Plateforme libre de discussion
|
Dans une interview accordée au Bulletin du Fonds « Saint André le Premier Nommé » Mgr Michel, évêque de Genève et d’Europe occidentale (EORHF) a dit : « La société russe doit sortir de son indifférence à l’égard du passé. Elle est divisée en « camps » et en groupes hermétiques. Comment accepter dans le même temps la sainteté des Nouveaux martyrs et maintenir là où il est le cadavre de Lénine ? Cela vient du Malin. Les Russes doivent se sentir plus responsables de leurs choix, de l’avenir de leur pays. Quatre générations se formées sous les soviets alors que la foi chrétienne était opprimée. Lénine avait voulu faire revenir le peuple russe au paganisme et ceci par des méthodes implacables. Les Russes des générations post soviétiques se sont à nouveau tournés vers Dieu et je vois en cela un authentique miracle. Le pays s’est transfiguré au cours des deux dernières décennies. Tout y change à vue d’œil. L’essentiel est de bien percevoir la nouvelle réalité et, pour l’avenir, ne pas retomber dans le péché. Les Russes s’en sont toujours tenus à cette vérité : « Trouver les forces de vivre en Dieu et avoir la force morale de suivre la voie qui mène vers Lui ».
Mikhail Yakouchev, premier vice-président du Fonds a pour sa part déclaré au Bulletin : « Nous espérons que la croisière maritime-pèlerinage que nous organisons à l’occasion du 90 anniversaire de l’Exode l’Armé Blanche de Crimée contribuera à résoudre les contradictions qui continuent à diviser la société russe. Les descendants des Blancs et des Rouges doivent discuter du passé dans la sérénité et prier en commun. Il ne serait pas productif de s’approfondir dans les raisons idéologiques qui ont conduit à la guerre civile. Pour beaucoup nous ne sommes pas encore prêts à accepter la vérité qui tôt au tard se fera jour.
Le programme « Le Monde Russe (« Roussky Mir ») dans le cadre duquel se passe cette croisière a pour objectif de guérir les plaies infligées par les évènements tragiques de la révolution de 1917 et de la guerre civile qui l’a suivie. Des tables rondes sont prévues qui permettront de débattre de sujets tels que l’éclatement de la société russe en deux camps hostiles, les Blancs et les Rouges. Nous ne pouvons pas prétendre détenir l’ultime vérité mais il nous est important d’aller plus profond dans notre perception de ce qui auparavant nous paraissait intangible et évident. Il nous faut enfin reconnaître que bien des choses qui nous avaient été enseignées relevaient d’une doctrine mensongère et malveillante.
Nous devons tous ensemble aider la société russe à accepter sans peur, sans préjugés et d’une manière sereine les faits tragiques qui remontent à la surface ».
Interfax, le 14 juillet Traduction "P.O."
Le programme « Le Monde Russe (« Roussky Mir ») dans le cadre duquel se passe cette croisière a pour objectif de guérir les plaies infligées par les évènements tragiques de la révolution de 1917 et de la guerre civile qui l’a suivie. Des tables rondes sont prévues qui permettront de débattre de sujets tels que l’éclatement de la société russe en deux camps hostiles, les Blancs et les Rouges. Nous ne pouvons pas prétendre détenir l’ultime vérité mais il nous est important d’aller plus profond dans notre perception de ce qui auparavant nous paraissait intangible et évident. Il nous faut enfin reconnaître que bien des choses qui nous avaient été enseignées relevaient d’une doctrine mensongère et malveillante.
Nous devons tous ensemble aider la société russe à accepter sans peur, sans préjugés et d’une manière sereine les faits tragiques qui remontent à la surface ».
Interfax, le 14 juillet Traduction "P.O."
Rédigé par l'équipe de rédaction le 14 Juillet 2010 à 20:20
|
0 commentaire
|
Permalien
Vladimir Legoyda, responsable du service d’information du Saint Synode a dit le 13 juillet dans un entretien avec « Interfax Religion » : Les générations russes à venir auront suffisamment de goût pour qu’il n’y ait plus de nouvelles expositions ressemblant à « Art interdit 2006 ». ( « On voit souvent dans les tableaux des choses auxquelles le peintre ne pensait pas. Le cours du temps apporte un autre éclairage, ceux qui nous viendrons après nous ne comprendrons sans doute pas l’objet de nos débats actuels », a déclaré Irina Lébedeva, Directeur de la Galerie Tretiakov) - Je lui réponds : la nature provocatrice de l’exposition, l’humiliation ressentie par les visiteurs n’ont rien à voir avec le calendrier. Il s’agit de la manière dont nous ressentons le sacré et cela n’est pas déterminé par le contexte historique et culturel ou les dernières tendances picturales mais par l’intensité de notre foi. Nous sommes pour la liberté de création. Mais précisons d’emblée qu’ "Art interdit 2006 " ne relève en rien de l’art.
L’art moderne est une recherche, ses œuvres peuvent parfaitement être de nature provocatrice aux yeux de la société. Mais ce que présente l’exposition n’est même pas sujet à critique. Les artistes ont tout
L’art moderne est une recherche, ses œuvres peuvent parfaitement être de nature provocatrice aux yeux de la société. Mais ce que présente l’exposition n’est même pas sujet à critique. Les artistes ont tout
simplement voulu provoquer et offenser. Nos descendants, je l’espère, oublieront l’existence même de ces « œuvres ».
A la différence d’ »Art interdit » les objets présentés à l’exposition « Diaphonie-Dialogue » organisée par la paroisse de l’Université de Moscou étaient l’aboutissement d’une authentique recherche artistique. Don Quichotte expliquait déjà à Sancho Panca la différence qui sépare « offense » d’ « humiliation ». « L’offense est toujours délibérée, il y a volonté de vexer l’autre alors que l’humiliation peut être infligée fortuitement, sans le vouloir ».
« Art interdit » était de toute évidence le résultat d’un projet tout à fait délibéré. Il s’agit dans ce procès de dispositions du droit qui ne sont pas élaborées par l’Eglise. La justice relève de la compétence de l’Etat. Ceux qui dans l’Eglise disaient avant le verdict qu’il ne serait pas bon de condamner Eroféev et Samodourov à trois ans de détention et qu’il ne fallait pas en faire des martyrs de l’art avaient raison. Nous n’avons pas affaire avec des génies non reconnus mais avec des personnes qui ont voulu causer du mal aux croyants ».
Traduction "P.O."
....................................
"Contre le passage au russe moderne"
A la différence d’ »Art interdit » les objets présentés à l’exposition « Diaphonie-Dialogue » organisée par la paroisse de l’Université de Moscou étaient l’aboutissement d’une authentique recherche artistique. Don Quichotte expliquait déjà à Sancho Panca la différence qui sépare « offense » d’ « humiliation ». « L’offense est toujours délibérée, il y a volonté de vexer l’autre alors que l’humiliation peut être infligée fortuitement, sans le vouloir ».
« Art interdit » était de toute évidence le résultat d’un projet tout à fait délibéré. Il s’agit dans ce procès de dispositions du droit qui ne sont pas élaborées par l’Eglise. La justice relève de la compétence de l’Etat. Ceux qui dans l’Eglise disaient avant le verdict qu’il ne serait pas bon de condamner Eroféev et Samodourov à trois ans de détention et qu’il ne fallait pas en faire des martyrs de l’art avaient raison. Nous n’avons pas affaire avec des génies non reconnus mais avec des personnes qui ont voulu causer du mal aux croyants ».
Traduction "P.O."
....................................
"Contre le passage au russe moderne"
MONASTERO DI BOSE
Le père André Louf entre dans la Vie d'éternité
Hier matin, le père André Louf est passé de ce monde au Père.
En ce moment d'émotion, nous voulons faire mémoire, bien sûr du grand « spirituel », mais surtout aussi de l'ami et du frère qui, au cours des quinze dernières années, faisait au moins une fois l'an un séjour prolongé à Bose, non seulement pour donner voix à la spiritualité du monachisme occidental à l'occasion des Colloques internationaux de spiritualité orthodoxe (c'était un « ancien », un « kalògheros », un « staretz-pneumatikòs » très aimé des frères des Églises orthodoxes en raison de sa vaste doctrine, de son humble sagesse et de sa paix profonde qui dépassait toute division), mais également - et encore plus - pour vivre simplement la fraternité avec notre pauvre vie quotidienne et pour exercer un ministère de partage de la sagesse qui vient de l'Évangile.
Le père André Louf entre dans la Vie d'éternité
Hier matin, le père André Louf est passé de ce monde au Père.
En ce moment d'émotion, nous voulons faire mémoire, bien sûr du grand « spirituel », mais surtout aussi de l'ami et du frère qui, au cours des quinze dernières années, faisait au moins une fois l'an un séjour prolongé à Bose, non seulement pour donner voix à la spiritualité du monachisme occidental à l'occasion des Colloques internationaux de spiritualité orthodoxe (c'était un « ancien », un « kalògheros », un « staretz-pneumatikòs » très aimé des frères des Églises orthodoxes en raison de sa vaste doctrine, de son humble sagesse et de sa paix profonde qui dépassait toute division), mais également - et encore plus - pour vivre simplement la fraternité avec notre pauvre vie quotidienne et pour exercer un ministère de partage de la sagesse qui vient de l'Évangile.
Beaucoup d'entre nous s'adressaient à lui pour des conseils spirituels, pour une parole de confirmation dans la vie monastique, pour une exhortation de confiance et d'espérance, le trouvant toujours disponible. Persévérant chercheur de la Beauté et de ses étincelles répandues dans le quotidien, le père André nous a toujours saisi avec son extraordinaire capacité d'écoute...Lire la suite...
A la question sur l'antique tradition de la célébration du baptême pendant la liturgie de Pâques, aujourd'hui peu pratiquée dans le monde orthodoxe, nos lecteurs ont répondu:
C'est une belle tradition qu'il faudrait pratiquer plus souvent 67.42%
C'est une bonne tradition, mais difficile d'appliquer aujourd'hui 18.94%
Elle n'est plus d'actualité 4.55%
Je n'ai pas d'avis sur ce sujet 9.09%.
C'est une belle tradition qu'il faudrait pratiquer plus souvent 67.42%
C'est une bonne tradition, mais difficile d'appliquer aujourd'hui 18.94%
Elle n'est plus d'actualité 4.55%
Je n'ai pas d'avis sur ce sujet 9.09%.
Vladimir GOLOVANOW
Le 30 jun 2010 le SOP publie un communiqué sur la visite du pasteur Olav Fykse Tveit, nouveau secrétaire général du COE qui a donné lieu à une importante déclaration du patriarche Cyrille:
Une longue crise:
Le COE traverse " une longue crise " a-t-il déclaré, dont la cause était à chercher dans les "contradictions existantes entre, d'une part, les intentions déclarées d'accéder à l'unité des chrétiens et, de l'autre, l'accroissement des différences entre les confessions chrétiennes sur tout une série de questions de doctrines, notamment en matière d'éthique et d'anthropologie ", selon le communiqué. Il a affirmé que les tentatives visant à réviser les normes de la morale chrétienne qui se font jour dans certaines communautés issues de la Réforme avaient pour résultat de concourir à l'éloignement des orthodoxes du COE. Abordant les perspectives de renouveau du travail du COE, le patriarche a déclaré : " Nous vivons dans un monde où les relations entre les civilisations deviennent de plus en plus significatifs. Dans ces conditions, il est important pour tous les chrétiens d'œuvrer à la sauvegarde de la civilisation chrétienne et à la construction de bonnes relations avec les communautés des autres civilisations ", a-t-il insisté, tout en estimant que le COE pouvait contribuer à " atteindre ces deux objectifs ".
Le 30 jun 2010 le SOP publie un communiqué sur la visite du pasteur Olav Fykse Tveit, nouveau secrétaire général du COE qui a donné lieu à une importante déclaration du patriarche Cyrille:
Une longue crise:
Le COE traverse " une longue crise " a-t-il déclaré, dont la cause était à chercher dans les "contradictions existantes entre, d'une part, les intentions déclarées d'accéder à l'unité des chrétiens et, de l'autre, l'accroissement des différences entre les confessions chrétiennes sur tout une série de questions de doctrines, notamment en matière d'éthique et d'anthropologie ", selon le communiqué. Il a affirmé que les tentatives visant à réviser les normes de la morale chrétienne qui se font jour dans certaines communautés issues de la Réforme avaient pour résultat de concourir à l'éloignement des orthodoxes du COE. Abordant les perspectives de renouveau du travail du COE, le patriarche a déclaré : " Nous vivons dans un monde où les relations entre les civilisations deviennent de plus en plus significatifs. Dans ces conditions, il est important pour tous les chrétiens d'œuvrer à la sauvegarde de la civilisation chrétienne et à la construction de bonnes relations avec les communautés des autres civilisations ", a-t-il insisté, tout en estimant que le COE pouvait contribuer à " atteindre ces deux objectifs ".
" Dans les pays de tradition chrétienne, le christianisme a besoin d'un effort commun de la part de tous les chrétiens pour se défendre face aux forces de la société sécularisée qui cherchent à imposer au monde entier des attitudes antichrétiennes et antireligieuses. J'ai la conviction que vous êtes vous aussi conscients de ce danger et avez l'intention d'engager des actions efficaces pour activer le témoignage commun des chrétiens ", a encore déclaré le patriarche de Moscou.
Aider à établir des ponts
De son côté, à l'issue de la rencontre, le pasteur Olav Fykse Tveit, a tenu à exprimer sa conviction que l'Eglise orthodoxe russe pouvait jouer un rôle déterminant au sein de la communauté œcuménique, du fait notamment de la personnalité du patriarche Cyrille et de son engagement en faveur de la mission parmi la jeunesse. " La question de la diffusion de la foi parmi les jeunes se pose à toutes nos Eglise et, à la lumière de ce que le patriarche Cyrille nous à raconter sur les initiatives prises par lui dans ce domaine, je pense que toutes les Eglises membres du COE pourraient en tirer profit ", a-t-il dit, cité par un communiqué du COE. " Le patriarche nous a fait part de son grand intérêt pour le travail du COE qu'il apprécie beaucoup. Il nous a aussi raconté à quel point le COE comptait pour lui personnellement ", a-t-il poursuivi, d'où l'importance de sa proposition d'"aider à établir des ponts " pour sortir des difficultés auxquelles est actuellement confronté le dialogue entre orthodoxes et protestants au sein du COE, a-t-il ajouté.
Aider à établir des ponts
De son côté, à l'issue de la rencontre, le pasteur Olav Fykse Tveit, a tenu à exprimer sa conviction que l'Eglise orthodoxe russe pouvait jouer un rôle déterminant au sein de la communauté œcuménique, du fait notamment de la personnalité du patriarche Cyrille et de son engagement en faveur de la mission parmi la jeunesse. " La question de la diffusion de la foi parmi les jeunes se pose à toutes nos Eglise et, à la lumière de ce que le patriarche Cyrille nous à raconter sur les initiatives prises par lui dans ce domaine, je pense que toutes les Eglises membres du COE pourraient en tirer profit ", a-t-il dit, cité par un communiqué du COE. " Le patriarche nous a fait part de son grand intérêt pour le travail du COE qu'il apprécie beaucoup. Il nous a aussi raconté à quel point le COE comptait pour lui personnellement ", a-t-il poursuivi, d'où l'importance de sa proposition d'"aider à établir des ponts " pour sortir des difficultés auxquelles est actuellement confronté le dialogue entre orthodoxes et protestants au sein du COE, a-t-il ajouté.
