Plateforme libre de discussion
|
Le 12 février 2015, jour où, selon le calendrier julien l’Eglise orthodoxe commémore conjointement saint Basile le Grand, saint Grégoire le Théologien et saint Jean Chrysostome, l’église des Trois-Saints-Docteurs, principale église du patriarcat de Moscou à Paris
Homélie prononcée le 12 février 2014 à l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris par le hiéromoine Alexandre Siniakov.
Frères et sœurs bien-aimés, la fête des Trois Saints Docteurs – Basile le Grand, Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome – est une originalité de la tradition liturgique byzantine. Chacun de ces trois évêques est célébré à des dates séparées, correspondant à leur naissance au ciel (pour les deux premiers, notamment). L’idée de rajouter, en plus de leur mémoire propre, une fête commune des trois est apparue à la fin du XIe siècle, certainement sous le règne de l’empereur Alexis Ier Comnène. On a ainsi réuni solennellement les trois docteurs les plus célèbres, les plus respectés, les plus aimés dans l’Empire byzantin.
Homélie prononcée le 12 février 2014 à l'église des Trois-Saints-Docteurs à Paris par le hiéromoine Alexandre Siniakov.
Frères et sœurs bien-aimés, la fête des Trois Saints Docteurs – Basile le Grand, Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome – est une originalité de la tradition liturgique byzantine. Chacun de ces trois évêques est célébré à des dates séparées, correspondant à leur naissance au ciel (pour les deux premiers, notamment). L’idée de rajouter, en plus de leur mémoire propre, une fête commune des trois est apparue à la fin du XIe siècle, certainement sous le règne de l’empereur Alexis Ier Comnène. On a ainsi réuni solennellement les trois docteurs les plus célèbres, les plus respectés, les plus aimés dans l’Empire byzantin.
Basile et Grégoire furent non seulement des contemporains, mais aussi des amis très intimes ; ils ont fait des études ensemble, ils ont fondé conjointement une communauté monastique dont la règle est devenue la référence dans le monachisme oriental. En revanche, Jean Chrysostome est de quelques années leur cadet. Comme Grégoire de Nazianze, il fut évêque de Constantinople ; l’un et l’autre ont quitté la capitale impériale dans des circonstances pas très joyeuses.
Ce qui unit les trois docteurs, c’est la renommée dont ils jouissent parmi les chrétiens de l’Empire romain d’Orient. Tous les trois ont une autorité dogmatique et morale incontestable. Ce sont les auteurs les plus lus, les plus publiés, les plus commentés en Byzance. Aujourd’hui encore, ils restent des guides sûrs pour l’ensemble des chrétiens, des témoins particulièrement fiables de la tradition de l’Église.
De l’héritage commun qu’ils nous ont légué j’aimerais relever trois aspects qui me semblent particulièrement actuels : premièrement, l’importance accordée à la culture et à l’éducation ; deuxièmement, la capacité à affronter les épreuves et, troisièmement, l'affection pour l’unité.
D’abord, la culture et l’érudition. C’est le point commun le plus apparent entre les trois docteurs que nous célébrons : tous les trois sont convaincus que les chrétiens ne doivent pas mépriser la science de ce monde, puisque sa maîtrise est un appui utile pour la proclamation de l’Évangile du Christ. Saint Basile a même écrit une œuvre qui s’appelle : Discours aux jeunes gens sur l’utilité qu’ils peuvent retirer de la lecture des livres profanes. Dans cette œuvre, Basile rappelle que les Saintes Écritures sont la source dont nous apprenons la vérité de Dieu, mais son étude est d’autant plus efficace qu’elle est précédée d’une érudition aussi vaste que possible dans les sciences humaines, les lettres, les arts : « Si nous voulons empreindre en nous l'idée du beau assez fortement pour qu'elle soit ineffaçable, nous devons nous initier aux sciences profanes, avant que de vouloir entrer dans les secrets des sciences sacrées. Par-là, nous nous accoutumerons à ces vives lumières, comme on s'accoutume à regarder le soleil en voyant son image dans l'eau ». Cette idée se retrouvera plus tard dans la civilisation européenne chrétienne dans la conviction que la philosophie est la servante de la théologie.
Le deuxième point, c’est la résistance au mal, l’endurance dans les épreuves. Nos trois saints docteurs ont tous connu beaucoup de tribulations dans leur vie. Basile fut exilé de sa ville épiscopale pour son opposition à l’arianisme et à la politique religieuse de l’empereur Valens. Grégoire n’a pas pu regagner la ville dont il était désigné évêque ; son séjour à Constantinople fut troublé par des luttes et des complots ; son départ était lié à une profonde déception au sujet de ses confrères évêques. Le conflit avec la cour impériale fut la raison de la condamnation, de la déposition et de l’exil de Jean Chrysostome. C’est de sa déportation que saint Jean a écrit une magnifique lettre portant sur le fait que le mal extérieur ne peut pas atteindre l’homme, que la seule chose qui peut l’affecter et le rendre malheureux, c’est le mal qui vit en lui et qui vient de son cœur. Je vous cite les derniers mots de cette lettre : « Si quelqu’un subit un dommage ou un tort, il le subit entièrement de son propre chef, non de la part des autres, même s’il y a mille personnes à lui faire tort. Ainsi, celui qui ne subit pas de tort de son propre chef, tous les êtres qui peuplent la terre et la mer auraient beau s’attaquer à lui, ils ne pourront lui nuire le moins du monde ».
Et enfin, le troisième point : c’est l’affection pour l’unité. C’est d’ailleurs, semble-t-il, la raison, pour laquelle cette église qui célèbre aujourd’hui sa fête patronale, est nommée en l’honneur des trois saints docteurs. Saint Basile, saint Grégoire et saint Jean ont passé toute leur vie à désirer l’unité des disciples du Christ, à œuvrer pour elle, à la défendre. Leur intercession est aujourd’hui particulièrement nécessaire dans ce domaine précis. Grégoire le Théologien a écrit trois discours sur la paix et l’unité. Celui qu’il a prononcé à l’occasion du retour à l’unité des moines de Nazianze (discours 6), est particulièrement bouleversant. Voici son admirable exhortation finale : « Plaise au ciel <…> que nous restions tous unis, dans un même esprit, luttant ensemble et d’une même âme pour la foi de l’Évangile <…>. Ne connaissons qu’une seule lutte, celle qui doit être menée contre le Malin et contre ceux qui combattent sous sa conduite, sans craindre qui peut tuer le corps, et ne saurait prendre l’âme, mais dans la crainte du Maître de l’âme et du corps, gardant le bon dépôt que nous avons reçu de nos Pères, adorant le Père, le Fils et le Saint-Esprit <…>, reconnaissant que les Trois ne sont pas comme un seul <…>, mais que les Trois sont Un », par l’unique puissance et l’unique divinité.
LIEN Séminaire orthodoxe russe
Ce qui unit les trois docteurs, c’est la renommée dont ils jouissent parmi les chrétiens de l’Empire romain d’Orient. Tous les trois ont une autorité dogmatique et morale incontestable. Ce sont les auteurs les plus lus, les plus publiés, les plus commentés en Byzance. Aujourd’hui encore, ils restent des guides sûrs pour l’ensemble des chrétiens, des témoins particulièrement fiables de la tradition de l’Église.
De l’héritage commun qu’ils nous ont légué j’aimerais relever trois aspects qui me semblent particulièrement actuels : premièrement, l’importance accordée à la culture et à l’éducation ; deuxièmement, la capacité à affronter les épreuves et, troisièmement, l'affection pour l’unité.
D’abord, la culture et l’érudition. C’est le point commun le plus apparent entre les trois docteurs que nous célébrons : tous les trois sont convaincus que les chrétiens ne doivent pas mépriser la science de ce monde, puisque sa maîtrise est un appui utile pour la proclamation de l’Évangile du Christ. Saint Basile a même écrit une œuvre qui s’appelle : Discours aux jeunes gens sur l’utilité qu’ils peuvent retirer de la lecture des livres profanes. Dans cette œuvre, Basile rappelle que les Saintes Écritures sont la source dont nous apprenons la vérité de Dieu, mais son étude est d’autant plus efficace qu’elle est précédée d’une érudition aussi vaste que possible dans les sciences humaines, les lettres, les arts : « Si nous voulons empreindre en nous l'idée du beau assez fortement pour qu'elle soit ineffaçable, nous devons nous initier aux sciences profanes, avant que de vouloir entrer dans les secrets des sciences sacrées. Par-là, nous nous accoutumerons à ces vives lumières, comme on s'accoutume à regarder le soleil en voyant son image dans l'eau ». Cette idée se retrouvera plus tard dans la civilisation européenne chrétienne dans la conviction que la philosophie est la servante de la théologie.
Le deuxième point, c’est la résistance au mal, l’endurance dans les épreuves. Nos trois saints docteurs ont tous connu beaucoup de tribulations dans leur vie. Basile fut exilé de sa ville épiscopale pour son opposition à l’arianisme et à la politique religieuse de l’empereur Valens. Grégoire n’a pas pu regagner la ville dont il était désigné évêque ; son séjour à Constantinople fut troublé par des luttes et des complots ; son départ était lié à une profonde déception au sujet de ses confrères évêques. Le conflit avec la cour impériale fut la raison de la condamnation, de la déposition et de l’exil de Jean Chrysostome. C’est de sa déportation que saint Jean a écrit une magnifique lettre portant sur le fait que le mal extérieur ne peut pas atteindre l’homme, que la seule chose qui peut l’affecter et le rendre malheureux, c’est le mal qui vit en lui et qui vient de son cœur. Je vous cite les derniers mots de cette lettre : « Si quelqu’un subit un dommage ou un tort, il le subit entièrement de son propre chef, non de la part des autres, même s’il y a mille personnes à lui faire tort. Ainsi, celui qui ne subit pas de tort de son propre chef, tous les êtres qui peuplent la terre et la mer auraient beau s’attaquer à lui, ils ne pourront lui nuire le moins du monde ».
Et enfin, le troisième point : c’est l’affection pour l’unité. C’est d’ailleurs, semble-t-il, la raison, pour laquelle cette église qui célèbre aujourd’hui sa fête patronale, est nommée en l’honneur des trois saints docteurs. Saint Basile, saint Grégoire et saint Jean ont passé toute leur vie à désirer l’unité des disciples du Christ, à œuvrer pour elle, à la défendre. Leur intercession est aujourd’hui particulièrement nécessaire dans ce domaine précis. Grégoire le Théologien a écrit trois discours sur la paix et l’unité. Celui qu’il a prononcé à l’occasion du retour à l’unité des moines de Nazianze (discours 6), est particulièrement bouleversant. Voici son admirable exhortation finale : « Plaise au ciel <…> que nous restions tous unis, dans un même esprit, luttant ensemble et d’une même âme pour la foi de l’Évangile <…>. Ne connaissons qu’une seule lutte, celle qui doit être menée contre le Malin et contre ceux qui combattent sous sa conduite, sans craindre qui peut tuer le corps, et ne saurait prendre l’âme, mais dans la crainte du Maître de l’âme et du corps, gardant le bon dépôt que nous avons reçu de nos Pères, adorant le Père, le Fils et le Saint-Esprit <…>, reconnaissant que les Trois ne sont pas comme un seul <…>, mais que les Trois sont Un », par l’unique puissance et l’unique divinité.
LIEN Séminaire orthodoxe russe
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Février 2015 à 10:08
|
1 commentaire
|
Permalien
Philarète Denissenko, responsable du prétendu "patriarcat de Kiev" a décoré le sénateur Mc Cain d'un ordre ecclésial pour le soutien "qu'il a accordé à l'Ukraine lors des évènements du Maïdan et de l'occupation de la Crimée et du Donbass".
Le « patriarche » schismatique ukrainien, Philarète Denisenko, s’est rendu aux États-Unis, où il a décoré John McCain et a demandé aux États-Unis des armes pour l’Ukraine.
Cela a été commenté de la façon suivante par l’évêque Clément chef du département de l’information de l’Église orthodoxe d’Ukraine : « Le seul moyen juste pour parvenir à la paix est de s’adresser à Dieu, comme source éternelle de tout bien. Cependant, lorsque le croyant demande quelque chose à Dieu, il ne doit pas croire que sa demande sera réalisée de quelque façon naturelle. La prière agit toujours de façon étonnante, c’est-à-dire au contraire de la logique terrestre.
Le « patriarche » schismatique ukrainien, Philarète Denisenko, s’est rendu aux États-Unis, où il a décoré John McCain et a demandé aux États-Unis des armes pour l’Ukraine.
Cela a été commenté de la façon suivante par l’évêque Clément chef du département de l’information de l’Église orthodoxe d’Ukraine : « Le seul moyen juste pour parvenir à la paix est de s’adresser à Dieu, comme source éternelle de tout bien. Cependant, lorsque le croyant demande quelque chose à Dieu, il ne doit pas croire que sa demande sera réalisée de quelque façon naturelle. La prière agit toujours de façon étonnante, c’est-à-dire au contraire de la logique terrestre.
Aujourd’hui, l’Église, en appelant à la réconciliation, appelle à croire en ce qui est seulement possible selon les commandements du Christ. Seul le Seigneur peut réconcilier les hommes qui se haïssent mutuellement jusqu’à la mort », a déclaré entre autres Mgr Clément. « Hier, j’ai entendu qu’un leader religieux s’était rendu outre Atlantique pour demander aux États-Unis d’Amérique des armes pour l’Ukraine. C’est ce qu’ont rapporté nombre d’agences de presse, comme d’un quelconque exploit. Mais la parole de Dieu, dans l’Évangile selon saint Matthieu dit : « tous ceux qui prendront le glaive périront par le glaive ».
Que révèle un tel acte ? C’est l’éloquent témoignage du fait que, dans l’âme de cet homme, a commencé une profonde crise religieuse. Il a cessé de croire dans les paroles du Christ, c’est-à-dire, en d’autres termes, qu’il est devenu incroyant. C’est malheureux, non pas seulement en raison du drame religieux personnel de cet homme. Il est triste qu’à son absence de foi, les médias accordent le statut d’exploit moral et, ce faisant, sèment l’incroyance dans les âmes de millions de gens. Il est malheureux que cette incroyance est aujourd’hui la barrière principale sur la voie de l’établissement de la paix en Ukraine. Pour cette raison, l’appel des pacificateurs aujourd’hui ne consiste pas seulement dans la déposition des armes, mais aussi dans la foi en Christ – le seul véritable pacificateur, qui vainc le monde par son amour qui englobe tout ».... Suite
Que révèle un tel acte ? C’est l’éloquent témoignage du fait que, dans l’âme de cet homme, a commencé une profonde crise religieuse. Il a cessé de croire dans les paroles du Christ, c’est-à-dire, en d’autres termes, qu’il est devenu incroyant. C’est malheureux, non pas seulement en raison du drame religieux personnel de cet homme. Il est triste qu’à son absence de foi, les médias accordent le statut d’exploit moral et, ce faisant, sèment l’incroyance dans les âmes de millions de gens. Il est malheureux que cette incroyance est aujourd’hui la barrière principale sur la voie de l’établissement de la paix en Ukraine. Pour cette raison, l’appel des pacificateurs aujourd’hui ne consiste pas seulement dans la déposition des armes, mais aussi dans la foi en Christ – le seul véritable pacificateur, qui vainc le monde par son amour qui englobe tout ».... Suite
Le Christ est né dans une grotte, dans des conditions extrêmement modestes. La célébration de sa naissance vous incite-t-elle à aider davantage les nécessiteux?
Oui, je pratique davantage la charité en cette période. 21.83%
Non, je pratique la charité de manière égale tout au long de l'année. 50.7%
Non, je n'ai pas les moyens d'aider les autres. 27.47%
142 Votant(s)
Oui, je pratique davantage la charité en cette période. 21.83%
Non, je pratique la charité de manière égale tout au long de l'année. 50.7%
Non, je n'ai pas les moyens d'aider les autres. 27.47%
142 Votant(s)
La 6ème église du patriarcat de Moscou en Thaïlande, consacrée aux saints Néomartyrs impériaux, va être inaugurée à Hao Hin, station balnéaire située à environ 200 km au sud de Bangkok.
Et cette semaine va aussi être marquée par la bénédiction de la première pierre d'une église consacrée à St. Vladimir à Chiengmai, sixième plus grande ville de Thaïlande et capitale culturelle du nord de la Thaïlande et jeudi sera consacrée l'église à St Serge de Radonej sur l'ile de Chang.
Depuis quelques années, l'Eglise orthodoxe russe se développe en Thaïlande et au Cambodge. La première pierre de l'église des Saints-Martyrs à Hua Hin, en Thaïlande, a été posée par l'archevêque Marc d’Egorievsk, responsable de la direction des établissements à l’étranger du Patriarcat de Moscou, rapporte le 10 février 2014 le site internet du Patriarcat.
Lire aussi Construction d'églises orthodoxes dans les stations balnéaires
Et cette semaine va aussi être marquée par la bénédiction de la première pierre d'une église consacrée à St. Vladimir à Chiengmai, sixième plus grande ville de Thaïlande et capitale culturelle du nord de la Thaïlande et jeudi sera consacrée l'église à St Serge de Radonej sur l'ile de Chang.
Depuis quelques années, l'Eglise orthodoxe russe se développe en Thaïlande et au Cambodge. La première pierre de l'église des Saints-Martyrs à Hua Hin, en Thaïlande, a été posée par l'archevêque Marc d’Egorievsk, responsable de la direction des établissements à l’étranger du Patriarcat de Moscou, rapporte le 10 février 2014 le site internet du Patriarcat.
