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Traduction Elena Tastevin
De la prière, de la lecture des Saintes Ecritures, de l’étude de la théologie dans les universités et impressions des Pâques en URSS en 1968
Père Gabriel, qu’est-ce que vous apprécier le plus dans la communication avec une autre personne ?
Cela dépend de la profondeur de notre communication. Lorsque des personnes trouvent une langue commune c’est bien. Le plus précieux est de déceler l’image de Dieu dans l’interlocuteur. Nous sommes tous créés à l’image de Dieu, de Jésus. Si nous Le trouvons dans autrui c’est le plus précieux, c’est le fondement d’une vraie amitié. Il ne s’agit pas d’une simple sympathie humaine mais de la perception de l’autre comme étant l’image de Dieu.
- Avec quelle fréquence lisez-vous les Saintes Ecritures ?
- J’ai commencé à lire les Saintes Ecritures très tôt, bien avant de quitter le monde, il m’était devenu naturel de lire la Bible quotidiennement au cours des offices et dans ma cellule. Je suis moine depuis 50 ans. Je me remémore de plusieurs textes, je les médite et cela me permet de révéler un sens plus profond que celui que l’on perçoit à la lecture. On peut lire le même texte 100 et 1000 fois et puis un jour y découvrir une profondeur nouvelle et un sens nouveau. Les Saintes Ecritures ressemblent à un puits insondable.
De la prière, de la lecture des Saintes Ecritures, de l’étude de la théologie dans les universités et impressions des Pâques en URSS en 1968
Père Gabriel, qu’est-ce que vous apprécier le plus dans la communication avec une autre personne ?
Cela dépend de la profondeur de notre communication. Lorsque des personnes trouvent une langue commune c’est bien. Le plus précieux est de déceler l’image de Dieu dans l’interlocuteur. Nous sommes tous créés à l’image de Dieu, de Jésus. Si nous Le trouvons dans autrui c’est le plus précieux, c’est le fondement d’une vraie amitié. Il ne s’agit pas d’une simple sympathie humaine mais de la perception de l’autre comme étant l’image de Dieu.
- Avec quelle fréquence lisez-vous les Saintes Ecritures ?
- J’ai commencé à lire les Saintes Ecritures très tôt, bien avant de quitter le monde, il m’était devenu naturel de lire la Bible quotidiennement au cours des offices et dans ma cellule. Je suis moine depuis 50 ans. Je me remémore de plusieurs textes, je les médite et cela me permet de révéler un sens plus profond que celui que l’on perçoit à la lecture. On peut lire le même texte 100 et 1000 fois et puis un jour y découvrir une profondeur nouvelle et un sens nouveau. Les Saintes Ecritures ressemblent à un puits insondable.
- On dit qu’il faut lire les Saintes Ecritures avec une certaine disposition. Est-ce la bonne attitude ?
- Bien sûr ! Selon certains pères, il convient de lire l’Evangile agenouillé. On ne peut pas le lire comme un texte ordinaire. Si l’on aborde la Bible comme un livre ordinaire on passera à coté de la Révélation.
- En quoi consiste une telle disposition ? Comment l’expliquer à un néophyte ?
- Il s’agit plutôt du désir d’entendre la Parole Divine que d’une curiosité intellectuelle. L’étude des textes bibliques est importante dans le cadre d’une formation philologique. Mais à un moment donné il faut mettre tout cela de côté et percevoir la Parole de Dieu telle quelle. La Bible s’explique de par elle-même. On dit que la lumière n’a pas besoin d’une autre lumière pour être la lumière.
- Selon notre tradition ecclésiastique la théologie a toujours été la vocation de ceux qui avaient une expérience de communication avec Dieu ainsi que de prière. Et que doivent alors faire de nos jours les étudiants en théologie? Les programmes et l’emploi du temps ne prévoient pas explicitement qu’ils aient un père spirituel qui puisse leur transmettre son expérience.
- La personne qui étudie la théologie sans s’exercer dans la vie spirituelle n’y comprendra pas grand chose. En Occident il y a des professeurs de théologie et même des prêtres qui ne croient pas en Dieu. Ils perçoivent leur mission comme un travail, une façon de gagner leur vie. Cela semble incroyable mais j’en ai des témoignages. Dieu merci, je n’ai pas rencontré ce genre de personnes moi-même mais certains de mes amis et des évêques connaissent des prêtres qui ont perdu la foi et officient pour vivre et pourvoir aux besoins de leurs familles. C’est la fin de tout.
Pour l’éviter il nous faut étudier les saints pères. Ils étaient très instruits sur le plan laïc. Ils connaissaient la rhétorique, la philosophie, la littérature et les langues. Ces connaissances leurs étaient utiles. Les saints pères menaient une vie profondément spirituelle.
Les connaissances ne sont pas un gage de la perception correcte des Ecritures. A quelle fin utiliser les connaissances ? La théologie des ariens était fondée dans son intégralité sur la Bible. En tentant Jésus, Satan citait les Saintes Ecritures. Il connaissait les textes, il les citait sans chercher à pénétrer leur sens ceci pour les altérer, pour les fausser. La meilleure façon d’altérer les Saintes Ecritures consiste à ne citer que d’une tronquée.
- Est-ce que l’on peut apprendre à prier ? D’une part il faut l’apprendre, et de l’autre la prière est un don de Dieu. Cela veut dire que l’on ne peut pas l’acquérir délibérément.
- Selon les écrits sur la prière d’Evagre le Pontique, Dieu confère la prière à celui qui le Lui demande. Si l’homme ne le demande pas il ne l’aura pas. Le meilleur apprentissage de la prière est la prière elle-même.
- Vous êtes moine depuis 50 ans et ermite depuis 32 ans. Aujourd’hui vous voilà en Russie, à Moscou. Quelles sont vos impressions ?
- Je constate un changement inouï dans la société.Je connais l’église au nom de la Vierge « La joie de tous les affligés » rue Bolchaïa Ordinka depuis 1968. A l’époque l’église était bondée. Les fidèles étaient entassés comme des sardines dans une boîte. Cette année-là, jeune moine, j’y ai fêté les Pâques. Il était impossible d’y entrer à cause de la foule, j’ai été obligé de sortir. Au cours de la procession une quinzaine de houligans ivres s’en sont pris aux croyants en les offensant. La procession courait pour ainsi dire au galop autour de l’église.
Ces dernières années je viens de plus en plus souvent à Moscou, dans cette église et je vois qu’elle renaît. Dans la semaine, elle est pleine de fidèles. La nuit des Pâques la circulation est arrêtée pour laisser passer la procession.
Les églises et les monastères restaurés sont le symbole de la renaissance de la Russie. Ils sont actuellement dispersés sur la carte mais ils montrent que les Russes peuvent beaucoup lorsqu’ils le veulent. Les monastères sont en Russie d’une taille considérable. Nous croyons que le sang des nouveaux martyrs est la semence de l’Eglise Russe renaissante.
Je pense que ces lieux deviendront de plus en plus nombreux et que par la société se reconstruira. La guérison est nécessaire parce que ce ne sont pas seulement les bâtiments qui ont été détruits mais aussi, et surtout, les bases morales. Je ne serais pas étonné d’apprendre que les houligans des années 60 soient aujourd’hui devenus croyants.
Tatianine Den'
Схиархимандрит Габриэль (Бунге): Человек, который изучает богословие, без духовной жизни не поймет ничего
...........................
"PO" Hiéromoine Gabriel (Bunge): La réconciliation des Eglises, une vision personnelle
Le frère bénedictin Gabriel (Bunge) reçu dans l'Eglise orthodoxe
- Bien sûr ! Selon certains pères, il convient de lire l’Evangile agenouillé. On ne peut pas le lire comme un texte ordinaire. Si l’on aborde la Bible comme un livre ordinaire on passera à coté de la Révélation.
- En quoi consiste une telle disposition ? Comment l’expliquer à un néophyte ?
- Il s’agit plutôt du désir d’entendre la Parole Divine que d’une curiosité intellectuelle. L’étude des textes bibliques est importante dans le cadre d’une formation philologique. Mais à un moment donné il faut mettre tout cela de côté et percevoir la Parole de Dieu telle quelle. La Bible s’explique de par elle-même. On dit que la lumière n’a pas besoin d’une autre lumière pour être la lumière.
- Selon notre tradition ecclésiastique la théologie a toujours été la vocation de ceux qui avaient une expérience de communication avec Dieu ainsi que de prière. Et que doivent alors faire de nos jours les étudiants en théologie? Les programmes et l’emploi du temps ne prévoient pas explicitement qu’ils aient un père spirituel qui puisse leur transmettre son expérience.
- La personne qui étudie la théologie sans s’exercer dans la vie spirituelle n’y comprendra pas grand chose. En Occident il y a des professeurs de théologie et même des prêtres qui ne croient pas en Dieu. Ils perçoivent leur mission comme un travail, une façon de gagner leur vie. Cela semble incroyable mais j’en ai des témoignages. Dieu merci, je n’ai pas rencontré ce genre de personnes moi-même mais certains de mes amis et des évêques connaissent des prêtres qui ont perdu la foi et officient pour vivre et pourvoir aux besoins de leurs familles. C’est la fin de tout.
Pour l’éviter il nous faut étudier les saints pères. Ils étaient très instruits sur le plan laïc. Ils connaissaient la rhétorique, la philosophie, la littérature et les langues. Ces connaissances leurs étaient utiles. Les saints pères menaient une vie profondément spirituelle.
Les connaissances ne sont pas un gage de la perception correcte des Ecritures. A quelle fin utiliser les connaissances ? La théologie des ariens était fondée dans son intégralité sur la Bible. En tentant Jésus, Satan citait les Saintes Ecritures. Il connaissait les textes, il les citait sans chercher à pénétrer leur sens ceci pour les altérer, pour les fausser. La meilleure façon d’altérer les Saintes Ecritures consiste à ne citer que d’une tronquée.
- Est-ce que l’on peut apprendre à prier ? D’une part il faut l’apprendre, et de l’autre la prière est un don de Dieu. Cela veut dire que l’on ne peut pas l’acquérir délibérément.
- Selon les écrits sur la prière d’Evagre le Pontique, Dieu confère la prière à celui qui le Lui demande. Si l’homme ne le demande pas il ne l’aura pas. Le meilleur apprentissage de la prière est la prière elle-même.
- Vous êtes moine depuis 50 ans et ermite depuis 32 ans. Aujourd’hui vous voilà en Russie, à Moscou. Quelles sont vos impressions ?
- Je constate un changement inouï dans la société.Je connais l’église au nom de la Vierge « La joie de tous les affligés » rue Bolchaïa Ordinka depuis 1968. A l’époque l’église était bondée. Les fidèles étaient entassés comme des sardines dans une boîte. Cette année-là, jeune moine, j’y ai fêté les Pâques. Il était impossible d’y entrer à cause de la foule, j’ai été obligé de sortir. Au cours de la procession une quinzaine de houligans ivres s’en sont pris aux croyants en les offensant. La procession courait pour ainsi dire au galop autour de l’église.
Ces dernières années je viens de plus en plus souvent à Moscou, dans cette église et je vois qu’elle renaît. Dans la semaine, elle est pleine de fidèles. La nuit des Pâques la circulation est arrêtée pour laisser passer la procession.
Les églises et les monastères restaurés sont le symbole de la renaissance de la Russie. Ils sont actuellement dispersés sur la carte mais ils montrent que les Russes peuvent beaucoup lorsqu’ils le veulent. Les monastères sont en Russie d’une taille considérable. Nous croyons que le sang des nouveaux martyrs est la semence de l’Eglise Russe renaissante.
Je pense que ces lieux deviendront de plus en plus nombreux et que par la société se reconstruira. La guérison est nécessaire parce que ce ne sont pas seulement les bâtiments qui ont été détruits mais aussi, et surtout, les bases morales. Je ne serais pas étonné d’apprendre que les houligans des années 60 soient aujourd’hui devenus croyants.
Tatianine Den'
Схиархимандрит Габриэль (Бунге): Человек, который изучает богословие, без духовной жизни не поймет ничего
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"PO" Hiéromoine Gabriel (Bunge): La réconciliation des Eglises, une vision personnelle
Le frère bénedictin Gabriel (Bunge) reçu dans l'Eglise orthodoxe
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 22 Novembre 2012 à 16:37
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Le 20 novembre 2012, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département de relations extérieures du patriarcat de Moscou, est arrivé à Paris pour participer à la réunion du comité de coordination de la Commission internationale mixte pour le dialogue théologique catholico-orthodoxe où il représente l’Eglise orthodoxe russe.
Le métropolite Emmanuel, exarque du patriarche de Constantinople, l’a accueilli à l’aéroport.
Plusieurs évêques orthodoxes et catholiques participent au travail de la commission qui est présidée par le métropolite Jean de Pergame du coté orthodoxe et le cardinal Kurt Koch du coté catholique. Le 21 novembre 2012, jour de la fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple selon le calendrier grégorien, les membres du comité ont assisté à la liturgie en la cathédrale grecque Saint-Etienne à Paris.
Le métropolite Emmanuel, exarque du patriarche de Constantinople, l’a accueilli à l’aéroport.
Plusieurs évêques orthodoxes et catholiques participent au travail de la commission qui est présidée par le métropolite Jean de Pergame du coté orthodoxe et le cardinal Kurt Koch du coté catholique. Le 21 novembre 2012, jour de la fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple selon le calendrier grégorien, les membres du comité ont assisté à la liturgie en la cathédrale grecque Saint-Etienne à Paris.
Au cours de ce voyage, Mgr Hilarion est accompagné par l’hiéromoine Antoine (Sevruk), secrétaire de l’Administration des paroisses du Patriarcat de Moscou en Italie.
Suite ICI
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Le dimanche 18 novembre 2012, en Belgique, une nouvelle église dédiée au saint archange Michel et à toutes les Forces Célestes a été consacrée dans la ville de Mons dans la Région wallonne de Hainaut, annonce l'agence Interfax-Religion lundi dernier
La liturgie a été célébrée par le métropolite Sabbas de Varsovie et de toute la Pologne, l’archevêque Simon de Bruxelles et de Belgique et l’évêque Porphyre de Naples, représentant de l’Eglise de Chypre auprès de l’Union européenne. La célébration a réuni plusieurs fidèles d’origine russe, polonaise, grecque, belge et autres
« Plus de 400 familles viennent dans cette église, mais ce chiffre est approximatif. Nous y voyons souvent des orthodoxes qui viennent de Picardie ainsi que beaucoup de Grecs, Polonais et Roumains qui habitent à la frontière entre la Belgique et la France.
La liturgie a été célébrée par le métropolite Sabbas de Varsovie et de toute la Pologne, l’archevêque Simon de Bruxelles et de Belgique et l’évêque Porphyre de Naples, représentant de l’Eglise de Chypre auprès de l’Union européenne. La célébration a réuni plusieurs fidèles d’origine russe, polonaise, grecque, belge et autres
« Plus de 400 familles viennent dans cette église, mais ce chiffre est approximatif. Nous y voyons souvent des orthodoxes qui viennent de Picardie ainsi que beaucoup de Grecs, Polonais et Roumains qui habitent à la frontière entre la Belgique et la France.
On compte en Belgique 14 paroisses et 2 monastères. On peut estimer qu’après cette célébration quasi toutes les grandes villes de Belgique auront une église orthodoxe », a dit l’archiprêtre Paul Nedossekine, recteur de la nouvelle paroisse à Mons et de l’église Sainte-et-Vivifiante-Trinité à Bruxelles.
En 1830, dans une grande maison d’aristocrates belges au centre de la ville de Mons, une chapelle domestique avait été aménagée pour de célébrations catholiques. Pendant la Première guerre mondiale, les locaux de l’église sont devenus un atelier de réparation du matériel de combat. Ensuite un atelier de réparation de carrosses et de voitures et plus tard une discothèques' y sont succédé. « Tout est revenu à sa place », dit le père Paul.
Pravoslavie.ru
Traduction Dimitri Garmonov
En 1830, dans une grande maison d’aristocrates belges au centre de la ville de Mons, une chapelle domestique avait été aménagée pour de célébrations catholiques. Pendant la Première guerre mondiale, les locaux de l’église sont devenus un atelier de réparation du matériel de combat. Ensuite un atelier de réparation de carrosses et de voitures et plus tard une discothèques' y sont succédé. « Tout est revenu à sa place », dit le père Paul.
Pravoslavie.ru
Traduction Dimitri Garmonov
La Commission européenne et certains États membres ont demandé à la Slovaquie de supprimer l’auréole des saints patrons de l’Europe sur une pièce commémorative.
À l’occasion des 1150 ans de l’arrivée des saints Cyrille et Méthode en Grande Moravie (actuelles Slovaquie et République tchèque), la Slovaquie avait décidé de lancer, en mai 2013, une pièce commémorative de 2 € représentant les deux apôtres des Slaves.
Le concours, lancé en mai 2012 par la Banque centrale slovaque (NBS), avait été remporté par le graveur Miroslav Hric. La NBS notait que le projet retenu était celui qui « se réfère à tous les aspects de l’histoire qui a amené les frères Cyrille et Méthode depuis Thessalonique », rappelant la contribution de la foi chrétienne à la construction du pays.
À l’occasion des 1150 ans de l’arrivée des saints Cyrille et Méthode en Grande Moravie (actuelles Slovaquie et République tchèque), la Slovaquie avait décidé de lancer, en mai 2013, une pièce commémorative de 2 € représentant les deux apôtres des Slaves.
Le concours, lancé en mai 2012 par la Banque centrale slovaque (NBS), avait été remporté par le graveur Miroslav Hric. La NBS notait que le projet retenu était celui qui « se réfère à tous les aspects de l’histoire qui a amené les frères Cyrille et Méthode depuis Thessalonique », rappelant la contribution de la foi chrétienne à la construction du pays.
Sauf que certains États membres, ainsi que la Commission européenne, ont demandé à la Slovaquie le retrait de certains détails qui figuraient sur le projet initial. Une possibilité reconnue par un règlement européen, notamment dans les cas où un État estime que le « projet de dessin est susceptible d’engendrer des réactions défavorables parmi ses citoyens ». En cause, notamment, les auréoles que portaient les deux saints et les croix qui ornaient leurs vêtements…
« MANQUE DE RESPECT DE LA TRADITION CHRÉTIENNE EUROPÉENNE »
Autant de symboles religieux que la Slovaquie a dû retirer « pour respecter le principe de neutralité religieuse », explique aujourd’hui la NBS. Seule subsistera finalement la double croix byzantine que portent les deux saints, symbole national slovaque, qui orne déjà les pièces de 1€ et 2 € slovaques.
Une décision qui a provoqué un certain émoi dans un pays profondément catholique : malgré les années de communisme, 62 % des Slovaques se disent toujours catholiques. « Il s’agit là d’un manque de respect de la tradition chrétienne européenne », a réagi le P. Jozef Kovaczik, porte-parole de l’épiscopat slovaque...
SUITE . Nicolas Senèze "La Croix" LE 20/11/12 - 18 H 00
« MANQUE DE RESPECT DE LA TRADITION CHRÉTIENNE EUROPÉENNE »
Autant de symboles religieux que la Slovaquie a dû retirer « pour respecter le principe de neutralité religieuse », explique aujourd’hui la NBS. Seule subsistera finalement la double croix byzantine que portent les deux saints, symbole national slovaque, qui orne déjà les pièces de 1€ et 2 € slovaques.
Une décision qui a provoqué un certain émoi dans un pays profondément catholique : malgré les années de communisme, 62 % des Slovaques se disent toujours catholiques. « Il s’agit là d’un manque de respect de la tradition chrétienne européenne », a réagi le P. Jozef Kovaczik, porte-parole de l’épiscopat slovaque...
SUITE . Nicolas Senèze "La Croix" LE 20/11/12 - 18 H 00
Le 14 novembre 2012, le Séminaire orthodoxe russe à Epinay-sous-Sénart a célébré solennellement son troisième anniversaire. Ce jour a été marqué par la consécration de la chapelle intérieure du séminaire, dédiée à saint Martin le Confesseur et à sainte Geneviève de Paris. Le lieu a été entièrement refait. La chapelle est désormais décorée de splendides fresques, ainsi que d'une grande et belle iconostase.
Sous peu sera achevée la construction, dans le parc du séminaire, d’une belle chapelle en bois, offerte par l’un des généreux donateurs du séminaire. Les habitants d’Epinay s/Sénart se réjouissent de la présence de ce site dans leur commune!
Le rite de la consécration et la divine liturgie qui l'a suivi étaient présidés par l'archevêque Marc d'Egorievsk, responsable des établissements du patriarcat de Moscou à l'étranger, qui représentait le patriarche Cyrille. Mgr Marc était entouré de plusieurs évêques, venus pour cette occasion : l'archevêque Eugène de Véréia, recteur de l'académie de théologie de Moscou et président du Comité pédagogique de l’Église orthodoxe russe, l'archevêque Michel de Genève et d'Europe occidentale (Église russe hors frontières), l'archevêque Antoine de Borispol, recteur de l'académie de théologie de Kiev et chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, l'archevêque Elisée de Souroge, ordinaire des communautés du Patriarcat de Moscou en Grande Bretagne et Irlande, l'évêque Ambroise de Gatchina, recteur de l'académie de théologie de Saint-Pétersbourg, ainsi que l'évêque Nestor de Chersonèse, chancelier du séminaire. Le métropolite Emmanuel, exarque du patriarche de Constantinople et président de l'Assemblée des évêques orthodoxes en France, a également assisté à la célébration.
Sous peu sera achevée la construction, dans le parc du séminaire, d’une belle chapelle en bois, offerte par l’un des généreux donateurs du séminaire. Les habitants d’Epinay s/Sénart se réjouissent de la présence de ce site dans leur commune!
Le rite de la consécration et la divine liturgie qui l'a suivi étaient présidés par l'archevêque Marc d'Egorievsk, responsable des établissements du patriarcat de Moscou à l'étranger, qui représentait le patriarche Cyrille. Mgr Marc était entouré de plusieurs évêques, venus pour cette occasion : l'archevêque Eugène de Véréia, recteur de l'académie de théologie de Moscou et président du Comité pédagogique de l’Église orthodoxe russe, l'archevêque Michel de Genève et d'Europe occidentale (Église russe hors frontières), l'archevêque Antoine de Borispol, recteur de l'académie de théologie de Kiev et chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, l'archevêque Elisée de Souroge, ordinaire des communautés du Patriarcat de Moscou en Grande Bretagne et Irlande, l'évêque Ambroise de Gatchina, recteur de l'académie de théologie de Saint-Pétersbourg, ainsi que l'évêque Nestor de Chersonèse, chancelier du séminaire. Le métropolite Emmanuel, exarque du patriarche de Constantinople et président de l'Assemblée des évêques orthodoxes en France, a également assisté à la célébration.
Des prêtres de différentes juridictions orthodoxes, des enseignants de l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, des représentants des autorités civiles françaises ont assisté à la divine liturgie. Le diocèse catholique local était représenté par Mgr Alain Bobière, vicaire général du diocèse d'Evry, et M. l'abbé Jean-Luc Guilbert, vicaire épiscopal et curé de Brunoy.
Parmi les hôtes figuraient M. Roland Dubertrand, conseiller aux affaires religieuses du Ministère des affaires étrangères, M. Claude Tieri, adjoint du chef du Bureau central des cultes du Ministère de l'Intérieur, Mme Christine Scelle-Maury, maire d'Epinay-sous-Sénart, M. Romain Colas, maire de Boussy-Saint-Antoine et vice-président de Conseil général de l'Essonne.
* * *
Le samedi 20 octobre 2012 le Séminaire a reçu, dans sa Maison Sainte-Geneviève d'Epinay-sous-Sénart, M. Nicolas Dupont-Aignan, président de la Communauté d'agglomération du Val-d'Yerres, maire d'Yerres et député de l'Essonne. Il y a été accueilli par la communauté du séminaire et ses amis.
Le recteur du séminaire, le P. Alexandre Siniakov, s'est adressé à M. Dupont-Aignan avec un discours de salutation.
Dressant un bilan des trois années d'existence du séminaire orthodoxe russe à Epinay-sous-Sénart, le père Alexandre a notamment souligné que : "la sympathie de nombreux Spinoliens et habitants des communes voisines, l’accueil chaleureux de la part du secteur pastoral catholique de Brunoy-Val-d’Yerres nous ont soutenus à des moments difficiles. Aujourd’hui, nous avons un véritable réseau d’amis locaux qui nous aident : des bénévoles viennent donner des cours de français à nos séminaristes, nous aider pour la trésorerie et d’autres taches administratives, ils assistent aux offices quotidiens du séminaire et apportent un appui spirituel par leur prière. Tous les jours, dans la rue, dans les commerces, dans les transports, je suis sans cesse frappé par la curiosité bienveillante et amicale des gens que je rencontre, d’âge et de convictions tout à fait diverses. Cet esprit d’accueil et d’ouverture est une caractéristique de notre communauté d’agglomération qu’il convient de préserver et de cultiver. Et j’espère de tout cœur que notre séminaire pourra y apporter une petite contribution. Un de mes rêves, par exemple, est d’exploiter les possibilités qu’offre notre Maison Sainte-Geneviève pour promouvoir le dialogue interreligieux, en organisant ici des rencontres officielles ou amicales entre des représentants de différentes religions, en proposant des manifestations diverses allant dans le sens d’une meilleure connaissance mutuelle. Nous le réaliserons certainement, mais non sans concours des élus locaux, dans le respect, bien sûr, de la laïcité de la République".
