Plateforme libre de discussion
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« Nous estimons que les expressions de compassions à l’égard des personnes appréhendées émanant des enfants de l’Eglise ainsi que de personnes qui n’en font pas partie sont quelque chose de tout à fait naturel ».
Le Conseil ecclésial suprême de l’Eglise orthodoxe russe vient de publier une déclaration officielle à propos de la sentence prononcée par le Tribunal du district de Khamovniki (Moscou) en ce qui concerne les actes de vandalisme commis dans la cathédrale du Christ Sauveur. Le Conseil estime nécessaire de clarifier la position de l’Eglise quant aux actes blasphématoires en question ainsi qu’à propos de la sentence judiciaire qui vient d’être prononcée.
Reconnaissant la necéssité d’une réaction adéquate de la part de l’Etat nous rappelons que la hiérarchie de l’Eglise n’a pas compétence à formuler des appréciations d’ordre juridique. Il ressort des prérogatives exclusives de la justice laïque de définir les sanctions à appliquer. L’Eglise ne dispose pas de moyens d’exercer son influence sur le cours de la justice et ne souhaite pas en disposer. Notre analyse de ce qui s’est passé n’est en rien d’ordre politique ou esthétique. Le devoir pastoral de l’Eglise consiste à formuler une appréciation spirituelle et morale des évènements qui se sont produits.
Le Conseil ecclésial suprême de l’Eglise orthodoxe russe vient de publier une déclaration officielle à propos de la sentence prononcée par le Tribunal du district de Khamovniki (Moscou) en ce qui concerne les actes de vandalisme commis dans la cathédrale du Christ Sauveur. Le Conseil estime nécessaire de clarifier la position de l’Eglise quant aux actes blasphématoires en question ainsi qu’à propos de la sentence judiciaire qui vient d’être prononcée.
Reconnaissant la necéssité d’une réaction adéquate de la part de l’Etat nous rappelons que la hiérarchie de l’Eglise n’a pas compétence à formuler des appréciations d’ordre juridique. Il ressort des prérogatives exclusives de la justice laïque de définir les sanctions à appliquer. L’Eglise ne dispose pas de moyens d’exercer son influence sur le cours de la justice et ne souhaite pas en disposer. Notre analyse de ce qui s’est passé n’est en rien d’ordre politique ou esthétique. Le devoir pastoral de l’Eglise consiste à formuler une appréciation spirituelle et morale des évènements qui se sont produits.
Il s’agit d’actes de blasphème, de sacrilège et d’offenses conscientes et délibérées contre ce qui est Saint, de manifestations brutales d’hostilité à l’égard des sentiments éprouvés par des millions de personnes. Il est par conséquent impensable d’accepter les affirmations selon lesquelles ce qui s’est produit à l’intérieur de la cathédrale serait une prière dite d’une manière non traditionnelle. Malheureusement ces affirmations ont induit beaucoup de gens en erreur. Nous pensons à particulier à certains membres de l’Eglise mal informés des paroles blasphématoires et révulsantes qui ont été proférées à l’ambon de la cathédrale du Christ Sauveur. Cet esclandre est la suite d’une série d’actes immoraux commis en public par les mêmes personnes et leurs acolytes. Ces actes étaient restés impunis.
Le blasphème est un péché très grave. Un orthodoxe ne saurait commettre d’actes blasphématoires, y participer, les approuver de manière directe ou indirecte.
Il convient de différencier les péchés commis contre la personne humaine et ceux commis contre Dieu. Si un chrétien devient, en tant que personne, la victime d’un péché il a vocation à pardonner celui qui l’a offensé. Mais il est impossible de pardonner un péché commis contre Dieu sans que le pêcheur n’exprime devant Lui sa profonde contrition. L’Evangile nous dit que le Christ a pardonné ceux qui lui ont porté atteinte en tant que personne mais qu’il nous a en même temps prévenu du danger de pêcher à l’égard de l’Esprit Saint : « Mais quiconque aura blasphémé contre l’Esprit Saint n’aura jamais de rémission » (3, 29). Le blasphème est la manifestation suprême de l’ennemi de Dieu, ce que nous dit le livre de la Révélation : «Alors elle se mit à proférer des blasphèmes contre Dieu, à blasphémer son nom et sa demeure, ceux qui demeurent au ciel » (Ap. 13, 6).
Accorder, au nom de Dieu, le pardon à celui ne se repent pas devant Lui d’actes blasphématoires serait de la part de l’Eglise s’approprier un pouvoir qui ne Lui a pas été conféré. « Si un homme pêche contre un autre homme, Dieu sera l’arbitre, mais si c’est contre Yahvé que pêche un homme, qui intercèdera pour lui ? « (1S. 2, 25). Les pêcheurs qui ne se sont pas repentis sont livrés au Jugement de Dieu : «A moi la vengeance et la rétribution » (Dt. 32, 35 ; Rm. 12, 19).
Les exactions dans les églises l’avilissement des reliques vénérées par le peuple et les manifestations de haine à l’égard de l’Eglise sont nombreuses dans l’histoire. Ces actes émanent toujours de forces qui n’ont apporté au peuple ni la paix, ni le bien-être, ni la liberté. Au XX siècle la haine contre la religion de même que la haine ethnique ont fait des millions de victimes. Notre peuple a subi la cruauté de l’athéisme militant ainsi que l’agression fasciste. Cette expérience a été une leçon tragique qui a formé en nous une sensibilité particulière à l’égard des humiliations infligées aux sentiments religieux et nationaux. Aussi, la provocation des haines et des animosités d’ordre religieux et national porte toujours une menace de chocs destructeurs.
Comment maintenir les fondements de la société sans manifester notre respect à l’égard de ceux qui sont tombés pour la Patrie ? Les actes blasphématoires commis dans une cathédrale érigée à la mémoire des guerriers russes de la campagne de 1812 sont particulièrement provocateurs alors que nous célébrons le deux centième anniversaire de leurs exploits. Un Etat qui respecte ses citoyens se doit de ne pas tolérer l’humiliation des sentiments qu’éprouvent les fidèles, les comportements blasphématoires et le vandalisme visant les monuments historiques. La jurisprudence dont il est question a pour but de prévenir des récidives de ces comportements.
Sans remettre en question le bien-fondé de cette décision de justice nous nous adressons aux autorités les priant de manifester, dans le cadre de la loi, leur compassion à l’égard des personnes condamnées, ceci dans l’espoir qu’elles renonceront à réitérer ces comportements blasphématoires.
L’Eglise exprime sa gratitude à tous ceux qui Lui ont accordé leur soutien et condamné le blasphème ainsi que protesté d’une manière pacifique contre ces comportements. Nous estimons que les expressions de compassions à l’égard des personnes appréhendées émanant des enfants de l’Eglise ainsi que de personnes qui n’en font pas partie sont quelque chose de tout à fait naturel. Il nous faut discerner le péché de la personne du pêcheur, il nous faut condamner l’acte et espérer la contrition du pêcheur. Dieu cherche le salut des pêcheurs et les exhorte au repentir. De même l’Eglise aspire à la paix et à la guérison des plaies infligées par les comportements blasphématoires et hostiles.
L’Eglise s’adresse à ceux dont les sentiments religieux et nationaux ont été profondément humiliés par ces comportements ainsi que la par la campagne de propagande qui les a suivi les priant de s’abstenir de toute volonté de vengeance et de tout acte illicite et d’autant plus violent. En même temps l’Eglise donne sa bénédiction aux actions civiques pacifiques visant à protéger le peuple orthodoxe et les reliques qu’il vénère du blasphème et de l’hostilité.
Nous exhortons tous les fidèles de l’Eglise orthodoxe russe de se maintenir dans la paix et la prière.
Traduction «Parlons d'orthodoxie »
Patriarhia.ru
Le blasphème est un péché très grave. Un orthodoxe ne saurait commettre d’actes blasphématoires, y participer, les approuver de manière directe ou indirecte.
Il convient de différencier les péchés commis contre la personne humaine et ceux commis contre Dieu. Si un chrétien devient, en tant que personne, la victime d’un péché il a vocation à pardonner celui qui l’a offensé. Mais il est impossible de pardonner un péché commis contre Dieu sans que le pêcheur n’exprime devant Lui sa profonde contrition. L’Evangile nous dit que le Christ a pardonné ceux qui lui ont porté atteinte en tant que personne mais qu’il nous a en même temps prévenu du danger de pêcher à l’égard de l’Esprit Saint : « Mais quiconque aura blasphémé contre l’Esprit Saint n’aura jamais de rémission » (3, 29). Le blasphème est la manifestation suprême de l’ennemi de Dieu, ce que nous dit le livre de la Révélation : «Alors elle se mit à proférer des blasphèmes contre Dieu, à blasphémer son nom et sa demeure, ceux qui demeurent au ciel » (Ap. 13, 6).
Accorder, au nom de Dieu, le pardon à celui ne se repent pas devant Lui d’actes blasphématoires serait de la part de l’Eglise s’approprier un pouvoir qui ne Lui a pas été conféré. « Si un homme pêche contre un autre homme, Dieu sera l’arbitre, mais si c’est contre Yahvé que pêche un homme, qui intercèdera pour lui ? « (1S. 2, 25). Les pêcheurs qui ne se sont pas repentis sont livrés au Jugement de Dieu : «A moi la vengeance et la rétribution » (Dt. 32, 35 ; Rm. 12, 19).
Les exactions dans les églises l’avilissement des reliques vénérées par le peuple et les manifestations de haine à l’égard de l’Eglise sont nombreuses dans l’histoire. Ces actes émanent toujours de forces qui n’ont apporté au peuple ni la paix, ni le bien-être, ni la liberté. Au XX siècle la haine contre la religion de même que la haine ethnique ont fait des millions de victimes. Notre peuple a subi la cruauté de l’athéisme militant ainsi que l’agression fasciste. Cette expérience a été une leçon tragique qui a formé en nous une sensibilité particulière à l’égard des humiliations infligées aux sentiments religieux et nationaux. Aussi, la provocation des haines et des animosités d’ordre religieux et national porte toujours une menace de chocs destructeurs.
Comment maintenir les fondements de la société sans manifester notre respect à l’égard de ceux qui sont tombés pour la Patrie ? Les actes blasphématoires commis dans une cathédrale érigée à la mémoire des guerriers russes de la campagne de 1812 sont particulièrement provocateurs alors que nous célébrons le deux centième anniversaire de leurs exploits. Un Etat qui respecte ses citoyens se doit de ne pas tolérer l’humiliation des sentiments qu’éprouvent les fidèles, les comportements blasphématoires et le vandalisme visant les monuments historiques. La jurisprudence dont il est question a pour but de prévenir des récidives de ces comportements.
Sans remettre en question le bien-fondé de cette décision de justice nous nous adressons aux autorités les priant de manifester, dans le cadre de la loi, leur compassion à l’égard des personnes condamnées, ceci dans l’espoir qu’elles renonceront à réitérer ces comportements blasphématoires.
L’Eglise exprime sa gratitude à tous ceux qui Lui ont accordé leur soutien et condamné le blasphème ainsi que protesté d’une manière pacifique contre ces comportements. Nous estimons que les expressions de compassions à l’égard des personnes appréhendées émanant des enfants de l’Eglise ainsi que de personnes qui n’en font pas partie sont quelque chose de tout à fait naturel. Il nous faut discerner le péché de la personne du pêcheur, il nous faut condamner l’acte et espérer la contrition du pêcheur. Dieu cherche le salut des pêcheurs et les exhorte au repentir. De même l’Eglise aspire à la paix et à la guérison des plaies infligées par les comportements blasphématoires et hostiles.
L’Eglise s’adresse à ceux dont les sentiments religieux et nationaux ont été profondément humiliés par ces comportements ainsi que la par la campagne de propagande qui les a suivi les priant de s’abstenir de toute volonté de vengeance et de tout acte illicite et d’autant plus violent. En même temps l’Eglise donne sa bénédiction aux actions civiques pacifiques visant à protéger le peuple orthodoxe et les reliques qu’il vénère du blasphème et de l’hostilité.
Nous exhortons tous les fidèles de l’Eglise orthodoxe russe de se maintenir dans la paix et la prière.
Traduction «Parlons d'orthodoxie »
Patriarhia.ru
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Août 2012 à 20:00
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V. Golovanow
29 ans de présence russe
Fondé par des colons russes en 1812, Fort Ross est une curiosité historique: alors que les Espagnol venant du Mexiques s'installent les premiers en Californie du nord, à San Diego (1769), Monterey (1770), San Francisco (1876), les colons russes venant d'Alaska décident de s'installer juste un peu plus au nord "pour exploiter les fourrures jusqu'en Basse Californie et cultiver sous un climat plus propice les produits agricoles qui font défaut en Alaska." (1) La Compagnie russo-américaine (2) construit fort Ross (le nom est un diminutif de "Rossia", Russie…) 50 miles (80 Km) au nord de San Francisco en 1812: "à l'intérieur d'une vaste palissade, maison de maître, quartiers des officiers, baraquements des employés et divers entrepôts forment la structure principale. A l'extérieur, un moulin à vent, une boulangerie, une ferme, un cimetière, des vergers et potagers, des bains s'ajoutent peu à peu à l'enceinte principale. Au fil du temps, des ateliers sont implantés près de l'embouchure du ruisseau voisin : forge, tannerie, hangars à bateaux... Il y aura même un chantier naval ! …
29 ans de présence russe
Fondé par des colons russes en 1812, Fort Ross est une curiosité historique: alors que les Espagnol venant du Mexiques s'installent les premiers en Californie du nord, à San Diego (1769), Monterey (1770), San Francisco (1876), les colons russes venant d'Alaska décident de s'installer juste un peu plus au nord "pour exploiter les fourrures jusqu'en Basse Californie et cultiver sous un climat plus propice les produits agricoles qui font défaut en Alaska." (1) La Compagnie russo-américaine (2) construit fort Ross (le nom est un diminutif de "Rossia", Russie…) 50 miles (80 Km) au nord de San Francisco en 1812: "à l'intérieur d'une vaste palissade, maison de maître, quartiers des officiers, baraquements des employés et divers entrepôts forment la structure principale. A l'extérieur, un moulin à vent, une boulangerie, une ferme, un cimetière, des vergers et potagers, des bains s'ajoutent peu à peu à l'enceinte principale. Au fil du temps, des ateliers sont implantés près de l'embouchure du ruisseau voisin : forge, tannerie, hangars à bateaux... Il y aura même un chantier naval ! …
Une chapelle, bâtie en 1824, n'aura jamais de prêtre résident… Les Russes, qui n'essaient de convertir les indigènes, ni de les forcer à accomplir des travaux pour lesquels ils n'ont aucun goût, ont d'excellentes relations avec les Aléoutes. Ils paient correctement, et les indiens participent aux travaux de construction et aux cultures. Une proportion notable se convertit même spontanément au christianisme." (ibid 1)
Toutefois la production céréalière reste insuffisante et la Compagnie décide d'abandonner son comptoir de Californie en le vendant en 1839. La centaine de colons russes quitte la colonie le 1er janvier 1842. Vingt-cinq ans plus tard la Russie vend l'Alaska aux Etats-Unis …
200ème anniversaire: le retour?
Il apparait que l'Eglise et le gouvernement russes s'impliquent fortement dans la commémoration de cet anniversaire:
- La "Journée de l’histoire vivante" marquant cette anniversaire le 28 juillet 2012 a débuté par une Divine liturgie célébrée à la chapelle de la Trinité, sur le territoire de Fort-Ross, célébrée par l’archevêque Justinien de Naro-Fominsk, administrateur des paroisses patriarcales aux États-Unis, et l’évêque Nicolas de Salavat et de Koumertaou, qui accompagnait un groupe de pèlerins venus de Bachkirie, en présence de l’Ambassadeur de la Fédération de Russie aux États-Unis, du Consul général à San-Fransisco, d'un Représentant spécial du Président de la Fédération de Russie d’autres personnalités officielles s’étaient déplacées pour participer aux célébrations. Après l’office, les évêques ont procédé à la bénédiction de nouvelles cloches, offertes par un habitant de Totma, dans la région de Vologda, d’où était originaire Ivan Kouskov, fondateur de cette première colonie russe en Amérique.(3)
- Le 25 août 2012 c'est Mgr Hilarion de Volokolamsk qui célèbrera la Divine liturgie à l’église de la Trinité de Fort Ross "dans le cadre des cérémonies autour du bicentenaire de la présence russe en Amérique" (4)
Et un oligarque
Des informations alarmantes ont été diffusées en 2010 concernant la prochaine fermeture du musée et parc national de Fort Ross du fait de la réduction des crédits alloués par l'état de Californie à son entretien (le site n'était plus ouvert que trois jours par semaine). Mais le magnat russe Viktor Vekselberg a signé avec le gouverneur de Californie un accord de soutien financier portant sur un 1 million de dollars par an lors d'une visite a San Frabcisco avec le président Medvedev le 23 juin 2010…(5)
Renvois:
(1)
(2) Fondée en 1799, la Compagnie russo-américaine est un organisme semi-officiel (elle compte parmi ses actionnaires des membres de la famille impériale et un tiers des profits revenait à l'empereur) regroupant tous les négociants de Sibérie orientale et détenant le monopole de la traite des fourrures dans le Pacifique
(3)
(4)
(5)
Toutefois la production céréalière reste insuffisante et la Compagnie décide d'abandonner son comptoir de Californie en le vendant en 1839. La centaine de colons russes quitte la colonie le 1er janvier 1842. Vingt-cinq ans plus tard la Russie vend l'Alaska aux Etats-Unis …
200ème anniversaire: le retour?
Il apparait que l'Eglise et le gouvernement russes s'impliquent fortement dans la commémoration de cet anniversaire:
- La "Journée de l’histoire vivante" marquant cette anniversaire le 28 juillet 2012 a débuté par une Divine liturgie célébrée à la chapelle de la Trinité, sur le territoire de Fort-Ross, célébrée par l’archevêque Justinien de Naro-Fominsk, administrateur des paroisses patriarcales aux États-Unis, et l’évêque Nicolas de Salavat et de Koumertaou, qui accompagnait un groupe de pèlerins venus de Bachkirie, en présence de l’Ambassadeur de la Fédération de Russie aux États-Unis, du Consul général à San-Fransisco, d'un Représentant spécial du Président de la Fédération de Russie d’autres personnalités officielles s’étaient déplacées pour participer aux célébrations. Après l’office, les évêques ont procédé à la bénédiction de nouvelles cloches, offertes par un habitant de Totma, dans la région de Vologda, d’où était originaire Ivan Kouskov, fondateur de cette première colonie russe en Amérique.(3)
- Le 25 août 2012 c'est Mgr Hilarion de Volokolamsk qui célèbrera la Divine liturgie à l’église de la Trinité de Fort Ross "dans le cadre des cérémonies autour du bicentenaire de la présence russe en Amérique" (4)
Et un oligarque
Des informations alarmantes ont été diffusées en 2010 concernant la prochaine fermeture du musée et parc national de Fort Ross du fait de la réduction des crédits alloués par l'état de Californie à son entretien (le site n'était plus ouvert que trois jours par semaine). Mais le magnat russe Viktor Vekselberg a signé avec le gouverneur de Californie un accord de soutien financier portant sur un 1 million de dollars par an lors d'une visite a San Frabcisco avec le président Medvedev le 23 juin 2010…(5)
Renvois:
(1)
(2) Fondée en 1799, la Compagnie russo-américaine est un organisme semi-officiel (elle compte parmi ses actionnaires des membres de la famille impériale et un tiers des profits revenait à l'empereur) regroupant tous les négociants de Sibérie orientale et détenant le monopole de la traite des fourrures dans le Pacifique
(3)
(4)
(5)
Le patriarche Cyrille de Moscou, qui a présidé le 21 août les festivités des saints fondateurs du monastère de Solovki, dans le grand nord russe, souhaite que l'exploit spirituel des moines de cet archipel monastique soit reflété dans l'art.
