Plateforme libre de discussion
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A l'occasion de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, KTO vous propose de découvrir les diverses communautés chrétiennes à travers des méditations bibliques. Le Père Alexandre Siniakov, recteur du séminaire orthodoxe russe en France, parle du christianisme en tant qu'attente du Christ ressuscité - une attente qui transforme déjà les communautés chrétiennes. Cette année, le thème de la Semaine de prière est : " Tous, nous serons transformés ... par la victoire de notre Seigneur Jésus-Christ " (2 Co 15, 51-58).
Diffusé le 19/01/2012 / Durée 3 mn ICI
Diffusé le 19/01/2012 / Durée 3 mn ICI
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 27 Janvier 2012 à 13:43
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Le Saint Synode de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine – patriarcat de Moscou a confié provisoirement la direction de l'éparchie de Kiev à Mgr Paul, métropolite de Vychgorod et Tchernobyl, supérieur de la Laure de la Sainte Dormition des Grottes de Kiev.
La décision a été prise lors d'une réunion du Saint Synode de l'EOU ( PM ) , le 26 Janvier, à la Laure des Grottes de Kiev, au cours de laquelle la question de la direction de l'éparchie de Kiev a été discutée. Cette décision annule et remplace la décision précédente du Saint Synode qui avait décidé le 23 décembre 2011 de créer une commission de trois évêques pour assurer collectivement la gestion financière et administrative de l'éparchie de Kiev pendent la maladie de Mgr Vladimir, métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine. Tous bénis pour constituer une commission composée de l'archevêque Alexandre de Pereyaslav-Khmelnitsky , Seraphim évêque de Yagoty et Panteleimon, évêque de Vasilky.
Sources: Pravoslavie i Mir
La décision a été prise lors d'une réunion du Saint Synode de l'EOU ( PM ) , le 26 Janvier, à la Laure des Grottes de Kiev, au cours de laquelle la question de la direction de l'éparchie de Kiev a été discutée. Cette décision annule et remplace la décision précédente du Saint Synode qui avait décidé le 23 décembre 2011 de créer une commission de trois évêques pour assurer collectivement la gestion financière et administrative de l'éparchie de Kiev pendent la maladie de Mgr Vladimir, métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine. Tous bénis pour constituer une commission composée de l'archevêque Alexandre de Pereyaslav-Khmelnitsky , Seraphim évêque de Yagoty et Panteleimon, évêque de Vasilky.
Sources: Pravoslavie i Mir
Rappelons que le métropolite Vladimir avait été hospitalisé dans un état jugé préoccupant le dimanche 30 octobre. Il était sorti du service de réanimation le 2 décembre et avait célébré la Divine Liturgie le 8 janvier
V.G.
V.G.
Anna Khoudokormoff-Kotschoubey
Révérends Pères, Chères Sœurs, Mesdames, Messieurs, Chers amis.
BUTOVO
Nous voici dans la seconde partie de notre entretien. Le polygone de Butovo (photo) est un lieu fondamentalement différent des Solovki. Ici, pas de nature embellissante. Juste une banlieue de Moscou, très banale. Le mot « polygone » est un mot employé pour indiquer un endroit d’entraînement de tirs. Tout simplement. Et tout froidement. L’endroit était interdit à la population, bien gardé, et sous couvert de tirs d’entraînement de l’armée, on y a exécuté des milliers de personnes. Ici on tuait. On ne faisait que cela. Personne n’y entrait, sauf des camions chargés de condamnés, toujours la nuit. Ce lieu de massacres apparut plus tard que celui des Solovki. Il n’est que le plus connu des endroits similaires dans toute la Russie et est le résultat d’une politique planifiée d’extermination de tous les opposants possibles ou imaginaires du nouveau régime.
« Officiellement », sur le « polygone» de Butovo, 20.761 personnes ont été fusillées seulement entre août 1937 et octobre 1938 - en un an donc - au moment de l’apogée de la Terreur. Cependant, le chiffre total est certainement beaucoup plus grand, mais on ne le saura jamais au juste.
Révérends Pères, Chères Sœurs, Mesdames, Messieurs, Chers amis.
BUTOVO
Nous voici dans la seconde partie de notre entretien. Le polygone de Butovo (photo) est un lieu fondamentalement différent des Solovki. Ici, pas de nature embellissante. Juste une banlieue de Moscou, très banale. Le mot « polygone » est un mot employé pour indiquer un endroit d’entraînement de tirs. Tout simplement. Et tout froidement. L’endroit était interdit à la population, bien gardé, et sous couvert de tirs d’entraînement de l’armée, on y a exécuté des milliers de personnes. Ici on tuait. On ne faisait que cela. Personne n’y entrait, sauf des camions chargés de condamnés, toujours la nuit. Ce lieu de massacres apparut plus tard que celui des Solovki. Il n’est que le plus connu des endroits similaires dans toute la Russie et est le résultat d’une politique planifiée d’extermination de tous les opposants possibles ou imaginaires du nouveau régime.
« Officiellement », sur le « polygone» de Butovo, 20.761 personnes ont été fusillées seulement entre août 1937 et octobre 1938 - en un an donc - au moment de l’apogée de la Terreur. Cependant, le chiffre total est certainement beaucoup plus grand, mais on ne le saura jamais au juste.
Si l’on sait que le polygone a fonctionné à partir de 1934 et jusqu’en 1953 on pourrait se faire une idée du nombre, si l’on sait aussi que parfois, en une nuit, disparaissaient 400 personnes, ou plus. C’est le cas du 28 février 1938 où 562 personnes furent fusillées…
Les victimes représentent plus de soixante nationalités. Parmi elles, des « vieux-croyants», des catholiques, luthériens, baptistes…; il y avait trois mollahs et un rabbin. Butovo symbolise « tout un peuple ». C’est aussi l’endroit de Russie où ont sans doute été exécutés le plus grand nombre de membres du clergé orthodoxe et où la concentration de saints est la plus forte.
Comment en est-on venu à découvrir cet endroit secret ?
Fondé de façon informelle en 1987 et officialisé en 1989, dans un contexte de plus grande liberté de parole et de publicité des débats sur l’histoire de l’Union soviétique, une association appelée MEMORIAL s’est créée et qui avait pour but la réhabilitation des victimes du régime stalinien. Son action aboutit à la promulgation en 1991 d’une loi autorisant cette réhabilitation, et donc autorisant la recherche de la vérité historique.
Une Commission auprès de la ville de Moscou fut chargée de la réhabilitation des personnes injustement condamnées, et une association se créa pour la mémoire des victimes des répressions politiques. A sa tête se trouvaient des personnes ayant passé des années dans les prisons et les camps ainsi que des parents de fusillés.
De leur côté, des étudiants de l’Institut de théologie Saint Tikhon, dirigé par le très fameux père Vladimir Vorobiev, particulièrement attaché à la mémoire et la vénération des nouveaux martyrs de la foi en Russie soviétique, faisaient des recherches sur les membres du clergé disparus. Le travail du groupe consistait à établir un fichier des prêtres et paroissiens fusillés et à constituer des biographies. Ses membres voulaient d’une part rétablir la vérité historique et d’autre part informer les parents des victimes du sort qui leur avait été réservé et du lieu où elles avaient été enterrées. Le livre de la mémoire qu’ils éditèrent était à la fois une forme de réhabilitation des victimes et un acte de repentir.
L’existence du polygone ne fut révélée qu’au début de l’année 1992. On supposait certes depuis longtemps qu’il y avait une « zone spéciale » dans l’arrondissement de Butovo. Mais le lieu n’était mentionné nulle part, dans aucun document officiel.
Des témoins des répressions furent recherchés dans les villages environnants ; un ancien chauffeur du NKVD fut ainsi interrogé, ainsi qu’un des anciens membres de la direction du NKVD de Moscou. Grâce à ces témoignages, on apprit qu’il existait deux lieux : Butovo et Kommunarka, non loin. En juin 1993, après plusieurs mois d’efforts pour obtenir auprès du Service fédéral de sécurité l’autorisation d’accéder à Butovo, l’Association pour la mémoire des victimes des répressions politiques visita le polygone.
Cette même année, fut posée une plaque commémorative avec les noms et dates d’exécution des suppliciés en présence d’officiels et de près de 350 parents de victimes. En 1994, fut érigée par le père Vladimir Vorobiev une imposante croix en bois
Comme parmi les victimes abattues à Butovo et enterrées sur les six hectares de ce polygone il y avait un grand nombre de martyrs, morts pour leur foi il fut décidé d’y implanter une paroisse. Une communauté orthodoxe, formée très largement de parents de victimes, se constitua et décida la construction de l’église des « Saints martyrs et confesseurs de la foi Russes de Butovo » , où la première liturgie fut célébrée le 16 juin 1996. Cette église fut, pour son recteur, le père Kyrill Kaleda, l’aboutissement de sa longue quête d’un lieu. Voici ce que dit le père Kyrill :
« i[Toute ma vie, j’ai su que mon grand-père était mort pour sa foi orthodoxe, parce qu’il était prêtre. Et même pendant les années de répression contre les croyants sous Khrouchtchev, jamais mes parents ne l’ont caché. Nous étions alors petits. Nous priions pour savoir un jour où notre grand-père était mort. Longtemps on nous cacha les conditions de sa disparition. Après son arrestation en septembre 1937, on annonça à ma mère et son frère que notre grand-père avait été condamné à dix ans sans droit de correspondance. À la fin des années 1940 et au début des années 1950, mon oncle, le père Evgenii, chercha des renseignements sur le décès de mon grand-père. Après la mort de Staline, on nous affirma que notre grand-père était mort en camp le 21 décembre 1943 d’une maladie rénale. C’était un mensonge officiel. Au temps de Khrouchtchev, il fut en-effet décidé de ne pas donner aux parents des personnes exécutées les vraies raisons de la mort de leurs proches, et d’imputer celle-ci aux années de guerre et à toutes sortes de maladies. En 1989, nous apprîmes que notre grand-père avait été fusillé, sans savoir où il avait été enterré. Et ce n’est qu’en 1994, lorsque fut bénie la Croix mémorial de Butovo, que nous apprîmes qu’il avait été exécuté et inhumé sur le polygone. C’est alors que notre famille ainsi que les familles d’autres victimes de Butovo se mirent à construire l’église. À ce moment-là, j’étais encore à l’état laïc et chercheur [en géologie]. On me choisit comme président du conseil paroissial de la nouvelle communauté, comme marguillier. Au bout de quelque temps, je devins prêtre et recteur de la paroisse ».]i
Le père Kyrill aime à rappeler que c’est l’offrande d’une femme, un simple mouchoir, qui lui fit comprendre l’importance de construire un édifice religieux à Butovo. Les parents de victimes apportent des effets ayant appartenu aux membres de leur famill exécutés ici : des icônes, des vêtements religieux, des photos et documents. Certains de ces objets (photo) sont exposés dans la petite église en bois.
A côté de l’église il y a un petit clocher très simple. Une petite croix indique l’endroit où furent découvertes des tranchées où on jetait les corps des suppliciés. On ne sait pas encore l’amplitude de toutes ces tranchées, et peut-être ne le saurons-nous jamais, en attendant beaucoup de personnes déposent des cierges sur la terre (photo) car à Butovo on marche sur le sang des martyrs.
Témoignages
Contrairement aux Solovki, à Butovo les condamnés n’avaient pas le temps d’exprimer leurs pensées, leurs sentiments. Ici pas de carnets de mémoires, pas de testaments spirituels, on ne sait rien sur leurs derniers instants. C’est pourquoi les quelques vies suivantes ne seront que le reflet de personnages connus pour leur haute personnalité et services pour l’Eglise.
Séraphim Tchitchagov, métropolite (1856 - 1937), originaire d’une famille de la noblesse, a quitté une brillante carrière militaire pour devenir prêtre sous l’influence du père Jean de Kronstadt. Musicien, dessinateur, auteur d’ouvrages sur l’art militaire et sur la médecine. Devenu veuf, il entre dans les ordres. Consacré évêque, il fut l’un des promoteurs de la canonisation du saint Séraphim de Sarov en 1903. Après la révolution, il connaît des périodes d’arrestation et de relégation. Evêque à la retraite, il est de nouveau arrêté en 1937, à 81 ans. Condamné à mort et fusillé le 11 décembre sur le polygone de Boutovo. Canonisé en 1997.
Arkadi Ostalski, évêque de Bejetsk (1888-1937). Fils d’un prêtre, se fait connaître par son activité de prédicateur. Arrêté en 1922 au moment de la campagne de confiscation des biens de valeur de l’Eglise, il est condamné à mort, mais sa peine est commuée et il est finalement libéré en 1924. Après une seconde arrestation et une période de clandestinité, il est de nouveau condamné en 1928 à 5 ans d’internement dans le camp des îles Solovki. Libéré en février 1937, il est nommé évêque de Bejetsk. Il est de nouveau arrêté en septembre 1937. Condamné à mort, il est fusillé sur le polygone de Boutovo. Canonisé en 2000.
Prêtre Michel Chik (1887-1937), fils d’un riche marchand israélite, fait des études de philosophie, puis s’engage dans l’armée pendant la Première guerre mondiale. En 1918, il devient chrétien orthodoxe. Est ordonné diacre et après deux ans d’exil, devient prêtre. Il se retire à la suite de la déclaration de loyauté du métropolite Serge, mais continue à célébrer secrètement dans une chapelle aménagée à son domicile, comptant de nombreux enfants spirituels dans les milieux intellectuels. Arrêté en 1937, il est fusillé en même temps que plusieurs dizaines de prêtres sur le polygone de Butovo.
Conclusion
Peut-on établir un parallèle entre les supplices des Solovki et ceux de Butovo ? On sait que des prisonniers qui furent relâchés des Solovki se sont trouvés à Butovo. Comme nous venons de le voir avec l’évêque Arcadi, on peut établir un lien et ce lien a été notamment réalisé en août 2007, par l’installation à Butovo d’une énorme croix en bois, sculptée aux Solovki - comme c’est la tradition dans le Nord de la Russie - et apportée de là en procession grandiose en passant lentement par plusieurs camps de prisonniers connus ou présumés, et en s’arrêtant à chaque fois pour célébrer une panikhide
Ici, à Butovo l’émotion est totale, dense. Que l’on vienne se recueillir ici, seul, face à face devant une tranchée, ou après Pâques, lorsque chaque année, on célèbre ici avec recueillement et ferveur la joie de la Résurrection, c’est une explosion de paix et de certitude. Plus de Comment ? Plus de Pourquoi ? Toute une foule de pèlerins célèbre la Fête des Fêtes. (photos). Que le soleil brille, ou qu’il pleuve à torrents, ou qu’il gèle subitement, résonne ici le triomphe de tous ceux qui nous ont donné la seule vraie vérité : « le Christ est Ressuscité, en vérité il est Ressuscité ». Ici, extraordinairement, sur cette terre jonchée de martyrs, l’émotion est intense et la certitude de la Vie plus forte que jamais. C’est ce cadeau, cette grâce que l’on reçoit un peu en tremblant tout de même. On dirait que chaque motte de terre que l’on foule de nos pieds révèle le saint qui y est couché… Car on ne sait pas combien de fosses communes sont ici et le saurons-nous jamais ?
Nous avons entendu il y a quelques instants des témoignages de personnages célèbres et connus pour leurs services pour l’Eglise, devenus saints. Je voudrais ajouter ici des témoignages simples et forts à la fois de trois personnes qui ont participé à un pèlerinage de l’Association Saint Silouane l’Athonite en 2003 en Russie. Pour deux d’entre elles, c’était une première visite. Butovo les a marqués.
Les victimes représentent plus de soixante nationalités. Parmi elles, des « vieux-croyants», des catholiques, luthériens, baptistes…; il y avait trois mollahs et un rabbin. Butovo symbolise « tout un peuple ». C’est aussi l’endroit de Russie où ont sans doute été exécutés le plus grand nombre de membres du clergé orthodoxe et où la concentration de saints est la plus forte.
Comment en est-on venu à découvrir cet endroit secret ?
Fondé de façon informelle en 1987 et officialisé en 1989, dans un contexte de plus grande liberté de parole et de publicité des débats sur l’histoire de l’Union soviétique, une association appelée MEMORIAL s’est créée et qui avait pour but la réhabilitation des victimes du régime stalinien. Son action aboutit à la promulgation en 1991 d’une loi autorisant cette réhabilitation, et donc autorisant la recherche de la vérité historique.
Une Commission auprès de la ville de Moscou fut chargée de la réhabilitation des personnes injustement condamnées, et une association se créa pour la mémoire des victimes des répressions politiques. A sa tête se trouvaient des personnes ayant passé des années dans les prisons et les camps ainsi que des parents de fusillés.
De leur côté, des étudiants de l’Institut de théologie Saint Tikhon, dirigé par le très fameux père Vladimir Vorobiev, particulièrement attaché à la mémoire et la vénération des nouveaux martyrs de la foi en Russie soviétique, faisaient des recherches sur les membres du clergé disparus. Le travail du groupe consistait à établir un fichier des prêtres et paroissiens fusillés et à constituer des biographies. Ses membres voulaient d’une part rétablir la vérité historique et d’autre part informer les parents des victimes du sort qui leur avait été réservé et du lieu où elles avaient été enterrées. Le livre de la mémoire qu’ils éditèrent était à la fois une forme de réhabilitation des victimes et un acte de repentir.
L’existence du polygone ne fut révélée qu’au début de l’année 1992. On supposait certes depuis longtemps qu’il y avait une « zone spéciale » dans l’arrondissement de Butovo. Mais le lieu n’était mentionné nulle part, dans aucun document officiel.
Des témoins des répressions furent recherchés dans les villages environnants ; un ancien chauffeur du NKVD fut ainsi interrogé, ainsi qu’un des anciens membres de la direction du NKVD de Moscou. Grâce à ces témoignages, on apprit qu’il existait deux lieux : Butovo et Kommunarka, non loin. En juin 1993, après plusieurs mois d’efforts pour obtenir auprès du Service fédéral de sécurité l’autorisation d’accéder à Butovo, l’Association pour la mémoire des victimes des répressions politiques visita le polygone.
Cette même année, fut posée une plaque commémorative avec les noms et dates d’exécution des suppliciés en présence d’officiels et de près de 350 parents de victimes. En 1994, fut érigée par le père Vladimir Vorobiev une imposante croix en bois
Comme parmi les victimes abattues à Butovo et enterrées sur les six hectares de ce polygone il y avait un grand nombre de martyrs, morts pour leur foi il fut décidé d’y implanter une paroisse. Une communauté orthodoxe, formée très largement de parents de victimes, se constitua et décida la construction de l’église des « Saints martyrs et confesseurs de la foi Russes de Butovo » , où la première liturgie fut célébrée le 16 juin 1996. Cette église fut, pour son recteur, le père Kyrill Kaleda, l’aboutissement de sa longue quête d’un lieu. Voici ce que dit le père Kyrill :
« i[Toute ma vie, j’ai su que mon grand-père était mort pour sa foi orthodoxe, parce qu’il était prêtre. Et même pendant les années de répression contre les croyants sous Khrouchtchev, jamais mes parents ne l’ont caché. Nous étions alors petits. Nous priions pour savoir un jour où notre grand-père était mort. Longtemps on nous cacha les conditions de sa disparition. Après son arrestation en septembre 1937, on annonça à ma mère et son frère que notre grand-père avait été condamné à dix ans sans droit de correspondance. À la fin des années 1940 et au début des années 1950, mon oncle, le père Evgenii, chercha des renseignements sur le décès de mon grand-père. Après la mort de Staline, on nous affirma que notre grand-père était mort en camp le 21 décembre 1943 d’une maladie rénale. C’était un mensonge officiel. Au temps de Khrouchtchev, il fut en-effet décidé de ne pas donner aux parents des personnes exécutées les vraies raisons de la mort de leurs proches, et d’imputer celle-ci aux années de guerre et à toutes sortes de maladies. En 1989, nous apprîmes que notre grand-père avait été fusillé, sans savoir où il avait été enterré. Et ce n’est qu’en 1994, lorsque fut bénie la Croix mémorial de Butovo, que nous apprîmes qu’il avait été exécuté et inhumé sur le polygone. C’est alors que notre famille ainsi que les familles d’autres victimes de Butovo se mirent à construire l’église. À ce moment-là, j’étais encore à l’état laïc et chercheur [en géologie]. On me choisit comme président du conseil paroissial de la nouvelle communauté, comme marguillier. Au bout de quelque temps, je devins prêtre et recteur de la paroisse ».]i
Le père Kyrill aime à rappeler que c’est l’offrande d’une femme, un simple mouchoir, qui lui fit comprendre l’importance de construire un édifice religieux à Butovo. Les parents de victimes apportent des effets ayant appartenu aux membres de leur famill exécutés ici : des icônes, des vêtements religieux, des photos et documents. Certains de ces objets (photo) sont exposés dans la petite église en bois.
