Métropolite Hilarion de Volokolamsk: L’hydre à deux têtes du schisme ukrainien et l’Orthodoxie mondiale
Un article du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, sur le portail orthodoxe « Иисус /Jesus »

Il y a eu quatre mois, le 6 mai, que le patriarche Bartholomée de Constantinople a signé le « tomos » d’autocéphalie de « l’église orthodoxe d’Ukraine ». Épiphane Doumenko y était nommé chef de la nouvelle structure, avec le titre de « métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine ». Le patriarche Bartholomée l’avait annoncé dans une lettre aux primats de toutes les Églises orthodoxes locales, exigeant qu’ils reconnaissent dans cette structure l’Église orthodoxe canonique d’Ukraine, en lieu et place de l’Église orthodoxe ukrainienne dirigée par Sa Béatitude Onuphre, métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine.

Durant ces quatre mois, aucune Église orthodoxe locale n’a reconnu l’acte du patriarche Bartholomée, infraction criante aux canons. Plusieurs Églises ont officiellement désapprouvé cet acte, et annoncé qu’elles n’admettaient pas la légalisation des schismatiques, mais qu’elles soutenaient l’Église orthodoxe ukrainienne canonique, dirigée par le métropolite Onuphre. D’autres Églises se sont donné le temps d’étudier la situation. Mais aucune n’a soutenu l’iniquité qui venait d’être accomplie. Pourquoi ?

Premièrement, comme chacun sait, l’Église orthodoxe ukrainienne rassemble la majorité des orthodoxes d’Ukraine. Elle se compose de près de 13 000 paroisses, de plus de 200 monastères et de millions de fidèles. C’est elle, et non le groupe des schismatiques aujourd’hui légitimisé par le patriarche Bartholomée, qui est la seule et unique Église canonique d’Ukraine, ce qu’avait déclaré plus d’une fois le patriarche Bartholomée publiquement, notamment, pour la dernière fois, en janvier 2016 pendant la Synaxe des primats des Églises locales.

En second lieu, c’est l’Église orthodoxe ukrainienne, dirigée par Sa Béatitude le métropolite Onuphre, qui est l’Église nationale de l’Ukraine. Ce n’est pas une « église russe », comme cherchait à le faire croire le président sortant, P. Porochenko. Ses membres sont des citoyens ukrainiens, qui sont nés et qui ont grandi dans ce pays, qui possèdent un passeport ukrainien et qui aiment leur patrie. Son centre administratif n’est pas à Moscou, mais à Kiev. Quoiqu’en dise Porochenko, dans l’Église ukrainienne, on ne prie pas pour les autorités russes, ni pour l’armée russe, mais pour le pouvoir ukrainien et pour l’armée ukrainienne. L’Église orthodoxe ukrainienne est auto-administrée, elle possède toutes les prérogatives lui permettant d’être vraiment l’Église nationale de ce pays. Elle est liée au Patriarcat de Moscou par des liens d’unité spirituelle et historique, remontant aux temps de la Rus’ de Kiev, mais elle ne dépend de Moscou ni administrativement, ni financièrement, ni en aucune autre façon.

Troisièmement, tout le monde sait que le groupe schismatique légalisé par le patriarche Bartholomée est le résultat de la fusion de deux groupes, dont aucun n’avait de hiérarchie canonique au moment où il a été reconnu par Constantinople. L’un d’eux, le fameux « patriarcat de Kiev », est dirigée par un homme dont l’excommunication a été confirmée par toutes les Églises locales, dont celle de Constantinople. L’autre groupe remonte à un évêque de l’Église russe réduit à l’état laïc, et à un individu qui n’a jamais été ordonné ni évêque, ni prêtre. Le peuple les appelle « les auto-ordonnés ». La reconnaissance de cette fausse hiérarchie s’est effectuée sans étude de son origine, ni même sans ré-ordination, par la seule volonté arbitraire du patriarche Bartholomée.

Quatrièmement, même après la réception du « tomos », la communauté schismatique continue à agir dans le chaos canonique le plus complet, à piétiner les canons. L’association dénommée « église orthodoxe d’Ukraine » a deux chefs qui portent à peu près le même titre. L’un se nomme « métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine », l’autre se donne le titre de « patriarche de Kiev et de toute la Rus’ d’Ukraine ». Le premier sert à un usage externe, le second à un usage interne. C’est le second, et non le premier, qui dirige la « métropole de Kiev ». « L’EOd’U est officiellement reconnue par le patriarche œcuménique – a-t-il récemment déclaré. Mais il existe un patriarcat de Kiev, en Ukraine. C’est pourquoi nous ne sommes pas satisfaits du statut de métropolite. Cela fait 25 ans que nous fonctionnons comme Patriarcat. Le peuple a élu ses patriarches. Je suis le troisième. Avant moi, il y a eu le patriarche Vladimir et le patriarche Mstislav. Il y a eu des patriarches ! C’est pourquoi, pour l’Ukraine, nous sommes un patriarcat. Pour le monde extérieur, c’est-à-dire pour le monde orthodoxe, nous sommes la métropole de Kiev. » Les Églises orthodoxes locales peuvent-elle vraiment reconnaître cette hydre à deux têtes ?

Cinquièmement, le schisme a démontré sa complète faillite spirituelle et canonique. Les positions du « tomos » sont soumises à des interprétations équivoques, et ne sont pas appliquées. Ainsi, le « tomos » prévoit que « l’église orthodoxe d’Ukraine » n’aura pas de paroisses hors de l’Ukraine. Cependant, du point de vue du faux-patriarche Philarète Denissenko, ces paroisses peuvent ne pas quitter le prétendu « patriarcat de Kiev » : « Nous ne pouvons pas les forcer, et, en même temps nous ne pouvons pas les rejeter. Puisqu’elles ne veulent pas nous quitter, nous les considérons comme nôtres. » L’hydre à deux têtes ne peut pas ne pas avoir de comptes doubles. Pour le consomnateur intérieur, il y a toujours le « patriarcat de Kiev », avec son réseau de « paroisses étrangères », tandis que pour l’observateur extérieur il n’y a que la « métropole de Kiev », qui n’en a pas.

Sixièmement, avec le soutien des autorités, qui ont honteusement perdu les élections, une campagne d’usurpations des églises de l’Église orthodoxe ukrainienne a été organisée par les partisans du schisme, à laquelle il n’a toujours pas été mis fin. Ces usurpations se font par la violence : des gens masqués s’introduisent de force dans une église, frappent les fidèles, mettent le prêtre dehors, et se proclament propriétaires légitimes du bâtiment. Comment l’Orthodoxie mondiale doit-elle réagir à ces inquités ? Comme elle l’a fait en la personne des patriarches Théodore d’Alexandrie, Jean d’Antioche et Théophile de Jérusalem, qui se sont réunis à Chypre autour de l’archevêque Chrysostome de Chypre pour « appeler tous les partis à coopérer pour, d’une part, revenir à l’unité eucharistique, qui est la plénitude de l’Église en Jésus Christ, et, d’autre part, pour protéger les fidèles, les églises et les monastères contre les attaques et les actes de violence, d’où qu’ils viennent et quels que soient les causes et les motifs qui les suscitent. »

En prenant la décision sans précédent de légaliser le schisme ukrainien, le patriarche Bartholomée comptait que les hiérarques de l’Église canonique rejoindraient la nouvelle structure, et qu’elle serait reconnue par les Églises orthodoxes locales. Ni l’un, ni l’autre ne s’est produit, la « blitzkrieg » a échoué. Au lieu de résoudre le problème du schisme, le patriarche Bartholomée n’a fait que l’aggraver, soulevant une indignation justifiée contre ses actions dans l’ensemble de l’Orthodoxie. Si, auparavant, étant le « premier entre égaux » il pouvait jouer un rôle de coordination et de consolidation dans la famille des Églises orthodoxes locales, il s’est auto-liquidé comme centre de coordination en se décrétant « premier sans égaux ».

Il est donc tout à fait naturel que les primats des Églises orthodoxes locales commencent à chercher de nouvelles formes d’interaction. La rencontre des quatre primats à Chypre est un premier signe. Dans le communiqué final, il est précisé : « Les trois primats ont approuvé l’initiative de médiation prise par Sa Béatitude Chysostome, archevêque de Chypre, et Sa Béatitude poursuivra son entreprise en vue de l’unité de l’Église orthodoxe en Christ. »

Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’en l’absence d’un centre de coordination en la personne du « premier parmi les égaux », les Églises orthodoxes vont tenter de créer un autre centre d’interaction. Puisque le premier dans les dyptiques s’est mis à l’écart, le second, le troisième, le quatrième ou le dixième peut coordonner des efforts panorthodoxes pour surmonter les schismes et les discordes, celui auquel les Églises orthodoxes locales confieront cette mission parce qu’il aura la sagesse et l’humilité nécessaires, sans prétendre à la primauté, ni à la souverainteté.

Lorsqu’au Ve siècle le patriarche Nestor de Constantinople devint hérétique, le patriarche Cyrille III d’Alexandrie, au IIIe Concile œcuménique, joua un rôle décisif pour la condamnation de cette hérésie. Lorsqu’au XIVe siècle le patriarche de Constantinople soutint l’union avec Rome, les autres patriarches orientaux ne le reconnurent pas. Alors que le patriarche Bartholomée a pris le parti du schisme, l’Orthodoxie mondiale n’en est pas pour autant décapitée. Le patriarche de Constantinople n’a jamais été le chef de l’Église universelle. C’est le Seigneur Jésus Christ qui l’a toujours été et qui le restera. Dans la tradition catholique, le pape de Rome est considéré comme le vicaire du Christ, Son représentant sur terre, mais cela ne fait pas partie de la tradition orthodoxe.

