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« Jamais dans nos deux Églises n’ont eu autant de raisons de travailler ensemble », a déclaré le patriarche Kirill de Moscou
Au lendemain d’une audience avec le pape François, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, directeur du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a confié mercredi 13 novembre que l’Église orthodoxe russe est prête à travailler à une rencontre entre le pape et le patriarche orthodoxe russe Kirill.
« Nous ne sommes pas encore prêts à dire quand et où aura lieu cette rencontre mais nous sommes prêts à préparer et à travailler à cette rencontre », a-t-il déclaré à l’agence italienne Ansa, insistant sur le travail principal portant sur "le contenu".
Au lendemain d’une audience avec le pape François, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, directeur du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a confié mercredi 13 novembre que l’Église orthodoxe russe est prête à travailler à une rencontre entre le pape et le patriarche orthodoxe russe Kirill.
« Nous ne sommes pas encore prêts à dire quand et où aura lieu cette rencontre mais nous sommes prêts à préparer et à travailler à cette rencontre », a-t-il déclaré à l’agence italienne Ansa, insistant sur le travail principal portant sur "le contenu".
Selon le quotidien La Repubblica, citant lui aussi le métropolite Hilarion, une visite du pape à Moscou n’est pas encore à l’ordre du jour et devrait être précédée d’une rencontre dans un pays tiers. Trois possibilités seraient à l’étude : Bari (sud de l’Italie) – où sont vénérées les reliques de saint Nicolas, patron de la Russie –, Vienne (Autriche) et l’abbaye hongroise de Pannonhalma.
CATHOLIQUES ET ORTHODOXES RUSSES SE RAPPROCHENT SUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE
Au lendemain d’une audience avec le pape François, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, directeur du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a confié mercredi 13 novembre que l’Église orthodoxe russe est prête à travailler à une rencontre entre le pape et le patriarche orthodoxe russe Kirill.
« Nous ne sommes pas encore prêts à dire quand et où aura lieu cette rencontre mais nous sommes prêts à préparer et à travailler à cette rencontre », a-t-il déclaré à l’agence italienne Ansa, insistant sur le travail principal portant sur "le contenu".
Selon le quotidien La Repubblica, citant lui aussi le métropolite Hilarion, une visite du pape à Moscou n’est pas encore à l’ordre du jour et devrait être précédée d’une rencontre dans un pays tiers. Trois possibilités seraient à l’étude : Bari (sud de l’Italie) – où sont vénérées les reliques de saint Nicolas, patron de la Russie –, Vienne (Autriche) et l’abbaye hongroise de Pannonhalma.
CATHOLIQUES ET ORTHODOXES RUSSES SE RAPPROCHENT SUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE
La rencontre entre François et Hilarion a eu lieu treize jours avant celle, prévue le 25 novembre, du président russe Vladimir Poutine au pape, dans le cadre de sa visite en Italie.
Les relations diplomatiques entre le Patriarcat de Moscou et le Saint-Siège ont semblé se dégeler depuis l’arrivée, en février 2009, du patriarche Kirill même si, sous Benoît XVI, aucun sommet n’avait pu être organisé entre les primats des deux Églises, en dépit des désirs exprimés du côté du Vatican.
Une pierre d’achoppement entre Rome et Moscou reste la question des grecs-catholiques en Ukraine, berceau de l’orthodoxie russe. Les « uniates » ukrainiens, fidèles catholiques en communion avec Rome, ont suscité longtemps une haine séculaire des orthodoxes.
Catholiques et orthodoxes russes se rapprochent toutefois sur la question de la liberté religieuse et de la lutte contre le sécularisme, comme l’a souligné la rencontre, mardi à Moscou, entre le patriarche orthodoxe Kirill de Moscou et le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan.
INQUIÉTUDE POUR LA SYRIE
« Pour nous, la liberté religieuse est le summum de la liberté de conscience, a expliqué le cardinal Scola, qui était accompagné par Mgr Paolo Pezzi, archevêque catholique à Moscou. L’interdiction de l’expression publique de la foi n’a pas de sens. Il faut au contraire encourager ces expressions dans un libre dialogue. »
L’archevêque de Milan a par ailleurs salué les efforts du patriarche Kirill en faveur des chrétiens du Moyen-Orient, notamment en Syrie. « Beaucoup de chrétiens dans cette région subissent le martyre : ils sont expulsés de leurs maisons, leurs églises sont détruites », a-t-il relevé, estimant que, « en Occident, on parle trop peu de tout cela ».
Quelques minutes plus tôt, dans son discours, le patriarche Kirill avait souligné que l’Église catholique et l’Église orthodoxe russe partageaient la même préoccupation pour « la situation des chrétiens dans le monde, et pas seulement là où ils souffrent physiquement, comme le Moyen-Orient, en Afrique, en Asie, mais aussi là où il y a une pression latente sur les chrétiens sous prétexte de tolérance et de multiculturalisme ».
« JAMAIS DANS NOS DEUX ÉGLISES N’ONT EU AUTANT DE RAISONS DE TRAVAILLER ENSEMBLE »
Le patriarche de Moscou a notamment évoqué l’interdiction des symboles chrétiens ou l’utilisation du mot « Noël », le fait que des chrétiens ne pouvaient travailler avec une croix autour du cou « prétendument parce que cela viole les non-croyants et des personnes d’autres religions ».
« Aujourd’hui, la question de la préservation de l’Europe chrétienne, le maintien des sources de la civilisation chrétienne est notre objectif commun, a insisté le primat orthodoxe russe. Jamais nos deux Églises n’ont eu autant de raisons de travailler ensemble. »
Se félicitant de se retrouver « sur nombre de ces questions » avec le pape François, le patriarche Kirill a dit aussi apprécier celle du pape concernant la Syrie. « J’espère que nous continuerons à travailler ensemble pour la paix au Moyen-Orient et en Syrie à faire la paix, et pour les droits des minorités religieuses », a-t-il dit.
De son côté, lors de sa rencontre avec le pape François, le métropolite Hilarion a lui aussi évoqué la question syrienne, notant « la nécessité d’actions consolidées des Églises chrétiennes pour la protection des chrétiens en Syrie », rapporte un communiqué du Patriarcat de Moscou.
N. S. (avec AFP) la Croix
CATHOLIQUES ET ORTHODOXES RUSSES SE RAPPROCHENT SUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE
Au lendemain d’une audience avec le pape François, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, directeur du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a confié mercredi 13 novembre que l’Église orthodoxe russe est prête à travailler à une rencontre entre le pape et le patriarche orthodoxe russe Kirill.
« Nous ne sommes pas encore prêts à dire quand et où aura lieu cette rencontre mais nous sommes prêts à préparer et à travailler à cette rencontre », a-t-il déclaré à l’agence italienne Ansa, insistant sur le travail principal portant sur "le contenu".
Selon le quotidien La Repubblica, citant lui aussi le métropolite Hilarion, une visite du pape à Moscou n’est pas encore à l’ordre du jour et devrait être précédée d’une rencontre dans un pays tiers. Trois possibilités seraient à l’étude : Bari (sud de l’Italie) – où sont vénérées les reliques de saint Nicolas, patron de la Russie –, Vienne (Autriche) et l’abbaye hongroise de Pannonhalma.
CATHOLIQUES ET ORTHODOXES RUSSES SE RAPPROCHENT SUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE
La rencontre entre François et Hilarion a eu lieu treize jours avant celle, prévue le 25 novembre, du président russe Vladimir Poutine au pape, dans le cadre de sa visite en Italie.
Les relations diplomatiques entre le Patriarcat de Moscou et le Saint-Siège ont semblé se dégeler depuis l’arrivée, en février 2009, du patriarche Kirill même si, sous Benoît XVI, aucun sommet n’avait pu être organisé entre les primats des deux Églises, en dépit des désirs exprimés du côté du Vatican.
Une pierre d’achoppement entre Rome et Moscou reste la question des grecs-catholiques en Ukraine, berceau de l’orthodoxie russe. Les « uniates » ukrainiens, fidèles catholiques en communion avec Rome, ont suscité longtemps une haine séculaire des orthodoxes.
Catholiques et orthodoxes russes se rapprochent toutefois sur la question de la liberté religieuse et de la lutte contre le sécularisme, comme l’a souligné la rencontre, mardi à Moscou, entre le patriarche orthodoxe Kirill de Moscou et le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan.
INQUIÉTUDE POUR LA SYRIE
« Pour nous, la liberté religieuse est le summum de la liberté de conscience, a expliqué le cardinal Scola, qui était accompagné par Mgr Paolo Pezzi, archevêque catholique à Moscou. L’interdiction de l’expression publique de la foi n’a pas de sens. Il faut au contraire encourager ces expressions dans un libre dialogue. »
L’archevêque de Milan a par ailleurs salué les efforts du patriarche Kirill en faveur des chrétiens du Moyen-Orient, notamment en Syrie. « Beaucoup de chrétiens dans cette région subissent le martyre : ils sont expulsés de leurs maisons, leurs églises sont détruites », a-t-il relevé, estimant que, « en Occident, on parle trop peu de tout cela ».
Quelques minutes plus tôt, dans son discours, le patriarche Kirill avait souligné que l’Église catholique et l’Église orthodoxe russe partageaient la même préoccupation pour « la situation des chrétiens dans le monde, et pas seulement là où ils souffrent physiquement, comme le Moyen-Orient, en Afrique, en Asie, mais aussi là où il y a une pression latente sur les chrétiens sous prétexte de tolérance et de multiculturalisme ».
« JAMAIS DANS NOS DEUX ÉGLISES N’ONT EU AUTANT DE RAISONS DE TRAVAILLER ENSEMBLE »
Le patriarche de Moscou a notamment évoqué l’interdiction des symboles chrétiens ou l’utilisation du mot « Noël », le fait que des chrétiens ne pouvaient travailler avec une croix autour du cou « prétendument parce que cela viole les non-croyants et des personnes d’autres religions ».
« Aujourd’hui, la question de la préservation de l’Europe chrétienne, le maintien des sources de la civilisation chrétienne est notre objectif commun, a insisté le primat orthodoxe russe. Jamais nos deux Églises n’ont eu autant de raisons de travailler ensemble. »
Se félicitant de se retrouver « sur nombre de ces questions » avec le pape François, le patriarche Kirill a dit aussi apprécier celle du pape concernant la Syrie. « J’espère que nous continuerons à travailler ensemble pour la paix au Moyen-Orient et en Syrie à faire la paix, et pour les droits des minorités religieuses », a-t-il dit.
De son côté, lors de sa rencontre avec le pape François, le métropolite Hilarion a lui aussi évoqué la question syrienne, notant « la nécessité d’actions consolidées des Églises chrétiennes pour la protection des chrétiens en Syrie », rapporte un communiqué du Patriarcat de Moscou.
N. S. (avec AFP) la Croix
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Novembre 2013 à 19:53
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17 commentaires
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Pour la clôture de l’Année de la foi, le dimanche 24 novembre, un évènement exceptionnel aura lieu en présence du pape François: l’exposition des ossements du premier apôtre Pierre.
Ce sera une première: des ossements, vénérés comme étant ceux de Saint-Pierre, le fondateur de l’Eglise, vont être sortis des Grottes, situées sous la basilique vaticane, pour être exposés au public. Cette exposition des reliques de Saint-Pierre sera visible le 24 novembre, jour de la clôture de l’Année de la foi.
Lancée en octobre 2012 par Benoît XVI, l’Année de la foi a donné lieu à de multiples célébrations sur la place Saint-Pierre. De nombreux pèlerins sont allés alors se recueillir dans les Grottes vaticanes, sous la basilique, devant le tombeau censé abriter les reliques du premier apôtre. D’autres tombeaux occupent également cet endroit, notamment celui de Jean Paul II.
Ce sera une première: des ossements, vénérés comme étant ceux de Saint-Pierre, le fondateur de l’Eglise, vont être sortis des Grottes, situées sous la basilique vaticane, pour être exposés au public. Cette exposition des reliques de Saint-Pierre sera visible le 24 novembre, jour de la clôture de l’Année de la foi.
Lancée en octobre 2012 par Benoît XVI, l’Année de la foi a donné lieu à de multiples célébrations sur la place Saint-Pierre. De nombreux pèlerins sont allés alors se recueillir dans les Grottes vaticanes, sous la basilique, devant le tombeau censé abriter les reliques du premier apôtre. D’autres tombeaux occupent également cet endroit, notamment celui de Jean Paul II.
Une histoire veille près de 2.000 ans
Pierre aurait été crucifié la tête en bas dans les années 64-70, dans le cirque de Caligula, où se trouvent aujourd’hui les jardins du Vatican.
Les ossements d’un homme, enveloppés dans un tissu pourpre brodé de fils d’or, avaient été découverts lors de fouilles entreprises en 1940, sous le pontificat de Pie XII, dans une nécropole située sous la basilique à côté d’un monument construit au 4e siècle pour honorer celui qui est considéré comme le premier évêque de Rome et premier pape. Suite AFP
Pierre aurait été crucifié la tête en bas dans les années 64-70, dans le cirque de Caligula, où se trouvent aujourd’hui les jardins du Vatican.
Les ossements d’un homme, enveloppés dans un tissu pourpre brodé de fils d’or, avaient été découverts lors de fouilles entreprises en 1940, sous le pontificat de Pie XII, dans une nécropole située sous la basilique à côté d’un monument construit au 4e siècle pour honorer celui qui est considéré comme le premier évêque de Rome et premier pape. Suite AFP
"La réforme liturgique du métropolite Cyprien de Kiev - L'introduction du typikon sabaïte dans l'office divin"
L'Archimandrite Job Getcha (né en 1974), canadien d'origine ukrainienne, est docteur en théologie.Il enseigne la liturgie à l'Institut d'études supérieures en théologie orthodoxe auprès du Centre orthodoxe du Patriarcat œcuménique à Chambésy-Genève et à l'Institut catholique de Paris.
La présente étude est consacrée à l'une des phases essentielles de la " synthèse byzantine " : la réforme liturgique associée au nom de Cyprien Tsamblak, né vers 1330 dans la région de Trnovo (Bulgarie), disciple du patriarche de Constantinople Philothée Kokkinos.
Etroitement lié à cette grande figure de I'hésychasme byzantin du XIVe siècle, Cyprien fit un séjour à l'Athos où il fut ainsi initié à l'enseignement des moines hésychastes. Il devint par la suite métropolite de Kiev et de Lituanie (en 1375), avant d'être définitivement intronisé métropolite de Kiev et de toutes les Russies, siège qu'il occupa à deux reprises de 1381 à 1382, puis de 1390 jusqu'à sa mort en 1406.[
L'Archimandrite Job Getcha (né en 1974), canadien d'origine ukrainienne, est docteur en théologie.Il enseigne la liturgie à l'Institut d'études supérieures en théologie orthodoxe auprès du Centre orthodoxe du Patriarcat œcuménique à Chambésy-Genève et à l'Institut catholique de Paris.
La présente étude est consacrée à l'une des phases essentielles de la " synthèse byzantine " : la réforme liturgique associée au nom de Cyprien Tsamblak, né vers 1330 dans la région de Trnovo (Bulgarie), disciple du patriarche de Constantinople Philothée Kokkinos.
Etroitement lié à cette grande figure de I'hésychasme byzantin du XIVe siècle, Cyprien fit un séjour à l'Athos où il fut ainsi initié à l'enseignement des moines hésychastes. Il devint par la suite métropolite de Kiev et de Lituanie (en 1375), avant d'être définitivement intronisé métropolite de Kiev et de toutes les Russies, siège qu'il occupa à deux reprises de 1381 à 1382, puis de 1390 jusqu'à sa mort en 1406.[
Imitant son maître Philothée qui avait canonisé l'ordo néosabaïte à l'origine de l'actuel rite byzantin, Cyprien entreprit une grande réforme liturgique en Russie à la fin du XIVe siècle. Jusqu'alors, deux Typika étaient en usage : le Typikon de la Grande Eglise de Constantinople dans les cathédrales et les églises paroissiales, et le Typikon du patriarche Alexis le Stoudite, observé dans les monastères.
Cyprien s'efforça d'uniformiser la liturgie en opérant une grande synthèse consistant en l'introduction d'un seul et unique typikon néo-sabaïte observé à la fois dans les monastères et les églises séculières. En plus de raconter dans le détail les particularités de la réforme liturgique du métropolite Cyprien, ce livre évoque aussi l'ambiance historico-culturelle, et par-dessus tout spirituelle, du mouvement hésychaste de l'époque, pressentant les caractéristiques essentielles du métropolite-liturgiste, découvrant ses motifs, démontrant de manière convaincante que son but n'était pas tant une réforme qu'une restauration : un retour à la tradition patristique et monastique dans le contexte du renouveau hésychaste.
Cela résume à la fois la manière dont la liturgie byzantine s'est développée et les problèmes ultérieurs qu'ont posés ses sources existantes non seulement aux liturgistes d'autrefois mais aussi aux chercheurs d'aujourd'hui.
Archimandrite Dr. Job Getcha: " Écrits d’un exilé du Mont Athos "
Cyprien s'efforça d'uniformiser la liturgie en opérant une grande synthèse consistant en l'introduction d'un seul et unique typikon néo-sabaïte observé à la fois dans les monastères et les églises séculières. En plus de raconter dans le détail les particularités de la réforme liturgique du métropolite Cyprien, ce livre évoque aussi l'ambiance historico-culturelle, et par-dessus tout spirituelle, du mouvement hésychaste de l'époque, pressentant les caractéristiques essentielles du métropolite-liturgiste, découvrant ses motifs, démontrant de manière convaincante que son but n'était pas tant une réforme qu'une restauration : un retour à la tradition patristique et monastique dans le contexte du renouveau hésychaste.
Cela résume à la fois la manière dont la liturgie byzantine s'est développée et les problèmes ultérieurs qu'ont posés ses sources existantes non seulement aux liturgistes d'autrefois mais aussi aux chercheurs d'aujourd'hui.
