Le Saint Synode du Patriarcat œcuménique, dans sa session du 27 novembre 2018, a décidé de révoquer le tomos patriarcal de 1999 par lequel il octroyait le soin pastoral et l’administration des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale à son archevêque-exarque.

Cette décision répond aux besoins pastoraux et spirituels de notre époque, dans le plus grand respect du droit canonique et de la responsabilité spirituelle qui nous incombe.

En effet, les circonstances historiques ayant conduit à sa création d’une telle structure au lendemain de la Révolution russe d’octobre 1917, il y a tout juste une centaine d’années, ont profondément évolué.

Nous rendons grâce à Dieu pour l’infatigable courage dont vos communautés ont fait preuve à travers le temps en préservant la riche tradition spirituelle venue de Russie au lendemain des sanglantes persécutions commises par le nouveau régime athée. Nous nous réjouissons spécialement que l’Église mère du Patriarcat œcuménique ait pris la responsabilité d’offrir sa protection canonique à ces communautés et d’ainsi leur permettre de jouir, dans le respect de l’ordre ecclésial, d’une liberté synonyme de vie dans l’Esprit Saint.

La décision d’aujourd’hui a pour but de renforcer encore plus le lien des paroisses de tradition russe avec l’Église mère du Patriarcat de Constantinople. Chacune de ces communautés est détentrice d’un héritage spirituel qui s’est établi dans le sillage d’une histoire dramatique marquée par la persécution et l’exil et ayant participé prophétiquement au renouveau théologique de l’orthodoxie au 20e siècle. C’est en effet à travers des personnalités, théologiens, philosophes, artistes, de premier plan, issus de l’immigration russe que la foi orthodoxe a rayonné en Europe occidentale et par-delà. Nous tenons ici à rassurer les pieux fidèles des paroisses de tradition russe en Europe occidentale et leurs communautés. C’est par sollicitude pastorale que le Patriarcat œcuménique a décidé l’intégration et le rattachement des paroisses aux différentes saintes métropoles du Patriarcat œcuménique dans les pays où elles se trouvent (partie souligné par la rédaction). Notre Église mère continuera à assurer et à garantir la préservation de leur tradition liturgique et spirituelle. Le lien de filiation sera d’autant plus étroit avec le siège de Constantinople que ce dernier est désireux de continuer à manifester sa mansuétude pastorale et sa sollicitude apostolique à l’égard du peuple de Dieu dont il a la responsabilité.

Nous prions avec ferveur le Seigneur, dont nous nous préparons en cette période à accueillir la divine nativité, que vous saurez rester fidèles au Patriarcat œcuménique, comme l’Église mère de Constantinople vous est dévouée. Nous souhaitons de tout cœur que vous continuiez à être des témoins de la foi orthodoxe en Europe occidentale par la pratique des vertus et l’accomplissement des principes de l’Évangile.

Nous remercions aussi son Excellence, l’archevêque Jean de Charioupolis d’avoir conduit avec amour et loyauté ses communautés jusqu’à cette nouvelle étape de leur histoire, confiant dans la grâce de Dieu qui nous appelle à « être renouvelés par la transformation spirituelle de l’intelligence et revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité. » (Eph. 4, 23-24)

Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soient toujours avec vous, par les prières de la très sainte Mère de Dieu et celles de tous les saints.

Phanar, le 27 novembre 2018

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Novembre 2018 à 16:55 | 25 commentaires | Permalien

La Fin d'une  « belle Epoque »
Père Andrew Phillips nous a envoyé un texte en anglais’ il s’agit de la situation de l’Archeveche

« The End of an Era »

The Rue Daru Exarchate, composed of a few largely Moldovan parishes in Paris and a few dozen tiny communities of converts mainly without their own properties scattered for the most part through France. Benelux and England, has today been dissolved by the Phanar. Over ninety years of history since Rue Daru broke away from the Russian Orthodox Church Outside Russia have thus ignobly ended.

Founded largely by aristocratic and intellectual traitors to the Tsar from Saint Petersburg, the only surprise is that this anti-Russian and anti-monastic group has survived so long. Nearly four generations on, with its last Russian bishop dying in 1981 and without monasteries, it was clear that it would come to depend on widowers and celibate convert rejects from Roman Catholicism, such as its present Archbishop from Bordeaux.

Rue Daru’s failure to return to the Russian Church, when freedom gradually came in the two decades after the collapse of atheist rule in the former Russian Empire in 1991 was lamentable.

However, as long ago as 1966, the then rector of the St Sergius Institute, Fr Alexey Knyazev, went to the Phanar and asked if the Patriarch was really the ‘Oecumenical’ Patriarch or ‘just a petty Balkan bishop’. Today he has received his answer.

Fr Alexey and other real Orthodox, worthies like Bishop Methodius (Kulmann) and Fr Igor Vernik, had already understood in the 1960s and 1970s that the Rue Daru group could only survive spiritually if it returned to the Russian Mother Church, becoming the basis of a new Local Metropolia in Western Europe.

I understood it thirty years ago in 1988, when Rue Daru’s then ex-Catholic German Archbishop George (Wagner) categorically and suicidally rejected any plan to establish the foundation for a new Local Church of Western Europe faithful to the Russian Orthodox Tradition, and even invited the Papal Cardinal of Paris to celebrations of a millennium of Russian Orthodoxy at Rue Daru instead of Russian bishops! This was of course the last straw. As late as 2003, even the naive Archbishop Sergey (Konovalov) understood this, but it was all far too late.

Thus, the end had long been inevitable. For the Rue Daru group and its tiny group that inevitably broke away from the Russian Church in England in 2006 in the notorious Sourozh Schism, going against history and faithfulness, there is now only choice: Die out beneath ‘the superior Greek race’ or else return to the Russian Tradition (which the latter has never had, despite its illusions to the contrary) and also return to the Orthodox calendar by returning to obedience to the Russian Orthodox Church.

As we said 12 years ago, you cannot be of the Russian Orthodox Tradition, or even know it, even less understand it, when you refuse to be part of the Russian Orthodox Church. This is not theology, this is common sense! To think otherwise is spiritual delusion – prelest.

In Paris all now depends on whom properties belong to. Elsewhere, there is freedom to return to communion with the canonical Orthodox Church from the Phanariot schismatics, their ecumenist heresy and liturgical deviations.

The end of Rue Daru is a warning to all its imitators, not only in the USA, but also to those liberals in Moscow who fell to the Paris School of Philosophy (there never was any Theology here) and its delusions. You follow them and this is how you too will die out.

Told you so.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Novembre 2018 à 15:22 | 13 commentaires | Permalien

L’édification de l’église Sainte-Barbara s’intègre dans l’histoire de la présence russe sur la Riviera vaudoise dans la 2e moitié du XIXe siècle. De nombreux Russes, aristocrates, étudiants, révolutionnaires séjournaient en effet au bord du Léman. Le développement du tourisme sur la Riviéra attirait une clientèle aisée. Le comte Chouvalov a voulu cette église. Il souhaitait en effet que sa fille, morte en couche avec sa fille nouveau-née, soit enterrée en terre orthodoxe près d’une église.

L’aristocrate russe a donc demandé l’autorisation de bâtir une église et s’est engagé à financer sa construction. Les conditions préalables à l’édification du lieu de culte étant remplies, le chantier a débuté en 1873 et s’est achevé en 1878. L’église devait canoniquement dépendre de celle de Genève (datant de 1866), le comte devait acquérir le terrain au nom de l’Eglise orthodoxe et assurer une rente pour l’entretien de l’édifice. L’église constitue un exemple architectural typique du style religieux traditionnel russe.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Novembre 2018 à 04:59 | 0 commentaire | Permalien

Le patriarcat oecuménique vient de dissoudre l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale

Jivko Panev - 27 novembre

De source bien informée, nous avons appris que le Saint-Synode du Patriarcat oecuménique réuni à ce jour au Phanar vient de décider de dissoudre l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale en abrogeant le Tomos patriarcal de 1999. Le communiqué officiel avec les détails à venir !

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На заседании Синода Константинопольской Церкви было принято решение распустить Западноевропейский экзархат приходов русской традиции. Об этом сообщает греческое агентство Romfea со ссылкой на собственные источники.

Напомним, с 27 по 29 ноября в Стамбуле проходит заседание Синода Константинопольского Патриархата.

Юрисдикцию над приходами бывшего русского Западноевропейского экзархата Константинополь восстановил в январе 1971 года. 19 июня 1999 года томосом Константинопольсого Патриарха Варфоломея, подтверждалось пребывание Архиепископии под омофором Константинопольского Патриарха и восстанавливался ее статус Экзархата.

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Tomos Patriarcal de 1999
Tomos du Patriarche Œcuménique Bartholomée I élevant l’Archevêché au rang d’Exarchat du Patriarcat Œcuménique (19.6.1999).

La Sainte et Grande Église du Christ, suivant en toutes choses les sacrés canons qui lui accordent la sollicitude sans relâche à l’égard du Plérôme porteur du nom du Christ qui se trouve en dehors du territoire local des autres Saintes Églises orthodoxes et l’ordination de ses évêques (canon 28 du 4e Concile œcuménique), a décidé, répondant à la demande pieuse des intéressés, d’organiser comme une Mère aimante les affaires de l’Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale selon ce qui leur est utile pour le salut et de dispenser une façon de bonne organisation comme il convient à l’Eglise du Christ selon la recommandation du saint Apôtre « que tout se passe dignement et dans l’ordre » (1 Cor 14,40).

