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V.G.
Après 5 ans de vacances le siège de Toledo et du diocèse bulgare de l’OCA a été pourvu par le sacre de l’archimandrite Alexandre Golitzin le 5 mai 2012. Le sacre était présidé par le métropolite Jonas, primat de l'OCA et concélébré par un grand nombre de ses hiérarques.
Le diocèse bulgare est l'un des trois diocèses non géographiques de l'OCA qui sont soumis à l'autorité ecclésiale du primat et du synode de l'OCA et gardent aussi un lien avec leur Église mère (le primat de l'OCA est ainsi exarque du patriarche de Bulgarie). Il a rejoint l'OCA en 1976 (après le tomos du patriarche de Moscou octroyant l'autocéphalie à l'OCA en 1970, statut encore non reconnus par Constantinople et six ou sept Eglises locales) et il comprend 19 paroisses et communautés et un monastère.
Après 5 ans de vacances le siège de Toledo et du diocèse bulgare de l’OCA a été pourvu par le sacre de l’archimandrite Alexandre Golitzin le 5 mai 2012. Le sacre était présidé par le métropolite Jonas, primat de l'OCA et concélébré par un grand nombre de ses hiérarques.
Le diocèse bulgare est l'un des trois diocèses non géographiques de l'OCA qui sont soumis à l'autorité ecclésiale du primat et du synode de l'OCA et gardent aussi un lien avec leur Église mère (le primat de l'OCA est ainsi exarque du patriarche de Bulgarie). Il a rejoint l'OCA en 1976 (après le tomos du patriarche de Moscou octroyant l'autocéphalie à l'OCA en 1970, statut encore non reconnus par Constantinople et six ou sept Eglises locales) et il comprend 19 paroisses et communautés et un monastère.
L’évêque Alexandre devient le deuxième évêque de Toledo et du diocèse bulgare et son intronisation comme évêque diocésain marque l'aboutissement d'un processus particulièrement caractéristique du fonctionnement de l'OCA qui, sur bien des plans, me semble être exemplaire.
Son prédécesseur, l’archevêque Cyrille s'endormit dans le Seigneur en 2007. Le Comité de Consécration du diocèse étudia 22 candidats possibles et en choisit deux qui furent présentés à la cinquième Assemblée du diocèse rassemblant le clergé et les délégués laïcs en Juin 2011; l'Assemblée désigna l’archimandrite Alexandre, cette désignation fut confirmée par le Saint-Synode de l’OCA en octobre 2011 et il fut donc sacré par le primat de l'OCA accompagné de plusieurs autres évêques comme nous le mentionnons ci-dessus. Comme on le voit, l'évêque est d'abord élu par son diocèse, ce qui est conforme aux canons mais reste exceptionnel dans les autres Eglises orthodoxes.
La veille du sacre au soir, avant la célébration des grandes vêpres, l’évêque-élu Alexandre confirma l’acceptation de son élection. Dans son allocution, il déclara que « lorsqu’il se tient devant le saint autel au moment de l’anaphore, l’évêque représente le seul et unique grand-prêtre, le Christ, qui agit par son célébrant », ajoutant « que s’il est vrai que notre Seigneur Jésus Christ est le véritable Dieu et le véritable roi, il est aussi exact qu’Il ne vint pas à nous, ses créatures, avec le faste et la splendeur du roi, assisté par les légions célestes, mais plutôt dans l’humilité. Il s’est dépouillé lui-même en prenant une forme de serviteur … Ce sont des images très différentes, la première révélatrice de la splendeur des cieux, et la seconde de l’humilité, de la longanimité et de la charité de la vie et du ministère du Seigneur ».
Élevé à l'église Saint-Innocent, à Tarzana, en Californie, l'évêque Alexandre a obtenu un baccalauréat ès arts en anglais à l'Université de Californie à Berkeley et une maîtrise en théologie du Séminaire Saint-Vladimir. Il a passé sept ans à l'Université d'Oxford poursuivant des études doctorales. Au cours de cette période, il passa aussi deux ans en Grèce, dont une au monastère de Simonos Petras sur le Mont Athos. Après avoir reçu son doctorat en philosophie, en 1980, il revint aux États-Unis, où il fut ordonné diacre en janvier 1982, et à la prêtrise deux ans après. En 1986, il accomplit sa profession monastique. Il servit dans les missions de l’OCA en Californie du nord et dirigea le comité missionnaire diocésain. En 1989, il commença à enseigner à l’Université Marquette à Milwaukee (Wisconsin), poste qu’il a quitté en avril de cette année. Alors qu’il enseignait à l’université, il desservait la paroisse Saint Cyrille et Méthode de la même ville.
Sources: Diocèse bulgare de l’OCA
Son prédécesseur, l’archevêque Cyrille s'endormit dans le Seigneur en 2007. Le Comité de Consécration du diocèse étudia 22 candidats possibles et en choisit deux qui furent présentés à la cinquième Assemblée du diocèse rassemblant le clergé et les délégués laïcs en Juin 2011; l'Assemblée désigna l’archimandrite Alexandre, cette désignation fut confirmée par le Saint-Synode de l’OCA en octobre 2011 et il fut donc sacré par le primat de l'OCA accompagné de plusieurs autres évêques comme nous le mentionnons ci-dessus. Comme on le voit, l'évêque est d'abord élu par son diocèse, ce qui est conforme aux canons mais reste exceptionnel dans les autres Eglises orthodoxes.
La veille du sacre au soir, avant la célébration des grandes vêpres, l’évêque-élu Alexandre confirma l’acceptation de son élection. Dans son allocution, il déclara que « lorsqu’il se tient devant le saint autel au moment de l’anaphore, l’évêque représente le seul et unique grand-prêtre, le Christ, qui agit par son célébrant », ajoutant « que s’il est vrai que notre Seigneur Jésus Christ est le véritable Dieu et le véritable roi, il est aussi exact qu’Il ne vint pas à nous, ses créatures, avec le faste et la splendeur du roi, assisté par les légions célestes, mais plutôt dans l’humilité. Il s’est dépouillé lui-même en prenant une forme de serviteur … Ce sont des images très différentes, la première révélatrice de la splendeur des cieux, et la seconde de l’humilité, de la longanimité et de la charité de la vie et du ministère du Seigneur ».
Élevé à l'église Saint-Innocent, à Tarzana, en Californie, l'évêque Alexandre a obtenu un baccalauréat ès arts en anglais à l'Université de Californie à Berkeley et une maîtrise en théologie du Séminaire Saint-Vladimir. Il a passé sept ans à l'Université d'Oxford poursuivant des études doctorales. Au cours de cette période, il passa aussi deux ans en Grèce, dont une au monastère de Simonos Petras sur le Mont Athos. Après avoir reçu son doctorat en philosophie, en 1980, il revint aux États-Unis, où il fut ordonné diacre en janvier 1982, et à la prêtrise deux ans après. En 1986, il accomplit sa profession monastique. Il servit dans les missions de l’OCA en Californie du nord et dirigea le comité missionnaire diocésain. En 1989, il commença à enseigner à l’Université Marquette à Milwaukee (Wisconsin), poste qu’il a quitté en avril de cette année. Alors qu’il enseignait à l’université, il desservait la paroisse Saint Cyrille et Méthode de la même ville.
Sources: Diocèse bulgare de l’OCA
Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 9 Mai 2012 à 07:04
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Vient de paraître aux éditions du Cerf: "Prendre soin de l'autre - Une vision chrétienne de la communication" (160 pages, site dédié).par le p. Christophe Levalois
Texte de présentation de la 4ème de couverture:
" Quel peut être l’apport de la tradition chrétienne à la communication aujourd’hui ? Alors que les interrogations sur la « société de communication » se multiplient, ce livre invite à puiser dans la tradition chrétienne pour apporter une vision en mesure de répondre aux défis actuels dans ce domaine. Après avoir examiné les réflexions et les pratiques des trois grandes confessions chrétiennes, il pose les grandes lignes d’une vision théologique de la communication à partir des Ecritures, mais aussi des écrits des Pères de l’Eglise et de la conception chrétienne de la personne.
Cet ouvrage apporte, pour la première fois, un éclairage sur la compréhension de cette question au sein des Eglises orthodoxes et sur les actions entreprises par celles-ci.
Texte de présentation de la 4ème de couverture:
" Quel peut être l’apport de la tradition chrétienne à la communication aujourd’hui ? Alors que les interrogations sur la « société de communication » se multiplient, ce livre invite à puiser dans la tradition chrétienne pour apporter une vision en mesure de répondre aux défis actuels dans ce domaine. Après avoir examiné les réflexions et les pratiques des trois grandes confessions chrétiennes, il pose les grandes lignes d’une vision théologique de la communication à partir des Ecritures, mais aussi des écrits des Pères de l’Eglise et de la conception chrétienne de la personne.
Cet ouvrage apporte, pour la première fois, un éclairage sur la compréhension de cette question au sein des Eglises orthodoxes et sur les actions entreprises par celles-ci.
VLADIMIR.G
Un débat sur les langues liturgiques a mis en évidence trois approches différentes de l'Orthodoxie défendues par trois Français: une approche rationaliste (Daniel), une approche spiritualise (Clovis) et une approche culturelle et familiale (Vladimir, le signataire de ce post). Je trouve intéressent de confronter ces points de vues et de voir comment nous pouvons relever le défi de leur cohabitation dans la même foi et la communion au même calice de l'Orthodoxie.
La sensibilité orientale
"On observe entre I'Orient, et I'Occident des différences de mentalité."Père Michel EVDOKIMOV (1)
Quoi qu'en pense Daniel, l'Orthodoxie participe spécifiquement à la différenciation culturelle entre l'Orient et l'Occident européens crée par un millénaire de séparation politique depuis l'empire d'Orient: " Reconnaissons que des siècles d'occupation ont figé l'Église orthodoxe dans un certain immobilisme: il s'agit des invasions mongoles dans la Russie kiévienne, de la chute de Constantinople en 1453, de la révolution bolchevique et de l'occupation du Moyen-Orient par les Arabes. L'évolution du monde oriental ne s'est pas réalisée par étapes comme en Occident avec le Moyen Age, la Renaissance humaniste, les mouvements de la Réforme, le siècle des Lumières.
Un débat sur les langues liturgiques a mis en évidence trois approches différentes de l'Orthodoxie défendues par trois Français: une approche rationaliste (Daniel), une approche spiritualise (Clovis) et une approche culturelle et familiale (Vladimir, le signataire de ce post). Je trouve intéressent de confronter ces points de vues et de voir comment nous pouvons relever le défi de leur cohabitation dans la même foi et la communion au même calice de l'Orthodoxie.
La sensibilité orientale
"On observe entre I'Orient, et I'Occident des différences de mentalité."Père Michel EVDOKIMOV (1)
Quoi qu'en pense Daniel, l'Orthodoxie participe spécifiquement à la différenciation culturelle entre l'Orient et l'Occident européens crée par un millénaire de séparation politique depuis l'empire d'Orient: " Reconnaissons que des siècles d'occupation ont figé l'Église orthodoxe dans un certain immobilisme: il s'agit des invasions mongoles dans la Russie kiévienne, de la chute de Constantinople en 1453, de la révolution bolchevique et de l'occupation du Moyen-Orient par les Arabes. L'évolution du monde oriental ne s'est pas réalisée par étapes comme en Occident avec le Moyen Age, la Renaissance humaniste, les mouvements de la Réforme, le siècle des Lumières.
Les pays d'Orient, où les Églises chrétiennes étaient majoritaires, ont dû affronter brusquement le monde moderne sans préparation. Je ne cherche pas à excuser un certain immobilisme orthodoxe mais tente seulement de l'expliquer" (Père Michel EVDOKIMOV, ibid. 1.) D'accord que cette séparation a eu un impact déterminant, je ne parlerais toutefois pas uniquement d'immobilisme mais j'insisterais, avec Olivier Clément, sur «L’essor du christianisme oriental», essentiellement axé sur la contemplation, le mysticisme et la spiritualité. "La tradition orthodoxe n'a jamais voulu établir une distinction nette entre la mystique et la théologie, entre l'expérience personnelle des mystères divins et le dogme de l'Église. La théologie n'a pas pour objet une connaissance abstraite sur Dieu, mais la préparation de l'homme à l'union avec Lui. Ainsi, plutôt que de tenter de percer le mystère au moyen de l'entendement, elle doit tout au contraire provoquer une transformation intérieure de notre esprit, afin de nous ouvrir à l'expérience mystique. Toute théologie tend alors à la vie mystique, celle-ci n'étant rien d'autre que la vie spirituelle chrétienne." (Résumé de "l'Essai sur la théologie mystique de l'Église d'Orient" de Vladimir Lossky) "Il a été dévolu à I'Eglise orthodoxe le don de la contemplation de la beauté du monde spirituel" disait le père Serge Boulgakov (cité par le père Père Michel EVDOKIMOV, ibid. 1).
C'est donc un véritable fossé qui s'est progressivement creusé entre le monde occidental et le monde oriental à partir de l’époque médiévale car "la voie occidentale" (ibidem) s'oriente tout à fait différemment: son côté rationaliste part de très loin (Saint Augustin cherche déjà à prouver l'existence de Dieu) et après par la scolastique la renaissance et les Lumières dont parle le père Michel, passe par Hegel et ses preuves de l'existence de Dieu et Vatican II pour atteindre un paroxysme. Chacun doit maintenant tout comprendre, participer à tout et l'Eglise occidentale doit s'adapter à cette exigence du savoir de l'homme contemporain alors que l'Orthodoxie s'en méfie. Cette différenciation a fait l'objet de nombreuses analyses, par exemple par le père Alexandre Schmemann dans son Journal, dans son livre sur l'Eucharistie, etc., et mon objectif dans ce poste sera de voir s'il est possible de réconcilier les deux approches pour qu'elles puissent coexister et s'enrichir mutuellement dans l'Orthodoxie. Je n'ai pas la prétention de lancer un débat théologique et je reste très pratique et concret en me limitant à l'exemple de la traduction des textes liturgiques.
Orthodoxie raisonnée:
L'Orthodoxie demande communion et adhésion et si les fidèles ont besoin de tout comprendre pour adhérer et prier, comme l'affirme la majorité des Occidentaux, "encore faut-il comprendre ce que le texte nous dit au moment précis où on le lit. Sinon, le cœur a aussi des problèmes à suivre, un peu comme si vous adressiez une déclaration d'amour à l'élu(e) de votre cœur... dans une langue qu'il ne connait pas..." écrit très justement Daniel (ibidem No 16) et il est donc indispensable de leur en donner la possibilité. Mais que veut dire "comprendre" quand on prie? La Liturgie n'est-elle pas avant tout une tentative de contact avec Dieu, de participations à son Règne, par nature ineffable et incompréhensible?
La traduction est à l'évidence un moyen, mais il reste limité: "nos offices, tels qu'ils se sont formés, représentent une grande richesse spirituelle et une grande école spirituelle. Mais c'est une école qu'on ne peut suivre sans préparation, sans efforts intérieurs" avait affirmé Mgr Hilarion de Volokolamsk dans une interview en 2009 en soulignant que "personne ne pourra comprendre comme il faut les célébrations, quelle que soit la langue, s'il ne lit pas les saintes écritures et s'il n'étudie pas les textes liturgiques, s'il ne se pénètre pas de l'esprit et de la forme de pensée qui ont donné naissance à ces textes." Et il continue en prenant l'exemple du Grand Canon d'André de Crète: "Si on le lit en russe /pour nous ce serait en français/, il deviendra un tout petit peu plus compréhensible qu'en slavon, mais c'est le style même de ce canon, ce commentaire allégorique des Saintes Ecritures, qui est complètement étranger à l'homme contemporain." Ce n'est donc pas la simple traduction qui peut se lire à l'office, mais une traduction raisonnée et commentée qui devient indispensable et je prends alors l'exemple de Clovis (ibidem No 18) : "je dispose de livres et de (presque) tout ce qu'il faut pour suivre la liturgie et approfondir mon petit bonhomme de chemin, mais je fais ce travail à la maison, personnellement; durant la liturgie je préfère ne pas m'encombrer de trop de livres d'autant plus que je sers à l'autel."
La primauté du cœur et la Tradition
Pour les Orthodoxes, c'est par les sentiments et le cœur qu'on adhère en premier. Cette approche est particulièrement bien décrite dans "Les récits d'un pèlerin russe"(1): comme les petits enfants et les humbles, les "Simples d'esprit" adhérent sans comprendre puis, petit à petit, comprennent de plus en plus. Et je citerai encore Clovis: "J'ai eu une approche de la liturgie par le cœur comme en parle Vladimir, cet amour m'a donné envie de comprendre et non pas que simplement saisir son contenu. Cela dit, même au commencement, je n'ai jamais été perdu dans la liturgie en slavon j'ai tout de suite identifié le credo, le Notre Père etc." (je rappelle que Clovis est Français!) Mais la majorité des adultes, en Russie comme en Grèce, ne comprennent pas la totalité des textes (le russe s'est éloigné du slavon comme le grec moderne du grec liturgique): ils adhérent néanmoins et communient avec l'Église visible et invisible par l'ensemble des rites, les icônes, la musique, les signes de croix, les métanies… Pour eux, évidemment, les "Nouki", "cyclamens" (2) et autres innovations sont totalement inacceptables… Mais je ne crois pas que les "intellectuels occidentaux" doivent ignorer, mépriser ou rejeter cette sensibilité-là: peut-être minoritaire en Occident, elle me semble majoritaire dans l'ensemble de l'Orthodoxie, et elle en constitue certainement une composante essentielle. Et c'est à cette vérité gardée par le Peuple de Dieu que fait référence Mgr Hilarion dans sa récente interview quand il dit "Il ne saurait être question d’une russification /francisation pour nous/ intégrale des offices, cela conduirait à la déperdition de la poésie ecclésiale et de la tradition multiséculaire qui constituent notre patrimoine inaliénable."
"Une fonction essentielle de la tradition liturgique est de garder en plénitude la vision et la doctrine chrétiennes du monde, de l'Eglise, de l'homme, une plénitude qu'aucun individu ni aucune époque ni aucune génération ne sont capables à eux seuls de comprendre et de conserver écrit le père Alexandre Schmemann. Tout de même que le fait chacun de nous, chaque culture ou société choisi, inévitablement dans le christianisme ce qui correspond à ses "besoins", ou à ses problèmes. Aussi est-il d'une importance majeure que la Tradition, I 'organisation, les définitions dogmatiques et la rège de prière de l'Église ne permettent d'identifier avec le plérome de la révélation chrétienne aucun de ces choix ni les jugements et adaptations qui les accompagnent immanquablement.
