« Les voix de l’unité » futurs prêtres catholiques et orthodoxes chantent pour la reconstruction d'églises en Syrie
Jeudi 11 octobre en soirée, à Paris, en la cathédrale de la Sainte Trinité, avait lieu un concert à l'occasion de la parution du CD Les voix de l'unité (éditions Jade) avec les séminaristes du Séminaire orthodoxe russe en France et du Séminaire Saint-Sulpice, en présence de Mgr Nestor Sirotenko, évêque de Chersonèse, Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique en France, Mgr Didier Berthet, évêque de Saint-Dié et président du conseil pour l'unité des chrétiens au sein de la Conférence des évêques de France et Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre.

La cathédrale était comble

Tous les bénéfices sont reversés à un fonds pour la reconstruction d'églises en Syrie, géré par l'AED, "Aide à l’Église en détresse". Découvrez Les Voix de l'Unité, l'album événement par des futurs prêtres catholiques et orthodoxes ! Sortie dans les bacs vendredi 28 septembre 2018.

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« Les voix de l’unité » futurs prêtres catholiques et orthodoxes chantent pour la reconstruction d'églises en Syrie
Formant un même chœur, les séminaristes y interpréteront des œuvres issues de leurs traditions liturgiques et musicales.
L'album «Les Voix de l'Unité» disponible dans les bacs et sur toutes les plateformes dès le 28 septembre sera également en vente à l'issue du concert.


« Les voix de l’unité » futurs prêtres catholiques et orthodoxes chantent pour la reconstruction d'églises en Syrie
11 октября 2018 г. в 20:30 в Троицком соборе Корсунской епархии состоялся концерт по случаю выхода CD-альбома «Голоса единства», записанного студентами Семинарии совместно с семинаристами католиками семинарии Святого Сульпиция. Учащиеся обеих общин исполнили произведения, вошедшие в только изданный альбом

« Les voix de l’unité » futurs prêtres catholiques et orthodoxes chantent pour la reconstruction d'églises en Syrie

« Les voix de l’unité » futurs prêtres catholiques et orthodoxes chantent pour la reconstruction d'églises en Syrie

« Les voix de l’unité » futurs prêtres catholiques et orthodoxes chantent pour la reconstruction d'églises en Syrie

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Octobre 2018 à 11:39 | 1 commentaire | Permalien

Aujourd’hui, le 28 octobre, fête de  la paroisse Notre-Dame-Joie-des-Affligés
Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, a aujourd'hui célébré une liturgie à la paroisse francophone Notre Dame des Affligés. Les fidèles étaient très nombreux. De agapes fraternelles ont suivi l'office.

Lui concélébraient l'archiprêtre Gérard de Lagarde, recteur de la paroisse; le prêtre Nicolas Tikhontchouk; le prêtre Gabriel Lacascade; le hiéromoine Irénée (Vialat); le prêtre Georges Sheshko ainsi que le protodiacre André Chépélov.

Lors de la petite entrée le père Gabriel Lacascade a été, pour ses mérites au service de l'Eglise du Christ, décoré du droit au port du kamélaukion.

Située au n° 4 de la rue Saint-Victor, dans le Vème arrondissement de Paris, en plein coeur du Quartier Latin, la paroisse orthodoxe Notre-Dame-Joie-des-Affligés-et-Sainte-Geneviève a été fondée par des émigrés russes à Paris en 1936, sous la juridiction du Patriarcat de Moscou, dans un local situé au n° 36 de la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève.

Le choix du lieu s'explique par la proximité du tombeau de Sainte Geneviève, et la volonté d'implanter à Paris une communauté orthodoxe francophone. Les fresques de l’iconostase et l’icône de sainte Geneviève sont de Léonide Ouspensky.

Aujourd’hui, le 28 octobre, fête de  la paroisse Notre-Dame-Joie-des-Affligés
La paroisse orthodoxe SAINTE GENEVIÈVE
Article de Nicolas Lossky paru dans le N° 185 du

JOURNAL PAROISSIAL de SAINT-ETIENNE DU MONT (JUIN 1985)

La paroisse orthodoxe Notre-Dame-Joie-des-Affligés et Sainte-Geneviève a maintenant près d'un demi-siècle d'existence. C'est en effet en 1936 qu'elle fut fondée, dans un très modeste local, au 36, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. (Dans les années 60, elle dut quitter ces lieux et se trouve depuis au 4, rue Saint-Victor).

La naissance de cette communauté ne manque pas d'un certain intérêt, car elle illustre un aspect, aujourd'hui non négligeable, à l'époque à peine ébauché, de l'Eglise orthodoxe en France. En effet, le choix du lieu pour fonder cette paroisse ne s'explique pas simplement par la pauvreté des fondateurs, à la recherche d'un local bon marché. C'est la proximité du tombeau de Sainte Geneviève qui était, et qui demeure, désirée.

Ces fondateurs étaient d'une part un prêtre, le Père Michel Belsky, dont nous reparlerons, et d'autre part un petit groupe de Russes appartenant à cette émigration arrivée en France dans les années 20. Ce petit groupe avait ceci de particulier par rapport à l'ensemble de l'émigration russe que ceux qui le constituaient ont très tôt interprété leur présence sur le sol de France, non pas comme un simple accident de l'histoire, un coup du hasard, mais comme quelque chose de providentiel, un talent à eux confié par Dieu.

Pour eux, la présence d'exilés orthodoxes sur cette terre catholique de France, si modeste fût-elle, avait un sens. A leurs yeux, en effet, la France n'était pas seulement une terre d'asile, accueillante aux étrangers : elle était avant tout une très vieille terre chrétienne ayant, par delà les ruptures, un long passé commun avec l'Eglise orthodoxe qu'il s'agissait pour eux de retrouver. Et la première démarche concrète pour cette découverte et cette rencontre en profondeur avec le christianisme d'Occident était à leurs yeux la vénération des Saints locaux. D'où le désir de fonder une paroisse sous la protection et à proximité de Sainte Geneviève, patronne de Paris.

Aujourd’hui, le 28 octobre, fête de  la paroisse Notre-Dame-Joie-des-Affligés
Tout naturellement, cette paroisse a rassemblé les Russes du quartier, ainsi que quelques Grecs. La langue utilisée pour les offices était le slavon, mais une fois par mois, la messe était célébrée en français. Aujourd'hui, la paroisse est entièrement francophone et sa composition est multiethnique, les Russes n'étant plus qu'une infime minorité. Cette orientation vers la francophonie, choisie très tôt, s'inscrit dans la perspective décrite plus haut : pour la rencontre en profondeur avec le christianisme local, il fallait rendre accessibles les trésors liturgiques de la tradition byzantine. Or, il ne suffit pas pour cela d'éditer des traductions ; une liturgie ne se connaît pas par les livres.

Ainsi donc s'est constituée cette communauté en plein coeur du Quartier Latin, à l'initiative d'un groupe de gens intimement convaincus que la seule richesse véritablement durable, qu'ils avaient emportée dans leur exil, était l'orthodoxie, orthodoxie qu'ils comprenaient non pas comme identifiée à une culture donnée et plus ou moins immuable, ni non plus négativement, définie contre les autres, mais positivement, comme la fidélité au Christ ressuscité et à l'Evangile, orthodoxie donc qu'il faut redécouvrir chaque jour, en distinguant le fondamental immuable du secondaire qui passe, recherche qui aujourd'hui doit incontestablement être faite ensemble par tous ceux qui se réclament de Jésus-Christ et de la foi apostolique. SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Octobre 2018 à 20:50 | -1 commentaire | Permalien

Macaire Maletitch estime qu'il serait irraisonnable de réunir un Concile d'unification avant que des statuts n'aient été élaborés. Il souhaite que le Statut, la dénomination, les structures de la future Eglise autocéphale d'Ukraine soient élaborés et validés avant la tenue du Concile.

Il a dit à ce propos: "Je ne peux formuler de propositions car j'éprouve du respect pour le Patriarcat œcuménique. Il me faut prendre connaissance des suggestions de Sa Sainteté Bartholomée car le métropolite Philarète et moi-même sommes, ne fût-ce que qu'officieusement, subordonnés au Patriarche œcuménique".

De nombreux observateurs estiment que le Concile tarde à se réunir. Les procédures de l'union et le déroulement de ses préparatifs restent obscurs.[

Les rivalités qui déchirent les responsables d'entités schismatiques n'ont rien de nouveau. En 2015 c'est bien à cause de ces divergences que le Concile, préparé par ces mêmes exarques et appelé à réunir des ceux entités, n'a pas pu aboutir. La tenue du Concile est susceptible d'être accélérée par la volonté de l'Eglise de Constantinople.
Source

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Octobre 2018 à 16:19 | 1 commentaire | Permalien

« Je ne souhaite nullement que l’Eglise russe à étranger perde son identité » : une interview du père Pierre Perekrestov
L’archiprêtre Pierre Perekrestov (EOHRF), sacristain de la cathédrale de la Mère de Dieu de tous les affligés à San Francisco, secrétaire du diocèse d’Amérique de l’Ouest, est l’auteur de nombreuses publications consacrées à la vie de l’Eglise.

- Vous êtes né dans la diaspora russe. Parlez nous de votre famille, de ceux qui vous ont influencé lorsque vous étiez adolescent ? Qui vous a fait aimer l’Eglise et la patrie des ancêtres ?

- Je suis né à Montréal. Mon grand-père paternel était un officier de l’armée Blanche. Il a été tué par les rouges en 1945. Ma maman a été emmenée en Allemagne par la Wehrmacht a l’âge de 13 ans. Notre famille n’a toujours parlé que le russe, lorsque je suis allé à l’école je ne connaissais pas un mot d’anglais.

Nous recevions beaucoup, et, lorsque cela est devenu possible, des personnes venues de la Russie soviétique. Je pense en particulier à 1967, année de l’Exposition universelle à Montréal. La délégation soviétique était très nombreuse. Pendant tout l’été nous nous nous rendions chaque semaine à l’Exposition, nous y écoutions des concerts, des invités soviétiques venaient nous voir chez nous.

Les samedis, mon frère et moi allions à l’école paroissiale. Les dimanches nous aidions à la célébration de la liturgie à la cathédrale Saint Nicolas. L’archevêque Vitaly (Oustinov) en était le recteur. Les bavardages dans l’autel étaient prohibés, nous nous consacrions entièrement à la prière. Le clergé ne consistait que de moines, il n’y avait pas de prêtres mariés. Nous nous sentions russes, nous avions une perception russe du monde.

- Vous avez dit qu’il n’y avait que des moines parmi le clergé de cette cathédrale. Qu’est-ce qui vous a incité à devenir prêtre ?

- Enfant, je ne me représentais pas du tout ce qu’est la vie monacale. C’est en 1972 que j’ai pour la première fois, à l’âge de 16 ans, visité un cloître. L’archimandrite Théodore Golitsyne, un homme d’une grande bonté, aimait les jeunes. Il avait un minibus et il nous organisait toute sorte d’excursions. Une fois il a invité un groupe de jeunes dont j’étais à visiter le monastère de la Sainte Trinité à Jordanville. Ce voyage a été pour moi décisif.

Je m’en souviens dans les moindres détails : c’était une soirée brumeuse, les moines et les séminaristes sortaient de l’église pour se rendre au réfectoire, ils ont chanté avant le repas. L’ambiance de piété qui imprégnait l’église du monastère et la solennité des offices m’ont laissé admiratif. Les moines étaient tous empreints de joie et de bienveillance. Lors de l’agape un simple moine, le père Procope, me demanda mon nom et m’invita à revenir en été.

Cette invitation m’est allée droit au cœur. A notre retour à Montréal j’ai renoncé à regarder la télévision, je me rendais tous les jours à vêpres. Ceci même lorsque les chutes de neige paralysaient les transports en commun. J’écoutais des offices monastiques enregistrés sur disque. Ma mère se mit à craindre que je ne m’engage dans la voie monacale.
« Je ne souhaite nullement que l’Eglise russe à étranger perde son identité » : une interview du père Pierre Perekrestov

J’ai passé l’été 1972 au monastère et je pris la décision qu’après ma première année universitaire je consacrerai ma vie au monastère et au séminaire. Mais je n’avais pas encore décidé de devenir prêtre. En 1974 je me suis inscrit au séminaire. Pendant mes quatre années d’études et de vie au monastère je n’ai pas été une seule fois témoin de disputes parmi les moines, jamais je n’ai eu connaissance de cas d’humiliations, de dénonciations au monastère ou au séminaire.

C’était une époque où il ne fallait pas dire aux gens ce qu’ils devaient faire ou les contrôler. Ils se consacraient sans réserve à leur mission monastique suivant en cela l’exemple du recteur, l’archevêque Laure (futur primat de l’EORHF). Il y avait au monastère de Jordanville un esprit d’amour et de foi. Mais aussi, au séminaire, un esprit de liberté et de confiance mutuelle.

- Dans les années 90 du siècle dernier vous avez commencé à vous rendre en Russie et à avoir des contacts avec le clergé de l’Eglise russe. Quelles ont été vos premières impressions ? Qui avez-vous rencontré ? Comment étiez-vous perçu ?

- C’est en décembre 1989 que je suis allé pour la première fois en Russie, c’était un voyage tout à fait surprenant. C’est, bien sûr, essentiellement des prêtres dont les vue étaient proches de celles de l’EORHF en ce qui concerne la vénération des martyrs impériaux que j’ai rencontrés. Mes interlocuteurs avaient une grande piété à l’égard des néo martyrs et pensaient que la révolution avait été une terrible catastrophe, une grande cassure dans l’histoire de la Russie.

Certains prêtres russes exprimaient le souhait de se placer sous l’omophore de l’EORHF. Depuis plusieurs décennies se sont écoulées. Le temps passé a montré qui parmi eux était sincère dans ce souhait. Mais il y avait aussi des personnes intéressées, plus ou moins n’importe qui, ou tout simplement des provocateurs. Je dirai franchement que nous étions à l’époque très naïfs, nous n’étions pas conscients des réalités soviétiques, de ce qui se passait au sein de l’Eglise russe.

Il nous a cependant fallu vivre cette expérience. C’est grâce à elle, aux erreurs que nous avions commises nous sommes entrés dans les années 2000 différents de ce que nous étions au début de ce chemin. Nous sentions bien mieux ce qui se passait en réalité au sein de l’Eglise russe. C’est sans illusions mais d’une manière lucide et raisonnée que nous nous sommes engagés dans la voie de la réunification de l’Eglise.
« Je ne souhaite nullement que l’Eglise russe à étranger perde son identité » : une interview du père Pierre Perekrestov

Читать : ЛЕГКО ЛИ БЫТЬ ПРАВОСЛАВНЫМ В АМЕРИКЕ? Беседа с протоиереем Петром Перекрестовым

Nous étions perçus par les Russes d’une manière tout à fait non univoque. Pour certains nous étions comme la promesse d’une installation à l’étranger, pour d’autres une source d’aide humanitaire. Mais il y avait aussi ceux qui voyaient en nous des Russes authentiques, ayant maintenu l’identité d’avant la révolution, des exilés. D’autres voyaient en nous des adversaires idéologiques n’ayant rien de commun avec eux. Il arrivait que des prêtres quand ils se mettaient à mieux nous connaître, changeaient d’attitude à notre égard. Il serait peut-être exagéré de parler d’amitiés mais nous sentions que nous menions ensemble notre action pour le Christ, pour l’Eglise et le pays.

Il faut nommer des prêtres avec lesquels je me suis senti particulièrement proche et avec lesquels notre amitié a duré de longues années. Je pense à l’archiprêtre Léon Lebedev, de la ville de Koursk ; l’archiprêtre Anatole Yakovine, de la région de Vladimir ; l’archiprêtre Michel Jenotchine, de la ville de Gdov ; le défunt archiprêtre Basile Ermakov, de Saint Pétersbourg.

- Vous faites depuis longtemps partie du clergé de la cathédrale de San Francisco où se trouvent les reliques de Saint Jean de Shanghai. C’est une immense personnalité de la diaspora russe et vous avez sans doute été témoin de miracles survenus grâce à ses prières ?

- Depuis mon ordination c’est en effet dans cette cathédrale que je me trouve. Je ne cesse de remercier Dieu pour la grâce qu’Il nous accordé, à ma famille et à moi, de nous trouver dans ce lieu. C’est un don que d’officier dans cette cathédrale qui était celle de Saint Jean de Shanghai le Thaumaturge. Tous ceux qui prient les reliques du Saint reçoivent de lui secours et consolation.

Interview réalisée par l'archiprêtre Séraphin Han. Traduction P.O, texte russe abrégé

Lien Rublev ​Протоиерей Петр Перекрестов: «Мне бы не хотелось, чтобы Русская Зарубежная Церковь потеряла свою идентичность»

Saint Jean de Shanghai (Maximovitch) 1896-1966 : Règles pour les servants d'autel



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Octobre 2018 à 06:21 | 137 commentaires | Permalien

NUAGES SUR LES RELATIONS DU PATRIARCAT DE MOSCOU AVEC LE MONT ATHOS
La station de radio religieuse "Radonej" avait posé la question de la communion eucharistique avec les athonites à la suite de la rupture de communion entre le patriarcat de Moscou et celui de Constantinople.

LA "COMMUNAUTÉ SACRÉE" DU MONT ATHOS RAPPELLE QUE LA "RÉPUBLIQUE MONASTIQUE DU MONT-ATHOS" EST AUTO-ADMINISTRÉE.

Une source proche de la "Communauté sacrée", organe délibératif réunissant les vingt représentants de chacun des vingt monastères qui assure l’administration du territoire, a donné l’explication suivante, a répondu à que la décision du Patriarcat de Moscou ne peut aucunement concerner le mont Athos et les représentants de l'Église Russe qui y vivent (en particulier les moines du monastère russe.)

Le mont Athos n’est pas soumis administrativement au Patriarche de Constantinople, qui n'est pas l'évêque ordinaire de l’autonomie athonite, mais seulement son père spirituel.