« L’homme étant soumis à la mort, il ne peut y avoir de chef permanent dans l’Église, et notre Seigneur Jésus Christ Lui-même, comme Chef, tenant le gouvernail de l’Église, la dirige par les Saints Pères. » Quatre patriarches orientaux, ceux de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem, ont aposé leur signature sous ce texte, en 1723. En 1895, répondant à l’appel du pape Léon XIII, le Synode de l’Église constantinopolitaine a déclaré : « Nous appuyant sur les pères et sur les Conciles œcuméniques, nous témoignons que l’évêque de Rome n’a jamais été considéré comme le dirigeant suprême, ni comme le chef infaillible de l’Église, et que tout évêque est le chef et le primat de son église locale, subordonné uniquement aux décrets conciliaires et aux décisions de l’Église catholique, comme étant seuls infaillibles. L’histoire ecclésiastique montre que l’évêque de Rome ne faisait nullement exception à cette règle. Le seul et éternel principe d’autorité et l’unique Chef de l’Église est notre Seigneur Jésus Christ. »

L’actuel patriarche de Constantinople a renié la doctrine commune, exprimée sans équivoque dans ces textes, en se prenant pour l’unique chef infaillible de l’Église orthodoxe, pouvant traiter les plaintes de n’importe laquelle des Églises locales, intervenir dans leurs affaires, juger à sa convenance, selon son bon vouloir. Mais la triste expérience de son interventionisme volontariste dans les affaires ukrainiennes a montré que, tout en respectant les institutions existantes découlant de la primauté d’honneur selon les dyptiques, le plérôme de l’Orthodoxie rejette les abus de pouvoir du patriarche de Constantinople, comme il avait, dans le passé, empêché les hiérarques de s’approprier des prérogatives qui ne leur appartenaient pas.

Le schisme reste un schisme, et les épreuves ne font qu’affermir l’Orthodoxie. L’exemple de l’Église orthodoxe ukrainienne, qui suit aujourd’hui la voie des confesseurs de la foi, répondant patiemment et courageusement aux défis externes et internes, l’a montré. Dans sa vaillante défense de la vérité, elle est puissamment soutenue par les Églises orthodoxes locales, dont le soutien et la solidarité aideront finalement à mettre fin au schisme ukrainien.

Двуглавая гидра украинского раскола и мировое Православие
Митрополит Волоколамский Иларион

За прошедшие четыре месяца ни одна Поместная Православная Церковь не признала деяние Патриарха Варфоломея, совершённое с вопиющим нарушением церковных канонов. Ряд Церквей официально заявил о несогласии с этим деянием, о непризнании легализации раскольников, о поддержке канонической Украинской Православной Церкви во главе с митрополитом Онуфрием. Другие Церкви взяли время на изучение ситуации. Но ни одна не поддержала свершившееся беззаконие. Почему? - читать далее >>>Сайт ИИСУС

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Mai 2019 à 21:19 | 1 commentaire | Permalien

LES DERNIÈRES PÉRIPÉTIES DE L'ARCHEVÊCHÉ
"A DES MAUX ÉTRANGES ON APPLIQUE D'ÉTRANGES REMÈDES."
"Beaucoup de bruit pour rien" William Shakespeare

Plusieurs évènements sont intervenus après l'AGE du 23 février: une lettre, publiée sur PO (1), a été adressée le 22 avril par Mgr Jean de Charioupolis au clergé de son archidiocèse, 8 membres élus du Conseil de l’Archevêché (sur 12?) ont réagi par une lettre ouverte publiée sur un site russe (en russe) et en commentaire à notre précédent article sur PO (2), une pétition lancée à une date inconnue par au moins un archiprêtre éminent recueil à cette heure* 95 signatures, dont 8 membres du clergé (3) et ce samedi 11 mai Mgr Jean réunit le clergé du diocèse pour l'Assemblée pastorale annoncée dans sa lettre du 22 avril. D'importance différente, ils provoquent remous et commentaires parmi les fidèles de l'Archevêché. Nous allons essayer d'en analyser brièvement la portée.

LA LETTRE DE MGR JEAN:
Très factuelle, elle fait un point de la situation en partant de la décision de l'AGE: "GARDER L'UNITÉ MAIS COMMENT?" (en gras dans le texte (1) et indiquant que ni les délégations auprès du Phanar, de l'EORE et de l'OCA, ni les contacts avec le patriarcat de Roumanie, n'ont permis d'avancer vers une solution. En revanche, les contacts à haut niveau avec Moscou ont permis de recevoir UNE PROPOSITION CONCRÈTE garantissant le respect de ces conditions. Et Mgr Jean convoque donc le clergé pour "CLARIFIER LA SITUATION ET CHOISIR AVEC VOUS TOUS LE MEILLEUR CHEMIN …".

LES DERNIÈRES PÉRIPÉTIES DE L'ARCHEVÊCHÉ
LETTRE OUVERTE DE 8 MEMBRES ÉLUS DU CONSEIL DE L’ARCHEVÊCHÉ
Les huit membres du Conseil défendent leur opposition à Moscou sans proposer d'arguments concrets, mais en dénaturant le propos de Mgr Jean et en élargissant l’audience (lettre ouverte contre circulaire au clergé), procédé polémique classique pour le déconsidérer. Cela provoque des réponses encore plus polémiques des partisans de Moscou (ibid.)

NB: Les statuts de l'Archevêché (4) prévoient (titre V):

- Art 66: Le Conseil de l'Archevêché (CA) "est investi des prérogatives nécessaires pour accomplir ou pour autoriser tout acte ou opération qui ne découle pas de l’attribution de l’AG. Il assiste l’Archevêque dans tous les domaines de la vie ecclésiale.". Il est composé de l’Archevêque en exercice qui en est le président, et de ses évêques auxiliaires (aucun actuellement), six membres du clergé, six laïcs soit 13 membres à l'heure actuelle.

- Art 73: " Le CA se réunit en principe au moins 6 fois par an et autant de fois qu’il est nécessaire à l’initiative de l’Archevêque, ou à la requête de 1/3 de ses membres. …"

- Art.74: "En cas de désaccord entre l’Archevêque et le CA, le sujet est présenté en deuxième lecture lors de la réunion suivante. L’Archevêque expose par écrit aux membres du CA les raisons de son désaccord. Les membres du C.A. en désaccord peuvent exposer par écrit les raisons de leur désaccord. Ces explications sont jointes au procès-verbal. Si la solution n’est pas trouvée, l’Archevêque consultera le C.E.(composé de l’Archevêque et de ses évêques auxiliaires ainsi que des évêques à la retraite /Ibid. titre III Art. 56/, inexistant à l'heure actuelle...) avant de trancher définitivement."

Ainsi les 8 peuvent demander une réunion du CA mais l'Archevêque peut parfaitement décider contre la majorité du CA …

PÉTITION "AUTRE PROPOSITION POUR L'AVENIR DE L'ARCHEVÊCHÉ"

Remarque liminaire: cette pétition est "ouverte": rien ne semble garantir que seuls des membres de l'Archevêché participent…

Elle annonce que "l'Archevêché … n'a pas d'autre « Mère » que l’Église Orthodoxe tout entière, ainsi appelée à l’universalité et à l’unité," ce qui constitue évidemment un paradoxe ecclésiologique. Elle propose "SEULE NOTRE AUTONOMIE PEUT ÊTRE L’AMORCE D’UN PROCESSUS OÙ L’ORTHODOXIE, « ICI ET MAINTENANT », DANS LES PAYS OÙ LE SEIGNEUR NOUS A APPELÉ À VIVRE …" Il s'agit du vieux rêve de "Daru" – " promesse" d'une Orthodoxie française, qui eut son heure de gloire dans les années 1970 (5) et se termina, à notre sens, avec la Conférence diocésaine du 1 octobre 2005 avec l'intervention du Monseigneur Kallistos (Ware) annonçant "déjà dans l’archevêché des églises orthodoxes de tradition russe sous la juridiction du patriarcat de Constantinople, il y a la promesse d’une Église locale multinationale." (6) Mais les autres juridictions ne manifestent aucune intention de suivre ce mouvement. Au contraire, les juridictions séparées des Églises roumaine et russe se sont réunies et de nouveaux diocèses et métropoles ont été fondés par différentes Église "nationales"…

La pétition continue dans le registre des vœux (pieux?): "notre autonomie et notre indépendance, humble et ouverte, … devraient susciter une sollicitude paternelle et une neutralité bienveillante de la part de l’ensemble des Patriarcats Orthodoxes, … nous serons reconnus et assurés d’obtenir les participations nécessaires aux sacres épiscopaux, sans aucune ingérence extérieure dans l’élection de nos candidats." Est-ce vraiment si probable? L'Archevêché ne risque-t-il pas, plutôt, de subir le sort de l'ECOF, après qu'elle ait quitté le patriarcat de Roumanie, et se retrouver parmi les ecclésioles non canoniques (7). Cette proposition semble faire la suite de la "lettre émanant d'un prêtre de l'OCA" dont parle Mgr Jean dans sa lettre en disant "Une telle proclamation /autonomie unilatérale/" canoniquement peu justifiable conduirait inexorablement l'Archevêché à son autodestruction et à sa mise au ban des Églises orthodoxes. Sachez que je ne m'engagerai jamais dans une telle voie.

Un archiprêtre éminent a vivement réagi sur PO: "Il est impossible de vivre dans un vide canonique en attendant que quelqu'un nous fasse cadeau dans l'espace d'une journée d'une autocéphalie… " (8, commentaires 51-52)

LES DERNIÈRES PÉRIPÉTIES DE L'ARCHEVÊCHÉ
L'ASSEMBLÉE PASTORALE DE CE SAMEDI 11 MAI

On voit que les positions sont extrêmement tranchées et IL SEMBLE DIFFICILE D'IMAGINER QUE L'ASSEMBLÉE PASTORALE DÉBOUCHE SUR UN CONSENSUS… Mais rien n'est impossible à L'Esprit s'Il veut se manifester!

NB: l'Assemblée pastorale n'est pas un organe statutaire de l'Archevêché et ne peut donc prendre de décision modifiant les statuts qui stipulent (Art 7 in fine): "l’Archevêché se trouve sous l’autorité canonique du Patriarcat œcuménique." Les modifications sont du ressort de "L’Assemblée Générale de l’Archevêché (ci-après : AG) représente l’universalité des membres de l’Archevêché et ses décisions, après confirmation par l’Archevêque, obligent chacun d’eux dans les limites fixées par la réglementation en vigueur et les présents statuts ainsi que dans le respect des statuts respectifs de ses membres." (Statuts Art 15. Cf. 9); elle peut toutefois préparer les débats de l'AG, comme ce fut le cas le 15 décembre 2018. S'adressant aux 165 clercs du diocèse, qui représentent donc une partie essentielle de l'AG dont ils sont tous membre de droit (l'AGE du 23 février comptait 206 membres), elle constitue évidemment un organe consultatif de première importance. Les prochaines étapes annoncées seraient une AG ordinaire (AGO), en septembre-octobre, qui peut trancher ce sujet statutaire, puis une AG extraordinaire (AGE), comme celle du 23 février.