Or il se produit sous nos yeux, dans le christianisme occidental, un processus de réévaluation de la tradition en fonction de sa correspondance avec les "besoins du temps" et les "problèmes de l'homme d'aujourd'hui". Et ce sont justement cet "homme" et la culture "moderne" qui représentent les critères d'appréciation de ce qui serait permanent et de ce qui serait caduc dans le christianisme, à peu près sans discussion. Pour mieux servir cette ' modernité ', certains sont disposés à évacuer de l'Église tout ce qui leur paraît "non pertinent", "inactuel", (irrelevant). C'est la sempiternelle tentation du modernisme qui secoue périodiquement l'organisme ecclésial. Aussi, quand il est question de telle ou telle coutume ou tradition "désuètes'' est-il indispensable de faire preuve de la plus grande prudence et de se demandent non pas si elles correspondent à la " modernité", mais si elles expriment quelque chose de constant et de substantiel dans le christianisme, quand même elles sembleraient "dépassées"." (4)
Construire des ponts
Je pense que l'Orthodoxie constitue aussi un pont entre les sensibilités, les mentalités et les valeurs de l'est et de l'ouest de l'Europe. En effet, si nombre d'Occidentaux s'intéressent à l'Orthodoxie pour son côté oriental, mystique et spirituel, ils gardent néanmoins leur approche analytique et rationnelle, ils veulent comprendre, sans pour autant perdre les valeurs qui les attirent dans l'Orthodoxie, et ils en ont le droit. Et donc, sans rien abandonner des valeurs et de la Tradition orthodoxe, on peut à juste titre être amenés à s'interroger sur ce qui est valeur et Tradition et ce qui n'est qu'habitude et coutume. Et c'est bien là qu'intervient l'apport de ces théologiens qui scrutent l'Orthodoxie avec des outils occidentaux tout en respectant ses valeurs orientales.
Notes:
(1) In "Une voix chez les orthodoxes". Propos recueillis par ARLETTE DE MAREDSOUS. Paroles pour vivre. Les Editions du Cerf. PARIS.1998.
(2) "Les Récits d’un pèlerin russe", auteur anonyme. un des fleurons de la littérature russe orthodoxe populaire, paraissent pour la première fois à Kazan en Russie vers 1870. Traduit en français, Traducteur : Jean LALOY, Editeur : SEUIL. Extraits audio sur "Notre Dame de l'Accueil"
(3) "Nouki": début malheureux de "l'Hymne des Chérubins", "Nous qui…" chanté à la Sainte Liturgie pendant la "Grande entrée" qui ouvre la "Liturgie des fidèles;" "cyclamens": sonorité malheureuse de la proclamation finale "…siècles. Amen" qui ponctue les offices.
(4) In "L'EUCHARISTIE Sacrement du Royaume". Traduit par Constantin Andronikov. L'Échelle de Jacob. Editions ŒIL - YMCA.PRESS. P.87
C'est donc un véritable fossé qui s'est progressivement creusé entre le monde occidental et le monde oriental à partir de l’époque médiévale car "la voie occidentale" (ibidem) s'oriente tout à fait différemment: son côté rationaliste part de très loin (Saint Augustin cherche déjà à prouver l'existence de Dieu) et après par la scolastique la renaissance et les Lumières dont parle le père Michel, passe par Hegel et ses preuves de l'existence de Dieu et Vatican II pour atteindre un paroxysme. Chacun doit maintenant tout comprendre, participer à tout et l'Eglise occidentale doit s'adapter à cette exigence du savoir de l'homme contemporain alors que l'Orthodoxie s'en méfie. Cette différenciation a fait l'objet de nombreuses analyses, par exemple par le père Alexandre Schmemann dans son Journal, dans son livre sur l'Eucharistie, etc., et mon objectif dans ce poste sera de voir s'il est possible de réconcilier les deux approches pour qu'elles puissent coexister et s'enrichir mutuellement dans l'Orthodoxie. Je n'ai pas la prétention de lancer un débat théologique et je reste très pratique et concret en me limitant à l'exemple de la traduction des textes liturgiques.
Orthodoxie raisonnée:
L'Orthodoxie demande communion et adhésion et si les fidèles ont besoin de tout comprendre pour adhérer et prier, comme l'affirme la majorité des Occidentaux, "encore faut-il comprendre ce que le texte nous dit au moment précis où on le lit. Sinon, le cœur a aussi des problèmes à suivre, un peu comme si vous adressiez une déclaration d'amour à l'élu(e) de votre cœur... dans une langue qu'il ne connait pas..." écrit très justement Daniel (ibidem No 16) et il est donc indispensable de leur en donner la possibilité. Mais que veut dire "comprendre" quand on prie? La Liturgie n'est-elle pas avant tout une tentative de contact avec Dieu, de participations à son Règne, par nature ineffable et incompréhensible?
La traduction est à l'évidence un moyen, mais il reste limité: "nos offices, tels qu'ils se sont formés, représentent une grande richesse spirituelle et une grande école spirituelle. Mais c'est une école qu'on ne peut suivre sans préparation, sans efforts intérieurs" avait affirmé Mgr Hilarion de Volokolamsk dans une interview en 2009 en soulignant que "personne ne pourra comprendre comme il faut les célébrations, quelle que soit la langue, s'il ne lit pas les saintes écritures et s'il n'étudie pas les textes liturgiques, s'il ne se pénètre pas de l'esprit et de la forme de pensée qui ont donné naissance à ces textes." Et il continue en prenant l'exemple du Grand Canon d'André de Crète: "Si on le lit en russe /pour nous ce serait en français/, il deviendra un tout petit peu plus compréhensible qu'en slavon, mais c'est le style même de ce canon, ce commentaire allégorique des Saintes Ecritures, qui est complètement étranger à l'homme contemporain." Ce n'est donc pas la simple traduction qui peut se lire à l'office, mais une traduction raisonnée et commentée qui devient indispensable et je prends alors l'exemple de Clovis (ibidem No 18) : "je dispose de livres et de (presque) tout ce qu'il faut pour suivre la liturgie et approfondir mon petit bonhomme de chemin, mais je fais ce travail à la maison, personnellement; durant la liturgie je préfère ne pas m'encombrer de trop de livres d'autant plus que je sers à l'autel."
La primauté du cœur et la Tradition
Pour les Orthodoxes, c'est par les sentiments et le cœur qu'on adhère en premier. Cette approche est particulièrement bien décrite dans "Les récits d'un pèlerin russe"(1): comme les petits enfants et les humbles, les "Simples d'esprit" adhérent sans comprendre puis, petit à petit, comprennent de plus en plus. Et je citerai encore Clovis: "J'ai eu une approche de la liturgie par le cœur comme en parle Vladimir, cet amour m'a donné envie de comprendre et non pas que simplement saisir son contenu. Cela dit, même au commencement, je n'ai jamais été perdu dans la liturgie en slavon j'ai tout de suite identifié le credo, le Notre Père etc." (je rappelle que Clovis est Français!) Mais la majorité des adultes, en Russie comme en Grèce, ne comprennent pas la totalité des textes (le russe s'est éloigné du slavon comme le grec moderne du grec liturgique): ils adhérent néanmoins et communient avec l'Église visible et invisible par l'ensemble des rites, les icônes, la musique, les signes de croix, les métanies… Pour eux, évidemment, les "Nouki", "cyclamens" (2) et autres innovations sont totalement inacceptables… Mais je ne crois pas que les "intellectuels occidentaux" doivent ignorer, mépriser ou rejeter cette sensibilité-là: peut-être minoritaire en Occident, elle me semble majoritaire dans l'ensemble de l'Orthodoxie, et elle en constitue certainement une composante essentielle. Et c'est à cette vérité gardée par le Peuple de Dieu que fait référence Mgr Hilarion dans sa récente interview quand il dit "Il ne saurait être question d’une russification /francisation pour nous/ intégrale des offices, cela conduirait à la déperdition de la poésie ecclésiale et de la tradition multiséculaire qui constituent notre patrimoine inaliénable."
"Une fonction essentielle de la tradition liturgique est de garder en plénitude la vision et la doctrine chrétiennes du monde, de l'Eglise, de l'homme, une plénitude qu'aucun individu ni aucune époque ni aucune génération ne sont capables à eux seuls de comprendre et de conserver écrit le père Alexandre Schmemann. Tout de même que le fait chacun de nous, chaque culture ou société choisi, inévitablement dans le christianisme ce qui correspond à ses "besoins", ou à ses problèmes. Aussi est-il d'une importance majeure que la Tradition, I 'organisation, les définitions dogmatiques et la rège de prière de l'Église ne permettent d'identifier avec le plérome de la révélation chrétienne aucun de ces choix ni les jugements et adaptations qui les accompagnent immanquablement.
Or il se produit sous nos yeux, dans le christianisme occidental, un processus de réévaluation de la tradition en fonction de sa correspondance avec les "besoins du temps" et les "problèmes de l'homme d'aujourd'hui". Et ce sont justement cet "homme" et la culture "moderne" qui représentent les critères d'appréciation de ce qui serait permanent et de ce qui serait caduc dans le christianisme, à peu près sans discussion. Pour mieux servir cette ' modernité ', certains sont disposés à évacuer de l'Église tout ce qui leur paraît "non pertinent", "inactuel", (irrelevant). C'est la sempiternelle tentation du modernisme qui secoue périodiquement l'organisme ecclésial. Aussi, quand il est question de telle ou telle coutume ou tradition "désuètes'' est-il indispensable de faire preuve de la plus grande prudence et de se demandent non pas si elles correspondent à la " modernité", mais si elles expriment quelque chose de constant et de substantiel dans le christianisme, quand même elles sembleraient "dépassées"." (4)
Construire des ponts
Je pense que l'Orthodoxie constitue aussi un pont entre les sensibilités, les mentalités et les valeurs de l'est et de l'ouest de l'Europe. En effet, si nombre d'Occidentaux s'intéressent à l'Orthodoxie pour son côté oriental, mystique et spirituel, ils gardent néanmoins leur approche analytique et rationnelle, ils veulent comprendre, sans pour autant perdre les valeurs qui les attirent dans l'Orthodoxie, et ils en ont le droit. Et donc, sans rien abandonner des valeurs et de la Tradition orthodoxe, on peut à juste titre être amenés à s'interroger sur ce qui est valeur et Tradition et ce qui n'est qu'habitude et coutume. Et c'est bien là qu'intervient l'apport de ces théologiens qui scrutent l'Orthodoxie avec des outils occidentaux tout en respectant ses valeurs orientales.
Notes:
(1) In "Une voix chez les orthodoxes". Propos recueillis par ARLETTE DE MAREDSOUS. Paroles pour vivre. Les Editions du Cerf. PARIS.1998.
(2) "Les Récits d’un pèlerin russe", auteur anonyme. un des fleurons de la littérature russe orthodoxe populaire, paraissent pour la première fois à Kazan en Russie vers 1870. Traduit en français, Traducteur : Jean LALOY, Editeur : SEUIL. Extraits audio sur "Notre Dame de l'Accueil"
(3) "Nouki": début malheureux de "l'Hymne des Chérubins", "Nous qui…" chanté à la Sainte Liturgie pendant la "Grande entrée" qui ouvre la "Liturgie des fidèles;" "cyclamens": sonorité malheureuse de la proclamation finale "…siècles. Amen" qui ponctue les offices.
(4) In "L'EUCHARISTIE Sacrement du Royaume". Traduit par Constantin Andronikov. L'Échelle de Jacob. Editions ŒIL - YMCA.PRESS. P.87
LE CHRIST EST RESSUSCITÉ !
Chers frères et sœurs,
Un cycle de conférences dominicales se déroule à l’église des Trois Saints Docteurs (5, rue Pétel, métro Vaugirard) avec la bénédiction de Monseigneur Nestor de Chersonèse. Le cycle des causeries du dimanche se poursuit à l’église des Trois Saints Docteurs. Début des conférences à 13 h 30.
le 6 mai : « Les Pères de l’Eglise à propos de la guérison du paralytique » par le diacre Georges Shesko
le 13 mai :« Le livre de Job ou les souffrances du juste dans les Ecritures » par l’archiprêtre Serge Borski
Chers frères et sœurs,
Un cycle de conférences dominicales se déroule à l’église des Trois Saints Docteurs (5, rue Pétel, métro Vaugirard) avec la bénédiction de Monseigneur Nestor de Chersonèse. Le cycle des causeries du dimanche se poursuit à l’église des Trois Saints Docteurs. Début des conférences à 13 h 30.
le 6 mai : « Les Pères de l’Eglise à propos de la guérison du paralytique » par le diacre Georges Shesko
le 13 mai :« Le livre de Job ou les souffrances du juste dans les Ecritures » par l’archiprêtre Serge Borski
le 20 mai : « La vie du saint martyr Michel (Tikhonitzky), l’histoire de ses reliques » par l’arrière-petit-fils du saint martyr
le 27 mai : « A la rencontre de soi même. Risques et perspectives » par le père Pierre Stamenkovi
La suite du programme de ces conférences sera annoncée ultérieurement.
Venez nombreux.
le 27 mai : « A la rencontre de soi même. Risques et perspectives » par le père Pierre Stamenkovi
La suite du programme de ces conférences sera annoncée ultérieurement.
Venez nombreux.
La piscine Probatique
le Christ, en sage médecin,
a guéri le Paralytique
par son seul verbe souverain.
Ce miracle a été placé ici parce que le Christ L'a fait au temps des Cinquante Jours, la Pentecôte hébraïque. Monté à Jérusalem pour la fête, Il se rendit à la Piscine aux cinq portiques, édifiée par Salomon et appelée également Piscine Probatique, parce que c'est là qu'on lavait les entrailles des brebis immolées en sacrifice dans le Temple. C'est là aussi que se trouvait guéri le premier qui entrait lorsque l'eau était agitée par l'Ange une fois l'an. le Christ trouve donc là un homme de trente-huit ans, qui gît dans l'attente que quelqu'un le mette à l'eau.Par là nous apprenons quel bien sont l'endurance et la patience. Et, puisqu'il devait nous donner un baptême capable de laver toute faute, Dieu a montré dans l'ancienne Alliance que des miracles pouvaient être produits par l'eau, afin que, lorsque viendrait le Baptême, on fût enclin à le reœvoir. Jésus s'approche donc de ce Paralytique, appelé Jaros ou de quelque nom approchant, et l'interroge. Celui-ci Lui expose le fait qu'il n'a personne pour l'aider.
le Christ, en sage médecin,
a guéri le Paralytique
par son seul verbe souverain.
Ce miracle a été placé ici parce que le Christ L'a fait au temps des Cinquante Jours, la Pentecôte hébraïque. Monté à Jérusalem pour la fête, Il se rendit à la Piscine aux cinq portiques, édifiée par Salomon et appelée également Piscine Probatique, parce que c'est là qu'on lavait les entrailles des brebis immolées en sacrifice dans le Temple. C'est là aussi que se trouvait guéri le premier qui entrait lorsque l'eau était agitée par l'Ange une fois l'an. le Christ trouve donc là un homme de trente-huit ans, qui gît dans l'attente que quelqu'un le mette à l'eau.Par là nous apprenons quel bien sont l'endurance et la patience. Et, puisqu'il devait nous donner un baptême capable de laver toute faute, Dieu a montré dans l'ancienne Alliance que des miracles pouvaient être produits par l'eau, afin que, lorsque viendrait le Baptême, on fût enclin à le reœvoir. Jésus s'approche donc de ce Paralytique, appelé Jaros ou de quelque nom approchant, et l'interroge. Celui-ci Lui expose le fait qu'il n'a personne pour l'aider.
Et Jésus, sachant à quel point cet homme est consumé par l'infirmité, lui dit: "Prends ton grabat et marche" Aussitôt il recouvre la santé et, prenant sa couche sur ses épaules, afin que cela ne paraisse pas une illusion, il marche jusque chez lui. Mais comme c'est le sabbat, les Juifs l'empêchent de faire cette marche. Lui, il se retranche derrière Celui qui l'a guéri, puisqu’il lui a dit de marcher un jour de sabbat ; toutefois il ne sait pas qui Il est. Car Jésus, dit l'Evangile, avait disparu dans la foule qui se pressait en ce lieu.....
SUITE Calendrier Eglise orthodoxe
SUITE Calendrier Eglise orthodoxe
Par le père Nicolas Kisselhoff
Catholicité: l’accord parfait entre l’unité et la diversité
Le grand théologien Vladimir Lossky (1903-1958) écrit dans son livre « À l'image et à la ressemblance de Dieu » que la « Catholicité », troisième attribut de l'Église selon le Credo de Nicée-Constantinople, ne renvoie ni à l'« universalité » ni à l'« œcuménicité » mais au mode de vie même de la Sainte Trinité. C'est le subtil équilibre entre l'unité dans le Corps du Christ et la diversité offerte par le Saint-Esprit lors de la Pentecôte : « La catholicité est un lien rattachant l’Église à Dieu qui se révèle à elle comme Trinité, en lui conférant le mode d’existence propre à l’unité-diversité divine, un ordre de vie “à l’image de la Trinité”.
Catholicité: l’accord parfait entre l’unité et la diversité
Le grand théologien Vladimir Lossky (1903-1958) écrit dans son livre « À l'image et à la ressemblance de Dieu » que la « Catholicité », troisième attribut de l'Église selon le Credo de Nicée-Constantinople, ne renvoie ni à l'« universalité » ni à l'« œcuménicité » mais au mode de vie même de la Sainte Trinité. C'est le subtil équilibre entre l'unité dans le Corps du Christ et la diversité offerte par le Saint-Esprit lors de la Pentecôte : « La catholicité est un lien rattachant l’Église à Dieu qui se révèle à elle comme Trinité, en lui conférant le mode d’existence propre à l’unité-diversité divine, un ordre de vie “à l’image de la Trinité”.