Récemment le séminaire a eu l'honneur de recevoir dans ses murs le cardinal Roger Etchegaray, vice-doyen du Collège des cardinaux, archevêque émérite de Marseille, membre de l'Institut de France, a rendu visite le 28 octobre 2012 au Séminaire orthodoxe russe à Epinay-sous-Sénart (c'est sa deuxième visite au Séminaire, la première visite a eu lieu le 8 décembre 2011). Le cardinal a assisté à la divine liturgie, après laquelle il a partagé un buffet au grand réfectoire du séminaire avec tous les séminaristes et les amis du séminaire venus prier à la liturgie de dimanche. Le cardinal Etchegaray a également participé au déjeuner avec le recteur et les séminaristes.
S'adressant au cardinal à la fin de la liturgie, le hiéromoine Alexandre (Siniakov), recteur du séminaire, l'a remercié pour sa visite et a notamment dit: "C'est la seconde fois que vous venez au séminaire et depuis votre dernier passage nous conservons une mémoire très vive de votre visite et nous sentons quotidiennement vos prières, vos souvenirs, votre sollicitude paternelle et nous vous en savons profondément gré."
Il y a trois ans le premier séminaire orthodoxe russe en Europe était fondé à Epinay s/Sénart et trois ans après son inauguration, ce centre de formation confirme sa vocation de pont entre l’orthodoxie russe et la société européenne.
A l’occasion de cet anniversaire le père Alexandre Siniakov a accordé au site Bogoslov. ru une interview. François-Xavier Maigre publie dans" La Croix" un article aux liens qui se tissent entre le séminaire et son environnement français.
" Dans le réfectoire du séminaire orthodoxe russe d’Epinay-sous-Sénart (Essonne), à l’heure du dîner, le chant du Notre-Père retentit dans la langue de Molière. La prononciation est certes encore un peu hésitante, mais trois ans après l’inauguration du premier établissement du Patriarcat de Moscou de ce genre en Europe occidentale, les progrès de ces jeunes issus de l’ex-espace soviétique sont sensibles. C’est aussi le signe de l’effort d’inculturation entrepris sous la houlette de leur jeune recteur, le P. Alexandre Siniakov, à qui l’Église russe a confié la mission de former des prêtres du troisième millénaire, en prise avec la culture européenne. »
« Ces jeunes sont le produit du renouveau spirituel de la Russie », résume le P. Siniakov, entouré de quelques-uns des 24 séminaristes en formation à la maison Sainte-Geneviève. Originaires de Russie, d’Ukraine ou de Moldavie, la plupart ont grandi après la chute du communisme. Tous partagent la même soif d’élargir leur horizon. »
Outre les cours dispensés au séminaire par des enseignants issus de diverses institutions, dont l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, les élèves effectuent l’essentiel de leur formation au sein d’universités parisiennes (Sorbonne, Institut catholique de Paris, École pratique des hautes études…) Le P. Siniakov voit dans cette ouverture une façon de nouer « des liens avec le monde laïc », et donc de se familiariser avec le phénomène de sécularisation, qui touche aussi la Russie.
RENFORCER LES LIENS ENTRE ÉGLISES, MAIS AUSSI INCITER CHACUN À APPROFONDIR SA PROPRE TRADITION
« Au début, j’ai été surpris par l’esprit critique des enseignants, notamment sur les questions religieuses. Je me disais : la fac va tous nous rendre athées ! Mais finalement, c’est très positif », reconnaît Anton, étudiant en troisième année. Au chapitre spirituel, Jean, Moldave de 26 ans, raconte avoir été fasciné par la façon dont « les catholiques intègrent la culture contemporaine à leur manière de vivre la foi ».
Plus encore, il confie avoir balayé certains clichés : « Depuis la Russie, nous vous imaginons très rationnels et peu mystiques. C’est faux. » Il l’a réalisé lors d’un séjour au séminaire Saint-Sulpice (catholique), à Issy-les-Moulineaux : les deux institutions ont en effet établi un programme informel d’échanges, une fois par semestre. « En parlant avec eux des Pères de l’Église, je me suis rendu compte que nous n’étions pas si éloignés », témoigne Jean, qui a rejoint l’équipe de foot des séminaristes catholiques.
L’idée est née de la rencontre du P. Siniakov et du P. Didier Berthet, supérieur du séminaire d’Issy, lui-même pétri de culture slave : « Nous avons pensé qu’il serait intéressant de développer une amitié entre nos deux séminaires. » Selon ce formateur, il s’agit non seulement de renforcer les liens entre Églises, mais aussi d’inciter chacun à approfondir sa propre tradition.
De leur côté, la majorité des jeunes Russes, une fois ordonnés, regagneront leur pays d’origine, où les besoins pastoraux sont immenses. À l’avenir, le P. Siniakov aimerait constituer un noyau de formateurs à partir des anciens, afin qu’eux-mêmes transmettent leur expérience"
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Séminaire orthodoxe russe - Maison Sainte-Geneviève
4, rue Sainte-Geneviève - 91860 Épinay-sous-Sénart
Parmi les hôtes figuraient M. Roland Dubertrand, conseiller aux affaires religieuses du Ministère des affaires étrangères, M. Claude Tieri, adjoint du chef du Bureau central des cultes du Ministère de l'Intérieur, Mme Christine Scelle-Maury, maire d'Epinay-sous-Sénart, M. Romain Colas, maire de Boussy-Saint-Antoine et vice-président de Conseil général de l'Essonne.
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Le samedi 20 octobre 2012 le Séminaire a reçu, dans sa Maison Sainte-Geneviève d'Epinay-sous-Sénart, M. Nicolas Dupont-Aignan, président de la Communauté d'agglomération du Val-d'Yerres, maire d'Yerres et député de l'Essonne. Il y a été accueilli par la communauté du séminaire et ses amis.
Le recteur du séminaire, le P. Alexandre Siniakov, s'est adressé à M. Dupont-Aignan avec un discours de salutation.
Dressant un bilan des trois années d'existence du séminaire orthodoxe russe à Epinay-sous-Sénart, le père Alexandre a notamment souligné que : "la sympathie de nombreux Spinoliens et habitants des communes voisines, l’accueil chaleureux de la part du secteur pastoral catholique de Brunoy-Val-d’Yerres nous ont soutenus à des moments difficiles. Aujourd’hui, nous avons un véritable réseau d’amis locaux qui nous aident : des bénévoles viennent donner des cours de français à nos séminaristes, nous aider pour la trésorerie et d’autres taches administratives, ils assistent aux offices quotidiens du séminaire et apportent un appui spirituel par leur prière. Tous les jours, dans la rue, dans les commerces, dans les transports, je suis sans cesse frappé par la curiosité bienveillante et amicale des gens que je rencontre, d’âge et de convictions tout à fait diverses. Cet esprit d’accueil et d’ouverture est une caractéristique de notre communauté d’agglomération qu’il convient de préserver et de cultiver. Et j’espère de tout cœur que notre séminaire pourra y apporter une petite contribution. Un de mes rêves, par exemple, est d’exploiter les possibilités qu’offre notre Maison Sainte-Geneviève pour promouvoir le dialogue interreligieux, en organisant ici des rencontres officielles ou amicales entre des représentants de différentes religions, en proposant des manifestations diverses allant dans le sens d’une meilleure connaissance mutuelle. Nous le réaliserons certainement, mais non sans concours des élus locaux, dans le respect, bien sûr, de la laïcité de la République".
Récemment le séminaire a eu l'honneur de recevoir dans ses murs le cardinal Roger Etchegaray, vice-doyen du Collège des cardinaux, archevêque émérite de Marseille, membre de l'Institut de France, a rendu visite le 28 octobre 2012 au Séminaire orthodoxe russe à Epinay-sous-Sénart (c'est sa deuxième visite au Séminaire, la première visite a eu lieu le 8 décembre 2011). Le cardinal a assisté à la divine liturgie, après laquelle il a partagé un buffet au grand réfectoire du séminaire avec tous les séminaristes et les amis du séminaire venus prier à la liturgie de dimanche. Le cardinal Etchegaray a également participé au déjeuner avec le recteur et les séminaristes.
S'adressant au cardinal à la fin de la liturgie, le hiéromoine Alexandre (Siniakov), recteur du séminaire, l'a remercié pour sa visite et a notamment dit: "C'est la seconde fois que vous venez au séminaire et depuis votre dernier passage nous conservons une mémoire très vive de votre visite et nous sentons quotidiennement vos prières, vos souvenirs, votre sollicitude paternelle et nous vous en savons profondément gré."
Il y a trois ans le premier séminaire orthodoxe russe en Europe était fondé à Epinay s/Sénart et trois ans après son inauguration, ce centre de formation confirme sa vocation de pont entre l’orthodoxie russe et la société européenne.
A l’occasion de cet anniversaire le père Alexandre Siniakov a accordé au site Bogoslov. ru une interview. François-Xavier Maigre publie dans" La Croix" un article aux liens qui se tissent entre le séminaire et son environnement français.
" Dans le réfectoire du séminaire orthodoxe russe d’Epinay-sous-Sénart (Essonne), à l’heure du dîner, le chant du Notre-Père retentit dans la langue de Molière. La prononciation est certes encore un peu hésitante, mais trois ans après l’inauguration du premier établissement du Patriarcat de Moscou de ce genre en Europe occidentale, les progrès de ces jeunes issus de l’ex-espace soviétique sont sensibles. C’est aussi le signe de l’effort d’inculturation entrepris sous la houlette de leur jeune recteur, le P. Alexandre Siniakov, à qui l’Église russe a confié la mission de former des prêtres du troisième millénaire, en prise avec la culture européenne. »
« Ces jeunes sont le produit du renouveau spirituel de la Russie », résume le P. Siniakov, entouré de quelques-uns des 24 séminaristes en formation à la maison Sainte-Geneviève. Originaires de Russie, d’Ukraine ou de Moldavie, la plupart ont grandi après la chute du communisme. Tous partagent la même soif d’élargir leur horizon. »
Outre les cours dispensés au séminaire par des enseignants issus de diverses institutions, dont l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, les élèves effectuent l’essentiel de leur formation au sein d’universités parisiennes (Sorbonne, Institut catholique de Paris, École pratique des hautes études…) Le P. Siniakov voit dans cette ouverture une façon de nouer « des liens avec le monde laïc », et donc de se familiariser avec le phénomène de sécularisation, qui touche aussi la Russie.
RENFORCER LES LIENS ENTRE ÉGLISES, MAIS AUSSI INCITER CHACUN À APPROFONDIR SA PROPRE TRADITION
« Au début, j’ai été surpris par l’esprit critique des enseignants, notamment sur les questions religieuses. Je me disais : la fac va tous nous rendre athées ! Mais finalement, c’est très positif », reconnaît Anton, étudiant en troisième année. Au chapitre spirituel, Jean, Moldave de 26 ans, raconte avoir été fasciné par la façon dont « les catholiques intègrent la culture contemporaine à leur manière de vivre la foi ».
Plus encore, il confie avoir balayé certains clichés : « Depuis la Russie, nous vous imaginons très rationnels et peu mystiques. C’est faux. » Il l’a réalisé lors d’un séjour au séminaire Saint-Sulpice (catholique), à Issy-les-Moulineaux : les deux institutions ont en effet établi un programme informel d’échanges, une fois par semestre. « En parlant avec eux des Pères de l’Église, je me suis rendu compte que nous n’étions pas si éloignés », témoigne Jean, qui a rejoint l’équipe de foot des séminaristes catholiques.
L’idée est née de la rencontre du P. Siniakov et du P. Didier Berthet, supérieur du séminaire d’Issy, lui-même pétri de culture slave : « Nous avons pensé qu’il serait intéressant de développer une amitié entre nos deux séminaires. » Selon ce formateur, il s’agit non seulement de renforcer les liens entre Églises, mais aussi d’inciter chacun à approfondir sa propre tradition.
De leur côté, la majorité des jeunes Russes, une fois ordonnés, regagneront leur pays d’origine, où les besoins pastoraux sont immenses. À l’avenir, le P. Siniakov aimerait constituer un noyau de formateurs à partir des anciens, afin qu’eux-mêmes transmettent leur expérience"
.................................................
Séminaire orthodoxe russe - Maison Sainte-Geneviève
4, rue Sainte-Geneviève - 91860 Épinay-sous-Sénart
V.G.
Une Eglise en crise (1)
"L’Église anglicane en Amérique du Nord" a été créée en 2009 sur la base des diocèses et des paroisses de l’Église épiscopalienne des États-Unis, qui avait rejeté la ligne libérale de sa hiérarchie. L'Eglise Episcopale des Etats-Unis représente à peine plus de 2 millions de fidèles aux Etats-Unis, mais reste une religion historique et influente sur le sol américain. En juillet 2009 elle a donné son feu vert, vendredi, à la bénédiction des unions homosexuelles dans les Etats qui les reconnaissent légalement et, quelques jours plus tôt, elle autorisait officiellement l'ordination de pasteurs homo (cette décision intervient six ans après que Gene Robinson, ouvertement gay et en couple, fut désigné évêque du New Hampshire). L'annonce de cette nomination avait fait l'effet d'une bombe à l'intérieur de l'Eglise et ébranlé les relations avec les autres Eglises anglicanes de par le monde.
"L’Église anglicane en Amérique du Nord", née de ces désaccords, comprend 22 diocèses et 769 paroisses sous la direction de l’archevêque Robert Duncan.
Une Eglise en crise (1)
"L’Église anglicane en Amérique du Nord" a été créée en 2009 sur la base des diocèses et des paroisses de l’Église épiscopalienne des États-Unis, qui avait rejeté la ligne libérale de sa hiérarchie. L'Eglise Episcopale des Etats-Unis représente à peine plus de 2 millions de fidèles aux Etats-Unis, mais reste une religion historique et influente sur le sol américain. En juillet 2009 elle a donné son feu vert, vendredi, à la bénédiction des unions homosexuelles dans les Etats qui les reconnaissent légalement et, quelques jours plus tôt, elle autorisait officiellement l'ordination de pasteurs homo (cette décision intervient six ans après que Gene Robinson, ouvertement gay et en couple, fut désigné évêque du New Hampshire). L'annonce de cette nomination avait fait l'effet d'une bombe à l'intérieur de l'Eglise et ébranlé les relations avec les autres Eglises anglicanes de par le monde.
"L’Église anglicane en Amérique du Nord", née de ces désaccords, comprend 22 diocèses et 769 paroisses sous la direction de l’archevêque Robert Duncan.
Le dialogue avec l'Eglise russe (2)
En 2003, l’Église orthodoxe russe avait mis un terme à ses relations avec l’Église épiscopalienne aux États-Unis après la consécration de J. Robinson et la désignation à sa tête une femme « évêque » en 2006. Le métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou (aujourd’hui Patriarche de Moscou et de toute la Russie) avait alors adressé une lettre de soutien à l’évêque Duncan de Pittsburgh, aujourd’hui chef de l’Église anglicane en Amérique du Nord et à l’épiscopat partageant ses opinions. Dans sa lettre, le président du DREE soulignait que le Saint Synode de l’Église orthodoxe russe était ouvert au contact et à la collaboration avec les membres de l’Église épiscopalienne américaine qui demeuraient fidèles à la doctrine morale de l’Évangile.
Le 25 octobre dernier, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président actuel du DREE, a participé au dialogue de l’Église anglicane en Amérique du Nord avec l’Église orthodoxe en Amérique (OCA), qui s’est déroulé au séminaire anglo-catholique de Nashotah House (État du Wiscontin, États-Unis). Cette
participation du président du DREE s’inscrit dans la continuité de la ligne de l’Église orthodoxe russe pour le soutien des forces saines de la communion anglicane.
Le métropolite Hilarion a prononcé une longue allocution devant les participants du dialogue, décrivant l’histoire et les perspectives de développement des relations de l’Église orthodoxe russe avec la communion anglicane. Les participants anglicans ont exprimé au métropolite leur sincère gratitude pour son soutien à leur position consistant à défendre les valeurs chrétiennes traditionnelles. L’évêque Ray Satton, co-président du dialogue pour la partie anglicane a déclaré : « Nous voyons en vous, Monseigneur, un défenseur de la vraie foi ». L’évêque Keith Ackerman a souligné l’importance du discours du métropolite Hilarion le 9 septembre 2010 à la Grande salle du Lambeth Palace, résidence officielle de l’archevêque de Canterbury au cours du dîner traditionnel du Club de Nicée. En présence de l’archevêque de Canterbury, Rowan Williams, Mgr Hilarion avait dans ce discours soumis à une âpre critique les tendances libérales de l’anglicanisme, destructives pour l’identité chrétienne.
Mgr Hilarion avait en effet fait remarquer que le dialogue entre l’Eglise orthodoxe et les anglicans « est voué à la fermeture, si la libéralisation effrénée des valeurs chrétiennes se poursuit dans de nombreuses communautés du monde anglican » et pointé en particulier l’impact désastreux qu’a eu sur ce dialogue l’ordination de femmes évêques. (3).
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En 2003, l’Église orthodoxe russe avait mis un terme à ses relations avec l’Église épiscopalienne aux États-Unis après la consécration de J. Robinson et la désignation à sa tête une femme « évêque » en 2006. Le métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou (aujourd’hui Patriarche de Moscou et de toute la Russie) avait alors adressé une lettre de soutien à l’évêque Duncan de Pittsburgh, aujourd’hui chef de l’Église anglicane en Amérique du Nord et à l’épiscopat partageant ses opinions. Dans sa lettre, le président du DREE soulignait que le Saint Synode de l’Église orthodoxe russe était ouvert au contact et à la collaboration avec les membres de l’Église épiscopalienne américaine qui demeuraient fidèles à la doctrine morale de l’Évangile.
Le 25 octobre dernier, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président actuel du DREE, a participé au dialogue de l’Église anglicane en Amérique du Nord avec l’Église orthodoxe en Amérique (OCA), qui s’est déroulé au séminaire anglo-catholique de Nashotah House (État du Wiscontin, États-Unis). Cette
participation du président du DREE s’inscrit dans la continuité de la ligne de l’Église orthodoxe russe pour le soutien des forces saines de la communion anglicane.
Le métropolite Hilarion a prononcé une longue allocution devant les participants du dialogue, décrivant l’histoire et les perspectives de développement des relations de l’Église orthodoxe russe avec la communion anglicane. Les participants anglicans ont exprimé au métropolite leur sincère gratitude pour son soutien à leur position consistant à défendre les valeurs chrétiennes traditionnelles. L’évêque Ray Satton, co-président du dialogue pour la partie anglicane a déclaré : « Nous voyons en vous, Monseigneur, un défenseur de la vraie foi ». L’évêque Keith Ackerman a souligné l’importance du discours du métropolite Hilarion le 9 septembre 2010 à la Grande salle du Lambeth Palace, résidence officielle de l’archevêque de Canterbury au cours du dîner traditionnel du Club de Nicée. En présence de l’archevêque de Canterbury, Rowan Williams, Mgr Hilarion avait dans ce discours soumis à une âpre critique les tendances libérales de l’anglicanisme, destructives pour l’identité chrétienne.
Mgr Hilarion avait en effet fait remarquer que le dialogue entre l’Eglise orthodoxe et les anglicans « est voué à la fermeture, si la libéralisation effrénée des valeurs chrétiennes se poursuit dans de nombreuses communautés du monde anglican » et pointé en particulier l’impact désastreux qu’a eu sur ce dialogue l’ordination de femmes évêques. (3).
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Le Pape ne date pas notre année mais l'erreur porte sur «6 ou 7 années» constate-t-il, selon un autre calcul lié à l'astronome Kepler.
Dans le troisième tome de sa vie de Jésus publié, mercredi, chez Flammarion, le Pape s'intéresse à la naissance du Christ.
Nous ne sommes pas en 2012! Le moine Dionysius Exiguus qui a estimé au VIe siècle le début de l'ère chrétienne «s'est à l'évidence trompé de quelques années dans ses calculs» écrit Benoît XVI dans le troisième tome de sa trilogie sur le Christ consacré cette fois à L'enfance de Jésus , titre de l'ouvrage publié mercredi en France chez Flammarion. «La date historique de la naissance de Jésus est donc à fixer quelques années auparavant» conclut le Pape qui co-signe également cet ouvrage de théologie, très accessible, sous son nom, Joseph Ratzinger. SUITE Le Figaro
Dans le troisième tome de sa vie de Jésus publié, mercredi, chez Flammarion, le Pape s'intéresse à la naissance du Christ.
Nous ne sommes pas en 2012! Le moine Dionysius Exiguus qui a estimé au VIe siècle le début de l'ère chrétienne «s'est à l'évidence trompé de quelques années dans ses calculs» écrit Benoît XVI dans le troisième tome de sa trilogie sur le Christ consacré cette fois à L'enfance de Jésus , titre de l'ouvrage publié mercredi en France chez Flammarion. «La date historique de la naissance de Jésus est donc à fixer quelques années auparavant» conclut le Pape qui co-signe également cet ouvrage de théologie, très accessible, sous son nom, Joseph Ratzinger. SUITE Le Figaro
Traduction Elena Tastevin
Selon le Centre d'étude de l'opinion VTZIOM, le nombre de personnes qui n’envisagent pas d’émigrer de Russie a augmenté de 75% à 88%. Plus de 40 mille personnes quittent la Russie chaque année. Cependant, ces derniers temps ce chiffre tend à diminuer. Quel est le profil des émigrés ? Le père Alexis Yastrebov, recteur de l’église des Saintes Femmes Myrophores (PМ) à Venise nous parle de la situation en Italie.
- Père Alexis, qui sont les immigrés en Italie ?
- Je parlerai plutôt de Venise que de l’Italie. Les émigrés de Russie sont peu nombreux. Ils sont des hommes d’affaires qui montent leur affaire et des femmes ayant épousé des italiens. Mais j’aurai du mal à définir leur nombre. Malheureusement, il faut constater que les russes sont rares dans les paroisses orthodoxes. Souvent les émigrés russes se passent parfaitement de l’Eglise. Etant russe moi-même, j’en suis désolé. Nous officions essentiellement pour des moldaves et des ukrainiens.
Selon le Centre d'étude de l'opinion VTZIOM, le nombre de personnes qui n’envisagent pas d’émigrer de Russie a augmenté de 75% à 88%. Plus de 40 mille personnes quittent la Russie chaque année. Cependant, ces derniers temps ce chiffre tend à diminuer. Quel est le profil des émigrés ? Le père Alexis Yastrebov, recteur de l’église des Saintes Femmes Myrophores (PМ) à Venise nous parle de la situation en Italie.
- Père Alexis, qui sont les immigrés en Italie ?
- Je parlerai plutôt de Venise que de l’Italie. Les émigrés de Russie sont peu nombreux. Ils sont des hommes d’affaires qui montent leur affaire et des femmes ayant épousé des italiens. Mais j’aurai du mal à définir leur nombre. Malheureusement, il faut constater que les russes sont rares dans les paroisses orthodoxes. Souvent les émigrés russes se passent parfaitement de l’Eglise. Etant russe moi-même, j’en suis désolé. Nous officions essentiellement pour des moldaves et des ukrainiens.
Les motifs des moldaves et des ukrainiens sont claires : la situation économique est difficile dans leurs pays. Les ukrainiens viennent surtout pour gagner leur vie.
Ce sont souvent des femmes de plus de quarante ans. Elles viennent gagner pour aider leurs enfants, jeunes spécialistes qui, chez eux, reçoivent pour leur travail 10 dollars par mois. C’est souvent la fatigue qui les fait rentrer en Ukraine. Il est difficile de travailler sans week-ends ni jours fériés quand on n’est plus jeune. En revanche, les émigrés moldaves sont des jeunes qui ne dédaignent pas un travail bien rémunéré même s’il est peu qualifié. Ceux-ci restent et fondent des familles.
-Avez-vous tout de même des paroissiens russes ?
- Ils sont en minorité. Dans 99% des cas il s’agît des femmes mariées aux italiens. Par exemple, une paroissienne, une scientifique, qui a rencontré son mari en Russie. Elle a émigré dans les années 90. Quelques personnes sont arrivées il y a cinq ou six ans. Plusieurs couples se sont mariés religieusement de mon temps, mais ils ne viennent plus à l’église. Certains d’entre eux ont eu des enfants que j’ai baptisés. D’autres ont baptisés leurs enfants dans la foi catholique.
- Est-ce que vous avez des paroissiens qui ont émigrés pour des raisons politiques ?
- Personne. A mon avis, tout cela est tiré par les cheveux.
- Est-ce qu’il y a des jeunes qui viennent faire leur études et restent ensuite ?
- Autant que je sache, pratiquement tous les étudiants rentrent chez eux. Je n’en connais qu’un qui nous a aidés à faire notre site. Il est parti à Amsterdam et s’y est marié.
- Quel est la situation sociale de vos paroissiens émigrés, quel est leur niveau de culture ?
- Il faut probablement parler de leur ex statut social. Ici ils sont tous égaux. Tous se trouvent dans les mêmes conditions que ce soit des ingénieurs, des personnes avec deux formations supérieures ou sans. Ils deviennent le plus souvent auxiliaires de vie, femmes de ménage etc.
Je connais des personnes avec un passé criminel dans leur pays d’origine. Ils ont fui à Venise. Devenus croyants ils ont changé du tout au tout. C’était une véritable renaissance. Le niveau culturel des personnes est différent. En général, les nouveaux venus sont d’un milieu modeste. Nous tâchons d’élargir leurs connaissances dans la mesure où tous sont sensibles à la culture. Par exemple, dimanche prochain nous irons à Ravenne pour y admirer les célèbres mosaïques. Les paroissiens ont réagi avec intérêt alors qu’auparavant ils n’avaient consenti qu’à participer à des pèlerinages. Nous irons bientôt à Aquilée qui abrite également de magnifiques mosaïques.
- Quelles sont les difficultés de la vie pour ces migrants ?
