Une intéressante analyse de Konstantin Von Eggert : La société russe est-elle vraiment si divisée?
V.Golovanow

Une intéressante analyse de Konstantin Von Eggert soutient la thèse de la division de la société russe, l'affaire "Pussy Riot" ayant servi de révélateur bien plus clairement que les manifestations du début de l'année. Cette analyse recoupe celles de plusieurs observateurs qui ont été largement commentées sur ce site et je vais en reprendre les extraits les plus caractéristiques. Toutefois, il faut bien garder en vue que, d'après les derniers sondages, seule une petite minorité s'intéresse aux PR (18% au dernier sondage, essentiellement les habitants des capitales ayant accès à Internet (2)); comme toutes les analyses précédentes, et comme la plupart des observateurs, cette analyse pèche donc par une focalisation excessive sur les capitales alors que les sondages nationaux, où les capitales sont ramenées à leurs justes proportions, donnent une image bien différente. D'ailleurs la conclusion de l'auteur remet de fait les choses en place en parlant de minorité active et bruyante contre « majorité de Poutine » passive et silencieuse. Sachant que la minorité est composée principalement de jeunes éduqués, urbains et aisés (3)

Source (c'est moi qui met des sous-titres et des phrases en gras): Après avoir rappelé que deux des condamnées ont des enfants en bas âge qui souffriront certainement de l'absence de leur mère durant cette période (4) et que "le procès ressemblait plus à un spectacle dont l’issue était déterminée à l’avance", l'auteur montre que l'affaire a impacté la société à plusieurs niveaux:

Discrédit de l'état: "au lieu d’intimider les militants d’opposition, le gouvernement russe a créé de nouveaux martyrs pour la cause des opposants tout en montrant le vrai visage du système judiciaire russe, qui n’est finalement qu’un prolongement du pouvoir exécutif. Le Kremlin a donné à un incident mineur des proportions démesurées, ce qui entachera encore plus la réputation de la Russie en matière de droits humains sur la scène internationale."

Préjudice à l’Église russe:
"Après vingt ans d’histoire postsoviétique, elle n’a jamais autant été dans la tourmente et les critiques ouvertes de la part de la population à son encontre n’ont jamais été aussi nombreuses. Le clergé n’a pas su se dissocier des autorités et se montrer indulgent envers les Pussy Riot, contrairement à ce que beaucoup de croyants et non-croyants attendaient. Au lieu de cela, le porte-parole officiel (5) de l’Église s’est engagé dans ce qu’on peut appeler une théologie novatrice, affirmant que le pardon ne pouvait être le résultat que d’un repentir.

(…) Cette nouvelle interprétation du Sermon de Jésus sur la montagne, qui encourage le pardon sans conditions pour ses ennemis, a exposé l’Église à des accusations d’hypocrisie et d’asservissement à l’État. Le fait que ses représentants aient ignoré l’aspect clairement politique de la performance du groupe punk a accentué la colère de la population. Et lorsque l’Église a appelé à la clémence, après le verdict, il était déjà trop tard."(6)

L’affaire a divisé la population: "d’un côté, une majorité composée des croyants et du clergé exigeait la vengeance contre les blasphématrices et, de l’autre, une minorité plaidait le pardon. Les premiers prennent comme exemple des précédents judiciaires dans des pays de l’Union européenne, où causer des troubles dans une église est puni par la loi. Les seconds ont essayé d’attirer l’attention du patriarche Cyrille sur le fait que, lorsque le fonctionnement de la police et des systèmes judiciaires est fortement remis en question (comme c’est le cas en Russie), cet argument tombe à l’eau et rend l’Église complice d’une injustice."

Le patriarche s’est rangé du côté de la majorité. "Il a même été jusqu’à traiter les prêtres ayant appelé à la clémence de « traitres en soutanes ». L’affaire des Pussy Riot a permis au Kremlin de mettre à l’épreuve la loyauté de la hiérarchie orthodoxe vis-à-vis du pouvoir. Et cette dernière a réussi ce test haut la main, au risque de perdre le soutien des intellectuels russes et de sérieusement lier son avenir à celui du président Poutine.

Cette stratégie pourrait s’avérer gagnante à court-terme, mais la politique russe apparaît de plus en plus volatile et imprévisible et l’Église orthodoxe semble ignorer le mécontentement grandissant chez les citoyens. En effet, leur attitude envers Poutine et sa façon de gouverner est doucement en train de changer". (7)

Mais le procès n'a pas été favorable à l’opposition: "À un moment crucial où elle a besoin de travailler dur pour former un réseau national de partisans avant les élections régionales, elle se retrouve avec une image controversée. Les habitants de Moscou et Saint-Pétersbourg qui s’y connaissent en politique arrivent à faire la différence entre le soutien aux Pussy Riot et des objectifs plus larges. Mais en province, le Kremlin n’aura pas trop de mal à convaincre les électeurs que le mouvement de protestation est composé de radicaux et de monstres" (8).

En fin de compte, la société ressort clairement divisée. La minorité qui prône un changement politique rassemble peu de gens mais se fait entendre. Quant à la majorité (également appelée « majorité de Poutine »), elle préfère le statu quo, elle est politiquement passive et manque d’initiative. Et ces divisions ne vont cesser de grandir dans les années à venir.

Notes du rédacteur

(1) Konstantin Von Eggert est journaliste, diplômé de l’Institut des pays d’Asie et d’Afrique à l’Université Lomonossov de Moscou (MGU), où il a étudié l’arabe et l’histoire du Moyen-Orient. Il a débuté sa carrière comme correspondant à l’étranger, et a travaillé au Moyen-Orient, en Irak, en Iran, au Tadjikistan, en Afghanistan et dans les Balkans. Il a écrit de nombreux articles sur les questions liées à la politique étrangère et à la situation politique intérieure en Russie pour des journaux prestigieux tels que le «International Herald Tribune», le quotidien britannique «Times», «La Croix». Pendant 10 ans, il a travaillé au bureau de Moscou de BBC Russie, notamment en qualité de rédacteur en chef. En 2010, Konstantin Von Eggert est devenu analyste et consultant indépendant. Il parle couramment l’anglais, le français et l’arabe.

(2) Sondage réalisé les 21-24 Septembre

(3)

(4) Cela ne manque pas d'attirer bon nombre de sympathies de Russes toujours prompts à s'apitoyer sur "une seule larme d'enfant" (Dostoïevski, "Les Frères Karamazov")

(5) Il s'agit du père Vsevolod Chaplin, chef du Département synodal pour les relations entre l'Eglise et la société, dont le père Georges Mitrofanov, lui-même professeur à l'Académie de théologie de Saint Petersbourg, dit que "les prises de positions offensent bien plus les fidèles orthodoxes que l’action du groupe punk." (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-archipretre-Georges-Mitrofanov-L-Eglise-orthodoxe-russe-un-besoin-de-glasnost_a2639.html ). L'analyse de Konstantin Von Eggert explique bien cette prise de position…

(6) Toutefois, la grande majorité de la population approuve les activités de l'Eglise (73%) et du patriarche (69%). Cf. (2)

(7) Les sondages ne confirment pas cette opinion: si la cote de Poutine n'atteint pas les sommets de début 2011 (72-73%) elle est revenue en septembre à un confortable 68% après juste un trou d'air à 64% en août répétant les niveaux de décembre-janvier derniers.(ibid. 2)

(8) Il y a toutefois une poussée de pessimisme sur la situation générale à 42%, dépassant les optimistes (39%) pour la première fois contre depuis mai dernier, après l'élection "triomphale" de Poutine (50% d'optimistes et 34% de pessimistes à l'époque)… (ibid. 2)

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 29 Septembre 2012 à 09:55 | 4 commentaires | Permalien

"PO" recommande de visionner l'émission "POEDINOK" consacrée au projet de loi sur la criminalisation du blasphème. Débat avec la participation du diacre André Kouraev, d'un pasteur protestant, des journalistes très connus Nicolas Svanidze et Maxime Chevtchenko

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Septembre 2012 à 09:32 | 0 commentaire | Permalien

Traduction E.T.

Selon le site « Наша Испания », la municipalité accordera au patriarcat de Moscou (diocèse de Chersonèse) un terrain de 2519 m2.

Le projet de la future église est actuellement en cours d’élaboration. On envisage une église dans un style russe classique. M. Ignacio Garcia, du studio IGGA, est le responsable du projet.
Le terrain a la forme d’un triangle. M. Garcia rappelle qu’il est adjacent à un parc à perte de vue. Le décor de l’église sera mis au point par un architecte russe familier avec la symbolique orthodoxe.

Le dessin de la future église n’est pas encore approuvé mais M. Garcia a annoncé qu’elle serait vraisemblablement construite conformément aux canons orthodoxes classiques.

