Plateforme libre de discussion
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V. G.
Je vous propose un discours prononcé par Mgr Antoine en janvier 1967 à Paris, probablement à l'occasion de la "Semaine de l'Unité".
Ce texte reste d'actualité, même si le début est historiquement connoté: presque vingt ans après la fondation du COE (1948), le mouvement œcuménique semble à son apogée (1) Les représentants des Eglises orthodoxes ont clairement confirmé leurs positions exprimées précédemment dans [la Déclaration d'Oberlin]url: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Declaration-des-representants-orthodoxes-a-la-conference-d-Oberlin-1957_a953.html (1957 cf. ibid.) et l'Eglise catholique a rejoint le mouvement en 1964 "Unitatis Redintegratio. Ibid.
Mais Mgr Antoine met le doigt sur les difficultés profondes qui apparaissent derrière une convergence de façade et qui aboutiront aux profondes divergences actuelles. Il montre aussi combien cette recherche de l'Unité demande en fait un effort à chacun pour faire participer l'autre: "Il y a aussi le fait que nous n'arriverons jamais à rien si nous ne nous rappelons que par rapport à l'autre, qui est l'objet de notre dialogue, notre attitude doit être celle du Christ Lui-même; du Christ, du Dieu Un dans la Sainte Trinité, qui est le Dieu de tous et de chacun; du Dieu qui aime également les bons et les méchants, qui déverse Sa charité sur les bons et les méchants."
Et cet appel de notre regretté pasteur ne s'applique pas uniquement à nos rapports avec les hétérodoxes; il convient aussi à nos relations avec nos frères Orthodoxes car, là aussi, dès que nous avons une divergence de vues, nous avons tendance à oublier que "personne ne peut reconnaître dans le prophète de Galilée le Verbe incarné de Dieu et son Seigneur, si l'Esprit Saint lui-même ne le lui révèle".
Voici le texte de la conférence de Mgr Antoine (titres et notes de VG)
Je vous propose un discours prononcé par Mgr Antoine en janvier 1967 à Paris, probablement à l'occasion de la "Semaine de l'Unité".
Ce texte reste d'actualité, même si le début est historiquement connoté: presque vingt ans après la fondation du COE (1948), le mouvement œcuménique semble à son apogée (1) Les représentants des Eglises orthodoxes ont clairement confirmé leurs positions exprimées précédemment dans [la Déclaration d'Oberlin]url: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Declaration-des-representants-orthodoxes-a-la-conference-d-Oberlin-1957_a953.html (1957 cf. ibid.) et l'Eglise catholique a rejoint le mouvement en 1964 "Unitatis Redintegratio. Ibid.
Mais Mgr Antoine met le doigt sur les difficultés profondes qui apparaissent derrière une convergence de façade et qui aboutiront aux profondes divergences actuelles. Il montre aussi combien cette recherche de l'Unité demande en fait un effort à chacun pour faire participer l'autre: "Il y a aussi le fait que nous n'arriverons jamais à rien si nous ne nous rappelons que par rapport à l'autre, qui est l'objet de notre dialogue, notre attitude doit être celle du Christ Lui-même; du Christ, du Dieu Un dans la Sainte Trinité, qui est le Dieu de tous et de chacun; du Dieu qui aime également les bons et les méchants, qui déverse Sa charité sur les bons et les méchants."
Et cet appel de notre regretté pasteur ne s'applique pas uniquement à nos rapports avec les hétérodoxes; il convient aussi à nos relations avec nos frères Orthodoxes car, là aussi, dès que nous avons une divergence de vues, nous avons tendance à oublier que "personne ne peut reconnaître dans le prophète de Galilée le Verbe incarné de Dieu et son Seigneur, si l'Esprit Saint lui-même ne le lui révèle".
Voici le texte de la conférence de Mgr Antoine (titres et notes de VG)
Vingt ans de convergence
II y a vingt ans, il était facile pour trois orateurs successifs, appartenant à des confessions différentes, de se succéder: nous pensions des choses profondément diverses, nous avions un message qui ne ressemblait en rien à celui de l'autre et une approche ancrée dans la divergence, si bien que l'on pouvait se succéder sans crainte de se voir voler ce que l'on voulait dire.
A notre époque, après vingt ans de rencontres œcuméniques, l'expérience devient de plus en plus difficile. Le second orateur, on le sent, n'a que la moitié de son bagage; quant au dernier, que dirait-il ? Si j'avais la sagesse d'un de nos frères de l'Eglise bulgare, je dirais quelque chose d'une grande valeur et qui nous délivrerait de la nécessité d'en entendre davantage. Il y a quelques années, au Palais de Lambeth, un certain nombre de dignitaires de l'Eglise anglicane et de l'Eglise orthodoxe faisaient leurs adieux après une visite protocolaire. L'archevêque de Cantorbéry, le représentant de l'Eglise protestante épiscopalienne d'Angleterre, quatre ou cinq autres anglicans se succédèrent, faisant leurs adieux en termes de charité, d'unité et d'espérance. Ensuite vint le tour des orthodoxes, limités non seulement par ce qu'ils avaient déjà entendu, mais aussi par la difficulté qu'ils avaient à parler une langue étrangère. Ils firent de leur mieux, mais lorsque le neuvième orateur se leva — Mgr Joseph de Varna, un homme silencieux, réservé, — nous nous demandions tous s'il réussirait à dire encore quelque chose de nouveau sur la charité, l'unité et l'espérance. Il se leva, il nous regarda de ses yeux tranquilles et dit: "Qu'ajouterais-je aux paroles si belles que je viens d'entendre ? Une prière: Seigneur, fais qu'elles deviennent des réalités !"
Eh bien, sans voir dans ces paroles une amertume ou une plaisanterie hors de propos, je crois qu'elles s'appliquent à toutes nos réunions œcuméniques. Le troisième orateur pourrait se contenter d'élever une prière à Dieu, le remerciant de cette unanimité croissante dont nous avons maintenant l'expérience, de la joie que ces rencontres constituent, du sens d'être un groupe chrétien cohérent et non pas la mosaïque de chrétiens opposés que nous étions il y a vingt ans. Et puis — demander à Dieu que ces paroles d'espérance, ces paroles vraies et sincères, puissent devenir une réalité substantielle dans notre vie de tous les jours, une expérience vécue d'unité concrète, d'unité effective et créatrice.
II y a vingt ans, il était facile pour trois orateurs successifs, appartenant à des confessions différentes, de se succéder: nous pensions des choses profondément diverses, nous avions un message qui ne ressemblait en rien à celui de l'autre et une approche ancrée dans la divergence, si bien que l'on pouvait se succéder sans crainte de se voir voler ce que l'on voulait dire.
A notre époque, après vingt ans de rencontres œcuméniques, l'expérience devient de plus en plus difficile. Le second orateur, on le sent, n'a que la moitié de son bagage; quant au dernier, que dirait-il ? Si j'avais la sagesse d'un de nos frères de l'Eglise bulgare, je dirais quelque chose d'une grande valeur et qui nous délivrerait de la nécessité d'en entendre davantage. Il y a quelques années, au Palais de Lambeth, un certain nombre de dignitaires de l'Eglise anglicane et de l'Eglise orthodoxe faisaient leurs adieux après une visite protocolaire. L'archevêque de Cantorbéry, le représentant de l'Eglise protestante épiscopalienne d'Angleterre, quatre ou cinq autres anglicans se succédèrent, faisant leurs adieux en termes de charité, d'unité et d'espérance. Ensuite vint le tour des orthodoxes, limités non seulement par ce qu'ils avaient déjà entendu, mais aussi par la difficulté qu'ils avaient à parler une langue étrangère. Ils firent de leur mieux, mais lorsque le neuvième orateur se leva — Mgr Joseph de Varna, un homme silencieux, réservé, — nous nous demandions tous s'il réussirait à dire encore quelque chose de nouveau sur la charité, l'unité et l'espérance. Il se leva, il nous regarda de ses yeux tranquilles et dit: "Qu'ajouterais-je aux paroles si belles que je viens d'entendre ? Une prière: Seigneur, fais qu'elles deviennent des réalités !"
Eh bien, sans voir dans ces paroles une amertume ou une plaisanterie hors de propos, je crois qu'elles s'appliquent à toutes nos réunions œcuméniques. Le troisième orateur pourrait se contenter d'élever une prière à Dieu, le remerciant de cette unanimité croissante dont nous avons maintenant l'expérience, de la joie que ces rencontres constituent, du sens d'être un groupe chrétien cohérent et non pas la mosaïque de chrétiens opposés que nous étions il y a vingt ans. Et puis — demander à Dieu que ces paroles d'espérance, ces paroles vraies et sincères, puissent devenir une réalité substantielle dans notre vie de tous les jours, une expérience vécue d'unité concrète, d'unité effective et créatrice.
Un objet qui est une inconnue et un sujet qui ne se connaît pas
Cependant, lorsque nous nous quittons, nous nous trouvons en face de pensées diverses: d'une part, nous sommes conscients de cette convergence chrétienne qui est notre joie actuelle, et, d'autre part, à chaque instant nous pouvons mesurer la distance qui nous sépare et les difficultés qui jonchent la route qui reste à couvrir entre nous. Il faut, je crois, un réalisme entier, un réalisme sérieux et clairvoyant, si nous voulons que nos recherches d'unité ne tournent pas court, qu'elles ne se transforment pas simplement en velléités, pleines certainement de bonne volonté, mais qui ne porteraient de fruits que sur le plan humain; si nous voulons que nos recherches d'unité ne se réduisent pas à une bonne volonté, qui, née en réponse à l'appel de Dieu, resterait toutefois entièrement dans le plan humain et transformerait l'unité du Corps du Christ (que nous sommes appelés non seulement à rechercher et à recevoir, mais aussi à construire) en une union sociologique ; qui transformerait l'Eglise, présence vivante de Dieu au milieu de Son peuple, en une société réduite à ses dimensions humaines.
Je voudrais insister, d'une façon qui manque peut-être d'envolée, sur certaines difficultés concrètes réelles qui existent encore. D'une certaine façon, les chrétiens qui viennent aux réunions œcuméniques sont déjà des chrétiens sensibilisés au problème, mais ce ne sont pas là tous les chrétiens: il y a à Paris plus de monde que dans cette salle, et nous devons nous en rendre compte. Il y a un premier problème, c'est celui de l'ignorance. Nous pensons immédiatement à notre ignorance de l'autre, aux caricatures que nous avons peu à peu construites au cours des siècles, dans la polémique et la mauvaise volonté, ou simplement dans l'aveuglement et l'incompréhension. Mais il y a aussi notre ignorance de nous-mêmes, les illusions dont nous sommes victimes. N'avez-vous pas remarqué combien souvent, lorsque des chrétiens comparent leur confession à celle des autres, ils comparent toute la richesse vécue d'une expérience à une caricature ou à une image très pauvre, qu'ils ont obtenue par des lectures superficielles. Nous comparons toute le profondeur d'une âme à l'image empirique d'une société dont nous ne connaissons pas, dont nous ne choisissons pas, les meilleurs représentants. Autrement, au lieu de parler des chrétiens qui nous entourent et qui nous heurtent par leur mauvaise volonté ou leur incapacité de voir que c'est nous qui avons raison... nous pourrions-nous tourner vers les saints et comparer les saints d'Occident aux saints d'Orient. Ce serait sans doute un acte plus juste par rapport aux Eglises qu'ils représentent, où ils sont nés, qui les ont nourris de la parole de vérité, et qui en ont fait ce qu'ils sont devenus ; car ils sont devenus saints non pas malgré leur Eglise, mais à l'intérieur de leur Eglise.
Que pourrait-on attendre de la rencontre quand il y a un objet qui est une inconnue et un sujet qui ne se connaît pas ? Qui va se rencontrer ? Il y a une absence des deux cotés. C'est un dialogue d'ombres inexistantes. La relation est impossible entre deux absences muuelles et corrélatives, — voilà le résultat de l'ignorance de l’autre. Demandons-nous chacun ce que nous savons de notre voisin, et nous serons au fait de cette ignorance. Comment pouvons-nous attendre, en présence de cette ignorance de soi et de l'autre, qu'il n'y ait pas de jugements non seulement faux, — s'ils n'étaient que téméraire; mais de jugements presque fous.
Cependant, lorsque nous nous quittons, nous nous trouvons en face de pensées diverses: d'une part, nous sommes conscients de cette convergence chrétienne qui est notre joie actuelle, et, d'autre part, à chaque instant nous pouvons mesurer la distance qui nous sépare et les difficultés qui jonchent la route qui reste à couvrir entre nous. Il faut, je crois, un réalisme entier, un réalisme sérieux et clairvoyant, si nous voulons que nos recherches d'unité ne tournent pas court, qu'elles ne se transforment pas simplement en velléités, pleines certainement de bonne volonté, mais qui ne porteraient de fruits que sur le plan humain; si nous voulons que nos recherches d'unité ne se réduisent pas à une bonne volonté, qui, née en réponse à l'appel de Dieu, resterait toutefois entièrement dans le plan humain et transformerait l'unité du Corps du Christ (que nous sommes appelés non seulement à rechercher et à recevoir, mais aussi à construire) en une union sociologique ; qui transformerait l'Eglise, présence vivante de Dieu au milieu de Son peuple, en une société réduite à ses dimensions humaines.
Je voudrais insister, d'une façon qui manque peut-être d'envolée, sur certaines difficultés concrètes réelles qui existent encore. D'une certaine façon, les chrétiens qui viennent aux réunions œcuméniques sont déjà des chrétiens sensibilisés au problème, mais ce ne sont pas là tous les chrétiens: il y a à Paris plus de monde que dans cette salle, et nous devons nous en rendre compte. Il y a un premier problème, c'est celui de l'ignorance. Nous pensons immédiatement à notre ignorance de l'autre, aux caricatures que nous avons peu à peu construites au cours des siècles, dans la polémique et la mauvaise volonté, ou simplement dans l'aveuglement et l'incompréhension. Mais il y a aussi notre ignorance de nous-mêmes, les illusions dont nous sommes victimes. N'avez-vous pas remarqué combien souvent, lorsque des chrétiens comparent leur confession à celle des autres, ils comparent toute la richesse vécue d'une expérience à une caricature ou à une image très pauvre, qu'ils ont obtenue par des lectures superficielles. Nous comparons toute le profondeur d'une âme à l'image empirique d'une société dont nous ne connaissons pas, dont nous ne choisissons pas, les meilleurs représentants. Autrement, au lieu de parler des chrétiens qui nous entourent et qui nous heurtent par leur mauvaise volonté ou leur incapacité de voir que c'est nous qui avons raison... nous pourrions-nous tourner vers les saints et comparer les saints d'Occident aux saints d'Orient. Ce serait sans doute un acte plus juste par rapport aux Eglises qu'ils représentent, où ils sont nés, qui les ont nourris de la parole de vérité, et qui en ont fait ce qu'ils sont devenus ; car ils sont devenus saints non pas malgré leur Eglise, mais à l'intérieur de leur Eglise.
Que pourrait-on attendre de la rencontre quand il y a un objet qui est une inconnue et un sujet qui ne se connaît pas ? Qui va se rencontrer ? Il y a une absence des deux cotés. C'est un dialogue d'ombres inexistantes. La relation est impossible entre deux absences muuelles et corrélatives, — voilà le résultat de l'ignorance de l’autre. Demandons-nous chacun ce que nous savons de notre voisin, et nous serons au fait de cette ignorance. Comment pouvons-nous attendre, en présence de cette ignorance de soi et de l'autre, qu'il n'y ait pas de jugements non seulement faux, — s'ils n'étaient que téméraire; mais de jugements presque fous.
Faire participer l'autre
II y a ensuite le problème des moyens qui permettent de communiquer sa pensée, de faire participer l'autre à une expérience valable, riche, profonde, ou, en tout cas, une expérience qui est le tout de la vie de l'individu et qui, de ce fait, possède une signification humaine et une signification devant Dieu. Il y a le problème des langues. Je ne parle pas seulement de cet aspect évident que constitue la Tour de Babel et ses conséquences pour nous, mais je pense à la difficulté que nous avons à nous comprendre, parce que les mots que nous employons ne veulent pas dire la même chose dans les confessions différentes. Les mots que nous employons ont acquis, dans chacune des confessions, une résonance spécifique, et vous pouvez provoquer des réactions inattendues en employant telle ou telle expression. Quand vous prononces le mot "baptême" en présence de baptistes, vous voyez comme aussitôt ils se redressent... Le terme "présence réelle" provoque aussi un redressement qui annonce un affrontement... A la Nouvelle Delhi, lors de l'Assemblée plénière du Conseil œcuménique des Eglises (2), j'ai eu l'étonnement de voir que le mot "Trinité" provoquait une réaction hallucinante. J'avais toujours cru, dans la simplicité de mon cœur, que pour les chrétiens il était évident que Dieu est Un dans la Sainte Trinité; mais quand j'ai vu que pendant une heure et demis, puis deux heures, et trois heures, une assemblée de chrétiens se demandait si la base du mouvement œcuménique pouvait être notre foi dans la Trinité, ou si c'était une exagération d'en demander tant à des chrétiens, — eh bien, j'ai été profondément impressionné, je ne dirais pas favorablement impressionné...
Voilà des exemples derrière lesquels il y a tout un monde, il y a des dizaines et quelquefois des centaines d'années de polarisation de la pensée et des sentiments, qui fait que des gens qui ont lié ces expressions au centre même de cohésion de leur groupe, se trouvent incapables d'entrer en communion intellectuelle ou en communion d'expérience spirituelle avec d'autres cens. Le malheur, c'est que cela existe. Cela existe, pas seulement entre des communions chrétiennes qui sont aux deux pôles opposés de l'expérience. A la Nouvelle Delhi, nous avions à l'extrême droite, dirions-nous, les orthodoxes et les vieux-catholiques, et à l'extrême gauche les pentecostaux du Chili; évidemment l'amplitude est grande, et si l'incompréhension régnait seulement entre ces deux ailes extrêmes, la surprise ne serai pas très grande. Plus on se rapproche du centre, plus on pourrait s'attendre à une rencontre de l’expérience; il n'en est rien, cette rencontre ne se fait pas, parce que même au centre, lorsqu'on n'est séparé que par quelques centimètres, les mots que nous employons se sont chargés, au cours des siècles, de significations qui les dépassent. Ce ne sont plus des mots qui veulent dire ce que l'on veut dire, les résonances émotionnelles et historiques priment sur la signification directe, stricte, théologique et vivante du mot. Il y a là bien plus à faire que d'étudier des traités de théologie et se rendre compte de ce que l'autre pense de lui-même et de nous; il y a bien autre chose à faire que de se dépasser dans une compréhension plus grande de la spiritualité de l'autre. Il faut se dépasser dans ses propres réactions ancestrales, dans son hérédité sémantique émotionnelle, et c'est là quelque chose qui est bien plus difficile que d'apprendre simplement une langue, qui permettrait de traduire techniquement ce que dit l'un des partenaires d'une discussion à l'autre.
"Pour être hérétique, il faut être chrétien !"
Il aussi le fait qu'il n'est pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Il y a le fait que souvent nous ne voyons pas, nous n'entendons pas et nous ne comprenons pas parce qu'il y a un blocage intérieur qui se fait dans notre intellect ou dans notre cœur, qui fait que nous voyons et restons aveugles, que nous entendons et demeurons sourds. Qui de nous peut dire qu'il regarde afin de voir et qu'il écoute afin d'entendre, chaque fois qu'il en a l'occasion? Qui de nous peut avoir l'audace de dire qu'il écoute et qu'il regarde en vue de se dépouiller de toute erreur, de tous préjugés, de toute étroitesse; en vue de découvrir ce qu'il y a de totalement ou de partiellement vrai en face de lui; de découvrir vraiment l'autre, quel que soit son nom ou son caractère; de découvrir l'autre à la façon dont Dieu le voit, dans sa vérité intime profonde, dans sa loyauté au Christ, qui se manifeste non seulement dans notre désir d'être un, mais aussi dans notre division même.
Nous sommes des chrétiens de confessions différentes parce que c'est notre façon, pour le moment, de saisir le fait d'être chrétiens et d'être liés au Christ personnellement, de vivre notre vie en Dieu. Je peux me repentir d'être un mauvais orthodoxe; je ne peux pas me repentir d'être orthodoxe, et je crois que personne d'entre nous n'a simplement le droit de dire: "Je regrette d'être ce que je suis."
II y a ensuite le problème des moyens qui permettent de communiquer sa pensée, de faire participer l'autre à une expérience valable, riche, profonde, ou, en tout cas, une expérience qui est le tout de la vie de l'individu et qui, de ce fait, possède une signification humaine et une signification devant Dieu. Il y a le problème des langues. Je ne parle pas seulement de cet aspect évident que constitue la Tour de Babel et ses conséquences pour nous, mais je pense à la difficulté que nous avons à nous comprendre, parce que les mots que nous employons ne veulent pas dire la même chose dans les confessions différentes. Les mots que nous employons ont acquis, dans chacune des confessions, une résonance spécifique, et vous pouvez provoquer des réactions inattendues en employant telle ou telle expression. Quand vous prononces le mot "baptême" en présence de baptistes, vous voyez comme aussitôt ils se redressent... Le terme "présence réelle" provoque aussi un redressement qui annonce un affrontement... A la Nouvelle Delhi, lors de l'Assemblée plénière du Conseil œcuménique des Eglises (2), j'ai eu l'étonnement de voir que le mot "Trinité" provoquait une réaction hallucinante. J'avais toujours cru, dans la simplicité de mon cœur, que pour les chrétiens il était évident que Dieu est Un dans la Sainte Trinité; mais quand j'ai vu que pendant une heure et demis, puis deux heures, et trois heures, une assemblée de chrétiens se demandait si la base du mouvement œcuménique pouvait être notre foi dans la Trinité, ou si c'était une exagération d'en demander tant à des chrétiens, — eh bien, j'ai été profondément impressionné, je ne dirais pas favorablement impressionné...
Voilà des exemples derrière lesquels il y a tout un monde, il y a des dizaines et quelquefois des centaines d'années de polarisation de la pensée et des sentiments, qui fait que des gens qui ont lié ces expressions au centre même de cohésion de leur groupe, se trouvent incapables d'entrer en communion intellectuelle ou en communion d'expérience spirituelle avec d'autres cens. Le malheur, c'est que cela existe. Cela existe, pas seulement entre des communions chrétiennes qui sont aux deux pôles opposés de l'expérience. A la Nouvelle Delhi, nous avions à l'extrême droite, dirions-nous, les orthodoxes et les vieux-catholiques, et à l'extrême gauche les pentecostaux du Chili; évidemment l'amplitude est grande, et si l'incompréhension régnait seulement entre ces deux ailes extrêmes, la surprise ne serai pas très grande. Plus on se rapproche du centre, plus on pourrait s'attendre à une rencontre de l’expérience; il n'en est rien, cette rencontre ne se fait pas, parce que même au centre, lorsqu'on n'est séparé que par quelques centimètres, les mots que nous employons se sont chargés, au cours des siècles, de significations qui les dépassent. Ce ne sont plus des mots qui veulent dire ce que l'on veut dire, les résonances émotionnelles et historiques priment sur la signification directe, stricte, théologique et vivante du mot. Il y a là bien plus à faire que d'étudier des traités de théologie et se rendre compte de ce que l'autre pense de lui-même et de nous; il y a bien autre chose à faire que de se dépasser dans une compréhension plus grande de la spiritualité de l'autre. Il faut se dépasser dans ses propres réactions ancestrales, dans son hérédité sémantique émotionnelle, et c'est là quelque chose qui est bien plus difficile que d'apprendre simplement une langue, qui permettrait de traduire techniquement ce que dit l'un des partenaires d'une discussion à l'autre.
"Pour être hérétique, il faut être chrétien !"
Il aussi le fait qu'il n'est pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Il y a le fait que souvent nous ne voyons pas, nous n'entendons pas et nous ne comprenons pas parce qu'il y a un blocage intérieur qui se fait dans notre intellect ou dans notre cœur, qui fait que nous voyons et restons aveugles, que nous entendons et demeurons sourds. Qui de nous peut dire qu'il regarde afin de voir et qu'il écoute afin d'entendre, chaque fois qu'il en a l'occasion? Qui de nous peut avoir l'audace de dire qu'il écoute et qu'il regarde en vue de se dépouiller de toute erreur, de tous préjugés, de toute étroitesse; en vue de découvrir ce qu'il y a de totalement ou de partiellement vrai en face de lui; de découvrir vraiment l'autre, quel que soit son nom ou son caractère; de découvrir l'autre à la façon dont Dieu le voit, dans sa vérité intime profonde, dans sa loyauté au Christ, qui se manifeste non seulement dans notre désir d'être un, mais aussi dans notre division même.
Nous sommes des chrétiens de confessions différentes parce que c'est notre façon, pour le moment, de saisir le fait d'être chrétiens et d'être liés au Christ personnellement, de vivre notre vie en Dieu. Je peux me repentir d'être un mauvais orthodoxe; je ne peux pas me repentir d'être orthodoxe, et je crois que personne d'entre nous n'a simplement le droit de dire: "Je regrette d'être ce que je suis."
