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En français, "Tawardos" = "Theodoros". C'est donc le patriarche Théodore II
Tawadros II est devenu, dimanche 4 nombre, le nouveau chef des Coptes orthodoxes d'Egypte, la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient. Conformément à la règle dans cette Eglise, le petit Bichoy Girgis Masaad, les yeux bandés, a tiré le nom de Tawadros au sort dans un calice de verre, au cours d'une cérémonie religieuse dans la grande cathédrale Saint-Marc du Caire.
L'évêque Pachomius, qui assure l'intérim depuis la mort de Chenouda III en mars, a pris le papier choisi par le jeune garçon et l'a brandi en proclamant : "Evêque Tawadros". Les deux autres papiers, portant les noms des deux autres candidats (l'évêque Raphaël, 54 ans, du Caire, et le moine Raphaël Ava Mina, 70 ans) ont ensuite été montrés à la foule et aux caméras de télévision.
Aucun des trois candidats n'était présent à la cérémonie. Mais la cathédrale Saint-Marc était pleine à craquer pour la cérémonie de désignation, qui a duré plusieurs heures au milieu des prières, des psaumes chantés et des vapeurs d'encens. Plusieurs centaines de personnes n'avaient pu accéder à l'édifice bondé, et suivaient l'événement sur des écrans installés à l'extérieur. Une vingtaine de camions de la police étaient également garés devant la cathédrale pour assurer la sécurité.
Tawadros II est devenu, dimanche 4 nombre, le nouveau chef des Coptes orthodoxes d'Egypte, la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient. Conformément à la règle dans cette Eglise, le petit Bichoy Girgis Masaad, les yeux bandés, a tiré le nom de Tawadros au sort dans un calice de verre, au cours d'une cérémonie religieuse dans la grande cathédrale Saint-Marc du Caire.
L'évêque Pachomius, qui assure l'intérim depuis la mort de Chenouda III en mars, a pris le papier choisi par le jeune garçon et l'a brandi en proclamant : "Evêque Tawadros". Les deux autres papiers, portant les noms des deux autres candidats (l'évêque Raphaël, 54 ans, du Caire, et le moine Raphaël Ava Mina, 70 ans) ont ensuite été montrés à la foule et aux caméras de télévision.
Aucun des trois candidats n'était présent à la cérémonie. Mais la cathédrale Saint-Marc était pleine à craquer pour la cérémonie de désignation, qui a duré plusieurs heures au milieu des prières, des psaumes chantés et des vapeurs d'encens. Plusieurs centaines de personnes n'avaient pu accéder à l'édifice bondé, et suivaient l'événement sur des écrans installés à l'extérieur. Une vingtaine de camions de la police étaient également garés devant la cathédrale pour assurer la sécurité.
RASSURER UNE COMMUNAUTÉ INQUIÈTE
Le nouveau patriarche, désigné comme 118ème "pape d'Alexandrie, patriarche de toute l'Afrique et du siège de Saint Marc", a été fait moine en 1988, ordonné prêtre l'année suivante puis évêque en 1997. Hasard du calendrier, il a été désigné le jour de son soixantième anniversaire.
Il sera sera intronisé lors d'une cérémonie prévue le 18 novembre. Réputé proche de Pachomius, Tawadros II serait favorable à une église centrée sur sa mission pastorale et non pas impliquée dans les affaires politiques. Suite Le Monde
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Novembre 2012 à 20:23
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Les solennités consacrées au bicentenaire de la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan de Saint-Pétersbourg s’ouvrent le 21 septembre 2011 par une liturgie divine célébrée par le Patriarche de Moscou et de Toutes les Russies Cyrille. La grande cathédrale orthodoxe dans la ville sur la Neva est aussi un monument de la gloire militaire russe.
Les orthodoxes fêtent le 21 septembre la Nativité de la Vierge. L’icône de la Vierge de Kazan est l’une des plus honorées. Le Supérieur de la cathédrale l’archiprêtre Pavel Krasnotsvetov raconte : "La cathédrale a été érigée spécialement pour l’icône de la Vierge de Kazan qui se trouvait dans la ville depuis l’époque de son fondateur, l’empereur Pierre le Grand.
Les orthodoxes fêtent le 21 septembre la Nativité de la Vierge. L’icône de la Vierge de Kazan est l’une des plus honorées. Le Supérieur de la cathédrale l’archiprêtre Pavel Krasnotsvetov raconte : "La cathédrale a été érigée spécialement pour l’icône de la Vierge de Kazan qui se trouvait dans la ville depuis l’époque de son fondateur, l’empereur Pierre le Grand.
Qui plus est, la cathédrale symbolise la gloire militaire : le feld-maréchal Mikhaïl Koutouzov ayant remporté la victoire sur Napoléon y est enseveli. La cathédrale a connu son épanouissement entre 1811 et 1930, ensuite elle a été profanée et a abrité le Musée d’athéisme. La renaissance de la cathédrale date des années 1990.
Les reliques de saint Séraphin-de-Sarov avaient donc disparu mystérieusement et bien des anecdotes circulaient à leur sujet. Lorsque de manière inattendue, en 1991, elles furent retrouvées le 2 janvier, jour anniversaire de sa mort, à la cathédrale Notre-Dame de Kazan de Leningrad (Saint-Pétersbourg) devenue le premier Grand Musée de l'Athéisme. Un employé qui mettait de l'ordre dans les combles aperçut un sac bleu sans étiquette : il contenait de fait - cela fut vérifié - les reliques du saint, des lambeaux de vêtements et la croix donnée par sa mère. Dans ce musée dont la crypte exposait à la curiosité des visiteurs les pires caricatures des moines, les restes mortels de "l'humble Séraphin" étaient là, cachés, intercédant pour son peuple...(cf.PO )
L’histoire de la cathédrale est instructive. Une année après sa sanctification, en 1812, la cathédrale abrite un musée de reliques russes de combat. Les trophées de la guerre de la Russie contre la France napoléonienne de 1812 - 1814, brillamment gagnée par l’armée russe, y sont exposés. Plus de 40 pouds d’argent posent ensuite le fondement de l’iconostase en argent de 1,5 tonne. Le commandant en chef de l’armée russe, le feld-maréchal Mikhaïl Koutouzov est enseveli dans la cathédrale en 1813. La dépouille de Napoléon gît pour ainsi dire sous la pierre russe, le gouvernement russe ayant fait don à la France d’une dalle de porphyre couleur framboise qui orne la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan.....Suite "Voix de la Russie"
Diaporama Notre-Dame-de-Kazan, Saint-Pétersbourg, a 200 ans
Les reliques de saint Séraphin-de-Sarov avaient donc disparu mystérieusement et bien des anecdotes circulaient à leur sujet. Lorsque de manière inattendue, en 1991, elles furent retrouvées le 2 janvier, jour anniversaire de sa mort, à la cathédrale Notre-Dame de Kazan de Leningrad (Saint-Pétersbourg) devenue le premier Grand Musée de l'Athéisme. Un employé qui mettait de l'ordre dans les combles aperçut un sac bleu sans étiquette : il contenait de fait - cela fut vérifié - les reliques du saint, des lambeaux de vêtements et la croix donnée par sa mère. Dans ce musée dont la crypte exposait à la curiosité des visiteurs les pires caricatures des moines, les restes mortels de "l'humble Séraphin" étaient là, cachés, intercédant pour son peuple...(cf.PO )
L’histoire de la cathédrale est instructive. Une année après sa sanctification, en 1812, la cathédrale abrite un musée de reliques russes de combat. Les trophées de la guerre de la Russie contre la France napoléonienne de 1812 - 1814, brillamment gagnée par l’armée russe, y sont exposés. Plus de 40 pouds d’argent posent ensuite le fondement de l’iconostase en argent de 1,5 tonne. Le commandant en chef de l’armée russe, le feld-maréchal Mikhaïl Koutouzov est enseveli dans la cathédrale en 1813. La dépouille de Napoléon gît pour ainsi dire sous la pierre russe, le gouvernement russe ayant fait don à la France d’une dalle de porphyre couleur framboise qui orne la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan.....Suite "Voix de la Russie"
Diaporama Notre-Dame-de-Kazan, Saint-Pétersbourg, a 200 ans
"Le Figaro'" propose un écho au discours du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, à l'ouverture de l'Assemblee générale de la Conférence des évêques de France. L'article se trouve à cette page
Une recension de Carol SABA
(porte-parole de l'Assemblée des Evêques orthodoxes de France)
"... Viendra le jour: dans l'étendue des mondes ... ayant vaincu en tout la force de destruction - Pour glorifier le Créateur, nous nous lèverons des tombes, Accomplissant le commandement d'amour et de résurrection" (Mère Marie, 1945, peu avant sa fin tragique au camp de concentration de mort)
"La beauté sauvera le monde !" disait DOSTOEVSKI. L'ouvrage "La beauté salvatrice, Mère Marie SKOBTSOV" de Xénia KRIVOCHEINE, en est une belle illustration ! A plus d'un titre ! Cet ouvrage dont il convient de saluer la sensibilité ecclésiale mais aussi poétique, artistique et esthétique, est riche d'illustrations, au sens direct et indirect de l'expression. "La Beauté salvatrice" n'est pas que le titre de l'ouvrage publié aux éditions CERF 2012 et préfacé par Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies, mais c'est aussi, et surtout, une invitation à découvrir ce beau livre, qui décline page après page le parcours inspiré de cette sainte "contemporaine" de l'Eglise orthodoxe en France, mettant en relief à travers ses écrits, des éléments signifiants de son œuvre -peintures, dessins, broderies etc.- qui s'inscrit avec une beauté d'une rare expressivité dans la tradition de l'Eglise orthodoxe
(porte-parole de l'Assemblée des Evêques orthodoxes de France)
"... Viendra le jour: dans l'étendue des mondes ... ayant vaincu en tout la force de destruction - Pour glorifier le Créateur, nous nous lèverons des tombes, Accomplissant le commandement d'amour et de résurrection" (Mère Marie, 1945, peu avant sa fin tragique au camp de concentration de mort)
"La beauté sauvera le monde !" disait DOSTOEVSKI. L'ouvrage "La beauté salvatrice, Mère Marie SKOBTSOV" de Xénia KRIVOCHEINE, en est une belle illustration ! A plus d'un titre ! Cet ouvrage dont il convient de saluer la sensibilité ecclésiale mais aussi poétique, artistique et esthétique, est riche d'illustrations, au sens direct et indirect de l'expression. "La Beauté salvatrice" n'est pas que le titre de l'ouvrage publié aux éditions CERF 2012 et préfacé par Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies, mais c'est aussi, et surtout, une invitation à découvrir ce beau livre, qui décline page après page le parcours inspiré de cette sainte "contemporaine" de l'Eglise orthodoxe en France, mettant en relief à travers ses écrits, des éléments signifiants de son œuvre -peintures, dessins, broderies etc.- qui s'inscrit avec une beauté d'une rare expressivité dans la tradition de l'Eglise orthodoxe
. Mère Marie (+ 1891-1945) est un personnage haut en couleur, une sainte qui nous est proche, qui a connu dans la chair les affres et les horreurs de la barbarie des idéologies totalitaires du vingtième siècle, et a fini sa vie en martyr, "témoin" du Christ. Une sainte qui, après avoir prononcé ses vœux monacaux à Paris en 1932, et accompli son service dans le sacrement du frère au cœur même de ce village qu'était dans Paris intra muros, le 15ème arrondissement, a été arrêtée pour sa participation à la Résistance, et a été déportée à Ravensbrück, où elle périt dans les camps de la mort
Canonisée par le patriarcat œcuménique de Constantinople lors de sa session du 16 janvier 2004, avec le père Dimitri KLEPININE (+ 1904-1944) et de leurs compagnons, Georges (Youri) SKOBTSOV(+ 1921-1944) et Élie FONDAMINSKY (+ 1880-1942) ainsi que le père Alexis MEDVEKOV (+ 1867-1934), des personnalités marquantesde l’histoire spirituelle de l’émigration russe en France, elle appartient désormais au plérome de l'Eglise orthodoxe, et est devenu un des maillons de "cette chaine d'or de saints, rassemblés de génération en génération" dont parle Saint Syméon le Nouveau Théologien. De prime abord, comment ne pas être saisie par la couverture de ce livre riche en visuels, noir et blanc et en couleur ?
La belle et expressive représentation des "Anges aux trompettes" (aquarelle de Mère Marie de 1918) vous invite, à partir de cette dimension prophétique d'eschatologie apocalyptique, à pénétrer et à suivre étape après étape, ce chemin de croix de Sainte Marie SKOBTSOV, un chemin de gloire qui l'a conduite au témoignage ultime, celui du martyr. Comment ne pas être sensible aussi à l'intelligence spirituelle de la poésie de Mère Marie, ses croquis, ses dessins, sa broderie, sa peinture, qui expriment une lutte spirituelle, un combat mené non sans déchirures vivifiantes et créatrices, un combat riche de verticalités et d'horizontalités, qui ne regarde qu'un seul terminus: l'Unique nécessaire ?
Captivité et contemplation aussi devant l'icône de "Sainte Marie l'Egyptienne", peinte par Mère Marie en 1932.Sa beauté vous saisie dès les premières pages qui précèdent la préface de Sa Sainteté Cyrille de Moscou. On y voit Marie l'Egyptienne un peu comme un fœtus, entourée toute en circularité par un ange majestueux au visage nourri de tendresse déployant ses ailes géantes pour entourer, comme une mère entoure son enfant, la sainte ascète du désert d'Egypte.
Signifier le signifiant dans le parcours de Mère Marie. C'est là que réside la grande sensibilité et intelligence de cet ouvrage de Xénia KRIVOCHEINE qui s'expriment à travers une construction thématique, une chorégraphie dansante des textes et des illustrations, qui réussie à se hisser à la hauteur des profondeurs du parcours d'une sainte à la fois dépouillée mais aussi, et surtout, riche en couleur, en espérance et en vie pour le Christ. Le livre s'enrichit d'une très belle préface de Sa Sainteté Cyrille de Moscou, mais aussi, en postface, d'une riche contribution du professeur Georges NIVAT. Il comprend une biographie exhaustive de Mère Marie (avec des "moments clés posthumes") présentée sous forme de "Chronique de la vie de Mère Marie".
