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Le patriarche œcuménique Bartholomeos Ier de Constantinople a invité les primats des anciens patriarcats orthodoxes (Alexandrie, Antioche et Jérusalem), ainsi que l’archevêque de Chypre, à une rencontre à Constantinople.
Cette « synaxe » de deux jours se tiendra au Phanar, siège stambouliote du Patriarcat œcuménique, et débutera le 1er septembre, date du début de l’année liturgique dans l’orthodoxie.Au menu de cette rencontre : les développements en cours au Moyen-Orient qui suscitent chez les chrétiens une grande inquiétude quant à l’avenir. Dans sa lettre d’invitation, Bartholomeos Ier souligne la nécessité d’une concertation « sur la situation de nos Églises dans les circonstances actuelles pour leur soutien fraternel mutuel »
.
« LE TRONC COMMUN DE LA STRUCTURE ET DE L’ARTICULATION DE L’ÉGLISE ORTHODOXE »
Le patriarche souhaite également un échange de vues sur « la progression vers le saint et grand concile de notre très sainte Église orthodoxe ». Bien que l’Église de Chypre ne soit pas un patriarcat et n’occupe que la dixième place dans les diptyques ecclésiastiques, son primat a été invité au Phanar car elle doit son autocéphalie à un concile œcuménique, à l’instar des trois anciens patriarcats.
Cette « synaxe » de deux jours se tiendra au Phanar, siège stambouliote du Patriarcat œcuménique, et débutera le 1er septembre, date du début de l’année liturgique dans l’orthodoxie.Au menu de cette rencontre : les développements en cours au Moyen-Orient qui suscitent chez les chrétiens une grande inquiétude quant à l’avenir. Dans sa lettre d’invitation, Bartholomeos Ier souligne la nécessité d’une concertation « sur la situation de nos Églises dans les circonstances actuelles pour leur soutien fraternel mutuel »
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« LE TRONC COMMUN DE LA STRUCTURE ET DE L’ARTICULATION DE L’ÉGLISE ORTHODOXE »
Le patriarche souhaite également un échange de vues sur « la progression vers le saint et grand concile de notre très sainte Église orthodoxe ». Bien que l’Église de Chypre ne soit pas un patriarcat et n’occupe que la dixième place dans les diptyques ecclésiastiques, son primat a été invité au Phanar car elle doit son autocéphalie à un concile œcuménique, à l’instar des trois anciens patriarcats.
Pour le patriarche Bartholomeos, en effet, « les anciens patriarcats de l’Église orthodoxe ayant, avec la très sainte Église de Chypre, vu leur autocéphalie confirmée par un concile œcuménique, se doivent de se concerter plus souvent concernant les affaires orthodoxes car elles constituent le tronc commun de la structure et de l’articulation de l’Église orthodoxe, non point certes afin d’exclure les autres Églises orthodoxes des décisions panorthodoxes, mais au contraire, afin d’appuyer et faciliter l’unité panorthodoxe ».
LA RUSSIE, PROTECTRICE DES ORTHODOXES AU MOYEN-ORIENT
Le Patriarcat de Moscou avait récemment manifesté sa mauvaise humeur devant la volonté de Constantinople d’instaurer un dialogue plus étroit entre les Églises orthodoxes du Moyen-Orient. Mais ses préventions semblent aujourd’hui levées, comme le souligne les récentes visites du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, à Constantinople et à Damas.
Le métropolite Hilarion a souligné la très profonde préoccupation de l’Église orthodoxe russe quant aux problèmes des chrétiens dans certains pays du Moyen-Orient, aggravés par l’instabilité politique dans la région. La Russie est traditionnellement la protectrice des orthodoxes au Moyen-Orient.
N. S.
SUITE " LA CROIX"
LA RUSSIE, PROTECTRICE DES ORTHODOXES AU MOYEN-ORIENT
Le Patriarcat de Moscou avait récemment manifesté sa mauvaise humeur devant la volonté de Constantinople d’instaurer un dialogue plus étroit entre les Églises orthodoxes du Moyen-Orient. Mais ses préventions semblent aujourd’hui levées, comme le souligne les récentes visites du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, à Constantinople et à Damas.
Le métropolite Hilarion a souligné la très profonde préoccupation de l’Église orthodoxe russe quant aux problèmes des chrétiens dans certains pays du Moyen-Orient, aggravés par l’instabilité politique dans la région. La Russie est traditionnellement la protectrice des orthodoxes au Moyen-Orient.
N. S.
SUITE " LA CROIX"
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 23 Août 2011 à 14:26
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Traduction pour "PO" Laurence Guillon
Le trésorier de l’Eglise Orthodoxe russe Monseigneur Tikhon nous parle de la construction de 200 églises. La construction qui débute de 200 églises à Moscou est le plus important projet commun à l’Eglise et au gouvernement depuis le moment de leur séparation. Un chantier immense est en projet depuis la coordination des démarches jusqu’au pilotage des travaux et la collecte des fonds. Le Patriarche Cyrille a nommé coordinateur du projet l’évêque de Podolsk Tikhon , responsable de la gestion financière du Patriarcat de Moscou
– Votre Eminence, vous avez présidé le conseil d'administration du Fonds du soutien de la construction des sanctuaires de Moscou. Le conseil de tutelle de cette organisation est présidé par le maire et le patriarche, au sein duquel figurent des ministres fédéraux et d’autres hauts fonctionnaires. C’est vraiment un organisme de haut niveau ?
Mgr Tikhon – En effet, il nous faut tenir compte du principe de la laïcité de l'État, ainsi que du fait que, d'après les études sociologiques, jusqu'à 90 % des Russes se considèrent comme orthodoxes. Il nous faut trouver des solutions à la question difficile de l’attribution des terrains. L’idée du patriarche compense l’impossibilité de restituer à l’Eglise les terrains qui étaient les siens au centre de Moscou par la possibilité, envisagée par les pouvoirs laïcs, de lui attribuer des terrains dans les cités dortoirs de la périphérie.
Le trésorier de l’Eglise Orthodoxe russe Monseigneur Tikhon nous parle de la construction de 200 églises. La construction qui débute de 200 églises à Moscou est le plus important projet commun à l’Eglise et au gouvernement depuis le moment de leur séparation. Un chantier immense est en projet depuis la coordination des démarches jusqu’au pilotage des travaux et la collecte des fonds. Le Patriarche Cyrille a nommé coordinateur du projet l’évêque de Podolsk Tikhon , responsable de la gestion financière du Patriarcat de Moscou
– Votre Eminence, vous avez présidé le conseil d'administration du Fonds du soutien de la construction des sanctuaires de Moscou. Le conseil de tutelle de cette organisation est présidé par le maire et le patriarche, au sein duquel figurent des ministres fédéraux et d’autres hauts fonctionnaires. C’est vraiment un organisme de haut niveau ?
Mgr Tikhon – En effet, il nous faut tenir compte du principe de la laïcité de l'État, ainsi que du fait que, d'après les études sociologiques, jusqu'à 90 % des Russes se considèrent comme orthodoxes. Il nous faut trouver des solutions à la question difficile de l’attribution des terrains. L’idée du patriarche compense l’impossibilité de restituer à l’Eglise les terrains qui étaient les siens au centre de Moscou par la possibilité, envisagée par les pouvoirs laïcs, de lui attribuer des terrains dans les cités dortoirs de la périphérie.
Pour que les nouvelles églises s’intègrent bien dans le paysage urbain et les infrastructures, il faut absolument prendre en compte le volet « urbanisme » du projet. Pour cet aspect des choses nous comptons sur l’ architecte en chef de Moscou.
– Les églises seront construites non à des emplacements historiques, mais dans des endroits nouveaux. Pourquoi?
Mgr Tikhon: – C’est la meilleure solution. Notre présent deviendra histoire. Voyez vous-même. En 1991, la Fédération de Russie reconnaissait le droit de l’Eglise russe sur les terres et les bâtiments qui lui avaient été enlevés au début du siècle dernier.
En réalité, les restituer tous n’est pas possible. C’est dans le centre-ville de Moscou que l’Eglise a subi les pertes architecturales les plus graves. Mais à l’emplacement des anciens monastères et sanctuaires se dressent des éléments de l’infrastructure urbaine qui, sans présenter de valeur historique, sont tout à fait nécessaires à la ville. Le patriarcat fait preuve de souplesse, il y a dans le centre presque suffisamment d’églises, mais en revanche dans la périphérie, il n’y en a pratiquement pas. C’est pourquoi, la meilleure approche consiste à construire des églises de proximité. Tout le monde n’a pas une voiture pour faire les quelques kilomètres qui séparent son domicile du lieu de culte le moins éloigné.
– Vous pensez que toutes ces églises seront pleines ?
Mgr Tikhon: – Bien sûr que oui. On a détruit à Moscou près de 1000 églises, quand la ville était beaucoup plus restreinte qu’aujourd’hui en surface et en population. Et maintenant, on en construira seulement 200. Dans la capitale, il y a en moyenne une église pour 40 000 habitants. Et dans certains quartiers de 80 ou 100 000 personnes, il n’y en a pas du tout ou seulement une seule. De sorte que pour se confesser, les gens font des queues énormes les dimanches ordinaires, et lors des fêtes, n’arrivent parfois même pas à entrer. Il est plus que difficile aux personnes âgées et aux gens qui ont des enfants de se rendre à l’église.
Dans les quartiers-dortoirs les des transports sont, en effet, très pénibles.
– Qui décide sur quels emplacements seront construites les églises ?
Mgr Tikhon: – Bien sûr, la décision nous appartient. Mais c’est un processus en plusieurs étapes. La ville nous propose des emplacements disponibles. Nous choisissons parmi ceux qu’on nous propose, puis l’on procède à des audiences publiques.
– Sur quelle base s’opère le choix ?
Mgr Tikhon : – Il est pour nous très important que le choix des terrains ne soit pas mis en cause. Nous considérons que la paix et la concorde, en matière de construction d’églises, sont très importantes. Et bien sûr, l’endroit doit être beau, bien situé. Nos ancêtres construisaient toujours leurs églises dans les endroits les plus beaux. L’histoire de notre peuple s’est toujours reflétée dans l’architecture des églises.
– Vous vous préoccupez de l’aspect financier de la question ? Construire à telle échelle n’est évidemment pas facile. Calculer le coût approximatif d’une église est toujours possible, mais comment savoir si l’on recueillera assez de dons?
Mgr Tikhon: – Je crois que l’on trouvera l’argent qu’il faut. Rappelez-vous comment furent apportées à Moscou les reliques de saint Spiridon, vénéré comme un prompt secours dans les situations difficiles. Les gens faisaient la queue presque vingt-quatre heures pour pouvoir toucher la châsse. Savez-vous pourquoi ? Parce qu’ils savent par expérience que ce que l’on demande avec foi dans le but de faire le bien est toujours exaucé. Dieu a tout ce qu’il faut pour chacun. Ceux qui ont, ne fût-ce qu’une fois aidé l’Eglise, savent par expérience que la main de celui qui donne est bénie.
Il y a des mécènes qui, sur leurs propres deniers, font construire non pas une ou deux, mais des dizaines d’églises. Et il y a des gens simples dont les plus modestes aumônes ont permis d’édifier les murs majestueux de nouveaux lieux saints. Tout sera mené à bien, avec l’aide de Dieu.
Anastasia Gorckova
"Vetcherija MOSKVA"
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7 nouvelles églises dans 7 villes en un jour aux quatre coins de la Russie
Les 200 églises qui seront construites à Moscou changeront le paysage religieux de la Russie
Vladimir Legoyda: "Il y aura suffisamment de prêtres pour les 200 nouvelles églises de Moscou"
– Les églises seront construites non à des emplacements historiques, mais dans des endroits nouveaux. Pourquoi?
Mgr Tikhon: – C’est la meilleure solution. Notre présent deviendra histoire. Voyez vous-même. En 1991, la Fédération de Russie reconnaissait le droit de l’Eglise russe sur les terres et les bâtiments qui lui avaient été enlevés au début du siècle dernier.
En réalité, les restituer tous n’est pas possible. C’est dans le centre-ville de Moscou que l’Eglise a subi les pertes architecturales les plus graves. Mais à l’emplacement des anciens monastères et sanctuaires se dressent des éléments de l’infrastructure urbaine qui, sans présenter de valeur historique, sont tout à fait nécessaires à la ville. Le patriarcat fait preuve de souplesse, il y a dans le centre presque suffisamment d’églises, mais en revanche dans la périphérie, il n’y en a pratiquement pas. C’est pourquoi, la meilleure approche consiste à construire des églises de proximité. Tout le monde n’a pas une voiture pour faire les quelques kilomètres qui séparent son domicile du lieu de culte le moins éloigné.
– Vous pensez que toutes ces églises seront pleines ?
Mgr Tikhon: – Bien sûr que oui. On a détruit à Moscou près de 1000 églises, quand la ville était beaucoup plus restreinte qu’aujourd’hui en surface et en population. Et maintenant, on en construira seulement 200. Dans la capitale, il y a en moyenne une église pour 40 000 habitants. Et dans certains quartiers de 80 ou 100 000 personnes, il n’y en a pas du tout ou seulement une seule. De sorte que pour se confesser, les gens font des queues énormes les dimanches ordinaires, et lors des fêtes, n’arrivent parfois même pas à entrer. Il est plus que difficile aux personnes âgées et aux gens qui ont des enfants de se rendre à l’église.
Dans les quartiers-dortoirs les des transports sont, en effet, très pénibles.
– Qui décide sur quels emplacements seront construites les églises ?
Mgr Tikhon: – Bien sûr, la décision nous appartient. Mais c’est un processus en plusieurs étapes. La ville nous propose des emplacements disponibles. Nous choisissons parmi ceux qu’on nous propose, puis l’on procède à des audiences publiques.
– Sur quelle base s’opère le choix ?
Mgr Tikhon : – Il est pour nous très important que le choix des terrains ne soit pas mis en cause. Nous considérons que la paix et la concorde, en matière de construction d’églises, sont très importantes. Et bien sûr, l’endroit doit être beau, bien situé. Nos ancêtres construisaient toujours leurs églises dans les endroits les plus beaux. L’histoire de notre peuple s’est toujours reflétée dans l’architecture des églises.
– Vous vous préoccupez de l’aspect financier de la question ? Construire à telle échelle n’est évidemment pas facile. Calculer le coût approximatif d’une église est toujours possible, mais comment savoir si l’on recueillera assez de dons?
Mgr Tikhon: – Je crois que l’on trouvera l’argent qu’il faut. Rappelez-vous comment furent apportées à Moscou les reliques de saint Spiridon, vénéré comme un prompt secours dans les situations difficiles. Les gens faisaient la queue presque vingt-quatre heures pour pouvoir toucher la châsse. Savez-vous pourquoi ? Parce qu’ils savent par expérience que ce que l’on demande avec foi dans le but de faire le bien est toujours exaucé. Dieu a tout ce qu’il faut pour chacun. Ceux qui ont, ne fût-ce qu’une fois aidé l’Eglise, savent par expérience que la main de celui qui donne est bénie.
Il y a des mécènes qui, sur leurs propres deniers, font construire non pas une ou deux, mais des dizaines d’églises. Et il y a des gens simples dont les plus modestes aumônes ont permis d’édifier les murs majestueux de nouveaux lieux saints. Tout sera mené à bien, avec l’aide de Dieu.
Anastasia Gorckova
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+ Archevêque Gabriel
150ème Anniversaire de la Cathédrale Saint Alexandre Nevski
En cette année 2011, et plus précisément le 11 septembre, ce la fera 150 ans que notre cathédrale fût consacrée par l’évêque Léonce de Réval.
Elle a été construite en 1861 dans un quartier choisi en fonction de sa commodité pour les visiteurs fortunés ainsi que pour les diplomates russes de l’époque.En 1922, suite à la révolution, avec l’arrivée du Métropolite Euloge, l’église Saint Alexandre Nevsky devient la cathédrale d’un diocèse pas seulement en France mais également pour des pays voisins.
Avec beaucoup d’intérêt, j’ai lu les deux livres de l’histoire de la présence orthodoxe russe à Paris écrits par Monsieur Nicolas Ross. Il nous a fait un don superbe en cette année de jubilé de la cathédrale. Nous le prions de bien vouloir accepter toutes nos félicitations et l’expression de notre gratitude pour son travail. J’ose dire que ces deux livres devraient être présents dans chaque foyer orthodoxe.
150ème Anniversaire de la Cathédrale Saint Alexandre Nevski
En cette année 2011, et plus précisément le 11 septembre, ce la fera 150 ans que notre cathédrale fût consacrée par l’évêque Léonce de Réval.
Elle a été construite en 1861 dans un quartier choisi en fonction de sa commodité pour les visiteurs fortunés ainsi que pour les diplomates russes de l’époque.En 1922, suite à la révolution, avec l’arrivée du Métropolite Euloge, l’église Saint Alexandre Nevsky devient la cathédrale d’un diocèse pas seulement en France mais également pour des pays voisins.
Avec beaucoup d’intérêt, j’ai lu les deux livres de l’histoire de la présence orthodoxe russe à Paris écrits par Monsieur Nicolas Ross. Il nous a fait un don superbe en cette année de jubilé de la cathédrale. Nous le prions de bien vouloir accepter toutes nos félicitations et l’expression de notre gratitude pour son travail. J’ose dire que ces deux livres devraient être présents dans chaque foyer orthodoxe.
Nous allons commémorer les fondateurs, en particulier l’Archiprêtre Joseph Vassiliev qui a pris l’initiative de la construction de la cathédrale ainsi que tous ceux qui ont servi dans ce sanctuaire : prêtres, diacres, marguilliers, membres du Conseil et simples fidèles, tous unanimement ont utilisé leur talent pour servir la cathédrale, le diocèse, leurs Métropolites et leurs Archevêques.
Nous allons célébrer le 12 septembre prochain une Liturgie solennelle, suivie d’une réception en présence des autorités civiles et de l’épiscopat orthodoxe, résidant en France.
Dans la Mairie du 8ème arrondissement, sera présentée une exposition intitulée « sous les bulbes de Paris » : 150 ans d’histoire de la Cathédrale Saint Alexandre Nevsky. Le Vernissage aura lieu le vendredi 16 septembre mais l’exposition sera ouverte au public du 15 septembre au 5 octobre 2011, du lundi au vendredi. Notre chœur, dirigé par le Protodiacre Alexandre Kedroff donnera deux concerts : Le premier aura lieu le mercredi 14 septembre à 20 h 30 en l’église Saint Philippe du Roule, le second en la Basilique Sainte Clothilde, le dimanche 18 septembre à 17 h 30. De plus, spécialement pour cette occasion, notre chorale a enregistré un CD de musique liturgique.
Un livre illustré à propos de la cathédrale va être publié.
Une exposition de tableaux et une vente aux enchères sont également prévues.
Je souhaite et j’espère que cet anniversaire soit aussi un renouvellement de notre foi et de notre engagement ecclésial.
Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale
exarchat du patriarcat œcuménique
Calendrier des manifestations à l’occasion du jubilé de la Cathédrale Saint Alexandre Nevsky
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Rue Daru : une cathédrale très orthodoxe
NICOLAS ROSS : À qui appartient la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski de Paris ?
Nicolas Ross: Réunion rue Daru
NICOLAS ROSS: Aux origines de la paroisse orthodoxe russe de la rue Daru
Nicolas Ross: " Saint-Alexandre-Nevski, centre spirituel de l'émigration russe, 1918-1939"
Nous allons célébrer le 12 septembre prochain une Liturgie solennelle, suivie d’une réception en présence des autorités civiles et de l’épiscopat orthodoxe, résidant en France.
Dans la Mairie du 8ème arrondissement, sera présentée une exposition intitulée « sous les bulbes de Paris » : 150 ans d’histoire de la Cathédrale Saint Alexandre Nevsky. Le Vernissage aura lieu le vendredi 16 septembre mais l’exposition sera ouverte au public du 15 septembre au 5 octobre 2011, du lundi au vendredi. Notre chœur, dirigé par le Protodiacre Alexandre Kedroff donnera deux concerts : Le premier aura lieu le mercredi 14 septembre à 20 h 30 en l’église Saint Philippe du Roule, le second en la Basilique Sainte Clothilde, le dimanche 18 septembre à 17 h 30. De plus, spécialement pour cette occasion, notre chorale a enregistré un CD de musique liturgique.
Un livre illustré à propos de la cathédrale va être publié.
Une exposition de tableaux et une vente aux enchères sont également prévues.
Je souhaite et j’espère que cet anniversaire soit aussi un renouvellement de notre foi et de notre engagement ecclésial.
Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale
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Calendrier des manifestations à l’occasion du jubilé de la Cathédrale Saint Alexandre Nevsky
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Vladimir GOLOVANOW
De Kaliningrad à Južno-Sachalinsk et de Irkoutsk à Sotchi, en passant par Ekaterinbourg, Oufa et Tver, 7 églises en bois seront construites dans ces 7 villes en un seul jour, le 21 septembre, jour de Nativité de la Très Sainte Vierge Marie (calendrier julien). Des vedettes du spectacle et de la TV seront mobilisées pour l'occasion pour de montrer que c'est une action en commun des croyants de toutes conditions comme le veut la tradition: "строить храм всем миром"
Le manque d'églises est criant en Russie expliquant en partie la faible fréquentation globale car les églises existantes sont souvent surchargées: "pour les grandes fêtes, en particulier Noël et la Téophanie, plus de 100 000 personnes peuvent passer dans une église en une journée" avait dit le Patriarche en avril dernier
Voir aussi Vladimir Legoyda: "Il y aura suffisamment de prêtres pour les 200 nouvelles églises de Moscou"
Source: Interfax-religion
De Kaliningrad à Južno-Sachalinsk et de Irkoutsk à Sotchi, en passant par Ekaterinbourg, Oufa et Tver, 7 églises en bois seront construites dans ces 7 villes en un seul jour, le 21 septembre, jour de Nativité de la Très Sainte Vierge Marie (calendrier julien). Des vedettes du spectacle et de la TV seront mobilisées pour l'occasion pour de montrer que c'est une action en commun des croyants de toutes conditions comme le veut la tradition: "строить храм всем миром"
Le manque d'églises est criant en Russie expliquant en partie la faible fréquentation globale car les églises existantes sont souvent surchargées: "pour les grandes fêtes, en particulier Noël et la Téophanie, plus de 100 000 personnes peuvent passer dans une église en une journée" avait dit le Patriarche en avril dernier
Voir aussi Vladimir Legoyda: "Il y aura suffisamment de prêtres pour les 200 nouvelles églises de Moscou"
Source: Interfax-religion
Le Pape envoie en mission plus d'un million de jeunes
La messe de clôture a été présidée par le pape sur le site de Cuatro Vientos, près de Madrid, dimanche 21 août, où plus d'1,5 million de pèlerins avaient passé la nuit.1,5 million de jeunes représentant 193 pays, 800 évêques et cardinaux, 14 000 prêtres ont participé à cette messe géante, qui marque la fin des JMJ 2011. La cérémonie se termine sur de la musique espagnole. Les pèlerins fatigués se préparent à quitter progressivement le site encadrés par des milliers de volontaires.
