Plateforme libre de discussion
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À Sa Sainteté le patriarche de Constantinople Bartholomée,
Votre Sainteté,
Avec profonde douleur, perplexité et indignation, j’ai lu votre lettre, dans laquelle vous m’informez des derniers actes de l’Église de Constantinople : l’entrée en communion de celle-ci avec les communautés non canoniques d’Ukraine ; «la révocation» de la gramota du Patriarche de Constantinople Denys IV, qui transférait la métropole de Kiev à la juridiction du Patriarcat de Moscou ; la tenue à Kiev d’un « concile local » des communautés non canoniques reçues en communion par vous ; l’élection par celles-ci du « primat de la nouvelle Église autocéphale d’Ukraine » ; l’intention, dans les prochains jours, d’octroyer le statut d’Église locale autocéphale à la communauté instituée par vous.
La réunion des schismatiques avec l’Église eût été une grande joie, tant pour les orthodoxes d’Ukraine, que pour le monde orthodoxe entier, si cela s’était produit conformément aux prescriptions du droit canon, dans l’esprit de la paix et de l’amour du Christ. Mais le processus actuel, politisé, d’unification forcée, est loin des normes et de l’esprit des saints canons. Il est accompagné d’un monstrueux mélange de mensonges et, maintenant déjà, de violences à l’égard de l’authentique Église orthodoxe d’Ukraine. Or, celle-ci est l’Église de millions de fidèles ukrainiens, que vous avez reconnue comme canonique durant toutes les années de votre ministère, jusqu’aux temps récents, alors que vous feignez maintenant qu’elle n’existe pas, et qu’il n’y a que des diocèses individuels qui reviennent sous votre omophore.
Votre Sainteté,
Avec profonde douleur, perplexité et indignation, j’ai lu votre lettre, dans laquelle vous m’informez des derniers actes de l’Église de Constantinople : l’entrée en communion de celle-ci avec les communautés non canoniques d’Ukraine ; «la révocation» de la gramota du Patriarche de Constantinople Denys IV, qui transférait la métropole de Kiev à la juridiction du Patriarcat de Moscou ; la tenue à Kiev d’un « concile local » des communautés non canoniques reçues en communion par vous ; l’élection par celles-ci du « primat de la nouvelle Église autocéphale d’Ukraine » ; l’intention, dans les prochains jours, d’octroyer le statut d’Église locale autocéphale à la communauté instituée par vous.
La réunion des schismatiques avec l’Église eût été une grande joie, tant pour les orthodoxes d’Ukraine, que pour le monde orthodoxe entier, si cela s’était produit conformément aux prescriptions du droit canon, dans l’esprit de la paix et de l’amour du Christ. Mais le processus actuel, politisé, d’unification forcée, est loin des normes et de l’esprit des saints canons. Il est accompagné d’un monstrueux mélange de mensonges et, maintenant déjà, de violences à l’égard de l’authentique Église orthodoxe d’Ukraine. Or, celle-ci est l’Église de millions de fidèles ukrainiens, que vous avez reconnue comme canonique durant toutes les années de votre ministère, jusqu’aux temps récents, alors que vous feignez maintenant qu’elle n’existe pas, et qu’il n’y a que des diocèses individuels qui reviennent sous votre omophore.
Vos conseillers vous ont persuadé que l’épiscopat de l’Église orthodoxe d’Ukraine était soi-disant prêt à soutenir le projet politique des autorités de Kiev, qu’une partie importante, des dizaines, d’évêques canoniques attendaient prétendument votre bénédiction pour quitter leur Église.
Je vous ai averti à plusieurs reprises que l’on vous induisait en erreur.
Maintenant, vous pouvez vous en convaincre par vous-même. Au prétendu « Concile local » que vous avez convoqué, et qui était présidé par trois personnes – votre représentant [le métropolite de France Emmanuel, ndt], le « patriarche » imposteur (appelé maintenant « patriarche d’honneur ») /Philarète Denissenko/ et le chef laïc du gouvernement ukrainien /Petro Porochenko/ – n’ont participé que deux des 90 évêques de l’Église orthodoxe d’Ukraine. Ce que vous appelez « Concile local » est devenu une assemblée de schismatiques sous le couvert de la sainte Église de Constantinople. Qu’est-ce que cela, sinon la légalisation du schisme ukrainien, que vous aviez promis publiquement de ne pas permettre ?
Dans vos décisions, vous vous référez à la volonté du peuple orthodoxe d’Ukraine qui soi-disant demande l’immixtion de l’Église de Constantinople. Or, c’est précisément la volonté de l’écrasante majorité du clergé et des fidèles, des gens qui ont l’authentique esprit d’Église en Ukraine, qui a incité l’épiscopat de l’Église orthodoxe d’Ukraine à ne pas répondre à vos invitations et à refuser de participer au soi-disant « concile de réunification » du schisme ukrainien. Des deux évêques de l’Église orthodoxe d’Ukraine mentionnés pas vous, que vous avez reçus dans votre juridiction au mépris des canons, un seul était évêque diocésain /le métropolite Syméon/.
Mais le clergé et les fidèles de son diocèse n’ont pas accepté son acte. Après que le métropolite Syméon ait été à juste titre interdit a divinis par le Synode de l’Église orthodoxe d’Ukraine, tous les monastères du diocèse de Vinnitsia et l’écrasante majorité de ses paroisses avec leur clergé sont restés soumis au nouvel archevêque de Vinnitsia et Bar Barsanuphe. Actuellement, les autorités locales exercent une pression sur le clergé du diocèse, menacent les prêtres de répression, mais le clergé, les moines et moniales ainsi que les fidèles ne souhaitent pas se trouver en communion avec un hiérarque qui les a trahis eux-mêmes et leur Église. Le métropolite Alexandre, mentionné par vous, est également interdit a divinis par le Synode de Kiev, et n’avait sous son autorité qu’une seule église : dans sa communauté a surgi un conflit, tandis que le clergé de l’église, dans sa majorité, a refusé de concélébré avec le hiérarche déchu.
La décision de principe des hiérarques de l’Église orthodoxe d’Ukraine de refuser de participer au pseudo-concile réuni par vous, s’explique non pas par une mythique « pression de Moscou » – laquelle dans les conditions politiques données serait impossible – mais par l’unité des archipasteurs avec leur clergé et leurs fidèles. Ni l’immixtion flagrante des autorités ukrainiennes dans la vie interne de l’Église, ni la pression gouvernementale qui s’est manifestée à maintes reprises durant les derniers mois et qui augmente, ne sauraient entamer une telle unité. On ne peut abolir celle-ci d’un seul coup de crayon.
Dans votre lettre, vous entreprenez la tentative de réviser le sens d’une série de documents signés en 1686 par votre prédécesseur le patriarche Denys IV et le Saint-Synode de l’Église de Constantinople.
Il n’y eut pas, au cours de centaines d’années, de différends entre nos Églises quant au contenu de ces documents historiques. Et maintenant, vous déclarez « la révocation» de la gramota patriarcale et synodale, étant donné que « les conditions externes ont changé ». Je vous avais proposé une discussion sur cette question à l’aide d’historiens, de théologiens et de spécialistes du droit canon faisant autorité. Vous avez refusé, en arguant du manque de temps. Je ne peux qu’exprimer le regret que vos décisions, destructrices pour l’unité commune ecclésiale, dépendent à ce point des faits « extérieurs », c’est-à-dire des conditions politiques, ce que vous ne craignez pas de déclarer ouvertement. Votre lettre contient la répétition usuelle des affirmations fort controversées sur « la responsabilité exclusive d’octroyer l’autocéphalie » prétendument dévolue à l’Église de Constantinople et sur le droit de recevoir les appels des autres Églises locales, conformément « au contenu spirituel » des canons 9 et 17 du Concile de Chalcédoine.
Toute une série d’objections émanant des commentateurs du droit canon faisant autorité vont à l’encontre de votre compréhension des droits d’appel au Trône de Constantinople. C’est ainsi que le remarquable canoniste byzantin, Jean Zonaras, écrit : « Le [Patriarche] de Constantinople est reconnu juge, en général, non sur tous les métropolites, mais seulement sur ceux qui lui sont soumis. Car les métropolites de Syrie, de Palestine, de Phénicie, d’Égypte, ne sont pas justiciables, contre leur volonté, de son jugement. En effet, les Syriens sont soumis au jugement du Patriarche d’Antioche, les Palestiniens, au jugement du Patriarche de Jérusalem, et les Égyptiens, au jugement du Patriarche d’Alexandrie, par lequel ils sont ordonnés et duquel ils dépendent». Les Églises locales orthodoxes contemporaines ne vous reconnaissent pas non plus un tel privilège. Mais en vous appropriant ainsi illégalement un tel droit, vous n’avez pas même pris la peine d’observer les normes canoniques définissant les actions de la partie recevant l’appel.
C’est un fait connu que Michel Denissenko /le soi-disant « patriarche de Kiev »/, a continué son ministère après les sanctions ecclésiastiques l’ayant frappé et son excommunication de l’Église, ce par quoi il s’est privé du droit d’appel et, conformément aux normes fondamentales du droit canon, il s’est condamné lui-même. Vous aviez exprimé votre accord au sujet de la destitution de Denissenko, bien qu’à ce moment vous ayez déjà reçu son appel.
Dans une lettre au Patriarche de Moscou et de toute la Russie Alexis II du 31 août 1992, vous aviez déclaré : « Notre Sainte Grande Église du Christ, reconnaissant, concernant cette question, la plénitude de la compétence exclusive de Votre très sainte Église russe, accepte la décision synodale au sujet de ce qui est susmentionné, ne souhaitant créer aucune difficulté à Votre Église-sœur ».
Le Saint-Synode de l’Église de Constantinople n’a pas pris en considération les multiples problèmes de succession canonique et de moralité des « hiérarques » reçus en communion. Et ce malgré le fait qu’auparavant, l’Église de Constantinople avait reconnu l’importance de la résolution de ces questions pour remédier au schisme ukrainien et qu’elle avait reçu à ce sujet l’information nécessaire au cours des discussions des délégations de nos Églises. Une telle précipitation et un tel manque de réflexion dans l’examen de l’appel des schismatiques ukrainiens sont témoignés par le fait que, par la décision de votre Synode, a été « rétabli » dans le rang épiscopal Macaire Maletitch /ancien primat de « l’Église autocéphale d’Ukraine » schismatique/.
Dans les gramota patriarcales officielles, vous le nommez « ancien métropolite de Lvov », et en cette qualité, il était présent au prétendu « concile de réunification ». Or, Macaire Maletitch a rejoint le schisme en tant que prêtre de l’Église canonique, et il n’a jamais reçu de sacre épiscopal canonique. Son « sacre » de même que les « sacres » d’une partie importante de son « épiscopat » de la soi-disant « Église orthodoxe autocéphale d’Ukraine » reçue en communion par l’Église de Constantinople, remontent par ses prédécesseurs à un évêque réduit à l’état laïc qui a accompli ces « ordinations » avec l’imposteur Victor Tchekaline, ex-diacre de l’Église orthodoxe russe qui n’a même jamais reçu l’ordination sacerdotale. La réception dans la communion de l’Église de telles personnes, sans examen des circonstances mentionnées, sape la succession canonique et amène à des conséquences graves et destructives pour toute l’Orthodoxie mondiale.
Pendant des siècles, l’Église russe a été profondément reconnaissante à la sainte Église de Constantinople pour son apport à l’édification de l’Orthodoxie mondiale, son rôle dans l’illumination chrétienne de la Rus’ païenne, pour son aide dans le développement des traditions du monachisme et de l’instruction spirituelle. Mais maintenant, nos fidèles, tant en Ukraine que dans les autres pays, sont amèrement déçus par le fait que l’Église-Mère historique n’écoute pas leurs voix. Des centaines de milliers de signatures de fidèles ukrainiens en soutien à l’Église orthodoxe d’Ukraine, demandant de ne pas saper son unité, sont parvenues à votre résidence. Le pouvoir ukrainien a tenté d’empêcher la remise de ces lettres et vous, vous les avez ignorées. Et maintenant, vous ne voulez pas entendre la voix de l’Église orthodoxe d’Ukraine qui se tient sur le seuil de nouvelles et graves épreuves. Maintenant déjà, des archipasteurs et des clercs en Ukraine sont convoqués à des interrogatoires sous des prétextes fallacieux, des chantages sont exercés sur eux, leurs proches sont menacés, des perquisitions sont opérées dans leurs églises et leurs domiciles, des pressions sont exercées sur leurs familles et enfants.
Il y a quelques jours, une loi est entrée en vigueur, dont le but est de priver l’Église orthodoxe d’Ukraine de son nom, afin de s’emparer par la violence de ses églises sous l’apparence « d’un transfert volontaire de communautés ».
Est-ce ainsi que vous voyez l’union des orthodoxes d’Ukraine ? J’avais parlé avec vous en tête-à-tête, et aussi en présence de quelques témoins. Maintenant, lorsque tous ces plans sont réalisés en grande partie, je m’adresse à vous, peut-être pour la dernière fois, face à toute l’Église orthodoxe. En agissant ainsi, guidé par le commandement de notre Seigneur Jésus-Christ : « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain » (Matth. XVIII, 15-17). Les diptyques des très saints Patriarches de Constantinople comptent des dizaines de noms de grand théologiens, ascètes et maîtres de la piété. Les saints Grégoire le Théologien, Jean Chrysostome, Procle, Flavien le Confesseur, Jean IV le Jeûneur, Taraise, Méthode, Photius et de de nombreux autres, ont glorifié par leur ministère la très Sainte Église de Constantinople. Mais il y avait aussi ceux qui l’ont déshonorée. N’inscrivez pas votre nom jusqu’ici respecté avec de tels évêques peu glorieux de Constantinople comme Nestorius, les iconoclastes Anastase, Jean VII et Théodote, les uniates Joseph II, Métrophane II le Matricide et Grégoire III Mammas. Abandonnez maintenant la communion avec les schismatiques, renoncez à la participation à l’aventure politique de leur légalisation. Et alors, l’authentique Église orthodoxe d’Ukraine avec, à sa tête, Sa Béatitude le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Onuphre vous bénira, tandis que l’histoire vous gardera dans sa mémoire au nombre des hiérarques du Trône de Constantinople qui, dans les circonstances politiques les plus difficiles, ont su ne pas compromettre la dignité de l’Église et préserver son unité.
Si vous agissez conformément aux intentions exposées dans votre lettre, vous perdrez pour toujours la possibilité de servir à l’unité des saintes Églises de Dieu, vous cesserez d’être le Premier dans le monde orthodoxe, qui compte des centaines de millions de fidèles, alors que les souffrances que vous aurez causées aux orthodoxes ukrainiens vous suivront au Jugement redoutable du Seigneur impartial et elles témoigneront contre vous devant Lui. Je prie de tout cœur que cela ne se produise pas. Il n’est pas encore trop tard pour s’arrêter.
+ Cyrille, patriarche de Moscou et de toute la Russie ».
Source et en RUSSE
Je vous ai averti à plusieurs reprises que l’on vous induisait en erreur.
Maintenant, vous pouvez vous en convaincre par vous-même. Au prétendu « Concile local » que vous avez convoqué, et qui était présidé par trois personnes – votre représentant [le métropolite de France Emmanuel, ndt], le « patriarche » imposteur (appelé maintenant « patriarche d’honneur ») /Philarète Denissenko/ et le chef laïc du gouvernement ukrainien /Petro Porochenko/ – n’ont participé que deux des 90 évêques de l’Église orthodoxe d’Ukraine. Ce que vous appelez « Concile local » est devenu une assemblée de schismatiques sous le couvert de la sainte Église de Constantinople. Qu’est-ce que cela, sinon la légalisation du schisme ukrainien, que vous aviez promis publiquement de ne pas permettre ?
Dans vos décisions, vous vous référez à la volonté du peuple orthodoxe d’Ukraine qui soi-disant demande l’immixtion de l’Église de Constantinople. Or, c’est précisément la volonté de l’écrasante majorité du clergé et des fidèles, des gens qui ont l’authentique esprit d’Église en Ukraine, qui a incité l’épiscopat de l’Église orthodoxe d’Ukraine à ne pas répondre à vos invitations et à refuser de participer au soi-disant « concile de réunification » du schisme ukrainien. Des deux évêques de l’Église orthodoxe d’Ukraine mentionnés pas vous, que vous avez reçus dans votre juridiction au mépris des canons, un seul était évêque diocésain /le métropolite Syméon/.
Mais le clergé et les fidèles de son diocèse n’ont pas accepté son acte. Après que le métropolite Syméon ait été à juste titre interdit a divinis par le Synode de l’Église orthodoxe d’Ukraine, tous les monastères du diocèse de Vinnitsia et l’écrasante majorité de ses paroisses avec leur clergé sont restés soumis au nouvel archevêque de Vinnitsia et Bar Barsanuphe. Actuellement, les autorités locales exercent une pression sur le clergé du diocèse, menacent les prêtres de répression, mais le clergé, les moines et moniales ainsi que les fidèles ne souhaitent pas se trouver en communion avec un hiérarque qui les a trahis eux-mêmes et leur Église. Le métropolite Alexandre, mentionné par vous, est également interdit a divinis par le Synode de Kiev, et n’avait sous son autorité qu’une seule église : dans sa communauté a surgi un conflit, tandis que le clergé de l’église, dans sa majorité, a refusé de concélébré avec le hiérarche déchu.
La décision de principe des hiérarques de l’Église orthodoxe d’Ukraine de refuser de participer au pseudo-concile réuni par vous, s’explique non pas par une mythique « pression de Moscou » – laquelle dans les conditions politiques données serait impossible – mais par l’unité des archipasteurs avec leur clergé et leurs fidèles. Ni l’immixtion flagrante des autorités ukrainiennes dans la vie interne de l’Église, ni la pression gouvernementale qui s’est manifestée à maintes reprises durant les derniers mois et qui augmente, ne sauraient entamer une telle unité. On ne peut abolir celle-ci d’un seul coup de crayon.
Dans votre lettre, vous entreprenez la tentative de réviser le sens d’une série de documents signés en 1686 par votre prédécesseur le patriarche Denys IV et le Saint-Synode de l’Église de Constantinople.
Il n’y eut pas, au cours de centaines d’années, de différends entre nos Églises quant au contenu de ces documents historiques. Et maintenant, vous déclarez « la révocation» de la gramota patriarcale et synodale, étant donné que « les conditions externes ont changé ». Je vous avais proposé une discussion sur cette question à l’aide d’historiens, de théologiens et de spécialistes du droit canon faisant autorité. Vous avez refusé, en arguant du manque de temps. Je ne peux qu’exprimer le regret que vos décisions, destructrices pour l’unité commune ecclésiale, dépendent à ce point des faits « extérieurs », c’est-à-dire des conditions politiques, ce que vous ne craignez pas de déclarer ouvertement. Votre lettre contient la répétition usuelle des affirmations fort controversées sur « la responsabilité exclusive d’octroyer l’autocéphalie » prétendument dévolue à l’Église de Constantinople et sur le droit de recevoir les appels des autres Églises locales, conformément « au contenu spirituel » des canons 9 et 17 du Concile de Chalcédoine.
Toute une série d’objections émanant des commentateurs du droit canon faisant autorité vont à l’encontre de votre compréhension des droits d’appel au Trône de Constantinople. C’est ainsi que le remarquable canoniste byzantin, Jean Zonaras, écrit : « Le [Patriarche] de Constantinople est reconnu juge, en général, non sur tous les métropolites, mais seulement sur ceux qui lui sont soumis. Car les métropolites de Syrie, de Palestine, de Phénicie, d’Égypte, ne sont pas justiciables, contre leur volonté, de son jugement. En effet, les Syriens sont soumis au jugement du Patriarche d’Antioche, les Palestiniens, au jugement du Patriarche de Jérusalem, et les Égyptiens, au jugement du Patriarche d’Alexandrie, par lequel ils sont ordonnés et duquel ils dépendent». Les Églises locales orthodoxes contemporaines ne vous reconnaissent pas non plus un tel privilège. Mais en vous appropriant ainsi illégalement un tel droit, vous n’avez pas même pris la peine d’observer les normes canoniques définissant les actions de la partie recevant l’appel.
C’est un fait connu que Michel Denissenko /le soi-disant « patriarche de Kiev »/, a continué son ministère après les sanctions ecclésiastiques l’ayant frappé et son excommunication de l’Église, ce par quoi il s’est privé du droit d’appel et, conformément aux normes fondamentales du droit canon, il s’est condamné lui-même. Vous aviez exprimé votre accord au sujet de la destitution de Denissenko, bien qu’à ce moment vous ayez déjà reçu son appel.
Dans une lettre au Patriarche de Moscou et de toute la Russie Alexis II du 31 août 1992, vous aviez déclaré : « Notre Sainte Grande Église du Christ, reconnaissant, concernant cette question, la plénitude de la compétence exclusive de Votre très sainte Église russe, accepte la décision synodale au sujet de ce qui est susmentionné, ne souhaitant créer aucune difficulté à Votre Église-sœur ».
Le Saint-Synode de l’Église de Constantinople n’a pas pris en considération les multiples problèmes de succession canonique et de moralité des « hiérarques » reçus en communion. Et ce malgré le fait qu’auparavant, l’Église de Constantinople avait reconnu l’importance de la résolution de ces questions pour remédier au schisme ukrainien et qu’elle avait reçu à ce sujet l’information nécessaire au cours des discussions des délégations de nos Églises. Une telle précipitation et un tel manque de réflexion dans l’examen de l’appel des schismatiques ukrainiens sont témoignés par le fait que, par la décision de votre Synode, a été « rétabli » dans le rang épiscopal Macaire Maletitch /ancien primat de « l’Église autocéphale d’Ukraine » schismatique/.
Dans les gramota patriarcales officielles, vous le nommez « ancien métropolite de Lvov », et en cette qualité, il était présent au prétendu « concile de réunification ». Or, Macaire Maletitch a rejoint le schisme en tant que prêtre de l’Église canonique, et il n’a jamais reçu de sacre épiscopal canonique. Son « sacre » de même que les « sacres » d’une partie importante de son « épiscopat » de la soi-disant « Église orthodoxe autocéphale d’Ukraine » reçue en communion par l’Église de Constantinople, remontent par ses prédécesseurs à un évêque réduit à l’état laïc qui a accompli ces « ordinations » avec l’imposteur Victor Tchekaline, ex-diacre de l’Église orthodoxe russe qui n’a même jamais reçu l’ordination sacerdotale. La réception dans la communion de l’Église de telles personnes, sans examen des circonstances mentionnées, sape la succession canonique et amène à des conséquences graves et destructives pour toute l’Orthodoxie mondiale.
Pendant des siècles, l’Église russe a été profondément reconnaissante à la sainte Église de Constantinople pour son apport à l’édification de l’Orthodoxie mondiale, son rôle dans l’illumination chrétienne de la Rus’ païenne, pour son aide dans le développement des traditions du monachisme et de l’instruction spirituelle. Mais maintenant, nos fidèles, tant en Ukraine que dans les autres pays, sont amèrement déçus par le fait que l’Église-Mère historique n’écoute pas leurs voix. Des centaines de milliers de signatures de fidèles ukrainiens en soutien à l’Église orthodoxe d’Ukraine, demandant de ne pas saper son unité, sont parvenues à votre résidence. Le pouvoir ukrainien a tenté d’empêcher la remise de ces lettres et vous, vous les avez ignorées. Et maintenant, vous ne voulez pas entendre la voix de l’Église orthodoxe d’Ukraine qui se tient sur le seuil de nouvelles et graves épreuves. Maintenant déjà, des archipasteurs et des clercs en Ukraine sont convoqués à des interrogatoires sous des prétextes fallacieux, des chantages sont exercés sur eux, leurs proches sont menacés, des perquisitions sont opérées dans leurs églises et leurs domiciles, des pressions sont exercées sur leurs familles et enfants.
Il y a quelques jours, une loi est entrée en vigueur, dont le but est de priver l’Église orthodoxe d’Ukraine de son nom, afin de s’emparer par la violence de ses églises sous l’apparence « d’un transfert volontaire de communautés ».
Est-ce ainsi que vous voyez l’union des orthodoxes d’Ukraine ? J’avais parlé avec vous en tête-à-tête, et aussi en présence de quelques témoins. Maintenant, lorsque tous ces plans sont réalisés en grande partie, je m’adresse à vous, peut-être pour la dernière fois, face à toute l’Église orthodoxe. En agissant ainsi, guidé par le commandement de notre Seigneur Jésus-Christ : « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain » (Matth. XVIII, 15-17). Les diptyques des très saints Patriarches de Constantinople comptent des dizaines de noms de grand théologiens, ascètes et maîtres de la piété. Les saints Grégoire le Théologien, Jean Chrysostome, Procle, Flavien le Confesseur, Jean IV le Jeûneur, Taraise, Méthode, Photius et de de nombreux autres, ont glorifié par leur ministère la très Sainte Église de Constantinople. Mais il y avait aussi ceux qui l’ont déshonorée. N’inscrivez pas votre nom jusqu’ici respecté avec de tels évêques peu glorieux de Constantinople comme Nestorius, les iconoclastes Anastase, Jean VII et Théodote, les uniates Joseph II, Métrophane II le Matricide et Grégoire III Mammas. Abandonnez maintenant la communion avec les schismatiques, renoncez à la participation à l’aventure politique de leur légalisation. Et alors, l’authentique Église orthodoxe d’Ukraine avec, à sa tête, Sa Béatitude le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Onuphre vous bénira, tandis que l’histoire vous gardera dans sa mémoire au nombre des hiérarques du Trône de Constantinople qui, dans les circonstances politiques les plus difficiles, ont su ne pas compromettre la dignité de l’Église et préserver son unité.
Si vous agissez conformément aux intentions exposées dans votre lettre, vous perdrez pour toujours la possibilité de servir à l’unité des saintes Églises de Dieu, vous cesserez d’être le Premier dans le monde orthodoxe, qui compte des centaines de millions de fidèles, alors que les souffrances que vous aurez causées aux orthodoxes ukrainiens vous suivront au Jugement redoutable du Seigneur impartial et elles témoigneront contre vous devant Lui. Je prie de tout cœur que cela ne se produise pas. Il n’est pas encore trop tard pour s’arrêter.
+ Cyrille, patriarche de Moscou et de toute la Russie ».
Source et en RUSSE
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Janvier 2019 à 03:10
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Larissa
« A l’époque soviétique, les étoiles de Bethléem et les anges de cires ont été changés pour des étoiles rouges à cinq branches ou étoiles du Kremlin ».
C'est vers 330 que l'empereur Constantin fixa la date au 25 décembre, mais ce n'est qu'en 353, sous le pape Liberius (ou Liberos) que la fête de la naissance du Christ fut instituée à Rome. L'Eglise d'orient, qui jusqu'alors célébrait la naissance de Jésus le 6 janvier jour de l'Epiphanie, adopta en 381 elle-aussi la date du 25 décembre sur l'initiative de Grégoire de Nazianze, célébrant ainsi la venue sur terre du sauveur.
En 425, l'empereur d'Orient Théodose II codifia officiellement les cérémonies de la fête de Noël, ainsi Noël devint une fête exclusivement chrétienne. Le concile d'Agde en 506 rendit cette fête obligatoire, et l'empereur d'Orient Justinien, en 529, en fit un jour férié. C'est à partir du Ve siècle, sous le pontificat de Grégoire le Grand que l'on commença à célébrer la messe de minuit.
Au VIIe siècle, l'usage s'établit à Rome de célébrer 3 messes : la vigile au soir du 24 décembre, la messe de l'aurore et la messe du jour le 25 décembre.