Autrement dit, en vertu du statut particulier du mont Athos, confirmé par la Constitution de la république Grecque et l'Union européenne, le mont Athos est une partie autonome (autonomie) de la Grèce dont la gestion est assurée par les vingt monastères athonites; plus précisément, par le synode des supérieurs des monastères et, entre les réunions du synode, par les représentants officiels des principaux monastères ("La Sainte Épistasie", organe exécutif de cinq délégués). De ces fait, les églises et monastères orthodoxes du mont Athos sont athonites et ne dépendent pas du patriarcat de Constantinople; et les serviteurs du culte sont athonites, et non des clercs du patriarcat de Constantinople.

Source : Pravoslavie ru

VISITES "INDÉSIRABLES" POUR MOSCOU

Mais le père Alexandre Volkov, attaché de presse du Patriarche de Moscou, a fait savoir à la presse le 21 octobre que, pour Moscou, "la crise en Ukraine rend provisoirement indésirable la visite de pèlerins de l’Église orthodoxe Russe au mont Athos", en insistant sur "l’appartenance de la Sainte Montagne au territoire canonique du patriarcat de Constantinople avec toutes les conséquences qu en découlent. Il a toutefois adoucit son propos en précisant qu’il n’est pas interdit de se rendre dur la Sainte Montagne, car le saint synode du patriarcat n’a exclu que la participation aux sacrements, et les membres de l’Église orthodoxe Russe ne doivent donc pas participer à l'eucharistie, aux divines Liturgies célébrées par les clerc et évêques du patriarcat de Constantinople. "Cela ne signifie pas que quiconque ne puisse plus se rendre dans telle ou telle église et adorer ses reliques".

Et il a souligné que cette situation peut aussi avoir pour effet de tourner l'intérêt des pèlerins vers les lieux saints de Russie. "En fait, le mont Athos est un centre spirituel très important et particulièrement ancien pour l'orthodoxie mondiale, et personne ne contestera la sainteté de moines de la Sainte montagne. Mais en même temps, n’oublions pas les centaines et centaines de monastères de l’Église orthodoxe Russe. Il y a là aussi des icônes miraculeuses et de pieux moines. Noua avons un grand nombre de monastères qui ont besoin d’être soutenus et, dans cette situation, cela vaut la peine de regarder plus attentivement nos propres lieux saints et tourner vers eux notre attention spirituelle," a ajouté Volkov..

Source STRANA

Traductions/rédaction : VG

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NUAGES SUR LES RELATIONS DU PATRIARCAT DE MOSCOU AVEC LE MONT ATHOS

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Octobre 2018 à 06:08 | 5 commentaires | Permalien

Nouveau martyr: le prêtre  Mikhaïl Bogoroditski (1872 - 1937)
Le saint prêtre martyr Mikhaïl est né en 1872, dans le village de Stoudenetskie Vyselki, district de Lipetsk, gouvernement de Tambov, dans la famille du sacristain Trophim Ivanovitch Bogoroditski.

La femme de celui-ci, Daria Alexeïevna, était illettrée, mais cela ne l’empêchait pas d’élever ses enfants dans la foi et la piété ; de ses six fils, quatre devinrent des prêtres et un diacre. En 1897, Mikhaïl Trophimovitch termina le séminaire de Tambov et se maria avec Maria, fille de l’archiprêtre Fiodor Charov, qui exerçait dans la ville de Kozlov, dans l’église consacrée à l’icône de la Mère de Dieu «Joie de Tous les Affligés ».

A ce moment, le père Fiodor, qui avait servi quarante ans, n’avait déjà plus de forces, et Mikhaïl Trophimovitch fut ordonné prêtre à sa place, comme c’était alors l’usage. Par la suite, le père Mikhaïl et Maria Fiodorovna eurent treize enfants.

Elevé par une mère pieuse, le père Mikhaïl se distinguait par une attention constante aux besoins de ses paroissiens. A n’importe quel heure du jour ou de la nuit, il partait confesser et communier les malades, recevait chez lui les pauvres et les pèlerins, intercédait pour les familles démunies afin que leurs enfants fussent pris dans les lycées au compte du gouvernement. Pour son fervent ministère, le prêtre fut promis au rang d’archiprêtre.

Nouveau martyr: le prêtre  Mikhaïl Bogoroditski (1872 - 1937)
Le père Mikhaïl fut arrêté la première fois, au moment de la confiscation des biens de l’Eglise, en 1922
La deuxième fois, pour avoir refusé de reconnaître les réformateurs, en 1927. Après son arrestation, ces derniers allèrent chez lui essayer de convaincre sa femme de se rendre à la prison pour lui demander de rejoindre « l’Eglise vivante », et alors, l’assurèrent-ils, car ils étaient proches de l’Oguépéou, il serait libéré. Maria Fiodorovna se mit à pleurer : elle désirait, bien sûr, la libération de son mari mais elle savait qu’il n’accepterait jamais cette proposition, et, en fin de compte, déclara à ses visiteurs que si elle allait la lui transmettre en prison, il la chasserait, et elle perdrait son estime pour toujours.

Le père Mikhaïl fut bientôt libéré, mais les persécutions contre lui et sa famille ne cessèrent pas ; les autorités augmentaient constamment leurs impôts, et en conséquence, leur maison et tous leurs biens furent confisqués.

En 1930, l’Oguépéou tenta de fermer toutes les églises de la ville de Kozlov et, pour cela d’en arrêter les prêtres. Le 3 février 1930, ils furent enfermés en prison, et parmi eux, l’archiprêtre Mikhaïl. On les accusa d’avoir fondé une organisation contrerévolutionnaire antisoviétique. Le jour suivant son arrestation, le père Mikhaïl fut interrogé, et, répondant aux questions de l’inspecteur, dit : « Je n’ai jamais fait d’agitation contrerévolutionnaire et ni dans l’église, ni parmi les citoyens, je n’ai jamais rien dit d’antisoviétique ».

Les témoins, appelés après son interrogatoire, indiquèrent que le prêtre se plaignait de ses difficultés et se lamentait tout haut : « Mais combien de temps cela va-t-il encore durer ? Ou qu’on aille, il n’y a rien, on ne trouve même pas un croûton de pain ». Il disait qu’il ne restait rien d’autre à faire que patienter, la main de Dieu arrêterait les exactions de nos agresseurs. Ayant vu des réformateurs arpenter le cimetière, le père Mikhaïl aurait dit : « Vous vous êtes vendus au pouvoir. Le pouvoir fait des horreurs et vous aussi. Le pouvoir nous tourmente, nous autres orthodoxes, et c’est ce que vous faites aussi. Eh bien soit, nous l’endurerons et là haut, peut-être, nous serons récompensés. » Il arrivait alors effectivement que les autorités fussent ressenties comme occupantes. Mais lorsque ce n’était pas le cas, elles provoquaient ce genre de réactions, affirmant cela à propos d’elles-mêmes, comme si elles s’étaient elles-mêmes perçues comme des forces d’occupation.


Nouveau martyr: le prêtre  Mikhaïl Bogoroditski (1872 - 1937)
Le 19 mars 1930, la troïka de l’Oguépéou condamna l’archiprêtre Mikhaïl à cinq ans de détention et il fut envoyé dans un camp de concentration de la région de Novosibirsk.

Libéré en 1935, le père Mikhaïl se rendit d’abord chez lui, à Kozlov, rebaptisé par les autorités Mitchourinsk, mais ne put y exercer, car son église avait été confisquée par les réformateurs. Il s’en alla au village de Bielomiestnaïa Dvoïnia, dans la région de Tambov. Il y vécut seul : ses enfants adultes s’étaient dispersés, et les plus jeunes étaient restés avec son épouse à Mitchourinsk. Le 25 décembre 1936, le père Mikhaïl écrivit à sa fille : « Tu m’écris que tu as les nerfs ébranlés, je vais t’indiquer un très bon remède que j’ai expérimenté sur moi-même, c’est de s’en remettre entièrement à la volonté de Dieu. Rappelle-toi que quoiqu’Il fasse, il le fait pour le mieux. Comme le meilleur docteur donne de doux remèdes comme, le plus souvent, des amers, le Seigneur nous en donne de doux et aussi d’amers, pour le salut de notre âme. Renforce ta foi par la prière, à la maison et à l’église, par la lecture de la parole de Dieu et en particulier du saint Evangile, et tu seras toujours tranquille et heureuse. Cela , je te le dis, je l’ai expérimenté sur moi-même. » Au début de 1937, le président du selsoviet prévint le père Mikhaïl : « Bogoroditski, allez-vous en, on doit vous arrêter,» – « Et à qui laisserai-je l’église et mes paroissiens ? » répondit simplement le prêtre.

Absolument prêt à son arrestation et à la nécessité de porter à nouveau la croix de son témoignage, le père Mikhaïl s’en alla dans sa famille, à Mitchourinsk faire quelques réparations domestiques, rassembler et retaper ses vêtements de détenu : une veste ouatinée et un manteau de toile imperméable. Maria Fiodorovna l’accompagna à la gare, et ils prirent congé pour toujours. Que transmettre et que dire, quand l’âme pressent la séparation non pas temporaire, avec ses proches, mais avec la vie elle-même ? Que transmettre de plus important ? L’amour de Dieu et de son église, la prière pour le repos de celui qui s’en va, en particulier l’aide active, au sein de l’église, des enfants pour leurs parents, le pardon de tous et le souvenir de l’heure de sa mort.

Le 14 octobre 1937, le père Mikhaïl écrivit à sa femme, à ses enfants et à ses petits enfants :

« Mes chéris, mes inoubliables : maman, mes enfants, mes petits enfants ! Quand je mourrai, je vous demande de m’enterrer de façon chrétienne, ne m’oubliez pas dans vos saintes prières. Faites célébrer pour moi les quarante services. Faites la charité au nom de mon âme pécheresse. « La charité, comme dit la Parole de Dieu, libère de la mort et couvre beaucoup de péchés. » Donnez des prosphores pour le repos de mon âme. C’est d’une grande utilité pour les âmes, quand on prélève un fragment de prosphore en leur nom et qu’on le dépose dans le calice. Je vous en prie, chers enfants ! N’abandonnez pas votre mère, estimez-la comme votre chère maman, qui vous a élevés et nourris. Vous savez combien elle a traversé de maladies, de chagrins et de nuits sans sommeil, pour vous mettre sur pieds. Pour votre piété filiale, Dieu ne vous privera pas de sa grâce. Ne gardez pas de dettes envers elle. Je vous demande à tous pardon, en particulier à toi, maman, j’ai devant toi beaucoup de sujets de repentir. Chers enfants ! Vous aussi, pardonnez-moi, j’ai parfois été trop sévère envers vous, bien que ma sévérité fût la conséquence de mon amour pour vous. Et je vous pardonne à tous, à tous !

Je vous en prie, chers enfants, chers petits enfants, priez avec ferveur, n’oubliez jamais le Seigneur, notre Créateur. Faites votre salut ! La mort se tient derrière le dos de chacun de nous.
Je vous bénis tous au nom de notre Seigneur Jésus Christ. Je vous souhaite en Son Nom une vie bonne et heureuse, et, après votre mort, la vie céleste du paradis. Amen. Votre papa qui vous aime, l’archiprêtre Mikhaïl… Je vous le demande, lisez ce testament à tous mes enfants et petits enfants. »

Nouveau martyr: le prêtre  Mikhaïl Bogoroditski (1872 - 1937)
En 1937, en relation avec une nouvelle étape dans les persécutions contre l’Eglise Orthodoxe Russe, les collaborateurs du NKVD interrogèrent des témoins au sujet de l’archiprêtre Mikhaïl. L’un d’eux indiqua que, lorsque le père Mikhaïl avait appris que les autorités voulaient fermer les églises, il s’était mis à célébrer chaque jour et une fois, en entrant dans l’église, le témoin avait soi-disant entendu un sermon, au cours duquel il disait que les communistes écrivent dans la constitution que l’on peut librement pratiquer sa religion tout en fermant les lieux de culte. Pour éviter le châtiment de Dieu, il ne fallait pas permettre la fermeture des églises.

Une autre femme indiqua que le prêtre, en signe de protestation, s’était mis à célébrer tous les jours, lui intimant de venir en amenant d’autres kolkhoziennes croyantes. Dans l’église, au moment du sermon, le père Mikhaïl invitait les fidèles à ne pas laisser les communistes fermer une église orthodoxe. Les croyants s’étaient mis à venir plus souvent se confesser et communier aux Saints Dons du Christ. « Mais le prêtre n’est en rien impliqué dans aucune activité contre révolutionnaire », disait le témoin en conclusion.

L’enquêteur, peu satisfait de ces dépositions, convoqua des témoins « de service » ou encore « titulaires », comme on les appelait, qui signèrent les procès-verbaux des interrogatoires rédigés par lui-même. Le 12 novembre 1937, le père Mikhaïl fut arrêté. Il vivait alors si pauvrement qu’il n’avait qu’une seule paire de bottes, si vieilles qu’elles se trouvaient alors en réparation; ’il fallut, pour qu’il pût se chausser, l’envoyer chez le cordonnier, et les collaborateurs du NKVD durent l’attendre.

Deux jours plus tard, le père Mikhaïl fut interrogé, mais il refusa de se reconnaître coupable en quoi que ce soit. L’enquêteur demanda si le prêtre connaissait les témoins cités, et le père Mikhaïl répondit qu’il en connaissait un seul parmi tous ceux qu'on lui présentait, et quand l’enquêteur lui lut sa déposition, le prêtre répondit qu’elle était mensongère.

Le 20 novembre, la troïka du NKVD condamna l’archiprêtre Mikhaïl à être fusillé ; il le fut le 7 décembre 1937 et on l’enterra dans une fosse commune inconnue.

FOMA Traduit par Laurence Guillon

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Octobre 2018 à 12:10 | 0 commentaire | Permalien

Macaire, chef de l’autoproclamée « Église orthodoxe autocéphale ukrainienne » regrette d’avoir cédé l’église Saint-André à Constantinople
Macaire Malétitch, leader de l’autoproclamée « Église orthodoxe autocéphale ukrainienne » (ÉOAU) regrette d’avoir accepté de céder au patriarcat de Constantinople l’église Saint-André de Kiev et n’a pas l’intention d’être à l’avenir aussi conciliant.

Dans une interview à la chaîne « Espresso TV », Macaire a relevé que, dans la cession de l’église Saint-André, il a été plus conséquent que le président Piotr Poroshenko qui avait d’abord déclaré que les églises sont propriété de l’État et ne peuvent donc être cédées à personne.

« J’ai dit que j’étais personnellement d’accord, mais que je devais réunir un synode épiscopal puisque la décision ne m’appartient pas. Nous cèderons, mais vous devez nous donner quelque chose en échange. Il y a l’église Saint-Cyrille, il y a le territoire de la Laure, il y a l’église du Sauveur de Berestovo — au choix.

Mais, au cours de son interview à ZIK, le président a déclaré qu’il avait promis à Philarète et à Macaire de leur donner quelque chose, mais comme ce sera une église unie, on pourra y échapper. Mais il faut être conséquent. On peut me rouler une fois, ou deux, mais pas plus, » a déclaré le chef l’Église dite autocéphale. Et il s’est ému que les églises « moscovites » (c’est-à-dire de l’Église orthodoxe ukrainienne – patriarcat de Moscou) ne seront pas cédées, alors que la seule cathédrale de l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne peut, elle, « être cédée. (…) Il y a une injustice », a-t-il ajouté.

L’ÉOAU est l’une des trois organisations religieuses (avec l’ÉOU-PM et le prétendu « patriarcat de Kiev ») dont les représentants, selon Constantinople, doivent participer au concile d’unification. À ce propos, Macaire a fait part de ses doutes quant au succès de ce processus, car ne sont toujours pas définis ni l’appellation, ni les statuts ni le modèle de cette nouvelle Église.

« On veut unir tout le monde en grande pompe et au grand jour. Que Dieu veuille qu’il en soit ainsi, mais j’en doute fort. » Et Macaire ajoute que ni lui, ni ses évêques, ni ses prêtres ne sont disposés à participer à un concile d’unification. « J’ai dit aux deux exarques (nommés par Constantinople – ndt) que pour un accord il faut au moins deux semaines, ils m’ont répondu que ce serait trop long. Mais comment faire s’il n’y a ni statuts ni dénomination. D’accord, je réuni mes prêtres et diacres, et je leur dis quoi ? »

La seule issue dans cette situation est, selon lui, que le patriarche Bartholomée s’implique personnellement en désignant le primat de cette Église locale ukrainienne, qu’il lui remette le tomos et alors s’uniront à lui tous ceux « qui le souhaitent ».

Il y a quelque temps, le président Piotr Poroshenko avait déclaré que la cession de l’usufruit de l’église Saint-André de Kiev au patriarcat de Constantinople pour sa représentation en Ukraine accélèrerait l’octroi du tomos d’autocéphalie de l’Église orthodoxe en Ukraine.

Moscou, 22 octobre 2018. INTERFAX Глава УАПЦ МАКАРИЙ пожалел, что согласился на передачу Константинополю Андреевской церкви Traduction pour PO
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Octobre 2018 à 13:04 | 6 commentaires | Permalien

« Encyclopédie orthodoxe » : Commentaires de l'Eglise russe au texte de l'évêque Macaire de Christopoulos.
Traduction française des Commentaires de l'Eglise russe au texte de l'évêque Macaire de Christopoulos

Du Centre d’études ecclésiastiques « Encyclopédie orthodoxe »

Un évènement, visiblement historique, s’est produit le 7 septembre 2018 dans l’Église orthodoxe : le Patriarchat de Constantinople a décidé d’envoyer deux exarques en Ukraine, omettant ostensiblement de concerter ses actions ni avec le chef de la seule Église canonique du pays, le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine, ni avec le patriarche de Moscou et de toute la Russie, dont dépend canoniquement ce métropolite. Ainsi, le patriarche de Constantinople s’est octroyé à lui-même le droit non seulement d’interférer dans la vie de l’Eglise orthodoxe en Ukraine, mais aussi celui de décider de son sort de façon autonome, sans la moindre consultation avec la hiérarchie canonique de cette Église.

