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Vladimir Golovanow
Une fête très populaire
L'année commence le 1er janvier en Russie depuis Pierre le Grand (1699) mais le "tsar modernisateur" n'est pas aller jusqu'à imposer le calendrier grégorien et le calendrier julien restera en vigueur jusqu'en 1918. Le Nouvel an tombe donc durant la période festive qui suit Noël, les "sviatki". Chômé depuis 1897, il donne lieu à des réjouissances populaires. L'impératrice Elisabeth avait lancé la tradition d'ouvrir son palais au peuple et de recevoir les diplomates ce jour là et ses successeurs s'y tiennent (Joseph de Maistre parle de "saturnales monarchiques" en 1816 en laissant percevoir le caractère grandiose de la cérémonie. c'est une fête mondaine et populaire, le peuple pénètre dans le palais de son souverain, alors que l'empereur effectue " la cérémonie de la sortie du Nouvel an " : " sortie " à 11 heures, office religieux, réception des diplomates et des dignitaires, banquet et " baisemain " /source: ICI /Pour l'Eglise il s'agit de la fête de la Circoncision du Seigneur et c'est la Liturgie de saint Basile le Grand qui est célébrée.
La fête du Nouvel an est interdite après 1917, avec toutes les fêtes traditionnelles, mais le "vieux nouvel an" (staryi novyi god) restera commémoré par la population le 13 janvier après le changement de calendrier...
Une fête très populaire
L'année commence le 1er janvier en Russie depuis Pierre le Grand (1699) mais le "tsar modernisateur" n'est pas aller jusqu'à imposer le calendrier grégorien et le calendrier julien restera en vigueur jusqu'en 1918. Le Nouvel an tombe donc durant la période festive qui suit Noël, les "sviatki". Chômé depuis 1897, il donne lieu à des réjouissances populaires. L'impératrice Elisabeth avait lancé la tradition d'ouvrir son palais au peuple et de recevoir les diplomates ce jour là et ses successeurs s'y tiennent (Joseph de Maistre parle de "saturnales monarchiques" en 1816 en laissant percevoir le caractère grandiose de la cérémonie. c'est une fête mondaine et populaire, le peuple pénètre dans le palais de son souverain, alors que l'empereur effectue " la cérémonie de la sortie du Nouvel an " : " sortie " à 11 heures, office religieux, réception des diplomates et des dignitaires, banquet et " baisemain " /source: ICI /Pour l'Eglise il s'agit de la fête de la Circoncision du Seigneur et c'est la Liturgie de saint Basile le Grand qui est célébrée.
La fête du Nouvel an est interdite après 1917, avec toutes les fêtes traditionnelles, mais le "vieux nouvel an" (staryi novyi god) restera commémoré par la population le 13 janvier après le changement de calendrier...
Et puis le Nouvel an civil est rapidement récupéré par le pouvoir soviétique pour remplacer Noël avec d'autant plus de vigueur qu'il tombe maintenant en plein carême (il en est de même pour le 8 mars, "journée de la femme", qui toombe pendent le Grand carème). Les coutumes de Noël sont reprises pour le Nouvel an: le "sapin de Noël" (roždestvennaja elka) devient le "sapin du Nouvel an" (novgodnjaja elka), "ded Moroz" (le Père Gel, père Noël russe), qui était timidement apparu au début du XXe siècle dans les élites occidentalisées, revient accompagné d'une nièce (sniegourochka), pour apporter des cadeaux; l'horloge du Kremlin sonne à minuit alors qu'aucune cloche ne sonne plus. Mais surtout le 1er janvier est un jour chômé et devient l'une des plus grandes fête de l'année, avec réveillons arrosés, pétards et cadeaux à minuit, feux d'artifice… Cet aspect particulièrement festif a été encore accentué en 2005 quand 6 jours chômés ont été instaurés après le 1 janvier pour créer une période de vacances qui va jusqu'au Noël orthodoxe.
Mais pour les Orthodoxes c'est le carême…
Fête laïque en carême
Interview du père Tykhon higoumène du monastère de la Rencontre à pravoslavie.ru
"Le Nouvel An est peut-être la seule fête familiale qui a subsisté aujourd’hui en Russie, lorsque toute la famille se rassemble et peut se ressentir effectivement comme une famille. Il y a très peu de tels événements dans la vie de l’homme contemporain, et il ne faut pas le supprimer… Nous disons toujours à nos paroissiens que si leurs parents et leurs proches veulent fêter le nouvel an, il ne faut pas les priver de cette joie - étant entendu que le chrétien orthodoxe ne doit pas transgresser le carême - mais le devoir de celui-ci est aussi d’apporter, en cette fête, la lumière du Christ, la joie de l’attente de la Nativité du Christ. En conséquence, sur la base de tous ces problèmes et préoccupations, nous décidâmes de célébrer la sainte liturgie durant la nuit du nouvel an. …
Au début, nous pensions qu'il n'y aurait que nos moines à l’office voire, peut-être, quelques uns de nos paroissiens les plus assidus. Mais, à notre grande surprise, l’église était pleine… Pour nos paroissiens, dont les familles sont orthodoxes, c'était une excellente manière de résoudre cette question de la célébration du Nouvel an... L’année suivante il y eut encore plus de monde et, chaque année encore plus ! Puis nous avons appris que cette pratique a été adoptée dans d’autres églises (*). Notre monastère se trouve dans le centre même de Moscou et, à minuit précises, le bruit des feux d’artifices et les explosions des pétards couvrent la première ecténie. Nous acceptons cela avec calme. Personne, ni les moines, ni nos paroissiens ne condamnent ceux qui ne viennent pas à l’église à cette occasion. …Nous célébrons en cette nuit un peu plus rapidement que d’habitude, afin que les fidèles puissent encore prendre le métro pour rentrer. La communion est distribuée de quatre ou cinq calices. La liturgie dure environ une heure et demie. Tous les moines, et même la plupart des paroissiens, communient aux saints mystères du Christ.
Il y eut dans le christianisme la pratique d’ecclésialiser les fêtes et les traditions païennes. Peut-être est-ce là, aujourd’hui, quelque chose de semblable"
(*) http://www.pravoslavie.ru/news/58449.htm donne la liste des églises de Moscou célébrant une Liturgie le 31/12 à minuit; il en est de même à la cathédrale des Trois Saints Docteurs à Paris.
Mais pour les Orthodoxes c'est le carême…
Fête laïque en carême
Interview du père Tykhon higoumène du monastère de la Rencontre à pravoslavie.ru
"Le Nouvel An est peut-être la seule fête familiale qui a subsisté aujourd’hui en Russie, lorsque toute la famille se rassemble et peut se ressentir effectivement comme une famille. Il y a très peu de tels événements dans la vie de l’homme contemporain, et il ne faut pas le supprimer… Nous disons toujours à nos paroissiens que si leurs parents et leurs proches veulent fêter le nouvel an, il ne faut pas les priver de cette joie - étant entendu que le chrétien orthodoxe ne doit pas transgresser le carême - mais le devoir de celui-ci est aussi d’apporter, en cette fête, la lumière du Christ, la joie de l’attente de la Nativité du Christ. En conséquence, sur la base de tous ces problèmes et préoccupations, nous décidâmes de célébrer la sainte liturgie durant la nuit du nouvel an. …
Au début, nous pensions qu'il n'y aurait que nos moines à l’office voire, peut-être, quelques uns de nos paroissiens les plus assidus. Mais, à notre grande surprise, l’église était pleine… Pour nos paroissiens, dont les familles sont orthodoxes, c'était une excellente manière de résoudre cette question de la célébration du Nouvel an... L’année suivante il y eut encore plus de monde et, chaque année encore plus ! Puis nous avons appris que cette pratique a été adoptée dans d’autres églises (*). Notre monastère se trouve dans le centre même de Moscou et, à minuit précises, le bruit des feux d’artifices et les explosions des pétards couvrent la première ecténie. Nous acceptons cela avec calme. Personne, ni les moines, ni nos paroissiens ne condamnent ceux qui ne viennent pas à l’église à cette occasion. …Nous célébrons en cette nuit un peu plus rapidement que d’habitude, afin que les fidèles puissent encore prendre le métro pour rentrer. La communion est distribuée de quatre ou cinq calices. La liturgie dure environ une heure et demie. Tous les moines, et même la plupart des paroissiens, communient aux saints mystères du Christ.
Il y eut dans le christianisme la pratique d’ecclésialiser les fêtes et les traditions païennes. Peut-être est-ce là, aujourd’hui, quelque chose de semblable"
(*) http://www.pravoslavie.ru/news/58449.htm donne la liste des églises de Moscou célébrant une Liturgie le 31/12 à minuit; il en est de même à la cathédrale des Trois Saints Docteurs à Paris.
Rédigé par Vladimir Golovanow le 28 Décembre 2013 à 04:43
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Le service de presse de diocèse d’Amérique de l’Est vient de sortir un documentaire de 30 minutes intitulé « L’Amérique russe : terre sacrée du monde orthodoxe »
Nous y voyons des scènes de pèlerinage dans les paroisses et les monastères de l’Eglise russe aux Etats-Unis. C’est l’archiprêtre Artemy Vladimirov qui est le présentateur. Le père Artemy est largement connu en Russie. Le spectateur accompagne le père Artemy des montagnes du Nord de l’état de New-York où se trouve le monastère de la Trinité, le plus ancien de l’EORHF, jusqu’aux cimes de la Virginie de l’Ouest où se situe le monastère de l’Invention de la Croix. Le spectateur se rend dans la cathédrale Saint Jean Baptiste à Washington, un récit est fait des icônes miraculeuses de la cathédrale, les évêques et les prêtres de l’EORHF interviennent dans le FILM Version anglophone du film : ICI
Nous y voyons des scènes de pèlerinage dans les paroisses et les monastères de l’Eglise russe aux Etats-Unis. C’est l’archiprêtre Artemy Vladimirov qui est le présentateur. Le père Artemy est largement connu en Russie. Le spectateur accompagne le père Artemy des montagnes du Nord de l’état de New-York où se trouve le monastère de la Trinité, le plus ancien de l’EORHF, jusqu’aux cimes de la Virginie de l’Ouest où se situe le monastère de l’Invention de la Croix. Le spectateur se rend dans la cathédrale Saint Jean Baptiste à Washington, un récit est fait des icônes miraculeuses de la cathédrale, les évêques et les prêtres de l’EORHF interviennent dans le FILM Version anglophone du film : ICI
Nicolae Timofti, président de la Moldavie, a fait publier un message dans lequel il félicite les citoyens avec la fête de la Nativité. Il y est dit : « A partir de 2013, et ce sur décision du parlement, la fête de la Noël sera célébrée selon « le nouveau et l’ancien » calendriers, c’est-à-dire le 25 décembre et le 7 janvier. La Nativité est une fête radieuse, ceci indépendamment du calendrier choisi et nous allons la célébrer au sein de la grande famille des peuples européens dont nous sommes un membre inaliénable. Nous estimons que c’est là une décision sage, adoptée dans le respect de la démocratie, de la tolérance et de la liberté de conscience ».
L’ancrage européen du pays, estime le président, apportera la prospérité au pays. Plus de 95% des habitants de la Moldavie sont orthodoxes. La métropole moldave fait partie de l’Eglise orthodoxe russe, c’est le calendrier julien qui y est observé. La métropole de Bessarabie fait partie du patriarcat de Roumanie, c’est le calendrier grégorien qu’elle observe. Près de 70% des fidèles appartiennent à la métropole moldave.
L’ancrage européen du pays, estime le président, apportera la prospérité au pays. Plus de 95% des habitants de la Moldavie sont orthodoxes. La métropole moldave fait partie de l’Eglise orthodoxe russe, c’est le calendrier julien qui y est observé. La métropole de Bessarabie fait partie du patriarcat de Roumanie, c’est le calendrier grégorien qu’elle observe. Près de 70% des fidèles appartiennent à la métropole moldave.
Cependant un nombre toujours plus grand de fidèles, et ceci indépendamment de leur appartenance juridictionnelle célèbrent la nativité le 25 décembre. En effet, les travailleurs migrants moldaves résidant dans les pays de l’Union Européenne retournent au pays pour la période de Noël. D’après les estimations près de 500.000 Moldaves travaillent en Europe dont près de la moitié en Italie.
Interfax-religion
Traduction "PO"
.....................................................
L’hiéromoine Joseph (Pavlinciuc) : "de l’étude du français en urgence, de 30 euros du starets et d’une vraie humilité"
MOLDAVIE - 61 Résultats pour votre recherche
Interfax-religion
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VIDÉO - L'émission Orthodoxie sur France 2 est consacrée a la cérémonie d'intronisation de l'archevêque Job de Telmessos
La cérémonie d'intronisation de l'archevêque Job de Telmessos exarque patriarcal des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale, a eu lieu le jeudi 5 décembre 2013 dans la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, rue Daru à Paris, à l'issue de la célébration des vigiles de la fête de saint Alexandre Nevsky.
La cérémonie d'intronisation de l'archevêque Job de Telmessos exarque patriarcal des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale, a eu lieu le jeudi 5 décembre 2013 dans la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, rue Daru à Paris, à l'issue de la célébration des vigiles de la fête de saint Alexandre Nevsky.
Le 12 octobre dernier, dans la salle du conseil académique de l'Université Saint-Tikhon, a eu lieu la rencontre de la direction de ladite université avec celle du Séminaire Saint-Vladimir de New York. L'Université Saint-Tikhon était représentée par son recteur, l'archiprêtre Vladimir Vorobiev, du vice-président chargé des affaires académiques, le prêtre Gennade Egorovov, du vice-recteur en charge des affaires internationales, l'archiprêtre Georges Orekhanov, du doyen de la faculté des arts liturgiques, l'archiprêtre Alexandre Saltykov, de la dirigeante du centre scientifique de l'histoire de la théologie et de la formation théologique N. Soukhova, du chargé du département de théologie systématique et de patrologie P. Mikhaïlov, et du chef du département international V. Nitchkova.
La délégation du Séminaire Saint-Vladimir (OCA) était constituée de l'archiprêtre John Behr, du chancelier de l'Eglise orthodoxe en Amérique l'archiprêtre Chad Hatfield et du responsable des éditions, le diacre Gregory Hatrak. La délégation était accompagnée par le secrétaire de la commission du Patriarcat de Moscou pour les échanges d'étudiants, le hiéromoine Jean (Kopeïkine)
La délégation du Séminaire Saint-Vladimir (OCA) était constituée de l'archiprêtre John Behr, du chancelier de l'Eglise orthodoxe en Amérique l'archiprêtre Chad Hatfield et du responsable des éditions, le diacre Gregory Hatrak. La délégation était accompagnée par le secrétaire de la commission du Patriarcat de Moscou pour les échanges d'étudiants, le hiéromoine Jean (Kopeïkine)
Le recteur de l'Université Saint-Tikhon, l'archiprêtre Vladimir Vorobiev, après avoir salué ses hôtes, a fait part de ses souvenirs au sujet du défunt doyen du Séminaire Saint-Vladimir et éminent théologien, l'archiprêtre Jean Meyendorff, et en particulier la participation de celui-ci dans la formation de l'Université Saint-Tikhon. Le père Vladimir a rappelé notamment que le défunt avait prononcé sa dernière conférence à Moscou. En outre, le père Vladimir a mentionné qu'il gardait les meilleurs souvenirs de sa visite au séminaire en 1997 - Suite Orthodoxie.com
Source : Université Saint-Tikhon, traduit du russe pour Orthodoxie.com - Свято-Тихоновский университет поможет Свято-Владимирской семинарии в создании Института Церковного искусства
............................................................
Accord de coopération entre le séminaire Saint Vladimir (OCA) et l'école doctorale de l'Eglise russe
« Le fait de donner l’autocéphalie à l’O.C.A. était un acte prophétique de la part de l’Eglise russe orthodoxe »
Source : Université Saint-Tikhon, traduit du russe pour Orthodoxie.com - Свято-Тихоновский университет поможет Свято-Владимирской семинарии в создании Института Церковного искусства
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Accord de coopération entre le séminaire Saint Vladimir (OCA) et l'école doctorale de l'Eglise russe
« Le fait de donner l’autocéphalie à l’O.C.A. était un acte prophétique de la part de l’Eglise russe orthodoxe »
Sur décision de Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, en date du 11 décembre 2013, l’archimandrite Alexandre (Elissov) est nommé recteur de l'église Saint-Nicolas à Nice.
Lors de la dernière réunion du Saint-Synode du patriarcat de Moscou, l'archimandrite. Alexandre Elissov, auparavant représentant du patriarche de Moscou auprès du patriarcat d'Antioche, a été incardiné dans le diocèse de Chersonèse.
Le 2 octobre 2013, sur décision par la session d’hiver du Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe, il a été mis à la disposition de l’évêque Nestor et devenu ainsi membre du clergé du diocèse de Chersonèse .Avant sa mission en Syrie, le père Alexandre avait servi comme prêtre en France, notamment dans la paroisse de Vanves(dans les années 90, après le décès du père Serge Chevitch .Le 11 décembre 2013, l’évêque Nestor de Chersonèse a nommé l’archimandrite Alexandre (Elissov) recteur de la cathédrale Saint-Nicolas à Nice. Le P. Alexandre Elisov succède dans la qualité de recteur au père Nicolas Ozoline qui reste membre du clergé de la cathédrale Saint-Nicolas. Le nouveau recteur est parfaitement francophone. Une biographie (en russe) du nouveau recteur
Lors de la dernière réunion du Saint-Synode du patriarcat de Moscou, l'archimandrite. Alexandre Elissov, auparavant représentant du patriarche de Moscou auprès du patriarcat d'Antioche, a été incardiné dans le diocèse de Chersonèse.
Le 2 octobre 2013, sur décision par la session d’hiver du Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe, il a été mis à la disposition de l’évêque Nestor et devenu ainsi membre du clergé du diocèse de Chersonèse .Avant sa mission en Syrie, le père Alexandre avait servi comme prêtre en France, notamment dans la paroisse de Vanves(dans les années 90, après le décès du père Serge Chevitch .Le 11 décembre 2013, l’évêque Nestor de Chersonèse a nommé l’archimandrite Alexandre (Elissov) recteur de la cathédrale Saint-Nicolas à Nice. Le P. Alexandre Elisov succède dans la qualité de recteur au père Nicolas Ozoline qui reste membre du clergé de la cathédrale Saint-Nicolas. Le nouveau recteur est parfaitement francophone. Une biographie (en russe) du nouveau recteur
"La canonisation des saints dans l'Église orthodoxe", paru dans la revue "Contacts" (n°242), p. 159-190 / 2013
" Père Serge Model nous offre une étude richement documentée sur « La canonisation des saints dans l’Église orthodoxe ». Y sont abordés, entre autres, le processus de canonisation dans l’Église orthodoxe et le sens du mot saint. Retour à un thème bien utile pour aborder l’anthropologie chrétienne, là où elle côtoie ses sommets. Avec raison, l’auteur pose la nécessité, surtout pour nous, en Occident, de connaître, d’aimer certains saints d’avant ou d’après le schisme".
" Père Serge Model nous offre une étude richement documentée sur « La canonisation des saints dans l’Église orthodoxe ». Y sont abordés, entre autres, le processus de canonisation dans l’Église orthodoxe et le sens du mot saint. Retour à un thème bien utile pour aborder l’anthropologie chrétienne, là où elle côtoie ses sommets. Avec raison, l’auteur pose la nécessité, surtout pour nous, en Occident, de connaître, d’aimer certains saints d’avant ou d’après le schisme".