Lire aussi Construction d'églises orthodoxes dans les stations balnéaires
L'Église Russe est représentée en Thaïlande depuis 1999. Il y a des églises à Bangkok, Patay et sur les Iles de Phuket et Pattaya dont la construction a toujours été financée par les fidèles.
V.G.
Source: RIA et Pravoslavie ru
V.G.
Source: RIA et Pravoslavie ru
Révérend Père Nicolas Cernokrak, Doyen de l’Institut,
Révérends Pères,
Chers membres du corps enseignant et administratif,
Chers étudiants,
Mesdames et Messieurs,
Comme il est de coutume, l’archevêque, qui est aussi le recteur de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, est toujours présent à toutes les cérémonies officielles de notre Institut. Malheureusement, aujourd’hui, il ne m’est pas possible d’être présent à la séance solennelle étant chargé par l’Église Mère de participer à l’ordination de l’évêque auxiliaire de la métropole grec-orthodoxe de France, Mgr Irénée de Réghion. Pour cette raison, j’ai confié la tâche de me représenter parmi vous et de vous saluer de ma part au Révérend Père Nicolas Ozoline, professeur de l’Institut.
Révérends Pères,
Chers membres du corps enseignant et administratif,
Chers étudiants,
Mesdames et Messieurs,
Comme il est de coutume, l’archevêque, qui est aussi le recteur de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, est toujours présent à toutes les cérémonies officielles de notre Institut. Malheureusement, aujourd’hui, il ne m’est pas possible d’être présent à la séance solennelle étant chargé par l’Église Mère de participer à l’ordination de l’évêque auxiliaire de la métropole grec-orthodoxe de France, Mgr Irénée de Réghion. Pour cette raison, j’ai confié la tâche de me représenter parmi vous et de vous saluer de ma part au Révérend Père Nicolas Ozoline, professeur de l’Institut.
La séance solennelle prévoit de présenter la vie de l’Institut, ses réussites dans les domaines académiques et ecclésiastiques. Tout cela, j’espère, sera présenter par le Révérend Père Nicolas Cernokrak, doyen de l’Institut.
Lire aussi "IZVESTIA" - une interview avec le père Nicolas Ozoline à propos de la destruction des fresques à Saint Serge
De ma part, je souhaite vous informer que la semaine dernière, je fus attristé par la décision du Conseil d’administration de l’Institut. Comme vous le savez, afin d’améliorer la vie académique et la situation financière de notre Institut, le Saint Synode du Patriarcat Œcuménique, dans la juridiction duquel nous sommes placés, a créé un comité ad hoc d’évaluation de l’Institut concernant les domaines académique et administratif.
Ce comité, qui s’est réuni pour la quatrième fois le 3 février 2015, devait recevoir le Père Nicolas Cernokrak, doyen de notre Institut, pour présenter son rapport. Alors que les membres du comité étaient rassemblés pour le recevoir, le père doyen ne s’est pas présenté. Toutefois une lettre signée par un avocat civil fut remise à Son Eminence le Métropolite Emmanuel de France, président du dit comité par le cabinet d’avocat. Cette lettre stipule que les membres du conseil d’administration de l’Institut refusent de se soumettre aux exigences du comité nommé par le Saint Synode de l’Église Mère. L’avocat chargé par l’Institut de la mission de formuler ce refus affirme que l’Institut est une entité entièrement indépendante sur le plan juridique et administratif et que le Saint Synode n’a aucun droit d’exiger quelque contrôle que ce soit sur l’Institut.
Lire aussi Crise a l'ITO Saint-Serge à Paris !
Ces propos sont bien évidemment infondés sur le plan juridique ainsi que sur le plan canonique. Toutefois, ce dernier échappe bien évidemment de la compétence de l’avocat civil, mais doit être bien connu par les membres du conseil d’administration de l’Institut de théologique orthodoxe, dont certains détiennent une formation théologique. Du point de vue juridique, l’Institut fut fondé par notre Église et en constitue une partie intégrante, d’autant plus que les locaux qui hébergent l’Institut sont la propriété de l’archevêché, qui est rattachée canoniquement au Patriarcat Œcuménique. Sur le plan canonique, il convient de se rappeler de quelques règles simples. L’enseignement théologique et chrétien émane du ministère épiscopal et pour cette raison est soumis au contrôle de l’évêque. L’évêque à son tour est soumis au contrôle du Saint Synode et de son Patriarche. La théologie hors l’Eglise n’a pas de sens. D’ailleurs, dans toutes les confessions chrétiennes, il n’existe quasiment pas d’établissements de formation théologique "indépendants", puisque tous sont sous le contrôle et l’autorité de l’Eglise.
Lire aussi Un coup dur pour l’Institut Saint-Serge
En outre, il faut se rappeler aussi que dans un diocèse, toutes les institutions ecclésiastiques sont placées sous le contrôle de l’évêque, non seulement sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan administratif et économique. Vu l’importance du rôle et de la mission de notre Institut dans le monde orthodoxe, le Patriarche et le Synode ont voulu nous aider à résoudre les nombreux problèmes que nous avons rencontrés jusqu’à maintenant.
En refusant de répondre aux demandes du comité ad hoc nommé par le Saint Synode de l’Église Mère, les membres du Conseil d’administration de l’Institut s’opposent non seulement à mon autorité personnelle en tant que Recteur de l’Institut et archevêque dirigeant, mais aussi au Saint Synode et au Patriarche œcuménique, et de ce fait, se placent en dehors de l’Église. En outre, il faut se rappeler que les canons interdisent de porter les affaires ecclésiastiques devant les autorités civiles. Or, la lettre reçue par le comité a été composée par un avocat civil et ne se réfère aucunement à la tradition canonique de l’Église. Ainsi, le conseil d’administration refuse ouvertement tout dialogue avec le comité ad hoc et a pris la décision de rompre ses liens avec l’Église.
Cette opposition est un événement regrettable pour notre Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, pour notre Archevêché-Exarchat du Patriarcat Œcuménique et pour l’ensemble de la communauté orthodoxe en France.
En espérant que les personnes responsables se rendront compte que leurs agissements vont à l’encontre des intérêts de l’Institut de théologie orthodoxe, de ses enseignants et de ses étudiants, je vous transmets ma bénédiction.
+ Archevêque Job de Telmessos, Exarque du Patriarche œcuménique
Lire aussi AMEITO : un trésorier peu orthodoxe
Lire aussi "IZVESTIA" - une interview avec le père Nicolas Ozoline à propos de la destruction des fresques à Saint Serge
De ma part, je souhaite vous informer que la semaine dernière, je fus attristé par la décision du Conseil d’administration de l’Institut. Comme vous le savez, afin d’améliorer la vie académique et la situation financière de notre Institut, le Saint Synode du Patriarcat Œcuménique, dans la juridiction duquel nous sommes placés, a créé un comité ad hoc d’évaluation de l’Institut concernant les domaines académique et administratif.
Ce comité, qui s’est réuni pour la quatrième fois le 3 février 2015, devait recevoir le Père Nicolas Cernokrak, doyen de notre Institut, pour présenter son rapport. Alors que les membres du comité étaient rassemblés pour le recevoir, le père doyen ne s’est pas présenté. Toutefois une lettre signée par un avocat civil fut remise à Son Eminence le Métropolite Emmanuel de France, président du dit comité par le cabinet d’avocat. Cette lettre stipule que les membres du conseil d’administration de l’Institut refusent de se soumettre aux exigences du comité nommé par le Saint Synode de l’Église Mère. L’avocat chargé par l’Institut de la mission de formuler ce refus affirme que l’Institut est une entité entièrement indépendante sur le plan juridique et administratif et que le Saint Synode n’a aucun droit d’exiger quelque contrôle que ce soit sur l’Institut.
Lire aussi Crise a l'ITO Saint-Serge à Paris !
Ces propos sont bien évidemment infondés sur le plan juridique ainsi que sur le plan canonique. Toutefois, ce dernier échappe bien évidemment de la compétence de l’avocat civil, mais doit être bien connu par les membres du conseil d’administration de l’Institut de théologique orthodoxe, dont certains détiennent une formation théologique. Du point de vue juridique, l’Institut fut fondé par notre Église et en constitue une partie intégrante, d’autant plus que les locaux qui hébergent l’Institut sont la propriété de l’archevêché, qui est rattachée canoniquement au Patriarcat Œcuménique. Sur le plan canonique, il convient de se rappeler de quelques règles simples. L’enseignement théologique et chrétien émane du ministère épiscopal et pour cette raison est soumis au contrôle de l’évêque. L’évêque à son tour est soumis au contrôle du Saint Synode et de son Patriarche. La théologie hors l’Eglise n’a pas de sens. D’ailleurs, dans toutes les confessions chrétiennes, il n’existe quasiment pas d’établissements de formation théologique "indépendants", puisque tous sont sous le contrôle et l’autorité de l’Eglise.
Lire aussi Un coup dur pour l’Institut Saint-Serge
En outre, il faut se rappeler aussi que dans un diocèse, toutes les institutions ecclésiastiques sont placées sous le contrôle de l’évêque, non seulement sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan administratif et économique. Vu l’importance du rôle et de la mission de notre Institut dans le monde orthodoxe, le Patriarche et le Synode ont voulu nous aider à résoudre les nombreux problèmes que nous avons rencontrés jusqu’à maintenant.
En refusant de répondre aux demandes du comité ad hoc nommé par le Saint Synode de l’Église Mère, les membres du Conseil d’administration de l’Institut s’opposent non seulement à mon autorité personnelle en tant que Recteur de l’Institut et archevêque dirigeant, mais aussi au Saint Synode et au Patriarche œcuménique, et de ce fait, se placent en dehors de l’Église. En outre, il faut se rappeler que les canons interdisent de porter les affaires ecclésiastiques devant les autorités civiles. Or, la lettre reçue par le comité a été composée par un avocat civil et ne se réfère aucunement à la tradition canonique de l’Église. Ainsi, le conseil d’administration refuse ouvertement tout dialogue avec le comité ad hoc et a pris la décision de rompre ses liens avec l’Église.
Cette opposition est un événement regrettable pour notre Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge, pour notre Archevêché-Exarchat du Patriarcat Œcuménique et pour l’ensemble de la communauté orthodoxe en France.
En espérant que les personnes responsables se rendront compte que leurs agissements vont à l’encontre des intérêts de l’Institut de théologie orthodoxe, de ses enseignants et de ses étudiants, je vous transmets ma bénédiction.
+ Archevêque Job de Telmessos, Exarque du Patriarche œcuménique
Lire aussi AMEITO : un trésorier peu orthodoxe
V.G.
Un résumé des querelles dogmatiques du 1er millénaire
"Noël, c’est une histoire extraordinairement complexe, où il est question de Logos, d’hypostase, "d’ousie", de "dichotomisme" et de "trichotomisme", de "noûs" et "d’économie" (du salut, rien à voir avec la signification actuelle de ce mot). Des termes qui nous paraissent barbares aujourd’hui, mais qui étaient couramment utilisés à l’époque. Et pas seulement par les théologiens. La population se passionnait pour ces débats."
«Danger subtil»
Le théologien Raymond Winling, professeur émérite de la Faculté de théologie de Strasbourg, s’emporte contre l’érosion du contenu de cette fête. Dans un livre qui vient de paraître*, il dénonce non seulement la commercialisation à outrance de Noël, mais aussi le «danger subtil» que représente la focalisation de la recherche sur l’historicité des faits au détriment du mystère.
Un résumé des querelles dogmatiques du 1er millénaire
"Noël, c’est une histoire extraordinairement complexe, où il est question de Logos, d’hypostase, "d’ousie", de "dichotomisme" et de "trichotomisme", de "noûs" et "d’économie" (du salut, rien à voir avec la signification actuelle de ce mot). Des termes qui nous paraissent barbares aujourd’hui, mais qui étaient couramment utilisés à l’époque. Et pas seulement par les théologiens. La population se passionnait pour ces débats."
«Danger subtil»
Le théologien Raymond Winling, professeur émérite de la Faculté de théologie de Strasbourg, s’emporte contre l’érosion du contenu de cette fête. Dans un livre qui vient de paraître*, il dénonce non seulement la commercialisation à outrance de Noël, mais aussi le «danger subtil» que représente la focalisation de la recherche sur l’historicité des faits au détriment du mystère.
Pour retrouver le sens profond de Noël, il s’est lancé dans une vaste enquête théologique et historique sur la lente constitution de la fête, dont la célébration n’est attestée qu’à partir du IVe siècle. La naissance de Jésus et la signification de l’Incarnation – de Dieu qui s’est fait homme – ont suscité pendant des siècles d’innombrables discussions, controverses, altercations, conflits, dont l’importance et la portée à l’époque sont comparables, par exemple, aux débats actuels sur le réchauffement climatique. C’est au plus fort de ces «querelles byzantines» que la fête a été instaurée.
Une longue bataille sémantique
Noël, c’est une histoire extraordinairement complexe, où il est question de Logos, d’hypostase, d’ousie, de dichotomisme et de trichotomisme, de noûs et d’économie (du salut, rien à voir avec la signification actuelle de ce mot). Des termes qui nous paraissent barbares aujourd’hui, mais qui étaient couramment utilisés à l’époque. Et pas seulement par les théologiens. La population se passionnait pour ces débats. Noël, c’est aussi l’histoire d’une guerre intellectuelle homérique entre l’Eglise officielle et plusieurs camps, définis comme hérétiques. Il y a les tenants du docétisme, de l’apollinarisme, de l’ébionisme, de l’adoptianisme, du monarchianisme, du sabellianisme, de l’arianisme, du nestorianisme et du monophysisme. Au centre de leurs affrontements: la conception virginale et la naissance de Jésus, son identité, son humanité et sa divinité.
La bataille commence dès la fin du Ier siècle de notre ère. La rédaction des évangiles est terminée. Les textes circulent, la communauté chrétienne s’étend. Mais sa doctrine rencontre de fortes oppositions. Elles sont connues grâce à des textes chrétiens qui leur répondent point par point. Ni les juifs ni les païens ne peuvent croire à cette histoire invraisemblable de conception virginale que rapportent les Evangiles de Luc et de Matthieu. Quant à admettre l’idée que le Christ est Dieu, qu’il a préexisté avant de consentir à se faire homme et à naître, comme le soutiennent les épîtres de Paul et l’Evangile de Jean, cela paraît insensé.
Jésus n’est pas humain
Au IIe siècle, les païens durcissent le ton contre les chrétiens. L’intellectuel Celse est l’un des plus haineux. Il répand des calomnies sur Marie, la mère de Jésus, l’accusant d’être devenue enceinte à la suite d’un adultère commis avec un soldat nommé Panthèra. Dans les milieux chrétiens, on commence à se diviser sur la signification de l’Incarnation. La découverte des apocryphes, ces textes des premiers siècles chrétiens qui n’ont pas été retenus dans le canon du Nouveau Testament, permet aujourd’hui de connaître l’ampleur des débats. L’un des courants qui a le plus marqué le IIe siècle est le docétisme, issu de la gnose. Pour les tenants de ce système de pensée, caractérisé par le rejet de la matière, il était impensable que Dieu ait pu s’incarner. Ils niaient donc l’humanité du Christ, et par conséquent sa naissance et sa mort. Mais ils admettaient que le corps de Jésus avait été visible. Toutefois, ce corps n’était qu’une apparence sans réalité matérielle. L’évêque Irénée de Lyon a longuement combattu les différents systèmes gnostiques, et plus particulièrement le docétisme.
Grâce au traité «Contre Fauste» de saint Augustin, on connaît également la pensée des manichéens, qui s’est développée au IIIe siècle. Pour les adeptes de ce mouvement, le Christ avait un corps immatériel, un corps astral en somme. Les manichéens considéraient la matière comme mauvaise. Jésus n’avait donc pu ni s’incarner, ni souffrir, ni mourir réellement. Fauste prétendait que le Christ était descendu du monde de la lumière pour combattre le monde des ténèbres, mais qu’il n’avait pas pris chair.
Jésus n’est pas divin
Tandis que le docétisme et le manichéisme nient l’humanité du Christ, quatre courants attaquent sa divinité aux IIe et IIIe siècles. Les ébionites, tout d’abord. Ce sont des judéo-chrétiens qui refusent à Jésus le titre de Fils de Dieu. Pour eux, il n’est qu’un prophète. Ils ont leur propre Evangile, qui rejette la conception virginale. L’adoptianisme se répand au IIIe siècle. Il trouve un porte-parole de renom en la personne de Paul de Samosate, évêque d’Antioche. Vers 264, celui-ci commence à affirmer que Jésus n’est qu’un homme auquel une propriété divine a été accordée, le Logos. Cette propriété habite en lui, mais n’est pas lui. Cette présence du Logos en Jésus lui confère toutefois un statut spécial et la capacité de sauver l’homme du péché.
Deux nouvelles menaces surgissent bientôt à Rome: le monarchianisme et le sabellianisme. Leurs partisans soutiennent l’unicité de Dieu. Pour eux, il n’y a aucune différence entre le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. La Trinité n’est qu’un mode de manifestation d’un Dieu unique qui est en soi toujours le même. Le théologien Tertullien combat cette hérésie avec fougue et rétablit la vérité: le Père, le Fils et l’Esprit-Saint sont trois personnes distinctes formées d’une seule substance. Tertullien ose une comparaison pour expliquer la Trinité: il y a un seul pouvoir impérial, mais il peut y avoir plusieurs empereurs. Dieu le Père détient la souveraineté, mais il en délègue l’exercice au Fils.
