Publiée pour la première fois à Venise, en 1782, la Philocalie des saints neptiques de Macaire de Corinthe (1731-1805) et Nicodème l’Hagiorite (1749-1809) a tenu lieu d’assise à toute la spiritualité orthodoxe, grecque ou slave, du 18e siècle à nos jours. Sur cette longue période, ce livre important – qui présente au fil des 1206 pages de l’original grec les textes d’une trentaine d’auteurs – a connu d’importants remaniements ou adaptations et de nombreuses traductions. Je cite ici les plus connues.

• Slavon : Dobrotoljubie, Moscou 1793 (un vol. in-f°).
• Russe : Dobrotoljubie, Moscou 1877-1889 (5 vol.).
• Grec moderne : Athènes 1984-1987 (4 vol.).
• Roumain : Sibiu 1946-1948, vol. 1-4; Bucarest 1976-1981, vol. 5-10; Roman 1990, vol. 11; Bucarest 1991, vol. 12.
• Anglais : Londres, Boston 1979-1995 (4 vol.).
• Français : Bégrolles-en-Mauges 1979-1991 (11 fasc.).
• Italien : Turin 1982-1987 (4 vol.).

Une nouvelle version doit maintenant être ajoutée à cette liste. Comme il nous a été communiqué par Mme Rei Hakamada, la Philocalie a récemment fait l’objet d’une traduction japonaise, patronnée par la « Japanese Association for Eastern Christian Studies » (東方キリスト教学会), et plus particulièrement par les professeurs Hisao Miyamoto (宮本 久雄  -Univ. Sophia, Tokyo), Masaki Omori (大森 正樹 – Univ. Nanzan) et Ryuichiro Tani (谷 隆一郎 – Univ. Kyusyu). De nombreux collaborateurs – parmi lesquels figure aussi Mme Rei Hakamada (袴田 玲 ), spécialiste de la spiritualité palamite – travaillent à la traduction du grec au japonais.

Dix volumes, fondés sur la réédition de 1991 (Athènes, éd. Astèr), sont prévus. Cinq d’entre eux ont déjà été publiés: vol. 3 (2006); vol. 1 (2007); vol. 7 (2009); vol. 4 (2010); vol. 5 (2011). Les cinq autres sont en préparation. On notera qu’un volume supplémentaire d’introduction sera joint à l’ensemble. L’éditeur en charge de la publication est Sinseisha (Nagoya).

Souhaitons un beau succès à cette impressionnante entreprise !

Source

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 19 Mai 2012 à 22:00 | 0 commentaire | Permalien

Nil Sorsky ou Nil de la Sora (1433-1508)
V.G.

Fêté le 7/20 mai
Saint Nil est un des tous grands parmi les Pères Russes, et pourtant il faudra 4 siècles de vénération populaire pour qu'il se retrouve enfin dans le calendrier de l'Église.

Saint Nil appartenait à une famille aisée, mais il abandonna le monde et partit pour le Mont Athos où il s'imprégna de la spiritualité grecque et de l'hésychasme. Il fonda à son retour en Russie un "skit" (1) sur la rivière Sora non loin du monastère Kirillo-Belozersky (600 Km au nord de Moscou), où il avait prononcé ses vœux. Il y introduisit une règle très sévère selon la grande tradition de l'hésychasme, non conforme à la tradition russe de Saint Théodose et de Saint Serge. Saint Nil exige une étude critique des textes, se fondant essentiellement sur la Sainte Ecriture et se référant presque exclusivement au Nouveau Testament.La vie monastique, selon lui, a pour but une liberté spirituelle absolue, le moine devant être exempt de toute préoccupation terrestre pour que sa vie spirituelle se déroule dans la paix, sans tension, mais avec l’accompagnement d’un père choisi librement comme conseiller; «Un seul est notre maître, Notre Seigneur Jésus-Christ», écrira-t-il.

Cette approche de la spiritualité rencontre beaucoup d'écho actuellement… de même que sa contestation des richesses, de la puissance, voire du rôle social de l'Eglise et aussi son approche miséricordieuse des hérétiques, refusant au nom de Christ miséricordieux les méthodes de l’Inquisition espagnole que certains voulaient appliquer, et réprouvant toute cruauté (le concile local de 1490 vit un premier affrontement entre saint Nil et saint Joseph de Volokolamsk à propos des hérétiques "judaïsants" et ce n'est qu'après la mort de saint Nil, en 1508, que ces hérétiques furent exterminés). Mais c'est sur la question des propriétés monastiques, sous-tendue par un débat théologique, qu'eu lieu la grande dispute qui marqua l'Orthodoxie en Russie au début du XVIème siècle.

La fin du XVe siècle fut la grande époque de floraison de la vie monastique en Russie, puissamment relancée un siècle plus tôt par Saint Serge de Radonège (1314-1392). Le cénobitisme de saint Nil, selon lequel les moines devaient s'adonner à la contemplation individuellement et frayer le moins possible entre eux, ne correspondait ni au travail en commun des autres monastères russes, ni à l'institution des vénérables (starets) qui étaient des guides du peuple. Mais surtout il heurtait le statut social des abbayes traditionnelles qui avaient accumulé des richesses considérables et apparaissaient comme les principaux propriétaires fonciers de Russie. La dispute théologique entre « non-possédants » (nestjajateli) et «possédants» (stjajateli) fut lancée par saint Nil au concile local de 1503-1504.

Saint Nil a-t-il perdu?

Depuis des années, Nil avait vécu dans son skit du désert avec une douzaine de moines et il intervint avec force devant l'assemblée pour dénoncer les abus de pouvoir et du système des propriétés terriennes qui prévalait dans la communauté monastique en lançant appel déchirant pour un retour à la simplicité spirituelle et à l'austérité. Saint Joseph (1439-1515), Higoumène du monastère de Volokolamsk (près de Moscou) s'opposa à lui en défendant la voie traditionnelle russe. Saint Joseph fut aussi un ascète et un réformateur de la vie monastique, mais il professait que les abbayes doivent posséder des biens pour venir en aide aux nécessiteux et pour jouer leur rôle de centres civilisateurs et que les moines, tout en menant une vie austère, devaient secourir les hommes moralement et socialement… et l'Eglise le suit toujours. … et l'Eglise le suit toujours. Une différence d'approche théologique sous-tend le débat car saint Joseph s'appuie sur l'Ecriture et la Tradition, l'élément liturgique présente pour lui une grande importance et la libre critique de l'Ecriture, prônée par saint Nil, lui paraît inutile quand la tradition de l'Eglise peut y suppléer. Enfin, et c'est peut être cela qui sera décisif, les deux protagonistes ont une vision différente des relations entre l'Eglise et l'état (représenté à l'époque par le pouvoir du grand duc de Moscou, qui n'avait pas encore pris le titre d'empereur ou tsar): saint Joseph est partisan d'une collaboration intime entre les deux pouvoirs et saint Nil est contre celle-ci.

Le concile de 1503 - 1504 décréta que les deux approchent peuvent et doivent coexister dans l'Eglise; Joseph et Nil se réconciliaient et furent tous deux canonisés… Mais il me parait trop simple de les mettre à égalité car le débat qui les opposa est toujours en cours dans l'Eglise. D'ailleurs les "non-possédants" furent persécutés après la mort de saint Nil (ainsi l'un de ses disciples les plus fameux, saint Maxime le Grec, 1470-1556, fut emprisonné 26 ans) alors que les grands monastères conservèrent leurs richesses et la « symbiose » fit tomber l'Eglise sous la domination totale de l'état. Les théories de saint Joseph triomphèrent donc dans les faits… et triomphent encore. Joseph fut canonisé 3 fois au XVIe siècle, Nil connut 4 siècles de vénération populaire avant d'être inscrit dans le calendrier ecclésiastique officiel en 1903 et, enfin, signe concret, on peut toujours admirer les trésors de Volokolamsk alors qu'il ne reste pratiquement rien du skit de Sora… (2).

Pourtant, si la "symbiose" entre l'Eglise et le pouvoir semble enfin porter de bons résultats, en particulier en Russie où une Eglise forte et libre peut appuyer le pouvoir quand il va dans le bon sens, ce sont les approches mystique, contemplative et spirituelle de saint Nil qui rencontrent actuellement le plus d'écho parmi les Orthodoxes et même au-delà. Si l'Eglise puissante et riche de saint Joseph tient le haut du pavé, il n'y a que 23% des Russes qui, comme saint Josèph, considèrent que l'Eglise doit être riche, alors que 39% pensent que l'Eglise n'a pas besoin de richesse

Saint Nil de la Sora: La prière contre les mauvaises pensées

Quand on a une mauvaise pensée, on doit faire appel à l'aide de Dieu, car, comme Saint Isaac le Syrien le dit, nous ne possédons pas toujours en nous-mêmes la force de nous opposer à de mauvaises pensées, et il n'est aucune aide dans ce cas, si ce n'est celle de Dieu.

Par conséquent, guidé par les instructions de [saint] Nil du Sinaï, nous devons prier ainsi sans relâche, avec soupirs et larmes, le Seigneur Jésus Christ: "Aie pitié de moi, Seigneur, et ne me permets pas de périr. Mets en déroute, ô Seigneur! le démon qui m'attaque. Ô mon espérance sûre, marque ton signe au-dessus de ma tête au jour de mon combat avec le Démon! Vaincs l'ennemi qui se bat avec moi. Ô Seigneur, ô Verbe de Dieu, avec Ta paix et Ta tranquillité apprivoise les pensées qui m'assaillent! "

Ou, selon les instructions du bienheureux Théodore le Studite, sur le fait d'avoir des pensées impures, prie en utilisant des paroles du prophète David, " Juge-les, Seigneur, qui sont injustes avec moi et combats ceux qui me combattent." et récite ensuite le psaume 34 en entier, et, comme l'a écrit l'hymnographe, "Rassemble et recueille mon esprit dispersé, ô Seigneur, purifie mon cœur sauvage. Comme Tu l'as dit à Pierre, accorde-moi le repentir, en soupirant comme au publicain, comme à la femme dépravée, les larmes, pour que je puisse pleurer vers Toi! Aide-moi et débarrasse-moi des pensées mauvaises. Car, comme les vagues de l'océan, mes transgressions s'élèvent contre moi, et comme un navire dans l'océan profond, je suis surchargé de mes pensées et de mes intentions, mais guide-moi dans un port tranquille et sûr.

Ô Seigneur, sauve-moi aussi par ma repentance, pour que je pleure abondement sur la faiblesse de mon esprit, car ce n'est pas de ma propre volonté que je subis ces changements involontaires - hésitations, agressions, défaites… C'est pourquoi je crie vers Toi: ô Sainte Trinité, sans commencement, aide-moi, et me confirme à rester ferme dans les pensées et intentions, les sens et les sentiments de bien! (3)


Sources:
• http://stmaterne.blogspot.fr/2008/05/saint-nil-sorsky-ou-lvanglisme.html: très important dossier quasi exhaustif!
• Mgr Kallistos Ware, évêque de Diokleia, "L'Orthodoxie. L'Eglise des sept Conciles", Cerf Paris 2002, p.136-140
• http://logoi0.blogspot.fr/2010/09/floraison-du-monachisme-en-russie.html
• http://orthodoxie.centerblog.net/559469-Saint-Nil-de-la-Sora

Notes

(1) Ermitage dans la tradition russe. Le nom "Skit" vient de la forme grecque "Skiti", du nom propre "Scété", partie du désert d'Egypte, au sud d'Alexandrie où Saint-Macaire organisa l'existence des premiers moines au IVème siècle (Wikipedia).

(2) ICI
(3) ICI



Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 19 Mai 2012 à 21:47 | 2 commentaires | Permalien

L’archiprêtre Nicolas Balachov, raconte le dialogue qui a précédé la réunification: " Comment avons-nous pu rester séparés aussi longtemps ?"
Il y a 5 ans l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières et l’Eglise Orthodoxe Russe du Patriarcat de Moscou ont signé l’acte de réunion canonique. Vice-président des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, l’archiprêtre Nicolas Balachov, raconte le dialogue qui a précédé la réunification.L’enregistrement est fait pour le film « Unité des fidèles », studios « Néophyte »

-Père Nicolas, comment se sont déroulés les négociations, comment a travaillé la commission chargée de préparer la réunion des Eglises ?


Du côté de l’EORHF la commission était présidée par l’archevêque Marc de Berlin, d’Allemagne et de Grande-Bretagne. Son approche déterminait en grande partie les positions de l’EORHF. Du côté du Patriarcat de Moscou la commission était présidée par l’archevêque Innocent de Chersonèse devenu depuis archevêque de Vilnus et de Lituanie. Les secrétaires en étaient Alexandre Lebedev, recteur de la cathédrale de la Transfiguration à Los Angeles et moi-même, pour le Patriarcat de Moscou

Le travail de la commission était passionnant, parfois très difficile. Il y a eu des moments où nos interlocuteurs estimaient que la poursuite des négociations est difficile, voire impossible. Il me semble que pendant ces moments la prière silencieuse et concentrée de Mgr Innocent ainsi que sa réserve sauvaient la situation.
Parfois dès le lendemain nous pouvions trouver un accord pour élaborer des libellés qui sont devenus la base réelle de la réunification.

