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Voici de larges extraits de l’interview que Mgr Hilarion a accordée en juin à la revue « Tzerkovny Vestnik » Le métropolite Hilarion y a traité des relations inter-orthodoxes en Amérique et de la situation actuelle de l’EORHF. Il a également parlé d’une éventuelle fin du schisme existant en Ukraine.
« L’ukrainien est ma langue maternelle. C’est une langue que j’aime beaucoup mais que malheureusement je ne maîtrise pas assez. Ma mère m’a appris à le lire mais ma scolarité s’est faite en anglais. J’ai continué mes études au séminaire de Jordanville, les études s’y faisaient en russe. Je suis donc devenu bilingue russe-anglais.
A propos des fidèles de « l’église orthodoxe d’Ukraine (patriarcat de Kiev) » je dirai que quitter l’Eglise pour des raisons politiques ou des frustrations personnelles est un grand péché, cela nous sépare. Le schisme qui existe au sein de l’orthodoxie ukrainienne a des racines de nature politique. Bien des choses vont dépendre dans la recherche d’une solution de la hiérarchie de l’Eglise canonique, de la manière dont seront réintégrés les prêtres qui l’avaient quittée. Actuellement la méthode appliquée est assez stricte, c’est celle dite de l’acribie. Cependant, si de nombreux prêtres venaient à exprimer d’une manière sincère le désir d’être réintégrés l’Eglise pourrait faire preuve de compréhension. Ce sont des décisions qui incombent au Concile des évêques de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine. Il nous faut prier et espérer que les orthodoxes d’Ukraine retrouveront l’unité.
« L’ukrainien est ma langue maternelle. C’est une langue que j’aime beaucoup mais que malheureusement je ne maîtrise pas assez. Ma mère m’a appris à le lire mais ma scolarité s’est faite en anglais. J’ai continué mes études au séminaire de Jordanville, les études s’y faisaient en russe. Je suis donc devenu bilingue russe-anglais.
A propos des fidèles de « l’église orthodoxe d’Ukraine (patriarcat de Kiev) » je dirai que quitter l’Eglise pour des raisons politiques ou des frustrations personnelles est un grand péché, cela nous sépare. Le schisme qui existe au sein de l’orthodoxie ukrainienne a des racines de nature politique. Bien des choses vont dépendre dans la recherche d’une solution de la hiérarchie de l’Eglise canonique, de la manière dont seront réintégrés les prêtres qui l’avaient quittée. Actuellement la méthode appliquée est assez stricte, c’est celle dite de l’acribie. Cependant, si de nombreux prêtres venaient à exprimer d’une manière sincère le désir d’être réintégrés l’Eglise pourrait faire preuve de compréhension. Ce sont des décisions qui incombent au Concile des évêques de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine. Il nous faut prier et espérer que les orthodoxes d’Ukraine retrouveront l’unité.
L’union des deux branches de l’Eglise orthodoxe russe dans le pays et à l’étranger est un évènement dont l’importance a marqué ces dernières années. La séparation entre nos Églises a été causée par la victoire en Russie du régime athée. Les soviets se sont appliqués à anéantir la foi et exterminer les croyants.
Les statuts de l’Eglise Hors Frontières stipulaient clairement que nous formons une partie inaliénable de l’Eglise orthodoxe russe locale. A titre provisoire et jusqu’à la disparition du pouvoir athée nous disposions d’une administration autonome. Lorsque les soviets sont enfin tombés des pourparlers ont été entamés qui ont pris beaucoup de temps. En effet, nombreux étaient les fidèles qui ne se sentaient pas psychologiquement prêts à des changements radicaux. Lorsque les persécutions religieuses ont cessé en Russie la liberté de conscience y a été rétablie, l’Eglise est devenue à nouveau unie : c’était le début d’un nouveau et joyeux printemps. L’EORHF a maintenu telle quelle son appellation. Nous avons notre propre mode de vie, nous nous appuyons sur une expérience de plus de quatre-vingt dix ans, nous sommes une partie intégrante de l’Eglise Orthodoxe Russe. C’est la même Eglise que celle qui existe en Russie mais elle se situe hors des frontières du pays. L’EORHF est actuellement en pleine unités canoniques avec les communautés orthodoxes de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie.
