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La défense des saintes reliques de la profanation est incompatible avec la haine. Déclaration officielle de Vladimir Legoïda, responsable du Département synodal de l’information de l’Eglise orthodoxe russe.
Les agressions contre les symboles chrétiens et les offenses aux sentiments religieux qui sont devenus plus fréquents provoquent l’inquiétude et, souvent, des réactions fortes de la part des croyants orthodoxes. Des publications véhiculant la violence paraissent également dans la presse.
Pour la part de l’Eglise orthodoxe russe, les accusations d’encouragement des actes semblables ainsi que de solidarisation des personnes qui en sont responsables se font parfois entendre. Malheureusement, il y a tant de personnes qui voient dans les croyants orthodoxes les gens non mû par la foi, mais par la haine et la méchanceté. A la suite, on aimerait attirer l’attention à la Déclaration du Conseil ecclésial suprême de l’Eglise orthodoxe russe à propos de la sentence prononcée à l’égard des personnes ayant souillé l’espace sacré de la cathédrale du Christ Sauveur.
Les agressions contre les symboles chrétiens et les offenses aux sentiments religieux qui sont devenus plus fréquents provoquent l’inquiétude et, souvent, des réactions fortes de la part des croyants orthodoxes. Des publications véhiculant la violence paraissent également dans la presse.
Pour la part de l’Eglise orthodoxe russe, les accusations d’encouragement des actes semblables ainsi que de solidarisation des personnes qui en sont responsables se font parfois entendre. Malheureusement, il y a tant de personnes qui voient dans les croyants orthodoxes les gens non mû par la foi, mais par la haine et la méchanceté. A la suite, on aimerait attirer l’attention à la Déclaration du Conseil ecclésial suprême de l’Eglise orthodoxe russe à propos de la sentence prononcée à l’égard des personnes ayant souillé l’espace sacré de la cathédrale du Christ Sauveur.
Dans ce document, l’Eglise appelle à « s’abstenir de toute volonté de vengeance et de tout acte illicite et d’autant plus violent. En même temps l’Eglise donne sa bénédiction aux actions civiques pacifiques visant à protéger le peuple orthodoxe et les reliques qu’il vénère du blasphème et de l’hostilité ».
Il faut constater que certaines personnes se prennent de frénésie pour discuter tout acte de violence qui soit provoqué, comme on prétend, par l’action sacrilège dans la Cathédrale du Christ Sauveur. Cette situation crée le climat de méfiance et de divisions qui ruine l’unité de la société. La logique de ceux qui cherchent à prendre place avec une forte méchanceté à l’un ou l’autre côté des barricades est également éloignée de l’orthodoxie. On voudrait mentionner de nouveau le rappel du document ecclésial susdit à « se maintenir dans la paix » en espoir sincère que la parole de l’Eglise soit entendue pas uniquement par les fidèles, mais aussi par tous ceux qui apprécient la paix civile et la tranquillité dans notre pays.
La bénédiction de l’Eglise des actions civiques pacifiques exclue toute haine et suppose le respect et la tolérance envers les citoyens qui ne comprennent pas la valeur des reliques saintes. Diffusée par le groupe d’initiative des orthodoxes dans le réseau Internet, l’invitation pour les responsables de la destruction de la croix à Arkhangelsk à prendre part à la restauration de la crucifixion sur le même endroit témoigne de la foi profonde en leur repentance et transfiguration.
Département synodal de l’information de l’Eglise orthodoxe russe
Traduction "PO"
Il faut constater que certaines personnes se prennent de frénésie pour discuter tout acte de violence qui soit provoqué, comme on prétend, par l’action sacrilège dans la Cathédrale du Christ Sauveur. Cette situation crée le climat de méfiance et de divisions qui ruine l’unité de la société. La logique de ceux qui cherchent à prendre place avec une forte méchanceté à l’un ou l’autre côté des barricades est également éloignée de l’orthodoxie. On voudrait mentionner de nouveau le rappel du document ecclésial susdit à « se maintenir dans la paix » en espoir sincère que la parole de l’Eglise soit entendue pas uniquement par les fidèles, mais aussi par tous ceux qui apprécient la paix civile et la tranquillité dans notre pays.
La bénédiction de l’Eglise des actions civiques pacifiques exclue toute haine et suppose le respect et la tolérance envers les citoyens qui ne comprennent pas la valeur des reliques saintes. Diffusée par le groupe d’initiative des orthodoxes dans le réseau Internet, l’invitation pour les responsables de la destruction de la croix à Arkhangelsk à prendre part à la restauration de la crucifixion sur le même endroit témoigne de la foi profonde en leur repentance et transfiguration.
Département synodal de l’information de l’Eglise orthodoxe russe
Traduction "PO"
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 1 Septembre 2012 à 21:32
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Le cardinal Carlo Maria Martini est mort vendredi 31 août à l’âge de 85 ans L’archevêque émérite de Milan, exégète de réputation mondiale, n’aura cessé de faire résonner une voix singulière dans l’Église.
« Le moment est venu pour moi de me retirer des choses terrestres et de me préparer à l’avènement du Royaume. » C’est en ces termes que, le 16 juillet dernier, le cardinal jésuite Carlo Maria Martini a pris congé, à 85 ans, de ses lecteurs du grand quotidien turinois, le « Corriere della Sera », auxquels il s’adressait encore toutes les semaines depuis trois ans.
En dépit de la maladie de Parkinson, dont il était atteint depuis de longues années, devenu ces derniers mois quasiment aphone, l’ancien archevêque de Milan (de 1979 à 2002) avait ten à conserver ce lieu de parole, mais surtout d’écoute.
« Le moment est venu pour moi de me retirer des choses terrestres et de me préparer à l’avènement du Royaume. » C’est en ces termes que, le 16 juillet dernier, le cardinal jésuite Carlo Maria Martini a pris congé, à 85 ans, de ses lecteurs du grand quotidien turinois, le « Corriere della Sera », auxquels il s’adressait encore toutes les semaines depuis trois ans.
En dépit de la maladie de Parkinson, dont il était atteint depuis de longues années, devenu ces derniers mois quasiment aphone, l’ancien archevêque de Milan (de 1979 à 2002) avait ten à conserver ce lieu de parole, mais surtout d’écoute.
Une passion pour la Parole
La Parole et l’écoute : toute la vie spirituelle de celui dont on dit que, n’était la maladie, il aurait pu devenir pape en avril 2005, s’est alimenté grâce à la tension qu’il a toujours créée et entretenue entre ces deux pôles.
Avant tout bibliste et exégète de renommée internationale, ancien recteur de l’Institut Biblique, puis de l’Université pontificale Grégorienne à Rome, Carlo Maria Martini a publié plusieurs dizaines de livres, diffusés à plus d’un million d’exemplaires en Italie, consacrés à l’unique question qui l’animait : « Es-tu disposé à donner foi à mes paroles comme paroles provenant de Dieu ? », faisait-il dire à Jésus dans un entretien à La Croix en 1997.
De cette passion pour la Parole et son étude est née également une passion pour la Terre Sainte, et plus particulièrement pour Jérusalem, où il a vécu ses presque dernières années, avant de rentrer se faire soigner, en 2008, près de Milan. C’est face à la vallée de Josaphat que l’attend aujourd’hui sa dernière demeure, la tombe qu’il s’est choisie, en terre biblique.
« Troubler la fausse paix des consciences »
Et puis l’écoute. Lorsque Jean-Paul II l’a nommé, le 29 décembre 1979, à la tête du plus grand diocèse d’Italie, à Milan, qui avait déjà donné deux papes à l’Église (Pie XI et Paul VI), beaucoup se sont interrogés : comment, alors même que ce jésuite n’a aucune expérience pastorale, allait-il animer ce diocèse, forteresse du mouvement « Communion et Libération », dans une Lombardie marquée par une sécularisation galopante, une corruption et une violence politique alors courante en Italie ?
C’est dans la Parole, plus précisément la prière de saint Ambroise, fondateur du diocèse, que Mgr Martini, puisa son élan pastoral : « Seigneur, donne toujours à ton peuple des pasteurs qui troublent la fausse paix des consciences. »
Une « éthique de l’humilité »
Lors du synode romain sur la Parole, en octobre 1999, il en tira les conséquences et appela à « répéter une expérience de rencontre universelle entre les évêques qui permette de défaire certains nœuds disciplinaires et doctrinaux ». Plus d’un y virent un appel à réunir un nouveau concile, ce dont le cardinal jésuite se défendit toujours.
À Milan, il multiplia les initiatives : « Écoles de la Parole », séminaires pour les non-croyants, « Lettre aux jeunes que je ne rencontre pas », synode diocésain, etc. Lors de l’un de ses discours annuels « à la Cité », toujours très attendus, il appela, en 1998, l’Église à vivre selon « une éthique de l’humilité, de la modestie, de la miséricorde, du pardon. »À son départ, le 11 juillet 2002, il répéta : « Toute époque est un moment de grâce. L’Église doit créer des espaces nouveaux, dans le respect réciproque, entre le frère, le citoyen et l’étranger. »
Une Eglise qui « donne du courage »
Créé cardinal par Jean-Paul II le 2 février 1983, à seulement 56 ans, sa parole a très largement débordé les limites de son diocèse. Président du Conseil des Conférences épiscopales européennes de 1987 à 1993, à l’aise dans une dizaine de langues, il n’a cessé, jusqu’à ses derniers écrits, de jouer la « statue du Commandeur », faisant entendre sa différence, allant jusqu’à paraître, aux yeux de beaucoup, en opposant loyal à Benoît XVI.
Sur les questions éthiques (préservatif, homosexualité, recherche sur les embryons, fécondation in vitro), disciplinaires (accueil des divorcés remariés, ordination d’hommes mariés, célibat sacerdotal) ou liturgiques (libéralisation de la messe de saint Pie V), il eut toujours le souci de faire circuler un courant d’air, de ne rien figer, pour que « l’Église puisse donner du courage à ceux qui se sentent petits et pécheurs ».
SUITE "La Croix"
APIC/KIPA Une figure emblématique de l’Eglise catholique au 20e siècle
La Parole et l’écoute : toute la vie spirituelle de celui dont on dit que, n’était la maladie, il aurait pu devenir pape en avril 2005, s’est alimenté grâce à la tension qu’il a toujours créée et entretenue entre ces deux pôles.
Avant tout bibliste et exégète de renommée internationale, ancien recteur de l’Institut Biblique, puis de l’Université pontificale Grégorienne à Rome, Carlo Maria Martini a publié plusieurs dizaines de livres, diffusés à plus d’un million d’exemplaires en Italie, consacrés à l’unique question qui l’animait : « Es-tu disposé à donner foi à mes paroles comme paroles provenant de Dieu ? », faisait-il dire à Jésus dans un entretien à La Croix en 1997.
De cette passion pour la Parole et son étude est née également une passion pour la Terre Sainte, et plus particulièrement pour Jérusalem, où il a vécu ses presque dernières années, avant de rentrer se faire soigner, en 2008, près de Milan. C’est face à la vallée de Josaphat que l’attend aujourd’hui sa dernière demeure, la tombe qu’il s’est choisie, en terre biblique.
« Troubler la fausse paix des consciences »
Et puis l’écoute. Lorsque Jean-Paul II l’a nommé, le 29 décembre 1979, à la tête du plus grand diocèse d’Italie, à Milan, qui avait déjà donné deux papes à l’Église (Pie XI et Paul VI), beaucoup se sont interrogés : comment, alors même que ce jésuite n’a aucune expérience pastorale, allait-il animer ce diocèse, forteresse du mouvement « Communion et Libération », dans une Lombardie marquée par une sécularisation galopante, une corruption et une violence politique alors courante en Italie ?
C’est dans la Parole, plus précisément la prière de saint Ambroise, fondateur du diocèse, que Mgr Martini, puisa son élan pastoral : « Seigneur, donne toujours à ton peuple des pasteurs qui troublent la fausse paix des consciences. »
Une « éthique de l’humilité »
Lors du synode romain sur la Parole, en octobre 1999, il en tira les conséquences et appela à « répéter une expérience de rencontre universelle entre les évêques qui permette de défaire certains nœuds disciplinaires et doctrinaux ». Plus d’un y virent un appel à réunir un nouveau concile, ce dont le cardinal jésuite se défendit toujours.
À Milan, il multiplia les initiatives : « Écoles de la Parole », séminaires pour les non-croyants, « Lettre aux jeunes que je ne rencontre pas », synode diocésain, etc. Lors de l’un de ses discours annuels « à la Cité », toujours très attendus, il appela, en 1998, l’Église à vivre selon « une éthique de l’humilité, de la modestie, de la miséricorde, du pardon. »À son départ, le 11 juillet 2002, il répéta : « Toute époque est un moment de grâce. L’Église doit créer des espaces nouveaux, dans le respect réciproque, entre le frère, le citoyen et l’étranger. »
Une Eglise qui « donne du courage »
Créé cardinal par Jean-Paul II le 2 février 1983, à seulement 56 ans, sa parole a très largement débordé les limites de son diocèse. Président du Conseil des Conférences épiscopales européennes de 1987 à 1993, à l’aise dans une dizaine de langues, il n’a cessé, jusqu’à ses derniers écrits, de jouer la « statue du Commandeur », faisant entendre sa différence, allant jusqu’à paraître, aux yeux de beaucoup, en opposant loyal à Benoît XVI.
Sur les questions éthiques (préservatif, homosexualité, recherche sur les embryons, fécondation in vitro), disciplinaires (accueil des divorcés remariés, ordination d’hommes mariés, célibat sacerdotal) ou liturgiques (libéralisation de la messe de saint Pie V), il eut toujours le souci de faire circuler un courant d’air, de ne rien figer, pour que « l’Église puisse donner du courage à ceux qui se sentent petits et pécheurs ».
SUITE "La Croix"
APIC/KIPA Une figure emblématique de l’Eglise catholique au 20e siècle
La position des médias occidentaux à l'égard du procès du groupe «Pussy Riot» a changé
Selon «Nezavissimaya gazeta», les médias sont maintenant quasi unanimes pour dire que la majorité des pays n'aurait pas supporté que l'on viole la morale et les valeurs de la société.
Selon le «Standard », «les autorités de tout pays répriment les personnes transgressant la morale traditionnelle ».
Selon le « Nouvel Observateur », il ne convient pas de faire référence à l'époque stalinienne. Que serait devenu le groupe punk s'il avait donné son concert dans Notre-Dame de Paris, une synagogue ou une mosquée?
Selon « Atlantico » (Paris), si « Pussy Riot » avait organisé une telle manifestation dans une synagogue de Jérusalem ou une mosquée de Istanbul, les fidèles ne l'auraient pas toléré. Ils auraient exigé une punition sévère ».
« Daily Mail » conclut que« le verdict prononcé à Moscou est conforme à la législation de nombre de pays européens ».
Selon «Nezavissimaya gazeta», les médias sont maintenant quasi unanimes pour dire que la majorité des pays n'aurait pas supporté que l'on viole la morale et les valeurs de la société.
Selon le «Standard », «les autorités de tout pays répriment les personnes transgressant la morale traditionnelle ».
Selon le « Nouvel Observateur », il ne convient pas de faire référence à l'époque stalinienne. Que serait devenu le groupe punk s'il avait donné son concert dans Notre-Dame de Paris, une synagogue ou une mosquée?
Selon « Atlantico » (Paris), si « Pussy Riot » avait organisé une telle manifestation dans une synagogue de Jérusalem ou une mosquée de Istanbul, les fidèles ne l'auraient pas toléré. Ils auraient exigé une punition sévère ».
« Daily Mail » conclut que« le verdict prononcé à Moscou est conforme à la législation de nombre de pays européens ».
Les médias de l'Ouest disent que les leaders de l'Ouest profitent du scandale autour de « Pussy Riot » pour exercer une pression politique sur les autorités russes.
Selon « Daily Mail », les leaders occidentaux qui sont tellement « choqués » par la détention des chanteuses acceptent assez tranquillement des dictatures, par exemple, celle de l'Arabie Saoudite à côté de laquelle la Russie fait pâle figure . Qu'est-ce qui fait réprouver Vladimir Poutine? Le fait qu'il n'a pas laissé le Conseil de Sécurité de l'ONU soutenir les rebelles syriens?
Les leaders occidentaux sont inquiets que le président russe cherche activement à rétablir le statut de la Russie en tant qu'Etat exercant son influence dans le monde.
Selon « Forbes », les russophobes considèrent que le procès des « Pussy Riot » est un bon prétexte pour attaquer le Kremlin.
Traduction Elena Tastevin
Западные СМИ стали пересматривать отношение к "Pussy Riot"
Interfax religion
Selon « Daily Mail », les leaders occidentaux qui sont tellement « choqués » par la détention des chanteuses acceptent assez tranquillement des dictatures, par exemple, celle de l'Arabie Saoudite à côté de laquelle la Russie fait pâle figure . Qu'est-ce qui fait réprouver Vladimir Poutine? Le fait qu'il n'a pas laissé le Conseil de Sécurité de l'ONU soutenir les rebelles syriens?
Les leaders occidentaux sont inquiets que le président russe cherche activement à rétablir le statut de la Russie en tant qu'Etat exercant son influence dans le monde.
Selon « Forbes », les russophobes considèrent que le procès des « Pussy Riot » est un bon prétexte pour attaquer le Kremlin.
Traduction Elena Tastevin
Западные СМИ стали пересматривать отношение к "Pussy Riot"
Interfax religion
Quatre grandes croix de bois ont été abattues en Russie le 25 août dans le sillage des "Femen" de Kiev (1). Un communiqué d'un mouvement "Narodnaïa Volia"(2) a revendiqué le vendalisme "en réponse à la création de Milices orthodoxes (3) et à la condamnation des Pussy Riot"(4) D'après les résultats de la première enquête, l'une des croix vandalisée, prés d'Arkhangelsk, a été la cible de deux adolescents de 17 ans soufrant de retard mental, mais la police recherche surtout le commanditaire de l'opération (5),
Le père diacre André Kouraev répond aux questions sur ces sujets TV "Dojd" (6) (traduction VG)
Qui se cache derrière le sciage des croix?
Je pense que tous ces semi clandestins, skinheads, jeunes fascisants, qui se positionnent comme satanistes ou païens paléo-aryens, ont une possibilité de faire reconnaître leur point de vue dans l'ambiance actuelle. Ils haïssent tout ce qui est relié à l'Eglise indépendamment de l'histoire des féministes. Et là, ils ont une possibilité de rentrer dans le débat , de se faire reconnaître et de détruire ce qu'ils détestent. Et avec cela d’être applaudis par une partie du public.
Le père diacre André Kouraev répond aux questions sur ces sujets TV "Dojd" (6) (traduction VG)
Qui se cache derrière le sciage des croix?
Je pense que tous ces semi clandestins, skinheads, jeunes fascisants, qui se positionnent comme satanistes ou païens paléo-aryens, ont une possibilité de faire reconnaître leur point de vue dans l'ambiance actuelle. Ils haïssent tout ce qui est relié à l'Eglise indépendamment de l'histoire des féministes. Et là, ils ont une possibilité de rentrer dans le débat , de se faire reconnaître et de détruire ce qu'ils détestent. Et avec cela d’être applaudis par une partie du public.
Je crois que ceux qui, volontairement ou non, ont participé à la mise en scène de l'affaire de la prière punk ont tous fait preuve du même défaut: ce ne sont pas des pédagogues mais des fonctionnaires et, en bons exécutants du système, habitués à obéir, ils ont pensé que la crainte peut tout régler: donnez une punition sévère aux Pussy Riot et les autres se mettront au garde-à-vous. Mais moi, qui suis réellement au contact des jeunes, je peux dire que si on peut en effrayer et mettre au pas 90%, il y en aura toujours 5% qui diront tout à fait autre chose; et cela deviendra pour eux une question d'honneur d'adolescents. C'est une espèce d'Aliocha Karamazov, mais qui vient de la véritable "Narodnaïa Volia" et non pas de cette espèce d'opérette.
L'Eglise demande de punir les coupables: est-ce la solution? (7)
Je n'aime pas les grandes vocalises qu'on entend sur la guerre des civilisations ou l'apocalypse. L'exagération de ce qui se passe fait évidement partie des lois de la guerre médiatique; mais quand ces lois commencent à s'accomplir certains vont croire qu'ils sont réellement au front et cela tourne à état d'esprit extrêmement dangereux: si je me dis que je suis en guerre, alors je vais beaucoup me permettre, à moi et à mes petits camarades … Mais selon les bon principes pédagogiques, les parents doivent punir le plus âgé quand deux frères se bagarrent, car il est le plus intelligent. La composante la plus âgée de la société russe c'est l'Eglise orthodoxe russe: nous avons mille ans en Russie, deux mille ans en tout. Et cela signifie que quelqu'un doit pouvoir agir asymétriquement et arrêter ce char qui déboule la pente en faisant grossir une boule de neige de reproches réciproques, en gonflant les biceps à qui est le plus fort et attirera la sympathie des structures de force ou de l'opinion publique… et ainsi de suite. Quelqu'un devrait savoir pardonner!
«L'activiste orthodoxe" a été béni par un prêtre (8)
Je répète les paroles de Vladimir Jabotinsky (9), le fondateur du mouvement sioniste dans l'Empire russe. Il a dit: «Toute nation a le droit d'avoir ses salauds." De même, chaque confession a le droit d'avoir ses crétins.
Dans une société démocratique on ne recourt plus au principe de la responsabilité collective depuis des décennies. Si parmi les Tchétchènes il se trouve un criminel, cela ne signifie pas que tous les Tchétchènes sont des criminels. Mais quand il s'agit de l'Eglise on oublie ce principe: un pope (10) ivre roule en "Mercedes": Ah ha! Donc tous les popes sont comme cela. Mais c'est faux. Voilà un activiste qui cherche des aventures – ce sont ses hormones qui lui font cela, mais cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'une mission secrète du patriarcat, ou que les orthodoxes n'ont maintenant rien d'autre à faire que de chercher des T-shirt à arracher!
Je n'ai aucune sympathie pour lui. Mais il ne faut pas extrapoler à partir du geste d'un individu, à mon avis pas très équilibré.
Voyez la déclaration du Conseil Supérieur de l'Église après le verdict. Il y là une phrase disant que l'Eglise ne soutien pas les actions de résistance illégales. Je voudrais rappeler ce point pour qu'on n'ait pas l'impression que c'est là seulement pour la forme:
"L’Eglise s’adresse à ceux dont les sentiments religieux et nationaux ont été profondément humiliés par ces comportements ainsi que la par la campagne de propagande qui les a suivi les priant de s’abstenir de toute volonté de vengeance et de tout acte illicite et d’autant plus violent. En même temps l’Eglise donne sa bénédiction aux actions civiques pacifiques visant à protéger le peuple orthodoxe et les reliques qu’il vénère du blasphème et de l’hostilité." Signé: le Conseil Supérieur de l'Église
Les Milices de volontaires (ibid 3): qu'est ce que c'est?
Il y a deux réponses possibles: Premièrement –on se met à surveiller les non-orthodoxes en dehors de toute légalité. Deuxièmement – ces milices orthodoxes sont des formes disciplinaires internes aux communautés. Alors cela pose la question: pour quel genre de cheptel les auteurs de cette déclaration prennent-t-ils leurs concitoyens s'ils doivent être mis au pas pratiquement avec des mitraillettes? Si votre parole pastorale ne suffit pas, enlevez vos soutanes et vos croix! Nous ne savons pas éduquer les gens par l'exemple et la parole et nous allons donc faire marcher au fouet notre propre troupeau? (Fin de citation)
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Commentaire et notes du traducteur V. Golovanow:
Je pense que des explications complémentaires sont nécessaires pour ceux qui n'ont pas accès à la blogosphère russe qui constitue le contexte de ce texte:
Le père André fait clairement la différence entre les punkettes, pour lesquelles il n'a jamais retenu la thèse antireligieuse développée par l'accusation, et les scieurs de croix clairement marqués par la haine de la religion. D'ailleurs les Pussy Riot condamnent ces actions (11): cette position devrait faire prochainement l'objet d'u communiqué officiel des condamnées car, comme le déclare le mari de l'une d'elles (ibid 10), "le sciage de croix s'attaque au contexte religieux et soutien de fait la condamnation sur des bases religieuses, ce qui est à l'opposé des objectifs purement politiques des Pussy Riot".
Les scieurs de croix, par contre, montrent leur haine viscérale de la religion en général et de l'Eglise orthodoxe en particulier, assimilée pour l'occasion au pouvoir qui a condamné les punkettes. Ceci est particulièrement affirmé chez "Femen" qui a lancé le mouvement de sciage et affirme sur son site: «Par cette action "Femen" appelle toutes les forces saines de la société à éliminer sans pitié du cerveau les superstitions vermoulues qui soutiennent la dictature et empêchent le développement de la démocratie et de la liberté des femmes» (13). Le ton et les termes de cette proclamation rappellent clairement la propagande antireligieuse des bolchéviques, qui utilisait d'ailleurs aussi les thèmes féministes. Le fait que la croix abattue, qui est d'ailleurs catholique et non orthodoxe, commémore les crimes du stalinisme, tout comme celle d'Archangelsk, établie à l'emplacement d'une église détruite par les Soviets, confirme bien l'origine de cette idéologie…
Quand aux "Milices orthodoxes" et autres "activistes orthodoxes", c'est le reflet symétrique des groupuscules antireligieux. Comme le dit le père André, "il y a des crétins dans chaque confession", le mal appelle le mal et Satan conduit le bal!
(1) Une activiste du mouvement féministe ukrainien Femen a abattu une croix dans le centre de Kiev le jour du prononcé du jugement "Pussy Riot". Cf. http://www.atlantico.fr/pepitesvideo/elle-abat-croix-seins-nus-pour-soutenir-pussy-riot-453067.html
(2) "Narodnaïa Volia" se traduit par « Volonté du Peuple ». Ce fut le nom d'une organisation nihiliste russe qui lança une vague d'attentats terroriste à la fin du XIXe siècle, dont l’assassinat de l’empereur Alexandre II en 1881. L'organisation qui revendique le sciage des croix était pratiquement inconnue jusqu'ici (http://pn14.info/?p=119407)
(3) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Russie-l-ombudsman-Vladimir-Loukine-redoute-l-apparition-de-milices-orthodoxes_a2608.html
(4) http://www.trud.ru/article/28-08-2012/1281029_kresty_v_rossii_spilila_narodnaja_volja.html
(5) http://www.trud.ru/article/30-08-2012/1281150_kresty_v_arxangelske_spilili_umstvenno_otstalye_podrostki.html
(6) Un "activiste orthodoxe" a revendiqué avoir arraché des T-shirt "free Pussy Riot" et affirmé avoir reçu la bénédiction d'un prêtre pour ce faire (http://www.pravmir.ru/protodiakon-andrej-kuraev-pro-pravoslavnye-druzhiny-dmitriya-enteo-i-mudrost-pedagoga1/).
