Saint Hilarion le Grand  (291-372)
Saint Hilarion est né à Gaza en Palestine vers 291.Issu d'une famille aisée, ses parents l'envoyèrent faire des études à Alexandrie, en Égypte. Baptisé vers l'âge de 15 ans, il partit au désert rejoindre saint Antoine qui était déjà célèbre. Après être resté trois mois auprès de lui, il décida de se faire ermite à son tour, à Maïouma, près de Gaza. Ses parents étant morts, il vendit son patrimoine et partit en solitaire.

De 15 à 20 ans, il n'eut pour se défendre contre le chaud et la pluie qu'une petite cabane qu'il avait tressée avec du jonc et des branches de figuier. Depuis il fit une petite cellule large de 4 pieds et haute de 5, en sorte que vous l’auriez prise plutôt pour un sépulcre que pour une habitation. Il ne coupait ses cheveux qu'une fois l’année, le jour de Pâques: Il coucha jusqu'à sa mort sur la terre dure. Depuis 31 ans jusqu'à 35 il ne mangea qu'une once de pain et un peu d'herbes cuites sans huile.

Mais sentant s'obscurcir ses yeux, et étant tourmenté d'une gratelle qui lui donnait une violente démangeaison par tout le corps, il ajouta un peu d'huile à ce que je viens de dire, et continua jusqu'à 63 ans à vivre dans cette abstinence, ne goûtant, outre cela, ni d'aucun (510) fruit, ni d'aucun légume, ni de chose quelconque qu'il lui eût été agréable de manger.

Saint Hilarion le Grand  (291-372)
Il se convertit au christianisme pendant ses études à Alexandrie et prit saint Antoine le Grand comme modèle.De retour à Gaza, il y introduisit la vie érémitique et fonda plusieurs monastères pour ses disciples. Pendant le reste de sa vie, il dut constamment fuir les foules qui le suivaient à cause de ses miracles. À Gaza, Hilarion vécut dans la plus totale austérité, ne changeant de tunique que quand celle qu'il portait tombait en lambeaux, se nourrissant de quelques figues et de lentilles.

Il accueillait tous les malades qui venaient à lui, chassait les démons, et guérissaient tous les fidèles qui le rejoignaient, comme par exemple les enfants d’Elpide et d'Aristenète, à Gaza, et bien d'autres, longuement décrites par saint Jérôme.

À l'instar de son maître, saint Antoine, il subit de nombreuses tentations mais triompha de toutes. C'est sur cette réputation qu'on lui emmenait de nombreux malades possédés par le démon, qu'il guérissait toujours
Pour échapper à la persécution de Julien, qui avait fait détruire son monastère, il partit en Égypte, y séjourna quelque temps avant de partir pour la Sicile et pour la Dalmatie. Il arriva enfin à Chypre où il mourut aux environs de 372.
Hilarion avait eu une vision où sa mort lui était annoncée. Il s'étendit alors et s'écria : « Sors, mon âme, sors de ton corps, brise les derniers liens. Pourquoi tarder encore? Il y a bientôt soixante ans que tu sers le Christ, peux-tu craindre la mort ? »

SAINT HILARION
Палестинское монашество + PHOTOS

A PROPOS DE L' ASCESE

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 3 Novembre 2013 à 07:18 | 0 commentaire | Permalien

Le 14 novembre, une soirée en mémoire de l'archiprêtre Michel Ossorguine
Une soirée en mémoire de l'archiprêtre Michel Ossorguine aura lieu le 14 novembre dans le centre de la science et de la culture russes à Rome.

Descendant d’une lignée aristocratique connue, illustre représentant de l’émigration , le père Michel a officié pendant de longues années en tant que recteur de la cathédrale Saint Nicolas, église russe la plus ancienne de Rome.

En se consacrant aux paroissiens, l'archiprêtre Michel est devenu un père spirituel pour beaucoup de ses ouailles.

Participeront à la soirée Mgr Marc, archevêque d’Egorievsk, responsable des établissements du Patriarcat de Moscou en Italie ainsi que l’Ambassadeur de la Fédération de Russie au Vatican M. Alexandre Avdeev.

A la veille de la commémoration du père Michel, décédé il y a un an, les participants partageront leurs souvenirs de cet éminent prêtre dont le nom est devenu une partie inaliénable de l’histoire de l’Orthodoxie en Italie.

Une exposition de photos des archives de la paroisse Saint-Nicolas, la projection du film d’Elena Tchavtchavadze « Père Michel, l’histoire d’une famille », ainsi qu’un concert des chorales des paroisses du patriarcat de Moscou à Rome sont prévus au programme de cette soirée.

Vous êtes tous les bienvenus.
L’adresse du centre de la culture et de la science russes à Rome : Piazza Benedetto Cairoli, 6

Le père Michel Ossorgine a été rappelé à Dieu le 24 novembre 2012. Mémoire éternelle, Vetchnaïa pamjatj!

Lien Pravoslavie ru
Traduction E.T.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Novembre 2013 à 10:53 | 4 commentaires | Permalien

Un monument à l’écrivain Varlam Chalamov, témoin du Goulag, dévoilé à Moscou
Moscou – Un monument à la mémoire de Varlam Chalamov auteur des Récits de la Kolyma, chronique terrible du Goulag stalinien où il a passé 17 ans, a été dévoilé à Moscou mercredi, jour du souvenir des victimes des répressions.


« Chalamov est l’un des principaux écrivains russes et l’un des seuls de notoriété mondiale au XXe siècle », a déclaré l’historien Arseni Roguinski, président de l’ONG "Memorial" qui s’attache à faire connaître l’histoire des répressions en URSS. Apposée sur un immeuble du centre de Moscou, une plaque avec le portrait de Chalamov indique que l’écrivain a vécu là « de 1934 à 1937, entre deux arrestations ».

Il s’agit du premier monument en hommage à Chalamov à Moscou. Aucune rue ou place de la capitale ne porte le nom de cet écrivain dont l’oeuvre a été traduite un peu partout dans le monde.

"Les Récits de Kolyma" sont considérés comme le témoignage le plus bouleversant sur les camps soviétiques, avec Archipel du Goulag d’Alexandre Soljenitsyne.

« En lisant Chalamov, on comprend à quel point il est difficile à l’homme de résister, mais on comprend aussi que finalement l’homme peut résister », a ajouté M. Roguinski.

Arrêté en 1929 et condamné à trois ans de camp dans l’Oural, Chalamov revient à Moscou après sa libération. En 1937, au plus fort de la terreur stalinienne, il est à nouveau arrêté et condamné à cinq ans dans les camps de la Kolyma, en Sibérie orientale, l’une des régions les plus froides du globe. Pendant sa détention, il est arrêté une troisième fois, pour avoir fait l’éloge de l’écrivain russe émigré en France Ivan Bounine, et condamné à 10ans de camp.

Ses Récits de a Kolyma, qui racontent la vie et la mort des détenus souffrant perpétuellement de la faim, travaillant par -50 degrés, étaient interdits à l’époque soviétique mais circulaient tout de même sous forme de samizdat (éditions clandestines tapées à la machine).
Un monument à l’écrivain Varlam Chalamov, témoin du Goulag, dévoilé à Moscou

Passés clandestinement en Occident à la fin des années soixante, ces Récits ont été d’abord publiés en France et en Allemagne, puis traduits dans de nombreuses langues.
Ils n’ont été publiés à Moscou qu’en 1988, six ans après la mort de Chalamov, à la faveur de la perestroïka lancée par Mikhaïl Gorbatchev.

« La leçon de Chalamov, c’est que même dans ces conditions épouvantables, il est possible de rester un homme, de ne pas se vendre, de ne pas trahir ou devenir un mouchard. Il est resté un homme dans cet enfer », estime Alexandre Rigosik, héritier littéraire de l’écrivain.

L’hommage à Chalamov a eu lieu le jour du souvenir des victimes des répressions politiques, qui englobe les victimes du régime de 1917 à la chute de l’URSS en 1991.

En 1974, deux dissidents détenus dans un camp de Mordovie, Kronid Lioubarsky et Alexeï Mourjenko, avaient décidé de faire du 30 octobre une Journée du prisonnier politique, marquée dans les camps et prisons par des grèves de la faim, des arrêts de travail et l’envoi de pétitions.

En 1991, le président Boris Eltsine avait décidé de faire du 30 octobre une journée officielle du souvenir des millions de victimes des répressions de l’époque communiste, fusillés, prisonniers du goulag ou relégués en Sibérie.