A côté de l’église il y a un petit clocher très simple. Une petite croix indique l’endroit où furent découvertes des tranchées où on jetait les corps des suppliciés. On ne sait pas encore l’amplitude de toutes ces tranchées, et peut-être ne le saurons-nous jamais, en attendant beaucoup de personnes déposent des cierges sur la terre (photo) car à Butovo on marche sur le sang des martyrs.
Témoignages
Contrairement aux Solovki, à Butovo les condamnés n’avaient pas le temps d’exprimer leurs pensées, leurs sentiments. Ici pas de carnets de mémoires, pas de testaments spirituels, on ne sait rien sur leurs derniers instants. C’est pourquoi les quelques vies suivantes ne seront que le reflet de personnages connus pour leur haute personnalité et services pour l’Eglise.
Séraphim Tchitchagov, métropolite (1856 - 1937), originaire d’une famille de la noblesse, a quitté une brillante carrière militaire pour devenir prêtre sous l’influence du père Jean de Kronstadt. Musicien, dessinateur, auteur d’ouvrages sur l’art militaire et sur la médecine. Devenu veuf, il entre dans les ordres. Consacré évêque, il fut l’un des promoteurs de la canonisation du saint Séraphim de Sarov en 1903. Après la révolution, il connaît des périodes d’arrestation et de relégation. Evêque à la retraite, il est de nouveau arrêté en 1937, à 81 ans. Condamné à mort et fusillé le 11 décembre sur le polygone de Boutovo. Canonisé en 1997.
Arkadi Ostalski, évêque de Bejetsk (1888-1937). Fils d’un prêtre, se fait connaître par son activité de prédicateur. Arrêté en 1922 au moment de la campagne de confiscation des biens de valeur de l’Eglise, il est condamné à mort, mais sa peine est commuée et il est finalement libéré en 1924. Après une seconde arrestation et une période de clandestinité, il est de nouveau condamné en 1928 à 5 ans d’internement dans le camp des îles Solovki. Libéré en février 1937, il est nommé évêque de Bejetsk. Il est de nouveau arrêté en septembre 1937. Condamné à mort, il est fusillé sur le polygone de Boutovo. Canonisé en 2000.
Prêtre Michel Chik (1887-1937), fils d’un riche marchand israélite, fait des études de philosophie, puis s’engage dans l’armée pendant la Première guerre mondiale. En 1918, il devient chrétien orthodoxe. Est ordonné diacre et après deux ans d’exil, devient prêtre. Il se retire à la suite de la déclaration de loyauté du métropolite Serge, mais continue à célébrer secrètement dans une chapelle aménagée à son domicile, comptant de nombreux enfants spirituels dans les milieux intellectuels. Arrêté en 1937, il est fusillé en même temps que plusieurs dizaines de prêtres sur le polygone de Butovo.
Conclusion
Peut-on établir un parallèle entre les supplices des Solovki et ceux de Butovo ? On sait que des prisonniers qui furent relâchés des Solovki se sont trouvés à Butovo. Comme nous venons de le voir avec l’évêque Arcadi, on peut établir un lien et ce lien a été notamment réalisé en août 2007, par l’installation à Butovo d’une énorme croix en bois, sculptée aux Solovki - comme c’est la tradition dans le Nord de la Russie - et apportée de là en procession grandiose en passant lentement par plusieurs camps de prisonniers connus ou présumés, et en s’arrêtant à chaque fois pour célébrer une panikhide
Ici, à Butovo l’émotion est totale, dense. Que l’on vienne se recueillir ici, seul, face à face devant une tranchée, ou après Pâques, lorsque chaque année, on célèbre ici avec recueillement et ferveur la joie de la Résurrection, c’est une explosion de paix et de certitude. Plus de Comment ? Plus de Pourquoi ? Toute une foule de pèlerins célèbre la Fête des Fêtes. (photos). Que le soleil brille, ou qu’il pleuve à torrents, ou qu’il gèle subitement, résonne ici le triomphe de tous ceux qui nous ont donné la seule vraie vérité : « le Christ est Ressuscité, en vérité il est Ressuscité ». Ici, extraordinairement, sur cette terre jonchée de martyrs, l’émotion est intense et la certitude de la Vie plus forte que jamais. C’est ce cadeau, cette grâce que l’on reçoit un peu en tremblant tout de même. On dirait que chaque motte de terre que l’on foule de nos pieds révèle le saint qui y est couché… Car on ne sait pas combien de fosses communes sont ici et le saurons-nous jamais ?
Nous avons entendu il y a quelques instants des témoignages de personnages célèbres et connus pour leurs services pour l’Eglise, devenus saints. Je voudrais ajouter ici des témoignages simples et forts à la fois de trois personnes qui ont participé à un pèlerinage de l’Association Saint Silouane l’Athonite en 2003 en Russie. Pour deux d’entre elles, c’était une première visite. Butovo les a marqués.
1er témoignage (Guillaume): Butovo, en banlieue, où nous avons participé à une liturgie en plein air, avec des dizaines d’évêques et plusieurs centaines de prêtres pour fêter les nouveaux martyrs massacrés en masse à cet endroit ; Butovo, terre d’horreur (sous nos pieds des fosses communes et des ossements) et terre sainte, ceci exprimé dans la belle homélie sur la signification spirituelle des martyrs, dont les fruits sont la résurrection de l’Eglise.(Evangile St Jean, 15).
2ième témoignage (Monique) : Butovo, devant le nombre annoncé de participants (des centaines de prêtres et plusieurs milliers de fidèles), ma crainte d’une cérémonie spectaculaire et pompeuse était grande, et j’étais plutôt réticente au décorum et au faste. Mais la réalité de cette fosse commune de 20.000 chrétiens tués pour leur foi, la puissance de la prière collective, la rigueur de la célébration m’ont profondément émue. Ici, à Butovo, l’intensité de la foi vécue par ses martyrs, se révélait. L’Eglise indestructible, rayonnante, céleste et terrestre, était tangible. (Ap.3, 5.2).
3ième témoignage (Christian) : liturgie en plein air à Butovo, pour rendre hommage à plus de 20.000 martyrs, la plupart morts pour leur foi. Quel destin que celui de ce pays : quelles souffrances ! Et pourtant la foi est là, plus vivante que jamais : des centaines de prêtres concélèbrent, des milliers de fidèles dans le recueillement et la communion. Et comme tous, je ressens la puissance de la prière de tous ces chrétiens morts pour le Christ, qui participent de la résurrection de l’Eglise russe. Je suis, moi aussi, emporté par ce courant, et le sang des martyrs, qui me ressuscite…
Par ces témoignages, qui se recoupent, nous voyons que Butovo est véritablement un lieu de Vérité, une source de ressourcement, une source de force de renouvellement.
Finalement, Butovo et les Solovki, sont des révélateurs du fond de notre âme. Les prières que l’on dit pour les saints, les acathistes que l’on chante pour les saints, sont véritablement nos guides de Lumière, nous l’avons vu ce matin. Avant de terminer ce long cheminement, j’aimerais relire avec vous le Kondakion no. 9, de l’acathiste « Dieu soit loué pour tout » composé par le métropolite Triphon (Turkestanov).
Lorsque j’ai préparé cet entretien, je ne savais par qu’on chanterait cet acathiste mais j’avais en tête de lire ce Kondakion car il me semblait être un résumé de tout ce que nous avons dit aujourd’hui. Comme quoi on peut véritablement dire qu’il n’y a pas de hasard mais une Providence qui nous guide ou du moins une mystérieuse longueur d’onde qui nous rapproche. En-effet, le métropolite Tryphon, qui était connu comme le « Chrysostome de Moscou » en raison de son éloquence, fut pourchassé, harcelé, et mourut à Moscou en 1934. Son portrait – (photos + tombe, + esquisse de Korine) que nous voyons ici devait figurer sur une grande toile qui se serait appelée « La Russie qui disparaît » peinte par le fameux peintre Korine, mais celui-ci fut également persécuté et jamais la toile ne put être achevée…
Kondakion 9. Pourquoi la nature sourit-elle les jours de fête ? D’où vient alors l’atmosphère merveilleuse qui se répand dans mon cœur, et qu’on ne peut comparer à rien de terrestre ; d’où vient que l’air même de l’autel et de l’église deviennent porteurs de lumière? C’est le souffle de Ta grâce, c’est le reflet de la lumière du Thabor ; alors le ciel et la terre chantent : Alleluia.
C’est ainsi que nous pouvons dire que Butovo est un lieu de Transfiguration et de Résurrection.
Les suppliciés de Butovo, comme ceux des Solovki, n’étaient pas tous morts pour leur foi. Ils n’étaient pas tous orthodoxes, ni tous chrétiens. Car si le clergé était spécifiquement visé, les persécutions touchaient toutes les catégories de la population, y compris à un moment donné ceux-là même qui étaient à l’origine ou avaient participé à l’instauration de ce régime de la terreur. Des centaines de milliers d’innocents, intellectuels, professeurs, savants, médecins, artistes, musiciens, écrivains, poètes, peintres ou « simple homme ou femme ou même enfant ‘de la rue’ » ont péri sans raison. On ne peut sonder les âmes. C’est pourquoi l’Eglise qui vénère ses saints, prie aussi pour le repos des âmes de tous les suppliciés.
Maintenant, je peux enfin me taire…
L’ecténie pour les nouveaux martyrs sera récité par le Père Serge Model, tandis que l’hymne « Mémoire Eternelle sera chanté par un petit chœur dirigé par Matouchka Tatiana Reingardt, hymne subliment chanté qui fit monter des larmes à plus d’un.
DIEU SOIT LOUE POUR TOUT.
Anne Khoudokormoff-Kotschoubey
Bruxelles Golgothas russes: La Grâce du Martyre
15 octobre 2011
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"PO" ÉLISABETH DE RUSSIE, moniale, martyre et sainte
La joie de Macha
2ième témoignage (Monique) : Butovo, devant le nombre annoncé de participants (des centaines de prêtres et plusieurs milliers de fidèles), ma crainte d’une cérémonie spectaculaire et pompeuse était grande, et j’étais plutôt réticente au décorum et au faste. Mais la réalité de cette fosse commune de 20.000 chrétiens tués pour leur foi, la puissance de la prière collective, la rigueur de la célébration m’ont profondément émue. Ici, à Butovo, l’intensité de la foi vécue par ses martyrs, se révélait. L’Eglise indestructible, rayonnante, céleste et terrestre, était tangible. (Ap.3, 5.2).
3ième témoignage (Christian) : liturgie en plein air à Butovo, pour rendre hommage à plus de 20.000 martyrs, la plupart morts pour leur foi. Quel destin que celui de ce pays : quelles souffrances ! Et pourtant la foi est là, plus vivante que jamais : des centaines de prêtres concélèbrent, des milliers de fidèles dans le recueillement et la communion. Et comme tous, je ressens la puissance de la prière de tous ces chrétiens morts pour le Christ, qui participent de la résurrection de l’Eglise russe. Je suis, moi aussi, emporté par ce courant, et le sang des martyrs, qui me ressuscite…
Par ces témoignages, qui se recoupent, nous voyons que Butovo est véritablement un lieu de Vérité, une source de ressourcement, une source de force de renouvellement.
Finalement, Butovo et les Solovki, sont des révélateurs du fond de notre âme. Les prières que l’on dit pour les saints, les acathistes que l’on chante pour les saints, sont véritablement nos guides de Lumière, nous l’avons vu ce matin. Avant de terminer ce long cheminement, j’aimerais relire avec vous le Kondakion no. 9, de l’acathiste « Dieu soit loué pour tout » composé par le métropolite Triphon (Turkestanov).
Lorsque j’ai préparé cet entretien, je ne savais par qu’on chanterait cet acathiste mais j’avais en tête de lire ce Kondakion car il me semblait être un résumé de tout ce que nous avons dit aujourd’hui. Comme quoi on peut véritablement dire qu’il n’y a pas de hasard mais une Providence qui nous guide ou du moins une mystérieuse longueur d’onde qui nous rapproche. En-effet, le métropolite Tryphon, qui était connu comme le « Chrysostome de Moscou » en raison de son éloquence, fut pourchassé, harcelé, et mourut à Moscou en 1934. Son portrait – (photos + tombe, + esquisse de Korine) que nous voyons ici devait figurer sur une grande toile qui se serait appelée « La Russie qui disparaît » peinte par le fameux peintre Korine, mais celui-ci fut également persécuté et jamais la toile ne put être achevée…
Kondakion 9. Pourquoi la nature sourit-elle les jours de fête ? D’où vient alors l’atmosphère merveilleuse qui se répand dans mon cœur, et qu’on ne peut comparer à rien de terrestre ; d’où vient que l’air même de l’autel et de l’église deviennent porteurs de lumière? C’est le souffle de Ta grâce, c’est le reflet de la lumière du Thabor ; alors le ciel et la terre chantent : Alleluia.
C’est ainsi que nous pouvons dire que Butovo est un lieu de Transfiguration et de Résurrection.
Les suppliciés de Butovo, comme ceux des Solovki, n’étaient pas tous morts pour leur foi. Ils n’étaient pas tous orthodoxes, ni tous chrétiens. Car si le clergé était spécifiquement visé, les persécutions touchaient toutes les catégories de la population, y compris à un moment donné ceux-là même qui étaient à l’origine ou avaient participé à l’instauration de ce régime de la terreur. Des centaines de milliers d’innocents, intellectuels, professeurs, savants, médecins, artistes, musiciens, écrivains, poètes, peintres ou « simple homme ou femme ou même enfant ‘de la rue’ » ont péri sans raison. On ne peut sonder les âmes. C’est pourquoi l’Eglise qui vénère ses saints, prie aussi pour le repos des âmes de tous les suppliciés.
Maintenant, je peux enfin me taire…
L’ecténie pour les nouveaux martyrs sera récité par le Père Serge Model, tandis que l’hymne « Mémoire Eternelle sera chanté par un petit chœur dirigé par Matouchka Tatiana Reingardt, hymne subliment chanté qui fit monter des larmes à plus d’un.
DIEU SOIT LOUE POUR TOUT.
Anne Khoudokormoff-Kotschoubey
Bruxelles Golgothas russes: La Grâce du Martyre
15 octobre 2011
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"PO" ÉLISABETH DE RUSSIE, moniale, martyre et sainte
La joie de Macha
V.G.
"Prions encore pour que les serviteurs de Dieu qui luttent contre le mal qu'est l'avortement obtiennent miséricorde, vie, paix, santé, Salut, et le pardon et la rémission de leurs péchés. Lave-moi de toute iniquité et purifie-moi de ma faute, car je reconnais mes transgressions, et ma faute est constamment devant moi. J'ai péché contre toi seul, j'ai fait ce qui est mal à tes yeux...."
Une manifestation largement occultée par les média: à Paris, plusieurs milliers de personnes ont participé dimanche 22 janvier après-midi à la 8e «Marche pour la vie» organisée par une quinzaine d'associations opposées à l'avortement, qui souhaitaient interpeller les élus, à trois mois de l'élection présidentielle.
Les manifestants (6 850 selon la police, 30 000 selon les organisateurs) ont marché entre la place de la République et l'Opéra derrière une banderole demandant «Des élus pour le respect de la vie».
"Prions encore pour que les serviteurs de Dieu qui luttent contre le mal qu'est l'avortement obtiennent miséricorde, vie, paix, santé, Salut, et le pardon et la rémission de leurs péchés. Lave-moi de toute iniquité et purifie-moi de ma faute, car je reconnais mes transgressions, et ma faute est constamment devant moi. J'ai péché contre toi seul, j'ai fait ce qui est mal à tes yeux...."
Une manifestation largement occultée par les média: à Paris, plusieurs milliers de personnes ont participé dimanche 22 janvier après-midi à la 8e «Marche pour la vie» organisée par une quinzaine d'associations opposées à l'avortement, qui souhaitaient interpeller les élus, à trois mois de l'élection présidentielle.
Les manifestants (6 850 selon la police, 30 000 selon les organisateurs) ont marché entre la place de la République et l'Opéra derrière une banderole demandant «Des élus pour le respect de la vie».
Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «Des lois pour la vie», «L'avortement tue» ou encore «Avortement, euthanasie, ça suffit !», et criaient des slogans tels que «Pour les présidentielles, protégeons l'essentiel».
Les manifestants réclament une «vraie politique d'aide aux familles»
Les associations organisatrices réclament l'abrogation de la loi Veil de 1975 qui a légalisé l'avortement, eainsi que la mise en place d'une «vraie politique d'aide aux familles, avec un effort particulier au profit des mères en difficulté». «Pour qu'il n'y ait aucune femme qui soit contrainte d'avorter contre son gré, il faut des aides matérielles et morales importantes, ça devrait être une priorité nationale», a déclaré le porte-parole de la marche, Paul Ginoux Defermon. «Je ne suis pas favorable à la remise en cause de la loi sur l'avortement, ce que j'aimerais, c'est qu'il y ait des maisons pour les femmes en difficultés, et une politique familiale beaucoup plus accueillante pour la vie qu'elle ne l'est aujourd'hui», a déclaré Christine Boutin, candidate à la présidentielle du Parti chrétien-démocrate (PCD), qui a participé au défilé.
Dans le défilé figuraient des jeunes, des familles, des personnes âgées, des prêtres dont quelques-uns en soutane. L'avortement «pour moi c'est un crime, parce qu'on tue un être vivant», a expliqué Francis Kruch, un enseignant de 59 ans qui participe «tous les ans» à cette marche, organisée pour la première fois en 2005 et revendiquant le soutien de 28 évêques...D'après: le Parisien
* * *
NB: le 22 janvier est le jour anniversaire de la décision de justice du procès "Roe v. Wade" qui légalisa l'avortement [aux USA, 1973] Pour comprendre ce qu'est ce "Roe v. Wade", voir cet excellent article en anglais par le p. Patrick Henry Reardon, recteur de la paroisse All Saints Antiochian Orthodox Church, Chicago, Illinois "The Roots of Roe v. Wade"
(Le prêtre et le diacre prennent leur place devant l'Icône du Christ, placée au centre de l'église ou en quelqu'autre endroit approprié. Le prêtre est revêtu de sa soutane/rasson et de son étole/epitrachelion, et le diacre de son sticharion et de son orarion)....Suite Office de prière pour les victimes de l'avortement (jour pour la Vie)
Les manifestants réclament une «vraie politique d'aide aux familles»
Les associations organisatrices réclament l'abrogation de la loi Veil de 1975 qui a légalisé l'avortement, eainsi que la mise en place d'une «vraie politique d'aide aux familles, avec un effort particulier au profit des mères en difficulté». «Pour qu'il n'y ait aucune femme qui soit contrainte d'avorter contre son gré, il faut des aides matérielles et morales importantes, ça devrait être une priorité nationale», a déclaré le porte-parole de la marche, Paul Ginoux Defermon. «Je ne suis pas favorable à la remise en cause de la loi sur l'avortement, ce que j'aimerais, c'est qu'il y ait des maisons pour les femmes en difficultés, et une politique familiale beaucoup plus accueillante pour la vie qu'elle ne l'est aujourd'hui», a déclaré Christine Boutin, candidate à la présidentielle du Parti chrétien-démocrate (PCD), qui a participé au défilé.