Archimandrite Dr. Job Getcha: " Écrits d’un exilé du Mont Athos "
Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a été reçu mardi 12 novembre par le pape François, tandis que de nombreux signes et rencontres soulignent le réchauffement des relations des relations entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe russe. Suite
Le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan, est à Moscou pour une visite de trois jours, dans le cadre des nombreuses initiatives marquant le dix-septième centenaire de l’Edit de Constantin. Point d’orgue de cette visite : sa rencontre prévue mardi matin avec le patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill.
Une visite qui sera scrutée avec attention et qui montre le réchauffement en cours entre Rome et Moscou.
Dans les années 90, après l’effondrement de l’Union Soviétique, les rapports entre l’Eglise catholique romaine et l’orthodoxie russe étaient tendus et le dialogue dans l’impasse. Mais le dégel s’est amorcé après l’élection de Benoît XVI. Sur un plan diplomatique d’abord, les relations entre le Saint-Siège et la Russie se sont renforcées. Lors de la venue du président Dmitri Medvedev en décembre 2009, les deux États avaient décidé d'établir de pleines relations diplomatiques.
Le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan, est à Moscou pour une visite de trois jours, dans le cadre des nombreuses initiatives marquant le dix-septième centenaire de l’Edit de Constantin. Point d’orgue de cette visite : sa rencontre prévue mardi matin avec le patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill.
Une visite qui sera scrutée avec attention et qui montre le réchauffement en cours entre Rome et Moscou.
Dans les années 90, après l’effondrement de l’Union Soviétique, les rapports entre l’Eglise catholique romaine et l’orthodoxie russe étaient tendus et le dialogue dans l’impasse. Mais le dégel s’est amorcé après l’élection de Benoît XVI. Sur un plan diplomatique d’abord, les relations entre le Saint-Siège et la Russie se sont renforcées. Lors de la venue du président Dmitri Medvedev en décembre 2009, les deux États avaient décidé d'établir de pleines relations diplomatiques.
Des rapprochements locaux
Malgré la méfiance présente encore dans certains milieux, les liens ne cessent de se resserrer aussi sur le plan œcuménique. Les défis du monde contemporain ont fait tomber des barrières. Juste après son élection, le Patriarche Kirill avait envoyé au pape François un message dans lequel il insistait sur les défis que les catholiques et les orthodoxes doivent, selon lui, relever ensemble, notamment face au « libéralisme agressif ».
Les rapprochements se font aussi à l’échelon local. Ainsi, le 17 août 2012, le patriarche de Moscou et le président des évêques de Pologne ont signé une déclaration commune, une déclaration mettant en avant le dialogue et la réconciliation entre les deux nations. Deux jours plus tard, lors de l’Angélus, Benoît XVI évoquait publiquement « un événement important qui suscite l’espoir pour l’avenir ». Suite
Mgr Hilarion s'exprime sur l'actualité
Le dialogue entre les catholiques et les orthodoxes
" La prochaine rencontre de la Commission Mixte sur le dialogue théologique devrait avoir lieu en 2014. La commission s'est attaquée au sujet très complexe de la primauté dans l'Église et du rôle de l'évêque de Rome durant le premier millénaire et il apparait que des divergences très importantes existent non seulement entre les parties orthodoxes et catholiques, mais aussi parmi les Eglises orthodoxes. "
"J'ai parlé au nouveau Pape le lendemain de son intronisation et je lui ai indiqué quels étaient les points essentiels de la coopération entre l'Église Catholique et l'Eglise orthodoxe Russe. J'ai reçu de sa part d'abord la compréhension de l'importance de ces questions, et d'autre part il était évident que ces questions n'étaient pas nouvelles pour lui. Je pense que ses connaissances du dialogue orthodoxe-catholique, ainsi que son expérience en Argentine, quand il rendait visite à l'Eglise orthodoxe Russe à Buenos-Aires plusieurs fois par an et, après les offices divins, restaient perler avec les paroissiens, laisse espérer un développement positif de nos relations pendant son pontificat".
− Il faut préparer sérieusement une rencontre entre le Pape et le patriarche de Moscou. Il faut régler les questions qui font problème entre nous différends. Cette rencontre ne doit pas être simplement protocolaire mais amener nos relations à un nouveau niveau de confiance, de coopération et de compréhension mutuelle. Notre plus grand différent porte sur une question récente: c'est le problème de l'Ukraine Occidentale où dans les années 1980 - 90 il y eut une série d'événements très tristes. Ils ont carrément privé d'église les communautés orthodoxes dans certaines villes et villages et, malheureusement, cette situation perdure… Mais il est certain que le jour de cette rencontre se rapproche
Le Patriarche Cyrille a rencontré le cardinal Paul Poupard, président émérite du Conseil pontifical pour la culture
..................................
Почему православный крест не такой, как католический?
Malgré la méfiance présente encore dans certains milieux, les liens ne cessent de se resserrer aussi sur le plan œcuménique. Les défis du monde contemporain ont fait tomber des barrières. Juste après son élection, le Patriarche Kirill avait envoyé au pape François un message dans lequel il insistait sur les défis que les catholiques et les orthodoxes doivent, selon lui, relever ensemble, notamment face au « libéralisme agressif ».
Les rapprochements se font aussi à l’échelon local. Ainsi, le 17 août 2012, le patriarche de Moscou et le président des évêques de Pologne ont signé une déclaration commune, une déclaration mettant en avant le dialogue et la réconciliation entre les deux nations. Deux jours plus tard, lors de l’Angélus, Benoît XVI évoquait publiquement « un événement important qui suscite l’espoir pour l’avenir ». Suite
Mgr Hilarion s'exprime sur l'actualité
Le dialogue entre les catholiques et les orthodoxes
" La prochaine rencontre de la Commission Mixte sur le dialogue théologique devrait avoir lieu en 2014. La commission s'est attaquée au sujet très complexe de la primauté dans l'Église et du rôle de l'évêque de Rome durant le premier millénaire et il apparait que des divergences très importantes existent non seulement entre les parties orthodoxes et catholiques, mais aussi parmi les Eglises orthodoxes. "
"J'ai parlé au nouveau Pape le lendemain de son intronisation et je lui ai indiqué quels étaient les points essentiels de la coopération entre l'Église Catholique et l'Eglise orthodoxe Russe. J'ai reçu de sa part d'abord la compréhension de l'importance de ces questions, et d'autre part il était évident que ces questions n'étaient pas nouvelles pour lui. Je pense que ses connaissances du dialogue orthodoxe-catholique, ainsi que son expérience en Argentine, quand il rendait visite à l'Eglise orthodoxe Russe à Buenos-Aires plusieurs fois par an et, après les offices divins, restaient perler avec les paroissiens, laisse espérer un développement positif de nos relations pendant son pontificat".
− Il faut préparer sérieusement une rencontre entre le Pape et le patriarche de Moscou. Il faut régler les questions qui font problème entre nous différends. Cette rencontre ne doit pas être simplement protocolaire mais amener nos relations à un nouveau niveau de confiance, de coopération et de compréhension mutuelle. Notre plus grand différent porte sur une question récente: c'est le problème de l'Ukraine Occidentale où dans les années 1980 - 90 il y eut une série d'événements très tristes. Ils ont carrément privé d'église les communautés orthodoxes dans certaines villes et villages et, malheureusement, cette situation perdure… Mais il est certain que le jour de cette rencontre se rapproche
Le Patriarche Cyrille a rencontré le cardinal Paul Poupard, président émérite du Conseil pontifical pour la culture
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Почему православный крест не такой, как католический?
Il est de tradition de commémorer la mémoire des combattants de la Première guerre mondiale, le 11 novembre. Madame le maire de Saint-Hilaire a d'abord prononcé un discours au cimetière russe de Saint-Hilaire-le-Grand. Père André a célébré la liturgie dans la chapelle commémorative, où tous les soldats orthodoxes du Corps expéditionnaire ont été commémoré. Lien
La Russie a délaissé durant toute la période soviétique la mémoire de ses quelque trois millions de morts dans l'effroyable guerre de 1914-18. Oubli qui a commencé à être réparé avec la participation d'ambassadeurs de la Russie, après la Perestroïka, aux cérémonies annuelles à Mourmelon.
Cette année, l'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, a rappelé que dorénavant le 1er août serait en Russie jour de mémoire des victimes de la Ière guerre mondiale et qu'une collecte auprès des Russes du monde est lancée pour édifier un monument aux morts à Moscou. Les morts russes sur le front français de 1914 - 1918 commémorés à Mourmelon
La Russie a délaissé durant toute la période soviétique la mémoire de ses quelque trois millions de morts dans l'effroyable guerre de 1914-18. Oubli qui a commencé à être réparé avec la participation d'ambassadeurs de la Russie, après la Perestroïka, aux cérémonies annuelles à Mourmelon.
Cette année, l'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, a rappelé que dorénavant le 1er août serait en Russie jour de mémoire des victimes de la Ière guerre mondiale et qu'une collecte auprès des Russes du monde est lancée pour édifier un monument aux morts à Moscou. Les morts russes sur le front français de 1914 - 1918 commémorés à Mourmelon
La Russie instaure une journée de commémoration des soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale
"Nous pouvons dire que tout le XXe siècle s’est construit à partir de la Première Guerre mondiale – a dit l’académicien Alexander Tchoubarian, directeur de l'Institut de l’Histoire. Du fait de circonstances évidentes, cette guerre, en Russie, a été occultée quand, dans le même temps, en Europe, des monuments à la mémoire des soldats de cette époque existent dans presque toutes les villes ". « C’est pourquoi l'événement de ce jour marque le rétablissement de la vérité historique à l’égard de nos héros et des victimes de cette grande guerre", - a-t-il conclu.
Comtesse du Luart Leila Hagondokoff (1898- 1985) Commandeur de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre national du Mérite
"Nous pouvons dire que tout le XXe siècle s’est construit à partir de la Première Guerre mondiale – a dit l’académicien Alexander Tchoubarian, directeur de l'Institut de l’Histoire. Du fait de circonstances évidentes, cette guerre, en Russie, a été occultée quand, dans le même temps, en Europe, des monuments à la mémoire des soldats de cette époque existent dans presque toutes les villes ". « C’est pourquoi l'événement de ce jour marque le rétablissement de la vérité historique à l’égard de nos héros et des victimes de cette grande guerre", - a-t-il conclu.
Comtesse du Luart Leila Hagondokoff (1898- 1985) Commandeur de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre national du Mérite
1/ Situation actuelle
La crémation des corps ne fait pas partie des traditions des trois religions du Livre et elle n'a fait son apparition dans nos pays que récemment: en France elle n'est autorisée que depuis la fin du XIX (loi du 15 novembre 1887 sur la liberté des funérailles) et, en Russie, elle a fait son apparition après la révolution bolchévique (remarquer le style stalinien du premier crématorium sur la photo). Mais cette pratique est de plus en plus usitée:
- En France le taux de crémation approche 28% en 2007 selon l'Association française d'information funéraire (AFIF), alors qu'il était 1% en 1979, et 51 % des personnes interrogées désirent des obsèques avec crémation (19 % en 1977-1978).
- En Russie, après la période soviétique qui en a fait un moyen de lutte contre la religion, les chiffres sont encore plus importants: d'après le site d'information sur les obsèques de Moscou, cette pratique représenterait prés de 60% des obsèques à Moscou, et ce chiffre croitrait principalement du fait de manque de place dans les cimetières et du coût élevé des enterrements.
Un article d'Intefax d'août dernier indique que le nombre de crémations croit aussi à Minsk (il représente 1/3 des enterrements), et donne des informations sur l'accompagnement religieux: les adeptes des religions orientales accompagnent le défunt avec des cierges et des rites jusqu'à la mise à la flamme, en regardant l'incinération par le hublot. Des prêtres orthodoxes acceptent aussi d'accomplir l'office funéraire (отпевание), même si l'Église réprouve la crémation et parle de "rite païen".
La crémation des corps ne fait pas partie des traditions des trois religions du Livre et elle n'a fait son apparition dans nos pays que récemment: en France elle n'est autorisée que depuis la fin du XIX (loi du 15 novembre 1887 sur la liberté des funérailles) et, en Russie, elle a fait son apparition après la révolution bolchévique (remarquer le style stalinien du premier crématorium sur la photo). Mais cette pratique est de plus en plus usitée:
- En France le taux de crémation approche 28% en 2007 selon l'Association française d'information funéraire (AFIF), alors qu'il était 1% en 1979, et 51 % des personnes interrogées désirent des obsèques avec crémation (19 % en 1977-1978).
- En Russie, après la période soviétique qui en a fait un moyen de lutte contre la religion, les chiffres sont encore plus importants: d'après le site d'information sur les obsèques de Moscou, cette pratique représenterait prés de 60% des obsèques à Moscou, et ce chiffre croitrait principalement du fait de manque de place dans les cimetières et du coût élevé des enterrements.
Un article d'Intefax d'août dernier indique que le nombre de crémations croit aussi à Minsk (il représente 1/3 des enterrements), et donne des informations sur l'accompagnement religieux: les adeptes des religions orientales accompagnent le défunt avec des cierges et des rites jusqu'à la mise à la flamme, en regardant l'incinération par le hublot. Des prêtres orthodoxes acceptent aussi d'accomplir l'office funéraire (отпевание), même si l'Église réprouve la crémation et parle de "rite païen".
2/ Une position orthodoxe en débat
En fait il n'y a pas, à ma connaissance, de véritable doctrine sur ce grave sujet, de position unanime qui aurait une force canonique au sein de l'orthodoxie. Il y a clairement une tradition qui s'oppose à la crémation, mais chaque Église semble avoir sa propre approche. Dans la suite de l'article je ne traiterai que de la position de l'Église russe, car je n'ai pas d'informations sur les autres Églises.
Mais l'Église russe non plus il ne semble pas avoir de position doctrinale tranchée: si la majorité des prêtres et évêques semble réprouver cette pratique, il n'y a pas de règle absolue et nombre de prêtres acceptent d'accomplir l'office funéraire avant la crémation, en Russie comme en Occident. D'ailleurs le site d'information cité plus haut indique (sans donner de source) que "le patriarche Alexis II a déclaré que la crémation n'est pas en contradiction avec les canons orthodoxes".
Et en effet, il est surprenant de constater qu'il n'y a rien ni dans les Écritures ni dans les canons qui interdise la crémation, alors qu'il y a nombre d'autres interdits précis; cela parait d'autant plus surprenant que, si la crémation n'était pas pratiquée chez les Hébreux, elle était largement rependue chez les Grecs et les Romains.
3/ Éléments de réflexion
Un débat sur ce thème s'était déroulé l'an dernier sur le site Moinillon et je lui emprunte les éléments suivants
Un débat ancien: comme je l'ai écrit, l'incinération était répandue chez les Grecs et les Romains et, comme ni le Écritures ni les canons ne formulent aucun interdit précis, le sujet a été débattu dès les premiers temps de la chrétienté comme le montre l'extrait suivant d'une apologie du début du IIIe siècle (1):
- Tout d'abord, le païen Cecilius évoque la question des funérailles en ces termes (Octavius, 11): Les Chrétiens "promettent l'éternité à des cadavres qui ont un commencement et une fin. De là vient qu'ils ont nos bûchers en horreur, et qu'ils condamnent l'usage de brûler les morts : comme si les corps, pour être dérobés à la flamme, ne laissent pas avec le temps de tomber en poussière ! Et qu'importe, en effet, que notre corps soit la proie des bêtes féroces ou des monstres de la mer ; qu'il soit couvert de terre ou consumé par le feu ? Si les cadavres ont quelque sentiment, toute sépulture doit leur être un supplice ; s'ils n'en ont point, la plus expéditive est la meilleure. Cependant les chrétiens, abusés par cette erreur, se promettent à eux seuls, après la mort, comme s'ils étaient des gens de bien, une vie heureuse et sans fin, et nous menacent, comme si nous étions des méchants, de tourments éternels."
Et un peu plus loin:
"Mais, dites-moi, je vous prie, si c'est avec ou sans corps que vous ressusciterez? Sera-ce sans corps? mais, si je ne me trompe, sans corps il ne peut y avoir ni âme, ni sentiment, ni vie. Sera-ce avec votre corps? mais il y aura alors longtemps qu'il aura été détruit. Sera-ce avec un autre corps? il naîtra donc alors un nouvel homme qui sera différent du premier."
- A quoi le chrétien Octavius répond (Octav. 34):"Disputer à Dieu, qui a fait l'homme, le pouvoir de lui rendre sa première forme, soutenir qu'après sa mort l'homme rentre dans le néant d'où il était sorti, et vouloir qu'ayant pu naître de rien, il ne puisse de nouveau être créé de rien, ne serait-ce pas le comble de l'extravagance et de la stupidité? n'est-il pas plus difficile de donner l'être à ce qui n'est point que de reproduire ce qui a déjà existé? Croyez-vous que ce qui se dérobe à la faiblesse de notre vue se trouve anéanti pour la divinité? tout corps, soit qu'il se réduise en cendres ou en poussière, soit qu'il s'exhale en vapeurs ou en fumée, est soustrait à nos sens, mais il existe pour Dieu, qui en conserve les éléments."
Il continue ensuite :
"Nous ne redoutons rien, quoi que l'on puisse dire, de la sépulture par le feu; mais nous suivons la meilleure et la plus ancienne coutume, celle d'inhumer les corps."
Ainsi, il ne condamne pas en tant que telle la crémation, mais lui préfère comme meilleure pratique l'ensevelissement. Il est vrai, par ailleurs, que l'ensevelissement est une très ancienne coutume chrétienne, puisqu'elle remonte (au moins) à Abraham qui acquit un caveau (enfin, une caverne) de famille pour y ensevelir Sara (Genèse 23.17-20). Cette pratique juive - à laquelle le Seigneur lui-même a été soumis avant de ressusciter - est tout naturellement restée la pratique de l'Eglise naissante. Cependant - et Octavius le fait bien remarquer à son interlocuteur - il n'y a pas (à son époque) d'empêchement théologique, seulement la volonté de suivre une (la) coutume "meilleure et plus ancienne".