Recherchant les réglementations qui conviennent, unissant paternellement en une chose, ensemble et de façon à plaire à Dieu, la règle de l’acribie, celles de la philanthropie et de la compassion, de façon à ne pas transformer ni la douceur en permissivité, ni la sévérité en aigreur, selon le 3e canon du Concile œcuménique Quinisexte, nous nous sommes penchés avec sympathie sur les problèmes particuliers de cet Archevêché des paroisses orthodoxes en Europe occdientale de tradition russe, et avons jugé nécessaire la sollicitude pastorale particulière demandée à leur égard et la révision proposée de leurs statuts. Ayant considéré ces sujets de tout point de vue, nous avons établi par écrit les réglementations jugées préférables, afin que ne soit pas affaibli le zèle de l’acribie canonique, en raison de l’économie pastorale, de ces évêques qui œuvrent au service pastoral de ces communautés, ni ne soit bouleversé le lien de leur amour avec les pasteurs des métropoles et archevêchés du Très Saint Trône Œcuménique en Europe occidentale ; « afin que règne l’harmonie et que soit glorifié Dieu, par le Seigneur dans l’Esprit, le Père, le Fils et le Saint Esprit », selon le 34e canon des Saints Apôtres.

C’est ainsi que le Très Saint Trône Œcuménique patriarcal et apostolique, ayant reçu la demande et la proposition préalablement exposée de Son Eminence l’Archevêque Serge d’Eucarpie, qui est à la tête de l’Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale et du Conseil archiépiscopal qui l’entoure, concernant la nécessité de modification des Statuts actuels de cet Archevêché, prenant soin selon son devoir et manifestant la sollicitude apostolique pour la stabilité, l’harmonie et la canonicité de la manière de diriger les affaires de cet Archevêché, a pris connaissance synodalement et a fait savoir ceci :

Cet Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale, dirigé par l’Archevêque d’Eucarpie Serge, constitué en Exarchat Patriarcal, en accord avec les décisions du Patriarcat Œcuménique du 13 février 1931, soumis directement au Patriarche Œcuménique et à son Saint et Sacré Synode, constitue un organisme ecclésial unifié, dépendant canoniquement et de manière immédiate du Trône Œcuménique.

Cet Exarchat Patriarcal est soumis au Patriarcat Œcuménique et est administré selon ses propres statuts, approuvés par le Trône Œcuménique, et conservant l’ordo liturgique russe. Comme il se doit, dans l’élaboration des statuts en vigueur de l’Exarchat Patriarcal ont été prises en considération les législations des pays dans lesquels il existe des communautés de l’Exarchat.

L’Exarchat Patriarcal est gouverné par un seul Evêque dirigeant, ayant le rang et le titre d’Archevêque-Exarque Patriarcal des paroisses orthodoxes russes en Europe occidentale et qui assure le lien canonique immédiat entre le Trône Œcuménique et les communautés composant cet Exarchat Patriarcal.
L’Archevêque qui est à la tête de l’Exarchat Patriarcal possède la juridiction prévue par les divins et saints canons sur toutes les communautés de l’Exarchat et est habilité à donner des congés canoniques, à accueillir, à nommer et à autoriser à une diaconie ecclésiastique tout clerc ou laïc soumis à sa juridiction.

Au sein de l’organisation de la vie ecclésiastique en Europe occidentale, l’Exarque Patriarcal-Archevêque se concerte avec le Métropolite de France qui siège en ce pays.
La concertation entre l’Archevêque à la tête de et de chacun des Hiérarques du Trône Œcuménique se fait directement et selon les mêmes règles de communication entre eux, dans la recherche du respect de la compétence ecclésiastique et administrative de part et d’autre.

Dans les célébrations liturgiques selon l’ordo en vigueur et selon l’usage :
L’Archevêque commémore le nom du Patriarche Œcuménique,
Les Evêques Auxiliaires commémorent le Patriarche Œcuménique et l’Archevêque,
Le clergé paroissial commémore, selon la tradition russe, le Patriarche Œcuménique et l’Archevêque et son Evêque Auxiliaire, dans la mesure où ce dernier préside à la célébration.

L’élection de l’Archevêque-Exarque Patriarcal, ainsi que celle des évêques auxiliaires, se fait en conformité avec les Statuts que le Patriarche Œcuménique a approuvés et bénis, et selon l’ordre canonique d’après lequel ces élections se font par le Saint et Sacré Synode du Patriarcat Œcuménique quiprend en considération les propositions de l’Assemblée clérico-laïque de l’Exarchat.

Le fonctionnement du Conseil Episcopal, de l’Assemblée Générale et du Conseil Archiépiscopal de l’Exarchat Patriarcal se fait sous la présidence de l’Archevêque-Exarque Patriarcal en accord avec les statuts en vigueur et approuvés par le Patriarcat Œcuménique.
Les Assemblées Générales Extraordinaires de l’Exarchat Patriarcal peuvent être présidées par le Métropolite de France, à la suite d’une demande de l’Exarchat et par une délégation particulière du Patriarche Œcuménique.

L’Institut de Théologie Orthodoxe Russe Saint-Serge constitue un élément inséparable de cet Exarchat Patriarcal et se trouve, par conséquent, sous la tutelle immédiate de l’Archevêque qui est à la tête de l’Exarchat.
Et, sur ce, canoniquement par le présent Tomos, comme en matière de recommandation paternelle, nous rappelons le « persistez et maintenez les traditions orthodoxes », comme des fondements de la vérité et du dogme ; de même ceci, qui vaut sur ce qui est ignoré ou mis en doute : « Demande à ton père et il t’annonce, à tes anciens et ils te diront » (Deut 32,7) et nous garantissons que la sureté même est de ne penser en rien plus que ce qu’il ne faut penser, de ne pas avoir de pensée excessive, que l’un ne veuille pas l’emporter sur l’autre, de ne pas fonder d’assurance sur la propre pensée, de rechercher plutôt en humilité quelle est la volonté bonne et parfaite du Seigneur.

Sur tout cela nous bénissons le nouvel Exarchat-Archevêché des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale et son très honoré Exarque, Son Eminence l’Archevêque d’Eucarpie Monseigneur Serge, ainsi que leurs Excellences les Evêques qui l’accompagnent, le saint clergé, les prêtres sanctifiés du Seigneur et le peuple élu de Dieu ; nous invoquons la bénédiction en abondance de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ et nous souhaitons que l’Exarchat Patriarcal, d’une part, se maintienne et croisse pour la gloire de Dieu et le salut du monde ; et, d’autre part, à nos frères bénis, tant évêques que prêtres et moines comme au peuple fidèle porteurs du nom du Christ, nous souhaitons toute bénédiction du Seigneur, ainsi que la paix et la joie et, au plus haut point, la fructification de ses luttes pour le Christ et pour Sa foi orthodoxe.

En conséquence de quoi, en foi et garantie de cela, fut fait le présent Tomos patriarcal et synodal de codification, transcrit et signé en Ce saint codex de notre grande Église du Christ, adressé par ailleurs, en termes identiques et sans changement, et remis au dit pour y être déposé dans ses archives au titre de rappel à jamais.

L’an de grâce 1999, le 19 du mois de juin. Indiction 7.

† Bartholomée de Constantinople
[les membres du Saint-Synode]

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Novembre 2018 à 18:45 | 14 commentaires | Permalien

Une conférence consacrée à « La Russie entre passé et avenir : conserver et créer » s’est tenue à l’initiative de la Fraternité de la Transfiguration et l'Institut Saint-Philarèt - du 6 au 8 novembre 2018 dans le domaine Bogoyavlenskoïe, région de Moscou.

Ce n’est pas la première fois au cours de ces dernières années que des personnes s’en tenant à des visions différentes se réunissent dans ce domaine restauré ayant appartenu aux Karpov-Krivochéine : historiens, hommes de lettres, philosophes, théologiens, poètes et artistes s’y expriment librement. Ces conférences ont lieu chaque année. Leurs sujets relèvent de l’histoire, on y traite de la destinée de ceux qui sont restés dans le pays ainsi que de ceux qui l’ont quitté. L’effondrement de l‘ex-URSS en 1991 donne aux émigrés la possibilité de revenir en Russie. Très peu nombreux sont ceux qui le font.

Dans leur intervention Nikita et Xenia Krivochéine répondent à une série de questions :

- Faut-il de nos jours inviter les émigrés et les descendants de ceux qui ont été chassés du pays à y revenir ?

- En quoi consiste la mission des rapatriés ?
- La Russie moderne a-t-elle besoin de l’expérience de ces personnes ?
- Pour quelles raisons les émigrés ne se hâtent pas de revenir au pays ?
- Est-ce que la Russie peut renaître sans le retour de ses exilés ?

Pourquoi les efforts entrepris pour faire revenir les émigrés, en particulier le I Congrès des compatriotes en 1991 n’ont pas abouti à un changement de situation ?

Lien PSMB

" Неперемолотые эмигранты" - Нужно ли сегодня призывать вернуться в Россию эмигрантов - потомков тех, кто был выдворен из страны незаконно?

В подмосковном Богоявленском с 6-8 ноября 2018г., по инициативе Преображенского братства, прошла Конференция «Россия между прошлым и будущим: хранители и самородки». По словам её устроителей, это размышления, начатые на конференции 2017 г. «Духовные итоги революции в России: коллективный человек и трагедия личности».

Здесь, в Богоявленском, в восстановленной усадьбе Карповых-Кривошеиных уже не первый год собираются люди разных взглядов: историки, литераторы, философы, богословы, поэты и художники. Задача конференций - на протяжении нескольких дней соединить в одном пространстве людей двух типов. С одной стороны, свидетелей, хранящих память о тех, кого мы когда-то назвали «неперемолотыми», «людьми духовного сопротивления».

« Nous ne sommes pas en exil, nous sommes en mission » - le destin de l’émigration russe

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Novembre 2018 à 17:40 | 1 commentaire | Permalien

Nicolas Berdiaeff: L’ homme dans la civilisation technique
Il y a 70 ans, Nicolas BERDIAEV /1874-1948/, célèbre philosophe russe, était rappelé à Dieu

Conférence du 4 septembre I947 - Rencontres internationales de Genève

Il est devenu presque banal de dire que l’homme européen moderne vit dans l’angoisse et se trouve dans un état proche de l’agonie. Il lui fut difficile de supporter deux guerres mondiales. Les fondements de son existence sont ébranlés, il se sent perdu dans un monde chaotique. Il a perdu son équilibre intérieur. La structure psychique et même la structure physique de l’homme se trouvent en désaccord avec la civilisation technique moderne.