Soulignons qu’aucun acte reconnaissant le métropolite de Kiev ou son patriarche comme non-canoniques, ce qui aurait théoriquement pu justifier semblable ingérence, n’a été publié. En d’autres termes, il s’est produit une tentative d’usurpation de pouvoir sur le territoire d’une Église locale autocéphale sœur.

De façon générale, le patriarche Bartholomée, s’abritant derrière l’idée de « l’exercice d’un ministère prophétique », a affirmé de façon non équivoque les prétendus pleins-pouvoirs du patriarche de Constantinople à usurper l’autorité dans pratiquement n’importe quelle partie du monde orthodoxe, dans son allocution du 1er septembre 2018 devant la « Synaxe de la hiérarchie du siège œcuménique ». La position du patriarche Bartholomée sur les droits du siège de Constantinople rappelle fortement celle du patriarche Mélèce (Metaxakis), de triste mémoire. Certes, du point de vue de son contenu, la question des droits et des pleins-pouvoirs des primats des Églises orthodoxes locales, et, avant tout de l’Église constantinopolitaine, est capitale et nécessite une étude approfondie.

Cependant, formulant sa position sur la question ukrainienne, le patriarche de Constantinople a résolu de s’appuyer non seulement sur la supériorité, réelle ou imaginaire (certainement imaginaire, mais donnée pour réelle) du siège de Constantinople, mais également sur certains faits historiques. Le patriarche Bartholomée a confié l’étude de ces faits à l’évêque de Christopoulos Macaire (Griniezakis), vicaire de la métropole de Tallin, clerc de l’Église orthodoxe apostolique estonienne, dépendant du Patriarcat de Constantinople. Son rapport a été la source principale de renseignements historiques, sur laquelle s’est appuyée le siège de Constantinople pour prendre une décision aussi sérieuse que l’ingérence dans les affaires ecclésiastiques de l’Ukraine.

Le patriarche Bartholomée, pour sa part, a donné une très haute appréciation de ce rapport dans son allocution devant la « Synaxe de la hiérarchie du siège œcuménique » : « A notre demande, Son Éminence l’évêque de Christopoulos et professeur Macaire, a étudié durant des jours la question ukrainienne. Le fruit de ses recherches exhaustives sur cette question complexe a été un document de plus de 90 pages, que Son Éminence a remis à l’Église-mère. Nous le remercions et le félicitons. Comme il connaît très hien le sujet, nous lui avons demandé d’intervenir devant cette honorable assemblée, présentant l’opinion de l’Église sur le problème ukrainien actuel. »

Compte-tenu des conséquences possibles, que ne pouvait pas ne pas connaître celui qui donnait de ce rapport une si haute appréciation, on aurait pu s’attendre à ce que le travail de l’évêque Macaire soit un modèle de compétence historique et démontre une profonde connaissance de la documentation et des faits historiques. Malheureusement, malgré sa grande importance, ce rapport n’a pas été officiellement publié par le Patriarcat de Constantinople. Néanmoins quelques semaines après la « Synaxe de la hiérarchie du siège œcuménique », le texte a été publié sur plusieurs sites du réseau internet.

Peu après, une autre étude historique et canonique du Patriarcat de Constantinople, sous le titre « Le siège œcuménique et l’Église ukrainienne. Les textes parlent » a été publiée.

La lecture de ces textes force à réfléchir sur quelle base fragile le Patriarcat de Constantinople s’efforce de bâtir sa politique internationale. Le Centre d’études ecclésiastiques « Encyclopédie orthodoxe » présente ses premiers commentaires sur ces publications.

Commentaires sur le rapport
De Son Excellence Macaire de Christopoulos
« Le problème ecclésiastique en Ukraine » à la « Synaxe de la hiérarchie du siège œcuménique »


SUITE >>> PJ en WORD


Commentaires sur le rapport
De Son Excellence Macaire de Christopoulos
« Le problème ecclésiastique en Ukraine » à la « Synaxe de la hiérarchie du siège œcuménique »

I. Reconstitution des évènements du XIe au XVe siècles : la version de l’évêque Macaire.

1. De la titulature des métropolites russes
Dès le début de son rapport, l’évêque Macaire affirme que le siège de la métropole de Kiev est dénommé « Métropole de Kiev et de toute la Russie » dans le « Taktikon » d’Alexis Ier Comnène. Il s’agit, visiblement, de la 11e notice des sièges épiscopaux, suivant la numération de J. Darrouzes, dans laquelle, cependant, le titre du métropolite se limite à un seul mot : « Russie » (Rus’). En d’autres termes, au XIe siècle, il n’y avait pas de « métropolite de Kiev », il y avait un « métropolite de la Rus’ ».
Quoiqu’en dise l’évêque Macaire, le mot « toute » ne figurait pas dans la titulature du métropolite de la Rus’. Il n’apparaît que dans les années 50-60 du XIIe siècle, ce qui n’est nullement dû au hasard : peu auparavant, en 1147, le consul des évêques du sud de la Russie avait installé métropolite à Kiev Clément Smoliatitch, sans l’accord de l’Église constantinopolitaine, ce que n’approuvèrent pas les évêques du Nord, de l’Ouest et du Nord-Est de la Rus’. Ce fait provoqua de sérieux troubles, qui se terminèrent, dans l’ensemble, en 1156, lorsqu’on envoya de Constantinople en Russie le métropolite Constantin I. Les troubles ne cessèrent définitivement que sous le patriarche de Constantinople Luc Chrysobergès. C’est, visiblement, ce dernier qui ajouta le mot « toute » à la titulature des métropolites russes, afin de souligner l’unité de tous les diocèses russes de l’Église. Ironie du sort, au XIIe siècle, c’est donc le Patriarcat de Constantinople qui empêcha la séparation du diocèse de la future Ukraine, dirigé par le métropolite « autocéphale » Clément, d’avec les diocèses de Novgorod, de Rostov-et Souzdal – la future éparchie de Moscou –, de Smolensk et de Polotsk. Ce fut le grand-prince Iouri Dolgorouki, auquel on attribue traditionnellement la fondation de Moscou, qui chassa Clément de Kiev.

2. Le transfert « non-canonique » de la métropole à Moscou
L’évêque Macaire ne mentionne pas ces évènements. Selon lui, « ce n’est qu’à l’époque des invasions mongoles (1237-1340) que la florissante métropole de Kiev subit le premier sérieux choc de son histoire ». Ni les évènements autour de l’installation du métropolite « ruthène » Hilarion, au XIe siècle, ni le schisme susmentionné de l’Église russe au XIIe siècle, après l’intronisation de Clément Smoliatich, ni les violentes guerres civiles des années 1130-1230, dans lesquelles Kiev était considérée comme le principal trophée et fut souvent l’arène d’opérations violentes, allant jusqu’aux pillages de 1169 et de 1203, n’ont retenu l’attention de l’éminent intervenant.

Au lieu de quoi, il s’attache à brosser le tableau, simpliste jusqu’à la naïveté, historiquement insoutenable, du transfert du siège du métropolite de Kiev à Moscou, évènement auquel il s’attarde assez longuement. Selon lui, après la ruine de la métropole de Kiev par les Mongols, « une grande partie de sa population se déporta vers le nord ». Les métropolites de Kiev, avec l’autorisation du Patriarcat de Constantinople, s’installèrent alors à Vladimir. Ensuite, selon l’intervenant, les choses se gâtèrent : les métropolites de Kiev quittèrent Vladimir pour Moscou, « sans l’autorisation et la bénédiction de la hiérarchie ecclésiastique canonique de la métropole, à savoir le Patriarcat œcuménique. » Ceci, estime l’évêque Macaire, était inadmissible pour « les princes méridionaux..., les évêques, le clergé et le peuple des régions de ce qu’on appelle la Petite-Russie. »

Reste à s’étonner de l’incapacité de l’éminent auteur à faire correspondre les chiffres et les faits. Le premier métropolite de Kiev qui passa la majeure partie de son primatiat à Vladimir-Souzdal, fut Cyrille II (III, métropolite à partir de 1243, confirmé par le patriarche de Constantinople en 1246-1247 ; il séjourna principalement sur les terres de Vladimir et Souzdal de 1250 à 1273, puis en 1280, année où il mourut à Pereslav-Zalesski, le 6 ou le 7 décembre). Le métropolite suivant, saint Maxime, dirigea l’Église principalement depuis Kiev, de 1283 à 1299, avant de transférer sa résidence à Vladimir, où il demeura jusqu’à sa mort, en 1305. A cette époque, le diocèse de Vladimir fut liquidé et son territoire fut intégré à la région métropolitaine. Le successeur de saint Maxime, le métropolite Pierre, originaire de Volhynie, ne resta qu’un an à Kiev après sa nomination à Constantinople et son arrivée en Rus’ en 1308, et fit de Vladimir sa résidence permanente dès 1309, après quoi il la quitta en 1325 pour Moscou, où il mourut en 1326. Le métropolite suivant, le grec Théognoste, fut envoyé en Russie par le Patriarcat de Constantinople en 1328, et s’installa la même année à Moscou, d’où il administra l’Église jusqu’à sa mort en 1353. Son exemple est particulièrement important : le métropolite Théognoste n’avait, au départ, pas de liens avec la Russie, et remplissait strictement la volonté de Constantinople. Pourtant, il se dirigea volontairement vers Moscou, ce qui dissipe totalement les soupçons infondés de l’évêque Macaire. Les dernières années de sa vie, il consacra Alexis, son assistant le plus proche (son vicaire, de fait) et futur successeur, évêque de Vladimir. Cependant, plus important encore, un acte synodal fut publié en 1354, auquel se réfère également l’évêque Macaire, sur la question du transfert de la chaire de Kiev. Cet acte fut publié à l’occasion de la confirmation du nouveau métropolite que Théognoste avait désigné comme son successeur, ce même Alexis, habitant de Moscou, où il était né, par le patriarche Philothée de Constantinople (Kokkinos). L’acte autorise le transfert du lieu de résidence principal du métropolite de Kiev et de toute la Russie « à Vladimir... irrévocablement et indissolublement dans les siècles des siècles (ἐν τῷ Βλαντιμοίρῳ … ἀναφαιρέτως καὶ ἀναποσπάστως εἰς αἰῶνα τὸν ἅπαντα).
Remarquons que le siège des métropolites de Kiev était situé à Moscou depuis 1325, autrement dit, près de trente ans avant l’acte susmentionné. Le patriarche Philothée, son auteur, le savait parfaitement, comme il savait que saint Alexis, tout en conservant formellement le titre de métropolite « de Kiev et de Vladimir », résiderait à Moscou. Bien plus, c’est ce que sous-entend l’acte du patriarche Philothée. Il est donc impossible de parler de la « non-canonicité » du transfert de la chaire de Kiev à Moscou. Qui, si ce n’est le Patriarcat de Constantinople (y compris l’évêque de Christopoulos), saurait mieux dire pourquoi et comment la résidence de métropolites et d’évêques titulaires de tel ou tel lieu est en fait située dans un lieu géographique tout différent ?

Le titre de métropolite de « Vladimir » mettait en évidence le lien indissoluble avec les droits des grands-princes de Vladimir (c’est pour le titre de grand-prince de Vladimir que les princes russes recevaient l’investiture de la Horde). A compter de 1328, le titre de grand-prince de Vladimir fut porté par les princes Ivan Kalita, puis par ses fils Syméon le Superbe et Ivan II. Ce n’est que pour trois ans, de 1360 à la fin de 1362, que la grande-principauté fut accordée par la Horde au prince de Nijni-Novgorod, avant de revenir aux princes de Moscou, devenant dès lors leur apanage, c’est-à-dire une propriété héréditaire inaliénable. Un quart de siècle plus tard, la principauté de Vladimir fut totalement intégrée à la principauté de Moscou. Mais il va de soi qu’au milieu du XIVe siècle, seule Vladimir, capitale de la grande-principauté, pouvait être deuxième ville de la métropole de Kiev. De façon caractéristique, même un siècle plus tard, dans la titulature des tsars russes, par exemple dans celle du tsar Michel Feodorovitch, la mention de « prince de Vladimir » venait en premier, précédant même celle de titre de « prince de Moscou ». Ce n’est qu’après le changement de titre, après que Kiev et la Rive gauche du Dniepr eurent été intégrées à l’état russe sous le tsar Alexis Mikhaïlovitch, que le titre de métropolite de Vladimir passa en troisième position, après « Moscou » et « Kiev ». Un autre fait intéressant, fixé par les documents, est l’échange du patriarche de Constantinople Jérémie II avec les autorités russes, en 1588, sur sa possible installation en Russie. Jérémie, fatigué des luttes constantes à Constantinople, semblait prêt à rester patriarche en Russie. Les Russes lui proposèrent une résidence à Vladimir, sous-entendant que le métropolite Job resterait à Moscou auprès du souverain. Mais le patriarche Jérémie ne souhaitait être patriarche russe qu’à condition de s’installer à Moscou. La position particulière de Vladimir se réflète également dans la suite de l’histoire ecclésiastique : le titre d’évêque de Vladimir n’a plus été attribué jusqu’à la période synodale, étant attaché à la titulature du métropolite, puis du patriarche de toute la Russie, tandis que l’évêque résidant à Vladimir et à Souzdal était nommé évêque de Souzdal. C’est ce qui explique la mention de « Vladimir » dans l’acte de 1354. Un siècle plus tard, le patriarche de Constantinople Gennade Scholarios le confirma : répondant à la question du despote Georges de Serbie, il mentionne que la chaire de Kiev est située « en Moscovie » (sic !) parce que la ville de Kiev est tombée entre les mains « des Latins », autrement dit fait partie d’un état catholique.

Encore une remarque : quels sont ces « princes de la Russie du Sud », mécontents du déplacement du centre de la métropole vers le Nord ? Visiblement l’auteur du document désigne par ce terme trompeur les souverains de ces terres au XIVe siècle, c’est-à-dire les princes païens de Lituanie (Gedeminas et Olgierd) et les dirigeants catholiques (Casimir le Grand, le roi Vladislas Jagellon, le grand-prince de Lituanie Vytautas et le roi Casimir Jagellon). La future création des métropoles de Galicie et de Lituanie eut lieu sous la pression de ces dirigeants.

3. Les métropoles de Galicie et de Lituanie au XIVe siècle
Ensuite, l’évêque Macaire s’intéresse aux métropoles de Galicie et de Lituanie. Les représentations que Son Excellence a de leur histoire sont douteuses. Il affirme qu’au « début du XIVe siècle, il existait trois métropoles documentées sur les territoires de la Petite et de la Grande Russie : la métropole de Kiev, dont le siège était à Moscou, la métropole de Galicie, comprenant les régions au nord des Carpathes, aujourd’hui réparties entre la Pologne et l’Ukraine – parmi ces régions, la ville de Kiev – et la métropole des Lituanie ou de Lituanie. » Cette affirmation – Kiev située « dans les régions au nord des Carpathes » est un exemple remarquable du manque de rigueur de l’auteur dans les détails de son exposé. Il en va de même de l’appartenance de Kiev à la métropole de Galicie : « Kiev... fit tantôt partie de la métropole de Galicie, tantôt de la métropole de Lituanie », cependant, durant toute la période byzantine, Kiev n’a jamais été rattachée à la métropole de Galicie.

La métropole de Lituanie fut créée au milieu des années 1310, dans le cadre du projet de baptême de la Lituanie païenne, et n’exista qu’environ une décennie. Cependant, à la suite de l’invasion des terres russes, dans les années 1310-1320, les principautés de Droutsk, de Vitebsk, de Minsk, de Pinsk, de Tourov et de Sloutsk furent incluses au Grand-Duché de Lituanie, puis, vers 1360, la principauté de Briansk, vers 1362 la principauté de Kiev, dans les années 1360 celle de Tchernigov, et dans les années 1340-1370 la Volhynie. A l’origine, les autorités lituaniennes tentèrent de fonder leur propre métropole, dont le centre aurait été à Kiev, et organisèrent à cet effet l’intronisation du métropolite Théodoret comme patriarche de Tyrnovo en 1352. Cet acte fut résolument condamné par l’Église de Constantinople, et Théodoret fut destitué. Mais, dès 1354, le Patriarcat de Constantinople résolut de répondre favorablement aux demandes du grand-duc Olgierd, et consacra le métropolite Romain de Lituanie. Pourtant, quoiqu’en dise l’évêque Macaire, cela ne provoqua pas une division des diocèses russes en « trois métropoles » puisque Romain prétendit rapidement à diriger toute l’Église russe, y compris les diocèses du Nord-Est. Ceci provoqua un conflit, qui ne s’apaisa qu’après la mort de Romain, durant l’hiver 1362/1363, après quoi le patriarche Philothée de Constantinople publia plusieurs documents liquidant la métropole de Lituanie. Un nouveau conflit éclata en 1375 : un Bulgare, très instruit, du nom de Cyprien, fut consacré à Constantinople métropolite de Kiev, de Russie et de Lituanie, le titre de métropolite de Kiev et de toute la Russie continuant à être utilisé par saint Alexis, résidant à Moscou. Il était prévu que Cyprien prendrait la tête de toute l’Église russe après la mort d’Alexis, où qu’il le déposât si des raisons sérieuses se présentaient. De longs troubles débutent alors, dont le résultat fut un second séjour de Cyprien à Moscou en 1390 (il y était venu pour la première fois en 1381-82), et la réunion de tous les diocèses russes sous son autorité, en dehors de deux diocèses relevant de la métropole de Galicie, jusqu’à sa mort en 1406. Le successeur de Cyprien, le grec Photios, fut consacré en 1409 et parvint à Moscou en 1410. Comme Cyprien, il était à la tête de toutes les éparchies russes, tant celles du Nord et du Nord-Est, que du grand-duché de Lituanie. Pendant son primatiat, les dirigeants lituaniens tentèrent d’ailleurs, encore une fois, de consacrer leur propre métropolite, Grégoire Tsamblak, en 1415. Le Patriarcat de Constantinople déposa et anathémisa immédiatement Grégoire Tsamblak et, à partir de sa mort, en 1419 ou 1420, tous les diocèses russes, y compris celui de Galicie, furent réunis sous l’autorité de Photios.