On en perd son latin. Mais les controverses théologiques allaient connaître un apogée aux IVe et Ve siècles. Il fallut pas moins de trois conciles pour régler, entre autres, les questions de la filiation divine de Jésus et de sa naissance humaine, tant les querelles étaient vives.
Panique à Alexandrie
Vers 318-320, Arius, un prêtre d’Alexandrie, déclenche une crise majeure avec ses thèses consacrant l’infériorité du Fils par rapport au Père. Il refuse de reconnaître qu’à l’instar de Dieu, le Fils – ou le Logos – a toujours été. Pour lui, le Fils a été créé du néant par la volonté du Père. Le Fils n’est pas vrai Dieu, mais il est d’une autre substance que le Père. Le Logos est limité, et ne peut connaître parfaitement son Père. En somme, le Fils est étranger à l’essence du Père. Pour résumer, l’arianisme professe une sorte de trithéisme. Panique à Alexandrie. Mais l’arianisme a du succès et se diffuse assez largement. L’empereur Constantin convoque un concile à Nicée en 325 pour régler ce problème. L’erreur d’Arius est condamnée, la relation entre le Père et le Fils précisée. Ce dernier est déclaré consubstantiel (homoousios) au Père. L’affirmation de l’identité de substance entre le Père et le Fils au moyen du terme «homoousios» provoque de nouvelles divisions pénibles.
Percée théologique
Malgré leur condamnation, les thèses ariennes continuent à se propager. Des théologiens les radicalisent, et établissent une hiérarchie entre les trois personnes de la Trinité. Basile et Grégoire de Nysse, deux Pères de l’Eglise, mettent alors au point une terminologie qui constitue une réelle percée théologique. Il s’agit de sauvegarder la pluralité en Dieu sans diviser la substance unique de Dieu. Les trois personnes de la Trinité sont désormais désignées par le terme «hypostase». Il y a donc trois hypostases, mais une seule substance, appelée «ousie».
C’est dans le cadre de ces controverses théologiques que la fête de Noël est instaurée durant la seconde moitié du IVe siècle. La date du 25 décembre a vraisemblablement été retenue pour opposer une fête chrétienne à la fête païenne du Sol invictus (Soleil invaincu) qui avait lieu à la fin de l’année. Cette fête était en quelque sorte le résultat de la lutte des théologiens orthodoxes pour éviter que l’Incarnation ne soit comprise comme un mythe. Mais le combat n’était pas terminé.
Au IVe siècle, Grégoire de Nysse s’en prend à une autre hérésie redoutable: l’apollinarisme, une reviviscence du docétisme. Apollinaire avait défendu la foi de Nicée. Cependant, en tentant d’expliquer l’union de la divinité et de l’humanité en Jésus-Christ, il s’écarte de l’orthodoxie. Il en vient à professer que le Christ n’a pas reçu son corps de la Vierge Marie, mais qu’il l’a formé de sa propre substance – céleste. Le Christ s’est donc manifesté dans un corps apparent. Apparente, sa mort l’était aussi.
Une longue bataille sémantique
Noël, c’est une histoire extraordinairement complexe, où il est question de Logos, d’hypostase, d’ousie, de dichotomisme et de trichotomisme, de noûs et d’économie (du salut, rien à voir avec la signification actuelle de ce mot). Des termes qui nous paraissent barbares aujourd’hui, mais qui étaient couramment utilisés à l’époque. Et pas seulement par les théologiens. La population se passionnait pour ces débats. Noël, c’est aussi l’histoire d’une guerre intellectuelle homérique entre l’Eglise officielle et plusieurs camps, définis comme hérétiques. Il y a les tenants du docétisme, de l’apollinarisme, de l’ébionisme, de l’adoptianisme, du monarchianisme, du sabellianisme, de l’arianisme, du nestorianisme et du monophysisme. Au centre de leurs affrontements: la conception virginale et la naissance de Jésus, son identité, son humanité et sa divinité.
La bataille commence dès la fin du Ier siècle de notre ère. La rédaction des évangiles est terminée. Les textes circulent, la communauté chrétienne s’étend. Mais sa doctrine rencontre de fortes oppositions. Elles sont connues grâce à des textes chrétiens qui leur répondent point par point. Ni les juifs ni les païens ne peuvent croire à cette histoire invraisemblable de conception virginale que rapportent les Evangiles de Luc et de Matthieu. Quant à admettre l’idée que le Christ est Dieu, qu’il a préexisté avant de consentir à se faire homme et à naître, comme le soutiennent les épîtres de Paul et l’Evangile de Jean, cela paraît insensé.
Jésus n’est pas humain
Au IIe siècle, les païens durcissent le ton contre les chrétiens. L’intellectuel Celse est l’un des plus haineux. Il répand des calomnies sur Marie, la mère de Jésus, l’accusant d’être devenue enceinte à la suite d’un adultère commis avec un soldat nommé Panthèra. Dans les milieux chrétiens, on commence à se diviser sur la signification de l’Incarnation. La découverte des apocryphes, ces textes des premiers siècles chrétiens qui n’ont pas été retenus dans le canon du Nouveau Testament, permet aujourd’hui de connaître l’ampleur des débats. L’un des courants qui a le plus marqué le IIe siècle est le docétisme, issu de la gnose. Pour les tenants de ce système de pensée, caractérisé par le rejet de la matière, il était impensable que Dieu ait pu s’incarner. Ils niaient donc l’humanité du Christ, et par conséquent sa naissance et sa mort. Mais ils admettaient que le corps de Jésus avait été visible. Toutefois, ce corps n’était qu’une apparence sans réalité matérielle. L’évêque Irénée de Lyon a longuement combattu les différents systèmes gnostiques, et plus particulièrement le docétisme.
Grâce au traité «Contre Fauste» de saint Augustin, on connaît également la pensée des manichéens, qui s’est développée au IIIe siècle. Pour les adeptes de ce mouvement, le Christ avait un corps immatériel, un corps astral en somme. Les manichéens considéraient la matière comme mauvaise. Jésus n’avait donc pu ni s’incarner, ni souffrir, ni mourir réellement. Fauste prétendait que le Christ était descendu du monde de la lumière pour combattre le monde des ténèbres, mais qu’il n’avait pas pris chair.
Jésus n’est pas divin
Tandis que le docétisme et le manichéisme nient l’humanité du Christ, quatre courants attaquent sa divinité aux IIe et IIIe siècles. Les ébionites, tout d’abord. Ce sont des judéo-chrétiens qui refusent à Jésus le titre de Fils de Dieu. Pour eux, il n’est qu’un prophète. Ils ont leur propre Evangile, qui rejette la conception virginale. L’adoptianisme se répand au IIIe siècle. Il trouve un porte-parole de renom en la personne de Paul de Samosate, évêque d’Antioche. Vers 264, celui-ci commence à affirmer que Jésus n’est qu’un homme auquel une propriété divine a été accordée, le Logos. Cette propriété habite en lui, mais n’est pas lui. Cette présence du Logos en Jésus lui confère toutefois un statut spécial et la capacité de sauver l’homme du péché.
Deux nouvelles menaces surgissent bientôt à Rome: le monarchianisme et le sabellianisme. Leurs partisans soutiennent l’unicité de Dieu. Pour eux, il n’y a aucune différence entre le Père, le Fils et l’Esprit-Saint. La Trinité n’est qu’un mode de manifestation d’un Dieu unique qui est en soi toujours le même. Le théologien Tertullien combat cette hérésie avec fougue et rétablit la vérité: le Père, le Fils et l’Esprit-Saint sont trois personnes distinctes formées d’une seule substance. Tertullien ose une comparaison pour expliquer la Trinité: il y a un seul pouvoir impérial, mais il peut y avoir plusieurs empereurs. Dieu le Père détient la souveraineté, mais il en délègue l’exercice au Fils.
On en perd son latin. Mais les controverses théologiques allaient connaître un apogée aux IVe et Ve siècles. Il fallut pas moins de trois conciles pour régler, entre autres, les questions de la filiation divine de Jésus et de sa naissance humaine, tant les querelles étaient vives.
Panique à Alexandrie
Vers 318-320, Arius, un prêtre d’Alexandrie, déclenche une crise majeure avec ses thèses consacrant l’infériorité du Fils par rapport au Père. Il refuse de reconnaître qu’à l’instar de Dieu, le Fils – ou le Logos – a toujours été. Pour lui, le Fils a été créé du néant par la volonté du Père. Le Fils n’est pas vrai Dieu, mais il est d’une autre substance que le Père. Le Logos est limité, et ne peut connaître parfaitement son Père. En somme, le Fils est étranger à l’essence du Père. Pour résumer, l’arianisme professe une sorte de trithéisme. Panique à Alexandrie. Mais l’arianisme a du succès et se diffuse assez largement. L’empereur Constantin convoque un concile à Nicée en 325 pour régler ce problème. L’erreur d’Arius est condamnée, la relation entre le Père et le Fils précisée. Ce dernier est déclaré consubstantiel (homoousios) au Père. L’affirmation de l’identité de substance entre le Père et le Fils au moyen du terme «homoousios» provoque de nouvelles divisions pénibles.
Percée théologique
Malgré leur condamnation, les thèses ariennes continuent à se propager. Des théologiens les radicalisent, et établissent une hiérarchie entre les trois personnes de la Trinité. Basile et Grégoire de Nysse, deux Pères de l’Eglise, mettent alors au point une terminologie qui constitue une réelle percée théologique. Il s’agit de sauvegarder la pluralité en Dieu sans diviser la substance unique de Dieu. Les trois personnes de la Trinité sont désormais désignées par le terme «hypostase». Il y a donc trois hypostases, mais une seule substance, appelée «ousie».
C’est dans le cadre de ces controverses théologiques que la fête de Noël est instaurée durant la seconde moitié du IVe siècle. La date du 25 décembre a vraisemblablement été retenue pour opposer une fête chrétienne à la fête païenne du Sol invictus (Soleil invaincu) qui avait lieu à la fin de l’année. Cette fête était en quelque sorte le résultat de la lutte des théologiens orthodoxes pour éviter que l’Incarnation ne soit comprise comme un mythe. Mais le combat n’était pas terminé.
Au IVe siècle, Grégoire de Nysse s’en prend à une autre hérésie redoutable: l’apollinarisme, une reviviscence du docétisme. Apollinaire avait défendu la foi de Nicée. Cependant, en tentant d’expliquer l’union de la divinité et de l’humanité en Jésus-Christ, il s’écarte de l’orthodoxie. Il en vient à professer que le Christ n’a pas reçu son corps de la Vierge Marie, mais qu’il l’a formé de sa propre substance – céleste. Le Christ s’est donc manifesté dans un corps apparent. Apparente, sa mort l’était aussi.
Un moine met le feu aux poudres
Au Ve siècle éclate la crise nestorienne, où l’on voit s’affronter deux écoles théologiques. L’une, à Antioche, s’attache au sens littéral de la Bible et souligne l’humanité de Jésus. L’autre, à Alexandrie, manifeste une préférence pour le sens allégorique des Ecritures, et met en valeur la divinité du Christ. Nestorius, l’évêque de Constantinople, est l’un des représentants les plus en vue de l’école d’Antioche. Il soulève l’indignation de l’évêque Cyrille d’Alexandrie en préférant le titre de Khristotokos pour désigner Marie, traditionnellement appelée Theotokos (mère de Dieu en grec). Pour calmer les esprits, l’empereur Théodose convoque en 431 un concile à Ephèse, qui réfute la formule de Nestorius.
Quelques années plus tard, la tension est de nouveau à son comble. Cette fois, c’est un moine du nom d’Eutychès qui met le feu aux poudres. En réagissant contre les thèses de Nestorius, il déforme la christologie. Il insiste à tel point sur l’union des natures humaine et divine du Christ que selon lui, après l’union, il n’y a plus qu’une seule nature, la divine. Un nouveau courant naît: le monophysisme. Ses thèses sont rejetées en 451 par le concile de Chalcédoine, mais elles ont survécu jusqu’à aujourd’hui dans les Eglises dites préchalcédoniennes, qui ont refusé les conclusions de ce concile.
Sauver les hommes
Durant les premiers siècles du christianisme, les débats sur l’identité de Jésus ont conduit les Pères de l’Eglise à réfléchir à la signification de l’Incarnation en lien avec la mort et la Résurrection du Christ. C’est progressivement qu’ils ont fait valoir les aspects salvifiques de l’Incarnation. «L’économie du salut», c’est-à-dire le plan conçu par Dieu pour sauver les hommes, a été résumée au moyen d’une formule simple par l’évêque Irénée de Lyon: «Dieu est devenu homme pour que l’homme devienne Dieu.»
* Raymond Winling, Noël et le mystère de l’incarnation, Cerf ,2010, 272 p.
D'après
Au Ve siècle éclate la crise nestorienne, où l’on voit s’affronter deux écoles théologiques. L’une, à Antioche, s’attache au sens littéral de la Bible et souligne l’humanité de Jésus. L’autre, à Alexandrie, manifeste une préférence pour le sens allégorique des Ecritures, et met en valeur la divinité du Christ. Nestorius, l’évêque de Constantinople, est l’un des représentants les plus en vue de l’école d’Antioche. Il soulève l’indignation de l’évêque Cyrille d’Alexandrie en préférant le titre de Khristotokos pour désigner Marie, traditionnellement appelée Theotokos (mère de Dieu en grec). Pour calmer les esprits, l’empereur Théodose convoque en 431 un concile à Ephèse, qui réfute la formule de Nestorius.
Quelques années plus tard, la tension est de nouveau à son comble. Cette fois, c’est un moine du nom d’Eutychès qui met le feu aux poudres. En réagissant contre les thèses de Nestorius, il déforme la christologie. Il insiste à tel point sur l’union des natures humaine et divine du Christ que selon lui, après l’union, il n’y a plus qu’une seule nature, la divine. Un nouveau courant naît: le monophysisme. Ses thèses sont rejetées en 451 par le concile de Chalcédoine, mais elles ont survécu jusqu’à aujourd’hui dans les Eglises dites préchalcédoniennes, qui ont refusé les conclusions de ce concile.
Sauver les hommes
Durant les premiers siècles du christianisme, les débats sur l’identité de Jésus ont conduit les Pères de l’Eglise à réfléchir à la signification de l’Incarnation en lien avec la mort et la Résurrection du Christ. C’est progressivement qu’ils ont fait valoir les aspects salvifiques de l’Incarnation. «L’économie du salut», c’est-à-dire le plan conçu par Dieu pour sauver les hommes, a été résumée au moyen d’une formule simple par l’évêque Irénée de Lyon: «Dieu est devenu homme pour que l’homme devienne Dieu.»
* Raymond Winling, Noël et le mystère de l’incarnation, Cerf ,2010, 272 p.
D'après
Concile d’Éphèse de 431, mosaïque de Notre-Dame de Fourvière
Illustrations:
- Le concile universel d’Éphèse
-St Irénée de Lyon, Fresques de Yaroslav Dobrynine
Illustrations:
- Le concile universel d’Éphèse
-St Irénée de Lyon, Fresques de Yaroslav Dobrynine
La construction d'une église orthodoxe commencera en avril à Varsovie. Aucune église n'a été bâtie au cours de ces derniers cent ans dans la capitale polonaise.
Le terrain attribué au chantier a une superficie de 1,5 ha. Le projet, très moderne par son architecture, évoque la cathédrale Sainte Sophie. Lien
Lire aussi De l'art religieux moderne en Russie
Le terrain attribué au chantier a une superficie de 1,5 ha. Le projet, très moderne par son architecture, évoque la cathédrale Sainte Sophie. Lien
Lire aussi De l'art religieux moderne en Russie
Le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a critiqué la politiques menées par l’Église grecque-catholique ukrainienne et a remercié le Vatican pour son approche équilibrée de la crise ukrainienne.
«C'est la nouvelle détérioration des relations avec les Uniates en Ukraine, liée aux derniers évènements politiques dans ce pays qui constitue actuellement le facteur le plus dans nos relations avec l’Église catholique romaine," a dit le patriarche de Moscou. Il considère que, dès les premières manifestations à Kiev, fin 2013, L'Église grecque-catholique ukrainienne (EGCU) a soutenu l'une des parties en conflit "qui a cherchait a renverser le régime en utilisant des slogans nationalistes et souvent russophobes". La direction de l'EGCU et la plupart de ses représentants "ont fait des déclarations très politisées, qui n'ont pas contribué à surmonter la confrontation civile", a continué le patriarche.
«C'est la nouvelle détérioration des relations avec les Uniates en Ukraine, liée aux derniers évènements politiques dans ce pays qui constitue actuellement le facteur le plus dans nos relations avec l’Église catholique romaine," a dit le patriarche de Moscou. Il considère que, dès les premières manifestations à Kiev, fin 2013, L'Église grecque-catholique ukrainienne (EGCU) a soutenu l'une des parties en conflit "qui a cherchait a renverser le régime en utilisant des slogans nationalistes et souvent russophobes". La direction de l'EGCU et la plupart de ses représentants "ont fait des déclarations très politisées, qui n'ont pas contribué à surmonter la confrontation civile", a continué le patriarche.
"Mais en même temps, je voudrais noter avec satisfaction que le Saint Siège lui même a toujours tenu une position équilibrée à l'égard de la situation en Ukraine; il a évité toute prise de position partisane et a appelé à des pourparlers de paix et à la fin des affrontements armés," a-t-il souligné.