Quelques arguments:
Pour présenter les arguments les plus fréquents je me sers du commentaire très synthétique de "Hiéromoine Nicolas"
a) La crémation empêche la résurrection des corps. Mais alors quid des saints martyrisés par le feu (très concrètement les néomartyres Marie et Alexis, dont les restes incinérés viennent d'être authentifiés)? Des victimes d'incendie?.
b) La crémation va contre la volonté de Dieu: "Car tu es poussière et tu retourneras à la poussière." (Gn. 3,19). Mais le corps incinéré retourne à la terre aussi bien que le cadavre pourri ou mangé par les vers. C'est le même procédé d'oxydation que la décomposition, mais accéléré.
c) La crémation est une procédure horrible: en quoi le délitement du corps en terre est-il plus sympathique? Voir en particulier les longues descriptions des cadavres en décomposition faites par certains des Pères pour détourner de la luxure.
d) La crémation empêche l'obtention de reliques et interdit la manifestation de la sainteté d'un personnage par l'incorruption de son corps. Mais les cendres dans un reliquaire sont aussi des reliques et pour l'incorruption , selon que l'on se place, dans telle ou telle partie de l'Orthodoxie, elle s'appréciée différemment. Pour certains, c'est le signe de la sainteté, pour d'autres c'est le signe que la terre refuse d'accueillir le corps d'un pécheur.
e) Et, bien entendu, la crémation ne nécessite aucune modification du rite des funérailles puisqu'elle a lieu après le отпевание, la "mise à la flamme remplaçant la mise en terre.
Deux prises de positions importantes:
* Le Concile des Evêques de l'Eglise Russe Hors Frontières avait fait une déclaration à ce sujet en 1932. Il fut décidé à l'époque de ne pas permettre l'incinération des chrétiens orthodoxes dans des crématoriums en considération du fait que les adeptes de cette pratique sont habituellement des athées, hostiles à l'Eglise, et l'Eglise Hors Frontière refuse tout rite funéraire avant une crémation et interdit même les prières pour le défunt incinéré (панихида) avant le 40ème jour". In Orthodox Life No3, 1989 - Traduit de l'anglais par M. de Castelbajac
Mais c'est là une décision d'une Église particulière, qui n'a pas été étendue, à ma connaissance. Elle ne s'applique donc qu'à ses fidèles.
* Une prise de position très ferme du métropolite Cyrill (qui n'était pas encore patriarche(2)): "la crémation se trouve hors de la tradition orthodoxe. Nous croyons qu'à la fin de l'histoire les morts ressusciteront comme a ressuscité notre Sauveur Jésus Christ, c'est-à-dire non seulement dans leur âme, mais aussi dans leur corps. Si nous acceptons la crémation, par cela même nous refusons symboliquement cette foi. Bien entendu il n'est pas question ici simplement de symboles, car le corps humain mis en terre se transforme aussi en cendre, mais Dieu, par Sa puissance' rétablira le corps de chacun à partir de la cendre et de la poussière" La crémation, c'est-à-dire l'anéantissement volontaire du corps de défunt, montre un refus de la foi en la Résurrection universelle".
Voilà évidement un avis de poids. Toutefois cela reste une "opinion théologique" et il sera intéressant de voir si patriarche Cyrille la confirmera en un texte canonique qui, alors, s'imposera à l'Église russe.
1. L'Octavius ; je cite une contribution d'"Albocicade" dont le site érudit mérite le détour!
2. Citée par plusieurs sites russes qui ne donnent pas la source.
Traduction VG
Lénine: des églises transformées en fours crématoires
En fait il n'y a pas, à ma connaissance, de véritable doctrine sur ce grave sujet, de position unanime qui aurait une force canonique au sein de l'orthodoxie. Il y a clairement une tradition qui s'oppose à la crémation, mais chaque Église semble avoir sa propre approche. Dans la suite de l'article je ne traiterai que de la position de l'Église russe, car je n'ai pas d'informations sur les autres Églises.
Mais l'Église russe non plus il ne semble pas avoir de position doctrinale tranchée: si la majorité des prêtres et évêques semble réprouver cette pratique, il n'y a pas de règle absolue et nombre de prêtres acceptent d'accomplir l'office funéraire avant la crémation, en Russie comme en Occident. D'ailleurs le site d'information cité plus haut indique (sans donner de source) que "le patriarche Alexis II a déclaré que la crémation n'est pas en contradiction avec les canons orthodoxes".
Et en effet, il est surprenant de constater qu'il n'y a rien ni dans les Écritures ni dans les canons qui interdise la crémation, alors qu'il y a nombre d'autres interdits précis; cela parait d'autant plus surprenant que, si la crémation n'était pas pratiquée chez les Hébreux, elle était largement rependue chez les Grecs et les Romains.
3/ Éléments de réflexion
Un débat sur ce thème s'était déroulé l'an dernier sur le site Moinillon et je lui emprunte les éléments suivants
Un débat ancien: comme je l'ai écrit, l'incinération était répandue chez les Grecs et les Romains et, comme ni le Écritures ni les canons ne formulent aucun interdit précis, le sujet a été débattu dès les premiers temps de la chrétienté comme le montre l'extrait suivant d'une apologie du début du IIIe siècle (1):
- Tout d'abord, le païen Cecilius évoque la question des funérailles en ces termes (Octavius, 11): Les Chrétiens "promettent l'éternité à des cadavres qui ont un commencement et une fin. De là vient qu'ils ont nos bûchers en horreur, et qu'ils condamnent l'usage de brûler les morts : comme si les corps, pour être dérobés à la flamme, ne laissent pas avec le temps de tomber en poussière ! Et qu'importe, en effet, que notre corps soit la proie des bêtes féroces ou des monstres de la mer ; qu'il soit couvert de terre ou consumé par le feu ? Si les cadavres ont quelque sentiment, toute sépulture doit leur être un supplice ; s'ils n'en ont point, la plus expéditive est la meilleure. Cependant les chrétiens, abusés par cette erreur, se promettent à eux seuls, après la mort, comme s'ils étaient des gens de bien, une vie heureuse et sans fin, et nous menacent, comme si nous étions des méchants, de tourments éternels."
Et un peu plus loin:
"Mais, dites-moi, je vous prie, si c'est avec ou sans corps que vous ressusciterez? Sera-ce sans corps? mais, si je ne me trompe, sans corps il ne peut y avoir ni âme, ni sentiment, ni vie. Sera-ce avec votre corps? mais il y aura alors longtemps qu'il aura été détruit. Sera-ce avec un autre corps? il naîtra donc alors un nouvel homme qui sera différent du premier."
- A quoi le chrétien Octavius répond (Octav. 34):"Disputer à Dieu, qui a fait l'homme, le pouvoir de lui rendre sa première forme, soutenir qu'après sa mort l'homme rentre dans le néant d'où il était sorti, et vouloir qu'ayant pu naître de rien, il ne puisse de nouveau être créé de rien, ne serait-ce pas le comble de l'extravagance et de la stupidité? n'est-il pas plus difficile de donner l'être à ce qui n'est point que de reproduire ce qui a déjà existé? Croyez-vous que ce qui se dérobe à la faiblesse de notre vue se trouve anéanti pour la divinité? tout corps, soit qu'il se réduise en cendres ou en poussière, soit qu'il s'exhale en vapeurs ou en fumée, est soustrait à nos sens, mais il existe pour Dieu, qui en conserve les éléments."
Il continue ensuite :
"Nous ne redoutons rien, quoi que l'on puisse dire, de la sépulture par le feu; mais nous suivons la meilleure et la plus ancienne coutume, celle d'inhumer les corps."
Ainsi, il ne condamne pas en tant que telle la crémation, mais lui préfère comme meilleure pratique l'ensevelissement. Il est vrai, par ailleurs, que l'ensevelissement est une très ancienne coutume chrétienne, puisqu'elle remonte (au moins) à Abraham qui acquit un caveau (enfin, une caverne) de famille pour y ensevelir Sara (Genèse 23.17-20). Cette pratique juive - à laquelle le Seigneur lui-même a été soumis avant de ressusciter - est tout naturellement restée la pratique de l'Eglise naissante. Cependant - et Octavius le fait bien remarquer à son interlocuteur - il n'y a pas (à son époque) d'empêchement théologique, seulement la volonté de suivre une (la) coutume "meilleure et plus ancienne".
Quelques arguments:
Pour présenter les arguments les plus fréquents je me sers du commentaire très synthétique de "Hiéromoine Nicolas"
a) La crémation empêche la résurrection des corps. Mais alors quid des saints martyrisés par le feu (très concrètement les néomartyres Marie et Alexis, dont les restes incinérés viennent d'être authentifiés)? Des victimes d'incendie?.
b) La crémation va contre la volonté de Dieu: "Car tu es poussière et tu retourneras à la poussière." (Gn. 3,19). Mais le corps incinéré retourne à la terre aussi bien que le cadavre pourri ou mangé par les vers. C'est le même procédé d'oxydation que la décomposition, mais accéléré.
c) La crémation est une procédure horrible: en quoi le délitement du corps en terre est-il plus sympathique? Voir en particulier les longues descriptions des cadavres en décomposition faites par certains des Pères pour détourner de la luxure.
d) La crémation empêche l'obtention de reliques et interdit la manifestation de la sainteté d'un personnage par l'incorruption de son corps. Mais les cendres dans un reliquaire sont aussi des reliques et pour l'incorruption , selon que l'on se place, dans telle ou telle partie de l'Orthodoxie, elle s'appréciée différemment. Pour certains, c'est le signe de la sainteté, pour d'autres c'est le signe que la terre refuse d'accueillir le corps d'un pécheur.
e) Et, bien entendu, la crémation ne nécessite aucune modification du rite des funérailles puisqu'elle a lieu après le отпевание, la "mise à la flamme remplaçant la mise en terre.
Deux prises de positions importantes:
* Le Concile des Evêques de l'Eglise Russe Hors Frontières avait fait une déclaration à ce sujet en 1932. Il fut décidé à l'époque de ne pas permettre l'incinération des chrétiens orthodoxes dans des crématoriums en considération du fait que les adeptes de cette pratique sont habituellement des athées, hostiles à l'Eglise, et l'Eglise Hors Frontière refuse tout rite funéraire avant une crémation et interdit même les prières pour le défunt incinéré (панихида) avant le 40ème jour". In Orthodox Life No3, 1989 - Traduit de l'anglais par M. de Castelbajac
Mais c'est là une décision d'une Église particulière, qui n'a pas été étendue, à ma connaissance. Elle ne s'applique donc qu'à ses fidèles.
* Une prise de position très ferme du métropolite Cyrill (qui n'était pas encore patriarche(2)): "la crémation se trouve hors de la tradition orthodoxe. Nous croyons qu'à la fin de l'histoire les morts ressusciteront comme a ressuscité notre Sauveur Jésus Christ, c'est-à-dire non seulement dans leur âme, mais aussi dans leur corps. Si nous acceptons la crémation, par cela même nous refusons symboliquement cette foi. Bien entendu il n'est pas question ici simplement de symboles, car le corps humain mis en terre se transforme aussi en cendre, mais Dieu, par Sa puissance' rétablira le corps de chacun à partir de la cendre et de la poussière" La crémation, c'est-à-dire l'anéantissement volontaire du corps de défunt, montre un refus de la foi en la Résurrection universelle".
Voilà évidement un avis de poids. Toutefois cela reste une "opinion théologique" et il sera intéressant de voir si patriarche Cyrille la confirmera en un texte canonique qui, alors, s'imposera à l'Église russe.
1. L'Octavius ; je cite une contribution d'"Albocicade" dont le site érudit mérite le détour!
2. Citée par plusieurs sites russes qui ne donnent pas la source.
Traduction VG
Lénine: des églises transformées en fours crématoires
Communiqué de presse
BALAMAND (LIBAN) – Le 9 novembre 2013
Sa Béatitude le Patriarche Jean X a reçu ce jour dans sa résidence patriarcale à BALAMAND, Son Eminence le métropolite Hilarion (ALFEYEV), président du département des relations extérieures de l’Eglise russe, qui lui a transmis l’amour et la solidarité du Patriarche Cyrille, patriarche de Moscou et de toute la Russie. Les deux parties ont évoqué lors de cette rencontre les relations bilatérales entre les deux Eglises soeurs et les moyens de les renforcer au cours du pontificat des deux patriarches Cyrille et Jean X. Sa Béatitude a remercié la Russie, peuple, Eglise et gouvernement, pour ses prises de positions à l’égard de notre Eglise et de notre peuple en Syrie qui consistent à affirmer l’importance de l’adoption du dialogue et de la solution pacifique comme planche de salut pour la Syrie dans son épreuve.
BALAMAND (LIBAN) – Le 9 novembre 2013
Sa Béatitude le Patriarche Jean X a reçu ce jour dans sa résidence patriarcale à BALAMAND, Son Eminence le métropolite Hilarion (ALFEYEV), président du département des relations extérieures de l’Eglise russe, qui lui a transmis l’amour et la solidarité du Patriarche Cyrille, patriarche de Moscou et de toute la Russie. Les deux parties ont évoqué lors de cette rencontre les relations bilatérales entre les deux Eglises soeurs et les moyens de les renforcer au cours du pontificat des deux patriarches Cyrille et Jean X. Sa Béatitude a remercié la Russie, peuple, Eglise et gouvernement, pour ses prises de positions à l’égard de notre Eglise et de notre peuple en Syrie qui consistent à affirmer l’importance de l’adoption du dialogue et de la solution pacifique comme planche de salut pour la Syrie dans son épreuve.
De même, les deux parties ont affirmé la nécessité de préserver le Liban, de maintenir et d’affermir sa stabilité et de renforcer le principe de citoyenneté et de coexistence entre tous les libanais. Les deux parties ont insisté de même sur l’importance de la présence chrétienne en Orient, une présence qui n’est pas celle de la logique ni de la pensée minoritaire, mais une présence qui s’inscrit dans le contexte de la citoyenneté, de l’intégration et du partage d’une même réalité commune entre toutes les composantes des pays d’Orient. La question de l’enlèvement des deux métropolites d’Alep, Jean (IBRAHIM) et Paul (YAZIGI), a également été évoquée par Sa Béatitude et Son Eminence qui ont insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts déployés en vue d’une clôture positive de ce dossier.
A la fin de la rencontre, Sa Béatitude a demandé à Son Eminence de transmettre à l’Eglise de Russie et à son Patriarche l’amour et le respect de l’Eglise d’Antioche, pasteurs et peuple de Dieu, formulant les voeux que les circonstances puissent lui permettre à la première occasion de rencontrer le Patriarche Cyrille.
A la fin de la rencontre, Sa Béatitude a demandé à Son Eminence de transmettre à l’Eglise de Russie et à son Patriarche l’amour et le respect de l’Eglise d’Antioche, pasteurs et peuple de Dieu, formulant les voeux que les circonstances puissent lui permettre à la première occasion de rencontrer le Patriarche Cyrille.
Le père Nicolas Soldatenkov, auparavant recteur de la paroisse orthodoxe à Altea en Espagne, est aujourd'hui à la retraite ( Diocèse de Chersonèse PM)
Un tel prêtre donne envie de se confesser et d’ouvrir son âme. L'archiprêtre Nicolas Soldatenkov est capable d’entendre le fidèle parler des profondeurs de son âme et de trouver en réponse des paroles de consolation et de pardon. Voici l’entretien du prêtre de la paroisse Saint Stéphane et Germain en France Nicolas Soldatenkov, descendant du mécène Kozma Soldatenkov avec le quotidien « Vetchernija Moskva ».
Père Nicolas, votre ascendance est enviable pour n’importe quel russe
p. Nicolas - Du côté de ma mère nous descendons d’Alexandre Pouchkine et de Nicolas Gogol. Ce dernier était célibataire et n’avait pas d’enfants. Sa sœur a épousé V. Bykov.
Leur fils unique, N. Bykov, a été officier d’ordonnance d’A. Pouchkine, commandant du 13ème régiment de hussards, fils du poète. A. Pouchkine avait une fille, Marie. Nicolas et Maria se sont mariés et ont eu 10 enfants dont ma grand-mère E. Bykov.
Un tel prêtre donne envie de se confesser et d’ouvrir son âme. L'archiprêtre Nicolas Soldatenkov est capable d’entendre le fidèle parler des profondeurs de son âme et de trouver en réponse des paroles de consolation et de pardon. Voici l’entretien du prêtre de la paroisse Saint Stéphane et Germain en France Nicolas Soldatenkov, descendant du mécène Kozma Soldatenkov avec le quotidien « Vetchernija Moskva ».
Père Nicolas, votre ascendance est enviable pour n’importe quel russe
p. Nicolas - Du côté de ma mère nous descendons d’Alexandre Pouchkine et de Nicolas Gogol. Ce dernier était célibataire et n’avait pas d’enfants. Sa sœur a épousé V. Bykov.
Leur fils unique, N. Bykov, a été officier d’ordonnance d’A. Pouchkine, commandant du 13ème régiment de hussards, fils du poète. A. Pouchkine avait une fille, Marie. Nicolas et Maria se sont mariés et ont eu 10 enfants dont ma grand-mère E. Bykov.
Du côté de mon père nous sommes descendants du marchand Soldatenkov. Son frère Ivan est mort à quarante ans lui laissant son fils de sept ans Basile, mon futur arrière-grand-père. La famille de mon père a quitté la Russie en passant par la Lituanie quand il avait 8 ans. Et la famille de ma mère a émigré par Odessa via Constantinople.
Mes parents se sont rencontrés à Paris, sur les marches de la Cathédrale Orthodoxe Alexandre de la Neva, haut-lieu. Peu après ils s’y sont mariés. Et je suis né en 1938.
Vous excellez en russe !
p. Nicolas - Mes parents m’apprenaient le russe dès mon bas âge. Or, à l’école, au lycée et à l’armée personne ne parlait russe et je l’ai presque oublié. Grâce à Dieu j’ai commencé à fréquenter la catéchèse. Le slavon m’a fait me rappeler du russe.
Mes parents se sont rencontrés à Paris, sur les marches de la Cathédrale Orthodoxe Alexandre de la Neva, haut-lieu. Peu après ils s’y sont mariés. Et je suis né en 1938.
Vous excellez en russe !
p. Nicolas - Mes parents m’apprenaient le russe dès mon bas âge. Or, à l’école, au lycée et à l’armée personne ne parlait russe et je l’ai presque oublié. Grâce à Dieu j’ai commencé à fréquenter la catéchèse. Le slavon m’a fait me rappeler du russe.