Saint Pierre et saint Paul: On ne peut les séparer. Ils sont les deux piliers de l'Église et jamais la Tradition ne les a fêtés l'un sans l'autre. L'Église romaine, c'est l'Église de Pierre et de Paul, l'Église des témoins directs qui ont partagé la vie du Seigneur. Pierre était galiléen, reconnu par son accent, pêcheur installé à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade. Paul était un juif de la diaspora, de Tarse en Asie Mineure, mais pharisien et, ce qui est le plus original, citoyen romain. Tous deux verront leur vie bouleversée par l'irruption d'un homme qui leur dit: "Suis-moi. Tu t'appelleras Pierre." ou "Saul, pourquoi me persécutes-tu? Simon devenu Pierre laisse ses filets et sa femme pour suivre le rabbi. Saul, devenu Paul se met à la disposition des apôtres. Pierre reçoit de l'Esprit-Saint la révélation du mystère caché depuis la fondation du monde: "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant." Paul, ravi jusqu'au ciel, entend des paroles qu'il n'est pas possible de redire avec des paroles humaines.
Pierre renie quand son maître est arrêté, mais il revient: "Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime." Paul, persécuteur des premiers chrétiens, se donne au Christ: "Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi." Pierre reçoit la charge de paître le troupeau de l'Église: "Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église."
Paul devient l'apôtre des païens. Pour le Maître, Pierre mourra crucifié et Paul décapité.
Source Nominis
Paul devient l'apôtre des païens. Pour le Maître, Pierre mourra crucifié et Paul décapité.
Source Nominis
Ce texte nous a été adressé par Cathortho en tant que commentaire. Nous avons préféré en faire un post.
Chère Marie Genko
Si la force du Mal s'était uniquement incarnée dans les bolcheviks (ce que vous n'avez peut-être pas voulu dire mais qui me sert de prétexte à ce commentaire) les choses seraient simples. Malheureusement les choses ne sont pas aussi simples, l'Aversaire ontologique du Christ l'a dit lui-même : "Je suis légion", c'est-à-dire "j'ai de multiples facettes" et des facettes qui peuvent même paraître s'opposer radicalement, c'est pourquoi il me semble qu'il est plus juste de dire "les" forces du Mal plutôt que "la" force du Mal.
Parmi ces "facettes", la plus redoutable est certainement la "falsification du bien" que Vladimir Soloviev avait débusquée et qu'il démontre bien dans son "Court récit sur l'Antéchrist" dont je vous cite ce passage : " En ce temps-là, il y avait parmi les rares spiritualistes croyants un homme remarquable - beaucoup le disaient surhomme - qui était tout aussi éloigné de l'enfance de l'intelligence que de celle du cœur. Il était encore jeune, mais son génie supérieur lui avait valu vers l'âge de trente-trois ans une très grande réputation de grand penseur, d'écrivain et d'homme public. Conscient de posséder en lui une haute force spirituelle, il s'était toujours montré spiritualiste convaincu, et son intelligence claire ne manquait jamais de lui montrer la vérité de ce en quoi on devait croire : le bien, Dieu, le Messie. Il y croyait mais il n'aimait que lui-même Il croyait en Dieu mais au fond de son cœur il ne pouvait s'empêcher de se préférer à Lui.
Chère Marie Genko
Si la force du Mal s'était uniquement incarnée dans les bolcheviks (ce que vous n'avez peut-être pas voulu dire mais qui me sert de prétexte à ce commentaire) les choses seraient simples. Malheureusement les choses ne sont pas aussi simples, l'Aversaire ontologique du Christ l'a dit lui-même : "Je suis légion", c'est-à-dire "j'ai de multiples facettes" et des facettes qui peuvent même paraître s'opposer radicalement, c'est pourquoi il me semble qu'il est plus juste de dire "les" forces du Mal plutôt que "la" force du Mal.
Parmi ces "facettes", la plus redoutable est certainement la "falsification du bien" que Vladimir Soloviev avait débusquée et qu'il démontre bien dans son "Court récit sur l'Antéchrist" dont je vous cite ce passage : " En ce temps-là, il y avait parmi les rares spiritualistes croyants un homme remarquable - beaucoup le disaient surhomme - qui était tout aussi éloigné de l'enfance de l'intelligence que de celle du cœur. Il était encore jeune, mais son génie supérieur lui avait valu vers l'âge de trente-trois ans une très grande réputation de grand penseur, d'écrivain et d'homme public. Conscient de posséder en lui une haute force spirituelle, il s'était toujours montré spiritualiste convaincu, et son intelligence claire ne manquait jamais de lui montrer la vérité de ce en quoi on devait croire : le bien, Dieu, le Messie. Il y croyait mais il n'aimait que lui-même Il croyait en Dieu mais au fond de son cœur il ne pouvait s'empêcher de se préférer à Lui.
Il croyait au bien, mais l'œil omniscient de l'Éternel savait que cet homme s'inclinerait devant la force du mal dès qu'elle l'aurait corrompu ; non qu'il se laisserait tromper par les sens ou les passions inférieures, ni même par l'appât démesuré du pouvoir, mais qu'il succomberait à l'amour démesuré de soi. [...] Il raisonnait ainsi : "Le Christ est venu avant moi ; je suis le second, mais de qui est postérieur das l'ordre du temps apparaît au fond antérieur. Je viens en dernier, à la fin de l'Histoire, précisément parce que je suis le sauveur parfait et définitif. Ce Christ-là est mon précurseur.
Sa mission consistait à annoncer et à préparer ma venue." Et, avec ces pensées, le grand homme du XXI ème siècle appliquera à lui-même tout ce que l'Évangile dit de la seconde venue du Christ, expliquant cette venue non comme un retour du Christ mais comme le remplacement d'un Christ préalable par un définitif, c'est-à-dire par lui-même. " (Vladimir Soloviev, "Trois entretiens. Sur la guerre, la morale et la religion, suivis du Court récit sur l'Antéchrist", traduit et présenté par Bernard Marchadier, éd Ad Solem, 2005, pp. 159-160)
Sa mission consistait à annoncer et à préparer ma venue." Et, avec ces pensées, le grand homme du XXI ème siècle appliquera à lui-même tout ce que l'Évangile dit de la seconde venue du Christ, expliquant cette venue non comme un retour du Christ mais comme le remplacement d'un Christ préalable par un définitif, c'est-à-dire par lui-même. " (Vladimir Soloviev, "Trois entretiens. Sur la guerre, la morale et la religion, suivis du Court récit sur l'Antéchrist", traduit et présenté par Bernard Marchadier, éd Ad Solem, 2005, pp. 159-160)
L’entrepreneur Vadim Nadervell, membre de l’Assemblée de la noblesse de Saint Saint-Pétersbourg veut obtenir la restitution à l’Eglise de la cathédrale Saints Pierre et Paul.
Il déplore que lors des funérailles début juin de la Grande Duchesse Léonida il n’a même pas pu y faire brûler un cierge en la mémoire de la défunte. Il y a quelques années Boris Araktchéev, directeur du Musée de l’histoire de la religion, avait déclaré que la cathédrale ne doit pas être restituée à l’Eglise car de par le passé elle n’a jamais relevé du diocèse de Saint Saint-Pétersbourg. Elle a toujours appartenu à la famille impériale donc à l’Etat. Les offices n’y étaient pas quotidiens mais étaient dits à la demande des membres de la famille impériale.
Il déplore que lors des funérailles début juin de la Grande Duchesse Léonida il n’a même pas pu y faire brûler un cierge en la mémoire de la défunte. Il y a quelques années Boris Araktchéev, directeur du Musée de l’histoire de la religion, avait déclaré que la cathédrale ne doit pas être restituée à l’Eglise car de par le passé elle n’a jamais relevé du diocèse de Saint Saint-Pétersbourg. Elle a toujours appartenu à la famille impériale donc à l’Etat. Les offices n’y étaient pas quotidiens mais étaient dits à la demande des membres de la famille impériale.
La cathédrale orthodoxe la plus grande d’Europe sera bientôt mise en chantier à Kiev. Elle sera consacrée à la Sainte Résurrection. Un centre culturel orthodoxe sera érigé à proximité. Le 6 juillet le métropolite de Kiev et d’Ukraine Vladimir a dit un office d’action de grâces à l’endroit du futur chantier. Une capsule contenant des reliques de saints martyrs a été incorporée dans les assises de la future cathédrale. Nicolas Azarov, premier-ministre de l’Ukraine, assistait à cet office.
..........................
Le 13 juillet un office d’action de grâces sera dit à l’occasion du 90e anniversaire de l’exode de l’Armée Blanche de Crimée à la cathédrale du monastère de la Vierge du Don à Moscou. Un pèlerinage maritime sera effectué du 14 au 25 juillet qui reprendra, en sens inverse, l’itinéraire emprunté en 1920 par les unités de l’Armée Blanche : Bizerte, Lemnos, Gallipoli, Istanbul et Sébastopol. Des descendants de l’émigration blanche appartenant aux familles Troubetzkoi, Tchavtchavadze, Narychkine, Shakovskoy, Golovine… prennent part à ce pèlerinage. Ils seront accompagnés par des représentants du "Fonds André le Premier Nommé" et des personnalités du monde de l’art et de la culture. Des tables rondes et des débats sont prévus qui porteront sur le maintien d’une mémoire historique véridique en Russie. La délégation se rendra à Gallipoli au Mémorial de l’Armée Blanche reconstruit en 2008. Des couronnes de fleurs y seront déposées pour honorer la mémoire des militaires russes du corps d’armée commandé par la général Koutepov morts dans cette île en 1920 et 1921. Dans l’île de Lemnos les pèlerins s’inclineront sur les tombes des cinq cent cosaques qui y ont fini leurs jours. Un cimetière orthodoxe a été mis en place à Lemnos en 2004. A Bizerte les descendants des émigrés se rendront dans l’église Saint Alexandre de la Neva ainsi qu’au cimetière.
Ce pèlerinage maritime est organisé par le programme "Roussky Mir" (Monde Russe). Ce programme se fixe pour objectif de contribuer à une meilleure prise conscience de l’histoire du pays au XX siècle.
..........................
Le 13 juillet un office d’action de grâces sera dit à l’occasion du 90e anniversaire de l’exode de l’Armée Blanche de Crimée à la cathédrale du monastère de la Vierge du Don à Moscou. Un pèlerinage maritime sera effectué du 14 au 25 juillet qui reprendra, en sens inverse, l’itinéraire emprunté en 1920 par les unités de l’Armée Blanche : Bizerte, Lemnos, Gallipoli, Istanbul et Sébastopol. Des descendants de l’émigration blanche appartenant aux familles Troubetzkoi, Tchavtchavadze, Narychkine, Shakovskoy, Golovine… prennent part à ce pèlerinage. Ils seront accompagnés par des représentants du "Fonds André le Premier Nommé" et des personnalités du monde de l’art et de la culture. Des tables rondes et des débats sont prévus qui porteront sur le maintien d’une mémoire historique véridique en Russie. La délégation se rendra à Gallipoli au Mémorial de l’Armée Blanche reconstruit en 2008. Des couronnes de fleurs y seront déposées pour honorer la mémoire des militaires russes du corps d’armée commandé par la général Koutepov morts dans cette île en 1920 et 1921. Dans l’île de Lemnos les pèlerins s’inclineront sur les tombes des cinq cent cosaques qui y ont fini leurs jours. Un cimetière orthodoxe a été mis en place à Lemnos en 2004. A Bizerte les descendants des émigrés se rendront dans l’église Saint Alexandre de la Neva ainsi qu’au cimetière.
Ce pèlerinage maritime est organisé par le programme "Roussky Mir" (Monde Russe). Ce programme se fixe pour objectif de contribuer à une meilleure prise conscience de l’histoire du pays au XX siècle.
C'est en l'an 1383 que l'icône de la Mère de Dieu nommée "TIKHVINSKAIA" fit sa première apparition miraculeuse dans les environs de Novgorod la Grande dans les eaux du lac Lagoda.
Tandis que des pêcheurs travaillaient sur le lac ils virent un rayon éclatant qui venait du ciel et brillait sur eux. Ils assistèrent alors au miracle de la venue mystérieuse de l'icône de la très Sainte Mère de Dieu qui volait au dessus des eaux. C'est alors que l'icône se déroba à leurs yeux.
Par la suite l'icône se manifestera de nouveau plusieurs fois selon le même mode et en différents endroits de la région jusqu'au moment où elle s'arrêta définitivement près de la ville de Tikhvine. Une Eglise fut rapidement construite afin d'honorer l'icône et de prier la Mère de Dieu.
Beaucoup de miracles se multiplièrent en ce saint lieu qui fut consacré le 14 Août veille de la fête de la dormition. Suite HISTOIRE DE L' ICÔNE DE LA MERE DE DIEU DITE " TIKHVINSKAÏA"
Tandis que des pêcheurs travaillaient sur le lac ils virent un rayon éclatant qui venait du ciel et brillait sur eux. Ils assistèrent alors au miracle de la venue mystérieuse de l'icône de la très Sainte Mère de Dieu qui volait au dessus des eaux. C'est alors que l'icône se déroba à leurs yeux.
Par la suite l'icône se manifestera de nouveau plusieurs fois selon le même mode et en différents endroits de la région jusqu'au moment où elle s'arrêta définitivement près de la ville de Tikhvine. Une Eglise fut rapidement construite afin d'honorer l'icône et de prier la Mère de Dieu.
Beaucoup de miracles se multiplièrent en ce saint lieu qui fut consacré le 14 Août veille de la fête de la dormition. Suite HISTOIRE DE L' ICÔNE DE LA MERE DE DIEU DITE " TIKHVINSKAÏA"
Commentaire de l’équipe de rédaction en fin d’article
Vladimir GOLOVANOW
Dans un commentaire récent, Nikita Krivocheine a mentionné l'interview du père protodiacre Germain IVANOFF-TRINADTZATY (alias "Ivanoff XIII) publiée sur le site Credo.ru L'essentiel en est consacré aux vicissitudes des "débris" ("oskolki", comme dit le p. Germain) de l'Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières (EORHF), que nous appelons commodément "Vitalystes", et je ne vais pas m'étendre sur le dernier changement d'obédience du "diocèse" dont fait partie le p. Germain: comme il le dit, il y en a eu beaucoup et j'imagine que ce n'est pas le dernier… Ces divisions sont le triste lot des dérives de type sectaire et nous ne pouvons qu'espérer en Dieu pour les guider vers le retour en la Sainte Église. Vu ce qu'en dit le p. Germain ils n'en prennent pas le chemin…
Mais la fin de l'interview, où le p. Germain donne son analyse de l'Orthodoxie en France, m'a semblé intéressante: malgré ses parti-pris et son manque évident d'objectivité, le p. Germain livre un éclairage
Vladimir GOLOVANOW
Dans un commentaire récent, Nikita Krivocheine a mentionné l'interview du père protodiacre Germain IVANOFF-TRINADTZATY (alias "Ivanoff XIII) publiée sur le site Credo.ru L'essentiel en est consacré aux vicissitudes des "débris" ("oskolki", comme dit le p. Germain) de l'Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières (EORHF), que nous appelons commodément "Vitalystes", et je ne vais pas m'étendre sur le dernier changement d'obédience du "diocèse" dont fait partie le p. Germain: comme il le dit, il y en a eu beaucoup et j'imagine que ce n'est pas le dernier… Ces divisions sont le triste lot des dérives de type sectaire et nous ne pouvons qu'espérer en Dieu pour les guider vers le retour en la Sainte Église. Vu ce qu'en dit le p. Germain ils n'en prennent pas le chemin…
Mais la fin de l'interview, où le p. Germain donne son analyse de l'Orthodoxie en France, m'a semblé intéressante: malgré ses parti-pris et son manque évident d'objectivité, le p. Germain livre un éclairage
de la situation de L'Orthodoxie russe dans notre pays qui ne me semble pas dénué d'intérêt. Je crois en effet qu'il est bon que chacun regarde son image, même dans un miroir déformant, et j'insiste bien qu'il ne faut pas chercher là une information utilisable sans commentaire et "retraitement"! C'est en tous cas l'information dont "bénéficient" les lecteurs de credo.ru et je crois nos lecteurs suffisamment avertis pour s'en faire une opinion…
Citation:
"...Il faut reconnaître objectivement que l'influence de l'Église hors-frontières en France s'est dispersée. Qu'on se souvienne de nos positions au temps de feu le métropolite Antoine (1) …
L'influence de l'exarchat de Constantinople (c'est-à-dire des Eulogiens (2)) est aussi en baisse sensible à la suite de querelles internes. Curieusement, la haute administration de l'Archevêché, qui pendent des décennies avait une attitude très libérale vis-à-vis du patriarcat de Moscou, ne craint plus aujourd'hui de s'y opposer à la grande honte des "ex hors-frontières" devenus de fervents membres du patriarcat. Bien entendu, ils sont poussés à cette confrontation par des considérations plutôt matérielles qu'idéologiques, car le but avoué du PM c'est tout simplement d'avaler ce morceau historiquement séparé de l'Église hors-frontières. A l'intérieur même de l'Archevêché, ceux-là même qui, il y a peu, expliquaient l'écume aux lèvres que tout l'avenir de l'Église est dans une orthodoxie locale sous l'égide de Constantinople, ont fondé un "mouvement pour une Orthodoxie locale de tradition russe" OLTR très actif et que je pense nuisible, car il est non seulement le cheval de Troie de l'EOR-PM (3) en France, mais va jusqu'à pousser l'émigration russe dans les bras de la Russie poutino-goundavienne (4) d'une façon indécente.