Dans l'ensemble, les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique romaine "montrent une dynamique positive, notamment grâce à leur compréhension claire de la nécessité pour les Orthodoxes et les Catholiques à agir ensemble pour protéger les valeurs chrétiennes traditionnelles et contrer les défis de la modernité tels que la sécularisation, la discrimination des Chrétiens, la crise de la famille et la dilution des principes moraux dans la vie privée et sociale," a déclaré le patriarche.
Moscou, le 4 Février, Interfax - religion
Traduction V.G.
Dans l'ensemble, les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique romaine "montrent une dynamique positive, notamment grâce à leur compréhension claire de la nécessité pour les Orthodoxes et les Catholiques à agir ensemble pour protéger les valeurs chrétiennes traditionnelles et contrer les défis de la modernité tels que la sécularisation, la discrimination des Chrétiens, la crise de la famille et la dilution des principes moraux dans la vie privée et sociale," a déclaré le patriarche.
Moscou, le 4 Février, Interfax - religion
Traduction V.G.
Le 5 février 2015
Lettre ouverte à Son Éminence l’Archevêque Job de Telmessos Exarque des Églises orthodoxes russes
en Europe occidentale et aux Membres du Conseil de l’Archevêché 12, rue Daru 75 008 Paris
Copie au Secrétariat Général du
Saint Synode Patriarcal de Constantinople
« Chaque personne a le droit d’avoir ses opinions et de les exprimer (…) chaque opinion, chaque expression de l’opinion, pour autant que nous essayons de nous écouter les uns les autres et, d’autre part, que nous recherchons ensemble un consensus, chaque opinion n’est autre chose que l’enrichissement du corps du Christ. La pluralité des charismes dans l’Église enrichit le corps ecclésial. Autour du Christ, autour de l’autel, nous gardons donc la sérénité. Et je crois que, si nous avons la bonne volonté, si chacun a la bonne volonté de collaborer l’un avec l’autre, nous pouvons nous entendre et faire beaucoup de choses, en maintenant un esprit évangélique et non pas un esprit mondain, un esprit de parti ou un esprit de clivage. »
Extrait du discours de présentation de l’archimandrite Job (Getcha), peu avant les « élections » à l’Assemblée diocésaine du 1er novembre 2013
Lettre ouverte à Son Éminence l’Archevêque Job de Telmessos Exarque des Églises orthodoxes russes
en Europe occidentale et aux Membres du Conseil de l’Archevêché 12, rue Daru 75 008 Paris
Copie au Secrétariat Général du
Saint Synode Patriarcal de Constantinople
« Chaque personne a le droit d’avoir ses opinions et de les exprimer (…) chaque opinion, chaque expression de l’opinion, pour autant que nous essayons de nous écouter les uns les autres et, d’autre part, que nous recherchons ensemble un consensus, chaque opinion n’est autre chose que l’enrichissement du corps du Christ. La pluralité des charismes dans l’Église enrichit le corps ecclésial. Autour du Christ, autour de l’autel, nous gardons donc la sérénité. Et je crois que, si nous avons la bonne volonté, si chacun a la bonne volonté de collaborer l’un avec l’autre, nous pouvons nous entendre et faire beaucoup de choses, en maintenant un esprit évangélique et non pas un esprit mondain, un esprit de parti ou un esprit de clivage. »
Extrait du discours de présentation de l’archimandrite Job (Getcha), peu avant les « élections » à l’Assemblée diocésaine du 1er novembre 2013
Éminence,
Révérends Pères,
Frères et Sœurs,
Le 23 janvier 2015, un « Communiqué du 22 janvier 2015 » a été posté sur le site internet officiel de l’Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale, faisant état de plusieurs décisions de l’Archevêque Job de Telmessos, Exarque du Patriarche Œcuménique.
Ces derniers mois, d’autres communiqués du même ordre relataient des décisions, d’apparence neutre, du nouvel Archevêque. En fait, sous couvert d’actes exécutifs de l’Administration diocésaine, se cachent parfois des sanctions. Double peine : sanctions injustifiées pour leurs destinataires et non-reconnaissance de leur statut de victimes.
En effet, dans un communiqué du 2e trimestre 2014 de l’Administration diocésaine (non daté), on lit que « Son Éminence l’Archevêque Job de Telmessos a libéré l’Archimandrite Johannes (Johansen) de sa fonction de Doyen de Scandinavie à compter du 1er mai 2014 ».
L’Archimandrite Johannes (Johansen), doyen depuis de très nombreuses années, a appris cette "libération" à la lecture du communiqué. Ayant reçu quelques semaines plus tard un décret archiépiscopal pièce jointe 1 qui ne lui fournissait aucune explication, le P. Johannes a écrit une lettre à l’Archevêque Job pour lui demander les raisons de cette décision pièce jointe 2
Quelques mois après, c’est à la paroisse Saint-Serge de Paris qu’est apparue une autre sanction cachée sous les traits d’une décision administrative. À la fin de la liturgie du 18 juillet 2014, fête paroissiale de Saint-Serge de Radonège, l’Archevêque Job, depuis l’ambon, a annoncé aux fidèles que leur « prêtre préféré », selon ses mots, était relevé de sa fonction de recteur et que lui-même se chargerait du rectorat de la paroisse désormais, transgressant ainsi l’article 48 des statuts de l’Archevêché. Ni l’Archiprêtre Vladislav Trembovelski, ni la communauté paroissiale n’avaient eu connaissance de cette décision auparavant. Le choc a été grand. Les protestations, que les paroissiens ont aussitôt exprimées à l'Archevêque, n’ont pas suffi à l'émouvoir. Il faut noter que, ce même jour, un paroissien de l’église Saint-Serge a été ordonné diacre et affecté à la paroisse, sans que cela n’ait fait l’objet d’aucune concertation. La communauté paroissiale a donc été mise, là encore, devant le fait accompli.
Au début du mois d’octobre 2014, ce fut au tour de la paroisse Saint-Nicolas de Toulouse de subir une nouvelle « décision » de l’Archevêque. Un jeune prêtre, le P. Alexis (Milyutin), ordonné depuis quelques semaines seulement, était nommé aux côtés du recteur en titre, le hiéromoine Serge (Pescay), depuis 20 ans prêtre de la paroisse de Toulouse. Les initiatives prises par ce jeune prêtre ont amené le P. Serge (Pescay) à demander son congé canonique pour quitter l’Archevêché. Aujourd’hui, selon des membres du Conseil paroissial, la communauté est proche de l’implosion. La décision de l’Archevêque Job, là aussi, n’avait que l’apparence d’une décision administrative.
Enfin, le 22 janvier 2015, une sanction grave est prononcée à l’encontre du Protopresbytre Jean Gueit, Recteur des paroisses de Nice, Marseille, Toulon et Saint-Raphaël, ainsi que Doyen du Sud-Est de la France depuis de longues années. En effet, le texte du communiqué dit : "Le Protopresbytre Jean Gueit est libéré de sa responsabilité de Recteur des paroisses Saint-Nicolas-Sainte-Alexandra à Nice, de la Résurrection à Toulon et du Saint-Archange-Raphaël à Saint-Raphaël, ainsi que de Doyen du Sud-Est. Il demeure Recteur de la paroisse Saint-Hermogène à Marseille." C’est par un appel téléphonique d'un paroissien que le P. Jean Gueit a appris cette décision, qui n’a fait, encore une fois, l’objet d’aucune concertation ni avec lui, ni avec les communautés paroissiales concernées.
Le samedi 24 janvier 2015, les membres élus du Conseil paroissial de Nice, à l’unanimité, ont signé une lettre à l’Archevêque Job pièce jointe 3.1 et 3.2 dans laquelle ils expriment leur consternation devant cette décision concernant la paroisse et son avenir.
Le dimanche 25 janvier 2015, un grand nombre de paroissiens de Nice, plus de 100, ont signé une lettre collective appelant l’Archevêque Job à surseoir à sa décision et à réintégrer le P. Jean Gueit dans ses fonctions pièce jointe 4
Le 30 janvier, le P. Jean Gueit a reçu une lettre recommandée (AR) de l’Archevêque Job qui formule l’interdiction suivante : le P. Jean Gueit ne peut plus célébrer la liturgie ailleurs que dans l’unique paroisse dont il a encore la charge, Marseille, sauf sur accord explicite de l’Archevêque.
Beaucoup de fidèles partagent la consternation des paroissiens de Nice, qui savent combien la sagesse et l’expérience pastorale du P. Jean Gueit ont été déterminantes pour maintenir l’unité de la communauté niçoise, malgré les attaques de l’Ambassade de Russie, lors des procès judiciaires successifs qui ont vu l’Archevêché se faire déposséder de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, monument majeur de la mémoire de l’émigration russe en France.
Malgré la perte de la cathédrale Saint-Nicolas, le P. Jean Gueit a su éviter la dispersion de la communauté paroissiale. Pasteur expérimenté et apprécié des fidèles, ordonné depuis plus de 30 années, le P. Jean Gueit est aujourd’hui victime d’une décision qui ne relève pas de la gestion exécutive ordinaire d’un archevêché, mais d’une sanction personnelle, destinée à le frapper pour les opinions qu’il a exprimées dans les mois passés.
En effet, le P. Jean Gueit, membre élu du Conseil de l’Archevêché, s’était enquis, en session du Conseil de l’Archevêché du 20 juin 2014, de la « libération » de l’Archimandrite Johannes (Johansen) de sa fonction de Doyen de Scandinavie, dénonçant le procédé mis en œuvre pour démettre arbitrairement un doyen. Lors de cette session du Conseil de l’Archevêché, Monseigneur Job a revendiqué le droit d’agir comme bon lui semble ; d’ailleurs, avait-t-il déclaré, il comptait bien répéter cela à l’encontre d’autres personnes. Devant ces abus à répétition, le P. Jean Gueit, ainsi que plusieurs membres du Conseil de l’Archevêché, s’apprêtaient à interpeller l’Archevêque Job lors de la session du 11 décembre 2014. Mais l’Archevêque, qui avait présidé le début de la réunion, s’est subitement levé, a invectivé les membres du Conseil, puis a quitté la pièce. Le P. Jean Gueit a alors écrit une lettre à l’Archevêque Job pièce jointe 5 qui est restée sans réponse... Jusqu’au 22 janvier 2015, date à laquelle l’Archevêque relève un prêtre aimé de ses fidèles, en plein travail pastoral dans sa paroisse de naissance (le P. Jean Gueit est, en effet, natif de Nice et a grandi dans la paroisse, en particulier aux côtés de l’Évêque Sylvestre Haruns).
Devant ces actes passionnels, nous appelons la convocation urgente d’une Assemblée générale de l’Archevêché, pour délibérer, selon des principes ecclésiaux, au sujet des litiges apparus depuis l’arrivée de l’Archevêque Job.
En attendant l’Assemblée générale, nous appelons les membres du Conseil de l’Archevêché à demander à Monseigneur Job de surseoir aux sanctions concernant les Pères Johannes Johansen, Vladislav Trembovelski et Jean Gueit.
Puissent les paroles du P. Job citées en haut de cette lettre être assumées par lui devant une nouvelle Assemblée générale, dont la tenue contribuerait à exorciser le traumatisme de l’Assemblée du 1er novembre 2013. Cela permettra d’espérer que la Paix revienne dans les cœurs meurtris.
Respectueusement en Christ,
Jean-Claude Polet, Professeur d’Université et secrétaire de Fabrique d’église à Bruxelles,
Cyrille Sollogoub, président de l’Acer-MJO,
Michel Sollogoub, membre du Conseil de l’Archevêché, ancien Secrétaire de l’Archevêché,
Sophie Stavrou, Secrétaire générale de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale,
Nikita Struve, membre du Conseil de l’Archevêché, directeur des éditions Ymca-Press et de la revue Le Messager Orthodoxe
Lien Lettre ouverte à l'Archevêque Job et au Conseil de l'Archevêché
Lire aussi Retour sur la situation de la diaspora orthodoxe: Le cas de "l'Archevêché de la rue Daru"
Révérends Pères,
Frères et Sœurs,
Le 23 janvier 2015, un « Communiqué du 22 janvier 2015 » a été posté sur le site internet officiel de l’Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale, faisant état de plusieurs décisions de l’Archevêque Job de Telmessos, Exarque du Patriarche Œcuménique.
Ces derniers mois, d’autres communiqués du même ordre relataient des décisions, d’apparence neutre, du nouvel Archevêque. En fait, sous couvert d’actes exécutifs de l’Administration diocésaine, se cachent parfois des sanctions. Double peine : sanctions injustifiées pour leurs destinataires et non-reconnaissance de leur statut de victimes.
En effet, dans un communiqué du 2e trimestre 2014 de l’Administration diocésaine (non daté), on lit que « Son Éminence l’Archevêque Job de Telmessos a libéré l’Archimandrite Johannes (Johansen) de sa fonction de Doyen de Scandinavie à compter du 1er mai 2014 ».
L’Archimandrite Johannes (Johansen), doyen depuis de très nombreuses années, a appris cette "libération" à la lecture du communiqué. Ayant reçu quelques semaines plus tard un décret archiépiscopal pièce jointe 1 qui ne lui fournissait aucune explication, le P. Johannes a écrit une lettre à l’Archevêque Job pour lui demander les raisons de cette décision pièce jointe 2
Quelques mois après, c’est à la paroisse Saint-Serge de Paris qu’est apparue une autre sanction cachée sous les traits d’une décision administrative. À la fin de la liturgie du 18 juillet 2014, fête paroissiale de Saint-Serge de Radonège, l’Archevêque Job, depuis l’ambon, a annoncé aux fidèles que leur « prêtre préféré », selon ses mots, était relevé de sa fonction de recteur et que lui-même se chargerait du rectorat de la paroisse désormais, transgressant ainsi l’article 48 des statuts de l’Archevêché. Ni l’Archiprêtre Vladislav Trembovelski, ni la communauté paroissiale n’avaient eu connaissance de cette décision auparavant. Le choc a été grand. Les protestations, que les paroissiens ont aussitôt exprimées à l'Archevêque, n’ont pas suffi à l'émouvoir. Il faut noter que, ce même jour, un paroissien de l’église Saint-Serge a été ordonné diacre et affecté à la paroisse, sans que cela n’ait fait l’objet d’aucune concertation. La communauté paroissiale a donc été mise, là encore, devant le fait accompli.
Au début du mois d’octobre 2014, ce fut au tour de la paroisse Saint-Nicolas de Toulouse de subir une nouvelle « décision » de l’Archevêque. Un jeune prêtre, le P. Alexis (Milyutin), ordonné depuis quelques semaines seulement, était nommé aux côtés du recteur en titre, le hiéromoine Serge (Pescay), depuis 20 ans prêtre de la paroisse de Toulouse. Les initiatives prises par ce jeune prêtre ont amené le P. Serge (Pescay) à demander son congé canonique pour quitter l’Archevêché. Aujourd’hui, selon des membres du Conseil paroissial, la communauté est proche de l’implosion. La décision de l’Archevêque Job, là aussi, n’avait que l’apparence d’une décision administrative.
Enfin, le 22 janvier 2015, une sanction grave est prononcée à l’encontre du Protopresbytre Jean Gueit, Recteur des paroisses de Nice, Marseille, Toulon et Saint-Raphaël, ainsi que Doyen du Sud-Est de la France depuis de longues années. En effet, le texte du communiqué dit : "Le Protopresbytre Jean Gueit est libéré de sa responsabilité de Recteur des paroisses Saint-Nicolas-Sainte-Alexandra à Nice, de la Résurrection à Toulon et du Saint-Archange-Raphaël à Saint-Raphaël, ainsi que de Doyen du Sud-Est. Il demeure Recteur de la paroisse Saint-Hermogène à Marseille." C’est par un appel téléphonique d'un paroissien que le P. Jean Gueit a appris cette décision, qui n’a fait, encore une fois, l’objet d’aucune concertation ni avec lui, ni avec les communautés paroissiales concernées.
Le samedi 24 janvier 2015, les membres élus du Conseil paroissial de Nice, à l’unanimité, ont signé une lettre à l’Archevêque Job pièce jointe 3.1 et 3.2 dans laquelle ils expriment leur consternation devant cette décision concernant la paroisse et son avenir.
Le dimanche 25 janvier 2015, un grand nombre de paroissiens de Nice, plus de 100, ont signé une lettre collective appelant l’Archevêque Job à surseoir à sa décision et à réintégrer le P. Jean Gueit dans ses fonctions pièce jointe 4
Le 30 janvier, le P. Jean Gueit a reçu une lettre recommandée (AR) de l’Archevêque Job qui formule l’interdiction suivante : le P. Jean Gueit ne peut plus célébrer la liturgie ailleurs que dans l’unique paroisse dont il a encore la charge, Marseille, sauf sur accord explicite de l’Archevêque.
Beaucoup de fidèles partagent la consternation des paroissiens de Nice, qui savent combien la sagesse et l’expérience pastorale du P. Jean Gueit ont été déterminantes pour maintenir l’unité de la communauté niçoise, malgré les attaques de l’Ambassade de Russie, lors des procès judiciaires successifs qui ont vu l’Archevêché se faire déposséder de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, monument majeur de la mémoire de l’émigration russe en France.
Malgré la perte de la cathédrale Saint-Nicolas, le P. Jean Gueit a su éviter la dispersion de la communauté paroissiale. Pasteur expérimenté et apprécié des fidèles, ordonné depuis plus de 30 années, le P. Jean Gueit est aujourd’hui victime d’une décision qui ne relève pas de la gestion exécutive ordinaire d’un archevêché, mais d’une sanction personnelle, destinée à le frapper pour les opinions qu’il a exprimées dans les mois passés.
