pour les moines; l'accent est mis sur le respect des normes de l'ascèse corporelle pour accéder au Salut et l'attente du Jugement Dernier en craignant la punition des fautes.
Le premier point qui me titille est ceci : "cette subculture normative, conservatrice, cherchant à imposer à tous des règles et des recettes qui ont en fait été développées par et pour les moines". Il m'est difficile à ce stade de me prononcer sur ces règles et recettes comme elles ne sont pas décrites mais en revanche, je trouve dommageable la fin de la phrase "qui ont été en fait développés par et pour les moines". Cela laisse à penser que pendant ces siècles d'existence, l'église n'a pensé qu'aux moines et ne s'est pas penché sur la majorité du troupeau qui est quand même composé de gens mariés ou en attente de mariage... C'est inexact car tous les évêques (des moines donc) qui ont parlé de diverses choses dont l'ascèse le faisaient dans des homélies qui s'adressaient à tous les fidèles moines et laïcs.
Il y a ainsi une homélie de Saint Basile sur le jeûne. Sans compter qu'au début de l'église, certains évêques, comme Saint Grégoire de Nysse étaient mariés (et donc pas des moines). Votre phrase donne l'impression que l'église a été une institution par les moines pour les moines.
Mais la phrase laisse aussi à penser que la vie des moines et des gens mariés serait fondamentalement différente et que chacun devraient avoir ses propres "règles et recettes".
Je ne partage pas cette opinion car moines et gens mariés sont appelés à la sainteté et cette sainteté est impossible sans ascétisme, le christianisme est d'ailleurs une religion ascétique aussi bien pour les moines que pour les gens mariés. Le jeûne physique est une dimension de cette ascèse et n'a pas été institué par des moines pour des moines mais par l'église pour le salut des hommes. On peut rappeler que le Christ commence par jeûner après son baptême, qu'il apprend à ses disciples que tels démons ne peuvent être expulser que par le jeûne et la prière. Les canons des apôtres rappellent que le jeûne des mercredi et vendredi est vital car ne pas le respecter empêche le laïc de communier et entraîne la déposition du clerc... En somme, il n'y a pas de vie chrétienne sans jeûne (sur 365 jours, il y a une majorité de jours de jeûne ) pour la simple raison que l'homme est un tout, corps et âme et non un pur esprit et que l'un a un effet sur l'autre.
Si les règles du jeûne impose de se priver de tels aliments très précis, c'est parce que l'Eglise inspirée par Dieu sait bien que tels aliments excitent les passions... Il est donc vain comme le veulent le faire les modernistes d'aujourd'hui de vouloir prétendre à un jeûne à la carte où chacun suivrait ses propres désirs. Que je sache, l'Eglise est l'hôpital où l'homme malade vient pour sa guérison et ce n'est tout de même pas l'homme malade qui va déterminer sa propre prescription! Entre les débuts de l'église et aujourd'hui, la nature humaine n'a pas changé, le remède demeure donc le même : prier, jeûner, garder ses pensées etc et cela aussi bien pour les laïcs que les moines.
Cette dimension ascétique se manifeste il est vrai dans la dimension corporelle mais aussi spirituelle, car jeûner, c'est aussi garder ses pensées, son comportement etc, choses d'ailleurs plus faciles à faire si justement on jeûne physiquement. Sans ascèse corporelle, pas de sainteté, pas de salut car comme le dit Saint Théophane le Reclus : "personne n’est parvenu à dominer les passions charnelles ou à mener une vie intérieure ordonnée sans jeûne." En créant cette différence entre laïcs et moines, qui devraient avoir des règles (de jeûne je suppose) différentes, on incite les laïcs à l'indolence et à la paresse en leur instillant dans le tête que l'ascétisme n'est bon que pour les moines et qu'eux laïcs en sont dispensés ce qui est absolument faux
Je vous rejoins en revanche quand vous dites que le discours orthodoxie n'est pas fondée uniquement sur la menace des punitions lors du Jugement dernier, punitions éternelles qui sont réelles... Elle est plus fondée à lire les textes liturgiques sur un appel à la repentance avant la fin...
Ceci dit, le respect des règles générales n'est pas antinomyque avec une appréhension individuelle car ces règles générales doivent être intériorisées, être vécues de façon intime et dès lors, elles ne restent pas quelque chose d'extérieur et d'étranger mais quelque chose de très personnel. Si on en reste au jeûne, celui-ci, à force doit devenir idéalement quelque chose de naturel et bien sûr source de joie comme le rappelle l'ode 8 des matines du premier lundi de carême : "Dans la joie, recevons ce Carême commençant : point de triste mine, mais lavons notre visage au flot qui nous libère des passions, bénissant le Christ et l'exaltant pour les siècles".
Dès lors, je ne vois pas ce qu'est cette " Orthodoxie ouverte, plus libérale, où l'accent est mis sur la recherche personnelle et l'appréhension individuelle des consignes traditionnelles permettant une authenticité de la vie quotidienne en Jésus Christ; ses tenants mettent en avant les réponses que l'Orthodoxie doit apporter aux défis du monde actuel et sur la joie du Chrétien comme témoignage du Règne présent et à venir: "L’eucharistie c’est l’Église qui entre dans la joie de son Maître" écrit le père Alexandre Schmemann (4). "
Daniel
Mais la phrase laisse aussi à penser que la vie des moines et des gens mariés serait fondamentalement différente et que chacun devraient avoir ses propres "règles et recettes".
Je ne partage pas cette opinion car moines et gens mariés sont appelés à la sainteté et cette sainteté est impossible sans ascétisme, le christianisme est d'ailleurs une religion ascétique aussi bien pour les moines que pour les gens mariés. Le jeûne physique est une dimension de cette ascèse et n'a pas été institué par des moines pour des moines mais par l'église pour le salut des hommes. On peut rappeler que le Christ commence par jeûner après son baptême, qu'il apprend à ses disciples que tels démons ne peuvent être expulser que par le jeûne et la prière. Les canons des apôtres rappellent que le jeûne des mercredi et vendredi est vital car ne pas le respecter empêche le laïc de communier et entraîne la déposition du clerc... En somme, il n'y a pas de vie chrétienne sans jeûne (sur 365 jours, il y a une majorité de jours de jeûne ) pour la simple raison que l'homme est un tout, corps et âme et non un pur esprit et que l'un a un effet sur l'autre.
Si les règles du jeûne impose de se priver de tels aliments très précis, c'est parce que l'Eglise inspirée par Dieu sait bien que tels aliments excitent les passions... Il est donc vain comme le veulent le faire les modernistes d'aujourd'hui de vouloir prétendre à un jeûne à la carte où chacun suivrait ses propres désirs. Que je sache, l'Eglise est l'hôpital où l'homme malade vient pour sa guérison et ce n'est tout de même pas l'homme malade qui va déterminer sa propre prescription! Entre les débuts de l'église et aujourd'hui, la nature humaine n'a pas changé, le remède demeure donc le même : prier, jeûner, garder ses pensées etc et cela aussi bien pour les laïcs que les moines.
Cette dimension ascétique se manifeste il est vrai dans la dimension corporelle mais aussi spirituelle, car jeûner, c'est aussi garder ses pensées, son comportement etc, choses d'ailleurs plus faciles à faire si justement on jeûne physiquement. Sans ascèse corporelle, pas de sainteté, pas de salut car comme le dit Saint Théophane le Reclus : "personne n’est parvenu à dominer les passions charnelles ou à mener une vie intérieure ordonnée sans jeûne." En créant cette différence entre laïcs et moines, qui devraient avoir des règles (de jeûne je suppose) différentes, on incite les laïcs à l'indolence et à la paresse en leur instillant dans le tête que l'ascétisme n'est bon que pour les moines et qu'eux laïcs en sont dispensés ce qui est absolument faux
Je vous rejoins en revanche quand vous dites que le discours orthodoxie n'est pas fondée uniquement sur la menace des punitions lors du Jugement dernier, punitions éternelles qui sont réelles... Elle est plus fondée à lire les textes liturgiques sur un appel à la repentance avant la fin...
Ceci dit, le respect des règles générales n'est pas antinomyque avec une appréhension individuelle car ces règles générales doivent être intériorisées, être vécues de façon intime et dès lors, elles ne restent pas quelque chose d'extérieur et d'étranger mais quelque chose de très personnel. Si on en reste au jeûne, celui-ci, à force doit devenir idéalement quelque chose de naturel et bien sûr source de joie comme le rappelle l'ode 8 des matines du premier lundi de carême : "Dans la joie, recevons ce Carême commençant : point de triste mine, mais lavons notre visage au flot qui nous libère des passions, bénissant le Christ et l'exaltant pour les siècles".
Dès lors, je ne vois pas ce qu'est cette " Orthodoxie ouverte, plus libérale, où l'accent est mis sur la recherche personnelle et l'appréhension individuelle des consignes traditionnelles permettant une authenticité de la vie quotidienne en Jésus Christ; ses tenants mettent en avant les réponses que l'Orthodoxie doit apporter aux défis du monde actuel et sur la joie du Chrétien comme témoignage du Règne présent et à venir: "L’eucharistie c’est l’Église qui entre dans la joie de son Maître" écrit le père Alexandre Schmemann (4). "
Daniel
Vladimir GOLOVANOW
Défense de la "dèsecclésialisation" (1)
Père Pierre Meschtcherinov (2)
Dans son article "L'Eglise la culture et le nationalisme en Russie" Serge Tchapnine, fait référence à cet intéressant article du père Pierre Meschtcherinov paru en avril dernier sur religo.ru. Après en avoir donné l'essentiel ci-dessous j'en propose un commentaire personnel pour ouvrir le débat.
Émigration intérieure: avec un peu de provocation le père Pierre prend la défense de ceux qui s'isolent de l'Eglise, devenant "des émigrés intérieurs, comme au temps du pouvoir soviétique où c'était une réponse non-violente au mensonge du communisme", mais il le fait en fait pour accuser ceux qui prétendent faire de l'Eglise une "subculture normative".
En effet "la réception dans l'Eglise" (воцерковление) se fait principalement en "coinçant" le catéchumène dans des "règles", "une ecclésiologie purement superficielle": "une piété liturgique rigide, des pratiques de direction spirituelle autoritaires et mystificatrices, une morale et une spiritualité altérées, une pratique ascétique fondée sur le principe «l’homme pour le sabbat» et enfin un activisme politique passéiste et monarchiste" écrivait-il dans un article précédent (ibid note 2).
Défense de la "dèsecclésialisation" (1)
Père Pierre Meschtcherinov (2)
Dans son article "L'Eglise la culture et le nationalisme en Russie" Serge Tchapnine, fait référence à cet intéressant article du père Pierre Meschtcherinov paru en avril dernier sur religo.ru. Après en avoir donné l'essentiel ci-dessous j'en propose un commentaire personnel pour ouvrir le débat.
Émigration intérieure: avec un peu de provocation le père Pierre prend la défense de ceux qui s'isolent de l'Eglise, devenant "des émigrés intérieurs, comme au temps du pouvoir soviétique où c'était une réponse non-violente au mensonge du communisme", mais il le fait en fait pour accuser ceux qui prétendent faire de l'Eglise une "subculture normative".
En effet "la réception dans l'Eglise" (воцерковление) se fait principalement en "coinçant" le catéchumène dans des "règles", "une ecclésiologie purement superficielle": "une piété liturgique rigide, des pratiques de direction spirituelle autoritaires et mystificatrices, une morale et une spiritualité altérées, une pratique ascétique fondée sur le principe «l’homme pour le sabbat» et enfin un activisme politique passéiste et monarchiste" écrivait-il dans un article précédent (ibid note 2).
Or, si des principes et règles simples peuvent se justifier au moment de l'apprentissage de la foi, elles ne peuvent donner la véritable "Vie en Jésus Christ" que doit rechercher tout Chrétien. En grandissant dans sa foi, le Chrétien individualise et personnalise sa relation à Dieu dans tout ce que Dieu lui donne concrètement, dans sa vie de tous les jours. Et ce faisant il sort des normes étriquées de la subculture normative, ce qui provoque un phénomène de rejet: "ceux qui parviennent à s’en émanciper sont considérés par la substructure comme des orgueilleux, des libéraux, des modernistes, « des apostats », des destructeurs des statuts de l’Eglise, etc."
"Et pourtant, dit le père Pierre Meschtcherinov , c'est un processus totalement normal et sein où le croyant murit dans sa foi et devient un Chrétien responsable, lui-même Eglise – membre du Corps du Christ, pour qui tout ce que propose l'Eglise devient moyen dont il dispose lui même pour vivre dans le Christ. Pour en garder l'authenticité contre la routine, ces croyants doivent se libérer du courant "ecclésio-subculturel": prendre leur propre mesure des jeunes, offices, préparations à l'Eucharistie, sortir du cadre infantile de la paternité spirituelle, analyser de façon critique telle ou telle formulation des Pères, séparer l'essence de l'Eglises des contingences politico-économico-idéologiques actuelles et même, d'une certaines façon, s'affranchir du poids de l'histoire de l'Eglise pour appréhender l'Eglise de façon personnelle plutôt qu'historique. Ainsi cette démarche est parfaitement légitime pour tous les croyants sincères (qui constituent toujours le "petit troupeau" comme il est écrit dans Luc 12,32).
Une entrée dans l'Eglise erronée entraine immanquablement, chez une personne qui tient à sa foi en Christ et à sa conscience, la volonté de s'élever au dessus de la substructure, après une période de participation, afin de trouver une plus grande plénitude de l'Evangile dans sa vie religieuse. Il y beaucoup d'exemples comme cela et c'est même cale qui doit être la voie standard pour une âme réellement croyante: c'est sur cette route là que se vérifie la parabole du Semeur."
"Une guérison" : "en fait, continue le père Pierre, il s'agit là "d'une guérison" de cette pseudo-spiritualité purement extérieure et idéologique. (…) Ces croyants le font sans bruit, sans tapage, en essayant de faire honnêtement ce qu'ils peuvent en eux-mêmes, dans leur famille, autour d'eux, sans tourner en rond dans la subculture des jeunes, des règles, des guides spirituels et du jargon spécofique, et en échappant aux conséquences néfaste de cette subculture: le nivellement de la moralité humaine. Et c'est là que se construit le Christianisme au quotidien. Ce processus a cela de positif que, le plus souvent, il conduit non pas à une chute dans les pêchers, mais à cette construction de la personnalité chrétienne qui devrait être l'objectif d'un véritable catéchuménat et de la pédagogie ecclésiale."
Mon commentaire (VG): deux approches qui doivent se rejoindre.
Cet article jette une lumière crue sur la réalité de l'Orthodoxie en Russie (et pas seulement là!), bien dans la ligne habituelle du père Pierre qui écrivait dans l'article précédemment cité "L’Orthodoxie /doit être/ une tradition évangélique et patristique profonde, un christianisme authentique, dans lequel l’homme trouve la vie en Christ, la joie, la liberté, la sagesse, l’immortalité.
Mais cette Orthodoxie existe dans la tête (…) de quelques centaines, peut-être de quelques milliers d’orthodoxes de Russie /et elle/ n’a presque rien à voir avec la vie ecclésiale réelle. Dans la réalité, l’orthodoxie est autre: une piété liturgique rigide, des pratiques de direction spirituelle autoritaires et mystificatrices, une morale et une spiritualité altérées, une pratique ascétique fondée sur le principe «l’homme pour le sabbat», et enfin un activisme politique passéiste et monarchiste (...). J’évoque cela en dehors de tout jugement de valeur, me contentant d’énoncer un fait.
L’orthodoxie réelle aujourd’hui en Russie est précisément ainsi". Un autre observateur de cette réalité, le père Georges Mitrofanov, écrit "dans la vie paroissiale d’aujourd’hui, on n’éprouve souvent nul besoin du Christ, au lieu de quoi est réclamé «tout un ensemble de mesures de type psychothérapeutique, un catalogue de saints rappelant les listes de spécialistes dans les hôpitaux.» Autrement dit ce qu’on cherche n’est pas le Christ mais une religiosité diluée dans une sentimentalité religieuse, ce qui nous ramène dans une dimension païenne", et il parle ailleurs de "la perte de la dimension liturgique de l’eschatologie, qui est réduite à un «épouvantail pour le peuple»"(3)
Et nous voyons en fait se concrétiser les deux réalités de l'Orthodoxie actuelle qu'avait déjà soulignées le père Alexandre Schmemann:
- d'une part cette subculture normative, conservatrice, cherchant à imposer à tous des règles et des recettes qui ont en fait été développées par et pour les moines; l'accent est mis sur le respect des normes de l'ascèse corporelle pour accéder au Salut et l'attente du Jugement Dernier en craignant la punition des fautes.
- de l'autre une Orthodoxie ouverte, plus libérale, où l'accent est mis sur la recherche personnelle et l'appréhension individuelle des consignes traditionnelles permettant une authenticité de la vie quotidienne en Jésus Christ; ses tenants mettent en avant les réponses que l'Orthodoxie doit apporter aux défis du monde actuel et sur la joie du Chrétien comme témoignage du Règne présent et à venir: "L’eucharistie c’est l’Église qui entre dans la joie de son Maître" écrit le père Alexandre Schmemann (4).
Si, comme l'écrit Serge Tchapnine (ibid), la première orientation est la plus représentée parmi les prêtres de paroisses et leurs fidèles, les principaux responsables de l'Eglise russe penchent plutôt pour la seconde, patriarche Cyrile en tête comme le montrent tant ses écrits quand il était métropolite de Smolensk que les prises de position de ses principaux porte-paroles… Mais faut-il vraiment opposer ces deux approches? L'intransigeance des tenants de la subculture normative, que dénonce l'article du père Pierre est-elle vraiment justifiée? Pour moi il n'en est rien et ces deux approches sont en fait complémentaires: si la première convient bien à certaines personnes, qui préfèrent la sécurité d'un système normatif, la seconde permet aux croyants les plus créatifs de dépasser ces cadres pour vivre une vie chrétienne plus riche et plus naturelle. D'ailleurs ce n'est pas le système normatif en tant que tel que dénoncent le père Pierre et les autres tenants de cette approche, mais uniquement ses excès et sa prétention à l'universalité, car tous reconnaissent bien que ces règles normatives constituent une base et un point de départ incontournables pour qui veut véritablement comprendre et rejoindre l'Orthodoxie.
......................................
Notes
(1) Néologisme pour traduire "расцерковление", mot nouveau désignant le processus de rupture avec l'Eglise. Le père Pierre l'utilise dans le cas de fidèles voulant rester Orthodoxes mais perdant confiance dans l'institution ecclésiale
(2) L'higoumène Pierre Meschtcherinov est un écrivain religieux connu en Russie et à l'étranger. Débat sur l'état de l'Église
(3) Un débat au sujet du « Journal » du père Alexandre Schmemann
(4) Pagesorthodoxes
"Et pourtant, dit le père Pierre Meschtcherinov , c'est un processus totalement normal et sein où le croyant murit dans sa foi et devient un Chrétien responsable, lui-même Eglise – membre du Corps du Christ, pour qui tout ce que propose l'Eglise devient moyen dont il dispose lui même pour vivre dans le Christ. Pour en garder l'authenticité contre la routine, ces croyants doivent se libérer du courant "ecclésio-subculturel": prendre leur propre mesure des jeunes, offices, préparations à l'Eucharistie, sortir du cadre infantile de la paternité spirituelle, analyser de façon critique telle ou telle formulation des Pères, séparer l'essence de l'Eglises des contingences politico-économico-idéologiques actuelles et même, d'une certaines façon, s'affranchir du poids de l'histoire de l'Eglise pour appréhender l'Eglise de façon personnelle plutôt qu'historique. Ainsi cette démarche est parfaitement légitime pour tous les croyants sincères (qui constituent toujours le "petit troupeau" comme il est écrit dans Luc 12,32).
Une entrée dans l'Eglise erronée entraine immanquablement, chez une personne qui tient à sa foi en Christ et à sa conscience, la volonté de s'élever au dessus de la substructure, après une période de participation, afin de trouver une plus grande plénitude de l'Evangile dans sa vie religieuse. Il y beaucoup d'exemples comme cela et c'est même cale qui doit être la voie standard pour une âme réellement croyante: c'est sur cette route là que se vérifie la parabole du Semeur."
"Une guérison" : "en fait, continue le père Pierre, il s'agit là "d'une guérison" de cette pseudo-spiritualité purement extérieure et idéologique. (…) Ces croyants le font sans bruit, sans tapage, en essayant de faire honnêtement ce qu'ils peuvent en eux-mêmes, dans leur famille, autour d'eux, sans tourner en rond dans la subculture des jeunes, des règles, des guides spirituels et du jargon spécofique, et en échappant aux conséquences néfaste de cette subculture: le nivellement de la moralité humaine. Et c'est là que se construit le Christianisme au quotidien. Ce processus a cela de positif que, le plus souvent, il conduit non pas à une chute dans les pêchers, mais à cette construction de la personnalité chrétienne qui devrait être l'objectif d'un véritable catéchuménat et de la pédagogie ecclésiale."