La partie centrale présente plusieurs illustrations de la vie et de l'œuvre de Mère Marie. Le tout un hymne émouvant et profond à celle qui écrit "Je connais seulement les joies du don, pour éteindre par notre sacrifice le chagrin du monde, pour que le feu et la clameur des aubes sanglantes soient noyés par les pleurs de compassion" (Mère Marie SKOBSTOV). Un livre d'une beauté expressive. A voir et lire certainement !
Suite Assemblée des Évêques Orthodoxes de France AEOF
Canonisée par le patriarcat œcuménique de Constantinople lors de sa session du 16 janvier 2004, avec le père Dimitri KLEPININE (+ 1904-1944) et de leurs compagnons, Georges (Youri) SKOBTSOV(+ 1921-1944) et Élie FONDAMINSKY (+ 1880-1942) ainsi que le père Alexis MEDVEKOV (+ 1867-1934), des personnalités marquantesde l’histoire spirituelle de l’émigration russe en France, elle appartient désormais au plérome de l'Eglise orthodoxe, et est devenu un des maillons de "cette chaine d'or de saints, rassemblés de génération en génération" dont parle Saint Syméon le Nouveau Théologien. De prime abord, comment ne pas être saisie par la couverture de ce livre riche en visuels, noir et blanc et en couleur ?
La belle et expressive représentation des "Anges aux trompettes" (aquarelle de Mère Marie de 1918) vous invite, à partir de cette dimension prophétique d'eschatologie apocalyptique, à pénétrer et à suivre étape après étape, ce chemin de croix de Sainte Marie SKOBTSOV, un chemin de gloire qui l'a conduite au témoignage ultime, celui du martyr. Comment ne pas être sensible aussi à l'intelligence spirituelle de la poésie de Mère Marie, ses croquis, ses dessins, sa broderie, sa peinture, qui expriment une lutte spirituelle, un combat mené non sans déchirures vivifiantes et créatrices, un combat riche de verticalités et d'horizontalités, qui ne regarde qu'un seul terminus: l'Unique nécessaire ?
Captivité et contemplation aussi devant l'icône de "Sainte Marie l'Egyptienne", peinte par Mère Marie en 1932.Sa beauté vous saisie dès les premières pages qui précèdent la préface de Sa Sainteté Cyrille de Moscou. On y voit Marie l'Egyptienne un peu comme un fœtus, entourée toute en circularité par un ange majestueux au visage nourri de tendresse déployant ses ailes géantes pour entourer, comme une mère entoure son enfant, la sainte ascète du désert d'Egypte.
Signifier le signifiant dans le parcours de Mère Marie. C'est là que réside la grande sensibilité et intelligence de cet ouvrage de Xénia KRIVOCHEINE qui s'expriment à travers une construction thématique, une chorégraphie dansante des textes et des illustrations, qui réussie à se hisser à la hauteur des profondeurs du parcours d'une sainte à la fois dépouillée mais aussi, et surtout, riche en couleur, en espérance et en vie pour le Christ. Le livre s'enrichit d'une très belle préface de Sa Sainteté Cyrille de Moscou, mais aussi, en postface, d'une riche contribution du professeur Georges NIVAT. Il comprend une biographie exhaustive de Mère Marie (avec des "moments clés posthumes") présentée sous forme de "Chronique de la vie de Mère Marie".
La partie centrale présente plusieurs illustrations de la vie et de l'œuvre de Mère Marie. Le tout un hymne émouvant et profond à celle qui écrit "Je connais seulement les joies du don, pour éteindre par notre sacrifice le chagrin du monde, pour que le feu et la clameur des aubes sanglantes soient noyés par les pleurs de compassion" (Mère Marie SKOBSTOV). Un livre d'une beauté expressive. A voir et lire certainement !
Suite Assemblée des Évêques Orthodoxes de France AEOF
L'église copte orthodoxe égyptienne choisira demain le 118e pape de son histoire, dans un contexte politique particulièrement volatile.
Trois candidats ont été retenus pour succéder au charismatique Chenoueda III, qui est mort en mars dernier à 88 ans, après un règne de 40 ans. Il s'agit de deux évêques, Raphael et Tawadros, et d'un moine, le père Raphael Ava Mina.
Aucun candidat n'est favorisé d'emblée. Selon le rite orthodoxe, le choix se fait par tirage au sort, à la cathédrale Saint-Marc, au Caire. Les noms des trois finalistes seront inscrits sur des billets et mis dans une boîte en verre. C'est un enfant, choisi au hasard parmi des centaines, qui pigera par la suite le nom du prochain patriarche. «Ils appellent ça le choix de Dieu», souligne George Saad, personnalité médiatique du Montréal égyptien.
Trois candidats ont été retenus pour succéder au charismatique Chenoueda III, qui est mort en mars dernier à 88 ans, après un règne de 40 ans. Il s'agit de deux évêques, Raphael et Tawadros, et d'un moine, le père Raphael Ava Mina.
Aucun candidat n'est favorisé d'emblée. Selon le rite orthodoxe, le choix se fait par tirage au sort, à la cathédrale Saint-Marc, au Caire. Les noms des trois finalistes seront inscrits sur des billets et mis dans une boîte en verre. C'est un enfant, choisi au hasard parmi des centaines, qui pigera par la suite le nom du prochain patriarche. «Ils appellent ça le choix de Dieu», souligne George Saad, personnalité médiatique du Montréal égyptien.
Plusieurs s'accordent pour dire que le nouveau pape aura un défi important à relever, notamment sur le plan politique.
Les coptes d'Égypte, qui représentent de 6 à 10 % des 85 millions d'Égyptiens, se plaignent depuis plusieurs années de subir de la discrimination et d'être réprimés et marginalisés par la majorité musulmane.
Les chrétiens sous tension
Avec l'élection de l'islamiste Mohamed Morsi à la tête du pays, leurs inquiétudes ont monté d'un cran. Beaucoup craignent que les tensions et les persécutions augmentent, même si Morsi a promis qu'il serait le «président de tous les Égyptiens». Dimanche dernier, cinq chrétiens ont encore été blessés lors de l'attaque d'une église copte par des islamistes radicaux.
D'après Nabil Abdelamlek, président de l'organisation canado-égyptienne pour les droits de la personne, il ne faut pas s'attendre à ce que le prochain pape en mène aussi large politiquement que son prédécesseur. «Il n'aura ni l'expérience ni le charisme. Son rôle devra être essentiellement religieux» croit-il.
SUITE La Presse
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"PO" Coptes: le choix du prochain pape
24 Résultats pour votre recherche Egypte - COPTE et la Vie et spiritualité des Églises orthodoxes orientales
Les coptes d'Égypte, qui représentent de 6 à 10 % des 85 millions d'Égyptiens, se plaignent depuis plusieurs années de subir de la discrimination et d'être réprimés et marginalisés par la majorité musulmane.
Les chrétiens sous tension
Avec l'élection de l'islamiste Mohamed Morsi à la tête du pays, leurs inquiétudes ont monté d'un cran. Beaucoup craignent que les tensions et les persécutions augmentent, même si Morsi a promis qu'il serait le «président de tous les Égyptiens». Dimanche dernier, cinq chrétiens ont encore été blessés lors de l'attaque d'une église copte par des islamistes radicaux.
D'après Nabil Abdelamlek, président de l'organisation canado-égyptienne pour les droits de la personne, il ne faut pas s'attendre à ce que le prochain pape en mène aussi large politiquement que son prédécesseur. «Il n'aura ni l'expérience ni le charisme. Son rôle devra être essentiellement religieux» croit-il.
SUITE La Presse
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"PO" Coptes: le choix du prochain pape
24 Résultats pour votre recherche Egypte - COPTE et la Vie et spiritualité des Églises orthodoxes orientales
Du 8 novembre au 9 décembre 2012, à Moscou, l’exposition « Victoire : L’Eglise et le pouvoir soviétique » sera organisée au Musée d’Etat d’histoire contemporaine de Russie. Elle sera consacrée aux persécutions de l’Eglise à l’époque soviétique et sera installée dans six salles ont dit les organisateurs à Interfax-Religion L' initiative de cette exposition appartient à l’Université orthodoxe Saint-Tikhon et au musée.
« Depuis 20 ans, les historiens de l’Université orthodoxe Saint-Tikhon ont réuni plusieurs témoignages de confesseurs et de martyrs, ont suivi des milliers de vies, ont analysé l’histoire de querelles à l’intérieur de l’Eglise provoquées par les persécuteurs, ont rédigé des pages passionnantes sur la lutte de l’État athée contre l’Eglise orthodoxe », a déclaré l’archiprêtre Vladimir Vorobiev, recteur de l’Université.
D’après lui, le but de l’exposition est de montrer l’histoire de « la résistance spirituelle à l’athéisme et d'assimiler les leçons que nous ont donné nos martyrs ». Impressionnante exposition de PHOTOS
« Depuis 20 ans, les historiens de l’Université orthodoxe Saint-Tikhon ont réuni plusieurs témoignages de confesseurs et de martyrs, ont suivi des milliers de vies, ont analysé l’histoire de querelles à l’intérieur de l’Eglise provoquées par les persécuteurs, ont rédigé des pages passionnantes sur la lutte de l’État athée contre l’Eglise orthodoxe », a déclaré l’archiprêtre Vladimir Vorobiev, recteur de l’Université.
D’après lui, le but de l’exposition est de montrer l’histoire de « la résistance spirituelle à l’athéisme et d'assimiler les leçons que nous ont donné nos martyrs ». Impressionnante exposition de PHOTOS
Tomasz Orlowski, ambassadeur de Pologne en France, voit dans l'appel à la réconciliation entre les deux peuples lancé conjointement par les évêques polonais et le patriarche de Moscou une révolution spirituelle et politique.
Un appel commun des évêques polonais et russes a été signé par l'archevêque Jozef Michalik, président de la conférence des évêques de Pologne, et le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Cyrille Ier, lors de sa visite historique à Varsovie. Il a été lu dans toutes églises de Pologne et a été ratifié par le Saint-Synode le 4 octobre dernier. La Pologne et la Russie engagent un processus de rapprochement. Car, non seulement le voisinage pluriséculaire, mais également le riche héritage chrétien de l'Occident et de l'Orient, réunit nos peuples frères. Cet événement majeur ouvre la perspective réelle d'un avenir meilleur, alors que nombreux sont ceux qui se posent la question de savoir si l'évolution actuelle de la Russie va dans la bonne direction. Faut-il considérer, au moment où la politique russe dans le monde se durcit, que l'Église prend la relève pour rapprocher ses voisins occidentaux? Les changements, que nous espérons conjoncturels, laissent-ils la place à une approche plus apaisée et beaucoup plus structurelle? En effet, la volonté de réconciliation a son rythme propre et résiste aux interférences.
Un appel commun des évêques polonais et russes a été signé par l'archevêque Jozef Michalik, président de la conférence des évêques de Pologne, et le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Cyrille Ier, lors de sa visite historique à Varsovie. Il a été lu dans toutes églises de Pologne et a été ratifié par le Saint-Synode le 4 octobre dernier. La Pologne et la Russie engagent un processus de rapprochement. Car, non seulement le voisinage pluriséculaire, mais également le riche héritage chrétien de l'Occident et de l'Orient, réunit nos peuples frères. Cet événement majeur ouvre la perspective réelle d'un avenir meilleur, alors que nombreux sont ceux qui se posent la question de savoir si l'évolution actuelle de la Russie va dans la bonne direction. Faut-il considérer, au moment où la politique russe dans le monde se durcit, que l'Église prend la relève pour rapprocher ses voisins occidentaux? Les changements, que nous espérons conjoncturels, laissent-ils la place à une approche plus apaisée et beaucoup plus structurelle? En effet, la volonté de réconciliation a son rythme propre et résiste aux interférences.
L'initiative prise par les évêques de Pologne et le patriarche de Moscou est marquée par l'influence directe de la pensée de Jean-Paul II. Dès le début de son pontificat, en pleine guerre froide, le pape slave considérait l'Orient et l'Occident comme les deux poumons du corps de l'Église et appelait celle-ci à respirer avec ses deux poumons. L'ancien premier ministre polonais Tadeusz Mazowiecki estime que cette métaphore se rapporte à la division du christianisme, tandis que notre interprétation a été, à tort, limitée à la division de l'Europe décidée à Yalta. Or l'appel des évêques apporte une réponse qui embrasse ces deux dimensions, œcuménique et nationale. Déjà difficile à imaginer, le rapprochement polono-russe peut-il permettre de progresser dans le dialogue interconfessionnel? En ajoutant, à quatre siècles d'un voisinage troublé, les mille années de la fracture de schisme? Ce rapprochement ne serait-il pas le plus bel hommage rendu à Jean-Paul II, le pape polonais?
Le texte de l'appel commun est révolutionnaire pour certains, dont moi-même, et insuffisant pour d'autres, car il ne règle pas tout. Chaque mot a son poids, aussi a-t-on préféré éviter d'inventorier les plaintes mutuelles. D'autres regrettent que le document oublie les non-croyants et favorise un enseignement moral trop strict. En trois pages nos évêques indiquent, en revanche, un programme de réconciliation à accomplir entre les deux peuples. S'avançant sur un chemin si difficile, où tant de plaies restent ouvertes, ils trouvent les mots les plus justes en les empruntant à la prière commune à tous les chrétiens: «pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés». Cela représente un changement d'état d'esprit.
Le lancement de cette initiative mérite d'être replacé dans le temps. Le 1er septembre 2009, Vladimir Poutine se rendait en Pologne pour participer à la célébration du 70e anniversaire de l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale que les Russes préféraient placer en 1941, passant ainsi sous silence la collaboration entre Staline et Hitler, dont Katyn fut l'un des principaux épisodes. Au même moment les moines du monastère Saint-Nil sur l'île de Stolbensk - près d'un des camps des officiers tués à Katyn - venaient en Pologne afin de demander une copie de l'icône de la Vierge noire de Częstochowa pour la chapelle dédiée à leur mémoire. Le dialogue s'engagea. Alors que les relations politiques entre la Pologne et la Russie subissaient des contretemps à la suite de l'accident de l'avion présidentiel le 10 avril 2010, le travail patient des Églises se poursuivait et progressait, épaulé par une commission intergouvernementale coprésidée par Adam Daniel Rotfeld et Anatoly Torkunov. Le cliché persistant, même en France, selon lequel les Polonais et les Russes réunis amènent inévitablement des problèmes et non des solutions n'est plus d‘actualité.
