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V. Golovanow
"Être à la fois ascète et consommateur est caractéristique des défis auxquels nous sommes confrontés en tant que chrétiens dans un monde qui clairement favorise et "nourri" nos tendances consuméristes." Père Steven Kostoff*, 20 novembre 2012
"Bataille des calendriers"
Depuis le 15/28 Novembre, nous suivons les 40 jours du jeune destiné à nous préparer à l'avènement du Fils de Dieu dans la chair. Pour certains / beaucoup d'entre nous, cela pourrait très bien nous tomber dessus par surprise et non préparés. Cependant, comme le dit le dicton, "les choses sont ce qu'elles sont» et le calendrier de Église nous invite à entrer dans cette saison sacrée ce jour-là. Cela signifie une intensification de l'éternelle "bataille des calendriers" dans laquelle chaque chrétien orthodoxe est engagée consciemment ou inconsciemment.
Lire aussi Des icônes sur des tasses, assiettes, tee shirts...etc. : piété ou blasphème ?
Les deux calendriers - l'ecclésial et le laïc - représentent l'Eglise et «le monde» respectivement. Souvent, il y a une tension sous-jacente entre ces deux sphères. En raison de cette tension, je crois que nous nous trouvons dans la situation assez particulière d'être simultanément ascétique et consumériste. Jeûner, prier et être charitable – c'est mener une vie simplifiée, basée sur la limitation, une certaine discipline et un premier choix de vivre selon les principes de l'Evangile dans un monde très sécularisé et de plus en plus hédoniste. C'est ce que cela signifie "être ascétique".
"Être à la fois ascète et consommateur est caractéristique des défis auxquels nous sommes confrontés en tant que chrétiens dans un monde qui clairement favorise et "nourri" nos tendances consuméristes." Père Steven Kostoff*, 20 novembre 2012
"Bataille des calendriers"
Depuis le 15/28 Novembre, nous suivons les 40 jours du jeune destiné à nous préparer à l'avènement du Fils de Dieu dans la chair. Pour certains / beaucoup d'entre nous, cela pourrait très bien nous tomber dessus par surprise et non préparés. Cependant, comme le dit le dicton, "les choses sont ce qu'elles sont» et le calendrier de Église nous invite à entrer dans cette saison sacrée ce jour-là. Cela signifie une intensification de l'éternelle "bataille des calendriers" dans laquelle chaque chrétien orthodoxe est engagée consciemment ou inconsciemment.
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Les deux calendriers - l'ecclésial et le laïc - représentent l'Eglise et «le monde» respectivement. Souvent, il y a une tension sous-jacente entre ces deux sphères. En raison de cette tension, je crois que nous nous trouvons dans la situation assez particulière d'être simultanément ascétique et consumériste. Jeûner, prier et être charitable – c'est mener une vie simplifiée, basée sur la limitation, une certaine discipline et un premier choix de vivre selon les principes de l'Evangile dans un monde très sécularisé et de plus en plus hédoniste. C'est ce que cela signifie "être ascétique".
Cela signifie aussi se concentrer sur le Christ au milieu d'un nombre toujours croissant de distractions et de tentations. Même avec les meilleures intentions et une volonté ferme, ce n'est pas facile! Dans notre perspective historique d'être vivant au 21e siècle, prenant part à la «bonne vie» où tout est facilement disponible, pratiquer toute forme d'autolimitation volontaire équivaut déjà à portant une croix. Peut-être l'accomplissement de certains objectifs modestes basés sur l'Évangile dans le monde d'aujourd'hui, tel qu'il est, livrent un témoignage chrétien, aussi peu spectaculaire que ces objectifs puissent être.
Lire aussi Les métaphores du désespoir
Pourtant, comme notre société décompte les jours de "shopping" restants jusqu'à Noël et que nos dépenses sont quasiment considérées comme des actes patriotiques contribuant à la croissance de notre défaillante économie, et comme nous voulons «être intégrés» - en particulier pour le bien de nos enfants - nous sommes également enclins (ou nous n'attendons que cela) à libérer le "consommateur qui sommeille en nous," toujours prêt aux joies du shopping, aux dépenses et à l'accumulation. Si l'on y ajoute le "divertissement" sans fin conçu pour créer une "atmosphère de fête", tout cela peut devenir assez écrasant.
Certes, cela fait partie des joies de la vie de famille, et nous sentons une profonde satisfaction quand nous entourons nos enfants de la chaleur et de la sécurité que le partage des dons apporte à nos vies familiales. Peut-être, cependant, pouvons-nous nous montrer vigilants pour identifier le moment où «cela suffit», ou encore mieux, pour nous rendre compte que «assez est une fête." Cette prise de conscience, s'ajoutant au partage avec ceux qui n'ont à peu près rien, est aussi un moyen de surmonter notre auto-absorption personnelle et d'élargir notre notion de «voisin».
Ascète et consommateur
Ainsi, être à la fois ascète et consommateur est caractéristique des défis auxquels nous sommes confrontés en tant que chrétiens dans un monde qui clairement favorise et "nourri" nos tendances consuméristes. Pour parler franchement, il s'agit là d'un équilibre difficile à maintenir. Comment peut-il en être autrement, quand la recherche ascétique impose de limiter ces tendances très consuméristes? Je crois que ce que nous essayons de maintenir avant tout est notre identité de Chrétiens orthodoxes dans le cadre d'une culture indifférente ou hostile au Christianisme. Si l'Eglise reste un élément essentiel de de notre marche vers Noël, alors nous pouvons poursuivre un long chemin en maintenant cet équilibre. Bien que je n'aime pas particulièrement le dire comme cela, je dirais que, si l'Eglise est le lieu d'un choix qui est au moins "en concurrence" avec le centre commercial, alors cela peut être encore une des "petite victoires" sous-jacentes dans cette bataille pour notre ultime fidélité que la saison consumériste de Noël nous impose.
L'Eglise nous invite à jeûner avant de festoyer. Cela a-t-il un sens? Comprenons-nous les principes théologiques / spirituels qui sont derrière cette approche? Pouvons-nous développer des stratégies personnelles qui nous donneront l'occasion de le mettre en pratique ne fut ce qu'un petit peu? Nous en soucions-nous assez?
La dernière question nous ramène toujours à la question que Jésus pose à ses premiers disciples: "Qui dites-vous que je suis?" Si, avec Saint-Pierre, nous confessons que Jésus est «le Christ, le Fils du Dieu vivant, "alors nous savons où nous en sommes alors que la« bataille des calendriers "s'intensifie pour les 40 prochains jours.
Source
* Le père Steven Kostoff est le recteur de l'Église du Christ Sauveur et du Saint-Esprit à Cincinnati (Ohio, USA). Il enseigne au département de théologie à l'Université Xavier à Cincinnati.
Lire aussi Les métaphores du désespoir
Pourtant, comme notre société décompte les jours de "shopping" restants jusqu'à Noël et que nos dépenses sont quasiment considérées comme des actes patriotiques contribuant à la croissance de notre défaillante économie, et comme nous voulons «être intégrés» - en particulier pour le bien de nos enfants - nous sommes également enclins (ou nous n'attendons que cela) à libérer le "consommateur qui sommeille en nous," toujours prêt aux joies du shopping, aux dépenses et à l'accumulation. Si l'on y ajoute le "divertissement" sans fin conçu pour créer une "atmosphère de fête", tout cela peut devenir assez écrasant.
Certes, cela fait partie des joies de la vie de famille, et nous sentons une profonde satisfaction quand nous entourons nos enfants de la chaleur et de la sécurité que le partage des dons apporte à nos vies familiales. Peut-être, cependant, pouvons-nous nous montrer vigilants pour identifier le moment où «cela suffit», ou encore mieux, pour nous rendre compte que «assez est une fête." Cette prise de conscience, s'ajoutant au partage avec ceux qui n'ont à peu près rien, est aussi un moyen de surmonter notre auto-absorption personnelle et d'élargir notre notion de «voisin».
Ascète et consommateur
Ainsi, être à la fois ascète et consommateur est caractéristique des défis auxquels nous sommes confrontés en tant que chrétiens dans un monde qui clairement favorise et "nourri" nos tendances consuméristes. Pour parler franchement, il s'agit là d'un équilibre difficile à maintenir. Comment peut-il en être autrement, quand la recherche ascétique impose de limiter ces tendances très consuméristes? Je crois que ce que nous essayons de maintenir avant tout est notre identité de Chrétiens orthodoxes dans le cadre d'une culture indifférente ou hostile au Christianisme. Si l'Eglise reste un élément essentiel de de notre marche vers Noël, alors nous pouvons poursuivre un long chemin en maintenant cet équilibre. Bien que je n'aime pas particulièrement le dire comme cela, je dirais que, si l'Eglise est le lieu d'un choix qui est au moins "en concurrence" avec le centre commercial, alors cela peut être encore une des "petite victoires" sous-jacentes dans cette bataille pour notre ultime fidélité que la saison consumériste de Noël nous impose.
L'Eglise nous invite à jeûner avant de festoyer. Cela a-t-il un sens? Comprenons-nous les principes théologiques / spirituels qui sont derrière cette approche? Pouvons-nous développer des stratégies personnelles qui nous donneront l'occasion de le mettre en pratique ne fut ce qu'un petit peu? Nous en soucions-nous assez?
La dernière question nous ramène toujours à la question que Jésus pose à ses premiers disciples: "Qui dites-vous que je suis?" Si, avec Saint-Pierre, nous confessons que Jésus est «le Christ, le Fils du Dieu vivant, "alors nous savons où nous en sommes alors que la« bataille des calendriers "s'intensifie pour les 40 prochains jours.
Source
* Le père Steven Kostoff est le recteur de l'Église du Christ Sauveur et du Saint-Esprit à Cincinnati (Ohio, USA). Il enseigne au département de théologie à l'Université Xavier à Cincinnati.
Rédigé par Vladimir Golovanow le 1 Janvier 2015 à 11:52
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2 commentaires
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Permalien
A tous les lecteurs, à tous les contributeurs de P.O. nous souhaitons que 2015 nous soit clémente !
Pour beaucoup 2014 a été une année douloureuse, saturée d'épreuves...
Que 2015 soit saturée d’évènements bénis, de sujets passionnants, qu’elle nous apporte encore plus d’auteurs, qu’elle soit marquée par une volonté d’unité et de paix ! Tous nos vœux vont à Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, ainsi qu’au séminaire orthodoxe d'Epinay et à son recteur, le hiéromoine Alexandre. S Novym Godom ! Bonne année! Happy new year! Et pour nos amis qui parlent aussi une autre langue que le Français - Vœux 2015 multi-langues
Pour beaucoup 2014 a été une année douloureuse, saturée d'épreuves...
Que 2015 soit saturée d’évènements bénis, de sujets passionnants, qu’elle nous apporte encore plus d’auteurs, qu’elle soit marquée par une volonté d’unité et de paix ! Tous nos vœux vont à Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, ainsi qu’au séminaire orthodoxe d'Epinay et à son recteur, le hiéromoine Alexandre. S Novym Godom ! Bonne année! Happy new year! Et pour nos amis qui parlent aussi une autre langue que le Français - Vœux 2015 multi-langues
(Albanais) gëzuar vitin e r, (Allemand) gutes neues jahr, (Alsacien) e glëckliches nëies, (Anglais) happy new year, (Antillais) bon lanné, (Arabe) aam saiid / sana saiida عام سعيد, (Arménien) shnorhavor nor tari, (Basque) urte berri on, (Berbère) asgwas, amegas, (Bioelorusse) Z novym hodam З новым годам, (Bulgare) chestita nova godina, (Breton) bloavezh mat / bloavez mad, (Corse) pace e salute, (Croate) sretna nova godina, (Espagnol) feliz año nuevo, (Flamand) gelukkig Nieuwjaar, (Gaélique d’Ecosse) bliadhna mhath ur, (Gaélique d’Irlande) ath bhliain faoi mhaise, (Galicien) feliz aninovo, (Gallo) Bónn anaèy, (Gallois) blwyddyn newydd dda, (Géorgien) gilocavt akhal tsels გილოცავთ ახალ წელს, (Grec) kali chronia OU kali xronia Καλή Χρονιά, (Guyanais) bon nannen, (Hongrois) boldog új évet, (Kabyle) asseguèsse-ameguèsse, (Martiniquais) bon lanné, (Néerlandais) gelukkig Nieuwjaar, (Polonais) szczesliwego nowego roku, (Réunionnais) bone-érèz ané, (Roumain) un an nou fericit, (Russe) S novim godom С Новым Годом, (Suédois) gott nytt år, (Suisse-Allemand) es guets Nöis, (Tahitien) ia orana i te matahiti api, (Tchèque) štastný nový rok, (Thai) sawatdii pimaï, (Turc) yeni yiliniz kutlu olsun, (Ukrainien) Z novym rokom Щасливого Нового Року / З Новим роком, (Vietnamien) Cung Chúc Tân Niên / Cung Chúc Tân Xuân, (Wallon) bone annéye èt bone santéye, (Wolof) dewenati, (Yiddish) a gut yohr
Un Synode Pan orthodoxe Permanent: un instrument pour assurer non seulement l'union entre les Églises orthodoxes, mais aussi l'unité entre elles ?
Dans la prochaine édition la 22 eme de "L'Orthodoxie, ici et maintenant" sur KTO le Mardi 30 Décembre a 21h 45 nous faisons un ZOOM sur une des personnalités ecclésiales (orthodoxes russes) les plus marquantes du XX siècle: Mgr Basile KRIVOCHEINE moine, théologien, pasteur, évêque, pionnier de la patrologie, spécialiste de Grégoire Palamas, de Saint Syméon le Nouveau Théologien, et surtout de son thème de l'ivresse mystique et spirituelle, etc. Un homme haut en couleurs! J'ai reçu pour ce faire son neveu et mon ami, Nikita Krivocheine , une personnalité marquante et engagée de l'émigration russe en France, qui a fait une excellente prestation et à été très touchant en parlant de son oncle.
En préparant cette émission, je me suis plongé dans les écrits abondants de Mgr Basile et suivi un peu l'itinéraire de cet homme qui est né avec le siècle en 1900 (d'un père ministre du tsar Nicolas II) et l'a traversé pratiquement de bout en bout et a connu toutes ses convulsions meurtrières (il est mort archevêque de Bruxelles du Patriarcat de Moscou en 1985 et est enterré à saint Petersbourg la ville de sa naiissance ).
Dans la prochaine édition la 22 eme de "L'Orthodoxie, ici et maintenant" sur KTO le Mardi 30 Décembre a 21h 45 nous faisons un ZOOM sur une des personnalités ecclésiales (orthodoxes russes) les plus marquantes du XX siècle: Mgr Basile KRIVOCHEINE moine, théologien, pasteur, évêque, pionnier de la patrologie, spécialiste de Grégoire Palamas, de Saint Syméon le Nouveau Théologien, et surtout de son thème de l'ivresse mystique et spirituelle, etc. Un homme haut en couleurs! J'ai reçu pour ce faire son neveu et mon ami, Nikita Krivocheine , une personnalité marquante et engagée de l'émigration russe en France, qui a fait une excellente prestation et à été très touchant en parlant de son oncle.
En préparant cette émission, je me suis plongé dans les écrits abondants de Mgr Basile et suivi un peu l'itinéraire de cet homme qui est né avec le siècle en 1900 (d'un père ministre du tsar Nicolas II) et l'a traversé pratiquement de bout en bout et a connu toutes ses convulsions meurtrières (il est mort archevêque de Bruxelles du Patriarcat de Moscou en 1985 et est enterré à saint Petersbourg la ville de sa naiissance ).