11h50. Les jeunes se préparent à la bénédiction Le pape bénit les jeunes, avant de quitter la scène
11h42. Benoît XVI salue les jeunes en espagnol, en français, en anglais, en allemand, en italien, en portugais et en polonais : "Chers jeunes de langue française, le Christ vous demande aujourd’hui d’être enracinés en Lui et de bâtir avec Lui votre vie sur le roc qu’il est Lui-même Il vous envoie pour être des témoins courageux et sans complexes, authentiques et crédibles ! N’ayez pas peur d’être catholiques, d’en témoigner toujours autour de vous avec simplicité et sincérité !
La messe de clôture a été présidée par le pape sur le site de Cuatro Vientos, près de Madrid, dimanche 21 août, où plus d'1,5 million de pèlerins avaient passé la nuit.1,5 million de jeunes représentant 193 pays, 800 évêques et cardinaux, 14 000 prêtres ont participé à cette messe géante, qui marque la fin des JMJ 2011. La cérémonie se termine sur de la musique espagnole. Les pèlerins fatigués se préparent à quitter progressivement le site encadrés par des milliers de volontaires.
11h50. Les jeunes se préparent à la bénédiction Le pape bénit les jeunes, avant de quitter la scène
11h42. Benoît XVI salue les jeunes en espagnol, en français, en anglais, en allemand, en italien, en portugais et en polonais : "Chers jeunes de langue française, le Christ vous demande aujourd’hui d’être enracinés en Lui et de bâtir avec Lui votre vie sur le roc qu’il est Lui-même Il vous envoie pour être des témoins courageux et sans complexes, authentiques et crédibles ! N’ayez pas peur d’être catholiques, d’en témoigner toujours autour de vous avec simplicité et sincérité !
Que l’Église trouve en vous et en votre jeunesse les missionnaires joyeux de la Bonne Nouvelle !", dit le pape en français.
11h38. Benoît XVI vient d'annoncer officiellement la date et le lieu des prochains JMJ, prévues en 2013 à Rio de Janeiro. Les pèlerins brésiliens dans l'assistance sautent de joie. Sur scène, la croix des JMJ est transmise par les Espagnols à de jeunes représentants du Brésil, habillés en vert et jaune.
11h37. Le pape reprend la parole : "Vous allez rejoindre maintenant vos lieux de résidence habituelle. Vos amis chercheront à savoir ce qui est changé en vous après avoir été dans cette noble ville avec le Pape et des centaines de milliers de jeunes du monde entier : que leur répondrez-vous ? Je vous invite à leur donner un témoignage audacieux de la vie chrétienne. Vous serez alors le ferment de nouveaux chrétiens afin que l’Église naisse avec vigueur dans le cœur de beaucoup." "Confiant maintenant tous les jeunes du monde, et en particulier vous, chers jeunes, à l’intercession maternelle de la Sainte Vierge Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation et Mère des jeunes, nous la saluons avec les mêmes paroles que l’Ange du Seigneur lui adressa."
SUITE La Croix
11h38. Benoît XVI vient d'annoncer officiellement la date et le lieu des prochains JMJ, prévues en 2013 à Rio de Janeiro. Les pèlerins brésiliens dans l'assistance sautent de joie. Sur scène, la croix des JMJ est transmise par les Espagnols à de jeunes représentants du Brésil, habillés en vert et jaune.
11h37. Le pape reprend la parole : "Vous allez rejoindre maintenant vos lieux de résidence habituelle. Vos amis chercheront à savoir ce qui est changé en vous après avoir été dans cette noble ville avec le Pape et des centaines de milliers de jeunes du monde entier : que leur répondrez-vous ? Je vous invite à leur donner un témoignage audacieux de la vie chrétienne. Vous serez alors le ferment de nouveaux chrétiens afin que l’Église naisse avec vigueur dans le cœur de beaucoup." "Confiant maintenant tous les jeunes du monde, et en particulier vous, chers jeunes, à l’intercession maternelle de la Sainte Vierge Marie, Étoile de la nouvelle évangélisation et Mère des jeunes, nous la saluons avec les mêmes paroles que l’Ange du Seigneur lui adressa."
SUITE La Croix
Le 20 août, le patriarche de Constantinople Bartholomé et le métropolite de Volokolamsk Hilarion ont concélébré la divine liturgie dans les îles d’Imros.
Le communiqué précise que les deux hiérarques ont partagé un repas.
Suite Amen.gr
Митрополит Волоколамский Иларион посещает пределы Константинопольского Патриархата
20 августа 2011 года по благословению Святейшего Патриарха Московского и всея Руси Кирилла и по приглашению Святейшего Патриарха Константинопольского Варфоломея председатель Отдела внешних церковных связей Московского Патриархата митрополит Волоколамский Иларион прибыл в Стамбул. В аэропорту его встретили генеральный консул России в Стамбуле А.В.Ерхов и представители Константинопольской Патриархии. PHOTOS
В тот же день председатель ОВЦС встретился со Святейшим Патриархом Константинопольским Варфоломеем.
Le communiqué précise que les deux hiérarques ont partagé un repas.
Suite Amen.gr
Митрополит Волоколамский Иларион посещает пределы Константинопольского Патриархата
20 августа 2011 года по благословению Святейшего Патриарха Московского и всея Руси Кирилла и по приглашению Святейшего Патриарха Константинопольского Варфоломея председатель Отдела внешних церковных связей Московского Патриархата митрополит Волоколамский Иларион прибыл в Стамбул. В аэропорту его встретили генеральный консул России в Стамбуле А.В.Ерхов и представители Константинопольской Патриархии. PHOTOS
В тот же день председатель ОВЦС встретился со Святейшим Патриархом Константинопольским Варфоломеем.
21 августа митрополит Иларион, поклонившись святым мощам святителей Григория Богослова и Иоанна Златоуста в Георгиевском Патриаршем соборе на Фанаре, отбыл с Его Святейшеством на родину Предстоятеля Константинопольской Церкви — остров Гёкчеада (Имврос).
Среди встречавших на пристани были митрополит Имвросский и Тенедосский Кирилл, митрополит Мирский Хризостом, клирики Имвросской епархии, православные верующие, часть из которых прибыла из Греции.
Святейший Патриарх Варфоломей и митрополит Иларион в сопровождении митрополита Кирилла и епископа Дорилейского Никандра посетили кафедральный Успенский собор, где затеплили свечи перед образом Божией Матери и пропели тропарь Успения на греческом и церковнославянском языках.
Митрополиту Илариону сопутствуют в поездке заместитель председателя Отдела внешних церковных связей Московского Патриархата протоиерей Николай Балашов и референт председателя ОВЦС иеродиакон Иоанн (Копейкин).
MOSPAT
Среди встречавших на пристани были митрополит Имвросский и Тенедосский Кирилл, митрополит Мирский Хризостом, клирики Имвросской епархии, православные верующие, часть из которых прибыла из Греции.
Святейший Патриарх Варфоломей и митрополит Иларион в сопровождении митрополита Кирилла и епископа Дорилейского Никандра посетили кафедральный Успенский собор, где затеплили свечи перед образом Божией Матери и пропели тропарь Успения на греческом и церковнославянском языках.
Митрополиту Илариону сопутствуют в поездке заместитель председателя Отдела внешних церковных связей Московского Патриархата протоиерей Николай Балашов и референт председателя ОВЦС иеродиакон Иоанн (Копейкин).
MOSPAT
Du 25 juin au 31 octobre, Musée de Normandie, Caen
A l'occasion du 1100e anniversaire de la Normandie, fondée par le Viking Rollon en 911, le Musée de Normandie de Caen propose de célébrer l'évènement avec une exposition exceptionnelle intitulée « Russie viking : vers une autre Normandie?". L'évènement reviendra sur les migrations scandinaves vers la Russie du Nord et Novgorod et l'implantation viking dans la Rous ancienne. Arrivés dès le VIII siècle sur ce territoire, ceux que l'on appelle aussi les Varègues se sont d'abord regroupés dans des comptoirs commerciaux et des colonies de peuplement, laissant leur marque sur la terre russe. L'exposition présentera dans un premiers temps les migrations et cette implantation des peuples scandinaves en Russie et les traces culturelles de leur passage avant de traiter plus largement la stabilisation et l'épanouissement de la Rous au travers des différentes formes de cultures et de civilisations matérielles présentes dans la zone. Au total, plus de 500 pièces archéologiques seront exposées, de natures extrêmement diverses, des parures ou jeux d'enfant aux armes et outils agricoles. Suite La Russie d'Aujourd'hui
A l'occasion du 1100e anniversaire de la Normandie, fondée par le Viking Rollon en 911, le Musée de Normandie de Caen propose de célébrer l'évènement avec une exposition exceptionnelle intitulée « Russie viking : vers une autre Normandie?". L'évènement reviendra sur les migrations scandinaves vers la Russie du Nord et Novgorod et l'implantation viking dans la Rous ancienne. Arrivés dès le VIII siècle sur ce territoire, ceux que l'on appelle aussi les Varègues se sont d'abord regroupés dans des comptoirs commerciaux et des colonies de peuplement, laissant leur marque sur la terre russe. L'exposition présentera dans un premiers temps les migrations et cette implantation des peuples scandinaves en Russie et les traces culturelles de leur passage avant de traiter plus largement la stabilisation et l'épanouissement de la Rous au travers des différentes formes de cultures et de civilisations matérielles présentes dans la zone. Au total, plus de 500 pièces archéologiques seront exposées, de natures extrêmement diverses, des parures ou jeux d'enfant aux armes et outils agricoles. Suite La Russie d'Aujourd'hui
MÉDITATION SUR LA FÊTE AVEC LE PÈRE LEV GILLET
La deuxième des grandes fêtes d’été est la Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ, que nous célébrons le 6 (19) août [1].
Les textes de l’Ancien Testament que nous entendons au cours des vêpres, le soir du 18 août, nous préparent à comprendre le mystère de la Transfiguration. Nous entendons tout d’abord (Ex 24, 12-18) le récit du séjour de Moïse sur le Sinaï, lorsqu’il y passa quarante jours et quarante nuits. Les raisons du choix de ce texte sont très compréhensibles. Moïse est un des personnages de l’Ancienne Alliance qui sont présents auprès de Jésus transfiguré, d’après le récit évangélique.
Puis il y a le thème de la montagne : " Monte vers moi sur la montagne et demeures-y ". C’est aussi sur une montagne que Jésus sera transfiguré. Il y a le parallélisme – et le contraste – entre les deux modes de révélation reçue sur la montagne : dans le premier cas, Dieu donne à Moïse une loi écrite sur des tables de pierre ; dans le deuxième cas, Dieu manifeste le personne vivante de son Fils unique. Enfin, la lumière ou la nuée de la présence divine, cette " gloire " qui pour les Hébreux avait une signification physique – " … La nuée couvrit la montagne, et la gloire du Seigneur s’établit sur le mont Sinaï… Cette gloire du Seigneur revêtait… l’aspect d’une flamme dévorante couronnant la montagne… " – annonce déjà la lumière de la Transfiguration. Nous lisons ensuite (Ex 33, 11-23 – 34, 4-6, 8) un épisode dont chaque parole peut merveilleusement s’appliquer à notre propre vie spirituelle.
La deuxième des grandes fêtes d’été est la Transfiguration de Notre Seigneur Jésus-Christ, que nous célébrons le 6 (19) août [1].
Les textes de l’Ancien Testament que nous entendons au cours des vêpres, le soir du 18 août, nous préparent à comprendre le mystère de la Transfiguration. Nous entendons tout d’abord (Ex 24, 12-18) le récit du séjour de Moïse sur le Sinaï, lorsqu’il y passa quarante jours et quarante nuits. Les raisons du choix de ce texte sont très compréhensibles. Moïse est un des personnages de l’Ancienne Alliance qui sont présents auprès de Jésus transfiguré, d’après le récit évangélique.
Puis il y a le thème de la montagne : " Monte vers moi sur la montagne et demeures-y ". C’est aussi sur une montagne que Jésus sera transfiguré. Il y a le parallélisme – et le contraste – entre les deux modes de révélation reçue sur la montagne : dans le premier cas, Dieu donne à Moïse une loi écrite sur des tables de pierre ; dans le deuxième cas, Dieu manifeste le personne vivante de son Fils unique. Enfin, la lumière ou la nuée de la présence divine, cette " gloire " qui pour les Hébreux avait une signification physique – " … La nuée couvrit la montagne, et la gloire du Seigneur s’établit sur le mont Sinaï… Cette gloire du Seigneur revêtait… l’aspect d’une flamme dévorante couronnant la montagne… " – annonce déjà la lumière de la Transfiguration. Nous lisons ensuite (Ex 33, 11-23 – 34, 4-6, 8) un épisode dont chaque parole peut merveilleusement s’appliquer à notre propre vie spirituelle.
Dieu dit à Moïse : " J’irai moi-même, et je te donnerai le repos ". Moïse demande à Dieu : " Fais-moi, de grâce, voir ta gloire ". Dieu répond : " Je ferai passer devant toi toute ma splendeur… mais tu ne peux pas voir ma face ". Moïse vient au rendez-vous fixé par Dieu ; il se tient debout sur le Sinaï, ayant dans ses mains les tables de la loi. " Le Seigneur descendit en forme de nuée… Seigneur passa devant lui et cria : Seigneur, Seigneur, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et fidélité… ".
Dieu nous parle intérieurement comme il parlait à Moïse, " face à face, comme un homme converse avec un ami ".
Comme devant Moïse, il fait passer sa bonté plutôt que sa gloire. Mais, plus heureux que Moïse, nous savons que la face de Dieu peut-être contemplée par nous dans la personne du Fils. Enfin nous lisons (dans les textes traduits des Septante, 3 R 19, 3-16) deux épisodes de la vie du prophète Élie. C’est d’abord sa retraite de quarante jours sur le mont Horeb, où un ange lui apporte du pain et de l’eau ; puis c’est la révélation de la présence divine, non dans le feu, le vent et le tremblement de terre, mais dans " le bruit d’une brise légère ".
Ces trois lectures de l’Ancien Testament associent les personnes de Moïse et d’Élie, parce que tous deux seront témoins de la Transfiguration de Notre Seigneur.
Aux matines, nous entendons le récit de la Transfiguration dans l’évangile selon Saint Luc (9, 28-36). À la liturgie, nous entendons ce même récit dans l’évangile selon Saint Matthieu (17, 1-9). L’épître lue à la liturgie est la deuxième écrite par Pierre (1, 10-19) : celui-ci était, avec Jacques et Jean, un des trois témoins oculaires de la Transfiguration. Aussi trouverons-nous particulièrement émouvant le rappel qu’il fait de ce mystère : " … nous fûmes témoins oculaires de sa majesté… Lorsque la gloire pleine de majesté lui transmit cette parole : Celui-ci est mon Fils bien-aimé… Cette voix, nous, nous l’avons entendue ; elle venait du ciel, nous étions avec lui sur la montagne sainte… ". Pierre compare ces paroles à celle des prophètes, qui sont encore " plus ferme " (soit parce que les lecteurs de Pierre n’ont pas eu la même expérience que lui ; soit que lui-même, par humilité, mette l’Écriture au-dessus de sa propre expérience ; soit qu’il veuille souligner l’autorité divine de l’ensemble des prophéties). La parole prophétique, semblable à la lumière de la Transfiguration, " brille dans un lieu obscur ", dit Pierre, " jusqu’à ce que le jour commence à poindre et que l’astre du matin se lève dans vos cœurs ".
Essayons maintenant de considérer quelques aspects du récit évangélique de la Transfiguration.
Jésus prend avec lui ses trois plus intimes disciples. Dieu se manifeste parfois aux pécheurs d’une manière extraordinaire. Mais, en général, le privilège de contempler Dieu et d’entrer dans la joie de la Transfiguration est réservé à ceux qui ont suivi longtemps et fidèlement le Maître.
Jésus conduit ses disciples sur une haute montagne [2]. Avant d’atteindre à la lumière de la Transfiguration, les ascensions pénibles de l’ascèse sont nécessaires.
L’aspect habituel de Jésus est changé. Sa face resplendit " comme le soleil ". Son vêtement devient " d’une blancheur fulgurante ". C’est en ceci que consiste la Transfiguration. Ce Jésus que les disciples connaissaient bien et dont l’aspect, dans la vie quotidienne, ne différait pas de celui des autres leur apparaît soudain sous une forme nouvelle et glorieuse. Une expérience semblable peut se produire, dans notre vie intérieure, de trois manières. Parfois notre image intérieure de Jésus devient (aux yeux de notre âme) si lumineuse, si resplendissante, qu’il nous semble vraiment voir la gloire de Dieu sur sa face : la beauté divine du Christ devient en quelque sorte pour nous un objet d’expérience. Parfois aussi nous éprouvons d’une façon intense que la lumière intérieure, cette lumière donnée à tout homme venant en ce monde pour guider sa pensée et son action, s’identifie à la personne de Jésus-Christ : la puissance de la loi morale se fond avec la personne du Fils, l’attrait du sacrifice nous fait entrevoir le Sauveur sacrifié et entendre son appel. Parfois enfin nous devenons conscients de la présence de Jésus dans tel homme ou dans telle femme que Dieu a mis sur notre route, surtout quand il nous est donné de nous pencher avec compassion sur leurs souffrances : cet homme ou cette femme se transfigure en Jésus-Christ, sous les yeux de la foi. On pourrait, de ce dernier fait, dégager une méthode précise de spiritualité, une méthode de transfiguration applicable à tous, partout et toujours.
Auprès de Jésus apparaissent Moïse et Élie. Moïse représente la loi. Élie représente les prophètes. Jésus est l’accomplissement de toute loi et de toute prophétie. Il est le terme final de toute l’Ancienne Alliance. Il est la plénitude de toute la révélation divine.
Moïse et Élie s’entretiennent avec Jésus de sa Passion prochaine.
Cet aspect de la Transfiguration n’est, en général, pas assez remarqué. On ne peut pas, dans la vie de Jésus, séparer les mystères glorieux des mystères douloureux. C’est au moment où Jésus se prépare à sa Passion qu’il est transfiguré. Nous n’entrerons dans la joie de la Transfiguration que si, dans notre propre vie, nous acceptons la croix.
Pierre voudrait se fixer dans la béatitude de la Transfiguration. Il suggère à Jésus la construction de trois tentes. Ainsi un fidèle, au début de sa vie spirituelle, désire prolonger les " consolations ", les moments de douceur intime. Jésus laisse sans réponse la suggestion de Pierre. Ni aux premiers disciples ni à nous-mêmes il n’est permis de se soustraire aux durs travaux de la plaine et de s’établir dès maintenant dans une paix qui n’appartient qu’à la vie future.
La nuée lumineuse de la Présence divine couvre le sommet de la montagne. Du milieu de la nuée, une voix se fait entendre : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé, mon Élu, écoutez-le ". Les mêmes paroles, ou presque, avaient déjà été prononcées par la même voix, lors du baptême de Jésus. Elles donnent à la scène de la Transfiguration tout son sens. Pourquoi Jésus change-t-il d’aspect ? Pourquoi s’enveloppe-t-il de lumière ? Ce n’est pas pour offrir aux apôtres un spectacle impressionnant et réconfortant. C’est pour traduire à l’extérieur le témoignage solennel que le Père rend à son Fils. Et le Père lui-même donne une conclusion pratique à la vision : " Écoutez-le ". Une grâce extraordinaire ne produit son effet que si elle nous rend plus attentifs et plus obéissants à la Parole divine.
Les disciples sont terrassés d’effroi. Jésus les touche et les rassure. " Et, eux, levant les yeux, ne virent plus personne que lui, Jésus, seul (Mt 17,8) ". Nous pouvons trouver à cette phrase des sens divers, également vrais. D’une part, la condition normale du disciple de Jésus, en ce monde, est de s’attacher à la personne de Jésus sans que celle-ci revête les attributs extérieurs de la gloire divine ; le disciple doit voir " Jésus, seul ", Jésus dans son humilité ; si, à de rares moments, son image nous semble enveloppée de lumière, et si nous croyons entendre la voix du Père désignant le Fils à notre affection, ces éclairs ne durent pas ; et nous devons aussitôt retrouver Jésus là où il se trouve habituellement, au milieu de nos humbles et parfois difficiles devoirs quotidiens. Voir " Jésus, seul ", cela signifie encore : concentrer sur Jésus seul notre attention et notre regard, ne point nous laisser distraire par les choses du monde ni par les hommes et les femmes que nous rencontrons, bref, rendre Jésus suprême et unique dans notre vie. Est-ce à dire qu’il faille fermer les yeux au monde qui nous entoure et qui souvent a besoin de nous ? Quelques-uns sont appelés à rester absolument seuls avec le Maître : qu’ils soient fidèles à cette vocation. Mais la plupart des disciples de Jésus, vivant au milieu du monde, peuvent donner aux mots " Jésus, seul " encore une autre interprétation. Sans renoncer à un contact reconnaissant avec les choses créées, à un contact aimant et dévoué avec les hommes, ils peuvent atteindre un degré de foi et de charité où Jésus deviendra transparent à travers les hommes et les choses ; toute beauté naturelle, toute beauté humaine deviendront la frange de la beauté même du Christ ; nous verrons son reflet dans tout ce qui, en d’autres, attire et mérite notre sympathie ; bref, nous aurons " transfiguré " le monde, et, dans tous ceux sur lesquels nous ouvrirons les yeux, nous trouverons " Jésus seul ".
Le mystère de la Transfiguration a encore un autre aspect que les textes scripturaires de la fête n’indiquent pas clairement, mais que les chants liturgiques soulignent. " Pour montrer la transformation de la nature humaine… lors de ton Second et redoutable Avènement… Sauveur… tu t’es transfiguré… ô toi qui as sanctifié tout l’univers par ta lumière… ". Ces paroles, que nous chantons à matines , font allusion au caractère cosmique et eschatologique de la Transfiguration.
La nature entière – qui maintenant subit les conséquences du péché, cause du mal physique – sera affranchie, renouvelée, lorsque le Christ reviendra glorieusement, à la fin des temps. Cette transformation du monde est proposée à notre croyance, à notre espoir, à notre attente. Il faut se garder toutefois d’exagérer cet aspect de la Transfiguration au détriment des autres [3]. Les évangiles nous montrent que le sens premier, fondamental, de la Transfiguration concerne la personne même de Notre Seigneur, que son Père glorifie avant de le laisser aller à la Passion. Les effusions envers le mystère de la transfiguration de la " terre " ne doivent pas voiler cette vérité : à savoir que la Transfiguration est d’abord, avant tout, la Transfiguration du Fils bien-aimé.