« A l’époque soviétique, les étoiles de Bethléem et les anges de cires ont été changés pour des étoiles rouges à cinq branches ou étoiles du Kremlin ».
C'est vers 330 que l'empereur Constantin fixa la date au 25 décembre, mais ce n'est qu'en 353, sous le pape Liberius (ou Liberos) que la fête de la naissance du Christ fut instituée à Rome. L'Eglise d'orient, qui jusqu'alors célébrait la naissance de Jésus le 6 janvier jour de l'Epiphanie, adopta en 381 elle-aussi la date du 25 décembre sur l'initiative de Grégoire de Nazianze, célébrant ainsi la venue sur terre du sauveur.
En 425, l'empereur d'Orient Théodose II codifia officiellement les cérémonies de la fête de Noël, ainsi Noël devint une fête exclusivement chrétienne. Le concile d'Agde en 506 rendit cette fête obligatoire, et l'empereur d'Orient Justinien, en 529, en fit un jour férié. C'est à partir du Ve siècle, sous le pontificat de Grégoire le Grand que l'on commença à célébrer la messe de minuit.
Au VIIe siècle, l'usage s'établit à Rome de célébrer 3 messes : la vigile au soir du 24 décembre, la messe de l'aurore et la messe du jour le 25 décembre.
La fête de Noël se repandit progressivement en Europe, puisqu'elle fut célébrée dés le Vème siècle en Irlande, le VIIe siècle en Angleterre, et au VIIIe siècle en Allemagne , au IXe siècle, dans les Pays scandinaves, aux IXe et Xe siècles dans les pays slaves.
La tradition de fêter le Nouvel An est née sous Pierre le Grand.
En 1699, Pierre le Grand a établi un oukaz qui décidait de fêter le nouvel an chaque 1er janvier. La coutume de décorer les sapins n’a pas trouvé son public immédiatement. ! A la fin du 19ème siècle, le sapin est devenu la principale décoration de nouvel-an dans les maisons. Pendant très longtemps, seuls les restaurants (traktirs) installaient les sapins qui étaient d’ailleurs présents toute l’année. D’ou l’expression « elki-palki » (sapins-batons) La révolution d’Octobre 1917 a interdit le sapin de Noël car c’était une tradition bourgeoise. Et c’est seulement 17 ans plus tard, en 1935, que l’arbre reprend sa place dans les maisons comme sapin soviétique de Nouvel-An.
Il a fait une timide apparition et on installe le Sapin d’Etat au Kremlin En décembre 1935 une chaîne de production de jouets de Nouvel-An est mise en route ! Cette année-là, des boules pour le sapin ornées des portraits de Lénine, de Staline et des membres du Politbureau. On a rapidement arrêté leur production. Deux ans plus tard, en janvier 1937, le premier sapin de Nouvel-An soviétique a été installé dans la salle des colonnes de la Maison des Unions. Cette même année, le commissariat populaire à l’éducation a mis en place la directive «un sapin dans les jardins d’enfant», qui décrivait en détail quelles décorations devaient être mises dans les branches inférieures, du milieu et de quelle couleur devait être l’étoile sur la cime de l’arbre. Pendant les années de guerre, on façonnait et peignait des figurines d’animaux en fer blanc. On fabriquait aussi toute sorte de décorations en fil de fer
Photos: décoration arbre du Nouvel An 1937, Kremlin
La tradition de fêter le Nouvel An est née sous Pierre le Grand.
En 1699, Pierre le Grand a établi un oukaz qui décidait de fêter le nouvel an chaque 1er janvier. La coutume de décorer les sapins n’a pas trouvé son public immédiatement. ! A la fin du 19ème siècle, le sapin est devenu la principale décoration de nouvel-an dans les maisons. Pendant très longtemps, seuls les restaurants (traktirs) installaient les sapins qui étaient d’ailleurs présents toute l’année. D’ou l’expression « elki-palki » (sapins-batons) La révolution d’Octobre 1917 a interdit le sapin de Noël car c’était une tradition bourgeoise. Et c’est seulement 17 ans plus tard, en 1935, que l’arbre reprend sa place dans les maisons comme sapin soviétique de Nouvel-An.
Il a fait une timide apparition et on installe le Sapin d’Etat au Kremlin En décembre 1935 une chaîne de production de jouets de Nouvel-An est mise en route ! Cette année-là, des boules pour le sapin ornées des portraits de Lénine, de Staline et des membres du Politbureau. On a rapidement arrêté leur production. Deux ans plus tard, en janvier 1937, le premier sapin de Nouvel-An soviétique a été installé dans la salle des colonnes de la Maison des Unions. Cette même année, le commissariat populaire à l’éducation a mis en place la directive «un sapin dans les jardins d’enfant», qui décrivait en détail quelles décorations devaient être mises dans les branches inférieures, du milieu et de quelle couleur devait être l’étoile sur la cime de l’arbre. Pendant les années de guerre, on façonnait et peignait des figurines d’animaux en fer blanc. On fabriquait aussi toute sorte de décorations en fil de fer
Photos: décoration arbre du Nouvel An 1937, Kremlin
Les familles soviétiques ont ainsi pris l’habitude de fêter la Nouvelle Année plutôt que Noël.
«Pour moi, le 24 décembre est un jour comme un autre, raconte Olga. Avec mon mari Ivan, on ne va ni décorer de sapin, ni s’offrir des cadeaux. Ce n’est pas dans nos habitudes.» Guère étonnant lorsqu’on sait que le sapin de Noël a été interdit dans les foyers russes durant les vingt ans qui ont suivi la Révolution d’octobre en 1917. Les familles en URSS ont ainsi pris l’habitude de fêter la Nouvelle Année plutôt que Noël. Seuls les orthodoxes célèbrent encore la nativité, mais le 6 janvier selon le calendrier julien. «Il a fallu que je vive en Suisse pour prendre conscience que Noël chez nous se confond avec le Nouvel An. A l’époque soviétique, les étoiles de Bethléem et les anges de cires ont été changés pour des étoiles rouges à cinq branches ou étoiles du Kremlin. Au début des années 1970, la fabrication de guirlandes électriques a commencé. Ces décorations étaient dangereuses au début. Les guirlandes étaient souvent à l’origine d’incendies», dit-elle.
«Pour moi, le 24 décembre est un jour comme un autre, raconte Olga. Avec mon mari Ivan, on ne va ni décorer de sapin, ni s’offrir des cadeaux. Ce n’est pas dans nos habitudes.» Guère étonnant lorsqu’on sait que le sapin de Noël a été interdit dans les foyers russes durant les vingt ans qui ont suivi la Révolution d’octobre en 1917. Les familles en URSS ont ainsi pris l’habitude de fêter la Nouvelle Année plutôt que Noël. Seuls les orthodoxes célèbrent encore la nativité, mais le 6 janvier selon le calendrier julien. «Il a fallu que je vive en Suisse pour prendre conscience que Noël chez nous se confond avec le Nouvel An. A l’époque soviétique, les étoiles de Bethléem et les anges de cires ont été changés pour des étoiles rouges à cinq branches ou étoiles du Kremlin. Au début des années 1970, la fabrication de guirlandes électriques a commencé. Ces décorations étaient dangereuses au début. Les guirlandes étaient souvent à l’origine d’incendies», dit-elle.
Bien que vide de toute connotation religieuse le dernier jour de l’an est cependant fêté comme il se doit en Russie. Il y a un sapin, un bon repas, des cadeaux après les douze coups de minuit et un Père Noël appelé Died Moroz (Père Gel) accompagné de sa fille à longue tresse blonde et habillée en blanc, Snegourotchka (la fille de la neige) . Le Père Gel est habillé d’un grand manteau rouge orné de fourrure blanche (synthétique bien évidemment !), c’est un homme plutôt âgé qui a l’air d’un grand-père avec une grande barbe blanche.
FETE LAÏQUE EN CAREME
Interview du père Tykhon, higoumène du monastère de la Rencontre à pravoslavie.ru en 2013 (3)
"Le Nouvel An est peut-être la seule fête familiale qui a subsisté aujourd’hui en Russie, lorsque toute la famille se rassemble et peut se ressentir effectivement comme une famille. Il y a très peu de tels événements dans la vie de l’homme contemporain, et il ne faut pas le supprimer… Nous disons toujours à nos paroissiens que si leurs parents et leurs proches veulent fêter le nouvel an, il ne faut pas les priver de cette joie - étant entendu que le chrétien orthodoxe ne doit pas transgresser le carême - mais le devoir de celui-ci est aussi d’apporter, en cette fête, la lumière du Christ, la joie de l’attente de la Nativité du Christ. En conséquence, sur la base de tous ces problèmes et préoccupations, nous décidâmes de célébrer la sainte liturgie durant la nuit du nouvel an. …
Au début, nous pensions qu'il n'y aurait que nos moines à l’office voire, peut-être, quelques uns de nos paroissiens les plus assidus. Mais, à notre grande surprise, l’église était pleine… Pour nos paroissiens, dont les familles sont orthodoxes, c'était une excellente manière de résoudre cette question de la célébration du Nouvel an... L’année suivante il y eut encore plus de monde et, chaque année encore plus ! Puis nous avons appris que cette pratique a été adoptée dans d’autres églises (*). Notre monastère se trouve dans le centre même de Moscou et, à minuit précises, le bruit des feux d’artifices et les explosions des pétards couvrent la première ecténie. Nous acceptons cela avec calme. Personne, ni les moines, ni nos paroissiens ne condamnent ceux qui ne viennent pas à l’église à cette occasion. …Nous célébrons en cette nuit un peu plus rapidement que d’habitude, afin que les fidèles puissent encore prendre le métro pour rentrer. La communion est distribuée de quatre ou cinq calices. La liturgie dure environ une heure et demie. Tous les moines, et même la plupart des paroissiens, communient aux saints mystères du Christ. /envoyer par V. Golovanow/
Interview du père Tykhon, higoumène du monastère de la Rencontre à pravoslavie.ru en 2013 (3)
"Le Nouvel An est peut-être la seule fête familiale qui a subsisté aujourd’hui en Russie, lorsque toute la famille se rassemble et peut se ressentir effectivement comme une famille. Il y a très peu de tels événements dans la vie de l’homme contemporain, et il ne faut pas le supprimer… Nous disons toujours à nos paroissiens que si leurs parents et leurs proches veulent fêter le nouvel an, il ne faut pas les priver de cette joie - étant entendu que le chrétien orthodoxe ne doit pas transgresser le carême - mais le devoir de celui-ci est aussi d’apporter, en cette fête, la lumière du Christ, la joie de l’attente de la Nativité du Christ. En conséquence, sur la base de tous ces problèmes et préoccupations, nous décidâmes de célébrer la sainte liturgie durant la nuit du nouvel an. …
Au début, nous pensions qu'il n'y aurait que nos moines à l’office voire, peut-être, quelques uns de nos paroissiens les plus assidus. Mais, à notre grande surprise, l’église était pleine… Pour nos paroissiens, dont les familles sont orthodoxes, c'était une excellente manière de résoudre cette question de la célébration du Nouvel an... L’année suivante il y eut encore plus de monde et, chaque année encore plus ! Puis nous avons appris que cette pratique a été adoptée dans d’autres églises (*). Notre monastère se trouve dans le centre même de Moscou et, à minuit précises, le bruit des feux d’artifices et les explosions des pétards couvrent la première ecténie. Nous acceptons cela avec calme. Personne, ni les moines, ni nos paroissiens ne condamnent ceux qui ne viennent pas à l’église à cette occasion. …Nous célébrons en cette nuit un peu plus rapidement que d’habitude, afin que les fidèles puissent encore prendre le métro pour rentrer. La communion est distribuée de quatre ou cinq calices. La liturgie dure environ une heure et demie. Tous les moines, et même la plupart des paroissiens, communient aux saints mystères du Christ. /envoyer par V. Golovanow/
En 2016 dans de nombreuses églises, sur tout le territoire canonique de l’Église orthodoxe russe, ont lieu des Liturgies dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier.
La tradition, qui est apparue au milieu des années 1990 de célébrer la Liturgie la nuit du nouvel an s’est étendue à toute l’Église russe. Cette année, puisque le nouvel an coïncide avec un dimanche, la Liturgie sera célébrée à l’heure habituelle. Néanmoins, dans de nombreuses églises, la Liturgie sera célébrée la nuit. Afin de permettre aux fidèles de rentrer chez eux après la Liturgie, les transports publics de Moscou et de Saint-Pétersbourg fonctionnent pendant la nuit du nouvel an. Lien et Photos
La tradition, qui est apparue au milieu des années 1990 de célébrer la Liturgie la nuit du nouvel an s’est étendue à toute l’Église russe. Cette année, puisque le nouvel an coïncide avec un dimanche, la Liturgie sera célébrée à l’heure habituelle. Néanmoins, dans de nombreuses églises, la Liturgie sera célébrée la nuit. Afin de permettre aux fidèles de rentrer chez eux après la Liturgie, les transports publics de Moscou et de Saint-Pétersbourg fonctionnent pendant la nuit du nouvel an. Lien et Photos
Père Alexandre Schmemann (1)
J'ai déjà parlé de ce que signifient dans l'Evangile les paroles du Christ "soyez comme des enfants". J'ai dit que l'enfance montre cette intégrité de la vision du monde, cette sincérité, cette ouverture et cette confiance, ce don de se fondre dans le tout qui appartiennent à l'enfance et que nous perdons sans retour quand nous quittons le paradis doré et entrons dans le monde "adulte", fracturé, gris, ennuyeux. Et c'est de là que vient: "si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux." (Mt. 18:13).
J'ai déjà parlé de ce que signifient dans l'Evangile les paroles du Christ "soyez comme des enfants". J'ai dit que l'enfance montre cette intégrité de la vision du monde, cette sincérité, cette ouverture et cette confiance, ce don de se fondre dans le tout qui appartiennent à l'enfance et que nous perdons sans retour quand nous quittons le paradis doré et entrons dans le monde "adulte", fracturé, gris, ennuyeux. Et c'est de là que vient: "si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux." (Mt. 18:13).
Mais comment devenir "comme des enfants"? Comment revenir à ce paradis perdu? Comment reconstituer cette intégrité? En un mot, comment suivre le commandement du Christ "soyez comme des enfants"?
J'ai déjà parlé de ce que signifient dans l'Evangile les paroles du Christ "soyez comme des enfants". J'ai dit que l'enfance montre cette intégrité de la vision du monde, cette sincérité, cette ouverture et cette confiance, ce don de se fondre dans le tout qui appartiennent à l'enfance et que nous perdons sans retour quand nous quittons le paradis doré et entrons dans le monde "adulte", fracturé, gris, ennuyeux. Et c'est de là que vient: "si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux." (Mt. 18:13).
J'ai déjà parlé de ce que signifient dans l'Evangile les paroles du Christ "soyez comme des enfants". J'ai dit que l'enfance montre cette intégrité de la vision du monde, cette sincérité, cette ouverture et cette confiance, ce don de se fondre dans le tout qui appartiennent à l'enfance et que nous perdons sans retour quand nous quittons le paradis doré et entrons dans le monde "adulte", fracturé, gris, ennuyeux. Et c'est de là que vient: "si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux." (Mt. 18:13).
Mais comment devenir "comme des enfants"? Comment revenir à ce paradis perdu? Comment reconstituer cette intégrité? En un mot, comment suivre le commandement du Christ "soyez comme des enfants"?
Au lieu de répondre je veux vous raconter le récit de la conversion du célèbre écrivain français Paul Claudel. Claudel a perdu la foi dans sa jeunesse et s'est jeté tête baissée dans toutes sortes d'explications rationnelles, philosophiques et scientifiques, mais leurs contradictions et leur superficialité ont fait qu'il s'est senti complètement perdu. C'était à la fin du XIXe siècle, quand triomphaient toutes sortes de "positivismes", la foi illimitée dans la science, censée très bientôt fournir toutes les réponses; une époque où l'on attendait l'arrivée prochaine du paradis sur terre. Mais aucun triomphe de la science, aucune attente ne pouvait guérir cette étrange plaie qui saignait dans son âme.
"Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverais un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C'est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j'assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n'ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. J'étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l'entrée du chœur à droite du côté de la sacristie.
Et c'est alors que se produisit l'événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d'une telle force d'adhésion, d'un tel soulèvement de tout mon être, d'une conviction si puissante, d'une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d'une vie agitée, n'ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J'avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l'innocence, l'éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable." (2)
"Tel était le malheureux enfant qui, le 25 décembre 1886, se rendit à Notre-Dame de Paris pour y suivre les offices de Noël. Je commençais alors à écrire et il me semblait que dans les cérémonies catholiques, considérées avec un dilettantisme supérieur, je trouverais un excitant approprié et la matière de quelques exercices décadents. C'est dans ces dispositions que, coudoyé et bousculé par la foule, j'assistai, avec un plaisir médiocre, à la grand-messe. Puis, n'ayant rien de mieux à faire, je revins aux vêpres. Les enfants de la maîtrise en robes blanches et les élèves du petit séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet qui les assistaient, étaient en train de chanter ce que je sus plus tard être le Magnificat. J'étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l'entrée du chœur à droite du côté de la sacristie.
Et c'est alors que se produisit l'événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d'une telle force d'adhésion, d'un tel soulèvement de tout mon être, d'une conviction si puissante, d'une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute, que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d'une vie agitée, n'ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher. J'avais eu tout à coup le sentiment déchirant de l'innocence, l'éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable." (2)
Voici le récit de Claudel. Et ce qu'il contient d'essentiel, ce sont ces mots mystérieux et étonnant sur "l'éternelle enfance de Dieu". Cela signifie que "soyez comme des enfants" peut se traduire par "soyez comme Dieu Lui-même".
Cela signifie que la foi, l'expérience religieuse constituent la pénétration mystérieuse dans l'être même de l'homme de la simplicité et l'intégrité Divines qui n'y existent plus, ne peuvent, hélas, plus exister dans notre connaissance adulte, rationnelle, disloquée par les acides de l'analyse. Cela signifie enfin que le don de la foi, ce don de la reconstitution de notre conscience enfantine originelle – nous vient de Dieu.
Car ce qu'il y a de plus étonnant dans le récit de Claudel c'est que cette conversion n'a pas détruit immédiatement ses autres points de vue et convictions. Il écrit: "Car mes convictions philosophiques étaient entières. Dieu les avait laissées dédaigneusement où elles étaient, je ne voyais rien à y changer, la religion catholique me semblait toujours le même trésor d'anecdotes absurdes, ses prêtres et les fidèles m'inspiraient la même aversion qui allait jusqu'à la haine et jusqu'au dégoût. L’édifice de mes opinions et de mes connaissances restait debout et je n'y voyais aucun défaut. Il était seulement arrivé que j'en étais sorti." (Ibid.)
Car l'expérience religieuse, et c'est bien de cela que parle Claudel, ce n'est pas un système d'idées mis au point par ce même raisonnement, vérifié par ce même type d'analyse. Les idées peuvent naître de cette expérience, mais cette expérience, elle, ne naît jamais des idées. De cette expérience on peut faire sortir, évidement, des systèmes philosophiques et théologiques, des codes de règles morales et bien d'autres choses utiles. Mais rien de tout cela ne donne directement, et ne peut donner une véritable expérience religieuse. Elle arrive invisible et souvent par hasard. Elle arrive en ces rares instants où nous abandonnons notre état "d'adulte", ou tout au moins l'oublions un moment, pour redevenir des enfants, au moins en partie.
Telle est dans notre vie, tout d'abord, l'expérience de la beauté: est ce que le raisonnement nous a jamais appris quelque chose à propos de cette expérience? Mais nous voilà devant une œuvre d'art parfaite et nous en avons les larmes aux yeux. Telle est dans notre vie l'expérience de l'amour, mystérieux et anéantissant toutes nos facultés "adultes". Et telle est dans notre vie l'expérience encore bien plus mystérieuse, bien plus ineffable de la bonté. Tout cela c'est déjà un début d'expérience religieuse, qui ne se reconnaît pas encore mais qui est infiniment miraculeuse. Tout cela est en nous la résurrection de l'enfant, car l'adulte n'a pas appris à parler de beauté, d'amour ou de bonté; et quand ces choses viennent à lui il doit, pour pouvoir les recevoir et les vivre, redevenir "comme un enfant".
Voila pourquoi la réponse à la question comment accomplir le commandement du Christ "soyez comme des enfants" ne vient pas du raisonnement. Cette réponse se trouve dans notre vie même, quand elle se concentre jusqu'à la limite du supportable dans l'amour, la joie, la peine, le ravissement; quand plus rien "d'adulte" ne peut plus aider, mais seulement gêner, et c'est alors notre "enfant" profond qui correspond à ce qui nous arrive.
Alors, en devenant "comme des enfants", nous pénétrons dans l'expérience de l'ineffable. L'expérience de la foi.
Père Alexandre Schmemann
.........................................
Notes V. Golovanow
(1) . "Сauseries sur Radio Liberté"; édition de l'université orthodoxe St Tikhon, Moscou 2009, tome 1 p.531-33. Titre original "Как исполнить заповедь". Traduction VG
(2) (1913) Contacts et circonstances, Œuvres en Prose, Gallimard, La Pléiade, pp.1009-1010. confirmation.sc.free.fr/Conversions/Paul_Claudel.doc
Cela signifie que la foi, l'expérience religieuse constituent la pénétration mystérieuse dans l'être même de l'homme de la simplicité et l'intégrité Divines qui n'y existent plus, ne peuvent, hélas, plus exister dans notre connaissance adulte, rationnelle, disloquée par les acides de l'analyse. Cela signifie enfin que le don de la foi, ce don de la reconstitution de notre conscience enfantine originelle – nous vient de Dieu.
Car ce qu'il y a de plus étonnant dans le récit de Claudel c'est que cette conversion n'a pas détruit immédiatement ses autres points de vue et convictions. Il écrit: "Car mes convictions philosophiques étaient entières. Dieu les avait laissées dédaigneusement où elles étaient, je ne voyais rien à y changer, la religion catholique me semblait toujours le même trésor d'anecdotes absurdes, ses prêtres et les fidèles m'inspiraient la même aversion qui allait jusqu'à la haine et jusqu'au dégoût. L’édifice de mes opinions et de mes connaissances restait debout et je n'y voyais aucun défaut. Il était seulement arrivé que j'en étais sorti." (Ibid.)
Car l'expérience religieuse, et c'est bien de cela que parle Claudel, ce n'est pas un système d'idées mis au point par ce même raisonnement, vérifié par ce même type d'analyse. Les idées peuvent naître de cette expérience, mais cette expérience, elle, ne naît jamais des idées. De cette expérience on peut faire sortir, évidement, des systèmes philosophiques et théologiques, des codes de règles morales et bien d'autres choses utiles. Mais rien de tout cela ne donne directement, et ne peut donner une véritable expérience religieuse. Elle arrive invisible et souvent par hasard. Elle arrive en ces rares instants où nous abandonnons notre état "d'adulte", ou tout au moins l'oublions un moment, pour redevenir des enfants, au moins en partie.
Telle est dans notre vie, tout d'abord, l'expérience de la beauté: est ce que le raisonnement nous a jamais appris quelque chose à propos de cette expérience? Mais nous voilà devant une œuvre d'art parfaite et nous en avons les larmes aux yeux. Telle est dans notre vie l'expérience de l'amour, mystérieux et anéantissant toutes nos facultés "adultes". Et telle est dans notre vie l'expérience encore bien plus mystérieuse, bien plus ineffable de la bonté. Tout cela c'est déjà un début d'expérience religieuse, qui ne se reconnaît pas encore mais qui est infiniment miraculeuse. Tout cela est en nous la résurrection de l'enfant, car l'adulte n'a pas appris à parler de beauté, d'amour ou de bonté; et quand ces choses viennent à lui il doit, pour pouvoir les recevoir et les vivre, redevenir "comme un enfant".
Voila pourquoi la réponse à la question comment accomplir le commandement du Christ "soyez comme des enfants" ne vient pas du raisonnement. Cette réponse se trouve dans notre vie même, quand elle se concentre jusqu'à la limite du supportable dans l'amour, la joie, la peine, le ravissement; quand plus rien "d'adulte" ne peut plus aider, mais seulement gêner, et c'est alors notre "enfant" profond qui correspond à ce qui nous arrive.
Alors, en devenant "comme des enfants", nous pénétrons dans l'expérience de l'ineffable. L'expérience de la foi.
Père Alexandre Schmemann
.........................................
Notes V. Golovanow
(1) . "Сauseries sur Radio Liberté"; édition de l'université orthodoxe St Tikhon, Moscou 2009, tome 1 p.531-33. Titre original "Как исполнить заповедь". Traduction VG
(2) (1913) Contacts et circonstances, Œuvres en Prose, Gallimard, La Pléiade, pp.1009-1010. confirmation.sc.free.fr/Conversions/Paul_Claudel.doc
Pere Andrew Phillips
L'Eglise orthodoxe russe a enfin formé deux nouveaux Exarchats, d'Europe occidentale et d'Asie du Sud-Est. Ce dernier, dirigé par l’archevêque Sergei, est basé à Singapour et couvre les territoires de onze pays: Singapour, Vietnam, Indonésie, Cambodge, Corée du Nord, Corée du Sud, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines et Thaïlande.
Le nouvel Exarchat de Chersonèse et d’Europe de l’Ouest est basé à Paris. Il comprend les territoires de treize pays: Andorre, Belgique, Royaume-Uni, Irlande, Espagne, Italie (probablement Saint-Marin), Liechtenstein, Luxembourg, Monaco, Pays-Bas, Portugal, France et Suisse. Il comprend ainsi cinq diocèses (France, Ibérie, Benelux, Italie et îles Britanniques et Irlande).À sa tête est prévu l'actuel évêque Jean de Bogorodsk, qui a passé plusieurs années aux États-Unis, qui s'occupe actuellement des paroisses orthodoxes russes en Italie et dont le saint patron est St Jean de Shanghai et l'Europe occidentale.
L'Eglise orthodoxe russe a enfin formé deux nouveaux Exarchats, d'Europe occidentale et d'Asie du Sud-Est. Ce dernier, dirigé par l’archevêque Sergei, est basé à Singapour et couvre les territoires de onze pays: Singapour, Vietnam, Indonésie, Cambodge, Corée du Nord, Corée du Sud, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines et Thaïlande.
Le nouvel Exarchat de Chersonèse et d’Europe de l’Ouest est basé à Paris. Il comprend les territoires de treize pays: Andorre, Belgique, Royaume-Uni, Irlande, Espagne, Italie (probablement Saint-Marin), Liechtenstein, Luxembourg, Monaco, Pays-Bas, Portugal, France et Suisse. Il comprend ainsi cinq diocèses (France, Ibérie, Benelux, Italie et îles Britanniques et Irlande).À sa tête est prévu l'actuel évêque Jean de Bogorodsk, qui a passé plusieurs années aux États-Unis, qui s'occupe actuellement des paroisses orthodoxes russes en Italie et dont le saint patron est St Jean de Shanghai et l'Europe occidentale.
Il est intéressant de noter que l'exarchat n'inclut pas les huit pays des deux diocèses d'Allemagne et d'Autriche-Hongrie et un éventuel futur diocèse de Scandinavie (Islande, Norvège, Suède, Danemark et Finlande). C'est peut-être pour des raisons diplomatiques liées au passé et ces pays seront ajoutés à l'Exarchat en temps voulu, éventuellement à l'avenir, il est possible qu’un Exarchat d'Europe centrale et de Scandinavie soit formé.