Une idée parmi d'autres qui ont attiré mon attention dans ses écrits, fut celle de la création d'un "synode pan orthodoxe permanent". Sa lettre de novembre 1976 au métropolite Juvénal de Toula, qui était à cette époque président du département des affaires extérieurs du Patriarcat de Moscou qui l'interrogeait pour avoir son avis sur le concile pan orthodoxe lancé par le Patriarche Athénagoras, est très intéressante à lire. Lettre excavée des archives du Messager orthodoxe russe et traduite en français par notre ami du séminaire orthodoxe russe d'Epinay sous Senart, Dmitry Garmonov
Mgr Basile écrivait: "On pourrait trouver une solution en réorganisant radicalement le Patriarcat de Constantinople, par la création auprès de lui d'un Synode pan orthodoxe permanent de représentants de toutes les Églises autocéphales. Ce synode pourrait siéger, disons à Constantinople ou ailleurs hors de Turquie sous la présidence d'un représentant du patriarcat de Constantinople et gérer les affaires de nature pan orthodoxe, tandis que les questions touchant à la vie intérieure de l'Eglise de Constantinople continueraient, comme auparavant, à être abordées par son propre synode avec son patriarche en tête. " Quelle idée novatrice ! Le monde orthodoxe n'a t'il pas besoin aujourd'hui d'une gouvernance aussi rapprochée et régulière du monde orthodoxe dans un monde qui connaît aujourd'hui des évolutions et mutations ultra-rapides ?
Une telle proposition mériterait aujourd'hui au moins d'être discutée ! Ne rejoint-elle pas l'idée de base du patriarche Athénagoras à propos du concile pan orthodoxe, qui écrivait dans les Années 60 ce qui suit: " quand je suis monté sur le Trône patriarcal, au début de 1949, j'ai trouvé les diverses Églises orthodoxes complètement isolées les unes des autres. Il y avait entre elles, union totale, au sens doctrinale et eucharistique, mais aucune unité. Au début du processus preconciliaire, il y avait union mais non l'unité. Maintenant il y a l'union et l'unité, un front commun s'établit peu à peu" (extrait de mon article dans le 25 n du Message de l'Eglise orthodoxe russe, "la rencontre de Jérusalem de 2014 et la quête de l'unité chrétienne" - avril-juin 2014).
Les primats des Églises orthodoxes doivent dans la préparation du Saint et Grand Concile Pan orthodoxe réfléchir à ce type de gouvernance moderne tout en étant en phase avec notre ecclésiologie, afin de permettre à l'Eglise orthodoxe d'être influente dans l'équation du monde d'aujourd'hui et faire face à la post modernité qui s'impose à tous ! Espérons le et n'oublions pas les deux mots d'ATHENAGORAS, aussi important, l'un que l'autre, "union" et "unité"!
Carol SABA
....................................
Mardi 30 Décembre 21h 45 : PROGRAMME L'Orthodoxie, ici et maintenant
A l'occasion de la fête de Noël, cette édition comportera un "Son & Image" présentant des icônes et des chants de la Nativité orthodoxe. Le "Journal de l'Orthodoxie" reviendra sur les évènements saillants de cette fin d'année dans le monde orthodoxe. Le Grand Entretien est consacré à la vie et à l'oeuvre de Mgr Basile KRIVOCHEINE (+1900-1985), un des prélats théologiens les plus marquants de l'Eglise orthodoxe russe au XXème siècle, pionnier de la patrologie et figure emblématique du mouvement oecuménique qui fut aussi, de 1960 à 1985, l'archevêque de Bruxelles et de Belgique dans la juridiction du Patriarcat de Moscou. Carol Saba recevra pour en parler, une personnalité qui l'a bien connu et cotoyé, son propre neveu, Nikita KRIVOCHEINE, interprète de conférence, lui même aussi, une figure engagée de l'émigration russe en France, qui vient de publier à Moscou un livre intitulé "Les tribulations d'un russe blanc en ex-URSS".
Mgr Basile écrivait: "On pourrait trouver une solution en réorganisant radicalement le Patriarcat de Constantinople, par la création auprès de lui d'un Synode pan orthodoxe permanent de représentants de toutes les Églises autocéphales. Ce synode pourrait siéger, disons à Constantinople ou ailleurs hors de Turquie sous la présidence d'un représentant du patriarcat de Constantinople et gérer les affaires de nature pan orthodoxe, tandis que les questions touchant à la vie intérieure de l'Eglise de Constantinople continueraient, comme auparavant, à être abordées par son propre synode avec son patriarche en tête. " Quelle idée novatrice ! Le monde orthodoxe n'a t'il pas besoin aujourd'hui d'une gouvernance aussi rapprochée et régulière du monde orthodoxe dans un monde qui connaît aujourd'hui des évolutions et mutations ultra-rapides ?
Une telle proposition mériterait aujourd'hui au moins d'être discutée ! Ne rejoint-elle pas l'idée de base du patriarche Athénagoras à propos du concile pan orthodoxe, qui écrivait dans les Années 60 ce qui suit: " quand je suis monté sur le Trône patriarcal, au début de 1949, j'ai trouvé les diverses Églises orthodoxes complètement isolées les unes des autres. Il y avait entre elles, union totale, au sens doctrinale et eucharistique, mais aucune unité. Au début du processus preconciliaire, il y avait union mais non l'unité. Maintenant il y a l'union et l'unité, un front commun s'établit peu à peu" (extrait de mon article dans le 25 n du Message de l'Eglise orthodoxe russe, "la rencontre de Jérusalem de 2014 et la quête de l'unité chrétienne" - avril-juin 2014).
Les primats des Églises orthodoxes doivent dans la préparation du Saint et Grand Concile Pan orthodoxe réfléchir à ce type de gouvernance moderne tout en étant en phase avec notre ecclésiologie, afin de permettre à l'Eglise orthodoxe d'être influente dans l'équation du monde d'aujourd'hui et faire face à la post modernité qui s'impose à tous ! Espérons le et n'oublions pas les deux mots d'ATHENAGORAS, aussi important, l'un que l'autre, "union" et "unité"!
Carol SABA
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Mardi 30 Décembre 21h 45 : PROGRAMME L'Orthodoxie, ici et maintenant
A l'occasion de la fête de Noël, cette édition comportera un "Son & Image" présentant des icônes et des chants de la Nativité orthodoxe. Le "Journal de l'Orthodoxie" reviendra sur les évènements saillants de cette fin d'année dans le monde orthodoxe. Le Grand Entretien est consacré à la vie et à l'oeuvre de Mgr Basile KRIVOCHEINE (+1900-1985), un des prélats théologiens les plus marquants de l'Eglise orthodoxe russe au XXème siècle, pionnier de la patrologie et figure emblématique du mouvement oecuménique qui fut aussi, de 1960 à 1985, l'archevêque de Bruxelles et de Belgique dans la juridiction du Patriarcat de Moscou. Carol Saba recevra pour en parler, une personnalité qui l'a bien connu et cotoyé, son propre neveu, Nikita KRIVOCHEINE, interprète de conférence, lui même aussi, une figure engagée de l'émigration russe en France, qui vient de publier à Moscou un livre intitulé "Les tribulations d'un russe blanc en ex-URSS".
Les Éditions Sainte-Geneviève, créées par le Séminaire orthodoxe russe d'Épinay-sous-Sénart, sous les auspices du diocèse de Chersonèse, ont désormais un site internet - www.editions-orthodoxes.fr - où vous pouvez acquérir tous les produits proposés par l'association: livres, icônes, cierges, cartes postales, revues, prosphores et beaucoup d'autres choses.
Les icônes proposées par les Éditions sont des reproductions de très grande qualité, avec un cadre réalisé à la main, d'une des icônes des églises du Séminaire. Oeuvres uniques, conçues par de jeunes artistes russes, elles peuvent faire un magnifique cadeau de Noël.
La plupart des publications et produits artisanaux diffusés par l'Association sont le fruit du travail bénévole des séminaristes et des Amis du Séminaire. En les acquérant, vous aidez à la formation de futurs prêtres orthodoxes et contribuez à la prise en charge de leur mission.
Les icônes proposées par les Éditions sont des reproductions de très grande qualité, avec un cadre réalisé à la main, d'une des icônes des églises du Séminaire. Oeuvres uniques, conçues par de jeunes artistes russes, elles peuvent faire un magnifique cadeau de Noël.
La plupart des publications et produits artisanaux diffusés par l'Association sont le fruit du travail bénévole des séminaristes et des Amis du Séminaire. En les acquérant, vous aidez à la formation de futurs prêtres orthodoxes et contribuez à la prise en charge de leur mission.
"Le monde tel qu'il devrait être ! l'Eglise telle qu'elle devrait être ! - Ma Chronique d'hier dans "Lumières de l'Orthodoxie" sur Radio Notre Dame, j'aborde la charge du Pape contre la curie romaine, qui emprisonne le Christ !
LISEZ LA, elle est ci-après et repète ce qu'a dit le Pape sur l'Alzheimer spirituel: "narcissisme", le "cœur dur", "la perte des sentiments de Jésus", le fait de "se sentir" indispensable", "l'activisme" inutile, "l'empierrement spirituel de ceux qui ont un cœur dur et qui ont perdu les sentiments de Jésus et sont incapables d'aimer", "l'excessive planification", "le pasteur qui devient un comptable et qui ne laisse plus piloter la liberté de l'Esprit Saint", "l'orchestre qui fait du bruit parce qu'il n'est plus en communion avec lui même", "la maladie d'Alzheimer spirituel de ceux qui ont perdu la mémoire de leur rencontre avec le Seigneur", "la rivalité et la vaine gloire» guidée par la recherche des «apparences» et des «honneurs» au prix parfois d'un «faux mysticisme», "la schizophrénie existentielle», qui conduit à «une double vie» et une «hypocrisie typique du vide spirituel que des titres académiques ne peuvent cacher» et j'en passe ! Une charge d'une rare violence !
LISEZ LA, elle est ci-après et repète ce qu'a dit le Pape sur l'Alzheimer spirituel: "narcissisme", le "cœur dur", "la perte des sentiments de Jésus", le fait de "se sentir" indispensable", "l'activisme" inutile, "l'empierrement spirituel de ceux qui ont un cœur dur et qui ont perdu les sentiments de Jésus et sont incapables d'aimer", "l'excessive planification", "le pasteur qui devient un comptable et qui ne laisse plus piloter la liberté de l'Esprit Saint", "l'orchestre qui fait du bruit parce qu'il n'est plus en communion avec lui même", "la maladie d'Alzheimer spirituel de ceux qui ont perdu la mémoire de leur rencontre avec le Seigneur", "la rivalité et la vaine gloire» guidée par la recherche des «apparences» et des «honneurs» au prix parfois d'un «faux mysticisme», "la schizophrénie existentielle», qui conduit à «une double vie» et une «hypocrisie typique du vide spirituel que des titres académiques ne peuvent cacher» et j'en passe ! Une charge d'une rare violence !
"Le monde tel qu'il devrait être ! l'Eglise telle qu'elle devrait être" --- Oui, mes chers amis, moi l'orthodoxe, je l'avoue, je ne peux m'empêcher de parler du pape !
Plutôt de "ce" pape ! A une journaliste qui m'interviewait sur son voyage à Constantinople et me disait qu'il était partout dans l'actualité, je l'ai reprise et corrigée en disant: "Il n'est pas dans l'actualité, c'est lui qui fait l'actualité". Oui, pas un jour ne passe sans qu'il ne fasse parler de lui, par un "twit", une pensée, un discours, une action signifiante, un geste aimable et aimant. L'événement papal des deux dernières semaines fut son "coup de maître", celui de la réconciliation historique entre Cuba et les États Unis.
C'est lui qui a pris sa plume pour écrire aux deux dirigeants cubain et américain, afin de les pousser à enterrer la hache de la guerre, de cette guerre qui appartient désormais au passé d'un monde "bipolaire" qui n'existe plus, même s'il est remplacé par un "monde multipolaire" plus dangereux.
C'est lui qui a réussi à mettre sous les projecteurs ce coup d'éclat de la diplomatie vaticane qui a été du coup, encensée pour son rôle de facilitateur stratégique, par les deux leaders cubain et américain. « Je veux remercier sa sainteté, le pape François, dont l’exemple moral nous montre l’importance de rechercher un monde tel qu’il devrait être, plutôt que de se contenter du monde tel qu’il est », a déclaré le président américain OBAMA en remerciant le pape pour son rôle, imité quasi simultanément, de la même manière, par le président cubain Raoul CASTRO. Voilà un mur abattu et un pont dressé ! Terminologie chère à François qui ne cesse de répéter aux dirigeants du monde d'aujourd'hui que l'humanité a besoin de ponts qui relient et non plus de murs qui séparent !
"Le monde tel qu'il devrait être et non pas tel qu'il est" ! Belle phrase du président OBAMA mais quel aveu aussi de la part du président de la première puissance au monde, qui a théorisé la "realpolitik" dans les relations internationales, sur la nécessité, inspirée pour ce faire par le pape, de tendre vers "un monde tel qu'il devrait être"!
C'est bien ce pape qui avec un grand sens de l'esprit d'initiative, avec des paroles audacieuses et une grande intelligence communicationnelle, met en scelle sur la scène mondiale ce "besoin d'agir" pour "prendre soin de l'humanité" qui souffre et pour montrer aux leaders du monde la nécessité de dépasser les vieilles querelles et équations oppositionnelles et destructrices. Pour ce faire, il ose interpeller ces dirigeants pour leur rappeler l'essentiel, le "bien commun universel", cher au bon pape Jean XXIII, canonisé par François !
Ce dernier n'a-t'il pas tancer les dirigeants européens en novembre dernier au Conseil de l'Europe et au Parlement Européen ? "Europe où est ta vigueur", avait tonné le pape François, avant d'ajouter, "où est cette tension vers un idéal qui a animé ton histoire et l'a rendue grande ?" N'a-t'il pas prié devant le mur de la séparation à Jérusalem, -une façon provocatrice de l'abattre aussi-, avant de provoquer une réunion au Vatican entre le président palestinien et le président israélien ?
N'a-t'il pas écrit aux dirigeants du G20 réunis en Russie en septembre 2013 en disant: "à chacun d'entre vous, je lance un appel du fond du cœur pour qu'il aide à trouver des voies afin de surmonter les positions conflictuelles et qu'il abandonne la poursuite futile d'une solution militaire" ? Avec humilité, humanité, simplicité et détermination, conscient de sa mission, et prêt à tout faire pour la mettre en œuvre, ce pape avance à la manière d'un Cyrano de Bergerac, l'épée à la main, et, pour lui, la Croix à la main: il ose, avance, dégaine, ferraille avec l'ennemi et marque plein dans le mille ! Il est là où personne ne l'attend ! Il surprend et avance vers son destin avec panache à la manière de ce Cyrano qui, sentant la fin, sa fin, avance le nez haut et dit: "Oui, vous m'arrachez tout, le laurier et la rose ! Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu, mon salut balaiera le seuil bleu, quelque chose que sans un pli, sans une tâche, j'emporte malgré vous et c'est mon panache !".
Oui, comme Cyrano, ce pape ne manque pas de panache !
Il sait que pour renverser la vapeur des pesanteurs installées, tout est et doit être dans l'exemplarité. Il sait que le monde d'aujourd'hui a besoin d'un langage de vérité et d'un ethos de simplicité et d'authenticité ! C'est pour cela qu'il s'applique à lui même ce qu'il demande aux autres de faire ! Panache, oui, il en fallait à ce pape cette semaine pour affronter la curie romaine dans un discours virulent et sans concession qui marquera les esprits mais aussi l'histoire, forme, fond et dans la tonalité, dans lequel le pape n'a pas manqué, sans détours, sans langue de bois ni parole maquillée et aseptisée, à dire à la curie romaine toutes ses quatre vérités mais aussi ses 15 maladies dont l'Alzheimer spirituel !