"C'est étonnant comment l'exploit spirituel de l'homme a vu jour au croisement des conditions absolument défavorables à la vie et de la foi ardente", a affirmé le patriarche au repas festif après la divine liturgie au monastère. Les moines de Solovki donnent un exemple à toute la Russie. "Si là, dans la mer Blanche glacée, dans un monastère très éloigné, des hommes sans aucun soutien, vivant uniquement de leurs propres forces et avec le concours de la grâce de Dieu, font des miracles, créent des chefs-d’œuvre d'architecture, développent l'économie, emploient des technologies des plus nouvelles, que fait le reste de la Russie? Rien que l'impression et la diffusion des cartes postales avec des vues de Solovki pourraient déjà inspirer de nombreuses personnes", a poursuivi le patriarche.
"Je n'ose pas imaginer ce que feraient les Américains pour montrer l'héroïsme de quelque chose de semblable dans l'histoire américaine. Combien de films feraient-ils, combien de livres seraient écrits, combien de héros y aurait-il autour de ce sujet! Tandis que nous, nous n'avons ni films, ni héros, ni aucun souvenir. Il n'y a même pas assez de moyens pour restaurer vraiment le monastère", a déclaré le patriarche.
"C'est étonnant comment l'exploit spirituel de l'homme a vu jour au croisement des conditions absolument défavorables à la vie et de la foi ardente", a affirmé le patriarche au repas festif après la divine liturgie au monastère. Les moines de Solovki donnent un exemple à toute la Russie. "Si là, dans la mer Blanche glacée, dans un monastère très éloigné, des hommes sans aucun soutien, vivant uniquement de leurs propres forces et avec le concours de la grâce de Dieu, font des miracles, créent des chefs-d’œuvre d'architecture, développent l'économie, emploient des technologies des plus nouvelles, que fait le reste de la Russie? Rien que l'impression et la diffusion des cartes postales avec des vues de Solovki pourraient déjà inspirer de nombreuses personnes", a poursuivi le patriarche.
"Je n'ose pas imaginer ce que feraient les Américains pour montrer l'héroïsme de quelque chose de semblable dans l'histoire américaine. Combien de films feraient-ils, combien de livres seraient écrits, combien de héros y aurait-il autour de ce sujet! Tandis que nous, nous n'avons ni films, ni héros, ni aucun souvenir. Il n'y a même pas assez de moyens pour restaurer vraiment le monastère", a déclaré le patriarche.
A la question: Concevez-vous une vie conjugale équilibrée et pleine avec un conjoint confessant une autre religion ou non croyant? les lecteurs de notre blog ont répondu:
Oui 26.8%
Non 69.8%
Je ne me suis jamais posé cette question 3.4%
Oui 26.8%
Non 69.8%
Je ne me suis jamais posé cette question 3.4%
Vladimir GOLOVANOW
Le titre de mon article précédant "Orthodoxie chalcédonienne", que j'ai repris tel quel du "Dictionnaire du mouvement œcuménique", semble provoquer une confusion chez certains lecteurs, Pour préciser les choses, voici le texte sur les sur les Orthodoxes PREchalcédoniens tiré de la rubrique "Familles d'Eglises" du Conseil œcuménique des Eglises
Les titres intermédiaires et les notes sont de VG. Les * renvoient à des articles spécifiques du "Dictionnaire du mouvement œcuménique"
Qui sont les Orthodoxes PREchalcédoniens? La famille orthodoxe orientale comprend les Eglises éthiopienne, copte, arménienne, syrienne, indienne et érythréenne. Dans l'histoire, ces Eglises ont été appelées Eglises non chalcédoniennes, anti-chalcédoniennes ou pré-chalcédoniennes, Eglises monophysites, Eglises orientales anciennes ou petites Eglises orientales. A l'heure actuelle, l'appellation couramment admise est "Eglises orthodoxes orientales". La majorité des membres de ces Eglises vivent en Ethiopie, en Egypte, en Erythrée, en Arménie, en Inde, en Syrie et au Liban. Il existe aussi d'importantes communautés de diaspora au Moyen-Orient, en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, et en Australie.
Le titre de mon article précédant "Orthodoxie chalcédonienne", que j'ai repris tel quel du "Dictionnaire du mouvement œcuménique", semble provoquer une confusion chez certains lecteurs, Pour préciser les choses, voici le texte sur les sur les Orthodoxes PREchalcédoniens tiré de la rubrique "Familles d'Eglises" du Conseil œcuménique des Eglises
Les titres intermédiaires et les notes sont de VG. Les * renvoient à des articles spécifiques du "Dictionnaire du mouvement œcuménique"
Qui sont les Orthodoxes PREchalcédoniens? La famille orthodoxe orientale comprend les Eglises éthiopienne, copte, arménienne, syrienne, indienne et érythréenne. Dans l'histoire, ces Eglises ont été appelées Eglises non chalcédoniennes, anti-chalcédoniennes ou pré-chalcédoniennes, Eglises monophysites, Eglises orientales anciennes ou petites Eglises orientales. A l'heure actuelle, l'appellation couramment admise est "Eglises orthodoxes orientales". La majorité des membres de ces Eglises vivent en Ethiopie, en Egypte, en Erythrée, en Arménie, en Inde, en Syrie et au Liban. Il existe aussi d'importantes communautés de diaspora au Moyen-Orient, en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, et en Australie.
Les Eglises orthodoxes orientales sont des Eglises anciennes qui ont été fondées aux temps apostoliques par les apôtres ou par les premiers disciples des apôtres. Leur position doctrinale se fonde sur les enseignements des trois premiers conciles œcuméniques (Nicée en 325, Constantinople en 381 et Ephèse en 431). L'Ecole d'Alexandrie a guidé et façonné leur réflexion théologique. Les enseignements de saint Cyrille le Grand constituent le fondement de leur christologie. Elles sont fermement attachées à la formule de Cyrille affirmant "la nature unique du Verbe incarné". Leur théologie est biblique, liturgique et patristique, pénétrée de mysticisme et de spiritualité.
Les Eglises orthodoxes orientales, aux côtés des Eglises orthodoxes de tradition byzantine ou chalcédonienne, font partie de la grande famille des Eglises orthodoxes. Les deux groupes ne sont pas en communion l'un avec l'autre. La rupture intervenue en 451, marquant la première division ecclésiale dans l'histoire de l'Eglise, s'est produite à propos de l'enseignement christologique du Concile de Chalcédoine. Au fil des siècles, les relations entre Eglises orthodoxes orientales et chalcédoniennes ont été marquées par la confrontation et l'éloignement, mais aussi par le dialogue et le rapprochement. En 1985, après deux décennies de rencontres non officielles, les deux groupes se sont engagés dans un dialogue théologique officiel qui a débouché sur des accords christologiques. La principale question qui demeure est celle de la réception des accords dans les Eglises.
L'histoire et la vie des Eglises orthodoxes orientales ont été marquées par des persécutions sans fin et des massacres sous les pouvoirs byzantin, perse, musulman et ottoman.
Ces souffrances ont eu un impact profond sur leur vie, leur témoignage, leur théologie et leur spiritualité. Pourtant, ces épreuves ne les ont pas conduites à s'isoler entièrement et à se replier sur elles-mêmes. En dépit de leur souffrance continuelle, ces Eglises se sont maintenues par des efforts constants de renouveau. Confrontées aux réalités nouvelles et aux exigences de l'évolution des temps, elles ont réussi à mettre en question le fort traditionalisme et la tendance au repli qui avaient prévalu durant un certain temps en raison des circonstances historiques. Même si les traditions anciennes dominent encore, une vitalité et une créativité nouvelles s'épanouissent dans ces Eglises, tant dans leurs pays d'origine que dans la diaspora. Elles ont donné un nouveau souffle à la vie monastique en tant que riche source de spiritualité, d'évangélisation et de diaconie pour les ecclésiastiques comme pour les laïcs, pour les hommes comme pour les femmes. Elles ont aussi réorganisé la formation théologique. Les écoles du dimanche sont devenues des centres d'activités intenses. Des mouvements de jeunes et des associations d'étudiants ont été créés. Les séminaires d'étude biblique, les sessions de formation chrétienne des laïcs, la pratique du jeûne et la célébration quotidienne des saints sont autant d'expressions vivantes de la spiritualité profonde et du rayonnement évangélisateur vers l'intérieur et vers l'extérieur qui nourrissent et édifient ces communautés de foi. Ce sont des Eglises du peuple, sans dichotomie entre institution et communauté. Tout le peuple de Dieu participe activement à la vie et au témoignage de l'Eglise.
Dans les premiers siècles, les Eglises orthodoxes orientales jouèrent un rôle extrêmement important dans l'expansion du christianisme au delà des frontières de l'Empire byzantin. La foi chrétienne fut portée d'Alexandrie en Afrique, d'Arménie vers le Nord, d'Antioche vers l'Extrême-Orient. Par la suite, en raison du changement des conditions politiques et religieuses, leurs activités missionnaires s'orientèrent principalement sur l'édification et le maintien de leur propre communauté. Dans le contexte actuel de la mondialisation et des sociétés pluralistes, on observe chez les Eglises orthodoxes orientales une prise de conscience croissante de la nécessité de renouveler les méthodologies et les formes de la mission et de l'évangélisation.
Le défi œcuménique: Bien que les Eglises orthodoxes orientales aient souffert des efforts des missionnaires occidentaux, tant catholiques que protestants, dans l'Orient chrétien, elles ont sérieusement pris en compte le défi œcuménique. Elles croient fermement que la rencontre avec les partenaires œcuméniques, la prière commune et l'engagement dans un dialogue franc et critique correspondent à la volonté de Dieu. Le Conseil œcuménique des Eglises est pour elles l'instrument le plus complet du mouvement œcuménique, qui leur fournit un cadre global pour une coopération et des relations étroites et constructives avec les autres Eglises.
Après des siècles d'isolement les unes des autres, les Eglises orthodoxes orientales se sont rencontrées finalement en 1965 à Addis-Abeba. Lors de cette rencontre historique, les responsables de ces Eglises ont réaffirmé leur appartenance à la seule foi. Ils ont pris plusieurs décisions qui, pour beaucoup de raisons, ne se sont pas pleinement concrétisées. Le défi demeure de donner plus de visibilité et d'expression tangible à l'unité de foi des Eglises orthodoxes orientales. Parmi les questions qu'elles doivent affronter ensemble figurent l'influence de la sécularisation, la résurgence du fondamentalisme religieux et la migration croissante des fidèles quittant leur pays d'origine pour s'installer dans d'autres parties du monde. La famille orthodoxe orientale n'a pas d'institution organisée.
Depuis 1996, les chefs des trois Eglises du Moyen-Orient (copte, arménienne et syrienne) ont mis en place un cadre de rencontres annuelles lors desquelles ils discutent de préoccupations et de questions d'intérêt commun. Plusieurs groupes de travail ont été constitués pour aider les patriarches dans ce processus. En plus de son dialogue avec les orthodoxes chalcédoniens, la famille orthodoxe orientale est aussi engagée dans des dialogues théologiques avec l'Alliance réformée mondiale, l'Eglise catholique et la Communion anglicane. Les Eglises orthodoxes orientales ont beaucoup à partager avec les autres Eglises. Elles ont conservé un sens marqué de l'histoire et de la tradition. Elles peuvent apporter une contribution unique par leur tradition monastique, leur spiritualité orientale, leur riche liturgie et leur théologie mystique.
Les Eglises orthodoxes orientales, qui sont toutes membres du Conseil œcuménique des Eglises, représentent quelque 60 millions de chrétiens.
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See also the entry on Oriental Orthodox Churches from the Dictionary of the Ecumenical Movement.
Source: Church Families
Les Eglises orthodoxes orientales, aux côtés des Eglises orthodoxes de tradition byzantine ou chalcédonienne, font partie de la grande famille des Eglises orthodoxes. Les deux groupes ne sont pas en communion l'un avec l'autre. La rupture intervenue en 451, marquant la première division ecclésiale dans l'histoire de l'Eglise, s'est produite à propos de l'enseignement christologique du Concile de Chalcédoine. Au fil des siècles, les relations entre Eglises orthodoxes orientales et chalcédoniennes ont été marquées par la confrontation et l'éloignement, mais aussi par le dialogue et le rapprochement. En 1985, après deux décennies de rencontres non officielles, les deux groupes se sont engagés dans un dialogue théologique officiel qui a débouché sur des accords christologiques. La principale question qui demeure est celle de la réception des accords dans les Eglises.
L'histoire et la vie des Eglises orthodoxes orientales ont été marquées par des persécutions sans fin et des massacres sous les pouvoirs byzantin, perse, musulman et ottoman.
Ces souffrances ont eu un impact profond sur leur vie, leur témoignage, leur théologie et leur spiritualité. Pourtant, ces épreuves ne les ont pas conduites à s'isoler entièrement et à se replier sur elles-mêmes. En dépit de leur souffrance continuelle, ces Eglises se sont maintenues par des efforts constants de renouveau. Confrontées aux réalités nouvelles et aux exigences de l'évolution des temps, elles ont réussi à mettre en question le fort traditionalisme et la tendance au repli qui avaient prévalu durant un certain temps en raison des circonstances historiques. Même si les traditions anciennes dominent encore, une vitalité et une créativité nouvelles s'épanouissent dans ces Eglises, tant dans leurs pays d'origine que dans la diaspora. Elles ont donné un nouveau souffle à la vie monastique en tant que riche source de spiritualité, d'évangélisation et de diaconie pour les ecclésiastiques comme pour les laïcs, pour les hommes comme pour les femmes. Elles ont aussi réorganisé la formation théologique. Les écoles du dimanche sont devenues des centres d'activités intenses. Des mouvements de jeunes et des associations d'étudiants ont été créés. Les séminaires d'étude biblique, les sessions de formation chrétienne des laïcs, la pratique du jeûne et la célébration quotidienne des saints sont autant d'expressions vivantes de la spiritualité profonde et du rayonnement évangélisateur vers l'intérieur et vers l'extérieur qui nourrissent et édifient ces communautés de foi. Ce sont des Eglises du peuple, sans dichotomie entre institution et communauté. Tout le peuple de Dieu participe activement à la vie et au témoignage de l'Eglise.
Dans les premiers siècles, les Eglises orthodoxes orientales jouèrent un rôle extrêmement important dans l'expansion du christianisme au delà des frontières de l'Empire byzantin. La foi chrétienne fut portée d'Alexandrie en Afrique, d'Arménie vers le Nord, d'Antioche vers l'Extrême-Orient. Par la suite, en raison du changement des conditions politiques et religieuses, leurs activités missionnaires s'orientèrent principalement sur l'édification et le maintien de leur propre communauté. Dans le contexte actuel de la mondialisation et des sociétés pluralistes, on observe chez les Eglises orthodoxes orientales une prise de conscience croissante de la nécessité de renouveler les méthodologies et les formes de la mission et de l'évangélisation.
Le défi œcuménique: Bien que les Eglises orthodoxes orientales aient souffert des efforts des missionnaires occidentaux, tant catholiques que protestants, dans l'Orient chrétien, elles ont sérieusement pris en compte le défi œcuménique. Elles croient fermement que la rencontre avec les partenaires œcuméniques, la prière commune et l'engagement dans un dialogue franc et critique correspondent à la volonté de Dieu. Le Conseil œcuménique des Eglises est pour elles l'instrument le plus complet du mouvement œcuménique, qui leur fournit un cadre global pour une coopération et des relations étroites et constructives avec les autres Eglises.
Après des siècles d'isolement les unes des autres, les Eglises orthodoxes orientales se sont rencontrées finalement en 1965 à Addis-Abeba. Lors de cette rencontre historique, les responsables de ces Eglises ont réaffirmé leur appartenance à la seule foi. Ils ont pris plusieurs décisions qui, pour beaucoup de raisons, ne se sont pas pleinement concrétisées. Le défi demeure de donner plus de visibilité et d'expression tangible à l'unité de foi des Eglises orthodoxes orientales. Parmi les questions qu'elles doivent affronter ensemble figurent l'influence de la sécularisation, la résurgence du fondamentalisme religieux et la migration croissante des fidèles quittant leur pays d'origine pour s'installer dans d'autres parties du monde. La famille orthodoxe orientale n'a pas d'institution organisée.
Depuis 1996, les chefs des trois Eglises du Moyen-Orient (copte, arménienne et syrienne) ont mis en place un cadre de rencontres annuelles lors desquelles ils discutent de préoccupations et de questions d'intérêt commun. Plusieurs groupes de travail ont été constitués pour aider les patriarches dans ce processus. En plus de son dialogue avec les orthodoxes chalcédoniens, la famille orthodoxe orientale est aussi engagée dans des dialogues théologiques avec l'Alliance réformée mondiale, l'Eglise catholique et la Communion anglicane. Les Eglises orthodoxes orientales ont beaucoup à partager avec les autres Eglises. Elles ont conservé un sens marqué de l'histoire et de la tradition. Elles peuvent apporter une contribution unique par leur tradition monastique, leur spiritualité orientale, leur riche liturgie et leur théologie mystique.
Les Eglises orthodoxes orientales, qui sont toutes membres du Conseil œcuménique des Eglises, représentent quelque 60 millions de chrétiens.
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See also the entry on Oriental Orthodox Churches from the Dictionary of the Ecumenical Movement.
Source: Church Families
Les polémiques continuent bon train en Russie. Nous considérons avoir fait de notre mieux pour informer nos lecteurs de cette affaire. Désormais nous allons essayer de nous limiter aux documents officiels et aux articles de presse les plus importants. Nous comptons sur la compréhension de nos amis.
L'archipretre Alexis Ouminsky : "la Déclaration du Conseil ecclésial suprême a été publiée trop tard"
Le Tribunal du district de Khamovniki (Moscou) a déclaré coupables les participants du groupe punk « Pussy Riot » suite à leur manifestation scandaleuse dans la cathédrale du Christ Sauveur. Nadezhda Tolokonnikova, Yekaterina Samoutsevich et Maria Alyokhina sont condamnées à 2 ans de « colonie ». Le Conseil ecclésial suprême de l’Eglise Orthodoxe Russe a publié une déclaration officielle à cet égard. L’acte du groupe Pussy Riot a été blasphématoire. La sentence, cependant, nuit aux intérêts de l’Eglise. Selon le protopresbytre Alexis Ouminsky, recteur de l’église de la Sainte-Trinité de Khokhli (Moscou), confesseur du séminaire Saint Vladimir, une condamnation de ce genre de manifestation ressort uniquement de la compétence de la justice ecclésiale : J’ai suivi le procès dès le début et j’ai l’impression que la sentence est déterminée plutôt par des considérations politiques que par la protection des intérêts de l’Eglise. Comme tous les chrétiens je suis indigné par cet acte, qualifié de blasphématoire dans la déclaration du Conseil ecclésial suprême. Je suis d’accord avec cette définition. Or, la sentence me semble purement politique et punitive.
L'archipretre Alexis Ouminsky : "la Déclaration du Conseil ecclésial suprême a été publiée trop tard"
Le Tribunal du district de Khamovniki (Moscou) a déclaré coupables les participants du groupe punk « Pussy Riot » suite à leur manifestation scandaleuse dans la cathédrale du Christ Sauveur. Nadezhda Tolokonnikova, Yekaterina Samoutsevich et Maria Alyokhina sont condamnées à 2 ans de « colonie ». Le Conseil ecclésial suprême de l’Eglise Orthodoxe Russe a publié une déclaration officielle à cet égard. L’acte du groupe Pussy Riot a été blasphématoire. La sentence, cependant, nuit aux intérêts de l’Eglise. Selon le protopresbytre Alexis Ouminsky, recteur de l’église de la Sainte-Trinité de Khokhli (Moscou), confesseur du séminaire Saint Vladimir, une condamnation de ce genre de manifestation ressort uniquement de la compétence de la justice ecclésiale : J’ai suivi le procès dès le début et j’ai l’impression que la sentence est déterminée plutôt par des considérations politiques que par la protection des intérêts de l’Eglise. Comme tous les chrétiens je suis indigné par cet acte, qualifié de blasphématoire dans la déclaration du Conseil ecclésial suprême. Je suis d’accord avec cette définition. Or, la sentence me semble purement politique et punitive.
