A la question: "Etes-vous préoccupé par la situation et l'avenir des communautés chrétiennes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord?" nos lecteurs ont répondu:

Oui, je suis très inquiet pour les chrétiens vivant dans ces régions. 90.91%

Non, cette question ne me préoccupe pas particulièrement. 9.09%

187 Votants

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Octobre 2013 à 17:03 | 0 commentaire | Permalien

Serge Tchapnine: « Le dialogue se fonde sur le témoignage » - 2013  Club "VALDAI"
Intervention de Serge Tchapnine au monastère de la Vierge d’Ivérie dans le cadre du club Valdaï « La diversité de la Russie face au monde moderne, 2013 »

Je tiens tout d’abord à exprimer ma gratitude à Serge Schmemann (le fils du père Alexandre Schmemann) pour son admirable et très expressif récit consacré à la vie de l’émigration russe. Je ne peux cependant être d’accord avec lui pour dire que « l’émigration a déjà transmis à La Russie tout ce qui pouvait l’être ». Qu’est-ce que l’émigration n’a pas encore transmis à la Russie de ce qui doit l’être ? J’aspire à ce que vous transmettiez à la Russie votre vision d’une Russie authentique, ancrée dans son histoire et non soviétique. Je pense au nouveau livre que Serge Schmemann consacre à son père, le protopresbytre Alexandre. Cet ouvrage intitulé « La liturgie de la mort » doit paraître en octobre. Il s’agit d’un puissant et convaincant témoignage de l’inexistence de la mort.

Nous avons, au début du débat, entendu les allocutions de nombreux officiels. En ce qui me concerne je tiens à intervenir en tant qu’orthodoxe et que chercheur se consacrant à l’étude de la vie religieuse dans la Russie de nos jours.Je m’en tiendrai à cinq affirmations. D’abord :

I. - Les quatre domaines de notre dialogue

Le dialogue auquel participent l’Eglise orthodoxe russe ainsi que les autres communautés religieuses est axé sur quatre domaines essentiels :
- Echanges entre diverses religions et communautés religieuses
- Echanges entre les communautés religieuses et l’Etat (y compris entre les institutions interétatiques)
- Entre les croyants et les non croyants
- Echanges au sein des communautés religieuses.

Chacun de ces domaines est spécifique mais le cadre de ce débat ne me laisse pas le temps d’en traiter dans le détail.

II. Les concepts dont nous opérons

Ossip Mandelstam avait constaté que « lorsqu’ une époque historique est proche de sa fin les concepts abstraits commencent à émettre des relents nauséabonds ». Très franchement, c’est aujourd’hui une constatation que je partage.
Le métropolite Hilarion a déjà relevé que le dialogue inter-religieux ne se fonde pas aujourd’hui sur la nature de la foi confessée par les participants à ce dialogue. Il y a dans cette approche des traits positifs comme d’autres qui le sont moins. Quoi qu’il en soit il en découle la nécessité d’élaborer une langue nouvelle, des concepts nouveaux. Langue et concepts qui seraient entendus par l’ensemble des interlocuteurs. Comment définir le langage que nous tenons aujourd’hui ? Tous ou presque les responsables religieux ont recours au langage usité par la société laïque. Les documents élaborés en commun sont pratiquement inaccessibles aux membres des communautés religieuses. Comment ce dialogue pourrait aboutir si le langage employé nous est étranger ? Nous avons recours ces dernières décennies à des notions abstraites. La signifiance de ces notions s’estompait au fil des ans. Je pense à des concepts tels que : « idéaux, valeurs, spiritualité ».

Théologiquement parlant la manière dont ces notions sont liées avec les réalités de la vie spirituelle dans son acceptation chrétienne devient de moins en moins apparente. Pouvons-nous nous permettre de continuer à passer outre cet état de chose ? Question jusqu’à présent sans réponse.

III. Domaine du dialogue

L’expérience du dialogue inter-religieux montre qu’il existe « deux espaces » relevant de ces échanges.

1. Le premier de ces espaces peut être envisagé comme étant « artificiel ». Participation de délégations officielles, négociations, élaboration de textes communs, etc.
2. Le deuxième de ces espaces peut être considéré comme étant « naturel ». Je pense à une conversation comme entre voisins et qui présuppose la nécessité de la coexistence de diverses communautés sur le même territoire.
Ces deux espaces ne sont pas détachés l’un de l’autre.

IV. Problèmes que pose la religion politisée

De nos jours l’islam n’a plus le monopole de la politisation. Qui pourrait dire que l’orthodoxie moderne ne véhicule pas des orientations similaires tendant à la politisation de la religion ? Il est probable que nous sommes dans une époque qui fait que toutes les religions deviennent peu à peu politiques. Alors que les religions traditionnelles qui ne se laissent pas politiser sont sur le déclin. Quel sera le tableau dans quinze ou vingt ans ? Qui le dira ? Le concept même de religion politisée est loin d’être élucidé. Les musulmans qui sont intervenus aujourd’hui nous ont dit qu’un dialogue entre l’islam traditionnel et les salafistes reste inconcevable.

Voilà déjà plusieurs années qu’est survenue la notion « d’orthodoxie politique ». Ce nouveau concept, étrange au premier abord, véhicule un contenu tout à fait clair. Il s’agit de personnes certes extrêmes mais encore non assoiffées de sang. Leur radicalisme ne s’exprime pas encore par des actes terroristes et le recours aux armes. Les tenants de cette orientation se satisfont d’un discours populiste et de manifestations relevant du « street art ». Mais qui pourrait garantir que les choses en resteront là alors que la hiérarchie ecclésiale manifeste sa tolérance à l’égard de cette tendance ? Comment ne pas évoquer les mythes erronés devenus lieux communs idéologiques : pour ce qui est des orthodoxes je pense à la notion de « Sainte Russie ».

V. Problèmes que pose la religion laïque post soviétique

Répondant à une question d’Alexandre Prokhanov - le métropolite Hilarion s’en est référé à la mémoire historique. Comment ne pas reconnaître que l’héritage soviétique pose problème à l’Eglise orthodoxe ? Or, le pardon et la réconciliation ne sont pas les seules questions, loin de là, que pose l’histoire du XX siècle.

Le communisme des vingt premières années qui ont suivi la révolution de 1917 était de toute évidence d’une nature religieuse. Bien des choses ont déjà été dites à ce sujet. Par la suite cette exaltation quasi religieuse a été tempérée. Mais les rudiments du communisme, vision religieuse du monde, persistent dans les consciences de nos contemporains. Des rituels communistes relevant du religieux ont survécu jusqu’à nos jours.

A partir de la fin des années 80 des millions de Russes se sont fait baptiser. Cela sans connaître les vérités premières de la foi chrétienne. Des notions relevant de la religion laïque soviétique et post soviétique ont ainsi investi la vie de l’Eglise orthodoxe. Des concepts paradoxaux se sont constitués « communiste orthodoxe ou stalinien orthodoxe ». Certains vont jusqu’à se déclarer chrétiens orthodoxes tout en précisant que Staline relève à leurs yeux de la sainteté ! Cette religion laïque contribue à ce que l’orthodoxie russe connaisse une dérive vers une religion quasi politique. Deux caractères saillants de cette orthodoxie : il ne s’agit plus d’une foi personnelle en le Christ sauveur mais d’une idéologie personnalisée, d’un patriotisme soviétique réédité, voire d’une adhésion aux structures politiques de l’Etat moderne. Cette idéologie personnalisée suppose le combat pour la « pureté de l’orthodoxie », la recherche et la condamnation des « ennemis de l’intérieur », de la division des chrétiens orthodoxes en libéraux et en conservateurs, en traditionalistes et en rénovationnistes, etc.

… Nous nous devons d’être responsables dans nos échanges. Nous sommes dans un siècle de technologies modernes de l’information et il ne nous est donc pas difficile de conclure que le témoignage personnel importe bien plus que le dialogue institutionnalisé. Nous manquons, et c’est terrible, de responsables religieux expérimentés et bénéficiant du prestige indispensable. Il y en a fort peu. La réputation dont bénéficie notre interlocuteur est le meilleur point de départ d’un tel dialogue. Ma foi, ma vie dans cette foi doivent être évidentes non seulement à mon propre regard mais aussi aux yeux de ceux qui m’entourent.

Je conclus de ce qui vient d’être dit que les communautés religieuses de la Russie moderne ne sont pas encore prêtes à approfondir cet indispensable dialogue.

Serge Tchapnine,
( rédacteur en chef de « La revue du patriarcat de Moscou » ЖМП , professeur à l’université orthodoxe Saint Tikhon)

17 septembre 2013
Traduction Nikita Krivocheine

Сергей Чапнин - В основе диалога – личное свидетельство
Выступление на заседании дискуссионного клуба "Валдай" в Иверском монастыре по теме "Многообразие России для современного мира".
Serge Tchapnine: « Le dialogue se fonde sur le témoignage » - 2013  Club "VALDAI"


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Octobre 2013 à 10:29 | 3 commentaires | Permalien

Chers amis,

Nous vous informons que le nouvel éditorial d'Octobre 2013, signé du président, vient d’être publié et proposé à la une du site de l’OLTR. Le texte intitulé "L'Eglise et l'Etat" est disponible sur le SITE d'OLTR

5 octobre 2013. OLTR – WEB-MASTER

Rappel: l'éditorial de l'OLTR (septembre) "Quel Avenir pour l'Archevêché" et DISCUSSION

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 6 Octobre 2013 à 10:16 | 2 commentaires | Permalien

La cérémonie qui marquera, dimanche 6 octobre 2013, le 1700e anniversaire de l’Edit de Milan, n’accueillera pas moins de sept hauts dignitaires de l’église orthodoxe et les présidents de Serbie et du Monténégro. Elle aura lieu dans la ville de Niš, lieu de naissance du premier empereur romain chrétien, Constantin le Grand.