Le "narcissisme", le "cœur dur", "la perte des sentiments de Jésus", le fait de "se sentir" indispensable", "l'activisme" inutile, "l'empierrement spirituel" de ceux qui ont un cœur dur et qui ont perdu les sentiments de Jésus et sont incapables d'aimer", "l'excessive planification", "le pasteur qui devient un comptable et qui ne laisse plus piloter la liberté de l'Esprit Saint", "l'orchestre qui fait du bruit parce qu'il n'est plus en communion avec lui même", "la maladie d'Alzheimer spirituel de ceux qui ont perdu la mémoire de leur rencontre avec le Seigneur", "la rivalité et la vaine gloire» guidée par la recherche des «apparences» et des «honneurs» au prix parfois d'un «faux mysticisme», "la schizophrénie existentielle», qui conduit à «une double vie» et une «hypocrisie typique du vide spirituel que des titres académiques ne peuvent cacher» et j'en passe ! Une charge d'une rare violence ! Un mur en plus qu'il vient d'abattre avant d'appeler à la conversion "La conversion est alors urgente", a lancé le pape. Comme en matière politique, aussi en matière de gouvernance de l'Eglise, François rappelle la règle, bouscule les pesanteurs, renverse les habitudes, rétabli l'ordre des choses et indique les vrais critères. Pendant longtemps, dans l'Eglise, et ceci est valable dans toutes les Eglises, y compris dans l'Eglise orthodoxe, la gestion, l'administration, l'institution ont pris le dessus sur la mission, le service, la diaconie et le soin de l'autre.
Des explications souvent savantes et intelligentes sont données ici et là par les responsables pour expliquer et s'auto-justifier pourquoi le "service" est devenu "privilège", pourquoi la "diaconie" est devenu "pouvoir", pourquoi la "primauté de service" était devenu une "présidence" qui gère, dirige et ordonne, souvent sans consultation ni concertation. François remet les choses en ordre et rappelle la norme, l'ecclésiologie de communion. Il remet l'Eglise dans la seule et unique finalité qui est la sienne celle du service et du témoignage !
"Que le premier parmi vous soit le serviteur de tous", nous rappelle le Christ dans l'Evangile. Je l'ai souvent dit, et je le répète ici et là, en observant ce pape inspiré à l'œuvre: Une révolution évangélique est en marche, et rien ne l'arrêtera si c'est le Seigneur qui l'inspire et la guide".
Bonnes fêtes à tous !
Plutôt de "ce" pape ! A une journaliste qui m'interviewait sur son voyage à Constantinople et me disait qu'il était partout dans l'actualité, je l'ai reprise et corrigée en disant: "Il n'est pas dans l'actualité, c'est lui qui fait l'actualité". Oui, pas un jour ne passe sans qu'il ne fasse parler de lui, par un "twit", une pensée, un discours, une action signifiante, un geste aimable et aimant. L'événement papal des deux dernières semaines fut son "coup de maître", celui de la réconciliation historique entre Cuba et les États Unis.
C'est lui qui a pris sa plume pour écrire aux deux dirigeants cubain et américain, afin de les pousser à enterrer la hache de la guerre, de cette guerre qui appartient désormais au passé d'un monde "bipolaire" qui n'existe plus, même s'il est remplacé par un "monde multipolaire" plus dangereux.
C'est lui qui a réussi à mettre sous les projecteurs ce coup d'éclat de la diplomatie vaticane qui a été du coup, encensée pour son rôle de facilitateur stratégique, par les deux leaders cubain et américain. « Je veux remercier sa sainteté, le pape François, dont l’exemple moral nous montre l’importance de rechercher un monde tel qu’il devrait être, plutôt que de se contenter du monde tel qu’il est », a déclaré le président américain OBAMA en remerciant le pape pour son rôle, imité quasi simultanément, de la même manière, par le président cubain Raoul CASTRO. Voilà un mur abattu et un pont dressé ! Terminologie chère à François qui ne cesse de répéter aux dirigeants du monde d'aujourd'hui que l'humanité a besoin de ponts qui relient et non plus de murs qui séparent !
"Le monde tel qu'il devrait être et non pas tel qu'il est" ! Belle phrase du président OBAMA mais quel aveu aussi de la part du président de la première puissance au monde, qui a théorisé la "realpolitik" dans les relations internationales, sur la nécessité, inspirée pour ce faire par le pape, de tendre vers "un monde tel qu'il devrait être"!
C'est bien ce pape qui avec un grand sens de l'esprit d'initiative, avec des paroles audacieuses et une grande intelligence communicationnelle, met en scelle sur la scène mondiale ce "besoin d'agir" pour "prendre soin de l'humanité" qui souffre et pour montrer aux leaders du monde la nécessité de dépasser les vieilles querelles et équations oppositionnelles et destructrices. Pour ce faire, il ose interpeller ces dirigeants pour leur rappeler l'essentiel, le "bien commun universel", cher au bon pape Jean XXIII, canonisé par François !
Ce dernier n'a-t'il pas tancer les dirigeants européens en novembre dernier au Conseil de l'Europe et au Parlement Européen ? "Europe où est ta vigueur", avait tonné le pape François, avant d'ajouter, "où est cette tension vers un idéal qui a animé ton histoire et l'a rendue grande ?" N'a-t'il pas prié devant le mur de la séparation à Jérusalem, -une façon provocatrice de l'abattre aussi-, avant de provoquer une réunion au Vatican entre le président palestinien et le président israélien ?
N'a-t'il pas écrit aux dirigeants du G20 réunis en Russie en septembre 2013 en disant: "à chacun d'entre vous, je lance un appel du fond du cœur pour qu'il aide à trouver des voies afin de surmonter les positions conflictuelles et qu'il abandonne la poursuite futile d'une solution militaire" ? Avec humilité, humanité, simplicité et détermination, conscient de sa mission, et prêt à tout faire pour la mettre en œuvre, ce pape avance à la manière d'un Cyrano de Bergerac, l'épée à la main, et, pour lui, la Croix à la main: il ose, avance, dégaine, ferraille avec l'ennemi et marque plein dans le mille ! Il est là où personne ne l'attend ! Il surprend et avance vers son destin avec panache à la manière de ce Cyrano qui, sentant la fin, sa fin, avance le nez haut et dit: "Oui, vous m'arrachez tout, le laurier et la rose ! Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu, mon salut balaiera le seuil bleu, quelque chose que sans un pli, sans une tâche, j'emporte malgré vous et c'est mon panache !".
Oui, comme Cyrano, ce pape ne manque pas de panache !
Il sait que pour renverser la vapeur des pesanteurs installées, tout est et doit être dans l'exemplarité. Il sait que le monde d'aujourd'hui a besoin d'un langage de vérité et d'un ethos de simplicité et d'authenticité ! C'est pour cela qu'il s'applique à lui même ce qu'il demande aux autres de faire ! Panache, oui, il en fallait à ce pape cette semaine pour affronter la curie romaine dans un discours virulent et sans concession qui marquera les esprits mais aussi l'histoire, forme, fond et dans la tonalité, dans lequel le pape n'a pas manqué, sans détours, sans langue de bois ni parole maquillée et aseptisée, à dire à la curie romaine toutes ses quatre vérités mais aussi ses 15 maladies dont l'Alzheimer spirituel !
Le "narcissisme", le "cœur dur", "la perte des sentiments de Jésus", le fait de "se sentir" indispensable", "l'activisme" inutile, "l'empierrement spirituel" de ceux qui ont un cœur dur et qui ont perdu les sentiments de Jésus et sont incapables d'aimer", "l'excessive planification", "le pasteur qui devient un comptable et qui ne laisse plus piloter la liberté de l'Esprit Saint", "l'orchestre qui fait du bruit parce qu'il n'est plus en communion avec lui même", "la maladie d'Alzheimer spirituel de ceux qui ont perdu la mémoire de leur rencontre avec le Seigneur", "la rivalité et la vaine gloire» guidée par la recherche des «apparences» et des «honneurs» au prix parfois d'un «faux mysticisme», "la schizophrénie existentielle», qui conduit à «une double vie» et une «hypocrisie typique du vide spirituel que des titres académiques ne peuvent cacher» et j'en passe ! Une charge d'une rare violence ! Un mur en plus qu'il vient d'abattre avant d'appeler à la conversion "La conversion est alors urgente", a lancé le pape. Comme en matière politique, aussi en matière de gouvernance de l'Eglise, François rappelle la règle, bouscule les pesanteurs, renverse les habitudes, rétabli l'ordre des choses et indique les vrais critères. Pendant longtemps, dans l'Eglise, et ceci est valable dans toutes les Eglises, y compris dans l'Eglise orthodoxe, la gestion, l'administration, l'institution ont pris le dessus sur la mission, le service, la diaconie et le soin de l'autre.
Des explications souvent savantes et intelligentes sont données ici et là par les responsables pour expliquer et s'auto-justifier pourquoi le "service" est devenu "privilège", pourquoi la "diaconie" est devenu "pouvoir", pourquoi la "primauté de service" était devenu une "présidence" qui gère, dirige et ordonne, souvent sans consultation ni concertation. François remet les choses en ordre et rappelle la norme, l'ecclésiologie de communion. Il remet l'Eglise dans la seule et unique finalité qui est la sienne celle du service et du témoignage !
"Que le premier parmi vous soit le serviteur de tous", nous rappelle le Christ dans l'Evangile. Je l'ai souvent dit, et je le répète ici et là, en observant ce pape inspiré à l'œuvre: Une révolution évangélique est en marche, et rien ne l'arrêtera si c'est le Seigneur qui l'inspire et la guide".
Bonnes fêtes à tous !
V.G.
Une Église dissidente
Au cours d'une visite officielle en Macédoine le 20 décembre 2014, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, chef du Département des Relations Extérieures du patriarcat de Moscou, a rencontré le président de la République de Macédoine, G. Ivanov, l'archevêque d'Ohrid Jean, en prison, et l'archevêque d'Ohrid et de Macédoine Stéphane, primat de "l'Eglise de Macédoine", non reconnue par l'Orthodoxie mondiale.
Cette Église proclama son autocéphalie en 1967, sans la bénédiction de son Église mère, le patriarcat de Serbie. Elle bénéficie du soutien des autorités macédoniennes et regroupe la majorité des Orthodoxes du pays, où l'Orthodoxie est majoritaire (65% contre 33% de Musulmans d'après le recensement de 2002). Elle est en communion avec d'autres Églises dissidentes: le "synode alternatif" bulgare et les "Eglise autocéphale" ukrainienne et monténégrine, toutes hors de l'Orthodoxie mondiale…
Une Église dissidente
Au cours d'une visite officielle en Macédoine le 20 décembre 2014, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, chef du Département des Relations Extérieures du patriarcat de Moscou, a rencontré le président de la République de Macédoine, G. Ivanov, l'archevêque d'Ohrid Jean, en prison, et l'archevêque d'Ohrid et de Macédoine Stéphane, primat de "l'Eglise de Macédoine", non reconnue par l'Orthodoxie mondiale.
Cette Église proclama son autocéphalie en 1967, sans la bénédiction de son Église mère, le patriarcat de Serbie. Elle bénéficie du soutien des autorités macédoniennes et regroupe la majorité des Orthodoxes du pays, où l'Orthodoxie est majoritaire (65% contre 33% de Musulmans d'après le recensement de 2002). Elle est en communion avec d'autres Églises dissidentes: le "synode alternatif" bulgare et les "Eglise autocéphale" ukrainienne et monténégrine, toutes hors de l'Orthodoxie mondiale…
Un prisonnier politique
La régularisation de la situation canonique de l’Église orthodoxe de Macédonienne a été évoquée lors des réunions mais le patriarcat de Serbie a fait savoir qu'il n'y aurait aucune discussion tant que l'archevêque Jean ne serait pas libéré.
L’archevêque Jean, nommé par le patriarcat de Serbie comme primat canonique du diocèse d'Ohrid, qui recouvre la Macédoine, est en prison depuis 2013, pour la huitième fois au cours des douze dernières années, et a été déclaré prisonnier politique par le Comité d’Helsinki des droits de l’homme; il souffre du diabète et ses conditions de détentions sont très difficiles ce qui aggrave son état de santé. Le métropolite Hilarion l'a rencontré à la clinique « Mère Térésa » de Skopje.
Les bons offices du métropolite Hilarion
Il y a deux ans le métropolite Hilarion avait déjà déclaré que le plus important pour l’Église orthodoxe macédonienne est de retourner sur le terrain canonique. Il disait qu'il existe beaucoup de modèles d’organisation ecclésiale qui, sans passer obligatoirement par la reconnaissance de l’autocéphalie, peuvent aboutir à une indépendance réelle de l’Église. «Je pense que nous ne devrions pas nous tenir aux termes d’origine grecque comme autocéphalie et autonomie. Il est nécessaire de créer un modèle qui conviendrait à l'Église macédonienne, mais aussi qui lui permettrait d'être en communion avec les Églises orthodoxes canoniques, pour ne plus en être exclue, comme elle l’est actuellement,» précisait-il en ajoutant « L’Église orthodoxe russe est toujours prête à aider à ce processus et à proposer des solutions, basées sur notre propre expérience de surmonter les schismes.
« Les Balkans sont une région très complexe. Ce n'est pas un hasard si, dans le passé, les dernières guerres mondiales ont commencé dans les Balkans, et aujourd'hui, cette région est le carrefour de deux paradigmes civilisationnels. D'une part, c’est celui de la civilisation occidentale, qui ouvre pour la promotion des valeurs séculières et de la vision du monde qui l'accompagne. D'autre part, c’est l’héritage du christianisme oriental, dont sont porteuses les Églises locales, qui aura un rôle très important dans le processus de la mondialisation, lorsque les pays des Balkans seront intégrés à l'Union européenne,» avait-il souligné.
Source
La régularisation de la situation canonique de l’Église orthodoxe de Macédonienne a été évoquée lors des réunions mais le patriarcat de Serbie a fait savoir qu'il n'y aurait aucune discussion tant que l'archevêque Jean ne serait pas libéré.
L’archevêque Jean, nommé par le patriarcat de Serbie comme primat canonique du diocèse d'Ohrid, qui recouvre la Macédoine, est en prison depuis 2013, pour la huitième fois au cours des douze dernières années, et a été déclaré prisonnier politique par le Comité d’Helsinki des droits de l’homme; il souffre du diabète et ses conditions de détentions sont très difficiles ce qui aggrave son état de santé. Le métropolite Hilarion l'a rencontré à la clinique « Mère Térésa » de Skopje.
Les bons offices du métropolite Hilarion
Il y a deux ans le métropolite Hilarion avait déjà déclaré que le plus important pour l’Église orthodoxe macédonienne est de retourner sur le terrain canonique. Il disait qu'il existe beaucoup de modèles d’organisation ecclésiale qui, sans passer obligatoirement par la reconnaissance de l’autocéphalie, peuvent aboutir à une indépendance réelle de l’Église. «Je pense que nous ne devrions pas nous tenir aux termes d’origine grecque comme autocéphalie et autonomie. Il est nécessaire de créer un modèle qui conviendrait à l'Église macédonienne, mais aussi qui lui permettrait d'être en communion avec les Églises orthodoxes canoniques, pour ne plus en être exclue, comme elle l’est actuellement,» précisait-il en ajoutant « L’Église orthodoxe russe est toujours prête à aider à ce processus et à proposer des solutions, basées sur notre propre expérience de surmonter les schismes.
« Les Balkans sont une région très complexe. Ce n'est pas un hasard si, dans le passé, les dernières guerres mondiales ont commencé dans les Balkans, et aujourd'hui, cette région est le carrefour de deux paradigmes civilisationnels. D'une part, c’est celui de la civilisation occidentale, qui ouvre pour la promotion des valeurs séculières et de la vision du monde qui l'accompagne. D'autre part, c’est l’héritage du christianisme oriental, dont sont porteuses les Églises locales, qui aura un rôle très important dans le processus de la mondialisation, lorsque les pays des Balkans seront intégrés à l'Union européenne,» avait-il souligné.
