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L’histoire mouvementée de la famille Rostopchine est intimement liée à celle de la paroisse Saint-Louis via la figure emblématique de l’abbé Adrien Surugue (1753-1812) qui en deviendra le curé et convertira la comtesse Rostopchine au catholicisme.
Françoise Compoint
Je ne dis pas « culture ». Je dis bien destin. L’église Saint-Louis des Français, Paroisse catholique française prise entre deux pereouloks de l’ancien Moscou, celui que l’ex-maire de notre charmante ville a fort heureusement épargné, nonobstant sa modestie architecturale et le silence pensif qui règne au pied de son parvis, garde le secret d’une multitude de vies enrobées aux piments les plus exclusifs.
Crée en 1789 par Catherine II, consacrée en 1835, soit 46 ans plus tard, par le vice-doyen de Moscou, Monseigneur Igor Motchoulevski en présence « de toutes les autorités de la ville », l’histoire du Temple connaîtra une culmination tragique après la Révolution d’Octobre lorsque le service des prêtres en sera réduit à devenir clandestin, voire sporadique, puisque dès 1922 seuls deux prêtres non francophones seront habilités à célébrer leur office. Avec une moyenne constante de 25.000 à 30.000 paroissiens, on s’imagine aisément l’enjeu que cela pouvait représenter.
Françoise Compoint
Je ne dis pas « culture ». Je dis bien destin. L’église Saint-Louis des Français, Paroisse catholique française prise entre deux pereouloks de l’ancien Moscou, celui que l’ex-maire de notre charmante ville a fort heureusement épargné, nonobstant sa modestie architecturale et le silence pensif qui règne au pied de son parvis, garde le secret d’une multitude de vies enrobées aux piments les plus exclusifs.
Crée en 1789 par Catherine II, consacrée en 1835, soit 46 ans plus tard, par le vice-doyen de Moscou, Monseigneur Igor Motchoulevski en présence « de toutes les autorités de la ville », l’histoire du Temple connaîtra une culmination tragique après la Révolution d’Octobre lorsque le service des prêtres en sera réduit à devenir clandestin, voire sporadique, puisque dès 1922 seuls deux prêtres non francophones seront habilités à célébrer leur office. Avec une moyenne constante de 25.000 à 30.000 paroissiens, on s’imagine aisément l’enjeu que cela pouvait représenter.
Comme toute Eglise confrontée au fléau bolchevique, Saint-Louis n’a pas échappé à son propre chemin de croix, mêlé qu’il fût aux sentiers tortueux du lot commun. Martyrs, victimes de procès truqués, montés de toutes pièces par des tchékistes antithéistes aux mains déliées, la chapelle en aura vu de toutes les couleurs. La visite-éclair du Général de Gaulle en 1944 n’apportera qu’un bref moment de répit, des éclaircies plus ou moins durables ne devant pas se faire attendre avant les années 50 quand le dernier curé français de la période stalinienne cédera la charge de l’Eglise à des prêtres soviétiques originaires des pays Baltes et, comme de bien entendu, soumis à la surveillance du Conseil pour les affaires religieuses et ce jusqu’en 1990.
En 1991, la paroisse sera remise à la disposition de la communauté française et redémarrera des offices en français sous la régence du nouveau curé, le Père Bernard Le Laennec. Prêtre assomptionniste, excellent connaisseur de l’Eglise russe orthodoxe ayant passé toute l’année 1989 au sein du monastère Zagorsk actuellement plus connu sous le nom de Serguei Possad, le Père Bernard ne repartira dans son Morbihan natal qu’en 2008.
A l’époque, en ma qualité d’étudiante en philo, j’ai eu plus d’une fois l’opportunité de questionner cet éminent breton sur les prodigieux dédales de la théologie apophatique, sur les particularités du culte orthodoxe, sur l’histoire de Saint-Louis. Il arrivait parfois même que je m’attarde derrière l’autel pour arranger les fleurs de lys dégarnies dont les pétales traînaient ça et là sur le marbre grisonnant des marches, que je retire les cierges consumés de leurs niches.
Et voici qu’un jour, alors donc que tout en bricolant nous discutions des campagnes napoléoniennes et des répercussions qu’elles donnèrent sur le sort ultérieur de la Russie, Père Bernard me demanda si je connaissais une certaine Mme. Rostopchine …
Je lui répondis en toute sincérité que non.
"Mais comment donc ?! – rétorqua-t-il bien surpris ! -Vous n’allez pas me dire que vous ignorez les œuvres de la bonne vieille comtesse de Ségur ?" – Mais que nenni, qui ne connaît pas l’auteur des Petites filles modèles et des Malheurs de Sophie ?
Je me surpris à sourire avec une nostalgie mal réprimée, car cette référence hyper classique d’une enfance modèle française ma transporta comme par enchantement en plein centre de cette rue toujours ombrée qu’est la rue Chomel. Fin CE2. Premier prix en rédaction. La Comtesse de Ségur pour récompense. Secouant des poussières de nébuleuses égarées à des années-lumière, je revis ce texte jonché de dialogues excessivement éloquents, parfois sirupeux, parfois hystériques et inaccessibles de par leur sens hypertrophié à l’esprit moderne, et néanmoins doué d’un charme intarissable et largement confirmé par le nombre de tirages vendus à ce jour.
– Sophie Rostopchine, continua le Père Bernard, n’a pas eu la vie facile … en tout cas, la marque indélébile qu’ont laissé son départ en France et un mariage malheureux avec Eugène de Ségur se retrouve dans presque chaque ligne…
"– D’où le sadomasochisme suspect de certains de ses livres, ajoutais-je non sans sarcasme.
– Oui et non, plutôt un dédoublement de la personnalité conditionné par un dérapage douloureux sur deux cultures alors adverses.
– C’est-à-dire ?
– Et bien, le père de la comtesse, Féodor Rostopchine, était gouverneur de Moscou pendant notamment la Guerre Patriotique de 1812." SUITE La Voix de la Russie
"Parlons d'orthodoxie" A Moscou, les catholiques aussi ont leurs paroisses
En 1991, la paroisse sera remise à la disposition de la communauté française et redémarrera des offices en français sous la régence du nouveau curé, le Père Bernard Le Laennec. Prêtre assomptionniste, excellent connaisseur de l’Eglise russe orthodoxe ayant passé toute l’année 1989 au sein du monastère Zagorsk actuellement plus connu sous le nom de Serguei Possad, le Père Bernard ne repartira dans son Morbihan natal qu’en 2008.
A l’époque, en ma qualité d’étudiante en philo, j’ai eu plus d’une fois l’opportunité de questionner cet éminent breton sur les prodigieux dédales de la théologie apophatique, sur les particularités du culte orthodoxe, sur l’histoire de Saint-Louis. Il arrivait parfois même que je m’attarde derrière l’autel pour arranger les fleurs de lys dégarnies dont les pétales traînaient ça et là sur le marbre grisonnant des marches, que je retire les cierges consumés de leurs niches.
Et voici qu’un jour, alors donc que tout en bricolant nous discutions des campagnes napoléoniennes et des répercussions qu’elles donnèrent sur le sort ultérieur de la Russie, Père Bernard me demanda si je connaissais une certaine Mme. Rostopchine …
Je lui répondis en toute sincérité que non.
"Mais comment donc ?! – rétorqua-t-il bien surpris ! -Vous n’allez pas me dire que vous ignorez les œuvres de la bonne vieille comtesse de Ségur ?" – Mais que nenni, qui ne connaît pas l’auteur des Petites filles modèles et des Malheurs de Sophie ?
Je me surpris à sourire avec une nostalgie mal réprimée, car cette référence hyper classique d’une enfance modèle française ma transporta comme par enchantement en plein centre de cette rue toujours ombrée qu’est la rue Chomel. Fin CE2. Premier prix en rédaction. La Comtesse de Ségur pour récompense. Secouant des poussières de nébuleuses égarées à des années-lumière, je revis ce texte jonché de dialogues excessivement éloquents, parfois sirupeux, parfois hystériques et inaccessibles de par leur sens hypertrophié à l’esprit moderne, et néanmoins doué d’un charme intarissable et largement confirmé par le nombre de tirages vendus à ce jour.
– Sophie Rostopchine, continua le Père Bernard, n’a pas eu la vie facile … en tout cas, la marque indélébile qu’ont laissé son départ en France et un mariage malheureux avec Eugène de Ségur se retrouve dans presque chaque ligne…
"– D’où le sadomasochisme suspect de certains de ses livres, ajoutais-je non sans sarcasme.
– Oui et non, plutôt un dédoublement de la personnalité conditionné par un dérapage douloureux sur deux cultures alors adverses.
– C’est-à-dire ?
– Et bien, le père de la comtesse, Féodor Rostopchine, était gouverneur de Moscou pendant notamment la Guerre Patriotique de 1812." SUITE La Voix de la Russie
"Parlons d'orthodoxie" A Moscou, les catholiques aussi ont leurs paroisses
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 13 Juin 2012 à 15:32
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Christian Estrosi, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur et Son Excellence Alexandre Orlov, Ambassadeur de la Fédération de Russie en France étaient présents à l’inauguration du Festival du Livre de Nice organisé au sein du Jardin Albert 1er, le vendredi 8 juin 2012 à 14 heures 30.
Les écrivains de Saint Saint-Pétersbourg sont à l'honneur. « Pour un Russe, être à Nice, c’est déjà la joie », se réjouit Alexandre Orlov, ambassadeur de la Fédération de Russie en France. Cette joie est d’autant plus grande que la littérature slave est au cœur de cette dix-septième édition. « Les Russes et les Français ont grandi avec les mêmes livres », souligne le diplomate en citant d’un côté Dumas, Jules Verne, Saint-Exupéry, Victor Hugo et Stendhal, de l’autre Tolstoï, Gogol, Dostoïevski et Tchekhov.
Le maire en profite pour rappeler que le jumelage avec Saint-Pétersbourg doit se renforcer. Et Romain Slocombe, pour glisser que son grand-père maternel a espionné pour le compte de Lénine dans les années vingt. Lauréat du Ville de Nice Nice-Matin (lire par ailleurs), l’auteur de Monsieur le commandant surfe sur le vague à l’âme slave comme Emmanuelle Béart l’avait fait avant lui en évoquant, la veille à Cimiez, le sang russe qui coule dans ses veines.
Les écrivains de Saint Saint-Pétersbourg sont à l'honneur. « Pour un Russe, être à Nice, c’est déjà la joie », se réjouit Alexandre Orlov, ambassadeur de la Fédération de Russie en France. Cette joie est d’autant plus grande que la littérature slave est au cœur de cette dix-septième édition. « Les Russes et les Français ont grandi avec les mêmes livres », souligne le diplomate en citant d’un côté Dumas, Jules Verne, Saint-Exupéry, Victor Hugo et Stendhal, de l’autre Tolstoï, Gogol, Dostoïevski et Tchekhov.
Le maire en profite pour rappeler que le jumelage avec Saint-Pétersbourg doit se renforcer. Et Romain Slocombe, pour glisser que son grand-père maternel a espionné pour le compte de Lénine dans les années vingt. Lauréat du Ville de Nice Nice-Matin (lire par ailleurs), l’auteur de Monsieur le commandant surfe sur le vague à l’âme slave comme Emmanuelle Béart l’avait fait avant lui en évoquant, la veille à Cimiez, le sang russe qui coule dans ses veines.
Le Festival du Livre de Nice 2012 se déroule les vendredi 8, samedi 9 et dimanche 10 juin 2012 au cœur de la Ville de Nice dans le jardin Albert 1er, avec la Russie comme invitée d’honneur et un programme qui s’annonce riche : rencontres, débats, colloques, conférences, tables rondes et animations tout public …
Inauguration du Festival du Livre de Nice 2012 & Remise du Prix Ville de Nice – Nice Matin
Par Christian Estrosi, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur,
Eric Ciotti, Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes,
Son Excellence Alexandre Orlov, Ambassadeur de la Fédération de Russie en France,
Jean d’Ormesson, Président d’Honneur du Festival,
& Franz-Olivier Giesbert, Directeur Artistique du Festival et Président du Jury
Suite VIDEO. Le Festival du livre fait son show à Nice
Inauguration du Festival du Livre de Nice 2012 & Remise du Prix Ville de Nice – Nice Matin
Par Christian Estrosi, Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur,
Eric Ciotti, Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes,
Son Excellence Alexandre Orlov, Ambassadeur de la Fédération de Russie en France,
Jean d’Ormesson, Président d’Honneur du Festival,
& Franz-Olivier Giesbert, Directeur Artistique du Festival et Président du Jury
Suite VIDEO. Le Festival du livre fait son show à Nice
Traduction Séraphin Rehbinder pour "Parlons d’orthodoxie"
L’Évêque Mark de Berlin était l'un des personnages clés dans le processus du rétablissement de l'unité de l'Eglise orthodoxe russe. A l’occasion de l’anniversaire de ce rétablissement, il raconte le cheminement vers l'unité, les difficultés rencontrées et les joies ressenties.
L’entretien a été enregistré par la chaine de TV "Néophyte" pour le film « L'unité des fidèles » (1) et aimablement mis à la disposition du studio "Pravoslavie i Mir"
Quand nous parlons de ce qui s'est passé en 2007, nous ne pouvons pas parler de la réunification des églises, parce qu’il n’y avait jamais eu « des églises ». Il n’y a qu’une Eglise. Et l'Eglise Hors-Frontières s’est toujours considérée comme une partie de l'Église russe. Quelle partie et à quel endroit, n'a jamais été défini, mais le fait que nous ne nous considérions que comme une faisant partie d’un tout est attesté par notre comportement.
Nous n'avons jamais élu de patriarche, n'avons jamais prétendu que nous étions les seuls à parler au nom de l'Église russe. Disons, tout de même, que dans les années 30-40, tout le monde le percevait ainsi parce qu’en Russie personne ne pouvait s’exprimer. Tout au moins, chacun comprenait, que si quelqu’un y prenait la parole, ce n’était pas une parole libre. Néanmoins, nous avons toujours souligné que nous étions une partie d’une seule Eglise.
L’Évêque Mark de Berlin était l'un des personnages clés dans le processus du rétablissement de l'unité de l'Eglise orthodoxe russe. A l’occasion de l’anniversaire de ce rétablissement, il raconte le cheminement vers l'unité, les difficultés rencontrées et les joies ressenties.
L’entretien a été enregistré par la chaine de TV "Néophyte" pour le film « L'unité des fidèles » (1) et aimablement mis à la disposition du studio "Pravoslavie i Mir"
Quand nous parlons de ce qui s'est passé en 2007, nous ne pouvons pas parler de la réunification des églises, parce qu’il n’y avait jamais eu « des églises ». Il n’y a qu’une Eglise. Et l'Eglise Hors-Frontières s’est toujours considérée comme une partie de l'Église russe. Quelle partie et à quel endroit, n'a jamais été défini, mais le fait que nous ne nous considérions que comme une faisant partie d’un tout est attesté par notre comportement.
Nous n'avons jamais élu de patriarche, n'avons jamais prétendu que nous étions les seuls à parler au nom de l'Église russe. Disons, tout de même, que dans les années 30-40, tout le monde le percevait ainsi parce qu’en Russie personne ne pouvait s’exprimer. Tout au moins, chacun comprenait, que si quelqu’un y prenait la parole, ce n’était pas une parole libre. Néanmoins, nous avons toujours souligné que nous étions une partie d’une seule Eglise.
J'étais contre l’unité, jusqu'à ce que ...
On ne peut pas dire que j'étais contre le rétablissement de l'unité de l'Eglise. Comment peut-on être contre?
Mais j'étais contre la réunion, tant que l'Eglise en Russie n'était pas libre. En 1990/91 on ne pouvait pas encore le savoir, car ce manque de liberté s’est prolongé encore pendant un certain temps. Si nous avions accepté un quelconque rapprochement dès le début des années 90, on nous aurait proposé comme interlocuteur pour nos pourparlers Philarète Denisenko qui a ensuite provoqué un schisme au sein l’église ukrainienne. C’est lui qui à l’époque était responsable de tous les dossiers importants. Nous savions pourquoi il ne fallait pas se précipiter. Nous savions qu’il fallait du temps pour que les positions se précisent et que se détermine l’orientation de la vie en Russie.
Les Nouveaux Martyrs
La question la plus importante était la glorification des nouveaux martyrs. Autant que je puisse en juger (mais je n'ai pas particulièrement étudié cette question), j’ai l’impression que ce fut une initiative personnelle, inspirée de Dieu, du patriarche Alexis II, qui a soulevé cette question lors du Concile de 2007, et qui a été suivi, Dieu merci. Je pense que si à ce moment là le patriarche s’était adressé directement à nous, certains de nos évêques auraient eu un sentiment de gêne. Mais comme tout est passé par Poutine, l’affaire s’est trouvée portée à un autre niveau. Cette idée, nous la lui avons suggérée ici, en Allemagne.
Poutine
Nous étions trois évêques invités à une réception en l’honneur de Poutine en visite à Berlin. Trois évêques, deux du Patriarcat de Moscou et moi-même. Auparavant j’avais célébré une liturgie dans ma paroisse, et nous nous sommes rencontrés par hasard comme cela se produit quelquefois. Bien entendu nous ne nous sommes pas ignorés. Nous avons poursuivi notre chemin ensemble et l’un d’entre nous a dit : «Pourquoi ne pas nous présenter ensemble ? » Et j’ai répondu « D’accord, c’est cela qu’il faut faire »
Et quand nous nous sommes approchés il a bien fallu entamer la conversation. De quoi parler ? Nous ne pouvions pas discuter du temps qu’il fait. Il fallait parler de l’Eglise. Mais il a dit lui-même qu’il était content de nous voir tous les trois ensemble. C’est là que nous lui avons proposé de prendre sur lui une initiative encore plus importante, inviter les représentants des deux branches pour entamer un dialogue. Il accepta avec intérêt.
Nous avons encore développé cette idée et l’avons rendue plus désirable, et ensuite, Poutine devait effectivement se rendre peu après en Amérique et il avait manifestement consulté Sa Sainteté auparavant. Plus tard il nous a raconté qu’il avait appelé le patriarche quand il était encore dans l’avion. Et effectivement tout cela se passa ainsi. Nous étions justement réunis en synode à cette époque et, si je m’en souviens bien, tout le synode s’est rendu à cette rencontre. C’était vraiment le moment qui a préparé la voie aux cheminements futurs.
L’évêque pro-Moscou
J’avais déjà eu le temps de devenir quelqu’un qui était considéré comme pro-moscovite. C’est pourquoi je ne voulais pas devenir celui qui allait faire avancer ce mouvement. C’était simplement ma perception des choses. Plus tard, il apparut que le processus se développa beaucoup plus facilement que je ne l’attendais mais, Dieu merci, le Seigneur a donné une telle possibilité.
Déjà au début des années 90 je suis allé plusieurs fois en Russie. Lors du premier de ces voyages j’ai rencontré Sa Sainteté le patriarche Alexis, et ceci n’a pas du tout plu à certains de mes frères plus anciens dans l’épiscopat. Simplement il n’y avait pas cette ouverture. Ici il faut dire que cela était plus facile pour moi parce que j’ai étudié en Serbie, j’étais habitué à des relations libres avec les autres évêques c’est pourquoi je n’avais aucune crainte de rencontrer qui que ce soit. En même temps je comprenais que cela ne m’engageait à rien. Mais cela a provoqué un certain mécontentement.