On compte de par le monde plusieurs dizaines de nos paroisses qui n’ont pas reconnu notre union avec l’Eglise Russe. Nous nous employons à faire revenir au sein de l’Eglise ces communautés séparées. Nous formulons des appels, nous nous entretenons avec ces personnes afin d’essayer de les convaincre qu’il n’existe plus d’obstacles à une véritable union. Je regrette profondément que certains évêques ayant appartenu à notre Eglise soient devenus schismatiques et se refusent à voir les changements intervenus. Nous espérons que ce malentendu va se dissiper avec le temps et que ces évêques ayant pris conscience de s’être trompés reviendront au sein de l’Eglise. Nous n’allons en rien les y forcer. Nous prierons pour que Dieu adoucisse leurs cœurs.
Des contacts fréquents entre les clercs et les croyants de nos Églises ont commencé dès la chute du rideau de fer, précédant de beaucoup le début des rencontres officielles. Les croyants et les prêtres du patriarcat de Moscou venaient dans notre cathédrale et exprimaient le souhait de pouvoir prier devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de la racine de Koursk. La communion eucharistique n’avait pas encore été rétablie mais nous étions heureux de voir des fidèles venus de Russie prier cette icône miraculeuse.
Les fidèles sont bien plus nombreux en Russie et en Ukraine, il y a bien plus de paroisses qu’à l’étranger. Le travail des prêtres est plus difficile que dans nos pays. Les paroisses à l’étranger comptent souvent peu de fidèles ce qui fait que les prêtres doivent avoir un emploi en dehors de leur sacerdoce. Cependant les paroisses peu nombreuses ont également des cotés positifs. Les contacts qui s’établissent entre les clercs et les fidèles sont étroits. Le prêtre connaît chacun des paroissiens. Cela est bien plus difficile dans les grandes paroisses… Nous manquons de prêtres, c’est l’un des problèmes les plus graves qu’il nous faut résoudre. La formation se fait au séminaire de la Sainte Trinité à Jordanville, les diocèses organisent des cours, celui de Chicago dispense une formation en anglais. Des jeunes étudient dans les séminaires de l’O.C.A. (Orthodox Church of America). Ils suivent des formations en Russie.
A propos de la constitution d’Églises Orthodoxes Locales en Amérique et en Europe. Cela est envisageable mais selon des critères territoriaux et non ethniques. Il s’agit d’un principe valable. Mais je doute qu’aux Etats-Unis, par exemple, des fidèles d’ethnies différentes soient actuellement prêts à constituer une Eglise Locale. Chacune des juridictions (serbe, russe, bulgare, grecque…) reste très attachée à ses traditions, à ses spécifités liturgiques. Il faudra encore au moins quelques générations avant que ne deviennent possibles les offices en une seule langue commune. Cela d’autant plus qu’avec la disparition des frontières nous constatons l’arrivée de nouveaux flux migratoires. Chaque orthodoxe, qu’il soit bulgare, grec ou russe tient lorsqu’il vient prier assister à un office dit dans sa langue traditionnelle.
L’EORHF et l’OCA ont toutes deux des paroisses en Amérique du Nord.
A partir de la création de l’EORHF l’OCA en était une partie intégrante. A l’époque du métropolite Platon (Rojdestvensky) est apparue une « métropole russe » qui s’est séparée de l’EORHF. En 1935 le patriarche de Serbie Barnabé a contribué à l’union de ces deux formations ecclésiales. En 1946 lors de l’un des conciles plusieurs évêques ont quitté l’EORHF. Ils formèrent une métropole américaine indépendante. Cette métropole n’a été reconnue ni par le patriarcat de Moscou, ni par l’EORHF. Cet état de chose a perduré jusqu’en 1970. Cette « métropole » fut alors reconnue par l’Eglise Russe, patriarcat de Moscou, et en obtint l’autocéphalie.
Nous avons actuellement d’excellentes relations avec l’OCA, les conflits qui existaient ont été surmontés. Il n’existe aucun litige en ce qui concerne les paroisses, les églises et les monastères. Nous espérons que ces relations continueront à se renforcer car nous avons tous la même foi, les mêmes origines.
En russe Patriarnia.ru
Traduction "P.O."
Les statuts de l’Eglise Hors Frontières stipulaient clairement que nous formons une partie inaliénable de l’Eglise orthodoxe russe locale. A titre provisoire et jusqu’à la disparition du pouvoir athée nous disposions d’une administration autonome. Lorsque les soviets sont enfin tombés des pourparlers ont été entamés qui ont pris beaucoup de temps. En effet, nombreux étaient les fidèles qui ne se sentaient pas psychologiquement prêts à des changements radicaux. Lorsque les persécutions religieuses ont cessé en Russie la liberté de conscience y a été rétablie, l’Eglise est devenue à nouveau unie : c’était le début d’un nouveau et joyeux printemps. L’EORHF a maintenu telle quelle son appellation. Nous avons notre propre mode de vie, nous nous appuyons sur une expérience de plus de quatre-vingt dix ans, nous sommes une partie intégrante de l’Eglise Orthodoxe Russe. C’est la même Eglise que celle qui existe en Russie mais elle se situe hors des frontières du pays. L’EORHF est actuellement en pleine unités canoniques avec les communautés orthodoxes de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie.
