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Les vacances du Nouvel an 2012 dureront en Russie du 31 décembre au 9 janvier inclus, et couvriront non seulement les fêtes de fin d'année, mais aussi la célébration du Noël orthodoxe
Pendant ces dix jours fériés, la majorité de la population se reposent à la maison et restent dans un état d'esprit optimiste pour accueillir l'année 2012, selon VTsIOM.
La majorité des Russes passeront les jours des vacances du Nouvel an chez eux, en sirotant leur boisson préférée, le vin mousseux qu'ils appellent obstinément «champagne», malgré les protestations des Français. Quant aux autorités sanitaires, au lieu de boire, elles recommandent de faire du sport. Une toute petite fraction de la population ira passer les vacances à l'étranger, surtout dans les pays exotiques, pour être plus près d'une mer chaude. Les Russes attendent de la Nouvelle Année du bien plutôt de bonnes choses: leur optimisme est impérissable.
Pendant ces dix jours fériés, la majorité de la population se reposent à la maison et restent dans un état d'esprit optimiste pour accueillir l'année 2012, selon VTsIOM.
La majorité des Russes passeront les jours des vacances du Nouvel an chez eux, en sirotant leur boisson préférée, le vin mousseux qu'ils appellent obstinément «champagne», malgré les protestations des Français. Quant aux autorités sanitaires, au lieu de boire, elles recommandent de faire du sport. Une toute petite fraction de la population ira passer les vacances à l'étranger, surtout dans les pays exotiques, pour être plus près d'une mer chaude. Les Russes attendent de la Nouvelle Année du bien plutôt de bonnes choses: leur optimisme est impérissable.
Depuis plus de cinq ans, les Russes se délectent d'aussi longues vacances du Nouvel an. Il est vrai qu'au début, ils n'ont pas beaucoup apprécié ce généreux cadeau que leur avait offert le parlement. Tout le monde ne savait pas très bien que faire d'une aussi longue période de repos, tout à coup décidée par le parlement. Les Russes, dans leur grande majorité, n'ont pas assez d'argent pour voyager à l'étranger, si bien que tout se ramenait aux interminables festins et des célébrations joyeuses. Cependant, petit à petit, l'habitude est venue d'elle-même.
Selon un sondage réalisé par le centre d'études du site de recrutement Superjob.ru, les adeptes des longues vacances du Nouvel an deviennent de plus en plus nombreux : au cours de cette dernière année, leur nombre a augmenté en passant de 53% à 65%. Cette suite de jours féries convient on ne peut mieux, d'après les sondés, pour voyager, pour voir les proches, on peut aussi les consacrer au règlement des problèmes quotidiens qui s'accumulent. Pour de nombreux Russes, les prochaines vacances présentent une excellente occasion de se détendre et de récupérer tout le sommeil en retard qu'ils ont accumulé. De l'avis des adversaires des longues vacances (20%), les jours de repos trop longs alanguissent et reviennent trop cher. «Je pense que le 1er, le 2 et le 3 janvier suffisent pleinement pour fêter le Nouvel an, en y ajoutant encore, peut-être, le Noël. Tous les autres jours, il n'y a rien d'autre à faire qu'à s'abandonner à la paresse», s'indigne l'un des sondés. Les experts du portail indiquent que les longues vacances d'hiver ne sont pas acceptées surtout par les plus de 45 ans (38%).
Un tiers des Russes optimistes pour 2012
Le Centre panrusse d'étude de l'opinion publique (VTsIOM) a établi avec quels sentiments les Russes disent adieu à l'an 2011 et accueillent l'an 2012. Un tiers des Russes le font avec optimisme (34%). La moitié des personnes interrogées ont déclaré qu'elles n'éprouvaient ni un élan d'enthousiasme ni des émotions négatives à l'arrivée de 2012. Les pessimistes, cette fois encore, sont en minorité, leur part tombant à son minimum depuis 2008 - à peine 10%. Les citoyens russes sont de plus en plus nombreux à envisager leur avenir avec optimisme. 65% attendent que l'an 2012 sera clémente pour eux (49% l'attendaient de l'an 2009).
VTsIOM a également mené une enquête sur la façon dont les Russes veulent fêter le Nouvel an. La majorité des questionnés fêteront le réveillon du Nouvel An à la maison (72%). Il y a un an, ils étaient 76%. Ceux qui préfèrent sortir dans la nuit du Nouvel An sont plus nombreux: leur nombre est passé de 12 à 16% en trois ans. Par ailleurs, 3% ont choisi le restaurant (club de nuit ou la discothèque), 2% iront à leur résidence de campagne, 1% iront se promener à la campagne dans la soirée du 31 décembre.
Près de 7000 roubles pour le Réveillon dont 2500 en cadeaux
Cette année, la somme moyenne qu'un Russe dépensera pour la nuit du Nouvel An a augmenté de 12% par rapport à l'an dernier pour s'élever à 6953 roubles (plus de 200 dollars). Les étrennes restent le plus gros chapitre des dépenses : chaque questionné dépensera pour les cadeaux près de 2.500 roubles. Parmi les cadeaux que les Russe comptent offrir, la première place revient aux souvenirs (31%), suivis par les bonbons, les mets délicats et les alcools (29%), les jouets (25%), la parfumerie, les produits de beauté et la bijouterie (23%). Un peu moins nombreux sont ceux qui offriront en cadeau de l'argent (10%), des vêtements, des chaussures, des articles électroménagers (7% pour chacune de ces catégories), et téléphones portable (5%). Le nombre de ceux qui ne veulent rien offrir à personne à l'occasion du Nouvel an a atteint son minimum depuis que cette question est posée (10% contre 12 à 16% les années précédentes).
Qu'est-ce que les Russes voudraient recevoir en cadeau? L'argent occupe la première place (15% contre 10% il y a un an). D'autres questionnés ont exprimé le désir de trouver sous leur arbre de Noël des objets de parfumerie, de cosmétique, ou de la bijouterie (11%), les souvenirs, les bonbons et les mets délicats (9% pour chaque catégorie), les joyaux et un bon de voyage touristique (9%). 7% voudraient recevoir soit une voiture, soit du matériel audiovisuel. Il est vrai que 1% seulement des sondés sont disposés à offrir une voiture à quelqu'un de leurs proches.
Très peu de Russes iront à l'étranger
Selon le centre VTsIOM, 1% des Russes seulement iront pendant les fêtes à l'étranger. Les agences de tourisme les divisent en trois groupes : les touristes qui cherchent un pays chaud en hiver pour se réchauffer et bronzer un peu ; les touristes qui préfèrent le ski alpin, et ceux qui vont en Europe pour savourer la traditionnelle atmosphère de Noël. Parmi les touristes russes, les plus nombreux sont ceux qui adorent le climat chaud. Les destinations «plage» représentent la moitié des destinations européennes. Parmi les pays étrangers, l'Egypte occupe la première place malgré les troubles dans ce pays qui ont diminué son flux touristique de 40% en un an. La Thaïlande est en deuxième position.
Les tour-operators supposent qu'après les fêtes du Nouvel an, cette destination dépassera probablement l'Egypte par le nombre de touristes russes. Vient ensuite un groupe de pays appelés «exotiques» - Cuba, République Dominicaine, Emirats Arabes Unis, Sri Lanka, Maldives, ou Goa indien. Les voyages touristiques intérieurs ne sont pas délaissés cette année, eux non plus, même en sachant que les vacances dans la banlieue de Moscou reviennent presque aussi cher qu'un voyage en Autriche ou en Israël. Le tourisme national gagne du terrain. Les gens s'arrachaient les bons de voyage sur la Côte de la mer Noire ou sur l'Anneau d'Or.....
SUITE "Voix de la Russie"
Selon un sondage réalisé par le centre d'études du site de recrutement Superjob.ru, les adeptes des longues vacances du Nouvel an deviennent de plus en plus nombreux : au cours de cette dernière année, leur nombre a augmenté en passant de 53% à 65%. Cette suite de jours féries convient on ne peut mieux, d'après les sondés, pour voyager, pour voir les proches, on peut aussi les consacrer au règlement des problèmes quotidiens qui s'accumulent. Pour de nombreux Russes, les prochaines vacances présentent une excellente occasion de se détendre et de récupérer tout le sommeil en retard qu'ils ont accumulé. De l'avis des adversaires des longues vacances (20%), les jours de repos trop longs alanguissent et reviennent trop cher. «Je pense que le 1er, le 2 et le 3 janvier suffisent pleinement pour fêter le Nouvel an, en y ajoutant encore, peut-être, le Noël. Tous les autres jours, il n'y a rien d'autre à faire qu'à s'abandonner à la paresse», s'indigne l'un des sondés. Les experts du portail indiquent que les longues vacances d'hiver ne sont pas acceptées surtout par les plus de 45 ans (38%).
Un tiers des Russes optimistes pour 2012
Le Centre panrusse d'étude de l'opinion publique (VTsIOM) a établi avec quels sentiments les Russes disent adieu à l'an 2011 et accueillent l'an 2012. Un tiers des Russes le font avec optimisme (34%). La moitié des personnes interrogées ont déclaré qu'elles n'éprouvaient ni un élan d'enthousiasme ni des émotions négatives à l'arrivée de 2012. Les pessimistes, cette fois encore, sont en minorité, leur part tombant à son minimum depuis 2008 - à peine 10%. Les citoyens russes sont de plus en plus nombreux à envisager leur avenir avec optimisme. 65% attendent que l'an 2012 sera clémente pour eux (49% l'attendaient de l'an 2009).
VTsIOM a également mené une enquête sur la façon dont les Russes veulent fêter le Nouvel an. La majorité des questionnés fêteront le réveillon du Nouvel An à la maison (72%). Il y a un an, ils étaient 76%. Ceux qui préfèrent sortir dans la nuit du Nouvel An sont plus nombreux: leur nombre est passé de 12 à 16% en trois ans. Par ailleurs, 3% ont choisi le restaurant (club de nuit ou la discothèque), 2% iront à leur résidence de campagne, 1% iront se promener à la campagne dans la soirée du 31 décembre.
Près de 7000 roubles pour le Réveillon dont 2500 en cadeaux
Cette année, la somme moyenne qu'un Russe dépensera pour la nuit du Nouvel An a augmenté de 12% par rapport à l'an dernier pour s'élever à 6953 roubles (plus de 200 dollars). Les étrennes restent le plus gros chapitre des dépenses : chaque questionné dépensera pour les cadeaux près de 2.500 roubles. Parmi les cadeaux que les Russe comptent offrir, la première place revient aux souvenirs (31%), suivis par les bonbons, les mets délicats et les alcools (29%), les jouets (25%), la parfumerie, les produits de beauté et la bijouterie (23%). Un peu moins nombreux sont ceux qui offriront en cadeau de l'argent (10%), des vêtements, des chaussures, des articles électroménagers (7% pour chacune de ces catégories), et téléphones portable (5%). Le nombre de ceux qui ne veulent rien offrir à personne à l'occasion du Nouvel an a atteint son minimum depuis que cette question est posée (10% contre 12 à 16% les années précédentes).
Qu'est-ce que les Russes voudraient recevoir en cadeau? L'argent occupe la première place (15% contre 10% il y a un an). D'autres questionnés ont exprimé le désir de trouver sous leur arbre de Noël des objets de parfumerie, de cosmétique, ou de la bijouterie (11%), les souvenirs, les bonbons et les mets délicats (9% pour chaque catégorie), les joyaux et un bon de voyage touristique (9%). 7% voudraient recevoir soit une voiture, soit du matériel audiovisuel. Il est vrai que 1% seulement des sondés sont disposés à offrir une voiture à quelqu'un de leurs proches.
Très peu de Russes iront à l'étranger
Selon le centre VTsIOM, 1% des Russes seulement iront pendant les fêtes à l'étranger. Les agences de tourisme les divisent en trois groupes : les touristes qui cherchent un pays chaud en hiver pour se réchauffer et bronzer un peu ; les touristes qui préfèrent le ski alpin, et ceux qui vont en Europe pour savourer la traditionnelle atmosphère de Noël. Parmi les touristes russes, les plus nombreux sont ceux qui adorent le climat chaud. Les destinations «plage» représentent la moitié des destinations européennes. Parmi les pays étrangers, l'Egypte occupe la première place malgré les troubles dans ce pays qui ont diminué son flux touristique de 40% en un an. La Thaïlande est en deuxième position.
Les tour-operators supposent qu'après les fêtes du Nouvel an, cette destination dépassera probablement l'Egypte par le nombre de touristes russes. Vient ensuite un groupe de pays appelés «exotiques» - Cuba, République Dominicaine, Emirats Arabes Unis, Sri Lanka, Maldives, ou Goa indien. Les voyages touristiques intérieurs ne sont pas délaissés cette année, eux non plus, même en sachant que les vacances dans la banlieue de Moscou reviennent presque aussi cher qu'un voyage en Autriche ou en Israël. Le tourisme national gagne du terrain. Les gens s'arrachaient les bons de voyage sur la Côte de la mer Noire ou sur l'Anneau d'Or.....
SUITE "Voix de la Russie"
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 28 Décembre 2011 à 18:38
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Un moine de Sarov. par Gaetan Evrard, éd. "Coccinnelle BD" 2011
Dès l'âge de sept ans, le petit Prochore nous plonge dans une aventure extraordinaire : la découverte de la beauté, de la joie et de la force de la prière.Accompagné par l'attention bienveillante de la Sainte Mère de Dieu, il chemine, prononce ses voeux monastiques et sera désormais appelé Séraphim, ce qui veut dire "flamboyant".
Quel est ce feu qui illuminera toute sa vie et celles des autres ? Où se trouve le Royaume de Dieu ? Quel est le but de la vie ? Pas de grands discours mais de petites phrases toutes simples.
Aujourd'hui encore, Séraphim parle au cœur de chacun ! Lien ICI
"PO" Starets Silouane, Dessin : Gaëtan Evrard "Coccinelle BD"
La BD chrétienne invitée d’honneur du Festival de la famille
Dès l'âge de sept ans, le petit Prochore nous plonge dans une aventure extraordinaire : la découverte de la beauté, de la joie et de la force de la prière.Accompagné par l'attention bienveillante de la Sainte Mère de Dieu, il chemine, prononce ses voeux monastiques et sera désormais appelé Séraphim, ce qui veut dire "flamboyant".
Quel est ce feu qui illuminera toute sa vie et celles des autres ? Où se trouve le Royaume de Dieu ? Quel est le but de la vie ? Pas de grands discours mais de petites phrases toutes simples.
Aujourd'hui encore, Séraphim parle au cœur de chacun ! Lien ICI
"PO" Starets Silouane, Dessin : Gaëtan Evrard "Coccinelle BD"
La BD chrétienne invitée d’honneur du Festival de la famille
« Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père s’est complu à vous donner le Royaume » (Lc 12, 32). Ces paroles du Seigneur que nous avons entendues, chers frères et sœurs, tout au début de la lecture évangélique de ce jour, sont la conclusion d’un passage de l’Evangile de Luc consacré à l’enseignement du Seigneur sur l’abandon à la Providence. Une fois de plus l’Evangile du Christ nous rappelle que la crainte est incompatible avec la foi chrétienne. Il y a deux choses qui sont antinomiques à la foi dans la Providence de Dieu : c’est la peur et la cupidité. D’ailleurs, l’enseignement sur l’abandon à la providence est suivi chez Luc par l’appel du Seigneur à vendre les biens terrestres dans la recherche du trésor inépuisable dans les cieux.
Ainsi, si nous croyons vraiment en Dieu qui a tiré du néant un univers sublime par le débordement de son amour et de sa bonté ; si nous croyons qu’il a pourvu son œuvre de tout ce dont elle a besoin pour être parfaite ; si nous croyons dans le Dieu dont la Providence n’est que miséricorde, nous ne pouvons avoir peur, sinon celle de se révéler indigne du don extraordinaire de la vie.
Ainsi, si nous croyons vraiment en Dieu qui a tiré du néant un univers sublime par le débordement de son amour et de sa bonté ; si nous croyons qu’il a pourvu son œuvre de tout ce dont elle a besoin pour être parfaite ; si nous croyons dans le Dieu dont la Providence n’est que miséricorde, nous ne pouvons avoir peur, sinon celle de se révéler indigne du don extraordinaire de la vie.
Le chrétien qui croit dans le Père dont le Fils est devenu homme pour nous sauver et nous préparer à recevoir l’Esprit, ne doit pas être troublé par l’abattement et la crainte. Il sait que la Providence divine qui l’a tiré du néant ne l’abandonnera jamais et, pour peu qu’il l’accepte, rendra son existence heureuse dans le Royaume que Dieu nous donne aussi gracieusement que la vie.
La Providence de Dieu est le sujet d’un des chapitres du livre le plus connu de saint Jean Damascène, cet illustre Père de l’Eglise du VIIIe siècle que nous célébrons aujourd’hui et que certains historiens occidentaux considèrent comme le dernier représentant de l’âge d’or patristique. Dans son traité de « La foi orthodoxe » un chapitre est consacré à la Providence de Dieu. Cette dernière y est traitée d’une façon remarquable, très spéculative (comme l’est du reste toute l’œuvre de Jean Damascène). Saint Jean rappelle bien sûr que la Providence divine, étant la volonté et la pensée du Dieu-Amour, pensée qui est nécessairement acte créateur, cette Providence divine envers l’homme n’a d’autre fin que son salut et son intégration dans le Royaume éternel : « Il faut savoir que Dieu primitivement veut que tous soient sauvés et parviennent à son royaume. Il ne nous a pas créés pour le châtiment, mais pour la participation à sa bonté, parce qu’il est bon ». Trois remarques de saint Jean Damascène sur la divine Providence méritent, à mon sens, d’être rappelées maintenant.
D’abord, Jean Damascène souligne que la Providence de Dieu s’exerce de deux façons : par le bon plaisir et par la permission. Dans le premier cas, il s’agit du bien que Dieu fait immédiatement à ses créatures. Dans le deuxième cas, sa Providence se manifeste en laissant arriver certains événements apparemment malheureux ou tragiques qui sont pour la plupart des phénomènes naturels ou l’expression du libre arbitre de l’homme. Mais, comme le précise Damascène, Dieu « permet que s’accomplisse quelque action exorbitante, pour que par cette action apparemment exorbitante s’effectue quelque grande merveille, comme le salut des hommes par la croix ».
Deuxièmement, il rappelle une chose extrêmement importante au sujet de la liberté de l’homme. Il y a une sorte de paradoxe dans notre nature : nous sommes à la fois libres, à l’image de Dieu, mais nous restons néanmoins des créatures soumises à un ordre universel et spirituel qui nous dépasse. De là découle que notre liberté consiste principalement dans le choix entre l’obéissance ou la révolte par rapport à la volonté du Maître de l’univers ou, en d’autres termes, dans le choix entre le bien et le mal. L’homme choisit de faire quelque chose, mais il n’y parvient qu’avec l’assistance ou la permission de Dieu. Si nous choisissons le bien, nous l’accomplissons avec l’aide de Dieu ; si nous choisissons le mal, nous nous y exerçons parce que Dieu nous laisse faire, respectueux de notre liberté et nous abandonnant à notre choix. Voici ce qu’en dit saint Jean Damascène : « Il faut reconnaître que décider ce que l’on doit faire dépend de nous, mais que l’achèvement en matière de bien relève de l’assistance divine, laquelle dans sa justice coopère avec ceux qui, selon la droiture de leur conscience, ont choisi le bien, conformément à sa préscience. Par contre, l’achèvement en matière de mal relève de l’abandon par Dieu, qui derechef, conformément à sa préscience, abandonne avec justice ». Dieu s’en remet ainsi à notre libre-arbitre puisque, comme le dit Damascène, il sait que ce qui se produit par violence n’est ni rationnel ni vertueux. Obliger l’homme à faire le bien contre son gré est contraire à l’amour que Dieu porte à l’homme qu’il a créé à son propre image et à sa ressemblance.
Enfin, en troisième lieu, Jean Damascène reconnaît deux formes de l’abandon de Dieu : un abandon qui entre dans le plan divin et qui est pédagogique et un abandon qui est reniement total. Je vous cite de nouveau Damascène : « L’abandon en vertu du plan divin et pédagogique est celui qui vise à la correction, au salut et à la gloire du patient ou bien tend à l’émulation d’autrui, à son imitation ou à la gloire de Dieu. Le reniement total a lieu quand Dieu a tout fait pour le salut d’un homme qui reste insensible, inguérissable, voire intraitable, de par son propre choix ».
Ainsi, n’oublions pas, comme nous le conseille saint Jean Damascène, que toutes les sombres épreuves, toutes les apparentes tragédies qui arrivent dans nos vies conduisent au salut de ceux qui les accueillent avec gratitude. Notre monde est ainsi : la souffrance y précède la joie, la douleur est précurseur de la naissance, l’épreuve y est nécessaire pour la perfection. La Providence de Dieu a donc trois caractéristiques : elle est infiniment bonne, mais elle est aussi juste, c’est-à-dire respectueuse des lois de la création et de la liberté des êtres raisonnables, aussi bien spirituels qu’humains ; enfin, elle est universelle. Ecoutez encore Jean Damascène : « Dieu veut primitivement ce qui est bien et y prend plaisir ; pour ce qui est pervers et mauvais, il ne le veut ni primitivement ni par voie de conséquence. Il s’en remet au libre arbitre… Dieu exerce sa providence sur toute la création, répandant les bienfaits et l’enseignement au moyen de toute la création, souvent même au moyen des démons, comme dans le cas de Job et des pourceaux ». Alors, frères et sœurs, soyez sans crainte et veillez : le Père s’est complu à vous donner aussi bien la vie que le Royaume. Remettez-vous à sa Providence et vous entrerez dans le Royaume du Christ lorsqu’il reviendra dans la gloire.
Samedi 17 Décembre 2011
Séminaire
La Providence de Dieu est le sujet d’un des chapitres du livre le plus connu de saint Jean Damascène, cet illustre Père de l’Eglise du VIIIe siècle que nous célébrons aujourd’hui et que certains historiens occidentaux considèrent comme le dernier représentant de l’âge d’or patristique. Dans son traité de « La foi orthodoxe » un chapitre est consacré à la Providence de Dieu. Cette dernière y est traitée d’une façon remarquable, très spéculative (comme l’est du reste toute l’œuvre de Jean Damascène). Saint Jean rappelle bien sûr que la Providence divine, étant la volonté et la pensée du Dieu-Amour, pensée qui est nécessairement acte créateur, cette Providence divine envers l’homme n’a d’autre fin que son salut et son intégration dans le Royaume éternel : « Il faut savoir que Dieu primitivement veut que tous soient sauvés et parviennent à son royaume. Il ne nous a pas créés pour le châtiment, mais pour la participation à sa bonté, parce qu’il est bon ». Trois remarques de saint Jean Damascène sur la divine Providence méritent, à mon sens, d’être rappelées maintenant.
D’abord, Jean Damascène souligne que la Providence de Dieu s’exerce de deux façons : par le bon plaisir et par la permission. Dans le premier cas, il s’agit du bien que Dieu fait immédiatement à ses créatures. Dans le deuxième cas, sa Providence se manifeste en laissant arriver certains événements apparemment malheureux ou tragiques qui sont pour la plupart des phénomènes naturels ou l’expression du libre arbitre de l’homme. Mais, comme le précise Damascène, Dieu « permet que s’accomplisse quelque action exorbitante, pour que par cette action apparemment exorbitante s’effectue quelque grande merveille, comme le salut des hommes par la croix ».