Dans le défilé figuraient des jeunes, des familles, des personnes âgées, des prêtres dont quelques-uns en soutane. L'avortement «pour moi c'est un crime, parce qu'on tue un être vivant», a expliqué Francis Kruch, un enseignant de 59 ans qui participe «tous les ans» à cette marche, organisée pour la première fois en 2005 et revendiquant le soutien de 28 évêques...D'après: le Parisien
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NB: le 22 janvier est le jour anniversaire de la décision de justice du procès "Roe v. Wade" qui légalisa l'avortement [aux USA, 1973] Pour comprendre ce qu'est ce "Roe v. Wade", voir cet excellent article en anglais par le p. Patrick Henry Reardon, recteur de la paroisse All Saints Antiochian Orthodox Church, Chicago, Illinois "The Roots of Roe v. Wade"
(Le prêtre et le diacre prennent leur place devant l'Icône du Christ, placée au centre de l'église ou en quelqu'autre endroit approprié. Le prêtre est revêtu de sa soutane/rasson et de son étole/epitrachelion, et le diacre de son sticharion et de son orarion)....Suite Office de prière pour les victimes de l'avortement (jour pour la Vie)
Anna Khoudokormoff-Kotschoubey
Père Serge PRAVDOLIOUBOV
Lors d’une conférence et exposition sur les Solovki à Moscou en décembre dernier, le prêtre Serge Pravdodlioubov, fils de prêtre et dont le grand-père, prêtre également, fut plusieurs fois interné et qui succomba aux Solovki, a introduit derechef son entretien par une question, prononcée d’une voix forte, mais sur un ton « bon enfant », qui nous a impressionné. Je cite: « Lorsque vous récitez les 10 commandements, qu’est-ce que vous dites ? Vous dites : «Honorons nos pères et nos mères. Or, qui sont nos pères et mères ? Et bien nos pères et mères sont LES SAINTS MARTYRS. Ce sont eux nos pères et mères. C’est eux qu’il faut honorer, ce sont eux nos exemples, ce sont eux nos accompagnateurs dans la vie, dans toute notre vie ». Chaque jour, un saint, ou plusieurs saints sont fêtés, ils nous illuminent, ce sont eux nos Lumières. Nous sommes riches en lumière parce que nous sommes riches en saints martyrs». Tout devient alors fort simple, évident.
Le Père Serge Pravdolioubov, (sa photo) (le grand-père) fut canonisé en l’an 2000 comme confesseur de la foi. Parlant de lui, un ancien prisonnier a pu dire : « Le père Serge, pendant ces nombreuses arrestations, ne cessait de conforter les prisonniers et ne voulait pas qu’ils tombent dans le désespoir ».
Père Serge PRAVDOLIOUBOV
Lors d’une conférence et exposition sur les Solovki à Moscou en décembre dernier, le prêtre Serge Pravdodlioubov, fils de prêtre et dont le grand-père, prêtre également, fut plusieurs fois interné et qui succomba aux Solovki, a introduit derechef son entretien par une question, prononcée d’une voix forte, mais sur un ton « bon enfant », qui nous a impressionné. Je cite: « Lorsque vous récitez les 10 commandements, qu’est-ce que vous dites ? Vous dites : «Honorons nos pères et nos mères. Or, qui sont nos pères et mères ? Et bien nos pères et mères sont LES SAINTS MARTYRS. Ce sont eux nos pères et mères. C’est eux qu’il faut honorer, ce sont eux nos exemples, ce sont eux nos accompagnateurs dans la vie, dans toute notre vie ». Chaque jour, un saint, ou plusieurs saints sont fêtés, ils nous illuminent, ce sont eux nos Lumières. Nous sommes riches en lumière parce que nous sommes riches en saints martyrs». Tout devient alors fort simple, évident.
Le Père Serge Pravdolioubov, (sa photo) (le grand-père) fut canonisé en l’an 2000 comme confesseur de la foi. Parlant de lui, un ancien prisonnier a pu dire : « Le père Serge, pendant ces nombreuses arrestations, ne cessait de conforter les prisonniers et ne voulait pas qu’ils tombent dans le désespoir ».
Icône du Père Serge Pravdolioubov
Dans son testament le père Serge écrivit ceci :
« Il y a des moments dans la vie d’un homme où il souffre de dures épreuves et ces terribles épreuves n’arrivent pas sans la volonté de Dieu. Le Seigneur connait la raison de chaque épreuve et nous devons fermement penser que ces épreuves sont permises par Dieu, c’est Sa volonté pour nous – une volonté qui est bénie et qui est parfaite ». DIEU SOIT LOUE POUR TOUT
Père Mikhaïl BORODITSKY. (un autre détenu)
Le père Mikhaïl écrivit à sa fille : « Tu m’écris que tu as les nerfs ébranlés, je vais t’indiquer un très bon remède que j’ai expérimenté sur moi-même, c’est de s’en remettre entièrement à la volonté de Dieu. Rappelle-toi que quoiqu’Il fasse, Il le fait pour le mieux. Tout comme le meilleur docteur donne des remèdes doux, mais le plus souvent ils sont amers, le Seigneur nous en donne de doux et aussi d’amers, pour le salut de notre âme. Renforce ta foi par la prière, à la maison et à l’église, par la lecture de la parole de Dieu et en particulier du saint Evangile, et tu seras toujours tranquille et heureuse. Cela, je te le dis, je l’ai expérimenté sur moi-même. » DIEU SOIT LOUE POUR TOUT.
Père Paul FLORENSKY
Le père Pavel Florensky (1882-1937) était à la fois un homme de sciences et un philosophe. Esprit universel, même en déportation en Sibérie il a continué à faire des travaux scientifiques. En 1934 il fut envoyé aux Solovki. Longtemps la date et le lieu de sa mort étaient inconnus. Il a été exécuté en 1937 avec 500 autres personnes, et jeté dans un charnier près de Léningrad. Ce n’est qu’en 1989 que l’on sut l’endroit exact de sa sépulture.
Extrait du testament spirituel du père Paul à ses enfants: «Dans ce que je vous demande, le plus important est:« Souvenez-vous du Seigneur et tremblez devant Lui ». Tout mon testament est contenu dans ces mots. Dans vos vies, tout le reste est de moindre importance. Essayez d’écouter avec délicatesse le genre humain, sachez venir en aide à temps à ceux que le Seigneur vous enverra en demandeurs de votre secours. Regardez le plus souvent possible les étoiles. Lorsque votre âme souffrira, regardez les étoiles ou le ciel d’azur d’un après midi. Lorsque vous serez tristes, lorsqu’on vous aura offensés, lorsque vous aurez échoué, lorsqu’une tempête s’élèvera dans votre âme, sortez à l’air frais et restez seul avec le ciel, ainsi votre âme s’apaisera ». DIEU SOIT LOUE POUR TOUT.
Conclusion
Je voudrais me permettre ici d’ajouter une toute petite note personnelle, je voudrais dire ceci:
Lors d’un pèlerinage aux Solovki, il y a 14 ans de cela, nous étions - tout notre groupe - dirigé par le père Nicolas Rehbinder de Paris - (sa photo au Golgotha) nous avons fait ensemble l’ascension du Golgotha en silence, et nous étions par la suite impressionnés par le fait que nous n’étions pas si tristes. Comment est-ce possible de ne pas être triste, ni horrifié, ni anéanti surtout lorsqu’on sait les tortures subies en cet endroit? Mais non, quelque chose de plus grand, de plus fort, de plus essentiel peut-être, nous habitait, une sorte de Lumière que l’on pourrait dire palpable, et même voir. Bien sûr, il y avait cette extraordinaire nature exceptionnellement belle. Mais nous nous voyions les uns et les autres, tous unis, tous saisis de quelque chose d’essentiel et, peut-être, est-ce ce sentiment de l’essentiel qui était la Lumière. Peut-être avions-nous découvert que la Lumière c’était de vivre l’essentiel, le vrai, ce que vivent tous les prisonniers dans leur ultime vérité sur terre, alors nous nous sentions en symbiose par ce fait extraordinaire que nous vivions en quelque sorte, un peu, ce qu’ici le martyr avait vécu : il connaissait l’essentiel, il l’avait vécu comme par « enchantement », enchantement de l’amour de Dieu révélé et c’est cet amour de Dieu qu’il confessait et qui l’a conduit jusqu’au martyr, mais pour lui c’était la joie, parce qu’il connaissait l’amour suprême de Dieu. Et nous, nous ressentions cela. C’est pourquoi nous n’étions pas si tristes. Nous communiions avec ces extraordinaires martyrs que Dieu nous a donnés en cadeau dans cet écrin de la nature. C’est pourquoi les Solovki est un lieu sublime de Lumière.
Après notre incursion aux Solovki, nous voici maintenant près de Moscou dans un lieu totalement autre.....Suite
Dans son testament le père Serge écrivit ceci :
« Il y a des moments dans la vie d’un homme où il souffre de dures épreuves et ces terribles épreuves n’arrivent pas sans la volonté de Dieu. Le Seigneur connait la raison de chaque épreuve et nous devons fermement penser que ces épreuves sont permises par Dieu, c’est Sa volonté pour nous – une volonté qui est bénie et qui est parfaite ». DIEU SOIT LOUE POUR TOUT
Père Mikhaïl BORODITSKY. (un autre détenu)
Le père Mikhaïl écrivit à sa fille : « Tu m’écris que tu as les nerfs ébranlés, je vais t’indiquer un très bon remède que j’ai expérimenté sur moi-même, c’est de s’en remettre entièrement à la volonté de Dieu. Rappelle-toi que quoiqu’Il fasse, Il le fait pour le mieux. Tout comme le meilleur docteur donne des remèdes doux, mais le plus souvent ils sont amers, le Seigneur nous en donne de doux et aussi d’amers, pour le salut de notre âme. Renforce ta foi par la prière, à la maison et à l’église, par la lecture de la parole de Dieu et en particulier du saint Evangile, et tu seras toujours tranquille et heureuse. Cela, je te le dis, je l’ai expérimenté sur moi-même. » DIEU SOIT LOUE POUR TOUT.
Père Paul FLORENSKY
Le père Pavel Florensky (1882-1937) était à la fois un homme de sciences et un philosophe. Esprit universel, même en déportation en Sibérie il a continué à faire des travaux scientifiques. En 1934 il fut envoyé aux Solovki. Longtemps la date et le lieu de sa mort étaient inconnus. Il a été exécuté en 1937 avec 500 autres personnes, et jeté dans un charnier près de Léningrad. Ce n’est qu’en 1989 que l’on sut l’endroit exact de sa sépulture.
Extrait du testament spirituel du père Paul à ses enfants: «Dans ce que je vous demande, le plus important est:« Souvenez-vous du Seigneur et tremblez devant Lui ». Tout mon testament est contenu dans ces mots. Dans vos vies, tout le reste est de moindre importance. Essayez d’écouter avec délicatesse le genre humain, sachez venir en aide à temps à ceux que le Seigneur vous enverra en demandeurs de votre secours. Regardez le plus souvent possible les étoiles. Lorsque votre âme souffrira, regardez les étoiles ou le ciel d’azur d’un après midi. Lorsque vous serez tristes, lorsqu’on vous aura offensés, lorsque vous aurez échoué, lorsqu’une tempête s’élèvera dans votre âme, sortez à l’air frais et restez seul avec le ciel, ainsi votre âme s’apaisera ». DIEU SOIT LOUE POUR TOUT.
Conclusion
Je voudrais me permettre ici d’ajouter une toute petite note personnelle, je voudrais dire ceci:
Lors d’un pèlerinage aux Solovki, il y a 14 ans de cela, nous étions - tout notre groupe - dirigé par le père Nicolas Rehbinder de Paris - (sa photo au Golgotha) nous avons fait ensemble l’ascension du Golgotha en silence, et nous étions par la suite impressionnés par le fait que nous n’étions pas si tristes. Comment est-ce possible de ne pas être triste, ni horrifié, ni anéanti surtout lorsqu’on sait les tortures subies en cet endroit? Mais non, quelque chose de plus grand, de plus fort, de plus essentiel peut-être, nous habitait, une sorte de Lumière que l’on pourrait dire palpable, et même voir. Bien sûr, il y avait cette extraordinaire nature exceptionnellement belle. Mais nous nous voyions les uns et les autres, tous unis, tous saisis de quelque chose d’essentiel et, peut-être, est-ce ce sentiment de l’essentiel qui était la Lumière. Peut-être avions-nous découvert que la Lumière c’était de vivre l’essentiel, le vrai, ce que vivent tous les prisonniers dans leur ultime vérité sur terre, alors nous nous sentions en symbiose par ce fait extraordinaire que nous vivions en quelque sorte, un peu, ce qu’ici le martyr avait vécu : il connaissait l’essentiel, il l’avait vécu comme par « enchantement », enchantement de l’amour de Dieu révélé et c’est cet amour de Dieu qu’il confessait et qui l’a conduit jusqu’au martyr, mais pour lui c’était la joie, parce qu’il connaissait l’amour suprême de Dieu. Et nous, nous ressentions cela. C’est pourquoi nous n’étions pas si tristes. Nous communiions avec ces extraordinaires martyrs que Dieu nous a donnés en cadeau dans cet écrin de la nature. C’est pourquoi les Solovki est un lieu sublime de Lumière.
Après notre incursion aux Solovki, nous voici maintenant près de Moscou dans un lieu totalement autre.....Suite
La dernière livraison du Messager de l’Archevêché (1 ) contient le texte de l’allocution lue à la réception de l’Archevêché à l’occasion de la fête de la Nativité et de la Théophanie. Ce texte est bouleversant. Certes, dans le passé, les membres du conseil de l’Archevêché ont parfois manqué de tout le sens critique souhaitable sur les résultats de leur action. Mais en l’occurrence, ils paraissent prendre conscience de l’impasse dans laquelle s’est engagé l’Archevêché et des contradictions dans lesquelles il s’est enfermé.
A cet égard, Il est particulièrement regrettable que les membres de son conseil aient considéré ceux qui n’avaient pas la même opinion qu’eux comme des ennemis à éliminer. Le jugement de ces « dissidents », eut pourtant été très utile pour la vie de l’Archevêché. Ce dernier voit souvent l’OLTR comme son détracteur, alors même que cette association, créée par des membres éminents de l’Archevêché, n’a eu de cesse que d’essayer d’aider l’Archevêché à éviter ces impasses.
A cet égard, Il est particulièrement regrettable que les membres de son conseil aient considéré ceux qui n’avaient pas la même opinion qu’eux comme des ennemis à éliminer. Le jugement de ces « dissidents », eut pourtant été très utile pour la vie de l’Archevêché. Ce dernier voit souvent l’OLTR comme son détracteur, alors même que cette association, créée par des membres éminents de l’Archevêché, n’a eu de cesse que d’essayer d’aider l’Archevêché à éviter ces impasses.
En reniant ses origines, l’Archevêché s’est placé dans une relation d’hostilité déclarée envers sa propre Eglise. En niant son caractère provisoire, il n’a pas compris que la « protection » de Constantinople ne saurait être éternelle et ce d‘autant moins que l’Archevêché semble viser à prendre la place que revendique le Patriarcat de Constantinople en Europe occidentale (et ailleurs).
L’impasse juridictionnelle est totale. Il est douteux que l’Archevêché puisse aller vers une «indépendance» du type de celle qu’il a connu en 1965, car il n’a plus la possibilité de consacrer de nouveaux évêques (le faire serait aller vers un sectarisme caractérisé). Il est tout aussi improbable qu’il puisse trouver refuge et compréhension auprès d’une autre Eglise comme l’Eglise roumaine, serbe, antiochienne ou autre… Se rapprocher de l’OCA (Orthodox Church in America) serait pour l’Archevêché renier toute référence à la territorialité dans l’Eglise à laquelle il semble tant tenir. La seule voie encore possible semble effectivement être l’Eglise russe hors frontière. La récente visite à la cathédrale de la rue Daru de Monseigneur Hilarion, primat de cette Eglise, est peut-être une indication que cette voie, qui pourrait être salutaire, est explorée.
Les années à venir risquent d’être vraiment difficiles ! D’autant plus que «l’unicité de la situation et du message» de l’Archevêché restent «à formuler». Puisse l’Archevêché ne pas idéaliser sa situation et porter un regard réaliste sur notre environnement ecclésial. Notre Eglise, dit-il par exemple, (en se plaçant quasiment au niveau d’une Eglise autocéphale) est indépendante «de toute persécutions et libéralités de l’Etat». Il ne se rend pas compte qu’aux yeux de l’Etat il est minuscule, n’existe pratiquement pas en tant que tel et qu’il n’est vu que dans le cadre des relations avec l’Eglise russe ou l’Eglise de Constantinople. (De plus est-il vraiment exempt «de toutes libéralités de l’Etat», comme certains le pensent ? N’oublions pas les subventions accordées pour l’entretien de Daru, Nice, Saint Serge et autres).
Enfin l’Archevêché veut travailler à une Eglise locale qui serait seulement celle des personnes orthodoxes « intégrées complètement ou issues de nos pays». Cela est paradoxal car une telle Eglise locale ne regrouperait qu’une minorité des orthodoxes vivant en Europe occidentale. Elle ne serait donc pas l’Eglise locale mais une des «juridictions», celle des assimilés ou des habitants de souche, à côté de la juridiction des grecs qui ne veulent pas s’assimiler, des serbes, des russes, etc.
Afin de ne pas gaspiller en pure perte le riche héritage de cette structure ecclésiale, il faut se garder de ressembler aux « libéraux » qui participaient au concile de Moscou de 1917/18 et dont le Métropolite Euloge a écrit dans ses mémoires qu’ils manifestaient «une fidélité à des idées abstraites qui ne tenait pas compte des faits et de la réalité historique». (« Le chemin de ma vie » page 238).
Séraphin Rehbinder, Janvier 2012
Président de l’OLTR
(1) Messager de l’Archevêché janvier 2012
L’impasse juridictionnelle est totale. Il est douteux que l’Archevêché puisse aller vers une «indépendance» du type de celle qu’il a connu en 1965, car il n’a plus la possibilité de consacrer de nouveaux évêques (le faire serait aller vers un sectarisme caractérisé). Il est tout aussi improbable qu’il puisse trouver refuge et compréhension auprès d’une autre Eglise comme l’Eglise roumaine, serbe, antiochienne ou autre… Se rapprocher de l’OCA (Orthodox Church in America) serait pour l’Archevêché renier toute référence à la territorialité dans l’Eglise à laquelle il semble tant tenir. La seule voie encore possible semble effectivement être l’Eglise russe hors frontière. La récente visite à la cathédrale de la rue Daru de Monseigneur Hilarion, primat de cette Eglise, est peut-être une indication que cette voie, qui pourrait être salutaire, est explorée.