- Le plus simple serait de dire qu’ils ne sont pas chez eux. Nous appartenons à un autre peuple. Il n’est parfois pas facile de trouver une langue commune avec les italiens et d’accepter leurs attitudes si différentes des nôtres.
Certains disent que les « émigrés envahissent l’Italie ». Souvent c’est justifié par les comportements des émigrés mais il y a aussi des préjugés.
Depuis déjà 9 ans notre paroisse n’a pas de local. Nous pouvons être mis dehors à tout moment. C’est psychologiquement difficile. Les fidèles apportent des choses à l’église pour l’embellir et je dois refuser.
En Russie, nous sommes à la maison. Malgré des inconvénients il y est possible de construire une église en faisant appel aux donateurs. Ici j’officie pour quelques dizaines de personnes qui se sont réunies autour de la paroisse. Elles ne sont pas riches, elles vivent dans le besoin.
-Est-ce que les émigrés s’entraident ?
- Les russes peu. Du moins, je n’en ai pas entendu parler. Leur activité principale consiste à organiser des concerts et d’autres événements de ce genre. Les communautés ukrainiennes sont plus actives en ce sens. Leur entraide est plus réelle, elle va jusqu’à la recherche du travail. Il n’y a pas non plus de coopération entre les paroisses et les associations culturelles. L’attitude est bienveillante mais il n’y a pas de communication conjointe active. Chacun va son chemin.
- Est-ce qu’il y a des difficultés dans les couples mixtes ?
- La vie est dure lorsque les femmes se marient sans amour. Après il faut vivre avec la personne qui peut être même désagréable. Il arrive que des femmes épousent des vieux. La motivation est le désir d’une vie tranquille sans besoin. Les italiens eux aussi sont différents des hommes russes : ils entourent la femme d’attention, ils prennent bien soin des enfants, ils en rêvent. En effet, les enfants sont aimés dans la société.
De plus, la législation italienne défend les droits des femmes. Certaines dames russes en profitent pour récupérer par voie judiciaire une partie de la propriété qu’elles n’ont pas aidé à constituer.
Mais en général, lorsque des personnes se marient par amour et leur objectif est de fonder une famille leur vie va plutôt bon train.
Les femmes russes ont tout de même de la peine à cause des différences de mentalité. En dépit de bonnes conditions de vie, de l’amour de l’époux et de sa famille, la femme se sent souvent mal à l’aise. La personne souffre alors que tout va bien. Par exemple, les Vénitiens n’expriment pas leurs pensées explicitement. Au lieu de dire « non », ils diront « oui » et ensuite ils chercheront à vous faire comprendre qu’en vérité c’est « non ». La personne habituée à un dialogue plus franc peut croire qu’on veut la tromper. On se heurte à une telle attitude aussi dans les administrations, c’est énervant. Suite à une réponse on fait des projets et il s’avère à posteriori que ce n’était pas la peine.
Les traditions familiales et culturelles sont différentes. Cela se voit au quotidien dans le ménage ainsi que dans la hiérarchie familiale. La mère du mari est une personne importante qui vit avec le jeune couple et participe activement à ses affaires. Les fils italiens sont très infantiles et comme on dit ici un « gars » de quarante ans est souvent non autonome. Les femmes russes sont appréciées : les italiennes sont plus émancipées, alors que la femme russe est affectueuse, belle et sans prétentions. Or, la femme a envie de vivre séparément avec sa propre famille. Elle est, cependant, obligée de gérer les choses conjointement avec sa belle-mère. Lorsque un enfant est né, tous les parents viennent le voir et chacun veut le bichonner, prendre soin de lui et donne des conseils aux parents. Les orthodoxes ont du mal à le supporter.
Les parents cherchent à les baptiser catholiques. Et cela plutôt par tradition que par une vraie foi. Le baptême en Italie est une fête d’envergure que l’on célèbre avec beaucoup d’invités. Alors que dans notre cas l’église paraît étrange. Nous parlons une autre langue. Les personnes qui baptisent leurs enfants orthodoxes accomplissent un véritable exploit vis-à-vis de leurs proches italiens.
- Faut-il officier en langue du pays où se trouve la paroisse orthodoxe ?
- Oui, bien-sûr. Nous prions en italien en partie. Par exemple, certaines litanies, le Credo, Notre Père sont en italien. Le baptême et le mariage sont souvent en italien. Dans le cas d’un couple mixte où la femme comprend l’italien, le mari ne comprend pas du tout le slavon et d’autant plus si toute la famille du mari est présent, je ne me permettrai pas d’officier en slavon. En effet, les personnes ont fait un tel effort ayant accepté délibérément de baptiser l’enfant dans une autre église.
-Est-ce que les enfants des émigrés deviennent italiens ?
-Oui, cela arrive souvent. Certaines se sentent gênés de leur nationalité. Ce sont essentiellement des femmes qui ont émigrés il y a longtemps. Leurs enfants ne parlent pas russe. Ceux qui veulent transmettre la langue et une appartenance culturelle inscrivent leurs enfants à l’école russe.
Священник Алексий Ястребов: «Понаехавшие» в Венеции "Православие и Мир"
Ce sont souvent des femmes de plus de quarante ans. Elles viennent gagner pour aider leurs enfants, jeunes spécialistes qui, chez eux, reçoivent pour leur travail 10 dollars par mois. C’est souvent la fatigue qui les fait rentrer en Ukraine. Il est difficile de travailler sans week-ends ni jours fériés quand on n’est plus jeune. En revanche, les émigrés moldaves sont des jeunes qui ne dédaignent pas un travail bien rémunéré même s’il est peu qualifié. Ceux-ci restent et fondent des familles.
-Avez-vous tout de même des paroissiens russes ?
- Ils sont en minorité. Dans 99% des cas il s’agît des femmes mariées aux italiens. Par exemple, une paroissienne, une scientifique, qui a rencontré son mari en Russie. Elle a émigré dans les années 90. Quelques personnes sont arrivées il y a cinq ou six ans. Plusieurs couples se sont mariés religieusement de mon temps, mais ils ne viennent plus à l’église. Certains d’entre eux ont eu des enfants que j’ai baptisés. D’autres ont baptisés leurs enfants dans la foi catholique.
- Est-ce que vous avez des paroissiens qui ont émigrés pour des raisons politiques ?
- Personne. A mon avis, tout cela est tiré par les cheveux.
- Est-ce qu’il y a des jeunes qui viennent faire leur études et restent ensuite ?
- Autant que je sache, pratiquement tous les étudiants rentrent chez eux. Je n’en connais qu’un qui nous a aidés à faire notre site. Il est parti à Amsterdam et s’y est marié.
- Quel est la situation sociale de vos paroissiens émigrés, quel est leur niveau de culture ?
- Il faut probablement parler de leur ex statut social. Ici ils sont tous égaux. Tous se trouvent dans les mêmes conditions que ce soit des ingénieurs, des personnes avec deux formations supérieures ou sans. Ils deviennent le plus souvent auxiliaires de vie, femmes de ménage etc.
Je connais des personnes avec un passé criminel dans leur pays d’origine. Ils ont fui à Venise. Devenus croyants ils ont changé du tout au tout. C’était une véritable renaissance. Le niveau culturel des personnes est différent. En général, les nouveaux venus sont d’un milieu modeste. Nous tâchons d’élargir leurs connaissances dans la mesure où tous sont sensibles à la culture. Par exemple, dimanche prochain nous irons à Ravenne pour y admirer les célèbres mosaïques. Les paroissiens ont réagi avec intérêt alors qu’auparavant ils n’avaient consenti qu’à participer à des pèlerinages. Nous irons bientôt à Aquilée qui abrite également de magnifiques mosaïques.
- Quelles sont les difficultés de la vie pour ces migrants ?
- Le plus simple serait de dire qu’ils ne sont pas chez eux. Nous appartenons à un autre peuple. Il n’est parfois pas facile de trouver une langue commune avec les italiens et d’accepter leurs attitudes si différentes des nôtres.
Certains disent que les « émigrés envahissent l’Italie ». Souvent c’est justifié par les comportements des émigrés mais il y a aussi des préjugés.
Depuis déjà 9 ans notre paroisse n’a pas de local. Nous pouvons être mis dehors à tout moment. C’est psychologiquement difficile. Les fidèles apportent des choses à l’église pour l’embellir et je dois refuser.
En Russie, nous sommes à la maison. Malgré des inconvénients il y est possible de construire une église en faisant appel aux donateurs. Ici j’officie pour quelques dizaines de personnes qui se sont réunies autour de la paroisse. Elles ne sont pas riches, elles vivent dans le besoin.
-Est-ce que les émigrés s’entraident ?
- Les russes peu. Du moins, je n’en ai pas entendu parler. Leur activité principale consiste à organiser des concerts et d’autres événements de ce genre. Les communautés ukrainiennes sont plus actives en ce sens. Leur entraide est plus réelle, elle va jusqu’à la recherche du travail. Il n’y a pas non plus de coopération entre les paroisses et les associations culturelles. L’attitude est bienveillante mais il n’y a pas de communication conjointe active. Chacun va son chemin.
- Est-ce qu’il y a des difficultés dans les couples mixtes ?
- La vie est dure lorsque les femmes se marient sans amour. Après il faut vivre avec la personne qui peut être même désagréable. Il arrive que des femmes épousent des vieux. La motivation est le désir d’une vie tranquille sans besoin. Les italiens eux aussi sont différents des hommes russes : ils entourent la femme d’attention, ils prennent bien soin des enfants, ils en rêvent. En effet, les enfants sont aimés dans la société.
De plus, la législation italienne défend les droits des femmes. Certaines dames russes en profitent pour récupérer par voie judiciaire une partie de la propriété qu’elles n’ont pas aidé à constituer.
Mais en général, lorsque des personnes se marient par amour et leur objectif est de fonder une famille leur vie va plutôt bon train.
Les femmes russes ont tout de même de la peine à cause des différences de mentalité. En dépit de bonnes conditions de vie, de l’amour de l’époux et de sa famille, la femme se sent souvent mal à l’aise. La personne souffre alors que tout va bien. Par exemple, les Vénitiens n’expriment pas leurs pensées explicitement. Au lieu de dire « non », ils diront « oui » et ensuite ils chercheront à vous faire comprendre qu’en vérité c’est « non ». La personne habituée à un dialogue plus franc peut croire qu’on veut la tromper. On se heurte à une telle attitude aussi dans les administrations, c’est énervant. Suite à une réponse on fait des projets et il s’avère à posteriori que ce n’était pas la peine.
Les traditions familiales et culturelles sont différentes. Cela se voit au quotidien dans le ménage ainsi que dans la hiérarchie familiale. La mère du mari est une personne importante qui vit avec le jeune couple et participe activement à ses affaires. Les fils italiens sont très infantiles et comme on dit ici un « gars » de quarante ans est souvent non autonome. Les femmes russes sont appréciées : les italiennes sont plus émancipées, alors que la femme russe est affectueuse, belle et sans prétentions. Or, la femme a envie de vivre séparément avec sa propre famille. Elle est, cependant, obligée de gérer les choses conjointement avec sa belle-mère. Lorsque un enfant est né, tous les parents viennent le voir et chacun veut le bichonner, prendre soin de lui et donne des conseils aux parents. Les orthodoxes ont du mal à le supporter.
Les parents cherchent à les baptiser catholiques. Et cela plutôt par tradition que par une vraie foi. Le baptême en Italie est une fête d’envergure que l’on célèbre avec beaucoup d’invités. Alors que dans notre cas l’église paraît étrange. Nous parlons une autre langue. Les personnes qui baptisent leurs enfants orthodoxes accomplissent un véritable exploit vis-à-vis de leurs proches italiens.
- Faut-il officier en langue du pays où se trouve la paroisse orthodoxe ?
- Oui, bien-sûr. Nous prions en italien en partie. Par exemple, certaines litanies, le Credo, Notre Père sont en italien. Le baptême et le mariage sont souvent en italien. Dans le cas d’un couple mixte où la femme comprend l’italien, le mari ne comprend pas du tout le slavon et d’autant plus si toute la famille du mari est présent, je ne me permettrai pas d’officier en slavon. En effet, les personnes ont fait un tel effort ayant accepté délibérément de baptiser l’enfant dans une autre église.
-Est-ce que les enfants des émigrés deviennent italiens ?
-Oui, cela arrive souvent. Certaines se sentent gênés de leur nationalité. Ce sont essentiellement des femmes qui ont émigrés il y a longtemps. Leurs enfants ne parlent pas russe. Ceux qui veulent transmettre la langue et une appartenance culturelle inscrivent leurs enfants à l’école russe.
Священник Алексий Ястребов: «Понаехавшие» в Венеции "Православие и Мир"
V.G. L'hésychasme est à la base de la spiritualité orthodoxe Partie 1
La source au désert
Tout commence dans le désert: «le monachisme naissant venait rappeler que la victoire du Christ et de son Église a d'abord une signification intérieure » écrit le père Placide (ibid. partie 1 note 9) et, dès la seconde moitié du IVe siècle, les déserts d'Égypte s'étaient peuplés de moines. « Ils devenaient le creuset où allait prendre forme les traits majeurs de la spiritualité chrétienne telle qu'elle serait vécue au long des siècles » (ibid). Le premier monachisme est inséparable du climat théologique diffusé dans les grands centres chrétiens par les « Pères de l'Église » à base de culture biblique qui « redevenait pour chacun de ses lecteurs la parole de Dieu vivante et toujours actuelle » (ibid).
Naturellement, les moines furent mêlés aux grandes controverses christologiques mais, en même temps, ils se forgeaient une manière de penser, liée à leur expérience spirituelle et c'est là qu'allait naître ce que l'on appelle la philocalie, c'est-à-dire amour de tout ce qui est beau, vrai, bon, la mise en œuvre de l'amour de Dieu exprimant la tradition hésychaste. Quand le monachisme égyptien s'essouffla dans les querelles théologiques, puis subit l'invasion arabe, ce fut la péninsule du Sinaï qui prit la relève, avec en particulier, saint Jean Climaque (+605 ) puis les moines syriaques comme figures de proue.
La source au désert
Tout commence dans le désert: «le monachisme naissant venait rappeler que la victoire du Christ et de son Église a d'abord une signification intérieure » écrit le père Placide (ibid. partie 1 note 9) et, dès la seconde moitié du IVe siècle, les déserts d'Égypte s'étaient peuplés de moines. « Ils devenaient le creuset où allait prendre forme les traits majeurs de la spiritualité chrétienne telle qu'elle serait vécue au long des siècles » (ibid). Le premier monachisme est inséparable du climat théologique diffusé dans les grands centres chrétiens par les « Pères de l'Église » à base de culture biblique qui « redevenait pour chacun de ses lecteurs la parole de Dieu vivante et toujours actuelle » (ibid).
Naturellement, les moines furent mêlés aux grandes controverses christologiques mais, en même temps, ils se forgeaient une manière de penser, liée à leur expérience spirituelle et c'est là qu'allait naître ce que l'on appelle la philocalie, c'est-à-dire amour de tout ce qui est beau, vrai, bon, la mise en œuvre de l'amour de Dieu exprimant la tradition hésychaste. Quand le monachisme égyptien s'essouffla dans les querelles théologiques, puis subit l'invasion arabe, ce fut la péninsule du Sinaï qui prit la relève, avec en particulier, saint Jean Climaque (+605 ) puis les moines syriaques comme figures de proue.
Les Pères du désert sont donc principalement des moines appelés abbas (Pères); il y en a prés d'une centaine dont les plus connus sont les saints Antoine le Grand, Paul de Thèbes (+ vers 345), Pacôme le Grand (+346), Macaire l'Égyptien, Isaac le Syrien (+406) et aussi Évagre le pontique …Il y a aussi quelques femmes appelées ammas (Mères) et des évêques éminents (les saints Athanase d'Alexandrie, Théophile d'Alexandrie, Cyrille d'Alexandrie, Épiphane de Salamine, Grégoire le Théologien… ). C'est d'eux que provient la formule de la « prière de Jésus », véritable condensé de cette spiritualité et base de la méditation hésychaste: « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi. »
Le flambeau athonite:
Après les invasions arabes, l'hésychasme se réfugia dans et autour de Byzance avec saint Maxime le Confesseur (+ 662) et ses successeurs. La pression des Turcs ne cessait de grandir, réprimant le monachisme, mais le flambeau fut repris à la fin du Xe siècle par le Mont Athos, en Grèce: les premiers grands monastères qui y naquirent à partir des anciens ermitages y reprirent et développèrent la tradition hésychaste. Ce fut en particulier l'œuvre de saint Grégoire Palamas qui développa la contemplation fondée sur la paix du cœur et la répétition de la «prière de Jésus». Attaqué notamment par le philosophe calabrais Barlaam (v. 1290 - v. 1348), qui voulait le faire déclarer hérétique, saint Grégoire va proposer une théorie hardie et vigoureuse, jugée trop aventureuse par beaucoup, notamment en Occident: maintenant fermement à la fois l’absolue incommunicabilité de l’essence divine et le réalisme de la divinisation chrétienne, il introduit en Dieu une distinction entre l’essence et les « énergies » (11). Malgré les oppositions qu’elle rencontra cette doctrine se systématisa à partir du XIVe siècle et se diffusa dans l'Europe orientale et notamment en Russie. Elle y exerça une profonde influence, non seulement, dans le domaine spirituel mais aussi sur le plan liturgique et social, demandant le souci des pauvres de la part des gouvernants et le refus de la part des moines de posséder des biens ecclésiastiques (saint Nil de la Sora en est le représentant dans la dispute entre « non-possédants » et «possédants» en Russie en 1503-1504 (12)).
Le mouvement gagna ainsi les milieux laïcs et, dès ce moment, se formèrent les premiers recueils de textes de la tradition hésychaste. À la fin du XVIII siècle, les lois restrictives influencées par les philosophies occidentales des Lumières supprimèrent une grande partie des monastères en Europe et en Russie (13). Les éditions des philocalies se développèrent après la première édition grecque à Venise (1782, cf. partie 1 note 7) comme moyen pastoral antidote à l'antichristianisme militant des Lumières, admettant certaines des idées nouvelles avec le retour aux véritables sources de l'hésychasme. Ce renouveau fut combattu pour cela par une fraction de moines de l'Athos: querelle entre « anciens et modernes »; mais l'édition des philocalies comprenant les écrits et les enseignements des Pères et des maîtres de l'hésychasme contribuèrent jusqu'à nos jours au renouveau de l'orthodoxie. (Ibid. note 9 partie 1)
Les "Dobrotoljubie" slavons
Onze ans après l’édition vénitienne de la Philocalie grecque paraît à Moscou le Dobrotoljubie slavon qui en reprend une partie (14), écrit Vassa Kontouma (cf. note 3 partie 1), puis il y eut une suite et l’ouvrage contenant les œuvres de 24 auteurs fut réédité cinq fois entre 1822 et 1857. Le nom de saint Païssy Velitchkowsky n’apparaît dans aucune de ces éditions mais plusieurs témoignages attestent que cette traduction lui revient en grande partie. Il s’était en effet attelé, dès avant la compilation de la Philocalie grecque, à la recherche et à la traduction d’œuvres ascétiques et spirituelles et traduit bien avant 1782 des œuvres qui devaient, pour la plupart, trouver leur place dans la Philocalie de Macaire et Nicodème. Ainsi, dès qu’il reçut l’ouvrage imprimé, il décida de procéder à la révision de toutes ses traductions à la lumière des textes grecs corrigés et d’en réaliser de nouvelles pour les œuvres qu’il découvrait à cette occasion (15). Il souhaitait en réserver la lecture aux moines, alors que le métropolite de Novgorod et Saint-Pétersbourg Gabriel Petrov (1730 1801), qui supervisait l'édition d'une nouvelle Philocalie, la jugeait utile à tous les chrétiens.
Comme il apparaît à travers ses nombreuses rééditions, le Dobrotoljubie slavon connut un important succès en Russie, où il rencontra l’intérêt croissant des lecteurs pour la tradition byzantine; ce « renouveau philocalique » trancha avec les tendances rationalistes de l’époque et posa les fondements d’un essor remarquable de la spiritualité russe, la prière du cœur gagnant même les milieux populaires comme le montrent les très célèbres Récits d’un pèlerin russe, qui, traduits en plusieurs langues, contribuèrent à faire connaître la Philocalie jusqu'en Occident (cf. introduction.)
C'est l’évêque érudit saint Théophane le Reclus (1815 1894) qui traduisit les principaux textes de la spiritualité des Pères anciens en russe, dans une langue claire et agréable, pour rendre le Dobrotoljubie accessible à un large public; et le Dobrotoljubie v russkom perevode, dopolnennoe, fut publié de façon progressive, en cinq volumes, entre 1877 et 1890 (16). Il connut plusieurs rééditions jusqu'à la fin du XXe siècle: Monastère de la Sainte-Trinité, Jordanville, NY (1963-1966) ; Paris (1988) ; Laure de la Trinité Saint-Serge, Sergiev Posad (1992).
La diffusion en Occident
(Source "esprit-et-vie.com" ibid. note 9 partie 1)
Comme indiqué en introduction à la partie 1, la spiritualité hésychaste s'étendit en Occident où elle fut en particulier représentée au IVe siècle par saint Jean Cassien "Le Romain"; mais il se heurta à Saint Augustin et fut oublié (reconnu saint par les Orthodoxes il est aussi honoré localement à Marseille où ses reliques seraient conservées dans la chapelle de l'abbaye St Victor, dont il fut le fondateur). Toutefois, le monachisme occidental en reprit des éléments, ainsi que l'étude assidue de l'Écriture à la lumière des Pères grecs: Saint Bernard et d'autres après lui, rappelle le père Placide (ibid. note 9 partie 1) se nourrissaient de la dévotion au Nom de Jésus, sans en faire toutefois une utilisation méthodique. Les mystiques rhénans et saint Jean de la Croix dépassent les méthodes de l'oraison discursive : l'expérience de Dieu est au-delà du raisonnement. Mais, selon le théologien russe Vladimir Lossky (1903 -1958, http://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Lossky), « la sécheresse est un état maladif qui ne peut être durable […]. L'attitude héroïque des grands saints de la chrétienté occidentale, en proie à la douleur d'une séparation tragique avec Dieu - la nuit mystique comme voie, nécessité spirituelle -, est inconnue à la spiritualité de l'Église d'Orient » (cité par le père Placide p. 256). Mais en réalité les itinéraires ne sont pas incompatibles et souvent se rejoignent, montre le père Placide en le prouvant par des exemples concrets. Mais il insiste aussi sur les différences : « Entre la prière vocale attentive recommandée aux débutants dans l'orthodoxie, et la méditation occidentale, il existe un écart analogue à celui qui sépare l'icône de l'art religieux répandu dans les carmels d'Espagne à l'époque de la réforme thérésienne. Une semblable différence ne peut être restée sans effet sur l'expérience spirituelle. » Saint François de Sales et les mystiques de l'École française parvinrent « grâce à une connaissance renouvelée de la tradition patristique, à élaborer une conception de la divinisation du chrétien qui va bien au-delà des interprétations réductrices données par la théologie scolastique » (ibid p. 262); et le père Placide mentionne aussi une « école de l'oraison cordiale » chère aux missionnaires bretons du XVIIe siècle.
De son côté Vassa Kontouma (ibid) souligne que la Philocalie est adressée à tous les orthodoxes, moines et laïcs, et aussi, plus simplement, destinée à tous les chrétiens en tant que personnes responsables de leur salut, indépendamment des institutions ecclésiastiques auxquelles ils se rattachent. Ce message très fort a sans doute heurté certains dignitaires du patriarcat de Constantinople, dans les années 1780. Il a peut-être aussi entravé, dans une certaine mesure, la diffusion de la Philocalie dans le monde hellénophone au début du XIXe siècle. Mais il a certainement contribué à son succès ultérieur, particulièrement dans la seconde moitié du XXe siècle.
La Philocalie n’est pas une œuvre confessionnelle, souligne la conférencière, en présentant des textes de Grégoire Palamas, souvent anti-latins, ses éditeurs en ont exclu toute polémique. Par là même, elle a rencontré l’enthousiasme du public occidental, déjà préparé à la recevoir à travers les traductions des Récits d’un pèlerin russe et le travail des théologiens de l'émigration russe qui furent nombreux à s'impliquer dans les différentes instances du dialogue interconfessionnel. Mais la voie ne fut réellement ouverte qu'avec la publication de la Petite philocalie de la prière du cœur, par Jean Gouillard (Paris 1953) qui fut suivie de nombreuses autres publications (ibid).
Ainsi la spiritualité orthodoxe ne fut vraiment réintroduite en Occident qu'à la fin du XXe siècle et amena le renouveau patristique des cinquante dernières années. Citons en France en particulier l'Institut des « Sources chrétiennes » (http://www.sources-chretiennes.mom.fr/) du CNRS, la collection « Spiritualité orientale » (http://www.bellefontaine-abbaye.com/so/somso.htm )... et bien évidement les publications des théologiens orthodoxes issus de l'immigration russe. (17). Elle apporte des réponses aux Chrétiens "en recherche" mais reste encore difficile à cerner par le plus grand nombre.
Notes de la partie 2
(13) Grande Encyclopédie Larousse "Théologie orthodoxe" Pages 13572-13575
(14) ICI
(15) 1764 : Sécularisation des biens d’Église par Catherine 2: fermeture de 252 couvents sur 413 et transfère à l’État un million de paysans appartenant à l’Église. ICI
(16) Le titre de cette édition est calqué sur le grec : "Dobrotoljubie [= amour du beau] ou discours et chapitres sur la sainte sobriété, rassemblés des écrits des saints Pères inspirés de Dieu, dans laquelle, par le zèle intérieur mis à la pratique et la contemplation, l’intellect est purifié, sanctifié et rendu parfait. Traduction du grec. Suivent ces informations sur l’édition elle-même : Sur décision de Catherine Alekseevna, impératrice de toute la Russie, sous son héritier Paul Petrovic […] et avec la bénédiction du Très-Saint Synode, ce livre est imprimé […] dans la grande cité impériale de Moscou. En l’an 7301 de la création du monde, 1793 depuis la naissance selon la chair du Verbe de Dieu, mois de mai"; Reproduction anastatique de l’editio princeps par D. Zamfirescu, Bucarest 1999. Cité par Vassa Kontouma.