Il est clair que cet Exarchat est un pas de plus envers l’attente tant attendue d’une Métropole, puis de la future Église locale autonome de l’Europe occidentale, que seul le Patriarcat de Moscou a souhaité former et a pris l’initiative de former. Elle fait suite à l'effondrement de l'église de Constantinople et à sa chute dans le schisme. Pour que l'Exarchat réussisse, il devra éviter les quatre péchés trop bien connus des différentes juridictions orthodoxes russes en Europe occidentale, tels que nous les avons expérimentés au cours des cinq dernières décennies, en montrant clairement :
Une fidélité à la foi orthodoxe russe, sans tomber dans l'extrémisme et sans faire de compromis de type œcuméniste / moderniste ou vieux-calendariste
Le refus de demander aux candidats à la prêtrise de se compromettre moralement ou spirituellement
L'instauration de la confiance et le refus d'attaquer, d'intimider, d'insulter et de persécuter les prêtres et les fidèles zélés, en utilisant le favoritisme et l'injustice
La volonté des missionnaires d’accepter les populations locales, d’utiliser les langues locales dans la liturgie et de vénérer les saints locaux, en évitant la centralisation dans des pays et des intérêts lointains et en rejetant toute tentative raciste de formation d’un ghetto ethnique replié sur lui-même.
Traduction Maxime
Il est clair que cet Exarchat est un pas de plus envers l’attente tant attendue d’une Métropole, puis de la future Église locale autonome de l’Europe occidentale, que seul le Patriarcat de Moscou a souhaité former et a pris l’initiative de former. Elle fait suite à l'effondrement de l'église de Constantinople et à sa chute dans le schisme. Pour que l'Exarchat réussisse, il devra éviter les quatre péchés trop bien connus des différentes juridictions orthodoxes russes en Europe occidentale, tels que nous les avons expérimentés au cours des cinq dernières décennies, en montrant clairement :
Une fidélité à la foi orthodoxe russe, sans tomber dans l'extrémisme et sans faire de compromis de type œcuméniste / moderniste ou vieux-calendariste
Le refus de demander aux candidats à la prêtrise de se compromettre moralement ou spirituellement
L'instauration de la confiance et le refus d'attaquer, d'intimider, d'insulter et de persécuter les prêtres et les fidèles zélés, en utilisant le favoritisme et l'injustice
La volonté des missionnaires d’accepter les populations locales, d’utiliser les langues locales dans la liturgie et de vénérer les saints locaux, en évitant la centralisation dans des pays et des intérêts lointains et en rejetant toute tentative raciste de formation d’un ghetto ethnique replié sur lui-même.
Traduction Maxime
Les membres du Saint-Synode de l’Église orthodoxe, réunis le 28 décembre 2018 à la résidence patriarcale et synodale du monastère Saint-Daniel de Moscou, ont débatu de la position de l’Église dans les pays d’Europe occidentale (procès-verbal n°105) et d’Asie du Sud-Est (procès-verbal n°106).
Il a été décidé d’ériger un Exarchat patriarcal en Europe occidentale, dont le centre sera à Paris. Les pays suivants relèveront de sa circonscription : Principauté d’Andore, Royaume de Belgique, Royaume-Uni, Irlande, Royaume d’Espagne, République italienne, Principauté du Lichtchenstein, Grand-Duché du Luxembourg, Principauté de Monaco, Royaume des Pays-Bas, République portugaise, République française et Confédération suisse.
L’évêque Jean de Bogorodsk est nommé chef de l’Exarchat patriarcal en Europe occidental, avec le titre d’évêque de Chersonèse et d’Europe occidentale. Mgr Jean est nommé ordinaire du diocèse de Chersonèse, tout en conservant l’administration temporaire des paroisses de l’Église orthodoxe russe en République italienne.
Il a été décidé d’ériger un Exarchat patriarcal en Europe occidentale, dont le centre sera à Paris. Les pays suivants relèveront de sa circonscription : Principauté d’Andore, Royaume de Belgique, Royaume-Uni, Irlande, Royaume d’Espagne, République italienne, Principauté du Lichtchenstein, Grand-Duché du Luxembourg, Principauté de Monaco, Royaume des Pays-Bas, République portugaise, République française et Confédération suisse.
L’évêque Jean de Bogorodsk est nommé chef de l’Exarchat patriarcal en Europe occidental, avec le titre d’évêque de Chersonèse et d’Europe occidentale. Mgr Jean est nommé ordinaire du diocèse de Chersonèse, tout en conservant l’administration temporaire des paroisses de l’Église orthodoxe russe en République italienne.
Le Synode a également pris la décision de créer un diocèse de l’Église orthodoxe russe en Espagne et au Portugal, avec Madrid pour centre. Mgr Nestor de Chersonèse est nommé à la tête du diocèse d’Espagne et du Portugal, avec le titre d’évêque de Madrid et de Lisbonne.
Par ailleurs, eu égard aux succès remarquables de la mission de l’Église orthodoxe russe dans les pays d’Asie du Sud-Est, où se multiplient les églises et les communautés, un clergé local faisant son apparition, tandis qu’augmente l’intérêt pour l’Orthodoxie russe et que la population de russophones résidant temporairement ou de façon permanente dans les pays de cette région, augmente, il a été décidé d’ériger un Exarchat patriarcal en Asie du Sud-Est, dont le centre sera à Singapour.
Relèveront de la responsabilité pastorale de cet exarchat les pays suivants : République de Singapour, République socialiste du Vietnam, République d’Indonésie, Royaume du Cambodge, République populaire démocratique corééenne, République coréenne, République démocratique populaire du Laos, Malaisie, République de l’Union du Myanmar, République des Philippines, Royaume de Thaïlande.
Est nommé chef de l’Exarchat en Asie du Sud-Est, avec le titre d’archevêque de Singapour et d’Asie du Sud-Est, Mgr Serge de Solnetchnogorsk, la direction du Secrétariat administratif du Patriarcat de Moscou lui étant temporairement laissée.
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Учреждены Патриаршие экзархаты в Западной Европе и Юго-Восточной Азии
Par ailleurs, eu égard aux succès remarquables de la mission de l’Église orthodoxe russe dans les pays d’Asie du Sud-Est, où se multiplient les églises et les communautés, un clergé local faisant son apparition, tandis qu’augmente l’intérêt pour l’Orthodoxie russe et que la population de russophones résidant temporairement ou de façon permanente dans les pays de cette région, augmente, il a été décidé d’ériger un Exarchat patriarcal en Asie du Sud-Est, dont le centre sera à Singapour.
Relèveront de la responsabilité pastorale de cet exarchat les pays suivants : République de Singapour, République socialiste du Vietnam, République d’Indonésie, Royaume du Cambodge, République populaire démocratique corééenne, République coréenne, République démocratique populaire du Laos, Malaisie, République de l’Union du Myanmar, République des Philippines, Royaume de Thaïlande.
Est nommé chef de l’Exarchat en Asie du Sud-Est, avec le titre d’archevêque de Singapour et d’Asie du Sud-Est, Mgr Serge de Solnetchnogorsk, la direction du Secrétariat administratif du Patriarcat de Moscou lui étant temporairement laissée.
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Учреждены Патриаршие экзархаты в Западной Европе и Юго-Восточной Азии
720 tonnes de sable tout droit venu des Dolomites pour une crèche grandeur nature. Cette année, le Vatican a préféré sortir de l'ordinaire en laissant à quatre artistes internationaux, américain, néerlandais, russe et tchèque, le soin de sculpter cette oeuvre impressionnante de 5 mètres de haut.
Présentée sur la place Saint-Pierre le 7 décembre, elle respecte la très ancienne tradition de sculpture en sable de la ville italienne de Jesolo. Depuis 2002, cette commune située à deux pas de Venise fait réaliser sa crèche en sable par les plus grands sculpteurs mondiaux. Celle du Vatican a demandé un an de préparation et pourra être admirée jusqu'au 13 janvier. Reportage d'Alban Mikoczy, Florence Crimon, Laura Tositti, Claudia Billi et Valérie Parent.
Présentée sur la place Saint-Pierre le 7 décembre, elle respecte la très ancienne tradition de sculpture en sable de la ville italienne de Jesolo. Depuis 2002, cette commune située à deux pas de Venise fait réaliser sa crèche en sable par les plus grands sculpteurs mondiaux. Celle du Vatican a demandé un an de préparation et pourra être admirée jusqu'au 13 janvier. Reportage d'Alban Mikoczy, Florence Crimon, Laura Tositti, Claudia Billi et Valérie Parent.
Le diacre Alexandre Zanemonets /Patriarcat de Constantinople/ professeur de l'université de Haïfa , Israel, a publié un article consacré à la situation actuelle de l'archevêché.
Il y est dit: "Le 27 novembre 2018 le Synode du patriarcat de Constantinople a annoncé, le même jour, la date de la convocation du Concile unificateur à Kiev et dissous l'archevêché de la rue Daru.
On aimerait croire que ces décisions s'inspirent de la Providence Divine et ne relèvent pas seulement de la politique. Monseigneur Jean /Renneteau/ a énuméré les propositions faites à l'archevêché par trois diverses Eglises en vue de sa survie: rallier l'EORHF, se joindre au patriarcat de Moscou tout en y maintenant son autonomie ou, enfin, relever de l'Eglise de Roumanie.
L'Eglise de Roumanie me semble être une solution plutôt étrange. Elle serait à la limite acceptable pour les communautés francophones ou anglophones mais pas pour les fidèles russes qui se sont toujours considérés comme faisant partie de l’orthodoxie de tradition russe.
Le patriarcat de Moscou propose à l'archevêché une totale autonomie: maintien des statuts, des traditions administratives fondées par le métropolite Euloge. Le patriarche de Moscou serait commémoré au même titre que celui de Constantinople.
L'EORHF suggère à l'archevêché de relever du diocèse de Londres. Cette solution permet d'espérer que la décision sera prise en faveur de Moscou " /extrait de texte en russe, traduction PO/
Il y est dit: "Le 27 novembre 2018 le Synode du patriarcat de Constantinople a annoncé, le même jour, la date de la convocation du Concile unificateur à Kiev et dissous l'archevêché de la rue Daru.
On aimerait croire que ces décisions s'inspirent de la Providence Divine et ne relèvent pas seulement de la politique. Monseigneur Jean /Renneteau/ a énuméré les propositions faites à l'archevêché par trois diverses Eglises en vue de sa survie: rallier l'EORHF, se joindre au patriarcat de Moscou tout en y maintenant son autonomie ou, enfin, relever de l'Eglise de Roumanie.
L'Eglise de Roumanie me semble être une solution plutôt étrange. Elle serait à la limite acceptable pour les communautés francophones ou anglophones mais pas pour les fidèles russes qui se sont toujours considérés comme faisant partie de l’orthodoxie de tradition russe.
Le patriarcat de Moscou propose à l'archevêché une totale autonomie: maintien des statuts, des traditions administratives fondées par le métropolite Euloge. Le patriarche de Moscou serait commémoré au même titre que celui de Constantinople.
L'EORHF suggère à l'archevêché de relever du diocèse de Londres. Cette solution permet d'espérer que la décision sera prise en faveur de Moscou " /extrait de texte en russe, traduction PO/
В комплекте с Украиной. Зачем Константинополь упразднил русскую архиепископию в Париже
Вряд ли решение о созыве собора в Киеве и об упразднении экзархата в Париже было принято одним пакетом случайно. Похоже, что для большей убедительности было решено расформировать и русский экзархат в Западной Европе. Чтобы у новой украинской церкви не было оснований надеяться создать собственные структуры на Западе, разве что на уровне приходов
Конфликт Москвы и Константинополя вокруг Украины неожиданно для всех коснулся русской архиепископии в Западной Европе, которая с начала 1930-х годов была в составе Константинопольского патриархата. В один и тот же день, 27 ноября этого года, Синод Константинопольской патриархии объявил о созыве объединительного собора в Киеве и об упразднении своей русской архиепископии в Париже. Вряд ли эти события совпали случайно. Тем не менее на эвтаназию парижская епархия не согласилась: не во французских это традициях. Но с кем она окажется дальше?
Разделы в зарубежье
В Париже русский храм появился еще в середине XIX века. Он был освящен в 1861 году в присутствии царя Александра II и, соответственно, назван в честь Александра Невского. Его строительство было знаком примирения России и Франции после крымской войны.
Храм был воздвигнут недалеко от Триумфальной арки и Елисейских Полей на улице Дарю. Пьер Дарю был французским историком и сподвижником Наполеона и, что примечательно, одним из противников кампании 1812 года. Церковь изначально была посольской и оставалась таковой вплоть до революции. В 1922 году она стала главным собором русской западноевропейской епархии, объединившей православных русских эмигрантов, нашедших прибежище во Франции и других странах Западной Европы.
После смерти патриарха Тихона в 1925 году русская церковь утратила административное единство и разделилась, как считают историки, на несколько вполне равнозначных групп вокруг различных епископов. В Советском Союзе эти разделения завершились с избранием патриарха Алексия (Симанского) в 1945 году и с прекращением кровавых гонений. А в русском зарубежье разделение сохраняется и сегодня, хотя и не такое острое, как в прежние десятилетия.
Некоторые группы превратились в местные православные церкви, такие как американская или финская. Это православные церкви русской традиции, которые ориентируются в основном на свою местную паству, а служба в них совершается, соответственно, на английском и финском языках. Другие остались русской церковью вне России, с русской паствой, славянским языком богослужения, русскими традициями. И таких групп было несколько.
В первую очередь это Русская зарубежная церковь, которая в послереволюционной русской эмиграции объединила в основном консервативное духовенство и паству. Многие десятилетия она находилась в жесткой оппозиции Московской патриархии, считая себя настоящей русской церковью, не продавшейся большевикам.
После Второй мировой войны Русская православная церковь За границей (РПЦЗ) переместилась из Европы в США и там нашла свое место в консервативном сегменте американского общества. Ее непримиримая антисоветская позиция в условиях холодной войны оказалась весьма востребованной. Юридически она стала американской корпорацией.
Об устойчивости этой церковной структуры свидетельствует, например, следующий факт: в начале 1980-х годов РПЦЗ смогла выиграть судебное дело против властей Израиля, заставив их признать нелегитимной «апельсиновую сделку» с Никитой Хрущевым 1964 года, по которой была отчуждена значительная часть русской недвижимости в Израиле. Американская корпорация смогла победить израильское государство в израильском же суде.
В 1990-е годы, после распада СССР, идеология РПЦЗ стала терять актуальность. Некоторые из ее прихожан с начала 1990-х начали приезжать в Россию, и двое со временем даже нашли свое место в рядах российского олигархата.
В 2007 году произошло воссоединение Русской зарубежной церкви и «Церкви в Отечестве», то есть Московского патриархата. РПЦЗ сохранила административную независимость и всю свою структуру. Ее епархии на Западе – в первую очередь в Германии, США и Австралии – существуют параллельно с епархиями собственно Московского патриархата. В этом году был избран новый епископ РПЦЗ для Великобритании, хотя, как можно предположить, Московская патриархия была бы не против присоединить их приходы к своей епархии.
Одним из условий воссоединения 2007 года была, судя по всему, договоренность о невмешательстве во внутренние дела друг друга. Поэтому сейчас от РПЦЗ уже не услышать тех обличений Московской патриархии и государства, которые обеспечивали ей симпатии многих верующих Советского Союза в 1970–1980-е годы. Пара десятков епархий и сотни приходов РПЦЗ сегодня существуют на разных континентах, сохраняя свое консервативное, но при этом достаточно европеизированное лицо, и не опасаясь особого давления со стороны Московской патриархии.
Парижская епархия
Русская эмигрантская епархия в Западной Европе собрала в 1920–1930-е годы более либеральную часть верующих. Среди преподавателей основанного в Париже в 1925 году Свято-Сергиевского богословского института собралось много бывших университетских профессоров, а также вернувшихся к христианству интеллигентов: деканом института был отец Сергий Булгаков, прошедший путь от марксизма к священству. Среди интеллектуалов, близких к институту, был философ Николай Бердяев.
Глава епархии митрополит Евлогия (Георгиевский) до революции считался одним из либеральных архиереев. Во время служения на территории Царства Польского он научился иметь дело с представителями самых разных конфессий. Как и святой патриарх Тихон, митрополит Евлогий был одним из первых в русской церкви участников экуменического движения, в то время – диалога с англиканами и протестантами.
Близким к митрополиту Евлогию человеком была монахиня Мария (Скобцова). Он сам постриг ее в монашество и поддерживал ее начинания по милосердному служению среди самых обездоленных русских эмигрантов. Во время немецкой оккупации мать Мария и митрополит Евлогий выдавали евреям ложные свидетельства о крещении. В доме матери Марии многие евреи находили убежище, за что она была арестована гестапо и отправлена в Ревенсбрюк, где погибла за полторы недели до конца войны. В 2004 году она была прославлена Константинопольским патриархатом в лике святых как мученица.
В 1931 году, во время очередного конфликта с Москвой, митрополит Евлогий попросил временное убежище в Константинопольском патриархате. Так его епархия стала русским экзархатом (особым представительстом) Константинопольского патриархата в Западной Европе. За прошедшие десятилетия она совсем не стала греческой, так что разговоры о том, что «евлогиане» «продались грекам», не имеют отношения к реальности.
Миссия, «свидетельство о православии», воспринималась ее адептами как одна из важных задач и даже подлинных целей русского рассеяния. Почти за столетие из восьми правивших архиереев экзархата трое были русскими по происхождению, трое – западноевропейцами (немец, фламандец и француз), а двое – полурусскими-полуевропейцами.
В наше время около половины приходов этой церковной структуры совершают богослужение по-славянски, а половина – по-французски, по-английски и на других языках. В Богословском институте с 1960-х годов преподавание ведется в основном на французском языке.
Экзархат сохранял свой статус до 27 ноября 2018 года, когда константинопольский патриарх Варфоломей постановил его распустить, а его приходы, которые находятся сегодня во Франции, Великобритании, Германии, Бельгии, Нидерландах, Италии и Скандинавии, присоединить к местным греческим митрополиям.
Решение было принято явно «по ходу военных действий» с Москвой. Вопреки всем европейским обыкновениям его не стали обсуждать даже с главой экзархата – архиепископом Иоанном (Renneteau). Владыка узнал об упразднении экзархата из разговора с патриархом Варфоломеем чуть ли не в день синодального решения. В тот же день, когда константинопольский патриарх определил дату объединительного собора в Киеве.
Важно, что экзархат не искал отделения от Вселенского патриархата, к которому он относился с 1931 года. И Константинопольские патриархи – первенствующие из православных патриархов – поддерживали епархию митрополита Евлогия в самые трудные времена. Вселенский патриархат сам решил отказаться от своего русского экзархата. Хочется верить, что здесь не только (церковная) политика, но и божественный промысел. И новые возможности для развития.
Эхо Украины
Как это связано с украинскими событиями? Вряд ли решение о созыве собора в Киеве и об упразднении экзархата в Париже было принято одним пакетом случайно.
Проект устава новой украинской церкви, написанный в Константинополе, предполагает, что у нее не будет своей структуры для диаспоры, а украинские приходы на Западе будут напрямую подчиняться епархиям Константинопольского патриархата, то есть греческим митрополиям. Похоже, что для большей убедительности было решено расформировать и русский экзархат в Западной Европе. Чтобы у новой украинской церкви не было оснований надеяться создать собственные структуры на Западе, разве что на уровне приходов. Это более вероятное объяснение, чем предположения о договоренностях Москвы и Константинополя: все-таки менять относительно небольшой экзархат (одна епархия) на большую Украину – обмен неравноценный.
Парижская архиепископия, однако, не спешит исполнить волю константинопольского патриарха. 30 ноября 2018 года вышло коммюнике Совета архиепископии по этому вопросу. «Всякое церковное решение, – говорится в коммюнике, – чтобы быть действенным, должно быть официально принято той общностью, к которой оно отнесено. В особенности если оно не было запрошено теми, кто должен его выполнять».
Поэтому прежде чем дать ответ на решение Константинополя, правящий архиепископ Иоанн созовет духовенство архиепископии на пастырское совещание, а затем соберет генеральную ассамблею архиепископии, в которой будет участвовать все духовенство и делегаты от мирян. Также в коммюнике отмечается, что, «будучи укорененной в западноевропейском обществе, архиепископия восприняла некоторые элементы западной культуры. В первую очередь это приверженность демократическим ценностям, основополагающим правам человека, а также общему обсуждению перед принятием любого решения».
Собрание духовенства, состоявшееся 15 декабря, подтвердило, что расходиться никто не собирается. Поскольку отдельная епархия не может существовать просто сама по себе, архиепископ Иоанн назвал три предложения, которые получила архиепископия от «больших церквей» как варианты ее сохранения: Русская зарубежная церковь, автономия в составе Московского патриархата и Румынская церковь. Основной вопрос – где получится сохранить Архиепископию в ее полноте и с возможностью дальнейшего развития?
Предложение Румынский православной церкви присоединиться к ней неожиданно, но интересно. Румынская церковь – одна из самых деятельных православных церквей на сегодняшний день. С самым многочисленным монашеством и подлинно пастырским отношением иерархии и духовенства к своему народу. В Западной Европе сотни румынских приходов, в большинстве которых за богослужением используются местные языки, а не только румынский. Многие румынские епископы и священники учились в Парижском богословском институте, благо французский язык для румын не представляет большой сложности.
Но все же это слишком странный вариант. Возможно, он приемлем для франко- или англоязычных общин (какая им разница, русское, греческое или румынское церковное начальство?), но не для русской паствы, которая все эти десятилетия считала себя частью русского православия. Так что, скорее всего, большинство верующих архиепископии склонятся все же к русскому варианту. Конечно, с сохранением устава, традиции, управления, которые в ней были со времен митрополита Евлогия.
Московская патриархия предлагает архиепископии автономию. Фактически сохранение ее нынешнего устава, с поминовением московского патриарха вместе с Константинопольским.
РПЦЗ, как кажется, просто предложила присоединиться к своей западноевропейской епархии с центром в Лондоне. При таком раскладе, вполне возможно, что чаша весов склонится в сторону Москвы.
Будущее архиепископии
Есть важные вещи, без которых архиепископия не представляет своего будущего. Важно сохранить епархию, самим избирать себе епископов (это удивительно звучит для России, но естественно для русского зарубежья), следовать решениям Поместного московского собора 1917–1918 годов, который не только восстановил в русской церкви патриаршество, но и многое сделал для децентрализации управления и свободы церковных общин.
Для русских парижан важно чтить своих святых и новомучеников из русских эмигрантов, которые прославлены Константинопольским патраирхатом, но еще не внесены в русские святцы. Почитать своих богословов, столь много сделавших для православной миссии на Западе в XX веке.
Наверное, воссоединение с русской церковью приведет к большим контактам с нынешней Россией и Украиной и изменит отношение к архиепископии, которую многие до сих пор считали чужой. Возможно, этот процесс будет напоминать тот, через который прошла Московская патриархия и Русская зарубежная церковь в 2007 году. Хотя архиепископия здесь не возвращается из консервативной изоляции, а переходит из одного патриархата в другой.
А для церкви в России не станет ли парижская архиепископия, распространенная по всем странам Западной Европы, местом большей открытости, свободы, а также единства духовенства и архиереев со своим народом?
Предполагается, что дальнейший путь русской архиепископии будет определен на общем собрании духовенства и народа – представителей приходов – 23 февраля 2019 года. Если, конечно, до этого не произойдет чего-то неожиданного. А те общины, которые не согласятся с избранным путем, смогут после этого перейти в другие православные юрисдикции.
«Прекратить затянувшийся и никому не нужный конфликт с церковью-матерью» – так говорил отец Александр Шмеман, когда Американская православная церковь в 1970 году восстанавливала свои отношения с русской церковью. Наверное, это применимо и к парижской архиепископии сегодня (в которой, кстати, отец Александр Шмеман вырос и был рукоположен).
Важно и высказывание митрополита Евлогия (Георгиевского) – основателя епархии, которым он завершает свою книгу воспоминаний «Путь моей жизни»: «Вне церковной свободы нет ни живой церковной жизни, ни доброго пастырства. Я хотел бы, чтобы мои слова о Христовой Свободе запали в сердца моих духовных детей и чтобы они блюли и защищали ее от посягательств, с какой бы стороны угроза ни надвигалась, памятуя крепко, что духовная Свобода – великая святыня Святой Церкви».
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Вряд ли решение о созыве собора в Киеве и об упразднении экзархата в Париже было принято одним пакетом случайно. Похоже, что для большей убедительности было решено расформировать и русский экзархат в Западной Европе. Чтобы у новой украинской церкви не было оснований надеяться создать собственные структуры на Западе, разве что на уровне приходов
Конфликт Москвы и Константинополя вокруг Украины неожиданно для всех коснулся русской архиепископии в Западной Европе, которая с начала 1930-х годов была в составе Константинопольского патриархата. В один и тот же день, 27 ноября этого года, Синод Константинопольской патриархии объявил о созыве объединительного собора в Киеве и об упразднении своей русской архиепископии в Париже. Вряд ли эти события совпали случайно. Тем не менее на эвтаназию парижская епархия не согласилась: не во французских это традициях. Но с кем она окажется дальше?
Разделы в зарубежье
В Париже русский храм появился еще в середине XIX века. Он был освящен в 1861 году в присутствии царя Александра II и, соответственно, назван в честь Александра Невского. Его строительство было знаком примирения России и Франции после крымской войны.
Храм был воздвигнут недалеко от Триумфальной арки и Елисейских Полей на улице Дарю. Пьер Дарю был французским историком и сподвижником Наполеона и, что примечательно, одним из противников кампании 1812 года. Церковь изначально была посольской и оставалась таковой вплоть до революции. В 1922 году она стала главным собором русской западноевропейской епархии, объединившей православных русских эмигрантов, нашедших прибежище во Франции и других странах Западной Европы.
После смерти патриарха Тихона в 1925 году русская церковь утратила административное единство и разделилась, как считают историки, на несколько вполне равнозначных групп вокруг различных епископов. В Советском Союзе эти разделения завершились с избранием патриарха Алексия (Симанского) в 1945 году и с прекращением кровавых гонений. А в русском зарубежье разделение сохраняется и сегодня, хотя и не такое острое, как в прежние десятилетия.
Некоторые группы превратились в местные православные церкви, такие как американская или финская. Это православные церкви русской традиции, которые ориентируются в основном на свою местную паству, а служба в них совершается, соответственно, на английском и финском языках. Другие остались русской церковью вне России, с русской паствой, славянским языком богослужения, русскими традициями. И таких групп было несколько.
В первую очередь это Русская зарубежная церковь, которая в послереволюционной русской эмиграции объединила в основном консервативное духовенство и паству. Многие десятилетия она находилась в жесткой оппозиции Московской патриархии, считая себя настоящей русской церковью, не продавшейся большевикам.
После Второй мировой войны Русская православная церковь За границей (РПЦЗ) переместилась из Европы в США и там нашла свое место в консервативном сегменте американского общества. Ее непримиримая антисоветская позиция в условиях холодной войны оказалась весьма востребованной. Юридически она стала американской корпорацией.
Об устойчивости этой церковной структуры свидетельствует, например, следующий факт: в начале 1980-х годов РПЦЗ смогла выиграть судебное дело против властей Израиля, заставив их признать нелегитимной «апельсиновую сделку» с Никитой Хрущевым 1964 года, по которой была отчуждена значительная часть русской недвижимости в Израиле. Американская корпорация смогла победить израильское государство в израильском же суде.
В 1990-е годы, после распада СССР, идеология РПЦЗ стала терять актуальность. Некоторые из ее прихожан с начала 1990-х начали приезжать в Россию, и двое со временем даже нашли свое место в рядах российского олигархата.