Viktor Khrekov, porte-parole de l’administration présidentielle russe, a déclaré le 25 décembre à Interfax-Religion : « L’ambassade de Russie en France a été avisée que le préfet de Paris et d’Ile de France a, le 24 décembre, signé le permis de construire du centre orthodoxe et culturel russe quai Branly ». cf. La France est attachée au projet de construction d’une nouvelle église orthodoxe russe, a assuré le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault
Auparavant Vladimir Kojyne, responsable de l’administration présidentielle, avait dit que le projet a été soumis aux autorités de la capitale : « Les négociations avec nos interlocuteurs français n’ont pas été simples, nous nous sommes mis en conformité avec toutes les règles en vigueur. Nous nous sommes concertés avec l’Elysée. Il nous avait été promis que le permis de construire sera délivré avant la fin de l’année. L’obtention du permis nous permet d’entamer sa mise en œuvre. Le projet sera soumis aux Parisiens. C’est au printemps 2014 que la première pierre sera posée ». cf.François Hollande s'engage à faire rapidement construire le centre spirituel orthodoxe à Paris
Auparavant Vladimir Kojyne, responsable de l’administration présidentielle, avait dit que le projet a été soumis aux autorités de la capitale : « Les négociations avec nos interlocuteurs français n’ont pas été simples, nous nous sommes mis en conformité avec toutes les règles en vigueur. Nous nous sommes concertés avec l’Elysée. Il nous avait été promis que le permis de construire sera délivré avant la fin de l’année. L’obtention du permis nous permet d’entamer sa mise en œuvre. Le projet sera soumis aux Parisiens. C’est au printemps 2014 que la première pierre sera posée ». cf.François Hollande s'engage à faire rapidement construire le centre spirituel orthodoxe à Paris
Centre orthodoxe de Paris: début des travaux en juin 2014
Les autorités françaises ont donné leur feu vert pour la construction d'un centre culturel et orthodoxe à Paris. L'ambassade de Russie en France indique que cette directive a été signée par le préfet de Paris et de la région Île-de-France Jean Daubigny. Le lancement des travaux est fixé à juin 2014, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta. SUITE RIA novosti
Feu vert pour la nouvelle église orthodoxe russe à Paris
Le projet de nouvelle église orthodoxe russe à Paris a reçu l’aval des autorités françaises, a indiqué mercredi à l’AFP l’ambassade de Russie à Paris. Il n’a pas précisé quand les travaux pourraient commencer. Interrogée, la préfecture de la région Ile-de-France, compétente puisque le projet d’église doit être construit sur un terrain appartenant à l’Etat français, a indiqué que «le permis est en cours de délivrance» sans plus de précisions. SUITE AFP
Франция разрешила строить российский православный духовно-культурный центр в Париже
ПАРИЖ, 24 декабря. /Корр. ИТАР-ТАСС Дмитрий Горохов, Иван Батырев/. Французские власти дали разрешение на строительство российского православного духовно-культурного центра на набережной Бранли в центре Парижа. Как сообщили ИТАР-ТАСС в посольстве России во Франции, такое распоряжение подписал во вторник префект столицы и региона Иль-де-Франс Жан Добиньи.
"Строительные работы планируется начать в июне 2014 года после сноса существующих зданий", - сообщили в дипломатическом представительстве.Новый проект разработан известным архитектором Жан-Мишелем Вильмотом. На всех этапах его обсуждения участвовали представители мэрии Парижа. Как ожидается, сооружение комплекса займет около полутора лет и может завершиться к концу 2015 года.
Каким будет российский центр
Здание духовно-культурного центра должно появиться на левом берегу Сены в 7-м округе Парижа, по соседству с Эйфелевой башней. Комплекс общей площадью 4,2 тыс. квадратных метров будет построен на территории, которая ранее принадлежала французской метеорологической службе Météo-France. Помимо храма там планируется возвести семинарию, библиотеку, центр для проведения встреч представителей русской общины и знакомства парижан с православной культурой.
Кроме того, в составе центра должна открыться российско-французская двуязычная школа. "Речь идет о начальной школе, совместную программу для которой уже разрабатывает российско-французская рабочая группа", - сообщил посол РФ во Франции Александр Орлов. Ожидается, что она сможет принимать в свои классы до 150 учеников. Далее по ссылке
Les autorités françaises ont donné leur feu vert pour la construction d'un centre culturel et orthodoxe à Paris. L'ambassade de Russie en France indique que cette directive a été signée par le préfet de Paris et de la région Île-de-France Jean Daubigny. Le lancement des travaux est fixé à juin 2014, écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta. SUITE RIA novosti
Feu vert pour la nouvelle église orthodoxe russe à Paris
Le projet de nouvelle église orthodoxe russe à Paris a reçu l’aval des autorités françaises, a indiqué mercredi à l’AFP l’ambassade de Russie à Paris. Il n’a pas précisé quand les travaux pourraient commencer. Interrogée, la préfecture de la région Ile-de-France, compétente puisque le projet d’église doit être construit sur un terrain appartenant à l’Etat français, a indiqué que «le permis est en cours de délivrance» sans plus de précisions. SUITE AFP
Франция разрешила строить российский православный духовно-культурный центр в Париже
ПАРИЖ, 24 декабря. /Корр. ИТАР-ТАСС Дмитрий Горохов, Иван Батырев/. Французские власти дали разрешение на строительство российского православного духовно-культурного центра на набережной Бранли в центре Парижа. Как сообщили ИТАР-ТАСС в посольстве России во Франции, такое распоряжение подписал во вторник префект столицы и региона Иль-де-Франс Жан Добиньи.
"Строительные работы планируется начать в июне 2014 года после сноса существующих зданий", - сообщили в дипломатическом представительстве.Новый проект разработан известным архитектором Жан-Мишелем Вильмотом. На всех этапах его обсуждения участвовали представители мэрии Парижа. Как ожидается, сооружение комплекса займет около полутора лет и может завершиться к концу 2015 года.
Каким будет российский центр
Здание духовно-культурного центра должно появиться на левом берегу Сены в 7-м округе Парижа, по соседству с Эйфелевой башней. Комплекс общей площадью 4,2 тыс. квадратных метров будет построен на территории, которая ранее принадлежала французской метеорологической службе Météo-France. Помимо храма там планируется возвести семинарию, библиотеку, центр для проведения встреч представителей русской общины и знакомства парижан с православной культурой.
Кроме того, в составе центра должна открыться российско-французская двуязычная школа. "Речь идет о начальной школе, совместную программу для которой уже разрабатывает российско-французская рабочая группа", - сообщил посол РФ во Франции Александр Орлов. Ожидается, что она сможет принимать в свои классы до 150 учеников. Далее по ссылке
Le métropolite Philarete de Minsk est admis à la retraite. Le métropolite Paul de Riazan devient métropolite de Minsk (décisions du Saint-Synode de l'Eglise russe ce jour).
Le Patriarche Cyrille de Moscou préside la dernière séance du Saint Synode pour l’année 2013
Le 25 décembre 2013, à la salle synodale de la résidence patriarcale officielle du monastère Saint-Daniel de Moscou, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a présidé la dernière séance du Saint Synode de l’Église orthodoxe russe pour l’année 2013. SUITE Mospat et Photos
Le Patriarche Cyrille de Moscou préside la dernière séance du Saint Synode pour l’année 2013
Le 25 décembre 2013, à la salle synodale de la résidence patriarcale officielle du monastère Saint-Daniel de Moscou, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a présidé la dernière séance du Saint Synode de l’Église orthodoxe russe pour l’année 2013. SUITE Mospat et Photos
VEPRES Saint Spyridon de Trimythonte + 348
Premier Cathisme: Bienheureux l'homme.
Lucernaire, t. 5
Réjouis-toi, modèle des Pontifes sacrés, * inébranlable colonne de l'Eglise du Christ, * gloire des Orthodoxes et source de miracles étonnants; * inépuisable flot de charité, * flambeau rayonnant de mille feux, * instrument vibrant au souffle de l'Esprit; * modèle de douceur, d'intégrité, * paré de franche simplicité, * homme céleste, ange vivant ici-bas, * ouvrier de la vigne du Seigneur, * ami intime du Christ, * intercède auprès de lui, * pour qu'à nos âmes soit donnée la grâce du salut. (2 fois)
Héritier de la terre qu'ont les doux en partage, * gloire des Pères, Spyridon, * par la force de tes paroles sages et sans détours * et par grâce divine tu renversas * l'erreur funeste et folle d'Arius * et dans l'Esprit tu exaltas les enseignements salutaires et divins, * illuminant tous les chrétiens orthodoxes clairement, * leur apprenant à glorifier le Verbe unique, en vérité * consubstantiel au Père sans commencement, * celui qui donne au monde la grâce du salut. (2 fois)
Premier Cathisme: Bienheureux l'homme.
Lucernaire, t. 5
Réjouis-toi, modèle des Pontifes sacrés, * inébranlable colonne de l'Eglise du Christ, * gloire des Orthodoxes et source de miracles étonnants; * inépuisable flot de charité, * flambeau rayonnant de mille feux, * instrument vibrant au souffle de l'Esprit; * modèle de douceur, d'intégrité, * paré de franche simplicité, * homme céleste, ange vivant ici-bas, * ouvrier de la vigne du Seigneur, * ami intime du Christ, * intercède auprès de lui, * pour qu'à nos âmes soit donnée la grâce du salut. (2 fois)
Héritier de la terre qu'ont les doux en partage, * gloire des Pères, Spyridon, * par la force de tes paroles sages et sans détours * et par grâce divine tu renversas * l'erreur funeste et folle d'Arius * et dans l'Esprit tu exaltas les enseignements salutaires et divins, * illuminant tous les chrétiens orthodoxes clairement, * leur apprenant à glorifier le Verbe unique, en vérité * consubstantiel au Père sans commencement, * celui qui donne au monde la grâce du salut. (2 fois)
Mortifiant les passions de la chair, * tu ressuscitas les morts par grâce de Dieu, * tu changeas en or un serpent et par tes prières freinas le cours d'un torrent; * de nuit tu apparus à l'empereur en danger * et le guéris par ta réelle apparition * dans la gloire prodigieuse que le Seigneur t'avait donnée; * c'est pourquoi nous célébrons ta mémoire tout haut * et vénérons la sainte châsse de tes reliques, Spyridon; * c'est d'elle que tu fais jaillir sur les croyants * des flots de guérisons et la grâce du salut. (2 fois)
Gloire au Père, t. 1
Bienheureux Père, vénérable Spyridon, * par amour de Dieu tu questionnas la trépassée comme vivante; * toi qui pratiquais la pauvreté, * tu changeas le serpent en or; * tu arrêtas le cours du fleuve par compassion pour les gens; * et comme un instrument de la providence de Dieu, * tu apparus à l'empereur pour le guérir; * et tu ressuscitas les morts, en disciple du Christ. * Au milieu des nombreux Pères réunis, * tu fis briller la clarté de la foi. * Ayant tout pouvoir dans le Christ qui t'assigne un tel don, * prie-le de sauver aussi nos âmes.
Maintenant, t. 6
Grotte de Bethléem, prépare-toi: * voici qu'arrive la Brebis * qui porte le Christ en ses entrailles. * Crèche, accueille celui * dont le verbe nous délivre, nous mortels, * de nos œuvres sans verbe ni raison. * Bergers qui passez la nuit dans les champs, * par votre témoignage confirmez le miracle étonnant, * Mages de Perse, apportez au Roi l'or, la myrrhe et l'encens; * car de la Vierge Mère a paru le Seigneur * qu'elle adore humblement inclinée, * disant à celui qu'elle porte en ses bras: * Comment as-tu été semé dans mon sein, * comment t'y es-tu développé, * ô Jésus, mon Rédempteur et mon Dieu.
Entrée. Lumière joyeuse. Prokimenon du jour. Si l'on veut faire les Lectures, voir celles du 6 de ce mois.
Apostiches, t. 1
Venez, tous les fidèles, participons * au festin sacré de cette brillante festivité, * au banquet spirituel auquel Spyridon nous convie: * divine table, doux miracles, actions immortelles; * imitons la douceur, la simplicité, * la franchise, la bonté, * la sagesse manifestée envers tous, * qualités par lesquelles il brilla * parmi les Pontifes comme un soleil.
Elle est précieuse devant le Seigneur, la mort de ses amis.
Sage pontife Spyridon, * tu excellas par tes miracles et tes vertus: * les unes ont rendu ta vie plus brillante que la lumière du soleil, * les autres illuminèrent la surface du monde plus que l'éclat du firmament; * en toutes choses tu nous apparais * comme un être sublime, splendide et glorieux * et comme le chaleureux défenseur * des fidèles se réfugiant sous ta protection.
Tes prêtres se revêtent de justice et tes fidèles jubilent de joie.
Merveille qui inspire l'effroi! * à ta demande la morte répondit de vive voix, * et sur ton ordre l'enjoignant, le cours du fleuve s'arrêta; * par ta prière fut guérie la maladie de l'empereur; * le serpent fut changé en or, * les morts furent ressuscités par toi; * car en toi c'est le Christ qui agissait, * pontife Spyridon qui prêchas bien clairement * le dogme de la sainte Trinité.
Gloire au Père, t. 2
Vénérable Père Spyridon, * tu t'es montré le trésor des Pontifes par tes vertus! * tu repoussas l'hérésie en défenseur de l'Eglise, * avec le concile tu terrassas le blasphème d'Arius * et, puisque tu fais merveilles en parole et en action, * intercède auprès du Christ notre Dieu, * pour qu'il sauve nos âmes.
Maintenant ...
Voici qu'approche pour nous le temps du salut: * Grotte de Bethléem, prépare-toi, * la Vierge va mettre au monde son enfant; * terre de Juda, exulte de joie, * car de toi se lève le Seigneur; * montagnes et collines, écoutez, * ainsi que toutes les campagnes de Judée, * car le Christ vient sauver * en son amour du genre humain * l'homme qu'il a formé jadis de sa main.
Tropaire, t. 1
Tu fus le champion du Premier des Conciles * et le thaumaturge, Père théophore Spyridon; * tu as parlé avec une morte ensevelie, * tu as changé en or un serpent; * quand tu chantais tes saintes oraisons, * les Anges célébraient avec toi, Pontife saint. * Gloire à celui qui t'a glorifié, * gloire à celui qui t'a couronné, * gloire à celui qui opère par toi la guérison en tous!
Ô Vierge, lorsque Gabriel te disait: Réjouis-toi, * à sa voix s'incarnait le Maître de l'univers * en toi, l'arche sainte, * selon la parole du juste David, * et tu as paru plus vaste que les cieux, * puisqu'en ton sein tu portas le Créateur. * Gloire à celui qui fit sa demeure en toi, * gloire à celui qui est sorti de toi, * gloire à celui qui est né de toi pour nous sauver.
MATINES
Cathisme I, t. 3
Tu as changé, vénérable Père, le serpent en or * et par la force de tes discours, * Père théophore, tu étouffas * la funeste impiété d'Arius; * Bienheureux, tu as guéri l'empereur, * ressuscité les morts et chassé les démons; * c'est pourquoi tous ensemble nous chantons, Pontife, ta mémoire vénérée.
De joie s'emplissent la terre et ses confins! * voici qu'en effet la Mère de Dieu * s'apprête à enfanter le Roi de l'univers, * merveille qu'il est impossible d'exprimer! * L'Infini commence dans le temps, * l'Incorporel se revêt de notre chair, * la grotte reçoit celui qui tient le monde en sa main. * Bethléem, exulte, Création, célèbre par des danses l'avant-fête du salut.
Cathisme II, t. 4
De tes paroles tu ornas l'Eglise du Christ, * par tes œuvres tu honoras ta ressemblance avec Dieu; * par ta sagesse, bienheureux Spyridon, * tu éclairas le monde entier * et tes charismes de guérisseur * ont resplendi sur l'univers; * c'est pourquoi nous célébrons fidèlement ton souvenir.
Vierges, donnez le signal * de la joie que la Vierge éprouvera, * mères, escortez de vos chants * la Mère du Christ notre Dieu; * aux Anges s'unissent les Mages d'Orient, * à notre chœur se joignent les Pasteurs: * car la Vierge s'avance pour enfanter * dans la cité de Bethléem. * Par ses prières, ô notre Dieu, sauve-nous.
Après le Polyéléos:
Cathisme, t. 8
Aux princes et aux évêques * dans l'assemblée vénérable des amis de la sagesse divinement tu montras * clairement la puissance de la sainte Trinité; * on te vit prêcher l'unité de la Divinité, * de l'unique substance tu fis connaître l'enseignement; * par divine inspiration et grâce à la puissance de l'Esprit * d'ineffable manière tu fis cesser le bavardage d'Arius. * Pontife inspiré, supplie le Christ notre Dieu * d'accorder la rémission de leurs péchés * à ceux qui célèbrent de tout cœur ta mémoire sacrée.
Trône flamboyant de notre Dieu, réjouis-toi, * siège royal, Ô Vierge, réjouis-toi, * lit nuptial recouvert de pourpre dorée, * chlamyde écarlate, temple richement orné, * char étincelant, chandelier porteur de la Clarté; * réjouis-toi, Ô Mère de notre Dieu, * ville aux douze remparts et porte dorée, * chambre illuminée, table aux reflets d'or, tabernacle orné par Dieu; * réjouis-toi, glorieuse épouse rayonnante de soleil, * réjouis- toi, unique splendeur de mon âme.
Anavathmi, la 1e antienne du ton 4: Dès ma jeunesse ...
Prokimenon, t. 4: Ma bouche dira la sagesse, et le murmure de mon cœur, l'intelligence. Verset: Ecoutez ceci, tous les peuples, prêtez l'oreille, tous les habitants de l'univers.
Que tout ce qui vit et respire loue le Seigneur. Evangile et Psaume 50.
Gloire au Père ... Par les prières de Spyridon ... Maintenant ... Par les prières de la Mère de Dieu . Aie pitié de moi, Ô Dieu ...
t. 6
Sage pontife Spyridon, * joyau des Pères et leur sommet, * par l'éclat de tes miracles illuminant * les confins de l'univers * et te montrant vainqueur de la fureur d'Arius, * implore le Christ notre Dieu, * pour qu'il sauve nos âmes.
Canon de la Mère de Dieu, puis le canon du Saint, œuvre de Théophane.
Ode 1, t. 2
« Dans l'abîme jadis fut culbutée * par la puissance invincible * toute l'armée de Pharaon, * et maintenant le Verbe fait chair * a supprimé le poids de nos péchés, * le Seigneur que nous glorifions, car il s'est couvert de gloire. »
Ayant rejoint la terre promise aux doux, * vénérable Père, en vertu de ta douceur, * de ta compassion et de ta pureté, * apaise la tempête soulevée * en mon cœur, afin que désormais * dans le calme divin je te puisse célébrer.
Emondé en ton âme par les soins de Dieu, * pontife Spyridon, tu devins semblable à lui * et tu fus comblé richement * du splendide rayonnement de l'Esprit saint; * c'est pourquoi tu es capable d'éclairer * les cœurs purs qui te déclarent bienheureux.
Comme David du milieu de ses troupeaux * t'a pris le Créateur * pour te placer en bon pasteur * à la tête des brebis spirituelles, * rayonnant de franchise et de douceur * et paré d'innocente splendeur.
Vierge pure et tout-immaculée, * illumine et sanctifie * les pensées de mon esprit, * éloignant de moi les brumes de l'erreur * et les ténèbres du péché, * afin qu'à juste titre je te dise bienheureuse.