REMARQUE EN PASSANT:
Tous les débats se transitent par PO, forum visiblement essentiel pour les Orthodoxes russes francophones.

V. Golovanow
Rédaction terminée le samedi 11mai à 14h45

LES DERNIÈRES PÉRIPÉTIES DE L'ARCHEVÊCHÉ
Sources:
(1) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-message-de-l-archeveque-Jean-de-Charioupolis_a5709.html
(2) https://credo.press/224192/
(3) https://github.com/CPAORIEO/Proposition/blob/master/index.md? / fbclid=IwAR36051uJ2dbLFGbICEkPcnLU8Pphr_I7O0fJbI1BPbLiT99zVPd4oxX1yw
(4) http://exarchat.eu/spip.php?article63
(5) http://www.fraternite-orthodoxe.eu/fr/Presentation_Fraternite.html
(6) http://exarchat.eu/spip.php?article426
(7) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/PAROISSES-NON-CANONIQUES-EN-FRANCE_a5718.html
(8) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/SITUATION-TOUJOURS-TRES-COMPLIQUEE-AU-SEIN-DE-L-ARCHEVECHE-DE-DARU-AG-REPOUSSEE_a5707.html?com#com_6855559
(9) http://exarchat.eu/spip.php?article62

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Mai 2019 à 16:51 | 16 commentaires | Permalien

LE MOINE GREGOIRE KROUG: Exposition du 14 mai au 30 juin 2019, au Centre culturel et spirituel orthodoxe russe
"UN PROPHETE DE LA BEAUTE INCREEE" LE MOINE GREGOIRE KROUG 1969-2019 à l'occasion du 50 ème anniversaire du rappel à Dieu du célèbre moine iconographe.

Georges Ivanovitch Krug naquit à Saint-Pétersbourg le 5 janvier 1908.

C'est la première exposition consacrée à l'œuvre de Georges Kroug, ce peintre émigré de Russie, devenu moine juste après-guerre sous le nom de Grégoire et qui vécut durant plus de vingt ans à l'ermitage du Saint Esprit, dans la solitude de la forêt de Rambouillet. Ami et collaborateur de Léonide Ouspensky dès leur rencontre en 1931, il prit part égale dans le retour à l'icône traditionnelle dont, par la profondeur de son inspiration et son talent artistique exceptionnel, il fut comme l'indicateur spirituel.

Une centaine d'œuvres, venues de plusieurs pays d'Europe ont été rassemblées pour cette exposition qui retrace le parcours de ce peintre génial, unanimement apprécié de son vivant par tous les Chrétiens - plusieurs de ses œuvres, en effet, sont détenues par des communautés catholiques - parcours qui le mena, depuis les tentatives d'une iconographie occidentale, durant les vingt ans passés dans le monachisme érémitique, jusqu'à son accomplissement à la fois comme peintre et comme contemplatif.

LE MOINE GREGOIRE KROUG: Exposition du 14 mai au 30 juin 2019, au Centre culturel et spirituel orthodoxe russe
Doué d'une sensibilité spirituelle de prophète, il manifesta par son art la nature véritable de l'icône et la porta à son sommet, au niveau d'une révélation de la Beauté Incréée.

Plusieurs livres ont été publiés sur son œuvre depuis son rappel à Dieu, tant aux Etats Unis qu'en Europe, mais les œuvres elles-mêmes n'avaient jamais été présentées au public. Composées pour la plupart de fresques ou d'iconostases, seules quelques unes ont pu être déplacées. Pour donner un aperçu plus complet de l'œuvre, des excursions seront organisées pendant la durée de l'exposition dans les églises de la région parisienne qui furent décorées par le Père de bienheureuse mémoire et ce, jusqu'à ses derniers instants, malgré ses nombreuses maladies, l'icône étant son souffle même et sa vie.

Comme le dit très justement un journaliste de l'époque: "La peinture était sa prière."

LE MOINE GREGOIRE KROUG: Exposition du 14 mai au 30 juin 2019, au Centre culturel et spirituel orthodoxe russe
ПРОРОК НЕТВАРНОЙ КРАСОТЫ, МОНАХ ГРИГОРИЙ КРУГ 1969-2019

Выставка открыта с 14 мая по 30 июня 2019 в Русском духовно-культурном центре на набережной Бранли, д. 1, в 7-ом округе Парижа по случаю 50-летия преставления знаменитого монаха иконописца – Григория Круга.

Это первая выставка, посвященная творчеству Георгия Круга, художника эмигрировавшего из России, ставшего монахом Григорием сразу после войны и прожившего более двадцати лет в уединении в скиту Святого Духа в лесу Рамбуйе. Он был другом и сотрудником Леонида Успенского с момента их знакомства в 1931 году, с которым он принял равное участие в возрождении традиционного иконописания и, благодаря своему выдающемуся художественному таланту и глубокому вдохновению стал его духовным «указателем».

Около сотни произведений из разных стран Европы были собраны для настоящей выставки, представляющей творческий путь этого гениального художника, которого уже при жизни единогласно ценили все христиане (действительно, несколько его произведений хранятся в католических общинах). Двадцатилетний отшельнический путь привел его от попыток воспроизведения западной иконописи до становления как художника и созерцателя.

Обладая духовной чуткостью, собственной пророкам, своим искусством он выявил истинную природу иконы и донес ее до самых вершин совершенства, до уровня откровения Нетварной Красоты.

Несколько книг о его исскустве были опубликованы в США и в Европе после его кончины, но сами его произведения никогда не выставлялись для публики. Они состоят, в основном, из фресок и иконостасов, поэтому лишь некоторые из них удалось переместить. Чтобы дать более полное представление о его творчестве в течение работы выставки будут проводиться экскурcии по храмам Парижа и его пригородов, расписываемых этим, блаженной памяти, отцом, несмотря на многочисленные болезни, до самых последних мгновеий его жизни, ведь иконопись была его дыханием и его жизнью.

Как очень верно отмечал один журналист того времени: "иконопись была его молитвой."



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Mai 2019 à 16:39 | -3 commentaire | Permalien

Le "patriarche Philarète" veut rétablir l’Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Kiev) et en être le primat à la place d’Épihane.
Le "patriarche Philarète" veut rétablir le patriarcat de Kiev qui, à la fin de l’an dernier, a été intégré à la nouvelle l’Église orthodoxe d’Ukraine.

Le patriarcat de Kiev existerait encore, c’est du moins ce que pense son ancien primat. Le 9 mai, les médias ont publié des fac-similés d’une invitation signée de Philarète et rédigée sur un papier à en-tête du patriarcat de Kiev qui a été dissous dès avant le concile d’unification. Tous les évêques de l’Église orthodoxe d’Ukraine ont reçu cette invitation et certains l’ont communiquée aux réseaux sociaux.

Philarète invite les fonctionnaires religieux à une rencontre fraternelle. Selon l’agence TSN, l’objectif de cette rencontre est d’examiner dans quelles conditions pourrait être rétabli le patriarcat de Kiev dont il souhaiterait redevenir le primat.

Le "patriarche Philarète" veut rétablir l’Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Kiev) et en être le primat à la place d’Épihane.
Le métropolite Épiphane, primat de la nouvelle l’Église orthodoxe d’Ukraine, déclare ne pas avoir invité à cette rencontre et reconnaît être en conflit avec celui qui a été nommé « patriarche honoraire » à la suite de la dissolution du patriarcat de Kiev, depuis la création de l’Église locale ils n’ont concélébré aucun office. Selon le métropolite, ne serait-ce que des discussions sur un retour au passé seraient périlleuses pour l’Église, car cela entrainerait un retour à l’isolement.

Lire Métropolite Hilarion de Volokolamsk: L’hydre à deux têtes du schisme ukrainien et l’Orthodoxie mondiale

« Parler aujourd’hui d’un retour au passé est insensé. Nous devons parler de notre avenir, de notre unité. Parce qu’à l’avenir nous devons encore faire beaucoup pour que cette nouvelle église soit reconnue des autres Églises orthodoxes locales. Si nous revenons au passé, nous serons de nouveau dans une impasse, dans l’isolement, nous revenons à avant le 11 octobre, avant les décisions du patriarcat de Constantinople, » souligne le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine.


Патриарх Филарет хочет восстановить УПЦ КП Traduction PO
Церковный конфликт между предстоятелем ПЦУ Епифанием и почетным патриархом Филаретом стал очевидным и перешел в публичную плоскость.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Mai 2019 à 10:52 | 6 commentaires | Permalien

Le message de l'archevêque Jean de Charioupolis
Paris, le 22 avril 2019
Mgr Jean de Charioupolis,

Chers Pères’
Je me permets de m’adresser à vous en ce début de la Semaine Sainte afin de partager selon vos nombreuses demandes de suites de notre AG du 23 février de cette année.

Le message de l'archevêque Jean de Charioupolis

Le message de l'archevêque Jean de Charioupolis

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Mai 2019 à 16:01 | Permalien

PAROISSES NON CANONIQUES EN FRANCE
V. Colovanow

Il y aurait en France quelques 85 paroisses orthodoxes non canoniques (voir carte):
 ECOF: 26
 VCO et autres: 13
 Communautés russes indépendantes: 9 (dont le Couvent russe de l'Icône de La mère de Dieu de Lesna
 Église Orthodoxe celtique: 6
 Autres: 35
Source

Très souvent ces communautés trompent les fidèles par une pseudo-reconnaissance pompeuse. En voici un exemple récent tout à fait remarquable.

L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE

Le 23 avril, nous publiions un article sur Mgr Jean-Baptiste, évêque orthodoxe qui donne des messes en la chapelle de Prailles (commune de Saint-Martin-de-Sanzay). Des lecteurs nous ont alertés : « En réalité, il n’est nullement reconnu », précise l’un. Un autre n’hésite pas à le qualifier de « pseudo-évêque ».