Le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier, le patriarche Théophile de Jérusalem et le patriarche Kirill de Russie sont au nombre des invités.

Le Président Tomislav Nikolić, le Premier ministre Ivica Dačić ainsi que de nombreux membres du gouvernement, le Président de la Republika Srpska de Bosnie-Herzégovine (RS) Milorad Dodik et le Président du Monténégro Filip Vujanović assisteront à la cérémonie.

Le patriarche serbe Irinej a appelé tous les croyants et les gens de bonne volonté à se joindre à la cérémonie finale pour marquer cet grand événement historique..

L’évêque de Bačka, Irinej Bulovic a déclaré à la conférence de presse que les célébrations commenceront vendredi dès l’arrivée des premières délégations. La cérémonie officielle aura lieu dimanche où la liturgie sera célébrée dans la nouvelle église Saint Constantin et Sainte Hélène de Niš. Il a aussi annoncé la venue des archevêques de Chypre et de Grèce, du Métropolite de Varsovie, d’une délégation de Bulgarie et de représentants d’Alexandrie.SUITE balkanscouriers

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 6 Octobre 2013 à 09:36 | 7 commentaires | Permalien

Début de la visite de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille à l’Église orthodoxe de Serbie
Le 4 octobre 2013, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie est arrivée à Belgrade, capitale de la Serbie. Sa Sainteté vient visiter l’Église orthodoxe serbe à l’occasion des célébrations du 1700e anniversaire de l’édit de Milan.

La délégation officielle accompagnant le Patriarche Cyrille se compose du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures, de l’évêque Serge de Solnetchnogorsk, chef du secrétariat administratif du Patriarcat de Moscou, de l’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du DREE et de l’archiprêtre Igor Iakimtckouk, secrétaire du DREE aux relations interorthodoxes.

Début de la visite de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille à l’Église orthodoxe de Serbie
A l’aéroport de Belgrade, Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie attendait le Primat de l’Église orthodoxe russe avec plusieurs membres de l’épiscopat et du clergé de l’Église serbe, ainsi que l’archiprêtre Vitaly Tarassev, recteur du métochion de l’Église russe à Belgrade, I. Mrkic, ministre des Affaires étrangères de Serbie, Alexandre Antic, ministre des Transports et l’ambassadeur de Russie en Serbie, A. Tchepourine.

Le Primat de l’Église orthodoxe serbe a salué Sa Sainteté le Patriarche Cyrille, le remerciant de sa venue. Les Serbes considèrent les Russes comme leurs frères, a assuré le Patriarche Irénée : « Nous sommes très proches les uns des autres, nous avons les mêmes racines, le même sang slave coule dans nos veines, nous confessons la même foi ».

Suivant le Patriarche Irénée, la visite du Primat de l’Église orthodoxe russe « apportera le plus grand profit à l’Église du Christ, elle permettra de rapprocher encore plus les hiérarques et les peuples orthodoxes entre eux. »

Le Patriarche Cyrille a salué à son tour le Primat de l’Église serbe, qu’il a remercié de l’avoir invité à participer aux célébrations du 1700e anniversaire de l’édit de Milan.

« Il s’agit d’un évènement vraiment historique, car l’empereur Constantin le Grand de Rome a signé il y a 1700 ans un document qui non seulement a légalisé le christianisme dans l’Empire romain, mais encore a posé les fondements des relations entre les autorités civiles et l’Église, la société non chrétienne d’alors et l’Église du Christ. Ce modèle de relations du laïc et de l’ecclésiastique, qui a été développé par la suite à Byzance, a été le fondement chrétien du développement civilisationnel de l’Europe. SUITE + PHOTOS

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Octobre 2013 à 20:52 | 1 commentaire | Permalien

L’Inauguration de l’Institut de Théologie Orthodoxe "Apôtre Paul" qui aura lieu le samedi 5 octobre 2013, à 10h00 en présence aussi de l'archevêque Michel de Genève (Église russe hors-frontières)

L’orthodoxie est reconnue depuis 1985 en Belgique mais n’avait pas encore d’Institut théologique. C’est fait ! Ce samedi 5 octobre, le Métropolite Panteleimon, archevêque du Patriarcat œcuménique de Constantinople qui en sera le recteur et son directeur, le Révérend Dr Constantin Kenanidis le lanceront officiellement à la Chapelle de la Résurrection, rue Van Maerlant 22-24 à Etterbeek.

"L’Orthodoxie est bien présente chez nous depuis longtemps déjà bien avant sa reconnaissance" explique le Métropolite. "Celle-ci permet cependant d’organiser des cours de religion orthodoxe dans nos écoles. Pour préparer les enseignants à cette tâche importante et responsable et pour attester leurs capacités d’enseignant, nous avons décidé de créer l’Institut Apôtre Paul qui sera le seul établissement de formation théologique officiellement reconnu par l’Eglise orthodoxe à cette fin.

Les futurs enseignants de religion orthodoxe seront dotés des outils pédagogiques indispensables pour que l’enseignement de ce cours soit un vrai témoignage de foi mais permette aussi de se situer par rapport aux différentes convictions dans la société sécularisée et multiconvictionnelle où nous vivons et cela en mettant en évidence la citoyenneté européenne". L’Institut est ouvert aux chrétiens orthodoxes mais toute personne désirant approfondir ses connaissances sur la foi et la vie orthodoxes est aussi la bienvenue. Précision importante encore : l’Institut sera aussi ouvert à tous les courants de l’Orthodoxie. A l’image de ses professeurs qui sont d’origines orthodoxes diverses.

"L’Institut se veut donc une preuve d’unité dans notre foi commune où, comme St Paul le dit si bien, il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ (Gal. 3,28)" conclut le Métropolite.

Christian Laporte

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Octobre 2013 à 16:30 | 15 commentaires | Permalien

Le 13 octobre 2013: Evénement solennel consacré au 60ème anniversaire de la naissance au ciel de mère l’abbesse Nina (Bojanus) (1876 - 1953)
Le 13 octobre 2013, Dimanche, à 17h00 un événement solennel consacré au 60ème anniversaire de la naissance au ciel de mère l’abbesse Nina (Bojanus) (1876 - 13.10.1953) aura lieu au Centre Saint Thomas à Strasbourg (adresse : 2 rue de la Carpe Haute, Strasbourg-Robertsau, parking). Entrée libre dans la mesure des places disponibles.

L’abbesse Nina suscite aujourd’hui une grande vénération au sein de l’Eglise Orthodoxe Russe, on voit un intérêt croissant vers son héritage spirituel. Philippe Edel, historien strasbourgeois, a récemment découvert les origines alsaciennes de sa famille.

Lire Les racines alsaciennes de l’higoumène Nina (Bojanus) et 2- em partie par Philippe Edel


Cette famille donna de nombreuses personnalités à la Russie :

Ludwig Heinrich, savant naturaliste et professeur à l’université impériale de Vilna (Vilnius) ; Karl Karlovitch, premier historien de l’homéopathie en Russie ; Semen Karlovitch, linguiste et spécialiste de la phonétique russe pour les anglophones. Ces recherches découvrent toute une couche des liens humains qui ont existé entre la France, l’Allemagne, la Biélorussie et la Russie.

A l’initiative du monastère Saint-Sauveur et Sainte-Euphrosyne de Polotsk un livre sur la vie de l’abbesse Nina comprenant son œuvre « Nos conversation sur la vie » a été publié en Russie. En 2011 « Les Saisons d’Alsace » guidé par les DNA intitulées « Les Alsaciens dans le monde » ont fait paraitre un article sur la famille Bojanus et en 2013 le magazine du Patriarcat de Moscou a publié sa version russophone.

C’est pour participer à l’événement consacré au mémoire de mère Nina une délégation - constituée avec la bénédiction de Son Eminence le métropolite Philarète de Minsk et toute la Biélorussie - viendra à Strasbourg. Elle sera conduite par l’évêque Séraphin de Bobrouïsk et Bykhov, premier vice-recteur de l’Institut Saints Cyrille et Méthode de l’Université d’Etat de Minsk, et comprendra Mme Tatiana Polouchkina, dirigeante du Comité éducation et santé de l’Assemblée locale de Polotsk, trois moniales du monastère de Polotsk et une femme médecin homéopathe de Moscou.

Le programme de la manifestation ICI

Organisation:

Représentation de l’Eglise Orthodoxe Russe auprès du Conseil de l’Europe
Union internationale des Alsaciens
DNA

Soutien:

Ambassade de la Biélorussie en France

Consulat général de la Russie à Strasbourg

Langues de travail

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Octobre 2013 à 13:25 | 1 commentaire | Permalien

Suivant les calculs du groupe de recherche américain The Pew //// Research Center, les chrétiens orthodoxes sont aujourd’hui 260 380 000.

Parmi les dix pays possédant la plus forte population orthodoxe, ont compte la Russie, l’Ethiopie, l’Ukraine, la Roumanie, la Grèce, la Serbie, la Bulgarie, la Biélorussie, l’Égypte, la Géorgie. En Éthiopie et en Égypte, la majeure partie des chrétiens sont les fidèles des Églises copte et éthiopienne, qui font partie des Églises dites « préchalcédoniennes ».