(7) Le père Vsevolod Chaplin, vice-président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, a appelé à "trouver et punir les malfaiteurs qui ont scié les croix"; le père Dimitri Smirnov, responsable du Département des relations avec des Forces armées et les services de maintien de l’ordre au patriarcat de Moscou, a parlé à ce propos de "déclaration de guerre à l'Eglise russe" et comparé les auteurs à Anders Behring Breivik, le terroriste qui a massacré 77 personnes en Norvège… (http://pn14.info/?p=119359&cpage=18)
(8) http://podosokorskiy.livejournal.com/2467086.html
(9) http://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Jabotinsky
(10) Rappelons que le mot "pope", employé ici délibérément par le père André, a un sens péjoratif en russe (contrairement au grec).
(11) http://www.grani.ru/Politics/Russia/Politzeki/m.200010.html
(12) http://www.youtube.com/watch?v=VxvQh02KRcw&feature=plcp
(13) http://femen.livejournal.com/ 17/08. Suivent la menace de s'en prendre aux autres monuments religieux en bois de l'Eglise (20/08) et des félicitations pour la destruction de quatre croix en Russie (24/08)
L'Eglise demande de punir les coupables: est-ce la solution? (7)
Je n'aime pas les grandes vocalises qu'on entend sur la guerre des civilisations ou l'apocalypse. L'exagération de ce qui se passe fait évidement partie des lois de la guerre médiatique; mais quand ces lois commencent à s'accomplir certains vont croire qu'ils sont réellement au front et cela tourne à état d'esprit extrêmement dangereux: si je me dis que je suis en guerre, alors je vais beaucoup me permettre, à moi et à mes petits camarades … Mais selon les bon principes pédagogiques, les parents doivent punir le plus âgé quand deux frères se bagarrent, car il est le plus intelligent. La composante la plus âgée de la société russe c'est l'Eglise orthodoxe russe: nous avons mille ans en Russie, deux mille ans en tout. Et cela signifie que quelqu'un doit pouvoir agir asymétriquement et arrêter ce char qui déboule la pente en faisant grossir une boule de neige de reproches réciproques, en gonflant les biceps à qui est le plus fort et attirera la sympathie des structures de force ou de l'opinion publique… et ainsi de suite. Quelqu'un devrait savoir pardonner!
«L'activiste orthodoxe" a été béni par un prêtre (8)
Je répète les paroles de Vladimir Jabotinsky (9), le fondateur du mouvement sioniste dans l'Empire russe. Il a dit: «Toute nation a le droit d'avoir ses salauds." De même, chaque confession a le droit d'avoir ses crétins.
Dans une société démocratique on ne recourt plus au principe de la responsabilité collective depuis des décennies. Si parmi les Tchétchènes il se trouve un criminel, cela ne signifie pas que tous les Tchétchènes sont des criminels. Mais quand il s'agit de l'Eglise on oublie ce principe: un pope (10) ivre roule en "Mercedes": Ah ha! Donc tous les popes sont comme cela. Mais c'est faux. Voilà un activiste qui cherche des aventures – ce sont ses hormones qui lui font cela, mais cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'une mission secrète du patriarcat, ou que les orthodoxes n'ont maintenant rien d'autre à faire que de chercher des T-shirt à arracher!
Je n'ai aucune sympathie pour lui. Mais il ne faut pas extrapoler à partir du geste d'un individu, à mon avis pas très équilibré.
Voyez la déclaration du Conseil Supérieur de l'Église après le verdict. Il y là une phrase disant que l'Eglise ne soutien pas les actions de résistance illégales. Je voudrais rappeler ce point pour qu'on n'ait pas l'impression que c'est là seulement pour la forme:
"L’Eglise s’adresse à ceux dont les sentiments religieux et nationaux ont été profondément humiliés par ces comportements ainsi que la par la campagne de propagande qui les a suivi les priant de s’abstenir de toute volonté de vengeance et de tout acte illicite et d’autant plus violent. En même temps l’Eglise donne sa bénédiction aux actions civiques pacifiques visant à protéger le peuple orthodoxe et les reliques qu’il vénère du blasphème et de l’hostilité." Signé: le Conseil Supérieur de l'Église
Les Milices de volontaires (ibid 3): qu'est ce que c'est?
Il y a deux réponses possibles: Premièrement –on se met à surveiller les non-orthodoxes en dehors de toute légalité. Deuxièmement – ces milices orthodoxes sont des formes disciplinaires internes aux communautés. Alors cela pose la question: pour quel genre de cheptel les auteurs de cette déclaration prennent-t-ils leurs concitoyens s'ils doivent être mis au pas pratiquement avec des mitraillettes? Si votre parole pastorale ne suffit pas, enlevez vos soutanes et vos croix! Nous ne savons pas éduquer les gens par l'exemple et la parole et nous allons donc faire marcher au fouet notre propre troupeau? (Fin de citation)
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Commentaire et notes du traducteur V. Golovanow:
Je pense que des explications complémentaires sont nécessaires pour ceux qui n'ont pas accès à la blogosphère russe qui constitue le contexte de ce texte:
Le père André fait clairement la différence entre les punkettes, pour lesquelles il n'a jamais retenu la thèse antireligieuse développée par l'accusation, et les scieurs de croix clairement marqués par la haine de la religion. D'ailleurs les Pussy Riot condamnent ces actions (11): cette position devrait faire prochainement l'objet d'u communiqué officiel des condamnées car, comme le déclare le mari de l'une d'elles (ibid 10), "le sciage de croix s'attaque au contexte religieux et soutien de fait la condamnation sur des bases religieuses, ce qui est à l'opposé des objectifs purement politiques des Pussy Riot".
Les scieurs de croix, par contre, montrent leur haine viscérale de la religion en général et de l'Eglise orthodoxe en particulier, assimilée pour l'occasion au pouvoir qui a condamné les punkettes. Ceci est particulièrement affirmé chez "Femen" qui a lancé le mouvement de sciage et affirme sur son site: «Par cette action "Femen" appelle toutes les forces saines de la société à éliminer sans pitié du cerveau les superstitions vermoulues qui soutiennent la dictature et empêchent le développement de la démocratie et de la liberté des femmes» (13). Le ton et les termes de cette proclamation rappellent clairement la propagande antireligieuse des bolchéviques, qui utilisait d'ailleurs aussi les thèmes féministes. Le fait que la croix abattue, qui est d'ailleurs catholique et non orthodoxe, commémore les crimes du stalinisme, tout comme celle d'Archangelsk, établie à l'emplacement d'une église détruite par les Soviets, confirme bien l'origine de cette idéologie…
Quand aux "Milices orthodoxes" et autres "activistes orthodoxes", c'est le reflet symétrique des groupuscules antireligieux. Comme le dit le père André, "il y a des crétins dans chaque confession", le mal appelle le mal et Satan conduit le bal!
(1) Une activiste du mouvement féministe ukrainien Femen a abattu une croix dans le centre de Kiev le jour du prononcé du jugement "Pussy Riot". Cf. http://www.atlantico.fr/pepitesvideo/elle-abat-croix-seins-nus-pour-soutenir-pussy-riot-453067.html
(2) "Narodnaïa Volia" se traduit par « Volonté du Peuple ». Ce fut le nom d'une organisation nihiliste russe qui lança une vague d'attentats terroriste à la fin du XIXe siècle, dont l’assassinat de l’empereur Alexandre II en 1881. L'organisation qui revendique le sciage des croix était pratiquement inconnue jusqu'ici (http://pn14.info/?p=119407)
(3) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Russie-l-ombudsman-Vladimir-Loukine-redoute-l-apparition-de-milices-orthodoxes_a2608.html
(4) http://www.trud.ru/article/28-08-2012/1281029_kresty_v_rossii_spilila_narodnaja_volja.html
(5) http://www.trud.ru/article/30-08-2012/1281150_kresty_v_arxangelske_spilili_umstvenno_otstalye_podrostki.html
(6) Un "activiste orthodoxe" a revendiqué avoir arraché des T-shirt "free Pussy Riot" et affirmé avoir reçu la bénédiction d'un prêtre pour ce faire (http://www.pravmir.ru/protodiakon-andrej-kuraev-pro-pravoslavnye-druzhiny-dmitriya-enteo-i-mudrost-pedagoga1/).
(7) Le père Vsevolod Chaplin, vice-président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, a appelé à "trouver et punir les malfaiteurs qui ont scié les croix"; le père Dimitri Smirnov, responsable du Département des relations avec des Forces armées et les services de maintien de l’ordre au patriarcat de Moscou, a parlé à ce propos de "déclaration de guerre à l'Eglise russe" et comparé les auteurs à Anders Behring Breivik, le terroriste qui a massacré 77 personnes en Norvège… (http://pn14.info/?p=119359&cpage=18)
(8) http://podosokorskiy.livejournal.com/2467086.html
(9) http://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Jabotinsky
(10) Rappelons que le mot "pope", employé ici délibérément par le père André, a un sens péjoratif en russe (contrairement au grec).
(11) http://www.grani.ru/Politics/Russia/Politzeki/m.200010.html
(12) http://www.youtube.com/watch?v=VxvQh02KRcw&feature=plcp
(13) http://femen.livejournal.com/ 17/08. Suivent la menace de s'en prendre aux autres monuments religieux en bois de l'Eglise (20/08) et des félicitations pour la destruction de quatre croix en Russie (24/08)
En ces temps de "pussyriotisme" et de visite historique du Patriarche russe en Pologne, Le Courrier de Russie est allé rencontrer Alexeï Ouminski, prêtre orthodoxe russe d’origine polonaise, connu pour la modération de ses positions.
Le Courrier de Russie : Avant d’en venir à l’actualité religieuse de ces derniers jours, pourriez-vous nous décrire le chemin qui vous a mené à la prêtrise ?
p.Alexeï Ouminsky : Je suis né dans une famille athée, mon père était ingénieur, membre du Parti communiste, ma mère professeure de français, une famille typique de l’intelligentsia soviétique.
LCDR : Comment le « processus religieux » s’est-il alors déroulé en vous ?
Le Courrier de Russie : Avant d’en venir à l’actualité religieuse de ces derniers jours, pourriez-vous nous décrire le chemin qui vous a mené à la prêtrise ?
p.Alexeï Ouminsky : Je suis né dans une famille athée, mon père était ingénieur, membre du Parti communiste, ma mère professeure de français, une famille typique de l’intelligentsia soviétique.
LCDR : Comment le « processus religieux » s’est-il alors déroulé en vous ?
A.O. : Je ne sais pas, j’étais un homme soviétique parfait, j’avais été pionnier puis membre du Komsomol, je portais toujours à l’école le foulard rouge et l’insigne avec le portrait de Lénine. Comme tout le monde d’ailleurs. Puis en 1967, je suis entré à la faculté pédagogique et y ai rencontré des gens qui savaient quelque chose de la religion.
« On m’a prêté l’Evangile pendant une nuit ! »
LCDR : C’est à dire ?
A.O. : Des gens qui avaient lu la littérature samizdat, Soljenitsyne par exemple, mais aussi des hippies qui connaissaient l’hindouisme… Les Évangiles, la Bible étaient interdits mais pour la première fois, l’un d’eux m’a prêté les Évangiles pendant une nuit, une nuit ! C’était comme une nouvelle planète pour moi, je découvrais de nouveaux livres, de nouvelles idées, des idées défendues… J’ai changé de vie, je me suis mis à porter les cheveux longs, à écouter du hard rock, à voyager en auto-stop dans l’Union, tout ce qui était interdit devenait intéressant pour moi.
LCDR : Ce sont des idées dans un premier temps plutôt laïques ?
A.O. : Oui, les idées de la dissidence, j’ai d’abord changé de mode de vie, de penser puis l’Église et les livres chrétiens ont pris de plus en plus d’importance dans ma vie. En 1970, à vingt ans, je me suis fait baptiser mais ce n’était pas pour autant le commencement de ma vie religieuse, c’était un pas important pour moi mais pas absolument religieux.
LCDR : C’est-à-dire ?
A.O. : Je me suis mis à porter la croix, à visiter les églises, qui étaient d’ailleurs interdites par la police aux jeunes gens, je me suis mis à beaucoup lire et réfléchir sur la religion, à rencontrer des croyants et c’est l’expérience de leur relation avec Dieu qui a représenté pour moi le pas décisif. J’ai alors compris que j’étais croyant, que je voulais devenir chrétien.
LCDR : Comment êtes-vous devenu prêtre ?
A.O. : J’ai étudié au séminaire puis ai été nommé curé à Kachira en 1990, une ville à une centaine de kilomètres de Moscou avec une grande cathédrale… détruite ! J’ai alors fait tous les métiers, en commençant par celui d’architecte !
LCDR : Quelles impressions gardez-vous de cette ville dans les années 1990 ?
A.O. : Des gens alcooliques, une ville détruite, des usines et des entreprises qui commencent à fermer, des chômeurs de plus en plus nombreux, une crise économique mais c’est aussi une période où les gens se sont mis à réfléchir et à reprendre le chemin de l’église. Ça a duré trois ans mais ce fut une période très importante de ma vie. Quand je suis parti, la cathédrale était reconstruite ! Et aujourd’hui encore, des gens de Kachira viennent me voir à Moscou.
LCDR : Que représente la Russie pour vous, quelle image avez-vous d’elle ?
A.O. : Le problème essentiel me semble être notre absence de mémoire historique, nous avons été, nous continuons à être un peuple soviétique et c’est aussi vrai parmi les croyants. Nous n’avons pas nommé le communisme, le stalinisme, comme le grand crime contre le peuple, contre nous-mêmes.
« Pour les communistes, l’homme ne coûte rien »
LCDR : Pourquoi à votre avis ?
A.O. : Parce que pour les communistes « l’homme ne coûte rien » et nous n’avons pas compris pourquoi aujourd’hui, en Russie, il ne coûte toujours rien.
LCDR : Que faire pour le comprendre ?
A.O. : Nous devons d’abord reconnaître que l’homme est fils de Dieu, qu’il est sa continuation, que Dieu et l’homme sont les deux grandes choses saintes mais en Russie, nous pensons que seul Dieu est saint et que l’homme est un ramassis de péchés, de bêtise. Pour Dieu, l’homme est saint mais pour nous, non, c’est le problème de notre peuple.
LCDR : Quel rôle peut avoir l’Eglise russe dans cette prise de conscience ?
A.O. : Son but doit être de changer le sens de notre humanité, pas dans le sens des droits de l’homme mais de faire que la personnalité de chaque homme, croyant ou pas, soit l’élément central. Les communistes ont tué le sens de l’homme, de l’humanité.
LCDR : Avant d’aborder la visite du Patriarche russe en Pologne, quel regard portez-vous sur les relations entre ces deux peuples ?
A.O. : Les Russes et les Polonais se sont souvent offensés mutuellement et pourtant, je sais qu’il y a plus de choses qui nous lient que de choses qui nous séparent.
« C’est toujours l’orgueil qui sépare »
LCDR : Comme…
A.O. : Nous lient l’Évangile, l’image du Christ, la volonté de créer un pays chrétien. Le peuple polonais est peut-être le peuple le plus chrétien d’Europe. Etre polonais, c’est, je crois, être catholique pour la plupart des Polonais. Nous sépare l’orgueil, toujours l’orgueil, c’est toujours l’orgueil qui sépare. Les Polonais sont très orgueilleux et les Russes aussi !
LCDR : Comment avez-vous ressenti la visite du Patriarche russe en Pologne ?
A.O. : L’un de mes grands-pères était Polonais, c’est donc peut-être le sang polonais qui parle mais elle m’a semblé très importante. Tout d’abord, c’est la première visite d’un patriarche russe en Pologne, la première visite dans l’histoire ! Et puis, ce qu’a dit le Patriarche me paraît essentiel : « Nous devons prier les uns pour les autres et nous pardonner. »
LCDR : Cette visite va-t-elle changer les relations entre les deux pays ?
A.O. : Je le crois oui. Le monde devient de plus en plus laïque et d’une certaine manière plus opposé à l’Église, il y a une agressivité de plus en plus forte envers l’Église et les chrétiens. Nous pourrions nous rassembler sur quelques choses essentielles comme l’amour, la vérité, la croyance en notre Dieu et alors les Polonais et les Russes se rassembleront, tous les chrétiens se réuniront.
« Pussy Riot fait entrer l’Église russe dans une période nouvelle »
LCDR : Un tout autre sujet, qui a fait la une d’un grand nombre de journaux dans le monde : la condamnation des membres du collectif Pussy Riot à une peine de deux ans de colonie pénitentiaire. Qu’en pensez-vous ?
A.O. : Il y a désormais dans l’Église russe un espace de discussion, nous partageons les mêmes idées sur le dogme de notre foi mais nous pouvons avoir des positions sociales, politiques différentes et dans le cas de Pusssy Riot, nous avons vu s’exprimer des points de vue, au sein même de l’Église, très différents, voire extrêmes. Je pense pour ma part que cet évènement nous fait entrer dans une période nouvelle.
LCDR : C’est-à-dire ?
A.O. : La société attend des réponses de l’Église, il y a une attente très forte de la population en même temps qu’une volonté de l’Église de changer cette société. L’Eglise était présente dans l’armée, les hôpitaux, les prisons, les écoles mais la société attend désormais une présence plus globale, elle attend qu’on lui parle la langue de l’amour, de la miséricorde et ce qu’ont fait ces filles est une sorte d’examen pour nous
SUITE Le Courrier de Russie
...........................
"PO" A la suite du verdict dans l’affaire Pussy Riot P.O. met en lignes plusieurs réactions de prêtres et de laïcs russes.
« Les Russes, des mal aimés ? »
Le politologue Alexandre Rar: "Pussy Riot", conflit de civilisation et révolution
L’archiprêtre Victor Potapov : « L’Eglise doit exiger soit leur libération ou une soit une peine clémente »
« On m’a prêté l’Evangile pendant une nuit ! »
LCDR : C’est à dire ?
A.O. : Des gens qui avaient lu la littérature samizdat, Soljenitsyne par exemple, mais aussi des hippies qui connaissaient l’hindouisme… Les Évangiles, la Bible étaient interdits mais pour la première fois, l’un d’eux m’a prêté les Évangiles pendant une nuit, une nuit ! C’était comme une nouvelle planète pour moi, je découvrais de nouveaux livres, de nouvelles idées, des idées défendues… J’ai changé de vie, je me suis mis à porter les cheveux longs, à écouter du hard rock, à voyager en auto-stop dans l’Union, tout ce qui était interdit devenait intéressant pour moi.
LCDR : Ce sont des idées dans un premier temps plutôt laïques ?
A.O. : Oui, les idées de la dissidence, j’ai d’abord changé de mode de vie, de penser puis l’Église et les livres chrétiens ont pris de plus en plus d’importance dans ma vie. En 1970, à vingt ans, je me suis fait baptiser mais ce n’était pas pour autant le commencement de ma vie religieuse, c’était un pas important pour moi mais pas absolument religieux.
LCDR : C’est-à-dire ?
A.O. : Je me suis mis à porter la croix, à visiter les églises, qui étaient d’ailleurs interdites par la police aux jeunes gens, je me suis mis à beaucoup lire et réfléchir sur la religion, à rencontrer des croyants et c’est l’expérience de leur relation avec Dieu qui a représenté pour moi le pas décisif. J’ai alors compris que j’étais croyant, que je voulais devenir chrétien.
LCDR : Comment êtes-vous devenu prêtre ?
A.O. : J’ai étudié au séminaire puis ai été nommé curé à Kachira en 1990, une ville à une centaine de kilomètres de Moscou avec une grande cathédrale… détruite ! J’ai alors fait tous les métiers, en commençant par celui d’architecte !
LCDR : Quelles impressions gardez-vous de cette ville dans les années 1990 ?
A.O. : Des gens alcooliques, une ville détruite, des usines et des entreprises qui commencent à fermer, des chômeurs de plus en plus nombreux, une crise économique mais c’est aussi une période où les gens se sont mis à réfléchir et à reprendre le chemin de l’église. Ça a duré trois ans mais ce fut une période très importante de ma vie. Quand je suis parti, la cathédrale était reconstruite ! Et aujourd’hui encore, des gens de Kachira viennent me voir à Moscou.
LCDR : Que représente la Russie pour vous, quelle image avez-vous d’elle ?
A.O. : Le problème essentiel me semble être notre absence de mémoire historique, nous avons été, nous continuons à être un peuple soviétique et c’est aussi vrai parmi les croyants. Nous n’avons pas nommé le communisme, le stalinisme, comme le grand crime contre le peuple, contre nous-mêmes.
« Pour les communistes, l’homme ne coûte rien »
LCDR : Pourquoi à votre avis ?
A.O. : Parce que pour les communistes « l’homme ne coûte rien » et nous n’avons pas compris pourquoi aujourd’hui, en Russie, il ne coûte toujours rien.
LCDR : Que faire pour le comprendre ?
A.O. : Nous devons d’abord reconnaître que l’homme est fils de Dieu, qu’il est sa continuation, que Dieu et l’homme sont les deux grandes choses saintes mais en Russie, nous pensons que seul Dieu est saint et que l’homme est un ramassis de péchés, de bêtise. Pour Dieu, l’homme est saint mais pour nous, non, c’est le problème de notre peuple.
LCDR : Quel rôle peut avoir l’Eglise russe dans cette prise de conscience ?
A.O. : Son but doit être de changer le sens de notre humanité, pas dans le sens des droits de l’homme mais de faire que la personnalité de chaque homme, croyant ou pas, soit l’élément central. Les communistes ont tué le sens de l’homme, de l’humanité.
LCDR : Avant d’aborder la visite du Patriarche russe en Pologne, quel regard portez-vous sur les relations entre ces deux peuples ?
A.O. : Les Russes et les Polonais se sont souvent offensés mutuellement et pourtant, je sais qu’il y a plus de choses qui nous lient que de choses qui nous séparent.
« C’est toujours l’orgueil qui sépare »
LCDR : Comme…
A.O. : Nous lient l’Évangile, l’image du Christ, la volonté de créer un pays chrétien. Le peuple polonais est peut-être le peuple le plus chrétien d’Europe. Etre polonais, c’est, je crois, être catholique pour la plupart des Polonais. Nous sépare l’orgueil, toujours l’orgueil, c’est toujours l’orgueil qui sépare. Les Polonais sont très orgueilleux et les Russes aussi !
LCDR : Comment avez-vous ressenti la visite du Patriarche russe en Pologne ?
A.O. : L’un de mes grands-pères était Polonais, c’est donc peut-être le sang polonais qui parle mais elle m’a semblé très importante. Tout d’abord, c’est la première visite d’un patriarche russe en Pologne, la première visite dans l’histoire ! Et puis, ce qu’a dit le Patriarche me paraît essentiel : « Nous devons prier les uns pour les autres et nous pardonner. »
LCDR : Cette visite va-t-elle changer les relations entre les deux pays ?
A.O. : Je le crois oui. Le monde devient de plus en plus laïque et d’une certaine manière plus opposé à l’Église, il y a une agressivité de plus en plus forte envers l’Église et les chrétiens. Nous pourrions nous rassembler sur quelques choses essentielles comme l’amour, la vérité, la croyance en notre Dieu et alors les Polonais et les Russes se rassembleront, tous les chrétiens se réuniront.
« Pussy Riot fait entrer l’Église russe dans une période nouvelle »
LCDR : Un tout autre sujet, qui a fait la une d’un grand nombre de journaux dans le monde : la condamnation des membres du collectif Pussy Riot à une peine de deux ans de colonie pénitentiaire. Qu’en pensez-vous ?
A.O. : Il y a désormais dans l’Église russe un espace de discussion, nous partageons les mêmes idées sur le dogme de notre foi mais nous pouvons avoir des positions sociales, politiques différentes et dans le cas de Pusssy Riot, nous avons vu s’exprimer des points de vue, au sein même de l’Église, très différents, voire extrêmes. Je pense pour ma part que cet évènement nous fait entrer dans une période nouvelle.
LCDR : C’est-à-dire ?
A.O. : La société attend des réponses de l’Église, il y a une attente très forte de la population en même temps qu’une volonté de l’Église de changer cette société. L’Eglise était présente dans l’armée, les hôpitaux, les prisons, les écoles mais la société attend désormais une présence plus globale, elle attend qu’on lui parle la langue de l’amour, de la miséricorde et ce qu’ont fait ces filles est une sorte d’examen pour nous
SUITE Le Courrier de Russie
...........................
"PO" A la suite du verdict dans l’affaire Pussy Riot P.O. met en lignes plusieurs réactions de prêtres et de laïcs russes.
« Les Russes, des mal aimés ? »
Le politologue Alexandre Rar: "Pussy Riot", conflit de civilisation et révolution
L’archiprêtre Victor Potapov : « L’Eglise doit exiger soit leur libération ou une soit une peine clémente »
Ce fut une bien belle journée de fête, ce mardi 28 août à Nice : Les paroissiens étaient nombreux, les orthodoxes de passage ne l’étaient pas moins, tous présent pour fêter de bon cœur la Dormition de la Vierge Marie. Est-il besoin de le dire, le soleil était de la fête, mais c’est le contraire qui eut été étonnant…
Monseigneur Nestor de Chersonèse était là, immense et bienveillant, avec à son côté le Recteur de la paroisse, l’archiprêtre Nicolas Ozoline, infatigable et dévoué comme à l’habitude. Leur présence commune a bien évidement ajouté une merveilleuse dimension à la liturgie, emportée par les chants de la chorale, admirables.
On le constate chaque jour davantage, et le 28 août l’a confirmé, la Paroisse poursuit sa reconstruction, menée avec patience et douceur par le père Ozoline. Notre association soutient ses efforts et admire ses premiers résultats. Car notre mission demeure, aider le Patriarcat de Moscou à établir une paroisse solide et généreuse à Nice, désireuse également de se rapprocher du Patriarcat frère de Constantinople, soucieuse de sa bonne intégration dans Nice et sa région, ardente à soutenir la Russie dans son rôle de nouveau propriétaire, avec toutes les obligations que cela entraine de la part de celle-ci.