PAROISSES NON CANONIQUES EN FRANCE
Leurs propos se basent sur le fait qu’il n’appartient pas à l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, instance représentative pour l’orthodoxie auprès de l’État français. « J’appartiens au Patriarcat orthodoxe des Nations, qui s’inscrit sur l’échelle mondiale et j’appartiens à l’Église de France », se défend-il. Une entité pas reconnue au niveau national.

THOUARS : MGR JEAN-BAPTISTE, L'EX-CHEMINOT DEVENU ÉVÊQUE ORTHODOXE

L’évêque de Saintes et de Thouars tente de faire vivre sa chapelle et sa paroisse en offrant davantage de rendez-vous à ses fidèles, dont l’exorcisme.

Grâce à lui, elle a retrouvé « une âme »… La chapelle Sainte-Radegonde de Prailles, commune de Saint-Martin-de-Sanzay, profite d’une nouvelle activité depuis que Mgr Jean-Baptiste, évêque de Saintes et de Thouars dans l’église orthodoxe, en a fait le siège de son autorité religieuse. « Avant notre installation, il n’y avait pas eu de messe depuis 50 ans », témoigne le chef religieux, bien heureux que la commune lui ait prêté l’espace tout en sobriété.

Des pèlerinages remis au goût du jour L’ancien cheminot, devenu prêtre en 2015 puis évêque en 2017, tente d’insuffler une dynamique nouvelle sur le vaste territoire qui lui incombe. Même s’il est un peu isolé dans son action. « Il y a toujours un petit noyau de fidèles qui vient assister à mes cérémonies », assure-t-il. De quoi justifier le temps qu’il y consacre. Mais l’exiguïté des lieux limite malgré tout le nombre de pratiquants.

S’il doit faire avec peu, alors autant multiplier les cérémonies religieuses. Celles-ci sont encore peu nombreuses. « Mais j’ai récemment décidé d’en faire les jeudis qui précèdent les dimanches de célébrations », confie Mgr Jean-Baptiste. Ainsi, il a testé sa nouvelle programmation en mars dernier, avec trois rendez-vous regroupés entre le 21 et le 24 mars, dont un particulièrement évocateur : un exorcisme collectif. « On vit dans une société où on cache les mots, et celui-ci peut faire peur. Mais la pratique est courante dans la religion orthodoxe et on la retrouve dans les prières », désamorce-t-il spontanément. Avant de développer : « Si un homme s’écarte de Dieu, celui-ci l’accepte et se retire du corps. Il laisse alors la place au diable, qui cause la maladie. »

A côté des messes et autres liturgies, Mgr Jean-Baptiste a remis au goût du jour des pèlerinages, en hommage à sainte Radegonde, qui « veille » sur sa paroisse. « Nous nous rendons à pied jusqu’au champ aux étoiles, à Sainte-Radegonde, en passant par les chemins de Saint-Jacques. Nous pouvons aussi aller au champ des avoines, près de Saumur, où se trouve une chapelle qui matérialise bien le miracle de la sainte. On peut également se rendre sur le tombeau de notre patronne, à Poitiers », explique-t-il.

En cette période de Pâques, l’évêque regroupe encore ses rendez-vous, avec des cérémonies tous les jours de jeudi à dimanche.

Source

PAROISSES NON CANONIQUES EN FRANCE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Mai 2019 à 09:36 | 31 commentaires | Permalien

Jacques Berset

La joie et la ferveur étaient indéniables, les 5 et 6 mai 2019, dans les rangs de la petite minorité catholique de Bulgarie – quelque 44’000 fidèles, sur une population de 7 millions d’habitants à près de 80% orthodoxes. Il n’en était cependant pas de même du côté orthodoxe, dans une Eglise réticente à l’œcuménisme, et pas seulement envers les catholiques.

L’Eglise orthodoxe bulgare était certes entrée au Conseil œcuménique des Eglises (COE), mais s’en est finalement retirée en 1998. De même, elle a boycotté le Concile panorthodoxe qui s’est déroulé en juin 2016 en Crète, le qualifiant de “ni grand, ni saint, ni panorthodoxe”. Contrairement aux autres Eglises orthodoxes, l’Eglise bulgare ne participe pas à la commission théologique de dialogue catholico-orthodoxe.

Si le pape François a été reçu dimanche matin 5 mai 2019 au Palais du Saint-Synode à Sofia par le Patriarche orthodoxe Néophyte et les membres du Saint-Synode, il s’agissait simplement d’une visite protocolaire. Le patriarche orthodoxe Néophyte n’a pas joint sa prière à celle du pape François, alors que ce dernier a réitéré l’engagement de l’Eglise catholique dans le dialogue œcuménique, en pleine continuité avec les efforts menés notamment par Jean XXIII, qui fut délégué apostolique en Bulgarie, et par Jean Paul II, qui visita la Bulgarie en 2002.

Pas d’acte liturgique commun

La situation était claire dès le départ: le Saint-Synode, l’organe de gouvernement de l’Eglise orthodoxe bulgare, avait d’emblée refusé, à l’unanimité, de s’associer à quelque acte liturgique commun que ce soit présidé par le chef de l’Eglise catholique. SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 9 Mai 2019 à 11:08 | 0 commentaire | Permalien

Jean Vanier, le fondateur de l’Arche, est mort
Ancien officier de marine, Jean Vanier avait fondé l’Arche en 1964. Il invitait sans relâche à regarder autrement, avec tout le respect qu’elles méritent, les personnes avec un handicap et toutes celles qui sont faibles et vulnérables. Il s’est éteint dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 mai. La messe d’obsèques sera célébrée le 16 mai, à 14 heures, à Trosly-Breuil (Oise), là où a été fondé le premier foyer de L’Arche.

Il fallait le voir prendre sur ses genoux un enfant agité d’angoisse, le bercer tendrement, jusqu’à ce que s’esquisse, chez l’un comme l’autre, un sourire. Il fallait voir son visage s’éclairer dans la rencontre, des « grands » comme des « petits », et son regard très bleu allait chercher chacun jusqu’au plus profond de lui-même. Il fallait le voir pencher en avant son double mètre et parler d’une voix lente et douce comme s’il méditait tout haut et, soudain, se redresser pour évoquer l’histoire de Pauline, « en colère avec son corps » après quarante ans d’humiliation et qui, peu à peu, – « mais c’est un long chemin » – découvre « qu’elle a une place et qu’elle est importante » – et « c’est un beau chemin »…

Tout Jean Vanier était là.

Son amour de l’autre avec ses pauvretés et ses brisures, ses masques et ses mécanismes de défense, mais aussi sa dignité, sa beauté et sa soif de paix, d’amour, de vérité, qu’ils soient chrétiens ou non. Sa confiance dans la vie. Son respect de chacun. Rien n’était plus précieux pour lui que de témoigner que les plus pauvres et les plus rejetés des hommes sont particulièrement aimés de Dieu, afin peut-être de convertir les regards et, sans faire forcément de grandes choses, d’inventer des voies pour vivre et agir ensemble.

Une « humanité blessée »

Lorsqu’il évoquait sa vie, Jean Vanier distinguait trois grandes étapes. La première se joue sur mer. Né en 1928 à Genève, où la carrière diplomatique de son père – ancien gouverneur général du Canada – avait mené la famille, il avait annoncé à treize ans, en pleine guerre, son intention de quitter le Canada pour rejoindre la marine britannique. « Si tu veux, vas-y, je te fais confiance », lui avait alors répondu son père. « Ce fut l’un des événements les plus importants qui me soient arrivés, reconnaissait volontiers Jean Vanier. Car si lui avait confiance en moi, moi aussi je pouvais avoir confiance en moi-même. »

Il avait alors navigué durant quatre années sur des bateaux de guerre anglais, aidé au retour des déportés de Buchenwald, de Dachau, de Bergen-Belsen, d’Auschwitz dans les visages desquels il avait reconnu pour la première fois une « humanité blessée ». Puis rejoint en 1948 la marine canadienne comme officier sur un porte-avions. La marine, qu’il décrivait comme « un monde où la faiblesse était à bannir, où il fallait être efficace et passer de grade en grade », contribua à structurer sa capacité d’action et son énergie, tant psychique que physique.

« Conversion profonde »

À 22 ans, Jean Vanier la quitte pourtant « en réponse à une invitation d’amour de Jésus à tout quitter pour le suivre ». C’est ainsi que s’ouvre la deuxième étape de sa vie. Désireux de devenir prêtre, il rejoint la communauté de l’Eau vive – qui rassemble des étudiants de différents pays – et découvre le monde de la théologie et de la philosophie. Il prépare une thèse de doctorat sur Aristote, soutenue en 1962 à l’Institut catholique de Paris, passe une année à l’abbaye cistercienne de Bellefontaine, puis enseigne la philosophie à Toronto – « Encore un monde d’efficacité où la faiblesse, l’ignorance, l’incompétence étaient à proscrire », disait-il – consacrant ses heures libres à visiter des détenus.

Sa carrière d’enseignant plébiscité par ses étudiants n’aura cependant qu’un temps, car bientôt la rencontre de personnes ayant un handicap mental bouleverse profondément sa vie. Dans sa famille, les parcours étaient, il est vrai, souvent atypiques : l’un de ses frères devint moine trappiste, un autre artiste peintre, sa sœur médecin a mis en place des soins palliatifs à Londres. Lui passera désormais sa vie aux côtés des personnes atteintes d’un handicap mental, et fondera la communauté de l’Arche. « Par ma culture et mon éducation, confiait-il lorsqu’il évoquait cette nouvelle étape, j’étais un homme de compétition, pas un homme de communion. Il m’a fallu opérer une conversion profonde. »

Un échange cœur à cœur avec le Christ

Ainsi résumé, cet itinéraire de vie ne permet cependant pas de comprendre comment le message de Jean Vanier, ancré dans son expérience personnelle, est devenu parole universelle, capable de rejoindre chacun là où il est. Il n’éclaire pas non plus l’un des traits pourtant essentiel de sa personnalité : son humilité, sa capacité à reconnaître sa fragilité, ses erreurs, ses propres blessures intérieures, sa faiblesse, comme lieu privilégié de l’amour et de la communion....