Mon commentaire (VG): deux approches qui doivent se rejoindre.
Cet article jette une lumière crue sur la réalité de l'Orthodoxie en Russie (et pas seulement là!), bien dans la ligne habituelle du père Pierre qui écrivait dans l'article précédemment cité "L’Orthodoxie /doit être/ une tradition évangélique et patristique profonde, un christianisme authentique, dans lequel l’homme trouve la vie en Christ, la joie, la liberté, la sagesse, l’immortalité.
Mais cette Orthodoxie existe dans la tête (…) de quelques centaines, peut-être de quelques milliers d’orthodoxes de Russie /et elle/ n’a presque rien à voir avec la vie ecclésiale réelle. Dans la réalité, l’orthodoxie est autre: une piété liturgique rigide, des pratiques de direction spirituelle autoritaires et mystificatrices, une morale et une spiritualité altérées, une pratique ascétique fondée sur le principe «l’homme pour le sabbat», et enfin un activisme politique passéiste et monarchiste (...). J’évoque cela en dehors de tout jugement de valeur, me contentant d’énoncer un fait.
L’orthodoxie réelle aujourd’hui en Russie est précisément ainsi". Un autre observateur de cette réalité, le père Georges Mitrofanov, écrit "dans la vie paroissiale d’aujourd’hui, on n’éprouve souvent nul besoin du Christ, au lieu de quoi est réclamé «tout un ensemble de mesures de type psychothérapeutique, un catalogue de saints rappelant les listes de spécialistes dans les hôpitaux.» Autrement dit ce qu’on cherche n’est pas le Christ mais une religiosité diluée dans une sentimentalité religieuse, ce qui nous ramène dans une dimension païenne", et il parle ailleurs de "la perte de la dimension liturgique de l’eschatologie, qui est réduite à un «épouvantail pour le peuple»"(3)
Et nous voyons en fait se concrétiser les deux réalités de l'Orthodoxie actuelle qu'avait déjà soulignées le père Alexandre Schmemann:
- d'une part cette subculture normative, conservatrice, cherchant à imposer à tous des règles et des recettes qui ont en fait été développées par et pour les moines; l'accent est mis sur le respect des normes de l'ascèse corporelle pour accéder au Salut et l'attente du Jugement Dernier en craignant la punition des fautes.
- de l'autre une Orthodoxie ouverte, plus libérale, où l'accent est mis sur la recherche personnelle et l'appréhension individuelle des consignes traditionnelles permettant une authenticité de la vie quotidienne en Jésus Christ; ses tenants mettent en avant les réponses que l'Orthodoxie doit apporter aux défis du monde actuel et sur la joie du Chrétien comme témoignage du Règne présent et à venir: "L’eucharistie c’est l’Église qui entre dans la joie de son Maître" écrit le père Alexandre Schmemann (4).
Si, comme l'écrit Serge Tchapnine (ibid), la première orientation est la plus représentée parmi les prêtres de paroisses et leurs fidèles, les principaux responsables de l'Eglise russe penchent plutôt pour la seconde, patriarche Cyrile en tête comme le montrent tant ses écrits quand il était métropolite de Smolensk que les prises de position de ses principaux porte-paroles… Mais faut-il vraiment opposer ces deux approches? L'intransigeance des tenants de la subculture normative, que dénonce l'article du père Pierre est-elle vraiment justifiée? Pour moi il n'en est rien et ces deux approches sont en fait complémentaires: si la première convient bien à certaines personnes, qui préfèrent la sécurité d'un système normatif, la seconde permet aux croyants les plus créatifs de dépasser ces cadres pour vivre une vie chrétienne plus riche et plus naturelle. D'ailleurs ce n'est pas le système normatif en tant que tel que dénoncent le père Pierre et les autres tenants de cette approche, mais uniquement ses excès et sa prétention à l'universalité, car tous reconnaissent bien que ces règles normatives constituent une base et un point de départ incontournables pour qui veut véritablement comprendre et rejoindre l'Orthodoxie.
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Notes
(1) Néologisme pour traduire "расцерковление", mot nouveau désignant le processus de rupture avec l'Eglise. Le père Pierre l'utilise dans le cas de fidèles voulant rester Orthodoxes mais perdant confiance dans l'institution ecclésiale
(2) L'higoumène Pierre Meschtcherinov est un écrivain religieux connu en Russie et à l'étranger. Débat sur l'état de l'Église
(3) Un débat au sujet du « Journal » du père Alexandre Schmemann
(4) Pagesorthodoxes
Le patriarcat de Moscou exprime l’espoir que la situation autour de la cathédrale Saint Nicolas à Nice sera bientôt régularisée.
Le métropolite de Volokolamsk Hilarion, président du DREE, a, au cours d’une conférence de presse, répondu a plusieurs questions d’Interfax-Religion :« Cette situation doit trouver une réponse dans le cadre des pourparlers entre les deux parties. Il est indispensable de faire preuve au cours de ces négociations d’une certaine souplesse. L’essentiel est que la cathédrale qui a été restituée à son propriétaire légitime, la Fédération de Russie. La tradition orthodoxe doit y être respectée, l’entrée dans la cathédrale doit cesser d’être payante. Espérons que des réponses seront bientôt trouvées ».
Le métropolite de Volokolamsk Hilarion, président du DREE, a, au cours d’une conférence de presse, répondu a plusieurs questions d’Interfax-Religion :« Cette situation doit trouver une réponse dans le cadre des pourparlers entre les deux parties. Il est indispensable de faire preuve au cours de ces négociations d’une certaine souplesse. L’essentiel est que la cathédrale qui a été restituée à son propriétaire légitime, la Fédération de Russie. La tradition orthodoxe doit y être respectée, l’entrée dans la cathédrale doit cesser d’être payante. Espérons que des réponses seront bientôt trouvées ».
Il a été récemment annoncé que la remise des clés de la cathédrale au prêtre envoyé à Nice par le patriarcat de Moscou pour assumer la gestion du lieu traîne en longueur.
La justice française a confirmé que la Russie est le propriétaire légitime de la cathédrale l’ACOR-Nice ayant perdu le procès. La Fédération de Russie a de son coté décidé de transmettre la cathédrale au patriarcat de Moscou.
L’ACOR relève de l’exarchat du patriarcat de Constantinople. Il existe donc en Europe occidentale deux structures ecclésiales parallèles : une partie des paroisses sont dans l’obédience de Constantinople, une autre partie appartient à la juridiction du patriarcat de Moscou, diocèse de Chersonèse.
Mgr Gabriel, Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale , a laissé entendre dans un entretien qui a eu lieu fin août avec Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, que la question de la remise des clés de la cathédrale doit trouver une solution dans le cadre de pourparlers directs entre le patriarcat de Moscou et l’ACOR.
Mgr Gabriel s’est donc soustrait à la nécessité pour lui de résoudre la situation autour de la cathédrale Saint Nicolas.
Interfax-religion
Traduction "PO"
La justice française a confirmé que la Russie est le propriétaire légitime de la cathédrale l’ACOR-Nice ayant perdu le procès. La Fédération de Russie a de son coté décidé de transmettre la cathédrale au patriarcat de Moscou.
L’ACOR relève de l’exarchat du patriarcat de Constantinople. Il existe donc en Europe occidentale deux structures ecclésiales parallèles : une partie des paroisses sont dans l’obédience de Constantinople, une autre partie appartient à la juridiction du patriarcat de Moscou, diocèse de Chersonèse.
Mgr Gabriel, Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale , a laissé entendre dans un entretien qui a eu lieu fin août avec Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, que la question de la remise des clés de la cathédrale doit trouver une solution dans le cadre de pourparlers directs entre le patriarcat de Moscou et l’ACOR.
Mgr Gabriel s’est donc soustrait à la nécessité pour lui de résoudre la situation autour de la cathédrale Saint Nicolas.
Interfax-religion
Traduction "PO"
Les autorités de l’Archevêché ont pris connaissance avec consternation de communiqués récents que le Diocèse de Chersonèse (diocèse du Patriarcat de Moscou en France), a fait paraître concernant le litige en cours à propos de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de Nice. Les communiqués du Diocèse de Chersonèse appellent plusieurs rectifications de la part de l’Archevêché.
1° Respect du droit français et affectation de la cathédrale Saint-Nicolas
L’Archevêché a toujours respecté et respectera les lois de la République Française. Dans le cas de la paroisse Saint-Nicolas de Nice, l’Archevêché regrette les jugements prononcés en faveur de l’État russe par le Tribunal de Grande Instance de Nice (janvier 2010), puis par la Cour d’Appel d’Aix (mai 2011) ; il approuve le pourvoi en cassation introduit par l’Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (ACOR) qui constitue la structure juridique civile de la paroisse orthodoxe Saint-Nicolas de Nice.
1° Respect du droit français et affectation de la cathédrale Saint-Nicolas
L’Archevêché a toujours respecté et respectera les lois de la République Française. Dans le cas de la paroisse Saint-Nicolas de Nice, l’Archevêché regrette les jugements prononcés en faveur de l’État russe par le Tribunal de Grande Instance de Nice (janvier 2010), puis par la Cour d’Appel d’Aix (mai 2011) ; il approuve le pourvoi en cassation introduit par l’Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (ACOR) qui constitue la structure juridique civile de la paroisse orthodoxe Saint-Nicolas de Nice.
L’Archevêché rappelle que le contentieux juridique et les jugements rendus portent uniquement sur le droit de propriété de l’édifice, mais en aucune façon sur son affectation.
Dès lors et malgré certaines rumeurs malveillantes, l’Archevêché affirme que c’est de plein droit que la paroisse Saint-Nicolas continue d’occuper la cathédrale Saint-Nicolas et de célébrer le culte divin en ses murs.
Le jugement de la Cour d’Appel d’Aix de mai 2011 n’exige nullement de la paroisse Saint-Nicolas qu’elle quitte le lieu de culte qu’elle occupe depuis sa fondation, il y a près d’un siècle.
L’édifice de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice est classé, depuis près de trente ans, aux Monuments historiques de France. L’affectation de l’édifice au culte orthodoxe est reconnue et soutenue par l’État français, qui depuis plusieurs décennies, lui a concédé, de manière répétée, divers investissements.
En droit français, la « prise des clefs » par l’État russe, propriétaire de l’édifice, correspondrait à une expulsion de la communauté paroissiale Saint-Nicolas.
Dans un État de droit comme l’est la République Française, même le puissant État russe ne peut, sans une procédure contradictoire, faire « vider les lieux » à l’association qui les occupe de plein droit. Quant aux intimidations, pressions et menaces, tantôt douces, tantôt brutales, subies par l’ACOR, elles sont intolérables. L’Archevêché estime qu’il est juste que l’ACOR fasse valoir ses droits d’occuper la cathédrale Saint-Nicolas, indépendamment de la question du droit de propriété.
2° Immixtion de l’État Russe dans les affaires de l’Église
Le fait que le propriétaire d’un bâtiment destine son bien au culte orthodoxe ne suffit pas pour en faire une église orthodoxe, quand bien même le propriétaire serait un État. La Fédération de Russie a obtenu la propriété des murs de l’édifice, mais le bâtiment est église orthodoxe uniquement en vertu des sacrements de l’Église et des canons qui régulent la vie de l’organisme ecclésial entier. Ce n’est pas la Fédération de Russie (ou avant elle, l’URSS dont elle se déclare continuateur et héritier) qui a fait de cet édifice une église, mais c’est l’Archevêché, par ses fidèles et leur prière.
La vie ecclésiale de la cathédrale Saint-Nicolas, qui a commencé il y a près d’un siècle, et s’est déroulée, depuis la constitution légale de la paroisse en 1923, de manière calme et sereine, ne peut être balayée d’un revers de la main par les diplomates de la Fédération de Russie.
L’État russe manifeste la volonté d’offrir la jouissance de la cathédrale Saint-Nicolas à une nouvelle paroisse que le Diocèse de Chersonèse fonderait à Nice à cet effet. Il s’agit là d’un vœu que l’Archevêché estime injuste et violent à l’égard de la paroisse Saint-Nicolas et de l’Archevêché tout entier.
Rien n’empêche, certes, l’État russe d’émettre des vœux. Mais si l’État russe peut choisir de déroger aux principes ecclésiologiques orthodoxes auxquels rien ne le lie, il ne peut prétendre imposer à l’Église un mode de fonctionnement qui est contraire à la Tradition orthodoxe et ses canons.
L’État russe semble vouloir « faire cadeau » de l’édifice au Patriarcat de Moscou, mais la volonté des dirigeants politiques de la Fédération de Russie n’entraîne aucune modification du statut spirituel de la cathédrale Saint-Nicolas, qui est et demeurera une église de l’Archevêché dirigé aujourd’hui par Monseigneur Gabriel de Comane, Exarque du Patriarche œcuménique.
La Tradition orthodoxe ne permet pas à un diocèse orthodoxe d’accepter qu’un État lui fasse « cadeau » d’un édifice déjà occupé par une paroisse. La question de l’occupation d’une église ne peut être traitée que dans le cadre de la tradition canonique orthodoxe. Le Diocèse de Chersonèse, s’il acceptait le mode de fonctionnement envisagé par l’État russe, encouragerait cet État dans sa négation de la Tradition de l’Église.
On s’attendrait à plus de précautions de la part du patriarcat de Moscou qui, au 20e siècle, plus que d’autres Églises, a souffert de l’ingérence de l’État dans son fonctionnement. Quoi qu’il en soit, l’Archevêché ne peut admettre que des pratiques contraires aux libertés élémentaires de culte et de conscience puissent avoir cours sur le territoire de la République Française.
3° Historique des événements récents survenus à Nice
Depuis quelques semaines, la sérénité de la vie paroissiale se trouve menacée par les faits suivants.
Le 17 août 2011 après-midi, Monsieur Gribkov, Consul général de Russie à Marseillle, a téléphoné au Recteur de la paroisse, le Père Jean Gueit, afin de solliciter auprès de lui une entrevue, d’urgence. Monsieur Gribkov souhaitait être accompagné de deux clercs du Diocèse de Chersonèse.
Dans un esprit de collaboration, le Père Jean Gueit a accordé l’entrevue à Monsieur Gribkov, sans toutefois pouvoir obtenir de sa part le nom des clercs qui l’accompagneraient le lendemain, ni la raison de leur présence.
Le 18 août après-midi, Monsieur Gribkov est venu, accompagné du Père Nicolas Ozoline et du Diacre Georges Cheschko, apporter la copie d’une lettre datée du 12 août 2011, en provenance de l’Administration présidentielle russe, ainsi qu’une traduction officieuse. Ayant remis cette lettre, Monsieur Gribkov en a explicité les objectifs : les clercs qui l’accompagnaient, se sont avérés être des envoyés du Patriarcat de Moscou, venus prendre pleine possession, le jour même, du lieu de culte occupé par la paroisse Saint-Nicolas depuis près d’un siècle.
Dans le courant de l’entretien qui a suivi, le Père Nicolas Ozoline, chef de la délégation du Diocèse de Chersonèse, tout en manifestant son parfait accord avec la démarche du Consul général, a invoqué, devant témoins, sa dévotion personnelle à la grande solennité de la Transfiguration, pour solliciter auprès du Père Jean Gueit de pouvoir participer à la prière des vigiles, en concélèbrant à ses côtés. Le Père Nicolas Ozoline a précisé qu’il respecterait l’ordre canonique et commémorerait bien le Patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople et l’Archevêque Gabriel de Comane, Exarque du Patriarche œcuménique.
C’est donc bien dans un esprit évangélique de fraternité et de communion, et malgré le contexte profondément dérangeant de cette demande (qui était appuyée par le Consul général de Russie alors que ce dernier venait d’essayer d’obtenir, par intimidation et sans délai, l’abandon des lieux par la paroisse canonique), et en accord avec Monseigneur l’Archevêque Gabriel, que le Recteur de la cathédrale, le Père Jean Gueit a accueilli le Père Nicolas Ozoline comme concélébrant.
Les 20 et 21 août 2011, le Père Nicolas Ozoline s’est à nouveau présenté à la cathédrale Saint-Nicolas et a réitéré sa demande de concélébration. Le Père Jean Gueit, avec l’accord de Monseigneur l’Archevêque Gabriel, a de nouveau accédé à la demande du Père Nicolas Ozoline.
Dans les jours qui ont suivi, parmi les fidèles de la cathédrale Saint-Nicolas et sur le blog hébérgé par le portail officiel du Diocèse de Chersonèse, des rumeurs infondées ont évoqué la prise de possession canonique de la cathédrale Saint-Nicolas par une nouvelle juridiction orthodoxe, en l’occurrence celle du Patriarcat de Moscou, et l’entrée en fonctions du Père Nicolas Ozoline et du Diacre Georges Cheschko qui l’accompagne dans sa mission.
Fragilisés par les attaques judiciaires de la Fédération de Russie, depuis 2006, les prêtres et les fidèles de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice se trouvent aujourd’hui soumis à un état de siège d’ordre canonique, par l’intrusion de membres du clergé du Patriarcat de Moscou en France, alors même que les prêtres du Patriarcat de Moscou ont toujours été accueillis fraternellement dans les célébrations liturgiques de la cathédrale, jusqu’à aujourd’hui.
Ce 7 septembre, venant ajouter encore plus à la confusion et au mélange des genres dans l’action concertée entre l’Etat et l’Eglise de Russie dans les affaires d’une association cultuelle de droit français, un huissier de justice mandaté par l’avocat de la Fédération de Russie s’est présenté au nom de cette dernière à la cathédrale, en se prévalant du jugement rendu par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, pour signifier aux responsables de l’ACOR de libérer les lieux, en remettre les clefs aux délégués du Patriarcat de Moscou, remettre la documentation relative à la cathédrale et mettre fin à la perception d’un droit d’entrée sur les visites.
4° Juridiction canonique de l’Archevêché sur la cathédrale Saint-Nicolas
L’Archevêché est soucieux de protéger son intégrité canonique et l’ordre ecclésial dans les territoires où il est implanté. L’Archevêché ne fait pas ingérence dans les affaires d’autrui et entend que les autres entités orthodoxes, de même, n’enfreignent pas l’ordre ecclésial et la tradition canonique orthodoxe.
L’Archevêché tient à rappeler :
son indéfectible attachement à la tradition canonique de l’Église orthodoxe,
son respect des principes et des décisions de l’État de droit qu’est la République Française,
mais aussi son indépendance totale de tout pouvoir civil et politique dans l’exercice du culte orthodoxe.
Reconnu propriétaire de la parcelle de terrain sur laquelle est bâtie la cathédrale, l’État russe ne possède que les murs de la cathédrale, et n’a aucune compétence canonique quant à l’ordre ecclésial qui doit y régner. Il serait inimaginable que le Patriarcat de Moscou, qui a connu tellement de martyrs et de confesseurs persécutés par l’État au cours du 20e siècle, oublie ses propres épreuves et fasse aujourd’hui le pari qu’il pourrait y avoir un gain pour l’Église du Christ à voir l’État russe meurtrir la paroisse Saint-Nicolas et l’expulser du lieu de culte dans lequel elle a prié, notamment pour l’Église souffrante de Russie, pendant près d’un siècle.
Tout porte à croire que les autorités civiles russes font pression sur les autorités ecclésiales du Patriarcat de Moscou pour qu’il enfreigne les règles séculaires de l’Église et prenne possession de la cathédrale Saint-Nicolas.
Si le Patriarcat de Moscou se soumettait à nouveau au pouvoir de l’État russe, ce ne serait pas la paroisse orthodoxe locale de Nice qui se trouverait la plus humiliée, mais plus fondamentalement le témoignage de liberté de l’Église par rapport à l’État.
L’Archevêché demande instamment aux autorités du Patriarcat de Moscou de rappeler à l’ordre leurs membres du clergé, le Père Nicolas Ozoline et le Diacre Georges Cheschko, qui se livrent à une ingérence canonique dans la paroisse Saint-Nicolas de Nice, qui n’est pas la leur. Les canons de l’Église ne laissent pas impunis les clercs ou les fidèles qui divisent l’Église, même s’ils agissent sous la pression d’un pouvoir civil.
Dans l’ordre ecclésial, les injonctions d’un pouvoir d’État ne prévalent pas sur les dispositions canoniques. En aucun cas la juridiction canonique de l’Archevêché sur la cathédrale Saint-Nicolas de Nice ou dans quelque autre paroisse de l’Archevêché ne pourrait être entamée par une décision de diplomates de la Fédération de Russie.