La déclaration du Conseil ecclésial suprême survient trop tard. Elle aurait été opportune tout de suite après la manifestation. Le Conseil aurait pu la qualifier de blasphème, appeler les participants au repentir et leur expliquer leurs torts. En effet, à en juger selon les dires de ces femmes elles n’ont toujours pas pris conscience de ce qu’elles avaient fait. Elles disent qu’elles n’avaient pas envisagé d’offenser des croyants. C’était une protestation politique. Il n’y a pas de raison de ne pas les croire. Mais la protestation elle-même a été effectuée sous une forme blasphématoire. Il faut en prendre conscience, la condamner et essayer de l’expliquer aux participants. Si tout cela avait été fait dès le début l’Eglise aurait pu ne pas participer au procès. Maintenant, lorsque la déclaration est faite à posteriori, l’appel aux autorités pour adoucir la sentence n’est pas convaincant par rapport à l’accusation de blasphème.
Il s’en suit « une double sentence ». En effet, la condamnation de l’acte blasphématoire par l’Eglise est également une sentence, celle de la cour ecclésiale. Elle aurait dû être prononcée bien plus tôt. Il a fallu attendre la condamnation de l’Etat pour que l’Eglise se prononce également à cet égard.
Elles sont déjà punies ayant passé 6 mois en prison pour un acte qui n’est pas prévu par le Code Pénal. Il n’existe pas d’article portant sur la protection des sentiments religieux. Il y en a un condamnant sur la haine religieuse. Elles n’ont pas appelé à la haine religieuse. Elles ont commis un acte blasphématoire à l’égard de l’Eglise.
L’appréciation d’un tel acte est dans la compétence de la cour ecclésiale. Cette cour aurait pu appeler au repentir et l’Eglise n’aurait pas été impliquée dans le scandale qui divise actuellement la société. Au moment où le patriarche appelle à la paix et au pardon les peuples russes et polonais nous constatons un clivage dans notre société. Je pense que la sentence est nuisible à l’Eglise. Les médias ont présenté l’Eglise comme un instrument punitif ce qu’elle n’est pas.
* * *
L’archiprêtre Alexandre Sorokine, président du service d’information et d’édition du diocèse de Saint-Pétersbourg se dit plutôt attristé que satisfait de la sentence.
Une sentence plus clémente serait justifiée. La peine prononcée est à mes yeux trop dure. Cette situation dure depuis plusieurs mois, elle nous à tous infligé de grands tourments et il serait temps d’en finir. Cela d’autant plus qu’il est impossible d’humilier celui que l’on voulait atteindre, c’est-à-dire le Christ. Ni Dieu, ni tout ce qui est saint ne peuvent être sujets à humiliation. D’un point de vue purement chrétien je pense que nous aurions dû manifester un simple bon sens plutôt que de la miséricorde ou de la compassion. Je suis loin d’être certain que la sentence va faire cesser les tensions et mettra un point final à cette pénible situation.
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André Eroféev, critique d’art, commissaire de l’exposition « Attention, religion ».
Notre pays n’a pas été désoviétisé et en voici les résultats. Comment ne pas s’étonner du silence des instituts sociaux face à ce genre de procès ? Ne fût-ce que du mutisme du ministre de la culture ? Ce qu’ont fait les membres du groupe appartient sans conteste à l’art moderne. Et cela a été considéré comme un acte délictueux. Souvenons de l’époque soviétique : c’est bien ainsi qu’était traité l’art non conformiste : Rabine, Tzelkov, Neizvestny, voilà de grands noms. Mais ils étaient considérés comme des voyous. De nos jours les toiles d’Oscar Rabine sont exposées à la galerie Tretiakov. Lorsque nos collègues occidentaux voulaient savoir pourquoi ces artistes ne sont pas exposés, on leur répondait qu’on ne les connaissait pas et que c’étaient des voyous. Maintenant la Russie s’enorgueillit de cette école de peinture.
P.O. (Un premier procès avait été intenté par un groupe d'orthodoxes qui souhaitaient faire interdire l'exposition "Attention, religion!" au Musée Sakharov à Moscou. Malgré un recours en appel les parties civiles, Youri Samodourov et André Eroféev ont été condamnés pour "offense aux sentiments religieux des croyants", la justice avait ordonné de fermer l'exposition jugée blasphématoire. "Art Interdit 2006" était un remake de la première exposition par la nature essentiellement blasphématoire des objets exposés. Entre-temps Youri Samodourov s'est vu contrait de démissionner de son poste, son comparse Eroféev a été licencié du Musée "Nouvelle galerie Tretiakov").
* * *
L’archimandrite Tikhon Chevkounov (higoumène du monastère de la Sainte Rencontre) estime que la sentence est assez dure.
Ce qui a été fait dans la cathédrale du Christ Sauveur est un crime, il est par conséquent logique et justifié d’avoir condamné les membres du groupe. Aux yeux d’un orthodoxe ce que ces jeunes femmes ont fait à la cathédrale de la Théophanie ainsi que dans celle du Christ Sauveur sont des vilénies. Auparavant ces jeunes femmes se sont livrées à des actes immondes avec un poulet congelé dans un magasin, se sont produites de la pire manière dans un Musée, etc. Non, ce ne sont pas actes blasphématoire mais un comportement de voyous qui a été condamné, ceci conformément à l’article adéquat du Code pénal. Leur comportement dévoyé avec un poulet, dans un musée, etc. n’a pas fait l’objet d’une condamnation. La sentence est, dure, en effet, comment na pas plaindre ces femmes ? Deux ans, c’est long. Et puis, elles ont des enfants en bas âge. Elles font bonne mise à mauvais jeu et gardent le sourire. Mais il n’y a vraiment pas de quoi les envier. Le Conseil ecclésial suprême a lancé un appel à la clémence. Est-ce que la prison les aidera « à se racheter une conduite » ?
Un exemple : il y a dix ou douze ans le fils de l’un des membres du groupe « Pink Floyd » a décroché le drapeau qui ornait un monument aux anciens combattants. Cela lui a valu seize mois d’emprisonnement. L’Etat doit vivre selon des lois et ces lois doivent être observées. Alors qu’en Russie ont voit des manipulations douteuses avec des poulets effectuées en présence d’enfants, des actes délétères dans un musée, des voitures renversées, tout ceci « couronné » par des actes de hooliganisme à la cathédrale du Christ Sauveur. Tout ceci dans le laissez-faire.
Je le redis : cette sentence, appliquée à de jeunes femmes, est très dure. Il convient de faire tout le nécessaire, j’en suis convaincu, pour cette sentence soit atténuée, cela dans toute la mesure du possible.
Le Conseil ecclésial suprême dit entre autre « L’Eglise s’adresse à ceux dont les sentiments religieux et nationaux ont été profondément humiliés par ces comportements ainsi que la par la campagne de propagande qui les a suivi les priant de s’abstenir de toute volonté de vengeance et de tout acte illicite et d’autant plus violent » Ce n’est pas à la manière de Tolstoï, en n’opposant pas la violence au mal qu’il nous faut réagir mais, comme le préconisait le philosophe Ivan Iline en résistant par la force au mal. Nous avons le droit à protester pacifiquement, à organiser des actions de grâce comme celle qui a réunit une multitude de croyants près de la cathédrale du Christ Sauveur.
Les auteurs de la déclaration avaient en vue ce genre de protestations. Il faut espérer que ce précédent fera réfléchir à deux reprises ceux qui aimeraient imiter le comportement du groupe. Si l’Etat et la société ne dressent pas de barrières, juridiques en particulier, que valons nous ?
Traduction "Parlons d'orthodoxie" et Elena Tastevin
Il s’en suit « une double sentence ». En effet, la condamnation de l’acte blasphématoire par l’Eglise est également une sentence, celle de la cour ecclésiale. Elle aurait dû être prononcée bien plus tôt. Il a fallu attendre la condamnation de l’Etat pour que l’Eglise se prononce également à cet égard.
Elles sont déjà punies ayant passé 6 mois en prison pour un acte qui n’est pas prévu par le Code Pénal. Il n’existe pas d’article portant sur la protection des sentiments religieux. Il y en a un condamnant sur la haine religieuse. Elles n’ont pas appelé à la haine religieuse. Elles ont commis un acte blasphématoire à l’égard de l’Eglise.
L’appréciation d’un tel acte est dans la compétence de la cour ecclésiale. Cette cour aurait pu appeler au repentir et l’Eglise n’aurait pas été impliquée dans le scandale qui divise actuellement la société. Au moment où le patriarche appelle à la paix et au pardon les peuples russes et polonais nous constatons un clivage dans notre société. Je pense que la sentence est nuisible à l’Eglise. Les médias ont présenté l’Eglise comme un instrument punitif ce qu’elle n’est pas.
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L’archiprêtre Alexandre Sorokine, président du service d’information et d’édition du diocèse de Saint-Pétersbourg se dit plutôt attristé que satisfait de la sentence.
Une sentence plus clémente serait justifiée. La peine prononcée est à mes yeux trop dure. Cette situation dure depuis plusieurs mois, elle nous à tous infligé de grands tourments et il serait temps d’en finir. Cela d’autant plus qu’il est impossible d’humilier celui que l’on voulait atteindre, c’est-à-dire le Christ. Ni Dieu, ni tout ce qui est saint ne peuvent être sujets à humiliation. D’un point de vue purement chrétien je pense que nous aurions dû manifester un simple bon sens plutôt que de la miséricorde ou de la compassion. Je suis loin d’être certain que la sentence va faire cesser les tensions et mettra un point final à cette pénible situation.
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André Eroféev, critique d’art, commissaire de l’exposition « Attention, religion ».
Notre pays n’a pas été désoviétisé et en voici les résultats. Comment ne pas s’étonner du silence des instituts sociaux face à ce genre de procès ? Ne fût-ce que du mutisme du ministre de la culture ? Ce qu’ont fait les membres du groupe appartient sans conteste à l’art moderne. Et cela a été considéré comme un acte délictueux. Souvenons de l’époque soviétique : c’est bien ainsi qu’était traité l’art non conformiste : Rabine, Tzelkov, Neizvestny, voilà de grands noms. Mais ils étaient considérés comme des voyous. De nos jours les toiles d’Oscar Rabine sont exposées à la galerie Tretiakov. Lorsque nos collègues occidentaux voulaient savoir pourquoi ces artistes ne sont pas exposés, on leur répondait qu’on ne les connaissait pas et que c’étaient des voyous. Maintenant la Russie s’enorgueillit de cette école de peinture.
P.O. (Un premier procès avait été intenté par un groupe d'orthodoxes qui souhaitaient faire interdire l'exposition "Attention, religion!" au Musée Sakharov à Moscou. Malgré un recours en appel les parties civiles, Youri Samodourov et André Eroféev ont été condamnés pour "offense aux sentiments religieux des croyants", la justice avait ordonné de fermer l'exposition jugée blasphématoire. "Art Interdit 2006" était un remake de la première exposition par la nature essentiellement blasphématoire des objets exposés. Entre-temps Youri Samodourov s'est vu contrait de démissionner de son poste, son comparse Eroféev a été licencié du Musée "Nouvelle galerie Tretiakov").
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L’archimandrite Tikhon Chevkounov (higoumène du monastère de la Sainte Rencontre) estime que la sentence est assez dure.
Ce qui a été fait dans la cathédrale du Christ Sauveur est un crime, il est par conséquent logique et justifié d’avoir condamné les membres du groupe. Aux yeux d’un orthodoxe ce que ces jeunes femmes ont fait à la cathédrale de la Théophanie ainsi que dans celle du Christ Sauveur sont des vilénies. Auparavant ces jeunes femmes se sont livrées à des actes immondes avec un poulet congelé dans un magasin, se sont produites de la pire manière dans un Musée, etc. Non, ce ne sont pas actes blasphématoire mais un comportement de voyous qui a été condamné, ceci conformément à l’article adéquat du Code pénal. Leur comportement dévoyé avec un poulet, dans un musée, etc. n’a pas fait l’objet d’une condamnation. La sentence est, dure, en effet, comment na pas plaindre ces femmes ? Deux ans, c’est long. Et puis, elles ont des enfants en bas âge. Elles font bonne mise à mauvais jeu et gardent le sourire. Mais il n’y a vraiment pas de quoi les envier. Le Conseil ecclésial suprême a lancé un appel à la clémence. Est-ce que la prison les aidera « à se racheter une conduite » ?
Un exemple : il y a dix ou douze ans le fils de l’un des membres du groupe « Pink Floyd » a décroché le drapeau qui ornait un monument aux anciens combattants. Cela lui a valu seize mois d’emprisonnement. L’Etat doit vivre selon des lois et ces lois doivent être observées. Alors qu’en Russie ont voit des manipulations douteuses avec des poulets effectuées en présence d’enfants, des actes délétères dans un musée, des voitures renversées, tout ceci « couronné » par des actes de hooliganisme à la cathédrale du Christ Sauveur. Tout ceci dans le laissez-faire.
Je le redis : cette sentence, appliquée à de jeunes femmes, est très dure. Il convient de faire tout le nécessaire, j’en suis convaincu, pour cette sentence soit atténuée, cela dans toute la mesure du possible.
Le Conseil ecclésial suprême dit entre autre « L’Eglise s’adresse à ceux dont les sentiments religieux et nationaux ont été profondément humiliés par ces comportements ainsi que la par la campagne de propagande qui les a suivi les priant de s’abstenir de toute volonté de vengeance et de tout acte illicite et d’autant plus violent » Ce n’est pas à la manière de Tolstoï, en n’opposant pas la violence au mal qu’il nous faut réagir mais, comme le préconisait le philosophe Ivan Iline en résistant par la force au mal. Nous avons le droit à protester pacifiquement, à organiser des actions de grâce comme celle qui a réunit une multitude de croyants près de la cathédrale du Christ Sauveur.
Les auteurs de la déclaration avaient en vue ce genre de protestations. Il faut espérer que ce précédent fera réfléchir à deux reprises ceux qui aimeraient imiter le comportement du groupe. Si l’Etat et la société ne dressent pas de barrières, juridiques en particulier, que valons nous ?
Traduction "Parlons d'orthodoxie" et Elena Tastevin
Le verdict est donc tombé. Deux ans. Deux ans de camp pour un chahut dans une église -- un concert spontané présenté comme une parodie d'office religieux -- un "Te Deum punk" . Incontestablement, la mesure est totalement disproportionnée, comme l'ont souligné les gouvernements de la France, des Etats-Unis, d'Allemagne, de la République Tchèque et d'autres chancelleries. Tout celà est-il un signe de régression démocratique en Russie? Pas si simple.
Il ne s'agit pas ici d'une affaire de "blasphème" comme lorsqu'un artiste -- Scorcese lançant son film La Dernière Tentation du Christ ou les caricaturistes déssinant le Prophète -- s'attaque aux croyants ou heurte leur sensibilité sur le plan des idées, des mots ou des images. C'est cela la liberté d'expression. Fort heureusement, comme dans l'affaire des caricatures, l'état a défendu cette liberté d'expression comme un des droits constitutionnels les plus fondamentaux et reconnus, n'en déplaise aux nostalgiques d'un état-censeur, une liberté d'expression reconnue par le droit international tel qu'il est compris par plusieurs documents et traités des Nations Unies et de plusieurs autres organisations inter-étatiques.
Il ne s'agit pas ici d'une affaire de "blasphème" comme lorsqu'un artiste -- Scorcese lançant son film La Dernière Tentation du Christ ou les caricaturistes déssinant le Prophète -- s'attaque aux croyants ou heurte leur sensibilité sur le plan des idées, des mots ou des images. C'est cela la liberté d'expression. Fort heureusement, comme dans l'affaire des caricatures, l'état a défendu cette liberté d'expression comme un des droits constitutionnels les plus fondamentaux et reconnus, n'en déplaise aux nostalgiques d'un état-censeur, une liberté d'expression reconnue par le droit international tel qu'il est compris par plusieurs documents et traités des Nations Unies et de plusieurs autres organisations inter-étatiques.
Il est vrai qu'en France comme dans n'importe quelle démocratie, occidentale, il y a aussi des limites quant à l'espace dans lequel peut s'exercer cette liberté d'expression. 'il est permis de coller une afiche politique sur un escpace publicitaire, la liberté d'expression ne peut s'interpréter comme le droit de taguer le mur d'une maison privée. Il existe une notion d'ordre public. Sting ou Madonna se sont fait les champions des soutiens de Pussy Riot. Imaginons qu'ils offrent un concert gratuit sur la place publique dans un endroit accessible à tous où la liberté d'expression peut et doit s'exercer pour tous, un endroit comme le Champ-de-Mars ou Central Park. Que diraient-ils si un militant de quelque cause humanitaire même fort honorable monte sans permission sur scène entre deux chansons et harangue la foule avec un mégaphone.
Au Louvre, un simple quidam qui a acheté un billet pour soi-même et un petit groupe d'amis, qui a beau être bardé de diplômes, bien connaître son sujet et rester le plus discret possible, s'il n'a pas une autorisation spéciale (extrêmement difficile à obtenir), risque de se faire éjecter manu militari par les gardes ou les guides attitrés s'il osait exprimer des commentaires trop savants et trop fréquents sur l'architecture, les oeuvres d'art ou l'histoire des lieux. On imagine alors ce qui se serait passé si le groupe Pussy Riot avait choisi la Galerie des Glaces pour offrir aux visiteurs du château leur Te Deum punk. Il suffit de se rappeler de la réaction musclée des forces de police chaque fois que Act'Up ou des militants écologistes ont eux aussi essayé de s'exprimer de façon spectaculaire sur des inquiétudes pourtant très légitimes.
Mais voilà, la France est une démocratie et jamais dans une véritable démocratie une peine aussi dure que deux années de détention n'aurait été infligée. Dans la Russie de Poutine, on ne badine pas avec l'ordre public. Aussi, deux ans dans un camp russe où les conditions sont encore dignes du Goulag est une mesure répressive particulièrement violente et disproportionnée par rapport à l'esprit des droits sur l'ordre public. Cette disproportion, soulignée par les diplomaties française, américaine, allemande et celle de l'Union Européenne, est en soi une violation des droits de l'homme tels qu'ils sont définis dans les textes du conseil de l'Europe, textes dont la Russie est signataire. Faut-il pour autant faire de "Pussy Riot" un symbole des droits de l'homme et placer les condamnées sur le même piédestal que Mandela ou Gandhi?
"Une société civile dynamique et des citoyens engagés politiquement, nous dit Angela Merkel, sont une condition nécessaire à la modernisation de la Russie". Donc, non seulement effectuer un raid, certes pacifique, mais violent dans son mode d'expression, est un droit, l'accepter devrait être la norme. À lire les textes qui défendent Pussy Riot, Angela Merkel résume bien ce que l'opinion publique étrangère ignore complètement de cette affaire: la symbolique du geste et ses conséquences possibles sur les opinions publiques russe. Cette ignorance fait partie du problème et non de la solution.
Que les membres de Pussy Riot aient ou non fustigé Vladimir Poutine au cours de leur manifestation, n'est pas vraiment le centre du problème les autorités russes.
À la limite, si le "Te Deum punk" s'était déroulé dans une autre église, l'affaire n'aurait jamais quitté les pages des faits-divers locaux. Or, avoir choisi la cathédrale du Saint-Sauveur de Moscou rend le geste bien plus grave qu'un simple chahut et la réaction choquée de citoyens russes, croyants ou non, n'est pas simplement le fait de réactionnaires méchants -- équivalent russes des commandos anti-avortement. L'affaire dépasse largement le débat sur la liberté d'expression ou de la démocratie. Qu'elles se rendissent compte ou non de la gravité de leur geste, pour exprimer leur insatisfaction avec certaines tendances réactionnaires dans la société russe, souvent véhiculées par un certain clergé, certes, les manifestantes se sont attaquées à un mémorial qui pour les orthodoxes de l'ex-URSS représentent à la fois la mémoire douloureuse des répressions parmi les plus violentes de leur histoire.