Quand vous êtes-vous rendu en Russie pour la première fois ?
p. Nicolas - En 1965. Pendant un mois j’ai travaillé jour et nuit en tant que veilleur dans un hôtel afin de pouvoir acheter un billet de train. Je suis descendu à Moscou chez ma tante. Elle a fait tout son possible pour bien m’accueillir. Ainsi, j’ai vu « La Dame de Pique » au Bolchoï. Nous sommes allés à la Laure de la Trinité-Saint-Serge. J’y ai vénéré les reliques du vénérable Saint Serge. Douze ans après j’ai été ordonné prêtre, le jour de Saint Serge de Radonège.
A Moscou j’ai été pénétré de la pensée que j’avais toujours été russe. Comme si je m’étais absenté pendant quelques temps et ensuite je suis rentré à la maison. Une joie inoubliable emplissait mon cœur…
p. Nicolas - En 1965. Pendant un mois j’ai travaillé jour et nuit en tant que veilleur dans un hôtel afin de pouvoir acheter un billet de train. Je suis descendu à Moscou chez ma tante. Elle a fait tout son possible pour bien m’accueillir. Ainsi, j’ai vu « La Dame de Pique » au Bolchoï. Nous sommes allés à la Laure de la Trinité-Saint-Serge. J’y ai vénéré les reliques du vénérable Saint Serge. Douze ans après j’ai été ordonné prêtre, le jour de Saint Serge de Radonège.
A Moscou j’ai été pénétré de la pensée que j’avais toujours été russe. Comme si je m’étais absenté pendant quelques temps et ensuite je suis rentré à la maison. Une joie inoubliable emplissait mon cœur…
Vous avez réussi à visiter l’hôtel particulier des Soldatenkov rue Miasnitskaïa à Moscou. Qu’est-ce que vous avez senti ?
J’y suis allé pendant mon deuxième voyage en Russie en 1991. J’ai expliqué au concierge que j’étais le descendant des Soldatenkov et lui ai demandé de me laisser entrer. Il est sorti et peu de temps après un homme qui s’est présenté comme colonel Gerassimov m’a invité à entrer. Bien sûr, je n’ai pas tout vu. J’ai une photo d’une chambre de cet hôtel particulier dont un des meubles était un grand buffet. Imaginez-vous que je le vois à sa place ! Il était vide sans vaisselle. J’ai été quand même ravi. On m’a montré une chambre qui servait de chapelle pour mon arrière-grand-père. J’ai vu un fragment de croix sur la fenêtre. C’était émouvant. J’avais une petite caméra et j’ai décidé de filmer la maison de l’extérieur. « Que faîtes-vous, vous êtes espion ? » Une femme s’est mise à crier qu’il était interdit de filmer. Le colonel Gerassimov m’a secouru et un quart d’heure après cette femme m’a demandé de l’excuser.
Avez-vous des reliques familiales chez vous ?
p. Nicolas - Oui. Mes amis appellent ma maison en Bourgogne la « Maison russe ». La relique la plus chère est liée à mon grand-père, Kozma Vassilievitch, officier de la marine. Pendant la bataille de Tsushima dans le Golf de Corée son Croiseur « Oleg » a eu plusieurs brèches. Mon grand-père a survécu par miracle. Pour rendre hommage à ses amis et en reconnaissance pour son salut il a commandé à Fabergé une croix d’autel en or et l’a offerte à la cathédrale « Sauveur-sur-l’Eau ». En 1930 la cathédrale a été démolie et tous les objets de valeurs vendus aux enchères.
J’y suis allé pendant mon deuxième voyage en Russie en 1991. J’ai expliqué au concierge que j’étais le descendant des Soldatenkov et lui ai demandé de me laisser entrer. Il est sorti et peu de temps après un homme qui s’est présenté comme colonel Gerassimov m’a invité à entrer. Bien sûr, je n’ai pas tout vu. J’ai une photo d’une chambre de cet hôtel particulier dont un des meubles était un grand buffet. Imaginez-vous que je le vois à sa place ! Il était vide sans vaisselle. J’ai été quand même ravi. On m’a montré une chambre qui servait de chapelle pour mon arrière-grand-père. J’ai vu un fragment de croix sur la fenêtre. C’était émouvant. J’avais une petite caméra et j’ai décidé de filmer la maison de l’extérieur. « Que faîtes-vous, vous êtes espion ? » Une femme s’est mise à crier qu’il était interdit de filmer. Le colonel Gerassimov m’a secouru et un quart d’heure après cette femme m’a demandé de l’excuser.
Avez-vous des reliques familiales chez vous ?
p. Nicolas - Oui. Mes amis appellent ma maison en Bourgogne la « Maison russe ». La relique la plus chère est liée à mon grand-père, Kozma Vassilievitch, officier de la marine. Pendant la bataille de Tsushima dans le Golf de Corée son Croiseur « Oleg » a eu plusieurs brèches. Mon grand-père a survécu par miracle. Pour rendre hommage à ses amis et en reconnaissance pour son salut il a commandé à Fabergé une croix d’autel en or et l’a offerte à la cathédrale « Sauveur-sur-l’Eau ». En 1930 la cathédrale a été démolie et tous les objets de valeurs vendus aux enchères.
La Croix d’or de Kozma Vassilievitch a été achetée par une riche américaine. C’était la Providence Divine car à Paris elle est descendu dans la maison russe de Trepov et leur a montré son achat. Le vieux général a fait attention sur la mention gravée au dos de la croix : « Don du lieutenant Kozma Soldatenkov en mémoire de ses chers amis péris dans la bataille ». Et l’année de la consécration de la cathédrale – 1919. Elle était surprise d’apprendre que le donateur vivait dans la banlieue parisienne. Elle l’a trouvé et lui a rendu la croix.
Vous êtes propriétaire de cette relique actuellement ?
p. Nicolas - Non, je ne fais que la garder. C’est la volonté de mon père. Je vais transmettre la croix à l’église de Tsushima de Saint-Pétersbourg dès qu’elle aura été restaurée et les cloches y auront sonné. Je fais partie du conseil de curatelle de la cathédrale en cours de construction. En attendant, fin mai de chaque année, dans une petite ville à côté de Dijon où j’habite, je célèbre un office funèbre avec cette croix dans les mains en mémoire des marins morts lors de la bataille de Tsushima.
Qu’est-ce qui vous fait rendre tant de choses à la Russie ?
p. Nicolas - J’ai 11 petits-fils. Les plus grands s’intéressent déjà à leur nom et apprennent le russe. Et même si les couples sont mixtes, j’ai baptisé tous les petits-fils orthodoxes moi-même. J’ai marié tous mes enfants. C’est une joie de savoir qu’ils vont se tenir aux traditions russes.
J’ai transmis à la Russie une œuvre unique d’Ivan Bounine – 12 volumes de l’édition « Metropolitaines » de 1937.
Avant la Russie avait seulement deux éditions semblables. J’envisage de transmettre au musée d’Etat de beaux-arts A. Pouchkine deux desseins d’Ivan Chichkine « La forêt de Kountsevo ». Je le fais non seulement parce que je suis russe orthodoxe mais parce que nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants en ont besoin.
Vous êtes propriétaire de cette relique actuellement ?
p. Nicolas - Non, je ne fais que la garder. C’est la volonté de mon père. Je vais transmettre la croix à l’église de Tsushima de Saint-Pétersbourg dès qu’elle aura été restaurée et les cloches y auront sonné. Je fais partie du conseil de curatelle de la cathédrale en cours de construction. En attendant, fin mai de chaque année, dans une petite ville à côté de Dijon où j’habite, je célèbre un office funèbre avec cette croix dans les mains en mémoire des marins morts lors de la bataille de Tsushima.
Qu’est-ce qui vous fait rendre tant de choses à la Russie ?
p. Nicolas - J’ai 11 petits-fils. Les plus grands s’intéressent déjà à leur nom et apprennent le russe. Et même si les couples sont mixtes, j’ai baptisé tous les petits-fils orthodoxes moi-même. J’ai marié tous mes enfants. C’est une joie de savoir qu’ils vont se tenir aux traditions russes.
J’ai transmis à la Russie une œuvre unique d’Ivan Bounine – 12 volumes de l’édition « Metropolitaines » de 1937.
Avant la Russie avait seulement deux éditions semblables. J’envisage de transmettre au musée d’Etat de beaux-arts A. Pouchkine deux desseins d’Ivan Chichkine « La forêt de Kountsevo ». Je le fais non seulement parce que je suis russe orthodoxe mais parce que nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants en ont besoin.
Pravoslavie i Mir
Traduction Elena Tastevin
Traduction Elena Tastevin
Ce samedi 9 novembre 2013, la paroisse orthodoxe du St Apôtre Matthieu à Louvain (Belgique) célebrera, en plus de sa fête patronale, le 10e anniversaire de sa (re) fondation (en 2003), ainsi que le 90e anniversaire de la création (1923) de la première communauté orthodoxe dans l’ancienne ville universitaire belge.
La première communauté orthodoxe à Louvain fut, en effet, créée dès 1923 par les étudiants russes émigrés qui avaient été admis à l’Université catholique de la ville grâce au concours du primat catholique de Belgique de l’époque – un homme véritablement « œcuménique » avant la lettre – le cardinal Mercier. Parmi les premiers desservants de cette petite communauté, placée sous le patronage des SS. Georges & Tatiana, on notera les PP. Georges Tsebrikov et Georges Tarassov. Ayant vu sa composition fortement diminuer après la Seconde guerre mondiale, cette première paroisse subsistera, avec des destins divers, jusqu’aux années 1980, où elle cessera d’exister, malgré plusieurs tentatives de la « ranimer ».
La première communauté orthodoxe à Louvain fut, en effet, créée dès 1923 par les étudiants russes émigrés qui avaient été admis à l’Université catholique de la ville grâce au concours du primat catholique de Belgique de l’époque – un homme véritablement « œcuménique » avant la lettre – le cardinal Mercier. Parmi les premiers desservants de cette petite communauté, placée sous le patronage des SS. Georges & Tatiana, on notera les PP. Georges Tsebrikov et Georges Tarassov. Ayant vu sa composition fortement diminuer après la Seconde guerre mondiale, cette première paroisse subsistera, avec des destins divers, jusqu’aux années 1980, où elle cessera d’exister, malgré plusieurs tentatives de la « ranimer ».
Ce n’est qu’en 2003 que l’archevêque Simon de Bruxelles (patriarcat de Moscou), sollicité par quelques anciens paroissiens et de nouveaux habitants orthodoxes de la ville, bénira la (re)création d’une paroisse, qui sera ouverte la même année dans des locaux mis à disposition par l’Université. Relevant du diocèse du patriarcat de Moscou en Belgique, la paroisse rassemble des orthodoxes de différentes origines et nationalités (dont les étudiants orthodoxes de l’Université) ; elle célèbre en slavon et néerlandais, et suit le calendrier julien rénové.
A l’occasion du jubilé paroissial, une Divine Liturgie pontificale sera présidée par l’archevêque Simon de Bruxelles (patriarcat de Moscou). La célébration sera suivie d’agapes fraternelles et d’un programme musical russe. Tous sont les bienvenus !
Adresse : Collège Latino-américain (2e étage), 56 Rue de Tervuren à 3000 Louvain.
Célébration diocésaine du Lundi de Pâques en l’église du St-Apôtre-Matthieu à Louvain
Page internet de la paroisse
Livret en russe sur l’histoire de la paroisse
A l’occasion du jubilé paroissial, une Divine Liturgie pontificale sera présidée par l’archevêque Simon de Bruxelles (patriarcat de Moscou). La célébration sera suivie d’agapes fraternelles et d’un programme musical russe. Tous sont les bienvenus !
Adresse : Collège Latino-américain (2e étage), 56 Rue de Tervuren à 3000 Louvain.
Célébration diocésaine du Lundi de Pâques en l’église du St-Apôtre-Matthieu à Louvain
Page internet de la paroisse
Livret en russe sur l’histoire de la paroisse
V.G.
L'office des morts pour le repos des victimes des persécutions pour la foi par le pouvoir bolchévique sera célébré le soir du 7 novembre, de sinistre mémoire, devant l'église de Saint Jean le Théologien "sous-l'orme", à côté de la place de la Loubianka ou siégèrent "les Organes" exécutants des basses ouvres du régime, de la Tchéka au KGB (Les Moscovites avaient coutume de dire que cet immeuble était le plus grand de Moscou, car même depuis son 4e sous-sol, on voyait déjà la Sibérie…).
Ce rappel des sanglantes persécutions antichrétiennes, célébré à cette date et à cet endroit là, est évidement la réponse de l'Eglise au projet de rétablir sur la place le monument au premier bourreau du peuple russe, Felix Dzerjinski, qui rencontre l'opposition déterminée de l'Eglise.
"La Douleur: Les plaies à vif de l'église"
Le service funèbre sera suivi de l'inauguration de l'exposition de photographies "La Douleur: Les plaies à vif de l'église". Les visiteurs verront pour la première fois les restes de fresques - éléments conservés de la coupole de l'église supérieure cachés pendant des décennies par des planchers et cloisons aménagées dans l'église profanée au début de l'ère soviétique. (Photo Avant)
L'office des morts pour le repos des victimes des persécutions pour la foi par le pouvoir bolchévique sera célébré le soir du 7 novembre, de sinistre mémoire, devant l'église de Saint Jean le Théologien "sous-l'orme", à côté de la place de la Loubianka ou siégèrent "les Organes" exécutants des basses ouvres du régime, de la Tchéka au KGB (Les Moscovites avaient coutume de dire que cet immeuble était le plus grand de Moscou, car même depuis son 4e sous-sol, on voyait déjà la Sibérie…).
Ce rappel des sanglantes persécutions antichrétiennes, célébré à cette date et à cet endroit là, est évidement la réponse de l'Eglise au projet de rétablir sur la place le monument au premier bourreau du peuple russe, Felix Dzerjinski, qui rencontre l'opposition déterminée de l'Eglise.
"La Douleur: Les plaies à vif de l'église"
Le service funèbre sera suivi de l'inauguration de l'exposition de photographies "La Douleur: Les plaies à vif de l'église". Les visiteurs verront pour la première fois les restes de fresques - éléments conservés de la coupole de l'église supérieure cachés pendant des décennies par des planchers et cloisons aménagées dans l'église profanée au début de l'ère soviétique. (Photo Avant)
"Ces peintures portent l'empreinte terrible de la lutte antireligieuse et de la terreur bolchévique: Notre Dame a les yeux crevés et les lèvres écrasées; les visages des anges sont mutilés. Les profanateurs ont brisé les croix sur les moulures, gratté les icônes. Les mains sacrilèges travaillaient méthodiquement, en ajustant les coups", - lit-on dans la description de l'exposition.
Cette exposition doit rester en place jusqu'au début des travaux de restauration de l'église qui a une très vieille histoire: une église en bois consacrée au saint apôtre Jean le Théologien est documentée dès le XVe siècle à cet endroit situé hors les murs; un orme poussait à côté de l'autel, d'où son nom. Reconstruite en briques au XVIIe puis en pierre au XIXe elle est fermée peu après 1917 et transférée au Musée de l'histoire de Moscou. Les espaces intérieurs sont profondément modifiés, les fresques saccagées, les coupoles décapitées... Rendue officiellement à l'Eglise en 1992, elle n'a été libérée par le musée qu'en 2011 et transmise l'université orthodoxe russe. Les offices ont alors pu avoir lieu dans l'église basse, mais l'église principale, où se tiendra l'exposition de photographies, nécessite d'importants travaux de restauration dont le financement est en cours d'examen à la mairie de Mascou.
Cette exposition doit rester en place jusqu'au début des travaux de restauration de l'église qui a une très vieille histoire: une église en bois consacrée au saint apôtre Jean le Théologien est documentée dès le XVe siècle à cet endroit situé hors les murs; un orme poussait à côté de l'autel, d'où son nom. Reconstruite en briques au XVIIe puis en pierre au XIXe elle est fermée peu après 1917 et transférée au Musée de l'histoire de Moscou. Les espaces intérieurs sont profondément modifiés, les fresques saccagées, les coupoles décapitées... Rendue officiellement à l'Eglise en 1992, elle n'a été libérée par le musée qu'en 2011 et transmise l'université orthodoxe russe. Les offices ont alors pu avoir lieu dans l'église basse, mais l'église principale, où se tiendra l'exposition de photographies, nécessite d'importants travaux de restauration dont le financement est en cours d'examen à la mairie de Mascou.
"Ces peintures portent l'empreinte terrible de la lutte antireligieuse et de la terreur bolchévique: Notre Dame a les yeux crevés et les lèvres écrasées; les visages des anges sont mutilés"
Le pape François recevra pour la première fois le 25 novembre le président russe Vladimir Poutine, a indiqué jeudi à l’AFP le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi.
La rencontre, qui aura lieu vers 17H00 (16H00 GMT), s’inscrit dans le contexte d’un délicat dialogue, marqué par des hauts et des bas, entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe russe.
La dernière visite d’un président russe remonte à Dmitri Medvedev en 2011, quand il était venu voir Benoît XVI. Vladimir Poutine -- réélu à la présidence russe en mars 2012 après avoir été Premier ministre pendant 4 ans -- avait rencontré Jean Paul II en 2000 et 2003, et Benoît XVI en mars 2007.
La rencontre, qui aura lieu vers 17H00 (16H00 GMT), s’inscrit dans le contexte d’un délicat dialogue, marqué par des hauts et des bas, entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe russe.
La dernière visite d’un président russe remonte à Dmitri Medvedev en 2011, quand il était venu voir Benoît XVI. Vladimir Poutine -- réélu à la présidence russe en mars 2012 après avoir été Premier ministre pendant 4 ans -- avait rencontré Jean Paul II en 2000 et 2003, et Benoît XVI en mars 2007.