Comme l’écrit Sa Sainteté, notre Patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople (lettre patriarcale du 1er décembre 2003 à Sa Béatitude, l’Archevêque Christodoulos d’Athènes) : « Il est dans l’intérêt (...) de l’Église entière que les saints canons et les dispositions canoniques soient considérés comme primordiaux dans les relations entre les Églises, comme l’exige la tradition séculaire de l’Église orthodoxe ».
Archevêché
Dès lors et malgré certaines rumeurs malveillantes, l’Archevêché affirme que c’est de plein droit que la paroisse Saint-Nicolas continue d’occuper la cathédrale Saint-Nicolas et de célébrer le culte divin en ses murs.
Le jugement de la Cour d’Appel d’Aix de mai 2011 n’exige nullement de la paroisse Saint-Nicolas qu’elle quitte le lieu de culte qu’elle occupe depuis sa fondation, il y a près d’un siècle.
L’édifice de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice est classé, depuis près de trente ans, aux Monuments historiques de France. L’affectation de l’édifice au culte orthodoxe est reconnue et soutenue par l’État français, qui depuis plusieurs décennies, lui a concédé, de manière répétée, divers investissements.
En droit français, la « prise des clefs » par l’État russe, propriétaire de l’édifice, correspondrait à une expulsion de la communauté paroissiale Saint-Nicolas.
Dans un État de droit comme l’est la République Française, même le puissant État russe ne peut, sans une procédure contradictoire, faire « vider les lieux » à l’association qui les occupe de plein droit. Quant aux intimidations, pressions et menaces, tantôt douces, tantôt brutales, subies par l’ACOR, elles sont intolérables. L’Archevêché estime qu’il est juste que l’ACOR fasse valoir ses droits d’occuper la cathédrale Saint-Nicolas, indépendamment de la question du droit de propriété.
2° Immixtion de l’État Russe dans les affaires de l’Église
Le fait que le propriétaire d’un bâtiment destine son bien au culte orthodoxe ne suffit pas pour en faire une église orthodoxe, quand bien même le propriétaire serait un État. La Fédération de Russie a obtenu la propriété des murs de l’édifice, mais le bâtiment est église orthodoxe uniquement en vertu des sacrements de l’Église et des canons qui régulent la vie de l’organisme ecclésial entier. Ce n’est pas la Fédération de Russie (ou avant elle, l’URSS dont elle se déclare continuateur et héritier) qui a fait de cet édifice une église, mais c’est l’Archevêché, par ses fidèles et leur prière.
La vie ecclésiale de la cathédrale Saint-Nicolas, qui a commencé il y a près d’un siècle, et s’est déroulée, depuis la constitution légale de la paroisse en 1923, de manière calme et sereine, ne peut être balayée d’un revers de la main par les diplomates de la Fédération de Russie.
L’État russe manifeste la volonté d’offrir la jouissance de la cathédrale Saint-Nicolas à une nouvelle paroisse que le Diocèse de Chersonèse fonderait à Nice à cet effet. Il s’agit là d’un vœu que l’Archevêché estime injuste et violent à l’égard de la paroisse Saint-Nicolas et de l’Archevêché tout entier.
Rien n’empêche, certes, l’État russe d’émettre des vœux. Mais si l’État russe peut choisir de déroger aux principes ecclésiologiques orthodoxes auxquels rien ne le lie, il ne peut prétendre imposer à l’Église un mode de fonctionnement qui est contraire à la Tradition orthodoxe et ses canons.
L’État russe semble vouloir « faire cadeau » de l’édifice au Patriarcat de Moscou, mais la volonté des dirigeants politiques de la Fédération de Russie n’entraîne aucune modification du statut spirituel de la cathédrale Saint-Nicolas, qui est et demeurera une église de l’Archevêché dirigé aujourd’hui par Monseigneur Gabriel de Comane, Exarque du Patriarche œcuménique.
La Tradition orthodoxe ne permet pas à un diocèse orthodoxe d’accepter qu’un État lui fasse « cadeau » d’un édifice déjà occupé par une paroisse. La question de l’occupation d’une église ne peut être traitée que dans le cadre de la tradition canonique orthodoxe. Le Diocèse de Chersonèse, s’il acceptait le mode de fonctionnement envisagé par l’État russe, encouragerait cet État dans sa négation de la Tradition de l’Église.
On s’attendrait à plus de précautions de la part du patriarcat de Moscou qui, au 20e siècle, plus que d’autres Églises, a souffert de l’ingérence de l’État dans son fonctionnement. Quoi qu’il en soit, l’Archevêché ne peut admettre que des pratiques contraires aux libertés élémentaires de culte et de conscience puissent avoir cours sur le territoire de la République Française.
3° Historique des événements récents survenus à Nice
Depuis quelques semaines, la sérénité de la vie paroissiale se trouve menacée par les faits suivants.
Le 17 août 2011 après-midi, Monsieur Gribkov, Consul général de Russie à Marseillle, a téléphoné au Recteur de la paroisse, le Père Jean Gueit, afin de solliciter auprès de lui une entrevue, d’urgence. Monsieur Gribkov souhaitait être accompagné de deux clercs du Diocèse de Chersonèse.
Dans un esprit de collaboration, le Père Jean Gueit a accordé l’entrevue à Monsieur Gribkov, sans toutefois pouvoir obtenir de sa part le nom des clercs qui l’accompagneraient le lendemain, ni la raison de leur présence.
Le 18 août après-midi, Monsieur Gribkov est venu, accompagné du Père Nicolas Ozoline et du Diacre Georges Cheschko, apporter la copie d’une lettre datée du 12 août 2011, en provenance de l’Administration présidentielle russe, ainsi qu’une traduction officieuse. Ayant remis cette lettre, Monsieur Gribkov en a explicité les objectifs : les clercs qui l’accompagnaient, se sont avérés être des envoyés du Patriarcat de Moscou, venus prendre pleine possession, le jour même, du lieu de culte occupé par la paroisse Saint-Nicolas depuis près d’un siècle.
Dans le courant de l’entretien qui a suivi, le Père Nicolas Ozoline, chef de la délégation du Diocèse de Chersonèse, tout en manifestant son parfait accord avec la démarche du Consul général, a invoqué, devant témoins, sa dévotion personnelle à la grande solennité de la Transfiguration, pour solliciter auprès du Père Jean Gueit de pouvoir participer à la prière des vigiles, en concélèbrant à ses côtés. Le Père Nicolas Ozoline a précisé qu’il respecterait l’ordre canonique et commémorerait bien le Patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople et l’Archevêque Gabriel de Comane, Exarque du Patriarche œcuménique.
C’est donc bien dans un esprit évangélique de fraternité et de communion, et malgré le contexte profondément dérangeant de cette demande (qui était appuyée par le Consul général de Russie alors que ce dernier venait d’essayer d’obtenir, par intimidation et sans délai, l’abandon des lieux par la paroisse canonique), et en accord avec Monseigneur l’Archevêque Gabriel, que le Recteur de la cathédrale, le Père Jean Gueit a accueilli le Père Nicolas Ozoline comme concélébrant.
Les 20 et 21 août 2011, le Père Nicolas Ozoline s’est à nouveau présenté à la cathédrale Saint-Nicolas et a réitéré sa demande de concélébration. Le Père Jean Gueit, avec l’accord de Monseigneur l’Archevêque Gabriel, a de nouveau accédé à la demande du Père Nicolas Ozoline.
Dans les jours qui ont suivi, parmi les fidèles de la cathédrale Saint-Nicolas et sur le blog hébérgé par le portail officiel du Diocèse de Chersonèse, des rumeurs infondées ont évoqué la prise de possession canonique de la cathédrale Saint-Nicolas par une nouvelle juridiction orthodoxe, en l’occurrence celle du Patriarcat de Moscou, et l’entrée en fonctions du Père Nicolas Ozoline et du Diacre Georges Cheschko qui l’accompagne dans sa mission.
Fragilisés par les attaques judiciaires de la Fédération de Russie, depuis 2006, les prêtres et les fidèles de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice se trouvent aujourd’hui soumis à un état de siège d’ordre canonique, par l’intrusion de membres du clergé du Patriarcat de Moscou en France, alors même que les prêtres du Patriarcat de Moscou ont toujours été accueillis fraternellement dans les célébrations liturgiques de la cathédrale, jusqu’à aujourd’hui.
Ce 7 septembre, venant ajouter encore plus à la confusion et au mélange des genres dans l’action concertée entre l’Etat et l’Eglise de Russie dans les affaires d’une association cultuelle de droit français, un huissier de justice mandaté par l’avocat de la Fédération de Russie s’est présenté au nom de cette dernière à la cathédrale, en se prévalant du jugement rendu par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, pour signifier aux responsables de l’ACOR de libérer les lieux, en remettre les clefs aux délégués du Patriarcat de Moscou, remettre la documentation relative à la cathédrale et mettre fin à la perception d’un droit d’entrée sur les visites.
4° Juridiction canonique de l’Archevêché sur la cathédrale Saint-Nicolas
L’Archevêché est soucieux de protéger son intégrité canonique et l’ordre ecclésial dans les territoires où il est implanté. L’Archevêché ne fait pas ingérence dans les affaires d’autrui et entend que les autres entités orthodoxes, de même, n’enfreignent pas l’ordre ecclésial et la tradition canonique orthodoxe.
L’Archevêché tient à rappeler :
son indéfectible attachement à la tradition canonique de l’Église orthodoxe,
son respect des principes et des décisions de l’État de droit qu’est la République Française,
mais aussi son indépendance totale de tout pouvoir civil et politique dans l’exercice du culte orthodoxe.
Reconnu propriétaire de la parcelle de terrain sur laquelle est bâtie la cathédrale, l’État russe ne possède que les murs de la cathédrale, et n’a aucune compétence canonique quant à l’ordre ecclésial qui doit y régner. Il serait inimaginable que le Patriarcat de Moscou, qui a connu tellement de martyrs et de confesseurs persécutés par l’État au cours du 20e siècle, oublie ses propres épreuves et fasse aujourd’hui le pari qu’il pourrait y avoir un gain pour l’Église du Christ à voir l’État russe meurtrir la paroisse Saint-Nicolas et l’expulser du lieu de culte dans lequel elle a prié, notamment pour l’Église souffrante de Russie, pendant près d’un siècle.
Tout porte à croire que les autorités civiles russes font pression sur les autorités ecclésiales du Patriarcat de Moscou pour qu’il enfreigne les règles séculaires de l’Église et prenne possession de la cathédrale Saint-Nicolas.
Si le Patriarcat de Moscou se soumettait à nouveau au pouvoir de l’État russe, ce ne serait pas la paroisse orthodoxe locale de Nice qui se trouverait la plus humiliée, mais plus fondamentalement le témoignage de liberté de l’Église par rapport à l’État.
L’Archevêché demande instamment aux autorités du Patriarcat de Moscou de rappeler à l’ordre leurs membres du clergé, le Père Nicolas Ozoline et le Diacre Georges Cheschko, qui se livrent à une ingérence canonique dans la paroisse Saint-Nicolas de Nice, qui n’est pas la leur. Les canons de l’Église ne laissent pas impunis les clercs ou les fidèles qui divisent l’Église, même s’ils agissent sous la pression d’un pouvoir civil.
Dans l’ordre ecclésial, les injonctions d’un pouvoir d’État ne prévalent pas sur les dispositions canoniques. En aucun cas la juridiction canonique de l’Archevêché sur la cathédrale Saint-Nicolas de Nice ou dans quelque autre paroisse de l’Archevêché ne pourrait être entamée par une décision de diplomates de la Fédération de Russie.
Comme l’écrit Sa Sainteté, notre Patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople (lettre patriarcale du 1er décembre 2003 à Sa Béatitude, l’Archevêque Christodoulos d’Athènes) : « Il est dans l’intérêt (...) de l’Église entière que les saints canons et les dispositions canoniques soient considérés comme primordiaux dans les relations entre les Églises, comme l’exige la tradition séculaire de l’Église orthodoxe ».
Archevêché
Orhan Kemal Cengiz
Faire descendre le patriarche orthodoxe Bartolomeos de sa croix, n’est pas seulement un devoir moral pour Ankara, c’est aussi, et dans le même temps, un impératif dicté par le bon sens.
Il est de tels problèmes en Turquie que, s’ils intéressent la quasi-totalité du globe, ils peuvent, pour nous, ne revêtir aucune importance. Et ces problèmes, si nous ne les comprenons pas complètement, nous ne nous y intéressons pas plus. Par exemple, 37 États des USA ont diffusé une déclaration relative à la situation du patriarcat orthodoxe de Fener [Istanbul]. La Turquie est invitée par les assemblées hautes de ces États-là à améliorer la situation du patriarcat. Peut-être cela m’a-t-il échappé mais je n’ai pas vu une seule ligne relative à cette information dans toute la presse turque ; pas le moindre commentaire, pas la moindre analyse. Et l’intérêt américain pour la situation du patriarcat n’est assurément pas limitée aux appels des sénats des États fédérés. Il y a peu encore, la secrétaire d’État, Hillary Clinton a rendu visite au patriarche Batholomeos. Lors de son allocution historique donnée à l’assemblée nationale de Turquie, Obama s’était fendu d’une mention toute particulière au sujet du patriarcat
Faire descendre le patriarche orthodoxe Bartolomeos de sa croix, n’est pas seulement un devoir moral pour Ankara, c’est aussi, et dans le même temps, un impératif dicté par le bon sens.
Il est de tels problèmes en Turquie que, s’ils intéressent la quasi-totalité du globe, ils peuvent, pour nous, ne revêtir aucune importance. Et ces problèmes, si nous ne les comprenons pas complètement, nous ne nous y intéressons pas plus. Par exemple, 37 États des USA ont diffusé une déclaration relative à la situation du patriarcat orthodoxe de Fener [Istanbul]. La Turquie est invitée par les assemblées hautes de ces États-là à améliorer la situation du patriarcat. Peut-être cela m’a-t-il échappé mais je n’ai pas vu une seule ligne relative à cette information dans toute la presse turque ; pas le moindre commentaire, pas la moindre analyse. Et l’intérêt américain pour la situation du patriarcat n’est assurément pas limitée aux appels des sénats des États fédérés. Il y a peu encore, la secrétaire d’État, Hillary Clinton a rendu visite au patriarche Batholomeos. Lors de son allocution historique donnée à l’assemblée nationale de Turquie, Obama s’était fendu d’une mention toute particulière au sujet du patriarcat
Et cela ne concerne pas que les États-Unis d’ailleurs ; l’UE se montre particulièrement attentionnée sur ce sujet. Dans ses rapports annuels d’avancement (sur la question de l’adhésion de la Turquie à l’UE), elle fait régulièrement mention de ses inquiétudes quant au sort de ce patriarcat. Mais quoi qu’il en soit, le sujet ne parvient jamais à devenir une question centrale en Turquie.
"Crucifié’ : cette question sur laquelle le monde entier se penche, mais qui est dédaignée en Turquie, c’est le patriarche Bartolomeos qui l’a le mieux résumée l’année dernière lors de sa participation au programme ’60 minutes’ sur la chaîne américaine CBS. « J’ai l’impression d’être en croix », avait-il alors confié. Par cette métaphore, Bartholomeos avouait que d’un côté, le patriarcat était comme sur « un lit de mort », et que de l’autre, ils portaient l’espoir d’une « résurrection ». Expliquer vraiment les raisons qui firent le patriarcat en arriver là où il en est aujourd’hui, comme sur « un lit de mort », serait impossible dans le cadre de ce papier. Mais s’il ne parvenait pas à se relever de ce lit de mort, alors il en résulterait de sérieuses conséquences, des conséquences d’ampleur globale.
"Fait accompli"
Pour ce qui est de la politique menée par la république de Turquie à l’égard des minorités, je parle de stratégie du ’fait accompli’. En effet, la Turquie a toujours choisi la voie de leur réduction et de leur affaiblissement en leur arrachant quelque chose au fil de faits accomplis successifs. En les faisant fuir, elle en a réduit le nombre, elle leur a fait plier l’échine par une fiscalité lourde et confiscatoire, elle leur a retiré, les uns après les autres, les titres de propriété de leurs fondations communautaires ; elle a affaibli leurs communautés en ne reconnaissant pas à leurs institutions la qualité de personnes morales, etc.
Le patriarcat orthodoxe est l’une de ces institutions qui a le plus souffert de cette politique du ’fait accompli’. Par exemple, un Patriarcat orthodoxe turc a été fondé en 1923 avec l’appui de l’État - patriarcat dont tous les porte-parole sont aujourd’hui incarcérés dans le cadre de l’affaire Ergenekon - et cela dans le seul objectif de « s’occuper » des Grecs d’Istanbul. En invoquant les circulaires de 1936 [1], on a spolié la communauté grecque de la quasi-totalité de ses biens.
La Turquie n’a jamais reconnu la personnalité morale du patriarcat orthodoxe. L’école religieuse de Heybeliada [au large d’Istanbul] par laquelle sont passés tous les patriarches est fermée depuis 1971. Alors que selon l’approche théologique orthodoxe, le patriarche d’Istanbul (Constantinople) est oecuménique, c’est-à-dire qu’il est le leader des Orthodoxes du monde entier, la Turquie ne le ’reconnaît’ que comme le chef spirituel de la communauté des trois mille Grecs d’Istanbul.
Elle a aussi scellé le sort de cette institution en posant la règle selon laquelle, aussi bien le patriarche que les membres du « Saint Concile » en charge de son élection, se doivent tous d’être citoyens turcs.
’Un accord secret’ : le quotidien grec, To Vima prétend que le patriarcat est parvenu à s’entendre secrètement avec le gouvernement AKP sur un paquet d’améliorations comprenant notamment la question de l’élection du patriarche et celle de la réouverture de l’école religieuse de Heybeliada. Quand bien même y aurait-il un tel accord, on comprend qu’il ne saurait voir le jour sans cette réouverture du séminaire.
Questions globales
Cette situation du Patriarcat orthodoxe nous met sous les yeux un tableau qui, du point de vue des libertés religieuses, est tout à fait honteux. Le fait que cette institution soit contrainte de quitter la Turquie suite à l’extinction progressive de tout ce qui lui permet de vivre pourrait entraîner de sérieuses conséquences globales. Le patriarcat tire son ’œcuménisme’ de son implantation stambouliote, à Constantinople. S’il venait à quitter Istanbul, la direction spirituelle des Orthodoxes du monde entier passerait aux mains de l’Église russe. Or l’Église russe est sous le contrôle de l’Etat russe. Les Américains nourrissent de sérieuses inquiétudes à l’idée d’une telle perspective.....SUITE Turquie europeenne
"Crucifié’ : cette question sur laquelle le monde entier se penche, mais qui est dédaignée en Turquie, c’est le patriarche Bartolomeos qui l’a le mieux résumée l’année dernière lors de sa participation au programme ’60 minutes’ sur la chaîne américaine CBS. « J’ai l’impression d’être en croix », avait-il alors confié. Par cette métaphore, Bartholomeos avouait que d’un côté, le patriarcat était comme sur « un lit de mort », et que de l’autre, ils portaient l’espoir d’une « résurrection ». Expliquer vraiment les raisons qui firent le patriarcat en arriver là où il en est aujourd’hui, comme sur « un lit de mort », serait impossible dans le cadre de ce papier. Mais s’il ne parvenait pas à se relever de ce lit de mort, alors il en résulterait de sérieuses conséquences, des conséquences d’ampleur globale.
"Fait accompli"
Pour ce qui est de la politique menée par la république de Turquie à l’égard des minorités, je parle de stratégie du ’fait accompli’. En effet, la Turquie a toujours choisi la voie de leur réduction et de leur affaiblissement en leur arrachant quelque chose au fil de faits accomplis successifs. En les faisant fuir, elle en a réduit le nombre, elle leur a fait plier l’échine par une fiscalité lourde et confiscatoire, elle leur a retiré, les uns après les autres, les titres de propriété de leurs fondations communautaires ; elle a affaibli leurs communautés en ne reconnaissant pas à leurs institutions la qualité de personnes morales, etc.
Le patriarcat orthodoxe est l’une de ces institutions qui a le plus souffert de cette politique du ’fait accompli’. Par exemple, un Patriarcat orthodoxe turc a été fondé en 1923 avec l’appui de l’État - patriarcat dont tous les porte-parole sont aujourd’hui incarcérés dans le cadre de l’affaire Ergenekon - et cela dans le seul objectif de « s’occuper » des Grecs d’Istanbul. En invoquant les circulaires de 1936 [1], on a spolié la communauté grecque de la quasi-totalité de ses biens.