C’est pourquoi toute erreur dogmatique sur la Trinité trouvera nécessairement son expression dans la conception de la catholicité de l’Église, se traduira par un changement profond de l’organisme ecclésiastique. Et vice versa : si une personne, un groupe ou toute une église locale trahit dans ses voies historiques l’accord parfait entre l’unité et la diversité, cet écart de la vraie catholicité sera un indice sûr d’un obscurcissement dans la connaissance de la Sainte Trinité. »
La théologie Orthodoxe distingue clairement trois notions pour parler de la Trinité : la nature (ousia), les personnes (hypostasis) et les énergies. D'une part, « il n’y a pas de nature impersonnelle, comme il n’y a pas de personnes non consubstantielles (même nature). La nature une et les trois hypostases se présentent en même temps à notre esprit, sans que l’une soit antérieure aux autres, ou vice-versa. »
D'autre part, « Dieu étant inconnaissable en ce qu’Il est, la théologie orthodoxe fait une distinction entre l’essence et les énergies, la nature inaccessible de la Sainte Trinité et ses “processions naturelles”. […] Ce terme technique [les énergies] de la théologie byzantine, désignant un mode d’exister divin en dehors de l’essence, n’introduit pas une nouvelle notion philosophique étrangère à la Révélation. La Bible, dans son langage concret, ne nous dit pas autre chose, lorsqu’elle nous parle de la gloire de Dieu, gloire aux noms innombrables qui environne l’Être inaccessible de Dieu, en Le faisant connaître en dehors de Lui-même, tout en Le dissimulant en ce qu’Il est en Soi. C’est la gloire éternelle propre aux Trois Personnes, celle que le Fils avait avant que le monde ne fût. Et lorsqu’on parle des énergies divines en rapport avec les êtres humains auxquels elles sont communiquées, données, appropriées, cette réalité divine et incréée en nous s’appelle la grâce. »
Le filioquisme ne laisse plus de place pour les énergies de la Trinité
Or, en Occident, sous l'influence de saint Augustin, des théologiens carolingiens, de saint Thomas d'Aquin…, il s'est élaboré une autre conception de la triadologie (théologie de la Sainte Trinité) basée sur des relations d'opposition qui, par principe, ne peuvent concerner que deux personnes à la fois. On aboutit alors à un premier couple : Père – Fils, puis à un second “Père-Fils” – Esprit Saint, et selon la formule latine : le Saint- Esprit procède du Père et du Fils comme d'un seul principe (a Patre Filioque, tanquam ab uno prinicipio) que l'on retrouve dans le catéchisme de l'Église Catholique-romaine § 246 citant le Concile de Florence de 1439. Cela détruit la « simplicité » de la Sainte Trinité, rompant l'identité de nature des trois Hypostases. Par ailleurs « le filioquisme, comme doctrine de la procession hypostatique du Saint-Esprit du Père et du Fils comme d’un seul principe, trouve son expression nette et définitivement explicitée aux grands siècles de la scolastique. Après les conciles de Lyon et de Florence, il ne restera plus de possibilité d’interpréter la formule latine de la procession du Saint-Esprit dans le sens de manifestation éternelle de la divinité. Du même fait, il deviendra impossible, pour les théologiens catholiques romains, d’admettre la manifestation énergétique de la Trinité, sans porter atteinte à la simplicité divine. Il n’y aura plus de place pour les énergies de la Trinité : en dehors de l’essence divine, rien que des effets créés, actes de la volonté analogues à l’acte de la création. Les théologiens occidentaux devront professer le caractère créé de la gloire et de la grâce sanctifiante, renoncer à la déification et, en cela, ils seront très conséquent avec les prémisses de leur triadologie. »
Ces questions sont toujours d'actualité puisque le 13 septembre 1995, le « Conseil pontifical pour la promotion de l'Unité des chrétiens » publiait dans l'Observatore romano une « Clarification » intitulée « Les traditions grecque et latine concernant la procession du Saint-Esprit » (texte traduit dans La documentation catholique n° 2125 du 5 novembre 1995, p. 941-945), et dont Jean- Claude LARCHET a fait le commentaire.
Titres de VG
D'après l'édito du Bulletin n° 35 de la Communauté orthodoxe de Compiègne. Avril 2012
La théologie Orthodoxe distingue clairement trois notions pour parler de la Trinité : la nature (ousia), les personnes (hypostasis) et les énergies. D'une part, « il n’y a pas de nature impersonnelle, comme il n’y a pas de personnes non consubstantielles (même nature). La nature une et les trois hypostases se présentent en même temps à notre esprit, sans que l’une soit antérieure aux autres, ou vice-versa. »
D'autre part, « Dieu étant inconnaissable en ce qu’Il est, la théologie orthodoxe fait une distinction entre l’essence et les énergies, la nature inaccessible de la Sainte Trinité et ses “processions naturelles”. […] Ce terme technique [les énergies] de la théologie byzantine, désignant un mode d’exister divin en dehors de l’essence, n’introduit pas une nouvelle notion philosophique étrangère à la Révélation. La Bible, dans son langage concret, ne nous dit pas autre chose, lorsqu’elle nous parle de la gloire de Dieu, gloire aux noms innombrables qui environne l’Être inaccessible de Dieu, en Le faisant connaître en dehors de Lui-même, tout en Le dissimulant en ce qu’Il est en Soi. C’est la gloire éternelle propre aux Trois Personnes, celle que le Fils avait avant que le monde ne fût. Et lorsqu’on parle des énergies divines en rapport avec les êtres humains auxquels elles sont communiquées, données, appropriées, cette réalité divine et incréée en nous s’appelle la grâce. »
Le filioquisme ne laisse plus de place pour les énergies de la Trinité
Or, en Occident, sous l'influence de saint Augustin, des théologiens carolingiens, de saint Thomas d'Aquin…, il s'est élaboré une autre conception de la triadologie (théologie de la Sainte Trinité) basée sur des relations d'opposition qui, par principe, ne peuvent concerner que deux personnes à la fois. On aboutit alors à un premier couple : Père – Fils, puis à un second “Père-Fils” – Esprit Saint, et selon la formule latine : le Saint- Esprit procède du Père et du Fils comme d'un seul principe (a Patre Filioque, tanquam ab uno prinicipio) que l'on retrouve dans le catéchisme de l'Église Catholique-romaine § 246 citant le Concile de Florence de 1439. Cela détruit la « simplicité » de la Sainte Trinité, rompant l'identité de nature des trois Hypostases. Par ailleurs « le filioquisme, comme doctrine de la procession hypostatique du Saint-Esprit du Père et du Fils comme d’un seul principe, trouve son expression nette et définitivement explicitée aux grands siècles de la scolastique. Après les conciles de Lyon et de Florence, il ne restera plus de possibilité d’interpréter la formule latine de la procession du Saint-Esprit dans le sens de manifestation éternelle de la divinité. Du même fait, il deviendra impossible, pour les théologiens catholiques romains, d’admettre la manifestation énergétique de la Trinité, sans porter atteinte à la simplicité divine. Il n’y aura plus de place pour les énergies de la Trinité : en dehors de l’essence divine, rien que des effets créés, actes de la volonté analogues à l’acte de la création. Les théologiens occidentaux devront professer le caractère créé de la gloire et de la grâce sanctifiante, renoncer à la déification et, en cela, ils seront très conséquent avec les prémisses de leur triadologie. »
Ces questions sont toujours d'actualité puisque le 13 septembre 1995, le « Conseil pontifical pour la promotion de l'Unité des chrétiens » publiait dans l'Observatore romano une « Clarification » intitulée « Les traditions grecque et latine concernant la procession du Saint-Esprit » (texte traduit dans La documentation catholique n° 2125 du 5 novembre 1995, p. 941-945), et dont Jean- Claude LARCHET a fait le commentaire.
Titres de VG
D'après l'édito du Bulletin n° 35 de la Communauté orthodoxe de Compiègne. Avril 2012
Traduction pour "Parlons d'orthodoxie" Elena Tastevin
Le 3 mai 2012 l’Eglise Orthodoxe russe a signé une convention de coopération avec le Ministère de la culture de la Fédération de Russie. .
Le document a été signé par le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et le ministre de la culture M. Alexandre Avdeev.
Avant la signature le Patriarche a présenté des éléments clés de la coopération de l’Eglise et du ministère de la culture de la FR.
« Je voudrais remercier M.Avdeev, ministre de la culture de la Fédération de Russie, pour cette coopération et lui souhaiter de grands succès dans ses activités pour le bien de notre Patrie. Les années que nous avons traversées ensemble, vous comme ministre de la culture, moi comme Patriarche, sont marquées par un développement considérable des relations entre la culture et l’Eglise. Je le mets non seulement sur le compte de la direction des deux côtés mais plutôt sur le grand nombre de personnes soucieux du sort de notre Patrie. En effet, la vie spirituelle et la vie culturelle de notre peuple est à la base de toute activité humaine . Ni nation, ni peuple, ni Etat ne peuvent exister sans fondement spirituel et culturel.
Le 3 mai 2012 l’Eglise Orthodoxe russe a signé une convention de coopération avec le Ministère de la culture de la Fédération de Russie. .
Le document a été signé par le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et le ministre de la culture M. Alexandre Avdeev.
Avant la signature le Patriarche a présenté des éléments clés de la coopération de l’Eglise et du ministère de la culture de la FR.
« Je voudrais remercier M.Avdeev, ministre de la culture de la Fédération de Russie, pour cette coopération et lui souhaiter de grands succès dans ses activités pour le bien de notre Patrie. Les années que nous avons traversées ensemble, vous comme ministre de la culture, moi comme Patriarche, sont marquées par un développement considérable des relations entre la culture et l’Eglise. Je le mets non seulement sur le compte de la direction des deux côtés mais plutôt sur le grand nombre de personnes soucieux du sort de notre Patrie. En effet, la vie spirituelle et la vie culturelle de notre peuple est à la base de toute activité humaine . Ni nation, ni peuple, ni Etat ne peuvent exister sans fondement spirituel et culturel.
Pendant ces années nous avons surmonté beaucoup de difficultés et, vraisemblablement, il le fallait pour appréhender l’importance de l’interaction du Ministère de la culture et de l’Eglise. Et je voudrais noter avec reconnaissance que les questions qui troublaient récemment l’association des musées et des représentants de la société civile ont pratiquement disparu de l’ordre du jour. L’expérience a montré que lorsque les responsables du ministère de la culture et ceux de l’Eglise entament un dialogue et une coopération réels, ils trouvent une solution raisonnable aux problèmes aussi difficiles qu’ils soient, dans la compréhension mutuelle et surtout pour le bien des hommes et de la Patrie.
De notre côté, nous avons mis en place un conseil de la culture et une commission spéciale chargée de l’interaction avec l’association de musées. Des résultats positifs sont obtenus dans le cadre du travail de cette institution. Aujourd’hui le conseil élabore des manuels d’entretien de monuments architecturaux destinés aux églises et aux monastères. C’était une des préoccupations de l’association de musées et des spécialistes en restauration liées au transfert des églises à l’Eglise Orthodoxe Russe. Nous étions conscients de la nécessité d’une coopération étroite des spécialistes en restauration et des dirigeants ecclésiastiques pour mettre en place un programme de restauration et d’entretien des monuments.
Cet été nous mettons à la disposition du clergé et des laïcs de l’Eglise Orthodoxe Russe des cours sur la théorie et la pratique de l’entretien des monuments historiques. C’est nécessaire pour préparer des recteurs et des dirigeants des églises à conserver des monuments historiques dont ils sont responsables. Un cours similaire est en train d’être mis en place pour les étudiants du séminaire.
Le projet actuel qui retient le plus notre attention est celui de l’installation d’un monument à Saint Hermogène, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, à l’occasion du 400ème année de la fin des Troubles. Cette année, nous avons conjointement participé à la cérémonie de la pose de la première pierre de ce monument et nous avons lancé un appel d’offre. Nous espérons recevoir tous les dossiers vers le 4 novembre, Jour de l’unité nationale, pour que le jury national et celui des spécialistes choisissent le meilleur projet. De surcroît, nous avons lancé un appel d’offre pour la décoration de 200 nouvelles églises de Moscou. Nous travaillons également sur des projets de pèlerinage dans des églises et monastères anciens.
Je pense que la convention que nous signons aujourd’hui sert de fondement à tout ce qui se fait déjà dans le cadre de la coopération entre l’Eglise russe et le Ministère de la culture et, d’autre part, elle ouvre de nouveaux horizons pour la mise en œuvre d’autres projets y compris mentionnés ci-dessus. Aussi, je voudrais noter avec reconnaissance votre participation et votre contribution personnelle au travail qui se réalise aujourd’hui.
En réponse M.Avdeev a souligné l’importance que le Ministère de la culture attache à la coopération avec l’Eglise Russe :
« Votre Sainteté, vous avez bien mentionné la nécessité d’inculquer aux citoyens l’amour pour la Patrie. Un des moyens les plus importants d’une telle éducation est le développement de la culture russe qui aurait fait de notre pays une grande puissance. Le ministère de la culture a l’intention de développer à cet égard une coopération très étroite avec l’Eglise Orthodoxe Russe et contribuer à la restauration des monuments uniques de la culture nationale tels que certains églises, monastères et objets de valeur exposé dans des musées et des églises. Je voudrais également noter que l’état accorde des ressources considérables pour la restauration de monuments historiques et avant tout d’ églises, de monastères, d’icônes et d’autres objets de valeur.
Un événement mémorable en ce sens est la décision de Vladimir Poutine de transférer le droit d’usage du monastère Novodevitchi avec tous ses objets trésors à l’Eglise Orthodoxe Russe. Nous avons célébré beaucoup d’événements mémorables. Il s’agit de la restauration du monastère de la Nouvelle Jérusalem, de la cathédrale de la Marine à Cronstadt, gloire et fierté de notre flotte, de la culture, de l’architecture et de l’Eglise Orthodoxe Russe. Actuellement, nous nous préparons ensemble à la célébration du 700ème anniversaire de Serge de Radonej, date importante dans l’histoire et la vie spirituelle de notre peuple. Je vous suis très reconnaissant, votre Sainteté, pour ces vastes possibilités de coopération à tous les niveaux. Cette fête permettra de développer notre culture et de témoigner de l’histoire remarquable de notre peuple.
Actuellement nous attachons beaucoup d’attention à la qualité de la restauration. Nous mettons en œuvre beaucoup de moyens pour rétablir la gloire d’antan et la tradition de l’art de la restauration. Nous remettons à niveau la compétence des restaurateurs en introduisant des examens spéciaux pour des restaurateurs. Nous lançons également des appels d’offres aux meilleurs spécialistes sélectionnés.
Aussi, en signant ce document, je suis ému et conscient de l’importance de la coopération du Ministère de la culture avec l’Eglise Orthodoxe Russe pour faire évoluer la culture, la spiritualité et le patriotisme des citoyens de la future Russie ».
Bogoslov.ru
De notre côté, nous avons mis en place un conseil de la culture et une commission spéciale chargée de l’interaction avec l’association de musées. Des résultats positifs sont obtenus dans le cadre du travail de cette institution. Aujourd’hui le conseil élabore des manuels d’entretien de monuments architecturaux destinés aux églises et aux monastères. C’était une des préoccupations de l’association de musées et des spécialistes en restauration liées au transfert des églises à l’Eglise Orthodoxe Russe. Nous étions conscients de la nécessité d’une coopération étroite des spécialistes en restauration et des dirigeants ecclésiastiques pour mettre en place un programme de restauration et d’entretien des monuments.
Cet été nous mettons à la disposition du clergé et des laïcs de l’Eglise Orthodoxe Russe des cours sur la théorie et la pratique de l’entretien des monuments historiques. C’est nécessaire pour préparer des recteurs et des dirigeants des églises à conserver des monuments historiques dont ils sont responsables. Un cours similaire est en train d’être mis en place pour les étudiants du séminaire.
Le projet actuel qui retient le plus notre attention est celui de l’installation d’un monument à Saint Hermogène, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, à l’occasion du 400ème année de la fin des Troubles. Cette année, nous avons conjointement participé à la cérémonie de la pose de la première pierre de ce monument et nous avons lancé un appel d’offre. Nous espérons recevoir tous les dossiers vers le 4 novembre, Jour de l’unité nationale, pour que le jury national et celui des spécialistes choisissent le meilleur projet. De surcroît, nous avons lancé un appel d’offre pour la décoration de 200 nouvelles églises de Moscou. Nous travaillons également sur des projets de pèlerinage dans des églises et monastères anciens.
Je pense que la convention que nous signons aujourd’hui sert de fondement à tout ce qui se fait déjà dans le cadre de la coopération entre l’Eglise russe et le Ministère de la culture et, d’autre part, elle ouvre de nouveaux horizons pour la mise en œuvre d’autres projets y compris mentionnés ci-dessus. Aussi, je voudrais noter avec reconnaissance votre participation et votre contribution personnelle au travail qui se réalise aujourd’hui.
En réponse M.Avdeev a souligné l’importance que le Ministère de la culture attache à la coopération avec l’Eglise Russe :
« Votre Sainteté, vous avez bien mentionné la nécessité d’inculquer aux citoyens l’amour pour la Patrie. Un des moyens les plus importants d’une telle éducation est le développement de la culture russe qui aurait fait de notre pays une grande puissance. Le ministère de la culture a l’intention de développer à cet égard une coopération très étroite avec l’Eglise Orthodoxe Russe et contribuer à la restauration des monuments uniques de la culture nationale tels que certains églises, monastères et objets de valeur exposé dans des musées et des églises. Je voudrais également noter que l’état accorde des ressources considérables pour la restauration de monuments historiques et avant tout d’ églises, de monastères, d’icônes et d’autres objets de valeur.
Un événement mémorable en ce sens est la décision de Vladimir Poutine de transférer le droit d’usage du monastère Novodevitchi avec tous ses objets trésors à l’Eglise Orthodoxe Russe. Nous avons célébré beaucoup d’événements mémorables. Il s’agit de la restauration du monastère de la Nouvelle Jérusalem, de la cathédrale de la Marine à Cronstadt, gloire et fierté de notre flotte, de la culture, de l’architecture et de l’Eglise Orthodoxe Russe. Actuellement, nous nous préparons ensemble à la célébration du 700ème anniversaire de Serge de Radonej, date importante dans l’histoire et la vie spirituelle de notre peuple. Je vous suis très reconnaissant, votre Sainteté, pour ces vastes possibilités de coopération à tous les niveaux. Cette fête permettra de développer notre culture et de témoigner de l’histoire remarquable de notre peuple.
Actuellement nous attachons beaucoup d’attention à la qualité de la restauration. Nous mettons en œuvre beaucoup de moyens pour rétablir la gloire d’antan et la tradition de l’art de la restauration. Nous remettons à niveau la compétence des restaurateurs en introduisant des examens spéciaux pour des restaurateurs. Nous lançons également des appels d’offres aux meilleurs spécialistes sélectionnés.
Aussi, en signant ce document, je suis ému et conscient de l’importance de la coopération du Ministère de la culture avec l’Eglise Orthodoxe Russe pour faire évoluer la culture, la spiritualité et le patriotisme des citoyens de la future Russie ».
Bogoslov.ru
Par l’archiprêtre Raphaël KARELINE, théologien
On dit communément que l’Histoire se renouvelle. Les processus que nous observons aujourd’hui ont leurs analogies dans le passé. Nous aimerions dresser un parallèle entre ce qu’était l’intelligentsia de l’empire russe dans les années pré-révolutionnaires et ce que représentait sa religiosité, avec le cours actuel de l’Histoire. Au début du XX ème siècle, la majorité des représentants de l’intelligentsia s’estimaient traditionnellement chrétiens. Ils exprimaient habituellement leur appartenance au christianisme par des phrases comme :
« Le christianisme est un enseignement noble ; il est porteur d’un idéal élevé ; c’est une excellente voie de perfectionnement de soi-même, etc. Et en même temps, parmi les intellectuels, s’enracinait un éloignement et une froide indifférence envers l’Orthodoxie, de même qu’une hostilité organique, à première vue incompréhensible, envers l’Eglise. L’intellectuel qui s’estimait chrétien, disait : J’ai ma propre approche de la religion, j’adhère à un christianisme délivré de ses superstitions, je ne prosternerai pas mon front jusqu’à terre, - je possède en moi mon propre christianisme.L’intelligentsia de cette époque était remarquable par sa large érudition, et il n’en est que plus étrange, qu’elle manifestait envers l’Orthodoxie, une stupéfiante ignorance, un orgueil de caste et un préjugé pétrifié.