Ode 3
« Tu m'as affermi sur la pierre de la foi, * tu m'as fait triompher devant mes ennemis, * et mon esprit exulte de joie en chantant: * Nul n'est saint comme toi, ô notre Dieu, * nul n'est juste comme toi, Seigneur. »
Le cœur illuminé, loin des passions, * paré aussi de sainte humilité, * tu as pu recevoir les charismes de l'Esprit * pour chasser les démons et guérir les maladies * des fidèles te vénérant, Père saint.
Pontife détruisant l'auteur du mal, le Serpent, * et foulant aux pieds la convoitise de l'argent, * par compassion pour les pauvres tu changeas * un reptile en objet d'orfèvrerie * par tes saintes prières, Spyridon.
Gravissant la montagne de la divine contemplation, * pénétrant dans la nuée - l'absence de passions - * tu as reçu sur les tables de ton cœur * saintement la Loi salutaire * en serviteur intime de ton Maître, le Christ.
Illumine mon cœur enténébré par négligence, * divine Epouse, guéris mon âme vulnérée, * afin que je chante: Nul n'est pur * comme toi, ô Vierge immaculée, * nul n'est sans tache, comme toi, notre Dame.
Cathisme, t. 8
C'est parmi les brebis du troupeau que tu fus choisi brillamment * pour paître l'Eglise du Christ, Spyridon, Pasteur élu de Dieu, * et tu éloignas par tes paroles les loups de l'hérésie, * nourrissant ton EgIise avec l'herbe fraîche de la piété; * au milieu des Pères saints, Hiérarque bienheureux, * tu as éclairé la foi dans la sagesse de l'Esprit. * Prie le Christ notre Dieu d'accorder la rémission de leurs péchés * à ceux qui célèbrent de tout cœur ta mémoire sacrée. .
Célébrant l'avant-fête de la Nativité du Christ, * fidèles, tous ensemble et le cœur en fête, partons à sa rencontre dignement, * comme les Mages, portant nos présents, les vertus, * avec les Anges, chantant un cantique nouveau * à celui que l'univers glorifie, notre Dieu * que sans semence la Vierge met au monde à Bethléem.
Ode 4
« Tu es issu de la Vierge non comme un ange ou un ambassadeur, * mais comme le Seigneur revêtu de notre chair, * tu as sauvé tout mon être; * c'est pourquoi je te crie: * Gloire à ta puissance, Seigneur. »
Enflammé par les braises de l'Esprit saint, * Bienheureux, tu consumas * le bois sec de tes passions * et par l'éclat de tes vertus * tu éclairas le monde, Spyridon.
Interrogée, la morte te parla * et sur ton ordre, Père bienheureux, * le cours du fleuve s'arrêta, * car tu fis des miracles aux yeux de tous, * ayant hérité la grâce de Dieu.
Ayant toi-même, par inspiration divine, * mortifié l'élan des passions charnelles, * par ta parole vivifiante tu ressuscitas les morts; * c'est pourquoi, je t'en supplie, Père saint, * vivifie mon âme réduite à la mort.
De ton mystère les Prophètes ont annoncé, * Vierge pure, l'insaisissable profondeur; * car seule tu as enfanté * l'Infini dans les limites de la chair * par un effet de son ineffable compassion.
Ode 5
« Lumière de qui se trouve en la ténèbre, * ô Christ Sauveur, salut des sans-espoir, * je veille devant toi, Prince de la paix: * illumine-moi de tes rayons; * je ne connais point d'autre Dieu que toi. »
Le fleuve de tes charismes, Bienheureux, * abreuve tous les cœurs * et les comble de vigueur, * les éveillant à la gloire de qui te glorifia * et t'honora des miracles les plus divers.
Le souverain de la terre, Bienheureux, * reconnut en toi l'intime , serviteur du Roi des cieux * comblé de ses charismes divins, * lorsque tu apparus à son chevet * en guérisseur divinement initié.
D'Abraham tu imitas l'hospitalité * en tenant ouverts les accès à ta maison * et laissant tout à la disposition de tous * pour assister, bienheureux Père Spyridon, * ceux qui étaient dans le besoin.
Vierge pure, tu enfantes comme nouveau-né * celui qu'avant les siècles engendre le Père sans commencement; * supplie-le, comme ton Fils et ton Dieu, * de faire grâce aux fidèles proclamant * d'un cœur pur ta divine maternité.
Ode 6
« Encerclé par l'abîme de mes péchés, * j'invoque l'abîme insondable de ta compassion: * de la fosse, mon Dieu, relève-moi. »
Tu considérais comme fange le fabuleux métal, * toi qui brillais plus que l'or, libéré de tes passions * et comblé, Père saint, des riches dons de l'Esprit.
D'un cœur pur officiant pour le Seigneur, * tu étais assisté par les invisibles chœurs * d'une multitude d'Anges, Père saint.
Sage Père, ton illustre vie * t'a rendu célèbre dans le monde entier: * nous célébrons ta mémoire en te chantant dans la joie.
Plus vaste que les cieux est devenu ton sein * qui logea le Dieu que nul espace ne contient, * Vierge inépousée, toute sainte et digne de nos chants.
Kondakion, t. 4
Ravi par l'amour du Christ, Pontife saint, * élevant aussi ton âme sur les ailes de l'Esprit, * tu atteignis par une pure contemplation * la perfection dans tes œuvres * et tu devins toi-même l'autel * pour implorer du Seigneur * la divine clarté en faveur de nous tous.
Ikos
Célébrons en ce jour Spyridon, * Pontife du Seigneur dès l'enfance sanctifié, * de la gloire divine ayant reçu * les tables de la grâce, nouvelle loi, * par ses miracles connu de tous * comme témoin de la divine clarté, * fervent défenseur des indigents, * réconciliateur des pécheurs, * et devenu par divine volonté * un Pontife capable d'implorer * en faveur de nous tous la divine clarté.
Synaxaire
Le 12 Décembre, mémoire de notre vénérable Père thaumaturge Spyridon.
Même défunt, le thaumaturge Spyridon
d'émerveiller n'a pas encor perdu le don.
C'est le douze environ qu'en son âme ravie
Spyridon a quitté cette éphémère vie.
Par ses saintes prières, ô notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.
Ode 7
« Sur l'ordre impie d'un injuste tyran * la flamme s'éleva très haut, * mais le Christ a répandu sur les Jeunes Gens * la rosée de l'Esprit saint: * à lui bénédiction et haute gloire! »
De Moïse possédant le franc-parler, * de David la douceur * et de Job d'Ausitide l'intégrité, * tu fus un temple de l'Esprit et tu chantais: * A lui bénédiction et haute gloire!
Sur ta tête, sous un soleil d'été, * des gouttes de rosée préfiguraient ta destinée: * car Dieu a glorifié ton souvenir, * vénérable Père, en sanctifiant * les fidèles par ta sainte médiation.
Dieu te glorifia au Concile, * bienheureux Père qui gardas pour le dénouement * les paroles qu'en ta foi tu prononças * pour faire chanceler Arius cet insensé * et démolir ses objections.
Par l'ineffable parole, ô Vierge, tu portas * comme une vigne le seul raisin qui a fait couler sans labours * le vin qui réjouit nos cœurs * et sanctifie tous les mortels * en mettant fin à l'ivresse des passions.
Ode 8
« Jadis à Babylone la fournaise ardente a divisé la force de son action * et selon le décret divin * elle consuma les Chaldéens, * mais répandit sa rosée sur les fidèles qui chantaient: * Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur. »
Tu as éteint la fournaise des passions, * sous la pluie de l'Esprit saint et tu fais sourdre la rosée * pour ôter l'inflammation des maladies, * bienheureux Père Spyridon, * chez les fidèles qui s'approchent de toi.
Tu cultivas l'innocence, la douceur, * la droiture, la compassion et la résignation, * tu fus un hôte plein de charité, * un pontife saint, orné de la vraie foi; * et nous fidèles, nous célébrons tes vertus.
Comme vivante, la morte a répondu, * vénérable Père, jadis à tes questions: * miracle sublime, prodigieux mystère! * quelle grâce tu reçus, toi qui menais * la vie des Anges, Pontife digne d'admiration.
Viens guérir dans ta miséricorde les passions * de mon cœur, ô Toute-digne de nos chants; * éclaire mon âme, apaise mon esprit; * conduis mes pas sur la route du salut, * afin que je te magnifie sans cesse.
Ode 9
« Le Fils du Père sans commencement, notre Seigneur et notre Dieu, * ayant pris chair de la Vierge, * nous est apparu * pour illuminer les ténèbres * et rassembler ce qui était dispersé: * ô Mère de Dieu, toute digne de louange, nous te magnifions. »
Le Fils du Père sans commencement, * consubstantiel et de même éternité, * tu l'as proclamé au Concile * et tu fermas la bouche des impies, * bienheureux Pontife magnifié * parmi les Pères porteurs-de- Dieu.
Gloire des Pontifes, ornement des Pères saints, * compagnon des Anges, soleil aux mille feux, * procure la lumière sans couchant, * par tes prières, à ceux qui maintenant * célèbrent d'un cœur joyeux * ta mémoire porteuse de clarté.
Les divins tabernacles, la cité des cieux, * l'assemblée en fête des élus de Dieu * parmi les chants de liesse ont accueilli * ton âme sanctifiée * et resplendissante de vertus, * bienheureux pontife Spyridon.
Le grand mystère de ton enfantement, * Comblée de grâce par Dieu, * remplit les Anges d'étonnement, * charme la multitude des Moines saints * et réjouit les Pères vénérables te chantant, * toi l'espérance de nos âmes.
Exapostilaire (t. 3)
Du troupeau des bêtes sans raison * l'Esprit te porta vers les brebis spirituelles, * à l'instar de Moïse et de David * dont tu imitas la douceur, * Spyridon, toi qui éclaires les confins de l'univers.
Bienheureux Père, le Seigneur t'a glorifié * par des miracles et des prodiges nombreux; * avec le Concile sacro-saint * tu proclamas la sainte Trinité; * tu ressuscitas des trépassés, * tu changeas le serpent en or * et par ta sublime intercession * tu arrêtas le cours d'un fleuve pour pouvoir le traverser.
Vierge immaculée, tu enfantas * celui que Dieu engendre, le Verbe divin * qui porte au monde le salut * et très sagement accomplit la rédemption; * c'est pourquoi tous ensemble nous te chantons * comme celle qui intercède auprès de lui * pour nous délivrer de tout péril et de toute maladie.
Laudes, t. 1
Eclairé par la splendeur de l'Esprit, * le sage Pontife a mis fin * à l'obscur bavardage d'Arius; * et pour avoir enseigné fidèlement la Trinité * il fut glorifié par les sages et les prudents * et fit prévaloir le Concile sacro-saint. (2 fois)
Auréolé de rayons célestes, * procurant la guérison aux âmes et aux corps * par la puissance du Christ, * bienheureux Père thaumaturge Spyridon, * intercède sans cesse pour ceux * qui célèbrent maintenant ta mémoire avec foi.
Par ta foi, Père théophore, tu t'es montré * bon vigneron des préceptes du Christ; * aussi tu as reçu le denier du royaume d'en-haut; * et maintenant, sage Père Spyridon, * sans cesse intercède pour nous.
Gloire au Père … t. 4
Vénérable Père, Pontife renommé, * des Apôtres ayant suivi l'enseignement * et devenu par tes vertus la demeure de l'Esprit, * tu éloignas par tes enseignements * les méchants loups de l'Eglise * et tu fis resplendir la foi orthodoxe en toute clarté; * tu fus une colonne, un champion de la piété; * étendant tes miracles à tout l'univers, * tu changeas le serpent en or * et réveillas la morte pour qu'elle réponde à tes questions. * Parmi les Pères le plus digne d'admiration * et confident des saints Docteurs, prie le Christ, * pour qu'il sauve nos âmes.
Maintenant ...
Sauve de tout danger tes serviteurs, * Mère de Dieu et Vierge bénie, * afin que nous te glorifiions comme l'espérance de nos âmes.
Grande Doxologie. Tropaire. Litanies et Congé.
Gloire au Père, t. 1
Bienheureux Père, vénérable Spyridon, * par amour de Dieu tu questionnas la trépassée comme vivante; * toi qui pratiquais la pauvreté, * tu changeas le serpent en or; * tu arrêtas le cours du fleuve par compassion pour les gens; * et comme un instrument de la providence de Dieu, * tu apparus à l'empereur pour le guérir; * et tu ressuscitas les morts, en disciple du Christ. * Au milieu des nombreux Pères réunis, * tu fis briller la clarté de la foi. * Ayant tout pouvoir dans le Christ qui t'assigne un tel don, * prie-le de sauver aussi nos âmes.
Maintenant, t. 6
Grotte de Bethléem, prépare-toi: * voici qu'arrive la Brebis * qui porte le Christ en ses entrailles. * Crèche, accueille celui * dont le verbe nous délivre, nous mortels, * de nos œuvres sans verbe ni raison. * Bergers qui passez la nuit dans les champs, * par votre témoignage confirmez le miracle étonnant, * Mages de Perse, apportez au Roi l'or, la myrrhe et l'encens; * car de la Vierge Mère a paru le Seigneur * qu'elle adore humblement inclinée, * disant à celui qu'elle porte en ses bras: * Comment as-tu été semé dans mon sein, * comment t'y es-tu développé, * ô Jésus, mon Rédempteur et mon Dieu.
Entrée. Lumière joyeuse. Prokimenon du jour. Si l'on veut faire les Lectures, voir celles du 6 de ce mois.
Apostiches, t. 1
Venez, tous les fidèles, participons * au festin sacré de cette brillante festivité, * au banquet spirituel auquel Spyridon nous convie: * divine table, doux miracles, actions immortelles; * imitons la douceur, la simplicité, * la franchise, la bonté, * la sagesse manifestée envers tous, * qualités par lesquelles il brilla * parmi les Pontifes comme un soleil.
Elle est précieuse devant le Seigneur, la mort de ses amis.
Sage pontife Spyridon, * tu excellas par tes miracles et tes vertus: * les unes ont rendu ta vie plus brillante que la lumière du soleil, * les autres illuminèrent la surface du monde plus que l'éclat du firmament; * en toutes choses tu nous apparais * comme un être sublime, splendide et glorieux * et comme le chaleureux défenseur * des fidèles se réfugiant sous ta protection.
Tes prêtres se revêtent de justice et tes fidèles jubilent de joie.
Merveille qui inspire l'effroi! * à ta demande la morte répondit de vive voix, * et sur ton ordre l'enjoignant, le cours du fleuve s'arrêta; * par ta prière fut guérie la maladie de l'empereur; * le serpent fut changé en or, * les morts furent ressuscités par toi; * car en toi c'est le Christ qui agissait, * pontife Spyridon qui prêchas bien clairement * le dogme de la sainte Trinité.
Gloire au Père, t. 2
Vénérable Père Spyridon, * tu t'es montré le trésor des Pontifes par tes vertus! * tu repoussas l'hérésie en défenseur de l'Eglise, * avec le concile tu terrassas le blasphème d'Arius * et, puisque tu fais merveilles en parole et en action, * intercède auprès du Christ notre Dieu, * pour qu'il sauve nos âmes.
Maintenant ...
Voici qu'approche pour nous le temps du salut: * Grotte de Bethléem, prépare-toi, * la Vierge va mettre au monde son enfant; * terre de Juda, exulte de joie, * car de toi se lève le Seigneur; * montagnes et collines, écoutez, * ainsi que toutes les campagnes de Judée, * car le Christ vient sauver * en son amour du genre humain * l'homme qu'il a formé jadis de sa main.
Tropaire, t. 1
Tu fus le champion du Premier des Conciles * et le thaumaturge, Père théophore Spyridon; * tu as parlé avec une morte ensevelie, * tu as changé en or un serpent; * quand tu chantais tes saintes oraisons, * les Anges célébraient avec toi, Pontife saint. * Gloire à celui qui t'a glorifié, * gloire à celui qui t'a couronné, * gloire à celui qui opère par toi la guérison en tous!
Ô Vierge, lorsque Gabriel te disait: Réjouis-toi, * à sa voix s'incarnait le Maître de l'univers * en toi, l'arche sainte, * selon la parole du juste David, * et tu as paru plus vaste que les cieux, * puisqu'en ton sein tu portas le Créateur. * Gloire à celui qui fit sa demeure en toi, * gloire à celui qui est sorti de toi, * gloire à celui qui est né de toi pour nous sauver.
MATINES
Cathisme I, t. 3
Tu as changé, vénérable Père, le serpent en or * et par la force de tes discours, * Père théophore, tu étouffas * la funeste impiété d'Arius; * Bienheureux, tu as guéri l'empereur, * ressuscité les morts et chassé les démons; * c'est pourquoi tous ensemble nous chantons, Pontife, ta mémoire vénérée.
De joie s'emplissent la terre et ses confins! * voici qu'en effet la Mère de Dieu * s'apprête à enfanter le Roi de l'univers, * merveille qu'il est impossible d'exprimer! * L'Infini commence dans le temps, * l'Incorporel se revêt de notre chair, * la grotte reçoit celui qui tient le monde en sa main. * Bethléem, exulte, Création, célèbre par des danses l'avant-fête du salut.
Cathisme II, t. 4
De tes paroles tu ornas l'Eglise du Christ, * par tes œuvres tu honoras ta ressemblance avec Dieu; * par ta sagesse, bienheureux Spyridon, * tu éclairas le monde entier * et tes charismes de guérisseur * ont resplendi sur l'univers; * c'est pourquoi nous célébrons fidèlement ton souvenir.
Vierges, donnez le signal * de la joie que la Vierge éprouvera, * mères, escortez de vos chants * la Mère du Christ notre Dieu; * aux Anges s'unissent les Mages d'Orient, * à notre chœur se joignent les Pasteurs: * car la Vierge s'avance pour enfanter * dans la cité de Bethléem. * Par ses prières, ô notre Dieu, sauve-nous.
Après le Polyéléos:
Cathisme, t. 8
Aux princes et aux évêques * dans l'assemblée vénérable des amis de la sagesse divinement tu montras * clairement la puissance de la sainte Trinité; * on te vit prêcher l'unité de la Divinité, * de l'unique substance tu fis connaître l'enseignement; * par divine inspiration et grâce à la puissance de l'Esprit * d'ineffable manière tu fis cesser le bavardage d'Arius. * Pontife inspiré, supplie le Christ notre Dieu * d'accorder la rémission de leurs péchés * à ceux qui célèbrent de tout cœur ta mémoire sacrée.
Trône flamboyant de notre Dieu, réjouis-toi, * siège royal, Ô Vierge, réjouis-toi, * lit nuptial recouvert de pourpre dorée, * chlamyde écarlate, temple richement orné, * char étincelant, chandelier porteur de la Clarté; * réjouis-toi, Ô Mère de notre Dieu, * ville aux douze remparts et porte dorée, * chambre illuminée, table aux reflets d'or, tabernacle orné par Dieu; * réjouis-toi, glorieuse épouse rayonnante de soleil, * réjouis- toi, unique splendeur de mon âme.
Anavathmi, la 1e antienne du ton 4: Dès ma jeunesse ...
Prokimenon, t. 4: Ma bouche dira la sagesse, et le murmure de mon cœur, l'intelligence. Verset: Ecoutez ceci, tous les peuples, prêtez l'oreille, tous les habitants de l'univers.
Que tout ce qui vit et respire loue le Seigneur. Evangile et Psaume 50.