Deuxièmement, il rappelle une chose extrêmement importante au sujet de la liberté de l’homme. Il y a une sorte de paradoxe dans notre nature : nous sommes à la fois libres, à l’image de Dieu, mais nous restons néanmoins des créatures soumises à un ordre universel et spirituel qui nous dépasse. De là découle que notre liberté consiste principalement dans le choix entre l’obéissance ou la révolte par rapport à la volonté du Maître de l’univers ou, en d’autres termes, dans le choix entre le bien et le mal. L’homme choisit de faire quelque chose, mais il n’y parvient qu’avec l’assistance ou la permission de Dieu. Si nous choisissons le bien, nous l’accomplissons avec l’aide de Dieu ; si nous choisissons le mal, nous nous y exerçons parce que Dieu nous laisse faire, respectueux de notre liberté et nous abandonnant à notre choix. Voici ce qu’en dit saint Jean Damascène : « Il faut reconnaître que décider ce que l’on doit faire dépend de nous, mais que l’achèvement en matière de bien relève de l’assistance divine, laquelle dans sa justice coopère avec ceux qui, selon la droiture de leur conscience, ont choisi le bien, conformément à sa préscience. Par contre, l’achèvement en matière de mal relève de l’abandon par Dieu, qui derechef, conformément à sa préscience, abandonne avec justice ». Dieu s’en remet ainsi à notre libre-arbitre puisque, comme le dit Damascène, il sait que ce qui se produit par violence n’est ni rationnel ni vertueux. Obliger l’homme à faire le bien contre son gré est contraire à l’amour que Dieu porte à l’homme qu’il a créé à son propre image et à sa ressemblance.
Enfin, en troisième lieu, Jean Damascène reconnaît deux formes de l’abandon de Dieu : un abandon qui entre dans le plan divin et qui est pédagogique et un abandon qui est reniement total. Je vous cite de nouveau Damascène : « L’abandon en vertu du plan divin et pédagogique est celui qui vise à la correction, au salut et à la gloire du patient ou bien tend à l’émulation d’autrui, à son imitation ou à la gloire de Dieu. Le reniement total a lieu quand Dieu a tout fait pour le salut d’un homme qui reste insensible, inguérissable, voire intraitable, de par son propre choix ».
Ainsi, n’oublions pas, comme nous le conseille saint Jean Damascène, que toutes les sombres épreuves, toutes les apparentes tragédies qui arrivent dans nos vies conduisent au salut de ceux qui les accueillent avec gratitude. Notre monde est ainsi : la souffrance y précède la joie, la douleur est précurseur de la naissance, l’épreuve y est nécessaire pour la perfection. La Providence de Dieu a donc trois caractéristiques : elle est infiniment bonne, mais elle est aussi juste, c’est-à-dire respectueuse des lois de la création et de la liberté des êtres raisonnables, aussi bien spirituels qu’humains ; enfin, elle est universelle. Ecoutez encore Jean Damascène : « Dieu veut primitivement ce qui est bien et y prend plaisir ; pour ce qui est pervers et mauvais, il ne le veut ni primitivement ni par voie de conséquence. Il s’en remet au libre arbitre… Dieu exerce sa providence sur toute la création, répandant les bienfaits et l’enseignement au moyen de toute la création, souvent même au moyen des démons, comme dans le cas de Job et des pourceaux ». Alors, frères et sœurs, soyez sans crainte et veillez : le Père s’est complu à vous donner aussi bien la vie que le Royaume. Remettez-vous à sa Providence et vous entrerez dans le Royaume du Christ lorsqu’il reviendra dans la gloire.
Samedi 17 Décembre 2011
Séminaire
"P.O." recommande vivement cette exposition qui reflète d'une manière très intéressante et complète la période récente de l'histoire russe lors de laquelle l’Église russe a recouvré la liberté. Alors que le régime communiste d'une manière providentielle sombrait, sans effusion de sang.L'exposition entend montrer cette histoire de l'intérieur, du point de vue des Soviétiques.
"URSS fin de parti(e)" commémore le 20e anniversaire du démantèlement de l'URSS et raconte l'histoire de la Perestroïka (1985-1991), qui a fait le lit de cette désintégration. Exposition visible au musée d'histoire contemporaine, à l'Hôtel National des Invalides à Paris.
Le 8 décembre 1991 les présidents des trois Républiques slaves - Boris Eltsine pour la Russie, Stanislav Chouchkevitch pour la Biélorussie et Léonide Kravtchouk pour l'Ukraine – signent dans la forêt Beloveja l'accord dénonçant l'union des républiques socialistes soviétiques. L'Union Soviétique a cessé d'exister. Pendant les années qui ont précédé, d'abord avec la Perestroïka instaurée par le régime, puis avec les mutations de la société, le système se trouve peu à peu fissuré. Un mouvement s'est mis en marche, que rien ni personne ne pourra ensuite arrêter.
"URSS fin de parti(e)" commémore le 20e anniversaire du démantèlement de l'URSS et raconte l'histoire de la Perestroïka (1985-1991), qui a fait le lit de cette désintégration. Exposition visible au musée d'histoire contemporaine, à l'Hôtel National des Invalides à Paris.
Le 8 décembre 1991 les présidents des trois Républiques slaves - Boris Eltsine pour la Russie, Stanislav Chouchkevitch pour la Biélorussie et Léonide Kravtchouk pour l'Ukraine – signent dans la forêt Beloveja l'accord dénonçant l'union des républiques socialistes soviétiques. L'Union Soviétique a cessé d'exister. Pendant les années qui ont précédé, d'abord avec la Perestroïka instaurée par le régime, puis avec les mutations de la société, le système se trouve peu à peu fissuré. Un mouvement s'est mis en marche, que rien ni personne ne pourra ensuite arrêter.
La Perestroïka vue de l'intérieur
En Occident, on salue le phénomène. Les soviétiques eux, perçoivent cette période à travers le prisme de leur vie quotidienne, moins glamour. Seuls les intellectuels éclairés accompagnent avec enthousiasme ce mouvement.
Les jeunes apprécient le mouvement, qui leur apporte chewing-gums, rock and roll et ouverture sur le monde. Pour la population adulte, c'est une autre histoire : le quotidien est devenu difficile, avec la désorganisation d'un système qui tenait bon an mal an, et que la perestroïka bouleverse, apportant avec elle le chaos, la pénurie, et une certaine forme de rigueur (la "loi sèche", prohibition de l'alcool à la soviétique, a été très mal perçue par la population).
A l'Ouest, on aime Gorbatchev, que l'on considère comme un homme moderne, ouvert au monde. En Union Soviétique, pas de "gorbimania", loin de là. Son image est nettement moins reluisante. "Bavard", voilà comment les soviétiques qualifient le personnage.
Composée en trois temps (réformes, révélations, révolutions), l'exposition montre de manière remarquable l'évolution opérée en URSS pendant ces années de perestroïka, à travers affiches, photographies, presse et télévision.
Plus de 200 documents d'archives
Les documents exposés et particulièrement une très belle collection d'affiches, proviennent du fond de la BDIC (bibliothèque documentaire internationale contemporaine). Affiches officielles, éditées par Plakat ou affiches semi-officielles, de l'Union des artistes, éditées par « Agitplakat » ou encore d'affichistes indépendants, plus rares.
Les photos exposées ont été soigneusement choisies dans un trésor : 40 000 photographies envoyées à l'association France-URSS pendant 30 ans, collection léguée en 1991 au musée d'histoire contemporaine.
"Ces photos sont des photos de la vie politique et de la vie quotidienne. Elles étaient envoyées par le ministère des affaires étrangères. C'est intéressant à ce titre car cela montre l'image que l'Union soviétique voulait transmettre au monde" explique Annette Melot-Henry, l'une des commissaires de l'exposition, spécialiste de la photographie soviétique. "Il y a comment les choses sont montrées, mais aussi le volume, qui est révélateur. Pour certains événements, ils envoyaient des tonnes de photos, pour d'autres, rien" ajoute-t-elle.
L'exposition relate cette période à travers la presse, officielle et non officielle. Collection très riche également, issue de la BDIC de Nanterre.
Musée d’Histoire contemporaine, l’Hôtel national des Invalides, Paris 7e
Jusqu'au 26 février 2012
Ouvert tous les jours (sauf premier lundi du mois et jours fériés) de 10h00 à 17h00.
Prix d’entrée : 5 € / Tarif réduit : 3 €
Suite FRACEtv et PHOTOS
En Occident, on salue le phénomène. Les soviétiques eux, perçoivent cette période à travers le prisme de leur vie quotidienne, moins glamour. Seuls les intellectuels éclairés accompagnent avec enthousiasme ce mouvement.
Les jeunes apprécient le mouvement, qui leur apporte chewing-gums, rock and roll et ouverture sur le monde. Pour la population adulte, c'est une autre histoire : le quotidien est devenu difficile, avec la désorganisation d'un système qui tenait bon an mal an, et que la perestroïka bouleverse, apportant avec elle le chaos, la pénurie, et une certaine forme de rigueur (la "loi sèche", prohibition de l'alcool à la soviétique, a été très mal perçue par la population).
A l'Ouest, on aime Gorbatchev, que l'on considère comme un homme moderne, ouvert au monde. En Union Soviétique, pas de "gorbimania", loin de là. Son image est nettement moins reluisante. "Bavard", voilà comment les soviétiques qualifient le personnage.
Composée en trois temps (réformes, révélations, révolutions), l'exposition montre de manière remarquable l'évolution opérée en URSS pendant ces années de perestroïka, à travers affiches, photographies, presse et télévision.
Plus de 200 documents d'archives
Les documents exposés et particulièrement une très belle collection d'affiches, proviennent du fond de la BDIC (bibliothèque documentaire internationale contemporaine). Affiches officielles, éditées par Plakat ou affiches semi-officielles, de l'Union des artistes, éditées par « Agitplakat » ou encore d'affichistes indépendants, plus rares.
Les photos exposées ont été soigneusement choisies dans un trésor : 40 000 photographies envoyées à l'association France-URSS pendant 30 ans, collection léguée en 1991 au musée d'histoire contemporaine.
"Ces photos sont des photos de la vie politique et de la vie quotidienne. Elles étaient envoyées par le ministère des affaires étrangères. C'est intéressant à ce titre car cela montre l'image que l'Union soviétique voulait transmettre au monde" explique Annette Melot-Henry, l'une des commissaires de l'exposition, spécialiste de la photographie soviétique. "Il y a comment les choses sont montrées, mais aussi le volume, qui est révélateur. Pour certains événements, ils envoyaient des tonnes de photos, pour d'autres, rien" ajoute-t-elle.
L'exposition relate cette période à travers la presse, officielle et non officielle. Collection très riche également, issue de la BDIC de Nanterre.
Musée d’Histoire contemporaine, l’Hôtel national des Invalides, Paris 7e
Jusqu'au 26 février 2012
Ouvert tous les jours (sauf premier lundi du mois et jours fériés) de 10h00 à 17h00.
Prix d’entrée : 5 € / Tarif réduit : 3 €
Suite FRACEtv et PHOTOS
Un nouveau monastère orthodoxe à Washington
Le métropolite Jonas, primat de l’Église orthodoxe en Amérique (OCA), le métropolite Hilarion, premier hiérarque de l’Église orthodoxe russe hors frontières (EORHF), ont concélébré la divine liturgie à la cathédrale Saint-Nicolas de New York le mardi 24 mai 2011, en la fête des saints Cyrille et Méthode
Le site du diocèse d’Amérique orientale de l’Église russe hors-frontières évoque la communauté monastique de l’Entrée au Temple de la Mère de Dieu, récemment établie dans la banlieue de la capitale des États-Unis. Cette communauté a vu le jour en 2010, sous l’omophore de l’Église orthodoxe en Amérique (OCA). Mais après la concélébration, le 24 mai 2011, des métropolites Hilarion (ERHF) et Jonas (OCA), ce dernier confia le souci pastoral de la communauté susmentionnée à l’Église russe hors-frontières, après lui avoir accordé un congé canonique.
Le métropolite Jonas, primat de l’Église orthodoxe en Amérique (OCA), le métropolite Hilarion, premier hiérarque de l’Église orthodoxe russe hors frontières (EORHF), ont concélébré la divine liturgie à la cathédrale Saint-Nicolas de New York le mardi 24 mai 2011, en la fête des saints Cyrille et Méthode
Le site du diocèse d’Amérique orientale de l’Église russe hors-frontières évoque la communauté monastique de l’Entrée au Temple de la Mère de Dieu, récemment établie dans la banlieue de la capitale des États-Unis. Cette communauté a vu le jour en 2010, sous l’omophore de l’Église orthodoxe en Amérique (OCA). Mais après la concélébration, le 24 mai 2011, des métropolites Hilarion (ERHF) et Jonas (OCA), ce dernier confia le souci pastoral de la communauté susmentionnée à l’Église russe hors-frontières, après lui avoir accordé un congé canonique.
Le monastère est unique par sa diversité culturelle et son engagement à servir les besoins variés du troupeau orthodoxe multiethnique aux États-Unis. « Notre monastère est panorthodoxe et multilingue par nature », déclare la mère Émiliane, higoumène du couvent. « Les moniales fondatrices sont américaines, d’ascendance grecque, russe et syrienne, et la plupart d’entre nous sont maintenant des converties à la foi orthodoxe. Selon les besoins des pèlerins, les offices sont célébrés en anglais, grec, slavon et roumain » déclare la mère higoumène.
Outre l’accueil des pèlerins, les moniales accomplissent différentes obédiences, dont la production d’huiles et de baumes naturels thérapeutiques, la vente d’encens, et elles effectuent également des traductions. Pour assurer les besoins pastoraux de la communauté, le métropolite Jonas a accordé un congé canonique à l’archiprêtre Vladimir Danylevich, qui a été reçu dans le diocèse d’Amérique orientale sous l’omophore du métropolite Hilarion.
Chaque jour commence par l’office de minuit, suivi des matines et des heures. L’après-midi, un canon de supplication est lu, suivi de la célébration de none, vêpres et complies. Séjournant dans un local mis à leur disposition par des fidèles de Washington, qui était trop étroit, les sœurs se sont mises à la recherche d’un bâtiment approprié, qui leur permettrait d’accueillir de nouvelles novices. Ces derniers mois, une magnifique propriété, idéale pour un monastère orthodoxe, leur a été proposée près de Libertytown, dans le Maryland. D’une surface de 52 hectares, situé à une heure de Washington, l’édifice abritait une communauté protestante et comprend, outre les bâtiments et un grand terrain, une chapelle. Les sœurs espèrent procéder à l’achat du complexe, dont le coût s’élève à un million de dollars, et s’installer dans les bâtiments à la fin de cette année. Suite Orthodoxie.com
Outre l’accueil des pèlerins, les moniales accomplissent différentes obédiences, dont la production d’huiles et de baumes naturels thérapeutiques, la vente d’encens, et elles effectuent également des traductions. Pour assurer les besoins pastoraux de la communauté, le métropolite Jonas a accordé un congé canonique à l’archiprêtre Vladimir Danylevich, qui a été reçu dans le diocèse d’Amérique orientale sous l’omophore du métropolite Hilarion.
Chaque jour commence par l’office de minuit, suivi des matines et des heures. L’après-midi, un canon de supplication est lu, suivi de la célébration de none, vêpres et complies. Séjournant dans un local mis à leur disposition par des fidèles de Washington, qui était trop étroit, les sœurs se sont mises à la recherche d’un bâtiment approprié, qui leur permettrait d’accueillir de nouvelles novices. Ces derniers mois, une magnifique propriété, idéale pour un monastère orthodoxe, leur a été proposée près de Libertytown, dans le Maryland. D’une surface de 52 hectares, situé à une heure de Washington, l’édifice abritait une communauté protestante et comprend, outre les bâtiments et un grand terrain, une chapelle. Les sœurs espèrent procéder à l’achat du complexe, dont le coût s’élève à un million de dollars, et s’installer dans les bâtiments à la fin de cette année. Suite Orthodoxie.com
Du 17 au 20 décembre 2011, une délégation de l’Église orthodoxe ukrainienne s’est déplacée en Turquie pour un parcours sur les lieux liés à la vie et au ministère de saint Nicolas de Myre en Lycie. La délégation était présidée par le métropolite Onuphre de Tchernovtsy et de Bukovine, accompagné de l’évêque Jonas d’Obukhov, vicaire de la métropole de Kiev, de membres du clergé et de laïcs.
Dans le cadre du pèlerinage, la délégation a été reçue le 17 décembre par Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée à sa résidence d’Istambul. Le Primat de l’Église orthodoxe de Constantinople a assuré qu’il priait incessamment pour le rétablissement du métropolite Vladimir de Kiev et de toute l’Ukraine. Il a souhaité au peuple ukrainien l’intercession de saint Nicolas et a donné sa bénédiction aux hiérarques et aux ecclésiastiques ukrainiens qui souhaitaient célébrer la Divine liturgie dans l’antique église où ce saint avait accompli son ministère et été inhumé.
Le 19 décembre, le métropolite Onuphre assisté de l’évêque Jonas, de clercs venus d’Ukraine, de Russie et de Géorgie ont célébré la Divine liturgie dans l’église de Myre en Lycie (aujourd’hui Demre), où célébra jadis saint Nicolas et où reposèrent ses reliques incorrompues et exhudant de l’huile jusqu’à leur translation à la ville italienne de Bari en 1087.
Pendant la liturgie, archipasteurs et clercs ont particulièrement prié pour la santé du Primat de l’Église ukrainienne, le métropolite Vladimir.
Le même jour, la délégation ukrainienne a visité les ruines de l’antique ville de Patara, d’où saint Nicolas était originaire. Le clergé y a célébré un office avec lecture de l’acathiste de ce saint.
La délégation est rentrée en Ukraine le 20 décembre, communique le site de l’Église orthodoxe d’Ukraine.
MOSPAT
Le 19 décembre, le métropolite Onuphre assisté de l’évêque Jonas, de clercs venus d’Ukraine, de Russie et de Géorgie ont célébré la Divine liturgie dans l’église de Myre en Lycie (aujourd’hui Demre), où célébra jadis saint Nicolas et où reposèrent ses reliques incorrompues et exhudant de l’huile jusqu’à leur translation à la ville italienne de Bari en 1087.
Pendant la liturgie, archipasteurs et clercs ont particulièrement prié pour la santé du Primat de l’Église ukrainienne, le métropolite Vladimir.
Le même jour, la délégation ukrainienne a visité les ruines de l’antique ville de Patara, d’où saint Nicolas était originaire. Le clergé y a célébré un office avec lecture de l’acathiste de ce saint.
La délégation est rentrée en Ukraine le 20 décembre, communique le site de l’Église orthodoxe d’Ukraine.
MOSPAT
Un livre de prières orthodoxes en appli pour iPhone, iPad et Android. Cette appli est gratuite.
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Elle a été élaborée par un groupe de rédacteurs sous l’égide du site « Pravoslavie.ru »
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"P.O." tient à reprendre l’excellente nécrologie de Vladimir Dimitrijevic par Jean Besse, parue dans le N° 151 du « Messager orthodoxe ».
Notre dette à tous à l’égard du défunt est immense.
Jean Besse
La nouvelle de la mort accidentelle de l’éditeur Vladimir Dimitrijevic, fondateur de « L’Age d’Homme », près de Clamecy en la fête nationale serbe du Vidovdan le 28 juin 2011, a consterné tous les orthodoxes de France.
C’est en 1934 qu’il était né à Skopje, l’ancien uskub ottomane citée par Loti et aujourd’hui capitale d’une macédoine assez lamentablement persécutée internationalement et ecclésialement par le phylétisme hellénique. Son camarade d’enfance, le poète et romancier Vlada Urosevic, né la même année que lui, définit ainsi leur cité natale dans son chef- d’œuvre Ma cousine Emilie : « Je ne sais pas si vous le savez. Skopje est une ville qu’on ne peut atteindre que par des routes passant à travers les montagnes.
Notre dette à tous à l’égard du défunt est immense.
Jean Besse
La nouvelle de la mort accidentelle de l’éditeur Vladimir Dimitrijevic, fondateur de « L’Age d’Homme », près de Clamecy en la fête nationale serbe du Vidovdan le 28 juin 2011, a consterné tous les orthodoxes de France.
C’est en 1934 qu’il était né à Skopje, l’ancien uskub ottomane citée par Loti et aujourd’hui capitale d’une macédoine assez lamentablement persécutée internationalement et ecclésialement par le phylétisme hellénique. Son camarade d’enfance, le poète et romancier Vlada Urosevic, né la même année que lui, définit ainsi leur cité natale dans son chef- d’œuvre Ma cousine Emilie : « Je ne sais pas si vous le savez. Skopje est une ville qu’on ne peut atteindre que par des routes passant à travers les montagnes.
La mer est loin ; de la baie du Drin, en passant par les montagnes d’Albanie, il y a à vol d’oiseau quatre vingt milles marins ; et cent dix bien comptés jusqu’à la baie de Thessalonique. Le Vardar est un fleuve qui, l’été, a très peu d’eau et sur lequel n’ont jamais navigué à travers Skopje même de simples barques » . Enneigée l’hiver, brumeuse en automne, torride l’été, la ville est typique du climat continental de l’intérieur des Balkans, sur un fleuve indécis qui fut l’axe de l’offensive autrichienne en 1914 et allemande en 1941.
Fils de cette ville enclavée et ravagée périodiquement par de terribles secousses sismiques, Vladimir Dimitrijevic en avait la ténacité opiniâtre sans l’enfermement séculaire. S’il y a eu en effet «un passeur » entre les cultures les plus diverses, un éditeur parti de rien et tôt en exil, ce fut bien lui, à l’extraordinaire sensibilité littéraire et à l’atavisme orthodoxe cultivé consciemment. Un an avant sa mort tragique, le 30 juin 2010, en recevant solennellement à Paris ses amis d’enfance devenus artistes et écrivains, il avait évoqué avec une rare émotion, vivement ressentie par le nombreux public du Centre culturel de Serbie, ses années de jeunesse et ses difficiles débuts d’éditeur dans l’exil occidental. Installé finalement à Lausanne, il avait élevé pierre à pierre, avec ces pierres éternellement vivantes que sont les livres, la cathédrale littéraire de « L’Age d’Homme », comme pour rappeler en Occident orgueilleux et volontiers méprisant, alors perdu dans les méandres sans issue de l’existentialisme athée, l’immense héritage slave, russe, polonais, serbe, tchèque ou macédonien. Au fil des ans, le labeur de l’éditeur prit une ampleur insoupçonnée et se démultiplia en une série de librairies et une filiale éditoriale serbe à Belgrade.