Les années à venir risquent d’être vraiment difficiles ! D’autant plus que «l’unicité de la situation et du message» de l’Archevêché restent «à formuler». Puisse l’Archevêché ne pas idéaliser sa situation et porter un regard réaliste sur notre environnement ecclésial. Notre Eglise, dit-il par exemple, (en se plaçant quasiment au niveau d’une Eglise autocéphale) est indépendante «de toute persécutions et libéralités de l’Etat». Il ne se rend pas compte qu’aux yeux de l’Etat il est minuscule, n’existe pratiquement pas en tant que tel et qu’il n’est vu que dans le cadre des relations avec l’Eglise russe ou l’Eglise de Constantinople. (De plus est-il vraiment exempt «de toutes libéralités de l’Etat», comme certains le pensent ? N’oublions pas les subventions accordées pour l’entretien de Daru, Nice, Saint Serge et autres).
Enfin l’Archevêché veut travailler à une Eglise locale qui serait seulement celle des personnes orthodoxes « intégrées complètement ou issues de nos pays». Cela est paradoxal car une telle Eglise locale ne regrouperait qu’une minorité des orthodoxes vivant en Europe occidentale. Elle ne serait donc pas l’Eglise locale mais une des «juridictions», celle des assimilés ou des habitants de souche, à côté de la juridiction des grecs qui ne veulent pas s’assimiler, des serbes, des russes, etc.
Afin de ne pas gaspiller en pure perte le riche héritage de cette structure ecclésiale, il faut se garder de ressembler aux « libéraux » qui participaient au concile de Moscou de 1917/18 et dont le Métropolite Euloge a écrit dans ses mémoires qu’ils manifestaient «une fidélité à des idées abstraites qui ne tenait pas compte des faits et de la réalité historique». (« Le chemin de ma vie » page 238).
Séraphin Rehbinder, Janvier 2012
Président de l’OLTR
(1) Messager de l’Archevêché janvier 2012
Le 23 janvier, l'église Saint-Nicolas et le centre de pèlerinage situés dans la ville italienne de Bari et construits avant la révolution d'octobre 1917 grâce aux dons des Russes, ont été officiellement remis au patriarcat de Moscou, lit-on mardi sur le site officiel de l'Eglise orthodoxe russe.
La cérémonie a eu lieu en présence du maire de Bari Michele Emiliano, de l'archevêque Marc d'Egorievsk, responsable des établissements à l'étranger du patriarcat de Moscou et d'Alexeï Mechkov, ambassadeur russe en Italie.
La cérémonie a eu lieu en présence du maire de Bari Michele Emiliano, de l'archevêque Marc d'Egorievsk, responsable des établissements à l'étranger du patriarcat de Moscou et d'Alexeï Mechkov, ambassadeur russe en Italie.
La surface totale de l'ensemble s'élève à 8.000 m². Il a été construit entre 1913 et 1917 par le célèbre architecte russe Chtchoussev. La révolution d'octobre 1917 a entraîné un vide juridique concernant son statut et en 1936 il est devenu propriété de la ville de Bari. En 2008, l'Etat italien a reçu les droits du complexe architectural avant de les restituer à la Russie en 2009.
Ria novosti
Saint Nicolas de Myre
Ria novosti
Saint Nicolas de Myre
un texte de Xenia KRIVOCHEINE
Ce texte est publié par la revue russe "Neskoutchny Sad"
Il y a une dizaine d'années je suis allée à Brive, en Corrèze où j'ai visité un monastère abandonné qui avait été fondé par saint Antoine de Padoue. Une source miraculeuse, des petits lacs, des grottes. Le calme et la sérénité, aucune présence humaine. J'ai rempli une bouteille d'eau dont un filet coulait sur une paroi couverte de mousse. Une pancarte disait: "Source miraculeuse de saint Antoine".
Le soir même j'ai rencontré le maire de Brive auquel j'ai raconté ma journée. Il se mit à rire: "Madame, vous croyez à ces balivernes? Cette eau vient du tout à l'égout! Les maraîchers des environs s'en servent pour arroser leurs potagers".
Cette réplique m'a fait penser à la cécité de l'homme moderne, à son incrédulité, à la force de la pensée athée. Le "rénovationnisme" qui a envahi les paroisses catholiques à la suite du Concile Vatican II (1962) n'a fait que rebuter la jeunesse au lieu de l'attirer. Il pouvait sembler qu'une messe accompagnée de musique de jazz, ou des textes liturgiques "adaptés" devraient faire affluer les jeunes dans l'Eglise modernisée. Ce renouveau n'a pas donné de fruits, la sécularisation de la société a désappris les fidèles à prier.
Comment ne pas se souvenir de "la liberté de conscience" officiellement octroyée en Russie par les bolcheviks en 1918.
Ce texte est publié par la revue russe "Neskoutchny Sad"
Il y a une dizaine d'années je suis allée à Brive, en Corrèze où j'ai visité un monastère abandonné qui avait été fondé par saint Antoine de Padoue. Une source miraculeuse, des petits lacs, des grottes. Le calme et la sérénité, aucune présence humaine. J'ai rempli une bouteille d'eau dont un filet coulait sur une paroi couverte de mousse. Une pancarte disait: "Source miraculeuse de saint Antoine".
Le soir même j'ai rencontré le maire de Brive auquel j'ai raconté ma journée. Il se mit à rire: "Madame, vous croyez à ces balivernes? Cette eau vient du tout à l'égout! Les maraîchers des environs s'en servent pour arroser leurs potagers".
Cette réplique m'a fait penser à la cécité de l'homme moderne, à son incrédulité, à la force de la pensée athée. Le "rénovationnisme" qui a envahi les paroisses catholiques à la suite du Concile Vatican II (1962) n'a fait que rebuter la jeunesse au lieu de l'attirer. Il pouvait sembler qu'une messe accompagnée de musique de jazz, ou des textes liturgiques "adaptés" devraient faire affluer les jeunes dans l'Eglise modernisée. Ce renouveau n'a pas donné de fruits, la sécularisation de la société a désappris les fidèles à prier.
Comment ne pas se souvenir de "la liberté de conscience" officiellement octroyée en Russie par les bolcheviks en 1918.
En réalité ce fut le début de persécutions sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Le clergé fut exterminé, les autels, les objets du culte étaient blasphémés, les monastères transformés en prisons, en lieux de torture. Les premiers détenus en étaient des moines. Les actes de blasphème à l'égard des reliques étaient mis en scène avec une cruauté particulière. Grâce à Dieu le pouvoir déicide est tombé en Russie et nous pouvons à nouveau vénérer celles des reliques que la Providence a épargnées de l'anéantissement.
Il peut paraître surprenant à ceux des Russes qui ont vécu le régime soviétique déicide que les reliques chrétiennes en France ont eu à connaître des périodes plus que difficiles. La Grande Révolution de 1789-1799 est passée sur l'église avec son rouleau compresseur. On peut encore de nos jours observer les dégâts laissés par cette époque de vandalisme: admirable statues représentant des saints et des anges décapitées, fresques blanchies au crépi, vitraux gothiques brisés, tout ce qu'il y avait de sacré dans notre passé chrétien avait été vilipendé et voué à l'oubli. Les jacobins persécutaient le clergé avec non moins de cruauté qu'à l'époque athée soviétique. Si le XIX siècle fut relativement calme pour l'Eglise de France, le début du XX fut marqué par une nouvelle vague de persécutions. Souvenons nous de la loi promulguant la séparation de l'église et de l'école, le catéchisme, même à titre facultatif, était interdit dans les établissements d'enseignement. Toutes les écoles privées confessionnelles furent fermées, les ordres religieux expulsés du pays, de nombreux édifices appartenant à l'église furent confisqués… C'est à cette époque que triomphe le principe de la laïcité. Rien d'étonnant aussi à ce que nous percevions comme un miracle la présence d'une parcelle de la Sainte Croix, de la Couronne d'épines et du Clou dans Notre Dame de Paris.
Comment ne pas évoquer la trouvaille miraculeuse au début de "la perestroika" des reliques de Saint Séraphin de Sarov que des croyants avaient mis à l'abri… sous les combles de la cathédrale de la Vierge de Kazan à Saint-Pétersbourg transformée par les communistes en un musée "de l'histoire de la religion et de l'athéisme".
Il peut paraître surprenant à ceux des Russes qui ont vécu le régime soviétique déicide que les reliques chrétiennes en France ont eu à connaître des périodes plus que difficiles. La Grande Révolution de 1789-1799 est passée sur l'église avec son rouleau compresseur. On peut encore de nos jours observer les dégâts laissés par cette époque de vandalisme: admirable statues représentant des saints et des anges décapitées, fresques blanchies au crépi, vitraux gothiques brisés, tout ce qu'il y avait de sacré dans notre passé chrétien avait été vilipendé et voué à l'oubli. Les jacobins persécutaient le clergé avec non moins de cruauté qu'à l'époque athée soviétique. Si le XIX siècle fut relativement calme pour l'Eglise de France, le début du XX fut marqué par une nouvelle vague de persécutions. Souvenons nous de la loi promulguant la séparation de l'église et de l'école, le catéchisme, même à titre facultatif, était interdit dans les établissements d'enseignement. Toutes les écoles privées confessionnelles furent fermées, les ordres religieux expulsés du pays, de nombreux édifices appartenant à l'église furent confisqués… C'est à cette époque que triomphe le principe de la laïcité. Rien d'étonnant aussi à ce que nous percevions comme un miracle la présence d'une parcelle de la Sainte Croix, de la Couronne d'épines et du Clou dans Notre Dame de Paris.
Comment ne pas évoquer la trouvaille miraculeuse au début de "la perestroika" des reliques de Saint Séraphin de Sarov que des croyants avaient mis à l'abri… sous les combles de la cathédrale de la Vierge de Kazan à Saint-Pétersbourg transformée par les communistes en un musée "de l'histoire de la religion et de l'athéisme".
Un entretien avec Alexandre Rahr, directeur du Centre Berthold Beitz (Conseil allemand de politique étrangère)
Q. - Récemment le patriarche Cyrille a évoqué lors d’une interview les récents évènements politiques en Russie. Que pensez-vous de cette interview ?
A.R. - C’est une interview empreinte de sagesse et de modération. Le patriarche a préféré intervenir dès maintenant, sans attendre que la situation ne devienne encore plus tendue comme cela s’était passé en 1993 lors du conflit entre le Kremlin et le parlement. A l’époque le patriarche Alexis II a grandement contribué à ce qu’une solution soit trouvée à ce conflit. L’histoire ne se répète pas. Mais il est indispensable de calmer les passions. En effet, tous ceux qui sont sorties dans la rue ne sont pas des agents d’influence ou des révolutionnaires voulant déstabiliser le pays. Une classe moyenne s’est constituée. Elle est formée de gens qui se considèrent comme des patriotes et qui aspirent à ce que le pays soit dirigé d’une manière efficace et compétente. Bien des choses leur déplaisent dans la politique qui est menée ces dernières années. Il s’agit d’un mouvement de protestation initié par les classes moyennes. L’Eglise se montre vigilante à ce qui se passe et dit espérer une évolution constructive.
Q. - Récemment le patriarche Cyrille a évoqué lors d’une interview les récents évènements politiques en Russie. Que pensez-vous de cette interview ?
A.R. - C’est une interview empreinte de sagesse et de modération. Le patriarche a préféré intervenir dès maintenant, sans attendre que la situation ne devienne encore plus tendue comme cela s’était passé en 1993 lors du conflit entre le Kremlin et le parlement. A l’époque le patriarche Alexis II a grandement contribué à ce qu’une solution soit trouvée à ce conflit. L’histoire ne se répète pas. Mais il est indispensable de calmer les passions. En effet, tous ceux qui sont sorties dans la rue ne sont pas des agents d’influence ou des révolutionnaires voulant déstabiliser le pays. Une classe moyenne s’est constituée. Elle est formée de gens qui se considèrent comme des patriotes et qui aspirent à ce que le pays soit dirigé d’une manière efficace et compétente. Bien des choses leur déplaisent dans la politique qui est menée ces dernières années. Il s’agit d’un mouvement de protestation initié par les classes moyennes. L’Eglise se montre vigilante à ce qui se passe et dit espérer une évolution constructive.
Q. - Faut-il en conclure que l’Eglise et son patriarche s’ingèrent dans la sphère du politique ?
A.R. - Ce n’est pas mon avis. L’Eglise n’a nullement l’intention de devenir un acteur politique. D’autre part l’Eglise représente une grande force dans la société, elle est la conscience de notre peuple. Je pense aux Russes qui se considérent orthodoxes. La voix du patriarche est pour eux importante, elle est à même de faire revenir la paix et la tranquillité. D’autre part le patriarche Cyrille dit clairement au pouvoir qu’il est indispensable d’être à l’écoute des protestataires.
Q. - Peut-on dire que cette interview est un signe de conformisme de la part de l’Eglise orthodoxe ?
A.R. - Le patriarche Cyrille, un véritable leader spirituel, a mérité le respect en montrant qu’il est un homme moderne et qu’il parle le langage de son temps. Ce n’est pas un homme politique mais son influence dans le pays est considérable. Il peut, il doit, dirai-je, faire part de son analyse des évènements qui se produisent en Russie. Le pays entame aujourd’hui une étape compliquée de son devenir. En Occident comme en Russie les milieux libéraux sont persuadés que l’Eglise appartient au XIX siècle et qu’elle devrait donc se tenir à l’écart de la vie de la cité. Disons que si en Occident cette manière de voir est valable, elle ne l’est pas en Russie.
Après 80 ans de dictature communiste la Russie est à la recherche de ses racines, elle se remémore la Russie d’avant la révolution, elle se souvient de la manière de vivre à l’époque, elle revient à la foi chrétienne. Religiosité, foi, ecclésialité, tout ceci a été perdu pendant les décennies communistes. Il sera très difficile à la Russie de se frayer une voix sans que tout cela ne renaisse. Une Russie moderne sans Eglise paraît impensable. L’Eglise contribue à plus de cohérence sociale. Il est très important à mes yeux que le patriarche Cyrille de même qu’Alexis II, son prédécesseur, n’ont pas voulu que l’Eglise devienne le siège du nationalisme et de l’extrémisme.
Q. - Est-ce que le patriarche occupe une place qui lui est propre dans la vie de la société. A-t-il vocation a jouer un rôle dans la vie de la société et, si oui, lequel ?
A.R. - La fonction de patriarche est apparue dans l’histoire du pays bien avant celle de président. Le patriarche a une présence dans la durée historique et non dans l’ici et maintenant. De nos jours le patriarche ne peut avoir de fonctions politiques mais cela ne signifie pas qu’il n’exerce aucune influence sur la situation politique et sociale. La personnalité du patriarche Cyrille est très forte, aussi sa voix est parfaitement entendue. Il est de mise aujourd’hui d’estimer que la religion appartient au passé, que le monde est entré dans un âge post-chrétien et que l’Eglise ne peut que freiner le progrès de l’humanité.
La Russie s’est délivrée du communisme et rien n’y est similaire à ce qui existe ailleurs. L’Eglise rappelle qu’il y a une continuité dans l’évolution de l’humanité. Le patriarche représente un trait d’union entre le passé et le présent, entre les diverses forces politiques et sociales.
Q. - On reproche souvent à l’Eglise de garder le silence face aux problèmes et aux difficultés du temps présent. L’interview récente du patriarche est-elle une réponse aux questions qui préoccupent aujourd’hui les gens ?
A.R. - Le patriarcat de Moscou a recouvert la liberté il y a seulement 20 ans et il serait irréel de s’attendre à des réponses exhaustives. En effet, le monde change à vue d’œil, des questions surgissent, nombreuses, auxquelles l’Eglise n’est pas à même de donner une réponse univoque. Or, ce sont des réponses sages et réfléchies que l’on attend de l’Eglise.
L’Eglise ne doit pas s’immiscer dans la politique au jour le jour. D’ailleurs cela ne se produira pas en Russie. Nous observons un phénomène contraire : les hommes politiques viennent dans les églises pour y être vus espérant que cela leur apportera des voix. Ce sont des procédés qui ont également cours en Occident et je n’y vois rien de condamnable. L’essentiel est de ne pas réduire la foi à une recette politique et télévisuelle. Mais quand un responsable politique nous dit être devenu croyant et participer aux sacrements, comment ne pas s’en réjouir ?
La société russe a été horriblement mutilée pendant les décennies staliniennes, sous Brejnev c’est le cynisme qui a régné. De nos jours je vois que les gens, un peu partout dans le pays, affluent de plus en plus nombreux dans les paroisses. Qui, sinon l’Eglise, garderait et diffuserait les valeurs de la morale en ce XXI siècle sans foi ni loi.
Q - De nouveaux diocèses viennent d’être constitués. Que pensez-vous de cette évolution ?
A.R. - J’ai été formé au sein de l’Eglise orthodoxe russe hors frontières. Nous avons toujours éprouvé un grand respect à l’égard de la tradition. L’émigration russe a eu le grand mérite de maintenir, ne fût-ce qu’un peu, l’orthodoxie à l’étranger et d’éduquer plusieurs générations de croyants. Grâce à la réunion canonique avec l’Eglise mère, en 2007, ce grand pan de la société russe peut se sentir appartenant à nouveau au pays.
La venue en Russie de la Ceinture de la Vierge, accueillie par Vladimir Poutine, suscite l’ironie en Occident. Les journaux ridiculisent ceux qui attendent des heures pour pouvoir vénérer une relique. Je les laisse ricaner. L’Eglise renaît, son rôle devient comparable à ce qu’il était à l’époque de Byzance. L’Eglise orthodoxe ne doit pas se couper de ses racines, comme l’ont fait les protestants. Nous sommes, et c’est là notre erreur principale, tournés exclusivement vers le futur. Nous nous détournons de notre passé.
Je suis certain que l’Eglise orthodoxe russe ne succombera pas à cette tentation.
Traduction " Parlons d'orthodoxie"
En russe Interfax religion
A.R. - Ce n’est pas mon avis. L’Eglise n’a nullement l’intention de devenir un acteur politique. D’autre part l’Eglise représente une grande force dans la société, elle est la conscience de notre peuple. Je pense aux Russes qui se considérent orthodoxes. La voix du patriarche est pour eux importante, elle est à même de faire revenir la paix et la tranquillité. D’autre part le patriarche Cyrille dit clairement au pouvoir qu’il est indispensable d’être à l’écoute des protestataires.
Q. - Peut-on dire que cette interview est un signe de conformisme de la part de l’Eglise orthodoxe ?
A.R. - Le patriarche Cyrille, un véritable leader spirituel, a mérité le respect en montrant qu’il est un homme moderne et qu’il parle le langage de son temps. Ce n’est pas un homme politique mais son influence dans le pays est considérable. Il peut, il doit, dirai-je, faire part de son analyse des évènements qui se produisent en Russie. Le pays entame aujourd’hui une étape compliquée de son devenir. En Occident comme en Russie les milieux libéraux sont persuadés que l’Eglise appartient au XIX siècle et qu’elle devrait donc se tenir à l’écart de la vie de la cité. Disons que si en Occident cette manière de voir est valable, elle ne l’est pas en Russie.
Après 80 ans de dictature communiste la Russie est à la recherche de ses racines, elle se remémore la Russie d’avant la révolution, elle se souvient de la manière de vivre à l’époque, elle revient à la foi chrétienne. Religiosité, foi, ecclésialité, tout ceci a été perdu pendant les décennies communistes. Il sera très difficile à la Russie de se frayer une voix sans que tout cela ne renaisse. Une Russie moderne sans Eglise paraît impensable. L’Eglise contribue à plus de cohérence sociale. Il est très important à mes yeux que le patriarche Cyrille de même qu’Alexis II, son prédécesseur, n’ont pas voulu que l’Eglise devienne le siège du nationalisme et de l’extrémisme.