(17) E. CITTERIO, « La Scuola filocalica di Paisij Velichkovskij e la Filocalia di Nicodemo Aghiorita. Un confronto », dans Amore del bello. Atti del Simposio Internazionale sulla Filocalia […], Magnano 1991, p. 181-188. Cité par Vassa Kontouma
(18) M. VAN PARYS, « La Filocalia nella versione russa di Teofane il Recluso », dans Amore del bello, p. 243-276. Cité par Vassa Kontouma
(19) Cf. Par exemple la colloque "Les intellectuels russes en Occident et le renouveau patristique au 20e siècle", Institut Saint Serge de Paris, 25 novembre 2006; ICI
Le flambeau athonite:
Après les invasions arabes, l'hésychasme se réfugia dans et autour de Byzance avec saint Maxime le Confesseur (+ 662) et ses successeurs. La pression des Turcs ne cessait de grandir, réprimant le monachisme, mais le flambeau fut repris à la fin du Xe siècle par le Mont Athos, en Grèce: les premiers grands monastères qui y naquirent à partir des anciens ermitages y reprirent et développèrent la tradition hésychaste. Ce fut en particulier l'œuvre de saint Grégoire Palamas qui développa la contemplation fondée sur la paix du cœur et la répétition de la «prière de Jésus». Attaqué notamment par le philosophe calabrais Barlaam (v. 1290 - v. 1348), qui voulait le faire déclarer hérétique, saint Grégoire va proposer une théorie hardie et vigoureuse, jugée trop aventureuse par beaucoup, notamment en Occident: maintenant fermement à la fois l’absolue incommunicabilité de l’essence divine et le réalisme de la divinisation chrétienne, il introduit en Dieu une distinction entre l’essence et les « énergies » (11). Malgré les oppositions qu’elle rencontra cette doctrine se systématisa à partir du XIVe siècle et se diffusa dans l'Europe orientale et notamment en Russie. Elle y exerça une profonde influence, non seulement, dans le domaine spirituel mais aussi sur le plan liturgique et social, demandant le souci des pauvres de la part des gouvernants et le refus de la part des moines de posséder des biens ecclésiastiques (saint Nil de la Sora en est le représentant dans la dispute entre « non-possédants » et «possédants» en Russie en 1503-1504 (12)).
Le mouvement gagna ainsi les milieux laïcs et, dès ce moment, se formèrent les premiers recueils de textes de la tradition hésychaste. À la fin du XVIII siècle, les lois restrictives influencées par les philosophies occidentales des Lumières supprimèrent une grande partie des monastères en Europe et en Russie (13). Les éditions des philocalies se développèrent après la première édition grecque à Venise (1782, cf. partie 1 note 7) comme moyen pastoral antidote à l'antichristianisme militant des Lumières, admettant certaines des idées nouvelles avec le retour aux véritables sources de l'hésychasme. Ce renouveau fut combattu pour cela par une fraction de moines de l'Athos: querelle entre « anciens et modernes »; mais l'édition des philocalies comprenant les écrits et les enseignements des Pères et des maîtres de l'hésychasme contribuèrent jusqu'à nos jours au renouveau de l'orthodoxie. (Ibid. note 9 partie 1)
Les "Dobrotoljubie" slavons
Onze ans après l’édition vénitienne de la Philocalie grecque paraît à Moscou le Dobrotoljubie slavon qui en reprend une partie (14), écrit Vassa Kontouma (cf. note 3 partie 1), puis il y eut une suite et l’ouvrage contenant les œuvres de 24 auteurs fut réédité cinq fois entre 1822 et 1857. Le nom de saint Païssy Velitchkowsky n’apparaît dans aucune de ces éditions mais plusieurs témoignages attestent que cette traduction lui revient en grande partie. Il s’était en effet attelé, dès avant la compilation de la Philocalie grecque, à la recherche et à la traduction d’œuvres ascétiques et spirituelles et traduit bien avant 1782 des œuvres qui devaient, pour la plupart, trouver leur place dans la Philocalie de Macaire et Nicodème. Ainsi, dès qu’il reçut l’ouvrage imprimé, il décida de procéder à la révision de toutes ses traductions à la lumière des textes grecs corrigés et d’en réaliser de nouvelles pour les œuvres qu’il découvrait à cette occasion (15). Il souhaitait en réserver la lecture aux moines, alors que le métropolite de Novgorod et Saint-Pétersbourg Gabriel Petrov (1730 1801), qui supervisait l'édition d'une nouvelle Philocalie, la jugeait utile à tous les chrétiens.
Comme il apparaît à travers ses nombreuses rééditions, le Dobrotoljubie slavon connut un important succès en Russie, où il rencontra l’intérêt croissant des lecteurs pour la tradition byzantine; ce « renouveau philocalique » trancha avec les tendances rationalistes de l’époque et posa les fondements d’un essor remarquable de la spiritualité russe, la prière du cœur gagnant même les milieux populaires comme le montrent les très célèbres Récits d’un pèlerin russe, qui, traduits en plusieurs langues, contribuèrent à faire connaître la Philocalie jusqu'en Occident (cf. introduction.)
C'est l’évêque érudit saint Théophane le Reclus (1815 1894) qui traduisit les principaux textes de la spiritualité des Pères anciens en russe, dans une langue claire et agréable, pour rendre le Dobrotoljubie accessible à un large public; et le Dobrotoljubie v russkom perevode, dopolnennoe, fut publié de façon progressive, en cinq volumes, entre 1877 et 1890 (16). Il connut plusieurs rééditions jusqu'à la fin du XXe siècle: Monastère de la Sainte-Trinité, Jordanville, NY (1963-1966) ; Paris (1988) ; Laure de la Trinité Saint-Serge, Sergiev Posad (1992).
La diffusion en Occident
(Source "esprit-et-vie.com" ibid. note 9 partie 1)
Comme indiqué en introduction à la partie 1, la spiritualité hésychaste s'étendit en Occident où elle fut en particulier représentée au IVe siècle par saint Jean Cassien "Le Romain"; mais il se heurta à Saint Augustin et fut oublié (reconnu saint par les Orthodoxes il est aussi honoré localement à Marseille où ses reliques seraient conservées dans la chapelle de l'abbaye St Victor, dont il fut le fondateur). Toutefois, le monachisme occidental en reprit des éléments, ainsi que l'étude assidue de l'Écriture à la lumière des Pères grecs: Saint Bernard et d'autres après lui, rappelle le père Placide (ibid. note 9 partie 1) se nourrissaient de la dévotion au Nom de Jésus, sans en faire toutefois une utilisation méthodique. Les mystiques rhénans et saint Jean de la Croix dépassent les méthodes de l'oraison discursive : l'expérience de Dieu est au-delà du raisonnement. Mais, selon le théologien russe Vladimir Lossky (1903 -1958, http://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Lossky), « la sécheresse est un état maladif qui ne peut être durable […]. L'attitude héroïque des grands saints de la chrétienté occidentale, en proie à la douleur d'une séparation tragique avec Dieu - la nuit mystique comme voie, nécessité spirituelle -, est inconnue à la spiritualité de l'Église d'Orient » (cité par le père Placide p. 256). Mais en réalité les itinéraires ne sont pas incompatibles et souvent se rejoignent, montre le père Placide en le prouvant par des exemples concrets. Mais il insiste aussi sur les différences : « Entre la prière vocale attentive recommandée aux débutants dans l'orthodoxie, et la méditation occidentale, il existe un écart analogue à celui qui sépare l'icône de l'art religieux répandu dans les carmels d'Espagne à l'époque de la réforme thérésienne. Une semblable différence ne peut être restée sans effet sur l'expérience spirituelle. » Saint François de Sales et les mystiques de l'École française parvinrent « grâce à une connaissance renouvelée de la tradition patristique, à élaborer une conception de la divinisation du chrétien qui va bien au-delà des interprétations réductrices données par la théologie scolastique » (ibid p. 262); et le père Placide mentionne aussi une « école de l'oraison cordiale » chère aux missionnaires bretons du XVIIe siècle.
De son côté Vassa Kontouma (ibid) souligne que la Philocalie est adressée à tous les orthodoxes, moines et laïcs, et aussi, plus simplement, destinée à tous les chrétiens en tant que personnes responsables de leur salut, indépendamment des institutions ecclésiastiques auxquelles ils se rattachent. Ce message très fort a sans doute heurté certains dignitaires du patriarcat de Constantinople, dans les années 1780. Il a peut-être aussi entravé, dans une certaine mesure, la diffusion de la Philocalie dans le monde hellénophone au début du XIXe siècle. Mais il a certainement contribué à son succès ultérieur, particulièrement dans la seconde moitié du XXe siècle.
La Philocalie n’est pas une œuvre confessionnelle, souligne la conférencière, en présentant des textes de Grégoire Palamas, souvent anti-latins, ses éditeurs en ont exclu toute polémique. Par là même, elle a rencontré l’enthousiasme du public occidental, déjà préparé à la recevoir à travers les traductions des Récits d’un pèlerin russe et le travail des théologiens de l'émigration russe qui furent nombreux à s'impliquer dans les différentes instances du dialogue interconfessionnel. Mais la voie ne fut réellement ouverte qu'avec la publication de la Petite philocalie de la prière du cœur, par Jean Gouillard (Paris 1953) qui fut suivie de nombreuses autres publications (ibid).
Ainsi la spiritualité orthodoxe ne fut vraiment réintroduite en Occident qu'à la fin du XXe siècle et amena le renouveau patristique des cinquante dernières années. Citons en France en particulier l'Institut des « Sources chrétiennes » (http://www.sources-chretiennes.mom.fr/) du CNRS, la collection « Spiritualité orientale » (http://www.bellefontaine-abbaye.com/so/somso.htm )... et bien évidement les publications des théologiens orthodoxes issus de l'immigration russe. (17). Elle apporte des réponses aux Chrétiens "en recherche" mais reste encore difficile à cerner par le plus grand nombre.
Notes de la partie 2
(13) Grande Encyclopédie Larousse "Théologie orthodoxe" Pages 13572-13575
(14) ICI
(15) 1764 : Sécularisation des biens d’Église par Catherine 2: fermeture de 252 couvents sur 413 et transfère à l’État un million de paysans appartenant à l’Église. ICI
(16) Le titre de cette édition est calqué sur le grec : "Dobrotoljubie [= amour du beau] ou discours et chapitres sur la sainte sobriété, rassemblés des écrits des saints Pères inspirés de Dieu, dans laquelle, par le zèle intérieur mis à la pratique et la contemplation, l’intellect est purifié, sanctifié et rendu parfait. Traduction du grec. Suivent ces informations sur l’édition elle-même : Sur décision de Catherine Alekseevna, impératrice de toute la Russie, sous son héritier Paul Petrovic […] et avec la bénédiction du Très-Saint Synode, ce livre est imprimé […] dans la grande cité impériale de Moscou. En l’an 7301 de la création du monde, 1793 depuis la naissance selon la chair du Verbe de Dieu, mois de mai"; Reproduction anastatique de l’editio princeps par D. Zamfirescu, Bucarest 1999. Cité par Vassa Kontouma.
(17) E. CITTERIO, « La Scuola filocalica di Paisij Velichkovskij e la Filocalia di Nicodemo Aghiorita. Un confronto », dans Amore del bello. Atti del Simposio Internazionale sulla Filocalia […], Magnano 1991, p. 181-188. Cité par Vassa Kontouma
(18) M. VAN PARYS, « La Filocalia nella versione russa di Teofane il Recluso », dans Amore del bello, p. 243-276. Cité par Vassa Kontouma
(19) Cf. Par exemple la colloque "Les intellectuels russes en Occident et le renouveau patristique au 20e siècle", Institut Saint Serge de Paris, 25 novembre 2006; ICI
Xénia KRIVOCHEINE,
à propos du livre d’Olga Souroveguina « Pravoslavie i mir »
Traduction pour "Parlons d'orthodoxie" Elena Tastevin
J’ai lu le livre d’Olga Souroveguina consacré au 30ème anniversaire de la radio « Voix de l’Orthodoxie » en retenant mon souffle, d’emblée. Bien des choses ont été écrites sur l’émigration russe au cours de ces deux dernières décennies. Les colloques, les livres, les expositions, les documentaires consacrés à ce thème « à la mode » sont innombrables. Et voici un livre où chaque page respire l’amour et la maîtrise du sujet. Ses héros sont des descendants de la première vague de l’émigration russe qui ont gardé des traditions ecclésiales et la richesse de la culture russe. Pendant de longues décennies ils vivaient dans l’espoir qu’un jour leur patrie mettrait fin au pouvoir athée et qu’ils pourraient revenir en Russie. Dans l’attente ils aspiraient à transmettre l’héritage spirituel à leurs enfants et à leurs petits-enfants.
Or, les rêves ne se réalisent pas toujours. Tout n’est pas si facile.Souvent les petits-enfants nés en France ne connaissent pas le russe.
à propos du livre d’Olga Souroveguina « Pravoslavie i mir »
Traduction pour "Parlons d'orthodoxie" Elena Tastevin
J’ai lu le livre d’Olga Souroveguina consacré au 30ème anniversaire de la radio « Voix de l’Orthodoxie » en retenant mon souffle, d’emblée. Bien des choses ont été écrites sur l’émigration russe au cours de ces deux dernières décennies. Les colloques, les livres, les expositions, les documentaires consacrés à ce thème « à la mode » sont innombrables. Et voici un livre où chaque page respire l’amour et la maîtrise du sujet. Ses héros sont des descendants de la première vague de l’émigration russe qui ont gardé des traditions ecclésiales et la richesse de la culture russe. Pendant de longues décennies ils vivaient dans l’espoir qu’un jour leur patrie mettrait fin au pouvoir athée et qu’ils pourraient revenir en Russie. Dans l’attente ils aspiraient à transmettre l’héritage spirituel à leurs enfants et à leurs petits-enfants.
Or, les rêves ne se réalisent pas toujours. Tout n’est pas si facile.Souvent les petits-enfants nés en France ne connaissent pas le russe.
Peu d’entre eux savent l’histoire de leur famille et fréquentent une paroisse orthodoxe. Et lorsque « le dernier des piliers » décède, tous les livres soigneusement conservés ainsi que les archives sont jetés à la décharge car devenus inutiles.
C’est triste, mais je connais nombre de ces cas. Aussi, le rétablissement des contacts inattendu des émigrés déjà âgés de la première vague en France, en Allemagne et aux Etats-Unis avec leurs possibles « petits-enfants » nés en ex URSS est perçu comme un miracle ! Ils ont réussi à trouver une langue, une culture, des connaissances, une foi et « une voix » communes. Oui, « les aïeux et les pères » de l’émigration sont devenus un vrai levain pour la nouvelle « semence russe » si abondante après la chute des Soviets. Beaucoup des fondateurs de la « Voix » sont déjà dans un monde meilleur , certains sont encore en pleine forme et continuent à se rendre en Russie en dépit de leur âge avancé.Le livre d’Olga Souroveguina cite abondement les témoignages de ces personnes, fondateurs et collaborateurs de « la Voix de l’Orthodoxie ».
Le livre comporte de nombreuses photos, il nous fait entendre leurs voix, nous fait connaître leurs familles.
Il y a là le récit de la fuite, l’arrivée à l’étranger, la misère à Paris, Constantinople, Prague, Berlin. Exilés, souvent sans métier ne connaissance pas la langue du pays ils devaient périr ou se fondre sans trace dans une autre culture. Il est advenu qu’ils avaient survécu, ont eu une nombreuse descendance, avaient construit des églises, avaient préservé la langue et les traditions. Pratiquement toute l’émigration a vécu pendant des décennies « assise sur les valises » dans l’espoir que les Soviets disparaîtront bientôt. Hélas, il leur a fallu attendre 75 ans.
Pourquoi et pour qui ces personnes préservaient si soigneusement leur foi et leur passé ? Qui en avait besoin à part eux-mêmes et un milieu restreint de leurs amis? Était-ce un instinct de conservation dans un environnement étranger ? Il est difficile de répondre à ces questions. Une chose est claire, rien ne se fait sans la Providence et « la cause » des pères n’était pas vaine car aujourd’hui elle vit et elle parle d’une nouvelle voix, et notamment, à la radio « Grad Petrov» à Saint-Petersbourg.
En 1990 au premier séminaire conjoint de « la Voix de l’Orthodoxie » et de la radio «Grad Petrov » en France au monastère Bussy-en-Othe, le père Boris Bobrinskoy a dit: « La dispersion des russes, l’émigration des années 20 est, d’une part, une grande tragédie et, de l’autre , une bénédiction extraordinaire de Dieu car l’Orthodoxie s’est transmise de l’Orient à l’Occident où elle s’est enracinée et a commencé à croître et à témoigner…Je pense que les fruits spirituels de la vie paroissiale sont une grande conscience ecclésiale, l’appréhension de la vitalité de l’Orthodoxie dans la société moderne. Nous souhaitons sortir du « ghetto » de nos paroisses. J’emploie ce mot volontairement pour souligner que nous ne voulons pas nous enfermer dans le contentement et l’admiration de nous-mêmes. Je pense qu’à mesure du développement de la conscience spirituelle, le sentiment de la responsabilité missionnaire croît aussi ».
Ci-dessous les propos, il convient de les mettre en valeur, du père Boris en 1999, l’année de la création de la radio à Saint Pétersbourg:« L’époque post soviétique est marquée par l’apparition de personnes prêtes à prendre notre relais et à continuer notre œuvre. Je voudrais rappeler les paroles de Saint Jean Baptiste du Jésus : «il faut que lui grandisse et que moi je décroisse » (Jn 3 ; 30). Je rends grâce au Seigneur pour avoir participé à ce travail missionnaire dès le début, pour avoir été témoin de sa naissance, sa croissance et son développement, pour la possibilité de voir l’activité de notre organisation parisienne continuer grâce à cette radio de Saint-Pétersbourg».
C’est triste, mais je connais nombre de ces cas. Aussi, le rétablissement des contacts inattendu des émigrés déjà âgés de la première vague en France, en Allemagne et aux Etats-Unis avec leurs possibles « petits-enfants » nés en ex URSS est perçu comme un miracle ! Ils ont réussi à trouver une langue, une culture, des connaissances, une foi et « une voix » communes. Oui, « les aïeux et les pères » de l’émigration sont devenus un vrai levain pour la nouvelle « semence russe » si abondante après la chute des Soviets. Beaucoup des fondateurs de la « Voix » sont déjà dans un monde meilleur , certains sont encore en pleine forme et continuent à se rendre en Russie en dépit de leur âge avancé.Le livre d’Olga Souroveguina cite abondement les témoignages de ces personnes, fondateurs et collaborateurs de « la Voix de l’Orthodoxie ».
Le livre comporte de nombreuses photos, il nous fait entendre leurs voix, nous fait connaître leurs familles.
Il y a là le récit de la fuite, l’arrivée à l’étranger, la misère à Paris, Constantinople, Prague, Berlin. Exilés, souvent sans métier ne connaissance pas la langue du pays ils devaient périr ou se fondre sans trace dans une autre culture. Il est advenu qu’ils avaient survécu, ont eu une nombreuse descendance, avaient construit des églises, avaient préservé la langue et les traditions. Pratiquement toute l’émigration a vécu pendant des décennies « assise sur les valises » dans l’espoir que les Soviets disparaîtront bientôt. Hélas, il leur a fallu attendre 75 ans.
Pourquoi et pour qui ces personnes préservaient si soigneusement leur foi et leur passé ? Qui en avait besoin à part eux-mêmes et un milieu restreint de leurs amis? Était-ce un instinct de conservation dans un environnement étranger ? Il est difficile de répondre à ces questions. Une chose est claire, rien ne se fait sans la Providence et « la cause » des pères n’était pas vaine car aujourd’hui elle vit et elle parle d’une nouvelle voix, et notamment, à la radio « Grad Petrov» à Saint-Petersbourg.
En 1990 au premier séminaire conjoint de « la Voix de l’Orthodoxie » et de la radio «Grad Petrov » en France au monastère Bussy-en-Othe, le père Boris Bobrinskoy a dit: « La dispersion des russes, l’émigration des années 20 est, d’une part, une grande tragédie et, de l’autre , une bénédiction extraordinaire de Dieu car l’Orthodoxie s’est transmise de l’Orient à l’Occident où elle s’est enracinée et a commencé à croître et à témoigner…Je pense que les fruits spirituels de la vie paroissiale sont une grande conscience ecclésiale, l’appréhension de la vitalité de l’Orthodoxie dans la société moderne. Nous souhaitons sortir du « ghetto » de nos paroisses. J’emploie ce mot volontairement pour souligner que nous ne voulons pas nous enfermer dans le contentement et l’admiration de nous-mêmes. Je pense qu’à mesure du développement de la conscience spirituelle, le sentiment de la responsabilité missionnaire croît aussi ».
Ci-dessous les propos, il convient de les mettre en valeur, du père Boris en 1999, l’année de la création de la radio à Saint Pétersbourg:« L’époque post soviétique est marquée par l’apparition de personnes prêtes à prendre notre relais et à continuer notre œuvre. Je voudrais rappeler les paroles de Saint Jean Baptiste du Jésus : «il faut que lui grandisse et que moi je décroisse » (Jn 3 ; 30). Je rends grâce au Seigneur pour avoir participé à ce travail missionnaire dès le début, pour avoir été témoin de sa naissance, sa croissance et son développement, pour la possibilité de voir l’activité de notre organisation parisienne continuer grâce à cette radio de Saint-Pétersbourg».
« Voix de l’Orthodoxie » créée en 1979 à l’Ouest par des descendants de l’émigration russe fonctionne officiellement en Russie depuis l’an 2000 sous un nouveau nom de la « Grad Petrov ».
Elle n’a pas eu à difficilement chercher la bonne tonalité et la meilleure programmation. Elle est l’héritière de la « Voix de l’Orthodoxie », la première chaîne de radio orthodoxe qui diffusait des informations pour les auditeurs soviétiques pendant 20 ans, ceci surmontant le brouillage. Le sort des deux stations comme le sort des familles russes ont pour ainsi dire convergé ! Il est rare que la succession des générations se fasse facilement et naturellement. Les « Pères » qui se sont battus comme ils le disaient eux-mêmes pour « une cause perdue » ne peuvent qu’être fiers d’une telle réalisation remarquable de leur rêve.
« L’esprit souffle où il veut », et l’esprit de la diffusion a passé outre les obstacles pour animer un corps nouveau et faire plus fort les cœurs. En dépit d’un immense retard dans l’éducation religieuse, la catéchisation et la recherche théologique ce vide s’est avéré surmontable dès le début des années 1989-90. La Russie venait de se débarrasser de ses chaînes. La Russie éprouvait une immense soif spirituelle. Les jeunes croyants et les personnes actives étaient en quête de connaissances. La rencontre de ces jeunes néophytes avec des émigrés russes leur a été en vérité providentielle.
Pour les jeunes fondateurs de « Grad Petrov » ainsi que les premiers membres de la Confrérie orthodoxe de Sainte Anastasia qui délivre des chaînes, la rencontre avec la « Voix de l’Orthodoxie » a été une véritable « université théologique ». Cette grande famille de collaborateurs et de contributeurs est éparpillée dans le monde entier. Ses fondateurs étaient le couple Pozdeev d’Allemagne (très jeunes ils ont commencé leur activité ecclésiale sur le territoire occupé de Pskov en 1942), le père Boris Bobrinskoy de France et le pasteur luthérien Eugène Foss, russe par sa mère, vivant en Suisse.
Le mot « miracle » est fréquent dans le livre d’Olga Souroveguina. En effet, n’est-ce pas un miracle que le pouvoir des Soviets s’est effondré, que des églises et des écoles auprès des églises se sont ouvertes, que des cours de catéchisme fonctionnent, des séminaires, des éditions orthodoxes ont été mis en place et que le clergé est devenu plus instruit ? N’est-ce pas un miracle que dès le début des années 90 en Russie il est devenu possible de lire sans crainte V.Soloviev, N.Berdiaev, P.Florenskij, Chalamov, Soljenitsyne… dont les œuvres sont passées rapidement du samizdat aux librairies. Il n’était plus nécessaire de risquer gros en transportant en cachette la littérature interdite dont l’Ancien et le Nouveau Testament.
En 1990 la « Voix » a fait connaissance avec les futurs prêtres Alexandre Stepanov et Lev Bolchakov, fondateurs de la Confrérie Sainte Anastasia dans la ville sur la Néva. Cette rencontre a permis de mieux cerner les besoins de la jeune Confrérie et de mettre au point les modalités du lancement de la future station de radio
.Les enthousiastes, partant de zéro, se sont heurtés à pratiquement les mêmes difficultés que « la Voix de l’Orthodoxie » en 1979 à Paris. Comme à l’époque c’est le pasteur Foss est venu en aide. Tout comme il y a 20 ans quand il a dit aux Pozdeev que le problème n’était pas budgétaire mais dans l’élaboration d’un concept fondé sur la foi et la solidarité. Il a répété les mêmes paroles en 1994 aux futurs fondateurs de « Grad ».