Trois pays de la liste, la Russie (101 405 000 orthodoxes), l’Ukraine (34 850 000) et la Biélorussie (5 900 000) font partie du territoire canonique de l’Église orthodoxe russe. La population orthodoxe de ces états représente 54,7% du nombre total de croyants orthodoxes dans le monde entier.

L’Église orthodoxe russe a la charge des orthodoxes de 14 pays. En dehors de la Russie, de l’Ukraine et de la Biélorussie, elle englobe la Moldavie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Chine et le Japon. Par ailleurs, des communautés du Patriarcat de Moscou existent dans de nombreux pays du monde, où réside une diaspora russophone.

MOSPAT

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 3 Octobre 2013 à 10:46 | 7 commentaires | Permalien

Une église sur le bord de la route
Valérie Potapov
Traduction Elisabeth Toutounov

Une église sur le bord d’une route à grande circulation. Qu’est-elle donc ? Une vision éphémère par la fenêtre de la voiture, une courte halte pour une âme blessée, pour une demi-heure, une heure peut-être, ou bien une bonne raison de s’éterniser, et plus tard, à chaque passage de ralentir de s’arrêter ? Ce petit point sur la carte peut-il devenir le centre d’une vie, ou ne demeurera-t-il qu’un intermède de voyage ?

Nous sommes au village de Troubino, dans le district de Stchelkov de la région de Moscou ; à 36 kilomètres de Moscou en ligne droite, ou presque. La route est monotone, soporifique ; une dernière descente, et juste après le panneau indiquant le nom du village, elle se métamorphose, change de caractère, s’aplanit, pour s’élancer ensuite vers le haut ; comme si elle comprenait, elle aussi, où elle va. Une petite église blanche s’élève au centre du village, l’église Saint-Serge-de-Radonège. Entre la route et l’entrée de l’église, il n’y a qu’un pas.

Mon interlocuteur me raconte un de ses souvenirs de « l’église sur le bord de la route » :

Un homme me rattrape dans le village de Frianovo : « Attendez, attendez ! Pardonnez-moi, vous êtes bien prêtre ? » - « Oui, c’est bien cela. » - « Et où donc célébrez-vous ? » - « A Troubino ». Silence. « Il y a une église là-bas ??? ». Il ressort de ses paroles qu’il est le chauffeur du car « Moscou-Frianovo », qui passe au moins cinq fois par jour par Troubino, et donc devant l’église. Il y a là tout un symbole : qui n’a pas besoin de l’église passe son chemin.

Une église sur le bord de la route
Notre entretien se déroule dans un petit réfectoire, après la liturgie du dimanche. Père Antoine Senko attend des fiancés qui doivent se marier. Ils sont en retard, et les paroissiens autour de nous plaisantent : « la fiancée a déjà peur », « ils ont changé d’avis, pas de doute ». Je demande si cela s’est déjà produit.

Pas pour un mariage, mais une fois des funérailles ont été annulées. Ils sont arrivés directement de la morgue, ils ont parlé du défunt, qu’il était là-bas, pas très loin, ils pleuraient et disaient qu’ils allaient bientôt revenir avec lui, ils ont instamment demandé qu’on les attende. Nous avons attendu, attendu, mais personne n’est jamais venu. Ils n’ont même pas téléphoné.

Cet église au bord de la route a essentiellement ceci de particulier, que sa vie paroissiale est impossible à planifier. C’est à cause de sa situation géographique. La circulation est si intense de Moscou et vers Moscou, avec ceux qui partent en congé, ceux qui vont travailler, qu’il est parfois impossible de traverser. De temps à autre, on entend crisser les freins : les gens arrivent sans prévenir, laissant là leur voiture, refusant de répondre au chauffeur de taxi, aux parents, aux amis qui leur courent après. Lentement, avec respect, ils se signent à l’entrée de l’église. Parfois, ils se dandinent d’incertitude, puis se décident enfin, timidement, à se faufiler à l’intérieur. D’autres ouvrent la porte avec brusquerie, cherchant le prêtre à qui ils vont raconter avec la même énergie « leur vie tout entière ».

Il y a cinq ans environ, il s’est passé ceci : une femme s’est arrêtée devant l’église en pleine détresse. Elle venait d’apprendre que son mari avait péri dans une catastrophe aérienne. Avec une amie, elles avaient quitté la datcha pour rejoindre Moscou. Elle a remarqué l’église devant laquelle elle était passée si souvent sans jamais y entrer. Pendant un long moment nous avons marché autour de l’église, nous avons parlé, puis je l’ai emmenée dans l’église, où nous avons prié. Elle est repartie plus calme, consolée – à tout le moins elle comprenait ce qu’elle avait à faire.

Une église sur le bord de la route
C’est le genre d’histoire dont le père Antoine se souvient avec joie. Les gens des environs ont une règle : si une personne se trouve en difficulté, on l’amène sur-le-champ au père. Et si la rencontre a apporté du soulagement à cette personne, c’est toute la paroisse qui s’en réjouit.
L’été est une période tendue. Route de transit, route des vacances : le mélange est explosif. Le flot de personnes réclamant d’urgence ceci ou cela (par exemple, de baptiser un enfant) s’amplifie. Les freins crissent, la famille sort des voitures, le bruit s’amplifie, quelqu’un parle avec colère, raconte qu’en ville on leur a proposé « je ne sais quels entretiens », mais que l’enfant, le voici, avec nous, il est si mignon, mettez-lui la croix, mon père, et séparons-nous bons amis. Les choses ne se passent pas toujours bien, malgré toute la bonne volonté qu’on y met. Et lorsque le prêtre, là encore, parlent d’entretiens pour les catéchumènes, toute la procession s’en retourne avec fureur vers les voitures et disparaît.

* * *

Le père Antoine se doit de se préoccuper de tous. cela le contrarie de voir qu’à cause des gens de passage, les paroissiens de souche sont parfois relégués au second plan : le temps manque tout simplement pour eux. Et le prêtre de faire remarquer, que le rôle d’une église sur le bord d’une route est, avant tout, missionnaire. Nul besoin de partir où que ce soit. La route se charge d’amener celui qui en a besoin. Plus tard, certains deviendront des paroissiens de cette église, d’autres iront dans une autre église, mais pour beaucoup cet arrêt sera effectivement devenu un événement crucial.

Un jour, un alpiniste s’est arrêté tout exprès. Avant de partir à la conquête de nouveaux sommets, il souhaitait être baptisé. Cela, je ne l’ai su que plus tard. Ce jour-là il m’a sauté dessus alors que je confessais une de mes paroissiennes, et m’a demandé : « Quand pouvez-vous me baptiser ? ». Stupéfait, je lui ai répondu : « Jamais ! » Du coup cela a été son tour d’être stupéfait, et il a demandé : « Mais pourquoi ? » Je lui ai dit : « Qu’avez-vous donc fait pour pouvoir recevoir le baptême ? » - « Que faut-il faire ? » - « Prenez l’Évangile, lisez-le, et vous voudrez peut-être changer d’avis ? Parce que cela vous est étranger ou inutile ? » Deux mois et demi passent. La sonnette retentit. « Bonjour, dit l’homme, vous me reconnaissez ? Souvenez-vous, vous m’aviez conseillé de lire l’Évangile. Eh ! bien, j’ai lu le Nouveau Testament. Après cela, je suis retourné dans ma famille, ma femme m’a accueilli et pardonné ; j’ai changé certaines choses dans ma vie, et maintenant je voudrais discuter avec vous de la possibilité de me baptiser. » C’était la première fois que je baptisais un adulte. C’était en 2005, les tout débuts de ma prêtrise. Avant cela j’avais peur de baptiser les adultes. Quand on baptise un bébé, on ne voit aucune manifestation explicite du sacrement accompli : le bébé pleure puis s’endort, les grand’mères s’attendrissent, tout le monde est content. Mais là, lorsque je me suis tourné pour lui mettre la croix, il rayonnait, comme un enfant qui sourit. « Père, je me sens si léger ! » Il était visible qu’il avait ressenti la joie de communier avec Dieu. Après cela, je n’ai plus eu peur, ni de baptiser, ni de mener des entretiens, ni même parfois de refuser.

Une église sur le bord de la route
Père Antoine lui-même était souvent passé par cette route devant les murs à demi écroulés de l’église. Jamais il n’avait imaginé qu’il était possible de la restaurer, sans parler du fait qu’il serait appelé à y célébrer. La proposition du doyen lui fut un choc. Aussi, quand le futur recteur entra pour la première fois dans l’église Saint-Serge-de-Radonège, sa situation géographique était bien le cadet de ses soucis. La chapelle en pierre construite en 1849, transformée une dizaine d’années plus tard en église par la famille des marchands Botcharov, autrefois richement ornée de fresques, pourvue d’un clocher de 10 cloches, avait été fermée en 1942. Ensuite, l’église fut carrément transformée en grange à foin. Les offices reprirent en 1996 ; le recteur père Vladimir essaya, autant que faire se peut, de remettre l’église en état. Pourtant, le père Antoine se souvient du temps pas si lointain où les gamins jouaient sur les murs en ruine, où des bouleaux et des buissons de framboises poussaient sur le toit, et où il ne restait de la coupole que sa structure en métal et une croix toute rouillée. Il comprenait qu’il y aurait beaucoup à faire. Ce qui l’encourageait, c’était les histoires racontées par le précédent recteur, toutes liées à la route.