La Turquie n’a jamais reconnu la personnalité morale du patriarcat orthodoxe. L’école religieuse de Heybeliada [au large d’Istanbul] par laquelle sont passés tous les patriarches est fermée depuis 1971. Alors que selon l’approche théologique orthodoxe, le patriarche d’Istanbul (Constantinople) est oecuménique, c’est-à-dire qu’il est le leader des Orthodoxes du monde entier, la Turquie ne le ’reconnaît’ que comme le chef spirituel de la communauté des trois mille Grecs d’Istanbul.
Elle a aussi scellé le sort de cette institution en posant la règle selon laquelle, aussi bien le patriarche que les membres du « Saint Concile » en charge de son élection, se doivent tous d’être citoyens turcs.
’Un accord secret’ : le quotidien grec, To Vima prétend que le patriarcat est parvenu à s’entendre secrètement avec le gouvernement AKP sur un paquet d’améliorations comprenant notamment la question de l’élection du patriarche et celle de la réouverture de l’école religieuse de Heybeliada. Quand bien même y aurait-il un tel accord, on comprend qu’il ne saurait voir le jour sans cette réouverture du séminaire.
Questions globales
Cette situation du Patriarcat orthodoxe nous met sous les yeux un tableau qui, du point de vue des libertés religieuses, est tout à fait honteux. Le fait que cette institution soit contrainte de quitter la Turquie suite à l’extinction progressive de tout ce qui lui permet de vivre pourrait entraîner de sérieuses conséquences globales. Le patriarcat tire son ’œcuménisme’ de son implantation stambouliote, à Constantinople. S’il venait à quitter Istanbul, la direction spirituelle des Orthodoxes du monde entier passerait aux mains de l’Église russe. Or l’Église russe est sous le contrôle de l’Etat russe. Les Américains nourrissent de sérieuses inquiétudes à l’idée d’une telle perspective.....SUITE Turquie europeenne
Une soirée en la mémoire de la comtesse Anastassia Hendrikova s’est tenue le 6 septembre à Saint-Pétersbourg. La comtesse était l’une des dames de compagnie de la dernière Tsarine. La soirée était intitulée « Fidèles jusqu’à la couronne des martyrs ». Y furent commémorés plusieurs serviteurs de la famille Impériale.
Des historiens, des écrivains, des archivistes se sont retrouvés au Centre Saint Esprit de la Laure Saint Alexandre de la Neva. Etaient présents des cinéastes venus de la ville de Perm. Ils préparent un film consacré aux fidèles compagnes de l’impératrice Alexandra, la comtesse Hendrikova et la lectrice de cour Catherine Schneider. Toutes deux furent assassinées par les bolcheviks le 4 septembre 1919 à Perm.
Des historiens, des écrivains, des archivistes se sont retrouvés au Centre Saint Esprit de la Laure Saint Alexandre de la Neva. Etaient présents des cinéastes venus de la ville de Perm. Ils préparent un film consacré aux fidèles compagnes de l’impératrice Alexandra, la comtesse Hendrikova et la lectrice de cour Catherine Schneider. Toutes deux furent assassinées par les bolcheviks le 4 septembre 1919 à Perm.
La chorale d’enfants de la cathédrale de la Vierge de Vladimir chanta des hymnes en l’honneur des fidèles sujettes qui acceptèrent la déportation et une fin de martyr par loyauté à la famille Impériale.
Arrivant au palais de Tzarskoie Selo pour rejoindre le Tsar et les siens, déjà aux arrêts, la comtesse Hendrikova s’exclama : « Gloire à Dieu, je suis venue à temps pour rester avec eux ! ». Olga Tchernova, historienne spécialisée dans l’étude de la vie de ces loyaux sujets , auteur du livre « Fidèles jusqu’à la mort » est intervenue en début de soirée.
Les intervenants ont parlé des martyrs assassinés pour leur fidélité à l’Empereur : le général comte Ilya Tatistcheff, le prince Basile Dolgoroukov, le docteur Eugène Botkine, le matelot Kliment Nagorny, les valets Ivan Sednev et Alexis Troupp, la femme de chambre Anna Demidova, le cuisinier Ivan Kharitonov.
Irina Boldycheva, l’organisateur de la soirée et chef de la chorale d’enfants, a rappelé : « L’Eglise orthodoxe Russe Hors frontières a canonisé ces nouveaux martyrs. Ils n’ont pas été jusqu’à présent commémorés dans nos prières, des panikhides et des offices d’action de grâce ne leur ont pas consacrées car le patriarcat de Moscou n’a pas encore admis leur canonisation ».
Alla Mingazova, cinéaste à Perm, a présenté un documentaire qui raconte la destinée tragique de la suite impériale, les endroits de leur détention et de leurs sépultures.
Des photos étaient exposées montrant des bouleaux dont les branches forment un crucifix. Ces arbres ont poussé auprès des sépultures d’Anastasie Hendrikova, de Catherine Scheider et d’autres victimes de la terreur bolchevik. Le Seigneur a fait pousser des arbres identiques sur les rives du lac Anzer, lieu d’exécution massives dans les camps des Solovki
"VODA JIVAIA"
Traduction "PO"
«Ангел Настя»: Анастасия Васильевна Гендрикова (1887 г. — 21. 08 (03.09) 1918 г.)
Arrivant au palais de Tzarskoie Selo pour rejoindre le Tsar et les siens, déjà aux arrêts, la comtesse Hendrikova s’exclama : « Gloire à Dieu, je suis venue à temps pour rester avec eux ! ». Olga Tchernova, historienne spécialisée dans l’étude de la vie de ces loyaux sujets , auteur du livre « Fidèles jusqu’à la mort » est intervenue en début de soirée.
Les intervenants ont parlé des martyrs assassinés pour leur fidélité à l’Empereur : le général comte Ilya Tatistcheff, le prince Basile Dolgoroukov, le docteur Eugène Botkine, le matelot Kliment Nagorny, les valets Ivan Sednev et Alexis Troupp, la femme de chambre Anna Demidova, le cuisinier Ivan Kharitonov.
Irina Boldycheva, l’organisateur de la soirée et chef de la chorale d’enfants, a rappelé : « L’Eglise orthodoxe Russe Hors frontières a canonisé ces nouveaux martyrs. Ils n’ont pas été jusqu’à présent commémorés dans nos prières, des panikhides et des offices d’action de grâce ne leur ont pas consacrées car le patriarcat de Moscou n’a pas encore admis leur canonisation ».
Alla Mingazova, cinéaste à Perm, a présenté un documentaire qui raconte la destinée tragique de la suite impériale, les endroits de leur détention et de leurs sépultures.
Des photos étaient exposées montrant des bouleaux dont les branches forment un crucifix. Ces arbres ont poussé auprès des sépultures d’Anastasie Hendrikova, de Catherine Scheider et d’autres victimes de la terreur bolchevik. Le Seigneur a fait pousser des arbres identiques sur les rives du lac Anzer, lieu d’exécution massives dans les camps des Solovki
"VODA JIVAIA"
Traduction "PO"
«Ангел Настя»: Анастасия Васильевна Гендрикова (1887 г. — 21. 08 (03.09) 1918 г.)
- Avez-vous évoqué le futur Concile panorthodoxe et sa préparation avec les Patriarches d’Antioche et de Jérusalem ?
- Oui, cette question a été abordée. Il était important de discuter avec le Primat du Patriarcat de Constantinople et ceux de ces Églises la possible configuration du Concile, sa thématique, comment y seront représentées les Églises, sur quel mode seront prises les décisions. Aujourd’hui, dans le cadre de la collaboration inter-orthodoxe, la seule méthode de prise de décision est le consensus ; c’est sur lui que repose la possibilité de la coopération entre les Églises orthodoxes locales. C’est cette méthode qui permet de résoudre les problèmes dans un esprit d’amour fraternel et de parvenir à la concorde sur les questions litigieuses.
- Oui, cette question a été abordée. Il était important de discuter avec le Primat du Patriarcat de Constantinople et ceux de ces Églises la possible configuration du Concile, sa thématique, comment y seront représentées les Églises, sur quel mode seront prises les décisions. Aujourd’hui, dans le cadre de la collaboration inter-orthodoxe, la seule méthode de prise de décision est le consensus ; c’est sur lui que repose la possibilité de la coopération entre les Églises orthodoxes locales. C’est cette méthode qui permet de résoudre les problèmes dans un esprit d’amour fraternel et de parvenir à la concorde sur les questions litigieuses.
Ces derniers temps, des voix se sont élevées, proposant de renoncer à cette méthode. Pour certains, les décisions en conférence inter-orthodoxe devraient être prises à la majorité simple. Un changement aussi radical dans le travail des organes inter-orthodoxes serait lourd de conséquences : si une Église s’élève contre telle ou telle décision et que son opinion est ignorée par le vote, on assistera forcément à des divisions dans la famille des Églises orthodoxes. Et si la division n’est pas surmontée au niveau de la préparation, elle ressortira forcément au niveau du Concile panorthodoxe lui-même. C’est pourquoi il est absolument impossible de proposer aujourd’hui quelque autre méthode que ce soit en dehors du consensus.
- Monseigneur, quelles devraient être selon vous les formes de représentation au futur Concile panorthodoxe ? Réunira-t-il plusieurs centaines ou seulement quelques dizaines d’évêques ?
- Je présume que cette question doit faire l’objet d’une discussion en Commission préparatoire panorthodoxe. Si nous voulons convoquer un Concile véritablement panorthodoxe, j’estime que devraient y être invités tous les évêques diocésains, afin que chaque Église locale soit représentée au Concile par son évêque, comme au temps des Conciles œcuméniques. Le nombre total d’évêques diocésains de toutes les Églises orthodoxes locales réunies revient approximativement à 500, et il me semble qu’il est tout à fait réaliste de réunir 500 personnes. Cependant si le moment venu, pour une quelconque raison technique il s’avère impossible de réunir un forum aussi représentatif, la représentation devra être proportionnelle à la taille des Églises.
Aujourd’hui, il existe des mécanismes de collaboration inter-orthodoxe dans lesquels chaque Église est représentée par un ou deux délégués. Mais s’il s’agit de l’Église orthodoxe russe, il faut bien comprendre que le nombre de ses fidèles est plus élevé que la quantité totale des fidèles de toutes les autres Églises orthodoxes locales réunies. La taille d’une Église ne peut pas ne pas être prise en compte dans la fixation des quotas de représentants au Concile panorthodoxe.
- A votre avis, où est quand pourrait avoir lieu ce Concile ?
- Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée a exprimé le souhait que ce Concile ait lieu à Istambul, dans l’église Sainte-Irène, où eut lieu en 381 le Second Concile œcuménique. Je pense que ce Concile pourrait avoir lieu dans un avenir prévisible, à condition qu’aient été discutées et réglées toutes les questions concernant la représentation, le protocole et l’ordre du jour.
- Peut-on dire qu’à condition qu’un accord soit trouvé sur toutes ces questions le Patriarcat de Moscou se prononce aujourd’hui pour la convocation du Concile ?
- Nous nous prononçons en faveur de la convocation de semblable Concile car face aux défis auxquels est aujourd’hui confrontée l’Église orthodoxe dans le monde entier, il faut que se fasse entendre la voix unie et solidaire de l’orthodoxie. C’est pourquoi il est très important de surmonter tous nos désaccords à l’étape de la préparation, afin que le futur Concile soit un facteur d’unité, et non un facteur de division. C’est pourquoi il est absolument nécessaire que, comme cela se pratique déjà dans la collaboration inter-orthodoxe, le consensus reste la seule méthode de prise de décisions.
- Certains représentants du monde orthodoxe s’attendent à autre chose : le Huitième Concile œcuménique se réunira et supprimera toutes les décisions des sept précédents…
- Ces craintes sont dénuées de fondements. D’abord parce que le Concile ne prendra aucune décision qui n’ait été auparavant formulée au cours des dernières cinquante années de Commission préparatoire. Les décisions de la Commission préparatoire sont connues, on ne les cache à personne : les documents et les protocoles des séances de ces commissions peuvent être rendus accessibles à ceux qui le souhaitent. Une grande partie des documents de la Commission préparatoire avaient été publiés dans le Journal du Patriarcat de Moscou dans les années 1970-80.
Bien plus, si la décision de convoquer le Concile panorthodoxe est prise (j’aimerais souligner que cette décision ne peut être prise que par toutes les Églises orthodoxes locales), tous les thèmes qui ont été discutés durant cinquante ans seront étudiés une nouvelle fois. On y apportera les corrections nécessaires en tenant compte des circonstances ; les décisions qui seront prises seront connues à l’avance : il n’y a aucune raison d’attendre des surprises de ce Concile.
- Peut-on dire que l’observation du principe de consensus dans la tenue du Concile exclut toute décision qui pourrait aller à l’encontre de la tradition de l’Église, comme le craint une partie des fidèles ?
- Oui, elle l’exclut, car le principe de consensus suppose l’accord de toutes les Églises à la décision prise. Si une Église n’est pas d’accord, c’est qu’elle a ses raisons, raisons fondées sur la tradition de telle ou telle Église locale. Il faut dire qu’il n’y a aucune divergence doctrinale ni aucun désaccord dans le domaine du droit canon entre les Églises orthodoxes locales. Toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés sont avant tout d’ordre politique. Elles peuvent être surmontées par le dialogue entre les deux Églises locales entre lesquelles sont intervenues ces désaccords, ou au niveau inter-orthodoxe.
Quant aux dix thèmes introduits à l’ordre du jour du Concile panorthodoxe il y a de cela 50 ans, nous sommes déjà parvenus à un accord sur huit d’entre eux. Les deux derniers sont d’ordre, je dirai, technique. Il s’agit du mode de signature des tomos d’autocéphalie dans le cas où elle serait octroyée à telle ou telle Église, et de l’ordre dans lequel les Églises figureront dans les listes officielles, les dyptiques. Ces questions qui, je tiens spécialement à le préciser, n’ont aucune dimension doctrinale, peuvent être résolues après le Concile panorthodoxe.
- Pourtant, les représentants de groupes non canoniques en Ukraine, qui ne sont en communion avec aucune des Églises orthodoxes locales attendent du Concile, et même de la réunion des cinq chefs des Églises du Proche-Orient le 1er septembre la reconnaissance de leur autocéphalie et leur introduction dans ces mêmes dyptiques.
- La question du schisme est très douloureuse. Le schisme est une blessure sur le corps de l’Église. Naturellement, l’Église doit s’efforcer constamment de régler les schismes existant. Et l’Église appelle toujours ceux qui, consciemment ou non, se sont fourvoyés dans le schisme, à rejoindre son sein. Elle les attend toujours les bras grands ouverts.
Je présume que le futur Concile panorthodoxe pourra tout à fait discuter cette thématique et prendre des décisions qui aideront nos frères et sœurs égarés dans le schisme à revenir dans le sein de l’Église. Mais je ne pense pas que la réunion des Primats des Églises du Proche-Orient, toute consultative et consacrée aux problèmes d’une région concrète soit à même de prendre une quelconque décision sur la question ukrainienne. L’Ukraine n’est pas au Proche-Orient. Il s’agit d’une rencontre régionale qui sera consacrée à une thématique régionale, proche-orientale.
Source: MOSPAT
- Monseigneur, quelles devraient être selon vous les formes de représentation au futur Concile panorthodoxe ? Réunira-t-il plusieurs centaines ou seulement quelques dizaines d’évêques ?
- Je présume que cette question doit faire l’objet d’une discussion en Commission préparatoire panorthodoxe. Si nous voulons convoquer un Concile véritablement panorthodoxe, j’estime que devraient y être invités tous les évêques diocésains, afin que chaque Église locale soit représentée au Concile par son évêque, comme au temps des Conciles œcuméniques. Le nombre total d’évêques diocésains de toutes les Églises orthodoxes locales réunies revient approximativement à 500, et il me semble qu’il est tout à fait réaliste de réunir 500 personnes. Cependant si le moment venu, pour une quelconque raison technique il s’avère impossible de réunir un forum aussi représentatif, la représentation devra être proportionnelle à la taille des Églises.
Aujourd’hui, il existe des mécanismes de collaboration inter-orthodoxe dans lesquels chaque Église est représentée par un ou deux délégués. Mais s’il s’agit de l’Église orthodoxe russe, il faut bien comprendre que le nombre de ses fidèles est plus élevé que la quantité totale des fidèles de toutes les autres Églises orthodoxes locales réunies. La taille d’une Église ne peut pas ne pas être prise en compte dans la fixation des quotas de représentants au Concile panorthodoxe.
- A votre avis, où est quand pourrait avoir lieu ce Concile ?
- Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée a exprimé le souhait que ce Concile ait lieu à Istambul, dans l’église Sainte-Irène, où eut lieu en 381 le Second Concile œcuménique. Je pense que ce Concile pourrait avoir lieu dans un avenir prévisible, à condition qu’aient été discutées et réglées toutes les questions concernant la représentation, le protocole et l’ordre du jour.
- Peut-on dire qu’à condition qu’un accord soit trouvé sur toutes ces questions le Patriarcat de Moscou se prononce aujourd’hui pour la convocation du Concile ?
- Nous nous prononçons en faveur de la convocation de semblable Concile car face aux défis auxquels est aujourd’hui confrontée l’Église orthodoxe dans le monde entier, il faut que se fasse entendre la voix unie et solidaire de l’orthodoxie. C’est pourquoi il est très important de surmonter tous nos désaccords à l’étape de la préparation, afin que le futur Concile soit un facteur d’unité, et non un facteur de division. C’est pourquoi il est absolument nécessaire que, comme cela se pratique déjà dans la collaboration inter-orthodoxe, le consensus reste la seule méthode de prise de décisions.
- Certains représentants du monde orthodoxe s’attendent à autre chose : le Huitième Concile œcuménique se réunira et supprimera toutes les décisions des sept précédents…
- Ces craintes sont dénuées de fondements. D’abord parce que le Concile ne prendra aucune décision qui n’ait été auparavant formulée au cours des dernières cinquante années de Commission préparatoire. Les décisions de la Commission préparatoire sont connues, on ne les cache à personne : les documents et les protocoles des séances de ces commissions peuvent être rendus accessibles à ceux qui le souhaitent. Une grande partie des documents de la Commission préparatoire avaient été publiés dans le Journal du Patriarcat de Moscou dans les années 1970-80.
Bien plus, si la décision de convoquer le Concile panorthodoxe est prise (j’aimerais souligner que cette décision ne peut être prise que par toutes les Églises orthodoxes locales), tous les thèmes qui ont été discutés durant cinquante ans seront étudiés une nouvelle fois. On y apportera les corrections nécessaires en tenant compte des circonstances ; les décisions qui seront prises seront connues à l’avance : il n’y a aucune raison d’attendre des surprises de ce Concile.
- Peut-on dire que l’observation du principe de consensus dans la tenue du Concile exclut toute décision qui pourrait aller à l’encontre de la tradition de l’Église, comme le craint une partie des fidèles ?
- Oui, elle l’exclut, car le principe de consensus suppose l’accord de toutes les Églises à la décision prise. Si une Église n’est pas d’accord, c’est qu’elle a ses raisons, raisons fondées sur la tradition de telle ou telle Église locale. Il faut dire qu’il n’y a aucune divergence doctrinale ni aucun désaccord dans le domaine du droit canon entre les Églises orthodoxes locales. Toutes les difficultés auxquelles nous sommes confrontés sont avant tout d’ordre politique. Elles peuvent être surmontées par le dialogue entre les deux Églises locales entre lesquelles sont intervenues ces désaccords, ou au niveau inter-orthodoxe.
Quant aux dix thèmes introduits à l’ordre du jour du Concile panorthodoxe il y a de cela 50 ans, nous sommes déjà parvenus à un accord sur huit d’entre eux. Les deux derniers sont d’ordre, je dirai, technique. Il s’agit du mode de signature des tomos d’autocéphalie dans le cas où elle serait octroyée à telle ou telle Église, et de l’ordre dans lequel les Églises figureront dans les listes officielles, les dyptiques. Ces questions qui, je tiens spécialement à le préciser, n’ont aucune dimension doctrinale, peuvent être résolues après le Concile panorthodoxe.
- Pourtant, les représentants de groupes non canoniques en Ukraine, qui ne sont en communion avec aucune des Églises orthodoxes locales attendent du Concile, et même de la réunion des cinq chefs des Églises du Proche-Orient le 1er septembre la reconnaissance de leur autocéphalie et leur introduction dans ces mêmes dyptiques.
- La question du schisme est très douloureuse. Le schisme est une blessure sur le corps de l’Église. Naturellement, l’Église doit s’efforcer constamment de régler les schismes existant. Et l’Église appelle toujours ceux qui, consciemment ou non, se sont fourvoyés dans le schisme, à rejoindre son sein. Elle les attend toujours les bras grands ouverts.