La métropole de Galicie fut fondée vers 1302-1303, mais n’exista que jusqu’en 1307, date à laquelle le Patriarcat de Constantinople soumit à nouveau ses diocèses à l’unique métropole de toute la Russie dirigée par saint Pierre (le premier à s’être installé à Moscou). Un nouveau projet de métropole de Galicie apparut en 1331, mais ne fut pas mis en place. Une décennie plus tard, nouvelle tentative, et, quelque part entre 1342 et 1346, le patriarche de Constantinople Jean XIV Kalekas, célèbre pour avoir persécuté saint Grégoire Palamas et sa doctrine, refonda effectivement la métropole de Galicie. Cependant, dès 1347, le patriarche Isidore Ier annula toutes les décisions de son prédécesseur, y compris la fondation de la métropole de Galicie. Les chrysobulles impériaux de Jean VI Cantacuzène relatifs à ce sujet, les actes du Synode du Patriarcat de Constantinople présidé par Isidore Ier et plusieurs chartes de ce patriarche précisent bien que la décision de séparer la métropole de Galicie du reste de la Rus’, prise par « le précédent patriarche de Constantinople dans un mauvais dessein » (διὰ τὴν κακογνωμίαν τοῦ χρηματίσαντος πατριάρχου Κωνσταντινουπόλεως), est illégale (ἔξω τῶν θείων καὶ ἱερῶν κανόνων). Par conséquent, l’empereur et le concile épiscopal la suppriment et ordonnent que l’Église russe revienne à l’unité sous la direction d’un seul primat, « suivant les coutumes légitimées depuis des temps immémoriaux dans ce pays – toute la Russie » (τῶν ἐκ παλαιοῦ νενομισμένων ἐθίμων εἰς τὴν τοιαύτην χώραν τῆς πάσης Ῥωσίας). Comme l’écrivent les pères du concile de 1347 – et ce sont les hiérarques qui arrêtèrent les persécutions contre le palamisme et le décrétèrent doctrine de l’Église ! - ἔθνος τῶν Ῥώσων, χρόνος ἤδη μακρὸς εἰς τετρακοσίους ἐγγὺς ἐξήκων, ἕνα μητροπολίτην γνωρίζον, « le peuple des Russes depuis déjà près de quatre cents ans ne connaît qu’un seul métropolite ». Ainsi, ce n’est pas seulement, et pas tant, le rejet d’un personnage comme Jean XIV Kalekas, que le fait même de l’unité historique de l’Église russe qui servit d’argument clé aux auteurs de ces documents, lorsqu’ils décidèrent de supprimer la métropole indépendante de Galicie.

En 1371, la métropole de Galicie, cependant, réapparut, à la demande expresse du roi polonais Casimir III, qui menaçait, en cas de refus, de convertir par la force au catholicisme la population des régions orthodoxes passées sous l’autorité de la Pologne. La métropole de Galicie exista pour la première fois dans cette version – la troisième ! – durant une période plus ou moins longue, mais, dès 1420, le métropolite de Kiev et de toute la Russie Photios se rendit en Galitch en visite pastorale, ce qui montre qu’il n’y avait déjà plus de métropole avec cette ville pour centre à cette époque.

Ainsi, le tableau des « trois métropoles » « sur le territoire de la Petite et de la Grande Russies » esquissé par l’évêque Macaire dans son rapport, est fort éloigné de la réalité : la métropole de Galicie n’a pu exister qu’à la troisième tentative, pour être finalement supprimée à l’époque de saint Photios ; la métropole de Lituanie n’exista qu’une décennie sur les terres lituaniennes, mais disparut ensuite ; lorsque le grand-duché de Lituanie s’agrandit en annexant des terres russes, toutes les tentatives d’organiser une métropole sur ces territoires se soldèrent par un échec. Il faut constater que l’Église de Constantinople s’efforçait de préserver l’unité de la métropole russe.

4. L’installation « non canonique » du métropolite Jonas
A cet endroit de son récit, Son excellence, auteur du rapport, étudie l’installation du métropolite Jonas, sans rien dire des évènements qui la précédèrent. Pourtant, ces évènements sont essentiels pour comprendre ce qui se passa au XVe siècle, puis aux XVIe – XVIIe siècles. Après la mort du métropolite Photios de Kiev, à l’été 1431, le patriarche de Constantinople n’attendit pas qu’on lui envoyât un candidat à cette chaire depuis Moscou, mais consacra au siège de Kiev le candidat du grand-duc de Lituanie Swidrigaila, l’évêque de Smolensk Gérasime, partisan de l’union avec les catholiques. Le métropolite Gérasime n’eut pas le temps d’entreprendre trop nettement la réalisation de son programme d’union : Swidrigaila le soupçonna d’entretenir des liens secrets avec ses opposants politiques, et à l’été 1435, le fit brûler vif. Le siège de Kiev se retrouvait de nouveau vacant.

Cette fois, Constantinople n’attendit pas de candidat au siège de Kiev, et installa un grec, Isidore, sans aucun lien avec la métropole, partisan zélé de l’union et participant actif des négociations avec Rome. Bien que le grand-prince moscovite Vassili II eût clairement manifesté son mécontentement de ce que le Patriarcat de Constantinople n’avait pas consulté la métropole, Moscou, fidèle aux normes canoniques, accueillit Isidore avec les honneurs, sans remettre en cause sa nomination. Depuis Moscou, le métropolite Isidore se mit bientôt en route à la tête d’une délégation de la métropole de Kiev vers Ferrare où, suivant la bulle du pape, devait avoir lieu le concile entérinant la réunion des Églises. Au concile, le métropolite Isidore intervint comme émissaire de l’empereur byzantin, et s’y montra si actif qu’il fut nommé légat pontifical en Lituanie, Livonie, Russie et « Léchie » (Pologne) en 1439, pour faire appliquer les décisions du concile sur l’union. A la fin de l’année, il fut élevé à la dignité cardinalice. Isidore revint à Moscou en mars 1441. Il entra dans la ville comme légat du pape et cardinal, précédé de la croix latine. A la première liturgie qu’il célébra à la cathédrale de la Dormition du Kremlin de Moscou, il fit mention du pape Eugène comme chef de l’Église une et fit lire solennellement la bulle du pape, énonçant les décisions du concile de Ferrare-Florence. La Moscou orthodoxe rejetta « l’écrit papal ». Le grand-prince Vassili II organisa une dispute entre Isidore et les adversaires de l’union, après quoi Isidore fut emprisonné pour avoir trahi son Église et osé « nous donner en esclavage à l’église romaine, excommuniée à cause de ses nombreuses hérésies contre les saints pères théophores ». On l’enferma au monastère du Miracle en attendant le verdict. Selon les normes canoniques, c’était le patriarche de Constantinople qui devait décider de son sort, mais il se trouva que celui-ci aussi était un chaud partisan de l’union. En accusant d’hérésie le métropolite Isidore, Moscou accusait en même temps les autorités civiles et ecclésiastiques de Constantinople, alors en état de « symphonie uniate ». Afin de se débarasser d’Isidore, on lui permit de s’évader et de quitter la grand-principauté de Moscou. Isidore parvint d’abord à Novogroudok, puis en Lituanie, se rendit en Pologne, avant de se fixer à Rome, où il poursuivit sa carrière dans l’Église catholique.

En 1443, Grégoire III Mamma, l’un des auteurs des décrets du concile de Ferrare-Florence, compagnon de lutte d’Isidore dans l’application de l’union, devint patriarche de Constantinople. Il était donc totalement inutile d’espérer qu’un hiérarque d’esprit orthodoxe fût installé au siège de Kiev, tandis que le danger de voir arriver un nouveau métropolite-uniate devenait toujours plus réel. Par conséquent, en 1448, sept ans après la fuite d’Isidore, on prit à Moscou la décision de convoquer un concile d’hiérarques russes pour nommer un métropolite de Kiev, sans la participation du patriarche de Constantinople. Le 15 décembre 1448, un concile d’évêques russes, convoqué par le prince Vassili II, élut l’évêque de Riazan Jonas métropolite de Kiev et de toute la Russie. Il convient de remarquer que les droits canoniques du métropolite Jonas à diriger les diocèses sur les territoires soumis au roi polonais Casimir IV furent été confirmés par le souverain polonais en 1451. Ainsi, l’unité ecclésiastique et canonique du diocèse demeurait. Lorsqu’en 1449 on apprit à Moscou le début du règne de l’empereur Constantin XI Paléologue, qui ne se montra pas d’emblée partisan de l’uniatisme, Vassili II lui écrivit une lettre (datée de juillet 1451, on ne sait pas si elle fut envoyée), dans laquelle il demandait, entre autre, si un patriarche orthodoxe n’était pas revenu à Constantinople. Ce n’est qu’après la chute de Constantinople que le Patriarcat eut à nouveau un patriarche orthodoxe, en la personne de Gennade Scholarios. C’est à ce dernier que le métropolite Jonas écrivit pour lui demander sa bénédiction.

Ainsi, affirmer, comme le fait l’évêque Macaire, que l’installation de saint Jonas fut non canonique et eut lieu « pour imiter les quatre patriarches orientaux » est une grande erreur. Souvenons-nous que des représentants de presque toutes les Églises autocéphales, y compris du Patriarcat de Constantinople, prirent part aux célébrations du 500e anniversaire de cet évènement, en 1948.

5. Grégoire le Bulgare : l’éloquent silence de l’évêque Macaire
Ce que tait surtout l’évêque Macaire, c’est l’histoire de la formation d’une nouvelle métropole de Kiev, post-byzantine, qui, à compter du milieu du XVe siècle, exista parallèlement à l’ancienne métropole de Kiev de l’époque byzantine (celle-là même dont le centre était à Moscou depuis le XIVe siècle). Le véritable inventeur de cette nouvelle métropole ne fut pas le Patriarcat de Constantinople, mais la curie romaine, à laquelle l’idée avait été soufflée par le fameux Isidore, installé à Rome après la chute de Constantinople. Le 15 octobre 1448, le patriarche titulaire latin de Constantinople, Grégoire III Mamma (chassé de Constantinople par la population orthodoxe dès 1450), consacra métropolite un proche du cardinal Isidore, l’abbé Grégoire le Bulgare, à la demande du pape de Rome. Avant la conversion d’Isidore au catholicisme, Grégoire avait été son diacre et l’avait accompagné, notamment à Moscou. Au départ, le nouveau métropolite devait se soumettre les diocèses des territoires dépendant du roi Casimir IV. Grégoire, cependant, n’avait pas eu le temps de quitter Rome que le pape Pie II décidait déjà d’étendre les prétentions de l’Église romaine à la Rus’ moscovite. Suivant les instructions du pape, Isidore renonça pour la forme aux parties de la métropole de toute la Russie qui lui avaient été « conservées » en faveur de Grégoire le Bulgare. En janvier 1459, Grégoire se rendit chez Casimir IV, accompagné d’un représentant pontifical qui amenait au roi une lettre du pape. Elle contenait des malédictions dirigées contre saint Jonas, et exigeait que le roi renonçât à reconnaître l’autorité du métropolite sur les diocèses orthodoxes des territoires de Lituanie et de Pologne, au profit de Grégoire, puis qu’il s’efforçât d’obtenir la même chose de Moscou, concernant les territoires de la grande-principauté de Moscou. Le roi fit ce que le pape Pie II lui demandait, forçant les évêques orthodoxes de Lituanie et de Pologne à se soumettre à l’hiérarque catholique « de toute la Russie » envoyé de Rome, violant ainsi les garanties qu’il avait lui-même données à saint Jonas en 1451. Il écrivit ensuite à Vassili II, lui proposant de destituer saint Jonas, à cause de son grand âge, et d’accueillir Grégoire à Moscou en qualité de métropolite.

A Moscou, cet ingérence grossière de l’Église catholique romaine dans les affaires de l’Église russe fut, naturellement, accueillie avec indignation. En 1459, un concile d’évêques du Nord-Est de la Russie prit la décision de rester fidèle à saint Jonas et de refuser catégoriquement de reconnaître « un renégat à la foi chrétienne orthodoxe, Grégoire, disciple d’Isidore..., venu de Rome pervertir l’Église de Dieu..., excommunié de la sainte Église catholique, qui se donne le titre de métropolite de Kiev. »

Quant à la population lituanienne, elle réagit aussi à sa soumission forcée au légat du pape de façon très douloureuse, ce qui obligea finalement Grégoire le Bulgare à chercher à se faire reconnaître par Constantinople. En 1465, il envoya au patriarche Syméon de Constantinople un ambassadeur, que le patriarche ne reçut pas. Cependant, le patriarche suivant, Denis I, accepta d’admettre Grégoire le Bulgare dans la communion ecclésiale en 1467, reconnaissant son titre de métropolite de toute la Russie. Le 14 février de la même année, il fit parvenir une charte à Moscou. Le patriarche y affirmait que l’Église de Constantinople n’avait, soi-disant, pas reconnu saint Jonas pour primat légitime de l’Église de toute la Russie, et ne reconnaissait pas non plus ses successeurs. Il exigeait donc que la direction de l’Église de toute la Russie fût remise à Grégoire. Cette précipitation du patriarche Denis, dont la lettre fut envoyée moins d’un mois après son accession au trône patriarcal, n’est sans doute pas due au hasard. Peut-être avait-il promis de satisfaire plusieurs exigences pour être élu, notamment concernant Grégoire le Bulgare.

D’un côté, l’acte du patriarche Denis avait un côté positif : toute une organisation ecclésiastique, en la personne de son premier hiérarque et de ses hiérarques qui lui étaient fidèles, renonçait au latinisme et passait à l’orthodoxie (bien que la question de la sincérité de cette conversion doive rester ouverte : ce n’est pas pour rien que le successeur direct de Grégoire le Bulgare, le métropolite Misaël, une fois élu, en 1476, s’adressa au pape Sixte IV, et non à Constantinople, pour être confirmé dans ses fonctions). D’un autre côté, l’acte légitimait à retardement l’ingérence du pape dans les affaires de l’Église russe. L’exigence de se soumettre au protégé de Rome, Grégoire, « disciple de Sidor », fut reconnue comme inadmissible à Moscou, si bien que l’acte de Denis non seulement ne fut pas entériné, mais l’Église constantinopolitaine s’aliéna pour longtemps la métropole russe historique. Cette décision, émanant précisément du Patriarcat de Constantinople, affaiblit pour longtemps la position de l’Église orthodoxe dans toute l’Europe de l’Est, d’autant plus dans le contexte du joug ottoman. Pour cette raison, les rapports avec l’Église de Constantinople reprirent rapidement : dès 1518, une ambassade du patriarche Théolipte de Constantinople arriva à Moscou, conduite par le métropolite Grégoire de Zichni. La titulature des actes apportés par le métropolite témoignait que Constantinople reconnaissait désormais le métropolite de Moscou. Le métropolite Varlaam est nommé dans l’acte du patriarche Théoplite (juillet 1516) « métropolite de Kiev et de toute la Russie » (dans l’expédition), et « métropolite de Moscou et de toute la Russie » (dans l’en-tête). A Moscou, on accordait une grande importance à la venue de l’ambassade patriarcale. On rédigea des chroniques officielles sur l’arrivée de l’ambassade, sur sa composition et sur son départ. Par la suite, les rapports se poursuivirent entre les deux Églises.
Certes, en avançant des conditions inacceptables et en rompant avec la politique de ses deux prédécesseurs, le patriarche Denis I de Constantinople avait agi très inconsidérément, mettant en danger les relations entre la chaire de Constantinople et Moscou ce qui, en l’absence du facteur uniate, oblige à réfléchir sur les vraies raisons de cette décision précipitée. Quoi qu’il en soit, le résultat des manœuvres de Constantinople fut une sorte d’échange : elle perdit pour longtemps le lien avec sa métropole historique dont le centre était à Moscou, mais se soumit plusieurs diocèses sur le territoire de l’état polono-lituanien (la république des Deux Nations à compter de 1569). Cette soumission était d’ailleurs largement nominale... Mais revenons au texte de l’évêque Macaire.

Il est évident que la réalité est toute différente de l’image d’Épinal que l’évêque Macaire tente de faire passer pour la vérité : « une métropole canonique florissante à Kiev » - « son transfert à Vladimir (canonique), puis à Moscou (soi-disant non canonique) – le « mécontentement des habitants de Kiev et des régions « au nord des Carpathes » - « la formation de trois métropoles au XIV siècle » - l’élection illégale de saint Jonas à Moscou ».

II. II) Deux grands évènements ecclésiastiques de la fin des XVI-XVIIe siècles exposés par l’évêque Macaire

1. L’érection du patriarcat à Moscou
Ayant étudié la « non canonicité » de l’installation du métropolite Jonas, Son Excellence s’intéresse ensuite à l’établissement du patriarcat en Russie. L’analyse de cette question, effectivement capitale, ne va pas sans les récriminations habituelles sur l’octroi du titre patriarcal aux métropolites de toute la Russie « sous la pression intolérable du tsar », comme si l’Église russe par elle-même n’était pas digne du patriarcat, comme si le patriarche Jérémie II de Constantinople n’était pas venu de son plein gré à Moscou et pas pour recevoir de l’aide (qui lui fut effectivement largement accordée). Mentionnant l’intronisation du patriarche Job au Kremlin et la charte concilaire de 1590, l’évêque Macaire se met à critiquer les autorités russes pour avoir oser exiger de reconnaître à Moscou la troisième place dans les dyptiques, ce qui était, selon lui, une marque de « chauvinisme de grande puissance ». Il n’envisage pas d’explication plus prosaïque, ni plus réaliste. A tort : il ne s’agissait pas, bien entendu, de « chauvinisme » (d’autant plus que les Grecs du Patriarcat de Jérusalem ne se distinguaient sûrement guère des Grecs du Patriarcat de Constantinople) : dans les faits, les Russes comprenaient que, dans le contexte de la turcocratie, parmi les Patriarcats orientaux, seule Constantinople disposait d’une autorité réelle. Seul le respect pour le titre du patriarche d’Alexandrie – « juge de l’Univers » - incita les autorités russes à demander à ce que Moscou soit placée non à la seconde, mais à la troisième place dans les dyptiques.