Il y a eu des moments très touchants. Souvent ils suivaient des difficultés qui semblaient insurmontables pour trouver une solution susceptible d’exprimer de façon adéquate les convictions des deux églises.
Les sessions de la commission avaient lieu tantôt en Russie tantôt à l’étranger : en France – en banlieue parisienne, en Allemagne – à Cologne et à Munich, à Nyack, Etat de New York.Chaque fois nous avons prié ensemble.

Nous nous sommes tous pour ainsi dire rodés à ces négociations. La crispation que l’on ressentait au début lorsqu’il était question de la première venue en Russie d’une délégation de l’EORHF a disparu. A la fin du processus il paraissait étrange aux deux parties que nous ne puissions toujours pas concélébrer la liturgie.
Nous avons vécu des moments émouvants. Je me rappelle la pose de la première pierre dans le fondement de l’église de Nouveaux Martyrs Russes au polygone de Boutovo. La cérémonie a eu lieu pendant la première visite d’une grande délégation de l’EORHF en Russie présidée par le métropolite Laure au printemps de 2004.
Cet événement était ajouté au programme au dernier moment. Les représentants de l’Eglise Hors-Frontières ont rappelé que le métropolite Laure n’était plus très jeune. Le vol New York - Moscou le fatiguerait, aussi ils souhaité ne rien prévoir pour son premier jour de visite.

Sa Sainteté le défunt Patriarche Alexis II qui avait envisagé de célébrer la liturgie ce jour-là à Boutovo a suggéré d’inviter le métropolite Laure. Nous avons répondu que l’on nous avait prié de laisser le métropolite se reposer ne serait-ce qu’une demie journée après le vol. Mais Sa Sainteté a dit : « Oui, mais dîtes-le lui tout de même, je pense qu’il sera intéressé ». Et en effet, le métropolite est allé à Boutovo accompagné de toute la délégation.
Ils étaient tous très émus. Boutovo est un endroit où a coulé le sang de tant de martyrs. Une véritable multitude s’était assemblée pour participer à la prière alors que les conditions météorologiques étaient plus que défavorables. Inopinément le Patriarche Alexis a invité le métropolite Laure à le rejoindre pour bénir ensemble la première pierre de la nouvelle église.

Si nous avions élaboré le protocole de cet événement au préalable, il n’aurait sûrement pas eu lieu car à l’époque l’Eglise Russe Hors-Frontières s’abstenait de prier avec nous. Les secrétaires de la commission n’auraient pas réussi. C’était un pas charismatique du Patriarche auquel le métropolite Laure a répondu avec ferveur.
Le jour de l’Ascension la délégation de l’Eglise Russe Hors-Frontières assistait à la liturgie célébrée par le patriarche à l’église de la Grande Ascension à Nikitskije vorota. Sa Sainteté le Patriarche Tikhon y avait également officié un jour à la même occasion.

Après le repas qui a suivi la liturgie, la dernière dans la série des offices prévus pendant la visite de la délégation le protopresbytre Alexandre Lebedev a dit : « Votre Sainteté, après tout ce que j’ai vu et entendu ici je voudrais me confesser J’ai beaucoup parlé et écrit sur l’Eglise Russe en Russie. Je vois maintenant que tout n’était pas vrai. Je vous prie de me pardonner ».
Après cela il est devenu particulièrement facile de travailler avec cet homme capable d’un acte si sincère et difficile. En effet, il avait parlé en public en présence d’un grand nombre de personnes.
C’était un miracle Divin, toute animosité s’est dissipée dès l’instant où nous avons tous ressenti l’action de la volonté Divine.
Cela s’est passé en 2003 lorsque les évêques hors-frontières, encore réservés et distants, nous ont rendu visite. C’est alors qu’ils ont éprouvé quelque chose qui a complètement changé leur attitude envers l’Eglise Russe et son passé. Nous avions, certes, changé nous aussi.Nos confrères estimaient que l’Eglise était asservie en Union soviétique. Et qu’il était possible de pardonner certaines choses à ses évêques et à ses prêtres puisqu’ils se trouvaient dans des conditions très difficiles. Ils ont accepté beaucoup de compromissions et se sont distanciés de la pureté.

Nous avons essayé de transmettre une autre vision. Il y a eu l’Eglise en Russie, il y a eu l’Eglise au-delà du rideau de fer. Ni là-bas ni ici l’Eglise Orthodoxe n’a pas vécu en liberté. Ni là-bas, ni ici elle n’a pas été une religion d’Etat, notion si chère aux représentants de l’Eglise Russe Hors-Frontières.Les représentants des deux Eglises étaient soumis à des pressions se trouvant dans des camps opposés pendant la guerre froide. Cet état de chose, cette opposition politique marquaient la vie ecclésiale à l’étranger comme en Russie.

Peu à peu ce point de vue est devenu commun et a, dans une certaine mesure, été accepté. Nous avons convenu, toutefois, dès le départ, qu’une vision commune de l’histoire et d’autant plus de la politique n’est pas une condition indispensable à notre réunification.

Je pense qu’il était important pour nos confrères de connaître la réalité des relations entre l’Eglise et l’Etat en Russie. Ils ont avoué que la description théorique des relations entre l’Eglise et l’Etat qui est à la base de la conception sociale de l’Eglise Orthodoxe Russe satisfaisait leurs critères les plus rigoureux.Vous n’êtes pas sans savoir que le premier article des Dispositions de l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières stipule que « l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières est une partie inaliénable de l’Eglise Orthodoxe Russe locale. Elle doit se gérer temporairement elle-même par l’intermédiaire des conciles jusqu’à ce que le pouvoir athée en Russie soit aboli. »
Or, ceux qui ne se sont jamais rendus en Russie et qui ne considéraient pas l’Union Soviétique comme une héritière de la Russie historique, ont gardés leur vision des choses. Cela s’est manifesté surtout dans les pays éloignés de la Russie. Ainsi, en Amérique Latine et en Australie beaucoup n’acceptaient même pas le principe même de la réunification de deux branches de notre Eglise.

Le sens de la responsabilité propre avant tout aux hiérarques les faisait avancer sans hâte dans le chemin de la réunification. En Russie, nous le comprenions parfaitement.

Certes, le 17 mai 2007 est un jour mémorable à jamais. La cathédrale du Christ Sauveur était pleine de personnes qui pleuraient de bonheur. Tout ce qui nous séparait avait disparu. Cinq ans se sont passés. Il y a eu des années où la réconciliation avec l’Eglise Russe Hors-Frontières semblait inimaginable suite au degré du désaccord, des accusations réciproques et de l’intransigeance.

Actuellement, il est difficile de croire qu’il y a encore 5 ans nous n’avons pas célébré la liturgie ensemble et que nous n’étions pas une Eglise unie. L’aboutissement du processus de la renaissance ecclésiale, de la réunification spirituelle, de la réconciliation de notre peuple avait une immense importance.

Aujourd’hui, nous faisons, certes, face à d’autres problèmes.
Nous travaillons sur des questions techniques : comment l’Eglise Russe Hors-Frontières doit construire ses relations avec les différents départements de l’autorité ecclésiale en Russie, les personnes à contacter pour telle ou telle question et ainsi de suite. Ce sont des difficultés qui n’ont rien à voir avec celles d’antan. Il est impossible d’énumérer tous les pèlerinages conjoints, les concélébrations, les conférences réunissant nos clergés et les initiatives des jeunes ! C’est devenu une partie inaliénable de notre vie.

A l’époque soviétique et cela malgré nos différences de perception nous étions reconnaissants en Russie à l’Eglise Russe Hors-Frontières pour les livres qu’elle éditait, pour leur envoi en Russie, pour la préservation de la tradition russe et la dignité avec laquelle elle a vécu la croix de l’exil…

Actuellement, la situation s’est inversée. Avant des livres étaient transmis en cachette de Jordanville en URSS et maintenant nous réfléchissons comment transporter des tonnes de littérature orthodoxe aux EU. L’essentiel est que nous nous sommes imprégnés de l’expérience de l’émigration russe. Des archevêques, des clercs et des paroissiens de l’Eglise Orthodoxe Hors-Frontières font partie du Concile des Archevêques, du Concile de l’Eglise Orthodoxe Russe, des autorités collégiales différentes de l’Eglise Russe ainsi que de pratiquement toutes les structures ecclésiales.

Il y a eu beaucoup d’attentes. Quelle sera la perception de la commémoration du Patriarche de Moscou et de toute la Russie ?
La vie liturgique est très conservatrice. Les hommes s’habituent à ce qu’ils ont appris au départ. Certains disaient qu’en dépit de la raison les paroles qu’ils entendaient étaient différentes de celles qu’ils avaient l’habitude d’entendre pendant des décennies. En effet, la célébration commençait toujours par une prière pour l’archevêque de l’Eglise Russe Hors-Frontières. Ces appréhensions se sont avérées exagérées. Tout s’est mis en ordre rapidement et actuellement, il est de plus en plus difficile de comprendre notre si longue séparation.

"PRAVOSLAVIE I MIR"
К годовщине восстановления единства: Как мы могли так долго не быть вместе!

TRADUCTION pour "Parlons d'orthodoxie" Elena Tastevin
...................................
"PO" La philocalie de la mégapole (partie I ) et La philocalie de la mégapole (partie II )











Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 18 Mai 2012 à 18:14 | -2 commentaire | Permalien

Le 16 mai 2012, au Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a eu lieu la deuxième réunion du groupe de travail pour la discussion des questions sur le renforcement de l’unité ecclésiale, avec la bénédiction du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et la participation du métropolite Hilarion d’Amérique de l’Est et de New York, président du Synode épiscopal de l’Église orthodoxe russe hors frontières. Le groupe est placé sous la présidence du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou

Prenaient également part à la réunion l’archevêque Marc de Berlin, d’Allemagne et de Grande-Bretagne, premier vice-président du Synode épiscopal de l’Église orthodoxe russe hors frontières, l’archevêque Michel de Genève et d’Europe de l’Ouest, l’archevêque Marc d’Egoresvsk, administrateur des établissements du Patriarcat de Moscou à l’étranger, l’archiprêtre Alexandre Lebedev, secrétaire aux relations interorthodoxes près le Synode épiscopal de l’Église russe hors-frontières, l’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, l’archiprêtre Séraphim Gan, chancelier du Synode épiscopal de l’Église russe hors-frontières et secrétaire du Primat de l’Église russe hors-frontières, l’archiprêtre André Philips, membre du tribunal ecclésiastique du diocèse Germano-britannique de l’Église russe hors-frontières.

Les participants de la rencontre ont discuté du programme des manifestations prévues en l’honneur du cinquième anniversaire de l’Acte de réunion canonique, ont échangé des informations sur la mise en place des décisions prises lors de la première réunion du groupe de travail, ont abordé le thème du développement actuel de la collaboration au niveau local suite à la clôture du premier quinquennat de transition prévu par l’Appendice à l’Acte de réunion canonique.

MOSPAT


Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 18 Mai 2012 à 12:09 | 1 commentaire | Permalien

V.G.
Des anathèmes percutants:

Dans un article précédent j'avais expliqué comment une «Confession de foi contre l’œcuménisme» avait jeté le trouble dans l'Orthodoxie en 2009 et mis en évidence la fracture qui la partage au sujet de l'œcuménisme. Et voilà que la question rebondit au plus haut niveau: comme l'indique le site Amen.gr (1), un métropolite (2) de l’Eglise de Grèce a prononcé, au cours de la divine liturgie célébrée le Dimanche de l’orthodoxie, des «anathèmes» contre des hétérodoxes et des croyants d’autres religions, ainsi que contre tous les participants au mouvement œcuménique.

Le patriarche œcuménique Bartholomée a réagi par une lettre à Mgr Jérôme, archevêque d’Athènes et président du Saint-Synode de l’Eglise de Grèce, où il a exprimé en substance "l’inquiétude et la tristesse de l’Eglise mère suite à des déclarations et manifestations, au sein de l’Eglise de Grèce, susceptibles de mettre en danger son unité ainsi que celle de l’Eglise orthodoxe tout entière. Ces déclarations et manifestations ont pour objectif de mettre en doute et de critiquer des décisions entérinées au niveau panorthodoxe, y compris par l’Eglise de Grèce, relativement à la participation de l’Eglise orthodoxe tout entière aux dialogues théologiques bi- et multilatéraux avec les hétérodoxes, aux rencontres interchrétiennes dans le cadre du Conseil œcuménique des Eglises, du Conseil des Eglises européennes et d’autres institutions similaires.

Pareilles manifestations expriment des positions et des opinions allant à l’encontre des chefs des Eglises orthodoxes mais encore, et pour la première fois, à l’encontre du Patriarcat œcuménique, gardien de notre foi et de notre témoignage orthodoxes et de l’ordre canonique dans l’Eglise orthodoxe."