Le projet comporte également un centre social que la communauté russe pourra utiliser pour diverses rencontres et événements. Un presbytère est également prévu ainsi qu’une salle d’exposition.

Cette église orthodoxe sera la troisième en Espagne. La première se trouve à Alicante, la deuxième est en cours de construction à Madrid. L’église de Marbella les dépassera par ses dimensions.

Aujourd’hui la communauté russe orthodoxe possède un petit local où le prêtre Dimitry Ossipenko célèbre l’eucharistie. Le fond « Orthodoxie russe » est soutenu par le patriarcat de Moscou ainsi que par diverses personnalités, en particulier, par le cinéaste Nikita Mikhalkov.
Lien

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Septembre 2012 à 19:28 | 0 commentaire | Permalien

L’église  Saint Serge de Radonej à Tsarskoïe Selo est restituée à l’Eglise
Traduction Laurence Guillon

L’église Saint Serge de Radonej à Tsarskoïe Selo est restituée à l’Eglise. Le premier office aura lieu le 8 octobre, jour de commémoration du saint…Le 22 septembre, l’église Saint Serge de Radonège à Tsarskoïe Selo a été officiellement restituée à l’Eglise, annonce le site « Voda Jivaïa». Dès ce jour commence sa restauration, que l’on se propose de terminer pour le 700 anniversaire de la naissance du Saint. Cette date, en accord avec le décret du président Poutine sera largement fêtée en 2014.

Le contrat d’usage gratuit a été signé entre le district de Tsarskoïe Selo et le diocèse de Saint-Pétersboug. Ce monument désormais classé se trouve pour l’instant dans un état pitoyable : le plâtre part en poussière, le revêtement de briques se désagrège. Le propriétaire, le Ministère des transports de la République de Russie, et les locataires, n’ont rien fait pendant de longues années. Dans la partie de l’autel se trouvait un café karaoké avec des toilettes, et sur les tombes des guerriers russes, héros de la I° Guerre mondiale, une station service.


L’église  Saint Serge de Radonej à Tsarskoïe Selo est restituée à l’Eglise
Le majestueux sanctuaire militaire fut construit en 1889, non loin de la caserne du deuxième régiment de la garde impériale. La consécration en eut lieu en 1903 en présence de l’empereur Nicolas II, des grands-ducs Vladimir et Serge Alexandrovitch et de la grande-duchesse Maria Pavlovna.
On le ferma après la révolution d’Octobre, on enleva les coupoles et on construisit par-dessus. On n’a pas de données dans les archives concernant le sort des sépultures. On est fondé à croire que seules les pierres tombales ont été enlevées, et que les sépultures militaires sont restées intactes. Pendant la grande Guerre Patriotique, le bâtiment fut très endommagé et on le reconstruisit plus tard.

A partir de 2010, on célébra à proximité des offices d’intercession, en demandant que le bâtiment fût libéré du café et de la station service. Les habitants de Tsarskoïe Selo s’adressèrent plusieurs fois aux autorités et au parquet, cependant, tous leurs efforts restèrent vains.
La restitution si longtemps attendue se fit sans cérémonie.

Le premier office à l’église aura lieu le jour commémoratif de saint Serge de Radonej, le 8 octobre. On annonce un appel d'offres d'État pour une somme 1,8 millions de roubles sur la tenue de recherche, de prospection et de travaux d’étude pour la préservation du monument.

Rousskaïa linia

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Septembre 2012 à 09:52 | 0 commentaire | Permalien

Reflexions sur le texte du père Georges Mitrofanov
Vladimir Golovanow

L’archiprêtre Georges Mitrofanov: "C’est une honte si le prêtre vit mieux que ses paroissiens"

Pour bien comprendre le commentaire du père Georges, il faut comprendre que la situation du clergé en Russie est très différente de ce que nous connaissons ici. Là-bas tous les clercs sont des salariés de l'Eglise, qui se retrouve ainsi dans la position d'une grosse institution avec près de 50 000 salariés (le chiffre exacte n'est pas publié…). Je ne veux aucunement nier la vocation de tous ces clercs, il y en a de très dévoués et le père Georges en est un excellent exemple, mais pour nombre d'entre eux il s'agit pratiquement d'un "métier" où "revenus" et "carrière" tiennent une place importante. J'ai ainsi connu un jeune séminariste dans les années 1990 (période de grand recrutement) qui se demandait s'il allait se marier avec une jeune chef de chœur, pour bien faire marcher une paroisse, ou bien se faire moine, pour pouvoir espérer devenir évêque… Ce type de raisonnement ne me semble pas exceptionnel quand on voit les annonces matrimoniales sur les forums religieux: "séminariste cherche j.f. chef de chœur en vue mariage"… ou l'inverse!


Signes particuliers de richesse, les voitures et appartements de fonction font partie des "avantages en nature" recherchés. Si tous les évêques ont de grosses limousines noires, objets de nombreux quolibets et commentaires négatifs des successeurs de saint Nil de la Sora, la plupart des prêtres ont une voiture payée par la paroisse (le père Georges précise dans une autre interview qu'il prend le métro).

Pourtant la voiture reste encore un luxe en Russie (1 voiture pour 5 habitants contre 1 pour 2 chez nous): elle est l'apanage des classes moyennes aisées qui sont loin de constituer la majorité des paroissiens. Elle devient ainsi un signe de luxe ostentatoire du clergé, situation encore exacerbée par les accidents que mentionne le père Georges, et les clercs sont catalogués dans les "possédants", avec les fonctionnaires…

Ce sont tous ces maux que le père Georges dénonce à juste titre.

Mais il le fait avec amour et fidélité, pour essayer de redresser et améliorer ce qui ne va pas dans son Eglise: rappelons son intervention l'hiver dernier à Paris: "«Vous avez devant vous un prêtre appartenant au patriarcat de Moscou. Il est à la tête d’une chaire de l’Académie de théologie, il est membre de la commission synodale de canonisation et de l’Assemblée interconciliaire. Ce n’est pas quelqu'un en marge de l’Eglise, loin de là. (…) N’est-ce pas une preuve de ce que les choses ne vont pas si mal en Russie et au sein de l’Eglise russe ? » . Les adversaires du patriarcat de Moscou ont répliqué : «Est-ce que de tels prêtres sont nombreux en Russie ? On laisse peut-être faire celui là pour donner le change et créer l’impression que le patriarcat le tolère afin de montrer qu’il existe en son sein une authentique liberté d’opinion ? » Je ne tiens pas à approfondir. Que vaudrai-je en tant que chrétien si j’acceptai de penser à mon Eglise en ces termes ?" Ainsi chez lui fidélité et amour ne sont pas synonymes d'oeuillères et abandon de son libre arbitre…

PO

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 26 Septembre 2012 à 09:30 | 8 commentaires | Permalien

Un homme de 27 ans a été arrêté en Grèce pour avoir hébergé une page Facebook tournant en dérision un moine orthodoxe ayant vécu au siècle dernier et objet d'une large vénération dans le pays, a annoncé lundi la police. L'homme a été arrêté sur l'île d'Evia après que l'unité chargée de la lutte contre la cybercriminalité eut reçu des "milliers de plaintes en ligne (...) en provenance de différents pays à travers le monde".

La page Facebook ridiculisant le moine Paisios était consacrée au "starets ("ancien", terme désignant un guide spirituel dans la tradition orthodoxe) Pastitsios", une allusion au pastitsio, une plat grec populaire à base de pâtes et de boeuf. La page Facebook, qui a été retirée de la Toile et n'était pas accessible lundi, montrait un moine avec le visage recouvert de ce mets.SUITE Grèce

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 25 Septembre 2012 à 16:58 | 1 commentaire | Permalien

La déclaration a été soumise à l'examen des députés par le chef de la commission parlementaire pour les organisations sociales et religieuses Iaroslav Nilov (parti libéral-démocrate LDPR).

"Nous en avons tous assez de la situation autour des Pussy Riot. Tout le long de cette affaire, il y a eu des cas de profanation d'icônes dans plusieurs villes de plusieurs régions russes, on a peint des croix-gammées et des symboles satanistes sur les murs d'églises et de synagogues. Le Tatarstan et le Daghestan ont été frappés par des attentats qui ont provoqué la mort de leaders spirituels musulmans", a indiqué M.Nilov.

Selon lui, "on assiste à une incitation à la haine antireligieuse". "Tout cela revêt un caractère destructeur et provocateur visant à déstabiliser la situation et à semer la discorde au sein de notre société", a affirmé le député.

D'après le texte de la déclaration, la Douma "dénonce de telles actions et juge nécessaire d'opposer une riposte ferme aux forces destructrices faisant l'éloge de l'extrémisme antireligieux, du vandalisme et incitant à la haine envers l'Eglise orthodoxe russe ainsi que d'autres organisations religieuses".