Macaire tente également d’exagérer la prédominance de l’acte synodal de 1590 sur les actes du Concile de Constantinople de 1593. Notre éminent auteur se donne ouvertement pour tâche de désavouer le fait même de la convocation du Concile de Constantinople de 1593 et les décisions qui y furent prises. Il écrit : « D’un point de vue historique, dire, comment on l’entend souvent, que ce concile fut convoqué pour rédiger un nouveau Tomos pour le patriarche russe, suivi de la signature de tous les patriarches orientaux puisque la signature du patriarche Mélèce d’Alexandrie ne figurait pas dans le chrysobulle de 1590, ne soutient pas la critique. En fait, ils n’ont reçu leur dignité patraircale que du patriarche de Constantinople. Les patriarches d’Alexandrie et de Jérusalem, qui avaient signé le chrysobulle, vivaient alors temporairement à Constantinople et, comme le montrent nos archives, n’ont pas seulement signé le chrysobulle russe, mais aussi toutes les décisions conciliairs de cette époque. Par conséquent, la signature de tous les primats n’était pas nécessaire à la proclamation de l’autocéphalie, comme l’affirment certains aujourd’hui, désireux de limiter les droits du siège œcuménique. Par ailleurs, s’il en avait été ainsi, il aurait fallu également faire appel à la signature de l’archevêque de Chypre, qui était également chef d’une Église autocéphale. Mais il n’en a pas été ainsi. »

Ces réflexions contredisent complètement le texte de l’acte synodal de 1593. Au début du texte, le patriarche Mélèce d’Alexandrie s’adresse directement aux autres patriarches : « Vous savez, frères, que le signe distinctif de l’amour pour le Dieu Sauveur est la sollicitude pastorale. Car Il dit Lui-même : Pierre, m’aimes-tu ? Pais mes brebis. Pour cette raison, nous avons nous-mêmes plus d’une fois supporté et supportons encore de nombreuses épreuves, de nombreux travaux et bien des dangers, comme vous le savez. Voici qu’aujourd’hui, j’ai été invité à Constantinople par les lettres de Sa Toute-Sainteté le patriarche œcuménique, notre frère et concélébrant, par les autres hiérarques pour les besoins de l’Église, ayant ainsi aussi reçu des lettres de la très-orthodoxe Moscou du très-pieux tsar Feodor, qui a soin de l’un et de l’autre, c’est-à-dire des nécessités de l’Église et de son devoir royal. Je demande à Votre Piété, ayant jugé sévèrement mes discours, d’expliquer ce qui sera trouvé juste quant à ce qui sera dit... Puisque je dois répondre à la pieuse épître du tsar oint de Dieu, je demande donc à Votre Piété d’éprouver et de définir collégialement : tout ce que je pense et dit est-il juste et est-il en accord avec les décrets patristiques. Je reconnais juste que la ville souveraine et très-orthodoxe de Moscou, comblée de la philanthropie et de la grâce de Dieu, soit élevée aussi dans les affaires ecclésiastiques, sur la foi du 28e canon du Quatrième Concile des 630 pères rassemblés à Chalcédoine. »

Ce à quoi sa toute-sainteté le patriarche œcuménique Jérémie répondit : « Nous l’avons déjà décidé et l’avons exposé au très-pieux tsar ». Sophrone, patriarche très-saint de Jérusalem, éleva la voix : « Je déclare la même chose ». Alors, le Saint Concile prononça unanimement : « Puisque cette affaire a été discutée selon les saints canons, nous le souhaitons aussi et décrétons par ailleurs que le très-pieux tsar de Moscou et souverain de toute la Russie et des pays septentrionaux, tel qu’il est déjà mentionné dans les saints offices de l’Église orientale, dans les saints dyptiques et à la sainte proscomidie, soit aussi commémoré au début de l’Hexapsalme à la fin des deux psaumes sur le roi, exactement comme il est commémoré dans les offices susmentionnés, c’est-à-dire par son nom, en tant que tsar très-orthodoxe. »

Le texte cité démontre très clairement que a) le grand concile de Constantinople de 1593 s’est réuni expressément pour entendre la position du patriarche d’Alexandrie, qui n’avait pas pris part à la signature de l’acte de 1590 (sa chirotonie patriarcale n’eut lieu que le 5 juillet 1590, c’est-à-dire après le Concile de 1590) b) le patriarche de Constantinople, bien qu’il dise d’un ton légèrement offensé que la décision a déjà été prise, ne s’oppose nullement à une seconde délibération. Par conséquent, dire avec l’évêque Macaire que « la signature de tous les les primats n’était pas nécessaire à la proclamation de l’autocéphalie » est faux. Au contraire, selon le texte même de l’acte, elle était nécessaire ! L’archevêque de Chypre n’y est absolument pour rien, car une décision de ce type devait être prise par les quatre patriarches, et non pas par tous les primats des Églises autocéphales. Ainsi, la décision d’élever Moscou à la dignité patriarcale a bien été prise par « un concile œcuménique » des patriarches orientaux, et non par le seul Jérémie.

2. Le transfert de la métropole de Kiev à la juridiction du Patriarcat de Moscou
L’évêque Macaire ne dit pratiquement rien du passage de l’épiscopat de la métropole « constantinopolitaine » de Kiev et de Galicie à l’uniatisme. Au contraire, il esquisse un tableau presque idyllique de l’existence de la métropole de Kiev dans la république des Deux Nations : « Constantinople prit part au concile de Brest (1596), qui déposa les évêques latinisants. Plus tard, l’ambassadeur du Patriarcat œcuménique, le patriarche Théophane de Jérusalem, rétablit l’épiscopat de l’Église locale de Kiev en élisant et consacrant sa hiérarchie (1621). » Reste à se demander si l’évêque Macaire sait qu’un des deux exarques du patriarche de Constantinople, Nicéphore, fut accusé par les autorités polonaises d’espionnage au profit de l’Empire ottoman et – attention ! – du Royaume de Moscou, au Concile de 1596. Il fut placé en emprisonné et affamé. Il semble aussi ignorer que l’état polonais ne reconnut finalement pas la hiérarchie restaurée par le patriarche Théophane, et seuls les liens personnels et les talents de l’archimandrite Pierre (Moghila) aidèrent à refonder pratiquement cette métropole à la Diète polonaise de 1632 ; enfin, il omet de dire qu’à la Diète du couronnement de 1676, l’état polonais prit la décision d’interdire tout contact avec le patriarche de Constantinople non concerté avec les autorités, sous peine de mort et de confiscation de biens.

Le touchant tableau – totalement faux – de la situation prospère de l’Église orthodoxe dans la république des Deux Nations contraste vivement avec les épithètes dont se sert l’évêque Macaire pour décrire l’état des affaires du Patriarcat de Moscou : « Des coutumes religieuses erronées s’étaient introduites dans la vie de l’Église et s’étaient mélangées au paganisme, à la sorcellerie, à la magie et à toute sorte de superstitions diverses. » On peut supposer que le terme de « coutumes religieuses erronées » désigne chez l’évêque Macaire ce qui fut supprimé par Nikon, très-saint archevêque de Moscou, patriarche de toute la Grande et de la Petite Russie (ce titre, y compris « de la Petite Russie » ! , fut reconnu par le Patriarcat de Constantinople, ce que l’évêque Macaire tait, naturellement) : le signe de croix à deux doigts, un nombre plus élevé de métanies que dans la pratique ultérieure, etc. Malgré les insinuations de l’auteur, il n’y avait et il n’y a rien de « magique », ni de « païen », ni dans le fait de se signer à deux doigts – l’authentique signe de croix byzantin – ni dans les autres traditions propres à la piété russe ancienne (dont beaucoup reflétaient des coutumes byzantines oubliées des Grecs du XVII siècle).

Revenons, cependant, au texte de l’évêque Macaire : « Le problème entre Kiev et Moscou et, plus largement, entre le Patriarcat œcuménique et l’Église russe, surgit lorsque le patriarche Joachim de Moscou, en dépit des canons et sans l’accord de l’Église-mère, élut le métropolite Gédéon de Kiev. Ensuite, comme on s’y attendait, il fut déposé par le concile local de Kiev, ce que taisent jusqu’à aujourd’hui les historiens russes. » Commençons l’analyse de cette affirmation par la fin : les historiens russes ne disent rien du concile local de Kiev qui déposa le métropolite Gédéon pour la simple et bonne raison que ce concile n’eut pas lieu et ne pouvait pas avoir lieu.

D’une part, l’épiscopat orthodoxe de la métropole de Kiev se limitait à cette époque à deux hiérarques : Gédéon (Tchetvertinski) et Lazare (Baranovitch) ; tous les autres hiérarques avaient accepté l’union avec Rome. Lazare occupait d’ailleurs le siège de Tchernigov, qui avait reçu dès 1667 une charte de Moscou, confirmant ses droits et son statut d’archevêché ; il fut en même temps durant des années le locum-tenens de fait du siège de Kiev. Quant à l’évêque Gédéon, il fut forcé de fuir vers la Rive gauche, étant menacé de représailles par l’état polonais.
D’autre part, il y eut bien une assemblée en juin 1685, mais sans la participation de ces deux évêques. Gédéon y fut élu métropolite (et non « déposé » !). On y avança également six réclamations à l’adresse du gouvernement de Moscou. En cas de réponse favorable, le clergé de Kiev acceptait de passer sous la juridiction du Patriarcat de Moscou. En septembre 1685, le gouvernement du tsar examina ces exigences et se déclara prêt à accepter cinq des six, ce qui convint finalement à l’hetman. En octobre 1685, Gédéon partit pour Moscou, et le 8 novembre, y fut élevé à la dignité métropolitaine.

Ainsi, l’évêque Macaire a sérieusement induit en erreur les hiérarques du Patriarcat de Constantinople : le patriarche de Moscou n’a pas nommé Gédéon (c’est le clergé du diocèse de Kiev et le peuple, l’hetman en tête, qui l’ont élu), et aucun « Concile local » mythique ne l’a déposé.
Cependant, en 1686, l’état moscovite et le patriarche s’adressèrent à Constantinople, demandant qu’on envoyât les chartes confirmant l’état de choses. Si cet acte fut demandé, c’est essentiellement à la demande de l’hetman, qui craignait des troubles sur la Rive gauche, sur le territoire de la république des Deux Nations. Des chartes furent envoyées l’année même.

L’évêque Macaire s’attarde longuement à l’examen du contenu de ces documents, mais son analyse est imparfaite pour plusieurs raisons. D’abord à cause des préjugés de l’auteur, mais ce n’est pas tout, car, finalement, une controverse sérieuse est en cours, et chaque parti veut souligner dans les documents ce qui lui est favorable, sans trop accentuer le reste.

Or, fait bien plus important, Son Excellence ne comprend absolument pas le contexte historique dans lequel avaient lieu les évènements qu’il étudie. Autrement, il n’avancerait pas, par exemple, des arguments aussi ridicules que « l’oppression » dont parlent différents documents de 1686, et qui désignerait « des entreprises expansionnistes du patriarche russe », au lieu de problèmes réels. Il s’agit en fait de l’interdit catégorique des autorités polonaises de communiquer avec le Patriarcat de Constantinople, la confiscation des propriétés des monastères orthodoxes de la république des Deux Nations au profit des uniates, la conversion forcée des hiérarques à l’uniatisme (ce qui, en 1686, était déjà pratiquement réalisé sur le territoire de la république des Deux Nations), etc. De gros volumes de correspondance ecclésiatico-diplomatique datant des années 1670-1680 sont consacrés à ces formes d’oppression réellement pénibles. Un collectif d’auteurs prépare actuellement la publication de ces documents.

Ainsi, l’exposant ne voit pas la différence entre les lettres personnelles des hiérarques et les documents officiels du Patriarcat, les mélangeant, comme si n’importe quel mot prononcé par les patriarches orientaux était la vérité en dernière instance. Enfin, il accorde trop d’importance à la demande que exprimée par le patriarche de Constantinople sur la commémoration de son nom lors des célébrations présidées par le métropolite de Kiev. En réalité, cette demande n’est pas la condition à la légitimité de la décision du transfert de la métropole de Kiev à une autre juridiction, mais une exigence supplémentaire. Le patriarche Denis en donne d’ailleurs clairement l’explication : il veut qu’on n’oublie pas que « la grâce » vient du siège de Constantinple « dans tout l’univers » . En d’autres termes, en tant que patriarche œcuménique, il souhaite rappeler sa juridiction (fictive) sur « tout l’univers », et non sur la métropole de Kiev en tant que telle, quoi qu’en dise l’évêque Macaire.
En soi, les raisonnements de l’évêque Macaire sur « la non-canonicité latente » de l’Église orthodoxe ukrainienne parce qu’elle n’a pas honoré la demande d’un patriarche du XVIIe siècle (quoiqu’elle l’ait d’ailleurs honorée), ne sont peut-être pas aussi inoffensifs qu’il lui paraît. S’il en vraiment ainsi, pourquoi, alors, l’Église de Constantinople a-t-elle été tout ce temps en communion avec l’Église ukrainienne ? Pourtant, qui communique avec des hiérarques non canoniques, d’autant plus durant plusieurs siècles, devient lui-même non-canonique (ou simplement « non-canonique latent », pour reprendre la terminologie de l’évêque Macaire). Autrement dit, dans le domaine du droit, y compris du droit ecclésiastique, la notion de délai de prescription joue un rôle important. Durant les siècles qui se sont écoulés, Constantinople n’a pas soulevé la question d’une violation des conditions de l’acte de 1686. Il en a donc perdu le droit depuis longtemps.

III. III ) L’histoire de l’Église en Ukraine au XX siècle dans la version de l’évêque Macaire
L’évêque Macaire consacre la dernière partie de son exposé à un panorama de la problématique ecclésiastique ukrainienne après 1917. Là encore, en dehors d’évidentes erreurs factuelles, il paraît clair que l’auteur du rapport, se réfère indubitablement à des sources extrêmement tendancieuses, émanant des schismatiques nationalistes et des réformateurs. C’est pourquoi il ne cesse de se couvrir de ridicule, proférant mensonge sur mensonge.

L’auteur commence ce chapitre par une affirmation particulièrement curieuse : selon lui, après 1686, « les relations de la métropole de Kiev avec Moscou ont été tantôt étroites, tantôt purement formelles ». En fait, la métropole de Kiev, durant toute la période synodale de l’histoire de l’Église russe, y a été très étroitement intégrée et était considérée, au même titre que Saint-Pétersbourg et Moscou, comme l’un des trois principaux sièges de l’Empire russe, dont les hiérarques étaient membres du Saint-Synode. Bien plus, les métropolites de Kiev avaient même le droit de célébrer à la laure des Grottes le rite de la préparation et de la consécration du Saint-Chrème. Comment peut-on parler de formalité dans les relations ?

Ensuite, il affirme que, « pendant les séances du Concile panrusse du 1er au 10 juin 1917, trois mois après la chute du régime tsariste, les représentants de l’Ukraine présents au Concile firent les propositions suivantes sur l’autocéphalie : « Si l’Ukraine est un état indépendant, son Église doit devenir autocéphale. Si l’Ukraine est reconnue comme autonome, l’Église doit l’être aussi. » » Il se réfère ici à la tristement célèbre lettre du « Synode de l’Église ukrainienne » schismatique au patriarche Basile III de Constantinople, aux patriarches orientaux et, plus généralement, aux chefs de toutes les Églises. Ainsi, l’évêque Macaire appelle « Concile panrusse » une assemblée qui n’eut guère de suites, le Congrès panrusse du clergé et des laïcs. Des réunions semblables, auxquelles participèrent des évêques, il y en eut des quantités durant la courte période du Gourvernement provisoire. Dans ce cas concret, un seul hiérarque, l’évêque d’Oufa André (Oukhtomski), y participa, qui s’enthousiasmait alors pour les idées libérales et s’efforçait, semble-t-il, de participer à toutes les assemblées possibles. Au cours de cette assemblée, plusieurs délégués des diocèses du Sud-Ouest proposèrent d’examiner une déclaration exigeant d’accorder l’autocéphalie, entendez l’autonomie, car l’Ukraine avait depuis juin 1917 un statut d’autonomie nationale territoriale au sein de la Russie (proclamé unilatéralement par la Rada centrale), mais n’était nullement un état indépendant. Mais ni cette décision, ni les décisions de tant d’autres rassemblements et assemblées semblables n’eurent de suite. Naturellement, cette déclaration ne peut en aucun cas être regardée comme un « mouvement organisé pour l’autocéphalie et l’indépendance de l’Église », car quelques mois plus tard, les partisans de l’autocéphalie perdirent la majorité qu’ils avaient acquise au printemps 1917 dans la plupart des assemblées diocésaines des éparchies de Kiev, de Poltava et de Podolsk.

Ensuite, l’auteur affirme que, « durant les assemblées du Concile panrusse, entre le 7 et le 20 septembre 1918, il fut strictement interdit de faire quelque proposition que ce soit sur l’autocéphalie ukrainienne, et les initiateurs de ce processus, les archiprêtres Vassili Lipkovski et Nestor Charaïevski furent privés de leur droit de vote au prochain congrès panukrainien des clercs et des laïcs. Ces décisions prises par les Russes suscitèrent, naturellement, une forte protestation. » Une fois encore, ce n’est pas vrai, et il y a confusion entre les conciles panrusse et panukrainien. En fait, lors de l’assemblée du Concile local panrusse du 20 (7) septembre 1918, on approuva les Statuts d’une Direction de l’Église orthodoxe en Ukraine temporaire, adoptés le 9 juillet 1918 par le Concile orthodoxe panukrainien, duquel avaient été exclus Lipkovski et les autres partisans de l’autocéphalie dès le 8 juillet 1918. Et ceci sans la moindre influence de la part de Moscou, car ce concile eut lieu à Kiev pendant l’occupation allemande. Or, l’état pro-allemand de l’hetman Skoropadski soutenait plutôt les autocéphalistes, bien qu’il s’abstînt de toute ingérence trop grande dans les affaires de l’Église. Quant à Lipkovski, il reconnaît franchement dans ses mémoires qu’avant 1917, personne ne pensait à l’autocéphalie de l’Église orthodoxe en Ukraine, et ne formulait d’exigences dans ce sens. Elles ont été la conséquence de la contagion jusque dans l’Église des remous politiques provoquées par la Révolution russe de 1917. Mais la majorité des membres du concile était déjà lasse du nationalisme grossier des nouveaux autocéphalistes, exigeant de différencier les délégués « ukrainiens de sang et partisans de l’idée d’ukrainisation » des autres membres du concile ecclésiastique. Peut-être l’auteur a-t-il en vue les Russes « de sang », participant au Concile ? Un évêque orthodoxe cultivé du début du XXIe siècle serait-il donc convaincu qu’il faut diviser les chrétiens en fonction de « leur sang » ?!