В 2007 году произошло воссоединение Русской зарубежной церкви и «Церкви в Отечестве», то есть Московского патриархата. РПЦЗ сохранила административную независимость и всю свою структуру. Ее епархии на Западе – в первую очередь в Германии, США и Австралии – существуют параллельно с епархиями собственно Московского патриархата. В этом году был избран новый епископ РПЦЗ для Великобритании, хотя, как можно предположить, Московская патриархия была бы не против присоединить их приходы к своей епархии.
Одним из условий воссоединения 2007 года была, судя по всему, договоренность о невмешательстве во внутренние дела друг друга. Поэтому сейчас от РПЦЗ уже не услышать тех обличений Московской патриархии и государства, которые обеспечивали ей симпатии многих верующих Советского Союза в 1970–1980-е годы. Пара десятков епархий и сотни приходов РПЦЗ сегодня существуют на разных континентах, сохраняя свое консервативное, но при этом достаточно европеизированное лицо, и не опасаясь особого давления со стороны Московской патриархии.
Парижская епархия
Русская эмигрантская епархия в Западной Европе собрала в 1920–1930-е годы более либеральную часть верующих. Среди преподавателей основанного в Париже в 1925 году Свято-Сергиевского богословского института собралось много бывших университетских профессоров, а также вернувшихся к христианству интеллигентов: деканом института был отец Сергий Булгаков, прошедший путь от марксизма к священству. Среди интеллектуалов, близких к институту, был философ Николай Бердяев.
Глава епархии митрополит Евлогия (Георгиевский) до революции считался одним из либеральных архиереев. Во время служения на территории Царства Польского он научился иметь дело с представителями самых разных конфессий. Как и святой патриарх Тихон, митрополит Евлогий был одним из первых в русской церкви участников экуменического движения, в то время – диалога с англиканами и протестантами.
Близким к митрополиту Евлогию человеком была монахиня Мария (Скобцова). Он сам постриг ее в монашество и поддерживал ее начинания по милосердному служению среди самых обездоленных русских эмигрантов. Во время немецкой оккупации мать Мария и митрополит Евлогий выдавали евреям ложные свидетельства о крещении. В доме матери Марии многие евреи находили убежище, за что она была арестована гестапо и отправлена в Ревенсбрюк, где погибла за полторы недели до конца войны. В 2004 году она была прославлена Константинопольским патриархатом в лике святых как мученица.
В 1931 году, во время очередного конфликта с Москвой, митрополит Евлогий попросил временное убежище в Константинопольском патриархате. Так его епархия стала русским экзархатом (особым представительстом) Константинопольского патриархата в Западной Европе. За прошедшие десятилетия она совсем не стала греческой, так что разговоры о том, что «евлогиане» «продались грекам», не имеют отношения к реальности.
Миссия, «свидетельство о православии», воспринималась ее адептами как одна из важных задач и даже подлинных целей русского рассеяния. Почти за столетие из восьми правивших архиереев экзархата трое были русскими по происхождению, трое – западноевропейцами (немец, фламандец и француз), а двое – полурусскими-полуевропейцами.
В наше время около половины приходов этой церковной структуры совершают богослужение по-славянски, а половина – по-французски, по-английски и на других языках. В Богословском институте с 1960-х годов преподавание ведется в основном на французском языке.
Экзархат сохранял свой статус до 27 ноября 2018 года, когда константинопольский патриарх Варфоломей постановил его распустить, а его приходы, которые находятся сегодня во Франции, Великобритании, Германии, Бельгии, Нидерландах, Италии и Скандинавии, присоединить к местным греческим митрополиям.
Решение было принято явно «по ходу военных действий» с Москвой. Вопреки всем европейским обыкновениям его не стали обсуждать даже с главой экзархата – архиепископом Иоанном (Renneteau). Владыка узнал об упразднении экзархата из разговора с патриархом Варфоломеем чуть ли не в день синодального решения. В тот же день, когда константинопольский патриарх определил дату объединительного собора в Киеве.
Важно, что экзархат не искал отделения от Вселенского патриархата, к которому он относился с 1931 года. И Константинопольские патриархи – первенствующие из православных патриархов – поддерживали епархию митрополита Евлогия в самые трудные времена. Вселенский патриархат сам решил отказаться от своего русского экзархата. Хочется верить, что здесь не только (церковная) политика, но и божественный промысел. И новые возможности для развития.
Эхо Украины
Как это связано с украинскими событиями? Вряд ли решение о созыве собора в Киеве и об упразднении экзархата в Париже было принято одним пакетом случайно.
Проект устава новой украинской церкви, написанный в Константинополе, предполагает, что у нее не будет своей структуры для диаспоры, а украинские приходы на Западе будут напрямую подчиняться епархиям Константинопольского патриархата, то есть греческим митрополиям. Похоже, что для большей убедительности было решено расформировать и русский экзархат в Западной Европе. Чтобы у новой украинской церкви не было оснований надеяться создать собственные структуры на Западе, разве что на уровне приходов. Это более вероятное объяснение, чем предположения о договоренностях Москвы и Константинополя: все-таки менять относительно небольшой экзархат (одна епархия) на большую Украину – обмен неравноценный.
Парижская архиепископия, однако, не спешит исполнить волю константинопольского патриарха. 30 ноября 2018 года вышло коммюнике Совета архиепископии по этому вопросу. «Всякое церковное решение, – говорится в коммюнике, – чтобы быть действенным, должно быть официально принято той общностью, к которой оно отнесено. В особенности если оно не было запрошено теми, кто должен его выполнять».
Поэтому прежде чем дать ответ на решение Константинополя, правящий архиепископ Иоанн созовет духовенство архиепископии на пастырское совещание, а затем соберет генеральную ассамблею архиепископии, в которой будет участвовать все духовенство и делегаты от мирян. Также в коммюнике отмечается, что, «будучи укорененной в западноевропейском обществе, архиепископия восприняла некоторые элементы западной культуры. В первую очередь это приверженность демократическим ценностям, основополагающим правам человека, а также общему обсуждению перед принятием любого решения».
Собрание духовенства, состоявшееся 15 декабря, подтвердило, что расходиться никто не собирается. Поскольку отдельная епархия не может существовать просто сама по себе, архиепископ Иоанн назвал три предложения, которые получила архиепископия от «больших церквей» как варианты ее сохранения: Русская зарубежная церковь, автономия в составе Московского патриархата и Румынская церковь. Основной вопрос – где получится сохранить Архиепископию в ее полноте и с возможностью дальнейшего развития?
Предложение Румынский православной церкви присоединиться к ней неожиданно, но интересно. Румынская церковь – одна из самых деятельных православных церквей на сегодняшний день. С самым многочисленным монашеством и подлинно пастырским отношением иерархии и духовенства к своему народу. В Западной Европе сотни румынских приходов, в большинстве которых за богослужением используются местные языки, а не только румынский. Многие румынские епископы и священники учились в Парижском богословском институте, благо французский язык для румын не представляет большой сложности.
Но все же это слишком странный вариант. Возможно, он приемлем для франко- или англоязычных общин (какая им разница, русское, греческое или румынское церковное начальство?), но не для русской паствы, которая все эти десятилетия считала себя частью русского православия. Так что, скорее всего, большинство верующих архиепископии склонятся все же к русскому варианту. Конечно, с сохранением устава, традиции, управления, которые в ней были со времен митрополита Евлогия.
Московская патриархия предлагает архиепископии автономию. Фактически сохранение ее нынешнего устава, с поминовением московского патриарха вместе с Константинопольским.
РПЦЗ, как кажется, просто предложила присоединиться к своей западноевропейской епархии с центром в Лондоне. При таком раскладе, вполне возможно, что чаша весов склонится в сторону Москвы.
Будущее архиепископии
Есть важные вещи, без которых архиепископия не представляет своего будущего. Важно сохранить епархию, самим избирать себе епископов (это удивительно звучит для России, но естественно для русского зарубежья), следовать решениям Поместного московского собора 1917–1918 годов, который не только восстановил в русской церкви патриаршество, но и многое сделал для децентрализации управления и свободы церковных общин.
Для русских парижан важно чтить своих святых и новомучеников из русских эмигрантов, которые прославлены Константинопольским патраирхатом, но еще не внесены в русские святцы. Почитать своих богословов, столь много сделавших для православной миссии на Западе в XX веке.
Наверное, воссоединение с русской церковью приведет к большим контактам с нынешней Россией и Украиной и изменит отношение к архиепископии, которую многие до сих пор считали чужой. Возможно, этот процесс будет напоминать тот, через который прошла Московская патриархия и Русская зарубежная церковь в 2007 году. Хотя архиепископия здесь не возвращается из консервативной изоляции, а переходит из одного патриархата в другой.
А для церкви в России не станет ли парижская архиепископия, распространенная по всем странам Западной Европы, местом большей открытости, свободы, а также единства духовенства и архиереев со своим народом?
Предполагается, что дальнейший путь русской архиепископии будет определен на общем собрании духовенства и народа – представителей приходов – 23 февраля 2019 года. Если, конечно, до этого не произойдет чего-то неожиданного. А те общины, которые не согласятся с избранным путем, смогут после этого перейти в другие православные юрисдикции.
«Прекратить затянувшийся и никому не нужный конфликт с церковью-матерью» – так говорил отец Александр Шмеман, когда Американская православная церковь в 1970 году восстанавливала свои отношения с русской церковью. Наверное, это применимо и к парижской архиепископии сегодня (в которой, кстати, отец Александр Шмеман вырос и был рукоположен).
Важно и высказывание митрополита Евлогия (Георгиевского) – основателя епархии, которым он завершает свою книгу воспоминаний «Путь моей жизни»: «Вне церковной свободы нет ни живой церковной жизни, ни доброго пастырства. Я хотел бы, чтобы мои слова о Христовой Свободе запали в сердца моих духовных детей и чтобы они блюли и защищали ее от посягательств, с какой бы стороны угроза ни надвигалась, памятуя крепко, что духовная Свобода – великая святыня Святой Церкви».
Текст полностью по ссылке
Le patriarche Bartholomé demande à Philarète Denissenko de libérer la crypte de l'église Saint André Sur l'ordre de Porochenko cette église a été remise en don à Constantinople. Cependant Philarète refuse de libérer ces locaux et présente un ultimatum à Bartholomé:
1 - La majorité des Eglises locales doit reconnaître l'Eglise orthodoxe d'Ukraine
2- Philarète a l'intention de réunir le synode de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine afin de modifier les statuts de cette Eglise élaborés par le Phanar
3- Le métropolite Épiphane devra se rendre à Istanbul avant le 6 janvier afin de persuader Constantinople de reconnaître les ajouts aux statuts.
4- Le Phanar veut que Philarète lui remette toutes les paroisses ukrainiennes situées à l'étranger. Philarète n'accepte pas car les patriotes ukrainiens commencent à être indignés.
5 -Les exigences formulées par le Phanar à l'égard des autorités ukrainiennes font obstacle à l'octroi du Tomos: il s'agit de transmettre à Bartholomé tous les métochions ayant appartenu à Constantinople en 1686. Cette transmission a été consacrée par un accord secret signé le 3 novembre 2018 par le président Porochenko et le patriarche Bartholomé. Les autorités ukrainiennes sont les seules à pouvoir obtenir cette restitution.
Cela a incité le patriarcat de Géorgie à ajourner la reconnaissance de la nouvelle église car personne ne sait comment la situation va se développer.
1 - La majorité des Eglises locales doit reconnaître l'Eglise orthodoxe d'Ukraine
2- Philarète a l'intention de réunir le synode de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine afin de modifier les statuts de cette Eglise élaborés par le Phanar
3- Le métropolite Épiphane devra se rendre à Istanbul avant le 6 janvier afin de persuader Constantinople de reconnaître les ajouts aux statuts.
4- Le Phanar veut que Philarète lui remette toutes les paroisses ukrainiennes situées à l'étranger. Philarète n'accepte pas car les patriotes ukrainiens commencent à être indignés.
5 -Les exigences formulées par le Phanar à l'égard des autorités ukrainiennes font obstacle à l'octroi du Tomos: il s'agit de transmettre à Bartholomé tous les métochions ayant appartenu à Constantinople en 1686. Cette transmission a été consacrée par un accord secret signé le 3 novembre 2018 par le président Porochenko et le patriarche Bartholomé. Les autorités ukrainiennes sont les seules à pouvoir obtenir cette restitution.
Cela a incité le patriarcat de Géorgie à ajourner la reconnaissance de la nouvelle église car personne ne sait comment la situation va se développer.
Как пишет украинское издание «Страна», в начале следующего года до получения Томоса, Филарет планирует провести заседание Синода ПЦУ. Источники среди раскольников сообщают, что на собрании будут обсуждаться изменения в устав новой церкви, по которым многие важные для Фанара пункты будут сведены на нет. Это делается для того, чтобы в ходе своего визита в Стамбул номинальный глава ПЦУ Епифаний попробовал уговорить Константинопольского Патриарха согласия на эту версию устава.
«Речь идёт о том, что попробуют забрать назад под контроль ПЦУ украинские приходы за границей, которые создавались под эгидой УПЦ КП, поскольку у патриотической общественности возникло жёсткое неприятие требования Фанара передать эти приходы под его контроль», — рассказал собеседник «Страны». Источник Traduction PO
Грузинская Православная Церковь вновь отказалась высказываться по ситуации на Украине
«Речь идёт о том, что попробуют забрать назад под контроль ПЦУ украинские приходы за границей, которые создавались под эгидой УПЦ КП, поскольку у патриотической общественности возникло жёсткое неприятие требования Фанара передать эти приходы под его контроль», — рассказал собеседник «Страны». Источник Traduction PO
Грузинская Православная Церковь вновь отказалась высказываться по ситуации на Украине
Noël orthodoxe
Une question de calendrier expliquée par le père Hyacinthe Destivelle du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens. Il explique également la liturgie et les traditions populaires de ce temps festif.
Beaucoup d'orthodoxes (notamment l'Église orthodoxe russe) et de gréco-catholiques ont conservé le calendrier « julien » (introduit par Jules César), qui comporte actuellement 13 jours d'écart par rapport au calendrier occidental « grégorien » (institué par le pape Grégoire XIII au XVIe siècle), qui est devenu le calendrier civil. Le 25 décembre du calendrier julien correspond donc au 7 janvier du calendrier grégorien utilisé par les catholiques, les protestants, et par un certain nombre d'Églises orthodoxes.
Les orthodoxes ont-ils un temps d'Avent comme les catholiques ?
La période de préparation aux fêtes de la Nativité ne s'appelle pas « Avent » mais « Carême de Noël », période de jeûne qui commence 40 jours avant la fête, du 28 (15) novembre, jour de la fête du l'apôtre Philippe (c'est pourquoi cette période est parfois appelée aussi « Carême de Philippe »), au 6 janvier (24 décembre). Les deux dimanches précédant Noël sont appelés respectivement « Dimanche des Ancêtres », consacré aux patriarches et prophètes de l'Ancien Testament, et « Dimanche des Pères », consacré aux parents du Christ selon la chair, tels qu'ils apparaissent dans les Généalogies du Seigneur.
Une question de calendrier expliquée par le père Hyacinthe Destivelle du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens. Il explique également la liturgie et les traditions populaires de ce temps festif.
Beaucoup d'orthodoxes (notamment l'Église orthodoxe russe) et de gréco-catholiques ont conservé le calendrier « julien » (introduit par Jules César), qui comporte actuellement 13 jours d'écart par rapport au calendrier occidental « grégorien » (institué par le pape Grégoire XIII au XVIe siècle), qui est devenu le calendrier civil. Le 25 décembre du calendrier julien correspond donc au 7 janvier du calendrier grégorien utilisé par les catholiques, les protestants, et par un certain nombre d'Églises orthodoxes.
Les orthodoxes ont-ils un temps d'Avent comme les catholiques ?
La période de préparation aux fêtes de la Nativité ne s'appelle pas « Avent » mais « Carême de Noël », période de jeûne qui commence 40 jours avant la fête, du 28 (15) novembre, jour de la fête du l'apôtre Philippe (c'est pourquoi cette période est parfois appelée aussi « Carême de Philippe »), au 6 janvier (24 décembre). Les deux dimanches précédant Noël sont appelés respectivement « Dimanche des Ancêtres », consacré aux patriarches et prophètes de l'Ancien Testament, et « Dimanche des Pères », consacré aux parents du Christ selon la chair, tels qu'ils apparaissent dans les Généalogies du Seigneur.
Comment les orthodoxes fêtent-ils Noël ? Y-a-t-il une liturgie particulière comme notre messe de minuit ?
Le 24 décembre (6 janvier), on célèbre les Vêpres de Noël puis une première Liturgie eucharistique au cours de laquelle on proclame l'Évangile de la Nativité. L'office de Minuit comporte les Grandes complies, les Matines, puis une seconde Liturgie eucharistique, avec le canon de saint Jean Chrysostome, lors de laquelle on proclame l'Évangile de la venue des Rois Mages. Le 8 janvier, appelé « Synaxe de la Mère de Dieu », on célèbre l'Eucharistie en l'honneur de la Vierge Marie. Douze jours plus tard, le 6 (19) janvier, les orientaux fêtent l'Épiphanie ou Théophanie, au cours de laquelle ils célèbrent le Baptême le Seigneur.
Quelles sont les traditions populaires associées à Noël dans l'orthodoxie ?
Les coutumes varient selon les pays. En Russie, le 24 est jour de jeûne jusqu'à la tombée de la nuit (c'est le « sochelnik »). Après la célébration de la première liturgie, on mange la « koutia », mélange de blé et de fruits confis. Les chrétiens chantent des chants populaires en passant de maison en maison où leur est servie cette « koutia ». La crèche n'est pas traditionnelle, mais l'icône de la Nativité est exposée et décorée dans les maisons.
"PO"
Le 24 décembre (6 janvier), on célèbre les Vêpres de Noël puis une première Liturgie eucharistique au cours de laquelle on proclame l'Évangile de la Nativité. L'office de Minuit comporte les Grandes complies, les Matines, puis une seconde Liturgie eucharistique, avec le canon de saint Jean Chrysostome, lors de laquelle on proclame l'Évangile de la venue des Rois Mages. Le 8 janvier, appelé « Synaxe de la Mère de Dieu », on célèbre l'Eucharistie en l'honneur de la Vierge Marie. Douze jours plus tard, le 6 (19) janvier, les orientaux fêtent l'Épiphanie ou Théophanie, au cours de laquelle ils célèbrent le Baptême le Seigneur.
Quelles sont les traditions populaires associées à Noël dans l'orthodoxie ?
Les coutumes varient selon les pays. En Russie, le 24 est jour de jeûne jusqu'à la tombée de la nuit (c'est le « sochelnik »). Après la célébration de la première liturgie, on mange la « koutia », mélange de blé et de fruits confis. Les chrétiens chantent des chants populaires en passant de maison en maison où leur est servie cette « koutia ». La crèche n'est pas traditionnelle, mais l'icône de la Nativité est exposée et décorée dans les maisons.
"PO"
par V. G.
1. DANS L'ÉGLISE LATINE: "L'EPIPHANIE"
Du latin Epiphania « manifestation [de Jésus aux rois mages] », cette fête célèbre l'adoration des «mages» (Matthieu 2:1-12) . En France et en Belgique cette fête est célébrée le deuxième dimanche après Noël. En Espagne la célébration de l'Épiphanie est particulièrement importante et le jour est férié. Les Orthodoxes célèbrent l'adoration des mages avec Noël le 25 décembre (7 janvier du calendrier civil pour ceux qui suivent le calendrier julien)
2. DANS LES ÉGLISES BYZANTINES: "THÉOPHANIE" OU "BAPTÊME DU CHRIST"
Théophanie, des radicaux grecs théo-, θεός « dieu », et phan-, « apparition » (Littré) est la manifestation de Dieu dans Sa Trinité. La fête commémore le baptême du Christ dans le Jourdain avec la voix du Père et la colombe rendant témoignage au Fils (Marc 1, 9-11, Luc 3, 21-22, Matthieu 3, 13-17). Dans les pays de tradition orthodoxe la fête est précédée d'un jour de jeûne strict le 5/18 janvier ("sochelnik") et donne lieu à une bénédiction des eaux.
3. DANS L'ÉGLISE ARMÉNIENNE: NOËL
La fête est une des plus grandes fêtes de l'année car Noël n'est pas fêté le 25 décembre mais le 6/19 janvier selon la tradition des premières églises chrétiennes (antérieures à la conversion de l’Empire romain) et commémore aussi l'adoration des mages (comme le Noël orthodoxe fêté le 25 décembre.)
Il ne faut donc surtout pas faire la confusion avec le 7 janvier du calendrier civil, 25 décembre du calendrier julien, qui correspond au Noël de la majorité des orthodoxes qui suivent le calendrier julien note 8
par Perplexio - On peut préciser que dans certains livres liturgiques en slavon, la Nativité du Christ est appelée "Pâques, fête de trois jours". Car "liturgiquement l'Eglise voit en elle l'icône de Pâques".
En effet la dimension kénotique de la Nativité est marqué non seulement iconographiquement mais surtout liturgiquement dans l'Orthodoxie. L'Eglise considère en effet que la première manifestation visible de l'Incarnation du Seigneur, c'est à dire Sa Naissance, constitue le début de Sa descente aux enfers.
Ce qui justifie les quarante jours du carême de la Nativité.
Les "trois jours" que sont l'Avant-fête (l'avant-veille), la Paramonie (la veille) et le jour de la Fête, contiennent des éléments liturgiques du Vendredi Saint, du Samedi Saint et de Pâques.
Cette année le cas est particulier. La Paramonie tombant un dimanche, les Heures Royales sont reportées au vendredi (l'avant avant-veille), puis ce seront les vigiles samedi, la liturgie de St Jean Chrysostome et les offices de la Paramonie dimanche matin et soir, et la liturgie de St Basile lundi matin jour de la Fête.
Le caractère kénotique de cet évènement cosmique que fut la Nativité du Sauveur, même s'il manifeste une certaine gravité, n'exclut ni la plénitude ni la joie, il dévoile comme tous nos offices une profondeur théologique incomparable, nourriture céleste dont on n'est jamais rassasiés.
1. DANS L'ÉGLISE LATINE: "L'EPIPHANIE"
Du latin Epiphania « manifestation [de Jésus aux rois mages] », cette fête célèbre l'adoration des «mages» (Matthieu 2:1-12) . En France et en Belgique cette fête est célébrée le deuxième dimanche après Noël. En Espagne la célébration de l'Épiphanie est particulièrement importante et le jour est férié. Les Orthodoxes célèbrent l'adoration des mages avec Noël le 25 décembre (7 janvier du calendrier civil pour ceux qui suivent le calendrier julien)
2. DANS LES ÉGLISES BYZANTINES: "THÉOPHANIE" OU "BAPTÊME DU CHRIST"
Théophanie, des radicaux grecs théo-, θεός « dieu », et phan-, « apparition » (Littré) est la manifestation de Dieu dans Sa Trinité. La fête commémore le baptême du Christ dans le Jourdain avec la voix du Père et la colombe rendant témoignage au Fils (Marc 1, 9-11, Luc 3, 21-22, Matthieu 3, 13-17). Dans les pays de tradition orthodoxe la fête est précédée d'un jour de jeûne strict le 5/18 janvier ("sochelnik") et donne lieu à une bénédiction des eaux.
3. DANS L'ÉGLISE ARMÉNIENNE: NOËL
La fête est une des plus grandes fêtes de l'année car Noël n'est pas fêté le 25 décembre mais le 6/19 janvier selon la tradition des premières églises chrétiennes (antérieures à la conversion de l’Empire romain) et commémore aussi l'adoration des mages (comme le Noël orthodoxe fêté le 25 décembre.)
Il ne faut donc surtout pas faire la confusion avec le 7 janvier du calendrier civil, 25 décembre du calendrier julien, qui correspond au Noël de la majorité des orthodoxes qui suivent le calendrier julien note 8
par Perplexio - On peut préciser que dans certains livres liturgiques en slavon, la Nativité du Christ est appelée "Pâques, fête de trois jours". Car "liturgiquement l'Eglise voit en elle l'icône de Pâques".
En effet la dimension kénotique de la Nativité est marqué non seulement iconographiquement mais surtout liturgiquement dans l'Orthodoxie. L'Eglise considère en effet que la première manifestation visible de l'Incarnation du Seigneur, c'est à dire Sa Naissance, constitue le début de Sa descente aux enfers.
Ce qui justifie les quarante jours du carême de la Nativité.
Les "trois jours" que sont l'Avant-fête (l'avant-veille), la Paramonie (la veille) et le jour de la Fête, contiennent des éléments liturgiques du Vendredi Saint, du Samedi Saint et de Pâques.
Cette année le cas est particulier. La Paramonie tombant un dimanche, les Heures Royales sont reportées au vendredi (l'avant avant-veille), puis ce seront les vigiles samedi, la liturgie de St Jean Chrysostome et les offices de la Paramonie dimanche matin et soir, et la liturgie de St Basile lundi matin jour de la Fête.
Le caractère kénotique de cet évènement cosmique que fut la Nativité du Sauveur, même s'il manifeste une certaine gravité, n'exclut ni la plénitude ni la joie, il dévoile comme tous nos offices une profondeur théologique incomparable, nourriture céleste dont on n'est jamais rassasiés.
LE CALENDRIER: QUESTION CONTROVERSÉE DANS L’ORTHODOXIE.
V. Golovanow
La majorité des Chrétiens, y compris certains Orthodoxes, fêtent Noël le 25 décembre, mais près de 4/5 des Orthodoxes, membres des Églises de Russie, Jérusalem, Serbie, Géorgie et Pologne (depuis 2014!) ainsi que les monastères de l’Athos, vont continuer le carême préparatoire. Et la question du calendrier continue à faire l’objet de controverses animées dans l’Orthodoxie : ainsi le document proposé en 1982 à la commission préparatoire dans le cadre du processus préconciliaire disait: "actuellement, selon l’opinion des savants astronomes, le nouveau calendrier est plus juste que l’ancien. Il en résulte que le meilleur moyen de résoudre la question du calendrier et de la pascalie (1) est la reconnaissance par toutes les Églises orthodoxes du nouveau calendrier, tant en ce qui concerne les fêtes fixes que pour la pascalie…"
Les Églises russe, serbe et de Jérusalem s'y opposèrent en arguant de difficultés pastorales et le document finalement adopté, se limite à constater qu’«actuellement, le passage de toutes les Églises locales au calendrier julien rectifié s’avère impossible» et souligne que «les anomalies qui se sont produites en relation avec le calendrier ne doivent pas mener à la division, aux différends et aux schismes et que, même si l’on n’est pas d’accord avec son Église, on doit accepter le principe sacré, sanctifié par la tradition, d’obéissance à l’Église canonique et de réunion à celle-ci dans la communion eucharistique, guidé par le principe que «le sabbat est pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat» (Mc 2.27)"(Conférence du métropolite Hilarion de Volokolamsk au sujet du saint et grand concile de l’Eglise orthodoxe, 2011, https://mospat.ru/fr/2011/11/03/news50923/).
Le document n'a pas été soumis au concile de Crête (2016) et le débat se poursuit toujours. Ainsi lors d'un colloque organisé à l'Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge (Paris) en 2012, Pierre Sollogoub (laïc orthodoxe membre de la fraternité orthodoxe en Europe occidentale) expliqua pourquoi une réforme du calendrier et une date commune de Pâques seraient nécessaires, en reprenant la même argumentation scientifique que celle du document préparatoire de 1982, alors que le père Vladimir Khoulap (Académie théologique de Saint-Pétersbourg) développait les obstacles pastoraux dus à l'attachement des croyants aux dates traditionnelles… (cf."CONTACTS" No 243, juillet-décembre 2013, http://www.revue-contacts.com/archives/contacts243.php.)