Nous suivons avec sympathie les efforts de ceux qui essayent de s'opposer à cette pression, en particulier dans l'affaire de la cathédrale de Nice. Ils mènent là-bas le même combat que nous à Cannes contre les mêmes forces de la même mafia (5).
Il faut malheureusement reconnaître que l'EOR-PM, dont la présence en France il y a 10-20 ans était seulement symbolique, prend actuellement de l'ampleur à grande vitesse en utilisant, aussi surprenant que cela paraisse, l'appuy des autorités françaises; cela explique, en particulier, nos difficultés dans nos procès contre le patriarcat. Ils sont officiellement représentés auprès des instances internationales, en particulier à Strasbourg. Récemment on a appris l'achat, avec la scandaleuse complicité des autorités, d'un énorme terrain en plein centre de Paris pour la construction d'une cathédrale et d'un "centre culturel" de l'EOR-PM prés du palais de l'Élysée, de divers ministère et de la tour Eifel. Chacun comprend de quel type de culture il va s'agir. Il y a un an et demi la France s'est enrichie du "célèbre" séminaire prés de Paris. Tout le monde comprend que c'est un vide absolu, une camelote, tant au niveau des étudiants que du recteur jeunot et philocatholique; mais cela leur crée une illusion de présence. Ils deviennent des interlocuteurs officiels. Grâce à Dieu le patriarcat n'a aucune présence visible à Lyon actuellement(6)
En ce qui concerne les débris, nous voyons là une dispersion totale et il ne reste pas grand-chose. A Paris, un petit groupe subsiste probablement autour de p. Benjamin Joukov(7), mais on n'en entend pas parler. Le tableau, comme vous voyez, n'est pas réjouissant, ce qui prouve une foi de plus la nécessité de nous regrouper(8)... " Fin de citation
Notes du traducteur:
1- Ou Antony; dirigeant de l'EORF depuis l'origine jusqu'à son décès en 1936.
2- D'après Mgr Euloge, le fondateur de l'Archevêché "de Daru". C'est la désignation qui avait cours dans l'EORHF, qui considérait que Mgr Euloge s'est séparée d'elle en 1928, comme le soutien plus loin le p. Germain
3- Église Orthodoxe Russe – patriarcat de Moscou
4 -"Goundiaev" est le nom de famille du patriarche Cyrille
5- La propriété de l'église de Cannes est l'objet d'une procédure judicaire complexe, qui oppose la hiérarchie de l'EORHF (patriarcat de Moscou) aux "Vitalystes", où se mêlent l'ecclésiologie, la loi de 1905 et le blanchiment…
6- Le p. Germain est protodiacre de la paroisse St Nicolas à Lyon. Il préfère ignorer la présence de 2 paroisses du patriarcat de Moscou qui ont réuni plus de 250 orthodoxes (certains ont compté 400) en novembre dernier. Lui même parle de 60-70 paroissiens assistants à la liturgie dominicale dans sa paroisse…
7- Il s'agit probablement de la paroisse de Tous les Saints, 19 rue Claude Lorrain
8- Le p. Germain parle au début de l'article de ses multiples appels infructueux à l'union des groupes " Vitalystes" dont les "évêques" se sont mutuellement excommuniés…
Traduction VG: j'essaie de garder le style de l'auteur en conservant les majuscules, traduisant les sigles et expliquant les termes spécifiques en notes
............................................
" P.O."
Il peut paraître surprenant que « Parlons » reprenne les vitupérations du père Germain Ivanov XIII. Texte (nous sommes reconnaissants à V.Golovanow de nous l’avoir envoyé) qui ne fait que ressasser des récriminations antidiluviennes à l’égard de l’Eglise Russe. Tout ceci se disait par les « Hors Frontières », hélas, pour beaucoup à raison, à l’époque des soviets, des persécutions khrouchtcheviennes en particulier. Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la Moscova et du Hudson : les deux branches de l’Eglise Russe se sont, gloire à Dieu, unies.
Mais puisque les idiomes « politique ecclésiale, diplomatie ecclésiale » sont bien réels comment ne pas relever le chaleureux soutien que le père Germain donne à l’ACOR Nice dans sa haine à l’égard du patriarcat de Moscou.
Les « synodaux » n’avaient à l’époque que mépris pour les eulogiens « cosmopolites ». Les voilà unis pour résister au nouvel « homme au couteau entre les dents » ! Tout ceci est complaisamment étalé sur les écrans de « Credo.ru », site absolument hostile au P.M. et qui s’était plus à annoncer prématurément et à plusieurs reprises la fausse nouvelle du décès du patriarche Alexis II.
Comment ne pas se souvenir des convergences, fréquentes et nullement feintes, entre le P.C. et le F.N. ?
Citation:
"...Il faut reconnaître objectivement que l'influence de l'Église hors-frontières en France s'est dispersée. Qu'on se souvienne de nos positions au temps de feu le métropolite Antoine (1) …
L'influence de l'exarchat de Constantinople (c'est-à-dire des Eulogiens (2)) est aussi en baisse sensible à la suite de querelles internes. Curieusement, la haute administration de l'Archevêché, qui pendent des décennies avait une attitude très libérale vis-à-vis du patriarcat de Moscou, ne craint plus aujourd'hui de s'y opposer à la grande honte des "ex hors-frontières" devenus de fervents membres du patriarcat. Bien entendu, ils sont poussés à cette confrontation par des considérations plutôt matérielles qu'idéologiques, car le but avoué du PM c'est tout simplement d'avaler ce morceau historiquement séparé de l'Église hors-frontières. A l'intérieur même de l'Archevêché, ceux-là même qui, il y a peu, expliquaient l'écume aux lèvres que tout l'avenir de l'Église est dans une orthodoxie locale sous l'égide de Constantinople, ont fondé un "mouvement pour une Orthodoxie locale de tradition russe" OLTR très actif et que je pense nuisible, car il est non seulement le cheval de Troie de l'EOR-PM (3) en France, mais va jusqu'à pousser l'émigration russe dans les bras de la Russie poutino-goundavienne (4) d'une façon indécente.
Nous suivons avec sympathie les efforts de ceux qui essayent de s'opposer à cette pression, en particulier dans l'affaire de la cathédrale de Nice. Ils mènent là-bas le même combat que nous à Cannes contre les mêmes forces de la même mafia (5).
Il faut malheureusement reconnaître que l'EOR-PM, dont la présence en France il y a 10-20 ans était seulement symbolique, prend actuellement de l'ampleur à grande vitesse en utilisant, aussi surprenant que cela paraisse, l'appuy des autorités françaises; cela explique, en particulier, nos difficultés dans nos procès contre le patriarcat. Ils sont officiellement représentés auprès des instances internationales, en particulier à Strasbourg. Récemment on a appris l'achat, avec la scandaleuse complicité des autorités, d'un énorme terrain en plein centre de Paris pour la construction d'une cathédrale et d'un "centre culturel" de l'EOR-PM prés du palais de l'Élysée, de divers ministère et de la tour Eifel. Chacun comprend de quel type de culture il va s'agir. Il y a un an et demi la France s'est enrichie du "célèbre" séminaire prés de Paris. Tout le monde comprend que c'est un vide absolu, une camelote, tant au niveau des étudiants que du recteur jeunot et philocatholique; mais cela leur crée une illusion de présence. Ils deviennent des interlocuteurs officiels. Grâce à Dieu le patriarcat n'a aucune présence visible à Lyon actuellement(6)
En ce qui concerne les débris, nous voyons là une dispersion totale et il ne reste pas grand-chose. A Paris, un petit groupe subsiste probablement autour de p. Benjamin Joukov(7), mais on n'en entend pas parler. Le tableau, comme vous voyez, n'est pas réjouissant, ce qui prouve une foi de plus la nécessité de nous regrouper(8)... " Fin de citation
Notes du traducteur:
1- Ou Antony; dirigeant de l'EORF depuis l'origine jusqu'à son décès en 1936.
2- D'après Mgr Euloge, le fondateur de l'Archevêché "de Daru". C'est la désignation qui avait cours dans l'EORHF, qui considérait que Mgr Euloge s'est séparée d'elle en 1928, comme le soutien plus loin le p. Germain
3- Église Orthodoxe Russe – patriarcat de Moscou
4 -"Goundiaev" est le nom de famille du patriarche Cyrille
5- La propriété de l'église de Cannes est l'objet d'une procédure judicaire complexe, qui oppose la hiérarchie de l'EORHF (patriarcat de Moscou) aux "Vitalystes", où se mêlent l'ecclésiologie, la loi de 1905 et le blanchiment…
6- Le p. Germain est protodiacre de la paroisse St Nicolas à Lyon. Il préfère ignorer la présence de 2 paroisses du patriarcat de Moscou qui ont réuni plus de 250 orthodoxes (certains ont compté 400) en novembre dernier. Lui même parle de 60-70 paroissiens assistants à la liturgie dominicale dans sa paroisse…
7- Il s'agit probablement de la paroisse de Tous les Saints, 19 rue Claude Lorrain
8- Le p. Germain parle au début de l'article de ses multiples appels infructueux à l'union des groupes " Vitalystes" dont les "évêques" se sont mutuellement excommuniés…
Traduction VG: j'essaie de garder le style de l'auteur en conservant les majuscules, traduisant les sigles et expliquant les termes spécifiques en notes
............................................
" P.O."
Il peut paraître surprenant que « Parlons » reprenne les vitupérations du père Germain Ivanov XIII. Texte (nous sommes reconnaissants à V.Golovanow de nous l’avoir envoyé) qui ne fait que ressasser des récriminations antidiluviennes à l’égard de l’Eglise Russe. Tout ceci se disait par les « Hors Frontières », hélas, pour beaucoup à raison, à l’époque des soviets, des persécutions khrouchtcheviennes en particulier. Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la Moscova et du Hudson : les deux branches de l’Eglise Russe se sont, gloire à Dieu, unies.
Mais puisque les idiomes « politique ecclésiale, diplomatie ecclésiale » sont bien réels comment ne pas relever le chaleureux soutien que le père Germain donne à l’ACOR Nice dans sa haine à l’égard du patriarcat de Moscou.
Les « synodaux » n’avaient à l’époque que mépris pour les eulogiens « cosmopolites ». Les voilà unis pour résister au nouvel « homme au couteau entre les dents » ! Tout ceci est complaisamment étalé sur les écrans de « Credo.ru », site absolument hostile au P.M. et qui s’était plus à annoncer prématurément et à plusieurs reprises la fausse nouvelle du décès du patriarche Alexis II.
Comment ne pas se souvenir des convergences, fréquentes et nullement feintes, entre le P.C. et le F.N. ?
Sauf erreur un dogme vatican promulgué au milieu du XX siècle (par réaction au positivisme qui sévissait à l'époque) établit que l'existence du Créateur est prouvable par les moyens de la raison.
La cosmogonie, "d'année lumière en année lumière" s'approche de la preuve de ce Théorème. En voici un nouveau signe:
Le FIGARO: "Le satellite européen Planck fournit une première image complète du ciel dans laquelle le rayonnement résiduel du Big Bang est perceptible. Il faudra toutefois attendre fin 2012 pour que les scientifiques parviennent à l'isoler parfaitement.
Le Big Bang est là, tout autour de nous. Nous baignons en effet dans un rayonnement diffus appelé rayonnement fossile, hérité de l'explosion originelle (cette première lumière est émise «seulement» 380.000 ans après le Big Bang). Mais observer ce rayonnement de micro-ondes très froid (seulement 3 degrés au-dessus du zéro absolu) et dont l'existence a été prédite en 1940 et observée pour la première fois en 1964, n'est pas chose aisée. Ce signal est en effet noyé dans l'environnement électromagnétique et il faut toute l'habileté des scientifiques pour parvenir à isoler ce que George Smoot, prix Nobel de Physique 2006, appelait «le visage de Dieu». Suite ICI
La cosmogonie, "d'année lumière en année lumière" s'approche de la preuve de ce Théorème. En voici un nouveau signe:
Le FIGARO: "Le satellite européen Planck fournit une première image complète du ciel dans laquelle le rayonnement résiduel du Big Bang est perceptible. Il faudra toutefois attendre fin 2012 pour que les scientifiques parviennent à l'isoler parfaitement.
Le Big Bang est là, tout autour de nous. Nous baignons en effet dans un rayonnement diffus appelé rayonnement fossile, hérité de l'explosion originelle (cette première lumière est émise «seulement» 380.000 ans après le Big Bang). Mais observer ce rayonnement de micro-ondes très froid (seulement 3 degrés au-dessus du zéro absolu) et dont l'existence a été prédite en 1940 et observée pour la première fois en 1964, n'est pas chose aisée. Ce signal est en effet noyé dans l'environnement électromagnétique et il faut toute l'habileté des scientifiques pour parvenir à isoler ce que George Smoot, prix Nobel de Physique 2006, appelait «le visage de Dieu». Suite ICI
L’hiéromoine Joseph ( Pavlinciuc), archevêché de Chesonèse
Durant toute cette période les relations entre l'Église et l'État ne furent pas simples.
L'Église ne pouvait pas prendre de décisions concernant sa politique intérieure et extérieure indépendamment de l'empereur. « A haut niveau (niveau du Saint Synode, direction centrale de l'Église) comme à un niveau plus moyen (niveau du diocèse), l’Eglise fut absorbée par l'État. Mais à l'échelle la plus basse, l'organisation structurelle de l'Eglise était laissée aux mains du peuple, lui-même asservi à l'Etat » . La seule chose qui la sauvait était l'attitude bienveillante de l'autocratie qui permettait à l'Église de « se blottir dans la machine étatique » .
Quelques changements sur le plan territorial et administratif du diocèse de Chisinau et de Hotine ainsi que dans les relations entre l'État et l'Église survinrent pendant la période 1918 - 1944, quand le diocèse de Chisinau fut incorporé dans l'Église Orthodoxe Roumain
Durant toute cette période les relations entre l'Église et l'État ne furent pas simples.
L'Église ne pouvait pas prendre de décisions concernant sa politique intérieure et extérieure indépendamment de l'empereur. « A haut niveau (niveau du Saint Synode, direction centrale de l'Église) comme à un niveau plus moyen (niveau du diocèse), l’Eglise fut absorbée par l'État. Mais à l'échelle la plus basse, l'organisation structurelle de l'Eglise était laissée aux mains du peuple, lui-même asservi à l'Etat » . La seule chose qui la sauvait était l'attitude bienveillante de l'autocratie qui permettait à l'Église de « se blottir dans la machine étatique » .