Je présume que le futur Concile panorthodoxe pourra tout à fait discuter cette thématique et prendre des décisions qui aideront nos frères et sœurs égarés dans le schisme à revenir dans le sein de l’Église. Mais je ne pense pas que la réunion des Primats des Églises du Proche-Orient, toute consultative et consacrée aux problèmes d’une région concrète soit à même de prendre une quelconque décision sur la question ukrainienne. L’Ukraine n’est pas au Proche-Orient. Il s’agit d’une rencontre régionale qui sera consacrée à une thématique régionale, proche-orientale.
Source: MOSPAT
Cette publication coïncide avec le premier anniversaire de l'ordination épiscopale de Mgr Nestor "Tzerkovny Vestnik"
MOSPAT RU
Le diocèse de Chersonèse regroupe des communautés du patriarcat de Moscou dans plusieurs pays de l’Union européenne : France, Suisse, Espagne et Portugal. L’évêque de Chersonèse est actuellement en charge des paroisses du patriarcat de Moscou en Italie également. Les spécificités de ces pays déterminent une vie paroissiale et une œuvre de mission qui diffèrent considérablement de ce qui existe en Russie
Monseigneur, parlez-nous du diocèse dont vous avez la charge ?
Mgr. Nestor : Il est quasi impossible de trouver aujourd’hui en Europe une ville, grande ou petite, qui ne soit pas habitée par une communauté de nos compatriotes. Je pense aux ressortissants de l’ensemble des pays qui constituent le territoire canonique du patriarcat de Moscou. Notre diocèse est responsable de la vie spirituelle de ces communautés. Le nombre de nos paroisses a connu une croissance inouïe au cours de ces quinze dernières années.
MOSPAT RU
Le diocèse de Chersonèse regroupe des communautés du patriarcat de Moscou dans plusieurs pays de l’Union européenne : France, Suisse, Espagne et Portugal. L’évêque de Chersonèse est actuellement en charge des paroisses du patriarcat de Moscou en Italie également. Les spécificités de ces pays déterminent une vie paroissiale et une œuvre de mission qui diffèrent considérablement de ce qui existe en Russie
Monseigneur, parlez-nous du diocèse dont vous avez la charge ?
Mgr. Nestor : Il est quasi impossible de trouver aujourd’hui en Europe une ville, grande ou petite, qui ne soit pas habitée par une communauté de nos compatriotes. Je pense aux ressortissants de l’ensemble des pays qui constituent le territoire canonique du patriarcat de Moscou. Notre diocèse est responsable de la vie spirituelle de ces communautés. Le nombre de nos paroisses a connu une croissance inouïe au cours de ces quinze dernières années.
Nous recensons aujourd’hui dans le diocèse de Chersonèse 33 paroisses et plus de 20 communautés eucharistiques. En Italie il y a 49 paroisses, toutes très actives. Mais nous sommes encore loin de pouvoir satisfaire les besoins spirituels du troupeau dont nous sommes en charge.
C’est en Espagne, en Italie et au Portugal que nous observons les flux les plus importants de nouveaux migrants. Mais ces migrants ne constituent pas à eux seuls l’ensemble de nos paroissiens. Le diocèse comporte de nombreuses paroisses, surtout en France, qui ont été fondées dans les années 20 et 30 du siècle dernier. Elles sont essentiellement fréquentées par les descendants de « l’ancienne émigration ». A Rome, l’église Saint-Nicolas avait eu pour paroissiens Nicolas Gogol ainsi que le célèbre peintre Karl Brioullov. On compte des communautés dont la majorité est constituée par des orthodoxes « locaux », c’est-à-dire des Français, des Espagnols, des Italiens ayant embrassé l’orthodoxie.
Nous entendons souvent parler de la sécularisation de la vie en Europe occidentale. Pouvons-nous dire que la présence orthodoxe à même de freiner cette tendance ?
Mgr. Nestor: Vous pensez aux confessions chrétiennes traditionnelles en Europe occidentale ? Je ne crois que le taux des croyants pratiquants dans les pays de la « vieille Europe » diffère de beaucoup de ce que nous observons en Russie. L’essor spirituel que connaît notre Eglise ces derniers temps est perçu en Occident comme le témoignage encourageant de la vitalité et de la ténacité de la chrétienté en tant que telle. L’Eglise russe renaît après une longue période de persécutions. La considérable présence orthodoxe en Europe occidentale va de toute évidence avoir une influence sur la vie spirituelle des pays d’accueil ainsi que sur la perception des Eglises par la société.
Le diocèse de Chersonèse coopère avec les Eglises orthodoxes locales. Comment est structurée cette coopération ?
Mgr. Nestor: La mission et le service des diasporas sont de nos jours essentiels pour l’orthodoxie. Les orthodoxes résidant en Occident prennent de plus en plus conscience qu’ils appartiennent à une seule Église sainte, catholique et apostolique. Eglise une dans la foi et dans les sacrements. Conformément aux récentes décisions de la Conférence panorthodoxe de Chambésy nous manifestons cette unité en participant aux travaux des Assemblées des évêques orthodoxes installées dans les pays où il y a des diocèses de diverses Eglises orthodoxes locales. Il m’incombe de prendre part aux travaux des Assemblées des évêques orthodoxes de France, de Suisse, d’Italie et d’Espagne.
Les évêques membres de ces Assemblées élaborent des initiatives communes d’ordre pastoral, coordonnent leur action, approuvent les traductions des textes liturgiques et catéchistiques ainsi que des écrits des Pères de l’Eglises dans les langues locales. Les Assemblées examinent de nombreuses questions ayant trait aux relations entre les Eglises et la société. Nous sommes également compétents pour ce qui est des aumôneries dans les prisons et les hôpitaux, le travail de mission et de catéchisation. En France, par exemple, les évêques participent à des Tables rondes consacrées à la coopération inter culturelle et aux migrations. Ils sont reçus par les chefs d’Etat, les ministres, les parlements. Les positions de l’Eglise orthodoxe sont prises en compte lorsque nous sommes en dialogue avec la société et les autorités, cela au nom de la plénitude de l’orthodoxie dans chacun des pays concernés. Les représentants des Eglises locales sont lors des séances des Assemblées placés conformément aux diptyques. Ce sont les diocèses de l’Eglise orthodoxe roumaine qui se développent le plus intensément en Europe occidentale. Nous avons avec l’Eglise roumaine d’étroites relations fraternelles.
Que pouvez-vous dire de vos relations avec l’Eglise catholique ?
Mgr. Nestor: Le dialogue interchrétien est pour nous d’une très grande importance. Nos relations avec l’Eglise catholique ne sont pas les mêmes dans tous les pays. Mais comment ne pas souligner que ce sont des relations de confiance et d’ouverture ! L’intérêt que les chrétiens d’Occident portent à l’orthodoxie est très vif. De nombreux évêques catholiques accordent leur soutien aux nouvelles paroisses crées par les communautés orthodoxes et qui souvent manquent de moyens matériels. Des lieux leurs sont offerts pour y célébrer, souvent des églises ou des chapelles sont confiées à nos communautés d’une manière permanente.
Invités par nos frères catholiques, des prêtres orthodoxes font des conférences, font connaître la tradition orthodoxe, participent à des rencontres et à des colloques. Souvent cela se passe dans des monastères catholiques ou des centres diocésains. L’assistance est toujours très nombreuse à ces rencontres.
Nous sommes sur le même territoire. Le troupeau de l’Eglise catholique est immense. Nous voulons témoigner de concert avec l’Eglise catholique des éternelles vérités que nous a annoncées l’Evangile. Face à l’environnement sécularisé nous tenons à défendre ensemble les valeurs éthiques que nous avons en commun. Nous tenons à rappeler d’une manière constante à la civilisation occidentale que ses racines sont chrétiennes. C’est également dans le domaine de la formation théologique ainsi que dans l’action sociale et charitable que nous coopérons avec les catholiques. Les liens dont je parle ont, j’en suis certain, vocation à devenir encore plus étroits.
Parlez-nous de vos projets de construction de nouvelles églises sur le territoire de votre diocèse ?
Mgr. Nestor: C’est une question qui est pour moi essentielle et qui me tient énormément à cœur. Il faut s’étonner de ce que malgré des flux migratoires très importants, malgré l’installation dans les pays du diocèse de personnes fort aisées le nombre d’églises nouvellement construites peut se compter sur les doigts d’une main.
Un Centre spirituel et culturel sera bientôt mis en chantier à Paris. Il s’agit pour Chersonèse d’un projet d’une importance vitale. C’est bientôt, nous l’espérons, qu’une belle cathédrale russe sera érigée sur les quais de Seine. Ce centre contribuera à rendre plus lisible l’image de l’Etat russe, il répondra aux besoins spirituels de nos très nombreux compatriotes orthodoxes.Sa Sainteté le patriarche Cyrille suit de près le chantier du Centre quai Branly comme d’ailleurs tout ce qui se fait d’important dans le diocèse. Comment ne pas évoquer l’église sainte Catherine récemment consacrée à Rome, l’église de la Résurrection à Zurich (aménagée avec piété dans les anciens locaux d’un temple protestant). L’Eglise orthodoxe russe s’est vue attribuer à Madrid et Strasbourg des terrains constructibles. Des projets ont été étudiés, il ne reste qu’à trouver des financements. Voilà ce qu’il en est aujourd’hui !
J’aimerai pouvoir prolonger cette énumération, vous parler de projets de constructions dans d’autres villes européennes. Je pense à Milan, Lisbonne, Barcelone, Naples, Marseille, Toulouse et Bordeaux. Que ce soient des églises modestes pouvant accueillir de 200 à 300 fidèles, ces églises nous sont indispensables car chacune de ces cités est habitée par des milliers de fidèles, nos paroissiens virtuels. Je suis triste de devoir dire que nos nouvelles communautés et paroisses ont du trouver un abri dans des églises catholiques ou, parfois, dans des locaux tout à fait inadaptés. L’impossibilité de se rendre dans une église pour y prier fait que de nombreux croyants restent en dehors de toute vie ecclésiale.
Parlez-nous du séminaire orthodoxe russe installé près de Paris.
Mgr.Nestor: L’ouverture de ce séminaire est sans nul doute l’un des évènements les plus marquants de ces dernières années dans la vie du diocèse. Nous acceptons dix nouveaux séminaristes au plus chaque année. Ce n’est peut-être pas beaucoup. Mais les études se font à un niveau très élevé et les perspectives sont prometteuses. Cette école revêt une grande importance non seulement pour le diocèse de Chersonèse mais aussi pour l’Eglise orthodoxe russe dans son ensemble. Après une année propédeutique, les séminaristes s’inscrivent à la faculté de philosophie de la Sorbonne ou à l’Ecole pratique des hautes études. A leur promotion, nos séminaristes obtiennent donc deux diplômes : religieux et public. C’est une formation difficile mais de haute qualité.
Des prêtres instruits et maîtrisant les langues nous sont absolument indispensables. Il nous incombe de former ces prêtres nous-mêmes, pour ainsi dire sur le terrain. Il est évident que nos jeunes prêtres diplômés seront sollicités par d’autres diocèses. Ils seront aptes à devenir professeurs dans les établissements d’enseignement en Russie, à travailler dans les services du Saint-Synode. Nous espérons former ces prêtres dans un esprit de responsabilité à l’égard de l’Eglise, il faut qu’ils deviennent des personnes dignes et respectables, d’une grande culture spirituelle, dévouées au service ecclésial.
Envisagez-vous l’apparition dans votre diocèse de nouvelles communautés monastiques?
Mgr.Nestor: Il existe en France deux petits monastères de femmes ainsi qu’un skite. Ils sont peuplés par des Français de souche qui ont embrassé l’orthodoxie dans la fin des années 60 du dernier siècle. Ces sœurs et ces frères accomplissent un véritable exploit spirituel. Nous comptons également un monastère et deux skites en Suisse. Ils sont peuplés par des Helvétiques. Comment ne pas nommer ici le hiéromoine Gabriel (Bunge), patrologue et théologien célèbre. La vie ecclésiale, j’en suis persuadé, ne saurait être mûre et complète sans le monachisme et les monastères. L’espoir est fort en moi de voir la tradition monastique se développer et s’enraciner dans notre diocèse.
Il convient d’envisager l’implantation dans l’un de nos pays de monastère de tradition russe Les pèlerins y viendraient pour obtenir un soutien spirituel. J’appelle de tous mes vœux l’apparition d’un tel lieu et je suis disposé à accorder tout le soutien nécessaire à une telle initiative. Que de lieux reculés et d’une grande beauté disposant à la vie contemplative en Europe occidentale !
Que pouvez-vous dire de vos relations avec l’Eglise orthodoxe russe hors frontières et l’exarchat des églises orthodoxes russes en Europe occidentale du patriarcat de Constantinople?
Mgr.Nestor: Il s’agit d’un sujet d’une très grande importance. L’union historique avec l’EORHF, en 2007, a été pour nous une immense joie. Nos relations et notre coopération avec les diocèses suisse et allemand de l’EORHF sont actuellement profondément fraternelles. Quel bonheur que de rencontrer ces prêtres, de concélébrer avec eux, de converser avec leurs paroissiens. Cela d’autant plus que les territoires de nos diocèses coïncident géographiquement. Le sentiment d’appartenir à la même Eglise locale, d’hériter de son histoire est perçu avec une acuité particulière en Europe occidentale, là où l’émigration russe a tant souffert il y a encore peu de la cohabitation de diverses « juridictions ». Pour ce qui est de l’exarchat dont relève la célèbre église parisienne de la rue Daru, (elle était à ses origines l’église de l’Ambassade de Russie) nous aspirons à mettre en place des relations constructives, amicales et ouvertes. Quelle autre attitude serait envisageable ? En effet, nous rencontrons les mêmes fidèles dans les paroisses de Chersonèse et celles de l’exarchat: ce sont les descendants de l’émigration blanche, des Français orthodoxes, et bien sûr, des Ukrainiens, des Russes et des Moldaves, travailleurs migrants. Comment diviser ce troupeau en deux camps, comment tracer des lignes de clivage ? Il nous est donc indispensable d’apprendre à agir de concert dans un esprit fraternel et dans le respect réciproque. Ceci pour le bien du peuple de Dieu et en faisant abstraction d’intérêts souvent mal compris.
Ce n’est pas toujours facile. En effet, l’existence même de l’Archevêché prend ses origines dans des évènements dramatique : la révolution de 1917, la guerre civile qui s’en est suivie. Il existe au sein de l’Archevêché un groupe bien défini de personnes qui ressentent jusqu’à présent, d’une façon maladive dirais-je, une sorte d’aliénation et de méfiance à l’égard de tout ce qui se passe actuellement en Russie et dans son Eglise. Ces personnes disent et répètent qu’elles tiennent avant tout à sauver leur structure ecclésiale. Malheureusement elles ne comprennent pas que le salut de l’Archevêché, de sa spécificité, de son riche patrimoine ne consiste pas à rejeter les attaques d’un assaillant inventé de toutes pièces mais dans la réconciliation, dans un nouvel effort commun.
Comment combattre les phénomènes d’assimilation et est-ce un combat nécessaire ?
Mgr.Nestor: C’est précisément l’Eglise qui maintient le mieux l’identité ethnique, culturelle et linguistique. Pourtant, jamais cette question n’a été prioritaire pour l’Eglise. L’essentiel à nos yeux n’est pas de savoir quelle langue parlera la génération suivante de nos paroissiens ou quelle sera la langue liturgique. Nous nous devons de maintenir et de transmettre de génération en génération la vie dans la foi et les vertus chrétiennes. Nos paroissiens doivent rester des chrétiens orthodoxes.
Cela dit chacune de nos paroisses dispose d’une école du dimanche où sont enseignés le catéchisme ainsi que les langues maternelles des élèves. Ces écoles, les contacts dans les paroisses, les colonies de vacances permettent à nos enfants de ne pas perdre la maîtrise de leur langue, de freiner les processus d’assimilation.
Comment voyez-vous l’avenir du diocèse ?
Mgr.Nestor: D’abord je pense à la nécessité de fonder de nouvelles paroisses, de construire des églises, de contribuer à la richesse spirituelle de nos fidèles. Il nous faut des pasteurs qui ne s’attendent pas à être sollicités pour officier dans de belles églises bien aménagées et confortables. C’est à partir de zéro que commencent leur existence les nouvelles paroisses et communautés. Les prêtres doivent pouvoir regrouper les croyants, les unir, ceci dans les sous-sols et les garages qui, trop souvent, nous tiennent lieu d’églises. Souvent les prêtres doivent assumer un métier « dans le civil » afin de nourrir leurs familles.
Malgré toutes ces difficultés nous ne nous sentons pas être une sorte de représentation à l’étranger ou en service commandé. Nous sommes une partie vivante et ressentant sa plénitude de l’Eglise orthodoxe russe, un diocèse de plein droit qui se développe et qui sert là ou Dieu l’a voulu.
Antonina MAGA "Tzerkovny Vestnik"
Traduction Nikita KRIVOCHEINE "PO"
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Епископ Корсунский Нестор: Православная Европа между прошлым и будущим
Корсунская епархия объединяет приходы на территории ряда стран Западной Европы: Франции, Швейцарии, Испании и Португалии. В настоящее время епископ Корсунский управляет также приходами Русской Православной Церкви в Италии. Особенности культурной, экономической и политической жизни в Западной Европе формируют здесь значительно иной, чем в России, контекст для развития приходской жизни и миссионерского служения.
— Ваше Преосвященство, что представляет собой на сегодняшний день Корсунская епархия?
— Сегодня в Западной Европе трудно отыскать такой город, большой или малый, в котором не было бы общины наших соотечественников (я имею в виду, разумеется, выходцев не только из России, но из всех стран канонической территории Московского Патриархата). Пастырское окормление этих общин входит в сферу ответственности нашей епархии. И несмотря на то что число наших приходов многократно возросло за последние 10–15 лет (сегодня это 33 прихода и более 20 евхаристических общин в Корсунской епархии и 49 действующих приходов в Италии), мы еще очень далеко от того уровня организации церковной жизни, который бы соответствовал реальным духовным потребностям нашей паствы.
Помимо новых эмигрантов, приток которых особенно значителен в Италии, Испании и Португалии, среди наших прихожан — потомки прежней эмиграции, ведь у нас, преимущественно во Франции, есть приходы, ведущие свою историю с 20-х и 30-х годов прошлого века, а Свято-Никольский приход в Риме помнит еще Гоголя и Брюллова. Кроме того, существуют общины, в которых большинство членов является представителями местного православия, то есть православные французы, итальянцы, испанцы и т.д.
— Часто приходится слышать, что церковная жизнь в странах Старой Европы постепенно угасает. Могут ли православные эмигранты повлиять на этот процесс?
— Вы имеете в виду церковную жизнь традиционных для Европы христианских конфессий? Я не думаю, что число воцерковленных или, как говорят на Западе, практикующих христиан в процентном соотношении сильно отличается в России от стран Старой Европы. Но тот духовный подъем, который наша Церковь переживает последние годы, возрождаясь после периода гонений, воспринимается на Западе как ободряющее свидетельство стойкости и жизнеспособности христианства в целом. Поэтому значительная по своим размерам православная эмиграция, без сомнения, оказывает и будет в дальнейшем оказывать еще большее влияние на духовное состояние Западной Европы и на взаимоотношения Церкви и общества.
— Корсунская епархия тесно взаимодействует с православными Поместными Церквами. Как сегодня строится это сотрудничество?
— Вопрос окормления и сосуществования диаспор является для современного православия очень важным. У православных на Западе растет сознание того, что все мы вместе составляем Единую и Соборную Церковь, имеющую общение в таинствах и полное единство в вере. С недавних пор, следуя решениям, принятым общеправославными совещаниями в Шамбези, мы также проявляем это единство в работе ассамблей православных епископов, которые существуют в тех странах, где находятся епархии различных православных Поместных Церквей. В частности, мне приходится участвовать в работе епископских ассамблей Франции, Швейцарии, Италии и Испании.
Православные епископы, участвующие в работе ассамблей, координируют свои действия, вырабатывают совместные инициативы пастырского и просветительского характера, в том числе благословляют переводы богослужебных, катехизических текстов и святоотеческих творений на местные языки и их издание. Они также рассматривают многие вопросы, связанные с взаимодействием Церкви и общества, например душепопечительская работа в тюрьмах и больницах, катехизация, миссионерство. Во Франции, например, от имени ассамблеи епископы регулярно участвуют в круглых столах по вопросам межкультурного сотрудничества и эмиграции, встречаются с первыми лицами государства, министрами и парламентариями. И мнение Православной Церкви имеет больший вес, когда она ведет диалог с обществом и с государственными структурами не от лица одной епархии, а от лица всей полноты православия в каждой отдельно взятой стране.