Bâtie en mémoire de la libération après l'invasion napoléonienne (qui a lu ne serait-ce que Guerre et Paix sait bien comment cette expérience destructrice fut traumatisante pour ce qui l'ont subie), l'église du Saint-Sauveur devint au XIXe siècle un des monuments les plus visibles et plus somptueux de Moscou. On peut le comparer au Sacré-Coeur de Paris. C'est là que Tchaïkovski a joué en concert pour la première fois son "Ouverture de 1812". Le monument est à ce jour la plus haute église orthodoxe au monde. En 1918, en pleine tourmente révolutionnaire, un concile prévu de longue date, véritables états généraux rassemblant tous les évêques, les représentants élus des prêtres et les représentants élus des paroisses, procéda à des réformes dignes de la grande réforme Catholique résultant de la Renaissance. Parmi les nombreuses réformes, ce concile instaura l'autogestion des paroisses et fut pour les paroissiens la première occasion (outre les élections à la Douma après la Révolution de 1905) d'élire directement des délégués pour les représenter dans une telle assemblée à l'échelle de l'empire.
C'est dans l'église du Saint-Sauveur que se réunissaient les quelques centaines de délégués, libéraux réformateurs ou conservateurs, alors que les combats faisaient rage dans la ville, dans un des rares moments de l'histoire russe où le pluralisme et le respect de l'opinion d'autrui prévalurent et aboutirent à de véritables réformes sociales et culturelles. Beaucoup de ces délégués, dont 90 % des évêques, seront morts, exécutés, dans les dix ans qui suivirent. Le 5 décembre 1931, la cathédrale fut dynamitée et ses restes entièrement démantelés. Les autorités soviétiques révêrent de construire à la place un grand monument à la gloire du communisme; elles durent se contenter d'une piscine municipale.
Cette seule désécration devrait faire comprendre à l'opinion internationale que le lieu est un endroit mémoriel sensible. Mais c'est encore pire puisque la démolition de la cathédrale symbolisait non seulement le point culminant d'une guerre sans merci livré par le pouvoir soviétique à la religion et à ses fidèles (dont des dizaines de milliers furent exécutés et des centaines de milliers, voire des millions, furent déportés) mais aussi elle symbolisait, particulièrement en 1931 en plein essor de la collectivisation, la politique de table rase, balayant le passé, sa mémoire et les gens -- populations rurales (les soi-disant "koulaks"), minorités ethniques, intellectuels, artistes et d'autres innombrables "ennemis de classe".
La reconstruction à l'identique de la Cathédrale du Saint-Sauveur et sa consécration en 2000 pouvait être interprétée de deux façons.
Soit il s'agissait d'un acte de justice, la réparation d'un crime commis contre des millions de fidèles pour qui la déstruction de la cathédrale était devenu, au fil des décennies un des symboles forts de plusieurs vagues de répressions qu'on peut comparer à un génocide, soit il s'agissait d'une tentative de réconciliation initiée par les autorités civiles dont beaucoup des notables ont gagné leur poste sous le régime soviétique. En tout cas le lieu était mal choisi pour mettre en scène une provocation. Il ne s'agissait pas d'un concert de Sting ou de Madonna mais d'un lieu investi d'émotions aussi fortes que le Mont Valérien ou le Panthéon.
Ce n'est pas tout. On a déjà trop oublié, y compris parmi les jeunes en Russie (ce qui expliquerait la décision irréfléchie), que des manifestations en apparence anodines du genre produites par Pussy Riot étaient monnaie courante en URSS dans le cadre des campagnes incessantes de persécution contre la religion. Lors de grandes fêtes ou au cours d'un simple office, des jeunes voyous, encouragés par les autorités (comme les bandes de ceux qui commettaient les pogroms contre les Juifs sous le régime tsariste), manifestaient à l'extérieur des bâtiments religieux. Sous Staline, des groupes organisés de Komsomols organisaient de véritables raids à l'intérieur des églises, des mosquées et des synagogues. Ce qui était justement typique de ce type de harcèlement était de jouer de la musique trés fort, de faire du bruit et tout son possible pour gêner l'office. Lorsqu'en 1993 j'entrais inopinément avec un groupe de jeunes russes ethnographes amateurs dans une église de Carélie où on célébrait le culte pour la première fois depuis la fermeture par la force de la paroisse, les paroissiennes les plus âgées crurent à un raid de Komsomols ou de voyous, un dernier baroud d'honneur. Leurs regards terrorisés nous en dirent long sur l'ambiance dans laquelle se tenaient ces "manifestations spontanées" autrefois. Les longues histoires d'exécutions sommaires et de déportation qu'elles nous contèrent ensuite en s'excusant de leur acceuil méfiant allèrent bien au-delà de ce qu'on peut lire dans les livres d'histoire sur ce qu'ont subi les communaités religieuses sous le régime soviétique, particulièrement dans les années 1930.
N' y avait-il donc pas vraiement de meilleur endroit pour aller manifester son dégoût de Poutine? Pas assez de médias à la botte du régime pour faire un esclandre en direct? Pas assez de sièges de grosses sociétés s'enrichissant sur le dos du peuple? Pas assez de villas d'oligarches? Flanquer la chienlit dans une grosse fête de nouveaux riches russes à Ibiza, rayer la carosserie de toutes les grosses cylindrées de Mosou? Alors pourquoi faire payer l'addition par l'Eglise orthodoxe? Et c'est là que bequcoup de Russes modérés se posent la question: le coup médiatique réussi par Pussy Riot était-il si innocent qu'on veut aujourd'hui le présenter ou la provocation venait-elle d'ailleurs -- de quelqu'un en Occident avide de "choc des civilisations", qui aimerait jetter de l'huile sur le feu, ou pire, du Kremlin lui-même, dans l'esprit de l'incendie du Reichtag?
Quelque soit le sens du geste de Pussy Riot, s'il est à comparer à d'autres exemples d'exercice de la liberté d'expression, il est à comparer non à un geste héroïque de défiance au nom de la liberté mais à ces actes stupides tels que celui de ce pasteur du sud des États-Unis qui voulait organiser un autodafé avec le Coran. Malheureusement, malgré l'appel de certains membres proéminents de l'Eglise orthodoxe, notamment le père Victor Potapoff le régime a répondu à la stupidité par la brutalité.
" Le Huffington Post"
Oleg Kobtzeff - Олег Кобцев
РЕЛИГИОЗНЫЕ ДЕЯТЕЛИ РУССКОГО ЗАРУБЕЖЬЯ
Au Louvre, un simple quidam qui a acheté un billet pour soi-même et un petit groupe d'amis, qui a beau être bardé de diplômes, bien connaître son sujet et rester le plus discret possible, s'il n'a pas une autorisation spéciale (extrêmement difficile à obtenir), risque de se faire éjecter manu militari par les gardes ou les guides attitrés s'il osait exprimer des commentaires trop savants et trop fréquents sur l'architecture, les oeuvres d'art ou l'histoire des lieux. On imagine alors ce qui se serait passé si le groupe Pussy Riot avait choisi la Galerie des Glaces pour offrir aux visiteurs du château leur Te Deum punk. Il suffit de se rappeler de la réaction musclée des forces de police chaque fois que Act'Up ou des militants écologistes ont eux aussi essayé de s'exprimer de façon spectaculaire sur des inquiétudes pourtant très légitimes.
Mais voilà, la France est une démocratie et jamais dans une véritable démocratie une peine aussi dure que deux années de détention n'aurait été infligée. Dans la Russie de Poutine, on ne badine pas avec l'ordre public. Aussi, deux ans dans un camp russe où les conditions sont encore dignes du Goulag est une mesure répressive particulièrement violente et disproportionnée par rapport à l'esprit des droits sur l'ordre public. Cette disproportion, soulignée par les diplomaties française, américaine, allemande et celle de l'Union Européenne, est en soi une violation des droits de l'homme tels qu'ils sont définis dans les textes du conseil de l'Europe, textes dont la Russie est signataire. Faut-il pour autant faire de "Pussy Riot" un symbole des droits de l'homme et placer les condamnées sur le même piédestal que Mandela ou Gandhi?
"Une société civile dynamique et des citoyens engagés politiquement, nous dit Angela Merkel, sont une condition nécessaire à la modernisation de la Russie". Donc, non seulement effectuer un raid, certes pacifique, mais violent dans son mode d'expression, est un droit, l'accepter devrait être la norme. À lire les textes qui défendent Pussy Riot, Angela Merkel résume bien ce que l'opinion publique étrangère ignore complètement de cette affaire: la symbolique du geste et ses conséquences possibles sur les opinions publiques russe. Cette ignorance fait partie du problème et non de la solution.
Que les membres de Pussy Riot aient ou non fustigé Vladimir Poutine au cours de leur manifestation, n'est pas vraiment le centre du problème les autorités russes.
À la limite, si le "Te Deum punk" s'était déroulé dans une autre église, l'affaire n'aurait jamais quitté les pages des faits-divers locaux. Or, avoir choisi la cathédrale du Saint-Sauveur de Moscou rend le geste bien plus grave qu'un simple chahut et la réaction choquée de citoyens russes, croyants ou non, n'est pas simplement le fait de réactionnaires méchants -- équivalent russes des commandos anti-avortement. L'affaire dépasse largement le débat sur la liberté d'expression ou de la démocratie. Qu'elles se rendissent compte ou non de la gravité de leur geste, pour exprimer leur insatisfaction avec certaines tendances réactionnaires dans la société russe, souvent véhiculées par un certain clergé, certes, les manifestantes se sont attaquées à un mémorial qui pour les orthodoxes de l'ex-URSS représentent à la fois la mémoire douloureuse des répressions parmi les plus violentes de leur histoire.
Bâtie en mémoire de la libération après l'invasion napoléonienne (qui a lu ne serait-ce que Guerre et Paix sait bien comment cette expérience destructrice fut traumatisante pour ce qui l'ont subie), l'église du Saint-Sauveur devint au XIXe siècle un des monuments les plus visibles et plus somptueux de Moscou. On peut le comparer au Sacré-Coeur de Paris. C'est là que Tchaïkovski a joué en concert pour la première fois son "Ouverture de 1812". Le monument est à ce jour la plus haute église orthodoxe au monde. En 1918, en pleine tourmente révolutionnaire, un concile prévu de longue date, véritables états généraux rassemblant tous les évêques, les représentants élus des prêtres et les représentants élus des paroisses, procéda à des réformes dignes de la grande réforme Catholique résultant de la Renaissance. Parmi les nombreuses réformes, ce concile instaura l'autogestion des paroisses et fut pour les paroissiens la première occasion (outre les élections à la Douma après la Révolution de 1905) d'élire directement des délégués pour les représenter dans une telle assemblée à l'échelle de l'empire.
C'est dans l'église du Saint-Sauveur que se réunissaient les quelques centaines de délégués, libéraux réformateurs ou conservateurs, alors que les combats faisaient rage dans la ville, dans un des rares moments de l'histoire russe où le pluralisme et le respect de l'opinion d'autrui prévalurent et aboutirent à de véritables réformes sociales et culturelles. Beaucoup de ces délégués, dont 90 % des évêques, seront morts, exécutés, dans les dix ans qui suivirent. Le 5 décembre 1931, la cathédrale fut dynamitée et ses restes entièrement démantelés. Les autorités soviétiques révêrent de construire à la place un grand monument à la gloire du communisme; elles durent se contenter d'une piscine municipale.
Cette seule désécration devrait faire comprendre à l'opinion internationale que le lieu est un endroit mémoriel sensible. Mais c'est encore pire puisque la démolition de la cathédrale symbolisait non seulement le point culminant d'une guerre sans merci livré par le pouvoir soviétique à la religion et à ses fidèles (dont des dizaines de milliers furent exécutés et des centaines de milliers, voire des millions, furent déportés) mais aussi elle symbolisait, particulièrement en 1931 en plein essor de la collectivisation, la politique de table rase, balayant le passé, sa mémoire et les gens -- populations rurales (les soi-disant "koulaks"), minorités ethniques, intellectuels, artistes et d'autres innombrables "ennemis de classe".
La reconstruction à l'identique de la Cathédrale du Saint-Sauveur et sa consécration en 2000 pouvait être interprétée de deux façons.
Soit il s'agissait d'un acte de justice, la réparation d'un crime commis contre des millions de fidèles pour qui la déstruction de la cathédrale était devenu, au fil des décennies un des symboles forts de plusieurs vagues de répressions qu'on peut comparer à un génocide, soit il s'agissait d'une tentative de réconciliation initiée par les autorités civiles dont beaucoup des notables ont gagné leur poste sous le régime soviétique. En tout cas le lieu était mal choisi pour mettre en scène une provocation. Il ne s'agissait pas d'un concert de Sting ou de Madonna mais d'un lieu investi d'émotions aussi fortes que le Mont Valérien ou le Panthéon.
Ce n'est pas tout. On a déjà trop oublié, y compris parmi les jeunes en Russie (ce qui expliquerait la décision irréfléchie), que des manifestations en apparence anodines du genre produites par Pussy Riot étaient monnaie courante en URSS dans le cadre des campagnes incessantes de persécution contre la religion. Lors de grandes fêtes ou au cours d'un simple office, des jeunes voyous, encouragés par les autorités (comme les bandes de ceux qui commettaient les pogroms contre les Juifs sous le régime tsariste), manifestaient à l'extérieur des bâtiments religieux. Sous Staline, des groupes organisés de Komsomols organisaient de véritables raids à l'intérieur des églises, des mosquées et des synagogues. Ce qui était justement typique de ce type de harcèlement était de jouer de la musique trés fort, de faire du bruit et tout son possible pour gêner l'office. Lorsqu'en 1993 j'entrais inopinément avec un groupe de jeunes russes ethnographes amateurs dans une église de Carélie où on célébrait le culte pour la première fois depuis la fermeture par la force de la paroisse, les paroissiennes les plus âgées crurent à un raid de Komsomols ou de voyous, un dernier baroud d'honneur. Leurs regards terrorisés nous en dirent long sur l'ambiance dans laquelle se tenaient ces "manifestations spontanées" autrefois. Les longues histoires d'exécutions sommaires et de déportation qu'elles nous contèrent ensuite en s'excusant de leur acceuil méfiant allèrent bien au-delà de ce qu'on peut lire dans les livres d'histoire sur ce qu'ont subi les communaités religieuses sous le régime soviétique, particulièrement dans les années 1930.
N' y avait-il donc pas vraiement de meilleur endroit pour aller manifester son dégoût de Poutine? Pas assez de médias à la botte du régime pour faire un esclandre en direct? Pas assez de sièges de grosses sociétés s'enrichissant sur le dos du peuple? Pas assez de villas d'oligarches? Flanquer la chienlit dans une grosse fête de nouveaux riches russes à Ibiza, rayer la carosserie de toutes les grosses cylindrées de Mosou? Alors pourquoi faire payer l'addition par l'Eglise orthodoxe? Et c'est là que bequcoup de Russes modérés se posent la question: le coup médiatique réussi par Pussy Riot était-il si innocent qu'on veut aujourd'hui le présenter ou la provocation venait-elle d'ailleurs -- de quelqu'un en Occident avide de "choc des civilisations", qui aimerait jetter de l'huile sur le feu, ou pire, du Kremlin lui-même, dans l'esprit de l'incendie du Reichtag?
Quelque soit le sens du geste de Pussy Riot, s'il est à comparer à d'autres exemples d'exercice de la liberté d'expression, il est à comparer non à un geste héroïque de défiance au nom de la liberté mais à ces actes stupides tels que celui de ce pasteur du sud des États-Unis qui voulait organiser un autodafé avec le Coran. Malheureusement, malgré l'appel de certains membres proéminents de l'Eglise orthodoxe, notamment le père Victor Potapoff le régime a répondu à la stupidité par la brutalité.
" Le Huffington Post"
Oleg Kobtzeff - Олег Кобцев
РЕЛИГИОЗНЫЕ ДЕЯТЕЛИ РУССКОГО ЗАРУБЕЖЬЯ
«Nous appelons nos fidèles à prier afin d’obtenir le pardon pour les torts, les injustices et tous les maux infligés réciproquement» , peut-on lire dans l’appel historique à la réconciliation polono-russe signé vendredi 17 août, au palais royal de Varsovie, par Kirill 1er , patriarche de l’Église orthodoxe de Russie, et Mgr Jozef Michalik, président de la Conférence des évêques catholiques de Pologne.
«Nous sommes convaincus que c’est un premier pas, le plus important, vers le rétablissement de la confiance mutuelle sans laquelle il n’y a pas de communauté durable ni de réconciliation pleine et entière» , déclarent les deux responsables d’Église, promettant de «s’engager dans de nouveaux efforts qui doivent rapprocher nos Églises et nos peuples» .
«Nous sommes convaincus que c’est un premier pas, le plus important, vers le rétablissement de la confiance mutuelle sans laquelle il n’y a pas de communauté durable ni de réconciliation pleine et entière» , déclarent les deux responsables d’Église, promettant de «s’engager dans de nouveaux efforts qui doivent rapprocher nos Églises et nos peuples» .
Les deux signataires promettent aussi de «défendre le droit à la présence de la religion dans la vie publique» . Ils affirment : «Aujourd’hui, nos peuples font face à de nouveaux défis. Sous prétexte de protéger la laïcité ou de défendre les libertés, les principes fondamentaux du Décalogue sont mis en doute. Nous assistons à la promotion de l’avortement, de l’euthanasie, des mariages homosexuels et du consumérisme. Les valeurs traditionnelles sont rejetées et les symboles religieux supprimés de l’espace public.»
Cet acte commun «de fraternité et d’obéissance à la volonté du Christ» est une nouvelle étape importante pour le rapprochement entre les deux Églises, rapporte Radio Vatican. Mgr Michalik a déjà précisé que cet événement ne devait pas être interprété sous un angle politique, mais comme «un pas sur le chemin du pardon» . Suite LA CROIX
...................................................
Патриарх Московский и всея Руси Кирилл и глава польской Конференции католических епископов митрополит Юзеф Михалик подписали в пятницу в Варшаве совместное послание народам России и Польши.
Церемония состоялась в Королевском дворце.
"После второй мировой войны и болезненного опыта атеизма, навязанного нашим народам, сегодня мы вступаем на путь духовного и материального обновления. Чтобы быть постоянным, это обновление должно стать прежде всего обновлением человека, а через человека - обновлением взаимных отношений между Церквами и народами", - сказано в документе.
Как отмечено в нем, примирение подразумевает готовность прощать пережитые обиды и несправедливости.
"Мы призываем наших верующих просить прощения за нанесенные друг другу обиды, несправедливость и всякое зло. Мы верим, что это первый и самый важный шаг к восстановлению взаимного доверия, без которого нет ни прочного человеческого сообщества, ни подлинного примирения", - говорится в послании.
При этом, продолжили авторы документа, прощение не означает забвения.
"Простить - значит отказаться от мести и ненависти, участвовать в созидании согласия и братства между людьми, нашими народами и странами", - подчеркнуто в послании.
Как сказано в нем, русский и польский народы объединяют христианские ценности, а также опыт второй мировой войны и период репрессий. В то время жертвами оказались миллионы невинных людей, "о чем напоминают многочисленные места казней и могилы, находящиеся как на русской, так и на польской земле".
Патриарх Кирилл и глава польских католиков призвали историков к объективному исследованию прошлого, усилия которых должны быть направлены на установление "нефальсифицированной исторической истины".
"Мы считаем, что прочное примирение как фундамент мирного будущего может быть достигнуто лишь на основе полной правды о нашем общем прошлом", - говорится в послании.
Авторы документа также выразили готовность совместно защищать религиозную свободу, отстаивать законное право религии на присутствие в публичной сфере, противостоять разрушению моральных принципов, абортам, эвтаназии, однополым союзам, потребительству, изгнанию религиозных символов из общественного пространства.
В документе уделено внимание и вопросу воспитания молодежи в духе христианства.
Совместное послание готовилось несколько лет Московским патриархатом и Католической церковью Польши. Его подписание состоялось в рамках первого в истории посещения Польши патриархом Московским и всея Руси.