LES TROIS CALENDRIERS
De fait les Orthodoxes se partagent entre trois calendriers liturgiques:
- CALENDRIER JULIEN : rappelons que la réforme calendaire mise en place par Jules César en -46 introduisit un calendrier "scientifique" basé sur une année de 365 jours ¼. Mais cette durée dépasse l’a durée de l’année astronomique de 11mn 14s, ce qui fait un jour de retard en 128 ans. Ce retard en s’accumulant décale tout le calendrier et en particulier Noël et la date de l’équinoxe de printemps qui sert de base au calcul de la date de Pâques (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pourquoi-la-celebration-de-Paques-est-decalee-d-une-semaine-cette-annee-2015_a4248.html; en 2016 cet écart va être particulièrement sensible !). Comme mentionné plus haut, la majorité des Orthodoxes suivent toujours ce calendrier.
CALENDRIER GRÉGORIEN : le retard accumulé par le calendrier julien sur les observations astronomiques atteignait 10 jours au XVIe siècle (l’équinoxe était donc observé le 11 mars alors que Pâques était calculée par rapport au 21) et le Pape Grégoire XIII introduisit un nouveau calendrier, celui que nous utilisons toujours comme calendrier civil et qui porte son nom : il supprimait 10 jours (le 5 octobre fut remplacé par le 15), ce qui ramenait l’équinoxe astronomique au 21 mars, et introduisait les années non bissextiles pour trois siècles sur quatre (ceux dont les 2 premiers chiffres ne sont pas divisibles par 4 : 1700, 1800, 1900… mais pas 2000). L’écart par rapport au calendrier julien continu donc à croitre ; atteignant actuellement 13 jours il passera à 14 jours en 2100.
Le principal défaut de ce calendrier du point de vue de la Tradition orthodoxe est qu'il ne respecte pas un décret du concile de Nicée, qui interdit de célébrer Pâques plus tôt que la Pâque juive, et le septième canon des saints apôtres comme le premier canon du concile régional d'Antioche de 341 (reçu par le concile œcuménique de Chalcédoine) interdisent que ce soit le même jour, alors que ces occurrences surviennent souvent (par exemple en 2008, 2009, 2013, 2016 pour la période récente…). Parmi les Orthodoxes, seule l'Église autonome de Finlande suit ce calendrier…
"NOUVEAU CALENDRIER" (appelé aussi calendrier julien réformé ou calendrier grec…): introduit à la conférence panorthodoxe de 1923, il s'agit d'un amalgame entre le calendrier julien pour ce qui concerne Pâques et les fêtes mobiles et un calendrier grégorien "amélioré" pour les fêtes fixes (il supprimera 1 jour en 2800 qui ne sera pas une année bissextile contrairement au calendrier grégorien classique…). L'église russe ne participa pas à la conférence de 1923 mais le saint patriarche Tikhon tenta d'instaurer ce Nouveau Calendrier et fut obligé de reculer devant le refus de la majorité des croyants; des schismes " Vétéro-calendaristes" se produisirent dans les Églises des Balkans qui l'instaurèrent…
Ce calendrier permet donc de suivre le décret de Nicée et les canons des Apôtres et d'Antioche mais, outre son illogisme évident puisqu'il s'appui sur deux approches contradictoires, il introduit de graves perturbations dans le cycle liturgique multiséculaire: non seulement il oblige à supprimer 13 jours de célébration pour son introduction, ce qui n'est pas anodin, mais de plus il change les durée des périodes de jonction entre le calendrier des fêtes fixes et celui des fêtes mobiles; ainsi par exemple le carême des apôtres, qui commence 8 jours après Pentecôte et finit le 28 juin, était absent de ce calendrier en 2002 et 2013 et ne durera que 2 jours (27 et 28 juin) en 2016 (comme en 2005) ou 1 seul jour en 2021…
EXACTITUDE OU SUIVI DE LA TRADITION?
En fait ce "nouveau calendrier" est un mauvais compromis entre la pensée théologique occidentale, fondée sur le primat de la vérité scientifique, et la pensée orthodoxe fondée sur le respect de la Tradition. «Nous gardons la Tradition comme nous l'avons reçue », écrit saint Jean Damascène et, pour Vladimir Lossky "la Tradition est la vie du Saint Esprit dans l'Église"(2); si "le ne dépend pas du calendrier", comme l'a dit le futur patriarche Cyrille en 2004 (http://www.trud.ru/article/05-06-2004/72679_chitateljam_truda_otvechaet_mitropolit_smolenskij_.html ), le calendrier julien n'en reste pas moins une partie intégrante de cette Tradition d'autant que c'est ce calendrier qui était en vigueur au temps du Christ et a donc marqué les différentes étapes de sa vie terrestre ainsi que toute l'histoire du Christianisme.
Et il est absolument clair que les Pères qui fixèrent le calendrier religieux n'était pas spécialement attachés à la précision astronomique. Ainsi ils n'hésitèrent pas à ajouter 3 jours au comput de Nicée pour être certains que Pâques sera toujours célébrée APRES la Pâque juive et, pour Noël, ils en fixèrent la date 4 jours après le solstice pour "christianiser" la fête païenne qui avait lieu le 25 décembre. Et si la majorité des Chrétiens suit le calendrier grégorien, une petite tendance serait plutôt en faveur du retour au calendrier julien: décision de l'Église orthodoxe de Pologne en 2014(3) et les Églises catholiques du Proche Orient fêtent Pâques selon le calendrier julien depuis 2013 (4).
V. Golovanow
La majorité des Chrétiens, y compris certains Orthodoxes, fêtent Noël le 25 décembre, mais près de 4/5 des Orthodoxes, membres des Églises de Russie, Jérusalem, Serbie, Géorgie et Pologne (depuis 2014!) ainsi que les monastères de l’Athos, vont continuer le carême préparatoire. Et la question du calendrier continue à faire l’objet de controverses animées dans l’Orthodoxie : ainsi le document proposé en 1982 à la commission préparatoire dans le cadre du processus préconciliaire disait: "actuellement, selon l’opinion des savants astronomes, le nouveau calendrier est plus juste que l’ancien. Il en résulte que le meilleur moyen de résoudre la question du calendrier et de la pascalie (1) est la reconnaissance par toutes les Églises orthodoxes du nouveau calendrier, tant en ce qui concerne les fêtes fixes que pour la pascalie…"
Les Églises russe, serbe et de Jérusalem s'y opposèrent en arguant de difficultés pastorales et le document finalement adopté, se limite à constater qu’«actuellement, le passage de toutes les Églises locales au calendrier julien rectifié s’avère impossible» et souligne que «les anomalies qui se sont produites en relation avec le calendrier ne doivent pas mener à la division, aux différends et aux schismes et que, même si l’on n’est pas d’accord avec son Église, on doit accepter le principe sacré, sanctifié par la tradition, d’obéissance à l’Église canonique et de réunion à celle-ci dans la communion eucharistique, guidé par le principe que «le sabbat est pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat» (Mc 2.27)"(Conférence du métropolite Hilarion de Volokolamsk au sujet du saint et grand concile de l’Eglise orthodoxe, 2011, https://mospat.ru/fr/2011/11/03/news50923/).
Le document n'a pas été soumis au concile de Crête (2016) et le débat se poursuit toujours. Ainsi lors d'un colloque organisé à l'Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge (Paris) en 2012, Pierre Sollogoub (laïc orthodoxe membre de la fraternité orthodoxe en Europe occidentale) expliqua pourquoi une réforme du calendrier et une date commune de Pâques seraient nécessaires, en reprenant la même argumentation scientifique que celle du document préparatoire de 1982, alors que le père Vladimir Khoulap (Académie théologique de Saint-Pétersbourg) développait les obstacles pastoraux dus à l'attachement des croyants aux dates traditionnelles… (cf."CONTACTS" No 243, juillet-décembre 2013, http://www.revue-contacts.com/archives/contacts243.php.)
LES TROIS CALENDRIERS
De fait les Orthodoxes se partagent entre trois calendriers liturgiques:
- CALENDRIER JULIEN : rappelons que la réforme calendaire mise en place par Jules César en -46 introduisit un calendrier "scientifique" basé sur une année de 365 jours ¼. Mais cette durée dépasse l’a durée de l’année astronomique de 11mn 14s, ce qui fait un jour de retard en 128 ans. Ce retard en s’accumulant décale tout le calendrier et en particulier Noël et la date de l’équinoxe de printemps qui sert de base au calcul de la date de Pâques (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pourquoi-la-celebration-de-Paques-est-decalee-d-une-semaine-cette-annee-2015_a4248.html; en 2016 cet écart va être particulièrement sensible !). Comme mentionné plus haut, la majorité des Orthodoxes suivent toujours ce calendrier.
CALENDRIER GRÉGORIEN : le retard accumulé par le calendrier julien sur les observations astronomiques atteignait 10 jours au XVIe siècle (l’équinoxe était donc observé le 11 mars alors que Pâques était calculée par rapport au 21) et le Pape Grégoire XIII introduisit un nouveau calendrier, celui que nous utilisons toujours comme calendrier civil et qui porte son nom : il supprimait 10 jours (le 5 octobre fut remplacé par le 15), ce qui ramenait l’équinoxe astronomique au 21 mars, et introduisait les années non bissextiles pour trois siècles sur quatre (ceux dont les 2 premiers chiffres ne sont pas divisibles par 4 : 1700, 1800, 1900… mais pas 2000). L’écart par rapport au calendrier julien continu donc à croitre ; atteignant actuellement 13 jours il passera à 14 jours en 2100.
Le principal défaut de ce calendrier du point de vue de la Tradition orthodoxe est qu'il ne respecte pas un décret du concile de Nicée, qui interdit de célébrer Pâques plus tôt que la Pâque juive, et le septième canon des saints apôtres comme le premier canon du concile régional d'Antioche de 341 (reçu par le concile œcuménique de Chalcédoine) interdisent que ce soit le même jour, alors que ces occurrences surviennent souvent (par exemple en 2008, 2009, 2013, 2016 pour la période récente…). Parmi les Orthodoxes, seule l'Église autonome de Finlande suit ce calendrier…
"NOUVEAU CALENDRIER" (appelé aussi calendrier julien réformé ou calendrier grec…): introduit à la conférence panorthodoxe de 1923, il s'agit d'un amalgame entre le calendrier julien pour ce qui concerne Pâques et les fêtes mobiles et un calendrier grégorien "amélioré" pour les fêtes fixes (il supprimera 1 jour en 2800 qui ne sera pas une année bissextile contrairement au calendrier grégorien classique…). L'église russe ne participa pas à la conférence de 1923 mais le saint patriarche Tikhon tenta d'instaurer ce Nouveau Calendrier et fut obligé de reculer devant le refus de la majorité des croyants; des schismes " Vétéro-calendaristes" se produisirent dans les Églises des Balkans qui l'instaurèrent…
Ce calendrier permet donc de suivre le décret de Nicée et les canons des Apôtres et d'Antioche mais, outre son illogisme évident puisqu'il s'appui sur deux approches contradictoires, il introduit de graves perturbations dans le cycle liturgique multiséculaire: non seulement il oblige à supprimer 13 jours de célébration pour son introduction, ce qui n'est pas anodin, mais de plus il change les durée des périodes de jonction entre le calendrier des fêtes fixes et celui des fêtes mobiles; ainsi par exemple le carême des apôtres, qui commence 8 jours après Pentecôte et finit le 28 juin, était absent de ce calendrier en 2002 et 2013 et ne durera que 2 jours (27 et 28 juin) en 2016 (comme en 2005) ou 1 seul jour en 2021…
EXACTITUDE OU SUIVI DE LA TRADITION?
En fait ce "nouveau calendrier" est un mauvais compromis entre la pensée théologique occidentale, fondée sur le primat de la vérité scientifique, et la pensée orthodoxe fondée sur le respect de la Tradition. «Nous gardons la Tradition comme nous l'avons reçue », écrit saint Jean Damascène et, pour Vladimir Lossky "la Tradition est la vie du Saint Esprit dans l'Église"(2); si "le ne dépend pas du calendrier", comme l'a dit le futur patriarche Cyrille en 2004 (http://www.trud.ru/article/05-06-2004/72679_chitateljam_truda_otvechaet_mitropolit_smolenskij_.html ), le calendrier julien n'en reste pas moins une partie intégrante de cette Tradition d'autant que c'est ce calendrier qui était en vigueur au temps du Christ et a donc marqué les différentes étapes de sa vie terrestre ainsi que toute l'histoire du Christianisme.
Et il est absolument clair que les Pères qui fixèrent le calendrier religieux n'était pas spécialement attachés à la précision astronomique. Ainsi ils n'hésitèrent pas à ajouter 3 jours au comput de Nicée pour être certains que Pâques sera toujours célébrée APRES la Pâque juive et, pour Noël, ils en fixèrent la date 4 jours après le solstice pour "christianiser" la fête païenne qui avait lieu le 25 décembre. Et si la majorité des Chrétiens suit le calendrier grégorien, une petite tendance serait plutôt en faveur du retour au calendrier julien: décision de l'Église orthodoxe de Pologne en 2014(3) et les Églises catholiques du Proche Orient fêtent Pâques selon le calendrier julien depuis 2013 (4).
(1) Il s'agit des tables calculant les dates de Pâques adoptées par le concile de Nicée en 325
(2) In Mgr Kalistos Ware, "L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles", Cerf 2002, p.251 et 252.
(3) Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-retour-de-l-Eglise-de-Pologne-au-calendrier-julien_a4165.html
(4) Cf. http://www.chretiensdorient.com/article-terre-sainte-catholiques-et-orthodoxes-fetent-paques-en-meme-temps-116564150.html
(2) In Mgr Kalistos Ware, "L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles", Cerf 2002, p.251 et 252.
(3) Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-retour-de-l-Eglise-de-Pologne-au-calendrier-julien_a4165.html
(4) Cf. http://www.chretiensdorient.com/article-terre-sainte-catholiques-et-orthodoxes-fetent-paques-en-meme-temps-116564150.html
Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a adressé ses vœux pour la fête de Noël aux chefs des Églises hétérodoxes : le patriarche de l’Église copte Tawadros II, le pape François de Rome, le patriache Ignace Ephrem II, chef de l’Église syro-jacobite, Gewargis III Sliwa, catholicos-patriarche de l’Église assyrienne d’Orient, le patriarche maronite Bechara Boutros, cardinal Rahi, le catholicos d’Orient, métropolite de Malankar, Basile mar Thomas Paul II, le patriache éthiopien Abuné Mathias I.
« Plus de deux mille ans ont passé depuis l’admirable et glorieux miracle de la grotte de Bethléem : Dieu s’est manifesté dans la chair (I Tm 3,16). Confondus devant le mystère de cet évènement inaccessible à la raison humaine, nous élevons nos louanges vers le Christ naissant, qui annonça la vérité divine et découvrit aux hommes la voie du salut et de la vie éternelle.
Célébrant cette fête, nous devons nous souvenir de l’éminente prédestination des chrétiens, que le Seigneur appelle à être la lumière du monde et le sel de la terre (Mt 5,13-14), à faire des œuvres de charité et de miséricode, à témoigner à leurs proches et à tous des idéaux intangibles de l’Évangile.
Je vous souhaite les forces nécessaires, la fermeté de l’esprit et l’aide abondante de Dieu pour l’accomplissement de vos responsabilités.
Avec mon amitié dans le Seigneur,
+CYRILLE,
PATRIARCHE DE MOSCOU ET DE TOUTE LA RUSSIE
2018
Lien
Célébrant cette fête, nous devons nous souvenir de l’éminente prédestination des chrétiens, que le Seigneur appelle à être la lumière du monde et le sel de la terre (Mt 5,13-14), à faire des œuvres de charité et de miséricode, à témoigner à leurs proches et à tous des idéaux intangibles de l’Évangile.
Je vous souhaite les forces nécessaires, la fermeté de l’esprit et l’aide abondante de Dieu pour l’accomplissement de vos responsabilités.
Avec mon amitié dans le Seigneur,
+CYRILLE,
PATRIARCHE DE MOSCOU ET DE TOUTE LA RUSSIE
2018
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Le 26 décembre 2018, à la salle du Haut Conseil de l’église cathédrale du Christ-Sauveur, Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a présidé une séance ordinaire du Haut Conseil ecclésiastique de l’Église orthodoxe russe. Ouvrant la séance, Sa Sainteté a prononcé un discours devant les membres du Haut Conseil.
Слово Святейшего Патриарха Кирилла на заседании Высшего Церковного Совета 26 декабря 2018 года
Bienvenue à tous les membres du Haut Conseil pour la dernière séance de l’année. Nous parlerons, naturellement, du bilan de l’année écoulée. J’aimerais tout d’abord vous saluer tous. Et je dois dire quelques mots de l’année qui s’achève, qui, comme nous le sentons tous, a été particulièrement difficile.
La source de principale tension, le facteur influant sur le bien-être des orthodoxes, sur leur état spirituel, reste la situation de notre Église en Ukraine. Vous êtes au courant, vous savez ce qui se passe, vous savez quels évènements radicaux, extrêmement dangereux pour l’intégrité du peuple orthodoxe, et pas seulement pour notre Église, ont eu lieu récemment à Kiev, après la décision du parlement ukrainien qui exige de modifier la dénomination de l’Église orthodoxe ukrainienne. Ces modifications devraient être suivies de répressions, et il est évident qu’il s’agit d’une sorte d’ultimatum : si l’Église ne change pas de dénomination, son enregistrement lui sera retiré. Si l’Église change de dénomination, naturellement, on opèrera les pressions les plus fortes sur les Ukrainiens, sur la société. Il y aura sans aucun doute des saisies d’églises par la force. Or, le peuple des croyants, les orthodoxes d’Ukraine, sont fermes dans la foi, émotifs. Tout ce qui concerne leurs églises risque de tourner au conflit sanglant. C’est pourquoi je vous demanderais d’intensifier notre prière commune pour la conservation de la paix en terre d’Ukraine, ainsi, bien sûr, que nos prières pour la préservation de l’Église orthodoxe ukrainienne.
Слово Святейшего Патриарха Кирилла на заседании Высшего Церковного Совета 26 декабря 2018 года
Bienvenue à tous les membres du Haut Conseil pour la dernière séance de l’année. Nous parlerons, naturellement, du bilan de l’année écoulée. J’aimerais tout d’abord vous saluer tous. Et je dois dire quelques mots de l’année qui s’achève, qui, comme nous le sentons tous, a été particulièrement difficile.
La source de principale tension, le facteur influant sur le bien-être des orthodoxes, sur leur état spirituel, reste la situation de notre Église en Ukraine. Vous êtes au courant, vous savez ce qui se passe, vous savez quels évènements radicaux, extrêmement dangereux pour l’intégrité du peuple orthodoxe, et pas seulement pour notre Église, ont eu lieu récemment à Kiev, après la décision du parlement ukrainien qui exige de modifier la dénomination de l’Église orthodoxe ukrainienne. Ces modifications devraient être suivies de répressions, et il est évident qu’il s’agit d’une sorte d’ultimatum : si l’Église ne change pas de dénomination, son enregistrement lui sera retiré. Si l’Église change de dénomination, naturellement, on opèrera les pressions les plus fortes sur les Ukrainiens, sur la société. Il y aura sans aucun doute des saisies d’églises par la force. Or, le peuple des croyants, les orthodoxes d’Ukraine, sont fermes dans la foi, émotifs. Tout ce qui concerne leurs églises risque de tourner au conflit sanglant. C’est pourquoi je vous demanderais d’intensifier notre prière commune pour la conservation de la paix en terre d’Ukraine, ainsi, bien sûr, que nos prières pour la préservation de l’Église orthodoxe ukrainienne.
Tout le monde sait bien que ce qui a déclenché le détonateur des persécutions contre l’Orthodoxie ukrainienne a été la décision sans précédent prise par Constantinople, dépassant les bornes de tout ordre canonique et, pour cette raison, criminelle, de s’immiscer sur le territoire canonique de l’Église ukrainienne du Patriarcat de Moscou, sur le territoire de notre Église. Les évènements desctructeurs qui ont suivi ont été le résultat de cette intrusion. De quels évènements s’agit-il ? En premier lieu, de l’ingérence de l’état, d’une ingérence également sans précédent. Et ceci dans un pays qui déclare son attachement aux valeurs européennes, dont l’une est la séparation de l’Église, de la religion et de l’état ! En violation de cette valeur européenne fondamentale, l’état, en la personne du président, interfère directement dans la direction de l’Église et, on peut le dire, préside ce qu’on a appelé « le concile de réunification ecclésiale », participe aux négociations avec Constantinople sur le fameux tomos, tout cela devant les caméras, aux yeux du monde entier.
Intervenant récemment à la télévision, je me suis déjà posé la question : comment le monde aurait-il réagi si le président de la Fédération de Russie avait dirigé le Concile local de l’Église orthodoxe russe ou avait présenté un hiérarque quelconque de l’Église au monde entier et au public au nom du Concile. On voit d’ici quelle aurait été la réaction ! Dans le cas présent, au contraire, le silence est absolu et total ; on peut donc fouler aux pieds les droits fondamentaux, on peut enfreindre les lois pour atteindre un objectif politique concret. Or, l’objectif politique a été très clairement formulé, notamment par les représentants plénipotentiaires des États-Unis, qui travaillent en Ukraine, ainsi que par les représentants des autorités ukrainiennes eux-mêmes : il faut rompre le dernier lien unissant nos peuples, un lien qui est spirituel.
Nous sommes témoins d’une catastrophe civilisationnelle. Il n’y a jamais rien eu qui ressemble à cette ingérence brutale et à découvert dans les affaires de l’Église, si ce n’est, peut-être, durant les époques de persécutions par lesquelles notre Église est passée. C’est pourquoi les évènements qui se produisent aujourd’hui en terre ukrainienne assombrissent l’âme, mais, d’un autre côté, nous incitent à intensifier notre prière. Je vous demande à vous tous, frères, ainsi qu’au clergé dont vous avez la charge, de prier, aussi bien à l’église qu’en privé, pour Sa Béatitude le métropolite Onuphre, pour l’épiscopat de notre Église qui, par la grâce de Dieu, tient ferme sur ses positions canoniques.
Vous savez que l’un des facteurs qui ont incité Constantinople à s’immiscer dans les affaires ukrainiennes, enfreignant toutes les règles canoniques existantes, a été la certitude que l’organisation du « concile de réunification et la légalisation des schismatiques, entraîneraient la chute de l’Église orthodoxe ukrainienne. Il suffisait soi-disant à Constantinople d’enclencher le processus, de légaliser les schismatiques pour que les hiérarques de l’Église orthodoxe ukrainienne accourent au « concile de réunification ». Cette idée a réellement tourné la tête du patriarche Bartholomée.
On l’a convaincu que cela accompli, les hiérarques orthodoxes de l’Église ukrainienne viendraient les uns après les autres à ce concile, qu’il n’y avait qu’à pousser un tout petit peu, car ils étaient déjà prêts. Des informations mensongères ont été répandues, comme quoi des dizaines de hiérarques soutenaient déjà le « concile de réunification ». Pendant ma rencontre avec le patriarche Bartholomée, il m’a laissé entendre qu’une « grande partie de votre épiscopat soutient le concile », ce à quoi je lui ai répondu que c’était un mensonge, que, d’après mes renseignements, il s’agissait seulement de deux ou trois individus, dont j’ai caractérisé la personnalité. Cela n’a eu aucun effet sur lui, mais il en est pourtant allé comme je l’avais dit, et encore, même pas trois, mais deux hiérarques, ceux-là mêmes que j’avais en vue. Le « concile de réunification » a été un échec total : il n’y a pas eu réunification, si ce n’est la réunification des schismatiques, et leur légalisation anti-canonique par un patriarche dont la juridiction ne s’étend pas à l’Ukraine et ne pouvait pas s’y étendre.
Mais les actes de Constantinople étonnent du point de vue du bon sens. Comment peut-on déclarer nulle la charte du patriarche Denis, datant de 1686 ? Quelqu’un en pleine possession de ses facultés mentales, qu’il appartienne aux autorités ecclésiastiques ou civiles, peut-il déclarer qu’un acte historique, de 300 ans d’ancienneté, est annulé ? Aristote, dans l’une de ses œuvres, cite Agathon, un tragédien du Ve siècle avant Jésus-Christ. Parlant des dieux païens, il a une pensée très intéressante, que Constantinople ferait bien de connaître. Cette idée est la suivante : « Il y a une seule chose dont Dieu même est privé, c’est de faire que ce qui a été fait ne l’ait pas été ». Personne n’a pouvoir sur ce qui a été, même Dieu. Or, l’année 1686 est une réalité d’où est partie toute une histoire.
Peut-on imaginer la Grande-Bretagne annulant l’Acte d’indépendance de l’Inde ? Admettons qu’un dirigeant fou s’y résolve, et alors ? L’Inde disparaîtra-t-elle pour autant ? L’état disparaîtrait, son économie, les rapports sociaux, la culture ? Ou alors s’il venait à l’esprit de quelqu’un en Grande-Bretagne, d’annuler le fait même de l’existence des États-Unis ? Car, dirait-on, cette guerre d’indépendance, l’apparition d’un état indépendant, tout cela n’est pas correct et nous allons annuler deux siècles et quelques d’histoire. Quelque chose changerait-il ? On ne ferait qu’en rire ! Il fallait vraiment le vouloir, pour s’engager dans cette situation caricaturale ! Car c’est bien de la caricature, mais ils l’ont fait. Nous sommes en pleine tragi-comédie, parce qu’il n’est tout simplement pas possible d’analyser rationnellement tout ce qu’a fait Constantinople.
Naturellement, nous avons réagi. Nous avons rompu la communion. L’Église n’a pas d’autre moyen pour arrêter le schisme, que de se protéger elle-même du schisme. C’est pourquoi la décision de rompre la communion eucharistique est une décision salutaire pour l’intégrité de l’Église orthodoxe, motivée par le désir de se protéger du schisme, de son influence délétère. Nous avons pris cette décision pour préserver notre intégrité. L’Église n’a pas d’autre moyen. C’est pourquoi lorsqu’on nous dit : « n’allez-vous pas trop loin ? », c’est une question qui renvoie à notre raport au droit canon dans la vie de l’Église, sachant que l’Église ne dispose pas d’autre moyen. J’aimerais remercier cordialement nos hiérarques pour leur soutien à cette décision du Saint-Synode de notre Église. Vous savez que, dans les métropoles, des assemblées épiscopales, des conseils métropolitains, des conseils diocésains se réunissent pour discuter de la décision prise par l’Église. Aujourd’hui, nous sommes très lartement soutenus par l’épiscopat, par le clergé et par les fidèles.
Je parle des afflictions, mais, comme dit le sage, cela passera aussi. L’organisme ecclésial qui se bâtit actuellement en Ukraine n’est absolument pas viable. Les gens du monde ne peuvent pas le comprendre, mais les gens d’Église le voient bien. Nous le comprenons particulièrement bien, dans l’Église orthodoxe russe. En effet, ce qui s’est passé après la révolution se répète aujourd’hui littéralement en Ukraine. La situation ukrainienne est le reflet de la politique des autorités révolutionnaires de l’Union soviétique, dont l’objectif était de détruire l’Église orthodoxe russe. A l’époque aussi, les autorités avaient initié un schisme rénovateur. Ce schisme était une mesure monstrueusement dangereuse prise par les autorités soviétiques. Ce schisme, initié de l’extérieur, fut réalisé par des ecclésiastiques, non seulement par des prêtres, mais aussi par des évêques. Beaucoup de hiérarques soutirent, à l’époque, l’idée du schisme rénovateur.