La chute inespérée des régimes matérialistes totalitaires à l’Est, la découverte angoissée de Soljenitsyne par un Occident longtemps complice, favorisèrent et récompensèrent les initiatives de l’éditeur. Infatigable, toujours sur les routes, multipliant les soirées littéraires dans les métropoles où il rayonnait, Genève, Paris, Belgrade entre autre, il n’était fermé à aucune œuvre de l’esprit. Le sport sur lequel il écrivit avec talent, voisine dans son merveilleux catalogue avec les romans et les mémoires pour s’achever en beauté sur les premières traductions françaises du Dante slave, le prince poète Pierre Petrovitch Niegoch. Avec sa collection des « Grands spirituels orthodoxes du XX siècle », il révéla aux chrétiens occidentaux les nouveaux ascètes athonites et le génie de l’évêque de Jitcha Nicolas Velimirovitch, récemment canonisé. L’œuvre, à la fois si vaste et inspirée, des philosophes, archiprêtres et théologiens Serge Boulgakov et Paul Florenski est désormais disponible dans les brillantes traductions du regretté prince Constantin Andronikof. Il n’est pas jusqu’à l’histoire des villes de France qui n’ait été abordée par certains de ses auteurs.
Les héros serbes succombent depuis 1389 le jour du Vidovdan ; Vladimir Dimitrijevic en fut un, et des meilleurs.
Mémoire éternelle !
"PO" Décès de Vladimir Dimitrijević, fondateur et directeur des éditions L’Âge d’Homme
Fils de cette ville enclavée et ravagée périodiquement par de terribles secousses sismiques, Vladimir Dimitrijevic en avait la ténacité opiniâtre sans l’enfermement séculaire. S’il y a eu en effet «un passeur » entre les cultures les plus diverses, un éditeur parti de rien et tôt en exil, ce fut bien lui, à l’extraordinaire sensibilité littéraire et à l’atavisme orthodoxe cultivé consciemment. Un an avant sa mort tragique, le 30 juin 2010, en recevant solennellement à Paris ses amis d’enfance devenus artistes et écrivains, il avait évoqué avec une rare émotion, vivement ressentie par le nombreux public du Centre culturel de Serbie, ses années de jeunesse et ses difficiles débuts d’éditeur dans l’exil occidental. Installé finalement à Lausanne, il avait élevé pierre à pierre, avec ces pierres éternellement vivantes que sont les livres, la cathédrale littéraire de « L’Age d’Homme », comme pour rappeler en Occident orgueilleux et volontiers méprisant, alors perdu dans les méandres sans issue de l’existentialisme athée, l’immense héritage slave, russe, polonais, serbe, tchèque ou macédonien. Au fil des ans, le labeur de l’éditeur prit une ampleur insoupçonnée et se démultiplia en une série de librairies et une filiale éditoriale serbe à Belgrade.
La chute inespérée des régimes matérialistes totalitaires à l’Est, la découverte angoissée de Soljenitsyne par un Occident longtemps complice, favorisèrent et récompensèrent les initiatives de l’éditeur. Infatigable, toujours sur les routes, multipliant les soirées littéraires dans les métropoles où il rayonnait, Genève, Paris, Belgrade entre autre, il n’était fermé à aucune œuvre de l’esprit. Le sport sur lequel il écrivit avec talent, voisine dans son merveilleux catalogue avec les romans et les mémoires pour s’achever en beauté sur les premières traductions françaises du Dante slave, le prince poète Pierre Petrovitch Niegoch. Avec sa collection des « Grands spirituels orthodoxes du XX siècle », il révéla aux chrétiens occidentaux les nouveaux ascètes athonites et le génie de l’évêque de Jitcha Nicolas Velimirovitch, récemment canonisé. L’œuvre, à la fois si vaste et inspirée, des philosophes, archiprêtres et théologiens Serge Boulgakov et Paul Florenski est désormais disponible dans les brillantes traductions du regretté prince Constantin Andronikof. Il n’est pas jusqu’à l’histoire des villes de France qui n’ait été abordée par certains de ses auteurs.
Les héros serbes succombent depuis 1389 le jour du Vidovdan ; Vladimir Dimitrijevic en fut un, et des meilleurs.
Mémoire éternelle !
"PO" Décès de Vladimir Dimitrijević, fondateur et directeur des éditions L’Âge d’Homme
Le monde compte 2,18 milliards de chrétiens, soit un tiers de la population mondiale, formant le premier groupe religieux devant les musulmans, selon une étude publiée lundi par le centre de recherche américain Pew sur la religion, informe l'AFP.
Le rapport "Chrétienté mondiale, rapport sur la taille et le répartition de la population chrétienne mondiale" qui se base sur 2.400 études dans 200 pays, note que la proportion de la population chrétienne est restée stable depuis un siècle mais a beaucoup varié concernant sa répartition sur la planète. En 1910, les deux-tiers des chrétiens vivaient en Europe, aujourd'hui ils ne sont plus que 26% à habiter dans cette région, 37% dans les Amériques, 24% en Afrique sub-saharienne et 13% en Asie-Pacifique.
Le rapport "Chrétienté mondiale, rapport sur la taille et le répartition de la population chrétienne mondiale" qui se base sur 2.400 études dans 200 pays, note que la proportion de la population chrétienne est restée stable depuis un siècle mais a beaucoup varié concernant sa répartition sur la planète. En 1910, les deux-tiers des chrétiens vivaient en Europe, aujourd'hui ils ne sont plus que 26% à habiter dans cette région, 37% dans les Amériques, 24% en Afrique sub-saharienne et 13% en Asie-Pacifique.
Le nombre des chrétiens a quadruplé en un siècle, à peu près comme celui de la population mondiale, ce qui signifie que la proportion des chrétiens est restée à peu près stable (de 35% à 32% aujourd'hui).
Mais la répartition est différente, note l'enquête. Il y a un siècle, Europe et Amériques représentaient 93% de la population chrétienne mondiale contre 63% aujourd'hui et dans ces deux régions, la proportion des personnes se définissant comme chrétiennes est passée en Europe de 95% à 76% et pour les Amériques de 96% à 86%.
La population chrétienne a énormément augmenté en Afrique sub-saharienne (de 9 à 63%) et en Asie-Pacifique (de 3 à 7%), régions où il y avait relativement peu de chrétiens au début du XXe siècle.
Concernant la répartition du groupe lui-même, la moitié sont des catholiques, 37% des protestants, 12% des orthodoxes, les 1% restant étant Mormons ou Témoins de Jehovah.
Ils forment le premier groupe religieux au monde, devant les 1,6 milliard de musulmans (23,4% de la population mondiale).
Près d'un chrétien sur deux (48%) vit dans les dix premiers pays à forte population chrétienne, avec les Etats-Unis, le Brésil et le Mexique formant le peloton de tête, suivis de la Russie, des Philippines et du Nigeria.
Le Moyen-Orient et l'Afrique du nord sont la région qui en comptent le moins (4% de la population régionale, 13 millions de personnes, soit moins que la seule Indonésie, pays musulman).
Le Nigeria compte deux fois plus de protestants que l'Allemagne, pays de la Réforme, et le Brésil deux fois plus de catholiques que l'Italie, où se trouve le Vatican. 10% des chrétiens dans le monde sont des minorités.
""Voix de la Russie"
Mais la répartition est différente, note l'enquête. Il y a un siècle, Europe et Amériques représentaient 93% de la population chrétienne mondiale contre 63% aujourd'hui et dans ces deux régions, la proportion des personnes se définissant comme chrétiennes est passée en Europe de 95% à 76% et pour les Amériques de 96% à 86%.
La population chrétienne a énormément augmenté en Afrique sub-saharienne (de 9 à 63%) et en Asie-Pacifique (de 3 à 7%), régions où il y avait relativement peu de chrétiens au début du XXe siècle.
Concernant la répartition du groupe lui-même, la moitié sont des catholiques, 37% des protestants, 12% des orthodoxes, les 1% restant étant Mormons ou Témoins de Jehovah.
Ils forment le premier groupe religieux au monde, devant les 1,6 milliard de musulmans (23,4% de la population mondiale).
Près d'un chrétien sur deux (48%) vit dans les dix premiers pays à forte population chrétienne, avec les Etats-Unis, le Brésil et le Mexique formant le peloton de tête, suivis de la Russie, des Philippines et du Nigeria.
Le Moyen-Orient et l'Afrique du nord sont la région qui en comptent le moins (4% de la population régionale, 13 millions de personnes, soit moins que la seule Indonésie, pays musulman).
Le Nigeria compte deux fois plus de protestants que l'Allemagne, pays de la Réforme, et le Brésil deux fois plus de catholiques que l'Italie, où se trouve le Vatican. 10% des chrétiens dans le monde sont des minorités.
""Voix de la Russie"
A la lumière des évènements postélectoraux en Russie cette intervention de Mgr Hilarion revêt un intérêt tout particulier:
"Quels sentiments domineront dans la société si le contact avec la corruption engendre chez les citoyens un complexe d’impuissance et de faiblesse ? Les gens sont convaincus qu’il faut payer pour tout, que l’on peut résoudre n’importe quelle difficulté à l’aide de l’argent". (PO)
Le 21 décembre 2011, lors de sa rencontre avec les membres de la Cour des Comptes de la Fédération de Russie, le président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a prononcé une conférence sur « la Spiritualité et le contrôle moral comme moyens de lutte contre la corruption ».
Honoré Serguey Vadimovitch, mesdames et messieurs, frères et sœurs,
J’aborderai dans cette conférence un thème particulièrement d’actualité, celui de la corruption. Qu’est-ce que la corruption ? Quelles en sont les causes profondes, que pouvons-nous lui opposer ? Je pense la Chambre des Comptes de la Fédération de Russie un lieu adéquat pour une réflexion sur ce thème.
La corruption suppose l’emploi par une personne disposant de pleins-pouvoirs des droits et des ressources qui lui sont conférés dans un but lucratif. Le terme même de « corruption » (коррупция) contient une appréciation morale de ce phénomène, puisque qu’il vient du latin « corrumpere », dénaturer, dépraver .
"Quels sentiments domineront dans la société si le contact avec la corruption engendre chez les citoyens un complexe d’impuissance et de faiblesse ? Les gens sont convaincus qu’il faut payer pour tout, que l’on peut résoudre n’importe quelle difficulté à l’aide de l’argent". (PO)
Le 21 décembre 2011, lors de sa rencontre avec les membres de la Cour des Comptes de la Fédération de Russie, le président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a prononcé une conférence sur « la Spiritualité et le contrôle moral comme moyens de lutte contre la corruption ».
Honoré Serguey Vadimovitch, mesdames et messieurs, frères et sœurs,
J’aborderai dans cette conférence un thème particulièrement d’actualité, celui de la corruption. Qu’est-ce que la corruption ? Quelles en sont les causes profondes, que pouvons-nous lui opposer ? Je pense la Chambre des Comptes de la Fédération de Russie un lieu adéquat pour une réflexion sur ce thème.
La corruption suppose l’emploi par une personne disposant de pleins-pouvoirs des droits et des ressources qui lui sont conférés dans un but lucratif. Le terme même de « corruption » (коррупция) contient une appréciation morale de ce phénomène, puisque qu’il vient du latin « corrumpere », dénaturer, dépraver .
Dans l’histoire de l’humanité, la corruption a touché de plus ou moins près toutes les sociétés, indépendamment de leur organisation politique, de leur développement économique ou de leur composition ethnique. Avec le temps, les instruments de travail, les moyens de locomotion, les technologies changent, la culture et les arts se développent, mais l’homme, soumis aux passions, reste le même qu’il y a des centaines d’années.
Le fondement de la corruption, c’est le mensonge, souligne le Patriarche Cyrille : « Le mensonge est devenu l’un des péchés les plus répandus et les plus dangereux. Il faut arrêter de tromper. Une société éduquée dans le mensonge ne peut être une société juste. Et la corruption relève du mensonge. On ne peut vaincre la corruption sans placer le mensonge hors la loi morale de la société. »
En analysant les différentes manifestations de corruption, on peut en conclure qu’elle est étroitement liée à la formation de la société humaine et, en particulier, à la mise en place des gouvernements. Lorsqu’un homme ou un groupe d’individus reçoivent le privilège et les pleins-pouvoirs de distribuer les ressources matérielles et immatérielles, de prendre des décisions, ils ont la tentation de se servir de leur position à des fins personnelles. Certains ne parviennent pas à résister à la tentation, certains ne voient même pas la nécessité de lutter contre ce désir au fond de leur âme.
Il y a quelques jours, les médias ont publiés les résultats d’une étude annuelle intitulée « The World speaks » (« Le monde parle »), pour les besoins de laquelle les spécialistes de l’agence canadienne Globescan ont interrogé les habitants de 23 pays sur leurs principaux problèmes et sur ce qui les préoccupe. Une grande partie des sondés (25%) ont désigné la corruption comme l’un des thèmes brûlants de l’année écoulée, devant le chômage, la pauvreté et le réchauffement climatique[1]. Ce n’est pas étonnant, dans la mesure où ces phénomènes sont en partie la conséquence d’autres disfonctionnements du système, y compris de la corruption.
Pour les citoyens russes, la corruption n’est pas moins un thème d’actualité. On en parle à la télévision et dans les journaux, les gens y sont confrontés pratiquement partout au quotidien : a-t-on effreint le code de la route ? Ce n’est pas grave, il suffit de proposer sur place une certaine somme d’argent. Veut-on voir son enfant intégrer une bonne école ou un bon établissement ? Il n’y qu’à s’entendre avec le directeur de l’école ou le doyen de la faculté. Est-on sur une liste d’attente pour un meilleur logement ? Il faudra comme il se doit « motiver » le fonctionnaire local pour activer le processus et recevoir au plus vite un logement social. Les exemples de corruption au quotidien sont légion, mais ce n’est que le haut de l’iceberg. Il ne faut pas oublier la corruption dans les milieux d’affaires, avec les reversements commerciaux, la participation à des schémas de dépense non spécifiée d’un budget, ni la corruption au sein du monde politique, de l’armée, de la justice, dont l’effet négatif cumulé se chiffre en milliards et trillions de roubles, sommes énormes pour l’économie russe.
Suivant un rapport de la Chambre publique de la Fédération de Russie, publié le 3 novembre 2011, la corruption dans notre pays est devenue systématique, anéantissant l’économie et le droit. Les domaines les plus touchés sont l’équipement et les services communaux des logements, l’enseignement (écoles maternelles et écoles primaires) et la médecine[2].
Quels sentiments domineront dans la société si le contact avec la corruption engendre chez les citoyens un complexe d’impuissance et de faiblesse ? Les gens sont convaincus qu’il faut payer pour tout, que l’on peut résoudre n’importe quelle difficulté à l’aide de l’argent. Les fondements de l’état en sont ébranlés, la société devient apathique, est incitée au nihilisme, n’a plus confiance dans aucun représentant du pouvoir. La conséquence en est la montée des tensions sociales, en particulier parmi les jeunes et la classe dite moyenne, la plus active de la société russe.
Les crimes de corruption étant latents, les statistiques officielles et les estimations des experts sur cette face cachée de l’économie diffèrent largement . Et rien d’étonnant à cela, dans la mesure où les deux parties sont intéressées dans les relations basées sur la corruption : celui qui donne le pot-de-vin et celui qui le reçoit. Une sorte d’équilibre tactique des intérêts à court terme se met en place dans la société, dans lequel tous, citoyens ordinaires, hommes d’affaires et hommes d’état ont intérêt au status quo, puisqu’il « est plus facile et plus rapide de traiter ainsi les affaires ». Mais cet équilibre est très fragile, le mal qu’est la corruption gangrénant les tissus de la société de même qu’une cellule cancéreuse, en répandant ses métastases malignes dans tous les membres de la société civile et de l’appareil d’état. Au final, c’est la dégradation, la désagrégation et la chute de l’état qui nous attend. Les plus grands empires, qui semblaient extérieurement des piliers inébranlables de stabilité et de progrès à leur époque, rongés par le ver de la corruption sont tombés en poussière, entraînant sous leurs décombres justes et injustes, fonctionnaires verreux et citoyens souffrant de la corruption. Ceci arrive lorsque les intérêts personnels prévalent sur les intérêts d’état, l’enrichissement personnel allant au détriment de la stabilité et de la prospérité de la société, mettant en danger la sécurité de l’empire.
L’importance de la lutte contre la corruption est reconnue au plus haut niveau international. En 2003, l’ONU a mis en place une Journée internationale de la lutte contre la corruption, qui revient tous les ans le 9 décembre. Le but de cette journée, comme l’indique la résolution de l’Assemblée générale est de réfléchir au problème de la corruption et au rôle de la Convention pour la prévention de la corruption et la lutte contre elle[3]. La lettre du secrétaire général de l’ONU de 2011 laisse entendre que la corruption touche tous les pays, empêchant le développement des sociétés et engendrant inégalités et injustices. Cette lettre contient également un appel à élaborer une culture sociale qui mettrait en valeur la conduite éthique et condammerait la corruption[4].
En effet, aucune mesure répressive ne peut garantir une victoire complète sur ce mal. En qualité d’exemple, on peut évoquer la Chine, submergée par une vague de corruption durant les dernières décennies de son impétueuse croissance économique. Les fonctionnaires et les hommes d’affaires pris en flagrant délit y sont, comme on sait, condammés à mort et l’exécution est retransmise à la télévision. De 2000 à 2009, la Chine a ainsi fait fusiller pour corruption environ 10000 fonctionnaires, tandis que 120000 écopaient de 10 à 20 ans de réclusion. En 30 ans de réformes, ce sont près d’un million de collaborateurs de l’appareil du parti et de l’état qui ont dû répondre devant la justice pour avoir reçu des pots-de-vin[5]. Ces chiffres frappent, même en tenant compte de la population chinoise. Pourtant, la situation ne semble pas avoir évolué. Suivant les données officielles de la Chine, en 2008, le pays a connu 10 fois plus d’actes de protestation qu’en 1993, la plupart étant motivés par l’arbitraire corruptionnel des autorités locales[6].
Cet exemple montre à la fois à quoi mène la permissivité pratiquée par les fonctionnaires, engendrée par une éducation athée, et la vanité des mesures répressives dans la lutte contre un mal moral.
Le système soviétique, bien qu’athée, avait tenté d’inculquer à ses citoyens un certain « code moral » dont les principaux postulats étaient inspirés de la doctrine morale chrétienne. Parmi les citoyens soviétiques, il s’en trouvait beaucoup qui s’efforçaient de vivre en honnêtes gens, suivant leur conscience, aspirant à choisir des professions « héroïques » et à accomplir quelque grande réalisation pour le bien de leur pays, éduquant leurs enfants dans un esprit patriotique. La fragilité de cette construction résidait moins dans les valeurs proposées par l’état que dans le fait que cette éthique personnelle, familiale et sociale était coupée de ses racines chrétiennes.
Les années 90 du siècle passé, avec leur cortège de bouleversements économiques et sociaux qui ébranlèrent la morale publique, n’eurent aucun mal à en détruire les fragiles fondations, comme dans l’exemple évangélique de la maison bâtie sur le sable : « La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s’est écroulée et son écroulement a été complet » (Mt 7, 27). Le nihilisme et le relativisme des valeurs, la lutte pour la survie dans des conditions nouvelles, la propagande de la violence, du vice et de la consommation qui se sont abattus sur nous durant ces années ont ébranlé les bases morales de la société, désorientant les gens.
L’Église ne cesse d’élever sa voix, appelant croyants et non-croyants à se garder de l’avarice, des détournements de fonds et de la vénalité qui mènent les gens à leur perte spirituelle, les incitant à lutter sans compromis contre ces défauts, a déclaré le métropolite. Dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament nous trouvons une condammation et un interdit sans équivoque de ce que nous appelons aujourd’hui la corruption : « Tu ne feras pas dévier le droit, tu n’auras pas égard aux personnes et tu n’accepteras pas de présent, car le présent aveugle les yeux des sages et ruine les causes des justes » (Deut 16, 19). « Le renom l’emporte sur les grandes richesses, la faveur sur l’or et l’argent » (Prov 22, 1). A l’époque néotestamentaire, l’apôtre Paul prévient des dangers de l’enrichissement entendu comme fin en soi : « Quant à ceux qui veulent amasser des richesses, ils tombent dans la tentation, dans le piège, dans une foule de convoitises insensées et funestes, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car la racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent. Pour s’y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont transpercé l’âme de tourments sans nombre » (I Tim 6, 9-11).
Le 5 novembre 2011, le président russe D. Medvedev a rencontré le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, les représentants de l’épiscopat et du clergé de l’Église orthodoxe russe et du monde orthodoxe de Moscou lors de l’ouverture de l’exposition-forum « Russie orthodoxe ». Saluant le Président, Sa Sainteté a évoqué l’état moral de la société russe contemporaine, composante essentielle de la lutte contre la corruption dans notre pays : « L’état moral des citoyens serait-il indifférent au gouvernement ? Une société amorale peut-elle être respectueuse des lois ? Peut-on vaincre la corruption et la criminalité sans moralité ? Le système juridique le plus parfait ne fonctionnera pas, les organes de maintien de l’ordre les plus puissants ne pourront empêcher la désagrégation de la société si la personne humaine se désintègre[7]. »
Le 28 novembre 2011, le Conseil interreligieux des pays de la CEI s’est réuni à Erevan. Un document final a été adopté dans lequel les chefs et les représentants des communautés chrétiennes, musulmanes, juives et bouddhistes des pays de la CEI rappelaient en particulier le lien entre morale et politique : « Beaucoup ont l’habitude de considérer la politique et la spiritualité comme des notions diamétralement opposées. De fait, les politiques mettant leur point d’honneur à observer les normes et traditions éthiques sont rares aujourd’hui. Malheureusement, l’amoralité des politiques engendre des phénomènes aussi graves que la corruption et l’incurie[8] ».
Les passions humaines de l’avidité, de l’amour de l’argent, de l’enrichissement malhonnête embrasent peu à peu la personne, étouffant la voix de sa conscience, le rendant semblable à un rapace à la recherche de proies toujours plus nombreuses. Ceux qui ont fait l’expérience de la corruption témoignent de ce qu’ils commencent par chercher des justifications à leurs actes : « L’état ne me paye pas assez », « je ne peux pas vivre avec un salaire pareil », « je m’occupe des affaires et j’ai le droit de compter sur une certaine reconnaissance », « je n’ai tué ni volé personne ». Tôt ou tard, ces justifications deviennent une position et la personne ne doute plus d’être dans son bon droit. Il est alors très difficile de s’arrêter, de réfléchir à sa conduite lorsqu’un torrent financier coule tout près auquel on peut facilement s’abreuver. Avec le temps, la personne a satisfait tous ses besoins possibles et imaginables, mais la soif de l’enrichissement malhonnête ne peut plus être étanchée.
« Le cupide n’est pas ainsi : plus il est satisfait, plus il désire[9] » disait saint Basile le Grand. Son contemporain Jean Chrysostome exprime une pensée semblable : « L’homme ne peut pas s’envoler, diras-tu. Je répondrai qu’il est encore bien plus impossible de fixer des bornes à l’avarice. Il serait plus aisé а un homme de voler dans l’air, que de guérir son avarice en augmentant ses richesses[10]. » Rien n’est éternel en cette vie, les relations les plus puissantes, les positions les plus solides dans la société peuvent se révéler inutiles, la stabilité peut s’avérer un leurre. Le destin de ces gens n’est guère enviable : ils se dépouillent de leurs illusions soit sur le banc des accusés, soit dans la fuite à l’étranger, se sauvant eux-mêmes et leurs capitaux, soit en résolvant toute leur vie la question de leur propre sécurité et de l’intégrité de leurs avoirs. L’histoire contemporaine abonde en exemples de ce type. En vérité s’accomplit la parole du Sauveur : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses » (Lc 12, 15).