Source
Une synagogue où Jésus a sans doute prêché dévoilée
En Israël, il suffit de creuser un tant soit peu le sol pour que le passé, et l'Evangile, refassent surface. C'est ce qui est arrivé en 2013 au père Eamon Kelly, des Légionnaires du Christ, lors des travaux de construction du Magdala Center, sur les lieux mêmes où Jésus de Nazareth a passé une grande partie de sa vie…En achetant ces terres, à l'ouest du lac de Galilée, il ne pensait sans doute pas y découvrir une synagogue contemporaine au Christ, et où il est hautement probable qu'Il ait prêché.
Selon les archéologues, la synagogue de Magdala, désormais une des sept plus anciennes connues en Israël, aurait été détruite par les Romains en 67 ou 68 après Jésus Christ. Sur une des pierres dégagées est gravée la plus ancienne menorah jamais découverte au monde.
En Israël, il suffit de creuser un tant soit peu le sol pour que le passé, et l'Evangile, refassent surface. C'est ce qui est arrivé en 2013 au père Eamon Kelly, des Légionnaires du Christ, lors des travaux de construction du Magdala Center, sur les lieux mêmes où Jésus de Nazareth a passé une grande partie de sa vie…En achetant ces terres, à l'ouest du lac de Galilée, il ne pensait sans doute pas y découvrir une synagogue contemporaine au Christ, et où il est hautement probable qu'Il ait prêché.
Selon les archéologues, la synagogue de Magdala, désormais une des sept plus anciennes connues en Israël, aurait été détruite par les Romains en 67 ou 68 après Jésus Christ. Sur une des pierres dégagées est gravée la plus ancienne menorah jamais découverte au monde.
"80% de la vie publique de Jésus s'est déroulée par ici, explique le père Kelly. Selon les archéologues, nous creusons sur le site d'une ville entière du premier siècle."
Cette ville, nous en connaissons tous le nom, puisqu'il s'agirait de la ville d'où était originaire… Marie de Magdala. Magdala ne se trouvait en fait qu'à quelques kilomètres au sud de Capharnaüm, le village de poissons où Jésus rencontra Simon Pierre. Située sur la Via Maris, l'ancienne route marchande sur le chemin de l'Egypte et de la Syrie, il s'agissait à l'époque de la seule ville à l'ouest du lac de Galilée. "Si vous marchiez de Nazareth à Bethsaïde et Capharnaüm, vous passiez immanquablement par là", explique le père Kelly. "Si un rabbin étranger venait en ville, c'est là qu'il aurait préché." ....SUITE Atlantico.fr
Cette ville, nous en connaissons tous le nom, puisqu'il s'agirait de la ville d'où était originaire… Marie de Magdala. Magdala ne se trouvait en fait qu'à quelques kilomètres au sud de Capharnaüm, le village de poissons où Jésus rencontra Simon Pierre. Située sur la Via Maris, l'ancienne route marchande sur le chemin de l'Egypte et de la Syrie, il s'agissait à l'époque de la seule ville à l'ouest du lac de Galilée. "Si vous marchiez de Nazareth à Bethsaïde et Capharnaüm, vous passiez immanquablement par là", explique le père Kelly. "Si un rabbin étranger venait en ville, c'est là qu'il aurait préché." ....SUITE Atlantico.fr
La célébration de la nativité a été interdite dans une École supérieure chinoise. Les autorités de l'université de Xian ont interdit jeudi dernier aux étudiants de célébrer la fête de Noël comme l'ont annoncé les médias régionaux:
"Le comité du parti constate que ces dernières années un nombre toujours plus important de citoyens observent des fêtes occidentales. Il nous faut devenir de véritables et fidèles fils et filles de la Chine. Élevons nous contre les fêtes sentimentales chéries en Occident. L'Occident est plus développé que la Chine, les festivités y sont plus raffinées. Ces dates commencent à évincer nos fêtes traditionnelles qui sont souvent perçues comme étant démodées".
"Le comité du parti constate que ces dernières années un nombre toujours plus important de citoyens observent des fêtes occidentales. Il nous faut devenir de véritables et fidèles fils et filles de la Chine. Élevons nous contre les fêtes sentimentales chéries en Occident. L'Occident est plus développé que la Chine, les festivités y sont plus raffinées. Ces dates commencent à évincer nos fêtes traditionnelles qui sont souvent perçues comme étant démodées".
Lire aussi En Chine les crucifix de deux églises ont été démontés
Les autorités chinoises continuent à combattre les célébration de Noël car elles craignent la propagation du christianisme.
Comme l'a dit le responsable du Comité pour les affaires religieuses "le peuple chinois doit opposer une ferme résistances aux tentatives des pays étrangers qui aspirent à imposer la religion chrétienne à la Chine. Cette déclaration coïncide avec des campagnes "anti Noël" menées dans plusieurs provinces du pays. Les autorités s'appliquent en même temps à raviver les anciennes coutumes et traditions populaires.
Lien Interfax Traduction "PO"
222 Nouveaux-Martyrs de la Mission russe de Pekin
Les autorités chinoises continuent à combattre les célébration de Noël car elles craignent la propagation du christianisme.
Comme l'a dit le responsable du Comité pour les affaires religieuses "le peuple chinois doit opposer une ferme résistances aux tentatives des pays étrangers qui aspirent à imposer la religion chrétienne à la Chine. Cette déclaration coïncide avec des campagnes "anti Noël" menées dans plusieurs provinces du pays. Les autorités s'appliquent en même temps à raviver les anciennes coutumes et traditions populaires.
Lien Interfax Traduction "PO"
222 Nouveaux-Martyrs de la Mission russe de Pekin
C'est une adresse qu'on se transmet en secret. Dans ce monastère des Cévennes, un religieux hors normes réconcilie le genre humain avec les plaisirs. Photographe de presse, il est devenu moine et poète cuisinier. Ce mystique généreux accueille le gotha fatigué de sa propre superficialité, les artistes en mal de tranquillité, les chefs stressés ou les grands artisans qui viennent faire bénir leur production. A son contact, croyant ou pas, on relativise.
Se déconnecter. Eteindre son téléphone portable. Ne plus ouvrir sa boîte mail. Respirer… Combien sommes-nous aujourd'hui à vouloir ainsi larguer les amarres ? Radio, télévision, Internet, presse écrite… Un bombardement continuel d'informations nous submerge 24 heures sur 24. Au skite Sainte-Foy, monastère orthodoxe, le silence est une thérapie. Une libération. L'intelligence apprend à écouter de nouveau, à s'ouvrir à l'autre. Ce petit ermitage orthodoxe, dépendant de l'archevêché russe d'Europe occidentale, est une adresse que les célébrités des arts et des lettres victimes de burn-out se passent en secret dans le plus strict anonymat. Situé au cœur du Parc national des Cévennes (classé au patrimoine mondial de l'Unesco), cet ancien prieuré du XVIe siècle est un nid d'aigle surplombant la vallée du Gardon, à 25 kilomètres de l'ex-ville minière d'Alès. Pour y accéder, la route est sinueuse et traverse une épaisse forêt de châtaigniers, de chênes verts et de pins. Soudain il apparaît, scintillant dans le ciel. Frère Jean, le fondateur du skite, nous y attend, avec sa grande barbe, tout droit sorti des "Récits d'un pèlerin russe".
Se déconnecter. Eteindre son téléphone portable. Ne plus ouvrir sa boîte mail. Respirer… Combien sommes-nous aujourd'hui à vouloir ainsi larguer les amarres ? Radio, télévision, Internet, presse écrite… Un bombardement continuel d'informations nous submerge 24 heures sur 24. Au skite Sainte-Foy, monastère orthodoxe, le silence est une thérapie. Une libération. L'intelligence apprend à écouter de nouveau, à s'ouvrir à l'autre. Ce petit ermitage orthodoxe, dépendant de l'archevêché russe d'Europe occidentale, est une adresse que les célébrités des arts et des lettres victimes de burn-out se passent en secret dans le plus strict anonymat. Situé au cœur du Parc national des Cévennes (classé au patrimoine mondial de l'Unesco), cet ancien prieuré du XVIe siècle est un nid d'aigle surplombant la vallée du Gardon, à 25 kilomètres de l'ex-ville minière d'Alès. Pour y accéder, la route est sinueuse et traverse une épaisse forêt de châtaigniers, de chênes verts et de pins. Soudain il apparaît, scintillant dans le ciel. Frère Jean, le fondateur du skite, nous y attend, avec sa grande barbe, tout droit sorti des "Récits d'un pèlerin russe".
"On donne une trop grande place aux êtres mesquins, regrettait Jean Giono, et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers." Frère Jean est de ceux-là. Dense et vibrant. A ses côtés, on a le sentiment que tout est à sa juste place, arbres, collines, vent, torrents, cerfs de passage, dont il nous révèle la psychologie tellurique, végétale et animale. Où est passée la fureur du monde ?
Déjà, en 1685, les huguenots étaient venus trouver refuge dans cette forêt, persécutés par Louis XIV après la révocation de l'édit de Nantes. Un siècle et demi plus tard, les républicains, traqués par la police de Napoléon III, avaient emprunté les mêmes chemins pour se cacher autour du prieuré. Puis ce fut le tour des communards, massacrés par Adolphe Thiers en 1871. Sous l'Occupation, Juifs et résistants vécurent également tapis dans les innombrables grottes qu'abrite cette contrée aux allures préhistoriques. Aujourd'hui, ce sont les blessés de la vie moderne qui demandent asile. A ceux-ci, frère Jean accorde volontiers l'hospitalité : "Laissez vos soucis à la porte du monastère, dit-il en souriant. N'ayez crainte, vous les retrouverez à la sortie…"
Pour ce robuste Cévenol aux mains de bûcheron, l'enceinte du skite (du grec byzantin "skiti" qui désigne les ascètes) n'est pas en dehors mais au cœur du monde, dans une dimension plus intime. C'est à l'exploration de cette dimension qu'il invite chacun de ses hôtes. Ainsi, dès l'arrivée, apprend-on à se familiariser avec un silence amical et léger. "Le silence, ça n'est pas se taire. C'est un arrêt conscient dans le temps qui nous ouvre à l'éternité. Un état où tout s'exprime à sa juste place : la tête dans la tête, le corps dans le corps, le cœur dans le cœur, le sexe dans le sexe." Chant de la source, murmure du vent dans les branches… Tout ici bruisse d'une vie qu'il faut apprendre à recevoir. Jusqu'au moment où, médusé, on assistera en soi-même à l'éclosion d'idées et de sentiments dont on ne soupçonnait pas l'existence.....////
Déjà, en 1685, les huguenots étaient venus trouver refuge dans cette forêt, persécutés par Louis XIV après la révocation de l'édit de Nantes. Un siècle et demi plus tard, les républicains, traqués par la police de Napoléon III, avaient emprunté les mêmes chemins pour se cacher autour du prieuré. Puis ce fut le tour des communards, massacrés par Adolphe Thiers en 1871. Sous l'Occupation, Juifs et résistants vécurent également tapis dans les innombrables grottes qu'abrite cette contrée aux allures préhistoriques. Aujourd'hui, ce sont les blessés de la vie moderne qui demandent asile. A ceux-ci, frère Jean accorde volontiers l'hospitalité : "Laissez vos soucis à la porte du monastère, dit-il en souriant. N'ayez crainte, vous les retrouverez à la sortie…"
Pour ce robuste Cévenol aux mains de bûcheron, l'enceinte du skite (du grec byzantin "skiti" qui désigne les ascètes) n'est pas en dehors mais au cœur du monde, dans une dimension plus intime. C'est à l'exploration de cette dimension qu'il invite chacun de ses hôtes. Ainsi, dès l'arrivée, apprend-on à se familiariser avec un silence amical et léger. "Le silence, ça n'est pas se taire. C'est un arrêt conscient dans le temps qui nous ouvre à l'éternité. Un état où tout s'exprime à sa juste place : la tête dans la tête, le corps dans le corps, le cœur dans le cœur, le sexe dans le sexe." Chant de la source, murmure du vent dans les branches… Tout ici bruisse d'une vie qu'il faut apprendre à recevoir. Jusqu'au moment où, médusé, on assistera en soi-même à l'éclosion d'idées et de sentiments dont on ne soupçonnait pas l'existence.....////
Côté moines, ils ne sont plus que quatre : deux frères et deux sœurs, résidant dans deux bâtiments séparés. Impossible de ne pas mentionner frère Joseph. Ce converti a légué toute sa fortune pour restaurer le skite auquel il fallait donner de nouveaux toits de lause. Il est aussi devenu maître dans l'art de bâtir les murs de pierre sèche (patrimoine typiquement cévenol) : "Sous mes mains, les pierres s'appellent les unes les autres sans que je décide, les plus légères stabilisant l'ensemble", dit-il. Le mysticisme au secours de la maçonnerie. Qui l'eût cru !
Pour héberger ses hôtes, le couvent compte trois chambres, ornées de meubles anciens, chaudes et lumineuses. Au sol, les carreaux en terre cuite ont plus de trois siècles. Au plafond, les poutres en châtaignier sentent la cire d'abeille. Construite autour d'une cheminée monumentale du XVIe siècle, la cuisine, petite, étincelle. Pas de lave-vaisselle. Ici, on fait tout à la main…SUITE Paris Match
Pour héberger ses hôtes, le couvent compte trois chambres, ornées de meubles anciens, chaudes et lumineuses. Au sol, les carreaux en terre cuite ont plus de trois siècles. Au plafond, les poutres en châtaignier sentent la cire d'abeille. Construite autour d'une cheminée monumentale du XVIe siècle, la cuisine, petite, étincelle. Pas de lave-vaisselle. Ici, on fait tout à la main…SUITE Paris Match
M. Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, a annoncé que les difficultés qui faisaient obstacle au transfert des cendres Nikolaï Nikolaievitch Romanov (cadet) ont été levées. Le corps du grand-duc repose dans la crypte de l’église Saint Michel à Cannes.
Il ne reste qu’à fixer en concertation avec les autorités françaises la date à laquelle sera effectuée l’exhumation. Les cendres du grand-duc et celles de son épouse la grande-duchesse Anastasia Nikolaïevna seront enterrées dans la chapelle de la Transfiguration au Cimetière militaire de Moscou. M. Dimitri Medvedev, président du Conseil des ministres, a décidé de l’installation d’un groupe de travail interinstitutionnel chargé d’organiser les cérémonies.
Il ne reste qu’à fixer en concertation avec les autorités françaises la date à laquelle sera effectuée l’exhumation. Les cendres du grand-duc et celles de son épouse la grande-duchesse Anastasia Nikolaïevna seront enterrées dans la chapelle de la Transfiguration au Cimetière militaire de Moscou. M. Dimitri Medvedev, président du Conseil des ministres, a décidé de l’installation d’un groupe de travail interinstitutionnel chargé d’organiser les cérémonies.
Comme l’a précisé l’ambassadeur Orlov le président Hollande a dans une conversation avec le président Poutine exprimé son accord à ce qu’un office œcuménique soit dit à l’église saint Louis à Moscou. Sergueï Narychkine, président de la Douma, a rappelé que les parents du grand-duc savent que le défunt a toujours fait part de son désir d’être inhumé aux côtés de ses soldats.