Suite La Croix
Jean Vanier, le fondateur de l’Arche, est mort

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Mai 2019 à 19:19 | 0 commentaire | Permalien

"LE PATRIARCHE BARTHOLOMÉE NE RESPECTE PAS LES CANONS SACRÉS" : 12 STARTSY ATHONITES S'ADRESSENT À LA SAINTE COMMUNAUTÉ POUR DÉFENDRE L'ÉGLISE CANONIQUE UKRAINIENNE
Mont Athos, le 24 avril 2019

Les conséquences de la création par le Patriarcat de Constantinople d'une nouvelle église schismatique en Ukraine et de l'octroi de l'autocéphalie à cette église continuent de se faire sentir dans tout le monde orthodoxe et l'enclave monastique du Mont Athos ne fait pas exception. La question a divisé les monastères, dont certains ont accepté et concélébré avec les représentants en visite de la nouvelle "église", et dont certains les rejettent catégoriquement comme schismatiques.

OrthoChristian a récemment publié une traduction de l'opinion des représentants de quatre monastères grecs qui ont vivement critiqué l'Eglise orthodoxe russe et le monastère russe Saint Panteleimon du Mont Athos.

Aujourd'hui, une lettre de 12 startsy athonites de diverses skites et cellules a été publiée en grec par Romfea et en russe par le Département des relations extérieures de l'Eglise orthodoxe russe. La lettre est datée du 17 mars, un mois après que la première délégation schismatique eut visité le mont Athos et célébré la Liturgie dans plusieurs monastères.

Aujourd'hui, une lettre de 12 startsy athonites de diverses skites et cellules a été publiée en grec par Romfea et en russe par le Département des relations extérieures de l'Eglise orthodoxe russe. La lettre est datée du 17 mars, un mois après que la première délégation schismatique eut visité le mont Athos et célébré la Liturgie dans plusieurs monastères.

"C'est avec beaucoup de tristesse et d'inquiétude que nous apprenons ce qui se passe dans l'Église orthodoxe dans son ensemble à cause de l'octroi non canonique de l'autocéphalie aux schismatiques d'Ukraine sans le consentement de l'Église autonome canonique dirigée par le métropolite Onuphre, qui considère toujours les nouveaux "autocéphalites" comme schismatiques, sans communion avec eux et avec tous ceux qui ont communion avec les schismatiques, sur la base des saints canons, " dit cette lettre pour commencer.

Le Patriarcat de Constantinople a accordé l'autocéphalie à un groupe relevant de la juridiction d'une autre Église, en violation flagrante des saints canons, écrivent les pères athonites, et l'Église russe a ainsi rompu la communion avec le Patriarcat de Constantinople. Selon les auteurs, les actions de Constantinople menacent un schisme de l'ampleur de la scission de 1054 entre Rome et Constantinople.

L'Eglise saigne encore des blessures du concile œcuménique de Crète en 2016, et une nouvelle blessure a été infligée, "dont le Patriarcat œcuménique est le seul responsable", peut-on lire dans la lettre. De plus, cette justification du schisme met les âmes en danger de damnation parce que le Saint-Esprit n'est pas actif dans le schisme, écrivent les pères, en référence aux enseignements des saints Basile le Grand et Jean Chrysostome.

L'hérésie et le schisme sont l'œuvre de Satan, écrivent catégoriquement les Athonites. "Quand [le Diable] ne parvient pas à contrecarrer le salut par des hérésies, alors il travaille à provoquer des schismes ", affirment-ils. L'occasion de l'écriture de cette lettre, écrivent les auteurs, est qu'ils ne veulent pas tomber dans ce travail destructeur de l'âme du Diable.

Les startsy athonites continuent à reconnaître les schismatiques précisément en tant que tels, et ils rejettent le révisionnisme historique de Constantinople qui prétend que l'Ukraine a toujours été son territoire :

Nous avons quitté le monde et les plaisirs du monde et nous utilisons nos âmes et nos corps pour des podvigs [exploits ascétiques], pour obtenir la miséricorde de Dieu. Ne serait-ce pas une inexcusable négligence et folie de rendre nos travaux et nos aspirations sans valeur en communiant avec les schismatiques ukrainiens qui sont éloignés de la communion eucharistique et défroqués par l'Église russe à laquelle ils ont appartenu pendant plus de trois siècles, selon la reconnaissance constante, continue et générale de toute l'Orthodoxie, y compris du Patriarcat oecuménique ?

Les Pères invoquent ensuite les canons des conciles œcuméniques de Laodicée et d'Antioche pour démontrer que la prière commune avec les schismatiques est interdite, et que ceux qui entrent en communion avec les excommuniés doivent eux-mêmes être excommuniés. De plus, seule l'Église qui excommunie quelqu'un peut le recevoir en retour - une règle clairement enfreinte par le patriarche Bartholomée, écrivent les Pères, ce qui, selon le Concile d'Antioche, le soumet à l'excommunication.

"En 1686, par un acte du Patriarche Dionysius IV, [l'Ukraine] entra dans la juridiction du Patriarcat de Moscou, qui, selon le consentement panorthodoxe, est resté en vigueur pendant 333 ans jusqu'à ce jour", peut-on lire dans la lettre. Plus tard, après la chute du communisme, Philarète Denisenko est entré dans le schisme après avoir perdu l'élection du Patriarche de Moscou et a ensuite été défroqué et anathématisé. Ainsi, les ascètes athonites rejettent le révisionnisme historique qui dit que Philarète a été puni simplement pour avoir désiré l'autocéphalie. De plus, l'"Église orthodoxe autocéphale ukrainienne" de Macaire Maletitch remonte non seulement aux schismatiques, mais aussi à ceux qui sont totalement dépourvus de toute succession apostolique, affirme la lettre, et ils sont donc reconnus comme schismatiques par tous, sauf Constantinople. Cependant, l'Église canonique reste celle dirigée par le Métropolite Onuphre, selon les startsy Athonites.

Et le problème n'a pas commencé avec la situation ukrainienne : "On sait depuis longtemps que le patriarche Bartholomée n'a aucun respect particulier pour les canons sacrés, qu'il a violés et viole encore, surtout en ce qui concerne les relations avec les hérétiques, et maintenant avec les schismatiques."

L'ensemble de la construction sur laquelle l'invasion par le patriarche Bartholomée du territoire de l'Église ukrainienne est construite est comme une maison construite sur le sable par des conseillers incompétents :
Dans un premier temps, s'appuyant sur des conseillers théologiques insuffisamment éduqués ou égoïstes, il essaya de justifier son invasion en se référant au concept d'ekkliton (ἔκκλητον), c'est-à-dire que lui seul, en tant que second pape, peut accepter les appels et les pétitions des autres Églises autocéphales, tel qu'il est, semble-t-il, selon l'opinion prédominante récemment apparue des pseudo-théologiens de l'ère post-patristique, non pas le premier parmi ses pairs (primus inter pares), mais le premier sans égal (primus sine paribus).

Et plus loin :

Mais cet argument s'est immédiatement effondré parce qu'il contredit le système conciliaire de gouvernance de l'Église, dans lequel tous les patriarches et les primats sont considérés comme égaux les uns aux autres, Constantinople n'ayant qu'une primauté d'honneur et non du pouvoir, comme le prétend le Pape. Le droit d'entendre les appels ne s'étend qu'à ceux qui relèvent de sa propre juridiction, et non de celle d'autres patriarches.

Les pères se réfèrent ensuite aux commentaires sur le 9e canon du IVe Concile œcuménique de saint Nicodème l'Hagiorite, "l'un de nos plus grands théologiens et canonistes", pour étayer leur argument sur qui a le droit d'entendre quel appel.

Les startsy athonites soulignent ensuite le changement de tactique de Constantinople par rapport à la situation ukrainienne :

Lorsque le patriarche Bartholomée s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas compter sur l'ekkliton dans son intervention transfrontalière dans les limites de la juridiction d'autrui, alors avec l'aide de ses propres conseillers, prêts à le servir, il a découvert 333 ans plus tard que l'Ukraine est dans la juridiction non de la Russie, mais de l'Eglise Constantinopolitaine ! Ses théologiens inattentifs ou militants ont caché et mal interprété de nombreux documents et opinions pour en arriver à la conclusion ridicule sur le caractère temporaire du transfert de l'Ukraine à l'Église russe (un caractère temporaire de plus de trois siècles !), et que maintenant cette concession est annulée.

Malgré ces jeux de Constantinople, toutes les Eglises locales reconnaissent l'Eglise d'Ukraine comme celle dirigée par le "sage et modeste" Onuphre qui n'a pas demandé l'autocéphalie, comme l'écrivent les startsy. Comme l'autocéphalie a été donnée à un groupe minoritaire de schismatiques, contre l'opinion pan-orthodoxe, l'autocéphalie est très problématique.

Les auteurs de la lettre considèrent également qu'il est injuste et dénué de logique fondamentale de "placer une loupe" sur les tendances nationalistes ou œcuméniques de certains dans l'Église russe (passée et présente), mais pas sur l'Église ukrainienne canonique dont ils font état, afin de justifier l'invasion anticanonique de Constantinople.

Les anciens témoignent ensuite que la majorité des Pères de la Sainte Montagne se réjouissent de la décision de la Communauté Sacrée de ne pas envoyer de délégation à l'intronisation du schismatique "métropolite" Epiphane Doumenko, ni même de lui envoyer une lettre de félicitations. Mais ils étaient très contrariés par la minorité des monastères et des pères qui participèrent néanmoins à l'intronisation.

Les mêmes sentiments de déchirement ont été causés par la visite de la délégation de l'église schismatique à la Sainte Montagne : " Les mêmes sentiments de joie ont rempli nos cœurs parce que beaucoup de monastères ont empêché la visite des 'évêques' et des 'clercs' de la nouvelle fausse Église, mais [nous avons ressenti]amertume et colère sans passion envers ceux qui, heureusement, peu nombreux, les ont acceptés poliment et/ou ont servi avec eux !!!!".

En raison de la gravité de la question et de la haute autorité dont jouit le Mont Athos dans le monde orthodoxe, et pour assurer l'unité interathonite, les auteurs de la lettre demandent que les schismatiques se voient refuser l'accès à la Sainte Montagne, ou du moins que leurs "clercs" ne soient pas autorisés à servir, tant qu'une résolution pan-orthodoxe n'est pas trouvée, car, malgré la pression extrême, aucune Église, depuis ces trois mois, ne reconnaît ces schismatiques. Cette décision devrait être prise le plus tôt possible étant donné les nouvelles concernant les schismatiques qui prévoient d'autres visites au Mont Athos, écrivent les Pères.