Enfin la Transfiguration est aussi une révélation du Père et de l’Esprit. Elle soulève le voile qui recouvre pour nous, en cette vie terrestre, la vie intime des trois personnes divines. Disons avec toute l’Église, dans la neuvième ode des matines : " Tenons-nous spirituellement dans la cité du Dieu vivant et considérons avec admiration la divinité immatérielle du Père et de l’Esprit resplendissant dans le Fils unique ".
NOTES
[1] La fête de la Transfiguration a commencé à être célébré au IV<sup>e siècle, en Asie, probablement chez les Arméniens. Ceux-ci la célèbrent d’une manière particulièrement solennelle : ils s’y préparent par un jeûne de six jours et la font durer trois jours. Comme plusieurs autres fêtes chrétiennes, la Transfiguration semble avoir remplacé une fête païenne, une " fête de la nature " : la bénédiction des fruits nouveaux, le jour de la Transfiguration, est peut être un vestige de cette origine. Très tôt adoptée dans l’Église grecque, cette fête ne s’est introduite qu’au IX<sup>e siècle dans l’Église latine ; et encore n’est-ce qu’au XV<sup>e siècle qu’elle a été généralement adoptée en Occident.
[2] Les évangiles ne nomment pas cette montagne. Les textes liturgiques parlent du Thabor. On a fait remarquer que l’Hermon correspondrait mieux aux données évangéliques. Néanmoins la tradition relative au Thabor avait cours en Palestine dès le IV<sup>e siècle.
[3] Une certaine école contemporaine de pensée orthodoxe voudrait mettre la Transfiguration au centre de tout le mystère chrétien et insiste avec outrance sur la transformation du cosmos. Le caractère essentiellement christologique de la Transfiguration et son lien avec les souffrances messianiques est ainsi méconnu. D’autre part, quelques mystiques byzantins du moyen âge ont attribué à la " lumière du Thabor " une place que ni les Écritures ni les Pères de l’Église ne lui donnent. L’Orthodoxie ne se réduit pas à la Transfiguration et à la nuit de Pâques, comme certains de ses apologètes tendraient à le faire croire. Il faut admirer la sagesse avec laquelle l’Église, dans son cycle liturgique, met chaque chose à sa place et dans ses vraies proportions, s’efforçant de maintenir un équilibre harmonieux entre les divers aspects de l’unique mystère.
Extrait du livre "L'An de grâce du Seigneur",
signé « Un moine de l'Église d'Orient »,
Éditions AN-NOUR (Liban) ;
Éditions du Cerf, 1988.
Dieu nous parle intérieurement comme il parlait à Moïse, " face à face, comme un homme converse avec un ami ".
Comme devant Moïse, il fait passer sa bonté plutôt que sa gloire. Mais, plus heureux que Moïse, nous savons que la face de Dieu peut-être contemplée par nous dans la personne du Fils. Enfin nous lisons (dans les textes traduits des Septante, 3 R 19, 3-16) deux épisodes de la vie du prophète Élie. C’est d’abord sa retraite de quarante jours sur le mont Horeb, où un ange lui apporte du pain et de l’eau ; puis c’est la révélation de la présence divine, non dans le feu, le vent et le tremblement de terre, mais dans " le bruit d’une brise légère ".
Ces trois lectures de l’Ancien Testament associent les personnes de Moïse et d’Élie, parce que tous deux seront témoins de la Transfiguration de Notre Seigneur.
Aux matines, nous entendons le récit de la Transfiguration dans l’évangile selon Saint Luc (9, 28-36). À la liturgie, nous entendons ce même récit dans l’évangile selon Saint Matthieu (17, 1-9). L’épître lue à la liturgie est la deuxième écrite par Pierre (1, 10-19) : celui-ci était, avec Jacques et Jean, un des trois témoins oculaires de la Transfiguration. Aussi trouverons-nous particulièrement émouvant le rappel qu’il fait de ce mystère : " … nous fûmes témoins oculaires de sa majesté… Lorsque la gloire pleine de majesté lui transmit cette parole : Celui-ci est mon Fils bien-aimé… Cette voix, nous, nous l’avons entendue ; elle venait du ciel, nous étions avec lui sur la montagne sainte… ". Pierre compare ces paroles à celle des prophètes, qui sont encore " plus ferme " (soit parce que les lecteurs de Pierre n’ont pas eu la même expérience que lui ; soit que lui-même, par humilité, mette l’Écriture au-dessus de sa propre expérience ; soit qu’il veuille souligner l’autorité divine de l’ensemble des prophéties). La parole prophétique, semblable à la lumière de la Transfiguration, " brille dans un lieu obscur ", dit Pierre, " jusqu’à ce que le jour commence à poindre et que l’astre du matin se lève dans vos cœurs ".
Essayons maintenant de considérer quelques aspects du récit évangélique de la Transfiguration.
Jésus prend avec lui ses trois plus intimes disciples. Dieu se manifeste parfois aux pécheurs d’une manière extraordinaire. Mais, en général, le privilège de contempler Dieu et d’entrer dans la joie de la Transfiguration est réservé à ceux qui ont suivi longtemps et fidèlement le Maître.
Jésus conduit ses disciples sur une haute montagne [2]. Avant d’atteindre à la lumière de la Transfiguration, les ascensions pénibles de l’ascèse sont nécessaires.
L’aspect habituel de Jésus est changé. Sa face resplendit " comme le soleil ". Son vêtement devient " d’une blancheur fulgurante ". C’est en ceci que consiste la Transfiguration. Ce Jésus que les disciples connaissaient bien et dont l’aspect, dans la vie quotidienne, ne différait pas de celui des autres leur apparaît soudain sous une forme nouvelle et glorieuse. Une expérience semblable peut se produire, dans notre vie intérieure, de trois manières. Parfois notre image intérieure de Jésus devient (aux yeux de notre âme) si lumineuse, si resplendissante, qu’il nous semble vraiment voir la gloire de Dieu sur sa face : la beauté divine du Christ devient en quelque sorte pour nous un objet d’expérience. Parfois aussi nous éprouvons d’une façon intense que la lumière intérieure, cette lumière donnée à tout homme venant en ce monde pour guider sa pensée et son action, s’identifie à la personne de Jésus-Christ : la puissance de la loi morale se fond avec la personne du Fils, l’attrait du sacrifice nous fait entrevoir le Sauveur sacrifié et entendre son appel. Parfois enfin nous devenons conscients de la présence de Jésus dans tel homme ou dans telle femme que Dieu a mis sur notre route, surtout quand il nous est donné de nous pencher avec compassion sur leurs souffrances : cet homme ou cette femme se transfigure en Jésus-Christ, sous les yeux de la foi. On pourrait, de ce dernier fait, dégager une méthode précise de spiritualité, une méthode de transfiguration applicable à tous, partout et toujours.
Auprès de Jésus apparaissent Moïse et Élie. Moïse représente la loi. Élie représente les prophètes. Jésus est l’accomplissement de toute loi et de toute prophétie. Il est le terme final de toute l’Ancienne Alliance. Il est la plénitude de toute la révélation divine.
Moïse et Élie s’entretiennent avec Jésus de sa Passion prochaine.
Cet aspect de la Transfiguration n’est, en général, pas assez remarqué. On ne peut pas, dans la vie de Jésus, séparer les mystères glorieux des mystères douloureux. C’est au moment où Jésus se prépare à sa Passion qu’il est transfiguré. Nous n’entrerons dans la joie de la Transfiguration que si, dans notre propre vie, nous acceptons la croix.
Pierre voudrait se fixer dans la béatitude de la Transfiguration. Il suggère à Jésus la construction de trois tentes. Ainsi un fidèle, au début de sa vie spirituelle, désire prolonger les " consolations ", les moments de douceur intime. Jésus laisse sans réponse la suggestion de Pierre. Ni aux premiers disciples ni à nous-mêmes il n’est permis de se soustraire aux durs travaux de la plaine et de s’établir dès maintenant dans une paix qui n’appartient qu’à la vie future.
La nuée lumineuse de la Présence divine couvre le sommet de la montagne. Du milieu de la nuée, une voix se fait entendre : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé, mon Élu, écoutez-le ". Les mêmes paroles, ou presque, avaient déjà été prononcées par la même voix, lors du baptême de Jésus. Elles donnent à la scène de la Transfiguration tout son sens. Pourquoi Jésus change-t-il d’aspect ? Pourquoi s’enveloppe-t-il de lumière ? Ce n’est pas pour offrir aux apôtres un spectacle impressionnant et réconfortant. C’est pour traduire à l’extérieur le témoignage solennel que le Père rend à son Fils. Et le Père lui-même donne une conclusion pratique à la vision : " Écoutez-le ". Une grâce extraordinaire ne produit son effet que si elle nous rend plus attentifs et plus obéissants à la Parole divine.
Les disciples sont terrassés d’effroi. Jésus les touche et les rassure. " Et, eux, levant les yeux, ne virent plus personne que lui, Jésus, seul (Mt 17,8) ". Nous pouvons trouver à cette phrase des sens divers, également vrais. D’une part, la condition normale du disciple de Jésus, en ce monde, est de s’attacher à la personne de Jésus sans que celle-ci revête les attributs extérieurs de la gloire divine ; le disciple doit voir " Jésus, seul ", Jésus dans son humilité ; si, à de rares moments, son image nous semble enveloppée de lumière, et si nous croyons entendre la voix du Père désignant le Fils à notre affection, ces éclairs ne durent pas ; et nous devons aussitôt retrouver Jésus là où il se trouve habituellement, au milieu de nos humbles et parfois difficiles devoirs quotidiens. Voir " Jésus, seul ", cela signifie encore : concentrer sur Jésus seul notre attention et notre regard, ne point nous laisser distraire par les choses du monde ni par les hommes et les femmes que nous rencontrons, bref, rendre Jésus suprême et unique dans notre vie. Est-ce à dire qu’il faille fermer les yeux au monde qui nous entoure et qui souvent a besoin de nous ? Quelques-uns sont appelés à rester absolument seuls avec le Maître : qu’ils soient fidèles à cette vocation. Mais la plupart des disciples de Jésus, vivant au milieu du monde, peuvent donner aux mots " Jésus, seul " encore une autre interprétation. Sans renoncer à un contact reconnaissant avec les choses créées, à un contact aimant et dévoué avec les hommes, ils peuvent atteindre un degré de foi et de charité où Jésus deviendra transparent à travers les hommes et les choses ; toute beauté naturelle, toute beauté humaine deviendront la frange de la beauté même du Christ ; nous verrons son reflet dans tout ce qui, en d’autres, attire et mérite notre sympathie ; bref, nous aurons " transfiguré " le monde, et, dans tous ceux sur lesquels nous ouvrirons les yeux, nous trouverons " Jésus seul ".
Le mystère de la Transfiguration a encore un autre aspect que les textes scripturaires de la fête n’indiquent pas clairement, mais que les chants liturgiques soulignent. " Pour montrer la transformation de la nature humaine… lors de ton Second et redoutable Avènement… Sauveur… tu t’es transfiguré… ô toi qui as sanctifié tout l’univers par ta lumière… ". Ces paroles, que nous chantons à matines , font allusion au caractère cosmique et eschatologique de la Transfiguration.
La nature entière – qui maintenant subit les conséquences du péché, cause du mal physique – sera affranchie, renouvelée, lorsque le Christ reviendra glorieusement, à la fin des temps. Cette transformation du monde est proposée à notre croyance, à notre espoir, à notre attente. Il faut se garder toutefois d’exagérer cet aspect de la Transfiguration au détriment des autres [3]. Les évangiles nous montrent que le sens premier, fondamental, de la Transfiguration concerne la personne même de Notre Seigneur, que son Père glorifie avant de le laisser aller à la Passion. Les effusions envers le mystère de la transfiguration de la " terre " ne doivent pas voiler cette vérité : à savoir que la Transfiguration est d’abord, avant tout, la Transfiguration du Fils bien-aimé.
Enfin la Transfiguration est aussi une révélation du Père et de l’Esprit. Elle soulève le voile qui recouvre pour nous, en cette vie terrestre, la vie intime des trois personnes divines. Disons avec toute l’Église, dans la neuvième ode des matines : " Tenons-nous spirituellement dans la cité du Dieu vivant et considérons avec admiration la divinité immatérielle du Père et de l’Esprit resplendissant dans le Fils unique ".
NOTES
[1] La fête de la Transfiguration a commencé à être célébré au IV<sup>e siècle, en Asie, probablement chez les Arméniens. Ceux-ci la célèbrent d’une manière particulièrement solennelle : ils s’y préparent par un jeûne de six jours et la font durer trois jours. Comme plusieurs autres fêtes chrétiennes, la Transfiguration semble avoir remplacé une fête païenne, une " fête de la nature " : la bénédiction des fruits nouveaux, le jour de la Transfiguration, est peut être un vestige de cette origine. Très tôt adoptée dans l’Église grecque, cette fête ne s’est introduite qu’au IX<sup>e siècle dans l’Église latine ; et encore n’est-ce qu’au XV<sup>e siècle qu’elle a été généralement adoptée en Occident.
[2] Les évangiles ne nomment pas cette montagne. Les textes liturgiques parlent du Thabor. On a fait remarquer que l’Hermon correspondrait mieux aux données évangéliques. Néanmoins la tradition relative au Thabor avait cours en Palestine dès le IV<sup>e siècle.
[3] Une certaine école contemporaine de pensée orthodoxe voudrait mettre la Transfiguration au centre de tout le mystère chrétien et insiste avec outrance sur la transformation du cosmos. Le caractère essentiellement christologique de la Transfiguration et son lien avec les souffrances messianiques est ainsi méconnu. D’autre part, quelques mystiques byzantins du moyen âge ont attribué à la " lumière du Thabor " une place que ni les Écritures ni les Pères de l’Église ne lui donnent. L’Orthodoxie ne se réduit pas à la Transfiguration et à la nuit de Pâques, comme certains de ses apologètes tendraient à le faire croire. Il faut admirer la sagesse avec laquelle l’Église, dans son cycle liturgique, met chaque chose à sa place et dans ses vraies proportions, s’efforçant de maintenir un équilibre harmonieux entre les divers aspects de l’unique mystère.
Extrait du livre "L'An de grâce du Seigneur",
signé « Un moine de l'Église d'Orient »,
Éditions AN-NOUR (Liban) ;
Éditions du Cerf, 1988.
A l'initiative de l'évêque Nestor de Chersonèse, un secrétariat pour la pastorale auprès des fidèles moldaves vient d'être créé au sein du diocèse de Chersonèse qui regroupe des communautés orthodoxes du patriarcat de Moscou situées en France, Espagne, Suisse et Portugal. L'évêque de Chersonèse est chargé également, à titre provisoire, de l'administration des paroisses de l’Église russe en Italie.
Au cours des années, de nombreux moldaves sont arrivés en Europe occidentale pour différentes raisons: études, travail ou simplement pour y vivre. Dans certaines localités, ils ont constitué des communautés orthodoxes moldaves de la région. Le nouveau secrétariat aura pour objectif de faciliter l'intégration des fidèles moldaves dans le diocèse de Chersonèse et de coordonner l'activité de ces communautés.
Un site internet, en roumain et en français, est ouvert par ce service de coordination. Sur la page de Contact, il est possible de trouver les coordonnés des responsables du service.
Secrétariat : hiéromoine Iosif (Pavlinciuc) : + 33 6 48 12 07 68, iosif@ortodoxmd.eu
Au cours des années, de nombreux moldaves sont arrivés en Europe occidentale pour différentes raisons: études, travail ou simplement pour y vivre. Dans certaines localités, ils ont constitué des communautés orthodoxes moldaves de la région. Le nouveau secrétariat aura pour objectif de faciliter l'intégration des fidèles moldaves dans le diocèse de Chersonèse et de coordonner l'activité de ces communautés.
Un site internet, en roumain et en français, est ouvert par ce service de coordination. Sur la page de Contact, il est possible de trouver les coordonnés des responsables du service.
Secrétariat : hiéromoine Iosif (Pavlinciuc) : + 33 6 48 12 07 68, iosif@ortodoxmd.eu
Rédigé par Site officiel du diocèse de Chersonèse Patriarcat de Moscou le 18 Août 2011 à 19:30
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Du 23 mai au 26 novembre 2011
Ouverture au public: du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00
et le samedi de 9h30 à 17h30
Cette exposition se veut un voyage à travers le temps et le regard de ceux qui, de Russie puis d’Union Soviétique, sont venus en touristes ou chercher refuge en France, ou encore ceux qui ont traversé l’Europe pour explorer ou conquérir les contreforts de l’Oural ou bien au-delà.
Le périple commence avec les tsars : Alexandre Ier, qui entre triomphalement dans Paris en 1814 puis en 1896, Nicolas II, son petit-fils, et la tsarine Alexandra Fedorovna sont reçus dans la liesse qui caractérise la réaction de la population à cette célébration de l’alliance entre la République française et l’Empire russe.
Ouverture au public: du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00
et le samedi de 9h30 à 17h30
Cette exposition se veut un voyage à travers le temps et le regard de ceux qui, de Russie puis d’Union Soviétique, sont venus en touristes ou chercher refuge en France, ou encore ceux qui ont traversé l’Europe pour explorer ou conquérir les contreforts de l’Oural ou bien au-delà.
Le périple commence avec les tsars : Alexandre Ier, qui entre triomphalement dans Paris en 1814 puis en 1896, Nicolas II, son petit-fils, et la tsarine Alexandra Fedorovna sont reçus dans la liesse qui caractérise la réaction de la population à cette célébration de l’alliance entre la République française et l’Empire russe.
Seuls les hommes politiques investis de pouvoir font un chapitre à part dans le parcours, la Préfecture de Police ayant aussi pour mission d’assurer le service d’ordre des voyages officiels se déroulant dans la capitale. Comme les visites des tsars, notamment d’Alexandre Ier, qui entre triomphalement dans Paris en 1814, ou de Nicolas II, reçu en 1896 dans la liesse liée à la célébration de l’alliance franco-russe. Dans la deuxième moitié du XX siècle, il y aura les voyages de dignitaires soviétiques – comme Khrouchtchev en 1960 et Brejnev et 1971. Après le passage de ce dernier, les Achives reçoivent une affiche contestataire avec ses paroles : « Dites-moi, M. Brejnev, pourquoi dans un État qui se dit socialiste seule la classe de hauts fonctionnaires et de cadres, véritable nouvelle bourgeoisie, dirige le pays? » Une question qui, elle aussi, appartient à l’histoire...
Le 16 juin 1961 Roudolf Noureev choisit la liberté et demande le droit d’asile à l’aéroport du Bourget alors qu’il est sur le point d’embarquer à bord de l’avion qui doit le ramener en URSS. A part les souvenirs de cet acte héroïque et la légende selon laquelle il aurait fait preuve de son talent de danseur en sautant par dessus les barrières de la douane, qu’est-ce qui nous reste de cet événement ?
Eh bien, le passeport soviétique de Noureev, numéro 189274 délivré le 14 décembre 1959 avec une photo d’identité assez particulière qu’on n’accepterait point de nos jours. A coté, les documents de voyage d’un autre danseur de renom, Serge Lifar, passé en Occident en 1923, ou celles de la danseuse Olga Kokhlova, qui épousa Pablo Picasso le 12 juillet 1918, devenant Olga Ruiz Picasso. Titres, visas de passeport, autorisations de circuler en temps de guerre…. Ici on est dans un temple de procédures administratives, plus exactement à la Préfecture de police de Paris qui offre ces jours-ci, dans son musée rue de la Montagne Ste Geneviève, une belle exposition intitulée « Les archives russes » jetant la lumière sur environ un siècle et demi de relations franco-russes.
La vie des Russes installés à Paris, qu’ils soient réfugiés, exilés volontaires ou simples visiteurs est rythmée par les procédures administratives : obtention de titres, visas de passeport, autorisations de circuler en temps de guerre, etc. Les archives de la Préfecture de Police détiennent quelques pièces rares exceptionnellement extraites des réserves sur lesquelles apparaissent des noms éminemment célèbres tels que Trotski, Chagall, Kandinsky ou encore Olga Kokhlova épouse Picasso.
Le monde de la musique et de la danse connut ses plus belles heures grâce à l’art et au génie de danseurs et chorégraphes tels que Serge Lifar et Rudolf Noureev dont la mémoire est encore vive dans l’esprit des Parisiens qui ont pu admirer leurs œuvres sous le plafond de l’Opéra peint par Marc Chagall, leur compatriote.
C’est sur une note plus policière que se termine ce parcours : la Préfecture de Police ayant pour mission d’assurer le service d’ordre des voyages officiels se déroulant dans la capitale, il était légitime de montrer la complexité et la rigueur qui caractérisaient le travail de ses directions actives lors des visites de dignitaires soviétiques emblématiques – comme Khrouchtchev et Brejnev – ou plus discrets mais non sans importance comme Kossyguine et Gromyko.
Nous vous invitons à découvrir cette exposition et à la faire partager à vos différents contacts.
Adresse:
Hôtel de police du Ve arrondissement
4, rue de la Montagne Sainte-Geneviève
75005 Paris
Espace d’exposition temporaire – 3e étage
ENTREE LIBRE
Lien Info-russes
et "Voix de la Russie"
Le 16 juin 1961 Roudolf Noureev choisit la liberté et demande le droit d’asile à l’aéroport du Bourget alors qu’il est sur le point d’embarquer à bord de l’avion qui doit le ramener en URSS. A part les souvenirs de cet acte héroïque et la légende selon laquelle il aurait fait preuve de son talent de danseur en sautant par dessus les barrières de la douane, qu’est-ce qui nous reste de cet événement ?
Eh bien, le passeport soviétique de Noureev, numéro 189274 délivré le 14 décembre 1959 avec une photo d’identité assez particulière qu’on n’accepterait point de nos jours. A coté, les documents de voyage d’un autre danseur de renom, Serge Lifar, passé en Occident en 1923, ou celles de la danseuse Olga Kokhlova, qui épousa Pablo Picasso le 12 juillet 1918, devenant Olga Ruiz Picasso. Titres, visas de passeport, autorisations de circuler en temps de guerre…. Ici on est dans un temple de procédures administratives, plus exactement à la Préfecture de police de Paris qui offre ces jours-ci, dans son musée rue de la Montagne Ste Geneviève, une belle exposition intitulée « Les archives russes » jetant la lumière sur environ un siècle et demi de relations franco-russes.