Le patriarche œcuménique invite l’archevêque d’Athènes et le Saint-Synode de l’Eglise de Grèce "à rejeter et condamner officiellement ces manifestations infondées et dangereuses, et de prendre les décisions qui s’imposent en vue d’interdire et de rejeter globalement ces pratiques et ces positions qui sont contraires aux décisions prises en commun par les Eglises orthodoxes." L’Eglise mère se réserve, au vu de la réponse et de la position officielle de l’Eglise de Grèce, de prendre les mesures panorthodoxes qui s’imposent afin de prévenir la répétition de telles situations…

Un risque de schisme?
Rappelons que, en 2009, le patriarche Bartholomée et Mgr Jean de Pergame (responsable en matière de politique extérieure du patriarcat, principal artisan de la politique de rapprochement avec Rome et président de la Commission internationale mixte de dialogue du côté orthodoxe) avaient tous deux publié des déclarations qui visaient en particulier des membres éminents de l'Eglise de Grèce et évoquaient clairement un risque de schisme au sein de l’Église orthodoxe. J'espère que cela n'ira pas jusque là, mais il y a clairement une fracture entre les dirigeants et théologiens savants de l'Orthodoxie qui, toutes Eglises confondues, sont partisans du dialogue avec les autres confessions, et le grand troupeau des fidèles qui, là aussi dans toutes les Eglises, semble bien rejeter en bloc toute tentative de dialogue ou d'action commune.

Conclusion:

"Comment une entreprise œcuménique finit-elle par déboucher sur une fracture intra-confessionnelle ? Nul doute qu’il y a là un mystère à méditer. Mais s’étonnera-t-on que, in fine, le Saint–Esprit se révèle une fois de plus le champion de l’antisystème ?" (3)

(1) Traduction Orthodoxie.com
(2) Il me semble que l'Eglise de Grèce donne le titre de "métropolite" à tous ses évêques diocésains. Dans l'Eglise russe, par contre, il s'agit d'un titre supérieur à celui d'archevêque.
(3) JF Colosimo, "Bloc note" du lundi 26 novembre 2007


Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 16 Mai 2012 à 18:37 | 33 commentaires | Permalien

Décrets approuvés par Benoît XVI : bientôt, la béatification de 37 martyrs
La congrégation pour les causes des saints a été autorisée par Benoît XVI à promulguer 4 décrets reconnaissant le martyre de 37 catholiques, victimes de la persécution qui s’est déchaînée sous couvert de la Guerre civile espagnole, ou bien sous le nazisme, ou au XVIIe s, en Tchéquie.

La reconnaissance du martyre ouvre la voie à la béatification mais un miracle ultérieur sera nécessaire pour la canonisation éventuelle.Les 22 martyrs qui ont perdu la vie pendant la Guerre civile espagnole, en haine de la foi sont :

- deux prêtres dominicains, tués au Pays basque espagnol, à Bilbao, le 2 octobre 1936 : Raimondo Castaño González et Jose Maria González Solís :- 19 religieux de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph : Santiago Puig Mirosa et 18 compagnons, et un laïc, Sebastiano Llorens Telarroja, morts en différents endroits d’Espagne entre 1936 et 1937.

Un martyre a été tué en haine de la foi par le régime nazi en Allemagne, à Hersbruck : c’est un laïc italien, Odoardo Focherini, né en 1907 et tué le 27 décembre 1944.
Et 14 religieux franciscains ont été tués le 15 février 1611 en République tchèque, à Prague : Federico Bachstein et ses 13 compagnons. Zenit

........................................

Бенедикт XVI подписал указ о беатификации 22 испанских мучеников XX в.

Папа Римский Бенедикт XVI подписал указы о беатификации 22 испанских мучеников, погибших за веру в XX в. Среди них – 21 монах и один мирянин, убитые во время Гражданской войны 1936-1939 гг., сообщает Periodista Digital.

Блаженными Католической Церкви станут убитые в Бильбао 25 сентября 1936 г. священникам ордена доминиканцев Раймундо Кастаньо Гонсалесу и Хосе Марии Гонсалесу Солису. Мучениками признаны Хайме Пиг Мироса и его 18 собратьев ордена Сынов Святого Семейства Иисуса, Марии и Иосифа, а также мирянин Себастьян Льеренс Теларроха, погибшие в разных регионах Испании в 1936-1937 гг.
Все они были арестованы во время гонений 1936 г.
Католическая Церковь Испании называет верующих, убитых во время Второй испанской республики и Гражданской войны, «мучениками XX в.», численность которых — около 10 тыс. Почти тысяча погибших уже были признаны блаженными, 11 – причислены к лику святых.

Bogoslov.ru

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 16 Mai 2012 à 11:58 | -1 commentaire | Permalien

Nous avons déjà annoncé le programme des solennités prévues à New York

L’Eglise orthodoxe russe célèbre en mai le cinquième anniversaire de la signature de l’Acte de réunion canonique entre les deux branches de l’Eglise orthodoxe russe. Une délégation de l’EORHF conduite par Mgr Hilarion, métropolite de New York est attendue à Moscou. Cette délégation se rendra également à Diveevo ainsi qu’à Saint Pétersbourg.
Le 19 mai, jour où nous commémorons la mémoire des nouveaux martyrs de Boutovo, une divine liturgie patriarcale sera dite à ciel ouvert dans ce lieu de souffrances.

Le 20 mai une liturgie solennelle aura lieu à la cathédrale du Christ Sauveur.
Il y aura ensuite une rencontre le patriarche de Moscou Cyrille et Mgr Hilarion, métropolite de New York et de l’Est des Etats-Unis. Des évêques et des clercs du patriarcat de Moscou et de l’EORHF participeront à cette rencontre ainsi que les membres du groupe de travail qui avait été chargé de préparer la célébration de ce cinquième anniversaire.

Ensuite une séance solennelle aura lieu sous la présidence du patriarche Cyrille dans les salons de réception de la cathédrale du Christ Sauveur.

Le 21 mai un office funèbre conduit par le patriarche Cyrille et concélébré par les membres de la délégation aura lieu à la cathédrale de la Théophanie en la mémoire du patriarche Alexis II.

La chaîne "Rossya 1" a programmé un film consacré à ces évènements.

Pravoslavie.ru
Traduction "Parlons d'orthodoxie"

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 15 Mai 2012 à 17:24 | 0 commentaire | Permalien

Le 13 mai est l’une des dates du pèlerinage à Notre-Dame de Fatima au Portugal, le quatrième lieu de culte marial au monde en termes de participation. Cette année, plus de 300.000 pèlerins se sont déplacés pour la 95e anniversaire des apparitions de la Vierge, dans ce petit village situé à 130 km de Lisbonne, soit une affluence record, alors que le pays est plongé dans une grave crise économique et financière.

La télévision portugaise a montré des images de la foule compacte et bariolée des pèlerins, venus de 30 pays. Certains portaient des bannières religieuses tandis que d’autres agitaient des drapeaux de leur pays. Quelque 19 tonnes de cierges ont été brûlées lors des cérémonies marquant ce 95e anniversaire des apparitions de la Vierge à Fatima.

Rappelons qu’un pèlerinage marial est effectué spécialement en l’honneur de la Vierge Marie. Le plus important d’entre eux dans le monde est celui de Guadalupe au Mexique, qui rassemble chaque année 15 millions de pèlerins, suivi de Lourdes qui accueille 6 millions de pèlerins par an et de Notre-Dame de Fatima où plus de 4 millions de catholiques viennent adressés leurs prières à la mère du Christ. Suite Catho.be
...........................................
Не менее 300 тыс. человек съехались в португальский город Фатима по случаю дня памяти "Фатимских явлений Девы Марии", сообщают в понедельник португальские СМИ. Церемония была проведена в честь 95-й годовщины со дня первого явления Богородицы трем детям-пастухам.
После богослужения начались традиционные народные гуляния.

13 мая 1917 года в местечке Фатима Дева Марии, как считается, явилась трем детям, которые пасли скот. Богородица сообщила им несколько секретов, которые недавно раскрыла монахиня Лусия. Она была наряду с двоюродным братом и двоюродной сестрой одной из троих свидетелей чудесного явления.

Как утверждала сестра Лусия, ушедшая в местный монастырь в 1949 году и постоянно жившая там в своей келье, речь шла о предсказании завершения первой мировой войны 1914-1918 годов, о скорой кончине брата и сестры Лусии - Франсиску и Жасинты, о покушении на папу Римского Иоанна Павла II 13 мая 1981 года на римской площади Святого Петра, а также об установлении в России тоталитарного режима и обращении этой страны впоследствии к Богу.

В 2000 году папа Римский в присутствии около 700 тыс. паломников причислил пастушков к лику блаженных. Монахиня Лусия скончалась в 2005 году в возрасте 97 лет. Незадолго до смерти она опубликовала два тома своих мемуаров, изданных крупным тиражом. В 2006 году прах монахини был перезахоронен в Фатиме.

Interfax-religion

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 15 Mai 2012 à 06:43 | 11 commentaires | Permalien

PERSECUTIONS ISLAMIQUES CONTRE LES CHRETIENS : FEVRIER 2012
Traduction Laurence Guillon pour "Parlons d'orthodoxie"

Le Stonegate Institute a publié ce rapport en réponse à une nouvelle qui a mis en émoi tout le monde musulman : des militaires américains avaient brûlé, en Afghanistan, toute une série de livres musulmans parmi lesquels quelques exemplaires du Coran. La liste des persécutions antichrétiennes des islamistes pour février 2012 inclut (mais sans s’y limiter) les exemples suivants, classés par ordre alphabétique des pays et non par degré de la cruauté en cause.

Agressions contre des églises
Algérie. Des gens armés se sont rués dans une église protestante à Ouargl (fonctionnant sur la base d’une autorisation officielle de 1958), l’ont mise à sac, ont brisé le crucifix qui surmontait l’entrée. Le pasteur et sa famille se trouvaient alors dans l’église et, selon leurs dires, « craignaient qu’on les tue ». Depuis le moment de son affectation dans cette église, en 2007, le pasteur « fut plusieurs fois menacé. Pendant l’été 2009, sa femme fut battue par des inconnus, et à fin 2011, une foule déchaînée, criant vengeance, avait jeté des ordures sur les murs de l’église. »

PERSECUTIONS ISLAMIQUES CONTRE LES CHRETIENS : FEVRIER 2012
Egypte. Des milliers d’extrémistes islamistes sont tombés sur une église copte, exigeant la mort du prêtre qui, avec une centaine de chrétiens poursuivis avait cherché refuge dans le sanctuaire, tandis que les assiégeants jetaient des pierres sur l’église, essayaient de l’incendier et se ruaient à l’intérieur. Ils avaient attaqué l’église parce qu’ils avaient décidé qu’il y avait là une jeune fille chrétienne qui s’était enfuie de chez son père, converti à l’islam et désireux de la marier à un musulman.

Iran. Les autorités de l’Iran ont interdit à deux églises officiellement enregistrées de célébrer les offices du vendredi en farsi, la langue officielle du pays : les offices du vendredi sont fréquentés non seulement par les chrétiens mais par les musulmans qui s’intéressent au christianisme. De plus, en Iran, le vendredi est un jour férié. L’interdiction de l’utilisation du farsi en qualité de langue liturgique est destinée à éloigner le maximum d’Iraniens du christianisme.

Koweit. Un parlementaire koweitien a l’intention de proposer un projet de loi interdisant la construction d’églises. Selon son intention initiale, Ousama Al-Mounaver s’apprêtait, comme il l’a annoncé sur Twitter, à soumettre à l’examen des autorités un projet visant à la destruction de toutes les églises du Koweit. Plus tard, il précisa que l’interdiction ne s’étendrait pas aux églises déjà existantes mais seulement à la construction de nouvelles. Aussitôt après, le grand mufti de l’Arabie Saoudite déclara qu’il fallait, à son avis, détruire toutes les églises de la région », faisant référence à toute la péninsule Arabique.

Macédoine. L’église orthodoxe saint Nicolas, vieille de deux cents ans, connue pour ses icônes inestimables (située non loin de la ville de Strouga) a été brûlée en guise de rétorsion, parce que soi-disant, pendant le carnaval local, les orthodoxes se seraient moqués du Coran. Auparavant, on avait attaqué une autre église, dans le village voisin de Labounitse, où fut détruite une croix. Et sur le bâtiment de la municipalité, dans la ville de Strouga, à la place du drapeau brûlé de la république de Macédoine, fut hissé l’ l’étendard de l’islam.

Nigeria. Pendant l’office matinal du dimanche, un terroriste-kamikaze islamiste s’est fait exploser dans l’église ; à la suite de l’explosion périrent deux femmes et une enfant d’un an et demi, 50 personnes furent blessées. Un autre engin explosif détonna à proximité de l’église (un mort, cinq blessés). On suppose qu’une voiture bourrée d’explosifs avait été garée par un extrémiste du groupe radical « Boko Haram », qui cherche à obtenir l’observance de la charia sur tout le territoire du Nigéria.

Pakistan. Des dizaines de musulmans armés se sont engouffrés dans une église, ouvrant le feu : l’un des paroissiens blessés, à la suite de l’attaque, se trouve dans un état très grave, l’autre devra être amputé d’un bras ; un serviteur de l’église a été frappé plusieurs fois à coups de crosse puis jeté du haut de l’église. Les extrémistes accusent les membres de la communauté chrétienne de tenter de convertir des musulmans au christianisme. Des attaques s’étaient déjà produites auparavant, on avait menacé le pasteur et sa famille. Et comme cela se produit habituellement, au lieu de punir les coupables, la police a ouvert une enquête à propos du pasteur et de 20 de ses aides.