Une église sur le bord de la route
Les ouvriers avaient posé le sol en marbre, puis vint le jour où il fallait les payer, mais il n’y avait pas d’argent ; il en fallait beaucoup. Alors le père Vladimir s’agenouilla devant la relique la plus sacrée de l’église, l’icône de Saint Serge retrouvée peu de temps avant, et récita l’acathiste. Au bout d’un certain temps un homme entre dans l’église : « j’ai eu une rentrée d’argent, je veux en donner à l’église. » Il le donne et s’en va. Stupéfait, le père Vladimir lui court après, et tout en courant il réussit à lui poser deux questions : quel est son nom, et d’où provient l’argent. « Je m’appelle Serge, quant à l’argent, c’est une prime que je n’espérais plus recevoir, et que j’ai décidé de donner à l’église. » Bien évidemment, la somme correspondait exactement à qu’il fallait payer aux ouvriers. »

J’ai moi aussi une histoire d’argent. Une histoire drôle, liée à la route elle aussi. Une voiture s’arrête, en sort un homme qui court après le prêtre, moi donc : « Père, vous avez des cierges verts ? Non ??? » Puis c’est au tour du prêtre de courir après cet homme : « Dites, pourquoi vertes ? » - « Mais comme les dollars, bien sûr, pour que j’aie de l’argent ! ». Pensant qu’il plaisante, je lui dis : « Bon, mais nous en avons des jaunes, pour l’or. » - « Pour l’or cela ne suffit pas ! » La portière de la voiture claque, et l’homme poursuit son chemin.

* * *

La vie est difficile pour un prêtre qui n’a pas le sens de l’humour. Comme pour l’or, il en est qui n’intègrent pas la foi chrétienne. Il y a des centaines d’histoires sur ce sujet. Certain refuse d’accepter un Évangile sans le payer, estimant que celui-ci est ensorcelé. Des femmes à la voix forte et au caractère despotique traînent impitoyablement et contre leur gré devant l’autel des hommes malingres et soumis. A Pâques des bonshommes joyeux, ivres, attendent que le prêtre sorte du sanctuaire pour encenser l’église, et le tirent par son vêtement : « Bravo, père, bravo ! »

Père Antoine, non sans ironie, qualifie son église sur le bord de la route de « poste de soins d’urgence ». Les gens qui se manifestent sous ses murs blancs portent en eux des épreuves difficiles, des souffrances spirituelles ; ils viennent une ou deux fois, puis disparaissent. Comme ces blessés à qui l’on pose un plâtre et que l’on renvoie chez eux, pour qu’ils s’adressent à leur médecin traitant.

Quant aux paroissiens permanents, ce sont essentiellement les habitants des villes voisines de Schelkovo, Friazino ; quelques-uns viennent même de Moscou. Le village compte plus de deux mille habitants. Mais, d’après le père Antoine, à l’église on peut les compter sur les doigts de la main. Il ne peut dire pourquoi. Pourtant, certains ont juste la route à traverser. Alors que les citadins, eux, prennent la voiture ou le bus pour venir dans cette église de campagne. En ville il n’y a pas assez d’églises, dit le recteur, le prêtre n’a physiquement pas le temps de s’occuper de tous. Alors ils viennent ici.

Le chemin qui mène à l’église est différent pour chacun d’entre eux. Dieu nous appelle par la voix de l’amour. Souvent, l’homme ne l’entend pas, et vient à l’église plus tard – après être passé par la douleur et la souffrance. Je dirais que c’est le même chemin que d’un cœur à l’autre. S’il sent qu’ici il est chez lui, qu’il y fait chaud, qu’il y est tranquille, il restera. Ensuite viendront les épreuves, les accords, les désaccords. Venir à l’église – ce n’est pas un but en soi. Mais beaucoup pensent que, puisqu’il est entré dans l’église, le voyage est terminé. Mais Dieu appelle l’homme à trouver sa place dans l’Église. On peut participer aux offices : lire, chanter, devenir membre du clergé. On peut faire la cuisine. Nettoyer. Peindre des icônes. Aider à restaurer l’église. Le service hospitalier est très demandé actuellement. Il y a la mission aussi. Tout en expliquant les choses aux autres, on essaie aussi de comprendre, et on se pose des questions.

Le réfectoire est vide, le chœur s’assemble dans l’église. Le thé est bu, les mariés en retard sont arrivés, tout rayonnants, ils attendent sur le seuil. Les enfants préparent le riz et les pétales de roses dont, sur le chemin entre l’église et la route, ils couvriront ceux qui deviendront bientôt un. Les fiancés, Michel et Anne, font partie des paroissiens permanents. Le sacrement va être accompli, puis le père Antoine leur donnera sa bénédiction. Il parlera d’amour, de patience, et surtout de la route qui mène à l’église, et de l’autre chemin, essentiel à tout chrétien.

Notre chemin, bien sûr, nous mène au Royaume céleste. Le Seigneur n’a pas dit en vain : « Je suis le Chemin et la Vérité et la Vie » (Jn, 14 :6). Aucun chemin, aucune œuvre n’est possible sans le Christ, sans une relation personnelle avec le Christ. Pour cela chacun connaît sa propre mesure, son propre état intérieur, sa propre route, en fin de compte.

Lien PRIHODI + PHOTOS


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Octobre 2013 à 11:10 | 2 commentaires | Permalien

Questions sur l'Eglise du XXIe siècle en Russie. (2) Nouvelle double foi
Voici le deuxième point traité durant la table ronde consacrée le 10 septembre au livre «l'Église dans la Russie postsoviétique» de Serge Tchapnin cf. "I. Défendre les intellectuels" Il faut noter qu'il ne s'agit pas d'un compte rendu exhaustif mais d'un article rédigé par Marie Senchukova jeune journaliste orthodoxe, docteur en philosophie, professeur des "fondements de la culture et de la religion orthodoxes" et assistant à la chaire d'histoire de l'Université des sciences humaines de Moscou. Elle a visiblement noté uniquement les interventions qui lui semblent les plus intéressantes…

II. Nouvelle double foi

Voici un autre problème spécifiquement postsoviétique dans la vie de l'Eglise russe: la "double-foi".

Serge Tchapnin: "lorsque les prêtres en rasson déposent des gerbes devant la flamme du souvenir, voire même se tiennent simplement à côté, j'y vois un contenu rituel non chrétien. L'Église ne peut avoir aucune action publique hors de l'enceinte de l'église sans prière. Chanter «Mémoire Éternelle» est une demi-mesure c'est la foi de l'Église qui doit se montrer dans la prière".

L'igoumen Nikon Belavenets tente de défendre les membres du clergé qui participent aux cérémonies devant la flamme du souvenir. Pour lui le dépôt de gerbes au monument du soldat inconnu auquel participe le Patriarche, est accompagné d'un bref "litie" et la proclamation de la mémoire éternelle. Ce rituel n'est pas apparu dernièrement mais à la fin des années 1960, quand la flamme du souvenir a été instaurée à Moscou. Et lorsqu'à la fin des années 1980 nous déposions des couronnes au monument des Héros de la division Panfilov ("Panfilovtsy " (1)), ce n'était pas à Moscou mais à Volokolamsk, les civils regardaient avec stupeur ce défilé du clergé dans la rue principale de la bourgade soviétique le métropolite Pitirim Netchaev invitait séminaristes et professeurs des séminaires à participer). Les locaux s'habituèrent mais les touristes pensaient que cela ne devrait pas se produire au pays de Soviets. Je sentais que nous forcions le blocus autour de l'Église.


Sergey Tchapnin a souligné de son côté qu'historiquement tout acte ecclésial hors de l'église, comme les processions religieuses à Byzance, voire la Liturgie elle-même qui débutait historiquement par une procession vers l'église, et commençait donc hors de celle-ci, ne pouvait avoir lieu sans être accompagné de prières. Mais actuellement il y a une substitution des actes non religieux par de la religiosité et pas du tout par des actes chrétiens. Par exemple, l'écrivain orthodoxe Alexandre Prokhanov dira lors de la commémoration du soixante-dixième anniversaire de la bataille Stalingrad à Volgograd : sous la lumière et le feu nous voyions la lutte de deux forces — le bien et le mal" et c'est cela l'église, dont les voutes sont le ciel et le nom du saint — Joseph Staline (2).


La religion laïque nous vole nos valeurs

La religion laïque ne se contente pas de simplement de continuer à exister, elle tente de voler nos valeurs et nos significations, continue Sergey Tchapnin. Même si nous estimons positivement la participation du généralissime Staline à ce fait historique, dire que c'est un saint n'est, pour le moins, pas obligatoire; en disant que Staline est un saint nous donnons un caractère religieux pseudo-chrétien à ce fait historique. En fait nous voyons là l'Église entrainée vers un nouveau culte païen des héros alors que les perceptions de l'héroïsme dans le paganisme et celle de la sainteté dans le christianisme sont clairement opposées. Il y eut dans l'histoire des saints perçus comme des héros, mais jamais l'inverse.

Nous en sommes actuellement au point où, au moins à l'intérieur de notre conscience chrétienne, nous devons faire la distinction entre christianisme et non-christianisme. Le destin de l'Église en dépend: soit notre perception du christianisme dérape dans les idéologies (et ensuite dans le paganisme et les nouvelles pratiques religieuses), soit elle résistera et nous saurons rester chrétiens.