On dit communément que l’Histoire se renouvelle. Les processus que nous observons aujourd’hui ont leurs analogies dans le passé. Nous aimerions dresser un parallèle entre ce qu’était l’intelligentsia de l’empire russe dans les années pré-révolutionnaires et ce que représentait sa religiosité, avec le cours actuel de l’Histoire. Au début du XX ème siècle, la majorité des représentants de l’intelligentsia s’estimaient traditionnellement chrétiens. Ils exprimaient habituellement leur appartenance au christianisme par des phrases comme :
« Le christianisme est un enseignement noble ; il est porteur d’un idéal élevé ; c’est une excellente voie de perfectionnement de soi-même, etc. Et en même temps, parmi les intellectuels, s’enracinait un éloignement et une froide indifférence envers l’Orthodoxie, de même qu’une hostilité organique, à première vue incompréhensible, envers l’Eglise. L’intellectuel qui s’estimait chrétien, disait : J’ai ma propre approche de la religion, j’adhère à un christianisme délivré de ses superstitions, je ne prosternerai pas mon front jusqu’à terre, - je possède en moi mon propre christianisme.L’intelligentsia de cette époque était remarquable par sa large érudition, et il n’en est que plus étrange, qu’elle manifestait envers l’Orthodoxie, une stupéfiante ignorance, un orgueil de caste et un préjugé pétrifié.
Passionnés de philosophie européenne, ces intellectuels ne connaissaient pas la brillante pensée patristique chrétienne, dans laquelle ils auraient pu trouver des réponses à leurs interrogations métaphysiques les plus profondes.
Ils lisaient la poésie japonaise et chinoise et ils ne semblaient pas soupçonner l’existence de l’hymnographie de l’Eglise ; ils s’extasiaient devant la mystique des panthéistes occidentaux – les maîtres Eckart et Böhme – et ils ne voulaient pas ouvrir les livres des ascètes orthodoxes. Un fossé s’était creusé entre l’intelligentsia et l’Eglise, qui allait en s’élargissant. Exprimer son attachement à un christianisme brumeux et abstrait et se comporter avec mépris envers l’Eglise devinrent le style de pensée de l’intelligentsia et son éthique propre. Le théâtre, la littérature et la presse s’unirent pour discréditer l’Orthodoxie, pour noircir l’Eglise aux yeux du peuple, de façon parfois obscure, et parfois avec une haine évidente, allant parfois jusqu’à un certain démonisme. Simultanément, on présentait les choses, comme s’il s’agissait de préserver l’idéal chrétien, que prétendument l’Eglise déformait. Une certaine presse faisait du zèle en se spécialisant dans l’invention de pamphlets, d’anecdotes, de commérages et de moqueries touchant les prêtres et les moines.
Même des publications plus sérieuses s’efforçaient de monter l’opinion publique contre l’Eglise. Un philosophe réputé, membre de la Douma, Serge Boulgakov, dans son livre autobiographique: « La lumière qui ne s’éteint jamais » se souvient que, lorsqu’il devint prêtre, il dut aussitôt abandonner sa chaire à l’université, bien qu’il lui ait consacrée de nombreuses années de son existence.
Lorsque Boulgakov était un des chefs de file reconnus du marxisme, cela ne nuisait en rien à son activité d’enseignant, mais lorsqu’il devint prêtre, il se transforma en paria. Selon une loi tacite, un prêtre ne pouvait pas demeurer membre de la corporation universitaire. Et cela dans un Etat qui se disait chrétien.
Comment expliquer l’hostilité de l’intelligentsia envers l’Eglise ?
L’Eglise est un milieu spirituel vivant, qui possède ses propres lois et ses propres structures, et celles-ci emplissent toute la vie d’un être humain. L’Eglise exige d’un chrétien de lutter sans cesse avec ses passions et son orgueil. L’homme doit perpétuellement se corriger, purifier son cœur, et contrôler non seulement ses actes, mais aussi ses pensées et ses désirs secrets. Ici, un nouveau système de valeurs lui est proposé, de même qu’une nouvelle orientation de ses mœurs, qui ne ressemblent pas à l’étiquette mondaine. Ce n’est pas seulement la Foi qui est exigée de lui, mais aussi la discipline religieuse, la fréquentation de l’église, des prières régulières, l’observance des carêmes; sa vie familiale doit se fondre dans les rythmes liturgiques de l’Eglise, il gagne la liberté dans sa lutte contre ses passions et il obtient la sagesse spirituelle par la soumission de son esprit aux vérités éternelles. Voilà pourquoi le christianisme en Eglise apparaît surtout comme une affaire de volonté, nous pourrions dire – un exploit de la volonté.
Aucune contrainte pour l’individu dans un christianisme libéral et abstrait : Comprends le christianisme comme tu le souhaites et vis comme bon te semble. Il n’y a là ni sacrifice ni lutte avec soi-même. Le christianisme libéral trouve que tout est inhérent à l’homme, notamment les passions, naturelles et par conséquent licites. La conscience de la faute originelle de l’homme est absente ici et tous les commandements peuvent se résumer en un seul : Fais ce que tu veux, à condition de ne pas faire de tort à autrui. Nous voyons là une bonne quantité d’excuses, de perplexités, de possibilités de contourner cette mince déclaration morale des libéraux. Car il est possible d’être un menteur, un parjure, et simultanément de discuter de questions transcendantales ; et il est possible d’être dépravé et de soutenir avec ardeur la bonne influence du christianisme sur la culture populaire – tout cela ne va pas tourmenter la conscience du libéral.
La lutte contre les passions, dans lesquelles beaucoup voient les couleurs vives de la vie, et contre la superbe, qui s’identifie généralement dans le monde avec la réussite humaine se sont avérées au-delà des forces d’hommes voués à leurs passions. C’est là la cause principale de l’apostasie. De l’éloignement de l’intelligentsia de l’Eglise, et par voie de conséquence de sa lutte contre elle. C’est un pseudo christianisme qui a préparé le terrain de la dictature athée. Lorsque les convictions ne sont plus l’affaire et le but d’une vie, et qu’elles deviennent simplement des idées et des abstractions, il devient facile de renoncer à elles et de les rejeter comme un vieux vêtement.
Actuellement les mêmes processus se renouvellent.
Une partie importante de l’intelligentsia se considère orthodoxe tout en se tenant loin de l’Eglise. C’est la première étape de l’indifférence et de la froideur envers l’Orthodoxie, ce refus de la connaître et de la comprendre. Et une telle indifférence se transforme en général en hostilité.
La période de la dictature athée semble terminée. Mais rien n’advient sans raisons, ni ne disparaît sans laisser de traces. Quelles sont les métamorphoses qui nous attendent ? Et quelles seront les transformations de l’athéisme dont l’Histoire sera le témoin ?
..............................................;
Traduction pour "P.O." Marie Genko
Source Pravoslavie.ru
Site de l’archiprêtre Raphaël KARELINE
Ils lisaient la poésie japonaise et chinoise et ils ne semblaient pas soupçonner l’existence de l’hymnographie de l’Eglise ; ils s’extasiaient devant la mystique des panthéistes occidentaux – les maîtres Eckart et Böhme – et ils ne voulaient pas ouvrir les livres des ascètes orthodoxes. Un fossé s’était creusé entre l’intelligentsia et l’Eglise, qui allait en s’élargissant. Exprimer son attachement à un christianisme brumeux et abstrait et se comporter avec mépris envers l’Eglise devinrent le style de pensée de l’intelligentsia et son éthique propre. Le théâtre, la littérature et la presse s’unirent pour discréditer l’Orthodoxie, pour noircir l’Eglise aux yeux du peuple, de façon parfois obscure, et parfois avec une haine évidente, allant parfois jusqu’à un certain démonisme. Simultanément, on présentait les choses, comme s’il s’agissait de préserver l’idéal chrétien, que prétendument l’Eglise déformait. Une certaine presse faisait du zèle en se spécialisant dans l’invention de pamphlets, d’anecdotes, de commérages et de moqueries touchant les prêtres et les moines.
Même des publications plus sérieuses s’efforçaient de monter l’opinion publique contre l’Eglise. Un philosophe réputé, membre de la Douma, Serge Boulgakov, dans son livre autobiographique: « La lumière qui ne s’éteint jamais » se souvient que, lorsqu’il devint prêtre, il dut aussitôt abandonner sa chaire à l’université, bien qu’il lui ait consacrée de nombreuses années de son existence.
Lorsque Boulgakov était un des chefs de file reconnus du marxisme, cela ne nuisait en rien à son activité d’enseignant, mais lorsqu’il devint prêtre, il se transforma en paria. Selon une loi tacite, un prêtre ne pouvait pas demeurer membre de la corporation universitaire. Et cela dans un Etat qui se disait chrétien.
Comment expliquer l’hostilité de l’intelligentsia envers l’Eglise ?
L’Eglise est un milieu spirituel vivant, qui possède ses propres lois et ses propres structures, et celles-ci emplissent toute la vie d’un être humain. L’Eglise exige d’un chrétien de lutter sans cesse avec ses passions et son orgueil. L’homme doit perpétuellement se corriger, purifier son cœur, et contrôler non seulement ses actes, mais aussi ses pensées et ses désirs secrets. Ici, un nouveau système de valeurs lui est proposé, de même qu’une nouvelle orientation de ses mœurs, qui ne ressemblent pas à l’étiquette mondaine. Ce n’est pas seulement la Foi qui est exigée de lui, mais aussi la discipline religieuse, la fréquentation de l’église, des prières régulières, l’observance des carêmes; sa vie familiale doit se fondre dans les rythmes liturgiques de l’Eglise, il gagne la liberté dans sa lutte contre ses passions et il obtient la sagesse spirituelle par la soumission de son esprit aux vérités éternelles. Voilà pourquoi le christianisme en Eglise apparaît surtout comme une affaire de volonté, nous pourrions dire – un exploit de la volonté.
Aucune contrainte pour l’individu dans un christianisme libéral et abstrait : Comprends le christianisme comme tu le souhaites et vis comme bon te semble. Il n’y a là ni sacrifice ni lutte avec soi-même. Le christianisme libéral trouve que tout est inhérent à l’homme, notamment les passions, naturelles et par conséquent licites. La conscience de la faute originelle de l’homme est absente ici et tous les commandements peuvent se résumer en un seul : Fais ce que tu veux, à condition de ne pas faire de tort à autrui. Nous voyons là une bonne quantité d’excuses, de perplexités, de possibilités de contourner cette mince déclaration morale des libéraux. Car il est possible d’être un menteur, un parjure, et simultanément de discuter de questions transcendantales ; et il est possible d’être dépravé et de soutenir avec ardeur la bonne influence du christianisme sur la culture populaire – tout cela ne va pas tourmenter la conscience du libéral.
La lutte contre les passions, dans lesquelles beaucoup voient les couleurs vives de la vie, et contre la superbe, qui s’identifie généralement dans le monde avec la réussite humaine se sont avérées au-delà des forces d’hommes voués à leurs passions. C’est là la cause principale de l’apostasie. De l’éloignement de l’intelligentsia de l’Eglise, et par voie de conséquence de sa lutte contre elle. C’est un pseudo christianisme qui a préparé le terrain de la dictature athée. Lorsque les convictions ne sont plus l’affaire et le but d’une vie, et qu’elles deviennent simplement des idées et des abstractions, il devient facile de renoncer à elles et de les rejeter comme un vieux vêtement.
Actuellement les mêmes processus se renouvellent.
Une partie importante de l’intelligentsia se considère orthodoxe tout en se tenant loin de l’Eglise. C’est la première étape de l’indifférence et de la froideur envers l’Orthodoxie, ce refus de la connaître et de la comprendre. Et une telle indifférence se transforme en général en hostilité.
La période de la dictature athée semble terminée. Mais rien n’advient sans raisons, ni ne disparaît sans laisser de traces. Quelles sont les métamorphoses qui nous attendent ? Et quelles seront les transformations de l’athéisme dont l’Histoire sera le témoin ?
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Traduction pour "P.O." Marie Genko
Source Pravoslavie.ru
Site de l’archiprêtre Raphaël KARELINE
5 mai 2012 (11H à 13H). M. Nicolas ROSS, La vie des paroisses de la diaspora russe en France
Auteur de Saint-Alexandre-sur-Seine. L'Église russe de Paris et ses fidèles des origines à 1917 (Cerf, 2005), Nicolas Ross est un des plus éminents historiens de l’émigration russe en France.
Source ICI
Auteur de Saint-Alexandre-sur-Seine. L'Église russe de Paris et ses fidèles des origines à 1917 (Cerf, 2005), Nicolas Ross est un des plus éminents historiens de l’émigration russe en France.
Source ICI
La municipalité de Rome envisage de changer le nom de la rue et de la place Lénine, dans les quartiers sud-ouest de la capitale italienne. Ces noms ont été conférés au début des années 80 alors que le PC italien était au pic de sa popularité. C’est au Maire de la ville que revient l’initiative de ce changement de nom. Récemment il a lu un ouvrage intitulé « Lénine à l’île de Capri. Aux sources de la révolution ». L’auteur explique que le leader du prolétariat mondial voyageait à l’étranger afin de trouver des financements pour son entreprise.
La rue Lénine comporte une dizaine d’immeuble au plus, elle est tout à fait conforme à l’architecture de son époque. La rue et la place ont reçu leur nom dans le cadre d’une cérémonie solennelle à laquelle étaient présents des diplomates des deux pays, des représentants des deux partis communistes.
La rue Lénine comporte une dizaine d’immeuble au plus, elle est tout à fait conforme à l’architecture de son époque. La rue et la place ont reçu leur nom dans le cadre d’une cérémonie solennelle à laquelle étaient présents des diplomates des deux pays, des représentants des deux partis communistes.
En 1985 M. Ugo Vetere, le maire de Rome à l’époque, estimait que Lénine avait été un penseur et un révolutionnaire dont le génie avait infléchi le cours de l’histoire.
Le président de la Commission de la culture de la Mairie de Rome dit que la population de la capitale avait été il y a trente ans désinformée. On envisage de conférer à cette rue et à cette place le nom « des martyrs de communisme ».
Pravoslavie.ru
Traduction "PO"
Le président de la Commission de la culture de la Mairie de Rome dit que la population de la capitale avait été il y a trente ans désinformée. On envisage de conférer à cette rue et à cette place le nom « des martyrs de communisme ».
Pravoslavie.ru
Traduction "PO"
Justine Traduction pour "Parlons d'orthodoxie"
Lorsque pendant la séance du 3 mai du Synode Permanent de l'Eglise de Grèce on fit lecture de la lettre du Patriarche Bartholomée, concernant laquelle à la session précédente il avait été décidé de reporter la réponse après Pâques, "l'air se remplit d'odeurs de poudre", comme écrit le commentateur de l'agence d'informations ecclésiastiques "Romfea".
Dans cette lettre, le Patriarche demandait à l'Archevêque et au Saint Synode de Grèce de condamner "d'une seule voix" certaines activités de la part de hiérarques de l'Eglise de Grèce (en particulier: l'organisation récente d'une conférence théologique avec thème "Théologie patristique et hérésie post-patristique", et surtout les anathèmes prononcés le Dimanche de l'Orthodoxie par le Métropolite Séraphin du Pirée, conformément au typicon, contre les hérétiques passés et présents, ajoutant parmi ces derniers le pape, les fondateurs du protestantisme et les œcuménistes).
Lorsque pendant la séance du 3 mai du Synode Permanent de l'Eglise de Grèce on fit lecture de la lettre du Patriarche Bartholomée, concernant laquelle à la session précédente il avait été décidé de reporter la réponse après Pâques, "l'air se remplit d'odeurs de poudre", comme écrit le commentateur de l'agence d'informations ecclésiastiques "Romfea".
Dans cette lettre, le Patriarche demandait à l'Archevêque et au Saint Synode de Grèce de condamner "d'une seule voix" certaines activités de la part de hiérarques de l'Eglise de Grèce (en particulier: l'organisation récente d'une conférence théologique avec thème "Théologie patristique et hérésie post-patristique", et surtout les anathèmes prononcés le Dimanche de l'Orthodoxie par le Métropolite Séraphin du Pirée, conformément au typicon, contre les hérétiques passés et présents, ajoutant parmi ces derniers le pape, les fondateurs du protestantisme et les œcuménistes).
Suite à cette lecture, les hiérarques membres du Synode Permanent ont unanimement exprimé leur déplaisir face au ton impératif de la lettre, "comme si celle-ci s'adressait à quelque écolier". Un des Métropolites remarqua qu'il s'agissait là "d'une ingérence sans précédent dans les affaires intérieures d'une autre Eglise", soulignant que "nous n'acceptons pas des intimations pour quelque chose qui, en essence, ne les concerne pas directement".
Le Synode Permanent décida de composer une lettre-réponse, laquelle confirme d'une part la résolution de l'Eglise de Grèce de rester fidele à un dialogue sobre et à la réconciliation, affirmant qu'elle ne désire pas de tensions. D'autre part, la plupart des Métropolites admettent que la position du Métropolite du Pirée était peut-être "exagérée", mais qu'au Patriarcat Œcuménique également, il fallait veiller à ne pas scandaliser, au lieu de se contenter de faire des recommandations.
"Des erreurs sont faites d'un côté comme de l'autre", soulignait un membre du Saint Synode, citant comme exemple récent des erreurs de la part du Patriarcat la participation officielle à l'Office des Vêpres d'Amour (Dimanche de Pâques) en l'Eglise St Georges au Phanar, d'un clerc roméo-catholique en vêtements sacerdotaux, dont on put voir à la télévision les allées et venues au Sanctuaire... (chose strictement interdite par les Saints Canons). "Eux aussi donc", ajouta-t-il, "ne doivent pas exagérer à ce point."
Source: Romfea
Le Synode Permanent décida de composer une lettre-réponse, laquelle confirme d'une part la résolution de l'Eglise de Grèce de rester fidele à un dialogue sobre et à la réconciliation, affirmant qu'elle ne désire pas de tensions. D'autre part, la plupart des Métropolites admettent que la position du Métropolite du Pirée était peut-être "exagérée", mais qu'au Patriarcat Œcuménique également, il fallait veiller à ne pas scandaliser, au lieu de se contenter de faire des recommandations.
"Des erreurs sont faites d'un côté comme de l'autre", soulignait un membre du Saint Synode, citant comme exemple récent des erreurs de la part du Patriarcat la participation officielle à l'Office des Vêpres d'Amour (Dimanche de Pâques) en l'Eglise St Georges au Phanar, d'un clerc roméo-catholique en vêtements sacerdotaux, dont on put voir à la télévision les allées et venues au Sanctuaire... (chose strictement interdite par les Saints Canons). "Eux aussi donc", ajouta-t-il, "ne doivent pas exagérer à ce point."
Source: Romfea
L'évêque Nestor de Chersonèse s'est rendu du 27 au 29 avril 2012 en Moldavie où il a visité deux diocèses du pays: celui de Balti et celui d'Edinet. Dans ce voyage, dont l'objectif était l'échange avec les évêques moldaves sur la situation de la diaspora moldave en Europe occidentale, Mgr Nestor était accompagné du hiéromoine Antony Sevriuk, secrétaire de l'administration des communautés du patriarcat de Moscou en Italie, et de deux prêtres moldaves du diocèse de Chersonèse: les hiéromoines Joseph et Nicodème Pavlinciuc.