Syrie. Près de 30 islamistes armés et masqués ont attaqué un monastère catholique, fait sans précédent dans la toute nouvelle histoire de la Syrie, et ont exigé de l’argent. D’après l’archevêque de Damas, « la situation dans le pays échappe à tout contrôle, dans la mesure où dans différentes régions du pays s’élargit l’influence de l’oppositions armée »

Vexations et humiliations des non-musulmans en tant que personnes de « deuxième catégorie »

Bengladesh. La voiture dans laquelle se trouvaient trois prêcheurs américains a été entourée par une foule d’islamistes les accusant de convertir les musulmans au christianisme. Près de 200 habitants déchaînés ont poursuivi la voiture en lui jetant des pierres. A la suite de la collision, tous trois ont reçu de nombreuses coupures de verre brisé.

Egypte. Au lieu de poursuivre ceux qui avaient ouvert le feu sur de paisibles manifestants et avaient écrasé avec des chars d’assaut les interventions de chrétiens protestant contre la suite interminable d’attaques contre les églises, les autorités ont arrêté deux prêtres. Au parlement égyptien, sur 498 sièges, seulement six sont occupés par des coptes, et si l’on considère qu’ils constituent au minimum 20% de la population, alors leur représentation doit être plus importante, près de 50 sièges.

Israël. Près de 50 musulmans palestiniens ont jeté des pierres à un groupe de touristes chrétiens, sur la colline du Temple de Jérusalem ; trois policiers israéliens ont été blessés. On considère que l’agression a été organisée par l’ancien mufti de Jérusalem.

Indonésie. Le parti islamiste indonésien de la justice et de la prospérité s’est élevé contre le symbole de la Société de la Croix Rouge, dont le logo est associé aux traditions et à la culture chrétiennes. Les volontaires et les activistes de l’organisation ont rejeté cette exigence, déclarant que tout changement de logo « sera assimilé à une concession aux extrémistes religieux ».

Iran. Le pasteur qui dirige le mouvement « l’église à la maison » est en prison pour cinq ans. Il est condamné pour « actions illégales ». Selon un activiste du mouvement, son « crime » consiste seulement en ce qu’il a « organisé des rencontres du mouvement « l’église à la maison » et conservé de la littérature chrétienne ». En prison, il a été roué de coups ; la détention a tellement influé sur la santé du pasteur « que ses cheveux ont complètement blanchi ».

Pakistan.
Encore une institutrice chrétienne victime d’une agression de la part des musulmans, sous prétexte qu’elle aurait tenté de brûler le Coran. La foule s’est engouffrée dans l’école, a tenté d’enlever cette femme, mais la police s’est interposée. On a proposé à un étudiant chrétien à qui il manquait 0,1% de point pour entrer à la faculté de médecine de gagner 20 points de plus s’il apprenait le Coran par cœur, pour une connaissance comparable de la Bible, aucun bonus n’est prévu.

Тurquie. Dans une conférence officielle, on déclare que « les chrétiens en Turquie souffrent comme avant des agressions des extrémistes, de discrimination de la part des petits fonctionnaires et d’un éclairage de la situation orienté par le parti-pris des média». On rappelle également « l’intolérance enracinée » dans la société turque par rapport aux représentants des religions non musulmanes. On remarque que « l’intolérance enracinée s’avère un problème de premier plan auquel personne ne s’est encore attaqué. »

Turkmenistan. Un chrétien de 77 ans a été arrêté et interrogé dans un commissariat de police pendant six heures, pour avoir essayé de répandre un petit livre de poésie chrétienne. Il fut obligé de donner une déposition écrite et de signer une promesse de ne pas quitter le pays pendant l’enquête.

Ouganda. Peu de temps après que des islamistes eussent aveuglé un pasteur à l’acide aux cris de « Allah akbar ! » (Allah est grand), des inconnus ont tiré sur son ami, un autre pasteur. Ces deux évènements ont été le signal du commencement « d’une nouvelle vague de persécutions contre les chrétiens en Ouganda ».

Persécutions et meurtres pour la foi


Egypte. Deux chrétiens ont été tués par un racketteur islamiste pour avoir refusé de lui donner l’argent qu’il leur soutirait. L’évêque local « rend pleinement responsables des persécutions religieuses exercées sur les coptes qui vivent dans la peur constante d’un enlèvement ou d’un meurtre les forces de l’ordre et les musulmans locaux. ».
Iran. Après cinq mois de garde à vue, un tribunal de Téhéran a condamné une chrétienne fraîchement convertie à deux ans de détention. Les autorités de la ville de Chiraz ont également arrêté près d’une dizaine de musulmans convertis au christianisme qui célébraient leur culte à domicile.
La deuxième audience de l’affaire du pasteur iranien Youssef Nadarkhani, condamné à mort pour avoir refusé d’abjurer le christianisme, a eu lieu.

Nigéria. Une chrétienne de 79 ans a été trouvée morte à son domicile. On l’avait égorgée en laissant sur sa poitrine une note en arabe : « Bientôt, ce sera ton tour », ce qui est considéré comme une menace à l’égard de son fils, pasteur de l’église locale.

Somalie. En Somalie a été trouvé le corps décapité d’un musulman de 26 ans. Employé dans une organisation humanitaire chrétienne, il avait embrassé le christianisme. C’est déjà le troisième cas ces derniers mois de mort pour l’exemple, dont la responsabilité est assumée par le groupe d’insurrection somalien « Al -Shabab, qui a prêté serment à Al Qaeda, il n’y a pas si longtemps.

Turquie. Hussein, âgé de 12 ans, confessait le christianisme, ne quittant pas sa croix de baptême, même à l’école. Ses condisciples musulmans se mirent à le tourmenter, à lui cracher dessus. Quand Hussein menaça de se plaindre de ses oppresseurs, le père de l’un de ces voyous se mit en réponse à le menacer de le tuer. Le professeur de religion punit sévèrement Hussein. Dans la plupart des pays islamiques, les gens de toutes confessions sont obligés de prendre des leçons d’islam. Ceux qui refusent de lire le Coran et les prières musulmanes sont soumis à des châtiments corporels. On ne fit pas exception pour Hussein qui fut régulièrement fouetté avec une verge d’un mètre, pour avoir refusé de prononcer la shakhada.

***
Les persécutions contre les chrétiens, dans le monde musulman, prennent l’envergure d’une épidémie. Dans la liste des poursuites judiciaires dans les pays musulmans, figurent quelques exemples, loin d‘être exhaustifs, de persécutions antichrétiennes. Le décompte de cas similaires est mis à jour chaque mois : cela est indispensable à la réalisation de deux objectifs.


1. Pour la prise en compte documentaire des cas qui ne sont pas toujours mis en lumière par les mass medias, nous voulons constater les exemples de persécutions ordinaires pour ne pas dire habituelles à l’encontre des chrétiens ;

2. Pour démontrer que de pareilles persécutions ne sont pas « accidentelles », elles sont systématiques, elles se révèlent partie intégrante du monde soumis à la loi de la charia.
Les persécutions de chrétiens se caractérisent par une série de signes concrets, comme la haine des églises et autres symboles du christianisme ; la violence sexuelle exercée sur des chrétiennes ; la conversion forcée à l’islam ; des lois qui prévoient la responsabilité judiciaire et la peine de mort pour ceux qui oseraient « être déçus » par l’islam. ; les vols et les pillages au lieu du djizi (tribut imposé aux non-musulmans). Au total, toutes ces actions, souvent augmentées par la violence et le meurtre, visent à transformer les chrétiens en dhimmi terrorisés, des citoyens de « seconde zone ».

Tous les cas cités de persécutions s’observent chez différents peuples, sous différents gouvernements et dans différentes cultures, depuis le Maroc à l’ouest jusqu’à l’Inde, à l’est, y compris tout le monde occidental, les pays où vivent des musulmans, mais tous ont un trait commun, un facteur qui les réunit, que ce soit la stricte observance des lois de la charia ou le culte de la supériorité religieuse né sur ce terrain.

Raymond Ibrahim
Middle Est Forum
3 avril 2012

PRAVOSLAVIE RU






Rédigé par Laurence Guillon le 14 Mai 2012 à 21:32 | 29 commentaires | Permalien

Diacre Andréï Kouraev: Revenir au denier du culte
Vladimir GOLOVANOW

"Chaque croyant doit donner une partie de son revenu de l'Eglise" a déclaré le père Vsevolod Tchaplin chef du Département synodal pour l'Eglise et la société. "Ceux qui se disent orthodoxes doivent prendre leurs responsabilités, y compris financières, pour leur paroisse, pour son prêtre et pour l'Eglise; le prêtre doit avoir ce dont il a besoin de ses paroissiens, et ne pas devoir quémander de l’aide auprès de grandes entreprises." Le diacre Andreï Kouraev, professeur de l'Académie théologique de Moscou, commente cette déclaration pour "Vesti FM"

Le denier n'est pas traditionnel en Russie
- Question: Père Andreï, quelle part des revenus devrait être donnée à l'Eglise par les fidèles?

- Diacre Andréï Kouraev : je ne pense pas que cela doive être réglementé. Il y a bien la règle biblique de la dîme, mais cela n'a jamais été appliqué dans l'Eglise orthodoxe russe. Même l'Eglise de la dîme à Kiev (1), construite par le prince Vladimir, a été financée par un dixième des revenus du prince lui-même et non de ses sujets.

Aujourd'hui la communauté paroissiale est purement fictive
- Q: Dites-nous, à quoi servira cet argent? Il s'agit quand même de dons.

- Diacre Andréï Kouraev : je ne pense pas que cela doive être réglementé. Il y a bien la règle biblique de la dîme, mais cela n'a jamais été appliqué dans l'Eglise orthodoxe russe. Même l'Eglise de la dîme à Kiev (1), construite par le prince Vladimir, a été financée par un dixième des revenus du prince lui-même et non de ses sujets.

Aujourd'hui la communauté paroissiale est purement fictive
- Q: Dites-nous, à quoi servira cet argent? Il s'agit quand même de dons.

- Diacre Andréï Kouraev : Oui, absolument. Mais je pense qu'il devrait y avoir une progression logique: D'abord le retour de l'appartenance individuelle à la communauté paroissiale. Car aujourd'hui, la communauté paroissiale est purement fictive: en fait les paroissiens ne savent qu'ils sont membres de telle ou telle paroisse, ils ne participent pas aux réunions paroissiales. Mais s'il y a adhésion individuelle, chacun aura ses droits et ses obligations. Et donc, par conséquent, l'obligation de ce fameux denier ou de quelque montant annuel, mais d'autre part, il aura le droit de contrôler l'utilisation de ces fonds. Et à l'avenir peut-être revenir à ce qu'il y avait dans l'église ancienne - l'élection des prêtres. Et, bien évidement, le droit de déléguer des membres de la paroisse pour participer aux assemblées ecclésiales des différents niveaux - du concile épiscopal au concile local.

Comme dans les "Églises indépendantes"

- Q: mais à quoi servira l'argent? A quoi faut-il le dépenser?

- Diacre A. Kouraev: C'est bien cela que contrôleront les paroissiens. Ce sera aussi bien la bienfaisance que des projets missionnaires et éducatifs, que tout ce qui concerne le bâti de l'église: restauration, réparation, construction de bâtiments paroissiaux. Évidement les salaires des servants, y compris le chœur, les gardiens, etc. C'est tout cela qui peut devenir transparent, enfin! Et alors, si cela devient réellement ainsi, si l'église pourra, comme c'est le cas, par exemple, dans ce qu'on appelle «les églises indépendantes» (appellation apparue en Europe occidentale pour les Églises néo-protestantes, qui, contrairement à l’Eglise luthérienne ou aux catholiques, par exemple, ne sont pas associées à l'Etat; elles sont appelées «indépendantes», et justement elles ont ce principe du denier (2)), si donc l'Eglise pourra s'appuyer sur les paroissiens et leurs donations, si vraiment il y aura tout cela, alors le père Vsevolod Tchapline a tout à fait raison, dans ces conditions ce sera réellement la base économique de l'indépendance politique de l'Eglise. Et du budget de l'Etat et des leaders politique set les sponsors influents.

Source: "Vesti FM"

Commentaire du rédacteur de ce texte V.G. : cette interview du père Andreï souligne à quel point la situation en Russie est différente de ce que nous connaissons en France. Le rôle du Conseil Paroissial a été réduit lors de la récente réforme des paroisses qui a vu s'accroitre le pouvoir directeur, lui-même totalement soumis à l'évêque nommé par le Saint Synode ("la verticale du pouvoir"), mais ce Conseil Paroissial n'est en rien représentatif des paroissiens puisque, héritage du système soviétique, il s'agit d'un groupe auto-désigné nécessaire à l'enregistrement de la paroisse auprès des autorités civiles et religieuses.