En effet, le P. Jean Gueit, membre élu du Conseil de l’Archevêché, s’était enquis, en session du Conseil de l’Archevêché du 20 juin 2014, de la « libération » de l’Archimandrite Johannes (Johansen) de sa fonction de Doyen de Scandinavie, dénonçant le procédé mis en œuvre pour démettre arbitrairement un doyen. Lors de cette session du Conseil de l’Archevêché, Monseigneur Job a revendiqué le droit d’agir comme bon lui semble ; d’ailleurs, avait-t-il déclaré, il comptait bien répéter cela à l’encontre d’autres personnes. Devant ces abus à répétition, le P. Jean Gueit, ainsi que plusieurs membres du Conseil de l’Archevêché, s’apprêtaient à interpeller l’Archevêque Job lors de la session du 11 décembre 2014. Mais l’Archevêque, qui avait présidé le début de la réunion, s’est subitement levé, a invectivé les membres du Conseil, puis a quitté la pièce. Le P. Jean Gueit a alors écrit une lettre à l’Archevêque Job pièce jointe 5 qui est restée sans réponse... Jusqu’au 22 janvier 2015, date à laquelle l’Archevêque relève un prêtre aimé de ses fidèles, en plein travail pastoral dans sa paroisse de naissance (le P. Jean Gueit est, en effet, natif de Nice et a grandi dans la paroisse, en particulier aux côtés de l’Évêque Sylvestre Haruns).
Devant ces actes passionnels, nous appelons la convocation urgente d’une Assemblée générale de l’Archevêché, pour délibérer, selon des principes ecclésiaux, au sujet des litiges apparus depuis l’arrivée de l’Archevêque Job.
En attendant l’Assemblée générale, nous appelons les membres du Conseil de l’Archevêché à demander à Monseigneur Job de surseoir aux sanctions concernant les Pères Johannes Johansen, Vladislav Trembovelski et Jean Gueit.
Puissent les paroles du P. Job citées en haut de cette lettre être assumées par lui devant une nouvelle Assemblée générale, dont la tenue contribuerait à exorciser le traumatisme de l’Assemblée du 1er novembre 2013. Cela permettra d’espérer que la Paix revienne dans les cœurs meurtris.
Respectueusement en Christ,
Jean-Claude Polet, Professeur d’Université et secrétaire de Fabrique d’église à Bruxelles,
Cyrille Sollogoub, président de l’Acer-MJO,
Michel Sollogoub, membre du Conseil de l’Archevêché, ancien Secrétaire de l’Archevêché,
Sophie Stavrou, Secrétaire générale de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale,
Nikita Struve, membre du Conseil de l’Archevêché, directeur des éditions Ymca-Press et de la revue Le Messager Orthodoxe
Lien Lettre ouverte à l'Archevêque Job et au Conseil de l'Archevêché
Lire aussi Retour sur la situation de la diaspora orthodoxe: Le cas de "l'Archevêché de la rue Daru"
Séraphin Rehbinder
Les malheurs de l’église de Biarritz illustrent bien l’inconvénient qu’il y a d’avoir deux diocèses s’affirmant comme « russes », en France ; l’un reconnaissant comme son primat le Patriarche de Moscou, et l’autre, celui de Constantinople. Et nous n’évoquerons, ici, que les aspects pratiques, sans nous attarder sur l’anomalie canonique de cette situation.
L’église russe de Biarritz a été construite, à la fin du 19ième siècle, par des Russes fortunés qui séjournaient dans cette ville. Elle le fut avec l’aide de l’état russe, au nom duquel avait été acheté le terrain. Mais, en raison de l’ambiance anticléricale de l’époque, en France, elle fut édifiée comme une chapelle d’appartement, ce qui explique la présence d’un logement, au rez-de-chaussée.
Comme la plupart des églises construites, à cette époque, à l’étranger, elle fut consacrée à Saint Alexandre de la Néva et dépendait du Métropolite de Saint Pétersbourg (pour des raisons inconnues - il semble que ce soit à la demande d’un donateur important – elle fut aussi consacrée à la fête de la protection de la Mère de Dieu.) A l’époque, l’église de Biarritz était desservie par le même clergé que celle de Pau, elle aussi consacrée à Saint Alexandre de la Neva. Les offices étaient célébrés, à Pau en hiver, et à Biarritz en été.
Les malheurs de l’église de Biarritz illustrent bien l’inconvénient qu’il y a d’avoir deux diocèses s’affirmant comme « russes », en France ; l’un reconnaissant comme son primat le Patriarche de Moscou, et l’autre, celui de Constantinople. Et nous n’évoquerons, ici, que les aspects pratiques, sans nous attarder sur l’anomalie canonique de cette situation.
L’église russe de Biarritz a été construite, à la fin du 19ième siècle, par des Russes fortunés qui séjournaient dans cette ville. Elle le fut avec l’aide de l’état russe, au nom duquel avait été acheté le terrain. Mais, en raison de l’ambiance anticléricale de l’époque, en France, elle fut édifiée comme une chapelle d’appartement, ce qui explique la présence d’un logement, au rez-de-chaussée.
Comme la plupart des églises construites, à cette époque, à l’étranger, elle fut consacrée à Saint Alexandre de la Néva et dépendait du Métropolite de Saint Pétersbourg (pour des raisons inconnues - il semble que ce soit à la demande d’un donateur important – elle fut aussi consacrée à la fête de la protection de la Mère de Dieu.) A l’époque, l’église de Biarritz était desservie par le même clergé que celle de Pau, elle aussi consacrée à Saint Alexandre de la Neva. Les offices étaient célébrés, à Pau en hiver, et à Biarritz en été.
Après la révolution, l’Eglise russe, en proie à de terribles persécutions, ne pouvait plus exercer ses responsabilités pastorales envers ses ouailles qui se sont retrouvées à l’étranger et l’état soviétique se désintéressa de ces édifices religieux.
Alors, commença pour cette belle église une période de plus en plus difficile. Les revenus de l’Eglise s’amenuisèrent, progressivement. Au début des années trente, après la mort du prince d’Oldenbourg qui s’était retiré à Biarritz, après la révolution, et qui avait conservé une part de sa grande fortune, la situation devint encore plus difficile. Si la paroisse s’animait un peu durant la belle saison, elle ne regroupait plus que de rares paroissiens désargentés, résidents permanents dans cette région. Il devint impossible d’entretenir dignement ce temple qui, au fil des années, commença à se dégrader, malgré des efforts méritoires des prêtres qui le desservaient. (C’est durant ces années que, sous l’influence d’un des recteurs de l’époque, fut prise l’habitude arbitraire de l’appeler « Eglise de la protection de la mère de Dieu » au lieu de l’église Saint Alexandre de la Néva. Le rang local de l’iconostase montre bien que cette habitude est erronée.)
Après la chute du pouvoir soviétique, la paroisse de Biarritz connut une péripétie liée à la possibilité du retour des paroisses au patriarcat de Moscou. Jusqu’à présent, il existe deux interprétations tout à fait opposées de cette péripétie.... Le texte complet Suite
Alors, commença pour cette belle église une période de plus en plus difficile. Les revenus de l’Eglise s’amenuisèrent, progressivement. Au début des années trente, après la mort du prince d’Oldenbourg qui s’était retiré à Biarritz, après la révolution, et qui avait conservé une part de sa grande fortune, la situation devint encore plus difficile. Si la paroisse s’animait un peu durant la belle saison, elle ne regroupait plus que de rares paroissiens désargentés, résidents permanents dans cette région. Il devint impossible d’entretenir dignement ce temple qui, au fil des années, commença à se dégrader, malgré des efforts méritoires des prêtres qui le desservaient. (C’est durant ces années que, sous l’influence d’un des recteurs de l’époque, fut prise l’habitude arbitraire de l’appeler « Eglise de la protection de la mère de Dieu » au lieu de l’église Saint Alexandre de la Néva. Le rang local de l’iconostase montre bien que cette habitude est erronée.)
Après la chute du pouvoir soviétique, la paroisse de Biarritz connut une péripétie liée à la possibilité du retour des paroisses au patriarcat de Moscou. Jusqu’à présent, il existe deux interprétations tout à fait opposées de cette péripétie.... Le texte complet Suite
L’Eglise orthodoxe de Pologne est revenue au calendrier julien le 15 juin 2014, rejoignant ainsi les Églises de Jérusalem, Russie, Serbie et Géorgie ainsi que les monastères du Mont Athos et de Ste Catherine du Sinaï et de nombreuses paroisses dans d'autres juridictions, mais c'est le mois de janvier 2015 qui a vraiment marqué le changement: pour la première fois après 90 ans, la majorité des paroisses orthodoxes du pays ont fêté Noël et la Théophanie avec leurs voisins russes, biélorusses et ukrainiens et non avec les Catholiques…
Rappelons que la majeure partie de la Pologne actuelle faisait partie de l'empire russe avant la révolution et l'Orthodoxie s'y est développée dans les provinces orientales dans l'Église russe. La Pologne indépendante près la première guerre comprend beaucoup d'Orthodoxes, d'autant qu'elle inclut une large bande de territoire peuplée de Biélorusses et d'Ukrainiens. Le gouvernement nationaliste du maréchal Pilsudski lance une campagne de "polonisation" et va appuyer la recherche de l'indépendance de l'Église orthodoxe.
Rappelons que la majeure partie de la Pologne actuelle faisait partie de l'empire russe avant la révolution et l'Orthodoxie s'y est développée dans les provinces orientales dans l'Église russe. La Pologne indépendante près la première guerre comprend beaucoup d'Orthodoxes, d'autant qu'elle inclut une large bande de territoire peuplée de Biélorusses et d'Ukrainiens. Le gouvernement nationaliste du maréchal Pilsudski lance une campagne de "polonisation" et va appuyer la recherche de l'indépendance de l'Église orthodoxe.
En novembre 1921 le saint synode de l'Église russe lui accorde un statut d'autonomie et en 1923-24, le patriarcat de Constantinople reconnait l'autocéphalie sans l'accord de l'Église russe (le saint patriarche Tikhon se trouvait alors en détention) en se fondant sur "la non canonicité du transfert de la métropole de Kiev en 1686" (cf. "Eglise russe: la réunion de la métropole de Kiev" ; l'Église orthodoxe de Pologne en faisait alors partie). Le patriarcat de Moscou la reconnait en 1948 (après en avoir détaché les diocèses des régions annexées à 'URSS, pratique qui semble maintenant abandonnée…)
Le "nouveau calendrier" (julien révisé) fut adopté par un "congrès panorthodoxe" qui a réuni à Constantinople le 10 mai 1923 les représentants de 6 Églises (Constantinople, Grèce, Chypre, Serbie et Roumanie, Antioche et Alexandrie ayant envoyé des télégrammes) et le Concile de l’Eglise orthodoxe de Pologne l'a adopté le 12 avril 1924. Mais, devant l'opposition d'une grande partie des paroisses, le synode laissa la liberté du choix du calendrier. Et de fait, 96% des paroisses célèbrent actuellement les fêtes conformément à « l’ancien style » ce qui amena l’Assemblée des évêques présidée par Monseigneur Sabba, métropolite de Varsovie, à décider de revenir au calendrier julien le 18 mars 2014 tout en précisant que les paroisses qui souhaitent s’en tenir au « nouveau style » peuvent le faire…
Source
Au-delà du cas polonais
Le sujet du calendrier est à l'ordre du jour du prochain Concile panorthodoxe. Dans sa Conférence du 03.11.2011 sur le sujet le métropolite Hilarion de Volokolamsk précise: "La dernière discussion de cette question eut lieu lors de la seconde réunion préconciliaire panorthodoxe en 1982, dont le document final se limite à refléter l’évolution de l’examen du problème du calendrier dans le sens de la constatation du fait qu’«actuellement, le passage de toutes les Églises locales au calendrier julien révisé s’avère impossible».
Un point important de la conclusion finale de la réunion est constitué par la disposition selon laquelle « les anomalies qui se sont produites en relation avec le calendrier ne doivent pas mener à la division, aux différends et aux schismes et que, même si l’on n’est pas d’accord avec son Église, on doit accepter le principe sacré, sanctifié par la tradition, d’obéissance à l’Église canonique et de réunion à celle-ci dans la communion eucharistique, guidé par le principe que « le sabbat est pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat » (Mc 2,27)."
Il est évident que la décision des Polonais renforce la position des tenants de «l’ancien style» auquel se tiennent les Orthodoxes en grande majorité. Et l'attitude souple comme celle de l'Église de Pologne correspond bien à la conclusion de la réunion citée par le métropolite Hilarion; si elle était plus appliquée, elle lèverait l'un des obstacles au retour dans l'Orthodoxie canonique des dissidents "Vétéro-calendaristes" assez nombreux en Grèce, Roumanie et Bulgarie…
V.Golovanow
Le "nouveau calendrier" (julien révisé) fut adopté par un "congrès panorthodoxe" qui a réuni à Constantinople le 10 mai 1923 les représentants de 6 Églises (Constantinople, Grèce, Chypre, Serbie et Roumanie, Antioche et Alexandrie ayant envoyé des télégrammes) et le Concile de l’Eglise orthodoxe de Pologne l'a adopté le 12 avril 1924. Mais, devant l'opposition d'une grande partie des paroisses, le synode laissa la liberté du choix du calendrier. Et de fait, 96% des paroisses célèbrent actuellement les fêtes conformément à « l’ancien style » ce qui amena l’Assemblée des évêques présidée par Monseigneur Sabba, métropolite de Varsovie, à décider de revenir au calendrier julien le 18 mars 2014 tout en précisant que les paroisses qui souhaitent s’en tenir au « nouveau style » peuvent le faire…
Source
Au-delà du cas polonais
Le sujet du calendrier est à l'ordre du jour du prochain Concile panorthodoxe. Dans sa Conférence du 03.11.2011 sur le sujet le métropolite Hilarion de Volokolamsk précise: "La dernière discussion de cette question eut lieu lors de la seconde réunion préconciliaire panorthodoxe en 1982, dont le document final se limite à refléter l’évolution de l’examen du problème du calendrier dans le sens de la constatation du fait qu’«actuellement, le passage de toutes les Églises locales au calendrier julien révisé s’avère impossible».
Un point important de la conclusion finale de la réunion est constitué par la disposition selon laquelle « les anomalies qui se sont produites en relation avec le calendrier ne doivent pas mener à la division, aux différends et aux schismes et que, même si l’on n’est pas d’accord avec son Église, on doit accepter le principe sacré, sanctifié par la tradition, d’obéissance à l’Église canonique et de réunion à celle-ci dans la communion eucharistique, guidé par le principe que « le sabbat est pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat » (Mc 2,27)."
Il est évident que la décision des Polonais renforce la position des tenants de «l’ancien style» auquel se tiennent les Orthodoxes en grande majorité. Et l'attitude souple comme celle de l'Église de Pologne correspond bien à la conclusion de la réunion citée par le métropolite Hilarion; si elle était plus appliquée, elle lèverait l'un des obstacles au retour dans l'Orthodoxie canonique des dissidents "Vétéro-calendaristes" assez nombreux en Grèce, Roumanie et Bulgarie…
V.Golovanow
Irinarkh CHEMANOVSKI
Journal de Sibérie (1903 - 1911)
Traduit du russe par Catherine le Roux et Eva Toulouze
En librairie en mars 2015
Ivan Chemanovski, Irinarkh de son nom orthodoxe, est envoyé à Obdorsk en Sibérie orientale entre 1897 et 1910 pour évangéliser les populations autochtones. Partant avec pour seule documentation quelques récits d’explorateurs, c’est un univers entièrement nouveau qu’il découvre. Ces chroniques révèlent une personnalité exceptionnelle : un prêtre russe con-vaincu du bien-fondé de sa mission mais aussi et surtout un anthropologue, un explorateur et un véritable écrivain. Ce témoignage littéraire et ethnographique rassemble les textes qu’il envoie régulièrement à la revue Le Messager orthodoxe (1903-1910).
Journal de Sibérie (1903 - 1911)
Traduit du russe par Catherine le Roux et Eva Toulouze
En librairie en mars 2015
Ivan Chemanovski, Irinarkh de son nom orthodoxe, est envoyé à Obdorsk en Sibérie orientale entre 1897 et 1910 pour évangéliser les populations autochtones. Partant avec pour seule documentation quelques récits d’explorateurs, c’est un univers entièrement nouveau qu’il découvre. Ces chroniques révèlent une personnalité exceptionnelle : un prêtre russe con-vaincu du bien-fondé de sa mission mais aussi et surtout un anthropologue, un explorateur et un véritable écrivain. Ce témoignage littéraire et ethnographique rassemble les textes qu’il envoie régulièrement à la revue Le Messager orthodoxe (1903-1910).
Les treize années qu’il passe à Obdorsk sont prolifiques: il développe une école pour garçons et filles, ouvre un foyer d’accueil pour les enfants d’âge préscolaire et un hôpital, fonde une bibliothèque et un musée en 1906, édite des livres dans les langues vernaculaires, organise des campagnes de vaccination, défend la cause des autochtones dans la société civile. Il crée enfin une commission chargée d’impulser la publication de traductions dans les langues vernaculaires, le khanty et le nenets (appelés ici ostiak et samoyède)....SUITE PJ en PDF
................................