Le 28 avril, Mgr Nestor a visité l'administration diocésaine de Balti et rencontré l'évêque Marcel. Le soir, les deux évêques ont célébré les vigiles dominicales dans la cathédrale de la ville.
Le dimanche 29 avril, Mgr Nestor a concélébré la divine liturgie à l'évêque Nicodème d'Edinet. A la fin de la célébration, Mgr Nestor et le hiéromoine Antony Sevriuk ont été décorés de l'ordre de Saint Païssios, une distinction de l'Eglise orthodoxe de Moldavie.
Source Site officiel du diocèse de Chersonèse Patriarcat de Moscou
Le dimanche 29 avril, Mgr Nestor a concélébré la divine liturgie à l'évêque Nicodème d'Edinet. A la fin de la célébration, Mgr Nestor et le hiéromoine Antony Sevriuk ont été décorés de l'ordre de Saint Païssios, une distinction de l'Eglise orthodoxe de Moldavie.
Source Site officiel du diocèse de Chersonèse Patriarcat de Moscou
Justine (une traduction abrégée de l'article de "Romfea")
Après avoir patienté plusieurs années face aux divers problèmes que l'attitude du gouvernement grec suscite au fonctionnement des Monastères du Mont Athos, la Double Synaxe de la Sainte Communauté a décidé dans son assemblée du 1er mai 2012 d'entreprendre une dernière tentative pour parvenir à un accord, avant de suspendre ses relations avec le gouvernent de Grèce, déclarer la Sainte Montagne "sous persécution" et s'adresser aux autres pays orthodoxes pour solliciter de l'aide morale et matérielle.
La dernière "goutte" qui a fait déborder la cruche est la décision gouvernementale de prélever des impôts sur la propriété des Monastères athonites située hors de la péninsule de lµ. Athos, mesure qui viole le statut spécial de la Sainte Montagne et met en danger la survie des monastères. Ce statut a déjà été violé de manière particulièrement flagrante; rappelons-le, en décembre 2011 lorsqu'une trentaine de policiers armés ont littéralement "envahi" la Sainte Montagne pour arrêter l'higoumène Ephraim de Vatopedi, ce que selon ledit statut ne leur était pas permis.
Après avoir patienté plusieurs années face aux divers problèmes que l'attitude du gouvernement grec suscite au fonctionnement des Monastères du Mont Athos, la Double Synaxe de la Sainte Communauté a décidé dans son assemblée du 1er mai 2012 d'entreprendre une dernière tentative pour parvenir à un accord, avant de suspendre ses relations avec le gouvernent de Grèce, déclarer la Sainte Montagne "sous persécution" et s'adresser aux autres pays orthodoxes pour solliciter de l'aide morale et matérielle.
La dernière "goutte" qui a fait déborder la cruche est la décision gouvernementale de prélever des impôts sur la propriété des Monastères athonites située hors de la péninsule de lµ. Athos, mesure qui viole le statut spécial de la Sainte Montagne et met en danger la survie des monastères. Ce statut a déjà été violé de manière particulièrement flagrante; rappelons-le, en décembre 2011 lorsqu'une trentaine de policiers armés ont littéralement "envahi" la Sainte Montagne pour arrêter l'higoumène Ephraim de Vatopedi, ce que selon ledit statut ne leur était pas permis.
Rappelons qu'après une incarcération "préventive" de 3 mois, laquelle a suscité une grande indignation dans tout le monde orthodoxe et a valu au Geronta Ephraim des témoignages de solidarité et de soutien de la part de nombreuses personnalités orthodoxes dont notamment le patriarche Cyrille de Moscou et toutes les Russies, l'higoumène a été rendu a sa communauté quelques jours avant Pâques.
Comme on apprend de source informée, ces derniers jours, les représentants de la Sainte Communauté avaient essayé plusieurs fois de rencontrer le ministre de l'économie, sans obtenir de réponse toutefois. La Double Synaxe a donc chargé l'administrateur civil et représentant officiel du gouvernement grec à Karyes, Aristos Kasmiroglou, de traiter avec les autorités compétentes. Si ces pourparlers ne produisent aucun résultat positif jusqu'au 15 mai, la Sainte Communauté procédera aux mesures mentionnées ci-haut.
Source Romfea
Comme on apprend de source informée, ces derniers jours, les représentants de la Sainte Communauté avaient essayé plusieurs fois de rencontrer le ministre de l'économie, sans obtenir de réponse toutefois. La Double Synaxe a donc chargé l'administrateur civil et représentant officiel du gouvernement grec à Karyes, Aristos Kasmiroglou, de traiter avec les autorités compétentes. Si ces pourparlers ne produisent aucun résultat positif jusqu'au 15 mai, la Sainte Communauté procédera aux mesures mentionnées ci-haut.
Source Romfea
L’Église russe célèbre le 2 mai la mémoire de sainte Matrone de Moscou: canonisée il y a onze ans de cela!
Cette sainte qui a vécu récemment (1881-1952) est née aveugle, et a perdu à l’âge de 17 ans l’usage de ses jambes. Douée dès son plus jeune âge du don de clairvoyance, capable aussi de voir non seulement la réalité intérieure des êtres mais leur apparence physique en dépit de sa cécité sensorielle totale, elle accomplit pendant toute sa vie et après sa dormition de nombreux miracles. Elle fut une guide spirituelle charismatique pour de très nombreuses personnes venant lui demander conseil. Son tombeau attire aujourd’hui des foules de pèlerins, et la sainte continue à apporter une aide abondante et généreuse aux fidèles qui sollicitent son intercession.
PRIERE A SAINTE MATRONE DE MOSCOU
Sainte Matrona de Moscou intercède pour le salut de nos âmes !
Toi qui acceptas sans jamais te plaindre ton infirmité* Et qui jamais ne désespéras* Mais qui au contraire fut toujours joyeuse et rayonnante en Dieu* Apprends-nous à accepter la sainte volonté de Dieu pour notre vie* Guide-nous par l’exemple de ta mémoire sacrée sur le chemin du Royaume*
Sainte Matrona de Moscou intercède pour le salut de nos âmes !
Cette sainte qui a vécu récemment (1881-1952) est née aveugle, et a perdu à l’âge de 17 ans l’usage de ses jambes. Douée dès son plus jeune âge du don de clairvoyance, capable aussi de voir non seulement la réalité intérieure des êtres mais leur apparence physique en dépit de sa cécité sensorielle totale, elle accomplit pendant toute sa vie et après sa dormition de nombreux miracles. Elle fut une guide spirituelle charismatique pour de très nombreuses personnes venant lui demander conseil. Son tombeau attire aujourd’hui des foules de pèlerins, et la sainte continue à apporter une aide abondante et généreuse aux fidèles qui sollicitent son intercession.
PRIERE A SAINTE MATRONE DE MOSCOU
Sainte Matrona de Moscou intercède pour le salut de nos âmes !
Toi qui acceptas sans jamais te plaindre ton infirmité* Et qui jamais ne désespéras* Mais qui au contraire fut toujours joyeuse et rayonnante en Dieu* Apprends-nous à accepter la sainte volonté de Dieu pour notre vie* Guide-nous par l’exemple de ta mémoire sacrée sur le chemin du Royaume*
Sainte Matrona de Moscou intercède pour le salut de nos âmes !
Сегодня исполняется 11 лет со дня канонизации Блаженной Матроны Московской
2 мая 1999 года совершилось чаемое многими православными людьми событие:
в лике местночтимых святых была прославлена блаженная старица Матрона Московская - Матрона Дмитриевна Никонова. Родившаяся в Тульской губернии в благочестивой крестьянской семье, она была слепой от рождения, но с младенческих лет получила от Бога дар духовного зрения. К отроковице Матроне обращались за советом ее односельчане, а затем и жители других мест.
Suite Sedmiza
2 мая 1999 года совершилось чаемое многими православными людьми событие:
в лике местночтимых святых была прославлена блаженная старица Матрона Московская - Матрона Дмитриевна Никонова. Родившаяся в Тульской губернии в благочестивой крестьянской семье, она была слепой от рождения, но с младенческих лет получила от Бога дар духовного зрения. К отроковице Матроне обращались за советом ее односельчане, а затем и жители других мест.
Suite Sedmiza
V.G.
La proximité entre Coptes, l'Eglise la plus nombreuse des "Chrétiens Orientaux" séparés depuis le IVème siècle, et Orthodoxes a été montrés au cours d'un débat précédant (commentaires 4 & 8 en particulier). De plus les Coptes sont en premières ligne dans les attaques contre la Chrétienté et leur avenir nous concerne donc directement. Le site chrétien d'actualité "La Vie " (1) publie les portraits des trois favoris pour l'élection du prochain pape d'Alexandrie dont les différences me semblent très importantes pour l'avenir de cette Eglise-sœur (les titres sont dans l'article d'origine):
La proximité entre Coptes, l'Eglise la plus nombreuse des "Chrétiens Orientaux" séparés depuis le IVème siècle, et Orthodoxes a été montrés au cours d'un débat précédant (commentaires 4 & 8 en particulier). De plus les Coptes sont en premières ligne dans les attaques contre la Chrétienté et leur avenir nous concerne donc directement. Le site chrétien d'actualité "La Vie " (1) publie les portraits des trois favoris pour l'élection du prochain pape d'Alexandrie dont les différences me semblent très importantes pour l'avenir de cette Eglise-sœur (les titres sont dans l'article d'origine):
EGYPTE: 14 CANDIDATS A LA PAPAUTE
Le porte-parole de l'Eglise copte-orthodoxe aux Etats-Unis a déclaré dimanche que le nombre de candidats à la succession du pape Shenouda III était de 14 jusqu'à présent. L'élection se tiendra en septembre, après un processus complexe dont l'actuel intérimaire du siège, Anba (Mgr) Bakhomious, a reconnu qu'il devrait probablement être simplifié par le prochain pape. Il a en outre déclaré que lui-même, malgré les appels de membres éminents de la communauté, ne se présenterait pas.
Parmi les favoris à l'élection, un trio de tête se dessine déjà.
Le premier est l'évêque délégué à la jeunesse, le très populaire Anba Moussa, 74 ans, chirurgien de formation avant d'entrer au monastère. Les puristes lui reprochent sa famille protestante, mais ses qualités de négociateur, son image consensuelle et sa forte influence sur la jeunesse copte sont des atouts importants. Depuis qu'il s'occupe des jeunes, il a favorisé la création de plusieurs commissions avec et pour eux: le Groupe pour la Participation Patriotique, afin d'inciter les jeunes coptes à s'investir dans la vie publique égyptienne, en partenariat avec des associations de jeunes musulmans; le Groupe pour le développement culturel, qui œuvre à la pérennité de la culture copte; et le Groupe Economique, qui vise à favoriser l'émergence d'entreprises dans la communauté. Dès le début de la révolution égyptienne, il s'était fendu de deux tribunes dans la presse pour soutenir la révolte du 25 janvier 2011, avant même la chute de Moubarak.
Le second est Anba Bishoy, actuel secrétaire du Saint-Synode, âgé de 70 ans. Il représente l'aile radicale de l'Eglise. Après un diplôme en génie mécanique, il est ordonné prêtre au monastère de la Vierge Marie. Son influence sur l'Eglise est considérable; il est le seul à pouvoir intervenir, comme cela s'est passé plusieurs fois, lorsque des problèmes surviennent dans des diocèses dont il n'est pas le titulaire. Il jouit d'une solide réputation de théologien, bien qu'il n'ait aucun diplôme. Chargé de l'œcuménisme, il s'est taillé une réputation d'intransigeance, en qualifiant notamment les mariages entre coptes et évangéliques "d'adultères". Du côté des relations avec l'islam, il ne s'est pas fait que des amis non plus, en déclarant par exemple que l'Egypte était copte et que les musulmans n'y étaient qu'invités, ou en critiquant certains versets du Coran Soutien déclaré du fils de l'ex-dictateur, Jamal Moubarak, il n'a jamais eu un mot de soutien pour la révolution.
Le troisième est le plus jeune, Anba Youanis, qui n'a que 52 ans. Lui aussi chirurgien, il est devenu le secrétaire, l'ami et le confident du dernier pape Shenouda III. Célèbre pour sa dévotion mariale, il est devenu l'emblème des "Koiak midnight praises", les liturgies nocturnes du mois marial de Koiak qu'il célèbre avec ferveur, il a également une réputation de grande humilité. Il entretient de solides relations avec des membres important du gouvernement actuel, ce qui peut se révéler un atout précieux. La rumeur court qu'un moine du monastère de Saint-Paul aurait prophétisé son accession au siège pontifical après Shenouda.
Natalia Trouiller - publié le 02/05/2012
(1) "La Vie "
Le porte-parole de l'Eglise copte-orthodoxe aux Etats-Unis a déclaré dimanche que le nombre de candidats à la succession du pape Shenouda III était de 14 jusqu'à présent. L'élection se tiendra en septembre, après un processus complexe dont l'actuel intérimaire du siège, Anba (Mgr) Bakhomious, a reconnu qu'il devrait probablement être simplifié par le prochain pape. Il a en outre déclaré que lui-même, malgré les appels de membres éminents de la communauté, ne se présenterait pas.
Parmi les favoris à l'élection, un trio de tête se dessine déjà.
Le premier est l'évêque délégué à la jeunesse, le très populaire Anba Moussa, 74 ans, chirurgien de formation avant d'entrer au monastère. Les puristes lui reprochent sa famille protestante, mais ses qualités de négociateur, son image consensuelle et sa forte influence sur la jeunesse copte sont des atouts importants. Depuis qu'il s'occupe des jeunes, il a favorisé la création de plusieurs commissions avec et pour eux: le Groupe pour la Participation Patriotique, afin d'inciter les jeunes coptes à s'investir dans la vie publique égyptienne, en partenariat avec des associations de jeunes musulmans; le Groupe pour le développement culturel, qui œuvre à la pérennité de la culture copte; et le Groupe Economique, qui vise à favoriser l'émergence d'entreprises dans la communauté. Dès le début de la révolution égyptienne, il s'était fendu de deux tribunes dans la presse pour soutenir la révolte du 25 janvier 2011, avant même la chute de Moubarak.
Le second est Anba Bishoy, actuel secrétaire du Saint-Synode, âgé de 70 ans. Il représente l'aile radicale de l'Eglise. Après un diplôme en génie mécanique, il est ordonné prêtre au monastère de la Vierge Marie. Son influence sur l'Eglise est considérable; il est le seul à pouvoir intervenir, comme cela s'est passé plusieurs fois, lorsque des problèmes surviennent dans des diocèses dont il n'est pas le titulaire. Il jouit d'une solide réputation de théologien, bien qu'il n'ait aucun diplôme. Chargé de l'œcuménisme, il s'est taillé une réputation d'intransigeance, en qualifiant notamment les mariages entre coptes et évangéliques "d'adultères". Du côté des relations avec l'islam, il ne s'est pas fait que des amis non plus, en déclarant par exemple que l'Egypte était copte et que les musulmans n'y étaient qu'invités, ou en critiquant certains versets du Coran Soutien déclaré du fils de l'ex-dictateur, Jamal Moubarak, il n'a jamais eu un mot de soutien pour la révolution.
Le troisième est le plus jeune, Anba Youanis, qui n'a que 52 ans. Lui aussi chirurgien, il est devenu le secrétaire, l'ami et le confident du dernier pape Shenouda III. Célèbre pour sa dévotion mariale, il est devenu l'emblème des "Koiak midnight praises", les liturgies nocturnes du mois marial de Koiak qu'il célèbre avec ferveur, il a également une réputation de grande humilité. Il entretient de solides relations avec des membres important du gouvernement actuel, ce qui peut se révéler un atout précieux. La rumeur court qu'un moine du monastère de Saint-Paul aurait prophétisé son accession au siège pontifical après Shenouda.
Natalia Trouiller - publié le 02/05/2012
(1) "La Vie "
Rédaction et traduction V. GOLOVANOW
(1) Le gouvernement réduit les salaires du clergé.
(2) Les demandes d'aide sociales adressées à l'Eglise flambent comme autant de morsures de la crise
(3) L'Eglise, conservatrice, se tourne vers des opérations commerciales modernes
L'agence Reuters consacre un important article documenté aux difficultés de l’Église de Grèce face à la crise économique.
Les liens étroits entre l'Etat grec et l'Eglise orthodoxe, qui étaient une bénédiction pour les membres du clergé, sont en train de tourner en malédiction car le gouvernement étranglé par sa dette se dérobe à financer l'ancienne institution, alors même que Grecs appauvris ont encore plus besoin de ses œuvres caritatives.vPrivée de recettes car l'Etat fait des coupes sombres dans ses dépenses l'Eglise, profondément conservatrice, qui vient de l'un des premiers centres du christianisme, en est réduite à rechercher de nouvelles sources de financement.
(1) Le gouvernement réduit les salaires du clergé.
(2) Les demandes d'aide sociales adressées à l'Eglise flambent comme autant de morsures de la crise
(3) L'Eglise, conservatrice, se tourne vers des opérations commerciales modernes
L'agence Reuters consacre un important article documenté aux difficultés de l’Église de Grèce face à la crise économique.
Les liens étroits entre l'Etat grec et l'Eglise orthodoxe, qui étaient une bénédiction pour les membres du clergé, sont en train de tourner en malédiction car le gouvernement étranglé par sa dette se dérobe à financer l'ancienne institution, alors même que Grecs appauvris ont encore plus besoin de ses œuvres caritatives.vPrivée de recettes car l'Etat fait des coupes sombres dans ses dépenses l'Eglise, profondément conservatrice, qui vient de l'un des premiers centres du christianisme, en est réduite à rechercher de nouvelles sources de financement.
Mais en dépit d'un nouvel esprit d'entreprise, comme dans ce monastère qui veut construire une ferme de capteurs solaires, le nombre de prêtres baisse et ceux qui restent souffrent des baisses de salaire, et l'église se bat pour maintenir les distribution de soupe populaire alors que le chômage explose et la pauvreté s'intensifie. "Les caisses sont vides et le système s'effondre", a déclaré Ignatios Stavropoulos, un prêtre moderniste qui a sa propre page sur LinkedIn, un réseau Internet pour professionnels.
En vertu d'un accord vieux de 60 ans, l'état a accepté de payer les salaires des prêtres en échange de beaucoup de biens de l'Église, y compris des terres. Mais cela signifie qu'il y a plus de 10.000 prêtres, à la charge du budget de l’État, ce qui représente un fardeau de 190 millions d’euros par an annuelle sur le budget surchargé du pays.
Conformément aux conditions du plan de sauvetage international, qui a sauvé la Grèce de la faillite, le gouvernement diminue les salaires qui, pour un prêtre de paroisse moyen, sont d'environ 1.000 euros par mois. De plus, Athènes ne financera plus qu'un seul nouveau prêtre 10 prenant leur retraite ou décédant, provoquant des pénuries en particulier dans les paroisses éloignées où les ouailles ont le plus besoins d'aide fac à la crise.
Dans les villes, l'Eglise a gratté jusqu'à l'os pour faire des économies et financer les soupes populaires et les organismes de bienfaisance qui secourent l'armée de plus en plus nombreuse de sans-abri et des chômeurs.