Cet acte commun «de fraternité et d’obéissance à la volonté du Christ» est une nouvelle étape importante pour le rapprochement entre les deux Églises, rapporte Radio Vatican. Mgr Michalik a déjà précisé que cet événement ne devait pas être interprété sous un angle politique, mais comme «un pas sur le chemin du pardon» . Suite LA CROIX
...................................................
Патриарх Московский и всея Руси Кирилл и глава польской Конференции католических епископов митрополит Юзеф Михалик подписали в пятницу в Варшаве совместное послание народам России и Польши.
Церемония состоялась в Королевском дворце.
"После второй мировой войны и болезненного опыта атеизма, навязанного нашим народам, сегодня мы вступаем на путь духовного и материального обновления. Чтобы быть постоянным, это обновление должно стать прежде всего обновлением человека, а через человека - обновлением взаимных отношений между Церквами и народами", - сказано в документе.
Как отмечено в нем, примирение подразумевает готовность прощать пережитые обиды и несправедливости.
"Мы призываем наших верующих просить прощения за нанесенные друг другу обиды, несправедливость и всякое зло. Мы верим, что это первый и самый важный шаг к восстановлению взаимного доверия, без которого нет ни прочного человеческого сообщества, ни подлинного примирения", - говорится в послании.
При этом, продолжили авторы документа, прощение не означает забвения.
"Простить - значит отказаться от мести и ненависти, участвовать в созидании согласия и братства между людьми, нашими народами и странами", - подчеркнуто в послании.
Как сказано в нем, русский и польский народы объединяют христианские ценности, а также опыт второй мировой войны и период репрессий. В то время жертвами оказались миллионы невинных людей, "о чем напоминают многочисленные места казней и могилы, находящиеся как на русской, так и на польской земле".
Патриарх Кирилл и глава польских католиков призвали историков к объективному исследованию прошлого, усилия которых должны быть направлены на установление "нефальсифицированной исторической истины".
"Мы считаем, что прочное примирение как фундамент мирного будущего может быть достигнуто лишь на основе полной правды о нашем общем прошлом", - говорится в послании.
Авторы документа также выразили готовность совместно защищать религиозную свободу, отстаивать законное право религии на присутствие в публичной сфере, противостоять разрушению моральных принципов, абортам, эвтаназии, однополым союзам, потребительству, изгнанию религиозных символов из общественного пространства.
В документе уделено внимание и вопросу воспитания молодежи в духе христианства.
Совместное послание готовилось несколько лет Московским патриархатом и Католической церковью Польши. Его подписание состоялось в рамках первого в истории посещения Польши патриархом Московским и всея Руси.
Le patriarche de l'Eglise orthodoxe d'Ethiopie, l'abuna Paulos, est décédé à l'âge de 76 ans, a annoncé jeudi le gouvernement éthiopien, sans préciser ni la date ni les circonstances de sa mort. "Sa Sainteté est décédée", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement éthiopien Shimeles Kemal, sans fournir de détails.Le site internet du ministère éthiopien des Affaires étrangères indiquait jeudi qu'il était soigné ces dernières semaines pour une maladie non précisée.L'abuna Paulos était depuis 1992 le plus haut dignitaire de l'Eglise orthodoxe d'Ethiopie.
Près des deux-tiers des quelque 83 millions d'Ethiopiens sont chrétiens et la majorité d'entre eux suivent le rite orthodoxe. Les musulmans représentent officiellement 30% de la population. Les responsables de l'Eglise, qui revendique quelque 40 millions de fidèles, devaient se réunir vendredi pour organiser les funérailles du patriarche.M. Shimeles a indiqué n'avoir "aucune information" sur une éventuelle présence à ces funérailles du Premier ministre Meles Zenawi, récemment déclaré absent pour des raisons de santé et qui n'a pas été vu en public depuis juin.
L'Eglise d'Ethiopie est l'une des Eglises "orthodoxes orientales" (également appelées "pré- ou non-chalcadoniennes"), auxquelles fut notamment consacré le numéro 20 du "Messager de l'Eglise russe"
Près des deux-tiers des quelque 83 millions d'Ethiopiens sont chrétiens et la majorité d'entre eux suivent le rite orthodoxe. Les musulmans représentent officiellement 30% de la population. Les responsables de l'Eglise, qui revendique quelque 40 millions de fidèles, devaient se réunir vendredi pour organiser les funérailles du patriarche.M. Shimeles a indiqué n'avoir "aucune information" sur une éventuelle présence à ces funérailles du Premier ministre Meles Zenawi, récemment déclaré absent pour des raisons de santé et qui n'a pas été vu en public depuis juin.
L'Eglise d'Ethiopie est l'une des Eglises "orthodoxes orientales" (également appelées "pré- ou non-chalcadoniennes"), auxquelles fut notamment consacré le numéro 20 du "Messager de l'Eglise russe"
L'abuna Paulos était l'un des présidents du Conseil oecuménique des Eglises (COE), organisation qui dit regrouper 349 Eglises chrétiennes de par le monde. Né en 1935 dans la région septentrionale du Tigré, fils d'un prêtre, il fut d'abord moine, prêtre puis évêque. En 1976, il est emprisonné par le régime militaire du Derg, présidé par Mengistu Haile Mariam. Libéré, il fuit aux Etats-Unis, où il obtient un doctorat de l'Université de Princeton. Il ne revient en Ethiopie qu'en 1991, peu après la conquête du pouvoir par Meles Zenawi, à la tête d'une rébellion.
Il est considéré comme ayant contribué aux négociations qui ont abouti en 2000 à la fin de la guerre frontalière entre l'Ethiopie et l'Erythrée. Cette même année, il reçoit la médaille Nansen, attribuée par le Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (HCR), pour le rôle de son Eglise dans le soutien aux réfugiés.....SUITE Slate Afrique avec l'AFP
Un lien vers l'interview Yannick Provos "Nous sommes là pour servir le peuple"
Il est considéré comme ayant contribué aux négociations qui ont abouti en 2000 à la fin de la guerre frontalière entre l'Ethiopie et l'Erythrée. Cette même année, il reçoit la médaille Nansen, attribuée par le Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (HCR), pour le rôle de son Eglise dans le soutien aux réfugiés.....SUITE Slate Afrique avec l'AFP
Un lien vers l'interview Yannick Provos "Nous sommes là pour servir le peuple"
L’un des évènements centraux de la visite du Patriarche Cyrille en Pologne sera la signature d’un document sur la réconciliation des peuples russe et polonais conjointement avec le chef de l’Église catholique dans ce pays, l’archevêque Yuzef Mihalik. Parlez-nous de ce document, s’il-vous-plaît.
Nous sommes profondément convaincus de ce que les relations entre les peuples de Russie et de Pologne, souvent assombries par la haine, les guerres et l’hostilité mutuelle au cours de l’histoire, peuvent et doivent s’améliorer. Ce n’est pas une exigence de la conjoncture politique, mais un défi de notre époque. Alors que l’héritage chrétien de l’Europe est soumis à révision, alors que les valeurs traditionnelles sont remises en question par les adeptes du politiquement correct et du sécularisme militant, les chrétiens ont vocation à s’unir pour défendre leur vision de la vertu et de la justice. Forts de cette approche, nous avons entamé un dialogue fraternel avec les catholiques de Pologne, dont le résultat doit être la signature d’un document sur la réconciliation des peuples des deux pays. L’élaboration de ce projet a occupé un certain temps, mais nous sommes parvenus à une bonne compréhension mutuelle sur un grand nombre de points.
Nous sommes profondément convaincus de ce que les relations entre les peuples de Russie et de Pologne, souvent assombries par la haine, les guerres et l’hostilité mutuelle au cours de l’histoire, peuvent et doivent s’améliorer. Ce n’est pas une exigence de la conjoncture politique, mais un défi de notre époque. Alors que l’héritage chrétien de l’Europe est soumis à révision, alors que les valeurs traditionnelles sont remises en question par les adeptes du politiquement correct et du sécularisme militant, les chrétiens ont vocation à s’unir pour défendre leur vision de la vertu et de la justice. Forts de cette approche, nous avons entamé un dialogue fraternel avec les catholiques de Pologne, dont le résultat doit être la signature d’un document sur la réconciliation des peuples des deux pays. L’élaboration de ce projet a occupé un certain temps, mais nous sommes parvenus à une bonne compréhension mutuelle sur un grand nombre de points.
Le document exclue toute référence politique. Son texte s’appuie sur les idées chrétiennes de péché et de pardon, sans lesquelles la réconciliation de nos peuples peut rester vide de sens. Nous nous adressons aux Russes et Polonais qui comprennent que rechercher qui a tort et qui a raison, suivre la voie de l’orgueil et de la hauteur est contraire à la conscience chrétienne. En appelant les Russes et les Polonais à l’amitié et à l’amour fraternel, nous croyons que la réconciliation est possible en nous appuyant sur une foi sincère, avec l’aide de Dieu qui bénit toute bonne entreprise.
Les Églises des deux pays peuvent-elles vraiment contribuer à améliorer les relations entre Russes et Polonais ?
Le christianisme est la religion dominante depuis des siècles tant en Russie qu’en Pologne. Il détermine en grande partie le système de valeurs et le mode de vie de nos pays. La plupart des Russes vivent leur vie spirituelle dans l’Église orthodoxe russe, tandis qu’une écrasante majorité de Polonais appartient à l’Église catholique polonaise. Cette circonstance exige que nos Églises soient impliquées dans la vie civile. Les gens voient en effet dans l’Église une autorité, ils veulent entendre son opinion sur les questions les plus diverses.
Les Russes et les Polonais ont partagé plusieurs siècles d’histoire commune. Nous sommes originaires de la même famille slave, nous sommes voisins, nous sommes chrétiens. Nos relations n’ont pas toujours suivi un développement progressif, elles sont faites aussi d’époques difficiles et de moments tragiques. Malheureusement, ce sont ces derniers épisodes qui dominent dans notre mémoire historique, qui font l’objet de l’attention soutenue de certains courants sociaux et des journalistes. Je suis profondément convaincu de la fausseté de ces tendances. En tant que parents et en tant que chrétiens nous devons avancer à la rencontre l’un de l’autre avec un cœur ouvert.
Les communautés religieuses peuvent contribuer à cette rencontre. L’Église n’est pas soutenue par la conjoncture, elle n’exprime les intérêts d’aucun groupe politique. Elle est constante dans sa vocation, l’infatigable annonce des vérités évangéliques que nous a léguées Jésus Christ, des idéaux en germe dans les Écritures saintes et qui parlent à tout homme de bonne volonté, croyant ou non. La paix, l’amour, le pardon mutuel. L’Église, en utilisant les ressources dont elle dispose – la mission, la pastorale, le service social – contribue à ce que ces notions soient déterminantes dans les relations entre les gens et entre les peuples.
Le Patriarcat de Moscou et l’Église catholique de Pologne ont déjà fait des pas concrets pour aider au renforcement des relations russo-polonaises. Je pense en premier lieu à l’adresse aux peuples de Russie et de Pologne dont j’ai déjà parlé, préparée par nos Églises. Ce document exprime notre approche chrétienne commune des relations russo-polonaises.
La Pologne est l’un des principaux bastions du catholicisme en Europe. Peut-on interpréter la visite du Patriarche dans ce pays comme un signal donné au Vatican, y compris dans la perspective d’une rencontre entre le Pape et le Patriarche de Moscou ?
Le Patriarche visite la Pologne avant tout à l’invitation du métropolite Sabbas, Primat de l’Église orthodoxe de Pologne, accomplissant ainsi une visite fraternelle à une autre Église orthodoxe locale.
Néanmoins, le fait que la Pologne est principalement un pays catholique, que la majorité de sa population appartient à l’Église catholique est une circonstance importante. Cet aspect donne effectivement à la visite du Primat de l’Église orthodoxe russe en Pologne une dimension particulière, d’autant plus que c’est la première visite d’un Primat de l’Église orthodoxe russe dans ce pays. On sait que Sa Sainteté rencontrera le presidium de la Conférence des évêques catholiques de Pologne et signera avec l’archevêque Yuzef Mihalik un message commun aux peuples de Russie et de Pologne.
On peut dire que la visite du Patriarche en Pologne a pour enjeu de contribuer au développement du dialogue avec l’Église catholique de ce pays et à la réconciliation des peuples russe et polonais qui ont connu des périodes difficiles d’hostilité et d’incompréhension mutuelles.
Quelle appréciation donneriez-vous des démarches entreprises par la Pologne pour défendre les racines chrétiennes de l’Europe ?
SUITE MOSPAT
Les Églises des deux pays peuvent-elles vraiment contribuer à améliorer les relations entre Russes et Polonais ?
Le christianisme est la religion dominante depuis des siècles tant en Russie qu’en Pologne. Il détermine en grande partie le système de valeurs et le mode de vie de nos pays. La plupart des Russes vivent leur vie spirituelle dans l’Église orthodoxe russe, tandis qu’une écrasante majorité de Polonais appartient à l’Église catholique polonaise. Cette circonstance exige que nos Églises soient impliquées dans la vie civile. Les gens voient en effet dans l’Église une autorité, ils veulent entendre son opinion sur les questions les plus diverses.
Les Russes et les Polonais ont partagé plusieurs siècles d’histoire commune. Nous sommes originaires de la même famille slave, nous sommes voisins, nous sommes chrétiens. Nos relations n’ont pas toujours suivi un développement progressif, elles sont faites aussi d’époques difficiles et de moments tragiques. Malheureusement, ce sont ces derniers épisodes qui dominent dans notre mémoire historique, qui font l’objet de l’attention soutenue de certains courants sociaux et des journalistes. Je suis profondément convaincu de la fausseté de ces tendances. En tant que parents et en tant que chrétiens nous devons avancer à la rencontre l’un de l’autre avec un cœur ouvert.
Les communautés religieuses peuvent contribuer à cette rencontre. L’Église n’est pas soutenue par la conjoncture, elle n’exprime les intérêts d’aucun groupe politique. Elle est constante dans sa vocation, l’infatigable annonce des vérités évangéliques que nous a léguées Jésus Christ, des idéaux en germe dans les Écritures saintes et qui parlent à tout homme de bonne volonté, croyant ou non. La paix, l’amour, le pardon mutuel. L’Église, en utilisant les ressources dont elle dispose – la mission, la pastorale, le service social – contribue à ce que ces notions soient déterminantes dans les relations entre les gens et entre les peuples.
Le Patriarcat de Moscou et l’Église catholique de Pologne ont déjà fait des pas concrets pour aider au renforcement des relations russo-polonaises. Je pense en premier lieu à l’adresse aux peuples de Russie et de Pologne dont j’ai déjà parlé, préparée par nos Églises. Ce document exprime notre approche chrétienne commune des relations russo-polonaises.
La Pologne est l’un des principaux bastions du catholicisme en Europe. Peut-on interpréter la visite du Patriarche dans ce pays comme un signal donné au Vatican, y compris dans la perspective d’une rencontre entre le Pape et le Patriarche de Moscou ?
Le Patriarche visite la Pologne avant tout à l’invitation du métropolite Sabbas, Primat de l’Église orthodoxe de Pologne, accomplissant ainsi une visite fraternelle à une autre Église orthodoxe locale.
Néanmoins, le fait que la Pologne est principalement un pays catholique, que la majorité de sa population appartient à l’Église catholique est une circonstance importante. Cet aspect donne effectivement à la visite du Primat de l’Église orthodoxe russe en Pologne une dimension particulière, d’autant plus que c’est la première visite d’un Primat de l’Église orthodoxe russe dans ce pays. On sait que Sa Sainteté rencontrera le presidium de la Conférence des évêques catholiques de Pologne et signera avec l’archevêque Yuzef Mihalik un message commun aux peuples de Russie et de Pologne.
On peut dire que la visite du Patriarche en Pologne a pour enjeu de contribuer au développement du dialogue avec l’Église catholique de ce pays et à la réconciliation des peuples russe et polonais qui ont connu des périodes difficiles d’hostilité et d’incompréhension mutuelles.
Quelle appréciation donneriez-vous des démarches entreprises par la Pologne pour défendre les racines chrétiennes de l’Europe ?
SUITE MOSPAT
D`importants travaux de restauration s’effectuent en l’Église-Mémorial St Job à Bruxelles au cours desquels a été mis à jour un cylindre de plomb scellé, auquel était adjoint un document écrit à la main, enroulé dans un tube de verre qui fut brisé lors des travaux,révélant ainsi son contenu. Le texte de cet écrit a été transmis à diverses instances compétentes dont les commentaires ont été diffusés par la presse et l`Internet, suscitant diverses interprétations.
Notre Diocèse tient à faire la mise au point suivante:
1. L’Église-Mémorial St Job a Bruxelles, a été construite en 1936 et dédiée é la mémoire du Tsar Martyr Nicolas II et de sa famille assassinée avec lui, ainsi qu`à toutes les victimes de la Révolution Russe.
2. En 1940, des restes de la Famille Impériale (infime partie de ce qui a été découvert peu après l’assassinat), transmis en 1920, par le juge Sokolov lui-même, avant sa propre mort au prince Chirinsky-Chikhmatov ont été solennellement remis au Métropolite Serafim, alors évêque diocésain de l`Europe Occidentale, qui les transmit plus tard à l`église St Job.
3. Le 1er octobre 1950, la Consécration Solennelle du sanctuaire et de l`église a été célébrée par le Primat de l`Eglise Russe à l`Étranger le Métropolite Anastase. Les restes placés dans un cylindre de plomb furent scellés et emmurés dans l`église.
Notre Diocèse tient à faire la mise au point suivante:
1. L’Église-Mémorial St Job a Bruxelles, a été construite en 1936 et dédiée é la mémoire du Tsar Martyr Nicolas II et de sa famille assassinée avec lui, ainsi qu`à toutes les victimes de la Révolution Russe.
2. En 1940, des restes de la Famille Impériale (infime partie de ce qui a été découvert peu après l’assassinat), transmis en 1920, par le juge Sokolov lui-même, avant sa propre mort au prince Chirinsky-Chikhmatov ont été solennellement remis au Métropolite Serafim, alors évêque diocésain de l`Europe Occidentale, qui les transmit plus tard à l`église St Job.
3. Le 1er octobre 1950, la Consécration Solennelle du sanctuaire et de l`église a été célébrée par le Primat de l`Eglise Russe à l`Étranger le Métropolite Anastase. Les restes placés dans un cylindre de plomb furent scellés et emmurés dans l`église.
4. Le document cité plus haut atteste formellement tout ce qui est écrit ici. Ce texte décrit dans le détail le contenu, les dates, les lieux et les personnes impliquées.Toutes les personnes agissantes sont notoirement reconnues comme responsables,irréprochables, fidèles de par les fonctions qu’ils ont occupées, témoins des faits révélés,leurs signatures faisant foi.
5. Par ailleurs, il nous faut préciser de façon solennelle que ce document trouvé lors des travaux, n’est PAS pour nous une révélation, puisque sa photocopie existe dans les archives de l’Église-Mémorial. D’autres copies ont été entre les mains de la hiérarchie de notre Église depuis longtemps. Ce document a maintes fois été étudié et cité. De plus, son contenu a été publié plusieurs fois (notamment en 2001 dans un ouvrage de l’historien Nicolas Ross paru aux Éditions l’Âge d’Homme à Lausanne ).
6. Depuis 1981, les Nouveaux Martyrs de l’Église Russe, avec le Tsar Martyr Nicolas, ont été canonisés. Ils sont glorifiés comme SAINTS. Leurs restes authentifiés sont donc des RELIQUES.
7. Les reliques du Tsar Martyr sont actuellement, comme il se doit, placées dans l’église. Elles sont restées scellées et le document replacé dans un nouveau tube de verre, le tout emmuré comme auparavant.
8. Les reliques, en aucun cas, ne peuvent subir quelque manipulation que ce soit. Elles ne peuvent qu’être destinées à la vénération des fidèles.