Представители православных Поместных Церквей на заседаниях занимают места в ассамблее согласно диптиху.
Хотел бы отметить, что наиболее многочисленными и быстроразвивающимися епархиями в Западной Европе являются епархии Румынской Православной Церкви, с которыми у нас сложились братские и добрые отношения.
— Как развивается диалог с представителями Католической Церкви?
— Межхристианский диалог является одним из приоритетных направлений нашей деятельности. Отношения с Католической Церковью в разных странах складываются по-разному, но можно говорить об их общей доброжелательной и открытой атмосфере. У западного христианства есть неподдельный и живой интерес к православию. Не могу не сказать и о конкретных шагах, о братской помощи, которую многие католические епископы оказывают нашим недавно созданным и небогатым общинам, предоставляя им места для богослужения и во многих случаях передавая в постоянное пользование храмы и часовни.
Наши священнослужители по приглашению представителей Католической Церкви регулярно читают лекции, проводят встречи для общественности, выступают на конференциях, где рассказывают о православии. Такие встречи часто проходят в католических монастырях и епархиальных центрах, и нередко послушать православного священника приходят сотни людей.
Мы живем на одной территории. Католическая Церковь имеет в Западной Европе свою многочисленную паству, исторические традиции, авторитет и уважение общественных институтов. Мы готовы к сотрудничеству с ней, готовы вместе свидетельствовать о непреходящих евангельских истинах, отстаивать в секулярном окружении общие нравственные позиции, напоминать европейской цивилизации о ее христианских корнях. Наше сотрудничество проходит также в сфере богословского образования и в социальной, благотворительной деятельности. И я убежден, что со временем оно будет только расширяться.
— Есть ли у вас планы строительства новых храмов на территории епархии?
— Я хотел бы подробно ответить на этот волнующий меня вопрос. Поразительным является факт, что, несмотря на многомиллионную эмиграцию, на немалые материальные возможности многих из тех, кто переехал в Западную Европу или регулярно приезжает сюда, число новопостроенных храмов можно сосчитать по пальцам одной руки.
Вы, может быть, слышали о строительстве русского духовно-культурного центра в Париже. Мы очень надеемся на то, что этот проект — жизненно важный для нашей епархии — осуществится и в скором времени на берегах Сены появится благолепный русский собор. Это очень нужный проект, отвечающий не только престижу Российского государства, но и духовным потребностям наших многочисленных соотечественников. Он реализуется, как и все значимые проекты Корсунской епархии, благодаря непосредственному участию Святейшего Патриарха. Можно еще упомянуть о храме святой великомученицы Екатерины, построенном в Риме, о Воскресенском храме в Цюрихе, который был благолепно устроен в перестроенном здании лютеранской церкви. В Мадриде и Страсбурге Русской Православной Церкви были выделены участки земли под строительство храмов, подготовлены проекты, остается лишь решить вопрос с их финансированием. На этом наш список подходит к концу.
А как бы хотелось его продолжить, хотелось, чтобы стало возможным строительство еще хотя бы двух-трех храмов в крупнейших городах Европы, таких как Милан и Барселона, Лиссабон и Неаполь, Марсель, Тулуза или Бордо. Пусть это будут самые скромные, простые храмы, рассчитанные на двести-триста человек, но они действительно необходимы, ведь во всех этих и многих других городах проживают сейчас тысячи наших верующих, тысячи потенциальных прихожан. Грустно сознавать, что почти все наши новооткрытые приходы и недавно созданные общины ютятся или в католических храмах, или в совсем неприспособленных помещениях. Ведь именно из-за отсутствия храмов многие люди остаются вне активной церковной жизни.
— Не могли бы вы рассказать о Парижской духовной семинарии?
— Я думаю, открытие семинарии является одним из самых важных событий в жизни нашей епархии за последние годы. Это совсем небольшая (мы принимаем на обучение максимум десять семинаристов в год), но в то же время очень значимая и многообещающая духовная школа не только для нашей епархии, но, убежден, и для всей Русской Православной Церкви. Наши студенты по прошествии пропедевтического года записываются на философский факультет Сорбонны или же в Высшую школу научных исследований Франции, по окончании обучения они получают два диплома — светский и церковный. Это создает большие нагрузки, но зато качество образования становится выше.
Специфика служения в нашей епархии такова, что нам просто необходимы грамотные, церковно образованные кадры, владеющие иностранными языками, имеющие опыт жизни и служения в наших непростых условиях. Такие кадры взять неоткуда, мы должны готовить их сами. Убежден, что выпускники нашей семинарии будут востребованы и в других заграничных епархиях, как преподаватели духовных учебных заведений в России, как сотрудники синодальных отделов и на многих других поприщах церковного служения.
Важно создать для обучения подходящие условия, такие, чтобы помимо получаемых знаний у студентов воспитывалось чувство ответственности перед Церковью, навыки достойного поведения и высокой церковной культуры, благоговение к будущему служению, уважение к самим себе.
— Есть ли перспективы развития монашеских общин в епархии?
— У нас во Франции есть два небольших женских монастыря и один скит, их насельники французы, настоящие подвижники, пришедшие к православию в конце 60-х годов прошлого века. Есть также небольшой монастырь и два скита в Швейцарии, монахи в них коренные швейцарцы. Один из них — удивительный человек, известный патролог и богослов иеромонах Гавриил (Бунге). Я убежден, что без монашества и монастырей не может быть зрелости и полноты церковной жизни, и поэтому очень надеюсь, что существующая у нас монашеская традиция не исчезнет.
Может быть, сейчас особенно важно было бы устроить в одной из наших стран монастырь русской монашеской традиции, в который люди могли бы приезжать за духовной поддержкой. Я, если хотите, мечтаю о таком монастыре и, как епархиальный архиерей, готов оказать этому начинанию всяческую поддержку. Тем более что на территории Корсунской епархии очень много прекрасных и уединенных мест, располагающих к созерцательной монашеской жизни.
— Как складываются ваши отношения с Зарубежной Церковью и с архиепископией русских приходов Константинопольского Патриархата?
— Рассказ о жизни нашей епархии был бы неполным, если бы мы не затронули эту очень важную тему. Мы пережили большую радость, когда состоялось историческое воссоединение с Зарубежной Церковью. В настоящее время мы очень тесно и по-братски взаимодействуем с Женевской и Западноевропейской епархией Русской Зарубежной Церкви. Это всегда счастье от взаимного общения, от сослужения, от встречи наших священников и прихожан, тем более что границы наших епархий почти совпадают. Единство, чувство того, что мы принадлежим к одной Поместной Церкви, к ее истории, особенным образом переживается именно здесь, в Западной Европе, где русская эмиграция в свое время так сильно страдала от проблемы церковных юрисдикций.
С архиепископией Константинопольского Патриархата, которой принадлежит известный кафедральный собор в Париже на улице Дарю, бывший ранее российским посольским храмом, мы стремимся наладить как можно более конструктивные, добрые, открытые отношения. А как же иначе? Ведь и в храмах Корсунской епархии, и в храмах архиепископии вы встретите тех же самых верующих: потомков первой эмиграции, православных французов, а также, конечно, новых эмигрантов — молдаван, украинцев. Мы не можем разделить нашу паству на два лагеря, не можем провести водораздел, и поэтому необходимо, чтобы мы научились по-братски, с уважением друг к другу взаимодействовать, исходя не из своих узкопонимаемых интересов, а во благо народа Божия.
Это не всегда легко, ведь само существование архиепископии является следствием драматических событий, связанных с революцией и гражданской войной, поэтому внутри нее есть определенная группа людей, в среде которых до сих пор как некий больной нерв продолжает пульсировать отчуждение и недоверие ко всему тому, что сегодня происходит в России и Русской Церкви. Эти люди часто говорят о том, что они хотят спасти свой церковный удел, не понимая, что спасение архиепископии, ее самобытности, ее замечательного наследия заключается не в защите от мнимого напападающего, а в примирении и объединении наших общих усилий.
— Как бороться с ассимиляцией русских, и нужно ли с ней бороться вообще?
— Парадоксально то, что лучше всех сохраняет национальную, культурную и языковую идентичность именно Церковь, которая никогда не ставит этот вопрос во главу угла. Для нас самым важным является не то, на каком языке будет говорить следующее поколение наших прихожан или на каком языке будет вестись богослужение. Самым важным является сохранение, передача через поколения живой веры и традиции благочестия. Важно, чтобы наши прихожане оставались православными христианами.
В то же время при каждом приходе действуют воскресные школы, где, как правило, преподается не только Закон Божий, но и родные для детей языки. Именно воскресные школы, общение при храме, детские летние лагеря позволяют нашим детям сохранить навыки родного языка и, таким образом, противостоят быстрой ассимиляции, примеры которой мы наблюдаем во всех наших странах.
— Какие основные пути развития епархиальной жизни вы видите в будущем?
— Главное — это открытие новых приходов, строительство храмов, пастырское попечение о душах людей. Нам очень нужны настоящие пастыри, которые не будут ждать, что их пригласят служить в прекрасном благоустроенном храме, где есть всё. Мы живем в таких условиях, когда многие приходы и общины должны быть созданы с нуля. И священники должны собрать и объединить людей, привлечь их в те подвалы и гаражи, которые часто служат нам храмами и молитвенными домами. При этом необходимость для священника работать на светской работе для того, чтобы обеспечить себя и свою семью, не является чем-то исключительным.
Несмотря на все трудности, мы ощущаем себя не представительством, не группой загранучреждений, а живой и полноценной частью Русской Православной Церкви, полноценной епархией, которая развивается, живет, совершает свое служение там, где ей предопределил Господь.
Антонина Мага
епископ Корсунский Нестор[
C’est en Espagne, en Italie et au Portugal que nous observons les flux les plus importants de nouveaux migrants. Mais ces migrants ne constituent pas à eux seuls l’ensemble de nos paroissiens. Le diocèse comporte de nombreuses paroisses, surtout en France, qui ont été fondées dans les années 20 et 30 du siècle dernier. Elles sont essentiellement fréquentées par les descendants de « l’ancienne émigration ». A Rome, l’église Saint-Nicolas avait eu pour paroissiens Nicolas Gogol ainsi que le célèbre peintre Karl Brioullov. On compte des communautés dont la majorité est constituée par des orthodoxes « locaux », c’est-à-dire des Français, des Espagnols, des Italiens ayant embrassé l’orthodoxie.
Nous entendons souvent parler de la sécularisation de la vie en Europe occidentale. Pouvons-nous dire que la présence orthodoxe à même de freiner cette tendance ?
Mgr. Nestor: Vous pensez aux confessions chrétiennes traditionnelles en Europe occidentale ? Je ne crois que le taux des croyants pratiquants dans les pays de la « vieille Europe » diffère de beaucoup de ce que nous observons en Russie. L’essor spirituel que connaît notre Eglise ces derniers temps est perçu en Occident comme le témoignage encourageant de la vitalité et de la ténacité de la chrétienté en tant que telle. L’Eglise russe renaît après une longue période de persécutions. La considérable présence orthodoxe en Europe occidentale va de toute évidence avoir une influence sur la vie spirituelle des pays d’accueil ainsi que sur la perception des Eglises par la société.
Le diocèse de Chersonèse coopère avec les Eglises orthodoxes locales. Comment est structurée cette coopération ?
Mgr. Nestor: La mission et le service des diasporas sont de nos jours essentiels pour l’orthodoxie. Les orthodoxes résidant en Occident prennent de plus en plus conscience qu’ils appartiennent à une seule Église sainte, catholique et apostolique. Eglise une dans la foi et dans les sacrements. Conformément aux récentes décisions de la Conférence panorthodoxe de Chambésy nous manifestons cette unité en participant aux travaux des Assemblées des évêques orthodoxes installées dans les pays où il y a des diocèses de diverses Eglises orthodoxes locales. Il m’incombe de prendre part aux travaux des Assemblées des évêques orthodoxes de France, de Suisse, d’Italie et d’Espagne.
Les évêques membres de ces Assemblées élaborent des initiatives communes d’ordre pastoral, coordonnent leur action, approuvent les traductions des textes liturgiques et catéchistiques ainsi que des écrits des Pères de l’Eglises dans les langues locales. Les Assemblées examinent de nombreuses questions ayant trait aux relations entre les Eglises et la société. Nous sommes également compétents pour ce qui est des aumôneries dans les prisons et les hôpitaux, le travail de mission et de catéchisation. En France, par exemple, les évêques participent à des Tables rondes consacrées à la coopération inter culturelle et aux migrations. Ils sont reçus par les chefs d’Etat, les ministres, les parlements. Les positions de l’Eglise orthodoxe sont prises en compte lorsque nous sommes en dialogue avec la société et les autorités, cela au nom de la plénitude de l’orthodoxie dans chacun des pays concernés. Les représentants des Eglises locales sont lors des séances des Assemblées placés conformément aux diptyques. Ce sont les diocèses de l’Eglise orthodoxe roumaine qui se développent le plus intensément en Europe occidentale. Nous avons avec l’Eglise roumaine d’étroites relations fraternelles.
Que pouvez-vous dire de vos relations avec l’Eglise catholique ?
Mgr. Nestor: Le dialogue interchrétien est pour nous d’une très grande importance. Nos relations avec l’Eglise catholique ne sont pas les mêmes dans tous les pays. Mais comment ne pas souligner que ce sont des relations de confiance et d’ouverture ! L’intérêt que les chrétiens d’Occident portent à l’orthodoxie est très vif. De nombreux évêques catholiques accordent leur soutien aux nouvelles paroisses crées par les communautés orthodoxes et qui souvent manquent de moyens matériels. Des lieux leurs sont offerts pour y célébrer, souvent des églises ou des chapelles sont confiées à nos communautés d’une manière permanente.
Invités par nos frères catholiques, des prêtres orthodoxes font des conférences, font connaître la tradition orthodoxe, participent à des rencontres et à des colloques. Souvent cela se passe dans des monastères catholiques ou des centres diocésains. L’assistance est toujours très nombreuse à ces rencontres.
Nous sommes sur le même territoire. Le troupeau de l’Eglise catholique est immense. Nous voulons témoigner de concert avec l’Eglise catholique des éternelles vérités que nous a annoncées l’Evangile. Face à l’environnement sécularisé nous tenons à défendre ensemble les valeurs éthiques que nous avons en commun. Nous tenons à rappeler d’une manière constante à la civilisation occidentale que ses racines sont chrétiennes. C’est également dans le domaine de la formation théologique ainsi que dans l’action sociale et charitable que nous coopérons avec les catholiques. Les liens dont je parle ont, j’en suis certain, vocation à devenir encore plus étroits.
Parlez-nous de vos projets de construction de nouvelles églises sur le territoire de votre diocèse ?
Mgr. Nestor: C’est une question qui est pour moi essentielle et qui me tient énormément à cœur. Il faut s’étonner de ce que malgré des flux migratoires très importants, malgré l’installation dans les pays du diocèse de personnes fort aisées le nombre d’églises nouvellement construites peut se compter sur les doigts d’une main.
Un Centre spirituel et culturel sera bientôt mis en chantier à Paris. Il s’agit pour Chersonèse d’un projet d’une importance vitale. C’est bientôt, nous l’espérons, qu’une belle cathédrale russe sera érigée sur les quais de Seine. Ce centre contribuera à rendre plus lisible l’image de l’Etat russe, il répondra aux besoins spirituels de nos très nombreux compatriotes orthodoxes.Sa Sainteté le patriarche Cyrille suit de près le chantier du Centre quai Branly comme d’ailleurs tout ce qui se fait d’important dans le diocèse. Comment ne pas évoquer l’église sainte Catherine récemment consacrée à Rome, l’église de la Résurrection à Zurich (aménagée avec piété dans les anciens locaux d’un temple protestant). L’Eglise orthodoxe russe s’est vue attribuer à Madrid et Strasbourg des terrains constructibles. Des projets ont été étudiés, il ne reste qu’à trouver des financements. Voilà ce qu’il en est aujourd’hui !
J’aimerai pouvoir prolonger cette énumération, vous parler de projets de constructions dans d’autres villes européennes. Je pense à Milan, Lisbonne, Barcelone, Naples, Marseille, Toulouse et Bordeaux. Que ce soient des églises modestes pouvant accueillir de 200 à 300 fidèles, ces églises nous sont indispensables car chacune de ces cités est habitée par des milliers de fidèles, nos paroissiens virtuels. Je suis triste de devoir dire que nos nouvelles communautés et paroisses ont du trouver un abri dans des églises catholiques ou, parfois, dans des locaux tout à fait inadaptés. L’impossibilité de se rendre dans une église pour y prier fait que de nombreux croyants restent en dehors de toute vie ecclésiale.
Parlez-nous du séminaire orthodoxe russe installé près de Paris.
Mgr.Nestor: L’ouverture de ce séminaire est sans nul doute l’un des évènements les plus marquants de ces dernières années dans la vie du diocèse. Nous acceptons dix nouveaux séminaristes au plus chaque année. Ce n’est peut-être pas beaucoup. Mais les études se font à un niveau très élevé et les perspectives sont prometteuses. Cette école revêt une grande importance non seulement pour le diocèse de Chersonèse mais aussi pour l’Eglise orthodoxe russe dans son ensemble. Après une année propédeutique, les séminaristes s’inscrivent à la faculté de philosophie de la Sorbonne ou à l’Ecole pratique des hautes études. A leur promotion, nos séminaristes obtiennent donc deux diplômes : religieux et public. C’est une formation difficile mais de haute qualité.
Des prêtres instruits et maîtrisant les langues nous sont absolument indispensables. Il nous incombe de former ces prêtres nous-mêmes, pour ainsi dire sur le terrain. Il est évident que nos jeunes prêtres diplômés seront sollicités par d’autres diocèses. Ils seront aptes à devenir professeurs dans les établissements d’enseignement en Russie, à travailler dans les services du Saint-Synode. Nous espérons former ces prêtres dans un esprit de responsabilité à l’égard de l’Eglise, il faut qu’ils deviennent des personnes dignes et respectables, d’une grande culture spirituelle, dévouées au service ecclésial.
Envisagez-vous l’apparition dans votre diocèse de nouvelles communautés monastiques?
Mgr.Nestor: Il existe en France deux petits monastères de femmes ainsi qu’un skite. Ils sont peuplés par des Français de souche qui ont embrassé l’orthodoxie dans la fin des années 60 du dernier siècle. Ces sœurs et ces frères accomplissent un véritable exploit spirituel. Nous comptons également un monastère et deux skites en Suisse. Ils sont peuplés par des Helvétiques. Comment ne pas nommer ici le hiéromoine Gabriel (Bunge), patrologue et théologien célèbre. La vie ecclésiale, j’en suis persuadé, ne saurait être mûre et complète sans le monachisme et les monastères. L’espoir est fort en moi de voir la tradition monastique se développer et s’enraciner dans notre diocèse.
Il convient d’envisager l’implantation dans l’un de nos pays de monastère de tradition russe Les pèlerins y viendraient pour obtenir un soutien spirituel. J’appelle de tous mes vœux l’apparition d’un tel lieu et je suis disposé à accorder tout le soutien nécessaire à une telle initiative. Que de lieux reculés et d’une grande beauté disposant à la vie contemplative en Europe occidentale !
Que pouvez-vous dire de vos relations avec l’Eglise orthodoxe russe hors frontières et l’exarchat des églises orthodoxes russes en Europe occidentale du patriarcat de Constantinople?
Mgr.Nestor: Il s’agit d’un sujet d’une très grande importance. L’union historique avec l’EORHF, en 2007, a été pour nous une immense joie. Nos relations et notre coopération avec les diocèses suisse et allemand de l’EORHF sont actuellement profondément fraternelles. Quel bonheur que de rencontrer ces prêtres, de concélébrer avec eux, de converser avec leurs paroissiens. Cela d’autant plus que les territoires de nos diocèses coïncident géographiquement. Le sentiment d’appartenir à la même Eglise locale, d’hériter de son histoire est perçu avec une acuité particulière en Europe occidentale, là où l’émigration russe a tant souffert il y a encore peu de la cohabitation de diverses « juridictions ». Pour ce qui est de l’exarchat dont relève la célèbre église parisienne de la rue Daru, (elle était à ses origines l’église de l’Ambassade de Russie) nous aspirons à mettre en place des relations constructives, amicales et ouvertes. Quelle autre attitude serait envisageable ? En effet, nous rencontrons les mêmes fidèles dans les paroisses de Chersonèse et celles de l’exarchat: ce sont les descendants de l’émigration blanche, des Français orthodoxes, et bien sûr, des Ukrainiens, des Russes et des Moldaves, travailleurs migrants. Comment diviser ce troupeau en deux camps, comment tracer des lignes de clivage ? Il nous est donc indispensable d’apprendre à agir de concert dans un esprit fraternel et dans le respect réciproque. Ceci pour le bien du peuple de Dieu et en faisant abstraction d’intérêts souvent mal compris.