Monseigneur Nestor de Chersonèse était là, immense et bienveillant, avec à son côté le Recteur de la paroisse, l’archiprêtre Nicolas Ozoline, infatigable et dévoué comme à l’habitude. Leur présence commune a bien évidement ajouté une merveilleuse dimension à la liturgie, emportée par les chants de la chorale, admirables.
On le constate chaque jour davantage, et le 28 août l’a confirmé, la Paroisse poursuit sa reconstruction, menée avec patience et douceur par le père Ozoline. Notre association soutient ses efforts et admire ses premiers résultats. Car notre mission demeure, aider le Patriarcat de Moscou à établir une paroisse solide et généreuse à Nice, désireuse également de se rapprocher du Patriarcat frère de Constantinople, soucieuse de sa bonne intégration dans Nice et sa région, ardente à soutenir la Russie dans son rôle de nouveau propriétaire, avec toutes les obligations que cela entraine de la part de celle-ci.
Souvenons-nous : Une des premières préoccupations du Patriarcat de Moscou, une fois la cathédrale rendue sous sa tutelle, a été de continuer à tendre la main à l’ACOR, par l’entremise de Constantinople. Et les pères se parlent ici, soucieux de rapprocher leurs communautés, quels que soient les résultats de la Cour de Cassation (qui jugera vers la fin de l’année sur la forme, et non pas sur le fond). Si le jugement était cassé, il faudrait donc débattre à nouveau du fond, qui consiste à déterminer qui est le propriétaire de l’édifice. Cela n’a finalement pas tant d’importance que cela pour les fidèles. L’important pour eux, c’est une paroisse orthodoxe unie. Par contre la ville de Nice, comme la Région d’ailleurs, (et comme la masse des visiteurs venus de tous pays) n’auraient pas grand chose à gagner (et seraient en fait plutôt perdantes) car ce serait alors à elles que reviendrait la charge d’une bonne partie des importants travaux, structurels comme décoratifs, décidés à juste titre par la Fédération de Russie, l’ACOR étant très certainement dans l’impossibilité d’en assurer la totalité.
Créée il y a deux ans sous le nom d’AACOR-SNN (« Association des Amis de la Cathédrale Orthodoxe Russe Saint Nicolas de Nice ») pour dédramatiser le rôle jugé invasif de la Russie dans les affaires locales, elle n’a eu de cesse de convaincre que la cathédrale était depuis sa construction la propriété de l’Etat Russe, ce qu’a affirmé en personne notre président d’honneur, S.A.I. le prince Nicolas de Russie, petit -fils du Tsar Nicolas Ier. La chose est maintenant connue, nous venons de renommer notre association qui devient l’ACRN (« Les Amis de la Cathédrale Russe de Nice »), car l’ACOR nous avait reproché notre appellation initiale, jugée trop proche de leur propre sigle. C’est que notre souci majeur est bien d’effacer les différents et de soutenir le rapprochement espéré entre les deux communautés, Moscou et Constantinople. Ce n’est pas facile mais possible, ces différents étant souvent davantage le fait d’une petite minorité de paroissiens des deux bords, plutôt que dus à de quelconques dissensions entre leurs recteurs, qui comme on le sait s’estiment et se parlent. Mais nous y arriverons tous, par le dialogue et en cultivant la tolérance.
Pendant un laps de temps assez court, la cathédrale a du être fermée au public, pour préparer avec un évident souci de sécurité son ouverture sans contrainte et gratuite au public, décision promise par Moscou et mise en vigueur immédiatement
Cette mesure de gratuité qui certes met un terme à la manne financière que représentaient les visites payantes, est juste et conforme aux espérances des nombreux visiteurs de l’édifice, dont la beauté n’est plus à vanter. La Russie, les paroissiens, notre association enfin, génèrent comme il se doit et dans la mesure des moyens disponibles les revenus qui viennent en remplacement. Très heureusement la période transitoire n’a pas été trop longue, et les visiteurs accèdent à nouveau librement à la cathédrale depuis le 1er juillet : Dans l’ensemble, cela se passe bien, dans le respect de cet imposant lieu de culte.
Les fêtes du Centenaire approchent, et font actuellement l’objet de discussions approfondies entre la Cathédrale et la Mairie de Nice. Notre association s’est mise à la disposition du père Ozoline pour lui apporter la contribution qu’il jugera nécessaire à cet effet. Ces fêtes marqueront le début de la rénovation de la cathédrale, et ouvriront une nouvelle ère dans la relation si particulière entre la ville et son « église russe ». La Russie est un grand pays, sa culture est immense, son admiration pour Nice est ancienne (263 ans, le premier Consulat de Russie à Nice datant de 1749), et son respect pour la France n’est plus à démontrer. A nous d’apporter la réciproque et de comprendre et aimer ce peuple, si attaché à ses traditions et à son église, si profondément ancré dans notre paysage local.
Association des Amis de la Cathédrale Orthodoxe Russe Saint Nicolas de Nice - Lien AACOR-SNN
Pierre Alexandrovitch de Fermor
Créée il y a deux ans sous le nom d’AACOR-SNN (« Association des Amis de la Cathédrale Orthodoxe Russe Saint Nicolas de Nice ») pour dédramatiser le rôle jugé invasif de la Russie dans les affaires locales, elle n’a eu de cesse de convaincre que la cathédrale était depuis sa construction la propriété de l’Etat Russe, ce qu’a affirmé en personne notre président d’honneur, S.A.I. le prince Nicolas de Russie, petit -fils du Tsar Nicolas Ier. La chose est maintenant connue, nous venons de renommer notre association qui devient l’ACRN (« Les Amis de la Cathédrale Russe de Nice »), car l’ACOR nous avait reproché notre appellation initiale, jugée trop proche de leur propre sigle. C’est que notre souci majeur est bien d’effacer les différents et de soutenir le rapprochement espéré entre les deux communautés, Moscou et Constantinople. Ce n’est pas facile mais possible, ces différents étant souvent davantage le fait d’une petite minorité de paroissiens des deux bords, plutôt que dus à de quelconques dissensions entre leurs recteurs, qui comme on le sait s’estiment et se parlent. Mais nous y arriverons tous, par le dialogue et en cultivant la tolérance.
Pendant un laps de temps assez court, la cathédrale a du être fermée au public, pour préparer avec un évident souci de sécurité son ouverture sans contrainte et gratuite au public, décision promise par Moscou et mise en vigueur immédiatement
Cette mesure de gratuité qui certes met un terme à la manne financière que représentaient les visites payantes, est juste et conforme aux espérances des nombreux visiteurs de l’édifice, dont la beauté n’est plus à vanter. La Russie, les paroissiens, notre association enfin, génèrent comme il se doit et dans la mesure des moyens disponibles les revenus qui viennent en remplacement. Très heureusement la période transitoire n’a pas été trop longue, et les visiteurs accèdent à nouveau librement à la cathédrale depuis le 1er juillet : Dans l’ensemble, cela se passe bien, dans le respect de cet imposant lieu de culte.
Les fêtes du Centenaire approchent, et font actuellement l’objet de discussions approfondies entre la Cathédrale et la Mairie de Nice. Notre association s’est mise à la disposition du père Ozoline pour lui apporter la contribution qu’il jugera nécessaire à cet effet. Ces fêtes marqueront le début de la rénovation de la cathédrale, et ouvriront une nouvelle ère dans la relation si particulière entre la ville et son « église russe ». La Russie est un grand pays, sa culture est immense, son admiration pour Nice est ancienne (263 ans, le premier Consulat de Russie à Nice datant de 1749), et son respect pour la France n’est plus à démontrer. A nous d’apporter la réciproque et de comprendre et aimer ce peuple, si attaché à ses traditions et à son église, si profondément ancré dans notre paysage local.
Association des Amis de la Cathédrale Orthodoxe Russe Saint Nicolas de Nice - Lien AACOR-SNN
Pierre Alexandrovitch de Fermor
XXe Colloque œcuménique international de spiritualité orthodoxe
L'homme gardien de la création
Bose, 5-8 septembre 2012 En collaboration avec les Églises orthodoxes
Comment cette grande richesse spirituelle peut-elle se traduire en éthique de la création?
Programme des jours ICI
L'homme gardien de la création
Bose, 5-8 septembre 2012 En collaboration avec les Églises orthodoxes
Comment cette grande richesse spirituelle peut-elle se traduire en éthique de la création?
Programme des jours ICI
Nous reprenons, en abrégé, une déclaration faite par l’archiprêtre Dimitri Smirnov au site « Rousskaya Linia »
Traduction Dimitri Garmonov
L’archiprêtre Dimitri Smirnov, responsable du Département des relations avec des Forces armées et les services de maintien de l’ordre au patriarcat de Moscou, estime qu’il faut en finir avec l’image positive de Lénine qui existe encore dans une certaine partie de la société russe.
Le prêtre pense que les historiens doivent formuler une appréciation nette et sans ambiguïté des écrits et de l’action du leader bolchevik.
Il a également rappelé qu’à l’époque, le peuple allemand avait massivement voté pour Hitler. Les Allemands ont pris conscience de leurs errances pro nazies, ils ont supprimé toute la toponymie nazie dans le pays et interdit la propagande et la diffusion des œuvres de Hitler.
Le père Dimitri trouve que Lénine « est un plus grand malfaiteur qu’Hitler » parce qu’ « Hitler avait été si l’on peut dire mieux disposé envers son peuple ». « Hitler est démagogue tandis que Lénine est un cynique impudent et un scélérat non dissimulé ».
Traduction Dimitri Garmonov
L’archiprêtre Dimitri Smirnov, responsable du Département des relations avec des Forces armées et les services de maintien de l’ordre au patriarcat de Moscou, estime qu’il faut en finir avec l’image positive de Lénine qui existe encore dans une certaine partie de la société russe.
Le prêtre pense que les historiens doivent formuler une appréciation nette et sans ambiguïté des écrits et de l’action du leader bolchevik.
Il a également rappelé qu’à l’époque, le peuple allemand avait massivement voté pour Hitler. Les Allemands ont pris conscience de leurs errances pro nazies, ils ont supprimé toute la toponymie nazie dans le pays et interdit la propagande et la diffusion des œuvres de Hitler.
Le père Dimitri trouve que Lénine « est un plus grand malfaiteur qu’Hitler » parce qu’ « Hitler avait été si l’on peut dire mieux disposé envers son peuple ». « Hitler est démagogue tandis que Lénine est un cynique impudent et un scélérat non dissimulé ».
Il a ajouté que « le léninisme était une sorte de religion » qui se basait sur la foi, notamment, que Lénine était plus vivant que tous les vivants. Cette foi suppose qu’on continue à vénérer Lénine. Ainsi il sera difficile, pense-t-il, de détruire « l’amour pour Lénine chez de nombreux russes qui éprouvent pour lui des sentiments quasi religieux » ainsi que chez ceux pour qui Lénine reste une source de business, chez ceux dont le travail de Parti repose sur les « mérites » de Lénine.
Rousskaya Linia
Rousskaya Linia
Certains commentateurs occidentaux ont été surpris que la déclaration commune du patriarche de Moscou et de toute la Russie et du président de la conférence des évêques de Pologne a été signée le 17 août au château royal de Varsovie, sans aucune solennité religieuse ni prière commune et surtout sans messe ou Liturgie. Il s'agit bien évidement d'un manque d'information sur les fondements théologiques de l'Eucharistie, qui est le fondement de la messe comme de la Liturgie, et je propose cet article du père Jean Breck* qui en explique parfaitement les éléments les plus importants.
P. Jean Breck:
En particulier au moment de Pâques (Pascha), des Chrétiens non-Orthodoxes nous demandent pourquoi ils ne peuvent pas recevoir la Sainte Communion dans les paroisses Orthodoxes. Aussi douloureux que soit ce refus, il est basé sur notre compréhension de la véritable signification du Sacrement, telle que révélée par l'Écriture Sainte et l'expérience ecclésiale.
P. Jean Breck:
En particulier au moment de Pâques (Pascha), des Chrétiens non-Orthodoxes nous demandent pourquoi ils ne peuvent pas recevoir la Sainte Communion dans les paroisses Orthodoxes. Aussi douloureux que soit ce refus, il est basé sur notre compréhension de la véritable signification du Sacrement, telle que révélée par l'Écriture Sainte et l'expérience ecclésiale.
Il y a quelque mois, quelqu'un m'a transmis un article d'un site internet qui traitait du problème de la Communion parmi diverses confessions chrétiennes. Répondant à la question du refus de donner le sacrement à une Protestante, à Pâques, dans la paroisse catholique-romaine de son petit ami, l'auteur déclarait que les non-catholiques-romains ne croyaient pas dans "la présence du corps de Dieu dans l'hostie après transsubstantiation." Dès lors, "ils ne peuvent pas prendre la communion."
Et l'auteur d'ajouter: "Il n'existe qu'une exception à cette règle. Les Chrétiens Orthodoxes (tels que les Chrétiens Grecs Orthodoxes) peuvent prendre la communion dans toutes les paroisses catholiques-romaines. La raison est que le Christianisme Orthodoxe enseigne aussi la présence réelle de Dieu dans l'hostie."
Cette manière d'envisager le problème, bien que fort répandue, n'est cependant pas exacte, et elle requiert plusieurs mises au point, tant théologiques que pastorales. On pourrait écrire un volume entier pour expliquer tout cela, mais voici quelques uns des éléments les plus importants. Au cours des 2 articles à venir, nous en explorerons quelques autres.
En premier lieu, il nous faut reconnaître que nombre de Protestants (en ce compris nombre d'Anglicans) croient en fait que la sainte Communion leur offre une véritable participation au Corps et Sang du Christ. Ils peuvent ne pas exprimer leur croyance comme les catholiques-romains ou les Orthodoxes le voudraient; mais leur foi dans la "présence réelle du Christ dans l'Eucharistie" est authentique et ne devrait pas être dénigrée ou niée.
Ensuite, la théologie eucharistique Orthodoxe n'explique pas le changement du pain et vin en Corps et Sang du Christ comme un résultat d'une sorte de "transsubstantiation.", cet enseignement disant que les propriétés visibles des éléments restent inaltérées, alors que leur "substance" ou essence interne devient actuellement Corps et Sang. La tradition Orthodoxe parle d'un "changement" ou d'une "transformation" – "metamorphôsis", dans la prière eucharistique de la Divine Liturgie cela donne "metabalôn", "en les changeant" – mais toujours avec le souci de préserver le mystère de l'exploration de la raison humaine. Elle parle aussi du Corps et du Sang du Christ glorifié, expliquant clairement que notre communion est en l'être personne du Seigneur Ressuscité et Exalté, et non pas dans la chair et le sang de Jésus incarné, brisé et répandu sur la Croix. Le Jésus incarné et le Christ ressuscité sont bien sûr une seule et même Personne – "Jésus-Christ est Seigneur," déclare saint Paul (Philippiens 2,11). Mais notre communion est dans la réalité radicalement transformée du Christ Ressuscité, Qui est monté aux Cieux et qui Se rend accessible à nous par la présence et l'inhabitation du Saint Esprit au sein de l'Église.
Un autre point doit être mis en exergue. Il est vrai que les Chrétiens Orthodoxes sont considérés par certains prêtres catholiques-romains comme étant dans les conditions requises pour recevoir la communion dans leurs paroisses; mais cette pratique n'est pas officiellement admise par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (Saint Office ou Magisterium) [1]. D'un autre côté, les Églises Orthodoxes, unies par dessus tout par leur foi et pratique Eucharistique, n'acceptent à la communion que les baptisés Chrétiens Orthodoxes, et encore, elle n'est prévue que pour ceux qui se sont préparés par la prière, par une jeûne approprié et – dans la plupart des traditions – par la confession des péchés. De plus, les évêques Orthodoxes et autres docteurs ont clairement stipulé aux fidèles qu'ils ne peuvent correctement recevoir la communion que d'un prêtre ou évêque canoniquement ordonné, dans le contexte d'une Divine Liturgie Orthodoxe traditionnelle (ce qui inclut la communion portée aux malades).
Cependant, il n'est pas suffisant de déclarer que les Orthodoxes n'enseignent pas une "transsubstantiation" (bien que le terme apparaisse dans certains de nos livres liturgiques) et, si ils sont fidèles à leur tradition, ne reçoivent pas la communion hors de leur propre Église. Il y a aussi le problème crucial "d'identité ecclésiale." Nul Chrétien Orthodoxe ne reçoit la Sainte Communion en étant isolé. Nous sommes incorporés dans une communauté universelle d'humains, tant vivants que défunts, que la foi et la pratique commune unissent en l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Notre existence dans le Corps du Christ, notre identité ecclésiale en tant que Chrétiens Orthodoxes, est telle que nous représentons l'Église en tout ce que nous sommes et faisons. Si je défie les décrets de ma tradition ecclésiale et je reçois la communion dans une autre Eglise, ou comme prêtre j'invite un non-Orthodoxe à venir recevoir l'Eucharistie dans ma paroisse, j'agis en violation de ma propre tradition, à laquelle je me suis consacrée devant Dieu. Et du fait de ma solidarité avec tous les autres membres de l'Église Orthodoxe, je les implique implicitement dans mon acte de désobéissance.
Le fond du problème n'est cependant pas une question d'obéissance ou de désobéissance à des règles et dispositions. Si les Orthodoxes préservent la sainteté de l'Eucharistie comme une obligation suprême, c'est à cause de cette vérité souvent exprimée que la communion au Corps et Sang du Christ est la fin même ou l'accomplissement de l'existence Chrétienne. Elle ne peut pas, par exemple, être réduite à un moyen par lequel parvenir à "l'unité chrétienne" - en tout cas, l'histoire de l'Église a clairement montré que le partage de la communion entre Eglises aux enseignements théologiques contradictoires n'a jamais amené à une unité durable.
L'Eucharistie est la vie elle-même. Elle est la vie du Christ qui nous permet de vivre notre vie en Christ. Participer à l'Eucharistie comme nous sommes appelés à le faire, cela requiert notre acceptation d'une position doctrinale et d'un engagement qui est spécifiquement "orthodoxe", enraciné dans les Écritures et transmis à travers les âges sous la guidance et l'inspiration du Saint Esprit. Cela requiert de même l'acceptation d'une discipline ascétique, qui comporte la prière personnelle, la célébration liturgique, le jeûne, la confession des péchés, et des actes de charité: les ingrédients d'une vie de repentance et d'une quête incessante de la sainteté. Et cela requiert que nous honorions notre "identité ecclésiale" particulière, en plus de la soumission à l'autorité ecclésiale représentée avant tout par nos évêques: des personnes canoniquement ordonnées et établies, qui sont appelées par leurs actions et enseignements à préserver et à transmettre la vérité de la Foi Orthodoxe tout en maintenant un lien d'unité au sein du Corps du Christ. Une unité qui n'est pas enracinée dans le pouvoir, mais dans le respect mutuel et l'amour fraternel, partagés par tous les membres de l'Église.
Dans cette perspective, "l'intercommunion", l'accueil de non-Orthodoxes pour partager la célébration Eucharistique, n'est simplement pas possible sans miner la signification même du Sacrement. Cela n'implique pas un jugement particulier sur les offices eucharistiques d'autres églises. Cela reconnaît plutôt que pour les Orthodoxes, la Divine Liturgie est ce que son nom implique. Elle est à la fois le moyen et la fin de l'existence Chrétienne, une existence qui résulte de la Foi Orthodoxe, de la repentance continuelle, de la discipline ascétique, de l'identité ecclésiale, et des œuvres de charité. A ceux qui acceptent cette "Voie Orthodoxe", l'Eucharistie offre une véritable participation à la Vie même du Christ Ressuscité et Glorifié, de même qu'elle offre le pardon des péchés, la guérison de l'âme et du corps, et un avant-goût du Banquet céleste dans la présence éternelle de Dieu.
P. Jean Breck
* L'archiprêtre Jean Breck a été professeur de Nouveau Testament et d'Ethique au Séminaire Saint-Vladimir et est actuellement professeur d'Exégèse Biblique et de Bio-éthique à l'Institut de théologie Orthodoxe Saint-Serge à Paris, France. Avec son épouse, Lyn, il est le directeur du centre de retraite Saint Silouane en Caroline du Sud.
* * *
SAINT SILOUAN RETREAT CENTER
Orthodox Church of America
6102 Rockefeller Rd.,
Wadmalaw Island, SC 29487, USA
Tel. : (843) 559-1404
Centre recommandé au clergé par le Saint-Synode de l'OCA en 1998
Note de traduction :
[1] Cette "Congrégation pour la Doctrine de la Foi" est un des principaux départements de l'État du Vatican; elle était anciennement appelée "Saint Office", et avant ça, "(sainte) Inquisition"; après la suppression de l'Inquisition en Espagne, en 1820, il y a eu changement de nom et un peu de méthodes, mais pas de but.
Traduit et publié par st Materne le 06 juin 2007
Et l'auteur d'ajouter: "Il n'existe qu'une exception à cette règle. Les Chrétiens Orthodoxes (tels que les Chrétiens Grecs Orthodoxes) peuvent prendre la communion dans toutes les paroisses catholiques-romaines. La raison est que le Christianisme Orthodoxe enseigne aussi la présence réelle de Dieu dans l'hostie."
Cette manière d'envisager le problème, bien que fort répandue, n'est cependant pas exacte, et elle requiert plusieurs mises au point, tant théologiques que pastorales. On pourrait écrire un volume entier pour expliquer tout cela, mais voici quelques uns des éléments les plus importants. Au cours des 2 articles à venir, nous en explorerons quelques autres.
En premier lieu, il nous faut reconnaître que nombre de Protestants (en ce compris nombre d'Anglicans) croient en fait que la sainte Communion leur offre une véritable participation au Corps et Sang du Christ. Ils peuvent ne pas exprimer leur croyance comme les catholiques-romains ou les Orthodoxes le voudraient; mais leur foi dans la "présence réelle du Christ dans l'Eucharistie" est authentique et ne devrait pas être dénigrée ou niée.
Ensuite, la théologie eucharistique Orthodoxe n'explique pas le changement du pain et vin en Corps et Sang du Christ comme un résultat d'une sorte de "transsubstantiation.", cet enseignement disant que les propriétés visibles des éléments restent inaltérées, alors que leur "substance" ou essence interne devient actuellement Corps et Sang. La tradition Orthodoxe parle d'un "changement" ou d'une "transformation" – "metamorphôsis", dans la prière eucharistique de la Divine Liturgie cela donne "metabalôn", "en les changeant" – mais toujours avec le souci de préserver le mystère de l'exploration de la raison humaine. Elle parle aussi du Corps et du Sang du Christ glorifié, expliquant clairement que notre communion est en l'être personne du Seigneur Ressuscité et Exalté, et non pas dans la chair et le sang de Jésus incarné, brisé et répandu sur la Croix. Le Jésus incarné et le Christ ressuscité sont bien sûr une seule et même Personne – "Jésus-Christ est Seigneur," déclare saint Paul (Philippiens 2,11). Mais notre communion est dans la réalité radicalement transformée du Christ Ressuscité, Qui est monté aux Cieux et qui Se rend accessible à nous par la présence et l'inhabitation du Saint Esprit au sein de l'Église.
Un autre point doit être mis en exergue. Il est vrai que les Chrétiens Orthodoxes sont considérés par certains prêtres catholiques-romains comme étant dans les conditions requises pour recevoir la communion dans leurs paroisses; mais cette pratique n'est pas officiellement admise par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (Saint Office ou Magisterium) [1]. D'un autre côté, les Églises Orthodoxes, unies par dessus tout par leur foi et pratique Eucharistique, n'acceptent à la communion que les baptisés Chrétiens Orthodoxes, et encore, elle n'est prévue que pour ceux qui se sont préparés par la prière, par une jeûne approprié et – dans la plupart des traditions – par la confession des péchés. De plus, les évêques Orthodoxes et autres docteurs ont clairement stipulé aux fidèles qu'ils ne peuvent correctement recevoir la communion que d'un prêtre ou évêque canoniquement ordonné, dans le contexte d'une Divine Liturgie Orthodoxe traditionnelle (ce qui inclut la communion portée aux malades).
Cependant, il n'est pas suffisant de déclarer que les Orthodoxes n'enseignent pas une "transsubstantiation" (bien que le terme apparaisse dans certains de nos livres liturgiques) et, si ils sont fidèles à leur tradition, ne reçoivent pas la communion hors de leur propre Église. Il y a aussi le problème crucial "d'identité ecclésiale." Nul Chrétien Orthodoxe ne reçoit la Sainte Communion en étant isolé. Nous sommes incorporés dans une communauté universelle d'humains, tant vivants que défunts, que la foi et la pratique commune unissent en l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Notre existence dans le Corps du Christ, notre identité ecclésiale en tant que Chrétiens Orthodoxes, est telle que nous représentons l'Église en tout ce que nous sommes et faisons. Si je défie les décrets de ma tradition ecclésiale et je reçois la communion dans une autre Eglise, ou comme prêtre j'invite un non-Orthodoxe à venir recevoir l'Eucharistie dans ma paroisse, j'agis en violation de ma propre tradition, à laquelle je me suis consacrée devant Dieu. Et du fait de ma solidarité avec tous les autres membres de l'Église Orthodoxe, je les implique implicitement dans mon acte de désobéissance.
Le fond du problème n'est cependant pas une question d'obéissance ou de désobéissance à des règles et dispositions. Si les Orthodoxes préservent la sainteté de l'Eucharistie comme une obligation suprême, c'est à cause de cette vérité souvent exprimée que la communion au Corps et Sang du Christ est la fin même ou l'accomplissement de l'existence Chrétienne. Elle ne peut pas, par exemple, être réduite à un moyen par lequel parvenir à "l'unité chrétienne" - en tout cas, l'histoire de l'Église a clairement montré que le partage de la communion entre Eglises aux enseignements théologiques contradictoires n'a jamais amené à une unité durable.