Lien "L’ÉGLISE RUSSE À L’ÉTRANGER"
et en Russe
5. Par ailleurs, il nous faut préciser de façon solennelle que ce document trouvé lors des travaux, n’est PAS pour nous une révélation, puisque sa photocopie existe dans les archives de l’Église-Mémorial. D’autres copies ont été entre les mains de la hiérarchie de notre Église depuis longtemps. Ce document a maintes fois été étudié et cité. De plus, son contenu a été publié plusieurs fois (notamment en 2001 dans un ouvrage de l’historien Nicolas Ross paru aux Éditions l’Âge d’Homme à Lausanne ).
6. Depuis 1981, les Nouveaux Martyrs de l’Église Russe, avec le Tsar Martyr Nicolas, ont été canonisés. Ils sont glorifiés comme SAINTS. Leurs restes authentifiés sont donc des RELIQUES.
7. Les reliques du Tsar Martyr sont actuellement, comme il se doit, placées dans l’église. Elles sont restées scellées et le document replacé dans un nouveau tube de verre, le tout emmuré comme auparavant.
8. Les reliques, en aucun cas, ne peuvent subir quelque manipulation que ce soit. Elles ne peuvent qu’être destinées à la vénération des fidèles.
Lien "L’ÉGLISE RUSSE À L’ÉTRANGER"
et en Russe
Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie se rendra du 16 au 19 août en Pologne, à l'invitation du métropolite Sabba de Varsovie, primat de l'Eglise orthodoxe locale. Ce sera la première visite d'un patriarche de Moscou dans ce pays. Au cours de celle-ci, le primat de l'Eglise orthodoxe russe rencontrera l'épiscopat, le clergé et des fidèles orthodoxes, mais aussi des représentants de l'Eglise catholique.
Lors de cette visite de quatre jours, la première jamais effectuée par un patriarche de Russie dans la très catholique Pologne, le chef de l'Eglise orthodoxe russe doit signer vendredi avec le chef de l'Eglise catholique polonaise, Mgr Jozef Michalik, un appel inédit à la réconciliation polono-russe. Invité officiellement par le chef de l'Eglise orthodoxe polonaise, Mgr Sabba, le patriarche Cyrille doit rencontrer le président Bronislaw Komorowski, les députés et les sénateurs.
Lors de cette visite de quatre jours, la première jamais effectuée par un patriarche de Russie dans la très catholique Pologne, le chef de l'Eglise orthodoxe russe doit signer vendredi avec le chef de l'Eglise catholique polonaise, Mgr Jozef Michalik, un appel inédit à la réconciliation polono-russe. Invité officiellement par le chef de l'Eglise orthodoxe polonaise, Mgr Sabba, le patriarche Cyrille doit rencontrer le président Bronislaw Komorowski, les députés et les sénateurs.
Le 19 août, solennité de la Transfiguration du Seigneur selon le calendrier julien, le patriarche Cyrille concélébrera la divine liturgie au métropolite Sabba sur le mont Grabarka, principal lieu de pèlerinage orthodoxe en Pologne (est), le haut-lieu du culte orthodoxe en Pologne,( pays de 38,2 millions d'habitants dont un demi-million d'orthodoxes, selon les statistiques officielles). Les relations difficiles que la Pologne et la Russie ont entretenues tout au long de leur histoire, avec la domination russe sur une bonne partie de la Pologne au XIXe siècle et les 50 ans de communisme imposé par Moscou, comprennent également de nombreux conflits entre orthodoxes russes et catholiques polonais.
Le patriarche Cyrille signera un message commun avec le président de la Conférence des évêques catholiques de Pologne, l'archevêque Jozef Michalik, adressé aux chrétiens de Pologne et de Russie. Ce message doit donner un nouveau souffle au dialogue entre les catholiques polonais et les orthodoxes russes et encourager la réconciliation entre les deux nations.
Comme l'a souligné le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, ce message n'aura aucune dimension politique et sera fondé sur les valeurs évangéliques. "En tant que frères et chrétiens, nous devons aller à la rencontre les uns des autres avec un coeur ouvert", a affirmé Mgr Hilarion.
Программа
16 августа (четверг)
14.00 Молебен в Варшавском кафедральном соборе св. Марии Магдалины
Встреча с Президиумом Конференции католических епископов Польши
Встреча с Президентом Республики Польша Брониславом Коморовским
17 августа (пятница)
Встреча с Маршалом Сената Польши Богданом Борусевичем
12.00 Подписание Святейшим Патриархом Кириллом и Митрополитом Юзефом Михаликом Совместного послания народам России и Польши
Возложение венка к Могиле неизвестного солдата
Возложение венка к Мемориалу Советским воинам-освободителям
18 августа (суббота)
Посещение Никольского кафедрального собора г. Белостока
Посещение храма Святого Духа в г. Белостоке
Посещение Супрасльского мужского монастыря
Посещение Троицкого храма в г. Гайновке
18.00 Всенощное бдение в Марфо-Мариинском женском монастыре на Святой горе Грабарке
19 августа (воскресенье)
9.30 Божественная литургия в Марфо-Мариинском женском монастыре на Святой горе Грабарке
Le patriarche Cyrille signera un message commun avec le président de la Conférence des évêques catholiques de Pologne, l'archevêque Jozef Michalik, adressé aux chrétiens de Pologne et de Russie. Ce message doit donner un nouveau souffle au dialogue entre les catholiques polonais et les orthodoxes russes et encourager la réconciliation entre les deux nations.
Comme l'a souligné le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, ce message n'aura aucune dimension politique et sera fondé sur les valeurs évangéliques. "En tant que frères et chrétiens, nous devons aller à la rencontre les uns des autres avec un coeur ouvert", a affirmé Mgr Hilarion.
Программа
16 августа (четверг)
14.00 Молебен в Варшавском кафедральном соборе св. Марии Магдалины
Встреча с Президиумом Конференции католических епископов Польши
Встреча с Президентом Республики Польша Брониславом Коморовским
17 августа (пятница)
Встреча с Маршалом Сената Польши Богданом Борусевичем
12.00 Подписание Святейшим Патриархом Кириллом и Митрополитом Юзефом Михаликом Совместного послания народам России и Польши
Возложение венка к Могиле неизвестного солдата
Возложение венка к Мемориалу Советским воинам-освободителям
18 августа (суббота)
Посещение Никольского кафедрального собора г. Белостока
Посещение храма Святого Духа в г. Белостоке
Посещение Супрасльского мужского монастыря
Посещение Троицкого храма в г. Гайновке
18.00 Всенощное бдение в Марфо-Мариинском женском монастыре на Святой горе Грабарке
19 августа (воскресенье)
9.30 Божественная литургия в Марфо-Мариинском женском монастыре на Святой горе Грабарке
Le Patriarcat de Constantinople exprime sa plus vive inquiétude face à la recrudescence de violence se propageant aujourd’hui à travers le monde.
De l’Amérique à l’Afrique, en passant par l’Europe et l’Asie, tous les continents sont confrontés à des phénomènes d’intolérance qui non seulement fragilisent la paix mondiale, mais qui sont autant de négations de la dignité humaine. Meurtres racistes, génocides, nettoyages ethniques, antisémitisme, destructions de lieux de culte, etc. constituent des actes barbares qu’il convient de dénoncer haut et fort, en particulier lorsqu’ils se couvrent du voile de la religion pour s’en justifier.
De l’Amérique à l’Afrique, en passant par l’Europe et l’Asie, tous les continents sont confrontés à des phénomènes d’intolérance qui non seulement fragilisent la paix mondiale, mais qui sont autant de négations de la dignité humaine. Meurtres racistes, génocides, nettoyages ethniques, antisémitisme, destructions de lieux de culte, etc. constituent des actes barbares qu’il convient de dénoncer haut et fort, en particulier lorsqu’ils se couvrent du voile de la religion pour s’en justifier.
Le Patriarcat est particulièrement préoccupé par les situations au Moyen-Orient, ou encore au Nigéria et au Soudan. Les affrontements entre Chrétiens et Musulmans dans ces parties du monde doivent être dépassés par le renforcement de l’amour du prochain, en tant que l’expression du lien pacifique unissant chaque être humain. Le Patriarcat est aussi très soucieux de l’avenir du peuple de Syrie et de l’avenir des Chrétiens dans ce pays, appelant tous les protagonistes du conflit à faire taire les armes, au vu de l’urgence de la situation humanitaire.
La solution à ces conflits passe avant tout par le dialogue. Car, plus qu’une meilleure compréhension de nos différences, le dialogue constitue un facteur de transformation et de réconciliation. Dès lors, les dirigeants religieux du monde ont l’obligation morale de résister à la guerre et de promouvoir la paix en tant que nécessité essentielle. Les dirigeants religieux doivent s’atteler, lorsqu’ils dialoguent, à affirmer la paix de Dieu dans un monde d’agitation. Le religieux ne peut et ne doit pas servir de fondement à la guerre et au conflit, en se servant du levier du fondamentalisme et du fanatisme à des fins purement politiques. En effet, nous répétons inlassablement qu’un crime au nom de la religion et un crime contre la religion. Le dialogue constitue alors l’unique signe d’espérance pouvant nous conduire à la découverte de la paix.
Aussi, Sa Toute Sainteté, le Patriarche Œcuménique Bartholomée et l’ensemble de son Patriarcat expriment leur solidarité et compassion à toutes les communautés affectées par ces violences. Ils adressent notamment un ardent appel à toutes les Eglises autocéphales Orthodoxes, à toutes les Eglises et communautés religieuses, ainsi qu’aux Organisations Internationales, qu’aux Etats, sans oublier à toute personne de bonne volonté afin de contribuer à la victoire de la paix sur la guerre et sur la haine.
Le Phanar, le 14 août 2012
Le Secrétariat en chef du Saint et Sacré Synode
La solution à ces conflits passe avant tout par le dialogue. Car, plus qu’une meilleure compréhension de nos différences, le dialogue constitue un facteur de transformation et de réconciliation. Dès lors, les dirigeants religieux du monde ont l’obligation morale de résister à la guerre et de promouvoir la paix en tant que nécessité essentielle. Les dirigeants religieux doivent s’atteler, lorsqu’ils dialoguent, à affirmer la paix de Dieu dans un monde d’agitation. Le religieux ne peut et ne doit pas servir de fondement à la guerre et au conflit, en se servant du levier du fondamentalisme et du fanatisme à des fins purement politiques. En effet, nous répétons inlassablement qu’un crime au nom de la religion et un crime contre la religion. Le dialogue constitue alors l’unique signe d’espérance pouvant nous conduire à la découverte de la paix.
Aussi, Sa Toute Sainteté, le Patriarche Œcuménique Bartholomée et l’ensemble de son Patriarcat expriment leur solidarité et compassion à toutes les communautés affectées par ces violences. Ils adressent notamment un ardent appel à toutes les Eglises autocéphales Orthodoxes, à toutes les Eglises et communautés religieuses, ainsi qu’aux Organisations Internationales, qu’aux Etats, sans oublier à toute personne de bonne volonté afin de contribuer à la victoire de la paix sur la guerre et sur la haine.
Le Phanar, le 14 août 2012
Le Secrétariat en chef du Saint et Sacré Synode
Les lecteurs de P.O. savent qu'un débat très animé, passionnel même, se déroule les derniers mois en Russie à propos des relations Eglise-Etat-société. L'interview, accordée par le le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, à Jean-Marie Guenois, du quotidien Le Figaro, s'insère entièrement dans cette thématique. Elle peut être consultée sur le site du Figaro.
Traduit par Laurence Guillon
Le retournement des valeurs:
La Russie et l’Occident se trouvent à un nouveau tournant d’un conflit de civilisation. Le procès du groupe punk Pussy-Riot en est le révélateur. On considère en Occident que la Russie est revenue au moyen-âge et qu’on juge les chanteuses pour leur critique du régime. La communauté occidentale suppose, comme le démontre la lettre de soutien au groupe-punk des célèbres musiciens de rock occidentaux, que la protestation des chanteuses dans l’église du Christ-Sauveur est légitime du point de vue du droit des citoyens et de l’art contemporain et qu’il est illégal d’avoir retenu les jeunes femmes six mois en garde à vue. L’Occident libéral, héritier du droit romain, rappelle à la Russie que la liberté de parole aussi bien que la défense des droits des minorités dans l’Europe contemporaine ne souffrent pas de discussions et sont placés plus haut que tout. Ces droits doivent être reconnus par la Russie dans la même mesure que par la Syrie, l’Egypte, l’Ukraine, la Hongrie et autres pays où l’on constate à présent des conflits dans le domaine des droits de l’homme. Si dans un état n’existe pas de « société civile critique », ce pays n’est pas contemporain et peut devenir un paria mondial.
Le retournement des valeurs:
La Russie et l’Occident se trouvent à un nouveau tournant d’un conflit de civilisation. Le procès du groupe punk Pussy-Riot en est le révélateur. On considère en Occident que la Russie est revenue au moyen-âge et qu’on juge les chanteuses pour leur critique du régime. La communauté occidentale suppose, comme le démontre la lettre de soutien au groupe-punk des célèbres musiciens de rock occidentaux, que la protestation des chanteuses dans l’église du Christ-Sauveur est légitime du point de vue du droit des citoyens et de l’art contemporain et qu’il est illégal d’avoir retenu les jeunes femmes six mois en garde à vue. L’Occident libéral, héritier du droit romain, rappelle à la Russie que la liberté de parole aussi bien que la défense des droits des minorités dans l’Europe contemporaine ne souffrent pas de discussions et sont placés plus haut que tout. Ces droits doivent être reconnus par la Russie dans la même mesure que par la Syrie, l’Egypte, l’Ukraine, la Hongrie et autres pays où l’on constate à présent des conflits dans le domaine des droits de l’homme. Si dans un état n’existe pas de « société civile critique », ce pays n’est pas contemporain et peut devenir un paria mondial.
Dans les couches larges, et fondamentalement conservatrices, de la société russe, qui seulement 20 ans auparavant sont revenus à la conscience religieuse et aux traditions orthodoxes, le spectacle sacrilège des chanteuses dans l’église principale du pays suscite au contraire un rejet complet, et une hostilité irréconciliable. La Russie étant, sur le plan religieux, l’héritière de Byzance, n’acceptera pas la lettre de la loi si celle-ci contredit son sentiment de la morale ou de la justice. La Russie critique l’Occident d’avoir échangé sa culture chrétienne traditionnelle contre la pseudo-morale des valeurs libérales. Alors que l’Occident vit depuis déjà longtemps dans une civilisation postchrétienne, la Russie, au contraire, retourne aux sources autrefois perdues de l’Europe chrétienne.
L’Occident qui, lors de la guerre froide, critiquait le pouvoir athée en Russie qui détruisait la religion, accuse maintenant l’Eglise Orthodoxe Russe de fondamentalisme outrancier. En Russie, on considère cependant que les sentiments religieux de la majorité des croyants russes, qui n’eurent pas le droit à l’existence pendant presque tout le XX° siècle, doivent aussi être défendus contre la profanation et l’insulte. Si l’on autorise les concerts rock dans les églises protestantes, les danses, et si les femmes peuvent entrer dans l’enclos de l’autel, en Russie, on respecte encore avec une profonde piété les dogmes séculaires du christianisme. La Russie rappelle à l’Occident que, dans la Grèce encore pour l’instant européenne, il est interdit aux femmes de visiter la sainte montagne de l’Athos. Ceux qui violent la loi sont sévèrement punis.
Comme en 1968?
Les visions de monde de la Russie et de l’Occident ont presque changé de place. Mais dans la Russie elle-même, la société n’est pas homogène. Alors que les 2/3 de la population soutiennent des opinions qu’on peut caractériser comme conservatrices et traditionnelles, un tiers, et c’est là principalement la nouvelle classe moyenne éclairée, regarde le procès de Pussy-Riot avec les yeux de l’Occident. Ces gens-là veulent vivre comme en Europe, La Russie, avec sa « vision du monde particulière », leur est étrangère. Le nombre « d’occidentalistes éclairés » croît en flèche et, à la génération suivante, va constituer déjà la majorité des Russes.
En ce qui concerne les chanteuses de Pussy Riot elles-mêmes, la juste solution serait sans doute suggérée par le grand classique et connaisseur de « l’âme russe complexe », Fiodor Dostoïevski. Il recommanderait aux jeunes accusées de se repentir du fond du cœur, d’aller se confesser chez un prêtre. Celui-ci pourrait ensuite leur remettre leur péché. Et l’Eglise Orthodoxe ferait la croix sur l’affaire Pussy Riot.
Mais dans le monde actuel, et surtout en politique, et l’affaire des chanteuses est déjà arrivée au niveau de la grande politique internationale, tout n’est pas si simple. L’échauffement des passions entre l’Occident qui ne comprend pas la Russie et la Russie qui rejette les leçons de l’Occident va s’accentuer. Le conflit des civilisations va aussi exciter la jeune société russe postcommuniste. Les autorités russes doivent le comprendre. Seul un dialogue des autorités avec toutes les sphères de la société pourra éclaircir cette situation difficile. Il est vrai que la société civile en Russie est loin de se développer seulement sur un terrain libéral.
En Allemagne et en France, 23 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, se produisit la soi-disant révolution étudiante. L’une de ses causes en était le désir de la jeune génération cultivée, née après la guerre, d’influencer davantage la politique et l’ordre social de leurs pays. L’autre raison, de passer au plus vite des vestiges du passé autoritaire d’avant-guerre aux valeurs libérales. La révolution de mai 68, en fin de compte, n’eut pas lieu. Les autorités sont allées d’un côté à la rencontre des protestataires, de l’autre elles ont agité la peur de la « menace communiste » de l’Est. Les institutions gouvernementales résistèrent, bientôt régna l’ordre public, les gens se plongèrent entièrement dans la vie quotidienne et la consommation. Il n’est pas exclu que les passions russes actuelles connaissent finalement une issue analogue.
Alexandre Rar
"IZVESTIA"
L’Occident qui, lors de la guerre froide, critiquait le pouvoir athée en Russie qui détruisait la religion, accuse maintenant l’Eglise Orthodoxe Russe de fondamentalisme outrancier. En Russie, on considère cependant que les sentiments religieux de la majorité des croyants russes, qui n’eurent pas le droit à l’existence pendant presque tout le XX° siècle, doivent aussi être défendus contre la profanation et l’insulte. Si l’on autorise les concerts rock dans les églises protestantes, les danses, et si les femmes peuvent entrer dans l’enclos de l’autel, en Russie, on respecte encore avec une profonde piété les dogmes séculaires du christianisme. La Russie rappelle à l’Occident que, dans la Grèce encore pour l’instant européenne, il est interdit aux femmes de visiter la sainte montagne de l’Athos. Ceux qui violent la loi sont sévèrement punis.
Comme en 1968?
Les visions de monde de la Russie et de l’Occident ont presque changé de place. Mais dans la Russie elle-même, la société n’est pas homogène. Alors que les 2/3 de la population soutiennent des opinions qu’on peut caractériser comme conservatrices et traditionnelles, un tiers, et c’est là principalement la nouvelle classe moyenne éclairée, regarde le procès de Pussy-Riot avec les yeux de l’Occident. Ces gens-là veulent vivre comme en Europe, La Russie, avec sa « vision du monde particulière », leur est étrangère. Le nombre « d’occidentalistes éclairés » croît en flèche et, à la génération suivante, va constituer déjà la majorité des Russes.
En ce qui concerne les chanteuses de Pussy Riot elles-mêmes, la juste solution serait sans doute suggérée par le grand classique et connaisseur de « l’âme russe complexe », Fiodor Dostoïevski. Il recommanderait aux jeunes accusées de se repentir du fond du cœur, d’aller se confesser chez un prêtre. Celui-ci pourrait ensuite leur remettre leur péché. Et l’Eglise Orthodoxe ferait la croix sur l’affaire Pussy Riot.
Mais dans le monde actuel, et surtout en politique, et l’affaire des chanteuses est déjà arrivée au niveau de la grande politique internationale, tout n’est pas si simple. L’échauffement des passions entre l’Occident qui ne comprend pas la Russie et la Russie qui rejette les leçons de l’Occident va s’accentuer. Le conflit des civilisations va aussi exciter la jeune société russe postcommuniste. Les autorités russes doivent le comprendre. Seul un dialogue des autorités avec toutes les sphères de la société pourra éclaircir cette situation difficile. Il est vrai que la société civile en Russie est loin de se développer seulement sur un terrain libéral.