Il y avait un esprit de confrontation et il existait des deux côtés. Je ne dirais pas que c’était plus faible ou plus fort ici ou là, je pense que c’était pareil des deux côtés. Il y avait beaucoup de points sensibles qui existaient. J’avais vécu moi-même des confrontations très pénibles. Des deux côtés il y avait de nombreux points sensibles, de nombreux souvenirs déplaisants et surmonter tous cela n’était pas facile.
Il y a eu beaucoup d’occasions où je pensais que ce soir nous nous séparerions pour ne plus jamais nous rencontrer.
Il s'agissait d'un processus, bien sûr long, pendant lequel nous nous sommes habitués les uns aux autres. Ce qui est frappant dans l'Église russe, et encore aujourd’hui, c’est un rapport à la structure hiérarchique qui ne nous est pas familier. Par exemple, il y a un Synode, qui n'a pas changé au fil des ans dans sa composition depuis des années, du moins pour l’essentiel. Ils appellent bien des évêques pour une session ou une autre, mais le Synode lui-même n'a pas été soumis à réélection. Alors que chez nous, le synode est élu lors de chaque concile, c'est-à-dire tous les deux ans nous avons un nouveau synode. Il peut être composé en partie des mêmes personnes mais la conscience dans laquelle nous vivons est que dans deux ans nous élirons un nouveau synode et cela donne un sentiment très différent dans toute la vie de l’église. Et il en est ainsi dans de nombreux autres domaines.
Soutanes et questions
J’ai été en Sibérie, mais pas dans de petite paroisse, seulement de passage. Fondamentalement on nous amenait toujours dans de grandes villes quand nous venions avec Monseigneur Laure. Bien sûr il nous fallait nous familiariser ave la vie ecclésiale.
Il ya eu beaucoup d’expériences et chacune d’elle fut révélatrice. Dans un endroit j’étais dans une petite paroisse dans une petite ville. Les gens n’y étaient pas habitués à voir un évêque ou simplement un prêtre se tenant dans l’église.
Habituellement nous nous tenons dans le sanctuaire, et bien sûr j’y avais été invité, mais, à dessein, je voulais observer comment fonctionne le peuple, comment se conduit le peuple, dans de telles circonstances, non contraintes. Parce que c’est une chose quand on assiste à un évènement important, où une grande partie des présents ont été spécialement invités par cartons, on alors une impression totalement différente. Je voulais justement me familiariser avec la vie locale.
L’approche du prêtre est différente. Quand, par exemple, je voyageais en train, je voulais dormir mais j’avais l’impression que je pouvais y ouvrir un bureau d’information, car des gens s’approchaient de moi sans arrêt. Je ne disais à personne qui j’étais. Les gens s’approchaient de moi et demandaient : « Voilà ma fille veut se marier, que doit-elle faire ? » C'est-à-dire les questions les plus simples.
Malheureusement elles restent souvent sans réponse en Russie, parce que de nombreux prêtre ne portent pas de soutane jusqu’à présent. C’est à dire qu’on ne les voit pas. Ils passent inaperçus. C’est pourquoi lorsqu’un prêtre apparaît dans le métro ou l’autobus il devient objet de curiosité, beaucoup de gens s’adressent à lui pour obtenir les éclaircissements dont ils ont besoin.
Même les douaniers très souvent posent des questions, quelles prières lire, dans quel cas etc. Autrement dit c’est un travail catéchétique permanent et qui est nécessaire.
Être l’ami des prêtres
Cette liberté qui fonctionne chez nous, peut-être n’est-elle pas possible en Russie, je ne sais pas. Je ne veux pas juger, simplement vous avez demandé ce qui m’a le plus frappé. C’est un des problèmes qui me frappe jusqu’à maintenant et qui ne peut pas me laisser tranquille. C’est simplement pour moi un rapport tout à fait incompréhensible à la vie. La vie de l’Eglise a un caractère plus officiel que chez nous
Un jour un des évêques plus ancien que moi m’a dit : « Tu dois toujours veiller à vivre dans l’amitié avec les prêtres. Ce ne sont pas mes subordonnés, je ne peux pas les considérer comme cela. Alors qu’en Russie on sent souvent un tel rapport hiérarchique, une structure hiérarchique très stricte.
Je dirais franchement, j’ai des relations avec les gens en Russie et je comprends que quelque part cela est inévitable. Ils ont un fonctionnement différent du nôtre, qui avons vécu dans la liberté. Nous avons des relations totalement différentes et dans l’église et dans la société, etc. Je dis cela sans le moindre jugement, tout simplement cela est pour moi quelque chose de nouveau.
Ce qui me réjouit c’est que les gens vont à l’église après de si nombreuses années alors que les grands-mères d’aujourd’hui étaient des « komsomols » dans leur jeunesse. Bien sûr elles n’avaient pas de véritable préparation pour cela. Néanmoins les gens vont à l’église, peut-être pas dans les proportions que nous pourrions souhaiter, mais les églises se remplissent, les prêtres travaillent, et c’est un phénomène réjouissant.
Les frères se disputent plus durement que ceux qui ne se connaissent pas.
Je pense qu’il est naturel que des frères se disputent, mais ils se disputent plus durement que ceux qui ne se connaissent pas. Nous sommes tout de même des frères, c’est pourquoi nos disputes ont été bien sûr difficiles, pénibles. Grâce à Dieu, et avec son aide nous avons tout surmonté.
Il y a eu justement l’exemple de la Terre Sainte : comment allions nous vivre en Terre Sainte ? Pourrions-nous conserver deux missions séparées ou fallait-il obligatoirement les fusionner ? Il y avait la question la plus importante, bien que cela paraisse maintenant un peu comique, c’était celle de la commémoration du Patriarche. Nous avions peur que beaucoup de nos paroissiens ne le supporte pas. Et effectivement il y a eu des paroisses que des gens ont quittées. En Amérique, en particulier, les gens sont simplement partis.
Il faut se souvenir qu’il y a des personnes, encore vivantes, qui étaient membres de l’église des catacombes, pour eux, la commémoration du Patriarche était la chose la plus effrayante à laquelle ils pouvaient penser. J’ai toujours une personne, qui a plus de 90 ans, et qui ne vient pas à la liturgie, elle ne vient qu’à la fin quand aucun Patriarche n’est plus commémoré.
On ne peut pas dire que j'étais contre le rétablissement de l'unité de l'Eglise. Comment peut-on être contre?
Mais j'étais contre la réunion, tant que l'Eglise en Russie n'était pas libre. En 1990/91 on ne pouvait pas encore le savoir, car ce manque de liberté s’est prolongé encore pendant un certain temps. Si nous avions accepté un quelconque rapprochement dès le début des années 90, on nous aurait proposé comme interlocuteur pour nos pourparlers Philarète Denisenko qui a ensuite provoqué un schisme au sein l’église ukrainienne. C’est lui qui à l’époque était responsable de tous les dossiers importants. Nous savions pourquoi il ne fallait pas se précipiter. Nous savions qu’il fallait du temps pour que les positions se précisent et que se détermine l’orientation de la vie en Russie.
Les Nouveaux Martyrs
La question la plus importante était la glorification des nouveaux martyrs. Autant que je puisse en juger (mais je n'ai pas particulièrement étudié cette question), j’ai l’impression que ce fut une initiative personnelle, inspirée de Dieu, du patriarche Alexis II, qui a soulevé cette question lors du Concile de 2007, et qui a été suivi, Dieu merci. Je pense que si à ce moment là le patriarche s’était adressé directement à nous, certains de nos évêques auraient eu un sentiment de gêne. Mais comme tout est passé par Poutine, l’affaire s’est trouvée portée à un autre niveau. Cette idée, nous la lui avons suggérée ici, en Allemagne.
Poutine
Nous étions trois évêques invités à une réception en l’honneur de Poutine en visite à Berlin. Trois évêques, deux du Patriarcat de Moscou et moi-même. Auparavant j’avais célébré une liturgie dans ma paroisse, et nous nous sommes rencontrés par hasard comme cela se produit quelquefois. Bien entendu nous ne nous sommes pas ignorés. Nous avons poursuivi notre chemin ensemble et l’un d’entre nous a dit : «Pourquoi ne pas nous présenter ensemble ? » Et j’ai répondu « D’accord, c’est cela qu’il faut faire »
Et quand nous nous sommes approchés il a bien fallu entamer la conversation. De quoi parler ? Nous ne pouvions pas discuter du temps qu’il fait. Il fallait parler de l’Eglise. Mais il a dit lui-même qu’il était content de nous voir tous les trois ensemble. C’est là que nous lui avons proposé de prendre sur lui une initiative encore plus importante, inviter les représentants des deux branches pour entamer un dialogue. Il accepta avec intérêt.
Nous avons encore développé cette idée et l’avons rendue plus désirable, et ensuite, Poutine devait effectivement se rendre peu après en Amérique et il avait manifestement consulté Sa Sainteté auparavant. Plus tard il nous a raconté qu’il avait appelé le patriarche quand il était encore dans l’avion. Et effectivement tout cela se passa ainsi. Nous étions justement réunis en synode à cette époque et, si je m’en souviens bien, tout le synode s’est rendu à cette rencontre. C’était vraiment le moment qui a préparé la voie aux cheminements futurs.
L’évêque pro-Moscou
J’avais déjà eu le temps de devenir quelqu’un qui était considéré comme pro-moscovite. C’est pourquoi je ne voulais pas devenir celui qui allait faire avancer ce mouvement. C’était simplement ma perception des choses. Plus tard, il apparut que le processus se développa beaucoup plus facilement que je ne l’attendais mais, Dieu merci, le Seigneur a donné une telle possibilité.
Déjà au début des années 90 je suis allé plusieurs fois en Russie. Lors du premier de ces voyages j’ai rencontré Sa Sainteté le patriarche Alexis, et ceci n’a pas du tout plu à certains de mes frères plus anciens dans l’épiscopat. Simplement il n’y avait pas cette ouverture. Ici il faut dire que cela était plus facile pour moi parce que j’ai étudié en Serbie, j’étais habitué à des relations libres avec les autres évêques c’est pourquoi je n’avais aucune crainte de rencontrer qui que ce soit. En même temps je comprenais que cela ne m’engageait à rien. Mais cela a provoqué un certain mécontentement.
Il y avait un esprit de confrontation et il existait des deux côtés. Je ne dirais pas que c’était plus faible ou plus fort ici ou là, je pense que c’était pareil des deux côtés. Il y avait beaucoup de points sensibles qui existaient. J’avais vécu moi-même des confrontations très pénibles. Des deux côtés il y avait de nombreux points sensibles, de nombreux souvenirs déplaisants et surmonter tous cela n’était pas facile.
Il y a eu beaucoup d’occasions où je pensais que ce soir nous nous séparerions pour ne plus jamais nous rencontrer.
Il s'agissait d'un processus, bien sûr long, pendant lequel nous nous sommes habitués les uns aux autres. Ce qui est frappant dans l'Église russe, et encore aujourd’hui, c’est un rapport à la structure hiérarchique qui ne nous est pas familier. Par exemple, il y a un Synode, qui n'a pas changé au fil des ans dans sa composition depuis des années, du moins pour l’essentiel. Ils appellent bien des évêques pour une session ou une autre, mais le Synode lui-même n'a pas été soumis à réélection. Alors que chez nous, le synode est élu lors de chaque concile, c'est-à-dire tous les deux ans nous avons un nouveau synode. Il peut être composé en partie des mêmes personnes mais la conscience dans laquelle nous vivons est que dans deux ans nous élirons un nouveau synode et cela donne un sentiment très différent dans toute la vie de l’église. Et il en est ainsi dans de nombreux autres domaines.
Soutanes et questions
J’ai été en Sibérie, mais pas dans de petite paroisse, seulement de passage. Fondamentalement on nous amenait toujours dans de grandes villes quand nous venions avec Monseigneur Laure. Bien sûr il nous fallait nous familiariser ave la vie ecclésiale.
Il ya eu beaucoup d’expériences et chacune d’elle fut révélatrice. Dans un endroit j’étais dans une petite paroisse dans une petite ville. Les gens n’y étaient pas habitués à voir un évêque ou simplement un prêtre se tenant dans l’église.
Habituellement nous nous tenons dans le sanctuaire, et bien sûr j’y avais été invité, mais, à dessein, je voulais observer comment fonctionne le peuple, comment se conduit le peuple, dans de telles circonstances, non contraintes. Parce que c’est une chose quand on assiste à un évènement important, où une grande partie des présents ont été spécialement invités par cartons, on alors une impression totalement différente. Je voulais justement me familiariser avec la vie locale.
L’approche du prêtre est différente. Quand, par exemple, je voyageais en train, je voulais dormir mais j’avais l’impression que je pouvais y ouvrir un bureau d’information, car des gens s’approchaient de moi sans arrêt. Je ne disais à personne qui j’étais. Les gens s’approchaient de moi et demandaient : « Voilà ma fille veut se marier, que doit-elle faire ? » C'est-à-dire les questions les plus simples.
Malheureusement elles restent souvent sans réponse en Russie, parce que de nombreux prêtre ne portent pas de soutane jusqu’à présent. C’est à dire qu’on ne les voit pas. Ils passent inaperçus. C’est pourquoi lorsqu’un prêtre apparaît dans le métro ou l’autobus il devient objet de curiosité, beaucoup de gens s’adressent à lui pour obtenir les éclaircissements dont ils ont besoin.
Même les douaniers très souvent posent des questions, quelles prières lire, dans quel cas etc. Autrement dit c’est un travail catéchétique permanent et qui est nécessaire.
Être l’ami des prêtres
Cette liberté qui fonctionne chez nous, peut-être n’est-elle pas possible en Russie, je ne sais pas. Je ne veux pas juger, simplement vous avez demandé ce qui m’a le plus frappé. C’est un des problèmes qui me frappe jusqu’à maintenant et qui ne peut pas me laisser tranquille. C’est simplement pour moi un rapport tout à fait incompréhensible à la vie. La vie de l’Eglise a un caractère plus officiel que chez nous
Un jour un des évêques plus ancien que moi m’a dit : « Tu dois toujours veiller à vivre dans l’amitié avec les prêtres. Ce ne sont pas mes subordonnés, je ne peux pas les considérer comme cela. Alors qu’en Russie on sent souvent un tel rapport hiérarchique, une structure hiérarchique très stricte.
Je dirais franchement, j’ai des relations avec les gens en Russie et je comprends que quelque part cela est inévitable. Ils ont un fonctionnement différent du nôtre, qui avons vécu dans la liberté. Nous avons des relations totalement différentes et dans l’église et dans la société, etc. Je dis cela sans le moindre jugement, tout simplement cela est pour moi quelque chose de nouveau.
Ce qui me réjouit c’est que les gens vont à l’église après de si nombreuses années alors que les grands-mères d’aujourd’hui étaient des « komsomols » dans leur jeunesse. Bien sûr elles n’avaient pas de véritable préparation pour cela. Néanmoins les gens vont à l’église, peut-être pas dans les proportions que nous pourrions souhaiter, mais les églises se remplissent, les prêtres travaillent, et c’est un phénomène réjouissant.
Les frères se disputent plus durement que ceux qui ne se connaissent pas.
Je pense qu’il est naturel que des frères se disputent, mais ils se disputent plus durement que ceux qui ne se connaissent pas. Nous sommes tout de même des frères, c’est pourquoi nos disputes ont été bien sûr difficiles, pénibles. Grâce à Dieu, et avec son aide nous avons tout surmonté.
Il y a eu justement l’exemple de la Terre Sainte : comment allions nous vivre en Terre Sainte ? Pourrions-nous conserver deux missions séparées ou fallait-il obligatoirement les fusionner ? Il y avait la question la plus importante, bien que cela paraisse maintenant un peu comique, c’était celle de la commémoration du Patriarche. Nous avions peur que beaucoup de nos paroissiens ne le supporte pas. Et effectivement il y a eu des paroisses que des gens ont quittées. En Amérique, en particulier, les gens sont simplement partis.
Il faut se souvenir qu’il y a des personnes, encore vivantes, qui étaient membres de l’église des catacombes, pour eux, la commémoration du Patriarche était la chose la plus effrayante à laquelle ils pouvaient penser. J’ai toujours une personne, qui a plus de 90 ans, et qui ne vient pas à la liturgie, elle ne vient qu’à la fin quand aucun Patriarche n’est plus commémoré.
Cinq ans
Il avait été décidé d’accorder un délai de cinq ans pendant lequel les prêtres, qui trouvaient difficile ou impossible de commémorer, lors de la liturgie, Sa Sainteté le Patriarche de Moscou et de toute la Rus’, pourraient ne pas le faire. C’est une des raisons pour lesquelles cet anniversaire des cinq ans a une grande importance pour beaucoup.
Ils demandent avant cette échéance : « et après, que va-t-il se passer ? » Je peux dire qu’il ne reste que très peu de gens comme cela, quelque part, dans certains endroits, il y en a encore. D’un autre côté nous avons subi des évènements effrayants, pratiquement 90 %de nos paroisses en Amérique du Sud nous ont quitté. Il son partis dans le schisme et c’est une chose effrayante.
Les clichés
Il y avait beaucoup de préjugés selon lesquels nous étions tout simplement des américains alors que cela n’était pas vrai, même par le passeport c’était inexact, mais il y avait beaucoup de tels clichés. Nous sommes dans les rôles de l’espionnage américain, voilà un préjugé qui existait. Beaucoup considéraient que nous ne parlions absolument pas le russe, que bien sûr nos offices étaient en quelque langue locale mais sûrement pas en slavon. Ce sont tout simplement des balivernes. Il est même difficile de croire que des gens aient pu sérieusement penser de telles choses.
Bien sûr nous avons beaucoup de jeunes prêtres qui parlent mal le russe, c’est naturel. J’ai ici dans le monastère deux moines allemands de Russie. Ils sont arrivés quand ils avaient 10 ans et bien sûr ils ont suivi toute l’instruction en Allemagne. Pour eux, conserver le russe est une performance et cela nécessite un travail permanent. J’envoie l’un d’eux en cours de russe deux fois par semaine.
Conserver la langue russe constitue une performance
Tout cela existe, naturellement. Notre église vit déjà depuis 90 ans à l’étranger. C’est pourquoi, et de manière naturelle, beaucoup de choses diffèrent de ce qui existe en Russie. Une partie de nos paroissiens vit dans des couples mixtes et très souvent les enfants dans ces familles ne parlent plus le russe. C’est pourquoi nous célébrons partiellement dans la langue locale.
Vous avez pu le constater hier, j’ai dit le sermon en russe et un diacre russe le traduit en allemand. En général cette traduction réunit le tiers environ des présents. Ce ne sont pas seulement des allemands. Ce sont les enfants de couples mixtes, il ya des couples mixtes avec des serbes, qui vont on ne sait pourquoi, dans notre église. Il ya beaucoup de phénomènes qui simplement ne peuvent même pas être imaginés en Russie.