La vie des Russes installés à Paris, qu’ils soient réfugiés, exilés volontaires ou simples visiteurs est rythmée par les procédures administratives : obtention de titres, visas de passeport, autorisations de circuler en temps de guerre, etc. Les archives de la Préfecture de Police détiennent quelques pièces rares exceptionnellement extraites des réserves sur lesquelles apparaissent des noms éminemment célèbres tels que Trotski, Chagall, Kandinsky ou encore Olga Kokhlova épouse Picasso.
Le monde de la musique et de la danse connut ses plus belles heures grâce à l’art et au génie de danseurs et chorégraphes tels que Serge Lifar et Rudolf Noureev dont la mémoire est encore vive dans l’esprit des Parisiens qui ont pu admirer leurs œuvres sous le plafond de l’Opéra peint par Marc Chagall, leur compatriote.
C’est sur une note plus policière que se termine ce parcours : la Préfecture de Police ayant pour mission d’assurer le service d’ordre des voyages officiels se déroulant dans la capitale, il était légitime de montrer la complexité et la rigueur qui caractérisaient le travail de ses directions actives lors des visites de dignitaires soviétiques emblématiques – comme Khrouchtchev et Brejnev – ou plus discrets mais non sans importance comme Kossyguine et Gromyko.
Nous vous invitons à découvrir cette exposition et à la faire partager à vos différents contacts.
Adresse:
Hôtel de police du Ve arrondissement
4, rue de la Montagne Sainte-Geneviève
75005 Paris
Espace d’exposition temporaire – 3e étage
ENTREE LIBRE
Lien Info-russes
et "Voix de la Russie"
Serge Tchapnine, rédacteur en chef de « La revue du patriarcat de Moscou » (Журнал Московской Патриархии») Intervention le 9 avril 2011 de Serge Tchapnine à une session de l’association « Conseil de politique extérieure et de défense »
Le numéro 23 du "Messager de l'Eglise orthodoxe russe"
................................................
« Nous cherchons à nous faire une idée juste du monde dans lequel nous vivons lorsque nous réfléchissons au nationalisme, à la langue russe, à la culture, aux processus de mondialisation. Nous sentons que nous ne sommes plus à même de trouver cette idée juste car nous avons au cours des années perdu beaucoup de valeurs. Culture postsoviétique vs culture russe : il a été déjà dit ici que nous sommes dans une perception post impérialiste du monde.Vingt ans se sont écoulés et nous ne sommes toujours pas à même d’accepter sereinement la chute de l’URSS. Nous tenons cependant à percevoir le monde dans lequel nous sommes comme un monde russe, nous voulons continuer à débattre du peuple russe et de la culture russe.
Or, ces catégories doivent depuis longtemps être définies comme « soviétique ou postsoviétique ». Le postsoviétisme n’est hélas pas une notion figée, il est, bien au contraire, en pleine évolution. Les notions qui nous aident à décrire la réalité dans laquelle nous vivons sont, j’en suis convaincu, tout à fait faussées, les valeurs sur lesquelles se fonde la culture postsoviétique sont extrêmement contradictoires et ne constituent pas un tout cohérent.
Le numéro 23 du "Messager de l'Eglise orthodoxe russe"
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« Nous cherchons à nous faire une idée juste du monde dans lequel nous vivons lorsque nous réfléchissons au nationalisme, à la langue russe, à la culture, aux processus de mondialisation. Nous sentons que nous ne sommes plus à même de trouver cette idée juste car nous avons au cours des années perdu beaucoup de valeurs. Culture postsoviétique vs culture russe : il a été déjà dit ici que nous sommes dans une perception post impérialiste du monde.Vingt ans se sont écoulés et nous ne sommes toujours pas à même d’accepter sereinement la chute de l’URSS. Nous tenons cependant à percevoir le monde dans lequel nous sommes comme un monde russe, nous voulons continuer à débattre du peuple russe et de la culture russe.
Or, ces catégories doivent depuis longtemps être définies comme « soviétique ou postsoviétique ». Le postsoviétisme n’est hélas pas une notion figée, il est, bien au contraire, en pleine évolution. Les notions qui nous aident à décrire la réalité dans laquelle nous vivons sont, j’en suis convaincu, tout à fait faussées, les valeurs sur lesquelles se fonde la culture postsoviétique sont extrêmement contradictoires et ne constituent pas un tout cohérent.
Nous n’avons donc plus la capacité de parler d’une manière positive de nous-mêmes, de nos ancêtres, des uns des autres, d’élaborer des concepts convaincants et attrayants. Chacune des images que nous produisons est en quelque sorte un chausse-trappe, elle n’est pas acceptable, ou dérisoire, ou véhicule un relent de kitsch. Nous manquons de respect les uns à l’égard des autres. Ni la culture « de masse », ni l’intellectualisme ne sont plus un cadre permettant de définir une image positive de la Russie d’aujourd’hui. Nous nous déplaisons à nous-mêmes, aussi nous ne pouvons plaire aux autres. Comment, ceci étant posé, revendiquer une quelconque modernisation ?
La représentation que nous nous sommes bâtis de notre passé relève du mythe : elle se fonde sur l’héroïque, alors que le tragique y relève du tabou. De notre avenir nous n’avons aucune idée tant soit peu nette. Toute notre échelle de valeurs, toute notre mythologie nationale ne reposent que sur un seul et unique évènement :la grande victoire dans la grande guerre patriotique. Cette victoire est perçue comme le seul et unique évènement « sacralisable » de l’histoire du XX siècle russe. Les solennités du Jour de la Victoire sont mises en scène comme une cérémonie religieuse à laquelle participe, ou du moins avec laquelle sympathise, la majorité des habitants du pays.Ces solennités sont devenues le creuset dans lequel se constitue une nouvelle religion civique avec ses dogmes et ses rites. Le thème de la victoire a été « sacralisé » dans une mesure telle qu’il n’est plus possible d’en traiter que si l’on ne trouble pas sa perception par les masses postsoviétiques (1).
Or, il s’agit de valeurs, d’idées, de symboles purement païens, passés au vernis de la propagande communiste qui sont à la source de ce culte laïc. Les rituels de cette « religion » commencent par une adoration générale du feu : les dirigeants de l’Etat de même que les simples citoyens viennent se recueillir devant la flamme qui émane d’une étoile à cinq branches scellée à même le sol. Le feu est un symbole polyvalent. La tradition chrétienne connait le feu de la Théophanie, celui du Buisson ardent. Mais il y a aussi le feu de la géhenne et de la malédiction : « Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges » (Mt 25, 41). Quoi qu’il en soit le feu émanant des entrailles de la terre est immuablement une manifestation de l’enfer et de la colère de Dieu. Or, des représentants de l’Eglise, prélats y compris, persévèrent dans cet étrange culte. Certains prêtres vont jusqu’à reconnaître que ce feu sacré est une relique laïque (2).
Cette approche mérite qu’on s’y attarde. La conjugaison de ces deux mots est pour le chrétien simplement impensable. La sainteté est un attribut immuable de Dieu, tout le reste n’est saint que dans la mesure de sa proximité avec Dieu. Il est donc incongru d’avoir recours à la catégorie de « sainteté » dans un conteste laïc ou mondain. Ce n’est pas la même chose lors de l’élaboration d’une religion laïque qui exige une phraséologie quasi-religieuse. Qu’en est-il de la culture axée sur « la fête de la Victoire » ? Cette culture présente des traits très dangereux : préservation « du personnage de l’ennemi » ; présentation de la guerre sous la forme d’une héroïque image d’Epinal. Oblitération complète, enfin, de la guerre vécue en tant que tragédie ; fixation sur les blessures infligées à l’orgueil national (« nous avons vaincu, mais voyez comme on nous humilie… ») ; appréhension primitive et païenne du patriotisme ; la Victoire sert désormais d’alibi à tout ce que la Russie a souffert au XX siècle, totalitarisme, crimes de Staline (3).
Nous avons vu ces derniers temps s’exacerber les contradictions entre la religion laïque post soviétique d’une part et la culture russe inspirée par les idéaux de l’Evangile de l’autre.
* * *
L’Eglise face à la culture moderne
Comment l’Eglise aborde-t-elle la culture moderne, quelle y est sa place ? Ce sont des sujets auxquels nous ne réfléchissons pas assez et à l’égard desquels l’Eglise n’a pas une posture cohérente. Il est à douter que l’Eglise orthodoxe russe (« la grande Eglise ») soit à même d’avoir une attitude cohérente à l’égard de problèmes non spécifiquement ecclésiaux. Plusieurs sous-cultures se sont constituées au sein de l’Eglise pendant la deuxième moitié du XX siècle. Chacune d’entre elles revendique être l’expression de l’expérience authentique de l’Eglise.
La première de ces sous-cultures est encline à intégrer des éléments de la culture soviétique. Elle le fait en arguant que « la culture soviétique est plus proche du christianisme que la culture de masse moderne ».Ce groupe est le plus nombreux, il englobe la majorité des néophytes, y compris les clercs ordonnés aux cours des derniers 15 ou 20 ans. En font également partie les orthodoxes qui ne cachent pas leur appartenance au parti communiste ou déclarent ouvertement leur attachement au passé soviétique (4).
Ce groupe tend à s’isoler socialement et culturellement parlant, il se montre méfiant à l’égard de tout ce qui est « occidental ». Il s’appuie sur toute une mythologie souvent d’ordre ecclésial :danger de l’oecuménisme compris comme asservissement de l’orthodoxie par le catholicisme ou le protestantisme ; danger du « néo rénovationnisme » compris comme tout changement de la tradition liturgique telle qu’elle s’est constituée au cours des dernières décennies ; la foi dans les « starets » ainsi que le besoin d’une direction autoritaire et rigide de la vie de l’Eglise ; méfiance extrême à l’égard de l’Etat qui mène « une politique dirigée contre le peuple » et met en place les moyens d’un contrôle électronique total, - fichage électronique des assurés sociaux, justice pour mineurs, etc. Tout ceci est soumis à critique à partir de positions théologiques.
Ce groupe continue à chercher la solution de problèmes ecclésiaux inhérents à un passé soviétique depuis longtemps révolu : clichés périmés tels que l’œcuménisme, les agents du KGB au sein de l’Eglise. Il s’agit d’une orthodoxie privée de sa tradition, assimilée à titre purement personnel dans les manuels ou dans le cadre d’un apprentissage tout à fait élémentaire. C’est là que l’on trouve le phénomène qu’Olga Sedakova nomme « l’idéologie ecclésiale ». Cette idéologie protège ses adeptes de tout contact avec la réalité, de toute rencontre avec Dieu et offre un autre monde, meilleur, un monde où tout est idéal ». Il est facile d’accepter cette sous-culture comme étant représentative de l’Orthodoxie mais il est moins aisé de voir en elle ce qu’elle est en réalité, une sous-culture et non l’Orthodoxie authentique. Ce groupe est très possessif à l’égard de ses adeptes. Il considère ceux qui parviennent à s’en émanciper comme des orgueilleux, des libéraux, des modernistes, « des apostats », des destructeurs des statuts de l’Eglise, etc.(p.Pierre Meschtcherinov, «En défense de la dèsecclésialisation »)
La deuxième sous-culture ecclésiale reste attachée à la clandestinité des années 1930-1950, aux clercs formés avant la révolution qui ont séjourné dans les prisons et dans les camps.Ce deuxième groupe rejette d’une manière systématique tout ce qui lui paraît être soviétique. Cela se fait d’une manière sereine et non agressive étant entendu qu’il faudra de longues années pour débarrasser la société du soviétisme, y compris au sein de l’Eglise. L’archiprêtre Vladimir Vorobiev, recteur de l’université Saint Tikhon parle de la méfiance en Eglise comme d’un « héritage terrible du passé soviétique ». Ce deuxième groupe est ouvert à ce que la culture moderne donne de meilleur. Ses adhérents sont conscients de la nature universelle du christianisme oriental. Ils connaissent et apprécient les traditions qui se sont constituées au sein de l’orthodoxie russe. Cette sous-culture est peu nombreuse. Elle compte quelques dizaines de grandes paroisses essentiellement à Moscou et Saint-Pétersbourg. Ce sont des communautés plutôt fermées mais dont les activités éducatives et missionnaires ainsi que de bienfaisance sont largement connues. Elles sont dirigées par des prêtres actuellement âgés de 60 à 70 ans. Nous ne savons pas si les générations à venir sauront reprendre et perpétuer cet état d’esprit.
Ce sont aussi des paroisses de l’Eglise orthodoxe russe à l’étranger, essentiellement en Europe, en Amérique du Nord et en Australie constituées par les descendants de l’émigration « blanche ». Le nombre de ces paroisses se réduit. Les responsables de ces groupes ne sont pas en règle générale cooptés dans la direction de l’Eglise. Aussi, ce n’est que grâce à des contacts personnels que l’on peut les connaître.
La troisième sous-culture ecclésiale se considère appartenir relever de la tradition des catacombes, s’emploie à donner le semblant de cette appartenance. En réalité ce groupe reproduit à l’intégrale le modèle culturel soviétique. Ses tenants ont gardé le langage de la propagande soviétique et n’ont fait qu’y remplacer plusieurs termes et notions :
: « Union Soviétique – Sainte Russie », « communiste – orthodoxe », etc. Le discours tenu par ce groupe est peu convaincant et relève souvent de la parodie. Exemple : le père Alexandre Choumsky écrit à propos du séisme au Japon (site Rousskaya Liniya) : « Tous les Russes disent unanimement sans s’être concertés que la catastrophe qui a frappé le Japon est un châtiment pour avoir offensé notre patrie. Des drapeaux russes ont été brûlés au Japon à la suite de la visite effectuée par le président russe dans les îles Kouriles, ses portraits ont été foulés aux pieds. Le drapeau de tout pays est son symbole essentiel. L’offense au drapeau est équivalente à une destruction symbolique du pays qu’il représente. Le Seigneur a donc rétribué le Japon pour ses actions et ses intentions symboliques déplacées »
Nous avons affaire à une sorte de chaman implacable au service dune religion nationaliste. Ces chamans sont prêts à vouer à l’anathème tout ce qui porte atteinte à la religion laïque post soviétique. Il est évident que ce troisième groupe est porteur au sein de l’Eglise d’un modèle quasi sectaire. C’est là que l’on trouve de faux « reclus », à l’instar des sectaires de la région de Pensa, ainsi que la majorité des militants orthodoxes qui participent aux actions de rue.
* * *
Le nationalisme moderne
Les tensions s’exacerbent ces dernières années entre la dénomination de l’Eglise et le sens de cet intitulé : au cours des 70 dernières années l’eglise en Russie est nommée « Eglise orthodoxe russe » (avant le putsch d’octobre 1917 son nom était « Eglise greco-capholique de Russie ». De nos jours les nationalistes revendiquent pour l’Eglise une stricte « russité ». L’Eglise orthodoxe russe comprend cependant des Eglises autonomes et auto administrées, comme celles d’Ukraine, de Biélorussie, de Moldavie, celles des Etats baltes. Si le patriarcat de Moscou acceptait de fonder sa politique sur le nationalisme russe cela entraînerait inévitablement l’interdiction des traditions nationales locales. Mais cette unification souhaitée par les nationalistes ne se fera pas, le résultat auquel nous aboutirions serait foncièrement autre : les communautés qui s’en tiennent à leurs traditions nationales s’éloigneraient du patriarcat de Moscou. En définitive le patriarcat risquerait une sorte de désintégration ainsi qu’une réduction drastique de son territoire canonique. Le nationalisme russe représente l’un des plus grands dangers qui menace l’Eglise. Le patriarche Cyrille a adopté une attitude très nette, voire intransigeante à son égard. Cette attitude est déterminée par les déclarations qu’il a faites à la suite des évènements du 11 décembre 2010 place du Manège à Moscou: « Il est indispensable, a-t-il dit, de mettre en place des obstacles insurmontables aux activités de tous les groupes radicaux, cela se rapporte aux minorités ethniques se trouvant en Russie de même qu’à la majorité « de souche ».
Pas le moindre mot, pas la moindre allusion de soutien aux nationalistes russes dans les prises de parole du patriarche à la suite du 11 décembre. Constantin Kintchev qui est à la tête du groupe rock « Alissa » a d’une manière assez brutale exprimé à ce propos son désappointement. Il a déclaré lors d’une rencontre avec la jeunesse orthodoxe ; Kostia Kintchev est déçu par le patriarche Cyrille : « Je voudrais que l’Eglise orthodoxe russe, plutôt notre patriarche Cyrille lui même cessent de craindre le mot « russe » et s’adressent à nous « Frères et sœurs et russes ».
C’est il y a deux ans que le patriarche a pour la première fois mentionné « le monde russe ». L’apparition de cette notion n’est en rien aléatoire. Il s’agit de prévenir le danger de la radicalisation des nationalistes russes au sein de l’Eglise. Le concept du « monde russe » a vocation à circonvenir le nationalisme russe et, d’autre part, à expliquer que la culture russe est la culture chrétienne commune aux peuples slaves. Le russe étant pour ces peuples la langue vernaculaire.
Sur quels fondements construire notre avenir ?
Il ne s’agit pas là de programmes élaborés ou de financement. La première chose à dépasser est la nature déclarative de notre échelle de valeurs. Nous savons depuis longtemps que la promulgation de telles ou telles valeurs n’engage à rien. Quoi de plus simple que d’agir non conformément à ce que l’on dit. On n’y risque guère sa réputation. La religion post soviétique se fonde pour beaucoup sur cette facilité. Ce n’est qu’au prix d’un effort moral qu’il est envisageable de surmonter un tel dédoublement de notre conscience. Mais qu’est-ce qui nous inciterait à accepter cette effort ? C’est là que survient notre façon de voir l’avenir. Quel avenir pensons-nous pour le peuple, le pays, pour nos familles ? L’aliénation réciproque qui s’est instaurée entre l’Etat et le peuple nous empêche de trouver à ces questions une réponse acceptable par tous. La religion laïque post soviétique ne peut nous venir en aide. Elle n’est à même de « fonctionner » que si l’Etat et la société s’orientent sans réserves sur le passé. Impossible, si l’on s’en tient à ces repères, d’envisager un avenir crédible. Cette prise de conscience s’est produite lors de l’effondrement de l’URSS. L’Orthodoxie est également en Russie pour beaucoup tournée vers le passé. Cependant l’orthodoxie russe moderne a une vision eschatologique, elle contribue à situer le peuple dans l’histoire, à réévaluer le passé, à élaborer des critères de valeurs… Mais tout ceci risque de ne rester que virtuel sans des efforts moraux réciproque de l’Eglise et de la société.
Autre scénario paraissant réaliste : renoncement à tout effort moral, à toute volonté de former la culture de l’avenir. Ce scénario, hélas, paraît aujourd’hui le plus probable. Il ne s’agit que de savoir quels sont les efforts que tous et chacun sont disposés à accepter au nom de cet avenir. Si le pays s’avérait incapable de construire sa propre politique culturelle, une telle politique serait imposée de l’extérieur. Cela ne présenterait aucune difficulté dans le contexte de la globalisation.
Notes :
(1) Des films patriotiques tels que « Nous venons de l’avenir » sont bien accueillis tandis que des films comme « Rio Rita » traitant de la défaite de la génération des vainqueurs sont sujets à critique.
(2) Le père Eugène Smirnov : « Le feu éternel est un symbole laïc, l’Eglise le considère comme un objet de vénération laïque. Ce feu n’est pas consacré en l’honneur de tel ou tel dirigeant ou d’une idéologie mais en la mémoire des guerriers qui ont sacrifié leurs vies pour la juste cause », 5 octobre 2010.
(3) Roy Medvedev : « Les publications d’ouvrages pseudo historiques et tendancieux se font de plus en plus nombreuses, y compris de livres glorifiant Staline et le stalinisme. La valeur scientifique de ces publications est nulle, elles véhiculent la propagande du stalinisme. Négationnisme des crimes commis par Staline. », 15 avril 2011.
(4) Des représentants du parti communiste affirment que ce chiffre atteint 30%.
Traduction Nikita Krivocheine, Paris
La représentation que nous nous sommes bâtis de notre passé relève du mythe : elle se fonde sur l’héroïque, alors que le tragique y relève du tabou. De notre avenir nous n’avons aucune idée tant soit peu nette. Toute notre échelle de valeurs, toute notre mythologie nationale ne reposent que sur un seul et unique évènement :la grande victoire dans la grande guerre patriotique. Cette victoire est perçue comme le seul et unique évènement « sacralisable » de l’histoire du XX siècle russe. Les solennités du Jour de la Victoire sont mises en scène comme une cérémonie religieuse à laquelle participe, ou du moins avec laquelle sympathise, la majorité des habitants du pays.Ces solennités sont devenues le creuset dans lequel se constitue une nouvelle religion civique avec ses dogmes et ses rites. Le thème de la victoire a été « sacralisé » dans une mesure telle qu’il n’est plus possible d’en traiter que si l’on ne trouble pas sa perception par les masses postsoviétiques (1).
Or, il s’agit de valeurs, d’idées, de symboles purement païens, passés au vernis de la propagande communiste qui sont à la source de ce culte laïc. Les rituels de cette « religion » commencent par une adoration générale du feu : les dirigeants de l’Etat de même que les simples citoyens viennent se recueillir devant la flamme qui émane d’une étoile à cinq branches scellée à même le sol. Le feu est un symbole polyvalent. La tradition chrétienne connait le feu de la Théophanie, celui du Buisson ardent. Mais il y a aussi le feu de la géhenne et de la malédiction : « Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges » (Mt 25, 41). Quoi qu’il en soit le feu émanant des entrailles de la terre est immuablement une manifestation de l’enfer et de la colère de Dieu. Or, des représentants de l’Eglise, prélats y compris, persévèrent dans cet étrange culte. Certains prêtres vont jusqu’à reconnaître que ce feu sacré est une relique laïque (2).
Cette approche mérite qu’on s’y attarde. La conjugaison de ces deux mots est pour le chrétien simplement impensable. La sainteté est un attribut immuable de Dieu, tout le reste n’est saint que dans la mesure de sa proximité avec Dieu. Il est donc incongru d’avoir recours à la catégorie de « sainteté » dans un conteste laïc ou mondain. Ce n’est pas la même chose lors de l’élaboration d’une religion laïque qui exige une phraséologie quasi-religieuse. Qu’en est-il de la culture axée sur « la fête de la Victoire » ? Cette culture présente des traits très dangereux : préservation « du personnage de l’ennemi » ; présentation de la guerre sous la forme d’une héroïque image d’Epinal. Oblitération complète, enfin, de la guerre vécue en tant que tragédie ; fixation sur les blessures infligées à l’orgueil national (« nous avons vaincu, mais voyez comme on nous humilie… ») ; appréhension primitive et païenne du patriotisme ; la Victoire sert désormais d’alibi à tout ce que la Russie a souffert au XX siècle, totalitarisme, crimes de Staline (3).