Quelques changements sur le plan territorial et administratif du diocèse de Chisinau et de Hotine ainsi que dans les relations entre l'État et l'Église survinrent pendant la période 1918 - 1944, quand le diocèse de Chisinau fut incorporé dans l'Église Orthodoxe Roumain
Le 27 mars 1918 sur décision du Conseil du Pays, la Bessarabie, devenue République Moldave indépendante, s’unit à la Roumanie. Le 14 juin de la même année, le Saint Synode de l’Eglise Orthodoxe Roumaine délégua l’évêque Nicodim Munteanu de Husi pour la direction de l’archevêché de Chisinau et de Hotin, resté sans hiérarque, en attendant l’élection d’un titulaire. Le 16 juin 1918 fut publié le Livre Pastoral du Saint Synode de l’Église Orthodoxe Roumaine par lequel l’autonomie fut accordée à l’Eglise de Bessarabie. Ceci fut réalisé sans l’accord de l’Eglise Orthodoxe Russe, dont le diocèse de Chisinau et Hotin dépendait depuis 1812 .
Une autre décision importante, du même Synode et en date du 30 décembre 1919 précisa que « le Saint Synode de l’Eglise Orthodoxe Roumaine, qui comprend à présent tous les hiérarques des provinces roumaines (réunies avec le pays), a pris en session extraordinaire, la décision solennelle que, sur le modèle de l’accomplissement de l’union de tous les territoires roumains (Bessarabie, Bucovine, Transylvanie et Banat) avec la mère-patrie, l’union ecclésiastique en une seule Église Orthodoxe autocéphale devait s’accomplir entre tous les territoires de la grande Roumanie » . Cette décision fut également prise sans l’accord de l’Eglise Orthodoxe Russe. Le 21 février 1920, le Congrès Général de l’Eglise de Bessarabie réuni à Chisinau élut l’évêque Gurie Grosu Botosaneanu comme hiérarque de l’archevêché, vicaire de la Métropolie de Moldavie et de Suceava .
Par décret royal en date du 4 mai 1925, le diocèse de Chisinau et de Hotin fut transformé en diocèse de Bessarabie. C’est la première fois qui le diocèse de Chisinau fut nommé diocèse de Bessarabie. Le 23 mai 1927, l’assemblée des prêtres et des moines de Chisinau adressa au Saint-Synode une demande d’élévation de l’archevêché de Chisinau au rang de métropolie. Le 21 avril 1928, l’archevêque Gurie Grosu fut alors élevé au rang de métropolite de Bessarabie .
Le 10 mars 1923, L'Eglise Orthodoxe Roumaine instaura sur le territoire de la Bessarabie deux diocèses : celui de Cetatea Albă - Ismail (résidence à Izmail) et celui de Hotin (chaire à la ville de Bălţi) . Le premier diocèse fut le diocèse vicarial de la Métropolie de Bessarabie, le deuxième fut inclus dans la Métropolie de Bucovina (Cernăuti).
Les relations entre l'Église et l'État à cette période méritent une attention toute particulière.
On comparant avec le passé, on constatera qu'elles s’améliorèrent, sans beaucoup changer cependant. Sous l'influence du clergé transylvain, l'Église commença à solliciter son indépendance du pouvoir étatique. Deux événements agirent favorablement en ce sens : la validation du Statut de l'Église Orthodoxe Roumaine le 6 mai 1925 , et la décision d'instaurer un Patriarcat ; en effet, 1er novembre 1925, Miron Cristea (1925-1939) fut élu et confirmé premier Patriarche Roumain.
Afin de mieux comprendre les relations entre l’Etat et l’Eglise dans l’Entre-deux-guerres, il est souhaitable de présenter rapidement les bases juridiques de ce rapport. Il s’agit tout d’abord de la Constitution de 1923 (copiée, en grande partie, sur le modèle de 1866 du prince Ioan Cuza), puis de la « Loi relative au régime général des cultes » de 1928, élaborée par l’Etat roumain. Enfin, la « Loi sur le statut pour l’organisation de l’Eglise Orthodoxe Roumaine » de 1925 élaborée par l’Eglise elle-même. A l’article 4 de cette dernière loi et à l’article 12 de la loi sur le régime général des cultes, il est fait mention de la dépendance de l’Eglise vis-à-vis de l’Etat : « l’Eglise Orthodoxe Roumaine réglemente, dirige et administre, par ses propres organes et sous le contrôle de l’Etat, ses affaires religieuses, culturelles, matérielles et administratives » . Déjà lors de la préparation du texte, les théologiens transylvains avaient émis des protestations à son sujet. Ainsi le professeur G. Ciuhandu exprima-t-il son mécontentement en raison du fait que l’Etat pouvait empiéter sur l’autonomie de l’Eglise et la soumettre à son service. Il s’adressa ainsi aux sénateurs roumains en 1919 : « Messieurs, vous disposez d’un grand pouvoir politique, mais ne jouez pas avec le feu et ne supprimez pas la liberté là où existe déjà une liberté ecclésiastique basée sur la conscience populaire (en Transylvanie) , au contraire libérez l’Eglise (de la Valachie, Moldavie et Bessarabie) de l’esclavage politique humiliant qui l’a mortifiée » . Le professeur N. Gr. Popescu-Prahova affirmait : « Ne peut être considérée comme autonome une Eglise dont la vie est réglementée dans les moindres détails par l’Etat et dont les gestes sont entièrement contrôlés par ce dernier » . Ceci sera l’objet de la suite de l’étude.
Aussi et le métropolite Miron (Cristea), primat de l’Eglise Orthodoxe Roumaine, cherchait par tous les moyens à obtenir l'autonomie et l'indépendance de l'Église vis-à-vis du pouvoir étatique. Dans un de ces message il écrivit : « Dans nos aspirations à l'autonomie, des susceptibilités peuvent survenir de la part de l'État, qui a jusqu'à maintenant pratiqué l’ingérence dans les affaires de l'Église. Mais je prie tous les membres du Parlement, les membres du clergé en tant que fils de l'Église dominante de l'État Roumain, et comme ceux attendant de l'État son aide la plus désintéressée, de chercher du fond du coeur à préciser, pour les deux parties, le rapport entre l'Église et l'État Roumain de façon à ce que non seulement la souveraineté roumaine soit respectée, mais aussi pour assurer à l'Église nationale et officielle un avenir (moral et matériel) plus effectif et considérable, de même qu’un avenir stable à la collaboration harmonieuse entre l'État et l'Église » .
A travers toute la Roumanie, y compris à Chisinau, se tinrent également pendant cette période des assemblées diocésaines où l’on élisait les évêques dirigeants. Il faut noter que cela se passait sans la participation directe de personnalités politiques ou d’hommes d'État. L'élection en 1920 à des chaires épiscopales des métropolites Nicolae Balan (pour la métropole de Transylvanie) et Guriee Grosu à Chisinau en sont des exemples.
Cependant, l'intervention de l'État dans la vie intérieure de l'Église se poursuivit même durant cette période. L'État monarchique ne pouvait concevoir l'Église autrement que comme son enfant obéissant. « L’Église orthodoxe a toujours été sous le contrôle de l’État, et son fonctionnement était organisé uniquement par des lois d’État » , voilà ce qui fut dit par un homme politique au métropolite Nikolai (Balan). Ce qui inquiétait le plus c’est que, à tous les niveaux du pouvoir, tous les hommes politiques et agents administratifs de l’époque pensaient ainsi. Avec révolte, le diacre Féodor Gérégué écrivit en 1934 : « Cela fait 15 ans que notre nation est perturbée et la vie sociale n'est pas encore rentrée dans l'ordre des choses. La loi civile (Constitution) donne le droit aux maires (les dirigeants des conseils de village) de dénigrer et de diffamer l'Église et l'Orthodoxie. Qu'est-ce que ne subit le clergé de la part des maires, des gendarmes et des autres agents ! Pour se faire remarquer devant leurs supérieurs, ils ne laissaient pas en paix l'Église et le clergé» .
L'affaire de Gurie (Grosu), Métropolite de Chisinau, illustre l'intervention de l’Etat dans la vie de l'Église. Certains affirment que le Métropolite Gurie (Grosu) fut éliminé de la chaire de Chisinau pour cause d’abus financiers. En effet, le métropolite fut accusé d'escroquerie et de dépense des biens publics, mais cela ne servit que de prétexte pour l’éliminer. On peut alors se demander quelle fut la véritable cause de son départ. Si l’on étudie la vie et l'activité du métropolite Gurie à la chaire de Chisinau, on peut conclure que l'une des raisons pour lesquelles il fut limogé a été sa popularité. La très grande autorité du métropolite Gurie faisait peur au pouvoir, tant étatique qu’ecclésiastique. Cette popularité, Monseigneur l'avait gagnée par son amour et son zèle dans l’accomplissement du service de Dieu et de son peuple. L'exemple de l'élimination du Métropolite Gurie démontre ainsi l'intervention de l'État dans la vie de l'Église.
C’est au début des années 1920 que naquit, dans le diocèse de Chisinau, le conflit au sujet de la «réforme agraire». Ce conflit divisa les organes du pouvoir central et le clergé du diocèse, rassemblé dans l’Union des prêtres de Bessarabie. L’affaire se déroula de la manière suivante : une partie des terrains et bâtiments ecclésiaux (le siège du diocèse, l’orphelinat pour les enfants de prêtres, l’asile, l’hôtel, la banque du clergé, le magasin de livres et de vases sacrés, l’atelier) se trouvaient sous la responsabilité du clergé du diocèse. L’archevêque dirigeant ne pouvait pas les administrer. La conséquence de la réforme agraire devait être que les bâtiments ecclésiaux passent aux mais de l’État. Le clergé du diocèse protesta contre une telle expropriation injustifiée de leurs biens. Ils boycottèrent cette décision au plus haut niveau de l’État.
Ce problème devint un des thèmes centraux abordés dans les mass-médias de l’époque. Les partisans ainsi que les détracteurs de la conservation de l’immobilier ecclésiastique s’exprimèrent à ce sujet. «L’Union des prêtres roumains » devint partisane des mêmes idées que «l’Union des prêtres de Bessarabie». Les prêtres de Bessarabie l’emportèrent finalement dans cette affaire, portée en justice. Mais ce ne fut pas la fin des problèmes : de nouveaux troubles apparurent au sein même du clergé. Avec l’entrée du diocèse de Chisinau dans la juridiction de l’Église Orthodoxe de Roumanie, de grands changements territoriaux furent effectués, du fait de l’apparition de deux nouveaux diocèses. En effet, le clergé de ces deux nouveaux diocèses (Hotinskaia et Ismailskaia) exigea sa part d’immobilier ecclésiastique. Le problème dut alors être résolu par le Saint Synode de L’Église roumaine lors de sa session d’été en 1924.
L’archevêque Guriee présenta clairement aux membres du Synode la situation qui s’était formée autour de l’immobilier ecclésial. Pour résoudre ce conflit, il fut proposé de former, sous la direction de l’évêque de Chisinau, un patronage-curatelle " Eforia locala " qui comprendrait six personnes : deux représentants de chaque diocèse, dont un membre du clergé et un laïc. A partir de ce moment, l’archevêque put administrer les biens et gérer leurs revenus.
Ce conflit fut donc une source de mécontentement, dirigé contre l’archevêque, pour les deux camps : tant pour le clergé que pour le pouvoir d’État qui avait perdu le procès .
La question du calendrier fut également source d’insatisfaction. Certains membres du clergé, partisans du style ancien, manifestèrent leur hostilité envers l’archevêque, leur supérieur hiérarchique, car ce dernier était défenseur du nouveau style. Les croyants de vieux style (ancien calendrier ?), tramaient divers complots, attendaient la destitution de l’archevêque de la chaire de Chisinau. Ils espéraient que la désignation d’un nouvel évêque leur permettrait de gagner leur lutte en imposant le calendrier d’ancien style .
Le métropolite Gurie soutenait le mouvement des « cousistes » (du nom d’A.C. Cuza) ainsi que leurs leaders, car il voyait en eux les défenseurs de la pureté de l’Orthodoxie. L’ennemi évident de ce mouvement fut le roi de Roumanie Carol II. Il n’aimait guère le métropolite car ce dernier lui rappelait constamment à sa digne épouse Elena dont il avait divorcé, raison pour laquelle le métropolite ne lui avait pas permis de passer les portes royales de la cathédrale de Chisinau.
ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES
SCIENCES HISTORIQUES, PHILOLOGIQUES ET RELIGIEUSES
MENTION « SCIENCES DES RELIGIONS ET SOCIETE »
Une autre décision importante, du même Synode et en date du 30 décembre 1919 précisa que « le Saint Synode de l’Eglise Orthodoxe Roumaine, qui comprend à présent tous les hiérarques des provinces roumaines (réunies avec le pays), a pris en session extraordinaire, la décision solennelle que, sur le modèle de l’accomplissement de l’union de tous les territoires roumains (Bessarabie, Bucovine, Transylvanie et Banat) avec la mère-patrie, l’union ecclésiastique en une seule Église Orthodoxe autocéphale devait s’accomplir entre tous les territoires de la grande Roumanie » . Cette décision fut également prise sans l’accord de l’Eglise Orthodoxe Russe. Le 21 février 1920, le Congrès Général de l’Eglise de Bessarabie réuni à Chisinau élut l’évêque Gurie Grosu Botosaneanu comme hiérarque de l’archevêché, vicaire de la Métropolie de Moldavie et de Suceava .
Par décret royal en date du 4 mai 1925, le diocèse de Chisinau et de Hotin fut transformé en diocèse de Bessarabie. C’est la première fois qui le diocèse de Chisinau fut nommé diocèse de Bessarabie. Le 23 mai 1927, l’assemblée des prêtres et des moines de Chisinau adressa au Saint-Synode une demande d’élévation de l’archevêché de Chisinau au rang de métropolie. Le 21 avril 1928, l’archevêque Gurie Grosu fut alors élevé au rang de métropolite de Bessarabie .
Le 10 mars 1923, L'Eglise Orthodoxe Roumaine instaura sur le territoire de la Bessarabie deux diocèses : celui de Cetatea Albă - Ismail (résidence à Izmail) et celui de Hotin (chaire à la ville de Bălţi) . Le premier diocèse fut le diocèse vicarial de la Métropolie de Bessarabie, le deuxième fut inclus dans la Métropolie de Bucovina (Cernăuti).
Les relations entre l'Église et l'État à cette période méritent une attention toute particulière.
On comparant avec le passé, on constatera qu'elles s’améliorèrent, sans beaucoup changer cependant. Sous l'influence du clergé transylvain, l'Église commença à solliciter son indépendance du pouvoir étatique. Deux événements agirent favorablement en ce sens : la validation du Statut de l'Église Orthodoxe Roumaine le 6 mai 1925 , et la décision d'instaurer un Patriarcat ; en effet, 1er novembre 1925, Miron Cristea (1925-1939) fut élu et confirmé premier Patriarche Roumain.