C’est notre vie et, de façon naturelle, elle se reflète dans beaucoup de nos actions et dans la façon dont nous nous occupons de nos paroissiens. Nous sommes habitués à avoir de petites paroisses. C’est pourquoi nos prêtres peuvent, Dieu merci, consacrer beaucoup plus de temps à leurs paroissiens que cela n’est possible en Russie.
Peut-être est-ce possible dans quelque village, mais dans les villes les conditions sont très différentes. Les prêtres y sont obligés de confesser pendant l’office, chez nous j’interdis tout simplement de confesser pendant la liturgie. Durant la vigile cela arrive quelquefois, mais pendant la liturgie c’est exclu.
Comment tu te conduis ?
Notre métropolite d’alors, Monseigneur Laure voyageait presque chaque année, mais il le faisait incognito. Il cachait sa panaguïa quelque part. Un très vieil évêque qui était un jour allé avec lui à Kiev, s’est fait reprendre vertement par une vielle « baba » parce qu’il avait les mains derrière le dos. Mais c’était un homme très vieux, il était fatigué. Ils étaient venus ici, à 900 kilomètres, dans une voiture minuscule. Bien sûr le pauvre était fatigué à l’extrême, il avait pas loin de 90 ans. Il a voulu se redresser et là, la vielle s’est précipitée sur lui. « Toi, le moine, à quoi tu penses ? Comment tu te conduis ? » Il y a eu de tels détails piquants.
Contrebande
Longtemps avant la restauration de l’unité Il y avait des contacts personnels avec le père Tikhon (Chevkounov) comme avec d’autres. Certaines personnes de chez nous y allaient pendant de nombreuses années. Nous étions liés, nous envoyions de la littérature là-bas. L’adresse de notre monastère était connue de beaucoup parce que notre littérature en venait.
Par exemple, nos pères imprimaient l’évangile sur du papier à cigarette pour qu’un évangile puisse tenir dans une lettre de moins de 20 grammes et puisse passer de cette façon. Ils faisaient la face extérieure en manuscrit et imprimaient à l’intérieur. On envoyait ainsi les textes comme des lettres à des adresses aléatoire, que l’on arrivait à trouver. Nous avons passé pas mal de littérature de cette façon.
Plus tard quand les frontières se sont ouvertes en 91-92 le père Mathieu (Mormyl) de la Laure de la Trinité-Saint-Serge, est venu avec son chœur. Ils se produisaient en ville mais en présence d’un homme du KGB que nous ne voulions pas laisser s’approcher de chez nous.
Un de nos paroissiens est allé à ce concert et a personnellement transmis au père Mathieu l’invitation du monastère et de ses moines. 11 heures du soir est un temps difficile pour nous car nous nous levons à 3 heures du matin. Mais nous avons attendu et 40-50 choristes sont venus. Nous les avons reçus, nous avons bavardé et nous avons expliqué qui nous étions et ce que nous faisions ici.
Ensuite je leur ai dit : « sous vos pied se trouve le dépôt de notre maison d’édition. Allez-y et prenez tout ce que vous voudrez et pourrez ». Et tout le monde est sorti les mains pleines de livres. Maintenant c’est le contraire, c’est nous qui ramenons des livres de là-bas. Grâce à Dieu nous vivons tout cela.
Il avait été décidé d’accorder un délai de cinq ans pendant lequel les prêtres, qui trouvaient difficile ou impossible de commémorer, lors de la liturgie, Sa Sainteté le Patriarche de Moscou et de toute la Rus’, pourraient ne pas le faire. C’est une des raisons pour lesquelles cet anniversaire des cinq ans a une grande importance pour beaucoup.
Ils demandent avant cette échéance : « et après, que va-t-il se passer ? » Je peux dire qu’il ne reste que très peu de gens comme cela, quelque part, dans certains endroits, il y en a encore. D’un autre côté nous avons subi des évènements effrayants, pratiquement 90 %de nos paroisses en Amérique du Sud nous ont quitté. Il son partis dans le schisme et c’est une chose effrayante.
Les clichés
Il y avait beaucoup de préjugés selon lesquels nous étions tout simplement des américains alors que cela n’était pas vrai, même par le passeport c’était inexact, mais il y avait beaucoup de tels clichés. Nous sommes dans les rôles de l’espionnage américain, voilà un préjugé qui existait. Beaucoup considéraient que nous ne parlions absolument pas le russe, que bien sûr nos offices étaient en quelque langue locale mais sûrement pas en slavon. Ce sont tout simplement des balivernes. Il est même difficile de croire que des gens aient pu sérieusement penser de telles choses.
Bien sûr nous avons beaucoup de jeunes prêtres qui parlent mal le russe, c’est naturel. J’ai ici dans le monastère deux moines allemands de Russie. Ils sont arrivés quand ils avaient 10 ans et bien sûr ils ont suivi toute l’instruction en Allemagne. Pour eux, conserver le russe est une performance et cela nécessite un travail permanent. J’envoie l’un d’eux en cours de russe deux fois par semaine.
Conserver la langue russe constitue une performance
Tout cela existe, naturellement. Notre église vit déjà depuis 90 ans à l’étranger. C’est pourquoi, et de manière naturelle, beaucoup de choses diffèrent de ce qui existe en Russie. Une partie de nos paroissiens vit dans des couples mixtes et très souvent les enfants dans ces familles ne parlent plus le russe. C’est pourquoi nous célébrons partiellement dans la langue locale.
Vous avez pu le constater hier, j’ai dit le sermon en russe et un diacre russe le traduit en allemand. En général cette traduction réunit le tiers environ des présents. Ce ne sont pas seulement des allemands. Ce sont les enfants de couples mixtes, il ya des couples mixtes avec des serbes, qui vont on ne sait pourquoi, dans notre église. Il ya beaucoup de phénomènes qui simplement ne peuvent même pas être imaginés en Russie.
C’est notre vie et, de façon naturelle, elle se reflète dans beaucoup de nos actions et dans la façon dont nous nous occupons de nos paroissiens. Nous sommes habitués à avoir de petites paroisses. C’est pourquoi nos prêtres peuvent, Dieu merci, consacrer beaucoup plus de temps à leurs paroissiens que cela n’est possible en Russie.
Peut-être est-ce possible dans quelque village, mais dans les villes les conditions sont très différentes. Les prêtres y sont obligés de confesser pendant l’office, chez nous j’interdis tout simplement de confesser pendant la liturgie. Durant la vigile cela arrive quelquefois, mais pendant la liturgie c’est exclu.
Comment tu te conduis ?
Notre métropolite d’alors, Monseigneur Laure voyageait presque chaque année, mais il le faisait incognito. Il cachait sa panaguïa quelque part. Un très vieil évêque qui était un jour allé avec lui à Kiev, s’est fait reprendre vertement par une vielle « baba » parce qu’il avait les mains derrière le dos. Mais c’était un homme très vieux, il était fatigué. Ils étaient venus ici, à 900 kilomètres, dans une voiture minuscule. Bien sûr le pauvre était fatigué à l’extrême, il avait pas loin de 90 ans. Il a voulu se redresser et là, la vielle s’est précipitée sur lui. « Toi, le moine, à quoi tu penses ? Comment tu te conduis ? » Il y a eu de tels détails piquants.
Contrebande
Longtemps avant la restauration de l’unité Il y avait des contacts personnels avec le père Tikhon (Chevkounov) comme avec d’autres. Certaines personnes de chez nous y allaient pendant de nombreuses années. Nous étions liés, nous envoyions de la littérature là-bas. L’adresse de notre monastère était connue de beaucoup parce que notre littérature en venait.
Par exemple, nos pères imprimaient l’évangile sur du papier à cigarette pour qu’un évangile puisse tenir dans une lettre de moins de 20 grammes et puisse passer de cette façon. Ils faisaient la face extérieure en manuscrit et imprimaient à l’intérieur. On envoyait ainsi les textes comme des lettres à des adresses aléatoire, que l’on arrivait à trouver. Nous avons passé pas mal de littérature de cette façon.
Plus tard quand les frontières se sont ouvertes en 91-92 le père Mathieu (Mormyl) de la Laure de la Trinité-Saint-Serge, est venu avec son chœur. Ils se produisaient en ville mais en présence d’un homme du KGB que nous ne voulions pas laisser s’approcher de chez nous.
Un de nos paroissiens est allé à ce concert et a personnellement transmis au père Mathieu l’invitation du monastère et de ses moines. 11 heures du soir est un temps difficile pour nous car nous nous levons à 3 heures du matin. Mais nous avons attendu et 40-50 choristes sont venus. Nous les avons reçus, nous avons bavardé et nous avons expliqué qui nous étions et ce que nous faisions ici.
Ensuite je leur ai dit : « sous vos pied se trouve le dépôt de notre maison d’édition. Allez-y et prenez tout ce que vous voudrez et pourrez ». Et tout le monde est sorti les mains pleines de livres. Maintenant c’est le contraire, c’est nous qui ramenons des livres de là-bas. Grâce à Dieu nous vivons tout cela.
Toujours en soutane
Pour ma part j’insiste pour que mes prêtres soient toujours en soutanes dans le diocèse. Bien sûr s’il va se baigner il peut quitter la soutane mais il y en a qui se trempent en soutane. C’est notre façon de faire.
Récemment j’ai eu l’expérience suivante. Un évêque s’apprêtait à venir chez moi en visite. Nous l’avions convenu un jour que nous étions à Moscou. Il me prévient : » Il ne faut pas organiser de rencontre pour moi, je viens en civil. » Je lui répondis : « Monseigneur en aucun cas. Notre peuple ne vous recevra pas si vous arrivez en civil. » Il accepta mon conseil et arriva en soutane et après, lors de son départ, il me dit : « Monseigneur, merci de m’avoir dit cela. »
Il venait en Occident souvent et il a dit : « L’attitude des gens est très différente ici, dans un sens positif. » je lui répondis : « Je vous l’avais bien dit. Vous comprenez ici, quand nous allons visiter un de nos paroissiens à l’hôpital, ses voisins vont toujours s’adresser à nous en demandant de les bénir aussi. »
Ainsi nous exerçons ici notre mission. Bien sûr cela est nécessaire aussi en Russie et les gens en ont besoin parce qu’il n’est pas possible de s’adresser à un prêtre pendant la liturgie pour lui poser des questions : « Que dois-je faire, quelle prière dois-je dire ? » Il faut un contact. De ce point de vue nous avons de la chance parce que nos paroisses sont petites, nous menons des discussions de façon régulière.
Hier soir j’étais à la cathédrale pour la seconde fois, j’y ai mené une discussion en allemand. Nous avons plusieurs groupes, tantôt en russe tantôt en allemand, bien que les participants ne soient pas limités et et sont libres de venir au deux. Ce sont de petits groupes mais ils se réunissent régulièrement pour échanger avec le prêtre et avoir la possibilité d’éclairer leurs divers problèmes.
PRAVMIR 1L’unité des fidèles
Voir aussi:
Mgr Mark de Berlin et l'Allemagne: «Le processus de fusion des diocèses ne peut pas se réaliser par le volontarisme"
Mgr Mark de Berlin et l'Allemagne: « Notre objectif principal est la mission »
L'archevêque de Berlin Mark: "L'absence de l’esprit de communauté - une maladie provoquée en Allemagne par les nouveaux déplacés et les immigrants. »
Pour ma part j’insiste pour que mes prêtres soient toujours en soutanes dans le diocèse. Bien sûr s’il va se baigner il peut quitter la soutane mais il y en a qui se trempent en soutane. C’est notre façon de faire.
Récemment j’ai eu l’expérience suivante. Un évêque s’apprêtait à venir chez moi en visite. Nous l’avions convenu un jour que nous étions à Moscou. Il me prévient : » Il ne faut pas organiser de rencontre pour moi, je viens en civil. » Je lui répondis : « Monseigneur en aucun cas. Notre peuple ne vous recevra pas si vous arrivez en civil. » Il accepta mon conseil et arriva en soutane et après, lors de son départ, il me dit : « Monseigneur, merci de m’avoir dit cela. »
Il venait en Occident souvent et il a dit : « L’attitude des gens est très différente ici, dans un sens positif. » je lui répondis : « Je vous l’avais bien dit. Vous comprenez ici, quand nous allons visiter un de nos paroissiens à l’hôpital, ses voisins vont toujours s’adresser à nous en demandant de les bénir aussi. »
Ainsi nous exerçons ici notre mission. Bien sûr cela est nécessaire aussi en Russie et les gens en ont besoin parce qu’il n’est pas possible de s’adresser à un prêtre pendant la liturgie pour lui poser des questions : « Que dois-je faire, quelle prière dois-je dire ? » Il faut un contact. De ce point de vue nous avons de la chance parce que nos paroisses sont petites, nous menons des discussions de façon régulière.
Hier soir j’étais à la cathédrale pour la seconde fois, j’y ai mené une discussion en allemand. Nous avons plusieurs groupes, tantôt en russe tantôt en allemand, bien que les participants ne soient pas limités et et sont libres de venir au deux. Ce sont de petits groupes mais ils se réunissent régulièrement pour échanger avec le prêtre et avoir la possibilité d’éclairer leurs divers problèmes.
PRAVMIR 1L’unité des fidèles
Voir aussi:
Mgr Mark de Berlin et l'Allemagne: «Le processus de fusion des diocèses ne peut pas se réaliser par le volontarisme"
Mgr Mark de Berlin et l'Allemagne: « Notre objectif principal est la mission »
L'archevêque de Berlin Mark: "L'absence de l’esprit de communauté - une maladie provoquée en Allemagne par les nouveaux déplacés et les immigrants. »
Communiqué : "Peintures murales de Saint Serge : une solution en vue" (1)
Avec la bénédiction de Mgr l’Archevêque Gabriel, une réunion de discussion et de concertation concernant la restauration des peintures murales de la façade de l’église Saint-Serge-de-Radonège, à Paris, a eu lieu, le 7 juin 2012, sous l’égide de la SISP (« Société Immobilière Sergievskoïé Podvorié »), société responsable du patrimoine de la Colline St Serge à Paris. Ont pris part à cette rencontre le nouveau gérant de la SISP, M. Serge Rehbinder, qui présidait la réunion, les responsables de l’Institut de Théologie Orthodoxe (ITO) et de la paroisse Saint-Serge, des représentants de l’Administration Diocésaine, ainsi que des experts et historiens d’art spécialisés.
Avec la bénédiction de Mgr l’Archevêque Gabriel, une réunion de discussion et de concertation concernant la restauration des peintures murales de la façade de l’église Saint-Serge-de-Radonège, à Paris, a eu lieu, le 7 juin 2012, sous l’égide de la SISP (« Société Immobilière Sergievskoïé Podvorié »), société responsable du patrimoine de la Colline St Serge à Paris. Ont pris part à cette rencontre le nouveau gérant de la SISP, M. Serge Rehbinder, qui présidait la réunion, les responsables de l’Institut de Théologie Orthodoxe (ITO) et de la paroisse Saint-Serge, des représentants de l’Administration Diocésaine, ainsi que des experts et historiens d’art spécialisés.
Ensemble, ils ont examiné l’état de la façade, les dégradations qu’elle a subies à différents moments, les travaux à mener pour sa restauration et sa meilleure protection à l’avenir, les techniques à appliquer dans ce but et les méthodes de concertation à respecter entre les différentes institutions concernées directement par l’usage et l’entretien de l’église Saint-Serge tout comme par la conservation de son patrimoine spirituel, historique et culturel.
Il a été convenu qu’une « restauration » sauvegardant le maximum de l’œuvre initiale, malgré les lacunes et dégradations qu’elle comporte actuellement, était préférable à une « rénovation », plus radicale, souvent pratiquée dans les pays au climat rigoureux, consistant à repeindre à neuf, sur un nouvel enduit, une copie fidèle.
Un plan de travail comprenant le nettoyage et la restauration complète des peintures murales ainsi que la repeinte des parties manquantes ou détruites a été élaboré et approuvé par l’ensemble des présents. Dans un souci de pérennisation, des travaux complémentaires ont été envisagés : réfection préalable des gouttières attenantes à la façade et protection ultérieure des peintures par des plaques de verre évitant chocs et frottements liés au passage du public. Les travaux, menés par des spécialistes compétents, choisis d’un commun accord, devraient s’étaler au cours de l’été 2012, dès que leur évaluation dans ces nouvelles conditions sera validée.
Lien Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale
..............................................
(1) Parlons d'orthodoxie Cyril Semenoff-Tian-Chansky à propos de la déclaration de la paroisse Saint Serge
Victor Loupan : La destruction d’un chef-d’œuvre
"LE FIGARO" : Saint-Serge pleure ses peintures détruites
Remarques techniques sur les enduits d'apprêts des parties détruites de l'escalier-vestibule de l'église Saint-Serge
Il a été convenu qu’une « restauration » sauvegardant le maximum de l’œuvre initiale, malgré les lacunes et dégradations qu’elle comporte actuellement, était préférable à une « rénovation », plus radicale, souvent pratiquée dans les pays au climat rigoureux, consistant à repeindre à neuf, sur un nouvel enduit, une copie fidèle.
Un plan de travail comprenant le nettoyage et la restauration complète des peintures murales ainsi que la repeinte des parties manquantes ou détruites a été élaboré et approuvé par l’ensemble des présents. Dans un souci de pérennisation, des travaux complémentaires ont été envisagés : réfection préalable des gouttières attenantes à la façade et protection ultérieure des peintures par des plaques de verre évitant chocs et frottements liés au passage du public. Les travaux, menés par des spécialistes compétents, choisis d’un commun accord, devraient s’étaler au cours de l’été 2012, dès que leur évaluation dans ces nouvelles conditions sera validée.
Lien Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale
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(1) Parlons d'orthodoxie Cyril Semenoff-Tian-Chansky à propos de la déclaration de la paroisse Saint Serge
Victor Loupan : La destruction d’un chef-d’œuvre
"LE FIGARO" : Saint-Serge pleure ses peintures détruites
Remarques techniques sur les enduits d'apprêts des parties détruites de l'escalier-vestibule de l'église Saint-Serge
Le mercredi 6 juin 2012, dans les locaux de l’Institut St Serge se tenait la 9ème Table ronde organisée par l’OLTR sous l’égide conjointe de l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge à Paris, de l’Université Saint-Tikhon à Moscou et du Séminaire Orthodoxe russe de Epinay-sous-Sénart. Le thème de la table ronde était :
« Les Défis de l’Enseignement Religieux et Théologique dans l’orthodoxie russe »
Les intervenants étaient (dans l’ordre de leur présentation) :
· Père Nicolas Cernokrak, doyen de l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge de Paris
· Père Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire Orthodoxe russe en France
· Père Vladimir Vorobiev, recteur de l’Université Saint-Tikhon de Moscou
« Les Défis de l’Enseignement Religieux et Théologique dans l’orthodoxie russe »
Les intervenants étaient (dans l’ordre de leur présentation) :
· Père Nicolas Cernokrak, doyen de l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge de Paris
· Père Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire Orthodoxe russe en France
· Père Vladimir Vorobiev, recteur de l’Université Saint-Tikhon de Moscou
Ainsi s’introduit le présent « recueil d’impressions » (il ne peut être qualifié de compte-rendu - qui plus est, officiel – car il serait exigé une tout autre rigueur dans la restitution fidèle du déroulement de l’événement) que je propose de partager au sujet de cette soirée.