Selon le membre du parti au pouvoir Russie unie Sergueï Popov, les parlementaires envisagent de fixer une peine allant jusqu'à trois ans de prison pour atteinte aux sentiments religieux des citoyens et profanation des lieux de culte. Des amendements ad hoc au Code pénal pourraient être examinés dans les prochains jours.
MOSCOU, 25 septembre - RIA Novosti

Alexandre de Miller de La Cerda

Rédigé par Alexandre de Miller de La Cerda le 25 Septembre 2012 à 14:56 | 64 commentaires | Permalien

A Toulouse, action de soutien aux "P./R." dans une église orthodoxe....de Constantinople !
Ce dimanche 23 sept.matin vers 10h30 une vingtaine de manifestants a tenté de s’introduire dans une église orthodoxe de la ville. Conduite notamment par Noël Godin, célèbre entarteur belge, et le réalisateur Jean-Pierre Bouyxou, la petite troupe entendait apporter son soutien au groupe de punk-rock féminin russe des Pussy Riot.

Au risque de choquer nos lecteurs nous mettons en ligne ce communiqué ainsi que la vidéo de l'évènement Toulouse. Il nous paraît cependant nécessaire que vous soyez au courant. Rappelons que le patriarche Bartholomé a récemment exprimé son soutien au patriarche Cyrille dans le contexte des attaques dont l’Église russe est la cible. LIEN VIDEO

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 25 Septembre 2012 à 09:59 | 9 commentaires | Permalien

La réunion annuelle du Comité central de la Conférence des Eglises Européennes (CEC ou KEK) s’est tenue du 12 au 16 septembre à l’Académie orthodoxe de théologie de Chania en Crête.

Le thème principal de cette session était la crise économique mondiale et ses effets sur les populations. La question du chômage des jeunes, de la régulation du système bancaire en Europe, de l’accueil des migrants et de la xénophobie qui s’exprime dans de nombreuses sociétés ont aussi été abordées lors des diverses séances du Comité central de la CEC.

A l’issue des travaux, plusieurs résolutions ont été votées par les représentants des Eglises membres de la conférence. L’essentiel du message délivré à cette occasion consistait en une adresse aux autorités de l’Union Européenne les invitant a prendre en considération les plus vulnérables dans leurs sociétés. Une attention particulière a été accordée à la situation économique en Grèce et à la paupérisation qui atteint toute la société grecque.

En réponse au message qui leur avait été adressé par sa Sainteté Karékine II, le Comité central de la CEC a exprimé sa réprobation devant l’amnistie accordée par le président de l’Azerbaïdjan à l’assassin de l’officier arménien Gourgen Margaryan et assuré le peuple arménien de sa sympathie et de son soutien. Il est à noter que la prochaine assemblée générale de cette organisation œcuménique aura lieu à Budapest du 3 au 8 Juillet 2013. Le thème du rassemblement sera : « Et maintenant, qu’espérez vous ? : la CEC et sa mission dans une Europe en mutation ». SUITE Nouvelles d'Arménie

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 24 Septembre 2012 à 19:12 | 0 commentaire | Permalien

Lancement d'un site consacré à l'Archevêque Basile (Krivochéine) http://basilekrivocheine.org/
Depuis en ligne, ce site est entièrement consacré à Mgr Basile (Krivochéine) (1900-1985) qui fut archevêque de Bruxelles et de Belgique, auteur de plusieurs ouvrages et de nombreux textes. Le SITE riche en ressources, principalement en russe et en français, mais aussi avec quelques textes dans d'autres langues, propose notamment à l'internaute de nombreux écrits de Mgr Basile ainsi que plusieurs ALBUMS PHOTOS et LIVRES et MÉMOIRES ainsi que PATROLOGIE et THÉOLOGIE

Moine au Mont Athos durant 22 ans puis évêque du diocèse du Patriarcat de Moscou en Belgique durant 25 ans, Basile Krivochéine a été un théologien et un patrologue renommé grâce à son travail de « pionnier » en matière d’études sur saint Grégoire Palamas et saint Syméon le Nouveau théologien — à l’époque quasi inconnus du public, même orthodoxe — et ses autres écrits sur saint Macaire ou saint Basile le Grand et de tant d’autres, Mgr Krivochéine édite ainsi successivement les « Catéchèses » de saint Syméon le Nouveau Théologien, dans la collection des « Sources chrétiennes », puis une biographie fondamentale du mystique byzantin. À une époque où l’on commence à peine à redécouvrir les trésors du patrimoine des Pères de l’Église, il bénéficie du fonds exceptionnel que met à sa disposition la « république monastique ». Mgr Basile était par excellence l’« évêque cultivé idéal » (l’expression est d’Alexandre Schmemann), dont on a pu dire que la « vraie patrie, ici sur terre, était la foi des Pères »…Lien Egliserusse.eu

Lancement d'un site consacré à l'Archevêque Basile (Krivochéine) http://basilekrivocheine.org/
Открыт новый интернет-сайт, посвященный архиепископу Василию (Кривошеину)

Архиепископ Василий говорил: "Я счастлив принадлежать к Русской Православной Церкви, Московской Патриархии, Церкви исповедников веры Христовой, высоко держащей яркий светоч Святого Православия... Верю, что наше пребывание в Западной Европе не есть нечто случайное, но определено Промыслом Божиим, и что на всех нас возложена задача свидетельствовать пред народами Запада об истине православной веры, распространять ее в инославной среде"…
Богословские труды архиепископа Брюссельского и Бельгийского Василия (Кривошеина, + 1985) — скромного афонского монаха, ставшего одним из самых заметных православных богословов Русского Зарубежья, занимают достойное место в богословском наследии ХХ века. Однако биографию владыки Василия, исполненного глубокой любви к Церкви и прилагавшего немало усилий для укрепления церковной жизни и исправлениях того, что казалось ему ошибочным, знают далеко не все. А ведь она чрезвычайно интересна.

Новый сайт Basilekrivocheine.org - это еще одна попытка жизнеописания Всеволода Александровича Кривошеина, петербуржца, студента исторического факультета, сына министра при императоре Николае II, офицера Всеволода Александровича Кривошеина, принявшего монашеский постриг и ставшего архиепископом Брюссельским и Бельгийским Василием.

На сайте также представлены мирские Воспоминания Владыки, а также воспоминания современников архиепископа Василия Кривошеина, письма и уникальные фотографии, а также сборники его Богословских трудов. Отдельно представлены его исследования по Патрологии

Tzerkovnie Vestnik

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 24 Septembre 2012 à 19:00 | 2 commentaires | Permalien

Vladimir Golovanow

À la demande du Saint-Synode de l’Église de Bulgarie, une église sera construite dans le cadre du « programme 200 » (1) pour les Bulgares qui résident à Moscou. Cette église sera dédiée à saint Cyprien, métropolite de Kiev et de toute la Russie (+1406). L'église sera située non loin du centre de l’industrie bulgare, quartier où résident de nombreux Bulgares pour qui des offices d’intercession (молебны) en plein air sont célébrés depuis octobre dernier à l'emplacement de la futur église pour habituer les fidèles: "nous avons installé des tables et commencé à célébrer, explique le père Constantin Sopelnikov, et les gens ont regardé, écouté de leurs fenêtre… Et voyez, après deux-trois fois certains viennent participer. Et puis ils s'habitueront qu'on peut ainsi venir prier en fin de semaine à coté de chez soi".

La consécration à Saint Cyprien de Kiev est significative car ce saint est un lien entre les Eglises russe et Bulgare (2): il était originaire de Bulgarie. Contemporain de saint Serge de Radonège, de saint Alexis de Moscou, du saint prince Dimitri Donskoï, saint Cyprien consacra toute sa vie à l’unité ecclésiale des terres russes.