L'Eucharistie est la vie elle-même. Elle est la vie du Christ qui nous permet de vivre notre vie en Christ. Participer à l'Eucharistie comme nous sommes appelés à le faire, cela requiert notre acceptation d'une position doctrinale et d'un engagement qui est spécifiquement "orthodoxe", enraciné dans les Écritures et transmis à travers les âges sous la guidance et l'inspiration du Saint Esprit. Cela requiert de même l'acceptation d'une discipline ascétique, qui comporte la prière personnelle, la célébration liturgique, le jeûne, la confession des péchés, et des actes de charité: les ingrédients d'une vie de repentance et d'une quête incessante de la sainteté. Et cela requiert que nous honorions notre "identité ecclésiale" particulière, en plus de la soumission à l'autorité ecclésiale représentée avant tout par nos évêques: des personnes canoniquement ordonnées et établies, qui sont appelées par leurs actions et enseignements à préserver et à transmettre la vérité de la Foi Orthodoxe tout en maintenant un lien d'unité au sein du Corps du Christ. Une unité qui n'est pas enracinée dans le pouvoir, mais dans le respect mutuel et l'amour fraternel, partagés par tous les membres de l'Église.
Dans cette perspective, "l'intercommunion", l'accueil de non-Orthodoxes pour partager la célébration Eucharistique, n'est simplement pas possible sans miner la signification même du Sacrement. Cela n'implique pas un jugement particulier sur les offices eucharistiques d'autres églises. Cela reconnaît plutôt que pour les Orthodoxes, la Divine Liturgie est ce que son nom implique. Elle est à la fois le moyen et la fin de l'existence Chrétienne, une existence qui résulte de la Foi Orthodoxe, de la repentance continuelle, de la discipline ascétique, de l'identité ecclésiale, et des œuvres de charité. A ceux qui acceptent cette "Voie Orthodoxe", l'Eucharistie offre une véritable participation à la Vie même du Christ Ressuscité et Glorifié, de même qu'elle offre le pardon des péchés, la guérison de l'âme et du corps, et un avant-goût du Banquet céleste dans la présence éternelle de Dieu.
P. Jean Breck
* L'archiprêtre Jean Breck a été professeur de Nouveau Testament et d'Ethique au Séminaire Saint-Vladimir et est actuellement professeur d'Exégèse Biblique et de Bio-éthique à l'Institut de théologie Orthodoxe Saint-Serge à Paris, France. Avec son épouse, Lyn, il est le directeur du centre de retraite Saint Silouane en Caroline du Sud.
* * *
SAINT SILOUAN RETREAT CENTER
Orthodox Church of America
6102 Rockefeller Rd.,
Wadmalaw Island, SC 29487, USA
Tel. : (843) 559-1404
Centre recommandé au clergé par le Saint-Synode de l'OCA en 1998
Note de traduction :
[1] Cette "Congrégation pour la Doctrine de la Foi" est un des principaux départements de l'État du Vatican; elle était anciennement appelée "Saint Office", et avant ça, "(sainte) Inquisition"; après la suppression de l'Inquisition en Espagne, en 1820, il y a eu changement de nom et un peu de méthodes, mais pas de but.
Traduit et publié par st Materne le 06 juin 2007
V.G.
L'échec du putsch du 19 août 1991 marque pour nous la libération de la Russie du bolchévisme et, tout spécialement, la libération de l'Eglise (1). La population russe est loin d'avoir la même opinion et le résultat des sondages que le centre Lévada (2) conduit chaque année montre clairement que seule une minorité y voit un résultat positif (10% répondent actuellement qu'il s'agit d'une "Victoire de la révolution démocratique qui a mis fin à la dictature du PCUS" avec un maximum de 13% en 2006) alors qu'une majorité relative (41%) les considère comme néfastes et, si la tendance se poursuit, cette opinion là deviendra bientôt majoritaire (37% considèrent qu'il s'agit simplement d'un épisode de la lutte pour le pouvoir au sommet de l'état et 12% ne prennent pas position).
Cette analyse est plutôt confortée par les réponses à la question "A votre avis, après ces évènements, le pays est-il parti dans une bonne ou une mauvaise direction?". Ceux qui répondent "une bonne direction" sont minoritaires, leur part passant de30 à 26% en 9 ans (2003-2012) alors que la réponse "une mauvaise direction" fluctue entre 37 et 50% (46% en 2012. Notons que 25-35% ne se prononcent pas…)
L'échec du putsch du 19 août 1991 marque pour nous la libération de la Russie du bolchévisme et, tout spécialement, la libération de l'Eglise (1). La population russe est loin d'avoir la même opinion et le résultat des sondages que le centre Lévada (2) conduit chaque année montre clairement que seule une minorité y voit un résultat positif (10% répondent actuellement qu'il s'agit d'une "Victoire de la révolution démocratique qui a mis fin à la dictature du PCUS" avec un maximum de 13% en 2006) alors qu'une majorité relative (41%) les considère comme néfastes et, si la tendance se poursuit, cette opinion là deviendra bientôt majoritaire (37% considèrent qu'il s'agit simplement d'un épisode de la lutte pour le pouvoir au sommet de l'état et 12% ne prennent pas position).
Cette analyse est plutôt confortée par les réponses à la question "A votre avis, après ces évènements, le pays est-il parti dans une bonne ou une mauvaise direction?". Ceux qui répondent "une bonne direction" sont minoritaires, leur part passant de30 à 26% en 9 ans (2003-2012) alors que la réponse "une mauvaise direction" fluctue entre 37 et 50% (46% en 2012. Notons que 25-35% ne se prononcent pas…)
Détail consolant: les opinions négatives sont majoritaires chez les plus de 55 ans et les plus pauvres alors que les opinions positivent culminent chez les étudiants (20%), dans les classes aisées (19%) et chez les habitants de Moscou (34%).
Ces résultats confirment bien l'analyse d'Alexandre Rar (3) sur la partition de l'opinion russe: "c’est principalement la nouvelle classe moyenne éclairée /qui/ regarde le procès de Pussy-Riot avec les yeux de l’Occident" qui considère aussi favorablement août 1991 et ses conséquences. Toutefois ce sondage confirme aussi que son estimation de "un tiers" est bien surévaluée à cause du miroir grossissant moscovite: comme la plupart des observateurs occidentaux, il confond Moscou et ses manifestations du début de l'année et le 31 de chaque mois avec toute la Russie! Mais malgré tout, même entre 10 et 15% de la population totale, cette opinion existe et le fait qu'il s'agit justement de l'aile marchante de la société, la jeunesse éduquée et les classes moyennes des capitales, est porteur d'espoir… Toutefois le changement est nettement moins rapide que ne le pensent les observateurs comme A. Rar: il faudra plus d'une génération pour que "le nombre « d’occidentalistes éclairés » (…) constitue la majorité des Russes" (ibid.).
(1) Cf. en particulier commentaire 1
(2) Levada
(3) Le politologue Alexandre Rar: "Pussy Riot", conflit de civilisation et révolution
Ces résultats confirment bien l'analyse d'Alexandre Rar (3) sur la partition de l'opinion russe: "c’est principalement la nouvelle classe moyenne éclairée /qui/ regarde le procès de Pussy-Riot avec les yeux de l’Occident" qui considère aussi favorablement août 1991 et ses conséquences. Toutefois ce sondage confirme aussi que son estimation de "un tiers" est bien surévaluée à cause du miroir grossissant moscovite: comme la plupart des observateurs occidentaux, il confond Moscou et ses manifestations du début de l'année et le 31 de chaque mois avec toute la Russie! Mais malgré tout, même entre 10 et 15% de la population totale, cette opinion existe et le fait qu'il s'agit justement de l'aile marchante de la société, la jeunesse éduquée et les classes moyennes des capitales, est porteur d'espoir… Toutefois le changement est nettement moins rapide que ne le pensent les observateurs comme A. Rar: il faudra plus d'une génération pour que "le nombre « d’occidentalistes éclairés » (…) constitue la majorité des Russes" (ibid.).
(1) Cf. en particulier commentaire 1
(2) Levada
(3) Le politologue Alexandre Rar: "Pussy Riot", conflit de civilisation et révolution
V.G.
P. Mariusz Frukacz Traduction d’Hélène Ginabat
ROME, mardi 28 août 2012 (ZENIT.org) – La réconciliation entre l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine et le patriarcat de Moscou « est nécessaire, pour qu’en Ukraine les Eglises puissent vivre ensemble » déclare Mgr Sviatoslav Shevchuk.
Le chef de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine désire donc suivre l’exemple de l’Eglise catholique de Pologne en instaurant un processus de réconciliation avec le patriarcat orthodoxe de Moscou. En effet, l’Eglise catholique polonaise et de l’Eglise orthodoxe russe ont signé un message commun, adressé aux peuples russes et polonais, le 17 août 2012
P. Mariusz Frukacz Traduction d’Hélène Ginabat
ROME, mardi 28 août 2012 (ZENIT.org) – La réconciliation entre l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine et le patriarcat de Moscou « est nécessaire, pour qu’en Ukraine les Eglises puissent vivre ensemble » déclare Mgr Sviatoslav Shevchuk.
Le chef de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine désire donc suivre l’exemple de l’Eglise catholique de Pologne en instaurant un processus de réconciliation avec le patriarcat orthodoxe de Moscou. En effet, l’Eglise catholique polonaise et de l’Eglise orthodoxe russe ont signé un message commun, adressé aux peuples russes et polonais, le 17 août 2012
Dans une déclaration accordée à l’Agence d’information catholique de Pologne (KAI), l’archevêque Sviatoslav Shevchuk, chef de l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine, salue le processus de réconciliation entre les Eglises de Russie et de Pologne, espérant qu’un jour « les Polonais pardonneront aux Russes ».
« Il faut regarder les blessures douloureuses de l’histoire à la lumière de l’Evangile », explique-t-il, afin de « retrouver la mémoire et une collaboration constructive ».Pour le chef de l’Eglise gréco-catholique, « l’appel à la réconciliation est pressant » si l’on veut éviter une « ukrainophobie en Russie » ou une « russification de l’Ukraine ».
Mgr Shevchuk se réjouit que le patriarcat de Moscou cherche à établir de bons rapports avec les Eglises locales : « J’espère que quelque chose de semblable se passera aussi en Ukraine et que le patriarcat de Moscou nous considèrera comme son interlocuteur », conclut-il.
SUITE Chretiente.info
« Il faut regarder les blessures douloureuses de l’histoire à la lumière de l’Evangile », explique-t-il, afin de « retrouver la mémoire et une collaboration constructive ».Pour le chef de l’Eglise gréco-catholique, « l’appel à la réconciliation est pressant » si l’on veut éviter une « ukrainophobie en Russie » ou une « russification de l’Ukraine ».
Mgr Shevchuk se réjouit que le patriarcat de Moscou cherche à établir de bons rapports avec les Eglises locales : « J’espère que quelque chose de semblable se passera aussi en Ukraine et que le patriarcat de Moscou nous considèrera comme son interlocuteur », conclut-il.
SUITE Chretiente.info
La Russie et la Pologne se tendent la main
La Russie et la Pologne ont tourné une nouvelle page de leur histoire commune, entend-t-on répéter de plus en plus souvent dans les rues de Varsovie. Un message commun sur la réconciliation des deux peuples a été signé le 17 août pendant la visite officielle du patriarche de l’Église orthodoxe russe en Pologne. Signé par le patriarche Cyrille et le primat de Pologne l’archevêque Joseph Mikhalik, ce document a provoqué une vague d’émotions ans la société polonaise.
Le texte du Message sur la réconciliation des peuples russe et polonais est resté strictement confidentiel pendant presque trois ans de sa préparation. Il y a en Pologne des adversaires du rapprochement entre les deux pays. C’est ainsi que pendant la cérémonie de signature de ce document historique, un piquet des mécontents était posté devant le Palais royal à Varsovie.Les citoyens de tendance nationale, une dizaine tout au plus, portaient les maillots rouges aux armoiries de Pologne en brandissant des slogans et des drapeaux polonais "Nous ne sommes pas contre l’amitié avec les Russes mais nous protestons contre la signature des documents de ce genre tant que nos contradictions historiques ne soient pas résolues", - a expliqué dans l’interview à "La Voix de la Russie" la militante Christine.
La Russie et la Pologne ont tourné une nouvelle page de leur histoire commune, entend-t-on répéter de plus en plus souvent dans les rues de Varsovie. Un message commun sur la réconciliation des deux peuples a été signé le 17 août pendant la visite officielle du patriarche de l’Église orthodoxe russe en Pologne. Signé par le patriarche Cyrille et le primat de Pologne l’archevêque Joseph Mikhalik, ce document a provoqué une vague d’émotions ans la société polonaise.
Le texte du Message sur la réconciliation des peuples russe et polonais est resté strictement confidentiel pendant presque trois ans de sa préparation. Il y a en Pologne des adversaires du rapprochement entre les deux pays. C’est ainsi que pendant la cérémonie de signature de ce document historique, un piquet des mécontents était posté devant le Palais royal à Varsovie.Les citoyens de tendance nationale, une dizaine tout au plus, portaient les maillots rouges aux armoiries de Pologne en brandissant des slogans et des drapeaux polonais "Nous ne sommes pas contre l’amitié avec les Russes mais nous protestons contre la signature des documents de ce genre tant que nos contradictions historiques ne soient pas résolues", - a expliqué dans l’interview à "La Voix de la Russie" la militante Christine.
"Nous avons de la sympathie pour le peuple russe mais la politique que pratiquent aujourd’hui nos deux pays ne nous convient pas. Il nous semble que ce document est instrumentalisé pour nous dissimuler la vérité et tenter de nous la faire oublier, tandis que nous avons la conviction que seule la vérité puisse nous réconcilier un jour."
D’ailleurs dans leur majorité, les Polonais sont sûrs que l’acte de réconciliation qui vient d’être signé n’a rien à voir avec une proclamation politique. Ce document nous appelle à respecter les valeurs chrétiennes léguées par Jésus Christ et unissant nos églises et nos deux peuples, estime le métropolite Savva qui dirige l’église orthodoxe de Pologne.
"Ce document concerne l’Église orthodoxe ruse et l’Église catholique de Pologne.
Certes, nous avons contribué à l’élaboration de ce message parce que nous sommes sûrs qu’il a une très grande importance pour nos deux peuples et nos deux églises. Nous avons un passé commun douloureux et devons aujourd’hui insister sur ce que nos contacts ont de positif. La réconciliation définitive ne se fera pas avant plusieurs décennies, si bien que ce message n’est qu’un premier pas dans cette voie et je suis content qu’il ait été enfin franchi par les deux pays"- a dit dans l’interview à notre radio le réalisateur polonais de renom Christoph Zanussi.
"La signature du document ne fait que marquer le début de ce processus. Je suis certain que les gens peuvent se réconcilier et pardonner les offenses quoi qu’il en coûte. Les offenses laissent une trace profonde dans l’âme. Le pape Jean-Paul II disait que la réconciliation ne peut pas être plus superficielle que la douleur et le mal qui ont été faits. Par conséquent, elle doit aussi être profonde et sincère et j’espère qu’il e sera ainsi." ( l’interview de C.Z.)
Le fait que de nombreux Polonais seniors renouent avec un plaisir manifeste avec la langue russe et répondent à nos questions exclusivement en russe, montre que le peuple souhaite la réconciliation. Il ya parmi les jeunes beaucoup de ceux qui ont appris le russe comme langue étrangère dans les années 1990 et rêvent aujourd’hui d’aller à Moscou. Christoph Zanussi est sûr que les deux peuples trouveront bien des points en commun et deviendront de bons amis dès lors qu’ils se mettent à étudier attentivement l’histoire et le culture de nos deux pays.
Sur le même sujet
La Voix de la Russie
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Une visite très médiatisée en Pologne
Cette visite officielle – la première dans l’histoire – doit s’achever dimanche 19 août. Très médiatisée en Pologne, elle est considérée comme pouvant contribuer à l’amélioration des relations entre la Russie et la Pologne. Entre ces deux pays, l’histoire est chargée en guerres et en rivalités frontalières. Après la Seconde guerre mondiale, l’Union soviétique a imposé le communisme à la Pologne. Celle-ci, depuis son adhésion à l’Otan en 1999 et à l’Union européenne en 2004, a vu sa position renforcée. Depuis quelques années, les autorités de Moscou et de Varsovie cherchent à privilégier le dialogue.
Un appel à préserver les valeurs chrétiennes
Vendredi 17 août, après avoir rencontré le patriarche Savva de l’Église orthodoxe polonaise, Kirill 1er a concélébré – avec lui et avec Hilarion, métropolite de Volokolamsk – un office à la cathédrale orthodoxe Sainte-Marie-Madeleine de Varsovie. Samedi, il s’est rendu à Bialystok. Dans l’imposante église du Saint-Esprit, le patriarche de Moscou a prié et appelé les fidèles à préserver les valeurs chrétiennes. « Tous ces changements de la vie amènent à perdre de vue les véritables objectifs ; tout ce qui semble important n’a que peu de valeur », a-t-il déclaré avant un bain de foule. Il s’est ensuite rendu dans le monastère orthodoxe de Suprasl (XVIe siècle) puis à Hajnowka, et enfin sur le mont Grabarka, lieu saint des orthodoxes polonais.
Peut-être un nouveau regard sur l’Église de Rome
Kirill 1er a également rencontré la Conférence épiscopale catholique. « Cette visite pourrait avoir comme effet que les Russes portent un regard nouveau sur les Polonais, avait commenté jeudi Mgr Michalik. Et aussi sur l’Église de Rome car ils voient cette Église à travers la Pologne. » Cette visite pourrait être une étape dans le rapprochement entre les Églises orthodoxes et catholique et préparer une éventuelle rencontre entre Kirill 1er et Benoît XVI. La Croix
D’ailleurs dans leur majorité, les Polonais sont sûrs que l’acte de réconciliation qui vient d’être signé n’a rien à voir avec une proclamation politique. Ce document nous appelle à respecter les valeurs chrétiennes léguées par Jésus Christ et unissant nos églises et nos deux peuples, estime le métropolite Savva qui dirige l’église orthodoxe de Pologne.
"Ce document concerne l’Église orthodoxe ruse et l’Église catholique de Pologne.
Certes, nous avons contribué à l’élaboration de ce message parce que nous sommes sûrs qu’il a une très grande importance pour nos deux peuples et nos deux églises. Nous avons un passé commun douloureux et devons aujourd’hui insister sur ce que nos contacts ont de positif. La réconciliation définitive ne se fera pas avant plusieurs décennies, si bien que ce message n’est qu’un premier pas dans cette voie et je suis content qu’il ait été enfin franchi par les deux pays"- a dit dans l’interview à notre radio le réalisateur polonais de renom Christoph Zanussi.
"La signature du document ne fait que marquer le début de ce processus. Je suis certain que les gens peuvent se réconcilier et pardonner les offenses quoi qu’il en coûte. Les offenses laissent une trace profonde dans l’âme. Le pape Jean-Paul II disait que la réconciliation ne peut pas être plus superficielle que la douleur et le mal qui ont été faits. Par conséquent, elle doit aussi être profonde et sincère et j’espère qu’il e sera ainsi." ( l’interview de C.Z.)
Le fait que de nombreux Polonais seniors renouent avec un plaisir manifeste avec la langue russe et répondent à nos questions exclusivement en russe, montre que le peuple souhaite la réconciliation. Il ya parmi les jeunes beaucoup de ceux qui ont appris le russe comme langue étrangère dans les années 1990 et rêvent aujourd’hui d’aller à Moscou. Christoph Zanussi est sûr que les deux peuples trouveront bien des points en commun et deviendront de bons amis dès lors qu’ils se mettent à étudier attentivement l’histoire et le culture de nos deux pays.
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La Voix de la Russie
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Une visite très médiatisée en Pologne
Cette visite officielle – la première dans l’histoire – doit s’achever dimanche 19 août. Très médiatisée en Pologne, elle est considérée comme pouvant contribuer à l’amélioration des relations entre la Russie et la Pologne. Entre ces deux pays, l’histoire est chargée en guerres et en rivalités frontalières. Après la Seconde guerre mondiale, l’Union soviétique a imposé le communisme à la Pologne. Celle-ci, depuis son adhésion à l’Otan en 1999 et à l’Union européenne en 2004, a vu sa position renforcée. Depuis quelques années, les autorités de Moscou et de Varsovie cherchent à privilégier le dialogue.
Un appel à préserver les valeurs chrétiennes
Vendredi 17 août, après avoir rencontré le patriarche Savva de l’Église orthodoxe polonaise, Kirill 1er a concélébré – avec lui et avec Hilarion, métropolite de Volokolamsk – un office à la cathédrale orthodoxe Sainte-Marie-Madeleine de Varsovie. Samedi, il s’est rendu à Bialystok. Dans l’imposante église du Saint-Esprit, le patriarche de Moscou a prié et appelé les fidèles à préserver les valeurs chrétiennes. « Tous ces changements de la vie amènent à perdre de vue les véritables objectifs ; tout ce qui semble important n’a que peu de valeur », a-t-il déclaré avant un bain de foule. Il s’est ensuite rendu dans le monastère orthodoxe de Suprasl (XVIe siècle) puis à Hajnowka, et enfin sur le mont Grabarka, lieu saint des orthodoxes polonais.
Peut-être un nouveau regard sur l’Église de Rome
Kirill 1er a également rencontré la Conférence épiscopale catholique. « Cette visite pourrait avoir comme effet que les Russes portent un regard nouveau sur les Polonais, avait commenté jeudi Mgr Michalik. Et aussi sur l’Église de Rome car ils voient cette Église à travers la Pologne. » Cette visite pourrait être une étape dans le rapprochement entre les Églises orthodoxes et catholique et préparer une éventuelle rencontre entre Kirill 1er et Benoît XVI. La Croix
Traduction Dmitriy Garmonov
Quel est le candidat à la maîtrise en 2012 ? En quoi se distingue-t-il de celui des années précédentes ? Quels mérites ou défauts ont les candidats ? Mgr Ambroise, évêque de Gatchina, recteur de l’Académie théologique de Saint-Pétersbourg, s’ exprime à propos des examens d’entrée
Cette année, le nombre de candidats inscrits dans le cursus interne de mastère est bien moindre que l’année dernière, bien que la licence devienne plus populaire. Pourquoi les étudiants du mastère sont-ils moins nombreux qu’on ne s’y attendait ? (En outre, ce problème est apparu dans d’autres établissements d’enseignement religieux). Certes, les conséquences du déclin démographique de la fin des années 80 et du début des années 90 du siècle dernier en est la première cause. L’année précédente, elles ont influencé le nombre de candidats à la licence, cette année au mastère. Mais ce n’est pas la seule raison. Autant que je sache, certains séminaires ont ouvert leurs programmes de maîtrise auxquels s’inscrivent leurs étudiants de licence.
Quel est le candidat à la maîtrise en 2012 ? En quoi se distingue-t-il de celui des années précédentes ? Quels mérites ou défauts ont les candidats ? Mgr Ambroise, évêque de Gatchina, recteur de l’Académie théologique de Saint-Pétersbourg, s’ exprime à propos des examens d’entrée
Cette année, le nombre de candidats inscrits dans le cursus interne de mastère est bien moindre que l’année dernière, bien que la licence devienne plus populaire. Pourquoi les étudiants du mastère sont-ils moins nombreux qu’on ne s’y attendait ? (En outre, ce problème est apparu dans d’autres établissements d’enseignement religieux). Certes, les conséquences du déclin démographique de la fin des années 80 et du début des années 90 du siècle dernier en est la première cause. L’année précédente, elles ont influencé le nombre de candidats à la licence, cette année au mastère. Mais ce n’est pas la seule raison. Autant que je sache, certains séminaires ont ouvert leurs programmes de maîtrise auxquels s’inscrivent leurs étudiants de licence.
Chaque année, nous nous heurtons, ce qui est triste, au même problème : le niveau insatisfaisant des candidats venant des séminaires d’autres régions et diocèses. Malheureusement, la qualité de l’enseignement dans ces séminaires, dans la plupart des cas, ne correspond pas exactement au niveau de la licence de l’Académie de Saint-Pétersbourg ou de celle de Moscou. Chaque année, cette différence de plus en plus se fait sentir. J’ai remarqué que, cette année, les candidats à la licence qui avaient terminé le cursus de notre académie (parmi eux, plusieurs avec un diplôme de l’enseignement laïque) paraissaient mieux adaptés que ne le sont les étudiants des séminaires régionaux qui aimeraient bien étudier en maîtrise chez nous. Cela ne peut que nous préoccuper fortement.
De l’autre coté, nous nous réjouissons du fait que les prêtres qui, à l’époque, avaient fait leurs séminaire, été ordonnés et célébraient pendant quelque temps dans une paroisse, comprennent l’importance et la nécessité de poursuivre leurs études. Ils voient qu’ils ne peuvent pas se focaliser uniquement sur leurs charges paroissiales. Le prêtre doit évoluer, se perfectionner, progresser et multiplier ses talents. C’est au mastère de forme externe que nous avons reçu, principalement de la part des prêtres, plusieurs demandes d’inscription. Aujourd’hui, après avoir fait un grand travail préparatoire, nous sommes prêts à accueillir les étudiants dans quatre sections : théologique, biblique, historique et pastorale.
L’expérience des deux dernières années, nous permet d’affirmer que les étudiants par correspondance, essentiellement des dignité clercs, sont très désireux de se perfectionner : à faire des devoirs , écrire des exposés, avoir les contacts permanents avec nos services.
Malheureusement, après avoir obtenu le diplôme de licence, les jeunes gens ne comprennent pas toujours la nécessité et l’importance de continuer leurs études. Ils tâchent d’occuper immédiatement leur place dans une paroisse. Plus tard, certains d’entre eux comprennent l’inadéquation d’une telle attitude. L’Académie leur donne une remarquable possibilité de rencontrer fréquemment des professeurs connus et compétents qui viennent parfois des universités laïques.
J’aimerais bien exprimer quelques souhaits : premièrement, que les jeunes gens ne perdent pas leur temps et, au moment propice, comprennent toute la nécessité des études, qu’ils tâchent d’y consacrer tous leurs efforts. La jeunesse est la meilleure période pour réaliser cette possibilité qu’il est impossible de négliger. Ce temps ne reviendra plus.
Deuxièmement, il est désirable que les évêques diocésains ne créent pas des obstacles aux jeunes gens qui souhaitent s’inscrire en licence académique. Soit, comme le fait Mgr Léon, métropolite de Novgorod, qu’ils envoient leurs meilleurs étudiants pour la troisième ou la quatrième année de la licence après quelques années au séminaire régional. De cette manière, il sera possible de former des jeunes hommes leur permettant d’entendre les cours de professeurs remarquables. Ainsi, après la licence, ils pourront s’inscrire en maîtrise et, après avoir terminé l’Académie de Saint-Pétersbourg, revenir dans leur séminaire, étant des hommes compétents et bien formés. Je pense que les évêques doivent être intéressés à le faire.