Gloire au Père ... Par les prières de Spyridon ... Maintenant ... Par les prières de la Mère de Dieu . Aie pitié de moi, Ô Dieu ...
t. 6
Sage pontife Spyridon, * joyau des Pères et leur sommet, * par l'éclat de tes miracles illuminant * les confins de l'univers * et te montrant vainqueur de la fureur d'Arius, * implore le Christ notre Dieu, * pour qu'il sauve nos âmes.
Canon de la Mère de Dieu, puis le canon du Saint, œuvre de Théophane.
Ode 1, t. 2
« Dans l'abîme jadis fut culbutée * par la puissance invincible * toute l'armée de Pharaon, * et maintenant le Verbe fait chair * a supprimé le poids de nos péchés, * le Seigneur que nous glorifions, car il s'est couvert de gloire. »
Ayant rejoint la terre promise aux doux, * vénérable Père, en vertu de ta douceur, * de ta compassion et de ta pureté, * apaise la tempête soulevée * en mon cœur, afin que désormais * dans le calme divin je te puisse célébrer.
Emondé en ton âme par les soins de Dieu, * pontife Spyridon, tu devins semblable à lui * et tu fus comblé richement * du splendide rayonnement de l'Esprit saint; * c'est pourquoi tu es capable d'éclairer * les cœurs purs qui te déclarent bienheureux.
Comme David du milieu de ses troupeaux * t'a pris le Créateur * pour te placer en bon pasteur * à la tête des brebis spirituelles, * rayonnant de franchise et de douceur * et paré d'innocente splendeur.
Vierge pure et tout-immaculée, * illumine et sanctifie * les pensées de mon esprit, * éloignant de moi les brumes de l'erreur * et les ténèbres du péché, * afin qu'à juste titre je te dise bienheureuse.
Ode 3
« Tu m'as affermi sur la pierre de la foi, * tu m'as fait triompher devant mes ennemis, * et mon esprit exulte de joie en chantant: * Nul n'est saint comme toi, ô notre Dieu, * nul n'est juste comme toi, Seigneur. »
Le cœur illuminé, loin des passions, * paré aussi de sainte humilité, * tu as pu recevoir les charismes de l'Esprit * pour chasser les démons et guérir les maladies * des fidèles te vénérant, Père saint.
Pontife détruisant l'auteur du mal, le Serpent, * et foulant aux pieds la convoitise de l'argent, * par compassion pour les pauvres tu changeas * un reptile en objet d'orfèvrerie * par tes saintes prières, Spyridon.
Gravissant la montagne de la divine contemplation, * pénétrant dans la nuée - l'absence de passions - * tu as reçu sur les tables de ton cœur * saintement la Loi salutaire * en serviteur intime de ton Maître, le Christ.
Illumine mon cœur enténébré par négligence, * divine Epouse, guéris mon âme vulnérée, * afin que je chante: Nul n'est pur * comme toi, ô Vierge immaculée, * nul n'est sans tache, comme toi, notre Dame.
Cathisme, t. 8
C'est parmi les brebis du troupeau que tu fus choisi brillamment * pour paître l'Eglise du Christ, Spyridon, Pasteur élu de Dieu, * et tu éloignas par tes paroles les loups de l'hérésie, * nourrissant ton EgIise avec l'herbe fraîche de la piété; * au milieu des Pères saints, Hiérarque bienheureux, * tu as éclairé la foi dans la sagesse de l'Esprit. * Prie le Christ notre Dieu d'accorder la rémission de leurs péchés * à ceux qui célèbrent de tout cœur ta mémoire sacrée. .
Célébrant l'avant-fête de la Nativité du Christ, * fidèles, tous ensemble et le cœur en fête, partons à sa rencontre dignement, * comme les Mages, portant nos présents, les vertus, * avec les Anges, chantant un cantique nouveau * à celui que l'univers glorifie, notre Dieu * que sans semence la Vierge met au monde à Bethléem.
Ode 4
« Tu es issu de la Vierge non comme un ange ou un ambassadeur, * mais comme le Seigneur revêtu de notre chair, * tu as sauvé tout mon être; * c'est pourquoi je te crie: * Gloire à ta puissance, Seigneur. »
Enflammé par les braises de l'Esprit saint, * Bienheureux, tu consumas * le bois sec de tes passions * et par l'éclat de tes vertus * tu éclairas le monde, Spyridon.
Interrogée, la morte te parla * et sur ton ordre, Père bienheureux, * le cours du fleuve s'arrêta, * car tu fis des miracles aux yeux de tous, * ayant hérité la grâce de Dieu.
Ayant toi-même, par inspiration divine, * mortifié l'élan des passions charnelles, * par ta parole vivifiante tu ressuscitas les morts; * c'est pourquoi, je t'en supplie, Père saint, * vivifie mon âme réduite à la mort.
De ton mystère les Prophètes ont annoncé, * Vierge pure, l'insaisissable profondeur; * car seule tu as enfanté * l'Infini dans les limites de la chair * par un effet de son ineffable compassion.
Ode 5
« Lumière de qui se trouve en la ténèbre, * ô Christ Sauveur, salut des sans-espoir, * je veille devant toi, Prince de la paix: * illumine-moi de tes rayons; * je ne connais point d'autre Dieu que toi. »
Le fleuve de tes charismes, Bienheureux, * abreuve tous les cœurs * et les comble de vigueur, * les éveillant à la gloire de qui te glorifia * et t'honora des miracles les plus divers.
Le souverain de la terre, Bienheureux, * reconnut en toi l'intime , serviteur du Roi des cieux * comblé de ses charismes divins, * lorsque tu apparus à son chevet * en guérisseur divinement initié.
D'Abraham tu imitas l'hospitalité * en tenant ouverts les accès à ta maison * et laissant tout à la disposition de tous * pour assister, bienheureux Père Spyridon, * ceux qui étaient dans le besoin.
Vierge pure, tu enfantes comme nouveau-né * celui qu'avant les siècles engendre le Père sans commencement; * supplie-le, comme ton Fils et ton Dieu, * de faire grâce aux fidèles proclamant * d'un cœur pur ta divine maternité.
Ode 6
« Encerclé par l'abîme de mes péchés, * j'invoque l'abîme insondable de ta compassion: * de la fosse, mon Dieu, relève-moi. »
Tu considérais comme fange le fabuleux métal, * toi qui brillais plus que l'or, libéré de tes passions * et comblé, Père saint, des riches dons de l'Esprit.
D'un cœur pur officiant pour le Seigneur, * tu étais assisté par les invisibles chœurs * d'une multitude d'Anges, Père saint.
Sage Père, ton illustre vie * t'a rendu célèbre dans le monde entier: * nous célébrons ta mémoire en te chantant dans la joie.
Plus vaste que les cieux est devenu ton sein * qui logea le Dieu que nul espace ne contient, * Vierge inépousée, toute sainte et digne de nos chants.
Kondakion, t. 4
Ravi par l'amour du Christ, Pontife saint, * élevant aussi ton âme sur les ailes de l'Esprit, * tu atteignis par une pure contemplation * la perfection dans tes œuvres * et tu devins toi-même l'autel * pour implorer du Seigneur * la divine clarté en faveur de nous tous.
Ikos
Célébrons en ce jour Spyridon, * Pontife du Seigneur dès l'enfance sanctifié, * de la gloire divine ayant reçu * les tables de la grâce, nouvelle loi, * par ses miracles connu de tous * comme témoin de la divine clarté, * fervent défenseur des indigents, * réconciliateur des pécheurs, * et devenu par divine volonté * un Pontife capable d'implorer * en faveur de nous tous la divine clarté.
Synaxaire
Le 12 Décembre, mémoire de notre vénérable Père thaumaturge Spyridon.
Même défunt, le thaumaturge Spyridon
d'émerveiller n'a pas encor perdu le don.
C'est le douze environ qu'en son âme ravie
Spyridon a quitté cette éphémère vie.
Par ses saintes prières, ô notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.
Ode 7
« Sur l'ordre impie d'un injuste tyran * la flamme s'éleva très haut, * mais le Christ a répandu sur les Jeunes Gens * la rosée de l'Esprit saint: * à lui bénédiction et haute gloire! »
De Moïse possédant le franc-parler, * de David la douceur * et de Job d'Ausitide l'intégrité, * tu fus un temple de l'Esprit et tu chantais: * A lui bénédiction et haute gloire!
Sur ta tête, sous un soleil d'été, * des gouttes de rosée préfiguraient ta destinée: * car Dieu a glorifié ton souvenir, * vénérable Père, en sanctifiant * les fidèles par ta sainte médiation.
Dieu te glorifia au Concile, * bienheureux Père qui gardas pour le dénouement * les paroles qu'en ta foi tu prononças * pour faire chanceler Arius cet insensé * et démolir ses objections.
Par l'ineffable parole, ô Vierge, tu portas * comme une vigne le seul raisin qui a fait couler sans labours * le vin qui réjouit nos cœurs * et sanctifie tous les mortels * en mettant fin à l'ivresse des passions.
Ode 8
« Jadis à Babylone la fournaise ardente a divisé la force de son action * et selon le décret divin * elle consuma les Chaldéens, * mais répandit sa rosée sur les fidèles qui chantaient: * Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur. »
Tu as éteint la fournaise des passions, * sous la pluie de l'Esprit saint et tu fais sourdre la rosée * pour ôter l'inflammation des maladies, * bienheureux Père Spyridon, * chez les fidèles qui s'approchent de toi.
Tu cultivas l'innocence, la douceur, * la droiture, la compassion et la résignation, * tu fus un hôte plein de charité, * un pontife saint, orné de la vraie foi; * et nous fidèles, nous célébrons tes vertus.
Comme vivante, la morte a répondu, * vénérable Père, jadis à tes questions: * miracle sublime, prodigieux mystère! * quelle grâce tu reçus, toi qui menais * la vie des Anges, Pontife digne d'admiration.
Viens guérir dans ta miséricorde les passions * de mon cœur, ô Toute-digne de nos chants; * éclaire mon âme, apaise mon esprit; * conduis mes pas sur la route du salut, * afin que je te magnifie sans cesse.
Ode 9
« Le Fils du Père sans commencement, notre Seigneur et notre Dieu, * ayant pris chair de la Vierge, * nous est apparu * pour illuminer les ténèbres * et rassembler ce qui était dispersé: * ô Mère de Dieu, toute digne de louange, nous te magnifions. »
Le Fils du Père sans commencement, * consubstantiel et de même éternité, * tu l'as proclamé au Concile * et tu fermas la bouche des impies, * bienheureux Pontife magnifié * parmi les Pères porteurs-de- Dieu.
Gloire des Pontifes, ornement des Pères saints, * compagnon des Anges, soleil aux mille feux, * procure la lumière sans couchant, * par tes prières, à ceux qui maintenant * célèbrent d'un cœur joyeux * ta mémoire porteuse de clarté.
Les divins tabernacles, la cité des cieux, * l'assemblée en fête des élus de Dieu * parmi les chants de liesse ont accueilli * ton âme sanctifiée * et resplendissante de vertus, * bienheureux pontife Spyridon.
Le grand mystère de ton enfantement, * Comblée de grâce par Dieu, * remplit les Anges d'étonnement, * charme la multitude des Moines saints * et réjouit les Pères vénérables te chantant, * toi l'espérance de nos âmes.
Exapostilaire (t. 3)
Du troupeau des bêtes sans raison * l'Esprit te porta vers les brebis spirituelles, * à l'instar de Moïse et de David * dont tu imitas la douceur, * Spyridon, toi qui éclaires les confins de l'univers.
Bienheureux Père, le Seigneur t'a glorifié * par des miracles et des prodiges nombreux; * avec le Concile sacro-saint * tu proclamas la sainte Trinité; * tu ressuscitas des trépassés, * tu changeas le serpent en or * et par ta sublime intercession * tu arrêtas le cours d'un fleuve pour pouvoir le traverser.
Vierge immaculée, tu enfantas * celui que Dieu engendre, le Verbe divin * qui porte au monde le salut * et très sagement accomplit la rédemption; * c'est pourquoi tous ensemble nous te chantons * comme celle qui intercède auprès de lui * pour nous délivrer de tout péril et de toute maladie.
Laudes, t. 1
Eclairé par la splendeur de l'Esprit, * le sage Pontife a mis fin * à l'obscur bavardage d'Arius; * et pour avoir enseigné fidèlement la Trinité * il fut glorifié par les sages et les prudents * et fit prévaloir le Concile sacro-saint. (2 fois)
Auréolé de rayons célestes, * procurant la guérison aux âmes et aux corps * par la puissance du Christ, * bienheureux Père thaumaturge Spyridon, * intercède sans cesse pour ceux * qui célèbrent maintenant ta mémoire avec foi.
Par ta foi, Père théophore, tu t'es montré * bon vigneron des préceptes du Christ; * aussi tu as reçu le denier du royaume d'en-haut; * et maintenant, sage Père Spyridon, * sans cesse intercède pour nous.
Gloire au Père … t. 4
Vénérable Père, Pontife renommé, * des Apôtres ayant suivi l'enseignement * et devenu par tes vertus la demeure de l'Esprit, * tu éloignas par tes enseignements * les méchants loups de l'Eglise * et tu fis resplendir la foi orthodoxe en toute clarté; * tu fus une colonne, un champion de la piété; * étendant tes miracles à tout l'univers, * tu changeas le serpent en or * et réveillas la morte pour qu'elle réponde à tes questions. * Parmi les Pères le plus digne d'admiration * et confident des saints Docteurs, prie le Christ, * pour qu'il sauve nos âmes.
Maintenant ...
Sauve de tout danger tes serviteurs, * Mère de Dieu et Vierge bénie, * afin que nous te glorifiions comme l'espérance de nos âmes.
Grande Doxologie. Tropaire. Litanies et Congé.
Le père Michel est né en 1922 à Berlin, il était l’un des clercs les plus anciens de l’archevêché d’Europe Occidentale (EORHF). Il a longtemps été le recteur de l’église de la Résurrection à Meudon. Le père Michel est décédé le 24 octobre 2003. Il est de toujours resté fidèle à l’Eglise hors frontières, il a concélébré avec de nombreux évêques dont saint Jean de Shanghai.
En 2001 il a accordé une interview à la revue « Roussky Pastyr ». En voici le texte
En 2001 il a accordé une interview à la revue « Roussky Pastyr ». En voici le texte
L’aménagement du Jardin commémoratif est prévu sur le site mémorial du polygone de Boutovo lieu d’exécution de masses. Le projet a été élaboré suite aux nombreuses demandes des proches des victimes. Des dalles de pierre porteront les noms des victimes exécutées à Boutovo.
L’idée artistique reposait sur la reproduction symbolique « des listes de condamnés ». L’espace mémoriel comprendra le Jardin, la Cloche de commémoration pour parachèvera la perspective. Ainsi, le Jardin de commémoration incarne l’image « d’un fossé des mises à mort » les noms des victimes figurant sur ses parois. La présentation du projet a eu lieu le 15 décembre au département Synodal du Patriarcat de Moscou responsable de la communication avec l’Armée et les autorités de l’ordre public.
L’idée artistique reposait sur la reproduction symbolique « des listes de condamnés ». L’espace mémoriel comprendra le Jardin, la Cloche de commémoration pour parachèvera la perspective. Ainsi, le Jardin de commémoration incarne l’image « d’un fossé des mises à mort » les noms des victimes figurant sur ses parois. La présentation du projet a eu lieu le 15 décembre au département Synodal du Patriarcat de Moscou responsable de la communication avec l’Armée et les autorités de l’ordre public.
Le centre « Boutovo » a été établi en 2002 à l’initiative des paroissiens de la cathédrale de Nouveaux Martyrs et confesseurs russes de Boutovo afin de coordonner les efforts des associations laïques et religieuses en vue de créer un site mémorial sur le lieu de l’ancienne « zone spéciale » NKVD – FSB « Boutovo ».
L’ancien polygone de tir du NKVD à Boutovo est l’un des lieux d’exécution et d’enfouissement des victimes des répressions au cours des décennies 1930 – 1950. Rien qu’à l’époque de la « grande terreur » des mois d’août 1937 à octobre 1938, 20 765 personnes, essentiellement moscovites et habitants de la région, y ont été fusillés.
En juillet 1937 Nicolas Ejov, qui était alors commissaire du peuple aux affaires intérieures de l’URSS, signait le décret ordonnant une vaste opération de répression à l’encontre de catégories entières de la population, ouvrant une des pages les plus sanglantes de l’histoire de la Russie. Un rôle central a été joué dans ces événements par le polygone de Boutovo, où d’août 1937 à février 1938 ont été fusillés des dizaines de milliers de personnes. Aujourd’hui on ne connaît avec certitude que les noms que de 20 765 fusillés. Un millier d’entre eux sont des prêtres ou de simples croyants. Aujourd’hui le polygone de Boutovo est connu sous le nom de « Golgotha russe ». C’est là qu’a été fusillé le plus grand nombre de serviteurs du culte de touts les rangs, des évêques aux simples lecteurs. Et cependant l’histoire du polygone n’est qu’une petite partie de l’histoire cruelle et sanglante du pays des Soviets qui venait de voir le jour et qui tentait par tous les moyens de se débarrasser de son passé, de son présent et de son avenir!
Le polygone de Boutovo est unique en Russie de par le nombre de Saints dont les reliques y reposent. Aujourd’hui les noms d’environ mille personnes, clergé et croyants ont été identifiés. Plusieurs centaines d’entre eux ont été canonisés.
Le premier Saint canonisé par le Concile d’archevêques en 1997 était le Saint Martyr Séraphin (Tchitchagov) (1), métropolite de Saint-Pétersbourg qui est le premier du Concile des nouveaux martyrs de Boutovo.
Une cathédrale des Nouveaux martyrs et confesseurs russes a été construite en 2007. Le défunt Patriarche Alexis II ainsi que le métropolite Laure, primat de l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières ont participé à la pose de la première pierre ainsi qu’à la consécration de la cathédral. La même année ils ont signé l’acte d’union canonique ayant de ce fait réuni les deux parties de l’Eglise russe. Ainsi la division suscitée par la révolution et la guerre civile a été surmontée.
Interfax religion
Traduction Elena Tastevin
.....................................
(1) Séraphim Tchitchagov, métropolite (1856 – 1937) , originaire d’une famille de la noblesse a quitté une brillante carrière militaire pour devenir prêtre sous l’influence du père Jean de Kronstadt. Musicien, dessinateur, auteur d’ouvrages sur l’art militaire et sur la médecine. Devenu veuf en 1898, il entre dans les ordres, puis est consacré évêque et occupe plusieurs sièges dont ceux de Kichinev, puis de Tver, et prend part aux travaux du Concile de 1917-1918. Il fut notamment l’un des promoteurs de la canonisation du saint Séraphim de Sarov en 1903. Après la révolution, il connaît des périodes d’arrestation et de relégation et occupe le siège de Léningrad de 1928 à 1933, puis mène une vie de retraite. Arrêté le 30 novembre 1937, il est accusé de propagande antisoviétique et monarchiste, condamné à mort le 7 décembre 1937 et fusillé le 11 décembre sur le polygone de Boutovo. Canonisé en 1997
L’ancien polygone de tir du NKVD à Boutovo est l’un des lieux d’exécution et d’enfouissement des victimes des répressions au cours des décennies 1930 – 1950. Rien qu’à l’époque de la « grande terreur » des mois d’août 1937 à octobre 1938, 20 765 personnes, essentiellement moscovites et habitants de la région, y ont été fusillés.