Nous nous appliquons maintenant à ne pas nous appeler mutuellement hérétiques et schismatiques. Pourtant ce ne sont là que des désignations de faits objectifs: il y a des hérésies et il y a des schismes; il est inutile de se leurrer de ce point de vue. Seulement, il faudrait que nous dégagions ces termes de l'insulte qui leur est inhérente. Je crois qu'il est important de nous rendre compte que nous affirmons deux choses opposées et conjointes, quand nous désignons l'autre comme hérétique ou schismatique. Nous disons à la fois qu'il est dans l'erreur et qu'il est dans l'Eglise: parce qu'on ne peut pas être schismatique hors de l'Eglise, non plus qu'on ne peut être hérétique hors du fait chrétien. Je me rappelle avoir demandé un jour au Père Georges Florovsky ce que je devais penser d'un certain théologien: était-il hérétique ou non ? Il m'a répondu par cette boutade: "Il n'est certainement pas hérétique: pour être hérétique, il faut être chrétien !"
Eh bien, dépassant l'anecdote, il faut nous rappeler qu'en fait nous sommes chrétiens dans notre division, ce qui est riche de possibilités. Dans l'histoire de notre division, chaque groupe, par sa polarisation, son excentricité par rapport à la réalité du Christ et du fait chrétien, a découvert et souligné des traits qui appartiennent bien au christianisme, mais dont l'exagération en fait une caricature; et dans notre recherche commune actuelle, ces découvertes partielles qui, isolées, sont des monstruosités, peuvent servir à un enrichissement réciproque. Je crois que nous devons maintenant reprendre tout le problème, avec beaucoup de respect par rapport à l'autre, nous souvenant que "personne ne peut reconnaître dans le prophète de Galilée le Verbe incarné de Dieu et son Seigneur, si l'Esprit Saint lui-même ne le lui révèle".
Nous avons complètement oublié que celui qui a tort, c'est celui qui a raison
Il y a aussi le fait que si nous voulons faire œuvre d'unification dans l'Eglise, il faut avant tout nous rappeler deux choses: la première, c'est que l'unité de l'Eglise que nous recherchons, ce n'est pas celle d'une association cultuelle, c'est l'unité du corps vivant du Christ, dont tous les membres sont des membres vivants, c'est à dire des chrétiens réels. Chacun d'entre nous, dans la mesure où il n'est pas chrétien, est un empêchement à l'unité du christianisme, parce que c'est là non un problème de conviction intellectuelle, mais un problème essentiel ontologique. Nous ne pouvons pas concevoir une Eglise Une, qui soit le corps du Christ, faite d'individus, c'est à dire de membres, qui individuellement ne soient pas des chrétiens. C'est une absurdité, et pourtant c'est une absurdité que nous recherchons si souvent, que nous essayons de réaliser par des agencements et des réagencements diplomatiques, qui tendent à provoquer des cohésions volumineuses, mais qui ne font pas plus l'unité qu'avant.
Il y a aussi le fait que nous n'arriverons jamais à rien si nous ne nous rappelons que par rapport à l'autre, qui est l'objet de notre dialogue, notre attitude doit être celle du Christ Lui-même; du Christ, du Dieu Un dans la Sainte Trinité, qui est le Dieu de tous et de chacun; du Dieu qui aime également les bons et les méchants, qui déverse Sa charité sur les bons et les méchants. De ce Dieu qui est non seulement le garant, mais aussi le protecteur de la dignité humaine, qui ne veut pas d'esclaves, qui veut des fils et des égaux, des compagnons dans le sens entier du mot, des hommes capables de rompre le pain avec Lui autour d'une table où tous sont des égaux: le Fils et les fils. Et enfin le fait que, dans l'attitude de Dieu par rapport au monde, il y a une solidarité totale avec le monde. Nous pensons souvent à Dieu comme au Créateur qui nous a lancés dans le devenir et qui nous attend à la sortie comme notre juge; qui nous a poussés dans un devenir auquel nous ne pouvons pas échapper, et qui va nous demander des comptes à la fin des temps.
En réalité, Dieu, à chaque instant, est solidaire de sa création. Prenez toutes les images de l'Ecriture Sainte où Dieu nous est présenté comme l'Epoux fidèle d'une création qui est devenue infidèle, Celui qui toujours sera retrouvé, dont le cœur n'a jamais changé. Il y a ce fait central de la solidarité totale, de la solidarité finale de Dieu avec Ses créatures dans l'Incarnation. Dieu qui devient homme pour toujours, Dieu qui entre dans l'histoire, qui, dans la personne du Verbe incarné, acquiert une destinée (si l'on peut s'exprimer ainsi) et qui, l'ayant acquise, emporte le fait humain et tout le fait visible et invisible dans les profondeurs du mystère de Dieu dans l'Ascension, — car c'est le Verbe incarné qui est à la droite du Père. Il y a là une solidarité absolue, non pas avec le saint, mais avec le pécheur, avec tout le monde et avec chacun, en vue de sauver ceux qui peuvent être sauvés.
Eh bien, dépassant l'anecdote, il faut nous rappeler qu'en fait nous sommes chrétiens dans notre division, ce qui est riche de possibilités. Dans l'histoire de notre division, chaque groupe, par sa polarisation, son excentricité par rapport à la réalité du Christ et du fait chrétien, a découvert et souligné des traits qui appartiennent bien au christianisme, mais dont l'exagération en fait une caricature; et dans notre recherche commune actuelle, ces découvertes partielles qui, isolées, sont des monstruosités, peuvent servir à un enrichissement réciproque. Je crois que nous devons maintenant reprendre tout le problème, avec beaucoup de respect par rapport à l'autre, nous souvenant que "personne ne peut reconnaître dans le prophète de Galilée le Verbe incarné de Dieu et son Seigneur, si l'Esprit Saint lui-même ne le lui révèle".
Nous avons complètement oublié que celui qui a tort, c'est celui qui a raison
Il y a aussi le fait que si nous voulons faire œuvre d'unification dans l'Eglise, il faut avant tout nous rappeler deux choses: la première, c'est que l'unité de l'Eglise que nous recherchons, ce n'est pas celle d'une association cultuelle, c'est l'unité du corps vivant du Christ, dont tous les membres sont des membres vivants, c'est à dire des chrétiens réels. Chacun d'entre nous, dans la mesure où il n'est pas chrétien, est un empêchement à l'unité du christianisme, parce que c'est là non un problème de conviction intellectuelle, mais un problème essentiel ontologique. Nous ne pouvons pas concevoir une Eglise Une, qui soit le corps du Christ, faite d'individus, c'est à dire de membres, qui individuellement ne soient pas des chrétiens. C'est une absurdité, et pourtant c'est une absurdité que nous recherchons si souvent, que nous essayons de réaliser par des agencements et des réagencements diplomatiques, qui tendent à provoquer des cohésions volumineuses, mais qui ne font pas plus l'unité qu'avant.
Il y a aussi le fait que nous n'arriverons jamais à rien si nous ne nous rappelons que par rapport à l'autre, qui est l'objet de notre dialogue, notre attitude doit être celle du Christ Lui-même; du Christ, du Dieu Un dans la Sainte Trinité, qui est le Dieu de tous et de chacun; du Dieu qui aime également les bons et les méchants, qui déverse Sa charité sur les bons et les méchants. De ce Dieu qui est non seulement le garant, mais aussi le protecteur de la dignité humaine, qui ne veut pas d'esclaves, qui veut des fils et des égaux, des compagnons dans le sens entier du mot, des hommes capables de rompre le pain avec Lui autour d'une table où tous sont des égaux: le Fils et les fils. Et enfin le fait que, dans l'attitude de Dieu par rapport au monde, il y a une solidarité totale avec le monde. Nous pensons souvent à Dieu comme au Créateur qui nous a lancés dans le devenir et qui nous attend à la sortie comme notre juge; qui nous a poussés dans un devenir auquel nous ne pouvons pas échapper, et qui va nous demander des comptes à la fin des temps.
En réalité, Dieu, à chaque instant, est solidaire de sa création. Prenez toutes les images de l'Ecriture Sainte où Dieu nous est présenté comme l'Epoux fidèle d'une création qui est devenue infidèle, Celui qui toujours sera retrouvé, dont le cœur n'a jamais changé. Il y a ce fait central de la solidarité totale, de la solidarité finale de Dieu avec Ses créatures dans l'Incarnation. Dieu qui devient homme pour toujours, Dieu qui entre dans l'histoire, qui, dans la personne du Verbe incarné, acquiert une destinée (si l'on peut s'exprimer ainsi) et qui, l'ayant acquise, emporte le fait humain et tout le fait visible et invisible dans les profondeurs du mystère de Dieu dans l'Ascension, — car c'est le Verbe incarné qui est à la droite du Père. Il y a là une solidarité absolue, non pas avec le saint, mais avec le pécheur, avec tout le monde et avec chacun, en vue de sauver ceux qui peuvent être sauvés.
Eh bien, c'est rarement notre attitude à nous. Nous avons trop souvent l'impression que Dieu, c'est notre Dieu à nous, que nous sommes les vrais enfants, tandis que les autres sont des enfants d'adoption, que Dieu traite gentiment, qu'Il supporte, mais qui, évidemment, ne peuvent se comparer à nous. Nous nous sentons très dignes de Dieu, mais les autres, on peut marcher dessus... Il y a le fait que nous ne nous sentons pas du tout solidaires du pécheur...
Nous ne sommes pas non plus solidaires dans le sens d'une responsabilité. Nous avons complètement oublié que celui qui a tort, c'est celui qui a raison: si je possède la vérité et ne suis pas capable de la communiquer, que puis-je demander à celui qui est dans l'erreur et n'est pas capable de découvrir en moi la vérité ? Vous croyez que c'est facile, en regardant quiconque d'entre nous, de voir la vérité dans sa splendeur et dans son éclat ? Je vous défie de découvrir dans quiconque d'entre nous ici-présents la preuve que c'est sa confession qui est l'Eglise du Christ, dans le sens plein: au contraire, "à cause de nous, le nom de Dieu est méprisé", et notre Eglise est méprisée. Nous devons aller plus avant encore que nous ne sommes déjà allés dans notre solidarité, parce que nous sommes responsables de ceux qui ont tort, si nous croyons que nous avons raison. Et d'autant plus responsables si Dieu croit que nous avons raison. C'est à nous d'être jugés au premier chef, et non pas à ceux qui sont dans l'erreur.
Nous ne sommes pas non plus solidaires dans le sens d'une responsabilité. Nous avons complètement oublié que celui qui a tort, c'est celui qui a raison: si je possède la vérité et ne suis pas capable de la communiquer, que puis-je demander à celui qui est dans l'erreur et n'est pas capable de découvrir en moi la vérité ? Vous croyez que c'est facile, en regardant quiconque d'entre nous, de voir la vérité dans sa splendeur et dans son éclat ? Je vous défie de découvrir dans quiconque d'entre nous ici-présents la preuve que c'est sa confession qui est l'Eglise du Christ, dans le sens plein: au contraire, "à cause de nous, le nom de Dieu est méprisé", et notre Eglise est méprisée. Nous devons aller plus avant encore que nous ne sommes déjà allés dans notre solidarité, parce que nous sommes responsables de ceux qui ont tort, si nous croyons que nous avons raison. Et d'autant plus responsables si Dieu croit que nous avons raison. C'est à nous d'être jugés au premier chef, et non pas à ceux qui sont dans l'erreur.
Après chaque victoire de nos efforts vers l'unité
Voilà les difficultés, que je constate, et en même temps les espoirs que je vois: ils sont corrélatifs dans la situation œcuménique d'à présent. Voir ces difficultés, s'en rendre compte, est chargé d'espérance. Je crois que nous ne devons pas nous centrer sur des moments de succès ou d'insuccès, de triomphe ou de défaite. Je crois que l'histoire n'a pas commencé avec nous, elle n'a pas commencé avec Vatican II ni avec les conférences orthodoxes de Rhodes. Elle n'a pas commencé avec tous ces petits événements qui nous paraissent exagérément grands parce que nous-mêmes y sommes impliqués. Il est important, je crois, de nous en rendre compte et de retrouver une sobriété qui nous permette de voir les choses à leur juste mesure.
Il faut nous rappeler que rien n'est assez grand pour supporter d'être placé à côté de la Croix du Calvaire sur laquelle le Verbe incarné a donné Sa vie, ni à côté de la lumière resplendissante de la Résurrection. Tout ce qui est plus petit que cela dans notre recherche de l'unité, dans notre recherche de vie spirituelle, dans nos relations les uns avec les autres, tout cela est encore de ce monde, encore séculier. La Croix et la Résurrection.
Le Christ aux mains et aux pieds percés, glorieux dans Sa victoire, voilà la mesure que nous devons rechercher. Et après chaque pas en avant sur le chemin qui nous conduit les uns vers les autres, après chaque victoire de nos efforts vers l'unité, nous devons nous plonger à nouveau dans la profondeur de ce mystère, comme le Seigneur dit à Ses disciples: "Et maintenant, retirez-vous seuls dans le désert et prenez du repos", ce repos intérieur qui est un retour en profondeur, un détachement de l'œuvre que nous croyons accomplir et que seul Dieu peut parfaire.
Source
Notes de VGolovanow:
(1) Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quelques-etapes-de-l-oecumenisme-orthodoxe-Partie-2_a2526.html
(2) Il s'agit de la Troisième Assemblée, Nouvelle-Delhi 1961, à laquelle participèrent pour la première fois des observateurs de l'Eglise catholique
NB: Le site web " Masarchive.org " (Metropolitan Anthony of Sourozh Archive, ICI , est consacré à Mgr Antoine. Il est très riche en ressources, en majeure partie des archives personnelles du métropolite Antoine, avec des documents et des enregistrements sonores en anglais en russe et, en partie en français; il y a aussi beaucoup de photographies et des vidéos.
Voir aussi: ICI
ICI
Père Stephen C. Headley: "La liberté puisée dans le voir" d'apres les sermons de Métropolite Antoine (Bloom)
Voilà les difficultés, que je constate, et en même temps les espoirs que je vois: ils sont corrélatifs dans la situation œcuménique d'à présent. Voir ces difficultés, s'en rendre compte, est chargé d'espérance. Je crois que nous ne devons pas nous centrer sur des moments de succès ou d'insuccès, de triomphe ou de défaite. Je crois que l'histoire n'a pas commencé avec nous, elle n'a pas commencé avec Vatican II ni avec les conférences orthodoxes de Rhodes. Elle n'a pas commencé avec tous ces petits événements qui nous paraissent exagérément grands parce que nous-mêmes y sommes impliqués. Il est important, je crois, de nous en rendre compte et de retrouver une sobriété qui nous permette de voir les choses à leur juste mesure.
Il faut nous rappeler que rien n'est assez grand pour supporter d'être placé à côté de la Croix du Calvaire sur laquelle le Verbe incarné a donné Sa vie, ni à côté de la lumière resplendissante de la Résurrection. Tout ce qui est plus petit que cela dans notre recherche de l'unité, dans notre recherche de vie spirituelle, dans nos relations les uns avec les autres, tout cela est encore de ce monde, encore séculier. La Croix et la Résurrection.
Le Christ aux mains et aux pieds percés, glorieux dans Sa victoire, voilà la mesure que nous devons rechercher. Et après chaque pas en avant sur le chemin qui nous conduit les uns vers les autres, après chaque victoire de nos efforts vers l'unité, nous devons nous plonger à nouveau dans la profondeur de ce mystère, comme le Seigneur dit à Ses disciples: "Et maintenant, retirez-vous seuls dans le désert et prenez du repos", ce repos intérieur qui est un retour en profondeur, un détachement de l'œuvre que nous croyons accomplir et que seul Dieu peut parfaire.
Source
Notes de VGolovanow:
(1) Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Quelques-etapes-de-l-oecumenisme-orthodoxe-Partie-2_a2526.html
(2) Il s'agit de la Troisième Assemblée, Nouvelle-Delhi 1961, à laquelle participèrent pour la première fois des observateurs de l'Eglise catholique
NB: Le site web " Masarchive.org " (Metropolitan Anthony of Sourozh Archive, ICI , est consacré à Mgr Antoine. Il est très riche en ressources, en majeure partie des archives personnelles du métropolite Antoine, avec des documents et des enregistrements sonores en anglais en russe et, en partie en français; il y a aussi beaucoup de photographies et des vidéos.
Voir aussi: ICI
ICI
Père Stephen C. Headley: "La liberté puisée dans le voir" d'apres les sermons de Métropolite Antoine (Bloom)
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Avril 2019 à 09:52
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Au patriarcat de Moscou, on estime que Constantinople doit reconnaître et corriger son « erreur » et appeler les « schismatiques » à se repentir.
Son service de presse annonce que le synode de l’Église orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Moscou), lors de sa session de ce mercredi 3 avril, a appelé le patriarche de Constantinople à revenir sur le Tomos accordant l’autocéphalie à l’Église orthodoxe en Ukraine.
Dans le communiqué, il est indiqué que le patriarche œcuménique doit reconnaître son erreur et annuler le Tomos :
« Il faut reconnaître que les actes du patriarcat de Constantinople concernant l’Ukraine ont causé beaucoup de tort à l’orthodoxie ukrainienne et ont même porté atteinte à l’unité de l’orthodoxie. Nous considérons que le patriarcat de Constantinople et le patriarche Bartholomée personnellement doivent reconnaître leur erreur et œuvrer à sa rectification. »
Les membres du synode estiment que la question ukrainienne doit être réglée par une assemblée pan-orthodoxe.
Son service de presse annonce que le synode de l’Église orthodoxe ukrainienne (patriarcat de Moscou), lors de sa session de ce mercredi 3 avril, a appelé le patriarche de Constantinople à revenir sur le Tomos accordant l’autocéphalie à l’Église orthodoxe en Ukraine.
Dans le communiqué, il est indiqué que le patriarche œcuménique doit reconnaître son erreur et annuler le Tomos :
« Il faut reconnaître que les actes du patriarcat de Constantinople concernant l’Ukraine ont causé beaucoup de tort à l’orthodoxie ukrainienne et ont même porté atteinte à l’unité de l’orthodoxie. Nous considérons que le patriarcat de Constantinople et le patriarche Bartholomée personnellement doivent reconnaître leur erreur et œuvrer à sa rectification. »
Les membres du synode estiment que la question ukrainienne doit être réglée par une assemblée pan-orthodoxe.
Le texte complet de ce résumé peut être consulté (en russe) sur Interfax religion Traduction PO
Украинская православная церковь призвала патриарха Варфоломея отозвать томос
Киев. 3 апреля. ИНТЕРФАКС - Священный Синод Украинской православной церкви на заседании в среду назвал ошибочным решение Константинополя выдать Украине томос об автокефалии и призвал исправить эту ошибку.
"Следует констатировать, что действия Константинопольского патриархата в Украине нанесли большой ущерб украинскому православию, а также стали угрозой для всеправославного единства. Считаем, что Константинопольский патриархат и лично патриарх Варфоломей должны признать свою ошибку и работать над ее исправлением", - говорится в заявлении Синода УПЦ, опубликованном на ее сайте.
Украинская православная церковь призвала патриарха Варфоломея отозвать томос
Киев. 3 апреля. ИНТЕРФАКС - Священный Синод Украинской православной церкви на заседании в среду назвал ошибочным решение Константинополя выдать Украине томос об автокефалии и призвал исправить эту ошибку.
"Следует констатировать, что действия Константинопольского патриархата в Украине нанесли большой ущерб украинскому православию, а также стали угрозой для всеправославного единства. Считаем, что Константинопольский патриархат и лично патриарх Варфоломей должны признать свою ошибку и работать над ее исправлением", - говорится в заявлении Синода УПЦ, опубликованном на ее сайте.
A Rostov sur le Don, peu avant la seconde guerre mondiale, l’église Saint Séraphin, située dans la rue Gailovskaya fut désaffectée et transformée en cinéma.
A droite, dans l’église, on pouvait voir une magnifique fresque représentant la Vierge. Lorsque l’église devint cinéma, cette fresque fut recouverte d’une épaisse couche de chaux, mais il arriva quelque chose de tout à fait imprévisible.
Chaque fois que l’on éteignait la lumière dans « la salle », l’icône apparaissait et brillait d’une telle lumière que l’écran s’obscurcissait. Avertie de cette étrange apparition, une commission municipale vint à plusieurs reprises voir ce qui se passait. A chaque séance, cette commission put constater le phénomène. On jugea que la couche de chaux n’était pas assez épaisse mais, en dépit des nouvelles couches surajoutées, l’icône s’illuminait toujours, attirant vers elle toute l’attention du public.
A droite, dans l’église, on pouvait voir une magnifique fresque représentant la Vierge. Lorsque l’église devint cinéma, cette fresque fut recouverte d’une épaisse couche de chaux, mais il arriva quelque chose de tout à fait imprévisible.
Chaque fois que l’on éteignait la lumière dans « la salle », l’icône apparaissait et brillait d’une telle lumière que l’écran s’obscurcissait. Avertie de cette étrange apparition, une commission municipale vint à plusieurs reprises voir ce qui se passait. A chaque séance, cette commission put constater le phénomène. On jugea que la couche de chaux n’était pas assez épaisse mais, en dépit des nouvelles couches surajoutées, l’icône s’illuminait toujours, attirant vers elle toute l’attention du public.
Les « superstitieux habitants » de la ville commencèrent à répandre le bruit du miracle qui avait lieu au cinéma. Finalement, on le ferma.
Au cours de la guerre, quand les Allemands occupèrent la ville de Rostov, l’église fut à nouveau ouverte et elle l’est restée jusqu’à maintenant.
Les autorités soviétiques ont jugé qu’il valait mieux que les gens aillent voir une peinture miraculeuse dans une église que de donner aux « esprits obscurs » l’occasion de parler trop haut du miracle. Publié dans « La Russie et l’Eglise universelle », N°3, 1960 PO: d'innombrables cinémas ex-églises soviétiques portaient ce nom - " PIONNIER"
Au cours de la guerre, quand les Allemands occupèrent la ville de Rostov, l’église fut à nouveau ouverte et elle l’est restée jusqu’à maintenant.
Les autorités soviétiques ont jugé qu’il valait mieux que les gens aillent voir une peinture miraculeuse dans une église que de donner aux « esprits obscurs » l’occasion de parler trop haut du miracle. Publié dans « La Russie et l’Eglise universelle », N°3, 1960 PO: d'innombrables cinémas ex-églises soviétiques portaient ce nom - " PIONNIER"
Archiprêtre Michel Polsky, « Les nouveaux martyrs de la terre russe », éditions « Résiac », 1976
Lire aussi: La croix de la grand-mère – Moscou 1965
Lire aussi: La croix de la grand-mère – Moscou 1965
Vladimir Golovanow : Voici la conclusion de cet article particulièrement intéressant
Dans cette situation de désordre, tout le monde navigue à vue. Le monde orthodoxe est un acteur parmi d’autres, qui a lui aussi un patrimoine, une richesse. Et au-delà des prises de position parfois très conservatrices, il a même une culture du compromis et de la résilience qui peuvent être utiles : après tout (et cela leur a été reproché) les Églises orthodoxes ont su en leur temps composer avec les Mongols, les sultans ottomans ou avec le pouvoir athée soviétique. Elles sont habituées à évoluer dans un univers très sécularisé, avec un modèle particulier d’articulation entre le religieux et la politique. Elles peuvent participer dans toute leur diversité à la création de nouvelles convergences et de pôles de résistance face aux désordres, indispensables si l’on veut éviter les pires scénarios.
Or ces convergences, qui ne pourront uniquement se baser sur les alliances du passé, se devront d’être complexes. Elles pourront difficilement se limiter à un ordre américain, ou même, pour le monde orthodoxe, à un très improbable (pour le moment) ordre russo-américain. A vrai dire, les bouleversements actuels peuvent même créer des convergences encore impensables il y a peu. Après tout, tant que le catholicisme et l’orthodoxie étaient fortement territorialisés, adossés à deux espaces de civilisation clairement distincts, toutes les tentatives d’union voulues d’en haut, par les pouvoirs politiques et ecclésiastiques, ont échoué.
Dans cette situation de désordre, tout le monde navigue à vue. Le monde orthodoxe est un acteur parmi d’autres, qui a lui aussi un patrimoine, une richesse. Et au-delà des prises de position parfois très conservatrices, il a même une culture du compromis et de la résilience qui peuvent être utiles : après tout (et cela leur a été reproché) les Églises orthodoxes ont su en leur temps composer avec les Mongols, les sultans ottomans ou avec le pouvoir athée soviétique. Elles sont habituées à évoluer dans un univers très sécularisé, avec un modèle particulier d’articulation entre le religieux et la politique. Elles peuvent participer dans toute leur diversité à la création de nouvelles convergences et de pôles de résistance face aux désordres, indispensables si l’on veut éviter les pires scénarios.
Or ces convergences, qui ne pourront uniquement se baser sur les alliances du passé, se devront d’être complexes. Elles pourront difficilement se limiter à un ordre américain, ou même, pour le monde orthodoxe, à un très improbable (pour le moment) ordre russo-américain. A vrai dire, les bouleversements actuels peuvent même créer des convergences encore impensables il y a peu. Après tout, tant que le catholicisme et l’orthodoxie étaient fortement territorialisés, adossés à deux espaces de civilisation clairement distincts, toutes les tentatives d’union voulues d’en haut, par les pouvoirs politiques et ecclésiastiques, ont échoué.
Mais la projection mondiale actuelle de ces deux christianismes, certes inégale, leur mise en situation dans des problématiques de plus en plus comparables, peuvent brasser les croyants d’une manière inédite. Sans s’unir, ils finissent de plus en plus par s’échanger leurs caractéristiques, dans un monde où les cultures les plus éloignées sont mises en relation.
.................................................
Par Thomas TANASE, le 29 décembre 2017
Comment le monde orthodoxe est-il lui aussi un des protagonistes de la mondialisation ? À travers cet article, il s’agit de comprendre l’orthodoxie par son universalisme pour ensuite se pencher sur le rôle des Églises orthodoxes dans le retour du religieux. L’auteur montre comment, à l’ère globale, le monde orthodoxe se déterritorialise. Enfin, T. Thanase présente l’orthodoxie en tant qu’acteur dans les conflits de la mondialisation. Ce texte brillant, très solidement documenté, contribue donc à éclairer la mondialisation sous un nouveau jour.