Note

(1) La 316e division d'infanterie de la garde commandée par le général Panfilov résista à l'offensive allemande en octobre 1941 devant Volokolamsk. Plusieurs monuments lui sont dédiés dans la région.

(2) Sergey Tchapnin avait dénoncé en mai dernier l'érection d'un monument à Staline (traduction sur PO reprise sur son blog en français … qui doit beaucoup à PO:-) )

D'après PRAVMIR .


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Octobre 2013 à 17:40 | 0 commentaire | Permalien

Un monument à Soljenitsyne inauguré à Belgorod
Un monument à Soljenitsyne a été solennellement inauguré le 26 septembre dans la ville de Belgorod. C’est le premier en Russie. La sculpture se trouve Allée des prix Nobel, dans l’enceinte de l’université. Soljenitsyne y voisine avec Ivan Bounine et Mikhaïl Cholokhov.

Le sculpteur Anatole Chichkov montre l’écrivain assis sur un tabouret, avec aux pieds les chaussures que devaient mettre les déportés. Cela symbolise la vie tragique de l’écrivain. Le livre que le prix Nobel tient en mains est là pour montrer qu’il se concentrait sur le devenir de la Russie.

Le gouverneur de la région de Belgorod a dit : « Evènement signifiant et d’une grande importance : d’autres monuments seront érigés ici aux prix Nobel Joseph Brodsky et Boris Pasternak ».

C’est en 1970 qu’Alexandre Soljenitsyne s’est vu décerner le prix Nobel de littérature.

Traduction "PO"
TV Rossia

LE PHENOMENE SOLJENITSYNE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Octobre 2013 à 10:09 | 1 commentaire | Permalien

Questions sur l'Eglise du XXIe siècle en Russie. (1) Défendre les intellectuels
Dans le cadre de la VIIIe conférence annuelle consacrée à la vie et à l'œuvre du père Alexandre Men, qui s'est tenue à Serguiev Possad les 9-10 septembre 2013, une table ronde a été consacrée au livre «l'Église dans la Russie postsoviétique» (Moscou, mars 2013) de Serge Tchapnine cf. publications PO
Ce très riche débat à mis en évidence plusieurs défis adressés à l'Eglise par le monde actuel. Certains éclairent la situation spécifique de l'Eglise en Russie, d'autres s'adressent aussi à notre société et je me propose de les traiter point par point.

I. Défendre les intellectuels

De façon assez surprenante pour moi, ce sont les débats intellectuels à l'intérieur de l'Eglise en Russie qui se retrouvent en tête des questions abordées, et le compte rendu qui en est fait ne donne pas de conclusion claire puisque nous voyons trois points de vue très différents:

Pour Serge Tchapnine, qui se voit évidement comme un intellectuel religieux, la défense de l'intelligentsia religieuse en tant que groupe social est l'une des questions importantes à l'heure qu'il est. Le génocide social du XX siècle ayant éliminé tous les principaux groupes sociaux de l'Empire russe (clergé, corps des marchands, paysannerie, cosaques(1)), la population nourrit maintenant le désir inconscient d'en finir: il ne subsiste plus que deux groupes sociaux, les fonctionnaires, bien protégés, et les intellectuels, qui dérangent; d'où l'envie qui ressort d'écraser ces derniers.

L'archiprêtre Alexandre Borisov souligne que le problème de la critique et du rejet des intellectuels prend place dans le rapprochement de l'Église et du pouvoir en s'appuyant sur le "vulgum pecus" (2); cela est particulièrement dangereux, car la force principale de l'Église se trouve justement dans son élite intellectuelle. Et cette espèce de guerre civile intellectuelle met de fait en évidence les formes de pensée soviétiques qui imprègnent la conscience de la société postsoviétique et la discussion du livre de Serge Tchapnin, malgré la spécificité du sujet, pourrait être utile à toute la société au delà du cadre de l'Eglise.

L'igoumen Nikon Belavenets, aumônier du mouvement monarchiste "Pour la Foi et la Patrie" (3), souligne que le débat le plus acharné se passe entre les intellectuels de l'Eglise eux-mêmes, et non entre «une intelligentsia libérale» et des militants ultraconservateurs qui l'attaqueraient. "Les intellectuels qui sont entrés dans l'Église, y compris comme moines et clercs, règlent leurs comptes entre eux. A nous d'en délimiter le terrain" dit l'article.

A suivre…

Notes

(1) La noblesse n'est curieusement pas citée!
(2) L'article utilise le mot "oбыватель" que le dictionnaire définit comme "personne privée de tout point de vue social, vivant seulement pour ses petits intérêts"….
(3) Il avait appelé en octobre 2010 "à débarrasser immédiatement la carte de Moscou du nom du régicide Voïkov"
D'après PRAVOSLAVIE I MIR .

V.G.


Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 30 Septembre 2013 à 19:28 | 0 commentaire | Permalien

Une délégation de l’Eglise grecque orthodoxe, conduite par le patriarche grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient, Yohanna X Yazigi, était ces jours-ci au Vatican. L’occasion pour le pape de renouveler son appel à prier pour la paix en Syrie et au Moyen Orient au cours de l’angélus dominical.

Lors de la messe qu’il a célébrée ce matin, 29 septembre 2013, place Saint-Pierre, pour la « Journée des catéchistes », le pape a salué chaleureusement le patriarche, au début de la célébration puis a échangé un geste de paix avec lui après la consécration.

Introduisant l’angélus, à la fin de la messe, le pape s’est à nouveau tourné vers ce « frère », invitant la foule à prier pour la paix au Moyen Orient : « J’adresse un salut particulier à mon frère Sa Béatitude Yohanna X, Patriarche grec orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient. Sa présence nous invite à prier encore une fois pour la paix en Syrie et au Moyen Orient. »

Le patriarche et sa délégation ont été reçus par le pape François lors d’une rencontre fraternelle, vendredi dernier, 27 septembre : « nous avons parlé de la présence des chrétiens au Moyen-Orient : c’est une question très importante en ce moment, parce que beaucoup quittent la Syrie, le Liban, pour d’autres pays. Nous ne pouvons pas accepter un Moyen Orient sans le visage du Christ », a expliqué le patriarche au micro de Radio Vatican....SUITE Anne Kurian

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Septembre 2013 à 15:20 | 1 commentaire | Permalien

« L'Occident rejette les principes moraux et toute identité traditionnelle, qu'elle soit nationale, culturelle, religieuse ou même sexuelle... On mène des politiques mettant sur un pied d'égalité les familles nombreuses et les familles homoparentales, la foi en Dieu et la foi en Satan... ».

Novgorod a accueilli, du 16 au 19 septembre, la 10e édition du "Club Valdaï". Ce club international de discussion a la particularité d’accueillir des hommes politiques et des acteurs de la vie publique, indépendamment de leur appartenance à un parti politique. Il y a 10 ans, le "Club Valdaï" a été mis en place comme une possibilité de rencontre informelle de l’élite intellectuelle russe et occidentale. Mais dernièrement, le Club est devenu un forum unique, regroupant des experts du monde entier et des intellectuels qui, comme la pratique l’a montré, ne se sont presque jamais trompés dans leurs prévisions et leurs recommandations. Plusieurs personnalités françaises avaient fait le déplacement et l’opposition y était largement représentée.

Le renforcement de l'identité nationale porte "un caractère fondamental"

Le président Poutine a fait de l’identité nationale russe, un thème important de ce 10e sommet, invitant les représentants de toutes les forces politiques russes à participer à ce débat. Pour le président, la Russie ne pourra aller de l'avant sans une identité culturelle et spirituelle. "Sans cela nous ne pourrons pas résister aux défis externes et internes, nous ne pourrons pas gagner face à la concurrence globalisée" a-t-il insisté.

La question de l'identification et du renforcement de l'identité nationale porte, d'après lui "un caractère fondamental" pour la Russie. L'absence d'une idée nationale fondée sur l'identité nationale faisait le jeu de cette partie de l'élite qui "préférait voler"; de plus, "les emprunts grossiers et les tentatives de civiliser la Russie de l'extérieur n'ont pas été acceptés par le peuple".

Refus du mauvais exemple occidental

Le chef d'état refuse de suivre l'exemple de l'Occident, qui rejette ses racines "y compris les valeurs chrétiennes qui sont à la base de la civilisation occidentale". Pout lui, "cela revient à nier toutes bases morales et toute identité traditionnelle: nationale, culturelle, religieuse ou même sexuelle".

"On fait une politique qui met sur le même plan les familles nombreuses et les familles homoparentales, la foi en Dieu et la foi en Satan... Les excès du politiquement-correcte en arrivent à ce que l'on puisse parler d'enregistrement des partis qui ont pour but de promouvoir la pédophile. Dans plusieurs Etats européens les gens ont honte et craignent de parler de leur appartenance religieuse; on y supprime les fêtes religieuse ou on les appelle pour cacher honteusement le sens de cette fête, et c'est ce modèle qu'on veut agressivement imposer au monde entier" continue V.Poutine.

Pour lui "c'est une voie tout droit vers la dégradation et "primitivisation", vers une profonde crise démographique et morale". "Sans les valeurs qui se trouvent dans le christianisme et dans d'autres religions mondiales, sans normes morales élaborées durant des millénaires les gens perdront inévitablement toute dignité humaine".

"Nous pensons normal et juste de défendre ces valeurs. Il faut respecter le droit de à la différence de toute les minorités, mais les droits de la majorité ne doivent pas non plus être mis en doute", a-t-il souligné.