En juillet 1937 Nicolas Ejov, qui était alors commissaire du peuple aux affaires intérieures de l’URSS, signait le décret ordonnant une vaste opération de répression à l’encontre de catégories entières de la population, ouvrant une des pages les plus sanglantes de l’histoire de la Russie. Un rôle central a été joué dans ces événements par le polygone de Boutovo, où d’août 1937 à février 1938 ont été fusillés des dizaines de milliers de personnes. Aujourd’hui on ne connaît avec certitude que les noms que de 20 765 fusillés. Un millier d’entre eux sont des prêtres ou de simples croyants. Aujourd’hui le polygone de Boutovo est connu sous le nom de « Golgotha russe ». C’est là qu’a été fusillé le plus grand nombre de serviteurs du culte de touts les rangs, des évêques aux simples lecteurs. Et cependant l’histoire du polygone n’est qu’une petite partie de l’histoire cruelle et sanglante du pays des Soviets qui venait de voir le jour et qui tentait par tous les moyens de se débarrasser de son passé, de son présent et de son avenir!
Le polygone de Boutovo est unique en Russie de par le nombre de Saints dont les reliques y reposent. Aujourd’hui les noms d’environ mille personnes, clergé et croyants ont été identifiés. Plusieurs centaines d’entre eux ont été canonisés.
Le premier Saint canonisé par le Concile d’archevêques en 1997 était le Saint Martyr Séraphin (Tchitchagov) (1), métropolite de Saint-Pétersbourg qui est le premier du Concile des nouveaux martyrs de Boutovo.
Une cathédrale des Nouveaux martyrs et confesseurs russes a été construite en 2007. Le défunt Patriarche Alexis II ainsi que le métropolite Laure, primat de l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières ont participé à la pose de la première pierre ainsi qu’à la consécration de la cathédral. La même année ils ont signé l’acte d’union canonique ayant de ce fait réuni les deux parties de l’Eglise russe. Ainsi la division suscitée par la révolution et la guerre civile a été surmontée.
Interfax religion
Traduction Elena Tastevin
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(1) Séraphim Tchitchagov, métropolite (1856 – 1937) , originaire d’une famille de la noblesse a quitté une brillante carrière militaire pour devenir prêtre sous l’influence du père Jean de Kronstadt. Musicien, dessinateur, auteur d’ouvrages sur l’art militaire et sur la médecine. Devenu veuf en 1898, il entre dans les ordres, puis est consacré évêque et occupe plusieurs sièges dont ceux de Kichinev, puis de Tver, et prend part aux travaux du Concile de 1917-1918. Il fut notamment l’un des promoteurs de la canonisation du saint Séraphim de Sarov en 1903. Après la révolution, il connaît des périodes d’arrestation et de relégation et occupe le siège de Léningrad de 1928 à 1933, puis mène une vie de retraite. Arrêté le 30 novembre 1937, il est accusé de propagande antisoviétique et monarchiste, condamné à mort le 7 décembre 1937 et fusillé le 11 décembre sur le polygone de Boutovo. Canonisé en 1997
"Noli foras ire, in te ipsum redi; in interiore homine habitat veritas." St Augustin (*)
L’agacement stylistique
Il y a différents types d’intellectuels russes. Mais peut-être que les plus pittoresques, les plus hurleurs, neurasthéniques et dramatiques sont ceux qui haïssent passionnément la Russie. Une demi-heure sur Internet suffit pour croiser l’un d’eux – tout, ici, leur est étranger : le Kremlin, la Loubyanka, l’hiver, l’Église, les visages, les murs, les mots. Ici, en gros, rien ne va.
Nombre d’intellectuels on fuit la Russie du XIXe siècle : citons par Petcherine, la princesse Volkhonskaïa, Tchaadaev, le prince Ivan Gagarine qui s’était fait jésuite à Paris… Petcherine, l’un des plus radicaux écrivit carrément "Qu’il est doux de haïr le pays natal, et d’attendre ardemment son anéantissement". Pourtant, il suffit de prononcer « Russie, 1836 » pour qu’immédiatement émerge à la mémoire quelque chose d’idyllique, les domaines, les allées de tilleul, les conversations dans les jardins, les petits moujiks révérencieux que l’on peut aussi, au cas où, pendre à ce même tilleul… Selon les critères d’aujourd’hui, n’importe quel gentilhomme d’alors (c’est-à-dire citadin éduqué) pouvait vivre une existence paradisiaque, la même, disons, que celle d’un planteur dans les États du sud de l’Amérique à la même époque. Et pourtant, les interminables discussions – chez Petcherine aussi bien que chez tous les autres – sur l’« atmosphère étouffante », « l’odeur nauséabonde du règne de Nicolas », « l’absence de liberté », le « joug ».
L’agacement stylistique
Il y a différents types d’intellectuels russes. Mais peut-être que les plus pittoresques, les plus hurleurs, neurasthéniques et dramatiques sont ceux qui haïssent passionnément la Russie. Une demi-heure sur Internet suffit pour croiser l’un d’eux – tout, ici, leur est étranger : le Kremlin, la Loubyanka, l’hiver, l’Église, les visages, les murs, les mots. Ici, en gros, rien ne va.
Nombre d’intellectuels on fuit la Russie du XIXe siècle : citons par Petcherine, la princesse Volkhonskaïa, Tchaadaev, le prince Ivan Gagarine qui s’était fait jésuite à Paris… Petcherine, l’un des plus radicaux écrivit carrément "Qu’il est doux de haïr le pays natal, et d’attendre ardemment son anéantissement". Pourtant, il suffit de prononcer « Russie, 1836 » pour qu’immédiatement émerge à la mémoire quelque chose d’idyllique, les domaines, les allées de tilleul, les conversations dans les jardins, les petits moujiks révérencieux que l’on peut aussi, au cas où, pendre à ce même tilleul… Selon les critères d’aujourd’hui, n’importe quel gentilhomme d’alors (c’est-à-dire citadin éduqué) pouvait vivre une existence paradisiaque, la même, disons, que celle d’un planteur dans les États du sud de l’Amérique à la même époque. Et pourtant, les interminables discussions – chez Petcherine aussi bien que chez tous les autres – sur l’« atmosphère étouffante », « l’odeur nauséabonde du règne de Nicolas », « l’absence de liberté », le « joug ».
Peut-être qu’il faut, pour comprendre un peu mieux ce dont il s’agit, écouter ce que les gens de la même trempe disent de la Russie aujourd’hui. Car 2011 aussi a ce gentilhomme quelconque qui vit la moitié du temps sur l’avenue Petrov et l’autre en Toscane, possède de l’argent en suffisance, fait ce qu’il veut, personne ni rien ne lui faisant obstacle : et rebelote – le joug, la tyrannie, ça suffit, à bas. Il est clair qu’il n’a pas de fondements rationnels pour détester tout autour ; il est clair qu’il perdra autant d’une émigration définitive que d’une révolution à la maison, mais il est mécontent, un point c’est tout. On voudrait supposer que l’important est ici l’agacement stylistique. Il semble à cet homme que le paysage russe (qui inclut la politique, l’atmosphère dans les rues, la météo et les lois) lui est esthétiquement hostile ; il lui semble qu’il faille soit tout changer à l’intérieur, soit se sauver lui-même grâce à un étranger où tout n’est que paradis. Il s’avère habituellement, dans de tels cas, que le paradis, c’était précisément là et quand tout lui déplaisait. Mais notre gentilhomme n’en estimait pas la valeur, ne le ressentait pas, y avait, comme Adam, renoncé de plein gré.
C’est d’ailleurs à peu près ce qui arriva aussi à Petcherine. Ayant quitté Moscou, il flâna quatre ans en Europe sans but, recherchant un cercle révolutionnaire à rejoindre, puis, exactement comme le héros de Dostoïevski, fit un tournant à 180° pour, en 1840, devenir catholique et entrer dans l’ordre des rédempteurs. « Les larmes du premier homme sur le paradis perdu jaillissent de mes yeux quand je pense à toi, Italie ! » – le paradis, lui semblait-il, était à Rome, et il entra au monastère avec le même acharnement fougueux que celui avec lequel il avait fui la Russie. Il y entra et servit, vingt ans durant, comme missionnaire rédemptoriste en Belgique, Angleterre et Irlande.
Mais Petcherine ne fit pas plus un bon moine qu’un universitaire fidèle au pouvoir ou un grand révolutionnaire. Il quitta l’ordre et tenta de rejoindre les trappistes plus sévères encore (silence total et travaux agricoles) pour bientôt les quitter eux aussi et même renoncer à l’habit monacal, demeurant simple prêtre. L’archevêque de Dublin le nomma chapelain de l’hôpital de la Vierge à Dublin, où Petcherine servit jusqu’à la fin de sa vie.
La nostalgie pour la Russie le faisait souffrir bien plus terriblement que jamais ses idées sur l’étranger
Toute l’histoire de ses années tardives nous est connue principalement par sa correspondance avec son unique ami, son plus vieux copain d’université et une personnalité telle qu’on ne peut que s’étonner. Cet homme s’appelait Tchizhov : slavophile, millionnaire, idéologue russe du capitalisme barbu « appuyé sur les valeurs morales ».
Même en nos temps actuels de communications simplifiées, il est difficile de concevoir cette amitié proche entre le sec pater irlandais en soutane et le marchand impérialiste ventru. Mais il en était ainsi, et il en était ainsi pour beaucoup parce que Petcherine avait été entièrement déçu du catholicisme et du Vatican, de l’état de moine et de ses propres fantasmes qui l’avaient poussé à la fuite – et, bien que n’ayant pas l’intention de revenir (trop tard, et où aller ?), la nostalgie pour la Russie le faisait souffrir bien plus terriblement que jamais ses idées sur l’étranger. Les catholiques s’étaient révélés des intrigants et des hypocrites, l’ascèse dans le sévère ordre d’une certaine façon inutile et pénible et, surtout, le plus important s’en était allé, la foi l’avait quitté.
Le problème de l’intellectuel rêveur à qui il semble que tout va mal en Russie (vulgaire, froide, despotique, bureaucratique, étouffante) et que tout va bien dans la merveilleuse Rome (Paris, Berlin, Dublin, Jérusalem, New-York, plus loin – partout) n’est aucunement lié à des circonstances politiques, religieuses ou même climatiques. Et s’il fuit, ce n’est pas le tsar, pas les églises, pas l’hiver, pas les gueules rougeaudes dans la rue – mais lui-même. Et si vivre en Russie le dégoûte, c’est en fait qu’il se dégoûte lui-même – trop nerveux, trop enclin à la réflexion, coincé dans un conflit stupide avec la réalité. Et quoi de plus naturel que de tenter d’évacuer un problème intérieur vers le dehors ? Inventer que le principal, c’est changer de paysage – c’est pour ça que nous quittons tout pour aller là où est l’idéal, là-bas, regardez, regardez, voilà la place San Marco, et Kensington, et Greenwich Village, et la fontaine de Trevi ; là-bas, tout est différent, là-bas, je serai tout à fait un autre, pas le même qu’ici, avec cette neige, avec cette Russie Unie, avec cette bonne femme qui me hurle dessus quand je demande juste comment obtenir un certificat.
Et puis, quand le Petcherine contemporain se retrouve dans la rue Bleecker street qu’il a rêvée, qu’il se retrouve là-bas et qu’il comprend qu’il n’a, au fond, rien à y faire, et que là-bas aussi, bizarrement, il existe des gens capables de lui dire des choses désagréables, que toutes les difficultés et incertitudes de sa vie n’ont disparu nulle part mais n’ont fait que se multiplier – alors, il ne lui reste rien d’autre à faire qu’ouvrir son ordinateur portable et se mettre à correspondre avec un quelconque copain d’université et patriote russe.
Tout est dit.
Et quand même. Bleecker street (tout comme le Vatican, Kensington et San Marco) est quelque part « là-bas », et nous, nous sommes ici. Et encore ici, il y a la neige, les gueules, la grossièreté, le « parti du pouvoir » et, évidemment, l’« atmosphère étouffante ». Ici, l’atmosphère est toujours étouffante, surtout si on ferme la fenêtre. Et si on l’ouvre, ce ne sera de toute façon pas sur l’Océan atlantique. Que faire alors ? Supporter, en s’appuyant, évidemment, sur les valeurs morales ? Ou, peut-être, suivre cette recette qu’exprimait déjà Herzen en racontant l’histoire de Petcherine, cette recette qui toujours a inspiré et continuera d’inspirer l’intellectuel russe haïssant tout autour : « Il aurait fallu fuir, fuir quoiqu’il en coûte hors de ce maudit pays ».
Bon, mais qu’est-ce que j’ai donc fait de mon passeport ?
Source : Dmitriï Olchanskiï, Prime Russian Magazine
Traduit par : Julia BREEN
(*) Ne vas pas au-dehors. Ne te disperse pas à l'extérieur. Rentre en toi-même. C'est en l'homme intérieur qu'habite la vérité. (De vera religione. 39,72). Cité en commentaire par René le Vendredi 12 avril 2013 at 15:03
V.G.
Vladimir GOLOVANOW Cheminement d'un intellectuel russe vers l'Orthodoxie
C’est d’ailleurs à peu près ce qui arriva aussi à Petcherine. Ayant quitté Moscou, il flâna quatre ans en Europe sans but, recherchant un cercle révolutionnaire à rejoindre, puis, exactement comme le héros de Dostoïevski, fit un tournant à 180° pour, en 1840, devenir catholique et entrer dans l’ordre des rédempteurs. « Les larmes du premier homme sur le paradis perdu jaillissent de mes yeux quand je pense à toi, Italie ! » – le paradis, lui semblait-il, était à Rome, et il entra au monastère avec le même acharnement fougueux que celui avec lequel il avait fui la Russie. Il y entra et servit, vingt ans durant, comme missionnaire rédemptoriste en Belgique, Angleterre et Irlande.
Mais Petcherine ne fit pas plus un bon moine qu’un universitaire fidèle au pouvoir ou un grand révolutionnaire. Il quitta l’ordre et tenta de rejoindre les trappistes plus sévères encore (silence total et travaux agricoles) pour bientôt les quitter eux aussi et même renoncer à l’habit monacal, demeurant simple prêtre. L’archevêque de Dublin le nomma chapelain de l’hôpital de la Vierge à Dublin, où Petcherine servit jusqu’à la fin de sa vie.
La nostalgie pour la Russie le faisait souffrir bien plus terriblement que jamais ses idées sur l’étranger
Toute l’histoire de ses années tardives nous est connue principalement par sa correspondance avec son unique ami, son plus vieux copain d’université et une personnalité telle qu’on ne peut que s’étonner. Cet homme s’appelait Tchizhov : slavophile, millionnaire, idéologue russe du capitalisme barbu « appuyé sur les valeurs morales ».
Même en nos temps actuels de communications simplifiées, il est difficile de concevoir cette amitié proche entre le sec pater irlandais en soutane et le marchand impérialiste ventru. Mais il en était ainsi, et il en était ainsi pour beaucoup parce que Petcherine avait été entièrement déçu du catholicisme et du Vatican, de l’état de moine et de ses propres fantasmes qui l’avaient poussé à la fuite – et, bien que n’ayant pas l’intention de revenir (trop tard, et où aller ?), la nostalgie pour la Russie le faisait souffrir bien plus terriblement que jamais ses idées sur l’étranger. Les catholiques s’étaient révélés des intrigants et des hypocrites, l’ascèse dans le sévère ordre d’une certaine façon inutile et pénible et, surtout, le plus important s’en était allé, la foi l’avait quitté.
Le problème de l’intellectuel rêveur à qui il semble que tout va mal en Russie (vulgaire, froide, despotique, bureaucratique, étouffante) et que tout va bien dans la merveilleuse Rome (Paris, Berlin, Dublin, Jérusalem, New-York, plus loin – partout) n’est aucunement lié à des circonstances politiques, religieuses ou même climatiques. Et s’il fuit, ce n’est pas le tsar, pas les églises, pas l’hiver, pas les gueules rougeaudes dans la rue – mais lui-même. Et si vivre en Russie le dégoûte, c’est en fait qu’il se dégoûte lui-même – trop nerveux, trop enclin à la réflexion, coincé dans un conflit stupide avec la réalité. Et quoi de plus naturel que de tenter d’évacuer un problème intérieur vers le dehors ? Inventer que le principal, c’est changer de paysage – c’est pour ça que nous quittons tout pour aller là où est l’idéal, là-bas, regardez, regardez, voilà la place San Marco, et Kensington, et Greenwich Village, et la fontaine de Trevi ; là-bas, tout est différent, là-bas, je serai tout à fait un autre, pas le même qu’ici, avec cette neige, avec cette Russie Unie, avec cette bonne femme qui me hurle dessus quand je demande juste comment obtenir un certificat.
Et puis, quand le Petcherine contemporain se retrouve dans la rue Bleecker street qu’il a rêvée, qu’il se retrouve là-bas et qu’il comprend qu’il n’a, au fond, rien à y faire, et que là-bas aussi, bizarrement, il existe des gens capables de lui dire des choses désagréables, que toutes les difficultés et incertitudes de sa vie n’ont disparu nulle part mais n’ont fait que se multiplier – alors, il ne lui reste rien d’autre à faire qu’ouvrir son ordinateur portable et se mettre à correspondre avec un quelconque copain d’université et patriote russe.
Tout est dit.
Et quand même. Bleecker street (tout comme le Vatican, Kensington et San Marco) est quelque part « là-bas », et nous, nous sommes ici. Et encore ici, il y a la neige, les gueules, la grossièreté, le « parti du pouvoir » et, évidemment, l’« atmosphère étouffante ». Ici, l’atmosphère est toujours étouffante, surtout si on ferme la fenêtre. Et si on l’ouvre, ce ne sera de toute façon pas sur l’Océan atlantique. Que faire alors ? Supporter, en s’appuyant, évidemment, sur les valeurs morales ? Ou, peut-être, suivre cette recette qu’exprimait déjà Herzen en racontant l’histoire de Petcherine, cette recette qui toujours a inspiré et continuera d’inspirer l’intellectuel russe haïssant tout autour : « Il aurait fallu fuir, fuir quoiqu’il en coûte hors de ce maudit pays ».
Bon, mais qu’est-ce que j’ai donc fait de mon passeport ?
Source : Dmitriï Olchanskiï, Prime Russian Magazine
Traduit par : Julia BREEN
(*) Ne vas pas au-dehors. Ne te disperse pas à l'extérieur. Rentre en toi-même. C'est en l'homme intérieur qu'habite la vérité. (De vera religione. 39,72). Cité en commentaire par René le Vendredi 12 avril 2013 at 15:03
V.G.
Vladimir GOLOVANOW Cheminement d'un intellectuel russe vers l'Orthodoxie
La Russie lancera la construction d'un centre culturel et religieux et d'une église orthodoxe à Paris au printemps 2014, a déclaré mercredi à Moscou Vladimir Kojine, chef de l'Intendance du Kremlin, dans une interview à RIA Novosti. "Si nous obtenons tous les permis, la pose de la première pierre se tiendra au printemps prochain. Il s'agit d'un événement important des relations bilatérales et nous comptons y inviter des dirigeants de haut rang", a indiqué M.Kojine à la question de savoir si les présidents russe et français assisteraient à cette cérémonie.
"Nous n'avons pas encore obtenu le permis de construire. Mais nous avons présenté tous les documents nécessaires aux autorités municipales. Un groupe de travail conjoint russo-français œuvre à la réalisation du projet", a-t-il annoncé.