Cette structure s’est formée à une époque où l’homme vivait encore aux rythmes de la nature, où l’ordre cosmique comptait encore pour lui et se reflétait dans l’ordre social. L’homme avait ses liens avec la terre, il y était solidement enraciné. Mais l’époque tellurique de l’histoire humaine touche à sa fin.

L’irruption de la machine, l’essor vertigineux de la technique ont accompli la plus grande révolution de l’histoire, dont on ne saurait encore mesurer toutes les conséquences.

Les guerres, les révolutions, les dictatures et les régimes totalitaires, de nos jours, sont liés à l’emprise de la technique sur la personne humaine, à la puissance extraordinaire qu’elle procure. L’homme se trouve dans une nouvelle posture devant les forces cosmiques, et cela entraîne de graves conséquences sociales. On pourrait définir la révolution qui s’accomplit comme la fin du cosmos au sens antique de ce terme. Le cosmos tel que l’ont contemplé les Grecs, le cosmos de saint Thomas d’Aquin et de Dante, n’existe plus.

La modification de l’ancienne conception du cosmos commença à l’époque de Copernic, lorsque la terre cessa d’être son centre. Pascal fut effrayé par les espaces infinis qui se sont ouverts devant lui. La révélation de l’infiniment petit, du microscopique, est peut-être plus effrayante encore. La science physique et chimique moderne pénètre dans la structure du cosmos, dans l’infiniment petit, et le détruit de cette façon. L’homme est écrasé entre deux infinis, l’infiniment grand et l’infiniment petit. La révolution dans la physique et dans la chimie aboutit à la négation de la loi de la conservation de la matière. On constate que la désagrégation de la matière libère une énergie formidable. Les travaux sur la désagrégation de l’atome s’y rapportent. De là, également, l’invention de la bombe atomique qui menace la civilisation moderne d’auto-destruction. L’attitude envers la nature est déterminée uniquement par la Praxis. Tout est placé sous le signe du rendement. La technique modifie radicalement l’attitude de l’homme envers l’espace et le temps. La maîtrise de l’espace constitue sa plus grande conquête. […]

On peut constater la situation suivante : la puissance inouïe de la connaissance et de la technique aboutit à l’affaiblissement et à l’esclavage de l’homme.

L’homme se trouve placé devant une nouvelle réalité à laquelle il est mal préparé spirituellement. La machine, la technique, constituent une nouvelle réalité qui ne ressemble pas à la réalité du monde organique et inorganique, à la nature que l’homme considérait comme une création de Dieu. C’est une réalité organisée, un monde à part, engendré par la civilisation, par la connaissance et les découvertes de l’homme. La technique a un sens cosmogonique.[…]

Les découvertes scientifiques accordent à l’homme une puissance si formidable, une telle puissance de destruction, que les États veulent contrôler cette puissance, se l’approprier. On assiste à une nationalisation des découvertes scientifiques. C’est nécessaire avant tout en prévision d’une guerre. Nous vivons à l’époque d’un formidable essor de l’étatisme. L’État est enclin à penser que l’homme lui appartient en entier. C’est une conséquence fatale des deux guerres mondiales. Pendant la guerre, le pouvoir de l’État s’accroît démesurément et cet état des choses survit après la guerre. Les habitudes et les instincts de la guerre continuent à s’affirmer, de même que la tendance à la violence et le mépris de la vie humaine.

Mais l’État cherche surtout à mettre la main sur la puissance que confère la technique.

L’étatisme n’est pas seulement une particularité du régime communiste : c’est un phénomène mondial. La puissance toujours croissante de la technique y joue un rôle important. L’évolution spirituelle et morale de l’homme ne correspond pas à la rapidité presque miraculeuse de l’essor technique ; elle reste en retard. Ce n’est pas l’esprit, ce n’est pas la force morale de l’homme qui prennent possession de la technique, mais l’État, qui ne se considère comme soumis à aucun principe spirituel et moral et agit d’une façon autonome, selon sa propre loi, souverainement. L’homme, tourné vers l’extérieur, s’affaiblit intérieurement. Cette situation menace le monde d’une troisième guerre mondial que personne ne désire (ni les individus, ni les peuples) mais qui peut être engendrée par les forces autonomes, les forces du capital du pouvoir et de la technique. Le caractère technique de la civilisation exige de l’homme une incroyable accélération du temps. L’homme devient fonction de 1a production destinée à apporter le plus grand profit.

En présence d’une telle vitesse, d’une telle course au rendement maximum du travail, en présence du taylorisme, par exemple, aucun instant n’a plus de valeur autonome ; il n’est qu’un moyen menant vers l’instant suivant qui doit arriver le plus vite possible. On exige de l’homme une activité infatigable. Mais cette activité signifie au fond, passivité spirituelle, abandon de soi-même à un processus inhumain. Lorsque l’homme devient un instrument passif, il n’est plus actif intérieurement. Ce processus de l’accélération du temps et de la transformation de l’homme en instrument de la production économique, s’exprime de la façon la plus nette en Amérique. [ …] Le pouvoir que la technique exerce sur la vie transforme l’aspect moral de l’homme.

On a déjà souvent souligné que l’industrie mécanisée et rationalisée mène à la suppression de l’individuel - et de l’individualité. Tout est produit en série. C’est le règne de l’impersonnel et de l’anonyme. Tout devient collectif - je souligne: collectif, et non communautaire. La communauté est une fraternité réelle des hommes, elle suppose la transformation et la transfiguration des hommes, elle est organique, elle implique la liberté; la collectivité, en revanche, signifie une agrégation forcée et mécanique des hommes, leur subordination à une pseudo-réalité se trouvant en dehors d’eux et au-dessus d’eux. Les hommes peuvent y demeurer l’un à l’autre et solitaires.

L’industrie technique crée une morale très éloignée de la fraternité des hommes, bien qu’elle possède des traits collectivistes.

Il est caractéristique pour ce type de civilisation que la lutte et la compétition sportive y jouent un rôle énorme et deviennent une des sources d’appréciations morales. Le culte de la force et du pouvoir se développe de plus en plus. Nous vivons à une époque où l’on adore la force et non la justice et la vérité. On peut même dire que l’on n’a jamais observé une telle indifférence à l’égard de la vérité. D’où l’effrayante baisse du prix de la vie humaine (que l’on n’évalue que selon sa productivité), la facilité de la violence exercée sur l’homme et de l’assassinat. La guerre nous a habitués à cela. On assiste à une rupture avec la morale évangélique, supplantée par une morale de la production. Cette morale technique de la production est impitoyable envers les faibles, elle développe l’envie, l’orgueil, elle remplace l’amour évangélique envers le prochain par l’exaltation de soi-même.

…] À cette époque de transition, les hommes se trouvent enchaînés extérieurement et solitaires intérieurement.[…]

Mais l’homme devait passer par l’expérience de la liberté ; il devait éprouver toutes ses possibilités.

L’homme a voulu expérimenter la liberté dans toutes les sphères de la vie individuelle et sociale. Étant sorti du monde médiéval, il s’est engagé dans la voie de l’autonomie de toutes les sphères de la vie créatrice. On connut alors l’autonomie de la vie sociale et de la culture, l’autonomie de la connaissance, de la science, l’autonomie de la politique, de l’économie, de la technique, de la vie des nationalités, etc. Toutes ces sphères séparées commencèrent à évoluer, n’obéissant qu’à leur propre loi.

L’autonomie signifie précisément que la loi agit à l’intérieur de chaque sphère particulière., sans être subordonnée à aucun centre spirituel unificateur. La religion chrétienne elle-même est devenue une sphère particulière de la culture ; elle a cessé d’être une force déterminante, elle a été refoulée dans les recoins de l’âme. Le christianisme s’adapta difficilement à ce processus qui fut nécessaire pour que l’homme puisse s’épanouir en tant qu’être libre.

Mais on aurait tort d’identifier l’autonomie de ces sphères séparées à la liberté de l’homme en tant qu’être intégral. Ce sont les sciences, la politique, l’économie, la technique qui sont devenues libres, mais non l’homme qui est tombé sous le pouvoir des sphères séparées, libres et n’obéissant qu’à leur propres lois. C’est sur ce terrain que surgirent en fin de compte: le scientisme (non identique à la science) et le rationalisme, dans la connaissance ; le machiavélisme, dans la politique; le capitalisme, dans l’économie; le nationalisme, dans la vie des peuples, toutes ces sphères refusant à se soumettre à un principe supérieur spirituel ou moral quelconque. C’est ce terrain également qui donna naissance à la puissance de la technique - cette technique qui se développa démesurément et qui vit selon sa loi inhumaine.

L’homme, de plus en plus écrasé, est tombé dans l’esclavage ; il est devenu esclave des sphères autonomes. Il en est résulté un déséquilibre, un état disharmonieux de l’homme. La mécanisation ne veut se soumettre à aucun principe spirituel et la spiritualité s’est affaiblie chez l’homme. L’homme a provoqué l’aliénation de sa nature, il a consenti à devenir l’homme technique. Pour que l’homme puisse se libérer effectivement, la puissance que confère la technique devrait supposer une intensification de la vie spirituelle de l’homme, le relèvement de son niveau, mais cela n’a pas lieu

Lien Myriobiblos
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"PO" à ce sujet: La philocalie de la mégapole
"La liberté de conscience" et L'art de rien
Nicolas Berdiaeff: L’ homme dans la civilisation technique

Rédigé par l'équipe de rédaction le 27 Novembre 2018 à 09:06 | -2 commentaire | Permalien

La CROIX
Haute de 120 mètres,la cathédrale du Salut-de-la-Nation-Roumaine pourra accueillir jusqu’à 5 000 fidèles, et elle s’élèvera plus haut encore que le bâtiment du Parlement roumain, deuxième plus important bâtiment administratif au monde après le Pentagone aux États-Unis.