Aucune commémoration officielle n’a été organisée par les autorités et les diverses manifestations organisées dans le pays reposent essentiellement sur des associations comme Memorial et des prêtres orthodoxes.
Un office religieux a ainsi été célébré mercredi à Boutovo, une banlieue de Moscou, où reposent dans une fosse commune quelque 20 000 personnes fusillées sous Staline.

Suite Le Devoir
Un monument à l’écrivain Varlam Chalamov, témoin du Goulag, dévoilé à Moscou


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 31 Octobre 2013 à 18:41 | 1 commentaire | Permalien

Le séminaire théologique de la Sainte Trinité, Etats-Unis, a reçu un don de livres en provenance de Russie
New-York, 16 octobre – RIA Novosti Ivan Zakhartchenko. Mardi, trois cents livres parlant de la Russie ont été offerts par la Maison des Russes à l’Étranger Alexandre Soljenitsyne, au séminaire de la Sainte-Trinité de Jordanville (État de New-York).

La cérémonie de transmission des livres s’est déroulée au Consulat Général russe de New-York.

« Ce sont des livres publiés à Moscou ces dernières années. Ils enrichiront le fonds du séminaire, et seront mis à la disposition aussi bien des étudiants que des chercheurs et de toute autre personne intéressée », a déclaré à RIA Novosti l’archiprêtre Vladimir Tsourikov, directeur du Fonds de l’histoire russe.

Il a également annoncé que, dans le cadre de la coopération avec la Maison des Russes à l’Étranger, il est prévu d’organiser bientôt à Oujgorod une exposition de documents historiques et de photographies, consacrée à la présence de l’Église Russe Hors-frontières dans la Russie des Carpates.

La Maison des Russes à l’Étranger (jusqu’en 2009 « Fonds-Bibliothèque «La Russie à l’Étranger ») qui est un organisme culture d’État de la ville de Moscou, possède une collection de près de 80 000 documents du patrimoine culture matériel et immatériel de l’émigration.

La transmission des livres, dont nous parlons aujourd’hui, a été rendue possible grâce au soutien du Consulat Général de la Fédération de Russie à New-York.

Elle s’est déroulée dans le cadre du programme d’aide aux bibliothèques des facultés d’études slaves et de langue russe dans les universités étrangères, ainsi qu’aux centres de langue et de culture russe des concitoyens résidant à l’étranger.

La cérémonie de transmission des livres et du catalogue a eu lieu en présence, en particulier, de Victor Moskvine, directeur de la Maison des Russes à l’Étranger, de Monseigneur Hillarion, Métropolite de l’Église russe orthodoxe Hors-frontières, et d’Igor Goloubovski, consul général de la Russie à New York.


Le séminaire théologique de la Sainte Trinité, Etats-Unis, a reçu un don de livres en provenance de Russie

PHOTOS + Lien Traduction E. Toutounov

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Octobre 2013 à 09:21 | 0 commentaire | Permalien

Les métaphores du désespoir
Par le père Jean Valentin Istrati (prêtre roumain)

Le monde est en proie fin décembre à une panique qi ne se prête pas à l’explication. Cohues dans les magasins, files d’attente interminables pour pouvoir frénétiquement se débarrasser de ses derniers kopecks, des chalands à chaque coin de rue faisant commerce de toute sorte de pacotille et, dirai-je, d’âmes humaines : ils vous proposent le bonheur ou ne fût-ce qu’une parcelle de celui-ci. Même les plus méchants des passants font des sourires aux enfants, les pauvres sapins sont sciés, la consommation d’électricité explose pour tout le mois dit des cadeaux, on s’arrache les guirlandes, les étoiles, les ornements…

Tout le monde s’empiffre, on fait jouer des noëls aux ordinateurs. Le SAMU se hâte de venir en aide aux victimes des indigestions. Foules et attroupements partout où quelque chose est en vente. On a l’impression que tous ces gens sentent qu’ils vont mourir dans les 48 heures qui suivent et veulent vivre de la manière la plus intense possible ce qu’il leur reste d’existence. Il se trouve toujours d’austères moralistes pour expliquer de la manière la plus sérieuse que tout ceci n’est que vanité, ignorance, indifférence, artifice, malédiction de la matière et orgueil de la chair et autres diagnostics relevant de la langue de bois

. Cependant, comment percevoir ce bouillonnement extraordinaire, quel est le mystère que cachent ces myriades de feux bariolés, quel est le sens de ces files d’attente et de ces multitudes dans les commerces ? A quoi visent les exclamations aux relents de mauvais champagne dans les lieux publics, à quoi rime cette humanité saisie par une sorte de délire effervescent en plein hiver ?

La réponse est fort simple. Les gens sont à la recherche du bonheur, ils aspirent à la vie éternelle, à la lumière transcendante, à l’amour, à contempler les saints habitants du Ciel, à s’assouvir des sons de la chorale de myriades d’anges, à l’éternelle liturgie de l’Agneau de Dieu. Tout cela, ils y aspirent passionnément. Mais de qui parlons nous ? De ceux qui s’égosillent Place de la Constitution ? Des ivrognes dans les escaliers des immeubles ? De ceux qui se donnent à cœur joie d’allumer des pétards dans les cités dortoirs ? Des mélomanes qui assourdissent leurs voisins en installant des baffles sur les rebords de fenêtres ? Des amateurs de mousseux imbuvable ? Des consciences humaines cloîtrées dans des clubs privés où les décibels, la fumée et les pénombres s’appliquent à prophétiser les siècles futurs ? De la mascarade qui tambourine sous nos fenêtres plongeant dans la détresse les parents et leurs petits enfants ? Oui, c’est bien d’eux qu’il s’agit. Mais ils ne savent pas où chercher. Ils sont en quête, comme le disent les Pères, d’objets tangibles mais avec un désir insatiable, ils cherchent l’éternité dans la chair, la lumière dans les détritus.

Cela équivaut à essayer d’assouvir son appétit en allant chercher dans la poubelle plutôt qu’au réfrigérateur ou au fourneau. De nos jour Noël nous offre encore une possibilité de regarder comment les hommes s’agrippent désespérément à la matière essayant d’assouvir leur constante soif spirituelle, comme ils fouillent les déchets dans l’espoir de tomber sur le paradis, comme ils aspirent à voir le ciel le regard désespérément fixé vers le sol. Les insatiables sont de simples victimes de leur estomac mais leur appétit ne peut être assouvi que par la nourriture Divine, celle que nous recevons avec la sainte eucharistie. Les dépravés sont ceux qui périssent dans une multitude de corps, cela à la recherche de l’amour authentique, celui qui réside dans la demeure nuptiale du Seigneur. Ceux qui vident des cohortes de bouteilles sont assoiffés, sans le savoir, de l’eau de la vérité, celle qui descend du Ciel et nous mène vers la vie éternelle. Ceux qui prennent plaisir à écouter des refrains creux ont en réalité envie d’entendre les mélodies des chorales célestes.

Les fêtes sont la clameur assourdissante et désespérée des hommes qui aspirent à l’éternité. C’est l’infinie douleur de ceux qui savent qu’ils vont mourir. C’est le frémissement que ressent l’homme face au non être, c’est la résistance acharnée que manifestent ceux qui vont être inhumés. C’est la réponse de millions d’âmes immortelles clamant vers le ciel : « Non, nous ne mourrons pas, nous sommes faits pour les cieux, nous avons des idéaux, des désirs, des émotions, des projets conçus pour durer à l’infini ». Mais, malheureusement rares sont ceux qui savent où se situe la vraie nourriture, la vraie musique, les vrais cadeaux, la vraie lumière, la vraie vie.

Là où naît le Christ, Pain céleste, éternel Hymne à l’amour, Don de Dieu aux hommes, Lumière éclairant l’univers, la Voie, la Vérité et la vie.

Traduction Nikita KRIVOCHEINE

Doxologia.ro et Pravoslavie.ru

Rédigé par Nikita Krivocheine le 29 Octobre 2013 à 18:15 | 12 commentaires | Permalien

S.Exc.Mgr Michel, archevêque de Genève et d'Europe occidentale et la Paroisse orthodoxe russe de Saint Job à Uccle ont l'honneur de vous inviter à la bénédiction de l'autel et à la messe pontificale qui seront célébrées le 1er novembre 2013 à 10 h pour marquer la fin des travaux de restauration de l'église.

La paroisse fait partie du Diocèse de Genève et d' Europe occidentale S.E. l'archevêque Michel en est le responsable depuis 2006.

Consacrée à Saint Job, le saint biblique dont le Seigneur a voulu éprouver par maintes souffrances la foi inébranlable, l’église est dédiée à la mémoire du dernier Tsar de Russie, l’Empereur Nicolas II, dont la date de naissance (19 mai) coïncide avec la fête de Saint Job, et à celle de la famille impériale , massacrée par le pouvoir communiste le 17 juillet 1918.