Les cendres du grand-duc Nicolas Romanov et de son épouse Anastasia seront transférées de Cannes en Russie
De son côté le métropolite Hilarion, président du DREE du patriarcat de Moscou, a dit que l’on pouvait s’attendre à ce que des complications surviennent lors de l’exhumation. En effet, l’église Saint Michel est l’objet d’une dissension qui oppose trois juridictions ecclésiales. L’église est actuellement fermée et les offices n’y ont pas lieu. C’est une situation qu’il est indispensable de prendre en compte. Le patriarcat de Moscou estime que la paroisse saint Michel relève de la juridiction de l’Eglise orthodoxe russe hors frontières.
Le grand-duc Nicolas Nikolaïevitch, petit-fils du tsar Nicolas I, commandant en chef des Forces armées russes au début de la Première guerre est décédé en France en 1929 à l’âge de 72 ans.
Lien Interfax religion Traduction "PO"
Lire aussi: Vladimir Poutine a déposé des gerbes sur les tombes des émigrés russes, cimetière Notre-Dame du Don à Moscou
Et Commemoration de l'Armée Blanche
Les cendres du grand-duc Nicolas Romanov et de son épouse Anastasia seront transférées de Cannes en Russie
De son côté le métropolite Hilarion, président du DREE du patriarcat de Moscou, a dit que l’on pouvait s’attendre à ce que des complications surviennent lors de l’exhumation. En effet, l’église Saint Michel est l’objet d’une dissension qui oppose trois juridictions ecclésiales. L’église est actuellement fermée et les offices n’y ont pas lieu. C’est une situation qu’il est indispensable de prendre en compte. Le patriarcat de Moscou estime que la paroisse saint Michel relève de la juridiction de l’Eglise orthodoxe russe hors frontières.
Le grand-duc Nicolas Nikolaïevitch, petit-fils du tsar Nicolas I, commandant en chef des Forces armées russes au début de la Première guerre est décédé en France en 1929 à l’âge de 72 ans.
Lien Interfax religion Traduction "PO"
Lire aussi: Vladimir Poutine a déposé des gerbes sur les tombes des émigrés russes, cimetière Notre-Dame du Don à Moscou
Et Commemoration de l'Armée Blanche
V.G.
Sous le titre "Noël. Messe orthodoxe à Saint-Dolay", "Le Télégramme" présente une communauté de "l'Église orthodoxe celtique", l'une des plus anciennes pseudo-Églises orthodoxes occidentales puisqu'elle fait partir sa "restauration" de 1866.
Revendiquant 7 "éparchies" au Royaume Unis, USA, Australie et France (qui compte une seule et unique communauté!), cette organisation appartient à la "Communion des Églises Orthodoxes Occidentales" avec "L'Église Orthodoxe Celtique, L'Église Orthodoxe Française et L'Église Orthodoxe des Gaules" et fait partie de la nébuleuse des Eglises Orthodoxes non canoniques.
Sous le titre "Noël. Messe orthodoxe à Saint-Dolay", "Le Télégramme" présente une communauté de "l'Église orthodoxe celtique", l'une des plus anciennes pseudo-Églises orthodoxes occidentales puisqu'elle fait partir sa "restauration" de 1866.
Revendiquant 7 "éparchies" au Royaume Unis, USA, Australie et France (qui compte une seule et unique communauté!), cette organisation appartient à la "Communion des Églises Orthodoxes Occidentales" avec "L'Église Orthodoxe Celtique, L'Église Orthodoxe Française et L'Église Orthodoxe des Gaules" et fait partie de la nébuleuse des Eglises Orthodoxes non canoniques.
Une Liturgie "réinventée"
(Digest de l'article du "Télégramme")
Se revendiquant "d'une des Églises les plus anciennes du monde chrétien, fondée par Saint-Joseph d'Arimathie, en Grande-Bretagne, en l'an 37 de notre ère", la communauté s'est installée en Bretagne dans les années 1960-70: 4 moines sur un terrain de 22 hectares, une église en bois, ornée d'icônes peintes; « Nous y avons planté 4.000 arbres. Nous avons recréé des haies. L'environnement est vraiment au cœur de nos préoccupations »… et réinventèrent (sic!) une liturgie: «Récemment, un chercheur a découvert, à Munich, un palimpseste très ancien. Ce parchemin qui avait déjà été utilisé et dont la première écriture avait été recouverte, nous a livré des éléments très intéressants d'une liturgie oubliée. Nous l'avons adaptée. Elle est très dépouillée et va vraiment à l'essentiel. Elle correspond bien à ce que nous cherchions».
Trois heures de "messe" (sic): contrairement à de nombreux orthodoxes, qui bannissent les instruments des églises, pensant que seule la voix humaine est digne de communiquer avec Dieu, les "orthodoxes celtes" utilisent fréquemment la harpe. De même, ils ont adopté le calendrier grégorien et non le julien comme l'ont fait leurs frères russes, macédoniens ou serbes qui fêteront Noël le 7 janvier. Ce soir, la "grande messe" (re-sic), qui, comme d'habitude, sera célébrée en français, débutera à 22 h. «Elle durera trois heures, précise le père Marc qui a été nommé évêque en juillet, à la suite du décès de Mgr Maël, l'ancien primat. Ensuite, si le temps le permet, nous organiserons une procession aux flambeaux. Et on se retrouvera au cœur de la nuit pour des agapes et des chants».
(Digest de l'article du "Télégramme")
Se revendiquant "d'une des Églises les plus anciennes du monde chrétien, fondée par Saint-Joseph d'Arimathie, en Grande-Bretagne, en l'an 37 de notre ère", la communauté s'est installée en Bretagne dans les années 1960-70: 4 moines sur un terrain de 22 hectares, une église en bois, ornée d'icônes peintes; « Nous y avons planté 4.000 arbres. Nous avons recréé des haies. L'environnement est vraiment au cœur de nos préoccupations »… et réinventèrent (sic!) une liturgie: «Récemment, un chercheur a découvert, à Munich, un palimpseste très ancien. Ce parchemin qui avait déjà été utilisé et dont la première écriture avait été recouverte, nous a livré des éléments très intéressants d'une liturgie oubliée. Nous l'avons adaptée. Elle est très dépouillée et va vraiment à l'essentiel. Elle correspond bien à ce que nous cherchions».
Trois heures de "messe" (sic): contrairement à de nombreux orthodoxes, qui bannissent les instruments des églises, pensant que seule la voix humaine est digne de communiquer avec Dieu, les "orthodoxes celtes" utilisent fréquemment la harpe. De même, ils ont adopté le calendrier grégorien et non le julien comme l'ont fait leurs frères russes, macédoniens ou serbes qui fêteront Noël le 7 janvier. Ce soir, la "grande messe" (re-sic), qui, comme d'habitude, sera célébrée en français, débutera à 22 h. «Elle durera trois heures, précise le père Marc qui a été nommé évêque en juillet, à la suite du décès de Mgr Maël, l'ancien primat. Ensuite, si le temps le permet, nous organiserons une procession aux flambeaux. Et on se retrouvera au cœur de la nuit pour des agapes et des chants».
Une dénomination usurpée
Ce type de recherche peut avoir son utilité pour amener à l'Orthodoxie des personnes en recherche, voir par exemple l'itinéraire de l'Higoumène George Leroy. Toutefois le terme "Orthodoxe" est, à mon sens, une usurpation puisque ce groupe ne fait pas partie de la communion des Eglises orthodoxes. Et ce détournement de dénomination est évidement gênant puisqu'il induit en erreur certains fidèles Orthodoxes qui croient de bonnes foi recevoir des sacrements valides. Ainsi le soi-disant Mgr Marc parle de "ces Syriens ou Érythréens que nous accueillons parfois"… il est probable que ces croyants y réfléchiraient à deux fois s'ils savaient à qui ils avaient affaire!
Ce type de recherche peut avoir son utilité pour amener à l'Orthodoxie des personnes en recherche, voir par exemple l'itinéraire de l'Higoumène George Leroy. Toutefois le terme "Orthodoxe" est, à mon sens, une usurpation puisque ce groupe ne fait pas partie de la communion des Eglises orthodoxes. Et ce détournement de dénomination est évidement gênant puisqu'il induit en erreur certains fidèles Orthodoxes qui croient de bonnes foi recevoir des sacrements valides. Ainsi le soi-disant Mgr Marc parle de "ces Syriens ou Érythréens que nous accueillons parfois"… il est probable que ces croyants y réfléchiraient à deux fois s'ils savaient à qui ils avaient affaire!
Les 200 églises qui seront construites à Moscou changeront le paysage religieux de la Russie. Le patriarche Cyrille a dit : « Ces deux cent églises ne seront pas une solution du problème mais la situation à Moscou s’en trouvera radicalement améliorée. L’Eglise pourra établit des contacts vivants avec tous ceux qui résident à proximité immédiate de ces nouvelles paroisses. Moscou est pour ainsi dire un modèle pour l’ensemble des régions de la Fédération"
Placer les nouvelles églises de Moscou sous la protection des Nouveaux martyrs
Le nombre d'églises et chapelles orthodoxes à Moscou est passé de 837 en 2010 à 1056, a déclaré le patriarche Cyrille à l'Assemblée diocésaine de la ville le 20 décembre 2014. Il y a aussi 172 sites où la construction de nouvelles église est prévue; 20 ont été construites en 2014 et 27 sont en construction, les autres étant en cours d'obtention des autorisations administratives. La Liturgie est célébrée au moins une fois par semaine dans 436 églises.
Placer les nouvelles églises de Moscou sous la protection des Nouveaux martyrs
Le nombre d'églises et chapelles orthodoxes à Moscou est passé de 837 en 2010 à 1056, a déclaré le patriarche Cyrille à l'Assemblée diocésaine de la ville le 20 décembre 2014. Il y a aussi 172 sites où la construction de nouvelles église est prévue; 20 ont été construites en 2014 et 27 sont en construction, les autres étant en cours d'obtention des autorisations administratives. La Liturgie est célébrée au moins une fois par semaine dans 436 églises.
Le Patriarche a également précisé que l'option "Les fondements de la culture orthodoxe" a choisi cette année 29,79% des écoliers de Moscou en quatrième année (primaire), ce qui est 10% de plus que l'année précédente.
En 2010 Il n’y a que 300 églises à Moscou !
Il y a aussi dans la capitale 279 écoles du dimanche avec un effectif de 12 093 enfants et 6841adultes. Selon le patriarche, ces chiffres sont "nettement insuffisant pour une aussi grande mégapole; il est donc indispensable développer cette axe d'action avec une grande énergie."
Moscou compte 1 591 membres du clergé (sans compter celui des monastères): 19 évêques, 1190 prêtres et 382 diacres. Il aussi 15 monastères masculin avec 932 moines et 17 couvents avec 896 moniales.
Le patriarche Cyrille fonde de grands espoirs en l’édification prochaine de 200 églises pré construites à Moscou SUITE
En 2010 Il n’y a que 300 églises à Moscou !
Il y a aussi dans la capitale 279 écoles du dimanche avec un effectif de 12 093 enfants et 6841adultes. Selon le patriarche, ces chiffres sont "nettement insuffisant pour une aussi grande mégapole; il est donc indispensable développer cette axe d'action avec une grande énergie."
Moscou compte 1 591 membres du clergé (sans compter celui des monastères): 19 évêques, 1190 prêtres et 382 diacres. Il aussi 15 monastères masculin avec 932 moines et 17 couvents avec 896 moniales.
Le patriarche Cyrille fonde de grands espoirs en l’édification prochaine de 200 églises pré construites à Moscou SUITE
Un nouvel incident vient de se produire au metochion Marie-Madeleine de la Mission ecclésiale russe en Israël, littoral de la mer de Galilée. Le service de presse de la Mission a publié un communiqué où il est dit :
« Le 19 décembre dans l’après-midi des inconnus ont fait irruption dans le metochion et ont tenté de briser la croix orthodoxe installée au fonds de la source de radon et de s’en emparer. Les caméras de vidéosurveillance ont filmé trois hommes dont l’un arborant une kipa sont entré dans l’eau de la source de radon et se efforcés de démonter la croix métallique d’un poids de près de 50 kilos. Ils ne réussirent qu’à traîner cette croix jusqu’à l’escalier. Les moniales affirment que ces individus étaient venus auparavant au metochion plusieurs fois, se sont baignés. Ils se conduisaient toujours d’une manière agressive.
Le metochion de la mission russe au bord du lac de Galilée a été amputé d’une partie de son terrain
Ils outrepassaient l’avertissement « Propriété privée ». A la vue des moniales les délinquants ont pris la fuite. Une plainte accompagnée des vidéos de surveillance a été déposée à la police.
« Le 19 décembre dans l’après-midi des inconnus ont fait irruption dans le metochion et ont tenté de briser la croix orthodoxe installée au fonds de la source de radon et de s’en emparer. Les caméras de vidéosurveillance ont filmé trois hommes dont l’un arborant une kipa sont entré dans l’eau de la source de radon et se efforcés de démonter la croix métallique d’un poids de près de 50 kilos. Ils ne réussirent qu’à traîner cette croix jusqu’à l’escalier. Les moniales affirment que ces individus étaient venus auparavant au metochion plusieurs fois, se sont baignés. Ils se conduisaient toujours d’une manière agressive.
Le metochion de la mission russe au bord du lac de Galilée a été amputé d’une partie de son terrain
Ils outrepassaient l’avertissement « Propriété privée ». A la vue des moniales les délinquants ont pris la fuite. Une plainte accompagnée des vidéos de surveillance a été déposée à la police.
S’immiscer dans une propriété privée est puni par la loi israélienne de deux ans de prison. Le metochion a décidé de se protéger en installant du côté de la mer une haie grillagée du côté de la mer. Le cloître n’a pas les moyens de protéger les 150 mètres restants ».
La mission s’était déjà vue contrainte de se plaindre d’immixtions de personnes venant en embarcations se conduisant d’une manière indécente et faisant bruyamment jouer de la musique.
Lien Interfax religion Traduction "PO"
La mission s’était déjà vue contrainte de se plaindre d’immixtions de personnes venant en embarcations se conduisant d’une manière indécente et faisant bruyamment jouer de la musique.
Lien Interfax religion Traduction "PO"
Un congrès international intitulé « La Rus’ et l’Athos : un millénaire de liens spirituels et culturels » s’est tenu les 28 et 29 novembre 2014 à Tchernihiv en Ukraine, afin de commémorer à la fois les mille ans de présence sur le Mont Athos de moines de la Rus’ ancienne et l’anniversaire du trépas de Saint Païssy Velitchkovsky survenu il y a de cela 220 ans (†28 novembre 1794). Organisateurs et participants ont ainsi célébré la mémoire de ce grand ascète athonite, protagoniste de premier plan de la vie liturgique et culturelle, qui marqua d’une empreinte indélébile la spiritualité et la culture de peuples de l’Orient orthodoxe (Grèce, Moldavie, Romanie, Russie, Ukraine).
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L’initiative de l’organisation du congrès revient à l’Institut international pour l’héritage du Mont Athos en Ukraine (directeur : Sergij V. Shumilo), en collaboration avec l’Université nationale pédagogique T. Chevtchenko de Tchernihiv et le portail internet d’information sur l’Athos «Afonit.Info» (www.afonit.info). Parmi les organisateurs on compte également l’Institut d’études littéraires T. Chevtchenko de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine, la chaire UNESCO d’étude comparative des traditions spirituelles, de leur cultures spécifiques et du dialogue interreligieux de l’Institut russe pour la recherche culturelle, le Centre d’histoire et de civilisation de Byzance (UMR 8167 Orient et Méditerranée / Collège de France, Paris), la Société internationale « Friends of Mount Athos » (Oxford), l’association « Insieme per Athos » (Italie), le Centre de recherche sur l’histoire des religions et de l’Église « Lazar Baranovich » (Tchernihiv, Ukraine), le Centre de recherche sur la théologie et l’histoire (Mukachevo, Ukraine).