Votée en 2004, la construction a été entamée en 2011 sur un terrain de 11 hectares offert par le gouvernement. Pour l’heure, la cathédrale n’est pas encore achevée. Outre les travaux de décoration extérieurs et intérieurs, doivent toujours s’ajouter un musée du christianisme, un hôtel, une bibliothèque, la résidence du Patriarche, des bureaux pour les médias du Patriarcat, ainsi que quatre pavillons portant le nom des apôtres Saint-André, Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Luc, consacrés chacun à des tâches particulières, parmi lesquelles l’action médicale et sociale, l’accueil des pèlerins, et des actions culturelles.u[

L’Église roumaine a justifié la construction de cette nouvelle cathédrale en affirmant que les autres édifices ne suffisaient plus à accueillir les fidèles dans la capitale, mais cet argument a soulevé quelques sourcils dans l’opinion.

Plusieurs observateurs ont affirmé que l’Église aurait mieux fait de restaurer les églises à l’abandon depuis l’époque communiste plutôt que de se lancer dans une entreprise aussi dispendieuse que politique. Plus de 100 millions d’euros ont déjà été engloutis par la construction de ce complexe, et le coût final pourrait dépasser 400 millions d’euros selon plusieurs ONG.

Financement à majorité public

« C’est un symbole politique pour affirmer la domination de l’Église orthodoxe sur la société roumaine, affirme Cristian Pirvulescu, doyen de l’École nationale de sciences politiques de Bucarest. L’Église revendique aujourd’hui un rôle primordial dans la formation et la préservation de l’identité roumaine, et les politiciens souscrivent à cette présentation afin d’en tirer des dividendes politiques. »

Plus encore que le montant important atteint par la construction, c’est son financement à 70 % par des fonds publics en provenance du gouvernement mais aussi des autorités locales, qui provoque le mécontentement d’une partie de l’opinion.

Dès 2011, un sondage réalisé par la Fondation Soros révélait que, bien que 61 % des Roumains soient favorables à la construction de cette cathédrale, 58 % voyaient d’un mauvais œil la participation financière de l’État.

« Il n’y a pas de fracture dans l’opinion, ce débat n’intéresse qu’une minorité de personnes informées, mais les Roumains ne sont pas favorables à ce que l’État dépense de manière si extravagante pour un nouvel édifice religieux alors que l’argent manque tellement pour les hôpitaux et les infrastructures modernes », affirme Cristian Pirvulescu.

Pierre Sautreuil

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Novembre 2018 à 14:55 | 2 commentaires | Permalien

Le Conseil du diocèse de Chersonèse a exprimé son soutien aux décisions du Saint synode de l’EOR quant à l’impossibilité de rester en communion eucharistique avec le patriarcat de Constantinople
Le 22 novembre 2018 la session annuelle de l’association diocésaine Chersonèse s’est tenue au Centre spirituel du quai Branly, à Paris.

Participaient à la réunion : Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse ; le père Maxim Politov, secrétaire de l’administration diocésaine ; les membres permanents du Conseil ; des recteurs de paroisse ainsi que des fidèles.

Ayant débattu de la situation créée par l’action anti canonique du patriarcat de Constantinople en Ukraine le Conseil a, à l’unanimité, soutenu la décision du Saint synode de l’EOR en date du 15 octobre 2018 /Procès-verbaux N°71/ sur l’impossibilité de rester en communion eucharistique avec le patriarcat de Constantinople ; le Conseil a exprimé sa gratitude filiale à Sa Sainteté Cyrille pour sa défense ferme et immuable des canons et de la doctrine de l’Église orthodoxe. Le Synode exprime son soutien fraternel à Monseigneur Onuphre, métropolite de Kiev et d’Ukraine ainsi qu’aux évêques qui lui sont fidèles. Il convient de continuer à prier de tout cœur pour le peuple d’Ukraine.

Le Conseil a approuvé les comptes du diocèse pour 2017 et débattu du projet d’accord entre le séminaire Sainte Geneviève à Epinay Sous-Sénart et la municipalité du lieu quant à l’aménagement du territoire de la partie Est du parc du séminaire.

Note : l’association diocésaine de l’EOR en France a été créée par le diocèse de Chersonèse en avril 2008. C’est la première association diocésaine non catholique en France reconnue par l’Etat. Elle est présidée par Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse.
Source

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Епархиальный совет Корсунской епархии поддержал решение Священного Синода Русской Православной Церкви о признании невозможным дальнейшего пребывания в евхаристическом общении с Константинопольским Патриархатом

В четверг 22 ноября 2018 года в Духовно-культурном православном центре на набережной Бранли в Париже состоялось ежегодное заседание совета Епархиальной ассоциации Корсунской епархии.

В заседании приняли участие: епископ Корсунский Нестор, секретарь епархиального управления иерей Максим Политов, настоятели, клирики, а также прихожане приходов епархии – постоянные члены Совета.

Обсудив сложившуюся ситуацию, связанную с антиканоническими действиями Константинопольского Патриархата в Украине, Епархиальный совет единогласно принял решение поддержать решение Священного Синода Русской Православной Церкви от 15 октября (журнал № 71) о признании невозможным дальнейшего пребывания в евхаристическом общении с Константинопольским Патриархатом; выразить сыновнюю благодарность Святейшему Патриарху Московскому и всея Руси Кириллу за твердую, взвешенную и неизменную позицию в стоянии за чистоту канонов и учения Православной Церкви Христовой; выразить братскую поддержку Блаженнейшему митрополиту Киевскому и всея Украины Онуфрию, епископату и всей полноте Украинской Православной Церкви и продолжить возношение сугубых молитв о братском народе Украины.

Кроме того, члены Совета одобрили финансовый отчет епархии за 2017 год и обсудили проект соглашения между Духовно-образовательным центром им. прп. Женевьевы Парижской и муниципалитетом г. Эпине-су-Сенар о ландшафтном преобразовании восточной части семинарского парка.

Справка: Епархиальная ассоциация Русской Православной Церкви во Франции была учреждена Корсунской епархией в апреле 2008 года. Она стала первой во Франции некатолической епархиальной ассоциацией, признанной государством.

Председателем Епархиальной ассоциации является епископ Корсунский Нестор

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Novembre 2018 à 15:28 | 3 commentaires | Permalien

24 et 25 novembre : colloque "Nicolas Berdiaev. Un philosophe russe à Clamart" 1874-1948
Un colloque sur Nicolas Berdiaev aura lieu les 24 et 25 novembre pour commémorer les 70 ans de son rappel à Dieu. Cette rencontre est organisée par l’ACER-MJO en collaboration avec la revue « Le messager Orthodoxe » et la mairie de Clamart. Au programme : dix conférences, une table-ronde, une pièce de théâtre, visite de la maison de Nicolas Berdiaev, une exposition de photos.

PROGRAMME DU COLLOQUE

Vendredi 23 novembre : Avant-Colloque

16h : Cimetière communal de Clamart (26 avenue du Bois Tardieu 92140 Clamart). Commémoration du 70 e anniversaire de la mort de Nicolas Berdiaev. Office de Requiem célébré par le père Joseph Pavlinciuc.
17h00 :Visite de la chapelle de la paroisse St Constantin et Ste Hélène (4 bis rue Henry 92 140 Clamart).
18h00 : Visite de la maison de Nicolas Berdiaev (83 rue du Moulin de pierre 92 140 Clamart) par le père Joseph Pavlinciu

SAMEDI 24 NOVEMBRE
9h/9h45 : Ouverture du colloque, remerciements, introduction
9h45/10h30 : I. Sollogoub : De Kiev à Clamart : la vie de N. Berdiaev (1874-1948)
10h45/11h15 : C. Sollogoub : Berdiaev et la communauté russe de Clamart
Pause
11h45/12h30 : F. Damour : Berdiaev et les robots
Déjeuner – Exposition de photos – Stand Librairie
14h15/15h : C. Marangé : Nicolas Berdiaev et la question sociale
15h15/16h : A. Arjakovsky : Place de la pensée de Berdiaev dans la Russie actuelle
Pause
16h30/17h15 : G. Lurol : Berdiaev, Mounier, Maritain : des « dimanches de Meudon » aux « dimanches de Clamart »
17h30/18h30 : Echanges avec le public
Exposition de photos – Stand librairie - Diner
20h30 : Pièce de théâtre inspirée de "l'autobiographie spirituelle" de Berdiaev par la Compagnie Frontale

DIMANCHE 25 NOVEMBRE
7h45/9h 30 : Liturgie Eucharistique dans la maison de Nicolas Berdiaev 83 rue du Moulin de Pierre à clamart
10h15/11h : M. Fromaget : Liberté, Beauté et Vérité dans la philosophie de Berdiaev
11h15/12h15 : Ph. Dautais : La personne et la divino-humanité selon N. Berdiaev
12h15/ 12h30 : Moniale Zosima : Généalogie de Berdiaev
12h30/ 13h : Echanges avec le public
Déjeuner – Exposition de photos – Stand Librairie
15h/15h45 : J.M. Gourvil : Etat et société dans la pensée de Berdiaev
16h/16h45 : B. Vergely : La souffrance et le mal dans la pensée de Berdiaev
17h/18h30 : Table-ronde, échanges avec le public, clôture du colloque

LISTE DES PARTICIPANTS
Antoine ARJAKOVSKY, Directeur de recherches au Collège des Bernardins, spécialiste de Berdiaev
Franck DAMOUR, Chercheur associé à l'Université catholique de Lille, essayiste, directeur de la revue "Nunc"
Philippe DAUTAIS, Prêtre orthodoxe (Patriarcat de Roumanie), Fondateur du Centre d’étude et de prière Sainte-Croix
Michel FROMAGET, Anthropologue, Maître de conférences honoraire de l’Université de Caen Basse-Normandie
Jean-Marie GOURVIL, Ancien directeur des études de l’IRTS de Caen, membre de la rédaction du « Messager orthodoxe »
Gérard LUROL, Professeur à l’Institut Catholique de Paris, Spécialiste d’Emmanuel Mounier et de l’existentialisme chrétien
Céline MARANGE, Traductrice de Nicolas Berdiaev
Cyrille SOLLOGOUB, Maître de conférences au CNAM, Président de l’ACER-MJO
Igor SOLLOGOUB, Historien, Animateur de l’ACER- MJO «Action chrétienne des étudiants russes- Mouvement de jeunesse orthodoxe »
Bertrand VERGELY, Agrégé de philosophie, théologien orthodoxe
Liudmila Verhovskaja ZOSIMA, Moniale russe

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTION

Pour tout renseignement vous pouvez contacter le secretariat de l'ACER-MJO à l'adresse mail suivante : secretariat@acer-mjo.org
Ou au téléphone au +33 1 42 50 53 66. Secrétariat ouvert le mardi et jeudi de 12h à 18h.b[

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Novembre 2018 à 10:12 | -1 commentaire | Permalien

Le starets Serge (Chévitch) à propos de la patience
Il y a 31 ans, le 25 juillet 1987, l’âme du père Serge (Chévitch) a été rappelée à Dieu. Père spirituel de nombreux prêtres, moines et laïcs orthodoxes, l’archimandrite Serge demeure, à travers les années, une personnalité phare de l’Orthodoxie du XXième siècle en Europe occidentale. Ce mercredi, le 25 juillet, une pannikhide à sa mémoire sera célébrée dans l’église cathédrale des Trois-Saints-Docteurs (rue Pétel) après la Divine Liturgie...suite

A la mémoire du P. Serge Chévitch

« La patience est aussi, avec la pénitence et la prière, l’un des instruments dont nous disposons pour mener le combat invisible permanent contre toutes les tentations et les difficultés qui sont placées sur notre chemin par nos ennemis spirituels.