Au printemps 2010, la Russie a remporté l'appel d'offres pour l'acquisition d'un terrain de 4.245 m² à l'angle du quai Branly et de l'avenue Rapp, dans le 7e arrondissement de Paris. La Russie compte y construire un centre culturel et religieux qui comprendra une église orthodoxe, un séminaire, une bibliothèque, plusieurs salles polyvalentes, des logements pour les séminaristes et un jardin. Les travaux seront principalement financés par l'Etat russe et l'Eglise orthodoxe de Russie. SUITE Ria Novosti
Paris: le centre culturel et religieux russe quai Branly érigé d'ici 2015
jean-michel wilmotte, archi clair
Au printemps 2010, la Russie a remporté l'appel d'offres pour l'acquisition d'un terrain de 4.245 m² à l'angle du quai Branly et de l'avenue Rapp, dans le 7e arrondissement de Paris. La Russie compte y construire un centre culturel et religieux qui comprendra une église orthodoxe, un séminaire, une bibliothèque, plusieurs salles polyvalentes, des logements pour les séminaristes et un jardin. Les travaux seront principalement financés par l'Etat russe et l'Eglise orthodoxe de Russie. SUITE Ria Novosti
Paris: le centre culturel et religieux russe quai Branly érigé d'ici 2015
jean-michel wilmotte, archi clair
Le Figaro: "Ces chrétiens face à l'Islam" par Jean Sevillia et Jean-Marie Guénois
Dans ce numéro du Figaro Magazine, nous présentons un état des lieux de la persécution des chrétiens dans le monde au moyen d'une carte qui est éloquente, même si elle est nécessairement simplificatrice (dans un pays-continent comme l'Inde, par exemple, les chrétiens sont en sécurité dans certaines régions, quand ils sont menacés dans d'autres). Ainsi que nous l'avions fait en 2006, en 2008 et en 2010, nous avons réalisé cette carte en croisant les indications fournies par deux associations dont les informations sont strictement vérifiées.
En Chine, en Corée du Nord, au Vietnam, c'est toujours au nom du matérialisme athée, qui reste la doctrine officielle du parti communiste au pouvoir, que la religion chrétienne est poursuivie. Mais la source principale de l'antichristianisme, du point de vue du nombre de pays touchés et du taux de progression du phénomène, provient, comme le prouve notre carte, de l'Islam politique ou du fondamentalisme musulman. Attention, pour autant, à ne pas verser dans la caricature de l'opposition entre l'Occident chrétien-alors que l'Occident, précisément, n'est souvent plus chrétien-et l'Islam, dès lors que la religion musulmane s'étend, du Maghreb à l'Indonésie, sur des Etats et des aires culturelles différents, dont les intérêts ne convergent pas forcément.
Dans ce numéro du Figaro Magazine, nous présentons un état des lieux de la persécution des chrétiens dans le monde au moyen d'une carte qui est éloquente, même si elle est nécessairement simplificatrice (dans un pays-continent comme l'Inde, par exemple, les chrétiens sont en sécurité dans certaines régions, quand ils sont menacés dans d'autres). Ainsi que nous l'avions fait en 2006, en 2008 et en 2010, nous avons réalisé cette carte en croisant les indications fournies par deux associations dont les informations sont strictement vérifiées.
En Chine, en Corée du Nord, au Vietnam, c'est toujours au nom du matérialisme athée, qui reste la doctrine officielle du parti communiste au pouvoir, que la religion chrétienne est poursuivie. Mais la source principale de l'antichristianisme, du point de vue du nombre de pays touchés et du taux de progression du phénomène, provient, comme le prouve notre carte, de l'Islam politique ou du fondamentalisme musulman. Attention, pour autant, à ne pas verser dans la caricature de l'opposition entre l'Occident chrétien-alors que l'Occident, précisément, n'est souvent plus chrétien-et l'Islam, dès lors que la religion musulmane s'étend, du Maghreb à l'Indonésie, sur des Etats et des aires culturelles différents, dont les intérêts ne convergent pas forcément.
Mais un trait commun caractérise les Etats à majorité islamique: à de rares exceptions près, dans ces pays, ce sont uniquement ceux qui professent la religion dominante qui disposent des droits complets de la citoyenneté. Les habitants qui appartiennent aux confessions minoritaires sont au mieux tolérés, au pire regardés comme un danger pour la cohésion sociale, et comme tels, deviennent vite suspects.
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Enlevé dans sa paroisse du nord du Cameroun, le 13 novembre, par les djihadistes du groupe Boko Haram, le père Georges Vandenbeusch, un prêtre français, aujourd'hui détenu dans le nord du Nigeria, se trouve pris en otage dans un combat qui n'est pas le sien. Tout comme les douze religieuses grecques orthodoxes capturées par les rebelles syriens, le 2 décembre, dans leur couvent de Maaloula. Noël, fête de la joie, peut avoir pour certains un goût de larmes:de par le monde, 200 millions de fidèles du Christ ne sont pas entièrement libres de manifester leur foi.
Ce rejet, parfois violent, voire mortel, revêt souvent la forme banalisée d'un ostracisme ordinaire. Mais ce visage insidieux de l'intolérance tue, lui aussi, à petit feu, comme le montre la saignée dont sont victimes les chrétiens de Terre Sainte. Jean-Paul II et Benoît XVI ont souvent exprimé leur préoccupation à ce sujet. A son tour, le pape François ne cesse d'alerter sur la menace qui plane sur le berceau historique du christianisme. Lundi dernier, sur son compte Twitter, le souverain pontife lançait le message suivant:«Ne nous résignons pas à penser à un Moyen-Orient sans les chrétiens. Prions chaque jour pour la paix!»
SUITE «L'œcuménisme du sang» unit tous les chrétiens
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PO Corée du Nord: Nouvelle vague de répression et d'exécutions publiques....pour avoir possédé une bible
Une communauté chrétienne en Corée du Nord
Chine : Dernier adieu au Fr Francesco Wei, 95 ans dont 20 en prison
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Enlevé dans sa paroisse du nord du Cameroun, le 13 novembre, par les djihadistes du groupe Boko Haram, le père Georges Vandenbeusch, un prêtre français, aujourd'hui détenu dans le nord du Nigeria, se trouve pris en otage dans un combat qui n'est pas le sien. Tout comme les douze religieuses grecques orthodoxes capturées par les rebelles syriens, le 2 décembre, dans leur couvent de Maaloula. Noël, fête de la joie, peut avoir pour certains un goût de larmes:de par le monde, 200 millions de fidèles du Christ ne sont pas entièrement libres de manifester leur foi.
Ce rejet, parfois violent, voire mortel, revêt souvent la forme banalisée d'un ostracisme ordinaire. Mais ce visage insidieux de l'intolérance tue, lui aussi, à petit feu, comme le montre la saignée dont sont victimes les chrétiens de Terre Sainte. Jean-Paul II et Benoît XVI ont souvent exprimé leur préoccupation à ce sujet. A son tour, le pape François ne cesse d'alerter sur la menace qui plane sur le berceau historique du christianisme. Lundi dernier, sur son compte Twitter, le souverain pontife lançait le message suivant:«Ne nous résignons pas à penser à un Moyen-Orient sans les chrétiens. Prions chaque jour pour la paix!»
SUITE «L'œcuménisme du sang» unit tous les chrétiens
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Une communauté chrétienne en Corée du Nord
Chine : Dernier adieu au Fr Francesco Wei, 95 ans dont 20 en prison
Les éditions de l’université Saint Tikhon ont, conjointement avec les éditions « EXMO» fait paraître un recueil des interventions du père Alexandre Schmemann sur les ondes de "Radio Liberty ". Le titre en est « Je crois. Qu’est-ce que cela signifie ? De l’essentiel du christianisme ».
Le père Alexandre a été pendant près de trente ans (1953-1983) le rédacteur des émissions religieuses de cette radio. A l’époque soviétique ces causeries ont été pour des centaines de milliers d’auditeurs une véritable découverte de la foi chrétienne. Voici ce que disait de ces émissions Alexandre Soljenitsyne : « Il y a très longtemps, c’est avec un plaisir spirituel authentique que j’écoutais les homélies dominicales du père Alexandre. C’était de nuit, je m’étonnais du brio et de la modernité dont étaient marquées ces homélies. Aucune fausse note, aucune lourdeur, pas le moindre tribut au ritualisme ».
Le recueil est préfacé par Serge Schmemann le fils du père Alexandre. Voici un extrait de cette préface ainsi que le texte de l’une des émissions.
Le père Alexandre a été pendant près de trente ans (1953-1983) le rédacteur des émissions religieuses de cette radio. A l’époque soviétique ces causeries ont été pour des centaines de milliers d’auditeurs une véritable découverte de la foi chrétienne. Voici ce que disait de ces émissions Alexandre Soljenitsyne : « Il y a très longtemps, c’est avec un plaisir spirituel authentique que j’écoutais les homélies dominicales du père Alexandre. C’était de nuit, je m’étonnais du brio et de la modernité dont étaient marquées ces homélies. Aucune fausse note, aucune lourdeur, pas le moindre tribut au ritualisme ».
Le recueil est préfacé par Serge Schmemann le fils du père Alexandre. Voici un extrait de cette préface ainsi que le texte de l’une des émissions.
Causerie du père Alexandre Schmemann sur "Radio Liberty". Traduction et sous titres Vladimir Golovanow
RELIGION ou IDEOLOGIE ?
Une différence énorme
Nous vivons dans l'ère du triomphe de l'idéologie - un mot horrible qui, en fait, apparu très récemment et a empoisonné notre monde et nos vies de façon quasi irrémédiable. Qu'est-ce qu'une idéologie? C'est une doctrine ou une théorie qui non seulement prétend être une vérité totale et absolue, mais qui en plus prescrit des comportements individuels et des actes. L'idéologie, au fond, c'est bien évidement un ersatz, un substitut de la religion. Mais la différence entre religion et idéologie, et c'est une différence énorme, c'est que la religion, la foi, c'est toujours quelque chose de très individuel, impossible sans une profonde expérience personnelle et intérieure, tandis que l'idéologie, toute idéologie, commence toujours par nier tout ce qu'il y a de personnel et le rejette comme inutile.
La religion, l'appel à croire, est toujours tournée vers l'homme. L'idéologie est toujours tournée vers les masses, le collectif, à la limite vers un peuple, une classe, voire vers l'humanité. Le but, l'essence de la religion c'est que, ayant trouvé Dieu, l'homme se retrouve lui même, devienne lui même.
Le but et l'essence de l'idéologie c'est de se soumettre l'homme totalement, qu'il devienne un outil, un serviteur de l'idéologie. La religion dit: «Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme?" (Matthieu 16: 26). L'idéologie dit: il faut s'approprier le monde pour faire aboutir l'idéologie. La religion appelle à voir son prochain dans toute autre personne ; l'idéologie est toujours orientée vers des gens indéfinis, impersonnels, abstraits.
L'homme au dessus de l'idéologie:
Je le répète: nous vivons dans l'ère du triomphe de l'idéologie, sa terrible domination sur les hommes. Dans ce seul siècle – qui n'a encore que soixante dix ans -, des millions, des milliards d'êtres humains ont été massacrés au nom d'idéologies abstraites, au nom d'utopies. Et la véritable urgence de l'humanité c'est de rejeter et démystifier cette mainmise idéologique, cette tyrannie idéologique sur les hommes.
Mais cela ne sera possible que si l'on parvient à placer la personne humaine au-dessus de toutes les idéologies, pour les surpasser et les limiter. Et j'entends bien la personne humaine concrète, vivante, unique et non-reproductible. Le déclin de la religion et le triomphe de l'idéologie conduit au déclin quasi-total de l'idée même de l'individu et de l'expérience accumulée derrière cette idée. Or cette expérience trouve évidement ses fondements dans le fait religieux: ce n'est que dans la religion et par la religion que peut exister l'idée de la personne humaine et c'est bien cela que ne comprennent pas, ne peuvent pas, ne veulent pas comprendre nos contemporains qui, pourtant, cherchent tous à échapper à telle ou telle idéologie.
On me rétorquera que la religion elle-même, à l'époque historique de son triomphe, a le plus souvent bafoué l'individu; que le principe même des droits individuels, des libertés, etc. est né dans la lutte contre la religion. Cela correspond partiellement é la vérité. Mais cette vérité doit être analysée dans toute sa complexité.
Oui, le Christ a évidement été crucifié par des gens religieux. Mais, ils L'ont justement crucifié parce qu'Il dénonçait leur religion comme une fausse religion ou, dans notre langage moderne, Il les dénonçait pour la transformation de la religion en idéologie. Parce que tout le sens du conflit du Christ avec ceux qui L'ont crucifié se résume à un point: Lui, le Christ, plaçait l'homme au-dessus de tout; Il en a fait, et seulement lui, l'objet de l'amour, l'objet d'une attention pratiquement absolue, alors que les ennemis religieux du Christ voulaient l'ordre, le salut de la patrie, le confort personnel, etc. et exigeaient pour cela une obéissance aveugle à des lois impersonnelles.
Le Christ n'a rien dit à propos de tout cela. Il n'a rien dit de l'État, de la société, de l'histoire, de la culture: de tout ce qui a toujours constitué l'objet de toutes les idéologies. Son attention a toujours été tournée vers les personnes vivantes qui l'entouraient; mais Il n'a même pas parlé de leurs droits - Il n'a fait que déverser sur eux Son amour, Son intérêt, Sa compassion, Son d'inquiétude. Et c'est pour cela, par ce qu'Il a mis la personne réelle au dessus du monde entier, Il a été condamné. Mais cette condamnation - et il est temps de comprendre – a transformé la religion elle-même. D'idéologie elle est devenue force vivante et le concept de personnalité individuelle règne maintenant sur le monde à jamais.
RELIGION ou IDEOLOGIE ?
Une différence énorme
Nous vivons dans l'ère du triomphe de l'idéologie - un mot horrible qui, en fait, apparu très récemment et a empoisonné notre monde et nos vies de façon quasi irrémédiable. Qu'est-ce qu'une idéologie? C'est une doctrine ou une théorie qui non seulement prétend être une vérité totale et absolue, mais qui en plus prescrit des comportements individuels et des actes. L'idéologie, au fond, c'est bien évidement un ersatz, un substitut de la religion. Mais la différence entre religion et idéologie, et c'est une différence énorme, c'est que la religion, la foi, c'est toujours quelque chose de très individuel, impossible sans une profonde expérience personnelle et intérieure, tandis que l'idéologie, toute idéologie, commence toujours par nier tout ce qu'il y a de personnel et le rejette comme inutile.
La religion, l'appel à croire, est toujours tournée vers l'homme. L'idéologie est toujours tournée vers les masses, le collectif, à la limite vers un peuple, une classe, voire vers l'humanité. Le but, l'essence de la religion c'est que, ayant trouvé Dieu, l'homme se retrouve lui même, devienne lui même.
Le but et l'essence de l'idéologie c'est de se soumettre l'homme totalement, qu'il devienne un outil, un serviteur de l'idéologie. La religion dit: «Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme?" (Matthieu 16: 26). L'idéologie dit: il faut s'approprier le monde pour faire aboutir l'idéologie. La religion appelle à voir son prochain dans toute autre personne ; l'idéologie est toujours orientée vers des gens indéfinis, impersonnels, abstraits.
L'homme au dessus de l'idéologie:
Je le répète: nous vivons dans l'ère du triomphe de l'idéologie, sa terrible domination sur les hommes. Dans ce seul siècle – qui n'a encore que soixante dix ans -, des millions, des milliards d'êtres humains ont été massacrés au nom d'idéologies abstraites, au nom d'utopies. Et la véritable urgence de l'humanité c'est de rejeter et démystifier cette mainmise idéologique, cette tyrannie idéologique sur les hommes.
Mais cela ne sera possible que si l'on parvient à placer la personne humaine au-dessus de toutes les idéologies, pour les surpasser et les limiter. Et j'entends bien la personne humaine concrète, vivante, unique et non-reproductible. Le déclin de la religion et le triomphe de l'idéologie conduit au déclin quasi-total de l'idée même de l'individu et de l'expérience accumulée derrière cette idée. Or cette expérience trouve évidement ses fondements dans le fait religieux: ce n'est que dans la religion et par la religion que peut exister l'idée de la personne humaine et c'est bien cela que ne comprennent pas, ne peuvent pas, ne veulent pas comprendre nos contemporains qui, pourtant, cherchent tous à échapper à telle ou telle idéologie.
On me rétorquera que la religion elle-même, à l'époque historique de son triomphe, a le plus souvent bafoué l'individu; que le principe même des droits individuels, des libertés, etc. est né dans la lutte contre la religion. Cela correspond partiellement é la vérité. Mais cette vérité doit être analysée dans toute sa complexité.
Oui, le Christ a évidement été crucifié par des gens religieux. Mais, ils L'ont justement crucifié parce qu'Il dénonçait leur religion comme une fausse religion ou, dans notre langage moderne, Il les dénonçait pour la transformation de la religion en idéologie. Parce que tout le sens du conflit du Christ avec ceux qui L'ont crucifié se résume à un point: Lui, le Christ, plaçait l'homme au-dessus de tout; Il en a fait, et seulement lui, l'objet de l'amour, l'objet d'une attention pratiquement absolue, alors que les ennemis religieux du Christ voulaient l'ordre, le salut de la patrie, le confort personnel, etc. et exigeaient pour cela une obéissance aveugle à des lois impersonnelles.
Le Christ n'a rien dit à propos de tout cela. Il n'a rien dit de l'État, de la société, de l'histoire, de la culture: de tout ce qui a toujours constitué l'objet de toutes les idéologies. Son attention a toujours été tournée vers les personnes vivantes qui l'entouraient; mais Il n'a même pas parlé de leurs droits - Il n'a fait que déverser sur eux Son amour, Son intérêt, Sa compassion, Son d'inquiétude. Et c'est pour cela, par ce qu'Il a mis la personne réelle au dessus du monde entier, Il a été condamné. Mais cette condamnation - et il est temps de comprendre – a transformé la religion elle-même. D'idéologie elle est devenue force vivante et le concept de personnalité individuelle règne maintenant sur le monde à jamais.
Ensuite, historiquement, le christianisme lui-même, il faut l'admettre, a trop souvent dégénéré en une idéologie; il a exigé pour lui une obéissance aveugle, il a servi des objectifs secondaires ... Mais malgré tout ce n'est pas là son essence. Son essence est dans l'icône évangélique du Christ, dans Sa forme humaine, Qui s'adresse à un autre être humain, voyant en lui le prochain et mettant en lui le but et la signification de la vie.
Et c'est bien là la seule prise en compte de l'homme en tant que personne dans toute l'histoire de l'humanité: il n'en est question ni dans la grande philosophie grecque, ni à Rome, qui a fondé l'idée de droit mais ne considérait pas l'esclave comme un être humain. Et, bien entendu, l'idée de personne est absente de toute idéologie moderne, toujours préoccupée de l'humanité mais détruisant, pour le bien de l'humanité, des millions de personnes sans aucun état d'âme.
Je pense que la prise en compte de l'homme en tant que personne est religieuse parce qu'il est évident que, si il n'y a pas une origine supérieure, si l'homme ne vient pas "d'en haut" mais "d'en bas", s'il est juste un phénomène passager alors, effectivement, il n'y a aucune raison de s'en préoccuper et le monde est simplement régis par la loi des grands nombres. Alors, et nous allons bientôt y arriver, il faut supprimer les handicapés et les malades et les vieux: il ne faut se préoccuper que de sélection naturelle. Alors la fameuse "larme de l'enfant" de Dostoïevski(1) n'est que sentimentalité inutile.