Parlant de l’importance du facteur religieux dans la lutte contre la corruption, j’aimerais attirer l’attention sur les tendances négatives qui prévalent dans la société occidentale actuelle et trouvent partiellement un écho en Russie.
Aujourd’hui, on observe clairement dans l’Union européenne une tendance à exclure la dimension religieuse de la sphère publique, pour la limiter exclusivement à la sphère privée. Le principe d’organisation laïque de la société, qui garantit soi-disant les droits et les libertés de tous les citoyens indépendamment de leurs convictions religieuses et serait soi-disant le garant d’un « espace public neutre »[11] est activement et violemment imposé par ses apologètes, qui répriment tout acte public motivé par les principes éthiques du citoyen. Le vide moral ne peut exister longtemps, et on ne parviendra pas à créer une société spirituellement inerte : là où les notions de bien et de mal se confondent, où le système de repères des valeurs est volontairement détruit, leur place est occupée par les anti-valeurs du relativisme et du nihilisme avec toutes les conséquences qui en découlent. »
Dans les Bases de la doctrine de l’Église orthodoxe russe sur la dignité, la liberté et les droits de l’homme, document adopté au Concile épiscopal de 2008, l’Église définit parmi les domaines prioritaires de son action pour la défense des droits « la lutte contre l’engrenage de la corruption et les autres formes de criminalité »[12]. On aimerait croire que la triste expérience qu’a connu la Russie au XX siècle permettra d’éviter la tentation de rejeter la religion dans un ghetto , la renaissance morale de notre nation étant capable de faire barrage aux tendances destructrices engendrées par la corruption, d’éduquer les citoyens à ne pas en tolérer les manifestations et à tenir fermement dans la résolution de ne pas y participer. « Sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur, ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne produisent rien de bon, démasquez-les plutôt » (Eph 5, 10, 11).
Agissant contre ce mal social, l’Église aspire à collaborer avec les structures étatiques et les organisations civiles, se souvenant de la parole du Sauveur à ses disciples : « Celui qui n’est pas contre vous est pour vous » (Mc 9, 40). L’Église orthodoxe russe s’appuie sur le même principe en collaborant avec les organisations internationales et les croyants d’autres confessions traditionnelles, dans la mesure où la corruption, comme je le remarquais plus haut, est inhérente à plus ou moins grande échelle à toute société, indépendamment de son appartenance ethnique ou religieuse. Je suis convaincu de ce que les efforts conjugués de l’état, de la société et des leaders religieux permettront de créer une synergie dans la lutte contre la corruption et d’en limiter sérieusement l’ampleur dans notre pays.
...............................
Notes
[1] http://www.vesti.ru/doc.html?id=658615&cid=520
[2] http://www.gazeta.ru/politics/2011/11/03_a_3822770.shtml
[3] http://www.un.org/en/events/anticorruptionday/
[4] http://www.un.org/en/events/anticorruptionday/sgmessages.shtml
[5] http://www.rg.ru/2009/06/25/korrupcia.html
[6] http://www.rtkorr.com/news/2010/01/19/87698.new
[7] http://www.patriarchia.ru/db/text/1668526.html
[8] http://www.patriarchia.ru/db/text/1787369.html
[9] Homélie 6, sur Lc 12, 18. Œuvres de notre père parmi les saints Basile le Grand, archevêque de Césarée de Cappadoce (en russe), Moscou, Palomnik, t. IV, 1993.
[10] Jean Chrysostome, Homélies sur Saint Mathieu, 63.
[11] http://humanistfederation.eu/humanism-secularism/secularism/
[12] Bases de la doctrine de l’Église orthodoxe russe sur la dignité, la liberté et les droits de l’homme, V, 2.
Lien MOSPAT
Le fondement de la corruption, c’est le mensonge, souligne le Patriarche Cyrille : « Le mensonge est devenu l’un des péchés les plus répandus et les plus dangereux. Il faut arrêter de tromper. Une société éduquée dans le mensonge ne peut être une société juste. Et la corruption relève du mensonge. On ne peut vaincre la corruption sans placer le mensonge hors la loi morale de la société. »
En analysant les différentes manifestations de corruption, on peut en conclure qu’elle est étroitement liée à la formation de la société humaine et, en particulier, à la mise en place des gouvernements. Lorsqu’un homme ou un groupe d’individus reçoivent le privilège et les pleins-pouvoirs de distribuer les ressources matérielles et immatérielles, de prendre des décisions, ils ont la tentation de se servir de leur position à des fins personnelles. Certains ne parviennent pas à résister à la tentation, certains ne voient même pas la nécessité de lutter contre ce désir au fond de leur âme.
Il y a quelques jours, les médias ont publiés les résultats d’une étude annuelle intitulée « The World speaks » (« Le monde parle »), pour les besoins de laquelle les spécialistes de l’agence canadienne Globescan ont interrogé les habitants de 23 pays sur leurs principaux problèmes et sur ce qui les préoccupe. Une grande partie des sondés (25%) ont désigné la corruption comme l’un des thèmes brûlants de l’année écoulée, devant le chômage, la pauvreté et le réchauffement climatique[1]. Ce n’est pas étonnant, dans la mesure où ces phénomènes sont en partie la conséquence d’autres disfonctionnements du système, y compris de la corruption.
Pour les citoyens russes, la corruption n’est pas moins un thème d’actualité. On en parle à la télévision et dans les journaux, les gens y sont confrontés pratiquement partout au quotidien : a-t-on effreint le code de la route ? Ce n’est pas grave, il suffit de proposer sur place une certaine somme d’argent. Veut-on voir son enfant intégrer une bonne école ou un bon établissement ? Il n’y qu’à s’entendre avec le directeur de l’école ou le doyen de la faculté. Est-on sur une liste d’attente pour un meilleur logement ? Il faudra comme il se doit « motiver » le fonctionnaire local pour activer le processus et recevoir au plus vite un logement social. Les exemples de corruption au quotidien sont légion, mais ce n’est que le haut de l’iceberg. Il ne faut pas oublier la corruption dans les milieux d’affaires, avec les reversements commerciaux, la participation à des schémas de dépense non spécifiée d’un budget, ni la corruption au sein du monde politique, de l’armée, de la justice, dont l’effet négatif cumulé se chiffre en milliards et trillions de roubles, sommes énormes pour l’économie russe.
Suivant un rapport de la Chambre publique de la Fédération de Russie, publié le 3 novembre 2011, la corruption dans notre pays est devenue systématique, anéantissant l’économie et le droit. Les domaines les plus touchés sont l’équipement et les services communaux des logements, l’enseignement (écoles maternelles et écoles primaires) et la médecine[2].
Quels sentiments domineront dans la société si le contact avec la corruption engendre chez les citoyens un complexe d’impuissance et de faiblesse ? Les gens sont convaincus qu’il faut payer pour tout, que l’on peut résoudre n’importe quelle difficulté à l’aide de l’argent. Les fondements de l’état en sont ébranlés, la société devient apathique, est incitée au nihilisme, n’a plus confiance dans aucun représentant du pouvoir. La conséquence en est la montée des tensions sociales, en particulier parmi les jeunes et la classe dite moyenne, la plus active de la société russe.
Les crimes de corruption étant latents, les statistiques officielles et les estimations des experts sur cette face cachée de l’économie diffèrent largement . Et rien d’étonnant à cela, dans la mesure où les deux parties sont intéressées dans les relations basées sur la corruption : celui qui donne le pot-de-vin et celui qui le reçoit. Une sorte d’équilibre tactique des intérêts à court terme se met en place dans la société, dans lequel tous, citoyens ordinaires, hommes d’affaires et hommes d’état ont intérêt au status quo, puisqu’il « est plus facile et plus rapide de traiter ainsi les affaires ». Mais cet équilibre est très fragile, le mal qu’est la corruption gangrénant les tissus de la société de même qu’une cellule cancéreuse, en répandant ses métastases malignes dans tous les membres de la société civile et de l’appareil d’état. Au final, c’est la dégradation, la désagrégation et la chute de l’état qui nous attend. Les plus grands empires, qui semblaient extérieurement des piliers inébranlables de stabilité et de progrès à leur époque, rongés par le ver de la corruption sont tombés en poussière, entraînant sous leurs décombres justes et injustes, fonctionnaires verreux et citoyens souffrant de la corruption. Ceci arrive lorsque les intérêts personnels prévalent sur les intérêts d’état, l’enrichissement personnel allant au détriment de la stabilité et de la prospérité de la société, mettant en danger la sécurité de l’empire.
L’importance de la lutte contre la corruption est reconnue au plus haut niveau international. En 2003, l’ONU a mis en place une Journée internationale de la lutte contre la corruption, qui revient tous les ans le 9 décembre. Le but de cette journée, comme l’indique la résolution de l’Assemblée générale est de réfléchir au problème de la corruption et au rôle de la Convention pour la prévention de la corruption et la lutte contre elle[3]. La lettre du secrétaire général de l’ONU de 2011 laisse entendre que la corruption touche tous les pays, empêchant le développement des sociétés et engendrant inégalités et injustices. Cette lettre contient également un appel à élaborer une culture sociale qui mettrait en valeur la conduite éthique et condammerait la corruption[4].
En effet, aucune mesure répressive ne peut garantir une victoire complète sur ce mal. En qualité d’exemple, on peut évoquer la Chine, submergée par une vague de corruption durant les dernières décennies de son impétueuse croissance économique. Les fonctionnaires et les hommes d’affaires pris en flagrant délit y sont, comme on sait, condammés à mort et l’exécution est retransmise à la télévision. De 2000 à 2009, la Chine a ainsi fait fusiller pour corruption environ 10000 fonctionnaires, tandis que 120000 écopaient de 10 à 20 ans de réclusion. En 30 ans de réformes, ce sont près d’un million de collaborateurs de l’appareil du parti et de l’état qui ont dû répondre devant la justice pour avoir reçu des pots-de-vin[5]. Ces chiffres frappent, même en tenant compte de la population chinoise. Pourtant, la situation ne semble pas avoir évolué. Suivant les données officielles de la Chine, en 2008, le pays a connu 10 fois plus d’actes de protestation qu’en 1993, la plupart étant motivés par l’arbitraire corruptionnel des autorités locales[6].
Cet exemple montre à la fois à quoi mène la permissivité pratiquée par les fonctionnaires, engendrée par une éducation athée, et la vanité des mesures répressives dans la lutte contre un mal moral.
Le système soviétique, bien qu’athée, avait tenté d’inculquer à ses citoyens un certain « code moral » dont les principaux postulats étaient inspirés de la doctrine morale chrétienne. Parmi les citoyens soviétiques, il s’en trouvait beaucoup qui s’efforçaient de vivre en honnêtes gens, suivant leur conscience, aspirant à choisir des professions « héroïques » et à accomplir quelque grande réalisation pour le bien de leur pays, éduquant leurs enfants dans un esprit patriotique. La fragilité de cette construction résidait moins dans les valeurs proposées par l’état que dans le fait que cette éthique personnelle, familiale et sociale était coupée de ses racines chrétiennes.
Les années 90 du siècle passé, avec leur cortège de bouleversements économiques et sociaux qui ébranlèrent la morale publique, n’eurent aucun mal à en détruire les fragiles fondations, comme dans l’exemple évangélique de la maison bâtie sur le sable : « La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s’est écroulée et son écroulement a été complet » (Mt 7, 27). Le nihilisme et le relativisme des valeurs, la lutte pour la survie dans des conditions nouvelles, la propagande de la violence, du vice et de la consommation qui se sont abattus sur nous durant ces années ont ébranlé les bases morales de la société, désorientant les gens.
L’Église ne cesse d’élever sa voix, appelant croyants et non-croyants à se garder de l’avarice, des détournements de fonds et de la vénalité qui mènent les gens à leur perte spirituelle, les incitant à lutter sans compromis contre ces défauts, a déclaré le métropolite. Dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament nous trouvons une condammation et un interdit sans équivoque de ce que nous appelons aujourd’hui la corruption : « Tu ne feras pas dévier le droit, tu n’auras pas égard aux personnes et tu n’accepteras pas de présent, car le présent aveugle les yeux des sages et ruine les causes des justes » (Deut 16, 19). « Le renom l’emporte sur les grandes richesses, la faveur sur l’or et l’argent » (Prov 22, 1). A l’époque néotestamentaire, l’apôtre Paul prévient des dangers de l’enrichissement entendu comme fin en soi : « Quant à ceux qui veulent amasser des richesses, ils tombent dans la tentation, dans le piège, dans une foule de convoitises insensées et funestes, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car la racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent. Pour s’y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont transpercé l’âme de tourments sans nombre » (I Tim 6, 9-11).
Le 5 novembre 2011, le président russe D. Medvedev a rencontré le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, les représentants de l’épiscopat et du clergé de l’Église orthodoxe russe et du monde orthodoxe de Moscou lors de l’ouverture de l’exposition-forum « Russie orthodoxe ». Saluant le Président, Sa Sainteté a évoqué l’état moral de la société russe contemporaine, composante essentielle de la lutte contre la corruption dans notre pays : « L’état moral des citoyens serait-il indifférent au gouvernement ? Une société amorale peut-elle être respectueuse des lois ? Peut-on vaincre la corruption et la criminalité sans moralité ? Le système juridique le plus parfait ne fonctionnera pas, les organes de maintien de l’ordre les plus puissants ne pourront empêcher la désagrégation de la société si la personne humaine se désintègre[7]. »
Le 28 novembre 2011, le Conseil interreligieux des pays de la CEI s’est réuni à Erevan. Un document final a été adopté dans lequel les chefs et les représentants des communautés chrétiennes, musulmanes, juives et bouddhistes des pays de la CEI rappelaient en particulier le lien entre morale et politique : « Beaucoup ont l’habitude de considérer la politique et la spiritualité comme des notions diamétralement opposées. De fait, les politiques mettant leur point d’honneur à observer les normes et traditions éthiques sont rares aujourd’hui. Malheureusement, l’amoralité des politiques engendre des phénomènes aussi graves que la corruption et l’incurie[8] ».
Les passions humaines de l’avidité, de l’amour de l’argent, de l’enrichissement malhonnête embrasent peu à peu la personne, étouffant la voix de sa conscience, le rendant semblable à un rapace à la recherche de proies toujours plus nombreuses. Ceux qui ont fait l’expérience de la corruption témoignent de ce qu’ils commencent par chercher des justifications à leurs actes : « L’état ne me paye pas assez », « je ne peux pas vivre avec un salaire pareil », « je m’occupe des affaires et j’ai le droit de compter sur une certaine reconnaissance », « je n’ai tué ni volé personne ». Tôt ou tard, ces justifications deviennent une position et la personne ne doute plus d’être dans son bon droit. Il est alors très difficile de s’arrêter, de réfléchir à sa conduite lorsqu’un torrent financier coule tout près auquel on peut facilement s’abreuver. Avec le temps, la personne a satisfait tous ses besoins possibles et imaginables, mais la soif de l’enrichissement malhonnête ne peut plus être étanchée.
« Le cupide n’est pas ainsi : plus il est satisfait, plus il désire[9] » disait saint Basile le Grand. Son contemporain Jean Chrysostome exprime une pensée semblable : « L’homme ne peut pas s’envoler, diras-tu. Je répondrai qu’il est encore bien plus impossible de fixer des bornes à l’avarice. Il serait plus aisé а un homme de voler dans l’air, que de guérir son avarice en augmentant ses richesses[10]. » Rien n’est éternel en cette vie, les relations les plus puissantes, les positions les plus solides dans la société peuvent se révéler inutiles, la stabilité peut s’avérer un leurre. Le destin de ces gens n’est guère enviable : ils se dépouillent de leurs illusions soit sur le banc des accusés, soit dans la fuite à l’étranger, se sauvant eux-mêmes et leurs capitaux, soit en résolvant toute leur vie la question de leur propre sécurité et de l’intégrité de leurs avoirs. L’histoire contemporaine abonde en exemples de ce type. En vérité s’accomplit la parole du Sauveur : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses » (Lc 12, 15).
Parlant de l’importance du facteur religieux dans la lutte contre la corruption, j’aimerais attirer l’attention sur les tendances négatives qui prévalent dans la société occidentale actuelle et trouvent partiellement un écho en Russie.
Aujourd’hui, on observe clairement dans l’Union européenne une tendance à exclure la dimension religieuse de la sphère publique, pour la limiter exclusivement à la sphère privée. Le principe d’organisation laïque de la société, qui garantit soi-disant les droits et les libertés de tous les citoyens indépendamment de leurs convictions religieuses et serait soi-disant le garant d’un « espace public neutre »[11] est activement et violemment imposé par ses apologètes, qui répriment tout acte public motivé par les principes éthiques du citoyen. Le vide moral ne peut exister longtemps, et on ne parviendra pas à créer une société spirituellement inerte : là où les notions de bien et de mal se confondent, où le système de repères des valeurs est volontairement détruit, leur place est occupée par les anti-valeurs du relativisme et du nihilisme avec toutes les conséquences qui en découlent. »
Dans les Bases de la doctrine de l’Église orthodoxe russe sur la dignité, la liberté et les droits de l’homme, document adopté au Concile épiscopal de 2008, l’Église définit parmi les domaines prioritaires de son action pour la défense des droits « la lutte contre l’engrenage de la corruption et les autres formes de criminalité »[12]. On aimerait croire que la triste expérience qu’a connu la Russie au XX siècle permettra d’éviter la tentation de rejeter la religion dans un ghetto , la renaissance morale de notre nation étant capable de faire barrage aux tendances destructrices engendrées par la corruption, d’éduquer les citoyens à ne pas en tolérer les manifestations et à tenir fermement dans la résolution de ne pas y participer. « Sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur, ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne produisent rien de bon, démasquez-les plutôt » (Eph 5, 10, 11).
Agissant contre ce mal social, l’Église aspire à collaborer avec les structures étatiques et les organisations civiles, se souvenant de la parole du Sauveur à ses disciples : « Celui qui n’est pas contre vous est pour vous » (Mc 9, 40). L’Église orthodoxe russe s’appuie sur le même principe en collaborant avec les organisations internationales et les croyants d’autres confessions traditionnelles, dans la mesure où la corruption, comme je le remarquais plus haut, est inhérente à plus ou moins grande échelle à toute société, indépendamment de son appartenance ethnique ou religieuse. Je suis convaincu de ce que les efforts conjugués de l’état, de la société et des leaders religieux permettront de créer une synergie dans la lutte contre la corruption et d’en limiter sérieusement l’ampleur dans notre pays.
...............................
Notes
[1] http://www.vesti.ru/doc.html?id=658615&cid=520
[2] http://www.gazeta.ru/politics/2011/11/03_a_3822770.shtml
[3] http://www.un.org/en/events/anticorruptionday/
[4] http://www.un.org/en/events/anticorruptionday/sgmessages.shtml
[5] http://www.rg.ru/2009/06/25/korrupcia.html
[6] http://www.rtkorr.com/news/2010/01/19/87698.new
[7] http://www.patriarchia.ru/db/text/1668526.html
[8] http://www.patriarchia.ru/db/text/1787369.html
[9] Homélie 6, sur Lc 12, 18. Œuvres de notre père parmi les saints Basile le Grand, archevêque de Césarée de Cappadoce (en russe), Moscou, Palomnik, t. IV, 1993.
[10] Jean Chrysostome, Homélies sur Saint Mathieu, 63.
[11] http://humanistfederation.eu/humanism-secularism/secularism/
[12] Bases de la doctrine de l’Église orthodoxe russe sur la dignité, la liberté et les droits de l’homme, V, 2.
Lien MOSPAT
L'explosion d'une bombe dimanche matin dans une église de la banlieue d'Abuja, la capitale administrative du Nigeria, a fait de nombreux morts, selon des témoins. Un habitant du quartier périphérique de Madala a dit à Reuters avoir compté 19 cadavres. La première explosion, qui a eu lieu dans un quartier de la capitale Abuja, a fait au moins 15 morts. Une autre explosion a touché une église du centre du pays.
L'attaque se voulait meurtrière. La bombe a été déposée au milieu de l'église catholique Sainte-Theresa, dans le quartier périphérique de Madalla, à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Abuja , alors que beaucoup de fidèles se trouvaient dans l'église.
L'attaque se voulait meurtrière. La bombe a été déposée au milieu de l'église catholique Sainte-Theresa, dans le quartier périphérique de Madalla, à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Abuja , alors que beaucoup de fidèles se trouvaient dans l'église.
Les services de secours ont fourni un premier bilan «d'au moins 15 morts», selon les secouristes. Ils ont annoncé que leurs moyens ne permettaient pas d'évacuer la totalité des morts et des blessés.
«Je suis en mesure de confirmer qu'une bombe a explosé dans une église de la banlieue de Madalla», a déclaré le porte-parole de la NEMA, l'agence nationale nigériane de gestion des situations d'urgence. «Nous sommes sur place, nous évacuons les morts et les blessés mais nous n'avons malheureusement pas assez d'ambulances», a ajouté Yushau Shuaibu, joint par téléphone. La bombe étaitposée au milieu de l'église, très fréquentée pour la messe de Noël. Suite Figaro.fr
«Je suis en mesure de confirmer qu'une bombe a explosé dans une église de la banlieue de Madalla», a déclaré le porte-parole de la NEMA, l'agence nationale nigériane de gestion des situations d'urgence. «Nous sommes sur place, nous évacuons les morts et les blessés mais nous n'avons malheureusement pas assez d'ambulances», a ajouté Yushau Shuaibu, joint par téléphone. La bombe étaitposée au milieu de l'église, très fréquentée pour la messe de Noël. Suite Figaro.fr
Le titre appartient à la rédaction de la "Voix de la Russie"
La cathédrale Saint-Nicolas à Nice appartient désormais entièrement à la Russie. La cérémonie solennelle de remise des clés du lieu de culte a mis fin au litige de plusieurs années entre les représentants de l'Eglise russe et ceux de l'association orthodoxe protégée par le Patriarcat de Constantinople.
Les orthodoxes français attendaient cet événement depuis plusieurs années. La cathédrale Saint-Nicolas a été érigée par l’impératrice russe Maria Fédorovna en mémoire de son fils : le tsarévitch Nicolas, mort en 1865 à Nice. Le terrain a été acheté au frais de la famille impériale et l’église était construite pendant près de dix ans : entre 1903 et 1912.
Officiellement, la cathédrale n’appartenait pas à la Russie pendant longtemps. Après la Révolution de 1917, la gestion de l'église a été confiée à l'Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (ACOR) au nom du bail emphytéotique signé initialement en 1909 pour une durée de 99 ans. Mais après l'expiration de ce délai, l’association orthodoxe protégée par le Patriarcat de Constantinople a refusé d’abandonner le bâtiment et la Russie a été contrainte de s’adresser au tribunal français pour pouvoir le récupérer.