La majorité des fidèles n'est pas concernée par la vie de la paroisse: ils sont "consommateurs de services religieux" et ne participent financièrement qu'en fonction de cette "consommation": achats de cierges, commémorations (à tant le nom), services particuliers (tarifs affichés des baptêmes, mariages, panikhide…). Le clergé est salarié par le patriarcat (c'est pour cela que le père Andreï ne le mentionne pas dans les dépenses de la paroisse) et l'essentiel des ressources, surtout au niveau des éparchies et du patriarcat, provient du mécénat d'entreprises… Nous sommes donc très loin du système de fonctionnement de nos paroisses ici et c'est pour cela que les "nouveaux arrivants" ont du mal à le saisir et à s'y intégrer. Cela ne va pas sans poser des problèmes administratifs pour la tenue des assemblées générales, comme on l'a vu par exemple à Biarritz.


Notes
(1) L'église de la Dîme de Kiev, consacrée à Dormition de Notre Dame, est le premier édifice religieux en pierre dans le monde slave oriental. Détruite lors du sac de Kiev par les Tatars (1240), elle a été reconstruite en 1828-1842 dans un style complètement différent de l'original byzantin et détruite en 1935par le bolchéviques.

(2) Le père Andreï généralise visiblement le modèle allemand (aussi appliqué en Alsace et Lorraine…) et ne sait pas que nos paroisses ici sont très souvent sous ce statut des «églises indépendantes», mais sans en avoir les ressources! (Cf. ICI)








Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 14 Mai 2012 à 10:29 | 3 commentaires | Permalien

Première ordination sacerdotale au Séminaire: le diacre Alexandre Rosas Lozada sera ordonné prêtre le dimanche 13 mai
Le hiérodiacre Alexandre Rosas Lozada (Colombie), en dernière année de formation dans notre Séminaire, sera ordonné prêtre le dimanche 13 mai prochain. Son ordination sera célébrée par l'évêque Nestor de Chersonèse et aura lieu à la paroisse orthodoxe de Madrid.

Pour cette occasion, une délégation du Séminaire, composée du recteur et de cinq séminaristes se rendra à Madrid.Entré au Séminaire orthodoxe russe en France en septembre 2009, le père Alexandre Rosas Lozada a été tonsuré moine rasophore le 3 janvier 2011 et ordonné diacre par l'évêque Nestor de Chersonèse, dans la chapelle du séminaire, le 6 janvier 2011. Lien Séminaire orthodoxe russe

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 13 Mai 2012 à 10:58 | 4 commentaires | Permalien

Larissa: Ce texte ne relève ni de la théologie, ni de l'orthodoxie.Mais dites moi s'il vous paraîtra inintéressant?XB!

Philosophie: propos recueillis par Fabien Trécourt

Une étude de l’Université de Chicago sur 30 pays montre que la croyance en un dieu s’accroit avec l’âge. Nous avons demandé à Pierre-Henri Tavoillot, coauteur d’une Philosophie des âges de la vie (Grasset, 2007), quel est cet impact du vieillissement sur le sentiment religieux.Les personnes âgées croient davantage que les jeunes. Comment analysez-vous ce résultat ?
Il y a deux manières de l’interpréter : on peut y voir soit un mouvement général de retrait du religieux qui ne laisserait derrière lui que de vieux croyants ; soit une augmentation « naturelle » de la croyance au fur et à mesure de l’avancée en âge.

Je me garderai de trancher, car la situation des religions est très variable selon les pays et les cultures, sans même parler de celles qui n’exigent aucune croyance en Dieu. Cela dit, l’idée que le souci spirituel s’accroît avec l’approche de la mort semble peu contestable. C’est même là une constante quasi anthropologique. Quand on parcourt les écrits philosophiques, littéraires ou poétiques consacrés à la vieillesse, on est toujours surpris : cette expérience, qui est la plus courante qui soit, la plus banale même, a suscité en tout temps et en tout lieu des textes d’une profondeur et d’une beauté incroyables. De Babylone à la Chine, de l’Egypte au Japon en passant par la Grèce antique, et jusqu’à nos jours, la métaphysique de la vieillesse a trouvé des registres à la fois similaires et singuliers. Que ce soit pour dire que la vieillesse est un naufrage ou pour célébrer sa saveur automnale, que ce soit pour y voir une promesse de salut ou pour la disséquer comme une déchéance inéluctable, les penseurs l’ont décrit comme l’âge spirituel, par excellence, avec ou sans dieu.

Pourquoi le vieillissement renforce-t-il les croyances ?

Il existe au moins deux versions, nietzschéenne et chrétienne, de la corrélation entre vieillesse et croyance. Pour Nietzsche, on croit à ce qu’on a besoin de croire ; aussi, quand la mort se profile, l’éternité divine n’est-elle pas sans séduction. Mais, pour le penseur lucide, il faut se garder de cette illusion et regarder le déclin en face. Pour le christianisme, les épreuves de la vie, qui augmentent avec l’âge — la maladie, la souffrance, le deuil d’êtres chers — ont une vertu : elles nous sortent de la quotidienneté irréfléchie dans laquelle nous vivons le plus souvent. La vieillesse est donc propice à l’entrée dans l’espérance, en ce sens qu’elle est une « retraite » hors de ce que le monde a de plus futile. Une retraite propice au recueillement, prélude au salut lui-même. Ces deux positions balisent le champ des possibles. J’aime à penser qu’elles ont toutes les deux une certaine justesse, même s’il est impossible de les réconcilier. La finitude humaine se niche au cœur de cet antagonisme philosophique.

Les religions en sont-elles les principales bénéficiaires ?

Elles offrent un discours puissant et cohérent qui accompagne l’existence du berceau à la tombe, voire au-delà. De ce point de vue, l’athéisme est bien moins performant puisque, pour accompagner les étapes de la vie, il n’a guère que le développement biologique à se mettre sous la dent. Mais il y a, je crois, place pour une philosophie des âges de la vie entre la chaleur un peu étouffante d’une religion et la lucidité glacée du matérialisme. Notre modernité a conçu une vieillesse plurielle et durable, mais le problème de fond n’a guère changé : c’est celui de la solitude. La vieillesse doit faire face à l’expérience d’un triple abandon celui d’un monde (qui change), des autres (qui ne sont plus là) et… de soi-même. Qu’elle soit plus tardive et confortable que jadis ne change rien à l’affaire. Il ne tient guère qu’à nous-mêmes qu’elle soit une grâce ou une malédiction, et sans doute un peu des deux !

Le Monde des religions

Rédigé par Larissa le 13 Mai 2012 à 07:11 | 1 commentaire | Permalien

Les nouveaux martyrs de Boutovo, vus par des chrétiens d'occident
"FOMA" Un article de Constantin Matsan, traduit par

Laurence Guillon

Il se trouve que le sort des nouveaux martyrs de Boutovo ne touche pas seulement le cœur de nos compatriotes. On a pu le voir avec des pèlerins de divers pays d’Europe (Grande-Bretagne, Italie, Suède, Pologne, Serbie etc.) qui sont venus pour la Semaine Sainte, fin avril, à Moscou.

Ils furent amenés par des moines de la communauté française de Taizé. Leur plus forte impression fut le vendredi saint, jour que nos hôtes passèrent au Polygone de Boutovo. L’Allemand Benjamin étudie la théologie en Suède. Il a vingt-cinq ans. Comme il convient à un Européen, il ne sait pas discuter avec des inconnus sans sourire.

Les nouveaux martyrs de Boutovo, vus par des chrétiens d'occident
- La fidélité à la tradition, voilà ce qui me sidère le plus, dans l’Eglise Orthodoxe.
Benjamin représente avec ses mains, dans l’atmosphère, quelque chose comme une pelote dont on tire un fil.
- Il y a le socle antique, et la contemporanéité qui lui est directement liée. Et ici, Benjamin désigne dans son dos le Polygone de Boutovo, on en prend conscience plus que n’importe où ailleurs.

- Quand on prononce le mot « saint », il nous vient tout de suite à l’esprit, on ne sait pourquoi, des images du XIV° ou du XV° siècle. Pour nous, européens, les saints les plus connus et les plus vénérés appartiennent tous au moyen-âge. Mais ici, le stéréotype habituel se brise. Il s’avère que les saints sont beaucoup plus proches. Ils peuvent être l’arrière-grand-père ou l’arrière-grand-mère de jeunes de notre âge. C’est-à-dire qu’ils font partie de notre génération. Et donc de nous-mêmes.

- Pourquoi ?
Benjamin essaye encore de représenter quelque chose avec ses mains dans l’atmosphère, mais cela lui paraît trop difficile. Aussi désigne-t-il, une fois de plus, le polygone.
- Venir ici, ça bouleverse toutes les représentations habituelles.

Nous avons discuté avec le frère Matthew, organisateur du voyage pour ce qui concerne Taizé, sur un banc, près de la petite église de bois située directement sur le territoire du polygone :- C’est une des églises les plus étonnantes que j’ai visitées à Moscou, reconnaît le moine.

Cette église, comme sa voisine de pierre, est consacrée aux Nouveaux Martyrs et Confesseurs de Russie, mais elle a été construite plus tôt. C’est ainsi qu’on l’appelle simplement : l’église de bois. Le groupe de pèlerins a du mal à s’y faire de la place. Sur le lutrin, au centre, est posée une icône des Nouveaux Martyrs et Confesseurs de Russie. Parmi d’autres sujets, sont représentés les croyants fusillés au polygone. Le guide montre le coin inférieur gauche :

- Si vous rencontrez un jour une icône de ce modèle, sachez que vous avez été précisément ici.

Visiter le polygone de Boutovo le vendredi saint n’avait pas été, pour les frères de Taizé, un choix fortuit.

- Il y a longtemps que je voulais amener nos pèlerins ici, dit le frère Matthew. Je connais bien nombre d’entre eux. Et maintenant, je vois leurs yeux, quand ils marchent le long des talus qui étaient autrefois des charniers. .. Ce sont des yeux tout à fait différents.

- Vous voulez que ce voyage change quelque chose dans le cœur des gens ?

- Je voudrais que chacun d’eux, en venant ici, se posât la question : jusqu’où pourrais-je aller, moi personnellement, pour défendre ma foi ?

Une demi-heure auparavant, j’avais discuté avec l’Italien Alessandro qui avait proféré une idée, d’un point de vue théologique peut-être un peu hardie, mais très pénétrante : - Quelques milliers de fusillés, et chacun d’eux, était le Christ, à sa manière. Je pense que peu de gens de ma génération peuvent, même de façon hypothétique, se retrouver dans la situation où ils auront à choisir entre leur foi et leur vie. Mais ici, à Boutovo, on commence à se demander tout à coup: est-ce que je pourrais, moi, comme ces quelques milliers, ne pas reculer et aller jusqu’au bout ? J’ignore la réponse…

Sur l’emplacement de la répression staliniennes des années 30, résonnaient les langues anglaise, française, italienne, polonaise, serbe. Les étrangers les plus curieux feuilletaient des brochures avec le texte des services religieux orthodoxes, demandaient aux guides russes comment se lisait tel ou tel endroit, et essayaient ensuite de prononcer eux-mêmes en slavon d’église: « Saint Dieu, saint Fort, saint Immortel, aie pitié de nous », mais ils le faisaient avec un fort accent étranger. Cela prenait un tour quelque peu fantasmagorique.

- Tu comprends, tentait de me rasséréner l’Anglaise Anna, il y a dans l’histoire des évènements qui concernent tous les hommes de la Terre, indépendamment de leur nationalité et de l’époque dans laquelle ils vivent. Le plus important, c’est qu’un évènement de cette sorte se soit produit il y a deux mille ans au Golgotha. L’écho direct en a résonné ici, il y a moins d’un siècle, chez vous, dans les environs de Moscou. C’est pourquoi nous sommes là…

La communauté de Taizé (ordre monastique) se trouve dans un village homonyme, en France, et compte à présent plus de cent moines de nationalités différentes, représentant l’Eglise Catholique Romaine et différentes branches du protestantisme. L’ordre se considère comme œcuménique, c’est-à-dire qu’il s’efforce de faciliter les contacts entre chrétiens de différentes confessions, de les aider à mieux se connaître les uns les autres.
Des milliers de pèlerins visitent Taizé chaque année. Pendant les mois d’été, vivent dans la communauté jusqu’à 6000 personnes par semaine. Les rencontres internationales de la jeunesse (de 17 à 35 ans) sont la priorité de la communauté. Elles comportent des moments de communication en petits groupes sur des thèmes évangéliques et des prières en commun. Pour prendre en considération les différentes confessions, les prières sont concentrées autour de la lecture des saintes Ecritures

Le polygone de Boutovo est l’un des endroits où l’on procéda à l’exécution massive et à l’enterrement des victimes des répressions staliniennes des années 30, non loin du village de Drojjino, district Lénine de la région de Moscou. Au début de la perestroïka, on entreprit la réhabilitation des victimes politiques de l’époque des répressions staliniennes. Il fut prescrit de retrouver les emplacements où elles avaient été enfouies et de publier les listes des fusillés. On découvrit alors, dans la direction moscovite du KGB, 11 tomes sur l’application des sentences portées sur 20765 personnes. Elles furent exécutées à Boutovo, dans la période du 8 août 1937 au 19 octobre 1938. Parmi eux, plusieurs milliers périrent pour leur foi ; des évêques, des prêtres, de simples laïques. Ils sont tous canonisés par l’Eglise Orthodoxe, en tant que Nouveaux Martyrs.
...............................