L’église se veut aussi monument commémoratif de toutes les victimes de la révolution et de la guerre civile en Russie, tombées depuis la prise du pouvoir par les bolcheviks en octobre 1917. Suite

PHOTOS
Bruxelles: la Paroisse orthodoxe russe de Saint Job à Uccle

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Octobre 2013 à 14:23 | 1 commentaire | Permalien

Une nouvelle église orthodoxe sera construite à Hambourg
Le 22 octobre 2013, avec la bénédiction de l’archevêque Théophane de Berlin et d’Allemagne, l’archiprêtre Serge Babourine a célébré le rite de fondation d’une église à Hambourg.

La communauté d’Hambourg réalise un parc dont le site sera orné de bâtiments en bois respectant la tradition architecturale russe. Un cimetière orthodoxe y sera également fondé.

Il y a une semaine, une église en bois en pièces détachées est parvenue à Hambourg. Elle a été réalisée par les architectes de l’atelier « Tekton ».

L’église sera élevée en un mois et demi grâce aux efforts conjoints des maîtres ouvriers et de volontaires de la communauté.

Les travaux devraient être terminés sur l’ensemble du site au printemps, après quoi la nouvelle église sera solennellement consacrée.
Une nouvelle église orthodoxe sera construite à Hambourg


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Octobre 2013 à 18:08 | 1 commentaire | Permalien

V.Golovanow

" L'« ancien monde » était inhospitalier et hostile à la vision chrétienne du monde, qui postule un début de l'univers - la Création - et une fin de celui-ci : la « Fin des Temps » marquée par le Jugement. L'« ancien monde » était hostile à toute idée d'intervention d'une autre dimension dans notre univers, car cet « ancien monde » était ermétiquement verrouillé par des relations de cause à effet, censées ne pouvoir se dérouler que dans un seul système de références. Le « nouveau monde » est ouvert aux influences émanant d'autres dimensions, et témoigne d’une inventivité et d’une liberté de formes qui font notre émerveillement. Le déterminisme est mort; la matière a perdu sa centralité : il est davantage question d’énergie et d’information. "

Le père Georges Leroy, que nous connaissons par ses "Chroniques d'Abitibi" à mis sur le site de la Chapelle Sainte Marie-Madeleine le fruit de ses «cogitations théologiques» (sic), sous forme d’Études - table des matières ICI Ces réflexions me paraissent particulièrement intéressantes car elles font le liens entre les recherches scientifiques actuelles les plus "pointues", théorie quantique et Relativité, principe d'incertitude d'Heisenberg, théorie des cordes… et la vision chrétienne du monde, le tout dans un langage particulièrement simple qui, à mon sens, permet au lecteur le moins averti de le suivre.

La théologie que propose le père Georges paraitra certainement à certains comme pas très "académique". Il se définit pourtant comme un orthodoxe tout-à-fait « classique »… Je propose au lecteur d'en juger avec ce début de sa première "étude" en laissant découvrir le reste sur son site…

Un changement d'Univers

Lorsque je feuillette la bonne vieille encyclopédie aux gros volumes parsemés de gravures, dont le copyright porte le millésime 1937, je retrouve toute la vision du monde qui fut celle qui me fut enseignée lors de mon enfance. On y décrit un univers, certes vaste mais très sécurisant, car dominé par des grandes lois universelles et inflexibles. Les planètes circulent sagement le long de leur orbite en suivant la loi de Newton, exprimée ainsi : « la matière attire la matière en raison directe des masses et en raison inverse du carré de la distance ». Jusqu'à l'infini des espaces stellaires, cette loi s'applique uniformément et permet de prédire sans aucune erreur les orbites de toutes les planètes. Kepler vient à la rescousse, pour nous dire que « les planètes se meuvent sur des orbites elliptiques dont le Soleil occupe l'un des foyers ». Les systèmes solaires, de tailles diverses, se rassemblent en « nébuleuses », dont certaines « développent une allure spirale tout à fait remarquable ». Tout cela est fait d'espace et de matière, celle-ci ayant une « structure granulaire», car constituée de molécules « séparées les unes des autres par des espaces vides à la manière des étoiles dans le firmament ». Cette matière est donc pratiquement à l'image de la structure interstellaire. Cette matière est passive, caractérisé par sa masse, son poids, son volume, son inertie. Ces caractéristiques et sa position sont modifiées par l'énergie qui y est allouée. « Un corps, un système de corps, contient de l'énergie lorsqu'il est susceptible de faire du travail ». Cette énergie peut être mécanique, calorifique, électrique, chimique et « de radiation», comme dans le cas de la luminescence des gaz. Ce domaine est, lui aussi, régi par des grandes lois fondamentales, tel le premier principe de la thermodynamique, énoncé ainsi : « l'énergie totale d'un système isolé reste constante ». Tout cela est sujet à l'entropie, qui est exprimé par le second principe de la thermodynamique, appelé principe de Carnot, qui s'exprime ainsi : « dans toute machine thermique, le corps mis en œuvre doit subir une chute de température ; il ne peut y avoir production de travail que par la perte de chaleur du corps passant d'une source chaude à une source froide ». Le « chaud» et le « froid » deviennent « tièdes » ; le plus va vers le moins. Cela condamne à l'inexistence tout « mouvement perpétuel ».

Le premier grand coup de boutoir qui fut asséné à cet univers sagement obéissant aux grandes lois physiques, fut la découverte des « transmutations radioactives », dont notre encyclopédie parle déjà timidement. Pierre et Marie Curie ont découvert le rayonnement du radium. Désormais, la matière n'est plus « passive » : elle peut d'elle-même générer de l'énergie ! La théorie de la relativité viendra sonner le glas de l'antique théorie de la « matière passive » : la relativité nous fait découvrir tout d'abord que la matière est un fantastique concentré d'énergie. Mais cette nouvelle théorie de la relativité ne fait pas que cela : elle nous montre que les coordonnées d'espace-temps, valables dans le monde où nous vivons, ne s'appliquent pas de la même façon dans des ensembles qui circulent à très grande vitesse par rapport à nous.

Comment comprendre cela sans passer par des équations? Supposons un instant que nous avons devant nous un laser, à l'intérieur duquel deux miroirs parfaitement parallèles se renvoient des milliards de fois un rayon lumineux. Supposons d'autre part qu'il y ait un autre laser parfaitement identique, à bord d'un vaisseau spatial qui s'éloigne de nous à grande vitesse. À l'intérieur de ce « laser spatial » la lumière rebondit entre les miroirs, elle aussi, des milliards de fois. Les personnes qui sont à bord de ce vaisseau spatial ne perçoivent pas le mouvement qui les anime. Pourtant ce mouvement existe, par rapport à nous. De notre côté, le chronomètre en main, nous mesurons très précisément la distance parcourue par le rayon de lumière, pendant une seconde, à l'intérieur de notre laser. Les passagers du vaisseau spatial font la même chose, de leur côté. Ils obtiennent précisément le même résultat que nous. Sauf qu'au cours de la seconde très précisément mesurée, « leur lumière » n'a pas fait que rebondir entre les deux miroirs du laser. Puisque celui-ci était animé d'une grande vitesse relative, cette lumière s'est déplacée en suivant un chemin en forme de « w » qui est nettement plus long que le trajet parcouru par la lumière confinée dans notre laser. Si ce chemin est plus long, « leur lumière » ne s'est pas déplacée pour autant plus rapidement, puisque la vitesse de la lumière est constante, quel que soit l'endroit de l'univers où elle se déplace. Si ce n'est pas la vitesse de la lumière qui s'est accélérée, c'est nécessairement le temps qui a ralenti, dans le vaisseau spatial lancé à haute vitesse.

C'est un exemple intuitif du fait que les coordonnées d'espace-temps varient dans les ensembles se déplaçant à grande vitesse les uns par rapport aux autres. Cela a des effets de notre réalité, même si cela n'apparaît pas au premier abord : les GPS ont pris une importance considérable, dans notre vie quotidienne. Ils reçoivent leurs informations de satellites. Les données que fournissent les horloges portées par ces satellites doivent subir des « corrections relativistes », car le temps fourni par ces horloges qui circulent à grande vitesse sur une orbite présente déjà une différence mesurable par rapport au temps terrestre - et cela affecterait très sensiblement l'exactitude des GPS. À notre époque, la théorie de la relativité n'est jamais très loin de nous...