POUR BEAUCOUP, l’orthodoxie est dans le fond une forme de christianisme local, composée d’Églises nationales voire nationalistes. Dans les Balkans elle prendrait une forme quelque peu pittoresque, débouchant souvent sur un esprit de clocher à l’origine de conflits animés. En Russie, elle prendrait le visage de l’alliance avec un impérialisme agressif. Son organisation sur des bases nationales, à la différence par exemple du catholicisme, serait la preuve d’une absence d’universalisme ; elle ne pourrait pas être considérée comme une religion « globale » à l’heure de la mondialisation
Cette vision a pour elle d’être en fait très ancienne. Déjà au Moyen Âge, la papauté se définissait comme universelle par rapport à une chrétienté byzantine caractérisée comme « grecque » et inscrite sur la liste des Églises « orientales » séparées de Rome. L’historiographie contemporaine a souvent repris le thème du « césaropapisme » byzantin, faisant de l’Église orthodoxe une Église soumise au pouvoir politique. L’orientalisme du XIXe siècle a lui aussi laissé son empreinte, l’orthodoxie devenant une sorte d’ailleurs, parfois séduisant, de la Grèce à la Russie, mais toujours autre, différent et immobile à travers les âges.
Enfin, on retrouve avec la crise yougoslave des années 1990 l’idée d’une civilisation orthodoxe trop différente pour pouvoir véritablement mettre en place des démocraties viables, vision prolongée par la peur actuelle d’une Russie dépeinte comme principale menace contre les « valeurs démocratiques et libérales ». Mais il est vrai qu’il s’agit d’un discours souvent repris par les orthodoxes eux-mêmes, qui ne manquent pas de souligner l’ancienneté de leur foi, sa permanence à travers les siècles et de montrer leur méfiance envers le libéralisme occidental.... SUITE
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Par Thomas TANASE, le 29 décembre 2017
Comment le monde orthodoxe est-il lui aussi un des protagonistes de la mondialisation ? À travers cet article, il s’agit de comprendre l’orthodoxie par son universalisme pour ensuite se pencher sur le rôle des Églises orthodoxes dans le retour du religieux. L’auteur montre comment, à l’ère globale, le monde orthodoxe se déterritorialise. Enfin, T. Thanase présente l’orthodoxie en tant qu’acteur dans les conflits de la mondialisation. Ce texte brillant, très solidement documenté, contribue donc à éclairer la mondialisation sous un nouveau jour.
POUR BEAUCOUP, l’orthodoxie est dans le fond une forme de christianisme local, composée d’Églises nationales voire nationalistes. Dans les Balkans elle prendrait une forme quelque peu pittoresque, débouchant souvent sur un esprit de clocher à l’origine de conflits animés. En Russie, elle prendrait le visage de l’alliance avec un impérialisme agressif. Son organisation sur des bases nationales, à la différence par exemple du catholicisme, serait la preuve d’une absence d’universalisme ; elle ne pourrait pas être considérée comme une religion « globale » à l’heure de la mondialisation
Cette vision a pour elle d’être en fait très ancienne. Déjà au Moyen Âge, la papauté se définissait comme universelle par rapport à une chrétienté byzantine caractérisée comme « grecque » et inscrite sur la liste des Églises « orientales » séparées de Rome. L’historiographie contemporaine a souvent repris le thème du « césaropapisme » byzantin, faisant de l’Église orthodoxe une Église soumise au pouvoir politique. L’orientalisme du XIXe siècle a lui aussi laissé son empreinte, l’orthodoxie devenant une sorte d’ailleurs, parfois séduisant, de la Grèce à la Russie, mais toujours autre, différent et immobile à travers les âges.
Enfin, on retrouve avec la crise yougoslave des années 1990 l’idée d’une civilisation orthodoxe trop différente pour pouvoir véritablement mettre en place des démocraties viables, vision prolongée par la peur actuelle d’une Russie dépeinte comme principale menace contre les « valeurs démocratiques et libérales ». Mais il est vrai qu’il s’agit d’un discours souvent repris par les orthodoxes eux-mêmes, qui ne manquent pas de souligner l’ancienneté de leur foi, sa permanence à travers les siècles et de montrer leur méfiance envers le libéralisme occidental.... SUITE
Xenia Krivochèine
Mère Marie est largement connue en tant que poète de l'époque de "l'Age d'argent". Mais elle ne l'est pas suffisamment connue en tant qu'Artiste. L'œuvre de mère Marie - tableaux, estampes, broderies, le tout d'une rare expressivité se trouve chez des collectionneurs privés ou dans des paroisses orthodoxes en France et en Grande Bretagne. Peu de ces pièces ont été publiés. Le livre est accompagné d' un texte très fourni consacré à la vie et à l'art de la moniale, on y trouve de nombreuses références.
Mère Marie, a commencé par être connue en tant que poète lyrique sous le nom de Kouzmina-Karavaeva. Ses premières poésies ont été composées du vivant d'Alexandre Blok, époque entrée dans l'histoire de l'art sous le nom de " Siècle d'argent ". Son œuvre picturale et artistique est malheureusement restée bien plus confidentielle. Certains critiques estiment que mère Marie avait une vocation de peintre plus que de poète. Plusieurs raisons font que l'étude du patrimoine artistique de mère Marie est difficile. La vie ainsi que l'œuvre de mère Marie consistent de deux parties, ceci à cause de l'exil.
Sa vie consciente commence à Moscou. Adolescente, elle tombe passionnément amoureuse, du poète symboliste Alexandre Blok . Il a 26 ans, elle 15. Liaison platonique, mais à jamais décisive . "Vous êtes entré dans mon cœur et vous n'en sortirez jamais", lui écrit-elle, bien plus tard. Cette passion survivra en elle, indifférente aux exils comme au passage des ans. "Nos rapports ne dépendent ni de l'espace ni du temps", dira-t-elle encore un jour a propos de celui a qui elle avait écrit : "Je peux continuer à vivre seulement parce que je sais que vous êtes a moi pour l'éternité."
L'amoureuse éperdue se marie avec un ami de son inaccessible poète, mais ce couple mal ajuste se défait. Elisabeth finit par avoir un enfant avec un autre, un "homme simple", comme Blok autrefois le lui avait conseillé. Sa première fille, Gayana, naît en Crimée. C'est là aussi que la trouve la révolution d'Octobre. Elle devient maire de la ville d'Anapa, se remarie avec un officier cosaque et finit par s'exiler a Paris avec ce second mari, sa première fille et deux nouveaux enfants. Ces tribulations ne présagent en rien sa future sainteté. Tout change à partir de 1927, année de la mort de sa plus jeune fille âgée de 5 ans. "Ma vie n'est plus la même", dit-elle.
Mère Marie est largement connue en tant que poète de l'époque de "l'Age d'argent". Mais elle ne l'est pas suffisamment connue en tant qu'Artiste. L'œuvre de mère Marie - tableaux, estampes, broderies, le tout d'une rare expressivité se trouve chez des collectionneurs privés ou dans des paroisses orthodoxes en France et en Grande Bretagne. Peu de ces pièces ont été publiés. Le livre est accompagné d' un texte très fourni consacré à la vie et à l'art de la moniale, on y trouve de nombreuses références.
Mère Marie, a commencé par être connue en tant que poète lyrique sous le nom de Kouzmina-Karavaeva. Ses premières poésies ont été composées du vivant d'Alexandre Blok, époque entrée dans l'histoire de l'art sous le nom de " Siècle d'argent ". Son œuvre picturale et artistique est malheureusement restée bien plus confidentielle. Certains critiques estiment que mère Marie avait une vocation de peintre plus que de poète. Plusieurs raisons font que l'étude du patrimoine artistique de mère Marie est difficile. La vie ainsi que l'œuvre de mère Marie consistent de deux parties, ceci à cause de l'exil.
Sa vie consciente commence à Moscou. Adolescente, elle tombe passionnément amoureuse, du poète symboliste Alexandre Blok . Il a 26 ans, elle 15. Liaison platonique, mais à jamais décisive . "Vous êtes entré dans mon cœur et vous n'en sortirez jamais", lui écrit-elle, bien plus tard. Cette passion survivra en elle, indifférente aux exils comme au passage des ans. "Nos rapports ne dépendent ni de l'espace ni du temps", dira-t-elle encore un jour a propos de celui a qui elle avait écrit : "Je peux continuer à vivre seulement parce que je sais que vous êtes a moi pour l'éternité."
L'amoureuse éperdue se marie avec un ami de son inaccessible poète, mais ce couple mal ajuste se défait. Elisabeth finit par avoir un enfant avec un autre, un "homme simple", comme Blok autrefois le lui avait conseillé. Sa première fille, Gayana, naît en Crimée. C'est là aussi que la trouve la révolution d'Octobre. Elle devient maire de la ville d'Anapa, se remarie avec un officier cosaque et finit par s'exiler a Paris avec ce second mari, sa première fille et deux nouveaux enfants. Ces tribulations ne présagent en rien sa future sainteté. Tout change à partir de 1927, année de la mort de sa plus jeune fille âgée de 5 ans. "Ma vie n'est plus la même", dit-elle.
Avec le temps elle s'éloigne du modernisme et se trouve dans le symbolisme pictural De 1911 à 1921, ce furent les premières expositions, les premiers poèmes et essais philosophiques. Elle faisait partie des cercles qu'animaient Alexandre Blok, Nicolas Goumiliov, Natalie Gontcharova... Dès ses tout débuts dans l'art la future moniale aspire à la connaissance de et poétique.
Certaines œuvres graphiques de mère Marie se sont conservées en Russie
En France, là où s'est déroulée la deuxième partie de sa vie ses créations sont éparpillées dans diverses paroisses, chez des collectionneurs, ont été perdues, parfois détruites. Ni en Russie, ni plus tard en France l'auteur n'a jamais signé ses tableaux ou ses broderies. De nouvelles trouvailles ne sont donc pas impossibles
Ces dernières années des dessins, des icônes brodées, des vêtements sacerdotaux, des suaires ont été trouvés en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Mère Marie décorait les murs des paroisses et des foyers qu'elle fondait pour les exilés russes les plus déshérités. Nous ne disposons maintenant que de photos de ces murs et de ces décorations. Quant aux tableaux et aux broderies ils sont éparpillés.
La majeure partie de l'œuvre écrite de mère Marie a été à plusieurs reprises éditée en Russie comme en Europe Occidentale. Cet ouvrage a pour but de faire connaître la partie encore inconnue et inédite de ce remarquable patrimoine artistique.
Certaines œuvres graphiques de mère Marie se sont conservées en Russie
En France, là où s'est déroulée la deuxième partie de sa vie ses créations sont éparpillées dans diverses paroisses, chez des collectionneurs, ont été perdues, parfois détruites. Ni en Russie, ni plus tard en France l'auteur n'a jamais signé ses tableaux ou ses broderies. De nouvelles trouvailles ne sont donc pas impossibles
Ces dernières années des dessins, des icônes brodées, des vêtements sacerdotaux, des suaires ont été trouvés en France, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Mère Marie décorait les murs des paroisses et des foyers qu'elle fondait pour les exilés russes les plus déshérités. Nous ne disposons maintenant que de photos de ces murs et de ces décorations. Quant aux tableaux et aux broderies ils sont éparpillés.
La majeure partie de l'œuvre écrite de mère Marie a été à plusieurs reprises éditée en Russie comme en Europe Occidentale. Cet ouvrage a pour but de faire connaître la partie encore inconnue et inédite de ce remarquable patrimoine artistique.
Comme nombre de ses contemporains mère Marie n'a pas suivi de formation académique. Elle n'est pas allée apprendre dans les ateliers ou les studios de peintres célèbres. Sa famille, sa présence dans les cercles artistiques de l'époque de sa jeunesse lui ont servi d'école. Les longues années qu'elle a vécu en France ont profondément marqué son art. A Paris elle rencontre des intellectuels français, se lie avec les meilleurs écrivains, penseurs, philosophes de la diaspora russe. Tout ce qu'elle a fait est inspiré par les Ecritures vétérotestamentaires et évangéliques. Aquarelles, temperas, huiles, broderies sont l'expression d'une lecture symboliques, mystique, voire mystérieuse des écrits révélés.
Fidèle à ses vœux, mère Marie a donné la richesse de ses talents, ses forces et son amour aux pauvres, ses prochains.
Nicolas Berdiaev disait d'elle : "La moniale Marie, comme beaucoup de saintes femmes russes tellement attrayantes tournées vers le monde aspirait au sacrifice, voulait soulager les souffrances, ignorait la peur".
***
Canonisée en 2004 par l'Eglise orthodoxe, Patriarcat de Constantinople la future Sainte Marie de Paris née /Elisabeth Pilenko/ dans le monde est née à Riga, en Lettonie, le 8 décembre 1891.
A sa naissance Lisa Pilenko a failli mourir et n'a été sauvée que grâce à une intervention chirurgicale. Quelques jours plus tard elle a failli s'asphyxier lorsque le prêtre l'immergeait dans les fonds baptismaux, et pour une seconde fois, elle est revenue à la vie ! Pendant toute son existence Elisabeth a été menacée par de multiples dangers. Dès sa première jeunesse elle avait la prescience de ce qui allait devenir son lot : tourmentes, souffrances et, enfin, les flammes...
Les dernières années de sa vie elle avait la certitude d'aller au bûcher, et d'y aller, selon son expression, " avec des compagnons de sépulcre ". En effet, le camion -chambre à gaz, puis le four crématoire a été pour mère Marie et ses compagnes comme un cercueil commun.
Son enfance et son adolescence se sont passées dans la ville d'Anapa, sur le littoral de la mer Noire. Son père, agronome de métier devenu par la suite le directeur d'un grand jardin botanique en Crimée, possédait un petit domaine viticole. La famille allait passer les hivers à Saint-Pétersbourg. Après la mort du père les Pilenko vont s'installer définitivement dans la capitale, Elisabeth y fréquente le lycée. Très tôt l'enfant a manifesté de grandes aptitudes pour le dessin, la littérature et la broderie. Elle réfléchissait déjà à ce qu'est la vérité, à l'existence de Dieu, d'un Dieu d'amour et de justice. La mort de son père avait suscité en elle un très fort sentiment de révolte.
A quinze ans elle s'intéresse aux lettres, à la poésie, assiste à des soirées littéraires, c'est là que pour la première fois elle rencontre Alexandre Blok. C'était le début de leur amitié, elle avait quinze ans, le célèbre poète en avait vingt cinq.
A dix huit ans elle épouse Dimitri Kouzmine-Karavaev (il terminera sa vie en exil, membre de la Compagnie de Jésus). Juriste de formation, cet homme brillant était l'ami de nombreux écrivains et artistes. Pendant les courtes années de ce mariage Elisabeth approfondit sa recherche spirituelle. Assez tôt, elle publie quelques recueils poétiques ("Ruth" , "Jourali" , etc.) Quelques années plus tard elle se sépare de son mari et part avec sa fille Gajana habiter son domaine d'Anapa. C'est là que la trouve la révolution de 1917. C'est là qu'elle fait la rencontre de Daniel Skobtsov qui deviendra son deuxième mari.
Via la Géorgie, puis Constantinople et la Yougoslavie Elisabeth, sa mère, son mari et leurs trois enfants viennent en 1923 s'installer à Paris. Leur fille de deux ans Anastasie meurt peu de temps (1926) après leur arrivée en France. La misère, l'exil, la mort de l'enfant ont été pour la future mère Marie une puissante impulsion spirituelle.
Elle disait alors : " Aimez vous les uns les autres, mais pleinement et sans retenue quelles que soient les épreuves... ". Les malheurs des autres, proches ou moins proches, l'aident à dépasser son propre deuil. La mort de la petite Anastasie n'a pas tué l'élan maternel d'Élisabeth Skobtsov , qui éprouve le désir de plus en plus prenant de se mettre au service de des déshérités. Dès la fin des années vingt, elle organise l'aide à tous ceux qui ont le plus besoin de soutien et de compassion, et il y en avait tellement dans l'émigration russe en France... Le chômage poussait les hommes dans les bistros, les familles vivaient dans les taudis cosmopolites de Marseille, dans les cités minières. Souvent les anciens officiers de l'armée russe sombraient dans la folie...
Fidèle à ses vœux, mère Marie a donné la richesse de ses talents, ses forces et son amour aux pauvres, ses prochains.
Nicolas Berdiaev disait d'elle : "La moniale Marie, comme beaucoup de saintes femmes russes tellement attrayantes tournées vers le monde aspirait au sacrifice, voulait soulager les souffrances, ignorait la peur".
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Canonisée en 2004 par l'Eglise orthodoxe, Patriarcat de Constantinople la future Sainte Marie de Paris née /Elisabeth Pilenko/ dans le monde est née à Riga, en Lettonie, le 8 décembre 1891.
A sa naissance Lisa Pilenko a failli mourir et n'a été sauvée que grâce à une intervention chirurgicale. Quelques jours plus tard elle a failli s'asphyxier lorsque le prêtre l'immergeait dans les fonds baptismaux, et pour une seconde fois, elle est revenue à la vie ! Pendant toute son existence Elisabeth a été menacée par de multiples dangers. Dès sa première jeunesse elle avait la prescience de ce qui allait devenir son lot : tourmentes, souffrances et, enfin, les flammes...
Les dernières années de sa vie elle avait la certitude d'aller au bûcher, et d'y aller, selon son expression, " avec des compagnons de sépulcre ". En effet, le camion -chambre à gaz, puis le four crématoire a été pour mère Marie et ses compagnes comme un cercueil commun.
Son enfance et son adolescence se sont passées dans la ville d'Anapa, sur le littoral de la mer Noire. Son père, agronome de métier devenu par la suite le directeur d'un grand jardin botanique en Crimée, possédait un petit domaine viticole. La famille allait passer les hivers à Saint-Pétersbourg. Après la mort du père les Pilenko vont s'installer définitivement dans la capitale, Elisabeth y fréquente le lycée. Très tôt l'enfant a manifesté de grandes aptitudes pour le dessin, la littérature et la broderie. Elle réfléchissait déjà à ce qu'est la vérité, à l'existence de Dieu, d'un Dieu d'amour et de justice. La mort de son père avait suscité en elle un très fort sentiment de révolte.
A quinze ans elle s'intéresse aux lettres, à la poésie, assiste à des soirées littéraires, c'est là que pour la première fois elle rencontre Alexandre Blok. C'était le début de leur amitié, elle avait quinze ans, le célèbre poète en avait vingt cinq.
A dix huit ans elle épouse Dimitri Kouzmine-Karavaev (il terminera sa vie en exil, membre de la Compagnie de Jésus). Juriste de formation, cet homme brillant était l'ami de nombreux écrivains et artistes. Pendant les courtes années de ce mariage Elisabeth approfondit sa recherche spirituelle. Assez tôt, elle publie quelques recueils poétiques ("Ruth" , "Jourali" , etc.) Quelques années plus tard elle se sépare de son mari et part avec sa fille Gajana habiter son domaine d'Anapa. C'est là que la trouve la révolution de 1917. C'est là qu'elle fait la rencontre de Daniel Skobtsov qui deviendra son deuxième mari.
Via la Géorgie, puis Constantinople et la Yougoslavie Elisabeth, sa mère, son mari et leurs trois enfants viennent en 1923 s'installer à Paris. Leur fille de deux ans Anastasie meurt peu de temps (1926) après leur arrivée en France. La misère, l'exil, la mort de l'enfant ont été pour la future mère Marie une puissante impulsion spirituelle.
Elle disait alors : " Aimez vous les uns les autres, mais pleinement et sans retenue quelles que soient les épreuves... ". Les malheurs des autres, proches ou moins proches, l'aident à dépasser son propre deuil. La mort de la petite Anastasie n'a pas tué l'élan maternel d'Élisabeth Skobtsov , qui éprouve le désir de plus en plus prenant de se mettre au service de des déshérités. Dès la fin des années vingt, elle organise l'aide à tous ceux qui ont le plus besoin de soutien et de compassion, et il y en avait tellement dans l'émigration russe en France... Le chômage poussait les hommes dans les bistros, les familles vivaient dans les taudis cosmopolites de Marseille, dans les cités minières. Souvent les anciens officiers de l'armée russe sombraient dans la folie...
Son travail d'assistance était devenu tellement prenant que bientôt il devint un obstacle à sa propre vie de famille. Elle sentait en elle le désir croissant de prendre les ordres, de se consacrer sans réserve au service de Dieu et des hommes.
Le Métropolite Euloge (Guéorguievsky) l'a encouragé dans cette voie et, avec bien sûr, le consentement de son époux prononça son divorce religieux. C'est lui qui, à l'église de l'Institut Théologique Saint Serge reçut ses vœux et lui conféra le nom de Marie d'Egypte.
Sainte Marie de Paris se fixa pour objectif de créer des Lieux d'Accueil pour ses compatriotes les plus malheureux ainsi que de faire ouvrir de nouvelles paroisses.
Au début des années 30 elle fonde "L'œuvre orthodoxe" (ce nom fût choisi sur le conseil de Nicolas Berdiaev), aidée en cela par le père Dimitri Klepinine, Fédor Pianov et Youri Kazatchkine, ils restèrent tous à ses cotés jusqu'au bout.
Fonder un foyer pour les malheureux, héberger et nourrir clochards, alcooliques, prostituées et drogués, sans souci des tapages, des injures, de la crasse ou des rebuffades, se battre pour divorcer afin de devenir moniale, et finir par vaincre, voila le commencement de l'autre trajet, celui ou "Mère Marie", cigarette aux lèvres, est chaque matin aux Halles pour nourrir ses pensionnaires de la rue de Lourmel. Sur ce bateau mystique et baroque, elle fonde un cercle de réflexion ou intervient notamment le philosophe Berdiaev.
Paris est occupée par la Wermacht. Le foyer qu'elle avait fondé au 77 de la rue de Lourmel, dans le quinzième arrondissement, devient l'un des hauts lieux des premières années de la Résistance. Mère Marie était entrée dans une zone de haut risque ! Des prisonniers de guerre soviétiques évadés trouvaient refuge rue de Lourmel. Des colis et des mandats étaient réunis et envoyés aux détenus du camp de Compiègne, des évasions étaient organisées... De faux certificats de baptême étaient établis pour des juifs menacés de déportation... Mère Marie était au cœur de tout cela.
Fatalement ces activités conduisent, en février 1943, à l'arrestation par la Gestapo de son fils Youri, ainsi que du père Dimitri Klepinine. Déportés à Buchenwald ils y périssent tous les deux. Mère Marie est arrêtée elle aussi et envoyée dans le camp de Ravensbrück. Il existe plusieurs récits de sa mort.
Mère Marie avait réussi à se procurer dans le camp le nécessaire pour se mettre à broder une icône et un foulard, (celui-ci s'est conservé chez la fille du père Klepinine). A plusieurs reprises elle avait dit à ses voisines de châlit "Si je parvenais à terminer la broderie de l'icône, je m'en sortirai ".
D'après l'un des témoignages mère Marie se substitua volontairement en changeant d'identité à l'une des jeunes déportées vouées à la chambre à gaz, c'était le 31 mars 1945, jour du Vendredi Saint d'après le calendrier pascal occidental.
Une autre version veut qu'elle tombe malade de la dysenterie, ses camarades réussirent pendant longtemps à la cacher, mais elle fut tout de même découverte fin mars. Elle était dans un tel état de faiblesse qu'elle ne pouvait pas tenir debout. Le lendemain elle franchissait le seuil de la chambre à gaz.
Mère Marie ne craignait pas la mort, car la mort était pour elle une rencontre avec Dieu et cet espoir avait été le sens de toute sa vie
...................................
Site consacré à la vie et à l'œuvre de mère Marie et ICI
Cпасяващата красота. Майка Мария (Скобцова). Живопис. Графика. Везба от Ксения Кривошеина Превод: Борис Маринов
„… И всичко готова съм да отдам, и с всякакви мъки да заплатя за този Бащин дом на моята вечност…” Превод: Борис Маринов //// НАПИСАНА ОТ ПРЕП. МАРИЯ (СКОБЦОВА) В търсене на синтеза - /// Картината на света
В болгарском издательстве «ОМОФОР» вышла книга произведений м. Марии (Скобцовой ) «Готово моё сердце…» . В книге собраны богословские размышления, философский анализ и публицистика монахини Марии. Предисловие Ксении Кривошеиной
2020 a PARIS Inauguration de la plaque commémorative consacrée à Sainte Mère Marie Skobtsov
Le Métropolite Euloge (Guéorguievsky) l'a encouragé dans cette voie et, avec bien sûr, le consentement de son époux prononça son divorce religieux. C'est lui qui, à l'église de l'Institut Théologique Saint Serge reçut ses vœux et lui conféra le nom de Marie d'Egypte.
Sainte Marie de Paris se fixa pour objectif de créer des Lieux d'Accueil pour ses compatriotes les plus malheureux ainsi que de faire ouvrir de nouvelles paroisses.
Au début des années 30 elle fonde "L'œuvre orthodoxe" (ce nom fût choisi sur le conseil de Nicolas Berdiaev), aidée en cela par le père Dimitri Klepinine, Fédor Pianov et Youri Kazatchkine, ils restèrent tous à ses cotés jusqu'au bout.