Les jeunes enthousiastes manquaient d’argent, d’équipement, de personnel, de programmes mais ils avaient la volonté de réussir. Les Pozdeev ont raconté leurs débuts en France :« Après quelques années d’un travail intense on ne manquait plus de personnel, de contributeurs et de moyens. L’idée de la diffusion de la parole de Dieu était tellement forte qu’elle a réuni des collaborateurs de talent, des théologiens russes, des professeurs et des prêtres du monde entier ». 20 ans se sont écoulés et la naissance de la radio « Grad » s’est déroulée pratiquement de la même façon. Il est étonnant que ses fondateurs aient été les mêmes : les H. et E. Pozdeev, le père Boris Bobrinskoy, le pasteur Foss, Valentin Korelsky, le père Vladimir Yaguello, Niko Tchavtchavadze… Il est impossible de nommer ici tous les collaborateurs de la « Voix de l’Orthodoxie ». Chacun d’entre eux s’exprime dans le livre.
Les récits relatés à la première personne sont complétés de rares photographies familiales. Il est à noter que pendant les années du « rideau de fer » malgré des discordances ecclésiales à l’Ouest, voire une animosité entre les diocèses, le travail de la « Voix de l’Orthodoxie » a réunie des personnes de l’Eglise Orthodoxe Russe, patriarcat de Moscou, de l’EORHF, de l’exarchat du patriarcat de Constantinople, des catholiques, des protestants et mêmes des personnes peu initiées à la religion !
Le travail démarre en mai 1994 après la signature du contrat de coopération avec la Confrérie Sainte Anastasia.
Il prévoit la retransmission des programmes parisiens de la « Voix ». C’est le temps de la recherche et de l’achat de matériel et d’équipements radio à un prix accessible ainsi que l’installation d’un studio. En décembre la radio 1994 commence à émettre de ses studios à Saint-Pétersbourg. Le cordon ombilical avec « La Voix » est très perceptible. Une autonomie complète viendra plus tard.
En 1999 le studio de Saint-Pétersbourg s’installe définitivement sur le quai du lieutenant Schmidt dans les locaux de la Confrérie Sainte Anastasia. La radio émet désormais avec la bénédiction de la métropole de Saint-Pétersbourg sous le nom de « Grad Petrov». Après la chute de l’URSS il n’y a que peu d’organisations de la diaspora russe qui ont réussi à se transposer dans la métropole et à y prendre racines .
Ce sont : la radio « Voix de l’Orthodoxie » devenue « Grad Petrov», l’organisation des solidaristes russes NTS qui édite les revues « Possev » et « Grani », la revue « Continent » fondée à Paris et éditée désormais à Moscou, « Radio Liberty » avec une rédaction russe à Moscou, l’organisation orthodoxe de jeunesse « Vitiaz ». A ceci s’ajoute les éditions YMCA–Press, cofondateur de la maison d’édition « Roussky Poutj » et du Fond de le Russie à étranger, crée par Alexandre Soljenitsyne. L’émigration russe de la première vague disparaît. On ne peut que regretter que ses descendants n’aient pas pu prendre le relais à l’Ouest. On se réjouit, cependant, que les racines mises dans le nouveau sol russe aient donné de si bons résultats.
J’aurais voulu nommer tous ceux qui ont participé à l’activité de la « Voix de l’Orthodoxie ». Mais cela aurait pris beaucoup de pages. Je vous invite, chers lecteurs, à lire le livre de O.Souroveguina, à regarder les visages de ces personnes et à vous imprégner de tout ce qu’ils ont fait au service à l’Esprit et de la cause.
Je connaissais certains d’entre eux personnellement : Cyrille Eltchaninov, une personnalité radieuse, l’un des piliers de l’ACER. Stéphane Tatistchev (il était garçon d'honneur à notre mariage avec NK, nos familles sont liéés par des années d’amitié), Valentin Korelsky, Niko Tchavtchavadze, Ouliana et Michel Samarine, Anna Tatistcheva, le père Vladimir et Varvara Yaguello, le père Boris Bobrinskoy.
Selon le père Boris pour eux ainsi que pour tous les fondateurs de la « Voix de l’Orthodoxie » :
« La Russie n’a jamais cessé d’être notre Patrie, même si par le caprice du destin ou plutôt, par la Providence Divine nous avons été jetés à l’étranger comme une bonne semence qui apporte des fruits spirituels à la mesure de nos forces. La « Voix de l’Orthodoxie » est un lien avec la Russie même si nos intonations inhabituelles ou nos accents ont une consonance inhabituelle pour l’auditeur russe. Le sort a voulu que beaucoup d’entre nous sont nés et ont été éduqués à l’étranger. Après 30 ans de succès de la « Voix » je me réjouis que la « Grad Petrov» ait hérité nos valeurs spirituelles. Je suis heureux que cette jeune station diffuse en Russie dans le même esprit que nous l’avons fait. Les radios orthodoxes font entendre la voix de Dieu et nous permettent d’atteindre les cœurs des hommes ».
PHOTOS: " Grad Petrov" - Métropolite Vladimir, père Alexandre Stepanov, Olga Souroveguina et fondateurs de la Confrérie Sainte Anastasia dans la ville sur la Néva, Olga Souroveguina "Голос Православия", H. et E. Pozdeev, le père Boris Bobrinskoy
GRAD PETROV
«Голос Православия» — новая жизнь в «Граде Петровом». Ксения Кривошеина: Рецензия на книгу Ольги Суровегиной
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"Parlons d'orthodoxie" Plusieures publications récentes consacrées aux problèmes de la diaspora russe en France
Elle n’a pas eu à difficilement chercher la bonne tonalité et la meilleure programmation. Elle est l’héritière de la « Voix de l’Orthodoxie », la première chaîne de radio orthodoxe qui diffusait des informations pour les auditeurs soviétiques pendant 20 ans, ceci surmontant le brouillage. Le sort des deux stations comme le sort des familles russes ont pour ainsi dire convergé ! Il est rare que la succession des générations se fasse facilement et naturellement. Les « Pères » qui se sont battus comme ils le disaient eux-mêmes pour « une cause perdue » ne peuvent qu’être fiers d’une telle réalisation remarquable de leur rêve.
« L’esprit souffle où il veut », et l’esprit de la diffusion a passé outre les obstacles pour animer un corps nouveau et faire plus fort les cœurs. En dépit d’un immense retard dans l’éducation religieuse, la catéchisation et la recherche théologique ce vide s’est avéré surmontable dès le début des années 1989-90. La Russie venait de se débarrasser de ses chaînes. La Russie éprouvait une immense soif spirituelle. Les jeunes croyants et les personnes actives étaient en quête de connaissances. La rencontre de ces jeunes néophytes avec des émigrés russes leur a été en vérité providentielle.
Pour les jeunes fondateurs de « Grad Petrov » ainsi que les premiers membres de la Confrérie orthodoxe de Sainte Anastasia qui délivre des chaînes, la rencontre avec la « Voix de l’Orthodoxie » a été une véritable « université théologique ». Cette grande famille de collaborateurs et de contributeurs est éparpillée dans le monde entier. Ses fondateurs étaient le couple Pozdeev d’Allemagne (très jeunes ils ont commencé leur activité ecclésiale sur le territoire occupé de Pskov en 1942), le père Boris Bobrinskoy de France et le pasteur luthérien Eugène Foss, russe par sa mère, vivant en Suisse.
Le mot « miracle » est fréquent dans le livre d’Olga Souroveguina. En effet, n’est-ce pas un miracle que le pouvoir des Soviets s’est effondré, que des églises et des écoles auprès des églises se sont ouvertes, que des cours de catéchisme fonctionnent, des séminaires, des éditions orthodoxes ont été mis en place et que le clergé est devenu plus instruit ? N’est-ce pas un miracle que dès le début des années 90 en Russie il est devenu possible de lire sans crainte V.Soloviev, N.Berdiaev, P.Florenskij, Chalamov, Soljenitsyne… dont les œuvres sont passées rapidement du samizdat aux librairies. Il n’était plus nécessaire de risquer gros en transportant en cachette la littérature interdite dont l’Ancien et le Nouveau Testament.
En 1990 la « Voix » a fait connaissance avec les futurs prêtres Alexandre Stepanov et Lev Bolchakov, fondateurs de la Confrérie Sainte Anastasia dans la ville sur la Néva. Cette rencontre a permis de mieux cerner les besoins de la jeune Confrérie et de mettre au point les modalités du lancement de la future station de radio
.Les enthousiastes, partant de zéro, se sont heurtés à pratiquement les mêmes difficultés que « la Voix de l’Orthodoxie » en 1979 à Paris. Comme à l’époque c’est le pasteur Foss est venu en aide. Tout comme il y a 20 ans quand il a dit aux Pozdeev que le problème n’était pas budgétaire mais dans l’élaboration d’un concept fondé sur la foi et la solidarité. Il a répété les mêmes paroles en 1994 aux futurs fondateurs de « Grad ».
Les jeunes enthousiastes manquaient d’argent, d’équipement, de personnel, de programmes mais ils avaient la volonté de réussir. Les Pozdeev ont raconté leurs débuts en France :« Après quelques années d’un travail intense on ne manquait plus de personnel, de contributeurs et de moyens. L’idée de la diffusion de la parole de Dieu était tellement forte qu’elle a réuni des collaborateurs de talent, des théologiens russes, des professeurs et des prêtres du monde entier ». 20 ans se sont écoulés et la naissance de la radio « Grad » s’est déroulée pratiquement de la même façon. Il est étonnant que ses fondateurs aient été les mêmes : les H. et E. Pozdeev, le père Boris Bobrinskoy, le pasteur Foss, Valentin Korelsky, le père Vladimir Yaguello, Niko Tchavtchavadze… Il est impossible de nommer ici tous les collaborateurs de la « Voix de l’Orthodoxie ». Chacun d’entre eux s’exprime dans le livre.
Les récits relatés à la première personne sont complétés de rares photographies familiales. Il est à noter que pendant les années du « rideau de fer » malgré des discordances ecclésiales à l’Ouest, voire une animosité entre les diocèses, le travail de la « Voix de l’Orthodoxie » a réunie des personnes de l’Eglise Orthodoxe Russe, patriarcat de Moscou, de l’EORHF, de l’exarchat du patriarcat de Constantinople, des catholiques, des protestants et mêmes des personnes peu initiées à la religion !
Le travail démarre en mai 1994 après la signature du contrat de coopération avec la Confrérie Sainte Anastasia.
Il prévoit la retransmission des programmes parisiens de la « Voix ». C’est le temps de la recherche et de l’achat de matériel et d’équipements radio à un prix accessible ainsi que l’installation d’un studio. En décembre la radio 1994 commence à émettre de ses studios à Saint-Pétersbourg. Le cordon ombilical avec « La Voix » est très perceptible. Une autonomie complète viendra plus tard.
En 1999 le studio de Saint-Pétersbourg s’installe définitivement sur le quai du lieutenant Schmidt dans les locaux de la Confrérie Sainte Anastasia. La radio émet désormais avec la bénédiction de la métropole de Saint-Pétersbourg sous le nom de « Grad Petrov». Après la chute de l’URSS il n’y a que peu d’organisations de la diaspora russe qui ont réussi à se transposer dans la métropole et à y prendre racines .
Ce sont : la radio « Voix de l’Orthodoxie » devenue « Grad Petrov», l’organisation des solidaristes russes NTS qui édite les revues « Possev » et « Grani », la revue « Continent » fondée à Paris et éditée désormais à Moscou, « Radio Liberty » avec une rédaction russe à Moscou, l’organisation orthodoxe de jeunesse « Vitiaz ». A ceci s’ajoute les éditions YMCA–Press, cofondateur de la maison d’édition « Roussky Poutj » et du Fond de le Russie à étranger, crée par Alexandre Soljenitsyne. L’émigration russe de la première vague disparaît. On ne peut que regretter que ses descendants n’aient pas pu prendre le relais à l’Ouest. On se réjouit, cependant, que les racines mises dans le nouveau sol russe aient donné de si bons résultats.
J’aurais voulu nommer tous ceux qui ont participé à l’activité de la « Voix de l’Orthodoxie ». Mais cela aurait pris beaucoup de pages. Je vous invite, chers lecteurs, à lire le livre de O.Souroveguina, à regarder les visages de ces personnes et à vous imprégner de tout ce qu’ils ont fait au service à l’Esprit et de la cause.
Je connaissais certains d’entre eux personnellement : Cyrille Eltchaninov, une personnalité radieuse, l’un des piliers de l’ACER. Stéphane Tatistchev (il était garçon d'honneur à notre mariage avec NK, nos familles sont liéés par des années d’amitié), Valentin Korelsky, Niko Tchavtchavadze, Ouliana et Michel Samarine, Anna Tatistcheva, le père Vladimir et Varvara Yaguello, le père Boris Bobrinskoy.
Selon le père Boris pour eux ainsi que pour tous les fondateurs de la « Voix de l’Orthodoxie » :
« La Russie n’a jamais cessé d’être notre Patrie, même si par le caprice du destin ou plutôt, par la Providence Divine nous avons été jetés à l’étranger comme une bonne semence qui apporte des fruits spirituels à la mesure de nos forces. La « Voix de l’Orthodoxie » est un lien avec la Russie même si nos intonations inhabituelles ou nos accents ont une consonance inhabituelle pour l’auditeur russe. Le sort a voulu que beaucoup d’entre nous sont nés et ont été éduqués à l’étranger. Après 30 ans de succès de la « Voix » je me réjouis que la « Grad Petrov» ait hérité nos valeurs spirituelles. Je suis heureux que cette jeune station diffuse en Russie dans le même esprit que nous l’avons fait. Les radios orthodoxes font entendre la voix de Dieu et nous permettent d’atteindre les cœurs des hommes ».
PHOTOS: " Grad Petrov" - Métropolite Vladimir, père Alexandre Stepanov, Olga Souroveguina et fondateurs de la Confrérie Sainte Anastasia dans la ville sur la Néva, Olga Souroveguina "Голос Православия", H. et E. Pozdeev, le père Boris Bobrinskoy
GRAD PETROV
«Голос Православия» — новая жизнь в «Граде Петровом». Ксения Кривошеина: Рецензия на книгу Ольги Суровегиной
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"Parlons d'orthodoxie" Plusieures publications récentes consacrées aux problèmes de la diaspora russe en France
Ymca-Press et le Vestnik RKhD a été à l'honneur vendredi 16 et samedi 17 novembre à la Maison de l'Etranger russe, où un colloque de deux jours leur a été consacré à l'occasion du 90e anniversaire de la maison d'édition et de la sortie à Moscou du 200e numéro de la revue. Ymca-Press est un des fondateurs de la Maison de l'Etranger Russe.
De nombreux intervenants ont souligné au cours de ce colloque le rôle unique qu'Ymca-press et le Vestnik RKhD ont joué dans l'éveil du christianisme en Union Soviétique, ainsi que l'actualité de leur message pour la Russie d'aujourd'hui.
De nombreux intervenants ont souligné au cours de ce colloque le rôle unique qu'Ymca-press et le Vestnik RKhD ont joué dans l'éveil du christianisme en Union Soviétique, ainsi que l'actualité de leur message pour la Russie d'aujourd'hui.
La soirée du samedi a été consacrée à la mémoire d'Ivan Lagovski, récemment canonisé en Estonie, dont des extraits de lettres ont été lus, et de mère Marie Skobtsov dont paraissait un recueil d’œuvres en prose aux Editions Roussky Put'.
Un compte rendu assez détaillé en russe de la première journée et de la soirée à la mémoire des nouveaux martyrs est disponible sur le site d'information Blagovest et ACER
Un compte rendu assez détaillé en russe de la première journée et de la soirée à la mémoire des nouveaux martyrs est disponible sur le site d'information Blagovest et ACER
Les évêques orthodoxes de France ont tenu leur réunion périodique ce vendredi 16 novembre au siège de l’Assemblée sous la présidence du Métropolite Emmanuel.
1. Le processus panorthodoxe préconciliaire en cours a été évoqué. Les évêques saluent dans ce contexte, la tenue à Paris d'un colloque international sur ce thème en octobre dernier, à l'Institut Saint Serge et au Collège des Bernardins. L'ensemble du plérôme de l'Eglise est certes concerné par ce processus conciliaire et doit l'accompagner par la prière et la réflexion.
2. La teneur des échanges que le métropolite Emmanuel a eu avec le Premier Ministre, M Jean Marc AYRAULT, le 12 novembre dernier à l'hôtel de Matignon, sur plusieurs sujets de société mais aussi sur des questions qui font débat actuellement en France, a fait l'objet d'un échange entre les évêques. Ces derniers saluent l'atmosphère cordiale qui a caractérisé la rencontre avec M. AYRAULT et l'écoute attentive qui a été celle du Premier Ministre pour comprendre l'organisation de l'Eglise orthodoxe en France et les questions liées à son vécu dans notre pays. Les évêques se réjouissent dans ce contexte, des perspectives de suivi et de coopération qui s'annoncent désormais sur une base régulière, entre l'Assemblée des Evêques et les services du Premier Ministre.
1. Le processus panorthodoxe préconciliaire en cours a été évoqué. Les évêques saluent dans ce contexte, la tenue à Paris d'un colloque international sur ce thème en octobre dernier, à l'Institut Saint Serge et au Collège des Bernardins. L'ensemble du plérôme de l'Eglise est certes concerné par ce processus conciliaire et doit l'accompagner par la prière et la réflexion.
2. La teneur des échanges que le métropolite Emmanuel a eu avec le Premier Ministre, M Jean Marc AYRAULT, le 12 novembre dernier à l'hôtel de Matignon, sur plusieurs sujets de société mais aussi sur des questions qui font débat actuellement en France, a fait l'objet d'un échange entre les évêques. Ces derniers saluent l'atmosphère cordiale qui a caractérisé la rencontre avec M. AYRAULT et l'écoute attentive qui a été celle du Premier Ministre pour comprendre l'organisation de l'Eglise orthodoxe en France et les questions liées à son vécu dans notre pays. Les évêques se réjouissent dans ce contexte, des perspectives de suivi et de coopération qui s'annoncent désormais sur une base régulière, entre l'Assemblée des Evêques et les services du Premier Ministre.
3. Plusieurs initiatives de nature interchrétienne ou interreligieuse ont été évoquées. Les évêques ont été mis, dans ce contexte, au courant des préparatifs de la commémoration du 25ème anniversaire de la fondation du Conseil d'Eglises Chrétiennes en France (le CECEF) qui aura lieu le 13 décembre prochain au siège de la Fédération Protestante de France. Ils saluent en cet évènement, les liens d'amitié et de fraternité oecuméniques qui caractérisent la coopération interchrétienne en France. La nomination d'un nouveau co-secrétaire orthodoxe du CECEF en remplacement de l'ancien vicaire du métropolite Emmanuel, le Père Arsénios KARDAMAKIS, désormais métropolite de Vienne du Patriarcat OEcuménique, a également été évoquée et traitée.
4. La mémoire du primat de l'Eglise de Bulgarie, le Patriarche Maxime, décédé le 6 novembre dernier, a été une nouvelle fois saluée par les évêques orthodoxes de France qui ont prié le Seigneur pour qu'Il inspire l'Eglise orthodoxe de Bulgarie dans le choix de son nouveau primat. Les évêques ont appris avec tristesse le rappel au Seigneur de l'Archimandrite Grégoire (SALIBY), ancien vicaire de feu le métropolite Gabriel (SALIBY), et qui a longtemps été avec dévouement au service de la communauté orthodoxe d'Antioche en France (particulièrement à Paris) mais en Europe aussi. Mémoire éternelle!
5. Les évêques orthodoxes saluent avec joie la nomination de Carol Saba, porte parole de l'Assemblée et président de sa Commission Médias & Information, au grade de chevalier dans l'ordre national du Mérite et le félicitent pour cette distinction. Celle-ci, décidée par le président de la République sur proposition du ministre de l'intérieur, consacre selon les termes du ministre de l'intérieur à Carol Saba, "l'esprit de dévouement et de solidarité dont [il] fait preuve dans l'exercice de [sa] mission". Les évêques orthodoxes remercient les autorités publiques pour cette marque d'attention à l'égard de l'Eglise orthodoxe en France, au service de laquelle Carol Saba se place.
6. Les évêques orthodoxes de France saluent le lancement d'une nouvelle émission de télévision "L'Orthodoxie, ici et maintenant", sur KTO TV qui vient consacrer plusieurs années de collaboration de bonne intelligence entre KTO et l'AEOF. La nouvelle émission, placée sous l'égide de l'AEOF et produite en partenariat avec KTO, est préparée et présentée par Carol SABA. La 1ère édition sera diffusée sur KTO le mardi 27 novembre à 21h45 et fera l'objet de rediffusions.
7. La prochaine réunion de l’AEOF aura lieu le vendredi 21 décembre 2012.
Contact Presse AEOF
Carol SABA, Porte Parole et Responsable de la Communication
4. La mémoire du primat de l'Eglise de Bulgarie, le Patriarche Maxime, décédé le 6 novembre dernier, a été une nouvelle fois saluée par les évêques orthodoxes de France qui ont prié le Seigneur pour qu'Il inspire l'Eglise orthodoxe de Bulgarie dans le choix de son nouveau primat. Les évêques ont appris avec tristesse le rappel au Seigneur de l'Archimandrite Grégoire (SALIBY), ancien vicaire de feu le métropolite Gabriel (SALIBY), et qui a longtemps été avec dévouement au service de la communauté orthodoxe d'Antioche en France (particulièrement à Paris) mais en Europe aussi. Mémoire éternelle!
5. Les évêques orthodoxes saluent avec joie la nomination de Carol Saba, porte parole de l'Assemblée et président de sa Commission Médias & Information, au grade de chevalier dans l'ordre national du Mérite et le félicitent pour cette distinction. Celle-ci, décidée par le président de la République sur proposition du ministre de l'intérieur, consacre selon les termes du ministre de l'intérieur à Carol Saba, "l'esprit de dévouement et de solidarité dont [il] fait preuve dans l'exercice de [sa] mission". Les évêques orthodoxes remercient les autorités publiques pour cette marque d'attention à l'égard de l'Eglise orthodoxe en France, au service de laquelle Carol Saba se place.
6. Les évêques orthodoxes de France saluent le lancement d'une nouvelle émission de télévision "L'Orthodoxie, ici et maintenant", sur KTO TV qui vient consacrer plusieurs années de collaboration de bonne intelligence entre KTO et l'AEOF. La nouvelle émission, placée sous l'égide de l'AEOF et produite en partenariat avec KTO, est préparée et présentée par Carol SABA. La 1ère édition sera diffusée sur KTO le mardi 27 novembre à 21h45 et fera l'objet de rediffusions.
7. La prochaine réunion de l’AEOF aura lieu le vendredi 21 décembre 2012.
Contact Presse AEOF
Carol SABA, Porte Parole et Responsable de la Communication
Le 10 novembre 2012 l’archevêque Théophane de Berlin et d’Allemagne conjointement avec Mgr Alexandre, archevêque de Bakou et d’Azerbaïdjan, ont consacré à Schwerin (nord-est de l’Allemagne), l’église Saint Martyr Démétrios de Thessalonique. La paroisse Saint Démétrios a été fondée en octobre 2002 avec la bénédiction de l’archevêque de Berlin et d’Allemagne Théophane.
Au début la paroisse a connu beaucoup de difficultés dans l’organisation de sa vie paroissiale. Les liturgies étaient officiées le samedi à l’église de Saint André le Protoklite dans un cloître catholique. Au bout du compte, la municipalité a accepté de louer un terrain pour la construction d’une église. La construction de l’église du Saint Martyr Démétrios de Thessalonique s’est terminée en automne 2012.
Au début la paroisse a connu beaucoup de difficultés dans l’organisation de sa vie paroissiale. Les liturgies étaient officiées le samedi à l’église de Saint André le Protoklite dans un cloître catholique. Au bout du compte, la municipalité a accepté de louer un terrain pour la construction d’une église. La construction de l’église du Saint Martyr Démétrios de Thessalonique s’est terminée en automne 2012.
Le clergé et les fidèles d’autres paroisses de l’Eglise russe d’Allemagne sont venus assister à la consécration. La plus grande délégation est venue de Hambourg où officie le recteur de la paroisse de Schwerin, le prêtre Dionysos Idavain. Ont également participé les représentants des églises orthodoxes locales.
Pour son dévouement et ses efforts afin de mener à bien la construction de l’église son recteur s’est vu accorder l’honneur de porter une croix pectorale. Un diplôme d’honneur a été remis aux donateurs et aux paroissiens qui ont contribué à la construction.
В Германии появился еще один русский православный храм
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Traduction Elena Tastevin
Pour son dévouement et ses efforts afin de mener à bien la construction de l’église son recteur s’est vu accorder l’honneur de porter une croix pectorale. Un diplôme d’honneur a été remis aux donateurs et aux paroissiens qui ont contribué à la construction.
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Traduction Elena Tastevin
Nous continuons à traduire l'entretien avec Mgr Panteleimon de Smolensk et de Viazma au sujet de la première confession.
7. Après la confession des péchés
Quand vous aurez écouté les conseils du prêtre vous pouvez vous agenouiller, et il vaut d'ailleurs mieux le faire. Le prêtre vous couvrira de son étole (ou epithrachélion*) et dira une prière - les prêtres disent soit une prière courte, soit une prière plus complète. C'est à ce moment que Dieu vous pardonne vos péchés. Et il faut alors prier avec beaucoup de ferveur, promettre de vous corriger et demander à Dieu la force de le faire. Puis vous vous lèverez et le prêtre vous donnera la croix et l'Évangile à vénérez: en faisant cela vous faites une promesse solennelle, un vœu à Dieu de ne pas répéter ces péchés dont vous venez de vous repentir. Il faut prendre cela très sérieusement et se surveiller pour ne pas renier sa promesse. On n'y arrive pas toujours, mais alors il faudra s'en repentir encore et encore.