Si les coordonnées d'espace-temps varient, le temps, quant à lui, s'écoule toujours dans la même direction. Cela peut nous surprendre : tant qu'à bouleverser les schémas fondamentaux de nos perceptions, pourquoi ne pas remonter le temps ? La « dilatation du temps » à des vitesses proches de celle de la lumière nous donne une réponse fort originale à cette question : « pourquoi le temps s'écoule-t-il toujours dans le même sens ? » Quelqu'un qui circule à une vitesse proche de la lumière vit dans un temps qui ralentit, par rapport à une autre personne qui poursuit son existence sur une planète dont l'horloge sert d'étalon temporel. Ce « temps qui ralentit » deviendrait théoriquement nul à la vitesse de la lumière, puis négatif - une fois que cette vitesse est dépassée. Cette personne qui circule à une vitesse supérieure à celle de la lumière reculerait dans le temps... Cela bouleverserait totalement la relation de causalité, ce qui est impossible. Ajoutons à cela le fait que la masse varie en fonction de la vitesse : à une vitesse proche de la lumière, la masse tend vers l'infini - et il faut donc pour obtenir une augmentation de vitesse un apport d'énergie qui lui aussi tend vers l'infini : là aussi, nous touchons à la frontière de l'impossibilité.

Toujours à propos de cette question du temps qui va obstinément dans le même sens, nous pouvons ajouter un autre motif à notre argumentation, en envisageant cette fois-ci la problématique sous l'angle de l'information : si nous filmons une tasse de porcelaine qui tombe d'une table et se brise sur le sol, il nous est parfaitement possible de faire passer la bobine dans l'autre sens, puis la voir se reconstituer, remonter sur la table et s'y poser, intacte. Il n'en est pas de même dans la réalité! Pourquoi ? À cause de l'entropie : nous sommes toujours en phase de déperdition d'énergie. L'information - qui est une forme d'énergie - contenue dans la tasse intacte, est plus grande que celle qui est contenue dans les débris. La tasse a perdu la plus grande partie de sa forme ; elle a perdu sa fonction ; elle a émis des bruits et dispersé son énergie en frottement et en chaleur. Toutes choses qui font que l'on ne peut pas remonter la pente. Il est vrai qu'un tel raisonnement pose autant de problèmes qu'il en résout : les notions de « forme » et de « fonction » n'existent pas concrètement, dans le monde des choses. Faut-il pour autant imaginer que ces notions existent dans un « monde des idées » ? On n'est pas loin de le penser : c'est toute la question de la « déraisonnable efficacité des mathématiques » (Trinh Xuan Thuan. Le Chaos et l’harmonie – la fabrication du réel. Gallimard Folio Coll. Essais 366 p. 531.) L’Univers est explicable mathématiquement, et s'y prête admirablement. Généralement, les mathématiques sont créées bien avant que les découvertes physiques ne viennent confirmer la validité du système mathématique en question. Sans doute le Nombre est-il l'essence de la Nature.

Il existe une sorte de « généalogie » des mathématiciens: les uns posent des questions, et les mathématiciens des générations suivantes tâchent d’y répondre, tout en posant des questions nouvelles. En 1900, le mathématicien nommé Hilbert (ibid. p. 540) lança un défi remarqué : il s'agissait de démontrer la cohérence des axiomes de l'arithmétique. Si l'on y parvenait, on aurait trouvé la véracité de tout énoncé mathématique. C'était en quelque sorte, le « Saint Graal » des mathématiques, qui les auraient rendues à jamais incontestables. L'enjeu était de taille ! Un autre mathématicien, un certain Gödel, s'attela au problème et donna son « théorème d'incomplétude » qui démontra, contre toute attente, qu'une telle prétention était insoutenable. Tout énoncé mathématique est incomplet en lui-même : il lui faut recourir à des axiomes qui lui sont extérieurs. Nous voyons ici le premier surgissement d'un phénomène qui aura d'immenses conséquences à notre époque : la science est parvenue à un état suffisant d'avancement pour être capable d’identifier de façon parfaitement scientifique les domaines qui resteront à jamais hors de son atteinte.

Revenons à notre vieille encyclopédie. Elle montre un univers où une matière passive est mue par de l'énergie qui lui est extérieure. Tous les points de cet univers sont déterminés par des grandes lois universelles immuables : si l'on avait une connaissance parfaite de chacun des éléments de cet univers à un moment précis, ces mêmes lois permettraient de prévoir l’évolution de chaque élément de l’univers, dans la suite des temps. C'est un univers parfaitement déterministe. L'évolution de ce monde se produit au long d'une unique ligne du temps : il s'agit d'une ligne de longueur infinie sur laquelle se déplace à une vitesse uniforme un point représentant le présent. Derrière ce point, s'étend la longueur pratiquement infinie du passé; devant ce point, s'étend la distance pratiquement infinie de l'avenir qui lui reste à parcourir. Il n'existe qu'un seul espace-temps : les trois dimensions de l'espace et la dimension temporelle qui forment notre cadre de vie.

- Il n'y a aucune raison de supposer que cette ligne du temps ait commencé en un point précis, supposé être celui de la Création.

- Il n'y a aucune raison non plus de supposer que cette ligne du temps cesse en un point donné, que l'on appellerait « fin des temps ».

- Dans cette perspective, le monde est exclusif : il n'existe et ne peut exister qu'un seul espace-temps : le nôtre. Si quelque chose d'autre se passe, cela doit nécessairement se situer avant ou après l'Histoire de l'humanité.

- C'est un monde clos sur lui-même : dans cette perspective, il est inimaginable de soutenir qu'une Volonté qui est située en dehors du monde puisse agir de quelque façon que ce soit dans cet univers, car cette action bousculera nécessairement les lois immuables de la nature, auxquelles on ne peut admettre aucune exception.

- Dans cette perspective toujours, il s'agit d'un monde déterministe : aucun espace de liberté n'est consenti aux éléments qui le constituent, car leur comportement est entièrement dicté par des lois connues, ou qui restent à découvrir.

- Dans cette perspective enfin, c'est la matière qui possède toutes les caractéristiques de la divinité : elle est éternelle - du moins en ses constituants fondamentaux - elle est omniprésente - ou du moins constitue tout ce qui est digne d'attention dans l'univers; elle est toute-puissante, car l'ensemble de l'énergie contenue dans l'univers agit par elle ; elle s'étend jusqu'à l'infini, car la science de l'époque pouvait imaginer que l'univers n'avait pas de limites.

Nous comprenons donc que cette vision du monde, élaborée au XIXème siècle et qui à cette époque possédait la force de l'évidence, est incompatible avec le Christianisme, et surtout avec l'idée chrétienne d'une action permanente de Dieu dans la création.


Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 28 Octobre 2013 à 10:19 | 6 commentaires | Permalien

Une journée  dans le monde de Saint Jean Chrysostome
Par le père Jean Valentin Istrati (prêtre roumain)

Tout autour de nous est en changement constant : la vie, la mort, le passé, le vieillissement, tout ce que nous vivons est en mutation. Les personnes deviennent peu à peu ce qu’étaient leurs parents. Les enfants grandissent, puis se transforment en adultes. Vient un jour où l’on quitte ce monde. Il en a toujours été ainsi, depuis que l’univers est ce qu’il est. Ces mutations influencent nos modes de vie, cet éternel kaléidoscope nous est douloureux, s’emploie à altérer nos âmes immortelles, y projette les ombres du non être.

Essayons de nous imaginer ce que pouvait être une journée de travail dans le monde où vivait Saint Jean Chrysostome. La somme de ses écrits dépasse en volume ce que seraient aptes à rédiger une dizaine de personnes. Il ne faut pas moins d’une éternité pour assimiler son œuvre. Le saint vivait dans un monde où les bruits mécaniques étaient inexistants, pas de lumières électriques, de télévision, d’internet, de téléphonie mobile, de trains, de klaxons…. Seule les rayons d’un lumignon solitaire fixé au dessus d’un tome volumineux des Ecritures relié de cuir de mouton. Les seuls bruits qu’on entendait étaient le cliquetis des sabots d’un cheval sur les pavés.


C’était un monde « sans fil », ignorant les signaux sonores mécaniques mais saturé de sons pleins de grâce, du bourdonnement des abeilles, du chant des oiseaux, et du scintillement des étoiles.

La journée de Saint Jean commençait très tôt ce n’était pas avec la sonnerie du réveil mais avec le chant du coq. Dans ce monde la divine liturgie était chantée sur des tons lents et rassérénant, sans micros et amplis. Je me souviens du saint starets Dionysos qui, au Mont Athos, me racontait en chuchotant que lorsque le grand Nectaire chantait le psautier un puissant flux d’air se formait engendré par son souffle ainsi que par la sonorité qu’il émettait. Un véritable vent saturé de la mélodieuse harmonie byzantine. On disait de ce chant qu’il était à même de faire revenir à la vie les reliques des saints de l’Athos.