Autres principes fondamentaux

Ce fut pour lui l’occasion de préciser également que trois types d'idéologie ne lui convenaient pas :
• celle de l'époque soviétique abandonnée à jamais par la société ;
• celle de la monarchie et du conservatisme fondamental de ceux qui idéalisent la Russie prérévolutionnaire ;
• et celle de l'ultralibéralisme occidental.

Par ailleurs, certaines lignes rouges ne doivent pas être franchies et sont intangibles : les principes de souveraineté, d'indépendance et d'intégrité de la Russie.

Sources Interfax religion
Traduction V.G. et ProRussia TV

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 29 Septembre 2013 à 15:43 | 18 commentaires | Permalien

La basilique sainte Sophie bientôt (re)transformée en mosquée?
Le Parlement turc a accepté d’examiner la demande de reconvertir la basilique Sainte-Sophie de Constantinople en mosquée. Cette demande a été soumise par un comité qui voudrait que Sainte-Sophie redevienne un lieu de prière islamique. (ANSA). Rappelons que la basilique Sainte-Sophie a été transformée en mosquée immédiatement après la chute de Constantinople en 1453. Depuis 1935, elle fonctionnait comme musée - Musée Ayasofya (qui signifie « sagesse sacrée »).

Cette création spectaculaire présente à l'intérieur comme à l'extérieur une riche histoire qu'elle a portée au fil des ans malgré les différentes étapes et transformations propres aux évènement et changements qui ont eu lieu au cours des différentes époques. En 360 ap. JC. à l'endroit exact où nous contemplons aujourd'hui Sainte Sophie, l'empereur Constantin a demandé la construction d'une église (en bois) en plein centre-ville. Après l'incendie qui l'a détruite, la construction d'une autre église encore plus colossale et forte a été demandée (par l'empereur byzantin Théodose) qui a été inaugurée en 416. On peut encore observer quelques ruines de cet édifice dans l'actuelle église-musée. Et c'est à l'époque de l'empereur Justinien que la construction que nous connaissons aujourd'hui a été achevée (sa construction aura duré 5 ans et 10 mois)

La basilique sainte Sophie bientôt (re)transformée en mosquée?
L'ordre Saint-André des archontes du Patriarcat œcuménique, sous la plume de Nicolas Manginas, a fait part de sa forte crainte de voir la basilique Sainte-Sophie de Constantinople transformée en mosquée après la transformation de musées en mosquées des antiques églises Sainte-Sophie à Nicée et Sainte-Sophie de Trébizonde. Certains groupes en Turquie agissent pour préparer l'opinion à cela.

Il mentionne ainsi un dossier de 12 pages, en turc et en anglais, du magazine de Turkish Airlines, Skylife, d'août 2013, sur la basilique Sainte-Sophie, qui évoque seulement la période ottomane lorsqu’elle était une mosquée.

Nicolas Manginas cite notamment un entretien donné en février dernier par le patriarche œcuménique Bartholomée où celui-ci, en réponse à une question sur ce sujet, a observé "Pour ce qui est de Sainte-Sophie à Istanbul, elle a servi d'église chrétienne pendant plus de 1000 ans. Si il s'agit de ré-ouvrir ce lieu en tant que lieu de culte, alors ce doit être une église chrétienne. Parce qu'elle a été construite pour être une église et non une mosquée."


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Septembre 2013 à 12:31 | 6 commentaires | Permalien

Monseigneur Hilarion, Président du DREE du patriarcat de Moscou, estime que la majorité des moines russes ont une attitude de rejet à l'égard de la science et du savoir.

"Il faut reconnaître que nous n'avons pas de "monastères savants", de moines qui se consacrent à la recherche. La défiance à l'égard de la science, de l'instruction et de l'étude se maintiennent dans le milieu monacal, cela malgré les efforts de la hiérarchie en vue d'améliorer le niveau d'instruction des moines et des moniales.

Ces préjugés se fondent sur l'idée reçue selon laquelle les connaissances ne seraient pas utiles au salut et que la science serait incompatible avec l'humilité et l'ascétisme monastique.

Or, l'histoire des monastères qui ont œuvré pour la diffusion des savoirs et la recherche montre tout le contraire. Saint Ignace (Briantchinov), grand ascète, assidu dans la prière, conseillait à l'archevêque Léonide (Krasnopevkov) d'apprendre le grec et d'étudier l'histoire de l'Eglise ainsi que d'autres matières. Saint Ignace précisait - ne délaissez pas les sciences laïques, elles parachèvent les connaissances spirituelles.

Nous faisons tout notre possible pour reconstruire les monastères oubliant ce faisant la nécessité de reconstituer la tradition monacale. Cela entend non seulement le devoir d'obéissance mais aussi la recherche scientifique et la diffusion du savoir. Il nous faut des moines doctes et instruits ; pour que cela se fasse il nous faut des "monastères savants". Les frères et les sœurs pourraient y étudier et disposer du temps indispensable pour lire et pour rédiger, pour s'adonner à la théologie. Des conditions propices doivent être mises en place pour ces moines et moniales instruits afin qu'ils puissent s'épanouir spirituellement".

Traduction Nikita Krivochéine
Lien: Митрополит Иларион обеспокоен обскурантизмом русского монашества

Lire également: P. Ioann Kopeïkin: "L’Eglise a besoin des ministres bien formés, des jeunes gens bien instruits"

Le métropolite Hilarion regrette  l'esprit d’inertie intellectuelle  qui prévaut  dans les monastères russes

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Septembre 2013 à 15:06 | 0 commentaire | Permalien

Hommage à l'ACER
NICOLAS ROSS

L'Action chrétienne des étudiants russes fête ses 90 ans

Pour rendre hommage à ce mouvement, qui a joué un rôle considérable dans la vie religieuse et culturelle de l'émigration russe et dont je me suis personnellement souvent senti proche, j'ai pris l'initiative de proposer sur ce Blog "Parlons d'orthodoxie" la traduction de larges extraits d'une allocution du père Serge Boulgakov prononcée le 21 novembre 1933 à Paris, alors que l'ACER fêtait ses 10 ans. Elle a été publiée (en russe) dans le Vestnik R.S.Kh.D., 1934‒1, pp. 5-6.


Notre étendard

Je ne peux concevoir l'Action chrétienne des étudiants russes en rupture avec toute l'histoire de la culture russe et l'histoire de l'orthodoxie russe. Notre mouvement est né ici, à l'étranger, de manière totalement indépendante, issu des profondeurs de la conscience de la jeunesse russe. Mais il ne faut pas oublier qu'il est le prolongement direct de ce mouvement religieux de l'intelligentsia russe qui est apparu longtemps avant la dernière guerre dans les milieux les plus cultivés de la société russe. Les slavophiles, Dostoïevski, Vl. Soloviev et de nombreux autres penseurs, membres de la Société philosophique et religieuse de Moscou et de Saint-Pétersbourg, étaient à la tête de ce mouvement, de ce retour de l'enfant prodigue, qui avait erré sur les voies erronées de l'athéisme et de l'hostilité à l'Église. [...]

Je conçois notre ACER ici comme le point culminant d'une mouvement unique, dont les origines se trouvent là-bas [en Russie], d'un mouvement qui apporte la preuve qu'un haut niveau de culture, de science et d'art conduit à la religion et n'est aucunement lié, comme on le pensait naguère, à un positivisme inéluctable, au matérialisme et à l'athéisme. [...]

Notre étendard est l'étendard de Constantin, il porte l'inscription "Par ce signe tu vaincra". Son tissu est usé et troué par des balles, mais je crois fermement que vous ne l'inclinerez pas devant d'autres forces hostiles. Cependant, même s'il vous arrivait de faiblir et de l'incliner, d'autres générations, qui vous succéderont, ne manqueront pas de lever haut notre étendard et de vaincre par lui.
Hommage à l'ACER

Il y a encore une autre mission qui nous a été confiée ici par le cours de l'histoire. C'est la mission du retour à l'unité des chrétiens, la mission de ce qu'on appelle le mouvement œcuménique. Nous, qui sommes dispersés parmi les peuples, pouvons et devons sentir cette mission de manière plus profonde que nos frères restés en Russie et nous devrons un jour leur apporter d'ici notre expérience et notre conscience œcuménique. Nous devons savoir sentir "l'orthodoxie" chez les non-orthodoxes en raison de la conscience que nous avons depuis toujours de la catholicité [sobornost] et de l'universalité [de l'Église].

Et nous devons éviter l'isolement et la solitude dans une conscience privée de charité de la suprématie de notre "orthodoxie". Le monde chrétien souffre du sentiment, de la conscience de sa désunion, qui affaiblit l'œuvre créatrice des chrétiens et retarde la victoire de l'étendard de Constantin.

Trop de choses sont actuellement bâties et décidées par des forces non-chrétiennes ou antichrétiennes. Vos aînés, les penseurs religieux russes du début du XX siècle, vous on légué une grande idée, l'idée de l'œuvre créatrice chrétienne. Elle doit se manifester de plus en plus dans tous les domaines de la culture: la technique, l'art, la science, l'action sociale. C'est en cela qu'est le vrai sens de notre mouvement, qui est né à l'initiative d'acteurs de la vie culturelle et scientifique et c'est seulement à cette condition qu'il pourra conserver le droit de se nommer l'Action chrétienne des étudiants russes. C'est alors seulement que nous vaincrons par notre étendard.
Cet étendard, que je porte avec mes mains faiblissantes et à l'ombre duquel j'espère mourir, vous aurez à le porter avec courage et dignité. Peut-être aurez-vous à le transmettre en Russie, mais, en toute certitude, vous serez amenés à le transmettre aux générations futures.