On peut l'exprimer très simplement ainsi: si Dieu n'existe pas alors, en fait, l'homme non plus. Il n'y a que "des gens": une masse impersonnelle dont le bien-être animal est bien l'objet de l'idéologie, quel qu'en soit le prix à payer. Et c'est dans ce monde idéologique épouvantable, ce monde de masses, de classes, de groupes que nous vivons maintenant.
Et nous devons y réfléchir, nous devons en être terrifiés avant qu'il ne soit trop tard.
Avant que la personne vivante ne soit remplacée par un vulgaire numéro de série. Avant que l'homme ne soit plus qu'une petite vis dans une machine de plus en plus compliquée, de plus en plus énorme. La question de la religion aujourd'hui, c'est d'abord et avant tout la question de la personne; et c'est pour cela de que nous reviendrons dans nos prochaines causeries sur cette question essentielle parmi toutes les questions contemporaines.
...........................................
Note du traducteur
(1) « L'harmonie universelle ne vaut pas une seule larme d'un enfant qui appelle "le bon Dieu" en se frappant la poitrine de ses petits poings […]. Et si les souffrances des enfants sont nécessaires pour payer la connaissance de la vérité, j'affirme d'avance que la vérité ne vaut pas ce prix […], l'entrée est trop chère, je m'empresse de rendre mon billet […]. » Dostoïevski ; "Les frères Karamazov" chapitre 5.
Et c'est bien là la seule prise en compte de l'homme en tant que personne dans toute l'histoire de l'humanité: il n'en est question ni dans la grande philosophie grecque, ni à Rome, qui a fondé l'idée de droit mais ne considérait pas l'esclave comme un être humain. Et, bien entendu, l'idée de personne est absente de toute idéologie moderne, toujours préoccupée de l'humanité mais détruisant, pour le bien de l'humanité, des millions de personnes sans aucun état d'âme.
Je pense que la prise en compte de l'homme en tant que personne est religieuse parce qu'il est évident que, si il n'y a pas une origine supérieure, si l'homme ne vient pas "d'en haut" mais "d'en bas", s'il est juste un phénomène passager alors, effectivement, il n'y a aucune raison de s'en préoccuper et le monde est simplement régis par la loi des grands nombres. Alors, et nous allons bientôt y arriver, il faut supprimer les handicapés et les malades et les vieux: il ne faut se préoccuper que de sélection naturelle. Alors la fameuse "larme de l'enfant" de Dostoïevski(1) n'est que sentimentalité inutile.
On peut l'exprimer très simplement ainsi: si Dieu n'existe pas alors, en fait, l'homme non plus. Il n'y a que "des gens": une masse impersonnelle dont le bien-être animal est bien l'objet de l'idéologie, quel qu'en soit le prix à payer. Et c'est dans ce monde idéologique épouvantable, ce monde de masses, de classes, de groupes que nous vivons maintenant.
Et nous devons y réfléchir, nous devons en être terrifiés avant qu'il ne soit trop tard.
Avant que la personne vivante ne soit remplacée par un vulgaire numéro de série. Avant que l'homme ne soit plus qu'une petite vis dans une machine de plus en plus compliquée, de plus en plus énorme. La question de la religion aujourd'hui, c'est d'abord et avant tout la question de la personne; et c'est pour cela de que nous reviendrons dans nos prochaines causeries sur cette question essentielle parmi toutes les questions contemporaines.
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Note du traducteur
(1) « L'harmonie universelle ne vaut pas une seule larme d'un enfant qui appelle "le bon Dieu" en se frappant la poitrine de ses petits poings […]. Et si les souffrances des enfants sont nécessaires pour payer la connaissance de la vérité, j'affirme d'avance que la vérité ne vaut pas ce prix […], l'entrée est trop chère, je m'empresse de rendre mon billet […]. » Dostoïevski ; "Les frères Karamazov" chapitre 5.
«Nous plaçons de grands espoirs sur le pape François parce que nombre de propositions que le pape formule aujourd'hui et suggère pour l'Eglise, ainsi que pour le monde et la société, coïncident avec notre vision», a déclaré le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie.
Le chef de l'Eglise orthodoxe russe a fait cette déclaration le 18 décembre 2013 au siège du patriarcat, lors de sa rencontre avec le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, qui a achevé le 19 décembre une visite de 5 jours en Russie. Le 17 décembre 2013, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, a rendu visite au monastère Saint-Daniel de Moscou au métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou.
Le patriarche Cyrille a relevé que dans les prises de position de l'évêque de Rome et dans les siennes, «il y a beaucoup de choses en commun en ce qui concerne les questions qui préoccupent beaucoup de gens». A titre d'exemple, le chef de l'Eglise orthodoxe russe a cité la position de Moscou et de Rome sur les persécutions des chrétiens au Moyen-Orient et la problématique de la famille. Il considère que le dialogue entre les Eglises orthodoxe et catholique est essentiel à l'époque actuelle.
Le chef de l'Eglise orthodoxe russe a fait cette déclaration le 18 décembre 2013 au siège du patriarcat, lors de sa rencontre avec le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, qui a achevé le 19 décembre une visite de 5 jours en Russie. Le 17 décembre 2013, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, a rendu visite au monastère Saint-Daniel de Moscou au métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou.
Le patriarche Cyrille a relevé que dans les prises de position de l'évêque de Rome et dans les siennes, «il y a beaucoup de choses en commun en ce qui concerne les questions qui préoccupent beaucoup de gens». A titre d'exemple, le chef de l'Eglise orthodoxe russe a cité la position de Moscou et de Rome sur les persécutions des chrétiens au Moyen-Orient et la problématique de la famille. Il considère que le dialogue entre les Eglises orthodoxe et catholique est essentiel à l'époque actuelle.
Crise de la famille et des valeurs chrétiennes dans le monde
Le cardinal suisse, qui a transmis les salutations du pape François au patriarche de Moscou, a estimé que l'institution de la famille fait face à une crise profonde. Pour lui, «c'est là juste une indication que les autres valeurs chrétiennes ne signifient pas non plus grand-chose pour le monde», rapporte le 19 décembre l'agence de presse russe «Interfax». «Nous parlons du droit fondamental à la vie, tandis que d'autres parlent du droit à l'avortement. Ce sont là de très grandes contradictions!»
Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a remercié le patriarche Cyrille pour partager les évaluations du Vatican concernant la situation en Syrie et pour s'être rendu dans ce pays en novembre 2011. Le patriarche a visité la Syrie et le Liban du 12 au 15 novembre 2011, notamment parce que ces Etats abritent l’Eglise orthodoxe d’Antioche, l’une des plus anciennes au monde.SUITE Apic
Le cardinal suisse, qui a transmis les salutations du pape François au patriarche de Moscou, a estimé que l'institution de la famille fait face à une crise profonde. Pour lui, «c'est là juste une indication que les autres valeurs chrétiennes ne signifient pas non plus grand-chose pour le monde», rapporte le 19 décembre l'agence de presse russe «Interfax». «Nous parlons du droit fondamental à la vie, tandis que d'autres parlent du droit à l'avortement. Ce sont là de très grandes contradictions!»
Le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a remercié le patriarche Cyrille pour partager les évaluations du Vatican concernant la situation en Syrie et pour s'être rendu dans ce pays en novembre 2011. Le patriarche a visité la Syrie et le Liban du 12 au 15 novembre 2011, notamment parce que ces Etats abritent l’Eglise orthodoxe d’Antioche, l’une des plus anciennes au monde.SUITE Apic
La restauration de la cathédrale Saint-Nicolas à Nice commencera au début de l'année 2014, a annoncé mercredi à Moscou Vladimir Kojine, chef de l'Intendance du Kremlin, dans une interview à RIA Novosti.
"Les travaux de restauration ont presque débuté, parce que nous avons achevé les études préliminaires. Les ouvriers et restaurateurs arriveront sur le site au début de l'année prochaine", a indiqué M.Kojine. La restauration portera sur les façades, la toiture et les coupoles de la cathédrale. A l'intérieur, les fresques, le mobilier et l'iconostase (rangée d'icônes séparant l'autel de la nef) seront également rénovés.
"Les travaux de restauration ont presque débuté, parce que nous avons achevé les études préliminaires. Les ouvriers et restaurateurs arriveront sur le site au début de l'année prochaine", a indiqué M.Kojine. La restauration portera sur les façades, la toiture et les coupoles de la cathédrale. A l'intérieur, les fresques, le mobilier et l'iconostase (rangée d'icônes séparant l'autel de la nef) seront également rénovés.
Le premier ministre russe Dmitri Medvedev a décidé fin juin dernier de débloquer près de 20 millions de dollars pour la rénovation de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice. L'Etat russe affectera à cet effet près de 2 millions de dollars en 2013, 13,5 millions en 2014 et de 4,5 millions de dollars en 2015. Une fois les travaux achevés, le site sera mis à la disposition de l'Eglise orthodoxe russe qui se chargera de le maintenir en bon état.
La cathédrale Saint-Nicolas de Nice a été construite entre 1913 et 1917 par l'architecte russe Alexeï Chtchoussev. Pendant plusieurs années, le droit de propriété de l'église a fait l'objet d'un litige entre l'Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (ACOR), qui a géré le site de 1923 à 2010, et la Fédération de Russie. En avril 2013, la Cour d'appel d'Aix-en-Provence a donné raison à cette dernière.
Lien RIA Novosti
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La cathédrale Saint-Nicolas de Nice a été construite entre 1913 et 1917 par l'architecte russe Alexeï Chtchoussev. Pendant plusieurs années, le droit de propriété de l'église a fait l'objet d'un litige entre l'Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (ACOR), qui a géré le site de 1923 à 2010, et la Fédération de Russie. En avril 2013, la Cour d'appel d'Aix-en-Provence a donné raison à cette dernière.
Lien RIA Novosti
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Le 16 décembre 2013, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, venu participer aux célébrations du 250e anniversaire de l’église catholique de Saint-Pétersbourg, a visité l’Académie de théologie orthodoxe de cette ville.
Pendant sa visite, le cardinal était accompagné du nonce apostolique en Fédération de Russie, l’archevêque Ivan Yurkovitch, et du père Hyacinthe Destivelle, membre du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
Pendant sa visite, le cardinal était accompagné du nonce apostolique en Fédération de Russie, l’archevêque Ivan Yurkovitch, et du père Hyacinthe Destivelle, membre du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
Les visiteurs ont admiré les locaux de l’Académie. Ensuite, dans la salle des cérémonies, le cardinal Kurt Koch a prononcé une conférence devant les enseignants et les étudiants. Après la conférence, l’invité a répondu aux questions des auditeurs.SUITE Mospat
Traduction pour "Parlons d'orthodoxie" Elena Tastevin
L’histoire de l’émigration russe est marquée par des conflits entre les hiérarques de divers diocèses, ce qui a déterminé la formation en exil de plusieurs branches de l’Orthodoxie russe. La division de 1926 a engendré de nouvelles structures qui existent toujours.
Ce sont l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières avec à sa tête le métropolite Antoine (Khrapovitsky), l’Archevêché des Eglises Orthodoxes Russes en Europe occidentale, exarchat du patriarcat œcuménique, métropolite Euloge (Gueorguievsky) ainsi que la métropole américaine, métropolite Platon(Rozhdestvensky)
Nous ne pouvons pas savoir comment aurait évolué l’histoire de l’émigration russe s’il y avait eu d’autres hiérarques ou s’ils avaient agi autrement. Nous ne pouvons pas affirmer que la situation aurait été meilleure. Il est, cependant, incontestable que l’histoire de l’Eglise russe en exil aurait été différente si ce n’étaient un certain nombre d’opportunités manquées par les hiérarques hors-frontières.
L’histoire de l’émigration russe est marquée par des conflits entre les hiérarques de divers diocèses, ce qui a déterminé la formation en exil de plusieurs branches de l’Orthodoxie russe. La division de 1926 a engendré de nouvelles structures qui existent toujours.
Ce sont l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières avec à sa tête le métropolite Antoine (Khrapovitsky), l’Archevêché des Eglises Orthodoxes Russes en Europe occidentale, exarchat du patriarcat œcuménique, métropolite Euloge (Gueorguievsky) ainsi que la métropole américaine, métropolite Platon(Rozhdestvensky)
Nous ne pouvons pas savoir comment aurait évolué l’histoire de l’émigration russe s’il y avait eu d’autres hiérarques ou s’ils avaient agi autrement. Nous ne pouvons pas affirmer que la situation aurait été meilleure. Il est, cependant, incontestable que l’histoire de l’Eglise russe en exil aurait été différente si ce n’étaient un certain nombre d’opportunités manquées par les hiérarques hors-frontières.
Le métropolite Euloge (Gueorguievsky) a eu à faire plusieurs choix.
Le premier date de 1922 lorsque le patriarche Tikhon a supprimé la Direction Suprême Ecclésiale Hors-Frontières. Conformémentau décret N° 348 (349) le métropolite Euloge aurait pu se placer à la tête de l’Eglise russe en émigration d’autant plus que le métropolite Antoine (Khrapovitsky) était prêt à lui céder ses compétences. Le métropolite Euloge n’a pas suivi ce décret et lorsque plusieurs années plus tard il a essayé de s’y référer, il a échoué car le temps avait passé.
1935 est également une année charnière dans l’histoire de l’Eglise russe hors-frontière car elle a eu alors l’opportunité de s’unir. Les représentants des branches principales de l’Orthodoxie Russe Hors-Frontières se sont réunis sous la présidence du patriarche serbe Barnabé pour mettre au point les documents de la future réconciliation. Le métropolite Euloge a été le seul à refuser la réunification avec l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières.
Certains documents font croire que les derniers mois de 1920 ont également été un moment crucial pour le métropolite Euloge, encore archevêque à l’époque.
En effet, il pouvait prétendre à la direction de toute la diaspora russe. Ce n’était pas la faute de l’archevêque Euloge cette fois s’il y avait pas réussi. Les raisons en sont dans un décret de la Direction Suprême Ecclésiale Temporaire de Crimée daté d’octobre 1920 et d’un autree décret daté de novembre 1920 de la même Direction déjà exilée à Constantinople Selon la version officielle le 15 octobre 1920 la Direction Suprême Ecclésiale Temporaire en Crimée a désigné l’archevêque Euloge administrateur des paroisses en Europe Occidentale. S’étant exilée à Constantinople elle a réitéré cette disposition. L’archevêque Euloge n’a cependant pas eu connaissance de ces décisions.
Il n’a appris sa désignation qu’au début de janvier 1921 de la bouche de E.I.Makharoblidze. Au printemps de 1921 l’archevêque Euloge a reçu un nouveau décret de la DSET en date du 15 avril qui stipulait sa désignation en tant qu’archevêque de l’Europe occidentale. « Selon le décret de la Direction Suprême Russe Temporaire vous êtes chargé de la direction de toutes les églises russes en Europe Occidentale en tant qu’archevêque diocésain y compris les église de Sofia et Bucarest. Les autres églises aux Balkans et en Asie relevaient de la Direction Suprême Russe Ecclésiale ; tout ceci jusqu’au rétablissement des relations avec Sa Sainteté le Patriarche de toute la Russie ».
Il faut rappeler que les paroisses de l’Eglise Russe à l’étranger étaient relevaient avant la révolution du métropolite de Pétersbourg (Petrograd).
Aussi l’accord du métropolite Benjamin de Petrograd était nécessaire pour la validation du décret, cet accord a été rapidement reçu. La désignation de l’archevêque Euloge en Europe Occidentale a été confirmée par le décret N° 423 du Saint Synode de l’Eglise Russe daté du 8 avril 1921.
Telle est la version officielle. Cependant, il y a des raisons de croire qu’initialement la DSET de Crimée aurait attribué des fonctions plus larges à l’archevêque Euloge. Une telle supposition se fonde sur le fait que ni le décret de Crimée ni celui de Constantinople ne sont parvenus à l’archevêque Euloge. Nous n’en avons pas les textes. Aussi il est difficile de se faire maintenant une idée précise de leur libellé. Des indications font penser que les responsabilités de l’archevêque Euloge devaient s’étendre initialement à la fois sur l’Europe Occidentale et sur toutes les paroisses orthodoxes russes dans le monde.
La DSET dont les décisions furent approuvées à posteriori par le Patriarche Tikhon a fonctionné en 1920 sur les territoires occupés par l’armée russe du général Wrangel. Ses membres étaient entre autres l’archevêque Dimitry (Abachidze), président de la DSET, le métropolite Antoine (Khrapovitsky), président d’honneur de la DSET, le métropolite Platon (Rozhdestvensky), l’archevêque Théophane (Bistrov), et d’autres. Outre l’administration en interne la DSET a également géré les relations extérieures de l’Eglise Russe. Suite à l’impossibilité pour le patriarche Tikhon de gérer les paroisses hors-frontières et de rester en contact avec les églises locales, la DSET de Crimée s’est chargée de ces fonctions. Administrant à partir de Simféropol, la DSET de Crimée a pris la décision en 1920 de désigner deux hiérarques, l’un pour les relations avec le Patriarcat de Constantinople, l’autre pour la gestion des paroisses en dehors de la Russie.
Le 8 octobre 1920 la DSET de Crimée a discuté la question « de l’attribution à un hiérarque russe…des droits d’un représentant spécial de la Direction Suprême Ecclésiale auprès du Patriarcat Universel » ainsi que « de la subordination hiérarchique des églises orthodoxes russes à l’étranger ». Le 14 octobre l’archevêque Anastase (Gribanovsky) était désigné administrateur des paroisses russes à Constantinople et représentant de la DSET auprès du Patriarche Universel. La question des paroisses russes à l’étranger a été résolue en même temps. La DSET de Crimée estimaient que toutes ses paroisses relevaient de son autorité jusqu’au rétablissement des relations avec le patriarcat de Moscou. Aussi, le 14 octobre 1920 elle a décidé que l’archevêque Euloge (Gueorguievsky) qui vivait à l’époque dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes en prendrait la responsabilité.
En même temps la DSET a rendu public cette décision.
Le prétexte à cette déclaration officielle a été un rapport du conseil paroissial de l’église orthodoxe de Nice en date du 1er septembre 1920 . La paroisse demandait : « 1. Les églises orthodoxes hors-frontières, et notamment celles qui se trouvent en France, relèvent-elles de la Direction Suprême Ecclésiale ? La Direction peut-elle confirmer ne serait-ce que temporairement certaines dérogations aux nouveaux statuts paroissiaux de 1918 ? 3. A qui advient-il de s’adresser en cas nécessitant une approbation épiscopale : à la DSET de Crimée, à un hiérarque à l’étranger ou faut-il attendre la reprise des relations avec Petrograd et Moscou ? »
Le premier date de 1922 lorsque le patriarche Tikhon a supprimé la Direction Suprême Ecclésiale Hors-Frontières. Conformémentau décret N° 348 (349) le métropolite Euloge aurait pu se placer à la tête de l’Eglise russe en émigration d’autant plus que le métropolite Antoine (Khrapovitsky) était prêt à lui céder ses compétences. Le métropolite Euloge n’a pas suivi ce décret et lorsque plusieurs années plus tard il a essayé de s’y référer, il a échoué car le temps avait passé.
1935 est également une année charnière dans l’histoire de l’Eglise russe hors-frontière car elle a eu alors l’opportunité de s’unir. Les représentants des branches principales de l’Orthodoxie Russe Hors-Frontières se sont réunis sous la présidence du patriarche serbe Barnabé pour mettre au point les documents de la future réconciliation. Le métropolite Euloge a été le seul à refuser la réunification avec l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-Frontières.