Fonder un foyer pour les malheureux, héberger et nourrir clochards, alcooliques, prostituées et drogués, sans souci des tapages, des injures, de la crasse ou des rebuffades, se battre pour divorcer afin de devenir moniale, et finir par vaincre, voila le commencement de l'autre trajet, celui ou "Mère Marie", cigarette aux lèvres, est chaque matin aux Halles pour nourrir ses pensionnaires de la rue de Lourmel. Sur ce bateau mystique et baroque, elle fonde un cercle de réflexion ou intervient notamment le philosophe Berdiaev.
Paris est occupée par la Wermacht. Le foyer qu'elle avait fondé au 77 de la rue de Lourmel, dans le quinzième arrondissement, devient l'un des hauts lieux des premières années de la Résistance. Mère Marie était entrée dans une zone de haut risque ! Des prisonniers de guerre soviétiques évadés trouvaient refuge rue de Lourmel. Des colis et des mandats étaient réunis et envoyés aux détenus du camp de Compiègne, des évasions étaient organisées... De faux certificats de baptême étaient établis pour des juifs menacés de déportation... Mère Marie était au cœur de tout cela.
Fatalement ces activités conduisent, en février 1943, à l'arrestation par la Gestapo de son fils Youri, ainsi que du père Dimitri Klepinine. Déportés à Buchenwald ils y périssent tous les deux. Mère Marie est arrêtée elle aussi et envoyée dans le camp de Ravensbrück. Il existe plusieurs récits de sa mort.
Mère Marie avait réussi à se procurer dans le camp le nécessaire pour se mettre à broder une icône et un foulard, (celui-ci s'est conservé chez la fille du père Klepinine). A plusieurs reprises elle avait dit à ses voisines de châlit "Si je parvenais à terminer la broderie de l'icône, je m'en sortirai ".
D'après l'un des témoignages mère Marie se substitua volontairement en changeant d'identité à l'une des jeunes déportées vouées à la chambre à gaz, c'était le 31 mars 1945, jour du Vendredi Saint d'après le calendrier pascal occidental.
Une autre version veut qu'elle tombe malade de la dysenterie, ses camarades réussirent pendant longtemps à la cacher, mais elle fut tout de même découverte fin mars. Elle était dans un tel état de faiblesse qu'elle ne pouvait pas tenir debout. Le lendemain elle franchissait le seuil de la chambre à gaz.
Mère Marie ne craignait pas la mort, car la mort était pour elle une rencontre avec Dieu et cet espoir avait été le sens de toute sa vie
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Site consacré à la vie et à l'œuvre de mère Marie et ICI
Cпасяващата красота. Майка Мария (Скобцова). Живопис. Графика. Везба от Ксения Кривошеина Превод: Борис Маринов
„… И всичко готова съм да отдам, и с всякакви мъки да заплатя за този Бащин дом на моята вечност…” Превод: Борис Маринов //// НАПИСАНА ОТ ПРЕП. МАРИЯ (СКОБЦОВА) В търсене на синтеза - /// Картината на света
В болгарском издательстве «ОМОФОР» вышла книга произведений м. Марии (Скобцовой ) «Готово моё сердце…» . В книге собраны богословские размышления, философский анализ и публицистика монахини Марии. Предисловие Ксении Кривошеиной
2020 a PARIS Inauguration de la plaque commémorative consacrée à Sainte Mère Marie Skobtsov
Le 31 mars 1945 mère Marie (Skobtsov) périssait en martyre dans le camp de Ravensbrück
Сайт "Русская планета": Жизнь и подвиг в лагере смерти Равенсбрюк. По дорогам канонизированной матери Марии /Скобцовой/.
La revue et le site "Foma" ont produit un film de une minute pour raconter la vie et le destin de Mère Marie /Skobtsov/ 1891-1945
Au cours des dernières décennies le nom de cette femme admirable est devenu connu dans le monde entier: des ouvrages, de nombreux sites lui sont consacrées, des conférences se réunissent pour en parler
Сайт "Русская планета": Жизнь и подвиг в лагере смерти Равенсбрюк. По дорогам канонизированной матери Марии /Скобцовой/.
La revue et le site "Foma" ont produit un film de une minute pour raconter la vie et le destin de Mère Marie /Skobtsov/ 1891-1945
Au cours des dernières décennies le nom de cette femme admirable est devenu connu dans le monde entier: des ouvrages, de nombreux sites lui sont consacrées, des conférences se réunissent pour en parler
Проект «Минутная биография» реализуется МООМС «Большая семья» при поддержке Фонда президентских грантов, его основная цель — знакомство с людьми, внесшими вклад в историю нашей страны: учеными, писателями, военачальниками и т.д. Каждый рассказ занимает всего минуту. Информационным партнером проекта является журнал "Фома".
Имя матери Марии увековечено в Париже (в память о ней названа улица), в Санкт-Петербурге (есть мемориальная доска, на доме где прошло ее отрочество) в Риге (памятная доска на доме где она родилась), а теперь и в Ялте.
Имя матери Марии увековечено в Париже (в память о ней названа улица), в Санкт-Петербурге (есть мемориальная доска, на доме где прошло ее отрочество) в Риге (памятная доска на доме где она родилась), а теперь и в Ялте.
«Здесь в ялтинской женской гимназии в 1905-1906гг, училась Елизавета Юрьевна Пиленко (Кузьмина–Караваева, Скобцова в монашестве Мать Мария), литератор, богослов, благотворитель, участник французского Сопротивления, праведник мира. Погибла 31 марта 1945года в газовой камере Равенсбрюка»
Vladimir Golovanow
"L'expérience des deux branches de l'orthodoxie russe – dans le GOULAG, et dans l'émigration – démontre que seul le mouvement à partir de la base peut reprendre l'Église aux forces de ce monde, la libérer pour le service au Dieu et des hommes"(*)
Père Georges Kotchetkov Rappelant que le patriarcat de Constantinople a décidé le 27 novembre 2018 "l’intégration et le rattachement des paroisses /de L’Archevêché/ aux différentes saintes métropoles du Patriarcat œcuménique dans les pays où elles se trouvent" et la décision de l'Assemblée Générale Extraordinaire de L’Archevêché (AGE) du 23 février 2019 " de ne pas dissoudre l’Archevêché, mais de le conserver comme entité ecclésiale unie selon sa forme primitive", le journal en ligne "Planète russe" a publié un beau plaidoyer pour le retour de l'Archevêché à l'Église russe (*).
Mais il y a aussi d'autres positions au sein de L’Archevêché que nous analyserons en deuxième partie.
POUR LA RÉUNION AVEC L'ÉGLISE RUSSE
L' article de "Planète russe" fait appel à des personnalités de référence: Mgr Kalistos Ware ("l'un des hiérarques les plus émérites du patriarcat de Constantinople" pour l'auteur de l'article), le père Georges Kotchetkov, recteur de l'Institut St Philarète (Moscou), qui avait soutenu sa thèse à l'ITO St Serge (Paris) et Nikita Krivochéïne, petit-fils d'un ministre de Nicolas II, ancien prisonnier du Goulag, membre actuel du Conseil épiscopal de la métropole de Chersonèse et d'Europe occidentale de l'Église russe. N'appartenant pas à l'Archevêché mais le connaissant bien, ils ne participent pas au débat interne et donnent un avis extérieur amical.
"L'expérience des deux branches de l'orthodoxie russe – dans le GOULAG, et dans l'émigration – démontre que seul le mouvement à partir de la base peut reprendre l'Église aux forces de ce monde, la libérer pour le service au Dieu et des hommes"(*)
Père Georges Kotchetkov Rappelant que le patriarcat de Constantinople a décidé le 27 novembre 2018 "l’intégration et le rattachement des paroisses /de L’Archevêché/ aux différentes saintes métropoles du Patriarcat œcuménique dans les pays où elles se trouvent" et la décision de l'Assemblée Générale Extraordinaire de L’Archevêché (AGE) du 23 février 2019 " de ne pas dissoudre l’Archevêché, mais de le conserver comme entité ecclésiale unie selon sa forme primitive", le journal en ligne "Planète russe" a publié un beau plaidoyer pour le retour de l'Archevêché à l'Église russe (*).
Mais il y a aussi d'autres positions au sein de L’Archevêché que nous analyserons en deuxième partie.
POUR LA RÉUNION AVEC L'ÉGLISE RUSSE
L' article de "Planète russe" fait appel à des personnalités de référence: Mgr Kalistos Ware ("l'un des hiérarques les plus émérites du patriarcat de Constantinople" pour l'auteur de l'article), le père Georges Kotchetkov, recteur de l'Institut St Philarète (Moscou), qui avait soutenu sa thèse à l'ITO St Serge (Paris) et Nikita Krivochéïne, petit-fils d'un ministre de Nicolas II, ancien prisonnier du Goulag, membre actuel du Conseil épiscopal de la métropole de Chersonèse et d'Europe occidentale de l'Église russe. N'appartenant pas à l'Archevêché mais le connaissant bien, ils ne participent pas au débat interne et donnent un avis extérieur amical.
Mgr Kalistos replace la question dans le cadre du conflit à propos de l'Ukraine: «Bien que le patriarcat de Constantinople se voit aujourd'hui comme Église- mère de l'Ukraine, il faut reconnaître que durant plus de 330 ans l'église Ukrainienne faisait partie de l'Église Russe. C'est là un fait historique et, comme disait déjà Aristote, même Dieu ne peut pas changer le passé.» Puis il insiste sur l'importance du Concile local de Moscou de 1917-18 "dont la première vague d'émigration avait emporté le meilleur" et qui est le mieux suivi au sein de L'Archevêché. Le père Georges renchérit "les décisions du Concile local ne sont pas mises en œuvre /en Russie/ et cela crée une énorme rupture de la tradition; il n'y a plus de suite à ce qui a été mûri au plus profond de l'église Russe jusqu'au début du XX siècle".
"En reprenant la terminologie des émigrés russes du XX siècle, la réunions des Églises «Blanche» et «Rouge» serait utile pour qu'elles cessent d'être «Blanche» et «Rouge» et deviennent simplement l'Église du Christ, fondée sur tout ce qu'il y avait de meilleur dans les deux Églises" continue le père Georges. Il fait la liste des théologiens reconnus de l'émigration et place en face l'impact des nouveaux martyrs de l'Église russe, encore mal évalué /dans l'Orthodoxie/ mais qui a une signification mondiale. Il pense qu'une telle réunion amènerait une renaissance de l'Église en Russie qui regénérerait le pays et le peuple et souligne qu'il y a là "une sorte de dette morale des héritiers des émigrés russes devant leurs pères, devant Dieu et devant l'Église…"
Nikita Krivochéïne insiste sur l'héritage matériel (églises, icônes, archives) et surtout spirituel que porte actuellement à L'Archevêché : "Pour l'Eglise Russe, c'est cet héritage invisible qui est le plus important, cette expérience de la vie, élaborée dans l'exil, mais aussi dans une nouvelle indépendance de l'État qu'elle n'a jamais connue auparavant …"
Et c'est le père Georges qui conclue l'article par la phrase que nous avons mise en exergue
(*) Source:
Ces positions sont aussi défendues au sein de L’Archevêché: d'après un article de RFI en russe (**), elles ont été soutenues par l'archevêque Jean lors de l'AGE, des contacts ont été pris au plus haut niveau et le maintien de L’Archevêché avec son organisation et ses statuts est garanti par écrit. Cette proposition semble d'ailleurs LA SEULE QUI SOIT OFFICIELLEMENT AVANCÉE À CE JOUR.
(**) Source
AUTRES OPTIONS
Si les fidèles sont très majoritairement d'accord pour préserver l'unité de l'Archevêché (93% des voix à l'AGE, i.e. 191 délégués sur 206…), nous voyons bien que cette unité est déjà compromise: après les deux paroisses italiennes rejoignant l'EORE, la paroisse de Stockholm, fondée par l'Eglise russe il y a 400 ans, a rejoint le patriarcat de Roumanie et 15 délégués (7%) ont donc choisi la dissolution de l’Archevêché... Nous allons essayer de résumer les différentes options possibles.
MAINTIEN AVEC CONSTANTINOPLE: à au-delà de ces 7% pour la dissolution de l'Archevêché et l'obéissance à la décision de Constantinople, il faut souligner que c'est actuellement la voie officiellement suivie puisque, d'après le communiqué du 23 février, "Le Conseil de l’Archevêché a pris acte de cette décision de l’AGE et va communiquer rapidement la décision à Sa Toute-Sainteté le Patriarche œcuménique de Constantinople ainsi qu’à son Saint Synode et enverra une délégation au Phanar pour remettre la lettre en mains propres." Il est possible qu'une nouvelle information sera diffusée à l'issue de cette visite au Phanar, mais cela ne pourra être décisif puisque la décision finale reviendra à l'AGE annoncée en juin.
Cette option est de toute façon par ceux qui sont persuadés que c'est le patriarcat de Constantinople qui est le mieux à même de garantir l'indépendance de l'Archevêché contre les volontés d'ingérences prêtées à l'Église russe, comme l'explique dans l'article de RFI
Daniel Struve, maître de conférences à l'Université Paris Diderot et membre de la communauté orthodoxe de Paris. Il rappelle aussi que l'Archevêché "avait toujours été un fervent partisan de la formation d'une Église locale (indépendante) en France qui intégrerait différentes nationalités", argument qui regroupe un bon nombre de partisans dans l'Archevêché, et surtout dans sa direction, qui se rangent à la doctrine selon laquelle c'est Constantinople qui doit avoir autorité sur toute la diaspora.
L'article de RFI cite aussi le marguillier de la paroisse de Nice, Alexandre Obolensky, fondamentalement opposé à l'option Moscou du fait des procès en cours avec l'état russe; certains y ajoutent les accusations datant de la guerre froide (liens avec le KGB et avec le gouvernement russe maintenant personnifié par le président Poutine...) Tout cela est foncièrement politique et rappelle les prises de position du "synode hors frontières" qui avaient conduit à la rupture avec l'Archevêché en 1926-27… Sauf que maintenant les positions sont inversées: l'Église russe à l'étranger a rejoint Moscou en 2007 et c'est L’Archevêché qui le refuse depuis 2003…
UN CHOIX MOINS CLIVANT EST-IL POSSIBLE?: dans le contexte de la crise ukrainienne, souligné par Mgr Kalistos, le choix de Moscou ou Constantinople sera probablement rejeté par les opposants déterminés d'un bord ou de l'autre; un certain nombre de paroisses quitteront alors l’Archevêché. Est-ce un choix plus neutre qui va prévaloir pour sauvegarder au maximum l'intégrité de l’Archevêché? Dans l'article de "Planète russe", le père Georges rappelle qu'il y a théoriquement 15 juridictions pouvant l'accueillir, en comptant ces deux-là et sans oublier l'OCA (Église Orthodoxe en Amériques), qui est certainement la juridiction la plus proche de l'Archevêché car issue comme lui de l'Église russe et appliquant les décisions du Concile locale de 1917-18. (Cette hypothèse avait d'ailleurs été évoquée lors de la crise des élections de 2013, bien que l'OCA se positionne plutôt comme exclusivement américaine...).
L'option roumaine, prise par la paroisse de Stockholm, a été évoquée dès l'Assemblée pastorale du 15 décembre 2018 et le père diacre Alexander Zanemonets, qui y avait participé, écrit que "la proposition de l'Eglise orthodoxe Roumaine de la rejoindre est inattendue mais intéressante. C'est aujourd'hui l'une des Eglises orthodoxes les plus dynamiques. Avec le plus grand nombre de moines et une attitude authentiquement pastorale de la hiérarchie et du clergé envers le peuple. Il y a en Europe Occidentale des centaines de paroisses roumaines, célébrant pour la plupart en langues locales et non uniquement en roumain. Nombre d'évêques et de prêtres roumains ont étudié à l'ITO St Serge de Paris, car le français ne présente pas trop de difficulté pour les Roumains." Toutefois il ne croit pas au choix de cette solution qui serait, d'après lui, "trop exotique". Le patriarcat de Serbie a aussi été évoqué sans que nous en ayons trouvé aucun détail…
UN CHOIX FONDÉ SUR LES PRINCIPES DÉCIDÉS PAR LE CONCILE LOCAL DE 1917- 1918.
L'AGE du 23 février n'a pas réellement clarifié la situation: la seule décision qui en ressort c'est de refuser la dissolution décidée par Constantinople, mais le divorce n'est pas (encore?) consommé au vu du dernier communiqué: ..."Pour l’instant, la vie de l’Archevêché se poursuit comme à la veille de l’AGE. Notamment, dans les célébrations, l’Archevêque commémore le Patriarche œcuménique et le clergé paroissial commémore l’Archevêque selon la règle canonique."
Toutefois, le choix "de ne pas dissoudre l’Archevêché, mais de le conserver comme entité ecclésiale unie selon sa forme primitive" (ibid.) est en contradiction flagrante avec la décision du Patriarcat de Constantinople de "réorganiser le statut de l’exarchat". Pour faire valoir ce choix de l'AGE, la direction de l'Archevêché s'appuie sur ses statuts, inspirés des décisions du Concile local de l'Église russe de 1617-18, au risque de devoir quitter le patriarcat de Constantinople qui ne reconnait pas les décisions de ce concile, pas plus que le patriarcat de Moscou d'ailleurs, ni aucune autre Église locale en dehors de l'OCA.
MAIS N'Y A AUCUNE IMPOSSIBILITÉ CANONIQUE À CE QUE L’ARCHEVÊCHÉ CHANGE DE JURIDICTION: l'histoire a connu des diocèses changeant de patriarcat, comme ceux de Ravennes et d’Illyrie, disputés entre Rome et Constantinople du IIIe au Ve siècles, comme la métropole de Kiev qui a rejoint Constantinople en 1458 pour revenir à Moscou en 1686 et, plus près de nous, la métropole orthodoxe russe de Grande Bretagne est passée de Moscou à Constantinople (en perdant une bonne partie de ses paroisses...)
Toutefois, ce qui est absolument nouveau dans l'Orthodoxie, c’est que c’est l'AGE, composée de tout le clergé et de représentants laïcs des paroisses, qui va décider de son destin et non quelque autorité extérieure, qu'elle soit religieuse ou laïque: "Une nouvelle AGE sera convoquée ultérieurement, probablement en juin," selon le communiqué. (Cette situation avait été prévue dès la convocation de l'AGE du 23 février, dont l'objet était limité à "statuer sur la dissolution" et qui prévoyait expressément: "Néanmoins, il faut noter qu’aucune autre décision que celle posée à l’ordre du jour ne pourra intervenir lors de cette AGE du 23 février. Si l’AGE refuse la dissolution et se prononce pour le maintien de son existence, la vie ecclésiale de l’Archevêché se poursuivra selon des scénarios alternatifs qui seraient à envisager et à débattre dans une AGE ultérieure, chargée de réviser les statuts actuels…")
L'avenir de l'Archevêché semble donc toujours aussi ouvert et incertain et je pense que tous les Orthodoxes français, en particulier ceux de tradition russe, doivent prier pour que l'Esprit Saint ne l'abandonne pas et montre aux délégués de la prochaine AGE la meilleure voie pour suivre notre Seigneur.
Amen
Illustration: la cathédrale de la rue L’Archevêché (Paris), graveur anonyme, 1861, Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Архиепископия и перспективы русского православия
Lire aussi L’Assemblée générale des paroisses orthodoxes d’Europe occidentale s’est tenue le 23 février à Paris. Communiqué de l’Archevêché
"En reprenant la terminologie des émigrés russes du XX siècle, la réunions des Églises «Blanche» et «Rouge» serait utile pour qu'elles cessent d'être «Blanche» et «Rouge» et deviennent simplement l'Église du Christ, fondée sur tout ce qu'il y avait de meilleur dans les deux Églises" continue le père Georges. Il fait la liste des théologiens reconnus de l'émigration et place en face l'impact des nouveaux martyrs de l'Église russe, encore mal évalué /dans l'Orthodoxie/ mais qui a une signification mondiale. Il pense qu'une telle réunion amènerait une renaissance de l'Église en Russie qui regénérerait le pays et le peuple et souligne qu'il y a là "une sorte de dette morale des héritiers des émigrés russes devant leurs pères, devant Dieu et devant l'Église…"
Nikita Krivochéïne insiste sur l'héritage matériel (églises, icônes, archives) et surtout spirituel que porte actuellement à L'Archevêché : "Pour l'Eglise Russe, c'est cet héritage invisible qui est le plus important, cette expérience de la vie, élaborée dans l'exil, mais aussi dans une nouvelle indépendance de l'État qu'elle n'a jamais connue auparavant …"
Et c'est le père Georges qui conclue l'article par la phrase que nous avons mise en exergue
(*) Source:
Ces positions sont aussi défendues au sein de L’Archevêché: d'après un article de RFI en russe (**), elles ont été soutenues par l'archevêque Jean lors de l'AGE, des contacts ont été pris au plus haut niveau et le maintien de L’Archevêché avec son organisation et ses statuts est garanti par écrit. Cette proposition semble d'ailleurs LA SEULE QUI SOIT OFFICIELLEMENT AVANCÉE À CE JOUR.
(**) Source
AUTRES OPTIONS
Si les fidèles sont très majoritairement d'accord pour préserver l'unité de l'Archevêché (93% des voix à l'AGE, i.e. 191 délégués sur 206…), nous voyons bien que cette unité est déjà compromise: après les deux paroisses italiennes rejoignant l'EORE, la paroisse de Stockholm, fondée par l'Eglise russe il y a 400 ans, a rejoint le patriarcat de Roumanie et 15 délégués (7%) ont donc choisi la dissolution de l’Archevêché... Nous allons essayer de résumer les différentes options possibles.
MAINTIEN AVEC CONSTANTINOPLE: à au-delà de ces 7% pour la dissolution de l'Archevêché et l'obéissance à la décision de Constantinople, il faut souligner que c'est actuellement la voie officiellement suivie puisque, d'après le communiqué du 23 février, "Le Conseil de l’Archevêché a pris acte de cette décision de l’AGE et va communiquer rapidement la décision à Sa Toute-Sainteté le Patriarche œcuménique de Constantinople ainsi qu’à son Saint Synode et enverra une délégation au Phanar pour remettre la lettre en mains propres." Il est possible qu'une nouvelle information sera diffusée à l'issue de cette visite au Phanar, mais cela ne pourra être décisif puisque la décision finale reviendra à l'AGE annoncée en juin.
Cette option est de toute façon par ceux qui sont persuadés que c'est le patriarcat de Constantinople qui est le mieux à même de garantir l'indépendance de l'Archevêché contre les volontés d'ingérences prêtées à l'Église russe, comme l'explique dans l'article de RFI
Daniel Struve, maître de conférences à l'Université Paris Diderot et membre de la communauté orthodoxe de Paris. Il rappelle aussi que l'Archevêché "avait toujours été un fervent partisan de la formation d'une Église locale (indépendante) en France qui intégrerait différentes nationalités", argument qui regroupe un bon nombre de partisans dans l'Archevêché, et surtout dans sa direction, qui se rangent à la doctrine selon laquelle c'est Constantinople qui doit avoir autorité sur toute la diaspora.
L'article de RFI cite aussi le marguillier de la paroisse de Nice, Alexandre Obolensky, fondamentalement opposé à l'option Moscou du fait des procès en cours avec l'état russe; certains y ajoutent les accusations datant de la guerre froide (liens avec le KGB et avec le gouvernement russe maintenant personnifié par le président Poutine...) Tout cela est foncièrement politique et rappelle les prises de position du "synode hors frontières" qui avaient conduit à la rupture avec l'Archevêché en 1926-27… Sauf que maintenant les positions sont inversées: l'Église russe à l'étranger a rejoint Moscou en 2007 et c'est L’Archevêché qui le refuse depuis 2003…
UN CHOIX MOINS CLIVANT EST-IL POSSIBLE?: dans le contexte de la crise ukrainienne, souligné par Mgr Kalistos, le choix de Moscou ou Constantinople sera probablement rejeté par les opposants déterminés d'un bord ou de l'autre; un certain nombre de paroisses quitteront alors l’Archevêché. Est-ce un choix plus neutre qui va prévaloir pour sauvegarder au maximum l'intégrité de l’Archevêché? Dans l'article de "Planète russe", le père Georges rappelle qu'il y a théoriquement 15 juridictions pouvant l'accueillir, en comptant ces deux-là et sans oublier l'OCA (Église Orthodoxe en Amériques), qui est certainement la juridiction la plus proche de l'Archevêché car issue comme lui de l'Église russe et appliquant les décisions du Concile locale de 1917-18. (Cette hypothèse avait d'ailleurs été évoquée lors de la crise des élections de 2013, bien que l'OCA se positionne plutôt comme exclusivement américaine...).
L'option roumaine, prise par la paroisse de Stockholm, a été évoquée dès l'Assemblée pastorale du 15 décembre 2018 et le père diacre Alexander Zanemonets, qui y avait participé, écrit que "la proposition de l'Eglise orthodoxe Roumaine de la rejoindre est inattendue mais intéressante. C'est aujourd'hui l'une des Eglises orthodoxes les plus dynamiques. Avec le plus grand nombre de moines et une attitude authentiquement pastorale de la hiérarchie et du clergé envers le peuple. Il y a en Europe Occidentale des centaines de paroisses roumaines, célébrant pour la plupart en langues locales et non uniquement en roumain. Nombre d'évêques et de prêtres roumains ont étudié à l'ITO St Serge de Paris, car le français ne présente pas trop de difficulté pour les Roumains." Toutefois il ne croit pas au choix de cette solution qui serait, d'après lui, "trop exotique". Le patriarcat de Serbie a aussi été évoqué sans que nous en ayons trouvé aucun détail…
UN CHOIX FONDÉ SUR LES PRINCIPES DÉCIDÉS PAR LE CONCILE LOCAL DE 1917- 1918.