Q. - Est-ce que le patriarche occupe une place qui lui est propre dans la vie de la société. A-t-il vocation a jouer un rôle dans la vie de la société et, si oui, lequel ?
A.R. - La fonction de patriarche est apparue dans l’histoire du pays bien avant celle de président. Le patriarche a une présence dans la durée historique et non dans l’ici et maintenant. De nos jours le patriarche ne peut avoir de fonctions politiques mais cela ne signifie pas qu’il n’exerce aucune influence sur la situation politique et sociale. La personnalité du patriarche Cyrille est très forte, aussi sa voix est parfaitement entendue. Il est de mise aujourd’hui d’estimer que la religion appartient au passé, que le monde est entré dans un âge post-chrétien et que l’Eglise ne peut que freiner le progrès de l’humanité.
La Russie s’est délivrée du communisme et rien n’y est similaire à ce qui existe ailleurs. L’Eglise rappelle qu’il y a une continuité dans l’évolution de l’humanité. Le patriarche représente un trait d’union entre le passé et le présent, entre les diverses forces politiques et sociales.
Q. - On reproche souvent à l’Eglise de garder le silence face aux problèmes et aux difficultés du temps présent. L’interview récente du patriarche est-elle une réponse aux questions qui préoccupent aujourd’hui les gens ?
A.R. - Le patriarcat de Moscou a recouvert la liberté il y a seulement 20 ans et il serait irréel de s’attendre à des réponses exhaustives. En effet, le monde change à vue d’œil, des questions surgissent, nombreuses, auxquelles l’Eglise n’est pas à même de donner une réponse univoque. Or, ce sont des réponses sages et réfléchies que l’on attend de l’Eglise.
L’Eglise ne doit pas s’immiscer dans la politique au jour le jour. D’ailleurs cela ne se produira pas en Russie. Nous observons un phénomène contraire : les hommes politiques viennent dans les églises pour y être vus espérant que cela leur apportera des voix. Ce sont des procédés qui ont également cours en Occident et je n’y vois rien de condamnable. L’essentiel est de ne pas réduire la foi à une recette politique et télévisuelle. Mais quand un responsable politique nous dit être devenu croyant et participer aux sacrements, comment ne pas s’en réjouir ?
La société russe a été horriblement mutilée pendant les décennies staliniennes, sous Brejnev c’est le cynisme qui a régné. De nos jours je vois que les gens, un peu partout dans le pays, affluent de plus en plus nombreux dans les paroisses. Qui, sinon l’Eglise, garderait et diffuserait les valeurs de la morale en ce XXI siècle sans foi ni loi.
Q - De nouveaux diocèses viennent d’être constitués. Que pensez-vous de cette évolution ?
A.R. - J’ai été formé au sein de l’Eglise orthodoxe russe hors frontières. Nous avons toujours éprouvé un grand respect à l’égard de la tradition. L’émigration russe a eu le grand mérite de maintenir, ne fût-ce qu’un peu, l’orthodoxie à l’étranger et d’éduquer plusieurs générations de croyants. Grâce à la réunion canonique avec l’Eglise mère, en 2007, ce grand pan de la société russe peut se sentir appartenant à nouveau au pays.
La venue en Russie de la Ceinture de la Vierge, accueillie par Vladimir Poutine, suscite l’ironie en Occident. Les journaux ridiculisent ceux qui attendent des heures pour pouvoir vénérer une relique. Je les laisse ricaner. L’Eglise renaît, son rôle devient comparable à ce qu’il était à l’époque de Byzance. L’Eglise orthodoxe ne doit pas se couper de ses racines, comme l’ont fait les protestants. Nous sommes, et c’est là notre erreur principale, tournés exclusivement vers le futur. Nous nous détournons de notre passé.
Je suis certain que l’Eglise orthodoxe russe ne succombera pas à cette tentation.
Traduction " Parlons d'orthodoxie"
En russe Interfax religion
Le père Vsevolod Tchapline indique dans son blog que l'Eglise approuverait la constitution de partis chrétiens ou orthodoxes ou bien de groupes au sein des formations politiques mais ne les soutiendrait pas et ne les bénirait pas. Arguomenti ru
L'idée de créer en Russie des partis religieux selon le principe confessionnel est sans perspective, estiment les politologues, signalant la dévotion par trop exagérée de la société russe et un risque d'animosités.
"Je ne pense pas qu'avec toute la mode actuelle à la religion, la société russe vote sérieusement selon le principe religieux. Qui plus est, cela ne serait pas bon, car pourrait semer la discorde", a déclaré vendredi à RIA Novosti le docteur en sciences politiques Sergueï Tcherniakhovski.
Et d'expliquer que si les uns créaient un parti chrétien et d'autres un parti musulman, ils lutteraient soit les uns contre les autres, soit contre les athéistes. "Dans le premier cas, ils attiseraient des animosités religieuses, dans l'autre, ils s'opposeraient à la laïcité de notre Etat", a relevé l'expert.
L'idée de créer en Russie des partis religieux selon le principe confessionnel est sans perspective, estiment les politologues, signalant la dévotion par trop exagérée de la société russe et un risque d'animosités.
"Je ne pense pas qu'avec toute la mode actuelle à la religion, la société russe vote sérieusement selon le principe religieux. Qui plus est, cela ne serait pas bon, car pourrait semer la discorde", a déclaré vendredi à RIA Novosti le docteur en sciences politiques Sergueï Tcherniakhovski.
Et d'expliquer que si les uns créaient un parti chrétien et d'autres un parti musulman, ils lutteraient soit les uns contre les autres, soit contre les athéistes. "Dans le premier cas, ils attiseraient des animosités religieuses, dans l'autre, ils s'opposeraient à la laïcité de notre Etat", a relevé l'expert.
Un autre politologue russe, Evgueni Mintchenko a avoué lui aussi être sceptique quant à l'apparition de partis religieux dans le pays.
"Notre peuple n'est pas si religieux. La ferveur de notre population est très exagérée. La plupart de ceux qui se déclarent chrétiens orthodoxes ne sont en fait que des néo-païens", a-t-il dit.
L'archiprêtre Vsevolod Tchapline, président du département synodal des relations de l'Eglise orthodoxe russe avec la société, a récemment affirmé que le Patriarcat de Moscou accueillerait très positivement la fondation d'un parti politique orthodoxe. Cette déclaration a suscité de vastes retentissements au sein de la société.
Apparemment, les tentatives des politiciens de jouer sur les sentiments nationalistes de la société se poursuivront tant qu’elles apporteront des voix supplémentaires, contrairement au silence sur ce thème ou aux discours internationalistes, estiment les experts. RIa novosti
Cependant, les problèmes posés par les mouvements patriotiques ont besoin d’être réglés par le gouvernement, estime Vsevolod Tchapline, président du comité synodal pour les relations entre l'Eglise orthodoxe russe et la société.
"Le statut mal défini du peuple russe dans le pays, les obstacles à son auto-organisation, les difficultés dans les relations entre les immigrants et la population autochtone, la criminalité ethnique – malheureusement, tout cela suscite des doutes quant à l’équité des processus sociaux et aide les radicaux à déstabiliser la société", a-t-il fait remarquer.
Selon lui, il ne faut pas craindre le peuple russe fort, il ne faut pas avoir peur qu’il s’auto-organise sous des formes socioéconomiques et administratives qui lui sont naturelles, et que ces formes définissent le vecteur de l’évolution du pays. Les autres peuples de Russie peuvent le faire également, l’histoire connaît des exemples d’une telle auto-organisation, estime l’expert.
"Je suis convaincu que de cette manière on pourra débarrasser la société de la haine ethnique", a souligné l’archiprêtre Vsevolod Tchapline.
*.....Suite RIA novosti
"Notre peuple n'est pas si religieux. La ferveur de notre population est très exagérée. La plupart de ceux qui se déclarent chrétiens orthodoxes ne sont en fait que des néo-païens", a-t-il dit.
L'archiprêtre Vsevolod Tchapline, président du département synodal des relations de l'Eglise orthodoxe russe avec la société, a récemment affirmé que le Patriarcat de Moscou accueillerait très positivement la fondation d'un parti politique orthodoxe. Cette déclaration a suscité de vastes retentissements au sein de la société.
Apparemment, les tentatives des politiciens de jouer sur les sentiments nationalistes de la société se poursuivront tant qu’elles apporteront des voix supplémentaires, contrairement au silence sur ce thème ou aux discours internationalistes, estiment les experts. RIa novosti
Cependant, les problèmes posés par les mouvements patriotiques ont besoin d’être réglés par le gouvernement, estime Vsevolod Tchapline, président du comité synodal pour les relations entre l'Eglise orthodoxe russe et la société.
"Le statut mal défini du peuple russe dans le pays, les obstacles à son auto-organisation, les difficultés dans les relations entre les immigrants et la population autochtone, la criminalité ethnique – malheureusement, tout cela suscite des doutes quant à l’équité des processus sociaux et aide les radicaux à déstabiliser la société", a-t-il fait remarquer.
Selon lui, il ne faut pas craindre le peuple russe fort, il ne faut pas avoir peur qu’il s’auto-organise sous des formes socioéconomiques et administratives qui lui sont naturelles, et que ces formes définissent le vecteur de l’évolution du pays. Les autres peuples de Russie peuvent le faire également, l’histoire connaît des exemples d’une telle auto-organisation, estime l’expert.
"Je suis convaincu que de cette manière on pourra débarrasser la société de la haine ethnique", a souligné l’archiprêtre Vsevolod Tchapline.
*.....Suite RIA novosti
Paris, le 13 décembre 2011
Votre Excellence, Monsieur le Président!
Le Président de l’Union des Descendants des combattants de Gallipoli fait appel à vous, au nom des descendants de ceux qui ont conservé la Russie à l'étranger, depuis l’année 1920, et qui sont restés, jusqu'à leur mort, fidèles à leur Russie natale.
Les descendants de la deuxième, troisième et même quatrième générations vous prient de donner des instructions pour que soient établies les véritables circonstances de la mort du général Alexandre Pavlovitch Koutiépov et au lieu de son inhumation .
Le corps du défunt, conformément à nos traditions anciennes, doit être inhumé.
Un monument funéraire avec une croix orthodoxe à huit branches et une inscription doit être érigé sur le lieu de la sépulture. Nous croyons en l'immortalité de l'âme et, pour cette raison, près des restes enfouis d’un chrétien nous prions pour le repos de son âme. En l’occurrence nous sommes privés d’une telle possibilité.
Votre Excellence, Monsieur le Président!
Le Président de l’Union des Descendants des combattants de Gallipoli fait appel à vous, au nom des descendants de ceux qui ont conservé la Russie à l'étranger, depuis l’année 1920, et qui sont restés, jusqu'à leur mort, fidèles à leur Russie natale.
Les descendants de la deuxième, troisième et même quatrième générations vous prient de donner des instructions pour que soient établies les véritables circonstances de la mort du général Alexandre Pavlovitch Koutiépov et au lieu de son inhumation .
Le corps du défunt, conformément à nos traditions anciennes, doit être inhumé.
Un monument funéraire avec une croix orthodoxe à huit branches et une inscription doit être érigé sur le lieu de la sépulture. Nous croyons en l'immortalité de l'âme et, pour cette raison, près des restes enfouis d’un chrétien nous prions pour le repos de son âme. En l’occurrence nous sommes privés d’une telle possibilité.
Nous n’avons pu célébrer, de manière incomplète, à l’étranger, l’office des funérailles du serviteur de Dieu Alexandre à l'étranger en 1996 , en l’église de Notre-Dame du Signe de l'Eglise orthodoxe russe hors-frontières, à New York, quand nous avons appris avec certitude, que le général A.P. Koutiepov était mort en 1930. Mais, nous ne savons toujours pas où repose son corps.
Le général d'infanterie de l'armée russe, A.P Koutiepov était le président d’honneur du « Conseil de l'Union des combattants de Gallipoli », ceci de 1921 jusqu'à sa mort. Son nom est associé aux événements suivants :
Le 22 novembre 1920, les premières unités du premier corps militaire de l’Armée russe des Volontaires, sous le commandement du général Alexandre Koutiépov ont débarqué sur la côte nord du détroit des Dardanelles, sur la péninsule de Gallipoli, maintenant Gelibolu. À Gallipoli, le premier corps de l'armée russe a installé son camp, se répartissant par régiment, conservant son armement, ses formations militaires et sa discipline. Le camp a existé de novembre 1920 jusqu'à l’été 1923, lorsque, de Gallipoli, ont été évacués les derniers soldats de l’armée blanche. Cette période est entrée dans l’histoire sous le nom de «Station à Gallipoli».
Le 16 juillet 1921, un monument a été inauguré dans le cimetière de Gallipoli, en mémoire des soldats et des civils décédés, enterrés dans ce cimetière. Ce monument a été détruit par un tremblement de terre en 1949, mais, il a été restauré à l'initiative de la Fondation Saint-André le premier appelé avec le soutien du Gouvernement de la Fédération de Russie et inauguré à nouveau, le 17 mai 2008. Les représentants de notre Union ont participé aux cérémonies dédiées.
« L'Union des Descendants des combattants russes de Gallipoli », poursuit la tradition de la «Société des combattants de Gallipoli ", fondée le 22 novembre 1921. Notre «Union des Descendants des combattants de Gallipoli »a été fondée en 2008 à Paris. Notre Union rassemble les descendants des soldats russes qui ont combattu sous les bannières de l'Armée Blanche, et qui, après l'évacuation en novembre 1920, de la Crimée, ont été hébergés pendant de nombreux mois, dans des camps provisoires en Turquie et en Tunisie. En conséquence, il s’est trouvé près de 150.000 russes, à cette époque, à l’étranger, à Gallipoli, Tchataldje, Lemnos et Bizerte. L'objectif principal de l'Union est de réunir les descendants des combattants de Gallipoli pour préserver la mémoire de leurs ancêtres et perpétuer le souvenir des héros du mouvement blanc.
L'année dernière a marqué le 80ème anniversaire du jour de l'enlèvement mystérieux, en plein jour, le 26 Janvier 1930, rue Rousselet à Paris, par les agents du Guépéou, du Général d'infanterie A.P. Koutiépov et, par la suite, sa mort. Afin de perpétuer la mémoire de ce grand chef militaire russe et patriote, nous vous demandons de nous accorder toute l’assistance possible afin de pouvoir établir les véritables circonstances de sa mort et le lieu de sa sépulture.
Ceci est extrêmement important pour nous et est essentiel pour le rétablissement de la justice. Cela donnera la possibilité de célébrer un office orthodoxe des funérailles et de l’enterrement de la dépouille du général A. P. Koutiépov et d’honorer la mémoire d’un serviteur fidèle de sa patrie, la Russie.
Veuillez acceptez, Monsieur le Président, l’assurance de notre plus haute considération,
Alexeï P Grigoriev,
Président de l’Union des descendants des combattants russes de Gallipoli
Le général d'infanterie de l'armée russe, A.P Koutiepov était le président d’honneur du « Conseil de l'Union des combattants de Gallipoli », ceci de 1921 jusqu'à sa mort. Son nom est associé aux événements suivants :
Le 22 novembre 1920, les premières unités du premier corps militaire de l’Armée russe des Volontaires, sous le commandement du général Alexandre Koutiépov ont débarqué sur la côte nord du détroit des Dardanelles, sur la péninsule de Gallipoli, maintenant Gelibolu. À Gallipoli, le premier corps de l'armée russe a installé son camp, se répartissant par régiment, conservant son armement, ses formations militaires et sa discipline. Le camp a existé de novembre 1920 jusqu'à l’été 1923, lorsque, de Gallipoli, ont été évacués les derniers soldats de l’armée blanche. Cette période est entrée dans l’histoire sous le nom de «Station à Gallipoli».
Le 16 juillet 1921, un monument a été inauguré dans le cimetière de Gallipoli, en mémoire des soldats et des civils décédés, enterrés dans ce cimetière. Ce monument a été détruit par un tremblement de terre en 1949, mais, il a été restauré à l'initiative de la Fondation Saint-André le premier appelé avec le soutien du Gouvernement de la Fédération de Russie et inauguré à nouveau, le 17 mai 2008. Les représentants de notre Union ont participé aux cérémonies dédiées.
« L'Union des Descendants des combattants russes de Gallipoli », poursuit la tradition de la «Société des combattants de Gallipoli ", fondée le 22 novembre 1921. Notre «Union des Descendants des combattants de Gallipoli »a été fondée en 2008 à Paris. Notre Union rassemble les descendants des soldats russes qui ont combattu sous les bannières de l'Armée Blanche, et qui, après l'évacuation en novembre 1920, de la Crimée, ont été hébergés pendant de nombreux mois, dans des camps provisoires en Turquie et en Tunisie. En conséquence, il s’est trouvé près de 150.000 russes, à cette époque, à l’étranger, à Gallipoli, Tchataldje, Lemnos et Bizerte. L'objectif principal de l'Union est de réunir les descendants des combattants de Gallipoli pour préserver la mémoire de leurs ancêtres et perpétuer le souvenir des héros du mouvement blanc.
L'année dernière a marqué le 80ème anniversaire du jour de l'enlèvement mystérieux, en plein jour, le 26 Janvier 1930, rue Rousselet à Paris, par les agents du Guépéou, du Général d'infanterie A.P. Koutiépov et, par la suite, sa mort. Afin de perpétuer la mémoire de ce grand chef militaire russe et patriote, nous vous demandons de nous accorder toute l’assistance possible afin de pouvoir établir les véritables circonstances de sa mort et le lieu de sa sépulture.
Ceci est extrêmement important pour nous et est essentiel pour le rétablissement de la justice. Cela donnera la possibilité de célébrer un office orthodoxe des funérailles et de l’enterrement de la dépouille du général A. P. Koutiépov et d’honorer la mémoire d’un serviteur fidèle de sa patrie, la Russie.
Veuillez acceptez, Monsieur le Président, l’assurance de notre plus haute considération,
Alexeï P Grigoriev,
Président de l’Union des descendants des combattants russes de Gallipoli
V.G.
Le Patriarche de Moscou a remis le prix « Alexis II » « pour une action remarquable en faveur du renforcement de l’unité des peuples orthodoxes ; pour la consolidation et la promotion des valeurs chrétiennes dans la société ».de la Fondation publique internationale pour l’Unité des nations orthodoxes au Patriarche Théodore II d’Alexandrie et de toute l’Afrique, à Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne et au joueur de tennis serbe Novak Djokovic.
Le Patriarche Théodore a souligné dans son discours l’importance de la remise du prix «Pour son action remarquable en faveur du renforcement de l’unité des peuples orthodoxes» «à l’antique et glorieuse chaire d’Alexandrie en la personne de son Pape et Patriarche», exprimant l’espoir que cette distinction reflétait «les relations cordiales d’amour dans le Christ et de collaboration dans la concorde pour la gloire de notre Dieu qui existent entre nous».
Le Patriarche de Moscou a remis le prix « Alexis II » « pour une action remarquable en faveur du renforcement de l’unité des peuples orthodoxes ; pour la consolidation et la promotion des valeurs chrétiennes dans la société ».de la Fondation publique internationale pour l’Unité des nations orthodoxes au Patriarche Théodore II d’Alexandrie et de toute l’Afrique, à Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne et au joueur de tennis serbe Novak Djokovic.