Духовная Академия Санкт Петербурга
De l’autre coté, nous nous réjouissons du fait que les prêtres qui, à l’époque, avaient fait leurs séminaire, été ordonnés et célébraient pendant quelque temps dans une paroisse, comprennent l’importance et la nécessité de poursuivre leurs études. Ils voient qu’ils ne peuvent pas se focaliser uniquement sur leurs charges paroissiales. Le prêtre doit évoluer, se perfectionner, progresser et multiplier ses talents. C’est au mastère de forme externe que nous avons reçu, principalement de la part des prêtres, plusieurs demandes d’inscription. Aujourd’hui, après avoir fait un grand travail préparatoire, nous sommes prêts à accueillir les étudiants dans quatre sections : théologique, biblique, historique et pastorale.
L’expérience des deux dernières années, nous permet d’affirmer que les étudiants par correspondance, essentiellement des dignité clercs, sont très désireux de se perfectionner : à faire des devoirs , écrire des exposés, avoir les contacts permanents avec nos services.
Malheureusement, après avoir obtenu le diplôme de licence, les jeunes gens ne comprennent pas toujours la nécessité et l’importance de continuer leurs études. Ils tâchent d’occuper immédiatement leur place dans une paroisse. Plus tard, certains d’entre eux comprennent l’inadéquation d’une telle attitude. L’Académie leur donne une remarquable possibilité de rencontrer fréquemment des professeurs connus et compétents qui viennent parfois des universités laïques.
J’aimerais bien exprimer quelques souhaits : premièrement, que les jeunes gens ne perdent pas leur temps et, au moment propice, comprennent toute la nécessité des études, qu’ils tâchent d’y consacrer tous leurs efforts. La jeunesse est la meilleure période pour réaliser cette possibilité qu’il est impossible de négliger. Ce temps ne reviendra plus.
Deuxièmement, il est désirable que les évêques diocésains ne créent pas des obstacles aux jeunes gens qui souhaitent s’inscrire en licence académique. Soit, comme le fait Mgr Léon, métropolite de Novgorod, qu’ils envoient leurs meilleurs étudiants pour la troisième ou la quatrième année de la licence après quelques années au séminaire régional. De cette manière, il sera possible de former des jeunes hommes leur permettant d’entendre les cours de professeurs remarquables. Ainsi, après la licence, ils pourront s’inscrire en maîtrise et, après avoir terminé l’Académie de Saint-Pétersbourg, revenir dans leur séminaire, étant des hommes compétents et bien formés. Je pense que les évêques doivent être intéressés à le faire.
Духовная Академия Санкт Петербурга
Traduction Elena Tastevin
L'Eglise orthodoxe russe Hors-Frontières (EORHF) est prête à seconder l'Eglise russe pour identifier les dépouilles de la famille de Nicolas II. Cela devient possible grâce à une découverte récente faite lors de la rénovation de la cathédrale Saint Job à Bruxelles
Grâce à une étude scientifique complétée de nouvelles informations, le processus de l'identification des dépouilles de la famille impériale vient à sa fin. D'autre part, des difficultés subsistent. Selon la déclaration du Synode des archevêques ( EORHF) parue sur son site, le Synode est prêt à contribuer à la poursuite des travaux conjointement avec l'Eglise Russe. Selon la déclaration, la condition sine qua non en est « le respect de tout ce qui est relatif au décès de la famille impériale et de ses fidèles serviteurs ». La déclaration ne précise pas si les dépouilles et les objets trouvés seront transmis en Russie pour expertise.
L'Eglise orthodoxe russe Hors-Frontières (EORHF) est prête à seconder l'Eglise russe pour identifier les dépouilles de la famille de Nicolas II. Cela devient possible grâce à une découverte récente faite lors de la rénovation de la cathédrale Saint Job à Bruxelles
Grâce à une étude scientifique complétée de nouvelles informations, le processus de l'identification des dépouilles de la famille impériale vient à sa fin. D'autre part, des difficultés subsistent. Selon la déclaration du Synode des archevêques ( EORHF) parue sur son site, le Synode est prêt à contribuer à la poursuite des travaux conjointement avec l'Eglise Russe. Selon la déclaration, la condition sine qua non en est « le respect de tout ce qui est relatif au décès de la famille impériale et de ses fidèles serviteurs ». La déclaration ne précise pas si les dépouilles et les objets trouvés seront transmis en Russie pour expertise.
Au cours des travaux de rénovation de la cathédrale un cylindre de plomb et l'inventaire manuscrit de son contenu ont été découverts. Le Synode des archevêques savait que la cathédrale avait abrité des reliques et d'autres objets relatifs à l'assassinat de la famille impériale à Ekaterinbourg. Il était également connu que l’enquêteur Nicolas Sokolov, avait transmis ses trouvailles au prince Alexis Chirinsky-Chikhmatov. En 1940 les objets ont été confiés au métropolite Séraphin, en charge du diocèse de l'Europe de l'Ouest à l'époque. En 1950 lors de la consécration de la cathédrale le métropolite Anastase, primat de l'EORHF, les a cachetés dans un cylindre de plomb pour les y emmurer.
Le Synode d'archevêques « ne considérait pas juste » de lancer des recherches spéciales de la capsule emmurée bien que ces deux dernières décennies des personnes différentes aient manifesté le plus vif l'intérêt à son égard.
Le diocèse de l'Europe de l'Ouest de l'EORHF avait précédemment annoncé que les dépouilles découvertes ne devaient en aucun cas être manipulées. Elles ne peuvent faire objet que de la vénération des fidèles ».
Fin juillet, lors d'une réunion du Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe à Kiev, le patriarche Cyrille a annoncé qu'il avait reçu de New York où se trouve le centre spirituel de l'EORHF, une information importante relative au décès de la famille impériale. « Cette information nous aidera à mieux définir notre position dans l'investigation des dépouilles de Ekaterinbourg .
Les membres de la famille du dernier empereur russe ainsi que des personnes de son entourage, 11 personnes au total, ont été fusillées dans la nuit du 17 juillet 1918sur décision de la présidence du soviet de l'Oural.
En juillet 1991, une tombe a été découverte sur la route de Koptiaki. L'autopsie a révélé les dépouilles de 9 personnes. Elles auraient été celles de Nicolas II, sa femme Alexandra Feodorovna (46 ans), leurs filles Olga ( 22 ans), Tatiana (21 ans), Anastasia ( 17 ans) ainsi que des personnes de leur entourage Eugène Botkin (53 ans), Anna Demidova (40 ans), Aloïs Troupp (62 ans) et Ivan Kharitonov (48 ans). Les membres de la famille impériale ont été inhumés dans la crypte de la Cathédrale Pierre et Paul à Saint-Petersbourg.
Le 29 juillet 2007 au cours des fouilles 70 km au sud du premier lieu d'inhumation les dépouilles d'encore deux personnes ont été trouvées. Nombre d'expertises corroborent qu'elles appartiennent aux enfants de Nicolas II, tsarévitch Alexis et sa soeur Marie. Les dépouilles ne sont pas enterrées.
L'Eglise Russe n'a pas encore reconnu l'authenticité des dépouilles trouvées faute de preuves satisfaisantes.
INTERFAX religion
................................................
"PO" COMMUNIQUE DU DIOCÈSE DE L’EUROPE OCCIDENTALE DE L’ÉGLISE RUSSE À L’ÉTRANGER
Le Synode d'archevêques « ne considérait pas juste » de lancer des recherches spéciales de la capsule emmurée bien que ces deux dernières décennies des personnes différentes aient manifesté le plus vif l'intérêt à son égard.
Le diocèse de l'Europe de l'Ouest de l'EORHF avait précédemment annoncé que les dépouilles découvertes ne devaient en aucun cas être manipulées. Elles ne peuvent faire objet que de la vénération des fidèles ».
Fin juillet, lors d'une réunion du Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe à Kiev, le patriarche Cyrille a annoncé qu'il avait reçu de New York où se trouve le centre spirituel de l'EORHF, une information importante relative au décès de la famille impériale. « Cette information nous aidera à mieux définir notre position dans l'investigation des dépouilles de Ekaterinbourg .
Les membres de la famille du dernier empereur russe ainsi que des personnes de son entourage, 11 personnes au total, ont été fusillées dans la nuit du 17 juillet 1918sur décision de la présidence du soviet de l'Oural.
En juillet 1991, une tombe a été découverte sur la route de Koptiaki. L'autopsie a révélé les dépouilles de 9 personnes. Elles auraient été celles de Nicolas II, sa femme Alexandra Feodorovna (46 ans), leurs filles Olga ( 22 ans), Tatiana (21 ans), Anastasia ( 17 ans) ainsi que des personnes de leur entourage Eugène Botkin (53 ans), Anna Demidova (40 ans), Aloïs Troupp (62 ans) et Ivan Kharitonov (48 ans). Les membres de la famille impériale ont été inhumés dans la crypte de la Cathédrale Pierre et Paul à Saint-Petersbourg.
Le 29 juillet 2007 au cours des fouilles 70 km au sud du premier lieu d'inhumation les dépouilles d'encore deux personnes ont été trouvées. Nombre d'expertises corroborent qu'elles appartiennent aux enfants de Nicolas II, tsarévitch Alexis et sa soeur Marie. Les dépouilles ne sont pas enterrées.
L'Eglise Russe n'a pas encore reconnu l'authenticité des dépouilles trouvées faute de preuves satisfaisantes.
INTERFAX religion
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"PO" COMMUNIQUE DU DIOCÈSE DE L’EUROPE OCCIDENTALE DE L’ÉGLISE RUSSE À L’ÉTRANGER
Le diacre André Psarev, enseignant au séminaire de Jordanville, s’entretient avec Vladimir Bourega, vice-recteur de l’Académie de théologie de Kiev "Bogoslov.ru"
Traduction Nikita Krivocheine
Diacre André Psarev - Vous êtes le seul historien de l’Eglise orthodoxe russe (EOR) qui avez étudié la situation de l’orthodoxie en Tchécoslovaquie pendant la première moitié du XX siècle. Comment se fait-il qu’il n’y aie pas eu dans ce pays une seule paroisse relevant de l’Eglise Hors Frontières (EORHF) ?
Vladimir Bourega - Il faut rappeler qu’à Ladomirovo, en Slovaquie, il y avait le monastère Saint Job de Potchaev qui était dans l’obédience du Synode de l’EORHF (Sremski Karlovci). Mais, en effet, dans l’ensemble il n’y avait pas dans ce pays de communautés EORHF. Cela s’explique pour beaucoup par la personnalité de l’évêque Serge (Korolev). Il a vécu à Prague pendant plus de vingt ans en y étant le pasteur de l’émigration russe. Il avait été fait moine par le métropolite Euloge (Gueorguievsky) qu’il a toujours considéré comme son père spirituel.
Traduction Nikita Krivocheine
Diacre André Psarev - Vous êtes le seul historien de l’Eglise orthodoxe russe (EOR) qui avez étudié la situation de l’orthodoxie en Tchécoslovaquie pendant la première moitié du XX siècle. Comment se fait-il qu’il n’y aie pas eu dans ce pays une seule paroisse relevant de l’Eglise Hors Frontières (EORHF) ?
Vladimir Bourega - Il faut rappeler qu’à Ladomirovo, en Slovaquie, il y avait le monastère Saint Job de Potchaev qui était dans l’obédience du Synode de l’EORHF (Sremski Karlovci). Mais, en effet, dans l’ensemble il n’y avait pas dans ce pays de communautés EORHF. Cela s’explique pour beaucoup par la personnalité de l’évêque Serge (Korolev). Il a vécu à Prague pendant plus de vingt ans en y étant le pasteur de l’émigration russe. Il avait été fait moine par le métropolite Euloge (Gueorguievsky) qu’il a toujours considéré comme son père spirituel.
Jamais l’idée d’abandonner la juridiction du métropolite Euloge ne l’avait effleuré. Son prestige était très grand dans les milieux émigrés en Tchécoslovaquie et c’est sans doute ce qui explique l’absence dans le pays d’une juridiction EORHF. Une seule fois des paroissiens ont voulu s’éloigner de l’évêque Serge et créer à Prague une juridiction EORHF. Mgr Serge a su, dans sa sagesse, ne pas laisser ces projets se réaliser. D’ailleurs les fidèles praguois ne considéraient pas comme étant insurmontables les différences qui existaient entre le métropolite Euloge et le Synode de Karlovci. La réconciliation personnelle survenue en mai 1934 entre les métropolites Euloge et Antoine (Khrapovitzky) avait été perçue comme le rétablissement de l’unité de l’orthodoxie hors Russie. Aussi, en été 1934, lors des solennités à l’occasion du vingtième anniversaire du procès de Marmora-Sigeth qui se sont déroulées en Transcarpathie l’évêque Serge à concélébré avec l’évêque de Detroit Vitaly (Maximenko) (EORHF). En 1934 également, Mgr Vitaly a été invité à y officier par une paroisse de Prague. La situation de l’orthodoxie à cette époque était loin d’être univoque en Tchécoslovaquie.
- Vous êtes l’auteur de plusieurs articles portant sur les relations en Tchécoslovaquie et en Pologne pendant la seconde guerre entre l’EORHF et les autres juridictions orthodoxes. Quelles étaient les relations pendant la deuxième guerre entre le métropolite Séraphin (Lyade) de Berlin (EORHF)et les entités orthodoxes dans ces deux pays ?
Vladimir Bourega - Je commencerai par la Tchécoslovaquie. Après l’occupation allemande les autorités d’occupation ont commencé à appliquer leur propre politique en matière de religion. Il s’agissait « d’unifier » la vie religieuse dans les territoires occupés. Les autorités allemandes ont poussé les évêques locaux (Mgr Gorazd, un Tchèque, et Mgr Serge) à adhérer à la juridiction berlinoise du métropolite Séraphin (Lyade). Le métropolite Séraphin avait d’ailleurs à plusieurs reprises souligné qu’il ne tenait pas à s’adjoindre les diocèses orthodoxes de Bohême et de Moravie. Il disait vouloir protéger et soutenir les communautés orthodoxes dans ces territoires. Des formes d’organisation de la vie orthodoxe en Tchécoslovaquie acceptables bien que canoniquement imparfaites furent trouvées. Officiellement l’archevêque Gorazd n’avait pas rompu ses liens avec l’Eglise Serbe tandis que Mgr Serge n’avait pas quitté l’obédience du métropolite Euloge. Tous deux avaient signé avec le métropolite Séraphin un accord par lequel ils reconnaissaient son autorité canonique à titre provisoire. D’ailleurs cet accord n’a pas évité à l’évêque Gorazd d’être jugé et fusillé en 1942 lorsque des agents tchèques parachutés par les Britanniques furent découverts cachés dans la crypte de la cathédrale de Prague.
La situation était différente en Pologne. Le statut de l’Eglise autocéphale n’était pas reconnu par tout le monde. La transition des diocèses des territoires occupés par la Wehrmacht sous la juridiction du métropolite de Berlin aurait signifié la disparition de l’autocéphalie en Pologne. Ce pays a été investi par Hitler dix huit mois après la Tchécoslovaquie. Il n’y avait plus dans les hautes sphères du Reich de cohérence quant à la politique ecclésiale à suivre dans les territoires occupés. Le ministère des affaires ecclésiales insistait sur le regroupement de toutes les communautés orthodoxes dans les territoires annexés et la disparition de l’autocéphalie polonaise. Cela revenait à placer les orthodoxes polonais sous l’autorité de Berlin. Il existait un plan consistant à mettre en place une Eglise orthodoxe autocéphale et supranationale du Troisième Reich. Le ministère nazi avait même tenté d’entamer à ce sujet des pourparlers avec Constantinople. Cependant, le Ministère des affaires étrangères et le service international du parti national-socialiste ne souhaitaient pas ce regroupement. Ces administrations estimaient qu’il était dans l’intérêt de l’Allemagne d’accorder son soutien aux communautés orthodoxes locales souhaitant mener une existence indépendante. C’est cette attitude qui eut le dessus, l’Eglise autocéphale de Pologne put continuer à exister, il fut cependant décidé de « l’ukrainiser ». Deux projets furent donc mis en œuvre en Tchécoslovaquie et en Pologne, de conceptions différentes : c’est la politique d’unification qui fut appliquée en Tchécoslovaquie, alors que l’autocéphalie avait prévalu en Pologne. Après le début de la guerre avec l’URSS la Pologne fut impliquée dans le processus du renouveau « autocéphaliste » en Ukraine.
* * *
- Que pouvez-vous dire du rite occidental dans l’orthodoxie ?
Vladimir Bourega - On dit parfois que le rite occidental est dans l’Eglise orthodoxe « un uniatisme à l’envers ». Il s’agit des communautés confessant la foi orthodoxe mais vivant dans le respect des règles liturgiques occidentales. On peut dire que c’est une sorte de reflet miroir des greco-catholiques, c’est-à-dire des communautés fidèles au dogme romain mais observant le rite oriental. C’est déjà au XIX siècle que les premières communautés orthodoxes de rite occidental firent leur apparition. Il s’agissait de contribuer à la mission orthodoxe en Europe occidentale à majorité catholique. L’évêque Gorazd, nous en avons parlé plus haut, avait été prêtre catholique avant de se convertir à l’orthodoxie. Avec l’accord de l’Eglise orthodoxe serbe il a conservé à titre temporaire le rite occidental dans les communautés orthodoxes de Tchéqu ie et de Moravie. Ce n’est que progressivement que les paroisses de son diocèse ont adopté le rite orthodoxe. C’est là une page peu connue mais très intéressante de l’histoire : des vestiges du rite occidental se sont longtemps maintenus dans l’orthodoxie tchécoslovaque.
Un cercle d’émigrés russes en France a lancé un projet de création d’une « Eglise orthodoxe de rite occidental ». Le maître d’œuvre de ce projet était Eugraphe Kovalevsky qui devint par la suite prêtre du patriarcat de Moscou, puis évêque de l’EORHF. En 1936 le métropolite Serge (Starogorodsky) promulgua un décret établissant les principes de fonctionnement des communautés de rite occidental. De telles communautés avaient fait leur apparition non seulement en France mais aussi ailleurs. Autant que je sache de telles communautés n’existent plus au sein du patriarcat de Moscou. Il y en a cependant dans le cadre d’autres Eglises locales.
- Que pensez-vous personnellement du rite occidental ?
Vladimir Bourega - D’un point de vue théologique il n’y a aucun obstacle à ce que le rite occidental soit appliqué par l’Eglise orthodoxe. Le Concile Vatican II a dans son décret «Orientalium Ecclesiarum » officiellement reconnu que la tradition liturgique de l’Eglise d’Orient fait partie de la Tradition ecclésiale qui remonte aux saints Apôtres.Il incombe de même aux orthodoxes de reconnaître que le rite occidental appartient à l’ancienne Tradition de l’Eglise. Mais comment ne pas constater que les efforts en vue d’introduire dans la pratique de l’Eglise orthodoxe d’anciennes traditions liturgiques occidentales ont mis à jour des problèmes graves. Le père Eugraphe Kovalevsky, déjà cité, s’est appliqué à reconstituer en France les anciens rites gallicans *
Mais des liturgistes connus disent qu’il s’agissait plutôt d’une sorte d’improvisation. Le père Eugraphe s’adonnait à l’expérimentation et tenait à faire passer ses innovations comme relevant de l’ancienne tradition. Le patriarcat de Moscou, comme d’ailleurs l’Institut Saint Serge de Paris (métropolite Euloge) manifestaient une grande retenue à l’égard des expériences liturgiques du père Eugraphe. Tout ce que je sais du père Eugraphe m’incline à dire que c’était une sorte, si l’on peut s’exprimer ainsi, de voyou ecclésial. Vladimir Lossky avait regretté l’ordination de Kovalevsky. Il disait : « Conférer la prêtrise à Eugraphe est comme équiper d’un pistolet quelqu’un au psychisme déréglé ». La personnalité de Kovalevsky a conféré au rite occidental dans l’orthodoxie une odeur de soufre. D’ailleurs, abstraction faite de Kovalevsly, il faut constater que le rite occidental n’a pas beaucoup apporté à la mission orthodoxe en Europe.
- Que direz-vous de l’attitude de l’EORHF à l’égard du rite occidental ?
Vladimir Bourega - Il m’est difficile de donner une réponse exhaustive. Je ne crois que l’histoire des relations entre la communauté Kovalevsky et l’EORHF est un sujet qui mérite qu’on l’étudie spécialement. Plusieurs coups ont été portés au projet de la mise en place en Europe d’une Eglise orthodoxe de rite occidental. Le Concile des évêque de l’Eglise Hors-Frontières a non seulement interdit Kovalevsky a divinis , il l’a excommunié. A ce moment, Eugraphe, déjà devenu l’évêque Jean-Nectaire, était en conflit avec l’EORHF. Aujourd’hui l’Eglise Catholique Orthodoxe Apostolique Française ** telle que créée par Kovalevsky continue à exister en tant qu’entité non reconnue par les Eglises orthodoxes locales. Ses tentatives de s’intégrer aux Eglises Roumaine, puis Serbe ont échoué.
L’histoire de l’EORHF ne fait pas partie du programme d’études des Eglises slaves. J’enseigne l’histoire des Eglises slaves à l’Académie de théologie de Kiev. Il y est question de l’histoire des Eglises Serbe, Bulgare, Polonaise et Tchécoslovaque. Comment ne pas traiter du rôle joué par l’EORHF dans la vie de ces Eglises pendant la deuxième guerre ?
- Qu’est-ce qui vous attire et qu’est-ce qui suscite en vous une réaction de rejet dans l’histoire de l’EORHF ?
Vladimir Bourega - Il me semble très important que cette juridiction aie non seulement maintenu mais aussi renforcé la tradition monastique dans les conditions de l’exil. La pratique monastique du monastère Saint Job en Slovaquie Orientale est un phénomène unique dans la vie de l’émigration russe. Cette école monastique a exercé une grande influence sur la vie ecclésiale de la diaspora. L’EORHF a voulu maintenir au mieux la tradition. C’est sa force et, en même temps, sa faiblesse. Une vision missionnaire productive n’y a pas été élaborée, ceci à la différence de l’exarchat « Eulogien ». Un modèle de vie ecclésiale ouvert à l’Occident a été élaboré à Paris, les résultats missionnaires de ce modèle sont remarquables. Les « Hors Frontières » se sont axés sur le maintien de la tradition ce qui les a fait mettre de coté la nécessité missionnaire de toute vie ecclésiale. De là à dire que cela suscite en moi une sorte de rejet… Il s’agit plutôt à mes yeux d’une réalité historique qui mérite une étude attentive et approfondie.
* anciens rites gallicans
** l’Eglise Catholique Orthodoxe Apostolique Française
- Vous êtes l’auteur de plusieurs articles portant sur les relations en Tchécoslovaquie et en Pologne pendant la seconde guerre entre l’EORHF et les autres juridictions orthodoxes. Quelles étaient les relations pendant la deuxième guerre entre le métropolite Séraphin (Lyade) de Berlin (EORHF)et les entités orthodoxes dans ces deux pays ?
Vladimir Bourega - Je commencerai par la Tchécoslovaquie. Après l’occupation allemande les autorités d’occupation ont commencé à appliquer leur propre politique en matière de religion. Il s’agissait « d’unifier » la vie religieuse dans les territoires occupés. Les autorités allemandes ont poussé les évêques locaux (Mgr Gorazd, un Tchèque, et Mgr Serge) à adhérer à la juridiction berlinoise du métropolite Séraphin (Lyade). Le métropolite Séraphin avait d’ailleurs à plusieurs reprises souligné qu’il ne tenait pas à s’adjoindre les diocèses orthodoxes de Bohême et de Moravie. Il disait vouloir protéger et soutenir les communautés orthodoxes dans ces territoires. Des formes d’organisation de la vie orthodoxe en Tchécoslovaquie acceptables bien que canoniquement imparfaites furent trouvées. Officiellement l’archevêque Gorazd n’avait pas rompu ses liens avec l’Eglise Serbe tandis que Mgr Serge n’avait pas quitté l’obédience du métropolite Euloge. Tous deux avaient signé avec le métropolite Séraphin un accord par lequel ils reconnaissaient son autorité canonique à titre provisoire. D’ailleurs cet accord n’a pas évité à l’évêque Gorazd d’être jugé et fusillé en 1942 lorsque des agents tchèques parachutés par les Britanniques furent découverts cachés dans la crypte de la cathédrale de Prague.
La situation était différente en Pologne. Le statut de l’Eglise autocéphale n’était pas reconnu par tout le monde. La transition des diocèses des territoires occupés par la Wehrmacht sous la juridiction du métropolite de Berlin aurait signifié la disparition de l’autocéphalie en Pologne. Ce pays a été investi par Hitler dix huit mois après la Tchécoslovaquie. Il n’y avait plus dans les hautes sphères du Reich de cohérence quant à la politique ecclésiale à suivre dans les territoires occupés. Le ministère des affaires ecclésiales insistait sur le regroupement de toutes les communautés orthodoxes dans les territoires annexés et la disparition de l’autocéphalie polonaise. Cela revenait à placer les orthodoxes polonais sous l’autorité de Berlin. Il existait un plan consistant à mettre en place une Eglise orthodoxe autocéphale et supranationale du Troisième Reich. Le ministère nazi avait même tenté d’entamer à ce sujet des pourparlers avec Constantinople. Cependant, le Ministère des affaires étrangères et le service international du parti national-socialiste ne souhaitaient pas ce regroupement. Ces administrations estimaient qu’il était dans l’intérêt de l’Allemagne d’accorder son soutien aux communautés orthodoxes locales souhaitant mener une existence indépendante. C’est cette attitude qui eut le dessus, l’Eglise autocéphale de Pologne put continuer à exister, il fut cependant décidé de « l’ukrainiser ». Deux projets furent donc mis en œuvre en Tchécoslovaquie et en Pologne, de conceptions différentes : c’est la politique d’unification qui fut appliquée en Tchécoslovaquie, alors que l’autocéphalie avait prévalu en Pologne. Après le début de la guerre avec l’URSS la Pologne fut impliquée dans le processus du renouveau « autocéphaliste » en Ukraine.
* * *
- Que pouvez-vous dire du rite occidental dans l’orthodoxie ?