"PO" Taizé, hôte de l'Eglise orthodoxe russe pour Pâques
Taizé - Russie: Le pèlerinage à Moscou au jour le jour
Paroles de remerciement de frère Alois au Métropolite Hilarion

Rédigé par Laurence Guillon le 12 Mai 2012 à 08:30 | 4 commentaires | Permalien

Le Golgotha russe : les Nouveaux Martyrs de Boutovo
Ce samedi 12 mai, nous faisons mémoire des Martyrs de Boutovo

De 1930 jusqu’aux années 1950 la NKVD a assassiné plusieurs dizaines de milliers de victimes au « polygone » de Boutovo, dans la proche banlieue de Moscou. Nous connaissons l’identité de 20.765 fusillés d’août 1937 à octobre 1938. Près de 1000 d’entre eux ont été tués pour leur foi en le Christ et leur fidélité à Son Eglise.

Le processus de la canonisation des Nouveaux Martyrs se poursuit. Le concile des évêques a en 1997 a proclamé saint le métropolite Séraphin de Saint Pétersbourg qui est ainsi devenu le premier des nouveaux martyrs de Boutovo. En août 2000 le concile des évêques de l’Eglise Orthodoxe Russe a glorifié 129 des fusillés de Boutovo. Conformément aux décisions du concile la commission de canonisation continue à travailler.


Prière aux martyrs de Boutovo
« ...Saints martyrs de Boutovo, priez Dieu pour nous.
Nous, indignes, vous prions, nos saints intercesseurs, n’oubliez pas votre patrie terrestre marquée par le péché fratricide de Caïn, le blasphème des lieux sacrés, portant le fardeau de l’athéisme et de l’arbitraire ; priez Dieu de renforcer Sa Sainte Eglise et de la sauvegarder dans ce monde trouble et perfide. Que l’esprit de la vertu et de la piété renaisse dans notre terre, l’esprit de la sainteté et de la crainte de Dieu, l’esprit de l’amour de nos frères et de la paix. Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, Amen »

Site " BOUTOVO"

Témoins de Lumière : l’archipel des Solovki et Butovo, Golgothas russes


Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 11 Mai 2012 à 21:25 | 3 commentaires | Permalien

Père Basile : « Je suis devenu orthodoxe pour m’accomplir en tant que catholique »
Un confesseur, pour se confesser, va d’abord tenter de vous faire vous confesser. Le père Basile, alias Vassili Pasquiet : un moine français catholique converti à l’orthodoxie et pratiquant en Russie depuis bientôt vingt ans. Longue conversation à cœur ouvert dans le monastère de la Sainte-Trinité qu’il dirige à Tcheboksary, un lieu non ostentatoire et accueillant, comme on n’en fait presque plus.


Père Basile : Vous croyez, Nina ?

Le Courrier de Russie : Si on veut, oui. En l’être humain.

P.B. : L’humain, c’est la dernière chose en laquelle il faut croire ! Voyez ce que font les hommes, c’est terrible… Les seuls humains agissant normalement sont ceux qui croient en une divinité.

LCDR : Ah bon ? En n’importe laquelle ?

P.B. : (soupirs) Je serais malhonnête en vous répondant oui puisque je me situe dans la lignée judéo-chrétienne. Je crois en la réalisation de la Bible, en une religion dans laquelle Dieu s’est révélé. Dans les autres croyances, les hommes cherchent encore. Ce que, bien évidemment, je ne condamne pas. Bien sûr, certaines religions ne sont que mensonges. Mais de la même façon, je ne peux condamner quelqu’un qui a été trompé.

LCDR : Qu’est-ce qui vous a poussé vers l’orthodoxie ?

P.B. : Je n’ai pas été « poussé ». Personne ne m’a forcé. J’ai été attiré, comme l’aimant vers le métal. À l’adolescence, je cherchais un maître à penser. Qui s’est incarné assez bêtement, lors d’un cours de philo au lycée, en la personne de Gandhi. Dans les années 1970, mon frère vivait dans la communauté chrétienne de l’Arche, dans le Larzac, où un groupe de bergers était entré en résistance contre l’armée française qui voulait installer des bases militaires sur le plateau. Les bergers étaient soutenus par la communauté catholique de l’Arche où on les formait à la non-violence. À 17 ans, après avoir reçu mon tout premier salaire dans une usine, je me suis acheté un sac à dos, un sac de couchage, une tente et je les ai rejoints. C’est là-bas que j’ai éveillé ma conscience religieuse et que j’ai été initié au rite catholique dit « oriental » dans une communauté dont j’avais entendu parler, celle de la Théophanie. L’encens, les icônes, les chants, tout cela me mettait plus à l’aise.

« J’ai toujours été persuadé que la catholicité résidait dans l’orthodoxie »

LCDR : Plus que le rite latin ?

P.B. : Il faut dire que le rite latin n’existait plus vraiment. Quand j’étais enfant de chœur, il restait quelques coutumes, mais ensuite… On s’est débarrassé de beaucoup de choses, des rites ont disparu dans une modernisation de l’Église assez mal gérée dans l’ensemble. L’orgue a cédé la place à la guitare électrique, les prêtres pouvaient se balader en short, plus rien n’avait d’importance ! Peut-être que si je n’avais pas connu le rite oriental, je serais resté chez les Latins, qui sait ? Mais je suis donc devenu moine oriental, ce que l’on appelle un « Grec catholique », à 22 ans. Et j’ai été envoyé à Jérusalem pendant dix ans.

LCDR : Pour y faire quoi ?

P.B. : Nous avons transformé un monastère franciscain, une maison d’études, en monastère grec catholique. Nous étions donc des catholiques qui servions dans le rite byzantin. J’ai toujours été persuadé que la « catholicité » résidait dans l’orthodoxie, dans son côté universel, sans rupture et aux traditions originelles. Et en 1991, après l’éclatement de l’URSS, on a commencé à voir arriver des Russes en Israël : on s’est réveillé un jour à Jérusalem et ça parlait russe !

LCDR : Des Juifs ?

P.B. : Des Juifs oui, mais aussi des gens qui se sauvaient tout simplement de chez eux, des orthodoxes ou des non-croyants… potentiellement orthodoxes, puisque Russes ! Les côtoyer me fut très naturel et ils m’encouragèrent à aller en Russie – ce qui me paraissait, à l’époque, une idée totalement saugrenue. Mais peu à peu, j’ai commencé de rencontrer régulièrement des gens de l’Église orthodoxe, notamment l’évêque de Tcheboksary, en secret bien sûr. Un jour, j’en ai eu assez de ce double jeu que je menais : je suis allé voir le patriarche de l’Église orthodoxe russe en Israël, qui m’a dit d’aller en Russie pour mon sacrement. Je suis arrivé à Moscou en 1993, en janvier.

« J’ai laissé le Français en moi au fond de l’eau : je suis devenu Russe »

LCDR : Pourquoi précisément la Russie ?

P.B. : Un catholique fuyant son monastère pour devenir orthodoxe, c’était un peu embarrassant… La Russie, c’est grand – je pouvais vivre caché, au moins au début. Ce que j’ai fait, d’ailleurs : j’ai toujours refusé toute affectation en ville. Je me suis donc réveillé là-bas en plein hiver en sachant que je n’en repartirai pas. Sauf que j’étais vêtu pour la Grèce, pas pour la Russie ! Je suis arrivé pile pour le baptême de la Théophanie, et j’ai compris que si je ne plongeais pas dans l’eau glacée, je loupais mon intégration. Ce jour-là, j’ai laissé le Français en moi au fond de l’eau : je suis devenu russe.

LCDR : Et ensuite ?

P.B. : J’ai gravi les échelons, comme on dit… je suis devenu diacre, puis prêtre et enfin curé dans le village de Nikoulino, en Tchouvachie. Puis, je suis resté 15 ans à Alatyr, une ville de 40 000 habitants au sud de cette république de Tchouvachie, où l’on a reconstruit une église dans un hôpital : la paroisse était missionnaire, on a créé une école du dimanche pour des gens de toutes origines. Ensuite, nous avons lancé la construction d’une autre église : dans une prison pour femmes, à la demande des pensionnaires. J’avais peur la première fois que j’y suis allé – je me faisais des idées terribles sur ce que j’allais trouver dans cette prison. Le directeur, d’ailleurs, m’a accueilli d’un glacial « d’autres ont essayé avant vous et ont laissé tomber. » Mais je n’ai pas abandonné. Et le jour où je devais partir, une icône de la prison – pas une grande réussite artistique, du reste – s’est mise à pleurer… et c’est devenu un lieu de pèlerinage !

LCDR : Qu’est-ce qui vous différencie des autres gens d’église que vous côtoyez, origines exceptées ?

P.B. : À la différence d’autres moines, je n’ai personne ici : pas de connaissances, de famille, pas de clan. Ce fut une chose difficile personnellement mais positive pour ma fonction – vu que je n’ai pas d’attirance pour le bien-être, le confort, pas de famille à placer ou à favoriser, etc. Du coup, j’ai un peu mis les pieds dans le plat en arrivant à Tcheboksary : j’ai balayé les mécanismes de clan existants. Même le ministre local des Affaires intérieures voulait ma tête : il s’opposait à ce que je reste car je n’accordais plus les mêmes faveurs.

LCDR :
C’est-à-dire ?

P.B. : Je ne sais pas si mes prédécesseurs recevaient de l’argent… mais pour moi en tout cas, un monastère a ses règles et ses coutumes. Il y avait par exemple un café qui faisait des chachliks, juste là-devant......SUITE le Courrier de Russie

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 11 Mai 2012 à 20:15 | 1 commentaire | Permalien

Monsieur le Président,

Je vous prie d’accepter mes cordiales félicitations à l’occasion de la victoire que vous venez de remporter. Votre élection à la fonction suprême de l’Etat témoigne du soutien dont bénéficie auprès de la majorité des Français le programme que vous préconisez.
Vos connaissances ainsi que votre immense expérience accumulée lorsque vous occupiez des postes de responsabilité vont contribuer, j’en suis certain, à votre succès à la tête de l’Etat.


L’orthodoxie de tradition russe est présente en France depuis plusieurs siècles. C’est à Paris que se trouve le siège du diocèse de Chersonèse, centre spirituel et administratif de notre Eglise. L’année prochaine sera posée la première pierre d’une nouvelle cathédrale russe dans la capitale française.

L’Eglise orthodoxe russe apprécie hautement les bonnes relations qui se sont établies entre nous et les dirigeants politiques ainsi qu’avec les personnalités religieuses françaises. Ces relations nous tiennent à cœur. Nous exprimons l’espoir de la poursuite de cette collaboration constructive.

J’appelle de mes vœux les forces spirituelles et physiques qui vous seront indispensables dans l’accomplissement de votre nouvelle mission et je vous souhaite de très grands succès. Prospérité et bien-être au peuple français !

Veuillez accepter, Monsieur le Président, l’assurance de ma très haute considération,

+ CYRILLE, patriarche de Moscou et de toute la Russie

Mospat.ru
en russe

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 11 Mai 2012 à 18:44 | 2 commentaires | Permalien

Des célébrations solennelles 	auront lieu les 16 et 17 mai aux Etats-Unis à l’occasion de la réunion de l’Eglise orthodoxe russe
Le cinquième anniversaire de la signature de l’Acte de l’union canonique de l’Eglise orthodoxe russe (Patriarcat de Moscou) et de l’EORHF sera célébré le 16 mai au monastère de la Sainte Trinité à Jordanville.

Un office funèbre sera dit à la mémoire du patriarche Alexis II et du métropolite Laure. Cet office sera conduit par l’archevêque de Naro-Fominsk Mgr Justinien, administrateur des paroisses du patriarcat de Moscou aux Etats-Unis ainsi que par l’évêque de Mayfield Mgr Georges et Mgr Jéronime, évêque de Manhattan.

Le matin du 17 mai l’ensemble de ces clercs officieront une divine liturgie à la cathédrale Saint Nicolas, patriarcat de Moscou. Une agape fraternelle aura ensuite lieu dans les locaux de la cathédrale.

Des solennités sont également prévue en mai à Moscou auxquelles prendra part le métropolite Hilarion de l’Est des Etats-Unis et de New York (EORHF).

Il est dit dans un message adressé par le métropolite Hilarion à son clergé : « A l’approche du cinquième anniversaire de la signature de l’Acte d’union nos cœurs sont remplis de joie et de gratitude pour le don d’unité qui a été fait à notre Eglise ».

Pravoslavie.ru
Traduction "Parlons d'orthodoxie"

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 11 Mai 2012 à 11:32 | 1 commentaire | Permalien

Jacques Berset, agence Apic

L’Université de Fribourg, une nouvelle fois lieu de dialogue entre Eglises sœurs catholique et orthodoxes, a facilité la rencontre entre les évêques catholiques de Suisse et leurs homologues de l’Assemblée des évêques orthodoxes pour la Suisse (AEOS). Ils se sont rencontrés pour la première fois les 8 et 9 mai 2012, au siège de la Conférence des évêques suisses (CES). "C’est une première dans l’histoire de la CES, qui existe depuis 1863!", s’est exclamé mercredi Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, lors d’une conférence de presse à l’Université.