L'AGE du 23 février n'a pas réellement clarifié la situation: la seule décision qui en ressort c'est de refuser la dissolution décidée par Constantinople, mais le divorce n'est pas (encore?) consommé au vu du dernier communiqué: ..."Pour l’instant, la vie de l’Archevêché se poursuit comme à la veille de l’AGE. Notamment, dans les célébrations, l’Archevêque commémore le Patriarche œcuménique et le clergé paroissial commémore l’Archevêque selon la règle canonique."
Toutefois, le choix "de ne pas dissoudre l’Archevêché, mais de le conserver comme entité ecclésiale unie selon sa forme primitive" (ibid.) est en contradiction flagrante avec la décision du Patriarcat de Constantinople de "réorganiser le statut de l’exarchat". Pour faire valoir ce choix de l'AGE, la direction de l'Archevêché s'appuie sur ses statuts, inspirés des décisions du Concile local de l'Église russe de 1617-18, au risque de devoir quitter le patriarcat de Constantinople qui ne reconnait pas les décisions de ce concile, pas plus que le patriarcat de Moscou d'ailleurs, ni aucune autre Église locale en dehors de l'OCA.
MAIS N'Y A AUCUNE IMPOSSIBILITÉ CANONIQUE À CE QUE L’ARCHEVÊCHÉ CHANGE DE JURIDICTION: l'histoire a connu des diocèses changeant de patriarcat, comme ceux de Ravennes et d’Illyrie, disputés entre Rome et Constantinople du IIIe au Ve siècles, comme la métropole de Kiev qui a rejoint Constantinople en 1458 pour revenir à Moscou en 1686 et, plus près de nous, la métropole orthodoxe russe de Grande Bretagne est passée de Moscou à Constantinople (en perdant une bonne partie de ses paroisses...)
Toutefois, ce qui est absolument nouveau dans l'Orthodoxie, c’est que c’est l'AGE, composée de tout le clergé et de représentants laïcs des paroisses, qui va décider de son destin et non quelque autorité extérieure, qu'elle soit religieuse ou laïque: "Une nouvelle AGE sera convoquée ultérieurement, probablement en juin," selon le communiqué. (Cette situation avait été prévue dès la convocation de l'AGE du 23 février, dont l'objet était limité à "statuer sur la dissolution" et qui prévoyait expressément: "Néanmoins, il faut noter qu’aucune autre décision que celle posée à l’ordre du jour ne pourra intervenir lors de cette AGE du 23 février. Si l’AGE refuse la dissolution et se prononce pour le maintien de son existence, la vie ecclésiale de l’Archevêché se poursuivra selon des scénarios alternatifs qui seraient à envisager et à débattre dans une AGE ultérieure, chargée de réviser les statuts actuels…")
L'avenir de l'Archevêché semble donc toujours aussi ouvert et incertain et je pense que tous les Orthodoxes français, en particulier ceux de tradition russe, doivent prier pour que l'Esprit Saint ne l'abandonne pas et montre aux délégués de la prochaine AGE la meilleure voie pour suivre notre Seigneur.
Amen
Illustration: la cathédrale de la rue L’Archevêché (Paris), graveur anonyme, 1861, Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Архиепископия и перспективы русского православия
Lire aussi L’Assemblée générale des paroisses orthodoxes d’Europe occidentale s’est tenue le 23 février à Paris. Communiqué de l’Archevêché
Centre spirituel et culturel orthodoxe russe 1, quai Branly, 75007 Paris
SYMPOSIUM ICONOLOGIQUE INTERNATIONAL 30-31 MARS 2019
ET EXPOSITION " ICONOGRAPHES SANS FRONTIÈRES" - 30 MARS - 10 MAI 2019
RESERVATION SYMPOSIUM kultura.branly@gmail.com
Le Vendredi 29 mars
Tradition et continuité dans l'iconographie contemporaine. Dialogues iconologiques.
09h00 - 13h00 CONFÉRENCES :
- Prêtre Jean-Baptiste Garrigou, directeur de l’atelier Saint-Jean-Damascène et recteur de la paroisse Saint-Irénée à Marseille – Souffle et liberté de l'Esprit.
- Jonathan Pageau, sculpteur d'icônes, éditeur et contributeur du portail web Orthodox Arts Journal, Québec, Canada –Le développement d'une pratique viable de l'icône en Amérique.
SYMPOSIUM ICONOLOGIQUE INTERNATIONAL 30-31 MARS 2019
ET EXPOSITION " ICONOGRAPHES SANS FRONTIÈRES" - 30 MARS - 10 MAI 2019
RESERVATION SYMPOSIUM kultura.branly@gmail.com
Le Vendredi 29 mars
Tradition et continuité dans l'iconographie contemporaine. Dialogues iconologiques.
09h00 - 13h00 CONFÉRENCES :
- Prêtre Jean-Baptiste Garrigou, directeur de l’atelier Saint-Jean-Damascène et recteur de la paroisse Saint-Irénée à Marseille – Souffle et liberté de l'Esprit.
- Jonathan Pageau, sculpteur d'icônes, éditeur et contributeur du portail web Orthodox Arts Journal, Québec, Canada –Le développement d'une pratique viable de l'icône en Amérique.
- Anne Marie Velu, théologienne, Institut Saint-Serge (iconologie) et EHESS, Bruxelles –
Icônes, fresques, enluminures, mosaïques : Lumière de l’invisible.
Discussions libres avec les iconographes de l'atelier.
13h00 BUFFET
14h30 - 19h00 CONFÉRENCES :
- Alexandre Soldatov, iconographe, peintre, architecte, professeur à l'Académie théologique de Moscou, Russie – Iconic - la forme transfiguréepar la Beauté.
- Dr Oleg Borisovic Davidov, théologien orthodoxe, enseignant, Khabarovsk, Russie – La beauté comme voie de l’art sacré
- Prêtre Jan Nicolae,professeur associé à la Faculté de Théologie d’Alba Iulia, recteur de la Paroisse des Saints Brâncoveanu et des Saints Ioan, Alba-Iulia, Roumanie– Le pain de la Face du Seigneur - la Grande Apparition.
- Anne Philippenko, iconographe, Paris – Écriture d'icônes.
Discussions libres.
Modérateur : Prêtre Emilian Marinescu, conseiller culturel de la Métropole Orthodoxe Roumaine d’Europe Occidentale et Méridionale
9h00-16h00 ATELIER :
Iconographes de Roumanie :Ioan Popa(fresque byzantine) et Camelia Ionescu Popa(icône sur bois), Otopeni, Cristina Răileanu(icône sur pierre), Cluj-Napoca.
(accès gratuit pour le public).
.............................................
Le Samedi, 30 mars
09h00 CONFÉRENCE :
Prêtre Jan Nicolae– Le salut eucharistique de la création. L’Arche noétique, foyer liturgique et espace iconique de synthèse.
Avec la participation de l’Archiprêtre Nicolas Ozoline, professeur à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge de Pariset au Centre orthodoxe d'études et de recherches "Dumitru Staniloae", l’un des plus importants spécialistes en iconologie orthodoxe.
Avec la participation du Professeur Dorin Ştefan, architecte, Bucarest, Roumanie, réalisateur du projet architectural de l’église « l’arche noétique » – L’espace sacré, résonateur liturgique et métaphore de la conversion, (vidéoconférence).
Présentation de l’albumL'arche noétique d'Alba-Iulia, Bucarest 2017.
11h30 EXPOSITION ET LANCEMENT DE LIVRE
Vernissage de l’exposition :Archaïque et universel.
Artistes :
Cristina Răileanu, Cluj-Napoca (icône)
Camelia Ionescu Popa, Otopeni (peinture).
Andrei Răileanu, Cluj-Napoca (sculpture)
Lancement du catalogue Iconographes à Otopeni- VIe édition, Bucarest 2019.
Commissaire de l’exposition : Vladimir Bulat, critique d'art.
L'exposition restera ouverte au public jusqu'au 10 mai 2019.
12h00 VIN D’HONNEUR/ BUFFET
Coordinateurs de projet :
Doina Tal, responsable du programme international Trinity Global Initiative Association et
Ioan Popa, iconographe et peintre d'église, Roumanie.
Icônes, fresques, enluminures, mosaïques : Lumière de l’invisible.
Discussions libres avec les iconographes de l'atelier.
13h00 BUFFET
14h30 - 19h00 CONFÉRENCES :
- Alexandre Soldatov, iconographe, peintre, architecte, professeur à l'Académie théologique de Moscou, Russie – Iconic - la forme transfiguréepar la Beauté.
- Dr Oleg Borisovic Davidov, théologien orthodoxe, enseignant, Khabarovsk, Russie – La beauté comme voie de l’art sacré
- Prêtre Jan Nicolae,professeur associé à la Faculté de Théologie d’Alba Iulia, recteur de la Paroisse des Saints Brâncoveanu et des Saints Ioan, Alba-Iulia, Roumanie– Le pain de la Face du Seigneur - la Grande Apparition.
- Anne Philippenko, iconographe, Paris – Écriture d'icônes.
Discussions libres.
Modérateur : Prêtre Emilian Marinescu, conseiller culturel de la Métropole Orthodoxe Roumaine d’Europe Occidentale et Méridionale
9h00-16h00 ATELIER :
Iconographes de Roumanie :Ioan Popa(fresque byzantine) et Camelia Ionescu Popa(icône sur bois), Otopeni, Cristina Răileanu(icône sur pierre), Cluj-Napoca.
(accès gratuit pour le public).
.............................................
Le Samedi, 30 mars
09h00 CONFÉRENCE :
Prêtre Jan Nicolae– Le salut eucharistique de la création. L’Arche noétique, foyer liturgique et espace iconique de synthèse.
Avec la participation de l’Archiprêtre Nicolas Ozoline, professeur à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge de Pariset au Centre orthodoxe d'études et de recherches "Dumitru Staniloae", l’un des plus importants spécialistes en iconologie orthodoxe.
Avec la participation du Professeur Dorin Ştefan, architecte, Bucarest, Roumanie, réalisateur du projet architectural de l’église « l’arche noétique » – L’espace sacré, résonateur liturgique et métaphore de la conversion, (vidéoconférence).
Présentation de l’albumL'arche noétique d'Alba-Iulia, Bucarest 2017.
11h30 EXPOSITION ET LANCEMENT DE LIVRE
Vernissage de l’exposition :Archaïque et universel.
Artistes :
Cristina Răileanu, Cluj-Napoca (icône)
Camelia Ionescu Popa, Otopeni (peinture).
Andrei Răileanu, Cluj-Napoca (sculpture)
Lancement du catalogue Iconographes à Otopeni- VIe édition, Bucarest 2019.
Commissaire de l’exposition : Vladimir Bulat, critique d'art.
L'exposition restera ouverte au public jusqu'au 10 mai 2019.
12h00 VIN D’HONNEUR/ BUFFET
Coordinateurs de projet :
Doina Tal, responsable du programme international Trinity Global Initiative Association et
Ioan Popa, iconographe et peintre d'église, Roumanie.
CONCERTS et PHOTOS - 21 et 28 MARS 2019 à 19h30 - Cathédrale orthodoxe russe de la Sainte-Trinité
GRANDEUR ET BEAUTE DE LA LANGUE MUSICALE RUSSE AU XXème SIECLE
Centenaire du compositeur Serge Troubatchev (1919-1995)
>>> Réservation ou kultura.branly@gmail.com et chantresorthodoxesrusses@gmail.com
Le diacre Serge Troubatchev (1919-1995) fut avec l’archimandrite Matthieu (Mormyl) l’un des acteurs principaux du renouveau du chant de l’Eglise Russe après la chute du système soviétique.
Issu d’une famille cléricale du diocèse d’Arkhangelsk, il consacre sa vie à la musique. Ayant achevé en 1954 avec succès le Conservatoire de Moscou en tant que chef d’orchestre, il est nommé chef de l’orchestre symphonique de la radio et de la télévision de Carélie. En 1961 il obtient le poste de professeur de direction d’orchestre à l’institut musical Gnéssine de Moscou, fonction qu’il occupera jusqu’à son départ à la retraite en 1980.
GRANDEUR ET BEAUTE DE LA LANGUE MUSICALE RUSSE AU XXème SIECLE
Centenaire du compositeur Serge Troubatchev (1919-1995)
>>> Réservation ou kultura.branly@gmail.com et chantresorthodoxesrusses@gmail.com
Le diacre Serge Troubatchev (1919-1995) fut avec l’archimandrite Matthieu (Mormyl) l’un des acteurs principaux du renouveau du chant de l’Eglise Russe après la chute du système soviétique.
Issu d’une famille cléricale du diocèse d’Arkhangelsk, il consacre sa vie à la musique. Ayant achevé en 1954 avec succès le Conservatoire de Moscou en tant que chef d’orchestre, il est nommé chef de l’orchestre symphonique de la radio et de la télévision de Carélie. En 1961 il obtient le poste de professeur de direction d’orchestre à l’institut musical Gnéssine de Moscou, fonction qu’il occupera jusqu’à son départ à la retraite en 1980.
C’est à partir de ce moment qu’il se consacre au chant liturgique. Son œuvre comporte plus de 300 pièces pour chœur d’hommes, chœur féminin, chœur mixte ou chœur d’enfants. Toutes furent écrites pour l’église et trouvent naturellement leur place dans la liturgie car les compositions du père Serge Troubatchev mettent en avant le sens du texte hymnographique, la musique n’étant que la servante de la théologie liturgique.
C’est en mémoire de ce grand compositeur que deux concerts exceptionnels seront donnés par le chœur d’hommes, ensemble vocal « Chantres Orthodoxes Russes » les jeudi 21 et 28 mars 2019 et en la cathédrale de la Sainte-Trinité auprès du Centre Culturel et Spirituel Orthodoxes Russe sur quai Branly à Paris.
C’est en mémoire de ce grand compositeur que deux concerts exceptionnels seront donnés par le chœur d’hommes, ensemble vocal « Chantres Orthodoxes Russes » les jeudi 21 et 28 mars 2019 et en la cathédrale de la Sainte-Trinité auprès du Centre Culturel et Spirituel Orthodoxes Russe sur quai Branly à Paris.
Depuis leur création en 2013, les « Chantres Orthodoxes Russes » dirigés par Serge Rehbinder, se consacrent au répertoire liturgique russe et plus particulièrement aux œuvres des grands centres spirituels comme le monastère des grottes de Kiev, et plus particulièrement la laure de la Trinité Saint-Serge non loin de Moscou.
Photos 2019, Copyright : André Sérikoff , aserikoff@hotmail.com
Salué par la presse locale, après plusieurs concerts donnés dans des endroits aussi prestigieux que les églises Saint-Germain l’Auxerrois et Saint-Louis-en-l’Ile à Paris, l’abbatiale Saint-Mathurin de Larchant, ou la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, l’ensemble vocal « Chantres Orthodoxes Russes » présentera les œuvres majeurs du diacre Serge Troubatchev dont célébrons cet année le centenaire de la naissance.
Pour nous trouver: Adresse 1 quai Branly – 75007 Paris. Transport RER : Pont de l’Alma – Musée du quai Branly
Metro : Alma – Marceau, ligne 9
Bus : 42, 63, 72, 80, 92.
Salué par la presse locale, après plusieurs concerts donnés dans des endroits aussi prestigieux que les églises Saint-Germain l’Auxerrois et Saint-Louis-en-l’Ile à Paris, l’abbatiale Saint-Mathurin de Larchant, ou la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, l’ensemble vocal « Chantres Orthodoxes Russes » présentera les œuvres majeurs du diacre Serge Troubatchev dont célébrons cet année le centenaire de la naissance.
Pour nous trouver: Adresse 1 quai Branly – 75007 Paris. Transport RER : Pont de l’Alma – Musée du quai Branly
Metro : Alma – Marceau, ligne 9
Bus : 42, 63, 72, 80, 92.
L’Église orthodoxe russe appelle les autorités ukrainiennes à changer après les élections leur attitude vis-à-vis des fidèles de l’Église canonique et ne les poussent plus vers la nouvelle structure religieuse créée dans ce pays.
Le métropolite Hilarion, président du Département des relations ecclésiales extérieures du patriarcat de Moscou, a déclaré ce mardi à Moscou :
« Nous attendons que les autorités ukrainiennes honorent leurs promesses, maintes fois répétées, de laisser tous les fidèles des différentes confessions religieuses fréquenter les églises ou maisons de prières de leur choix, qu’elles ne les forceront pas à fréquenter quelque structure nouvellement créée par la volonté du pouvoir étatique, ce qui, nous le regrettons, se produit actuellement. C’est notre souhait, adressé au pouvoir actuel et à celui qui sera issu des prochaines élections. »
Selon le métropolite Hilarion, l’Église orthodoxe russe demande à ce qu’en Ukraine soient respectés les droits de l’Homme.
Le métropolite Hilarion, président du Département des relations ecclésiales extérieures du patriarcat de Moscou, a déclaré ce mardi à Moscou :
« Nous attendons que les autorités ukrainiennes honorent leurs promesses, maintes fois répétées, de laisser tous les fidèles des différentes confessions religieuses fréquenter les églises ou maisons de prières de leur choix, qu’elles ne les forceront pas à fréquenter quelque structure nouvellement créée par la volonté du pouvoir étatique, ce qui, nous le regrettons, se produit actuellement. C’est notre souhait, adressé au pouvoir actuel et à celui qui sera issu des prochaines élections. »
Selon le métropolite Hilarion, l’Église orthodoxe russe demande à ce qu’en Ukraine soient respectés les droits de l’Homme.
« Ce qui se passe actuellement en Ukraine, alors que la plus importante confession représentée dans le pays est de fait mise hors la loi puisque l’État exige qu’elle change de dénomination, est absolument scandaleux et contraire au plus élémentaire respect des droits de l’Homme. Nous espérons beaucoup qu’il sera remédié à cet arbitraire, » a insisté le Métropolite avant d’ajouter que l’écrasante majorité des chrétiens orthodoxes d’Ukraine est restée fidèle à l’Église orthodoxe ukrainienne, « l’Église canonique que l’on veut priver de son nom et que l’on dépouille de ses églises. »
Et le Métropolite a déclaré en conclusion : « Cette légalisation du schisme, réalisée par décret du président Porochenko avec l’appui du patriarche de Constantinople, cet arbitraire n’a été reconnu par aucune Église locale, ce qui est la preuve éclatante que cet acte est absolument illégitime et que cette faute grave doit être corrigée. »
Moscou. 26 mars 2019. INTERFAX Traduction pour PO
РПЦ надеется, что власти Украины после выборов не будут загонять верующих в новую церковь
Et le Métropolite a déclaré en conclusion : « Cette légalisation du schisme, réalisée par décret du président Porochenko avec l’appui du patriarche de Constantinople, cet arbitraire n’a été reconnu par aucune Église locale, ce qui est la preuve éclatante que cet acte est absolument illégitime et que cette faute grave doit être corrigée. »
Moscou. 26 mars 2019. INTERFAX Traduction pour PO
РПЦ надеется, что власти Украины после выборов не будут загонять верующих в новую церковь
Larissa pour "PO"
Le journal britannique « The Church Times » dit que des chercheurs ont établi que les tout petits voient souvent des Anges dans leurs songes mais n’en parlent pas craignant les moqueries des adultes.
Les experts de l’Association des pédagogues britanniques croient que dans la majorité des cas leurs parents penseront qu’ils mentent.
Keith Adam, professeur à l’université de Lincoln, a interrogé près d’une centaine d’enfants ayant vu des rêves à contenu d’ordre religieux.
Elle a conclu que près d’un tiers des petits sondés n’ont jamais fait part de leurs rêves à qui que ce soit. Les enfants ont raconté avoir vu dans leur sommeil des Anges tout à fait semblables à ceux qui sont représentés sur les tableaux et les peintures murales. Parfois ces anges avaient le visage de parents proches décédés.
Keith Adams estime que les instituteurs des petites classes doivent avec attention écouter leurs élèves raconter leurs idées et leurs rêves d’ordre religieux. Ces entretiens font partie de l’éducation spirituelle préscolaire.
Le journal britannique « The Church Times » dit que des chercheurs ont établi que les tout petits voient souvent des Anges dans leurs songes mais n’en parlent pas craignant les moqueries des adultes.
Les experts de l’Association des pédagogues britanniques croient que dans la majorité des cas leurs parents penseront qu’ils mentent.
Keith Adam, professeur à l’université de Lincoln, a interrogé près d’une centaine d’enfants ayant vu des rêves à contenu d’ordre religieux.
Elle a conclu que près d’un tiers des petits sondés n’ont jamais fait part de leurs rêves à qui que ce soit. Les enfants ont raconté avoir vu dans leur sommeil des Anges tout à fait semblables à ceux qui sont représentés sur les tableaux et les peintures murales. Parfois ces anges avaient le visage de parents proches décédés.
Keith Adams estime que les instituteurs des petites classes doivent avec attention écouter leurs élèves raconter leurs idées et leurs rêves d’ordre religieux. Ces entretiens font partie de l’éducation spirituelle préscolaire.
Réflexions sur quelques éclaircissements ecclésiologiques fournis par le Père Afanassieff dans sa correspondance avec le Père Dumont
Christofor PANAITESCU
RESUME :
L’article étudie le contenu et l’actualité de trois lettres, reproduites en annexe, que N. Afanassieff et C. Dumont échangèrent à la suite du discours académique prononcé le 27 mars 1949 par le théologien orthodoxe à l’Institut Saint-Serge. Une brève présentation de cette correspondance est suivie d’une analyse de la réaction de ce dernier à l’accusation portée par son interlocuteur catholique d’avoir penché vers une ecclésiologie monophysite et vers une spiritualisation de la vie ecclésiale.
Puis, tout en montrant les limites de sa conception du pouvoir dans l’Église, qui le conduit à tort à opposer le droit et la grâce, il reconnaît qu’Afanassieff a bien vu l’importance d’une ecclésiologie eucharistique pour surmonter le danger persistant du monophysisme ecclésial et répondre aux défis posés par le développement de la diaspora orthodoxe.
Christofor PANAITESCU
RESUME :
L’article étudie le contenu et l’actualité de trois lettres, reproduites en annexe, que N. Afanassieff et C. Dumont échangèrent à la suite du discours académique prononcé le 27 mars 1949 par le théologien orthodoxe à l’Institut Saint-Serge. Une brève présentation de cette correspondance est suivie d’une analyse de la réaction de ce dernier à l’accusation portée par son interlocuteur catholique d’avoir penché vers une ecclésiologie monophysite et vers une spiritualisation de la vie ecclésiale.
Puis, tout en montrant les limites de sa conception du pouvoir dans l’Église, qui le conduit à tort à opposer le droit et la grâce, il reconnaît qu’Afanassieff a bien vu l’importance d’une ecclésiologie eucharistique pour surmonter le danger persistant du monophysisme ecclésial et répondre aux défis posés par le développement de la diaspora orthodoxe.
INTRODUCTION
Dans les archives de la bibliothèque du Centre d’études œcuméniques "Istina" se trouve un dossier contenant une partie de la correspondance du Père Nicolas Afanassieff avec le Père Christophe-Jean Dumont.
Parmi les lettres que les deux théologiens ont échangées, trois ont particulièrement attiré notre attention du fait qu’elles traitent de problèmes ecclésiologiques dans le cadre d’une correspondance amicale, détendue et sincère.
Notre étude voudrait évoquer l’importance des données théologiques traitées dans ces trois lettres échangées entre la fin du mois de mars et le début du mois d’avril 1949, car elles éclairent des enjeux et des défis théologiques toujours présents dans l’ecclésiologie orthodoxe. Après les avoir situées, nous en proposerons une analyse critique et nous mettrons en valeur ce qu’elles comportent d’actuel.
CONTEXTE, “PRETEXTE” ET CONTENU DE LA CORRESPONDANCE
Commençons par situer les deux correspondants. Le Père Nicolas Afanassieff (1893-1966) est un théologien orthodoxe, d’origine russe, qui a vécu à Paris une bonne partie de sa vie. Il a enseigné le droit canon, l’histoire de l’Église et le grec biblique à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge. Il était engagé dans l’activité œcuménique de son temps. Il a développé et approfondi l’ecclésiologie eucharistique, une ecclésiologie issue du mouvement slavophile et du renouveau patristique du XXe siècle. À l’époque de la correspondance que nous présentons, rentré de Tunisie depuis deux ans à peine, Afanassieff avait repris son enseignement à l’Institut Saint-Serge.
Le Père Christophe-Jean Dumont (1898-1991), dominicain français qui a participé à la fondation du centre d’études "Istina, dont il dirige alors la revue Russie et Chrétienté et le bulletin "Vers l’unité chrétienne", a été pour sa part un pionnier catholique de l’œcuménisme. Cette correspondance a lieu au début de l’activité académique du Père Afanassieff à Saint-Serge. Plusieurs des positions théologiques qu’on trouve dans cette correspondance, reviennent régulièrement dans ses articles, comme nous allons voir ; les bases de son ecclésiologie eucharistique y sont déjà posées. SUITE.... Academia.edu
Dans les archives de la bibliothèque du Centre d’études œcuméniques "Istina" se trouve un dossier contenant une partie de la correspondance du Père Nicolas Afanassieff avec le Père Christophe-Jean Dumont.
Parmi les lettres que les deux théologiens ont échangées, trois ont particulièrement attiré notre attention du fait qu’elles traitent de problèmes ecclésiologiques dans le cadre d’une correspondance amicale, détendue et sincère.