Et s’en repentir avec un sentiment de repentance encore plus profond. Parce que, si vous vous êtes repenti d'un péché, et vous le répétez, ce péché demande une repentance spéciale et il faut absolument dire au prêtre que vous vous en êtes déjà repenti, mais que vous êtes retombé dans ce péché et en demandez à nouveau pardon à Dieu. C'est très important: il faut promettre à Dieu de revenir dans le droit chemin après s'être repenti.
7. Après la confession des péchés
Quand vous aurez écouté les conseils du prêtre vous pouvez vous agenouiller, et il vaut d'ailleurs mieux le faire. Le prêtre vous couvrira de son étole (ou epithrachélion*) et dira une prière - les prêtres disent soit une prière courte, soit une prière plus complète. C'est à ce moment que Dieu vous pardonne vos péchés. Et il faut alors prier avec beaucoup de ferveur, promettre de vous corriger et demander à Dieu la force de le faire. Puis vous vous lèverez et le prêtre vous donnera la croix et l'Évangile à vénérez: en faisant cela vous faites une promesse solennelle, un vœu à Dieu de ne pas répéter ces péchés dont vous venez de vous repentir. Il faut prendre cela très sérieusement et se surveiller pour ne pas renier sa promesse. On n'y arrive pas toujours, mais alors il faudra s'en repentir encore et encore.
Et s’en repentir avec un sentiment de repentance encore plus profond. Parce que, si vous vous êtes repenti d'un péché, et vous le répétez, ce péché demande une repentance spéciale et il faut absolument dire au prêtre que vous vous en êtes déjà repenti, mais que vous êtes retombé dans ce péché et en demandez à nouveau pardon à Dieu. C'est très important: il faut promettre à Dieu de revenir dans le droit chemin après s'être repenti.
Le repentir, chers amis, c'est comme un second baptême.
C'est le renouvellement de cette grâce que Dieu nous donne dans le baptême et la chrismation. Dans le repentir vous vous réunissez à l'Eglise; vous devenez membre de l'Eglise; de cette Eglise à laquelle appartiennent les saints. Vous devenez saint vous-même car les saints ce ne sont pas des espèces d'êtres parfaits mais des pécheurs qui se sont repentis; et vous pouvez devenir l'un d'eux. Lorsque vous ressentirez cette joie du repentir, cette joie d'être pur, cette joie d'avoir bonne conscience, si jamais vous êtes gratifiés de ce don immense, alors, je pense, vous essayerez de venir plus souvent vous confesser. Mais le Diable va vous en détourner: tantôt vous n'avez pas le temps, ou bien quelque chose vous gêne, des obligations vont brusquement apparaitre, carrément des obstacles physiques… Vous reportez d'une fois sur l'autre et vous voilà tout content: on ne confesse pas au moment où vous vous décidez!
Cela arrive aussi et ce sont des astuces du diable, car il va inventer toutes sortes de maux. Mais il faut absolument vaincre cette puissance du mal avec l'aide de la prière et il faut faire que la confession devienne régulière. Ainsi, d'une fois à l'autre, d'une confession à l'autre, vous allez monter l'échelle de la perfection spirituelle, monter vers le Royaume des Cieux.
Fin et Gloire à Dieu!
Note du traducteur:
* L'Epitrachelion est l'étole sacerdotale qui est portée autour du cou. Il symbolise l'effusion du Saint Esprit et aucune célébration n'est possible sans lui.
(Traduction VG)
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Parlons d'orthodoxie
Sept questions sur la première confession
C'est le renouvellement de cette grâce que Dieu nous donne dans le baptême et la chrismation. Dans le repentir vous vous réunissez à l'Eglise; vous devenez membre de l'Eglise; de cette Eglise à laquelle appartiennent les saints. Vous devenez saint vous-même car les saints ce ne sont pas des espèces d'êtres parfaits mais des pécheurs qui se sont repentis; et vous pouvez devenir l'un d'eux. Lorsque vous ressentirez cette joie du repentir, cette joie d'être pur, cette joie d'avoir bonne conscience, si jamais vous êtes gratifiés de ce don immense, alors, je pense, vous essayerez de venir plus souvent vous confesser. Mais le Diable va vous en détourner: tantôt vous n'avez pas le temps, ou bien quelque chose vous gêne, des obligations vont brusquement apparaitre, carrément des obstacles physiques… Vous reportez d'une fois sur l'autre et vous voilà tout content: on ne confesse pas au moment où vous vous décidez!
Cela arrive aussi et ce sont des astuces du diable, car il va inventer toutes sortes de maux. Mais il faut absolument vaincre cette puissance du mal avec l'aide de la prière et il faut faire que la confession devienne régulière. Ainsi, d'une fois à l'autre, d'une confession à l'autre, vous allez monter l'échelle de la perfection spirituelle, monter vers le Royaume des Cieux.
Fin et Gloire à Dieu!
Note du traducteur:
* L'Epitrachelion est l'étole sacerdotale qui est portée autour du cou. Il symbolise l'effusion du Saint Esprit et aucune célébration n'est possible sans lui.
(Traduction VG)
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Parlons d'orthodoxie
Sept questions sur la première confession
A NE PAS LE QUITTER SANS ETRE GUERI(E) Nous continuons à traduire l'entretien avec Mgr Panteleimon de Smolensk et de Viazma au sujet de la première confession.
Neskoutcniy Sad
5. Quand vaut-il mieux ne pas se confesser?
Avant que vous ne commenciez à énumérer vos péchés lors de la confession, le prêtre lira une prière. Il faut essayer de la comprendre et de s'y conformer. En traduction cela donne à peu pré ceci (1): «Voici, mon enfant, que le Christ est présent de manière invisible pour recevoir ta confession : n'aie pas honte, ne crains pas, et ne me cache rien ; mais, sans réticence, dis-moi tout ce en quoi tu as péché, pour en recevoir le pardon de notre Seigneur Jésus Christ. Voici Sa crois, Son Evangile, Son icône devant nous; et moi, je ne suis qu'un témoin, pour rendre témoignage devant lui de tout ce que tu m'auras dit. Si tu me caches quelque chose, tu porteras double péché. Veille donc, puisque tu es venu(e) chez le médecin de l'âme pour recevoir la guérison à ne pas le quitter sans être guéri (e)".
Au cours de la confession, le prêtre est habituellement debout à côté du pénitent, parce que l'homme se confesse à Dieu. Vous êtes debout devant Dieu et vous dites à Dieu: "Seigneur, pardonne-moi par ce que j'ai fait ceci et cela. Pardonnes-moi d'avoir commis ce péché."
Neskoutcniy Sad
5. Quand vaut-il mieux ne pas se confesser?
Avant que vous ne commenciez à énumérer vos péchés lors de la confession, le prêtre lira une prière. Il faut essayer de la comprendre et de s'y conformer. En traduction cela donne à peu pré ceci (1): «Voici, mon enfant, que le Christ est présent de manière invisible pour recevoir ta confession : n'aie pas honte, ne crains pas, et ne me cache rien ; mais, sans réticence, dis-moi tout ce en quoi tu as péché, pour en recevoir le pardon de notre Seigneur Jésus Christ. Voici Sa crois, Son Evangile, Son icône devant nous; et moi, je ne suis qu'un témoin, pour rendre témoignage devant lui de tout ce que tu m'auras dit. Si tu me caches quelque chose, tu porteras double péché. Veille donc, puisque tu es venu(e) chez le médecin de l'âme pour recevoir la guérison à ne pas le quitter sans être guéri (e)".
Au cours de la confession, le prêtre est habituellement debout à côté du pénitent, parce que l'homme se confesse à Dieu. Vous êtes debout devant Dieu et vous dites à Dieu: "Seigneur, pardonne-moi par ce que j'ai fait ceci et cela. Pardonnes-moi d'avoir commis ce péché."
Il faut se repentir dans la prière, en s'adressant à Dieu. Le prêtre se tient à côté de vous et prie pour vous. Mais à ce moment lé il vaut même mieux ne pas le regarder mais vous tourner vers Dieu qui est en face de vous. Pour l'indiquer il y a une croix et l'Évangile sur le lutrin devant vous. Le Christ est ici devant vous, et vous vous confessez à Lui. Mais si vous ne croyez pas cela, alors il vaut alors peut-être mieux ne pas se confesser. Mieux vaut alors tout simplement parler au prêtre. C'est uniquement en croyant que le Christ est invisiblement présent et reçoit votre confession qu'on peut se confesser.
6. Comment ne pas avoir peur de la confession?
Ensuite le pénitent commence à se repentir de ses péchés. Ne craignez rien: le prêtre ne vous considérera pas différemment même s'il apprend de terribles secrets; en fait j'aime plus ceux qui se repentent de péchés graves que ceux qui n'ont rien à se reprocher. Car si une personne se repent de ses péchés, elle réalise un véritable exploit; elle corrige l'orientation de sa vie. Et je ressens un sentiment en réponse: l'amour, la compassion. Le prêtre ne vous condamnera pas et ne racontera à personne ce que vous lui avez dit en confession (s'il le faisait, il ne serait plus prêtre, il serait privé de la grâce du sacerdoce et sera exclu de la prêtrise). Le prêtre est lui-même pécheur et il comprend à quel point il vous est difficile de luter contre le péché; et ce surtout si vous aviez vécu jusque là sans connaître Dieu. Le prêtre compatit et veut vous aider.
Mais la confession - ce n'est pas seulement une lamentation pour ses péchés. C'est aussi l'engagement ferme de se corriger. Et comment corriger sa façon de vivre? Beaucoup de livres ont été écrits sur ce sujet mais, de même que le meilleur manuel de guitare ne remplacera jamais un professeur, de même les livres sur la vie spirituelle ne remplaceront jamais les conseils d'un père spirituel. Quand vous aurez fini l'énumération de vos péchés, écoutez ce que dira la Père. Et priez Dieu pour entendre ce que Dieu Lui-même veut répondre à votre confession.
Le prêtre – c'est un robinet d'où coule l'eau - ce n'est pas lui la source de l'eau: cette grâce qui passe par lui vient en fait de Dieu. Et tout le secret c'est d'apprendre à se servir de ce robinet: il faut aller aborder le prêtre avec confiance. Il arrive que les prêtres se trompent, mais le Seigneur a la puissance pour les inspirer et corriger l'erreur. Il arrive que j'aie du mal à trouver quoi répondre à un pénitent, et quelquefois je dis des choses qui me surprennent moi-même. Mais ce n'est pas mon mérite: le mérite revient au pénitent qui m'a parlé avec foi, avec confiance dans la grâce qui repose sur les membres du clergé
(1) Mgr Panteleimon traduit du slavon en russe.
A suivre...
(Traduction VG)
6. Comment ne pas avoir peur de la confession?
Ensuite le pénitent commence à se repentir de ses péchés. Ne craignez rien: le prêtre ne vous considérera pas différemment même s'il apprend de terribles secrets; en fait j'aime plus ceux qui se repentent de péchés graves que ceux qui n'ont rien à se reprocher. Car si une personne se repent de ses péchés, elle réalise un véritable exploit; elle corrige l'orientation de sa vie. Et je ressens un sentiment en réponse: l'amour, la compassion. Le prêtre ne vous condamnera pas et ne racontera à personne ce que vous lui avez dit en confession (s'il le faisait, il ne serait plus prêtre, il serait privé de la grâce du sacerdoce et sera exclu de la prêtrise). Le prêtre est lui-même pécheur et il comprend à quel point il vous est difficile de luter contre le péché; et ce surtout si vous aviez vécu jusque là sans connaître Dieu. Le prêtre compatit et veut vous aider.
Mais la confession - ce n'est pas seulement une lamentation pour ses péchés. C'est aussi l'engagement ferme de se corriger. Et comment corriger sa façon de vivre? Beaucoup de livres ont été écrits sur ce sujet mais, de même que le meilleur manuel de guitare ne remplacera jamais un professeur, de même les livres sur la vie spirituelle ne remplaceront jamais les conseils d'un père spirituel. Quand vous aurez fini l'énumération de vos péchés, écoutez ce que dira la Père. Et priez Dieu pour entendre ce que Dieu Lui-même veut répondre à votre confession.
Le prêtre – c'est un robinet d'où coule l'eau - ce n'est pas lui la source de l'eau: cette grâce qui passe par lui vient en fait de Dieu. Et tout le secret c'est d'apprendre à se servir de ce robinet: il faut aller aborder le prêtre avec confiance. Il arrive que les prêtres se trompent, mais le Seigneur a la puissance pour les inspirer et corriger l'erreur. Il arrive que j'aie du mal à trouver quoi répondre à un pénitent, et quelquefois je dis des choses qui me surprennent moi-même. Mais ce n'est pas mon mérite: le mérite revient au pénitent qui m'a parlé avec foi, avec confiance dans la grâce qui repose sur les membres du clergé
(1) Mgr Panteleimon traduit du slavon en russe.
A suivre...
(Traduction VG)
Le 29 novembre la Préfecture de Paris devrait annoncer sa réponse à la demande de permis de construire de la cathédrale orthodoxe et du centre culturel russe quai Branly. A l’approche de cette date les publications se font nombreuses dans la presse et sur internet. Les dissensions sont essentiellement d’ordre urbanistique. A la veille de la venue à Paris du Premier ministre Dimitri Medvedev l’hebdomadaire Le Point en date du jeudi 15 novembre (N°2096) fait paraître un article de Mélanie Delattre et Christophe Labbé consacré à ce sujet. En voici l’essentiel
La semaine dernière les oreilles de Vladimir Poutine ont dû siffler. Mardi 6 novembre, dans la soirée, s’est tenue à l’Elysée une réunion secrète sur un sujet qui obsède le président russe : l’édification au cœur de Paris d’une imposante cathédrale orthodoxe. A l’initiative de ce discret rendez-vous, la directrice du cabinet de François Hollande, missionnée pour torpiller le projet. Le président l’a fait savoir très tôt à ses services : il ne veut pas de cette église russe au pied de la Tour Effel. Peut-être parce que le projet a été mitonné par Nicolas Sarkozy à son arrivée au pouvoir en 2007. Son prédécesseur n’a-t-il pas vendu aux Russes pour 70 millions d’euros le siège de Météo France afin qu’il bâtisse ce que certains nomment la « cathédrale du Kremlin » ?
La semaine dernière les oreilles de Vladimir Poutine ont dû siffler. Mardi 6 novembre, dans la soirée, s’est tenue à l’Elysée une réunion secrète sur un sujet qui obsède le président russe : l’édification au cœur de Paris d’une imposante cathédrale orthodoxe. A l’initiative de ce discret rendez-vous, la directrice du cabinet de François Hollande, missionnée pour torpiller le projet. Le président l’a fait savoir très tôt à ses services : il ne veut pas de cette église russe au pied de la Tour Effel. Peut-être parce que le projet a été mitonné par Nicolas Sarkozy à son arrivée au pouvoir en 2007. Son prédécesseur n’a-t-il pas vendu aux Russes pour 70 millions d’euros le siège de Météo France afin qu’il bâtisse ce que certains nomment la « cathédrale du Kremlin » ?
* * *
P.O. rappelle que c’est le défunt patriarche Alexis II qui a, lors de son audience chez le Président Sarkozy, exprimé le souhait de la construction à Paris d’une nouvelle cathédrale et d’un centre culturel. En effet, les orthodoxes sont devenu ces derniers vingt ans tellement nombreux à Paris que l'exiguë l’église-cathédrale des Trois Saint Docteurs dans le XV arrdt n’est plus à même de les recevoir. Cyrille Privalov, journaliste et écrivain russe, explique dans Parlons d'Orthodoxie que la construction d’une nouvelle église russe devenait indispensable pour le Patriarcat de Moscou «qui ne dispose à Paris, son siège, d’aucune église capable d’accueillir tous les fidèles dont le nombre s’accroît de jour en jour ».
«Dans leur majorité, les habitants du 7ème arrondissement accueillent positivement, voire très positivement, le projet du centre spirituel et culturel russe du quai Branly », affirme Eric Ehlers du cabinet du maire du 7ème arrondissement. Dans un sondage réalisé sur le blog Parlons d’Orthodoxie, 63,7% des orthodoxes se réjouissent à l’idée que «l'église quai Branly et le centre culturel attenant deviendront un foyer intense et durable de rayonnement de l’orthodoxie de tradition russe et de la culture russe en France».
* * *
Le Point: « Hollande doit aussi compter avec le lobbying de Delanoë. Le maire de Paris est allergique au projet. Après avoir dénoncé dans un communiqué incendiaire « une architecture de pastiche, un projet médiocre conçu dans la précipitation », il vient de réitérer cette semaine ses critiques à l’égard de l’édifice imaginé par l’Espagnol Manuel Nunez Yanowsky. L’architecte, qui a remporté le concours en mars 2011, a imaginé un monumental ensemble coiffé de cinq dômes dorés dont le plus haut mesure près de 30 mètres de hauteur, le tout emprisonné dans une traîne en verre géante. »
* * *
P.O. rappelle que l’ambassade de Russie avait à deux reprises exposé au public les projets de la cathédrale et du centre. Voici ce qu’avait précisé Mgr Marc, évêque d’Egorievsk, responsables des établissements à l’étranger du patriarcat de Moscou « Ce jury était franco-russe. Il y avait parmi nous des représentants de la municipalité de Paris et de diverses associations ; les experts français opposaient leur veto aux projets typiquement « russes », impensables à Paris, disaient-ils. A chacun ses goûts. Mais c’est à Paris, quai Branly, que la cathédrale sera construite et il faut ne pas l’oublier. Ce quartier de Paris est parmi les plus visités, nous nous attendons à une très importante fréquentation de fidèles et de touristes. Nos collègues voulaient que la cathédrale devienne un monument marquant de la capitale française. Il y a longtemps que de nouvelles églises n’y ont pas été construites »
* * *
Le Point: «Le chantier de plus de 4.000 mètres carrés, qui doit être réalisé par Bouygues, n’est décidément pas du goût du chef de l’Etat. L’Elysée a demandé aux services de la préfecture de Paris d’éplucher le permis de construire déposé le 30 mai pour y déceler d’éventuelles failles. Problème : tout est en règle…
La Direction du renseignement intérieur a été mobilisée pour évaluer le risque. Et puis le palais de l’Alma est un monument classé. Entre alors en scène le ministère de la Culture, sommé de dire que l’exubérante cathédrale ne fait pas bon ménage avec les anciennes écuries de Napoléon III. Rue de Valois, chez Aurélie Filippetti, on est gêné aux entournures. Associé aux concours d’architecture, le ministre précédent Frédéric Mitterand, n’avait rien trouvé à redire au projet du lauréat. Pas étonnant qu’aujourd’hui la Culture se fasse tirer l’oreille pour rendre son avis, pourtant décisif, sur le permis. L’embarras est aussi perceptible au Quai d’Orsay, qui redoute l’incident diplomatique avec les Russes. Cette cathédrale, Poutine y tient comme à la prunelle de ses yeux. Depuis l’élection de Hollande les relations franco-russes se sont nettement refroidies… »
«Afin que la cathédrale russe ne devienne pas une nouvelle pomme de discorde l’Elysée a quinze jours pour trouver un compromis. Le 29 novembre doit dire « da » ou « niet » au projet. »
.....................................................
P.O. continue la publications d’articles de presse consacrés au projet du centre spirituel orthodoxe quai Branly
** La France est attachée au projet de construction d’une nouvelle église orthodoxe russe, a assuré le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault
** Branly: Un accord entre les deux pays a été trouvé pour revoir le projet controversé. L'architecte Jean-Michel Wilmotte va rejoindre l'équipe actuelle
Le projet de Frédéric Borel, préféré par Bertrand Delanoë
P.O. rappelle que c’est le défunt patriarche Alexis II qui a, lors de son audience chez le Président Sarkozy, exprimé le souhait de la construction à Paris d’une nouvelle cathédrale et d’un centre culturel. En effet, les orthodoxes sont devenu ces derniers vingt ans tellement nombreux à Paris que l'exiguë l’église-cathédrale des Trois Saint Docteurs dans le XV arrdt n’est plus à même de les recevoir. Cyrille Privalov, journaliste et écrivain russe, explique dans Parlons d'Orthodoxie que la construction d’une nouvelle église russe devenait indispensable pour le Patriarcat de Moscou «qui ne dispose à Paris, son siège, d’aucune église capable d’accueillir tous les fidèles dont le nombre s’accroît de jour en jour ».
«Dans leur majorité, les habitants du 7ème arrondissement accueillent positivement, voire très positivement, le projet du centre spirituel et culturel russe du quai Branly », affirme Eric Ehlers du cabinet du maire du 7ème arrondissement. Dans un sondage réalisé sur le blog Parlons d’Orthodoxie, 63,7% des orthodoxes se réjouissent à l’idée que «l'église quai Branly et le centre culturel attenant deviendront un foyer intense et durable de rayonnement de l’orthodoxie de tradition russe et de la culture russe en France».
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Le Point: « Hollande doit aussi compter avec le lobbying de Delanoë. Le maire de Paris est allergique au projet. Après avoir dénoncé dans un communiqué incendiaire « une architecture de pastiche, un projet médiocre conçu dans la précipitation », il vient de réitérer cette semaine ses critiques à l’égard de l’édifice imaginé par l’Espagnol Manuel Nunez Yanowsky. L’architecte, qui a remporté le concours en mars 2011, a imaginé un monumental ensemble coiffé de cinq dômes dorés dont le plus haut mesure près de 30 mètres de hauteur, le tout emprisonné dans une traîne en verre géante. »
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P.O. rappelle que l’ambassade de Russie avait à deux reprises exposé au public les projets de la cathédrale et du centre. Voici ce qu’avait précisé Mgr Marc, évêque d’Egorievsk, responsables des établissements à l’étranger du patriarcat de Moscou « Ce jury était franco-russe. Il y avait parmi nous des représentants de la municipalité de Paris et de diverses associations ; les experts français opposaient leur veto aux projets typiquement « russes », impensables à Paris, disaient-ils. A chacun ses goûts. Mais c’est à Paris, quai Branly, que la cathédrale sera construite et il faut ne pas l’oublier. Ce quartier de Paris est parmi les plus visités, nous nous attendons à une très importante fréquentation de fidèles et de touristes. Nos collègues voulaient que la cathédrale devienne un monument marquant de la capitale française. Il y a longtemps que de nouvelles églises n’y ont pas été construites »
* * *
Le Point: «Le chantier de plus de 4.000 mètres carrés, qui doit être réalisé par Bouygues, n’est décidément pas du goût du chef de l’Etat. L’Elysée a demandé aux services de la préfecture de Paris d’éplucher le permis de construire déposé le 30 mai pour y déceler d’éventuelles failles. Problème : tout est en règle…
La Direction du renseignement intérieur a été mobilisée pour évaluer le risque. Et puis le palais de l’Alma est un monument classé. Entre alors en scène le ministère de la Culture, sommé de dire que l’exubérante cathédrale ne fait pas bon ménage avec les anciennes écuries de Napoléon III. Rue de Valois, chez Aurélie Filippetti, on est gêné aux entournures. Associé aux concours d’architecture, le ministre précédent Frédéric Mitterand, n’avait rien trouvé à redire au projet du lauréat. Pas étonnant qu’aujourd’hui la Culture se fasse tirer l’oreille pour rendre son avis, pourtant décisif, sur le permis. L’embarras est aussi perceptible au Quai d’Orsay, qui redoute l’incident diplomatique avec les Russes. Cette cathédrale, Poutine y tient comme à la prunelle de ses yeux. Depuis l’élection de Hollande les relations franco-russes se sont nettement refroidies… »
«Afin que la cathédrale russe ne devienne pas une nouvelle pomme de discorde l’Elysée a quinze jours pour trouver un compromis. Le 29 novembre doit dire « da » ou « niet » au projet. »
.....................................................
P.O. continue la publications d’articles de presse consacrés au projet du centre spirituel orthodoxe quai Branly
** La France est attachée au projet de construction d’une nouvelle église orthodoxe russe, a assuré le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault
** Branly: Un accord entre les deux pays a été trouvé pour revoir le projet controversé. L'architecte Jean-Michel Wilmotte va rejoindre l'équipe actuelle
Le projet de Frédéric Borel, préféré par Bertrand Delanoë
V.G.
L'hésychasme est une pratique spirituelle mystique enracinée dans la tradition de l'orthodoxie; c'est même une composante essentielle de la spiritualité orthodoxe. Avant tout monastique, l'hésychasme se développa dans l'Orient chrétien, depuis les Pères du désert jusqu'aux hésychastes athonites puis russes, et cette évolution continue dans l'orthodoxie jusqu'à nos jours. En Occident cette doctrine fut représentée par saint Jean Cassien "Le Romain" (IVe siècle) mais se perdit dans l'augustinisme et la scolastique.
La spiritualité orthodoxe est maintenant redécouverte en Occident, surtout depuis la fin du XXe siècle (1), mais la connaissance de hésychasme reste souvent limitée aux « Récits d'un pèlerin russe » (2)
La courte étude ci-après en propose une présentation résumée. Elle est organisée en deux parties:
Partie 1:
1. principes de l'hésychasme
2. présentation de la "Philocalie des Pères Néptiques"
Partie 2: aperçu de l'évolution historique
L'hésychasme est une pratique spirituelle mystique enracinée dans la tradition de l'orthodoxie; c'est même une composante essentielle de la spiritualité orthodoxe. Avant tout monastique, l'hésychasme se développa dans l'Orient chrétien, depuis les Pères du désert jusqu'aux hésychastes athonites puis russes, et cette évolution continue dans l'orthodoxie jusqu'à nos jours. En Occident cette doctrine fut représentée par saint Jean Cassien "Le Romain" (IVe siècle) mais se perdit dans l'augustinisme et la scolastique.