Nous avons vu ces derniers temps s’exacerber les contradictions entre la religion laïque post soviétique d’une part et la culture russe inspirée par les idéaux de l’Evangile de l’autre.
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L’Eglise face à la culture moderne
Comment l’Eglise aborde-t-elle la culture moderne, quelle y est sa place ? Ce sont des sujets auxquels nous ne réfléchissons pas assez et à l’égard desquels l’Eglise n’a pas une posture cohérente. Il est à douter que l’Eglise orthodoxe russe (« la grande Eglise ») soit à même d’avoir une attitude cohérente à l’égard de problèmes non spécifiquement ecclésiaux. Plusieurs sous-cultures se sont constituées au sein de l’Eglise pendant la deuxième moitié du XX siècle. Chacune d’entre elles revendique être l’expression de l’expérience authentique de l’Eglise.
La première de ces sous-cultures est encline à intégrer des éléments de la culture soviétique. Elle le fait en arguant que « la culture soviétique est plus proche du christianisme que la culture de masse moderne ».Ce groupe est le plus nombreux, il englobe la majorité des néophytes, y compris les clercs ordonnés aux cours des derniers 15 ou 20 ans. En font également partie les orthodoxes qui ne cachent pas leur appartenance au parti communiste ou déclarent ouvertement leur attachement au passé soviétique (4).
Ce groupe tend à s’isoler socialement et culturellement parlant, il se montre méfiant à l’égard de tout ce qui est « occidental ». Il s’appuie sur toute une mythologie souvent d’ordre ecclésial :danger de l’oecuménisme compris comme asservissement de l’orthodoxie par le catholicisme ou le protestantisme ; danger du « néo rénovationnisme » compris comme tout changement de la tradition liturgique telle qu’elle s’est constituée au cours des dernières décennies ; la foi dans les « starets » ainsi que le besoin d’une direction autoritaire et rigide de la vie de l’Eglise ; méfiance extrême à l’égard de l’Etat qui mène « une politique dirigée contre le peuple » et met en place les moyens d’un contrôle électronique total, - fichage électronique des assurés sociaux, justice pour mineurs, etc. Tout ceci est soumis à critique à partir de positions théologiques.
Ce groupe continue à chercher la solution de problèmes ecclésiaux inhérents à un passé soviétique depuis longtemps révolu : clichés périmés tels que l’œcuménisme, les agents du KGB au sein de l’Eglise. Il s’agit d’une orthodoxie privée de sa tradition, assimilée à titre purement personnel dans les manuels ou dans le cadre d’un apprentissage tout à fait élémentaire. C’est là que l’on trouve le phénomène qu’Olga Sedakova nomme « l’idéologie ecclésiale ». Cette idéologie protège ses adeptes de tout contact avec la réalité, de toute rencontre avec Dieu et offre un autre monde, meilleur, un monde où tout est idéal ». Il est facile d’accepter cette sous-culture comme étant représentative de l’Orthodoxie mais il est moins aisé de voir en elle ce qu’elle est en réalité, une sous-culture et non l’Orthodoxie authentique. Ce groupe est très possessif à l’égard de ses adeptes. Il considère ceux qui parviennent à s’en émanciper comme des orgueilleux, des libéraux, des modernistes, « des apostats », des destructeurs des statuts de l’Eglise, etc.(p.Pierre Meschtcherinov, «En défense de la dèsecclésialisation »)
La deuxième sous-culture ecclésiale reste attachée à la clandestinité des années 1930-1950, aux clercs formés avant la révolution qui ont séjourné dans les prisons et dans les camps.Ce deuxième groupe rejette d’une manière systématique tout ce qui lui paraît être soviétique. Cela se fait d’une manière sereine et non agressive étant entendu qu’il faudra de longues années pour débarrasser la société du soviétisme, y compris au sein de l’Eglise. L’archiprêtre Vladimir Vorobiev, recteur de l’université Saint Tikhon parle de la méfiance en Eglise comme d’un « héritage terrible du passé soviétique ». Ce deuxième groupe est ouvert à ce que la culture moderne donne de meilleur. Ses adhérents sont conscients de la nature universelle du christianisme oriental. Ils connaissent et apprécient les traditions qui se sont constituées au sein de l’orthodoxie russe. Cette sous-culture est peu nombreuse. Elle compte quelques dizaines de grandes paroisses essentiellement à Moscou et Saint-Pétersbourg. Ce sont des communautés plutôt fermées mais dont les activités éducatives et missionnaires ainsi que de bienfaisance sont largement connues. Elles sont dirigées par des prêtres actuellement âgés de 60 à 70 ans. Nous ne savons pas si les générations à venir sauront reprendre et perpétuer cet état d’esprit.
Ce sont aussi des paroisses de l’Eglise orthodoxe russe à l’étranger, essentiellement en Europe, en Amérique du Nord et en Australie constituées par les descendants de l’émigration « blanche ». Le nombre de ces paroisses se réduit. Les responsables de ces groupes ne sont pas en règle générale cooptés dans la direction de l’Eglise. Aussi, ce n’est que grâce à des contacts personnels que l’on peut les connaître.
La troisième sous-culture ecclésiale se considère appartenir relever de la tradition des catacombes, s’emploie à donner le semblant de cette appartenance. En réalité ce groupe reproduit à l’intégrale le modèle culturel soviétique. Ses tenants ont gardé le langage de la propagande soviétique et n’ont fait qu’y remplacer plusieurs termes et notions :
: « Union Soviétique – Sainte Russie », « communiste – orthodoxe », etc. Le discours tenu par ce groupe est peu convaincant et relève souvent de la parodie. Exemple : le père Alexandre Choumsky écrit à propos du séisme au Japon (site Rousskaya Liniya) : « Tous les Russes disent unanimement sans s’être concertés que la catastrophe qui a frappé le Japon est un châtiment pour avoir offensé notre patrie. Des drapeaux russes ont été brûlés au Japon à la suite de la visite effectuée par le président russe dans les îles Kouriles, ses portraits ont été foulés aux pieds. Le drapeau de tout pays est son symbole essentiel. L’offense au drapeau est équivalente à une destruction symbolique du pays qu’il représente. Le Seigneur a donc rétribué le Japon pour ses actions et ses intentions symboliques déplacées »
Nous avons affaire à une sorte de chaman implacable au service dune religion nationaliste. Ces chamans sont prêts à vouer à l’anathème tout ce qui porte atteinte à la religion laïque post soviétique. Il est évident que ce troisième groupe est porteur au sein de l’Eglise d’un modèle quasi sectaire. C’est là que l’on trouve de faux « reclus », à l’instar des sectaires de la région de Pensa, ainsi que la majorité des militants orthodoxes qui participent aux actions de rue.
* * *
Le nationalisme moderne
Les tensions s’exacerbent ces dernières années entre la dénomination de l’Eglise et le sens de cet intitulé : au cours des 70 dernières années l’eglise en Russie est nommée « Eglise orthodoxe russe » (avant le putsch d’octobre 1917 son nom était « Eglise greco-capholique de Russie ». De nos jours les nationalistes revendiquent pour l’Eglise une stricte « russité ». L’Eglise orthodoxe russe comprend cependant des Eglises autonomes et auto administrées, comme celles d’Ukraine, de Biélorussie, de Moldavie, celles des Etats baltes. Si le patriarcat de Moscou acceptait de fonder sa politique sur le nationalisme russe cela entraînerait inévitablement l’interdiction des traditions nationales locales. Mais cette unification souhaitée par les nationalistes ne se fera pas, le résultat auquel nous aboutirions serait foncièrement autre : les communautés qui s’en tiennent à leurs traditions nationales s’éloigneraient du patriarcat de Moscou. En définitive le patriarcat risquerait une sorte de désintégration ainsi qu’une réduction drastique de son territoire canonique. Le nationalisme russe représente l’un des plus grands dangers qui menace l’Eglise. Le patriarche Cyrille a adopté une attitude très nette, voire intransigeante à son égard. Cette attitude est déterminée par les déclarations qu’il a faites à la suite des évènements du 11 décembre 2010 place du Manège à Moscou: « Il est indispensable, a-t-il dit, de mettre en place des obstacles insurmontables aux activités de tous les groupes radicaux, cela se rapporte aux minorités ethniques se trouvant en Russie de même qu’à la majorité « de souche ».
Pas le moindre mot, pas la moindre allusion de soutien aux nationalistes russes dans les prises de parole du patriarche à la suite du 11 décembre. Constantin Kintchev qui est à la tête du groupe rock « Alissa » a d’une manière assez brutale exprimé à ce propos son désappointement. Il a déclaré lors d’une rencontre avec la jeunesse orthodoxe ; Kostia Kintchev est déçu par le patriarche Cyrille : « Je voudrais que l’Eglise orthodoxe russe, plutôt notre patriarche Cyrille lui même cessent de craindre le mot « russe » et s’adressent à nous « Frères et sœurs et russes ».
C’est il y a deux ans que le patriarche a pour la première fois mentionné « le monde russe ». L’apparition de cette notion n’est en rien aléatoire. Il s’agit de prévenir le danger de la radicalisation des nationalistes russes au sein de l’Eglise. Le concept du « monde russe » a vocation à circonvenir le nationalisme russe et, d’autre part, à expliquer que la culture russe est la culture chrétienne commune aux peuples slaves. Le russe étant pour ces peuples la langue vernaculaire.
Sur quels fondements construire notre avenir ?
Il ne s’agit pas là de programmes élaborés ou de financement. La première chose à dépasser est la nature déclarative de notre échelle de valeurs. Nous savons depuis longtemps que la promulgation de telles ou telles valeurs n’engage à rien. Quoi de plus simple que d’agir non conformément à ce que l’on dit. On n’y risque guère sa réputation. La religion post soviétique se fonde pour beaucoup sur cette facilité. Ce n’est qu’au prix d’un effort moral qu’il est envisageable de surmonter un tel dédoublement de notre conscience. Mais qu’est-ce qui nous inciterait à accepter cette effort ? C’est là que survient notre façon de voir l’avenir. Quel avenir pensons-nous pour le peuple, le pays, pour nos familles ? L’aliénation réciproque qui s’est instaurée entre l’Etat et le peuple nous empêche de trouver à ces questions une réponse acceptable par tous. La religion laïque post soviétique ne peut nous venir en aide. Elle n’est à même de « fonctionner » que si l’Etat et la société s’orientent sans réserves sur le passé. Impossible, si l’on s’en tient à ces repères, d’envisager un avenir crédible. Cette prise de conscience s’est produite lors de l’effondrement de l’URSS. L’Orthodoxie est également en Russie pour beaucoup tournée vers le passé. Cependant l’orthodoxie russe moderne a une vision eschatologique, elle contribue à situer le peuple dans l’histoire, à réévaluer le passé, à élaborer des critères de valeurs… Mais tout ceci risque de ne rester que virtuel sans des efforts moraux réciproque de l’Eglise et de la société.
Autre scénario paraissant réaliste : renoncement à tout effort moral, à toute volonté de former la culture de l’avenir. Ce scénario, hélas, paraît aujourd’hui le plus probable. Il ne s’agit que de savoir quels sont les efforts que tous et chacun sont disposés à accepter au nom de cet avenir. Si le pays s’avérait incapable de construire sa propre politique culturelle, une telle politique serait imposée de l’extérieur. Cela ne présenterait aucune difficulté dans le contexte de la globalisation.
Notes :
(1) Des films patriotiques tels que « Nous venons de l’avenir » sont bien accueillis tandis que des films comme « Rio Rita » traitant de la défaite de la génération des vainqueurs sont sujets à critique.
(2) Le père Eugène Smirnov : « Le feu éternel est un symbole laïc, l’Eglise le considère comme un objet de vénération laïque. Ce feu n’est pas consacré en l’honneur de tel ou tel dirigeant ou d’une idéologie mais en la mémoire des guerriers qui ont sacrifié leurs vies pour la juste cause », 5 octobre 2010.
(3) Roy Medvedev : « Les publications d’ouvrages pseudo historiques et tendancieux se font de plus en plus nombreuses, y compris de livres glorifiant Staline et le stalinisme. La valeur scientifique de ces publications est nulle, elles véhiculent la propagande du stalinisme. Négationnisme des crimes commis par Staline. », 15 avril 2011.
(4) Des représentants du parti communiste affirment que ce chiffre atteint 30%.
Traduction Nikita Krivocheine, Paris
Marlène Brocard (Pour Aujourd’hui la Russie)
Si les catholiques représentent moins de 1% de la population en Russie, 27 messes sont toutefois célébrées tous les dimanches à Moscou, en 12 langues différentes, par les représentants ecclésiastiques de chaque communauté étrangère.
«La communauté catholique à Moscou, et même en Russie est insignifiante. Nous sommes comme les Tibétains en France», révèle le Père Michaël John Ryan, prêtre irlandais de la paroisse Notre-Dame-de-L'Espérance, qui officie à la cathédrale de L'Immaculée Conception.
Deux paroisses, deux visages
A Moscou, il existe deux églises qui accueillent les catholiques: l'église Saint-Louis-des-Français et la cathédrale de L'Immaculée Conception.
La majorité des catholiques francophones et pratiquants se retrouvent à l'église Saint-Louis. Édifiée en 1830, l'église accueille deux paroisses, Saint-Louis pour les Français, et Saint Pierre et Paul pour les russophones.Située dans le quartier de Chisty Prudie, en face du lycée français, la paroisse Saint-Louis est un échantillon représentatif de la population française expatriée à Moscou.
«La majorité des fidèles francophones de notre paroisse, environ 500 personnes, est représentée par les expatriés d'entreprises françaises», explique le Père Adrien Masson, curé de Saint-Louis. «Ils sont souvent en Russie pour une durée limitée, par conséquent tous les ans, le visage de la paroisse change du tiers.»
Si les catholiques représentent moins de 1% de la population en Russie, 27 messes sont toutefois célébrées tous les dimanches à Moscou, en 12 langues différentes, par les représentants ecclésiastiques de chaque communauté étrangère.
«La communauté catholique à Moscou, et même en Russie est insignifiante. Nous sommes comme les Tibétains en France», révèle le Père Michaël John Ryan, prêtre irlandais de la paroisse Notre-Dame-de-L'Espérance, qui officie à la cathédrale de L'Immaculée Conception.
Deux paroisses, deux visages
A Moscou, il existe deux églises qui accueillent les catholiques: l'église Saint-Louis-des-Français et la cathédrale de L'Immaculée Conception.
La majorité des catholiques francophones et pratiquants se retrouvent à l'église Saint-Louis. Édifiée en 1830, l'église accueille deux paroisses, Saint-Louis pour les Français, et Saint Pierre et Paul pour les russophones.Située dans le quartier de Chisty Prudie, en face du lycée français, la paroisse Saint-Louis est un échantillon représentatif de la population française expatriée à Moscou.
«La majorité des fidèles francophones de notre paroisse, environ 500 personnes, est représentée par les expatriés d'entreprises françaises», explique le Père Adrien Masson, curé de Saint-Louis. «Ils sont souvent en Russie pour une durée limitée, par conséquent tous les ans, le visage de la paroisse change du tiers.»
Mais la communauté catholique est loin de se résumer aux seuls expatriés francophones.
La cathédrale de L'Immaculée Conception, avec le Père Michaël, a pour particularité d’être multiculturelle : elle accueille des Africains, des Asiatiques, des Suisses, des Belges, des Québécois: «Et tous statuts sociaux confondus: femmes de ménage, chauffeurs, diplomates, étudiants, anciens séminaristes et même footballeurs...», énumère le Père Michaël.
Une Eglise fédératrice et cosmopolite
L'église Saint-Louis-des-Français et la cathédrale de L'Immaculée Conception ont beau accueillir des populations différentes, elles ont en commun le même esprit fédérateur.
«Tous les pratiquants se connaissent. L'église est un lieu de rencontre où les étrangers trouvent du réconfort auprès de Dieu et retrouvent, si ce n'est leurs amis, des personnes venant d'un même pays, parlant la même langue», explique le Père Michaël.
Le Père Adrien rappelle que «le sol de notre église est foulé par une multitude de communautés d'origines différentes et nous n'avons pas besoin de démontrer que l'Eglise est un lieu universel. C'est un peu Saint-Pierre de Rome, en beaucoup plus petit, certes.»
Contrairement aux fidèles de l'Hexagone, la communauté à Moscou est jeune, représentée par des couples entre 30 et 40 ans, avec des enfants. D’après le Père Adrien, ses paroissiens semblent plus impliqués qu'en France, notamment en regard des enfants inscrits au catéchisme.
Des relations inexistantes avec l'Eglise orthodoxe
«Les liens avec l'Eglise orthodoxe sont presque inexistants», avoue le Père Michaël. Un état confirmé par le Père Adrien, qui précise qu’il n'y a pas de querelles, cependant, l'Eglise orthodoxe fait parfois preuve de défiance vis-à-vis de la communauté catholique.,,,SUITE Aujourd’hui la Russie
La cathédrale de L'Immaculée Conception, avec le Père Michaël, a pour particularité d’être multiculturelle : elle accueille des Africains, des Asiatiques, des Suisses, des Belges, des Québécois: «Et tous statuts sociaux confondus: femmes de ménage, chauffeurs, diplomates, étudiants, anciens séminaristes et même footballeurs...», énumère le Père Michaël.
Une Eglise fédératrice et cosmopolite
L'église Saint-Louis-des-Français et la cathédrale de L'Immaculée Conception ont beau accueillir des populations différentes, elles ont en commun le même esprit fédérateur.
«Tous les pratiquants se connaissent. L'église est un lieu de rencontre où les étrangers trouvent du réconfort auprès de Dieu et retrouvent, si ce n'est leurs amis, des personnes venant d'un même pays, parlant la même langue», explique le Père Michaël.
Le Père Adrien rappelle que «le sol de notre église est foulé par une multitude de communautés d'origines différentes et nous n'avons pas besoin de démontrer que l'Eglise est un lieu universel. C'est un peu Saint-Pierre de Rome, en beaucoup plus petit, certes.»
Contrairement aux fidèles de l'Hexagone, la communauté à Moscou est jeune, représentée par des couples entre 30 et 40 ans, avec des enfants. D’après le Père Adrien, ses paroissiens semblent plus impliqués qu'en France, notamment en regard des enfants inscrits au catéchisme.
Des relations inexistantes avec l'Eglise orthodoxe
«Les liens avec l'Eglise orthodoxe sont presque inexistants», avoue le Père Michaël. Un état confirmé par le Père Adrien, qui précise qu’il n'y a pas de querelles, cependant, l'Eglise orthodoxe fait parfois preuve de défiance vis-à-vis de la communauté catholique.,,,SUITE Aujourd’hui la Russie
Un engin explosif de forte puissance a sévèrement endommagé dans la nuit de dimanche à lundi 15 août l’église syro-orthodoxe de Saint Ephrem à Kirkuk. Personne n’a été blessé, car l’attentat a eu lieu vers 1h30 du matin.
L’édifice, qui a subi de gros dommages, est situé à quelques centaines de mètres de la cathédrale chaldéenne, dans le centre de la ville, a annoncé lundi 15 août l’agence de presse catholique AsiaNews à Rome. Une grande partie du toit s’est effondré à l’intérieur de l’église.
L’édifice, qui a subi de gros dommages, est situé à quelques centaines de mètres de la cathédrale chaldéenne, dans le centre de la ville, a annoncé lundi 15 août l’agence de presse catholique AsiaNews à Rome. Une grande partie du toit s’est effondré à l’intérieur de l’église.
Déjà un attentat sanglant le 2 août dernier
Le 2 août dernier, un attentat visant l’église syriaque catholique de la Sainte Famille dans la ville pétrolière irakienne de Kirkuk, avait fait une vingtaine de blessés, dont le curé de la paroisse. Le même jour, les explosifs contenus dans une autre voiture piégée visant une église presbytérienne de Kirkuk avaient pu être désamorcés avant qu’ils n’explosent.Mgr Yohanna Petros Mouche, archevêque syro-catholique de Mossoul, déclarait alors qu’une telle attaque ne pouvait s’expliquer que par la "faiblesse des autorités, incapables de garantir la sécurité et la stabilité". Kirkuk est une métropole de 600’000 habitants située à 250 km au nord de Bagdad, dans une zone pétrolifère revendiquée par les Kurdes.
Ces attentats ciblés ont accéléré l’exode des chrétiens d’Irak. Selon les données des Nations Unies en 2010, jusqu’à 40 % des 1,6 million de réfugiés irakiens à l’étranger sont chrétiens. Dans le rapport publié par l’œuvre d’entraide catholique "Aide à l’Eglise en Détresse" (AED) en 2011, intitulé "Persécutés et Oubliés?", se basant sur des chiffres donnés par des évêques irakiens, le nombre de chrétiens dans le pays serait passé de 900’000 à moins de 200’000 au cours de la dernière décennie. SUITE APIC
Le 2 août dernier, un attentat visant l’église syriaque catholique de la Sainte Famille dans la ville pétrolière irakienne de Kirkuk, avait fait une vingtaine de blessés, dont le curé de la paroisse. Le même jour, les explosifs contenus dans une autre voiture piégée visant une église presbytérienne de Kirkuk avaient pu être désamorcés avant qu’ils n’explosent.Mgr Yohanna Petros Mouche, archevêque syro-catholique de Mossoul, déclarait alors qu’une telle attaque ne pouvait s’expliquer que par la "faiblesse des autorités, incapables de garantir la sécurité et la stabilité". Kirkuk est une métropole de 600’000 habitants située à 250 km au nord de Bagdad, dans une zone pétrolifère revendiquée par les Kurdes.
Ces attentats ciblés ont accéléré l’exode des chrétiens d’Irak. Selon les données des Nations Unies en 2010, jusqu’à 40 % des 1,6 million de réfugiés irakiens à l’étranger sont chrétiens. Dans le rapport publié par l’œuvre d’entraide catholique "Aide à l’Eglise en Détresse" (AED) en 2011, intitulé "Persécutés et Oubliés?", se basant sur des chiffres donnés par des évêques irakiens, le nombre de chrétiens dans le pays serait passé de 900’000 à moins de 200’000 au cours de la dernière décennie. SUITE APIC
V, GOLOVANOW
Les structures de l'Eglise russe étaient restées figées depuis l'époque soviétique, avec des diocèses calqués sur les divisions administratives de l'URSS. Mais le nombre de ses membres, et en particulier des paroisses, monastères, séminaires… ayant décuplé, il est devenu indispensable d'adapter l'organisation ecclésiale.