Mais revenons en à une journée dans la vie de Saint Jean Chrysostome.

Après avoir communié des dons célestes quelques milliers d’affamés se rassasiaient des dons recueillis grâce aux virulentes homélies du grand antiochien. La journée se prolongeait dans l’étude des textes, par l’écriture et la glose, les destinataires des missives qu’il rédigeait habitaient les régions les plus diverses de l’Empire. La rapidité du courrier étant ce qu’elle était ces lettres étaient lues un an après leurs envoi, au plus tôt. Il y avait aussi les entretiens avec les prêtres du diocèse, d’abondantes prières, la lecture du bréviaire quotidien selon la règle monastique. Puis, l’obscurité venue, à la lumière d’une bougie la lecture et le sommeil, sur un banc ou un châlit en bois.

Les pièces séparées n’existaient pas. Il y avait un grand local destiné à un usage commun et qui servait en même temps de chambre de vie, de cuisine et de dortoir. C’était une vie en communauté où l’on partageait tout, l’écuelle, le manger, les cris des enfants au milieu de la nuit. Les moines vivaient cependant seuls dans des cellules remplies de la lumière de la prière et de l’humilité.

Il est évidemment possible de recréer de nos jours cette atmosphère si particulière de renoncement au monde. Mais seulement dans une certaine mesure. En allant pour une période de temps vivre dans un monastère éloigné nous nous immergeons dans sa mystique de prière et de sérénité. Mais il faudra bien réintégrer le tumulte de la ville. C’est une expérience que j’ai faite. J’ai passé deux mois d’été dans la Sainte Montagne. Et j’ai du reprendre mes itinéraires terrestres, aller jusqu’à Thessalonique. Assourdi par des bruits terribles. Auditeur involontaire de verbiages privés de sens dont les locuteurs voulaient assourdir leurs solitudes. Les gens autour de moi clamaient leur non être. Avant que je m’y réaccoutume ces jacassements m’ont infligés plusieurs jours de migraines incessantes. Le XXI siècle est celui des bruits futiles…

Décider de revenir à une existence authentique ne signifie pas court-circuiter les liaisons technologiques mises en place par l’humanité moderne. Il nous faut pour ressentir l’infini amour que nous porte Dieu prêter l’oreille à la voix de la terre, aller le plus souvent possible à la campagne comme le conseillait Saint Païssios l’Athonite. Il nous faut pour consolider les assises de nos âmes revenir à l’ancienne tradition.

Traduction Nikita KRIVOCHEINE
Pravoslavie.ru

"Parlons d'orthodoxie" père Jean Valentin

Rédigé par Nikita Krivocheine le 28 Octobre 2013 à 06:29 | 1 commentaire | Permalien

A propos du projet de l’installation de la statue de Dzerjinski place Loubianka à Moscou le patriarcat de Moscou appelle à faire preuve de plus de sélectivité. Vladimir Legoyda, responsable du service d’information du Saint Synode, a déclaré : « Les monuments que nous érigeons doivent exprimer un consensus social quant à la signification pour le pays de telle ou telle personnalité, de tel ou tel évènement. Est-il concevable de vénérer, cela en même temps, la mémoire des bourreaux et celle des victimes ?

La société russe est divisée dans le regard qu’elle porte sur notre histoire. Quoi qu’il en soit ne nous laissons pas tomber dans l’absurde. Les chefs des polices politiques, que ce soit Dzerjinski ou même Benkendorf ne sauraient prétendre être considérés comme des héros méritant que leurs statues se dressent dans nos villes.

Chaque époque de notre histoire est riche en héros consensuels, en personnages suscitant le respect de tout un chacun quelles que soient ses vues politiques. Les statues du saint prince Vladimir sont-elles nombreuses en Russie ? Le tsar Ivan III n’a jusqu’à présent mérité aucune statue. Ces omissions et ces lacunes sont nombreuses.

Interfax religion

Traduction "PO"


Vladimir Legoyda: "L'Eglise en Russie n'a jamais eu autant de liberté intérieure et d'indépendance du pouvoir qu'aujourd'hui

Vladimir Legoyda :« Espérons que l’exposition « Art interdit » sera la dernière… »

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Octobre 2013 à 11:49 | 2 commentaires | Permalien

Décès de Monseigneur Gabriel - Mémoire éternelle!
"Parlons d'orthodoxie" a le regret d'annoncer le rappel à Dieu dans la nuit du 25 au 26 octobre de Monseigneur Gabriel (de Vylder), archevêque de Comane.
Mémoire éternelle! Вечная память! +

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Octobre 2013 à 14:30 | 7 commentaires | Permalien

Lettre ouverte aux Candidats  à l’élection de l’évêque dirigeant de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale : archimandrites Syméon Cossec, Job Getcha, Grigorios Papathomas
Chers amis,

Après avoir reçu l’accord de Mgr Emmanuel pour ce faire, les membres de l’OLTR appartenant à l’Archevêché des Eglises orthodoxes russes en Europe occidentale, ont fait parvenir, sous la forme d’une lettre ouverte, aux candidats à l’élection de l’évêque dirigeant de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale, placé sous l’omophore du patriarche de Constantinople, les questions qui préoccupent un certain nombre de fidèles de cet Archevêché.

Le texte est disponible à la une du site

Le texte complet est ICI octobre 2013.

OLTR – WEB-MASTER

Site de l'OLTR - Editorial d'Octobre 2013 "L'Eglise et l'Etat"

Le nouvel éditorial de l'OLTR "Quel Avenir pour l'Archevêché"

Séraphin Rehbinder : Des statuts arrangés

Déclaration de l’OLTR- 24 mars 2013 sur les difficultés actuelles de l’Archevêché

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Octobre 2013 à 09:43 | 17 commentaires | Permalien

Jésus-Christ en Syrie : je suis venu pour sauver le monde !
Les chrétiens sont des gens héroïques qui font parfois des gestes qui n’ont de cesse de m’étonner. Il se trouve qu’à la fin de la semaine dernière deux événements majeurs ont ébranlé l’importante communauté chrétienne de Syrie.

Le premier concernait la demande formulée par un nombre important d’individus d’obédience chrétienne qui ont sollicité l’obtention de la citoyenneté russe auprès de l’Ambassade de Russie en Syrie. Cette démarche symbolique prouvait que le seul espoir de ces gens est intrinsèquement lié à la présence orthodoxe russe dans la région. La deuxième facette de la même réalité concerne l’inauguration de la statue du Christ la plus haute du monde, dont la taille dépasse celle de Rio de Janeiro.

Cet événement aurait été orchestré par le Patriarcat de Moscou, un sculpteur arménien et le clergé orthodoxe syrien. La statue porte une inscription en araméen disant : « Je suis venu pour sauver le monde ! »


Nous avons demandé à Thierry Meyssan, premier journaliste de France vivant et travaillant en Syrie, de nous donner une idée de l’existence des chrétiens dans la région et du contexte à l’origine de l’érection de ce monument grandiose.

Thierry Meyssan. « La situation des chrétiens ici est la même que celle de toutes les personnes favorables à l’organisation laïque de la société. On peut distinguer la situation entre les gens qui s’en tiennent à une société du type saoudien et puis tous les autres impliquant toutes les minorités religieuses, dont les chrétiens ! Les chrétiens ici représentent la communauté la plus importante du Proche-Orient. C’était le cas il y a quelques années. Ça l’est encore plus depuis le départ en mars des chrétiens en Irak. Il y a un mois, survint une série d’attaques dans un village syrien dans la montagne où l’on continue à parler araméen. Ce village a été pris par les rebelles et puis repris par l’armée nationale. Pendant la période de la domination des contras il y a eu des massacres importants.»

LaVoix de la Russie. Croyez-vous à l’avenir des chrétiens en Syrie après le départ de Bachar al-Assad ?

Thierry Meyssan. « En premier lieu, la possibilité pour les chrétiens de vivre en Syrie, c’est quelque chose qui semblait acquis depuis des siècles et qui a vraiment été une caractéristique de la civilisation syrienne. A mon sens, aucune autre civilisation n’a été capable de le développer parce qu’ici les gens cherchaient à s’entraider. Par exemple, vous avez la Grande Mosquée de Damas où se trouvent enterrées les reliques de Saint Jean-Baptiste ! Et vous avez tous les jours, pendant des siècles et encore aujourd’hui des chrétiens et des musulmans priant ensemble dans cette mosquée ! Cette mosquée a été créée sur l’emplacement d’une ancienne église qui elle-même fut un ancien temple de Jupiter, etc. Et quand les musulmans fondèrent cette mosquée, ils ont dédommagé les chrétiens en leur donnant une église un peu plus loin. Et aujourd’hui encore les moines qui tiennent cette église appellent les musulmans à venir faire leurs prières de musulmans tandis que les imams appellent les chrétiens à aller à la messe. Donc c’est vraiment une communauté très ancienne !