En outre, les fondateurs du mouvement schismatique ukrainien ne sont pas seulement condamnés par l'Eglise, mais ont aussi la condamnation des tribunaux civils pour des crimes moraux graves, impensables même pour les non-chrétiens, lit-on dans la lettre. Ils sont également accablés par l'implication dans le récent schisme bulgare, les liens avec les uniates ukrainiens et les persécutions contre l'Église canonique, surtout après que Constantinople les ait reconnus. Ils déplorent également les récentes déclarations d'Epiphane Doumenko au sujet de l'adoucissement [de la position de l'église ukrainienne vis à vis]du péché d'homosexualité.

De plus, les schismatiques qui visitent la Sainte Montagne ne sont pas spirituellement, mais plutôt politiquement motivés - ils ne cherchent qu'à faire accepter leur groupe illégitime afin qu'ils puissent ensuite l'annoncer au monde orthodoxe, "et réaliser leurs plans mauvais", écrivent les startsy athonites.

En conclusion, les Pères soulignent qu'ils ne mettront pas en péril leur salut en entrant en communion avec les schismatiques excommuniés et qu'ils ne feront pas la promotion du schisme actuel au niveau local ou global orthodoxe.

"Nous craignons un schisme interathonite si nous ne prenons pas des décisions correctes et courageuses ", concluent les Pères.

La lettre est signée par :

Staretz Hiéromoine Arsenios avec la confrérie de la cellule Panagouda du monastère de Koutloumousiou ;

Staretz Hiéromoine Abraham avec la confrérie de la kallyve de Saint Gerasimos de la skite de Koutloumousiou ;

Staretz Hiérodiacre Theophilos avec la confrérie de la cellule des saints Anargyres du monastère de Grigoriou ;

Staretz Nicolas de la cellule de Saint Démétrios du monastère de Hilandar ;

Staretz Joseph avec la confrérie de la cellule de Saint Théodore du monastère Saint Paul ;

Staretz Savva avec la confrérie de la cellule des Saints Archanges du Monastère de Hilandar ;

Staretz Nikodemos, de la cellule de Saint Nectaire du monastère de Stavronikita ;

Staretz Gabriel, de la cellule de Saint Christodoulos du monastère de Koutloumousiou ;

Staretz Euphrosynos avec la confrérie de la cellule de Saint Jean le Précurseur du Monastère de Koutloumousiou ;

Staretz Païssios avec la confrérie de la cellule des Saints Archanges du Monastère de Hilandar ;

Staretz Nikodemos, de la cellule de Saint Jean le Théologien de la Grande Laure ;
Staretz Arsenios de la kallyve du Saint Moine-Martyr Gerasimos de lka skite de Koutloumousiou.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
ORTHOCHRISTIAN

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Mai 2019 à 07:57 | 6 commentaires | Permalien

C’est un moment fort de la Pâques orthodoxe : le partage du “feu sacré”, surnommé aussi “le samedi des lumières”. A Jérusalem dans la basilique du Saint-Sépulcre, lieu où le Christ a été crucifié, des milliers de pèlerins ont participé à la cérémonie, en présence du patriarche grec Théophile III.

Ce rituel remonterait au moins au 4e siècle. La flamme se transmet de cierges en cierges, et s’envole dans tous les pays orthodoxes, pour la veillée pascale. Une semaine après les catholiques les chrétiens d’Orient célèbrent selon le calendrier Julien la résurrection du Christ.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Mai 2019 à 15:27 | 53 commentaires | Permalien

Carol Saba : « Orthodoxie ici et maintenant », mardi 07 mai 2019 à 19h30 sur KTO

Qui est Grégoire KROUG ? "Près de Paris, dans les Yvelines, vécut un ermite, le moine orthodoxe Grégoire KROUG, il peignit des icônes qui étaient sa prière". Ces paroles expressives d’un journal français qui faisant part du décès le 12 juin 1969 du moine Grégoire KROUG, illustrent parfaitement la relation intrinsèque, charnelle et spirituelle, qu'avait KROUG avec l'icône.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Mai 2019 à 11:32 | 0 commentaire | Permalien

Une flamme nouvelle au monastère de Beinwil
Depuis janvier 2019, un moine et trois religieuses orthodoxes se sont installés dans l’ancienne abbaye bénédictine de Beinwil, dans le canton de Soleure. Ils y ont fondé un monastère masculin, le “Saint monastère de Jean Capodistrias”, et un monastère féminin, le “Saint monastère de l’Entrée de la Mère de Dieu au Temple”.

Sur une colline, près de la route reliant Unterbeinwil et Oberbeinwil, dans le Schwarzbubenland soleurois, un petit monastère s’intègre idéalement dans le paysage. Du XIe au XVIIe siècle, le lieu abritait des religieux bénédictins. Ils ont cependant quitté l’endroit à cause de l’isolement de la vallée et ont fondé le monastère de Mariastein, dans le même canton de Soleure.

Du protestantisme à l’orthodoxie

Mais le monastère de Beinwil est aujourd’hui redevenu un lieu de vie consacrée. Dans la crypte, ce matin, l’archimandrite Damaskinos, l’abbesse Archontia et les moniales Ionia et Agapia sont assis, pour la prière, devant des icônes orthodoxes et des cierges. Leur père spirituel, l’archimandrite Dionysios, qui dirige 21 monastères dans le monde, est également présent en esprit.

L’abbesse de Beinwil était engagée, dans sa jeunesse, dans une paroisse protestante, où elle a rencontré l’abbé actuel, l’archimandrite Damaskinos et son frère l’archiprêtre Capodistrias. “J’étais active dans ma paroisse, mais il me manquait toujours quelque chose”, se souvient-elle.

Archontia a rencontré l’orthodoxie il y a plus de dix ans, lors d’un voyage en Grèce, auquel l’archiprêtre Capodistrias l’avait invitée. Elle avait certes déjà auparavant prié devant des icônes orthodoxes, au sein de la communauté œcuménique de Taizé, en France. Mais ce n’est qu’en Grèce qu’elle s’est réellement immergée dans ce monde. SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Mai 2019 à 11:00 | 0 commentaire | Permalien

SITUATION TOUJOURS TRÈS COMPLIQUÉE AU SEIN DE L'ARCHEVÊCHÉ "DE DARU" : AG REPOUSSÉE
Un communiqué du 29 mars du Conseil de l’Archevêché (1) est la seule information officielle dont nous disposions après l’Assemblée générale extraordinaire du 23 février 2019 (AGE) qui a refusé la dissolution de l’Archevêché à près de 93% des voix.

La conclusion de ce communiqué donne une orientation qui peut surprendre les observateurs : "Un échange constructif a été entamé /avec Constantinople/; il est prévu de poursuivre cette concertation pour envisager l’avenir de l’Archevêché." Cela peut laisser penser que la solution du maintien de l'Archevêché dans le patriarcat de Constantinople est actuellement privilégiée.

Pour autant, rien ne dit que le Phanar soit prêt à accepter le vote de l'AGE, ni que rester au sein de Constantinople soit acceptable pour toutes les paroisses de l'Archevêché: nous savons que le débat est loin d'être clos, puisque la nouvelle AGE, qui devait être convoquée "probablement en juin" cf. <http://exarchat.eu/spip.php?article2333 in fine, est reportée sine die. Il apparait aussi que certains prêtres de l'Archevêché ont cessé de commémorer le patriarche Bartolomé en se référant à la pratique canonique des autres Églises orthodoxes où les prêtres ne commémorent que leur évêque...

SITUATION TOUJOURS TRÈS COMPLIQUÉE AU SEIN DE L'ARCHEVÊCHÉ "DE DARU" : AG REPOUSSÉE
De fait, un courant important suit la position présentée lors de l'AGE par l'archevêque Jean de Charioupolis prônant le "retour de "Daru" à son Église-mère historique - le patriarcat de Moscou".

Il a fait donné lecture d'une lettre reçue par de la part du patriarche Cyrille, qui propose de recevoir l'Archevêché en garantissant son indépendance et le respect de ses statuts, mais cela ne convainc pas les opposants qui sont aussi résolus que ceux qui s'opposent au maintien dans le patriarcat de Constantinople.

Les autres solutions ne sont pas mures: le patriarcat de Roumanie ne proposerait qu'un "hébergement transitoire"; l'Église orthodoxe en Amériques (OCA), particulièrement proche par ses origines historiques et son statut inspiré du Concile de 1917-18 comme celui de Daru, ne souhaiterait pas s'étendre de l'autre côté de l'Atlantique; l'Église orthodoxe russe à l'étranger (EORE), Église autonome au sein du patriarcat de Moscou, n'accepterait pas de recevoir "Daru" comme entité ecclésiale unie et auto-administrée; le patriarcat de Serbie a été évoqué sans précisions ...

Ainsi aucune des solutions envisagées ne semble actuellement acceptable pour tous, mais les discussions peuvent faire avancer les choses: une délégation s'est ainsi rendue aux États-Unis pour rencontrer les primats de l'OCA et de l'EORE. Une Assemblée Générale Ordinaire (AGO) doit se tenir en septembre-octobre; elle permettra de progresser dans le débat, mais ne pourra prendre ce type de décision qui est du ressort d'une nouvelle AGE à réunir ultérieurement… Les temps de l'Église sont toujours des temps longs et, de fait, rien ne presse.

À suivre donc et prions pour que l'Esprit indique la bonne voie !

V. Golovanow


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Mai 2019 à 16:55 | 89 commentaires | Permalien

Inauguration du Centre Culturel Mère Marie Skobtsov
Bonjour à toutes et à tous,

L’inauguration du Centre Culturel Mère Marie Skobtsov s’est déroulée le lundi 29 avril 2019 au 91 rue Lecourbe, Paris 15e, en présence d’élus du 15e arrondissement, de responsables d’associations, de représentants des cultes, de médias, d’historiens, d’écrivains et d’un nombreux public intéressé par la personnalité et l’œuvre intellectuelle et sociale de Mère Marie. Nous remercions toutes les personnes présentes d'être venues et d'avoir rendu cette soirée inaugurale chaleureuse et mémorable.