Certains documents font croire que les derniers mois de 1920 ont également été un moment crucial pour le métropolite Euloge, encore archevêque à l’époque.
En effet, il pouvait prétendre à la direction de toute la diaspora russe. Ce n’était pas la faute de l’archevêque Euloge cette fois s’il y avait pas réussi. Les raisons en sont dans un décret de la Direction Suprême Ecclésiale Temporaire de Crimée daté d’octobre 1920 et d’un autree décret daté de novembre 1920 de la même Direction déjà exilée à Constantinople Selon la version officielle le 15 octobre 1920 la Direction Suprême Ecclésiale Temporaire en Crimée a désigné l’archevêque Euloge administrateur des paroisses en Europe Occidentale. S’étant exilée à Constantinople elle a réitéré cette disposition. L’archevêque Euloge n’a cependant pas eu connaissance de ces décisions.
Il n’a appris sa désignation qu’au début de janvier 1921 de la bouche de E.I.Makharoblidze. Au printemps de 1921 l’archevêque Euloge a reçu un nouveau décret de la DSET en date du 15 avril qui stipulait sa désignation en tant qu’archevêque de l’Europe occidentale. « Selon le décret de la Direction Suprême Russe Temporaire vous êtes chargé de la direction de toutes les églises russes en Europe Occidentale en tant qu’archevêque diocésain y compris les église de Sofia et Bucarest. Les autres églises aux Balkans et en Asie relevaient de la Direction Suprême Russe Ecclésiale ; tout ceci jusqu’au rétablissement des relations avec Sa Sainteté le Patriarche de toute la Russie ».
Il faut rappeler que les paroisses de l’Eglise Russe à l’étranger étaient relevaient avant la révolution du métropolite de Pétersbourg (Petrograd).
Aussi l’accord du métropolite Benjamin de Petrograd était nécessaire pour la validation du décret, cet accord a été rapidement reçu. La désignation de l’archevêque Euloge en Europe Occidentale a été confirmée par le décret N° 423 du Saint Synode de l’Eglise Russe daté du 8 avril 1921.
Telle est la version officielle. Cependant, il y a des raisons de croire qu’initialement la DSET de Crimée aurait attribué des fonctions plus larges à l’archevêque Euloge. Une telle supposition se fonde sur le fait que ni le décret de Crimée ni celui de Constantinople ne sont parvenus à l’archevêque Euloge. Nous n’en avons pas les textes. Aussi il est difficile de se faire maintenant une idée précise de leur libellé. Des indications font penser que les responsabilités de l’archevêque Euloge devaient s’étendre initialement à la fois sur l’Europe Occidentale et sur toutes les paroisses orthodoxes russes dans le monde.
La DSET dont les décisions furent approuvées à posteriori par le Patriarche Tikhon a fonctionné en 1920 sur les territoires occupés par l’armée russe du général Wrangel. Ses membres étaient entre autres l’archevêque Dimitry (Abachidze), président de la DSET, le métropolite Antoine (Khrapovitsky), président d’honneur de la DSET, le métropolite Platon (Rozhdestvensky), l’archevêque Théophane (Bistrov), et d’autres. Outre l’administration en interne la DSET a également géré les relations extérieures de l’Eglise Russe. Suite à l’impossibilité pour le patriarche Tikhon de gérer les paroisses hors-frontières et de rester en contact avec les églises locales, la DSET de Crimée s’est chargée de ces fonctions. Administrant à partir de Simféropol, la DSET de Crimée a pris la décision en 1920 de désigner deux hiérarques, l’un pour les relations avec le Patriarcat de Constantinople, l’autre pour la gestion des paroisses en dehors de la Russie.
Le 8 octobre 1920 la DSET de Crimée a discuté la question « de l’attribution à un hiérarque russe…des droits d’un représentant spécial de la Direction Suprême Ecclésiale auprès du Patriarcat Universel » ainsi que « de la subordination hiérarchique des églises orthodoxes russes à l’étranger ». Le 14 octobre l’archevêque Anastase (Gribanovsky) était désigné administrateur des paroisses russes à Constantinople et représentant de la DSET auprès du Patriarche Universel. La question des paroisses russes à l’étranger a été résolue en même temps. La DSET de Crimée estimaient que toutes ses paroisses relevaient de son autorité jusqu’au rétablissement des relations avec le patriarcat de Moscou. Aussi, le 14 octobre 1920 elle a décidé que l’archevêque Euloge (Gueorguievsky) qui vivait à l’époque dans le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes en prendrait la responsabilité.
En même temps la DSET a rendu public cette décision.
Le prétexte à cette déclaration officielle a été un rapport du conseil paroissial de l’église orthodoxe de Nice en date du 1er septembre 1920 . La paroisse demandait : « 1. Les églises orthodoxes hors-frontières, et notamment celles qui se trouvent en France, relèvent-elles de la Direction Suprême Ecclésiale ? La Direction peut-elle confirmer ne serait-ce que temporairement certaines dérogations aux nouveaux statuts paroissiaux de 1918 ? 3. A qui advient-il de s’adresser en cas nécessitant une approbation épiscopale : à la DSET de Crimée, à un hiérarque à l’étranger ou faut-il attendre la reprise des relations avec Petrograd et Moscou ? »
Le 14 octobre 1920 la Direction Suprême Ecclésiale a répondu : « 1. Toutes les églises russes hors-frontières y compris en France sont soumises à la Direction Suprême Ecclésiale jusqu’à la reprise des relations avec Sa Sainteté le Patriarche de Moscou et de toute la Russie. 2. La Direction Suprême Ecclésiale a le droit de modifier les statuts paroissiaux ce qui a déjà eu lieu ». Et enfin, « Les églises hors-frontières relèvent de la responsabilité de l’archevêque Euloge qui se trouve actuellement en Serbie ».
Ainsi, l’archevêque Euloge était chargé des toutes les églises russes hors-frontières et non seulement en Europe Occidentale.
Les procès-verbaux de la DSET en témoignent également. En effet, le N° 687 du 15 octobre 1920 mentionne « Le Protocole de la désignation de l’archevêque Euloge de Zhitomir et de Vinnitsa en tant que responsable des églises russes hors-frontières ». Il est donc question de toutes les paroisses hors-frontières sans exception.
Il s’en suit que l’archevêque Euloge était chargé de toutes les paroisses de l’Eglise Russe hors-frontières.
Ce libellé, certes, ne sous entendait pas la transmission de la totalité du pouvoir ecclésial en dehors de la Russie à l’archevêque Euloge. Il impliquait des paroisses hors diocèses et missions qui relevaient auparavant du métropolite de Petrograd. L’autorité de ce dernier ne se limitait pas à l’Europe. C’est ainsi que le métropolite Benjamin de Petrograd a perçu cette désignation car dans sa lettre il ne limitait pas les droits de l’archevêque Euloge à l’Europe Occidentale. Or, on n’a pas fait attention à cette différence en 1920. En dehors de l’Europe des paroisses séparées hors diocèses ou missions étaient peu nombreuses.
Cependant, en novembre 1920 l’armée rouge est entrée en Crimée, les jours de l’Etat russe libre étaient comptés. Bientôt, la DSET s’est installée à Constantinople.
La DSET a continué à fonctionner mais dans un nouveau rôle. Dans les conditions de l’exil elle a décidé d’assumer la gestion à la fois des paroisses dépendant du métropolite de Petrograd ainsi que de toutes les missions et diocèses hors-frontières. Aussi le décret du mois d’octobre de la DSET a été modifié en novembre de la même année. Maintenant, les droits de l’archevêque Euloge se répandaient uniquement sur l’Europe Occidentale.
Ce décret a été approuvé par le patriarche Tikhon le 8 avril 1921.
Le décret suivant rendu public et envoyé à l’archevêque Euloge par la DES de Constantinople en avril de 1921 limitait rigoureusement ses responsabilités à l’Europe Occidentale.
Ultérieurement les représentants de l’Eglise Russe hors-frontières n’évoquaient plus les larges fonctions attribuées initialement au métropolite Euloge. Après la rupture entre le Synode des Archevêques et le métropolite Euloge cette question est devenue encore plus déplacée. Cela explique le fait qu’en décembre 1926 après la rupture du Synode avec le métropolite Euloge, Makharoblidze a considéré dans son discours les deux décrets comme ayant un statut équivalent.
Le métropolite Euloge, connaissait-il la différence entre le décret de Crimée et celui de Constantinople?
Nous ne pouvons présumer une ignorance totale du métropolite Euloge. Ainsi le livre sur « La situation canonique de l’Eglise Russe Orthodoxe hors-frontières » de T.Ametistov, le secrétaire de l’archevêché de l’Europe Occidentale, mentionne le décret du mois d’octobre qui impliquait toutes les paroisses hors-frontières. Or, l’ayant mentionné, Ametistov n’en tire aucune conclusion. Dans sa lettre du 4 mai 1921 adressée au patriarche Tikhon le métropolite Euloge écrivait lui-même qu’il était chargé de « gérer nos églises hors-frontières en tant qu’archevêque diocésain » jusqu’à ce que la poste se remette à fonctionner en Russie ».
Le métropolite Euloge n’évoque ceci nulle part.
Ainsi, selon sa lettre écrite au patriarche Tikhon le 14 mai 1921 l’archevêque Euloge a reçu de la DSET la désignation de « gérer les églises hors-frontières de l’Europe Occidentale ».
Dans sa lettre du 2 août 1926 au métropolite Antoine (Khrapovitsky) le métropolite Euloge dit que sa juridiction s’étend à toute l’Europe Occidentale. Il ne dit rien sur les paroisses en dehors de l’Europe. Il en est de même dans son message aux fidèles du 19 août 1926.
Les raisons de l’indécision du métropolite Euloge quant aux paroisses éparpillées dans le monde entier sont plusieurs.
Le métropolite Euloge ainsi qu’Amétistov ne connaissait pas la teneur e exact du décret d’octobre de 1920(Crimée).
Si l’original de cet ordre était parvenu en Europe Occidentale les collaborateurs du métropolite Euloge l’auraient sûrement publié. En 1921 le Saint Synode de l’Eglise Russe avec le patriarche Tikhon à la tête s’est référé au décret de Constantinople pour accorder à l’archevêque Euloge la responsabilité de l’Europe Occidentale uniquement.
Ayant limité les droits de l’archevêque à l’Europe Occidentale, la DSET n’empêchait pas l’hiérarque d’administrer jusqu’à un certain moment les paroisses en dehors de l’Europe Occidentale. Ainsi, l’archevêque s’occupait de l’Orthodoxie en Inde et en Afrique du Nord. De surcroît, de 1923 à 1926 la diaspora russe d’Argentine relevait également du métropolite Euloge.
Au milieu des années 1920 et surtout après la rupture avec le Synode le métropolite Euloge a essayé de prétendre à des responsabilités hors Europe Occidentale. Ainsi il a essayé d’assumer l’administration des paroisses en Australie mais en vain. L’évêque Nestor (Anissimov) qui se trouvait en Chine s’est soumis temporairement au métropolite Euloge.
Au moment de la rupture avec le métropolite Euloge en 1926 le Synode des Archevêques a retiré l’évêché de Berlin et la paroisse argentine de l’autorité du métropolite. Le métropolite Euloge a essayé d’attirer de son côté le leader de la diaspora russe en Amérique du sud, le recteur de la paroisse à Buenos Aires le Protopresbytre Konstantin Izraztsov. Or, le protopresbytre mécontent dès le début de sa soumission au métropolite Euloge a repoussé ses prétentions pour s’attacher au Synode de Karlovy Vary.
Ayant perdu les paroisses de l’Amérique Latine, le métropolite Euloge ne pouvait plus prétendre à quoi que ce soit en dehors de l’Europe sachant qu’il n’aurait pas pu justifier ses prétentions sans avoir le texte du décret de Crimée. De plus, l’ordre du patriarche ne mentionnait que l’Europe Occidentale.
Si le décret de Crimée du 14 octobre 1920 était parvenu à l’archevêque Euloge il aurait eu le droit de prétendre aux responsabilités très larges allant jusqu’à la direction de l’Eglise hors-frontières en 1921. Cela aurait sensiblement changé la situation de l’émigration russe .
Il est tout de même important de souligner que le texte du décret de Crimée du 14 octobre 1920 n’est toujours pas publié et reste inconnu des chercheurs. Aussi, il est tôt de faire des conclusions et de considérer cette question close.
Andrey Kostrukov
24 novembre 2009
PRAVOSLAVIE RU
Photos: Métropolite Euloge, Anvers, 1926
Métropolite Euloge, église de la Résurrection, 1932, Rabat
Ainsi, l’archevêque Euloge était chargé des toutes les églises russes hors-frontières et non seulement en Europe Occidentale.
Les procès-verbaux de la DSET en témoignent également. En effet, le N° 687 du 15 octobre 1920 mentionne « Le Protocole de la désignation de l’archevêque Euloge de Zhitomir et de Vinnitsa en tant que responsable des églises russes hors-frontières ». Il est donc question de toutes les paroisses hors-frontières sans exception.
Il s’en suit que l’archevêque Euloge était chargé de toutes les paroisses de l’Eglise Russe hors-frontières.
Ce libellé, certes, ne sous entendait pas la transmission de la totalité du pouvoir ecclésial en dehors de la Russie à l’archevêque Euloge. Il impliquait des paroisses hors diocèses et missions qui relevaient auparavant du métropolite de Petrograd. L’autorité de ce dernier ne se limitait pas à l’Europe. C’est ainsi que le métropolite Benjamin de Petrograd a perçu cette désignation car dans sa lettre il ne limitait pas les droits de l’archevêque Euloge à l’Europe Occidentale. Or, on n’a pas fait attention à cette différence en 1920. En dehors de l’Europe des paroisses séparées hors diocèses ou missions étaient peu nombreuses.
Cependant, en novembre 1920 l’armée rouge est entrée en Crimée, les jours de l’Etat russe libre étaient comptés. Bientôt, la DSET s’est installée à Constantinople.
La DSET a continué à fonctionner mais dans un nouveau rôle. Dans les conditions de l’exil elle a décidé d’assumer la gestion à la fois des paroisses dépendant du métropolite de Petrograd ainsi que de toutes les missions et diocèses hors-frontières. Aussi le décret du mois d’octobre de la DSET a été modifié en novembre de la même année. Maintenant, les droits de l’archevêque Euloge se répandaient uniquement sur l’Europe Occidentale.
Ce décret a été approuvé par le patriarche Tikhon le 8 avril 1921.
Le décret suivant rendu public et envoyé à l’archevêque Euloge par la DES de Constantinople en avril de 1921 limitait rigoureusement ses responsabilités à l’Europe Occidentale.
Ultérieurement les représentants de l’Eglise Russe hors-frontières n’évoquaient plus les larges fonctions attribuées initialement au métropolite Euloge. Après la rupture entre le Synode des Archevêques et le métropolite Euloge cette question est devenue encore plus déplacée. Cela explique le fait qu’en décembre 1926 après la rupture du Synode avec le métropolite Euloge, Makharoblidze a considéré dans son discours les deux décrets comme ayant un statut équivalent.
Le métropolite Euloge, connaissait-il la différence entre le décret de Crimée et celui de Constantinople?
Nous ne pouvons présumer une ignorance totale du métropolite Euloge. Ainsi le livre sur « La situation canonique de l’Eglise Russe Orthodoxe hors-frontières » de T.Ametistov, le secrétaire de l’archevêché de l’Europe Occidentale, mentionne le décret du mois d’octobre qui impliquait toutes les paroisses hors-frontières. Or, l’ayant mentionné, Ametistov n’en tire aucune conclusion. Dans sa lettre du 4 mai 1921 adressée au patriarche Tikhon le métropolite Euloge écrivait lui-même qu’il était chargé de « gérer nos églises hors-frontières en tant qu’archevêque diocésain » jusqu’à ce que la poste se remette à fonctionner en Russie ».
Le métropolite Euloge n’évoque ceci nulle part.
Ainsi, selon sa lettre écrite au patriarche Tikhon le 14 mai 1921 l’archevêque Euloge a reçu de la DSET la désignation de « gérer les églises hors-frontières de l’Europe Occidentale ».
Dans sa lettre du 2 août 1926 au métropolite Antoine (Khrapovitsky) le métropolite Euloge dit que sa juridiction s’étend à toute l’Europe Occidentale. Il ne dit rien sur les paroisses en dehors de l’Europe. Il en est de même dans son message aux fidèles du 19 août 1926.
Les raisons de l’indécision du métropolite Euloge quant aux paroisses éparpillées dans le monde entier sont plusieurs.
Le métropolite Euloge ainsi qu’Amétistov ne connaissait pas la teneur e exact du décret d’octobre de 1920(Crimée).
Si l’original de cet ordre était parvenu en Europe Occidentale les collaborateurs du métropolite Euloge l’auraient sûrement publié. En 1921 le Saint Synode de l’Eglise Russe avec le patriarche Tikhon à la tête s’est référé au décret de Constantinople pour accorder à l’archevêque Euloge la responsabilité de l’Europe Occidentale uniquement.
Ayant limité les droits de l’archevêque à l’Europe Occidentale, la DSET n’empêchait pas l’hiérarque d’administrer jusqu’à un certain moment les paroisses en dehors de l’Europe Occidentale. Ainsi, l’archevêque s’occupait de l’Orthodoxie en Inde et en Afrique du Nord. De surcroît, de 1923 à 1926 la diaspora russe d’Argentine relevait également du métropolite Euloge.
Au milieu des années 1920 et surtout après la rupture avec le Synode le métropolite Euloge a essayé de prétendre à des responsabilités hors Europe Occidentale. Ainsi il a essayé d’assumer l’administration des paroisses en Australie mais en vain. L’évêque Nestor (Anissimov) qui se trouvait en Chine s’est soumis temporairement au métropolite Euloge.
Au moment de la rupture avec le métropolite Euloge en 1926 le Synode des Archevêques a retiré l’évêché de Berlin et la paroisse argentine de l’autorité du métropolite. Le métropolite Euloge a essayé d’attirer de son côté le leader de la diaspora russe en Amérique du sud, le recteur de la paroisse à Buenos Aires le Protopresbytre Konstantin Izraztsov. Or, le protopresbytre mécontent dès le début de sa soumission au métropolite Euloge a repoussé ses prétentions pour s’attacher au Synode de Karlovy Vary.
Ayant perdu les paroisses de l’Amérique Latine, le métropolite Euloge ne pouvait plus prétendre à quoi que ce soit en dehors de l’Europe sachant qu’il n’aurait pas pu justifier ses prétentions sans avoir le texte du décret de Crimée. De plus, l’ordre du patriarche ne mentionnait que l’Europe Occidentale.
Si le décret de Crimée du 14 octobre 1920 était parvenu à l’archevêque Euloge il aurait eu le droit de prétendre aux responsabilités très larges allant jusqu’à la direction de l’Eglise hors-frontières en 1921. Cela aurait sensiblement changé la situation de l’émigration russe .
Il est tout de même important de souligner que le texte du décret de Crimée du 14 octobre 1920 n’est toujours pas publié et reste inconnu des chercheurs. Aussi, il est tôt de faire des conclusions et de considérer cette question close.
Andrey Kostrukov
24 novembre 2009
PRAVOSLAVIE RU
Photos: Métropolite Euloge, Anvers, 1926
Métropolite Euloge, église de la Résurrection, 1932, Rabat
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