La table ronde s’est, donc, déroulée à l’Institut Saint Serge en la présence de Mgr Gabriel de Comane qui a béni l’assemblée quand il fut chanté le « Ispola » après les prières de début et de fin. Il faut admettre que le public n’était pas très nombreux (entre 40 et 50 personnes) mais nous lirons que cela n’a rien enlevé à la très haute teneur de cette table ronde. Après une très courte présentation du président de l’OLTR, Séraphin Rehbinder, la table ronde a alors commencé.
Le père Nicolas Cernokrak a indiqué en quelques phrases (le temps était « compté ») les grands « travaux » de l’Institut de Théologie Orthodoxe (ITO) en pointant particulièrement sur les études de la théologie patristique, liturgique et biblique. Et, bien que cet exercice soit toujours délicat de crainte d’oublier des noms (crainte qui m’habite ici), il a cité plusieurs des théologiens qui ont fait la renommée de l’Institut Saint Serge. Il a très bien expliqué que bien que l’ITO ne contient volontairement pas l’adjectif « russe » - j’évoque ce sujet par rapport au thème de la TR9 – et est une faculté de théologie qui a « dépassé » cette dimension mais a puisé nombre de ses sources dans cette tradition russe qui était à son origine ; jusque dans le modèle des instituts de théologie en Russie et dans les méthodes pédagogiques qui y étaient pratiquées et qui ont inspiré l’institut à sa création et qui se ressent, encore, aujourd’hui.
Le père Alexandre Siniakov a remarquablement su faire la différentiation entre ce qu’était un institut de théologie (dont le domaine est bien plus vaste ; rappelant son passage à l’ITO) et un séminaire. Pour cela, il a détaillé les objectifs (former des clercs pour une activité pastorale), la qualité recherchée pour atteindre cet objectif et les moyens mis en œuvre. Pour illustrer son propos, il a été fait la comparaison entre un institut d’enseignement supérieur et une école plus « technique ». Pour la bonne formation des clercs, il a évoqué l’indispensable pratique du typicon et de la liturgie quotidienne.
Vient ensuite la conférence très intense (pour ne pas l’oublier dans la suite : Merci à Nikita Krivochéine pour son remarquable travail d’interprète) du père Vladimir Vorobiev. Dans une approche sincère, sans aucune concession ni, à l’inverse, aucun idéalisme, il aborde le sujet qui lui est demandé de traiter. Il évoque aussi bien les immenses défis qui se posent à l’enseignement religieux en Russie. Il insiste sur l’immense liberté dont l’Eglise russe a la jouissance, aujourd’hui, et dont elle n’a jamais disposé auparavant, pas même avant la révolution. Il évoque la demande très importante à laquelle il faut faire face et cite la faiblesse du corps enseignant pour fournir un enseignement de qualité. En toute transparence, il évoque les innombrables difficultés auxquelles celui-ci est confronté. Il attire l’attention sur le fait que si le pouvoir central semble bien ouvert à la préoccupation d’un enseignement orthodoxe, les embûches d’un corps de fonctionnaires très profondément athée et donc peu sensible à cette préoccupation et les moyens (y compris le budget) ne sont pas de nature à faciliter cette présence de l’enseignement orthodoxe et même religieux. Il a eu cette phrase presque humoristique : « Poutine a dit vouloir nous soutenir mais il n’a pas indiqué avec quelles moyens ». C’est peu de dire tout l’intérêt d’une telle conférence qui vient battre les allégations d’une Eglise soumise à l’Etat russe qui voudrait en tirer profit.
Le débat. S’ensuit un débat dans la salle avec des interventions et des questions d’un grand intérêt :
· Père Stéphane Headley pour insister sur l’intensité de la prière qu’il a observé en visitant l’institut Saint Tikhon,
· Père Nicolas Ozoline pour évoquer les normes d’enseignements,
· Deux intervenants à qui je demande pardon car je n’ai pas entendu, ni le nom, ni le titre :
- Un prêtre au premier rang pour évoquer la problématique des manuels,
- Un jeune français – qui a insisté, dans son introduction, pour se présenter ainsi - qui a rappelé l’immense difficulté de l’enseignement religieux dans une France laïque à outrance.
Tout naturellement, je me devais de restituer avec la meilleure attention le message délivré par Mgr Gabriel de Comane qui a dit sa joie d‘assister pour la deuxième fois à une table ronde de l’OLTR (Séraphin Rehbinder, le président de l’OLTR, les pères Nicolas, Alexandre et Vladimir avaient remercié, chacun dans leur introduction, Mgr Gabriel de sa présence), qui a insisté sur l’immense défi que doit relever l’orthodoxie russe pour assurer cet enseignement alors que « le diable a voulu priver la Russie de l’Eglise orthodoxe » (Note personnel: l’expression est entre guillemets car elle reflète bien le sens du propos de Mgr Gabriel mais je veux prévenir que j’ai pu ne pas reproduire exactement les mots employés).
Mgr Gabriel a voulu s’adresser au père Alexandre Siniakov (qui s’était excusé auprès du président et n’a pu, malheureusement, rester jusqu’à ce moment) pour lui demander quelles formes étaient envisageables pour intensifier la collaboration entre l’Institut Saint Serge et le séminaire. On peut être certain que si il n’a pas pu être répondu, en séance, à cette question, elle sera retransmise et, je n’ai pas de doute sur ce point, une réponse avec des propositions concrètes ne devraient pas tarder.
Autre note personnelle : je veux exprimer ma joie de voir ces volontés de rapprochement s’exprimer toujours plus fréquemment et je suis légitimement, dans l’espoir, que ces relations seront, chaque jour, plus intenses. Même si elles sont plutôt discrètes, on sait que des coopérations concrètes sont déjà bien établies.
Pour conclure, je veux dire ma très bonne impression de cette table ronde qui a été vraiment réussie, tant par la qualité des intervenants, les contributions très intéressantes et le débat de très haute qualité. On ne peut même pas déplorer que le timing fut largement dépassé. Sans périphrases inutiles, si on peut regretter un public pas très nombreux, nous pouvons raisonnablement témoigner que les personnes présentes ont beaucoup apprécié cette soirée et pourront vraiment partager l’intérêt d’une telle table ronde. Mon très grand enthousiasme (que le lecteur aura certainement perçu) quant à cette table ronde n°9 de l’OLTR n’en garantit pas, pour autant, une restitution fidèle et c’est pourquoi je préfère parler d’un « recueil d’impression ».
Gueorguy
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"Parlons d'orthodoxie" : Le 26 novembre 2009 s’est tenu la 8ème Table Ronde de l’OLTR sur le thème:
"L'union canonique entre l'Eglise Russe Hors Frontières et le Patriarcat de Moscou : Bilan et perspectives deux ans après"
La Table Ronde fut introduite par le président de l’OLTR, Séraphin Rehbinder: Le premier intervenant fut Monseigneur Marc Archevêque de Berlin et d’Allemagne (Eglise Orthodoxe Russe Hors frontières)
La table ronde s’est, donc, déroulée à l’Institut Saint Serge en la présence de Mgr Gabriel de Comane qui a béni l’assemblée quand il fut chanté le « Ispola » après les prières de début et de fin. Il faut admettre que le public n’était pas très nombreux (entre 40 et 50 personnes) mais nous lirons que cela n’a rien enlevé à la très haute teneur de cette table ronde. Après une très courte présentation du président de l’OLTR, Séraphin Rehbinder, la table ronde a alors commencé.
Le père Nicolas Cernokrak a indiqué en quelques phrases (le temps était « compté ») les grands « travaux » de l’Institut de Théologie Orthodoxe (ITO) en pointant particulièrement sur les études de la théologie patristique, liturgique et biblique. Et, bien que cet exercice soit toujours délicat de crainte d’oublier des noms (crainte qui m’habite ici), il a cité plusieurs des théologiens qui ont fait la renommée de l’Institut Saint Serge. Il a très bien expliqué que bien que l’ITO ne contient volontairement pas l’adjectif « russe » - j’évoque ce sujet par rapport au thème de la TR9 – et est une faculté de théologie qui a « dépassé » cette dimension mais a puisé nombre de ses sources dans cette tradition russe qui était à son origine ; jusque dans le modèle des instituts de théologie en Russie et dans les méthodes pédagogiques qui y étaient pratiquées et qui ont inspiré l’institut à sa création et qui se ressent, encore, aujourd’hui.
Le père Alexandre Siniakov a remarquablement su faire la différentiation entre ce qu’était un institut de théologie (dont le domaine est bien plus vaste ; rappelant son passage à l’ITO) et un séminaire. Pour cela, il a détaillé les objectifs (former des clercs pour une activité pastorale), la qualité recherchée pour atteindre cet objectif et les moyens mis en œuvre. Pour illustrer son propos, il a été fait la comparaison entre un institut d’enseignement supérieur et une école plus « technique ». Pour la bonne formation des clercs, il a évoqué l’indispensable pratique du typicon et de la liturgie quotidienne.
Vient ensuite la conférence très intense (pour ne pas l’oublier dans la suite : Merci à Nikita Krivochéine pour son remarquable travail d’interprète) du père Vladimir Vorobiev. Dans une approche sincère, sans aucune concession ni, à l’inverse, aucun idéalisme, il aborde le sujet qui lui est demandé de traiter. Il évoque aussi bien les immenses défis qui se posent à l’enseignement religieux en Russie. Il insiste sur l’immense liberté dont l’Eglise russe a la jouissance, aujourd’hui, et dont elle n’a jamais disposé auparavant, pas même avant la révolution. Il évoque la demande très importante à laquelle il faut faire face et cite la faiblesse du corps enseignant pour fournir un enseignement de qualité. En toute transparence, il évoque les innombrables difficultés auxquelles celui-ci est confronté. Il attire l’attention sur le fait que si le pouvoir central semble bien ouvert à la préoccupation d’un enseignement orthodoxe, les embûches d’un corps de fonctionnaires très profondément athée et donc peu sensible à cette préoccupation et les moyens (y compris le budget) ne sont pas de nature à faciliter cette présence de l’enseignement orthodoxe et même religieux. Il a eu cette phrase presque humoristique : « Poutine a dit vouloir nous soutenir mais il n’a pas indiqué avec quelles moyens ». C’est peu de dire tout l’intérêt d’une telle conférence qui vient battre les allégations d’une Eglise soumise à l’Etat russe qui voudrait en tirer profit.
Le débat. S’ensuit un débat dans la salle avec des interventions et des questions d’un grand intérêt :
· Père Stéphane Headley pour insister sur l’intensité de la prière qu’il a observé en visitant l’institut Saint Tikhon,
· Père Nicolas Ozoline pour évoquer les normes d’enseignements,
· Deux intervenants à qui je demande pardon car je n’ai pas entendu, ni le nom, ni le titre :
- Un prêtre au premier rang pour évoquer la problématique des manuels,
- Un jeune français – qui a insisté, dans son introduction, pour se présenter ainsi - qui a rappelé l’immense difficulté de l’enseignement religieux dans une France laïque à outrance.
Tout naturellement, je me devais de restituer avec la meilleure attention le message délivré par Mgr Gabriel de Comane qui a dit sa joie d‘assister pour la deuxième fois à une table ronde de l’OLTR (Séraphin Rehbinder, le président de l’OLTR, les pères Nicolas, Alexandre et Vladimir avaient remercié, chacun dans leur introduction, Mgr Gabriel de sa présence), qui a insisté sur l’immense défi que doit relever l’orthodoxie russe pour assurer cet enseignement alors que « le diable a voulu priver la Russie de l’Eglise orthodoxe » (Note personnel: l’expression est entre guillemets car elle reflète bien le sens du propos de Mgr Gabriel mais je veux prévenir que j’ai pu ne pas reproduire exactement les mots employés).
Mgr Gabriel a voulu s’adresser au père Alexandre Siniakov (qui s’était excusé auprès du président et n’a pu, malheureusement, rester jusqu’à ce moment) pour lui demander quelles formes étaient envisageables pour intensifier la collaboration entre l’Institut Saint Serge et le séminaire. On peut être certain que si il n’a pas pu être répondu, en séance, à cette question, elle sera retransmise et, je n’ai pas de doute sur ce point, une réponse avec des propositions concrètes ne devraient pas tarder.
Autre note personnelle : je veux exprimer ma joie de voir ces volontés de rapprochement s’exprimer toujours plus fréquemment et je suis légitimement, dans l’espoir, que ces relations seront, chaque jour, plus intenses. Même si elles sont plutôt discrètes, on sait que des coopérations concrètes sont déjà bien établies.
Pour conclure, je veux dire ma très bonne impression de cette table ronde qui a été vraiment réussie, tant par la qualité des intervenants, les contributions très intéressantes et le débat de très haute qualité. On ne peut même pas déplorer que le timing fut largement dépassé. Sans périphrases inutiles, si on peut regretter un public pas très nombreux, nous pouvons raisonnablement témoigner que les personnes présentes ont beaucoup apprécié cette soirée et pourront vraiment partager l’intérêt d’une telle table ronde. Mon très grand enthousiasme (que le lecteur aura certainement perçu) quant à cette table ronde n°9 de l’OLTR n’en garantit pas, pour autant, une restitution fidèle et c’est pourquoi je préfère parler d’un « recueil d’impression ».
Gueorguy
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"Parlons d'orthodoxie" : Le 26 novembre 2009 s’est tenu la 8ème Table Ronde de l’OLTR sur le thème:
"L'union canonique entre l'Eglise Russe Hors Frontières et le Patriarcat de Moscou : Bilan et perspectives deux ans après"
La Table Ronde fut introduite par le président de l’OLTR, Séraphin Rehbinder: Le premier intervenant fut Monseigneur Marc Archevêque de Berlin et d’Allemagne (Eglise Orthodoxe Russe Hors frontières)
Le 4 juin une rencontre a eu lieu entre Vladimir Medinsky le nouveau ministre de la culture, Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk et Youri Bondarenko, président de la fondation « Vozvraschtchenie (Retour) ». Le ministre a réitéré qu’il souhaitait octroyer à l’Eglise toute l’aide qui lui est indispensable. Mgr Hilarion a de son coté exprimé son soutien à la fondation présidée par Youri Bondarenko dont l’objectif est la restitution de leurs noms historiques à divers lieux dans les villes de l’ancienne Russie comme Rostov la Grande, Vladimir, Souzdal, Plioss.
Intervenant à la suite de cette rencontre lors de l’inauguration l’exposition consacrée à la Société Impériale de Palestine le ministre a confirmé qu’il soutient sans réserve le changement de nom des rues consacrées à la mémoire des bourreaux et des bandits révolutionnaires. C’est pour la première fois, autant que je m’en souvienne, qu’un haut responsable se prononce d’une manière aussi déterminée à propos des noms de lieux en Russie au cours de ces derniers 20 ans qui se sont écoulés depuis la renaissance de l’Etat russe.
Intervenant à la suite de cette rencontre lors de l’inauguration l’exposition consacrée à la Société Impériale de Palestine le ministre a confirmé qu’il soutient sans réserve le changement de nom des rues consacrées à la mémoire des bourreaux et des bandits révolutionnaires. C’est pour la première fois, autant que je m’en souvienne, qu’un haut responsable se prononce d’une manière aussi déterminée à propos des noms de lieux en Russie au cours de ces derniers 20 ans qui se sont écoulés depuis la renaissance de l’Etat russe.
Il y a dix huit mois des appels dans ce sens se sont fait entendre dans l’hémicycle de la Douma lorsqu’à la suite de l’intervention de Vladimir Medinsky, alors député, qui demandait de rayer du plan de Moscou les noms des révolutionnaires communistes. Les députés avaient alors approuvé cette demande adressée à la municipalité de la capitale. La déclaration faite en juin par le ministre de la culture en présence de nombreux journalistes a une toute autre portée.
La réaction des bureaucrates municipaux ne s’est pas fait attendre : ils ont fait appel à de prétendus experts, membres de la commission toponymique de Moscou, qui se sont mis à disserter sur l’impossibilité d’un tel changement de noms. La presse libérale a eu une réaction plus que réservée à cette proposition. Quelles seraient les raisons qui empêcheraient les libéraux de soutenir Medinsky ? L’esprit de club et la solidarité au sein du mouvement des « rubans blancs » (Oudaltsov) leur sont plus précieux que la vérité de l’histoire. Comment ne pas le regretter ?
Les députés du groupe communiste ont violemment critiqué la proposition Medinsky. Ils sont allés jusqu’à dire qu’il s’agissait d’une manifestation de « russophobie ». Cette approche absurde reviendrait à dire que la protection de la bonne renommée des bourreaux bolcheviks Voïkov, Volodarsky, Ouritzky, Goubelman serait une manifestation d’amour de la Russie. Ceux qui sont hostiles à ces personnages seraient des ennemis du pays ! Si les communistes se déclarent de nos jours fidèles aux valeurs qui étaient celles des tchékistes Ouritzky et Volodarsky de quel attachement au peuple russe saurait-il être question ? Qui trompe-t-on ?
L’intervention de Vladimir Medinsky est à mes yeux un acte de grand courage. Cela d’autant plus que lors d’un entretien télévisé avec Vladimir Pozner le premier ministre Medvedev a dit le plus grand bien de Medinsky et de ses initiatives, de son énergie. Medevedev avait précisé que cette nomination était le résultat de son choix personnel. Le nouveau ministre s’était à l’époque engagé à contribuer à l’achèvement de la construction d’une nouvelle cathédrale dans la ville de Kourgan. Bien que n’ayant pas été élu député dans cette circonscription il a réussi à faire achever la construction du premier niveau de l’édifice en engageant ses ressources personnelles. L’archiprêtre Nicolas Tchirkov a par la suite écrit que ces travaux ont été perçus d’une manière très positive par les citadins.
A la suite de « la campagne toponymique » à Saint Pétersbourg qui a été un échec complet et de la résistance du nouveau maire Poltavchenko qui a déçu les pétersbourgeois la nomination de Medinsky a apporté une bouffée d’air frais. On peut dire sans hésiter que les deux premières semaines qui ont suivi la nomination de Medinsky marquent le début d’un chapitre nouveau pour la culture russe. Le ministère ne va plus désormais subventionner le tournage de films confus, russophobes et antipatriotiques.
De longues années de travail attendent Vladimir Medynski dans ses nouvelles fonctions, espérons que l’image de la Russie sera grâce à lui plus positive que jamais. Avec le soutien du fonds « Vozvrachctchenie », de « Rousskaya linia », des intellectuels orthodoxes et des médias nous réussirons à faire enfin bouger la télègue toponymique léniniste rouillée, monstre idéologique communiste, et à contribuer à son démantèlement.
"Rousskaya liniya"
Traduction "Parlons d'orthodoxie"
La réaction des bureaucrates municipaux ne s’est pas fait attendre : ils ont fait appel à de prétendus experts, membres de la commission toponymique de Moscou, qui se sont mis à disserter sur l’impossibilité d’un tel changement de noms. La presse libérale a eu une réaction plus que réservée à cette proposition. Quelles seraient les raisons qui empêcheraient les libéraux de soutenir Medinsky ? L’esprit de club et la solidarité au sein du mouvement des « rubans blancs » (Oudaltsov) leur sont plus précieux que la vérité de l’histoire. Comment ne pas le regretter ?