Notre étude voudrait évoquer l’importance des données théologiques traitées dans ces trois lettres échangées entre la fin du mois de mars et le début du mois d’avril 1949, car elles éclairent des enjeux et des défis théologiques toujours présents dans l’ecclésiologie orthodoxe. Après les avoir situées, nous en proposerons une analyse critique et nous mettrons en valeur ce qu’elles comportent d’actuel.
CONTEXTE, “PRETEXTE” ET CONTENU DE LA CORRESPONDANCE
Commençons par situer les deux correspondants. Le Père Nicolas Afanassieff (1893-1966) est un théologien orthodoxe, d’origine russe, qui a vécu à Paris une bonne partie de sa vie. Il a enseigné le droit canon, l’histoire de l’Église et le grec biblique à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge. Il était engagé dans l’activité œcuménique de son temps. Il a développé et approfondi l’ecclésiologie eucharistique, une ecclésiologie issue du mouvement slavophile et du renouveau patristique du XXe siècle. À l’époque de la correspondance que nous présentons, rentré de Tunisie depuis deux ans à peine, Afanassieff avait repris son enseignement à l’Institut Saint-Serge.
Le Père Christophe-Jean Dumont (1898-1991), dominicain français qui a participé à la fondation du centre d’études "Istina, dont il dirige alors la revue Russie et Chrétienté et le bulletin "Vers l’unité chrétienne", a été pour sa part un pionnier catholique de l’œcuménisme. Cette correspondance a lieu au début de l’activité académique du Père Afanassieff à Saint-Serge. Plusieurs des positions théologiques qu’on trouve dans cette correspondance, reviennent régulièrement dans ses articles, comme nous allons voir ; les bases de son ecclésiologie eucharistique y sont déjà posées. SUITE.... Academia.edu
NOTES
1. La période que recouvre cette partie va de mars 1949 à mai 1958. Le dossier contient vingt lettres originales d’Afanassieff, écrites à la main ou à la machine, 6 lettres – 5 copies et 1 original de Dumont, aussi écrites à la main ou à la machine, quelques notes prises par Dumont et une carte de visite d’Afanassieff.
2. Elles ont, en effet, un rapport avec le doctorat de théologie que je prépare, consacré à la crise de l’Église Orthodoxe selon le paradigme d’interprétation qu’en propose le Père Alexandre Schmemann. Cet article fait partie du projet de recherche "L’herméneutique de l’expérience et sa fonction dans la christologie et dans l’ecclésiologie", GACR, n° 1088213, projet dont je suis membre.
3. Cette présentation sera très succincte, vu la publication en annexe des textes originaux des deux premières lettres et de la traduction en français de la troisième.
4. Cette ecclésiologie est considérée aujourd’hui comme authentiquement orthodoxe. Elle caractérise les débuts du christianisme. Dire qu’elle est issue du mouvement slavophile et du renouveau patristique se rapporte à sa forme actuelle d’expression théologique, et non pas à son contenu.
5. Pour plus d’informations sur sa vie et sa bibliographie, voir ce qu’écrit son épouse Marianne dans « La genèse de l’Église du Saint Esprit », dans "Tserkov Dukha Sviatago", Paris, YMCA-Press, 1971 (en russe), et dans "L’Église du Saint Esprit", Paris, Éd. du Cerf, 1975, p. 13-23 ; voir aussi M. AFANASSIEFF, « Nicolas Afanassieff (1893-1966) : essai de biographie », Contacts 66 (1969) 2, p. 99-111. Voir aussi : B. BOBRINSKOY, Saint-Serge à Paris : Histoire de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge de Paris (en russe), Saint-Pétersbourg, Rostok, 2010, p. 133-141. 6. Voir É. FOUILLOUX, « Une longue marche vers l’œcuménisme : Istina (1923-1967) », "Istina" LV (2010) 3, p. 271-287 ; H. DESTIVELLE, « Souvenirs d’un pionnier. Les Mémoires inédits du Père Christophe-Jean Dumont », "Istina", LIV (2009) 3, p. 279-297. C. BOVA, Christophe Jean Dumont : une vita per l’écumenismo, Bari, Ecumenica Editrice, 1998. 7. Sa femme, Marianne, remarque : « Comme nous avons pleuré – père Nicolas au fond de son cœur et moi de chaude larmes féminines, en quittant Tunis ! Mais il fallait bien que père Nicolas reprenne ses cours à l’Institut et puisse travailler vraiment à “l’Église du Saint Esprit” qui devient (1re partie) sa thèse de doctorat. C’est alors que commence la période la plus féconde (1947-1957) de l’œuvre théologique du père Nicolas. », voir « Nicolas Afanassieff », art. cit., p. 108. Voir aussi la bibliographie présentée par O. R OUSSEAU, « In Memoriam : Le R. P. Nicolas Afanassieff », " Irénikon" XL (1967), p. 291-300. 8. Nous faisons cette appréciation toujours par rapport au témoignage de son épouse, à sa bibliographie et au fait qu’il soutient sa thèse de doctorat (publiée comme première partie de son livre L’Église du Saint-Esprit) un an après la période étudiée ici "ISTINA" LVIII (2013), p. 361-390
Le père Cristofor Cristian Panaitescu est hiéromoine de la Metropole orthodoxe roumaine d'Europe à Toulouse. Il a obtenu le master en théologie orthodoxe de l'ITO ST Serge (Paris) en 2010. Son mémoire avait pour titre « Réflexions sur le témoignage pastoral du père Alexandre Schmemann ».
Texte proposée par V.G.
1. La période que recouvre cette partie va de mars 1949 à mai 1958. Le dossier contient vingt lettres originales d’Afanassieff, écrites à la main ou à la machine, 6 lettres – 5 copies et 1 original de Dumont, aussi écrites à la main ou à la machine, quelques notes prises par Dumont et une carte de visite d’Afanassieff.
2. Elles ont, en effet, un rapport avec le doctorat de théologie que je prépare, consacré à la crise de l’Église Orthodoxe selon le paradigme d’interprétation qu’en propose le Père Alexandre Schmemann. Cet article fait partie du projet de recherche "L’herméneutique de l’expérience et sa fonction dans la christologie et dans l’ecclésiologie", GACR, n° 1088213, projet dont je suis membre.
3. Cette présentation sera très succincte, vu la publication en annexe des textes originaux des deux premières lettres et de la traduction en français de la troisième.
4. Cette ecclésiologie est considérée aujourd’hui comme authentiquement orthodoxe. Elle caractérise les débuts du christianisme. Dire qu’elle est issue du mouvement slavophile et du renouveau patristique se rapporte à sa forme actuelle d’expression théologique, et non pas à son contenu.
5. Pour plus d’informations sur sa vie et sa bibliographie, voir ce qu’écrit son épouse Marianne dans « La genèse de l’Église du Saint Esprit », dans "Tserkov Dukha Sviatago", Paris, YMCA-Press, 1971 (en russe), et dans "L’Église du Saint Esprit", Paris, Éd. du Cerf, 1975, p. 13-23 ; voir aussi M. AFANASSIEFF, « Nicolas Afanassieff (1893-1966) : essai de biographie », Contacts 66 (1969) 2, p. 99-111. Voir aussi : B. BOBRINSKOY, Saint-Serge à Paris : Histoire de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge de Paris (en russe), Saint-Pétersbourg, Rostok, 2010, p. 133-141. 6. Voir É. FOUILLOUX, « Une longue marche vers l’œcuménisme : Istina (1923-1967) », "Istina" LV (2010) 3, p. 271-287 ; H. DESTIVELLE, « Souvenirs d’un pionnier. Les Mémoires inédits du Père Christophe-Jean Dumont », "Istina", LIV (2009) 3, p. 279-297. C. BOVA, Christophe Jean Dumont : une vita per l’écumenismo, Bari, Ecumenica Editrice, 1998. 7. Sa femme, Marianne, remarque : « Comme nous avons pleuré – père Nicolas au fond de son cœur et moi de chaude larmes féminines, en quittant Tunis ! Mais il fallait bien que père Nicolas reprenne ses cours à l’Institut et puisse travailler vraiment à “l’Église du Saint Esprit” qui devient (1re partie) sa thèse de doctorat. C’est alors que commence la période la plus féconde (1947-1957) de l’œuvre théologique du père Nicolas. », voir « Nicolas Afanassieff », art. cit., p. 108. Voir aussi la bibliographie présentée par O. R OUSSEAU, « In Memoriam : Le R. P. Nicolas Afanassieff », " Irénikon" XL (1967), p. 291-300. 8. Nous faisons cette appréciation toujours par rapport au témoignage de son épouse, à sa bibliographie et au fait qu’il soutient sa thèse de doctorat (publiée comme première partie de son livre L’Église du Saint-Esprit) un an après la période étudiée ici "ISTINA" LVIII (2013), p. 361-390
Le père Cristofor Cristian Panaitescu est hiéromoine de la Metropole orthodoxe roumaine d'Europe à Toulouse. Il a obtenu le master en théologie orthodoxe de l'ITO ST Serge (Paris) en 2010. Son mémoire avait pour titre « Réflexions sur le témoignage pastoral du père Alexandre Schmemann ».
Texte proposée par V.G.
"Le Petit Chaperon rouge'' de Charles Perrault, richement illustré par Xenia Krivochéine et mis en page par Daria Aleks, vient d’être publié sous les auspices de la cathédrale de la Sainte Trinité à Paris
Les dessins originaux se trouvent au Japon dans une collection particulière.
Nous espérons que ce beau livre fera la joie des enfants ainsi que de leurs parents. On peut l'acheter à la librairie de Centre spirituel orthodoxe, 1 quai Branly, Paris 7e
"Le Petit Chaperon rouge", française avec le charme slave
"Pendant les années 90 du siècle dernier j'ai régulièrement exposé à des Salons de peinture organisés par Pierre Guénеguan, collectionneur connu de tableaux, en particulier d’auteurs russes. Une fois il m'a appelé pour dire: "Des japonais se portent acquéreurs de ton Petit chaperon rouge. Ils sont ravis de voir que ce conte français tel que tu l'as traité s'est pénétré d'un charme tout à fait slave. J'ai volontiers accepté de me séparer des originaux tout en gardant les diapos de ces illustrations. Vingt ans se sont passés et cette nouvelle édition est de fait une deuxième naissance. Je suis heureuse de voir que le livre est devenu une passerelle entre la tradition française et la tradition russe."
Les dessins originaux se trouvent au Japon dans une collection particulière.
Nous espérons que ce beau livre fera la joie des enfants ainsi que de leurs parents. On peut l'acheter à la librairie de Centre spirituel orthodoxe, 1 quai Branly, Paris 7e
"Le Petit Chaperon rouge", française avec le charme slave
"Pendant les années 90 du siècle dernier j'ai régulièrement exposé à des Salons de peinture organisés par Pierre Guénеguan, collectionneur connu de tableaux, en particulier d’auteurs russes. Une fois il m'a appelé pour dire: "Des japonais se portent acquéreurs de ton Petit chaperon rouge. Ils sont ravis de voir que ce conte français tel que tu l'as traité s'est pénétré d'un charme tout à fait slave. J'ai volontiers accepté de me séparer des originaux tout en gardant les diapos de ces illustrations. Vingt ans se sont passés et cette nouvelle édition est de fait une deuxième naissance. Je suis heureuse de voir que le livre est devenu une passerelle entre la tradition française et la tradition russe."
XENIA KRIVOCHEINE (Ershova) née à Saint-Pétersbourg, elle est diplômée de l'Institut du Théâtre, de la Musique et du Cinéma. Xenia Krivochéine est parisienne depuis 1980.
À partir de 1969, elle commence à travailler d'une manière professionnelle, illustrations de nombreux livres et albums pour enfants, essentiellement des contes populaires russes. Ces livres sont connus à l'Occident, ils ont été édités en France ( L'École des Loisirs, Flammarion, etc. ), en Allemagne, en Finlande, en Australie.
Artiste peintre, elle a publié plusieurs textes littéraires et historiques Les originaux des illustrations « Petit Chaperon Rouge » se trouvent au Japon, dans une collection particulière.
***
La série Contes de Russie ACER aussi Xénia Krivochéine sur la célébration de Noël en Russie, à travers les souvenirs personnels d'enfance Il était une fois Noël et "La beauté salvatrice, Mère Marie (Skobtsov)" : Peintures, dessins, broderies /// "L'oiseau de feu" /// TEREMOK ET LE COQ /// Le Choucas et le tuba
À partir de 1969, elle commence à travailler d'une manière professionnelle, illustrations de nombreux livres et albums pour enfants, essentiellement des contes populaires russes. Ces livres sont connus à l'Occident, ils ont été édités en France ( L'École des Loisirs, Flammarion, etc. ), en Allemagne, en Finlande, en Australie.
Artiste peintre, elle a publié plusieurs textes littéraires et historiques Les originaux des illustrations « Petit Chaperon Rouge » se trouvent au Japon, dans une collection particulière.
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La série Contes de Russie ACER aussi Xénia Krivochéine sur la célébration de Noël en Russie, à travers les souvenirs personnels d'enfance Il était une fois Noël et "La beauté salvatrice, Mère Marie (Skobtsov)" : Peintures, dessins, broderies /// "L'oiseau de feu" /// TEREMOK ET LE COQ /// Le Choucas et le tuba
Под покровительством Свято-Троицкого кафедрального собора в Париже вышло подарочное издание сказки Шарля Перро "Красная Шапочка"
Иллюстрации Ксении Кривошеиной, графическое оформление Daria Aleks "Teremok/Design". Оргиналы этого издания находятся в частной коллекции в Японии.
Надеемся, что эта богато иллюстрированная книга порадует как детей, так и родителей. Ее можно приобрести в книжном отделе церковной лавки в Троицком соборе: 1 Quai Branly 75007 Paris.
Ксения Игоревна Кривошеина /Ершова/ - художник и писатель. В СССР была членом Союза Художников, иллюстратор детских книг, имеет многочисленные публикации, организует выставки в различных странах мира. В частности, Ксения занимается живописным и литературным наследием монахини Марии (Скобцовой).
Иллюстрации Ксении Кривошеиной, графическое оформление Daria Aleks "Teremok/Design". Оргиналы этого издания находятся в частной коллекции в Японии.
Надеемся, что эта богато иллюстрированная книга порадует как детей, так и родителей. Ее можно приобрести в книжном отделе церковной лавки в Троицком соборе: 1 Quai Branly 75007 Paris.
Ксения Игоревна Кривошеина /Ершова/ - художник и писатель. В СССР была членом Союза Художников, иллюстратор детских книг, имеет многочисленные публикации, организует выставки в различных странах мира. В частности, Ксения занимается живописным и литературным наследием монахини Марии (Скобцовой).
French "Little Red Riding Hood" with Russian charm. In France, under the auspices of the Holy Trinity Cathedral in Paris, a gift edition of Charles Perrault's fairy tale "Little Red Riding Hood" appeared. Illustrations to this world-famous fairy tale are performed by Xenia Krivosheina (Ershov)
В книжном магазине Свято Троицкого собора можно приобрести открытки, настенные картинки для украшения детской комнаты и второе издание книжки - малышки «Садик -виноградик»
В книжном магазине Свято Троицкого собора можно приобрести открытки, настенные картинки для украшения детской комнаты и второе издание книжки - малышки «Садик -виноградик»
Французкая «Красная шапочка» с русским шармом На сайте "Россия в красках" - На протяжении всех 90-х годов, я регулярно принимала участие в живописных салонах, которые организовывал известный коллекционер ( в частности русской живописи) Пьер Генеган. Однажды, он мне позвонил и сказал « твою «Красную Шапочку» хотят приобрести японцы, им очень понравилось, что французская сказка в твоем оформлении приобрела русский шарм». Я согласилась расстаться с оригиналами, но сохранила «клише/слайды». Поэтому, по прошествии почти 20 лет, во Франции, «Шапочка» приобрела второе рождение. Рада, что эта книга стала неким мостиком между французской и русской традицией.
С 1969 года я постоянно работала с русской сказкой и очень серьезно относилась к стилистике фольклора. Всегда, моя задача, сводилась не просто к оформлению текстов, а к эстетическому воспитанию малышей в русской традиции. Напомню, что мой отец и учитель И.И. Ершов, был учеником знаменитого Ивана Билибина. Об этом у меня есть текст "Сказки – несерьёзные книжки? "
С 1969 года я постоянно работала с русской сказкой и очень серьезно относилась к стилистике фольклора. Всегда, моя задача, сводилась не просто к оформлению текстов, а к эстетическому воспитанию малышей в русской традиции. Напомню, что мой отец и учитель И.И. Ершов, был учеником знаменитого Ивана Билибина. Об этом у меня есть текст "Сказки – несерьёзные книжки? "
Le « patriarche d’honneur » Philarète (Denisenko) a donné sa première interview au site ukrainien "GLAVCOM". C’est aussi la première fois qu’il s’exprime sur les événements qui se sont produits la veille du « concile de réunification » à Kiev et explique pourquoi il n’était pas invité à Constantinople pour la remise du tomos.
– Votre Sainteté, quelles émotions avez-vous éprouvées lorsque l’Ukraine a reçu le tomos ?
– Naturellement, nous sommes heureux que l’Église orthodoxe ukrainienne ait finalement reçu le tomos d’autocéphalie du patriarche œcuménique Bartholomée. Nous nous sommes adressés à lui plus d’une fois à ce sujet. Nous nous sommes adressés à lui au motif que, en 1924, l’Église de Pologne avait reçu l’autocéphalie, or elle était une partie de la métropole de Kiev. Ensuite, le patriarche œcuménique a fondé [notre autocéphalie] sur le fait qu’en 1686, la métropole de Kiev avait été illégalement réunie au Patriarcat de Moscou. Cela signifie que la Pologne est le territoire canonique du Patriarcat de Constantinople. Nous avons procédé de la même manière. Mais, pendant 25 ans, il [le patriarcat] ne se décidait pas à octroyer le tomos.
– Votre Sainteté, quelles émotions avez-vous éprouvées lorsque l’Ukraine a reçu le tomos ?
– Naturellement, nous sommes heureux que l’Église orthodoxe ukrainienne ait finalement reçu le tomos d’autocéphalie du patriarche œcuménique Bartholomée. Nous nous sommes adressés à lui plus d’une fois à ce sujet. Nous nous sommes adressés à lui au motif que, en 1924, l’Église de Pologne avait reçu l’autocéphalie, or elle était une partie de la métropole de Kiev. Ensuite, le patriarche œcuménique a fondé [notre autocéphalie] sur le fait qu’en 1686, la métropole de Kiev avait été illégalement réunie au Patriarcat de Moscou. Cela signifie que la Pologne est le territoire canonique du Patriarcat de Constantinople. Nous avons procédé de la même manière. Mais, pendant 25 ans, il [le patriarcat] ne se décidait pas à octroyer le tomos.
Lorsque le Seigneur a créé d’autres conditions, le patriarche œcuménique, malgré le fait que Moscou se soit catégoriquement opposé, nous a également accordé l’autocéphalie. Bien que j’ai déclaré dès le début que nous sommes une partie de son patriarcat. C’est pourquoi précisément le concile qui s’est déroulé à Kiev le 15 décembre était non pas le concile de l’Église orthodoxe d’Ukraine, mais celui de la métropole de Kiev dans le cadre du Patriarcat de Constantinople. Ce n’est pas le représentant de l’Église d’Ukraine qui présidait ce concile, mais le représentant du Patriarcat de Constantinople. Au concile étaient présents les hiérarques du Patriarcat de Constantinople, qui avaient le droit de vote. Ce n’est qu’après ce concile que le patriarche œcuménique a octroyé le tomos d’autocéphalie. Cela veut dire que depuis le 6 janvier, lorsque cela s’est produit, nous sommes déjà une Église légitime, c’est-à-dire une Église canonique autocéphale.
– Étiez-vous invité à Istanbul aux solennités d’octroi du tomos ?
Lire Selon l’Église orthodoxe ukrainienne, Constantinople interdit à Philarète et Macaire de participer à l’élection du primat de la nouvelle Église.
– Je n’ai pas reçu d’invitation. On ne m’a pas invité parce qu’ils [le Patriarcat de Constantinople] ne veulent pas reconnaître l’Église orthodoxe d’Ukraine avec le statut de patriarcat, et ils ne la reconnaissent pour le moment qu’avec un statut de métropole. Or, je suis patriarche, et si j’avais été présent lors de cette cérémonie comme patriarche, cela aurait signifié que le patriarche œcuménique reconnaissait l’Église orthodoxe ukrainienne avec le statut de patriarcat. Il [le patriarche œcuménique] n’exclut pas que l’Église ukrainienne puisse avoir le statut de patriarcat. Quand et quelles sont les conditions pour y arriver ? Si toute l’orthodoxie ukrainienne se réunit en une seule Église, ce sera le fondement pour octroyer à l’Église orthodoxe ukrainienne le statut de patriarcat. Aussi, nous sommes un patriarcat, mais seulement en Ukraine, c’est-à-dire un patriarcat non reconnu. Et nous sommes reconnus comme métropole de Kiev.... SUITE Orthodoxie.com
LIRE Les aventures d’un Tomos
– Étiez-vous invité à Istanbul aux solennités d’octroi du tomos ?
Lire Selon l’Église orthodoxe ukrainienne, Constantinople interdit à Philarète et Macaire de participer à l’élection du primat de la nouvelle Église.
– Je n’ai pas reçu d’invitation. On ne m’a pas invité parce qu’ils [le Patriarcat de Constantinople] ne veulent pas reconnaître l’Église orthodoxe d’Ukraine avec le statut de patriarcat, et ils ne la reconnaissent pour le moment qu’avec un statut de métropole. Or, je suis patriarche, et si j’avais été présent lors de cette cérémonie comme patriarche, cela aurait signifié que le patriarche œcuménique reconnaissait l’Église orthodoxe ukrainienne avec le statut de patriarcat. Il [le patriarche œcuménique] n’exclut pas que l’Église ukrainienne puisse avoir le statut de patriarcat. Quand et quelles sont les conditions pour y arriver ? Si toute l’orthodoxie ukrainienne se réunit en une seule Église, ce sera le fondement pour octroyer à l’Église orthodoxe ukrainienne le statut de patriarcat. Aussi, nous sommes un patriarcat, mais seulement en Ukraine, c’est-à-dire un patriarcat non reconnu. Et nous sommes reconnus comme métropole de Kiev.... SUITE Orthodoxie.com
LIRE Les aventures d’un Tomos
Le père Alexis est né le 9 février 1875 dans le village de Viélino (district de Bronnitsk, province de Moscou) dans la famille du prêtre Pierre Skvortsov.
En 1895, Alexis a terminé ses études au grand séminaire de Moscou et a été affecté en 1899 comme psalmiste à l’église de la Décollation-de-Saint-Jean-le-Précurseur du couvent de filles Saint-Jean à Moscou. Le 5 mars 1898, il fut ordonné diacre et en 1917 prêtre de la même église. En 1920, il fut honoré du port de la kamilavka.
Après qu’en 1918, époque de répression de l’Église orthodoxe russe, le monastère a été fermé par les incroyants et les cellules des sœurs transformées en prison pour condamnés politiques, l’église abbatiale Saint-Jean-le-Précurseur est devenue paroissiale, le père Alexis a continué d’y officier jusqu’à sa fermeture. Ensuite il a desservi la paroisse de la Dormition à Gjel (district de Bronnitsk).
En 1929, lorsque fut arrêté son recteur, le conseil de la paroisse de l’Archange-Michel du village de Zagornovo, situé non loin de Gjel, fit appel au père Alexis qui s’installa dans le village avec sa famille.
Au début des années trente, la section locale de la GPU a cherché le moyen d’arrêter le père Alexis.
En 1895, Alexis a terminé ses études au grand séminaire de Moscou et a été affecté en 1899 comme psalmiste à l’église de la Décollation-de-Saint-Jean-le-Précurseur du couvent de filles Saint-Jean à Moscou. Le 5 mars 1898, il fut ordonné diacre et en 1917 prêtre de la même église. En 1920, il fut honoré du port de la kamilavka.
Après qu’en 1918, époque de répression de l’Église orthodoxe russe, le monastère a été fermé par les incroyants et les cellules des sœurs transformées en prison pour condamnés politiques, l’église abbatiale Saint-Jean-le-Précurseur est devenue paroissiale, le père Alexis a continué d’y officier jusqu’à sa fermeture. Ensuite il a desservi la paroisse de la Dormition à Gjel (district de Bronnitsk).
En 1929, lorsque fut arrêté son recteur, le conseil de la paroisse de l’Archange-Michel du village de Zagornovo, situé non loin de Gjel, fit appel au père Alexis qui s’installa dans le village avec sa famille.
Au début des années trente, la section locale de la GPU a cherché le moyen d’arrêter le père Alexis.
Arrestations massives à Kiev dans les années 1930
Un kolkhoze avait été créé à Zagornovo en 1928, son président était un paysan du village qui connaissait bien et ses voisins et les conditions locales. En 1931, le comité local du Parti communiste désigna un nouveau président venu de la ville et commença le déclin du kolkhoze et la dilapidation de ses biens : le nouveau président considérait les kolkhoziens comme ses propres serfs, le mécontentement fit son apparition et nombre d’entre eux voulurent quitter le kolkhoze. Pour justifier sa mauvaise gestion, le président du kolkhoze fit courir le bruit que les koulaks voulaient le tuer ainsi que d’autres représentants des soviets.