Elle est également le moyen d’accomplir chaque jour notre tâche spirituelle alors même que nous en tirons encore aucune jouissance spirituelle, mais qu’au contraire les obstacles dus aux attaques des démons et les peines se multiplient.

C’est grâce à elle que, sans nous décourager, nous pouvons porter le joug que nous a donné le Christ (Mt. 11, 29-30). »

Le starets, qui, nous l’avons vu, a une conception modérée et équilibrée de l’ascèse, considère que, pour y progresser réellement et sans danger, il ne faut pas faire de saut.

« Il faut, dit-il, aller vers Dieu progressivement mais avec conscience. La voie du milieu est la voie royale. Il ne faut pas montrer impatient d’obtenir des résultats et d’atteindre le but de la course. C’est une tentation qu’il faut savoir éviter, et c’est la patience qui nous y aide. Il y a de la prétention et de l’orgueil à espérer obtenir immédiatement des résultats comme des effets de ses propres efforts ; il y a de l’orgueil à vouloir rapidement parvenir au but ».

C’est pourquoi le starets dit que « la patience est la fille de l’humilité »

Extraits du livre de Jean-Claude Larchet "Le Starets Serge"
Le starets Serge (Chévitch) à propos de la patience

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Novembre 2018 à 18:13 | -3 commentaire | Permalien

L'Américain tué par une tribu isolée dans l'océan Indien voulait l'évangéliser: "JE NE VEUX PAS MOURIR !"
Selon son journal intime, ce projet était préparé de longue date et dans le secret, "au nom de Dieu". John Chau a été transpercé de plusieurs flèches.

Il se voyait comme un missionnaire. Le jeune protestant américain mort sous les flèches de la tribu d'une île indienne interdite d'accès souhaitait introduire le christianisme dans cette communauté coupée du monde moderne, selon son journal intime. Des extraits de ce document, et d'autres écrits, ont été révélés jeudi 22 novembre par sa mère à plusieurs médias, dont le Washington Post (article en anglais).

John Chau a tenté une première fois, le 15 novembre, d'accoster sur la petite île (47 km2) de North Sentinel, située dans la mer d'Andaman, dans le golfe du Bengale. Il a accosté et des habitants de la tribu implantée sur l'île se sont approchés. "Mon nom est John. Je vous aime et Jésus vous aime (...) Voilà du poisson !" aurait hurlé John Chau à deux autochtones armés. Il parvient alors à donner à un habitant de cette île, dont le visage est recouvert d'"une poudre jaunâtre", des cadeaux. Mais un enfant lui décoche une flèche qui se coince dans sa Bible. Il prend alors la fuite à la nage jusqu'au bateau de pêcheurs qui lui avait permis de s'approcher de l'île.

"JE NE VEUX PAS MOURIR !" note-t-il ensuite en lettres capitales dans son journal, visiblement sous le choc.

"Je pourrais rentrer aux États-Unis car rester ici semble signifier une mort certaine." Finalement, il décide d'y "retourner" le lendemain. "Je vais prier pour que tout se passe bien", indiquent ses dernières lignes, écrites à 6h20 le 16 novembre, jour de sa mort.

"Vous pensez peut-être que je suis fou"

Selon son journal intime, ce projet était préparé de longue date et dans le secret, "au nom de Dieu". "Vous pensez peut-être que je suis fou de faire tout ça mais je pense que ça vaut la peine d'apporter Jésus à ces gens", écrit aussi John Chau à sa famille, dans une ultime lettre rédigée le matin même de sa mort. "Ce n'est pas en vain – les vies éternelles de cette tribu sont à portée de main et j'ai hâte de les voir adorer Dieu dans leur propre langue", dit-il en référence à des versets de l'Apocalypse (7, 9-10). Peu après avoir écrit ces lignes, l'Américain a débarqué sur la plage de l'île. Il n'en est jamais revenu.

Les pêcheurs ancrés au large, qui l'avaient illégalement transporté jusqu'à North Sentinel, l'ont vu recevoir une volée de flèches. Blessé, il a néanmoins continué de marcher vers les habitants de North Sentinel, avant de s'écrouler. Les îliens lui ont ensuite passé une corde autour du cou et ont traîné son corps. Selon le Washington Post, ils l'ont enterré sur la plage le lendemain. SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Novembre 2018 à 12:10 | -1 commentaire | Permalien

Basile Kholmogorov 1875-1938, prêtre et martyr
Le hiéromartyr Basile est né le 25 Janvier 1875 dans le village de Saint-André du district de Kolomna, province de Moscou, dans la famille du prêtre Ivan Vassilievitch Kholmogorov.

Basile reçut sa formation initiale à l'école religieuse de Kolomna. En 1894, il est diplômé du Séminaire théologique de Moscou. En 1895, Basile est nommé lecteur dans la cathédrale de la Dormition de la ville de Dmitrov. Il est marié à Anna Alekseevna (1873 - ???). En 1913, ils ont une fille, Séraphime.

En 1903, le futur martyr est ordonné prêtre pour l'église de la Dormition du village de Morozovo dans le district de Dmitrov, province de Moscou.

Le 22 juin 1911, le père Basile est affecté à l'église Saint-Nicolas, dans le village de Poltevo du district de Bogorodsk (aujourd'hui district de Balachikha), dans la province de Moscou, où il est directeur et professeur de catéchisme à l'école paroissiale de Poltevo jusqu'à sa fermeture par les autorités soviétiques. En 1921, le père Basile est décoré d'une croix pectorale, et quelque temps plus tard, élevé au rang d'archiprêtre.

Après la fermeture de l'église Saint-Nicolas par les autorités au milieu des années 1930, le père Basile commença à servir dans l'église de la Transfiguration dans le village d'Ostrov, qui était entré dans les années 1920 dans le district de Podolsk de la province de Moscou (maintenant district de Vidnoe du diocèse de Moscou). Son premier office ici eut lieu lors de la fête de la Transfiguration du Seigneur en 1937. L'église de la Transfiguration, faite de pierres blanches, avait été construite dans la seconde moitié du XVI e siècle et était au nombre des monuments architecturaux. Cependant, pendant les persécutions de l'Eglise dans les années 1920-1930, cette église était tombée dans un état tout à fait déplorable, car les autorités elles-mêmes s'étaient catégoriquement opposées à sa restauration, bien qu'elle représentât un monument précieux de l'architecture.


Lire "Les nouveaux martyrs de la terre russe" éditions Résiac, archiprêtre Michel Polsky, 1976

Le 25 novembre 1937 des membres du NKVD interrogèrent des "témoins", résidents du village d'Ostrov, qui déclarèrent que le prêtre se plaignait de ce que l'on en était arrivé à ce qu'un lieu divin était laissé à l'abandon, que l'église n'était pas entretenue, ce qui n'arrivait jamais autrefois, et que maintenant on ne trouvait même plus les matériaux nécessaires à sa remise en état.

Le lendemain, le père Basile fut arrêté et enfermé dans la prison moscovite de la Taganka et le jour suivant interrogé. Aux accusations de l'enquêteur, le prêtre répondit catégoriquement qu'il ne menait aucune activité contre-révolutionnaire et qu'il ne se reconnaissait pas coupable.

Le 29 novembre l'enquête était achevée et le 1er Décembre 1937, une commission de trois membres de la direction du NKVD de la région de Moscou condamna l'archiprêtre Basile à dix ans d'enfermement dans les camps de travail. Le 9 janvier 1938, il arriva au Camp sibérien de la région de Novossibirsk et fut expédié dans l'une de ses sections. Mais son séjour y fut de très courte durée. L'archiprêtre Basile Kholmogorov décéda le 16 Janvier 1938 à la section de Souslovo du Camp sibérien et fut enterré dans une tombe anonyme.

Le hiéromartyr Basile a été mis au nombre des nouveaux martyrs et confesseurs de Russie par le Conseil des Evêques de l'Eglise orthodoxe russe du 13-16 Août 2000. L'arrêté du Saint-Synode est date du 24 Décembre 2010

Traduction Marie et André Donzeau

Lien Священномученик Василий Холмогоров
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Basile Kholmogorov 1875-1938, prêtre et martyr

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 22 Novembre 2018 à 08:12 | 0 commentaire | Permalien

Stockholm: 16 fidèles exclus de la paroisse relevant du Patriarcat de Constantinople.
L'archiprêtre Angel Velitchkov, recteur de la paroisse de la Transfiguration, relevant du patriarcat de Constantinople, a dit:

"16 de nos paroissiens ont cessé de reconnaître le patriarche Bartholomé en tant que leur primat, cela à cause de son action en Ukraine. Cela s'est passé après la déclaration du patriarche en date du 15 octobre 2018. Ce groupe refuse également de reconnaître le pouvoir canonique et spirituel de l'archevêque Jean de Charioupolis. Désormais les membres de ce groupe ne peuvent être membres de la paroisse, participer aux réunions, participer à titre gratuit au travail de l'école d'été, garder dans l'autel leur livret de commémoration.