Le patriarche Tikhon se retrouva isolé, pratiquement seul, et c’est ce moment que choisit Constantinople pour légaliser les schismatiques ! Le patriarche de Constantinople exigea du patriarche Tikhon qu’il se retirât et remît le pouvoir à « la haute direction ecclésiastique ». Toute la politique réelle de Constantinople, par l’intermédiaire de son représentant permanent à Moscou, avait pour objectif, comme vous le savez, de soutenir les schismatiques, et de lutter contre l’Église canonique. Et que dire des objectifs élevés de Constantinople : s’assurer l’usage de quelques biens immobiliers pour en tirer des profits commerciaux. Cela reflète bien, comme dans un miroir, ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine avec la création d’une stavropégie.
Nous sommes passés par là, nous savons que ce fut une grande épreuve. Mais, finalement, l’Église de Dieu en est sortie victorieuse. C’est pourquoi, regardant ce qui s’est passé et ce qui se passe en Ukraine à travers le prisme de notre propre expérience, nous pouvons dire que cette histoire se terminera de la même façon que celle de l’église vivante en Union soviétique. Parce que les forces vives de l’Église, celles qui ont la grâce, la force de Dieu, sont plus puissantes que la plus grande force humaine. Le Seigneur est présent dans l’Église, l’Esprit Saint est présent. Je suis reconnaissant au peuple d’Ukraine, au clergé, à l’épiscopat qui s’est aujourd’hui groupé autour du béatissime métropolite Onuphre. Et cette unité, indiscutablement, permet de garantir que les forces du mal ne pourront détruire le corps de l’Église orthodoxe en Ukraine, empreint de la grâce.
La loi sur la modification de la dénomination de l’Église a été adoptée, comme vous le savez. Cette loi est parfaitement insensée du point de vue du droit contemporain et des principes modernes sur les rapports entre l’état et les organisations religieuses. Dans tous les pays occidentaux, dans tous les pays sécularisés, sur lesquels se rangent l’Ukraine, la dénomination des organisations religieuses ne concerne pas l’état, c’est l’affaire de l’organisation religieuse elle-même. Tel est le principe, on doit seulement veiller à ce qu’il n’y ait pas répétition, afin d’éviter les confusions en terme de personnes juridiques. Tout le reste ne concerne que l’organisation religieuse elle-même.
Comme vous le savez, j’ai travaillé au conseil œcuménique des églises. De temps en temps, le sujet de la dénomination des organisations religieuses qui entraient ou souhaitaient entrer au Conseil œcuménique des églises était soulevé. La question était résolue simplement : l’association religieuse doit être dénommée au Conseil œcuménique des églises telle qu’elle se dénomme elle-même. Un principe ordinaire, rien de nouveau. Mais lorsque l’état se mêle d’inventer des dénominations pour une organisation religieuse, et ce avec la volonté évidente de la discriminer pour, finalement, la détruire, c’est une atteinte à tous les droits et à toutes les lois admis dans la société civilisée.
Redisons-le encore une fois : puisqu’il existe, comme on le voit, une volonté de détruire l’Église orthodoxe en Ukraine, émanant, notamment, de l’extérieur, tous les moyens sont bons pour y parvenir. Le fait que le monde se taise en témoigne. Nous devons en tirer les conclusions, notamment sur les contes dont on nous a bercés pendant des années sur la primauté du droit, sur les droits de l’homme, sur la liberté religieuse et sur tout ce qui était encore récemment considéré comme une valeur fondamentale et constituante de l’état moderne et des rapports humains dans la société contemporaine.
Ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine aura, indubitablement, des conséquences très dangeureuses dans la vie de nombreux pays. Ce qui se passe en Ukraine peut servir de précédent. Cela veut dire que les facteurs qui ont soutenu la paix interreligieuse, la liberté religieuse, les vrais droits de l’homme, selon toute vraisemblance, cesseront d’être intouchables, particulièrement si ces valeurs en gênent certains pour parvenir à leurs fins politiques. Les évènements qui se sont produits sont très dangereux non seulement pour l’Ukraine, mais, je dirais même, pour le monde entier. Parce que l’Ukraine peut servir de précédent, de modèle sur la façon dont on peut facilement se débarasser de n’importe quelle loi, de n’importe quelles normes, de n’importe quels droits de l’homme, si cela est nécessaire aux grands de ce monde.
En réponse à tout cela, je tiens à dire encore une fois que nous appelons tout le monde à prier, à travailler ensemble et à soutenir l’Église orthodoxe ukrainienne. Nous prions pour que le Seigneur préserve l’Église orthodoxe ukrainienne dans Sa grâce, pour qu’Il fasse revenir le peuple à la raison, pour que les gens sachent distinguer la politique de la foi, et, surtout, pour que personne ne doute que c’est dans l’Église orthodoxe ukrainienne que le Saint-Esprit est présent, que les sacrements s’accomplissent et que les gens se sauvent.
C’est pour cela, au nom de la présence de Dieu dans l’histoire humaine, au nom de l’action de l’Esprit saint par l’Église dans les hommes que l’Église supporte aujourd’hui diffamations et persécutions. Mais, comme le montre l’histoire, la fin est toujours la même : l’Église sort victorieuse de toutes ces épreuves. Non parce qu’elle est forte, mais parce que l’Esprit Saint vit et agit en elle. C’est pourquoi je vous appelle encore une fois à prier, à garder en mémoire ce qui se passe dans notre sœur l’Ukraine.
Intervenant récemment à la télévision, je me suis déjà posé la question : comment le monde aurait-il réagi si le président de la Fédération de Russie avait dirigé le Concile local de l’Église orthodoxe russe ou avait présenté un hiérarque quelconque de l’Église au monde entier et au public au nom du Concile. On voit d’ici quelle aurait été la réaction ! Dans le cas présent, au contraire, le silence est absolu et total ; on peut donc fouler aux pieds les droits fondamentaux, on peut enfreindre les lois pour atteindre un objectif politique concret. Or, l’objectif politique a été très clairement formulé, notamment par les représentants plénipotentiaires des États-Unis, qui travaillent en Ukraine, ainsi que par les représentants des autorités ukrainiennes eux-mêmes : il faut rompre le dernier lien unissant nos peuples, un lien qui est spirituel.
Nous sommes témoins d’une catastrophe civilisationnelle. Il n’y a jamais rien eu qui ressemble à cette ingérence brutale et à découvert dans les affaires de l’Église, si ce n’est, peut-être, durant les époques de persécutions par lesquelles notre Église est passée. C’est pourquoi les évènements qui se produisent aujourd’hui en terre ukrainienne assombrissent l’âme, mais, d’un autre côté, nous incitent à intensifier notre prière. Je vous demande à vous tous, frères, ainsi qu’au clergé dont vous avez la charge, de prier, aussi bien à l’église qu’en privé, pour Sa Béatitude le métropolite Onuphre, pour l’épiscopat de notre Église qui, par la grâce de Dieu, tient ferme sur ses positions canoniques.
Vous savez que l’un des facteurs qui ont incité Constantinople à s’immiscer dans les affaires ukrainiennes, enfreignant toutes les règles canoniques existantes, a été la certitude que l’organisation du « concile de réunification et la légalisation des schismatiques, entraîneraient la chute de l’Église orthodoxe ukrainienne. Il suffisait soi-disant à Constantinople d’enclencher le processus, de légaliser les schismatiques pour que les hiérarques de l’Église orthodoxe ukrainienne accourent au « concile de réunification ». Cette idée a réellement tourné la tête du patriarche Bartholomée.
On l’a convaincu que cela accompli, les hiérarques orthodoxes de l’Église ukrainienne viendraient les uns après les autres à ce concile, qu’il n’y avait qu’à pousser un tout petit peu, car ils étaient déjà prêts. Des informations mensongères ont été répandues, comme quoi des dizaines de hiérarques soutenaient déjà le « concile de réunification ». Pendant ma rencontre avec le patriarche Bartholomée, il m’a laissé entendre qu’une « grande partie de votre épiscopat soutient le concile », ce à quoi je lui ai répondu que c’était un mensonge, que, d’après mes renseignements, il s’agissait seulement de deux ou trois individus, dont j’ai caractérisé la personnalité. Cela n’a eu aucun effet sur lui, mais il en est pourtant allé comme je l’avais dit, et encore, même pas trois, mais deux hiérarques, ceux-là mêmes que j’avais en vue. Le « concile de réunification » a été un échec total : il n’y a pas eu réunification, si ce n’est la réunification des schismatiques, et leur légalisation anti-canonique par un patriarche dont la juridiction ne s’étend pas à l’Ukraine et ne pouvait pas s’y étendre.
Mais les actes de Constantinople étonnent du point de vue du bon sens. Comment peut-on déclarer nulle la charte du patriarche Denis, datant de 1686 ? Quelqu’un en pleine possession de ses facultés mentales, qu’il appartienne aux autorités ecclésiastiques ou civiles, peut-il déclarer qu’un acte historique, de 300 ans d’ancienneté, est annulé ? Aristote, dans l’une de ses œuvres, cite Agathon, un tragédien du Ve siècle avant Jésus-Christ. Parlant des dieux païens, il a une pensée très intéressante, que Constantinople ferait bien de connaître. Cette idée est la suivante : « Il y a une seule chose dont Dieu même est privé, c’est de faire que ce qui a été fait ne l’ait pas été ». Personne n’a pouvoir sur ce qui a été, même Dieu. Or, l’année 1686 est une réalité d’où est partie toute une histoire.
Peut-on imaginer la Grande-Bretagne annulant l’Acte d’indépendance de l’Inde ? Admettons qu’un dirigeant fou s’y résolve, et alors ? L’Inde disparaîtra-t-elle pour autant ? L’état disparaîtrait, son économie, les rapports sociaux, la culture ? Ou alors s’il venait à l’esprit de quelqu’un en Grande-Bretagne, d’annuler le fait même de l’existence des États-Unis ? Car, dirait-on, cette guerre d’indépendance, l’apparition d’un état indépendant, tout cela n’est pas correct et nous allons annuler deux siècles et quelques d’histoire. Quelque chose changerait-il ? On ne ferait qu’en rire ! Il fallait vraiment le vouloir, pour s’engager dans cette situation caricaturale ! Car c’est bien de la caricature, mais ils l’ont fait. Nous sommes en pleine tragi-comédie, parce qu’il n’est tout simplement pas possible d’analyser rationnellement tout ce qu’a fait Constantinople.
Naturellement, nous avons réagi. Nous avons rompu la communion. L’Église n’a pas d’autre moyen pour arrêter le schisme, que de se protéger elle-même du schisme. C’est pourquoi la décision de rompre la communion eucharistique est une décision salutaire pour l’intégrité de l’Église orthodoxe, motivée par le désir de se protéger du schisme, de son influence délétère. Nous avons pris cette décision pour préserver notre intégrité. L’Église n’a pas d’autre moyen. C’est pourquoi lorsqu’on nous dit : « n’allez-vous pas trop loin ? », c’est une question qui renvoie à notre raport au droit canon dans la vie de l’Église, sachant que l’Église ne dispose pas d’autre moyen. J’aimerais remercier cordialement nos hiérarques pour leur soutien à cette décision du Saint-Synode de notre Église. Vous savez que, dans les métropoles, des assemblées épiscopales, des conseils métropolitains, des conseils diocésains se réunissent pour discuter de la décision prise par l’Église. Aujourd’hui, nous sommes très lartement soutenus par l’épiscopat, par le clergé et par les fidèles.
Je parle des afflictions, mais, comme dit le sage, cela passera aussi. L’organisme ecclésial qui se bâtit actuellement en Ukraine n’est absolument pas viable. Les gens du monde ne peuvent pas le comprendre, mais les gens d’Église le voient bien. Nous le comprenons particulièrement bien, dans l’Église orthodoxe russe. En effet, ce qui s’est passé après la révolution se répète aujourd’hui littéralement en Ukraine. La situation ukrainienne est le reflet de la politique des autorités révolutionnaires de l’Union soviétique, dont l’objectif était de détruire l’Église orthodoxe russe. A l’époque aussi, les autorités avaient initié un schisme rénovateur. Ce schisme était une mesure monstrueusement dangereuse prise par les autorités soviétiques. Ce schisme, initié de l’extérieur, fut réalisé par des ecclésiastiques, non seulement par des prêtres, mais aussi par des évêques. Beaucoup de hiérarques soutirent, à l’époque, l’idée du schisme rénovateur.
Le patriarche Tikhon se retrouva isolé, pratiquement seul, et c’est ce moment que choisit Constantinople pour légaliser les schismatiques ! Le patriarche de Constantinople exigea du patriarche Tikhon qu’il se retirât et remît le pouvoir à « la haute direction ecclésiastique ». Toute la politique réelle de Constantinople, par l’intermédiaire de son représentant permanent à Moscou, avait pour objectif, comme vous le savez, de soutenir les schismatiques, et de lutter contre l’Église canonique. Et que dire des objectifs élevés de Constantinople : s’assurer l’usage de quelques biens immobiliers pour en tirer des profits commerciaux. Cela reflète bien, comme dans un miroir, ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine avec la création d’une stavropégie.
Nous sommes passés par là, nous savons que ce fut une grande épreuve. Mais, finalement, l’Église de Dieu en est sortie victorieuse. C’est pourquoi, regardant ce qui s’est passé et ce qui se passe en Ukraine à travers le prisme de notre propre expérience, nous pouvons dire que cette histoire se terminera de la même façon que celle de l’église vivante en Union soviétique. Parce que les forces vives de l’Église, celles qui ont la grâce, la force de Dieu, sont plus puissantes que la plus grande force humaine. Le Seigneur est présent dans l’Église, l’Esprit Saint est présent. Je suis reconnaissant au peuple d’Ukraine, au clergé, à l’épiscopat qui s’est aujourd’hui groupé autour du béatissime métropolite Onuphre. Et cette unité, indiscutablement, permet de garantir que les forces du mal ne pourront détruire le corps de l’Église orthodoxe en Ukraine, empreint de la grâce.
La loi sur la modification de la dénomination de l’Église a été adoptée, comme vous le savez. Cette loi est parfaitement insensée du point de vue du droit contemporain et des principes modernes sur les rapports entre l’état et les organisations religieuses. Dans tous les pays occidentaux, dans tous les pays sécularisés, sur lesquels se rangent l’Ukraine, la dénomination des organisations religieuses ne concerne pas l’état, c’est l’affaire de l’organisation religieuse elle-même. Tel est le principe, on doit seulement veiller à ce qu’il n’y ait pas répétition, afin d’éviter les confusions en terme de personnes juridiques. Tout le reste ne concerne que l’organisation religieuse elle-même.
Comme vous le savez, j’ai travaillé au conseil œcuménique des églises. De temps en temps, le sujet de la dénomination des organisations religieuses qui entraient ou souhaitaient entrer au Conseil œcuménique des églises était soulevé. La question était résolue simplement : l’association religieuse doit être dénommée au Conseil œcuménique des églises telle qu’elle se dénomme elle-même. Un principe ordinaire, rien de nouveau. Mais lorsque l’état se mêle d’inventer des dénominations pour une organisation religieuse, et ce avec la volonté évidente de la discriminer pour, finalement, la détruire, c’est une atteinte à tous les droits et à toutes les lois admis dans la société civilisée.
Redisons-le encore une fois : puisqu’il existe, comme on le voit, une volonté de détruire l’Église orthodoxe en Ukraine, émanant, notamment, de l’extérieur, tous les moyens sont bons pour y parvenir. Le fait que le monde se taise en témoigne. Nous devons en tirer les conclusions, notamment sur les contes dont on nous a bercés pendant des années sur la primauté du droit, sur les droits de l’homme, sur la liberté religieuse et sur tout ce qui était encore récemment considéré comme une valeur fondamentale et constituante de l’état moderne et des rapports humains dans la société contemporaine.
Ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine aura, indubitablement, des conséquences très dangeureuses dans la vie de nombreux pays. Ce qui se passe en Ukraine peut servir de précédent. Cela veut dire que les facteurs qui ont soutenu la paix interreligieuse, la liberté religieuse, les vrais droits de l’homme, selon toute vraisemblance, cesseront d’être intouchables, particulièrement si ces valeurs en gênent certains pour parvenir à leurs fins politiques. Les évènements qui se sont produits sont très dangereux non seulement pour l’Ukraine, mais, je dirais même, pour le monde entier. Parce que l’Ukraine peut servir de précédent, de modèle sur la façon dont on peut facilement se débarasser de n’importe quelle loi, de n’importe quelles normes, de n’importe quels droits de l’homme, si cela est nécessaire aux grands de ce monde.
En réponse à tout cela, je tiens à dire encore une fois que nous appelons tout le monde à prier, à travailler ensemble et à soutenir l’Église orthodoxe ukrainienne. Nous prions pour que le Seigneur préserve l’Église orthodoxe ukrainienne dans Sa grâce, pour qu’Il fasse revenir le peuple à la raison, pour que les gens sachent distinguer la politique de la foi, et, surtout, pour que personne ne doute que c’est dans l’Église orthodoxe ukrainienne que le Saint-Esprit est présent, que les sacrements s’accomplissent et que les gens se sauvent.
C’est pour cela, au nom de la présence de Dieu dans l’histoire humaine, au nom de l’action de l’Esprit saint par l’Église dans les hommes que l’Église supporte aujourd’hui diffamations et persécutions. Mais, comme le montre l’histoire, la fin est toujours la même : l’Église sort victorieuse de toutes ces épreuves. Non parce qu’elle est forte, mais parce que l’Esprit Saint vit et agit en elle. C’est pourquoi je vous appelle encore une fois à prier, à garder en mémoire ce qui se passe dans notre sœur l’Ukraine.
Le Conseil des ministres de l'Irak a porté le jour de Noël dans la liste des fêtes officielles du pays.
Il est précisé dans le communiqué publié par le gouvernement: "Noël devient une fête nationale sur l'ensemble du territoire national. Nous félicitons tous nos citoyens chrétiens ainsi que tous ceux dans le monde qui célèbrent Noël le 25 décembre.
1,4 millions de chrétiens résidaient dans le pays en 2003 A la suite d'une guerre destructrice leur nombre s'est réduit à 300.000 De nombreux sanctuaires et lieux saints ont été détruits.
Il est précisé dans le communiqué publié par le gouvernement: "Noël devient une fête nationale sur l'ensemble du territoire national. Nous félicitons tous nos citoyens chrétiens ainsi que tous ceux dans le monde qui célèbrent Noël le 25 décembre.
1,4 millions de chrétiens résidaient dans le pays en 2003 A la suite d'une guerre destructrice leur nombre s'est réduit à 300.000 De nombreux sanctuaires et lieux saints ont été détruits.
Restauration de Mar Behnam : fin du gros oeuvre !
Fondé au IVᵉ siècle, saccagé en 2015 par Daech, le monastère de Mar Behnam, en Irak, revient de loin. À l’occasion de la fête de saint Behnam et de sa sœur Sarah, célébrés ce lundi 10 décembre dans le pays, Aleteia s’est intéressé à la formidable histoire de ce lieu de pèlerinage commun aux chrétiens, musulmans et yézidis ainsi qu’aux travaux de reconstruction entrepris par l’association Fraternité en Irak.
« Le mausolée de Mar Behnam date du IVᵉ siècle et la plus grosse partie de l’édifice a été reconstruit au XIIe siècle. Mais en 2015, Daech a tout dynamité », raconte à Aleteia Laure de Beaurepaire. Architecte de formation, elle a rejoint l’association Fraternité en Irak afin de restaurer le sanctuaire de Mar Behnam.
« C’est un lieu de pèlerinage commun aux musulmans, aux chrétiens et aux yézidis », commente la jeune femme. Qui étaient Mar (Saints) Behnam et Sarah à qui l’édifice est consacré ? « Ce sont deux des saints les plus vénérés d’Irak », détaille Laure de Beaurepaire. « La tradition raconte qu’au IVe siècle, Behnam, le fils d’un roi de la région, s’est converti au christianisme ainsi que sa sœur, Sarah. Cette dernière aurait été miraculeusement guérit de la lèpre avoir reçu le baptême ». Mais fou de rage, leur père les fit assassiner… avant de se faire baptiser à son tour. En signe de repentir, il fit bâtir ce fameux mausolée.
600 mètres cubes de gravats minutieusement fouillés
L’archevêque de Mossoul, Mgr Moshe, a fait de sa reconstruction une priorité. Guillaume de Beaurepaire, également architecte, est sur place depuis deux ans. Mais les travaux n’ont véritablement commencé qu’à l’été 2017. Il a d’abord fallu enlever les gravats et les trier minutieusement : quelque 600 mètres cubes de gravats ont ainsi été fouillés afin de retrouver les éléments du mausolée.
Une fois ces étapes réalisées, place au second œuvre : poser le dallage au sol, les enduits au mur, poser les pierres de parement sur les murs de soutènement… « Il restera quelques travaux à faire début janvier mais tout est en place pour célébrer saint Behnam et sa sœur Sarah ce 10 décembre », se réjouit Laure de Beaurepaire. SUITE
Fondé au IVᵉ siècle, saccagé en 2015 par Daech, le monastère de Mar Behnam, en Irak, revient de loin. À l’occasion de la fête de saint Behnam et de sa sœur Sarah, célébrés ce lundi 10 décembre dans le pays, Aleteia s’est intéressé à la formidable histoire de ce lieu de pèlerinage commun aux chrétiens, musulmans et yézidis ainsi qu’aux travaux de reconstruction entrepris par l’association Fraternité en Irak.
« Le mausolée de Mar Behnam date du IVᵉ siècle et la plus grosse partie de l’édifice a été reconstruit au XIIe siècle. Mais en 2015, Daech a tout dynamité », raconte à Aleteia Laure de Beaurepaire. Architecte de formation, elle a rejoint l’association Fraternité en Irak afin de restaurer le sanctuaire de Mar Behnam.
« C’est un lieu de pèlerinage commun aux musulmans, aux chrétiens et aux yézidis », commente la jeune femme. Qui étaient Mar (Saints) Behnam et Sarah à qui l’édifice est consacré ? « Ce sont deux des saints les plus vénérés d’Irak », détaille Laure de Beaurepaire. « La tradition raconte qu’au IVe siècle, Behnam, le fils d’un roi de la région, s’est converti au christianisme ainsi que sa sœur, Sarah. Cette dernière aurait été miraculeusement guérit de la lèpre avoir reçu le baptême ». Mais fou de rage, leur père les fit assassiner… avant de se faire baptiser à son tour. En signe de repentir, il fit bâtir ce fameux mausolée.
600 mètres cubes de gravats minutieusement fouillés
L’archevêque de Mossoul, Mgr Moshe, a fait de sa reconstruction une priorité. Guillaume de Beaurepaire, également architecte, est sur place depuis deux ans. Mais les travaux n’ont véritablement commencé qu’à l’été 2017. Il a d’abord fallu enlever les gravats et les trier minutieusement : quelque 600 mètres cubes de gravats ont ainsi été fouillés afin de retrouver les éléments du mausolée.
Une fois ces étapes réalisées, place au second œuvre : poser le dallage au sol, les enduits au mur, poser les pierres de parement sur les murs de soutènement… « Il restera quelques travaux à faire début janvier mais tout est en place pour célébrer saint Behnam et sa sœur Sarah ce 10 décembre », se réjouit Laure de Beaurepaire. SUITE
Chers amis, le père Philippe Riabykh, recteur de l'église de Tous les Saints à Strasbourg vous invite tous à la première liturgie et à la consécration de l'église qui sera célébrée le 23 décembre 2018 par Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse accompagné du père Maxime Politov, secrétaire de l'administration diocésaine, du protodiacre Nicolas Rehbinder et du lecteur Daniel Naberejny.
Дорогие друзья, настоятель храма в честь Всех Святых в Страсбурге игумен Филипп Рябых приглашает всех на малое освящение и на первую литургию, которые состоятся в новосооруженном храме 23 декабря 2018 года.
Освящение совершит епископ Корсунский Нестор. В торжествах также примет участие делегация Корсунской епархии в составе секретаря епархиального управления иерея Максима Политова, соборного протодиакона Николая Ребиндера и чтеца Даниила Набережного.
Дорогие друзья, настоятель храма в честь Всех Святых в Страсбурге игумен Филипп Рябых приглашает всех на малое освящение и на первую литургию, которые состоятся в новосооруженном храме 23 декабря 2018 года.
Освящение совершит епископ Корсунский Нестор. В торжествах также примет участие делегация Корсунской епархии в составе секретаря епархиального управления иерея Максима Политова, соборного протодиакона Николая Ребиндера и чтеца Даниила Набережного.
PREMIÈRE ÉTAPE DE L’OFFENSIVE MENÉE PAR LE GOUVERNEMENT UKRAINIEN POUR DÉTRUIRE CETTE ÉGLISE CANONIQUE: LA PRIVER DE SON NOM!
Le gouvernement de Kiev développe à marche forcée son offensive contre l’EOU: cinq jours après le pseudo-concile unifiant les schismatiques, largement minoritaires en terme de fidèles et de paroisses, la Rada (parlement ukrainien) adopte le 20 décembre, une loi exigeant de l’UOC-MP qu’elle change de nom et ne puisse plus s’appeler Église orthodoxe ukrainienne, malgré la prière de 2000 fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne canonique devant le parlement pour que ce vote n’ait pas lieu (cf. illustrations).
Une bagarre a éclaté dans le parlement mais, ignorant les remous et l’appel de UOC-MP à opposer son droit de veto sur cette loi, le président Porochenko s’est au contraire empressé de promulguer la loi dans la foulée, dès le 22 décembre.
Le gouvernement de Kiev développe à marche forcée son offensive contre l’EOU: cinq jours après le pseudo-concile unifiant les schismatiques, largement minoritaires en terme de fidèles et de paroisses, la Rada (parlement ukrainien) adopte le 20 décembre, une loi exigeant de l’UOC-MP qu’elle change de nom et ne puisse plus s’appeler Église orthodoxe ukrainienne, malgré la prière de 2000 fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne canonique devant le parlement pour que ce vote n’ait pas lieu (cf. illustrations).
Une bagarre a éclaté dans le parlement mais, ignorant les remous et l’appel de UOC-MP à opposer son droit de veto sur cette loi, le président Porochenko s’est au contraire empressé de promulguer la loi dans la foulée, dès le 22 décembre.
LES BUTS DE CETTE MANŒUVRE:
1. FACILITER LA SPOLIATION: l’Église devra refaire l’enregistrement de tous ses biens immobiliers, ouvrant la porte aux refus d’enregistrements permettant aux autorités de dépouiller légalement l’Église de ses biens.
2. LA PROPAGANDE en privant l’UOC-MP de son nom "ukrainien", le pouvoir la rejette du côté de «l’État agresseur», renforçant sa rhétorique délirante et la désignant à la vindicte des groupes ultra-nationalistes et néo-nazis ukrainiens è la manœuvre dans le pays depuis 2013.
MÉPRIS DE LA CONSTITUTION
Le département juridique de l’ÉOU a souligné que « cette loi n’est pas compatible avec la constitution ukrainienne, la déclaration des droits de l’homme et la convention pour la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales», dénonçant une immixtion de l’État dans les affaires de l’Église qui pouvait "avoir des conséquences imprévisibles dans la société ukrainienne".
Et au sein même de la Rada, le comité d’experts du parlement a estimé que cette loi viole la constitution ukrainienne: «Les nouveautés suggérées semblent manquer de motivation et de raisons et vont au-delà des limites stipulées dans les dispositions pertinentes de l’article 35 de la Constitution ukrainienne et de la loi sur la liberté de conscience et les organisations religieuses», a déclaré le département des experts dans ses conclusions.
Le problème est que les conclusions de ces experts ne sont pas contraignantes et la promulgation de la loi par le président montre le peu d’importance que les autorités accordent à leur propre constitution.