Si l’Etat laïc syrien devait être renversé, bien évidemment il n’y aurait plus de société laïque ici. Il y aura une dictature religieuse de type saoudien. Et dans ce cas les églises seraient interdites et les chrétiens devraient partir. On se rappelle qu’en Arabie saoudite il est interdit d’avoir des églises et que le fait de prier comme un chrétien peut servir de cause d’incarcération même s’il y a des exceptions pour les compagnies tenues par les Occidentaux. »

LVdlR. Avez-vous entendu parler de l’inauguration de la statue de Jésus-Christ créée en Arménie, commandée par le Patriarcat de Moscou et les Orthodoxes syriens et qui, haute de ses 36 mètres, se dresse maintenant même au cœur des hostilités entre les camps rivaux ?

Thierry Meyssan . « Non, je n’ai pas entendu parler de cela parce qu’ici il y a eu une semaine de vacances. Il n’y a pas eu de journaux! »

Commentaires de l’Auteur. A chacun sa vérité. Pendant que la France renie sa religion en détruisant les églises et se taisant pudiquement à propos du sort des chrétiens syriens massacrés tous les jours en Syrie, les Russes, eux, collectent de l’argent dans les paroisses pour aider les malheureux et leur envoyer des vivres. Le témoignage poignant de Thierry Meyssan prouve une fois de plus le rôle désastreux que joue l’Arabie saoudite soutenue par le Qatar et la France dans cette région du Proche-Orient. T


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Jésus-Christ en Syrie : je suis venu pour sauver le monde !

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Octobre 2013 à 10:08 | 4 commentaires | Permalien

Une exposition itinérante s’ouvre à Arkhangelsk, à la mémoire des nouveaux martyrs: « Ils ont persévéré jusqu’au bout »
Une exposition itinérante intitulée « Ils ont persévéré jusqu’au bout » s’est ouverte à Arkhangelsk. Elle est consacrée à la mémoire des nouveaux martyrs qui ont péri sur la terre d’Arkhangelsk durant les premières années du régime soviétique. Cette exposition fera partie du Musée-mémorial des nouveaux confesseurs et martyrs, qui doit être inauguré au printemps prochain dans l’immeuble de l’école n° 38 d’Arkhangelsk, nous informe le journal « Tserkovny Vestnik ».

« Parmi ceux qui ont péri, il y avait des prêtres, des officiers de l’armée blanche faits prisonniers, mais aussi des civils venant des territoires repris aux blancs – hommes, femmes, enfants –, des matelots de Cronstadt, des paysans qui avaient soutenu la révolte d’Antonov dans la région de Tambov, des cosaques du Kouban et du Don avec leurs familles », nous a déclaré le directeur du musée, l’ethnographe Nicolas Soukhanov. « L’exposition est composée de 23 stands (9 d’entre eux ont été offerts par le monastère de Solovki). L’un des stands est consacré à la mémoire du néo-martyr l’archiprêtre Nicolas Popov, fusillé en 1918 à Chenkoursk. Après Arkhangelsk, le musée fera voyager l’exposition dans tous les musées ethnographiques de la région. »

N. Soukhanov a souligné que la mission de l’exposition ne consistait pas tant à montrer les horreurs perpétrées dans les premiers camps de concentration soviétiques (en particulier dans ceux de Kholmogory et de Pertominsk) ni les crimes commis par le régime bolchévique (quoiqu’une partie de l’exposition y soit cependant consacrée). L’idée est plutôt de faire connaître la grande ténacité et le courage dont ont fait preuve les néo-martyrs, de faire comprendre que les russes sont capables de véritables exploits dès qu’il s’agit de défendre leur foi.

D’après les chiffres avancés par Nicolas Soukhanov, entre 1920 et 1923 près de 25 000 personnes ont été massacrées (fusillées, noyées dans des péniches, mortes de faim ou de froid). Rien que dans le camp de Kholmogory il y eut 11 000 victimes.
« Nous projetons également de créer sur Internet un musée virtuel composé des fichiers des personnes tuées, à l’intention de ceux qui pour une raison ou pour une autre n’ont pas accès aux archives du FSB », a ajouté N. Soukhanov.

Rousskaïa Linia
18 octobre 2013

Traduction Elisabeth TOUTOUNOV
Une exposition itinérante s’ouvre à Arkhangelsk, à la mémoire des nouveaux martyrs: « Ils ont persévéré jusqu’au bout »


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Octobre 2013 à 11:57 | 1 commentaire | Permalien

Cérémonie exceptionnelle pour le navire franco-russe " Vladivostok"
C'est par la bénédiction orthodoxe du navire par le père Nicolas Ozoline selon la tradition russe qu'a commencé le protocole franco-russe très solennel qui a accompagné la mise à flot du "Vladivostok" premier des deux porte-hélicoptères en construction aux chantiers STX à Saint-Nazaire.

Cette cérémonie, qui parait d'extraordinaire en France, n'a rien d'exceptionnel pour les Russes car chez eux tous les évènements importants donnent lieu à une bénédiction, depuis l'intronisation du Président jusqu'à une ouverture de magasin, en passant par toutes sortes de nouveaux équipements publics ainsi que les voitures ou appartement privés… etc. On ne peut plus imaginer une inauguration en Russie sans bénédiction par le clergé d'un rang convenable à l'évènement et j'ai ainsi vu ouvrir une rue piétonne par le maire qu'accompagnait l'archevêque. Les racines de cette pratique très populaire plongent profondément dans la spécificité de la culture russe et le lancement d'un navire en est un exemple typique.

L'Amiral Viktor Chirkov, chef d'Etat-major de la marine de la Fédération de Russie, a pris la parole ensuite pour se félicité qu'à l'occasion de cette construction "l'amitié entre les deux États sorte renforcée".
L'amiral Bernard Rogel, chef d'Etat-major de la marine française, assistait à la cérémonie au côté de son homologue russe."Belle mer au BPC Vladivostok, qu'il connaisse le même succès que ses cousins français et soit l'aîné d'une grande famille franco-russe", a souhaité Patrick Boissier, le PDG de DCNS.

La moitié arrière du Vladivostok a été construite par les chantiers russes OSK de Saint-Petersbourg (Russie), tandis que DCNS construisait l'avant. Puis les deux parties ont été assemblées à Saint-Nazaire. Le contrat prévoit en outre que les futurs équipages russes de ces BPC soient formés à Saint-Nazaire avant la livraison définitive, ainsi qu'un transfert de technologie.

V.G

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Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 21 Octobre 2013 à 23:38 | 6 commentaires | Permalien

Jutta Scherrer: L’Église orthodoxe russe vue de l’Occident.
V. Golovanow

Le Dr Jutta Scherrer présente une intéressante synthèse des études occidentales sur l'Eglise orthodoxe russe. Je vous en présente des extraits significatifs.Les sous titres sont de VG

Introduction historique

"À la faveur de la perestroïka l’Église orthodoxe russe a connu un retour spectaculaire dans la vie publique russe, ainsi d’ailleurs que dans celle d’autres ex-républiques soviétiques comme l’Ukraine et la Biélorussie. Dans la construction identitaire postsoviétique, l’orthodoxie occupe une toute première place, les dirigeants politiques, au premier rang desquels les présidents Eltsine et Poutine, invitent à la renaissance de la vie spirituelle pour le nouvel État postcommuniste en se référant principalement à l’Église orthodoxe et ses traditions. Le marché du livre russe connaît un véritable boom de publications, de qualité très inégale il est vrai, témoignant de la « redécouverte » de l’orthodoxie. Mais en Occident aussi l’intérêt grandit pour le rôle de l’Église orthodoxe, passé et présent. Sans vouloir être exhaustive ni systématique, signalons quelques publications occidentales dont nous avons eu récemment connaissance."