Ce n’est pas toujours facile. En effet, l’existence même de l’Archevêché prend ses origines dans des évènements dramatique : la révolution de 1917, la guerre civile qui s’en est suivie. Il existe au sein de l’Archevêché un groupe bien défini de personnes qui ressentent jusqu’à présent, d’une façon maladive dirais-je, une sorte d’aliénation et de méfiance à l’égard de tout ce qui se passe actuellement en Russie et dans son Eglise. Ces personnes disent et répètent qu’elles tiennent avant tout à sauver leur structure ecclésiale. Malheureusement elles ne comprennent pas que le salut de l’Archevêché, de sa spécificité, de son riche patrimoine ne consiste pas à rejeter les attaques d’un assaillant inventé de toutes pièces mais dans la réconciliation, dans un nouvel effort commun.
Comment combattre les phénomènes d’assimilation et est-ce un combat nécessaire ?
Mgr.Nestor: C’est précisément l’Eglise qui maintient le mieux l’identité ethnique, culturelle et linguistique. Pourtant, jamais cette question n’a été prioritaire pour l’Eglise. L’essentiel à nos yeux n’est pas de savoir quelle langue parlera la génération suivante de nos paroissiens ou quelle sera la langue liturgique. Nous nous devons de maintenir et de transmettre de génération en génération la vie dans la foi et les vertus chrétiennes. Nos paroissiens doivent rester des chrétiens orthodoxes.
Cela dit chacune de nos paroisses dispose d’une école du dimanche où sont enseignés le catéchisme ainsi que les langues maternelles des élèves. Ces écoles, les contacts dans les paroisses, les colonies de vacances permettent à nos enfants de ne pas perdre la maîtrise de leur langue, de freiner les processus d’assimilation.
Comment voyez-vous l’avenir du diocèse ?
Mgr.Nestor: D’abord je pense à la nécessité de fonder de nouvelles paroisses, de construire des églises, de contribuer à la richesse spirituelle de nos fidèles. Il nous faut des pasteurs qui ne s’attendent pas à être sollicités pour officier dans de belles églises bien aménagées et confortables. C’est à partir de zéro que commencent leur existence les nouvelles paroisses et communautés. Les prêtres doivent pouvoir regrouper les croyants, les unir, ceci dans les sous-sols et les garages qui, trop souvent, nous tiennent lieu d’églises. Souvent les prêtres doivent assumer un métier « dans le civil » afin de nourrir leurs familles.
Malgré toutes ces difficultés nous ne nous sentons pas être une sorte de représentation à l’étranger ou en service commandé. Nous sommes une partie vivante et ressentant sa plénitude de l’Eglise orthodoxe russe, un diocèse de plein droit qui se développe et qui sert là ou Dieu l’a voulu.
Antonina MAGA "Tzerkovny Vestnik"
Traduction Nikita KRIVOCHEINE "PO"
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Епископ Корсунский Нестор: Православная Европа между прошлым и будущим
Корсунская епархия объединяет приходы на территории ряда стран Западной Европы: Франции, Швейцарии, Испании и Португалии. В настоящее время епископ Корсунский управляет также приходами Русской Православной Церкви в Италии. Особенности культурной, экономической и политической жизни в Западной Европе формируют здесь значительно иной, чем в России, контекст для развития приходской жизни и миссионерского служения.
— Ваше Преосвященство, что представляет собой на сегодняшний день Корсунская епархия?
— Сегодня в Западной Европе трудно отыскать такой город, большой или малый, в котором не было бы общины наших соотечественников (я имею в виду, разумеется, выходцев не только из России, но из всех стран канонической территории Московского Патриархата). Пастырское окормление этих общин входит в сферу ответственности нашей епархии. И несмотря на то что число наших приходов многократно возросло за последние 10–15 лет (сегодня это 33 прихода и более 20 евхаристических общин в Корсунской епархии и 49 действующих приходов в Италии), мы еще очень далеко от того уровня организации церковной жизни, который бы соответствовал реальным духовным потребностям нашей паствы.
Помимо новых эмигрантов, приток которых особенно значителен в Италии, Испании и Португалии, среди наших прихожан — потомки прежней эмиграции, ведь у нас, преимущественно во Франции, есть приходы, ведущие свою историю с 20-х и 30-х годов прошлого века, а Свято-Никольский приход в Риме помнит еще Гоголя и Брюллова. Кроме того, существуют общины, в которых большинство членов является представителями местного православия, то есть православные французы, итальянцы, испанцы и т.д.
— Часто приходится слышать, что церковная жизнь в странах Старой Европы постепенно угасает. Могут ли православные эмигранты повлиять на этот процесс?
— Вы имеете в виду церковную жизнь традиционных для Европы христианских конфессий? Я не думаю, что число воцерковленных или, как говорят на Западе, практикующих христиан в процентном соотношении сильно отличается в России от стран Старой Европы. Но тот духовный подъем, который наша Церковь переживает последние годы, возрождаясь после периода гонений, воспринимается на Западе как ободряющее свидетельство стойкости и жизнеспособности христианства в целом. Поэтому значительная по своим размерам православная эмиграция, без сомнения, оказывает и будет в дальнейшем оказывать еще большее влияние на духовное состояние Западной Европы и на взаимоотношения Церкви и общества.
— Корсунская епархия тесно взаимодействует с православными Поместными Церквами. Как сегодня строится это сотрудничество?
— Вопрос окормления и сосуществования диаспор является для современного православия очень важным. У православных на Западе растет сознание того, что все мы вместе составляем Единую и Соборную Церковь, имеющую общение в таинствах и полное единство в вере. С недавних пор, следуя решениям, принятым общеправославными совещаниями в Шамбези, мы также проявляем это единство в работе ассамблей православных епископов, которые существуют в тех странах, где находятся епархии различных православных Поместных Церквей. В частности, мне приходится участвовать в работе епископских ассамблей Франции, Швейцарии, Италии и Испании.
Православные епископы, участвующие в работе ассамблей, координируют свои действия, вырабатывают совместные инициативы пастырского и просветительского характера, в том числе благословляют переводы богослужебных, катехизических текстов и святоотеческих творений на местные языки и их издание. Они также рассматривают многие вопросы, связанные с взаимодействием Церкви и общества, например душепопечительская работа в тюрьмах и больницах, катехизация, миссионерство. Во Франции, например, от имени ассамблеи епископы регулярно участвуют в круглых столах по вопросам межкультурного сотрудничества и эмиграции, встречаются с первыми лицами государства, министрами и парламентариями. И мнение Православной Церкви имеет больший вес, когда она ведет диалог с обществом и с государственными структурами не от лица одной епархии, а от лица всей полноты православия в каждой отдельно взятой стране.
Представители православных Поместных Церквей на заседаниях занимают места в ассамблее согласно диптиху.
Хотел бы отметить, что наиболее многочисленными и быстроразвивающимися епархиями в Западной Европе являются епархии Румынской Православной Церкви, с которыми у нас сложились братские и добрые отношения.
— Как развивается диалог с представителями Католической Церкви?
— Межхристианский диалог является одним из приоритетных направлений нашей деятельности. Отношения с Католической Церковью в разных странах складываются по-разному, но можно говорить об их общей доброжелательной и открытой атмосфере. У западного христианства есть неподдельный и живой интерес к православию. Не могу не сказать и о конкретных шагах, о братской помощи, которую многие католические епископы оказывают нашим недавно созданным и небогатым общинам, предоставляя им места для богослужения и во многих случаях передавая в постоянное пользование храмы и часовни.
Наши священнослужители по приглашению представителей Католической Церкви регулярно читают лекции, проводят встречи для общественности, выступают на конференциях, где рассказывают о православии. Такие встречи часто проходят в католических монастырях и епархиальных центрах, и нередко послушать православного священника приходят сотни людей.
Мы живем на одной территории. Католическая Церковь имеет в Западной Европе свою многочисленную паству, исторические традиции, авторитет и уважение общественных институтов. Мы готовы к сотрудничеству с ней, готовы вместе свидетельствовать о непреходящих евангельских истинах, отстаивать в секулярном окружении общие нравственные позиции, напоминать европейской цивилизации о ее христианских корнях. Наше сотрудничество проходит также в сфере богословского образования и в социальной, благотворительной деятельности. И я убежден, что со временем оно будет только расширяться.
— Есть ли у вас планы строительства новых храмов на территории епархии?
— Я хотел бы подробно ответить на этот волнующий меня вопрос. Поразительным является факт, что, несмотря на многомиллионную эмиграцию, на немалые материальные возможности многих из тех, кто переехал в Западную Европу или регулярно приезжает сюда, число новопостроенных храмов можно сосчитать по пальцам одной руки.
Вы, может быть, слышали о строительстве русского духовно-культурного центра в Париже. Мы очень надеемся на то, что этот проект — жизненно важный для нашей епархии — осуществится и в скором времени на берегах Сены появится благолепный русский собор. Это очень нужный проект, отвечающий не только престижу Российского государства, но и духовным потребностям наших многочисленных соотечественников. Он реализуется, как и все значимые проекты Корсунской епархии, благодаря непосредственному участию Святейшего Патриарха. Можно еще упомянуть о храме святой великомученицы Екатерины, построенном в Риме, о Воскресенском храме в Цюрихе, который был благолепно устроен в перестроенном здании лютеранской церкви. В Мадриде и Страсбурге Русской Православной Церкви были выделены участки земли под строительство храмов, подготовлены проекты, остается лишь решить вопрос с их финансированием. На этом наш список подходит к концу.
А как бы хотелось его продолжить, хотелось, чтобы стало возможным строительство еще хотя бы двух-трех храмов в крупнейших городах Европы, таких как Милан и Барселона, Лиссабон и Неаполь, Марсель, Тулуза или Бордо. Пусть это будут самые скромные, простые храмы, рассчитанные на двести-триста человек, но они действительно необходимы, ведь во всех этих и многих других городах проживают сейчас тысячи наших верующих, тысячи потенциальных прихожан. Грустно сознавать, что почти все наши новооткрытые приходы и недавно созданные общины ютятся или в католических храмах, или в совсем неприспособленных помещениях. Ведь именно из-за отсутствия храмов многие люди остаются вне активной церковной жизни.
— Не могли бы вы рассказать о Парижской духовной семинарии?
— Я думаю, открытие семинарии является одним из самых важных событий в жизни нашей епархии за последние годы. Это совсем небольшая (мы принимаем на обучение максимум десять семинаристов в год), но в то же время очень значимая и многообещающая духовная школа не только для нашей епархии, но, убежден, и для всей Русской Православной Церкви. Наши студенты по прошествии пропедевтического года записываются на философский факультет Сорбонны или же в Высшую школу научных исследований Франции, по окончании обучения они получают два диплома — светский и церковный. Это создает большие нагрузки, но зато качество образования становится выше.
Специфика служения в нашей епархии такова, что нам просто необходимы грамотные, церковно образованные кадры, владеющие иностранными языками, имеющие опыт жизни и служения в наших непростых условиях. Такие кадры взять неоткуда, мы должны готовить их сами. Убежден, что выпускники нашей семинарии будут востребованы и в других заграничных епархиях, как преподаватели духовных учебных заведений в России, как сотрудники синодальных отделов и на многих других поприщах церковного служения.
Важно создать для обучения подходящие условия, такие, чтобы помимо получаемых знаний у студентов воспитывалось чувство ответственности перед Церковью, навыки достойного поведения и высокой церковной культуры, благоговение к будущему служению, уважение к самим себе.
— Есть ли перспективы развития монашеских общин в епархии?
— У нас во Франции есть два небольших женских монастыря и один скит, их насельники французы, настоящие подвижники, пришедшие к православию в конце 60-х годов прошлого века. Есть также небольшой монастырь и два скита в Швейцарии, монахи в них коренные швейцарцы. Один из них — удивительный человек, известный патролог и богослов иеромонах Гавриил (Бунге). Я убежден, что без монашества и монастырей не может быть зрелости и полноты церковной жизни, и поэтому очень надеюсь, что существующая у нас монашеская традиция не исчезнет.
Может быть, сейчас особенно важно было бы устроить в одной из наших стран монастырь русской монашеской традиции, в который люди могли бы приезжать за духовной поддержкой. Я, если хотите, мечтаю о таком монастыре и, как епархиальный архиерей, готов оказать этому начинанию всяческую поддержку. Тем более что на территории Корсунской епархии очень много прекрасных и уединенных мест, располагающих к созерцательной монашеской жизни.
— Как складываются ваши отношения с Зарубежной Церковью и с архиепископией русских приходов Константинопольского Патриархата?
— Рассказ о жизни нашей епархии был бы неполным, если бы мы не затронули эту очень важную тему. Мы пережили большую радость, когда состоялось историческое воссоединение с Зарубежной Церковью. В настоящее время мы очень тесно и по-братски взаимодействуем с Женевской и Западноевропейской епархией Русской Зарубежной Церкви. Это всегда счастье от взаимного общения, от сослужения, от встречи наших священников и прихожан, тем более что границы наших епархий почти совпадают. Единство, чувство того, что мы принадлежим к одной Поместной Церкви, к ее истории, особенным образом переживается именно здесь, в Западной Европе, где русская эмиграция в свое время так сильно страдала от проблемы церковных юрисдикций.
С архиепископией Константинопольского Патриархата, которой принадлежит известный кафедральный собор в Париже на улице Дарю, бывший ранее российским посольским храмом, мы стремимся наладить как можно более конструктивные, добрые, открытые отношения. А как же иначе? Ведь и в храмах Корсунской епархии, и в храмах архиепископии вы встретите тех же самых верующих: потомков первой эмиграции, православных французов, а также, конечно, новых эмигрантов — молдаван, украинцев. Мы не можем разделить нашу паству на два лагеря, не можем провести водораздел, и поэтому необходимо, чтобы мы научились по-братски, с уважением друг к другу взаимодействовать, исходя не из своих узкопонимаемых интересов, а во благо народа Божия.
Это не всегда легко, ведь само существование архиепископии является следствием драматических событий, связанных с революцией и гражданской войной, поэтому внутри нее есть определенная группа людей, в среде которых до сих пор как некий больной нерв продолжает пульсировать отчуждение и недоверие ко всему тому, что сегодня происходит в России и Русской Церкви. Эти люди часто говорят о том, что они хотят спасти свой церковный удел, не понимая, что спасение архиепископии, ее самобытности, ее замечательного наследия заключается не в защите от мнимого напападающего, а в примирении и объединении наших общих усилий.
— Как бороться с ассимиляцией русских, и нужно ли с ней бороться вообще?
— Парадоксально то, что лучше всех сохраняет национальную, культурную и языковую идентичность именно Церковь, которая никогда не ставит этот вопрос во главу угла. Для нас самым важным является не то, на каком языке будет говорить следующее поколение наших прихожан или на каком языке будет вестись богослужение. Самым важным является сохранение, передача через поколения живой веры и традиции благочестия. Важно, чтобы наши прихожане оставались православными христианами.
В то же время при каждом приходе действуют воскресные школы, где, как правило, преподается не только Закон Божий, но и родные для детей языки. Именно воскресные школы, общение при храме, детские летние лагеря позволяют нашим детям сохранить навыки родного языка и, таким образом, противостоят быстрой ассимиляции, примеры которой мы наблюдаем во всех наших странах.
— Какие основные пути развития епархиальной жизни вы видите в будущем?
— Главное — это открытие новых приходов, строительство храмов, пастырское попечение о душах людей. Нам очень нужны настоящие пастыри, которые не будут ждать, что их пригласят служить в прекрасном благоустроенном храме, где есть всё. Мы живем в таких условиях, когда многие приходы и общины должны быть созданы с нуля. И священники должны собрать и объединить людей, привлечь их в те подвалы и гаражи, которые часто служат нам храмами и молитвенными домами. При этом необходимость для священника работать на светской работе для того, чтобы обеспечить себя и свою семью, не является чем-то исключительным.
Несмотря на все трудности, мы ощущаем себя не представительством, не группой загранучреждений, а живой и полноценной частью Русской Православной Церкви, полноценной епархией, которая развивается, живет, совершает свое служение там, где ей предопределил Господь.
Антонина Мага
епископ Корсунский Нестор[
Le 5 septembre 2011, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou a rencontré des entrepreneurs russes et étrangers ainsi que des représentants des autorités gouvernementales à la maison paroissiale de l’église « Notre-Dame-joie-de-tous-les affligés ».
Participaient entre autres à la rencontre L. Sevastianov, directeur exécutif de la Fondation Saint-Grégoire-le-Théologien, B. Foresman, chef de la compagnie « Barclays capital » en Russie, S. Cheremine, chef du Département des relations économiques extérieures et internationales de la ville de Moscou, A. Mankov, propriétaire de réseaux hôteliers, D. Youssine (de la banque « Tsentrokredit »), S. Drojjine (Fonds russe des investissements directs).
Participaient entre autres à la rencontre L. Sevastianov, directeur exécutif de la Fondation Saint-Grégoire-le-Théologien, B. Foresman, chef de la compagnie « Barclays capital » en Russie, S. Cheremine, chef du Département des relations économiques extérieures et internationales de la ville de Moscou, A. Mankov, propriétaire de réseaux hôteliers, D. Youssine (de la banque « Tsentrokredit »), S. Drojjine (Fonds russe des investissements directs).
Au nom des invités, Bod Foresman a salué l’archipasteur. Il a brièvement raconté la genèse de cette rencontre, évoqué le désir des entrepreneurs appartenant à des confessions chrétiennes de s’unir pour la réalisation de projets humanitaires communs.
De son côté, le métropolite Hilarion a rappelé la parabole évangélique du jeune homme riche (Mt 19, 16-24). Il a souligné que le salut était l’œuvre commune de Dieu et de l’homme. Il a notamment cité l’exemple, tiré de l’histoire de l’Église, de saint Philarète le miséricordieux (VIIIe siècle), homme riche canonisé pour sa charité et son action missionnaire. Monseigneur a souligné que beaucoup, dans la vie de l’homme, dépendait de Dieu, y compris la possibilité d’organiser et de développer ses affaires, mettant en garde les entrepreneurs contre l’égoïsme qui représente un véritable danger spirituel, dans la mesure où « la racine de tout mal, c’est l’amour de l’argent » (I Tim 6, 10). L’un des premiers commandements que l’homme ait reçu de Dieu est celui du travail, qui est aussi un commandement de création (Gen 2, 15).
« Nous nous plaignons souvent de notre société, a dit le métropolite Hilarion. Nous voyons les problèmes de notre société comme des problèmes concernant le pays tout entier. Nous disons que la moralité est en chute, qu’il existe de nombreux problèmes dans le domaine de la famille, qu’il y a beaucoup de vol, de vénalité, corruption, etc. On oublie souvent que l’on peut commencer à redresser la situation en commençant par soi-même. Nous avons beaucoup de mal à corriger les autres, même les membres de notre famille, nos proches, nous nous battons pendant des années pour corriger une autre personne sans y parvenir. Tant de conflits familiaux, de drames, de divorces viennent de ce que nous cherchons à changer quelqu’un d’autre, au lieu de tenter de changer soi-même. Si la personne sent qu’autour d’elle quelque chose ne va pas, que la situation est malsaine, la seule chose qu’elle puisse faire, c’est de commencer par se corriger de façon à ce que sa propre vie influe sur celle de ceux qui l’entourent. Cette vague ira gagnant en cercles concentriques de plus en plus de gens. Plus l’homme fait le bien, plus sont nombreux ceux que ce bien touche. Plus est grand le nombre de ceux auquel il donnera le bon exemple, plus nombreux seront ceux qui, à leur tour, entraînés par son exemple, aideront les autres. C’est ainsi qu’aura lieu la guérison de notre société, si nous commençons par nous-mêmes ».
Ensuite, le métropolite Hilarion a répondu aux questions des hommes d’affaires. Au cours de la discussion, ont été abordés les thèmes de la restauration des lieux saints chrétiens, du patronage des maisons d’enfants, de la réalisation de programmes civilisateurs. Le métropolite a parlé de l’École doctorale Saints-Cyrille-et-Méthode.....SUITE Mospat
De son côté, le métropolite Hilarion a rappelé la parabole évangélique du jeune homme riche (Mt 19, 16-24). Il a souligné que le salut était l’œuvre commune de Dieu et de l’homme. Il a notamment cité l’exemple, tiré de l’histoire de l’Église, de saint Philarète le miséricordieux (VIIIe siècle), homme riche canonisé pour sa charité et son action missionnaire. Monseigneur a souligné que beaucoup, dans la vie de l’homme, dépendait de Dieu, y compris la possibilité d’organiser et de développer ses affaires, mettant en garde les entrepreneurs contre l’égoïsme qui représente un véritable danger spirituel, dans la mesure où « la racine de tout mal, c’est l’amour de l’argent » (I Tim 6, 10). L’un des premiers commandements que l’homme ait reçu de Dieu est celui du travail, qui est aussi un commandement de création (Gen 2, 15).