La cathédrale Saint-Nicolas à Nice appartient désormais entièrement à la Russie. La cérémonie solennelle de remise des clés du lieu de culte a mis fin au litige de plusieurs années entre les représentants de l'Eglise russe et ceux de l'association orthodoxe protégée par le Patriarcat de Constantinople.
Les orthodoxes français attendaient cet événement depuis plusieurs années. La cathédrale Saint-Nicolas a été érigée par l’impératrice russe Maria Fédorovna en mémoire de son fils : le tsarévitch Nicolas, mort en 1865 à Nice. Le terrain a été acheté au frais de la famille impériale et l’église était construite pendant près de dix ans : entre 1903 et 1912.
Officiellement, la cathédrale n’appartenait pas à la Russie pendant longtemps. Après la Révolution de 1917, la gestion de l'église a été confiée à l'Association cultuelle orthodoxe russe de Nice (ACOR) au nom du bail emphytéotique signé initialement en 1909 pour une durée de 99 ans. Mais après l'expiration de ce délai, l’association orthodoxe protégée par le Patriarcat de Constantinople a refusé d’abandonner le bâtiment et la Russie a été contrainte de s’adresser au tribunal français pour pouvoir le récupérer.
«Le tribunal de grande instance de Nice a décrété à l’issue de l’étude de l’immense quantité d’archives que la Fédération de Russie était propriétaire de la cathédrale Saint Nicolas», affirme dans un entretien à "Voix de la Russie" Nikita Krivocheine, membre fondateur du mouvement OLTP (Orthodoxie locale de tradition russe):
«Cependant, les locataires ont interjeté l’appel. La Cour d’appel a reconnu en mai dernier le droit de propriété de la Fédération de Russie. Or, l’association orthodoxe du Patriarcat de Constantinople ne reconnaît pas la légitimité du verdict et n’abandonne pas l’église. L’avocat de la Fédération de Russie s’adresse à une instance administrative qui a condamné l'association à une pénalité de 6000 euros pour chaque jour».
Une discorde entre les patriarcats
Les scandales permanents autour de la cathédrale à Nice ont semé ces dernières années la discorde parmi les représentants le Patriarcat de Moscou et de Constantinople, semant des conflits au sein des croyants orthodoxes français. Plusieurs d’entre eux attribuent l’aspiration à restituer la cathédrale aux ambitions de la Russie et de l’Eglise orthodoxe russe, qui selon eux chercherait à démontrer sa puissance. D’autres sont au contraire convaincus que si la cathédrale sera restituée aux orthodoxes russes elle cessera d’être un musée à l’entrée payante instituée par les locataires.
L’archiprêtre Nikolaï Ozoline désigné par le Patriarcat de Moscou supérieur de la cathédrale Saint-Nicolas est arrivé à Nice en août 2011 et grâce à lui l’affaire a bougé du point mort,
«La vie de la paroisse reprend peu à peu», poursuit Nikita Krivocheine. «Le bâtiment de l'église est en mauvais état et a besoin d'une restauration. Il est possible que la partie française se charge des frais de la restauration, car la cathédrale Saint-Nicolas figure sur la liste des monuments historiques de France».
Traduction "Voix de la Russie"
..........................................
En russe
Собор в Ницце вернули России
Свято-Николаевский собор в Ницце наконец-то полностью принадлежит России. На днях состоялась передача ключей храма. Торжественная церемония положила конец многолетнему спору, который велся между представителями Русской и Константинопольской церквей (АУДИО)
Этого события православные Франции ждали несколько лет и уже сомневались в положительном исходе дела.
Свято-Николаевский собор был построен русской императрицей Марией Федоровной в память об умершем в 1865 году в Ницце сыне – цесаревиче Николае. Участок под храм был приобретен на личные сбережения царской семьи, а строительство продолжалось почти десять лет – с 1903 по 1912 год. Использовались лучшие европейские материалы: немецкий облицовочный кирпич, итальянская черепица для куполов и майолика. Выполненный в лучших традициях русской архитектуры собор с самого начала поражал воображение. Купол колокольни и все шесть крестов, венчающих главы, были покрыты сусальным золотом, а многочисленные арочные проемы, ниши окон, наличники и проемы южного фасада выполнены вручную из резного белого мрамора.
Собственницей собора Россия была недолго. После революции 1917 года он был сдан в аренду почти на 90 лет. Но когда срок договора истек, арендатор - православная культовая ассоциация, находящаяся под покровительством Константинопольского патриархата, отказалась покидать здание. Россия была вынуждена искать правду во французском суде, рассказал в интервью радиокомпании «Голос России» член основатель движения «За поместное православие русской традиции в Западной Европе» (OLTR), известный общественный деятель русского зарубежья Никита Кривошеин:
"Суд первой инстанции в Ницце после длительного и тяжелого рассмотрения дела с привлечением огромного количества архивных документов постановил, что собственником Свято-Николаевского собора является Российская Федерация. Однако арендаторы не согласились с этим решением и подали иск в апелляционную инстанцию. В мае нынешнего года апелляционный суд вновь признал за Российской Федерацией право законного владельца собора. Но ассоциация православных Константинопольского патриархата упорно продолжала отказываться от признания легитимности этого решения и не покидала собор. Адвокату Российской Федерации пришлось подать иск в административную судебную инстанцию, которая присудила ассоциации немалые пенни, равные шести тысячам евро ежедневно за каждый день непокидания собора".
Постоянные скандалы, связанные с собором в Ницце, за последние годы разделили не только представителей двух патриархатов - Московского и Константинопольского, но и простых верующих православной Франции. Часть из них полагала, что неуемное желание вернуть собор - всего лишь амбиции России и Русской православной церкви (РПЦ), стремящихся тем самым показать свою мощь. Другие, напротив, были уверены, что чем скорее собор вернется в лоно русского православия, тем быстрее он перестанет быть музейно-туристическим комплексом. Ведь арендаторы взимали немалую плату за вход. Молитва в соборе стоила порядка трех евро. Кстати, полагали сторонники РПЦ, именно поэтому константинопольская община и не торопится покидать здание.
С мертвой точки дело сдвинулось лишь в августе 2011 года, когда в Ниццу прибыл протоиерей Николай Озолин, назначенный Московским патриархатом настоятелем Свято-Николаевского собора, продолжает эксперт:
"Это замечательный священник, который родился во Франции в семье священника-эмигранта. Он учился в Свято-Владимирской православной семинарии в Нью-Йорке, а потом поехал служить в Россию и долгие годы был настоятелем Свято-Никольского храма на острове Кижи. Это двуязычный священник, прекрасно знающий Францию и эмиграцию. В августе этого года он прибыл в Ниццу, и во многом благодаря его личным усилиям враждебное отношение со стороны культовой ассоциации Константинопольского патриархата сменилось на желание найти мирное решение, которое в результате и было найдено. Так, 18 декабря после окончания совместной литургии было объявлено, что ассоциация покидает Свято-Никольский собор и больше не вернется".
Сейчас приходская жизнь храма постепенно начинает возрождаться. Правда, за годы тяжбы некогда прекрасное здание пришло в упадок и нуждается в срочном капитальном ремонте. Вполне вероятно, что реставрационные работы российской собственности будет финансировать и французская сторона. Ведь Свято-Никольский собор внесен в список исторических памятников Франции.
«Cependant, les locataires ont interjeté l’appel. La Cour d’appel a reconnu en mai dernier le droit de propriété de la Fédération de Russie. Or, l’association orthodoxe du Patriarcat de Constantinople ne reconnaît pas la légitimité du verdict et n’abandonne pas l’église. L’avocat de la Fédération de Russie s’adresse à une instance administrative qui a condamné l'association à une pénalité de 6000 euros pour chaque jour».
Une discorde entre les patriarcats
Les scandales permanents autour de la cathédrale à Nice ont semé ces dernières années la discorde parmi les représentants le Patriarcat de Moscou et de Constantinople, semant des conflits au sein des croyants orthodoxes français. Plusieurs d’entre eux attribuent l’aspiration à restituer la cathédrale aux ambitions de la Russie et de l’Eglise orthodoxe russe, qui selon eux chercherait à démontrer sa puissance. D’autres sont au contraire convaincus que si la cathédrale sera restituée aux orthodoxes russes elle cessera d’être un musée à l’entrée payante instituée par les locataires.
L’archiprêtre Nikolaï Ozoline désigné par le Patriarcat de Moscou supérieur de la cathédrale Saint-Nicolas est arrivé à Nice en août 2011 et grâce à lui l’affaire a bougé du point mort,
«La vie de la paroisse reprend peu à peu», poursuit Nikita Krivocheine. «Le bâtiment de l'église est en mauvais état et a besoin d'une restauration. Il est possible que la partie française se charge des frais de la restauration, car la cathédrale Saint-Nicolas figure sur la liste des monuments historiques de France».
Traduction "Voix de la Russie"
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En russe
Собор в Ницце вернули России
Свято-Николаевский собор в Ницце наконец-то полностью принадлежит России. На днях состоялась передача ключей храма. Торжественная церемония положила конец многолетнему спору, который велся между представителями Русской и Константинопольской церквей (АУДИО)
Этого события православные Франции ждали несколько лет и уже сомневались в положительном исходе дела.
Свято-Николаевский собор был построен русской императрицей Марией Федоровной в память об умершем в 1865 году в Ницце сыне – цесаревиче Николае. Участок под храм был приобретен на личные сбережения царской семьи, а строительство продолжалось почти десять лет – с 1903 по 1912 год. Использовались лучшие европейские материалы: немецкий облицовочный кирпич, итальянская черепица для куполов и майолика. Выполненный в лучших традициях русской архитектуры собор с самого начала поражал воображение. Купол колокольни и все шесть крестов, венчающих главы, были покрыты сусальным золотом, а многочисленные арочные проемы, ниши окон, наличники и проемы южного фасада выполнены вручную из резного белого мрамора.
Собственницей собора Россия была недолго. После революции 1917 года он был сдан в аренду почти на 90 лет. Но когда срок договора истек, арендатор - православная культовая ассоциация, находящаяся под покровительством Константинопольского патриархата, отказалась покидать здание. Россия была вынуждена искать правду во французском суде, рассказал в интервью радиокомпании «Голос России» член основатель движения «За поместное православие русской традиции в Западной Европе» (OLTR), известный общественный деятель русского зарубежья Никита Кривошеин:
"Суд первой инстанции в Ницце после длительного и тяжелого рассмотрения дела с привлечением огромного количества архивных документов постановил, что собственником Свято-Николаевского собора является Российская Федерация. Однако арендаторы не согласились с этим решением и подали иск в апелляционную инстанцию. В мае нынешнего года апелляционный суд вновь признал за Российской Федерацией право законного владельца собора. Но ассоциация православных Константинопольского патриархата упорно продолжала отказываться от признания легитимности этого решения и не покидала собор. Адвокату Российской Федерации пришлось подать иск в административную судебную инстанцию, которая присудила ассоциации немалые пенни, равные шести тысячам евро ежедневно за каждый день непокидания собора".
Постоянные скандалы, связанные с собором в Ницце, за последние годы разделили не только представителей двух патриархатов - Московского и Константинопольского, но и простых верующих православной Франции. Часть из них полагала, что неуемное желание вернуть собор - всего лишь амбиции России и Русской православной церкви (РПЦ), стремящихся тем самым показать свою мощь. Другие, напротив, были уверены, что чем скорее собор вернется в лоно русского православия, тем быстрее он перестанет быть музейно-туристическим комплексом. Ведь арендаторы взимали немалую плату за вход. Молитва в соборе стоила порядка трех евро. Кстати, полагали сторонники РПЦ, именно поэтому константинопольская община и не торопится покидать здание.
С мертвой точки дело сдвинулось лишь в августе 2011 года, когда в Ниццу прибыл протоиерей Николай Озолин, назначенный Московским патриархатом настоятелем Свято-Николаевского собора, продолжает эксперт:
"Это замечательный священник, который родился во Франции в семье священника-эмигранта. Он учился в Свято-Владимирской православной семинарии в Нью-Йорке, а потом поехал служить в Россию и долгие годы был настоятелем Свято-Никольского храма на острове Кижи. Это двуязычный священник, прекрасно знающий Францию и эмиграцию. В августе этого года он прибыл в Ниццу, и во многом благодаря его личным усилиям враждебное отношение со стороны культовой ассоциации Константинопольского патриархата сменилось на желание найти мирное решение, которое в результате и было найдено. Так, 18 декабря после окончания совместной литургии было объявлено, что ассоциация покидает Свято-Никольский собор и больше не вернется".
Сейчас приходская жизнь храма постепенно начинает возрождаться. Правда, за годы тяжбы некогда прекрасное здание пришло в упадок и нуждается в срочном капитальном ремонте. Вполне вероятно, что реставрационные работы российской собственности будет финансировать и французская сторона. Ведь Свято-Никольский собор внесен в список исторических памятников Франции.
Maria Dimitrievna était l’épouse d’un ecclésiastique de Belgorod, le père Vassili Kiyanovski qui donnait des cours de religion au lycée de la ville. Elle était elle-même professeur au lycée de jeunes filles dont elle fut nommée directrice. C’était une femme d’une vaste culture et d’une piété profondément sincère ; elle aimait passionnément le bien. Elle ne cachait pas ses convictions politiques et religieuses et la révolution ne modifia pas son attitude. Bien au contraire, lors de la proclamation des « libertés révolutionnaires », elle sut élever la voix avec courage pour défendre la vérité.
Sa droiture, sa sincérité, son intrépidité lui acquirent le respect de ses élèves et de tous ceux qui la connaissaient. Quand l’évêque de Belgorod, Monseigneur Nicodème, fut arrêté par les bolcheviks, elle – comme on vient de le lire – ne put évidemment pas rester passive. Elle mit immédiatement sur pied une délégation chargée de demander la libération de l’évêque.
Sa droiture, sa sincérité, son intrépidité lui acquirent le respect de ses élèves et de tous ceux qui la connaissaient. Quand l’évêque de Belgorod, Monseigneur Nicodème, fut arrêté par les bolcheviks, elle – comme on vient de le lire – ne put évidemment pas rester passive. Elle mit immédiatement sur pied une délégation chargée de demander la libération de l’évêque.
Les commissaires du peuple connaissaient probablement ses sentiments à leur égard et la grande influence dont elle jouissait ; en tout cas, dès le débuts des pourparlers, elle fut arrêtée comme instigatrice d’une « manifestation antirévolutionnaire ».
Ce même jour de Noël 1918, le commissaire Chapiro la tua d’un coup de revolver, dans les caves du Palais provincial. Son cadavre, avec deux de plusieurs autres victimes, fut jeté dans la même fosse que celle de l’évêque qu’elle avait voulu sauver.
On possède quelques détails sur la conduite héroïque de cette noble femme devant ses bourreaux.
Se voyant condamnée, au lieu d’avoir pu faire libérer Mgr Nicodème, et révoltée par l’interrogatoire qu’on lui faisait subir, elle dénonça l’illégalité des attaques et de la conduite des communistes contre l’Eglise et contre le bon droit et démontra leur bassesse morale. Le commissaire Chapiro ne trouva rien à lui répondre, et pour cause. Saisi d’une rage incontrôlable qui ne lui laissa pas le courage de demeurer dans les bornes de la légalité bolcheviste déjà si frêle, il assassina son innocente victime. Le souvenir de cette femme si intègre et si cultivée, qui donna sa vie pour faire triompher la justice selon Dieu, ne s’effacera pas de la mémoire de ceux qui l’ont connue.
Dans le monde à venir, le Seigneur lui accordera ce qu’elle a mérité.
Archiprêtre Michel Polsky, « Les nouveaux martyrs de la terre russe », éditions « Résiac », 1976
Ce même jour de Noël 1918, le commissaire Chapiro la tua d’un coup de revolver, dans les caves du Palais provincial. Son cadavre, avec deux de plusieurs autres victimes, fut jeté dans la même fosse que celle de l’évêque qu’elle avait voulu sauver.
On possède quelques détails sur la conduite héroïque de cette noble femme devant ses bourreaux.
Se voyant condamnée, au lieu d’avoir pu faire libérer Mgr Nicodème, et révoltée par l’interrogatoire qu’on lui faisait subir, elle dénonça l’illégalité des attaques et de la conduite des communistes contre l’Eglise et contre le bon droit et démontra leur bassesse morale. Le commissaire Chapiro ne trouva rien à lui répondre, et pour cause. Saisi d’une rage incontrôlable qui ne lui laissa pas le courage de demeurer dans les bornes de la légalité bolcheviste déjà si frêle, il assassina son innocente victime. Le souvenir de cette femme si intègre et si cultivée, qui donna sa vie pour faire triompher la justice selon Dieu, ne s’effacera pas de la mémoire de ceux qui l’ont connue.
Dans le monde à venir, le Seigneur lui accordera ce qu’elle a mérité.
Archiprêtre Michel Polsky, « Les nouveaux martyrs de la terre russe », éditions « Résiac », 1976
Bien-aimés dans le Seigneur, pères, frères et sœurs !
La Nativité du Christ nous situe à nouveau à l’entrée de la grotte de Bethléem, nous fait revivre la nuit où « le Verbe s’est fait chair » (Jn 1, 14). Cet évènement est d’une telle portée, d’une telle envergure que les circonstances et les détails qui l’accompagnaient auraient dus, semble-t-il, perdre de leur signification. Or, ce sont ces détails et ces circonstances que nous percevons comme mémorables et chers à nos cœurs. Ils sont gravés à jamais dans l’histoire de l’humanité et nous nous les remémorons d’année en année : la grotte, la crèche, l’étoile, les bergers, les anges, les mages…
La Nativité est à la fois un mystère et un miracle, la promesse exaucée et l'espérance de l’avenir, l'attente de l'ineffable qui est, pour nous croyants, forcément lié à la personne du Seigneur Jésus-Christ, venu dans le monde et devenu pleinement homme.
En cette journée radieuse acceptez, mes très chers, mes mes vœux les plus chaleureux.
La Nativité du Christ nous situe à nouveau à l’entrée de la grotte de Bethléem, nous fait revivre la nuit où « le Verbe s’est fait chair » (Jn 1, 14). Cet évènement est d’une telle portée, d’une telle envergure que les circonstances et les détails qui l’accompagnaient auraient dus, semble-t-il, perdre de leur signification. Or, ce sont ces détails et ces circonstances que nous percevons comme mémorables et chers à nos cœurs. Ils sont gravés à jamais dans l’histoire de l’humanité et nous nous les remémorons d’année en année : la grotte, la crèche, l’étoile, les bergers, les anges, les mages…
La Nativité est à la fois un mystère et un miracle, la promesse exaucée et l'espérance de l’avenir, l'attente de l'ineffable qui est, pour nous croyants, forcément lié à la personne du Seigneur Jésus-Christ, venu dans le monde et devenu pleinement homme.
En cette journée radieuse acceptez, mes très chers, mes mes vœux les plus chaleureux.
Que le Seigneur protège notre Église, notre diocèse, nos diverses paroisses et communautés, grandes ou petites. Certaines d’entre elles, peu nombreuses, se réunissent pour prier dans de belles églises, la majorité prie dans des locaux à peine aménagés. Mais qu’en cette nuit de Noël que personne n’en soit troublé, l’essentiel est d’accueillir Jésus, le Divin Enfant dans nos cœurs, avec foi et gratitude à Dieu pour tous Ses bienfaits.
Encore et encore, je vous souhaite un Joyeux Noël et une bonne nouvelle année !
Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, né aujourd’hui de la Vierge demeure avec vous tous.
Nestor, évêque de Chersonèse
Noël 2011-2012, 25 décembre, Paris
Lien
Encore et encore, je vous souhaite un Joyeux Noël et une bonne nouvelle année !
Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, né aujourd’hui de la Vierge demeure avec vous tous.
Nestor, évêque de Chersonèse
Noël 2011-2012, 25 décembre, Paris
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A.Tchertkoff
Les moniales de Grassac vendent leurs œuvres jusqu'au 16 janvier Pour financer l'entretien du monastère de Doumérac. Célébration de Noël le 7 janvier.
Un rite.
Le monastère orthodoxe de Doumérac, situé à Grassac, présente son expo-vente comme chaque fin d'année. Avant même que le père Archimandrite Barsanuphe ne vienne célébrer la Nativité le 7 janvier. Quinze jours après le Noël catholique.
Implantée depuis une vingtaine d'années en Charente, la communauté commercialise ses œuvres pour entretenir les cours, le jardin et les bâtiments. Une «hôtellerie», un centre de rencontres et surtout l'église avec ses bulbes qui illuminent la campagne charentaise.
Les moniales de Grassac vendent leurs œuvres jusqu'au 16 janvier Pour financer l'entretien du monastère de Doumérac. Célébration de Noël le 7 janvier.
Un rite.
Le monastère orthodoxe de Doumérac, situé à Grassac, présente son expo-vente comme chaque fin d'année. Avant même que le père Archimandrite Barsanuphe ne vienne célébrer la Nativité le 7 janvier. Quinze jours après le Noël catholique.
Implantée depuis une vingtaine d'années en Charente, la communauté commercialise ses œuvres pour entretenir les cours, le jardin et les bâtiments. Une «hôtellerie», un centre de rencontres et surtout l'église avec ses bulbes qui illuminent la campagne charentaise.
Des noix du verger et des confitures maison
Mère Glykeria est l'une des cinq moniales qui guident les visiteurs. Derrière le voile noir, cette religieuse d'origine parisienne reste discrète sur sa vie. «Entrée dans le monachisme» depuis les années soixante-dix, elle s'est engagée «par choix, par affinité», au gré des «rencontres et des recherches personnelles» comme la majorité de ses consœurs.
Arrivée il y a onze ans à Grassac, elle se sent «très bien acceptée dans le village». Elle parle volontiers de l'expo sans s'attribuer le mérite d'une quelconque création.
«Ici, on ne dit pas c'est moi qui ai fait ça. Tout le monde travaille pour le monastère. Il n'y a pas de concurrence entre nous. On n'est pas des artistes» relativise Mère Glykeria, modeste derrière les coffrets décorés de dessins et de perles (15 à 45 euros). Les dernières productions de la communauté voisinent avec des icônes peintes, brodées ou pyrogravées (de 60 à 590 euros), des oeufs en bois peints (150 euros) ou encore des peintures vernies sur bois (de 50 à 100 euros). Une autre vitrine est réservée aux produits locaux: des noix, du pain d'épice et surtout de délicieuses confitures au sureau, aux pêches, aux coings, aux figues...
L'accueil est décoré des tableaux de l'artiste paysagiste René Poinsin, des aquarelles et des gouaches offertes par sa fille.
«C'est l'une de nos paroissiennes» indique Mère Glykeria.
Les fidèles n'hésitent pas à parcourir des centaines de kilomètres pour se recueillir dans ce monastère qui appartient à une association parisienne de laïcs orthodoxes. Doumérac peut héberger une vingtaine de personnes dans des conditions sommaires. «On n'a pas vocation à être un hôtel ou un gîte» précise la religieuse. Le recueillement prime dans ce site paisible, entre bois et collines.
Exposition-vente ouverte tous les jours jusqu'au 16 janvier, de 14h à 18h, au monastère de Doumérac à Grassac. Tél. 05.45.23.05.07.