Lors d’une précédente visite de M. Medvedev au Vatican, en décembre 2009, les deux Etats avaient décidé d’établir de pleines relations diplomatiques. Depuis 1990, ils n’échangeaient que des représentants, qui n’avaient pas rang d’ambassadeur. SUITE AFP
" PO" Le président Poutine vient de nommer Alexandre Avdéev, (l’ex- ministre de la culture) ambassadeur auprès du Saint-Siège
" PO" Le président Poutine vient de nommer Alexandre Avdéev, (l’ex- ministre de la culture) ambassadeur auprès du Saint-Siège
AXIOS! АКСИОС! AXIOS! АКСИОС! ДОСТОИН! AXIOS! АКСИОС! ΑΞΙΟΣ, ΑΞΙΟΣ, ΑΞΙΟΣ! ДОСТОИН!
L’Intronisation sera célébrée les 5 et 6 décembre jour de la fête de saint-Alexandre-Nevsky, à la cathédrale. Le 5 décembre célébration de la vigile à 18h00 suivi à 20h00 du rite d’intronisation. Le lendemain, la divine liturgie à 10h00 sera présidée par le nouvel archevêque.
L’Intronisation sera célébrée les 5 et 6 décembre jour de la fête de saint-Alexandre-Nevsky, à la cathédrale. Le 5 décembre célébration de la vigile à 18h00 suivi à 20h00 du rite d’intronisation. Le lendemain, la divine liturgie à 10h00 sera présidée par le nouvel archevêque.
Suite à son élection par l’Assemblée générale du diocèse le 1er novembre, l’Archimandrite Job a été élu par le Saint-Synode du Patriarcat de Constantinople, archevêque de Telmessos et exarque patriarcal des paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale.
Le sacre épiscopal sera conféré le 30 novembre 2013, en l’église patriarcale Saint-Georges au cours de la liturgie patriarcale et synodale célébrée à l’occasion de la fête de l’Apôtre André le premier appelé, patron du siège patriarcal.
* * *
L'assemblée générale de l'Archevêché des églises orthodoxes russe en Europe occidentale du patriarcat de Constantinople, réunie en session générale a élu l'archimandrite Job (Getcha) comme archevêque avec 109 voix. Les deux autres candidats ont reçu : le hiéromoine Mykhaylo (Anischenko) 9 voix et l'archimandrite Bessarion (Komzias) 33 voix
Le sacre épiscopal sera conféré le 30 novembre 2013, en l’église patriarcale Saint-Georges au cours de la liturgie patriarcale et synodale célébrée à l’occasion de la fête de l’Apôtre André le premier appelé, patron du siège patriarcal.
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L'assemblée générale de l'Archevêché des églises orthodoxes russe en Europe occidentale du patriarcat de Constantinople, réunie en session générale a élu l'archimandrite Job (Getcha) comme archevêque avec 109 voix. Les deux autres candidats ont reçu : le hiéromoine Mykhaylo (Anischenko) 9 voix et l'archimandrite Bessarion (Komzias) 33 voix
A la question: Quel genre de chant liturgique aimeriez-vous entendre régulièrement dans votre église? nos lecteurs ont répondu:
Des compositeurs classiques du XIX-XX siècle 19.01%
Le chant ordinaire paroissial ("obikhod") 19.95%
Le chant monastique ou ancien ("znamenny") 42.49%
Un chant plus contemporain, des compositeurs de notre époque 18.55%
426 Votant(s)
Des compositeurs classiques du XIX-XX siècle 19.01%
Le chant ordinaire paroissial ("obikhod") 19.95%
Le chant monastique ou ancien ("znamenny") 42.49%
Un chant plus contemporain, des compositeurs de notre époque 18.55%
426 Votant(s)
B. Kolymagine
Traduction E.Tastevin
Le Patriarche Cyrille ainsi que son prédécesseur, le défunt Patriarche Alexis II, aime voyager. Il a dû voir la moitié du monde. Cependant, le chemin en Abkhazie, contrée riche en monuments religieux, lui est interdit. Envoyer son représentant plénipotentiaire est tout ce que le primat de l’EOR peut se permettre pour ne pas rompre la paix canonique. L’archimandrite du grand habit Elie (Nozdrin), le père spirituel du Patriarche, a été un tel ambassadeur. Mais sa visite a suscité le mécontentement de l’Eglise géorgienne.
Depuis longtemps l’Abkhazie est considérée comme un territoire canonique du Patriarcat de Géorgie. Bien que de rares églises du pays (une vingtaine au total) mentionnent le patriarche Cyrille au cours des offices, Moscou ne peut pas établir sa juridiction dans cette république.
Le père spirituel du patriarche est allé en Abkhazie la veille de 20ème anniversaire de l’indépendance et représentait formellement le clergé pendant les festivités. Il a officié dans l’ancienne cathédrale Saint Georges à Ilori ainsi que dans les monastères de Drandi et de Kamani, enfin, le 30 septembre, jour de la fête, dans la cathédrale de Soukhoumi.
Traduction E.Tastevin
Le Patriarche Cyrille ainsi que son prédécesseur, le défunt Patriarche Alexis II, aime voyager. Il a dû voir la moitié du monde. Cependant, le chemin en Abkhazie, contrée riche en monuments religieux, lui est interdit. Envoyer son représentant plénipotentiaire est tout ce que le primat de l’EOR peut se permettre pour ne pas rompre la paix canonique. L’archimandrite du grand habit Elie (Nozdrin), le père spirituel du Patriarche, a été un tel ambassadeur. Mais sa visite a suscité le mécontentement de l’Eglise géorgienne.
Depuis longtemps l’Abkhazie est considérée comme un territoire canonique du Patriarcat de Géorgie. Bien que de rares églises du pays (une vingtaine au total) mentionnent le patriarche Cyrille au cours des offices, Moscou ne peut pas établir sa juridiction dans cette république.
Le père spirituel du patriarche est allé en Abkhazie la veille de 20ème anniversaire de l’indépendance et représentait formellement le clergé pendant les festivités. Il a officié dans l’ancienne cathédrale Saint Georges à Ilori ainsi que dans les monastères de Drandi et de Kamani, enfin, le 30 septembre, jour de la fête, dans la cathédrale de Soukhoumi.
Ce n’est pas le fait que l’archimandrite a officié qui a suscité le mécontentement de la Géorgie.
Après tout, ces deux dernières décennies beaucoup de clergé haut placé de l’EOR (Patriarcat de Moscou) s’est rendu en Abkhazie et cela n’a pas porté préjudice aux relations des églises russe et géorgienne. Le Synode de l’Eglise géorgienne a été indigné par la participation du père spirituel du Patriarche dans la consécration de chantiers de nouvelles églises dans des bases militaires russes en Abkhazie. Le Synode a considéré la participation de l’archimandrite dans la pose de la première pierre de la cathédrale consacrée aux Nouveaux Martyrs non loin de la capitale comme une transgression flagrante des lois ecclésiales. Le Patriarcat de Moscou devra être plus prudent dans le futur pour rester dans de bonnes relations avec l’orthodoxie géorgienne. C’est important d’autant plus que Moscou résout beaucoup de problèmes ecclésiasiaux en Ukraine par l’intermédiaire de Tbilissi.
En ce qui concerne l’Abkhazie, le dirigent de l’église orthodoxe abkhaze (Patriarcat de Moscou), le père Vissarion Apliaa s’est heurté à de sérieux problèmes de personnel. Il ne peut pas consacrer les Presbytres ou les confier à un évêque comme cela se doit selon les lois canoniques parce qu’un tel évêque n’existe pas. Pour faire les nominations il est obligé de recourir au procédé des vieux-croyants et d’accepter des prêtres d’autres régions sans observer les règles ecclésiales appropriées. Pour faire fonctionner ces règles des négociations régulières sont nécessaires.
Aujourd’hui en Abkhazie il existe trois monastères d’hommes et deux monastères de femmes dans la capitale de la république et dans le village de montagne Otap. Ces deux derniers n’ont pas de statut officiel. Des moniales arrivées d’Ukraine et de Russie y vivent. On peut les voir parfois dans la cathédrale de Soukhoumi, elles maintiennent le contact avec le p. Vissarion.
Après tout, ces deux dernières décennies beaucoup de clergé haut placé de l’EOR (Patriarcat de Moscou) s’est rendu en Abkhazie et cela n’a pas porté préjudice aux relations des églises russe et géorgienne. Le Synode de l’Eglise géorgienne a été indigné par la participation du père spirituel du Patriarche dans la consécration de chantiers de nouvelles églises dans des bases militaires russes en Abkhazie. Le Synode a considéré la participation de l’archimandrite dans la pose de la première pierre de la cathédrale consacrée aux Nouveaux Martyrs non loin de la capitale comme une transgression flagrante des lois ecclésiales. Le Patriarcat de Moscou devra être plus prudent dans le futur pour rester dans de bonnes relations avec l’orthodoxie géorgienne. C’est important d’autant plus que Moscou résout beaucoup de problèmes ecclésiasiaux en Ukraine par l’intermédiaire de Tbilissi.
En ce qui concerne l’Abkhazie, le dirigent de l’église orthodoxe abkhaze (Patriarcat de Moscou), le père Vissarion Apliaa s’est heurté à de sérieux problèmes de personnel. Il ne peut pas consacrer les Presbytres ou les confier à un évêque comme cela se doit selon les lois canoniques parce qu’un tel évêque n’existe pas. Pour faire les nominations il est obligé de recourir au procédé des vieux-croyants et d’accepter des prêtres d’autres régions sans observer les règles ecclésiales appropriées. Pour faire fonctionner ces règles des négociations régulières sont nécessaires.
Aujourd’hui en Abkhazie il existe trois monastères d’hommes et deux monastères de femmes dans la capitale de la république et dans le village de montagne Otap. Ces deux derniers n’ont pas de statut officiel. Des moniales arrivées d’Ukraine et de Russie y vivent. On peut les voir parfois dans la cathédrale de Soukhoumi, elles maintiennent le contact avec le p. Vissarion.
A ceci s’ajoute le problème des travaux de restauration des cathédrales dont plusieurs datent de l’Empire Byzantin.
Certaines d’entre elles se trouvent dans un état relativement satisfaisant après les travaux bien que les connaisseurs sont effrayés par la qualité de la restauration abkhaze. Par exemple, à Ilori, le sol de la cathédrale du VIIIème siècle est revêtu du carrelage bleu clair, comme dans une salle de bain, les murs sont crépis, les plinthes (une large brique plate presque carré caractéristique de l’architecture byzantine et russe) ne sont pas visibles, tous les murs sont décorés d’icônes de papier comme dans certaines cathédrales du Sud de Russie. Hélas, les goûts ne se discutent pas. D’autres cathédrales à Likhni, à Moqua et à Bedia nécessitent des travaux urgents. L’Eglise abkhaze en trouvera-t-elle les moyens ?
Il est peu probable que l’Eglise abkhaze puisse le faire sans l’aide de la Russie. Est-ce que les hommes d’affaires russes ont intérêt à investir ? Kamani où se trouvaient les reliques de Saint Jean le Chrysostome est un lieu de pèlerinage permanent. La route y est terrible. Il n’y a pas d’hôtel. Et malgré cela le flux de pèlerins ne s’arrête pas. Le monastère se trouve à côté des ruines d’une maison. On aurait pu la restaurer. Mais qui en profitera ? Les lois abkhazes ne permettent pas aux businessmen russes de se sentir en sécurité. Faut-il risquer d’autant plus que le Patriarcat de Géorgie pourrait mal prendre les intentions du Patriarcat de Moscou. Le résultat peut être affligeant : ni argent, ni relations.
Les problèmes ne se limitent pas au pèlerinage.
Lors d’un office à Drandi, le père Vissarion indiquant les fidèles dans la cathédrale a dit au père spirituel du patriarche : «Toute l’église abkhaze a les yeux fixés sur la Russie ». La majorité des fidèles n’étaient pas abkhazes mais des touristes venus pour participer à l’office.
Les abkhazes croyants sont peu nombreux et ils sont partagés. Une soit disant métropole d’Abkhazie existe depuis quelques années. Son siège se trouve dans le monastère Nouvel Athos présidé par l’archimandrite Dorothée Dbar (Patriarcat de Constantinople). Les autorités laïques et ecclésiales orientées sur Moscou n’ont pas besoin de lui. Le p. Vissarion a proclamé l’archimandrite Dbar schismatique. Cependant, on ne peut pas le destituer de force car beaucoup d’abkhazes le soutiennent.
Certaines d’entre elles se trouvent dans un état relativement satisfaisant après les travaux bien que les connaisseurs sont effrayés par la qualité de la restauration abkhaze. Par exemple, à Ilori, le sol de la cathédrale du VIIIème siècle est revêtu du carrelage bleu clair, comme dans une salle de bain, les murs sont crépis, les plinthes (une large brique plate presque carré caractéristique de l’architecture byzantine et russe) ne sont pas visibles, tous les murs sont décorés d’icônes de papier comme dans certaines cathédrales du Sud de Russie. Hélas, les goûts ne se discutent pas. D’autres cathédrales à Likhni, à Moqua et à Bedia nécessitent des travaux urgents. L’Eglise abkhaze en trouvera-t-elle les moyens ?
Il est peu probable que l’Eglise abkhaze puisse le faire sans l’aide de la Russie. Est-ce que les hommes d’affaires russes ont intérêt à investir ? Kamani où se trouvaient les reliques de Saint Jean le Chrysostome est un lieu de pèlerinage permanent. La route y est terrible. Il n’y a pas d’hôtel. Et malgré cela le flux de pèlerins ne s’arrête pas. Le monastère se trouve à côté des ruines d’une maison. On aurait pu la restaurer. Mais qui en profitera ? Les lois abkhazes ne permettent pas aux businessmen russes de se sentir en sécurité. Faut-il risquer d’autant plus que le Patriarcat de Géorgie pourrait mal prendre les intentions du Patriarcat de Moscou. Le résultat peut être affligeant : ni argent, ni relations.
Les problèmes ne se limitent pas au pèlerinage.
Lors d’un office à Drandi, le père Vissarion indiquant les fidèles dans la cathédrale a dit au père spirituel du patriarche : «Toute l’église abkhaze a les yeux fixés sur la Russie ». La majorité des fidèles n’étaient pas abkhazes mais des touristes venus pour participer à l’office.
Les abkhazes croyants sont peu nombreux et ils sont partagés. Une soit disant métropole d’Abkhazie existe depuis quelques années. Son siège se trouve dans le monastère Nouvel Athos présidé par l’archimandrite Dorothée Dbar (Patriarcat de Constantinople). Les autorités laïques et ecclésiales orientées sur Moscou n’ont pas besoin de lui. Le p. Vissarion a proclamé l’archimandrite Dbar schismatique. Cependant, on ne peut pas le destituer de force car beaucoup d’abkhazes le soutiennent.
L’EOR se trouve dans une situation difficile par rapport aux problèmes abkhazes.
Elle assume la responsabilité pour les autres mais se trouve toujours dans une situation de bouc émissaire. Les géorgiens ne sont pas contents que l’orthodoxie russe ne se soit pas totalement retirée de la république même si elle n’est que partiellement reconnue. Les dirigeants laïques d’Abkhazie sont mécontents de ne pas avoir un évêque canonique. Les schismatiques accusent le Patriarcat de Moscou de s’impliquer dans les nominations. Les touristes russes sont étonnés de voir l’EOR s’abstenir de l’aménagement de saints lieux. Rien ne va. Et il faut agir pour ne pas perdre l’Abkhazie orthodoxe. Spirituellement ce pays est disparate. Certains abkhazes pratiquent l’islam, d’autres se joignent aux Témoins de Jéhovah ainsi qu’à d’autres mouvances religieuses.
Il est plus que souhaitable que le Patriarche Cyrille se mette d’accord avec le patriarche géorgien Elie sur un statut temporaire des ouailles abkhazes. Le cadre en est toujours discutable. L’Eglise Géorgienne, l’acceptera-t-elle ?
Elle assume la responsabilité pour les autres mais se trouve toujours dans une situation de bouc émissaire. Les géorgiens ne sont pas contents que l’orthodoxie russe ne se soit pas totalement retirée de la république même si elle n’est que partiellement reconnue. Les dirigeants laïques d’Abkhazie sont mécontents de ne pas avoir un évêque canonique. Les schismatiques accusent le Patriarcat de Moscou de s’impliquer dans les nominations. Les touristes russes sont étonnés de voir l’EOR s’abstenir de l’aménagement de saints lieux. Rien ne va. Et il faut agir pour ne pas perdre l’Abkhazie orthodoxe. Spirituellement ce pays est disparate. Certains abkhazes pratiquent l’islam, d’autres se joignent aux Témoins de Jéhovah ainsi qu’à d’autres mouvances religieuses.
Il est plus que souhaitable que le Patriarche Cyrille se mette d’accord avec le patriarche géorgien Elie sur un statut temporaire des ouailles abkhazes. Le cadre en est toujours discutable. L’Eglise Géorgienne, l’acceptera-t-elle ?
L’Archevêché des Eglises orthodoxes russes en Europe Occidentale a tenu, le jeudi 31 octobre et vendredi 1er novembre une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE), suivie d’une Assemblée Générale Extraordinaire Ordinaire (AGO) statutaire, sous la présidence du métropolite Emmanuel qui assure l’administration provisoire de l’Archevêché.