Hiéromoine Grégoire du mont Athos
La divine liturgie de saint Jean Chrysostome
Traduit du grec par Bernard Le Caro
La divine liturgie selon saint Jean Chrysostome est l’office le plus fréquemment célébré dans l’Église orthodoxe qui en compte essentiellement trois: celui de saint Basile (utilisé une dizaine de fois dans l'année, surtout pendant le Grand Carême et à la Saint-Basile), la liturgie des Présanctifiés (en semaine, durant le Grand Carême), et la liturgie de saint Jean Chrysostome, utilisée tout le reste de l'année.
Jean Chrysostome ou Jean « Bouche d’Or », moine puis prêtre à An-tioche, est devenu évêque de Constantinople à la fin du IVe siècle. Entré en conflit avec les autorités impériales et une bonne partie de l'épiscopat de l'empire d'Orient, il est mort en exil. Trente ans plus tard, ses restes sont accueillis triomphalement dans la capitale. Il devient alors l'un des saints les plus vénérés de l'Église universelle....SUITE PJ en PDF
................................
Hiéromoine Grégoire du mont Athos
La divine liturgie de saint Jean Chrysostome
Traduit du grec par Bernard Le Caro
La divine liturgie selon saint Jean Chrysostome est l’office le plus fréquemment célébré dans l’Église orthodoxe qui en compte essentiellement trois: celui de saint Basile (utilisé une dizaine de fois dans l'année, surtout pendant le Grand Carême et à la Saint-Basile), la liturgie des Présanctifiés (en semaine, durant le Grand Carême), et la liturgie de saint Jean Chrysostome, utilisée tout le reste de l'année.
Jean Chrysostome ou Jean « Bouche d’Or », moine puis prêtre à An-tioche, est devenu évêque de Constantinople à la fin du IVe siècle. Entré en conflit avec les autorités impériales et une bonne partie de l'épiscopat de l'empire d'Orient, il est mort en exil. Trente ans plus tard, ses restes sont accueillis triomphalement dans la capitale. Il devient alors l'un des saints les plus vénérés de l'Église universelle....SUITE PJ en PDF
Selon la presse grecque, l’archevêque Anastasios de Tirana a été sollicité par l’entourage du nouveau premier ministre Alexis Tsipras pour présider le pays
Issu des rangs de la gauche radicale, le chef du gouvernement grec cherche ainsi à démontrer qu’il entretient de bons rapports avec l’Église orthodoxe, acteur incontournable en Grèce. Le bruit court avec insistance dans les médias depuis mardi 3 février. D’après le magazine grec To Vima, des membres de la nouvelle coalition grecque Syriza, associés aux moines du Mont Athos, tentent de convaincre l’archevêque Anastasios de Tirana, Durres et de toute l’Albanie de devenir le prochain président de la Grèce.
« L’évêque orthodoxe a une œuvre précise dans l’Église. Il ne peut accepter une charge politique », a fait savoir l’intéressé, arguant également de son engagement social à Tirana et de sa volonté de rester en Albanie.
Issu des rangs de la gauche radicale, le chef du gouvernement grec cherche ainsi à démontrer qu’il entretient de bons rapports avec l’Église orthodoxe, acteur incontournable en Grèce. Le bruit court avec insistance dans les médias depuis mardi 3 février. D’après le magazine grec To Vima, des membres de la nouvelle coalition grecque Syriza, associés aux moines du Mont Athos, tentent de convaincre l’archevêque Anastasios de Tirana, Durres et de toute l’Albanie de devenir le prochain président de la Grèce.
« L’évêque orthodoxe a une œuvre précise dans l’Église. Il ne peut accepter une charge politique », a fait savoir l’intéressé, arguant également de son engagement social à Tirana et de sa volonté de rester en Albanie.
Toujours selon To Vima, l’entourage du nouveau premier ministre Alexis Tsipras n’a pas encore définitivement renoncé à convaincre Anastasios d’accepter la charge.
Des rapports « sains » avec l’Église
Syriza cherche à nommer à ce poste, essentiellement honorifique, une personnalité étrangère au monde politique après le refus du commissaire européen à l’immigration et aux affaires intérieures Dimitris Avramopoulos.
« Si rien ne permet de confirmer ces rumeurs, Alexis Tsipras veut en tout cas démontrer qu’il entretient des rapports « sains » avec l’Église », explique Alexis Chryssostalis, spécialiste de l’orthodoxie grecque au CNR.
SUITE Samuel Lieven La Croix
Des rapports « sains » avec l’Église
Syriza cherche à nommer à ce poste, essentiellement honorifique, une personnalité étrangère au monde politique après le refus du commissaire européen à l’immigration et aux affaires intérieures Dimitris Avramopoulos.
« Si rien ne permet de confirmer ces rumeurs, Alexis Tsipras veut en tout cas démontrer qu’il entretient des rapports « sains » avec l’Église », explique Alexis Chryssostalis, spécialiste de l’orthodoxie grecque au CNR.
SUITE Samuel Lieven La Croix
Au sujet de cet heureux événement, survenu le 2 février, le Service d'Communication du Département des Relations Ecclésiastiques Extérieures du Patriarcat de Moscou et le Service d'Information de l'Eglise Orthodoxe Serbe ont publié la déclaration commune suivante:
"Le 2 février 2015, suite à la décision du Tribunal de Skopje, l'Archevêque Jovan (Vraniskovsky) d'Ohrid, un hiérarque de l'Eglise Orthodoxe Serbe, a été relâché de la prison "Idrizovo".
Sa situation et sa condition physique avaient été discutées lors de la rencontre fraternelle entre Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et toute la Russie et Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie le 15 novembre 2014 à Belgrade.
"Le 2 février 2015, suite à la décision du Tribunal de Skopje, l'Archevêque Jovan (Vraniskovsky) d'Ohrid, un hiérarque de l'Eglise Orthodoxe Serbe, a été relâché de la prison "Idrizovo".
Sa situation et sa condition physique avaient été discutées lors de la rencontre fraternelle entre Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et toute la Russie et Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie le 15 novembre 2014 à Belgrade.
Le 20 décembre 2014, avec la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et Toute la Russie et Sa Sainteté le Patriarche Irenee de Serbie, le président du Département pour les Relations Ecclésiastiques Extérieures du Patriarcat de Moscou, le Métropolite Hilarion de Volokolamsk, a visité Skopje et rencontré l'Archevêque Jovan.
Le même jour, le Métropolite Hilarion de Volokolamsk a rencontré à Skopje les dirigeants de l'Etat de Macédoine – le Président G. Ivanov et le Premier Ministre N. Grouevski. Le Métropolite Hilarion a également rencontré l'Archevêque Stéphane, chef de l'Eglise Orthodoxe Macédonienne, laquelle est actuellement hors de communion avec l'Orthodoxie mondiale.
Le 28 janvier 28 2015, l'Archevêque Jovan a été visité en prison par l'Evêque Irinej de Batska, avec la bénédiction des Primats des Eglises russe et serbe. L'Evêque Irinej était accompagné par l'Archimandrite Philip (Vasiltsev).
On s'attend à ce que ces prochains jours, l'Archevêque Jovan, sur invitation de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et Toute la Russie et avec la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie, viendra en Russie pour traitement médical.
La libération de l'Archevêque Jovan est saluée par les Eglises Orthodoxes russe et serbe avec gratitude envers Dieu."
Justine: la traduction, faite a partir de l'anglais sur le site de l'Eglise Serbe
Le même jour, le Métropolite Hilarion de Volokolamsk a rencontré à Skopje les dirigeants de l'Etat de Macédoine – le Président G. Ivanov et le Premier Ministre N. Grouevski. Le Métropolite Hilarion a également rencontré l'Archevêque Stéphane, chef de l'Eglise Orthodoxe Macédonienne, laquelle est actuellement hors de communion avec l'Orthodoxie mondiale.
Le 28 janvier 28 2015, l'Archevêque Jovan a été visité en prison par l'Evêque Irinej de Batska, avec la bénédiction des Primats des Eglises russe et serbe. L'Evêque Irinej était accompagné par l'Archimandrite Philip (Vasiltsev).
On s'attend à ce que ces prochains jours, l'Archevêque Jovan, sur invitation de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et Toute la Russie et avec la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie, viendra en Russie pour traitement médical.
La libération de l'Archevêque Jovan est saluée par les Eglises Orthodoxes russe et serbe avec gratitude envers Dieu."
Justine: la traduction, faite a partir de l'anglais sur le site de l'Eglise Serbe
L’assemblée générale de la "Conférence interconciliaire de l’Église orthodoxe russe", qui s'est tenue les 29-30 janvier 2015 a décidé de transmettre le document «De la participation des fidèles à l’Eucharistie» (sur la préparation à la Sainte Communion) à la conférence épiscopale qui réunira la majorité des évêques à Moscou les 2-3 février 2015.
Ce document apparaît comme particulièrement utile pour unifier la pratique de la préparation des fidèles à la communion et il a fait l'objet d'un large débat depuis plus d'un an dans les diocèses et sur Internet. En attendant la publication du texte définitif et sa traduction, je propose ci-après les grandes lignes du dernier texte disponible, celui qui a été transmis aux diocèses le 11 septembre 2013 (Les sous titres sont ceux du document, les passages entre "" sont traduits in extenso.)
Ce document apparaît comme particulièrement utile pour unifier la pratique de la préparation des fidèles à la communion et il a fait l'objet d'un large débat depuis plus d'un an dans les diocèses et sur Internet. En attendant la publication du texte définitif et sa traduction, je propose ci-après les grandes lignes du dernier texte disponible, celui qui a été transmis aux diocèses le 11 septembre 2013 (Les sous titres sont ceux du document, les passages entre "" sont traduits in extenso.)
1. Bref rappel historique
Aux premiers siècles il y eut la tradition de l'Eucharistie hebdomadaire, voire quotidienne pour saint Basile le Grand, mais St Jean Chrysostome notait qu'on pouvait aussi communier plus rarement, jusqu'à une fois tous les deux ans pour les ascètes du désert… Le jeune eucharistique total est fixé dès le IVe siècle (41 canon du Concile de Carthage) mais St Jean Chrysostome condamne ceux qui lient l'Eucharistie au Grand Carême pascal et ne communient qu'une fois l'an.
Au XIIe-XIIIe siècles apparait la tradition d'un jeune de 7 jours précédant la Communion en dehors des 4 carêmes annuels et, devant la difficulté de tenir cette pratique, nombre de fidèles espacent exagérément les Eucharisties. Le "Règlement spirituel" oblige alors tous les chrétiens de l'Empire russe à communier au moins une fois l'an. Avant la révolution les saints comme Théophane le Reclus ou Jean de Kronstadt appellent les fidèles à communier plus souvent et l'exploit des néomartyrs durant l'oppression athée a amené les fidèles à communier souvent.
2. Règle préparatoire ("govénié")
La préparation à la communion, qui fait partie de la tradition de l'Église, est établie par le père spirituel et dépend de la fréquence des communions et de l'état spirituel du Chrétien. Il ne suffit pas de jeûner, il faut aussi mieux participer au Offices Divins, et lire des prières (canons, acathistes, etc) dont la liste peut être modifiée par le père spirituel en fonction des conditions de vie du Chrétien. La participation aux vêpres et matines précédant la Liturgie est une partie importante de la préparation.
"L'important n'est pas l'exécution "extérieure" de conditions formelles mais l'obtention d'un état de repentance de l'âme, le pardon sincère et la réconciliation avec son prochain" précise le document.
3. Semaine Lumineuse
La semaine qui suit Pâques constitue un cas particulier dans la règle de préparation à l'Eucharistie. L'ancienne règle de la Communion générale obligatoire le dimanche a été étendue à tous les jours de la Semaine Lumineuse au VIIe siècle (66e canon du concile in Trullo, 691 à 692) et, "comme il est de règle de ne pratiquer aucun jeune durant cette semaine qui suit les sept semaines de l'exploit du Grand Carême et de la Semaine Sainte, il est bon de reconnaitre comme canonique la pratique de nombreuses paroisses de l'Église russe de limiter la préparation de la Communion au jeune eucharistique pour ceux qui ont respecté le Carême.
4. Jeune eucharistique
Il se distingue de la règle préparatoire et consiste en l'abstinence totale de toute nourriture et boisson depuis minuit précédant la Sainte Communion. Ce jeune est canoniquement obligatoire et ne peut être annulé, mais il ne s'applique pas aux nourrissons, aux personnes gravement malades, pour qui la prise d'aliments et de médicaments est indispensable, et aux mourants.
Pour la liturgie des Dons Présanctifiés, qui a lieu le soir, le début du jeune eucharistique reste fixé à minuit, sauf pour ceux qui ne peuvent physiquement supporter une abstinence aussi longue; ils doivent néanmoins le respecter pendant six heures pleines.
Les canons interdisent les relations conjugales pendant le jeune eucharistique et les réponses 5 et 13 de St. Timothée d'Alexandrie prolongent l'abstinence jusqu'à 24 heures.
5. Confession et Communion. Obstacles à la Communion aux Saints Dons
Le repentir sincère et la confession fait intrinsèquement partie de la règle de préparation à l'Eucharistie. Exceptionnellement le père spirituel peut dispenser de la confessions systématique avant chaque Communion ceux qui communient plusieurs fois par semaine, en particulier pendant les Semaines Sainte et Lumineuse.
Ne peuvent pas communier ceux qui sont en colère, qui ont des pêchés graves non confessés, des offenses non pardonnées. Ceux qui osent communier dans un tel état subissent le jugement divin selon la parole de l'apôtre: "car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même." (Cor 11.29)
Les canons interdisent aussi de communier pendant l'état d'impureté féminine.
6. Communion et vie familiale et aussi morale individuelle
L'Église insiste sur la nécessité du mariage religieux mais ne prive pas de la communion aux Saints Dons ceux qui, mariés civilement et respectant toutes les obligations de cette union, ne l'ont pas consacrée par un mariage religieux. Cette mesure d'économie (cf. Cor. 7.14 et canon 72 du concile in Trullo) vise à faciliter la participation à la vie religieuse de ceux qui se sont mariés civilement avant de participer en toute conscience aux sacrements de l'Église. Elle reconnait la validité de ce mariage (à l'exclusion des cas d'interdiction canonique comme les mariages entre parents proches ou entre personnes du mêmes sexe, admis dans certains pays mais inacceptables pour l'Église) et les distingue de la fornication peccamineuse qui constitue un obstacle canonique à la communion. Toutefois il est du devoir des pasteurs de rappeler aux croyants la nécessité du mariage religieux.
La préparation des enfants à la Sainte Communion est spécifique et se fait sous la responsabilité des parents qui doivent consulter le père spirituel; elle dépend de l'âge, de la santé et du degré d'écclésiation de l'enfant. La réponse 18 de St. Timothée d'Alexandrie indique que la première confession a lieu à 10 ans, mais la tradition de l'Église russe ramène ce début à 7 ans. Le carême eucharistique n'est pas obligatoire avant 3 ans.
7. Conclusion
Le sacrement de l'Eucharistie est le sacrement central de l'Église et la Communion régulière est donc indispensable au salut du croyant. En ce qui concerne la fréquence St. Théophane le reclus préconise de le faire "le plus souvent possible, selon l'autorisation du père spirituel. Mais efforcez-vous à chaque fois d'approcher avec une bonne préparation et, surtout, avec crainte et anxiété, pour que cela ne devienne pas une simple habitude."
V.G.
Aux premiers siècles il y eut la tradition de l'Eucharistie hebdomadaire, voire quotidienne pour saint Basile le Grand, mais St Jean Chrysostome notait qu'on pouvait aussi communier plus rarement, jusqu'à une fois tous les deux ans pour les ascètes du désert… Le jeune eucharistique total est fixé dès le IVe siècle (41 canon du Concile de Carthage) mais St Jean Chrysostome condamne ceux qui lient l'Eucharistie au Grand Carême pascal et ne communient qu'une fois l'an.
Au XIIe-XIIIe siècles apparait la tradition d'un jeune de 7 jours précédant la Communion en dehors des 4 carêmes annuels et, devant la difficulté de tenir cette pratique, nombre de fidèles espacent exagérément les Eucharisties. Le "Règlement spirituel" oblige alors tous les chrétiens de l'Empire russe à communier au moins une fois l'an. Avant la révolution les saints comme Théophane le Reclus ou Jean de Kronstadt appellent les fidèles à communier plus souvent et l'exploit des néomartyrs durant l'oppression athée a amené les fidèles à communier souvent.
2. Règle préparatoire ("govénié")
La préparation à la communion, qui fait partie de la tradition de l'Église, est établie par le père spirituel et dépend de la fréquence des communions et de l'état spirituel du Chrétien. Il ne suffit pas de jeûner, il faut aussi mieux participer au Offices Divins, et lire des prières (canons, acathistes, etc) dont la liste peut être modifiée par le père spirituel en fonction des conditions de vie du Chrétien. La participation aux vêpres et matines précédant la Liturgie est une partie importante de la préparation.
"L'important n'est pas l'exécution "extérieure" de conditions formelles mais l'obtention d'un état de repentance de l'âme, le pardon sincère et la réconciliation avec son prochain" précise le document.
3. Semaine Lumineuse
La semaine qui suit Pâques constitue un cas particulier dans la règle de préparation à l'Eucharistie. L'ancienne règle de la Communion générale obligatoire le dimanche a été étendue à tous les jours de la Semaine Lumineuse au VIIe siècle (66e canon du concile in Trullo, 691 à 692) et, "comme il est de règle de ne pratiquer aucun jeune durant cette semaine qui suit les sept semaines de l'exploit du Grand Carême et de la Semaine Sainte, il est bon de reconnaitre comme canonique la pratique de nombreuses paroisses de l'Église russe de limiter la préparation de la Communion au jeune eucharistique pour ceux qui ont respecté le Carême.