Lien
Mère Glykeria est l'une des cinq moniales qui guident les visiteurs. Derrière le voile noir, cette religieuse d'origine parisienne reste discrète sur sa vie. «Entrée dans le monachisme» depuis les années soixante-dix, elle s'est engagée «par choix, par affinité», au gré des «rencontres et des recherches personnelles» comme la majorité de ses consœurs.
Arrivée il y a onze ans à Grassac, elle se sent «très bien acceptée dans le village». Elle parle volontiers de l'expo sans s'attribuer le mérite d'une quelconque création.
«Ici, on ne dit pas c'est moi qui ai fait ça. Tout le monde travaille pour le monastère. Il n'y a pas de concurrence entre nous. On n'est pas des artistes» relativise Mère Glykeria, modeste derrière les coffrets décorés de dessins et de perles (15 à 45 euros). Les dernières productions de la communauté voisinent avec des icônes peintes, brodées ou pyrogravées (de 60 à 590 euros), des oeufs en bois peints (150 euros) ou encore des peintures vernies sur bois (de 50 à 100 euros). Une autre vitrine est réservée aux produits locaux: des noix, du pain d'épice et surtout de délicieuses confitures au sureau, aux pêches, aux coings, aux figues...
L'accueil est décoré des tableaux de l'artiste paysagiste René Poinsin, des aquarelles et des gouaches offertes par sa fille.
«C'est l'une de nos paroissiennes» indique Mère Glykeria.
Les fidèles n'hésitent pas à parcourir des centaines de kilomètres pour se recueillir dans ce monastère qui appartient à une association parisienne de laïcs orthodoxes. Doumérac peut héberger une vingtaine de personnes dans des conditions sommaires. «On n'a pas vocation à être un hôtel ou un gîte» précise la religieuse. Le recueillement prime dans ce site paisible, entre bois et collines.
Exposition-vente ouverte tous les jours jusqu'au 16 janvier, de 14h à 18h, au monastère de Doumérac à Grassac. Tél. 05.45.23.05.07.
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De nouvelles études, menées par des scientifiques italiens, ont cherché à attester l'authenticité du Saint suaire de Turin. Mais ils n'ont pas réussi à déterminer comment s'est imprimé le corps du Christ sur la toile.
Un groupe de spécialistes de l’Agence italienne pour les nouvelles technologies, l’énergie et le développement durable a publié un rapport sur les plus récentes études du Saint suaire de Turin, réalisées ces cinq dernières années. Leurs résultats mettent un point final aux discussions sur son authenticité.
Un rayonnement surpuissant
La principale question examinée était l'apparition de l’image du corps sur la toile de lin et elle est restée sans réponse. Les scientifiques ont avancé l'hypothèse que le corps ce serait imprimé suite à une très puissante explosion de rayonnements ultra-violet. Mais jusqu’à présent il n’existe pas d’appareil capable de générer un rayonnement de telle force.
Un groupe de spécialistes de l’Agence italienne pour les nouvelles technologies, l’énergie et le développement durable a publié un rapport sur les plus récentes études du Saint suaire de Turin, réalisées ces cinq dernières années. Leurs résultats mettent un point final aux discussions sur son authenticité.
Un rayonnement surpuissant
La principale question examinée était l'apparition de l’image du corps sur la toile de lin et elle est restée sans réponse. Les scientifiques ont avancé l'hypothèse que le corps ce serait imprimé suite à une très puissante explosion de rayonnements ultra-violet. Mais jusqu’à présent il n’existe pas d’appareil capable de générer un rayonnement de telle force.
«Le Vatican considère que les études du linceul de Turin sont terminées», rapporte la critique d’art, membre de la commission d’investigation du Vatican, Ekaterina Sinitsyna-Santoni.
«Les résultats sont positifs. D’abord, le linceul est daté du 1er siècle après J.C., et non du Moyen Âge. Ensuite, nous avons prouvé l’absence totale de pigment, donc l’image n’est pas faite de la main de l'homme. Et enfin, le contour du corps provient d’un rayonnement. Le corps s'est trouvé enveloppé dans le tissu pendant 40 heures. Le rayonnement n’est pas un laser. Comme le considère notre chef, le professeur Manuela Marinelli, on peut affirmer à 95 % que le linceul est authentique», ajoute-t-elle.
Ne pas confondre
«Il ne faut pas confondre le linceul de Turin avec une autre image de Jésus Christ, vénérée par les catholiques et les orthodoxes, «le voile de Véronique», conservée à la cathédrale Saint Pierre du Vatican», souligne Ekaterina Sinitsyna-Santoni.
«Il y a de cela un mois, je faisais le guide à la basilique Saint Pierre et j’ai entendu les paroles de ma collègues qui en montrant le pilastre de Sainte Véronique a dit que c’était le linceul de Turin. C’est une erreur grave car avec ce voile elle a essuyé le Visage du Christ au cours de son ascension au Golgotha, c’est-à-dire quand le Christ était encore en vie».
Quand au Saint suaire de Turin, les spécialistes italiens planifient de nouvelles recherches.
La Voix de la Russie
«Les résultats sont positifs. D’abord, le linceul est daté du 1er siècle après J.C., et non du Moyen Âge. Ensuite, nous avons prouvé l’absence totale de pigment, donc l’image n’est pas faite de la main de l'homme. Et enfin, le contour du corps provient d’un rayonnement. Le corps s'est trouvé enveloppé dans le tissu pendant 40 heures. Le rayonnement n’est pas un laser. Comme le considère notre chef, le professeur Manuela Marinelli, on peut affirmer à 95 % que le linceul est authentique», ajoute-t-elle.
Ne pas confondre
«Il ne faut pas confondre le linceul de Turin avec une autre image de Jésus Christ, vénérée par les catholiques et les orthodoxes, «le voile de Véronique», conservée à la cathédrale Saint Pierre du Vatican», souligne Ekaterina Sinitsyna-Santoni.
«Il y a de cela un mois, je faisais le guide à la basilique Saint Pierre et j’ai entendu les paroles de ma collègues qui en montrant le pilastre de Sainte Véronique a dit que c’était le linceul de Turin. C’est une erreur grave car avec ce voile elle a essuyé le Visage du Christ au cours de son ascension au Golgotha, c’est-à-dire quand le Christ était encore en vie».
Quand au Saint suaire de Turin, les spécialistes italiens planifient de nouvelles recherches.
La Voix de la Russie
Vladimir Golovanow
Résumé du discours du métropolite Hilarion de Volokolamsk (7 décembre 2011, Prešov, Slovaquie)
LE RELATIVISME TOTALITAIRE
La notion de liberté, de libre arbitre focalise l’attention tant des théologiens que des philosophes depuis des siècles. Dès l’Antiquité, Socrate, Platon, Aristote réfléchissaient à cette catégorie sous ses différents aspects. La philosophie de la liberté a fait également l’objet des recherches de philosophes comme Kant et Hegel, Schopenhauer et Nietzsche ou celles de penseurs religieux comme V. Soloviev, N. Berdiaev et d’autres. La philosophie des temps modernes, qui brandissait l’étendard de la foi en la raison et du rejet de la religion, a posé les fondements d’une nouvelle conception de la liberté humaine. Cette dernière était envisagée uniquement dans sa dimension profane, entièrement détachée de la responsabilité morale de l’individu dans la réalisation de sa liberté.
Résumé du discours du métropolite Hilarion de Volokolamsk (7 décembre 2011, Prešov, Slovaquie)
LE RELATIVISME TOTALITAIRE
La notion de liberté, de libre arbitre focalise l’attention tant des théologiens que des philosophes depuis des siècles. Dès l’Antiquité, Socrate, Platon, Aristote réfléchissaient à cette catégorie sous ses différents aspects. La philosophie de la liberté a fait également l’objet des recherches de philosophes comme Kant et Hegel, Schopenhauer et Nietzsche ou celles de penseurs religieux comme V. Soloviev, N. Berdiaev et d’autres. La philosophie des temps modernes, qui brandissait l’étendard de la foi en la raison et du rejet de la religion, a posé les fondements d’une nouvelle conception de la liberté humaine. Cette dernière était envisagée uniquement dans sa dimension profane, entièrement détachée de la responsabilité morale de l’individu dans la réalisation de sa liberté.
* * *
Le scepticisme, le nihilisme, la dépression intellectuelle et matérielle sont désormais les attributs obligés des intellectuels occidentaux de notre époque. Le relativisme éthique (du latin relativus) fait partie intégrante de l’espace idéologique postmoderniste. Il affirme la relativité des valeurs morales, la variabilité des normes de conduite, leur étroite dépendance par rapport aux fluctuations d’un monde en mouvement et des circonstances de la vie.
* * *
Revenant au titre de mon exposé, « le relativisme totalitaire », j’aimerais avant tout définir ce terme. Qu’est-ce que le relativisme et pourquoi est-il totalitaire ? Comment assembler l’essence pluraliste du relativisme avec un impératif absolu ? La dimension totalitaire du relativisme contemporain s’exprime dans le statut de norme absolue et sans alternative dont il jouit aujourd’hui en Europe où ce statut repose sur un arsenal juridique adapté.
La situation semble paradoxale : les chrétiens, groupe religieux majoritaire, sont de plus en plus souvent victimes d’intolérance et de discrimination en Europe. Ce phénomène est le résultat de l’opposition aux principes spirituels et moraux traditionnels du christianisme de la part des tenants de l’idéologie séculariste.
(…) Il ne s’agit pas seulement des agissements de personnalités ou d’associations guidées par l’intolérance envers les chrétiens, mais de l’adoption de projets législatifs limitant la mission des Églises dans la société. Les apologètes du modèle socio-étatique séculier nient souvent ce problème. L’un des arguments les plus courants est qu’il est impossible de discriminer une majorité, le christianisme restant en Europe la plus grande organisation religieuse. De fait, ce sont souvent les groupes minoritaires qui sont soumis à des répressions. Cependant, beaucoup se souviennent du cas du ministre italien Rocco Buttiglione, auquel on refusa l’accès aux travaux de la Commission européenne parce qu’il s’était permis de mentionner son appartenance à l’Église catholique et de se prononcer sur le problème de l’avortement et de l’homosexualité d’un point de vue chrétien.
Les hiérarques, les hommes politiques et publics européens évoquent de plus en plus souvent le problème de la christianophobie. Le 17 septembre 2010, pendant sa rencontre avec les hommes politiques, les hommes d’affaire et l’élite intellectuelle de Grande-Bretagne à l’abbaye de Westminster, le pape Benoît XVI a fait part de son inquiétude devant la marginalisation grandissante de la religion, en particulier du christianisme, en Europe. « Il y a des gens qui affirment que la religion doit se taire, ou du moins, doit être ravalée à la sphère privée. Il y a des gens qui affirment qu’il faut empêcher la célébration publique de la Nativité du Christ, s’appuyant sur des arguments douteux, comme si cela pouvait d’une façon quelconque blesser les représentants des autres religions ou les athées. Et il y a ceux qui affirment, paradoxalement en voulant lutter contre les discriminations, que les chrétiens doivent agir contre leur conscience dans leur vie publique. Il s’agit du témoignage affligeant du refus non seulement de prendre en compte les droits des croyants à la liberté de conscience et à la liberté de religion, mais également du droit de la religion à une place dans la sphère publique[2]. »
La volonté des théoriciens et des praticiens du « relativisme totalitaire » européen de rejeter la religion hors de la scène publique et de la limiter strictement à la sphère privée est un acte de discrimination envers les croyants exclus des processus politiques et sociaux, privés du droit à s’exprimer sur les thèmes d’actualité suivant leurs convictions spirituelles et morales. Dans son encyclique « Caritas in Veritate », Benoît XVI mentionnait également la nécessité d’un « statut civique » pour la religion chrétienne qui peut « apporter sa contribution au développement uniquement si une place est faite à Dieu dans l’espace public, dans la sphère culturelle, sociale, économique et surtout politique (…) L’exclusion de la religion de la sphère publique, de même d’ailleurs, que le fondamentalisme religieux, empêche les gens de se rencontrer et de collaborer pour le progrès de l’humanité[3] ».
DROITS DE L’HOMME ET RESPONSABILITE MORALE
A Vienne, en mars 2009, l’OSCE a organisé une conférence sur la discrimination des chrétiens qui réunit près de 100 experts et représentants des autorités de différents pays européens. Le document final constatait que l’intolérance et la discrimination envers les chrétiens se sont généralisées dans l’espace européen. Elles s’expriment par des attaques contre les chrétiens, des dégradations de bâtiments cultuels, ainsi que la limitation de la liberté de confession. L’image négative du christianisme et de ses valeurs véhiculée dans les médias et le discours politique, entraînant la formation de préjugés mensongers et de stéréotypes[5] a également été soulignée.
En excluant la religion de la sphère publique, les tenants du « relativisme totalitaire » tentent de se ménager un espace idéologique sous la forme d’une interprétation de la conception des droits de l’homme qui nierait tout lien entre ces droits et la responsabilité morale. Les masses réagissent positivement à cette tentative, la philosophie consommatrice, le rapport utilitariste au monde environnant prévalant dans la conscience publique. Ces mots de saint Jean Chrysostome, le grand docteur de l’Église universelle du IV siècle sont vraisemblablement aujourd’hui encore d’actualité : « Nous avons corrompu l’ordre et le mal s’est renforcé à tel point que nous obligeons notre âme à suivre les désirs de la chair » (Homélie 12 sur la Genèse). Le Seigneur nous dit : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres (…) Tout homme qui commet le péché est esclave du péché » (Jn 8, 32, 34). La liberté n’est pas la fin de l’existence humaine, elle doit être mise en relation avec la responsabilité de l’homme qui pose des choix moraux. Elle dépend de la source de Vérité absolue, Dieu, dans l’aspiration de l’homme « à adopter le comportement de l’homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité à l’image de Dieu » (Eph 4, 24).
Les malversations de la liberté, utilisée uniquement pour la satisfaction de désirs égoïstes, paralysent la volonté de l’homme par le péché, le privant de liberté, car la liberté d’esprit ne peut aller de paire avec l’esclavage du péché. C’est pourquoi c’est moins la liberté en soi qui importe au chrétien que la possibilité de vivre conformément à sa tradition religieuse et aux impératifs moraux dont l’autorité est intangible.
Une tentative d’envisager les droits de l’homme à travers le prisme de la responsabilité morale a été faite au niveau de l’ONU. Le 24 mars dernier, au cours de la 16e session du Conseil de l’ONU aux droits de l’homme a été adoptée une résolution intitulée « Promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales grâce à une compréhension plus profonde des valeurs traditionnelles de l’humanité ». La résolution introduisait ainsi la notion de valeurs traditionnelles au lexique socio-politique international, reconnaissant qu’une meilleure compréhension de ces valeurs permettrait de promouvoir et de défendre les droits de l’homme. Le Conseil a également remarqué « l’importance du rôle de la famille, de la communauté, de la société et des établissements d’enseignement dans la confirmation et la transmission des valeurs traditionnelles », appelant tous les états à « renforcer ce rôle par la prise de mesures positives à cet effet [6] ».
EXEMPLES DE DISCRIMINATIONS
Revenant sur la discrimination des chrétiens par les adeptes du laïcisme agressif, j’aimerais évoquer plusieurs cas d’hostilité contre les chrétiens en Europe. Cet aperçu repose sur les recherches du Centre sur l’intolérance et la discrimination envers les chrétiens, une organisation à but non lucratif enregistrée à Vienne, en Autriche (The Observatory on Intolerance and Discrimination against Christians). Les faits énumérés ci-dessous sont classés suivant le principe de violation des droits fondamentaux et des libertés individuelles.
1) Violation de la liberté de conscience. Ce droit suppose la possibilité de vivre conformément aux exigences de sa foi, centre de la vie du fidèle. En limitant ou en privant le croyant de la possibilité de réaliser son droit à la liberté de conscience, même sous prétexte de défense des droits d’autres personnes, la liberté elle-même est anéantie, la dignité de la personne est rabaissée.
Les chrétiens d’Europe sont régulièrement victimes d’obstruction pour leur position sur l’avortement et l’euthanasie. Afin d’imposer le droit à l’assassinat des enfants et des malades incurables, il est nécessaire non seulement d’avancer des prétextes nobles (défense du droit des femmes à la procréation ou à la non-procréation, soulagement des souffrances des grands malades), mais également de priver les chrétiens du droit d’expression sur ces sujets dans le contexte d’impératifs religieux moraux. En octobre 2010, Christina Mac Cafferty, ancien membre du Parlement britannique invitait l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à limiter l’exercice de l’objection de conscience pour les médecins lorsqu’il s’agit d’avortement [7]. Heureusement, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dans l’une de ses dernières recommandations confirmait le droit des médecins à refuser de participer à ce type d’opération pour raison de conscience.
On retrouve le même type de répression contre les tentatives chrétiennes d’opposition aux « mariages » dit « homosexuels » conformément à leurs convictions religieuses. En novembre 2008, le juge Fernando Kalamita a été déqualifié pour 18 ans pour s’être référé à sa liberté de conscience en retardant le processus d’adoption d’une petite fille par un couple homosexuel [8]. En mars 2010, la Cour suprême de Grande-Bretagne a rejeté l’appel dans l’affaire Lilian Lidell, sanctionnée pour son refus d’enregistrer un mariage homosexuel en se référant à sa liberté de conscience [9].
2) Violation de la liberté d’expression. La liberté d’expression est l’un des droits fondamentaux des sociétés démocratiques. Elle suppose le droit à l’expression d’idées impopulaires ou ne correspondant pas à la conjoncture politique. Ce droit comprend également la possibilité de s’exprimer d’après sa foi et ses convictions et prolonge naturellement la liberté de conscience. Pour les chrétiens, la mission est une exigence exprimée par le Christ en personne : « Allez, enseignez tous les peuples, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai dit » (Mt 28, 19-20). Dans la mesure où « la foi naît de ce qu’on entend et ce qu’on entend c’est l’annonce de la parole du Christ » (Rom 10, 17), l’annonce de la Bonne Nouveau est impossible sans réalisation du droit d’expression. Les apôtres du Christ ont diffusé Sa doctrine sur toute la terre, l’annonçant à tous les peuples (Rom 10, 18), la transmettant à l’Église oralement et scripturairement pour tous les temps (II Cor 2, 15).
Quelle est la situation en Europe ? Voici quelques exemples. En juillet 2010, un tribunal espagnol a condamné une chaîne de télévision chrétienne à payer une amende de 100 000 euros pour avoir retransmis des spots en faveur de la famille traditionnelle opposée aux relations homosexuelles [10].
En mai 2010, un prédicateur de rue a été arrêté pour avoir dit aux passants que les relations homosexuelles étaient un péché. En mars 2010, un missionnaire de Glasgow s’est trouvé dans une situation analogue : il a été arrêté et condamné à verser une amende de 1000 livres sterling. Le jugement du tribunal affirmait qu’il avait fait « des déclarations homophobes aggravées de préjugés religieux [11] ».
3) Violation des droits collectifs de liberté de religion. La dimension collective de la liberté religieuse présuppose le respect des instituts religieux en tant que tels, la conservation de leur autonomie de direction. La négation croissante de ce droit entraîne des pressions et l’ingérence de l’état et d’institutions publiques dans les affaires de l’Église. Cela va jusqu’aux crimes contre les fidèles et aux tentatives de rejeter l’activité des communautés religieuses hors la loi.
En avril 2009, le Parlement fédéral de Belgique a adopté deux résolutions à la majorité des voix, condamnant formellement le pape Benoît XVI qui avait déclaré que la diffusion de la contraception ne contribue pas automatiquement à enrayer l’expansion du SIDA. La position du pape de Rome a été classée comme « crime contre l’humanité »[12].
En février 2008, l’évêque anglican d’Hereford, Anthony Priddis, a été condamné à une amende de 7000 livres et dirigé vers un cours « d’égalité des possibilités » pour avoir refusé d’employer un homosexuel actif pour travailler avec des jeunes [13].
4) Violation des droits des parents à l’éducation et à la formation de leurs enfants conformément à leurs convictions.
Depuis plusieurs années, un certain nombre d’états organisent des cours d’éducation sexuelle aux jeunes enfants. Dans le cadre de ces leçons, les enfants se voient imposer des opinions toutes faites sur les relations des sexes qui entrent en contradiction grossière avec les convictions religieuses morales. Par exemple, en septembre 2008, le gouvernement autrichien a renforcé ses directives sur l’éducation sexuelle des enfants, rendant pratiquement impossible aux parents de s’appuyer sur les valeurs chrétiennes traditionnelles. Ces directives concernaient également les classes d’enseignement religieux [14]. Depuis février 2010, en Angleterre, une nouvelle loi oblige les écoles tant religieuses que laïques à donner aux enfants une information sur les relations homosexuelles, la contraception artificielle et l’avortement, y compris des renseignements sur le moyen d’acquérir des contraceptifs et d’avorter. Les écoles catholiques et anglicanes sont tenues de caractériser les avortements, la contraception, le « concubinage » et les relations homosexuelles comme « normales et sans risque »[15].
Les chrétiens tentent de lutter contre cette « éducation », commençant par s’adresser à la justice et finissant par boycotter les établissements d’enseignement, mais leurs forces sont visiblement trop faibles pour lutter contre la machine bureaucratique. Le « relativisme totalitaire » réagit violemment aux tentatives des citoyens de maintenir leurs droits : en février 2010, en Allemagne, une mère de 8 enfants a été envoyée derrière les barreaux pour huit jours après avoir refusé d’envoyer en classe son fils de 9 ans pour protester contre l’éducation sexuelle[16].
« Est-ce juste devant Dieu de vous écouter plutôt que d’écouter Dieu ? » (Ac 4, 19) : par ces mots de l’Écriture sainte le chrétien peut répondre aux tentatives d’inculcation d’une vision areligieuse de l’homme et de la famille, aux tentatives d’obligation à violer les commandements divins en s’appuyant soi-disant sur les droits de l’homme.
Les faits d’intolérance envers les chrétiens sont extrêmement répandus aujourd’hui en Europe. Il s’agit aussi bien de la diffusion d’une image négative du christianisme par les médias, que de mensonges, d’outrages et d’offenses non déguisées. De nombreux cas d’outrages aux sentiments des croyants ont été fixés par le Centre sur l’intolérance et la discrimination contre les chrétiens dans beaucoup de pays d’Europe occidentale. Il s’agit par exemple de blasphèmes proférés par les participants ou les présentateurs de spectacles télévisés ou radiophoniques. En janvier 2010, par exemple, au cours d’un talk-show populaire en Hongrie, le journaliste Imre Para-Kovacs a déclaré que « la vie d’un enfant peut être brisée par deux choses : le christianisme et la pornographie »[17]. Il peut s’agir encore des manifestations organisées par les minorités sexuelles (les fameuses « gay-parades ») qui ne craignent pas de marcher ouvertement sur les symboles chrétiens. En mai 2009, l’association des gays et lesbiennes d’Allemagne a organisé une manifestation anti-chrétienne à Marebourg, protestant contre un congrès de psychologie qui examinait la question de la pathologie de l’orientation sexuelle. Les manifestants ont dessiné sur les murs de l’université où avait lieu le congrès un croix portant un cochon crucifié, collé des affiches portant l’annonce « nous sommes là pour vous offenser », « on peut guérir de la religion »[18].