Une autre affirmation termine ce paragraphe du rapport de Mgr Macaire : « De nombreux clercs et laïcs se mirent à fonder des communautés indépendantes à Kiev et à Podolsk, tandis que les susmentionnés archiprêtres se consacrèrent eux-mêmes évêques par imposition des mains de prêtres, fondant l’Église autocéphale ukrainienne, ce qui provoqua, naturellement, un schisme. » Notons que la création des communautés autocéphales de Lipkovski date de 1919, pendant l’occupation de Kiev par les Rouges. Les autorités soviétiques soutinrent largement Lipkovski dans ses efforts pour provoquer un schisme et affaiblir l’Église orthodoxe en Ukraine. « La consécration conciliaire » de l’archiprêtre marié Lipkovski, interdit de sacerdoce, comme « métropolite de Kiev », eut lieu sous les bolcheviks et avec leur soutien, qui misaient sur lui dans la lutte avec l’Église canonique. Cette cérémonie est à l’origine du sobriquet populaire donné à cette Église : les « autoconsacrés ». Les voilà les premiers héros du mouvement pour l’autocéphalie, envers lesquels l’évêque Macaire se montre si indulgent.

Ensuite, l’auteur écrit : « Au début de l’année 1919, l’état ukrainien adopta une « Loi sur l’autocéphalie de l’Église orthodoxe ukrainienne », interdisant la commémoration du patriarche Tikhon et du métropolite Antoine de Kiev, pro-russe. En même temps, fut créé un Synode, présidé par le métropolite Agapit d’Ekaterinoslav. » A première vue, les noms et les dates sont exacts, mais l’auteur ne dit pas que l’état ukrainien est ici le Directoire ukrainien de Simon Petlioura, dont les forces occupèrent Kiev de décembre 1918 à février 1919. En décembre 1918, les sbires de Petlioura arrêtèrent et firent sortir de Kiev le métropolite Antoine (Khrapovitski), légalement élu au siège de Kiev par l’assemblée diocésaine de Kiev en mai 1918, et confirmé dans ses fonctions en juillet 1918 par le Concile panrusse. Le 1er janvier 1919, le Directoire adopta la loi « Sur la haute direction de l’Église conciliaire orthodoxe autocéphale ukrainienne », et l’archevêque Agapit (Vichnevski), nommé par les partisans de Petlioura à la tête de leur « Synode » fut effectivement forcé de publier un décret interdisant de commémorer le patriarche Tikhon et le métropolite Antoine, à cause de quoi il fut par la suite traduit devant le tribunal ecclésiastique du Concile des évêques de la Haute direction ecclésiastique de la région du Sud-Est (les diocèses sous le contrôle de l’armée de Dénikine) et déchu du sacerdoce. Il se repentit ensuite et put revenir à la tête de son diocèse.

Ligne après ligne, on trouve ainsi quantité d’exemples semblables. Ainsi, l’évêque Macaire affirme qu’en « septembre 1922, un concile non officiel eut lieu sous la direction de l’exarque du Patriarcat de Moscou, Michel, où il fut décidé que la question de l’autocéphalie devrait être résolue lors du rassemblement des clercs et des laïcs. » Mais cette assemblée à Kiev était tout à fait officielle et légale. Elle eut lieu à la place du Concile panukrainien prévu, à cause des manœuvres des autorités soviétiques, qui ne permirent pas la venue d’une grande partie des délégués. L’assemblée se prononça nettement contre les partisans de Lipkovski (EOAU). Quant à la question de l’autocéphalie, soulevée par l’assemblée, il s’agissait de se déclarer indépendant par rapport à la Haute direction ecclésiastique réformée, créée en mai 1922 à Moscou. Il y eut aussi des « autocéphalies » de ce type, allant contre le mouvement rénovateur, à Petrograd et dans d’autres diocèses de Russie.

Autre exemple : « Un an plus tard (25-27 octobre 1923), les partisans de l’autocéphalie ukrainienne parvinrent à rassembler un concile épiscopal à Kharkov, où le thème principal de la discussion fut le moyen d’obtenir l’autocéphalie ». Mais il s’agit d’un « Concile des évêques d’Ukraine et de Crimée » issus de l’Église rénovée, préparé et réalisé avec le soutien des autorités bolcheviks. En d’autres termes, l’auteur ne fait aucune différence entre les partisans de l’Église orthodoxe canonique et les réformistes-schismatiques. Par ignorance ? Ou bien induit-il ses confrères en erreur ? Il semble que ce soit le cas, puisqu’il affirme plus loin que « le Second Congrès panukrainien, auquel assistèrent les membres du Saint-Synode et des représentants des clercs et des laïcs, eut lieu du 17 au 27 mai 1925. Les participants proclamèrent à l’unanimité l’autocéphalie de l’Église orthodoxe ukrainienne, ce qui fut signé aussi aussi par les représentants du Patriarcat de Moscou. » Il s’agit, encore une fois, d’un « Concile local panorthodoxe » des rénovateurs, qui proclama l’autocéphalie. Le Patriarcat de Moscou, n’ayant rien à voir avec la partition d’une structure de l’église rénovée avec une autre (visiblement avec l’aval des autorités soviétiques), ne réagit pas. Le 6 octobre 1925, le « Concile local panrusse » des rénovateurs, qui avait élu le patriarche Basile de Constantinople pour président d’honneur, reconnut l’autocéphalie de l’Église rénovée ukrainienne : « Le IIIe Sacré Concile local panrusse, ayant écouté « les Actes du II Sacré Concile local panukrainien du 12 mai 1925 », ayant proclamé l’autocéphalie de l’Église orthodoxe russe, accepte avec charité fraternelle et bénit cet acte de sa sœur, l’Église orthodoxe ukrainienne. De son côté, le IIIe Concile panrusse condamne aussi la violence commise en 1685 et l’allégeance [au patriarche de Moscou] du métropolite Gédéon de Kiev, prince Sviatopolk-Tchetvertinski, les considérant comme nulles. » Le Synode de l’Église rénovée annula d’ailleurs cette autocéphalie en 1934.

La phrase suivante du rapport de l’évêque Macaire témoigne éloquemment du manque de connaissance des documents historiques de son auteur : « En 1930, les Bolcheviks occupèrent l’Ukraine et supprimèrent la supposée autocéphalie. » En faisant quelque effort mental, on devine que l’auteur pense, en réalité, au concile extraordinaire de l’EOAU de Kiev, qui annonça son autoliquidation. A l’époque, l’EOAU avait complètement dégradé en tant que structure ecclésiastique, et ses « hiérarques » étaient plongés dans des intrigues et des discordes, dont le résultat fut la déposition de Lipkovski de son poste de chef de l’EOAU en 1927. Toutes les tentatives pour faire de l’EOAU une victime du NKVD sont fort peu convaincantes pour la bonne raison que « l’église » « autoconsacrée » a été fondée dès l’origine sous le contrôle des bolcheviks comme arme dans la lutte contre l’Église canonique. On s’imagine avec peine quel niveau d’ignorance de l’histoire permet à l’auteur de parler de « l’occupation de l’Ukraine par les bolcheviks en 1930 ».
La phrase suivante : « En 1941, les armées allemandes entrèrent en Ukraine, ce qui eut pour résultat d’interrompre les rapports entre l’Ukraine et la Russie » n’attire pas moins l’attention : à la différence des bolcheviks, les Allemands, chez l’évêque Macaire, « n’occupent » pas l’Ukraine, ils ne font qu’y « entrer ». Et ensuite ? Voici ce qu’écrit l’auteur : « Malgré le contexte difficile de la Seconde guerre mondiale, le peuple d’Ukraine considéra cette époque comme appropriée pour soulever la question de la reconnaissance officielle de l’autocéphalie, déjà proclamée en 1925 au cours du Second concile locale panukrainien. L’archevêque Polycarpe de Loutsk et de Volhynie, chef de l’Église ukrainienne autocéphale, agit en conséquence avec les évêques qu’il avait consacrés. A vrai dire, son séjour en Ukraine ne fut pas long, car après la retraite de l’armée allemande, il fut forcé de se retirer à cause de ses liens étroits et de sa collaboration avec [les Allemands]. C’est pourquoi, la seconde tentative d’obtenir l’autocéphalie effectuée au siècle dernier, initiée par le douteux Polycarpe, se solda par un échec. Néanmoins, en 1942, l’Église russe signa un accord sur la reconnaissance de l’autonomie de Polycarpe, le reconnaissant au préalable à condition que l’Église autonome en Ukraine serait dirigée par le métropolite russe Alexis. Findalement, après la conclusion de cet accord, les Russes rappelèrent leur signature. » Une fois de plus, l’auteur, par ignorance ou sciemment, ne dit pas que Polycarpe (Sikorski) était un évêque de l’Église orthodoxe polonaise. En 1940, après que l’Ukraine occidentale et la Biélorussie occidentale eurent été incluses à l’URSS, il rejoignit l’épiscopat du Patriarcat de Moscou. La seconde EOAU qu’il fonda, bien que déclarant sa continuité avec les autoconsacrés de Lipkovski, tirait son origine hiérarchique de l’Église orthodoxe polonaise et du Patriarcat de Moscou (bien que certains renseignements indiquent que Sikorski aurait été reçu dans la communion des « prêtres » et non des « évêques » de l’EOAU autoconsacrée). Dans tous les cas, l’EOAU de Sikorski n’avait aucun rapport avec « l’autocéphalie » proclamée par les rénovateurs de Pimène (Pegova) en 1925, et n’en parlait jamais. Quant au rôle des Allemands dans la fondation de l’EOAU de Sikorski, l’auteur préfère également le taire. Dans l’affirmation : « en 1942, trois évêques ukrainiens furent consacrés : Georges de Brest, Nikanor de Tchiguirine et Igor d’Ouman, qui avaient reçu l’autonomie de l’Église polonaise » seuls les noms sont exacts. Ils n’avaient reçu aucune autonomie, pour la bonne raison que les trois hiérarques susmentionnés furent consacrés en tant qu’hiérarques de l’EOAU de Sikorski, dont l’auteur a déjà parlé. Ainsi, la consécration de l’archiprêtre Nikanor Abramovitch comme évêque de Tchiguirine, « vicaire-administrateur de l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne » eut lieu le 9 février 1942, à Pinsk, en Biélorussie. Elle fut célébrée par l’archevêque Alexandre (Inozemtsev), l’évêque Polycarpe (Sikorski) et l’évêque Georges (Korenistov), qui avait lui-même était consacré la veille, 8 décembre 1942, par Alexandre et par Polycarpe comme évêque de Brest, vicaire du diocèse de Polessa de l’EOAU. Le 10 février 1942, toujours à Pinsk, l’archiprêtre Ivan Gouba fut tonsuré moine et reçut le nom d’Igor. Le même jour, Alexandre (Inozemtsev), Polycarpe (Sikorski) et Georges (Korenistov) le consacrèrent évêque d’Ouman.
Au nombre des manifestations évidentes d’ignorance de l’auteur sur l’histoire véritable de l’Église orthodoxe russe au XX siècle, on peut rapporter encore l’affirmation ridicule suivante : « Après la mort du patriarche Pimène, Philarète fut nommé locum-tenens du trône patriarcal de Moscou et avait toutes les chances pour être élu. Finalement, c’est le métropolite Alexis de Leningrad qui fut élu patriarche. Philarète fut écarté des élections à cause de son origine ukrainienne. » On sait, cependant, que le métropolite Philarète de Kiev et de Galicie, locum-tenens du trône patriarcal, ne fut pas écarté des élections, mais y participa bel et bien, même si les membres du Concile local lui préférèrent un autre candidat. Il est étrange de tenter d’expliquer ce choix par des motifs nationalistes, alors que sur les trois candidats entre lesquels le Concile local avait à choisir, deux (en dehors du métropolite Philarète, le métropolite Vladimir de Rostov et de Novotcherkassk) étaient, ethniquement parlant, des Ukrainiens.
Pour terminer, voyons les chiffres qu’avance l’évêque Macaire à la fin de son rapport : « Un sondage, réalisé en Ukraine du 9 juin au 7 juillet 2017, montre que les croyants appartenant au dit Patriarcat de Kiev représentent 44% de la population, les fidèles de l’Église moscovite autonome – 18%. » Toute personne s’intéressant à la situation ecclésiastique en Ukraine sait parfaitement que ces chiffres ne sont pas pertinents.
Achevons ici cette revue des « données historiques » sur lesquelles s’appuyait le discours du patriarche Bartholomée le 1er septembre 2018, et les décisions qui ont été prises par la suite. Dans les faits, ce n’est pas un document d’expert, mais un texte de propagande. Sa lecture oblige à regretter profondément que des décisions aussi importantes soient prises par le Patriarcat de Constantinople sur la base de matériaux d’aussi bas niveau scientifique.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Octobre 2018 à 12:38 | 3 commentaires | Permalien

Il informe de la rupture de l’Église russe avec le patriarcat de Constantinople

Le pape François a reçu en audience privée le métropolite orthodoxe russe Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, collaborateur proche du patriarche Cyrille, ce vendredi matin 19 octobre 2018.

Les détails de la rencontre ne sont pas encore connus. Mais le métropolite Hilarion avait confié de façon anticipée à l’agence russe TASS, jeudi 18 octobre, qu’il comptait exposer au pape François la situation des Eglises orthodoxes « non canoniques » en Ukraine et la complication des relations entre l’Église orthodoxe russe et le patriarcat de Constantinople: « Oui, je vais en parler avec le pape ».

Il avait ajouté: « Nous n’attendons pas que le pape intervienne dans cette situation, qu’il essaye de résoudre le problème. Mais je l’informerai de la décision prise par notre Synode. »


Le métropolite à offert au pape un livre et un coffret de CD de musique pour choeur et orchestre, puisqu’il est musicien. Il a notamment composé et enregistré une Passion selon S. Matthieu (jouée à Rome sous la direction de Vladimir Fedoseyev, avec l’orchestre symphonique Tchaikovsky et le Choeur synodal de Moscou), un Stabat Mater, un De Profundis. SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Octobre 2018 à 10:56 | 9 commentaires | Permalien

Archimandrite Barsanuphe (Ferrier) (1935-2018): Mémoire éternelle !
FUNÉRAILLES ET INHUMATION

L’office des funérailles de l’Archimandrite BARSANUPHE et la liturgie seront présidés par Monseigneur NESTOR à la Cathédrale de la Sainte Trinité (1 Quai Branly, Paris 7e), le mercredi 24 octobre 2018, de 9 heures à 12 heures.

LES FUNÉRAILLES DE L’ARCHIMANDRITE BARSANUPHE, CÉLÉBRÉES EN LA CATHÉDRALE DE LA SAINTE TRINITÉ À PARIS ET SON ENTERREMENT AU MONASTÈRE DE L’ICÔNE DE LA MÈRE DE DIEU DE KORSOUN

L’inhumation aura lieu le jeudi 25 octobre 2018 à 14h30 au Monastère de l’Icône de la Mère de Dieu de Korssoun (hameau de Doumérac, 16380 Grassac).

L’Archimandrite BARSANUPHE (Ferrier), de l’Église orthodoxe russe (Patriarcat de Moscou), a remis son âme à Dieu le 20 octobre 2018. Higoumène du skit du Saint Esprit (Le Mesnil Saint-Denis, Yvelines) et fondateur du monastère de l’icône de la Mère de Dieu de Korsoun (Charente) et de celui de l’icône de la Mère de Dieu de Znaménié (Cantal), il a été un travailleur infatigable au service de l’Eglise et de la tradition monastique orthodoxe. Depuis vingt-cinq ans, il est aussi connu pour son engagement en faveur de la Paix.

Né en 1935 à Paris de parents français, ancien élève des Beaux Arts de Paris, le Père Archimandrite BARSANUPHE a été fait moine au skit du Saint Esprit, en 1964 lors de la Fête de la Transfiguration, par son père spirituel, le Métropolite ANTOINE de Souroge, lui-même disciple de l’Archimandrite ATHANASE (Netchaïev), venu du monastère de Valaam (Nord-Ouest de la Russie) à Paris, dans les années 1920. Par cette filiation, le Père BARSANUPHE a perpétué la tradition monastique de Valaam.

A son arrivée au skit du Saint Esprit, sous l’higouménat de l’Archimandrite SERGE (Chévitch), il a vécu avec le grand moine iconographe, Père GRÉGOIRE (Kroug) - qui a réalisé, dans l’église du skit et dans beaucoup d’autres lieux, une œuvre d’une évidente beauté ancrée dans la tradition byzantine -, et il a veillé sur ce dernier jusqu’à sa mort en 1969 et obtenu l’autorisation préfectorale de l’inhumer au chevet de l’église.

Par la suite, le Père BARSANUPHE a poursuivi sa vie au skit avec les pères JEAN CLIMAQUE, HILARION et BASILE.

Au fil des années, il a enrichi l’architecture de l’église du skit, commencée en 1934 par le Père Archiprêtre André SERGUIENKO. Il a construit la coupole sur l’abside, le narthex, le clocher, et édifié pour la célébration du Millénaire du Baptême de la Russie en 1988, le baptistère et le porche.