L'appel polono-russe renvoie à la lettre que les évêques polonais adressèrent en 1965 aux évêques allemands, qui comprenait la fameuse phrase: «nous pardonnons et demandons pardon». Ce fut le premier pas vers la réconciliation entre Polonais et Allemands. Pourtant cette lettre fut une initiative unilatérale, alors que l'appel actuel est le fruit d'un travail commun. Le chemin est tracé, même si les modalités et la vitesse du rapprochement restent inconnues.
Pardonner ne signifie certainement pas oublier, écrivent les évêques. Pardonner signifie, en revanche, abandonner la vengeance et la haine, contribuer à construire l'entente et la fraternité entre nos peuples et nos pays, ce qui constitue le fondement de l'avenir pacifique. Pour mesurer l'importance du geste accompli, il faudra du temps. Vingt-quatre ans se sont écoulés entre la lettre des évêques jusqu'au baiser de paix échangé entre Tadeusz Mazowiecki et le chancelier fédéral Helmut Kohl. Cette fois aussi, un pas de géant a été accompli, et tant qu'il y aura des gens capables de le suivre, nous pourrons regarder l'avenir avec confiance.
Publié le 01/11/2012 "Le Figaro'"
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"PO" La Russie et la Pologne ont tourné une nouvelle page de leur histoire commune et peut-être un nouveau regard sur l’Église de Rome
Le texte de l'appel commun est révolutionnaire pour certains, dont moi-même, et insuffisant pour d'autres, car il ne règle pas tout. Chaque mot a son poids, aussi a-t-on préféré éviter d'inventorier les plaintes mutuelles. D'autres regrettent que le document oublie les non-croyants et favorise un enseignement moral trop strict. En trois pages nos évêques indiquent, en revanche, un programme de réconciliation à accomplir entre les deux peuples. S'avançant sur un chemin si difficile, où tant de plaies restent ouvertes, ils trouvent les mots les plus justes en les empruntant à la prière commune à tous les chrétiens: «pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés». Cela représente un changement d'état d'esprit.
Le lancement de cette initiative mérite d'être replacé dans le temps. Le 1er septembre 2009, Vladimir Poutine se rendait en Pologne pour participer à la célébration du 70e anniversaire de l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale que les Russes préféraient placer en 1941, passant ainsi sous silence la collaboration entre Staline et Hitler, dont Katyn fut l'un des principaux épisodes. Au même moment les moines du monastère Saint-Nil sur l'île de Stolbensk - près d'un des camps des officiers tués à Katyn - venaient en Pologne afin de demander une copie de l'icône de la Vierge noire de Częstochowa pour la chapelle dédiée à leur mémoire. Le dialogue s'engagea. Alors que les relations politiques entre la Pologne et la Russie subissaient des contretemps à la suite de l'accident de l'avion présidentiel le 10 avril 2010, le travail patient des Églises se poursuivait et progressait, épaulé par une commission intergouvernementale coprésidée par Adam Daniel Rotfeld et Anatoly Torkunov. Le cliché persistant, même en France, selon lequel les Polonais et les Russes réunis amènent inévitablement des problèmes et non des solutions n'est plus d‘actualité.
L'appel polono-russe renvoie à la lettre que les évêques polonais adressèrent en 1965 aux évêques allemands, qui comprenait la fameuse phrase: «nous pardonnons et demandons pardon». Ce fut le premier pas vers la réconciliation entre Polonais et Allemands. Pourtant cette lettre fut une initiative unilatérale, alors que l'appel actuel est le fruit d'un travail commun. Le chemin est tracé, même si les modalités et la vitesse du rapprochement restent inconnues.
Pardonner ne signifie certainement pas oublier, écrivent les évêques. Pardonner signifie, en revanche, abandonner la vengeance et la haine, contribuer à construire l'entente et la fraternité entre nos peuples et nos pays, ce qui constitue le fondement de l'avenir pacifique. Pour mesurer l'importance du geste accompli, il faudra du temps. Vingt-quatre ans se sont écoulés entre la lettre des évêques jusqu'au baiser de paix échangé entre Tadeusz Mazowiecki et le chancelier fédéral Helmut Kohl. Cette fois aussi, un pas de géant a été accompli, et tant qu'il y aura des gens capables de le suivre, nous pourrons regarder l'avenir avec confiance.
Publié le 01/11/2012 "Le Figaro'"
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"PO" La Russie et la Pologne ont tourné une nouvelle page de leur histoire commune et peut-être un nouveau regard sur l’Église de Rome
Le journalisme et les relations publiques ont été débattus au cours du festival des médias orthodoxes « Vera i slovo » La foi et la parole.
Faut-il créer délibérément une image positive de l’Eglise dans la société et comment le faire ? Les médias orthodoxes doivent-ils traiter des problèmes de l’Eglise ou il ne convient pas de « laver son linge sale » en public ? Les participants de la table ronde « Religion et médias : entre les relations publiques et le journalisme » qui s’est tenue le 29 octobre dans le cadre du cinquième festival des médias orthodoxes « Vera i slovo », ont essayé de trouver des réponses à ces questions.
La table ronde était présidée par Vladimir Legoïda, responsable du département Synodal de l’information.
Faut-il créer délibérément une image positive de l’Eglise dans la société et comment le faire ? Les médias orthodoxes doivent-ils traiter des problèmes de l’Eglise ou il ne convient pas de « laver son linge sale » en public ? Les participants de la table ronde « Religion et médias : entre les relations publiques et le journalisme » qui s’est tenue le 29 octobre dans le cadre du cinquième festival des médias orthodoxes « Vera i slovo », ont essayé de trouver des réponses à ces questions.
La table ronde était présidée par Vladimir Legoïda, responsable du département Synodal de l’information.
Ont participé à la discussion des rédacteurs en chef de médias orthodoxes connus comme les revues « Foma », Neskoutchniy sad », les sites « Tatianin den », « Religion et médias » ainsi que des représentants des radios « La voix de la Russie », etc.
Selon Dimitri Sladkov, journaliste de « Foma », l’un des problèmes principaux est « un manque de communication, l’impossibilité de débattre des questions importantes ouvertement ». Le battage autour de l’Eglise et « les faux sujets » détournent l’attention des problèmes essentiels.
Selon Julia Danilova, rédacteur en chef de la revue « Neskoutchniy sad », les médias orthodoxes font face à plusieurs problèmes à la fois. Le milieu ecclésiastique n’est pas prêt à discuter de ses problèmes en public. Le principe « ne nuis pas » est interprété par l’Eglise dans un sens trop large. La tentative des médias orthodoxes de traiter des problèmes ecclésiastiques est souvent perçue comme la tentative d’un journaliste laïc de publier des documents véhiculant un secret d’Etat.
Le rédacteur fait toujours face à un choix : exposer le problème ou essayer d’abord de le résoudre.
Nous ne soulevons pas des thèmes négatifs tant qu’ils ne sont pas discutés dans les blogs et dans des médias laïcs. Les sujets passés sous silence s’accumulent, cependant, et peuvent provoquer un jour une déflagration.
Le responsable du département Synodal de l’information du patriarcat de Moscou Vladimir Legoïda a rétorqué que ces derniers temps aucune chaîne n’avait traité des vrais problèmes de l’Eglise. « Le nerf de la vie ecclésiastique passe à travers la communication du prêtre avec ses ouailles. Cela n’a pas été le sujet de discussion des médias laïcs ».
Selon plusieurs participants de la table ronde, un code éthique pour les médias aurait permis d’éviter des erreurs des journalistes qui provoquent la perception négative de l’Eglise. Vladimir Legoïda a noté que le département Synodal de l’information était prêt à faire le nécessaire pour en débattre.
Pravoslavie ru Церковь и СМИ: выносить ли сор из избы?
Traduction E.Tastevin
Selon Dimitri Sladkov, journaliste de « Foma », l’un des problèmes principaux est « un manque de communication, l’impossibilité de débattre des questions importantes ouvertement ». Le battage autour de l’Eglise et « les faux sujets » détournent l’attention des problèmes essentiels.
Selon Julia Danilova, rédacteur en chef de la revue « Neskoutchniy sad », les médias orthodoxes font face à plusieurs problèmes à la fois. Le milieu ecclésiastique n’est pas prêt à discuter de ses problèmes en public. Le principe « ne nuis pas » est interprété par l’Eglise dans un sens trop large. La tentative des médias orthodoxes de traiter des problèmes ecclésiastiques est souvent perçue comme la tentative d’un journaliste laïc de publier des documents véhiculant un secret d’Etat.
Le rédacteur fait toujours face à un choix : exposer le problème ou essayer d’abord de le résoudre.
Nous ne soulevons pas des thèmes négatifs tant qu’ils ne sont pas discutés dans les blogs et dans des médias laïcs. Les sujets passés sous silence s’accumulent, cependant, et peuvent provoquer un jour une déflagration.
Le responsable du département Synodal de l’information du patriarcat de Moscou Vladimir Legoïda a rétorqué que ces derniers temps aucune chaîne n’avait traité des vrais problèmes de l’Eglise. « Le nerf de la vie ecclésiastique passe à travers la communication du prêtre avec ses ouailles. Cela n’a pas été le sujet de discussion des médias laïcs ».
Selon plusieurs participants de la table ronde, un code éthique pour les médias aurait permis d’éviter des erreurs des journalistes qui provoquent la perception négative de l’Eglise. Vladimir Legoïda a noté que le département Synodal de l’information était prêt à faire le nécessaire pour en débattre.
Pravoslavie ru Церковь и СМИ: выносить ли сор из избы?
Traduction E.Tastevin
En avril dernier, en pleine affaire Pussy Riot (1), Guénady Ziouganov, le dirigeant du PC russe (KPRF), avait volé au secours de l'Eglise russe en déclarant "Si vous mettez côte à côte le code moral du fondateur du communisme et le Sermon sur la Montagne de Jésus Christ vous serez surpris: ils correspondent pratiquement mot pour mot." Puis, citant l'apôtre Paul "Que celui qui ne travaille pas ne mange pas"(2 Th 3.1), il a déclaré que c'est là la principale devise du communisme. (2)
Interrogé sur ces déclarations, le père Georges a d'abord dit (3) que, Ziouganov faisait de l'opportunisme en imitant son idole Staline, qui avait autorisé l'Eglise de 1941 à 1945 pour l'instrumentaliser à son profit puis, dès 1949, relancé les persécutions. "C'est la manière habituelle des communistes – s'approprier ce qui ne t'appartient pas et essayer d'en tirer profit".
"Deuxièmement, continue le père Georges, il faut regarder cela d'un point de vue chrétien. Si les communistes se présentent comme les représentants politiques du monde orthodoxe russe, c'est que quelque chose ne va pas dans ce que nous faisons.
Interrogé sur ces déclarations, le père Georges a d'abord dit (3) que, Ziouganov faisait de l'opportunisme en imitant son idole Staline, qui avait autorisé l'Eglise de 1941 à 1945 pour l'instrumentaliser à son profit puis, dès 1949, relancé les persécutions. "C'est la manière habituelle des communistes – s'approprier ce qui ne t'appartient pas et essayer d'en tirer profit".
"Deuxièmement, continue le père Georges, il faut regarder cela d'un point de vue chrétien. Si les communistes se présentent comme les représentants politiques du monde orthodoxe russe, c'est que quelque chose ne va pas dans ce que nous faisons.
Notre Eglise a accueilli trop vite beaucoup de gens qui ont été toute leur vie des impies, des antichrétiens conscients ou non. Avec une facilité incroyable ils se sont mis à fréquenter les offices, de préférence à Pâques et à Noël, à se signer, même à jeûner, sans réfléchir sérieusement au Christ et sans chercher à changer de vie, à se repentir. Et notre vie dans l'Eglise est maintenant dominée par ces personnes qui n'ont rien à faire du Christ, qui ne voient pas la nécessité de se transformer spirituellement, de devenir d’authentiques chrétiens.
L'Eglise les attire par ce que rien n'y change et parce que, comme dans tout système totalitaire, on n'a pas besoin d'y assumer des responsabilités, mais il suffit de marcher en rangs serrés vers un but certainement juste et lointain. De plus, comme dans le communisme, pour aller vers ce but il n'est pas besoin de se remettre en cause et, si quelque chose ne va pas, on peut en accuser les autres: au lieu de l'impérialisme international ce sera l'Occident déchristianisé. Et on va aussi se chercher des ennemis comme avant; non plus des agents de l'impérialisme, mais des hérétiques, des néo-rénovateurs, des gays et toute sortes de "libérastes" (4). Ces gens parlent de l'Occident minable et de leur propre grandeur avec juste un changement d'accent: nous ne vivons plus dans un pays extraordinaire, l'URSS qui construit le socialisme, mais dans la Sainte Russie qui, évidement, est plus inspirée et plus juste que les autres pays "déspiritualisés". Comme on le voit, les idéologèmes sont identiques, inébranlables… on les a simplement habillés d'attributs orthodoxes.
Nous entendons peu les laïcs, voire même les clercs, parler du Christ, de la nécessaire transfiguration spirituelle de son âme, de sa propre imperfection. Mais nous entendons évoquer la nécessité de faire revivre la grandeur du pays, la condamnation des attaques des multiples ennemis, externes ou internes, la répétition incessante de l'idée que la Russie, provisoirement pauvre mais de ce fait pleine de spiritualité, résistera à l'Occident dénué de toute spiritualité. De la bouche des prêtres nous entendons souvent ces mêmes slogans politiques que proposent les "eurasiens" (5)- stalinistes à la mode du jour: on ne peut quasiment plus faire la différence! Et le plus terrible c'est que l'Eglise cesse d'être l'Eglise du Christ pour devenir une organisation ritualiste de propagande panrusse: elle combine en fait les éléments d'un organisme de propagande et d'une société de pompes funèbres, quelque chose de purement fonctionnel qui n'a rien à voir avec les âmes.