Lire Femmes martyres pour la foi 1932-1938
Les agents de la GPU écrivirent : « Dans le village de Zagornovo, un groupuscule organisé de koulaks aisés ayant à leur tête le pope local Alexis Petrovitch Skvortsov, mène une campagne antisoviétique évidente visant à la destruction des actions de politique économique menées au village par le pouvoir soviétique, telles les semailles de blé, la collectivisation, l’emprunt, etc. Le groupe désigné se préparait à accomplir des actes terroristes comme l’assassinat des membres collectif local. » Des témoins ont été entendus. L’un d’eux a témoigné que sa femme était devenue exagérément renfermée et taciturne et qu’il en avait trouvé la cause, elle fréquentait souvent le prêtre du village, le père Alexis Skvortsov. Puis il l’avait entendue se plaindre de la vie difficile et critiquer la situation au village. Considérant que sa femme était incapable de concevoir de telles idées politiques, il fallait les imputer à l’influence du prêtre, c’est pourquoi il déposait devant l’enquêteur de la GPU.
Le 12 décembre 1932, le père Alexis Skvortsov fut arrêté et incarcéré à la prison de la Boutyrka à Moscou.
Le 23 décembre, au cours de son interrogatoire, il répondit : « Je ne me permettais pas de discuter avec qui que ce soit, parce que je craignais qu’on m’accuse de propos antisoviétique. Je prononçais rarement des homélies. Je me limitais à „Chrétiens orthodoxes, repentez-vous, purifiez-vous de vos péchés ». Je me souviens, un jour on nous a taxé l’église d’un important impôt, nous n’avions pas un sou en caisse, et j’ai dû faire appel aux paroissiens : „Chrétiens orthodoxes, on nous impose lourdement et nous n’avons pas de quoi payer ; si l’Église de Dieu vous est chère, donnez selon vos possibilités. » Je ne me reconnais coupable ni de l’accusation d’organisation d’un acte terroriste contre les communistes du village ni d’activités antisoviétiques. »
Malgré l’absence de quelque preuve que ce soit, le 10 janvier 1933 le père Alexis Skvortsov fut accusé d’avoir été « durant plusieurs années à la tête d’un groupuscule contre-révolutionnaire qui préparait au village des actes terroristes visant les communistes locaux. »
Le 26 février 1933, la troïka de la GPU condamna le père Alexis à cinq ans de relégation au Kazakhstan.
Au terme de son exil, le père Alexis revint desservir la paroisse de l’Archange-Michel à Zagornovo où était restée sa famille. Mais cela ne dura pas longtemps : le 25 mars 1938, il fut de nouveau arrêté et enfermé à la prison de détention provisoire de la section locale du NKVD ; le lendemain au cours de l’interrogatoire, on lui demanda :
« — Vous vous rendez souvent dans la loge du concierge de l’église ? Et avec qui ?
— Nous nous y retrouvions rarement, le diacre et la marguillière, qui est présidente du conseil paroissial, et moi. Il y avait aussi des paroissiens.
— Et de quoi parliez-vous au cours de ces conciliabules dans la loge du concierge ?
— Nous discutions de l’opportunité de célébrer les offices pour telle ou telle fête et d’autres problèmes d’organisation.
— Quelles conversations subversives à caractère contre-révolutionnaire antisoviétique teniez-vous ?
— Nous parlions de l’impôt que l’on impose à notre église, il est colossal et, bien sûr, nous exprimions notre mécontentement.
— Vous reconnaissez-vous coupable conversations contre-révolutionnaires antisoviétiques contre le parti et le gouvernement ?
— Je ne me reconnais pas coupable. » En général, cette affirmation mettait un terme à l’interrogatoire.
À cette époque, ont commencé les arrestations d’agents du NKVD, ce fut le cas de l’agent qui menait l’affaire du père Alexis, et jusqu’en 1938, il a semblé qu’on l’avait oublié. Les interrogatoires reprirent après la nomination de nouveaux enquêteurs, alors on a recommencé à convoquer des témoins de métier.
Un kolkhoze avait été créé à Zagornovo en 1928, son président était un paysan du village qui connaissait bien et ses voisins et les conditions locales. En 1931, le comité local du Parti communiste désigna un nouveau président venu de la ville et commença le déclin du kolkhoze et la dilapidation de ses biens : le nouveau président considérait les kolkhoziens comme ses propres serfs, le mécontentement fit son apparition et nombre d’entre eux voulurent quitter le kolkhoze. Pour justifier sa mauvaise gestion, le président du kolkhoze fit courir le bruit que les koulaks voulaient le tuer ainsi que d’autres représentants des soviets.
Lire Femmes martyres pour la foi 1932-1938
Les agents de la GPU écrivirent : « Dans le village de Zagornovo, un groupuscule organisé de koulaks aisés ayant à leur tête le pope local Alexis Petrovitch Skvortsov, mène une campagne antisoviétique évidente visant à la destruction des actions de politique économique menées au village par le pouvoir soviétique, telles les semailles de blé, la collectivisation, l’emprunt, etc. Le groupe désigné se préparait à accomplir des actes terroristes comme l’assassinat des membres collectif local. » Des témoins ont été entendus. L’un d’eux a témoigné que sa femme était devenue exagérément renfermée et taciturne et qu’il en avait trouvé la cause, elle fréquentait souvent le prêtre du village, le père Alexis Skvortsov. Puis il l’avait entendue se plaindre de la vie difficile et critiquer la situation au village. Considérant que sa femme était incapable de concevoir de telles idées politiques, il fallait les imputer à l’influence du prêtre, c’est pourquoi il déposait devant l’enquêteur de la GPU.
Le 12 décembre 1932, le père Alexis Skvortsov fut arrêté et incarcéré à la prison de la Boutyrka à Moscou.
Le 23 décembre, au cours de son interrogatoire, il répondit : « Je ne me permettais pas de discuter avec qui que ce soit, parce que je craignais qu’on m’accuse de propos antisoviétique. Je prononçais rarement des homélies. Je me limitais à „Chrétiens orthodoxes, repentez-vous, purifiez-vous de vos péchés ». Je me souviens, un jour on nous a taxé l’église d’un important impôt, nous n’avions pas un sou en caisse, et j’ai dû faire appel aux paroissiens : „Chrétiens orthodoxes, on nous impose lourdement et nous n’avons pas de quoi payer ; si l’Église de Dieu vous est chère, donnez selon vos possibilités. » Je ne me reconnais coupable ni de l’accusation d’organisation d’un acte terroriste contre les communistes du village ni d’activités antisoviétiques. »
Malgré l’absence de quelque preuve que ce soit, le 10 janvier 1933 le père Alexis Skvortsov fut accusé d’avoir été « durant plusieurs années à la tête d’un groupuscule contre-révolutionnaire qui préparait au village des actes terroristes visant les communistes locaux. »
Le 26 février 1933, la troïka de la GPU condamna le père Alexis à cinq ans de relégation au Kazakhstan.
Au terme de son exil, le père Alexis revint desservir la paroisse de l’Archange-Michel à Zagornovo où était restée sa famille. Mais cela ne dura pas longtemps : le 25 mars 1938, il fut de nouveau arrêté et enfermé à la prison de détention provisoire de la section locale du NKVD ; le lendemain au cours de l’interrogatoire, on lui demanda :
« — Vous vous rendez souvent dans la loge du concierge de l’église ? Et avec qui ?
— Nous nous y retrouvions rarement, le diacre et la marguillière, qui est présidente du conseil paroissial, et moi. Il y avait aussi des paroissiens.
— Et de quoi parliez-vous au cours de ces conciliabules dans la loge du concierge ?
— Nous discutions de l’opportunité de célébrer les offices pour telle ou telle fête et d’autres problèmes d’organisation.
— Quelles conversations subversives à caractère contre-révolutionnaire antisoviétique teniez-vous ?
— Nous parlions de l’impôt que l’on impose à notre église, il est colossal et, bien sûr, nous exprimions notre mécontentement.
— Vous reconnaissez-vous coupable conversations contre-révolutionnaires antisoviétiques contre le parti et le gouvernement ?
— Je ne me reconnais pas coupable. » En général, cette affirmation mettait un terme à l’interrogatoire.
À cette époque, ont commencé les arrestations d’agents du NKVD, ce fut le cas de l’agent qui menait l’affaire du père Alexis, et jusqu’en 1938, il a semblé qu’on l’avait oublié. Les interrogatoires reprirent après la nomination de nouveaux enquêteurs, alors on a recommencé à convoquer des témoins de métier.
Le 14 mai, le père Alexis fut soumis à un nouvel interrogatoire :
— Dites-nous, est-ce que vous vous reconnaissez coupable d’activités contre-révolutionnaires et de diffusion auprès de la population locale de propos diffamatoires contre le parti et le gouvernement ?
— Je ne me reconnais pas coupable de l’accusation portée contre moi et je précise que je ne me suis jamais livré à aucune activité contre-révolutionnaire auprès de la population locale, je n’ai jamais discuté avec qui que ce soit, je restais confiné chez moi.
On convoqua des témoins pour des confrontations où le père Alexis déclara qu’il voyait certains d’entre eux pour la première fois et qu’il n’avait jamais conversé avec les autres.
Le 7 juin 1938, la troïka du NKVD condamna à mort le père Alexis Skvortsov, il fut fusillé le 4 juillet 1938 et enterré dans la fosse commune du polygone de Boutovo près de Moscou.
Le prêtre et martyr Alexis Skvortsov a été canonisé et proclamé nouveau martyr et propagateur de la foi par le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe des 13 – 16 août 2000.
Higoumène Damaskine : " Vies des néomartyrs et propagateurs de la foi russes du XXe siècle". Juin, Tver, 2008, p. 388 – 392. Traduction "PO"
205 Résultats pour votre recherche Nouveaux Martyrs du XX siècle
— Dites-nous, est-ce que vous vous reconnaissez coupable d’activités contre-révolutionnaires et de diffusion auprès de la population locale de propos diffamatoires contre le parti et le gouvernement ?
— Je ne me reconnais pas coupable de l’accusation portée contre moi et je précise que je ne me suis jamais livré à aucune activité contre-révolutionnaire auprès de la population locale, je n’ai jamais discuté avec qui que ce soit, je restais confiné chez moi.
On convoqua des témoins pour des confrontations où le père Alexis déclara qu’il voyait certains d’entre eux pour la première fois et qu’il n’avait jamais conversé avec les autres.
Le 7 juin 1938, la troïka du NKVD condamna à mort le père Alexis Skvortsov, il fut fusillé le 4 juillet 1938 et enterré dans la fosse commune du polygone de Boutovo près de Moscou.
Le prêtre et martyr Alexis Skvortsov a été canonisé et proclamé nouveau martyr et propagateur de la foi par le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe des 13 – 16 août 2000.
Higoumène Damaskine : " Vies des néomartyrs et propagateurs de la foi russes du XXe siècle". Juin, Tver, 2008, p. 388 – 392. Traduction "PO"
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Sainte Théodora /815_857/ était iconophile, ce qui entraîna des conflits avec son mari Вместе с Феодорой появилось тайное иконопочитание
Cette homélie a été prononcée par le hiéromoine Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire orthodoxe russe en France, le dimanche 4 mars 2012, fête du Triomphe de l'Orthodoxie, à la cathédrale orthodoxe grecque Saint-Étienne à Paris.
Chers frères et sœurs, depuis le IXe siècle, le premier dimanche du Grand Carême, l’Eglise orthodoxe célèbre la restauration de la vénération des saintes images du Seigneur, de sa Mère toute pure et de ses saints.
C’est le triomphe de la foi orthodoxe sur l’hérésie iconoclaste ; c’est l’adoption définitive de la doctrine du septième concile œcuménique – celui de Nicée de 787 ; c’est la fin symbolique de l’époque des grandes controverses christologiques.
L’importance de la fête du Triomphe de l’Orthodoxie n’a cessé de grandir au cours du deuxième millénaire – période de grandes épreuves pour le christianisme byzantin – pour devenir une véritable solennité de la catholicité orthodoxe, de l’unité de l’Eglise et de la puissance de la foi chrétienne.
Cette homélie a été prononcée par le hiéromoine Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire orthodoxe russe en France, le dimanche 4 mars 2012, fête du Triomphe de l'Orthodoxie, à la cathédrale orthodoxe grecque Saint-Étienne à Paris.
Chers frères et sœurs, depuis le IXe siècle, le premier dimanche du Grand Carême, l’Eglise orthodoxe célèbre la restauration de la vénération des saintes images du Seigneur, de sa Mère toute pure et de ses saints.
C’est le triomphe de la foi orthodoxe sur l’hérésie iconoclaste ; c’est l’adoption définitive de la doctrine du septième concile œcuménique – celui de Nicée de 787 ; c’est la fin symbolique de l’époque des grandes controverses christologiques.
L’importance de la fête du Triomphe de l’Orthodoxie n’a cessé de grandir au cours du deuxième millénaire – période de grandes épreuves pour le christianisme byzantin – pour devenir une véritable solennité de la catholicité orthodoxe, de l’unité de l’Eglise et de la puissance de la foi chrétienne.
La liturgie de ce dimanche est suivie d’un office particulier où l’Eglise de Dieu renouvelle les anathèmes contre les principales doctrines hérétiques et commémore avec reconnaissance les saints docteurs, évêques, moines, souverains, fidèles qui ont contribué à faire rayonner la foi orthodoxe et à transmettre, dans toute sa pureté, la tradition apostolique. Cet office est aussi l’occasion de renouveler notre attachement à la vénération des icônes et de la mémoire des saints et des saintes de Dieu. En somme, c’est une occasion de professer, à nouveau, les fondements de notre foi dans le Christ Jésus, Dieu véritable, devenu pleinement homme pour le salut du monde.
En réaffirmant notre fidélité à l’enseignement des Pères et des conciles œcuméniques, en exprimant par la vénération des icônes notre foi dans la réalité de l’incarnation du Verbe de Dieu, nous donnons une dimension théologique à notre Carême qui ne serait qu’un régime alimentaire ou une pratique ascétique sans valeur salutaire en dehors de la confession de la foi apostolique. Ainsi, chers frères et sœurs, le Carême est non seulement l’occasion de purifier notre esprit et notre corps : c’est aussi le moment de purifier et de renouveler notre foi dans la Trinité dont une des Personnes – le Verbe et la Sagesse du Père – a assumé, dans toute son intégrité, notre nature humaine non seulement pour la restaurer dans son éclat originel de l’image de Dieu, mais aussi pour la diviniser pleinement au contact avec sa divinité sur-essentielle.
La fête du Triomphe de l’Orthodoxie rappelle donc que le Carême est non seulement une période particulière d’ascèse et de pénitence, mais aussi un temps mystagogique où nous redécouvrons le mystère du salut de Dieu, où nous réapprenons à être chrétiens. Je vous propose, frères et sœurs, de pratiquer aujourd’hui cette mystagogie pré-pascale, en approfondissant trois aspects de l’orthodoxie doctrinale, dont nous célébrons le triomphe historique. Je vous promets de ne pas abuser de la confiance qui m’est faite par le métropolite Emmanuel et d’être aussi concis que je suis actuellement ému de parler devant une si illustre assemblée.
En réaffirmant notre fidélité à l’enseignement des Pères et des conciles œcuméniques, en exprimant par la vénération des icônes notre foi dans la réalité de l’incarnation du Verbe de Dieu, nous donnons une dimension théologique à notre Carême qui ne serait qu’un régime alimentaire ou une pratique ascétique sans valeur salutaire en dehors de la confession de la foi apostolique. Ainsi, chers frères et sœurs, le Carême est non seulement l’occasion de purifier notre esprit et notre corps : c’est aussi le moment de purifier et de renouveler notre foi dans la Trinité dont une des Personnes – le Verbe et la Sagesse du Père – a assumé, dans toute son intégrité, notre nature humaine non seulement pour la restaurer dans son éclat originel de l’image de Dieu, mais aussi pour la diviniser pleinement au contact avec sa divinité sur-essentielle.
La fête du Triomphe de l’Orthodoxie rappelle donc que le Carême est non seulement une période particulière d’ascèse et de pénitence, mais aussi un temps mystagogique où nous redécouvrons le mystère du salut de Dieu, où nous réapprenons à être chrétiens. Je vous propose, frères et sœurs, de pratiquer aujourd’hui cette mystagogie pré-pascale, en approfondissant trois aspects de l’orthodoxie doctrinale, dont nous célébrons le triomphe historique. Je vous promets de ne pas abuser de la confiance qui m’est faite par le métropolite Emmanuel et d’être aussi concis que je suis actuellement ému de parler devant une si illustre assemblée.
Les trois aspects de l’orthodoxie dont il sera question sont la modération, l’harmonie et la paix.
Pour les exposer, je me référerai à un des plus remarquables archevêques de Constantinople – saint Grégoire le Théologien, de Nazianze. Saint Grégoire fut en effet un chantre convaincant de la modération et du juste milieu aussi bien dans la foi que dans la vie des chrétiens. L’orthodoxie est, pour le Théologien, le juste milieu entre deux extrémités hérétiques. Dans la doctrine trinitaire, c’est le milieu entre la division d’Arius et la confusion de Sabellius. En christologie, c’est la voix moyenne entre la confusion d’Apollinaire de Laodicée et la duplication en deux Fils, théorie qui sera plus tard attribuée à Nestorius.
Tout au long des controverses christologiques, la doctrine orthodoxe se situera entre deux extrémités : entre d’une part, la distinction de l’unique Seigneur en deux hypostases et, d’autre part, la confusion de sa divinité et de son humanité en une seule nature. Autrement dit, entre le traditionalisme intempestif des monophysites sévériens, attachés outre mesure à la lettre de certains écrits de saint Cyrille d’Alexandrie, et celui des disciples de Théodore de Mopsueste qui, dans leur souci de mettre la divinité du Verbe à l’abri de la passion, menacent l’unité du « mélange paradoxal » des deux natures en une seule hypostase du Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme. La foi orthodoxe fuit donc les extrêmes et s’en tient au juste milieu. Et, pour parler avec les paroles de saint Grégoire, « quand je dis ‘juste milieu’, je veux dire la seule vérité sur laquelle il est bon de tenir nos regards fixés en rejetant l’erreur » (Or. 20, 6). C’est exactement ce qu’a affirmé un autre grand docteur qui a vécu ici, en France, saint Hilaire de Poitiers qui a beaucoup souffert en défendant ce qu’il appelait le « juste milieu orthodoxe » dans la foi en Dieu Trinité (cf. La Trinité X, 52).
Le deuxième aspect de la foi orthodoxe, qu’il convient de mentionner ici, c’est son harmonie. L’harmonie qui caractérise l’Eglise, la concorde entre les disciples du même Seigneur doit rappeler celle de la Trinité elle-même. Elle correspond à l’harmonie du cosmos, de l’univers qui nous entoure. L’harmonie est une propriété essentielle de la vie chrétienne. Comme le souligne saint Grégoire le Théologien, c’est « l’imitation de Dieu et de ce qui est divin qui nous contraint à la bienveillance et à l’harmonie ». « C’est, dit-il, seulement dans cette direction qu’il est prudent que l’âme, faite à l’image de Dieu, porte ses regards pour conserver le plus possible sa noblesse en le prenant pour modèle et, autant qu’elle le peut, en s’assimilant à lui » (Or. 6, 14).
Enfin, le troisième élément indispensable de l’orthodoxie, du reste de la même nature que les deux dont il a déjà été question, c’est l’amour de la paix. Ecoutez à ce sujet saint Grégoire le Théologien : « Seuls sont proches de Dieu et de ce qui est divin ceux qui manifestent leur attachement au bien de la paix, haïssent son contraire, la division, et la trouve insupportable. Mais ils sont du parti adverse, ceux qui ont des mœurs belliqueuses, poursuivent la gloire en innovant et se vantant de ce qui fait leur honte » (Or. 6, 13). La paix de l’Eglise est un trésor inestimable qu’il est parfois difficile de garder. Et nous savons que le diable ne cesse de chercher à nous la dérober, en « tirant des flèches dans l’obscurité contre le corps commun de l’Eglise » (ibid.)
Il est de notre devoir, nous les héritiers des Pères des sept conciles œcuméniques, de garder précieusement la perle de la foi orthodoxe que Dieu nous a fait découvrir et pour laquelle nous avons oublié tout le reste, en cultivant la modération dans le juste milieu de la Vérité, en cultivant l’harmonie et la paix et en priant pour que cessent dans l’Eglise du Christ les divisions. Il est bon que soit préservée et renforcée la tradition de nous réunir tous – orthodoxes de juridictions et d’origines différentes – le dimanche du Triomphe de l’Orthodoxie, pour rendre ensemble grâce à notre Créateur de « nous avoir bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles aux cieux, dans le Christ », de « nous avoir élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour, déterminant d’avance que nous serions pour Lui des fils adoptifs par Jésus-Christ » (Eph 1, 3-5), notre unique Seigneur et Sauveur.
Dimanche 4 Mars 2012
Séminaire Russe
Встреча императрицы Феодоры с иконописцем Лазарем, пострадавшем при императоре Феофиле. Миниатюра из Хроники Иоанна
Pour les exposer, je me référerai à un des plus remarquables archevêques de Constantinople – saint Grégoire le Théologien, de Nazianze. Saint Grégoire fut en effet un chantre convaincant de la modération et du juste milieu aussi bien dans la foi que dans la vie des chrétiens. L’orthodoxie est, pour le Théologien, le juste milieu entre deux extrémités hérétiques. Dans la doctrine trinitaire, c’est le milieu entre la division d’Arius et la confusion de Sabellius. En christologie, c’est la voix moyenne entre la confusion d’Apollinaire de Laodicée et la duplication en deux Fils, théorie qui sera plus tard attribuée à Nestorius.
Tout au long des controverses christologiques, la doctrine orthodoxe se situera entre deux extrémités : entre d’une part, la distinction de l’unique Seigneur en deux hypostases et, d’autre part, la confusion de sa divinité et de son humanité en une seule nature. Autrement dit, entre le traditionalisme intempestif des monophysites sévériens, attachés outre mesure à la lettre de certains écrits de saint Cyrille d’Alexandrie, et celui des disciples de Théodore de Mopsueste qui, dans leur souci de mettre la divinité du Verbe à l’abri de la passion, menacent l’unité du « mélange paradoxal » des deux natures en une seule hypostase du Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme. La foi orthodoxe fuit donc les extrêmes et s’en tient au juste milieu. Et, pour parler avec les paroles de saint Grégoire, « quand je dis ‘juste milieu’, je veux dire la seule vérité sur laquelle il est bon de tenir nos regards fixés en rejetant l’erreur » (Or. 20, 6). C’est exactement ce qu’a affirmé un autre grand docteur qui a vécu ici, en France, saint Hilaire de Poitiers qui a beaucoup souffert en défendant ce qu’il appelait le « juste milieu orthodoxe » dans la foi en Dieu Trinité (cf. La Trinité X, 52).
Le deuxième aspect de la foi orthodoxe, qu’il convient de mentionner ici, c’est son harmonie. L’harmonie qui caractérise l’Eglise, la concorde entre les disciples du même Seigneur doit rappeler celle de la Trinité elle-même. Elle correspond à l’harmonie du cosmos, de l’univers qui nous entoure. L’harmonie est une propriété essentielle de la vie chrétienne. Comme le souligne saint Grégoire le Théologien, c’est « l’imitation de Dieu et de ce qui est divin qui nous contraint à la bienveillance et à l’harmonie ». « C’est, dit-il, seulement dans cette direction qu’il est prudent que l’âme, faite à l’image de Dieu, porte ses regards pour conserver le plus possible sa noblesse en le prenant pour modèle et, autant qu’elle le peut, en s’assimilant à lui » (Or. 6, 14).
Enfin, le troisième élément indispensable de l’orthodoxie, du reste de la même nature que les deux dont il a déjà été question, c’est l’amour de la paix. Ecoutez à ce sujet saint Grégoire le Théologien : « Seuls sont proches de Dieu et de ce qui est divin ceux qui manifestent leur attachement au bien de la paix, haïssent son contraire, la division, et la trouve insupportable. Mais ils sont du parti adverse, ceux qui ont des mœurs belliqueuses, poursuivent la gloire en innovant et se vantant de ce qui fait leur honte » (Or. 6, 13). La paix de l’Eglise est un trésor inestimable qu’il est parfois difficile de garder. Et nous savons que le diable ne cesse de chercher à nous la dérober, en « tirant des flèches dans l’obscurité contre le corps commun de l’Eglise » (ibid.)
Il est de notre devoir, nous les héritiers des Pères des sept conciles œcuméniques, de garder précieusement la perle de la foi orthodoxe que Dieu nous a fait découvrir et pour laquelle nous avons oublié tout le reste, en cultivant la modération dans le juste milieu de la Vérité, en cultivant l’harmonie et la paix et en priant pour que cessent dans l’Eglise du Christ les divisions. Il est bon que soit préservée et renforcée la tradition de nous réunir tous – orthodoxes de juridictions et d’origines différentes – le dimanche du Triomphe de l’Orthodoxie, pour rendre ensemble grâce à notre Créateur de « nous avoir bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles aux cieux, dans le Christ », de « nous avoir élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour, déterminant d’avance que nous serions pour Lui des fils adoptifs par Jésus-Christ » (Eph 1, 3-5), notre unique Seigneur et Sauveur.
Dimanche 4 Mars 2012
Séminaire Russe
Встреча императрицы Феодоры с иконописцем Лазарем, пострадавшем при императоре Феофиле. Миниатюра из Хроники Иоанна
Marie-Lucile Kubacki
Souvent évoqué comme une piste de réflexion pour résoudre le problème de l'accès au sacrement pour les divorcés remariés, le modèle orthodoxe mérite d'être examiné.
Certes, le remariage est autorisé, mais il n’est pas sacramentel. Il n’est pas pour autant bradé, puisqu’il fait l’objet d’un discernement nécessitant l’accord de l’évêque. Avec la miséricorde à la clé. Décryptage.