Le skit du Saint Esprit a, le 9 juin 2014, reçu du ministère de la Culture le label « Patrimoine du XXe siècle », en présence de Monseigneur NESTOR, Évêque du diocèse de Chersonèse (Patriarcat de Moscou) en France. SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 22 Octobre 2018 à 09:55 | 1 commentaire | Permalien

A Londres l’EORHF consacre une cathédrale à la Nativité de la Mère de Dieu
Le Synode des évêques de l’EORHF vient de se réunir à Londres.

Le 21 septembre 2018, fête de la Nativité de la Très Sainte Mère de Dieu, a eu lieu la consécration de la nouvelle cathédrale érigée pour commémorer cette fête.

De nombreux évêques venus de partout dans le monde s’étaient réunis pour assister à cette cérémonie présidée par Monseigneur Marc, archevêque de Berlin et d’Allemagne. Lui concélébraient Mgr Cyrille, archevêque de San Francisco, Mgr Gabriel, archevêque de Montréal et du Canada, Mgr Pierre, archevêque de Chicago, Mgr Mathieu, évêque de Surozh, Mgr Irénée, évêque de Richmond ainsi que Mgr Nicolas, évêque de Manhattan.

A Londres l’EORHF consacre une cathédrale à la Nativité de la Mère de Dieu
La divine liturgie qui a suivi la consécration de la cathédrale était présidée par le métropolite Hilarion de New York, primat de l’EORHF.

Les fidèles, très nombreux, ont pu vénérer l’icône de la Mère de Dieu de la racine que l’on a fait spécialement venir des Etats-Unis à cette occasion. Son Altesse Royale le prince Michael de Kent a assisté à l’office solennel.

Le métropolite Hilarion a décerné des décorations aux chefs de chœurs et aux fidèles qui s’étaient consacrés tout entiers à l’aménagement de la nouvelle cathédrale. Mgr Nicolas, évêque de Manhattan a béni le calvaire érigé pour commémorer le centenaire de l’assassinat des martyrs impériaux.

Source/ Sourozh + PHOTOS Traduction PO
A regular session of the Synod of Bishops coincides with the great consecration of a new cathedral in Great Britain

A Londres l’EORHF consacre une cathédrale à la Nativité de la Mère de Dieu
В четверг, 20 сентября, под председательством митрополита Восточно-Американского и Нью-Йоркского Илариона состоялось очередное заседание Архиерейского Синода Русской Зарубежной Церкви, приуроченное к великому освящению нового и благолепного кафедрального собора в честь Рождества Пресвятой Богородицы в Лондоне. В работе нынешнего заседания приняли участие архиепископы Берлинский и Германский Марк, Сан-Францисский и Западно-Американский Кирилл, Монреальский и Канадский Гавриил, Чикагский и Средне-Американский Петр; епископы Манхэттенский Николай и Сакраментский Ириней.

A Londres l’EORHF consacre une cathédrale à la Nativité de la Mère de Dieu
Le Saint-Synode des évêques de l’Église russe hors-frontières, après avoir délibéré sur le statut des paroisses de Grande-Bretagne et d’Europe occidentale, et étudié les résultats d’un questionnaire distribué aux membres de l’Assemblée des évêques de l’Église orthodoxe russe hors-frontières a décidé : « 1. De libérer le président du Synode des évêques de l’administration des paroisses de Grande-Bretagne et d’Europe occidentale, en exprimant sa gratitude à Son Éminence pour ses labeurs ; 2) de libérer Son Excellence l’évêque Irénée de l’administration du Vicariat de Sacramento, et le nommer évêque de Richmond et d’Europe occidentale avec résidence à Londres ; 3) de commémorer le nom de l’évêque Irénée lors des offices divins dans les paroisses de Grande-Bretagne, d’Irlande et des nations d’Europe occidentale se trouvant sous son omophorion, et de produire le décret correspondant.

A Londres l’EORHF consacre une cathédrale à la Nativité de la Mère de Dieu
Lors de la même séance, relativement à l’envoi par le patriarche de Constantinople d’exarques sur le territoire canonique de l’Église orthodoxe d’Ukraine, le Synode des évêques a décrété : « Suivant la décision de la hiérarchie de l’Église orthodoxe russe, il est décidé de cesser la concélébration au niveau épiscopal avec l’Église orthodoxe de Constantinople et de suspendre la participation de l’Église russe hors-frontières aux travaux de toutes les assemblées épiscopales, ainsi que de produire le décret correspondant ». Orthodoxie.com

A Londres l’EORHF consacre une cathédrale à la Nativité de la Mère de Dieu
Поклонный крест-памятник, установленный в честь 100-летия трагической кончины Царственных страстотерпцев

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Octobre 2018 à 19:00 | 0 commentaire | Permalien

L'archevêque Job (Getcha) s'est montré courroucé !
C'est d'une manière assez brutale que l’Archevêque Job de Telmessos le représentant du patriarcat de Constantinople a réagi à la déclaration faite par le porte-parole de l'Eglise canonique EOU.

Récemment le Phanar abondait en prises de positions pacifiques en ce qui concerne la situation en Ukraine. Le métropolite Onuphre a prié les deux exarques de Constantinople venus à Kiev sans concertation préalable avec l'Eglise canonique de quitter le pays.

Selon Mgr Job "la méchante Moscou" ne veut pas lâcher l'EOU et s'oppose à l'octroi de l'autocéphalie par Constantinople. L'EOU n'est pas, dans le cadre des relations inter-ecclésiales une entité autonome habilitée à conduire des négociations.

Mgr Job s'est souvenu de l'invitation envoyée il y a dix ans au patriarche Bartholomé de venir à Kiev. A l'époque le patriarche Bartholomé était venu à Kiev sans y être invité par l'Eglise d'Ukraine, sur l'invitation du président Youchtchenko. Alors l'EOU dirigée par Sa Béatitude le métropolite Vladimir avait invité pour la commémoration du baptême de la Rus Sa Sainteté le patriarche Alexis II. Le synode de l'EOU n'avait pas voulu provoquer alors des dissensions à cause de la brutale violation des canons par le Phanar.

Source Traduction pour "PO"

P.S. Rappelons qu'alors Youchtchenko en 2008 avait en public prié le patriarche Bartholomé d'octroyer l'indépendance à l'Eglise d'Ukraine mais le patriarche avait répondu que tant que la scission ne sera pas surmontée il n'était pas question de la faire. Il a rappelé qu'il éprouvait du respect pour Monseigneur Vladimir, responsable de l'EOU Dans sa réponse le président ukrainien a précisé que l'Etat n'a pas à s'ingérer dans les affaires de l'Eglise .
L'archevêque Job (Getcha) s'est montré courroucé !

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Octobre 2018 à 12:19 | 17 commentaires | Permalien

Appel de l’ACER-RUSSIE: « Une rentrée à l’hôpital »
Les bénévoles de Saint-Ioassaff sont à l’hôpital tous les jours. Ils rassurent les petits malades, leur redonnent le courage de se soigner et d’apprendre. Parmi les 80 enfants malades de tuberculose se trouvent des orphelins ou orphelins sociaux, des enfants des rues, ils restent à l’hôpital de longs mois, parfois des années. Les petits malades subissent des traitements qui attaquent leurs reins et leur foie ce qui les contraint à prendre des préparations onéreuses.

Malgré leur grande fatigue, les enfants ne doivent pas rompre leurs liens avec l’école, il faut les remotiver, les passionner et leur redonner l’envie d’apprendre.

L’association Saint-Ioassaff finance les traitements payants, achète les cahiers et fournitures scolaires mais pour y parvenir elle a besoin de vous !

Appel de l’ACER-RUSSIE: « Une rentrée à l’hôpital »
Merci à tous de soutenir Saint-Ioassaff et les enfants qui font leur rentrée ! Chaque don compte !

Un reçu fiscal sera envoyé à chaque donateur.
Envoyez un chèque à ACER-RUSSIE, 91 rue Olivier de Serres, 75015 Paris - à l'ordre d'ACER-RUSSIE en indiquant au dos « Une rentrée à l’hôpital ».

Par virement
: La Banque Postale, ACER-RUSSIE, IBAN FR 45 2004 1000 0115 37 359Y020 97 BIC: PSSTFRPPPAR
Téléphonez moi pour plus de renseignements au 00 33 (0)1 42 50 53 46

Amicalement, Alexandre Eltchaninoff

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Octobre 2018 à 20:49 | 4 commentaires | Permalien

Eugene Troubetskoi: L'or Céleste: "L'Assiste"
Eugène Troubetskoi
Extrait de la brochure Deux mondes dans l'iconographie russe. Edition de l'auteur. Μοscοu, l9l6.

Les grands peintres de l'ancienne iconographie russe, de même que les fondateurs de la «symbolique» de l'art orthodoxe, les iconographes grecs, furent sans nul doute des observateurs rigoureux et profonds du ciel, aux deux sens de ce terme. Le ciel physique s'οffrait à leurs yeux corporels.

Et ils contemplaient par les yeux de l'esprit le ciel transcendant. Leur expérience religieuse faisait vivre dans leur intériorité ce ciel second, et leur création artistique mettait en correspondance leurs deux visions du ciel. Le ciel transcendant s'inscrivait pour eux dans la beauté multicolore d'un arc-en-ciel utilisant les tonalités d'ici-bas. Et, dans cette correspondance, rien n'était arbitraire.

Chaque couleur, lorsqu'ils l'utilisent, recèle un sens qui lui est propre et possède sa raison d'être particulière. Que ce sens ne nous soit pas toujours évident οu accessible vient uniquement de notre incapacité: nous avons perdu la clé permettant de comprendre cet art unique au monde.

En iconographie, la gamme des couleurs chargées de sens est illimitée, de même que les nuances naturelles du ciel.

Avant tout, semble-t-il, l'iconographe utilise un grand nombre de tonalités de bleu: bleu sombre de la nuit étoilée, bleu éclatant du ciel dans la plénitude de midi, et la multitude des bleus pâles du ciel au déclin du jour allant du bleu turquoise aux bleus-verts... Les Russes, qui habitent des contrées nordiques, ont très souvent l'occasion d'observer ces tons bleus verdâtres après le coucher du soleil. Par ailleurs, le bleu-ciel constitue le fond habituel sur lequel se détache une infinie variété de nuances célestes: le scintillement de la nuit étoilée, le reflet de l'aurore, le cerne nocturne de l'orage, le rayonnement du couchant incendié, l'arc-en-ciel, enfin l'or soutenu de midi, quand le soleil arrive au zénith.

L'ancienne iconographie russe utilise symboliquement toutes ces teintes.

Les iconographes savaient les disposer justement pour différencier le ciel transcendant de celui d'ici-bas, c'est-à-dire du domaine de notre existence. Là se trouve la clé qui nous ouvre la compréhension ineffable, par la beauté, de la symbolique des couleurs iconographiques.

Et voici sans doute le fil conducteur: la mystique de l'iconographie est avant tout une mystique du soleil au sens spirituel le plus haut... Si belles que puissent être les autres couleurs du ciel, c'est l'or du soleil à son zénith qui symbolise «la lumière des lumières», «le miracle des miracles». Toutes les autres couleurs se définissent par leur dépendance par rapport à l'or solaire, et composent un «ordre», une «hiérarchie» autour de lui. Le bleu nocturne, le scintillement des étoiles, l'incendie du couchant s'effacent devant lui. Le reflet de l'aube n'est que l'annonciateur du grand élan solaire. C'est par le jeu des rayons du soleil que se déterminent toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, car le soleil constitue, au ciel et sous le ciel, la source de toute lumière et de toute couleur.

Ainsi, dans l'iconographie, les couleurs s'ordonnent autour du «soleil qui ne se couche jamais». Chaque couleur de l'arc-en-ciel trouve son sens dans la représentation d'un aspect de la gloire divine jaillie de la transcendance. Mais parmi toutes les couleurs, seul, l'or solaire suggère le centre de la vie divine, et toutes les autres sont autour.

Seul, Dieu qui resplendit comme le soleil est la source de la lumière royale; les autres couleurs qui l'entourent expriment Ia vraie nature de la creation, Is ciel et la terre glorifiés qui constituent le temple νiνant du Seigneur, le temple «nοn créé de main d'homme».
Eugene Troubetskoi: L'or Céleste: "L'Assiste"

L'iconographe, par une certaine intuition mystique, a décelé d'avance le mystère du spectre solaire qui ne fut scientifiquement découvert que bien des siècles plus tard.

C'est comme s'il avait «senti» dans la pluralité des couleurs la réfraction multicolore du mystère unique de la vie divine, solaire. Cette couleur divine porte en iconographie un nom spécifique, celui d'assiste. La façon de représenter celui-ci est fort remarquable: l'assiste n'a jamais l'aspect massif, homogène, de l'or d'ici-bas; il ressemble à une toile aérienne, éthérée, de rayons dorés très légers qui viennent de Dieu et illuminent d'un éclat divin tout ce qui l'entoure. Lorsque nous voyons l'assiste dans une icone, cela suppose toujours et indique la présence de la Divinité comme source de cette assiste. L'assiste exprime la glorification par la lumière divine, plus précisément, elle marque la pénétration dans la vie divine, ce qui se présente à elle comme très proche. Ainsi sont recouverts d'assiste les vêtements de la «Sophia», «la Sagesse de Dieu», et ceux de la Mère de Dieu s'élevant aux cieux après la Dormition.

C'est aussi l'assiste qui souvent fait scintiller les ailes des anges, c'est lui qui dore les sommets des arbres du Paradis, et parfois encore c'est avec de l'assiste qu'οn recouvre, dans les icones, les coupoles des églises. Il est significatif que ces coupoles, dans les représentations iconographiques, ne soient pas recouvertes d'une couche compacte d'or, mais de rayons et de scintillements dorés.


Grâce à leur légèreté éthérée, ces rayons évoquent une lumière vivante, chaude et comme mobile. Ils font étinceler les vêtements du Christ glorifié, briller comme du feu les ornements et le trône de la Sagesse, et brûler dans les cieux le faîte des églises. Et c'est justement par cet éclat vivant, par ce dynamisme scintillant que la gloire de l'au-delà se distingue de tout ce qui est ici, de tout ce qui n'est pas encore glorifié. Ce monde peut se tendre vers les hauteurs, imiter la flamme: seuls les sommets de la vie de l'Eglise baignent dans la vraie lumière. Et le dynamisme de l'or spirituel signale sur ces sommets l'éclat de l'au-delà.

Ces couleurs, dans leur symbolique d'au-delà, sont utilisées par l'ancienne iconographie russe, surtout à Navgorod, avec une étonnante intuition artistique.

Ainsi οn ne trouve pas d'assiste dans toutes les représentations de la vie terrestre du Christ οù la réalité de sa nature humaine est soulignée, οù sa divinité se cache «sous l'aspect du serviteur». Mais l'assiste réapparaît dès que l'iconographe montre le Christ glorifié, et déjà quand il veut faire sentir que sa glorification approche. Οn trouve souvent l'assiste dans la représentation du Christ nouveau-né, car l'iconographe entend souligner que ce petit enfant est en réalité «d'avant les siècles». Les vêtements du Christ sont ornés d'assiste dans la Transfiguration, la Résurrection et l'Ascension. Et le Christ resplendit encore de ce rayonnement spécifique de la divinité quand il arrache les âmes à l'enfer et retrouve le Larron au Paradis.

Chaque fois que les iconographes ont dû représenter la distinction et l'interpénétration du créé et de l'incréé, ils ont utilisé l'assiste aνec un art impressionnant. Il en est ainsi par exemple dans les icones qui montrent la Dormition de la Mère de Dieu. Dans les meilleures de ces icones, οn voit d'évidence au premier coup d'oeil que la Mère de Dieu, étendue sur son lit de mort, en vêtements sombres, parmi ses proches, se trouve corporellement dans le plan de la nature d'ici-bas, telle que nous la voyons avec nos yeux terrestres. Au contraire, le Christ, qui se tient debout derrière le lit, en vêtements lumineux, portant dans ses bras l'âme de sa Mère sous l'aspect d'un nouveau-né, donne l'impression d'une apparition du monde invisible.. Il brille, resplendit, rayonne et se détache des couleurs, intentionnellement lourdes, du plan terrestre par la légèreté éthérée des rayons de l'assiste.

Photo: Eugene Troubetskoi (1863-1920)

Lien Myriobiblos
"УМОЗРЕНИЕ В КРАСКАХ". Вопрос о смысле жизни в древнерусской религиозной живописи. Евгений Трубецкой.

Rédigé par L'équipe Rédaction le 17 Octobre 2018 à 17:01 | 0 commentaire | Permalien

Une plaque à la mémoire de Mère Marie (Skobtsov) a été inaugurée à Yalta
Le 27 septembre 2018, fête de l'Invention de la Sainte Croix, une plaque commémorative consacrée à Mère Marie a été apposée sur l'enceinte du gymnase de Yalta. Lisa Pilenko, devenue la Sainte martyre Marie Skobtsov y avait fait ses études.

La légende de cette plaque dit: "En 1905-1906 Elisaveta Pilenko, (devenue Kouzmina-Karavaeva, puis Skobtsov, puis moniale Marie) a fait ses études dans ce gymnase pour femmes. Poète, théologien, bienfaitrice, membre de la Résistance en France, juste de ce monde. A péri en 1945 dans les chambres à gaz de Ravensbrück".

Une plaque à la mémoire de Mère Marie (Skobtsov) a été inaugurée à Yalta
Participaient à la cérémonie d’inauguration de cette plaque Svetlana Baziliouk, vice-présidente du Conseil municipal de Yalta; Svetlana Melnikov, directeur du Musée de Chersonèse en Tauride; André Ouchakov, conducteur de l'Assemblée de la noblesse de Crimée ainsi que l'archiprêtre Adam, recteur de la cathédrale Saint Alexandre de la Néva; des représentants de l'opinion, des journalistes et des élèves du gymnase.

Cette plaque ainsi que la publication du livre de Xenia Krivocheine "La Sainte Mère Marie est de retour en Crimée" sont le résultat d'une initiative de l'Assemblé de la noblesse de Crimée.

Une plaque à la mémoire de Mère Marie (Skobtsov) a été inaugurée à Yalta
André Ouchakov a dit au cours de la cérémonie d’inauguration: "Des pages glorieuses de notre histoire sont liées au nom de mère Marie. Nous souhaitons que la rue Voïkov (l'un des assassins de la famille impériale) redevienne rue du Gymnase".