Nous constatons qu'il y a des gens qui se considèrent comme orthodoxes parmi les partisans du parti communiste. C'est un grand sacrilège vis à vis des saints martyrs du XXe siècle que nous venons de canoniser.
Comment leur répondre?
Etant professeur de l'Académie théologique de St Petersbourg, je me fixe comme l'un des objectifs de mon enseignement, de mes publications et de mon activité missionnaire d'éveiller chez nos contemporains un sentiment de culpabilité et de honte pour ce qu'a été notre pays durant les soixante-dix ans de communisme. Comme membre de la commission synodale de canonisation qui a préparé la canonisation de la synaxe des néomartyrs et confesseurs de Russie, la glorification des néomartyrs, j'ai toujours considéré cette canonisation comme une barrière infranchissable à toute synthèse du communisme et du christianisme.
Partout ou apparaissent les communistes commencent immédiatement des persécutions contre les Chrétiens et là où les peuples sont réellement chrétiens les communistes ne peuvent pas prendre le pouvoir. Chez nous, non seulement les communistes se sont emparés du pouvoir, mais ils ont dirigé notre pays et, il faut bien le reconnaître, chez nous personne n'a chassé le communisme. Il a pourri de lui-même quand il s'et révélé non-concurrentiel. Pourquoi cela a-t-il été possible justement dans notre pays? Comme historien et prêtre orthodoxe je dois malheureusement constater que le peuple russe, à la différence d'autres peuples, était spirituellement moins armé pour résister à la tentation de l'utopie communiste. Visiblement mes prédécesseurs, les clercs orthodoxes qui ont fait l'éducation du peuple russe pendent mille ans, n'ont pas su faire naître chez lui une vision chrétienne de l'existence qui lui aurait permis d'identifier la tromperie spirituelle du communisme.
Alors mille ans pour rien?
Non! Si la Russie n'avait pas eu mille ans d'histoire chrétienne il n'y aurait pas de Russie en tant que telle! Mais je me pose la question pourquoi certains peuples ont pu résister à la tentation du communisme et du fascisme et d'autre ont cédé à ces tentations? Pour moi comme Chrétien, prêtre, historien il n'y a qu'une seule réponse: quand les gens sont réellement ecclésialisés ils ont dans l'âme cette vision chrétienne de l'existence et ils sont capable de surmonter de très nombreuses tentations, y compris dans les sphères politique, sociale et idéologique. Et si on n'a pas cette vision de l'existence, il est facile de succomber aux tentations et ensuite de combiner dans sa vie le communisme athée et la fréquentation de l'église orthodoxe."
Traduit et adapté par VG
Notes du traducteur
(1)
(2). Notons que le 27 août Ziouganov a fait un parallèle entre la momie de Lénine et les reliques du monastère des grottes à Kiev (http://www.newsru.com/religy/27aug2012/zyuganov.html) et le 27 octobre il a cité Lénine: "nous devons attirer dans le parti social-démocrate tous les ouvriers qui ont gardé la foi en Dieu ICI
(3)
(4)Néologisme péjoratif apparu en russe dans les années 1990
(5) Néologisme péjoratif qui fait référence au mouvement "néo-eurasien" animé par Alexandre Douguine,
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"PO" Archiprêtre Georges Mitrofanov
L'Eglise les attire par ce que rien n'y change et parce que, comme dans tout système totalitaire, on n'a pas besoin d'y assumer des responsabilités, mais il suffit de marcher en rangs serrés vers un but certainement juste et lointain. De plus, comme dans le communisme, pour aller vers ce but il n'est pas besoin de se remettre en cause et, si quelque chose ne va pas, on peut en accuser les autres: au lieu de l'impérialisme international ce sera l'Occident déchristianisé. Et on va aussi se chercher des ennemis comme avant; non plus des agents de l'impérialisme, mais des hérétiques, des néo-rénovateurs, des gays et toute sortes de "libérastes" (4). Ces gens parlent de l'Occident minable et de leur propre grandeur avec juste un changement d'accent: nous ne vivons plus dans un pays extraordinaire, l'URSS qui construit le socialisme, mais dans la Sainte Russie qui, évidement, est plus inspirée et plus juste que les autres pays "déspiritualisés". Comme on le voit, les idéologèmes sont identiques, inébranlables… on les a simplement habillés d'attributs orthodoxes.
Nous entendons peu les laïcs, voire même les clercs, parler du Christ, de la nécessaire transfiguration spirituelle de son âme, de sa propre imperfection. Mais nous entendons évoquer la nécessité de faire revivre la grandeur du pays, la condamnation des attaques des multiples ennemis, externes ou internes, la répétition incessante de l'idée que la Russie, provisoirement pauvre mais de ce fait pleine de spiritualité, résistera à l'Occident dénué de toute spiritualité. De la bouche des prêtres nous entendons souvent ces mêmes slogans politiques que proposent les "eurasiens" (5)- stalinistes à la mode du jour: on ne peut quasiment plus faire la différence! Et le plus terrible c'est que l'Eglise cesse d'être l'Eglise du Christ pour devenir une organisation ritualiste de propagande panrusse: elle combine en fait les éléments d'un organisme de propagande et d'une société de pompes funèbres, quelque chose de purement fonctionnel qui n'a rien à voir avec les âmes.
Nous constatons qu'il y a des gens qui se considèrent comme orthodoxes parmi les partisans du parti communiste. C'est un grand sacrilège vis à vis des saints martyrs du XXe siècle que nous venons de canoniser.
Comment leur répondre?
Etant professeur de l'Académie théologique de St Petersbourg, je me fixe comme l'un des objectifs de mon enseignement, de mes publications et de mon activité missionnaire d'éveiller chez nos contemporains un sentiment de culpabilité et de honte pour ce qu'a été notre pays durant les soixante-dix ans de communisme. Comme membre de la commission synodale de canonisation qui a préparé la canonisation de la synaxe des néomartyrs et confesseurs de Russie, la glorification des néomartyrs, j'ai toujours considéré cette canonisation comme une barrière infranchissable à toute synthèse du communisme et du christianisme.
Partout ou apparaissent les communistes commencent immédiatement des persécutions contre les Chrétiens et là où les peuples sont réellement chrétiens les communistes ne peuvent pas prendre le pouvoir. Chez nous, non seulement les communistes se sont emparés du pouvoir, mais ils ont dirigé notre pays et, il faut bien le reconnaître, chez nous personne n'a chassé le communisme. Il a pourri de lui-même quand il s'et révélé non-concurrentiel. Pourquoi cela a-t-il été possible justement dans notre pays? Comme historien et prêtre orthodoxe je dois malheureusement constater que le peuple russe, à la différence d'autres peuples, était spirituellement moins armé pour résister à la tentation de l'utopie communiste. Visiblement mes prédécesseurs, les clercs orthodoxes qui ont fait l'éducation du peuple russe pendent mille ans, n'ont pas su faire naître chez lui une vision chrétienne de l'existence qui lui aurait permis d'identifier la tromperie spirituelle du communisme.
Alors mille ans pour rien?
Non! Si la Russie n'avait pas eu mille ans d'histoire chrétienne il n'y aurait pas de Russie en tant que telle! Mais je me pose la question pourquoi certains peuples ont pu résister à la tentation du communisme et du fascisme et d'autre ont cédé à ces tentations? Pour moi comme Chrétien, prêtre, historien il n'y a qu'une seule réponse: quand les gens sont réellement ecclésialisés ils ont dans l'âme cette vision chrétienne de l'existence et ils sont capable de surmonter de très nombreuses tentations, y compris dans les sphères politique, sociale et idéologique. Et si on n'a pas cette vision de l'existence, il est facile de succomber aux tentations et ensuite de combiner dans sa vie le communisme athée et la fréquentation de l'église orthodoxe."
Traduit et adapté par VG
Notes du traducteur
(1)
(2). Notons que le 27 août Ziouganov a fait un parallèle entre la momie de Lénine et les reliques du monastère des grottes à Kiev (http://www.newsru.com/religy/27aug2012/zyuganov.html) et le 27 octobre il a cité Lénine: "nous devons attirer dans le parti social-démocrate tous les ouvriers qui ont gardé la foi en Dieu ICI
(3)
(4)Néologisme péjoratif apparu en russe dans les années 1990
(5) Néologisme péjoratif qui fait référence au mouvement "néo-eurasien" animé par Alexandre Douguine,
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"PO" Archiprêtre Georges Mitrofanov
Lc 8, 5-15: Le Seigneur dit au peuple venu à lui : « Le semeur est sorti pour semer sa semence. Comme il semait, du grain est tombé au bord du chemin ; on l’a piétiné et les oiseaux du ciel ont tout mangé. D’autre grain est tombé sur la pierre ; il a poussé et séché, faute d’humidité. D’autre grain est tombé au milieu des épines ; en poussant avec lui, les épines l’ont étouffé. D’autre grain est tombé dans la bonne terre ; il a poussé et produit du fruit au centuple. Sur quoi Jésus s’écria : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. Il dit : « A vous il est donné de connaître les mystères du Royaume de Dieu ; mais pour les autres, c’est en paraboles, pour qu’ils voient sans voir et qu’ils entendent sans comprendre.
Et voici ce que signifie la parabole : la semence, c’est la parole de Dieu. Ceux qui sont au bord du chemin, ce sont ceux qui entendent, puis vient le diable et il enlève la parole de leur cœur, de peur qu’ils ne croient et ne soient sauvés. Ceux qui sont sur la pierre, ce sont qui accueillent la parole avec joie lorsqu’ils l’entendent, mais ils n’ont pas de racines : pendant un moment ils croient, mais au moment de la tentation ils abandonnent.
Et voici ce que signifie la parabole : la semence, c’est la parole de Dieu. Ceux qui sont au bord du chemin, ce sont ceux qui entendent, puis vient le diable et il enlève la parole de leur cœur, de peur qu’ils ne croient et ne soient sauvés. Ceux qui sont sur la pierre, ce sont qui accueillent la parole avec joie lorsqu’ils l’entendent, mais ils n’ont pas de racines : pendant un moment ils croient, mais au moment de la tentation ils abandonnent.
Et voici ce que signifie la parabole : la semence, c’est la parole de Dieu. Ceux qui sont au bord du chemin, ce sont ceux qui entendent, puis vient le diable et il enlève la parole de leur cœur, de peur qu’ils ne croient et ne soient sauvés. Ceux qui sont sur la pierre, ce sont qui accueillent la parole avec joie lorsqu’ils l’entendent, mais ils n’ont pas de racines : pendant un moment ils croient, mais au moment de la tentation ils abandonnent.
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Un prêtre de l’Eglise orthodoxe russe, bien connu en France – le père Alexandre Men – a consacré à cette lecture évangélique une homélie dont j’aimerais vous citer aujourd’hui quelques phrases. Pour le père Alexandre, témoin du déclin d’une société athée, qui dut annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus dans le contexte irrespirable de la fin de l’ère soviétique et qui fut assassiné au moment même où tombait le régime antichrétien (c’était le 9 septembre 1990), cette parabole du Seigneur est une parabole « triste » : « Vous avez entendu dans la lecture évangélique de ce jour la parabole du semeur. C’est une parabole triste qui montre comment les efforts de Dieu se brise contre l’indignité des hommes… Le Semeur divin plante dans nos cœurs sa Parole, mais souvent l’homme n’est pas prêt ou n’est pas capable de s’approprier la Semence divine, de la faire croître. Combien de semences sont tombées dans le vide ! Combien sont étouffées par les mauvaises herbes, combien se sont trouvées sans racine ! Il n’y en a qu’une qui est tombée sur la bonne terre et porté des fruits. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que la Parole de Dieu, l’Esprit de Dieu, la puissance des sacrements qui nous est communiquée par l’Eglise, tout cela peut rester vain et stérile, parce que le sort de la Semence divine dépend aussi de la terre sur laquelle elle tombe. Aussi grande que soit la force du Verbe de Dieu, la force de sa grâce salutaire, si nous-mêmes, notre cœur, notre âme, notre vie, si nous ne sommes pas prêts à recevoir ce don de Dieu, tout restera stérile ».
En effet, lorsqu’il disait cela, le père Alexandre Men devait certainement penser à des exemples tragiques de l’histoire récente de la Russie où la semence de Dieu est non seulement tombée sur une terre peu propice, mais aussi – quelquefois – totalement hostile au Verbe de Dieu et à sa Bonne Nouvelle.....
SUITE Homélie le dimanche 28 octobre 2012
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Un prêtre de l’Eglise orthodoxe russe, bien connu en France – le père Alexandre Men – a consacré à cette lecture évangélique une homélie dont j’aimerais vous citer aujourd’hui quelques phrases. Pour le père Alexandre, témoin du déclin d’une société athée, qui dut annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus dans le contexte irrespirable de la fin de l’ère soviétique et qui fut assassiné au moment même où tombait le régime antichrétien (c’était le 9 septembre 1990), cette parabole du Seigneur est une parabole « triste » : « Vous avez entendu dans la lecture évangélique de ce jour la parabole du semeur. C’est une parabole triste qui montre comment les efforts de Dieu se brise contre l’indignité des hommes… Le Semeur divin plante dans nos cœurs sa Parole, mais souvent l’homme n’est pas prêt ou n’est pas capable de s’approprier la Semence divine, de la faire croître. Combien de semences sont tombées dans le vide ! Combien sont étouffées par les mauvaises herbes, combien se sont trouvées sans racine ! Il n’y en a qu’une qui est tombée sur la bonne terre et porté des fruits. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que la Parole de Dieu, l’Esprit de Dieu, la puissance des sacrements qui nous est communiquée par l’Eglise, tout cela peut rester vain et stérile, parce que le sort de la Semence divine dépend aussi de la terre sur laquelle elle tombe. Aussi grande que soit la force du Verbe de Dieu, la force de sa grâce salutaire, si nous-mêmes, notre cœur, notre âme, notre vie, si nous ne sommes pas prêts à recevoir ce don de Dieu, tout restera stérile ».
En effet, lorsqu’il disait cela, le père Alexandre Men devait certainement penser à des exemples tragiques de l’histoire récente de la Russie où la semence de Dieu est non seulement tombée sur une terre peu propice, mais aussi – quelquefois – totalement hostile au Verbe de Dieu et à sa Bonne Nouvelle.....