« Nous nous plaignons souvent de notre société, a dit le métropolite Hilarion. Nous voyons les problèmes de notre société comme des problèmes concernant le pays tout entier. Nous disons que la moralité est en chute, qu’il existe de nombreux problèmes dans le domaine de la famille, qu’il y a beaucoup de vol, de vénalité, corruption, etc. On oublie souvent que l’on peut commencer à redresser la situation en commençant par soi-même. Nous avons beaucoup de mal à corriger les autres, même les membres de notre famille, nos proches, nous nous battons pendant des années pour corriger une autre personne sans y parvenir. Tant de conflits familiaux, de drames, de divorces viennent de ce que nous cherchons à changer quelqu’un d’autre, au lieu de tenter de changer soi-même. Si la personne sent qu’autour d’elle quelque chose ne va pas, que la situation est malsaine, la seule chose qu’elle puisse faire, c’est de commencer par se corriger de façon à ce que sa propre vie influe sur celle de ceux qui l’entourent. Cette vague ira gagnant en cercles concentriques de plus en plus de gens. Plus l’homme fait le bien, plus sont nombreux ceux que ce bien touche. Plus est grand le nombre de ceux auquel il donnera le bon exemple, plus nombreux seront ceux qui, à leur tour, entraînés par son exemple, aideront les autres. C’est ainsi qu’aura lieu la guérison de notre société, si nous commençons par nous-mêmes ».
Ensuite, le métropolite Hilarion a répondu aux questions des hommes d’affaires. Au cours de la discussion, ont été abordés les thèmes de la restauration des lieux saints chrétiens, du patronage des maisons d’enfants, de la réalisation de programmes civilisateurs. Le métropolite a parlé de l’École doctorale Saints-Cyrille-et-Méthode.....SUITE Mospat
V.G.
Dans un article sur les lieux de culte musulmans, "Le Figaro" écrit qu'il y en a plus de 2000 (nombre doublé en vingt ans et il en manquerait environ 1000) et précise: "à titre de comparaison, 45.000 églises catholiques quadrillent le territoire. S'y ajoutent 3 000 lieux de culte protestants (dont 1 800 salles évangéliques), 280 synagogues et 150 pagodes ou salles de méditation bouddhistes."
Aucune mention des Orthodoxes dont le nombre de paroisses est pourtant évalué à 220(1), sans compter les structures non-canoniques…
Note: (1) Cf. l'annuaire orthodoxe du monastère de Cantauque
Dans un article sur les lieux de culte musulmans, "Le Figaro" écrit qu'il y en a plus de 2000 (nombre doublé en vingt ans et il en manquerait environ 1000) et précise: "à titre de comparaison, 45.000 églises catholiques quadrillent le territoire. S'y ajoutent 3 000 lieux de culte protestants (dont 1 800 salles évangéliques), 280 synagogues et 150 pagodes ou salles de méditation bouddhistes."
Aucune mention des Orthodoxes dont le nombre de paroisses est pourtant évalué à 220(1), sans compter les structures non-canoniques…
Note: (1) Cf. l'annuaire orthodoxe du monastère de Cantauque
Vladimir GOLOVANOW
La sous-commission interconciliaire de l’Église sur les relations avec l’hétérodoxie et les autres religions s'est réunie le 2 septembre 2011 sous la présidence du métropolite Hilarion de Volokolamsk. Un document sur les mariages mixtes préparé par le groupe de travail créé lors de la précédente réunion de la commission a été soumis à l’examen de ses membres et a été retravaillé en tenant compte des remarques exprimées; il sera présenté ultérieurement à la discussion. Un groupe de travail a été formé pour l’élaboration d’un document sur « La prière pour les chrétiens hétérodoxes vivants et défunts ».
La sous-commission interconciliaire de l’Église sur les relations avec l’hétérodoxie et les autres religions s'est réunie le 2 septembre 2011 sous la présidence du métropolite Hilarion de Volokolamsk. Un document sur les mariages mixtes préparé par le groupe de travail créé lors de la précédente réunion de la commission a été soumis à l’examen de ses membres et a été retravaillé en tenant compte des remarques exprimées; il sera présenté ultérieurement à la discussion. Un groupe de travail a été formé pour l’élaboration d’un document sur « La prière pour les chrétiens hétérodoxes vivants et défunts ».
On voit ainsi que, pas à pas, l'Eglise russe poursuit sa réflexion sur les réponses concrètes à apporter aux défis du monde actuel. La composition de la sous-commission est intéressante: outre le président, ont participé à cette réunion 12 membres du clergé, dont 4 évêques, et un laïc, MB. Nelioubova, responsable du programme "Table ronde sur l'éducation religieuse et le diaconat (sacerdoce social)" de l'Eglise russe. On voit bien, là aussi, le souci d'élargir la conciliarité à la représentation de toutes les composantes de l'Eglise.
Source: MOSPAT
Voir aussi: Commission interconciliaire et La raison en Eglise, une Présence : à propos de la Commission interconciliaire
Source: MOSPAT
Voir aussi: Commission interconciliaire et La raison en Eglise, une Présence : à propos de la Commission interconciliaire
Moscou, le 5 septembre Interfax-Religion Le patriarcat de Moscou exprime l’espoir que la situation autour de la cathédrale Saint Nicolas trouvera une solution pacifique qui ne sera pas au détriment du prestige dont bénéficie l’Eglise orthodoxe.
Il a été récemment annoncé que les choses traînaient quant à la remise des clés de la cathédrale au prêtre du patriarcat de Moscou qui a été missionné à Nice. La gestion de la cathédrale a, en effet, été il y a peu confiée par la Fédération de Russie à l’Eglise orthodoxe russe.
Le 19 mai dernier la justice française a réaffirmé que la Russie est le propriétaire légitime de l’église de Nice. L’Association cultuelle orthodoxe de Nice (ACOR) n’a pas eu gain de cause devant les tribunaux. L’Etat a pour sa part décidé de transmettre la gestion de la cathédrale au patriarcat de Moscou.
Il a été récemment annoncé que les choses traînaient quant à la remise des clés de la cathédrale au prêtre du patriarcat de Moscou qui a été missionné à Nice. La gestion de la cathédrale a, en effet, été il y a peu confiée par la Fédération de Russie à l’Eglise orthodoxe russe.
Le 19 mai dernier la justice française a réaffirmé que la Russie est le propriétaire légitime de l’église de Nice. L’Association cultuelle orthodoxe de Nice (ACOR) n’a pas eu gain de cause devant les tribunaux. L’Etat a pour sa part décidé de transmettre la gestion de la cathédrale au patriarcat de Moscou.
L’ACOR relève de l’archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale exarchat du patriarcat œcuménique . Il existe par conséquent deux structures ecclésiales parallèles en Europe occidentale. Une partie des paroisses se situent dans l’obédience du patriarcat de Moscou, d’autres appartiennent au patriarcat de Constantinople.
Monseigneur Gabriel, responsable de l’exarchat des églises orthodoxes russes, a laissé entendre lors d’une rencontre le 31 août dernier avec Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, que le patriarcat de Moscou doit s’adresser directement à l’ACOR pour se faire remettre les clés de la cathédrale.Mgr Gabriel s’est ainsi refusé de participer à titre personnel à la recherche d’une solution.
Entre-temps le diocèse de Chersonèse a il y a quelques jours publié une déclaration dans laquelle il était souligne que « L’Association cultuelle orthodoxe de Nice (ACOR) qui était opposée en justice à la Fédération de Russie ne peut être confondue avec l’actuelle paroisse et la communauté des fidèles orthodoxes locaux ». cf.ICI
Ces lenteurs délibérées dans la remise des clés de la cathédrale sont la manifestation, estime le patriarcat de Moscou, d’une volonté de ne pas laisser l’Eglise orthodoxe russe exercer ses droits légitimes.
L’archiprêtre Igor Yakimtchouk, secrétaire du service synodal des relations inter orthodoxes (DREE), a déclaré à Interfax-Religion : « Le diocèse de Chersonèse fait de son mieux pour que la situation trouve une solution aussi pacifique que possible. Je ne suis cependant pas enclin à dramatiser la situation. Il faut espérer que les parties parviendront d’une manière ou d’une autre à une solution de compromis. C’est ce que souhaite pour sa part le patriarcat de Moscou. Je regrette que ces chamailleries d’ordre purement pratique soient au détriment de la foi orthodoxe. Il est essentiel que la perception que l’on a en France de l’orthodoxie n’en souffre. En effet, les hétérodoxes peuvent être légitimement étonnés de voir les Eglises orthodoxes se disputer entre elles ».
Traduction "PO"
Monseigneur Gabriel, responsable de l’exarchat des églises orthodoxes russes, a laissé entendre lors d’une rencontre le 31 août dernier avec Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, que le patriarcat de Moscou doit s’adresser directement à l’ACOR pour se faire remettre les clés de la cathédrale.Mgr Gabriel s’est ainsi refusé de participer à titre personnel à la recherche d’une solution.
Entre-temps le diocèse de Chersonèse a il y a quelques jours publié une déclaration dans laquelle il était souligne que « L’Association cultuelle orthodoxe de Nice (ACOR) qui était opposée en justice à la Fédération de Russie ne peut être confondue avec l’actuelle paroisse et la communauté des fidèles orthodoxes locaux ». cf.ICI
Ces lenteurs délibérées dans la remise des clés de la cathédrale sont la manifestation, estime le patriarcat de Moscou, d’une volonté de ne pas laisser l’Eglise orthodoxe russe exercer ses droits légitimes.
L’archiprêtre Igor Yakimtchouk, secrétaire du service synodal des relations inter orthodoxes (DREE), a déclaré à Interfax-Religion : « Le diocèse de Chersonèse fait de son mieux pour que la situation trouve une solution aussi pacifique que possible. Je ne suis cependant pas enclin à dramatiser la situation. Il faut espérer que les parties parviendront d’une manière ou d’une autre à une solution de compromis. C’est ce que souhaite pour sa part le patriarcat de Moscou. Je regrette que ces chamailleries d’ordre purement pratique soient au détriment de la foi orthodoxe. Il est essentiel que la perception que l’on a en France de l’orthodoxie n’en souffre. En effet, les hétérodoxes peuvent être légitimement étonnés de voir les Eglises orthodoxes se disputer entre elles ».
Traduction "PO"
Solennité au couvent de Gethsemane: Le métropolite Hilarion, Primat de l'Église russe hors frontières, célébrait la Liturgie avec l'archevêque de Berlin Marc. Le patriarche Théophile de Jérusalem est arrivé à la fin de l'office pour prononcer un discours très positif à l'attention du métropolite Hilarion. Et lui a offert une belle panaghia. moinillon
The Primate of the Russian Church Abroad Departs for the Holy Land
On Thursday, September 1, 2011, His Eminence Metropolitan Hilarion of Eastern America and New York, First Hierarch of the Russian Orthodox Church Outside of Russia, departed for the Holy Land, accompanied by Archimandrite John (Magramm).
The Primate of the Russian Church Abroad Departs for the Holy Land
On Thursday, September 1, 2011, His Eminence Metropolitan Hilarion of Eastern America and New York, First Hierarch of the Russian Orthodox Church Outside of Russia, departed for the Holy Land, accompanied by Archimandrite John (Magramm).
On Sunday, September 4, His Eminence will officiate at Divine Liturgy at the Russian Convent of St Mary Magdalene, Equal-to-the-Apostles, in Gethsemane, Jerusalem. The following day, Vladyka Hilarion will begin his pilgrimage to other holy sites.
It is expected that His Eminence will celebrate Divine Liturgy at Holy Ascension Convent on the Mount of Olives on Sunday, September 11, and the following day, at the feast-day celebrations of St Alexander Nevsky Church at the "Russian Excavations."
Предстоятель Русской Зарубежной Церкви отбыл на Святую Землю
В четверг, 1 сентября, митрополит Восточно-Американский и Нью-Йоркский Иларион, Первоиерарх Русской Зарубежной Церкви, отбыл на Святую Землю в сопровождении архимандрита Иоанна (Маграмма).
В воскресенье, 4 сентября, Его Высокопреосвященство возглавит Божественную литургию в русском монастыре равноапостольной Марии Магдалины в Гефсимании. На следующий день начнется паломничество Высокопреосвященнейшего Владыки по святым местам.
Ожидается, что Высокопреосвященнейший митрополит Иларион совершит Божественную литургию в Спасо-Вознесенской обители на Елеоне в воскресенье, 11 сентября, а на следующий день, в праздник святого благоверного князя Александра Невского, на "Русских Раскопках" на Александровском подворье.
It is expected that His Eminence will celebrate Divine Liturgy at Holy Ascension Convent on the Mount of Olives on Sunday, September 11, and the following day, at the feast-day celebrations of St Alexander Nevsky Church at the "Russian Excavations."
Предстоятель Русской Зарубежной Церкви отбыл на Святую Землю
В четверг, 1 сентября, митрополит Восточно-Американский и Нью-Йоркский Иларион, Первоиерарх Русской Зарубежной Церкви, отбыл на Святую Землю в сопровождении архимандрита Иоанна (Маграмма).
В воскресенье, 4 сентября, Его Высокопреосвященство возглавит Божественную литургию в русском монастыре равноапостольной Марии Магдалины в Гефсимании. На следующий день начнется паломничество Высокопреосвященнейшего Владыки по святым местам.
Ожидается, что Высокопреосвященнейший митрополит Иларион совершит Божественную литургию в Спасо-Вознесенской обители на Елеоне в воскресенье, 11 сентября, а на следующий день, в праздник святого благоверного князя Александра Невского, на "Русских Раскопках" на Александровском подворье.
Il veut défier Poutine et Medvedev, mais l’Eglise s’y oppose
Le Père Ioann Okhlobystin a l’intention de se porter candidat à l’élection présidentielle en Russie en 2012. Cette annonce suscite les réserves de l’Eglise orthodoxe russe. Acteur de télévision connu, le prêtre de 45 ans est père de six enfants. Il présente un programme populiste, avec une volonté de réarmer la Russie et de restaurer la monarchie.
Diplômé de l’Institut fédéral d’Etat du cinéma-Gerassimov (VGIK), le Père Ioann Okhlobystin est, à sa demande, suspendu depuis 2010 de ses fonctions sacerdotales en raison de son métier d’acteur. Il reste cependant au service de l’Eglise, a déclaré à l’agence de presse russe Interfax l’archiprêtre Chaplin, chef du Département synodal pour les relations entre l’Eglise orthodoxe russe et la société. Pour Vsevolod Chaplin, un prêtre ne doit pas se porter candidat à une élection politique. Le Père Okhlobystin a été ordonné prêtre pour le diocèse orthodoxe russe de Tachkent, en Ouzbékistan.
Le Père Ioann Okhlobystin a l’intention de se porter candidat à l’élection présidentielle en Russie en 2012. Cette annonce suscite les réserves de l’Eglise orthodoxe russe. Acteur de télévision connu, le prêtre de 45 ans est père de six enfants. Il présente un programme populiste, avec une volonté de réarmer la Russie et de restaurer la monarchie.
Diplômé de l’Institut fédéral d’Etat du cinéma-Gerassimov (VGIK), le Père Ioann Okhlobystin est, à sa demande, suspendu depuis 2010 de ses fonctions sacerdotales en raison de son métier d’acteur. Il reste cependant au service de l’Eglise, a déclaré à l’agence de presse russe Interfax l’archiprêtre Chaplin, chef du Département synodal pour les relations entre l’Eglise orthodoxe russe et la société. Pour Vsevolod Chaplin, un prêtre ne doit pas se porter candidat à une élection politique. Le Père Okhlobystin a été ordonné prêtre pour le diocèse orthodoxe russe de Tachkent, en Ouzbékistan.
Une candidature "tout à fait sérieuse"
D’autres dignitaires ecclésiastiques russes soutiennent par contre sa candidature. L’intéressé dit vouloir attendre la position du Saint-Synode avant de prendre une décision finale. Tout en espérant une réponse favorable de l’Eglise, il déclare qu’il se pliera à ses exigences.
Ioann Okhlobystin affirme que sa candidature est "tout à fait sérieuse". Il entend proposer une stratégie "idéologique et philosophique", dont sa patrie serait dépourvue. Il veut devenir président "avec l’aide de Dieu", en prônant le réarmement de la Russie et le retour d’un tsar. Le prêtre orthodoxe souhaiterait également, sans autre forme de procès, abolir la démocratie dans son pays.
Acteur de sitcom au programme populiste
Actuellement, Okhlobystin joue dans le sitcom "Interny" (Médecins assistants) de la télévision russe sous le nom d’un médecin chef très désagréable, le Dr. Bykov. Il a une expérience de régisseur et de scénariste de films. Bien qu’il n’ait ni argent pour sa campagne ni la moindre expérience politique, le prêtre acteur compte, comme il le dit lui-même, sur la "providence divine".
Suite APIC
D’autres dignitaires ecclésiastiques russes soutiennent par contre sa candidature. L’intéressé dit vouloir attendre la position du Saint-Synode avant de prendre une décision finale. Tout en espérant une réponse favorable de l’Eglise, il déclare qu’il se pliera à ses exigences.
Ioann Okhlobystin affirme que sa candidature est "tout à fait sérieuse". Il entend proposer une stratégie "idéologique et philosophique", dont sa patrie serait dépourvue. Il veut devenir président "avec l’aide de Dieu", en prônant le réarmement de la Russie et le retour d’un tsar. Le prêtre orthodoxe souhaiterait également, sans autre forme de procès, abolir la démocratie dans son pays.
Acteur de sitcom au programme populiste
Actuellement, Okhlobystin joue dans le sitcom "Interny" (Médecins assistants) de la télévision russe sous le nom d’un médecin chef très désagréable, le Dr. Bykov. Il a une expérience de régisseur et de scénariste de films. Bien qu’il n’ait ni argent pour sa campagne ni la moindre expérience politique, le prêtre acteur compte, comme il le dit lui-même, sur la "providence divine".
Suite APIC
Le patriarche Cyrille s’est rendu le 2 septembre à Irkoutsk. Il y a honoré la mémoire de plusieurs personnages historiques. Au monastère du Signe il a vénéré les reliques de Saint Innocent d’Irkoutsk, auquel nous devons la catéchisation de la Sibérie Orientale. Le patriarche s’est rendu sur la tombe de Grégoire Shelekhov, le fondateur des premières bourgades russes en Alaska et dans les îles Aléoutes et l’organisateur de la première compagnie commerciale mixte américano-russe.
Le patriarche a déposé un bouquet de roses blanches au pied du monument à l’amiral Alexandre Koltchak. Cette statue a été érigée auprès des remparts du monastère en 2004. On la doit au sculpteur Viatcheslav Klykov. Une chorale composée de clercs a entonné « Mémoire éternelle » tandis que sa sainteté s’est recueilli dans le silence.
Le patriarche a déposé un bouquet de roses blanches au pied du monument à l’amiral Alexandre Koltchak. Cette statue a été érigée auprès des remparts du monastère en 2004. On la doit au sculpteur Viatcheslav Klykov. Une chorale composée de clercs a entonné « Mémoire éternelle » tandis que sa sainteté s’est recueilli dans le silence.
C’est la première fois depuis quarante ans que le patriarche séjourne à Irkoutsk. Il voulait, comme il l’a dit, voit comment a changé la vie spirituelle de la ville. « L’Eglise a besoin de nouvelles paroisses dans ces espaces sans fin, il faut que la foi soit propagée dans les écoles, parmi les jeunes, dans la société laïque.
La parole de l’Eglise se doit d’être vivante. Nous avons une mission très forte : sans nous aguerrir spirituellement nous ne saurons résister aux tentations du monde moderne ».
Près de 5000 fidèles sont attendus à la liturgie dominicale que le patriarche dira dans l’église du monastère du Signe.
Mysociety
Traduction Larissa "PO"
La parole de l’Eglise se doit d’être vivante. Nous avons une mission très forte : sans nous aguerrir spirituellement nous ne saurons résister aux tentations du monde moderne ».
Près de 5000 fidèles sont attendus à la liturgie dominicale que le patriarche dira dans l’église du monastère du Signe.
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