Contrairement à d'autres pays européens plus au nord, où l'influence de la religion est en baisse, l'Eglise joue un rôle prépondérant dans la vie de la Grèce.
Les prêtres à longue barbe, vêtus de soutanes noires flottantes, sont un spectacle courant les rues du pays et la foi orthodoxe est reconnue par la Constitution comme religion officielle. Quand le nouveau gouvernement a prêté serment l'an dernier, l'archevêque d'Athènes a béni le Premier ministre et du Cabinet lors d'une cérémonie brillante.
80% des Grecs se déclarent croyants, ce qui fait des Grecs les chrétiens les plus convaincus en Europe même si nombre d’entre eux vont rarement à l'église
Des sentiments mitigés
Dans un pays où les organismes de bienfaisance privés et le bénévolat restent embryonnaires, l'essentiel de l'aide aux démunis et opprimés retombe sur les épaules l'Eglise. Mais les attitudes envers l'Eglise sont mitigées et elle est souvent critiquée pour être trop proche de l'état.
…
Pourtant, contrairement à ce que l’on prétend souvent, 96% des propriétés de l’Église ont été transférées à l’État durant les dernières décennies. L’Église a payé également des impôts s’élevant à 12,6 millions d’euros en 2011, bénéficiant du même traitement fiscal que toutes les associations à but non lucratif. Pour couvrir la pénurie de prêtres, des évêques autorisent des laïcs à servir. Ces bénévoles ne reçoivent aucun salaire État et ne portent pas de vêtements religieux. Ainsi, un officier à la retraite a commencé récemment à "dire la messe" (sic) à Avantas, un village proche de la frontière orientale avec la Turquie, a déclaré le père Irinaios: «Les prêtres dans les petits villages partent à la retraite ou décédent et il n'ya personne pour les remplacer», a t-il dit. "Nous allons avoir un énorme problème."
L'église est déjà sabré dans ses dépenses de fonctionnement pour faire face à la hausse des coûts de son travail social. Elle a dépensé 96 millions d’euros pour ses œuvres caritatives l’an passé.
"La crise n'affecte pas simplement le fonctionnement de nos œuvres de bienfaisance, elle menace maintenant leur existence même" a dit Mgr Efstathios de Sparte plus tôt ce mois-ci. Les fonds de pension publics ont cessé de verser leur contribution aux organismes de bienfaisance qu'il dirige depuis presque un an, raportait-il.
Les travaux de construction ou de restauration des églises, dont certains abritent des fresques et icônes anciennes, sont souvent arrêtés et beaucoup ne sont pas correctement chauffé pendant le rude hiver grec pour réduire les dépenses en combustible.
Les économies sont faites à tous les niveaux. Les commandes de l'Église pour les cierges ont chuté de 40% pour cette Pâques, a déclaré à Reuters un marchand articles religieux dans la province méridionale de l'Arcadie.
Silence sur les ondes
A court d'argent en février, l'église a brièvement coupé les émissions de station de radio, qui émet depuis 23 ans, privant les auditeurs de ses programmes quotidiens de sermons et d'.missions culturelles.
L'augmentation de la pauvreté empire les choses. Etranglés par l'austérité, les fidèles réduisent leurs dons et les entreprises font faillite, ce qui prive l'église faillite, privant l'Eglise de revenus locatifs et gonflant les files d'attente dans ses soupes populaires.
"Les besoins augmentent alors que les ressources sont en baisse", a déclaré le père Vassileios Hatzavas, qui dirige des fonds de l'archevêché d'Athènes secours aux pauvres.
Alors que le chômage grec grimpe à des niveaux record, le nombre de rations distribuées par les soupes populaires ont plus que doublé à Athènes l'an dernier ateignat prés 10. 000 par jour, sans compter environ 3.000 colis alimentaires aux familles envoyée chaque mois, dit le père Vassileios.
Plus le gouvernement serre les cordons de la bourse, et plus les membres du clergé cherchent des sources de revenus alternatives. À court de liquidités et avec la plupart de ses biens immobiliers, qui restent nombreux; sont pour la plupart bloqués par des litiges de propriété, l'Eglise est à la recherche de coopération avec les municipalités, l'armée ou des entreprises privées pour développer des sites, ajoute le père Vassileios.
Pour la première fois, l'église a envoyé une délégation officielle le mois dernier à un salon du tourisme religieux en Russie, le plus grand pays du monde chrétien orthodoxe et une cible touristique majeure. En outre, le monastère Penteli (ou Pendeli) prés d'Athènes envisage de construire un parc solaire pour profiter des subventions pour les producteurs d'énergie renouvelable.
Certains prêtres sont peut-être allé trop loin dans leur zèle à collecter de fonds, comme le père Efrem, abbé du monastère millénaire Vatopédi.: le père Efrem a imaginé il ya six ans un système par lequel les moines du monastère du Mont Athos, une enclave indépendante de la péninsule orthodoxe, ont convaincu les responsables gouvernementaux d'échanger des terres agricoles bon marché contre des propriétés de premier ordre à Athènes. Le père Efrem a été accusé d'une fraude qui, d'après l'accusation, aurait couté des dizaines de millions d'euros à d'État (1).
Malgré l'affaire Vatopédi, la crise offre à l'Eglise une possibilité de réduire sa dépendance financière vis-à-vis de l'état par l'intermédiaire d'entreprises légitimes, comme d'autres églises ont fait il ya plusieurs décennies.
«C'est une question de survie pour l'Eglise," a déclaré le père Ignatios Stavropoulos.
Par Harry Papachristou
ATHENES, 20 avril 2012
.....................................
Note du traducteur:
(1) Notons que l'affaire n'a pas encore été jugée, le père Efrem ayant été libéré après plusieurs mois de détention préventive qui a soulevé une vague d'indignation dans le monde orthodoxe "PO"
En vertu d'un accord vieux de 60 ans, l'état a accepté de payer les salaires des prêtres en échange de beaucoup de biens de l'Église, y compris des terres. Mais cela signifie qu'il y a plus de 10.000 prêtres, à la charge du budget de l’État, ce qui représente un fardeau de 190 millions d’euros par an annuelle sur le budget surchargé du pays.
Conformément aux conditions du plan de sauvetage international, qui a sauvé la Grèce de la faillite, le gouvernement diminue les salaires qui, pour un prêtre de paroisse moyen, sont d'environ 1.000 euros par mois. De plus, Athènes ne financera plus qu'un seul nouveau prêtre 10 prenant leur retraite ou décédant, provoquant des pénuries en particulier dans les paroisses éloignées où les ouailles ont le plus besoins d'aide fac à la crise.
Dans les villes, l'Eglise a gratté jusqu'à l'os pour faire des économies et financer les soupes populaires et les organismes de bienfaisance qui secourent l'armée de plus en plus nombreuse de sans-abri et des chômeurs.
Contrairement à d'autres pays européens plus au nord, où l'influence de la religion est en baisse, l'Eglise joue un rôle prépondérant dans la vie de la Grèce.
Les prêtres à longue barbe, vêtus de soutanes noires flottantes, sont un spectacle courant les rues du pays et la foi orthodoxe est reconnue par la Constitution comme religion officielle. Quand le nouveau gouvernement a prêté serment l'an dernier, l'archevêque d'Athènes a béni le Premier ministre et du Cabinet lors d'une cérémonie brillante.
80% des Grecs se déclarent croyants, ce qui fait des Grecs les chrétiens les plus convaincus en Europe même si nombre d’entre eux vont rarement à l'église
Des sentiments mitigés
Dans un pays où les organismes de bienfaisance privés et le bénévolat restent embryonnaires, l'essentiel de l'aide aux démunis et opprimés retombe sur les épaules l'Eglise. Mais les attitudes envers l'Eglise sont mitigées et elle est souvent critiquée pour être trop proche de l'état.
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Pourtant, contrairement à ce que l’on prétend souvent, 96% des propriétés de l’Église ont été transférées à l’État durant les dernières décennies. L’Église a payé également des impôts s’élevant à 12,6 millions d’euros en 2011, bénéficiant du même traitement fiscal que toutes les associations à but non lucratif. Pour couvrir la pénurie de prêtres, des évêques autorisent des laïcs à servir. Ces bénévoles ne reçoivent aucun salaire État et ne portent pas de vêtements religieux. Ainsi, un officier à la retraite a commencé récemment à "dire la messe" (sic) à Avantas, un village proche de la frontière orientale avec la Turquie, a déclaré le père Irinaios: «Les prêtres dans les petits villages partent à la retraite ou décédent et il n'ya personne pour les remplacer», a t-il dit. "Nous allons avoir un énorme problème."
L'église est déjà sabré dans ses dépenses de fonctionnement pour faire face à la hausse des coûts de son travail social. Elle a dépensé 96 millions d’euros pour ses œuvres caritatives l’an passé.
"La crise n'affecte pas simplement le fonctionnement de nos œuvres de bienfaisance, elle menace maintenant leur existence même" a dit Mgr Efstathios de Sparte plus tôt ce mois-ci. Les fonds de pension publics ont cessé de verser leur contribution aux organismes de bienfaisance qu'il dirige depuis presque un an, raportait-il.
Les travaux de construction ou de restauration des églises, dont certains abritent des fresques et icônes anciennes, sont souvent arrêtés et beaucoup ne sont pas correctement chauffé pendant le rude hiver grec pour réduire les dépenses en combustible.
Les économies sont faites à tous les niveaux. Les commandes de l'Église pour les cierges ont chuté de 40% pour cette Pâques, a déclaré à Reuters un marchand articles religieux dans la province méridionale de l'Arcadie.
Silence sur les ondes
A court d'argent en février, l'église a brièvement coupé les émissions de station de radio, qui émet depuis 23 ans, privant les auditeurs de ses programmes quotidiens de sermons et d'.missions culturelles.
L'augmentation de la pauvreté empire les choses. Etranglés par l'austérité, les fidèles réduisent leurs dons et les entreprises font faillite, ce qui prive l'église faillite, privant l'Eglise de revenus locatifs et gonflant les files d'attente dans ses soupes populaires.
"Les besoins augmentent alors que les ressources sont en baisse", a déclaré le père Vassileios Hatzavas, qui dirige des fonds de l'archevêché d'Athènes secours aux pauvres.
Alors que le chômage grec grimpe à des niveaux record, le nombre de rations distribuées par les soupes populaires ont plus que doublé à Athènes l'an dernier ateignat prés 10. 000 par jour, sans compter environ 3.000 colis alimentaires aux familles envoyée chaque mois, dit le père Vassileios.
Plus le gouvernement serre les cordons de la bourse, et plus les membres du clergé cherchent des sources de revenus alternatives. À court de liquidités et avec la plupart de ses biens immobiliers, qui restent nombreux; sont pour la plupart bloqués par des litiges de propriété, l'Eglise est à la recherche de coopération avec les municipalités, l'armée ou des entreprises privées pour développer des sites, ajoute le père Vassileios.
Pour la première fois, l'église a envoyé une délégation officielle le mois dernier à un salon du tourisme religieux en Russie, le plus grand pays du monde chrétien orthodoxe et une cible touristique majeure. En outre, le monastère Penteli (ou Pendeli) prés d'Athènes envisage de construire un parc solaire pour profiter des subventions pour les producteurs d'énergie renouvelable.
Certains prêtres sont peut-être allé trop loin dans leur zèle à collecter de fonds, comme le père Efrem, abbé du monastère millénaire Vatopédi.: le père Efrem a imaginé il ya six ans un système par lequel les moines du monastère du Mont Athos, une enclave indépendante de la péninsule orthodoxe, ont convaincu les responsables gouvernementaux d'échanger des terres agricoles bon marché contre des propriétés de premier ordre à Athènes. Le père Efrem a été accusé d'une fraude qui, d'après l'accusation, aurait couté des dizaines de millions d'euros à d'État (1).
Malgré l'affaire Vatopédi, la crise offre à l'Eglise une possibilité de réduire sa dépendance financière vis-à-vis de l'état par l'intermédiaire d'entreprises légitimes, comme d'autres églises ont fait il ya plusieurs décennies.
«C'est une question de survie pour l'Eglise," a déclaré le père Ignatios Stavropoulos.
Par Harry Papachristou
ATHENES, 20 avril 2012
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Note du traducteur:
(1) Notons que l'affaire n'a pas encore été jugée, le père Efrem ayant été libéré après plusieurs mois de détention préventive qui a soulevé une vague d'indignation dans le monde orthodoxe "PO"
Tous les Orthodoxes connaissent l'existence de la cérémonie pascale pendant laquelle le Prêtre allume son cierge à la lampe à huile du Sanctuaire et en chantant le cantique "Venez, recevez la lumière" il distribue la lumière pascale aux fidèles.
Cette cérémonie religieuse se passe à Jérusalem dans l'Eglise Orthodoxe de la Résurrection, où se trouve le St. Sépulcre d'une façon telle qu'elle bouleverse les âmes des Chrétiens.
Le Samedi Saint, à midi, le Patriarche Orthodoxe de Jérusalem, ou un autre Archevêque Orthodoxe, entre dans le Saint Sépulcre, il récite des prières spéciales et attend. L'attente est tantôt longue, tantôt courte. Dans l'Eglise, qui est dans l’obscurité, la foule des fidèles répète continuellement à haute voix: "Seigneur aie pitié" (Kyrie Eleison). A un certain moment la Sainte Lumière jaillit du fond du Saint Sépulcre d'une façon surnaturelle, miraculeuse et allume la petite lampe à huile qui s'y trouve.
Cette cérémonie religieuse se passe à Jérusalem dans l'Eglise Orthodoxe de la Résurrection, où se trouve le St. Sépulcre d'une façon telle qu'elle bouleverse les âmes des Chrétiens.
Le Samedi Saint, à midi, le Patriarche Orthodoxe de Jérusalem, ou un autre Archevêque Orthodoxe, entre dans le Saint Sépulcre, il récite des prières spéciales et attend. L'attente est tantôt longue, tantôt courte. Dans l'Eglise, qui est dans l’obscurité, la foule des fidèles répète continuellement à haute voix: "Seigneur aie pitié" (Kyrie Eleison). A un certain moment la Sainte Lumière jaillit du fond du Saint Sépulcre d'une façon surnaturelle, miraculeuse et allume la petite lampe à huile qui s'y trouve.
L'Archevêque après avoir lu certaines prières allume les deux faisceaux de 33 cierges qu'il tient et ensuite il distribue la Sainte Lumière aux milliers de fidèles qui la reçoivent avec grande émotion, au bruit des carillons de cloches, des acclamations, dans un enthousiasme effréné.
La Sainte Lumière n'est pas seulement distribuée par l'Archevêque, mais elle agit aussi toute seule. Elle apparaît en dehors du St Sépulcre ayant une lueur d'une nuance totalement différente de la lumière naturelle. Elle étincelle, elle court comme un éclair, vole comme une colombe autour du baldaquin du St Sépulcre et allume les lampes à huile qui pendent éteintes devant le baldaquin.
Elle tourbillonne d'un bout à l'autre de l'Eglise de la Résurrection, elle va à certaines de ses chapelles, comme par exemple celle du Calvaire, qui se trouve au-dessus du baldaquin du St. Sépulcre et allume leurs lampes à huile. Elle allume aussi quelques cierges que tiennent certains chrétiens. En effet il y a des pèlerins très pieux qui, chaque fois qu'ils ont assisté à cette cérémonie, ont vu leurs cierges s'allumer tous seuls !
Cette lumière divine présente aussi quelques particularités : Dès son apparition elle a une nuance bleuâtre et ne fait pas de brûlure. Aux premiers instants de son apparition on peut lui faire toucher le visage, la bouche ou les mains sans aucun mal. Cela est une preuve de sa provenance divine et surnaturelle. Il faut noter aussi qu'elle apparait seulement par l'invocation d'un Archevêque Orthodoxe. Chaque fois que des prélats hétérodoxes ont essayé de la faire paraître, ils ont échoué.
Une fois que les Arméniens ont payé les Turcs, qui occupaient les Lieux Saints, pour donner la permission à leur Patriarche d'entrer dans le Saint Sépulcre, alors que le Patriarche Orthodoxe, plein de tristesse se tenait avec son troupeau à la sortie de l'Eglise, près de la colonne, gauche, la Sainte Lumière a fendu cette colonne d'où elle a jailli près du Patriarche Orthodoxe. Un Muezin Musulman nommé Tounom, qui avait vu l'évènement miraculeux, a immédiatement abandonné l'Islam et devint Chrétient Orthodoxe et subit le martyre. (Cet évènement eut lieu en 1549, sous le Sultan Mourat IV, quand Sophronios Il était Patriarche de Jérusalem).
Il est à noter que la colonne fendue existe encore. Elle date du XIIe s. et les fidèles orthodoxes la baisent en entrant dans l'Eglise à l'endroit de la fissure, qui est noircie.
L'apparition de la Sainte Lumière est un évènement qui a lieu chaque année devant des milliers de témoins visuels. Personne ne peut le contester. Par contre cet évènement miraculeux peut fortifier ceux qui ont une foi faible. Il y a des cas récents très émouvants de quelques Juifs qui ont cru au Christ après avoir vu la Sainte Lumière et qui disaient à leurs compatriotes : "Qu'attendez-vous encore le Messie ? Le Messie est venu."
Cette vie de Saints est tirée du :
"Triode de Carême", Diaconie Apostolique 1993
La Sainte Lumière n'est pas seulement distribuée par l'Archevêque, mais elle agit aussi toute seule. Elle apparaît en dehors du St Sépulcre ayant une lueur d'une nuance totalement différente de la lumière naturelle. Elle étincelle, elle court comme un éclair, vole comme une colombe autour du baldaquin du St Sépulcre et allume les lampes à huile qui pendent éteintes devant le baldaquin.
Elle tourbillonne d'un bout à l'autre de l'Eglise de la Résurrection, elle va à certaines de ses chapelles, comme par exemple celle du Calvaire, qui se trouve au-dessus du baldaquin du St. Sépulcre et allume leurs lampes à huile. Elle allume aussi quelques cierges que tiennent certains chrétiens. En effet il y a des pèlerins très pieux qui, chaque fois qu'ils ont assisté à cette cérémonie, ont vu leurs cierges s'allumer tous seuls !
Cette lumière divine présente aussi quelques particularités : Dès son apparition elle a une nuance bleuâtre et ne fait pas de brûlure. Aux premiers instants de son apparition on peut lui faire toucher le visage, la bouche ou les mains sans aucun mal. Cela est une preuve de sa provenance divine et surnaturelle. Il faut noter aussi qu'elle apparait seulement par l'invocation d'un Archevêque Orthodoxe. Chaque fois que des prélats hétérodoxes ont essayé de la faire paraître, ils ont échoué.
Une fois que les Arméniens ont payé les Turcs, qui occupaient les Lieux Saints, pour donner la permission à leur Patriarche d'entrer dans le Saint Sépulcre, alors que le Patriarche Orthodoxe, plein de tristesse se tenait avec son troupeau à la sortie de l'Eglise, près de la colonne, gauche, la Sainte Lumière a fendu cette colonne d'où elle a jailli près du Patriarche Orthodoxe. Un Muezin Musulman nommé Tounom, qui avait vu l'évènement miraculeux, a immédiatement abandonné l'Islam et devint Chrétient Orthodoxe et subit le martyre. (Cet évènement eut lieu en 1549, sous le Sultan Mourat IV, quand Sophronios Il était Patriarche de Jérusalem).