Le Patriarche Théodore a souligné dans son discours l’importance de la remise du prix «Pour son action remarquable en faveur du renforcement de l’unité des peuples orthodoxes» «à l’antique et glorieuse chaire d’Alexandrie en la personne de son Pape et Patriarche», exprimant l’espoir que cette distinction reflétait «les relations cordiales d’amour dans le Christ et de collaboration dans la concorde pour la gloire de notre Dieu qui existent entre nous».
Pour Sa Béatitude, cette distinction marquait la reconnaissance « de la contribution de la chaire alexandrine à la formation de la théologie et de la pensée chrétiennes dès sa fondation, celle de l’activité missionnaire qu’elle développe depuis peu afin de répandre la Bonne nouvelle sur le continent africain ».
Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité palestinienne, a souligné dans son intervention combien il estimait le chemin de vie, l’héritage social et spirituel du défunt Patriarche Alexis II. Il a également remarqué qu’il était très heureux de recevoir un prix des mains du Patriarche Cyrille en lequel il voyait « un digne continuateur de l’œuvre du défunt Patriarche Alexis II ».
Pour le leader de l’Autorité palestinienne, la réception de ce prix le « stimulera dans la poursuite de ses efforts au nom de la diffusion d’une culture de la paix et du dialogue entre les civilisations et les religions, entre les peuples, en lieu et place d’une culture de la haine et de la violence. Elle servira également à soutenir les valeurs de tolérance et d’amitié au lieu du fanatisme et de l’hostilité ». M. Abbas est certain que ces valeurs sont particulièrement importantes en cette période de profondes transformations structurelles au sein de la région arabe : « En cette période, il importe que toutes les forces, les partis, les leaders religieux, les organisations, les intellectuels, joignent leurs efforts pour soutenir les peuples de la région dans la réalisation de leurs possibilités, afin qu’ils puissent jouir de leurs droits, du respect des libertés, des procédures démocratiques et de l’égalité entre les différents membres de la société ».
« Nous nous sentons particulièrement responsables pour que la Palestine, terre des Écritures saintes, conserve son rôle civilisateur dans la région et dans le monde en général. Nous poursuivons nos efforts pour atteindre à une paix juste, à la création d’un état palestinien indépendant suivant les frontières définies en 1967, vivant en bon voisinage avec Israël », a précisé M. Abbas.
Concluant son discours, Mahmoud Abbas a remercié le Primat de l’Église orthodoxe russe et la direction de la Fondation pour l’unité des nations orthodoxes pour le prix et a fait part de son intention d’utiliser la somme reçue en faveur des étudiants palestiniens faisant leurs études dans les établissements d’enseignement supérieur russes.
Novak Djokovic, qui n’avait pu se rendre à la cérémonie, a transmis une vidéocommunication où il soulignait que la réception d’une décoration internationale en Russie était un grand honneur pour lui : « L’Église orthodoxe russe est un exemple digne pour tout le monde orthodoxe. Au cours de son histoire multiséculaire, elle a survécu à maintes reprises à des périodes difficiles, elle a subi des persécutions, mais personne n’est jamais parvenu à la briser. Elle est actuellement en plein essor. Ce dernier point est un exemple pour nous, Serbes, et nous permet d’espérer que dans un proche avenir les temps difficiles s’éloigneront ». L’ambassadeur de la République de Serbie en Russie, Jelica Kurjak, a lu le message du Patriarche Irénée de Serbie aux participants de la cérémonie.
Les prix de la Fondation sont remis chaque année à des chefs d’état, chefs de gouvernement et de parlements, Primats d’Églises orthodoxes, hommes publics remarquables œuvrant en faveur du renforcement des liens économiques et politiques entre états s’étant historiquement développés dans le contexte de la tradition orientale chrétienne et en faveur de la promotion des normes de la morale chrétienne dans la vie de la société orthodoxe.
Source Mospat
Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité palestinienne, a souligné dans son intervention combien il estimait le chemin de vie, l’héritage social et spirituel du défunt Patriarche Alexis II. Il a également remarqué qu’il était très heureux de recevoir un prix des mains du Patriarche Cyrille en lequel il voyait « un digne continuateur de l’œuvre du défunt Patriarche Alexis II ».
Pour le leader de l’Autorité palestinienne, la réception de ce prix le « stimulera dans la poursuite de ses efforts au nom de la diffusion d’une culture de la paix et du dialogue entre les civilisations et les religions, entre les peuples, en lieu et place d’une culture de la haine et de la violence. Elle servira également à soutenir les valeurs de tolérance et d’amitié au lieu du fanatisme et de l’hostilité ». M. Abbas est certain que ces valeurs sont particulièrement importantes en cette période de profondes transformations structurelles au sein de la région arabe : « En cette période, il importe que toutes les forces, les partis, les leaders religieux, les organisations, les intellectuels, joignent leurs efforts pour soutenir les peuples de la région dans la réalisation de leurs possibilités, afin qu’ils puissent jouir de leurs droits, du respect des libertés, des procédures démocratiques et de l’égalité entre les différents membres de la société ».
« Nous nous sentons particulièrement responsables pour que la Palestine, terre des Écritures saintes, conserve son rôle civilisateur dans la région et dans le monde en général. Nous poursuivons nos efforts pour atteindre à une paix juste, à la création d’un état palestinien indépendant suivant les frontières définies en 1967, vivant en bon voisinage avec Israël », a précisé M. Abbas.
Concluant son discours, Mahmoud Abbas a remercié le Primat de l’Église orthodoxe russe et la direction de la Fondation pour l’unité des nations orthodoxes pour le prix et a fait part de son intention d’utiliser la somme reçue en faveur des étudiants palestiniens faisant leurs études dans les établissements d’enseignement supérieur russes.
Novak Djokovic, qui n’avait pu se rendre à la cérémonie, a transmis une vidéocommunication où il soulignait que la réception d’une décoration internationale en Russie était un grand honneur pour lui : « L’Église orthodoxe russe est un exemple digne pour tout le monde orthodoxe. Au cours de son histoire multiséculaire, elle a survécu à maintes reprises à des périodes difficiles, elle a subi des persécutions, mais personne n’est jamais parvenu à la briser. Elle est actuellement en plein essor. Ce dernier point est un exemple pour nous, Serbes, et nous permet d’espérer que dans un proche avenir les temps difficiles s’éloigneront ». L’ambassadeur de la République de Serbie en Russie, Jelica Kurjak, a lu le message du Patriarche Irénée de Serbie aux participants de la cérémonie.
Les prix de la Fondation sont remis chaque année à des chefs d’état, chefs de gouvernement et de parlements, Primats d’Églises orthodoxes, hommes publics remarquables œuvrant en faveur du renforcement des liens économiques et politiques entre états s’étant historiquement développés dans le contexte de la tradition orientale chrétienne et en faveur de la promotion des normes de la morale chrétienne dans la vie de la société orthodoxe.
Source Mospat
Anna Khoudokormoff-Kotschoubey
L’ ARCHIPEL DES SOLOVKI
Petite icône des Solovki avec tchékistes
Que recouvre le mot Solovki ? Les Solovki sont un archipel qui se trouve au nord-ouest de la Russie, dans la mer Blanche, tout près du cercle polaire. Il y a six grandes îles principales, dont l’île d’Anzer qui deviendra tristement célèbre au XXème siècle. Mais l’archipel des Solovki c’est tout d’abord un prodigieux et très ancien monastère. C’est un tout haut lieu de la spiritualité orthodoxe russe. Le monastère est entouré de murs massifs (car il a servi de fortifications contre les suédois au XVIIème siècle) (hauts de 8 à 11 m, épais de 4 à 6 m), percés de portes et renforcés de tours. Ces murs sont faits de larges pierres, des rochers parfois atteignant 5 m de longueur. Au centre de cette forteresse oblongue, on trouve un magnifique ensemble de bâtiments religieux, dont un immense réfectoire vouté, la Cathédrale de la Dormition, la Cathédrale de la Transfiguration, un beffroi et d’autres églises.
L’ ARCHIPEL DES SOLOVKI
Petite icône des Solovki avec tchékistes
Que recouvre le mot Solovki ? Les Solovki sont un archipel qui se trouve au nord-ouest de la Russie, dans la mer Blanche, tout près du cercle polaire. Il y a six grandes îles principales, dont l’île d’Anzer qui deviendra tristement célèbre au XXème siècle. Mais l’archipel des Solovki c’est tout d’abord un prodigieux et très ancien monastère. C’est un tout haut lieu de la spiritualité orthodoxe russe. Le monastère est entouré de murs massifs (car il a servi de fortifications contre les suédois au XVIIème siècle) (hauts de 8 à 11 m, épais de 4 à 6 m), percés de portes et renforcés de tours. Ces murs sont faits de larges pierres, des rochers parfois atteignant 5 m de longueur. Au centre de cette forteresse oblongue, on trouve un magnifique ensemble de bâtiments religieux, dont un immense réfectoire vouté, la Cathédrale de la Dormition, la Cathédrale de la Transfiguration, un beffroi et d’autres églises.
Les premiers fondateurs du monastère sont les saints Sabbat et Germain arrivés en bateau à voile sur la grande île des Solovki en 1429. Ils y plantèrent une croix et se construisirent des cellules en bois. Après la mort de Sabbat, Germain a été rejoint par le novice Zossime, qui est considéré avec eux comme l’un des fondateurs du monastère. Au cours des siècles le monastère grandit et devint très riche et économiquement puissant, vivant en autarcie. Les moines avaient notamment construits un réseau de multiples canaux pour parcourir leur territoire en été, et en traineaux sur la glace, en hiver. Ces canaux sont utilisés jusqu’à nos jours.
Les moines fondateurs du monastère des Solovki, Zossime , Germain et Sabbat sont canonisés au 16ième siècle comme saints thaumaturges. La première translation des reliques des saints Zossime et Sabbat eut lieu en 1566.
La deuxième translation des reliques eut lieu en 1992, après la chute du régime communiste, lorsqu’on les découvrit enfouies sous les combles de la cathédrale de Notre Dame de Kazan à Saint-Pétersbourg, transformée en musée de l’athéisme par les soviétiques.
Que s’est-il passé dans ces Solovki, dont la magnificence des lieux est légendaire (Nombreuses photos en couleurs et noir et blanc), où le profond silence omniprésent est presque palpable, la beauté stupéfiante, l’air pur et diaphane, et où l’immensité de l’eau bleue, scintillante, argentée, complète l’atmosphère que l’on pourrait dire presque magique. Les innombrables skites parsemés dans une multitude d’îles et de presqu’îles forment un ensemble unique, inscrit d’ailleurs dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Que s’est-il donc passé aux Solovki ?
Avec la révolution tout bascule comme l’on sait. Le monastère est fermé en 1920 et transformé en camp de travail pour les ennemis de la révolution. De 1923 à 1939 tout le territoire des Solovki sera transformé en un vaste complexe répressif, qui a le triste privilège d’être le premier camp de concentration au monde, sinistrement appelé « Camps des Solovki à Destination Spéciale », ou en abrégé en russe : S.L.O.N. Le mot « slon » désignant en russe un éléphant, par dérision tous les documents du camp portent un cachet avec la représentation d’un éléphant bien sympathique, qui peut faire penser à une institution bien innocente… Les moines, sécularisés, restèrent pour accomplir des travaux forcés ainsi que pour accueillir les premiers déportés, avant de rejoindre la masse des prisonniers.
Je voudrais citer ici une phrase dite par Soljénitsyne parlant des Solovki : « L’archipel du Goulag commença ainsi son existence maligne et bientôt il y aura des métastases dans tout le corps du pays ».
Faut-il des chiffres? En 1923, lors de la décision d’établir un camp de travaux forcés aux Solovki il était prévu pour 8.000 personnes. Mais leur nombre ira grandissant et ils seront 71.000 en 1930. Cependant, le nombre de morts n’est pas connu avec précision.
Faut-il des images ? Elles existent. Mais les visionner n’est presque pas supportable… Je me contenterai de citer le supplice le plus atrocement « subtil » aux Solovki, celui de la mort par piqures de moustiques, lorsque attaché sans vêtements à un tronc d’arbre et laissé à la merci de ces minuscules insectes si voraces en été dans le grand Nord, on devenait fou tout simplement avant de succomber.
Je citerai aussi l’île d’Anzer, appelé le Deuxième Golgotha (photos). En-effet, la tradition rapporte que c’est la Mère de Dieu qui aurait demandé de donner le nom de « Golgotha » à une colline abrupte de l’île de Anzer. En 1713, le moine ermite Issous (ancien confesseur de Pierre le Grand) vint s’établir au pied de la colline dans un skite appelé Golgotha/Crucifixion. Plus tard on construisit une église dédiée à la Résurrection au sommet de la colline. Au XXème siècle les paroles prophétiques de la Mère de Dieu se sont accomplies : cet endroit fut l’épicentre des souffrances du camp des Solovki, c’est ici qu’on envoyait les prisonniers en punition où ils subissaient les pires sévices.
Je ferai également mention du Mont Sikirni (photo) au sommet duquel il y avait une église qui servit de lieu d’exécution. Là, on s’acharnait à un autre supplice où ligoté à des buches, des prisonniers étaient jetés sur un escalier escarpé de 238 marches qui finissait dans la mer : autant dit que la mort par noyade était certaine.
Mais ne nous trompons pas, il ne s’agit pas ici de parler de ténèbres, bien au contraire. Parce que notre propos c’est la Lumière que nous ressentons, par extraordinaire, dans cet endroit sublime et je voudrais maintenant spécifiquement citer tout de suite le père Serge Pravdolioubov. .....
Les moines fondateurs du monastère des Solovki, Zossime , Germain et Sabbat sont canonisés au 16ième siècle comme saints thaumaturges. La première translation des reliques des saints Zossime et Sabbat eut lieu en 1566.
La deuxième translation des reliques eut lieu en 1992, après la chute du régime communiste, lorsqu’on les découvrit enfouies sous les combles de la cathédrale de Notre Dame de Kazan à Saint-Pétersbourg, transformée en musée de l’athéisme par les soviétiques.
Que s’est-il passé dans ces Solovki, dont la magnificence des lieux est légendaire (Nombreuses photos en couleurs et noir et blanc), où le profond silence omniprésent est presque palpable, la beauté stupéfiante, l’air pur et diaphane, et où l’immensité de l’eau bleue, scintillante, argentée, complète l’atmosphère que l’on pourrait dire presque magique. Les innombrables skites parsemés dans une multitude d’îles et de presqu’îles forment un ensemble unique, inscrit d’ailleurs dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Que s’est-il donc passé aux Solovki ?
Avec la révolution tout bascule comme l’on sait. Le monastère est fermé en 1920 et transformé en camp de travail pour les ennemis de la révolution. De 1923 à 1939 tout le territoire des Solovki sera transformé en un vaste complexe répressif, qui a le triste privilège d’être le premier camp de concentration au monde, sinistrement appelé « Camps des Solovki à Destination Spéciale », ou en abrégé en russe : S.L.O.N. Le mot « slon » désignant en russe un éléphant, par dérision tous les documents du camp portent un cachet avec la représentation d’un éléphant bien sympathique, qui peut faire penser à une institution bien innocente… Les moines, sécularisés, restèrent pour accomplir des travaux forcés ainsi que pour accueillir les premiers déportés, avant de rejoindre la masse des prisonniers.
Je voudrais citer ici une phrase dite par Soljénitsyne parlant des Solovki : « L’archipel du Goulag commença ainsi son existence maligne et bientôt il y aura des métastases dans tout le corps du pays ».
Faut-il des chiffres? En 1923, lors de la décision d’établir un camp de travaux forcés aux Solovki il était prévu pour 8.000 personnes. Mais leur nombre ira grandissant et ils seront 71.000 en 1930. Cependant, le nombre de morts n’est pas connu avec précision.
Faut-il des images ? Elles existent. Mais les visionner n’est presque pas supportable… Je me contenterai de citer le supplice le plus atrocement « subtil » aux Solovki, celui de la mort par piqures de moustiques, lorsque attaché sans vêtements à un tronc d’arbre et laissé à la merci de ces minuscules insectes si voraces en été dans le grand Nord, on devenait fou tout simplement avant de succomber.
Je citerai aussi l’île d’Anzer, appelé le Deuxième Golgotha (photos). En-effet, la tradition rapporte que c’est la Mère de Dieu qui aurait demandé de donner le nom de « Golgotha » à une colline abrupte de l’île de Anzer. En 1713, le moine ermite Issous (ancien confesseur de Pierre le Grand) vint s’établir au pied de la colline dans un skite appelé Golgotha/Crucifixion. Plus tard on construisit une église dédiée à la Résurrection au sommet de la colline. Au XXème siècle les paroles prophétiques de la Mère de Dieu se sont accomplies : cet endroit fut l’épicentre des souffrances du camp des Solovki, c’est ici qu’on envoyait les prisonniers en punition où ils subissaient les pires sévices.
Je ferai également mention du Mont Sikirni (photo) au sommet duquel il y avait une église qui servit de lieu d’exécution. Là, on s’acharnait à un autre supplice où ligoté à des buches, des prisonniers étaient jetés sur un escalier escarpé de 238 marches qui finissait dans la mer : autant dit que la mort par noyade était certaine.
Mais ne nous trompons pas, il ne s’agit pas ici de parler de ténèbres, bien au contraire. Parce que notre propos c’est la Lumière que nous ressentons, par extraordinaire, dans cet endroit sublime et je voudrais maintenant spécifiquement citer tout de suite le père Serge Pravdolioubov. .....
V.G.
Il ne faudrait pas que les importantes difficultés financières du Synode de l'EORHF cachent le dynamisme que montre cette Eglise autonome du patriarcat de Moscou depuis sa réunification avec l'Eglise-mère, qui lui a ouvert les portes de relations de plus en plus fraternelles avec les autres Eglises orthodoxes. Ainsi l'archidiocèse de San Francisco et d'Amérique occidentale vient d'ouvrir "l’Institut de théologie Saints-Cyrille-et-Athanase d’Alexandrie" qui a pour but de "devenir un centre d’études théologiques orthodoxes sur la rive occidentale des États-Unis" et aussi de "favoriser l'unité orthodoxe par l'éducation". Notons que Mgr Kallistos (Ware) de Diokleia vient de rejoindre le Conseil Scientifique de l'Institut qui comprend aussi Mgr Hilarion de New York, primat de l'EORHF, Mgr Jonas de New York, primat de l'OCA (Orthodox Church in America), l'archiprêtre Josiah Trenham de l'Archidiocèse du patriarcat d'Antioche en Amériques etc.
Il ne faudrait pas que les importantes difficultés financières du Synode de l'EORHF cachent le dynamisme que montre cette Eglise autonome du patriarcat de Moscou depuis sa réunification avec l'Eglise-mère, qui lui a ouvert les portes de relations de plus en plus fraternelles avec les autres Eglises orthodoxes. Ainsi l'archidiocèse de San Francisco et d'Amérique occidentale vient d'ouvrir "l’Institut de théologie Saints-Cyrille-et-Athanase d’Alexandrie" qui a pour but de "devenir un centre d’études théologiques orthodoxes sur la rive occidentale des États-Unis" et aussi de "favoriser l'unité orthodoxe par l'éducation". Notons que Mgr Kallistos (Ware) de Diokleia vient de rejoindre le Conseil Scientifique de l'Institut qui comprend aussi Mgr Hilarion de New York, primat de l'EORHF, Mgr Jonas de New York, primat de l'OCA (Orthodox Church in America), l'archiprêtre Josiah Trenham de l'Archidiocèse du patriarcat d'Antioche en Amériques etc.
Le 17 et 18 février 2012 aura lieu le premier symposium régional de l’institut sur le thème : « Un symbole vivant : étude du sens intérieur de la sainte liturgie ».