Cette information me parait très intéressante car elle montre bien à quel point l'Eglise russe va au devant des besoins de ses ouailles. Alors qu'on entend souvent dire qu'elle s'efforce de "russifier" tout le monde, on voit bien là tout le contraire: dépendant canoniquement du patriarcat de Moscou, ces fidèles bulgares pourrons garder des liens particulier avec leur Eglise d'origine, le patriarcat de Bulgarie et son synode dont l'intervention a permis cette innovation. Et, clin d'œil de l'histoire, il est curieux de constater que cette solution concerne l'Eglise de Bulgarie qui, au XIXe siècle, avait provoqué la crise phylétiste (3)

(1) Projet de construction de 200 églises à Moscou:
(2) Notons qu'il est aussi reconnu par l'Eglise catholique
(3) LE-PHYLETISME

Source: ICI

L’Église orthodoxe bulgare se prépare à canoniser 100 néomartyrs de la période communiste

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 24 Septembre 2012 à 12:07 | 16 commentaires | Permalien

 Pire que Buchenwald:  une exposition  "Vous ne devez  pas être !" consacrée à la campagne antireligieuse des années 1920 à la cathédrale du Christ Sauveur
Dans les salles d’exposition du sous-sol de la Cathédrale du Christ Sauveur une jeune femme en jean et en fichu bleu visionne un documentaire consacré aux premiers procès contre le clergé. Elle se met à pleurer. A coté, une adolescente hoche de la tête et dit « Qui pourrait s’imaginer une telle injustice, tant de cruauté ? ». A l’entrée , un livre des visiteurs. On y lit : « C’est pire que Buchenwald », « Je ne savais même pas que de telles choses se soient passées dans notre pays », « Merci de nous avoir montré la vérité ! »…

L’exposition n’est pas grande mais très dense : documents, photos, affiches, copies de pièces administratives, liste des prêtres et des laïcs persécutés à Moscou en 1922, film documentaire muet de 20 minutes sur le dynamitage de la cathédrale du Christ Sauveur, la confiscation des biens de l’Eglise et les premiers procès contre les croyants. Tout cela est très pénible à regarder. Les visiteurs apprennent comment, dans les années vingt du siècle dernier, ont commencé les persécutions des hommes d’église et les confiscations.

Ceux qui n’acceptaient pas de se taire et qui résistaient aux calomnies et aux déprédations étaient jugés ou fusillés sur place, sans même que leurs proches puissent les inhumer. L’exposition a pour titre un mot d’ordre terrible en cours à cette époque : « Vous ne devez pas être ! (ne doljno vam bytj) » (« Non licet vos esse », les empereurs romains avaient recours à cette formule en condamnant les premiers chrétiens). En Russie les bolcheviks adoptèrent la même attitude à l’égard des croyants.

L’exposition présente des photos et des textes montrant comment était organisée la campagne antireligieuse à Moscou, à Petrograd, dans la ville de Chouïa, le procès « des popes » à Moscou, l’état de famine dans le pays, le procès du métropolite Benjamin. En août 1921 l’Eglise constitue un Comité d’aide aux victimes de la famine. Des fonds considérables sont collectés mais les autorités interdisent sous peu l’action du Comité. Le gouvernement soviétique décide de confisquer les biens de l’Eglise et publie un décret dans ce sens. L’objectif réel de cette décision consistait à priver l’Eglise des moyens d’aider la population et de porter ainsi atteinte à son prestige. Les objets du culte, y compris les calices sont confisqués. Le patriarche avait proposé de racheter les objets sacrés afin qu’ils ne soient pas soumis à des actes sacrilèges mais cela lui fut refusé. Arguant de la liberté de conscience les bolcheviks opprimaient les gens d’église, leurs promesses d’avenir radieux servaient de prétexte à confisquer les biens de l’Eglise. Les gardes rouges se sont heurtés dans plusieurs villes à une forte résistance. Des heurts violents se produisirent dans la ville de Chouïa. Les gardes rouges ordonnèrent à un prêtre d’appeler les fidèles à se disperser mais il refusa. Un détachement de quatorze hommes ouvrit le feu sur la foule faisant de nombreuses victimes.

Le premier procès antireligieux s’ouvrit à Moscou au printemps 1922. Il se tenait dans les locaux du Musée polytechnique, 54 clercs figuraient au nombre des accusés. Le patriarche Tikhon fut convoqué le 5 mai en tant que témoin. La majorité de l’assistance se leva en voyant entrer le primat de l’Eglise. Le tribunal prononça 11 sentences de mort. Six furent commuées à la suite d’une requête adressée par le patriarche à Kalinine. Sous peu le patriarche lui même fut arrêté. Comme il est étrange d’apprendre cela dans les galeries de cette cathédrale où plusieurs décennies plus tard fut proclamée la canonisation du patriarche Tikhon !

La plupart des objets confisqués dont nombreux étaient d’une grande beauté et d’une grande valeur furent envoyés à la casse. La valeur des objets confisqués dépassait 5 millions de roubles alors que l’Eglise avait de son initiative réuni plus de 7 millions de roubles pour aider les victimes de la famine. Les sommes obtenues grâce à ces confiscations furent essentiellement utilisées à des fins de propagande, impression de tracts, d’affiches, salaires des hauts fonctionnaires (ils furent doublés). Près de 250 procès se déroulèrent entre 1921 et 1923. Dix mille personnes en furent les victimes, un sur cinq d’entre eux fut fusillé.

L’exposition présente de très nombreuses photos de belles églises avec la date de leur destruction par les autorités. Malgré ces persécutions la majorité des ouvriers, et c’est sur eux que comptait le gouvernement soviétique, n’abandonnèrent pas l’Eglise. Des laïcs vinrent se substituer aux prêtres assassinés, ils furent ordonnés après la révolution. Chacun d’entre eux était conscient de risquer sa vie. De nombreux croyants constituaient des fraternités, se réunissaient dans les appartements afin de maintenir l’esprit de la foi.
Les décennies qu’a duré la persécution ont fait que nos villes ont perdu à jamais d’admirables monuments ainsi que l’atmosphère de prière qui imprègne les vieilles églises.

L’exposition donne matière à réfléchir et à méditer. Elle restera ouverte jusqu’au 29 septembre.
Tatianin Denj Traduction abrégée "P.O."


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 22 Septembre 2012 à 11:24 | 4 commentaires | Permalien

Le patriarche de Moscou et le président de la Conférence des évêques catholiques de Pologne ont signé un appel commun à la réconciliation des deux peuples et au rapprochement des deux Églises. Quel effet, pensez-vous, ce message aura?

Cet appel contribuera certainement à améliorer les relations russo-polonaises et le dialogue orthodoxe-catholique: 57.69%

Je ne crois pas que ce message ait des conséquences: 8.97%

Qui vivra verra: 33.34%

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Septembre 2012 à 14:49 | 2 commentaires | Permalien

Alexandre Latsa: "L’outrage aux croyants"
La sortie d’un film médiocre et provocateur dénigrant l’Islam et les musulmans, tourné par un américain d’origine Egyptienne, ancien repris de justice, à déclenché une flambée de violence.

L’affaire Pussy Riot continue de livrer ses secrets. On sait désormais que l’oligarque en exil Boris Berezovski aurait visiblement prémédité cette opération de communication en se servant des Pussy Riot pour porter un coup médiatique au Kremlin. L’ancien bras droit de ce dernier, Alex Goldfarb aurait selon ses propres dires collecté des fonds via la fondation internationale pour les droits civils, qu’il dirige mais qui a été créé par Boris Berezovski, et transféré ces mêmes fonds au projet Voice qui gère la défense des Pussy Riot à l’international. Mieux, des bruits courent, selon lesquels des fonds auraient aussi été levés afin qu’une grosse agence de communication anglaise puisse payer des stars du Show business à l’ouest, et ce afin de leur faire prendre position en faveur des Pussy Riot. Les naïfs qui pensaient peut être que des stars courageuses pouvaient prendre position en faveur des punkettes doivent être bien déçus, la prise de position en faveur des Pussy Riot serait rétribuée près de 100.000 euros.

Très curieusement, l’agence de communication suspectée, dont Boris Berezovski est un bon client, s’est aussi occupée de la communication en faveur de ce dernier, lors de l’affaire Litvinenko, et comme le dirait un de mes amis: On s’étonne de pouvoir encore s’étonner.

Cette pression médiatique organisée et orchestrée n’a rien d’un quelconque complot isolé, elle est une pratique courante d’oligarques expatriés et d’opposants politiques russes qui consacrent leur temps et leur énergie à l’organisation d’une révolution en Russie. Quand à la Russie, sa communication a l’étranger n’est sans doute pas assez affirmée ni assez bien gérée. Est ce pour cette raison que le Kremlin vient d’annoncer la rupture de son contrat avec la grosse agence anglo-saxonne Ketchum, dont la filiale G+ europe a notamment été utilisé pour la communication de Gazprom? Ou parce que des professionnels de la communication français auraient déjà habilement placé leurs pions pour gérer la communication du Kremlin?

Les occidentaux ont eu aussi une semaine agitée, en conséquence d’un outrage fait à d’autres croyants. La sortie d’un film médiocre et provocateur dénigrant l’Islam et les musulmans, tourné par un américain d’origine Egyptienne, ancien repris de justice, à déclenché une flambée de violence. Dans la nouvelle Libye libérée post-Kadhafi, l’ambassade américaine a été attaquée par des radicaux islamistes, faisant 4 morts dont l’ambassadeur. Les manifestations se sont ensuite rapidement étendues, touchant le Yémen, l'Irak, l'Iran, l'Egypte, la Syrie, Gaza, Israël, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, le Soudan, la Mauritanie, le Nigéria, la Jordanie, le Koweït, le Bengladesh, l’Indonésie, le Pakistan, l’Inde, l’Indonésie et l’Afghanistan. Dans ces pays, des dizaines de milliers de manifestant ont attaqué les ambassades américaines et européennes (allemandes), plusieurs manifestants sont morts et des dizaines ont été blessés.