C'est le concile des épiscopal de février 2011 qui a lancé la réorganisation qui a été rendue publique lors de la réunion du saint Synode à Kiev le 27 juillet dernier: il a créé une nouvelle région métropolitaine en Asie centrale (comprenant les diocèses de Tadjikistan, d'Ouzbekistan, de Kirghistan et le doyenné de Turkmenistan) et six nouveaux diocèses en partageant de grands diocèses sur son territoire canonique. Cette réorganisation a provoqué beaucoup d'interrogations en Russie et Vladimir Legoïda, président du Département synodal en explique le sens ici
Les structures de l'Eglise russe étaient restées figées depuis l'époque soviétique, avec des diocèses calqués sur les divisions administratives de l'URSS. Mais le nombre de ses membres, et en particulier des paroisses, monastères, séminaires… ayant décuplé, il est devenu indispensable d'adapter l'organisation ecclésiale.
C'est le concile des épiscopal de février 2011 qui a lancé la réorganisation qui a été rendue publique lors de la réunion du saint Synode à Kiev le 27 juillet dernier: il a créé une nouvelle région métropolitaine en Asie centrale (comprenant les diocèses de Tadjikistan, d'Ouzbekistan, de Kirghistan et le doyenné de Turkmenistan) et six nouveaux diocèses en partageant de grands diocèses sur son territoire canonique. Cette réorganisation a provoqué beaucoup d'interrogations en Russie et Vladimir Legoïda, président du Département synodal en explique le sens ici
Il commence par déclarer que la réforme se fait en toute transparence et qu'elle a été annoncée et commentée par le patriarche Cyrille, le Saint-Synode ou par les représentants des structures synodales. Le patriarche insiste souvent qu’il ne faut pas seulement restaurer les églises mais aussi faire tout pour que les hommes qui s’y rendent deviennent meilleurs; et il rappelé aux pasteurs l’appel évangélique : "Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit (Mat 28, 19)".
Mais le patriarche rappelle aussi les nombreuses difficultés de cette prédication, dont l'une tient justement à l’organisation ecclésiale: mise en place pendant la période synodale (1), elle a survécu au régime soviétique et, dès le départ, elle poursuivait des buts et des objectifs différents des besoins d’aujourd’hui. Et si maintenant on n'apporte quelques changements ce système, il ne sera tout simplement pas en mesure de résoudre un grand nombre de problèmes actuels. Parce pour les résoudre (le patriarche le rappelle pratiquement dans chaque homélie), les gens d'église doivent agir ensemble, main dans la main.
Et pour cela l'essentiel, c'est que les évêques, ceux qui ont rçu le pouvoir de l’Eglise, doivent se rapprocher des prêtres et des fidèles… ». Vladimir Legoïda remarque que certains prêtres peuvent ne pas avoir d'audience en tête à tête avec son évêque de toute sa vie! …Certains diocèses sont actuellement « plus grands que certaines Eglises locales, ce qui a pour conséquence l’absence de contacts directs entre les évêques et les prêtres des paroisses qui finissent par se sentir comme de petites vis dans la grande machine ecclésiale. Le patriarche ne veut pas que les prêtres soient de petites vis. Au contraire, il travaille pour que les liens entre Chrétiens s'affermissent. "" Je vous donne une loi nouvelle: aimez-vous les uns les autres». Il est difficile d'aimer quelqu'un qu'on ne connait du tout!
.
«Je n'utiliserais pas le terme "réforme" pour cette réorganisation…Le des diocèses se produit lentement, prudemment et comme vous pouvez le voir, ponctuellement. Il y a des endroits sur la carte où ce changement est réellement mur. Par exemple, au Caucase du Nord, un seul diocèse réunissait plusieurs pays bien distincts, et dans l’Extrême-Orient la distance entre deux églises pouvait atteindre des centaines des kilomètres » commente Vladimir Legoïda. Et il concède que ce processus rencontrera des difficultés, qui seront discutées non seulement par les journalistes et les blogueurs religieux, mais également à la Commission interconciliaire, qui réuni des experts laïques aussi bien que ecclésiastiques. Il ne peut donc être question de "secrèt" concernant la réorganisation des diocèses: pour ceux qui suivent les décisions du synode et les communications du patriarche tout est parfaitement limpide».
(1) 1700-1917. Le patriarcat a été supprimé et remplacé par le synode sous Pierre le Grand et rétabli par le Concile local de 1917
Mais le patriarche rappelle aussi les nombreuses difficultés de cette prédication, dont l'une tient justement à l’organisation ecclésiale: mise en place pendant la période synodale (1), elle a survécu au régime soviétique et, dès le départ, elle poursuivait des buts et des objectifs différents des besoins d’aujourd’hui. Et si maintenant on n'apporte quelques changements ce système, il ne sera tout simplement pas en mesure de résoudre un grand nombre de problèmes actuels. Parce pour les résoudre (le patriarche le rappelle pratiquement dans chaque homélie), les gens d'église doivent agir ensemble, main dans la main.
Et pour cela l'essentiel, c'est que les évêques, ceux qui ont rçu le pouvoir de l’Eglise, doivent se rapprocher des prêtres et des fidèles… ». Vladimir Legoïda remarque que certains prêtres peuvent ne pas avoir d'audience en tête à tête avec son évêque de toute sa vie! …Certains diocèses sont actuellement « plus grands que certaines Eglises locales, ce qui a pour conséquence l’absence de contacts directs entre les évêques et les prêtres des paroisses qui finissent par se sentir comme de petites vis dans la grande machine ecclésiale. Le patriarche ne veut pas que les prêtres soient de petites vis. Au contraire, il travaille pour que les liens entre Chrétiens s'affermissent. "" Je vous donne une loi nouvelle: aimez-vous les uns les autres». Il est difficile d'aimer quelqu'un qu'on ne connait du tout!
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«Je n'utiliserais pas le terme "réforme" pour cette réorganisation…Le des diocèses se produit lentement, prudemment et comme vous pouvez le voir, ponctuellement. Il y a des endroits sur la carte où ce changement est réellement mur. Par exemple, au Caucase du Nord, un seul diocèse réunissait plusieurs pays bien distincts, et dans l’Extrême-Orient la distance entre deux églises pouvait atteindre des centaines des kilomètres » commente Vladimir Legoïda. Et il concède que ce processus rencontrera des difficultés, qui seront discutées non seulement par les journalistes et les blogueurs religieux, mais également à la Commission interconciliaire, qui réuni des experts laïques aussi bien que ecclésiastiques. Il ne peut donc être question de "secrèt" concernant la réorganisation des diocèses: pour ceux qui suivent les décisions du synode et les communications du patriarche tout est parfaitement limpide».
(1) 1700-1917. Le patriarcat a été supprimé et remplacé par le synode sous Pierre le Grand et rétabli par le Concile local de 1917
l'Archimandrite Job Getcha
Le 13 août dernier, le patriarche œcuménique Bartholomée (né en 1940) a célébré ses 50 ans de sacerdoce. Il a présidé la Divine Liturgie à la cathédrale de la Dormition de la Mère de Dieu sur son île natale d'Imbros, là où il y a exactement 50 ans il fut ordonné diacre par le métropolite Méliton d'Imbros et de Ténédos (1913-1989), ultérieurement métropolite de Chalcédoine.
Avec lui ont concélébré les métropolites Anthyme d'Alexandroupolis et Nicolas de Mesogaia en présence des métropolites Chrysostome de Myre, Jacques des îles des Princes, Chrysostome de Simi, et de l'évêque du lieu, le métropolite Cyrille d'Imbros et Ténédos. L'église était remplie à capacité par les résidents de l'île d'Imbros ainsi que par de nombreux visiteurs venus de l'étranger pour honorer le patriarche, dont le maire de Thessalonique, Iannis Boutaris.
Le patriarche œcuménique Bartholomée vient de publier en avril dernier un livre en français aux Éditions du Cerf, intitulé "À la Rencontre du Mystère" où il retrace entre autres son parcours personnel.
PHOTOS ICI
Le 13 août dernier, le patriarche œcuménique Bartholomée (né en 1940) a célébré ses 50 ans de sacerdoce. Il a présidé la Divine Liturgie à la cathédrale de la Dormition de la Mère de Dieu sur son île natale d'Imbros, là où il y a exactement 50 ans il fut ordonné diacre par le métropolite Méliton d'Imbros et de Ténédos (1913-1989), ultérieurement métropolite de Chalcédoine.
Avec lui ont concélébré les métropolites Anthyme d'Alexandroupolis et Nicolas de Mesogaia en présence des métropolites Chrysostome de Myre, Jacques des îles des Princes, Chrysostome de Simi, et de l'évêque du lieu, le métropolite Cyrille d'Imbros et Ténédos. L'église était remplie à capacité par les résidents de l'île d'Imbros ainsi que par de nombreux visiteurs venus de l'étranger pour honorer le patriarche, dont le maire de Thessalonique, Iannis Boutaris.
Le patriarche œcuménique Bartholomée vient de publier en avril dernier un livre en français aux Éditions du Cerf, intitulé "À la Rencontre du Mystère" où il retrace entre autres son parcours personnel.
PHOTOS ICI
Le patriarcat de Jérusalem a annoncé qu'il suspendait la communion canonique avec l'Eglise orthodoxe roumaine qui construit une église pour des pèlerins roumains à Jéricho, suite à un accord avec un des prédécesseurs de l'actuel patriarche de Jérusalem.
Les lecteurs de notre blog pensent:
à 43.37% que c'est une décision regrettable qui nuit au témoignage de l’Église orthodoxe dans le monde;
à 33.13% que c'est une décision justifiée compte-tenu des circonstances;
à 23.5% que cette décision ne nous concerne pas.
Les lecteurs de notre blog pensent:
à 43.37% que c'est une décision regrettable qui nuit au témoignage de l’Église orthodoxe dans le monde;
à 33.13% que c'est une décision justifiée compte-tenu des circonstances;
à 23.5% que cette décision ne nous concerne pas.
Depuis le début du mois de juillet et jusqu'au mois de septembre, la chapelle du Séminaire à Epinay-sous-Sénart est fermée pour travaux. Des célébrations liturgiques (le samedi matin à 10 h et le dimanche matin à 10 h) ont cependant lieu sur un autel provisoire, aménagé dans la sacristie de la chapelle.
Le plafond et les murs de la chapelle viennent d'être repeints, le sol est également remplacé.
L'atelier iconographique du séminaire, sous la direction de Mme Emilie van Taack, a commencé la réalisation des fresques dans le sanctuaire de la chapelle. Derrière l'autel se trouvera une grande fresque de la Mère de Dieu du Signe. Elle sera entourée des icônes de saint Grégoire le Théologien (de Nazianze), des saints Jean Chrysostome et Basile le Grand (les Trois Saints Docteurs) et de saint Maxime le Confesseur, ainsi que des archanges et des chérubins.
Le plafond et les murs de la chapelle viennent d'être repeints, le sol est également remplacé.
L'atelier iconographique du séminaire, sous la direction de Mme Emilie van Taack, a commencé la réalisation des fresques dans le sanctuaire de la chapelle. Derrière l'autel se trouvera une grande fresque de la Mère de Dieu du Signe. Elle sera entourée des icônes de saint Grégoire le Théologien (de Nazianze), des saints Jean Chrysostome et Basile le Grand (les Trois Saints Docteurs) et de saint Maxime le Confesseur, ainsi que des archanges et des chérubins.
L'iconostase pour la chapelle du Séminaire sera réalisée par l'atelier de la laure Trinité-Saint-Serge, près de Moscou. Il est prévu qu'elle soit installée vers la fin du mois de septembre.
Tous ces travaux indispensables sont financés par des dons de nos fidèles et de nos amis. Si vous souhaitez contribuer à la noble tache d'aménagement d'un lieu de prière, nous vous en serons infiniment reconnaissants. Vous pouvez nous écrire à cette adresse.
Tous ces travaux indispensables sont financés par des dons de nos fidèles et de nos amis. Si vous souhaitez contribuer à la noble tache d'aménagement d'un lieu de prière, nous vous en serons infiniment reconnaissants. Vous pouvez nous écrire à cette adresse.
Ce texte nous a été adressé par Daniel en tant que commentaire a propos « L’avenir de l’orthodoxie en Europe et le schisme de Paris » Nous avons préféré en faire un post.
Il y a des exagérations dans l'article. A le lire, on croirait que dans toutes les paroisses, on trouve des femmes acolytes, des proscomédies au milieu de l'église et aucune iconostase et j'en passe. C'est en fait juste la liste de ce que les modernistes désirent mais entre le désir et le passage à l'acte, il y a un grand bond qui n'a pas été franchi en bien des endroits... Je n'ai aucune connaissance de femmes acolytes dans les églises de Daru...
Les questions de nationalité sont sans importance dans l'église. Ce n'est pas parce qu'un nom se finit en - "ov" que la personne est une bonne orthodoxe.
Il y a des exagérations dans l'article. A le lire, on croirait que dans toutes les paroisses, on trouve des femmes acolytes, des proscomédies au milieu de l'église et aucune iconostase et j'en passe. C'est en fait juste la liste de ce que les modernistes désirent mais entre le désir et le passage à l'acte, il y a un grand bond qui n'a pas été franchi en bien des endroits... Je n'ai aucune connaissance de femmes acolytes dans les églises de Daru...
Les questions de nationalité sont sans importance dans l'église. Ce n'est pas parce qu'un nom se finit en - "ov" que la personne est une bonne orthodoxe.
Sur l'apport théologique de Daru, à l'inverse de Vladimir, je dirais, pour paraphraser un livre célèbre, "Le soleil de Daru aveugle l'orthodoxie". J'ai toujours reproché au darusien une véritable arrogance et le désir d'occulter les apports théologiques venus d'ailleurs. A les croire, pendant la période communiste, il y avait eux et puis c'est tout. En fait, ils ont tout fait, Daru et la Fraternité, pour se présenter comme LES représentants de l'orthodoxie en France en occultant les autres personnes, les autres publications, les autres auteurs...
Y compris pendant la période communiste, on écrivait de la bonne théologie dans le monde orthodoxe : Dimitri Stalinoe en Roumanie, Saint Justin de Celije, le Père Jean Romanidis (où tout n'est pas parfait), le Père Georges Florovsky (assez bon), qui d'ailleurs a fini par quitter Daru. Et comme la théologie est quand même quelque chose de vécu, et qu'est vraiment théologien celui qui est saint, je suis toujours à la recherche des saints de ce phare de la théologie que fut la rue Daru... En revanche, pendant la même période, je vois dans l'église russe hors frontière, trois saints, Saint Jean de Shangaï, Philarète de New-York et Séraphin de Platina (Rose), Séraphin de Platina ayant d'ailleurs écrit de la théologie, je vois Saint Justin de Celije et Saint Nicolas de Jitcha en Serbie, les anciens Païssios l'Athonite et Cléopas (en Roumanie)... Je scrute du côté de Daru, je ne vois rien... De grâce, ne me parlez pas de Mère Marie (Skobtzov) et de ses compagnons à la canonisation un rien controversée et qui n'ont jamais fait l'objet d'un culte populaire... chose qui est quand même l'une des bases premières d'une canonisation.
Je veux bien qu'on dise que Daru ait été un phare de la pensée religieuse russe mais la pensée religieuse russe n'est pas la théologie dans son sens le plus noble et orthodoxe... sens hélas trop oublié des orthodoxes qui voit dans la théologie un sujet d'étude semblable aux autres sciences, alors qu'elle va de pair avec la sainteté et la praxis...
A ces vrais phares de l'orthodoxie, j'oppose les sirènes dangereuses de Serge Boulgakov (tellement orthodoxe qu'en secret à une période de sa vie il commémorait le pape avant d'inventer l'hérésie du sophianisme), de Berdiaiev (semi-gnostique), de Paul Evdokimov (avec ces erreurs sur la triadologie, cf la Recension de Jean-Claude Larchet sur www.orthodoxie.com), d'Elisabeth Behr-Sigel (qui rêvait de voir des femmes prêtres) et j'en passe... Sans doute, la fameuse orthodoxie éclairée et avancée dont on ne sait en quoi elle l'est mais puisqu'on vous le dit...
Y compris pendant la période communiste, on écrivait de la bonne théologie dans le monde orthodoxe : Dimitri Stalinoe en Roumanie, Saint Justin de Celije, le Père Jean Romanidis (où tout n'est pas parfait), le Père Georges Florovsky (assez bon), qui d'ailleurs a fini par quitter Daru. Et comme la théologie est quand même quelque chose de vécu, et qu'est vraiment théologien celui qui est saint, je suis toujours à la recherche des saints de ce phare de la théologie que fut la rue Daru... En revanche, pendant la même période, je vois dans l'église russe hors frontière, trois saints, Saint Jean de Shangaï, Philarète de New-York et Séraphin de Platina (Rose), Séraphin de Platina ayant d'ailleurs écrit de la théologie, je vois Saint Justin de Celije et Saint Nicolas de Jitcha en Serbie, les anciens Païssios l'Athonite et Cléopas (en Roumanie)... Je scrute du côté de Daru, je ne vois rien... De grâce, ne me parlez pas de Mère Marie (Skobtzov) et de ses compagnons à la canonisation un rien controversée et qui n'ont jamais fait l'objet d'un culte populaire... chose qui est quand même l'une des bases premières d'une canonisation.
Je veux bien qu'on dise que Daru ait été un phare de la pensée religieuse russe mais la pensée religieuse russe n'est pas la théologie dans son sens le plus noble et orthodoxe... sens hélas trop oublié des orthodoxes qui voit dans la théologie un sujet d'étude semblable aux autres sciences, alors qu'elle va de pair avec la sainteté et la praxis...
A ces vrais phares de l'orthodoxie, j'oppose les sirènes dangereuses de Serge Boulgakov (tellement orthodoxe qu'en secret à une période de sa vie il commémorait le pape avant d'inventer l'hérésie du sophianisme), de Berdiaiev (semi-gnostique), de Paul Evdokimov (avec ces erreurs sur la triadologie, cf la Recension de Jean-Claude Larchet sur www.orthodoxie.com), d'Elisabeth Behr-Sigel (qui rêvait de voir des femmes prêtres) et j'en passe... Sans doute, la fameuse orthodoxie éclairée et avancée dont on ne sait en quoi elle l'est mais puisqu'on vous le dit...
Jean-Arnault Dérens et Laurent Geslin
L'Ukraine offre toujours l'image d'un patchwork compliqué de confessions et d'Églises rivales et «concurrentes». L'orthodoxie, majoritaire sur cette terre qui vit le baptême de l'ancienne Rous, est divisée en plusieurs Églises qu'opposent toujours de vifs antagonismes, tandis qu'elle doit cohabiter avec deux Églises gréco-catholiques (uniates) et une Église catholique latine, qui poursuivent leur relèvement, vingt ans après la dissolution de l'URSS et l'indépendance du pays. Ces Églises «traditionnelles» doivent, de surcroît, faire face à l'émergence de nouvelles Églises protestantes, très dynamiques.
L'Ukraine est l'un des plus grands pays d'Europe, et sa complexité confessionnelle n'est que le résultat de son histoire et de son positionnement géopolitique. Aujourd'hui voisine de l'Union européenne - qu'elle espère rejoindre un jour - l'Ukraine a été ballottée au cours des derniers siècles entre l'influence russe et celles des différentes puissances qui ont dominé le centre-est du continent européen: grand-duché polono-lituanien, puis Empire des Habsbourgs.
L'Ukraine offre toujours l'image d'un patchwork compliqué de confessions et d'Églises rivales et «concurrentes». L'orthodoxie, majoritaire sur cette terre qui vit le baptême de l'ancienne Rous, est divisée en plusieurs Églises qu'opposent toujours de vifs antagonismes, tandis qu'elle doit cohabiter avec deux Églises gréco-catholiques (uniates) et une Église catholique latine, qui poursuivent leur relèvement, vingt ans après la dissolution de l'URSS et l'indépendance du pays. Ces Églises «traditionnelles» doivent, de surcroît, faire face à l'émergence de nouvelles Églises protestantes, très dynamiques.
L'Ukraine est l'un des plus grands pays d'Europe, et sa complexité confessionnelle n'est que le résultat de son histoire et de son positionnement géopolitique. Aujourd'hui voisine de l'Union européenne - qu'elle espère rejoindre un jour - l'Ukraine a été ballottée au cours des derniers siècles entre l'influence russe et celles des différentes puissances qui ont dominé le centre-est du continent européen: grand-duché polono-lituanien, puis Empire des Habsbourgs.
L'ancrage de l'Ukraine dans le monde de la chrétienté orthodoxe est bien sûr lié à sa relation historique avec la Russie, mais, même en ce domaine, rien n'est simple: depuis l'indépendance du pays, proclamée le 24 août 1991, plusieurs Églises orthodoxes revendiquent l'autocéphalie, entendant soustraire l'Ukraine à l'influence de l'Église russe. Au cours des dix dernières années, une certaine «simplification» de la situation des Églises orthodoxes s'est produite: divisées en factions rivales, les Églises ukrainiennes autocéphales dites «indépendantes» ont perdu pied en dehors d'étroits bastions dans l'ouest du pays, ne conservant guère leur influence que dans les importantes diasporas, notamment aux Amériques.
La partie se joue désormais principalement entre l'Église orthodoxe ukrainienne autonome placée sous l'autorité du patriarcat de Moscou, et l'Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Kiev. Celle-ci constitue désormais, par le nombre de ses diocèses, de ses prêtres et de ses fidèles, l'une des principales Églises orthodoxes, tout en restant toujours privée de toute reconnaissance par la communion des Églises orthodoxes (à l'exception de l'Église, elles-même non reconnue, du Monténégro). Les deux Églises rivales jouissent aujourd'hui d'une influence sensiblement égale, mais aucune perspective de réconciliation ne semble envisageable.
Les différentes Églises catholiques, traditionnellement plus implantées dans l'ouest du pays, sont bien sûr le produit des influences politiques occidentales ou centre-européennes. Là aussi, la diversité est de règle, même si les relations entre l'Église gréco-catholique ukrainienne et l'Église latine sont au beau fixe.