Les principaux conférenciers seront l’archimandrite Mélèce (Webber), abbé du monastère de St Jean de San Francisco (OCA), l’archimandrite Irénée (Steenberg), décan de l’Institut de théologie Saints-Cyrille-et-Athanase d’Alexandrie (EORHF) et l’archiprêtre Josée Trenham (Antioche). Programme détaillé ICI
Les principaux conférenciers seront l’archimandrite Mélèce (Webber), abbé du monastère de St Jean de San Francisco (OCA), l’archimandrite Irénée (Steenberg), décan de l’Institut de théologie Saints-Cyrille-et-Athanase d’Alexandrie (EORHF) et l’archiprêtre Josée Trenham (Antioche). Programme détaillé ICI
V. Golovanow
Mgr Théophylacte, évêques de Piatigorsk et Cherkessk, a donné sa bénédiction pour la célébration des offices de requiem dans les églises des « stanitza » (villages de Cosaques) et autres endroits où vivent des communautés cosaques en mémoire des victimes de la politique d’éradication des Cosaques (1)
En effet, le 24 janvier 1919 est la date d'une sinistre directive politique secrète prise au plus haut niveau du Parti, le Politburo, dirigé par Lénine. On peut y lire notamment : « Au vu de l’expérience de la guerre civile contre les Cosaques, reconnaître comme seule mesure politiquement correcte une terreur massive contre les Cosaques riches qui devront être exterminés et physiquement liquidés jusqu’au dernier et, en général, contre tous les Cosaques qui ont participé directement ou indirectement dans la lutte contre le pouvoir bolchevique. » (2)
Mgr Théophylacte, évêques de Piatigorsk et Cherkessk, a donné sa bénédiction pour la célébration des offices de requiem dans les églises des « stanitza » (villages de Cosaques) et autres endroits où vivent des communautés cosaques en mémoire des victimes de la politique d’éradication des Cosaques (1)
En effet, le 24 janvier 1919 est la date d'une sinistre directive politique secrète prise au plus haut niveau du Parti, le Politburo, dirigé par Lénine. On peut y lire notamment : « Au vu de l’expérience de la guerre civile contre les Cosaques, reconnaître comme seule mesure politiquement correcte une terreur massive contre les Cosaques riches qui devront être exterminés et physiquement liquidés jusqu’au dernier et, en général, contre tous les Cosaques qui ont participé directement ou indirectement dans la lutte contre le pouvoir bolchevique. » (2)
Il est prescrit entre autres « de pratiquer la terreur massive à l’encontre les Cosaques riches, les exterminant sans exception ; de pratiquer une terreur massive impitoyable à l’égard de tous les Cosaques qui auront pris part, directement ou indirectement à la lutte contre le pouvoir soviétique », «confisquer le pain et contraindre à déverser tous les excédents aux endroits indiqués », « procéder au désarmement complet, et fusiller toute personne chez laquelle on aura trouvé une arme après le délai fixé », « prendre toutes les mesures pour aider les paysans pauvres, organisant leur déplacement, où cela est possible » (3)
Les Cosaques symbolisent l’ennemi. Il est vrai qu’ils avaient un statut très particulier dans l’empire: un grand nombre de ces paysans-militaires servaient dans la police montée et étaient à ce titre des supports du régime. Ils s'étaient divisés pendent la guerre civile, certains formant le cœur de la célèbre "Cavalerie Rouge" de Boudieny pendant que beaucoup d'autres rejoignaient les Armées Blanches. Beaucoup émigrèrent après leur défaite, y compris en France, mais ceux qui restèrent constituaient un obstacle à la collectivisation et à la soviétisation (voir "Le Don paisible", de Cholokhov).
La « décosaquisation » (Raskazachivaniye) a pris plusieurs formes : d’abord des massacres systématiques des chefs de famille ; puis des déportations massives de tous les habitants de villages entiers, entièrement rasés. Les archives de Sergo Ordjonikidze, l'un des principaux dirigeants bolcheviques, à l'époque président du Comité révolutionnaire du Caucase du Nord, ont conservé les documents d'une de ces opérations qui se déroulèrent de la fin d'octobre à la mi- novembre 1920.
Le 23 octobre, Sergo Ordjonikidze ordonna: «1. De brûler entièrement le bourg Kalinovskaïa. 2. De vider de tous leurs habitants les bourgs Ennolovskaïa, Romanovskaïa, Samachinskaïa et Mikhaïlovskaïa. Les maisons et les terres appartenant aux habitants seront distribuées aux paysans pauvres et en particulier aux Tchétchènes, qui ont toujours marqué leur profond attachement au pouvoir soviétique. 3. D'embarquer toute la population mâle de 18 à 50 ans des bourgs ci- dessus mentionnés dans des convois et de la déporter, sous escorte, vers le nord, pour y accomplir des travaux forcés de catégorie lourde. 4. D'expulser femmes, enfants et vieillards, leur laissant toutefois l'autorisation de se réinstaller dans d'autres bourgs plus au nord. 5. De réquisitionner tout le bétail et tous les biens des habitants des bourgs ci-dessus mentionnés.»
Trois semaines plus tard, un rapport adressé à Ordjonikidze décrivait ainsi le déroulement des opérations: «Kalinovskaïa: bourg entièrement brûlé, toute la population (4 220) déportée ou expulsée. Ennolovskaïa: nettoyée de tous ses habitants (3 218). Romanovskaïa: déportés, 1 600; reste à déporter, 1 661. Samachinskaïa: déportés, 1 018; reste à déporter, 1 900. Mikhaïlovskaïa: déportés 600; reste à déporter, 2 200. Par ailleurs, 154 wagons de produits alimentaires ont été expédiés à Groznyï. Dans les trois bourgs où la déportation n'est pas encore achevée, parmi ceux qui n'ont pas encore été déportés figurent des sympathisants du régime soviétique, des familles de soldats de l'Armée rouge, des fonctionnaires et des communistes. Le retard pris par les opérations de déportation s'explique par le manque de wagons. En moyenne on ne reçoit, pour mener à bien les opérations, qu'un seul convoi par jour. Pour achever les opérations de déportation, 306 wagons supplémentaires sont demandés d'urgence.»
In ICI
Fiche sur le génocide cosaque de 1919 à 1947
(1) Pravoslavie.ru
(2) "Le livre noir du communisme" Stéphane Courtois, Nicolas Werth, Jean-Louis Panné, Andrezej Paczkowski, Karel Bartosek, Jean-Louis Margolin. 1998, p 113.).
(3) Texte complet en russe
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"PO" Le Dniepr des Cosaques
L’higoumène Serge (Rybko) prépare une édition des œuvres de l’ataman Krassnov
Les Cosaques symbolisent l’ennemi. Il est vrai qu’ils avaient un statut très particulier dans l’empire: un grand nombre de ces paysans-militaires servaient dans la police montée et étaient à ce titre des supports du régime. Ils s'étaient divisés pendent la guerre civile, certains formant le cœur de la célèbre "Cavalerie Rouge" de Boudieny pendant que beaucoup d'autres rejoignaient les Armées Blanches. Beaucoup émigrèrent après leur défaite, y compris en France, mais ceux qui restèrent constituaient un obstacle à la collectivisation et à la soviétisation (voir "Le Don paisible", de Cholokhov).
La « décosaquisation » (Raskazachivaniye) a pris plusieurs formes : d’abord des massacres systématiques des chefs de famille ; puis des déportations massives de tous les habitants de villages entiers, entièrement rasés. Les archives de Sergo Ordjonikidze, l'un des principaux dirigeants bolcheviques, à l'époque président du Comité révolutionnaire du Caucase du Nord, ont conservé les documents d'une de ces opérations qui se déroulèrent de la fin d'octobre à la mi- novembre 1920.
Le 23 octobre, Sergo Ordjonikidze ordonna: «1. De brûler entièrement le bourg Kalinovskaïa. 2. De vider de tous leurs habitants les bourgs Ennolovskaïa, Romanovskaïa, Samachinskaïa et Mikhaïlovskaïa. Les maisons et les terres appartenant aux habitants seront distribuées aux paysans pauvres et en particulier aux Tchétchènes, qui ont toujours marqué leur profond attachement au pouvoir soviétique. 3. D'embarquer toute la population mâle de 18 à 50 ans des bourgs ci- dessus mentionnés dans des convois et de la déporter, sous escorte, vers le nord, pour y accomplir des travaux forcés de catégorie lourde. 4. D'expulser femmes, enfants et vieillards, leur laissant toutefois l'autorisation de se réinstaller dans d'autres bourgs plus au nord. 5. De réquisitionner tout le bétail et tous les biens des habitants des bourgs ci-dessus mentionnés.»
Trois semaines plus tard, un rapport adressé à Ordjonikidze décrivait ainsi le déroulement des opérations: «Kalinovskaïa: bourg entièrement brûlé, toute la population (4 220) déportée ou expulsée. Ennolovskaïa: nettoyée de tous ses habitants (3 218). Romanovskaïa: déportés, 1 600; reste à déporter, 1 661. Samachinskaïa: déportés, 1 018; reste à déporter, 1 900. Mikhaïlovskaïa: déportés 600; reste à déporter, 2 200. Par ailleurs, 154 wagons de produits alimentaires ont été expédiés à Groznyï. Dans les trois bourgs où la déportation n'est pas encore achevée, parmi ceux qui n'ont pas encore été déportés figurent des sympathisants du régime soviétique, des familles de soldats de l'Armée rouge, des fonctionnaires et des communistes. Le retard pris par les opérations de déportation s'explique par le manque de wagons. En moyenne on ne reçoit, pour mener à bien les opérations, qu'un seul convoi par jour. Pour achever les opérations de déportation, 306 wagons supplémentaires sont demandés d'urgence.»
In ICI
Fiche sur le génocide cosaque de 1919 à 1947
(1) Pravoslavie.ru
(2) "Le livre noir du communisme" Stéphane Courtois, Nicolas Werth, Jean-Louis Panné, Andrezej Paczkowski, Karel Bartosek, Jean-Louis Margolin. 1998, p 113.).
(3) Texte complet en russe
...........................................
"PO" Le Dniepr des Cosaques
L’higoumène Serge (Rybko) prépare une édition des œuvres de l’ataman Krassnov
Chers frères et sœurs, ces paroles extraordinaires de l’apôtre Pierre sur le sens des souffrances du Christ sont adressées aux domestiques, aux esclaves, confrontés à des maîtres cruels. C’est pour les encourager à endurer avec patience les peines qui leur sont infligées injustement que l’apôtre leur livre cette magnifique réflexion sur l’abnégation du Seigneur Jésus face aux souffrances. « Si, faisant le bien, vous supportez la souffrance, c’est une grâce auprès de Dieu », dit Pierre, parce que, ajoute-t-il, « le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces ». La passion du Seigneur est donc un modèle pour nous. En suivant les traces de notre Maître, nous devons passer par les souffrances.
Voilà une idée qui pourrait choquer un grand nombre de nos contemporains. Il n’est pas politiquement correct, dans une époque aussi hédoniste que la nôtre, de faire l’éloge de la souffrance et de la soumission. C’est à peine si l’on oserait répéter, après Pierre, que c’est la meurtrissure du Christ qui nous a sauvés. Pourtant, c’est le cœur de notre foi : nous sommes chrétiens, parce que nous croyons que voulant sauver l’homme et le ramener à la béatitude éternelle pour laquelle il avait été créé, sans porter atteinte à notre liberté, Dieu a voulu que son Fils devienne homme. Le Verbe divin a ainsi assumé non seulement notre nature avec toutes les conséquences de notre chute et de notre penchant vers le mal, mais il est allé jusqu’au bout de l’expérience du mal des hommes – lui qui était sans péché et n’avait commis aucune faute : il s’est laissé condamner par ses créatures, torturer par l’œuvre de ses mains, crucifier par ceux qu’il était venu chercher. Sur le bois, « il a porté lui-même nos fautes dans son corps, afin que, morts à nos fautes, nous vivions pour la justice ». Mis à mort par l’humanité, il est ressuscité pour élever la nature humaine auprès de la majesté de Dieu. Ainsi, il a rendu à l’homme la possibilité d’être de nouveau le temple de l’Esprit de Dieu.
Nous sommes sauvés par les souffrances et la mort du Christ. Mais était-ce vraiment le seul moyen de rétablir le lien perdu entre Dieu et l’humanité ? N’est-il pas cruel ? Pour comprendre le mystère des souffrances et de la croix du Christ, saint Philarète de Moscou, un grand évêque russe du XIXe siècle, nous propose de laisser derrière nous la cour extérieure des raisonnements humains et de pénétrer dans le Saint des saints de la sagesse de Dieu en franchissant le rideau déchiré au moment de la mort de Jésus. Lorsque vous pénétrez dans le Saint des saints des souffrances du Christ, que trouverez-vous dans l’obscurité des mystères ineffables de la miséricorde divine ? « Rien d’autre, dit saint Philarète, que l’amour saint et bienheureux du Père, du Fils et du Saint-Esprit envers le genre humain coupable et déplorable. L’amour du Père crucifie. L’amour du Fils est crucifié. L’amour de l’Esprit triomphe par la force de la croix. C’est ainsi que Dieu a aimé le monde ». Ou, comme le dit l’apôtre Jean, « à ceci nous avons connu l’amour : celui-là a donné sa vie pour nous ». En effet, « si par amour pour le monde le Père céleste livre son Fils unique, le Fils aussi, par amour pour le monde, se livre lui-même ».
Proclamer les souffrances du Christ, c’est annoncer l’immensité de l’amour de Dieu pour l’homme. Prêcher la mort du Seigneur, c’est raconter la puissance infinie du Créateur. Annoncer la résurrection de Jésus, c’est rendre à l’humanité la certitude du salut et de la béatitude éternelle. C’est le seul devoir de l’Eglise : amener tous les hommes à la connaissance de l’amour de Dieu, transmettre à toute l’humanité le message de l’apôtre Pierre : « vous étiez égarés comme des brebis, mais à présent vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes ».
Cet insigne impératif de l’Eglise dont l’enjeu est le salut et le bonheur éternels de l’humanité exige toutes les forces des chrétiens qui croient sincèrement dans la mort et la résurrection du Seigneur Jésus. Nous faisons bien de prier le Maître pour que cessent les divisions scandaleuses entre ses disciples. Ces divisions sont des entraves réelles à l’annonce de la Bonne Nouvelle.
Nous qui venons tout juste d’établir le lien paradoxal entre l’amour de Dieu et les souffrances du Christ, nous qui sommes les hérauts de l’amour du Père qui crucifie, de l’amour du Fils qui assume les souffrances et de l’amour de l’Esprit qui triomphe par la force de la croix, nous sommes conscients que nous manquons d’amour les uns pour les autres, puisque nous ne parvenons pas encore à être unis autour de la même Eucharistie. Alors supplions Dieu qui a tout mis en œuvre pour nous sauver, de nous rendre dignes de l’unité à l’image de celle des trois Hypostases de l’unique et indivisible Trinité.
Samedi 21 Janvier 2012
Séminaire Russe
Nous sommes sauvés par les souffrances et la mort du Christ. Mais était-ce vraiment le seul moyen de rétablir le lien perdu entre Dieu et l’humanité ? N’est-il pas cruel ? Pour comprendre le mystère des souffrances et de la croix du Christ, saint Philarète de Moscou, un grand évêque russe du XIXe siècle, nous propose de laisser derrière nous la cour extérieure des raisonnements humains et de pénétrer dans le Saint des saints de la sagesse de Dieu en franchissant le rideau déchiré au moment de la mort de Jésus. Lorsque vous pénétrez dans le Saint des saints des souffrances du Christ, que trouverez-vous dans l’obscurité des mystères ineffables de la miséricorde divine ? « Rien d’autre, dit saint Philarète, que l’amour saint et bienheureux du Père, du Fils et du Saint-Esprit envers le genre humain coupable et déplorable. L’amour du Père crucifie. L’amour du Fils est crucifié. L’amour de l’Esprit triomphe par la force de la croix. C’est ainsi que Dieu a aimé le monde ». Ou, comme le dit l’apôtre Jean, « à ceci nous avons connu l’amour : celui-là a donné sa vie pour nous ». En effet, « si par amour pour le monde le Père céleste livre son Fils unique, le Fils aussi, par amour pour le monde, se livre lui-même ».
Proclamer les souffrances du Christ, c’est annoncer l’immensité de l’amour de Dieu pour l’homme. Prêcher la mort du Seigneur, c’est raconter la puissance infinie du Créateur. Annoncer la résurrection de Jésus, c’est rendre à l’humanité la certitude du salut et de la béatitude éternelle. C’est le seul devoir de l’Eglise : amener tous les hommes à la connaissance de l’amour de Dieu, transmettre à toute l’humanité le message de l’apôtre Pierre : « vous étiez égarés comme des brebis, mais à présent vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes ».
Cet insigne impératif de l’Eglise dont l’enjeu est le salut et le bonheur éternels de l’humanité exige toutes les forces des chrétiens qui croient sincèrement dans la mort et la résurrection du Seigneur Jésus. Nous faisons bien de prier le Maître pour que cessent les divisions scandaleuses entre ses disciples. Ces divisions sont des entraves réelles à l’annonce de la Bonne Nouvelle.
Nous qui venons tout juste d’établir le lien paradoxal entre l’amour de Dieu et les souffrances du Christ, nous qui sommes les hérauts de l’amour du Père qui crucifie, de l’amour du Fils qui assume les souffrances et de l’amour de l’Esprit qui triomphe par la force de la croix, nous sommes conscients que nous manquons d’amour les uns pour les autres, puisque nous ne parvenons pas encore à être unis autour de la même Eucharistie. Alors supplions Dieu qui a tout mis en œuvre pour nous sauver, de nous rendre dignes de l’unité à l’image de celle des trois Hypostases de l’unique et indivisible Trinité.
Samedi 21 Janvier 2012
Séminaire Russe
Dans le cadre de sa visite pastorale dans le Midi de la France Mgr Nestor s’est rendu le 20 janvier à Marseille où il s’est entretenu avec M. Youri Gribkov, Consul général de la Fédération de la Russie. M. Gribkov quitte bientôt ses fonctions en France. Monsieur V.N. Pozdniakov, le prochain Consul général, a été présenté à l’évêque Nestor.
Le responsable du diocèse de Chersonèse s’est entretenu avec ces hauts fonctionnaires du Ministère des affaires étrangères russe des modalités du soutien susceptible d’être accordé à l’Eglise orthodoxe russe afin qu’elle puisse renforcer sa présence sur le littoral méditerranéen. Il a été particulièrement question des projets de coopération culturelle et de la défense des valeurs traditionnelles chrétiennes dans le Midi de la France.
Le responsable du diocèse de Chersonèse s’est entretenu avec ces hauts fonctionnaires du Ministère des affaires étrangères russe des modalités du soutien susceptible d’être accordé à l’Eglise orthodoxe russe afin qu’elle puisse renforcer sa présence sur le littoral méditerranéen. Il a été particulièrement question des projets de coopération culturelle et de la défense des valeurs traditionnelles chrétiennes dans le Midi de la France.
La solution fraternelle et constructive de la question de la transmission à l’Eglise russe de la cathédrale Saint Nicolas à Nice a été tout particulièrement évoquée au cours de l’entretien. La veille de sa visite à Marseille, jour de la fête de la Théophanie, Mgr Nestor avait présidé la divine liturgie officiée à la cathédrale.
M. Y. Gribkov a évoqué les difficultés qui surgissent dans les pourparlers conduits avec la Municipalité de Marseille en ce qui concerne la construction d’une église orthodoxe russe qui sera consacrée à la Vierge de Kazan.