L’AEOS, de fondation récente, rassemble tous les évêques orthodoxes de rite byzantin responsables de paroisses sur territoire helvétique. Au centre de la rencontre entre évêques catholiques et orthodoxes, a relevé Mgr Morerod, la priorité a été la connaissance réciproque, la prière et l’échange sur les défis pastoraux et théologiques à relever. Les évêques suisses se sont également demandés comment ils pouvaient aider les chrétiens orthodoxes, notamment en leur mettant à disposition des églises. Cette rencontre a été rendue possible par l’engagement de l’Institut d’études œcuméniques, "grâce à Saint Nicolas, un saint vénéré intensivement tant en Orient qu’en Occident", a déclaré le Père Guido Vergauwen, recteur de l’Université de Fribourg.

Plus de 150’000 orthodoxes en Suisse

Les orthodoxes sont présents en Suisse depuis deux siècles, mais ils sont de plus en plus nombreux ces dernières années. Si les résultats du recensement fédéral de 2010 ne sont pas encore connus, les orthodoxes devraient dépasser nettement le chiffre de 150’000. La présence orthodoxe en Suisse se manifeste toujours davantage, notamment par l’érection de nombreuses infrastructures sur sol helvétique.

Les Eglises catholique et orthodoxes se reconnaissent mutuellement comme Eglises sœurs, mais cependant elles sont en désaccord sur la compréhension du "ministère pétrinien de l’évêque de Rome", souligne un communiqué commun signé par Mgr Norbert Brunner, évêque de Sion et président de la CES, et le Métropolite de Suisse, Jérémie Kaligiorgis, président de l’AEOS. Tous deux soulignent l’importance de garder la foi vivante et de la diffuser en Suisse. Aux défis pastoraux communs correspond une responsabilité pastorale partagée en vue de la propagation de la foi et des valeurs chrétiennes dans la société et l’Etat, affirment les évêques, qui expriment leur souhait commun de continuer à travailler ensemble. Le Métropolite Jérémie a souligné pour sa part que cette rencontre offrait l’occasion d’une collaboration plus directe avec les frères dans l’épiscopat en Suisse: "Le cadre a été tracé pour que nous donnions une parole ensemble!"

Mgr Mennini a reçu la "Rose d’argent de Saint Nicolas de Myre"

En marge de cette rencontre entre évêques orthodoxes et catholiques, Mgr Antonio Mennini, ancien nonce apostolique à Moscou et actuel nonce à Londres, a reçu ce mercredi 9 mai, fête de la translation des reliques de Saint Nicolas, la "Rose d’argent de Saint Nicolas de Myre" à la cathédrale de Fribourg. Cette distinction, créée par l’Institut d’études oecuméniques de l’Université de Fribourg et l’Institut des Eglises orientales à Ratisbonne, est décernée pour la sixième fois. Cette manifestation, coïncidant avec la 1ère rencontre officielle de la CES et de l’AEOS, honore les mérites de Mgr Mennini pour son engagement en faveur d’une meilleure compréhension entre catholiques et orthodoxes.

"L’archevêque Antonio Mennini a contribué de manière efficace à une meilleure entente entre Eglises orthodoxes et catholique dans les pays où il était en mission", a relevé le recteur Guido Vergauwen.

Mgr Mennini, nonce apostolique à Moscou pour la Fédération de Russie entre 2002 et 2010, a permis, comme ce fut déjà le cas en Bulgarie auparavant, le développement d’une plus grande confiance entre chrétiens orthodoxes et catholiques. Il a ainsi pu résoudre bien des conflits locaux qui empoisonnaient les relations entre la minorité catholique et la majorité orthodoxe. C’est la raison pour laquelle Mgr Mennini est le lauréat de cette distinction, attribuée pour la première fois en 2006. Le métropolite russe Kirill de Smolensk et Kaliningrad, devenu entre-temps patriarche de Moscou, en avait été le premier lauréat.

A la question de l’Apic sur une éventuelle rencontre du pape Benoît XVI avec le patriarche orthodoxe russe à Moscou, Mgr Mennini a cité le patriarche Kirill: "Si cela ne dépendait que de moi, je ferais cette rencontre demain déjà, mais pour le moment, je ne peux pas!". Des réticences internes persistent au sein de l’Eglise orthodoxe russe. Mgr Mennini estime par conséquent qu’il faut lui donner du temps, mais qu’il appartient aussi aux catholiques de faire montre d’ouverture afin de faire tomber les tensions. Le nonce reconnaît que la situation s’est déjà bien améliorée ces dernières années et qu’il n’y a plus vraiment de gros obstacles sur le chemin.
JB
SUITE Apic

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 10 Mai 2012 à 20:33 | 3 commentaires | Permalien

En mémoire du hiérarque martyr Nicolas (Dobronravov)
Traduction pour "Parlons d'orthodoxie" Laurence Guillon

Revue " FOMA"

Le 10 décembre, l’Eglise Orthodoxe Russe célèbre la mémoire du Nouveau Martyr Nicolas (Dobronravov), archevêque de Vladimir et Souzdal.

Le prêtre martyr Nicolas est né en 1861 dans le village d’Ignatovka, gouvernement de Moscou., dans la famille du prêtre Paul Dobronravov. En 1881, il est diplômé du séminaire théologique de Moscou, en 1885, de l’Académie de théologie de Moscou et il enseigne au séminaire de Béthanie. Il se marie. Il est ordonné prêtre et affecté à l’église de l’école militaire Alexandrovski, à Moscou. Après la révolution de 1917 et la fermeture de l’école, le père Nicolas fut transféré à l’église de tous les Saints à Koulishki. Il prit une part active au Concile Local de 1917-18 ; il fut élevé au rang d’archiprêtre

Le 19 août 1918 des officiers de la Tchéka sous les ordres de l’enquêteur Redens s’approchèrent de la porte de l’église et en exigèrent les clés auprès du père Nicolas. Celui-ci répondit poliment que pour perquisitionner l’église, la présence d’un représentant du conseil paroissial était obligatoire. A la suite d’une telle réponse, Redens arrêta immédiatement le prêtre et l’emmena à la prison de la Tchéka, à la Loubianka

Au cours de la perquisition, les tchékistes trouvèrent le journal que tenait le prêtre, avec de brèves remarques concernant en particulier le soulèvement des bolcheviks du 3 au 5 juillet 1917, à Petrograd, et aussi la résistance que leur opposèrent les cadets en novembre 1917. A la date du 2 (15) novembre 1917, l’archiprêtre Nicolas avait noté : « terrible jour de la reddition aux bolcheviks ». Interrogé au sujet de tous ces évènements, il répondit qu’en effet, en juillet 1917, il s’était rendu à Petrograd, à l’appel du Saint Synode, pour y participer à la préparation du concile. Mais il n’avait pris aucune part à la répression du soulèvement des bolcheviks, car il se trouvait à ce moment-là en réunion, de même qu’à la manifestation des cadets : en tant que recteur de l’église de l’école, il avait seulement pris part aux funérailles des cadets et des officiers morts pendant la guerre civile.

En conclusion de l’enquête, Redens écrivit : « L’interrogatoire du citoyen Dobronravov m’a laissé l’impression qu’il avait pris part à la vie politique… bien que je n’ai pas de matériel me permettant d’établir son rôle pendant les évènements de juillet 1917, ni pendant la révolution d’octobre ; tout laisse à penser que c’est un « type » nuisible à la révolution, qui, s’il est en liberté, ne se tiendra pas tranquille. C’est pourquoi je propose de l’envoyer en camp de concentration. »

Cependant, une telle synthèse « juridique » ne fut pas acceptée par sa direction, les dirigeants de la Tchéka demandèrent un complément d’enquête qui ne donna rien, et le 16 avril 1919, on prit la décision de libérer le prêtre faute de preuves concluantes..
Au début de 1921, l’archiprêtre Nicolas fut nommé recteur de la cathédrale de l’Assomption de Kroutitzy. Il devint veuf , prit l’habit et fut sacré évêque de Zvénigorod, vicaire de l’éparchie de Moscou. En 1922, beaucoup d’archiprêtres qui ne reconnaissaient pas les réformistes furent arrêtés et parmi eux, l‘évêque Nicolas. Les autorités le condamnèrent à un an d’exil dans la région de Zyriansk.

A son retour à Moscou, il fut nommé archevêque.

Le prélat devint l’un des plus proches compagnons d’épreuve du Patriarche Tikhon, lui apportant son aide dans la défense de l’Eglise contre les tracasseries des réformistes. En 1924, il fut nommé archevêque à la chaire de Vladimir et Souzdal. Après le décès du patriarche Tikhon, le prélat devint l’un des plus proches collaborateurs du Locum Tenens du trône patriarcal, le métropolite Pierre. En conséquence, quand sous la pression du Guépéou apparut le schisme grégorien et que l’archevêque Grégoire obtint que le Locum Tenens transmit la direction de l’Eglise à un collège ecclésial, celui-ci inscrivit en premier sur la liste des hiérarques auxquels il faisait une confiance absolue le nom de l’archevêque Nicolas, qu’il connaissait comme un confesseur, un homme de convictions fermes, un travailleur diligent dans le domaine de l’Eglise.
Mettant en œuvre son plan général de destruction de l’Eglise, le Guépéou, en novembre 1925, arrêta 11 hiérarques parmi les compagnons d’épreuve les plus proches du métropolite Pierre et parmi eux, l’archevêque Nicolas.

A ce moment-là, le chef de la politique antireligieuse du Guépéou Toutchkov était maladivement agité par la question du soi-disant « testament » du Patriarche Tikhon, que celui-ci n’avait pas signé mais qui, cependant, avait été publié après sa mort. L’historien de l’Eglise Sergueï Pavlovitch Mansourov écrivit une lettre au Locum Tenens, établissant que, d’un point de vue canonique, le respect du « testament » n’était pas obligatoire, et l’enquêteur cherchait avec insistance à obtenir de l’archevêque Nicolas qu’il avouât être au courant de cette lettre et qu’il calomniât les gens qui n’avaient pas pris part à cette affaire. Cependant, les réponses raisonnables et paisibles de l’archevêque le convainquirent de renoncer à cette tentative.

Le prêtre Serge Sidorov, arrêté pour cette même affaire, raconta par la suite : « Lors de mon premier interrogatoire, en novembre 1925, l’enquêteur exigeait de moi que lui fût livré le nom de l’auteur de la lettre au métropolite Pierre. Je refusai et Toutchkov exigea une confrontation nocturne entre l’archevêque Nicolas et moi. Je me souviens de la grisaille du crépuscule… le cri rauque de Toutchkov et l’apostrophe
incompréhensible… de l’enquêteur qui dirigeait sans cesse vers la fenêtre, au dessus de ma tête, un petit browning. L’archevêque Nicolas entra, jeta un regard… sur moi et le fixa avec attention sur l’enquêteur…
Ses yeux las étaient d’une froideur sévère. Se levant de sa chaise, l’enquêteur poussa de tels hurlements que les vitres des portes et des fenêtres en vibrèrent. Le très saint Nicolas l’interrompit impérieusement : « Prenez de la valériane et calmez-vous. Je ne comprends pas le rugissement des bêtes et vous répondrai quand vous tiendrez un langage humain. Et cachez votre petit jouet…» L’enquêteur cacha le revolver et se mit à interroger Monseigneur poliment… au cours de l’interrogatoire, celui-ci réussit à complètement blanchir Sergueï Pavlovitch Mansourov. ..

Quand se dissipèrent un les souffrances de mon passage en prison, il me fut donné de connaître les détails du séjour de Monseigneur Nicolas à la Loubianka.

J’appris avec horreur les tourments qu’on lui avait infligés, son séjour dans la cave de la prison, les interrogatoires nocturnes incessants. Et c’est avec d’autant plus de reconnaissance que je m’incline devant la grandeur de son esprit, grâce auquel Monseigneur put sauver beaucoup de personnes et préserver de nombreux secrets de l’Eglise Dans la prison moscovite, sa personnalité exigeante et juste se révéla avec une clarté particulière, le visage brave d’un homme qui ne songeait plus à lui-même et se tenait prêt à mourir pour sa foi.

Je lui suis très reconnaissant en ce qui concerne mon destin personnel. Jusqu’au 8 janvier 1926, je subis vingt-trois interrogatoires, toute la nuit du 9 janvier je fus interrogé pratiquement sans relâche. Epuisé moralement et physiquement, j’étais prêt à céder aux exigences de l’enquêteur, à calomnier mes amis et moi-même. Il était quatre heures du matin quand on m’appela auprès de l’enquêteur. Son interrogatoire tournait sur place, il exigeait la dénonciation de gens qui n’avaient pas pris part à la rédaction de la lettre au métropolite Pierre. On amena l’archevêque Nicolas. « J’exige, dit Monseigneur, que vous laissiez Sidorov tranquille. Je sais que c’est un homme aux nerfs malades et vous, ajouta-t-il à mon intention, je vous interdis, de par mon autorité d’évêque, de dire quoi que ce soit à l’enquêteur. » On m’emmena dans le couloir, j’entendais le flot d’injures incessant de l’enquêteur.
Ces lignes ont peu de chances d’être lues…mais si… mes proches les lisent, qu’ils s’inclinent devant la face divine de l’archevêque Nicolas qui, dans les geôles du Guépéou, me délivra du plus grand des malheurs, en m’évitant de livrer mes amis aux ennemis de la foi et de l’Eglise. »


En mémoire du hiérarque martyr Nicolas (Dobronravov)
Le 21 mai 1926, une réunion spéciale du conseil d’administration du Guépéou condamna l’archevêque Nicolas à trois ans de déportation en Sibérie. A la fin de sa peine, le prélat s’installa à Moscou.