Pour faire cesser cette situation les fidèles concernés doivent présenter au recteur une lettre déclarant leur obéissance et leur loyauté, ceci après s'être confessé et avoir communié"

Fin octobre dernier la communauté de Florence a quitté l'archevêché pour marquer son désaccord avec l'action du patriarche Bartholomé.

Source В Стокгольме исключили из общины прихожан, отказавшихся признавать легитимность патриарха Варфоломея

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Novembre 2018 à 20:07 | 6 commentaires | Permalien

Selon une déclaration du Chef du Secrétariat du Synode, le Patriarche de Constantinople a réaffirmé sa décision d'accorder le Tomos d'autocephalie "à l'église Orthodoxe ukrainienne"

Le Synode doit se réunir les 27-29 novembre pour approuvera le texte du tomos qui autorisera la création d'une unique église Orthodoxe ukrainienne indépendante et l’annonce officielle du tomos se fera “en décembre”, précise la déclaration (ibid).

Pour autant, le concile épiscopal d’unification de l’Église d'Ukraine reste dans les limbes : si le député d’extrême droite Andriy Parubiy annonce une réunion début décembre (ibid), Vladimir Lagoïda, chef du département de l'information du patriarcat de Moscou, dit que "le processus de fondation d’une Église ukrainienne unifiée lancé par les autorités se caractérise par un incroyable manque de sérieux (…) ni les canons ni l’opinion de millions de croyants ne sont pris en considération (…) on nous parle d’un accord entre le patriarche Bartholomé et le président Porochenko, mais le contenu de cet accord n’a pas été rendu public, comme si de fait il ne contenait rien de concret (…) la publicité de cet accord n’a en fait été faite que pour continuer à faire parler de ce sujet. Le seul objectif de ce type d’annonce est de souligner que ''nous allons le faire," a conclu V. Lagoïda.

Et de fait, toutes ces annonces semblent une gesticulation imitant l’action pour relever la côte défaillante de Porochenko avant les élections de mars prochain : au dernier sondage il pointe en 3e position avec 6,8% des suffrages!

V. Golovanow

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Novembre 2018 à 12:06 | 0 commentaire | Permalien

Une livre de l'archiprêtre André Kordotchkine "Le christianisme en Espagne au premier millénaire"
Издательство "Алетейя" Mater Hispania.Христианство а Испании в I тысячелетии OZON и ОСТРОВ КНИГ

Les éditions "Aleteia" viennent de faire paraître à Saint Saint-Pétersbourg un livre du père André Kordotckine, recueil de textes consacrés à l'histoire du christianisme en Espagne.

Parmi eux: Les hagiographies des martyrs espagnols du IV au X e siècles; textes consacrés à l'ascèse datant du VI au IX e siècles; textes poétiques et liturgiques d'auteurs chrétiens du VIIe siècle. C'est la première publication d'un calendrier mozarabe commémorant les anciens saints d'Espagne.

L'ouvrage contient de nombreuses illustrations: architecture, pierre taillée, enluminures.

Le père André précise que la sortie de cet ouvrage ayant nécessité un long travail coïncide avec la glorification de la synaxe des Saints d'Espagne et du Portugal qui a eu lieu le 7 octobre 2018 à Saragosse.

Une livre de l'archiprêtre André Kordotchkine "Le christianisme en Espagne au premier millénaire"
Mater Hispania: христианство в Испании в I тысячелетии / Ред.-сост. протоиерей Андрей Кордочкин. - СПб.: Алетейя, 2018. - 608 с. ISBN: 978-5-907030-65-7.

Предлагаемое читателю издание содержит переводы на русский язык источников по истории христианства в Испании в I тысячелетии. Впервые на русском языке представлены многие бесценные свидетельства жизни на Иберийском полуострове в IV-X вв.: "Испанский пассионарий" (жития испанских мучеников), "Житие Меридских отцов", "О знаменитых мужах" Исидора Севильского, "О знаменитых мужах" Ильдефонса Толедского, аскетические сочинения авторов VI-IX вв., несколько древних хроник, поэтические тексты христианских авторов, литургические тексты, восходящие к VII в. Впервые публикуется на русском языке испано-мосарабский календарь, отражающий литургическое почитание древних испанских святых.

Une livre de l'archiprêtre André Kordotchkine "Le christianisme en Espagne au premier millénaire"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Novembre 2018 à 07:34 | 0 commentaire | Permalien

V. Golovanow

UN CONSENSUS QUASI GÉNÉRAL SUR LA MISSION ŒCUMÉNIQUE DE L'ORTHODOXIE

Nous ne connaissons pas la teneur du document "Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien" adopté en Conférence préconciliaire le 16 octobre dernier et qui a donc recueilli le consensus des délégués de toutes les 14 Églises mais le colloque de Metz 20-21 octobre dernier montre les origines de la Mission œcuménique orthodoxe et ses liens étroits avec les études patristiques: "force est déjà de reconnaître que la visée d’unité de l’œcuménisme trouve son écho chez les Pères qui sont non seulement l’expression de l’Église indivise, mais ceux qui les premiers ont œuvré à réaliser l’unité de leur vie et de l’Église, ce qui leur donne une place fondamentale dans la théologie, et qui en fait nos frères dans la vie de l’Esprit."

Un article du Dr. Julija Vidovic (1) montre de son côté que les deux grands saints théologiens orthodoxes du XXe siècle, l'évêque d'Ohrid Nicolas (Velimirovic) et le père Justin (Popovic) "partagent la position de toute l'Église orthodoxe sur l'œcuménisme.

Notre dialogue avec les non-Orthodoxes est la responsabilité évangélique qui tient de la nature même de l'Église orthodoxe, qui est l'Église même que le Seigneur a fondé sur Lui-même comme pierre éternelle (1 Cor. 3:11). C'est notre devoir de porter témoignage au Seigneur Ressuscité jusqu'à la fin des temps. Cette mission a été confiée aux Apôtres et l'Église orthodoxe ne peut pas s'y soustraire maintenant, après deux mille ans… Pour ce courant, qui n'est certainement pas nouveau, les "Orthodoxes œcuméniques" sont des gens de compréhension et d'inclusion et non d'exclusion, comme disait le jeune Nicolas Velimirovic, des gens d'unité et de conciliarité pour le père Justin Popovic," et tous formulent "les mêmes critiques d'une civilisation européenne séparée de Christ, d'une part, et de la présence des tendances sécularisatrices à l'intérieur même de l'église d'autre part l'autre; dans le catholicisme romain et le protestantisme l'Homme devient valeur suprême et remplace le Christ – Dieu-homme, écrit Saint-Justin," souligne le Dr. Vidovic.

LES DIVISIONS ORTHODOXES SUR L'ŒCUMÉNISME
APPROCHES DIVERGENTES DES MODALITES DU DIALOGUE ŒCUMÉNIQUE

A partir de ce constat commun, les appréciations des modalités du dialogue œcuménique créent une fracture au sein de l'Orthodoxie qui est assez bien personnifiée par les approches divergentes de saint Nicolas et de saint Justin.

-LE SAINT EVEQUE NICOLAS était très favorable au développement du dialogue œcuménique dont il fut l'un des fondateurs en participant à la première conférence de « Foi et Constitution » (Lausanne, 1927(2)). Il se méfiait de l'évolution de l'œcuménisme mais, comme l'écrit le Dr Vidovic, "cela ne signifie pas que l'évêque Nicolas n'était plus ouvert au dialogue œcuménique…mais il développe une claire distinction entre 'les églises hétérodoxes' et l'Eglise Orthodoxe. Dans 'Centurie de Ljubostinja' il va même plus loin en écrivant que, dans le monde chrétien, seule l'Eglise Orthodoxe honore l'Evangile comme la Vérité absolue et n'est pas gouvernée par l'esprit du siècle," et elle l'illustre parfaitement avec la citation de son discours à la deuxième Assemblée du COE (Evanston, 15-31 août 1954), à laquelle il participa en personne dix huit mois avant de s'endormir dans le Seigneur… Toutes les délégations orthodoxes aux différentes instances œcuméniques reprennent cette doctrine, de la "déclaration d'Oberlin" (Conférence "Foi et Constitution", 1957) au dernier discours du métropolite Hilarion de Volokolamsk (Pusan, Corée, Xe Assemblée du COE, 30 octobre - 8 novembre 2013), sans oublier les "Principes de base des relations de l’Église orthodoxe russe à l’égard de l’hétérodoxie" (2000).

La grande majorité des prélats et théologiens qui dirigent et représentent les Églises Orthodoxes se retrouvent en général sur ces bases doctrinales là, avec les exceptions notoires des Églises de Bulgarie et de Géorgie dont les réticences ont amené le retrait de certaines instances du dialogues œcuméniques, les rapprochant ainsi du courant suivant.

- LE PÈRE JUSTIN POPOVIC est en effet opposé au dialogue institutionnalisé: il avait cessé de commémorer le patriarche de Serbie quand son église avait rejoint le COE en 1965 (information à confirmer), mais surtout il a identifié dans ses écrits le dialogue œcuménique avec les tendances humanistes sous tendant la démarche vers l'unité des Chrétiens de l'Église catholique romaine et des Protestants," écrit le Dr Vidovic. Le père Justin qualifie ce processus là de "pan-hérésie" et lui oppose le concept d'un "œcuménisme orthodoxe" qui est spécialement développé dans ses "Notes sur l'œcuménisme" (rédigées en 1972 mais publiées en 2010, Bishop Athanasius (Yevtic), “Introduction”, in St. Justin Popovic, "Записи о екуменизму", Манастир Твдош, 2010) où "il invoque l'aide de l'expérience attestée des Écritures et la Tradition vivante préservée dans l'Église du Christ"(dito).