Hommage à l'ACER

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Septembre 2013 à 14:57 | 4 commentaires | Permalien

Un extrait de « Voyage à travers l’Estonie » de Sergei Moudrow
Témoignage du père Jacob Metsalou, prêtre de paroisse (*)

L'Eglise n'a pas été persécutée qu'en Estonie!

« J'ai vu se produire le schisme en Estonie et je l'ai personnellement vécu, - se souvient le père Jacob; - les schismatiques s'emparaient souvent de nos églises avec l'aide des pouvoirs publics. Si les pouvoirs publics n'étaient pas intervenus nous aurions pu nous mettre d'accord entre nous, mais les pouvoirs publics ont décidé de soutenir le groupe schismatique. Ils ont baptisé "structures d'occupation" les paroisses du patriarcat de Moscou; par endroits ils ont eu recours à la force, même si nous avons pu éviter les excès qui eurent lieu en Ukraine occidentale fin 1980 - début 90 (avec passage à tabac de paroissiens et de prêtres). En Estonie tout se passait plus correctement: oui, le pouvoir soutenait l’entité schismatique, mais il nous a quand même laissé la possibilité de continuer à officier. Que faire? Les gens au pouvoir ne sont pas croyants et regardent tout à travers le prisme de la lutte politique et idéologique.

Je comprends en partie les idées de certains Estoniens (bien que je ne sois pas d'accord): au fond d'eux mêmes ils reprochent à Moscou les persécutions des années1940 et de là leur ressentiment contre l'Église du Patriarcat De Moscou. Mais je ne comprends pas pourquoi ces gens ne veulent pas voir qu'en Russie, Ukraine, Biélorussie l'Église a été martyrisée par le pouvoir athée beaucoup plus qu'en Estonie et notre désir de rester dans le sein du Patriarcat de Moscou reflète notre fidélité à notre évêque titulaire mais n'a rien à voir avec quelque préférence politique que ce soit (comme c'est interprété par les pouvoirs publics).

Le métropolite Stephanos est un obstacle à la réconciliation

Une autre difficulté vient du fait que le chef des schismatiques (L’Église orthodoxe apostolique d'Estonie), le Métropolite Stephanos, (Charalambidès) est un occidental qui, probablement, n'a pas réellement compris les particularités de la situation estonienne, explique le père Jacob. Il nous prend pour des communistes, des Кgbistes à la solde de quelqu'un. Mgr Stephanos vivait tranquillement en France et ne peut pas comprendre quelles persécutions nous avons subies. On nous dit, par exemple, que nous n'avions pas d'écoles du dimanche. Évidement – c'était interdit et donc il n'y en avait effectivement pas! Ils considèrent en fait que notre Église est soviétique, "rouge".

La réconciliation des deux structures ecclésiales est ainsi impossible avec le chef actuel de l'EOAE. Mais si un hiérarque plus réaliste succède au métropolite Stephanos , et si l'influence extérieure change, alors on peut espérer quelque chose … Mais en fait je crois peu à la possibilité de surmonter le schisme: la rupture est profonde et «les Constantinopolitains» doivent reconnaître qu'ils n'ont pas agi correctement: ils se sont emparés de nos églises (avec l'aide de l'Etat) et ils doivent les rendre. Ce serait un premier pas vers la réconciliation pour parler franchement, sans diplomatie superflue. Évidement, nous devons faire preuve d'une certaine délicatesse, comprendre qu'ils ont tous été poussés par la Tentateur. Il ne faut pas dire qu'ils sont si mauvais et passer son temps à les agonir. Bien évidement, aucune concélébration avec les schismatiques n'est admissible, mais des relations normales, humaines, sont indispensables. »

Et le père Jacob admet qu'il sera difficile de changer cette image négative de l'Eglise orthodoxe Russe qui été créée par les médias nationalistes et s'est enraciné solidement dans la conscience de certains citoyens de l'Estonie.

(*) Note biographique: Le père Jacob Metsalou, estonien de souche, est né en 1964 dans la ville de Jykhvi. Etudes au lycée technique agricole de la ville de Ryapina, travaillait len tant qu’agronome à Vil'yandi. Rejoint l'orthodoxie en 1990. Ordonné prêtre en février 1996. Recteur jusqu'à ce jour de différentes paroisses russe.

Source Pravoslavie ru
Traduction V.G.

L’Archiprêtre Igor Prekoup : A propos des problèmes de l'orthodoxie en Estonie

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 28 Septembre 2013 à 13:35 | 19 commentaires | Permalien

L'Eglise joue un rôle majeur dans la réhabilitation de la perception du saint empereur Nicolas II
V.Golovanow

L'image du saint empereur Nicolas II dans la Russie post soviétique a connu trois périodes notables.

Peu d'intérêt au début des années 1990

A cette époque, la Russie ne connaissait pas d'intérêt profond pour son règne ni sa politique, alors que son image d'empereur mélancolique et politiquement faible n'était pas contestée.

Mais dans la première moitié des années 90, les publications de l'Église orthodoxe russe hors frontières commencèrent à activement pénétrer en Russie ; or, cette Église émigrée canonisa Nicolas II en 1981, et le culte de l'Empereur saint commença à faire son chemin en Russie.Au début des années 90, le Patriarcat de Moscou s'opposait à la canonisation, la commission spéciale formulait des objections tant au sujet de l'abdication, inacceptable selon les canons de l'Eglise, qu'au sujet de la politique intérieure de Nicolas II vis-à-vis de l'Eglise : ce dernier s'opposait à la restauration du patriarcat voulue par l'épiscopat, alors que Pierre le Grand l'avait aboli.

En outre, le sort des corps des membres de la famille royale demeurait inconnu. La découverte des chercheurs Riabov et Avdonine en 1971 était contestée par une partie de l'Église et par certains historiens.

L'Eglise joue un rôle majeur dans la réhabilitation de la perception du saint empereur Nicolas II
Les vues du patriarche Alexis II, héritées de la frange de l'épiscopat prérévolutionnaire extrêmement critique vis-à-vis de Nicolas II, jouèrent également un rôle important. Ils s'inspiraient du Conseil local de 1917-1918, qui eut lieu après la chute de la monarchie et qui élabora des principes importants de la vie de l'Église sans la monarchie.

De plus, le règne de Nicolas fut entaché par son favoritisme envers Raspoutine qui divisa l'épiscopat russe.

Les débats sur la canonisation donnèrent lieu à une quantité importante d'écrits. Le livre Empereur Nicolas, homme de forte volonté, publié par l'émigration russe, fut alors réédité en Russie. De nombreux articles et documentaires réhabilitaient Nicolas II en tant que bon père de famille et « tsar du peuple » avisé.

Dans les premières années après l'effondrement du bloc soviétique, Nicolas était l'une des nombreuses victimes politiques des communistes. Mais dans la première moitié des années 90, son image gagna un sens nouveau.


L'Eglise joue un rôle majeur dans la réhabilitation de la perception du saint empereur Nicolas II
Le tournant de 1996

Après 1996, les positions des libéraux russes furent ébranlées. Le second terme présidentiel de Boris Eltsine était accompagné d'une profonde division de la société russe.

Les espoirs d'une intégration rapide dans le monde occidental avec la disparition du communisme s'envolèrent rapidement. Et Nicolas II devint un symbole important de la résistance conservatrice et du pouvoir sacré russe, protecteur du peuple et de la foi contre le complot mondial de la civilisation occidentale athéiste.

Les actes politiques de Nicolas II sont alors interprétés à travers le prisme de la lutte mondiale pour l'unité du seul bon christianisme, la foi de la « Troisième Rome ».

La famille royale, dans les années 90, garde sa place dans les pages des journaux également grâce à l'instauration par Eltsine en 1993 d'une commission d'identification des corps, dont les recherches se déroulèrent sur cinq ans. Les nombreux débats et expertises cessèrent avec la cérémonie d'inhumation nationale en 1998 seulement.

Par ailleurs, une partie de la société continue à contester l'authenticité des corps même après la décision d'État, cela continue encore à ce jour.

Note de VG: sans se prononcer sur l'authenticité des restes inhumés en 1998, l'Eglise russe décida de canoniser la famille impériale comme morts-martyrs (strastnoterptsy) en 2000. Cela va être le début d'un véritable culte populaire



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Le culte populaire contre froideur politique

Note de VG: « ceux qui détruisaient ici même les restes des saints martyrs de la famille impériale ne pouvaient probablement pas imaginer que l’on verrait aujourd’hui ici – à l’endroit de la destruction barbare des corps des fusillés à Ekaterinenbourg la nuit du 17 juillet 1918 – l’édification d’un magnifique monastère avec de nombreuses églises accueillant des milliers de pèlerins » déclare en 2009 le Patriarche Cyrille sur les lieux même de la destruction par le feu et l’acide des corps du saint empereur, des saints membres de sa famille et de leurs serviteurs, dans la fosse de Ganina. En 2013, le patriarche annonça soudainement que de nouvelles informations étaient disponibles Note de VG: toutefois aucune nouvelle ne suivit cette annonce… et, bien que le premier lieu d'inhumation de la famille royale (Ganina Yama) devint un lieu de pèlerinage au fil des ans, il se peut que ceux qui considèrent que le véritable lieu de repos se trouve à Porosenkin Log finiront par avoir raison…

Mais les pourvoir publiques ne suivent pas. L'approche de Poutine est froide. Son attitude envers l'histoire est plutôt celle d'un technologue. Ainsi, aujourd'hui, Nicolas II, en tant que dernier empereur porteur d'une vision particulière du pouvoir russe, se fond dans la masse de dirigeants russes. Pour les organes officiels russes contemporains, la victoire de la Seconde Guerre mondiale et le rôle de Staline sont bien plus importants que l'essor économique du temps de Nicolas II. L'image officielle de Nicolas II est l'une des nombreuses images des dirigeants russes prédécesseurs de « l'autoritarisme éclairé » de Poutine. Et, bien entendu, ce n'est pas le dirigeant le plus chanceux, car il ne parvint pas à maîtriser le trouble et refusa la répression de la « révolution orange » version 1917. Néanmoins, il tient une place d'honneur dans la symbolique antilibérale russe contemporaine.