La vision des drapeaux noirs Salafistes dans ces manifestations en dit très long sur la tournure que prend le printemps arabe que le mainstream médiatique nous a vendu comme étant une éruption démocratique. En réalité, c’est l’hiver islamiste qui commence sur cette région du monde, et ce malgré les naïfs espoirs d’hommes politiques occidentaux soit inconscients, soit aveugles. En Afghanistan les oulémas ont mis à prix "la tête du réalisateur du film" contre 100.000 dollars, presqu’autant que ce que d’autres offrent pour prendre la défense des Pussy Riot. Dans le même temps, une attaque meurtrière à visé la base ou est cantonné le prince Harry d’Angleterre, causant la mort de 2 soldats et faisant 9 blessés. Plus que jamais, il semble temps pour l’élite politique occidentale de reconsidérer les événements en Syrie et de se demander si sur cette affaire la, Poutine n’a pas raison, comme le pense le très renommé économiste français Pascal Lorot.

L’Europe et la Russie n’ont pas été épargnées par les manifestations, à Londres 150 manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade des Etats-Unis et ils ont brûlé des drapeaux israéliens et américains. A Paris, il y a eu plusieurs centaines de manifestants et près de 150 interpellations ont eu lieu. Les musulmans russes, dont on ne put que vanter la sagesse et la modération, se sont abstenus de manifester. Dans ces deux capitales ouest-européennes, des dizaines d’activistes ont aussi manifesté contre la Russie de Poutine, ils étaient quelques milliers à Moscou, et quelques centaines à Saint Petersburg. Ces manifestations ont bien évidemment notamment repris en cœur les slogans de soutien aux Pussy Riot, et certains manifestants au sein de l’opposition russe appellent même désormais à accentuer l’anticléricalisme en affirmant le droit au blasphème.

Quel rapport entre ces manifestations de musulmans en colère et l’affaire des Pussy Riot ? C’est dans les deux cas l’injure faite aux croyants. Ridiculiser le prophète Mahomet dans un film obscène ou envahir et profaner une cathédrale orthodoxe à Moscou sont des agressions injustifiables pour tous les croyants. Ici ou là, ceux qui essaient d’excuser ce film américain, ou de défendre l’action des Pussy Riot dans la cathédrale de Moscou parlent d’un soit disant "droit au blasphème". Ils invoquent la liberté d’expression, la laïcité et même le droit et la démocratie. Que leur dire, sinon "pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font (Luc 23)".

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction.

* Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie". Il collabore également avec l'Institut de Relations Internationales et Stratégique (IRIS), l'institut Eurasia-Riviesta, et participe à diverses autres publications.

RIA novosti

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Septembre 2012 à 10:28 | 10 commentaires | Permalien

Vladimir Golovanow

Ce texte est le résultat d'un échange avec un prêtre orthodoxe.


Le blasphème, outrage fait à Dieu et à son Eglise, est puni de mort dans l'Ancien Testament et tous les pays chrétiens ont transcrit cette loi dans leur droit. Le chevalier de la Barre en a été la dernière victime en France (1). Le Christ est venu "accomplir la Loi" et c'est sous l'accusation de blasphème qu'Il a été condamné et crucifié… La loi de l'Evangile n'est donc plus exactement celle de l'Ancien Testament et, comme le dit par exemple le père Feodor Lioudogovski (2) "Dieu n’a pas besoin de notre défense, non seulement parce qu’Il est tout-puissant et qu’Il peut se défendre Lui-même, mais avant tout parce qu’Il a fait Son choix. Et ce choix est en faveur de l’humiliation, de la souffrance et de la mort." C'est là, bien évidement, l'une des caractéristiques uniques du Christianisme qui ne se retrouve dans aucune autre religion.

Le Nouveau Testament nous donne deux exemples très clairs d'outrages faits au Christ et à l'Eglise et de réponses appropriées.
Bien évidement, c'est tout d'abord l'arrestation du Christ et Sa réprimande à Pierre qui tente de s'y opposer par la violence. Il y a aussi cet épisode où "ayant appelé les apôtres, ils les firent battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus, et ils les relâchèrent. Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d'avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus." (Actes 5:41)

Cela montre bien que le blasphème n'a aucune portée ni sur Dieu, ni sur Son Eglise, ni sur un Chrétien car lorsque les Chrétiens sont pris pour cible pour ce qu'ils sont, c'est que ce qu'ils font est insupportable pour le monde et le monde les combats. C'est là que, à l'exemple des apôtres, le Chrétien doit aimer ses ennemis, non par soumission servile, mais parce que la violence qui s'exercera sur les Chrétiens et les marques qu'elle laissera serviront de témoignage (martyr au sans premier). La seule chose à faire en ce cas, pour l'Eglise comme pour chaque Chrétien, c'est de "prier pour eux car ils ne savent pas ce qu'ils font".

* * *
(1) Le chevalier de la Barre a été accusé d'avoir mutilé un crucifix mais il avait ce jour là un solide alibi. Il a néanmoins été condamné car il ne s’était pas découvert ni agenouillé au passage d’une procession ... Il a été exécuté le 1 juillet 1766 et son supplice fut atroce (poing coupé, langue arrachée, décapité et jeté au bûcher). Voltaire et ses amis sont montés au créneau ("Écrasons l'infâme!") et la révolution l'a réhabilité.

(2) http://www.pravmir.ru/ob-oskorblennyx-religioznyx-chuvstvax/ Traduction VG. Le père Feodor Lioudogovski est un prêtre de l'église de l'Académie Orthodoxe de Moscou (AOM), docteur en philologie, professeur à l'AOM, collaborateur scientifique de l'Institut d'études slavonnes de l'Académie des Sciences de Russie, membre du groupe de travail de la commission inter-conciliaire pour la préparation du nouveau dictionnaire du slavon.


Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 21 Septembre 2012 à 10:07 | 2 commentaires | Permalien

L’archiprêtre Georges Mitrofanov: "C’est une  honte si le prêtre vit mieux que ses paroissiens"
Traduction Elena Tastevin

Novie IZVESTIA

Le tribunal de grande instance de Moscou examinera le 1er octobre le pourvoi en appel des « Pussy Riot ». Selon Georges Mitrofanov, professeur de l’Académie de théologie de Saint-Pétersbourg, recteur de l’église Saints Pierre et Paul, il faut pardonner et faire sortir de prison les jeunes femmes condamnées. Il a qualifié de hooliganisme le fait d’arracher des T-shirts avec les images des Pussy Riot. « Les détachements » orthodoxes n’ont pas lieu d’être créées et nombre de prêtres n’auraient pas dû être ordonnés car ils n’ont aucune idée du christianisme.
Ces derniers temps l’intérêt des médias envers l’Eglise Orthodoxe Russe a été suscité essentiellement par des scandales qui ont impliqué le patriarche et le clergé. Quelle en est la raison ?

p.G.M. - L’Eglise orthodoxe russe s’est toujours trouvée dans le champ de vision des médias qui cherchent à satisfaire le grand public. Jamais on n’a autant écrit sur l’Eglise. On traite de la montre du patriarche et de son appartement. Pendant vingt ans, en effet, nous avons eu le sentiment que notre pays athée abritait un peuple qui au fond de son âme était resté orthodoxe malgré 80 ans de régime communiste.

On pensait que pour aider ces personnes à manifzester leur foi il aurait suffi d’ouvrir les églises et de restaurer les monastères. Les fidèles s’y seraient dirigés comme autrefois leurs aïeux.
Nous avons fait beaucoup d’effort pour créer les conditions d’un approfondissement de la vie religieuse mais les résultats espérés ne sont pas là. Les gens apprennent que certains membres du clergé font preuve d’un étroit esprit postsoviétique. Cupides et rusés ils sont pleins de servilité devant les autorités. La société s’est dit : « Nous avons cru que vous étiez meilleurs que nous. Mais si vous êtes comme nous vous êtes pire puisque vous osez nous exhorter à une vie plus vertueuse ». La majorité de nos contemporains considèrent l’Eglise comme étant une institution parmi les autres, composée de personnes faibles et imparfaites comme ils le sont eux-mêmes. Les quolibets que notre société exprime par les média témoigne d’une profonde aliénation à l’égard de l’Eglise du Christ.