La grande majorité des croyants et des prêtres de paroisse ainsi que bon nombre de théologiens et de prélats un peu marginalisés par leurs hiérarchies dans leurs Églises se retrouvent dans ce courant là avec les Églises de Bulgarie et de Géorgie.

- DES EXTREMISTES DES DEUX BORDS vont exacerber les divergences:

* Ceux que j'appellerais "ULTRA ŒCUMENISTES" oublient les déviations des Églises occidentales depuis mille ans et, en prétendant dépasser ces divergences, ils nient en fait que "le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de ces Églises va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne," qui sont les fondements de l'Orthodoxie comme l'affirment clairement les "Principes de base des relations de l’Église orthodoxe russe à l’égard de l’hétérodoxie" cité plus haut. Certaines déclarations de représentants du patriarcat de Constantinople se rapprochent de cette mouvance.

* Ceux que l'on appelle les "ZÉLOTES DE L'ORTHODOXIE " rejettent tous ceux qui sont engagés dans le dialogue œcuménique en les amalgamant aux "ultra-œcuménistes" (procédé de propagande totalitaire classique) et en voulant enfermer l'Orthodoxie dans une espèce de ghetto idéologique. La base idéologique la plus ferme de ce courant est constituée par un certain nombre de monastères, Mont Athos en tête, et la «Confession de foi contre l’œcuménisme d’avril 2009 peut être considérée comme leur manifeste Cf.

CONCLUSION

J'ai essayé dans ce long commentaire de faire une analyse aussi objective que possible du clivage que provoque le concept même d'œcuménisme parmi les Orthodoxes. Il est clair que cela reste succinct et bien d'autres développements seront certainement à faire sur ces sujets

(1) L'article "St. Nicolas Velimirovic and St. Justin Popovic on Ecumenism" a été publié sur Orthodox Handbook on Ecumenism. Resources for Theological Education, чијисуиздавачи P. Kalaitzidis, T. Fitzgerald, C. Hovorun, A. Pekridou, N. Asproulis, D. Werner and G. Liagre, VolosAcademy, WCC, Regnum Books International, Oxford, Volos, Greece, 2014, p. 263-272. Disponible en PDF à partir de.

Julija Vidovic est une jeune théologienne qui a soutenu sa thèse intitulée “La synergie entre la grâce divine et la volonté de l’homme selon saint Maxime le Confesseur” le 29 mai, à l’Institut catholique de Paris, en doctorat conjoint avec l’Institut Saint-Serge.

(2) Cf. ICI; http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quelques-etapes-de-l-oecumenisme-orthodoxe-Partie-2_a2526.html; http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quelques-etapes-de-l-oecumenisme-orthodoxe-Partie-3_a2536.html

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Novembre 2018 à 16:48 | 18 commentaires | Permalien

29 novembre 2018: UNE CONFÉRENCE THÉOLOGIQUE CONSACRÉE À LA MÉMOIRE DE L’ÉMINENT PHILOSOPHE ORTHODOXE VLADIMIR LOSSKY
C’est avec la bénédiction de Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, que la conférence théologique internationale et le Centre spirituel du quai Branly commémoreront le 60eme anniversaire du rappel à Dieu du grand théologien Vladimir Lossky (1903-1958).

Connaisseur brillant de la pensée orthodoxe au XX siècle, son rôle est immense dans le devenir de la vie ecclésiale et paroissiale en France. Il était l’un des premiers fondateurs des communautés orthodoxes au sein de la diaspora russe. Vladimir Lossky était dans les années trente l’un des fondateurs du métochion des Trois Saints Docteurs à Paris ainsi que de la paroisse francophone Notre-Dame-Joie-de-tous-les-affligés. Il était à l’origine de la création de nombreux cercles et fraternités orthodoxes tels que la Fraternité Saint Photius et l’Institut Saint Denis.

La conférence internationale consacrée à sa mémoire se tiendra sous l’égide du diocèse de Chersonèse conjointement avec le Ministère de la culture de la Fédération de Russie.

Le 29 novembre 2018 des discours seront présentés à la conférence par des chercheurs de l’Académie de théologie de Moscou, de l’université Saint Tikhon à Moscou ainsi que de l’Institut Saint Serge de Paris.

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk adressera un message à la conférence.

Entrée libre, ci-joint le programme de la conférence


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Novembre 2018 à 16:00 | -1 commentaire | Permalien

Un chaos total s’est installé dans les relations entre l’Eglise d’Ukraine et le président Porochenko.
P.O. s’applique à suivre la situation, elle change de jour en jour.


40 prêtres de la ville de Vinnitsia /Ukraine/ se sont prononcés contre l’attitude de leur métropolite, Mgr Syméon, qui a refusé de signer la déclaration de l’épiscopat canonique ukrainien

Monseigneur Siméon, métropolite de Vinnitsa, a accepté les décisions prises par le concile de l’EOU le 13 novembre dernier. Il a dit : « J.accepte en tant qu’obligatoires pour l’ensemble des fidèles de l’EOU les décisions qu’auparavant l’avais refusé de valider. ».

Lié diocèse de Vinnitsa et son évêque acceptent donc les décisions prises le 13 novembre par le concile présidé par le métropolite Onuphre .

Comme l'a dit l'archiprêtre Igor Yamkimtchouk le "prétendu concile" de réunification doit se réunir le 22 novembre. L'Eglise orthodoxe d'Ukraine n'y participera pas à titre officiel. Même, si en infraction à la décision qui a été prise, un ou plusieurs évêques de l'Eglise d'Ukraine y viennent , ils ne représenteront qu'eux-mêmes. Leur présence ne conférera en rien la canonicité à l'étrange action en voie de préparation.

C'est à Monseigneur Emmanuel, métropolite de France, qu'a été assignée la mission de présider cette étrange assemblée. Celui-ci à plusieurs reprises, ouvertement assuré que l'assemblée envisagée ne signifie en rien une légitimation des schismatiques. Tour ce qui vient de se produire montre avec évidence le prix qu'il convient d'attacher aux déclarations de Constantinople



Poroshenko a refusé de rencontrer les évêques de l’Église orthodoxe ukrainienne /patriarcat de Moscou/ 13 novembre 2018.

Le président ukrainien Poroshenko a renoncé à la rencontre avec les évêques prévue aujourd’hui pendant le synode et le concile de l’Église orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Moscou) qui se tiennent à la Laure des Grottes de Kiev.

Selon les éditions ukrainiennes « Strana » (le Pays), vendredi dernier déjà, au cours d’une conversation téléphonique avec le métropolite Onuphre, le président Poroshenko a tenté de convaincre le primat d’organiser cette rencontre non pas à la Laure, mais à la Maison d’Ukraine. Le métropolite est resté sur ses positions, c’est à la Laure que la rencontre doit avoir lieu. À la Laure sont présents 83 des évêques de l’Église orthodoxe ukrainienne sur les 90 disposant d’un droit de vote au synode épiscopal, alors que la majorité requise est de 56 voix.
La session a débuté à 14 heures, mais le président n’était pas là.

On a supposé que le président est à la Maison d’Ukraine où se trouvent également des évêques de l’Église orthodoxe ukrainienne.

« La Maison d’Ukraine est entourée de mesures de sécurité bien plus strictes que du temps de Janyk, pourtant quelques évêques sont parvenus à entrer. On a attendu le président et on l’attend toujours. Les autres évêques sont à la Laure. La situation est plus que pénible, » déclare la journaliste Koshkina.

Rappelons que Macaire, le chef de la schismatique « Église autocéphale ukrainienne », a informé par courrier le patriarche Bartholomée qu’il n’est pas candidat au poste de primat de la nouvelle structure ecclésiale qui doit être créée fin novembre, lors du soi-disant « concile d’unification ».

On a également annoncé que le clergé de l’Église orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Moscou) s’apprête à rencontrer le président Poroshenko à la Laure des Grottes de Kiev.

Rappelons que Poroshenko a déclaré que « l’Église orthodoxe russe n’a rien à faire en Ukraine et a appelé ses représentants à « rentrer chez eux en Russie ».

Le 7 novembre, l’organisation schismatique « l’Église orthodoxe ukrainienne – patriarcat de Kiev » va demander à la Rada suprême de renommer « Église orthodoxe russe en Ukraine » l’Église orthodoxe russe (patriarcat de Moscou).

Le même jour, Poroshenko a légalisé la cession de l’église Saint-André de Kiev au patriarcat œcuménique.
Rappelons que, le 23 octobre, l’Église orthodoxe russe a refusé de se soumettre aux décisions catholiques du schismatique Bartholomée.
Peu avant, le schismatique Bartholomée avait accusé la Russie « de propagande noire » et annoncé qu’il soumettrait l’Église orthodoxe russe à ses décisions.

Le 15 octobre, le synode de l’Église orthodoxe russe réuni à Minsk a décidé de rompre les relations avec le patriarcat de Constantinople et de ne pas reconnaître ses décisions.

Порошенко отказался от встречи с архиереями УПЦ МП Traduction PO

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Novembre 2018 à 06:05 | 4 commentaires | Permalien

Les dates du Concile ne sont pas encore fixées. Le prétendu patriarcal de Kiev avait déjà déclaré que le calendrier du concile n’était pas encore fixé.

On présume que le Concile pourrait se réunir du 9 au 10 décembre prochain...

Напомним, собор переносился уже дважды. Вначале его проведение было заявлено на октябрь, затем звучала дата 22 ноября. Новая дата - начало декабря.

По мнению наблюдателей, причин переноса объединительного собора может быть несколько. Первая - это отсутствие консенсуса между неканоническими церквами Украины по такому вопросу, как устав будущей церкви.
О своих трениях по этому поводу с лидером Киевского патриархата Филаретом Денисенко ранее не раз говорил глава Украинской автокефальной православной церкви Макарий Малетич.

Кроме того, камнем преткновения с самого начала был вопрос лидерства. Несмотря на то, что и Филарет, и Макарий недавно обратились к патриарху Варфоломею с письмами, в которых взяли самоотвод, Филарет, однако, оговаривал для себя возможность быть "почётным патриархом" будущей церкви.