La spiritualité orthodoxe est maintenant redécouverte en Occident, surtout depuis la fin du XXe siècle (1), mais la connaissance de hésychasme reste souvent limitée aux « Récits d'un pèlerin russe » (2)
La courte étude ci-après en propose une présentation résumée. Elle est organisée en deux parties:
Partie 1:
1. principes de l'hésychasme
2. présentation de la "Philocalie des Pères Néptiques"
Partie 2: aperçu de l'évolution historique
1. Qu’entend-on par « hésychasme »?
Source ICI
Le nom provient du grec "hesychasmos/hesychia", « immobilité, repos, calme, silence », et cette pratique vise la paix de l'âme, le silence en Dieu:
La paix du cœur
L’hésychasme est une extrême paix du cœur. Celle-ci naît de l’union parfaite au Christ présent dans l’intime profondeur de l’être humain, fruit d’un état de prière sans distraction : la prière du Nom de Jésus. En effet, le Christ dit : « Je vous donne la paix, non comme la donne le monde : Moi, Je vous la donne » (Jean 14, 27). Rien ne sépare plus alors de son amour, de sa sagesse et de la joie de son Royaume.
La tranquillité du corps
L’hésychasme est une activité du corps dénuée de toute agitation. Cela vient de ce que nos membres deviennent réellement les membres du Christ ; le corps de la personne ICI humaine est alors totalement uni au corps personnel de Jésus vrai Dieu et vrai Homme. Nos lèvres sont ses lèvres et nos mains sont les siennes.
Le chemin
L’hésychasme est un cheminement confiant à la suite du Christ présent par le saint Esprit. Car le Christ dit encore : « Je suis la Voie » (Jean 14, 6). Qui chemine avec Jésus et uni à lui ne se retourne jamais et ne sera pas, comme la femme de Lot, changé en statue de sel (Genèse 19, 26) !
La foi
L’hésychasme naît d’une totale confiance dans le Seigneur. Celui qui croit que Jésus est Seigneur le suivra librement (Jean 1, 43 et 21, 19) et connaîtra la paix en son Nom. La foi est vérité et elle engendre la sagesse indicible du Royaume.
L’amour du prochain
Celui qui marche selon cette voie, l’hésychaste, aime tous comme le Christ les aime (Jean 15, 12) et il voit tous comme Il les voit. Il aime naturellement le prochain, et même ses ennemis, ayant dans son cœur donné sa vie par amour pour eux.
L’hésychasme est une extrême assimilation à Jésus par le saint Esprit qui inspire son amour pour le Père et pour autrui.
Dans le monde, l’hésychaste est un cierge allumé qu’aucun vent ne peut souffler.
2. La "Philocalie des Pères Neptiques"
Extraits d'une conférence de Vassa Kontouma (3)
L'hesychasme trouve son expression dans la Philocalie des Pères Neptiques (http://fr.wikipedia.org/wiki/Philocalie_des_P%C3%A8res_Neptiques), recueil de traités et de conseils concernant la vie spirituelle et la pratique de la prière: 63 textes rapportés à 30 auteurs et quelques anonymes rassemblés pour rendre les œuvres qui forment la colonne vertébrale de la spiritualité "neptique" (4) accessibles aux lecteurs orthodoxes, « moines et laïcs », comme le dit la première édition de la Philocalie (Venise 1782, p. 8 cité par Vassa Kontouma). La plupart des œuvres sont reproduites dans leur version originale, certaines sont célèbres et ont été éditées critiquement, d’autres n’ont été publiées qu’au sein de la Philocalie. (5)
"Philokalia" signifie en grec « amour de la beauté ».
Ce mot a été utilisé depuis l’Antiquité tardive au sens de « collection » ou « anthologie » de textes choisis. La Philocalie d’Origène (IIIe siècle, http://fr.wikipedia.org/wiki/Orig%C3%A8ne) l’a rendu célèbre (6).
Mais c'est surtout au XVIIIe siècle que ce nom est donné à un corpus de textes, une « bibliothèque spirituelle et ascétique » constituée d’écrits progressivement exhumés des bibliothèques orientales par plusieurs personnalités marquantes du monachisme grec et slave. Il est toutefois important de comprendre que ces diverses personnalités n’ont pas formé un groupe, une équipe, une école, mais qu’ils ont plutôt été mus par une même quête et un même idéal : parvenir à la sainteté en renouant avec la spiritualité des Pères « neptiques » et leur pratique de la « prière du cœur » ; diffuser les écrits de ces derniers auprès du plus grand nombre possible de chrétiens. La Philocalie se présente donc comme l'ouvrage qui, page après page, indique le moyen de parvenir, à la suite de pères spirituels, par la « sobriété de l'esprit », au vrai « beau », au vrai « bien » : la vie en Christ, la communion avec Dieu. Cette philocalie a été traduite en plusieurs langues, dont le slavon, le russe, mais aussi, le roumain, le français, l'anglais…
Saint Nicodème l’Hagiorite (1749 1809), qui prépara avec saint Macaire de Corinthe (1731 1805) la première édition de la Philocalie en grec (Venise en 1782 (7)), entreprit d’expliquer à tous les fidèles les principes de la νῆψις ou vigilance, dans son Manuel des conseils rédigé en grec moderne (Συμβουλευτικὸν ἐγχειρίδιον, Vienne 1801). L’auteur commence par synthétiser l’anthropologie chrétienne : doté d’une nature spirituelle, l’homme est un macrocosme pris dans le microcosme du monde matériel. Son corps est comme un palais, où l’intellect (νοῦς) est le roi et les cinq sens (αἰσθήσεις) sont les fenêtres. L’activité ascétique de purification concerne chaque sens dans ce qui lui est propre : l’homme doit ainsi veiller à préserver sa vision – c’est-à-dire son regard –, son ouïe, son odorat, son goût, son toucher et a fortiori son imagination, des atteintes extérieures.
Cette praxis est nécessaire, mais elle n’est pas suffisante. En effet, saint Macaire et saint Nicodème déplorent le dessèchement auquel une orthopraxie stérile conduit certains fidèles, et même certains ascètes confirmés. Pour eux, il est donc indispensable qu’une praxis supérieure prenne le relais : celle de la prière hésychaste, dont les méthodes ont été transmises par certains Pères, la plus connue étant l’invocation continue du nom de Jésus. Cette prière vise avant tout à la garde de l’intellect et du cœur, et permet notamment à l’intellect de « rejoindre le cœur » de celui qui prie. Selon saint Nicodème, cette activité de l’intellect est la source de plaisirs spécifiques, qui découlent de l’harmonie originaire que l’homme parvient à retrouver. Elle consiste dans la pratique des commandements, l’acquisition des vertus, la méditation des Écritures, la contemplation des logoi des créatures, du mystère de l’Incarnation et, enfin, des énergies divines (θεωρία). L’ultime étape en est la vision de la lumière incréée et la divinisation du fidèle (θέωσις). Différents exemples ou modèles de ce parcours, que tout chrétien est appelé à reproduire, sont donnés par les Pères neptiques.
« Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu. »
En publiant les textes qui instruisent les fidèles sur ce processus, les saints Macaire et Nicodème manifestent le souhait que la « prière continuelle de Jésus » ou « prière du cœur », soit pratiquée par tous, aussi bien hors du monde que dans le monde. Bien entendu, la question de la direction spirituelle – à laquelle reste pour sa part très attaché un saint Païssy Velitchkowsky (1722-1794, http://nominis.cef.fr/contenus/saint/11277/Saint-Paissij-Velitchkovskij.html) – se pose alors avec acuité. Mais pour les éditeurs de la Philocalie, en absence de père spirituel, c’est la vie liturgique et sacramentaire de l’Église qui doit prendre le relais. Or, cette vie ecclésiale, ils travailleront assidûment à la rénover (8) et les éditeurs de la Philocalie opposent une pleine revalorisation liturgique et sacramentaire à l’état de fait ritualiste, à un certain milieu ecclésiastique empêtré dans des coutumes altérées par le temps et les circonstances. Face à l’orthopraxie (http://fr.wiktionary.org/wiki/orthopraxie), ils rappellent aux chrétiens les exigences de l’ascèse et de la prière du cœur, car pour eux, chaque personne est responsable de son salut.
« Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu. » Toute la théologie des Pères étudie la relation entre la Trinité et sa créature, le chemin de l'union à Dieu dans l'amour grâce à l'énergie ou « gloire » divine qui transforme, non seulement, l'âme mais aussi le corps. Comme le montre saint Grégoire Palamas (v. 1296-1359 http://nominis.cef.fr/contenus/saint/9094/Saint-Gregoire-Palamas.html), cette divinisation obtenue par le Christ, œuvre du Saint-Esprit, doit être ratifiée par chaque personne humaine pour son propre compte par la foi et les sacrements. La grâce initiale est donnée en germe au baptisé et doit grandir par l'effort personnel, l'ascèse, le combat spirituel : « sa prière deviendra alors véritablement une "prière du cœur", parce qu'elle jaillira d'elle-même de son cœur rénové par la grâce. La prière ne va pas sans l'action, la vie spirituelle est un tout" écrit le père Placide Deseil dans "La spiritualité orthodoxe et la philocalie" p. 132 (9).
Les textes de la Philocalie vont donc concrétiser la doctrine hésychaste de la divinisation du chrétien et indiquer la voie contemplative pour y parvenir (10). "On y rencontre les étapes classiques de la vie spirituelle faisant accéder l'homme de l'image à la ressemblance de Dieu dans une perspective plus optimiste que pour saint Augustin, mais conforme à la doctrine de saint Irénée (+v 201 http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1403/Saint-Irenee-de-Lyon.html) et des Pères grecs. La vie spirituelle « consiste à rentrer dans son cœur par la pratique de la nepsis [dispositions de l'âme qui favorisent la contemplation], de la sobriété et de la vigilance spirituelle, afin d'y découvrir le trésor qui y est caché et d'obtenir l'expérience sentie de la grâce" explique le père Placide (ibid.). C’est cet esprit qui a fait de la Philocalie une œuvre pionnière en son temps, et qui explique sa puissance aujourd’hui encore.
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Notes de la partie 1
(1) L'Hésychia, Chemin de la tranquillité surnaturelle et de la fécondité ecclésiale, par un frère Carme, Éditions du Carmel, Toulouse, 2008.
(2) "Otkrovennye rasskazy strannika" publié à Kazan en 1884. Première trad. fr. dans Irénikon, 4 (1928), fasc. 5-7 ; seconde trad. fr. par J. GAUVAIN [ = J. LALOY], Neufchâtel 1943. Cité par Vassa Kontouma.
(3) Cf. Conférence 2012 de Vassa Conticello-Kontouma (http://www.ephe.sorbonne.fr/annuaire-de-la-recherche/vconticello.html) « Christianisme orthodoxe », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 119 | 2012, [En ligne], mis en ligne le 10 octobre 2012. URL : http://asr.revues.org/index1079.html.
(4) Le terme de « neptique », du grec "nepsis", « sobriété de l'âme », est difficile à traduire. Dans le présent contexte, il désigne les Pères et les ascètes qui pratiquent la vertu de la « vigilance » face aux assauts des passions. Sur ce terme, on consultera en dernier lieu l’ouvrage de M. ŽITNIK, Νήψις. Christliche Nüchternheit nach Johannes Chrysostomus, Rome 2011 (Orientalia christiana analecta 290). Cité par Vassa Kontouma.
(5) Nombreux extrait de textes sur : http://oracaodejesus.blogspot.fr/2011/02/la-priere-dans-la-philocalie-livres.html
(6) ORIGENE, Philocalie, Paris 1976 (Sources chrétiennes 226 ; 302) ; 1983. Sur le titre, voir SC 302, p. 31-34. Elle a été compilée au IVe siècle par saint Basile le Grand (http://fr.wikipedia.org/wiki/Basile_de_C%C3%A9sar%C3%A9e) et saint Grégoire le Théologien (http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A9goire_de_Nazianze).ibidem
(7) "Philocalie des saints neptiques, compilée d’après nos pères saints et théophores, dans laquelle, par la pratique et la théorie de la philosophie morale, l’intellect est purifié, illuminé et rendu parfait. Corrigée avec le plus grand soin et imprimée maintenant aux frais du très honorable et très pieux sieur Jean Maurogordatos, pour le profit commun des orthodoxes" (Venise 1782, chez Antonio Bortoli); Cf. É. LEGRAND et al., Bibliographie hellénique […] au XVIIIe siècle, Paris 1918-1928, n° 1086. Cité par Vassa Kontouma.
(8) En commençant par la publication, en 1784, de l’adaptation de l’ouvrage sur la communion fréquente de Néophyte Kausokalybitès (1713 1784). Voir A. CAMARIANO-CIORAN, Les Académies princières de Bucarest et de Jassy et leurs professeurs, Thessalonique 1974, p. 413-431. Cité par Vassa Kontouma.
(9) Archimandrite Placide (Deseille), (http://www.pagesorthodoxes.net/foi-orthodoxe/temoignage-placide-deseille.htm), "La spiritualité orthodoxe et la philocalie", Paris, Éd. Albin Michel, coll. « Spiritualités vivantes » (édition de poche d'un livre paru, en 1997, aux Éd. Bayard), 2003. - (11x18), 282 p. Cf. http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=881
(10) Cf. "6. Contenu de la Philocalie grecque", conférence de Vassa Kontouma citée plus haut (note 3), per. 15-19
Source ICI
Le nom provient du grec "hesychasmos/hesychia", « immobilité, repos, calme, silence », et cette pratique vise la paix de l'âme, le silence en Dieu:
La paix du cœur
L’hésychasme est une extrême paix du cœur. Celle-ci naît de l’union parfaite au Christ présent dans l’intime profondeur de l’être humain, fruit d’un état de prière sans distraction : la prière du Nom de Jésus. En effet, le Christ dit : « Je vous donne la paix, non comme la donne le monde : Moi, Je vous la donne » (Jean 14, 27). Rien ne sépare plus alors de son amour, de sa sagesse et de la joie de son Royaume.
La tranquillité du corps
L’hésychasme est une activité du corps dénuée de toute agitation. Cela vient de ce que nos membres deviennent réellement les membres du Christ ; le corps de la personne ICI humaine est alors totalement uni au corps personnel de Jésus vrai Dieu et vrai Homme. Nos lèvres sont ses lèvres et nos mains sont les siennes.
Le chemin
L’hésychasme est un cheminement confiant à la suite du Christ présent par le saint Esprit. Car le Christ dit encore : « Je suis la Voie » (Jean 14, 6). Qui chemine avec Jésus et uni à lui ne se retourne jamais et ne sera pas, comme la femme de Lot, changé en statue de sel (Genèse 19, 26) !
La foi
L’hésychasme naît d’une totale confiance dans le Seigneur. Celui qui croit que Jésus est Seigneur le suivra librement (Jean 1, 43 et 21, 19) et connaîtra la paix en son Nom. La foi est vérité et elle engendre la sagesse indicible du Royaume.
L’amour du prochain
Celui qui marche selon cette voie, l’hésychaste, aime tous comme le Christ les aime (Jean 15, 12) et il voit tous comme Il les voit. Il aime naturellement le prochain, et même ses ennemis, ayant dans son cœur donné sa vie par amour pour eux.
L’hésychasme est une extrême assimilation à Jésus par le saint Esprit qui inspire son amour pour le Père et pour autrui.
Dans le monde, l’hésychaste est un cierge allumé qu’aucun vent ne peut souffler.
2. La "Philocalie des Pères Neptiques"
Extraits d'une conférence de Vassa Kontouma (3)
L'hesychasme trouve son expression dans la Philocalie des Pères Neptiques (http://fr.wikipedia.org/wiki/Philocalie_des_P%C3%A8res_Neptiques), recueil de traités et de conseils concernant la vie spirituelle et la pratique de la prière: 63 textes rapportés à 30 auteurs et quelques anonymes rassemblés pour rendre les œuvres qui forment la colonne vertébrale de la spiritualité "neptique" (4) accessibles aux lecteurs orthodoxes, « moines et laïcs », comme le dit la première édition de la Philocalie (Venise 1782, p. 8 cité par Vassa Kontouma). La plupart des œuvres sont reproduites dans leur version originale, certaines sont célèbres et ont été éditées critiquement, d’autres n’ont été publiées qu’au sein de la Philocalie. (5)
"Philokalia" signifie en grec « amour de la beauté ».
Ce mot a été utilisé depuis l’Antiquité tardive au sens de « collection » ou « anthologie » de textes choisis. La Philocalie d’Origène (IIIe siècle, http://fr.wikipedia.org/wiki/Orig%C3%A8ne) l’a rendu célèbre (6).
Mais c'est surtout au XVIIIe siècle que ce nom est donné à un corpus de textes, une « bibliothèque spirituelle et ascétique » constituée d’écrits progressivement exhumés des bibliothèques orientales par plusieurs personnalités marquantes du monachisme grec et slave. Il est toutefois important de comprendre que ces diverses personnalités n’ont pas formé un groupe, une équipe, une école, mais qu’ils ont plutôt été mus par une même quête et un même idéal : parvenir à la sainteté en renouant avec la spiritualité des Pères « neptiques » et leur pratique de la « prière du cœur » ; diffuser les écrits de ces derniers auprès du plus grand nombre possible de chrétiens. La Philocalie se présente donc comme l'ouvrage qui, page après page, indique le moyen de parvenir, à la suite de pères spirituels, par la « sobriété de l'esprit », au vrai « beau », au vrai « bien » : la vie en Christ, la communion avec Dieu. Cette philocalie a été traduite en plusieurs langues, dont le slavon, le russe, mais aussi, le roumain, le français, l'anglais…
Saint Nicodème l’Hagiorite (1749 1809), qui prépara avec saint Macaire de Corinthe (1731 1805) la première édition de la Philocalie en grec (Venise en 1782 (7)), entreprit d’expliquer à tous les fidèles les principes de la νῆψις ou vigilance, dans son Manuel des conseils rédigé en grec moderne (Συμβουλευτικὸν ἐγχειρίδιον, Vienne 1801). L’auteur commence par synthétiser l’anthropologie chrétienne : doté d’une nature spirituelle, l’homme est un macrocosme pris dans le microcosme du monde matériel. Son corps est comme un palais, où l’intellect (νοῦς) est le roi et les cinq sens (αἰσθήσεις) sont les fenêtres. L’activité ascétique de purification concerne chaque sens dans ce qui lui est propre : l’homme doit ainsi veiller à préserver sa vision – c’est-à-dire son regard –, son ouïe, son odorat, son goût, son toucher et a fortiori son imagination, des atteintes extérieures.
Cette praxis est nécessaire, mais elle n’est pas suffisante. En effet, saint Macaire et saint Nicodème déplorent le dessèchement auquel une orthopraxie stérile conduit certains fidèles, et même certains ascètes confirmés. Pour eux, il est donc indispensable qu’une praxis supérieure prenne le relais : celle de la prière hésychaste, dont les méthodes ont été transmises par certains Pères, la plus connue étant l’invocation continue du nom de Jésus. Cette prière vise avant tout à la garde de l’intellect et du cœur, et permet notamment à l’intellect de « rejoindre le cœur » de celui qui prie. Selon saint Nicodème, cette activité de l’intellect est la source de plaisirs spécifiques, qui découlent de l’harmonie originaire que l’homme parvient à retrouver. Elle consiste dans la pratique des commandements, l’acquisition des vertus, la méditation des Écritures, la contemplation des logoi des créatures, du mystère de l’Incarnation et, enfin, des énergies divines (θεωρία). L’ultime étape en est la vision de la lumière incréée et la divinisation du fidèle (θέωσις). Différents exemples ou modèles de ce parcours, que tout chrétien est appelé à reproduire, sont donnés par les Pères neptiques.
« Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu. »
En publiant les textes qui instruisent les fidèles sur ce processus, les saints Macaire et Nicodème manifestent le souhait que la « prière continuelle de Jésus » ou « prière du cœur », soit pratiquée par tous, aussi bien hors du monde que dans le monde. Bien entendu, la question de la direction spirituelle – à laquelle reste pour sa part très attaché un saint Païssy Velitchkowsky (1722-1794, http://nominis.cef.fr/contenus/saint/11277/Saint-Paissij-Velitchkovskij.html) – se pose alors avec acuité. Mais pour les éditeurs de la Philocalie, en absence de père spirituel, c’est la vie liturgique et sacramentaire de l’Église qui doit prendre le relais. Or, cette vie ecclésiale, ils travailleront assidûment à la rénover (8) et les éditeurs de la Philocalie opposent une pleine revalorisation liturgique et sacramentaire à l’état de fait ritualiste, à un certain milieu ecclésiastique empêtré dans des coutumes altérées par le temps et les circonstances. Face à l’orthopraxie (http://fr.wiktionary.org/wiki/orthopraxie), ils rappellent aux chrétiens les exigences de l’ascèse et de la prière du cœur, car pour eux, chaque personne est responsable de son salut.
« Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu. » Toute la théologie des Pères étudie la relation entre la Trinité et sa créature, le chemin de l'union à Dieu dans l'amour grâce à l'énergie ou « gloire » divine qui transforme, non seulement, l'âme mais aussi le corps. Comme le montre saint Grégoire Palamas (v. 1296-1359 http://nominis.cef.fr/contenus/saint/9094/Saint-Gregoire-Palamas.html), cette divinisation obtenue par le Christ, œuvre du Saint-Esprit, doit être ratifiée par chaque personne humaine pour son propre compte par la foi et les sacrements. La grâce initiale est donnée en germe au baptisé et doit grandir par l'effort personnel, l'ascèse, le combat spirituel : « sa prière deviendra alors véritablement une "prière du cœur", parce qu'elle jaillira d'elle-même de son cœur rénové par la grâce. La prière ne va pas sans l'action, la vie spirituelle est un tout" écrit le père Placide Deseil dans "La spiritualité orthodoxe et la philocalie" p. 132 (9).
Les textes de la Philocalie vont donc concrétiser la doctrine hésychaste de la divinisation du chrétien et indiquer la voie contemplative pour y parvenir (10). "On y rencontre les étapes classiques de la vie spirituelle faisant accéder l'homme de l'image à la ressemblance de Dieu dans une perspective plus optimiste que pour saint Augustin, mais conforme à la doctrine de saint Irénée (+v 201 http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1403/Saint-Irenee-de-Lyon.html) et des Pères grecs. La vie spirituelle « consiste à rentrer dans son cœur par la pratique de la nepsis [dispositions de l'âme qui favorisent la contemplation], de la sobriété et de la vigilance spirituelle, afin d'y découvrir le trésor qui y est caché et d'obtenir l'expérience sentie de la grâce" explique le père Placide (ibid.). C’est cet esprit qui a fait de la Philocalie une œuvre pionnière en son temps, et qui explique sa puissance aujourd’hui encore.
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Notes de la partie 1
(1) L'Hésychia, Chemin de la tranquillité surnaturelle et de la fécondité ecclésiale, par un frère Carme, Éditions du Carmel, Toulouse, 2008.
(2) "Otkrovennye rasskazy strannika" publié à Kazan en 1884. Première trad. fr. dans Irénikon, 4 (1928), fasc. 5-7 ; seconde trad. fr. par J. GAUVAIN [ = J. LALOY], Neufchâtel 1943. Cité par Vassa Kontouma.
(3) Cf. Conférence 2012 de Vassa Conticello-Kontouma (http://www.ephe.sorbonne.fr/annuaire-de-la-recherche/vconticello.html) « Christianisme orthodoxe », Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses, 119 | 2012, [En ligne], mis en ligne le 10 octobre 2012. URL : http://asr.revues.org/index1079.html.
(4) Le terme de « neptique », du grec "nepsis", « sobriété de l'âme », est difficile à traduire. Dans le présent contexte, il désigne les Pères et les ascètes qui pratiquent la vertu de la « vigilance » face aux assauts des passions. Sur ce terme, on consultera en dernier lieu l’ouvrage de M. ŽITNIK, Νήψις. Christliche Nüchternheit nach Johannes Chrysostomus, Rome 2011 (Orientalia christiana analecta 290). Cité par Vassa Kontouma.
(5) Nombreux extrait de textes sur : http://oracaodejesus.blogspot.fr/2011/02/la-priere-dans-la-philocalie-livres.html
(6) ORIGENE, Philocalie, Paris 1976 (Sources chrétiennes 226 ; 302) ; 1983. Sur le titre, voir SC 302, p. 31-34. Elle a été compilée au IVe siècle par saint Basile le Grand (http://fr.wikipedia.org/wiki/Basile_de_C%C3%A9sar%C3%A9e) et saint Grégoire le Théologien (http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A9goire_de_Nazianze).ibidem
(7) "Philocalie des saints neptiques, compilée d’après nos pères saints et théophores, dans laquelle, par la pratique et la théorie de la philosophie morale, l’intellect est purifié, illuminé et rendu parfait. Corrigée avec le plus grand soin et imprimée maintenant aux frais du très honorable et très pieux sieur Jean Maurogordatos, pour le profit commun des orthodoxes" (Venise 1782, chez Antonio Bortoli); Cf. É. LEGRAND et al., Bibliographie hellénique […] au XVIIIe siècle, Paris 1918-1928, n° 1086. Cité par Vassa Kontouma.
(8) En commençant par la publication, en 1784, de l’adaptation de l’ouvrage sur la communion fréquente de Néophyte Kausokalybitès (1713 1784). Voir A. CAMARIANO-CIORAN, Les Académies princières de Bucarest et de Jassy et leurs professeurs, Thessalonique 1974, p. 413-431. Cité par Vassa Kontouma.