Les députés du groupe communiste ont violemment critiqué la proposition Medinsky. Ils sont allés jusqu’à dire qu’il s’agissait d’une manifestation de « russophobie ». Cette approche absurde reviendrait à dire que la protection de la bonne renommée des bourreaux bolcheviks Voïkov, Volodarsky, Ouritzky, Goubelman serait une manifestation d’amour de la Russie. Ceux qui sont hostiles à ces personnages seraient des ennemis du pays ! Si les communistes se déclarent de nos jours fidèles aux valeurs qui étaient celles des tchékistes Ouritzky et Volodarsky de quel attachement au peuple russe saurait-il être question ? Qui trompe-t-on ?
L’intervention de Vladimir Medinsky est à mes yeux un acte de grand courage. Cela d’autant plus que lors d’un entretien télévisé avec Vladimir Pozner le premier ministre Medvedev a dit le plus grand bien de Medinsky et de ses initiatives, de son énergie. Medevedev avait précisé que cette nomination était le résultat de son choix personnel. Le nouveau ministre s’était à l’époque engagé à contribuer à l’achèvement de la construction d’une nouvelle cathédrale dans la ville de Kourgan. Bien que n’ayant pas été élu député dans cette circonscription il a réussi à faire achever la construction du premier niveau de l’édifice en engageant ses ressources personnelles. L’archiprêtre Nicolas Tchirkov a par la suite écrit que ces travaux ont été perçus d’une manière très positive par les citadins.
A la suite de « la campagne toponymique » à Saint Pétersbourg qui a été un échec complet et de la résistance du nouveau maire Poltavchenko qui a déçu les pétersbourgeois la nomination de Medinsky a apporté une bouffée d’air frais. On peut dire sans hésiter que les deux premières semaines qui ont suivi la nomination de Medinsky marquent le début d’un chapitre nouveau pour la culture russe. Le ministère ne va plus désormais subventionner le tournage de films confus, russophobes et antipatriotiques.
De longues années de travail attendent Vladimir Medynski dans ses nouvelles fonctions, espérons que l’image de la Russie sera grâce à lui plus positive que jamais. Avec le soutien du fonds « Vozvrachctchenie », de « Rousskaya linia », des intellectuels orthodoxes et des médias nous réussirons à faire enfin bouger la télègue toponymique léniniste rouillée, monstre idéologique communiste, et à contribuer à son démantèlement.
"Rousskaya liniya"
Traduction "Parlons d'orthodoxie"
Le numéro deux du Patriarcat de Moscou, vient de publier la traduction française du second tome de son étude sur l’orthodoxie.
Figure de proue de l’orthodoxie russe, le métropolite Hilarion de Volokolamsk s’est fait connaître à travers ses nombreuses publications théologiques, en particulier une somme en quatre volumes sur l’orthodoxie parue en 2008 et dont les éditions du Cerf viennent de publier la traduction du second tome. Découvert par les lecteurs français il y a trois ans, le premier volet de cette ambitieuse étude s’attachait à retracer la formation historique de l’Église orthodoxe, et à en définir les structures canoniques.
Figure de proue de l’orthodoxie russe, le métropolite Hilarion de Volokolamsk s’est fait connaître à travers ses nombreuses publications théologiques, en particulier une somme en quatre volumes sur l’orthodoxie parue en 2008 et dont les éditions du Cerf viennent de publier la traduction du second tome. Découvert par les lecteurs français il y a trois ans, le premier volet de cette ambitieuse étude s’attachait à retracer la formation historique de l’Église orthodoxe, et à en définir les structures canoniques.
Ces fondements posés, le présent volume se concentre sur les aspects doctrinaux de la foi orthodoxe. Des principes qui reposent, comme ceux du catholicisme, sur l’Ancien et le Nouveau testaments, auxquels s’ajoute l’héritage des Pères de l’Église, prépondérant dans la spiritualité orientale.
Sur ce point, le président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou tient à tordre le cou à une idée souvent rebattue en Occident, où l’on considère à tort que la pensée orthodoxe serait restée figée dans les méandres des premiers siècles de l’Église.
SUITE La Croix
Sur ce point, le président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou tient à tordre le cou à une idée souvent rebattue en Occident, où l’on considère à tort que la pensée orthodoxe serait restée figée dans les méandres des premiers siècles de l’Église.
SUITE La Croix
This year marks the 50th anniversary of the Diocese of Sourozh. A central part of the programme of celebrations of this important landmark in the life of our diocese will be the Diocesan Jubilee Congress, which will combine the summer meeting of the Diocesan Assembly with the annual residential weekend (the Diocesan Conference). This annual meeting provides a unique opportunity for people from around the diocese to gather in fellowship, prayer and discourse.
The keynote theme of the congress will be Councils and Conciliarity. The speakers will also develop the theme of the conciliar nature of the Church as reflected in the interdependence of clergy and laity and the worshipping community as the context for the development of the spiritual life of the human person.
Сурожская епархия Русской Православной Церкви в Великобритании и Ирландии отмечает свое 50-летие.
Центральным событием праздничных мероприятий, посвященных 50-летию Сурожской епархии станет епархиальный юбилейный конгресс, в программу которого войдут Летнее заседание Епархиального собрания и ежегодная Епархиальная конференция.
The keynote theme of the congress will be Councils and Conciliarity. The speakers will also develop the theme of the conciliar nature of the Church as reflected in the interdependence of clergy and laity and the worshipping community as the context for the development of the spiritual life of the human person.
Сурожская епархия Русской Православной Церкви в Великобритании и Ирландии отмечает свое 50-летие.
Центральным событием праздничных мероприятий, посвященных 50-летию Сурожской епархии станет епархиальный юбилейный конгресс, в программу которого войдут Летнее заседание Епархиального собрания и ежегодная Епархиальная конференция.
As always, our common prayer in the services will be at the heart of the gathering.The main talks will include:
Archbishop Elisey of Sourozh: The Diocese of Sourozh, Past, Present and Future
- Archbishop Mark of Egorievsk: Councils and Conciliarity
- Archpriest Stephen Platt: Clergy and laity
- Priest Andrew Louth: Community and Person
Simultaneous translation (English-Russian or Russian-English as appropriate) will be provided for the main talks.
There will be a choice of workshops on Saturday afternoon.
Diocesan Jubilee Congress 2012
....................................................................................
В этом году для дискуссии выбрана тема "Собор и Соборность". Выступающие будет говорить о соборной природе Церкви как инструменте взаимодействия духовенства и мирян, а также о евхаристическом общении как основе развития духовной жизни человека.
Основные доклады Конференции (с синхронным переводом):
- "Настоящее, прошлое и будущее Сурожской епархии" (Архиепископ Сурожский Елисей;
- "Духовенство и миряне" (Протоиерей Стефан Платт);
- "Общество и человек" (Священник Эндрю Лаут).
9 июня для гостей и участников Конгресса будут проведены различные семинары.
Торжественное открытие Конгресса состоится 8 июня в 17:00.
Дополнительную информацию о Конгрессе можно получить на официальном сайте мероприятия
Archbishop Elisey of Sourozh: The Diocese of Sourozh, Past, Present and Future
- Archbishop Mark of Egorievsk: Councils and Conciliarity
- Archpriest Stephen Platt: Clergy and laity
- Priest Andrew Louth: Community and Person
Simultaneous translation (English-Russian or Russian-English as appropriate) will be provided for the main talks.
There will be a choice of workshops on Saturday afternoon.
Diocesan Jubilee Congress 2012
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В этом году для дискуссии выбрана тема "Собор и Соборность". Выступающие будет говорить о соборной природе Церкви как инструменте взаимодействия духовенства и мирян, а также о евхаристическом общении как основе развития духовной жизни человека.
Основные доклады Конференции (с синхронным переводом):
- "Настоящее, прошлое и будущее Сурожской епархии" (Архиепископ Сурожский Елисей;
- "Духовенство и миряне" (Протоиерей Стефан Платт);
- "Общество и человек" (Священник Эндрю Лаут).
9 июня для гостей и участников Конгресса будут проведены различные семинары.
Торжественное открытие Конгресса состоится 8 июня в 17:00.
Дополнительную информацию о Конгрессе можно получить на официальном сайте мероприятия
Le Ministre de la culture de la Fédération de Russie Vladimir Medinsky a proposé de renommer un certain nombre de rues à Moscou. La capitale doit avoir des rues portant les noms du grand-duc Serguei Alexandrovitch et de la sainte grande-duchesse Elizaveta Fedorovna. Selon ITAR–TASS, cette proposition a été formulée lors de l’ouverture de l’exposition « La Russie en Terre Sainte ».
L’exposition a été inaugurée aujourd’hui dans les locaux du « Manège ». Elle a été organisée au 130ème anniversaire de la coopération de la Société orthodoxe Impériale de Palestine. Le grand-duc Serguei Alexandrovitch était l’organisateur et le dirigeant de l’association Palestinienne. Il a grandement contribué au renforcement de la présence de l’Orthodoxie Russe en Palestine ainsi qu’aux activités de bienfaisance de la Russie dans la région. En 1905 le gouverneur général de Moscou, le grand-duc Serguei Alexandrovitch a été assassiné au Kremlin par le terroriste Kaliaev.
Alena Polskih, « Rosmedia » pour le site « Rousskij mir ».
Traduction Elena Tastevin
L’exposition a été inaugurée aujourd’hui dans les locaux du « Manège ». Elle a été organisée au 130ème anniversaire de la coopération de la Société orthodoxe Impériale de Palestine. Le grand-duc Serguei Alexandrovitch était l’organisateur et le dirigeant de l’association Palestinienne. Il a grandement contribué au renforcement de la présence de l’Orthodoxie Russe en Palestine ainsi qu’aux activités de bienfaisance de la Russie dans la région. En 1905 le gouverneur général de Moscou, le grand-duc Serguei Alexandrovitch a été assassiné au Kremlin par le terroriste Kaliaev.
Alena Polskih, « Rosmedia » pour le site « Rousskij mir ».
Traduction Elena Tastevin
Le 5 juin 2012, mémoire des saints Constantin et Hélène (leur fête a été reportée au mardi de la Pentecôte avec la bénédiction du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie), l’évêque Nestor de Chersonèse a célébré la Divine liturgie au métochion Saint-Séraphim-de-Sarov près l’église catholique Saint-Leu-Saint-Gilles, dans la crypte de laquelle sont conservées les précieuses reliques de la sainte impératrice Hélène.
Le père Nicolas Nikichine, recteur du métochion et plusieurs membres du clergé du diocèse de Chersonèse concélébraient. L’office était célébré en slavon et en français.
Le père Nicolas Nikichine, recteur du métochion et plusieurs membres du clergé du diocèse de Chersonèse concélébraient. L’office était célébré en slavon et en français.
A l’issue de la liturgie, l’évêque s’est adressé à l’assistance, insistant dans son homélie sur l’exemple édifiant de foi et d’amour de Dieu donné par sainte Hélène.
Ensuite, l’évêque Nestor et l clergé sont descendus à la crypte où ils ont célébré un bref office d’intercession avant de vénérer les reliques de saint Hélène.Les festivités se sont achevées par des agapes auxquelles a pris part le recteur de la paroisse catholique Saint-Leu-Saint-Gilles, le père Bernard-Marie Geffroy.
Site officiel du diocèse de Chersonèse
Ensuite, l’évêque Nestor et l clergé sont descendus à la crypte où ils ont célébré un bref office d’intercession avant de vénérer les reliques de saint Hélène.Les festivités se sont achevées par des agapes auxquelles a pris part le recteur de la paroisse catholique Saint-Leu-Saint-Gilles, le père Bernard-Marie Geffroy.
Site officiel du diocèse de Chersonèse
Traduction pour "Parlons d'orthodoxie" Laurence Guillon
PRAVOSLAVIe i MIR
(L’archevêque Benjamin Fedtchenkov. Photo 1934 )
Le 22 février 1992, furent retrouvées les reliques du saint patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Tikhon.
Depuis 1927, on considérait que le corps du Patriarche ne se trouvait pas dans son tombeau du monastère Donskoï : il avait été soit brûlé pat les tchékistes dans un crématorium, soit enseveli quelque part en secret par des moines. Mais, après avoir passé 67 ans dans une crypte humide, les reliques furent découvertes dans un état de conservation presque parfait.
Le service du Patriarche Tikhon aussi bien que l’apparition de ses reliques eurent lieu dans une période de trouble. La rencontre que décrit le métropolite Benjamin (Fedchenkov), se déroula également dans ce qui était pour lui une période de confusion spirituelle intérieure.
Le songe : la vision que j’ai eue du patriarche Tikhon
D’une façon générale, on ne doit pas croire aux songes. Et les saints pères parlent même particulièrement de la « vertu de ne pas croire aux songes » (le bienheureux Diadorque, dans la « Philocalie »). Mais quelquefois, ils sont de façon évidente crédibles. Je raconterai très brièvement la vision que j’ai eue du patriarche Tikhon.
PRAVOSLAVIe i MIR
(L’archevêque Benjamin Fedtchenkov. Photo 1934 )
Le 22 février 1992, furent retrouvées les reliques du saint patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Tikhon.
Depuis 1927, on considérait que le corps du Patriarche ne se trouvait pas dans son tombeau du monastère Donskoï : il avait été soit brûlé pat les tchékistes dans un crématorium, soit enseveli quelque part en secret par des moines. Mais, après avoir passé 67 ans dans une crypte humide, les reliques furent découvertes dans un état de conservation presque parfait.
Le service du Patriarche Tikhon aussi bien que l’apparition de ses reliques eurent lieu dans une période de trouble. La rencontre que décrit le métropolite Benjamin (Fedchenkov), se déroula également dans ce qui était pour lui une période de confusion spirituelle intérieure.
Le songe : la vision que j’ai eue du patriarche Tikhon
D’une façon générale, on ne doit pas croire aux songes. Et les saints pères parlent même particulièrement de la « vertu de ne pas croire aux songes » (le bienheureux Diadorque, dans la « Philocalie »). Mais quelquefois, ils sont de façon évidente crédibles. Je raconterai très brièvement la vision que j’ai eue du patriarche Tikhon.
C’était l’année du désaccord entre le métropolite Antoine et le métropolite Euloge. J’avais quitté Paris pour Cannes ; là, j’officiais chaque jour.
Et un jour, je fis un rêve:
Je me trouvais dans une énorme ville. Il me semblait que c’était à Moscou… Mais tout à fait à la limite. Il n’y avait déjà plus de rues, juste des maisonnettes jetées ça et là. .. Un endroit inégal… des trous argileux. Et plus loin, des herbes folles et un champ à perte de vue. Je me trouvais dans une de ces petites maisons, ou plutôt dans une isba paysanne. J’étais en soutane sans panaghia épiscopale, bien que l’on sût que j’étais évêque. Dans l’isba, il y avait dix ou quinze personnes. C’étaient tous des gens du petit peuple. Ni riches, ni célèbres, ni savants. Ils se taisent. Ils se déplacent avec nonchalance, comme des mouches sur une vitre, en automne, avant de geler pour l’hiver… Je ne parle pas et ne peux pas parler ; ils ne sont en état d’écouter, ni instruction, ni quoi que ce soit d’ordre divin. Leur âme est tellement blessée, par leurs péchés autant que par leurs malheurs, et par l’impossibilité de se remettre de leur chute qu’ils sont pareils à des gens à la peau brûlée qu’on ne peut toucher même légèrement. Et, ressentant cela, je me tais… C’est déjà bien d’être parmi eux, que non seulement ils me « supportent », mais même « tout simplement », se sentent avec moi (bien que sans familiarité, rien de débridé), ne soient pas intimidés, me considèrent comme l’un des « leurs ».
«Surtout ne dis rien, me disent leurs cœurs en silence, c’est assez que nous soyons ensemble… Ne nous touche pas : nous n’avons plus de forces. »
Je suis triste de ne rien pouvoir faire et j’ai encore davantage pitié d’eux : ils sont malheureux.
Soudain, quelqu’un dit :
- Le Patriarche arrive.
C’est en effet lui qu’ils attendaient auparavant. Nous sortons tous. Et moi avec le groupe.
Nous regardons : le patriarche se déplace presque au dessus de la terre. Dans un manteau d’archiprêtre, avec une coiffe monastique noire (au lieu de la coiffe blanche patriarcale). Derrière lui un novice en surplis tient l’ourlet de sa mante. C’est là toute sa suite…
Et il n’en faut pas plus… Les âmes sont malades, trop de pompe leur serait insupportable.
Nous regardons le saint qui s’approche et voyons sur son visage briller un extraordinaire sourire de tendresse, d’amour, de compassion, de pitié, de consolation… Enfin un sourire si doux que je pouvais presque en sentir le goût dans ma gorge…
Et toute cette douceur d’amour caressant, il l’envoie à ce peuple ! Et moi, il ne semble pas me remarquer… Et il continue à s’approcher.
Et soudain je ressens un changement qui commence dans les cœurs des paysans autour de moi ; on dirait qu’ils « reviennent à eux », qu’ils fondent. Je ressens même dans mon propre corps comme si quelque chose, « sous l’estomac », se déliait , pour moi comme pour eux, se relâchait… « nous libérait »… J’appris plus tard qu’à cet endroit se trouve le nœud nerveux de ce qu’on appelle le plexus solaire (où « cela serre » quand on a du chagrin)…
Et dans leurs yeux je commence à lire leurs pensées :
« Regarde donc, notre saint Père sourit… Ca veut dire qu’on peut quand même respirer ! »
Et ces pauvres gens traqués se sentent de mieux en mieux.
Et le très saint Père continue à s’approcher, et leur sourit toujours plus. Son visage est encadré d’une barbe rousse.
Et quand il fut vraiment tout près, je vis que les visages de mes voisins souriaient aussi, mais ils étaient encore très peu nombreux à le faire.
« C’est seulement maintenant, me vint-il à l’esprit, qu’on peut leur dire quelque chose, maintenant, ils sont devenus capables d’écouter : leur âme a fondu. Alors que là, dans l’isba, il ne fallait pas songer à les admonester. »
Et je compris qu’il fallait d’abord réchauffer l’âme pécheresse et seulement ensuite la redresser. Le très saint Père le pouvait ; il aimait très fort ses enfants pécheurs mais si malheureux. Et il les réchauffait de son amour.
Et je compris qu’il était impossible, auparavant, de leur parler (pour moi) et c’était la raison pour laquelle il ne fallait pas. C’était pourquoi nous nous taisions, dans l’isba. Et je m’émerveillai de la grande force que possède l’amour !
Le très saint Père s’approchait. Il me semble que nous nous prosternâmes à ses pieds, du moins moi, je le fis. Me relevant, je lui baisai la main. Elle me parut douce et ferme.
Je me présentai pour la première fois en tant qu’évêque. Mais chose étrange, il n’y accorda aucune importance, comme s’il ne m’avait pas remarqué. Cela me sembla même affligeant. Mais tout son amour était dirigé vers ce petit peuple abattu et souffrant.