Наконец, едва ли не самым серьёзным препятствием на пути создания новой церковной структуры стало то, что каноническая Украинская православная церковь, прихожанами которой является основная часть православных верующих Украины, в создании новой церкви участвовать отказалась. На сегодня лишь один ее архиерей - митрополит Винницкий Симеон - открыто заявил о планах участия в соборе, а этого недостаточно, что собор стал по-настоящему объединительным.
https://www.interfax.ru/world/638378

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Novembre 2018 à 20:25 | 0 commentaire | Permalien

« C’est vous qui périrez par le glaive » : le Saint patriarche Tikhon au Conseil des commissaires du peuple
Traduction pour "PO" Nikita Krivocheine

Le jour du premier anniversaire de la révolution, le 13 (26) octobre 1918, le patriarche Tikhon a rédigé une lettre adressée au parti bolchevik. C’est avec profondeur et précision qu’il y dresse le premier bilan de la prise du pouvoir par les soviets. Voici cette lettre :
« Tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive » (Mt,26,52).

* * *
Nous vous renvoyons à cette prophétie du Sauveur, vous qui régissez les destinées de la patrie, vous qui vous nommez vous-mêmes « commissaires du peuple ». Voilà toute une année que vous détenez les rênes du pouvoir. Vous vous apprêtez à célébrer le premier anniversaire de la révolution d’octobre. Mais le sang de nos frères impitoyablement tués sur vos ordres clame au ciel et Nous ordonne de vous dire la vérité, si amère soit-elle.

Quelles ont été les promesses que vous avez faites au peuple en vous emparant du pouvoir et en l’appelant à vous faire confiance ? Qu’avez-vous fait de ces promesses ? En vérité « vous lui avez donné une pierre à la place du pain et un serpent à la place du poisson » (Mt,7,9-10). Vous avez promis la paix à un peuple exténué par une guerre sanguinaire vous avez promis « la paix sans annexions et sans contributions ».

« C’est vous qui périrez par le glaive » : le Saint patriarche Tikhon au Conseil des commissaires du peuple
A quelles conquêtes pouviez-vous renoncer, vous qui avez conclu au nom de la Russie un Traité de paix honteux ?

Vous n’avez même pas osé rendre publiques toutes les dispositions de ce Traité infamant. Il ne s’agit plus « d’annexions et de contributions » mais de notre grande patrie humiliée et démembrée. Pour vous acquitter du tribut qui a été imposé au pays vous exportez secrètement en Allemagne de l’or qui n’a pas été accumulé par vous.

Vous avez confisqué à nos guerriers tout ce au nom de quoi ils avaient vaillamment combattu. Vous avez incité ces guerriers hier encore courageux et invincibles à fuir le champ de bataille et à ne plus défendre la patrie. Vous avez éteint dans leurs cœurs une vérité intangible : « Nul n’a plus grand amour que celui-ci : déposer sa vie pour ses amis » (Jn,15, 13). Vous avez substitué à la patrie la notion vide d’internationale. Mais vous savez parfaitement que les prolétaires de tous les pays sont les fils fidèles de leurs patries et non leurs traîtres.

Ayant renoncé à défendre la patrie contre ses ennemis extérieurs vous vous êtes mis renforcer les effectifs de votre armée. Mais contre qui conduirez-vous vos troupes ?

Vous avez divisé la nation en camps hostiles l’un à l’autre et précipité le pays dans un combat fratricide d’une cruauté sans égale. La haine est venue évincer l’amour chrétien, la lutte des classes est perfidement venue se substituer à la paix. On n’entrevoit pas la fin de la guerre que vous avez déclenchée car vous voulez faire triompher le spectre de la révolution mondiale aux dépens des ouvriers et des paysans russes.

La Russie n’avait nul besoin du Traité de paix honteux que vous avez conclu avec l’ennemi extérieur, c’est vous qui souhaitiez un tel Traité car vous voulez définitivement ruiner la paix du pays. Personne ne sent plus en sécurité maintenant, tous vivent dans la frayeur permanente d’être pillés, chassés de chez eux, exécutés. Des innocents sont emmenés par centaines, ils moisissent des mois entiers dans les prisons, ils sont exécutés sans autre forme de procès, sans même que soient respectées les procédures rudimentaires que vous avez établies. Sont passés par les armes non seulement ceux qui sont coupables à vos yeux mais aussi ceux qui sont manifestement innocents à votre regard. Ces victimes sont appréhendées en tant « qu’otages », ils sont ensuite tués en vengeance de crimes commis par des personnes qui non seulement n’ont rien à voir avec ces « otages » mais souvent par vos propres partisans ou par vos amis. Des victimes totalement innocentes sont massacrées en fonction d’accusations arbitraires.

Des évêques, des prêtres, des moines et des moniales sont exécutés car accusés du crime nébuleux et indéfini de « contre révolution ». Les orthodoxes sont punis en surcroît car privés des derniers sacrements et des ultimes consolations. Les dépouilles des fusillés ne sont pas remises à leurs proches et ne peuvent donc être inhumées comme il se doit.


Tout ceci n’est-il pas une manifestation de cruauté inouïe de la part de ceux qui se font passer pour les bienfaiteurs de l’humanité ? De ceux qui ont le front d’affirmer que naguère ils ont eu beaucoup à souffrir des autorités de l’époque ?

Ne vous suffit-il pas d’avoir plongé vos mains dans le sang du peuple russe ? Sous divers prétextes, - contributions, réquisitions et nationalisations vous avez poussé le peuple à se livrer à des pillages éhontés. C’est à votre incitation que sont dilapidés et pillés les terres, les domaines, les usines et les fabriques, les maisons, le bétail, l’argent, les objets, les meubles et les vêtements… On a commencé à arguer du prétexte « méchants bourgeois » pour ruiner des personnes aisées, puis ce fut le tour des paysans laborieux et disposant d’un patrimoine : la dénomination « koulak » servit de prétexte à les piller. Vous avez ainsi multiplié le nombre des laissés pour compte. Mais vous ne pouvez pas ne pas savoir que la ruine d’un très grand nombre de citoyens conduit à la disparition de la richesse nationale et que c’est le pays même que l’on ruine.

En faisant miroiter aux yeux d’un peuple ignare et mal instruit la promesse d’une fortune rapide et impunie vous avez sali sa conscience, vous avez fait taire en lui la voix de la conscience. Mais quels que soient les prétextes que l’on trouve aux crimes qui sont commis, assassinats, viols, pillages, ces crimes continueront à clamer vengeance.

« C’est vous qui périrez par le glaive » : le Saint patriarche Tikhon au Conseil des commissaires du peuple
Vous avez promis la liberté.

La liberté qui, bien comprise, est un grand bien. Liberté par rapport au mal, liberté qui n’empiète pas sur celle des autres et qui ne verse pas dans l’arbitraire. La liberté que vous avez donnée donne cours aux viles passions de la foule, à l’impunité des assassins, c’est la liberté de piller et d’humilier. Voilà en quoi consiste la liberté que vous avez apportée. Toute manifestation de liberté civique et spirituelle est implacablement étouffée. De quelle liberté peut-il s’agir s’il est impossible d’acheminer sa nourriture, de louer un logement, d’aller s’installer dans une autre ville ? De quelle liberté peut-il s’agir si des familles entières, si tous les habitants d’un immeuble sont expulsés et que leurs biens sont jetés à la rue ? De quelle liberté peut-il s’agir quand les citoyens sont artificiellement divisés en catégories dont certaines sont vouées à la famine et à la ruine ? De quelle liberté peut-il s’agir alors que personne n’ose parler ouvertement sans craindre d’être accusé de contre révolution ? Ou sont la liberté de parole et de presse ? Où est la liberté de prédication ? De très nombreux prédicateurs ont déjà payé leur courage par leur sang. L’opinion, le libre débat sont réduits au silence. La presse, hormis celle du parti bolchevik, est muselée.

L’absence de liberté se fait tout particulièrement sentir dans le domaine de la foi. Il ne passe un jour sans que vos journaux ne publient des articles diffamatoires noircissant l’Eglise du Christ, des mensonges à propos de ses serviteurs, des calomnies et des blasphèmes. Vous humiliez les serviteurs de l’Eglise, vous forcer des évêques à creuser des tranchées (Mgr Hermogène, évêque de Tobolsk, par exemple), vous forcez les prêtres à accomplir des tâches salissantes, vous avez confisqué les biens de l’Eglise accumulés par de nombreuses générations de croyants. Vous avez sans le moindre prétexte fait fermer de nombreux monastères et chapelles. Vous avez restreint l’accès au Kremlin de Moscou, ce patrimoine sacré du peuple croyant.

« Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquerait » (He 11, 32). Que puis-je encore dire à propos des malheurs qui ont frappé notre patrie ? La Russie, naguère grande et puissante, est tombée en loques. Le pays connaît une disette sans précédent, la famine et les frimas. Les villes risquent de dépérir car les campagnes ne produisent plus. Nous sommes voués à souffrir votre cruelle domination.

Pendant longtemps encore l’âme du peuple continuera à s’en ressentir car vous y avez noirci l’image de Dieu et vous y avez imprimé celle de la Bête…


Il ne nous appartient pas de juger les pouvoirs terrestres car toute autorité admise par Dieu obtiendrait Notre bénédiction si cette autorité était en réalité au service de Dieu. Si elle agissait pour le bien des subordonnés. Mais le pouvoir vous sert à persécuter vos proches et à exterminer les innocents. Je m’adresse à vous : célébrez le premier anniversaire de votre pouvoir en faisant libérer les détenus, en mettant fin à l’effusion de sang, à la violence, à la ruine, à la persécution des croyants… Cessez de détruire et rétablissez l’ordre et la légalité. Donnez au peuple le repos qu’il mérite et qu’il souhaite à la suite des luttes fratricides. Sinon, « Oui, je vous le dis, il en sera demandé compte à cette génération » (Lc, 11, 52). « Tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive » (Mt, 26 , 52).

Tikhon, patriarche de Moscou et de toute la Russie

Site "Vosvratchenie"


Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 18 Novembre 2018 à 13:23 | 4 commentaires | Permalien

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