En Allemagne et en France, 23 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, se produisit la soi-disant révolution étudiante. L’une de ses causes en était le désir de la jeune génération cultivée, née après la guerre, d’influencer davantage la politique et l’ordre social de leurs pays. L’autre raison, de passer au plus vite des vestiges du passé autoritaire d’avant-guerre aux valeurs libérales. La révolution de mai 68, en fin de compte, n’eut pas lieu. Les autorités sont allées d’un côté à la rencontre des protestataires, de l’autre elles ont agité la peur de la « menace communiste » de l’Est. Les institutions gouvernementales résistèrent, bientôt régna l’ordre public, les gens se plongèrent entièrement dans la vie quotidienne et la consommation. Il n’est pas exclu que les passions russes actuelles connaissent finalement une issue analogue.
Alexandre Rar
"IZVESTIA"
Le 10 août 2012, fête de l’icône de la Mère de Dieu de Smolensk dite «Hodiguitria», l’archevêque Théophane de Berlin et d’Allemagne a célébré la Divine liturgie dans l’église russe Saint-Jean-de-Cronstadt de Hambourg. Mgr Théophane était assisté des clercs du diocèse de Berlin et d’Allemagne , ainsi que de prêtres des Églises serbe, bulgare et roumaine.
Au cours de la liturgie, l’archevêque a ordonné prêtre le diacre Joachim Lindberg, affecté à la communauté Saints-Cyrille-et-Méthode de Hambourg, informe le site de l’église Saint-Jean-de-Cronstadt. Le père Joachim est le fils du défunt père Constantin Lindberg, fondateur de la paroisse germanophone de Hambourg.
Pendant l’office, l’archevêque Théophane a remis des distinctions patriarcales à plusieurs clers du diocèse de Berlin et d’Allemagne : l’archiprêtre Vladimir Simonov, recteur de l’église de Kiel, qui a reçu une croix ornée de pierres précieuses, et l’archiprêtre Serge Babourine, recteur de l’église Saint-Jean-de-Cronstadt de Hambourg, auquel il a remis l’épigonation. SUITE Mospat
Pendant l’office, l’archevêque Théophane a remis des distinctions patriarcales à plusieurs clers du diocèse de Berlin et d’Allemagne : l’archiprêtre Vladimir Simonov, recteur de l’église de Kiel, qui a reçu une croix ornée de pierres précieuses, et l’archiprêtre Serge Babourine, recteur de l’église Saint-Jean-de-Cronstadt de Hambourg, auquel il a remis l’épigonation. SUITE Mospat
Les pompiers grecs soutenus par l'armée et des renforts serbes, jetaient samedi toutes leurs forces contre un incendie ravageant la forêt épargnée depuis des décennies de la communauté monastique orthodoxe du Mont Athos (nord-est), ont annoncé leurs services. Assistés de 120 volontaires, 200 pompiers luttaient dans cette zone montagneuse, soutenus par 14 bombardiers d'eau et sept hélicoptères, a indiqué le bureau de presse des pompiers.
L'armée a de son côté annoncé avoir dépêché sur place samedi 314 de ses membres, ainsi qu'une cinquantaine de véhicules de soutien.Le feu s'étant déclaré mercredi non loin du monastère serbe d'Hilandariou, une des grandes institutions du Mont Athos, 49 pompiers serbes renforçaient ce dispositif, dépêchés vendredi par Belgrade.Malgré ce déploiement, l'incendie continuait de progresser en milieu de journée, sans toutefois menacer les 20 monastères du site, haut-lieu de l'orthodoxie, administré par un collectif monacal et interdit aux femmes, a précisé à l'AFP un porte-parole des pompiers.
L'armée a de son côté annoncé avoir dépêché sur place samedi 314 de ses membres, ainsi qu'une cinquantaine de véhicules de soutien.Le feu s'étant déclaré mercredi non loin du monastère serbe d'Hilandariou, une des grandes institutions du Mont Athos, 49 pompiers serbes renforçaient ce dispositif, dépêchés vendredi par Belgrade.Malgré ce déploiement, l'incendie continuait de progresser en milieu de journée, sans toutefois menacer les 20 monastères du site, haut-lieu de l'orthodoxie, administré par un collectif monacal et interdit aux femmes, a précisé à l'AFP un porte-parole des pompiers.
Il a souligné la difficulté de la tâche au vu de "l'épaisseur de la forêt" dans cette réserve écologique, où les pompiers se heurtent à l'absence d'accès, de zones coupe-feu et d'entretien du sous-bois.
Les flammes profitent aussi des fréquents changements de direction des vents, qui déjouent les plans de lutte des pompiers, a expliqué ce porte-parole.Imputé par les autorités à une négligence ou un acte criminel, le feu a déjà détruit selon des élus locaux plus de 1.500 hectares de forêts, d'oliveraies et de vignes, dans les limites du Mont-Athos, mais aussi dans la région balnéaire le jouxtant au nord, où les flammes avaient menacé jeudi hôtels et localités.
Les pompiers espéraient en revanche réussir à venir à bout de deux autres grands incendies ravageant forêts et champs depuis le début de la semaine dans l'ouest du Péloponnèse (sud).
La chaleur estivale, au zénith cette année avec une série de coups de chaud à plus de 40 degrés Celsius, mais aussi les difficultés de l'Etat à mettre à niveau son système de prévention et de lutte font partir en fumée tous les ans des milliers d'hectares d'arbres et de cultures en Grèce. En 2007, les flammes avaient aussi provoqué la mort de 77 personnes dans le Péloponnèse et sur l'île d'Eubée (est). Lien
Les flammes profitent aussi des fréquents changements de direction des vents, qui déjouent les plans de lutte des pompiers, a expliqué ce porte-parole.Imputé par les autorités à une négligence ou un acte criminel, le feu a déjà détruit selon des élus locaux plus de 1.500 hectares de forêts, d'oliveraies et de vignes, dans les limites du Mont-Athos, mais aussi dans la région balnéaire le jouxtant au nord, où les flammes avaient menacé jeudi hôtels et localités.
Les pompiers espéraient en revanche réussir à venir à bout de deux autres grands incendies ravageant forêts et champs depuis le début de la semaine dans l'ouest du Péloponnèse (sud).
La chaleur estivale, au zénith cette année avec une série de coups de chaud à plus de 40 degrés Celsius, mais aussi les difficultés de l'Etat à mettre à niveau son système de prévention et de lutte font partir en fumée tous les ans des milliers d'hectares d'arbres et de cultures en Grèce. En 2007, les flammes avaient aussi provoqué la mort de 77 personnes dans le Péloponnèse et sur l'île d'Eubée (est). Lien
V. Golovanow
Le texte suivant est une traduction de l'article Eastern Orthodox Churches, par Nicolas Lossky (1), tiré de l'édition révisée du "Dictionnaire du mouvement œcuménique", publié conjointement par le Conseil œcuménique des Eglises et Wm. B. Eerdmans en 2002 (2).
Les titres intermédiaires et les notes sont de VG. Les * renvoient à des articles spécifiques du "Dictionnaire du mouvement œcuménique"
Les origines:
Dans la période récente, on a pris l’habitude de se servir de ce terme, en particulier dans le contexte œcuménique, pour établir une distinction entre les Eglises orthodoxes «chalcédoniennes» et les Eglises orthodoxes «non chalcédoniennes» ou «pré-chalcédoniennes», qu’on appelle aussi parfois «Eglises orthodoxes orientales»*.
A la suite d’une série d’accidents historiques, et en particulier depuis la séparation progressive entre Rome (et le christianisme d’Occident) et les autres patriarcats anciens, on en est venu à identifier les Eglises orthodoxes avec les pays de l’Est. En réalité, l’orthodoxie ne se situe ni à l’Est, ni à l’Ouest. Jusqu’au grand schisme* entre l’Orient et l’Occident, les chrétiens d’Orient (à l’exception des pré-chalcédoniens à partir du ve siècle) et les chrétiens d’Occident constituaient une communion conciliaire unique, qui connaissait néanmoins des tensions occasionnelles
Le texte suivant est une traduction de l'article Eastern Orthodox Churches, par Nicolas Lossky (1), tiré de l'édition révisée du "Dictionnaire du mouvement œcuménique", publié conjointement par le Conseil œcuménique des Eglises et Wm. B. Eerdmans en 2002 (2).
Les titres intermédiaires et les notes sont de VG. Les * renvoient à des articles spécifiques du "Dictionnaire du mouvement œcuménique"
Les origines:
Dans la période récente, on a pris l’habitude de se servir de ce terme, en particulier dans le contexte œcuménique, pour établir une distinction entre les Eglises orthodoxes «chalcédoniennes» et les Eglises orthodoxes «non chalcédoniennes» ou «pré-chalcédoniennes», qu’on appelle aussi parfois «Eglises orthodoxes orientales»*.
A la suite d’une série d’accidents historiques, et en particulier depuis la séparation progressive entre Rome (et le christianisme d’Occident) et les autres patriarcats anciens, on en est venu à identifier les Eglises orthodoxes avec les pays de l’Est. En réalité, l’orthodoxie ne se situe ni à l’Est, ni à l’Ouest. Jusqu’au grand schisme* entre l’Orient et l’Occident, les chrétiens d’Orient (à l’exception des pré-chalcédoniens à partir du ve siècle) et les chrétiens d’Occident constituaient une communion conciliaire unique, qui connaissait néanmoins des tensions occasionnelles
L’année 1054, qui marque officiellement la rupture entre l’Eglise d’Orient et l’Eglise d’Occident, fut celle de l’excommunication* mutuelle entre Rome et Constantinople (la «nouvelle Rome» depuis le Concile de Constantinople de 381). Mais, en réalité, le processus qui aboutit au schisme fut long et compliqué et, malgré plusieurs tentatives de rapprochement (conciles de Lyon [1274], et de Ferrare-Florence [1438-1439]), il n’a pas encore été possible d’aboutir à une réconciliation. Pourtant, au cours de ces dernières décennies, d’importants progrès ont été réalisés, en particulier en 1965 lorsque le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras Ier ont levé, chacun de son côté, les excommunications de 1054. Depuis quelques années, il existe une commission internationale officielle de dialogue (voir dialogue entre orthodoxes et catholiques romains).
Les points fondamentaux
L’Eglise orthodoxe chalcédonienne affirme descendre directement et sans solution de continuité de l’Eglise des apôtres. Cela s’exprime dans sa fidélité à la foi apostolique telle qu’énoncée et explicitée dans les sept conciles œcuméniques* ainsi que dans sa tradition patristique (voir tradition apostolique, apostolicité). Ainsi, les Eglises chalcédoniennes sont unies dans la foi*, et chacune jouit d’une autonomie interne sous la primauté* du Patriarcat de Constantinople, qui est «primus inter pares».
Il convient par ailleurs de souligner la grande importance accordée par l’orthodoxie chalcédonienne aux sacrements*, dont les plus importants sont les sacrements d’initiation: le baptême* (par immersion), la chrismation* et l’Eucharistie (communion sous les deux espèces), à laquelle le nouveau baptisé est immédiatement admis, quel que soit son âge.
Depuis leur séparation d’avec l’Occident chrétien, les Eglises orthodoxes chalcédoniennes suivent, pour l’essentiel, la tradition liturgique syro-byzantine (voir liturgie), dont l’évolution doit beaucoup aux Pères et aux grands centres monastiques (parmi lesquels celui du mont
Athos est aujourd’hui le plus important). Dans cette tradition liturgique, l’iconographie joue un rôle important (voir icône/image).
Structure actuelle:
Du point de vue des structures, on peut dire que les Eglises orthodoxes chalcédoniennes relèvent des classifications ci-après. En premier lieu, elles représentent quatre des cinq patriarcats anciens (qui, avec Rome, constituaient la «pentarchie» bien connue), à savoir: Constantinople (patriarche Bartholomée Ier; environ 2 millions de fidèles, dont quelques milliers seulement se trouvent en Turquie) ; Alexandrie (patriarche Pierre VII; environ 100 000 fidèles) ; Antioche (siège primatial à Damas: patriarche Ignace IV; environ 450000 fidèles) ; et Jérusalem (patriarche Irénée Ier; environ 50000 fidèles).
L’orthodoxie compte plusieurs Eglises autocéphales, c’est-à-dire des Eglises qui élisent leur primat sans référence à une autre Eglise autocéphale. La plus importante en nombre est l’Eglise russe (patriarche Alexis II; environ 100 millions de fidèles en 1917, à peu près le même nombre de baptisés aujourd’hui). Il y a aussi l’Eglise roumaine (patriarche Théoctiste, environ 14 millions de fidèles) ; l’Eglise serbe de l’ex-Yougoslavie (patriarcat à Belgrade: patriarche Paul; environ 8 millions de fidèles) ; l’Eglise de Grèce, séparée du Patriarcat de Constantinople depuis 1833, avec son propre primat, l’archevêque d’Athènes (Christodoulos; environ 7.5 millions de fidèles) ; l’Eglise bulgare (patriarche Maxime, environ 6 millions de fidèles) ; l’Eglise de Géorgie, beaucoup plus ancienne que l’Eglise russe: elle fut en effet fondée au ve siècle grâce à l’activité missionnaire d’une femme, sainte Nino, considérée comme «égale des apôtres» dans le sanctoral orthodoxe (patriarche: le catholicos Elias II; 2.5 millions de fidèles en 1917) ; l’Eglise de Chypre, autocéphale depuis le Concile d’Ephèse en 431 (archevêque Chrysostome; environ 450000 fidèles).
Un troisième type d’Eglise orthodoxe chalcédonienne est celui les Eglises autocéphales qui, dans un pays particulier, représentent une minorité orthodoxe parmi d’autres chrétiens: ce sont l’Eglise orthodoxe des pays tchèques et de Slovaquie (environ 350000 fidèles en 1950), l’Eglise orthodoxe de Pologne (environ 350000 fidèles) et l’Eglise orthodoxe d’Albanie (environ 210000 fidèles en 1944), qui a commencé à renaître sous la direction de l’archevêque Anastase (Yannoulatos).
On trouve aussi, parmi les Eglises orthodoxes chalcédoniennes, des Eglises autonomes ou semi-autonomes, c’est-à-dire des Eglises qui jouissent d’une autonomie interne mais dont le primat est élu sous l’égide de l’une des Eglises autocéphales. C’est le cas, entre autres, de l’Eglise de Finlande (environ 70000 fidèles, relevant de la juridiction de Constantinople), de l’Eglise de Crète (qui dépend elle aussi de Constantinople), de l’Eglise orthodoxe du Japon (environ 36000 fidèles, relevant de la juridiction de Moscou) et de la Mission orthodoxe russe en Chine (probablement quelque 20000 fidèles).
Une autre catégorie est celle des missions non encore autonomes: c’est le cas en particulier de la Mission russe en Corée (relevant de la juridiction de l’Archidiocèse grec d’Amérique du Nord) et de l’orthodoxie africaine, fondée en Ouganda par des dissidents de l’Eglise anglicane et actuellement présente au Kenya, en République démocratique du Congo, au Ghana et au Zimbabwe, qui relève de la juridiction du Patriarcat d’Alexandrie. Enfin, il y a la diaspora* orthodoxe: aux xixe et xxe siècles, beaucoup d’orthodoxes ont émigré dans des pays occidentaux pour des raisons politiques et économiques. De ce fait, on trouve des orthodoxes pratiquement dans le monde entier.
Bien qu’un synode qui s’est tenu à Constantinople en 1872 (mais qui a été reçu par toutes les Eglises orthodoxes) ait condamné le «phylétisme» – c’est-à-dire le principe selon lequel l’orthodoxie était identifiée à un groupe ethnique particulier – en tant qu’hérésie*, la situation actuelle ressemble à un puzzle complexe de multiples juridictions dans la plupart des pays occidentaux, où les Eglises mères ont tendance à vouloir soumettre à leurs juridictions respectives les orthodoxes d’origines différentes en fonction de leur ethnicité*.
Selon l’ecclésiologie orthodoxe traditionnelle, tous les orthodoxes se trouvant en un lieu donné, quelle que soit leur origine ethnique, devraient constituer une communion conciliaire unique. Telle était la situation, par exemple, aux Etats-Unis jusqu’en 1917: tous les orthodoxes constituaient un seul diocèse, dont l’origine remontait à la mission russe auprès des Aléoutiens et des Indiens d’Alaska au xviiie siècle. En 1917, au Concile de Moscou, Tikhon (récemment canonisé), qui avait été évêque du diocèse américain, fut élu patriarche. Lorsque, quelques années plus tard, il put envoyer un nouvel évêque à New York, celui-ci constata que toutes les Eglises mères du monde orthodoxe avaient créé leurs propres juridictions, auxquelles elles avaient soumis leurs ressortissants respectifs. En 1970, l’Eglise russe accorda l’autocéphalie aux Eglises de son ancien diocèse d’Amérique, créant ainsi l’Eglise orthodoxe en Amérique (primat: le métropolite Théodose). Cependant, l’une des plus grandes difficultés de l’orthodoxie actuelle est toujours de trouver une solution au problème de la diaspora orthodoxe, et cela constitue d’ailleurs l’un des principaux points de l’ordre du jour du Concile panorthodoxe. Récemment, les Eglises ont progressé vers un consensus dans ce domaine.
L'œcuménisme
Les Eglises orthodoxes chalcédoniennes ont joué un rôle dans le mouvement œcuménique dès le début du XXe siècle, comme en témoigne l’encyclique* du patriarche œcuménique de Constantinople envoyée, en 1920, à «toutes les Eglises du Christ» et portant sur «des relations plus étroites et une coopération mutuelle». De son côté, la diaspora orthodoxe a grandement contribué à la rencontre avec les chrétiens d’Occident, à une meilleure compréhension mutuelle et à une renaissance commune de la réflexion théologique patristique. La plupart des Eglises orthodoxes chalcédoniennes ont adhéré au COE et ont entamé des dialogues* bilatéraux avec un grand nombre d’Eglises chrétiennes. Il n’en existe pas moins, au sein de l’orthodoxie, une certain courant anti-œcuménique: certains considèrent en effet que le dialogue œcuménique implique nécessairement une trahison de la pureté de la foi orthodoxe. Poussées par cette tendance, les Eglises orthodoxes de Géorgie et de Bulgarie ont quitté le COE en 1998.
Les Eglises orthodoxes chalcédoniennes ne croient pas à l’«intercommunion»*; pour elles, seule la pleine communion* a un sens. C’est la principale raison pour laquelle, de façon générale, les orthodoxes refusent de pratiquer ce qu’on appelle l’hospitalité eucharistique. Selon leur conception de la nature de l’Eglise*, la communion n’est possible que lorsqu’on peut pleinement confesser ensemble la foi apostolique. (Dans des cas très particuliers, certains pasteurs pratiquent l’hospitalité eucharistique, mais cela ne relève que de leur conscience dans le cadre de leurs responsabilités pastorales personnelles). Pour l’instant, les Eglises orthodoxes chalcédoniennes ne sont pas prêtes à admettre une hospitalité eucharistique générale, pas même au sens d’une mesure d’économie*. En réalité, prendre une telle décision reviendrait à établir une règle, et le principe de l’économie constitue précisément une exception pédagogique à une règle qui n’abolit en rien la règle existante. Dans la perspective orthodoxe, la pleine communion se rétablira naturellement d’elle-même lorsqu’il sera véritablement possible de confesser ensemble la foi apostolique dans sa totalité.
Lecture recommandée:
• p.S. Bulgakov, The Orthodox Church, Londres 1935
• O. Clément, L’Eglise orthodoxe, édition révisée, PUF - Que sais-je?, Paris 1985
• P. Evdokimov, L’orthodoxie, Desclée de Brouwer, Paris 1979
• p.J. Meyendorff, The Orthodox Church: Its Past and Its Role in the World Today, éd. revue et augmentée par N. Lossky, St Vladimir’s, New York 1996
• p.A. Schmemann, The Historical Road of Eastern Orthodoxy, St Vladimir’s, New York, 1977
• T. Ware, The Orthodox Church, Pelican, Harmondsworth, Royaume-Uni, 1963, éd. mise à jour 1993.