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La formation de la nation civile post soviétique n'est pas achevée, la société reste divisée.

Elle n'est toujours pas réconciliée avec son passé. Ce n'est pas une « maison » mais un « champ de bataille ». En 1994, selon l'enquête « Quel personnage historique pourrait, selon vous, être qualifié de véritable patriote russe ? », Nicolas II n'arrive même pas parmi les dix premiers. Seulement 5 % des sondés le considèrent comme un patriote. À cette époque, les résultats des sondages d'opinion publique ne le classaient jamais parmi les personnages historiques les plus importants. La situation a radicalement changé vers 2013. Le dernier sondage réalisé par Levada-Center montre que le rôle de Eltsine et de Gorbatchev est jugé positif par 4 et 3% des sondés respectivement. Loin devant, on retrouve Staline (13 %), Brejnev (13 %), Nicolas II (14 %). Nicolas II bénéficie, par ailleurs, du taux d'opinions négatives le plus bas. Il est respecté, sans pour autant être considéré comme un tyran ou un scélérat. Président de la Fédération de Russie pour la troisième fois, Poutine a demandé aux historiens russes de retenter d'écrire une histoire russe cohérente et, selon ses propres termes, « harmonieuse ».

On ne sait pas encore comment cette "histoire harmonieuse" présentera le règne de Nicolas II. Le 400e anniversaire de la famille Romanov est célébré sans grande pompe, sans programme culturel et officiel majeur. Parallèlement, le Kremlin a pris la décision de célébrer un autre anniversaire, celui du début de la Première Guerre mondiale, car la thématique militaire et la « bravoure de l'armée russe » s'inscrivent plus facilement dans le cadre des besoins idéologiques de « l'autoritarisme éclairé ».

Note de VG: L'Eglise, elle, a solennellement commémoré l'évènement par une Liturgie spéciale célébrée le 6 mars dans la cathédrale de l'Assomption du Kremlin, où les empereurs étaient couronnés, et le 9 mars le patriarche Cyrille consacrait son émission à la télévision, "Paroles de pasteur" à cet évènement. "Pour terminer je voudrais souligner que tout est affaire de comparaison. Et si on compare le gouvernement des empereurs à l'action de ceux qui, après eux, ont détruit la grande Russie, l'ont déchirée, ceux qui au XXe siècle ont causé un tort immense aux intérêts nationaux, ils devient alors évident que les empereurs de la dynastie de Romanov nous apparaissent comme un modèle remarquable de l'intérêt porté à l'État et au peuple" souligna le primat.

D'après " Le dernier empereur" Alexandre Morozov, in "La Russie d'Aujourd'hui" 22 juillet, 2013



Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 27 Septembre 2013 à 11:03 | 6 commentaires | Permalien

Nous publions ci-dessous la traduction française, faite par notre séminariste Dimitri Garmonov, de l'interview accordée par le hiéromoine Ioann Kopeïkin, secrétaire de la Commission pour l'échange des étudiants du patriarcat de Moscou. L'interview a été publié notamment sur le site du Département des relations extérieures. Le P. ioann aborde les relations avec les universités de Fribourg, de France et d’Oxford, les perspectives pour les séminaristes étudiant à l’étranger ainsi que l’accueil des étudiants étrangers en Russie.

Père Ioann, pourriez-vous nous présenter l’activité de la Commission pour l’échange d’étudiants ?

La Commission a été créée en 2012 à l’initiative du patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie. Elle comprend le président du Comité pédagogique, des représentants du Département des relations extérieures, de l’École doctorale Saints-Cyrille-et-Méthode, des Académies de théologie de Moscou et de Saint-Pétersbourg. Le métropolite Hilarion de Volokolamsk préside la Commission. En avril 2012 la première réunion a eu lieu, les premiers candidats ont été choisis pour aller faire les études à l’étranger.

Pourquoi la Commission a-t-elle été créée ?

La tâche principale de la Commission est de régulariser l’échange des étudiants qui faisait déjà partie de l’activité extérieure de l’Eglise russe. De nombreux étudiants ont été envoyés à l’étranger pendant les deux dernières décennies. Selon nos calculs, environ soixante-dix personnes font actuellement leurs études à l’étranger. Avant la création de la Commission, l’échange d’étudiants était possible grâce aux vastes relations étrangères du Département des relations extérieures. Certains évêques envoyaient également leurs étudiants en utilisant leurs contacts personnels avec des professeurs et l’administration de diverses universités. Pendant les deux dernières décennies, les principaux établissements d’études supérieures de l’Eglise russe ont reconnu la nécessité de s’intégrer dans le système international, ce qui a été suivi de l’envoi des étudiants dans des universités européennes. Ainsi l’université Saint-Tikhon de Moscou a atteint de beaux résultats dans le domaine de coopération scientifique et d’échange d’étudiants. Les académies de théologie de Moscou et de Saint-Pétersbourg ont également élargi leurs relations avec les facultés théologiques de l’Europe.

l est le temps désormais d’avoir une nouvelle approche de l’échange d’étudiants. Au cours des dernières années, grâce à l’engagement du patriarche Cyrille, l’Eglise devient de plus en plus présente dans la société : dans la culture, l’enseignement, la science, les débats publiques, les médias. Cela favorise le développement des institutions de l’Eglise à tous les niveaux, ce qui nécessite une quantité importante de spécialistes. Une bonne formation, une vision élargie du monde, une érudition, la maîtrise de langues étrangères, la connaissance de l’évolution de la société, de la culture s’imposent comme qualités indispensables aux jeunes gens désirants servir l’Eglise. Le patriarche Cyrille souhaite relever le niveau de la nouvelle génération des prêtres et des laïcs qui servent l’Eglise.

Ce besoin de jeunes cadres exige une nouvelle approche dans la formation. Les études à l’étranger ne répondent plus à une simple curiosité ou une passion. Les études dans les universités étrangères doivent permettre à un jeune d’être utile à l’Eglise au maximum. L’échange d’étudiants exige désormais une approche stratégique menant aux résultats concrets. L’Eglise a besoin des ministres bien formés, des jeunes gens bien instruits.

Avec quelles universités la Commission coopère-t-elle ?

Le travail de la Commission s’effectue tout d’abord avec les collègues et les amis de longue date de l’Eglise orthodoxe russe. Depuis de longues années, nous avons de bonnes relations avec le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens ainsi qu’avec l’université catholique de Fribourg en Suisse dont le métropolite Hilarion est professeur. L’administration de l’université en la personne du père Guido Vergauwen, recteur de l’université, montre un intérêt authentique à l’héritage théologique russe et accueille chaque année plusieurs de nos étudiants pour des programmes de master et de doctorat. C’était la première université qui a signé une convention avec l’École doctorale du patriarcat, ce qui permet à ses étudiants d’étudier dans les deux établissements en même temps en suivant un programme commun. A la fin des études, ils soutiennent une thèse dans une des facultés et obtiennent deux diplômes : l’un européen et l’autre ecclésiastique.

Grâce au Séminaire orthodoxe russe en France, l’Eglise russe a pu mettre en place la formation de ses étudiants dans les universités parisiennes.

Il y a encore dix ou quinze ans, nous pouvions être fiers de nos relations avec l’université d’Oxford. Cependant, les dernières années ont été marquées par le changement de son corps professoral – il s’agissait avant tout du départ à la retraite du métropolite Kallistos (Ware) – ainsi que du format d’enseignement théologique et de son infrastructure. Revoir nos relations avec l’université d’Oxford et d’autres universités britanniques est une tâche importante pour les années à venir. D’ailleurs, nous développons les contacts avec les écoles théologiques de l’Irlande. Grâce au soutien de l’archevêque Diarmuid Martin, primat de l’Eglise d’Irlande, chaque année un certain nombre d’étudiants de l’Eglise russe peuvent y suivre un enseignement intensif de l’anglais. Nous avons également commencé les discussions avec l’Irlande sur la possibilité de former nos étudiants dans des programmes de long terme.

Nous développons progressivement les relations avec les facultés théologiques d’autres Eglises orthodoxes locales : en Grèce, en Pologne, en Serbie et en Roumanie. Tout d’abord, la qualité de l’enseignement des facultés théologiques dans ces universités s’améliore. Deuxièmement, les étudiants se trouvent dans un milieu orthodoxe et, en même temps, obtiennent un diplôme européen. Enfin, cela permet de maintenir et de renforcer les bonnes relations avec ces Eglises orthodoxes. SUITE Séminaire orthodoxe russe

En russe

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Septembre 2013 à 08:05 | 0 commentaire | Permalien

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