SUITE Homélie le dimanche 28 octobre 2012
L’archimandrite Sabba (Toutounov), responsable adjoint des services administratifs du patriarcat de Moscou
Le père Sabba réfléchit à la manière de maintenir ses liens avec le pays même lorsque l’on réside à l’étranger. Est-ce que la nostalgie de la patrie terrestre peut induire la volonté de rejoindre la patrie Céleste ?
- Souvent les gens se disent que si leurs compatriotes s’exilent à l’étranger, c’est que notre pays est mauvais. On pourrait croire que ceux qui restent vivent dans « un mauvais pays ». Or, la Russie n’est pas le seul pays dont les habitants choisissent de s’établir à l’étranger. Au début des années 90 j’étais en terminale en France et nos enseignants nous parlaient de la fuite des cerveaux vers les Etats-Unis. La Russie ne fait donc pas exception.Faut-il avoir de ces phénomènes migratoires une appréciation d’ordre moral ? Chaque cas est individuel, chaque cas est l’expression d’un destin. Les voies du Seigneur sont impénétrables. Si quelqu’un ne se pose pas en critique lorsqu’il se décide d’aller vivre à l’étranger et ne se justifie pas en disant « tout est terrible en Russie » mais reconnaît qu’il s’en va parce qu’il ne sent pas à l’aise là où il est cela signifie que cette personne opte pour une approche plus responsable.
Le père Sabba réfléchit à la manière de maintenir ses liens avec le pays même lorsque l’on réside à l’étranger. Est-ce que la nostalgie de la patrie terrestre peut induire la volonté de rejoindre la patrie Céleste ?
- Souvent les gens se disent que si leurs compatriotes s’exilent à l’étranger, c’est que notre pays est mauvais. On pourrait croire que ceux qui restent vivent dans « un mauvais pays ». Or, la Russie n’est pas le seul pays dont les habitants choisissent de s’établir à l’étranger. Au début des années 90 j’étais en terminale en France et nos enseignants nous parlaient de la fuite des cerveaux vers les Etats-Unis. La Russie ne fait donc pas exception.Faut-il avoir de ces phénomènes migratoires une appréciation d’ordre moral ? Chaque cas est individuel, chaque cas est l’expression d’un destin. Les voies du Seigneur sont impénétrables. Si quelqu’un ne se pose pas en critique lorsqu’il se décide d’aller vivre à l’étranger et ne se justifie pas en disant « tout est terrible en Russie » mais reconnaît qu’il s’en va parce qu’il ne sent pas à l’aise là où il est cela signifie que cette personne opte pour une approche plus responsable.
C’est une minorité qui quitte le pays.
Tôt ou tard nous quittons tous notre foyer et nos parents qui nous élevé. Mais quitter un foyer n’est pas assimilable à partir de son pays. Si vous dites aux vôtres : « Je pars, je romps toutes mes attaches avec vous parce que vous n’êtes pas des personnes vraiment libres », les membres de votre familles se sentiront profondément vexés. Si vous expliquez votre départ par votre désir de vivre de par vous-même, de poursuivre vos études et de trouver un emploi intéressant alors que vos parents vous restent chers, la situation se présente tout à fait différemment. Un départ forcément triste mais tout à fait compréhensible.
Le maintien des contacts est essentiel pour quelqu’un qui part résider à l’étranger.
Vous avez quitté vos parents mais vous pensez à eux et vous en prenez soin. Vos parents ont pris leur retraite et vous les aidez. Ceci peut servir d’analogie. Comment se portent les diasporas les mieux organisées, les Arméniens, les Grecs, les Chypriotes ? Les contacts avec le pays d’origine sont maintenus. Les émigrés viennent en aide à leur pays. Il est difficile d’imaginer un Grec ou un Arménien se mettre à vilipender leur pays. Pays qu’ont, peut-être, quitté leurs ancêtres mais qui leur reste si proche. La vision du régime, des gouvernants peut être critique mais le pays n’en reste pas moins une patrie. Il n’y a pas hostilité entre ceux qui sont partis et ceux qui ont préféré rester.
Or, en Russie cette hostilité est bien présente.
Il y a, bien sûr, une minorité bruyante qui part en s’exclamant « Rien ne va plus en Russie ! » mais qui, une fois à l’étranger, dit en public comme en privé tout le mal du monde de la Russie. Tout cela se déverse sur les sites, qu’ils soient russes ou étrangers.
Il arrive souvent qu’un exilé dont les attentes se sont pleinement réalisées : emploi satisfaisant, revenu agréable, sentiment d’épanouissement, intégration dans le nouvel espace culturel se mette subitement à souffrir de l’éloignement de son pays. La nostalgie est un état qui favorise la prise de conscience du fait que la Russie reste une patrie. Il est difficile de faire marche arrière lorsque la personne est bien installée dans la vie. Mais c’est à ce stade que commence souvent une étape nouvelle : l’émigré s’empresse d’aller dans les centres culturels russes, dans les paroisses. Et cela même si l’église n’était jamais fréquentée avant le départ du pays. Itinéraire vers la patrie céleste via la patrie terrestre.
Les chrétiens n’ont, bien sûr, qu’une patrie, la patrie Céleste.
Or, il faut une maturité pour l’atteindre et c’est l’Eglise qui nous apporte cette maturité, grâce au Corps mystique du Christ. Il ne convient pas d’identifier ou de restreindre l’Eglise ou l’Orthodoxie à des paramètres ethniques. Il serait tout aussi erroné de faire abstraction des traditions nationales et culturelles. En effet, ces traditions sont chères aux cœurs de ceux qui constituent l’Eglise. Si l’Eglise ne prenait pas en compte ces traditions elle risque de s’aliéner ceux qui en font parie.
L’apôtre Paul qui a dit « qu’il n’y a ni Juif, ni Hellène » et dont on dit qu’il est l’apôtre des païens n’a jamais omis de souligner l’amour particulier qu’il portait au peuple juif. Après sa conversion Paul a passé la plus grande partie de sa vie loin de sa Palestine natale, dans des terres païennes, en « émigré » comme nous l’aurions dit maintenant. Pendant tout ce temps, et malgré de nombreux conflits avec eux, il s’est préoccupé des Juifs.
Paul était prêt à souffrir pour eux, fût-ce au prix d’être éloigné de Dieu mais se sacrifiant pour que les Juifs viennent à Jésus : « J’éprouve une grande tristesse et une douleur incessant en mon cœur. Car je souhaiterais d’être moi-même anathème, séparé du Christ, pour mes frères, ceux de ma race selon la chair, eux qui sont Israélites, à qui appartient l’adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses et aussi les patriarches, et de qui le Christ est issu selon la chair, lequel est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement ! Amen » (Rm 9, 2-5).
"Neskoutchny Sad" Aрхимандрит САВВА (ТУТУНОВ): Эмиграция: отечество земное и небесное
Traduction Nikita Krivocheine
.............................................
"PO" L'higoumène Sabba (Toutounov): Pourquoi restructurer l'Eglise russe?
Un nouveau livre de l’higoumène Sabba (Toutounov) : « Les réformes diocésaines »
Ce qui a été écrit il y a 90 ans est toujours d’actualité : A l’occasion du 100ème anniversaire du Concile Local de l’Eglise Orthodoxe Russe de 1917 – 1918
Tôt ou tard nous quittons tous notre foyer et nos parents qui nous élevé. Mais quitter un foyer n’est pas assimilable à partir de son pays. Si vous dites aux vôtres : « Je pars, je romps toutes mes attaches avec vous parce que vous n’êtes pas des personnes vraiment libres », les membres de votre familles se sentiront profondément vexés. Si vous expliquez votre départ par votre désir de vivre de par vous-même, de poursuivre vos études et de trouver un emploi intéressant alors que vos parents vous restent chers, la situation se présente tout à fait différemment. Un départ forcément triste mais tout à fait compréhensible.
Le maintien des contacts est essentiel pour quelqu’un qui part résider à l’étranger.
Vous avez quitté vos parents mais vous pensez à eux et vous en prenez soin. Vos parents ont pris leur retraite et vous les aidez. Ceci peut servir d’analogie. Comment se portent les diasporas les mieux organisées, les Arméniens, les Grecs, les Chypriotes ? Les contacts avec le pays d’origine sont maintenus. Les émigrés viennent en aide à leur pays. Il est difficile d’imaginer un Grec ou un Arménien se mettre à vilipender leur pays. Pays qu’ont, peut-être, quitté leurs ancêtres mais qui leur reste si proche. La vision du régime, des gouvernants peut être critique mais le pays n’en reste pas moins une patrie. Il n’y a pas hostilité entre ceux qui sont partis et ceux qui ont préféré rester.
Or, en Russie cette hostilité est bien présente.
Il y a, bien sûr, une minorité bruyante qui part en s’exclamant « Rien ne va plus en Russie ! » mais qui, une fois à l’étranger, dit en public comme en privé tout le mal du monde de la Russie. Tout cela se déverse sur les sites, qu’ils soient russes ou étrangers.
Il arrive souvent qu’un exilé dont les attentes se sont pleinement réalisées : emploi satisfaisant, revenu agréable, sentiment d’épanouissement, intégration dans le nouvel espace culturel se mette subitement à souffrir de l’éloignement de son pays. La nostalgie est un état qui favorise la prise de conscience du fait que la Russie reste une patrie. Il est difficile de faire marche arrière lorsque la personne est bien installée dans la vie. Mais c’est à ce stade que commence souvent une étape nouvelle : l’émigré s’empresse d’aller dans les centres culturels russes, dans les paroisses. Et cela même si l’église n’était jamais fréquentée avant le départ du pays. Itinéraire vers la patrie céleste via la patrie terrestre.
Les chrétiens n’ont, bien sûr, qu’une patrie, la patrie Céleste.
Or, il faut une maturité pour l’atteindre et c’est l’Eglise qui nous apporte cette maturité, grâce au Corps mystique du Christ. Il ne convient pas d’identifier ou de restreindre l’Eglise ou l’Orthodoxie à des paramètres ethniques. Il serait tout aussi erroné de faire abstraction des traditions nationales et culturelles. En effet, ces traditions sont chères aux cœurs de ceux qui constituent l’Eglise. Si l’Eglise ne prenait pas en compte ces traditions elle risque de s’aliéner ceux qui en font parie.
L’apôtre Paul qui a dit « qu’il n’y a ni Juif, ni Hellène » et dont on dit qu’il est l’apôtre des païens n’a jamais omis de souligner l’amour particulier qu’il portait au peuple juif. Après sa conversion Paul a passé la plus grande partie de sa vie loin de sa Palestine natale, dans des terres païennes, en « émigré » comme nous l’aurions dit maintenant. Pendant tout ce temps, et malgré de nombreux conflits avec eux, il s’est préoccupé des Juifs.
Paul était prêt à souffrir pour eux, fût-ce au prix d’être éloigné de Dieu mais se sacrifiant pour que les Juifs viennent à Jésus : « J’éprouve une grande tristesse et une douleur incessant en mon cœur. Car je souhaiterais d’être moi-même anathème, séparé du Christ, pour mes frères, ceux de ma race selon la chair, eux qui sont Israélites, à qui appartient l’adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses et aussi les patriarches, et de qui le Christ est issu selon la chair, lequel est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement ! Amen » (Rm 9, 2-5).
"Neskoutchny Sad" Aрхимандрит САВВА (ТУТУНОВ): Эмиграция: отечество земное и небесное
Traduction Nikita Krivocheine
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"PO" L'higoumène Sabba (Toutounov): Pourquoi restructurer l'Eglise russe?
Un nouveau livre de l’higoumène Sabba (Toutounov) : « Les réformes diocésaines »
Ce qui a été écrit il y a 90 ans est toujours d’actualité : A l’occasion du 100ème anniversaire du Concile Local de l’Eglise Orthodoxe Russe de 1917 – 1918
V.G.
Commentaire de l'interview du Père Georges Mitrofanov (1)
Le père Georges a bien évidement raison sur son constat d'ensemble: l'Eglise n'a pas pu ou pas su répondre à tous les espoirs mis en elle et de ce fait son influence a baissé parmi l'intelligentsia. C'est imparable. Mais que représentent vraiment ces intellectuels? Il y a bien en Russie une tradition qui leur donne un rôle moteur et de ce fait leurs espoirs des années 1990 se répercutaient dans toute la société. Mais les intellectuels ont aussi déçu, probablement bien plus que l'Eglise, et leur rôle dans la société me semble bien s'être réduit. J'en prendrais comme marqueur le concept de "démocratie": très en vogue au début des années 1990, il permettait aux partis qui s'en réclamaient de gagner des majorités relatives au parlement et de faire élire Eltsine. Maintenant ces partis ne font pas 5% et le mot "démocrate" est presqu'une injure pour la majeure partie de la population!
Commentaire de l'interview du Père Georges Mitrofanov (1)
Le père Georges a bien évidement raison sur son constat d'ensemble: l'Eglise n'a pas pu ou pas su répondre à tous les espoirs mis en elle et de ce fait son influence a baissé parmi l'intelligentsia. C'est imparable. Mais que représentent vraiment ces intellectuels? Il y a bien en Russie une tradition qui leur donne un rôle moteur et de ce fait leurs espoirs des années 1990 se répercutaient dans toute la société. Mais les intellectuels ont aussi déçu, probablement bien plus que l'Eglise, et leur rôle dans la société me semble bien s'être réduit. J'en prendrais comme marqueur le concept de "démocratie": très en vogue au début des années 1990, il permettait aux partis qui s'en réclamaient de gagner des majorités relatives au parlement et de faire élire Eltsine. Maintenant ces partis ne font pas 5% et le mot "démocrate" est presqu'une injure pour la majeure partie de la population!