M. V.Pozdniakov, le consul nouvellement nommé, a assuré ses interlocuteurs vouloir développer les liens de coopération entre le Consulat et le diocèse de Chersonèse.
Avant de quitter Marseille Monseigneur Nestor a rendu visite à l’archevêque de Marseille, Monseigneur Georges Pontier. L’entretien entre les deux prélats s’est déroulé dans une ambiance d’amour fraternel et de complète compréhension mutuelle. Il a été procédé à un échange de vues portant sur les tendances du développement social et culturel de la société occidentale. C’est là un défi évident aux valeurs chrétiennes en Europe. La sécularisation accélérée de la société européenne que nous observons représente une menace pour les croyants. Mgr Nestor et l’archevêque Georges Pontier ont également évoqué les domaines de coopération possible entre l’Eglise catholique avec les entités canoniques orthodoxes représentées au sein de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France.
L’évêque Nestor a présenté à Monseigneur Georges les clercs du diocèse de Chersonèse affectés à Marseille, ce après quoi a eu lieu un échange de cadeaux.
Lien et Photos
M. Y. Gribkov a évoqué les difficultés qui surgissent dans les pourparlers conduits avec la Municipalité de Marseille en ce qui concerne la construction d’une église orthodoxe russe qui sera consacrée à la Vierge de Kazan.
M. V.Pozdniakov, le consul nouvellement nommé, a assuré ses interlocuteurs vouloir développer les liens de coopération entre le Consulat et le diocèse de Chersonèse.
Avant de quitter Marseille Monseigneur Nestor a rendu visite à l’archevêque de Marseille, Monseigneur Georges Pontier. L’entretien entre les deux prélats s’est déroulé dans une ambiance d’amour fraternel et de complète compréhension mutuelle. Il a été procédé à un échange de vues portant sur les tendances du développement social et culturel de la société occidentale. C’est là un défi évident aux valeurs chrétiennes en Europe. La sécularisation accélérée de la société européenne que nous observons représente une menace pour les croyants. Mgr Nestor et l’archevêque Georges Pontier ont également évoqué les domaines de coopération possible entre l’Eglise catholique avec les entités canoniques orthodoxes représentées au sein de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France.
L’évêque Nestor a présenté à Monseigneur Georges les clercs du diocèse de Chersonèse affectés à Marseille, ce après quoi a eu lieu un échange de cadeaux.
Lien et Photos
A Montpellier, (Hérault), une deuxième divine liturgie sera dite le samedi 21 janvier 2012 à 10 heures par le père Georges Egorov (06 07 97 61 66) , membre du clergé de l'église cathédrale des Trois-Saints-Docteurs à Paris.
Une grande bénédiction des eaux aura lieu!
Il convient d’exprimer notre profonde gratitude à la sœur Directrice Marie-Louise du foyer Thérésianum qui a gracieusement mis ses locaux à notre disposition. Nous sommes également reconnaissants à Madame Alevtina Lucas, qui avait organisé l’office précédent,le 8 janvier.
Près de 70 fidèles s’y étaient réunis.
L’office du 21 janvier se tiendra au 45 de la rue des Carmélites.Renseignements auprès de sœur Marie Luz Hernandez de la Congrégation Sainte Thérèse de Lisieux (06 33 45 68 46 ou 04 67 63 55 49).
"PO" Noël orthodoxe de tradition russe à Montpellier
Une grande bénédiction des eaux aura lieu!
Il convient d’exprimer notre profonde gratitude à la sœur Directrice Marie-Louise du foyer Thérésianum qui a gracieusement mis ses locaux à notre disposition. Nous sommes également reconnaissants à Madame Alevtina Lucas, qui avait organisé l’office précédent,le 8 janvier.
Près de 70 fidèles s’y étaient réunis.
L’office du 21 janvier se tiendra au 45 de la rue des Carmélites.Renseignements auprès de sœur Marie Luz Hernandez de la Congrégation Sainte Thérèse de Lisieux (06 33 45 68 46 ou 04 67 63 55 49).
"PO" Noël orthodoxe de tradition russe à Montpellier
Дорогие братья и сёстры,
Следующая служба будет 21 января в 10 часов утра по прежнему адресу и после Божественной литургии состоится великое освящение воды. Праздничное богослужение, как и в первый раз 8 января, совершит клирик Корсунской епархии иерей Георгий Егоров
Мы особенно благодарны католическим сёстрам foyer Thérésianum и директрисе Marie-Louise, которые бесплатно предоставили свою часовню для совершение богослужений Русской Православной Церкви. А также особую благодарность мы выражаем госпоже Alevtina Lucas за организацию службы, так как на ней молилось около 70 прихожан.
С любовью во Христе!
Следующая служба будет 21 января в 10 часов утра по прежнему адресу и после Божественной литургии состоится великое освящение воды. Праздничное богослужение, как и в первый раз 8 января, совершит клирик Корсунской епархии иерей Георгий Егоров
Мы особенно благодарны католическим сёстрам foyer Thérésianum и директрисе Marie-Louise, которые бесплатно предоставили свою часовню для совершение богослужений Русской Православной Церкви. А также особую благодарность мы выражаем госпоже Alevtina Lucas за организацию службы, так как на ней молилось около 70 прихожан.
С любовью во Христе!
V.G.
Selon un communiqué publié sur le site de l'Église orthodoxe russe Hors de la Russie (*) de graves difficultés financières mettent en question la propriété de son siège historique (depuis 1928), bel immeuble sur Park Avenue à New York. L'immeuble a en effet besoin de travaux de rénovation importants, son cout d'entretien est élevé et le budget annuel Synode des Evêques, organe supérieur de l'Église orthodoxe russe Hors de la Russie, est déficitaire de 450 – 500 000 $/an depuis plusieurs années, soit prés de 30% du budget total.
Le problème essentiel vient du manque de ressources des paroisses. En effet, celles-ci versent normalement 10% de leurs revenus à leur diocèse qui en reverse la moitié au Synode. Or beaucoup de paroisses, "sont à peine capables de subvenir comme il faut aux besoins de leurs propres prêtres ou d'entretenir leurs propres bâtiments ecclésiaux. De même, les administrations diocésaines ont besoin de revenus pour fonctionner correctement…" dit le communiqué. On ne peut donc continuer ainsi et il faut trouver des revenus spécifiques pour la rénovation et l'entretien du siège, qui ne doit plus peser sur les paroisses.
Selon un communiqué publié sur le site de l'Église orthodoxe russe Hors de la Russie (*) de graves difficultés financières mettent en question la propriété de son siège historique (depuis 1928), bel immeuble sur Park Avenue à New York. L'immeuble a en effet besoin de travaux de rénovation importants, son cout d'entretien est élevé et le budget annuel Synode des Evêques, organe supérieur de l'Église orthodoxe russe Hors de la Russie, est déficitaire de 450 – 500 000 $/an depuis plusieurs années, soit prés de 30% du budget total.
Le problème essentiel vient du manque de ressources des paroisses. En effet, celles-ci versent normalement 10% de leurs revenus à leur diocèse qui en reverse la moitié au Synode. Or beaucoup de paroisses, "sont à peine capables de subvenir comme il faut aux besoins de leurs propres prêtres ou d'entretenir leurs propres bâtiments ecclésiaux. De même, les administrations diocésaines ont besoin de revenus pour fonctionner correctement…" dit le communiqué. On ne peut donc continuer ainsi et il faut trouver des revenus spécifiques pour la rénovation et l'entretien du siège, qui ne doit plus peser sur les paroisses.
Plusieurs voies ont été explorées: les espoirs mis dans la donation de mécènes ne se sont pas réalisés et le Fonds d'Assistance mis en place n'a pas été en mesure de lever l'argent nécessaire. La vente de l'immeuble est envisagée mais la Chancellerie du Synode est bien consciente que cela poserait aussi la question du lieu de prière pour les paroissiens de la cathédrale située dans l'immeuble: les fonds retirés de la vente doivent permettre de financer une nouvelle église et un presbytère.
Le synode est ouvert à toute proposition mais le temps pour trouver une solution est compté.
(*) L'Église orthodoxe russe hors frontières ou Église orthodoxe russe à l'étranger est une métropole autonome du patriarcat de Moscou depuis le 17 mai 2007. Ses 6 diocèses sont situés en dehors des territoires canoniques traditionnels de l'Eglise russe: elle compte actuellement 13 évêques. Le Premier Hiérarque, actuellement Mgr Hilarion Kapral (depuis le 18 mai 2008),porte le titre de Métropolite et réside à New York.
Traduction V. Golovanow
Le synode est ouvert à toute proposition mais le temps pour trouver une solution est compté.
(*) L'Église orthodoxe russe hors frontières ou Église orthodoxe russe à l'étranger est une métropole autonome du patriarcat de Moscou depuis le 17 mai 2007. Ses 6 diocèses sont situés en dehors des territoires canoniques traditionnels de l'Eglise russe: elle compte actuellement 13 évêques. Le Premier Hiérarque, actuellement Mgr Hilarion Kapral (depuis le 18 mai 2008),porte le titre de Métropolite et réside à New York.
Traduction V. Golovanow
Vladimir Golovanow
Moscou met en garde contre un patriarcat gréco-catholique en Ukraine et le métropolite Hilarion de pointer « des rapports alarmants de tentatives de prosélytisme de gréco-catholiques chez les orthodoxes » titre "La Croix" le 11 janvier 2012.
Et ce n'est pas la première fois puisque l'accusation de prosélytisme en Ukraine empoisonne les relations entre le patriarcat de Moscou et l'Eglise catholique depuis de longues années; il est en particulier le principal obstacle à une rencontre entre le patriarche de Moscou et le Pape.
Les "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie demandent clairement " (1) la cessation du prosélytisme sur le territoire canonique de l'Église orthodoxe russe… la mission des confessions traditionnelles n'est possible que si elle s'exerce sans prosélytisme" est il dit plus loin et, concernant particulièrement les relations avec les catholiques, "Les sujet le plus brûlants à l'heure actuelle demeurent la question du prosélytisme et le problème uniate"… Le prosélytisme catholique sur le territoire canonique de l'Eglise russe pose donc un vrai problème.
Moscou met en garde contre un patriarcat gréco-catholique en Ukraine et le métropolite Hilarion de pointer « des rapports alarmants de tentatives de prosélytisme de gréco-catholiques chez les orthodoxes » titre "La Croix" le 11 janvier 2012.
Et ce n'est pas la première fois puisque l'accusation de prosélytisme en Ukraine empoisonne les relations entre le patriarcat de Moscou et l'Eglise catholique depuis de longues années; il est en particulier le principal obstacle à une rencontre entre le patriarche de Moscou et le Pape.
Les "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie demandent clairement " (1) la cessation du prosélytisme sur le territoire canonique de l'Église orthodoxe russe… la mission des confessions traditionnelles n'est possible que si elle s'exerce sans prosélytisme" est il dit plus loin et, concernant particulièrement les relations avec les catholiques, "Les sujet le plus brûlants à l'heure actuelle demeurent la question du prosélytisme et le problème uniate"… Le prosélytisme catholique sur le territoire canonique de l'Eglise russe pose donc un vrai problème.
Réciproquement l'Eglise russe tente de ne pas faire de même et s'interdit tout prosélytisme sur le territoire canonique romain en réservant ses soins pastoraux à ses propres fidèles. Cela ne veut pas dire, toutefois, qu'elle n'accepterait pas ceux qui viennent à elle, elle accueille au contraire ceux qui viennent à elle, comme le montrent les nombreux convertis qui se retrouvent dans ses rangs. Mais comment définir le prosélytisme dans ces conditions? Mgr Hilarion de Volokolamsk le fait dans le texte suivant.
Extrait d'une interview de Mgr Hilarion de Volokolamsk (*) à la revue 'Unité des chrétiens'"
Propos recueillis par le père Christian Forster
Extrait de "Unité des chrétiens" No 129, Janvier 2003, p. 34-36.
Q: Vos responsabilités vous donnent une bonne vision d'ensemble. Quelles sont vos espérances pour l'unité des chrétiens? Voyez-vous les choses avancer, comment les voyez-vous avancer? Quelle est votre vision personnelle?
…
La situation entre les orthodoxes et les catholiques est très difficile, en Russie et en Ukraine. C'est un problème très complexe, mais il faut le résoudre; il faut trouver des solutions pratiques mais aussi théologiques pour améliorer nos relations.
Il faut par exemple non seulement éviter le prosélytisme mais aussi le définir.
Qu'est-ce que le prosélytisme?
Il y a une différence assez frappante entre la mission et le prosélytisme. Je définirais la mission soit comme une activité missionnaire d'une Eglise sur son "territoire canonique" soit comme l'activité qui concerne un terrain non évangélisé. S'il s'agit de la mission d'une Eglise sur le territoire traditionnel d'une autre Eglise, dans ce cas la mission doit avoir lieu en collaboration avec les Eglises chrétiennes existantes. Par contre, le prosélytisme est la mission d'une Eglise particulière sur le territoire déjà occupé par une autre Eglise établie, traditionnelle pour ce lieu; c'est donc une mission en compétition avec l'Eglise locale.
Q: En France, un bon nombre de prêtres des Eglises orthodoxes roumaine ou russe sont d'anciens catholiques. Des prêtres orthodoxes d'Australie sont allés à Madagascar là où il y a déjà des paroisses catholiques et luthériennes, provoquant des tensions. Voilà des situations complexes où les territoires canoniques sont mal définis; de plus, c'est la nature même de l'Eglise d'être missionnaire. Où commence et s'arrête le prosélytisme dans des situations de ce genre?
Mgr H: Il faut distinguer les conversions individuelles et une stratégie prosélytiste. Quand un catholique devient orthodoxe ou quand un orthodoxe devient catholique, c'est un choix individuel qui doit être respecté. Mais s'il y a une stratégie de prosélytisme de la part des institutions pour attirer des croyants d'une autre Eglise, il s'agit de prosélytisme. Quand on parle de la présence de l'Eglise orthodoxe en Occident, il faut préciser que ce sont toujours des Eglises nationales, par exemple l'Eglise russe, l'Eglise roumaine, l'Eglise serbe, même s'il y a bien sûr des français, des anglais, des allemands parmi leurs croyants. S'il s'agit de l'Eglise orthodoxe russe en Occident, elle n'a pas été créée pour "attirer l'Occident à l'orthodoxie", pour développer une stratégie prosélytiste.
Q: N'est-ce pas la même situation en Russie à cause de populations déplacées d'origine allemande et polonaise qui étaient catholiques?
Mgr H: La situation n'est pas tout à fait semblable, car il y a des indications exprimées récemment par le patriarcat de Moscou à propos d'activités prosélytiques de l'Eglise catholique envers les russes et pas seulement envers les allemands ou les polonais.
Q: Comment arrivera-t-on à résoudre la question?
Mgr H: Ce qui apparaît de la correspondance entre le cardinal Kasper et le patriarcat de Moscou, c'est qu'il y a un grand déséquilibre entre les positions sur le prosélytisme. Il faut donc définir ce qui est prosélytisme et ensuite regarder quelques cas particuliers; s'il s'agit vraiment d'une activité prosélytique, il faut régler la situation au cas par cas
Note
"La Croix" le 11 janvier 2012
(1) "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie
(*) Monseigneur Hilarion était alors le représentant de l'Eglise orthodoxe russe auprès des Institutions européennes.
Extrait d'une interview de Mgr Hilarion de Volokolamsk (*) à la revue 'Unité des chrétiens'"
Propos recueillis par le père Christian Forster
Extrait de "Unité des chrétiens" No 129, Janvier 2003, p. 34-36.
Q: Vos responsabilités vous donnent une bonne vision d'ensemble. Quelles sont vos espérances pour l'unité des chrétiens? Voyez-vous les choses avancer, comment les voyez-vous avancer? Quelle est votre vision personnelle?
…
La situation entre les orthodoxes et les catholiques est très difficile, en Russie et en Ukraine. C'est un problème très complexe, mais il faut le résoudre; il faut trouver des solutions pratiques mais aussi théologiques pour améliorer nos relations.
Il faut par exemple non seulement éviter le prosélytisme mais aussi le définir.
Qu'est-ce que le prosélytisme?
Il y a une différence assez frappante entre la mission et le prosélytisme. Je définirais la mission soit comme une activité missionnaire d'une Eglise sur son "territoire canonique" soit comme l'activité qui concerne un terrain non évangélisé. S'il s'agit de la mission d'une Eglise sur le territoire traditionnel d'une autre Eglise, dans ce cas la mission doit avoir lieu en collaboration avec les Eglises chrétiennes existantes. Par contre, le prosélytisme est la mission d'une Eglise particulière sur le territoire déjà occupé par une autre Eglise établie, traditionnelle pour ce lieu; c'est donc une mission en compétition avec l'Eglise locale.
Q: En France, un bon nombre de prêtres des Eglises orthodoxes roumaine ou russe sont d'anciens catholiques. Des prêtres orthodoxes d'Australie sont allés à Madagascar là où il y a déjà des paroisses catholiques et luthériennes, provoquant des tensions. Voilà des situations complexes où les territoires canoniques sont mal définis; de plus, c'est la nature même de l'Eglise d'être missionnaire. Où commence et s'arrête le prosélytisme dans des situations de ce genre?
Mgr H: Il faut distinguer les conversions individuelles et une stratégie prosélytiste. Quand un catholique devient orthodoxe ou quand un orthodoxe devient catholique, c'est un choix individuel qui doit être respecté. Mais s'il y a une stratégie de prosélytisme de la part des institutions pour attirer des croyants d'une autre Eglise, il s'agit de prosélytisme. Quand on parle de la présence de l'Eglise orthodoxe en Occident, il faut préciser que ce sont toujours des Eglises nationales, par exemple l'Eglise russe, l'Eglise roumaine, l'Eglise serbe, même s'il y a bien sûr des français, des anglais, des allemands parmi leurs croyants. S'il s'agit de l'Eglise orthodoxe russe en Occident, elle n'a pas été créée pour "attirer l'Occident à l'orthodoxie", pour développer une stratégie prosélytiste.
Q: N'est-ce pas la même situation en Russie à cause de populations déplacées d'origine allemande et polonaise qui étaient catholiques?
Mgr H: La situation n'est pas tout à fait semblable, car il y a des indications exprimées récemment par le patriarcat de Moscou à propos d'activités prosélytiques de l'Eglise catholique envers les russes et pas seulement envers les allemands ou les polonais.
Q: Comment arrivera-t-on à résoudre la question?
Mgr H: Ce qui apparaît de la correspondance entre le cardinal Kasper et le patriarcat de Moscou, c'est qu'il y a un grand déséquilibre entre les positions sur le prosélytisme. Il faut donc définir ce qui est prosélytisme et ensuite regarder quelques cas particuliers; s'il s'agit vraiment d'une activité prosélytique, il faut régler la situation au cas par cas
Note
"La Croix" le 11 janvier 2012
(1) "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie
(*) Monseigneur Hilarion était alors le représentant de l'Eglise orthodoxe russe auprès des Institutions européennes.
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12/12/2022 12:55 - Baron André -
OSCE demande à Russie ce cesser la destruction d'églises en Ukraine
10/05/2022 03:22 - pere jean -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
14/04/2022 19:15 - Hai Lin -
Deux hiérarques russes s’expriment à titre personnel à propos de la guerre et de la paix, de la situation en Russie
14/04/2022 10:39 - Marie Genko -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
14/04/2022 10:26 - Marie Genko -
Le Parlement Européen a condamné le patriarche Cyrille et a félicité le clergé orthodoxe qui s'est opposé à la guerre en Ukraine
13/04/2022 21:21 - Gilles -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 23:05 - Théophile -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 22:00 - Nadejda na Mir
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