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L’initiative de l’organisation du congrès revient à l’Institut international pour l’héritage du Mont Athos en Ukraine (directeur : Sergij V. Shumilo), en collaboration avec l’Université nationale pédagogique T. Chevtchenko de Tchernihiv et le portail internet d’information sur l’Athos «Afonit.Info» (www.afonit.info). Parmi les organisateurs on compte également l’Institut d’études littéraires T. Chevtchenko de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine, la chaire UNESCO d’étude comparative des traditions spirituelles, de leur cultures spécifiques et du dialogue interreligieux de l’Institut russe pour la recherche culturelle, le Centre d’histoire et de civilisation de Byzance (UMR 8167 Orient et Méditerranée / Collège de France, Paris), la Société internationale « Friends of Mount Athos » (Oxford), l’association « Insieme per Athos » (Italie), le Centre de recherche sur l’histoire des religions et de l’Église « Lazar Baranovich » (Tchernihiv, Ukraine), le Centre de recherche sur la théologie et l’histoire (Mukachevo, Ukraine).
Environ 80 historiens venus de divers pays ont participé à l’événement, parmi lesquels des chercheurs d’Ukraine, ainsi que d’Allemagne, Grande Bretagne, Grèce, France, Moldavie, Pologne, Romanie, Russie, USA. La possibilité offerte aux participants par les organisateurs de contribuer aux travaux par correspondance permit à plus de 30 spécialistes de présenter leurs recherches sous forme de poster. Les langues officielles du congrès étaient le russe, l’ukrainien et l’anglais. Les sessions se sont tenues dans l’Université nationale pédagogique T. Chevtchenko de Tchernihiv.
Durant le colloque, la Société internationale « Les amis de l’Athos » fut représentée par Nicholas Fennell, membre de l’Université de Winchester (Research Fellow, University of Winchester), qui lut à l’occasion de la cérémonie d’ouverture une allocution de Son Altesse royale Charles, Prince de Galles, Président honoraire de la Société internationale « Les amis de l’Athos » (The Society of the Friends of Mount Athos, Grande Bretagne) et du Président de la Société, Son Eminence le Métropolite Calliste (Ware) de Diocleia.
Lors de la session plénière fut offerte un tour d’horizon des derniers projets éditoriaux du monastère athonite Saint-Pantéleimon dédiés au millénaire de présence russe sur la Sainte Montagne. Ce panorama fut pris en charge par le père Ermolaï (Chezia), archiviste, bibliothécaire et conservateur du musée du monastère. Furent ainsi présentés à l’auditoire :
1) Le « Catalogue des manuscrits slavons et russes conservés aux archives et à la bibliothèque du monastère Saint-Pantéleimon au Mont Athos » (« Каталог славяно-русских рукописей, хранящихся в архиве и библиотеке Афонского Свято-Пантелеимонова монастыря »).
2) « La période athonite de la vie de l’archevêque Basile (Krivosheine) d’après les documents » (« Афонский период жизни архиепископа Василия (Кривошеина) в документах »), volume réunissant un riche matériel inédit issu des archives personnelles de l’archevêque.
3) « L’héritage spirituel du père athonite Jéronime (Solomentsov) » (« Духовное наследие афонского старца Иеронима (Соломенцова) »), publication des journaux personnels inédits, accompagnée de lettres et de textes de catéchèse conservés aux archives du monastère athonite Saint-Pantéleimon.
Durant le colloque, la Société internationale « Les amis de l’Athos » fut représentée par Nicholas Fennell, membre de l’Université de Winchester (Research Fellow, University of Winchester), qui lut à l’occasion de la cérémonie d’ouverture une allocution de Son Altesse royale Charles, Prince de Galles, Président honoraire de la Société internationale « Les amis de l’Athos » (The Society of the Friends of Mount Athos, Grande Bretagne) et du Président de la Société, Son Eminence le Métropolite Calliste (Ware) de Diocleia.
Lors de la session plénière fut offerte un tour d’horizon des derniers projets éditoriaux du monastère athonite Saint-Pantéleimon dédiés au millénaire de présence russe sur la Sainte Montagne. Ce panorama fut pris en charge par le père Ermolaï (Chezia), archiviste, bibliothécaire et conservateur du musée du monastère. Furent ainsi présentés à l’auditoire :
1) Le « Catalogue des manuscrits slavons et russes conservés aux archives et à la bibliothèque du monastère Saint-Pantéleimon au Mont Athos » (« Каталог славяно-русских рукописей, хранящихся в архиве и библиотеке Афонского Свято-Пантелеимонова монастыря »).
2) « La période athonite de la vie de l’archevêque Basile (Krivosheine) d’après les documents » (« Афонский период жизни архиепископа Василия (Кривошеина) в документах »), volume réunissant un riche matériel inédit issu des archives personnelles de l’archevêque.
3) « L’héritage spirituel du père athonite Jéronime (Solomentsov) » (« Духовное наследие афонского старца Иеронима (Соломенцова) »), publication des journaux personnels inédits, accompagnée de lettres et de textes de catéchèse conservés aux archives du monastère athonite Saint-Pantéleimon.
Sa Béatitude Christophore, métropolite honoraire des Terres tchèques et de Slovaquie, docteur en théologie, professeur de la Faculté de théologie orthodoxe de l’Université de Presov (Presov, Slovaquie), et Luc, archevêque de Zaporijjia et Melitopol, docteur en théologie, directeur du Département synodal pour la Pastorale des Cosaques et le spirituel et l’éducation physique de la jeunesse de l’Église orthodoxe d’Ukraine, professeur à l’Université nationale de médicine de Zaporijjia, prirent la parole devant les participants du congrès.
Les participants du congrès purent prendre connaissance avec les lettres jusqu’alors inconnues de saint Païssy Velitchkovsky, adressées à l’ataman du camps des Cosaques Zaporogues Petro Kalnychevsky. Ces documents inédits ont été découverts récemment dans les archives ukrainiennes par les spécialistes de l’Institut international pour l’héritage athonite en Ukraine. D’autres recherches dans les archives du pays ont également permis de découvrir de nouvelles données sur le skite (ermitage) cosaque sur l’Athos, appelé Tchernij Vyr, ainsi que sur les tentatives pour refonder le monastère Rossikon auprès du monastère Zographou au XVIIIe siècle. De très importantes informations relatives aux archives disparues de l’ermitage athonite Saint-Hélie a été par la suite révélées par le Dr Nicholas Fennell de l’Université de Winchester, conservateur des copies de cette documentation.
Le congrès s’est structuré en huit sections : 1) Les traditions culturelles et artistiques athonites ; 2) L’Athos hors des frontières de l’Athos : les liens de la Sainte Montagne avec l’œcoumène orthodoxe ; 3) L’Athos dans la vie et l’histoire du monachisme ; 4) L’influence de l’Athos sur la production littéraire ; 5) La vie et l’œuvre de Saint Païssy Velitchkovsky ; 6) L’Athos dans l’histoire de l’Ukraine ; 7) L’apport de l’Athos à la théologie et à la philosophie ; 8) Les traditions de pèlerinage au Mont Athos.
Comme les discours inauguraux l’exposèrent, le lieu retenu pour l’événement ne doit rien au hasard : saint Antoine des Grottes, fondateur du monachisme de la Rus’ ancienne il y a un millénaire était originaire de la région de Tchernihiv. S’étant formé spirituellement sur le Mont Athos, c’est à Tchernihiv qu’il revint implanter le monachisme athonite en y fondant le monastère de Notre-Dame des Grottes à Boldinskije Gory (les Grottes de Saint Antoine), puis le monastère de l’Assomption à Elets. Des siècles durant, les anciens couvents de Tchernihiv, véritables centres spirituels et relais primordiaux entre la Sainte Montagne et la Rus’ Kiévienne, contribuèrent à la diffusion du monachisme orthodoxe, du patrimoine athonite et de l’enseignement spirituel dans toute la Rus’.
Le début du chemin ascétique de saint Païssy Velitchkovsky, dont on célèbre cette année le 220ème anniversaire du paisible décès, est aussi étroitement lié avec le pays de Tchernihiv. Au XXe siècle enfin, un autre ascète célèbre, saint Laurent de Tchernihiv, réalisa dans cette région ses exploits. Sa formation spirituelle s’accomplit sous l’influence de sa visite à l’Athos. Vers 1900, le seul monastère athonite Saint-Pantéleimon comptait au sein de sa communauté quelque cent quarante moines originaires de la province de Tchernihiv.
Les organisateurs visait à faire du congrès une plateforme pour le développement d’échanges scientifiques et de discussions approfondies sur les différents aspects de l’étude et de la propagation du patrimoine et de l’histoire du l’Athos, ainsi que de son influence sur la spiritualité, la culture, la philosophie, l’art et la littérature des peuples de l’Europe Centrale et Orientale. La manifestation mit également en exergue le rôle de l’Athos et de son héritage dans le dialogue interculturel et interreligieux dans cette région, ainsi que la contribution des peuples de l’Orient orthodoxe au patrimoine spirituel commun qu’incarne la Sainte Montagne au croisement de leurs itinéraires spirituels.
Les conférences présentées pendant le congrès feront l’objet d’une publication scientifique. Les participants sont priés d’envoyer leurs textes à l’adresse électronique de l’Institut international pour l’héritage athonite en Ukraine (institut@afonit.info) avant le 20 janvier 2015.
Information : l’Institut international pour l’héritage athonite en Ukraine (Международный институт афонского наследия в Украине : МИАНУ) est une organisation scientifique et publique non-commerciale qui réunit des chercheurs ukrainiens et étrangers, ainsi que les personnalités publiques s’intéressant à l’Athos, son histoire et son patrimoine spirituel. Les buts de cette organisation sont l’étude de l’influence spirituelle et culturelle de la Sainte Montagne sur l’histoire et la culture de l’Ukraine et de l’Europe Centrale et Orientale, afin de contribuer à mise en valeur et à la vulgarisation du patrimoine spirituel et historico-culturel orthodoxe de l’Athos, et le développement de relations suivies avec les centres religieux et culturels sur la Sainte Montagne, ainsi qu’avec les organisations et institutions scientifiques et publiques dont les buts sont l’éducation spirituelle, l’enseignement et la recherche. L’IIHAU participe à l’épanouissement de la coopération scientifique internationale et au rapprochement entre chercheurs, personnages publiques et entrepreneurs dans le but de stimuler l’étude et la popularisation du patrimoine culturel et historique athonite en Ukraine. Enfin, l’IIHAU entend promouvoir la recherche dans les archives ukrainiennes et étrangères pour accroître la documentation relative au Mont Athos, à son influence et à ses liens avec l’Ukraine et en assurer la mise à disposition de la communauté scientifique, et au-delà, par l’édition et la diffusion de publications en tous genres.
Le président honoraire de l’Institut international pour l’héritage athonite en Ukraine est le Professeur Antoine-Émile N. Tachiaos (Thessalonique, Grèce), membre-correspondant de l’Académie d’Athènes, professeur émérite de l’Université Aristote de Thessalonique, membre étranger des Académies de Serbie et de Bulgarie, président honoraire de la Société des slavisants de Grèce, président de la Société scientifique « Saints Cyrille et Méthode », auteur de nombreuses publications sur l’Athos et son patrimoine. Le Conseil scientifique auprès de l’Institut réunit des spécialistes ukrainiens et étrangers qui travaillent sur l’histoire et la culture de la Sainte Montagne. L’organisation dispose de représentants en Grande Bretagne, Grèce, France, Italie et Russie et collabore étroitement avec divers couvents athonites.
L’Institut accueille des programmes de recherches dans les archives de l’Ukraine et d’autres pays sur les documents illustrant les liens historiques, spirituels et culturels de l’Ukraine avec l’Athos. L’Institut ambitionne de soutenir l’organisation régulière de conférence internationale, ainsi que le développement de projets éducatifs et culturels variés. Il invite tous les personnes intéressées à collaborer et à envoyer leurs propositions à l’adresse électronique : institut@afonit.info Du correspondant du site d’information « L’Athos russe »
Les participants du congrès purent prendre connaissance avec les lettres jusqu’alors inconnues de saint Païssy Velitchkovsky, adressées à l’ataman du camps des Cosaques Zaporogues Petro Kalnychevsky. Ces documents inédits ont été découverts récemment dans les archives ukrainiennes par les spécialistes de l’Institut international pour l’héritage athonite en Ukraine. D’autres recherches dans les archives du pays ont également permis de découvrir de nouvelles données sur le skite (ermitage) cosaque sur l’Athos, appelé Tchernij Vyr, ainsi que sur les tentatives pour refonder le monastère Rossikon auprès du monastère Zographou au XVIIIe siècle. De très importantes informations relatives aux archives disparues de l’ermitage athonite Saint-Hélie a été par la suite révélées par le Dr Nicholas Fennell de l’Université de Winchester, conservateur des copies de cette documentation.
Le congrès s’est structuré en huit sections : 1) Les traditions culturelles et artistiques athonites ; 2) L’Athos hors des frontières de l’Athos : les liens de la Sainte Montagne avec l’œcoumène orthodoxe ; 3) L’Athos dans la vie et l’histoire du monachisme ; 4) L’influence de l’Athos sur la production littéraire ; 5) La vie et l’œuvre de Saint Païssy Velitchkovsky ; 6) L’Athos dans l’histoire de l’Ukraine ; 7) L’apport de l’Athos à la théologie et à la philosophie ; 8) Les traditions de pèlerinage au Mont Athos.
Comme les discours inauguraux l’exposèrent, le lieu retenu pour l’événement ne doit rien au hasard : saint Antoine des Grottes, fondateur du monachisme de la Rus’ ancienne il y a un millénaire était originaire de la région de Tchernihiv. S’étant formé spirituellement sur le Mont Athos, c’est à Tchernihiv qu’il revint implanter le monachisme athonite en y fondant le monastère de Notre-Dame des Grottes à Boldinskije Gory (les Grottes de Saint Antoine), puis le monastère de l’Assomption à Elets. Des siècles durant, les anciens couvents de Tchernihiv, véritables centres spirituels et relais primordiaux entre la Sainte Montagne et la Rus’ Kiévienne, contribuèrent à la diffusion du monachisme orthodoxe, du patrimoine athonite et de l’enseignement spirituel dans toute la Rus’.
Le début du chemin ascétique de saint Païssy Velitchkovsky, dont on célèbre cette année le 220ème anniversaire du paisible décès, est aussi étroitement lié avec le pays de Tchernihiv. Au XXe siècle enfin, un autre ascète célèbre, saint Laurent de Tchernihiv, réalisa dans cette région ses exploits. Sa formation spirituelle s’accomplit sous l’influence de sa visite à l’Athos. Vers 1900, le seul monastère athonite Saint-Pantéleimon comptait au sein de sa communauté quelque cent quarante moines originaires de la province de Tchernihiv.
Les organisateurs visait à faire du congrès une plateforme pour le développement d’échanges scientifiques et de discussions approfondies sur les différents aspects de l’étude et de la propagation du patrimoine et de l’histoire du l’Athos, ainsi que de son influence sur la spiritualité, la culture, la philosophie, l’art et la littérature des peuples de l’Europe Centrale et Orientale. La manifestation mit également en exergue le rôle de l’Athos et de son héritage dans le dialogue interculturel et interreligieux dans cette région, ainsi que la contribution des peuples de l’Orient orthodoxe au patrimoine spirituel commun qu’incarne la Sainte Montagne au croisement de leurs itinéraires spirituels.
Les conférences présentées pendant le congrès feront l’objet d’une publication scientifique. Les participants sont priés d’envoyer leurs textes à l’adresse électronique de l’Institut international pour l’héritage athonite en Ukraine (institut@afonit.info) avant le 20 janvier 2015.