Aussi je serai moins affirmatif que le père Georges quand à l'influence générale de l'Eglise et je pense que, mieux que tous les sondages, le positionnement de l'Orthodoxie à l'école primaire (classes 4-5 soit nos CM1-CM2) est un signe qui ne trompe pas: en 2010-2011 les élèves devaient choisir entre 6 options d'un nouveau cours (2) et le choix des parents a été (3):
"Les bases de l'éthique laïque": 42,7%
"Les bases de la culture orthodoxe": 31,7%
"Les bases des cultures religieuses mondiales": 21,2%
"Les bases de la culture musulmane": 4%
Les bases des cultures juive et bouddhiste se partagent les 0,4% restant
Certains discutent le sens de ce choix (4) mais pour moi il est clair que ce sont ceux qui s'intéressent réellement à l'Orthodoxie qui choisissent cette option là pour leurs enfants et ils représentent prés de 1/3 de la population. C'est moins que les 79% se disent orthodoxes mais c'est dix fois plus que ceux que le père Georges considère comme pratiquants... Remarque intéressante: quand on va dans le détail (ibid. 3) on s'aperçoit qu'à St Petersbourg, il n'y a eu que 9,46% des parents pour choisir "Les bases de la culture orthodoxe"; voilà qui explique peut-être l'appréciation du père Georges puisque c'est dans cette ville, qui se veut capitale intellectuelle, qu'il vit et enseigne (Moscou, avec 23,43% est aussi sous la moyenne nationale, mais s'en rapproche…)
Une autre information est donnée par un sondage du centre d'études sociologiques WCIOM: dans deux sondages effectués en 2001 et en août 2009 (5) il posait la question "êtes-vous pour où contre l'enseignement des bases de la religion, du catéchisme à l'école?"; 53% ont répondu "oui" (48% en 2001). Précision: c'est chez les personnes de plus de 60 ans et peu éduquées que le "oui" trouve le plus de partisans (respectivement 65 et 69%!)… visiblement, ce ne sont pas les intellectuels et les étudiants du père Georges!
Conclusion
- L'Orthodoxie a clairement une position prépondérante en Russie et son influence croit comme le montrent régulièrement les sondages. La désaffection relative de l'intelligentsia me rappelle la situation dans la société prérévolutionnaire…
- Les vrais pratiquants sont très peu nombreux mais 1/3 environ de la population s'y intéresse réellement et on peut donc penser que la pratique va suivre avec les efforts des missionnaires et l'enseignement religieux: jusqu'ici cantonné aux écoles paroissiales il entre maintenant dans l'enseignement piblic.
- Le rôle de l'Eglise s'accroit au fur et à mesure de sa pénétration dans les différentes institutions. L'école et les organisations de jeunes étaient jusqu'ici un bastion des tenants du laïcisme qui voulaient "préserver" la jeunesse de tout contactes avec l'Eglise (il n'était pas question d'aumôneries comme chez nous dans les collèges et lycées.) L'introduction de ce nouveaux cours dans toutes les écoles et le succès relatif de l'option orthodoxe est à mettre au crédit de l'Eglise qui a maintenant la haute main sur son contenu et sur la formation des maîtres. On peut espérer que, parmi ceux qui auront ainsi appris les bases de la religion dès leur enfance, un certain nombre saura s'en souvenir pour le mettre en pratique… Mais c'est là un nouveau défi que doit relever l'Eglise. (6).
(1) ICI
(2) L'enseignement des « Principes des cultures religieuses et de l’éthique laïque», dont l'Orthodoxie était l'une des 6 options (1), a été réalisé à titre expérimental dans 19 régions (environ 25% de la Fédération) en 2010-2011 et a été rendu obligatoire dans toute la Russie à compter du 1 septembre 2012 du fait de son succès. Cf. et ICI
(3)
(4)
(5)
(6) La rédaction du manuel correspondant a été confiée au père diacre André Kuraev. Texte complet
"Les bases de l'éthique laïque": 42,7%
"Les bases de la culture orthodoxe": 31,7%
"Les bases des cultures religieuses mondiales": 21,2%
"Les bases de la culture musulmane": 4%
Les bases des cultures juive et bouddhiste se partagent les 0,4% restant
Certains discutent le sens de ce choix (4) mais pour moi il est clair que ce sont ceux qui s'intéressent réellement à l'Orthodoxie qui choisissent cette option là pour leurs enfants et ils représentent prés de 1/3 de la population. C'est moins que les 79% se disent orthodoxes mais c'est dix fois plus que ceux que le père Georges considère comme pratiquants... Remarque intéressante: quand on va dans le détail (ibid. 3) on s'aperçoit qu'à St Petersbourg, il n'y a eu que 9,46% des parents pour choisir "Les bases de la culture orthodoxe"; voilà qui explique peut-être l'appréciation du père Georges puisque c'est dans cette ville, qui se veut capitale intellectuelle, qu'il vit et enseigne (Moscou, avec 23,43% est aussi sous la moyenne nationale, mais s'en rapproche…)
Une autre information est donnée par un sondage du centre d'études sociologiques WCIOM: dans deux sondages effectués en 2001 et en août 2009 (5) il posait la question "êtes-vous pour où contre l'enseignement des bases de la religion, du catéchisme à l'école?"; 53% ont répondu "oui" (48% en 2001). Précision: c'est chez les personnes de plus de 60 ans et peu éduquées que le "oui" trouve le plus de partisans (respectivement 65 et 69%!)… visiblement, ce ne sont pas les intellectuels et les étudiants du père Georges!
Conclusion
- L'Orthodoxie a clairement une position prépondérante en Russie et son influence croit comme le montrent régulièrement les sondages. La désaffection relative de l'intelligentsia me rappelle la situation dans la société prérévolutionnaire…
- Les vrais pratiquants sont très peu nombreux mais 1/3 environ de la population s'y intéresse réellement et on peut donc penser que la pratique va suivre avec les efforts des missionnaires et l'enseignement religieux: jusqu'ici cantonné aux écoles paroissiales il entre maintenant dans l'enseignement piblic.
- Le rôle de l'Eglise s'accroit au fur et à mesure de sa pénétration dans les différentes institutions. L'école et les organisations de jeunes étaient jusqu'ici un bastion des tenants du laïcisme qui voulaient "préserver" la jeunesse de tout contactes avec l'Eglise (il n'était pas question d'aumôneries comme chez nous dans les collèges et lycées.) L'introduction de ce nouveaux cours dans toutes les écoles et le succès relatif de l'option orthodoxe est à mettre au crédit de l'Eglise qui a maintenant la haute main sur son contenu et sur la formation des maîtres. On peut espérer que, parmi ceux qui auront ainsi appris les bases de la religion dès leur enfance, un certain nombre saura s'en souvenir pour le mettre en pratique… Mais c'est là un nouveau défi que doit relever l'Eglise. (6).
(1) ICI
(2) L'enseignement des « Principes des cultures religieuses et de l’éthique laïque», dont l'Orthodoxie était l'une des 6 options (1), a été réalisé à titre expérimental dans 19 régions (environ 25% de la Fédération) en 2010-2011 et a été rendu obligatoire dans toute la Russie à compter du 1 septembre 2012 du fait de son succès. Cf. et ICI
(3)
(4)
(5)
(6) La rédaction du manuel correspondant a été confiée au père diacre André Kuraev. Texte complet
A l’occasion du 75e anniversaire du début de la « grande » terreur, la manifestation « Voix de la mémoire » se déroulera au « polygone » de Boutovo le 30 octobre, jour de la mémoire des victimes des répressions politiques et 75e anniversaire du début de la « grande terreur ». La manifestation commencera par la célébration d’un office de requiem pour les victimes de la terreur, en l’église des Saints-Néomartyrs-et-Confesseurs-de-Russie. Ensuite, la commémoration se poursuivra sur le lieu des inhumations, par la lecture des noms de ceux qui ont été fusillés à Boutovo, selon « les listes noires » du NKVD. Lien Orthodoxie.com
"PO" Témoins de Lumière : l’archipel des Solovki et Butovo, Golgothas russes
Les nouveaux martyrs de Boutovo, vus par des chrétiens d'occident
Contre l’oubli, vers le pardon
"PO" Témoins de Lumière : l’archipel des Solovki et Butovo, Golgothas russes
Les nouveaux martyrs de Boutovo, vus par des chrétiens d'occident
Contre l’oubli, vers le pardon
Le mercredi 24 octobre, la mairie de la ville de Tallinn a proposé au Conseil municipal de remettre à l'Église Orthodoxe d’Estonie (Patriarcat de Moscou) trois propriétés immobilières.
Comme le service de presse de la mairie l’a communiqué à Interfax, la demande concerne un terrain de 46 m2 dans la rue Herné où se trouve une chapelle ainsi que l’ensemble du terrain avec l’église de 1733 m2 et un terrain de 1870 m2 dans la rue Kaévouri avec les bâtiments qui s’y trouvent.
« Ces édifices sacrés sont déjà utilisés selon leur destination . L' entretien et la réparation seront plus faciles s’ils deviennent propriété des paroisses », a dit Eha Virk, le maire adjoint de Tallinn. Elle a également rappelé que le métropolite de Tallinn et de toute l’Estonie Cornelius avait sollicité à plusieurs reprises la transmission des édifices utilisés par les paroisses en propriété de l’Eglise.
Traduction Dimitri Garmonov
Interfax-religion
Comme le service de presse de la mairie l’a communiqué à Interfax, la demande concerne un terrain de 46 m2 dans la rue Herné où se trouve une chapelle ainsi que l’ensemble du terrain avec l’église de 1733 m2 et un terrain de 1870 m2 dans la rue Kaévouri avec les bâtiments qui s’y trouvent.
« Ces édifices sacrés sont déjà utilisés selon leur destination . L' entretien et la réparation seront plus faciles s’ils deviennent propriété des paroisses », a dit Eha Virk, le maire adjoint de Tallinn. Elle a également rappelé que le métropolite de Tallinn et de toute l’Estonie Cornelius avait sollicité à plusieurs reprises la transmission des édifices utilisés par les paroisses en propriété de l’Eglise.
Traduction Dimitri Garmonov
Interfax-religion
Pour financer le ravalement, une souscription est lancée par l'association culturelle orthodoxe La Trinité Saint-Hilaire en partenariat avec la Fondation du patrimoine Poitou-Charentes.
Le Père Philippe Maillard, ordonné en janvier 1987, est le recteur de la paroisse depuis le départ en retraite du Père Michel Evdokimov. Le Père Philippe est marié à la Matouchka Christiane, et ils ont deux enfants.
La paroisse Saint Hilaire à Poitiers appartient à l'Archevêché des Eglises de Tradition Russe en Europe Occidentale, exarchat du Patriarcat Oecuménique de Contantinople. L'Exarhat est placé sous la responsabilité pastorale de Monseigneur Gabriel de Comane, Archevêque
Le Père Philippe Maillard, ordonné en janvier 1987, est le recteur de la paroisse depuis le départ en retraite du Père Michel Evdokimov. Le Père Philippe est marié à la Matouchka Christiane, et ils ont deux enfants.
La paroisse Saint Hilaire à Poitiers appartient à l'Archevêché des Eglises de Tradition Russe en Europe Occidentale, exarchat du Patriarcat Oecuménique de Contantinople. L'Exarhat est placé sous la responsabilité pastorale de Monseigneur Gabriel de Comane, Archevêque
La façade de l'église de la Trinité Saint-Hilaire au 77, de l'avenue de la Libération a besoin d'un sérieux coup de ravalement. Après avoir été la chapelle d'une congrégation catholique (les Petites sœurs des pauvres), elle a été donnée par Mgr Albert Rouet, ancien archevêque catholique de Poitiers, à l'Église orthodoxe de Poitiers.
Pour financer le ravalement, une souscription est lancée par l'association culturelle orthodoxe La Trinité Saint-Hilaire en partenariat avec la Fondation du patrimoine Poitou-Charentes.
Le lancement officiel de la souscription, qui répond aux déductions fiscales en vigueur à ce jour, interviendra le samedi 17 novembre à 11h en présence de M. Desmaret, président de la Fondation du Patrimoine.
Contact :
Tél. 06.71.92.50.21.
associationhilaire@ gmail.com
Site : www.trinite-hilaire.com
Lien
Pour financer le ravalement, une souscription est lancée par l'association culturelle orthodoxe La Trinité Saint-Hilaire en partenariat avec la Fondation du patrimoine Poitou-Charentes.
Le lancement officiel de la souscription, qui répond aux déductions fiscales en vigueur à ce jour, interviendra le samedi 17 novembre à 11h en présence de M. Desmaret, président de la Fondation du Patrimoine.
Contact :
Tél. 06.71.92.50.21.
associationhilaire@ gmail.com
Site : www.trinite-hilaire.com
Lien
Le président de la Conférence des évêques catholiques de Russie a blâmé les attaques contre l’Eglise orthodoxe russe et le patriarche Cyrille.
L’archevêque Paolo Pezzi, président de la Conférence des évêques catholiques de Russie, estime que certains veulent bannir l’Eglise de la vie du peuple.
Dans sa lettre au patriarche Cyrille publiée le 24 octobre 2012, il parle de tentatives d’expulser l’Eglise de la vie de la société : « Parfois il y a l’impression qu’on veut mettre en doute le rôle de l’Eglise dans la société contemporaine en visant son expulsion complète de la vie des gens. L’Evangile et l’histoire mondiale nous montrent que l’Eglise sera toujours accueillie ou repoussée, aimée ou haïe. La présence des chrétiens dans le monde n’est pas un résultat de certaines stratégies ou prescriptions, mais découle de la foi, donc de la reconnaissance de présence du Christ et de Sa mission. »
L’archevêque Paolo Pezzi, président de la Conférence des évêques catholiques de Russie, estime que certains veulent bannir l’Eglise de la vie du peuple.
Dans sa lettre au patriarche Cyrille publiée le 24 octobre 2012, il parle de tentatives d’expulser l’Eglise de la vie de la société : « Parfois il y a l’impression qu’on veut mettre en doute le rôle de l’Eglise dans la société contemporaine en visant son expulsion complète de la vie des gens. L’Evangile et l’histoire mondiale nous montrent que l’Eglise sera toujours accueillie ou repoussée, aimée ou haïe. La présence des chrétiens dans le monde n’est pas un résultat de certaines stratégies ou prescriptions, mais découle de la foi, donc de la reconnaissance de présence du Christ et de Sa mission. »
Dans son message, l’archevêque Paolo Pezzi a mentionné le rôle très important de l’Eglise orthodoxe russe du Patriarcat de Moscou pour la prédication de l’Evangile : « Votre Sainteté, le rôle principal de l’Eglise orthodoxe russe et le rôle à vous en tant que son chef, est d’annoncer l’Evangile, de constamment témoigner de la foi dans les milieux sociaux, économiques et culturels de la vie de notre peuple, la foi qui, elle seule, est capable d’apporter la consolation et construire des nouvelles relations plus stables dans la société ».