Jutta Scherrer: L’Église orthodoxe russe vue de l’Occident.
Suit un très intéressant survol des témoignages des XV-XVIII siècles, que le Dr Dr Jutta Scherrer conclu:
"Sans se consacrer toujours à la description de l’orthodoxie, la plupart de ces voyageurs remarquaient les signes les plus apparents ou spectaculaires de l’Église orthodoxe, son fonctionnement, ses biens, sa hiérarchie, son clergé, ses cérémonies, ses chants, les rites « grecs », la vénération des icônes, et, plus rarement, sa théologie et ses dogmes. L’extrême pauvreté des prêtres, l’ignorance et la superstition des orthodoxes en général, mais surtout les rapports entre le pouvoir spirituel et le pouvoir séculier, bref, la suprématie de l’État sur l’Église et, dans la seconde moitié du XVII siècle, la rivalité entre le tsar et le patriarche (l’affaire Nikon) étaient les sujets les plus souvent évoqués."

Puis viennent les règnes des "Souverains éclairés": " L’image du pays et de ses traditions changeait et l’enjeu religieux s’estompait pour céder la place au politique. La glorification des réformes anticléricales de Pierre Ier et de Catherine II prend alors le dessus sur l’observation de l’Église chez les voyageurs étrangers. … Nombre de métaphores ou stéréotypes datant du XV- ou du XVI siècle, reflets de la perception du christianisme orthodoxe comme issu d’une société « barbare » et d’un clergé ignorant et corrompu, allaient survivre ou, selon la conjoncture, ressurgir jusqu’au xxe siècle et être utilisés dans une perspective dépassant de loin le cadre de l’orthodoxie.".


Jutta Scherrer: L’Église orthodoxe russe vue de l’Occident.
Le début du XXe siècle est dominé par le Concile de 1917-18 « Vatican II de la Russie » pour certains auteurs, dont le Dr Jutta Scherrer rappelle la publication des Actes par les pères par Hyacinthe Destivelle et Alexandre Siniakov:

"Autonome pour la première fois de son histoire par rapport à l’État, l’Église orthodoxe russe a entrepris dans cette période de troubles révolutionnaires de reconstituer l’ensemble de sa vie institutionnelle et de redéfinir sa mission … Destivelle jette un regard très positif sur le renouveau religieux de la société russe au début du xxe siècle et affirme que c’est la notion de sobornost’ développée par les slavophiles qui « contribua à faire avancer l’idée de concile » (p. 48). J’aurais quelques réserves par rapport à cette thèse, écrit le Dr Jutta Scherrer, car des parties importantes de la population russe n’étaient plus aussi proches de l’Église – même réformée – à cette époque (ce qui explique, entre autres raisons, le peu de résistance opposé à la politique antireligieuse du pouvoir bolchevique). Mais surtout, les slavophiles n’étaient pas connectés avec l’autorité de l’hiérarchie ecclésiastique et créèrent leur concept de sobornost’ non seulement sur la stricte base de la théologie orthodoxe, mais aussi sous l’impact du romantisme allemand. Les principes de la conciliarité (sobornost’) de l’Église orthodoxe et le concept de sobornost’ conçu par des slavophiles et développé par des philosophes et écrivains liés comme Vjaceslav Ivanov au mouvement littéraire du symbolisme au début du xxe siècle étaient donc, sur beaucoup de points, très différents, et les représentants de l’Église en étaient conscients. Je serais par contre tout à fait d’accord avec l’auteur selon lequel le potentiel de réformes inhérent au Concile de 1917-1918 était unique dans l’histoire de l’Église russe.

Jutta Scherrer: L’Église orthodoxe russe vue de l’Occident.
… C’est seulement à l’occasion du nouveau concile local (purement épiscopal cette fois) convoqué à Moscou entre le 13 et le 16 août 2000, que la réflexion du précédent concile a été reprise, explicitement ou implicitement, dans les statuts de l’Église orthodoxe russe. Mais il est évident aussi que le nouveau contexte politique et social exige des solutions nouvelles dépassant les décisions prises en 1917-1918."

L'époque actuelle

«A new war for souls» (une nouvelle guerre des âmes) est, pour le Dr Jutta Scherrer "Le leitmotiv un peu malheureux du volume, lancé par John Witte Jr., dans son introduction, qui part du constat qu’après l’œcuménisme affiché à l’époque soviétique, l’Église orthodoxe russe se manifeste de nouveau comme guide spirituel du peuple russe et se comporte de ce fait en rivale d’autres Églises chrétiennes et d’autres religions.

Malgré de nombreuses informations extrêmement valables sur les rapports Église/État dans la Russie prérévolutionnaire et soviétique ainsi que sur la législation actuelle (1993 et 1997) sur « la liberté de conscience et des associations religieuses » (…) certains chercheurs occidentaux (surtout John Witte Jr.) insistent trop unilatéralement sur l’ancien antagonisme Russie-Occident et sa continuité jusqu’à nos jours qui selon eux, empêche jusqu’à présent le rapport interreligieux, en d’autres termes, le rapport de l’Église orthodoxe russe à l’activité missionnaire des Églises occidentales. C’est surtout grâce à des auteurs russes, pour la plupart sociologues, comme Alexandre Shchipkov, Serge Filatov et Ludmilla Vorontsova que le lecteur obtient des informations précises et détaillées sur la situation concrète des catholiques et des protestants ainsi que sur les différentes sectes et nouveaux mouvements religieux dans la Russie postsoviétique. La dernière section de ce volume fait connaître les directives données aux missionnaires américains en Russie, reflétant ainsi plus que directement les projets de la société catholique américaine des missions étrangères (Maryknoll, Catholic Foreign Mission Society of America).

Le travail missionnaire de l’Église orthodoxe russe elle-même constitue le sujet d’un autre ouvrage collectif édité par les historiens Robert P. Geraci et Michael Khodarkovsky : Of Religion and Empire. L’excellente introduction explique le rapport très complexe des autorités ecclésiastique et étatique qui fonctionnent souvent main dans la main pour susciter des conversions dans l’immense territoire multiethnique que constitue la Russie tsariste en expansion permanente entre le xvie siècle et le début du xxe siècle. Pour dominer les populations des « borderlands », les intégrer socialement et idéologiquement et surtout créer une uniformité culturelle dans cette multitude de peuples différents, sinon une identité, – désignée par le terme de « russicité » (russkost’) –, l’État s’appuyait à dessein sur la force missionnaire de l’Église pour la construction culturelle de l’Empire. En Russie, la conquête militaire et politique fut toujours suivie par la mission orthodoxe. N’oublions pas que l’Empire russe hébergeait sur son sol des variantes d’au moins quatre grandes religions universelles : le christianisme, l’islam, le judaïsme, et le bouddhisme.

Les douze articles rédigés par des historiens et spécialistes d’anthropologie culturelle reflètent différentes tentatives de mission de l’Église orthodoxe russe dans le large spectre des groupes religieux de l’Empire russe : les vieux-croyants dans le nord de la Russie européenne, les uniates dans les provinces occidentales de l’Empire, les peuples musulmans du Caucase, de la steppe kazakh, de la région de la Volga, de l’Oural et de Sibérie, les peuples animistes comme les Maris, les Kalmyks et Buriates de Sibérie orientale qui appartenaient au bouddhisme tibétain ou lamaïsme, les peuples chamanistes, la conversion des juifs (entreprise avant tout pour recruter la jeunesse juive dans l’armée tsariste), et finalement la mission de l’orthodoxie en Alaska avant et après la vente de ce territoire aux États-Unis. … Sans pouvoir entrer ici dans les détails du traitement des conversions des différents peuples qui renvoient tous à une recherche de terrain sérieuse, possible surtout depuis l’accès aux sources en 1991, l'auteur souligne le grand intérêt de ce recueil d’articles : en effet, jusqu’à présent nous ne disposions pas d’une étude générale sur la diversité religieuse dans l’Empire russe montrant les contextes politiques, sociaux et culturels dans lesquels les expériences et les identités de ces minorités religieuses furent formées et parfois aussi tolérées par les instances étatiques. Ainsi, il est significatif que les chrétiens non orthodoxes dans l’Empire, considérés comme « Européens », ne furent pas assujettis au même processus de « mission civilisatrice » que les peuples non chrétiens. Pourtant, les dénominations chrétiennes furent soumises à des restrictions concernant le nombre de leurs églises, leur clergé, leurs écoles, pour empêcher leur dissémination au-delà de leur substrat ethno-national."

Jutta Scherrer: L’Église orthodoxe russe vue de l’Occident.