Novie IZVESTIA
- L’Eglise en fournit les prétextes ?

p.G.M - Il ne faut pas, certes, donner de prétextes. Il était, en effet, exécrable de la part du protodiacre Serge Frounza qui a eu un accident sur la route dans lequel deux femmes étaient impliquées de traiter le problème dans la tradition des conducteurs postsoviétiques. C’était plus qu’un homme qui frappe une femme, c’est un clerc. Son acte ne fait que témoigner que nombre de clercs qui ont intégré l’Eglise ces dernières années ne sont pas encore ecclésialisés. Ils restent hargneux, exaspérés, envieux, intéressés. Ils réalisent leurs passions mesquines au sein du service ecclésial bien que ce soit un grand sacrilège.

N.Iz. - -Faut-il interdire a divinis les prêtres qui responsables des accidents routiers à Moscou

p.G.M - -Selon la règle, un prêtre qui a fait couler le sang même par accident doit être interdit a divinis. Il ne peut plus accomplir les sacrements. Ainsi les prêtres Thimothée et Elie sont temporairement interdits a divinis. De plus, pour certains prêtres de la nouvelle génération la voiture est une forme d’auto identification, d’où le penchant pour les beaux véhicules. Des prêtres provoquent la société par leur mode de vie luxueux et se discréditent eux-mêmes et l’Eglise. Je regrette qu’un prêtre de ce genre soit le recteur de l’église Saint Elie. C’est une paroisse traditionnelle de l’intelligentsia de Moscou. Je suis triste que Philippe Kirkorov (chanteur de variétés très connu) soit un paroissien d’honneur de cette église. Un jour A. Soljenitsyne y a occupé une place moins visible mais bien plus digne. J’ai honte de porter la même soutane que ce recteur. Les autorités ecclésiales doivent tout faire pour que ce genre de personnes ne soient plus ordonnées. Leur perception du monde est antichrétienne. Ils vivent selon les valeurs fugaces des esprits étriqués qui les entourent.

N.Iz. - Pourquoi l’Eglise ne réprouve pas les prêtres qui s’offrent des voitures luxueuses ?

p.G.M - C’est un manque de culture de ces personnes et de leurs supérieurs. Nous vivons dans une société de pauvres envieux et intéressés. Ces personnes essayent de rattraper ce que leurs pères et leurs grands-pères ont manqué, ce dont ils ont été privés eux-mêmes. Leur niveau est tel que les biens matériels fugaces occupent une place centrale dans leurs vies. Un prêtre dans une voiture luxueuse n’est pas amoral, il est ridicule. C’est une honte si le prêtre vit mieux que ses paroissiens. Le clergé a suivi ce principe de génération en génération. Le prêtre ne doit pas demander l’aumône mais en aucun cas il ne doit vivre dans le luxe même s’il en a les moyens.

N.Iz. -Peut-on affirmer qu’une guerre d’information est menée contre l’Eglise ?

p.G.M - Je ne le crois pas. A l’égard de l’Eglise notre presse a la même attitude qu’envers tout le reste. Elle attire l’attention sur des informations susceptibles de susciter l’intérêt des lecteurs. Un prêtre grec a dit qu’il était content que « la presse soit libre en Grèce parce que les prêtres qui n’ont pas peur de Dieu redoutent d’être dénoncés dans médias et, de ce fait, retiennent leurs mauvais penchants ». Nous vivons aujourd’hui une expérience utile. En effet, certains articles sont négatifs, grossiers, repoussants mais il n’y a pas lieu de parler d’une guerre.

N.Iz. - Les jeunes femmes des Pussy Riot ont été condamnées pour hooliganisme motivé par la haine religieuse. Pensez-vous que c’était leur motivation réelle ?

p.G.M - Je ne sais pas. Ces femmes se distinguent l’une de l’autre. Maria Alyokhina, notamment a eu une expérience de travail social dans le centre des jeunes du monastère Saint Daniel. Donc, elle a vécu des stades religieux dans sa vie spirituelle et probablement ils ne sont pas stériles. Nadezhda Tolokonnikova est une autre personne. Ce qu’elles ont fait dans la cathédrale est inacceptable. Je n’y vois aucune créativité pour épater qui que ce soit. Ce n’était que du hooliganisme et de la muflerie. C’est la réaction de l’Eglise qui importe. A commencer par les vigiles et ceux qui se sont trouvées dans la cathédrale par hasard et jusqu’aux porte-parole de l’Eglise. A mon avis, nous n’avons pas réagi en chrétiens. Les jeunes femmes se sont trouvées en prison, ce qui est injuste. Nous aurions dû réagir de sorte qu’elles retrouvent la liberté et retrouvent leurs enfants. L’essentiel consistait à leur faire comprendre que l’Eglise n’est pas le monstre idéologique imaginé par leur conscience.

N.Iz. - Qu’est-ce que l’Eglise aurait dû faire ?

p.G.M - Nous aurions dû manifester de la miséricorde même quand elles ne cherchaient pas à s’excuser Nous aurions ainsi montré que le dénigrement du Christ ne transforme pas les chrétiens en bourreaux. Je disais qu’au lieu d’organiser des processions il fallait demander la libération de ces femmes sous caution. Si les autorités et elles l’avaient accepté il aurait été clair que l’Eglise est capable de pardonner même ses détracteurs. Ayant manifesté la miséricorde nous nous serions départagés du système punitif de l’Etat. Un refus aurait signifié le rejet de l’Eglise en tant que telle. De toute façon, nous aurions accompli notre devoir. Nous serions restés l’Eglise au lieu de nous manifester comme une institution punitive. Malheureusement, nous avons laissé passer cette opportunité.

N.Iz - Que pensez-vous des défenseurs des" Pussy Riot" ?

p.G.M - Ils sont très différents. J’ai du respect pour certains, d’autres me sont étrangers. Il est évident que cette histoire ait eu une telle résonance dans la société que beaucoup de personnes en ont profité pour se faire de la publicité plutôt que pour défendre les jeunes femmes. Je soutiens ceux qui considèrent la sentence incommensurablement dure par rapport à l’acte.

N.Iz - Qu’est-ce qui a empêché l’Eglise de manifester sa miséricorde ?

p.G.M - La réaction du protodiacre André Kouraev me semble être la plus adéquate. Il faut dialoguer. Elles n’ont pas tué, mutilé ou battu. Elles se sont comportées de façon stupide. Il fallait le leur faire comprendre pour qu’elles aient honte. Nous donnons certes des prétextes pour la critique et non pas pour le sacrilège. Au lieu de cela ces femmes ont été réprimées par les autorités judiciaires incapables de par ailleurs de neutraliser des criminels bien plus dangereux.

N.Iz - Nombre de déclarations du protodiactre André Kouraev suscitent des réactions très contestées. Que pensez-vous de son activité ?

p.G.M - Souvent je ne suis pas d’accord avec ses déclarations mais son discours est justifié dans ses générales. Il cherche à adapter la vision chrétienne à contemporains, aux jeunes, aux milieux scientifiques et cultivés. Pour se faire comprendre il ne peut pas s’empêcher de s’emballer. Il se passionne, simplifie ou épate. Ce sont les excès inévitables de l’activité missionnaire, de la catéchèse. Sa mission est très importante. Il a une perception précise des problèmes de l’Eglise.

N.Iz - La prière punk a été suivie par l’histoire des « détachements orthodoxes ». Sont-ils utiles ?

p.G.M - -Il est impossible de provoquer un scandale dans une bonne paroisse. Lorsqu’une église est perçue comme un simple local, il faut qu’elle soit gardée par des vigiles comme la cathédrale du Christ Sauveur. De toute évidence ses gardiens ont mal accompli leur devoir. En effet, lors du procès ils étaient victimes au lieu d’être témoins. L’idée des détachements orthodoxes me semble insensée. Elle témoigne du fait que les stéréotypes soviétiques de toutes sortes de groupes populaires volontaires sont vivants dans le milieu de l’Eglise. Les vrais chrétiens ne participeront pas à ce genre de manifestations. Il faut servir à l’Eglise avec discernement.
Ceux qui arrachent les T-shirts avec l’image des participants de Pussy Riot le qualifient de service à l’église.
Le hooliganisme reste du hooliganisme, qui que soit son fauteur. En tant que prêtre je suis plus triste lorsque ce genre de slogans provient de l’Eglise.

Interview Tamara Belogouzova

«Священнику стыдно жить лучше его прихожан»
Протоиерей Георгий Митрофанов
ТАМАРА БЕЛОГУЗОВА


Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 21 Septembre 2012 à 10:00 | 6 commentaires | Permalien

Les récents bouleversements du Proche-Orient rendent la situation des Chrétiens du monde arabe plus précaire que jamais. D’où leur besoin d’un message d’espoir et d’apaisement. Une requête entendue par le Saint-Siège.