L’auteur de la lettre exprime également au patriarche Cyrille sa compassion pour la campagne antiecclésiale qui se déroulait dans certains médias : « Votre Sainteté, veuillez recevoir l’expression de ma compassion pour autant de dénigrements et profanations que l’Eglise orthodoxe russe a dû subir ces derniers temps de la part de représentants des différents milieux de la société. La consolation de l’âme chrétienne dans une telle situation affligée peut être trouvée dans la compassion fraternelle et le souvenir que « c'est bien ainsi qu'on a persécuté les prophètes » (Mt 5 :12) et les paroles du saint apôtre Pierre : « Car mieux vaudrait souffrir en faisant le bien, si telle était la volonté de Dieu, qu'en faisant le mal ». (1Pi 3 :17)
Traduction Dimitri Garmonov
religare.ru
L’auteur de la lettre exprime également au patriarche Cyrille sa compassion pour la campagne antiecclésiale qui se déroulait dans certains médias : « Votre Sainteté, veuillez recevoir l’expression de ma compassion pour autant de dénigrements et profanations que l’Eglise orthodoxe russe a dû subir ces derniers temps de la part de représentants des différents milieux de la société. La consolation de l’âme chrétienne dans une telle situation affligée peut être trouvée dans la compassion fraternelle et le souvenir que « c'est bien ainsi qu'on a persécuté les prophètes » (Mt 5 :12) et les paroles du saint apôtre Pierre : « Car mieux vaudrait souffrir en faisant le bien, si telle était la volonté de Dieu, qu'en faisant le mal ». (1Pi 3 :17)
Traduction Dimitri Garmonov
religare.ru
Vladimir Golovanow
Revenant sur le dernier sondage du centre Levada (1) le père Georges (2) nous livre sa vision de la situation de l'Eglise en Russie dans une interview à Prevmir,ru (3). En voici l'essentiel
L'essentiel c'est de communier
Depuis le temps que ces sondages existent, les sondeurs ignorent toujours le marqueur essentiel qui permet des distinguer les pratiquants. C'est une autre question qu'il faut poser pour cela: est-ce que vous communiez ne fut-ce qu'une fois par an? Par ce que si un Orthodoxe ne communie pas, il ne fait pas partie de l'Eglise: s'il est baptisé –c'est un corps étranger dans l'Eglise; et s'il n'est pas baptisé – c'est un bavard irresponsable se prétendant orthodoxe. Dans le détail des réponses nous voyons que 1% des sondés va à l'église plusieurs fois par semaine, 4% - une fois par semaine, 3% - trois-quatre fois par mois, 6% - environ une fois par mois, 23%, c'est la catégorie la plus nombreuse – plusieurs fois par an, 16% - une fois l'an, 17% - plus rarement et 20% - jamais (4). Ces chiffres sont surprenants et, de mon coté, j'ai plusieurs fois questionné des amis de Novgorod la Grande (5).
C'est une ville provinciale plutôt active et, bien qu'il y ait peu de paroisses, certaines communautés sont assez dynamiques, avec un clergé majoritairement jeune et actif qui accorde beaucoup d'importance à la participation des paroissiens dans la vie eucharistique des communautés
Revenant sur le dernier sondage du centre Levada (1) le père Georges (2) nous livre sa vision de la situation de l'Eglise en Russie dans une interview à Prevmir,ru (3). En voici l'essentiel
L'essentiel c'est de communier
Depuis le temps que ces sondages existent, les sondeurs ignorent toujours le marqueur essentiel qui permet des distinguer les pratiquants. C'est une autre question qu'il faut poser pour cela: est-ce que vous communiez ne fut-ce qu'une fois par an? Par ce que si un Orthodoxe ne communie pas, il ne fait pas partie de l'Eglise: s'il est baptisé –c'est un corps étranger dans l'Eglise; et s'il n'est pas baptisé – c'est un bavard irresponsable se prétendant orthodoxe. Dans le détail des réponses nous voyons que 1% des sondés va à l'église plusieurs fois par semaine, 4% - une fois par semaine, 3% - trois-quatre fois par mois, 6% - environ une fois par mois, 23%, c'est la catégorie la plus nombreuse – plusieurs fois par an, 16% - une fois l'an, 17% - plus rarement et 20% - jamais (4). Ces chiffres sont surprenants et, de mon coté, j'ai plusieurs fois questionné des amis de Novgorod la Grande (5).
C'est une ville provinciale plutôt active et, bien qu'il y ait peu de paroisses, certaines communautés sont assez dynamiques, avec un clergé majoritairement jeune et actif qui accorde beaucoup d'importance à la participation des paroissiens dans la vie eucharistique des communautés
D'après eux il n'y a pas plus de 2,5% des habitants de Novgorod qui communient au moins une fois par an. Ce chiffe est caractéristique pour la province et, en considérant qu'il y a plus de pratiquants à Moscou et St Petersbourg, cela fait en moyenne dans le pays quatre à cinq pour cent.
Mais à côté de cela 79% se disent orthodoxes, et cela signifie qu'en vingt ans nous n'avons pas su expliquer, même à ceux qui sont bien intentionnés envers l'Eglise, qu'on ne peut appartenir à l'Eglise que si l'on est en communion eucharistique avec elle.
Le mythe de la collusion avec le pouvoir: confusion entre contact et coopération
51% des sondés considèrent que l'Eglise russe participe effectivement à l'action des pouvoirs publics. Soit ces gens ont un rapport hostile à l'Eglise soit, ce qui est le plus probable, ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils disent. (…) 45% considèrent que l'Eglise participe à la vie de l'Etat et en reçoit le soutien nécessaire et 14% pensent que l'Eglise a trop d'influence et reçoit trop de soutien de l'Etat. Là aussi il y a exagération évidente car cela n'a rien à voir avec la réalité.
Comme historien qui étudie l'histoire de l'Eglise russe du XX siècle, j'ai été choqué par la formulation des questions sur la coopération avec les services spéciaux. Elles étaient biaisées au départ, car être en contact et coopérer sont des choses différentes. La coopération impose une activité réciproque acceptée des deux côté alors que le contact avec les services spéciaux, surtout dans une société totalitaire, est souvent imposé, voire inévitable. Que 46% répondent positivement montre que les autres n'ont absolument rien compris à la tragédie qu'ont vécu la Russie et l'Eglise au XX siècle. Il est pourtant évident que, en laissant subsister ce qui restait de l'Eglise qu'ils tentaient d'anéantir et cherchant à l'utiliser dans leur propre intérêt, les communistes voulaient la soumettre à leur contrôle le plus stricte . C'est là l'un des signes les plus effroyables de la période soviétique.
Suit une question sur la coopération de la direction actuelle de l'Eglise avec le FSB et 49% répondent "oui". Pourtant c'est totalement faux. Il y a évidement des contacts actuellement aussi, mais on ne peut pas honnêtement les comparer aux contacts, et encore plus à la coopération, qu'entretenaient quelques clercs isolés à l'époque soviétique. La différence parait évidente… mais pas pour tous à ce qu'il apparait! Et voilà pourquoi cette confusion entre contact et coopération, qu'elle soit le fait de l'incompétence ou de l'intention de nuire, me fait considérer comme critiquable l'ensemble du sondage.
Les grenouilles veulent un roi (6)
58% considèrent que l'Eglise a sauvé le pays dans les moments difficiles de son histoire et doit le faire maintenant; ils connaissent vraiment mal l'histoire! En fait, sans l'Eglise il n'y aurait pas de Russie, ni bonne ni mauvaise… C'est grâce à l'Eglise que la Russie existe! Mais cela ne signifie pas que, dans les moments critiques, l'Eglise représentée pas sa hiérarchie doive prendre sur elle la mission d'accomplir les fonctions que doivent remplir les citoyens eux-mêmes ou l'Etat.
On voit ici transparaitre cette approche parasitaire de l'Eglise chez nos contemporains qui ne sont pas, en réalité, membres de l'Eglise: ils n'espèrent pas en l'Eglise, mais en un nouveau chef qui, peut être, va résoudre leurs problèmes à leur place.
Conclusions peu réjouissantes
Je base mes conclusions sur mon expérience de prés d'un quart de siècle comme prêtre et comme professeur dans une académie de théologie . D'ailleurs j'enseigne aussi dans des institutions laïques et l'église que je desserts se situe dans une université laïque, l'Académie de perfectionnement des enseignants de St Petersbourg où, en particulier, on commence à former les professeurs des "Bases de la culture orthodoxe" (7). Et je peux dire en toute responsabilité que la majeure partie de notre élite cultivée, ces professeurs par exemple, est totalement indifférente envers l'Eglise. Oui, quand cela va mal, ils peuvent entrer dans une église, mais quand tout va bien ils peuvent carrément l'oublier… S'ils ont un enfant, ils vont le baptiser sans même se poser la question de son ecclesialisation. Quand un proche décède, ils vont demander des obsèques religieuses sans même se dire que leur défunt est réellement devant Dieu. Quand on leur demande leur appartenance religieuse, qui pour nombre d'entre eux est inséparable de leur origine ethnique, ils répondront pour la plupart qu'ils sont évidement Orthodoxes au lieu de reconnaitre qu'ils ne sont que des baptisés ou des impies soi-disant orthodoxes.
Et donc on ne peut conclure de tout cela qu'il y a je ne sais quelle hausse de la reconnaissance du rôle de l'Eglise. Au contraire, il est évident que cette reconnaissance a beaucoup baissé, comme le montre par exemple la baisse des candidatures dans nos instituts d'enseignement religieux et la baisse du niveau des étudiants. Dans les années 90 l'Eglise suscitait d'énormes espoirs même chez les non-croyants, mais maintenant ces espoirs sont remplacés par une approche paternaliste que nous connaissons bien: les gens ne croient plus du tout à l'Etat et espèrent que, peut-être, l'Eglise pourra faire quelque chose sans qu'ils aient à participer. Ils n'essayent pas du tout de la comprendre comme Eglise du Christ – la plupart espèrent que Dieu leur remplacera le système de santé qui marche mal, la sécurité sociale, les organes de sécurité civile … grâce à des "prêtres-magiciens" capables de fournir l'aide demandée.
* * *
Notes du traducteur
1.Lien ICI
2.Lien ICI
3.Prav Mir
4.Levada
5.L'une des plus anciennes villes russes située à 200 Km au sud de Saint Petersbourg. Un peu plus de 200 000 habitants
6.Ce titre est de VG
7.L’étude des "fondements de la culture religieuse" est devenue obligatoire dans toute la Russie cette année. Cf.
Mais à côté de cela 79% se disent orthodoxes, et cela signifie qu'en vingt ans nous n'avons pas su expliquer, même à ceux qui sont bien intentionnés envers l'Eglise, qu'on ne peut appartenir à l'Eglise que si l'on est en communion eucharistique avec elle.
Le mythe de la collusion avec le pouvoir: confusion entre contact et coopération
51% des sondés considèrent que l'Eglise russe participe effectivement à l'action des pouvoirs publics. Soit ces gens ont un rapport hostile à l'Eglise soit, ce qui est le plus probable, ils ne se rendent pas compte de ce qu'ils disent. (…) 45% considèrent que l'Eglise participe à la vie de l'Etat et en reçoit le soutien nécessaire et 14% pensent que l'Eglise a trop d'influence et reçoit trop de soutien de l'Etat. Là aussi il y a exagération évidente car cela n'a rien à voir avec la réalité.
Comme historien qui étudie l'histoire de l'Eglise russe du XX siècle, j'ai été choqué par la formulation des questions sur la coopération avec les services spéciaux. Elles étaient biaisées au départ, car être en contact et coopérer sont des choses différentes. La coopération impose une activité réciproque acceptée des deux côté alors que le contact avec les services spéciaux, surtout dans une société totalitaire, est souvent imposé, voire inévitable. Que 46% répondent positivement montre que les autres n'ont absolument rien compris à la tragédie qu'ont vécu la Russie et l'Eglise au XX siècle. Il est pourtant évident que, en laissant subsister ce qui restait de l'Eglise qu'ils tentaient d'anéantir et cherchant à l'utiliser dans leur propre intérêt, les communistes voulaient la soumettre à leur contrôle le plus stricte . C'est là l'un des signes les plus effroyables de la période soviétique.
Suit une question sur la coopération de la direction actuelle de l'Eglise avec le FSB et 49% répondent "oui". Pourtant c'est totalement faux. Il y a évidement des contacts actuellement aussi, mais on ne peut pas honnêtement les comparer aux contacts, et encore plus à la coopération, qu'entretenaient quelques clercs isolés à l'époque soviétique. La différence parait évidente… mais pas pour tous à ce qu'il apparait! Et voilà pourquoi cette confusion entre contact et coopération, qu'elle soit le fait de l'incompétence ou de l'intention de nuire, me fait considérer comme critiquable l'ensemble du sondage.
Les grenouilles veulent un roi (6)
58% considèrent que l'Eglise a sauvé le pays dans les moments difficiles de son histoire et doit le faire maintenant; ils connaissent vraiment mal l'histoire! En fait, sans l'Eglise il n'y aurait pas de Russie, ni bonne ni mauvaise… C'est grâce à l'Eglise que la Russie existe! Mais cela ne signifie pas que, dans les moments critiques, l'Eglise représentée pas sa hiérarchie doive prendre sur elle la mission d'accomplir les fonctions que doivent remplir les citoyens eux-mêmes ou l'Etat.
On voit ici transparaitre cette approche parasitaire de l'Eglise chez nos contemporains qui ne sont pas, en réalité, membres de l'Eglise: ils n'espèrent pas en l'Eglise, mais en un nouveau chef qui, peut être, va résoudre leurs problèmes à leur place.