Afin de mieux comprendre les relations entre l’Etat et l’Eglise dans l’Entre-deux-guerres, il est souhaitable de présenter rapidement les bases juridiques de ce rapport. Il s’agit tout d’abord de la Constitution de 1923 (copiée, en grande partie, sur le modèle de 1866 du prince Ioan Cuza), puis de la « Loi relative au régime général des cultes » de 1928, élaborée par l’Etat roumain. Enfin, la « Loi sur le statut pour l’organisation de l’Eglise Orthodoxe Roumaine » de 1925 élaborée par l’Eglise elle-même. A l’article 4 de cette dernière loi et à l’article 12 de la loi sur le régime général des cultes, il est fait mention de la dépendance de l’Eglise vis-à-vis de l’Etat : « l’Eglise Orthodoxe Roumaine réglemente, dirige et administre, par ses propres organes et sous le contrôle de l’Etat, ses affaires religieuses, culturelles, matérielles et administratives » . Déjà lors de la préparation du texte, les théologiens transylvains avaient émis des protestations à son sujet. Ainsi le professeur G. Ciuhandu exprima-t-il son mécontentement en raison du fait que l’Etat pouvait empiéter sur l’autonomie de l’Eglise et la soumettre à son service. Il s’adressa ainsi aux sénateurs roumains en 1919 : « Messieurs, vous disposez d’un grand pouvoir politique, mais ne jouez pas avec le feu et ne supprimez pas la liberté là où existe déjà une liberté ecclésiastique basée sur la conscience populaire (en Transylvanie) , au contraire libérez l’Eglise (de la Valachie, Moldavie et Bessarabie) de l’esclavage politique humiliant qui l’a mortifiée » . Le professeur N. Gr. Popescu-Prahova affirmait : « Ne peut être considérée comme autonome une Eglise dont la vie est réglementée dans les moindres détails par l’Etat et dont les gestes sont entièrement contrôlés par ce dernier » . Ceci sera l’objet de la suite de l’étude.
Aussi et le métropolite Miron (Cristea), primat de l’Eglise Orthodoxe Roumaine, cherchait par tous les moyens à obtenir l'autonomie et l'indépendance de l'Église vis-à-vis du pouvoir étatique. Dans un de ces message il écrivit : « Dans nos aspirations à l'autonomie, des susceptibilités peuvent survenir de la part de l'État, qui a jusqu'à maintenant pratiqué l’ingérence dans les affaires de l'Église. Mais je prie tous les membres du Parlement, les membres du clergé en tant que fils de l'Église dominante de l'État Roumain, et comme ceux attendant de l'État son aide la plus désintéressée, de chercher du fond du coeur à préciser, pour les deux parties, le rapport entre l'Église et l'État Roumain de façon à ce que non seulement la souveraineté roumaine soit respectée, mais aussi pour assurer à l'Église nationale et officielle un avenir (moral et matériel) plus effectif et considérable, de même qu’un avenir stable à la collaboration harmonieuse entre l'État et l'Église » .
A travers toute la Roumanie, y compris à Chisinau, se tinrent également pendant cette période des assemblées diocésaines où l’on élisait les évêques dirigeants. Il faut noter que cela se passait sans la participation directe de personnalités politiques ou d’hommes d'État. L'élection en 1920 à des chaires épiscopales des métropolites Nicolae Balan (pour la métropole de Transylvanie) et Guriee Grosu à Chisinau en sont des exemples.
Cependant, l'intervention de l'État dans la vie intérieure de l'Église se poursuivit même durant cette période. L'État monarchique ne pouvait concevoir l'Église autrement que comme son enfant obéissant. « L’Église orthodoxe a toujours été sous le contrôle de l’État, et son fonctionnement était organisé uniquement par des lois d’État » , voilà ce qui fut dit par un homme politique au métropolite Nikolai (Balan). Ce qui inquiétait le plus c’est que, à tous les niveaux du pouvoir, tous les hommes politiques et agents administratifs de l’époque pensaient ainsi. Avec révolte, le diacre Féodor Gérégué écrivit en 1934 : « Cela fait 15 ans que notre nation est perturbée et la vie sociale n'est pas encore rentrée dans l'ordre des choses. La loi civile (Constitution) donne le droit aux maires (les dirigeants des conseils de village) de dénigrer et de diffamer l'Église et l'Orthodoxie. Qu'est-ce que ne subit le clergé de la part des maires, des gendarmes et des autres agents ! Pour se faire remarquer devant leurs supérieurs, ils ne laissaient pas en paix l'Église et le clergé» .
L'affaire de Gurie (Grosu), Métropolite de Chisinau, illustre l'intervention de l’Etat dans la vie de l'Église. Certains affirment que le Métropolite Gurie (Grosu) fut éliminé de la chaire de Chisinau pour cause d’abus financiers. En effet, le métropolite fut accusé d'escroquerie et de dépense des biens publics, mais cela ne servit que de prétexte pour l’éliminer. On peut alors se demander quelle fut la véritable cause de son départ. Si l’on étudie la vie et l'activité du métropolite Gurie à la chaire de Chisinau, on peut conclure que l'une des raisons pour lesquelles il fut limogé a été sa popularité. La très grande autorité du métropolite Gurie faisait peur au pouvoir, tant étatique qu’ecclésiastique. Cette popularité, Monseigneur l'avait gagnée par son amour et son zèle dans l’accomplissement du service de Dieu et de son peuple. L'exemple de l'élimination du Métropolite Gurie démontre ainsi l'intervention de l'État dans la vie de l'Église.
C’est au début des années 1920 que naquit, dans le diocèse de Chisinau, le conflit au sujet de la «réforme agraire». Ce conflit divisa les organes du pouvoir central et le clergé du diocèse, rassemblé dans l’Union des prêtres de Bessarabie. L’affaire se déroula de la manière suivante : une partie des terrains et bâtiments ecclésiaux (le siège du diocèse, l’orphelinat pour les enfants de prêtres, l’asile, l’hôtel, la banque du clergé, le magasin de livres et de vases sacrés, l’atelier) se trouvaient sous la responsabilité du clergé du diocèse. L’archevêque dirigeant ne pouvait pas les administrer. La conséquence de la réforme agraire devait être que les bâtiments ecclésiaux passent aux mais de l’État. Le clergé du diocèse protesta contre une telle expropriation injustifiée de leurs biens. Ils boycottèrent cette décision au plus haut niveau de l’État.
Ce problème devint un des thèmes centraux abordés dans les mass-médias de l’époque. Les partisans ainsi que les détracteurs de la conservation de l’immobilier ecclésiastique s’exprimèrent à ce sujet. «L’Union des prêtres roumains » devint partisane des mêmes idées que «l’Union des prêtres de Bessarabie». Les prêtres de Bessarabie l’emportèrent finalement dans cette affaire, portée en justice. Mais ce ne fut pas la fin des problèmes : de nouveaux troubles apparurent au sein même du clergé. Avec l’entrée du diocèse de Chisinau dans la juridiction de l’Église Orthodoxe de Roumanie, de grands changements territoriaux furent effectués, du fait de l’apparition de deux nouveaux diocèses. En effet, le clergé de ces deux nouveaux diocèses (Hotinskaia et Ismailskaia) exigea sa part d’immobilier ecclésiastique. Le problème dut alors être résolu par le Saint Synode de L’Église roumaine lors de sa session d’été en 1924.
L’archevêque Guriee présenta clairement aux membres du Synode la situation qui s’était formée autour de l’immobilier ecclésial. Pour résoudre ce conflit, il fut proposé de former, sous la direction de l’évêque de Chisinau, un patronage-curatelle " Eforia locala " qui comprendrait six personnes : deux représentants de chaque diocèse, dont un membre du clergé et un laïc. A partir de ce moment, l’archevêque put administrer les biens et gérer leurs revenus.
Ce conflit fut donc une source de mécontentement, dirigé contre l’archevêque, pour les deux camps : tant pour le clergé que pour le pouvoir d’État qui avait perdu le procès .
La question du calendrier fut également source d’insatisfaction. Certains membres du clergé, partisans du style ancien, manifestèrent leur hostilité envers l’archevêque, leur supérieur hiérarchique, car ce dernier était défenseur du nouveau style. Les croyants de vieux style (ancien calendrier ?), tramaient divers complots, attendaient la destitution de l’archevêque de la chaire de Chisinau. Ils espéraient que la désignation d’un nouvel évêque leur permettrait de gagner leur lutte en imposant le calendrier d’ancien style .
Le métropolite Gurie soutenait le mouvement des « cousistes » (du nom d’A.C. Cuza) ainsi que leurs leaders, car il voyait en eux les défenseurs de la pureté de l’Orthodoxie. L’ennemi évident de ce mouvement fut le roi de Roumanie Carol II. Il n’aimait guère le métropolite car ce dernier lui rappelait constamment à sa digne épouse Elena dont il avait divorcé, raison pour laquelle le métropolite ne lui avait pas permis de passer les portes royales de la cathédrale de Chisinau.
ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES
SCIENCES HISTORIQUES, PHILOLOGIQUES ET RELIGIEUSES
MENTION « SCIENCES DES RELIGIONS ET SOCIETE »
L’hiéromoine Joseph ( Pavlinciuc), archevêché de Chesonèse
Voici un quatrième extrait de :
L’URSS et la Moldavie roumaine : deux expériences de relations entre l'État et l'Église.
L’Église et l’État sont deux entités à la nature et à l’origine différentes. Cependant, elles coopèrent et sont en contact permanent, et ce depuis l’apparition de l’Église, à l’époque de Jésus. Diverses formes de relations « Église – État » ont existé à travers les époques (théocratique, démocratique, symphonique, église étatique et autre). On peut citer la « symphonie » comme modèle idéal de relations entre l’Église et l’État. Bien entendu l’idéal ne trouve jamais de réalisation pleine et entière dans la vie réelle. C’est pour cette raison que l’on ne peut parler que de l’expérience, à Byzance, en Russie ou dans les Principautés Roumaines, de construction de telles relations symphoniques entre l’Église et l’État. Dans la principauté de Moldavie, depuis sa création (1359) et jusqu’au XIX ème siècle, les relations entre l'Église et l'État se sont construites sur la base du modèle symphonique de Byzance. Il y a eu de collaboration entre le prince et le métropolite, ce qui a fonctionné pendant plusieurs siècles .
Voici un quatrième extrait de :
L’URSS et la Moldavie roumaine : deux expériences de relations entre l'État et l'Église.
L’Église et l’État sont deux entités à la nature et à l’origine différentes. Cependant, elles coopèrent et sont en contact permanent, et ce depuis l’apparition de l’Église, à l’époque de Jésus. Diverses formes de relations « Église – État » ont existé à travers les époques (théocratique, démocratique, symphonique, église étatique et autre). On peut citer la « symphonie » comme modèle idéal de relations entre l’Église et l’État. Bien entendu l’idéal ne trouve jamais de réalisation pleine et entière dans la vie réelle. C’est pour cette raison que l’on ne peut parler que de l’expérience, à Byzance, en Russie ou dans les Principautés Roumaines, de construction de telles relations symphoniques entre l’Église et l’État. Dans la principauté de Moldavie, depuis sa création (1359) et jusqu’au XIX ème siècle, les relations entre l'Église et l'État se sont construites sur la base du modèle symphonique de Byzance. Il y a eu de collaboration entre le prince et le métropolite, ce qui a fonctionné pendant plusieurs siècles .
L’instauration en Russie, par Pierre le Grand (1682-1725), d’un système d’ « église étatique » (qui a existé jusqu’en 1917) a été, pour les relations symphoniques Etat – Eglise en place, une modification considérable. Une nouvelle étape dans les relations entre l’Église et l’État commença en Russie après 1917. Le professeur d’Histoire de l’Église, l'archiprêtre Vladislav Tsipin, caractérise ainsi ces relations : « La situation crée par la séparation de l'Église et de l'État dans l'État soviétique est apparue comme un aboutissement extrême de la tendance qui s'est manifesté lors de la Révolution Française» . Ainsi, le régime de séparation de l'Église et de l'État dans l'État soviétique était dicté par un objectif « supérieur » de lutte contre la religion.
Si l’on compare la province de Bessarabie (1812-1918), la Bessarabie roumaine (1918-1940; 1941-1944) et la Moldavie soviétique (1941-1944; 1944-1991) dans leurs relations entre l'Église et l'État, on s’apercevra qu’existent entre elles d’énormes différences et disparités. Il y eut, aussi bien en Bessarabie russe qu’en Bessarabie roumaine, une tentative d'instaurer des relations symphoniques entre l'Église et l'État . Des exagérations ayant été commises dans différentes sphères, ces tentatives ne s’avérèrent pas toujours fructueuses. Il y eut des expériences de fusion de l’Eglise avec le pouvoir monarchique, l'Église était alors sous le contrôle total de l'État, comme ce fut le cas en Bessarabie tsariste (1812-1918). A d’autres moments, l'Église jouissait d’une indépendance partielle dans sa gouvernance et l'organisation de son activité : ce fut le cas de la Bessarabie roumaine (1918-1940).
La question de l’élection du Patriarche fut d’une grande importance dans les relations entre l’Eglise et l’Etat.
Sur la base des canons 17 de Chalcédoine et 34 apostolique, l’unité spirituelle devait se réaliser par l’élévation de l’Eglise Orthodoxe Roumaine au rang de Patriarcat.
C’est ce qui se passa le 25 février 1925 .
Avec l'élection et l'intronisation du patriarche Miron (Cristea) en 1924, l'Église Roumaine se mit à exister en tant que telle sous une forme canonique. C’est ainsi qu’elle put construire ses relations avec l'État. Cependant, on put observer, à cette période notamment, une intensification considérable de ses relations et de la participation du clergé dans la vie des partis et mouvements politiques . Il en résulta que les intérêts de l'Église et de l’Etat étaient communs en apparence, ce qui n'était cependant pas tout à fait le cas dans la réalité.
En Moldavie soviétique, les tentatives d'établir des relations entre l'Église et l'État furent complètement différentes.
Selon la loi, l'Église devait être séparée de l'État et avoir une liberté totale dans ses activités. Mais la réalité était toute autre : la vie de l'Eglise était contrôlée dans sa totalité par l'Etat athée, dont l'objectif était la destruction de l’institution que représentait l'Eglise dans la société. C’est ce sujet que nous allons aborder dans la présente étude. Avant d'examiner de plus près les relations entre l'Église et l'État pendant la période roumaine et soviétique, il est utile de s’intéresser à l'histoire du diocèse de Chisinau et de Moldavie afin d’essayer de repérer les principales dispositions sur lesquelles se sont basées ces relations. L'Église Orthodoxe a eu une place bien spéciale dans l'histoire de la Moldavie (anciennement la Bessarabie). L'orthodoxie a joué un rôle important dans la formation du peuple roumain en tant que nation et de la Moldavie en tant qu’Etat. On peut dire, comme le soutient l'historien roumain Mircea Păcurariu, que «le peuple roumain est né chrétien» . Ceci est confirmé par chrétiennes et toute la culture de la Bessarabie est étroitement liée à la culture orthodoxe. Dans la principauté de Moldavie, depuis sa création jusqu’au XIXème siècle, les relations entre l'Église et l'État se sont construites sur la base du modèle symphonique de Byzance....
Le prince Moldave Dimitrie Cantemir (1711), grand érudit, parle ainsi de ce modèle : « Il revient au Prince de se préoccuper de l'organisation extérieure de l’Eglise, la préoccupation concernant l'aspect spirituel de l'Eglise, c'est-à-dire les âmes, revient au Métropolite » . Il s’agit bien du modèle susmentionné, dit de la « synergie » ou de la « symphonie », c’est-à-dire de la collaboration et du soutien réciproque entre l’Etat et l’Eglise. Ce modèle byzantin des relations entre l’Eglise et l’Etat fut consolidé par les premiers codes de lois imprimés dans les pays roumains : la Pravila (Loi) du diacre Coresi de Brasov (1563), la Pravila de Govora (1640), Carte romaneasca de invatatura (« Livre roumain d’enseignement ») ou la Pravila du prince moldave Vasile Lupu (1646), Indreptarea legii « La révision de la loi » (1652) , etc.