Il est à craindre que, ne pouvant plus recourir au droit, les fidèles doivent faire usage de la force pour faire valoir leurs droits. La guerre de religion en Ukraine aura alors commencé!
V. Golovanow
Sources: Interfax
https://foma.ru/okolo-2-tyisyach-veruyushhih-molyatsya-u-radyi-protiv-pereimenovaniya-ukrainskoy-pravoslavnoy-tserkvi.html
https://orthodoxie.com/une-premiere-loi-discriminatoire-a-legard-de-leglise-orthodoxe-dukraine-a-ete-votee-hier-par-le-parlement-ukrainien/
1. FACILITER LA SPOLIATION: l’Église devra refaire l’enregistrement de tous ses biens immobiliers, ouvrant la porte aux refus d’enregistrements permettant aux autorités de dépouiller légalement l’Église de ses biens.
2. LA PROPAGANDE en privant l’UOC-MP de son nom "ukrainien", le pouvoir la rejette du côté de «l’État agresseur», renforçant sa rhétorique délirante et la désignant à la vindicte des groupes ultra-nationalistes et néo-nazis ukrainiens è la manœuvre dans le pays depuis 2013.
MÉPRIS DE LA CONSTITUTION
Le département juridique de l’ÉOU a souligné que « cette loi n’est pas compatible avec la constitution ukrainienne, la déclaration des droits de l’homme et la convention pour la défense des droits de l’homme et des libertés fondamentales», dénonçant une immixtion de l’État dans les affaires de l’Église qui pouvait "avoir des conséquences imprévisibles dans la société ukrainienne".
Et au sein même de la Rada, le comité d’experts du parlement a estimé que cette loi viole la constitution ukrainienne: «Les nouveautés suggérées semblent manquer de motivation et de raisons et vont au-delà des limites stipulées dans les dispositions pertinentes de l’article 35 de la Constitution ukrainienne et de la loi sur la liberté de conscience et les organisations religieuses», a déclaré le département des experts dans ses conclusions.
Le problème est que les conclusions de ces experts ne sont pas contraignantes et la promulgation de la loi par le président montre le peu d’importance que les autorités accordent à leur propre constitution.
Il est à craindre que, ne pouvant plus recourir au droit, les fidèles doivent faire usage de la force pour faire valoir leurs droits. La guerre de religion en Ukraine aura alors commencé!
V. Golovanow
Sources: Interfax
https://foma.ru/okolo-2-tyisyach-veruyushhih-molyatsya-u-radyi-protiv-pereimenovaniya-ukrainskoy-pravoslavnoy-tserkvi.html
https://orthodoxie.com/une-premiere-loi-discriminatoire-a-legard-de-leglise-orthodoxe-dukraine-a-ete-votee-hier-par-le-parlement-ukrainien/
Le patriarche de Moscou Cyrille a adressé un message aux primats des Églises orthodoxes locales, les exhortant à ne pas entrer en communion avec la nouvelle « Église orthodoxe d’Ukraine »
Le patriarche Cyrille a informé les primats que, le 15 décembre 2018 à Kiev, avec la participation et sous le patronage direct des autorités gouvernementales d’Ukraine a eu lieu une réunion de « hiérarques », du « clergé » et de laïcs des deux groupes schismatiques ukrainiens.
Constantinople Patriarchate is accomplice to persecution of Ukrainian Orthodox Church - Patriarch Kirill
Les participants de ce conciliabule illégal, qui ont siégé en l’église historique Sainte-Sophie de Kiev, se sont auto-proclamés « Concile de réunification ». En réalité, cette soi-disant réunification s’est terminée par la fusion des deux organisations schismatiques, le « Patriarcat de Kiev » et « l’Église orthodoxe autocéphale d’Ukraine ». « Or, l’Église orthodoxe canonique d’Ukraine, présidée par S.B. le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Onuphre, reconnue dans tout le monde orthodoxe, a refusé, conformément à la décision de son Saint-Synode du 7 décembre, de participer à l’événement en question, le considérant comme « une réunion illégale ».
Le patriarche Cyrille a informé les primats que, le 15 décembre 2018 à Kiev, avec la participation et sous le patronage direct des autorités gouvernementales d’Ukraine a eu lieu une réunion de « hiérarques », du « clergé » et de laïcs des deux groupes schismatiques ukrainiens.
Constantinople Patriarchate is accomplice to persecution of Ukrainian Orthodox Church - Patriarch Kirill
Les participants de ce conciliabule illégal, qui ont siégé en l’église historique Sainte-Sophie de Kiev, se sont auto-proclamés « Concile de réunification ». En réalité, cette soi-disant réunification s’est terminée par la fusion des deux organisations schismatiques, le « Patriarcat de Kiev » et « l’Église orthodoxe autocéphale d’Ukraine ». « Or, l’Église orthodoxe canonique d’Ukraine, présidée par S.B. le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Onuphre, reconnue dans tout le monde orthodoxe, a refusé, conformément à la décision de son Saint-Synode du 7 décembre, de participer à l’événement en question, le considérant comme « une réunion illégale ».
Malgré les nombreux cas de pression sur ses archipasteurs, des 90 hiérarques constituant son épiscopat, seuls deux hiérarques ont participé au pseudo-concile, dont un évêque diocésain et un évêque vicaire. Par la décision du Saint-Synode de l’Église orthodoxe d’Ukraine du 17 décembre, les deux hiérarques, en raison de leur passage au schisme et à la violation flagrante de leur serment épiscopal, ont été libérés de leurs fonctions et interdits a divinis », a souligné le Primat de l’Église orthodoxe russe.
Le patriarche a fait remarquer que la réunion qui a eu lieu a confirmé le fait de l’immixtion manifeste de l’État dans la vie ecclésiale. Ainsi, le président P. Porochenko n’a pas seulement été présent à ce « concile », mais a siégé dans son présidium. Le président du parlement, A. Paroubyi, de confession gréco-catholique [uniate ndt] a également participé à l’événement, lui qui, le 17 décembre, a annoncé le vote, dans les très prochains jours, du projet de loi sur la privation du droit, pour l’Église orthodoxe d’Ukraine, de porter le nom qui est conforme à ses statuts.
« Le but de ce changement de nom est le réenregistrement de toutes les paroisses et monastères, l’invalidation des documents donnant à l’Église canonique des droits sur les églises et autres propriétés ecclésiales », a fait remarquer le patriarche Cyrille.
« À notre grande tristesse, contrairement aux saints canons et en violation des institutions ecclésiales, les représentants du Patriarcat de Constantinople ont participé à cette manifestation hostile à l’Église» a poursuivi le patriarche, ajoutant que « le métropolite de France Emmanuel présidait le concile des schismatiques, ayant à sa droite P. Porochenko, qui communie chez les gréco-catholiques, et à sa gauche, Philarète Denissenko, qui est excommunié par l’Église, ainsi que Macaire Maletitch, qui ne dispose pas de la succession apostolique. Le triste résultat de ce conciliabule illégal a été l’élection du « primat » de la soi-disant « Église orthodoxe d’Ukraine ». Celui-ci est le « hiérarque » schismatique du « Patriarcat de Kiev » auto-proclamé, S.P. Doumenko, qui a reçu ses pseudo-ordinations, et même sa « tonsure monastique » avec le nom d’Épiphane, des mains de Philarète Denissenko, destitué de son rang et anathématisé.
Le nouveau « primat » s’est empressé de déclarer publiquement que Philarète garderait à vie son titre de « patriarche d’honneur » et qu’il « nous aiderait à vie à développer l’Église locale ukrainienne une ». « L’acte d’une iniquité criante qui a été accompli, est présenté par les autorités civiles du pays et par l’Église de Constantinople comme la réunification de l’Orthodoxie ukrainienne », a souligné le patriarche Cyrille.
« Néanmoins, la réunification n’a en réalité pas eu lieu. Les schismatiques restent tels qu’ils étaient, hors de l’Église. Et même en se réunissant les uns avec les autres, ils restent comme précédemment une minorité sur la carte orthodoxe de l’Ukraine ». Le patriarche a encore mentionné que, conformément aux statistiques de l’État ukrainien, produite par le ministère de la culture de ce pays, l’Église orthodoxe canonique compte 12’348 paroisses, ce qui est deux fois supérieur à la quantité totale des paroisses qui constituent la nouvelle structure pseudo-ecclésiale. Le nombre des clercs de l’Église canonique d’Ukraine est de 10’424, le nombre des monastères, 211, tandis que le nombre des moines et moniales s’élève à 4’721.
« L’Église orthodoxe d’Ukraine est l’organisation religieuse la plus nombreuse du pays. Son épiscopat qui, au sein du Patriarcat de Moscou, dispose d’un statut de large auto-administration, s’est prononcé lors de l’Assemblée de ses évêques, qui a eu lieu le 13 novembre de cette année, pour la préservation de l’unité pluriséculaire avec l’Église russe », affirme le patriarche Cyrille, « or, le pouvoir ukrainien fait tout pour rompre ce lien historique » a-t-il précisé. Le primat a souligné que, en s’unissant entre eux, les schismatiques n’ont pas fait le pas le plus important, à savoir se repentir pour le péché de schisme et revenir dans l’Église qu’ils avaient quittée et de l’unité de laquelle ils s’étaient séparés. SUITE Orthodoxie.com
Le patriarche a fait remarquer que la réunion qui a eu lieu a confirmé le fait de l’immixtion manifeste de l’État dans la vie ecclésiale. Ainsi, le président P. Porochenko n’a pas seulement été présent à ce « concile », mais a siégé dans son présidium. Le président du parlement, A. Paroubyi, de confession gréco-catholique [uniate ndt] a également participé à l’événement, lui qui, le 17 décembre, a annoncé le vote, dans les très prochains jours, du projet de loi sur la privation du droit, pour l’Église orthodoxe d’Ukraine, de porter le nom qui est conforme à ses statuts.
« Le but de ce changement de nom est le réenregistrement de toutes les paroisses et monastères, l’invalidation des documents donnant à l’Église canonique des droits sur les églises et autres propriétés ecclésiales », a fait remarquer le patriarche Cyrille.
« À notre grande tristesse, contrairement aux saints canons et en violation des institutions ecclésiales, les représentants du Patriarcat de Constantinople ont participé à cette manifestation hostile à l’Église» a poursuivi le patriarche, ajoutant que « le métropolite de France Emmanuel présidait le concile des schismatiques, ayant à sa droite P. Porochenko, qui communie chez les gréco-catholiques, et à sa gauche, Philarète Denissenko, qui est excommunié par l’Église, ainsi que Macaire Maletitch, qui ne dispose pas de la succession apostolique. Le triste résultat de ce conciliabule illégal a été l’élection du « primat » de la soi-disant « Église orthodoxe d’Ukraine ». Celui-ci est le « hiérarque » schismatique du « Patriarcat de Kiev » auto-proclamé, S.P. Doumenko, qui a reçu ses pseudo-ordinations, et même sa « tonsure monastique » avec le nom d’Épiphane, des mains de Philarète Denissenko, destitué de son rang et anathématisé.
Le nouveau « primat » s’est empressé de déclarer publiquement que Philarète garderait à vie son titre de « patriarche d’honneur » et qu’il « nous aiderait à vie à développer l’Église locale ukrainienne une ». « L’acte d’une iniquité criante qui a été accompli, est présenté par les autorités civiles du pays et par l’Église de Constantinople comme la réunification de l’Orthodoxie ukrainienne », a souligné le patriarche Cyrille.
« Néanmoins, la réunification n’a en réalité pas eu lieu. Les schismatiques restent tels qu’ils étaient, hors de l’Église. Et même en se réunissant les uns avec les autres, ils restent comme précédemment une minorité sur la carte orthodoxe de l’Ukraine ». Le patriarche a encore mentionné que, conformément aux statistiques de l’État ukrainien, produite par le ministère de la culture de ce pays, l’Église orthodoxe canonique compte 12’348 paroisses, ce qui est deux fois supérieur à la quantité totale des paroisses qui constituent la nouvelle structure pseudo-ecclésiale. Le nombre des clercs de l’Église canonique d’Ukraine est de 10’424, le nombre des monastères, 211, tandis que le nombre des moines et moniales s’élève à 4’721.
« L’Église orthodoxe d’Ukraine est l’organisation religieuse la plus nombreuse du pays. Son épiscopat qui, au sein du Patriarcat de Moscou, dispose d’un statut de large auto-administration, s’est prononcé lors de l’Assemblée de ses évêques, qui a eu lieu le 13 novembre de cette année, pour la préservation de l’unité pluriséculaire avec l’Église russe », affirme le patriarche Cyrille, « or, le pouvoir ukrainien fait tout pour rompre ce lien historique » a-t-il précisé. Le primat a souligné que, en s’unissant entre eux, les schismatiques n’ont pas fait le pas le plus important, à savoir se repentir pour le péché de schisme et revenir dans l’Église qu’ils avaient quittée et de l’unité de laquelle ils s’étaient séparés. SUITE Orthodoxie.com
Le nom de Serge Karcevski (1884 – 1955) n’est pas connu du grand public. Et pourtant c’est un éminent linguiste, dont l’activité a marqué la première moitié du XXe siècle. Les évènements historiques ont fait que son nom a été rayé de la science soviétique parce qu’émigré et l’occident ne l’a pas vraiment accepté parce que son activité linguistique se basait surtout sur l’analyse de la langue russe.
En juillet 2018 à Moscou, les éditions Ridero avec le soutien de Planeta ont publié S.I. Karcevski Iz proshlogo, iz dalekogo (C’était il y a longtemps, c’était loin). Ce livre regroupe les écrits de Karcevski que nous avons découverts dans ses archives conservées à l’Université de Genève.
Ces essais littéraires ont tous un caractère biographique : c’est son arrivée et ses premiers jours dans un village vogoul où il est envoyé comme instituteur, son analyse des peuples sibériens au contact desquels il vit, un épisode de son passé révolutionnaire, deux billets de correspondant de guerre : les avions soviétiques bombardent les villes de Finlande, etc.
En juillet 2018 à Moscou, les éditions Ridero avec le soutien de Planeta ont publié S.I. Karcevski Iz proshlogo, iz dalekogo (C’était il y a longtemps, c’était loin). Ce livre regroupe les écrits de Karcevski que nous avons découverts dans ses archives conservées à l’Université de Genève.
Ces essais littéraires ont tous un caractère biographique : c’est son arrivée et ses premiers jours dans un village vogoul où il est envoyé comme instituteur, son analyse des peuples sibériens au contact desquels il vit, un épisode de son passé révolutionnaire, deux billets de correspondant de guerre : les avions soviétiques bombardent les villes de Finlande, etc.
Une partie de l’activité de S.I. Karcevski a été consacrée à l’édition. C’est ainsi qu’il a rassemblé des souvenirs d’enfants émigrés de Russie au moment de la révolution. En 1924, il les a publiés dans la revue L’École russe au-delà des frontières qu’il a créée et éditée. Jamais republiés depuis, ces souvenirs ont trouvé leur place dans Iz proshlogo, iz dalekogo.
ИЗ КНИГИ С. КАРЦЕВСКОГО
Воспоминания детей беженцев из России
В декабре 1923 г. по инициативе бывшего директора Русской гимназии в Моравской Тржебове (Чехословакия) А. П. Петрова среди учащихся была произведена своеобразная анкета: было предложено в течение двух часов написать «Мои воспоминания с 1917 года». Результаты получились настолько инте¬ресные, что Педагогическое Бюро обра¬тилось ко всем рус¬ским школам заграницей с предложением произвести на ме¬стах подобные же анкеты. В настоящее время материалы уже поступают в Бюро, и вскоре будут обработаны для печати проф. Б. Б. Зеньковским.
Помещаемые здесь страницы представляют собою извлече¬ний из материалов, собран-ных среди учащихся Русской ги¬мназии в Праге. 18 марта с. г. учащимся было предло-жено двухчасовое классное сочинение на тему «Мои воспоминания с 1917 г.». Учащимся не давалось никаких разъяснений, чтобы каким-ни¬будь образом не повлиять на направление их мыслей. Всего поступило к нам 134 «сочинения», Воспоминания, избранные нами для опубликования, представлялись нам наиболее ха¬рактерными !
Двухчасовой срок оказался слишком недостаточным. Почти ни¬кто не успел закончить своих воспоминаний, и авторы ограничились одним-двумя эпизодами из своей жизни. В тех редчайших слу¬чаях, когда воспоминания были доведены до конца, их по¬следние строки обыкновенно дышат чувством удовлетворения, что, наконец, все испытания и странствования кончились, и что благодаря гостеприимной Чехословакии, возможно приняться за учение и жить сколько-нибудь нормальной жизнью.
МЛАДШИЙ ВОЗРАСТ.
Точнее — те, кому в 1917—1918 гг. было 3—4—5 лет.
1. — Я помню, когда-то была война с немцами, а потом революция между собой.
…
6. — Я помню, как к нам в город пришли большевики. Большевики стали бить евреев и разграблять их имущество. Мне было очень жаль евреев.
…
11. — Мне приходилось спекулировать (спекуляцией на¬зывается товарообмен), так как был большой голод и зарабо¬танных денег отца не хватало, чтобы прокормить всю семью.
II. СРЕДНИЙ ВОЗРАCT
В 1917—1918 гг. авторам воспоминаний было 7–8 лет.
27. — 16 ноября 1917 г. вечером к нам прибежала одна знакомая и сказала, что большевики уже были у неё, и, наверное, скоро будут у нас. Мама уговорила папу уйти ночевать к одним знакомым. Ночью, в 2 часа пришли чрезвычайщики с обыском. Ничего особенного они у нас не нашли, к утру ушли, оставив засаду, чтобы, если папа придёт, арестовать его. Никого из нас они не выпускали из квартиры, когда, маме нужно было идти за покупками, ее провожали солдата. Брату всё-таки удалось уйти через чёрный ход, чтобы предупредить папу, что у нас сидит засада... Осенью папа уехал заграницу ... В 1920 т. мы поехали заграницу.
…
31. — В 1917 г. наша семья жила, в Р*. Нас, детей, воспитывала тогда мама с двумя бабушками. Папы с нами не было... Наш город... переходил из руки в руки... При грохоте пушек, беспрерывной стрельбе... весь наш дом трясся всем своим телом. По улицам то и дело можно было видеть огромные тяжело¬весные грузовики, нагруженные солдатами в полном вооруже¬нии, с ружьями, пулемётами, различными бомбами. Кучки та¬ких вооружённых солдат врывались в квартиры мирных жителей, грабя и отнимая все, что им попадалось на глаза. Эти люди не были похожи на обыкновенных людей. Они были до того разъярены, свирепы и жестоки, что никакое хищное животное не в состоянии сравниться с ними... Один раз, одна из таких диких шаек ворвалась к нам в квартиру...
32. — Мы отступали с Деникинской армией. И вот тут я впервые увидела грубых жестоких людей, которые заботились только о себе и готовы были убить вас если только им это было нужно.
…
III. СТАРШИЙ ВОЗРАСТ.
Это те, которым теперь от 16—17 до 20 лет, а в некоторых отдельных случаях и выше.
37. — В настоящее время я делю свою жизнь на два периода. Первый период это до 1917 г., золотая невозвратная пора детства. До 1917 г. я жил дома, в семье, под крылышком у матери. Я жил беззаботно, ни о чём не думал, ни о чём не за¬ботясь и не сталкиваясь с жизнью и людьми. В 1917 г. произошёл великий акт в стране, который сильно отразился на строе всей моей жизни. 1917 год произвёл ужаснейший перево¬рот и полную разруху нашего гнёздышка, о котором я вспоми¬наю с болью в сердце.
…
40. — Я помню первый день революции . С утра в городе было заметно волнение. Люди стремились к площадям, где пред¬полагались митинги. Я тогда смутно понимала значение этого дня, но вокруг чувствовалось что-то новое, радостное и неволь¬но сам заражался этой радостью и ожиданием чего-то боль¬шого, светлого в будущем. В доме у нас беспрерывно велись споры. Одни с иронией говорили, что все эта детская игрушка и долго не продержится, другие горячо защищали великое дело и верили, что простой игрушкой оно не было и не будет. Потом начались погромы... Затем как-то незаметно подошли большевики, и тут уж пошли всякие Продкомы, Совнаркомы и т. д.
...
Едва ли эти человеческие документы нуждаются в каких- либо комментариях. Они достаточно громко и вразумительно говорят сами за себя. Тут есть над чем подумать и психологу, и педагогу. — Учитель-словесник найдёт в этих воспоминаниях не мало интересного для наблюдения над детским языком, а также над отражением литературных влияний; наконец, он не сможет не обратить внимания на прекрасную передачу своих воспоминаний большинством молодых авторов , и невольно сравнит их с обычными казёнными «сочинениями»...
Но что ждёт эту молодёжь в будущем?
Книгу можно заказать по адресу : shop@planeta.ru; https://shop.planeta.ru
Воспоминания детей беженцев из России
В декабре 1923 г. по инициативе бывшего директора Русской гимназии в Моравской Тржебове (Чехословакия) А. П. Петрова среди учащихся была произведена своеобразная анкета: было предложено в течение двух часов написать «Мои воспоминания с 1917 года». Результаты получились настолько инте¬ресные, что Педагогическое Бюро обра¬тилось ко всем рус¬ским школам заграницей с предложением произвести на ме¬стах подобные же анкеты. В настоящее время материалы уже поступают в Бюро, и вскоре будут обработаны для печати проф. Б. Б. Зеньковским.
Помещаемые здесь страницы представляют собою извлече¬ний из материалов, собран-ных среди учащихся Русской ги¬мназии в Праге. 18 марта с. г. учащимся было предло-жено двухчасовое классное сочинение на тему «Мои воспоминания с 1917 г.». Учащимся не давалось никаких разъяснений, чтобы каким-ни¬будь образом не повлиять на направление их мыслей. Всего поступило к нам 134 «сочинения», Воспоминания, избранные нами для опубликования, представлялись нам наиболее ха¬рактерными !
Двухчасовой срок оказался слишком недостаточным. Почти ни¬кто не успел закончить своих воспоминаний, и авторы ограничились одним-двумя эпизодами из своей жизни. В тех редчайших слу¬чаях, когда воспоминания были доведены до конца, их по¬следние строки обыкновенно дышат чувством удовлетворения, что, наконец, все испытания и странствования кончились, и что благодаря гостеприимной Чехословакии, возможно приняться за учение и жить сколько-нибудь нормальной жизнью.
МЛАДШИЙ ВОЗРАСТ.
Точнее — те, кому в 1917—1918 гг. было 3—4—5 лет.
1. — Я помню, когда-то была война с немцами, а потом революция между собой.
…
6. — Я помню, как к нам в город пришли большевики. Большевики стали бить евреев и разграблять их имущество. Мне было очень жаль евреев.
…
11. — Мне приходилось спекулировать (спекуляцией на¬зывается товарообмен), так как был большой голод и зарабо¬танных денег отца не хватало, чтобы прокормить всю семью.
II. СРЕДНИЙ ВОЗРАCT
В 1917—1918 гг. авторам воспоминаний было 7–8 лет.
27. — 16 ноября 1917 г. вечером к нам прибежала одна знакомая и сказала, что большевики уже были у неё, и, наверное, скоро будут у нас. Мама уговорила папу уйти ночевать к одним знакомым. Ночью, в 2 часа пришли чрезвычайщики с обыском. Ничего особенного они у нас не нашли, к утру ушли, оставив засаду, чтобы, если папа придёт, арестовать его. Никого из нас они не выпускали из квартиры, когда, маме нужно было идти за покупками, ее провожали солдата. Брату всё-таки удалось уйти через чёрный ход, чтобы предупредить папу, что у нас сидит засада... Осенью папа уехал заграницу ... В 1920 т. мы поехали заграницу.
…
31. — В 1917 г. наша семья жила, в Р*. Нас, детей, воспитывала тогда мама с двумя бабушками. Папы с нами не было... Наш город... переходил из руки в руки... При грохоте пушек, беспрерывной стрельбе... весь наш дом трясся всем своим телом. По улицам то и дело можно было видеть огромные тяжело¬весные грузовики, нагруженные солдатами в полном вооруже¬нии, с ружьями, пулемётами, различными бомбами. Кучки та¬ких вооружённых солдат врывались в квартиры мирных жителей, грабя и отнимая все, что им попадалось на глаза. Эти люди не были похожи на обыкновенных людей. Они были до того разъярены, свирепы и жестоки, что никакое хищное животное не в состоянии сравниться с ними... Один раз, одна из таких диких шаек ворвалась к нам в квартиру...
32. — Мы отступали с Деникинской армией. И вот тут я впервые увидела грубых жестоких людей, которые заботились только о себе и готовы были убить вас если только им это было нужно.
…
III. СТАРШИЙ ВОЗРАСТ.
Это те, которым теперь от 16—17 до 20 лет, а в некоторых отдельных случаях и выше.
37. — В настоящее время я делю свою жизнь на два периода. Первый период это до 1917 г., золотая невозвратная пора детства. До 1917 г. я жил дома, в семье, под крылышком у матери. Я жил беззаботно, ни о чём не думал, ни о чём не за¬ботясь и не сталкиваясь с жизнью и людьми. В 1917 г. произошёл великий акт в стране, который сильно отразился на строе всей моей жизни. 1917 год произвёл ужаснейший перево¬рот и полную разруху нашего гнёздышка, о котором я вспоми¬наю с болью в сердце.
…
40. — Я помню первый день революции . С утра в городе было заметно волнение. Люди стремились к площадям, где пред¬полагались митинги. Я тогда смутно понимала значение этого дня, но вокруг чувствовалось что-то новое, радостное и неволь¬но сам заражался этой радостью и ожиданием чего-то боль¬шого, светлого в будущем. В доме у нас беспрерывно велись споры. Одни с иронией говорили, что все эта детская игрушка и долго не продержится, другие горячо защищали великое дело и верили, что простой игрушкой оно не было и не будет. Потом начались погромы... Затем как-то незаметно подошли большевики, и тут уж пошли всякие Продкомы, Совнаркомы и т. д.
...
Едва ли эти человеческие документы нуждаются в каких- либо комментариях. Они достаточно громко и вразумительно говорят сами за себя. Тут есть над чем подумать и психологу, и педагогу. — Учитель-словесник найдёт в этих воспоминаниях не мало интересного для наблюдения над детским языком, а также над отражением литературных влияний; наконец, он не сможет не обратить внимания на прекрасную передачу своих воспоминаний большинством молодых авторов , и невольно сравнит их с обычными казёнными «сочинениями»...
Но что ждёт эту молодёжь в будущем?
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С.И. Карцевский, известный лингвист первой половины XX века, один из создателй Пражского лингвистического кружка, родился 28 августа (9 сентября) 1884 года в Тобольске. В 1903 году он получил диплом учителя и два года работал в школе в селе Нахрачи (теперь поселок Кондинское).
Карцевский становится членом партии эсэров, и в 1906 году он арестован за революционную деятельность. Через год ему удается бежать из тюрьмы, и он уезжает за гранищу, в Женеву, где поступает в Женевский унивепситет и посещает лекции по языкознанию известных профессоров того времени. Работая в области лингвистики Карцевский пробует себя и на литературном поприще: публикует рассказ «Ямкарка», получивший высокую оценку А.М, Горького и рассказ «Колька», который был премирован на конкурсе, организованном газетой Биржевые новости. журналом «Новое слово».
После защиты докторской диссертации с1927 года Карцевский обосновывается в Женеве, где преподает в университете. Карцевский умер в 1955 г.
В 1957 году его жена и сын передали в АН СССР часть архива ученого. Это были рукописи на французском языке. Как стало ясно после систематизации материала эта часть представляла собой научную Грамматику русского языка для франкоязычных. Эти материалы пролежали в Институте русского языка почти нетронутыми до 1998 г.: имя эмигранта Карцевского было фактически вычекнуто из советской науки.