Source: ICI
Notes du rédacteurs:
(1) et ICI
(2)
Les points fondamentaux
L’Eglise orthodoxe chalcédonienne affirme descendre directement et sans solution de continuité de l’Eglise des apôtres. Cela s’exprime dans sa fidélité à la foi apostolique telle qu’énoncée et explicitée dans les sept conciles œcuméniques* ainsi que dans sa tradition patristique (voir tradition apostolique, apostolicité). Ainsi, les Eglises chalcédoniennes sont unies dans la foi*, et chacune jouit d’une autonomie interne sous la primauté* du Patriarcat de Constantinople, qui est «primus inter pares».
Il convient par ailleurs de souligner la grande importance accordée par l’orthodoxie chalcédonienne aux sacrements*, dont les plus importants sont les sacrements d’initiation: le baptême* (par immersion), la chrismation* et l’Eucharistie (communion sous les deux espèces), à laquelle le nouveau baptisé est immédiatement admis, quel que soit son âge.
Depuis leur séparation d’avec l’Occident chrétien, les Eglises orthodoxes chalcédoniennes suivent, pour l’essentiel, la tradition liturgique syro-byzantine (voir liturgie), dont l’évolution doit beaucoup aux Pères et aux grands centres monastiques (parmi lesquels celui du mont
Athos est aujourd’hui le plus important). Dans cette tradition liturgique, l’iconographie joue un rôle important (voir icône/image).
Structure actuelle:
Du point de vue des structures, on peut dire que les Eglises orthodoxes chalcédoniennes relèvent des classifications ci-après. En premier lieu, elles représentent quatre des cinq patriarcats anciens (qui, avec Rome, constituaient la «pentarchie» bien connue), à savoir: Constantinople (patriarche Bartholomée Ier; environ 2 millions de fidèles, dont quelques milliers seulement se trouvent en Turquie) ; Alexandrie (patriarche Pierre VII; environ 100 000 fidèles) ; Antioche (siège primatial à Damas: patriarche Ignace IV; environ 450000 fidèles) ; et Jérusalem (patriarche Irénée Ier; environ 50000 fidèles).
L’orthodoxie compte plusieurs Eglises autocéphales, c’est-à-dire des Eglises qui élisent leur primat sans référence à une autre Eglise autocéphale. La plus importante en nombre est l’Eglise russe (patriarche Alexis II; environ 100 millions de fidèles en 1917, à peu près le même nombre de baptisés aujourd’hui). Il y a aussi l’Eglise roumaine (patriarche Théoctiste, environ 14 millions de fidèles) ; l’Eglise serbe de l’ex-Yougoslavie (patriarcat à Belgrade: patriarche Paul; environ 8 millions de fidèles) ; l’Eglise de Grèce, séparée du Patriarcat de Constantinople depuis 1833, avec son propre primat, l’archevêque d’Athènes (Christodoulos; environ 7.5 millions de fidèles) ; l’Eglise bulgare (patriarche Maxime, environ 6 millions de fidèles) ; l’Eglise de Géorgie, beaucoup plus ancienne que l’Eglise russe: elle fut en effet fondée au ve siècle grâce à l’activité missionnaire d’une femme, sainte Nino, considérée comme «égale des apôtres» dans le sanctoral orthodoxe (patriarche: le catholicos Elias II; 2.5 millions de fidèles en 1917) ; l’Eglise de Chypre, autocéphale depuis le Concile d’Ephèse en 431 (archevêque Chrysostome; environ 450000 fidèles).
Un troisième type d’Eglise orthodoxe chalcédonienne est celui les Eglises autocéphales qui, dans un pays particulier, représentent une minorité orthodoxe parmi d’autres chrétiens: ce sont l’Eglise orthodoxe des pays tchèques et de Slovaquie (environ 350000 fidèles en 1950), l’Eglise orthodoxe de Pologne (environ 350000 fidèles) et l’Eglise orthodoxe d’Albanie (environ 210000 fidèles en 1944), qui a commencé à renaître sous la direction de l’archevêque Anastase (Yannoulatos).
On trouve aussi, parmi les Eglises orthodoxes chalcédoniennes, des Eglises autonomes ou semi-autonomes, c’est-à-dire des Eglises qui jouissent d’une autonomie interne mais dont le primat est élu sous l’égide de l’une des Eglises autocéphales. C’est le cas, entre autres, de l’Eglise de Finlande (environ 70000 fidèles, relevant de la juridiction de Constantinople), de l’Eglise de Crète (qui dépend elle aussi de Constantinople), de l’Eglise orthodoxe du Japon (environ 36000 fidèles, relevant de la juridiction de Moscou) et de la Mission orthodoxe russe en Chine (probablement quelque 20000 fidèles).
Une autre catégorie est celle des missions non encore autonomes: c’est le cas en particulier de la Mission russe en Corée (relevant de la juridiction de l’Archidiocèse grec d’Amérique du Nord) et de l’orthodoxie africaine, fondée en Ouganda par des dissidents de l’Eglise anglicane et actuellement présente au Kenya, en République démocratique du Congo, au Ghana et au Zimbabwe, qui relève de la juridiction du Patriarcat d’Alexandrie. Enfin, il y a la diaspora* orthodoxe: aux xixe et xxe siècles, beaucoup d’orthodoxes ont émigré dans des pays occidentaux pour des raisons politiques et économiques. De ce fait, on trouve des orthodoxes pratiquement dans le monde entier.
Bien qu’un synode qui s’est tenu à Constantinople en 1872 (mais qui a été reçu par toutes les Eglises orthodoxes) ait condamné le «phylétisme» – c’est-à-dire le principe selon lequel l’orthodoxie était identifiée à un groupe ethnique particulier – en tant qu’hérésie*, la situation actuelle ressemble à un puzzle complexe de multiples juridictions dans la plupart des pays occidentaux, où les Eglises mères ont tendance à vouloir soumettre à leurs juridictions respectives les orthodoxes d’origines différentes en fonction de leur ethnicité*.
Selon l’ecclésiologie orthodoxe traditionnelle, tous les orthodoxes se trouvant en un lieu donné, quelle que soit leur origine ethnique, devraient constituer une communion conciliaire unique. Telle était la situation, par exemple, aux Etats-Unis jusqu’en 1917: tous les orthodoxes constituaient un seul diocèse, dont l’origine remontait à la mission russe auprès des Aléoutiens et des Indiens d’Alaska au xviiie siècle. En 1917, au Concile de Moscou, Tikhon (récemment canonisé), qui avait été évêque du diocèse américain, fut élu patriarche. Lorsque, quelques années plus tard, il put envoyer un nouvel évêque à New York, celui-ci constata que toutes les Eglises mères du monde orthodoxe avaient créé leurs propres juridictions, auxquelles elles avaient soumis leurs ressortissants respectifs. En 1970, l’Eglise russe accorda l’autocéphalie aux Eglises de son ancien diocèse d’Amérique, créant ainsi l’Eglise orthodoxe en Amérique (primat: le métropolite Théodose). Cependant, l’une des plus grandes difficultés de l’orthodoxie actuelle est toujours de trouver une solution au problème de la diaspora orthodoxe, et cela constitue d’ailleurs l’un des principaux points de l’ordre du jour du Concile panorthodoxe. Récemment, les Eglises ont progressé vers un consensus dans ce domaine.
L'œcuménisme
Les Eglises orthodoxes chalcédoniennes ont joué un rôle dans le mouvement œcuménique dès le début du XXe siècle, comme en témoigne l’encyclique* du patriarche œcuménique de Constantinople envoyée, en 1920, à «toutes les Eglises du Christ» et portant sur «des relations plus étroites et une coopération mutuelle». De son côté, la diaspora orthodoxe a grandement contribué à la rencontre avec les chrétiens d’Occident, à une meilleure compréhension mutuelle et à une renaissance commune de la réflexion théologique patristique. La plupart des Eglises orthodoxes chalcédoniennes ont adhéré au COE et ont entamé des dialogues* bilatéraux avec un grand nombre d’Eglises chrétiennes. Il n’en existe pas moins, au sein de l’orthodoxie, une certain courant anti-œcuménique: certains considèrent en effet que le dialogue œcuménique implique nécessairement une trahison de la pureté de la foi orthodoxe. Poussées par cette tendance, les Eglises orthodoxes de Géorgie et de Bulgarie ont quitté le COE en 1998.
Les Eglises orthodoxes chalcédoniennes ne croient pas à l’«intercommunion»*; pour elles, seule la pleine communion* a un sens. C’est la principale raison pour laquelle, de façon générale, les orthodoxes refusent de pratiquer ce qu’on appelle l’hospitalité eucharistique. Selon leur conception de la nature de l’Eglise*, la communion n’est possible que lorsqu’on peut pleinement confesser ensemble la foi apostolique. (Dans des cas très particuliers, certains pasteurs pratiquent l’hospitalité eucharistique, mais cela ne relève que de leur conscience dans le cadre de leurs responsabilités pastorales personnelles). Pour l’instant, les Eglises orthodoxes chalcédoniennes ne sont pas prêtes à admettre une hospitalité eucharistique générale, pas même au sens d’une mesure d’économie*. En réalité, prendre une telle décision reviendrait à établir une règle, et le principe de l’économie constitue précisément une exception pédagogique à une règle qui n’abolit en rien la règle existante. Dans la perspective orthodoxe, la pleine communion se rétablira naturellement d’elle-même lorsqu’il sera véritablement possible de confesser ensemble la foi apostolique dans sa totalité.
Lecture recommandée:
• p.S. Bulgakov, The Orthodox Church, Londres 1935
• O. Clément, L’Eglise orthodoxe, édition révisée, PUF - Que sais-je?, Paris 1985
• P. Evdokimov, L’orthodoxie, Desclée de Brouwer, Paris 1979
• p.J. Meyendorff, The Orthodox Church: Its Past and Its Role in the World Today, éd. revue et augmentée par N. Lossky, St Vladimir’s, New York 1996
• p.A. Schmemann, The Historical Road of Eastern Orthodoxy, St Vladimir’s, New York, 1977
• T. Ware, The Orthodox Church, Pelican, Harmondsworth, Royaume-Uni, 1963, éd. mise à jour 1993.
Source: ICI
Notes du rédacteurs:
(1) et ICI
(2)
L’inauguration solennelle du monument au défunt patriarche Alexis II de Moscou et de toute la Russie aura lieu le 8 septembre dans le quartier Lasname de Tallin. La municipalité de la capitale estonienne l’a annoncé à "REGNUM" le 8 août ayant noté que le monument sera érigé à proximité d’une église orthodoxe en cours de construction consacrée à l’icône de la Vierge « Très Obéissante».
Le métropolite Cornelius de Tallin et de toute l’Estonie, primat de l’Eglise Orthodoxe d’Estonie, ainsi que M. Edgar Savisaar, maire de Tallin, invitent à l’inauguration du monument tous les habitants de Tallin, les hommes politiques ainsi que des représentants de différentes confessions. Les auteurs du monument sont le sculpteur Alexandre Litvinov et l’architecte Oleg Jemtchougov. Le monument a été commandé par la ville de Tallin en tant que signe de reconnaissance des mérites du remarquable compatriote que fut le patriarche Alexis II. L’orthodoxie est la deuxième confession dans le pays après le luthéranisme. Sa présence est très forte en Estonie
Le métropolite Cornelius de Tallin et de toute l’Estonie, primat de l’Eglise Orthodoxe d’Estonie, ainsi que M. Edgar Savisaar, maire de Tallin, invitent à l’inauguration du monument tous les habitants de Tallin, les hommes politiques ainsi que des représentants de différentes confessions. Les auteurs du monument sont le sculpteur Alexandre Litvinov et l’architecte Oleg Jemtchougov. Le monument a été commandé par la ville de Tallin en tant que signe de reconnaissance des mérites du remarquable compatriote que fut le patriarche Alexis II. L’orthodoxie est la deuxième confession dans le pays après le luthéranisme. Sa présence est très forte en Estonie
L’orthodoxie est malheureusement divisée, artificiellement, en deux juridictions, celle de l’Eglise Orthodoxe d’Estonie (Patriarcat de Moscou) et celle du patriarcat de Constantinople. Au total il s’agit de 170 mille fidèles orthodoxes, les luthériens étant 200 mille. De par son nombre de paroisses et de saints lieux l’orthodoxie peut être considérée comme la première religion d’Estonie.
Au cours de l’histoire l’orthodoxie ne cherchait pas à évincer les traditions estoniennes des anciennes tribus comme c’était le cas des ordres de chevalerie de l’Europe de l’Ouest. Les orthodoxes qui vivaient sur le territoire de l’Estonie moderne ont été oppressés pendant plusieurs siècles ainsi que les Estoniens eux-mêmes. Les orthodoxes sont devenus une partie inaliénable du peuple estonien. L’orthodoxie est apparue en Estonie païenne au X siècle.
Le premier président d’Estonie Konstantin Päts était orthodoxe ainsi que des centaines d’autres personnalités politiques et militaires de la Première République Estonienne. La personnalité religieuse la plus connue en Estonie est certainement Alexis II (Rediger) Patriarche de l’Eglise Orthodoxe Russe (1990 – 2008).
Le monastère le plus important de l’Estonie qui n’a jamais fermé ses portes depuis des siècles est le monastère orthodoxe pour femmes à Pühtitsa. Pendant les occupations allemande et suédoise l’orthodoxie était oppressée et politiquement réprimée. L’Eglise estonienne a ses saints locaux, par exemple, Isidore de Youriev prêtre de l’église Saint Nicolas à Youriev (aujourd’hui Tartu). Ayant refusé de se convertir au catholicisme au XV siècle il a été noyé avec ses paroissiens par les Suédois (à Saint-Pétersbourg il y a une église en l’honneur de Saint Isidore). L’Eglise orthodoxe estonienne a également des saints martyrs exécutés ou déportés par les bolcheviks.
Traduction Elena Tastevin "PO"
Au cours de l’histoire l’orthodoxie ne cherchait pas à évincer les traditions estoniennes des anciennes tribus comme c’était le cas des ordres de chevalerie de l’Europe de l’Ouest. Les orthodoxes qui vivaient sur le territoire de l’Estonie moderne ont été oppressés pendant plusieurs siècles ainsi que les Estoniens eux-mêmes. Les orthodoxes sont devenus une partie inaliénable du peuple estonien. L’orthodoxie est apparue en Estonie païenne au X siècle.
Le premier président d’Estonie Konstantin Päts était orthodoxe ainsi que des centaines d’autres personnalités politiques et militaires de la Première République Estonienne. La personnalité religieuse la plus connue en Estonie est certainement Alexis II (Rediger) Patriarche de l’Eglise Orthodoxe Russe (1990 – 2008).
Le monastère le plus important de l’Estonie qui n’a jamais fermé ses portes depuis des siècles est le monastère orthodoxe pour femmes à Pühtitsa. Pendant les occupations allemande et suédoise l’orthodoxie était oppressée et politiquement réprimée. L’Eglise estonienne a ses saints locaux, par exemple, Isidore de Youriev prêtre de l’église Saint Nicolas à Youriev (aujourd’hui Tartu). Ayant refusé de se convertir au catholicisme au XV siècle il a été noyé avec ses paroissiens par les Suédois (à Saint-Pétersbourg il y a une église en l’honneur de Saint Isidore). L’Eglise orthodoxe estonienne a également des saints martyrs exécutés ou déportés par les bolcheviks.
Traduction Elena Tastevin "PO"
Au début de l’année une bataille juridique avait opposé le diocèse de Coutances en France à un libre-penseur, René Lebouvier, militant depuis 2001, pour s'être débaptisé, c’est-à-dire pour que son nom soit définitivement rayé du registre de baptême dans lequel il figurait depuis près de 70 ans. L’évêque du lieu, Mgr Lalanne, avait fait appel de la décision du Tribunal qui le sommait de rayer le nom du plaignant du registre au nom des principes garantissant la vie privée. Ils seraient environ un millier en France à demander chaque année la débaptisation, une manière pour beaucoup de se dissocier des prises de position de l’Église sur le préservatif, la contraception ou l’homosexualité.
Quelles sont les conséquences religieuses de cette démarche ? La mention du baptême constitue-t-elle effectivement une atteinte à la vie privée ? Manuella Affejee avait posé la question à Bernard Callebat, professeur de droit civil et de droit canon, vice-doyen de la faculté de droit canonique de Toulouse Lien
Quelles sont les conséquences religieuses de cette démarche ? La mention du baptême constitue-t-elle effectivement une atteinte à la vie privée ? Manuella Affejee avait posé la question à Bernard Callebat, professeur de droit civil et de droit canon, vice-doyen de la faculté de droit canonique de Toulouse Lien
Vatican II : l'herméneutique de la continuité, une fiction ?
A lire ce qui s'écrit à propos de Vatican II, on a du mal à croire que ce Concile puisse être interprété comme un évènement qui s'inscrirait dans la continuité de la Tradition catholique. Ceux qui en font aujourd'hui l'apologie, qu'il s'agisse de Pedotti ou de O' Malley, revendiquent bel et bien la rupture de la continuité et s'en félicitent.Le fond de notre pensée, soyons clairs et pour parler en termes informatiques, est que le concile a supprimé les "anti-virus" de l'appareil ecclésial et que, depuis lors, toutes sortes de "virus" sont occupés à détruire et à fragiliser tous "les circuits" et dispositifs que la Tradition avait patiemment mis en place au fil des siècles antérieurs. Et on nous promet que le "menu déroulant" introduit par Vatican II est encore loin d'avoir produit tous ses effets "positifs"! Nous pensons que la seule possibilité, pour en sortir, est d'identifier tous ces "virus" délétères et de les neutraliser. Ce n'est pas à nous qu'il appartient de les désigner, mais, faute de procéder à cette entreprise d'assainissement, on ne pourra empêcher que toutes les dérives en cours ne continuent à produire leurs effets dévastateurs. Il suffit de comparer la situation (vocations, vie des paroisses et des communautés, liturgie, missions...) actuelle avec celle que l'on connaissait avant le concile pour s'en persuader. Nous en avons assez de ces exercices stupides qui s'apparentent à l'art de se chatouiller pour se faire rire quand, par exemple, on veut nous convaincre que l'extinction des vocations est "une chance" pour le laïcat qui serait ainsi invité à assumer ses responsabilités. SUITE ICI
A lire ce qui s'écrit à propos de Vatican II, on a du mal à croire que ce Concile puisse être interprété comme un évènement qui s'inscrirait dans la continuité de la Tradition catholique. Ceux qui en font aujourd'hui l'apologie, qu'il s'agisse de Pedotti ou de O' Malley, revendiquent bel et bien la rupture de la continuité et s'en félicitent.Le fond de notre pensée, soyons clairs et pour parler en termes informatiques, est que le concile a supprimé les "anti-virus" de l'appareil ecclésial et que, depuis lors, toutes sortes de "virus" sont occupés à détruire et à fragiliser tous "les circuits" et dispositifs que la Tradition avait patiemment mis en place au fil des siècles antérieurs. Et on nous promet que le "menu déroulant" introduit par Vatican II est encore loin d'avoir produit tous ses effets "positifs"! Nous pensons que la seule possibilité, pour en sortir, est d'identifier tous ces "virus" délétères et de les neutraliser. Ce n'est pas à nous qu'il appartient de les désigner, mais, faute de procéder à cette entreprise d'assainissement, on ne pourra empêcher que toutes les dérives en cours ne continuent à produire leurs effets dévastateurs. Il suffit de comparer la situation (vocations, vie des paroisses et des communautés, liturgie, missions...) actuelle avec celle que l'on connaissait avant le concile pour s'en persuader. Nous en avons assez de ces exercices stupides qui s'apparentent à l'art de se chatouiller pour se faire rire quand, par exemple, on veut nous convaincre que l'extinction des vocations est "une chance" pour le laïcat qui serait ainsi invité à assumer ses responsabilités. SUITE ICI
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