Avec l’annexion de la Bessarabie par l'Empire Russe et peu après la signature du Traité de paix de Bucarest le 16 mai 1812, fut créé le diocèse de Chisinau et de Moldavie. On peut dire que la création du diocèse intervint le 21 août 1813, date à laquelle l'empereur Alexandre Ier valida le projet, présenté par le métropolite Gavril Banulescu-Bodoni, premier évêque dirigeant à la chaire de Chisinau, de création du nouveau diocèse . Cet évènement marqua une nouvelle étape dans l'évolution des relations entre l'Église et l'État en Bessarabie. Le diocèse ainsi créé prit le nom de diocèse de Chisinau et de Hotin. Il inclut le territoire se situant entre les fleuves, Dniestr et Prout, ainsi que Otchakovo, le territoire situé entre les fleuves Dniestr et Boug et comprenant les villes de Tiraspol, Doubassari, Ovidiopol, Odessa, Kherson et Otchakov . Dans les années 1830, les territoires situés au-delà du Dniestr furent inclus dans le diocèse nouvellement créé de Kherson et Tauride .
Le métropolite Gavril Banulescu-Bodoni créa également un autre diocèse, le diocèse d'Akkerrman et de Bendère où il nomma un évêque adjoint, mais après sa mort en 1821 ce diocèse fut supprimé. Le diocèse ne fut réinstauré qu’en 1868 pour exister jusqu’en 1918, date à laquelle l'évêque Gavriil Tchepour et l'archevêque de Chisinau et de Hotin - Anastassij Gribanovski (à la tête de l'Église Orthodoxe Russe hors Frontières de 1938 à 1964 et décédé le 22 mai 1965) émigrèrent.
ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES
SCIENCES HISTORIQUES, PHILOLOGIQUES ET RELIGIEUSES
MENTION « SCIENCES DES RELIGIONS ET SOCIETE »
Si l’on compare la province de Bessarabie (1812-1918), la Bessarabie roumaine (1918-1940; 1941-1944) et la Moldavie soviétique (1941-1944; 1944-1991) dans leurs relations entre l'Église et l'État, on s’apercevra qu’existent entre elles d’énormes différences et disparités. Il y eut, aussi bien en Bessarabie russe qu’en Bessarabie roumaine, une tentative d'instaurer des relations symphoniques entre l'Église et l'État . Des exagérations ayant été commises dans différentes sphères, ces tentatives ne s’avérèrent pas toujours fructueuses. Il y eut des expériences de fusion de l’Eglise avec le pouvoir monarchique, l'Église était alors sous le contrôle total de l'État, comme ce fut le cas en Bessarabie tsariste (1812-1918). A d’autres moments, l'Église jouissait d’une indépendance partielle dans sa gouvernance et l'organisation de son activité : ce fut le cas de la Bessarabie roumaine (1918-1940).
La question de l’élection du Patriarche fut d’une grande importance dans les relations entre l’Eglise et l’Etat.
Sur la base des canons 17 de Chalcédoine et 34 apostolique, l’unité spirituelle devait se réaliser par l’élévation de l’Eglise Orthodoxe Roumaine au rang de Patriarcat.
C’est ce qui se passa le 25 février 1925 .
Avec l'élection et l'intronisation du patriarche Miron (Cristea) en 1924, l'Église Roumaine se mit à exister en tant que telle sous une forme canonique. C’est ainsi qu’elle put construire ses relations avec l'État. Cependant, on put observer, à cette période notamment, une intensification considérable de ses relations et de la participation du clergé dans la vie des partis et mouvements politiques . Il en résulta que les intérêts de l'Église et de l’Etat étaient communs en apparence, ce qui n'était cependant pas tout à fait le cas dans la réalité.
En Moldavie soviétique, les tentatives d'établir des relations entre l'Église et l'État furent complètement différentes.
Selon la loi, l'Église devait être séparée de l'État et avoir une liberté totale dans ses activités. Mais la réalité était toute autre : la vie de l'Eglise était contrôlée dans sa totalité par l'Etat athée, dont l'objectif était la destruction de l’institution que représentait l'Eglise dans la société. C’est ce sujet que nous allons aborder dans la présente étude. Avant d'examiner de plus près les relations entre l'Église et l'État pendant la période roumaine et soviétique, il est utile de s’intéresser à l'histoire du diocèse de Chisinau et de Moldavie afin d’essayer de repérer les principales dispositions sur lesquelles se sont basées ces relations. L'Église Orthodoxe a eu une place bien spéciale dans l'histoire de la Moldavie (anciennement la Bessarabie). L'orthodoxie a joué un rôle important dans la formation du peuple roumain en tant que nation et de la Moldavie en tant qu’Etat. On peut dire, comme le soutient l'historien roumain Mircea Păcurariu, que «le peuple roumain est né chrétien» . Ceci est confirmé par chrétiennes et toute la culture de la Bessarabie est étroitement liée à la culture orthodoxe. Dans la principauté de Moldavie, depuis sa création jusqu’au XIXème siècle, les relations entre l'Église et l'État se sont construites sur la base du modèle symphonique de Byzance....
Le prince Moldave Dimitrie Cantemir (1711), grand érudit, parle ainsi de ce modèle : « Il revient au Prince de se préoccuper de l'organisation extérieure de l’Eglise, la préoccupation concernant l'aspect spirituel de l'Eglise, c'est-à-dire les âmes, revient au Métropolite » . Il s’agit bien du modèle susmentionné, dit de la « synergie » ou de la « symphonie », c’est-à-dire de la collaboration et du soutien réciproque entre l’Etat et l’Eglise. Ce modèle byzantin des relations entre l’Eglise et l’Etat fut consolidé par les premiers codes de lois imprimés dans les pays roumains : la Pravila (Loi) du diacre Coresi de Brasov (1563), la Pravila de Govora (1640), Carte romaneasca de invatatura (« Livre roumain d’enseignement ») ou la Pravila du prince moldave Vasile Lupu (1646), Indreptarea legii « La révision de la loi » (1652) , etc.
Avec l’annexion de la Bessarabie par l'Empire Russe et peu après la signature du Traité de paix de Bucarest le 16 mai 1812, fut créé le diocèse de Chisinau et de Moldavie. On peut dire que la création du diocèse intervint le 21 août 1813, date à laquelle l'empereur Alexandre Ier valida le projet, présenté par le métropolite Gavril Banulescu-Bodoni, premier évêque dirigeant à la chaire de Chisinau, de création du nouveau diocèse . Cet évènement marqua une nouvelle étape dans l'évolution des relations entre l'Église et l'État en Bessarabie. Le diocèse ainsi créé prit le nom de diocèse de Chisinau et de Hotin. Il inclut le territoire se situant entre les fleuves, Dniestr et Prout, ainsi que Otchakovo, le territoire situé entre les fleuves Dniestr et Boug et comprenant les villes de Tiraspol, Doubassari, Ovidiopol, Odessa, Kherson et Otchakov . Dans les années 1830, les territoires situés au-delà du Dniestr furent inclus dans le diocèse nouvellement créé de Kherson et Tauride .
Le métropolite Gavril Banulescu-Bodoni créa également un autre diocèse, le diocèse d'Akkerrman et de Bendère où il nomma un évêque adjoint, mais après sa mort en 1821 ce diocèse fut supprimé. Le diocèse ne fut réinstauré qu’en 1868 pour exister jusqu’en 1918, date à laquelle l'évêque Gavriil Tchepour et l'archevêque de Chisinau et de Hotin - Anastassij Gribanovski (à la tête de l'Église Orthodoxe Russe hors Frontières de 1938 à 1964 et décédé le 22 mai 1965) émigrèrent.
ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES
SCIENCES HISTORIQUES, PHILOLOGIQUES ET RELIGIEUSES
MENTION « SCIENCES DES RELIGIONS ET SOCIETE »
Le 2 juillet 2010 Chaîne Direct 8: « Monde orthodoxe – Monde russe »
Nous ne donnons que rarement des références à des émissions de radio et/ou de télévision. Cependant, cet entretien avec Don Patrick de Laubier et l'hiéromoine Alexandre (Siniakov) diffusé par Direct 8 nous paraît tellement signifiant que nous faisons exception. Participation de l'archiprêtre Nicolas Lossky.
YOUTUBE ICI
ou L'EMISSION " Dieu Merci"
Nous ne donnons que rarement des références à des émissions de radio et/ou de télévision. Cependant, cet entretien avec Don Patrick de Laubier et l'hiéromoine Alexandre (Siniakov) diffusé par Direct 8 nous paraît tellement signifiant que nous faisons exception. Participation de l'archiprêtre Nicolas Lossky.
YOUTUBE ICI
ou L'EMISSION " Dieu Merci"
Gouri de Kazan ou Goury ou Gourias (Гурий) est un abbé et un saint russe. C'est le premier évêque de Kazan qui apporta l'Evangile dans cette région tatare et musulmane.
Né dans la famille de boyards désargentés des Rougotin de la ville de Radonège, au nord de Moscou vers 1500, il entre au service du prince Penkov mais, soupçonné d'adultère avec la femme de ce dernier, il est emprisonné pendant 2 ans. Il finit par s'évader et entre alors au monastère Saint-Joseph de Volokolamsk et quitte son nom civil de Gregori pour celui de Gouri. Il se conforme à la vie du fondateur (décédé à cette époque): primat de la prière sur les travaux manuels et rigueur de la vie religieuse. Elu abbé, sans doute vers 1543, il doit cependant renoncer pour sa santé; il vit 2 ans en tant que moine ordinaire, mais Ivan IV de Russie le rappelle pour être abbé du monastère de la Trinité Selijarov.
Au bout d'un an enfin, il est désigné au tirage au sort pour être évêque de Kazan qui venait d'être conquise et devait représenter la victoire du christianisme sur l'ancien occupant musulman et le début d'une période de mission.
Né dans la famille de boyards désargentés des Rougotin de la ville de Radonège, au nord de Moscou vers 1500, il entre au service du prince Penkov mais, soupçonné d'adultère avec la femme de ce dernier, il est emprisonné pendant 2 ans. Il finit par s'évader et entre alors au monastère Saint-Joseph de Volokolamsk et quitte son nom civil de Gregori pour celui de Gouri. Il se conforme à la vie du fondateur (décédé à cette époque): primat de la prière sur les travaux manuels et rigueur de la vie religieuse. Elu abbé, sans doute vers 1543, il doit cependant renoncer pour sa santé; il vit 2 ans en tant que moine ordinaire, mais Ivan IV de Russie le rappelle pour être abbé du monastère de la Trinité Selijarov.
Au bout d'un an enfin, il est désigné au tirage au sort pour être évêque de Kazan qui venait d'être conquise et devait représenter la victoire du christianisme sur l'ancien occupant musulman et le début d'une période de mission.
Le voyage & la cérémonie d'intronisation sont particulièrement cérémonieux, à l'image du retentissement de la chute de Kazan dans l'imaginaire russe: 10 évêques, 76 abbés et prètres et un grand nombre de membre du clergé inférieur y assistent. Le voyage dure 2 mois, du 26 mai 1555 au 28 juillet 1555, avec des arrêts et des messes dans toutes les villes d'importance, et des bénédictions à l'eau bénite dans les autres lieux. Les compagnons de Gouri prennent part à l'édification du nouveau diocèse: Germain, ancien abbé du monastère de la Dormition de Staritsa et compagnon de Gouri à Volokolamsk est nommé abbé de Sviajsk, et Varsonofi nommé abbé du monastère de la Transfiguration du Sauveur de Kazan.
Photo: Gouri de Kazan sur le monument du millénaire de la Russie à Novgorod
Wikipedia
Photo: Gouri de Kazan sur le monument du millénaire de la Russie à Novgorod
Wikipedia
Nous reprenons des informations parues sur le site du diocèse de Chersonèse
Réunion du Conseil pédagogique du Séminaire russe
"....Le Conseil a ensuite débattu des résultats des séminaristes de cette année: 12 étudiants ont été accueillis pour l'année 2009-2010. Neuf d'entre eux ont passé avec succès les épreuves. Sept séminaristes de cette année sont admis pour l'année prochaine (les deux autres devraient prochainement recevoir l'ordination diaconale et, tout en poursuivant leur formation au séminaire, exercer un ministère dans une paroisse).
A partir de septembre prochain, le Séminaire accueillera une dizaine de nouveaux séminaristes, dont une partie en année propédeutique et une autre en master (pour ceux qui ont terminé un séminaire dans leur pays d'origine). Le Conseil a fixé les modalités d'admission et le calendrier de la rentrée."
Réunion du Conseil pédagogique du Séminaire russe
"....Le Conseil a ensuite débattu des résultats des séminaristes de cette année: 12 étudiants ont été accueillis pour l'année 2009-2010. Neuf d'entre eux ont passé avec succès les épreuves. Sept séminaristes de cette année sont admis pour l'année prochaine (les deux autres devraient prochainement recevoir l'ordination diaconale et, tout en poursuivant leur formation au séminaire, exercer un ministère dans une paroisse).
A partir de septembre prochain, le Séminaire accueillera une dizaine de nouveaux séminaristes, dont une partie en année propédeutique et une autre en master (pour ceux qui ont terminé un séminaire dans leur pays d'origine). Le Conseil a fixé les modalités d'admission et le calendrier de la rentrée."
Visite au Séminaire des responsables des cultes du Ministère de l'intérieur et du Ministère des affaires étrangères
"Le 30 juillet 2010, le Séminaire orthodoxe russe en France a eu l'honneur de recevoir à la Maison Sainte-Geneviève d'Epinay-sous-Sénart M. Bertrand Gaume, chef du Bureau central des cultes du Ministère de l'intérieur, et M. Olivier Poupard, conseiller aux affaires religieuses du Ministère des affaires étrangères.Les deux responsables ont été accueillis par le père Nestor Sirotenko, nommé évêque auxiliaire du diocèse de Chersonèse, et le hiéromoine Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire. Le père Nicolas Makar, recteur émérite de l'académie de théologie de Kiev, et le professeur Dimitri Schakhovskoy, qui enseigne à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge et au Séminaire, ont également participé à la rencontre" Suite ICI
"Le 30 juillet 2010, le Séminaire orthodoxe russe en France a eu l'honneur de recevoir à la Maison Sainte-Geneviève d'Epinay-sous-Sénart M. Bertrand Gaume, chef du Bureau central des cultes du Ministère de l'intérieur, et M. Olivier Poupard, conseiller aux affaires religieuses du Ministère des affaires étrangères.Les deux responsables ont été accueillis par le père Nestor Sirotenko, nommé évêque auxiliaire du diocèse de Chersonèse, et le hiéromoine Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire. Le père Nicolas Makar, recteur émérite de l'académie de théologie de Kiev, et le professeur Dimitri Schakhovskoy, qui enseigne à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge et au Séminaire, ont également participé à la rencontre" Suite ICI
LUMIÈRE DU THABOR
Bulletin des Pages Orthodoxes La Transfiguration
BULLETIN NUMERO 38 – JUIN 2010
...................................................
Le père Serge Boulgakov est le théologien orthodoxe le plus important de la première moitie du XXe siècle. Fils de prêtre devenu philosophe marxiste, il est revenu à l’Église après s’être rendu compte de la faiblesse du marxisme à fournir une réponse adéquate à la nature et la quête spirituelles de l’homme et aux problèmes de la société. Sa pensée, à la fois profonde et étendue, continue à attirer et à fasciner les chrétiens des toutes dénominations, cela même si certains aspects de sa théologie, notamment ses enseignements sur la Sophia, la Sagesse de Dieu, demeurent controversés. En consacrant ce numéro du Bulletin Lumière du Thabor au père Serge Boulgakov, nous avons voulu souligner moins sa pensée théologique que son cheminement personnel et spirituel, ainsi que son ministère pastoral....
AUPRÈS DU CERCUEIL DE MON ENFANT
Extraits d’une « lettre intime » du père Serge Boulgakov
Ivan, le fils de Serge Boulgakov né en 1906, est décédé en 1909.