Depuis l'indépendance, l'histoire politique et confessionnelle de l'Ukraine semble s'être toujours déclinée selon un paradigme est/ouest. L'est du pays, ainsi d'ailleurs que les régions méridionales du littoral de la Mer Noire, resté profondément marqué par l'héritage impérial russe puis soviétique, votait pour les partis «pro-russes», tout en restant massivement fidèle à l'Église du patriarcat de Moscou. L'ouest du pays, au contraire, était la terre des différentes Églises catholiques, mais aussi de l'affirmation d'une orthodoxie ukrainienne prétendant à l'autocéphalie et détachée de l'influence russe. Ces régions votaient pour les partis «pro-ukrainiens», se voulant les gardiens de l'identité nationale et de la langue ukrainienne. C'est aux régions centrales, et notamment à la capitale Kiev, que revenait le rôle de servir de «balance» entre ces deux blocs, de poids sensiblement égal....Suite "Religion.info"
La partie se joue désormais principalement entre l'Église orthodoxe ukrainienne autonome placée sous l'autorité du patriarcat de Moscou, et l'Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Kiev. Celle-ci constitue désormais, par le nombre de ses diocèses, de ses prêtres et de ses fidèles, l'une des principales Églises orthodoxes, tout en restant toujours privée de toute reconnaissance par la communion des Églises orthodoxes (à l'exception de l'Église, elles-même non reconnue, du Monténégro). Les deux Églises rivales jouissent aujourd'hui d'une influence sensiblement égale, mais aucune perspective de réconciliation ne semble envisageable.
Les différentes Églises catholiques, traditionnellement plus implantées dans l'ouest du pays, sont bien sûr le produit des influences politiques occidentales ou centre-européennes. Là aussi, la diversité est de règle, même si les relations entre l'Église gréco-catholique ukrainienne et l'Église latine sont au beau fixe.
Depuis l'indépendance, l'histoire politique et confessionnelle de l'Ukraine semble s'être toujours déclinée selon un paradigme est/ouest. L'est du pays, ainsi d'ailleurs que les régions méridionales du littoral de la Mer Noire, resté profondément marqué par l'héritage impérial russe puis soviétique, votait pour les partis «pro-russes», tout en restant massivement fidèle à l'Église du patriarcat de Moscou. L'ouest du pays, au contraire, était la terre des différentes Églises catholiques, mais aussi de l'affirmation d'une orthodoxie ukrainienne prétendant à l'autocéphalie et détachée de l'influence russe. Ces régions votaient pour les partis «pro-ukrainiens», se voulant les gardiens de l'identité nationale et de la langue ukrainienne. C'est aux régions centrales, et notamment à la capitale Kiev, que revenait le rôle de servir de «balance» entre ces deux blocs, de poids sensiblement égal....Suite "Religion.info"
L’archiprêtre Andrew Phillips nous a fait parvenir la deuxième partie de sa passionnante analyse « L’avenir de l’orthodoxie en Europe et le schisme de Paris ».
Nous lui sommes très reconnaissants d’avoir confié ce texte à « Parlons ». L’équipe de rédaction ne fait pas siennes toutes les affirmations de l’auteur. Nous publions le texte en anglais et nous prions nos lecteurs de nous excuser de ne pas en avoir fait une version française
"The Future of European Orthodoxy and the Paris Schism"
Foreword
Having won a prize for a work on Orthodoxy from the Alliance Française, I was first able to visit Russian Orthodox Paris exactly 37 years ago, in July 1974. Here I already knew that some important part of my destiny lay. Among many nostalgic memories, I remember speaking to a very elderly man in a long since closed Russian bookshop, where I had bought a copy of the Gospels in Church Slavonic and Kartashov’s "Vossozdanie Svyatoi Rusi" ("The Recreation of Holy Rus").The elderly told me how the study of Church Slavonic had been obligatory in Russia when he had been a young man well before the 1917 Revolution and related other memories.
Nous lui sommes très reconnaissants d’avoir confié ce texte à « Parlons ». L’équipe de rédaction ne fait pas siennes toutes les affirmations de l’auteur. Nous publions le texte en anglais et nous prions nos lecteurs de nous excuser de ne pas en avoir fait une version française
"The Future of European Orthodoxy and the Paris Schism"
Foreword
Having won a prize for a work on Orthodoxy from the Alliance Française, I was first able to visit Russian Orthodox Paris exactly 37 years ago, in July 1974. Here I already knew that some important part of my destiny lay. Among many nostalgic memories, I remember speaking to a very elderly man in a long since closed Russian bookshop, where I had bought a copy of the Gospels in Church Slavonic and Kartashov’s "Vossozdanie Svyatoi Rusi" ("The Recreation of Holy Rus").The elderly told me how the study of Church Slavonic had been obligatory in Russia when he had been a young man well before the 1917 Revolution and related other memories.
It is in his memory, in memory of the saintly Archbishop George (Tarasov), a former pilot of the Russian squadron on the Western Front (founded in 1912, the Russian Air Force possessed nearly one third of the world’s aeroplanes by 1914), and in memory of so many other Russian Orthodox patriots like them, whose rooms were always adorned with the portraits of the martyred Tsar Nicholas and the martyred Tsarina Alexandra and at some of whose funerals I served in Paris ten and twenty years later, that I write the following. It is my ardent hope that justice may be done to them, that their struggle to remain faithful to Holy Rus amid the temptations of Western Europe may not have been in vain. Eternal Memory to them all!
Introduction: Fractures in the Church of the Russian Orthodox Emigration
Following the 1917 Revolution and ensuing Civil War, 34 Russian bishops found themselves outside Communist Russia, together with many hundreds, if not thousands, of clergy and monastics, and between one and two million faithful. Seeing persecution mounting inside Russia, it the end of 1920 the holy Patriarch Tikhon of Moscow issued a decree, giving his blessing for the establishment of what soon came to be known as "The Russian Orthodox Church Outside Russia" (ROCOR), under the leadership of the exiled Metropolitan Antony of Kiev. This was duly established worldwide, in China, Europe, the Holy Land, the Americas and elsewhere.
Independent of the brutally persecuted Patriarchal Church inside Russia, the Russian Church Outside Russia was designated to look after the spiritual needs of all Russian Orthodox outside Russia. Her full independence, according to Patriarch Tikhon’s decree, was to last until the Patriarchate had finally secured freedom. That came in 2007. Then the two parts of the Russian Church came together by mutual consent, the vast majority of ROCOR content with her new, self-governing status, the once enslaved Patriarchate having freely accepted all three conditions ROCOR had set. These conditions were: the canonisation of the New Martyrs and Confessors; the proclamation of the independence of the Church from the State (the rejection of "sergianism"); the rejection of religious syncretism ("ecumenism").
Sadly, however, in France in 1925 three bishops broke away from ROCOR under political pressure. After the Second World War four more bishops definitively broke away from ROCOR in the USA, also under political pressure. Two of the three bishops in France, changing their status, went on to seek canonicity under the tiny Patriarchate of Constantinople in Turkey. Their "jurisdiction" came to be called the "Paris Archdiocese" or "Paris Exarchate", but is most commonly known as "Rue Daru".
Today, it is made up of about eighty small communities, mainly in France, has one active bishop and may be 5,000 strong. Parts of it express strong French cultural nationalism. The bishops in North America eventually ended up in a Cold War organisation, largely founded from Paris, canonically disputed but still in existence, which is at present called "The Orthodox Church in America" (OCA). This latter, made up of only about 10% of the Orthodox in North America, certain parts of which are subject to American nationalism, is composed of about 600 communities and is between 80,000 and 100,000 strong.
In a recent interview, one of the senior ideologues of Rue Daru, the retired Professor Nikita Struve, has in no uncertain terms justified maintaining the Paris schism. He has identified his fraction of Rue Daru, rather confusedly, as "a Russian, French, Western Orthodox Church". Certainly, it is Russian, inasmuch as it has Russian roots and at present still occupies the 19th century Russian Cathedral on Daru Street ("Rue Daru") in Paris, which is the origin of its common name.
Certainly, it is also French, inasmuch as its dependent communities are mainly in France and French is used as the main liturgical language. However, these facts have also long been true of parishes of the Russian Orthodox Church in France. What distinguishes the Rue Daru jurisdiction is that the fraction which does not wish to return to the Mother-Church is indeed ‘Western’ - not in a geographical sense, but in an ideological sense. The use by Rue Daru of the word ‘Western’ is not about theology, but about psychology, justified by a secular ideology.
The Rue Daru Fracture
The first three Rue Daru leaders, Metropolitan Eulogius, Metropolitan Vladimir and Archbishop George (Tarasov), were quite clear about the direction that Rue Daru should go in, once the Patriarchate in Russia became free – it was to re-enter the Russian Orthodox Church. This was also the opinion of the late Patriarch Dimitrios of Constantinople. This was also the view of other distinguished and much respected Rue Daru Churchmen, like Bishop Methodios (Kulmann) (+ 1974), Bishop Roman (Zolotov), Protopresbyter Alexiy Kniazev, and Archpriest Igor Vernik, who all passed on at the end of the last century, and many others. The change came with the first convert bishop, Archbishop George (Wagner), who ruled Rue Daru for eleven years throughout the 1980s.
A tragic figure, Archbishop George was a German academic and liturgist, by background a Catholic. Born in Berlin in 1929, he had been forced to serve in the Hitler Youth as a teenager and then served as a celibate Russian Patriarchal priest in Berlin during the Cold War 50s. Showing his political integrity and refusing to act as a Soviet spy, he emigrated to France, joined Rue Daru, gained his doctorate, then was consecrated bishop and in 1981 archbishop. Sadly, Archbishop George, visionless and missionless, managed to alienate everyone. This he achieved by promising everything, but being too weak to do anything. Thus, he would not take sides, even refusing to live at his Cathedral. I have prayed for him at every liturgy which I have served in the last twenty years.
Poor Archbishop George often preached about ‘faithfulness’, yet never explained faithfulness to what. Faithfulness to the Russian Orthodox Tradition? Then why did he dress as a Greek Orthodox bishop and submit himself to every liberal and ecumenical whim of the Phanar, forbidding concelebration with either part of the Russian Orthodox Church? To Church Slavonic? Although he adored it, most of his flock had no understanding of it and he had little understanding of their real pastoral needs. To the liberals? Then why was he so against the use of French? To the conservatives? Then why did he allow anyone who wanted, to use the Catholic calendar and innovate freely? To missionary work in Western Europe? Then why did he refuse to serve in Western languages, refuse to venerate Western saints, fearing the reaction of the Phanar when a Catholic priest asked to be received into the Church, insisting that he had to be sent to North America to be received? And so the contradictions, the total lack of consistency, his haunting personal fears and complexes and tragic self-isolation from his ever-dwindling flock went on.
After the untimely death of his successor, Archbishop Serge, today Rue Daru is bitterly split into two fractions. On the one side, there is its present Archbishop with some 80% of its mainly convert clergy and perhaps 10%, 500, of its people. (These proportions are similar to those of the 2006 Amphipolis schism, when a large number of untrained convert clergy and 300 converts and others of the then heavily-clericalised, Paris-style, Sourozh Diocese in Great Britain broke away from the Russian Church and left for Rue Daru, providentially enabling the faithful remainder of the Sourozh Diocese to reconcile itself with the local ROCOR Diocese). Those on this side of Rue Daru do not wish to live according to the Russian Orthodox Tradition, but according to a diluted form of Orthodoxy, adapted to Western secular values. This is simply another form of cultural adaptionism, like the cultural adaptionism of sergianism in the Soviet Union. On the other side, there are the more spiritually sensitive and historically aware in Rue Daru, who wish to return to their roots, understanding that you cannot honestly and logically confess and live the Russian Orthodox Tradition, if you do not return to the Russian Orthodox Church, as was always their honourable intention and that of their noble forbears, once Russia was free. This would seem to be common sense.
The Origins of the Rue Daru Ideology
Over thirty years ago, I remember a parishioner at the Rue Daru Cathedral commenting on the latest liturgical fantasy in a nearby parish with the words: "Quel prince allemand a dit cela encore?" "Which German prince said that again?"
The fact is that the Rue Daru ideology is the result of an emigration from St Petersburg, a foreign-named city which before the Revolution had always been unRussian, disincarnate from the rest of the country, disincarnate from Russian Orthodox life. Indeed, many of its elite could not even speak Russian, but only French, then the language of the international elite, and another Western language. The influence of German philosophy on the intellectual class, "intelligenty", many of whom were of Non-Russian origin, was huge. This alien elite were known as ‘Westerners’, whereas the ordinary Russian people were Slavs and lived in the age-old Slav Orthodox way and by its values.
Many, but by no means all, of the ideological representatives of Rue Daru, though not necessarily princes, barons or counts, have had Non-Russian names (Schmemann, Meyendorff, Bloom and many, many more). Many of the ancestors of such representatives had already rejected Orthodoxy in pre-Revolutionary St Petersburg and become heavily involved in the occult, which went back to freemasonry (by 1914 there were 28 known lodges in Russia) and Swedenborg in the 18th century. Madame Blavatsky with her séances had been the foremost representative of this movement in the 19th century; the anthroposophists were post-Revolutionary representatives. The most infamous of all these was perhaps the alcoholic Soloviov, who understandably suffered from hallucinations, but which were taken seriously by those who had lost their Orthodox roots or had never had any. In any case, he helped SET the tone for the Russian decadence at the start of the twentieth century, with the neo-pagan ‘Firebird’ of Stravinsky, the occultism of Skriabin and Bely, decadent aristocrats like Prince F. F. Yusupov, and a host of other disagreeable phenomena, described by cultural historians of the period.
Even before the Revolution some of the later émigrés had become atheists or Marxists, others had become Catholics, at least one had become a Hindu. Other ancestors were freemasons in the many lodges which flourished in St Petersburg. Little wonder that two of the Rue Daru churches were used, certainly until the early 1990s, for masonic initiations. Several St Petersburg ancestors of Rue Daru ideologues had hated and slandered the Royal Family, jealous of their power, and welcomed the Revolution, which they had hoped would lead to a transfer of power to themselves. However, they soon lost control of the Western-backed February 1917 Revolution and in October 1917 they were replaced by a small minority of Western-financed, mainly Non-Russian, bandits, who called themselves ‘Bolsheviks’, and their newly-imported ideologue from Switzerland. The rest, as they say, is history.
The essential origins of the Rue Daru ideology then are not in the Church, but in the Western, that is, Protestant, philosophy of rationalism and intellectualism (however half-baked). Hence, for example, that great conflict between the late Fr Alexander Schmemann and, on the Orthodox side, Fr George Florovsky and Fr John Romanidis. The latter could not stand the ignorance of the Church Fathers on the part of anti-Patristic, Parisian "Russian philosophers". We cannot help sympathise with Fr John, despite his own Greek nationalistic tendencies. What has the rationalism of Kant, Hegel, Fichte, Schelling and Marx to do with the Church? No more than the fleshly philosophies and imaginations of Aristotle and Plato. There is no need to repeat endlessly that Dostoyevsky apparently said ‘Beauty will save the world’, when Christ has already saved the world, as every Christian knows.
The Consequences of the Rue Daru Ideology
Firstly, once we have understood the Protestant origins of the Rue Daru schism, all is clear, we understand its ideology. We understand its Gnosticism - "St Origen", as one of the Rue Daru ideologues proudly proclaimed to me, in my amazement, 27 years ago. We understand its rationalism and French-style intellectualisation, its cult of intellectuals, Soloviov, Florensky and Bulgakov, the last of whom inclined to the Russian Athonite Name-Worshipper heresy, with its Hinduistic misuse of the so-called "Jesus Prayer" – always a Parisian weakness and shared by others. It is this intellectualism which explains its "spiritualist", anti-Incarnation ideology, and its so-called ‘apolitical’, disincarnate, Protestant-style adoration of a mythical ‘early Christianity’ and distaste for anything that has come in Church history after the fourth century (especially monasticism). All this distaste is camouflaged under the mask of a pseudo-mystical, fake ‘spirituality’, a "mysticosity", the sentimental work of the self-exalted imagination. The proud self-flattery of ‘spiritual’ humanism is always a seductive trap to the naive and inexperienced, who have no roots in Orthodox sobriety.
Secondly, from this Protestantism comes the fundamental and profound dislike for authentic Russian Orthodoxy and its replacement by the Protestant ethos, on which this fraction of Rue Daru is built. (Protestant culture has always disliked Orthodoxy – which is why relations between Russia and the Protestant UK and the US have always been so fraught). Rue Daru’s Russophobia, at first understandably disguised under the mask of Sovietophobia, is now seen to be mere Russophobia. This explains the dislike by this fraction of Rue Daru of universal Orthodox Tradition, its support of the US-backed Patriarchate of Constantinople, its encouragement of the Catholic (‘new’) calendar, its ecumenism, and its strong dislike of recent Russian Orthodox saints like St Theophan the Recluse, St Ignatius of the Caucasus, St John of Kronstadt and the St Seraphim of Sarov who prophesied: "I shall glorify the Tsar who glorifies me". This strong disaffection for the real Orthodox Tradition all stems from the liberal Protestant ethos.
Thirdly, there is protestantisation on the level of canonical discipline, such as the typically Protestant anti-monastic ethos (the result of which is Rue Daru’s lack of candidates for the episcopate and so its renovationist support for a married episcopate), the relaxation of fasting, the existence of divorced and remarried priests, the frequent abandonment of preparation for communion, communion for all (whether Orthodox or not) without confession, as can be seen in several (but not in the still Orthodox) Rue Daru communities.
Finally, there is protestantisation on a liturgical level. Interesting is the virtual rejection by Rue Daru ideologues of the New Martyrs and Confessors of Russia – with the exception of those whom we may kindly call ‘eccentrics’, killed by the Communists or the Nazis, like Fr Paul Florensky and Mother Maria (Skobtsova). Then there are untrained clergy, the abandonment – and even banning - of the iconostasis, the virtual disappearance of vigil services, the proskomidia carried out in the middle of the church (as one of their Protestant-minded clergy recently said on this subject, ‘how good it is that we never see a bishop – it means that we can do whatever we like’), the use of female acolytes, the alteration of liturgical texts for Holy Week in favour of the Jews (though not in favour of historical facts), as can be seen in several (but not in the still Orthodox) Rue Daru communities.
The Alternatives to Return to the Mother-Church
Following the firm rejection by its ideologues of any return to the canonical and liturgical traditions and disciplines of Russian Orthodoxy, what alternatives are there for that fraction of Rue Daru which does not want to re-integrate the Mother-Church? Here we should examine the only realistic alternatives, however shocking. The shock of the real might at last wake some up. The first alternative would be, as with the tiny Rue Daru communities in Great Britain, for the anti-Tradition fraction of Rue Daru to fully assimilate (instead of half-assimilate) into the Greek Orthodox Patriarchate of Constantinople. This would solve the problem of Rue Daru’s lack of bishops – its communities would simply be placed under the local Greek bishop. This would also mean an end to the uncanonical situation whereby two bishops of the Patriarchate of Constantinople, albeit titulars of two different Turkish villages, both live in Paris. To us in the Russian Church, this is the only canonical alternative. However, this would mean Rue Daru losing any sense of separate identity whatsoever, "becoming Greeks" and becoming subject to some sort of Church discipline, and many there do not want this. However, there are even more radical alternatives, which are not without their logic and realism, however extreme, uncanonical and spiritually disastrous they are.
The second alternative is to become an uncanonical community (as Rue Daru was for three years in the late 1960s after the politically-weak Patriarchate of Constantinople abandoned it), separated from the rest of the Orthodox Church and her practices. The semi-Protestant, autocephalist fraction of Rue Daru, which has little sense of the role of the episcopate in the Orthodox Church, would be delighted to declare itself "The Autocephalous Western Orthodox Church". The problem is that this fraction would thus make itself into an organisation of vagantes, deserted by the serious. Although this would in some ways be more honest, this option is unlikely, because it would mean that Rue Daru would lose any last tenuous claims to legitimacy.
The third alternative, even more unlikely, would be for this fraction of Rue Daru to become Uniat. In some ways, this would be more honest, but only a few former Catholic clergy and converts from Catholicism might prefer this. In any case, it is unlikely that today’s serious-minded Rome would accept such an ill-disciplined (married, divorced and remarried clergy, liberal theology, Gnostic tendencies), protestantised group of individuals into its bosom. In any case, if Rome were to do this, it would further damage relations between itself and the Russian Orthodox Church, relations which have already been much weakened by the aggressive banditry of Uniats in the far western Ukraine.
The final and most extreme, but also perhaps most logical and honest, alternative would be for this fraction of Rue Daru to become Protestant. In this way, it would return to its true philosophical and ideological roots and so be completely free to do as it wished. It could be as liberal as it wished, use any language, including, as in at least one parish at present, colloquial Russian, or rite it wished, continue to develop its experimental ‘Orthodoxy’ and secularist liturgical practices, give communion to whomever it wished, have homosexual or female clergy (as some want) and further develop its Protestant-style democratic elections of clergy. However, no matter how logical, few would actually want this. The difficulty with all such radical alternatives would be that the fraction involved would have to give up any property rights to pre-Revolutionary buildings, to its churches in Rue Daru and Biarritz, for example, and also give up calling itself "Orthodox" in any meaningful sense of the word.
Conclusion: Towards A European Orthodox Church
The rejection by the ideologues of Rue Daru of any return to the Mother-Church means that we in the Russian Orthodox Church no longer have to wait for the whole of Rue Daru to join us. Now that its ideological leaders have clearly rejected any return of their fraction of Rue Daru to the Russian Orthodox Tradition and Church, uncompromised by secularism, the way is open for those who wish to join us to do so. They will be welcomed back and surely have much to contribute to our future together. With their help, we will be able to go on together with our great project, vision and mission, building up authentic European Orthodoxy within a Russian Orthodox Metropolia of Western Europe, headquartered in the new Cathedral and seminary in central Paris.
In order to demonstrate to Rue Daru and others that today’s Russian Orthodox Church is not the Soviet Church of the past, which it fears, the new Cathedral should, we believe, be dedicated to the martyred Tsar Nicholas and all the Royal Martyrs. It was after all Tsar Nicholas, the Peace-Maker, who did so much at the Hague from 1898 on to avert a future European War and who from his own funds built seventeen magnificent Russian Orthodox Churches in capitals and main cities of Europe, including in Nice. It is after all by the blood of the New Martyrs and by the tears and sweat of the New Confessors that today’s Russia has been rebaptised and her Church is being rebuilt. Acceptance of this dedication would be the final act of repentance of part of the emigration towards Tsar Nicholas, who wrote at his forced abdication on 2 March 1917: "All around treachery and cowardice, and deceit".
Also, in order to demonstrate to Rue Daru and others that today’s Russian Orthodox Church is not the Soviet nationalist Church of the past, which it fears, but the restored international Russian Orthodox Church of Tsar Nicholas, one of the chapels at the Cathedral, surely dedicated to St Genevieve, should have daily services in French or other European languages. Tsar Nicholas was himself fluent in Russian, English, French, German and Danish and always spoke and wrote in English to the Tsarina. Translations of all the service books and liturgical music should be available there, in all the main European languages: German, French, English, Italian, Spanish, Dutch, Portuguese, Swedish, Danish and Norwegian. All seminarians should be bilingual.