Jean-Pierre, catholique en instance de divorce, a rencontré Anne, veuve orthodoxe, il y a 20 ans. « Je me suis marié à 21 ans avec une certaine pression familiale, raconte-t-il. Quand je n’écrivais pas à ma fiancée, mes parents me rappelaient à l’ordre…
Mon couple ne fonctionnait pas. » Anne acquiesce : « Dans ma famille, on considérait qu’il valait mieux mourir que divorcer. Mon père m’a interdit de sortir l’année qui a précédé mon mariage, celle de mes 18 ans. À l’époque, il n’y avait pas de préparation au mariage».
Souvent évoqué comme une piste de réflexion pour résoudre le problème de l'accès au sacrement pour les divorcés remariés, le modèle orthodoxe mérite d'être examiné.
Certes, le remariage est autorisé, mais il n’est pas sacramentel. Il n’est pas pour autant bradé, puisqu’il fait l’objet d’un discernement nécessitant l’accord de l’évêque. Avec la miséricorde à la clé. Décryptage.
Jean-Pierre, catholique en instance de divorce, a rencontré Anne, veuve orthodoxe, il y a 20 ans. « Je me suis marié à 21 ans avec une certaine pression familiale, raconte-t-il. Quand je n’écrivais pas à ma fiancée, mes parents me rappelaient à l’ordre…
Mon couple ne fonctionnait pas. » Anne acquiesce : « Dans ma famille, on considérait qu’il valait mieux mourir que divorcer. Mon père m’a interdit de sortir l’année qui a précédé mon mariage, celle de mes 18 ans. À l’époque, il n’y avait pas de préparation au mariage».
Quand ils se rencontrent, ils ont environ 50 ans. Jean-Pierre se met à fréquenter la paroisse orthodoxe et change de confession. Six ans plus tard, son divorce est prononcé, et il décide de se remarier. Il se souvient :
« J’ai été convoqué chez l’évêque. Il voulait s’assurer que ma rencontre avec Anne n’était pas à l’origine de mon divorce et que je n’étais pas devenu orthodoxe pour pouvoir me remarier. » C’est un sujet tabou, mais certains changent effectivement d’Église en espérant pouvoir se remarier religieusement. « Ce n’est pas mon cas, affirme Jean-Pierre. J’ai eu un appel particulier dans l’orthodoxie : j’ai été bouleversé par leur rapport au sacré, au rite et à la tradition. Et par le côté familial de la paroisse. »
Comme les catholiques, les orthodoxes considèrent la rupture d’engagement comme « un péché et un échec ». Ils considèrent également le mariage comme un sacrement et défendent non seulement son indissolubilité, mais aussi son unicité. Mais ils peuvent autoriser les divorcés remariés à se confesser, à communier et à se remarier à l’Église une deuxième et, dans de très rares cas, une troisième fois, sachant que le remariage n’est pas sacramentel. Cette différence repose sur un principe : l’économie. Cela signifie que l’évêque peut décider d’appliquer les règles d’une manière plus souple dans un but précis. Dans le cas des divorcés remariés, l’institution estime qu’ils ont particulièrement besoin des sacrements et que leur exclusion va à l’encontre des enseignements du Christ quant au devoir de ramener la « brebis égarée ».
Lire L'Orthodoxie et les mariages mixtes
Par ailleurs, la possibilité de se remarier n’est pas accordée systématiquement. Elle fait l’objet d’un véritable discernement, comme l’explique Alexis Struve, prêtre orthodoxe : « À titre personnel, je pousse la personne divorcée à régler les tensions liées à la séparation. Je pense qu’il ne faut pas entrer dans une seconde construction avant d’avoir réglé le premier échec en conscience et devant Dieu, ni avant d’avoir su demander pardon ou pardonner. » Dans tous les cas, c’est l’évêque qui tranche après avoir rencontré la personne divorcée : « Une commission composée de plusieurs prêtres et de canonistes remet un avis. L’évêque prend sa décision après avoir consulté ce dossier et entendu l’argumentaire des personnes. »
L’exigence ne s’arrête pas là. Lors des remariages, une prière pénitentielle est lue sans détours. Jean-Pierre va chercher le texte dans son bureau : « Purifie tes serviteurs de leurs iniquités ; car n’ayant pas la force de supporter dans la solitude le fardeau de la vie, ils viennent pour s’unir en secondes noces. » Anne commente : « Nous étions au clair l’un et l’autre sur le fait que ce n’était pas une solution idéale pour l’Église. La prière sert à rappeler cela. C’est juste et ça n’a rien de triste. » SUITE
« J’ai été convoqué chez l’évêque. Il voulait s’assurer que ma rencontre avec Anne n’était pas à l’origine de mon divorce et que je n’étais pas devenu orthodoxe pour pouvoir me remarier. » C’est un sujet tabou, mais certains changent effectivement d’Église en espérant pouvoir se remarier religieusement. « Ce n’est pas mon cas, affirme Jean-Pierre. J’ai eu un appel particulier dans l’orthodoxie : j’ai été bouleversé par leur rapport au sacré, au rite et à la tradition. Et par le côté familial de la paroisse. »
Comme les catholiques, les orthodoxes considèrent la rupture d’engagement comme « un péché et un échec ». Ils considèrent également le mariage comme un sacrement et défendent non seulement son indissolubilité, mais aussi son unicité. Mais ils peuvent autoriser les divorcés remariés à se confesser, à communier et à se remarier à l’Église une deuxième et, dans de très rares cas, une troisième fois, sachant que le remariage n’est pas sacramentel. Cette différence repose sur un principe : l’économie. Cela signifie que l’évêque peut décider d’appliquer les règles d’une manière plus souple dans un but précis. Dans le cas des divorcés remariés, l’institution estime qu’ils ont particulièrement besoin des sacrements et que leur exclusion va à l’encontre des enseignements du Christ quant au devoir de ramener la « brebis égarée ».
Lire L'Orthodoxie et les mariages mixtes
Par ailleurs, la possibilité de se remarier n’est pas accordée systématiquement. Elle fait l’objet d’un véritable discernement, comme l’explique Alexis Struve, prêtre orthodoxe : « À titre personnel, je pousse la personne divorcée à régler les tensions liées à la séparation. Je pense qu’il ne faut pas entrer dans une seconde construction avant d’avoir réglé le premier échec en conscience et devant Dieu, ni avant d’avoir su demander pardon ou pardonner. » Dans tous les cas, c’est l’évêque qui tranche après avoir rencontré la personne divorcée : « Une commission composée de plusieurs prêtres et de canonistes remet un avis. L’évêque prend sa décision après avoir consulté ce dossier et entendu l’argumentaire des personnes. »
L’exigence ne s’arrête pas là. Lors des remariages, une prière pénitentielle est lue sans détours. Jean-Pierre va chercher le texte dans son bureau : « Purifie tes serviteurs de leurs iniquités ; car n’ayant pas la force de supporter dans la solitude le fardeau de la vie, ils viennent pour s’unir en secondes noces. » Anne commente : « Nous étions au clair l’un et l’autre sur le fait que ce n’était pas une solution idéale pour l’Église. La prière sert à rappeler cela. C’est juste et ça n’a rien de triste. » SUITE
C’est ce qu’annonce la publication Oukrainskie Novosti qui a obtenu une copie de cet accord de l’administration présidentielle ukrainienne .
Texte de l' accord >>> ICI
Dans un accord secret de coopération entre l’Ukraine et Constantinople il est précisé que le président Piotr Porochenko donne au patriarche Bartholomée le droit de jouir de plusieurs bâtiments, locaux et autres biens. Cela serait indispensable pour le bon fonctionnement des métochions du patriarcat œcuménique en Ukraine.
Cet accord a été signé le 3 novembre 2018 entre le président ukrainien et le patriarche Bartholomé lors d’une visite officielle de Porochenko en Turquie. La teneur de cet accord est restée jusqu’à présent confidentielle.
Texte de l' accord >>> ICI
Dans un accord secret de coopération entre l’Ukraine et Constantinople il est précisé que le président Piotr Porochenko donne au patriarche Bartholomée le droit de jouir de plusieurs bâtiments, locaux et autres biens. Cela serait indispensable pour le bon fonctionnement des métochions du patriarcat œcuménique en Ukraine.
Cet accord a été signé le 3 novembre 2018 entre le président ukrainien et le patriarche Bartholomé lors d’une visite officielle de Porochenko en Turquie. La teneur de cet accord est restée jusqu’à présent confidentielle.
L’ONU vient de publier un rapport consacré à la situation en Ukraine à la veille des élections présidentielles. Le Haut-Commissaire de l’ONU pour les droits humains dit dans son rapport : "Force nous est de constater qu’un climat d’intimidation règne en Ukraine. Cela est un obstacle au déroulement d’un libre débat. L’obtention de l’autocéphalie par l’Eglise d’Ukraine a renforcé les divisons existant entre diverses communautés religieuses. Des dizaines de membres du clergé, appartenant essentiellement à la juridiction du métropolite Onuphre (P.M.) sont l’objet de menaces et d’intimidations. Elles émanent de l’ultra droite ainsi que des services de sécurité".
Traduction PO В обмен на томос Порошенко обязался передать Варфоломею "здания, помещения и другую собственность" в Украине, – секретное соглашение
........................
Lire Le patriarche Bartholomée refuse de débattre de la question ukrainienne avec l’ensemble des Églises orthodoxes
Attitude hostile du patriarche Bartholomée quant à la présence de prêtres russes à Istamboul
Traduction PO В обмен на томос Порошенко обязался передать Варфоломею "здания, помещения и другую собственность" в Украине, – секретное соглашение
........................
Lire Le patriarche Bartholomée refuse de débattre de la question ukrainienne avec l’ensemble des Églises orthodoxes
Attitude hostile du patriarche Bartholomée quant à la présence de prêtres russes à Istamboul
Vladimir Golovanow
UN VIEUX DÉBAT CHEZ LES CATHOLIQUES
L'apparition du célibat obligatoire des prêtres en Occident daterait du IVe siècle en Espagne (Concile d"Elvire, 305) et a été étendu à tout le clergé catholique au Moyen Age (conciles de Latran, XIIe siècle, concile de Trente, 1545: «Celui qui dit que l’état conjugal est préférable à l’état de virginité et de célibat, qu’il soit anathème».).
Plus tard les prêtres mariés furent acceptés dans les Églises catholiques orientales, du fait de traditions locales, ainsi qu'en République tchèque… Le débat avait rebondi au moment de la Réforme protestante, mais la Contre-confirma la règle du célibat en approfondissant sa signification.
La question fut timidement posée à la fin du XXe siècle et refermée ("Sacerdotalis Caelibatus", 1967) et les lignes ne commencent à bouger que récemment.
"Je pense que, tôt ou tard, le clergé marié sera introduit dans l'Eglise catholique parce que ce n'est pas une innovation" disait en 2010 le métropolite de Volokolamsk Hilarion, président du département des relations extérieurs de l’Église orthodoxe russe en répondant à la question toujours aussi actuelle du scandale des prêtres pédophiles.
Et il a rappelé que les prêtres et même les évêques étaient mariés dans l'Église antique. "la présence du clergé marié réduit au minimum les problèmes qui existent aujourd'hui et se posent d’une façon aiguë dans l'Église catholique" considérait le métropolite. (1).
UN VIEUX DÉBAT CHEZ LES CATHOLIQUES
L'apparition du célibat obligatoire des prêtres en Occident daterait du IVe siècle en Espagne (Concile d"Elvire, 305) et a été étendu à tout le clergé catholique au Moyen Age (conciles de Latran, XIIe siècle, concile de Trente, 1545: «Celui qui dit que l’état conjugal est préférable à l’état de virginité et de célibat, qu’il soit anathème».).
Plus tard les prêtres mariés furent acceptés dans les Églises catholiques orientales, du fait de traditions locales, ainsi qu'en République tchèque… Le débat avait rebondi au moment de la Réforme protestante, mais la Contre-confirma la règle du célibat en approfondissant sa signification.
La question fut timidement posée à la fin du XXe siècle et refermée ("Sacerdotalis Caelibatus", 1967) et les lignes ne commencent à bouger que récemment.
"Je pense que, tôt ou tard, le clergé marié sera introduit dans l'Eglise catholique parce que ce n'est pas une innovation" disait en 2010 le métropolite de Volokolamsk Hilarion, président du département des relations extérieurs de l’Église orthodoxe russe en répondant à la question toujours aussi actuelle du scandale des prêtres pédophiles.
Et il a rappelé que les prêtres et même les évêques étaient mariés dans l'Église antique. "la présence du clergé marié réduit au minimum les problèmes qui existent aujourd'hui et se posent d’une façon aiguë dans l'Église catholique" considérait le métropolite. (1).
Des dizaines d'italiennes ayant eu des relations intimes avec des prêtres et des moines qui vivent dans le monde avaient à la même époque interpellé le Pape Benoît XVI dans une lettre ouverte demandant de supprimer l'obligation du célibat pour le clergé. Selon elles, un prêtre « a besoin de vivre avec ses semblables, de faire l'expérience de ses sentiments, d'aimer et d'être aimé ». Elles estimaient que le Pape affirmait «le caractère sacré de quelque chose qui ne l'est pas». (2)
Dans tous les cas, les prêtres NE POUVAIENT SE MARIER APRÈS LEUR ORDINATION: c'est l'ordination d'hommes mariés qui est possible chez les Orthodoxes et les Catholiques des Églises orientales unies à Rome. Mais la Saint-Synode du Patriarcat de Constantinople a pris la décision, qualifiée d'historique, de PERMETTRE AUX PRÊTRES DE SE REMARIER (3). C'est un bouleversement de même nature que l'introduction très limitée de prêtre mariés suggérée par le Pape!
PLAIDOYER ORTHODOXE
En octobre 2014, le métropolite Athénagoras (Peckstadt) de Belgique, délégué du patriarcat œcuménique au synode catholique extraordinaire sur la famille, avait décrit dans son intervention devant les pères synodaux en quatre minutes la position de l'Eglise orthodoxe sur la pastorale de la famille. Il avait conclu en disant: " Je conclus, en plaidant pour un retour à la possibilité des prêtres mariés, étant moi-même fils d’un prêtre et ayant un frère et beau-frère qui sont des prêtres mariés !" (4)
Dans tous les cas, les prêtres NE POUVAIENT SE MARIER APRÈS LEUR ORDINATION: c'est l'ordination d'hommes mariés qui est possible chez les Orthodoxes et les Catholiques des Églises orientales unies à Rome. Mais la Saint-Synode du Patriarcat de Constantinople a pris la décision, qualifiée d'historique, de PERMETTRE AUX PRÊTRES DE SE REMARIER (3). C'est un bouleversement de même nature que l'introduction très limitée de prêtre mariés suggérée par le Pape!
PLAIDOYER ORTHODOXE
En octobre 2014, le métropolite Athénagoras (Peckstadt) de Belgique, délégué du patriarcat œcuménique au synode catholique extraordinaire sur la famille, avait décrit dans son intervention devant les pères synodaux en quatre minutes la position de l'Eglise orthodoxe sur la pastorale de la famille. Il avait conclu en disant: " Je conclus, en plaidant pour un retour à la possibilité des prêtres mariés, étant moi-même fils d’un prêtre et ayant un frère et beau-frère qui sont des prêtres mariés !" (4)
ET LE DÉBAT REBONDIT
De retour des Journées mondiales de la jeunesse au Panama, le 28 janvier 2019, lors de sa conférence de presse aérienne, le pape François répondait – de façon décousue, comme souvent – aux questions de Caroline Pigozzi de Paris Match, sur une éventuelle autorisation du mariage des prêtres. Le lendemain, 29 janvier, sur le site Katholisches, Giuseppe Nardi démonte « la stratégie non, oui-non, oui », à laquelle François est parfaitement rompu : « C’est la troisième fois au cours de son pontificat, comme on peut le démontrer, que le pape François exécute à propos des sacrements, ce genre de pirouettes cryptées. Puisque, dans les deux autres cas, on sait comment cela s’est terminé, il n’est pas difficile de prévoir que c’est le même développement que vise sa réponse à la journaliste française. (…)
« D’abord, il affirme que, dans les Eglises orientales uniates, des hommes mariés peuvent être ordonnés diacres et prêtres. Puis il explique ne pas avoir l’intention de jamais autoriser cela dans l’Eglise latine. Il parle du célibat sacerdotal – comme le font aussi, d’ailleurs, les adversaires du célibat – comme d’une loi de l’Eglise seulement. Et il insiste sur le fait que ce “non” à l’abrogation du célibat n’est que son opinion “personnelle”. (…) Des prêtres mariés ? Non, sauf… Sauf dans les îles exotiques du Pacifique. Pigozzi évoque alors l’Amazonie, à propos de laquelle François a convoqué un synode extraordinaire qui se tiendra en octobre. Et vous voyez : “oui, aussi en Amazonie… en beaucoup d’endroits”, dit François, en glissant le nom de l’évêque Lobinger, que les adversaires du célibat présentent comme le donneur de mots d’ordre et l’avocat principal de l’abolition du célibat parmi les promoteurs du Synode sur l’Amazonie.
…
« Et maintenant, avec le Synode sur l’Amazonie, on nous prépare la même chose : le troisième petit tour. Les organisateurs de ce synode, en tout premier lieu le cardinal Claudio Hummes et l’évêque missionnaire émérite Erwin Kraütler, d’origine autrichienne, tous deux partisans de la thèse de Lobinger et adversaires du célibat sacerdotal, préparent depuis des années l’attaque contre le célibat. Elle se produira dans une région “reculée” : l’Amazonie…
…
« Hier, dans l’avion qui le ramenait de Panama, le pape François a, de facto, donné le feu vert aux prêtres mariés. L’“état d’urgence” pastorale sera décrété demain, non seulement dans les lointaines îles du Pacifique, mais aussi en Allemagne, en Autriche, en Suisse…, et cela bien plus rapidement que beaucoup ne peuvent le penser et le souhaiter. Cela n’est désormais plus qu’un petit pas. (5)
De retour des Journées mondiales de la jeunesse au Panama, le 28 janvier 2019, lors de sa conférence de presse aérienne, le pape François répondait – de façon décousue, comme souvent – aux questions de Caroline Pigozzi de Paris Match, sur une éventuelle autorisation du mariage des prêtres. Le lendemain, 29 janvier, sur le site Katholisches, Giuseppe Nardi démonte « la stratégie non, oui-non, oui », à laquelle François est parfaitement rompu : « C’est la troisième fois au cours de son pontificat, comme on peut le démontrer, que le pape François exécute à propos des sacrements, ce genre de pirouettes cryptées. Puisque, dans les deux autres cas, on sait comment cela s’est terminé, il n’est pas difficile de prévoir que c’est le même développement que vise sa réponse à la journaliste française. (…)
« D’abord, il affirme que, dans les Eglises orientales uniates, des hommes mariés peuvent être ordonnés diacres et prêtres. Puis il explique ne pas avoir l’intention de jamais autoriser cela dans l’Eglise latine. Il parle du célibat sacerdotal – comme le font aussi, d’ailleurs, les adversaires du célibat – comme d’une loi de l’Eglise seulement. Et il insiste sur le fait que ce “non” à l’abrogation du célibat n’est que son opinion “personnelle”. (…) Des prêtres mariés ? Non, sauf… Sauf dans les îles exotiques du Pacifique. Pigozzi évoque alors l’Amazonie, à propos de laquelle François a convoqué un synode extraordinaire qui se tiendra en octobre. Et vous voyez : “oui, aussi en Amazonie… en beaucoup d’endroits”, dit François, en glissant le nom de l’évêque Lobinger, que les adversaires du célibat présentent comme le donneur de mots d’ordre et l’avocat principal de l’abolition du célibat parmi les promoteurs du Synode sur l’Amazonie.
…
« Et maintenant, avec le Synode sur l’Amazonie, on nous prépare la même chose : le troisième petit tour. Les organisateurs de ce synode, en tout premier lieu le cardinal Claudio Hummes et l’évêque missionnaire émérite Erwin Kraütler, d’origine autrichienne, tous deux partisans de la thèse de Lobinger et adversaires du célibat sacerdotal, préparent depuis des années l’attaque contre le célibat. Elle se produira dans une région “reculée” : l’Amazonie…
…
« Hier, dans l’avion qui le ramenait de Panama, le pape François a, de facto, donné le feu vert aux prêtres mariés. L’“état d’urgence” pastorale sera décrété demain, non seulement dans les lointaines îles du Pacifique, mais aussi en Allemagne, en Autriche, en Suisse…, et cela bien plus rapidement que beaucoup ne peuvent le penser et le souhaiter. Cela n’est désormais plus qu’un petit pas. (5)
REMARIAGE POUR LES PRÊTRES ORTHODOXES
Environ quatre prêtres orthodoxes sur cinq sont mariés avant leur ordination diaconale et ont une famille. Les autres sont des moines et c'est parmi eux que sont choisi les évêques…
Mais le Saint-synode du Patriarcat de Constantinople a donc annoncé le 2 septembre 2018 sa décision de permettre aux prêtres prêtres veufs ou qui ont été abandonnés par leur épouse de se remarier. L’autorisation sera accordée après un examen au cas par cas par une commission du Saint-synode Un texte officiel doit être prochainement rédigé pour préciser à quelles conditions… (ibid. 3).
«Le remariage sera autorisé dans des cas bien précis », analyse "la Croix" en citant le père Jivko Panev «Cette disposition s’appliquera dans un premier temps au sein du Patriarcat de Constantinople, mais si les autres Églises grecques-orthodoxes l’acceptent aussi, le droit canonique pourrait changer », explique il. « Dieu veut que tout homme soit sauvé. Donc si vous êtes fidèle, que vous voulez servir l’Église et que votre veuvage présente un fardeau, pourquoi ne pas autoriser le remariage ? », fait valoir ce canoniste.(6) Et le débat rebondit en Russie où l'on cite, par exemple, le cas de prêtres restés veufs avec de nombreux enfants à charge qui n’ont pu continuer d’assurer leur sacerdoce... Mais la majorité des réactions est très hostile à cette décision solitaire de Constantinople (7).
Sources:
(1) http://www.interfax-religion.ru/print.php?act=news&id=35869
(2) https://www.20minutes.fr/monde/407968-20100528-maitresses-pretres-demandent-pape-abolir-celibat-amants
(3) https://orthodoxie.com/le-patriarcat-de-constantinople-va-autoriser-un-second-mariage-pour-les-pretres/
(4) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Les-quatre-aspects-de-la-tradition-orthodoxe-au-sujet-de-la-famille-par-le-Metropolite-Athenagoras-de-Belgique_a4514.html
(5) https://fsspx.news/fr/pas-de-pretres-maries-mais-des-hommes-maries-pretres-45242
(6) https://www.la-croix.com/Religion/Orthodoxie/pretres-grecs-orthodoxes-autorises-remarier-2018-09-04-1200966212
(7) https://pravlife.org/ru/content/reakciya-na-razreshenie-svyashchennikam-vtorobrachiya-samye-yarkie-kommentarii
Environ quatre prêtres orthodoxes sur cinq sont mariés avant leur ordination diaconale et ont une famille. Les autres sont des moines et c'est parmi eux que sont choisi les évêques…
Mais le Saint-synode du Patriarcat de Constantinople a donc annoncé le 2 septembre 2018 sa décision de permettre aux prêtres prêtres veufs ou qui ont été abandonnés par leur épouse de se remarier. L’autorisation sera accordée après un examen au cas par cas par une commission du Saint-synode Un texte officiel doit être prochainement rédigé pour préciser à quelles conditions… (ibid. 3).
«Le remariage sera autorisé dans des cas bien précis », analyse "la Croix" en citant le père Jivko Panev «Cette disposition s’appliquera dans un premier temps au sein du Patriarcat de Constantinople, mais si les autres Églises grecques-orthodoxes l’acceptent aussi, le droit canonique pourrait changer », explique il. « Dieu veut que tout homme soit sauvé. Donc si vous êtes fidèle, que vous voulez servir l’Église et que votre veuvage présente un fardeau, pourquoi ne pas autoriser le remariage ? », fait valoir ce canoniste.(6) Et le débat rebondit en Russie où l'on cite, par exemple, le cas de prêtres restés veufs avec de nombreux enfants à charge qui n’ont pu continuer d’assurer leur sacerdoce... Mais la majorité des réactions est très hostile à cette décision solitaire de Constantinople (7).
Sources:
(1) http://www.interfax-religion.ru/print.php?act=news&id=35869
(2) https://www.20minutes.fr/monde/407968-20100528-maitresses-pretres-demandent-pape-abolir-celibat-amants
(3) https://orthodoxie.com/le-patriarcat-de-constantinople-va-autoriser-un-second-mariage-pour-les-pretres/
(4) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Les-quatre-aspects-de-la-tradition-orthodoxe-au-sujet-de-la-famille-par-le-Metropolite-Athenagoras-de-Belgique_a4514.html
(5) https://fsspx.news/fr/pas-de-pretres-maries-mais-des-hommes-maries-pretres-45242
(6) https://www.la-croix.com/Religion/Orthodoxie/pretres-grecs-orthodoxes-autorises-remarier-2018-09-04-1200966212
(7) https://pravlife.org/ru/content/reakciya-na-razreshenie-svyashchennikam-vtorobrachiya-samye-yarkie-kommentarii
Canon de saint André de Crète qui est lu les quatre premiers jours du carême : du lundi au jeudi.
Film (1 h) réalisé à la laure des Grottes de Kiev.
Film (1 h) réalisé à la laure des Grottes de Kiev.
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