« ... Je ne veux pas pardonner au ciel ses souffrances, sa crucifixion ! Comment pardonner ce que je ne puis com-prendre ? Et je ne dois pas pardonner : Dieu n’a-t-il pas condamné ses « avocats » qui entouraient Job, qui avaient tout expliqué et tranché ? Il me semblait (et il me semble encore, bien des
Bulletin des Pages Orthodoxes La Transfiguration
BULLETIN NUMERO 38 – JUIN 2010
...................................................
Le père Serge Boulgakov est le théologien orthodoxe le plus important de la première moitie du XXe siècle. Fils de prêtre devenu philosophe marxiste, il est revenu à l’Église après s’être rendu compte de la faiblesse du marxisme à fournir une réponse adéquate à la nature et la quête spirituelles de l’homme et aux problèmes de la société. Sa pensée, à la fois profonde et étendue, continue à attirer et à fasciner les chrétiens des toutes dénominations, cela même si certains aspects de sa théologie, notamment ses enseignements sur la Sophia, la Sagesse de Dieu, demeurent controversés. En consacrant ce numéro du Bulletin Lumière du Thabor au père Serge Boulgakov, nous avons voulu souligner moins sa pensée théologique que son cheminement personnel et spirituel, ainsi que son ministère pastoral....
AUPRÈS DU CERCUEIL DE MON ENFANT
Extraits d’une « lettre intime » du père Serge Boulgakov
Ivan, le fils de Serge Boulgakov né en 1906, est décédé en 1909.
« ... Je ne veux pas pardonner au ciel ses souffrances, sa crucifixion ! Comment pardonner ce que je ne puis com-prendre ? Et je ne dois pas pardonner : Dieu n’a-t-il pas condamné ses « avocats » qui entouraient Job, qui avaient tout expliqué et tranché ? Il me semblait (et il me semble encore, bien des
années plus tard) que Dieu ne voulait pas de moi une résignation facile, car j’avais à recevoir un coup d’épée dans le cœur. Combien difficile, le sacrifice d’Abraham ! C’est d’une âme non pas réconfortée, mais déchirée que, devant la victime innocente, je criais Tu es juste, Seigneur, et justes sont tes voies ! Et j’y mettais tout mon cœur. Oh, je ne me révoltais pas ni ne récriminais, car la révolte aurait été dérisoire et pusillanime. Mais je ne voulais pas me résigner, car honteuse aurait été la résignation.
Le Père m’a répondu en silence : à son chevet s’est dressé le crucifix du Fils unique.
J’ai entendu cette réponse et je me suis incliné. Mais entre le crucifix et son corps, des souffrances innocentes et le sarcasme de quelqu’un formaient comme un brouillard épais, impénétrable. Et là, je le sais pour sûr, il y avait le mystère de ma propre existence. Dès lors, je savais qu’il est d’une grande facilité, d’une facilité tentatrice, d’essayer d’oublier ce nuage, de passer à côté. Il est après tout désagréable de porter en soi quelque chose d’entièrement incompréhensible et il est plus convenable de vivre dans le monde en compagnie de personnages importants... Autrement, ce n’est que par un exploit spirituel, par la croix de toute une vie que je pour-rais dissiper le nuage ; car il peut se dissoudre, je le savais aussi sans doute aucun : c’est l’ombre de mon propre péché, puisque je l’ai crucifié moi-même avec mes péchés. Il m’avait, lui, parlé de cela durant cette nuit golgothéenne : « Papa, porte-moi en haut ! Allons en haut tous les deux ! » Oui, allons, allons, mon enfant, mon guide, mon ange gardien !
Mais ici commence l’indicible...
Mon petit, mon clair, mon saint, auprès de ton corps pur, tes reliques, j’ai appris comment Dieu parle, j’ai compris ce que signifie : Dieu a dit ! Par une vision jamais encore connue du cœur, avec la douleur cruciale, une joie céleste descendait en lui et, dans la nuit de l’abandon par Dieu, Dieu s’instaurait dans l’âme. Mon cœur livra passage à la douleur, à la souffrance des hommes, il s’ouvrit devant des cœurs qui lui étaient jusqu’ici restés étrangers, donc clos, avec leur angoisse et leurs malheurs. Pour la première fois de ma vie, je comprenais ce que veut dire aimer, non d’un amour humain, égoïste et cupide, mais divin, ce-lui du Christ pour nous. Le rideau qui me séparait des autres s’écarta et je perçus dans leur cœur la nuit, l’amertume, l’offense, le ressentiment, la souffrance. Et c’est dans une sorte d’ineffable exaltation, d’extase, d’oubli de moi-même, que je disais alors, tu t’en sou-viens, mon tout blanc ! que je disais : Dieu m’a dit. Et tout aussi simplement, j’ajoutais : toi aussi tu m’as dit. Dieu me parlait alors, et tu me parlais !
Aujourd’hui, je vis de nouveau dans les ténèbres et dans le froid, je ne puis recourir qu’à ma mémoire.
Mais j’avais compris ce que signifie « Dieu a dit ». J’avais appris une fois pour toutes que Dieu parle en effet et que l’homme entend, et n’est pas réduit en cendres. Je sais maintenant comment Dieu parle aux prophètes. Ô, mon ange clair ! Cela peut sembler folie, aveuglement, blasphème et sacrilège, mais tu sais bien que non ; à toi je ne pourrais, mentir. Je sus alors en pleine certitude que Dieu m’avait parlé et qu’il avait ainsi parlé aux prophètes. Bien sûr, il leur avait dit autre chose et autrement, et eux-mêmes étaient tout autres. Je connaissais alors et je sen-tais l’abîmé entre eux et moi, et je le sais tout autant aujourd’hui. Mais il n’y a qu’un Dieu et sa condescendance sans mesure est la même. Qu’il y ait un grand abîme entre mon âme enténébrée, pécheresse et l’âme sainte d’un prophète, certes ! mais encore plus immense est l’abîme qui sépare Dieu de toute créature ; et en tant que créatures, les prophètes et moi-même, nous sommes la même chose ; et Il parle à la créature... Oublier cela et douter après cela, ce serait pour moi mourir spirituellement. L’on peut perdre son trésor, avoir peur de le défendre ; quand même il serait indûment abandonné et dilapidé, il reste un trésor...
« Je connais un homme en Christ, qui a été enlevé au troisième ciel »... Avez-vous lu ces paroles ? Avez-vous songé à ce qu’elles signifient ? Si ce n’est pas du délire ni de l’autosuggestion, si ce qui est écrit là est vrai et si cela s’est passé comme c’est écrit, qu’est-ce que cela veut dire pour celui qui a vu ? De quel regard allait-il contempler le monde après la vision, quand le ciel s’était ouvert ?...etc
Extrait de Serge Boulgakov, Lumière
sans déclin (1917), trad. Constantin Andronikof,
Lausanne, L’Âge d’homme, pp. 28-33.
................................................
Le Bulletin "Lumière du Thabor" est expédié gratuitement à nos abonnés environ deux fois par an.
Paul Ladouceur Le Bulletin Lumière du Thabor Courrie
Site web : Pages Orthodoxes La Transfiguration
Le Père m’a répondu en silence : à son chevet s’est dressé le crucifix du Fils unique.
J’ai entendu cette réponse et je me suis incliné. Mais entre le crucifix et son corps, des souffrances innocentes et le sarcasme de quelqu’un formaient comme un brouillard épais, impénétrable. Et là, je le sais pour sûr, il y avait le mystère de ma propre existence. Dès lors, je savais qu’il est d’une grande facilité, d’une facilité tentatrice, d’essayer d’oublier ce nuage, de passer à côté. Il est après tout désagréable de porter en soi quelque chose d’entièrement incompréhensible et il est plus convenable de vivre dans le monde en compagnie de personnages importants... Autrement, ce n’est que par un exploit spirituel, par la croix de toute une vie que je pour-rais dissiper le nuage ; car il peut se dissoudre, je le savais aussi sans doute aucun : c’est l’ombre de mon propre péché, puisque je l’ai crucifié moi-même avec mes péchés. Il m’avait, lui, parlé de cela durant cette nuit golgothéenne : « Papa, porte-moi en haut ! Allons en haut tous les deux ! » Oui, allons, allons, mon enfant, mon guide, mon ange gardien !
Mais ici commence l’indicible...
Mon petit, mon clair, mon saint, auprès de ton corps pur, tes reliques, j’ai appris comment Dieu parle, j’ai compris ce que signifie : Dieu a dit ! Par une vision jamais encore connue du cœur, avec la douleur cruciale, une joie céleste descendait en lui et, dans la nuit de l’abandon par Dieu, Dieu s’instaurait dans l’âme. Mon cœur livra passage à la douleur, à la souffrance des hommes, il s’ouvrit devant des cœurs qui lui étaient jusqu’ici restés étrangers, donc clos, avec leur angoisse et leurs malheurs. Pour la première fois de ma vie, je comprenais ce que veut dire aimer, non d’un amour humain, égoïste et cupide, mais divin, ce-lui du Christ pour nous. Le rideau qui me séparait des autres s’écarta et je perçus dans leur cœur la nuit, l’amertume, l’offense, le ressentiment, la souffrance. Et c’est dans une sorte d’ineffable exaltation, d’extase, d’oubli de moi-même, que je disais alors, tu t’en sou-viens, mon tout blanc ! que je disais : Dieu m’a dit. Et tout aussi simplement, j’ajoutais : toi aussi tu m’as dit. Dieu me parlait alors, et tu me parlais !
Aujourd’hui, je vis de nouveau dans les ténèbres et dans le froid, je ne puis recourir qu’à ma mémoire.
Mais j’avais compris ce que signifie « Dieu a dit ». J’avais appris une fois pour toutes que Dieu parle en effet et que l’homme entend, et n’est pas réduit en cendres. Je sais maintenant comment Dieu parle aux prophètes. Ô, mon ange clair ! Cela peut sembler folie, aveuglement, blasphème et sacrilège, mais tu sais bien que non ; à toi je ne pourrais, mentir. Je sus alors en pleine certitude que Dieu m’avait parlé et qu’il avait ainsi parlé aux prophètes. Bien sûr, il leur avait dit autre chose et autrement, et eux-mêmes étaient tout autres. Je connaissais alors et je sen-tais l’abîmé entre eux et moi, et je le sais tout autant aujourd’hui. Mais il n’y a qu’un Dieu et sa condescendance sans mesure est la même. Qu’il y ait un grand abîme entre mon âme enténébrée, pécheresse et l’âme sainte d’un prophète, certes ! mais encore plus immense est l’abîme qui sépare Dieu de toute créature ; et en tant que créatures, les prophètes et moi-même, nous sommes la même chose ; et Il parle à la créature... Oublier cela et douter après cela, ce serait pour moi mourir spirituellement. L’on peut perdre son trésor, avoir peur de le défendre ; quand même il serait indûment abandonné et dilapidé, il reste un trésor...
« Je connais un homme en Christ, qui a été enlevé au troisième ciel »... Avez-vous lu ces paroles ? Avez-vous songé à ce qu’elles signifient ? Si ce n’est pas du délire ni de l’autosuggestion, si ce qui est écrit là est vrai et si cela s’est passé comme c’est écrit, qu’est-ce que cela veut dire pour celui qui a vu ? De quel regard allait-il contempler le monde après la vision, quand le ciel s’était ouvert ?...etc
Extrait de Serge Boulgakov, Lumière
sans déclin (1917), trad. Constantin Andronikof,
Lausanne, L’Âge d’homme, pp. 28-33.
................................................
Le Bulletin "Lumière du Thabor" est expédié gratuitement à nos abonnés environ deux fois par an.
Paul Ladouceur Le Bulletin Lumière du Thabor Courrie
Site web : Pages Orthodoxes La Transfiguration
La tolérance envers l'Autre ne peut se traduire par une intolérance envers sa propre identité
ROME, Mercredi 30 juin 2010 -
Joseph Weiler, professeur de droit à la « University School of Law » de New York, a défendu le crucifix, ce mercredi, devant la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l'homme (ECHR).
Sa défense a été entendue par 17 juges dont Jean-Paul Costa, président de la Cour, lors d'une audience sur l'affaire Lautsi v. Italy, ou « l'affaire du crucifix », concernant le droit ou non de l'Italie de mettre des crucifix dans les salles de classe des écoles publiques.
Joseph Weiler, qui est également professeur honoraire de l'Université de Londres, représentait à l'audience les gouvernements de l'Arménie, de Bulgarie, de Chypre, de Grèce, de Lituanie, de Malte, de Monaco, de Roumanie, de la Fédération russe et de Saint-Marin, qui se présentaient comme des tiers intervenants.
ROME, Mercredi 30 juin 2010 -
Joseph Weiler, professeur de droit à la « University School of Law » de New York, a défendu le crucifix, ce mercredi, devant la Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l'homme (ECHR).
Sa défense a été entendue par 17 juges dont Jean-Paul Costa, président de la Cour, lors d'une audience sur l'affaire Lautsi v. Italy, ou « l'affaire du crucifix », concernant le droit ou non de l'Italie de mettre des crucifix dans les salles de classe des écoles publiques.
Joseph Weiler, qui est également professeur honoraire de l'Université de Londres, représentait à l'audience les gouvernements de l'Arménie, de Bulgarie, de Chypre, de Grèce, de Lituanie, de Malte, de Monaco, de Roumanie, de la Fédération russe et de Saint-Marin, qui se présentaient comme des tiers intervenants.
"L'affaire Lautsi" a été renvoyée devant la Grande Chambre suite à la décision du gouvernement italien de faire appel, le 28 janvier 2010, après la publication d'un arrêt de la deuxième section de la Cour, le 3 novembre 2009, donnant raison à une citoyenne italienne d'origine finlandaise, Soile Lautsi qui avait demandé en 2002 que les crucifix soient retirés des salles de classe de l'école que fréquentaient ses enfants à Abano Terme, dans la province de Padoue. Suite ZENIT.org
"Le Monde" daté du 2 juillet publie un article consacré à un sujet qui a suscité beaucoup d'échos dans ls medias russes.
Le Vatican crée un conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation
Stéphanie Le Bars
Le calendrier n'a rien à voir avec la période troublée que traverse l'Eglise catholique ; mais l'annonce de lundi 28 juin souligne à sa manière l'ampleur des difficultés auxquelles est confronté le catholicisme en Occident. Avec la création d'un conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, le pape Benoît XVI prend acte, solennellement, des changements majeurs intervenus dans l'histoire récente de l'Eglise catholique et met en avant la nécessité d'organiser de manière plus coordonnée la lutte contre la sécularisation. Pour Andrea Tornielli, le vaticaniste italien d'Il Giornale, cette annonce serait même, " à ce jour, la nouveauté la plus consistante du pontificat de Benoît XVI ". Ce sujet est traité par le web orthodoxe russe 1 et 2
Le Vatican crée un conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation
Stéphanie Le Bars
Le calendrier n'a rien à voir avec la période troublée que traverse l'Eglise catholique ; mais l'annonce de lundi 28 juin souligne à sa manière l'ampleur des difficultés auxquelles est confronté le catholicisme en Occident. Avec la création d'un conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, le pape Benoît XVI prend acte, solennellement, des changements majeurs intervenus dans l'histoire récente de l'Eglise catholique et met en avant la nécessité d'organiser de manière plus coordonnée la lutte contre la sécularisation. Pour Andrea Tornielli, le vaticaniste italien d'Il Giornale, cette annonce serait même, " à ce jour, la nouveauté la plus consistante du pontificat de Benoît XVI ". Ce sujet est traité par le web orthodoxe russe 1 et 2
Cette nouvelle structure - acte rare dans la gouvernance vaticane, dont les dernières modifications datent de 1988 - entend apporter une réponse institutionnelle et politique à l'affaiblissement continu de l'Eglise catholique sur ses terres traditionnelles : Europe, Etats-Unis et Amérique du Sud. Elle témoigne aussi de la vision sombre qu'a Benoît XVI des effets de la sécularisation et de l'évolution spirituelle de l'Europe.