On compte de par le monde plusieurs dizaines de nos paroisses qui n’ont pas reconnu notre union avec l’Eglise Russe. Nous nous employons à faire revenir au sein de l’Eglise ces communautés séparées. Nous formulons des appels, nous nous entretenons avec ces personnes afin d’essayer de les convaincre qu’il n’existe plus d’obstacles à une véritable union. Je regrette profondément que certains évêques ayant appartenu à notre Eglise soient devenus schismatiques et se refusent à voir les changements intervenus. Nous espérons que ce malentendu va se dissiper avec le temps et que ces évêques ayant pris conscience de s’être trompés reviendront au sein de l’Eglise. Nous n’allons en rien les y forcer. Nous prierons pour que Dieu adoucisse leurs cœurs.
Des contacts fréquents entre les clercs et les croyants de nos Églises ont commencé dès la chute du rideau de fer, précédant de beaucoup le début des rencontres officielles. Les croyants et les prêtres du patriarcat de Moscou venaient dans notre cathédrale et exprimaient le souhait de pouvoir prier devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu de la racine de Koursk. La communion eucharistique n’avait pas encore été rétablie mais nous étions heureux de voir des fidèles venus de Russie prier cette icône miraculeuse.
Les fidèles sont bien plus nombreux en Russie et en Ukraine, il y a bien plus de paroisses qu’à l’étranger. Le travail des prêtres est plus difficile que dans nos pays. Les paroisses à l’étranger comptent souvent peu de fidèles ce qui fait que les prêtres doivent avoir un emploi en dehors de leur sacerdoce. Cependant les paroisses peu nombreuses ont également des cotés positifs. Les contacts qui s’établissent entre les clercs et les fidèles sont étroits. Le prêtre connaît chacun des paroissiens. Cela est bien plus difficile dans les grandes paroisses… Nous manquons de prêtres, c’est l’un des problèmes les plus graves qu’il nous faut résoudre. La formation se fait au séminaire de la Sainte Trinité à Jordanville, les diocèses organisent des cours, celui de Chicago dispense une formation en anglais. Des jeunes étudient dans les séminaires de l’O.C.A. (Orthodox Church of America). Ils suivent des formations en Russie.
A propos de la constitution d’Églises Orthodoxes Locales en Amérique et en Europe. Cela est envisageable mais selon des critères territoriaux et non ethniques. Il s’agit d’un principe valable. Mais je doute qu’aux Etats-Unis, par exemple, des fidèles d’ethnies différentes soient actuellement prêts à constituer une Eglise Locale. Chacune des juridictions (serbe, russe, bulgare, grecque…) reste très attachée à ses traditions, à ses spécifités liturgiques. Il faudra encore au moins quelques générations avant que ne deviennent possibles les offices en une seule langue commune. Cela d’autant plus qu’avec la disparition des frontières nous constatons l’arrivée de nouveaux flux migratoires. Chaque orthodoxe, qu’il soit bulgare, grec ou russe tient lorsqu’il vient prier assister à un office dit dans sa langue traditionnelle.
L’EORHF et l’OCA ont toutes deux des paroisses en Amérique du Nord.
A partir de la création de l’EORHF l’OCA en était une partie intégrante. A l’époque du métropolite Platon (Rojdestvensky) est apparue une « métropole russe » qui s’est séparée de l’EORHF. En 1935 le patriarche de Serbie Barnabé a contribué à l’union de ces deux formations ecclésiales. En 1946 lors de l’un des conciles plusieurs évêques ont quitté l’EORHF. Ils formèrent une métropole américaine indépendante. Cette métropole n’a été reconnue ni par le patriarcat de Moscou, ni par l’EORHF. Cet état de chose a perduré jusqu’en 1970. Cette « métropole » fut alors reconnue par l’Eglise Russe, patriarcat de Moscou, et en obtint l’autocéphalie.
Nous avons actuellement d’excellentes relations avec l’OCA, les conflits qui existaient ont été surmontés. Il n’existe aucun litige en ce qui concerne les paroisses, les églises et les monastères. Nous espérons que ces relations continueront à se renforcer car nous avons tous la même foi, les mêmes origines.
En russe Patriarnia.ru
Traduction "P.O."
Rédigé par l'équipe de rédaction le 1 Juillet 2010 à 11:13
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