(9) Archimandrite Placide (Deseille), (http://www.pagesorthodoxes.net/foi-orthodoxe/temoignage-placide-deseille.htm), "La spiritualité orthodoxe et la philocalie", Paris, Éd. Albin Michel, coll. « Spiritualités vivantes » (édition de poche d'un livre paru, en 1997, aux Éd. Bayard), 2003. - (11x18), 282 p. Cf. http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=881
(10) Cf. "6. Contenu de la Philocalie grecque", conférence de Vassa Kontouma citée plus haut (note 3), per. 15-19
Une épître de l’Archevêque Nicéphore de Slovanie et de Chersonèse (1)
A cause de mon rand, je suis obligé de surveiller toutes choses et de vérifier que toute chose soit entièrement préservée et nullement altérée. En premier, j’attire votre attention sur le Saint Baptême, qui est la porte de tous les mystères, le début de notre salut, l’absolution du péché et la réconciliation avec Dieu. Il est le don de l’adoption car dans le baptême, nous devenons les enfants de Dieu et les héritiers du Christ, revêtant le Christ notre Seigneur, selon mot de l’apôtre Paul : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ ». Sans cela, le baptême est impossible. « Amen, amen, je vous le dis, si l’homme ne naît pas d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3 :5)
Au sujet du saint mystère, je dois attirer l’attention sur ceci :
1° Le mot lui-même et le nom de ce mystère, dans le langage initialement utilisé par les apôtres divinement illuminés afin de nous communiquer la bonne nouvelle de l’Evangile, signifie en réalité immersion et non effusion ou aspersion.
A cause de mon rand, je suis obligé de surveiller toutes choses et de vérifier que toute chose soit entièrement préservée et nullement altérée. En premier, j’attire votre attention sur le Saint Baptême, qui est la porte de tous les mystères, le début de notre salut, l’absolution du péché et la réconciliation avec Dieu. Il est le don de l’adoption car dans le baptême, nous devenons les enfants de Dieu et les héritiers du Christ, revêtant le Christ notre Seigneur, selon mot de l’apôtre Paul : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ ». Sans cela, le baptême est impossible. « Amen, amen, je vous le dis, si l’homme ne naît pas d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3 :5)
Au sujet du saint mystère, je dois attirer l’attention sur ceci :
1° Le mot lui-même et le nom de ce mystère, dans le langage initialement utilisé par les apôtres divinement illuminés afin de nous communiquer la bonne nouvelle de l’Evangile, signifie en réalité immersion et non effusion ou aspersion.
2° Le premier à instituer le baptême –le Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, entra dans le fleuve Jourdain, et s’étant immergé, fut baptisé
3° L’apôtre Philippe entra dans l’eau avec l’eunuque pour le baptiser « Et ils entrèrent dans l’eau, aussi bien Philippe que l’Eunuque, et il le baptisa » (Actes 8,38)
4° L’Eglise orthodoxe, selon la tradition apostolique, a toujours baptisé par immersion. Ceci est vu dans le 7e canon du Second concile œcuménique qui parle d’immersion ; dans le seconde homélie concernant la réalisation des mystères par Saint Cyrille de Jérusalem, il est clairement écrit : « vous avez confessé la confession salvifique, et vous étant immergés trois fois dans l’eau, vous en êtes ressortis », et dans les mots de Saint Basile le Grand : « Le grand mystère du baptême est accompli par trois immersions et le même nombre d’invocations »
5° L’immersion dans l’eau, et de façon plus spécifique la triple immersion, et aussi le fait de sortir à trois reprises de l’eau ne fut pas institué de façon arbitraire ou accidentelle, mais à l’image de la Résurrection du Christ le troisième jour ». « L’eau », dit le bienheureux Basile, « a la signification symbolique de la mort, et accepte le corps comme en un cercueil ». Comment alors, figurons-nous nous-mêmes Celui Qui est descendu dans l’Hadès, imitant Son ensevelissement par le baptême ? Les corps de ceux qui sont baptisés dans l’eau sont enterrés, dans un certain sens. En conséquence, le baptême représente mystiquement la mise des côtés des soucis du corps, selon les mots de l’Apôtre : « Et c'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair» (Colossiens 2 :11) Saint Cyrille, dans son commentaire de ces mots déclare : « Ainsi, avec l’aide de ces signes, vous avez figuré les trois jours au tombeau du Christ car, de même que notre Sauveur fut au cœur de la terre trois jours et trois nuits, lors de votre première sortie, vous symbolisez le premier jour de Son séjour sous terre, et par votre immersion, vous symbolisiez la nuit. Car, de même que celui qui marche dans la nuit ne voit rien, et celui qui marche durant le jour le fait dans la lumière, de même étant immergé dans l’eau vous ne voyiez rien, et étant sortis de l’eau, vous voyez tout comme en plein jour . Vous étiez à la fois mort et ensuit nés. Ainsi, l’eau salvifique était à la fois un cercueil et une mère. Quoique nous ne mourrions pas réellement, ni ne soyons enterrés, ni ne soyons cloués sur la croix, mais ne faisions que simuler cela symboliquement, nous parvenons néanmoins au salut »
6° L’Eglise orthodoxe, depuis les premiers temps, baptise par une triple immersion et émersion de l’eau. Les Grecs, les Arabes, les Bulgares, les Serbes baptisent de cette façon. Ainsi fait-on dans l’Eglise de Russie. Chacune de ces églises a un vase dans lequel est immergé l’enfant nu avec l’invocation de la Sainte Trinité. Il n’y a aucun doute que cette pratique du baptême des enfants étaient la même en Petite Russie. Le Saint Prince Vladimir, qui vécut et régna à Kiev, accepta la foi et les rites ecclésiastiques des Grecs, qui alors et jusqu’à aujourd’hui, baptisent par l’immersion. Ne semble-t-il pas étrange que ceux qui furent enseignés par les Grecs et baptisés par les Grecs à présent ne baptisent pas par immersion ?
Ceci dit, je suppose que la pratique du baptême par effusion débuta à Kiev puis se répandit en Petite Russie.
Un tel éloignement de la pratique originelle vint du temps où les uniates prirent le pouvoir sur la métropole de Kiev. Dans l’Eglise romaine, jusqu’au 12e siècle ou mieux dit, jusqu’à la fin du 13e siècle, le baptême par immersion était pratiqué. Mais alors, ils se mirent à baptiser pas uniquement par effusion mais aussi par aspersion. En conséquence, les Petit-russes sont les seules orthodoxes sont le seule peuple orthodoxe qui a remplacé l’immersion par l’effusion. Ceci a donné un motif aux schismatiques de nous accuser de négliger la tradition apostolique, qui est préservée sans changement dans toute l’église orthodoxe. Ils nous accusent de suivre l’exemple des papistes qui, avec de nombreuses suppressions incorrectes, ont eu l’audace d’altérer le Saint Baptême. Le divin apôtre Paul loua les Corinthiens pour leur fidélité à la tradition avec les mots suivants : "Je vous loue, [mes frères], de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai données." (I Cor. 11:2). Il invite les Thessaloniciens à conserver les traditions : "Dès lors, frères, tenez bon, gardez fermement les traditions que vous avez apprises de nous, de vive voix ou par lettre." ( 2 Thess. 2:15).
La méthode de la triple immersion est en effet une tradition apostolique, à laquelle l’Eglise orthodoxe adhère fermement depuis les temps apostoliques jusqu’à nos jours. Saint Basile indique plutôt clairement le danger qui existe à exclure du mystère du Saint Baptême toute chose qui nous a été léguée : « Il y a tribulation quand quelqu’un meurt sans baptême, ou quand quelque chose dans le mystère du baptême tel qu’il nous a été transmis est omis ».
Comment est-il possible que nous fassions des omissions dans quelque chose d’une telle importance ? Pourquoi ne conservons-nous pas cette sainte et apostolique tradition (à savoir le baptême par triple immersion), comme il est gardé dans toute l’église orthodoxe ? Quelle raison, quelle excuse pouvons-nous donner pour expliquer pourquoi ce mystère est accompli différemment par nous ? Pourquoi n’est-il pas réalisé tel qu’il nous fut transmis par les apôtres, tel qu’il fut enseigné par les saints pères, tel que l’entière Eglise orthodoxe l’a toujours accompli jusqu’à nos jours ? Peut-être certains vont dire qu'’l est dangereux d’immerger les nouveaux nés dans l’eau. Mais une telle excuse est à rapprocher de celle au sujet de laquelle le prophète royale [ Note du traducteur : il s’agit du roi David] pria : “N’incline pas mon cœur à des paroles perverses, pour donner de mauvaises raisons à mes péchés ». Les vies de Son Altesse Royale, l’Empereur et Grand Prince Paul Petrovitch et de ses enfants royaux sont très précieuses. Cependant, sans hésitation et avec la grâce de Dieu, ils furent baptisés par triple immersion dans un vase profond, ce que j’ai vu de mes propres yeux dans l’église impériale. Si un tel exemple ne suffit pas, il y a celui des innombrables enfants de par le monde entier, que l’Eglise baptise chaque jour, ou mieux dit, chaque heure, par triple immersion sans aucun danger pour leur vie. Cela devrait suffire. Enfin, si quelqu’un venait à dire que l’eau froide en hiver pourrait être dangereuse pour la santé de l’enfant, il doit savoir qu’il n’y a pas de loi qui affirme que l’eau utilisée pour le baptême doit être cold ou presque glacée. Il est possible d’utiliser de l’eau à la température de la pièce, qui n’est pas aussi froide que celle qu’on trouve dehors [ …]».
Je voudrais faire quelques remarques additionnelles toutes personnelles dans la foulée de ce texte.
La majeure partie des explications pour la non immersion que j’ai entendues ne tenaient véritablement pas.
J’ai en effet entendu parler de risque de noyade. Sans commentaire…
Comme je l’ai déjà signalé, la taille du baptisé n’est pas un obstacle à la triple immersion. Toute paroisse peut anticiper le fait qu’elle ait à procéder un jour à un baptême d’adulte ou d’adolescent ou d’enfant assez grand. Par ailleurs, s’agissant de baptême qui sont en général prévu à l’avance, il est possible de faire les démarches en avance pour se procurer ce matériel. Les solutions existent en France. Les témoins de Jéhovah qui pratiquent un baptême par une seule immersion trouvent des solutions par le biais de sorte de grandes bassines en plastique. Leur coût n’est pas insurmontable. En Afrique, cela est aussi assez courant d’après les photos que j’ai vues. Si les Africains ont les moyens de s’en procurer… pourquoi pas en Europe ? Une fois le baptême accompli, la bassine est vidée, manuellement, ou avec une minipompe (pour les plus perfectionnés) et rangée dans un coin. J’ai vu de telles choses dans une paroisse en Russie qui ne roulait pas sur l’or et dans deux paroisses en France.
Je confirme également que la non pratique de la triple immersion est un des angles d’attaque préféré des orthodoxes traditionnalistes (églises des catacombes en Russie, vieux-calendéristes etc) à l’égard des églises officielles. Comme quoi, les choses ont peu changé. Cela contribue à troubler les fidèles car les contestataires sont très rigoureux, procèdent par triple immersion alors que la majeure partie des cas d’aspersion ou d’effusion ne sont pas justifiés par des impératifs pressants.
Concernant la symbolique, le théologien grec Constantin Oikonomos (2) (1780-1857) déclare la chose suivante : « Le premier [le baptisé par immersion] est enterré tel un défunt dans une tombe » et « se lève », « à l’imitation du Seigneur ». Le second [celui qui est baptisé par effusion] « quand l’eau est versé sur lui, est debout » et « ne descend ni ne ressurgit comme s’il s’agissait du tombeau ». Le premier « avec son propre corps dépeint les trois jours au tombeau et la résurrection ». Le dernier « ne dépeint pas du tout le mystère » vu qu’il ne participe pas à l’événement réel. Et par l’aspersion, il passe par « un étrange et non naturel … ensevelissement ». Le premier « a la tombe […] dans laquelle[…] il descend ». Le second porte la tombe comme si elle pendait au-dessus de sa tête, et de là descendait à ses pieds. Et qu’est-ce qui pourrait être plus contrefait que cela ? »
Concernant le caractère valable des baptêmes qui n’ont pas été donné par triple immersion, on note cette phrase de Saint Basile citée par l’évêque ukrainien : « Il y a tribulation quand quelqu’un meurt sans baptême, ou quand quelque chose dans le mystère du baptême tel qu’il nous a été transmis est omis ».
Ce n’est pas un cas isolé car il semble que l’Eglise ait vu les baptêmes autres que par triple immersion de façon douteuse. Je cite le Père George Métallinos dans son livre « I confess one baptism » qui parle du baptême par effusion donné à des personnes alitées, et donc pour une bonne raison
« En dépit de cela l’Eglise a toujours regardé avec scepticisme les personnes qui avaient reçu un tel baptême et ainsi, si elles se rétablissaient, elles étaient privées du droit à être ordonnées, car leur baptême était considéré imparfait […]. Oikonomos offre une explication différente et donc intéressante : « Quand, par nécessité, ils baptisaient des personnes alitées, ils ne le faisaient pas par aspersion (à la façon latine) ni par effusion, en versant de l’au sur la tête, mais mouillaient le corps entier ». Ce type de baptême n’était pas répété, « mais était considéré comme un SCEAU IMPARFAIT ».
1 : Le texte anglais est accessible à ce lien ICI
2 : Constantin Oikonomos fut un théologien grec très connu et respecté. L’extrait est traduit du livre du Père Georges Métallinos « I confess one baptism » disponible en ligne ICI
Une petite biographie est en ligne ICI
3° L’apôtre Philippe entra dans l’eau avec l’eunuque pour le baptiser « Et ils entrèrent dans l’eau, aussi bien Philippe que l’Eunuque, et il le baptisa » (Actes 8,38)
4° L’Eglise orthodoxe, selon la tradition apostolique, a toujours baptisé par immersion. Ceci est vu dans le 7e canon du Second concile œcuménique qui parle d’immersion ; dans le seconde homélie concernant la réalisation des mystères par Saint Cyrille de Jérusalem, il est clairement écrit : « vous avez confessé la confession salvifique, et vous étant immergés trois fois dans l’eau, vous en êtes ressortis », et dans les mots de Saint Basile le Grand : « Le grand mystère du baptême est accompli par trois immersions et le même nombre d’invocations »
5° L’immersion dans l’eau, et de façon plus spécifique la triple immersion, et aussi le fait de sortir à trois reprises de l’eau ne fut pas institué de façon arbitraire ou accidentelle, mais à l’image de la Résurrection du Christ le troisième jour ». « L’eau », dit le bienheureux Basile, « a la signification symbolique de la mort, et accepte le corps comme en un cercueil ». Comment alors, figurons-nous nous-mêmes Celui Qui est descendu dans l’Hadès, imitant Son ensevelissement par le baptême ? Les corps de ceux qui sont baptisés dans l’eau sont enterrés, dans un certain sens. En conséquence, le baptême représente mystiquement la mise des côtés des soucis du corps, selon les mots de l’Apôtre : « Et c'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair» (Colossiens 2 :11) Saint Cyrille, dans son commentaire de ces mots déclare : « Ainsi, avec l’aide de ces signes, vous avez figuré les trois jours au tombeau du Christ car, de même que notre Sauveur fut au cœur de la terre trois jours et trois nuits, lors de votre première sortie, vous symbolisez le premier jour de Son séjour sous terre, et par votre immersion, vous symbolisiez la nuit. Car, de même que celui qui marche dans la nuit ne voit rien, et celui qui marche durant le jour le fait dans la lumière, de même étant immergé dans l’eau vous ne voyiez rien, et étant sortis de l’eau, vous voyez tout comme en plein jour . Vous étiez à la fois mort et ensuit nés. Ainsi, l’eau salvifique était à la fois un cercueil et une mère. Quoique nous ne mourrions pas réellement, ni ne soyons enterrés, ni ne soyons cloués sur la croix, mais ne faisions que simuler cela symboliquement, nous parvenons néanmoins au salut »
6° L’Eglise orthodoxe, depuis les premiers temps, baptise par une triple immersion et émersion de l’eau. Les Grecs, les Arabes, les Bulgares, les Serbes baptisent de cette façon. Ainsi fait-on dans l’Eglise de Russie. Chacune de ces églises a un vase dans lequel est immergé l’enfant nu avec l’invocation de la Sainte Trinité. Il n’y a aucun doute que cette pratique du baptême des enfants étaient la même en Petite Russie. Le Saint Prince Vladimir, qui vécut et régna à Kiev, accepta la foi et les rites ecclésiastiques des Grecs, qui alors et jusqu’à aujourd’hui, baptisent par l’immersion. Ne semble-t-il pas étrange que ceux qui furent enseignés par les Grecs et baptisés par les Grecs à présent ne baptisent pas par immersion ?
Ceci dit, je suppose que la pratique du baptême par effusion débuta à Kiev puis se répandit en Petite Russie.
Un tel éloignement de la pratique originelle vint du temps où les uniates prirent le pouvoir sur la métropole de Kiev. Dans l’Eglise romaine, jusqu’au 12e siècle ou mieux dit, jusqu’à la fin du 13e siècle, le baptême par immersion était pratiqué. Mais alors, ils se mirent à baptiser pas uniquement par effusion mais aussi par aspersion. En conséquence, les Petit-russes sont les seules orthodoxes sont le seule peuple orthodoxe qui a remplacé l’immersion par l’effusion. Ceci a donné un motif aux schismatiques de nous accuser de négliger la tradition apostolique, qui est préservée sans changement dans toute l’église orthodoxe. Ils nous accusent de suivre l’exemple des papistes qui, avec de nombreuses suppressions incorrectes, ont eu l’audace d’altérer le Saint Baptême. Le divin apôtre Paul loua les Corinthiens pour leur fidélité à la tradition avec les mots suivants : "Je vous loue, [mes frères], de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai données." (I Cor. 11:2). Il invite les Thessaloniciens à conserver les traditions : "Dès lors, frères, tenez bon, gardez fermement les traditions que vous avez apprises de nous, de vive voix ou par lettre." ( 2 Thess. 2:15).
La méthode de la triple immersion est en effet une tradition apostolique, à laquelle l’Eglise orthodoxe adhère fermement depuis les temps apostoliques jusqu’à nos jours. Saint Basile indique plutôt clairement le danger qui existe à exclure du mystère du Saint Baptême toute chose qui nous a été léguée : « Il y a tribulation quand quelqu’un meurt sans baptême, ou quand quelque chose dans le mystère du baptême tel qu’il nous a été transmis est omis ».
Comment est-il possible que nous fassions des omissions dans quelque chose d’une telle importance ? Pourquoi ne conservons-nous pas cette sainte et apostolique tradition (à savoir le baptême par triple immersion), comme il est gardé dans toute l’église orthodoxe ? Quelle raison, quelle excuse pouvons-nous donner pour expliquer pourquoi ce mystère est accompli différemment par nous ? Pourquoi n’est-il pas réalisé tel qu’il nous fut transmis par les apôtres, tel qu’il fut enseigné par les saints pères, tel que l’entière Eglise orthodoxe l’a toujours accompli jusqu’à nos jours ? Peut-être certains vont dire qu'’l est dangereux d’immerger les nouveaux nés dans l’eau. Mais une telle excuse est à rapprocher de celle au sujet de laquelle le prophète royale [ Note du traducteur : il s’agit du roi David] pria : “N’incline pas mon cœur à des paroles perverses, pour donner de mauvaises raisons à mes péchés ». Les vies de Son Altesse Royale, l’Empereur et Grand Prince Paul Petrovitch et de ses enfants royaux sont très précieuses. Cependant, sans hésitation et avec la grâce de Dieu, ils furent baptisés par triple immersion dans un vase profond, ce que j’ai vu de mes propres yeux dans l’église impériale. Si un tel exemple ne suffit pas, il y a celui des innombrables enfants de par le monde entier, que l’Eglise baptise chaque jour, ou mieux dit, chaque heure, par triple immersion sans aucun danger pour leur vie. Cela devrait suffire. Enfin, si quelqu’un venait à dire que l’eau froide en hiver pourrait être dangereuse pour la santé de l’enfant, il doit savoir qu’il n’y a pas de loi qui affirme que l’eau utilisée pour le baptême doit être cold ou presque glacée. Il est possible d’utiliser de l’eau à la température de la pièce, qui n’est pas aussi froide que celle qu’on trouve dehors [ …]».
Je voudrais faire quelques remarques additionnelles toutes personnelles dans la foulée de ce texte.
La majeure partie des explications pour la non immersion que j’ai entendues ne tenaient véritablement pas.
J’ai en effet entendu parler de risque de noyade. Sans commentaire…
Comme je l’ai déjà signalé, la taille du baptisé n’est pas un obstacle à la triple immersion. Toute paroisse peut anticiper le fait qu’elle ait à procéder un jour à un baptême d’adulte ou d’adolescent ou d’enfant assez grand. Par ailleurs, s’agissant de baptême qui sont en général prévu à l’avance, il est possible de faire les démarches en avance pour se procurer ce matériel. Les solutions existent en France. Les témoins de Jéhovah qui pratiquent un baptême par une seule immersion trouvent des solutions par le biais de sorte de grandes bassines en plastique. Leur coût n’est pas insurmontable. En Afrique, cela est aussi assez courant d’après les photos que j’ai vues. Si les Africains ont les moyens de s’en procurer… pourquoi pas en Europe ? Une fois le baptême accompli, la bassine est vidée, manuellement, ou avec une minipompe (pour les plus perfectionnés) et rangée dans un coin. J’ai vu de telles choses dans une paroisse en Russie qui ne roulait pas sur l’or et dans deux paroisses en France.
Je confirme également que la non pratique de la triple immersion est un des angles d’attaque préféré des orthodoxes traditionnalistes (églises des catacombes en Russie, vieux-calendéristes etc) à l’égard des églises officielles. Comme quoi, les choses ont peu changé. Cela contribue à troubler les fidèles car les contestataires sont très rigoureux, procèdent par triple immersion alors que la majeure partie des cas d’aspersion ou d’effusion ne sont pas justifiés par des impératifs pressants.
Concernant la symbolique, le théologien grec Constantin Oikonomos (2) (1780-1857) déclare la chose suivante : « Le premier [le baptisé par immersion] est enterré tel un défunt dans une tombe » et « se lève », « à l’imitation du Seigneur ». Le second [celui qui est baptisé par effusion] « quand l’eau est versé sur lui, est debout » et « ne descend ni ne ressurgit comme s’il s’agissait du tombeau ». Le premier « avec son propre corps dépeint les trois jours au tombeau et la résurrection ». Le dernier « ne dépeint pas du tout le mystère » vu qu’il ne participe pas à l’événement réel. Et par l’aspersion, il passe par « un étrange et non naturel … ensevelissement ». Le premier « a la tombe […] dans laquelle[…] il descend ». Le second porte la tombe comme si elle pendait au-dessus de sa tête, et de là descendait à ses pieds. Et qu’est-ce qui pourrait être plus contrefait que cela ? »
Concernant le caractère valable des baptêmes qui n’ont pas été donné par triple immersion, on note cette phrase de Saint Basile citée par l’évêque ukrainien : « Il y a tribulation quand quelqu’un meurt sans baptême, ou quand quelque chose dans le mystère du baptême tel qu’il nous a été transmis est omis ».
Ce n’est pas un cas isolé car il semble que l’Eglise ait vu les baptêmes autres que par triple immersion de façon douteuse. Je cite le Père George Métallinos dans son livre « I confess one baptism » qui parle du baptême par effusion donné à des personnes alitées, et donc pour une bonne raison
« En dépit de cela l’Eglise a toujours regardé avec scepticisme les personnes qui avaient reçu un tel baptême et ainsi, si elles se rétablissaient, elles étaient privées du droit à être ordonnées, car leur baptême était considéré imparfait […]. Oikonomos offre une explication différente et donc intéressante : « Quand, par nécessité, ils baptisaient des personnes alitées, ils ne le faisaient pas par aspersion (à la façon latine) ni par effusion, en versant de l’au sur la tête, mais mouillaient le corps entier ». Ce type de baptême n’était pas répété, « mais était considéré comme un SCEAU IMPARFAIT ».
1 : Le texte anglais est accessible à ce lien ICI
2 : Constantin Oikonomos fut un théologien grec très connu et respecté. L’extrait est traduit du livre du Père Georges Métallinos « I confess one baptism » disponible en ligne ICI
Une petite biographie est en ligne ICI
L’assemblée clérico-laïque de l‘Église orthodoxe en Amérique (OCA) a élu son primat en l’église de la Sainte-Trinité, hier, en la personne de l’archevêque Tikhon de Philadelphie et de Pennsylvanie orientale. 663 hiérarques, membres du clergé et délégués laïcs, ainsi que des observateurs, représentant les paroisses de l‘Église orthodoxe en Amérique (OCA) aux États-Unis, Canada et Alaska ont participé à l’assemblée. 590 d’entre eux avaient le droit de vote.
L’assemblée a commencé par la célébration de la liturgie, suivie à midi de sa session plénière. Après la célébration d’un office d’intercession et le chant du tropaire au Saint Esprit, l’archiprêtre Eric G. Tosi, secrétaire de l’OCA a ouvert la session. SUITE Orthodoxie.com
L’assemblée a commencé par la célébration de la liturgie, suivie à midi de sa session plénière. Après la célébration d’un office d’intercession et le chant du tropaire au Saint Esprit, l’archiprêtre Eric G. Tosi, secrétaire de l’OCA a ouvert la session. SUITE Orthodoxie.com
L’Eglise orthodoxe en Amérique (OCA) élira le 13 novembre 2012 son nouveau primat, lors de son 17e Concile américain à Parma, en Ohio. En juillet dernier, le Saint Synode de l’OCA avait incité le métropolite Jonas à quitter ses fonctions
The 17th All-American Council Election of the Metropolitan of All America and Canada Parma, Ohio · November 13, 2012
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