Le Maroc: L’église de la Dormition (EORHF) à Casablanca est menacée de démolition.
Traduction pour "PO" Elena Tastevin

L’église de la Dormition à Casablanca (Maroc) érigée grâce aux efforts des émigrés russes en 1958 est menacée de démolition. C’est l’une des deux églises orthodoxes russes qui se sont conservées dans le Royaume du Maroc.

L’ex-prêtre Nicolas Semenov, Eglise orthodoxe russe hors-frontières, de nationalité française, défroqué en 2001, a vendu les biens de la paroisse de la Dormition à une commerçante marocaine. Elle envisage de démolir l’édifice pour réaliser un projet immobilier à sa place. L’église de l’Assomption se trouve dans un des quartiers d’affaires prestigieux du centre-ville.

Le 1er février 2012 des manœuvres marocains embauchés par Semenov sont entrés à l’église restaurée récemment grâce aux efforts des paroissiens. Ils ont brisé la précieuse iconostase, ont arraché des murs des icônes anciennes et tenté de voler les objets sacrés. Ils ont été arrêtés par le locataire de la paroisse.

Le 16 février l’archevêque Michel de Genève et de l’Europe de l’Ouest, au diocèse duquel appartient l’Eglise de la Dormition , ainsi que le prêtre Maxime Massalitine, recteur de l’église de la Résurrection à Rabat, ont porté plainte à la police et au Procureur Général du Roi de Casablanca. Suite à cette plainte Sémenov a été arrêté fin février par la police marocaine à l’aéroport de Casablanca. Il lui est interdit de quitter le Maroc.

En droit l’église est la propriété de l’association « Communauté et Eglise orthodoxe russe au Maroc ». Cette entité a été fondée en 1948 par l’amiral A.Roussin, la princesse V.Ouroussova et nombre d’autres personnalités de l’émigration russe. Le premier recteur de la paroisse de l’Assomption de l’Eglise orthodoxe russe hors-frontières était le archiprêtre Mitrofan Znosko-Borovsky, futur évêque de Boston. A partir de 1970 vu l’absence de paroissiens l’Eglise russe hors-frontières n’a plus nommé de recteur à Casablanca. En 1978 l’Eglise orthodoxe russe hors-frontières a loué le territoire de la paroisse aux Gneditch, une famille orthodoxe, pour préserver l’Eglise et maintenir la possibilité d’y officier de temps en temps. Après le déménagement des Gneditch à Paris en 1986 le diocèse de l’Europe de l’Ouest de l’EORHF a été obligé de signer un bail aux mêmes conditions avec le sujet marocain Mohamed M’jid représentant honoraire du Haut Commissaire de l’ONU responsable aux réfugiés. Les bureaux de cette organisation internationale se trouvaient depuis dans les locaux de la paroisse.

Une ou deux fois par an un prêtre de l’Eglise orthodoxe russe hors-frontières venait y officier. En 1990 c’était Nicolas Sémenov, l’ex-recteur de l’église-monument Job le Juste Saint Martyr à Bruxelles. Depuis 2000 malgré de multiples demandes des orthodoxes de Casablanca Sémenov n’est jamais venu au Maroc pour officier. Le 30 octobre 2001 le Tribunal spirituel du Concile des archevêques de l’Eglise Orthodoxe Russe a défroqué le prêtre Nicolas Sémenov ainsi qu’un certain nombre d’autres personnes appartenant au clergé du diocèse de l’Europe de l’Ouest. Ils étaient coupables d’avoir causé un schisme et d’avoir officié bien qu’interdits a divinis.

A partir de 2002 le père André Pronine, recteur de l’église grecque de Casablanca (Patriarcat d’Alexandrie), prêtre russe à l’époque, officiait régulièrement à l’église de l’Assomption pour les paroissiens orthodoxes russophones qui devenaient de plus en plus nombreux.

De 2005 à 2007 dans le cadre de négociations qui ont permis la signature de l’acte de réunion canonique, le Département des relations ecclésiales extérieures ainsi que le consulat Général de Russie à Casablanca ont aidé l’EORHF à régler la question de la propriété de l’Eglise de la Dormition. Il a été décidé entre autre que des prêtres du Patriarcat de Moscou ainsi que les recteurs de l’Eglise de la Résurrection de Rabat y officieraient par intermittence.

Selon l’enquête, Sémenov a utilisé une fausse carte d’identité obtenue en 2002 de l’ex-évêque Varnava de Cannes (un des leaders du mouvement de scission dans l’EORHF) pour signer un autre bail. En 2004 il a secrètement modifié les statuts de l’association de la paroisse.

Fin décembre 2011 début janvier 2012 secondé par deux personnes étrangères à l’église il a réalisé la vente de l’Eglise de la Dormition en dépit de la volonté de la paroisse orthodoxe et sans qu’elle en sache quoi que ce soit. La dernière liturgie y a été célébrée par un prêtre du Patriarcat de Moscou venant de Rabat le 2/15 janvier 2012, jour de la commémoration de Séraphin de Sarov.

Actuellement l’enquête est terminée et l’affaire est transmise au Procureur général pour qu’il élabore l’acte d’accusation. En même temps, le nouveau propriétaire de l’église exige du locataire qu’il quitte l’église. Les locaux sont presque intégralement vidés et rien n’empêche plus le nouveau propriétaire de démolir l’église. En effet, les services judiciaires du Maroc n’ont pas encore entrepris d’actions résolues pour la protéger.

Source Pravoslavie ru et PHOTOS

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Juin 2012 à 11:31 | 27 commentaires | Permalien

Le 29 mai 2012, la délégation de l’Église orthodoxe grecque a visité l’Académie de théologie et le séminaire de Moscou. L’archevêque Hiéronyme d’Athènes et de toute la Grèce s’est adressé aux enseignants et aux étudiants. Il a ensuite répondu aux questions.

- Béatitude, où en est la situation en Grèce quant aux passeports électroniques et quelle est la position de l’Église orthodoxe grecque sur cette question ?

- Pour mieux éclairer ce problème, je rappelerai une autre question qui avait suscité de vives discussions : l’opposition au numéro 666. Ce numéro, le sceau de l’antéchrist, avait soulevé un immense mouvement de protestation au sein de la société grecque. Et lorsqu’on me demandait mon avis sur cette combinaison de chiffres, je répondais : si vous aviez un numéro de téléphone comportant trois six, l’utiliseriez-vous ? Si l’on vous envoyait en cadeau un chèque de 666 mille dollars, euros ou roubles, l’accepteriez-vous ou le refuseriez-vous ? Ayant reçu au baptême et dans les sacrements un don tel que la grâce du Saint Esprit, allons-nous nous effrayer d’un malheureux témoignage électronique ? Ce que je disais aux élèves des établissements religieux de Grèce, je vous le redis aujourd’hui : nous devons garder la Tradition, mais nous n’avons pas à nous battre contre les technologies de pointe.

Là où l’Église vous affectera pour remplir votre ministère de prêtre, que ce soit en ville ou à la campagne, vous serez amenés à utiliser le réseau Internet et tous les avantages que nous procurent la science. Et il faut rappeler à notre entourage que ces avantages peuvent être mis au service de l’Église, peuvent nous aider à remplir nos travaux quotidiens et à appliquer les commandements de Notre Seigneur Jésus Christ.

Si le Christ se trouve au-dedans de vous, à l’intérieur de votre conscience, vous n’avez rien à craindre, personne ne peut chasser le Christ du dedans de nous.

- Béatitude, existe-t-il un nationalisme grec dans l’Église grecque ? Et si oui, est-ce un obstacle au témoignage chrétien dans le monde ?


- En Grèce, la notion de « patriotisme », qui signifie l’amour et le respect de sa Patrie, de ses parents, des lieux où vous êtes né est très répandue. La langue possède aussi le mot « nationalisme », un terme apparu chez nous à l’époque de la Renaissance, alors que l’on accordait une importance accrue à la nation, à l’ethnos. Notre foi nous enseigne que nous devons aimer notre patrie et nous battre pour elle. Au contraire du patriotisme, le nationalisme n’a rien à voir avec l’esprit de l’Orthodoxie, car notre foi surpasse les nations et ceux qui tentent d’utiliser la foi orthodoxe à des fins nationalistes sont hors de la vérité. Le patriotisme et le nationalisme sont des notions différentes. L’une est louable tandis que nous condammons l’autre.

- Dans la Russie contemporaine nous sommes parfois confrontés à un phénomène qualifié de « paganisme orthodoxe » : des gens baptisés viennent à l’église, ils mettent un cierge, mais ils ne participent pas aux Sacrements, ne connaissent pas les commandements divins. Ce phénomène existe-t-il en Grèce ?

- Ce phénomène n’est pas seulement la conséquence de périodes historiques difficiles, d’époques où les gens ont été arrachés à l’Église. Ce phénomène existe partout dans le monde.

Il faut garder à l’esprit que nous ne pouvons pas sonder et vérifier jusqu’au bout les profondeurs du cœur de chacun : Dieu seul connaît les profondeurs du cœur humain. Il ne faut pas croire que si l’un de nous est un excellent prédicateur, excellent orateur qui célèbre tous les jours, il atteint forcément la sainteté et est proche du Christ. Vous êtes jeunes, vous êtes pleins enthousiasme. Je prie pour que la routine quotidienne ne vous submerge pas lorsque vous deviendrez prêtres, pour que la foi ne se transforme pas en habitude. Nous avons lu l’histoire du peuple russe et de l’Église russe pendant les persécutions, nous savons que les grand-mères emmenaient leurs petits-enfants et les faisaient baptiser en secret, tentaient d’élever leurs enfants dans la foi à leurs risques et périls, au risque de perdre leur travail. Ce sont les plus grands prédicateurs russes.

Lien MOSPAT

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 2 Juin 2012 à 10:38 | 1 commentaire | Permalien

Le prélat grec attaque l’archevêque catholique d’Athènes pour "prosélytisme"

"Dans son article 3, alinéa 3, elle précise même (la Constitution hellénique) que "le texte des Saintes Ecritures reste inaltérable". Sa traduction officielle sans l’approbation de l’Eglise de Grèce est même interdite. Ainsi, selon la Constitution, il est interdit de traduire la Bible sans le consentement orthodoxe."

La belle affaire ! Les massorètes avaient fait mieux au Xème siècle è.c., Ils avaient compté toutes les lettres de chaque livre de la Bible dans le but de la protéger contre toute tentation d'amendement. Personne n'y a vu à mal. En tout ce qui concerne la transmission des Ecritures il est normal d'être prudent.


De toute façon la Grèce, son peuple, sa Constitution, son Eglise sont attaqués de toutes parts et programmés pour disparaître : "L'Europe s'arrête là où commence l'orthodoxie" avait déclaré un ministre autrichien catholique, cité par le SOP de juillet-août 1999. Et le SOP de continuer avec les propos d'un article de Henry Kissinger publié en 1997 dans le Turkish Daily, dont il cite un aperçu : "Les Grecs sont difficiles à gouverner, aussi devons-nous les frapper au plus profond de leur héritage culturel, (…) Je pense que nous devons porter des coups sur leur langue, leur religion, leur culture et leur patrimoine historique, afin d'éliminer chez eux toute possibilité de progrès, de prééminence et de domination, et qu'ainsi ils n'aient plus rien à dire dans les Balkans, la Méditerranée orientale et le Moyen-Orient, qui sont des zones stratégiquesd'une importance vitale pour la politique des Etats-Unis."

Et comme si cela ne suffisait pas voilà que les catholiques grecs (descendants des Italiens qui occupèrent le Dodécanèse au début du XXème s. pendant 35 ans ?) s'y mettent de l'intérieur trop contents de souffler sur le feu … Est-ce le moment d'ameuter l'Europe et de partir en croisade ? On voulait même lui prendre ses plus belles îles pour rembourser sa dette, la Grèce futur Kosovo ? Ne peut-on pas laisser vivre tranquille ce petit pays de 132 000 km2 et ses 11 millions d'habitants, artisans pour la plupart ? Ou plutôt mourir tranquilles ?

N'y a-t-il pas mieux à faire que de se joindre à la curée nous qui sommes censés partager fraternellement la même foi et la même culture ? Mieux à faire que de se pavaner en donneurs de leçons se drapant dans nos bonnes consciences faussement eûûcuméniques ? (et parfaitement stériles). Rassurez-vous, la Grèce est à l'agonie, elle, la mère de l'Europe. Elle reçoit le coup de grâce de ceux qu'elle a engendré. Nous risquons de la suivre de près.

Rédigé par Perplexio le 31 Mai 2012 à 09:48 | 7 commentaires | Permalien

Remarques techniques sur les enduits d'apprêts des parties détruites de l'escalier-vestibule de l'église Saint-Serge
Cyril Semenoff-Tian-Chanskyi
[ Historien d’art et photographe]i

Les cinq à sept mètre carrés de la décoration murale de l’escalier-vestibule de l’église Saint-Serge rue de Crimée à Paris, ont été enlevés au burin et au marteau, lors de la deuxième quinzaine du mois de mai 2012. La figure de Saint Maxime le Confesseur a été entièrement détruite. Les morceaux, dont certains approchent les trente centimètres, ont été jetés pêle-mêle dans des sacs-poubelle.

L’observation de quelques morceaux, qui ont pu être sauvés, montrent que les deux couches d’enduit à base de plâtre semble-t-il, étaient en parfait état, avait une dureté telle qu’en les enlevant, elles ont arraché en plusieurs endroits la surface des briques du mur.

La dureté parfaite, la non pulvérulence, et des enduits d’apprêt, et des briques, prouvent que ceux-ci ont parfaitement conservés leurs qualités physiques et leur homogénéité. La dimension des morceaux arrachés montrent également l’excellente tenue et dureté des enduits préparés par Stelletsky.

Remarques techniques sur les enduits d'apprêts des parties détruites de l'escalier-vestibule de l'église Saint-Serge
Seules les couches picturales étaient assez sérieusement abîmées, toutefois sans empêcher la lecture des éléments décoratifs et figurés.

Ces peintures posées à sec (au contraire de la technique a fresco), se sont assez tôt dégradées, comme le relevait déjà Serge Makovsky dans sa description de l’église, en se décollant de leur support. Les techniques de restauration sont aujourd’hui très efficaces, très au point et variées, adaptées au cas par cas. Un recollement de la couche picturale était parfaitement possible.

A l’appui de ces remarques, voici une photographie que j’ai pu prendre de quelques tessons qui ont pu être sauvés.

Rédigé par Cyril Semenoff-Tian-Chansky le 31 Mai 2012 à 09:30 | 2 commentaires | Permalien

"LE FIGARO" : Saint-Serge pleure ses peintures détruites
Par Alexandra Michot

Des frises de prières et une figure de saint Maxime, notamment, ont disparu sous les coups de burin la semaine dernière.Une partie des œuvres murales de cette église orthodoxe, dans le XIXe, a été endommagée au lieu d'être restaurée.

Émoi au sein de la communauté orthodoxe russe de la capitale. Le motif: la dégradation d'une fresque que les spécialistes considèrent aujourd'hui comme l'œuvre maîtresse de l'artiste-architecte-décorateur Dmitri Semionovitch Stelletsky dans l'église Saint-Serge. Petite bâtisse colorée au bout d'une allée bucolique du XIXe arrondissement, l'église orthodoxe russe Saint-Serge fit d'abord office de temple protestant avant d'être investie, au début des années 1920, par des immigrés russes à la recherche d'un lieu de culte. Entre 1925 et 1927, Dmitri Semionovitch Stelletsky va créer l'iconostase et superviser toutes les peintures murales des lieux. Sans oublier les objets et mobiliers de culte: porte-cierges, autels… L'ex-temple se dote à l'époque d'un porche et d'escaliers en bois peint. Comme les murs intérieurs, les parois externes de l'escalier vont être ornées par l'artiste de peintures représentant les saints pères de l'Église orthodoxe, mais aussi de prières, tracées en lettres slavonnes, et de voiles stylisés.

C'est là où l'objet du scandale est arrivé.

«Vendredi 25 mai, vers 14 heures, le doyen de l'Institut de théologie orthodoxe installé sur le site, a surpris dans l'escalier de l'église, un ouvrier en train de casser les couches de peinture à coups de burin. Au point de mettre à nu le mur de briques!», s'emporte Nicolas Tikhobrazoff, président du site Artcorusse qui a publié en ligne un appel au secours dudit doyen, des enseignants et des étudiants.

Sommé de s'expliquer sur les raisons «d'un tel vandalisme, sans consultation préalable», le bureau du conseil paroissial, responsable de l'entretien des lieux, a tenu à préciser par un post daté du 28 mai sur le site orthodoxie.com), que la rénovation des peintures extérieures était validée depuis novembre 2011. Et que personne n'avait demandé de détails sur la nature des travaux prévus.

Un quasi-sacrilège

De l'avis des spécialistes consultés (le conseil ne précise pas lesquels) les peintures extérieures, abîmées par des infiltrations d'eau, étaient en très mauvais état et la partie basse était «sans intérêt esthétique ou historique, puisqu'il ne s'agit que d'une fresque imitant un voile». Une explication qui fait bouillir [Cyril Semenoff-Tian-Chansky ]url: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Cyril-Semenoff-Tian-Chansky-a-propos-de-la-declaration-de-la-paroisse-Saint-Serge_a2442.html historien d'art, spécialiste de l'œuvre de Stelletsky, mais, curieusement, non consulté par le conseil paroissial. «Restaurer une œuvre consiste à préserver ce qui existe et non pas à le détruire. Aucun expert digne de ce nom n'aurait pu conseiller le remplacement intégral de ces peintures, appartenant à un ensemble unique, conçu en 1925 par Stelletsky et absolument pas d'un intérêt secondaire.»

Et Nicolas Tikhobrazoff de rajouter: «Comment refaire à l'identique si l'on détruit le modèle? Restaurer une peinture, c'est repigmenter, pas casser. Il ne s'agit pas de mosaïque!» Sur place, les marques de burin dans le mur se passent de commentaires. En plus des voiles, on déplore aussi la destruction totale de la figure de saint Maxime le Confesseur (un quasi-sacrilège) et de la frise de prières. Certains fidèles suggèrent un classement d'urgence aux Monuments historiques. Mais faut-il impliquer l'état laïque dans la préservation d'un lieu de culte? C'est tout le problème du patrimoine russe à Paris.

Source Le FIGARO

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 31 Mai 2012 à 00:52 | 11 commentaires | Permalien

La polémique autour de la destruction délibérée des peintures murales de Dimitri Stelletsky ne devrait pas être partisane.

Les faits sont têtus. Impressionné par l’information qui m’est arrivée le WE dernier, je me suis rendu lundi après-midi au 93 rue de Crimée. Constater le désastre de visu est bien plus impressionnant que de le voir en photo. Même si elle reflète, comme c’est le cas ici, la vérité nue.

Quand un geste iconoclaste se produit dans une église, il apparaît comme plus grave que s’il était le fait d’un pouvoir laïc ou antichrétien. Les responsables de cette action ne devraient pas s’abriter derrière l’argument de la nécessité de restaurer. Il ne tient pas. Car il y a une différence de taille entre la restauration, disons, d’un fauteuil abîmé et la restauration d’une œuvre d’art. Dimitri Stelletsky est un des génies de l’art russe du XX siècle. Et ses peintures murales de l’église de l’Institut Saint-Serge font partie de ses travaux de référence, reproduits à d’innombrables reprises, admirés par les connaisseurs. Le fait que ces chefs-d’œuvre aient pu être laissés à l’abandon est, bien attendu, accablant pour ceux qui en avaient la charge.

C’est leur responsabilité et leur honte. Nous n’avons pas à les juger à la va-vite. Mais il y a une différence de taille entre une attitude irresponsable devant un trésor qui vous a été confié, et une destruction délibérée et définitive. Le premier cas relève de notions telles que la paresse, l’ignorance, l’incapacité, l’inconscience, alors que le second se rapproche déjà plus de la barbarie. Un chef-d’œuvre laissé à l’abandon peut être sauvé, même partiellement. Cela s’est déjà vu plus d’une fois. Il suffit de songer à certaines merveilles d’Andrei Roublev à moitié brûlées et qui nous bouleversent au-delà du dicible. Restaurer ne signifie pas remettre à neuf. Il y a dans cette démarche artistique et patrimoniale des degrés et des subtilités que les spécialistes connaissent. Mais que les dilettantes, visiblement, ignorent.

Détruire plutôt que de réfléchir, plutôt que de sauver, plutôt que de réunir des spécialistes, est tout simplement inadmissible. C’est cette attitude que nous devons condamner avec vigueur. Qu’elle soit individuelle ou collective, la décision qui a mené à cette action qu’on a du mal à qualifier tant elle est inqualifiable, doit être condamnée avec vigueur. Quand on a un peu de jugeote, on ne jette pas le bébé avec l’eau du bain.
Ce qui s’est passé à Saint-Serge est donc indéfendable et les responsables doivent être identifiés. Non pas pour les châtier nécessairement. Mais pour les empêcher de sévir à l’avenir, pour préserver le patrimoine spirituel et artistique de l’émigration du marteau et du burin. On frémit à l’idée de ce que ceux qui ont décidé de détruire le chef-d’œuvre de Stelletsky parce qu’il était abîmé serait capable de faire, par exemple, à Biarritz ! Car l’église orthodoxe russe Saint Alexandre Nevsky de Biarritz, tristement célèbre par le procès dont elle a fait l’objet il y a quelques années, est sur le point d’être déclarée insalubre et interdite au public par les autorités municipales. Là aussi, le marteau et le burin seraient sans doute une solution pour certains ! Les morceaux de plâtre cesseraient ainsi de tomber sur la tête de gens.

Ceux qui ont la charge de notre patrimoine religieux et artistique et qui le laissent se détruire quant ils ne le détruisent eux-mêmes portent une lourde responsabilité devant l’Histoire. Certains diront devant Dieu. Une chose est certaine, l’arbitraire, le brutal, le destructeur, l’irréparable, l’imbécile ne sont pas des notions qui ont cours dans l’orthodoxie.
Je vois avec tristesse, que la division en camps opposés s’opère à nouveau. Il y a ceux qui attaquent et ceux qui défendent. Mais nous attaquons qui ? Et nous défendons qui et quoi ?

La chose qui est arrivée à Saint-Serge est une folie. Et un malheur. C’est notre malheur à tous. Comment en sommes-nous arrivés là ? Voilà la question qu’il faut se poser. Je répète : non pas pour châtier les coupables, encore qu’ils doivent être mis hors d’état nuire, mais pour prévenir à l’avenir ces poussées d’hystérie qui nous mènent, comme dans le cas tragique qui nous préoccupe, à une forme effrayante d’autodestruction.

Le conseil paroissial de Saint-Serge essaie maladroitement de justifier l’injustifiable. Il a tort. Même si on peut comprendre voire plaindre ses membres. Le mauvais jugement, l’insuffisance de la réflexion, l’incompétence, l’ignorance sont des faiblesses humaines. Aucun d’entre nous n’est à l’abri d’une mauvaise décision à un moment ou un autre de sa vie. Mais il faut reconnaître ses erreurs. Persister dans l’erreur au lieu de se repentir, au lieu d’appeler à l’aide, au lieu d’essayer de réparer la faute est une attitude qui ne contribue pas à résoudre le problème qui a mené à la destruction de la peinture murale de Dimitri Stelletsky. Je résume : avant, nous avions un chef-d’œuvre abîmé qui nous déchirait le cœur, maintenant nous avons à la place un mur de briques nues et des larmes pour pleurer. Qui peut défendre cela ?
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"Parlons d'orthodoxie" vous recommande de visiter le site ARTCORUSSE Les photos sont impressionnantes; surtout celles qui nous rafraichissent la mémoire quant aux peintures murales qui ont été détruites.

Rédigé par Victor Loupan le 30 Mai 2012 à 13:19 | 6 commentaires | Permalien

Cyril Semenoff-Tian-Chansky  à propos de la déclaration de la paroisse Saint Serge
Chers Amis,

La déclaration de la Paroisse Saint-Serge de ce jour comporte quelques inexactitudes importantes. D’une part, il ne s’agit nullement de fresques, mais de peintures murales sur enduit sec. Il n’y a d’ailleurs aucune fresque à l’église Saint-Serge.

D’autre part, cette méthode d’enlèvement total, et de la couche picturale, et de la couche de préparation, contrevient à la déontologie de la restauration, qui consiste à préserver ce qui existe et non à le détruire. Le cas des nervures de la voûte quadripartite de croisée est différent, car il y avait dans les morceaux de plâtre qui se détachaient par morceaux de dizaines de centimètres une nécessité de préserver des peintures murales, mais en même temps d’éviter des accidents plus ou moins graves.

Les peintures murales planes et verticales du vestibule n’ont donc aucune chance de blesser qui que se soit, car elle ne viennent pas en surplomb, ni ne se sont jamais décrochées avec leur support par plaques entières. Monseigneur Michel (Storojenko) et le p. Nicolas Ozoline ont donc à l’époque agi selon les règles.

Enfin, jamais un expert digne de ce nom n’aurait pu conclure au remplacement intégral des parties concernées, soit six à sept mètres carrés de surface peinte. Ces peintures appartenaient à un ensemble unique, conçu en 1925 et réalisé par Stelletsky (1875-1947) en 1925-1927 ou sous son contrôle immédiat et continu : il est donc exclu de comprendre ces peintures de l’escalier-vestibule comme étant d’un intérêt secondaire. Aucun des spécialistes, parfaitement connus du Conseil de Paroisse, à savoir le p. Nicolas Ozoline, les restaurateurs, M. Tchernetsky et M. Lobanov, et moi-même, comme historien d’art spécialiste de l’œuvre de Stelletsky, n’ont été ni informés ni consultés. En dernier lieu, une restauration, quelle qu’elle soit, d’un monument public, doit toujours être publique : le nom des restaurateurs et experts est toujours rendu public, d’une façon ou d’une autre.

Espérons donc que plus jamais une pareille faute historique et déontologique ne soit commise à nouveau.

Kyrill Semenoff-Tian-Chansky

PHOTO État antérieur avant les travaux en question



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Mai 2012 à 19:50 | 15 commentaires | Permalien

Le bureau du Conseil paroissial de l'église Saint-Serge à Paris a mis en ligne la réponse à l'appel d'urgence de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge. Nous le reproduisons en intégralité ci-dessous

MISE AU POINT

A la suite d'une publication sur Internet concernant les travaux de restauration des peintures murales entrepris à l'église Saint-Serge de Radonège par notre paroisse, nous tenons à apporter les précisions suivants :La restauration des peintures murales de l'église Saint-Serge a été entreprise depuis plus de vingt ans, sous la responsabilité de la paroisse à qui incombe l'entretien de l'église et qui s'est chargée de trouver financements, subventions et restaurateurs.

L'ensemble de ce processus difficile et qui s'est étalé dans le temps a débuté alors que Mgr l'évêque Michel était recteur. Ces travaux ont été supervisés à l'époque d'abord par le père Jacques Legrand, puis le père Nicolas Ozoline, et ils ont continué quand le père Vladislav Trembovelsky est devenu recteur de la paroisse. La restauration a commencé par l'intérieur de l'église. Maintenant que les travaux intérieurs sont terminés, nous sommes passés à une nouvelle phase, la restauration des fresques extérieures, travail pour lequel le Conseil paroissial a donné son accord en novembre dernier, les fonds nécessaires ayant été trouvés.

Le père Nicolas Cernokrak, Doyen de l'Institut de Théologie orthodoxe (ITO), ainsi que Mgr l'Archevêque Gabriel, évêque diocésain, qui est aussi recteur de l'ITO, ont été prévenu, par un courrier électronique du recteur de la paroisse, le 8 mai dernier, du début de ces travaux et des incidences que cela pouvait avoir pendant leur durée. Les noms des restaurateurs choisis par la paroisse figuraient dans ce courrier. Donc rien ne s'est passé « en cachette ». Nous pouvions penser que le père Nicolas Cernokrak avait transmis l'information, en sa qualité de Doyen, aux autres professeurs. Il aurait pu également contacter le recteur de la paroisse pour se renseigner plus en détail sur la nature des travaux annoncés, s'il tenait tant à une consultation. Le père Vladislav Trembovelsky n'a pas eu de réaction de sa part avant sa « lettre d'appel d'urgence » datée du 26 mai.

Pour lire la suite, cliquez ICI !

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 28 Mai 2012 à 19:22 | 0 commentaire | Permalien

Appel d’urgence de l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge!!!!
La Direction, le corps enseignant et les étudiants de l’Institut Saint-Serge lancent par la présente un appel au secours ! Aussi incroyable que cela puisse paraître les peintures de l’escalier extérieur donnant accès à l’église Saint-Serge sont en train d’être détruites sous nos yeux !

Un inconnu se réclamant de la bénédiction du recteur Vladislav Trembovelski (1) et d’une décision du conseil paroissial, qui ni l’un ni l’autre n’ont compétence ni droit de décision en la matière, s’est mis à anéantir non seulement les couches de peinture mais aussi l’enduit, de façon à ce que là où il a sévi, il ne reste plus que le mur nu en briques

Cet acte barbare une violation impardonnable du patrimoine culturel, artistique et ecclésial de l’émigration russe en France.

L’œuvre iconographique de Dimitri Siméonovitch Stélletsky, une figure phare du célèbre mouvement en faveur d’un renouveau profond des arts plastiques dans la Russie du début du XXe siècle, le « Monde de l’art » (Mir Isskustva), est aujourd’hui connue dans le monde entier. Ses icônes sont conservées dans les églises et chez les particuliers dans toute l’Europe. Mais évidemment le gros de son œuvre subsiste jusqu’à ce jour en France. Or, la pièce maîtresse, le chef d’œuvre absolu de cet artiste, est précisément l’ensemble des icônes et des peintures murales de l’église Saint-Serge à Paris.

Qui aurait pu imaginer qu’un jour ils se trouveraient des personnes si ignares ou peut être tout simplement indifférentes pour confondre une restauration avec une destruction totale en vue d’une imitation ultérieure plus ou moins fidèle. Le plus aberrant consiste dans le fait que rien, mais rien du tout n’exigeait un tel acte sacrilège ; et le mot n’est pas trop fort puisque le buste entier d’un Père de l’Église représenté en posture de prière – corps, bras et tête – a ainsi disparu !

A l’instant précis où la destruction était en train de s’accomplir, c'est-à-dire ce vendredi 25 mai 2012 autour de 14 h, le Doyen de l’Institut, accompagné de quatre professeurs, se trouvait, en passant devant l’église, confronté avec le spectacle hallucinant d’un jeune homme munis d’un marteau et d’un burin s’appliquant à briser et à faire tomber la peinture murale de D. Stélletsky, certes endommagée par les fuites d’eau causées par le mauvais état de la toiture, mais sans aucun doute parfaitement restaurable.

L’ayant sommé d’arrêter immédiatement cette action, il ne restait plus au Doyen, et aux professeurs présents, qu’à de prendre la mesure proprement effroyable des dégâts. Les signataires du présent cri au secours exigent l’arrêt immédiat de cet acte de vandalisme ! Le Doyen, les enseignants et les étudiants de l’Institut

Le Doyen,
les enseignants et les étudiants de l’Institut
PHOTOS
(1) père Vladislav Trembovelski
Orthodoxie.com
....................................
"PO" Plusieures publications récentes consacrées aux problèmes de la diaspora russe en France

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 28 Mai 2012 à 19:00 | 34 commentaires | Permalien

Athènes, 29 mai 2012 (Apic)

L’Eglise catholique en Grèce dénonce l’"intolérance et le fanatisme" du métropolite Séraphin du Pirée connu pour ses dérapages antisémites et son opposition à l’œcuménisme. Le prélat orthodoxe a intenté en avril dernier une action en justice contre l’archevêque catholique d’Athènes, Mgr Nikolaos Foskolos. Ce dernier est accusé de violer la Constitution grecque parce qu’il administre une école catholique au Pirée, le port d’Athènes. Il a été dénoncé pour "prosélytisme illégal".

La Constitution grecque, dans son article 13, alinéa 1, reconnaît que la liberté de conscience au plan religieux est inviolable. Elle affirme également que "la jouissance des libertés publiques et des droits civiques ne dépend pas des convictions religieuses de chacun".

A l’alinéa 2, elle précise que "toute religion connue est libre, et les pratiques de son culte s’exercent sans entrave sous la protection des lois". Il n’est pas permis que l’exercice du culte porte atteinte à l’ordre public ou aux bonnes mœurs. La Constitution stipule dans cet article que "le prosélytisme est interdit".

C’est en vertu de cette dernière disposition que le prélat orthodoxe s’en prend à la minorité catholique en Grèce. "J’espère que le tribunal va rejeter sa demande, qui n’a aucune base légale ou juridique", a déclaré Nikolaos Gasparakis, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de Grèce. Il a estimé pitoyable que le métropolite Séraphin n’ait pas d’autre chose à faire que d’attaquer les catholiques plutôt que de parler de la grave crise économique qui accable les citoyens grecs.

Dans une interview à l’agence de presse catholique américaine CNS, Nikolaos Gasparakis s’est dit inquiet que les autres responsables orthodoxes n’aient pas réagi aux propos et à l’action de leur confrère. Le pape Jean Paul II a visité la Grèce en mai 2001. Depuis, la société grecque est devenue plus tolérante et moins hostile à l’égard des catholiques, a souligné le porte-parole de la Conférence épiscopale. "Cependant, ce n’est pas le cas des responsables de l’Eglise orthodoxe", a-t-il déploré.

Discrimination inscrite dans la Constitution


L’Eglise catholique en Grèce s’est souvent plainte de discriminations dans ce pays de l’Union Européenne dont la Constitution maintient, dans son article 3, que "la religion dominante en Grèce est celle de l’Eglise Orthodoxe Orientale du Christ". Dans son article 3, alinéa 3, elle précise même que "le texte des Saintes Ecritures reste inaltérable". Sa traduction officielle sans l’approbation de l’Eglise de Grèce est même interdite. Ainsi, selon la Constitution, il est interdit de traduire la Bible sans le consentement orthodoxe.

La Conférence des évêques catholiques de Grèce a l’intention d’intenter une action devant la Cour européenne des droits de l’homme contre la Grèce, qui refuse de garantir à l’Eglise catholique des droits égaux et un statut légal reconnu.
SUITE Apic

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 28 Mai 2012 à 18:00 | 0 commentaire | Permalien

Unis par la foi, séparés par les langues, des fidèles des Églises orthodoxes en Europe se sont réunis à Strasbourg du 25 au 28 mai. La Fraternité orthodoxe se réunit tous les trois ans depuis 1971. La session de Strasbourg bénéficiait du haut patronage de M. Thorbjørn Jagland, secrétaire général du Conseil de l’Europe. La municipalité de la ville a pris part à l’organisation du congrès.

Le dimanche 27 mai, septième semaine de Pâques, Mgr. Emmanuel, métropolite des Gaules, Mgr. Athënagoras, évêque de Sinope (patriarcat de Constantinople) et Mgr. Nestor, évêque de Chersonèse (patriarcat de Moscou) ont solennellement officié une divine liturgie à l’église Saint Thomas.Concélébraient les membres du clergé présent au Congrès. Une agape fraternelle a eu lieu après l’office.

« La Fraternité orthodoxe se réunit tous les trois ans depuis 1971 et rassemble les fidèles au-delà des différences de culture et de langue », rappelle Nicolas Behr, président de l’association à l’origine de l’événement.

« En Alsace, il y a environ 15 000 fidèles, 5 000 à Strasbourg dont 2 000 fidèles roumains », indique Vasile Iorgulescu, prêtre de la paroisse orthodoxe roumaine de Strasbourg. Mulhouse et Saint-Louis sont les deux autres villes comptant de nombreux fidèles. Strasbourg illustre cette identité plurielle avec des paroisses bulgare, grecque, russe… Sans compter les divisions au sein même de l’Église entre les différentes obédiences.

« L’Église orthodoxe devient une Église de France. Nous ne sommes pas dans la nostalgie, la prière dans la langue de tous les jours se développe », affirme Nicolas Behr. Reste la mélodie des chants à harmoniser, vrai et long travail encore à accomplir.

Source: Site officiel du diocèse de Chersonèse Patriarcat de Moscou
l’Alsace

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 28 Mai 2012 à 12:26 | 2 commentaires | Permalien

V.Golovanow

La communauté copte orthodoxe de Ronchères (1) veut construire une église. Pour accueillir cinq fois plus de fidèles en Puisaye.

Le projet leur trotte dans la tête depuis qu’ils sont installés en Puisaye. Depuis 1997.
À l’époque déjà, le siège français de l’Église copte orthodoxe s’était porté acquéreur de 19 hectares dans la campagne de Ronchères. Une surface dont plus de 5.000 m2 sont aujourd’hui classés en zone constructible. Le feu vert que le père Sahroubim attendait depuis qu’il a quitté le monastère El Moharaq, situé à 300 km au sud du Caire (Égypte), pour fonder son discret monastère. Le seul de France.Installé à la table de la grande salle du monastère, le religieux s’autorise un sourire. La municipalité a validé les plans, le bureau d’études est sur le point de rendre ses conclusions, et les appels d’offres vont bientôt être lancés pour attaquer la construction de l’église.

« Une soixantaine de personnes aux vacances »

Un monument de 650 m2 au total, dont 100 en mezzanine, haut de 13 mètres, avec une capacité de 249 places. Cinq fois plus que le grenier de l’ancienne grange en ruine à la sortie de Ronchères, transformé en chapelle il y a quinze ans.
Cette nouvelle église, sa nouvelle église, le père Sharoubim l’imagine depuis autant de temps. Depuis qu’il reçoit des dizaines de fidèles de Cosne-sur-Loire (Nièvre), de Troyes (Aube), d’Orléans (Loiret) et de la région parisienne. Pas de registre, aucun chiffre. Le père Sharoubim ne tient pas les comptes. Mais glisse que « une soixantaine de personnes s’installent ici à chaque période de vacances », pour les grandes fêtes. Près de cinq cents fidèles font donc le déplacement à Ronchères chaque année. Presque trop pour la bâtisse rénovée, qui affiche au maximum 55 lits dispatchés dans onze chambres.

Sauf que pour pouvoir célébrer la messe entre douze piliers, symbolisant les douze apôtres, le père Sharoubim a besoin des dons des fidèles. Des dons « qui ne sont pas obligés. Ce n’est pas une taxe », lâche-t-il dans un éclat de rire. Le moine sait que « quand on aura de l’argent, on construira. Sinon, on marquera des pauses ». L’édifice n’est donc pas prêt de sortir de terre. Pas encore.

Qu’importe, le père Sharoubim a appris à patienter. En attendant, il continuera à célébrer la Saint-Fiacre, fête catholique de Ronchères, en compagnie des habitants. De faire une apparition aux cérémonies devant le monument aux morts. « Les Coptes sont toujours extraordinaires d’intégration et de contacts avec les Ronchérois, assure le maire, Vincent Dufour. S’il y a eu des inquiétudes à Ronchères à leur arrivée, la communauté est depuis longtemps maintenant membre à part entière du village. »

À tel point qu’un des leurs s’est installé pour lancer son entreprise de maçonnerie, et est aux manettes du café. À Ronchères, personne ne leur jettera la pierre.
Willem van de Kraats
willem.vandekraats@centrefrance.com

Copte, c'est quoi ?

Origines.? L’Église copte est une église orientale chrétienne principalement basée en Égypte. Elle est dirigée par le patriarche d’Alexandrie, le pape copte, qui réside au Caire.
Orthodoxie.? L’Église copte orthodoxe fait partie des Églises orthodoxes orientales, dites pré-chalcédoniennes pour avoir rejeté le concile de Chalcédoine (451). Elles se distinguent des Églises orthodoxes byzantines, chalcédoniennes.
Copte.? Le terme a d’abord désigné un peuple, sa langue, puis exclusivement sa religion.
En France.? Le 2 juin 1974, pour répondre aux besoins des fidèles émigrés, le pape des Coptes Chénouda III a envoyé deux moines en France pour fonder l’ermitage Saint-Marc (2), siège des Coptes en France.

Soorce: www.lyonne.fr/

Note du rédacteur:

(1) Ronchères est une commune de 108 habitants située dans le département de l'Yonne. A coté de Saint Fargeau, à 40 Km à l'est d'Auxerres
(2) Cf. http://eocf.free.fr/locsmarc.htm




Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 26 Mai 2012 à 20:47 | 0 commentaire | Permalien

En trente ans, le nombre de paroisses orthodoxes a doublé en Suisse. En cause, la migration des pays de l'Est. Un premier rassemblement national a drainé trois cents fidèles à Chambésy (GE) à l'Ascension. Parmi eux, l'historien des religions Jean-François Mayer. Interview.

ProtestInfo: Jean-François Mayer, pourquoi une telle rencontre n'a-t-elle pas eu lieu plus tôt?

Jean-François Mayer: Il faut avoir à l'esprit le caractère très récent de la croissance orthodoxe en Suisse. Dans un premier temps, l'énergie s'est concentrée sur l'organisation de nouvelles paroisses. Puis tout naturellement apparaissent des initiatives en vue d'une coordination. De telles rencontres se répéteront sans doute dans différentes régions du pays.

P: Vous parlez d'une croissance orthodoxe en Suisse. Comment s'explique-t-elle?

JFM: La population orthodoxe est avant tout issue de la migration. Les orthodoxes serbes représentent probablement la moitié des quelque 150 000 fidèles du pays (lire encadré). Comme pour la population musulmane, la croissance orthodoxe a été forte et rapide depuis les années 1980: il n'y avait alors que 37 000 orthodoxes, avec moins de 20 paroisses. Aujourd'hui, le nombre de paroisses orthodoxes de tradition byzantine avoisine la cinquantaine.

: Faut-il comprendre que les fidèles célèbrent majoritairement dans leur langue?


JFM: L'organisation autour d'Eglises nationales, qui fait coexister des paroisses s'intitulant "russes", "grecques", "serbes", "roumaines" favorise le phénomène. Même si, en Suisse romande, il existe plusieurs paroisses orthodoxes célébrant principalement ou en partie en français; la situation est différente en Suisse alémanique, où une seule paroisse zurichoise célèbre une fois par mois une liturgie en allemand. Par ailleurs, de nouveaux migrants arrivent: on commence par exemple à voir apparaître ici et là des Grecs poussés par la crise économique tenter leur chance ailleurs. Le facteur migratoire continuera donc pour assez longtemps encore à marquer la réalité orthodoxe en Suisse.

P: Combien y a-t-il de Suisses convertis à l'orthodoxie?

JFM: Quelques centaines de convertis – personne ne connaît le chiffre exact – ont embrassé la foi orthodoxe en Suisse au cours des dernières décennies. Quelques-uns sont prêtres ou diacres. Ces adhésions ne sont pas le résultat d'activités missionnaires, mais de démarches individuelles, qui commencent souvent par la découverte de la liturgie orthodoxe. Notamment pour ces convertis, la référence à la tradition chrétienne de la Suisse du Ier millénaire, avant les ruptures entre l'Orient et l'Occident, est importante: ils considèrent les saints de cette période comme des saints orthodoxes. Dans la paroisse orthodoxe de Vevey (VD), un dimanche est ainsi consacré chaque année à la fête de Tous les Saints d'Helvétie.

P: Comment voyez l'avenir proche de cette confession en Suisse?

JFM: Sur le plan numérique, tout dépendra des fluctuations migratoires. Nous le voyons dans le cas des Eglises préchalcédoniennes (coptes, arméniens, éthiopiens, érythréens...): l'immigration érythréenne augmente rapidement depuis quelque temps, et entraîne aussi des efforts d'organisation, mais souvent avec une grande précarité matérielle....SUITE Protest Info

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 24 Mai 2012 à 13:00 | 3 commentaires | Permalien

Chers frères et sœurs bien-aimés qui avec moi partagez la nature humaine désormais céleste et divine, celle que le Christ notre Seigneur a assumée par la naissance virginale, celle qu’il a transformée en instrument de notre propre salut dans sa mort volontaire sur la croix, celle qu’il a rendue éternelle par sa résurrection, celle enfin qu’il a divinisée en l’élevant dans la gloire du Père, vous qui partagez cette humanité sanctifiée et sauvée, réjouissez-vous aujourd’hui dans la célébration des mystères de l’amour de Dieu. En effet, chaque solennité, comme celle d’aujourd’hui, est pour nous une occasion d’avancer un peu plus dans la connaissance de la miséricorde divine qui seule est à l’origine de notre existence et de tout ce qui nous est arrivé au cours de la longue histoire humaine.

Je ne vous apprendrai de nouveau dans cette homélie pour l’Ascension du Seigneur.

J’aimerais juste que nous nous rappelions pourquoi nous sommes chrétiens. Voir le Christ s’élever dans les cieux, rejoindre une autre dimension, celle de Dieu, revenir là où il était avant même la création de l’univers, est le moment de nous redire qu’être chrétien n’est pas, comme on pourrait parfois le penser, adhérer à une religion comme il y en a d’autres. Ce n’est pas rejoindre une organisation humaine et en défendre ensuite les intérêts et contribuer à son expansion. Être chrétien, c’est croire que Celui que les apôtres ont vu s’élever vers Dieu reviendra de la même façon, dans son humanité assumée et ressuscitée. Est chrétien celui qui attend le retour promis de Celui que nous aimons de tout notre cœur et dont nous sommes membres, des parties inaliénables. Être chrétien, c’est se lever chaque matin en se disant : Ne serait-ce pas le jour où je verrai le retour de mon Roi ? Et se coucher tous les soirs dans la conviction que chaque jour écoulé nous rapproche du moment où l’Eglise retrouvera son Époux.


Nous sommes devenus chrétiens non pas parce que nous avons été séduits par un système métaphysique ou par la morale d’une doctrine bien ficelée, mais parce que nous avons rencontré un Homme, dans lequel l’Esprit Saint nous a fait reconnaître le Verbe créateur et la Sagesse vivante du Père. Nous sommes tombés amoureux de Lui qui est venu nous sauver et donner sa vie pour ses créatures. Nous l’attendons depuis avec impatience et nous savons au fond de nous-même, comme instinctivement, que le christianisme n’est pas une religion qui doit faire peur et qu’un chrétien ne peut être malheureux. Un chrétien n’a jamais peur parce qu’il sait que son Défenseur – le Christ Jésus – est vivant, qu’il intercède pour nous maintenant qu’il est dans le sein du Père, qu’il reviendra pour nous juger, mais non pas en juge implacable, mais en Ami qui nous aime d’un amour plus fort que celui dont nous sommes capables. Notre juge sera le même qui est mort pour nous. Notre juge, c’est celui qui a mangé et bu avec des pécheurs. Notre juge, c’est celui qui a donné son Corps et son Sang en nourriture à ceux qui, par le baptême, sont devenus ses membres. Nous serons jugés par Celui qui nous a créés, qui nous a sauvés et qui nous aime plus que nos parents. Alors, n’ayons pas peur : aimons Jésus de tout notre être et attendons avec confiance son retour, en implorant le Père de rendre cette attente la plus pure et la plus courte possible. Vraiment, viens, Seigneur Jésus, pour prendre pitié de tes enfants et les ramener là où tu leur a préparé une demeure éternelle.

Source

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Mai 2012 à 12:00 | 0 commentaire | Permalien

L'administration des paroisses relevant de l'Eglise orthodoxe russe vient de devenir en Italie une personne juridique.
Le hieromoine Antoine (Sevriouk), secrétaire de l'administration et recteur de la paroisse Sainte Catherine a Rome s' est vu remettre les pièces officielles indispensables.
Ainsi l'Eglise orthodoxe russe qui compte en Italie plus de 50 paroisses est reconnue par l'Etat italien.
Interfax religion
"PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Mai 2012 à 13:00 | 2 commentaires | Permalien

Au-delà de la religion: présentation du film "Au-delà des collines" à Cannes
V.G.

"Il me paraît important que les croyants en Roumanie aillent le voir et en jugent après l’avoir vu."Prenant pour thème un sujet difficile, le film suscite des réactions très diversifiées dont je propose un florilège:

Exigeant et sans concession
Par Camille Esnault
Avec Au-delà des Collines, Cristian Mungiu nous plonge dans le quotidien d’un monastère roumain Orthodoxe. Il nous met à l’épreuve en nous faisant endurer le poids du quotidien de ces nonnes et montre ainsi la haute exigence qu’il met dans son cinéma, qui représente la vie, sans concession, sans artifice.

Mungiu revient à Cannes après avoir remporté la Palme d’or en 2007 pour son "4 mois, 3 semaines, 2 jours", portrait terrible d’une femme obligée d’avorter illicitement sous le régime de Ceausescu. Cette fois dans Au-delà des Collines, il nous raconte l’histoire d’une jeune fille qui revient dans son pays natal, après avoir passé quelques années en Allemagne et découvre que son amie la plus chère à son cœur, l’a remplacée par Dieu.

C’est bien d’amour qu’il s’agit dans le film de Mungiu, d’amour terrestre pour Alina, qui se meurt sans Voichita et d’amour céleste pour Voichita, qui ne peut aimer personne d’autre si elle veut ouvrir son cœur à Dieu. Mungiu nous montre dans les deux cas auxquels extrémités, auxquels abandons de soi, l’être humain est prêt à aller par amour. Alina donne tout ce qu’elle a, oublie tout ce en quoi elle croit et sacrifie sa liberté, jusqu’à sa vie pour Voichita. Elle a renoncé à tout autre amour, à tout autre désir et liberté de penser pour tromper la solitude aux côtés de Dieu et pouvoir prononcer « papa » et « maman », mots qu’elle n’a jamais pu dire étant enfant. Les deux êtres ne sont jamais irréconciliables, elles ne cessent de se séparer pour toujours se retrouver jusque dans un dernier sourire presque divin.


Au-delà de la religion: présentation du film "Au-delà des collines" à Cannes
Mungiu est un réalisateur exigeant, il met le spectateur à l’épreuve, comme Alina le fait avec les nonnes du monastère orthodoxe, filmé pendant 2h30.
YOU TUBE "Au-delà des collines"

Il nous fait pénétrer dans leur austère quotidien et nous fait ressentir ces heures qui s’écoulent au rythme des repas passés tous ensemble ou des prières récitées et encore des tâches ménagères à accomplir. Comment mieux nous faire ressentir ce poids des heures et du devoir à Dieu, que par cette longueur de l’histoire, cette lenteur de l’intrigue ? Par cette mise en scène dépouillée, sans artifice, couleur, ni musique, austère ? Le film exige de nous cette même patiente que les nonnes, cette même passion pour l’art, qu’elles ont pour Dieu, qui nous permettra de déceler la beauté dans les compositions de cadres absolument parfaits, du premier qui suit Voichita au dernier qui se ressert progressivement sur le pare-brise de la camionnette. Mungiu réalise un travail d’orfèvre qui trouvera dans la démesure son ennemie principal et nous montrera la vie sans concession, sans déguisement.

"Une absence de parti pris", ARNAUD SCHWARTZ, "La Croix"

notamment au bien, au mal qu’on cherche à combattre, à l’amour et à ses différentes formes, au libre arbitre et aux conséquences des choix, à l’erreur, la culpabilité, la superstition… Elle parle aussi, en creux mais de manière très prégnante, d’une insondable solitude existentielle, celle que bien des enfants grandis dans les orphelinats roumains ont connue. Et brosse chemin faisant un portrait de la société roumaine contemporaine. Cristian Mungiu, dont le film est coproduit par les frères Dardenne, a expliqué qu’il s’attendait à ce que "Au-delà des collines" ne soit pas reçu partout et par tous de la même manière. "Il me paraît important, a-t-il répété avec insistance, que les croyants en Roumanie aillent le voir et en jugent après l’avoir vu."

… une absence de parti pris qui, même si un certain visage de l’orthodoxie roumaine ne sort pas valorisé de ce récit, préserve de toute tentative de jugement, généralisation ou condamnation facile. "J’essaie dans ce film de ne critiquer personne, a- confié Cristian Mungiu en conférence de presse. Il s’agit de personnages donnés dans une situation donnée et il n’a jamais été question de viser la religion orthodoxe dans son ensemble." Enfin, cette œuvre remarquablement interprétée ouvre sur des questions très profondes, touchant

Abrutissement religieux le Figaro.fr
Cristian Mungiu dresse un portrait féroce de l'abrutissement religieux et convainc la critique.
Énorme gifle à l'Église orthodoxe…

Superstitions et péché d'indifférence, Fance24.
Pour le cinéaste, il ne s'agit pas de "critiquer la religion" ou de "trouver des coupables" au sein de la religion orthodoxe. Les "vrais responsables", dans l'enfance, de l'éducation de ces orphelines, n'apparaissant pas à l'écran.

"C'est aussi un film sur l'abandon", le "pire péché de tous" étant peut-être "le péché d'indifférence". "Faut-il se garder de faire des erreurs en ne tentant rien?", interroge-t-il encore.
Les sœurs et le pope du monastère "agissent peut-être mal, mais ils interviennent quand il n'y a personne d'autre pour le faire".

Une vision de la Roumanie contemporaine qui évoque la France du Moyen-Âge Evene.fr
… En devenant la proie d’un exorcisme, Alina devient martyre d’une foi obscurantiste. De la lecture des 464 péchés référencés par l’Eglise Orthodoxe à l’entravement du corps, tout est bon pour chasser le malin. Quant à Voichita, dont Mungiu adopte le point de vue, belle incarnation de servitude volontaire, elle s’affranchit quand il est déjà trop tard. De la même manière que 4 mois, trois semaines, 2 jours était plus subtil qu’un film pro-avortement (au point de passer pour ambigu pour certains) , Au-delà des collines s’avère plus complexe qu’un pamphlet anti-clérical. Si le cinéaste, iconoclaste au sens premier du terme, dénonce les pratiques religieuses d’un autre temps, il vise plus largement la société roumaine et son délitement total. En confiant les orphelines Alina et Voichita à ce couvent sectaire, seul échappatoire à une vie de misère, toutes les institutions (école, hôpital, police) sont démissionnaires. Une métaphore parfaite d’un pays postcommuniste qui ne peut et ne sait guérir de ses plaies.

«Difficile de distinguer le bien du mal» Le Figaro.fr

LE FIGARO. - Quelle est l'origine d'Au-delà des collines?

- Cristian MUNGIU.- C'est un fait divers qui a défrayé la chronique en Roumanie en 2005. Une jeune fille (interprétée à l'écran par Cristina Flutur), qui était venue rendre visite durant trois semaines à une amie (Cosmina Stratan) dans un petit monastère reculé de Moldavie, est décédée des suites de ce que la presse a appelé un exorcisme. Un prêtre avait essayé de chasser le malin qui était en elle. Elle en est morte. On l'avait enchaînée à une croix en bois, sans nourriture, ni eau, durant trois jours tout en pratiquant la lecture des prières de saint Basile, censées lutter contre le diable.

Pourquoi en est-on arrivé là?

- Au monastère, le prêtre lui avait demandé de se confesser. Mais, après la confession, son comportement est devenu étrange. Si étrange qu'elle a été conduite à l'hôpital où on l'a assommée de fortes doses de médicaments provoquant des effets néfastes sur sa santé. L'hôpital ne voulant plus la garder, elle est retournée au monastère. Le prêtre pour l'aider a pris des risques en l'exorcisant. C'était un orthodoxe radical en conflit avec l'église locale. Il prônait les valeurs traditionnelles et intégristes.

Que sont devenus le pope et les nonnes?

-L'évêque les a excommuniés. Après une enquête, et un long procès, le prêtre a été condamné à sept années de prison, relâché au bout de cinq ans. La dernière religieuse emprisonnée a été libérée en août 2011. L'Église orthodoxe a interdit ces pratiques considérées comme dangereuses; cependant, elles sont toujours utilisées.

Quelles libertés avez-vous prises par rapport à cette histoire?
-Je suis les faits. Les deux jeunes filles étaient amies depuis l'orphelinat. Elles étaient très liées, l'une protégeant l'autre, aussi bien mentalement que physiquement, face à la violence des garçons à l'orphelinat. J'ai préservé cette relation-là tout en lui donnant une dimension amoureuse. C'est une histoire d'amour et d'abandon. L'amour de Dieu doit-il être si fort qu'il vous pousse à abandonner les êtres de chair et de sang?

Pourquoi avoir voulu faire un film sur la religion, ses extrêmes, ses dérives?
-Le film parle non seulement de l'obscurantisme de l'Église, mais de l'aveuglement d'une partie de la société roumaine. Cela vient à la fois d'un manque d'éducation et d'empathie. J'ai été frappé de voir que sur la liste des 464 péchés référencés par l'Église orthodoxe, aucun ne parle du péché d'indifférence. Autre détail frappant, il y a quinze ans, la liste de ces péchés était plus courte, ce qui en dit long sur l'état de notre société! Après cinquante ans de communisme, les gens ont perdu leur libre arbitre. Ils sont anesthésiés…

Croyez-vous en Dieu?
-Nous avons tous notre idée de Dieu. Je crois en des valeurs profondes qui sont pour certaines liées à la religion. Je n'en fais pas une interprétation littérale. Le diable se manifeste de façon subtile. Il est parfois difficile de distinguer le bien du mal.

Condamnez-vous ce prêtre et ces religieuses?
-Bien sûr! Ils ont eu tort de se comporter ainsi. Mais il existe des gens bien plus coupables dans l'histoire, le médecin comme les infirmières.

Le film ne risque-t-il de provoquer une polémique?
-Je l'espère bien! Ce serait normal. Il va être considéré de façon différente par les croyants et les agnostiques. Je veux qu'il vous interpelle, vous questionne, vous secoue dans vos convictions. C'est ce qui fait le sel et la complexité de la vie.







Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 23 Mai 2012 à 12:21 | 2 commentaires | Permalien

Institut  Saint-Serge: 9e Table Ronde de l’OLTR « Les Défis de l’Enseignement Religieux et Théologique dans l’orthodoxie russe »
Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge-Paris avec l'Université Saint-Tikhon-Moscou et le Séminaire Orthodoxe russe Épinay-sous-Sénart

« Les Défis de l’Enseignement Religieux et Théologique dans l’orthodoxie russe »

Mercredi 6 juin à 19h

Intervenants :

Père Vladimir Vorobiev, recteur de l’Université Saint-Tikhon de Moscou

Père Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire Orthodoxe russe en France

Père Nicolas Cernokrak, doyen de l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge de Paris

Lieu : Institut Saint-Serge 93, rue de Crimée 75019 Paris (métro Laumière)

Rédigé par OLTR le 23 Mai 2012 à 11:12 | 4 commentaires | Permalien

Vladimir GOLOVANOW

Etes-vous d'accord avec l'affirmation "Je pense que dans les églises orthodoxes l'office doit être célébré en russe moderne et non en slavon. "?

Posée lors d'un sondage réalisé en 2011 par l'institut Sreda, réputé proche du patriarcat, cette question a vu les Russes divisés en 3 groupes quasi-équivalents: deux gros tiers se sont retrouvés dos à dos en répondant "oui – plutôt oui" au russe moderne (37%) et "non – plutôt non" (36%), un petit tiers n'ayant pas d'avis (27%). Mais parmi ceux qui se sont définis comme Orthodoxes pratiquants (allant régulièrement à l'église et communiant) le "non – plutôt non" au russe moderne l'emporte à 55%... et le débat est relancé en Russie. Je vais en restituer quelques éléments à historiques.

"Ce petit nid de toutes les hérésies"

Depuis des siècles les Orthodoxes ont choisi de prier en utilisant des langues traditionnelles qu'ils ne parlent pas et ne comprennent pas parfaitement. Ils font l'effort d'apprendre les prières, d'adhérer à ces offices et cette façon de faire à été sanctifiée par tous ces croyants, qui ont compté parmi eux de très nombreux saints; tous les néo-martyres sont en particulier dans ce cas. (1)

La question de la traduction commence à se poser au début du XIXème siècle, avec la traduction en russe du Nouveau Testament puis de toute la Bible par "la Société biblique russe" (2). Ce ne fut pas sans rencontrer de résistance: la Société fut dissoute par l'empereur Nicolas I en 1826 et "L'idée même d'une traduction en russe venait d'une source contestable: cette idée n'est pas née dans l'Eglise russe, ni dans sa hiérarchie ni parmi son peuple, elle vient plutôt de la même source que l'idée d'une traduction en grec moderne: elle vient d'Angleterre, ce petit nid de toutes les hérésies, des sectes et de la révolution:" (3). Les textes furent néanmoins publiés: des 1819, les quatre Évangiles parurent en russe avec le texte slave en regard, puis en 1823 en russe seulement. Le Saint-Synode publia une révision du Nouveau Testament en 1862 et la Bible entière en 1875, traductions toujours utilisées dans l'Eglise russe. La Société britannique publia la Bible en russe en 1874 et d'autres traductions de source protestantes sont actuellement en circulation en Russie.

Saint Andronik de Perm

La question de la traduction des textes liturgique fut posée dès la fin du XIXème siècle et largement débattue lors du processus préconciliaire. Saint Andronik de Perm (4) présenta un court rapport sur le sujet le 10 juillet 1917: il commence par souligner qu'on ne peut utiliser une langue ordinaire pour s'adresser à Dieu alors qu'on utilise "un langage élevé" même pour "les grandes occasions civiles". De plus "Oui, le slavon est beaucoup plus expressif et plus profond que le russe même le meilleur. Pour s'en convaincre, comparons par exemple les épitres du saint apôtre Paul dans les traductions russe et slavonne: comme le texte slavon est plus profond et plus proche de l'original et comme, à l'inverse, la traduction russe est inexpressive, allant souvent jusqu'à quasiment occulter la vraie pensée des sublimes enseignements pauliens. Pour toutes ces raisons il ne faut absolument pas traduire nos offices orthodoxes en russes… Car, de plus, cela risquerait d'amener un nouveau schisme encore plus terrible que l'ancien."

"Mais, continue-t-il plus loin, il serait très utile de traduire en russe au moins une partie des textes des offices pour un usage domestique et personnel, de sorte que l'utilisation d'une telle traduction permette de mieux approfondir le sens du texte slavon." Et il insiste ensuite sur la possible correction des textes slavons qui peuvent être erronés, et surtout sur la nécessité de l'apprentissage du slavon dans les écoles et dans les paroisses et l'obligation d'expliquer les textes liturgiques au cours des sermons et des prêches. "Ainsi, conclut-il, il ne faut pas traduire nos offices orthodoxes en russe. Par contre, outre la correction des textes des chants liturgique, il faut faire étudier et expliquer les offices pour les rapprocher de la compréhension des fidèles afin qu'ils en deviennent des participants conscients."(5)

Je n'ai pas trouvé de compte rendu du débat qui aurait suivi la présentation de ce rapport ni d'une session du Concile qui aurait été consacrée à cette question et il semble que les choses en sont restées là, la parole du saint hiéromartyr prenant un caractère définitif. On peut en tout cas constater que les arguments présentés actuellement par les représentants officiels de l'Eglise russe ne font que reprendre et illustrer ses idées: oui à la traduction pédagogique et missionnaire et à l'éducation des croyants, mais non à la célébration des offices dans une autre langue que le slavon, car cela nous ferait perdre un bien inestimable et courir un grand risque de schisme comme avec le "Nouveau calendrier". (6)

Notes
(1) J'ajoute que les derniers saints occidentaux que je connais, saint Nicolas d'Ohrid, saint Jean de Shanghai, saint Alexis d'Ugine, sainte Marie de Paris… ont, à ma connaissance, toujours prié en slavon
(2) La fondation de cette Société biblique russe fut due à l'influence de la Société britannique: un délégué de la Société britannique faisait présenter à l'empereur Alexandre 1er un projet de société biblique russe au commencement de décembre 1812 l'empereur approuva le projet. le 18 décembre
(3) Cf. Florovsky Georges, "Les voies de la théologie russe", Traduit du russe par Jean-Louis Palierne. Lausanne ; [Paris] : l'Âge d'homme, 2001; p. 329
(4) Andronik Nikolsky (1870-1918) devint l'évêque de Perm et de Koungour en 1917 et l'un des sept hiérarques au synode préconciliaire préparant le Concile local de 1917-1918. En 1918 il excommunia ceux qui pillaient les biens de l'Église et il fut fusillé et enterré encore vivant le 20 juin 1918. Il fut canonisé en 2000 et devint le hiéromartyr Andronik, archevêque de Perm.
(5) Traduction VG
(6) La question du calendrier me semble prendre source dans le même type de raisonnement rationaliste que la question de la traduction: le calendrier julien s'est écarté de la réalité scientifique – il faut le corriger. Et un synode panorthodoxe peut représentatif décide en 1923 de passer au calendrier dit "julien révisé" (pour résumer, les fêtes fixes y suivent le calendrier grégorien alors que les fêtent mobiles suivent le calendrier julien), ce qui est accepté par la majorité des Eglises, y compris par l'Eglise russe où le saint patriarche Tikhon accepte ce passage sous la pression des autorités en octobre 1923. Mais ce changement a été rejeté par la majorité des fidèles: les Églises de Russie, Serbie, Géorgie et Jérusalem ainsi que le mont Athos, qui constituent la majorité de l'Orthodoxie en nombre de fidèles, sont de fait restées à l'ancien calendrier alors que les autres Églises, passées au julien révisé, subissent les dissidences des "paléo-calendaristes" (tenants de l'ancien calendrier). Seule l'Église orthodoxe de Finlande a adopté strictement le calendrier grégorien.

Voir aussi:
- Le métropolite Hilarion se prononce contre une « russification » complète des offices
- Comprendre réellement les offices n'est pas une question de langue
-Contre le passage au russe moderne



Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 22 Mai 2012 à 10:50 | 16 commentaires | Permalien

Le primat de l’Eglise orthodoxe russe célèbrera le 24 mai le jour de la fête de son Saint patron.

Sa Sainteté Bartholomée, patriarche de Constantinople, a adressé au patriarche de Moscou un message officiel dans lequel il exprime à son collègue son soutien à la suite des récentes manifestations anti ecclésiales en Russie ainsi que de la campagne de diffamation dont le patriarche Cyrille a été la cible. Le primat de l’Eglise de Constantinople a missionné en Russie une délégation qui assistera aux célébrations de la Saint Cyrille.

" Votre Béatitude et Sainteté Cyrille, patriarche de Moscou et de Russie, je vous donne une accolade fraternelle et par ce message d’amour, nous vous apportons nos chaleureuses congratulations au nom du patriarcat œcuménique ainsi qu’à à titre personnel et nous vous annonçons que nous avons chargé de Nous représenter aux solennités qui auront lieu à l’occasion de ce grand jour l’archimandrite Vissarion Komzias, la moniale Alexia, higoumène du saint cloître stavropegial d’Ikosifinissa dans la montagne de Pangeo (Nord de la Grèce).

Ayant appris que ces derniers temps des attaques incongrues et déplacées contre Votre personne ont été lancées par des personnes qui se trouvent en dehors de l’Eglise et qui souhaitent ainsi susciter des difficultés dans votre sainte mission au service du pieux et amical peuple russe et de porter atteinte au prestige de l’Eglise orthodoxe russe que vous servez dès votre plus jeune âge nous Vous exprimons notre sympathie ainsi que le soutien du patriarcat œcuménique. Nous prions ardemment pour que le Seigneur entende les prières de vos Saints patrons Cyrille et Méthode vous protège des flèches du malin, de tout ce qui émane des ténèbres, de tout trouble et de ceux qui vous haïssent, pour qu’Il vous guide dans votre vie et votre mission sans être tenté par le mal.
Nous vous embrassons fraternellement dans l’amour du Seigneur"

+ Bartholomée, patriarche de Constantinople,
le 7 mai 2012

PravMir Патриарх Константинопольский Варфоломей направил официальную делегацию в Россию по случаю тезоименитства Патриарха Кирилла

Traduction "Parlons d'orthodoxie"

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 21 Mai 2012 à 19:00 | 3 commentaires | Permalien

"Le rôle unificateur" des Libanais orthodoxes
V.G.
L’ancien ministre de l’Information du Liban, Tarek Mitri (1), s’est entretenu le 16 mais dernier avec le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audi, au siège de l’évêché. « Cette visite fait partie de celles nombreuses que je rends à Mgr Audi, afin de prendre son avis sur les affaires nationales », a rappelé M. Mitri. C’est sur la situation à Tripoli qu’a été axé l’entretien, une situation que l’ancien ministre a qualifiée d’«inquiétante».

Toutefois, « nous espérons que le déploiement de l’armée se poursuivra efficacement et que la ville sera démilitarisée », a-t-il déclaré. « Il est impossible d’établir la sécurité, tant que les armes sont détenues par les habitants, dans les villes et les contrées, de Tripoli à Beyrouth ». Tarek Mitri a souligné le lien étroit entre « le redressement de la vie politique et la quiétude des gens quant à leur avenir .

« Seule l’armée peut rassurer les citoyens, si toutefois elle exécute son rôle jusqu’au bout, sans atermoiement ni hésitation, et sans volonté de ménager une quelconque partie ». Cette responsabilité de l’armée s’étend également au niveau des frontières, qu’elle « se doit de protéger (...) surtout dans le cadre des mises en garde lancées contre le risque d’importer les affaires syriennes à l’intérieur ». Certes, les Libanais sont divisés entre ceux qui sympathisent avec le peuple syrien et ceux qui appuient le régime de Damas, a reconnu Tarek Mitri. « Mais cette division politique n’est pas motivée par des raisons aptes à justifier un conflit civil ou confessionnel ni à permettre à d’autres de semer la discorde au nom de telle ou telle autre position par rapport à la Syrie. »

S’agissant par ailleurs de la communauté orthodoxe, Tarek Mitri a insisté sur « le rôle unificateur » des Libanais orthodoxes, « aux affinités politiques diversifiées, mais unis par leur appartenance à l’Église et par les valeurs d’ouverture et de modération ». « Ce qui les unit, c’est l’appartenance à l’Église et non une position politique unifiée, ni même la fibre confessionnelle que d’aucuns décrivent d’une manière parfois exagérée », a fait remarquer l’ancien ministre. Il a relevé en outre « un net recul au Liban de l’idée de l’État et de la citoyenneté. Nombreux sont les citoyens, orthodoxes ou pas, à ressentir que la logique de la force supplante celle du droit et de la loi ». Ce sentiment qui rejaillit aussi bien « de la vie quotidienne que de la fonction publique produit chez certains un repli sur soi, une résignation, et pousse les jeunes à quitter le pays », a déploré Tarek Mitri. « C’est pourquoi il est de notre responsabilité de stimuler les gens à s’engager pour l’État, en prenant part plus activement, en tant que citoyens, à la vie publique. »

(1) Note du rédacteur: Tarek Mitri est un homme politique et un intellectuel libanais. Grec orthodoxe, il participe à de nombreuses initiatives mondiales de dialogue inter-religieux. Il a été plusieurs fois ministre depuis 2005, dont ministre de l'Information du nouveau gouvernement d'union nationale issu des accords de Doha (2008-2011). Il a publié plusieurs ouvrages dont "Christians in the Arab World" dans "The Ecumenical review" ICI

Source:L’Orient-Le Jour
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Voir aussi Syrie:L’Europe doit pousser à un compromis, demande le patriarche Grégoire III
Mgr Ignace IV Hazim, le patriarche grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient à Damas, a dénoncé jeudi 1er mars une "campagne médiatique" hostile à la Syrie
LE PATRIARCHE CYRILLE ET LE MUFTI DE LA SYRIE ONT CONVENU DE LUTTER ENSEMBLE CONTRE L'EXTREMISME
Condamnation orthodoxe de la résolution de l’ONU


Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 20 Mai 2012 à 14:21 | 0 commentaire | Permalien

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