Conclusions peu réjouissantes
Je base mes conclusions sur mon expérience de prés d'un quart de siècle comme prêtre et comme professeur dans une académie de théologie . D'ailleurs j'enseigne aussi dans des institutions laïques et l'église que je desserts se situe dans une université laïque, l'Académie de perfectionnement des enseignants de St Petersbourg où, en particulier, on commence à former les professeurs des "Bases de la culture orthodoxe" (7). Et je peux dire en toute responsabilité que la majeure partie de notre élite cultivée, ces professeurs par exemple, est totalement indifférente envers l'Eglise. Oui, quand cela va mal, ils peuvent entrer dans une église, mais quand tout va bien ils peuvent carrément l'oublier… S'ils ont un enfant, ils vont le baptiser sans même se poser la question de son ecclesialisation. Quand un proche décède, ils vont demander des obsèques religieuses sans même se dire que leur défunt est réellement devant Dieu. Quand on leur demande leur appartenance religieuse, qui pour nombre d'entre eux est inséparable de leur origine ethnique, ils répondront pour la plupart qu'ils sont évidement Orthodoxes au lieu de reconnaitre qu'ils ne sont que des baptisés ou des impies soi-disant orthodoxes.
Et donc on ne peut conclure de tout cela qu'il y a je ne sais quelle hausse de la reconnaissance du rôle de l'Eglise. Au contraire, il est évident que cette reconnaissance a beaucoup baissé, comme le montre par exemple la baisse des candidatures dans nos instituts d'enseignement religieux et la baisse du niveau des étudiants. Dans les années 90 l'Eglise suscitait d'énormes espoirs même chez les non-croyants, mais maintenant ces espoirs sont remplacés par une approche paternaliste que nous connaissons bien: les gens ne croient plus du tout à l'Etat et espèrent que, peut-être, l'Eglise pourra faire quelque chose sans qu'ils aient à participer. Ils n'essayent pas du tout de la comprendre comme Eglise du Christ – la plupart espèrent que Dieu leur remplacera le système de santé qui marche mal, la sécurité sociale, les organes de sécurité civile … grâce à des "prêtres-magiciens" capables de fournir l'aide demandée.
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Notes du traducteur
1.Lien ICI
2.Lien ICI
3.Prav Mir
4.Levada
5.L'une des plus anciennes villes russes située à 200 Km au sud de Saint Petersbourg. Un peu plus de 200 000 habitants
6.Ce titre est de VG
7.L’étude des "fondements de la culture religieuse" est devenue obligatoire dans toute la Russie cette année. Cf.
La conférence des évêques catholiques de Lituanie a manifesté sa solidarité avec le Patriarcat de Moscou face à la campagne anticléricale en Russie.
« Nous exprimons notre solidarité avec vous en cette période où, dans la Fédération de Russie, s'intensifient les attaques contre l’Eglise et la foi chrétienne. Nous prions pour vous et pour tous les fidèles et espérons que les hommes sauront profiter à bon escient de la liberté qui nous a été offerte par Dieu pour mener une vie paisible », a écrit Mgr Sigitas Tamkevicius, l’archevêque de Kaunas, président de la Conférence des évêques de Lituanie, dans la lettre envoyée à Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk, président du DREE.
« Nous exprimons notre solidarité avec vous en cette période où, dans la Fédération de Russie, s'intensifient les attaques contre l’Eglise et la foi chrétienne. Nous prions pour vous et pour tous les fidèles et espérons que les hommes sauront profiter à bon escient de la liberté qui nous a été offerte par Dieu pour mener une vie paisible », a écrit Mgr Sigitas Tamkevicius, l’archevêque de Kaunas, président de la Conférence des évêques de Lituanie, dans la lettre envoyée à Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk, président du DREE.
L’hiérarque catholique a notamment constaté qu’on observait la tendance croissant de persécutions des chrétiens dans plusieurs régions du monde. « Les contradictions renforcées entre la liberté d’expression et le respect des croyances de l’autre mènent souvent à des attaques odieuses, spécialement provoquées, contre la religion qui ont lieu principalement dans les réseaux sociaux. » Le responsable des catholiques de Lituanie a rappelé que les persécutions accompgnaient les chrétiens tout au long de leur chemin et a appelé à continuer de « s’obstiner à travailler pour triompher du mal avec du bien ».
Traduction Dimitri Garmonov
Pravmir
Traduction Dimitri Garmonov
Pravmir
Archevêque Basile (Krivochéine)
La liturgie orthodoxe, telle qu’elle s’est développée et a pris forme dans la période byzantine, avec sa structure élaborée, son action dramatique, son symbolisme, les hymnes liturgiques, les images sacrées, le chant, les vêtements, etc., constitue certainement, du point de vue purement historique, une des plus grandes créations du génie humain dans le domaine de l’art sacré. Elle continue la liturgie du Temple hébreu et de la synagogue et, en même temps, elle conserve quelque chose de la forme et de l’esprit de la tragédie grecque et de l’art hellénistique en général.
Toutefois, adopter une attitude esthétique et émotionnelle envers la liturgie orthodoxe serait complètement fausser son sens. En effet, cette liturgie souligne avec force le moment théologique et dogmatique, voire même intellectuel, qui lui donne son cadre et constitue son fondement et son contenu.Le mystère indicible de la présence divine est exprimé dans la liturgie par des symboles, actions ou paroles sacrées, ainsi qu’il convient à la religion du Verbe incarné. En conséquence, la liturgie orthodoxe, si saturée d’éléments bibliques et théologiques, évite, dans le développement de son action, toute interruption par des pauses ou intervalles de silence dans le chant et la récitation ; ils ne s’accorderaient pas avec son caractère dogmatique et corporatif.
La liturgie orthodoxe, telle qu’elle s’est développée et a pris forme dans la période byzantine, avec sa structure élaborée, son action dramatique, son symbolisme, les hymnes liturgiques, les images sacrées, le chant, les vêtements, etc., constitue certainement, du point de vue purement historique, une des plus grandes créations du génie humain dans le domaine de l’art sacré. Elle continue la liturgie du Temple hébreu et de la synagogue et, en même temps, elle conserve quelque chose de la forme et de l’esprit de la tragédie grecque et de l’art hellénistique en général.
Toutefois, adopter une attitude esthétique et émotionnelle envers la liturgie orthodoxe serait complètement fausser son sens. En effet, cette liturgie souligne avec force le moment théologique et dogmatique, voire même intellectuel, qui lui donne son cadre et constitue son fondement et son contenu.Le mystère indicible de la présence divine est exprimé dans la liturgie par des symboles, actions ou paroles sacrées, ainsi qu’il convient à la religion du Verbe incarné. En conséquence, la liturgie orthodoxe, si saturée d’éléments bibliques et théologiques, évite, dans le développement de son action, toute interruption par des pauses ou intervalles de silence dans le chant et la récitation ; ils ne s’accorderaient pas avec son caractère dogmatique et corporatif.
(À cela, il n’y a qu’une seule exception, bien justifiée. la procession avec les espèces consacrées au cours de la liturgie des présanctifiés en carême qui s’accomplit en silence.) Pour cette même raison, toute sorte de musique instrumentale à l’église est rejetée. expression sans paroles, elle est émotionnelle et non dogmatique, ce qui ne permettrait pas aux fidèles de concentrer leur attention sur les paroles des prières.
Tous les hymnes de l’Église orthodoxe sont profondément théologiques et saturés de sentences bibliques. Ils expriment les idées chrétiennes les plus profondes sur l’incarnation de Dieu, sur la rédemption et la déification de l’homme. Il en va de même pour leur équivalent visible, les icônes.
"La spiritualité orthodoxe "
Un SITE Mgr. Basile (Krivocheine) - Patrologie
Tous les hymnes de l’Église orthodoxe sont profondément théologiques et saturés de sentences bibliques. Ils expriment les idées chrétiennes les plus profondes sur l’incarnation de Dieu, sur la rédemption et la déification de l’homme. Il en va de même pour leur équivalent visible, les icônes.
"La spiritualité orthodoxe "
Un SITE Mgr. Basile (Krivocheine) - Patrologie
La Vice-présidente de « Media-Soyouz » appelle les pouvoirs russes à cesser l’hypocrisie et à résoudre enfin le problème du cadavre de Lénine…
« Aucune loi nouvelle ni ancienne ne pourra arrêter les profanateurs d’églises et les soi-disant « impies » tant que la momie du principal sacrilège, blasphémateur et impie git au coeur du pays et dont les images « de l’original » sont omniprésentes, telles des idoles païennes », affirme Eléna Zélinskaya, Vice-présidente de l’association russe « Media Soyouz ».
« Les tentatives d’expliquer aux adolescents pourquoi il ne faut pas abattre un calvaire sont vouées à l’échec si on n’efface pas de nos rues et de nos places les noms de ceux qui ont voulu détruire les croix, les églises, et l’Orthodoxie elle-même. L’hypocrisie peut aider ceux qui la professent, mais elle n’est pas convaincante », écrit-elle dans son article dans le journal « Vzgliad ».
« Aucune loi nouvelle ni ancienne ne pourra arrêter les profanateurs d’églises et les soi-disant « impies » tant que la momie du principal sacrilège, blasphémateur et impie git au coeur du pays et dont les images « de l’original » sont omniprésentes, telles des idoles païennes », affirme Eléna Zélinskaya, Vice-présidente de l’association russe « Media Soyouz ».
« Les tentatives d’expliquer aux adolescents pourquoi il ne faut pas abattre un calvaire sont vouées à l’échec si on n’efface pas de nos rues et de nos places les noms de ceux qui ont voulu détruire les croix, les églises, et l’Orthodoxie elle-même. L’hypocrisie peut aider ceux qui la professent, mais elle n’est pas convaincante », écrit-elle dans son article dans le journal « Vzgliad ».
« Les incursions au XV siècle et la médiatisation du Domostroï (texte archaïque établissant les règles de la vie en famille) sont peut-être utiles en soi, mais elles ne font que retarder le moment où il faudra répondre aux questions cruciales. Par exemple, pourquoi ceux qui taguent aujourd’hui les murs d’une église avec des inscriptions abjectes sont des méchants, et ceux qui y ont installé des toilettes ne sont peut-être pas si bons que ça, mais pas mauvais non plus. Ils se sont exprimés au nom du peuple ? Nous aussi on est pour le peuple ! »
Selon Zélinskaya, aucun effort, aussi surhumain soit-il, « ne pourra dissocier dans l’histoire et les consciences le pouvoir communiste soviétique de l’incroyance ». « Des phénomènes monstrueux tels des drapeaux avec deux effigies – du bourreau et du Sauveur associées – voilà le principal sacrilège, nourri par les miasmes de cette hypocrisie », affirme la Vice-présidente.
« Vous êtes contre la justice juvénile ? C’est bien. Dans ce cas comment pouvez-vous ne pas considérer comme criminelle une organisation de jeunes qui obligeait les enfants à dénoncer leurs parents qui cachaient des icônes à la maison ? Vous avez oublié comment c’était ? Pourtant, vous avez appris à l’école le poème d’Edouard Bagritski glorifiant le geste de Valia, membre des pionniers communistes, qui jeta sa croix de baptême avant de mourir ? »
« On peut tout : faire des coquetteries avec l’Histoire, fraterniser avec les communistes, avaler d’odieuses comparaisons des commandements de Dieu avec les slogans des athées militants, tourner en rond timidement en évitant des prises de position fermes, on peut même leur trouver des justifications. On peut écouter sans frissonner certains prêtres nous racontant l’histoire d’un grand pays qui a eu l’arme la plus puissante du monde et où on a assassiné trois cent mille prêtres, sans s’encombrer de cette particule conjonctive « et ». On peut même, tel un schizophrène, diviser cette phrase en deux et considérer que chacune de ses parties existe par elle-même. L’arme la plus puissante – c’est une chose, et ceux qui ont tué, et sait-on s’ils ont tué, et peut-être qu’ils avaient raison de tuer, c’est vrai que parfois il y a eu des exagérations, certains camarades ont fait du zèle, mais globalement tout est normal, l’arme a été la meilleure au monde, c’est incontestable ».
« Il y a une chose qu’on ne peut faire, c’est arrêter le cynisme qui ne cesse de progresser, assurément », soutient Elena Zélinskaya.
Traduction Elena Lavanant
Rousskaya Linia "Елена Зелинская: Никакие законы не смогут остановить осквернителей храмов, пока главный осквернитель, святотатец и кощунник лежит в сердце страны"
Selon Zélinskaya, aucun effort, aussi surhumain soit-il, « ne pourra dissocier dans l’histoire et les consciences le pouvoir communiste soviétique de l’incroyance ». « Des phénomènes monstrueux tels des drapeaux avec deux effigies – du bourreau et du Sauveur associées – voilà le principal sacrilège, nourri par les miasmes de cette hypocrisie », affirme la Vice-présidente.
« Vous êtes contre la justice juvénile ? C’est bien. Dans ce cas comment pouvez-vous ne pas considérer comme criminelle une organisation de jeunes qui obligeait les enfants à dénoncer leurs parents qui cachaient des icônes à la maison ? Vous avez oublié comment c’était ? Pourtant, vous avez appris à l’école le poème d’Edouard Bagritski glorifiant le geste de Valia, membre des pionniers communistes, qui jeta sa croix de baptême avant de mourir ? »
« On peut tout : faire des coquetteries avec l’Histoire, fraterniser avec les communistes, avaler d’odieuses comparaisons des commandements de Dieu avec les slogans des athées militants, tourner en rond timidement en évitant des prises de position fermes, on peut même leur trouver des justifications. On peut écouter sans frissonner certains prêtres nous racontant l’histoire d’un grand pays qui a eu l’arme la plus puissante du monde et où on a assassiné trois cent mille prêtres, sans s’encombrer de cette particule conjonctive « et ». On peut même, tel un schizophrène, diviser cette phrase en deux et considérer que chacune de ses parties existe par elle-même. L’arme la plus puissante – c’est une chose, et ceux qui ont tué, et sait-on s’ils ont tué, et peut-être qu’ils avaient raison de tuer, c’est vrai que parfois il y a eu des exagérations, certains camarades ont fait du zèle, mais globalement tout est normal, l’arme a été la meilleure au monde, c’est incontestable ».
« Il y a une chose qu’on ne peut faire, c’est arrêter le cynisme qui ne cesse de progresser, assurément », soutient Elena Zélinskaya.
Traduction Elena Lavanant
Rousskaya Linia "Елена Зелинская: Никакие законы не смогут остановить осквернителей храмов, пока главный осквернитель, святотатец и кощунник лежит в сердце страны"
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