Il est à noter que la colonne fendue existe encore. Elle date du XIIe s. et les fidèles orthodoxes la baisent en entrant dans l'Eglise à l'endroit de la fissure, qui est noircie.
L'apparition de la Sainte Lumière est un évènement qui a lieu chaque année devant des milliers de témoins visuels. Personne ne peut le contester. Par contre cet évènement miraculeux peut fortifier ceux qui ont une foi faible. Il y a des cas récents très émouvants de quelques Juifs qui ont cru au Christ après avoir vu la Sainte Lumière et qui disaient à leurs compatriotes : "Qu'attendez-vous encore le Messie ? Le Messie est venu."
Cette vie de Saints est tirée du :
"Triode de Carême", Diaconie Apostolique 1993
Prix Nobel en 1958, considéré comme un très grand poète en Russie dès les années 1920, l'écrivain doit sa célébrité mondiale à son chef-d'œuvre, Le Docteur Jivago. Ce roman unique livre le plus puissant tableau des bouleversements et des violences de la Russie des premières décennies du XXe siècle
Cette introduction ouvre un excellent article de Jean Montenot (*), dans "l'Expresse Culture". Il y dévoile bien la profondeur et la complexité de l'œuvre de Boris Pasternak sans oublier son côté profondément religieux.
Jean Montenot
A l'ère soviétique, les Russes le tenaient pour l'un de leurs plus grands poètes. Même quand ses vers paraissaient sibyllins ou quand l'originalité de ses images les déconcertait, leur "oreille" ne les trompait pas. En Occident, hormis quelques férus de poésie -et ceux qui se souvenaient de la forte impression qu'il fit en tant que membre de la délégation soviétique dépêchée à Paris au Congrès des écrivains contre le fascisme (juin 1935), sa notoriété fut -elle l'est encore- liée à un seul livre: Le Docteur Jivago, un grand roman longtemps inconnu des Russes -et pour cause, puisqu'il n'a été édité, hormis quelques samizdats, qu'en 1988!
Cette introduction ouvre un excellent article de Jean Montenot (*), dans "l'Expresse Culture". Il y dévoile bien la profondeur et la complexité de l'œuvre de Boris Pasternak sans oublier son côté profondément religieux.
Jean Montenot
A l'ère soviétique, les Russes le tenaient pour l'un de leurs plus grands poètes. Même quand ses vers paraissaient sibyllins ou quand l'originalité de ses images les déconcertait, leur "oreille" ne les trompait pas. En Occident, hormis quelques férus de poésie -et ceux qui se souvenaient de la forte impression qu'il fit en tant que membre de la délégation soviétique dépêchée à Paris au Congrès des écrivains contre le fascisme (juin 1935), sa notoriété fut -elle l'est encore- liée à un seul livre: Le Docteur Jivago, un grand roman longtemps inconnu des Russes -et pour cause, puisqu'il n'a été édité, hormis quelques samizdats, qu'en 1988!
La publication de ce roman en Occident joua beaucoup dans l'attribution à Pasternak du prix Nobel de littérature, le 23 octobre 1958. Il fallut la grâce pulpeuse de Julie Christie et le charme un peu vitreux d'Omar Sharif pour que le nom de Pasternak devienne familier à ceux qui, sans cette adaptation, n'auraient jamais lu le roman quand bien même David Lean, le réalisateur, en a occulté la profondeur philosophique et poétique en en faisant un mélodrame sentimental avec en toile de fond l'entraînante "chanson de Lara". Un visage lunaire à la Buster Keaton, des regards où se laissent lire tour à tour l'effroi devant le réel piétiné, l'étonnement de l'enfant qu'un poète demeure un peu plus longtemps qu'un autre et l'assurance de ceux qui savent qu'ils sont du côté de la vie achèvent le signalement convenu d'un écrivain souvent sous-estimé.
Pasternak est né le 10 février 1890 au cœur du vieux Moscou. Issu d'une famille juive originaire d'Odessa, il est le fils aîné des quatre enfants d'un portraitiste reconnu, Leonid Pasternak, et d'une pianiste, Rosa Kaufman, qui renonça à sa carrière d'interprète pour élever ses enfants. La prime enfance de Pasternak n'en fut pas moins celle d'un enfant d'artistes avec pour ordinaire ce qui, chez la plupart, fait l'extraordinaire de la vie. Leonid, devenu professeur à l'Ecole de peinture, fréquentait ainsi Scriabine, Rilke ou Tolstoï, personnalités qui influencèrent profondément la vie spirituelle et la destinée d'artiste de Boris. Un temps, la figure de Scriabine prédomina -"Scriabine/Oh, Comment fuir les pas de mon idole? (1)"- et, suivant l'exemple de ce maître admiré, Boris projeta, alors qu'il était encore lycéen, de devenir compositeur. En 1909, une sonate pour piano reçut même les encouragements du maître.
Importante aussi fut pour le destin de Boris la sérieuse chute de cheval qu'il fit adolescent, le 6 août 1903. Elle eut pour conséquence une claudication légère, qui devait par la suite le dispenser du service militaire et lui permettre "[d'échapper] en une soirée à deux guerres futures (2)". Si l'on en croit la biographie de son fils aîné, Evgueni, parue en 1997, elle détermina sa vision poétique du monde: "Il perçoit dans son délire le passage des rythmes ternaires et syncopés du galop et de la chute. Désormais, le rythme sera pour lui événement et les événements seront rythmes (3). "
Parce qu'il estimait ne pas avoir "l'oreille absolue (4)", Pasternak décida de se tourner vers la philosophie et de s'inscrire en 1912 à l'université de Marbourg, notamment pour suivre les cours de Hermann Cohen, gloire du néokantisme. Renoncement définitif à la musique? Malgré la radicale hétérogénéité de l'expression musicale et du langage parlé, soutenue par Pasternak lui-même, la rémanence de motifs de composition transposés de l'univers musical à l'univers poétique, qui se sent, par exemple, dans Thèmes et variations(1922), montre que la musique n'a jamais cessé de diriger en sourdine la plume du poète. Dans "La Vocation" (1919), tirée du cycle "J'ai pu les oublier", Pasternak évoque le terreau originairement musical de sa poésie: "On commence ainsi. Vers deux ans/On fuit dans l'obscur des mélodies/On pépie, on siffle, et les mots/Viennent à la troisième année (5) [...]" et le poème se conclut par ce vers: "Ainsi commence-t-on à vivre en poème."
Décalage spirituel
Dans Hommes et positions(1957), autobiographie tardive, Pasternak souligne un autre trait essentiel de son caractère: une proximité affective avec les humiliés et les offensés, plus généralement une sensibilité exacerbée devant le spectacle de l'humanité souffrante, tout spécialement vis-à-vis des femmes gâchées par le cynisme ou la lâcheté des hommes. Il en a "retiré une pitié prompte à se glacer d'effroi pour la femme et une pitié encore plus intolérable pour [ses] parents qui allaient mourir plus tôt que [lui] et qu'[il devait] délivrer de l'enfer en accomplissant quelque chose d'extraordinairement lumineux et sans précédent (6)." Ce mixte d'élection et de culpabilité nourrit en Pasternak, outre la conviction qu'il devait faire quelque chose de noble pour se justifier, une dimension sacrificielle, qu'on perçoit aussi bien dans sa vie d'homme et d'écrivain que dans ses personnages de fiction, et qui trouva à se fixer dans la figure du Christ.
Chrétien orthodoxe
Bien qu'il fût issu d'un milieu juif assimilé et qu'il n'en fît guère état dans le contexte soviétique, Pasternak se considérait comme chrétien -une de ses nourrices, Akoulina Gavrilovna, l'aurait même baptisé. Qu'il ait reçu ou non le sacrement dans les règles strictes de l'orthodoxie russe, Pasternak y attachait une grande importance, y voyant même "la source de son originalité (7)" et les racines de sa vision du monde. Ce n'était pas pour renier ses origines juives: son alter ego romanesque, Iouri Jivago, intervient, indigné, pour interrompre le spectacle dégradant d'un jeune cosaque maltraitant un vieux juif sous les rires des villageois (8). Quoi qu'il en soit, cette dimension spirituelle juive et chrétienne, plutôt qu'étroitement religieuse, est indissociable de la liberté intérieure qu'elle consolida en lui. Elle ne l'empêcha pas d'être pleinement conscient des bouleversements du siècle. L'an 1905 (publié en 1925), L'Enseigne de vaisseau Schmidt (1927) et bien évidemment Le Docteur Jivago -encore que les épisodes révolutionnaires y soient repoussés à l'arrière-plan pour mieux en faire ressortir les effets sur les personnages- témoignent que les échos de l'histoire se répercutent dans son œuvre.
Dans la centrifugeuse moscovite
Un dépit amoureux à Marbourg le bouleversa au point de lui faire prendre conscience que, trop émotif pour devenir un vrai philosophe, sa vocation était de devenir poète et, à l'exemple de Rilke, son second modèle, d'écrire désormais des vers nécessaires, et non plus seulement de circonstance. Malgré les bons exemples fournis par le génie impétueux d'un Blok ou celui, surabondant, d'un Biély, cela impliquait de rompre avec le symbolisme de ses premiers vers, suspects d'affectation et d'enflure, pour tenter d'atteindre à cet art, à ses yeux typiquement tolstoïen -le troisième modèle-, de "voir les choses dans leur qualité unique et définitive d'un instant particulier, [...] comme nous les voyons bien rarement dans l'enfance ou sur la crête d'un bonheur qui renouvelle tout de fond en comble [...] (9)".
"Février" (première version en 1911) fut, à ses propres yeux, sa première vraie réussite: "Février. De l'encre et pleurer !/Ecrire à sanglots février,/Cependant que la boue flamboie,/Assourdissant un printemps noir (10)." Ayant achevé avec succès ses études de philosophie à l'université de Moscou, il se lança fougueusement dans la vie intellectuelle moscovite. Animateur du groupe Tsentrifouga (La Centrifugeuse) qui polémiquait avec les futuristes, il rencontra Maïakovski qui le subjugua aussitôt. Mais cette vie d'artiste agitée ne lui convenait pas, il n'était encore à ses yeux qu'un "fort en thème qui s'est gavé de rimes (11)". Pasternak traversait une crise sentimentale, existentielle, une dépression, annonciatrice comme souvent chez lui d'une renaissance.
Ma sœur la vie
Cet été 1917 devait constituer le premier grand moment d'exaltation de sa vie de créateur. "J'ai une envie folle, passionnée, de vivre, et vivre, cela signifie toujours s'élancer en avant, vers quelque chose de supérieur, vers la perfection, s'élancer et s'efforcer de l'atteindre (12)", clame Iouri Jivago. Ce type d'élan fut à l'origine de la série de poèmes - publiés en partie en 1922 sous le titre Ma sœur la vie -qui rendirent Pasternak célèbre. Il s'agit, dans ces vers, de saisir le mouvement explosif de la vie, dans une sorte de conversion à soi et à la nature. Pasternak fit dater sa maturité poétique de ce recueil: "Quand vint Ma sœur la vie, [...] il me devint tout à fait indifférent de savoir comment s'appelait la force qui avait donné naissance à ce livre, parce qu'elle était infiniment plus grande que moi et que les conceptions poétiques qui m'entouraient [... ]. En 1917 et 1918, j'avais envie de rapprocher mes témoignages de l'impromptu. [... ] Je n'ai noté que ce qui par sa forme verbale, par son tour de phrase, paraissait jaillir spontanément et tout d'une pièce, involontaire et indivisible, inattendu et péremptoire. Le principe de la sélection [...] n'était pas l'élaboration et le perfectionnement des esquisses, mais bien la force avec laquelle certaines de ces choses partaient d'un seul coup et se couchaient en plein élan avec justement toute leur fraîcheur et tout leur naturel, leur hasard et leur bonheur (13)." Autrement dit, retrouver par l'art le réel "à l'éclatante vérité de son harmonie native (14)". Il en résulta une expérience de "défamiliarisation": "Nous cessons de reconnaître la réalité. Elle se présente comme dans une nouvelle catégorie. Cette catégorie nous paraît être son état à elle, et non le nôtre. En dehors de cet état, tout est déjà nommé. Lui seul n'est pas nommé, est neuf. Nous essayons de le nommer. Il en résulte l'art (15)." La nouvelle de 1918, Lettres de Toula, vint en contrepoint illustrer le dégoût du poète à l'égard de tous les cabotinages de l'avant-garde.
SUITE L' EXPRESS
Pasternak est né le 10 février 1890 au cœur du vieux Moscou. Issu d'une famille juive originaire d'Odessa, il est le fils aîné des quatre enfants d'un portraitiste reconnu, Leonid Pasternak, et d'une pianiste, Rosa Kaufman, qui renonça à sa carrière d'interprète pour élever ses enfants. La prime enfance de Pasternak n'en fut pas moins celle d'un enfant d'artistes avec pour ordinaire ce qui, chez la plupart, fait l'extraordinaire de la vie. Leonid, devenu professeur à l'Ecole de peinture, fréquentait ainsi Scriabine, Rilke ou Tolstoï, personnalités qui influencèrent profondément la vie spirituelle et la destinée d'artiste de Boris. Un temps, la figure de Scriabine prédomina -"Scriabine/Oh, Comment fuir les pas de mon idole? (1)"- et, suivant l'exemple de ce maître admiré, Boris projeta, alors qu'il était encore lycéen, de devenir compositeur. En 1909, une sonate pour piano reçut même les encouragements du maître.
Importante aussi fut pour le destin de Boris la sérieuse chute de cheval qu'il fit adolescent, le 6 août 1903. Elle eut pour conséquence une claudication légère, qui devait par la suite le dispenser du service militaire et lui permettre "[d'échapper] en une soirée à deux guerres futures (2)". Si l'on en croit la biographie de son fils aîné, Evgueni, parue en 1997, elle détermina sa vision poétique du monde: "Il perçoit dans son délire le passage des rythmes ternaires et syncopés du galop et de la chute. Désormais, le rythme sera pour lui événement et les événements seront rythmes (3). "
Parce qu'il estimait ne pas avoir "l'oreille absolue (4)", Pasternak décida de se tourner vers la philosophie et de s'inscrire en 1912 à l'université de Marbourg, notamment pour suivre les cours de Hermann Cohen, gloire du néokantisme. Renoncement définitif à la musique? Malgré la radicale hétérogénéité de l'expression musicale et du langage parlé, soutenue par Pasternak lui-même, la rémanence de motifs de composition transposés de l'univers musical à l'univers poétique, qui se sent, par exemple, dans Thèmes et variations(1922), montre que la musique n'a jamais cessé de diriger en sourdine la plume du poète. Dans "La Vocation" (1919), tirée du cycle "J'ai pu les oublier", Pasternak évoque le terreau originairement musical de sa poésie: "On commence ainsi. Vers deux ans/On fuit dans l'obscur des mélodies/On pépie, on siffle, et les mots/Viennent à la troisième année (5) [...]" et le poème se conclut par ce vers: "Ainsi commence-t-on à vivre en poème."
Décalage spirituel
Dans Hommes et positions(1957), autobiographie tardive, Pasternak souligne un autre trait essentiel de son caractère: une proximité affective avec les humiliés et les offensés, plus généralement une sensibilité exacerbée devant le spectacle de l'humanité souffrante, tout spécialement vis-à-vis des femmes gâchées par le cynisme ou la lâcheté des hommes. Il en a "retiré une pitié prompte à se glacer d'effroi pour la femme et une pitié encore plus intolérable pour [ses] parents qui allaient mourir plus tôt que [lui] et qu'[il devait] délivrer de l'enfer en accomplissant quelque chose d'extraordinairement lumineux et sans précédent (6)." Ce mixte d'élection et de culpabilité nourrit en Pasternak, outre la conviction qu'il devait faire quelque chose de noble pour se justifier, une dimension sacrificielle, qu'on perçoit aussi bien dans sa vie d'homme et d'écrivain que dans ses personnages de fiction, et qui trouva à se fixer dans la figure du Christ.
Chrétien orthodoxe
Bien qu'il fût issu d'un milieu juif assimilé et qu'il n'en fît guère état dans le contexte soviétique, Pasternak se considérait comme chrétien -une de ses nourrices, Akoulina Gavrilovna, l'aurait même baptisé. Qu'il ait reçu ou non le sacrement dans les règles strictes de l'orthodoxie russe, Pasternak y attachait une grande importance, y voyant même "la source de son originalité (7)" et les racines de sa vision du monde. Ce n'était pas pour renier ses origines juives: son alter ego romanesque, Iouri Jivago, intervient, indigné, pour interrompre le spectacle dégradant d'un jeune cosaque maltraitant un vieux juif sous les rires des villageois (8). Quoi qu'il en soit, cette dimension spirituelle juive et chrétienne, plutôt qu'étroitement religieuse, est indissociable de la liberté intérieure qu'elle consolida en lui. Elle ne l'empêcha pas d'être pleinement conscient des bouleversements du siècle. L'an 1905 (publié en 1925), L'Enseigne de vaisseau Schmidt (1927) et bien évidemment Le Docteur Jivago -encore que les épisodes révolutionnaires y soient repoussés à l'arrière-plan pour mieux en faire ressortir les effets sur les personnages- témoignent que les échos de l'histoire se répercutent dans son œuvre.
Dans la centrifugeuse moscovite
Un dépit amoureux à Marbourg le bouleversa au point de lui faire prendre conscience que, trop émotif pour devenir un vrai philosophe, sa vocation était de devenir poète et, à l'exemple de Rilke, son second modèle, d'écrire désormais des vers nécessaires, et non plus seulement de circonstance. Malgré les bons exemples fournis par le génie impétueux d'un Blok ou celui, surabondant, d'un Biély, cela impliquait de rompre avec le symbolisme de ses premiers vers, suspects d'affectation et d'enflure, pour tenter d'atteindre à cet art, à ses yeux typiquement tolstoïen -le troisième modèle-, de "voir les choses dans leur qualité unique et définitive d'un instant particulier, [...] comme nous les voyons bien rarement dans l'enfance ou sur la crête d'un bonheur qui renouvelle tout de fond en comble [...] (9)".
"Février" (première version en 1911) fut, à ses propres yeux, sa première vraie réussite: "Février. De l'encre et pleurer !/Ecrire à sanglots février,/Cependant que la boue flamboie,/Assourdissant un printemps noir (10)." Ayant achevé avec succès ses études de philosophie à l'université de Moscou, il se lança fougueusement dans la vie intellectuelle moscovite. Animateur du groupe Tsentrifouga (La Centrifugeuse) qui polémiquait avec les futuristes, il rencontra Maïakovski qui le subjugua aussitôt. Mais cette vie d'artiste agitée ne lui convenait pas, il n'était encore à ses yeux qu'un "fort en thème qui s'est gavé de rimes (11)". Pasternak traversait une crise sentimentale, existentielle, une dépression, annonciatrice comme souvent chez lui d'une renaissance.