Le Moyen-Orient est actuellement sous fortes pressions. Les menaces échangées régulièrement entre l’État hébreu et la République islamique d’Iran font craindre aux peuples de la région le pire. On craint également les retombées négatives sur la sécurité régionale de la chute d’un régime damascène à la décomposition lente mais certaine. Les récentes manifestations violentes contre des intérêts américains dans plusieurs pays musulmans alourdissent encore davantage un climat déjà pesant. C’est dans ce contexte inquiétant que le Pape Benoît XVI a effectué une visite de trois jours au Liban.

Le Liban, «un message» au Proche-Orient

C’est la première visite pour le souverain pontife au pays du Cèdre et son second déplacement au Proche-Orient. Il avait visité, en 2009, la Terre sainte. Ce second voyage était inscrit à l’agenda papal depuis que des évêques du Proche-Orient s’étaient réunis en synode au Vatican. C’était en 2010. Avec comme résultat l’élaboration d’une "Exhortation apostolique pour le Moyen-Orient". Autrement dit: une "feuille de route" destinée à conforter la présence des Chrétiens dans dix-sept pays de la région. Le Pape Benoît XVI s’est chargé en personne de sa transmission directement à eux.

Le choix du Liban pour transmettre ce message papal n’est pas le fruit du hasard.

Lors de sa visite, le souverain pontife a repris l’expression utilisée déjà en 1997 par son illustre prédécesseur, Jean Paul II, pour qualifier à son tour le Liban de «message» au Proche-Orient et au reste du monde. Une affirmation forte due à plusieurs raisons. D’abord, conformément à la formule libanaise, le président de la République ne peut être qu’un chrétien (de la communauté maronite). Ensuite, les différentes communautés religieuses et confessionnelles ont trouvé finalement un modus operandi pour pouvoir cohabiter ensemble et participer à la construction nationale et à la gestion des affaires de leur pays. Enfin, les musulmans, dont les Chiites, reconnaissent aujourd’hui l’importance du rôle de la cohabitation harmonieuse des différentes communautés pour la cohésion de la nation dans son ensemble.

Aux yeux du Pape, si les Libanais réussissent à faire coexister sur le même territoire 35% de chrétiens et 65% de musulmans, cela signifie que c’est possible ailleurs, dans la région et dans le reste du monde. Reconnaissant ainsi un rôle universel à ce pays de quelques millions…

La situation précaire des Chrétiens au Proche-Orient

Depuis 2003, la région vit au rythme de bouleversements géopolitiques majeurs. Avec des retombées plus ou moins opportunes pour les minorités chrétiennes. La chute d’un tyran comme Saddam Hussein a vu les chrétiens irakiens, entre autres, faire les frais d’une insécurité sans précédent et qui s’est installée dans différentes régions du pays. Leur persécution a elle aussi poussé plusieurs d’entre eux à se réfugier dans des pays voisins ou à partir dans des contrées lointaines. Leur communauté a reculé de 1,5 million d’habitants dans les années 1990 à près de 500 000 aujourd’hui. Et "l’hémorragie" est loin d’être terminée… Participant à leur corps défendant des mécanismes de la stratégie politique en cours d’homogénéisation de la fabrique religieuse et/ou confessionnelle de la société irakienne. Une perte inestimable pour la civilisation irakienne et un appauvrissement culturel indéniable pour l’ensemble de la société.

Le soulèvement populaire dans la Syrie voisine a vu les chrétiens dans ce pays faire eux aussi les frais de la meurtrière répression des forces de sécurité de Bachar Al Assad. Si une partie d’entre eux est partie intégrante de l’opposition (dont les célèbres figures publiques Georges Sabra et Michel Kilo), une autre partie des classes moyenne et aisée soutient quant à elle le régime en place de crainte de voir sa chute se traduire par sa persécution comme minorité par les autorités d’un nouveau pouvoir aux couleurs de l’islam. D’ailleurs, le régime en place se sert, entre autres, de la "politique des minorités" comme alibi du maintien de sa mainmise sur le pouvoir.

Bien que représentant (plus ou moins) 10% du peuple égyptien, les Coptes souffrent pourtant de différentes formes de discrimination et de vexation. Ils ont fait à différentes reprises les frais de luttes de pouvoir entre le régime déchu et les islamistes. Plusieurs des leurs ont été tués par des extrémistes musulmans ou présentés comme tel par le pouvoir déchu. Aussi, plusieurs de leurs lieux de culte ont été attaqués notamment par des radicaux ou des hommes de main de "l’État profond" sous Moubarak. Si le clergé conservateur appuyait le régime déchu et son projet de succession dynastique, une partie des Coptes s’est engagée dès les premiers jours du soulèvement populaire, aux côtés de leurs compatriotes musulmans, dans la Révolution du 25 janvier. L’élection d’un Frère musulmans à la présidence de la République n’a fait qu’alimenter leurs inquiétudes. À cela s’ajoute le fait que Mohamed Morsi s’est montré timide à leur endroit. D’où la frustration de plusieurs d'entre eux.

Dans les territoires palestiniens occupés, les chrétiens ont leur part de la répression militaire israélienne. À l’instar de la situation de leurs compatriotes musulmans, ils pâtissent eux aussi de l’agrandissement des colonies de peuplement juif en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Aussi, la montée des groupes islamistes et du conservatisme dans la société palestinienne ne sont pas de nature à les rassurer. Cette situation a amené nombre de Palestiniens chrétiens à prendre le chemin de l’exil. Renforçant les rangs des réfugiés dans la région et dans le monde.

À ces facteurs inquiétants pour l’avenir des Arabes chrétiens au Proche-Orient s’est ajoutée la montée en puissance des forces islamistes à la faveur du Printemps arabe. La crainte est que l’arrivée d’une nouvelle élite au pouvoir à la rhétorique islamiste se traduise par l’accentuation de la marginalisation et de la persécution, entre autres, des chrétiens. Des peurs légitimes qui peuvent inciter plus d’un chrétien à s’exiler loin du monde arabe.

Le Pape Benoît XVI était au courant de cette situation difficile. D’où son appel à la jeunesse chrétienne à ne pas émigrer: «Même le chômage et la précarité ne doivent pas vous inciter à goûter le miel amer de l'émigration, avec le déracinement et la séparation pour un avenir incertain». Et de préciser leur rôle dans le contexte actuel d’un Moyen-Orient en plein bouleversement: «Il s'agit pour vous d'être des acteurs de l'avenir de votre pays et de remplir votre rôle dans la société et dans l'Eglise».

C’est cette même sensibilité qui a amené le souverain pontife à appeler, entre autres, les musulmans à «éradiquer le fondamentalisme religieux» qualifié par lui de «falsification de la religion» et de danger «mortel» pour la fabrique nationale car il exprime le refus catégorique du «vivre-ensemble séculaire» de communautés diverses.

«Le Pape est triste» pour la Syrie

Le Pape Benoît XVI s’est également adressé aux jeunes syriens venus l’entendre à Bkerké, au nord de Beyrouth. «Je veux vous dire combien j’admire votre courage». Une première pour lui, depuis le mois de mars 2011, date de l’éclatement du soulèvement populaire. Et de leur demander: «Dites chez vous, à vos familles et à vos amis, que le Pape ne vous oublie pas». Suite TOLERANCE

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 21 Septembre 2012 à 08:13 | 0 commentaire | Permalien

L'archiprêtre Vsévolod Chaplin, vice-président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, a déclaré: "les actions sacrilèges qui se répèent dans la cathédrale du Christ Sauveur, le film qui tourne en dérision le fondateur de l'islam, les attaques contre les ambassades américaines, la profanation des tomes, les croix gammées sur les synagogues, tout cela ne fait qu'un."

The Russian Orthodox Church has reminded people who start religious conflicts and riots that freedom of expression should have clear moral limits.

"I personally think that the continuing actions in the Cathedral of Christ the Savior, the appearance of a film insulting the founder of Islam, the attacks on U.S. embassies and taking down their flags, desecration of graves, and the drawing of swastikas on synagogues are links of the same chain," Archpriest Vsevolod Chaplin, the head of the Synodal Department for Church and Society Relations, told Interfax-Religion on Thursday.


He called the people who desecrate symbols that are extremely important to specific social groups and buildings that have always been considered off-limits such as religious buildings and diplomatic missions "madmen."

Such crimes are much more important than regular crimes because "when you desecrate a symbol held dear by some people, community, or religious group, you try to belittle and subjugate the entire group. It is not a coincidence that such actions have led to large-scale conflicts in history," Father Vsevolod said.

"Such actions can upset civil accord and cause conflicts between large groups of people which we now see in many places, which means that such actions should not take place. Specific countries, and maybe the world community, should fully rule them out. Punishment for them should be serious and unavoidable," he said.