La session de jeudi 31 octobre, réunissant 195 délégués clercs et laïcs qui représentaient toutes les communautés de l’Exarchat, était consacrée à la modification de deux articles des statuts de l’Archevêché (art. 41 et 43) en vue d’élargir les conditions d’éligibilité des candidats au poste d’archevêque, en permettant la candidature de clercs extérieurs au clergé de l’archevêché.Cette modification, qui avait fait l’objet d’une consultation par voie postale au cours du mois de juillet dernier, a été entérinée formellement par l’AGE conformément aux statuts (195 suffrages exprimés, 163 oui, 32 non). Le résultat du vote a été immédiatement envoyé au Patriarcat Œcuménique pour approbation par le Saint-Synode. SUITE
La session de jeudi 31 octobre, réunissant 195 délégués clercs et laïcs qui représentaient toutes les communautés de l’Exarchat, était consacrée à la modification de deux articles des statuts de l’Archevêché (art. 41 et 43) en vue d’élargir les conditions d’éligibilité des candidats au poste d’archevêque, en permettant la candidature de clercs extérieurs au clergé de l’archevêché.Cette modification, qui avait fait l’objet d’une consultation par voie postale au cours du mois de juillet dernier, a été entérinée formellement par l’AGE conformément aux statuts (195 suffrages exprimés, 163 oui, 32 non). Le résultat du vote a été immédiatement envoyé au Patriarcat Œcuménique pour approbation par le Saint-Synode. SUITE
La position de Mgr Euloge
Nicolas Ross, historien et spécialiste reconnu de l'émigration russe en France et de l'histoire de l'Archevêché (*), qui a fait des recherches approfondies dans les archives de l'Archevêché, rappelle très opportunément dans un commentaire deux textes fondamentaux publiés dans son livre "Saint-Alexandre-Nevsky - Centre spirituel de l'émigration russe - 1918-1939, p 276 et 277. Ces textes de 1932 précisent bien la position des fondateurs de l'Archevêché et correspondent exactement aux explications que me donnaient ceux qui participèrent à ces évènements et ne sont plus avec nous. Ils sont tellement importants que je cite in extenso:
Citation: Dans son tomos daté du 17 février 1931, le patriarche de Constantinople Photios II déclarait avoir examiné les documents présentés par le métropolite Euloge qui montraient la «situation anormale et menaçante» de son diocèse, et avoir pris la décision de «l’accepter sous la juridiction directe» du Patriarcat œcuménique «afin de le raffermir et de le protéger».
Nicolas Ross, historien et spécialiste reconnu de l'émigration russe en France et de l'histoire de l'Archevêché (*), qui a fait des recherches approfondies dans les archives de l'Archevêché, rappelle très opportunément dans un commentaire deux textes fondamentaux publiés dans son livre "Saint-Alexandre-Nevsky - Centre spirituel de l'émigration russe - 1918-1939, p 276 et 277. Ces textes de 1932 précisent bien la position des fondateurs de l'Archevêché et correspondent exactement aux explications que me donnaient ceux qui participèrent à ces évènements et ne sont plus avec nous. Ils sont tellement importants que je cite in extenso:
Citation: Dans son tomos daté du 17 février 1931, le patriarche de Constantinople Photios II déclarait avoir examiné les documents présentés par le métropolite Euloge qui montraient la «situation anormale et menaçante» de son diocèse, et avoir pris la décision de «l’accepter sous la juridiction directe» du Patriarcat œcuménique «afin de le raffermir et de le protéger».
Il poursuivait : « Dans ce but, Nous avons statué, sur décision de notre Synode, que toutes les paroisses orthodoxes russes en Europe, tout en conservant sans modification et sans amoindrissement l’autonomie dont elles bénéficiaient à ce jour en tant qu’organisation religieuse particulière de l’Église orthodoxe russe administrant librement ses affaires, soient désormais considérées comme constituant provisoirement un Exarchat particulier du Très Saint Siège Patriarcal Œcuménique sur le territoire de l’Europe, dépendant directement de lui, se trouvant sous sa protection et, dans le domaine religieux, dirigé par lui là où cela est nécessaire.
De la même manière, Nous avons décidé et statué que cet Exarchat Orthodoxe Russe provisoire en Europe de Notre Patriarcat, ainsi constitué, continuera à être confié dans l’avenir à l’attention pastorale centrale et supérieure et à l’administration de Votre Excellence, exerçant ses fonctions avec le titre d’Exarque de Notre Patriarcat, proclamant Notre nom pendant les offices et ayant des rapports directs avec Nous, conformément aux usages ecclésiaux. […] Nous déclarons enfin qu’après qu’eut été assurée par Nous de cette manière la régularisation canonique provisoire de la situation ecclésiale des paroisses orthodoxes russes en Europe, aucunes décisions, dispositions ou interdictions émanant de quiconque, hormis le Très Saint Siège Patriarcal Œcuménique, ne peuvent avoir aucune légitimité et n’ont pas à être exécutées par les paroisses, le clergé et les fidèles».
* * *
Le métropolite Euloge rédigea une lettre pastorale (datée du 25 février 1931) et demanda à son clergé de la lire aux fidèles, de même que le tomos patriarcal, lors du prochain office dominical. Il précise, dans sa lettre pastorale : «Il est dit clairement dans le tomos que ce nouvel ordre des choses dans l’administration de nos églises n’a qu’un caractère provisoire. Lorsque sera rétabli un pouvoir ecclésial, central reconnu par tous, et des conditions de vie normales pour l’Église orthodoxe russe, nous reviendrons de nouveau à la situation antérieure. Même maintenant, nous conservons notre autonomie interne, sous la forme d’une organisation particulière, sous la haute protection du Patriarche œcuménique. Pour nous, conservent toute leur force les dispositions légales de l’Église orthodoxe russe qui constituent le fondement de notre administration ecclésiale, de même que restent inchangées toutes nos institutions et organes fondés sur ces dispositions légales. […] En prenant cette voie nous ne nous séparons pas, bien sûr, nous ne rompons pas avec notre mère l’Église russe. Nous continuons à la respecter pieusement et à l’aimer avec ardeur dans ses immenses souffrances, notre Église des confesseurs et des martyrs, et ne mettons pas fin à notre unité avec elle. Nous nous engageons, lorsque le moment sera venu, à présenter à son libre jugement toutes nos actions de la période de notre séparation extérieure involontaire. Et nous continuons à rester dans l’unité de foi, de prière et d’amour avec le Patriarcat de Moscou. Nous n’osons même pas condamner le métropolite Serge, le Remplaçant du Gardien du Siège Patriarcal. Nous ne faisons qu’affirmer résolument qu’ici, hors des frontières de la Russie, nous ne pouvons le suivre, nous ne pouvons obéir à tous ses ordres, dans la mesure où ils sont contraires à notre vie ecclésiale. Ainsi, ce n'est pas une rupture avec l’Église russe, ce n’est qu’une rupture provisoire des liens administratifs officiels avec le métropolite Serge, provoquée par des circonstances particulières de la vie contemporaine». Fin de citation
Et le droit canon?
Je ne suis pas un spécialiste en droit canon et j'espère que de meilleurs experts que moi voudrons bien corriger mes éventuelles erreurs d'interprétation. Mais d'après ce que je comprends, les dirigeants de l'Archevêché considèrent cet organisme comme un diocèse de plein exercice appliquant les recommandations du Concile de 1917. Il apparait pourtant assez clairement, d'après les documents connus, que ce statut n'a jamais été confirmé par aucune instance canonique qui aurait pu le faire.
Au départ, il s'agit d'un groupe de paroisses qui dépendent du diocèse de St Petersbourg. Le saint patriarche Tikhon nomma Mgr Euloge à la tête de ces paroisses "avec les droits et prérogatives d’évêque diocésain" (décret du 8 avril 1921) et le métropolite Benjamin de Pétrograd (nouveau nom de St Petersbourg) confirma la transmission de ces droits et prérogatives par lettre in "Métropolite Euloge (Guéorguievski". Ces paroisses ne sont pas pour autant érigées en diocèse et Mgr Euloge ne porte pas de titre diocésain; il apparait donc comme un exarque vicaire. Les tomos de Constantinople de 1931 et 1999 confirmeront la situation en "formant provisoirement, sur le territoire de l’Europe, un Exarchat unique et spécial du Très saint Trône patriarcal Œcuménique dépendant directement de celui-ci" 1931 3e cité ci-dessus et confirmé en tomos 1999 pt 1 Ce rôle d'exarque vicaire du siège de Constantinople est explicitement confirmé par la dernière lettre du patriarche Bartholomée qui précise le rôle de son exarque: "nous vous engageons à informer régulièrement l’Église Mère du progrès et de la situation de ces paroisses bénies, ainsi qu’à demander et recevoir les instructions de notre Centre sacré sur les questions qui y surgissent." 22 mai 2013.
Toutefois la direction de l'Archevêché a refusé par deux fois la décision de son Eglise-mère et se placer sous "la protection provisoire" de Constantinople est en se fondant sur les recommandations du Concile de 1917 pour ce qui concerne l'élection de l'évêque diocésain par son diocèse: en janvier 1931 (nomination de Mgr Éleuthère Bogoïavlenski, métropolite de Vilnius, à la place du métropolite Euloge) et en 1946 (nomination du métropolite Séraphin Loukianov après la mort de Mgr Euloge, survenue peu de temps après son retour au sein de l'Eglise russe). Il convient de noter que l'Eglise mère n'a jamais accepté ces "actes d'insubordination", considérés comme anticanoniques, et c'est le diocèse de Chersonèse, diocèse de plein exercice, qui est pour elle l'héritier de l'exarchat d'Europe occidentale confié à Mgr Euloge cf. "Quelques mots sur le diocèse de Chersonèse".
Les péripéties qui viennent de survenir avec l'élection de l'archevêque Job montrent que cette fière indépendance a vécu et c'est souligné par des informations officieuses sur le déroulement de l'Assemblée Générale du 1 novembre; Mgr Emmanuel de France y a clairement signifié l'abandon de la référence au concile de 1917 en répondant à ceux qui protestaient contre la violation des statuts par le Phanar: "l’Eglise n’est pas née en 1917" (bien que recoupée, cette information est mentionnée ici sous toute réserve en attendant la publication d'un compte rendu officiel). Seuls 21% des délégués se sont opposés à cette position en déposant des bulletins blancs ou nuls au moment du vote (40 sur 191)… Cela semble bien être la fin d'une époque!
(*) Publications de N. Ross sur PO:
NICOLAS ROSS : À qui appartient la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski de Paris ?
Nicolas Ross: Réunion rue Daru
NICOLAS ROSS: Aux origines de la paroisse orthodoxe russe de la rue Daru
Nicolas Ross: " Saint-Alexandre-Nevski, centre spirituel de l'émigration russe, 1918-1939"
V.Golovanow
De la même manière, Nous avons décidé et statué que cet Exarchat Orthodoxe Russe provisoire en Europe de Notre Patriarcat, ainsi constitué, continuera à être confié dans l’avenir à l’attention pastorale centrale et supérieure et à l’administration de Votre Excellence, exerçant ses fonctions avec le titre d’Exarque de Notre Patriarcat, proclamant Notre nom pendant les offices et ayant des rapports directs avec Nous, conformément aux usages ecclésiaux. […] Nous déclarons enfin qu’après qu’eut été assurée par Nous de cette manière la régularisation canonique provisoire de la situation ecclésiale des paroisses orthodoxes russes en Europe, aucunes décisions, dispositions ou interdictions émanant de quiconque, hormis le Très Saint Siège Patriarcal Œcuménique, ne peuvent avoir aucune légitimité et n’ont pas à être exécutées par les paroisses, le clergé et les fidèles».
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Le métropolite Euloge rédigea une lettre pastorale (datée du 25 février 1931) et demanda à son clergé de la lire aux fidèles, de même que le tomos patriarcal, lors du prochain office dominical. Il précise, dans sa lettre pastorale : «Il est dit clairement dans le tomos que ce nouvel ordre des choses dans l’administration de nos églises n’a qu’un caractère provisoire. Lorsque sera rétabli un pouvoir ecclésial, central reconnu par tous, et des conditions de vie normales pour l’Église orthodoxe russe, nous reviendrons de nouveau à la situation antérieure. Même maintenant, nous conservons notre autonomie interne, sous la forme d’une organisation particulière, sous la haute protection du Patriarche œcuménique. Pour nous, conservent toute leur force les dispositions légales de l’Église orthodoxe russe qui constituent le fondement de notre administration ecclésiale, de même que restent inchangées toutes nos institutions et organes fondés sur ces dispositions légales. […] En prenant cette voie nous ne nous séparons pas, bien sûr, nous ne rompons pas avec notre mère l’Église russe. Nous continuons à la respecter pieusement et à l’aimer avec ardeur dans ses immenses souffrances, notre Église des confesseurs et des martyrs, et ne mettons pas fin à notre unité avec elle. Nous nous engageons, lorsque le moment sera venu, à présenter à son libre jugement toutes nos actions de la période de notre séparation extérieure involontaire. Et nous continuons à rester dans l’unité de foi, de prière et d’amour avec le Patriarcat de Moscou. Nous n’osons même pas condamner le métropolite Serge, le Remplaçant du Gardien du Siège Patriarcal. Nous ne faisons qu’affirmer résolument qu’ici, hors des frontières de la Russie, nous ne pouvons le suivre, nous ne pouvons obéir à tous ses ordres, dans la mesure où ils sont contraires à notre vie ecclésiale. Ainsi, ce n'est pas une rupture avec l’Église russe, ce n’est qu’une rupture provisoire des liens administratifs officiels avec le métropolite Serge, provoquée par des circonstances particulières de la vie contemporaine». Fin de citation
Et le droit canon?
Je ne suis pas un spécialiste en droit canon et j'espère que de meilleurs experts que moi voudrons bien corriger mes éventuelles erreurs d'interprétation. Mais d'après ce que je comprends, les dirigeants de l'Archevêché considèrent cet organisme comme un diocèse de plein exercice appliquant les recommandations du Concile de 1917. Il apparait pourtant assez clairement, d'après les documents connus, que ce statut n'a jamais été confirmé par aucune instance canonique qui aurait pu le faire.
Au départ, il s'agit d'un groupe de paroisses qui dépendent du diocèse de St Petersbourg. Le saint patriarche Tikhon nomma Mgr Euloge à la tête de ces paroisses "avec les droits et prérogatives d’évêque diocésain" (décret du 8 avril 1921) et le métropolite Benjamin de Pétrograd (nouveau nom de St Petersbourg) confirma la transmission de ces droits et prérogatives par lettre in "Métropolite Euloge (Guéorguievski". Ces paroisses ne sont pas pour autant érigées en diocèse et Mgr Euloge ne porte pas de titre diocésain; il apparait donc comme un exarque vicaire. Les tomos de Constantinople de 1931 et 1999 confirmeront la situation en "formant provisoirement, sur le territoire de l’Europe, un Exarchat unique et spécial du Très saint Trône patriarcal Œcuménique dépendant directement de celui-ci" 1931 3e cité ci-dessus et confirmé en tomos 1999 pt 1 Ce rôle d'exarque vicaire du siège de Constantinople est explicitement confirmé par la dernière lettre du patriarche Bartholomée qui précise le rôle de son exarque: "nous vous engageons à informer régulièrement l’Église Mère du progrès et de la situation de ces paroisses bénies, ainsi qu’à demander et recevoir les instructions de notre Centre sacré sur les questions qui y surgissent." 22 mai 2013.
Toutefois la direction de l'Archevêché a refusé par deux fois la décision de son Eglise-mère et se placer sous "la protection provisoire" de Constantinople est en se fondant sur les recommandations du Concile de 1917 pour ce qui concerne l'élection de l'évêque diocésain par son diocèse: en janvier 1931 (nomination de Mgr Éleuthère Bogoïavlenski, métropolite de Vilnius, à la place du métropolite Euloge) et en 1946 (nomination du métropolite Séraphin Loukianov après la mort de Mgr Euloge, survenue peu de temps après son retour au sein de l'Eglise russe). Il convient de noter que l'Eglise mère n'a jamais accepté ces "actes d'insubordination", considérés comme anticanoniques, et c'est le diocèse de Chersonèse, diocèse de plein exercice, qui est pour elle l'héritier de l'exarchat d'Europe occidentale confié à Mgr Euloge cf. "Quelques mots sur le diocèse de Chersonèse".
Les péripéties qui viennent de survenir avec l'élection de l'archevêque Job montrent que cette fière indépendance a vécu et c'est souligné par des informations officieuses sur le déroulement de l'Assemblée Générale du 1 novembre; Mgr Emmanuel de France y a clairement signifié l'abandon de la référence au concile de 1917 en répondant à ceux qui protestaient contre la violation des statuts par le Phanar: "l’Eglise n’est pas née en 1917" (bien que recoupée, cette information est mentionnée ici sous toute réserve en attendant la publication d'un compte rendu officiel). Seuls 21% des délégués se sont opposés à cette position en déposant des bulletins blancs ou nuls au moment du vote (40 sur 191)… Cela semble bien être la fin d'une époque!
(*) Publications de N. Ross sur PO:
NICOLAS ROSS : À qui appartient la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski de Paris ?
Nicolas Ross: Réunion rue Daru
NICOLAS ROSS: Aux origines de la paroisse orthodoxe russe de la rue Daru
Nicolas Ross: " Saint-Alexandre-Nevski, centre spirituel de l'émigration russe, 1918-1939"
V.Golovanow
Le 2 novembre Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, a conduit le pèlerinage d’un groupe de paroissiens de diverses églises orthodoxes de Paris. Les pèlerins se sont rendus à Contrexéville dans les Vosges où sont inhumée la Grande-Duchesse Marie Pavlovna de Mecklemburg-Schwerin (1854-1920) et son fils le Grand-Duc Boris Vladimirovitch Romanov. La Grande-Duchesse était la tante du Saint Martyr Nicolas II.
Le voyage organisé par le Centre de pèlerinage du diocèse de Chersonèse se situe dans le cadre de la commémoration du quatre centième anniversaire de la dynastie des Romanov. Une divine liturgie a été officiée par Mgr Nestor dans la chapelle Saint Vladimir et Marie-Madeleine. Ont concélébré le père Nicolas Nikichine, responsable du centre de pèlerinage, ainsi que le père Maxime Politov.
Une panikhide a ensuite été célébrée sur la tombe de la Grande-Duchesse Maria Pavlovna et du Grand-Duc Boris Vladimirovitch. Monsieur Arnauld Salvini, maire de Contrexéville et des collaborateurs de la municipalité assistaient à l’office.
Monseigneur Nestor s’est entretenu avec le maire de la ville, ils ont débattu de la possibilité de continuer à célébrer dans la chapelle Saint Vladimir et Marie-Madeleine.
Le voyage organisé par le Centre de pèlerinage du diocèse de Chersonèse se situe dans le cadre de la commémoration du quatre centième anniversaire de la dynastie des Romanov. Une divine liturgie a été officiée par Mgr Nestor dans la chapelle Saint Vladimir et Marie-Madeleine. Ont concélébré le père Nicolas Nikichine, responsable du centre de pèlerinage, ainsi que le père Maxime Politov.
Une panikhide a ensuite été célébrée sur la tombe de la Grande-Duchesse Maria Pavlovna et du Grand-Duc Boris Vladimirovitch. Monsieur Arnauld Salvini, maire de Contrexéville et des collaborateurs de la municipalité assistaient à l’office.