Vladimir Bourega - On dit parfois que le rite occidental est dans l’Eglise orthodoxe « un uniatisme à l’envers ». Il s’agit des communautés confessant la foi orthodoxe mais vivant dans le respect des règles liturgiques occidentales. On peut dire que c’est une sorte de reflet miroir des greco-catholiques, c’est-à-dire des communautés fidèles au dogme romain mais observant le rite oriental. C’est déjà au XIX siècle que les premières communautés orthodoxes de rite occidental firent leur apparition. Il s’agissait de contribuer à la mission orthodoxe en Europe occidentale à majorité catholique. L’évêque Gorazd, nous en avons parlé plus haut, avait été prêtre catholique avant de se convertir à l’orthodoxie. Avec l’accord de l’Eglise orthodoxe serbe il a conservé à titre temporaire le rite occidental dans les communautés orthodoxes de Tchéqu ie et de Moravie. Ce n’est que progressivement que les paroisses de son diocèse ont adopté le rite orthodoxe. C’est là une page peu connue mais très intéressante de l’histoire : des vestiges du rite occidental se sont longtemps maintenus dans l’orthodoxie tchécoslovaque.
Un cercle d’émigrés russes en France a lancé un projet de création d’une « Eglise orthodoxe de rite occidental ». Le maître d’œuvre de ce projet était Eugraphe Kovalevsky qui devint par la suite prêtre du patriarcat de Moscou, puis évêque de l’EORHF. En 1936 le métropolite Serge (Starogorodsky) promulgua un décret établissant les principes de fonctionnement des communautés de rite occidental. De telles communautés avaient fait leur apparition non seulement en France mais aussi ailleurs. Autant que je sache de telles communautés n’existent plus au sein du patriarcat de Moscou. Il y en a cependant dans le cadre d’autres Eglises locales.
- Que pensez-vous personnellement du rite occidental ?
Vladimir Bourega - D’un point de vue théologique il n’y a aucun obstacle à ce que le rite occidental soit appliqué par l’Eglise orthodoxe. Le Concile Vatican II a dans son décret «Orientalium Ecclesiarum » officiellement reconnu que la tradition liturgique de l’Eglise d’Orient fait partie de la Tradition ecclésiale qui remonte aux saints Apôtres.Il incombe de même aux orthodoxes de reconnaître que le rite occidental appartient à l’ancienne Tradition de l’Eglise. Mais comment ne pas constater que les efforts en vue d’introduire dans la pratique de l’Eglise orthodoxe d’anciennes traditions liturgiques occidentales ont mis à jour des problèmes graves. Le père Eugraphe Kovalevsky, déjà cité, s’est appliqué à reconstituer en France les anciens rites gallicans *
Mais des liturgistes connus disent qu’il s’agissait plutôt d’une sorte d’improvisation. Le père Eugraphe s’adonnait à l’expérimentation et tenait à faire passer ses innovations comme relevant de l’ancienne tradition. Le patriarcat de Moscou, comme d’ailleurs l’Institut Saint Serge de Paris (métropolite Euloge) manifestaient une grande retenue à l’égard des expériences liturgiques du père Eugraphe. Tout ce que je sais du père Eugraphe m’incline à dire que c’était une sorte, si l’on peut s’exprimer ainsi, de voyou ecclésial. Vladimir Lossky avait regretté l’ordination de Kovalevsky. Il disait : « Conférer la prêtrise à Eugraphe est comme équiper d’un pistolet quelqu’un au psychisme déréglé ». La personnalité de Kovalevsky a conféré au rite occidental dans l’orthodoxie une odeur de soufre. D’ailleurs, abstraction faite de Kovalevsly, il faut constater que le rite occidental n’a pas beaucoup apporté à la mission orthodoxe en Europe.
- Que direz-vous de l’attitude de l’EORHF à l’égard du rite occidental ?
Vladimir Bourega - Il m’est difficile de donner une réponse exhaustive. Je ne crois que l’histoire des relations entre la communauté Kovalevsky et l’EORHF est un sujet qui mérite qu’on l’étudie spécialement. Plusieurs coups ont été portés au projet de la mise en place en Europe d’une Eglise orthodoxe de rite occidental. Le Concile des évêque de l’Eglise Hors-Frontières a non seulement interdit Kovalevsky a divinis , il l’a excommunié. A ce moment, Eugraphe, déjà devenu l’évêque Jean-Nectaire, était en conflit avec l’EORHF. Aujourd’hui l’Eglise Catholique Orthodoxe Apostolique Française ** telle que créée par Kovalevsky continue à exister en tant qu’entité non reconnue par les Eglises orthodoxes locales. Ses tentatives de s’intégrer aux Eglises Roumaine, puis Serbe ont échoué.
L’histoire de l’EORHF ne fait pas partie du programme d’études des Eglises slaves. J’enseigne l’histoire des Eglises slaves à l’Académie de théologie de Kiev. Il y est question de l’histoire des Eglises Serbe, Bulgare, Polonaise et Tchécoslovaque. Comment ne pas traiter du rôle joué par l’EORHF dans la vie de ces Eglises pendant la deuxième guerre ?
- Qu’est-ce qui vous attire et qu’est-ce qui suscite en vous une réaction de rejet dans l’histoire de l’EORHF ?
Vladimir Bourega - Il me semble très important que cette juridiction aie non seulement maintenu mais aussi renforcé la tradition monastique dans les conditions de l’exil. La pratique monastique du monastère Saint Job en Slovaquie Orientale est un phénomène unique dans la vie de l’émigration russe. Cette école monastique a exercé une grande influence sur la vie ecclésiale de la diaspora. L’EORHF a voulu maintenir au mieux la tradition. C’est sa force et, en même temps, sa faiblesse. Une vision missionnaire productive n’y a pas été élaborée, ceci à la différence de l’exarchat « Eulogien ». Un modèle de vie ecclésiale ouvert à l’Occident a été élaboré à Paris, les résultats missionnaires de ce modèle sont remarquables. Les « Hors Frontières » se sont axés sur le maintien de la tradition ce qui les a fait mettre de coté la nécessité missionnaire de toute vie ecclésiale. De là à dire que cela suscite en moi une sorte de rejet… Il s’agit plutôt à mes yeux d’une réalité historique qui mérite une étude attentive et approfondie.
* anciens rites gallicans
** l’Eglise Catholique Orthodoxe Apostolique Française
V.G.
Cet article anonyme, qui figure sur le site officiel de l'AEOF, fait une analyse intéressante de la situation de l'Orthodoxie. Je donne le texte in extenso, avec des modifications mineures au niveau des titres pour le rendre plus lisible sur PO et des notes complémentaires.
"L’Eglise orthodoxe d’aujourd’hui existe dans cinq situations différentes:
1. Les orthodoxes qui vivent dans les régions de la Méditerranée orientale, comme une minorité dans une société à majorité musulmane. C’est essentiellement la situation des quatre anciens patriarcats de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem (ce dernier existe sous la domination musulmane en Jordanie, mais naturellement en Israël).
2. Deux Eglises orthodoxes, celles de Chypre et de Grèce, dans lesquelles continue une alliance Eglise-Etat de type byzantin, bien que sous une forme atténuée.
Cet article anonyme, qui figure sur le site officiel de l'AEOF, fait une analyse intéressante de la situation de l'Orthodoxie. Je donne le texte in extenso, avec des modifications mineures au niveau des titres pour le rendre plus lisible sur PO et des notes complémentaires.
"L’Eglise orthodoxe d’aujourd’hui existe dans cinq situations différentes:
1. Les orthodoxes qui vivent dans les régions de la Méditerranée orientale, comme une minorité dans une société à majorité musulmane. C’est essentiellement la situation des quatre anciens patriarcats de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem (ce dernier existe sous la domination musulmane en Jordanie, mais naturellement en Israël).
2. Deux Eglises orthodoxes, celles de Chypre et de Grèce, dans lesquelles continue une alliance Eglise-Etat de type byzantin, bien que sous une forme atténuée.
3. Les Eglises orthodoxes en Europe Orientale qui, jusque tout récemment encore, vivaient sous le joug communiste et étaient confrontées à des persécutions plus ou moins sévères. C’est de loin le plus grand des cinq groupes, comprenant les Eglises de Russie, de Serbie, de Roumanie, de Bulgarie, de Géorgie, de Pologne, d'Albanie et de Tchécoslovaquie, et comptant plus de quatre-vingt-cinq pour cent (85%) des membres de l'Eglise orthodoxe d'aujourd'hui.
4. Les communautés orthodoxes de la diaspora, vivant dans le monde occidental, et formées principalement d'immigrés et d'exilés et de leurs descendants, mais comportant aussi des convertis occidentaux.
5. On trouve enfin certains petits mouvements missionnaires, à l'intérieur de l'Orthodoxie, avec des communautés en Afrique, au Japon, en Chine, en Corée et ailleurs.
Tous ensemble, ces cinq groupes comptent entre 150 et 200 millions de personnes dont peut-être 50 et 80 millions sont en mesure de pratiquer activement leur foi ...
Retour en arrière, quelques éléments de compréhension !
La fragmentation de la chrétienté en trois étapes !
Dans l'introduction de son livre "L'Orthodoxie, l'Eglise des sept conciles" (1), Mgr Kallistos (Ware) métropolite de Diocleia évoque trois étapes principales, celles de la fragmentation de la chrétienté, "qui ont déterminé le développement extérieur de l'Eglise orthodoxe". Il s'agit là d'une synthèse intéressante qui donne une clé de compréhension des grands mouvements qui ont déterminé l'évolution de la géopolitique de la chrétienté et de l'Eglise orthodoxe.
"Les divisions qui ont amené la fragmentation actuelle de la chrétienté ont eu lieu, dit-il, en trois grande phases, chacune à peu près à 500 ans d'intervalle. La première étape vers la séparation se passe au Vème au VI siècles, quand ce que l'on connaît aujourd'hui sous le nom d'Eglises orientales orthodoxes furent séparés du corps principal de la Chrétienté…
Du fait de cette première division, les orthodoxes ont été réduits en Orient principalement au monde hellénophone. Puis vint la deuxième séparation, que l'on date conventionnellement de 1054. Le corps central de la Chrétienté se divisa alors en deux communions: en Europe occidentale le monde catholique romain sous le pape (de Rome); l'Eglise orthodoxe fut alors limitée également du côté de l'Occident.
La troisième séparation entre Rome et les réformateurs, au seizième siècle, ne nous concerne pas ici directement.
On note avec intérêt combien les divisions culturelles et ecclésiales tendent à coïncider. Le Christianisme, bien qu'universel dans sa mission, tend à être associé en pratique avec trois cultures: sémitique, grecque et latine. Du fait de la première séparation, les Chrétiens sémites de Syrie, avec leur florissante école de théologiens et d'écrivains, furent coupés du reste de la chrétienté. Puis advint la deuxième séparation qui creusa un fossé entre les traditions grecque et latine du christianisme. C'est ainsi que dans l'Eglise orthodoxe, l'influence de la Grèce est prédominante. Mais il ne faudrait pas penser que l'Eglise orthodoxe est uniquement une Eglise grecque et rien d'autre, car les Pères syriaques et latins ont eux aussi une place dans la plénitude de la tradition orthodoxe.
Tandis que l'Eglise orthodoxe était limitée d'abord à l'est et ensuite à l'ouest, elle s'étendit vers le nord. En 863, les saints Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves, firent un voyage vers le Nord pour entreprendre un travail missionnaire au-delà des frontières de l'Empire byzantin, et leurs efforts finirent par aboutir à la conversion des Bulgares, des Serbes et des Russes. Avec l'affaiblissement du pouvoir byzantin, ces nouvelles Eglises du nord s'accrurent en importance, et lorsque Constantinople tomba aux mains des Turcs en 1453, la Principauté de Moscou était prête à prendre la place de Byzance en tant que protecteur du monde orthodoxe. Depuis deux siècles, on a assisté à un revirement partiel de cette situation. Bien que Constantinople, elle-même aux mains des Turcs, ne soit qu'un pâle reflet de sa splendeur passée, les chrétiens orthodoxes de Grèce ont commencé à recouvrer leur indépendance en 1821; d'autre part l'Eglise russe a, ce siècle présent (XXème), souffert soixante-dix ans sous la domination d'un régime agressivement anti-chrétien."
Le plérome de l'Eglise orthodoxe: Des Eglises locales autocéphales
4 anciens patriarcats et les autres Eglises locales autocéphales, les Eglises autonomes qui dépendent de certaines d'entre elles, et les Eglises de la "diaspora"
Les Eglises autocéphales
Après la sortie de Rome de la communion des Eglises orthodoxes en 1054, la pentarchie (les 5 patriarcats anciens d'origine apostolique) s'est trouvée réduite aux patriarcats de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem. D'autres Eglises locales autocéphales sont venues par la suite grossir les rangs de l'Eglise orthodoxe. Il s'agit en premier lieu des Eglises de Russie (dépendante du Patriarcat Œcuménique jusqu'en 1589 et érigée depuis en Patriarcat indépendant), de Serbie (1920), de Roumanie (1925), de Bulgarie (1953), de Géorgie (dont les origines remontent au IV siècle), de Chypre, de Grèce, de Pologne, d'Albanie, de Tchéquie et de Slovaquie (2) (cf. Rubrique Primats & Eglises autocéphales, pour les titres officiels que portent les primats de ces Eglises).
Les Eglises autonomes
il s'agit aussi, en second lieu, des Eglises dites autonomes, à savoir des entités ecclésiales qui ne sont pas entièrement indépendantes mais qui bénéficient au sein d'une Eglise autocéphale orthodoxe qui leur a accordé l'autonomie, d'une large indépendance sur bien des points. La reconnaissance du statut d'Eglise autonome (ou de l'autocéphalie accordée à une Eglise locale par une autre Eglise locale) de certaines entités ecclésiales ne fait pas l'unanimité des Eglises orthodoxes. Les modalités de déclaration et de reconnaissance de l'autocéphalie et de l'autonomie au sein de l'Eglise orthodoxe fait l'objet des travaux des commissions préconciliaires qui travaillent en vue de la tenue du Grand Concile pan orthodoxe. Un consensus semble sur le point d'aboutir sur ces questions.(3) On compte parmi les Eglises autonomes actuelles, les l'Eglise du Sinaï (dont le siège est au monastère Sainte Catherine dans le Sinaï et dont le primat est confirmé par le Patriarcat de Jérusalem), l'Eglise orthodoxe de Finlande (qui dépend du Patriarcat Œcuménique, l'Eglise orthodoxe du Japon (qui dépend du Patriarcat de Moscou) et Eglise orthodoxe d'Estonie (dépend du Patriarcat Œcuménique) (4)(5).
Les Eglises dites de la "diaspora"
En attendant le futur Grand Concile Pan Orthodoxe, les assemblées d'évêques orthodoxes se constituent ici et là !
Les communautés ecclésiales orthodoxes qui se trouvent en Europe occidentale, en Amérique du Nord et du Sud et en Australie constituent ce qui est communément appelées les Eglises orthodoxes de la diaspora. Elles sont ainsi désignées car cette présence orthodoxe en dehors des terres traditionnellement orthodoxes, est en grande partie le résultat de mouvements migratoires, voulus ou bien forcés, tout au long du XXème siècle.
L'organisation canonique de ces églises selon le principe territorial traditionnel a fait l'objet depuis le début des années 90 du siècle passé de travaux interorthodoxes dans le cadre d'une commission préconciliaire visant à organiser cette présence orthodoxe (qui dans certains pays est désormais à la 4ème voire 5ème génération) d'une manière conforme à l'ecclésiologie orthodoxe dont le principe fondamental est celui de l'église locale, "un seul évêque en un même lieu". Ces travaux qui se sont déroulés au Centre du Patriarcat Œcuménique à Chambésy près de Genève en 1990, 1993 et 1995 ont réussi à dégager un consensus inter-orthodoxe sur la nécessité de constituer dans des zones géographiques définies, des assemblées épiscopales orthodoxes. La commission inter-orthodoxe préparatoire qui s'est réunie à Chambésy en juin 2009 (5) est venue confirmer le consensus précédent et adopter les textes relatifs au fonctionnement, rôle et objectif des Assemblées épiscopales orthodoxes. Le Grand Concile pan orthodoxe devrait au moment venu évoquer cette question d'organisation de la diaspora qui est mise à son ordre du jour.
Notes du rédacteur
(1) Mgr Kallistos Ware "L'Orthodoxie : L'Eglise des sept Conciles", Editions du Cerf, Paris, 2002, p.10-12
(2) Il y a aussi l'Eglise Orthodoxe en Amérique (OCA: http://oca.org/) dont l'autocéphalie a été accordée en 1970 par son Eglise-mère, le patriarcat de Moscou mais n'est pas encore reconnue par l'ensemble des autres Eglises orthodoxes.
(3) La Commission préparatoire interorthodoxe, qui s'est réunie à Chambésy (Suisse) en décembre 2009, a préparé un document exprimant la position commune des Églises orthodoxes sur la question de l'autonomie, de la façon de l'octroyer et de ses implications: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Chambesy-COMMISSION-INTERORTHODOXE_a594.html
(4) Cette Eglise, crée en 1996, est un doublon de celle du patriarcat de Moscou en qui ne la reconnait pas.
(5) Il y a en fait bien plus d'Eglises autonomes. Pour ce que j'en connais, il y en a plusieurs autres dans le patriarcat de Moscou (Ukraine, Biélorussie, Moldavie, Estonie, Kazakhstan… ) et dans le patriarcat de Constantinople (Église orthodoxe ukrainienne des États-Unis, l'Église orthodoxe carpato-russe américaine … )
(6) Il s'agit en fait de la Conférence de Chambésy IV dont les textes approuvés sont disponibles. Pour l'organisation de la diaspora il y a 12 régions "dans lesquelles des assemblées épiscopales seront créées dans une première étape":
i. North America and Central America.
ii. South America.
iii. Australia, New Zealand and Oceania.
iv. Great Britain and Ireland.
v. France.
vi. Belgium, Holland and Luxembourg.
vii. Austria.
viii. Italy and Malta.
ix. Switzerland and Lichtenstein.
x. Germany.
xi. Scandinavian countries (except Finland).
xii. Spain and Portugal., ( cf.
http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Les-decisions-de-Chambesy-IV_a423.html) Il semble bien que toutes ces Assemblées fonctionnent ä l'heure actuelle.
4. Les communautés orthodoxes de la diaspora, vivant dans le monde occidental, et formées principalement d'immigrés et d'exilés et de leurs descendants, mais comportant aussi des convertis occidentaux.
5. On trouve enfin certains petits mouvements missionnaires, à l'intérieur de l'Orthodoxie, avec des communautés en Afrique, au Japon, en Chine, en Corée et ailleurs.
Tous ensemble, ces cinq groupes comptent entre 150 et 200 millions de personnes dont peut-être 50 et 80 millions sont en mesure de pratiquer activement leur foi ...
Retour en arrière, quelques éléments de compréhension !
La fragmentation de la chrétienté en trois étapes !
Dans l'introduction de son livre "L'Orthodoxie, l'Eglise des sept conciles" (1), Mgr Kallistos (Ware) métropolite de Diocleia évoque trois étapes principales, celles de la fragmentation de la chrétienté, "qui ont déterminé le développement extérieur de l'Eglise orthodoxe". Il s'agit là d'une synthèse intéressante qui donne une clé de compréhension des grands mouvements qui ont déterminé l'évolution de la géopolitique de la chrétienté et de l'Eglise orthodoxe.
"Les divisions qui ont amené la fragmentation actuelle de la chrétienté ont eu lieu, dit-il, en trois grande phases, chacune à peu près à 500 ans d'intervalle. La première étape vers la séparation se passe au Vème au VI siècles, quand ce que l'on connaît aujourd'hui sous le nom d'Eglises orientales orthodoxes furent séparés du corps principal de la Chrétienté…
Du fait de cette première division, les orthodoxes ont été réduits en Orient principalement au monde hellénophone. Puis vint la deuxième séparation, que l'on date conventionnellement de 1054. Le corps central de la Chrétienté se divisa alors en deux communions: en Europe occidentale le monde catholique romain sous le pape (de Rome); l'Eglise orthodoxe fut alors limitée également du côté de l'Occident.
La troisième séparation entre Rome et les réformateurs, au seizième siècle, ne nous concerne pas ici directement.
On note avec intérêt combien les divisions culturelles et ecclésiales tendent à coïncider. Le Christianisme, bien qu'universel dans sa mission, tend à être associé en pratique avec trois cultures: sémitique, grecque et latine. Du fait de la première séparation, les Chrétiens sémites de Syrie, avec leur florissante école de théologiens et d'écrivains, furent coupés du reste de la chrétienté. Puis advint la deuxième séparation qui creusa un fossé entre les traditions grecque et latine du christianisme. C'est ainsi que dans l'Eglise orthodoxe, l'influence de la Grèce est prédominante. Mais il ne faudrait pas penser que l'Eglise orthodoxe est uniquement une Eglise grecque et rien d'autre, car les Pères syriaques et latins ont eux aussi une place dans la plénitude de la tradition orthodoxe.
Tandis que l'Eglise orthodoxe était limitée d'abord à l'est et ensuite à l'ouest, elle s'étendit vers le nord. En 863, les saints Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves, firent un voyage vers le Nord pour entreprendre un travail missionnaire au-delà des frontières de l'Empire byzantin, et leurs efforts finirent par aboutir à la conversion des Bulgares, des Serbes et des Russes. Avec l'affaiblissement du pouvoir byzantin, ces nouvelles Eglises du nord s'accrurent en importance, et lorsque Constantinople tomba aux mains des Turcs en 1453, la Principauté de Moscou était prête à prendre la place de Byzance en tant que protecteur du monde orthodoxe. Depuis deux siècles, on a assisté à un revirement partiel de cette situation. Bien que Constantinople, elle-même aux mains des Turcs, ne soit qu'un pâle reflet de sa splendeur passée, les chrétiens orthodoxes de Grèce ont commencé à recouvrer leur indépendance en 1821; d'autre part l'Eglise russe a, ce siècle présent (XXème), souffert soixante-dix ans sous la domination d'un régime agressivement anti-chrétien."
Le plérome de l'Eglise orthodoxe: Des Eglises locales autocéphales
4 anciens patriarcats et les autres Eglises locales autocéphales, les Eglises autonomes qui dépendent de certaines d'entre elles, et les Eglises de la "diaspora"
Les Eglises autocéphales
Après la sortie de Rome de la communion des Eglises orthodoxes en 1054, la pentarchie (les 5 patriarcats anciens d'origine apostolique) s'est trouvée réduite aux patriarcats de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem. D'autres Eglises locales autocéphales sont venues par la suite grossir les rangs de l'Eglise orthodoxe. Il s'agit en premier lieu des Eglises de Russie (dépendante du Patriarcat Œcuménique jusqu'en 1589 et érigée depuis en Patriarcat indépendant), de Serbie (1920), de Roumanie (1925), de Bulgarie (1953), de Géorgie (dont les origines remontent au IV siècle), de Chypre, de Grèce, de Pologne, d'Albanie, de Tchéquie et de Slovaquie (2) (cf. Rubrique Primats & Eglises autocéphales, pour les titres officiels que portent les primats de ces Eglises).
Les Eglises autonomes
il s'agit aussi, en second lieu, des Eglises dites autonomes, à savoir des entités ecclésiales qui ne sont pas entièrement indépendantes mais qui bénéficient au sein d'une Eglise autocéphale orthodoxe qui leur a accordé l'autonomie, d'une large indépendance sur bien des points. La reconnaissance du statut d'Eglise autonome (ou de l'autocéphalie accordée à une Eglise locale par une autre Eglise locale) de certaines entités ecclésiales ne fait pas l'unanimité des Eglises orthodoxes. Les modalités de déclaration et de reconnaissance de l'autocéphalie et de l'autonomie au sein de l'Eglise orthodoxe fait l'objet des travaux des commissions préconciliaires qui travaillent en vue de la tenue du Grand Concile pan orthodoxe. Un consensus semble sur le point d'aboutir sur ces questions.(3) On compte parmi les Eglises autonomes actuelles, les l'Eglise du Sinaï (dont le siège est au monastère Sainte Catherine dans le Sinaï et dont le primat est confirmé par le Patriarcat de Jérusalem), l'Eglise orthodoxe de Finlande (qui dépend du Patriarcat Œcuménique, l'Eglise orthodoxe du Japon (qui dépend du Patriarcat de Moscou) et Eglise orthodoxe d'Estonie (dépend du Patriarcat Œcuménique) (4)(5).
Les Eglises dites de la "diaspora"
En attendant le futur Grand Concile Pan Orthodoxe, les assemblées d'évêques orthodoxes se constituent ici et là !
Les communautés ecclésiales orthodoxes qui se trouvent en Europe occidentale, en Amérique du Nord et du Sud et en Australie constituent ce qui est communément appelées les Eglises orthodoxes de la diaspora. Elles sont ainsi désignées car cette présence orthodoxe en dehors des terres traditionnellement orthodoxes, est en grande partie le résultat de mouvements migratoires, voulus ou bien forcés, tout au long du XXème siècle.
L'organisation canonique de ces églises selon le principe territorial traditionnel a fait l'objet depuis le début des années 90 du siècle passé de travaux interorthodoxes dans le cadre d'une commission préconciliaire visant à organiser cette présence orthodoxe (qui dans certains pays est désormais à la 4ème voire 5ème génération) d'une manière conforme à l'ecclésiologie orthodoxe dont le principe fondamental est celui de l'église locale, "un seul évêque en un même lieu". Ces travaux qui se sont déroulés au Centre du Patriarcat Œcuménique à Chambésy près de Genève en 1990, 1993 et 1995 ont réussi à dégager un consensus inter-orthodoxe sur la nécessité de constituer dans des zones géographiques définies, des assemblées épiscopales orthodoxes. La commission inter-orthodoxe préparatoire qui s'est réunie à Chambésy en juin 2009 (5) est venue confirmer le consensus précédent et adopter les textes relatifs au fonctionnement, rôle et objectif des Assemblées épiscopales orthodoxes. Le Grand Concile pan orthodoxe devrait au moment venu évoquer cette question d'organisation de la diaspora qui est mise à son ordre du jour.
Notes du rédacteur
(1) Mgr Kallistos Ware "L'Orthodoxie : L'Eglise des sept Conciles", Editions du Cerf, Paris, 2002, p.10-12
(2) Il y a aussi l'Eglise Orthodoxe en Amérique (OCA: http://oca.org/) dont l'autocéphalie a été accordée en 1970 par son Eglise-mère, le patriarcat de Moscou mais n'est pas encore reconnue par l'ensemble des autres Eglises orthodoxes.