Enfin, n’y tenant plus, je me décide à lui adresser une question silencieuse (sans paroles, avec le cœur, mais son cœur ressent ce que je pense) : — Monseigneur ! Que devons-nous donc faire, là bas (à l’étranger) ? C’est-à-dire au sujet de la division de l’Eglise entre le métropolite Antoine (Khrapovitzky, fondateur de l’EORHF) et le métropolite Euloge ? De quel côté me diriger ?
Il comprit tout de suite la question mais ne s’y intéressa visiblement pas, et même, elle l’affligea plutôt. Le sourire qui rayonnait jusqu’alors disparut.
J’attendais la réponse… Lequel ? Il aurait pu me dire: va vers le métropolite Antoine, ou au contraire, vers le métropolite Euloge, ou quelque chose de ce genre, plus généralement au sujet de la division… Mais sa réponse fut tout à fait inattendue, et je n’aurais pu l’imaginer :
- SERS LE PEUPLE…
Voilà quelles furent les paroles inattendues et étonnantes que me dit le très saint Père. : ni au sujet des métropolites, ni à celui de leurs divisions, ni à celui des juridictions, mais à celui du service du peuple… Précisément du peuple, du petit peuple… Ce n’était pas en vain que, dans l’isba, il n’y avait que des moujiks (et mon père, ancien paysan serf)…
Il ne dit pas : « Servez », mais au singulier : « Sers ». Cela me concernait personnellement. Et me devint soudain évident le sens des paroles du patriarche :
«Et pourquoi donc vous, les hiérarques, vous querellez-vous entre vous ? Est-ce de vous qu’il est question ? La question, c’est le salut du peuple, et précisément du petit peuple. S’il est sauvé, tout ira bien. S’il ne l’est pas, tout est perdu. Que peuvent des généraux qui n’ont pas de soldats ? »
Et soudain toute cette querelle de pouvoir perdit son sens…
C’était de moi, maintenant, qu’on réclamait une réponse …
Et, à ma grande honte ! je pressentais toute la difficulté et l’ennui du travail terne au sein de ce petit peuple en compagnie duquel je me taisais dans l’isba. Je succombai à la tentation et, pareil à un serviteur rebelle, je fis une tentative pour écarter cette croix…
— Monseigneur ! lui « dis-je » en mon cœur. C’est qu’on me propose la dignité d’archevêque !
Et je me représentai quelque chose comme une église énorme : je porte la mante… On chante… Mais l’église est vide… Je vais vers l’autel…
Mais le très Saint Père devint soudain triste et je lus dans son regard :
— Déraisonnables que vous êtes ! De quelle utilité vous sera l’archevêché, si vous n’avez personne à servir ? C’est que le peuple n’existe pas pour les archevêques, mais les archevêques pour le service divin du peuple…
Et j’eus terriblement honte… J’étais déjà prêt à ravaler mes paroles, mais hélas, trop tard : elles avaient été prononcées. Alors le patriarche ajouta :
—Si c’est comme cela, vas donc chez Antoine…
«Si c’est comme cela» — C’est-à dire de deux mauvaises voies (par rapport au service du peuple) choisis celle qui est relativement la meilleure…
Ensuite, on commémora quelque chose dans le monastère, puis encore quelque chose que j’ai oublié…dans le brouillard…
Le patriarche disparut.
Je me retrouvai dans une maison (peut-être dans cette même isba, je ne sais pas.)
Je regarde : les saintes reliques de saint Josaphat de Belgorod gisent recouvertes d’un linceul… Je m’approche pour les vénérer. Et derrière moi s’en vient l’archevêque Vladimir (à Nice). Un prêtre que je connais, le père A. replie le linceul. Je regarde : le saint repose, comme s’il était vivant. Je m’incline et dit à l’archevêque Vladimir : « Regardez, regardez, le saint est vivant. » Et je m’approchai de la tête. Alors saint Josaphat tendit la main en arrière et me donna sur la joue droite une tape caressante. La vision prit fin. Je m’éveillai.
Tel fut mon rêve. Il s’écoula ensuite quelques mois. Je lus à un ami ce rêve (la note en était perdue). Et il me fit soudain cette question : « Mais que venait faire là saint Josaphat ? »
Je regardai la date à laquelle j’avais fait ce rêve et vis que c’était soit le jour de la fête de saint Josaphat, soit le jour de sa commémoration (le 4 septembre. Etonnante coïncidence. )
Cela me confirma encore plus dans l’idée que le rêve n’était pas un hasard. Je l’envoyai à des anciens de l’Athos. On me répondit de là bas : « Ce songe est un signe ! » Mais l’on ne me donna pas de détails…
Je le comprenais bien, dans le sens qu’il me fallait aller en Russie, « servir le peuple ».
Et je m’y préparai… Et on m’avait presque accordé l’autorisation … Mais voilà que le métropolite Euloge (au courant de mes démarches secrètes) m’envoya une lettre suppliante : renoncer à mon voyage « au nom de notre Seigneur Jésus Christ », afin qu’il ne fût pas, pour l’émigration, « une tentation » et la promesse de me trouver ici quelque place (d’archevêque) ? Je renonçai, non pour « l’émigration, » mais pour le nom de Dieu…Il me remercia…
Alors je sortis dans le jardin du métochion de saint Serge et… fondit en larmes amères : j’avais refusé de « servir le peuple » [1].
Et je m’attriste jusqu’à présent, lorsque je m’en souviens. Il m’aurait suffi de deux ou trois jours de prière pour que la réponse fût probablement différente…
i[[1] La description de ces évènements a été faite en 1926 ]i
Митрополит Вениамин (Федченков)
Божьи люди. Мои духовные встречи. М. 2004
PHOTO : Le Patriarche Tikhon célèbre une action de grâce près de la Porte Saint Nicolas, place Rouge
Et un jour, je fis un rêve:
Je me trouvais dans une énorme ville. Il me semblait que c’était à Moscou… Mais tout à fait à la limite. Il n’y avait déjà plus de rues, juste des maisonnettes jetées ça et là. .. Un endroit inégal… des trous argileux. Et plus loin, des herbes folles et un champ à perte de vue. Je me trouvais dans une de ces petites maisons, ou plutôt dans une isba paysanne. J’étais en soutane sans panaghia épiscopale, bien que l’on sût que j’étais évêque. Dans l’isba, il y avait dix ou quinze personnes. C’étaient tous des gens du petit peuple. Ni riches, ni célèbres, ni savants. Ils se taisent. Ils se déplacent avec nonchalance, comme des mouches sur une vitre, en automne, avant de geler pour l’hiver… Je ne parle pas et ne peux pas parler ; ils ne sont en état d’écouter, ni instruction, ni quoi que ce soit d’ordre divin. Leur âme est tellement blessée, par leurs péchés autant que par leurs malheurs, et par l’impossibilité de se remettre de leur chute qu’ils sont pareils à des gens à la peau brûlée qu’on ne peut toucher même légèrement. Et, ressentant cela, je me tais… C’est déjà bien d’être parmi eux, que non seulement ils me « supportent », mais même « tout simplement », se sentent avec moi (bien que sans familiarité, rien de débridé), ne soient pas intimidés, me considèrent comme l’un des « leurs ».
«Surtout ne dis rien, me disent leurs cœurs en silence, c’est assez que nous soyons ensemble… Ne nous touche pas : nous n’avons plus de forces. »
Je suis triste de ne rien pouvoir faire et j’ai encore davantage pitié d’eux : ils sont malheureux.
Soudain, quelqu’un dit :
- Le Patriarche arrive.
C’est en effet lui qu’ils attendaient auparavant. Nous sortons tous. Et moi avec le groupe.
Nous regardons : le patriarche se déplace presque au dessus de la terre. Dans un manteau d’archiprêtre, avec une coiffe monastique noire (au lieu de la coiffe blanche patriarcale). Derrière lui un novice en surplis tient l’ourlet de sa mante. C’est là toute sa suite…
Et il n’en faut pas plus… Les âmes sont malades, trop de pompe leur serait insupportable.
Nous regardons le saint qui s’approche et voyons sur son visage briller un extraordinaire sourire de tendresse, d’amour, de compassion, de pitié, de consolation… Enfin un sourire si doux que je pouvais presque en sentir le goût dans ma gorge…
Et toute cette douceur d’amour caressant, il l’envoie à ce peuple ! Et moi, il ne semble pas me remarquer… Et il continue à s’approcher.
Et soudain je ressens un changement qui commence dans les cœurs des paysans autour de moi ; on dirait qu’ils « reviennent à eux », qu’ils fondent. Je ressens même dans mon propre corps comme si quelque chose, « sous l’estomac », se déliait , pour moi comme pour eux, se relâchait… « nous libérait »… J’appris plus tard qu’à cet endroit se trouve le nœud nerveux de ce qu’on appelle le plexus solaire (où « cela serre » quand on a du chagrin)…
Et dans leurs yeux je commence à lire leurs pensées :
« Regarde donc, notre saint Père sourit… Ca veut dire qu’on peut quand même respirer ! »
Et ces pauvres gens traqués se sentent de mieux en mieux.
Et le très saint Père continue à s’approcher, et leur sourit toujours plus. Son visage est encadré d’une barbe rousse.
Et quand il fut vraiment tout près, je vis que les visages de mes voisins souriaient aussi, mais ils étaient encore très peu nombreux à le faire.
« C’est seulement maintenant, me vint-il à l’esprit, qu’on peut leur dire quelque chose, maintenant, ils sont devenus capables d’écouter : leur âme a fondu. Alors que là, dans l’isba, il ne fallait pas songer à les admonester. »
Et je compris qu’il fallait d’abord réchauffer l’âme pécheresse et seulement ensuite la redresser. Le très saint Père le pouvait ; il aimait très fort ses enfants pécheurs mais si malheureux. Et il les réchauffait de son amour.
Et je compris qu’il était impossible, auparavant, de leur parler (pour moi) et c’était la raison pour laquelle il ne fallait pas. C’était pourquoi nous nous taisions, dans l’isba. Et je m’émerveillai de la grande force que possède l’amour !
Le très saint Père s’approchait. Il me semble que nous nous prosternâmes à ses pieds, du moins moi, je le fis. Me relevant, je lui baisai la main. Elle me parut douce et ferme.
Je me présentai pour la première fois en tant qu’évêque. Mais chose étrange, il n’y accorda aucune importance, comme s’il ne m’avait pas remarqué. Cela me sembla même affligeant. Mais tout son amour était dirigé vers ce petit peuple abattu et souffrant.
Enfin, n’y tenant plus, je me décide à lui adresser une question silencieuse (sans paroles, avec le cœur, mais son cœur ressent ce que je pense) : — Monseigneur ! Que devons-nous donc faire, là bas (à l’étranger) ? C’est-à-dire au sujet de la division de l’Eglise entre le métropolite Antoine (Khrapovitzky, fondateur de l’EORHF) et le métropolite Euloge ? De quel côté me diriger ?
Il comprit tout de suite la question mais ne s’y intéressa visiblement pas, et même, elle l’affligea plutôt. Le sourire qui rayonnait jusqu’alors disparut.
J’attendais la réponse… Lequel ? Il aurait pu me dire: va vers le métropolite Antoine, ou au contraire, vers le métropolite Euloge, ou quelque chose de ce genre, plus généralement au sujet de la division… Mais sa réponse fut tout à fait inattendue, et je n’aurais pu l’imaginer :
- SERS LE PEUPLE…
Voilà quelles furent les paroles inattendues et étonnantes que me dit le très saint Père. : ni au sujet des métropolites, ni à celui de leurs divisions, ni à celui des juridictions, mais à celui du service du peuple… Précisément du peuple, du petit peuple… Ce n’était pas en vain que, dans l’isba, il n’y avait que des moujiks (et mon père, ancien paysan serf)…
Il ne dit pas : « Servez », mais au singulier : « Sers ». Cela me concernait personnellement. Et me devint soudain évident le sens des paroles du patriarche :
«Et pourquoi donc vous, les hiérarques, vous querellez-vous entre vous ? Est-ce de vous qu’il est question ? La question, c’est le salut du peuple, et précisément du petit peuple. S’il est sauvé, tout ira bien. S’il ne l’est pas, tout est perdu. Que peuvent des généraux qui n’ont pas de soldats ? »
Et soudain toute cette querelle de pouvoir perdit son sens…
C’était de moi, maintenant, qu’on réclamait une réponse …
Et, à ma grande honte ! je pressentais toute la difficulté et l’ennui du travail terne au sein de ce petit peuple en compagnie duquel je me taisais dans l’isba. Je succombai à la tentation et, pareil à un serviteur rebelle, je fis une tentative pour écarter cette croix…
— Monseigneur ! lui « dis-je » en mon cœur. C’est qu’on me propose la dignité d’archevêque !
Et je me représentai quelque chose comme une église énorme : je porte la mante… On chante… Mais l’église est vide… Je vais vers l’autel…
Mais le très Saint Père devint soudain triste et je lus dans son regard :
— Déraisonnables que vous êtes ! De quelle utilité vous sera l’archevêché, si vous n’avez personne à servir ? C’est que le peuple n’existe pas pour les archevêques, mais les archevêques pour le service divin du peuple…
Et j’eus terriblement honte… J’étais déjà prêt à ravaler mes paroles, mais hélas, trop tard : elles avaient été prononcées. Alors le patriarche ajouta :
—Si c’est comme cela, vas donc chez Antoine…
«Si c’est comme cela» — C’est-à dire de deux mauvaises voies (par rapport au service du peuple) choisis celle qui est relativement la meilleure…
Ensuite, on commémora quelque chose dans le monastère, puis encore quelque chose que j’ai oublié…dans le brouillard…
Le patriarche disparut.
Je me retrouvai dans une maison (peut-être dans cette même isba, je ne sais pas.)
Je regarde : les saintes reliques de saint Josaphat de Belgorod gisent recouvertes d’un linceul… Je m’approche pour les vénérer. Et derrière moi s’en vient l’archevêque Vladimir (à Nice). Un prêtre que je connais, le père A. replie le linceul. Je regarde : le saint repose, comme s’il était vivant. Je m’incline et dit à l’archevêque Vladimir : « Regardez, regardez, le saint est vivant. » Et je m’approchai de la tête. Alors saint Josaphat tendit la main en arrière et me donna sur la joue droite une tape caressante. La vision prit fin. Je m’éveillai.
Tel fut mon rêve. Il s’écoula ensuite quelques mois. Je lus à un ami ce rêve (la note en était perdue). Et il me fit soudain cette question : « Mais que venait faire là saint Josaphat ? »
Je regardai la date à laquelle j’avais fait ce rêve et vis que c’était soit le jour de la fête de saint Josaphat, soit le jour de sa commémoration (le 4 septembre. Etonnante coïncidence. )
Cela me confirma encore plus dans l’idée que le rêve n’était pas un hasard. Je l’envoyai à des anciens de l’Athos. On me répondit de là bas : « Ce songe est un signe ! » Mais l’on ne me donna pas de détails…
Je le comprenais bien, dans le sens qu’il me fallait aller en Russie, « servir le peuple ».
Et je m’y préparai… Et on m’avait presque accordé l’autorisation … Mais voilà que le métropolite Euloge (au courant de mes démarches secrètes) m’envoya une lettre suppliante : renoncer à mon voyage « au nom de notre Seigneur Jésus Christ », afin qu’il ne fût pas, pour l’émigration, « une tentation » et la promesse de me trouver ici quelque place (d’archevêque) ? Je renonçai, non pour « l’émigration, » mais pour le nom de Dieu…Il me remercia…
Alors je sortis dans le jardin du métochion de saint Serge et… fondit en larmes amères : j’avais refusé de « servir le peuple » [1].
Et je m’attriste jusqu’à présent, lorsque je m’en souviens. Il m’aurait suffi de deux ou trois jours de prière pour que la réponse fût probablement différente…
i[[1] La description de ces évènements a été faite en 1926 ]i
Митрополит Вениамин (Федченков)
Божьи люди. Мои духовные встречи. М. 2004
PHOTO : Le Patriarche Tikhon célèbre une action de grâce près de la Porte Saint Nicolas, place Rouge
Un centre de la science et de la culture russe ouvrira prochainement ses portes à Bethléem, a annoncé lundi Sergueï Stepachine, président de la Société impériale orthodoxe de Palestine."L'inauguration solennelle du centre aura lieu en juin", a déclaré M. Stepachine lors d'une réunion de la Société.La construction du centre a été financée par la compagnie pétrolière Russneft et personnellement par son PDG Mikhaïl Goutseriev.
Situé non loin de l'endroit où Jésus-Christ est venu au monde, le centre de la science et de la culture russe abritera une école, des cours de russe et des espaces conçus pour des manifestations culturelles.
Situé non loin de l'endroit où Jésus-Christ est venu au monde, le centre de la science et de la culture russe abritera une école, des cours de russe et des espaces conçus pour des manifestations culturelles.
Cette année, la Société impériale orthodoxe de Palestine célèbre son 130e anniversaire. Créée avec l'autorisation du tsar Alexandre III de Russie, la Société se fixe pour mission de faciliter les pèlerinages des orthodoxes en Terre Sainte et d'encourager la coopération culturelle avec les peuples du Proche-Orient. La Société déploie également des efforts en vue de faciliter la restitution des biens immobiliers perdus par la Russie après 1917.
En janvier 2011, un musée et un parc russes ont été inaugurés dans une autre ville palestinienne, Jéricho.
RIA novosti
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"Parlons d'orthodoxie" Le metochion Saint Serge à Jérusalem sera restauré
Une revue en langue russe paraissant à Jérusalem
En janvier 2011, un musée et un parc russes ont été inaugurés dans une autre ville palestinienne, Jéricho.
RIA novosti
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"Parlons d'orthodoxie" Le metochion Saint Serge à Jérusalem sera restauré
Une revue en langue russe paraissant à Jérusalem
"Parlons d'orthodoxie" reprend un article terrifiant paru dans la revue "Foma". Prions pour ces martyrs!
Il y a 80 ans jour pour jour le gouvernement de l’URSS publiait un décret promulguant le début d’un plan quinquennal athée.La revue « Foma » publie à ce sujet un article qui rappelle que Staline s’était fixé pour objectif que le Nom même de Dieu soit oublié sur l’ensemble du territoire soviétique.
On comptait alors dans le pays plus de cinq millions d’athées militants rattachés à 60.000 et quelque cellules de cette association. Des universités ouvrières athées furent organisées dans le but de former les cadres appelés à conduire cette offensive. D’après le projet établi par la Commission antireligieuse toutes les églises et lieux de prières devaient être fermés en 1932-1933.
Pendant les deux années qui suivaient il fallait faire oublier toutes les traditions religieuses transmises par les familles et acquises dans les livres.
Il y a 80 ans jour pour jour le gouvernement de l’URSS publiait un décret promulguant le début d’un plan quinquennal athée.La revue « Foma » publie à ce sujet un article qui rappelle que Staline s’était fixé pour objectif que le Nom même de Dieu soit oublié sur l’ensemble du territoire soviétique.