Monseigneur Nestor s’est entretenu avec le maire de la ville, ils ont débattu de la possibilité de continuer à célébrer dans la chapelle Saint Vladimir et Marie-Madeleine.
Un repas a été servi dans la salle des fêtes de la Mairie. A l’invitation de la mère Hélène Sama, supérieure du couvent pour femmes de l’Eglise serbe Monseigneur Nestor s’est rendu dans ce monastère situé à Godoncourt.
* * *
В этот день епископ Нестор совершил служение Божественной литургии в храме-часовне в честь равноапостольных князя Владимира и Марии Магдалины. Его Преосвященству сослужили руководитель Паломнического центра епархии иерей Николай Никишин, руководитель паломнического центра Корсунской епархии и сопровождавший владыку иерей Максим Политов.
* * *
В этот день епископ Нестор совершил служение Божественной литургии в храме-часовне в честь равноапостольных князя Владимира и Марии Магдалины. Его Преосвященству сослужили руководитель Паломнического центра епархии иерей Николай Никишин, руководитель паломнического центра Корсунской епархии и сопровождавший владыку иерей Максим Политов.
À Uccle-Bruxelles (Belgique), l’église orthodoxe russe de St Job, temple-mémorial de l’empereur Nicolas II, de sa famille et de de toutes les victimes de la révolution et de la guerre civile en Russie (relevant de l’Église orthodoxe russe hors-frontières), a fait l’objet, l’an dernier, d’une restauration complète.
Le 1er novembre 2013 une célébration solennelle marqua la fin de ces travaux. Après un office de bénédiction de l’eau, l’office de la re-consécration de l’autel suivi d’une Divine Liturgie pontificale fut présidée par Mgr Michel de Genève, entouré de 8 prêtres et deux diacres, de différentes juridictions (Église russe hors frontières, patriarcat de Moscou, patriarcat de Constantinople), en présence du métropolite Panteleimon de Belgique (patriarcat œcuménique) et de nombreux fidèles. La liturgie fut suivie d’un court molébèn à St Jean de Cronstadt (né un 1er novembre) dont les ornements avaient été apportés à l’église pour l’occasion.
Le 1er novembre 2013 une célébration solennelle marqua la fin de ces travaux. Après un office de bénédiction de l’eau, l’office de la re-consécration de l’autel suivi d’une Divine Liturgie pontificale fut présidée par Mgr Michel de Genève, entouré de 8 prêtres et deux diacres, de différentes juridictions (Église russe hors frontières, patriarcat de Moscou, patriarcat de Constantinople), en présence du métropolite Panteleimon de Belgique (patriarcat œcuménique) et de nombreux fidèles. La liturgie fut suivie d’un court molébèn à St Jean de Cronstadt (né un 1er novembre) dont les ornements avaient été apportés à l’église pour l’occasion.
La célébration fut suivie d’une réception au cours de laquelle Mgr Michel s’est entretenu avec de nombreuses personnes, et notamment avec le bourgmestre (maire) de la commune, M. A. De Decker, qui a tenu à souligner l’excellence des rapports qui ont toujours existé entre celle-ci et l’église.
Photos ICI Célébration de la bénédiction de l'autel (1er novembre 2013) temple-mémorial de l’empereur Nicolas II
V.G.
Mgr Hilarion de Volokolamsk devant la Xème Assemblée Générale du COE
"Tandis que nous continuons à discuter de nos différences dans l’atmosphère confortable de nos conférences et de nos dialogues théologiques, une question se pose avec toujours plus d’acuité : la civilisation chrétienne survivra-t-elle seulement ?"
L'un des plus grands rassemblements chrétiens au monde, la Dixième Assemblée du Conseil œcuménique des Églises (1), se déroule à Busan (République de Corée) du 30 octobre au 8 novembre 2013 sur le thème que j'ai pris comme titre de cet article. L'Assemblée est l'organe directeur suprême du Conseil œcuménique des Églises (COE) et se réunit tous les sept ans. Plus de 3000 délégués officiels de 345 Églises et communautés ecclésiales affiliées à l’organisme, des Églises non-membres et d’organisations associées sont attendus (2)
La délégation de l'Eglise russe est la plus nombreuse; dirigée par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, Président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, elle compte plus de 20 membres, avec des représentants de plusieurs Eglises autonomes (Ukraine, Biélorussie, Chine, Japon…). Le métropolite Hilarion a donné à cette occasion une interview à "RIA Novosti" (3) et une l'allocution prononcée devant l’Assemblée générale que je résume. (4)
Mgr Hilarion de Volokolamsk devant la Xème Assemblée Générale du COE
"Tandis que nous continuons à discuter de nos différences dans l’atmosphère confortable de nos conférences et de nos dialogues théologiques, une question se pose avec toujours plus d’acuité : la civilisation chrétienne survivra-t-elle seulement ?"
L'un des plus grands rassemblements chrétiens au monde, la Dixième Assemblée du Conseil œcuménique des Églises (1), se déroule à Busan (République de Corée) du 30 octobre au 8 novembre 2013 sur le thème que j'ai pris comme titre de cet article. L'Assemblée est l'organe directeur suprême du Conseil œcuménique des Églises (COE) et se réunit tous les sept ans. Plus de 3000 délégués officiels de 345 Églises et communautés ecclésiales affiliées à l’organisme, des Églises non-membres et d’organisations associées sont attendus (2)
La délégation de l'Eglise russe est la plus nombreuse; dirigée par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, Président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, elle compte plus de 20 membres, avec des représentants de plusieurs Eglises autonomes (Ukraine, Biélorussie, Chine, Japon…). Le métropolite Hilarion a donné à cette occasion une interview à "RIA Novosti" (3) et une l'allocution prononcée devant l’Assemblée générale que je résume. (4)
"Témoigner de l’Orthodoxie devant le monde hétérodoxe"
C'est l'objectif essentiel de notre participation aux travaux du COE", souligné le métropolite en définissant les priorités du travail de la délégation de l'Eglise russe, et il a précisé son point de vue dans l'interview à "RIA Novosti":
"Le COE reste à sa manière le seul espace où peuvent se rencontrer les représentants de plus de 300 églises. L’Église catholique n’est pas membre du Conseil, dont c’est l’une des faiblesses depuis l’origine. Les forces en présence dans le monde chrétien ne sont donc pas pleinement représentées, parce que la plupart des membres du COE sont des églises protestantes. A toutes les rencontres du COE, y compris l’actuelle assemblée, les participants orthodoxes et les représentants des Églises orthodoxes préchalcédoniennes ne représentent ensemble qu’un quart des participants.
C’est la troisième assemblée à laquelle je prends part en tant que chef de la délégation de l’Église orthodoxe russe. En 1998, nous n’avions qu’une délégation semi-officielle de 5 personnes, que je présidais en tant que hiéromoine. C’était l’époque où nous étions très critiques sur le Conseil œcuménique des églises car l’ordre du jour était à tendance très libérale, tandis que les églises protestantes du nord et de l’ouest donnaient le ton. Grâce, entre autres, à notre critique, et grâce à une conférence interorthodoxe qui, à notre initiative et à l’initiative de l’Église serbe, a été réunie à Salonique en 1998, le COE a révisé son ordre du jour et le mode de prise de décisions.
"Exprimer une protestation vigoureuse contre le génocide (je n’ai pas peur du mot) des chrétiens qui se produit au Proche Orient et est la conséquence d’une politique volontaire des extrémistes et des forces terroristes qui veulent éliminer le christianisme de la région. Cette assemblée peut et doit l'exprimer d’une seule voix en appelant les choses par leur nom.
Je pense que chaque église peut faire des efforts supplémentaires pour motiver les états et les forces politiques en faveur de la population chrétienne des régions où elle est soumise à des persécutions.
Malheureusement, aujourd’hui, ce n’est pas ce qui se passe au niveau politique. Aujourd’hui, le thème des persécutions contre les chrétiens n’est présent que de façon épisodique dans le discours des hommes politiques et des journalistes. Ce sont des agences privées ou des organisations de défense des droits de l’homme qui s’occupent du monitoring de la situation. Nous devons obtenir que les dirigeants des grandes puissances aux mains desquels est en grande partie la situation, s’en occupent à leur tour.
Les chrétiens et les musulmans sont capables de coexister pacifiquement, comme le montre l’expérience multiséculaire de bon voisinage entre représentants des deux traditions religieuses en Russie et dans d’autres pays. Mais cette coexistence possède un potentiel explosif qui s’élève rapidement lorsque certains mécanismes, sous la forme de l’extrémisme religieux, sont mis en route.
Dans le monde musulman, cette aile extrémiste se renforce beaucoup aujourd’hui. Il ne s’agit pas de l’islam traditionnellement pacifique, mais de ce que nous appelons l’islamisme ou le wahhabisme, c’est-à-dire une idéologie misanthropique qui incite à des actes terroristes, aux opérations militaires et à une extermination massive des chrétiens.
Nous ne pouvons ni comprendre, ni accepter ce phénomène. Nous sommes naturellement en dialogue avec les leaders musulmans afin de les inciter à rejeter plus activement toute forme de terrorisme et de radicalisme. Nous les appelons à éduquer leurs fidèles dans un esprit de tolérance et de coexistence pacifique avec les autres religions, comme cela est prescrit par le Coran qui parle du christianisme avec beaucoup de respect.
Il faut une politique nationale et migratoire correcte et modérée. Et l’état doit défendre ses frontières. Je n’en parle pas seulement comme ancien garde-frontière, mais surtout en tant que citoyen attaché à l’intégrité de son pays. La politique migratoire doit savoir différencier les gens pacifiques venant vivre et travailler, et ceux qui représentent une menace potentielle. Les courants radicaux doivent être aussi fermement réprimés que le trafic de stupéfiants et la criminalité organisée.
Le tonneau de poudre n’explosera pas, si l’on met en place une politique interethnique intelligente. Il ne faut pas confondre cette politique avec la politique religieuse. Ce ne sont pas les doctrines religieuses qui sont dangereuses, mais l’interaction de différents ethnos, les paradigmes idéologiques.
***
La voix de l’Église doit être prophétique
C'est le titre de l'allocution prononcée devant l’Assemblée générale le 1 novembre 2013 dont je propose les idées principales:
Dans son introduction Mgr Hilarion souligne que, si le COE, "a correspondu à une aspiration à trouver une réponse aux défis de l’après-guerre", la situation a changé et "les chrétiens du monde entier sont aujourd’hui confrontés à des défis nouveaux. De notre capacité à répondre ensemble à ces défis dépendra l’actualité de notre organisation dans l’avenir. La situation actuelle exige de nous des actions plus décisives, plus de cohésion, plus de dynamisme. Mais elle exige aussi une certaine réorientation des principaux axes de notre travail, un changement des priorités dans les discussions et les actions. Tandis que nous continuons à discuter de nos différences dans l’atmosphère confortable de nos conférences et de nos dialogues théologiques, une question se pose avec toujours plus d’acuité : la civilisation chrétienne survivra-t-elle seulement ?" Et le représentant de l'Eglise orthodoxe russe souligne détaille les deux principaux défis auxquels est confronté l’ensemble du monde chrétien:
-1. Le sécularisme militant, qui prend de l’ampleur dans les pays dit « développés », avant tout en Europe et en Amérique. … L’une de ses principales orientations consiste aujourd’hui à démolir volontairement les représentations traditionnelles du mariage et de la famille. En témoigne le phénomène nouveau de l’assimilation des unions homosexuelles au mariage, et de l’octroi aux couples homosexuels du droit à l’adoption. Du point de vue de la doctrine biblique et des valeurs morales chrétiennes traditionnelles, ces tendances témoignent d’une profonde crise spirituelle. La notion religieuse de péché est définitivement éliminée de sociétés se définissant naguère encore comme chrétiennes.
Le fait qu’il ne s’agisse pas seulement dans ce cas d’un choix idéologique et éthique est particulièrement alarmant. Sous prétexte de lutte contre la discrimination, des modifications sont apportées à la législation familiale. Ces dernières années, les unions homosexuelles ont été légalisées dans plusieurs états américains, dans plusieurs pays d’Amérique latine, en Nouvelle Zélande. Cette année, les unions homosexuelles ont acquis le statut de « mariage » légal en France, en Angleterre et au Pays de Galles.
Disons-le clairement : les pays reconnaissant légalement les unions homosexuelles comme une des formes du mariage font un sérieux pas en avant vers la déconstruction des notions même de mariage et de famille. Et ce dans un contexte où la famille traditionnelle traverse une crise gravissime dans de nombreux pays historiquement chrétiens : le nombre de divorces augmente, la natalité diminue de façon catastrophique, la culture éducative familiale se dégrade, sans parler de la généralisation des unions hors mariage, de l’augmentation du nombre d’avortements et de l’augmentation du nombre d’enfants déclarés orphelins alors que leurs parents sont bien vivants.
…
Quelle doit être la réponse des Églises chrétiennes ?
Je suis profondément convaincu que cette réponse ne peut différer de celle fondée sur la Révélation biblique, telle que nous l’a transmise la Bible. L’Écriture Sainte est la base commune qui unit toutes les confessions chrétiennes. Nous pouvons différer essentiellement sur l’interprétation des Saintes Écritures, mais nous n’avons qu’une Bible, et la doctrine morale y est énoncée sans équivoque. Certes, nous sommes partagés sur l’interprétation de certains textes bibliques autorisant plusieurs exégèses. Mais beaucoup de choses sont très claires dans la Bible, et c’est qui sort de la bouche même de Dieu et qui conserve son actualité durant tous les siècles. Un grand nombre de commandements moraux, parmi lesquels certains concernant l’éthique familiale relèvent de ces paroles divines.
Tout en se prononçant contre toute forme de discrimination, l’Église doit néanmoins défendre la conception chrétienne traditionnelle du mariage comme union d’un homme et d’une femme dont la principale mission est la naissance et l’éducation d’enfants. C’est cette conception du mariage que nous trouvons dès les premières pages de la Bible, dans le récit sur la première famille humaine. Nous retrouvons la même conception dans l’Évangile et les épîtres apostoliques. La Bible ne propose aucune forme alternative de mariage et déclare la cohabitation de personnes du même sexe un péché.
Malheureusement, les Églises chrétiennes ne trouvent pas toutes aujourd’hui le courage et la ténacité de défendre les idéaux bibliques en dépit de la mode, en dépit de l’idéologie laïque dominante. Certaines communautés chrétiennes se sont depuis longtemps engagées dans la voie de la révision de la doctrine morale, afin de l’adapter aux tendances actuelles.
… Nous professons la Vérité du Christ, qui est intangible, car Jésus Christ est le même hier et aujourd’hui et dans tous les siècles (Heb 3, 8). Il ne s’agit pas de conservatisme, mais de fidélité à la Révélation divine contenue dans l’Écriture Sainte. Et si les chrétiens dits libéraux rejettent la conception traditionnelle des normes morales, cela signifie que nous sommes confrontés à un problème extrêmement sérieux dans notre témoignage chrétien commun. Pouvons-nous témoigner si nous sommes si profondément divisés sur les questions de la doctrine morale, aussi importante que la dogmatique pour le salut? A ce sujet, j’aimerais parler de la vocation prophétique de l’Église. Une parole du protopresbytre Alexandre Schmeman revient : il disait que le prophète n’est nullement celui qui prédit l’avenir. Rappelant le sens profond de la prophétie, Schmeman écrivait : « Le sens de la prophétie est dans le don de la proclamation au monde de la volonté divine, cachée à l’œil humain dans les évènements de la vie courante et de l’histoire, mais révélée à l’œil spirituel du prophète » (Le symbole de foi, 18).
… L’un des principaux objectifs du COE n’est-il pas justement de distinguer la volonté divine dans la situation historique contemporaine et de la proclamer au monde ? Cette annonce serait sûrement malvenue pour les grands de ce monde. Cependant, en refusant de la proclamer, nous trahissons notre vocation et, en définitive, le Christ lui-même. … Aujourd’hui, comme toujours, nous sommes appelés à être les proclamateurs de la Parole divine, cette Parole qui est vivante et agissante et plus coupante qu’une épée à double tranchant (Heb 4, 12) ; cette Parole qui ne peut être enchaînée (II Tim 2, 9). Seulement alors nous pourrons attirer au Christ de nouvelles âmes, malgré l’opposition des puissances des ténèbres qui dominent ce monde (Eph 6, 12).
- 2. l’islamisme radical, qui menace l’existence même du christianisme dans un certain nombre de régions du monde, principalement au Proche Orient, mais aussi dans divers pays d’Asie et d’Afrique… J’emploie ce terme en ayant clairement conscience que l’islamisme n’est nullement identique à l’islam, qu’il s’y oppose même sur de nombreux points. L’islam est une religion pacifique, capable de coexister avec d’autres traditions religieuses, comme le montre, par exemple, l’expérience multiséculaire de coexistence pacifique des chrétiens et des musulmans en Russie. L’islamisme radical, lui, également appelé wahhabisme ou salafisme, est un courant à l’intérieur du monde islamique dont l’objectif est de créer un califat islamique mondial, dans lequel il n’y a pas de place pour les chrétiens.
Je ne m’étendrai pas sur les causes de l’apparition et de l’extension rapide de ce phénomène. Je me contenterai de dire que ces dernières années les persécutions contre les chrétiens ont pris une ampleur colossale. Suivant les données d’organisations de défense des droits de l’homme, toutes les cinq minutes un chrétien meurt pour sa foi et plus de 100 000 chrétiens périssent tous les ans de mort violente ! Suivant des chiffres publiés, aujourd’hui dans le monde, pas moins de 100 millions de chrétiens sont victimes de discrimination et de persécutions.
Des renseignements sur les pressions exercées contre les chrétiens nous parviennent d’Irak, de Syrie, d’Égypte, du Soudan, d’Afghanistan, du Pakistan et de nombreux autres pays. On assassine nos frères et sœurs, on les exile, on les sépare de leurs parents et de leurs proches, on les prive du droit de confesser leur foi et d’élever leurs enfants suivant leurs convictions religieuses. Les chrétiens sont la communauté religieuse la plus persécutée de la planète.