Учитывая, что опубликованные работы ученого никогда (!) не переиздавались, и что последнее издание работ Карцевского относилось к 1956 году, когда вышел сборник Cahiers de Ferdinand de Saussure N°14, посвященный памяти Карцевского, Институтом русского языка РАН в Москве и Парижским лингвистическим обществом во Франции было решено переиздать лингвистические работы Карцевского и, на основе архивных материалов, издать до сих пор не изданное.
С 2000 по 2004 год вышло четвре сборника работ Карцевского. Два вышли в Москве, в издательстве «Языки русской культуры»: С.И. Карсевский Из лингвистического наследия ─ работы, написанные по-русски, и Из лингвистического наследия II ─ перевод работ, написанных по-французски. В Париже вышел сборник статей (с широким привлечением архивных материалов) Inédits et introuvables (Неизданное и труднодоступное) и Парижским Институтом Славяноведения была переиздана книга Система русского глагола (с использованием архивных материалов).
В 2012 году после смерти сына Карцевского семья передала хранившиеся у него документы в Архив Женевского университета. Здесь, среди прочих ценнейших материалов хранятся рукописи и первых литературных опытов ученого.
При поддержке компании ПЛАНЕТА издательство RIDERO выпустило в июле 2018 г. книгу рассказов С.И. Карцевского Из прошлого, из далекого, в которую вошли материалы архива.
Эти неизданные лиературные опыты Карцевского скорее всего относятся к периоду его первой эмиграции (1906 – 1917 гг.) Они так или иначе связаны с его жизнью, с его биографией. Эти немногочисленные, короткие зарисовки показывают автора как человека широких интересов, реагирующего на окружвющие события.
Об этом свидетельствует и экономико-этнографическое исследование Среди вогул, написанное, вероятно, в 1903-1904 годах, когда он работал в Нахрачах учителем. Приехав в край вогул, Карцевский в первую очередь заинтересовался их бытом, их социальным положением. За сдержанным, почти бесстрастным повествованием скрывается взволнованный рассксз об эксплуатации русскими кулаками местного вогульского и остякского населения.
Село Туман рассказывающей о первых днях его пребывания в Нахрачах, о встречах с «хозяевами», о тяжелой атмосфере в их доме, о детях, учившихся в этой школе, о людях, с которыми жизнь столкнула здесь автора. Повесть написана удивительно просто, лаконично. Интересно прочитать следом незаконченную повесть Больная ночь, где воспоминания о событиях, описанных в Селе Туман частично вложены в уста третьего лица. Эта работа не датирована, но некоторые детали позволяют предположить, что во время своего короткого пребывания в России в 1917-1919 гг. Карцевский побывал в родных краях. Этот факт, может быть, открывает новую страницу в его биографии.
В рассказе Эпизод находит отражение, вероятно, один из фрагментов революционной деятельности автора.
Два очерка Из Финляндии и Оттуда свидетельствуют о журналистической деятельности Карцеввского. С горечью рассказывает он о том, как советские самолеты бомбят финские города.
.....................................
Как мы уже упоминали, из всех литературных опытов только два были опубликованы: рассказ Ямкарка (1910 г.) и Колька (1911 г.)
Одной из сторон деятельности Карцевского было издательское дело.
Он организовал издание журнала Русская школа за рубежом, где публиковал на русском языке статьи как методологического, так и лингвистического плана. Одна публикация 1924 года выходит за рамки методико-лингвистического плана. Это свидетельство того интереса, который Карцевский проявлял к детской психологии. Речь идет о Воспоминаниях детей-беженцев из России. После публикации, в 10 -11 номерах журрнала, этот материал никогда больше не печатался. Мы посчитали интересным воспроизвести его в этой книге, так как он был составлен и обработан Карцевским.
Карцевский становится членом партии эсэров, и в 1906 году он арестован за революционную деятельность. Через год ему удается бежать из тюрьмы, и он уезжает за гранищу, в Женеву, где поступает в Женевский унивепситет и посещает лекции по языкознанию известных профессоров того времени. Работая в области лингвистики Карцевский пробует себя и на литературном поприще: публикует рассказ «Ямкарка», получивший высокую оценку А.М, Горького и рассказ «Колька», который был премирован на конкурсе, организованном газетой Биржевые новости. журналом «Новое слово».
После защиты докторской диссертации с1927 года Карцевский обосновывается в Женеве, где преподает в университете. Карцевский умер в 1955 г.
В 1957 году его жена и сын передали в АН СССР часть архива ученого. Это были рукописи на французском языке. Как стало ясно после систематизации материала эта часть представляла собой научную Грамматику русского языка для франкоязычных. Эти материалы пролежали в Институте русского языка почти нетронутыми до 1998 г.: имя эмигранта Карцевского было фактически вычекнуто из советской науки.
Учитывая, что опубликованные работы ученого никогда (!) не переиздавались, и что последнее издание работ Карцевского относилось к 1956 году, когда вышел сборник Cahiers de Ferdinand de Saussure N°14, посвященный памяти Карцевского, Институтом русского языка РАН в Москве и Парижским лингвистическим обществом во Франции было решено переиздать лингвистические работы Карцевского и, на основе архивных материалов, издать до сих пор не изданное.
С 2000 по 2004 год вышло четвре сборника работ Карцевского. Два вышли в Москве, в издательстве «Языки русской культуры»: С.И. Карсевский Из лингвистического наследия ─ работы, написанные по-русски, и Из лингвистического наследия II ─ перевод работ, написанных по-французски. В Париже вышел сборник статей (с широким привлечением архивных материалов) Inédits et introuvables (Неизданное и труднодоступное) и Парижским Институтом Славяноведения была переиздана книга Система русского глагола (с использованием архивных материалов).
В 2012 году после смерти сына Карцевского семья передала хранившиеся у него документы в Архив Женевского университета. Здесь, среди прочих ценнейших материалов хранятся рукописи и первых литературных опытов ученого.
При поддержке компании ПЛАНЕТА издательство RIDERO выпустило в июле 2018 г. книгу рассказов С.И. Карцевского Из прошлого, из далекого, в которую вошли материалы архива.
Эти неизданные лиературные опыты Карцевского скорее всего относятся к периоду его первой эмиграции (1906 – 1917 гг.) Они так или иначе связаны с его жизнью, с его биографией. Эти немногочисленные, короткие зарисовки показывают автора как человека широких интересов, реагирующего на окружвющие события.
Об этом свидетельствует и экономико-этнографическое исследование Среди вогул, написанное, вероятно, в 1903-1904 годах, когда он работал в Нахрачах учителем. Приехав в край вогул, Карцевский в первую очередь заинтересовался их бытом, их социальным положением. За сдержанным, почти бесстрастным повествованием скрывается взволнованный рассксз об эксплуатации русскими кулаками местного вогульского и остякского населения.
Село Туман рассказывающей о первых днях его пребывания в Нахрачах, о встречах с «хозяевами», о тяжелой атмосфере в их доме, о детях, учившихся в этой школе, о людях, с которыми жизнь столкнула здесь автора. Повесть написана удивительно просто, лаконично. Интересно прочитать следом незаконченную повесть Больная ночь, где воспоминания о событиях, описанных в Селе Туман частично вложены в уста третьего лица. Эта работа не датирована, но некоторые детали позволяют предположить, что во время своего короткого пребывания в России в 1917-1919 гг. Карцевский побывал в родных краях. Этот факт, может быть, открывает новую страницу в его биографии.
В рассказе Эпизод находит отражение, вероятно, один из фрагментов революционной деятельности автора.
Два очерка Из Финляндии и Оттуда свидетельствуют о журналистической деятельности Карцеввского. С горечью рассказывает он о том, как советские самолеты бомбят финские города.
.....................................
Как мы уже упоминали, из всех литературных опытов только два были опубликованы: рассказ Ямкарка (1910 г.) и Колька (1911 г.)
Одной из сторон деятельности Карцевского было издательское дело.
Он организовал издание журнала Русская школа за рубежом, где публиковал на русском языке статьи как методологического, так и лингвистического плана. Одна публикация 1924 года выходит за рамки методико-лингвистического плана. Это свидетельство того интереса, который Карцевский проявлял к детской психологии. Речь идет о Воспоминаниях детей-беженцев из России. После публикации, в 10 -11 номерах журрнала, этот материал никогда больше не печатался. Мы посчитали интересным воспроизвести его в этой книге, так как он был составлен и обработан Карцевским.
Le site "VaticanNews" annonce la formation en Ukraine d'une "nouvelle église" avec à sa tête le métropolite Épiphane. Le service de presse du Vatican précise que cette information n'en est qu'une parmi d'autres.
L'agence TASS, se référant à des sources bien informées annonce que le Vatican a décidé de ne pas établir de contacts avec la nouvelle entité estimant qu'il est prioritaire de maintenir de bonnes relations avec le patriarcat de Moscou. Le Vatican estime que des contacts avec l'entité ukrainienne non canonique mettraient en danger ses relations avec l'Eglise orthodoxe russe.
L'agence TASS, se référant à des sources bien informées annonce que le Vatican a décidé de ne pas établir de contacts avec la nouvelle entité estimant qu'il est prioritaire de maintenir de bonnes relations avec le patriarcat de Moscou. Le Vatican estime que des contacts avec l'entité ukrainienne non canonique mettraient en danger ses relations avec l'Eglise orthodoxe russe.
Un représentant du Saint Siège a confirmé que le pape a reçu un message du patriarche Cyrille aux Eglises locales, aux secrétaires généraux de l'ONU et de l'OSCE ainsi qu'aux leaders de divers pays d'Europe où il s'agit de la violation des droits des évêques et des fidèles de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine canonique .
La nonciature de Kiev a démenti le père Evstati Zoriа qui affirmait que cette entité était d'ores et déjà reconnue par le Vatican. Cette affirmation se basait sur une communication officielle du Vatican faisant savoir l'élection du métropolite Evstrati en tant que primat de l'église orthodoxe autocéphale d'Ukraine. Cependant le texte mis en ligne par la nonciature laissait entendre qu'il ne s'agissait pas d'une reconnaissance officielle.
Апостольская нунциатура в Киеве дезавуировала утверждение пресс-секретаря новой церкви Украины Евстратия Зори о том, будто она уже признана Ватиканом. Поводом для такого вывода Е.Зори стало сообщение официального сайта Ватикана об избрании "митрополита Епифания предстоятелем автокефальной украинской православной церкви". Между тем в коммюнике нунциатуры дали понять, что это не означает признания новой религиозной организации.
La nonciature de Kiev a démenti le père Evstati Zoriа qui affirmait que cette entité était d'ores et déjà reconnue par le Vatican. Cette affirmation se basait sur une communication officielle du Vatican faisant savoir l'élection du métropolite Evstrati en tant que primat de l'église orthodoxe autocéphale d'Ukraine. Cependant le texte mis en ligne par la nonciature laissait entendre qu'il ne s'agissait pas d'une reconnaissance officielle.
Апостольская нунциатура в Киеве дезавуировала утверждение пресс-секретаря новой церкви Украины Евстратия Зори о том, будто она уже признана Ватиканом. Поводом для такого вывода Е.Зори стало сообщение официального сайта Ватикана об избрании "митрополита Епифания предстоятелем автокефальной украинской православной церкви". Между тем в коммюнике нунциатуры дали понять, что это не означает признания новой религиозной организации.
V. Golovanow
C’est le titre d’un article de Fabrice Deprez, jeune journaliste qui a travaillé en Ukraine, en Russie et dans les pays Baltes et qui tente une synthèse des évènements pour le journal catholique de référence en France "La Croix" (article réservé aux abonnés (1). Mais cet article se révèle en fait très approximatif alors même qu’il sera la référence pour l’opinion française.
UNE APPROXIMATION DE TAILLE
Après avoir rappelé l’élection du métropolite Épiphane (Doumenko), que notre chroniqueur baptise curieusement "I’Epifani", il fait un micro-trottoir: "Avec quelques milliers d’autres Ukrainiens, Constantine a bravé le froid hivernal, samedi 15 décembre, pour se rendre devant la cathédrale Sainte Sophie et assister à la création d’une nouvelle Église orthodoxe ukrainienne. « C’est un événement historique », s’enthousiasme cet électricien venu de la région de Tcherkassy, dans le sud du pays. Une bandelette aux couleurs du drapeau ukrainien noué sur la poitrine, il attend patiemment la confirmation du succès du concile, une journée que « nos enfants étudieront à l’école », assure-t-il."
"Concrètement, explique ensuite très justement Fabrice Deprez, le concile a fusionné l’Église du Patriarcat de Kiev (la plus importante du pays d’après plusieurs sondages) et la minoritaire Église autocéphale, deux organisations religieuses qui n’étaient alors pas reconnues comme canoniques."
C’est le titre d’un article de Fabrice Deprez, jeune journaliste qui a travaillé en Ukraine, en Russie et dans les pays Baltes et qui tente une synthèse des évènements pour le journal catholique de référence en France "La Croix" (article réservé aux abonnés (1). Mais cet article se révèle en fait très approximatif alors même qu’il sera la référence pour l’opinion française.
UNE APPROXIMATION DE TAILLE
Après avoir rappelé l’élection du métropolite Épiphane (Doumenko), que notre chroniqueur baptise curieusement "I’Epifani", il fait un micro-trottoir: "Avec quelques milliers d’autres Ukrainiens, Constantine a bravé le froid hivernal, samedi 15 décembre, pour se rendre devant la cathédrale Sainte Sophie et assister à la création d’une nouvelle Église orthodoxe ukrainienne. « C’est un événement historique », s’enthousiasme cet électricien venu de la région de Tcherkassy, dans le sud du pays. Une bandelette aux couleurs du drapeau ukrainien noué sur la poitrine, il attend patiemment la confirmation du succès du concile, une journée que « nos enfants étudieront à l’école », assure-t-il."
"Concrètement, explique ensuite très justement Fabrice Deprez, le concile a fusionné l’Église du Patriarcat de Kiev (la plus importante du pays d’après plusieurs sondages) et la minoritaire Église autocéphale, deux organisations religieuses qui n’étaient alors pas reconnues comme canoniques."
Notons là une approximation unanimement reprise dans les media occidentaux: si le pseudo-patriarcat de Kiev (KP) était bien majoritaire dans les sondages généraux, il était clairement minoritaire auprès des fidèles orthodoxes, ne contrôlant guère plus de 5000 paroisses, contre 12 000 pour l’Église Orthodoxes Ukrainienne (EOU, patriarcat de Moscou, qui ne participait pas au Concile) et environ 1000 pour "l’Église autocéphale d’Ukraine" (EAU, très présente aux USA et au Canada où ses Église sœurs ont rejoint le patriarcat de Constantinople.)
UN CONCILE TRÈS POLITIQUE
Le journaliste souligne à juste titre l’intervention des autorités civiles dans le pseudo-concile: le président Porochenko assiste au concile et se félicite de l’apparition d’une Église «sans Poutine, sans Cyrille et sans prière pour l’armée russe». "Un discours aux accents très politique venu rappeler qu’avant d’être un événement religieux, la création d’une Église orthodoxe ukrainienne est vue dans le pays comme une manière de s’affranchir de la tutelle russe" souligne Fabrice Deprez.
Et il donne la parole à un prêtre du KP, Andrii Taschenko, venu de Lviv, province ultra-nationaliste de l’ouest ukrainien, qui faisait partie de l’empire autrichien puis de la Pologne avant 1945. « Cela fait trois cents ans que nous nous battons pour ce moment », dit cet activiste en se référant au rattachement de la métropole de Kiev à l’Église russe en 1686.
"Pour lui, comme pour les fidèles du KP, la création de cette nouvelle Église ne devrait pas changer grand-chose à leur quotidien, écrit le chroniqueur. mais la situation sera différente pour les fidèles du Patriarcat de Moscou : cette Église était jusqu’alors la seule Église canonique du pays."
DEUX ÉGLISES ORTHODOXES SUR UN MÊME TERRITOIRE
"Le métropolite Épiphane s’est voulu rassembleur en assurant que « les portes de notre Église sont ouvertes à tous »," continue le chroniqueur en soulignant que le président Poroshenko a garanti aux fidèles la possibilité de rester au Patriarcat de Moscou, "mais il n’a laissé que peu de doutes sur le fait que la nouvelle Église serait celle qui bénéficierait du soutien des autorités…" Et comme seuls deux évêques sur les 85 que compte l’EOU ont participé au pseudo concile (ils ont été immédiatement destitués et remplacés à la tête de leurs diocèses par le synode de leur Église).il est peu probable que la majorité des fidèles rejoignent la nouvelle juridiction.
L’article note que c’est maintenant Patriarcat de Constantinople de reconnaître canoniquement la nouvelle Église par la remise d’un «Tomos», décret définissant le statut canonique de l’Église. Cette étape est prévue pour le 6 janvier 2019. Mais nous devons souligner que les éléments d’ores et déjà connus de ce statut sont loin de répondre aux attentes des tenant de l’indépendance de l’Église ukrainienne: Constantinople ne reconnaîtrait pas un "patriarcat de Kiev", ni même une Église autocéphale à l’égal des quinze autre Églises qui forment la communion orthodoxe. Il s’agirait tout au plus de revenir à la situation d’avant 1686, quand la métropole de Kiev jouissait d’une autonomie limitée au sein du patriarcat de Constantinople…
En tous les cas, nous arrivons maintenant à cette situation contraire aux canons de deux juridictions orthodoxe sur un même territoire. Il est certains que Porochenko va user de tous les leviers administratifs pour obliger les paroisses de l’EOU à rejoindre la nouvelle juridiction. Des "perquisitions" rappelant les heures sombres du stalinisme ont d’ailleurs déjà commencé (2), mais la situation risque de devenir dramatique si le pouvoir passe à des spoliations de lieux de culte qui rencontrerons une forte résistance des fidèles, comme on l’a vu récemment dans l’ouest du pays.
En conclusion, l’information donnée par les media occidentaux, y compris ceux qui sont censés être les plus objectifs, donnent toujours en fait des informations au mieux incomplètes et souvent biaisées sur la situation dramatique en Ukraine.
UN CONCILE TRÈS POLITIQUE
Le journaliste souligne à juste titre l’intervention des autorités civiles dans le pseudo-concile: le président Porochenko assiste au concile et se félicite de l’apparition d’une Église «sans Poutine, sans Cyrille et sans prière pour l’armée russe». "Un discours aux accents très politique venu rappeler qu’avant d’être un événement religieux, la création d’une Église orthodoxe ukrainienne est vue dans le pays comme une manière de s’affranchir de la tutelle russe" souligne Fabrice Deprez.
Et il donne la parole à un prêtre du KP, Andrii Taschenko, venu de Lviv, province ultra-nationaliste de l’ouest ukrainien, qui faisait partie de l’empire autrichien puis de la Pologne avant 1945. « Cela fait trois cents ans que nous nous battons pour ce moment », dit cet activiste en se référant au rattachement de la métropole de Kiev à l’Église russe en 1686.
"Pour lui, comme pour les fidèles du KP, la création de cette nouvelle Église ne devrait pas changer grand-chose à leur quotidien, écrit le chroniqueur. mais la situation sera différente pour les fidèles du Patriarcat de Moscou : cette Église était jusqu’alors la seule Église canonique du pays."
DEUX ÉGLISES ORTHODOXES SUR UN MÊME TERRITOIRE
"Le métropolite Épiphane s’est voulu rassembleur en assurant que « les portes de notre Église sont ouvertes à tous »," continue le chroniqueur en soulignant que le président Poroshenko a garanti aux fidèles la possibilité de rester au Patriarcat de Moscou, "mais il n’a laissé que peu de doutes sur le fait que la nouvelle Église serait celle qui bénéficierait du soutien des autorités…" Et comme seuls deux évêques sur les 85 que compte l’EOU ont participé au pseudo concile (ils ont été immédiatement destitués et remplacés à la tête de leurs diocèses par le synode de leur Église).il est peu probable que la majorité des fidèles rejoignent la nouvelle juridiction.
L’article note que c’est maintenant Patriarcat de Constantinople de reconnaître canoniquement la nouvelle Église par la remise d’un «Tomos», décret définissant le statut canonique de l’Église. Cette étape est prévue pour le 6 janvier 2019. Mais nous devons souligner que les éléments d’ores et déjà connus de ce statut sont loin de répondre aux attentes des tenant de l’indépendance de l’Église ukrainienne: Constantinople ne reconnaîtrait pas un "patriarcat de Kiev", ni même une Église autocéphale à l’égal des quinze autre Églises qui forment la communion orthodoxe. Il s’agirait tout au plus de revenir à la situation d’avant 1686, quand la métropole de Kiev jouissait d’une autonomie limitée au sein du patriarcat de Constantinople…
En tous les cas, nous arrivons maintenant à cette situation contraire aux canons de deux juridictions orthodoxe sur un même territoire. Il est certains que Porochenko va user de tous les leviers administratifs pour obliger les paroisses de l’EOU à rejoindre la nouvelle juridiction. Des "perquisitions" rappelant les heures sombres du stalinisme ont d’ailleurs déjà commencé (2), mais la situation risque de devenir dramatique si le pouvoir passe à des spoliations de lieux de culte qui rencontrerons une forte résistance des fidèles, comme on l’a vu récemment dans l’ouest du pays.
En conclusion, l’information donnée par les media occidentaux, y compris ceux qui sont censés être les plus objectifs, donnent toujours en fait des informations au mieux incomplètes et souvent biaisées sur la situation dramatique en Ukraine.
(1) https://www.la-croix.com/Religion/Orthodoxie/LUkraine-possede-nouvelle-Eglise-orthodoxe-2018-12-16-1200989912
(2) https://www.la-croix.com/Religion/Orthodoxie/Perquisitions-Ukraine-eglises-rattachees-Moscou-2018-12-04-1200987412?fbclid=IwAR12DjRuPGbJKSAPPhwC70MTQhihRmiOcZM7SXXuDvNCwLwmDOdFUeU9LUo
(2) https://www.la-croix.com/Religion/Orthodoxie/Perquisitions-Ukraine-eglises-rattachees-Moscou-2018-12-04-1200987412?fbclid=IwAR12DjRuPGbJKSAPPhwC70MTQhihRmiOcZM7SXXuDvNCwLwmDOdFUeU9LUo
Robert Palladino, respponsable du service de presse du Département d'Etat, a déclaré le 17 décembre 2018: "La création de cette Eglise est devenue pour l'Ukraine un événement historique. Nous allons continuer à soutenir l'Ukraine, nous estimons qu'aucun obstacle extérieur ne doit entraver la liberté de conscience". Les Etats-Unis ont félicité le métropolite Épiphane de son élection.
L'Eglise orthodoxe russe estime que le concile soit disant de réunification qui s'est tenu à Kiev est un événement de nature politique et non ecclésiale. Il découle des statuts de la nouvelle entité qu'elle sera dirigée par un métropolite et non par le patriarche. L'union de trois églises locales au sein de cette nouvelle entité ne s'est pas faite. Deux entités schismatiques l'ont rejointe.
L'archiprêtre Nicolas Balachov a précisé: "La portée canonique du concile de réunification souhaité par le patriarche œcuménique est par Porochenko insignifiante. Il faudra que le patriarcat de Constantinople explique son attitude à l'ensemble du monde orthodoxe. Il lui faudra convaincre les Eglises locales de considérer comme leurs égaux les schismatiques d'hier".
L'Eglise orthodoxe d'Ukraine dirigée par le métropolite Onuphre n' pas été dupe des intrigues et des ordres qui lui ont été adressés. Elle reste entière si l'on ne compte pas deux transfuges qui l'ont abandonnée ( les métropolites Alexandre Drabinko et Siméon de Vinnitsa ) Les deux métropolites Symeon et Alexandre ont été destitués par le Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe d'Ukraine qui a siégé aujourd'hui en séance extraordinaire sous la présidence du metropolite Onuphre de Kiev et toute l'Ukraine.
..................
Mgr Épiphane Doumenko, métropolite de Pereyaslav-Khmelnitsy (Patriarcat de Kiev) a été élu le 15 novembre primat de la nouvelle « Église orthodoxe d’Ukraine » unifiée par les participants du « concile de réunification » à Kiev.
Après l’élection, Mgr Épiphane s’est adressé aux fidèles réunis devant la cathédrale Sainte-Sophie, en remerciant le président Porochenko pour ses efforts qui ont contribué à la création de l’Église orthodoxe ukrainienne unie, mais aussi Mgr Philarète qui « est père spirituel de tous les Ukrainiens », ainsi que tous les membres du « concile de réunification ».
L'archiprêtre Nicolas Balachov a précisé: "La portée canonique du concile de réunification souhaité par le patriarche œcuménique est par Porochenko insignifiante. Il faudra que le patriarcat de Constantinople explique son attitude à l'ensemble du monde orthodoxe. Il lui faudra convaincre les Eglises locales de considérer comme leurs égaux les schismatiques d'hier".
L'Eglise orthodoxe d'Ukraine dirigée par le métropolite Onuphre n' pas été dupe des intrigues et des ordres qui lui ont été adressés. Elle reste entière si l'on ne compte pas deux transfuges qui l'ont abandonnée ( les métropolites Alexandre Drabinko et Siméon de Vinnitsa ) Les deux métropolites Symeon et Alexandre ont été destitués par le Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe d'Ukraine qui a siégé aujourd'hui en séance extraordinaire sous la présidence du metropolite Onuphre de Kiev et toute l'Ukraine.
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Mgr Épiphane Doumenko, métropolite de Pereyaslav-Khmelnitsy (Patriarcat de Kiev) a été élu le 15 novembre primat de la nouvelle « Église orthodoxe d’Ukraine » unifiée par les participants du « concile de réunification » à Kiev.
Après l’élection, Mgr Épiphane s’est adressé aux fidèles réunis devant la cathédrale Sainte-Sophie, en remerciant le président Porochenko pour ses efforts qui ont contribué à la création de l’Église orthodoxe ukrainienne unie, mais aussi Mgr Philarète qui « est père spirituel de tous les Ukrainiens », ainsi que tous les membres du « concile de réunification ».
L’annonce a été faite par le ministre ukrainien de la Culture, lorsqu’au son des cloches de Sainte-Sophie de Kiev sont sortis de la cathédrale le président ukrainien Petro Porochenko, le président du Parlement Andriy Paroubiy et le représentant du Patriarcat de Constantinople, le métropolite de France Emmanuel. Le président Porochenko a annoncé la création de « l’Église orthodoxe locale autocéphale d’Ukraine » aux personnes rassemblées devant la cathédrale. Dans son discours, il a déclaré que la nouvelle Église sera« sans Poutine, sans Cyrille », mais « avec Dieu et avec l’Ukraine ».
Âgé de 39 ans, le primat de la nouvelle Église, le métropolite Épiphane Doumenko a étudié à l’Académie ecclésiastique de Kiev et à la Faculté de philosophie d’Athènes, puis a reçu en 2008 les ordinations diaconale et presbytérale du « patriarche de Kiev » Philarète Denissenko. En 2009, il reçut le sacre épiscopal de la même hiérarchie qui l’éleva au rang métropolitain en 2013. Il était considéré comme le « bras droit » de Mgr Philarète.
Âgé de 39 ans, le primat de la nouvelle Église, le métropolite Épiphane Doumenko a étudié à l’Académie ecclésiastique de Kiev et à la Faculté de philosophie d’Athènes, puis a reçu en 2008 les ordinations diaconale et presbytérale du « patriarche de Kiev » Philarète Denissenko. En 2009, il reçut le sacre épiscopal de la même hiérarchie qui l’éleva au rang métropolitain en 2013. Il était considéré comme le « bras droit » de Mgr Philarète.
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