Information : l’Institut international pour l’héritage athonite en Ukraine (Международный институт афонского наследия в Украине : МИАНУ) est une organisation scientifique et publique non-commerciale qui réunit des chercheurs ukrainiens et étrangers, ainsi que les personnalités publiques s’intéressant à l’Athos, son histoire et son patrimoine spirituel. Les buts de cette organisation sont l’étude de l’influence spirituelle et culturelle de la Sainte Montagne sur l’histoire et la culture de l’Ukraine et de l’Europe Centrale et Orientale, afin de contribuer à mise en valeur et à la vulgarisation du patrimoine spirituel et historico-culturel orthodoxe de l’Athos, et le développement de relations suivies avec les centres religieux et culturels sur la Sainte Montagne, ainsi qu’avec les organisations et institutions scientifiques et publiques dont les buts sont l’éducation spirituelle, l’enseignement et la recherche. L’IIHAU participe à l’épanouissement de la coopération scientifique internationale et au rapprochement entre chercheurs, personnages publiques et entrepreneurs dans le but de stimuler l’étude et la popularisation du patrimoine culturel et historique athonite en Ukraine. Enfin, l’IIHAU entend promouvoir la recherche dans les archives ukrainiennes et étrangères pour accroître la documentation relative au Mont Athos, à son influence et à ses liens avec l’Ukraine et en assurer la mise à disposition de la communauté scientifique, et au-delà, par l’édition et la diffusion de publications en tous genres.
Le président honoraire de l’Institut international pour l’héritage athonite en Ukraine est le Professeur Antoine-Émile N. Tachiaos (Thessalonique, Grèce), membre-correspondant de l’Académie d’Athènes, professeur émérite de l’Université Aristote de Thessalonique, membre étranger des Académies de Serbie et de Bulgarie, président honoraire de la Société des slavisants de Grèce, président de la Société scientifique « Saints Cyrille et Méthode », auteur de nombreuses publications sur l’Athos et son patrimoine. Le Conseil scientifique auprès de l’Institut réunit des spécialistes ukrainiens et étrangers qui travaillent sur l’histoire et la culture de la Sainte Montagne. L’organisation dispose de représentants en Grande Bretagne, Grèce, France, Italie et Russie et collabore étroitement avec divers couvents athonites.
L’Institut accueille des programmes de recherches dans les archives de l’Ukraine et d’autres pays sur les documents illustrant les liens historiques, spirituels et culturels de l’Ukraine avec l’Athos. L’Institut ambitionne de soutenir l’organisation régulière de conférence internationale, ainsi que le développement de projets éducatifs et culturels variés. Il invite tous les personnes intéressées à collaborer et à envoyer leurs propositions à l’adresse électronique : institut@afonit.info Du correspondant du site d’information « L’Athos russe »
Le programme complet du congrès international « La Rus’ et l’Athos : un millénaire de liens spirituels et culturels », comprenant les noms des participants et les titres des communications, peut être consulté sur le site
"L'Église orthodoxe unifiée d'Éthiopie est l'une des Eglises "préchalcédoniennes", aussi appelées "Orthodoxes orientales" ou "miaphysite".
Il faut parler de religion, tellement celle-ci imprègne la vie quotidienne, au moins du côté des orthodoxes que nous avons essentiellement fréquentés.
On reconnaît ceux-ci à la petite croix de métal doré ou de bois qu’ils portent dès l’enfance autour du cou – et sur les gamins les plus haillonneux on aperçoit ce bijou. C’est ainsi que nous avons très tôt remarqué chez notre chauffeur un respect pointilleux des formes de la foi : à chaque église aperçue en passant sur la colline (et dont une réplique, sous forme de chapelle miniature, figure souvent au bord de la route), Suite Ethiopie II, Le sentiment de l’inatteignable à Abuna Yemata
Il faut parler de religion, tellement celle-ci imprègne la vie quotidienne, au moins du côté des orthodoxes que nous avons essentiellement fréquentés.
On reconnaît ceux-ci à la petite croix de métal doré ou de bois qu’ils portent dès l’enfance autour du cou – et sur les gamins les plus haillonneux on aperçoit ce bijou. C’est ainsi que nous avons très tôt remarqué chez notre chauffeur un respect pointilleux des formes de la foi : à chaque église aperçue en passant sur la colline (et dont une réplique, sous forme de chapelle miniature, figure souvent au bord de la route), Suite Ethiopie II, Le sentiment de l’inatteignable à Abuna Yemata
La construction du centre spirituel et culturel russe à Paris (architecte Jean-Michel Willmotte) bat son plein. La société Bouygues Ile de France en est le maître d’œuvre. La semaine dernière l’administration du Président de la Fédération de Russie a, pour la première fois, publié sur son site les textes de trois contrats et donné les détails de ces accords commerciaux.
Chantier Branly: En temps réel vous pouvez suivre ce qui se passe sur le terrain
La Russie avait l’intention d’investir dans ce projet 43 millions d’euros, sans compter les 75 millions d’euros qu’a couté l’acquisition du terrain. M. Victor Khrekov, porte-parole de l’administration présidentielle, a précisé que le projet Willmotte est plus simple que celui qu’il est venu remplacer et donc moins couteux.
Chantier Branly: En temps réel vous pouvez suivre ce qui se passe sur le terrain
La Russie avait l’intention d’investir dans ce projet 43 millions d’euros, sans compter les 75 millions d’euros qu’a couté l’acquisition du terrain. M. Victor Khrekov, porte-parole de l’administration présidentielle, a précisé que le projet Willmotte est plus simple que celui qu’il est venu remplacer et donc moins couteux.
Les auteurs du projet ainsi que les sous-traitants devaient recevoir avant le 10 décembre des arrhes d’un montant 1,5 million d’euros et remettre au commanditaire du projet pour validation les spécifications des travaux accomplis ainsi que le dossier.
Après validation par l’administration présidentielle un virement de 5 millions d’euros (dont 4,32 millions d’honoraires au cabinet d’architectes) destinés au financement du chantier devrait être effectué avant le 24 décembre prochain. Des circonstances imprévues ont fait que ces sommes ont été incorporées dans le calendrier des paiements avec un certain retard en raison de circonstances imprévues.
En effet, c’est le 8 décembre que Monsieur Kolpakov, responsable de l’administration présidentielle, a signé avec Bouygues et le cabinet Willmotte un accord portant sur le début du financement du chantier Branly.
D’après le cabinet Willmotte le cout total du chantier pourrait atteindre 100 millions d’euros.
Les travaux de construction doivent être achevés avant fin 2016.
Traduction "PO" abrégée Lien
Après validation par l’administration présidentielle un virement de 5 millions d’euros (dont 4,32 millions d’honoraires au cabinet d’architectes) destinés au financement du chantier devrait être effectué avant le 24 décembre prochain. Des circonstances imprévues ont fait que ces sommes ont été incorporées dans le calendrier des paiements avec un certain retard en raison de circonstances imprévues.
En effet, c’est le 8 décembre que Monsieur Kolpakov, responsable de l’administration présidentielle, a signé avec Bouygues et le cabinet Willmotte un accord portant sur le début du financement du chantier Branly.
D’après le cabinet Willmotte le cout total du chantier pourrait atteindre 100 millions d’euros.
Les travaux de construction doivent être achevés avant fin 2016.
Traduction "PO" abrégée Lien
"Lorsque j’étais enfant, j’avais un album de Félix le Chat. Il avait reçu des bottes magiques qui lui permettaient, lorsqu’il les chaussait, d’aller partout. La même idée se répète dans le livre : il marchait, marchait et continuait à marcher partout. Ce n’est pas un ouvrage de Grégoire de Nysse, mais sa théologie se reflète même ici : être un chrétien, être un théologien, c’est ne jamais se reposer sur ses acquis, toujours aller de l’avant, toujours suivre le Seigneur. Et l’essence de la perfection, dit le saint, consiste en ce que nous ne l’atteignons jamais, nous ne devenons jamais parfaits. Nous avançons vers ce qui nous attend, nous passons de la gloire à la gloire."
Le métropolite de Diokleia Kallistos Ware (Patriarcat de Constantinople), a reçu le 13 décembre 2014 le doctorat "honoris causa" de l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode, la plus haute institution d'enseignement et de recherche en théologie de l'Eglise russe, par décision du Conseil scientifique ratifiée par le Patriarche Cyrille.
Le métropolite de Diokleia Kallistos Ware (Patriarcat de Constantinople), a reçu le 13 décembre 2014 le doctorat "honoris causa" de l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode, la plus haute institution d'enseignement et de recherche en théologie de l'Eglise russe, par décision du Conseil scientifique ratifiée par le Patriarche Cyrille.
Une adresse flatteuse du métropolite Hilarion de Volokolamsk (1)
Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du DREE (Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou) et recteur de l’Institut, a souligné que le métropolite Kallistos avait choisi la patrologie comme domaine principal de ses recherches. "Parmi les élèves du métropolite Kallistos, on compte d’éminents hiérarques des Églises orthodoxes locales, de grands théologiens travaillant dans le domaine de la patristique et de l’histoire ecclésiastique, des représentants de différentes confessions chrétiennes » a souligné le métropolite Hilarion.
Après avoir rappelé que «le métropolite Kallistos s’est beaucoup intéressé à la tradition spirituelle russe», et "sa longue amitié avec le disciple le plus proche de saint Silouane, l’archimandrite Sophrony (Sakharov)", le métropolite Hilarion a parlé de ses "nombreux projets importants visant à développer la théologie orthodoxe académique et à populariser l’Orthodoxie en Occident. Ainsi, le métropolite Kallistos de Diokleia est le président du groupe « Les amis de l’Orthodoxie sur l’île d’Ion » (Écosse) et des « Amis du Mont Athos » ; il est le président de la Commission mixte pour le dialogue orthodoxe-anglican et est membre de la Commission mixte pour le dialogue entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe." Et la métropolite Hilarion a souligné l'engagement œcuménique du métropolite Kallistos qui tient en particulier à "sa position éminent au sein du monde orthodoxe occidental du fait de son passage de l'Anglicanisme à l'Orthodoxie tout en gardant ses activités d'enseignement en Angleterre. Votre sacerdoce," souligne le métropolite Hilarion en s'adressant directement au promu, a "montré la vrai valeur du dialogue entre les Chrétiens de différentes confessions et a renforcé les liens entre les Églises locales sœurs."
La réponse du métropolite Kallistos (2)
Extraits, source:
A son tour, le métropolite Kallistos Ware a constaté qu’il était profondément touché et très flatté de l’honneur que lui faisait l’Institut des Hautes Études. « La théologie n’est pas une discipline scientifique que l’on doit aborder de façon stricte et académique. Elle suppose qu’on soit attachée à cette matière, qu’on soit prêt à lui consacrer toute sa vie. Il y a un lien très étroit entre la théologie et la prière, entre la doctrine et les tentatives d’appliquer dans notre vie ce que nous étudions.
…
S’agissant de la pensée religieuse du XX siècle, ce furent le père Georges Florovski et Vladimir Losski. J’ai beaucoup aimé la façon dont le père Georges Florovski envisageait la synthèse néo-patristique. Et j’ai été très influencé par la façon dont Vladimir Losski comprenait la théologie mystique. J’ai eu le bonheur et l’honneur de les connaître tous deux personnellement, et leur exemple a été pour moi une source d’inspiration dans tous mes travaux à Oxford.
Je voudrais élargir un peu la question et révéler quels pères de l’Église m’ont le plus influencé. Il m’est difficile de choisir parmi toute la richesse de la pensée patristique, quelle influence aura été la plus puissante. Peut-être saint Irénée, ou saint Maxime le Confesseur, saint Syméon le Nouveau Théologien ou Grégoire Palamas. Tous ont été pour moi une source d’illumination, mais celui qui m’est peut-être le plus proche, c’est Grégoire de Nysse.
Aujourd’hui, j’aimerais rappeler deux points de sa doctrine qui me sont le plus chers. Ils sont particulièrement développés dans son ouvrage sur la Vie de Moïse, dans lequel saint Grégoire parle de la vie chrétienne comme d’un chemin en trois étapes. La première étape, comme on le voit dans la vie de Moïse dans l’épisode du Buisson ardent, c’est la vision de Dieu dans le feu incréé. La vision cataphatique de Dieu comme Lumière. La seconde étape est comparée à la marche du peuple hébreu dans le désert, lorsque Dieu le conduit et l’accompagne sous la forme d’une colonne de feu et de nuées ; nous voyons ici un mélange de lumière et de ténèbres. Ensuite, vient la troisième étape, lorsque Moïse fait l’ascension du Mont Sinaï et entre dans la nuée. Ici, nous pouvons parler de vision apophatique de Dieu. A propos de cette troisième étape, le saint père dit que la vraie connaissance de Dieu, c’est l’inconnaissance, la compréhension que nous ne pouvons le connaître. Ainsi, on est en présence d’un certain paradoxe.
Il est très intéressant de constater que saint Grégoire envisage la voie du chrétien, non pas comme un cheminement des ténèbres à la lumière, mais au contraire un chemin de la lumière vers les ténèbres, un cheminement vers le mystère et dans le mystère. On peut dire la même chose de la vocation du théologien. Le théologien entre dans le mystère vivant du Dieu vivant. Mais saint Grégoire dit que ces ténèbres ne sont pas négatives, mais lumineuses. Bien que la nuée symbolise le mystère de Dieu, elle symbolise aussi l’union avec Dieu. Moïse, entrant dans la nuée, devient un avec Dieu. Cette nuée n’est pas un vide, mais au contraire une communion avec Dieu qu’éprouve Moïse sur le Sinaï. Cette présence, ce rayonnement, cet amour divin dont parle Grégoire de Nysse sont cette même lumière qui ne peut s’exprimer, la lumière inexprimable, ineffable.
Cette doctrine m’est particulièrement chère, parmi tout ce que j’ai appris des Pères de l’Église, mais il y a quelque chose d’autre. Après les trois théophanies que vécut Moïse – le Buisson ardent, la colonne de feu et l’apparition sur le Mont Sinäi – il y a une quatrième théophanie. Et ici saint Grégoire de Nysse se réfère à l’épisode du chapitre 33 du livre de l’Exode, où Dieu dépose Moïse dans une crevasse de la falaise et passe devant lui dans toute Sa gloire. Et Moïse, qui jette un œil, ne le voit que de dos. Qu’est-ce que cela signifie ? Si tu vois quelqu’un de dos, c’est que tu le suis. C’est pourquoi, affirme saint Grégoire de Nysse, en suivant le Christ, nous devons toujours marcher à sa suite, mais, tout en le voyant de dos, nous ne pouvons jamais le rattraper complètement. Nous sommes toujours derrière. Et ensuite, il évoque un autre paradoxe : connaître Dieu, rencontrer Dieu, c’est le voir face à face.
Saint Grégoire de Nysse envisage la vie chrétienne comme un mouvement permanent vers l’avant, un mouvement qui ne s’arrête pas non plus dans la vie éternelle. Lorsque j’étais enfant, j’avais un album de Félix le Chat. Il avait reçu des bottes magiques qui lui permettaient, lorsqu’il les chaussait, d’aller partout. La même idée se répète dans le livre : il marchait, marchait et continuait à marcher partout. Ce n’est pas un ouvrage de Grégoire de Nysse, mais sa théologie se reflète même ici : être un chrétien, être un théologien, c’est ne jamais se reposer sur ses acquis, toujours aller de l’avant, toujours suivre le Seigneur. Et l’essence de la perfection, dit le saint, consiste en ce que nous ne l’atteignons jamais, nous ne devenons jamais parfaits. Nous avançons vers ce qui nous attend, nous passons de la gloire à la gloire.
Ceci s’applique au travail du théologien. Le travail du théologien n’est jamais achevé, c’est toujours un état temporaire, inachevé, présent. C’est toujours ce qui n’est pas mené à bien ; si éloquents que nous soyons dans notre théologie, nous ne pouvons jamais exprimer qu’une toute petite parcelle de la vérité.