Malheureusement, les manifestations de discrimination contre la minorité chrétienne ne peuvent plus être interprétées comme de simples incidents : dans certaines régions du monde, elles forment nettement une tendance. L’une des conséquences du conflit en cours en Syrie est la multiplication des meurtres cruels de chrétiens, la destruction d’églises et de sanctuaires. Les coptes, population égyptienne de souche, sont aujourd’hui soumis aux attentats et aux pogroms, beaucoup sont forcés de quitter leur pays. La communauté internationale ne prend pas les mesures qui pourraient, au moins en partie, redresser la situation.
***
Aujourd’hui, nous devons prendre conscience que l’une de nos tâches principales est la défense de nos frères et sœurs persécutés dans différentes régions du monde. Cette tâche exige une solution immédiate justifiant le recours à tous les moyens et à tous les instruments possibles : diplomatiques, humanitaires, économiques, etc. Le thème des persécutions contre les chrétiens doit être envisagé dans le contexte de la collaboration interchrétienne. Nous ne pourrons aider nos frères et sœurs en Christ souffrant que par d’énergiques efforts conjoints.
L’Église catholique romaine fait beaucoup dans ce domaine. Il existe des organisations chrétiennes qui se sont chargées du monitoring de la situation et collectent de l’aide humanitaire pour les chrétiens en détresse. Notre Église participe à ce travail. Je pense que des conférences communes, un échange d’informations et d’expériences entre les organisations chrétiennes de défense des droits de l’homme occupées à ce problème seraient utiles.
Les droits des chrétiens se peuvent être assurés que si nous encourageons le dialogue entre communautés religieuses, tant au niveau national qu’au niveau international. C’est pourquoi le dialogue interreligieux devient une orientation primordiale du COE. Je suis convaincu que nous devons prêter encore plus d’attention au développement d’une coopération profonde et intéressée avec les religions traditionnelles, en particulier avec l’islam…
S’adressant aux confesseurs du christianisme, l’apôtre Pierre dit : Puisque vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révèlera (I P 4, 13). Nous souvenant de ces paroles, nous souhaitons dans la prière que le Seigneur de toutes miséricordes donnent aux affligés et aux persécutés la joie et la consolation, pour que, sentant l’aide et la compassion de leurs frères et sœurs géographiquement éloignés, mais proches dans la foi, ils trouvent en eux la force, avec l’aide de Dieu, de continuer à suivre le chemin de la fermeté dans la foi…
A nous tous, participants de l’Assemblée, j’aimerais souhaiter que Dieu nous aide dans nos travaux communs et dans les charges que porte chacun d’entre nous dans son église et sa communauté. Que notre témoignage devienne cette parole de vérité, dont le monde a tant besoin aujourd’hui.
Notes
1 La Dixième Assemblée du Conseil œcuménique des Églises
2 Programme de l'Assemblée ici pdf, 1.3 Mo
3 Une interview à "RIA Novosti
4. L'allocution prononcée devant l’Assemblée générale
C'est l'objectif essentiel de notre participation aux travaux du COE", souligné le métropolite en définissant les priorités du travail de la délégation de l'Eglise russe, et il a précisé son point de vue dans l'interview à "RIA Novosti":
"Le COE reste à sa manière le seul espace où peuvent se rencontrer les représentants de plus de 300 églises. L’Église catholique n’est pas membre du Conseil, dont c’est l’une des faiblesses depuis l’origine. Les forces en présence dans le monde chrétien ne sont donc pas pleinement représentées, parce que la plupart des membres du COE sont des églises protestantes. A toutes les rencontres du COE, y compris l’actuelle assemblée, les participants orthodoxes et les représentants des Églises orthodoxes préchalcédoniennes ne représentent ensemble qu’un quart des participants.
C’est la troisième assemblée à laquelle je prends part en tant que chef de la délégation de l’Église orthodoxe russe. En 1998, nous n’avions qu’une délégation semi-officielle de 5 personnes, que je présidais en tant que hiéromoine. C’était l’époque où nous étions très critiques sur le Conseil œcuménique des églises car l’ordre du jour était à tendance très libérale, tandis que les églises protestantes du nord et de l’ouest donnaient le ton. Grâce, entre autres, à notre critique, et grâce à une conférence interorthodoxe qui, à notre initiative et à l’initiative de l’Église serbe, a été réunie à Salonique en 1998, le COE a révisé son ordre du jour et le mode de prise de décisions.
"Exprimer une protestation vigoureuse contre le génocide (je n’ai pas peur du mot) des chrétiens qui se produit au Proche Orient et est la conséquence d’une politique volontaire des extrémistes et des forces terroristes qui veulent éliminer le christianisme de la région. Cette assemblée peut et doit l'exprimer d’une seule voix en appelant les choses par leur nom.
Je pense que chaque église peut faire des efforts supplémentaires pour motiver les états et les forces politiques en faveur de la population chrétienne des régions où elle est soumise à des persécutions.
Malheureusement, aujourd’hui, ce n’est pas ce qui se passe au niveau politique. Aujourd’hui, le thème des persécutions contre les chrétiens n’est présent que de façon épisodique dans le discours des hommes politiques et des journalistes. Ce sont des agences privées ou des organisations de défense des droits de l’homme qui s’occupent du monitoring de la situation. Nous devons obtenir que les dirigeants des grandes puissances aux mains desquels est en grande partie la situation, s’en occupent à leur tour.
Les chrétiens et les musulmans sont capables de coexister pacifiquement, comme le montre l’expérience multiséculaire de bon voisinage entre représentants des deux traditions religieuses en Russie et dans d’autres pays. Mais cette coexistence possède un potentiel explosif qui s’élève rapidement lorsque certains mécanismes, sous la forme de l’extrémisme religieux, sont mis en route.
Dans le monde musulman, cette aile extrémiste se renforce beaucoup aujourd’hui. Il ne s’agit pas de l’islam traditionnellement pacifique, mais de ce que nous appelons l’islamisme ou le wahhabisme, c’est-à-dire une idéologie misanthropique qui incite à des actes terroristes, aux opérations militaires et à une extermination massive des chrétiens.
Nous ne pouvons ni comprendre, ni accepter ce phénomène. Nous sommes naturellement en dialogue avec les leaders musulmans afin de les inciter à rejeter plus activement toute forme de terrorisme et de radicalisme. Nous les appelons à éduquer leurs fidèles dans un esprit de tolérance et de coexistence pacifique avec les autres religions, comme cela est prescrit par le Coran qui parle du christianisme avec beaucoup de respect.
Il faut une politique nationale et migratoire correcte et modérée. Et l’état doit défendre ses frontières. Je n’en parle pas seulement comme ancien garde-frontière, mais surtout en tant que citoyen attaché à l’intégrité de son pays. La politique migratoire doit savoir différencier les gens pacifiques venant vivre et travailler, et ceux qui représentent une menace potentielle. Les courants radicaux doivent être aussi fermement réprimés que le trafic de stupéfiants et la criminalité organisée.
Le tonneau de poudre n’explosera pas, si l’on met en place une politique interethnique intelligente. Il ne faut pas confondre cette politique avec la politique religieuse. Ce ne sont pas les doctrines religieuses qui sont dangereuses, mais l’interaction de différents ethnos, les paradigmes idéologiques.
***
La voix de l’Église doit être prophétique
C'est le titre de l'allocution prononcée devant l’Assemblée générale le 1 novembre 2013 dont je propose les idées principales:
Dans son introduction Mgr Hilarion souligne que, si le COE, "a correspondu à une aspiration à trouver une réponse aux défis de l’après-guerre", la situation a changé et "les chrétiens du monde entier sont aujourd’hui confrontés à des défis nouveaux. De notre capacité à répondre ensemble à ces défis dépendra l’actualité de notre organisation dans l’avenir. La situation actuelle exige de nous des actions plus décisives, plus de cohésion, plus de dynamisme. Mais elle exige aussi une certaine réorientation des principaux axes de notre travail, un changement des priorités dans les discussions et les actions. Tandis que nous continuons à discuter de nos différences dans l’atmosphère confortable de nos conférences et de nos dialogues théologiques, une question se pose avec toujours plus d’acuité : la civilisation chrétienne survivra-t-elle seulement ?" Et le représentant de l'Eglise orthodoxe russe souligne détaille les deux principaux défis auxquels est confronté l’ensemble du monde chrétien:
-1. Le sécularisme militant, qui prend de l’ampleur dans les pays dit « développés », avant tout en Europe et en Amérique. … L’une de ses principales orientations consiste aujourd’hui à démolir volontairement les représentations traditionnelles du mariage et de la famille. En témoigne le phénomène nouveau de l’assimilation des unions homosexuelles au mariage, et de l’octroi aux couples homosexuels du droit à l’adoption. Du point de vue de la doctrine biblique et des valeurs morales chrétiennes traditionnelles, ces tendances témoignent d’une profonde crise spirituelle. La notion religieuse de péché est définitivement éliminée de sociétés se définissant naguère encore comme chrétiennes.
Le fait qu’il ne s’agisse pas seulement dans ce cas d’un choix idéologique et éthique est particulièrement alarmant. Sous prétexte de lutte contre la discrimination, des modifications sont apportées à la législation familiale. Ces dernières années, les unions homosexuelles ont été légalisées dans plusieurs états américains, dans plusieurs pays d’Amérique latine, en Nouvelle Zélande. Cette année, les unions homosexuelles ont acquis le statut de « mariage » légal en France, en Angleterre et au Pays de Galles.
Disons-le clairement : les pays reconnaissant légalement les unions homosexuelles comme une des formes du mariage font un sérieux pas en avant vers la déconstruction des notions même de mariage et de famille. Et ce dans un contexte où la famille traditionnelle traverse une crise gravissime dans de nombreux pays historiquement chrétiens : le nombre de divorces augmente, la natalité diminue de façon catastrophique, la culture éducative familiale se dégrade, sans parler de la généralisation des unions hors mariage, de l’augmentation du nombre d’avortements et de l’augmentation du nombre d’enfants déclarés orphelins alors que leurs parents sont bien vivants.
…
Quelle doit être la réponse des Églises chrétiennes ?
Je suis profondément convaincu que cette réponse ne peut différer de celle fondée sur la Révélation biblique, telle que nous l’a transmise la Bible. L’Écriture Sainte est la base commune qui unit toutes les confessions chrétiennes. Nous pouvons différer essentiellement sur l’interprétation des Saintes Écritures, mais nous n’avons qu’une Bible, et la doctrine morale y est énoncée sans équivoque. Certes, nous sommes partagés sur l’interprétation de certains textes bibliques autorisant plusieurs exégèses. Mais beaucoup de choses sont très claires dans la Bible, et c’est qui sort de la bouche même de Dieu et qui conserve son actualité durant tous les siècles. Un grand nombre de commandements moraux, parmi lesquels certains concernant l’éthique familiale relèvent de ces paroles divines.
Tout en se prononçant contre toute forme de discrimination, l’Église doit néanmoins défendre la conception chrétienne traditionnelle du mariage comme union d’un homme et d’une femme dont la principale mission est la naissance et l’éducation d’enfants. C’est cette conception du mariage que nous trouvons dès les premières pages de la Bible, dans le récit sur la première famille humaine. Nous retrouvons la même conception dans l’Évangile et les épîtres apostoliques. La Bible ne propose aucune forme alternative de mariage et déclare la cohabitation de personnes du même sexe un péché.
Malheureusement, les Églises chrétiennes ne trouvent pas toutes aujourd’hui le courage et la ténacité de défendre les idéaux bibliques en dépit de la mode, en dépit de l’idéologie laïque dominante. Certaines communautés chrétiennes se sont depuis longtemps engagées dans la voie de la révision de la doctrine morale, afin de l’adapter aux tendances actuelles.
… Nous professons la Vérité du Christ, qui est intangible, car Jésus Christ est le même hier et aujourd’hui et dans tous les siècles (Heb 3, 8). Il ne s’agit pas de conservatisme, mais de fidélité à la Révélation divine contenue dans l’Écriture Sainte. Et si les chrétiens dits libéraux rejettent la conception traditionnelle des normes morales, cela signifie que nous sommes confrontés à un problème extrêmement sérieux dans notre témoignage chrétien commun. Pouvons-nous témoigner si nous sommes si profondément divisés sur les questions de la doctrine morale, aussi importante que la dogmatique pour le salut? A ce sujet, j’aimerais parler de la vocation prophétique de l’Église. Une parole du protopresbytre Alexandre Schmeman revient : il disait que le prophète n’est nullement celui qui prédit l’avenir. Rappelant le sens profond de la prophétie, Schmeman écrivait : « Le sens de la prophétie est dans le don de la proclamation au monde de la volonté divine, cachée à l’œil humain dans les évènements de la vie courante et de l’histoire, mais révélée à l’œil spirituel du prophète » (Le symbole de foi, 18).
… L’un des principaux objectifs du COE n’est-il pas justement de distinguer la volonté divine dans la situation historique contemporaine et de la proclamer au monde ? Cette annonce serait sûrement malvenue pour les grands de ce monde. Cependant, en refusant de la proclamer, nous trahissons notre vocation et, en définitive, le Christ lui-même. … Aujourd’hui, comme toujours, nous sommes appelés à être les proclamateurs de la Parole divine, cette Parole qui est vivante et agissante et plus coupante qu’une épée à double tranchant (Heb 4, 12) ; cette Parole qui ne peut être enchaînée (II Tim 2, 9). Seulement alors nous pourrons attirer au Christ de nouvelles âmes, malgré l’opposition des puissances des ténèbres qui dominent ce monde (Eph 6, 12).
- 2. l’islamisme radical, qui menace l’existence même du christianisme dans un certain nombre de régions du monde, principalement au Proche Orient, mais aussi dans divers pays d’Asie et d’Afrique… J’emploie ce terme en ayant clairement conscience que l’islamisme n’est nullement identique à l’islam, qu’il s’y oppose même sur de nombreux points. L’islam est une religion pacifique, capable de coexister avec d’autres traditions religieuses, comme le montre, par exemple, l’expérience multiséculaire de coexistence pacifique des chrétiens et des musulmans en Russie. L’islamisme radical, lui, également appelé wahhabisme ou salafisme, est un courant à l’intérieur du monde islamique dont l’objectif est de créer un califat islamique mondial, dans lequel il n’y a pas de place pour les chrétiens.
Je ne m’étendrai pas sur les causes de l’apparition et de l’extension rapide de ce phénomène. Je me contenterai de dire que ces dernières années les persécutions contre les chrétiens ont pris une ampleur colossale. Suivant les données d’organisations de défense des droits de l’homme, toutes les cinq minutes un chrétien meurt pour sa foi et plus de 100 000 chrétiens périssent tous les ans de mort violente ! Suivant des chiffres publiés, aujourd’hui dans le monde, pas moins de 100 millions de chrétiens sont victimes de discrimination et de persécutions.
Des renseignements sur les pressions exercées contre les chrétiens nous parviennent d’Irak, de Syrie, d’Égypte, du Soudan, d’Afghanistan, du Pakistan et de nombreux autres pays. On assassine nos frères et sœurs, on les exile, on les sépare de leurs parents et de leurs proches, on les prive du droit de confesser leur foi et d’élever leurs enfants suivant leurs convictions religieuses. Les chrétiens sont la communauté religieuse la plus persécutée de la planète.
Malheureusement, les manifestations de discrimination contre la minorité chrétienne ne peuvent plus être interprétées comme de simples incidents : dans certaines régions du monde, elles forment nettement une tendance. L’une des conséquences du conflit en cours en Syrie est la multiplication des meurtres cruels de chrétiens, la destruction d’églises et de sanctuaires. Les coptes, population égyptienne de souche, sont aujourd’hui soumis aux attentats et aux pogroms, beaucoup sont forcés de quitter leur pays. La communauté internationale ne prend pas les mesures qui pourraient, au moins en partie, redresser la situation.
***
Aujourd’hui, nous devons prendre conscience que l’une de nos tâches principales est la défense de nos frères et sœurs persécutés dans différentes régions du monde. Cette tâche exige une solution immédiate justifiant le recours à tous les moyens et à tous les instruments possibles : diplomatiques, humanitaires, économiques, etc. Le thème des persécutions contre les chrétiens doit être envisagé dans le contexte de la collaboration interchrétienne. Nous ne pourrons aider nos frères et sœurs en Christ souffrant que par d’énergiques efforts conjoints.
L’Église catholique romaine fait beaucoup dans ce domaine. Il existe des organisations chrétiennes qui se sont chargées du monitoring de la situation et collectent de l’aide humanitaire pour les chrétiens en détresse. Notre Église participe à ce travail. Je pense que des conférences communes, un échange d’informations et d’expériences entre les organisations chrétiennes de défense des droits de l’homme occupées à ce problème seraient utiles.
Les droits des chrétiens se peuvent être assurés que si nous encourageons le dialogue entre communautés religieuses, tant au niveau national qu’au niveau international. C’est pourquoi le dialogue interreligieux devient une orientation primordiale du COE. Je suis convaincu que nous devons prêter encore plus d’attention au développement d’une coopération profonde et intéressée avec les religions traditionnelles, en particulier avec l’islam…
S’adressant aux confesseurs du christianisme, l’apôtre Pierre dit : Puisque vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révèlera (I P 4, 13). Nous souvenant de ces paroles, nous souhaitons dans la prière que le Seigneur de toutes miséricordes donnent aux affligés et aux persécutés la joie et la consolation, pour que, sentant l’aide et la compassion de leurs frères et sœurs géographiquement éloignés, mais proches dans la foi, ils trouvent en eux la force, avec l’aide de Dieu, de continuer à suivre le chemin de la fermeté dans la foi…
A nous tous, participants de l’Assemblée, j’aimerais souhaiter que Dieu nous aide dans nos travaux communs et dans les charges que porte chacun d’entre nous dans son église et sa communauté. Que notre témoignage devienne cette parole de vérité, dont le monde a tant besoin aujourd’hui.
Notes
1 La Dixième Assemblée du Conseil œcuménique des Églises
2 Programme de l'Assemblée ici pdf, 1.3 Mo
3 Une interview à "RIA Novosti
4. L'allocution prononcée devant l’Assemblée générale
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