Le monde de l’art n’est pas en reste. (…). Il en ressort que l’on peut se moquer gratuitement et impunément des symboles chrétiens dans une Europe soi-disant chrétienne : les foules ne descendront pas dans la rue et ne demanderont pas aux adeptes de la liberté d’expression de répondre de leurs actes.
La lutte contre les symboles religieux, autre manifestation de « relativisme totalitaire », mérite une mention particulière. Le meilleur exemple en est l’affaire « Lautsi contre Italie » qui a pris une dimension européenne. (…)L’affaire Lautsi était très importante dans la mesure où elle touchait à la question de la légalité de la symbolique chrétienne non seulement dans les écoles italiennes, mais dans tout l’espace européen. Elle a transportée sur la place publique la controverse sur l’identité religieuse et culturelle future de l’Europe, avivé l’opposition entre les tenants d’une sécularisation totale et les adeptes de l’identité chrétienne traditionnelle.
D’autres affaires moins retentissantes touchant à la lutte contre les symboles religieux en Europe éclatent régulièrement. En Grèce, en janvier 2008, un prêtre orthodoxe a été condamné à 70 jours de prison avec sursis suite aux plaintes d’habitants des maisons avoisinant l’église : le prêtre aurait sonné les cloches trop fort et trop longtemps (…) Face à cette affaire, le souvenir de la Russie post-révolutionnaire revient involontairement à la mémoire, puisque l’une des premières mesures des nouvelles autorités bolcheviques avait été la destruction des cloches. Le régime athée détestait tout ce qui rappelait le christianisme, les persécuteurs éprouvant une haine irrationnelle pour les « prédicateurs de bronze », si aimés du peuple russe.
Les attaques contre l’identité religieuse concernent encore le « dress-code ». En octobre 2006, une employée de la British Airways a subi des pressions de la direction qui exigeait qu’elle retirât sa croix, prétextant que le port de la croix consistait une violation du « dress-code » de la corporation. La plaignante s’est adressé à différentes instances judiciaires, y compris la Cour suprême de Grande-Bretagne. Elle a perdu l’affaire [22].
"DES VALEURS DE BASE QUI DOIVENT RESTER INTANGIBLES"
Il faut reconnaître à regret que dans notre dialogue avec certaines communautés protestantes nous trouvons de moins en moins de points d’affinité, tandis que dans la lutte pour les droits des chrétiens nous trouvons toujours moins d’alliés. Si ces dernières décennies la discussion tournait autour de sujets théologiques ou de l’organisation ecclésiale, le niveau s’est rabaissé aujourd’hui à la discussion d’axiomes évangéliques moraux à première vue évidents pour les chrétiens. Nous constatons avec douleur des divergences de plus en plus grandes sur des aspects aussi fondamentaux que la compréhension de la sainteté de l’institut de la famille et du mariage, la condamnation des relations homosexuelles, l’impossibilité d’élever au rang épiscopal ou presbytéral des personnes pratiquant ouvertement une orientation sexuelle contre nature. Ceci est directement lié à la pression du relativisme totalitaire sur les communautés chrétiennes, forcées soit de devenir « politiquement incorrectes » et d’être donc privées de certains privilèges, soit d’accepter les nouvelles règles du jeu. L’érosion des impératifs moraux est également liée au désir de certaines dénominations chrétiennes d’attirer de plus en plus de membres dans leurs rangs en rendant la religion plus confortable et plus facile. Pourtant la politique de condescendance maximale aux faiblesses humaines par l’abaissement des exigences morales n’atteint pas son but : ces communautés n’ont pas connu d’essor particulier et n’ont plus de chrétiennes que le nom.
En juin 2011, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie s’est exprimé sur ce problème au cours d’une session du Conseil européen des leaders religieux consacré au thème des droits de l’homme et des valeurs traditionnelles en Europe : « Dans la vie des hommes, il est des valeurs de base qui doivent rester intangibles, en tous cas d’un point de vue religieux. Nous ne pouvons pas proposer cette idée aux non croyants, mais nous devons au moins garder dans nos communautés religieuses l’idée d’intangibilité des valeurs morales, parce que, comme je l’ai déjà dit, c’est sur cette base que se sont formés le droit européen et la culture européenne[23]. »
En mai-juin 2011, à Lütherstadt-Wittenberg (Allemagne) a eu lieu la 15e session de la Commission mixte luthérienne-orthodoxe. Les Églises orthodoxes y ont exprimé leur préoccupation devant les tendances d’érosion des normes et des fondements traditionnels dans certaines églises luthériennes.
En novembre 2011, les médias ont annoncé que les homosexuels danois pourront d’ici six mois se marier à l’église, suivant une déclaration du ministère des affaires religieuses du Danemark. Le projet de loi correspondant sera prochainement examiné au Parlement. « Tous les membres de l’Église du peuple danois pourront avoir la possibilité de se marier à l’église indépendamment de leur orientation », dit la déclaration ministérielle. « Nous attendons le premier mariage pour l’été prochain » écrit le rédacteur du journal de l’Église protestante danoise [24]. On sait que le Danemark a été le premier pays du monde à légaliser les mariages homosexuels le 1er octobre 1989. Depuis 1997, l’église luthérienne du Danemark bénissait les mariages homosexuels, mais sans célébrer le rite du mariage proprement dit.
Comment réagir à ces innovations en contradiction totale avec la doctrine évangélique ? Ces mots de l’Écriture viennent à l’esprit : « Le cœur de ce peuple s’est alourdi ; ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux pour que leurs yeux ne voient pas, pour que leurs oreilles n’entendent pas, que leur cœur ne comprennent pas et qu’ils ne se convertissent pas. Sinon, je les aurais guéris » (Mt 13, 15 ; Is 6, 10).
Comment le christianisme répondra-t-il aux défis du relativisme totalitaire ? Cela dépendra des efforts de consolidation que les Églises entreprendront pour défendre leur droit à rester chrétiennes dans toutes les sphères de la vie sociale, à distinguer le bien et le mal, la vertu et le vice, comme le dit l’Écriture sainte, ainsi qu’à élever ses enfants suivant la foi et la tradition chrétienne.
L’Europe qui rejette le Christ n’a pas d’avenir, au moins parce que toute civilisation dépourvue de base morale sûre, va à sa perte. C’est de ce fondement dont témoigne jour et nuit la Sainte Église.
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Réponse chrétienne aux défis du relativisme totalitaire
Références de l'auteur avec les No d'origine (les No manquants correspondent aux paragraphes supprimés par le rédacteur)
[2] Shadow Report on Intolerance and Discrimination against Christians in Europe 2005-2010. P.8. http://www.intoleranceagainstchristians.eu/fileadmin/user_upload/Five-Year_Report_Intolerance_against_Christians_in_Europe_-_online_version.pdf
[3] Encyclique « Caritas in Veritate ». Citée d’après l’édition russe, Moscou : publications fransiscaines, 2009, p. 81-82.
[5] Ibid, p. 13.
[6] http://www2.ohchr.org/english/bodies/hrcouncil/16session/
[7] Shadow Report on Intolerance and Discrimination against Christians in Europe 2005-2010. P.14-15.
[8] Ibid, p. 15.
[9] Ibid.
[10] Ibid, p. 16.
[11] Ibid, p. 17.
[12] Ibid, p. 18.
[13] Ibid, p. 19.
[14] Ibid, p. 21.
[15] Ibid, p. 22.
[16] Erzwingungshaft für Mutter von acht Kindern. http://www.kath.net/detail.php?id=25686
[17] On-air remark about Christianity causes stir. http://www.politics.hu/20100121/onair-remark-about-christianity-causes-stir/
[18] http://www.intoleranceagainstchristians.eu/recent-cases/case/freedom-of-speech-impeded-anti-christian-slogans-on-posters.html
[22] BA ‘wrong’ to ban Christian from wearing cross because it ‘plays into extremists’ hands’. http://www.telegraph.co.uk/news/7028261/BA-wrong-to-ban-Christian-from-wearing-cross-because-it-plays-into-extremists-hands.html
[23] http://www.mospat.ru/ru/2011/06/21/news43565/
[24] http://www.russian.rfi.fr/evropa/20111123-datskie-gomoseksualisty-skoro-smogut-venchatsya-v-tserkvi
Le scepticisme, le nihilisme, la dépression intellectuelle et matérielle sont désormais les attributs obligés des intellectuels occidentaux de notre époque. Le relativisme éthique (du latin relativus) fait partie intégrante de l’espace idéologique postmoderniste. Il affirme la relativité des valeurs morales, la variabilité des normes de conduite, leur étroite dépendance par rapport aux fluctuations d’un monde en mouvement et des circonstances de la vie.
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Revenant au titre de mon exposé, « le relativisme totalitaire », j’aimerais avant tout définir ce terme. Qu’est-ce que le relativisme et pourquoi est-il totalitaire ? Comment assembler l’essence pluraliste du relativisme avec un impératif absolu ? La dimension totalitaire du relativisme contemporain s’exprime dans le statut de norme absolue et sans alternative dont il jouit aujourd’hui en Europe où ce statut repose sur un arsenal juridique adapté.
La situation semble paradoxale : les chrétiens, groupe religieux majoritaire, sont de plus en plus souvent victimes d’intolérance et de discrimination en Europe. Ce phénomène est le résultat de l’opposition aux principes spirituels et moraux traditionnels du christianisme de la part des tenants de l’idéologie séculariste.
(…) Il ne s’agit pas seulement des agissements de personnalités ou d’associations guidées par l’intolérance envers les chrétiens, mais de l’adoption de projets législatifs limitant la mission des Églises dans la société. Les apologètes du modèle socio-étatique séculier nient souvent ce problème. L’un des arguments les plus courants est qu’il est impossible de discriminer une majorité, le christianisme restant en Europe la plus grande organisation religieuse. De fait, ce sont souvent les groupes minoritaires qui sont soumis à des répressions. Cependant, beaucoup se souviennent du cas du ministre italien Rocco Buttiglione, auquel on refusa l’accès aux travaux de la Commission européenne parce qu’il s’était permis de mentionner son appartenance à l’Église catholique et de se prononcer sur le problème de l’avortement et de l’homosexualité d’un point de vue chrétien.
Les hiérarques, les hommes politiques et publics européens évoquent de plus en plus souvent le problème de la christianophobie. Le 17 septembre 2010, pendant sa rencontre avec les hommes politiques, les hommes d’affaire et l’élite intellectuelle de Grande-Bretagne à l’abbaye de Westminster, le pape Benoît XVI a fait part de son inquiétude devant la marginalisation grandissante de la religion, en particulier du christianisme, en Europe. « Il y a des gens qui affirment que la religion doit se taire, ou du moins, doit être ravalée à la sphère privée. Il y a des gens qui affirment qu’il faut empêcher la célébration publique de la Nativité du Christ, s’appuyant sur des arguments douteux, comme si cela pouvait d’une façon quelconque blesser les représentants des autres religions ou les athées. Et il y a ceux qui affirment, paradoxalement en voulant lutter contre les discriminations, que les chrétiens doivent agir contre leur conscience dans leur vie publique. Il s’agit du témoignage affligeant du refus non seulement de prendre en compte les droits des croyants à la liberté de conscience et à la liberté de religion, mais également du droit de la religion à une place dans la sphère publique[2]. »
La volonté des théoriciens et des praticiens du « relativisme totalitaire » européen de rejeter la religion hors de la scène publique et de la limiter strictement à la sphère privée est un acte de discrimination envers les croyants exclus des processus politiques et sociaux, privés du droit à s’exprimer sur les thèmes d’actualité suivant leurs convictions spirituelles et morales. Dans son encyclique « Caritas in Veritate », Benoît XVI mentionnait également la nécessité d’un « statut civique » pour la religion chrétienne qui peut « apporter sa contribution au développement uniquement si une place est faite à Dieu dans l’espace public, dans la sphère culturelle, sociale, économique et surtout politique (…) L’exclusion de la religion de la sphère publique, de même d’ailleurs, que le fondamentalisme religieux, empêche les gens de se rencontrer et de collaborer pour le progrès de l’humanité[3] ».
DROITS DE L’HOMME ET RESPONSABILITE MORALE
A Vienne, en mars 2009, l’OSCE a organisé une conférence sur la discrimination des chrétiens qui réunit près de 100 experts et représentants des autorités de différents pays européens. Le document final constatait que l’intolérance et la discrimination envers les chrétiens se sont généralisées dans l’espace européen. Elles s’expriment par des attaques contre les chrétiens, des dégradations de bâtiments cultuels, ainsi que la limitation de la liberté de confession. L’image négative du christianisme et de ses valeurs véhiculée dans les médias et le discours politique, entraînant la formation de préjugés mensongers et de stéréotypes[5] a également été soulignée.
En excluant la religion de la sphère publique, les tenants du « relativisme totalitaire » tentent de se ménager un espace idéologique sous la forme d’une interprétation de la conception des droits de l’homme qui nierait tout lien entre ces droits et la responsabilité morale. Les masses réagissent positivement à cette tentative, la philosophie consommatrice, le rapport utilitariste au monde environnant prévalant dans la conscience publique. Ces mots de saint Jean Chrysostome, le grand docteur de l’Église universelle du IV siècle sont vraisemblablement aujourd’hui encore d’actualité : « Nous avons corrompu l’ordre et le mal s’est renforcé à tel point que nous obligeons notre âme à suivre les désirs de la chair » (Homélie 12 sur la Genèse). Le Seigneur nous dit : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres (…) Tout homme qui commet le péché est esclave du péché » (Jn 8, 32, 34). La liberté n’est pas la fin de l’existence humaine, elle doit être mise en relation avec la responsabilité de l’homme qui pose des choix moraux. Elle dépend de la source de Vérité absolue, Dieu, dans l’aspiration de l’homme « à adopter le comportement de l’homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité à l’image de Dieu » (Eph 4, 24).
Les malversations de la liberté, utilisée uniquement pour la satisfaction de désirs égoïstes, paralysent la volonté de l’homme par le péché, le privant de liberté, car la liberté d’esprit ne peut aller de paire avec l’esclavage du péché. C’est pourquoi c’est moins la liberté en soi qui importe au chrétien que la possibilité de vivre conformément à sa tradition religieuse et aux impératifs moraux dont l’autorité est intangible.
Une tentative d’envisager les droits de l’homme à travers le prisme de la responsabilité morale a été faite au niveau de l’ONU. Le 24 mars dernier, au cours de la 16e session du Conseil de l’ONU aux droits de l’homme a été adoptée une résolution intitulée « Promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales grâce à une compréhension plus profonde des valeurs traditionnelles de l’humanité ». La résolution introduisait ainsi la notion de valeurs traditionnelles au lexique socio-politique international, reconnaissant qu’une meilleure compréhension de ces valeurs permettrait de promouvoir et de défendre les droits de l’homme. Le Conseil a également remarqué « l’importance du rôle de la famille, de la communauté, de la société et des établissements d’enseignement dans la confirmation et la transmission des valeurs traditionnelles », appelant tous les états à « renforcer ce rôle par la prise de mesures positives à cet effet [6] ».
EXEMPLES DE DISCRIMINATIONS
Revenant sur la discrimination des chrétiens par les adeptes du laïcisme agressif, j’aimerais évoquer plusieurs cas d’hostilité contre les chrétiens en Europe. Cet aperçu repose sur les recherches du Centre sur l’intolérance et la discrimination envers les chrétiens, une organisation à but non lucratif enregistrée à Vienne, en Autriche (The Observatory on Intolerance and Discrimination against Christians). Les faits énumérés ci-dessous sont classés suivant le principe de violation des droits fondamentaux et des libertés individuelles.
1) Violation de la liberté de conscience. Ce droit suppose la possibilité de vivre conformément aux exigences de sa foi, centre de la vie du fidèle. En limitant ou en privant le croyant de la possibilité de réaliser son droit à la liberté de conscience, même sous prétexte de défense des droits d’autres personnes, la liberté elle-même est anéantie, la dignité de la personne est rabaissée.
Les chrétiens d’Europe sont régulièrement victimes d’obstruction pour leur position sur l’avortement et l’euthanasie. Afin d’imposer le droit à l’assassinat des enfants et des malades incurables, il est nécessaire non seulement d’avancer des prétextes nobles (défense du droit des femmes à la procréation ou à la non-procréation, soulagement des souffrances des grands malades), mais également de priver les chrétiens du droit d’expression sur ces sujets dans le contexte d’impératifs religieux moraux. En octobre 2010, Christina Mac Cafferty, ancien membre du Parlement britannique invitait l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à limiter l’exercice de l’objection de conscience pour les médecins lorsqu’il s’agit d’avortement [7]. Heureusement, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, dans l’une de ses dernières recommandations confirmait le droit des médecins à refuser de participer à ce type d’opération pour raison de conscience.
On retrouve le même type de répression contre les tentatives chrétiennes d’opposition aux « mariages » dit « homosexuels » conformément à leurs convictions religieuses. En novembre 2008, le juge Fernando Kalamita a été déqualifié pour 18 ans pour s’être référé à sa liberté de conscience en retardant le processus d’adoption d’une petite fille par un couple homosexuel [8]. En mars 2010, la Cour suprême de Grande-Bretagne a rejeté l’appel dans l’affaire Lilian Lidell, sanctionnée pour son refus d’enregistrer un mariage homosexuel en se référant à sa liberté de conscience [9].
2) Violation de la liberté d’expression. La liberté d’expression est l’un des droits fondamentaux des sociétés démocratiques. Elle suppose le droit à l’expression d’idées impopulaires ou ne correspondant pas à la conjoncture politique. Ce droit comprend également la possibilité de s’exprimer d’après sa foi et ses convictions et prolonge naturellement la liberté de conscience. Pour les chrétiens, la mission est une exigence exprimée par le Christ en personne : « Allez, enseignez tous les peuples, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai dit » (Mt 28, 19-20). Dans la mesure où « la foi naît de ce qu’on entend et ce qu’on entend c’est l’annonce de la parole du Christ » (Rom 10, 17), l’annonce de la Bonne Nouveau est impossible sans réalisation du droit d’expression. Les apôtres du Christ ont diffusé Sa doctrine sur toute la terre, l’annonçant à tous les peuples (Rom 10, 18), la transmettant à l’Église oralement et scripturairement pour tous les temps (II Cor 2, 15).
Quelle est la situation en Europe ? Voici quelques exemples. En juillet 2010, un tribunal espagnol a condamné une chaîne de télévision chrétienne à payer une amende de 100 000 euros pour avoir retransmis des spots en faveur de la famille traditionnelle opposée aux relations homosexuelles [10].
En mai 2010, un prédicateur de rue a été arrêté pour avoir dit aux passants que les relations homosexuelles étaient un péché. En mars 2010, un missionnaire de Glasgow s’est trouvé dans une situation analogue : il a été arrêté et condamné à verser une amende de 1000 livres sterling. Le jugement du tribunal affirmait qu’il avait fait « des déclarations homophobes aggravées de préjugés religieux [11] ».
3) Violation des droits collectifs de liberté de religion. La dimension collective de la liberté religieuse présuppose le respect des instituts religieux en tant que tels, la conservation de leur autonomie de direction. La négation croissante de ce droit entraîne des pressions et l’ingérence de l’état et d’institutions publiques dans les affaires de l’Église. Cela va jusqu’aux crimes contre les fidèles et aux tentatives de rejeter l’activité des communautés religieuses hors la loi.
En avril 2009, le Parlement fédéral de Belgique a adopté deux résolutions à la majorité des voix, condamnant formellement le pape Benoît XVI qui avait déclaré que la diffusion de la contraception ne contribue pas automatiquement à enrayer l’expansion du SIDA. La position du pape de Rome a été classée comme « crime contre l’humanité »[12].
En février 2008, l’évêque anglican d’Hereford, Anthony Priddis, a été condamné à une amende de 7000 livres et dirigé vers un cours « d’égalité des possibilités » pour avoir refusé d’employer un homosexuel actif pour travailler avec des jeunes [13].
4) Violation des droits des parents à l’éducation et à la formation de leurs enfants conformément à leurs convictions.
Depuis plusieurs années, un certain nombre d’états organisent des cours d’éducation sexuelle aux jeunes enfants. Dans le cadre de ces leçons, les enfants se voient imposer des opinions toutes faites sur les relations des sexes qui entrent en contradiction grossière avec les convictions religieuses morales. Par exemple, en septembre 2008, le gouvernement autrichien a renforcé ses directives sur l’éducation sexuelle des enfants, rendant pratiquement impossible aux parents de s’appuyer sur les valeurs chrétiennes traditionnelles. Ces directives concernaient également les classes d’enseignement religieux [14]. Depuis février 2010, en Angleterre, une nouvelle loi oblige les écoles tant religieuses que laïques à donner aux enfants une information sur les relations homosexuelles, la contraception artificielle et l’avortement, y compris des renseignements sur le moyen d’acquérir des contraceptifs et d’avorter. Les écoles catholiques et anglicanes sont tenues de caractériser les avortements, la contraception, le « concubinage » et les relations homosexuelles comme « normales et sans risque »[15].
Les chrétiens tentent de lutter contre cette « éducation », commençant par s’adresser à la justice et finissant par boycotter les établissements d’enseignement, mais leurs forces sont visiblement trop faibles pour lutter contre la machine bureaucratique. Le « relativisme totalitaire » réagit violemment aux tentatives des citoyens de maintenir leurs droits : en février 2010, en Allemagne, une mère de 8 enfants a été envoyée derrière les barreaux pour huit jours après avoir refusé d’envoyer en classe son fils de 9 ans pour protester contre l’éducation sexuelle[16].
« Est-ce juste devant Dieu de vous écouter plutôt que d’écouter Dieu ? » (Ac 4, 19) : par ces mots de l’Écriture sainte le chrétien peut répondre aux tentatives d’inculcation d’une vision areligieuse de l’homme et de la famille, aux tentatives d’obligation à violer les commandements divins en s’appuyant soi-disant sur les droits de l’homme.
Les faits d’intolérance envers les chrétiens sont extrêmement répandus aujourd’hui en Europe. Il s’agit aussi bien de la diffusion d’une image négative du christianisme par les médias, que de mensonges, d’outrages et d’offenses non déguisées. De nombreux cas d’outrages aux sentiments des croyants ont été fixés par le Centre sur l’intolérance et la discrimination contre les chrétiens dans beaucoup de pays d’Europe occidentale. Il s’agit par exemple de blasphèmes proférés par les participants ou les présentateurs de spectacles télévisés ou radiophoniques. En janvier 2010, par exemple, au cours d’un talk-show populaire en Hongrie, le journaliste Imre Para-Kovacs a déclaré que « la vie d’un enfant peut être brisée par deux choses : le christianisme et la pornographie »[17]. Il peut s’agir encore des manifestations organisées par les minorités sexuelles (les fameuses « gay-parades ») qui ne craignent pas de marcher ouvertement sur les symboles chrétiens. En mai 2009, l’association des gays et lesbiennes d’Allemagne a organisé une manifestation anti-chrétienne à Marebourg, protestant contre un congrès de psychologie qui examinait la question de la pathologie de l’orientation sexuelle. Les manifestants ont dessiné sur les murs de l’université où avait lieu le congrès un croix portant un cochon crucifié, collé des affiches portant l’annonce « nous sommes là pour vous offenser », « on peut guérir de la religion »[18].