(3) La Commission préparatoire interorthodoxe, qui s'est réunie à Chambésy (Suisse) en décembre 2009, a préparé un document exprimant la position commune des Églises orthodoxes sur la question de l'autonomie, de la façon de l'octroyer et de ses implications: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Chambesy-COMMISSION-INTERORTHODOXE_a594.html
(4) Cette Eglise, crée en 1996, est un doublon de celle du patriarcat de Moscou en qui ne la reconnait pas.
(5) Il y a en fait bien plus d'Eglises autonomes. Pour ce que j'en connais, il y en a plusieurs autres dans le patriarcat de Moscou (Ukraine, Biélorussie, Moldavie, Estonie, Kazakhstan… ) et dans le patriarcat de Constantinople (Église orthodoxe ukrainienne des États-Unis, l'Église orthodoxe carpato-russe américaine … )
(6) Il s'agit en fait de la Conférence de Chambésy IV dont les textes approuvés sont disponibles. Pour l'organisation de la diaspora il y a 12 régions "dans lesquelles des assemblées épiscopales seront créées dans une première étape":
i. North America and Central America.
ii. South America.
iii. Australia, New Zealand and Oceania.
iv. Great Britain and Ireland.
v. France.
vi. Belgium, Holland and Luxembourg.
vii. Austria.
viii. Italy and Malta.
ix. Switzerland and Lichtenstein.
x. Germany.
xi. Scandinavian countries (except Finland).
xii. Spain and Portugal., ( cf.
http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Les-decisions-de-Chambesy-IV_a423.html) Il semble bien que toutes ces Assemblées fonctionnent ä l'heure actuelle.
En bas de page le texte intégral de cette déclaration en allemand ainsi que sa version russe Traduction diocèse de Munich
Le diocèse de Munich de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières vient de rendre publique une déclaration dans laquelle elle condamne l’action du groupe « Pussy riot » dans la cathédrale du Christ Sauveur. En même temps l’EORHF sollicite une atténuation de la peine à laquelle les accusées ont été condamnées. Fin février cinq jeunes femmes ont, revêtues de cagoules, se sont livrées à une « action de grâce punk ». Cette vidéo, diffusée sur Internet a suscité de nombreuses réactions. Le 17 août dernier trois des membres du groupe ont été condamnées pour hooliganisme à deux ans de réclusion dans une « colonie de régime général ».
Il est précisé dans cette déclaration signée par l’archiprêtre Nicolas Artemoff : « Nous condamnons ces actions qui sont un trouble à la paix au sein de l’Eglise. Nous nous attendons de la part de chaque Etat de droit légitime et démocratique la protection de la paix religieuse et ecclésiale.Dans l’attente de l’examen du recours en appel nous sollicitons une atténuation de la peine prononcée. L’Eglise regrette que la campagne médiatique dirigée contre l’Eglise a suscité l’adhésion de nombreux artistes, députés, ministres et même du Chancelier Angela Merkel qui estime que la verdict « est disproportionné » au délit.
Le diocèse de Munich de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières vient de rendre publique une déclaration dans laquelle elle condamne l’action du groupe « Pussy riot » dans la cathédrale du Christ Sauveur. En même temps l’EORHF sollicite une atténuation de la peine à laquelle les accusées ont été condamnées. Fin février cinq jeunes femmes ont, revêtues de cagoules, se sont livrées à une « action de grâce punk ». Cette vidéo, diffusée sur Internet a suscité de nombreuses réactions. Le 17 août dernier trois des membres du groupe ont été condamnées pour hooliganisme à deux ans de réclusion dans une « colonie de régime général ».
Il est précisé dans cette déclaration signée par l’archiprêtre Nicolas Artemoff : « Nous condamnons ces actions qui sont un trouble à la paix au sein de l’Eglise. Nous nous attendons de la part de chaque Etat de droit légitime et démocratique la protection de la paix religieuse et ecclésiale.Dans l’attente de l’examen du recours en appel nous sollicitons une atténuation de la peine prononcée. L’Eglise regrette que la campagne médiatique dirigée contre l’Eglise a suscité l’adhésion de nombreux artistes, députés, ministres et même du Chancelier Angela Merkel qui estime que la verdict « est disproportionné » au délit.
Cela dit, le passé est oublié, voire ignoré. Au XX siècle les croyants orthodoxes russes ont du subir les cruautés athées, la destruction et la dégradation de dizaines de milliers d’églises (seulement 100 églises sur 56.000 sont restées intactes, aucun monastères sur les 1.200 qui existaient n’a survécu aux persécutions). La Russie doit pleurer plus d’un million de victimes, cette persécution ‘a pas d’équivalent dans l’histoire. La cathédrale dans laquelle a eu lieu le spectacle blasphématoire en question a été dynamitée en 1931 et ce n’est qu’en 2000 qu’elle a été reconstruite. Notre clergé n’est pas certain que les revendications démagogiques de « liberté de création » se seraient fait entendre avec la même véhémence et en absence de toute approche critique si les « Pussy Riot » se seraient produites dans le mémorial des victimes de Buchenwald, la synagogue de Berlin ou la mosquée de Cologne. L’EORHF rappelle le droit de chaque citoyen à la liberté de conscience et de pratiques religieuses.
Traduction " Parlons d'orthodoxie"
Lien Rapsinews
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ЗА МИР ЦЕРКВЕЙ. ЗА ПРОЩЕНИЕ И ПРАВОВОЙ ПОДХОД.
ЗАЯВЛЕНИЕ ГЕРМАНСКОЙ ЕПАРХИИ РУССКОЙ ЗАРУБЕЖНОЙ ЦЕРКВИ
Берлин, Мюнхен : Пастырский долг Церкви — дать духовную и нравственную оценку происшедшему. При этом обращаем внимание читателей на то, что заявление Германской епархии откликается, естественно, на реакцию в самой в Германии. Оно не касается многих других проблем.
21 февраля 2012 в Храме Христа Спасителя в Москве — самом символичном соборе Русской Православной Церкви — произошло нарушение неприкосновенности храма и церковного порядка панк-группой («P. .. Riot»). В самом храме, а затем и в специально созданном видеоклипе, производились кощунственные высказывания с употреблением свойственной группе ненормативной лексики в отношении представителей РПЦ вообще («ср… Господня») и Предстоятеля Русской Православной Церкви Патриарха Кирилла («с…») в частности, также содержалась насмешка над верующими христианами в целом («ползут на поклоны»). Все это было исполнено спиной к алтарю, спиной к иконостасу собора, на амвоне церкви, центральном месте в церкви для литургических, пастырских и праздничных действ православного богослужения.
Нарушительницы и их пособники называли эти действия не только политическим протестом, но и «панк-молебном» и «актом искусства», таким образом вписываясь в ряд прежних провокационных акций, мишенью которых была — вера православных христиан. Последующий арест и суд над частью нарушительниц вызвали многочисленные протесты и заявления. Группа мигом стала всемирно известной.
Наша точка зрения такова: каждый гражданин России сегодня, как и мы в Германии, имеет право на государственную защиту свободного и спокойного вероисповедания.
К сожалению, мы не слышали в комментариях к этой пиар-акции за счет Церкви — в том числе и в комментариях художников, депутатов, министров и даже канцлера Германии — ни слова сочувствия, не говоря уже о солидарности, с верующими России и общины Московского Храма Христа Спасителя.
Историческое измерение было — как будто так и надо — проигнорировано.
В XX веке верующий русский народ вначале пережил схожее издевательство над своей верой, и вскоре после того разрушение и осквернение десятков тысяч церквей (из 56 тысяч осталось примерно 100) и монастырей (из 1200 не осталось ни одного), а также величайшее преследование христиан всех времен, которое принесло более миллиона мучеников (епископы, священники, монахи, монахини, миряне-мужчины, женщины и дети). Храм, в котором была проведена акция, в 1931 году взорвали. (Фото уничтожения: www.xxc.ru).
Храм был заново построен и открыт только в 2000 году, с прославлением новомучеников и исповедников российских. Таким образом, храм этот — символ боли Голгофы и радости Воскресения.
Мы сомневаемся, что назидательные требования «свободы для искусства» озвучивались бы столь же односторонне и некритично, если бы некие дебоширы устроили акцию в мемориале памяти жертв Бухенвальда, спели бы «Ср... гимн» в Берлинской синагоге с оскорблениями в адрес израильского государства, если бы в мечети Кельна были бы спеты песни, унижающие мимикой, жестами и словами религиозных лидеров ислама, или же, будь-то под виселицей в Плётцензее (где казнены участники путча 20 июля 1944 г. против Гитлера — прим. пер.) будь-то на могилах членов «Белой розы» выступили с подбным танцем.
У нас, православных христиан в Германии, иная точка зрения: 5 февраля 2012 в нашем кафедральном соборе в Мюнхене был прославлен в сонме мучеников наш прихожанин Александр Шморель («Белая Роза» антинацистская организация студентов — прим. пер.). Наша епархия состоит преимущественно из граждан Германии, и для нас позорно, что в Германии пренебрегли тем фактом, что храм Христа Спасителя – это мемориальная церковь.
К тому же, она создана в память о тысячах и тысячах убитых в войнах против Наполеона, и о немецко-русском союзе двух народов в их стремлении к свободе и самоопределению. В 2012 году исполняется 200 лет памяти общей борьбы за свободу немецких, австрийских и русских солдат, а также многих других народов, что было бы достойным уважения не только со стороны русской государственной власти, но и немецкого парламента и министров.
Данное грубое вторжение в пространство христианской традиции представляет собою не «искусство», и еще менее «молитву», но серьезный нравственный проступок, касающийся социальной и духовной сферы, проступок против гостеприимства, нарушение церковного мира, клевету или хулу на православных верующих, священников и Патриарха. При надругательстве над православной молитвой использовались бранные слова в связи с именем Христа, Господа нашего, и Божией Матери, что было квалифицировано главой Русской Православной Церкви как богохульство.
Данное зрелище производилось в качестве продолжения предшествующих публичных содомистских и порнографических акций той же группы людей в общественных местах (супермаркет и музей). В другом соборе Москвы была исполнена песня с использованием электрических гитар и выдержка из записи позже вмонтирована в ролик. Терпимости, поскольку эти действия оставались безнаказанными, последовала эскалация. Сочувствующими группы PR были проведены непочтительные акции в эти дни и недели — в Берлине, Вене, Копенгагене и Хельсинки; обнаженные женщины спилили «из солидарности» памятный крест жертвам сталинизма в Киеве и издевались над распятием Христа. Все это показывает, какой дух царит здесь.
Высший Церковный Совет Русской Православной Церкви в Москве заявил 18/8/2012, что «юридическая оценка находится вне сферы компетенции церковного Священноначалия. Определять меру пресечения и меру наказания — исключительная прерогатива светского суда». Это верно как для России, так и для Германии. Церковь не имеет возможности влиять на судебную власть и не стремится к приобретению такого влияния. Мы также рассматриваем происшедшее не с юридической или эстетической точки зрения. Критика – будь она оправданная, или неоправданная – должна соблюдать определенные границы. Общеизвестный факт, что почти во всех странах Западной Европы надругательство над национальными символами, а также нарушение церковного покоя, церковного порядка или религиозного мира является незаконным, и поэтому, например, в Германии в Уголовном кодексе сказано «Кто намеренно совершает оскорбительное бесчинство в месте, которое предназначено для совершения богослужения такого религиозного общества, подлежит наказанию в виде лишения свободы на срок до трех лет или денежному штрафу» (см. § 167 Уголовного кодекса, ср. § 166)».
Пастырский долг Церкви — дать духовную и нравственную оценку происшедшему.
Православная Церковь в духе Евангелия четко различает между грехом и грешником. Православный христианин призван простить, если он оказывается жертвой проступка, но сам грех требует ясного осуждения (в частности ради того самого, кто впал в грех), притом совершенно независимо от того, имеет ли данный грех духовно-этическую или физическую природу. Это также верно для любой из форм богохульства.
Поэтому мы осуждаем подобные действия, которые мешают церковному миру. От каждого легитимного и демократического правового государства мы можем ожидать защиты церковного и религиозного покоя. Одновременно, учитывая ожидаемую кассацию, мы можем просить о смягчении наказания.
В наших церквах мы молимся всегда «о стране Российской, о стране сей, властех и воинстве ея, и о верою и благочестием живущих в ней», «о благостоянии святых Божиих церквей» и о всех «с верою, благоговением и страхом Божиим входящих в храм».
21.08.2012
Протоиерей Николай Артемов
секретарь Германской епархии
Русская Православная Церковь за границей
Священник Андрей Сикоев
Представитель РПЦз при Федеральном правительстве и парламенте ФРГ в Берлине.
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ERKLÄRUNG DER DEUTSCHEN DIÖZESE DER RUSSISCHEN AUSLANDSKIRCHE
"FÜR DEN FRIEDEN DER KIRCHEN. FÜR VERGEBUNG UND RECHT".
Berlin, München – 21.08.2012
Am 21. Februar 2012 kam es in der Christus-Erlöser-Kirche in Moskau - der symbolträchtigsten Kathedrale der Russischen Orthodoxen Kirche - zu einem Bruch des Hausfriedens und der Kirchenordnung durch eine Punk-Gruppe ("P... Riot"). Dort und im danach eigens erstellten Videoclip kam es zu blasphemischen Äußerungen in der dieser Gruppe eigenen Fäkalsprache, gegen die Vertreter der ROK (als „Sch..., Sch…, Sch… des Herrn“) allgemein und des Oberhaupts der ROK Patriarch Kyrill ("Hure") im Besonderen, auch erfolgte die Verspottung der christlichen Gläubigen in ihrer Gänze ("Kriecher"). Dies alles geschah mit dem Rücken zum Altar vor der Ikonostase der Kathedralkirche auf dem Ambo der Kirche, dem zentralen Ort der liturgischen kirchlichen, pastoralen und festlichen Abläufe des orthodoxen Gottesdienstes.
Die Täter und Täterinnen bezeichneten ihre Aktion nicht nur als politischen Protest, sondern auch als "Punk-Gebet" und "Kunst-Aktion", womit sie sich einreihen in frühere provokative Aktionen, die den Glauben der orthodoxen Christen zur Zielscheibe machen. Die anschließende Verhaftung und Aburteilung eines Teils der Täter/innen sowie das Strafmaß führten zu zahlreichen Protesten und Stellungnahmen. Schlagartig war die Gruppe weltberühmt.
Unsere Auffassung ist: Jeder russische Bürger hat heute, wie auch wir in Deutschland, das Recht und den Anspruch auf den staatlichen Schutz freier und ungestörter Religionsausübung.
Bedauerlicherweise jedoch hörten wir in den vielfachen Äußerungen über diese PR-Aktion auf Kosten der Kirche – darunter Künstler, Abgeordnete, Minister und sogar die deutsche Bundeskanzlerin – kein Wort des Mitgefühls, geschweige denn einer Solidarität mit den Gläubigen Russlands bzw. der Moskauer Kirchengemeinde der Christi-Erlöser-Kirche. Die historische Dimension wurde - wie selbstverständlich - ignoriert. Im 20. Jahrhundert hat das gläubige russische Volk zunächst die Verspottung
seines Glaubens mit vergleichbarer Zielrichtung erlebt und alsbald auch die Entweihung und Zerstörung zehntausender seiner Kirchen (56.000 auf ca. 100) und Klöster (1200 auf Null) durchlitten, und zwar in der größten Christenverfolgung aller Zeiten mit über 1 Mio Märtyrer (Bischöfe, Priester, Mönche, Nonnen, Laien, Männer, Frauen und Kinder). Das für die Aktion ausgewählte Gotteshaus war 1931 gesprengt und abgetragen worden (Fotos: www.xxc.ru/destruct). Wiedererbaut wurde es und 2000 eingeweiht mit der Verherrlichung der Neumärtyrer Russlands. So ist es ein Symbol des Schmerzes von Golgatha und der Freude der Auferstehung.
Wir bezweifeln, dass belehrende Forderungen nach "Freiheit der Kunst" mit derselben Einseitigkeit und Kritiklosigkeit verlautbart würden, wenn Randalierer z. B. in der KZ-Gedenkstätte Buchenwald, oder in der Berliner Synagoge eine "Sch... Hymne" unter Beschimpfung des Staates Israel bzw. in der Kölner Moschee mit Verhöhnung religiöser Führer des Islam und Nachäffung von Gebetsgesten singen würden, oder einen vergleichbaren Tanz – sei es in Plötzensee (20. Juli), sei es auf den Gräbern der Mitglieder der „Weißen Rose“ – aufführen würden.
Wir russisch-orthodoxen Christen in Deutschland haben eine andere Perspektive: Am 5. Februar 2012 wurde in unserer Kathedralkirche in München unser Gemeindemitglied Alexander Schmorell in die Schar der Neumärtyrer aufgenommen. Unsere Diözese besteht überwiegend aus deutschen Staatsbürgern und für uns ist es beschämend zu konstatieren, dass in Deutschland die Bedeutung der Christi-Erlöser-Kirche als Gedächtniskirche missachtet wurde.
Indes, sie ist es im Ursprung für die Abertausenden Gefallenen der Befreiungskriege gegen Napoleon und somit für das deutsch-russische Bündnis beider Völker in ihrer Sehnsucht nach Freiheit und Selbstbestimmung. Im Jahre 2012 hätte das 200-jährige Gedächtnis des gemeinsamen Freiheitskampfes deutscher, österreichischer und russischer Soldaten sowie zahlreicher anderer Nationen, wohl den wahrenden Respekt nicht nur der russischen Staatsmacht, sondern auch deutscher Abgeordneter und Minister verdient.
Bei dem gezielten Eindringen in den Raum christlicher Tradition handelt es keineswegs um „Kunst“ und noch weniger um "Gebet", vielmehr um ein schweres charakterliches, soziales und geistiges Fehlverhalten, um eine Verletzung des Gastrechts, um die Störung des Kirchenfriedens, die Verleumdung bzw. Beschimpfung der orthodoxen Gläubigen, der Priester und des Patriarchen. Bei dieser Demonstration von Hohn der orthodoxen Gebetstradition gegenüber, kam es im Kirchenraum ebenso zur Verwendung von Schimpfworten im Zusammenhang mit den Namen Christi unseres Herrn und der Gottesmutter, was vom Oberhaupt der ROK als Blasphemie qualifiziert wurde.
Das oben beschriebene Spektakel geschah in Fortsetzung früherer öffentlicher sodomitischer und pornographischer Aktionen derselben Personen der Gruppe in der Öffentlichkeit (Kaufhaus und Museum). Das Lied war bereits in einer anderen Moskauer Kathedrale unter Einsatz von E-Gitarren gesungen worden – ein Auszug der Aufzeichnung wurde in das spätere Reklame-Video integriert. Die Aktionen wurden zunächst toleriert, blieben ungeahndet, und daraufhin folgte die Eskalation. Ähnlich respektlos gingen Sympathisanten der PR-Gruppe in den letzten Tagen und Wochen in Berlin, Wien, Kopenhagen und Helsinki vor; entblößte Frauen fällten in einer „Solidaritätsaktion“ in Kiew per Motorsäge das Gedächtniskreuz für die Opfer des Stalinismus und verhöhnten danach Christi Kreuzigung. All das zeigt, welcher Geist hier am Werk ist.
Der Oberste Kirchenrat der Russischen Orthodoxen Kirche in Moskau hat am 18.8.2012 erklärt, dass eine "juristische Bewertung des Vorfalls außerhalb der Zuständigkeit der kirchlichen Obrigkeit liegt. Die Festlegung des Umfangs von Vorbeugungs- und Strafmaßnahmen fällt in die ausschließliche Kompetenz des weltlichen Gerichts." Dies gilt in Russland wie in Deutschland. Die Kirche hat keinerlei Machtmittel, um die Rechtsprechung zu beeinflussen und strebt auch nicht danach, solche zu erhalten. Ebenso betrachten wir das Vorgefallene nicht vom juristischen oder ästhetischen Standpunkt. Kritik – berechtigte wie unberechtigte – muss in entsprechenden Grenzen erfolgen, und es sollte bekannt sein, dass in nahezu allen westeuropäischen Staaten sowohl die Verunglimpfung nationaler Symbole, als auch der Bruch des Kirchenfriedens, der kirchlichen Hausordnung oder des religiösen Friedens unter Strafe steht, und so z. B. in Deutschland jeder, der „an einem Ort, der dem Gottesdienst einer solchen Religionsgesellschaft gewidmet ist, beschimpfenden Unfug verübt,“ mit bis zu drei Jahren Haft bestraft werden kann (§ 167 vgl. §166 StGB).
Die pastorale Pflicht der Kirche ist es, eine geistige und moralische Einschätzung dessen abzugeben, was vorgefallen ist. Die Orthodoxe
Kirche unterscheidet im Geiste des Evangeliums klar zwischen der Sünde und dem Sünder. Der orthodoxe Christ ist aufgerufen zu vergeben, wenn er zum Opfer einer Verfehlung wird, während die Sünde selbst einer Verurteilung bedarf (auch um dessen willen, der sündigt), und zwar ganz gleich, ob diese Sünde geistig-ethischen oder physischen Charakters ist. Das trifft auch für jedwede Form der Gotteslästerung zu.
Deshalb verurteilen wir derartige Handlungen, die den Kirchenfrieden stören. Wir dürfen von jedem legitimen und demokratischen Rechtsstaat den Schutz des Kirchenfriedens und des Religionsfriedens erwarten. Gleichzeitig können wir im Hinblick auf die zu erwartende Revision um eine Milderung des Strafmaßes bitten.
In unseren Kirchen beten wir stets für das "Russische Land, seine Gläubigen, die dort und allerorten leben, für unser deutsches Land, die es regieren und beschützen“ sowie für den "Wohlbestand der heiligen Kirchen Gottes" und „für alle, die hier mit Glauben, Gottesfurcht und Frömmigkeit ein- und ausgehen.“
21.08.2012
Erzpriester Nikolai Artemoff
Diözesansekretär der Deutschen Diözese
Russische Orthodoxe Kirche im Ausland
(Russisch-Orthodoxe Diözese des orthodoxen Bischofs von Berlin und Deutschland – Körperschaft des öffentlichen Rechts)
Priester André Sikojev
Beauftragter am Sitz der Bundesregierung und des Deutschen Bundestages
(Russisch-Orthodoxe Diözese des orthodoxen Bischofs von Berlin und Deutschland – Körperschaft des öffentlichen Rechts)
Traduction " Parlons d'orthodoxie"
Lien Rapsinews
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ЗА МИР ЦЕРКВЕЙ. ЗА ПРОЩЕНИЕ И ПРАВОВОЙ ПОДХОД.
ЗАЯВЛЕНИЕ ГЕРМАНСКОЙ ЕПАРХИИ РУССКОЙ ЗАРУБЕЖНОЙ ЦЕРКВИ
Берлин, Мюнхен : Пастырский долг Церкви — дать духовную и нравственную оценку происшедшему. При этом обращаем внимание читателей на то, что заявление Германской епархии откликается, естественно, на реакцию в самой в Германии. Оно не касается многих других проблем.
21 февраля 2012 в Храме Христа Спасителя в Москве — самом символичном соборе Русской Православной Церкви — произошло нарушение неприкосновенности храма и церковного порядка панк-группой («P. .. Riot»). В самом храме, а затем и в специально созданном видеоклипе, производились кощунственные высказывания с употреблением свойственной группе ненормативной лексики в отношении представителей РПЦ вообще («ср… Господня») и Предстоятеля Русской Православной Церкви Патриарха Кирилла («с…») в частности, также содержалась насмешка над верующими христианами в целом («ползут на поклоны»). Все это было исполнено спиной к алтарю, спиной к иконостасу собора, на амвоне церкви, центральном месте в церкви для литургических, пастырских и праздничных действ православного богослужения.
Нарушительницы и их пособники называли эти действия не только политическим протестом, но и «панк-молебном» и «актом искусства», таким образом вписываясь в ряд прежних провокационных акций, мишенью которых была — вера православных христиан. Последующий арест и суд над частью нарушительниц вызвали многочисленные протесты и заявления. Группа мигом стала всемирно известной.
Наша точка зрения такова: каждый гражданин России сегодня, как и мы в Германии, имеет право на государственную защиту свободного и спокойного вероисповедания.
К сожалению, мы не слышали в комментариях к этой пиар-акции за счет Церкви — в том числе и в комментариях художников, депутатов, министров и даже канцлера Германии — ни слова сочувствия, не говоря уже о солидарности, с верующими России и общины Московского Храма Христа Спасителя.
Историческое измерение было — как будто так и надо — проигнорировано.
В XX веке верующий русский народ вначале пережил схожее издевательство над своей верой, и вскоре после того разрушение и осквернение десятков тысяч церквей (из 56 тысяч осталось примерно 100) и монастырей (из 1200 не осталось ни одного), а также величайшее преследование христиан всех времен, которое принесло более миллиона мучеников (епископы, священники, монахи, монахини, миряне-мужчины, женщины и дети). Храм, в котором была проведена акция, в 1931 году взорвали. (Фото уничтожения: www.xxc.ru).
Храм был заново построен и открыт только в 2000 году, с прославлением новомучеников и исповедников российских. Таким образом, храм этот — символ боли Голгофы и радости Воскресения.
Мы сомневаемся, что назидательные требования «свободы для искусства» озвучивались бы столь же односторонне и некритично, если бы некие дебоширы устроили акцию в мемориале памяти жертв Бухенвальда, спели бы «Ср... гимн» в Берлинской синагоге с оскорблениями в адрес израильского государства, если бы в мечети Кельна были бы спеты песни, унижающие мимикой, жестами и словами религиозных лидеров ислама, или же, будь-то под виселицей в Плётцензее (где казнены участники путча 20 июля 1944 г. против Гитлера — прим. пер.) будь-то на могилах членов «Белой розы» выступили с подбным танцем.
У нас, православных христиан в Германии, иная точка зрения: 5 февраля 2012 в нашем кафедральном соборе в Мюнхене был прославлен в сонме мучеников наш прихожанин Александр Шморель («Белая Роза» антинацистская организация студентов — прим. пер.). Наша епархия состоит преимущественно из граждан Германии, и для нас позорно, что в Германии пренебрегли тем фактом, что храм Христа Спасителя – это мемориальная церковь.