Cette nouvelle structure - acte rare dans la gouvernance Vaticane, dont les dernières modifications datent de 1988 - entend apporter une réponse institutionnelle et politique à l'affaiblissement continu de l'Eglise catholique sur ses terres traditionnelles : Europe, Etats-Unis et Amérique du Sud. Elle témoigne aussi de la vision sombre qu'a Benoît XVI des effets de la sécularisation et de l'évolution spirituelle de l'Europe.
Suite eglise.catholique.fr
L'évêque de Bâle Kurt Koch, 60 ans, a été nommé jeudi par le pape responsable du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens en remplacement du cardinal allemand Walter Kasper, atteint par la limite d'âge, a annoncé le Vatican. Suite AFP
Cette nouvelle structure - acte rare dans la gouvernance Vaticane, dont les dernières modifications datent de 1988 - entend apporter une réponse institutionnelle et politique à l'affaiblissement continu de l'Eglise catholique sur ses terres traditionnelles : Europe, Etats-Unis et Amérique du Sud. Elle témoigne aussi de la vision sombre qu'a Benoît XVI des effets de la sécularisation et de l'évolution spirituelle de l'Europe.
Suite eglise.catholique.fr
L'évêque de Bâle Kurt Koch, 60 ans, a été nommé jeudi par le pape responsable du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens en remplacement du cardinal allemand Walter Kasper, atteint par la limite d'âge, a annoncé le Vatican. Suite AFP
Voici de larges extraits de l’interview que Mgr Hilarion a accordée en juin à la revue « Tzerkovny Vestnik » Le métropolite Hilarion y a traité des relations inter-orthodoxes en Amérique et de la situation actuelle de l’EORHF. Il a également parlé d’une éventuelle fin du schisme existant en Ukraine.
« L’ukrainien est ma langue maternelle. C’est une langue que j’aime beaucoup mais que malheureusement je ne maîtrise pas assez. Ma mère m’a appris à le lire mais ma scolarité s’est faite en anglais. J’ai continué mes études au séminaire de Jordanville, les études s’y faisaient en russe. Je suis donc devenu bilingue russe-anglais.
A propos des fidèles de « l’église orthodoxe d’Ukraine (patriarcat de Kiev) » je dirai que quitter l’Eglise pour des raisons politiques ou des frustrations personnelles est un grand péché, cela nous sépare. Le schisme qui existe au sein de l’orthodoxie ukrainienne a des racines de nature politique. Bien des choses vont dépendre dans la recherche d’une solution de la hiérarchie de l’Eglise canonique, de la manière dont seront réintégrés les prêtres qui l’avaient quittée. Actuellement la méthode appliquée est assez stricte, c’est celle dite de l’acribie. Cependant, si de nombreux prêtres venaient à exprimer d’une manière sincère le désir d’être réintégrés l’Eglise pourrait faire preuve de compréhension. Ce sont des décisions qui incombent au Concile des évêques de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine. Il nous faut prier et espérer que les orthodoxes d’Ukraine retrouveront l’unité.
« L’ukrainien est ma langue maternelle. C’est une langue que j’aime beaucoup mais que malheureusement je ne maîtrise pas assez. Ma mère m’a appris à le lire mais ma scolarité s’est faite en anglais. J’ai continué mes études au séminaire de Jordanville, les études s’y faisaient en russe. Je suis donc devenu bilingue russe-anglais.
A propos des fidèles de « l’église orthodoxe d’Ukraine (patriarcat de Kiev) » je dirai que quitter l’Eglise pour des raisons politiques ou des frustrations personnelles est un grand péché, cela nous sépare. Le schisme qui existe au sein de l’orthodoxie ukrainienne a des racines de nature politique. Bien des choses vont dépendre dans la recherche d’une solution de la hiérarchie de l’Eglise canonique, de la manière dont seront réintégrés les prêtres qui l’avaient quittée. Actuellement la méthode appliquée est assez stricte, c’est celle dite de l’acribie. Cependant, si de nombreux prêtres venaient à exprimer d’une manière sincère le désir d’être réintégrés l’Eglise pourrait faire preuve de compréhension. Ce sont des décisions qui incombent au Concile des évêques de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine. Il nous faut prier et espérer que les orthodoxes d’Ukraine retrouveront l’unité.
L’union des deux branches de l’Eglise orthodoxe russe dans le pays et à l’étranger est un évènement dont l’importance a marqué ces dernières années. La séparation entre nos Églises a été causée par la victoire en Russie du régime athée. Les soviets se sont appliqués à anéantir la foi et exterminer les croyants.
Les statuts de l’Eglise Hors Frontières stipulaient clairement que nous formons une partie inaliénable de l’Eglise orthodoxe russe locale. A titre provisoire et jusqu’à la disparition du pouvoir athée nous disposions d’une administration autonome. Lorsque les soviets sont enfin tombés des pourparlers ont été entamés qui ont pris beaucoup de temps. En effet, nombreux étaient les fidèles qui ne se sentaient pas psychologiquement prêts à des changements radicaux. Lorsque les persécutions religieuses ont cessé en Russie la liberté de conscience y a été rétablie, l’Eglise est devenue à nouveau unie : c’était le début d’un nouveau et joyeux printemps. L’EORHF a maintenu telle quelle son appellation. Nous avons notre propre mode de vie, nous nous appuyons sur une expérience de plus de quatre-vingt dix ans, nous sommes une partie intégrante de l’Eglise Orthodoxe Russe. C’est la même Eglise que celle qui existe en Russie mais elle se situe hors des frontières du pays. L’EORHF est actuellement en pleine unités canoniques avec les communautés orthodoxes de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie.
On compte de par le monde plusieurs dizaines de nos paroisses qui n’ont pas reconnu notre union avec l’Eglise Russe. Nous nous employons à faire revenir au sein de l’Eglise ces communautés séparées. Nous formulons des appels, nous nous entretenons avec ces personnes afin d’essayer de les convaincre qu’il n’existe plus d’obstacles à une véritable union. Je regrette profondément que certains évêques ayant appartenu à notre Eglise soient devenus schismatiques et se refusent à voir les changements intervenus. Nous espérons que ce malentendu va se dissiper avec le temps et que ces évêques ayant pris conscience de s’être trompés reviendront au sein de l’Eglise. Nous n’allons en rien les y forcer. Nous prierons pour que Dieu adoucisse leurs cœurs.
Des contacts fréquents entre les clercs et les croyants de nos Églises ont commencé dès la chute du rideau de fer, précédant de beaucoup le début des rencontres officielles. Les croyants et les prêtres du patriarcat de Moscou venaient dans notre cathédrale et exprimaient le souhait de pouvoir prier devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de la racine de Koursk. La communion eucharistique n’avait pas encore été rétablie mais nous étions heureux de voir des fidèles venus de Russie prier cette icône miraculeuse.
Les fidèles sont bien plus nombreux en Russie et en Ukraine, il y a bien plus de paroisses qu’à l’étranger. Le travail des prêtres est plus difficile que dans nos pays. Les paroisses à l’étranger comptent souvent peu de fidèles ce qui fait que les prêtres doivent avoir un emploi en dehors de leur sacerdoce. Cependant les paroisses peu nombreuses ont également des cotés positifs. Les contacts qui s’établissent entre les clercs et les fidèles sont étroits. Le prêtre connaît chacun des paroissiens. Cela est bien plus difficile dans les grandes paroisses… Nous manquons de prêtres, c’est l’un des problèmes les plus graves qu’il nous faut résoudre. La formation se fait au séminaire de la Sainte Trinité à Jordanville, les diocèses organisent des cours, celui de Chicago dispense une formation en anglais. Des jeunes étudient dans les séminaires de l’O.C.A. (Orthodox Church of America). Ils suivent des formations en Russie.
A propos de la constitution d’Églises Orthodoxes Locales en Amérique et en Europe. Cela est envisageable mais selon des critères territoriaux et non ethniques. Il s’agit d’un principe valable. Mais je doute qu’aux Etats-Unis, par exemple, des fidèles d’ethnies différentes soient actuellement prêts à constituer une Eglise Locale. Chacune des juridictions (serbe, russe, bulgare, grecque…) reste très attachée à ses traditions, à ses spécifités liturgiques. Il faudra encore au moins quelques générations avant que ne deviennent possibles les offices en une seule langue commune. Cela d’autant plus qu’avec la disparition des frontières nous constatons l’arrivée de nouveaux flux migratoires. Chaque orthodoxe, qu’il soit bulgare, grec ou russe tient lorsqu’il vient prier assister à un office dit dans sa langue traditionnelle.
L’EORHF et l’OCA ont toutes deux des paroisses en Amérique du Nord.
A partir de la création de l’EORHF l’OCA en était une partie intégrante. A l’époque du métropolite Platon (Rojdestvensky) est apparue une « métropole russe » qui s’est séparée de l’EORHF. En 1935 le patriarche de Serbie Barnabé a contribué à l’union de ces deux formations ecclésiales. En 1946 lors de l’un des conciles plusieurs évêques ont quitté l’EORHF. Ils formèrent une métropole américaine indépendante. Cette métropole n’a été reconnue ni par le patriarcat de Moscou, ni par l’EORHF. Cet état de chose a perduré jusqu’en 1970. Cette « métropole » fut alors reconnue par l’Eglise Russe, patriarcat de Moscou, et en obtint l’autocéphalie.
Nous avons actuellement d’excellentes relations avec l’OCA, les conflits qui existaient ont été surmontés. Il n’existe aucun litige en ce qui concerne les paroisses, les églises et les monastères. Nous espérons que ces relations continueront à se renforcer car nous avons tous la même foi, les mêmes origines.
En russe Patriarnia.ru
Traduction "P.O."
Les statuts de l’Eglise Hors Frontières stipulaient clairement que nous formons une partie inaliénable de l’Eglise orthodoxe russe locale. A titre provisoire et jusqu’à la disparition du pouvoir athée nous disposions d’une administration autonome. Lorsque les soviets sont enfin tombés des pourparlers ont été entamés qui ont pris beaucoup de temps. En effet, nombreux étaient les fidèles qui ne se sentaient pas psychologiquement prêts à des changements radicaux. Lorsque les persécutions religieuses ont cessé en Russie la liberté de conscience y a été rétablie, l’Eglise est devenue à nouveau unie : c’était le début d’un nouveau et joyeux printemps. L’EORHF a maintenu telle quelle son appellation. Nous avons notre propre mode de vie, nous nous appuyons sur une expérience de plus de quatre-vingt dix ans, nous sommes une partie intégrante de l’Eglise Orthodoxe Russe. C’est la même Eglise que celle qui existe en Russie mais elle se situe hors des frontières du pays. L’EORHF est actuellement en pleine unités canoniques avec les communautés orthodoxes de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie.
On compte de par le monde plusieurs dizaines de nos paroisses qui n’ont pas reconnu notre union avec l’Eglise Russe. Nous nous employons à faire revenir au sein de l’Eglise ces communautés séparées. Nous formulons des appels, nous nous entretenons avec ces personnes afin d’essayer de les convaincre qu’il n’existe plus d’obstacles à une véritable union. Je regrette profondément que certains évêques ayant appartenu à notre Eglise soient devenus schismatiques et se refusent à voir les changements intervenus. Nous espérons que ce malentendu va se dissiper avec le temps et que ces évêques ayant pris conscience de s’être trompés reviendront au sein de l’Eglise. Nous n’allons en rien les y forcer. Nous prierons pour que Dieu adoucisse leurs cœurs.
Des contacts fréquents entre les clercs et les croyants de nos Églises ont commencé dès la chute du rideau de fer, précédant de beaucoup le début des rencontres officielles. Les croyants et les prêtres du patriarcat de Moscou venaient dans notre cathédrale et exprimaient le souhait de pouvoir prier devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de la racine de Koursk. La communion eucharistique n’avait pas encore été rétablie mais nous étions heureux de voir des fidèles venus de Russie prier cette icône miraculeuse.
Les fidèles sont bien plus nombreux en Russie et en Ukraine, il y a bien plus de paroisses qu’à l’étranger. Le travail des prêtres est plus difficile que dans nos pays. Les paroisses à l’étranger comptent souvent peu de fidèles ce qui fait que les prêtres doivent avoir un emploi en dehors de leur sacerdoce. Cependant les paroisses peu nombreuses ont également des cotés positifs. Les contacts qui s’établissent entre les clercs et les fidèles sont étroits. Le prêtre connaît chacun des paroissiens. Cela est bien plus difficile dans les grandes paroisses… Nous manquons de prêtres, c’est l’un des problèmes les plus graves qu’il nous faut résoudre. La formation se fait au séminaire de la Sainte Trinité à Jordanville, les diocèses organisent des cours, celui de Chicago dispense une formation en anglais. Des jeunes étudient dans les séminaires de l’O.C.A. (Orthodox Church of America). Ils suivent des formations en Russie.
A propos de la constitution d’Églises Orthodoxes Locales en Amérique et en Europe. Cela est envisageable mais selon des critères territoriaux et non ethniques. Il s’agit d’un principe valable. Mais je doute qu’aux Etats-Unis, par exemple, des fidèles d’ethnies différentes soient actuellement prêts à constituer une Eglise Locale. Chacune des juridictions (serbe, russe, bulgare, grecque…) reste très attachée à ses traditions, à ses spécifités liturgiques. Il faudra encore au moins quelques générations avant que ne deviennent possibles les offices en une seule langue commune. Cela d’autant plus qu’avec la disparition des frontières nous constatons l’arrivée de nouveaux flux migratoires. Chaque orthodoxe, qu’il soit bulgare, grec ou russe tient lorsqu’il vient prier assister à un office dit dans sa langue traditionnelle.
L’EORHF et l’OCA ont toutes deux des paroisses en Amérique du Nord.
A partir de la création de l’EORHF l’OCA en était une partie intégrante. A l’époque du métropolite Platon (Rojdestvensky) est apparue une « métropole russe » qui s’est séparée de l’EORHF. En 1935 le patriarche de Serbie Barnabé a contribué à l’union de ces deux formations ecclésiales. En 1946 lors de l’un des conciles plusieurs évêques ont quitté l’EORHF. Ils formèrent une métropole américaine indépendante. Cette métropole n’a été reconnue ni par le patriarcat de Moscou, ni par l’EORHF. Cet état de chose a perduré jusqu’en 1970. Cette « métropole » fut alors reconnue par l’Eglise Russe, patriarcat de Moscou, et en obtint l’autocéphalie.
Nous avons actuellement d’excellentes relations avec l’OCA, les conflits qui existaient ont été surmontés. Il n’existe aucun litige en ce qui concerne les paroisses, les églises et les monastères. Nous espérons que ces relations continueront à se renforcer car nous avons tous la même foi, les mêmes origines.
En russe Patriarnia.ru
Traduction "P.O."
Derniers commentaires
-
Surprenantes fresques dans un monastère en Serbie
19/09/2024 13:35 - Patrick -
"Il n'y a aucune excuse pour ceux qui déclenchent des guerres", - Mgr Onuphre, Primat de l'Eglise d’Ukraine, PM
14/04/2023 05:58 - Gilles -
Le père George Egorov, sa visite pastorale à la Légion étrangère
12/12/2022 12:55 - Baron André -
OSCE demande à Russie ce cesser la destruction d'églises en Ukraine
10/05/2022 03:22 - pere jean -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
14/04/2022 19:15 - Hai Lin -
Deux hiérarques russes s’expriment à titre personnel à propos de la guerre et de la paix, de la situation en Russie
14/04/2022 10:39 - Marie Genko -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
14/04/2022 10:26 - Marie Genko -
Le Parlement Européen a condamné le patriarche Cyrille et a félicité le clergé orthodoxe qui s'est opposé à la guerre en Ukraine
13/04/2022 21:21 - Gilles -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 23:05 - Théophile -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 22:00 - Nadejda na Mir
Liens francophones