4. Jeune eucharistique
Il se distingue de la règle préparatoire et consiste en l'abstinence totale de toute nourriture et boisson depuis minuit précédant la Sainte Communion. Ce jeune est canoniquement obligatoire et ne peut être annulé, mais il ne s'applique pas aux nourrissons, aux personnes gravement malades, pour qui la prise d'aliments et de médicaments est indispensable, et aux mourants.
Pour la liturgie des Dons Présanctifiés, qui a lieu le soir, le début du jeune eucharistique reste fixé à minuit, sauf pour ceux qui ne peuvent physiquement supporter une abstinence aussi longue; ils doivent néanmoins le respecter pendant six heures pleines.
Les canons interdisent les relations conjugales pendant le jeune eucharistique et les réponses 5 et 13 de St. Timothée d'Alexandrie prolongent l'abstinence jusqu'à 24 heures.
5. Confession et Communion. Obstacles à la Communion aux Saints Dons
Le repentir sincère et la confession fait intrinsèquement partie de la règle de préparation à l'Eucharistie. Exceptionnellement le père spirituel peut dispenser de la confessions systématique avant chaque Communion ceux qui communient plusieurs fois par semaine, en particulier pendant les Semaines Sainte et Lumineuse.
Ne peuvent pas communier ceux qui sont en colère, qui ont des pêchés graves non confessés, des offenses non pardonnées. Ceux qui osent communier dans un tel état subissent le jugement divin selon la parole de l'apôtre: "car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même." (Cor 11.29)
Les canons interdisent aussi de communier pendant l'état d'impureté féminine.
6. Communion et vie familiale et aussi morale individuelle
L'Église insiste sur la nécessité du mariage religieux mais ne prive pas de la communion aux Saints Dons ceux qui, mariés civilement et respectant toutes les obligations de cette union, ne l'ont pas consacrée par un mariage religieux. Cette mesure d'économie (cf. Cor. 7.14 et canon 72 du concile in Trullo) vise à faciliter la participation à la vie religieuse de ceux qui se sont mariés civilement avant de participer en toute conscience aux sacrements de l'Église. Elle reconnait la validité de ce mariage (à l'exclusion des cas d'interdiction canonique comme les mariages entre parents proches ou entre personnes du mêmes sexe, admis dans certains pays mais inacceptables pour l'Église) et les distingue de la fornication peccamineuse qui constitue un obstacle canonique à la communion. Toutefois il est du devoir des pasteurs de rappeler aux croyants la nécessité du mariage religieux.
La préparation des enfants à la Sainte Communion est spécifique et se fait sous la responsabilité des parents qui doivent consulter le père spirituel; elle dépend de l'âge, de la santé et du degré d'écclésiation de l'enfant. La réponse 18 de St. Timothée d'Alexandrie indique que la première confession a lieu à 10 ans, mais la tradition de l'Église russe ramène ce début à 7 ans. Le carême eucharistique n'est pas obligatoire avant 3 ans.
7. Conclusion
Le sacrement de l'Eucharistie est le sacrement central de l'Église et la Communion régulière est donc indispensable au salut du croyant. En ce qui concerne la fréquence St. Théophane le reclus préconise de le faire "le plus souvent possible, selon l'autorisation du père spirituel. Mais efforcez-vous à chaque fois d'approcher avec une bonne préparation et, surtout, avec crainte et anxiété, pour que cela ne devienne pas une simple habitude."
V.G.
V.G.
Le métropolite Tikhon, primat de l’OCA depuis le 13 novembre 2012, est le deuxième "converti"(*) à avoir atteint cette fonction dans l'OCA et, plus généralement, à être devenu primat d'une Église Orthodoxe. Marc R. Mollard dans le civil, né à Boston le 15 juillet 1966, il était membre de l'Église épiscopalienne des États-Unis et s'est converti à l'Orthodoxie en 1989.
"Dès ma jeunesse, dit-il dans une interview j'ai recherché la voie de la vraie foi en Christ, en cherchant Sa véritable Église parmi l'abondance des prédications existantes; j'ai aussi beaucoup réfléchi, étudié l'histoire et, en fin de compte, j'ai compris que l'enseignement chrétien le plus authentique, avec un esprit réellement apostolique, est préservé dans l'orthodoxie. Et puis j'assistai à un office à Chicago et j'ai senti que j'étais quelque part près du Ciel." En 1995 il prit l'habit sous le nom de Tikhon en l'honneur du saint patriarche de Moscou qui fut l'Illuminateur de l'Amérique du Nord, et fut ordonné prêtre cf. ICI
Lire aussi Intronisation du primat de l'OCA
(*) J'emplois le mot "converti" dans le sens utilisé par le père Serge Model: "ces Occidentaux « de souche » devenus orthodoxes" cf. "la leçon belge"
Le métropolite Tikhon, primat de l’OCA depuis le 13 novembre 2012, est le deuxième "converti"(*) à avoir atteint cette fonction dans l'OCA et, plus généralement, à être devenu primat d'une Église Orthodoxe. Marc R. Mollard dans le civil, né à Boston le 15 juillet 1966, il était membre de l'Église épiscopalienne des États-Unis et s'est converti à l'Orthodoxie en 1989.
"Dès ma jeunesse, dit-il dans une interview j'ai recherché la voie de la vraie foi en Christ, en cherchant Sa véritable Église parmi l'abondance des prédications existantes; j'ai aussi beaucoup réfléchi, étudié l'histoire et, en fin de compte, j'ai compris que l'enseignement chrétien le plus authentique, avec un esprit réellement apostolique, est préservé dans l'orthodoxie. Et puis j'assistai à un office à Chicago et j'ai senti que j'étais quelque part près du Ciel." En 1995 il prit l'habit sous le nom de Tikhon en l'honneur du saint patriarche de Moscou qui fut l'Illuminateur de l'Amérique du Nord, et fut ordonné prêtre cf. ICI
Lire aussi Intronisation du primat de l'OCA
(*) J'emplois le mot "converti" dans le sens utilisé par le père Serge Model: "ces Occidentaux « de souche » devenus orthodoxes" cf. "la leçon belge"
Il a donné une interview à "kultura.ru" dont je propose ici l'essentiel (les sous-titres reprennent les questions, les paragraphes entre "" sont traduits in extenso). /V.Golovanow/
Les relations de l'OCA avec l'Église russe
Le primat dit sa joie de la réunification de l'Église russe et espère que ce sera un exemple pour toutes les juridictions orthodoxes des USA. Les concélébrations, les rencontres avec les deux autres primats (le primat de l'Église russe à l'étranger et les évêques responsables des paroisses du patriarcat de Moscou aux USA et au Canada) ont permis de mettre fin à des années de méfiance réciproque, ce qui a contribué au renforcement de l'Orthodoxie sur le continent.
La canonisation du père Séraphin Rose 13 août 1934 – 2 septembre 1982
Le métropolite souligne l'importance du père Séraphin pour la conversion de nombreux américains à l'Orthodoxie et dit que ses livres qui lui ont personnellement permis de renforcer sa décision de se convertir. " Ce qui frappe chez lui, dit le métropolite, c'est non seulement sa foi ardente, mais aussi sa grande intelligence spirituelle, qui lui a permis de trouver la vérité en se plongeant dans des pratiques et des systèmes totalement opposés. Ceci étant, il y a des croyants en Amérique qui ne sont d'accord avec certaines vues du père Séraphin Rose. Certains le considèrent comme un défenseur de la foi et d'autres comme un "embrouilleur" mais cette situation n'a rien d'anormal: il a souvent existé côte à côte des monastères qui étaient en désaccord; il y eu des positions opposées, parfois même des persécutions de personnes ensuite reconnues comme de grands saints. Mais l'Église orthodoxe aborde traditionnellement avec beaucoup de prudence la canonisation de contemporains."
Le recensement donne moins de 1% d'Orthodoxes aux USA (environ 800 000 personnes) mais 18 paroisses anglicanes viennent de rejoindre l'Église russe avec leur évêque. (information non documentée…)
Le métropolite voit 3 types de fidèles orthodoxes aux USA:
- Les immigrants et leurs descendants, qui sont arrivés avec leur foi
- Ceux qui se sont convertis tout seuls à partir d'une autre religion, pas obligatoirement chrétienne
- Et enfin ceux qui ont été amenés à L'Orthodoxie par la parole missionnaire.
Les relations de l'OCA avec l'Église russe
Le primat dit sa joie de la réunification de l'Église russe et espère que ce sera un exemple pour toutes les juridictions orthodoxes des USA. Les concélébrations, les rencontres avec les deux autres primats (le primat de l'Église russe à l'étranger et les évêques responsables des paroisses du patriarcat de Moscou aux USA et au Canada) ont permis de mettre fin à des années de méfiance réciproque, ce qui a contribué au renforcement de l'Orthodoxie sur le continent.
La canonisation du père Séraphin Rose 13 août 1934 – 2 septembre 1982
Le métropolite souligne l'importance du père Séraphin pour la conversion de nombreux américains à l'Orthodoxie et dit que ses livres qui lui ont personnellement permis de renforcer sa décision de se convertir. " Ce qui frappe chez lui, dit le métropolite, c'est non seulement sa foi ardente, mais aussi sa grande intelligence spirituelle, qui lui a permis de trouver la vérité en se plongeant dans des pratiques et des systèmes totalement opposés. Ceci étant, il y a des croyants en Amérique qui ne sont d'accord avec certaines vues du père Séraphin Rose. Certains le considèrent comme un défenseur de la foi et d'autres comme un "embrouilleur" mais cette situation n'a rien d'anormal: il a souvent existé côte à côte des monastères qui étaient en désaccord; il y eu des positions opposées, parfois même des persécutions de personnes ensuite reconnues comme de grands saints. Mais l'Église orthodoxe aborde traditionnellement avec beaucoup de prudence la canonisation de contemporains."
Le recensement donne moins de 1% d'Orthodoxes aux USA (environ 800 000 personnes) mais 18 paroisses anglicanes viennent de rejoindre l'Église russe avec leur évêque. (information non documentée…)
Le métropolite voit 3 types de fidèles orthodoxes aux USA:
- Les immigrants et leurs descendants, qui sont arrivés avec leur foi
- Ceux qui se sont convertis tout seuls à partir d'une autre religion, pas obligatoirement chrétienne
- Et enfin ceux qui ont été amenés à L'Orthodoxie par la parole missionnaire.
Il n'est pas question de faire de distinction entre les fidèles qui sont côte à côte à l'église, mais d'utiliser l'expérience de ceux qui sont venus à partir du protestantisme, du catholicisme, de l'athéisme; ils deviennent des exemples pour leurs anciens coreligionnaires et le métropolite prend exemple sur l'Eglise russe, qui a démultiplié son troupeau après 70 ans de régime athée. "Nous pouvons dire que l'Orthodoxie aux USA vit aussi une seconde naissance aujourd'hui" ajoute-t-il.
Le métropolite n'est pas très tendre avec la société américaine. Il insiste sur le fait qu'il y règne une permissivité pratiquement illimitée et "les Orthodoxes doivent tenir encore plus fermement sur leurs commandements, sans oublier la charité et "la recherche de l'esprit de paix." (Référence à la phrase de saint Séraphin de Sarov "Recherche l’esprit de paix et des milliers seront sauvés autour de toi.")
"La majorité des Américains se disent toujours Chrétiens, continu-t-il, ils prient, vont à l'église ou au temple, mais même nous qui confessons la foi orthodoxe, nous devons comprendre qu'il y a une grande différence entre se dire Chrétien et être Chrétien. Notre mission est de passer d'un christianisme "extérieur" à la communion intérieure profonde à la Vérité du Christ. Et ce cheminement intime, qui n'est accessible qu'après une victoire sur soi-même, n'est pas évident pour beaucoup de mes concitoyens. Et nous, Orthodoxes, nous devons montrer ce chemin aux autres citoyens US et pas uniquement par des mots, mais par l'exemple de notre propre vie." Et de préciser que la plupart des Américains croient à une espèce de catastrophe finale, une "Apocalypse athée" sans rien derrière, ce qui amène au relâchement des meurs, à l'addiction aux drogues, aux suicides.
Le premier voyage en Russie
Le métropolite Tikhon s'est rendu en Russie pour le 1025e anniversaire du Baptême de la Russie.
Mgr Tikhon (OCA): "l'Orthodoxie a vocation à apporter la foi apostolique dans la société pluraliste où Dieu a voulu nous placer"
Après avoir dit sa joie de pouvoir vénérer les reliques des saints liés à l'Orthodoxie en Amériques, il termine l'interview en disant: "chaque visite en Russie renouvelle en moi cette grâce que j'ai ressenti dans le temps en rejoignant l'Orthodoxie. Le concept de "Sainte Russie" est ainsi pour moi empli d'une signification personnelle très profonde."
Source: Kultura
Le métropolite n'est pas très tendre avec la société américaine. Il insiste sur le fait qu'il y règne une permissivité pratiquement illimitée et "les Orthodoxes doivent tenir encore plus fermement sur leurs commandements, sans oublier la charité et "la recherche de l'esprit de paix." (Référence à la phrase de saint Séraphin de Sarov "Recherche l’esprit de paix et des milliers seront sauvés autour de toi.")
"La majorité des Américains se disent toujours Chrétiens, continu-t-il, ils prient, vont à l'église ou au temple, mais même nous qui confessons la foi orthodoxe, nous devons comprendre qu'il y a une grande différence entre se dire Chrétien et être Chrétien. Notre mission est de passer d'un christianisme "extérieur" à la communion intérieure profonde à la Vérité du Christ. Et ce cheminement intime, qui n'est accessible qu'après une victoire sur soi-même, n'est pas évident pour beaucoup de mes concitoyens. Et nous, Orthodoxes, nous devons montrer ce chemin aux autres citoyens US et pas uniquement par des mots, mais par l'exemple de notre propre vie." Et de préciser que la plupart des Américains croient à une espèce de catastrophe finale, une "Apocalypse athée" sans rien derrière, ce qui amène au relâchement des meurs, à l'addiction aux drogues, aux suicides.
Le premier voyage en Russie
Le métropolite Tikhon s'est rendu en Russie pour le 1025e anniversaire du Baptême de la Russie.
Mgr Tikhon (OCA): "l'Orthodoxie a vocation à apporter la foi apostolique dans la société pluraliste où Dieu a voulu nous placer"
Après avoir dit sa joie de pouvoir vénérer les reliques des saints liés à l'Orthodoxie en Amériques, il termine l'interview en disant: "chaque visite en Russie renouvelle en moi cette grâce que j'ai ressenti dans le temps en rejoignant l'Orthodoxie. Le concept de "Sainte Russie" est ainsi pour moi empli d'une signification personnelle très profonde."
Source: Kultura
Le patriarche de Constantinople Bartholomée1er a confirmé la tenue d’un Grand concile orthodoxe à la Pentecôte 2016 à Istanbul. La nouvelle avait déjà été annoncée en mars dernier. L’événement, qui réunira les 14 Eglises orthodoxes autocéphales qui se reconnaissent comme telles entre elles, sera historique. Des thèmes sensibles devraient être débattus : l’autocéphalie, l’avenir de la diaspora orthodoxe, les relations avec les autres Églises chrétiennes, les questions éthiques et sociales, le calendrier liturgique et la primauté de Constantinople.
La tenue de ce Concile, souhaité par le Patriarche de Constantinople Athënagoras en 1961, a longtemps été bloquée par le patriarcat de Moscou. Le Patriarche Bartholomée a confirmé sa tenue lors d’une conférence de presse, en Belgique, où il a été reçu par le Roi Philippe et par les membres des Affaires étrangères et de la Justice.
Lire aussi La préparation du Concile: Modification de l'environnement (I)
Le patriarche œcuménique a par ailleurs profité de cette occasion pour redire sa préoccupation au sujet des chrétiens du Moyen Orient, en particulier les chrétiens d’Irak et de Syrie. Il a relaté avoir lui-même visité des centaines de réfugiés, pour les connaître, pour leur exprimer sa prière et son soutien. Selon lui, il est difficile pour les minorités de vivre dans les pays à majorité musulmane. Evoquant ses rencontres avec le Pape François, au mois de novembre à Istanbul, Bartholomée 1er a plaidé une nouvelle fois pour la réconciliation au Moyen Orient, et pour un dialogue constructif avec l’Islam....SUITE
Lire aussi La préparation du Concile: Différences d'approche (II)
Les enjeux du Concile: un document prémonitoire de l'Archevêque Basile Krivochéine (III)
Lire aussi La préparation du Concile: Modification de l'environnement (I)
Le patriarche œcuménique a par ailleurs profité de cette occasion pour redire sa préoccupation au sujet des chrétiens du Moyen Orient, en particulier les chrétiens d’Irak et de Syrie. Il a relaté avoir lui-même visité des centaines de réfugiés, pour les connaître, pour leur exprimer sa prière et son soutien. Selon lui, il est difficile pour les minorités de vivre dans les pays à majorité musulmane. Evoquant ses rencontres avec le Pape François, au mois de novembre à Istanbul, Bartholomée 1er a plaidé une nouvelle fois pour la réconciliation au Moyen Orient, et pour un dialogue constructif avec l’Islam....SUITE
Lire aussi La préparation du Concile: Différences d'approche (II)
Les enjeux du Concile: un document prémonitoire de l'Archevêque Basile Krivochéine (III)
Le Musée Pera inaugure une exposition intitulée «Vita brevis ars longa : l’art de la médication à Byzance ». Elle restera ouverte du 11 février au 26 avril.