К тому же, она создана в память о тысячах и тысячах убитых в войнах против Наполеона, и о немецко-русском союзе двух народов в их стремлении к свободе и самоопределению. В 2012 году исполняется 200 лет памяти общей борьбы за свободу немецких, австрийских и русских солдат, а также многих других народов, что было бы достойным уважения не только со стороны русской государственной власти, но и немецкого парламента и министров.
Данное грубое вторжение в пространство христианской традиции представляет собою не «искусство», и еще менее «молитву», но серьезный нравственный проступок, касающийся социальной и духовной сферы, проступок против гостеприимства, нарушение церковного мира, клевету или хулу на православных верующих, священников и Патриарха. При надругательстве над православной молитвой использовались бранные слова в связи с именем Христа, Господа нашего, и Божией Матери, что было квалифицировано главой Русской Православной Церкви как богохульство.
Данное зрелище производилось в качестве продолжения предшествующих публичных содомистских и порнографических акций той же группы людей в общественных местах (супермаркет и музей). В другом соборе Москвы была исполнена песня с использованием электрических гитар и выдержка из записи позже вмонтирована в ролик. Терпимости, поскольку эти действия оставались безнаказанными, последовала эскалация. Сочувствующими группы PR были проведены непочтительные акции в эти дни и недели — в Берлине, Вене, Копенгагене и Хельсинки; обнаженные женщины спилили «из солидарности» памятный крест жертвам сталинизма в Киеве и издевались над распятием Христа. Все это показывает, какой дух царит здесь.
Высший Церковный Совет Русской Православной Церкви в Москве заявил 18/8/2012, что «юридическая оценка находится вне сферы компетенции церковного Священноначалия. Определять меру пресечения и меру наказания — исключительная прерогатива светского суда». Это верно как для России, так и для Германии. Церковь не имеет возможности влиять на судебную власть и не стремится к приобретению такого влияния. Мы также рассматриваем происшедшее не с юридической или эстетической точки зрения. Критика – будь она оправданная, или неоправданная – должна соблюдать определенные границы. Общеизвестный факт, что почти во всех странах Западной Европы надругательство над национальными символами, а также нарушение церковного покоя, церковного порядка или религиозного мира является незаконным, и поэтому, например, в Германии в Уголовном кодексе сказано «Кто намеренно совершает оскорбительное бесчинство в месте, которое предназначено для совершения богослужения такого религиозного общества, подлежит наказанию в виде лишения свободы на срок до трех лет или денежному штрафу» (см. § 167 Уголовного кодекса, ср. § 166)».
Пастырский долг Церкви — дать духовную и нравственную оценку происшедшему.
Православная Церковь в духе Евангелия четко различает между грехом и грешником. Православный христианин призван простить, если он оказывается жертвой проступка, но сам грех требует ясного осуждения (в частности ради того самого, кто впал в грех), притом совершенно независимо от того, имеет ли данный грех духовно-этическую или физическую природу. Это также верно для любой из форм богохульства.
Поэтому мы осуждаем подобные действия, которые мешают церковному миру. От каждого легитимного и демократического правового государства мы можем ожидать защиты церковного и религиозного покоя. Одновременно, учитывая ожидаемую кассацию, мы можем просить о смягчении наказания.
В наших церквах мы молимся всегда «о стране Российской, о стране сей, властех и воинстве ея, и о верою и благочестием живущих в ней», «о благостоянии святых Божиих церквей» и о всех «с верою, благоговением и страхом Божиим входящих в храм».
21.08.2012
Протоиерей Николай Артемов
секретарь Германской епархии
Русская Православная Церковь за границей
Священник Андрей Сикоев
Представитель РПЦз при Федеральном правительстве и парламенте ФРГ в Берлине.
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ERKLÄRUNG DER DEUTSCHEN DIÖZESE DER RUSSISCHEN AUSLANDSKIRCHE
"FÜR DEN FRIEDEN DER KIRCHEN. FÜR VERGEBUNG UND RECHT".
Berlin, München – 21.08.2012
Am 21. Februar 2012 kam es in der Christus-Erlöser-Kirche in Moskau - der symbolträchtigsten Kathedrale der Russischen Orthodoxen Kirche - zu einem Bruch des Hausfriedens und der Kirchenordnung durch eine Punk-Gruppe ("P... Riot"). Dort und im danach eigens erstellten Videoclip kam es zu blasphemischen Äußerungen in der dieser Gruppe eigenen Fäkalsprache, gegen die Vertreter der ROK (als „Sch..., Sch…, Sch… des Herrn“) allgemein und des Oberhaupts der ROK Patriarch Kyrill ("Hure") im Besonderen, auch erfolgte die Verspottung der christlichen Gläubigen in ihrer Gänze ("Kriecher"). Dies alles geschah mit dem Rücken zum Altar vor der Ikonostase der Kathedralkirche auf dem Ambo der Kirche, dem zentralen Ort der liturgischen kirchlichen, pastoralen und festlichen Abläufe des orthodoxen Gottesdienstes.
Die Täter und Täterinnen bezeichneten ihre Aktion nicht nur als politischen Protest, sondern auch als "Punk-Gebet" und "Kunst-Aktion", womit sie sich einreihen in frühere provokative Aktionen, die den Glauben der orthodoxen Christen zur Zielscheibe machen. Die anschließende Verhaftung und Aburteilung eines Teils der Täter/innen sowie das Strafmaß führten zu zahlreichen Protesten und Stellungnahmen. Schlagartig war die Gruppe weltberühmt.
Unsere Auffassung ist: Jeder russische Bürger hat heute, wie auch wir in Deutschland, das Recht und den Anspruch auf den staatlichen Schutz freier und ungestörter Religionsausübung.
Bedauerlicherweise jedoch hörten wir in den vielfachen Äußerungen über diese PR-Aktion auf Kosten der Kirche – darunter Künstler, Abgeordnete, Minister und sogar die deutsche Bundeskanzlerin – kein Wort des Mitgefühls, geschweige denn einer Solidarität mit den Gläubigen Russlands bzw. der Moskauer Kirchengemeinde der Christi-Erlöser-Kirche. Die historische Dimension wurde - wie selbstverständlich - ignoriert. Im 20. Jahrhundert hat das gläubige russische Volk zunächst die Verspottung
seines Glaubens mit vergleichbarer Zielrichtung erlebt und alsbald auch die Entweihung und Zerstörung zehntausender seiner Kirchen (56.000 auf ca. 100) und Klöster (1200 auf Null) durchlitten, und zwar in der größten Christenverfolgung aller Zeiten mit über 1 Mio Märtyrer (Bischöfe, Priester, Mönche, Nonnen, Laien, Männer, Frauen und Kinder). Das für die Aktion ausgewählte Gotteshaus war 1931 gesprengt und abgetragen worden (Fotos: www.xxc.ru/destruct). Wiedererbaut wurde es und 2000 eingeweiht mit der Verherrlichung der Neumärtyrer Russlands. So ist es ein Symbol des Schmerzes von Golgatha und der Freude der Auferstehung.
Wir bezweifeln, dass belehrende Forderungen nach "Freiheit der Kunst" mit derselben Einseitigkeit und Kritiklosigkeit verlautbart würden, wenn Randalierer z. B. in der KZ-Gedenkstätte Buchenwald, oder in der Berliner Synagoge eine "Sch... Hymne" unter Beschimpfung des Staates Israel bzw. in der Kölner Moschee mit Verhöhnung religiöser Führer des Islam und Nachäffung von Gebetsgesten singen würden, oder einen vergleichbaren Tanz – sei es in Plötzensee (20. Juli), sei es auf den Gräbern der Mitglieder der „Weißen Rose“ – aufführen würden.
Wir russisch-orthodoxen Christen in Deutschland haben eine andere Perspektive: Am 5. Februar 2012 wurde in unserer Kathedralkirche in München unser Gemeindemitglied Alexander Schmorell in die Schar der Neumärtyrer aufgenommen. Unsere Diözese besteht überwiegend aus deutschen Staatsbürgern und für uns ist es beschämend zu konstatieren, dass in Deutschland die Bedeutung der Christi-Erlöser-Kirche als Gedächtniskirche missachtet wurde.
Indes, sie ist es im Ursprung für die Abertausenden Gefallenen der Befreiungskriege gegen Napoleon und somit für das deutsch-russische Bündnis beider Völker in ihrer Sehnsucht nach Freiheit und Selbstbestimmung. Im Jahre 2012 hätte das 200-jährige Gedächtnis des gemeinsamen Freiheitskampfes deutscher, österreichischer und russischer Soldaten sowie zahlreicher anderer Nationen, wohl den wahrenden Respekt nicht nur der russischen Staatsmacht, sondern auch deutscher Abgeordneter und Minister verdient.
Bei dem gezielten Eindringen in den Raum christlicher Tradition handelt es keineswegs um „Kunst“ und noch weniger um "Gebet", vielmehr um ein schweres charakterliches, soziales und geistiges Fehlverhalten, um eine Verletzung des Gastrechts, um die Störung des Kirchenfriedens, die Verleumdung bzw. Beschimpfung der orthodoxen Gläubigen, der Priester und des Patriarchen. Bei dieser Demonstration von Hohn der orthodoxen Gebetstradition gegenüber, kam es im Kirchenraum ebenso zur Verwendung von Schimpfworten im Zusammenhang mit den Namen Christi unseres Herrn und der Gottesmutter, was vom Oberhaupt der ROK als Blasphemie qualifiziert wurde.
Das oben beschriebene Spektakel geschah in Fortsetzung früherer öffentlicher sodomitischer und pornographischer Aktionen derselben Personen der Gruppe in der Öffentlichkeit (Kaufhaus und Museum). Das Lied war bereits in einer anderen Moskauer Kathedrale unter Einsatz von E-Gitarren gesungen worden – ein Auszug der Aufzeichnung wurde in das spätere Reklame-Video integriert. Die Aktionen wurden zunächst toleriert, blieben ungeahndet, und daraufhin folgte die Eskalation. Ähnlich respektlos gingen Sympathisanten der PR-Gruppe in den letzten Tagen und Wochen in Berlin, Wien, Kopenhagen und Helsinki vor; entblößte Frauen fällten in einer „Solidaritätsaktion“ in Kiew per Motorsäge das Gedächtniskreuz für die Opfer des Stalinismus und verhöhnten danach Christi Kreuzigung. All das zeigt, welcher Geist hier am Werk ist.
Der Oberste Kirchenrat der Russischen Orthodoxen Kirche in Moskau hat am 18.8.2012 erklärt, dass eine "juristische Bewertung des Vorfalls außerhalb der Zuständigkeit der kirchlichen Obrigkeit liegt. Die Festlegung des Umfangs von Vorbeugungs- und Strafmaßnahmen fällt in die ausschließliche Kompetenz des weltlichen Gerichts." Dies gilt in Russland wie in Deutschland. Die Kirche hat keinerlei Machtmittel, um die Rechtsprechung zu beeinflussen und strebt auch nicht danach, solche zu erhalten. Ebenso betrachten wir das Vorgefallene nicht vom juristischen oder ästhetischen Standpunkt. Kritik – berechtigte wie unberechtigte – muss in entsprechenden Grenzen erfolgen, und es sollte bekannt sein, dass in nahezu allen westeuropäischen Staaten sowohl die Verunglimpfung nationaler Symbole, als auch der Bruch des Kirchenfriedens, der kirchlichen Hausordnung oder des religiösen Friedens unter Strafe steht, und so z. B. in Deutschland jeder, der „an einem Ort, der dem Gottesdienst einer solchen Religionsgesellschaft gewidmet ist, beschimpfenden Unfug verübt,“ mit bis zu drei Jahren Haft bestraft werden kann (§ 167 vgl. §166 StGB).
Die pastorale Pflicht der Kirche ist es, eine geistige und moralische Einschätzung dessen abzugeben, was vorgefallen ist. Die Orthodoxe
Kirche unterscheidet im Geiste des Evangeliums klar zwischen der Sünde und dem Sünder. Der orthodoxe Christ ist aufgerufen zu vergeben, wenn er zum Opfer einer Verfehlung wird, während die Sünde selbst einer Verurteilung bedarf (auch um dessen willen, der sündigt), und zwar ganz gleich, ob diese Sünde geistig-ethischen oder physischen Charakters ist. Das trifft auch für jedwede Form der Gotteslästerung zu.
Deshalb verurteilen wir derartige Handlungen, die den Kirchenfrieden stören. Wir dürfen von jedem legitimen und demokratischen Rechtsstaat den Schutz des Kirchenfriedens und des Religionsfriedens erwarten. Gleichzeitig können wir im Hinblick auf die zu erwartende Revision um eine Milderung des Strafmaßes bitten.
In unseren Kirchen beten wir stets für das "Russische Land, seine Gläubigen, die dort und allerorten leben, für unser deutsches Land, die es regieren und beschützen“ sowie für den "Wohlbestand der heiligen Kirchen Gottes" und „für alle, die hier mit Glauben, Gottesfurcht und Frömmigkeit ein- und ausgehen.“
21.08.2012
Erzpriester Nikolai Artemoff
Diözesansekretär der Deutschen Diözese
Russische Orthodoxe Kirche im Ausland
(Russisch-Orthodoxe Diözese des orthodoxen Bischofs von Berlin und Deutschland – Körperschaft des öffentlichen Rechts)
Priester André Sikojev
Beauftragter am Sitz der Bundesregierung und des Deutschen Bundestages
(Russisch-Orthodoxe Diözese des orthodoxen Bischofs von Berlin und Deutschland – Körperschaft des öffentlichen Rechts)
Le président pakistanais a demandé lundi des explications sur l'arrestation pour blasphème d'une jeune fille chrétienne, peut-être trisomique, accusée d'avoir brûlé des feuilles de papier sur lesquelles se trouvaient des versets du Coran
Rimsha, âgée d'une dizaine d'années et de confession chrétienne, a été arrêtée jeudi dans un quartier pauvre d'Islamabad, la capitale du Pakistan, et placée en détention provisoire, sur dénonciation de musulmans en colère exigeant qu'elle soit punie. Selon certains témoins, elle aurait brûlé des feuilles de papier portant des versets du Coran.
Rimsha, âgée d'une dizaine d'années et de confession chrétienne, a été arrêtée jeudi dans un quartier pauvre d'Islamabad, la capitale du Pakistan, et placée en détention provisoire, sur dénonciation de musulmans en colère exigeant qu'elle soit punie. Selon certains témoins, elle aurait brûlé des feuilles de papier portant des versets du Coran.
Au Pakistan, il s'agit d'un blasphème, qui peut être puni de la peine de mort. Elle devrait comparaître rapidement devant un tribunal pour connaître la suite de la procédure. Plusieurs interrogations demeurent sur Rimsha : tout d'abord son âge exact, entre 10 et 16 ans, et surtout sa santé, puisqu'elle serait atteinte, selon ses défenseurs, de trisomie 21. Face aux tensions, des chrétiens ont dû quitter le quartier où vit Rimsha et sa famille.
"Sérieusement en considération"
Face à la polémique naissante -les Etats-Unis dénoncent une "affaire évidemment très gênante" et "exhortent le gouvernement pakistanais à protéger non seulement ses minorités religieuses, mais aussi les femmes et les filles" du pays-, le président Asif Ali Zardari a pris "sérieusement en considération" l'arrestation et a demandé au ministère de l'Intérieur de lui présenter un rapport. Suite Monde/Asie
"Sérieusement en considération"
Face à la polémique naissante -les Etats-Unis dénoncent une "affaire évidemment très gênante" et "exhortent le gouvernement pakistanais à protéger non seulement ses minorités religieuses, mais aussi les femmes et les filles" du pays-, le président Asif Ali Zardari a pris "sérieusement en considération" l'arrestation et a demandé au ministère de l'Intérieur de lui présenter un rapport. Suite Monde/Asie
Traduction Elena Tastevin
Le lundi 20 août le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a consacré l’église en l’honneur de l’icône de la Vierge Odiguitria appelée de Smolensk dans le skite Saint-Sabba, archipel des Solovki.
« Mon grand-père, le prêtre Basile, déporté aux Solovki a été détenu exactement dans cet endroit. D’ici on emmenait les prisonniers abattre du bois. D’autres prêtres et archevêques souffraient à côté de lui », a dit le patriarche après la liturgie dans l’église qu’il venait de sanctifier.Un jour ce groupe de prisonniers orthodoxes a décidé de célébrer la divine liturgie sur le lieu de travail, sur des rondins. Quelques personnes y ont participé y compris le grand-père du patriarche. Le chef du camp l’a appris le jour même. Les participants ont été mis qu cachot. Leur sentence a été prolongée.
« Mon grand-père a été condamné à un délai insignifiant en apparence. Mais tout le monde a compris qu’il s’agissait de la peine capitale. 30 jours dans l’« isolateur » au mont Sekirnaya. Selon les prisonniers il était impossible d’y survivre plus d’une semaine, surtout quand il faisait froid ». Le père Basile a été envoyé dans ce lieu en novembre. Lui et d’autres prisonniers, debout dans l’eau glaciale jusqu’à la taille, liaient des radeaux qui ont été ensuite exportés en Europe. Après la journée du travail les prisonniers étaient détenus dans une cellule sans chauffage sur le sol froid. « Il est impossible de s’imaginer comment mon pieux ancêtre a survécu », - a dit le patriarche.
Le lundi 20 août le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a consacré l’église en l’honneur de l’icône de la Vierge Odiguitria appelée de Smolensk dans le skite Saint-Sabba, archipel des Solovki.
« Mon grand-père, le prêtre Basile, déporté aux Solovki a été détenu exactement dans cet endroit. D’ici on emmenait les prisonniers abattre du bois. D’autres prêtres et archevêques souffraient à côté de lui », a dit le patriarche après la liturgie dans l’église qu’il venait de sanctifier.Un jour ce groupe de prisonniers orthodoxes a décidé de célébrer la divine liturgie sur le lieu de travail, sur des rondins. Quelques personnes y ont participé y compris le grand-père du patriarche. Le chef du camp l’a appris le jour même. Les participants ont été mis qu cachot. Leur sentence a été prolongée.
« Mon grand-père a été condamné à un délai insignifiant en apparence. Mais tout le monde a compris qu’il s’agissait de la peine capitale. 30 jours dans l’« isolateur » au mont Sekirnaya. Selon les prisonniers il était impossible d’y survivre plus d’une semaine, surtout quand il faisait froid ». Le père Basile a été envoyé dans ce lieu en novembre. Lui et d’autres prisonniers, debout dans l’eau glaciale jusqu’à la taille, liaient des radeaux qui ont été ensuite exportés en Europe. Après la journée du travail les prisonniers étaient détenus dans une cellule sans chauffage sur le sol froid. « Il est impossible de s’imaginer comment mon pieux ancêtre a survécu », - a dit le patriarche.
Quand le patriarche était petit son grand-père lui disait qu’il fallait être prêt à tout moment à officier de nouveau sur des rondins. «Ces propos étaient d’actualité, surtout dans les années d’après-guerre ».
« Ses récits étaient très précieux pour moi. Ils ont formé mon attitude envers la foi, l’Eglise et m’ont fait comprendre les conséquences éventuelles de mon appartenance à l’Eglise Orthodoxe ».
Après les Solovki, le père Basile a été transféré à Kem.
Libéré, il lui était interdit de vivre dans une ville et de revoir sa famille. Aujourd’hui on aurait dit qu’il avait vécu comme un SDF : dans des caves, dans des chaufferies abandonnées, sans aucune ressource. En 1945 le père Basile a été de nouveau déporté pour 5 ans pour avoir exigé l’ouverture d’une église dans son village natal Obrotchnoje en Mordovie. Ont participé à la liturgie M.Igor Orlov, gouverneur de la région d’Arkangelsk ainsi que des donateurs.
Le patriarche a remercié particulièrement l’hiérodiacre Jacob (Makeev), recteur du skite et ascète des Solovki depuis 18 ans, pour ses efforts en vue de rétablir le skite. Pendant longtemps, il a été pratiquement le seul à s’y consacrer. En tandem avec un frère il a fourni au monastère des Solovki du bois en saisissant sur l’île d’Anser des arbres que le courant y avait jetés pendant le flottage. De plus, avec d’autres religieux il lui arrivait d’étancher le feu dans la forêt à l’aide d’une pompe portable.
Après la liturgie le patriarche a fait le tour du skite en goûtant des cerises et des groseilles dont le jardin abondait.
Les premiers déportés des camps « SLON » (Direction des camps du nord à destination spéciale) sont arrivés aux Solovki en juin 1923. Le skite a détenu le plus de déportés politiques des Solovki. 350 personnes, membres de partis socialistes (anarchistes, socialistes-révolutionnaires et mencheviks). Au milieu des années 1920 le skite Saint Sabba est devenu le centre du deuxième camp « SLON ». En hiver, un quart des prisonniers y périssaient, un autre quart devenaient handicapé. En 1926 il a été ordonné de fusiller sans jugement ceux qui refusaient de travailler aux abattages forestiers.
Le skite a par la suite abrité le 1er bataillon de l’école maritime qui formait des radiotélégraphistes, des hommes de barre et des maîtres d’équipage. Les locaux résidentiels de moines ont été utilisés pour des salles d’études et des pièces pour le corps professoral et le commandement.
Interfax religion
« Ses récits étaient très précieux pour moi. Ils ont formé mon attitude envers la foi, l’Eglise et m’ont fait comprendre les conséquences éventuelles de mon appartenance à l’Eglise Orthodoxe ».
Après les Solovki, le père Basile a été transféré à Kem.
Libéré, il lui était interdit de vivre dans une ville et de revoir sa famille. Aujourd’hui on aurait dit qu’il avait vécu comme un SDF : dans des caves, dans des chaufferies abandonnées, sans aucune ressource. En 1945 le père Basile a été de nouveau déporté pour 5 ans pour avoir exigé l’ouverture d’une église dans son village natal Obrotchnoje en Mordovie. Ont participé à la liturgie M.Igor Orlov, gouverneur de la région d’Arkangelsk ainsi que des donateurs.
Le patriarche a remercié particulièrement l’hiérodiacre Jacob (Makeev), recteur du skite et ascète des Solovki depuis 18 ans, pour ses efforts en vue de rétablir le skite. Pendant longtemps, il a été pratiquement le seul à s’y consacrer. En tandem avec un frère il a fourni au monastère des Solovki du bois en saisissant sur l’île d’Anser des arbres que le courant y avait jetés pendant le flottage. De plus, avec d’autres religieux il lui arrivait d’étancher le feu dans la forêt à l’aide d’une pompe portable.
Après la liturgie le patriarche a fait le tour du skite en goûtant des cerises et des groseilles dont le jardin abondait.
Les premiers déportés des camps « SLON » (Direction des camps du nord à destination spéciale) sont arrivés aux Solovki en juin 1923. Le skite a détenu le plus de déportés politiques des Solovki. 350 personnes, membres de partis socialistes (anarchistes, socialistes-révolutionnaires et mencheviks). Au milieu des années 1920 le skite Saint Sabba est devenu le centre du deuxième camp « SLON ». En hiver, un quart des prisonniers y périssaient, un autre quart devenaient handicapé. En 1926 il a été ordonné de fusiller sans jugement ceux qui refusaient de travailler aux abattages forestiers.
Le skite a par la suite abrité le 1er bataillon de l’école maritime qui formait des radiotélégraphistes, des hommes de barre et des maîtres d’équipage. Les locaux résidentiels de moines ont été utilisés pour des salles d’études et des pièces pour le corps professoral et le commandement.
Interfax religion
Le délégué aux droits de l'homme en Russie Vladimir Loukine a exprimé jeudi ses craintes à propos de l'organisation de milices de volontaires orthodoxes dans le pays et a appelé les autorités à se pencher sur ce problème.
"Je suis profondément préoccupé par ce genre d'initiative (…). C'est une initiative néfaste. J'appelle les autorités à étudier très attentivement cette question", a déclaré l'ombudsman devant les journalistes à Moscou.Selon le leader du mouvement orthodoxe Sainte Russie Ivan Otrakovski, des milices de volontaires orthodoxes vont bientôt voir le jour à Moscou et dans la région pour protéger les reliques sacrées et les représentants de l'Eglise.
"Je suis profondément préoccupé par ce genre d'initiative (…). C'est une initiative néfaste. J'appelle les autorités à étudier très attentivement cette question", a déclaré l'ombudsman devant les journalistes à Moscou.Selon le leader du mouvement orthodoxe Sainte Russie Ivan Otrakovski, des milices de volontaires orthodoxes vont bientôt voir le jour à Moscou et dans la région pour protéger les reliques sacrées et les représentants de l'Eglise.
Il a appelle les fidèles à organiser des patrouilles partout en Russie afin de "prendre des mesures appropriées à l'encontre de toute personne coupable d'un acte blasphématoire contre de saintes reliques, d'une offense faite à la foi orthodoxe ou d'une agression contre un serviteur de Dieu".
M.Loukine a rappelé que l'histoire regorgeait d'exemples de groupes luttant contre d'autres en créant des milices, ce qui débouchait finalement sur une guerre civile."Seul l'Etat est en droit de recourir à une violence dosée, reposant sur la loi", a souligné l'ombudsman.
Le 21 février 2012, cinq jeunes femmes encagoulées et déguisées ont envahi la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou avec guitares et matériel sonores, et y entament une sorte de prière sous forme de chanson, blasphématoire et grossière (avec des paroles telles que "Sainte Marie mère de Dieu, deviens féministe" ou encore "merde, merde, merde du Seigneur"). Leur "concert" a été filmé et mis en ligne sur le web, provoquant un vif retentissement dans le pays. SUITE RIA novostie
M.Loukine a rappelé que l'histoire regorgeait d'exemples de groupes luttant contre d'autres en créant des milices, ce qui débouchait finalement sur une guerre civile."Seul l'Etat est en droit de recourir à une violence dosée, reposant sur la loi", a souligné l'ombudsman.
Le 21 février 2012, cinq jeunes femmes encagoulées et déguisées ont envahi la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou avec guitares et matériel sonores, et y entament une sorte de prière sous forme de chanson, blasphématoire et grossière (avec des paroles telles que "Sainte Marie mère de Dieu, deviens féministe" ou encore "merde, merde, merde du Seigneur"). Leur "concert" a été filmé et mis en ligne sur le web, provoquant un vif retentissement dans le pays. SUITE RIA novostie
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Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 23:05 - Théophile -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
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