Nous serions honorés si vous rejoigniez notre association (Bulletin d’adhésion en pièce jointe). N'hésitez pas à nous contacter si vous avez des informations à nous communiquer, et de notre côté, nous vous tiendrons au courant de nos activités à venir.

Le Père Nicolas Cernokrak, Recteur de la paroisse Saint Séraphin de Sarov et le Bureau du Centre Culturel Mère Marie Skobtsov se joignent à moi pour vous remercier de votre attention.

Bien cordialement.

Marie Nadia TCHINAEV
Présidente du CCMMS

ccmeremarieskobtsov@gmail.com

Voir PJ

Inauguration du Centre Culturel Mère Marie Skobtsov
Mère Marie, moniale russe orthodoxe, intellectuelle et poétesse, est une figure importante du 15ème arrondissement. A son arrivée à Paris en 1923, elle s’est mise au service des plus faibles en créant un centre d’accueil. Résistante, reconnue Juste parmi les Nations, elle fut déportée et gazée à Revensbrück le 31 mars 1945. Plusieurs décennies après sa mort, l’action et la pensée de Sainte Mère Marie de Paris, canonisée en 2004, sont encore très présents dans les esprits, guidant nombre de croyants et de non croyants. Un Centre culturel vient d’être inauguré rue Lecourbe dédié à sa mémoire et à la transmission de son patrimoine culturel, social, spirituel et caritatif.

Lire >>> Mère Marie (Skobtsov) et son Art /1891-1945/

« Elle est une femme d’aujourd’hui. Elle pourrait être parmi nous aujourd’hui » explique Ghislène Fonlladosa, ancienne adjointe au maire du 15ème en charge de la Culture, très impliquée dans la préservation de la mémoire de Mère Marie. « Elle me fascine. Sa vie est complètement romanesque »

Inauguration du Centre Culturel Mère Marie Skobtsov
Mère Marie est « une femme moderne, au parcours étonnant pour l’époque : mariée deux fois, divorcée, mère de trois enfants par des pères différents, moniale enfin » précise Marie Nadia Tchinaev, présidente du Centre culturel nouvellement créé. « Je suis très sensible au fait que par son audace et son courage, elle a repoussé tant de frontières. »

Née en 1891, à Riga en Russie, elle a été la première femme orthodoxe diplômée de théologie à Saint-Pétersbourg, puis première femme élue maire de la ville d’Apana, lors de la révolution Russe. Comme beaucoup de ses compatriotes, elle émigre en France au début des années 1920.

A propos de la Résistance française, du 22 juin 1941 à Paris et de mère Marie /Skobtsov/

En 1935, elle créa un centre d’accueil venant en aide aux intellectuels et aux émigrés russes défavorisés. Il était situé au 77 de la rue Lourmel dans le 15ème arrt., à côté duquel fut construite une petite église, aujourd’hui disparue. Avec le temps, il devint un centre de vie philosophique et culturel. SUITE

Lire>>> Archiprêtre Alexander Winogradsky: Mère Marie /Skobtsov/ - Beauté et Salut

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Mai 2019 à 11:18 | -1 commentaire | Permalien

 4e dimanche de Pâques - LE PARALYTIQUE DE LA PISCINE DE BÉTHESDA
LE PARALYTIQUE DE LA PISCINE DE BÉTHESDA (Jean 5, 1-5)

Ces dimanches qui suivent Pâques

"Je prépare une conférence à propos de ces dimanches qui suivent Pâques (de Thomas, des Femmes Myrophores, du Paralytique, de la Samaritaine, de l'Aveugle-né), du sens de ces lectures évangéliques et de toute cette période de la Pentecôte comme réponse à la question: où est cette "nouvelle vie de la nouvelle créature" que nous recevons dans le baptismal "co-ensevelissement avec le Christ"* pour Pâques? D'une part c'est le moment de la "joie", de la communion à la nouvelle vie ressuscitée, au" jour sans soir"* (le dimanche qui "se prolonge" liturgiquement toute la semaine).

Et de l'autre côté, c'est l'explication comment "vivre" de cette vie en "ce monde" et dans son temps déchu. Ce "message"** est-il compris par qui que ce soit? Je n'e suis pas certain." (1)


 4e dimanche de Pâques - LE PARALYTIQUE DE LA PISCINE DE BÉTHESDA
Méditation du Moine de l’Église d’Orient (Père Lev Gillet)

Le récit de la guérison du paralytique est lu à la liturgie, comme Évangile du dimanche (Jean 5, 1-15). À Jérusalem, près de la piscine de Béthesda, Jésus voit une foule de malades et d’infirmes qui attendent que l’eau soit agitée par un " ange du Seigneur " : ce phénomène se produisait à certains intervalles, et le premier malade qui descendait alors dans la piscine était guéri. Parmi ces malades se trouve un homme souffrant de paralysie depuis trente-huit ans. Jésus lui demande s’il veut être guéri. Il répond qu’il n’a personne pour le faire descendre dans la piscine et qu’il est toujours devancé par quelque autre. Jésus lui dit : " Lève-toi, prends ton grabat et marche ".

L’homme est immédiatement guéri. Les Juifs protestent, parce que cette guérison a été opérée le jour du sabbat. Jésus retrouve l’homme dans le Temple et lui dit : " Ne pèche plus : il t’arriverait pire encore ".

La signification immédiate de cet Évangile est la puissance souveraine de Jésus sur la maladie. Secondairement Évangile fait allusion au lien entre le mal physique et le péché : il n’est pas dit clairement que cet homme a été infirme parce qu’il a péché, mais Jésus déclare qu’il a péché et que, s’il pèche encore, une conséquence encore plus terrible se produira. Comme nous devrions être reconnaissants de ce que Dieu, dans sa miséricorde, ne laisse pas toujours nos péchés répétés avoir des répercussions douloureuses sur notre corps !

Enfin Évangile d’aujourd’hui suggère un certain rapport entre deux ordres de choses. D’une part, il y a cette descente périodique et attendue de l’ange dans la piscine, ce mouvement des eaux, cette possibilité de guérison à celui qui descend le premier. D’autre part, il y a la guérison immédiate d’un homme, opérée par Jésus lui-même, sans descente dans l’eau, On pourrait dire que le premier type de guérison correspond à l’élément " institutionnel " dans l’Église, aux divers canaux de grâce (sacrements, rites, sacerdoce, discipline, etc.) que la communauté chrétienne met à la disposition de tous ses membres et qu’il serait aussi dangereux qu’impie de nier ou de sous-estimer.

Le deuxième type de guérison correspond au contact direct, sans intermédiaire, de l’âme avec son Sauveur : il serait également dangereux et impie de nier ou de sous-estimer la possibilité de ce contact. Si saintes et si utiles que soient les institutions ecclésiastiques, aucune institution n’est, à strictement parler, indispensable, puisque le Seigneur peut, lorsqu’il le juge bon, agir sur les hommes en se passant d’elles. Les réalités spirituelles ne sont pas limitées à leurs signes extérieurs. La réalité importe infiniment plus que le signe.

(1) "Journal" du père Alexandre Schmemann, "Vendredi 29 avril 1977". Traduit du russe par V. Golovanow
Notes: * Expressions liturgiques ** En Français dans le texte


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Mai 2019 à 10:49 | 1 commentaire | Permalien

Le "Courrier hebdomadaire" - L’Église orthodoxe en Belgique par Serge  Model
L’orthodoxie est l’un des six cultes reconnus officiellement par l’État belge (avec le catholicisme, le protestantisme, l’anglicanisme, le judaïsme et l’islam) à côté de la laïcité organisée.

Par ce statut légal, qui date de 1985, trois droits sont accordés aux orthodoxes de Belgique : la reconnaissance (initialement par l’État belge, aujourd’hui par les trois Régions et la Communauté germanophone) de paroisses déterminées, avec traitement pour leurs desservants et possibilités de subsides ; la possibilité d’intervention dans les médias (radio et télévision) ainsi que dans les hôpitaux et les prisons ; l’organisation de cours de religion chrétienne orthodoxe dans les établissements d’enseignement public.

Aujourd’hui, le nombre de chrétiens orthodoxes vivant en Belgique est d’environ 100 000 personnes, toutes provenances confondues (Grecs, Russes, Roumains, etc.). Le territoire belge compte plus d’une soixantaine de lieux de culte orthodoxe : paroisses, chapelles, missions, petits monastères. Ceux-ci sont desservis par trois évêques résidant dans le pays, une cinquantaine de prêtres et une quinzaine de diacres.

Ces personnes appartiennent à diverses communautés (relevant soit du patriarcat œcuménique de Constantinople, soit du patriarcat de Moscou, de Roumanie, de Bulgarie, de Serbie ou de Géorgie). En effet, si l’Église orthodoxe en Belgique est unie par une foi et une identité communes, elle se caractérise également par une diversité organisationnelle relativement complexe.

Ce Courrier hebdomadaire retrace le parcours historique de la présence orthodoxe en Belgique depuis ses débuts au XIXe siècle, présente la situation actuelle de cette Église sur le territoire belge (notamment son organisation interne et ses relations extérieures), traite de la reconnaissance du culte orthodoxe par l’État belge et de ses conséquences, et analyse le rapport entre les Églises orthodoxes et les institutions européennes. Il évoque également quelques questions ouvertes, discutées tant au sein de la communauté orthodoxe qu’en dehors de celle-ci.


Le "Courrier hebdomadaire" - L’Église orthodoxe en Belgique par Serge  Model
L’Église orthodoxe en Belgique
Courrier hebdomadaire n° 2399-2400,

par S. Model, 60 p., 2019

Référence : CH2399-2400
ISBN : 978-2-87075-205-0

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Avril 2019 à 14:59 | 0 commentaire | Permalien

Lundi 29 avril à à 18h30- la présentation officielle du Centre culturel Mère Marie Skobtsov (Paris)
Lundi 29 avril (lundi de Pâques) à 18h30 dans la paroisse Saint-Séraphin de Sarov (91, rue Lecourbe, Paris 15e), aura lieu la présentation officielle, en présence du maire du 15e, du Centre culturel Mère Marie Skobtsov (1891-1945), exilée à Paris en 1923, moniale orthodoxe, fondatrice d’un centre d’accueil pour déshérités et d’une paroisse dans le 15e, poétesse et artiste, résistante, déportée et gazée à Ravensbrück, Juste parmi les nations, canonisée en 2004.