Une plaque à la mémoire de Mère Marie (Skobtsov) a été inaugurée à Yalta
Lien Крымская Газета en russe
Мемориальная доска появилась на здании ялтинской гимназии в память о Матери Марии

ФОМА а так же журнал ЧАЙКА и Палестинское общество Россия в красках

Небольшая книга Ксении Кривошеиной «Возвращение святой матери Марии в Крым» — издана Дворянским собранием Крыма. Скачать на Предание ру

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 16 Octobre 2018 à 20:40 | -1 commentaire | Permalien

Au cours de la séance du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe, le 15 octobre 2018, à Minsk, une Déclaration a été adoptée, faisant suite aux empiétements du Patriarcat de Moscou sur le territoire canonique de l’Église orthodoxe russe.

Les membres du Saint-Synode ont reconnu impossible de demeurer plus longtemps en communion eucharistique avec le Patriarcat de Constantinople.

La Déclaration précise notamment : « L’accueil dans la communion des schismatiques et d’une personne frappée d’anathème par une autre Église locale avec tous les « évêques » et les « clercs » qu’elle a ordonnés, l’impiétement sur des territoires canoniques étrangers, la tentative de renier ses propres décisions historiques et ses obligations, tout cela place le Patriarcat de Constantinople en dehors des canons et, à notre grand regret, fait qu’il nous est impossible de poursuivre la communion eucharistique avec ses hiérarques, son clergé et ses laïcs. »

« Désormais et jusqu’à ce que le Patriarcat de Constantinople désavoue ses décisions anticanoniques, il est impossible à tous les ministres de l’Église orthodoxe russe de concélébrer avec les clercs de l’Église constantinopolitaine, et aux laïcs de participer aux sacrements célébrés dans leurs églises », est-il précisé dans le document.
MOSPAT

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Octobre 2018 à 22:13 | 5 commentaires | Permalien

« Rétablir sans délais l’autorité ecclésiastique supérieure du patriarche œcuménique à Kiev »
Le 13 octobre le métropolite Hilarion a dit sur la chaîne Rossya 24 : "Le patriarche de Constantinople a reconnu les leaders du schisme, ce faisant il a légitimé le schisme en tant que tel. Il est par conséquent désormais impossible pour l'Eglise orthodoxe russe de maintenir ses contacts avec Constantinople.

L'archevêque Job (Getcha), représentant de Constantinople à Chambésy, a dans ses échanges avec le protodiacre André Kouraev, (sur FB) dit que Philarète Denissenko s'est vu attribuer le titre, disparu, de métropolite de Kiev. Il doit donc dorénavant commémorer lors des offices le patriarche Bartholomé.

L’archimandrite Cyrille Hovorun (Patriarcat de Moscou) a écrit à ce sujet: "Le Phanar est en train de reconstituer une métropole de Kiev dépendante de lui. Par conséquent ce n'est qu'un métropolite appartenant à l'Eglise de Constantinople qui est à même d'en avoir la responsabilité. Or, Philarète ne peut dire de lui-même qu'il est "patriarche".

Le métropolite Macaire, à la tête de l'Eglise autocéphale d'Ukraine, perd ipso facto son titre. Nous ne savons pas quels seront les titres des autres membres de ce clergé schismatique.

« Rétablir sans délais l’autorité ecclésiastique supérieure du patriarche œcuménique à Kiev »

Jeudi 11 octobre, le saint synode du patriarcat de Constantinople a réhabilité les leaders des organisations ecclésiales schismatiques en Ukraine, renié sa décision de 1686 par laquelle il transmet au patriarche de Moscou l’administration de la métropole de Kiev et décidé de créer une structure autocéphale en Ukraine.

Si Constantinople décidait de rétablir les frontières de la métropole de Kiev telles qu'elles étaient en 1686 elle ne pourra disposer que de près d'un tiers du territoire de l'Ukraine, essentiellement au nord-ouest du pays. Lien

Карта Киевской митрополии Константинопольского патриархата 1686 года
« Rétablir sans délais l’autorité ecclésiastique supérieure du patriarche œcuménique à Kiev »

Le synode a décidé de « rétablir sans délais l’autorité ecclésiastique supérieure du patriarche œcuménique à Kiev, autorité qu’il a de tout temps eu en de nombreux lieux d’Ukraine. » Cette autorité ecclésiastique supérieure implique une soumission directe au patriarche de Constantinople.

L’Église orthodoxe russe a immédiatement déclaré que Constantinople « a franchi la ligne rouge » et que de telles décisions auront des conséquences catastrophiques et pour son propre patriarcat et pour l’ensemble du monde orthodoxe.

Le synode de Constantinople a siégé du 9 au 11 octobre à Istamboul, des rapports y ont été présentés, entre autres, par les deux exarques à Kiev précédemment nommés par Bartholomée II.

La décision du synode de Constantinople a été commentée à l’antenne de Spoutnik par Roman Lounkine, directeur du Centre d’études religieuses de l’Académie des Sciences de Russie :

« Cela signifie en fait que, dans un espace virtuel, une partie du territoire de l’Église orthodoxe russe a été „annexée”. C’est-à-dire que le patriarche Bartholomée a renié des décisions historiques, en particulier celle de 1686 qui a transmis l’administration de la métropole de Kiev au patriarcat de Moscou. Il en résulte que le patriarche Bartholomée et les évêques qui siégeaient au synode d’Istamboul ont décidé que tous les orthodoxes d’Ukraine sont maintenant sous la juridiction du patriarche de Constantinople.

Dans la langue de l’église, cela signifie que toute l’Ukraine est totalement sous dépendance de Bartholomée. C’est exactement « la feuille de route » que le patriarcat de Constantinople prépare depuis longtemps pour organiser ce qui sera l’Église locale unifiée d’Ukraine. » Source : RIA Novosti
Traduction PO


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Octobre 2018 à 15:46 | 17 commentaires | Permalien

LE PIRE S’ANNONCE POUR L’ORTHODOXIE
V.G.

LES DÉCISIONS DU SAINT-SYNODE DU PATRIARCAT DE CONSTANTINOPLE SUR L’UKRAINE RISQUENT DE MENER À UNE CATASTROPHE POUR L’ORTHODOXIE, VOIRE POUR LE MONDE ENTIER.

«La situation actuelle n’a absolument pas de précédent pour tout le monde. C’est une rupture totale avec la tradition et la perception de la vie de l’Église. Les actions de Constantinople porteront un préjudice catastrophique, avant tout pour les orthodoxes d’Ukraine. Quelque chose de terrible va commencer», a déclaré à la chaîne de télévision religieuse russe Spas Alexandre Volkov, porte-parole du Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Cyrille; et pour le responsable du département Synodal de l'information de l’Église russe Vladimir Legoïda, il s’agit d’une «tentative de saper les bases du système canonique de l’orthodoxie», ces décisions non canoniques vont toucher "de millions de personnes en Ukraine et dans le monde orthodoxe" ajoute-t-il en soulignant que «nous sommes au bord d’événements dramatiques, c’est évident».

LES DÉCISIONS CONTROVERSÉES

Dans son communiqué du 12/10/2018 (https://orthodoxie.com/le-patriarcat-de-constantinople-reaffirme-son-droit-a-accorder-lautocephalie-a-leglise-dukraine/), le Saint-Synode du Patriarcat de Constantinople

1. confirme l’octroi de l'autocéphalie (indépendance canonique) à l’Église ukrainienne;
2. (r)établi une "stavropégie" (juridiction dépendant directement du patriarche) à Kiev,
3. lève les anathèmes prononcés contre les primats de deux Églises non canoniques ukrainiennes: Philarète Denissenko, patriarche autoproclamé de Kiev (KP) anathématisé par l'Église orthodoxe russe en 1997, et Makari Maletich, primat de l'«Église orthodoxe autocéphale ukrainienne» (EOAU) Cf..
4. révoque le tomos de 1686 transférant la juridiction de la métropole de Kiev au patriarcat de Moscou cf.

Constantinople avait précédemment nommé l'archevêque de Pamphylie Daniel (EOAU des États-Unis) et l'évêque d'Edmonton Hilarion (EOAU du Canada) en tant que ses exarques à Kiev «dans le cadre de la préparation de l'octroi de l'autocéphalie à l'Église orthodoxe en Ukraine» (les deux EOAU des USA et du Canada sont des juridictions autonomes au sein du patriarcat de Constantinople qui ont toujours gardé des liens étroits avec l’EOAU schismatique réimplantée en Ukraine après 1991).

RÉACTION FERME À MOSCOU ET KIEV

L’Église orthodoxe russe a de fait déjà rompu ses «relations diplomatiques» avec le Patriarcat de Constantinople après les premières annonces du patriarche de Constantinople Bartholomé, en suspendant toute concélébration avec Constantinople et toute participation à des manifestations inter-orthodoxes présidées par des représentants de ce patriarcat (par exemple les réunions de Assemblée des Évêques Orthodoxes de France, AEOF), ainsi que la commémoraison du patriarche de Constantinople pendant les services religieux. Le Synode constantinopolitain a maintenant «franchi la ligne rouge» pour le porte-parole du Patriarche de Moscou, et ses décisions légitiment un schisme. L’Église orthodoxe d’Ukraine, Église autonome au sein du Patriarcat de Moscou, a aussi menacé de rompre avec le Patriarcat de Constantinople.

RIEN N’EST JOUÉ

J’avais expliqué dans mon article précédent pourquoi la manœuvre de Constantinople était "maligne, anti-canonique, inamicale ... et dangereuse". Les décisions du synode confirment l’analyse avec la reconstitution de la métropole de Kiev sous l’obédience de Constantinople comme avant 1686 en vue de "l’octroi par le patriarche œcuménique de l’autocéphalie à l’Église d’Ukraine." Mais Constantinople ne se montre généralement pas pressé d’accorder une autocéphalie, comme le montrent les exemples historique de l’Église de Bulgarie (dont l’autocéphalie n’a été reconnue qu’en 1946, trois-quarts de siècle après sa proclamation par Sofia...) ou de l’Église de Finlande (elle attend depuis prés de 100 ans!)

Et qui va rejoindre cette juridiction soumise au patriarcat de Constantinople? Le clergé de l’EOAU va probablement y adhérer, eu égard à ses liens avec les EOAU nord-américaines d’où proviennent les deux exarques, mais elle représente guère plus de 6% des paroisses orthodoxes en Ukraine. Le pseudo-patriarche Philarète regroupe environ 27% des paroisses et il a déclaré que "Ceux qui participerons au concile d'unification feront partie de l’Église orthodoxe unifiée; et ceux qui ne voudront pas n’en feront pas partie Mais il n’a pas précisé s’il allait abandonner le couvre-chef patriarcal dont il s’affuble et on ne peut présumer combien de ses fidèles l’abandonneraient pour Constantinople … Quant à l’Église orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Moscou, EOU), qui regroupe plus de 67% des paroisses, l’écrasante majorité de ses membres s’est toujours prononcée contre toute séparation d’avec l’Église russe… La nouvelle "stavropégie" risque d’être réduite!

CONSÉQUENCES DRAMATIQUES POSSIBLES

SCHISME DANS L’ORTHODOXIE : Contrairement à 1996, quand le patriarcat de Moscou s’est retrouvé isolé au sein de l’Orthodoxie lors de sa rupture avec Constantinople qui avait fondé une juridiction parallèle en Estonie ("Église orthodoxe apostolique d'Estonie"), les réactions de plusieurs Églises montrent que Moscou pourrait bien être suivi par plusieurs Églises Orthodoxes, et non des moindres. Il en résulterait donc un véritable schisme, les deux groupes d’Églises n’étant plus en communion entre elles...

Notons aussi que Constantinople semble relativement indifférent à la possibilité d’un schisme intra-orthodoxe : après avoir maintenu le concile de Crête en 2016 malgré l’absence de quatre Église regroupant la majorité des Orthodoxes, sa position sur le remariage des prêtres semble aller à l’encontre des positions des autres Églises.

GUERRE CIVILE EN UKRAINE… ET PLUS? : le président Porochenko a stigmatisé l’EOU à plusieurs reprise, allant jusqu’à parler "d’ennemi de l’intérieur" et les autorité ukrainiennes ont menacé de prendre le contrôle des principaux lieux saints ukrainiens, monastères et cathédrales, qui sont actuellement sous l'obédience de l’EOU (ce type d’exaction s’était produit en 1991-92 et les spoliations de lieux de cultes se sont accélérées après le coup d’état de 2014, touchant plus de 50 églises à mi 2018 Si ces pressions s’accentuaient contre les paroisses récalcitrantes à rejoindre "l’Église orthodoxe ukrainienne unifiée" dont parle le pseudo-patriarche Philarète, il est probable qu’elles rencontreraient l’opposition accrue des fidèles et les séparatistes de l’est ukrainiens pourraient en profiter pour venir à leur aide.

Cela pourrait mener à un embrasement de grande ampleur, comme l’Église russe s’en est alarmée à plusieurs reprises et, dans le pire des cas, on peut craindre une intervention russe, comme en Crimée qui, cette fois, provoquerait celle de voisins occidentaux venus "défendre" une Ukraine qui deviendrait alors une nouvelle Syrie … Ce scénario du pire n’est pas le plus probable actuellement mais doit malheureusement être envisagé comme possible.

On ne peut maintenant qu’espérer une désescalade qui ne semble pouvoir venir que d’une médiatrion des Églises orthodoxes, à commencer par les anciens patriarcats d’Antioche et d’Alexandrie qui semblent réellement inquiets pour l’avenir de l’Orthodoxie.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 12 Octobre 2018 à 12:44 | 8 commentaires | Permalien

Qui lèvera l'anathème dont est frappé le prétendu patriarche Philarète?
Le métropolite Antoine (Pokanytch), l’un des administrateurs de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine, a accordé une longue interview au site "Strana". Il s'y agit en particulier de l'anathème qui pèse sur Philarète Denissenko .

Strana - Monseigneur, le patriarcat œcuménique peut-il lever l'anathème dont est frappé Philarète? Avons-nous raison de penser que tant que cet anathème ne sera pas levé il ne peut devenir le primat de l'Eglise que souhaite fonder Patriarcat de Constantinople ? Avons-nous raison de penser que tant que cet anathème ne sera pas levé il ne peut devenir le primat de l'Eglise que souhaite fonder le patriarche œcuménique?

Mgr Antoine - Jamais encore dans le passé des relations entre Constantinople et Kiev ou Moscou il n'y a eu d'exemple de révocation de décisions adoptées à Kiev ou Moscou. Cela concerne également les cas précédents d'anathème. Jusqu'à présent du moins l'ensemble des Eglises locales, y compris celle de Constantinople, reconnaissent la validité de l’anathème qui frappe l'ex métropolite de Kiev Philarèthe.

Aucune Eglise locale n'est en mesure de révoquer une décision prise par une autre Eglise locale. Ce serait mettre en cause la notion même d'Eglise locale. La pratique orthodoxe ne connaît pas de précédents de ce genre.

Strana - Qui serait alors en droit de lever cet anathème? Ou bien une telle procédure n'existerait pas?

Mgr Antoine - Le principe est le suivant: une punition ecclésiale ne peut être levée que par l'Eglise qui l'a infligée. Personne d'autre ne peut le faire.

Strana - Ce n'est donc que l'Eglise orthodoxe russe qui en mesure de lever cet anathème?

Mgr Antoine - En effet, c'est le cas.

Source

P.S. Le 11 juin 1992 Le métropolite Philarète a été déchu de son rang et exclu du clergé dont il ne fait plus désormais partie.

Lien - ссылка на статью >>> : 11 июня 1992 года Митрополит Филарет (Денисенко) извержен из сана, лишен всех степеней священства и всех прав, связанных с пребыванием в клире.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 12 Octobre 2018 à 11:44 | 3 commentaires | Permalien

« Le saint et sacré Synode, sous la présidence de Sa Toute-Sainteté [le patriarche Bartholomée, ndt], s’est réuni en session ordinaire du 9 au 11 du mois d’octobre 2018. Lors de celle-ci ont été examinés et discutés les sujets portés à l’ordre du jour.

Le Saint-Synode s’est occupé particulièrement et en détails de la question ecclésiastique de l’Ukraine, en présence également des exarques envoyés en Ukraine, à savoir Son Éminence l’archevêque de Pamphilon Mgr Daniel et de Son Excellence l’évêque d’Edmonton Mgr Hilarion, et, après des discussions étendues, a décidé de :

1) Renouveler la décision, déjà prise, d’octroi par le patriarche œcuménique de l’autocéphalie à l’Église d’Ukraine.
2) Rétablir maintenant la stavropégie du Patriarcat œcuménique à Kiev, l’une de ses nombreuses stavropégies en Ukraine qui y ont existé depuis les siècles passés.


3) Conformément aux privilèges canoniques du patriarche de Constantinople, lui permettant de recevoir les recours en appel des hiérarques et des autres clercs de toutes les Églises autocéphales, d’accepter les demandes y relatives de Philarète Denisenko et de Macaire Maletitch et de ceux qui sont avec eux, lesquels se trouvaient en schisme non pas pour des raisons dogmatiques, et de les rétablir dans leur dignité épiscopale ou sacerdotale, ainsi que de recevoir leurs fidèles dans la communion ecclésiale.

4) Révoquer la validité de la lettre synodale de 1686, délivrée en raison des circonstances de l’époque, par laquelle il était donné, selon l’économie, le droit au patriarche de Moscou d’ordonner le métropolite de Kiev, élu par l’assemblée clérico-laïque de son diocèse et devant commémorer « en premier lieu » le nom du patriarche œcuménique en signe de dépendance canonique.

5) D’appeler toutes les parties impliquées à éviter de s’emparer d’églises, monastères et autres propriétés, comme de tout autre acte de violence et de vengeance, afin que prédomine la paix et l’amour du Christ.
Au patriarcat, le 11 octobre 2018 »

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 12 Octobre 2018 à 09:31 | 0 commentaire | Permalien

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