On comptait alors dans le pays plus de cinq millions d’athées militants rattachés à 60.000 et quelque cellules de cette association. Des universités ouvrières athées furent organisées dans le but de former les cadres appelés à conduire cette offensive. D’après le projet établi par la Commission antireligieuse toutes les églises et lieux de prières devaient être fermés en 1932-1933.
Pendant les deux années qui suivaient il fallait faire oublier toutes les traditions religieuses transmises par les familles et acquises dans les livres.
En 1934-1935 la totalité de la population, les jeunes générations en premier, devaient devenir la cible de la propagande athée. Les derniers serviteurs du culte devaient être liquidés en 1935-1936. Il fallait faire disparaître des esprits la notion même de Dieu en 1937 au plus tard.
Cependant, les résultats du recensement de 1937 dont les formulaires comprenaient, sur directive de Staline, une ligne portant sur l’appartenance religieuse désorientèrent les bolcheviks. Sur 30 millions de citoyens soviétiques analphabètes âgés de plus de 16 ans 84% s’étaient déclarés croyants. Sur les 68,5 millions de citoyens alphabétisés recensés 45% se dirent croyants.
Ces résultats furent déclarés « secret défense » et les autorités passèrent à une tactique qui leur était plus coutumière. 1937-1938 sont des années record dans l’extermination du clergé y compris celle des prêtres « assermentés » qui, leur mission schismatique accomplie dans les années 20, étaient désormais devenus inutiles. En 1937 nous observons une forte recrudescence dans la fermeture des églises. Près de 10.000 églises avaient été fermées en 1935-1936. En 1937 ce chiffre est de 8.000 et de plus de 6.000 en 1938.
Les chercheurs ont récemment établi que sur l’ensemble des églises russes d’avant la révolution il n’en restait que 350 ou 400 en 1939-1941. L’Union des athées militants avait mobilisé pour sa campagne « éducative » les syndicats et les komsomols.
En 1938 la filiale de l’Académie des sciences à Yaroslavl commence la publication de deux volumes consacrés à l’histoire de la religion et à l’athéisme.
Six évêques sont arrêtés en 1934, ils sont 14 à être incarcérés en 1935 et 20 en 1936. Le 10 mai 1935 le métropolite Serge (Starogorodsky) se voit contraint de dissoudre le Synode provisoire et d’administrer les diocèses avec l’aide de son vicaire, l’évêque Serge (Voskressensky) et d’un service administratif comportant un secrétaire et une dactylo.
En l’an 1937, 136.900 prêtres orthodoxes sont mis en prison. 85.300 d’entre eux seront exécutés. En 1938 28.300 clercs sont arrêtés dont 21.500 seront fusillés. En 1939 ces chiffres sont respectivement de 1.500 et de 900. En 1940 5.500 clercs arrêtés et 1.100 exterminés. En 1941 4.000 clercs sont emprisonnés dont 1.900 passés par les armes.
Au début de la guerre il restait en URSS 5.665 clercs officiellement enregistrés. Plus de la moitié d’entre eux se trouvent dans les territoires occidentaux annexés par l’URSS en 1940.
Moscou, le 15 mai, Interfax Religion
Traduction "Parlons d'orthodoxie"
Cependant, les résultats du recensement de 1937 dont les formulaires comprenaient, sur directive de Staline, une ligne portant sur l’appartenance religieuse désorientèrent les bolcheviks. Sur 30 millions de citoyens soviétiques analphabètes âgés de plus de 16 ans 84% s’étaient déclarés croyants. Sur les 68,5 millions de citoyens alphabétisés recensés 45% se dirent croyants.
Ces résultats furent déclarés « secret défense » et les autorités passèrent à une tactique qui leur était plus coutumière. 1937-1938 sont des années record dans l’extermination du clergé y compris celle des prêtres « assermentés » qui, leur mission schismatique accomplie dans les années 20, étaient désormais devenus inutiles. En 1937 nous observons une forte recrudescence dans la fermeture des églises. Près de 10.000 églises avaient été fermées en 1935-1936. En 1937 ce chiffre est de 8.000 et de plus de 6.000 en 1938.
Les chercheurs ont récemment établi que sur l’ensemble des églises russes d’avant la révolution il n’en restait que 350 ou 400 en 1939-1941. L’Union des athées militants avait mobilisé pour sa campagne « éducative » les syndicats et les komsomols.
En 1938 la filiale de l’Académie des sciences à Yaroslavl commence la publication de deux volumes consacrés à l’histoire de la religion et à l’athéisme.
Six évêques sont arrêtés en 1934, ils sont 14 à être incarcérés en 1935 et 20 en 1936. Le 10 mai 1935 le métropolite Serge (Starogorodsky) se voit contraint de dissoudre le Synode provisoire et d’administrer les diocèses avec l’aide de son vicaire, l’évêque Serge (Voskressensky) et d’un service administratif comportant un secrétaire et une dactylo.
En l’an 1937, 136.900 prêtres orthodoxes sont mis en prison. 85.300 d’entre eux seront exécutés. En 1938 28.300 clercs sont arrêtés dont 21.500 seront fusillés. En 1939 ces chiffres sont respectivement de 1.500 et de 900. En 1940 5.500 clercs arrêtés et 1.100 exterminés. En 1941 4.000 clercs sont emprisonnés dont 1.900 passés par les armes.
Au début de la guerre il restait en URSS 5.665 clercs officiellement enregistrés. Plus de la moitié d’entre eux se trouvent dans les territoires occidentaux annexés par l’URSS en 1940.
Moscou, le 15 mai, Interfax Religion
Traduction "Parlons d'orthodoxie"
PETROPAVLOVSK-KAMCHATSKY i
L'Eglise orthodoxe russe occupe à présent la place qui lui revient dans la vie de la société, mais ne participe pas à la prise de décisions d'Etat, a déclaré lundi le premier ministre russe Dmitri Medvedev.
"Je ne vois aucune pénétration agressive de l'Eglise orthodoxe russe ou d'une autre religion", a indiqué le chef du gouvernement dans le programme télévisé du journaliste et présentateur de renom Vladimir Pozner.
L'Eglise orthodoxe russe occupe à présent la place qui lui revient dans la vie de la société, mais ne participe pas à la prise de décisions d'Etat, a déclaré lundi le premier ministre russe Dmitri Medvedev.
"Je ne vois aucune pénétration agressive de l'Eglise orthodoxe russe ou d'une autre religion", a indiqué le chef du gouvernement dans le programme télévisé du journaliste et présentateur de renom Vladimir Pozner.
Et d'ajouter que l'Eglise occupait aujourd'hui la place qui lui revenait, mais était à l'écart de la prise de décisions.
"Je le sais mieux que quiconque", a souligné M.Medvedev.
4 juin - RIA Novost
"Je le sais mieux que quiconque", a souligné M.Medvedev.
4 juin - RIA Novost
Tiré du livre de l’archimandrite Tikhon Chevkounov « Les saints, des hommes comme les autres »
Proposé et traduit par Elena Tastevin
Il était une fois en Ancien Egypte un moine qui devint ami avec un simple paysan. Un jour le paysan dit au moine : « Moi aussi, je vénère Dieu qui a créé ce monde ! Chaque jour je mets du lait de chèvre dans une gamelle et je la pose sous un palmier. La nuit Dieu vient et boit mon lait. Et Il l’aime bien puisqu’il n’en a jamais laissé une goutte ».
Le moine ne put s’empêcher de rire.
D’un air débonnaire il expliqua à son ami que Dieu n’a pas besoin de lait de chèvre. Mais le paysan insistait. Et le moine proposa d’observer à la dérobée ce qui se passait avec le lait dès qu’il était déposé.La nuit tombée, le moine et le paysan se cachèrent et au clair de lune ils virent qu’un petit renard s’approcha furtivement du palmier et but tout le lait.
Proposé et traduit par Elena Tastevin
Il était une fois en Ancien Egypte un moine qui devint ami avec un simple paysan. Un jour le paysan dit au moine : « Moi aussi, je vénère Dieu qui a créé ce monde ! Chaque jour je mets du lait de chèvre dans une gamelle et je la pose sous un palmier. La nuit Dieu vient et boit mon lait. Et Il l’aime bien puisqu’il n’en a jamais laissé une goutte ».
Le moine ne put s’empêcher de rire.
D’un air débonnaire il expliqua à son ami que Dieu n’a pas besoin de lait de chèvre. Mais le paysan insistait. Et le moine proposa d’observer à la dérobée ce qui se passait avec le lait dès qu’il était déposé.La nuit tombée, le moine et le paysan se cachèrent et au clair de lune ils virent qu’un petit renard s’approcha furtivement du palmier et but tout le lait.
Le paysan fut frappé par cette révélation comme par un coup de foudre. Le cœur brisé il reconnu : « Je vois maintenant que ce n’était pas Dieu ». Le moine s’employa à consoler le paysan en lui expliquant que Dieu est un Esprit, que Son essence est complètement différente de la nôtre et que les hommes s’initient à Dieu d’une façon particulière…Mais le paysan se taisait la tête penchée. Soudain, il éclata en sanglot et se dirigea vers sa cabane.
Le moine retourna chez lui. Mais s’étant approché de sa cellule il fut surpris par un Ange qui lui barrait l’entrée. Saisi de frayeur le moine tomba à genoux. L’Ange dit : « Cet homme simple n’ai ni éducation, ni instruction, ni sagesse pour vénérer Dieu autrement qu’il ne le faisait. Et toi avec ta sagesse et ton instruction, tu lui as enlevé cette possibilité. Tu penses, sans doute, avoir raison. Il n’y a qu’une chose que tu n’as pas comprise, ô sage : connaissant le cœur sincère du paysan, Dieu lui envoyait un petit renard toutes les nuits pour accepter son sacrifice et le consoler ainsi».
Le moine retourna chez lui. Mais s’étant approché de sa cellule il fut surpris par un Ange qui lui barrait l’entrée. Saisi de frayeur le moine tomba à genoux. L’Ange dit : « Cet homme simple n’ai ni éducation, ni instruction, ni sagesse pour vénérer Dieu autrement qu’il ne le faisait. Et toi avec ta sagesse et ton instruction, tu lui as enlevé cette possibilité. Tu penses, sans doute, avoir raison. Il n’y a qu’une chose que tu n’as pas comprise, ô sage : connaissant le cœur sincère du paysan, Dieu lui envoyait un petit renard toutes les nuits pour accepter son sacrifice et le consoler ainsi».
Voici l'annonce de la 9e Table ronde de l'OLTR à l'Institut Saint Serge «Les défis de l’enseignement religieux et théologique dans l’orthodoxie russe»
Pour mémoire, la liste des huit Tables rondes précédentes, leurs sujets, les intervenants:
Table ronde n°1 du dimanche 1er février 2004 sur le thème
L'avenir de l'Eglise orthodoxe en Europe occidentale et l'Archevêché des églises russes en Europe occidentale
Table ronde n°2 du dimanche 25 avril 2004 sur le thème
Les chemins de l’Eglise locale
Pour mémoire, la liste des huit Tables rondes précédentes, leurs sujets, les intervenants:
Table ronde n°1 du dimanche 1er février 2004 sur le thème
L'avenir de l'Eglise orthodoxe en Europe occidentale et l'Archevêché des églises russes en Europe occidentale
Table ronde n°2 du dimanche 25 avril 2004 sur le thème
Les chemins de l’Eglise locale
Table ronde n°3 du dimanche 6 mars 2005 sur le thème
«Des statuts fondateurs pour une Métropole en devenir?»
Table ronde n°4 du dimanche 2 avril 2006 sur le thème
«L’EGLISE RUSSE AUJOURD’HUI»
Table ronde n°5 du mardi 13 février 2007
«Développement des relations entre l’Eglise Orthodoxe Russe hors-frontières et le Patriarcat de Moscou»
Perspectives d’organisation de l’Eglise Orthodoxe en Europe occidentale,
Monseigneur Marc Archevêque de Berlin et d’Allemagne
(Eglise Orthodoxe Russe Hors frontières)
Table ronde n°6 du lundi 24 mars 2007
« La vie paroissiale dans l’Eglise Orthodoxe de tradition Russe »
Table ronde n°7 du vendredi 13 février 2009
« La primauté dans l’Eglise Orthodoxe »
Table ronde n°8 du jeudi 26 novembre 2009
« L'union canonique entre l'Eglise Russe Hors Frontières et le Patriarcat de Moscou : Bilan et perspectives deux ans après»
«Des statuts fondateurs pour une Métropole en devenir?»
Table ronde n°4 du dimanche 2 avril 2006 sur le thème
«L’EGLISE RUSSE AUJOURD’HUI»
Table ronde n°5 du mardi 13 février 2007
«Développement des relations entre l’Eglise Orthodoxe Russe hors-frontières et le Patriarcat de Moscou»
Perspectives d’organisation de l’Eglise Orthodoxe en Europe occidentale,
Monseigneur Marc Archevêque de Berlin et d’Allemagne
(Eglise Orthodoxe Russe Hors frontières)
Table ronde n°6 du lundi 24 mars 2007
« La vie paroissiale dans l’Eglise Orthodoxe de tradition Russe »
Table ronde n°7 du vendredi 13 février 2009
« La primauté dans l’Eglise Orthodoxe »
Table ronde n°8 du jeudi 26 novembre 2009
« L'union canonique entre l'Eglise Russe Hors Frontières et le Patriarcat de Moscou : Bilan et perspectives deux ans après»
Par le père Jean Valentin Istrati (prêtre roumain)
Mes relations avec mon corps sont à la fois très compliquées et très prenantes. Ce corps constitue une partie de mon moi et j’y suis « incorporé ». C’est aussi une entité indépendante de mon « moi » et qui est sujette à la douleur. Je suis conscient des difficultés que j’éprouve à commander mon corps. Les pères du désert disaient que le corps est autant un excellent serviteur qu’un mauvais maître. Le corps a vocation à obéir à l’âme mais il tend à prendre les commandes de notre être tout entier.
Ma chair et mon sang représentent un tout, un ensemble de réalités et de limites qui me définissent mais cela d’une manière non exhaustive. Mon immortalité est située dans mon âme. Je crois cependant qu’à la fin des temps mon corps reviendra à la vie. L’une des restrictions qui limitent mon corps est d’ordre spatial. Je me trouve à chaque instant dans un endroit donné, et nulle part ailleurs. Mais cette unité de lieu inhérente à mon corps ne s’applique pas à la pensée, aux sentiments, à l’amour : ils peuvent, comme le vent, se transporter dans des endroits étrangers et lointains.
Mes relations avec mon corps sont à la fois très compliquées et très prenantes. Ce corps constitue une partie de mon moi et j’y suis « incorporé ». C’est aussi une entité indépendante de mon « moi » et qui est sujette à la douleur. Je suis conscient des difficultés que j’éprouve à commander mon corps. Les pères du désert disaient que le corps est autant un excellent serviteur qu’un mauvais maître. Le corps a vocation à obéir à l’âme mais il tend à prendre les commandes de notre être tout entier.
Ma chair et mon sang représentent un tout, un ensemble de réalités et de limites qui me définissent mais cela d’une manière non exhaustive. Mon immortalité est située dans mon âme. Je crois cependant qu’à la fin des temps mon corps reviendra à la vie. L’une des restrictions qui limitent mon corps est d’ordre spatial. Je me trouve à chaque instant dans un endroit donné, et nulle part ailleurs. Mais cette unité de lieu inhérente à mon corps ne s’applique pas à la pensée, aux sentiments, à l’amour : ils peuvent, comme le vent, se transporter dans des endroits étrangers et lointains.
J’aime mon corps et je le respecte car «nul n’a jamais haï sa propre chair ; on la nourrit au contraire et on en prend bien soin. C’est justement ce que le Christ fait pour l’Eglise » (Ep. 5, 29). Nous prenons soin de notre corps même si celui-ci, lorsque malade, nous fait chaque jour souffrir. Les maladies sont également une sorte de butoir auquel nous nous heurtons. Le corps véhicule nos souffrances et nos péchés. Nous avons avec lui une relation d’amour-haine. L’organisme humain est aussi source de plaisirs. Il est une preuve tangible de la nature éphémère propre à nos existences. Notre chair nous rappelle quotidiennement que nous sommes mortels. Les douleurs et les faiblesses dont souffre notre chair sont une cause de tourments incessants. Les maladies corporelles nous font sans cesse penser à la mort.
Le respect que je dois manifester à l’égard de mon corps a pour raison que ce corps est le temple du Saint Esprit (1 Co 6,19). Le Christ est venu dans ce monde dans la chair, Il est mort dans sa chair, Il est ressuscité dans la chair, Il est monté au Ciel dans la chair et il nous donne sa chair lorsque nous communions dans l’eucharistie. Il nous montre ainsi la valeur de notre corps, habitacle de la temporalité et antichambre de l’éternité. Ce n’est que corporellement que nous sommes aptes à faire le bien ou à commettre le mal. Le corps est ainsi le domicile de notre liberté.
L’apôtre Paul dit : «la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu » (1 Co, 15, 50). Ils prennent fin au seuil de l’éternité pour retourner à la terre, devenir des fleurs et des arbres, pour nourrir les futurs possesseurs d’autres corps.
Mon corps est une entité unique et inimitable. La chair et le sang reviennent à la terre tandis que la lumière et les ténèbres que nous avons méritées sont là pour l’éternité. Dans la vie future je ne serai pas défini par la chair et le sang mais par ma participation à la sainte liturgie des siècles, ma communion avec le Chair et le Sang du Christ. Je deviendrai moi-même une parcelle du Corps du Christ, ce qu’est Son Eglise. Le carême est le remède spirituel qui nous permet de renoncer aux passions de notre chair et de notre sang et de communier avec le Corps et le Sang de l’Agneau de Dieu devenant un tout : « car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson » (Jn 6, 55).
Traduction Nikita KRIVOCHEINE
"Плоть и кровь" Священник Иоанн Валентин Истрати Pravoslavie ru
"Parlons d'orthodoxie" père Jean Valentin Istrati
Le respect que je dois manifester à l’égard de mon corps a pour raison que ce corps est le temple du Saint Esprit (1 Co 6,19). Le Christ est venu dans ce monde dans la chair, Il est mort dans sa chair, Il est ressuscité dans la chair, Il est monté au Ciel dans la chair et il nous donne sa chair lorsque nous communions dans l’eucharistie. Il nous montre ainsi la valeur de notre corps, habitacle de la temporalité et antichambre de l’éternité. Ce n’est que corporellement que nous sommes aptes à faire le bien ou à commettre le mal. Le corps est ainsi le domicile de notre liberté.
L’apôtre Paul dit : «la chair et le sang ne peuvent hériter du Royaume de Dieu » (1 Co, 15, 50). Ils prennent fin au seuil de l’éternité pour retourner à la terre, devenir des fleurs et des arbres, pour nourrir les futurs possesseurs d’autres corps.
Mon corps est une entité unique et inimitable. La chair et le sang reviennent à la terre tandis que la lumière et les ténèbres que nous avons méritées sont là pour l’éternité. Dans la vie future je ne serai pas défini par la chair et le sang mais par ma participation à la sainte liturgie des siècles, ma communion avec le Chair et le Sang du Christ. Je deviendrai moi-même une parcelle du Corps du Christ, ce qu’est Son Eglise. Le carême est le remède spirituel qui nous permet de renoncer aux passions de notre chair et de notre sang et de communier avec le Corps et le Sang de l’Agneau de Dieu devenant un tout : « car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une boisson » (Jn 6, 55).