Our combined witness, of both the Russian Orthodox Church inside and outside Russia, would mean that all those in Rue Daru (a majority of the people, even if only a minority of the clergy) could return to the Russian Mother-Church, either directly under the administration of the Moscow Patriarchate, or indirectly under that of the self-governing Russian Orthodox Church Outside Russia. However, even more importantly in Western Europe, where Roman Catholicism is rapidly dying out, most dramatically and disturbingly of all in France itself, it is time for our multinational and multilingual Russian Orthodoxy to prove itself by witnessing to Christ in the integrity of the unbroken, bimillennial Orthodox Tradition.
Afterword
The Russian Orthodox infrastructure which is taking shape in Europe is the foundation and promise of a future European Orthodox Church. It is the long-awaited expression of love towards all those who live in Western Europe, of whatever nation, tongue and origin, who have long wished to live according to the fullness of the Orthodox Tradition, uncompromised by Western secularism. Let it be recorded here that we, the native peoples of Orthodox Europe, wish to be part of the life of this future, of mainline Orthodoxy, and not to be shunted against our will into the narrow sidings taken by elitist, secular-minded, Russian émigré intellectuals in the past.
This uncompromised European Orthodoxy is the only true European Union. On the third Sunday after Pentecost each year, a great feast of All the Saints of Western Europe could take place in Paris. The Apostles Peter, Paul and James could be praised, together with the first martyrs of the West, Laurence, Sebastian, Tatiana, Agnes, Lucy of Syracuse and so many others, together with the Fathers, St Irenaeus of Lyon, St Hilary of Poitiers, St Ambrose of Milan, St John Cassian, St Vincent of Lerins, with the holy Popes Leo and Gregory of Rome, St Eulalia of Barcelona, St Martin of France, St Patrick of Ireland, St David of Wales, St Benedict of Italy, St Leander of Seville, St Columba of Iona, St Augustine of England, St Gall of Switzerland, the Saints of Portuguese Braga, St Gertrude of Belgium, St Willibrord of the Netherlands, St Boniface of the German Lands, the Saints of Austrian Salzburg, St Anschar of Denmark, St Olaf of Sweden, St Olaf of Norway and many others. Then the peoples of Orthodox Europe will make glad in the faith restored, the faith of the European Saints.
Archpriest Andrew Phillips,
Anjou,France
15/28 July 2011
The Great Prince St Vladimir, Equal to Apostles
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"PO" Père Andrew Phillips: L’impérialisme et les trois Romes
Reconfiguration inachevée de l'Eglise russe dans l'émigration
Père Andrew Phillips: La pensée et l’enseignement du Père Alexandre Schmemann
Introduction: Fractures in the Church of the Russian Orthodox Emigration
Following the 1917 Revolution and ensuing Civil War, 34 Russian bishops found themselves outside Communist Russia, together with many hundreds, if not thousands, of clergy and monastics, and between one and two million faithful. Seeing persecution mounting inside Russia, it the end of 1920 the holy Patriarch Tikhon of Moscow issued a decree, giving his blessing for the establishment of what soon came to be known as "The Russian Orthodox Church Outside Russia" (ROCOR), under the leadership of the exiled Metropolitan Antony of Kiev. This was duly established worldwide, in China, Europe, the Holy Land, the Americas and elsewhere.
Independent of the brutally persecuted Patriarchal Church inside Russia, the Russian Church Outside Russia was designated to look after the spiritual needs of all Russian Orthodox outside Russia. Her full independence, according to Patriarch Tikhon’s decree, was to last until the Patriarchate had finally secured freedom. That came in 2007. Then the two parts of the Russian Church came together by mutual consent, the vast majority of ROCOR content with her new, self-governing status, the once enslaved Patriarchate having freely accepted all three conditions ROCOR had set. These conditions were: the canonisation of the New Martyrs and Confessors; the proclamation of the independence of the Church from the State (the rejection of "sergianism"); the rejection of religious syncretism ("ecumenism").
Sadly, however, in France in 1925 three bishops broke away from ROCOR under political pressure. After the Second World War four more bishops definitively broke away from ROCOR in the USA, also under political pressure. Two of the three bishops in France, changing their status, went on to seek canonicity under the tiny Patriarchate of Constantinople in Turkey. Their "jurisdiction" came to be called the "Paris Archdiocese" or "Paris Exarchate", but is most commonly known as "Rue Daru".
Today, it is made up of about eighty small communities, mainly in France, has one active bishop and may be 5,000 strong. Parts of it express strong French cultural nationalism. The bishops in North America eventually ended up in a Cold War organisation, largely founded from Paris, canonically disputed but still in existence, which is at present called "The Orthodox Church in America" (OCA). This latter, made up of only about 10% of the Orthodox in North America, certain parts of which are subject to American nationalism, is composed of about 600 communities and is between 80,000 and 100,000 strong.
In a recent interview, one of the senior ideologues of Rue Daru, the retired Professor Nikita Struve, has in no uncertain terms justified maintaining the Paris schism. He has identified his fraction of Rue Daru, rather confusedly, as "a Russian, French, Western Orthodox Church". Certainly, it is Russian, inasmuch as it has Russian roots and at present still occupies the 19th century Russian Cathedral on Daru Street ("Rue Daru") in Paris, which is the origin of its common name.
Certainly, it is also French, inasmuch as its dependent communities are mainly in France and French is used as the main liturgical language. However, these facts have also long been true of parishes of the Russian Orthodox Church in France. What distinguishes the Rue Daru jurisdiction is that the fraction which does not wish to return to the Mother-Church is indeed ‘Western’ - not in a geographical sense, but in an ideological sense. The use by Rue Daru of the word ‘Western’ is not about theology, but about psychology, justified by a secular ideology.
The Rue Daru Fracture
The first three Rue Daru leaders, Metropolitan Eulogius, Metropolitan Vladimir and Archbishop George (Tarasov), were quite clear about the direction that Rue Daru should go in, once the Patriarchate in Russia became free – it was to re-enter the Russian Orthodox Church. This was also the opinion of the late Patriarch Dimitrios of Constantinople. This was also the view of other distinguished and much respected Rue Daru Churchmen, like Bishop Methodios (Kulmann) (+ 1974), Bishop Roman (Zolotov), Protopresbyter Alexiy Kniazev, and Archpriest Igor Vernik, who all passed on at the end of the last century, and many others. The change came with the first convert bishop, Archbishop George (Wagner), who ruled Rue Daru for eleven years throughout the 1980s.
A tragic figure, Archbishop George was a German academic and liturgist, by background a Catholic. Born in Berlin in 1929, he had been forced to serve in the Hitler Youth as a teenager and then served as a celibate Russian Patriarchal priest in Berlin during the Cold War 50s. Showing his political integrity and refusing to act as a Soviet spy, he emigrated to France, joined Rue Daru, gained his doctorate, then was consecrated bishop and in 1981 archbishop. Sadly, Archbishop George, visionless and missionless, managed to alienate everyone. This he achieved by promising everything, but being too weak to do anything. Thus, he would not take sides, even refusing to live at his Cathedral. I have prayed for him at every liturgy which I have served in the last twenty years.
Poor Archbishop George often preached about ‘faithfulness’, yet never explained faithfulness to what. Faithfulness to the Russian Orthodox Tradition? Then why did he dress as a Greek Orthodox bishop and submit himself to every liberal and ecumenical whim of the Phanar, forbidding concelebration with either part of the Russian Orthodox Church? To Church Slavonic? Although he adored it, most of his flock had no understanding of it and he had little understanding of their real pastoral needs. To the liberals? Then why was he so against the use of French? To the conservatives? Then why did he allow anyone who wanted, to use the Catholic calendar and innovate freely? To missionary work in Western Europe? Then why did he refuse to serve in Western languages, refuse to venerate Western saints, fearing the reaction of the Phanar when a Catholic priest asked to be received into the Church, insisting that he had to be sent to North America to be received? And so the contradictions, the total lack of consistency, his haunting personal fears and complexes and tragic self-isolation from his ever-dwindling flock went on.
After the untimely death of his successor, Archbishop Serge, today Rue Daru is bitterly split into two fractions. On the one side, there is its present Archbishop with some 80% of its mainly convert clergy and perhaps 10%, 500, of its people. (These proportions are similar to those of the 2006 Amphipolis schism, when a large number of untrained convert clergy and 300 converts and others of the then heavily-clericalised, Paris-style, Sourozh Diocese in Great Britain broke away from the Russian Church and left for Rue Daru, providentially enabling the faithful remainder of the Sourozh Diocese to reconcile itself with the local ROCOR Diocese). Those on this side of Rue Daru do not wish to live according to the Russian Orthodox Tradition, but according to a diluted form of Orthodoxy, adapted to Western secular values. This is simply another form of cultural adaptionism, like the cultural adaptionism of sergianism in the Soviet Union. On the other side, there are the more spiritually sensitive and historically aware in Rue Daru, who wish to return to their roots, understanding that you cannot honestly and logically confess and live the Russian Orthodox Tradition, if you do not return to the Russian Orthodox Church, as was always their honourable intention and that of their noble forbears, once Russia was free. This would seem to be common sense.
The Origins of the Rue Daru Ideology
Over thirty years ago, I remember a parishioner at the Rue Daru Cathedral commenting on the latest liturgical fantasy in a nearby parish with the words: "Quel prince allemand a dit cela encore?" "Which German prince said that again?"
The fact is that the Rue Daru ideology is the result of an emigration from St Petersburg, a foreign-named city which before the Revolution had always been unRussian, disincarnate from the rest of the country, disincarnate from Russian Orthodox life. Indeed, many of its elite could not even speak Russian, but only French, then the language of the international elite, and another Western language. The influence of German philosophy on the intellectual class, "intelligenty", many of whom were of Non-Russian origin, was huge. This alien elite were known as ‘Westerners’, whereas the ordinary Russian people were Slavs and lived in the age-old Slav Orthodox way and by its values.
Many, but by no means all, of the ideological representatives of Rue Daru, though not necessarily princes, barons or counts, have had Non-Russian names (Schmemann, Meyendorff, Bloom and many, many more). Many of the ancestors of such representatives had already rejected Orthodoxy in pre-Revolutionary St Petersburg and become heavily involved in the occult, which went back to freemasonry (by 1914 there were 28 known lodges in Russia) and Swedenborg in the 18th century. Madame Blavatsky with her séances had been the foremost representative of this movement in the 19th century; the anthroposophists were post-Revolutionary representatives. The most infamous of all these was perhaps the alcoholic Soloviov, who understandably suffered from hallucinations, but which were taken seriously by those who had lost their Orthodox roots or had never had any. In any case, he helped SET the tone for the Russian decadence at the start of the twentieth century, with the neo-pagan ‘Firebird’ of Stravinsky, the occultism of Skriabin and Bely, decadent aristocrats like Prince F. F. Yusupov, and a host of other disagreeable phenomena, described by cultural historians of the period.
Even before the Revolution some of the later émigrés had become atheists or Marxists, others had become Catholics, at least one had become a Hindu. Other ancestors were freemasons in the many lodges which flourished in St Petersburg. Little wonder that two of the Rue Daru churches were used, certainly until the early 1990s, for masonic initiations. Several St Petersburg ancestors of Rue Daru ideologues had hated and slandered the Royal Family, jealous of their power, and welcomed the Revolution, which they had hoped would lead to a transfer of power to themselves. However, they soon lost control of the Western-backed February 1917 Revolution and in October 1917 they were replaced by a small minority of Western-financed, mainly Non-Russian, bandits, who called themselves ‘Bolsheviks’, and their newly-imported ideologue from Switzerland. The rest, as they say, is history.
The essential origins of the Rue Daru ideology then are not in the Church, but in the Western, that is, Protestant, philosophy of rationalism and intellectualism (however half-baked). Hence, for example, that great conflict between the late Fr Alexander Schmemann and, on the Orthodox side, Fr George Florovsky and Fr John Romanidis. The latter could not stand the ignorance of the Church Fathers on the part of anti-Patristic, Parisian "Russian philosophers". We cannot help sympathise with Fr John, despite his own Greek nationalistic tendencies. What has the rationalism of Kant, Hegel, Fichte, Schelling and Marx to do with the Church? No more than the fleshly philosophies and imaginations of Aristotle and Plato. There is no need to repeat endlessly that Dostoyevsky apparently said ‘Beauty will save the world’, when Christ has already saved the world, as every Christian knows.
The Consequences of the Rue Daru Ideology
Firstly, once we have understood the Protestant origins of the Rue Daru schism, all is clear, we understand its ideology. We understand its Gnosticism - "St Origen", as one of the Rue Daru ideologues proudly proclaimed to me, in my amazement, 27 years ago. We understand its rationalism and French-style intellectualisation, its cult of intellectuals, Soloviov, Florensky and Bulgakov, the last of whom inclined to the Russian Athonite Name-Worshipper heresy, with its Hinduistic misuse of the so-called "Jesus Prayer" – always a Parisian weakness and shared by others. It is this intellectualism which explains its "spiritualist", anti-Incarnation ideology, and its so-called ‘apolitical’, disincarnate, Protestant-style adoration of a mythical ‘early Christianity’ and distaste for anything that has come in Church history after the fourth century (especially monasticism). All this distaste is camouflaged under the mask of a pseudo-mystical, fake ‘spirituality’, a "mysticosity", the sentimental work of the self-exalted imagination. The proud self-flattery of ‘spiritual’ humanism is always a seductive trap to the naive and inexperienced, who have no roots in Orthodox sobriety.
Secondly, from this Protestantism comes the fundamental and profound dislike for authentic Russian Orthodoxy and its replacement by the Protestant ethos, on which this fraction of Rue Daru is built. (Protestant culture has always disliked Orthodoxy – which is why relations between Russia and the Protestant UK and the US have always been so fraught). Rue Daru’s Russophobia, at first understandably disguised under the mask of Sovietophobia, is now seen to be mere Russophobia. This explains the dislike by this fraction of Rue Daru of universal Orthodox Tradition, its support of the US-backed Patriarchate of Constantinople, its encouragement of the Catholic (‘new’) calendar, its ecumenism, and its strong dislike of recent Russian Orthodox saints like St Theophan the Recluse, St Ignatius of the Caucasus, St John of Kronstadt and the St Seraphim of Sarov who prophesied: "I shall glorify the Tsar who glorifies me". This strong disaffection for the real Orthodox Tradition all stems from the liberal Protestant ethos.
Thirdly, there is protestantisation on the level of canonical discipline, such as the typically Protestant anti-monastic ethos (the result of which is Rue Daru’s lack of candidates for the episcopate and so its renovationist support for a married episcopate), the relaxation of fasting, the existence of divorced and remarried priests, the frequent abandonment of preparation for communion, communion for all (whether Orthodox or not) without confession, as can be seen in several (but not in the still Orthodox) Rue Daru communities.
Finally, there is protestantisation on a liturgical level. Interesting is the virtual rejection by Rue Daru ideologues of the New Martyrs and Confessors of Russia – with the exception of those whom we may kindly call ‘eccentrics’, killed by the Communists or the Nazis, like Fr Paul Florensky and Mother Maria (Skobtsova). Then there are untrained clergy, the abandonment – and even banning - of the iconostasis, the virtual disappearance of vigil services, the proskomidia carried out in the middle of the church (as one of their Protestant-minded clergy recently said on this subject, ‘how good it is that we never see a bishop – it means that we can do whatever we like’), the use of female acolytes, the alteration of liturgical texts for Holy Week in favour of the Jews (though not in favour of historical facts), as can be seen in several (but not in the still Orthodox) Rue Daru communities.
The Alternatives to Return to the Mother-Church
Following the firm rejection by its ideologues of any return to the canonical and liturgical traditions and disciplines of Russian Orthodoxy, what alternatives are there for that fraction of Rue Daru which does not want to re-integrate the Mother-Church? Here we should examine the only realistic alternatives, however shocking. The shock of the real might at last wake some up. The first alternative would be, as with the tiny Rue Daru communities in Great Britain, for the anti-Tradition fraction of Rue Daru to fully assimilate (instead of half-assimilate) into the Greek Orthodox Patriarchate of Constantinople. This would solve the problem of Rue Daru’s lack of bishops – its communities would simply be placed under the local Greek bishop. This would also mean an end to the uncanonical situation whereby two bishops of the Patriarchate of Constantinople, albeit titulars of two different Turkish villages, both live in Paris. To us in the Russian Church, this is the only canonical alternative. However, this would mean Rue Daru losing any sense of separate identity whatsoever, "becoming Greeks" and becoming subject to some sort of Church discipline, and many there do not want this. However, there are even more radical alternatives, which are not without their logic and realism, however extreme, uncanonical and spiritually disastrous they are.
The second alternative is to become an uncanonical community (as Rue Daru was for three years in the late 1960s after the politically-weak Patriarchate of Constantinople abandoned it), separated from the rest of the Orthodox Church and her practices. The semi-Protestant, autocephalist fraction of Rue Daru, which has little sense of the role of the episcopate in the Orthodox Church, would be delighted to declare itself "The Autocephalous Western Orthodox Church". The problem is that this fraction would thus make itself into an organisation of vagantes, deserted by the serious. Although this would in some ways be more honest, this option is unlikely, because it would mean that Rue Daru would lose any last tenuous claims to legitimacy.
The third alternative, even more unlikely, would be for this fraction of Rue Daru to become Uniat. In some ways, this would be more honest, but only a few former Catholic clergy and converts from Catholicism might prefer this. In any case, it is unlikely that today’s serious-minded Rome would accept such an ill-disciplined (married, divorced and remarried clergy, liberal theology, Gnostic tendencies), protestantised group of individuals into its bosom. In any case, if Rome were to do this, it would further damage relations between itself and the Russian Orthodox Church, relations which have already been much weakened by the aggressive banditry of Uniats in the far western Ukraine.
The final and most extreme, but also perhaps most logical and honest, alternative would be for this fraction of Rue Daru to become Protestant. In this way, it would return to its true philosophical and ideological roots and so be completely free to do as it wished. It could be as liberal as it wished, use any language, including, as in at least one parish at present, colloquial Russian, or rite it wished, continue to develop its experimental ‘Orthodoxy’ and secularist liturgical practices, give communion to whomever it wished, have homosexual or female clergy (as some want) and further develop its Protestant-style democratic elections of clergy. However, no matter how logical, few would actually want this. The difficulty with all such radical alternatives would be that the fraction involved would have to give up any property rights to pre-Revolutionary buildings, to its churches in Rue Daru and Biarritz, for example, and also give up calling itself "Orthodox" in any meaningful sense of the word.
Conclusion: Towards A European Orthodox Church
The rejection by the ideologues of Rue Daru of any return to the Mother-Church means that we in the Russian Orthodox Church no longer have to wait for the whole of Rue Daru to join us. Now that its ideological leaders have clearly rejected any return of their fraction of Rue Daru to the Russian Orthodox Tradition and Church, uncompromised by secularism, the way is open for those who wish to join us to do so. They will be welcomed back and surely have much to contribute to our future together. With their help, we will be able to go on together with our great project, vision and mission, building up authentic European Orthodoxy within a Russian Orthodox Metropolia of Western Europe, headquartered in the new Cathedral and seminary in central Paris.
In order to demonstrate to Rue Daru and others that today’s Russian Orthodox Church is not the Soviet Church of the past, which it fears, the new Cathedral should, we believe, be dedicated to the martyred Tsar Nicholas and all the Royal Martyrs. It was after all Tsar Nicholas, the Peace-Maker, who did so much at the Hague from 1898 on to avert a future European War and who from his own funds built seventeen magnificent Russian Orthodox Churches in capitals and main cities of Europe, including in Nice. It is after all by the blood of the New Martyrs and by the tears and sweat of the New Confessors that today’s Russia has been rebaptised and her Church is being rebuilt. Acceptance of this dedication would be the final act of repentance of part of the emigration towards Tsar Nicholas, who wrote at his forced abdication on 2 March 1917: "All around treachery and cowardice, and deceit".
Also, in order to demonstrate to Rue Daru and others that today’s Russian Orthodox Church is not the Soviet nationalist Church of the past, which it fears, but the restored international Russian Orthodox Church of Tsar Nicholas, one of the chapels at the Cathedral, surely dedicated to St Genevieve, should have daily services in French or other European languages. Tsar Nicholas was himself fluent in Russian, English, French, German and Danish and always spoke and wrote in English to the Tsarina. Translations of all the service books and liturgical music should be available there, in all the main European languages: German, French, English, Italian, Spanish, Dutch, Portuguese, Swedish, Danish and Norwegian. All seminarians should be bilingual.
Our combined witness, of both the Russian Orthodox Church inside and outside Russia, would mean that all those in Rue Daru (a majority of the people, even if only a minority of the clergy) could return to the Russian Mother-Church, either directly under the administration of the Moscow Patriarchate, or indirectly under that of the self-governing Russian Orthodox Church Outside Russia. However, even more importantly in Western Europe, where Roman Catholicism is rapidly dying out, most dramatically and disturbingly of all in France itself, it is time for our multinational and multilingual Russian Orthodoxy to prove itself by witnessing to Christ in the integrity of the unbroken, bimillennial Orthodox Tradition.
Afterword
The Russian Orthodox infrastructure which is taking shape in Europe is the foundation and promise of a future European Orthodox Church. It is the long-awaited expression of love towards all those who live in Western Europe, of whatever nation, tongue and origin, who have long wished to live according to the fullness of the Orthodox Tradition, uncompromised by Western secularism. Let it be recorded here that we, the native peoples of Orthodox Europe, wish to be part of the life of this future, of mainline Orthodoxy, and not to be shunted against our will into the narrow sidings taken by elitist, secular-minded, Russian émigré intellectuals in the past.
This uncompromised European Orthodoxy is the only true European Union. On the third Sunday after Pentecost each year, a great feast of All the Saints of Western Europe could take place in Paris. The Apostles Peter, Paul and James could be praised, together with the first martyrs of the West, Laurence, Sebastian, Tatiana, Agnes, Lucy of Syracuse and so many others, together with the Fathers, St Irenaeus of Lyon, St Hilary of Poitiers, St Ambrose of Milan, St John Cassian, St Vincent of Lerins, with the holy Popes Leo and Gregory of Rome, St Eulalia of Barcelona, St Martin of France, St Patrick of Ireland, St David of Wales, St Benedict of Italy, St Leander of Seville, St Columba of Iona, St Augustine of England, St Gall of Switzerland, the Saints of Portuguese Braga, St Gertrude of Belgium, St Willibrord of the Netherlands, St Boniface of the German Lands, the Saints of Austrian Salzburg, St Anschar of Denmark, St Olaf of Sweden, St Olaf of Norway and many others. Then the peoples of Orthodox Europe will make glad in the faith restored, the faith of the European Saints.
Archpriest Andrew Phillips,
Anjou,France
15/28 July 2011
The Great Prince St Vladimir, Equal to Apostles
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