Le monde de l’art n’est pas en reste. (…). Il en ressort que l’on peut se moquer gratuitement et impunément des symboles chrétiens dans une Europe soi-disant chrétienne : les foules ne descendront pas dans la rue et ne demanderont pas aux adeptes de la liberté d’expression de répondre de leurs actes.
La lutte contre les symboles religieux, autre manifestation de « relativisme totalitaire », mérite une mention particulière. Le meilleur exemple en est l’affaire « Lautsi contre Italie » qui a pris une dimension européenne. (…)L’affaire Lautsi était très importante dans la mesure où elle touchait à la question de la légalité de la symbolique chrétienne non seulement dans les écoles italiennes, mais dans tout l’espace européen. Elle a transportée sur la place publique la controverse sur l’identité religieuse et culturelle future de l’Europe, avivé l’opposition entre les tenants d’une sécularisation totale et les adeptes de l’identité chrétienne traditionnelle.
D’autres affaires moins retentissantes touchant à la lutte contre les symboles religieux en Europe éclatent régulièrement. En Grèce, en janvier 2008, un prêtre orthodoxe a été condamné à 70 jours de prison avec sursis suite aux plaintes d’habitants des maisons avoisinant l’église : le prêtre aurait sonné les cloches trop fort et trop longtemps (…) Face à cette affaire, le souvenir de la Russie post-révolutionnaire revient involontairement à la mémoire, puisque l’une des premières mesures des nouvelles autorités bolcheviques avait été la destruction des cloches. Le régime athée détestait tout ce qui rappelait le christianisme, les persécuteurs éprouvant une haine irrationnelle pour les « prédicateurs de bronze », si aimés du peuple russe.
Les attaques contre l’identité religieuse concernent encore le « dress-code ». En octobre 2006, une employée de la British Airways a subi des pressions de la direction qui exigeait qu’elle retirât sa croix, prétextant que le port de la croix consistait une violation du « dress-code » de la corporation. La plaignante s’est adressé à différentes instances judiciaires, y compris la Cour suprême de Grande-Bretagne. Elle a perdu l’affaire [22].
"DES VALEURS DE BASE QUI DOIVENT RESTER INTANGIBLES"
Il faut reconnaître à regret que dans notre dialogue avec certaines communautés protestantes nous trouvons de moins en moins de points d’affinité, tandis que dans la lutte pour les droits des chrétiens nous trouvons toujours moins d’alliés. Si ces dernières décennies la discussion tournait autour de sujets théologiques ou de l’organisation ecclésiale, le niveau s’est rabaissé aujourd’hui à la discussion d’axiomes évangéliques moraux à première vue évidents pour les chrétiens. Nous constatons avec douleur des divergences de plus en plus grandes sur des aspects aussi fondamentaux que la compréhension de la sainteté de l’institut de la famille et du mariage, la condamnation des relations homosexuelles, l’impossibilité d’élever au rang épiscopal ou presbytéral des personnes pratiquant ouvertement une orientation sexuelle contre nature. Ceci est directement lié à la pression du relativisme totalitaire sur les communautés chrétiennes, forcées soit de devenir « politiquement incorrectes » et d’être donc privées de certains privilèges, soit d’accepter les nouvelles règles du jeu. L’érosion des impératifs moraux est également liée au désir de certaines dénominations chrétiennes d’attirer de plus en plus de membres dans leurs rangs en rendant la religion plus confortable et plus facile. Pourtant la politique de condescendance maximale aux faiblesses humaines par l’abaissement des exigences morales n’atteint pas son but : ces communautés n’ont pas connu d’essor particulier et n’ont plus de chrétiennes que le nom.
En juin 2011, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie s’est exprimé sur ce problème au cours d’une session du Conseil européen des leaders religieux consacré au thème des droits de l’homme et des valeurs traditionnelles en Europe : « Dans la vie des hommes, il est des valeurs de base qui doivent rester intangibles, en tous cas d’un point de vue religieux. Nous ne pouvons pas proposer cette idée aux non croyants, mais nous devons au moins garder dans nos communautés religieuses l’idée d’intangibilité des valeurs morales, parce que, comme je l’ai déjà dit, c’est sur cette base que se sont formés le droit européen et la culture européenne[23]. »
En mai-juin 2011, à Lütherstadt-Wittenberg (Allemagne) a eu lieu la 15e session de la Commission mixte luthérienne-orthodoxe. Les Églises orthodoxes y ont exprimé leur préoccupation devant les tendances d’érosion des normes et des fondements traditionnels dans certaines églises luthériennes.
En novembre 2011, les médias ont annoncé que les homosexuels danois pourront d’ici six mois se marier à l’église, suivant une déclaration du ministère des affaires religieuses du Danemark. Le projet de loi correspondant sera prochainement examiné au Parlement. « Tous les membres de l’Église du peuple danois pourront avoir la possibilité de se marier à l’église indépendamment de leur orientation », dit la déclaration ministérielle. « Nous attendons le premier mariage pour l’été prochain » écrit le rédacteur du journal de l’Église protestante danoise [24]. On sait que le Danemark a été le premier pays du monde à légaliser les mariages homosexuels le 1er octobre 1989. Depuis 1997, l’église luthérienne du Danemark bénissait les mariages homosexuels, mais sans célébrer le rite du mariage proprement dit.
Comment réagir à ces innovations en contradiction totale avec la doctrine évangélique ? Ces mots de l’Écriture viennent à l’esprit : « Le cœur de ce peuple s’est alourdi ; ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux pour que leurs yeux ne voient pas, pour que leurs oreilles n’entendent pas, que leur cœur ne comprennent pas et qu’ils ne se convertissent pas. Sinon, je les aurais guéris » (Mt 13, 15 ; Is 6, 10).
Comment le christianisme répondra-t-il aux défis du relativisme totalitaire ? Cela dépendra des efforts de consolidation que les Églises entreprendront pour défendre leur droit à rester chrétiennes dans toutes les sphères de la vie sociale, à distinguer le bien et le mal, la vertu et le vice, comme le dit l’Écriture sainte, ainsi qu’à élever ses enfants suivant la foi et la tradition chrétienne.
L’Europe qui rejette le Christ n’a pas d’avenir, au moins parce que toute civilisation dépourvue de base morale sûre, va à sa perte. C’est de ce fondement dont témoigne jour et nuit la Sainte Église.
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Réponse chrétienne aux défis du relativisme totalitaire
Références de l'auteur avec les No d'origine (les No manquants correspondent aux paragraphes supprimés par le rédacteur)
[2] Shadow Report on Intolerance and Discrimination against Christians in Europe 2005-2010. P.8. http://www.intoleranceagainstchristians.eu/fileadmin/user_upload/Five-Year_Report_Intolerance_against_Christians_in_Europe_-_online_version.pdf
[3] Encyclique « Caritas in Veritate ». Citée d’après l’édition russe, Moscou : publications fransiscaines, 2009, p. 81-82.
[5] Ibid, p. 13.
[6] http://www2.ohchr.org/english/bodies/hrcouncil/16session/
[7] Shadow Report on Intolerance and Discrimination against Christians in Europe 2005-2010. P.14-15.
[8] Ibid, p. 15.
[9] Ibid.
[10] Ibid, p. 16.
[11] Ibid, p. 17.
[12] Ibid, p. 18.
[13] Ibid, p. 19.
[14] Ibid, p. 21.
[15] Ibid, p. 22.
[16] Erzwingungshaft für Mutter von acht Kindern. http://www.kath.net/detail.php?id=25686
[17] On-air remark about Christianity causes stir. http://www.politics.hu/20100121/onair-remark-about-christianity-causes-stir/
[18] http://www.intoleranceagainstchristians.eu/recent-cases/case/freedom-of-speech-impeded-anti-christian-slogans-on-posters.html
[22] BA ‘wrong’ to ban Christian from wearing cross because it ‘plays into extremists’ hands’. http://www.telegraph.co.uk/news/7028261/BA-wrong-to-ban-Christian-from-wearing-cross-because-it-plays-into-extremists-hands.html
[23] http://www.mospat.ru/ru/2011/06/21/news43565/
[24] http://www.russian.rfi.fr/evropa/20111123-datskie-gomoseksualisty-skoro-smogut-venchatsya-v-tserkvi
Un Te Deum un peu particulier a retenti jeudi dernier sous les voûtes de la cathédrale russe. En présence de Youri Gribkov, consul général de la fédération russe à Marseille, et de Serguei Bolhovitine, représentant du Kremlin, on fêtait le retour de ce monument dans le giron de la sainte Russie.
Un hymne de louanges et d'action de grâces mettait ainsi un terme à six ans d'une bataille judiciaire hors du commun entre l'un des Etats les plus puissants de la planète et l'ACOR, minuscule association cultuelle niçoise.
Voilà plus de 80 ans que celle-ci gérait les lieux. Elle s'est battue avec opiniâtreté, pied à pied, pour contester les prétentions russes. Mais la justice française lui a donné tort, en reconnaissant la Russie comme «légitime propriétaire des lieux». Dès lors, le sort en était jeté. En dépit d'un combat d'arrière-garde ces derniers mois , il a bien fallu se rendre à l'évidence sous peine de fortes amendes.
« Un moment historique »
Un hymne de louanges et d'action de grâces mettait ainsi un terme à six ans d'une bataille judiciaire hors du commun entre l'un des Etats les plus puissants de la planète et l'ACOR, minuscule association cultuelle niçoise.
Voilà plus de 80 ans que celle-ci gérait les lieux. Elle s'est battue avec opiniâtreté, pied à pied, pour contester les prétentions russes. Mais la justice française lui a donné tort, en reconnaissant la Russie comme «légitime propriétaire des lieux». Dès lors, le sort en était jeté. En dépit d'un combat d'arrière-garde ces derniers mois , il a bien fallu se rendre à l'évidence sous peine de fortes amendes.
« Un moment historique »
Il y a cinq jours, l'association a remis les clés, par voie d'huissier, au représentant de la Russie, lequel les a immédiatement transmises au père Nicolas Ozoline, le nouveau recteur désigné par le patriarcat orthodoxe de Moscou.
Privée de sa cathédrale, l'association cultuelle s'est repliée sur son église de la rue Longchamp, en plein cœur de la ville. Ce monument orthodoxe est certes moins grandiose mais il a le mérite de l'antériorité puisqu'il fut inauguré dès 1860. Lors de l'office célébré avant-hier matin pour fêter la Saint Nicolas, l'atmosphère était empreinte de tristesse, de gravité (1).
«C'est un moment historique. Un tournant dans la vie de l'orthodoxie à Nice mais aussi dans le monde», s'est exclamé le père Jean Gueit en s'adressant aux fidèles rassemblés devant l'iconostase. «Tout est dans les mains du Seigneur. On ne connaît jamais ses desseins. Nous sommes les héritiers, les enfants et petits-enfants de cette communauté saint Nicolas. Nul ne sait comment les choses vont se dérouler désormais mais nous resterons les témoins de la foi orthodoxe. Celle-ci n'a pas de frontière ni de nationalité. La paroisse Saint Nicolas, c'est nous, nous sommes les enfants de ceux qui l'ont fondée».
En privé, l'ancien recteur de la cathédrale ne dissimule pas son amertume face aux «vexations» du nouveau propriétaire : «Le portail de l'église est maintenant gardé par un vigile 24 heures sur 24 . L'un de nos prêtres, le père Michel, a dû parlementer avant de pouvoir entrer et prendre de l'eau bénite. J'ai moi-même patienté une heure. Il paraît qu'on aurait même téléphoné à Moscou avant de m'autoriser à franchir le seuil. C'est devenu un territoire à part, comme une sorte d'ambassade».
« Je suis triste... »
Si la passation de pouvoir s'est finalement déroulée de manière paisible avec une messe concélébrée par les deux recteurs le 11 décembre, la blessure n'est pas près de se refermer : «Au plan de l'Histoire, nous sommes victimes d'une véritable spoliation. Je suis triste de devoir assumer une décision qui trahit l'Histoire et nos ancêtres émigrés, lesquels ont porté cette cathédrale pendant plus de 80 ans».
Pour sa part, le père Nicolas Ozoline, nouveau recteur, se réjouit d'une transition «en douceur» : «J'envisage ma mission avec beaucoup de joie et de sérénité».
Philippe FIAMMETTI
pfiammetti@nicematin.fr
Privée de sa cathédrale, l'association cultuelle s'est repliée sur son église de la rue Longchamp, en plein cœur de la ville. Ce monument orthodoxe est certes moins grandiose mais il a le mérite de l'antériorité puisqu'il fut inauguré dès 1860. Lors de l'office célébré avant-hier matin pour fêter la Saint Nicolas, l'atmosphère était empreinte de tristesse, de gravité (1).
«C'est un moment historique. Un tournant dans la vie de l'orthodoxie à Nice mais aussi dans le monde», s'est exclamé le père Jean Gueit en s'adressant aux fidèles rassemblés devant l'iconostase. «Tout est dans les mains du Seigneur. On ne connaît jamais ses desseins. Nous sommes les héritiers, les enfants et petits-enfants de cette communauté saint Nicolas. Nul ne sait comment les choses vont se dérouler désormais mais nous resterons les témoins de la foi orthodoxe. Celle-ci n'a pas de frontière ni de nationalité. La paroisse Saint Nicolas, c'est nous, nous sommes les enfants de ceux qui l'ont fondée».
En privé, l'ancien recteur de la cathédrale ne dissimule pas son amertume face aux «vexations» du nouveau propriétaire : «Le portail de l'église est maintenant gardé par un vigile 24 heures sur 24 . L'un de nos prêtres, le père Michel, a dû parlementer avant de pouvoir entrer et prendre de l'eau bénite. J'ai moi-même patienté une heure. Il paraît qu'on aurait même téléphoné à Moscou avant de m'autoriser à franchir le seuil. C'est devenu un territoire à part, comme une sorte d'ambassade».
« Je suis triste... »
Si la passation de pouvoir s'est finalement déroulée de manière paisible avec une messe concélébrée par les deux recteurs le 11 décembre, la blessure n'est pas près de se refermer : «Au plan de l'Histoire, nous sommes victimes d'une véritable spoliation. Je suis triste de devoir assumer une décision qui trahit l'Histoire et nos ancêtres émigrés, lesquels ont porté cette cathédrale pendant plus de 80 ans».
Pour sa part, le père Nicolas Ozoline, nouveau recteur, se réjouit d'une transition «en douceur» : «J'envisage ma mission avec beaucoup de joie et de sérénité».
Philippe FIAMMETTI
pfiammetti@nicematin.fr
Russie: Rencontre avec Mgr Joseph Werth, évêque de Novossibirsk
Les rapports de l’Eglise orthodoxe russe avec l’Eglise catholique en Russie sont passés, ces dernières années, de la franche hostilité à la tiédeur. "Le temps des accusations de prosélytisme et des insultes est passé depuis longtemps!", confie à l’Apic Mgr Joseph Werth, de passage en Suisse à l’invitation de l’oeuvre d’entraide catholique "Aide à l’Eglise en Détresse" (AED). basée à Lucerne.
L’évêque de Novossibirsk, la capitale de la Sibérie occidentale située à quelque 2’800 Km à l’est de Moscou, admet cependant que "si les fronts se sont adoucis et l’atmosphère hostile des premières années a disparu, ce n’est pas encore la fraternité œcuménique!" Une décennie a passé depuis février 2002, quand, en réponse à la décision du pape Jean Paul II de créer le diocèse catholique de la Transfiguration à Novossibirsk, l’archiprêtre Alexander Novopashin organisait des manifestations contre "l’Eglise catholique et les sectes totalitaires"…
Les rapports de l’Eglise orthodoxe russe avec l’Eglise catholique en Russie sont passés, ces dernières années, de la franche hostilité à la tiédeur. "Le temps des accusations de prosélytisme et des insultes est passé depuis longtemps!", confie à l’Apic Mgr Joseph Werth, de passage en Suisse à l’invitation de l’oeuvre d’entraide catholique "Aide à l’Eglise en Détresse" (AED). basée à Lucerne.
L’évêque de Novossibirsk, la capitale de la Sibérie occidentale située à quelque 2’800 Km à l’est de Moscou, admet cependant que "si les fronts se sont adoucis et l’atmosphère hostile des premières années a disparu, ce n’est pas encore la fraternité œcuménique!" Une décennie a passé depuis février 2002, quand, en réponse à la décision du pape Jean Paul II de créer le diocèse catholique de la Transfiguration à Novossibirsk, l’archiprêtre Alexander Novopashin organisait des manifestations contre "l’Eglise catholique et les sectes totalitaires"…
Le doyen de la cathédrale orthodoxe de Saint-Alexandre-Nevsky était à la pointe du combat contre tous ceux qui voulaient s’implanter sur le "territoire canonique de l’Eglise orthodoxe russe", qui se relevait à peine de décennies de persécution antichrétienne.
Dès 1938, le régime communiste était parvenu à anéantir également toutes les structures extérieures de l’Eglise catholique romaine en URSS, dont la grande majorité des fidèles était composée de soviétiques d’origine allemande, polonaise, lituanienne, lettone ou ukrainienne. Avec la perestroïka, les catholiques qui avaient conservé clandestinement leur foi – souvent transmise dans leurs foyers par les "babouchkas", les grands-mères - étaient peu à peu sortis des catacombes. Ce "réveil catholique", somme toute de modeste ampleur, avait suscité méfiance et hostilité de la part d’une Eglise orthodoxe qui avait, elle aussi, été décimée par le régime totalitaire.
Nombre de catholiques sont devenus orthodoxes
Lorsque les temps sont devenus plus favorables et que la répression s’est faite moins pesante, nombre de catholiques se sont alors fait baptiser dans l’Eglise orthodoxe, "mais le contraire n’est pas vrai", relève Mgr Werth. "Des prêtres orthodoxes ont baptisé des familles d’origine allemande… Nous n’avions plus de prêtres, ils étaient dans les camps. Alors quand un prêtre orthodoxe venait, il baptisait tout le monde, même les catholiques qui avaient déjà été baptisés par les babouchkas…"
Dans les campagnes, à des centaines de kilomètres à l’ouest de Novossibirsk, dans la région de Tobolsk ou de Tiumen, on rencontre des villages où vivent des Lituaniens, des Lettons, des Polonais, des Allemands, des Ukrainiens, des Biélorusses qui sont ainsi devenus orthodoxes depuis le début des années 90. "On ne peut plus avoir accès à eux, leurs enfants vont désormais à l’Eglise orthodoxe, et ils ne veulent plus changer. A mon sens, c’est là un vrai prosélytisme, car nombre d’entre eux étaient catholiques à l’origine. Mais on tait cela…", relève l’évêque de Novossibirsk.
Alors, les accusations de prosélytisme lancées contre l’Eglise catholique il y a encore quelques années font sourire Mgr Werth: "Chaque année, nous avons seulement 30 à 50 personnes qui se préparent au baptême à la cathédrale, 5 à 10 chez les franciscains et peut-être 5 à Akademgorodok. La préparation aux sacrements dure un an, et plus de la moitié viennent de familles mixtes. Très peu n’ont aucune racine catholique".....SUITE APIC
Dès 1938, le régime communiste était parvenu à anéantir également toutes les structures extérieures de l’Eglise catholique romaine en URSS, dont la grande majorité des fidèles était composée de soviétiques d’origine allemande, polonaise, lituanienne, lettone ou ukrainienne. Avec la perestroïka, les catholiques qui avaient conservé clandestinement leur foi – souvent transmise dans leurs foyers par les "babouchkas", les grands-mères - étaient peu à peu sortis des catacombes. Ce "réveil catholique", somme toute de modeste ampleur, avait suscité méfiance et hostilité de la part d’une Eglise orthodoxe qui avait, elle aussi, été décimée par le régime totalitaire.
Nombre de catholiques sont devenus orthodoxes
Lorsque les temps sont devenus plus favorables et que la répression s’est faite moins pesante, nombre de catholiques se sont alors fait baptiser dans l’Eglise orthodoxe, "mais le contraire n’est pas vrai", relève Mgr Werth. "Des prêtres orthodoxes ont baptisé des familles d’origine allemande… Nous n’avions plus de prêtres, ils étaient dans les camps. Alors quand un prêtre orthodoxe venait, il baptisait tout le monde, même les catholiques qui avaient déjà été baptisés par les babouchkas…"
Dans les campagnes, à des centaines de kilomètres à l’ouest de Novossibirsk, dans la région de Tobolsk ou de Tiumen, on rencontre des villages où vivent des Lituaniens, des Lettons, des Polonais, des Allemands, des Ukrainiens, des Biélorusses qui sont ainsi devenus orthodoxes depuis le début des années 90. "On ne peut plus avoir accès à eux, leurs enfants vont désormais à l’Eglise orthodoxe, et ils ne veulent plus changer. A mon sens, c’est là un vrai prosélytisme, car nombre d’entre eux étaient catholiques à l’origine. Mais on tait cela…", relève l’évêque de Novossibirsk.
Alors, les accusations de prosélytisme lancées contre l’Eglise catholique il y a encore quelques années font sourire Mgr Werth: "Chaque année, nous avons seulement 30 à 50 personnes qui se préparent au baptême à la cathédrale, 5 à 10 chez les franciscains et peut-être 5 à Akademgorodok. La préparation aux sacrements dure un an, et plus de la moitié viennent de familles mixtes. Très peu n’ont aucune racine catholique".....SUITE APIC
L'association paroissiale à Nice de l’exarchat des églises russes en Europe occidentale du patriarcat de Constantinople a pris la décision de se retirer de l'église Saint-Nicolas et de s’installer à l’église Saint-Nicolas-Sainte-Alexandra (6, rue Longchamp, construite en 1860). Les divins offices y sont célébrés par cette paroisse à partir du 18 décembre 2011.
A l'église Saint-Nicolas les offices seront désormais célébrés par la paroisse du diocèse de Chersonèse du patriarcat de Moscou dont le recteur est l’archiprêtre Nicolas Ozoline.
Le diocèse de Chersonèse tient à exprimer sa gratitude aux responsables de l’exarchat des églises russes en Europe occidentale pour avoir contribué à trouver une solution pacifique à la difficile situation qui existait autour de l'église russe de Nice. Il exprime l’espoir d’une poursuite à l’avenir de cette coopération fraternelle entre les deux paroisses de Nice, cela pour le bien de l’orthodoxie en France et en Europe occidentale.
Paris,19 décembre 2011
Lien Site officiel du diocèse de Chersonèse Patriarcat de Moscou et en russe
A l'église Saint-Nicolas les offices seront désormais célébrés par la paroisse du diocèse de Chersonèse du patriarcat de Moscou dont le recteur est l’archiprêtre Nicolas Ozoline.
Le diocèse de Chersonèse tient à exprimer sa gratitude aux responsables de l’exarchat des églises russes en Europe occidentale pour avoir contribué à trouver une solution pacifique à la difficile situation qui existait autour de l'église russe de Nice. Il exprime l’espoir d’une poursuite à l’avenir de cette coopération fraternelle entre les deux paroisses de Nice, cela pour le bien de l’orthodoxie en France et en Europe occidentale.
Paris,19 décembre 2011
Lien Site officiel du diocèse de Chersonèse Patriarcat de Moscou et en russe
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