Conclusion

L'auteur analyse ensuite plusieurs ouvrages sur les relations entre la religion la littérature et la politique et conclu que "le nouvel intérêt pour les questions d’ordre religieux et philosophique que nous observons en Russie depuis la perestroïka laisse aussi des traces sur la recherche en Occident. Surtout en Allemagne et en Finlande, mais aussi aux États-Unis et en Grande-Bretagne, de nombreuses thèses de doctorat, des monographies et des anthologies sont consacrées, ces dernières années, aux penseurs orthodoxes russes tels Vladimir Soloviev, Serge Boulgakov, Nicolas Berdiaef, Pavel Florenskij, Vassili Rozanov, Semen Frank, Lev Sestov et d’autres encore. Ainsi, après presque un siècle de silence sur les quêtes religieuses ayant marqué si fortement la Russie prérévolutionnaire et sa littérature, la pensée religieuse russe inspire à nouveau un certain public occidental et de nouvelles tendances de recherches dans nos milieux universitaires."

L'article mérite une lecture complète - Référence électronique: Jutta Scherrer, « L’Église orthodoxe russe vue de l’Occident », Archives de sciences sociales des religions [En ligne], 138 | avril - juin 2007, mis en ligne le 05 septembre 2007, consulté le 14 octobre 2013. URL : http://assr.revues.org/5112 ; DOI : 10.4000/assr.5112 http://assr.revues.org/document5112.html

Le Dr Jutta Scherrer, née en 1942, est professeur en histoire russe à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS, Paris) et chercheur au Centre Marc Bloch (Berlin)

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 21 Octobre 2013 à 23:31 | 0 commentaire | Permalien

De plus en plus de chômeurs en Macédoine se rendent aux monastères pour y décrocher un emploi. Petites mains, ouvriers agricoles, la main-d’œuvre est la bienvenue et tout le monde y trouve son compte. Les laïcs ont un salaire, tandis que les religieux peuvent étendre leurs activités de production et subvenir ainsi aux besoins de la communauté et à l’entretien des lieux. Suite

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Octobre 2013 à 22:04 | 7 commentaires | Permalien

Une chorale d'enfants a, pour la première fois, chanté la divine liturgie à l'église-cathédrale des Trois Saints Docteurs.

La chorale est constituée par les enfants des paroissiens de l'église. Les jeunes chanteurs ont apprêter les prosphores consacrées pendant cet office, ont servi dans l'autel et ont fait les lectures des textes liturgiques. La chorale était placée sous la direction de la musicienne Anastasie Chernova. Ce sont les élèves de l'école du dimanche qui ont préparé l'agape qui a suivi l'office. Plus de 40 enfants ont ainsi participé à cette célébration.

La liturgie était présidée par Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse. Concélébraient les pères Maxime Politov et le protodiacre Alexis Sobolev. Ces liturgies avec la participation des enfants de la paroisse vont se poursuivre.
"Parlons d'orthodoxie" Lien
Une chorale d'enfants a, pour la première fois, chanté la divine liturgie à l'église-cathédrale des Trois Saints Docteurs (Paris)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Octobre 2013 à 19:18 | 1 commentaire | Permalien

Intervention au Sénat Français de Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse
Le 9 octobre 2013 le Sénat, Chambre haute du Parlement français, a procédé à des auditions consacrées au financement des associations cultuelles et des édifices du culte en France. A l'invitation de Monsieur Hervé Maurey, sénateur pour le département de l'Eure, c'est Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, vice-président de l'AEOF, qui a présenté le rapport.

Mgr Nestor a traité des principaux paramètres de la collaboration entre l’État français et les associations cultuelles du pays. Il s'est en particulier agi des aspects juridiques et financiers des relations entre le pouvoir laïc et les associations cultuelles.

L'auteur du rapport a fait part de sa vision des tendances qui peuvent être constatées quant au statut de la religion dans la société française contemporaine. Mgr Nestor a répondu aux questions posées par les journalistes.

Étaient présents des membres du Sénat, des juristes, des spécialistes de la religion ainsi que des représentants des médias.

"Parlons d'orthodoxie"

Lien Site officiel du diocèse de Chersonèse Patriarcat de Moscou

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Octobre 2013 à 19:03 | 1 commentaire | Permalien

Aurélie Charrier

Le 28 septembre 2013 avait lieu à Saint-Raphaël (83), le troisième volet du colloque intitulé « Europe d’hier et de demain », à l’initiative de la Communauté Saint Martin. Face à l’actuel défi identitaire, souligne Monseigneur Hollerich, archevêque du Luxembourg, qui préside la journée : « L’intellect de l’Europe demande la foi pour éclairer la raison ». Quelle sera la contribution des chrétiens à l’Europe de demain ?

Nous vous proposons une série de trois articles, reprenant les thèmes abordés dans trois des conférences de ce colloque, qui font entendre des voix de différents pays : le Père Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire orthodoxe russe en France, Monseigneur Aldo Giordano, observateur permanent du Saint-Siège auprès du Conseil de l’Europe depuis juin 2008, Monseigneur Hollerich, archevêque du Luxembourg.

Le rôle de la Russie dans la récente issue pacifique au conflit syrien semble témoigner d’une évolution de son rôle et de son image, en Europe et dans le monde, selon le Père A. Siniakov (Cf.1) Peut-être est-ce l’occasion de scruter de manière nouvelle « l’Orient de l’Europe », et de s’interroger sur l’apport des orthodoxes des pays de l’est à la fraternité européenne ?

Trois éléments paraissent particulièrement décisifs pour comprendre ce que la spiritualité orthodoxe pourrait apporter à la culture européenne : le sens de la beauté, la proximité avec la création, le souci de la communauté ou « sobornost ».

Le sens de la beauté

La spiritualité orthodoxe lie intimement la religion à l’art, et à la beauté.

D’ailleurs, selon la « Chronique des temps passés », lorsque le prince Vladimir 1er cherche quelle religion embrasser, c’est la beauté du culte byzantin qui détermine sa décision en faveur de la religion chrétienne. En effet, quand les émissaires envoyés dans la capitale byzantine assistèrent à la Divine Liturgie et aux diverses cérémonies qui avaient lieu à Sainte-Sophie, leur impression fut si forte qu’ils en furent stupéfaits et rapportèrent à leur souverain : « Nous ne savions plus si nous étions au ciel ou sur la terre, car il n’y a pas sur terre un tel spectacle ni une telle beauté, et nous sommes incapables de l’exprimer. Nous savons seulement que c’est là que Dieu demeure avec les hommes et que leur culte dépasse celui de tous les autres pays. Cette beauté, nous ne pouvons l’oublier et nous savons qu’il nous sera désormais impossible en Russie de vivre d’une manière différente ». Cette splendeur semble au prince Vladimir un argument en faveur de la vraie foi. Il est baptisé en 988 et la Russie devient ainsi chrétienne.

Cette beauté dans la spiritualité et la liturgie orientales, manifestée en premier lieu dans les célébrations, rappelle que l’art a une mission sacrée, une mission théurgique : l’art vrai est, d’une certaine façon, Parole de Dieu. Si Dostoïevski annonce que « La beauté sauvera le monde », Hans Urs von Balthasar, auteur d’une esthétique théologique, développe quant à lui cette « mission » de la beauté.

La proximité avec la création

Une seconde caractéristique de la spiritualité orthodoxe est une grande proximité avec la nature, avec la création de Dieu. La beauté du cosmos conduit à la connaissance de Dieu, et inversement, la connaissance de Dieu permet de découvrir la vraie beauté du monde, comme révélation. De plus, la spiritualité russe manifeste que l’homme est solidaire avec la nature. La réconciliation eschatologique, apocalyptique, avec la nature est le signe d’un retour au paradis originel, en témoignent les grands saints slaves, comme Saint Séraphin de Sarov.

Pour la pensée russe, le christianisme n’est pas une religion du salut individuel de l’homme, mais a des conséquences cosmiques, universelles. Le péché est non seulement une catastrophe pour l’homme lui-même, mais aussi pour le cosmos. Ainsi, l’anthropologie paraît inséparable de la cosmologie : c’est la matière et tout le cosmos qui sont appelés à être transfigurés.

Dans un contexte où le souci de la création et où la question de la relation entre les hommes et la nature sont très actuelles, cet apport de l’orthodoxie ouvre des perspectives intéressantes pour une réflexion chrétienne sur l’environnement.

La préoccupation pour la communauté ou « sobornost »


Enfin, la préoccupation pour l’ensemble de la communauté est aussi une caractéristique de la spiritualité orthodoxe.....SUITE Blog Terre de compassion

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Père Alexandre Siniakov
En 2008, il a été nommé par le Saint-Synode du patriarcat de Moscou recteur du Séminaire orthodoxe russe en France. Il est aussi secrétaire du diocèse de Chersonèse aux relations avec les Églises, la presse et la société par le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe et secrétaire du Conseil diocésain et membre de la Représentation de l’Église orthodoxe russe près les institutions européennes à Bruxelles.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Octobre 2013 à 10:38 | 1 commentaire | Permalien

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