Traduction Nikita KRIVOCHEINE
"Плоть и кровь" Священник Иоанн Валентин Истрати Pravoslavie ru
"Parlons d'orthodoxie" père Jean Valentin Istrati
Cyril Semenoff-Tian-Chansky
L’ensemble décoratif unique créé par D. S. Stelletsky en 1925-1927 à Saint-Serge n’est à ce jour ni classé ni inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. En revanche, à des degrés divers, quatre personnes morales ont mission à conserver le mieux possible ce trésor artistique et spirituel de l’émigration russe. Ce sont l’Association Cultuelle Saint-Serge (c’est-à-dire la paroisse), l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge, dont l’Archevêque Gabriel en est le recteur, la S.A.R.L. Immobilière Saint-Serge, propriétaire de l’ensemble des terrains, dont l’Archevêché a la part majoritaire, l’Association pour le Maintien et l’Entretien de l’Institut de Théologie Orthodoxe (A.M.E.I.TO.), présidée par l’Archevêque Gabriel.
L’ensemble décoratif unique créé par D. S. Stelletsky en 1925-1927 à Saint-Serge n’est à ce jour ni classé ni inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. En revanche, à des degrés divers, quatre personnes morales ont mission à conserver le mieux possible ce trésor artistique et spirituel de l’émigration russe. Ce sont l’Association Cultuelle Saint-Serge (c’est-à-dire la paroisse), l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge, dont l’Archevêque Gabriel en est le recteur, la S.A.R.L. Immobilière Saint-Serge, propriétaire de l’ensemble des terrains, dont l’Archevêché a la part majoritaire, l’Association pour le Maintien et l’Entretien de l’Institut de Théologie Orthodoxe (A.M.E.I.TO.), présidée par l’Archevêque Gabriel.
Signalons également l’existence d’un Comité du Patrimoine Cultuel auprès du Ministère de la Culture et de la Communication, créé par les deux arrêtés du 24 avril 2006 (J.O. du 5 mai 2006), dépendant du Directeur de l’Architecture et du Patrimoine. Un membre du corps enseignant de l’Institut Saint-Serge en est membre.
L’église Saint-Serge, il faut le rappeler, est à la fois l’église de l’Institut de Théologie, et l’église paroissiale Saint-Serge, chacun y assurant les offices quotidiens et dominicaux.
La réseau institutionnel particulièrement dense gérant la “Colline Saint-Serge” démontre aussi la haute importance spirituelle et historique de ce lieu unique, et met en exergue avec un relief particulier que toute décision importante relative à la pérennité du décor sacré devrait être collégiale, et peut difficilement faire l’économie d’une consultation des restaurateurs, historiens et spécialistes des lieux.
...................................................
"Parlons d'orthodoxie"
- "LE FIGARO" : Saint-Serge pleure ses peintures détruites
- Cyril Semenoff-Tian-Chansky à propos de la déclaration de la paroisse Saint Serge
- Appel d’urgence de l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge!!!!
- Une mise au point de la paroisse Saint Serge
- Victor Loupan : La destruction d’un chef-d’œuvre
L’église Saint-Serge, il faut le rappeler, est à la fois l’église de l’Institut de Théologie, et l’église paroissiale Saint-Serge, chacun y assurant les offices quotidiens et dominicaux.
La réseau institutionnel particulièrement dense gérant la “Colline Saint-Serge” démontre aussi la haute importance spirituelle et historique de ce lieu unique, et met en exergue avec un relief particulier que toute décision importante relative à la pérennité du décor sacré devrait être collégiale, et peut difficilement faire l’économie d’une consultation des restaurateurs, historiens et spécialistes des lieux.
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"Parlons d'orthodoxie"
- "LE FIGARO" : Saint-Serge pleure ses peintures détruites
- Cyril Semenoff-Tian-Chansky à propos de la déclaration de la paroisse Saint Serge
- Appel d’urgence de l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge!!!!
- Une mise au point de la paroisse Saint Serge
- Victor Loupan : La destruction d’un chef-d’œuvre
Homélie de la Pentecôte (12 juin 2011)
Chers frères et sœurs pneumatophores ! Vous, chrétiens, porteurs de l’Esprit, célébrez avec une joie parfaite la fête de la perfection, la Pentecôte ! Célébrons la plénitude de la révélation trinitaire, célébrons l’accomplissement de toutes les prophéties, célébrons la perfection de notre salut ! La Pentecôte est en effet la fête de tous les accomplissements, c’est le jour où tout atteint la plénitude, c’est la solennité de la perfection du salut de Dieu.
D’abord, le jour de la Pentecôte, nous célébrons la plénitude de la révélation du Dieu-Trinité à sa création. La venue de l’Esprit Saint est la dernière étape de la manifestation de la Trinité dans l’histoire de l’univers. En effet, la Loi et les Prophètes ont révélé à l’humanité le Dieu unique, Créateur de toutes choses, visibles et invisibles. Le Fils, par sa naissance, sa mort et sa résurrection, s’est manifesté à nous comme le Verbe et la Sagesse du Père, coéternel et consubstantiel.
Chers frères et sœurs pneumatophores ! Vous, chrétiens, porteurs de l’Esprit, célébrez avec une joie parfaite la fête de la perfection, la Pentecôte ! Célébrons la plénitude de la révélation trinitaire, célébrons l’accomplissement de toutes les prophéties, célébrons la perfection de notre salut ! La Pentecôte est en effet la fête de tous les accomplissements, c’est le jour où tout atteint la plénitude, c’est la solennité de la perfection du salut de Dieu.
D’abord, le jour de la Pentecôte, nous célébrons la plénitude de la révélation du Dieu-Trinité à sa création. La venue de l’Esprit Saint est la dernière étape de la manifestation de la Trinité dans l’histoire de l’univers. En effet, la Loi et les Prophètes ont révélé à l’humanité le Dieu unique, Créateur de toutes choses, visibles et invisibles. Le Fils, par sa naissance, sa mort et sa résurrection, s’est manifesté à nous comme le Verbe et la Sagesse du Père, coéternel et consubstantiel.
Et voici que maintenant, le jour de la Pentecôte, c’est l’Esprit qui vient. L’Esprit parachève l’œuvre du salut de la Trinité et nous fait connaître le mystère de l’unique Dieu au triple éclat. En tout égal au Père et au Fils, l’Esprit souverain de Dieu transforme notre entendement pour le rendre capable de percevoir les trois Lumières de l’unique Divinité.
Ainsi, le jour de la Pentecôte, nous célébrons non seulement la plénitude de la révélation de la Trinité, mais aussi la perfection de notre salut. D’ailleurs, la connaissance du vrai Dieu en trois Hypostases est le salut de l’homme. La connaissance du Père qui aime le monde au point de donner pour lui son propre Fils unique. La connaissance du Fils qui assume l’humanité pour qu’elle soit inséparable de la divinité créatrice et vivifiante. La connaissance de l’Esprit qui restaure en nous l’image de Dieu et nous remodèle selon la ressemblance du Verbe. Chers frères et sœurs, vraiment, nous sommes sauvés par la volonté et l’œuvre conjointe de chacune des trois Personnes de la Trinité que nous adorons. Notre salut est l’œuvre du Père, du Fils et de l’Esprit : il est parfait, comme tout ce que Dieu fait. Ce salut est un don gratuit, aussi gratuit que notre venue à l’existence, un don dont la générosité est à la hauteur de l’Amour créateur.
La venue l’Esprit nous fait donc connaître la Trinité, elle parachève notre salut, mais il y a une troisième chose que nous devons nous rappeler en ce jour de Pentecôte. C’est aujourd’hui l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament, des prophéties qui avaient annoncé qu’un jour tous ceux qui recevraient l’Esprit de Dieu deviendraient des prophètes. Écoutez le prophète Joël : « Je répandrai mon esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes, vos jeunes gens des visions. Même sur les esclaves, hommes et femmes, en ces jours-là, je répandrai mon esprit… Tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés ».
Chers frères et sœurs, les jours annoncés par le prophète Joël, ce sont les jours où nous vivons, c’est l’ère inaugurée le jour de la Pentecôte par la venue de l’Esprit divin. Les fils et les filles dont parle Joël, ce sont nous, les fils et les filles de Dieu, lavés dans l’eau du baptême, oints par l’Esprit, devenus membres du corps du Christ, nourris par la chair et le sang de notre Rédempteur. Nous sommes vraiment les prophètes des derniers jours.
Quelle est-elle notre prophétie eschatologique que nous annonçons ? Quel est le message prophétique dont nous sommes porteurs, nous tous, jeunes, vieux, esclaves ou libres ? Notre message est l’annonce du salut accompli par la Trinité. Voici ce que nous prophétisons : écoutez toutes les nations de la terre, sachez tous les hommes que le Christ est Seigneur et Sauveur, qu’il est venu dans le monde par la volonté du Père, non pas pour juger le monde, mais pour le sauver, il nous a envoyé l’Esprit qui fait de nous des enfants de Dieu. Nous prophétisons le retour du Christ ressuscité, nous annonçons l’avènement du Royaume de Dieu. Telle est notre prophétie. Par l’effusion de son Esprit, le Fils nous envoie dans le monde annoncer son Père.
Frères et sœurs, quels que soient nos talents, quelles que soient nos capacités intellectuelles, quelles que soient nos origines et nos fonctions, c’est le même Esprit qui nous a oints et dans une mesure égale pour tous. Nous sommes tous également prophètes. Alors, accomplissons avec diligence et humilité la mission extraordinaire avec laquelle le Seigneur nous envoie dans le monde. Laissons l’Esprit de Dieu qui est en nous agir, parler, prêcher, prier et crier : Abba Père, sauve-nous et le monde que tu aimes. Amen.
Séminaire orthodoxe russe ( Épinay-sous-Sénart )
icône: La Trinité, Mère Marie (Skobtsov)
Ainsi, le jour de la Pentecôte, nous célébrons non seulement la plénitude de la révélation de la Trinité, mais aussi la perfection de notre salut. D’ailleurs, la connaissance du vrai Dieu en trois Hypostases est le salut de l’homme. La connaissance du Père qui aime le monde au point de donner pour lui son propre Fils unique. La connaissance du Fils qui assume l’humanité pour qu’elle soit inséparable de la divinité créatrice et vivifiante. La connaissance de l’Esprit qui restaure en nous l’image de Dieu et nous remodèle selon la ressemblance du Verbe. Chers frères et sœurs, vraiment, nous sommes sauvés par la volonté et l’œuvre conjointe de chacune des trois Personnes de la Trinité que nous adorons. Notre salut est l’œuvre du Père, du Fils et de l’Esprit : il est parfait, comme tout ce que Dieu fait. Ce salut est un don gratuit, aussi gratuit que notre venue à l’existence, un don dont la générosité est à la hauteur de l’Amour créateur.
La venue l’Esprit nous fait donc connaître la Trinité, elle parachève notre salut, mais il y a une troisième chose que nous devons nous rappeler en ce jour de Pentecôte. C’est aujourd’hui l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament, des prophéties qui avaient annoncé qu’un jour tous ceux qui recevraient l’Esprit de Dieu deviendraient des prophètes. Écoutez le prophète Joël : « Je répandrai mon esprit sur toute chair. Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes, vos jeunes gens des visions. Même sur les esclaves, hommes et femmes, en ces jours-là, je répandrai mon esprit… Tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés ».
Chers frères et sœurs, les jours annoncés par le prophète Joël, ce sont les jours où nous vivons, c’est l’ère inaugurée le jour de la Pentecôte par la venue de l’Esprit divin. Les fils et les filles dont parle Joël, ce sont nous, les fils et les filles de Dieu, lavés dans l’eau du baptême, oints par l’Esprit, devenus membres du corps du Christ, nourris par la chair et le sang de notre Rédempteur. Nous sommes vraiment les prophètes des derniers jours.
Quelle est-elle notre prophétie eschatologique que nous annonçons ? Quel est le message prophétique dont nous sommes porteurs, nous tous, jeunes, vieux, esclaves ou libres ? Notre message est l’annonce du salut accompli par la Trinité. Voici ce que nous prophétisons : écoutez toutes les nations de la terre, sachez tous les hommes que le Christ est Seigneur et Sauveur, qu’il est venu dans le monde par la volonté du Père, non pas pour juger le monde, mais pour le sauver, il nous a envoyé l’Esprit qui fait de nous des enfants de Dieu. Nous prophétisons le retour du Christ ressuscité, nous annonçons l’avènement du Royaume de Dieu. Telle est notre prophétie. Par l’effusion de son Esprit, le Fils nous envoie dans le monde annoncer son Père.
Frères et sœurs, quels que soient nos talents, quelles que soient nos capacités intellectuelles, quelles que soient nos origines et nos fonctions, c’est le même Esprit qui nous a oints et dans une mesure égale pour tous. Nous sommes tous également prophètes. Alors, accomplissons avec diligence et humilité la mission extraordinaire avec laquelle le Seigneur nous envoie dans le monde. Laissons l’Esprit de Dieu qui est en nous agir, parler, prêcher, prier et crier : Abba Père, sauve-nous et le monde que tu aimes. Amen.
Séminaire orthodoxe russe ( Épinay-sous-Sénart )
icône: La Trinité, Mère Marie (Skobtsov)
V.G.
« La religion est le royaume de l'âme humaine et de la morale. Les hautes valeurs professées par toutes les religions seront toujours conservées et respectées par l'Etat », Nursultan Nazarbayev, président du Kazakhstan
Le Kazakhstan est en passe de réussir son pari de devenir un centre incontournable du dialogue interreligieux: ce IVème congrès a en effet rassemblé les 30-31 mai 2012 plus de 350 délégués de 40 pays, musulmans et chrétiens, juifs et bouddhistes, hindouistes, shintoïstes et zoroastriens. Les orthodoxes étaient fortement représentés par deux patriarches, Moscou et Jérusalem, Mgr Emmanuel de France représentant le patriarche de Constantinople. Le patriarche de Moscou était aussi accompagné par le métropolite Hilarion de Volokolamsk et le métropolite Alexandre d’Astana et du Kazakhstan
« La religion est le royaume de l'âme humaine et de la morale. Les hautes valeurs professées par toutes les religions seront toujours conservées et respectées par l'Etat », Nursultan Nazarbayev, président du Kazakhstan
Le Kazakhstan est en passe de réussir son pari de devenir un centre incontournable du dialogue interreligieux: ce IVème congrès a en effet rassemblé les 30-31 mai 2012 plus de 350 délégués de 40 pays, musulmans et chrétiens, juifs et bouddhistes, hindouistes, shintoïstes et zoroastriens. Les orthodoxes étaient fortement représentés par deux patriarches, Moscou et Jérusalem, Mgr Emmanuel de France représentant le patriarche de Constantinople. Le patriarche de Moscou était aussi accompagné par le métropolite Hilarion de Volokolamsk et le métropolite Alexandre d’Astana et du Kazakhstan
Ouvrant les débats, le président Nursultan Nazarbayev a parlé de la crise globale des valeurs morales. Il faut lutter pour la tolérance, la paix et l'harmonie et le Kazakhstan montre depuis longtemps l'exemple concret de la construction d'un dialogue pacifique entre les religions et les nationalités a-t-il souligné. Aujourd'hui vous pouvez librement aller à l'église, à la mosquée ou à la synagogue. Le respect réciproque est le grand principe de la société du Kazakhstan. Rejetant fermement la théorie du conflit des civilisations, le président prône la tolérance des religions comme base de la pacification mondiale et propose de créer une organisation internationale des religions pour réduire les tensions interreligieuses.
Suivirent des interventions des leaders religieux présents: Cheikh Abdallah Turki, Secrétaire générale le la Ligue Islamique Mondiale "L'appel à la paix par le dialogue est une noble mission. Nous, les musulmans, considérons que ce forum religieux à pour objectif l'amélioration de toutes les religions mondiales et sommes reconnaissants au président du Kazakhstan pour cette initiative.
Giovanni Lajolo président émérite du Gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican et de la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican: Les catholiques croient que le monde n'est pas simplement un cadeau de Dieu, mais est aussi une responsabilité humaine. Les thèmes que nous discutons aujourd'hui, sont très importants et je suis heureux de prendre part à ces débats avec tous les participants.
Abdulrahman bin Muammar, Secrétaire général du centre du Roi Abdul Aziz pour le dialogue national Arabie Saoudite: Ce Congrès d'Astana devient de plus en plus prestigieux et significatif pour les chefs religieux du monde. Ici nous parlons des problèmes qui nous inquiètent quelle que soi notre religion.
En marge de congrès, le président du Kazakhstan et le Patriarche Cyrille ont discuté des différents aspects de la vie des orthodoxes au Kazakhstan depuis la création d’une région métropolitaine. Le Primat a exprimé au Président sa gratitude pour le soutien que l’état accorde à l’Église, en particulier pour la construction d’un bâtiment pour le Synode de la région métropolitaine du Kazakhstan et d’un centre spirituel et culturel dédié aux saints Cyrille et Méthode. Evoquant l’ordre du jour du Congrès, le patriarche a souligné que l’Église orthodoxe russe accorde une attention particulière à cette possibilité de dialoguer avec les leaders et représentants des religions mondiales traditionnelles.
Suivirent des interventions des leaders religieux présents: Cheikh Abdallah Turki, Secrétaire générale le la Ligue Islamique Mondiale "L'appel à la paix par le dialogue est une noble mission. Nous, les musulmans, considérons que ce forum religieux à pour objectif l'amélioration de toutes les religions mondiales et sommes reconnaissants au président du Kazakhstan pour cette initiative.
Giovanni Lajolo président émérite du Gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican et de la Commission pontificale pour l'État de la Cité du Vatican: Les catholiques croient que le monde n'est pas simplement un cadeau de Dieu, mais est aussi une responsabilité humaine. Les thèmes que nous discutons aujourd'hui, sont très importants et je suis heureux de prendre part à ces débats avec tous les participants.
Abdulrahman bin Muammar, Secrétaire général du centre du Roi Abdul Aziz pour le dialogue national Arabie Saoudite: Ce Congrès d'Astana devient de plus en plus prestigieux et significatif pour les chefs religieux du monde. Ici nous parlons des problèmes qui nous inquiètent quelle que soi notre religion.
En marge de congrès, le président du Kazakhstan et le Patriarche Cyrille ont discuté des différents aspects de la vie des orthodoxes au Kazakhstan depuis la création d’une région métropolitaine. Le Primat a exprimé au Président sa gratitude pour le soutien que l’état accorde à l’Église, en particulier pour la construction d’un bâtiment pour le Synode de la région métropolitaine du Kazakhstan et d’un centre spirituel et culturel dédié aux saints Cyrille et Méthode. Evoquant l’ordre du jour du Congrès, le patriarche a souligné que l’Église orthodoxe russe accorde une attention particulière à cette possibilité de dialoguer avec les leaders et représentants des religions mondiales traditionnelles.
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12/04/2022 23:05 - Théophile -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 22:00 - Nadejda na Mir
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