Ma sœur la vie
Cet été 1917 devait constituer le premier grand moment d'exaltation de sa vie de créateur. "J'ai une envie folle, passionnée, de vivre, et vivre, cela signifie toujours s'élancer en avant, vers quelque chose de supérieur, vers la perfection, s'élancer et s'efforcer de l'atteindre (12)", clame Iouri Jivago. Ce type d'élan fut à l'origine de la série de poèmes - publiés en partie en 1922 sous le titre Ma sœur la vie -qui rendirent Pasternak célèbre. Il s'agit, dans ces vers, de saisir le mouvement explosif de la vie, dans une sorte de conversion à soi et à la nature. Pasternak fit dater sa maturité poétique de ce recueil: "Quand vint Ma sœur la vie, [...] il me devint tout à fait indifférent de savoir comment s'appelait la force qui avait donné naissance à ce livre, parce qu'elle était infiniment plus grande que moi et que les conceptions poétiques qui m'entouraient [... ]. En 1917 et 1918, j'avais envie de rapprocher mes témoignages de l'impromptu. [... ] Je n'ai noté que ce qui par sa forme verbale, par son tour de phrase, paraissait jaillir spontanément et tout d'une pièce, involontaire et indivisible, inattendu et péremptoire. Le principe de la sélection [...] n'était pas l'élaboration et le perfectionnement des esquisses, mais bien la force avec laquelle certaines de ces choses partaient d'un seul coup et se couchaient en plein élan avec justement toute leur fraîcheur et tout leur naturel, leur hasard et leur bonheur (13)." Autrement dit, retrouver par l'art le réel "à l'éclatante vérité de son harmonie native (14)". Il en résulta une expérience de "défamiliarisation": "Nous cessons de reconnaître la réalité. Elle se présente comme dans une nouvelle catégorie. Cette catégorie nous paraît être son état à elle, et non le nôtre. En dehors de cet état, tout est déjà nommé. Lui seul n'est pas nommé, est neuf. Nous essayons de le nommer. Il en résulte l'art (15)." La nouvelle de 1918, Lettres de Toula, vint en contrepoint illustrer le dégoût du poète à l'égard de tous les cabotinages de l'avant-garde.
SUITE L' EXPRESS
Dans son interview à La Russie d’Aujourd’hui, Vsevolod Tchapline, président du Département synodal pour les rapports entre Église et société, président du Département des affaires extérieures du Patriarcat de Moscou et doyen de la Paroisse moscovite Saint-Nicolas-des-Trois-Monts, parle de ses relations avec les représentants des autres religions et de ce qu’il pense du groupe Pussy Riot et des libéraux.
Comment pourriez-vous décrire l’Eglise orthodoxe russe d’aujourd’hui ?
C’est un sujet très vaste, la société russe est encore en pleine renaissance spirituelle. Les gens abordent la foi de manière plus consciente. Si, en URSS, il n’y avait que quelques pourcents de croyants, aujourd’hui près d’un tiers de la population connaît les bases de la religion orthodoxe, ont des icones chez eux, des livres sur la religion et pratiquent la prière.Ces dix dernières années, la fréquentation des églises a connu de grands bouleversements. Il y a moins de dames âgées, davantage de jeunes couples avec enfants. Dans les années 90, ce n’était pas le cas. L’église a de plus en plus de disciples, ce qui contribue à créer une dynamique.
Comment pourriez-vous décrire l’Eglise orthodoxe russe d’aujourd’hui ?
C’est un sujet très vaste, la société russe est encore en pleine renaissance spirituelle. Les gens abordent la foi de manière plus consciente. Si, en URSS, il n’y avait que quelques pourcents de croyants, aujourd’hui près d’un tiers de la population connaît les bases de la religion orthodoxe, ont des icones chez eux, des livres sur la religion et pratiquent la prière.Ces dix dernières années, la fréquentation des églises a connu de grands bouleversements. Il y a moins de dames âgées, davantage de jeunes couples avec enfants. Dans les années 90, ce n’était pas le cas. L’église a de plus en plus de disciples, ce qui contribue à créer une dynamique.
Quels sont vos rapports avec les représentants des autres religions en Russie et dans le monde ?
Nos rapports sont très riches. Le christianisme, l’islam, le judaïsme et le bouddhisme sont représentés par les Conseils interreligieux de Russie et de la CEI. Mais en plus des relations officielles, nous sommes en contact permanent sur des questions de législation, de rapport à l’Etat, d’organisation de fêtes religieuses communes. Je prend part aux célébrations musulmanes, juives et bouddhistes (bien qu’il y en ait peu à Moscou) et les représentants de ces religions participent aux nôtres. En Russie, beaucoup de choses nous unissent, il y a des familles mixtes, des besoins communs au niveau pratique : le rapprochement va de soi. Nous nous unissons également pour dénoncer des problèmes de niveau fédéral comme les tensions raciales. Beaucoup de ces représentants religieux sont membres de la Chambre sociale à la Douma.
Que fait l’Eglise orthodoxe pour attirer le jeune public ?
Il existe différents types de liturgies pour les jeunes et l’Eglise encourage à être ouvert au jeune public. Mais je ne suis pas adepte des grandes stratégies. Nous avons des écoles orthodoxes dominicales, où les élèves font aussi du sport. Des compétitions sont même organisées entre les différentes paroisses. Il y a le collège biblique, qui accueille en grande partie des jeunes, nous organisons des soirées « la foi et la vie » fréquentées par un public très éclectique : des hommes d’affaires, des miséreux. Nous y parlons des évangiles et prions ensemble. Ce n’est pas mon idée à moi, ce sont les fidèles eux-mêmes qui sont initiateurs.
La réaction de l’Eglise par rapport au groupe Pussy Riot ne nuit-elle pas à son image ? Cela ne va-t-il pas à l’encontre de sa volonté d’attirer le jeune public ? (Contexte : Le 21 février 2012, des jeunes femmes cagoulées du groupe de punk-rock dissident Pussy Riot ont fait irruption dans la cathédrale centrale de Moscou et ont chanté à tue-tête : « Marie, mère de Dieu, chasse Poutine »)
Il y a à Moscou un groupe d’activistes assez agressifs qui ne sont pas membres de l’Eglise orthodoxe ou ne le sont que de manière formelle. Ils essayent de transformer l’Eglise selon leur goût. Cette manifestation blasphématoire est une tentative de plus de forcer l’Eglise à accepter cette vision d’un monde consumériste et amoral. L’Eglise ne doit pas se laisser faire. Cela fait 2000 ans qu’elle suit les préceptes de Jésus Christ et j’espère que cela continuera. Elle ne doit pas céder à ce genre de provocations. Beaucoup d’intellectuels affirment que nous devons accepter, que cette action est normale, que nous devons pardonner alors que personne n’est venu nous demander pardon, que nous devons nous adapter à eux ou alors nous n’avons plus d’avenir. Messieurs, c’est l’histoire qui montrera qui a de l’avenir ou pas.
Pourquoi en Russie l’Eglise est-elle si proche de l’Etat ?
Pas plus que dans la plupart des pays modernes, qu’aux Etats-unis ou en France, sans parler de l’Italie et de l’Espagne. Dans toute société normale, il y a un dialogue et une interaction entre la communauté religieuse et le pouvoir. Je ne parle pas des pays totalitaires dans lesquels le gouvernement impose une politique anti religion. Dans le même temps, nous critiquons souvent les décisions du gouvernement, au niveau social, culturel et moral. Etant l’un des intermédiaires directs de cette relation avec le pouvoir, je peux affirmer qu’il y a beaucoup de débats autour des projets de lois en matière de culture, de santé ou sur l’amoralité des programmes de télévision. Toutefois, nous essayons de ne pas être trop hostiles. L’Eglise orthodoxe a toujours prôné un idéal de communion entre le peuple, le pouvoir et l’Eglise. Même si je tiens tête aux fonctionnaires, nous allons ensuite tous ensemble prier. Cela ne nous empêche pas de nous sentir partie d’un tout.
Le Patriarcat de Moscou a adopté une circulaire appelant ses disciples à lutter contre « les forces anticléricales et les fausses valeurs du libéralisme agressif ». Ne pensez-vous pas qu’une telle circulaire ne fera que diviser davantage la société ?
Ce n’est pas une circulaire mais un appel du Haut conseil de l’Eglise.......SUITE La Russie d’Aujourd’hui
Nos rapports sont très riches. Le christianisme, l’islam, le judaïsme et le bouddhisme sont représentés par les Conseils interreligieux de Russie et de la CEI. Mais en plus des relations officielles, nous sommes en contact permanent sur des questions de législation, de rapport à l’Etat, d’organisation de fêtes religieuses communes. Je prend part aux célébrations musulmanes, juives et bouddhistes (bien qu’il y en ait peu à Moscou) et les représentants de ces religions participent aux nôtres. En Russie, beaucoup de choses nous unissent, il y a des familles mixtes, des besoins communs au niveau pratique : le rapprochement va de soi. Nous nous unissons également pour dénoncer des problèmes de niveau fédéral comme les tensions raciales. Beaucoup de ces représentants religieux sont membres de la Chambre sociale à la Douma.
Que fait l’Eglise orthodoxe pour attirer le jeune public ?
Il existe différents types de liturgies pour les jeunes et l’Eglise encourage à être ouvert au jeune public. Mais je ne suis pas adepte des grandes stratégies. Nous avons des écoles orthodoxes dominicales, où les élèves font aussi du sport. Des compétitions sont même organisées entre les différentes paroisses. Il y a le collège biblique, qui accueille en grande partie des jeunes, nous organisons des soirées « la foi et la vie » fréquentées par un public très éclectique : des hommes d’affaires, des miséreux. Nous y parlons des évangiles et prions ensemble. Ce n’est pas mon idée à moi, ce sont les fidèles eux-mêmes qui sont initiateurs.
La réaction de l’Eglise par rapport au groupe Pussy Riot ne nuit-elle pas à son image ? Cela ne va-t-il pas à l’encontre de sa volonté d’attirer le jeune public ? (Contexte : Le 21 février 2012, des jeunes femmes cagoulées du groupe de punk-rock dissident Pussy Riot ont fait irruption dans la cathédrale centrale de Moscou et ont chanté à tue-tête : « Marie, mère de Dieu, chasse Poutine »)
Il y a à Moscou un groupe d’activistes assez agressifs qui ne sont pas membres de l’Eglise orthodoxe ou ne le sont que de manière formelle. Ils essayent de transformer l’Eglise selon leur goût. Cette manifestation blasphématoire est une tentative de plus de forcer l’Eglise à accepter cette vision d’un monde consumériste et amoral. L’Eglise ne doit pas se laisser faire. Cela fait 2000 ans qu’elle suit les préceptes de Jésus Christ et j’espère que cela continuera. Elle ne doit pas céder à ce genre de provocations. Beaucoup d’intellectuels affirment que nous devons accepter, que cette action est normale, que nous devons pardonner alors que personne n’est venu nous demander pardon, que nous devons nous adapter à eux ou alors nous n’avons plus d’avenir. Messieurs, c’est l’histoire qui montrera qui a de l’avenir ou pas.
Pourquoi en Russie l’Eglise est-elle si proche de l’Etat ?
Pas plus que dans la plupart des pays modernes, qu’aux Etats-unis ou en France, sans parler de l’Italie et de l’Espagne. Dans toute société normale, il y a un dialogue et une interaction entre la communauté religieuse et le pouvoir. Je ne parle pas des pays totalitaires dans lesquels le gouvernement impose une politique anti religion. Dans le même temps, nous critiquons souvent les décisions du gouvernement, au niveau social, culturel et moral. Etant l’un des intermédiaires directs de cette relation avec le pouvoir, je peux affirmer qu’il y a beaucoup de débats autour des projets de lois en matière de culture, de santé ou sur l’amoralité des programmes de télévision. Toutefois, nous essayons de ne pas être trop hostiles. L’Eglise orthodoxe a toujours prôné un idéal de communion entre le peuple, le pouvoir et l’Eglise. Même si je tiens tête aux fonctionnaires, nous allons ensuite tous ensemble prier. Cela ne nous empêche pas de nous sentir partie d’un tout.
Le Patriarcat de Moscou a adopté une circulaire appelant ses disciples à lutter contre « les forces anticléricales et les fausses valeurs du libéralisme agressif ». Ne pensez-vous pas qu’une telle circulaire ne fera que diviser davantage la société ?
Ce n’est pas une circulaire mais un appel du Haut conseil de l’Eglise.......SUITE La Russie d’Aujourd’hui
Votre Sainteté, comment caractériseriez-vous les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église orthodoxe bulgare ?
- J’aimerais tout d’abord saluer les téléspectateurs bulgares qui nous regardent en ce moment et leur exprimer ma joie de la visite qui s’annonce.
Nos deux Églises sont liées par les liens de la fraternité, des liens historiques, culturels, spirituels remontant, naturellement, loin dans le passé. Il suffit de rappeler que la décision d’Alexandre II, qui résolut de commencer la lutte de libération, a en grande partie été déterminée par la position de l’Église orthodoxe russe. Nos soldats ont marché sur les Balkans pour libérer leurs frères dans la foi. L’expression « d’une même foi » était à la première place ; il s’agissait d’une manifestation de solidarité spirituelle, une manifestation de solidarité entre des gens unis dans l’orthodoxie.
- J’aimerais tout d’abord saluer les téléspectateurs bulgares qui nous regardent en ce moment et leur exprimer ma joie de la visite qui s’annonce.
Nos deux Églises sont liées par les liens de la fraternité, des liens historiques, culturels, spirituels remontant, naturellement, loin dans le passé. Il suffit de rappeler que la décision d’Alexandre II, qui résolut de commencer la lutte de libération, a en grande partie été déterminée par la position de l’Église orthodoxe russe. Nos soldats ont marché sur les Balkans pour libérer leurs frères dans la foi. L’expression « d’une même foi » était à la première place ; il s’agissait d’une manifestation de solidarité spirituelle, une manifestation de solidarité entre des gens unis dans l’orthodoxie.
A une période plus tardive, bien sûr, lorsque la Bulgarie était déjà libérée, les orthodoxes russes se sont sentis étroitement liés à leurs frères et sœurs bulgares et, comme vous le savez, ont aidé à la mesure de leurs forces à restaurer la vie religieuse, y compris sous des aspects aussi importants que le rétablissement de l’autocéphalie, l’indépendance de l’Église orthodoxe bulgare.
Si l’on remonte à des temps très anciens, nous conservons la mémoire de la contribution spirituelle et intellectuelle des orthodoxes bulgares dans la christianisation de la Russie.
L’énumération de ces épisodes historiques témoigne en soi de la singularité des relations entre nos deux Églises. Même durant la difficile période d’après-guerre, nous sommes restés ensemble, nous nous sommes soutenus les uns les autres en échangeant des délégations. Et nous continuons aujourd’hui. Nous rencontrons régulièrement les ambassadeurs de l’Église bulgare, nos représentants viennent nous rendre compte, nous échangeons des étudiants et nous réfléchissons ensemble au thème de l’unité orthodoxe et aux nombreux défis qui se posent aujourd’hui au monde orthodoxe.
L’Église orthodoxe bulgare est proche de notre cœur, de celui, je pense, de tout fidèle russe orthodoxe, à cause de tout ce qui a été dit précédemment, et à cause des liens qui nous unissent aujourd’hui étroitement.
- La Bulgarie figure parmi les premières Églises que vous visitez. C’est un grand honneur pour nous. Qu’attendez-vous de cette visite, de la visite de la Bulgarie en général et de la ville de Plovdiv en particulier ?
- Mes attentes sont des plus agréables. Je me rends en Bulgarie, un pays où vit un un peuple qui nous est proche, un pays ami. J’ai déjà parlé des liens historiques.Je me réjouis de rencontrer le Patriarche Maxime que je connais de puis mon enfance. Sa Sainteté le Patriarche Maxime, qui venait d’être ordonné évêque, se rendait dans ce qui était alors l’Union soviétique, accompagnant le Patriarche Cyrille. Il est venu à Léningrad, aujourd’hui Pétersbourg, où je suis né. Mon père accompagnait la délégation bulgare et moi, petit garçon, je suivais mon père. Je me souviens parfaitement de la liturgie qu’avait célébrée l’évêque Maxime, alors jeune, énergique et beau. Je me souviens de lui avoir parlé : j’étais un enfant, mais nous nous étions entretenus, avions discuté. Un moment aussi personnel crée des liens très particuliers et donne à ma visite une note optimiste. Je suis très heureux de rencontrer des gens qui me sont proches, les représentants de l’épiscopat, du clergé, des théologiens. Dieu fasse que cette visite irénique de la Bulgarie œuvre au renforcement de nos liens fraternels.....Suite MOSPAT
Si l’on remonte à des temps très anciens, nous conservons la mémoire de la contribution spirituelle et intellectuelle des orthodoxes bulgares dans la christianisation de la Russie.
L’énumération de ces épisodes historiques témoigne en soi de la singularité des relations entre nos deux Églises. Même durant la difficile période d’après-guerre, nous sommes restés ensemble, nous nous sommes soutenus les uns les autres en échangeant des délégations. Et nous continuons aujourd’hui. Nous rencontrons régulièrement les ambassadeurs de l’Église bulgare, nos représentants viennent nous rendre compte, nous échangeons des étudiants et nous réfléchissons ensemble au thème de l’unité orthodoxe et aux nombreux défis qui se posent aujourd’hui au monde orthodoxe.
L’Église orthodoxe bulgare est proche de notre cœur, de celui, je pense, de tout fidèle russe orthodoxe, à cause de tout ce qui a été dit précédemment, et à cause des liens qui nous unissent aujourd’hui étroitement.
- La Bulgarie figure parmi les premières Églises que vous visitez. C’est un grand honneur pour nous. Qu’attendez-vous de cette visite, de la visite de la Bulgarie en général et de la ville de Plovdiv en particulier ?
- Mes attentes sont des plus agréables. Je me rends en Bulgarie, un pays où vit un un peuple qui nous est proche, un pays ami. J’ai déjà parlé des liens historiques.Je me réjouis de rencontrer le Patriarche Maxime que je connais de puis mon enfance. Sa Sainteté le Patriarche Maxime, qui venait d’être ordonné évêque, se rendait dans ce qui était alors l’Union soviétique, accompagnant le Patriarche Cyrille. Il est venu à Léningrad, aujourd’hui Pétersbourg, où je suis né. Mon père accompagnait la délégation bulgare et moi, petit garçon, je suivais mon père. Je me souviens parfaitement de la liturgie qu’avait célébrée l’évêque Maxime, alors jeune, énergique et beau. Je me souviens de lui avoir parlé : j’étais un enfant, mais nous nous étions entretenus, avions discuté. Un moment aussi personnel crée des liens très particuliers et donne à ma visite une note optimiste. Je suis très heureux de rencontrer des gens qui me sont proches, les représentants de l’épiscopat, du clergé, des théologiens. Dieu fasse que cette visite irénique de la Bulgarie œuvre au renforcement de nos liens fraternels.....Suite MOSPAT
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