Lors des persécutions de 1937, les autorités se donnèrent pour but de détruire la majorité des hiérarques et des prêtres et interrogèrent ceux qui pouvaient devenir des témoins à charge. Le 10 novembre 1937, les collaborateurs du NKVD interrogèrent deux prêtres de Moscou qui fournirent des témoignages contre l’archevêque Nicolas. Le 27 novembre, les autorités arrêtèrent le prélat et l’incarcérèrent à la prison des Boutirky. Pendant son interrogatoire, l’archevêque nia toutes les accusations portées contre lui.
Le 7 décembre 1937, le triumvirat du NKVD pour la région de Moscou condamna l’évêque à être fusillé. L’archevêque Nicolas (Dobronravov) fut exécuté le 10 décembre 1937, cinq jours avant son soixante sixième aniversaire, et enseveli dans une fosse commune inconnue au polygone de Boutovo, près de Moscou. *

Higoumène Damascène (Orlovski)

Notes:
1) Les réformistes et les grégoriens : schismes à l’intérieur de l’Eglise Orthodoxe, suscités par le Guépéou dans le but de détruire l’Eglise Orthodoxe Russe, du début au milieu du XX° siècle. Leurs archiprêtres et leurs clercs furent interdits d’exercer par la direction de l’Eglise Russe. Dans les années 40, ils furent éliminés par le NKVD, qui avait reconnu leur activité comme inefficace pour les objectifs du gouvernement. (Rédaction

*Обновленцы и григориане — расколы в Русской Православной Церкви начала — середины 20-х гг. XX в., созданные ОГПУ с целью уничтожения Русской Православной Церкви. Их архиереи и клирики были запрещены в священнослужении священноначалием Русской Церкви. В 1940-х годах были упразднены НКВД, признавшим их деятельность для целей государства неэффективной. — Ред.
Илл.:
Архиепископ Николай (Добронравов). Бутырская тюрьма. 1937 год
Выписка из протокола заседания тройки НКВД. «Постановили: РАССТРЕЛЯТЬ»

...........................................

"PO": 51 Résultats pour Nouveaux Martyrs

Rédigé par Laurence Guillon le 9 Mai 2012 à 21:00 | 2 commentaires | Permalien

Une lettre ouverte de Seraphin Rehbinder, président de l'OLTR,  à la paroisse de la Sainte Trinité dans la crypte de la cathédrale Saint Alexandre de la Néva
Le site Orthodoxierusseoccident a publie le 9 mai 2012 le texte qui suit

Débat sur l’avenir de l’Archevêché

Le dernier bulletin de « la crypte de la rue Daru » contient un intéressant compte-rendu de l’assemblée générale de cette paroisse. Au cours de cette assemblée a été abordée la question de l’avenir de l’Archevêché en présence de Monseigneur l’Archevêque et du secrétaire de l’administration diocésaine. C’est peut-être une occasion d’ouvrir un débat utile et intéressant pour tous les membres de l’archevêché. De telles discussions devraient aller de soi dans un diocèse qui se réclame du concile de Moscou de 1917/18.

Et en effet, il y a matière à débat. Nous souhaitons apporter ici quelques éléments concernant l’histoire de l’archevêché et nous interroger sur la formule « Notre Eglise n’a pas d’Eglise Mère ». A cet égard, il est bon de se souvenir que le père Alexandre Schmemann nous a rappelé avec force qu’il n’y a dans l’Eglise rien de magique ni de juridique. Nous nous efforceront donc de discerner la réalité ecclésiale qui peut se cacher derrière les formules employées par les uns ou les autres.

C’est le Saint Patriarche Thikhon qui a fondé notre structure ecclésiale et il a placé à sa tête le métropolite Euloge. Ce dernier a voulu garder le plus longtemps possible sa fidélité au Patriarcat de Moscou, malgré la situation dramatique où celui ci se trouvait, en proie à des persécutions de plus en plus brutales. Mais il arriva un moment où il devint clair que les instructions reçues des évêques restés en URSS étaient en fait dictées sous contrainte par le pouvoir soviétique. Ce moment vint quand le Patriarcat prétendit interdire de prier pour que cessent les persécutions et exigea que le métropolite Euloge signe, lui-même et tout son clergé, une déclaration de loyauté envers le nouveau pouvoir anti religieux. Aller dans ce sens aurait été non pas aider l’Eglise russe mais aider ceux qui la crucifiaient.

Aussi Monseigneur Euloge se résigna à ne pas accepter ces instructions. Cependant, refuser de recevoir les demandes du synode de son Eglise a toujours été considéré par l’Eglise comme extrêmement grave. Lorsqu’un évêque commet un péché personnel, c’est un problème entre lui et Dieu. Mais lorsqu’il dévie dans le cadre de son ministère, il risque d’entraîner dans le shisme ou l’hérésie tout son troupeau. C’est pourquoi un tel comportement entraîne quasi automatiquement l’interdiction du coupable par l’Eglise à laquelle il appartient.

Mgr Euloge le savait très bien. Aussi se hâta-t-il de se rendre à Constantinople, avant que la décision d’interdiction ne lui parvienne. Il demanda au Patriarche, primat de l’Eglise de Constantinople, de le prendre dans sa juridiction.(1) Quelle réalité ecclésiale résulta de l’acceptation de cette demande ? L’Archevêché devint un diocèse de l’Eglise territoriale de Constantinople et c’est grâce à cette appartenance qu’il retrouva son lien avec la communion des Eglises orthodoxes.(2) Une des conséquences principales de cette nouvelle appartenance fut qu’à partir de ce moment, les évêques de ce diocèse ont été, et son toujours, élus par le Saint Synode de l’Eglise de Constantinople.(3)

Monseigneur Euloge comprenait tout à fait que sa démarche, bien qu’elle fut imposée par des circonstances tragiques et exceptionnelles, ne respectait pas la lettre des canons. C’est pour cela qu’il promit solennellement devant tout son troupeau de soumettre son choix au jugement de l’Eglise russe dès qu’elle aurait retrouvé sa liberté. (4) Pendant la guerre de 1939/45, le pouvoir soviétique suspendit les persécutions de l’Eglise pour renforcer le patriotisme du peuple. Après la guerre une campagne de propagande visant à faire revenir les émigrés fut lancée. Sans doute le Métropolite Euloge fut-il trompé par cette propagande comme un certain nombre d’autres russes émigrés. Il cru venu le moment de la réconciliation et lança le processus de réunion avec l’Eglise russe, qu’il pensait libérée. Mais il mourut en 1946. Son successeur, le Métropolite Vladimir, qui avait pourtant signé la demande de retour, réalisa qu’il s’agissait d’une tromperie et ne donna pas suite. Il se tira de ce mauvais pas en répondant au Patriarcat de Moscou : « nous recevons vos instructions pour information mais pas pour exécution. », cette phrase, que je cite de mémoire, est restée célèbre parmi ses contemporains qui avaient été fort inquiets des intentions de Monseigneur Euloge.

Cependant Monseigneur Vladimir ne fit rien d’autre que rétablir l’exarchat dans le statut exact où l’avait placé Monseigneur Euloge. Il serait donc inexact de dire que Monseigneur Vladimir avait fait le choix d’une implantation durable comme cela est affirmé dans le compte rendu de la discussion.
Après cette mise au point sur l’histoire de notre archevêché qu’il convient de bien connaître et comprendre, pour discuter de son avenir, je voudrais m’arrêter sur cette parole de Monseigneur l’Archevêque : « nous n’avons pas d’ « Eglise-mère » ». C’est une parole énigmatique.

Dans le langage courant on appelle « Eglise-mère » l’Eglise qui a été à l’origine d’une nouvelle entité ecclésiale. L’Eglise de Constantinople est ainsi l’Eglise-mère de l’Eglise russe. Pour l’archevêché c’est l’Eglise russe qui est manifestement l’ « Eglise-mère » et, dans ce sens, il n’y a que l’Eglise de Jérusalem qui n’a pas d’Eglise-mère parce que c’est à partir de ce lieu que les Apôtres ont entamé leur mission. En ce sens, l’Eglise de Jérusalem est souvent appelée « Mère des Eglises ». Ce n’est donc pas de ce côté qu’il faut chercher le sens de la formule.
Mais cette expression voudrait-elle dire que l’archevêché est en quelque sorte indépendant de toute autre Eglise, qu’il n’aurait aucun synode auquel il puisse se référer ? S’il en était ainsi, l’archevêché serait privé de ce lien indispensable avec l’Eglise du Christ toute entière qui n’existe que dans la communion des Eglises territoriales. Ou alors faudrait-il considérer qu’il constitue une Eglise autocéphale, ce qui n’a pas de sens s’agissant d’une entité qui ne dispose que d’un seul évêque. Si l’on prend « Eglise-mère » dans ce sens un peu particulier, celle de l’archevêché est actuellement l’Eglise de Constantinople. Et l’archevêque placé à sa tête est incontestablement un évêque de cette Eglise.

Mais peut-être cette expression veut-elle manifester que l’archevêché ne dépend pas d’une Eglise qui voudrait lui imposer son héritage culturel, qualifié de nationaliste par certains. Il est vrai que, rattaché à l’Eglise russe par l’histoire et à celle de Constantinople par les circonstances dramatiques de la révolution russe, l’archevêché peut se sentir libre d’élaborer des traditions autres, notamment françaises. Mais ce serait oublier que le patriarcat de Constantinople a accepté cette entité distincte de sa propre métropole à Paris uniquement par ce qu’elle était de tradition non grecque mais russe. Et il lui a enjoint de : « garder dans les paroisses les bonnes traditions orthodoxes du pieux peuple russe » (Tomos : Charte du Patriarche œcuménique du17 février 1931). Ce serait oublier aussi qu’une tradition véritablement locale ne peut être le fruit que de la vie de l’ensemble des orthodoxes résidents dans ce lieu et non d’une partie très spécifique d’entre eux. C’est d’ailleurs se leurrer complètement que de considérer que les lieux de culte des autres Eglises orthodoxes ne sont créés « exclusivement que pour leurs ressortissants » comme il est dit dans le texte de la causerie sur l’avenir de l’archevêché. Quasiment toutes les juridictions installées en France, par exemple, possèdent des paroisses françaises. Cela est l’expression de la nature missionnaire de l’Eglise.

Au total, il reste que dans le sens le plus commun de l’expression « Eglise –mère » celle de « l’archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale » est incontestablement l’Eglise russe .

On ne peut que se réjouir de ce qu’une suite soit prévue aux discussions qui ont eu lieu dans la paroisse de la crypte. On peut même souhaiter que ces discussions soient élargies de façon à ce que les malentendus qui existent au sein de l’Archevêché puissent progressivement se réduire.

Séraphin Rehbinder
Président de l’OLTR

avril 2012.



(1) Le Patriarcat de Constantinople n’avait pas le droit de recevoir Monseigneur Euloge selon les règles de l’Eglise. Cela reste vrai même si l’on admet la théorie relativement récente et contestée par beaucoup, (voir par ex. « Les canons des quatre premiers conciles de Mgr Pierre l’Huillier) d’un droit d’appel qui appartiendrait au siège de Constantinople. Le droit de rejuger, même s’il existait, ne permettrait pas de bafouer les canons les mieux établis. Dans sa décision (du 17 février 1931) envoyée à Mgr Euloge, le Patriarche invoqua d’ailleurs, pour se justifier, ses « droits canoniques en tant qu’Eglise-mère de votre Eglise de Russie». Mais les droits de l’Eglise-mère disparaissent quand la nouvelle Eglise accède à la situation d’Eglise territoriale (« pomiestnaïa ») autocéphale. C’est ce qui est advenu à l’Eglise russe. On peut toutefois admettre que le Patriarche ait agi en vertu du principe « d’économie » qui est retenu lorsque l’application stricte des canons dans une situation particulière donnée produit plus de mal que de bien.

(2) Ce lien n’a rien à voir avec le titre de Patriarche Œcuménique que porte le primat de l’Eglise de Constantinople et qui parfois le fait faussement prendre pour le « Patriarche Universel ».

(3) L’élection à laquelle procède l’assemblée générale de l’archevêché n’est que l’élection de candidats à l’épiscopat que propose l’archevêché au Synode. Ce dernier n’est pas tenu de suivre ces propositions, comme l’a récemment montré son refus d’accepter un tel candidat, qui, de ce fait, n’a pas été consacré.

(4) voir la lettre pastorale datée du 12 février 1931



Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 9 Mai 2012 à 10:10 | 3 commentaires | Permalien

1 ... « 207 208 209 210 211 212 213 » ... 314


Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile