Les lieux de culte non-musulmans sont pris pour cible, par des individus non encore identifiés. Ainsi, après les attaques perpétrées contre l’église orthodoxe de l’avenue Mohamed V (lire notre article à ce sujet), l'école russe située derrière l'église ainsi que le cimetière chrétien de Montplaisir à Tunis, ont été vandalisés.
Ainsi, les murs de l’école ont été souillés avec de la matière fécale, il en est de même pour une fresque de Saint Sibérien située dans l’arrière-cour de l’église orthodoxe alors que les croix du cimetière ont été détruites.

Yamina Thabet, la présidente de l'Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM), a indiqué, lors d’une conférence de presse tenue mercredi 4 avril 2012, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens, que le gouvernement est responsable de la protection des minorités en Tunisie, une protection impérative suite à ces agressions répétées. Elle a surtout déploré l'indifférence manifeste du gouvernement à l'égard du droit des minorités à la protection.

Selon le journal Le Maghreb, un salafiste a fait irruption dans l’église, début avril, pour remettre une lettre d’un parti islamiste qui se nomme "Hizb Allah" invitant l’archiprêtre à se convertir à l’Islam ou à enlever les croix de son église et payer «Al Jizia» à son parti....Suite LIEN Businessnews

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 6 Avril 2012 à 10:21 | 5 commentaires | Permalien

"Agrippez - vous au vêtement du Christ "
Extrait des causeries du saint père Varsanofi du monastère d’Optino avec ses fidèles

Chez nous, au monastère du désert d’Optino, les moines vivent au minimum par deux dans les cellules. Cette règle permet de parer à une hallucination démoniaque et de prier en cette circonstance pour son compagnon ; elle permet également en ce cas de frapper à la cellule voisine pour demander de l’aide.
Cet ordre de vie a été adopté après un évènement précis. Autrefois les moines vivaient en solitaires et voici qu’il advint, après la prière du soir, qu’un moine vit assis dans sa cellule un homme âgé. Cet homme s’adressa à lui :

« Que fais-tu ici ? Reviens dans le siècle à tes occupations précédentes. Tu apporteras bien plus de bienfaits au monde. Tu toucheras un bon salaire, tu vivras dans le plaisir, tu te marieras… »
Le moine lui répondit : « Mais comment sortirai-je d’ici, les portes du monastère sont closes ? »

Et cet étrange individu lui répondit :
« Sois sans inquiétude, souhaites-le simplement et je te transporterai aussitôt par-dessus la clôture. Devant le portail, une troïka attelée t’attend déjà ! »

Soudain le moine fut empli de frayeur et il s’écria :
« Et qui es-tu donc ? Certainement le Démon ? Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aies pitié de moi ! » Dès qu’il prononça cette prière le mauvais esprit disparu.
Le moine accouru à minuit chez le père Ambroise et lui raconta ce qui lui était arrivé.
-Tu as eu une vision infernale. Tu as été visité par le démon de la huitième légion. Celui, auquel il apparaît, meurt, à moins que le démon ne le tue, répondit le saint moine Ambroise.
- Comment ai-je été sauvé ? demanda le moine
- C’est ta prière au Christ qui t’a sauvé, et j’ai senti que tu étais en danger, je me suis agenouillé devant l’icône pour prier pour toi. Les forces infernales ont frémi et le Démon a disparu.

Le saint Père Varsanofi continua sa causerie :

« Dans un monastère il est plus facile de vaincre le démon, cela est infiniment plus difficile dans le monde. Et lorsque le démon apparaît à une personne, qui n’a pas encore commencé à vivre d’une vie juste, il advient que cette personne s’éloigne de Dieu. J’ajouterai encore que lorsqu’un homme s’efforce de revenir sur un chemin de prière et corriger sa façon de vivre, alors le démon, sous des traits hostiles lui fait des insinuations, le tente et le gêne.Il arrive souvent, qu’au moment de sa prière, survient un bruit dans sa tête, l’empêchant de se concentrer. Quand je vivais dans le monde, j’avais un ami. Celui-ci fut longtemps très sceptique à l’endroit des monastères. Beaucoup d’intellectuels ont une opinion négative et critique à l’endroit des monastères. Mon ami parlait ainsi :« Je ne comprends pas pourquoi des personnes, surtout des moines s’isolent du monde ? A quoi servent les monastères ? »

Le doute l’habitait. Il était un homme droit, à l’esprit élevé, et il commença de bonne heure à chercher Dieu. Il ne le comprenait , il vivait dans le monde, il était musicien , il composait et récitait admirablement des vers. La musique était sa passion. Il arrivait qu’il nous raconte quelque chose et soudain, il s’écriait :« Non, je ne peux pas expliquer grand-chose avec des mots. Il vaut mieux que je vous joue un morceau de piano. »

Il s’asseyait, il jouait et il jouait si merveilleusement ! Ensuite il nous demandait :« Avez-vous compris à présent ce que je voulais vous dire ? »

Son âme était toujours habitée par un idéal élevé. Il rejetait la vulgarité, son appartement était merveilleusement bien meublé, et cependant il cherchait la vérité. Il faut croire que cette fermentation de son âme, tout ce qu’il ne pouvait pas exprimer avec des mots, l’amena à prendre une décision : Il quitta tout, se retira du monde et parti pour rejoindre un monastère du mont Athos.

Dans ma vie séculière il m’était souvent nécessaire d’être en relation avec des personnes essayant de se comprendre elles-mêmes ? Car nombreux sont ceux qui ne discernent pas quel chemin prendre. Je me suis souvent entretenu avec des personnes semblables. Mes causeries amenaient certains à s’agacer. Surtout lorsque j’ai arrêté de mener une vie dans le siècle et que je me suis mis à aller à l’église et à visiter les monastères. On s’est mis à parler de moi comme d’un être anormal, un fou. Et ils étaient nombreux ceux qui disaient en parlant de moi :« Avez-vous entendu qu’il s’est commis avec des moines. Le malheureux il se condamne à la solitude. »

Voilà quelle était l’opinion des gens du siècle à mon sujet.
Oui, il est très difficile de se sauver dans le monde. Saint Nicolas de Myrrhe se retira dans le désert. Il se mit à prier, mais le Seigneur ne bénit pas sa décision de rester là pour toujours. Le Seigneur apparut à Saint Nicolas et lui dit : « Ce n’est pas ici que tu me seras utile. »
Et Saint Nicolas quitta le désert. Beaucoup de Saints ne vécurent pas dans des monastères : Sainte Thaïs, Sainte Marie L’Egyptienne, Sainte Eudoxie et beaucoup d’autres… Il est possible de sauver partout son âme et œuvrer à la gloire du Seigneur. Il faut simplement se souvenir d’une règle, ne jamais se détacher du Sauveur. Agrippez-vous à son vêtement et Il ne vous abandonnera jamais !

Pour "Parlons d'orthodoxie" traduction Marie Genko

Rédigé par Marie Genko le 5 Avril 2012 à 16:57 | 1 commentaire | Permalien

Chers frères et sœurs,

Un cycle de conférences dominicales se déroule à l’église des Trois Saints Docteurs (5, rue Pétel, métro Vaugirard) avec la bénédiction de Monseigneur Nestor de Chersonèse.

Il n'y aura pas de conférences dominicales le 8 avril, Dimanche des Rameaux, ainsi que le 15, Saintes Pâques.Nos rencontres reprendront le 22 avril, vous serez informés du programme des conférences dominicales.

Воскресные беседы на Трехсвятительском подворье: двухнедельный перерыв

Дорогие отцы, братья и сестры!

В дни великих праздников Входа Господня во Иерусалим 8 апреля и Пасхи Христовой 15 апреля традиционные воскресные беседы на Трехсвятительском подворье проводиться не будут.
Встречи возобновятся в воскресенье 22 апреля, на Антипасху.




Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 5 Avril 2012 à 12:18 | 0 commentaire | Permalien

La vie chrétienne en Russie : un nouveau souffle?
Par Serge Tchapnine, rédacteur en chef de «La revue du Patriarcat de Moscou»

Les représentants des associations « Comunione e Liberazione » en Russie m’ont prié le 10 mars dernier de leur parler des changements qui surviennent dans l’état d’esprit des fidèles orthodoxes dans notre pays. Comment sont perçus les récents évènements ?


A la suite des élections parlementaires de décembre 2011 nous constatons un nouvel éveil de la conscience et de l’action chrétiennes. Cet éveil a été précédé par au moins deux évènements : le débat, survenu par surprise au printemps 2011, pour savoir si la présence d’une intelligentsia orthodoxe était nécessaire ? La manière même de poser la question véhiculait des relents de la « haine de classe » et portait un souffle glacial d’appel à la guerre civile. Il s’agissait en fait d’une perception douloureuse « de l’alternative liberté/non liberté » dans notre tradition ecclésiale.

Il y avait contradiction entre d’une part la liberté de pensée, la liberté d’exprimer ses vues et, de l’autre, de la nécessité de s’en tenir strictement au « protocole convenu ».

– Comment définir de nos jours l’intelligentsia ?
En quoi est-elle nécessaire à l’Eglise ? - tel était le premier sujet de réflexion. Question fort mal posée car il n’y pas et il ne saurait y avoir actuellement en Russie une intelligentsia dans l’approche traditionnelle de cette notion. Il aurait plutôt fallu s’interroger sur la place qui peut revenir au sein de l’Eglise à des intellectuels dont les savoirs ne sont pas en contradiction avec leur foi. Connaissances se fondant sur des valeurs, éthiques, morales et spirituelles. Le débat portait sur deux aspects : l’importance des connaissances et la liberté de s’exprimer.

Deuxième sujet débattu : que doit précisément exprimer l’Eglise lorsqu’elle s’adresse à la société ? Son message traitait de code vestimentaire, de clergé trop aisé… Or, ce ne sont pas, loin de là, les sujets qui préoccupent en premier l’opinion. C’est au Christ, à une vie conforme à l’Evangile qu’il convient avant tout de penser.
Aux approches de décembre 2011 on constatait dans l’état de l’opinion des changements très rapides. Les gens se sont mis à réfléchir et même à passer à l’acte. Chose surprenante : un jeune prêtre est allé s’inscrire en tant qu’observateur du scrutin, cela à titre de journaliste orthodoxe. Le témoignage qu’il a apporté de la journée qu’il avait passée dans un bureau de vote a provoqué une véritable explosion de l’internet. Ce prêtre attestant de l’existence du mensonge dans la vie de la société n’était pas du tout attendu ! C’était une première hirondelle tout en n’étant pas le loup blanc. Il fut suivi par plusieurs autres clercs et laïcs qui étaient hier encore très éloignés de la vie politique. Les médias orthodoxes leur offrirent volontiers leur espace. Il n’y avait plus, subitement, césure entre les gens d’Eglise et la vie de la société laïque. La posture civique des croyants était devenue réfléchie, critique, voire d’opposition et en aucun cas indifférente. Cela n’a certes pas été suivi par la tenue de meetings ou de « sit in » orthodoxes.
Il n’était pas encore question de fonder des mouvements ou des organisations. On peut cependant dire que les choses avaient bougé et que le mouvement se poursuivra. Nous sommes à la recherche d’une sémantique nouvelle. Les autorités disent, et cela parait convainquant : « Regardez ces protestataires. Ils ne parviennent pas à s’entendre entre eux. Ils n’ont pas de programmes, de leaders ». D’un point de vue strictement réaliste tout ceci est exact. Est-ce qu’un meeting est à même d’apporter une solution à une situation précise. Bien sûr que non. Si notre comportement n’est en rien efficace, si personne n’a besoin de nous, à quoi bon tout cela ? Serions-nous dans l’impasse ? Or, il nous est essentiel de témoigner à titre personnel de la vie de la société et de répudier la non vérité. Les fondements moraux, et ceci pour la première fois depuis de longues années, n’appartiennent plus au non dit.
Même si le mouvement venait à s’essouffler et qu’il n’y ait plus de meetings ce qui compte est ce qui s’est passé dans nos têtes et dans nos cœurs. Nous sommes devenus plus adultes et mieux voyants.
Selon des évaluations optimistes on compte actuellement en Russie près de 80% de chrétiens orthodoxes. Pourquoi, alors, n’avons-nous pas d’hommes politiques orthodoxes ? L’une des réunions du forum chrétien « Rimini Meeting » a été consacrée en août 2011 à la politique chrétienne. Des hommes politiques connus venus de divers pays ont pris part à ces débats. La teneur de la discussion m’a frappé. La salle était comble, plusieurs milliers de personnes s’y étaient réunies. Les intervenants étaient de véritables hommes politiques et d’authentiques chrétiens. Il m’a été douloureux de me dire que la Russie n’a personne pour la représenter dans cette conversation.

Oui, bien sûr, il y a de véritables croyants pratiquants dans les rangs des différents partis politiques russes. Mais leur mode de confession de leur foi est empreint d’une perception purement séculaire de l’action chrétienne : « Oui, je suis chrétien à l’église, entouré par d’autres chrétiens. Je m’efforce de me comporter en chrétien au sein de ma famille. Mais personne n’est à même de me percevoir en tant que chrétien lorsque je suis dans l’exercice de mes fonctions ». En effet, cela n’est pas perceptible car il n’existe pas chez ces croyants de principes qui guident leur action au jour le jour. La vie de la société est imprégnée par la relativité des valeurs. C’est bien ce qui ne laisse pas se constituer en Russie une politique authentiquement chrétienne. Il nous faut sortir de l’adolescence. Il m’est difficile de dire si nous serons témoins de la formation d’une véritable action chrétienne. Mais la glace a fondu et il désormais possible de débattre de tout cela entre amis ou au sein des clubs dont nous faisons partie. Les quatre mois que nous venons de vivre sont une période d’éveil. L’on peut dire que nous avons vécu une sorte de nouvelle Pentecôte dans la vie chrétienne en Russie. Il est à douter que nous verrons bientôt les résultats tangibles de ce processus. Mais ce retour à la vie spirituelle me parait convaincant et m’inspire.

A propos d’histoire et de tradition : nous entendons souvent dire « Tenons nous en à la tradition. En dévier serait fort dangereux ». Or, s’il s’agit de notre héritage culturel, historique, social, philosophique, de nos comportements, ils ne sont que soviétiques et rien d’autre. Comme il est triste que nous ne puissions faire marche arrière et voir de nos yeux ce qu’était le pays avant 1917. Nous en sommes toujours à l’ère post 1917. Il nous faut reconstruire, jouer pour essayer de nous resituer dans le passé. Il m’est désagréable de le reconnaître en tant que chrétien mais il faut bien dire que dans la Russie d’aujourd’hui ce sont les communistes qui restent les plus fidèles à une étrange sorte de tradition.

J’avoue ne pas savoir ce qu’est en réalité le conservatisme chrétien. Cependant, je reconnais qu’en tant que chrétien je suis plutôt conservateur et tenant de la tradition. Il nous incombe donc de créer en Russie de nouvelles traditions chrétiennes. Je pense à la vie en dehors de l’église et du temps des offices. Il faut que ce soient des traditions chrétiennes convaincantes marquant la vie politique, sociale et familiale. Ces traditions doivent prendre racine dans une réalité qui est la nôtre. C’est au nom de l’avenir de nos enfants qu’il nous incombe de trouver des réponses à ces questions.

Traduction Nikita Krivocheine
"Пятидесятница христианской общественной жизни" Сергей Чапнин
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"Parlons d'orthodoxie"
L’Eglise, la culture et le nationalisme en Russie
Sergueï Tchapnine: "L’Unité de la Foi"
Un nouveau livre de l’archiprêtre Gueorguy Mitrofanov « Les choix de l’Eglise orthodoxe russe au XX siècle »



Rédigé par Nikita Krivocheine le 5 Avril 2012 à 12:00 | 7 commentaires | Permalien

Croisière culturelle  •  Les fleuves de la nouvelle Russie du 22 juin au 3 juillet 2012
Croisière "Les fleuves de la nouvelle Russie" - Avec Marie Mendras (Chercheur au CNRS ) et le frère Hyacinthe Destivelle (curé-doyen de la paroisse Sainte-Catherine à Saint-Pétersbourg )

La croisière a lieu au meilleur moment des nuits blanches !
Les fleuves et les lacs que vous traverserez tout au long de cette croisière entre Saint-Pétersbourg et Moscou, par la paix qui les environne et qu'ils suscitent, donnent l'image d'une Russie immuable et fortement ancrée dans ses traditions. La visite des deux capitales du pays, les palais et les monastères que vous découvrirez tout au long de l'itinéraire pourraient de bien des manières vous bercer dans l'image d'une Russie éternelle dont les grands romanciers, cinéastes et autres artistes nous ont donné le goût. Mais la croisière exceptionnelle que nous vous proposons pour l'été 2012 vous permettra aussi de saisir à quel point cet État-continent, tout en étant fidèle à son histoire, est entré résolument dans la modernité. Grâce aux deux grands spécialistes que sont Marie Mendras et Hyacinthe Destivelle, nous aurons une approche autant spirituelle que temporelle.

Programme de votre croisière
Pour obtenir des renseignements plus détaillés, n'hésitez pas à demander nos catalogues gratuits ou à nous appeler au 01 44 39 03 03 .

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 4 Avril 2012 à 14:50 | 1 commentaire | Permalien

Les religieuses de l’Église Orthodoxe russe de Tunis ont reçu à maintes reprises des menaces d’un salafiste les sommant de fermer l’église. Des menaces proférées à l’heure où le tourisme tunisien essaye d’explorer le marché russe, aux potentiels importants capables de repêcher le secteur avec des centaines de touristes russes attendus.

Les menaces n’ont pas cessé ces derniers temps, car le même salafiste a repris ses menaces envers les religieuses qui sont allées déposer une nouvelle plainte auprès du district de la police de Bab-Bhar, l’archiprêtre avait contacté Rached Ghannouchi et avait exprimé son intention de contacter le Président Marzouki.

De leur part, les autorités sécuritaires ont pu identifier le salafiste à partir de sa description, de celle de sa voiture et de sa plaque minéralogique, Trimech avait reconnu avoir menacé les religieuses et qu’il a agit de son propre chef.

Le Procureur de la République a ordonné de le placer en garde à vue.
Lien Tunisienumerique

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 4 Avril 2012 à 10:21 | -28 commentaire | Permalien

Paroles mémorables des pères du désert
Traduction Lucien Regnault. Solesmes 1984.

"Abba Xanthias monta un jour de Scété à Térenouthis. Et là où il s'arrêta, on lui apporta un peu de vin à cause de la peine qu'il s'était donnée. Apprenant qu'il était là, des gens lui amenèrent un démoniaque. Et le démon se mit à injurier l'ancien: "Vous m'avez conduit à ce buveur de vin!" L'ancien n'avait pas l'intention de le chasser, mais à cause de l'injure il lui dit: "J'ai confiance dans le Christ que je ne terminerai pas cette coupe avant que tu ne sois sorti".

Et quand il commença à boire, le démon poussa des cris en disant: "Tu me brûles, tu me brûles." Et avant que l'ancien n'ait terminé, il sortit par la grâce du Christ" (280)

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 3 Avril 2012 à 19:56 | 0 commentaire | Permalien

Par Mustafa Canka
Traduit par Persa Aligrudic

Il y a trois siècles, sur le littoral monténégrin, on recensait pas moins de 17 églises à double autel, l’un catholique l’autre orthodoxe. Actuellement il n’en reste plus qu’une, l’église Saint-Ćekle de Sutomore, près de Bar. Par contre, un « oecuménisme populaire » et naturel continue d’irriguer la vie quotidienne : par exemple, des liens de parenté spirituelle unissent souvent des catholiques et des orthodoxes...

L’église saint Ćekle (saint Thècle) de Sutomore date du XIVe siècle et appartient au type d’édifices sépulcraux à une nef construits en pierre taillée. Près de l’iconostase et de la table d’autel orthodoxe, dans l’allée ouest adossé au mur sud, se trouve aussi un autel catholique.« C’est l’église à deux autels la plus importante non seulement au Monténégro mais dans les Balkans et ailleurs, et la cohabitation entre les deux confessions chrétiennes fonctionne parfaitement. Il est intéressant de noter que l’église a été restaurée en commun accord avec les représentants des deux confessions, il y a quelques années.

Le Conseil pour la restauration était formé de cinq orthodoxes et de cinq catholiques. Ils ont consulté une autre église et procédé ensemble à sa restauration et à tout ce qui l’entoure, les allées et le cimetière. Cette église est un véritable exemple de la manière dont on peut cohabiter si on le désire vraiment », estime Željko Milović, un journaliste basé à Bar.
Non loin, se trouve l’église Saint-Petka qui abritait aussi deux autels jusqu’en 1995. Il y a quatre ans, une décision de justice a ordinné de rétablir l’autel catholique. Il reste à espérer que l’église, comme dans le passé, sera utilisée par les deux confessions.

Une multitude d’exemples de cohabitation religieuse

Les rapports réguliers rédigés par les archevêques de Bar suite aux visites canoniques indiquent une multitude d’exemples de cohabitation chrétienne pratique dans la région. Ainsi, en 1750, l’archevêque Lazar Vladanji mentionne que les catholiques assistent aux liturgies orthodoxes et communient ensemble, les orthodoxes assistent aux messes catholiques, les mariages sont mixtes et les processions se font en commun. L’archevêque Vladanji souligne qu’il arrivait souvent, lors du décès d’un orthodoxe, d’appeler le prêtre catholique et inversement.
Dans les Bouches de Kotor, il était également fréquent que les orthodoxes et les catholiques utilisent la même église. À la fin du XVIIIe siècle, on comptait huit églises à double autels orthodoxe et catholique dans les Bouches. L’histoire de l’église Saint-Lucas de Kotor est particulièrement intéressante. Construite au XIIe siècle, elle fonctionne comme une église catholique jusqu’en 1648, et devient orthodoxe en 1657. Or, il restait encore quatre autels catholiques en 1810, quand le dernier a été retiré sur l’autorisation du maréchal français Marmont...
Suite Balkans.courriers.info

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Avril 2012 à 22:38 | 34 commentaires | Permalien

Mgr Nestor, évêque de Chersonèse, a nommé par un décret en date du 1 avril 2012 le hiéromoine Nicodème (Pavlinciuk), clerc de la cathédrale des Trois Saints Docteurs, recteur de l’église Saint Séraphin de Sarov à Montgeron, dans les environs de Paris.
Lien: Eglise orthodoxe russe en France - Diocèse de Chersonèse


Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 1 Avril 2012 à 11:24 | 0 commentaire | Permalien

Vladimir GOLOVANOW

La "Revue des sciences religieuses" (1) a mis en ligne récemment un article du père Gabriel Tchonang (2) que je trouve très intéressant. Il donne d'abord une courte synthèse du rôle essentiel de l'Esprit Saint dans l'Orthodoxie (qui souligne "en creux" la différence avec le Catholicisme) puis résume le Pentecôtisme, que nous connaissons peu en Europe, où il s'est développé récemment (3), mais dont la progression a pu séduire des Orthodoxes (en particulier aux Etats Unis, voir l'article du père Gabriel). Bien que le père Gabriel pense que les différences seraient plus culturelles que théologique, sa conclusion démontre, à mon sens, que ces différences sont en fait fondamentales pour un Orthodoxe.

Je vous en propose le résumé, l'introduction et la conclusion:

Résumé: une différence plus culturelle que théologique
Si l’Orthodoxie et le Pentecôtisme insistent également sur le rôle salvifique et sanctificateur de l’Esprit saint, leur hostilité mutuelle relève d’un paradoxe. Celui-ci trouve son origine profonde dans des herméneutiques confessionnelles, plus déterminées par la culture que par la théologie. Deux traditions ecclésiales s’y affrontent. L’une, deux fois millénaire, a su intégrer dans son fonctionnement et sa réflexion les acquis des conciles et les réflexions des Pères. L’autre, moins structurée, plus proche d’un courant religieux que d’une tradition ecclésiale, demeure soumise à l’irrationalité d’une émotivité et d’une sensibilité elles-mêmes soumises à un littéralisme biblique et à un fondamentalisme invétéré.

Introduction: une confrontation paradoxale.

L’épineuse coexistence de l’orthodoxie et du pentecôtisme relève d’un paradoxe. Plus que les autres Églises instituées, l’orthodoxie considère que la « pneumatologie n’est pas seulement un dogme à part relatif à la troisième personne, ni seulement un chapitre de la dogmatique, mais la dimension essentielle de la théologie, toujours totale, donc trinitaire1 ». Quant au pentecôtisme, il se définit essentiellement comme la religion du Saint-Esprit, où seule compte l’action prépondérante de la troisième personne de la Trinité, opérant par des charismes et dons surnaturels. Pourtant, les deux confessions n’ont jamais été aussi hermétiques l’une à l’autre. L’orthodoxie reste aujourd’hui l’Église historique la plus fermée au mouvement pentecôtiste. Nous examinerons ici les raisons profondes de cette fermeture, avec sa capacité de résistance à la puissance d’expansion de ce mouvement. Après avoir reconnu la sensibilité pneumatologique des deux « systèmes », nous mettrons en avant les divergences profondes qui fissurent leur mince socle commun jusqu’à le faire disparaître. Mais comment ne pas commencer par dessiner un état des lieux de leurs relations ?

Conclusion:. Convergences et divergences

De réelles convergences mais aussi d’irrémédiables différences se dessinent dans l’exposé des deux conceptions pneumatologiques. La difficulté à discerner le rôle véritable de l’Esprit donne lieu à diverses interprétations de son action, certaines très contradictoires. L’une et l’autre conceptions disent percevoir l’efficacité de l’œuvre de l’Esprit tant dans la communauté constituée que chez le chrétien pris individuellement. Quelles sont donc les raisons profondes d’une hostilité marquée entre le pentecôtisme et l’orthodoxie ? Elles relèvent de la nature de l’Esprit ainsi que de ses manifestations et de ses lieux de déploiement.

En vertu du triadocentrisme oriental, l’orthodoxie considère l’Esprit Saint comme la troisième hypostase de la Trinité, procédant du Père par le Fils, s’insérant par les sacrements dans la vie de l’Église, tandis que le pentecôtisme, moins dogmatique et peu spéculatif, tend à le considérer comme un agent efficient du Christ, chargé de perpétuer son œuvre, dans et par les guérisons et manifestations surnaturelles. C’est prioritairement par le Saint-Esprit que le Christ agit. C’est dans ce même Esprit que les charismes, dons et autres bénédictions se rendent visibles. La référence à l’Esprit Saint comme hypostase divine est quasi absente dans le pentecôtisme, même si apparaît bien une certaine personnification de l’Esprit Saint dans les formes de piété. Mais cette personnification est toujours relative au rôle que joue ou va jouer l’Esprit Saint dans la vie concrète du croyant. Elle se rapporte à son immixtion intempestive dans les nécessités matérielles.

Si le recours à l’Esprit Saint est prépondérant dans la piété pentecôtiste, il reste par contre très discret dans la piété orthodoxe, car il existe très peu de prières adressées directement à l’Esprit Saint. Les prières sont surtout adressées au Père ou au Fils. Les prières au Saint-Esprit présentent surtout un caractère épiclétique, habituellement dans la célébration des sacrements, en particulier l’eucharistie. S’il existe une « dévotion » à l’Esprit Saint, elle est avant tout le privilège du ministre des sacrements, puisque les prières sont dites avant les actes liturgiques.

Dans l’orthodoxie, l’Esprit Saint se déploie en outre pleinement chez les ascètes. Par une vie de renoncement, ces derniers se sont élevés au-dessus des vicissitudes de la nature et, dans une vie totalement offerte à Dieu, ils ont reçu de lui en récompense la plénitude de l’Esprit Saint. Ils sont désormais transparents au divin. Ceux qui y parviennent sont donc peu nombreux. Une universalisation de cette expérience signerait la fin de l’histoire, comme l’exprime très clairement un théologien orthodoxe, Paul Florensky :

La connaissance de l’Esprit Saint rendrait tout le créé entièrement pneumatophore, entièrement divinisé, elle donnerait une illumination achevée, alors l’histoire prendrait fin, il n’y aurait plus de temps. Mais tant que dure l’histoire, seuls certains individus à certains moments connaissent le Paraclet, et alors ils s’élèvent au dessus du temps34.

Ces individus sont rompus à la pratique de l’ascèse. Ce sont les martyrs non sanglants du renoncement et du dépouillement. C’est au terme d’un long combat qu’ils acquièrent la plénitude de l’Esprit. Cette plénitude est le fruit de l’humilité, elle-même fruit des humiliations. Saint Jean Climaque y exhorte d’ailleurs avec empressement :

Recevez de la main de tous vos frères le breuvage des humiliations et des mépris. Avalez-le comme de l’eau, l’eau qui donne la vie. C’est alors qu’une parfaite pureté fleurira dans votre cœur et que la lumière de Dieu ne se voilera pas à votre âme35.

L’accès à cette plénitude ne peut être l’apanage de tous. Le martyre en est la condition, comme le précise bien l’adage monastique :

« Donne ton sang et reçois l’Esprit36. » Une telle position contredit foncièrement la conception pentecôtiste qui voit dans l’accès à la plénitude de l’Esprit la condition même de l’être chrétien. La plénitude n’est pas une exception mais le propre de tout chrétien véritable. Si, dans l’orthodoxie, elle achève la vie chrétienne, dans le pentecôtisme elle la fonde et l’initie. Pour la première, les manifestations charismatiques se situent en aval de l’expérience chrétienne, pour le second, en amont, authentifiant une vie chrétienne normale.

L’orthodoxie et le pentecôtisme ont en commun d’insister sur l’expérience de l’Esprit Saint. De part et d’autre, on conçoit que l’Esprit Saint investit l’être tout entier, car c’est l’être tout entier de la personne qui participe au mystère de Dieu. Dans l’orthodoxie, cette transformation de l’être est manifeste dans l’expérience de la transfiguration, comme le vécurent bon nombre de mystiques orientaux. Le corps tout entier, dans l’harmonie de l’Esprit, fait l’expérience du Thabor. C’est le début de la déification des corps, signe et annonce de la Résurrection. M.-J. Le Guillou renchérit : « refuser un commencement de déification actuelle du corps, ce serait nier la résurrection et sans doute, si beaucoup de contemporains ont tant de mal à concevoir la résurrection, c’est parce qu’ils n’ont jamais perçu à quelle profondeur la grâce transfigure déjà notre corps dès ici-bas37 », « car quand l’homme tout entier est pétri, en quelque sorte d’amour de Dieu, il montre aussi par son corps, comme par un miroir, la beauté de son âme38 ». Dans le pentecôtisme, par contre, l’investissement de l’Esprit dans le corps se traduit par des dons surnaturels, les guérisons miraculeuses et des langues nouvelles. Ces manifestations ont un caractère spectaculaire et foncièrement irrationnel. Elles obéissent pour plusieurs d’entre elles aux lois des émotions et des affects.

Dans l’orthodoxie, l’Esprit Saint annonce et prépare le royaume qui est au-delà de l’histoire, tandis que le pentecôtisme trouve ce royaume déjà réalisé dans l’effusion de l’Esprit Saint et les miracles qui l’accompagnent. Le paradis est introduit dans les limites immédiates du bien-être corporel et psychologique. L’éternité trouve son plein accomplissement dans le temps. Si pour l’orthodoxie la pentecôte est encore inachevée - car elle attend la manifestation en gloire de la troisième hypostase de la Trinité à la fin des temps -, pour le pentecôtisme, elle est pleinement achevée dans l’effusion des dons charismatiques et les signes extraordinaires qui les accompagnent.

Si l’orthodoxie considère la Vierge Marie comme image hypostatique du Saint-Esprit, c’est une aberration pour le pentecôtisme qui ne trouve en Marie qu’une figure humaine dérisoire, sans aucune importance pour la croissance en grâce du chrétien, encore moins pour la manifestation de l’Esprit.

Si la liturgie et les sacrements, en particulier l’eucharistie, sont les lieux par excellence de la manifestation de l’Esprit dans l’orthodoxie, ils demeurent sans intérêt pour le pentecôtisme et constituent plutôt des obstacles majeurs. Le pentecôtisme se définit essentiellement comme anti-liturgique et ne considère aucun sacrement comme nécessaire au salut et à l’œuvre de l’Esprit. Tout est lié à la relation subjective du croyant avec le divin.

Pour l’orthodoxie, « le charisme du ministère est juge de l’Esprit » : l’Esprit Saint ne se manifeste que dans l’Église, selon l’affirmation d’Irénée de Lyon que l’orthodoxie prend à son compte : « Ce n’est que dans l’Église qu’est donnée la communion du Christ, c’est-à-dire l’Esprit Saint39 ». Pour le pentecôtisme, l’expérience pentecostale est essentiellement extra-structurelle et extra-ecclésiale parce que subjective et personnelle.

Si l’orthodoxie et le pentecôtisme gardent pour socle commun le rôle prépondérant accordé à l’Esprit Saint ainsi qu’à l’expérience profonde que les communautés ecclésiales et les individus peuvent en faire, ils restent encore profondément distants, irréconciliables dans leurs interprétations et leurs compréhensions de la nature de l’Esprit, de son œuvre et de ses lieux de déploiement. Derrière la figure « paradoxale » de l’Esprit que suggère cette profonde hostilité, deux traditions s’affrontent : l’une marquée par l’expérience et les apports des conciles, des Pères de l’Église et des théologiens ; l’autre, plus récente, entretenue par la spontanéité des élans sensibles et émotifs que viennent justifier un littéralisme biblique et un fondamentalisme invétéré. En définitive, le conflit réside moins dans le caractère insaisissable de l’Esprit que dans la disharmonie foncière entre deux interprétations de l’œuvre de l’Esprit liées à deux histoires religieuses et même à deux cultures que très peu rapproche.

Source et texte complet ICI

Notes du rédacteur
(1) La "Revue des sciences religieuses" est une publication scientifique de la Faculté de théologie catholique de Strasbourg. Elle aborde tous les champs disciplinaires de la théologie, du droit canonique et des sciences.
(2) Gabriel Tchonang est prêtre du diocèse de Strasbourg et chargé de cours à la Faculté de Théologie Catholique de l'Université de Strasbourg. Il a publié "L'essor du pentecôtisme dans le monde. Une conception utilitariste du salut en Jésus-Christ", :[L'Harmattan]url: http://www.myboox.fr/edition/l-harmattan-156.html , 2009.
(3) Il y aurait environ 200 000 Pentecôtistes en France … autant que d'Orthodoxes?





Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 31 Mars 2012 à 18:05 | 0 commentaire | Permalien

Le 31 mars 1945 mère Marie (Skobtsov) périssait en martyre dans le camp de Ravensbrück
Rare conjonction: en 2012 nous vénérons Sainte Marie l’Égyptienne le 31mars /1 avril, date de la mort de mère Marie (Skobtzov) à Ravensbrück. Elle avait choisi son nom de moniale en l'honneur de Sainte Marie l’Égyptienne. C'est Mgr Euloge qui avait accepté ses voeux.

Voici le texte de la préface rédigée par le patriarche Cyrille pour le le livre de Xenia Krivochéine "La beauté qui sauve..." (Saint Saint-Pétersbourg, 2004) Traduction père Serge Model

L’exploit de mère Marie
... Viendra le jour : dans l’étendue des mondes –
Ayant vaincu en tout la force de destruction –
Pour glorifier le Créateur, nous nous lèverons des tombes,
Accomplissant le commandement d’amour et de résurrection.


Ainsi écrivait, peu avant sa fin tragique au camp de concentration de Ravensbrück, la moniale Marie (Skobtsov). Elle fut mise à mort le 31 mars 1945, durant le saint Carême, quand, dans l’espérance de la Résurrection du Christ, le monde admirable créé par Dieu se renouvelle et revit.

À première vue, il peut sembler que le chemin qu’avait choisi mère Marie n’était pas celui par lequel s’élevaient, en se « perfectionnant » graduellement, les grands maîtres de la vie monastique. Mais le monachisme authentique consiste en un renoncement à soi : « Jésus dit à ses disciples : si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive » (Мt. 16, 24). Tant la vie que la mort de mère Marie appartiennent à ce chemin de renoncement à soi-même, de service à ceux qui sont loin ou près (Еph. 2, 17), d’amour agissant, compatissant et miséricordieux.

Les personnes qui entouraient la moniale Marie avaient vécu la destruction de la Russie ancienne avant tout comme une tragédie personnelle. Mère Marie, elle, était de ceux qui avaient perçu dans la conjoncture du temps quelque chose de plus : l’appel à la créativité chrétienne. Elle participa de ce courant qui avait emporté les « derniers Romains » de l’ « Âge d’argent » depuis la sophistication excessive de la culture prérévolutionnaire pétersbourgeoise vers la simplicité apostolique des premiers chrétiens, l’âge d’or de l’Église. Elle écrivait : « Nous sommes inexistants. Est-ce là le hasard ? Ou notre malchance existentielle ? À quelle époque malheureuse – à ce qu’on dit – sommes-nous nés ? Dans le domaine de la vie spirituelle, il n’y pas de hasard, ni d’époques chanceuses ou non, mais il y a des signes qu’il faut déchiffrer, et des chemins qu’il faut emprunter. Et nous sommes appelés à la grandeur, parce que nous sommes appelés à la liberté ... » C’est là le sens de la vie et de l’œuvre de mère Marie. Elle considérait la liberté comme un don sans prix de Dieu, et elle acceptait des sacrifices visibles ou invisibles aux yeux du monde, afin de préserver ce don pour ceux qui l’entouraient. Et ce, tout en restant elle-même une personne véritablement libre.

Cette liberté était préservée à travers la désorganisation de son existence terrestre : dans les églises, aménagées à la va-vite dans des garages et des écuries, dans les « sièges » fabriqués à partir de tas d’annuaires téléphoniques, dans la porte sans serrure de sa chambrette sous l’escalier de service. Sa liberté se réalisait dans le service désintéressé des pauvres, des misérables, des désespérés. C’est là que se révélait la vocation suprême du service de mère Marie.

Je connais seulement les joies du don,
Pour éteindre par notre sacrifice le chagrin du monde,
Pour que le feu et la clameur des aubes sanglantes
Soient noyés dans les pleurs de compassion.


« Si nous apportons en Russie un esprit neuf – libre, créateur, audacieux – notre mission sera accomplie », disait mère Marie à ses collaborateurs. Ce don admirable de Dieu l’a accompagnée toute sa vie : même au camp de la mort, à la fin de sa vie, elle n’a pas abandonné sa créativité. Son foulard de détenue, brodé à Ravensbrück, est aujourd’hui conservé comme un trésor sans prix. Et il est regrettable qu’on n’ait pas sauvegardé son icône brodée, représentant la Mère de Dieu, tenant dans ses mains le Sauveur du monde.
Maintenant, l’exploit d’amour de mère Marie, son héritage artistique devient de mieux en mieux connu de nos contemporains. Nous croyons que son exemple inspiré affermira nos forces au service du Christ Sauveur ressuscité des morts.

Mère Marie fut martyrisée le jour où l’Eglise orthodoxe commémore les défunts, le samedi de la deuxième semaine du grand Carême. Ayant refermé les pages de cette vie passagère, elle est entrée dans les demeures éternelles. L’amour terrestre agissant s’est uni à celui, triomphant, dans les cieux.
Mémoire éternelle à toi, notre sœur bienheureuse, que nous commémorons maintenant ...


Patriarche CYRILLE de Moscou
et de toutes les Russies


.....................
Site consacré à mère Marie (Skobtsov)

Rédigé par Xenia KRIVOCHEINE le 31 Mars 2012 à 08:58 | 2 commentaires | Permalien

Le patriarche orthodoxe russe, Cyrille Ier, devrait prochainement visiter la Pologne, a annoncé l’archiprêtre Vsevolod Tchapline, président du Département synodal des relations de l’Eglise avec la société, lors d’une conférence de presse, le 30 mars 2012. La visite du patriarche russe devrait naturellement inclure des contacts avec l’Eglise catholique, a précisé l’archiprêtre. "Lors d’une visite en Pologne, il serait étrange de refuser des contacts avec la première Eglise du pays, spécialement dans un contexte de récent dialogue entre les Polonais et les Russes. D’une manière ou d’une autre, une telle visite dans ce pays de forte tradition catholique implique une rencontre avec cette Eglise", a-t-il ajouté kipa/apic

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 30 Mars 2012 à 16:26 | 0 commentaire | Permalien

La chaîne orthodoxe russe "Soyouz" a diffusé le 8 mars 2012 un reportage intitulé: "L’Europe chrétienne. Nice, la cathédrale Saint Nicolas". On peut y entendre le pères Nicolas Ozoline ainsi que plusieurs paroissiens de la cathédrale. Cliquez sur le LIEN

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 29 Mars 2012 à 10:00 | 1 commentaire | Permalien

Emigrés russes en Espagne : Je cherche une «iglesia orthodox»
Le père André Kordotchkine, recteur de l’église de la Nativité du Christ diocèse de Chersonèse, patriarcat de Moscou à Madrid décrit pour "Pravoslavie i mir" la situation des Russes en Espagne :

On me demande souvent : « Qui sont ceux qui quittent de nos jours la Russie ? » Il s’agit en définitive d’intégration et, en même temps de non oubli de sa propre culture. L’un ne peut aller sans l’autre. Les émigrés qui ont du fuir leur pays à la suite de la révolution étaient des gens instruits, fidèles à leur foi, attachés à leur langue. Il ne leur a donc pas été difficile de faire siennes les cultures des pays où ils se sont installés. Leur culture les a aidés à s’attacher à leurs nouveaux pays et à y trouver une place digne d’eux. Il est difficile de dire comment les choses vont se passer avec nos ouailles de maintenant, les émigrés de la «nouvelle vague ». Ils ont peu en commun avec ceux d’après la révolution. Il y a aujourd’hui parmi les nouveaux arrivés beaucoup de personnes aisées qui peuvent vivre et travailler avec un pied dans deux ou trois pays. Ils gardent leur nationalité russe et reviennent dans leur pays.

Il y a des personnes peu fortunées, je pense à nos paroissiens madrilènes, souvent ils ne veulent pas rester en Espagne, ils n’y possèdent pas de maisons, rien ne les y retient. Ce sont pour ainsi dire des migrants permanents.
Les étudiants représentent une catégorie à part. Certains retournent en Russie, d’autres trouvent des emplois, se marient. Allez ailleurs pour trouver un emploi et de quoi vivre est une décision forcée. Qui aurait l’idée, s’il est bien installé dans l’existence, d’abandonner sa maison, ses enfants, ses vieux parents ? Il serait ingrat d’essayer de comparer entre elles les diverses vagues de l’émigration russe.

Lorsque je faisais mes études en Angleterre la notion d’émigré s’associait avec des personnes qui disaient « aéroplane, ou prendre l’omnibus ». On leur avait appris à parler ainsi dans leur enfance. Mais ces quelques expressions amusantes mises à part ils maitrisaient un russe bien plus riche que celui que nous entendons aujourd’hui à Moscou. C’était un plaisir pour moi que de converser avec des interlocuteurs dont le russe était d’une pureté cristalline.

Ordonné prêtre, toujours en Angleterre, j’ai célébré l’un de mes premiers mariages. Une voiture m’amena parmi des jeunes à l’aspect indéfini qui se mirent d’emblée à me tutoyer. Leur chewing-gum à la bouche, ils fredonnaient un refrain parlant de la fumée des cigarettes à la menthe. Par la suite j’ai rencontré beaucoup de jeunes de ce genre et il m’a fallu un certain temps pour me dire que rien de terrible ne se passait. Il s’agissait simplement d’un changement de générations. Les vieux émigrés blancs qui ne sortaient jamais de chez eux non cravatés éprouvaient à notre égard, étudiants barbus en jean, une certaine appréhension. Mais nous avions, quoi qu’on puisse en dire, quelques connaissances.

Autre relève générationnelle : je vois de plus en plus souvent dans notre église des enfants de six ou sept ans issus de mariages mixtes et qui ne parlent pas ou presque le russe. Rares sont ceux qui savent lire, personne ne sait écrire. Leurs parents les envoient chez nous pour qu’ils apprennent la langue. Mais la connaissance de la langue n’apporte rien en soi si la formation spirituelle de l’enfant est confiée exclusivement à la charge de l’école du dimanche. Ces enfants n’y restent d’ailleurs pas longtemps. En effet, amener les enfants à l’église chaque dimanche demande des parents une certaine discipline et ils ne l’ont pas. Les enfants qui fréquentent une école représentent une goutte dans la mer de tous ceux qui ont vu le jour à Madrid. Le téléphone sonne. Une voix de femme : « Padre Andreï, je cherche une iglesia orthodoxe, je voudrais savoir quand il y aura la missa ? » A quoi s’attendre des enfants de cette femme ?

Pour ce qui est des émigrés « virtuels, de ceux qui ne parlent que de partir, je suppose qu’ils ne sont pas sincères. La Russie de nos jours offre de grandes possibilités. Il est préférable de vivre et de gagner sa vie en Russie si l’on rêve d’acheter une maison à Marbella.
Il est essentiel que la stabilité actuelle se maintienne en Russie et qu’il n’y ait pas d’effondrement dans les dix ans à venir.

"Pravoslavie i mir" et "Parlons d'orthodoxie"


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Mars 2012 à 22:00 | 2 commentaires | Permalien

La chaîne orthodoxe russe "Soyouz" a diffusé le 14 mars 2012 un reportage intitulé: "L’Europe chrétienne. Nice, la cathédrale Saint Nicolas". On peut y entendre les pères Nicolas Ozoline et Alexis Dumont ainsi que plusieurs paroissiens de la cathédrale. Cliquez sur le LIEN

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 28 Mars 2012 à 17:55 | 0 commentaire | Permalien

Les abeilles et la maladie
Alexandre Stronine a été rappelé à Dieu le 12 octobre 2010
Sa vie, ses souffrances sont un fort témoignage de foi, d’amour du Christ. L’article qui suit a été publié par la revue « Foma ».

"Les abeilles et la maladie"

Afin de ne pas les accabler, Dieu ne maintient pas durablement les êtres humains dans le malheur, de même, pour qu’ils ne deviennent pas insouciants, Il ne les maintient pas constamment dans le bonheur, car c’est de différentes manières que le Seigneur assure le salut des hommes. (Saint Jean Bouche d’Or)

J’étais membre de l’église depuis cinq ans, lorsqu’au courant de l’hiver 2002, on posa à mon sujet le diagnostic d’un sarcome au 4ème degré. J’allais sur mes 33 ans. J’avais entendu parler de la mort, de la personne du Christ et je m’approchais des Saints Mystères. Néanmoins la maladie fut un choc pour moi… Ma vie était heureuse – j’avais un fils de trois mois avec lequel je ne voulais vraiment pas me séparer, j’avais une carrière qu’il valait visiblement mieux oublier …. Les douleurs étaient invraisemblables ; des nuits sans sommeil, des calmants qui ne me soulageaient pas… Celui qui est passé par cette expérience, celui là sait à quoi je fais allusion.

J’entamai un traitement lourd et de longue durée. Avant de le commencer j’ai demandé à recevoir l’extrême-onction et cela a effectivement changé mon humeur. De quelque part me sont venues des forces pour la lutte.

Devenu invalide du premier groupe, j’eu encore plus envie de m’employer à aider ceux qui vivaient une situation semblable. J’ai voulu m’efforcer de leur expliquer que chaque chose a son sens dans la vie et qu’il ne faut pas perdre courage et désespérer. J’ai voulu partager avec eux mon expérience, (elle n’est peut-être pas la plus positive) : 34 séances de chimiothérapie, de nombreuses séances de rayons et plusieurs interventions chirurgicales sérieuses- voici mon CV depuis mon diagnostic, il y a sept années et demi. La dernière intervention, fin 2006, m’a assis dans une chaise roulante. Les métastases ont abîmé la moelle épinière, déjà avant l’intervention mes jambes ne m’obéissaient plus.

Durant les deux premières années de ma maladie, je demandais dans mes prières, la santé pour moi-même et mes proches. Aujourd’hui, je ne demande plus la santé pour moi-même – je ne demande qu’une chose que le Seigneur me donne la force, la patience et la résignation pour supporter cette épreuve. Je vais peut-être m’exprimer de façon séditieuse, mais il s’agit de mon opinion subjective : Cette maladie n’est pas donnée à tout le monde pour en guérir et être en bonne santé.

Sur un forum , quelqu’un m’a écrit : « Il ne faut pas dire que vous êtes entré dans l’église et que vous êtes devenus un homme au plein sens de ce terme. ». C’est tout à fait exact, avec chaque année qui passe, je suis de plus en plus mutilé sur le plan physiologique, mais je me sens très heureux. Je possède une famille et des amis aimants et ils sont plus nombreux qu’avant ma maladie. J’ai également une occupation favorite liée à la vie de ceux qui me ressemblent, une occupation liée à des personnes handicapées. J’ai remarqué que lorsque certaines aptitudes deviennent limitées d’autres au contraire, non moins précieuses, apparaissent chez l’homme, et des forces qu’il ne soupçonnait pas en lui lui sont données. La seule chose effrayante serait de ressembler au figuier stérile de l’Evangile.
Il est très difficile d’expliquer aux gens que la foi n’est pas une garantie de guérison. Que le schéma : » Visiter sept églises, demander quarante jours de prières dans sept monastères, se plonger dans sept sources » ne fonctionne pas. Souvent j’ai l’impression qu’un prêtre, à ma place pourrait bien mieux faire : il m’est difficile de parler de la foi, moi-même, je ne suis pas assez bon pour témoigner…

A la question « La maladie conduit-elle à la Foi ? » je n’ai personnellement pas de réponse.
Je suis entièrement dans cette situation et je vois comme des gens qui souffrent s’effondrer, murmurer contre Dieu, maudire le destin. Il me semble qu’un être qui se referme sur sa maladie, ressemble à une mouche, posée sur un grand parterre de fleurs, qui ne la réjouissent en rien…Alors qu’une abeille posée sur un tas d’ordure, en voyant une petite fleur solitaire se réjouit sans fin de cette vue. Je souhaite à tous d’être comme les abeilles. Et je pense que la foi leur ouvrirait un monde complètement nouveau, une nouvelle relation aux évènements. Et si, parmi ceux que je connais, quelqu’un commence à croire, il le fait bien, avec sincérité, profondeur. Une telle foi ne le quittera pas, par exemple durant les périodes de rémission , une telle foi est authentique.

Chacun d’entre nous a sa propre vision d’une vie heureuse et de ses valeurs.
Certainement sans l’espoir en Dieu, en Son dessin, sans un recours par la prière auprès des saints, sans le soutien d’un prêtre que je rencontre depuis une douzaine d’années, je pense que je n’aurais pas duré plus de deux années avec mon 4ème degré de maladie. Croyez-moi ce ne sont pas des paroles claironnantes et emphatiques. Je le sais, et je suis sans cesse convaincu, qu’il en est ainsi. Je me réjouis que durant ma maladie, j’ai eu la possibilité de visiter toute la Grèce, de me rendre deux fois sur le mont Athos, et de m’envoler pour Valaam. A Diveevo, le monastère fondé par Saint Séraphin de Sarov, nous sommes reçus comme des membres de la famille. Si je n’avais pas été malade peut-être n’aurais-je pas trouvé le temps pour faire tout cela.

Je me réjouis de chaque nouvelle journée ; je me réjouis de ce qui est mien ici et maintenant, que l’été soit arrivé et que je puisse me déplacer avec ma chaise sur des surfaces sèches ; je me réjouis qu’il existe des places de parking pour les invalides et qu’elles soient libres ; je me réjouis lorsqu’il y a des plans inclinés dans les lieux publics dans lesquels nous nous rendons en famille. Je me réjouis de ce que j’ai commencé à me déplacer avec un déambulateur dans l’appartement…Je pourrais continuer à énumérer les joies d’aujourd’hui, simplement chacun d’entre nous a ses joies - et il suffit de les remarquer.

Alexandre Stronine, coordinateur de plusieurs projets sociaux et d’entraide

Traduction pour "Parlons d'orthodoxie" Marie GENKO

Rédigé par Marie GENKO le 28 Mars 2012 à 17:35 | 5 commentaires | Permalien

Voir le début: LES DEUX SIGNIFICATIONS DE LA COMMUNION
et LES DEUX SIGNIFICATIONS DU JEÛNE

LA COMMUNION DU SOIR
La caractéristique première et essentielle de la Liturgie des Présanctifiés est qu’elle est un office du soir. Elle se présente comme un office de communion qui suit les Vêpres. Aux premiers stades de développement, elle était dépourvue de la solennité qu’elle revêt aujourd’hui, si bien que sa relation avec l’office du soir était encore plus manifeste.
La première question qui se pose, par conséquent, concerne le caractère vespéral de la Liturgie. Nous savons déjà que, dans la tradition orthodoxe, l’Eucharistie est toujours précédée d’une période de jeûne total. Ce principe général explique le fait que l’Eucharistie, différente en cela de tous les autres offices, n’ait pas d’heure fixe qui lui soit propre, car le temps de sa célébration dépend avant tout de la nature du jour où elle doit être célébrée.

Ainsi, pour une grande fête, le Typicon prescrit une Eucharistie très tôt, parce que la vigile tient lieu de jeûne ou de préparation. Pour une fête moindre, sans vigile, l’Eucharistie est repoussée à une heure plus tardive, si bien que, théoriquement du moins, un jour par semaine, elle devrait avoir lieu à midi. Enfin, les jours où un jeûne strict ou total est prescrit pour la durée de la journée, la sainte communion - " rupture du jeûne " - est reçue le soir.

Le sens de tous ces rubriques est très simple : du fait que l’Eucharistie est toujours le terme d’une préparation, la réalisation d’une attente, le moment de sa célébration (kairos) est lié à la durée du jeûne total. Ce dernier ou bien prend la forme d’un office de vigile qui dure toute la nuit, ou bien se trouve être observé individuellement. Et puisque, pendant le Carême, les mercredis et vendredis sont des jours de totale abstinence, l’office de communion, qui combe l’attente de ce jeûne, se célèbre le soir.
La même logique s’applique aux " vigiles " de Noël et de la Théophanie qui sont aussi des jours de jeûne total et où, par conséquent, on célèbre l’Eucharistie après Vêpres. Si toutefois la veille de ces fêtes tombent un samedi ou un dimanche qui, dans la tradition orthodoxe, sont des jours d’Eucharistie, l’abstinence " totale " est avancée au vendredi. Autre exemple : si l’Annonciation tombe un jour de semaine en Carême, la célébration de l’Eucharistie est prescrite pour après Vêpres.

Ces règles qui, à beaucoup, semblent archaïques et inadéquates aujourd’hui, révèlent en fait le principe fondamental de la spiritualité liturgique orthodoxe, à savoir que l’Eucharistie est toujours le terme d’une préparation et la réalisation d’une attente. Et comme les jours de jeûne total et d’abstinence sont l’expression la plus intense de l’Église qui attend l’Époux, ils sont " couronnés " par la communion du soir.

Les mercredis et vendredis de Carême, l’Église prescrit une abstinence complète de nourriture jusqu’au coucher du soleil.
C’est pourquoi ces jours-là sont tout à fait indiqués pour la communion de Carême qui, comme nous l’avons dit plus haut, est une des armes et un des moyens spirituels essentiels au combat du Carême. Jours d’effort spirituel et physique intensifié, ils sont illuminés par l’attente de la communion prochaine au Corps et au Sang du Christ, et cette attente nous soutient dans notre effort, tant spirituel que physique ; elle en fait un effort axé sur la joie de la communion du soir : Je lève les yeux vers les montagnes, d’où le secours me viendra-t-il... (Ps 120,1).
Et alors, à la lumière de cette rencontre prochaine du Christ, comme le jour que je dois passer à mes occupations habituelles devient sérieux et grave ! Comme les choses les plus banales et insignifiantes qui remplissent mon existence quotidienne et auxquelles je suis si accoutumé que je n’y porte aucune attention, comme toutes ces choses acquièrent une nouvelle signification ! Tout mot prononcé, toute action accomplie, toute pensée qui traverse mon esprit, devient important, unique irréversible ; et chacun d’eux se trouve soit " ordonné " à mon attente du Christ, soit opposé à elle. Le temps lui-même que nous " perdons " généralement si facilement trouve ici son vrai sens : il est le Temps du salut ou de la damnation. La vie toute entière devient ce qu’en a fait la venue du Christ dans le monde : soit une ascension vers lui, soit une fuite loin de lui, dans les ténèbres et le destruction.

Et, de fait, le vrai sens du jeûne et du Carême n’est nulle part mieux révélé, ni plus pleinement, qu’aux jours de communion vespérale, et non seulement le sens du Carême, mais celui de l’Église et de la vie chrétienne dans sa totalité. En Christ, la vie toute entière, le temps en sa totalité, l’histoire, le cosmos lui-même, sont devenus attente, préparation, espérance, ascension. Le Christ est venu ; le Royaume est encore à venir !

En ce monde, nous ne pouvons qu’anticiper la gloire et la joie du Royaume ; et pourtant, en tant qu’Église, nous quittons ce monde en esprit et nous nous trouvons à la table du Seigneur, où, dans le secret de notre coeur, nous contemplons sa Lumière incréée et sa splendeur. Cependant, si cette anticipation nous est donnée, c’est pour nous faire désirer et aimer le Royaume et aspirer à une communion plus parfaite avec Dieu, au " Jour sans soir " qui vient. Et chaque fois que nous avons goûté, d’une façon anticipée, à la paix et la joie du Royaume, nous retournons dans ce monde et nous nous retrouvons sur la longue route, étroite et difficile. De la fête, nous retournons au jeûne, à la préparation et à l’attente. Nous attendons le soir de ce monde qui nous rendra participants de la " Lumière joyeuse de la sainte gloire de Dieu ", participants du commencement qui n’aura pas de fin.

Source et suite: PAGES ORTHODOXES.pagesorthodoxes.net/metanoia/schmemann-presanctifies.htm

Extrait d’Alexandre Schmemann,
Le Grand Carême : Ascèse et Liturgie dans l’Église orthodoxe.
Éditions de l’Abbaye de Bellefontaine, 1974-1999.
Reproduit avec l’autorisation des
Éditions de l’Abbaye de Bellefontaine.



Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 28 Mars 2012 à 17:01 | 0 commentaire | Permalien

Les  Russes au Portugal : « Nous sommes des émigrés saucisson »
Par l’higoumène Arsène Sokolov, recteur de la paroisse de Tous les Saints à Lisbonne, diocèse de Chersonèse, patriarcat de Moscou

Les sondages indiquent que la part de ceux qui n’ont pas l’intention de quitter la Russie a atteint 88% de la population. Plus de 4O.OOO habitants du pays s’exilent chaque année pour résider en permanence à l’étranger. Qui sont-ils ? Main d’œuvre ? Population déshéritée ? Chercheurs de bonne fortune ? Dans quelle mesure ces flux et ces reflux migratoires sont constants ? Connaissent-ils des « périodes de pointe » ?
L’higoumène Arsène Sokolov publie sur «Pravoslavie i Mir » un article consacré à ce sujet. En voici de larges extraits : Des Russes se sont installés depuis des siècles en France, en Suisse et en Allemagne alors que la péninsule ibérique n’a jamais, ceci jusqu’à ces derniers temps, accueilli d’émigrés venus des pays de l’Est.

Les  Russes au Portugal : « Nous sommes des émigrés saucisson »
En effet, l’Espagne et le Portugal sont géographiquement plus lointains et moins développés. Pendant longtemps ces deux pays sont restés à part et pour ainsi dire isolés. Leur adhésion à l’Union Européenne a tout changé.
Une arrivée massive de main d’œuvre étrangère, de semi-clandestins et de clandestins s’est produite en Espagne et au Portugal. A partir de 1990 et jusqu’en 2001 des nouveaux arrivés de l’ex-URSS sont venus s’installer en foule au Portugal, autant qu’en Espagne. Mais pour le Portugal, un pays bien plus petit que l’Espagne, ce fut une véritable invasion, un tsunami. Les rues des bourgades les plus reculées se sont mises à résonner de dialectes à la consonance étrange. Les indigènes se demandaient s’ils n’entendaient pas du chinois ! Les noms des nouveaux arrivés écorchaient l’oreille et demeuraient imprononçables même après deux verres de porto : Biblienko, Krivokhyja, Tchoudinkovsky… Les services sociaux portugais se sont montrés à la hauteur du défi : des cours gratuits de portugais furent rapidement organisés. Il n’y avait avant ce phénomène migratoire pratiquement pas de Russes résidant au Portugal. En effet, les émigrés blancs ainsi que les anciens combattants de l’armée Vlassov s’étaient installés outre-Pyrénées.
C’était une chance pour les nouveaux venus, il n’y avait pas en péninsule Ibérique de compatriotes bien intégrés pour les traiter « d’émigrés saucisson ». Les Russes sont ici bien moins nombreux que les Ukrainiens, le rapport est de un à quinze. Mystérieusement il y a très peu de Moldaves en Espagne, alors qu’ils sont très nombreux en Italie, en France et au Portugal. Pourquoi l’Italie ? C’est le pays de langue romane géographiquement le plus proche de la Moldavie. Cela concerne également la France. Le roumain, langue des Moldaves, est très proche de l’italien. La Roumanie a toujours été un pays francophile.

Quelles sont les raisons qui ont fait que les nouveaux émigrés ne sont pas attardés au pays des corridas et du jerez lui préférant celui du porto et des fados ?

Mon explication est d’ordre phonétique : les oreilles moldaves se sont senties écorchées par les tonalités rauques de l’espagnol alors les chuintantes du portugais ainsi que le son « ы » (ÿ) qui lui est propre leur ont été agréables.
Désormais les nouveaux émigrés quittent le Portugal peu prospère pour lui préférer des pays plus aisés comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la France et même l’Angola. Rien d’étonnant, c’est avant tout du travail et du pain que l’on recherche. Les Ukrainiens et les Moldaves ne se pressent pas de regagner leurs pays d’origine car ils savent qu’ils n’y trouveront qu’une morne misère sans avenir. Mais les emplois deviennent rares au Portugal. Le bâtiment et les industries ont licencié. Les allocations ont été réduites d’une manière drastique.
La situation de nos paroissiens orthodoxes est sans exagérer critique. Ceux d’entre eux qui ont acquis la nationalité portugaise peuvent aller chercher un emploi dans les autres pays de l’Union. Mais la plupart n’ont pas de titre de voyage, les hommes restent au foyer à garder les enfants alors que ce sont les femmes qui travaillent. Il ne leur est pas si difficile de trouver des ménages ou à s’occuper de personnes âgées.

Lorsque je suis arrivé dans la péninsule ibérique afin d’y organiser la vie orthodoxe, c’était en 2001, j’ai été surpris par l’absence de femmes, de vieux et d’enfants. Ils étaient encore tous en Ukraine, en Moldavie et en Géorgie. C’étaient les hommes qui avaient émigré pour faire vivre les leurs. Lorsque je faisais face aux paroissiens pour bénir l’assistance je ne voyais dans l’église que des têtes d’hommes rasées en boule. Les foulards blancs étaient très rares parmi les fidèles.

Nos communautés ont durant ces dix dernières années changé d’aspect à deux reprises.

Les Ukrainiens restent sur place pendant des périodes qui vont jusqu’à cinq ans tandis que les Moldaves s’installent fréquemment d’une manière permanente. Ils viennent avec femme et enfants. Les enfants sont scolarisés. De nouveaux foyers sont fondés, les mariages mixtes ne sont pas rares. Il y a maintenant beaucoup d’enfants dans nos paroisses, il nous a fallu mettre en place des écoles du dimanche. Les jeunes s’inscrivent nombreux dans les facultés.
Lorsque j’étais en charge d’une paroisse à Madrid, j’avais parmi nos fidèles des personnages pour le moins insolites : le responsable du service de lutte contre la criminalité économique de Chisinau qui était devenu éboueur. A Lisbonne je vois parmi mes paroissiens un ingénieur en avionique au chômage.
Les lignes de clivages au sein de nos communautés ne sont pas d’ordre ethnique mais plutôt confessionnel et politique. En voici un exemple : un père portugais, grand industriel, membre du Comité central du parti communiste et, évidemment, sans Dieu. Son épouse est russe, venue d’Ukraine, orthodoxe à la foi fervente. Ils ont un fils et une fille. Le garçon est ecclésialisé, très sérieux. Sa sœur a mal vécu sa crise d’adolescence, a suivi l’exemple du père et est devenue athée. La catéchisation des deuxième et troisième générations est chose difficile. Tant que les enfants sont petits les parents les amènent à l’église. Les fillettes soufflent les cierges, les garçons servent les offices. Pour Noël et Pâques les jeunes organisent des concerts. Puis on s’aperçoit qu’ils ont disparu. Un ou deux ans plus tard, nous les voyons réapparaître, souvent désemparés. Il va de soi qu’ils sont accueillis sans le moindre reproche.

Les jeunes nés au Portugal ou venus très tôt restent bilingues.

Leurs enfants oublieront la langue des parents et des grands-parents. La longue expérience de la diaspora russe en France le montre bien. La vie moderne est bien plus rapide qu’il y a un siècle, aussi l’oubli de la langue des ancêtres se produit très vite. Ce ne sont pas toutes familles, loin de là, qui sont aptes à maintenir la langue maternelle et à la transmettre à leurs petits-enfants. Il nous faut donc officier non seulement en slavon, en moldave ou en ukrainien mais, et c’est évident, en espagnol, en portugais et en français. C’est une nécessité ecclésiale absolue, il nous faut penser aux générations à venir....

Pravoslavie i Mir
et "Parlons d'orthodoxie"



Rédigé par PRAVMIR et "Parlons d'orthodoxie" le 27 Mars 2012 à 21:04 | 3 commentaires | Permalien

Le choeur du Séminaire orthodoxe russe en France donnera un concert le dimanche 1er avril 2012 à 17 h à Sainte-Geneviève-des-Bois, salle Gérard Philippe. Au programme: les chants liturgiques du Carême dans la tradition orthodoxe russe.

Le concert est organisé dans le cadre du Salon des artistes du Hurepoix, avec le soutien de la municipalité de Sainte-Geneviève.

Rédigé par Séminaire orthodoxe russe le 27 Mars 2012 à 20:31 | 0 commentaire | Permalien

Paroles de saint Nicolas de Jitcha sur le Mahatma Gandhi
V.G.

Devant la polémique soulevée par le communiqué de l'AEOF sur les élections, je voudrais proposer le texte suivant écrit par saint Nicolas (Vélimirovitch) à un noble britannique du nom de Charles B. Je l'ai trouvé sur le précieux site orthodoxologie.blogspot.fr

Comme homme de foi, vous êtes troublé par la pensée suivante: que va faire la Providence de Gandhi? Et quel est le sens de l'apparition de cet étrange personnage parmi les hommes d'État et les politiciens de notre temps?

Un avertissement de Dieu. C'est certainement le sens qu’a le guide de la grande nation indienne. Grâce à cette personne, la Providence montre aux politiciens et aux hommes d'État du monde, même aux chrétiens, qu'il existe d'autres méthodes dans la politique que l'adresse, la ruse et la violence. La méthode politique de Gandhi est très simple et évidente: il n’a besoin de rien d'autre que de l'homme qui crie et de Dieu qui écoute. Contre les armes, les munitions et l'armée, Gandhi place le jeûne; contre l’habileté, la ruse et la violence, la prière, et contre la querelle politique, le silence. Comme cela paraît chétif et pitoyable aux yeux des hommes modernes, n’est-ce pas?

Dans les manuels scolaires politiques modernes, ces trois méthodes ne sont même pas mentionnées dans les notes. Le jeûne, la prière et le silence! Il n’est pas un seul un homme d'Etat en Europe ou en Amérique qui ne verrait pas avec ironie ces trois secrets de l'Etat indien comme trois branches sèches opposées sur le champ de bataille contre un tas d'acier, de plomb, de feu et de poison. Cependant, Gandhi réussit avec ces trois «sortilèges», et il réussit, à l'étonnement du monde entier. Et qu’ils le veulent ou non, les législateurs politiques en Angleterre et dans d'autres pays auront à ajouter un chapitre dans leurs manuels scolaires: "Le jeûne, la prière et le silence comme armes puissantes en politique." Imaginez, ne serait-ce pas une chance pour toute l'humanité si ces méthodes de Gandhi, qui n’est pas baptisé, remplaçaient en sciences politiques, les méthodes de Machiavel qui fut baptisé?

Version française Claude Lopez-Ginisty




Rédigé par V.G. le 27 Mars 2012 à 15:44 | 2 commentaires | Permalien

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