The priest said such actions need "the toughest possible" legal evaluation, adding that "freedom of speech, creation, and expression should have clear moral limits because it is not absolute and, according to the Universal Declaration of Human Rights and elementary life logic, should not stretch beyond morals, public order and civil accord." INTERFAX-religion

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Septembre 2012 à 16:06 | 51 commentaires | Permalien

Existe-t-il une collusion entre l’Etat et l’Eglise russe ?
Père Hyacinthe Destivelle, curé de la paroisse Sainte-Catherine à Saint-Pétersbourg

« Il faut d’abord tenir compte du fait que l’orthodoxie, historiquement, en Orient, s’est toujours développée dans le cadre d’un Etat chrétien. De ce fait, dans les pays orthodoxes, l’Etat a souvent prétendu assumer des fonctions aussi ecclésiales. Cela était d’autant plus réalisable que les institutions ecclésiales sont peu centralisées, avec un fonctionnement collégial et donc un pouvoir patriarcal bien moins puissant, par exemple, que celui du pape en Occident. De ce fait, la tradition des relations Eglise-Etat dans l’orthodoxie s’est souvent appuyée sur la théorie de la « symphonie des pouvoirs » formulée par Justinien. Cela dit, la position officielle de l’Eglise russe sur son rapport avec l’Etat est extrêmement claire. Elle a été exprimée dans un document sur la Doctrine sociale de l’Eglise, qui a été publié en 2.000. C’est notamment la première fois, avec ce texte, qu’une Eglise orthodoxe affirmait, de manière officielle, le droit à la désobéissance civile des chrétiens en cas de désaccord avec l’Etat.

Dans l’histoire, aucune communauté chrétienne n’a souffert vde l’Etat plus que l’Eglise orthodoxe en Russie. Ses soucis ont commencé avec Pierre le Grand, qui avait supprimé le Patriarcat, au début du XVIII siècle, et ce n’est qu’en 1917 que ce dernier a été rétabli. L’Eglise orthodoxe a eu juste le temps de tenir son Concile, avant de se voir férocement persécuter par le régime soviétique.

En 1927, le métropolite Serge, tenant lieu de primat, dut faire une Déclaration de loyalisme au régime communiste, alors que la plupart des évêques étaient en prison, Déclaration extrêmement critiquée par les Russes de l’émigration, à l’époque.

Aujourd’hui la Constitution affirme la séparation de l’Eglise et de l’Etat, même si la loi sur la liberté religieuse de 1997 reconnaît l’orthodoxie comme une religion traditionnelle, en même temps que l’islam, le judaïsme et le bouddhisme. En pratique, l’Eglise russe est beaucoup moins aidée par l’Etat que ne le sont, par exemple, les Églises catholique et protestante en Allemagne : les prêtres ne sont pas payés par l’Etat, il n’existe pas d’aumôniers dans les armées, et les hôpitaux, les moyens des paroisses restent modeste, surtout en province. Récemment, l’Etat a souhaité introduire des cours de morale et de religion à l’école mais leur mise en œuvre est laissée à la libre décision des régions.

Mais il est vrai que l’Eglise orthodoxe, qui compte plus de 80 millions de fidèles, représente une force dans le pays et que le gouvernement peut chercher à s’appuyer dessus, voire à l’instrumentaliser. La parole de l’Eglise, ses institutions, inspirent encore confiance. Au début de l’affaire des "Pussy Riot", le Patriarcat a donné l’impression d’une grande sévérité et cette attitude a été critiquée par un certain nombre de prêtres de la base, qui ne partageaient pas son avis. Depuis, le Patriarcat a adopté un profil plus bas. Mais le patriarche Cyrille reste très attentif au rôle que peut jouer l’Eglise orthodoxe en Russie. Il considère qu’il ne faut pas confondre séparation entre l’Eglise et l’Etat, nécessaire, et séparation entre l’Eglise et la société. »

Recueilli par Isabelle de Gaulmyn

La Croix, samedi 15-16 septembre 2012-09-16

"P.O." a repris cette très intéressante analyse du père Hyacinthe

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Septembre 2012 à 16:00 | 10 commentaires | Permalien

Fin de la visite du patriarche Cyrille au Japon
Voici quelques publications consacrées à la fin du séjour du patriarche Cyrille au Japon.

Le premier ministre du Japon, M. Yoshihiko Noda, a déclaré : « L’Eglise orthodoxe russe est une composante essentielle dans les relations bilatérales entre la Russie et le Japon. Je suis reconnaissant à son primat de s’être rendu dans la ville de Sendai qui a beaucoup souffert du tsunami de l’année dernière. Nous voulons renforcer les relations russo-japonaises, cela d’autant plus dans les domaines de la culture et de la spiritualité. J’estime que l’apport de l’Eglise orthodoxe russe au renforcement des relations entre nos deux pays est primordial ».

Le patriarche Cyrille a répondu au premier ministre : « Les sentiments d’attachement réciproques que nous éprouvons rendent encore plus solides les relations entre nos deux peuples. Ainsi, la Russie a aidé le Japon lors des cataclysmes de 2011. J’estime que nos pays doivent faire de leur mieux pour que nos relations deviennent encore meilleures à l’avenir. Comment ne pas évoquer notre récent voyage en Pologne : nous y avons signé, avec le président de la conférence des évêques de Pologne, un message adressé aux Polonais et aux Russes les appelant à se réconcilier.

Ma visite au Japon coïncide avec le centième anniversaire du rappel à Dieu de Saint Nicolas (Kassatkine), le fondateur de l’Eglise orthodoxe au Japon. Les orthodoxes représentent une minorité mais même dans les périodes les plus difficiles ils ont contribué à l’amélioration des relations entre nos peuples ».

Le patriarche a été reçu en audience par l’Empereur Akihito

Différents thèmes ont été abordés au cours de leur entretien qui portait sur les relations entre la Russie et le Japon, en particulier sur les liens spirituels et culturels entre les peuples des deux pays.

Le Patriarche Cyrille : Je prierai pour que saint Nicolas nous aide à ouvrir une nouvelle page dans les relations entre la Russie et le Japon

Le 18 septembre 2012, avant de quitter le Japon, le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a répondu aux questions des correspondants des médias russe et japonais.

Parlant de sa rencontre avec l’Empereur Akihito, le Primat de l’Église orthodoxe russe a raconté qu’il avait échangé avec le monarque japonais avant tout sur le rôle et l’importance de la mission de saint Nicolas du Japon : « il a fondé une Église qui existe encore aujourd’hui et il est certainement l’un de ces ponts reliant le peuple japonais au peuple russe au niveau des liens du cœur ».

« Mais un nouveau lien du cœur est apparu avec la compassion qu’a éprouvé le peuple russe, les peuples de la Rous’ devant le malheur qui a frappé le Japon l’an dernier, a poursuivi le Patriarche. Lorsque nous compatissons aux malheurs les uns des autres, nous nous rapprochons. J’ai également le sentiment qu’est venu le temps d’écrire une nouvelle page dans l’histoire de nos relations bilatérales. On peut évidemment tenter de dépasser les dissensions grâce à une étude méthodique de l’histoire. Mais, comme l’histoire elle-même nous l’enseigne, cette voie est rarement couronnée de succès. En général, chaque partie affirme avoir raison, dit qu’elle est la principale offensée, qu’elle occupe une position plus juste. On retrouve toujours cette tendance lorsqu’il s’agit des relations bilatérales entre les états.

On peut également poursuivre le débat, mais je crois qu’il est temps de tourner la page, de prendre conscience que nous vivons ensemble, que nous liés par un même destin, ou du moins que nous vivons dans la même région, que les catastrophes naturelles et différentes circonstances heureuses ou malheureuses pour les uns comme pour les autres peuvent nous toucher les uns comme les autres.

Je prierai pour que saint Nicolas nous aide à écrire une page véritable nouvelle dans nos relations ».

Quant à l’œuvre de saint Nicolas du Japon, Sa Sainteté a souligné que l’Église japonaise qu’il avait fondée, tout en observant strictement les dogmes et les canons de l’Orthodoxie n’était nullement une Église « étrangère », qu’elle faisait partie intégrante du peuple japonais et de la culture dont il est porteur. Le Primat de l’Église russe a exprimé l’espoir que cette Église contribuerait au développement des relations entre les peuples de Russie et du Japon.

Répondant aux questions des journalistes de la Rossiïskaïa gazeta sur la cuisine japonaise, le Patriarche a dit : « Je crois que je suis au Japon pour la huitième fois, et le premier choc date de la lointaine année 1969. Ce choc a été si positif que je préfère aujourd’hui la cuisine japonaise à de nombreuses autres cuisines du monde. J’estime que la gastronomie japonaise est un aspect important de la culture de ce pays, un excellent ambassadeur du Japon dans le monde entier. »

Interfax et Mospat

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Septembre 2012 à 17:19 | 1 commentaire | Permalien

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