En 2016, a eu lieu l’inauguration d’une rue du 15e arrondissement à Paris portant son nom.

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Avril 2019 à 04:51 | 0 commentaire | Permalien

Message pascal de Sa Sainteté Cyrille le Patriarche de Moscou et toute la Russie
Message pascal de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille aux évêques, aux prêtres, aux diacres, aux moines et moniales, et à tous les fidèles de l’Église orthodoxe russe

Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ :
dans Sa grande miséricorde, il nous a engendrés de nouveau
par la Résurrection de Jésus Christ d'entre les morts.

(1 P, 1:3)

Éminents évêques, vénérables pères, moines et moniales, chers frères et sœurs !

En ce jour divin et très solennel, empli d’une joie toute particulière pour notre Seigneur Jésus-Christ ressuscité du tombeau, je vous félicite de tout mon cœur pour cette grande fête qui sauve le monde, et je vous adresse ce salut antique et vivifiant :

LE CHRIST EST RESSUSCITÉ !

Aujourd’hui la plénitude de l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique célèbre par des hymnes et des cantiques spirituels la résurrection des morts du Fils de Dieu et du Fils de l’Homme, de notre Seigneur Jésus-Christ, qui a détruit la puissance de la mort et qui nous a ouvert les portes de Son Royaume Incorruptible. En vérité, aujourd’hui tout est inondé de lumière, Le ciel et la terre et les enfers, toute la création célèbre la résurrection du Christ, car en Lui elle puise sa force (Canon de la Sainte Pâque).

À l’égal des femmes myrrhophores de l’Évangile et de certains disciples du Sauveur qui ont été les premiers témoins de la résurrection, nous sommes appelés à annoncer cette grande joie aux hommes – à ceux qui nous sont chers et proches, à ceux qui nous entourent, à ceux que nous connaissons. Nous leur disons : le Christ est ressuscité ! Et comme alors, il y a plusieurs siècles de cela, certains le croient et répondent : en vérité Il est ressuscité ! D’autres, comme l’apôtre Thomas, doutent et disent : « Si je ne Le vois pas moi-même, si je ne Le touche pas, je n’y croirai pas. » (Jn 20 :25). D’autres encore rejettent simplement de cette nouvelle.

La foi en la résurrection de notre Seigneur Jésus est ce fondement intangible, cette colonne inébranlable sur laquelle repose le christianisme. « Si Jésus-Christ mort n'a pu ressusciter, – dit saint Jean Chrysostome, – le péché n'a pas été aboli, la mort n'a pas été détruite, […] et non seulement nous n'avons prêché que des vanités, mais votre foi, à vous aussi, n'est que vanité. » (Homélie 39 sur la première épître aux Corinthiens).

Par son sacrifice salvateur le Sauveur a réuni le Céleste et le terrestre, l’Éternel et le temporel, le Créateur et la créature, Dieu et l’homme. Il a vaincu l’abîme qui, à l’aube de l’histoire, a séparé les premiers hommes de leur Créateur. C’est parce qu’ils avaient violé le précepte qui leur avait été donné, parce qu’ils avaient désobéi au Créateur, que le monde s’est retrouvé gouverné par le péché et la mort. « Mais quand, ainsi que le dit l’apôtre Paul, vint la plénitude du temps, Dieu envoya Son Fils unique pour notre salut, afin de nous conférer l'adoption filiale. » (Ga 4, 4:5).

Le Christ, tel un Agneau de Dieu sans reproche et sans tache, ôte le péché du monde (1 P, 1:19, Jn 1:29). Faisant preuve d’obéissance envers son Père Céleste, jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix (Ph 2:8), Il amène l’humanité à son Créateur, et la réconcilie avec Celui-ci. Étant Fils de Dieu par nature, Il nous fait avec Lui fils de Dieu par sa grâce. Le Seigneur nous ouvre la voie de la transfiguration morale et de l’ascension spirituelle vers la vie éternelle et bienheureuse en Dieu au Jour sans déclin de Son Royaume (Canon de la Sainte Pâque).

Nous ayant libérés de l’esclavage du péché, ayant détruit la puissance des princes de ce monde de ténèbres – des esprits du mal dans les lieux célestes (Eph 6:12), le Seigneur monte dans les cieux, où Il siège dans la gloire inaccessible à la droite du Père Éternel. Dans le même temps, Il ne nous abandonne pas ici, sur la terre, Il est constamment avec Ses disciples, qui tous ensemble constituent Son Corps – l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Le Christ, qui en est la Tête, dirige ce navire du salut à travers les eaux tumultueuses de l’océan de la vie jusqu’au doux port céleste, où Dieu sera tout en tous (1 Co 15:28).

Nous chrétiens, qui formons la Sainte Église, nous poursuivons Sa sainte mission dans le monde. Comme la grande multitude de frères et de sœurs dans la foi qui nous ont précédés – les apôtres, les femmes myrrhophores, les martyrs, les saints évêques, les saints vénérables, les saints justes, nous sommes appelés à crier Son Nom, à annoncer parmi les peuples Ses hauts faits (1 Ch, 16:8). Nous sommes appelés à annoncer le Fils de Dieu et le Fils de l’Homme, qui dans son amour indicible pour nous a versé sur la Croix Son Sang très pur. Nous sommes appelés, par nos paroles, par nos actions, par toute notre vie, à témoigner devant les hommes de celui qui a été blessé et martyrisé pour nos iniquités (Is 53:5), et qui est ressuscité pour notre justification (Rm 4:25).

Chers frères et sœurs ! Je voudrais encore et encore de tout mon cœur vous féliciter pour cette lumineuse Fête des fêtes, Solennités des solennités – la Pâque du Seigneur, le salut (Canon de la Sainte Pâque). Comme nous en conjure l’apôtre Jean, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour est de Dieu qui nous a aimé et a envoyé son Fils unique dans le monde en victime de propitiation pour nos péchés. Si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. (1 Jn 4:7-11) Que ces paroles admirables nous servent toujours de guides dans tous les chemins de notre vie, qu’elles nous inspirent pour accomplir de bonnes actions, pour servir ceux qui sont proches comme ceux qui sont loin. Amen.

Ce jour, le Seigneur l’a fait, soyons dans l’allégresse et dans la joie, car
EN VÉRITÉ LE CHRIST EST RESSUSCITÉ !

+CYRILLE,
PATRIARCHE DE MOSCOU ET DE TOUTE LA RUSSIE

Pâque du Christ, 2019.
Message pascal de Sa Sainteté Cyrille le Patriarche de Moscou et toute la Russie

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Avril 2019 à 17:42 | 0 commentaire | Permalien

Le message pascal du Mgr Jean, métropolite de Chersonèse et d'Europe occidentale
Le message pascal du Monseigneur JEAN, métropolite de Chersonèse et d’Europe occidentale, Exarque du Patriarche en Europe occidentale

Le Christ est ressuscité !

Révérées Éminences, vénérables pères, chers frères et sœurs dans le Seigneur, enfants de l’Église orthodoxe en Europe occidentale, je vous adresse mes félicitations pour la grande fête de la Pâque du Seigneur, de la Résurrection d’entre les morts de notre Seigneur Jésus-Christ !

En la Résurrection du Christ toutes les prophéties de la Bible de la victoire sur la mort s’accomplissent. En la Résurrection du Christ la conviction qui habite au plus profond du cœur de chaque homme qu’il est éternel, trouve sa justification. En la Résurrection du Christ notre soif d’éternité est étanchée. En la Résurrection du Christ notre aspiration à vaincre la mort, qui nous pousse à nous dépasser, trouve un sens immuable.

De tout temps l’Église annonce à ses enfants la bonne nouvelle évangélique de la Résurrection du Christ. Notre Seigneur Jésus-Christ est ressuscité dans sa chair – nous aussi nous ressusciterons dans notre chair. Le corps ressuscité du Christ ne connaissait plus de barrière – notre corps aussi sera glorifié dans l’Esprit. Le Seigneur a établi son règne sur le monde – nous aussi la Gloire Céleste nous attend.

La Résurrection du Christ est indissolublement liée à Sa Seconde Venue. « Nous proclamons Ta mort, Seigneur, nous confessons Ta Résurrection, nous attendons Ta Venue », est-il dit dans la Liturgie de l’Apôtre Jacques. Dans l’attente de la Venue du Seigneur et de la résurrection de tous, nous sommes tous appelés à prêcher l’Évangile. Afin que partout, jusqu’aux confins de la terre, soit entendue la bonne nouvelle, que la mort n’est plus.

Révérées Éminences, vénérables pères, chers frères et sœurs dans le Seigneur, enfants de l’Église orthodoxe en Europe occidentale ! Je vous adresse mes félicitations pour ce grand jour sans fin de la Pâque du Seigneur. Notre Seigneur Jésus-Christ Ressuscité des morts, « l'Étoile radieuse du matin» (Ap. 22, 16), qu’Il soit avec vous en ce temps pascal, tous les jours de notre vie et jusqu’à la fin des siècles.

LE CHRIST EST RESSUSCITÉ !

Mgr JEAN,
Métropolite de Chersonèse et d’Europe occidentale,
Exarque patriarcal en Europe occidentale



Pâque du Christ
Paris, 2019.
Le message pascal du Mgr Jean, métropolite de Chersonèse et d'Europe occidentale

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Avril 2019 à 13:20 | 0 commentaire | Permalien

Hirmos de la 9e ode du canon des matines du Samedi Saint «Ne pleure pas, ô Mère» de F. Ivanov interprété par le chœur du Séminaire orthodoxe russe d'Épinay-sous-Sénart sous la direction de Sergey Volkov.

«Ne pleure pas, ô Mère, en voyant dans le tombeau le Fils que Tu as conçu sans semence ; car je me relèverai, et je serai glorifié, et, en tant que Dieu, j'exalterai sans cesse dans la gloire ceux qui te magnifient avec foi et amour.»

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Avril 2019 à 21:52 | 2 commentaires | Permalien

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