La commissaire de l’exposition, Madame Brigitte Pitarakis, précise que divers objets du culte y sont présentés, ainsi que des statuettes en marbre, des amulettes, du matériel médical, des plantes et des herbes, des manuscrits et des gravures portant sur la médecine ainsi que des livres et des photographies rares relevant de l’anthropologie. Il s’agit pour les organisateurs de montrer l’art de la médication et sa pratique à Byzance, depuis les derniers siècles de Rome et jusqu’aux dernières années de l’existence de l’Empire byzantin.
Apollon et Asclepias sont considérés par la légende comme étant les fondateurs de la médecine alors qu’en réalité ce sont Hippocrate et Dioscorides. Les méthodes de la médecine scientifique étaient tout autant répandues et usitées à Byzance que la vénération des saints guérisseurs. Des exemples de guérisons miraculeuses tels que les maintient la tradition orthodoxe sont également présentés.
La commissaire de l’exposition, Madame Brigitte Pitarakis, précise que divers objets du culte y sont présentés, ainsi que des statuettes en marbre, des amulettes, du matériel médical, des plantes et des herbes, des manuscrits et des gravures portant sur la médecine ainsi que des livres et des photographies rares relevant de l’anthropologie. Il s’agit pour les organisateurs de montrer l’art de la médication et sa pratique à Byzance, depuis les derniers siècles de Rome et jusqu’aux dernières années de l’existence de l’Empire byzantin.
Apollon et Asclepias sont considérés par la légende comme étant les fondateurs de la médecine alors qu’en réalité ce sont Hippocrate et Dioscorides. Les méthodes de la médecine scientifique étaient tout autant répandues et usitées à Byzance que la vénération des saints guérisseurs. Des exemples de guérisons miraculeuses tels que les maintient la tradition orthodoxe sont également présentés.
Lire aussi: LA MAGIE ET LE MAGISME ; COMMENT SE MANIFESTENT- ILS DANS NOTRE VIE
Byzance médiévale était convaincue que les démons sont à la source de toute maladie. Cependant, l’école d’Hippocrate avait amené la conviction de la réalité des guérisons dues à la médecine. Les visiteurs pourront prendre connaissance des rituels visant à protéger des démons les âmes et les corps. Bien que les mages et les sorciers étaient prospères à Byzance une véritable école scientifique de médecine et de pharmacologie existait à Byzance.
Les objets présentés proviennent du monde entier. Il a fallu plusieurs années pour mettre en place cette exposition.
lien Bogoslov.ru Traduction Larissa
Byzance médiévale était convaincue que les démons sont à la source de toute maladie. Cependant, l’école d’Hippocrate avait amené la conviction de la réalité des guérisons dues à la médecine. Les visiteurs pourront prendre connaissance des rituels visant à protéger des démons les âmes et les corps. Bien que les mages et les sorciers étaient prospères à Byzance une véritable école scientifique de médecine et de pharmacologie existait à Byzance.
Les objets présentés proviennent du monde entier. Il a fallu plusieurs années pour mettre en place cette exposition.
lien Bogoslov.ru Traduction Larissa
D'après Ivan Blot (titres, illustrations et liens de VG)
Les vérités religieuses ne peuvent être validées scientifiquement
Dans son dernier livre «the Fatal Conceit, the Errors of Socialism» ? La prétention fatale, les erreurs du socialisme * le prix Nobel Friedrich Hayek écrit : « la vraie force qui s’oppose à la passion n’est pas la raison mais la morale traditionnelle ». La raison n’a pas d’énergie en elle-même. De plus, comme l’homme n’est pas capable de comprendre la sagesse contenue implicitement dans les traditions, la raison cherche à « libérer » l’homme des fardeaux de la civilisation, le travail discipliné, la responsabilité, l’honnêteté, la prise de risque, l’épargne. La raison vient au secours des instincts et favorise ainsi dans son inconscience le retour à la barbarie : c’est ce qu’Hayek reproche en profondeur au socialisme.
Les vérités religieuses ne peuvent être validées scientifiquement
Dans son dernier livre «the Fatal Conceit, the Errors of Socialism» ? La prétention fatale, les erreurs du socialisme * le prix Nobel Friedrich Hayek écrit : « la vraie force qui s’oppose à la passion n’est pas la raison mais la morale traditionnelle ». La raison n’a pas d’énergie en elle-même. De plus, comme l’homme n’est pas capable de comprendre la sagesse contenue implicitement dans les traditions, la raison cherche à « libérer » l’homme des fardeaux de la civilisation, le travail discipliné, la responsabilité, l’honnêteté, la prise de risque, l’épargne. La raison vient au secours des instincts et favorise ainsi dans son inconscience le retour à la barbarie : c’est ce qu’Hayek reproche en profondeur au socialisme.
« Comment les traditions bénéfiques furent elles protégées de l’opposition des instincts et des assauts de la raison ? On en vient à la religion **». Les religions qui ont été sélectionnées par l’histoire sont celles qui défendaient la famille, la propriété, la tribu ou la nation : l’exemple juif est très typique. Sans leur religion, les Juifs auraient-ils survécu en tant que peuple ?
Hayek est un agnostique et il note que les vérités religieuses qu’il appelle « vérités symboliques » ne peuvent être validées scientifiquement. Aucune importance si elles nous conduisent à bien agir. Ce qui importe est la qualité de l’action, non des opinions, pense-t-il. De bonnes actions pour de faux motifs peuvent sauver un homme et une société.
La religion a alors deux volets : l’un purement charitable et l’autre (charitable aussi mais d’une autre façon) combatif !
La tradition occidentale est celle du christianisme avec un Dieu personnel. Voyons dans notre tradition spirituelle ce qui a permis de développer notre civilisation. Tout d’abord, voyons l’impact de la religion sur la morale, donc sur le comportement. A notre avis, un livre magistral, chrétien mais aussi pénétré de philosophie grecque, L’échelle sainte de saint Jean Climaque, nous parait donner un vrai résumé de l’éthique dominante de la civilisation européenne issue des Grecs et de l’empire romain. Ce livre a été écrit au 7e siècle, donc il est commun aux orthodoxes et aux catholiques puisque le schisme entre les deux églises date de 1054.
Jean Climaque fut higoumène du monastère sainte Catherine du Buisson (Batos) dans le Sinaï. Son livre qui traite de l’amélioration morale, des disciplines qui mènent à la sainteté, est divisé en trois parties : le combat contre le monde futile (sept premiers degré), le combat contre soi-même c’est-à-dire contre ses propres vices (du 8e au 23e barreau de l’échelle), et le combat pour Dieu lequel est charité (du 24e au 30e et dernier degré). La dimension guerrière du livre est indiscutable : c’est très grec ! Mais il s’agit de guerre spirituelle, bien sûr. Chaque barreau de l’échelle représente une étape, une épreuve dont il faut triompher. C’est une sorte de jeux olympiques spirituels !
Hayek est un agnostique et il note que les vérités religieuses qu’il appelle « vérités symboliques » ne peuvent être validées scientifiquement. Aucune importance si elles nous conduisent à bien agir. Ce qui importe est la qualité de l’action, non des opinions, pense-t-il. De bonnes actions pour de faux motifs peuvent sauver un homme et une société.
La religion a alors deux volets : l’un purement charitable et l’autre (charitable aussi mais d’une autre façon) combatif !
La tradition occidentale est celle du christianisme avec un Dieu personnel. Voyons dans notre tradition spirituelle ce qui a permis de développer notre civilisation. Tout d’abord, voyons l’impact de la religion sur la morale, donc sur le comportement. A notre avis, un livre magistral, chrétien mais aussi pénétré de philosophie grecque, L’échelle sainte de saint Jean Climaque, nous parait donner un vrai résumé de l’éthique dominante de la civilisation européenne issue des Grecs et de l’empire romain. Ce livre a été écrit au 7e siècle, donc il est commun aux orthodoxes et aux catholiques puisque le schisme entre les deux églises date de 1054.
Jean Climaque fut higoumène du monastère sainte Catherine du Buisson (Batos) dans le Sinaï. Son livre qui traite de l’amélioration morale, des disciplines qui mènent à la sainteté, est divisé en trois parties : le combat contre le monde futile (sept premiers degré), le combat contre soi-même c’est-à-dire contre ses propres vices (du 8e au 23e barreau de l’échelle), et le combat pour Dieu lequel est charité (du 24e au 30e et dernier degré). La dimension guerrière du livre est indiscutable : c’est très grec ! Mais il s’agit de guerre spirituelle, bien sûr. Chaque barreau de l’échelle représente une étape, une épreuve dont il faut triompher. C’est une sorte de jeux olympiques spirituels !
Au troisième degré, Climaque cite la fameuse phrase de Matthieu (10, 34) :
« je ne suis pas venu, dit le Seigneur, apporter la paix sur la terre, mais la guerre et le glaive », c’est-à-dire ajoute saint Jean Climaque, séparer les amis de Dieu des amis du monde, les charnels des spirituels, les amis de la gloire d’avec les humbles. Car le Seigneur se réjouit des conflits est des séparations quand ils viennent de l’amour que l’on a pour lui.
La religion a alors deux volets : l’un purement charitable et l’autre (charitable aussi mais d’une autre façon) combatif ! C’est le combat contre le mal, oublié par une partie d’un clergé bouffi de niaiserie.
Ce combat est la transcription au niveau spirituel du vieux combat éducatif grec de la « paidéia » avec son idéal humaniste du Kalos Kagathos (beau et talentueux). Mais cette paidéia est chrétienne donc centrée sur l’imitation du Christ : le Christ, dans les églises orthodoxes est peu représenté comme Christ souffrant (figure dominante en Occident seulement après le 12e siècle). Il est représenté comme un empereur bénissant (bonté) et tenant un livre ouvert (sagesse). C’est cette alliance de la bonté et de la sagesse, du cerveau affectif, c’est-à-dire du « cœur » et de l’intellect qui devient le modèle éducatif.
Cette tradition d’ascèse (exercice en grec) qui vient des philosophes grecs et qui est christianisée, inspire notre civilisation jusqu’à aujourd’hui. Le clerc et l’aristocrate militaire dominent la société jusqu’au dix-neuvième siècle. L’effondrement actuel des deux fonctions souveraine et guerrière au seul profit de la seule troisième fonction dans sa dimension marchande engendre le matérialisme et la décadence que nous connaissons à présent. Une nouvelle religion matérialiste qui ne se dit pas comme telle se met en place et cette décadence nous menace de mort. Seule la tradition permettra aux forces de vie de l’emporter.
21 mars 2014
Notes de l'auteur :
(*) Traduction française, PUF, 1988
(**) op. cit. p. 136
« je ne suis pas venu, dit le Seigneur, apporter la paix sur la terre, mais la guerre et le glaive », c’est-à-dire ajoute saint Jean Climaque, séparer les amis de Dieu des amis du monde, les charnels des spirituels, les amis de la gloire d’avec les humbles. Car le Seigneur se réjouit des conflits est des séparations quand ils viennent de l’amour que l’on a pour lui.
La religion a alors deux volets : l’un purement charitable et l’autre (charitable aussi mais d’une autre façon) combatif ! C’est le combat contre le mal, oublié par une partie d’un clergé bouffi de niaiserie.
Ce combat est la transcription au niveau spirituel du vieux combat éducatif grec de la « paidéia » avec son idéal humaniste du Kalos Kagathos (beau et talentueux). Mais cette paidéia est chrétienne donc centrée sur l’imitation du Christ : le Christ, dans les églises orthodoxes est peu représenté comme Christ souffrant (figure dominante en Occident seulement après le 12e siècle). Il est représenté comme un empereur bénissant (bonté) et tenant un livre ouvert (sagesse). C’est cette alliance de la bonté et de la sagesse, du cerveau affectif, c’est-à-dire du « cœur » et de l’intellect qui devient le modèle éducatif.
Cette tradition d’ascèse (exercice en grec) qui vient des philosophes grecs et qui est christianisée, inspire notre civilisation jusqu’à aujourd’hui. Le clerc et l’aristocrate militaire dominent la société jusqu’au dix-neuvième siècle. L’effondrement actuel des deux fonctions souveraine et guerrière au seul profit de la seule troisième fonction dans sa dimension marchande engendre le matérialisme et la décadence que nous connaissons à présent. Une nouvelle religion matérialiste qui ne se dit pas comme telle se met en place et cette décadence nous menace de mort. Seule la tradition permettra aux forces de vie de l’emporter.
21 mars 2014
Notes de l'auteur :
(*) Traduction française, PUF, 1988
(**) op. cit. p. 136
Yvan Blot, né le 29 juin 1948 à Saint-Mandé est un haut fonctionnaire, homme politique, et essayiste français. Retraite du ministère de l'Intérieur, il est sociétaire de l'Académie catholique de France, chargé de cours de science politique à l'Institut catholique de Rennes, à l'université de Nice ainsi qu'à l'université de Velikie Novgorod (Russie) consultant auprès de la radio La Voix de la Russie. Il est aussi co-président du groupe sécurité justice et membre du groupe institutions du think tank de la droite forte (UMP) SUITE
L’archiprêtre Nicolas Balachov, vice-président du DREE du patriarcat de Moscou, s’est exprimé à propos du refus du nouveau Premier ministre grec de prêter serment sur l’Évangile.
Il a dit : « Quelles qu’elles soient les forces politiques grecques ne sont à même de ne pas compter avec l’existence de l’Église orthodoxe hellène. Le Premier ministre Alexis Tsipras a refusé de prêter serment sur l’Évangile comme le veut la tradition. La tradition orthodoxe est très forte en Grèce, c’est elle qui a déterminé l’histoire et la conception du monde de la nation grecque. Aussi, toute force politique ayant décidé d’ignorer l’existence de l’Église est privée de tout avenir.
C’est l’Église qui est le gardien et le garant du patrimoine spirituel si cher à la grande majorité des Grecs. Alexis Tsipras en est parfaitement conscient, et cela indépendamment de ses convictions et de ses vues personnelles ».
Il a dit : « Quelles qu’elles soient les forces politiques grecques ne sont à même de ne pas compter avec l’existence de l’Église orthodoxe hellène. Le Premier ministre Alexis Tsipras a refusé de prêter serment sur l’Évangile comme le veut la tradition. La tradition orthodoxe est très forte en Grèce, c’est elle qui a déterminé l’histoire et la conception du monde de la nation grecque. Aussi, toute force politique ayant décidé d’ignorer l’existence de l’Église est privée de tout avenir.
C’est l’Église qui est le gardien et le garant du patrimoine spirituel si cher à la grande majorité des Grecs. Alexis Tsipras en est parfaitement conscient, et cela indépendamment de ses convictions et de ses vues personnelles ».
Le père Nicolas a précisé que le refus de Tsipras ne représente pas une avancée de plus dans la voie de la sécularisation de l’Europe. La coalition qui vient de remporter les élections n’est pas homogène. "Syriza" est un ensemble hétérogène, les éléments qui la constituent ont des attitudes diverses à l’égard de la foi chrétienne et de l’Église. La coalition n’aurait pu être formée sans la participation du parti des "Grecs indépendants" dirigé par Panos Kamennos : « C’est un parti qui souhaite le maintien des valeurs orthodoxes traditionnelles. C’est bien ce que m’a dit son responsable Panos Kamennos (il est actuellement ministre de la Défense). Récemment il s’est rendu à Moscou où il a prié à l’église de la Résurrection dont je suis le recteur ».
La cérémonie du serment du nouveau gouvernement a eu lieu au palais présidentiel. Elle consistait de deux parties. Les ministres chrétiens ont au début prêté serment sur l’Évangile, puis dans le cadre de la cérémonie laïque ont juré devant le président de respecter la Constitution et les lois du pays ainsi que de servir les intérêts du peuple.
Ria Novosti Traduction "PO"
La cérémonie du serment du nouveau gouvernement a eu lieu au palais présidentiel. Elle consistait de deux parties. Les ministres chrétiens ont au début prêté serment sur l’Évangile, puis dans le cadre de la cérémonie laïque ont juré devant le président de respecter la Constitution et les lois du pays ainsi que de servir les intérêts du peuple.
Ria Novosti Traduction "PO"
Derniers commentaires
-
Surprenantes fresques dans un monastère en Serbie
19/09/2024 13:35 - Patrick -
"Il n'y a aucune excuse pour ceux qui déclenchent des guerres", - Mgr Onuphre, Primat de l'Eglise d’Ukraine, PM
14/04/2023 05:58 - Gilles -
Le père George Egorov, sa visite pastorale à la Légion étrangère
12/12/2022 12:55 - Baron André -
OSCE demande à Russie ce cesser la destruction d'églises en Ukraine
10/05/2022 03:22 - pere jean -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
14/04/2022 19:15 - Hai Lin -
Deux hiérarques russes s’expriment à titre personnel à propos de la guerre et de la paix, de la situation en Russie
14/04/2022 10:39 - Marie Genko -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
14/04/2022 10:26 - Marie Genko -
Le Parlement Européen a condamné le patriarche Cyrille et a félicité le clergé orthodoxe qui s'est opposé à la guerre en Ukraine
13/04/2022 21:21 - Gilles -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 23:05 - Théophile -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 22:00 - Nadejda na Mir
Liens francophones