Saint Irénée dit : « Même dans le siècle à venir le Seigneur continuera à nous révéler quelque chose de nouveau sur Lui, et nous aurons de quoi apprendre. » J’aimerais que ceux d’entre vous qui enseignent ici et ceux qui étudient gardent à l’esprit que tout ce que nous entendons et tout ce que nous enseignons n’est qu’une petite parcelle de ce qui peut et doit être dit. Nous ne pouvons jamais l’appréhender en plénitude.
…
Lisez l’histoire vivante que tente de transmettre la théologie, et que votre théologie soit vivante et dynamique. Tournés vers le passé, vers la théologie patristique, soyez aussi tournés vers l’avant, jetez un œil vers l’avenir. Continuez à entrer toujours plus avant dans le mystère inaccessible, en avançant toujours (cf. Phil 3, 13), comme dit l’apôtre Paul. C’est ma prière pour vous tous."
Parmi les assistants à la cérémonie on notait l’évêque Irénée de Bačka (Église orthodoxe serbe), l’archevêque Ivan Jurkovič, nonce apostolique en Russie; le chapelain Clive Fairclough, recteur de la paroisse anglicane de Moscou, plusieurs évêques de l'Eglise russe ainsi que les participants de la II Conférence internationale de l’Institut des Hautes Études les membres du Conseil scientifique de l’Institut, les enseignants et des étudiants de l’Institut, des membres du DREE.
La IIe conférence patristique internationale sur le thème « Saint Syméon le Nouveau Théologien, patrimoine spirituel ». (3)
Cette conférence, organisée par l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode et l’Université nationale de recherche nucléaire de Moscou (MIFI) s'est déroulée les 11-12 décembre 2014 à Moscou sous la présidence du métropolite Hilarion de Volokolamsk (qui dirige aussi la chaire de théologie du MIFI)
Après le mot d'accueil du métropolite Hilarion, le métropolite Kallistos de Diokleia a ouvert les débats sur le thème de « La doctrine de la personne humaine chez saint Syméon le Nouveau Théologien ».
Parmi les participants il y avait une délégation de l’Église orthodoxe serbe composée de 5 évêques, ainsi que des clercs des Églises orthodoxes locales, des professeurs d’université de différents pays, des théologiens dont l’archiprêtre John Behr (Séminaire Saint-Vladimir, États-Unis), le professeur Marina Bazzani (Université d’Oxford, Angleterre), le professeur Despina Prassas (Collège Providence, États-Unis), le professeur Jean-Claude Larchet (Université de Strasbourg, France), V. Baranov, l’archiprêtre Nikolaos Lioudovikos (Académie de théologie de Thessalonique, Grèce), le professeur Hannah Hunt (Trinity University, Leeds, Grande-Bretagne), l’archimandrite mégaloschème Gabriel (Bunge) (Suisse), P. B. Mikhaïlov (chargé de cours à l’Université orthodoxe Saint-Tikhon), l’archimandrite Irénée (Steenberg) (Institut orthodoxe Saints-Cyrille-et-Athanase d’Alexandrie, États-Unis) et d’autres.
Un recueil contenant les exposés des participants devrait être publié l’an prochain mais, eu égard à la personnalité des intervenants, il est très probable que ces interventions se situait dans le prolongement de la synthèse néo-patristique don parlait le métropolite Kallistos.
....................................
(1) Extraits, source et photo
(2) Extraits, source:
(3) Sources: et ICI
V.Golovanow
Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du DREE (Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou) et recteur de l’Institut, a souligné que le métropolite Kallistos avait choisi la patrologie comme domaine principal de ses recherches. "Parmi les élèves du métropolite Kallistos, on compte d’éminents hiérarques des Églises orthodoxes locales, de grands théologiens travaillant dans le domaine de la patristique et de l’histoire ecclésiastique, des représentants de différentes confessions chrétiennes » a souligné le métropolite Hilarion.
Après avoir rappelé que «le métropolite Kallistos s’est beaucoup intéressé à la tradition spirituelle russe», et "sa longue amitié avec le disciple le plus proche de saint Silouane, l’archimandrite Sophrony (Sakharov)", le métropolite Hilarion a parlé de ses "nombreux projets importants visant à développer la théologie orthodoxe académique et à populariser l’Orthodoxie en Occident. Ainsi, le métropolite Kallistos de Diokleia est le président du groupe « Les amis de l’Orthodoxie sur l’île d’Ion » (Écosse) et des « Amis du Mont Athos » ; il est le président de la Commission mixte pour le dialogue orthodoxe-anglican et est membre de la Commission mixte pour le dialogue entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe." Et la métropolite Hilarion a souligné l'engagement œcuménique du métropolite Kallistos qui tient en particulier à "sa position éminent au sein du monde orthodoxe occidental du fait de son passage de l'Anglicanisme à l'Orthodoxie tout en gardant ses activités d'enseignement en Angleterre. Votre sacerdoce," souligne le métropolite Hilarion en s'adressant directement au promu, a "montré la vrai valeur du dialogue entre les Chrétiens de différentes confessions et a renforcé les liens entre les Églises locales sœurs."
La réponse du métropolite Kallistos (2)
Extraits, source:
A son tour, le métropolite Kallistos Ware a constaté qu’il était profondément touché et très flatté de l’honneur que lui faisait l’Institut des Hautes Études. « La théologie n’est pas une discipline scientifique que l’on doit aborder de façon stricte et académique. Elle suppose qu’on soit attachée à cette matière, qu’on soit prêt à lui consacrer toute sa vie. Il y a un lien très étroit entre la théologie et la prière, entre la doctrine et les tentatives d’appliquer dans notre vie ce que nous étudions.
…
S’agissant de la pensée religieuse du XX siècle, ce furent le père Georges Florovski et Vladimir Losski. J’ai beaucoup aimé la façon dont le père Georges Florovski envisageait la synthèse néo-patristique. Et j’ai été très influencé par la façon dont Vladimir Losski comprenait la théologie mystique. J’ai eu le bonheur et l’honneur de les connaître tous deux personnellement, et leur exemple a été pour moi une source d’inspiration dans tous mes travaux à Oxford.
Je voudrais élargir un peu la question et révéler quels pères de l’Église m’ont le plus influencé. Il m’est difficile de choisir parmi toute la richesse de la pensée patristique, quelle influence aura été la plus puissante. Peut-être saint Irénée, ou saint Maxime le Confesseur, saint Syméon le Nouveau Théologien ou Grégoire Palamas. Tous ont été pour moi une source d’illumination, mais celui qui m’est peut-être le plus proche, c’est Grégoire de Nysse.
Aujourd’hui, j’aimerais rappeler deux points de sa doctrine qui me sont le plus chers. Ils sont particulièrement développés dans son ouvrage sur la Vie de Moïse, dans lequel saint Grégoire parle de la vie chrétienne comme d’un chemin en trois étapes. La première étape, comme on le voit dans la vie de Moïse dans l’épisode du Buisson ardent, c’est la vision de Dieu dans le feu incréé. La vision cataphatique de Dieu comme Lumière. La seconde étape est comparée à la marche du peuple hébreu dans le désert, lorsque Dieu le conduit et l’accompagne sous la forme d’une colonne de feu et de nuées ; nous voyons ici un mélange de lumière et de ténèbres. Ensuite, vient la troisième étape, lorsque Moïse fait l’ascension du Mont Sinaï et entre dans la nuée. Ici, nous pouvons parler de vision apophatique de Dieu. A propos de cette troisième étape, le saint père dit que la vraie connaissance de Dieu, c’est l’inconnaissance, la compréhension que nous ne pouvons le connaître. Ainsi, on est en présence d’un certain paradoxe.
Il est très intéressant de constater que saint Grégoire envisage la voie du chrétien, non pas comme un cheminement des ténèbres à la lumière, mais au contraire un chemin de la lumière vers les ténèbres, un cheminement vers le mystère et dans le mystère. On peut dire la même chose de la vocation du théologien. Le théologien entre dans le mystère vivant du Dieu vivant. Mais saint Grégoire dit que ces ténèbres ne sont pas négatives, mais lumineuses. Bien que la nuée symbolise le mystère de Dieu, elle symbolise aussi l’union avec Dieu. Moïse, entrant dans la nuée, devient un avec Dieu. Cette nuée n’est pas un vide, mais au contraire une communion avec Dieu qu’éprouve Moïse sur le Sinaï. Cette présence, ce rayonnement, cet amour divin dont parle Grégoire de Nysse sont cette même lumière qui ne peut s’exprimer, la lumière inexprimable, ineffable.
Cette doctrine m’est particulièrement chère, parmi tout ce que j’ai appris des Pères de l’Église, mais il y a quelque chose d’autre. Après les trois théophanies que vécut Moïse – le Buisson ardent, la colonne de feu et l’apparition sur le Mont Sinäi – il y a une quatrième théophanie. Et ici saint Grégoire de Nysse se réfère à l’épisode du chapitre 33 du livre de l’Exode, où Dieu dépose Moïse dans une crevasse de la falaise et passe devant lui dans toute Sa gloire. Et Moïse, qui jette un œil, ne le voit que de dos. Qu’est-ce que cela signifie ? Si tu vois quelqu’un de dos, c’est que tu le suis. C’est pourquoi, affirme saint Grégoire de Nysse, en suivant le Christ, nous devons toujours marcher à sa suite, mais, tout en le voyant de dos, nous ne pouvons jamais le rattraper complètement. Nous sommes toujours derrière. Et ensuite, il évoque un autre paradoxe : connaître Dieu, rencontrer Dieu, c’est le voir face à face.
Saint Grégoire de Nysse envisage la vie chrétienne comme un mouvement permanent vers l’avant, un mouvement qui ne s’arrête pas non plus dans la vie éternelle. Lorsque j’étais enfant, j’avais un album de Félix le Chat. Il avait reçu des bottes magiques qui lui permettaient, lorsqu’il les chaussait, d’aller partout. La même idée se répète dans le livre : il marchait, marchait et continuait à marcher partout. Ce n’est pas un ouvrage de Grégoire de Nysse, mais sa théologie se reflète même ici : être un chrétien, être un théologien, c’est ne jamais se reposer sur ses acquis, toujours aller de l’avant, toujours suivre le Seigneur. Et l’essence de la perfection, dit le saint, consiste en ce que nous ne l’atteignons jamais, nous ne devenons jamais parfaits. Nous avançons vers ce qui nous attend, nous passons de la gloire à la gloire.
Ceci s’applique au travail du théologien. Le travail du théologien n’est jamais achevé, c’est toujours un état temporaire, inachevé, présent. C’est toujours ce qui n’est pas mené à bien ; si éloquents que nous soyons dans notre théologie, nous ne pouvons jamais exprimer qu’une toute petite parcelle de la vérité.
Saint Irénée dit : « Même dans le siècle à venir le Seigneur continuera à nous révéler quelque chose de nouveau sur Lui, et nous aurons de quoi apprendre. » J’aimerais que ceux d’entre vous qui enseignent ici et ceux qui étudient gardent à l’esprit que tout ce que nous entendons et tout ce que nous enseignons n’est qu’une petite parcelle de ce qui peut et doit être dit. Nous ne pouvons jamais l’appréhender en plénitude.
…
Lisez l’histoire vivante que tente de transmettre la théologie, et que votre théologie soit vivante et dynamique. Tournés vers le passé, vers la théologie patristique, soyez aussi tournés vers l’avant, jetez un œil vers l’avenir. Continuez à entrer toujours plus avant dans le mystère inaccessible, en avançant toujours (cf. Phil 3, 13), comme dit l’apôtre Paul. C’est ma prière pour vous tous."
Parmi les assistants à la cérémonie on notait l’évêque Irénée de Bačka (Église orthodoxe serbe), l’archevêque Ivan Jurkovič, nonce apostolique en Russie; le chapelain Clive Fairclough, recteur de la paroisse anglicane de Moscou, plusieurs évêques de l'Eglise russe ainsi que les participants de la II Conférence internationale de l’Institut des Hautes Études les membres du Conseil scientifique de l’Institut, les enseignants et des étudiants de l’Institut, des membres du DREE.
La IIe conférence patristique internationale sur le thème « Saint Syméon le Nouveau Théologien, patrimoine spirituel ». (3)
Cette conférence, organisée par l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode et l’Université nationale de recherche nucléaire de Moscou (MIFI) s'est déroulée les 11-12 décembre 2014 à Moscou sous la présidence du métropolite Hilarion de Volokolamsk (qui dirige aussi la chaire de théologie du MIFI)
Après le mot d'accueil du métropolite Hilarion, le métropolite Kallistos de Diokleia a ouvert les débats sur le thème de « La doctrine de la personne humaine chez saint Syméon le Nouveau Théologien ».
Parmi les participants il y avait une délégation de l’Église orthodoxe serbe composée de 5 évêques, ainsi que des clercs des Églises orthodoxes locales, des professeurs d’université de différents pays, des théologiens dont l’archiprêtre John Behr (Séminaire Saint-Vladimir, États-Unis), le professeur Marina Bazzani (Université d’Oxford, Angleterre), le professeur Despina Prassas (Collège Providence, États-Unis), le professeur Jean-Claude Larchet (Université de Strasbourg, France), V. Baranov, l’archiprêtre Nikolaos Lioudovikos (Académie de théologie de Thessalonique, Grèce), le professeur Hannah Hunt (Trinity University, Leeds, Grande-Bretagne), l’archimandrite mégaloschème Gabriel (Bunge) (Suisse), P. B. Mikhaïlov (chargé de cours à l’Université orthodoxe Saint-Tikhon), l’archimandrite Irénée (Steenberg) (Institut orthodoxe Saints-Cyrille-et-Athanase d’Alexandrie, États-Unis) et d’autres.
Un recueil contenant les exposés des participants devrait être publié l’an prochain mais, eu égard à la personnalité des intervenants, il est très probable que ces interventions se situait dans le prolongement de la synthèse néo-patristique don parlait le métropolite Kallistos.
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(1) Extraits, source et photo
(2) Extraits, source:
(3) Sources: et ICI
V.Golovanow
Premier tsar de Russie, Ivan le Terrible (1530-1584) est le personnage noir par excellence, et pourtant bien aimé, de l’histoire russe.
Marié sept fois, infanticide, tyrannique et paranoïaque, il incarne néanmoins la figure paternelle du souverain, proche du peuple, imposant le respect aux ennemis de l’extérieur et châtiant les abus des puissants.
Héritier du trône de Moscou, orphelin de père à trois ans, de mère à huit, il montre des penchants pervers dès son enfance, laquelle est rythmée par de violentes révolutions de palais. À son entrée dans l’âge adulte, guidé par de bons conseillers, il fait figure de prince éclairé. La période glorieuse du règne, marquée par le couronnement et les premières conquêtes, semble combler toutes les attentes, même si la répression et la suspicion sont déjà présentes.
Mais les revers de fortune ne tardent pas à mettre un terme aux espoirs que le jeune tsar a suscités. Ivan met alors son pays à feu et à sang, poursuit sans succès des guerres ruineuses et donne libre cours à ses mœurs licencieuses. Massacres, tortures, pillages, sanglants coups de théâtre, dont le plus fameux est l’assassinat de son fils, ponctuent les vingt dernières années de sa vie.
Marié sept fois, infanticide, tyrannique et paranoïaque, il incarne néanmoins la figure paternelle du souverain, proche du peuple, imposant le respect aux ennemis de l’extérieur et châtiant les abus des puissants.
Héritier du trône de Moscou, orphelin de père à trois ans, de mère à huit, il montre des penchants pervers dès son enfance, laquelle est rythmée par de violentes révolutions de palais. À son entrée dans l’âge adulte, guidé par de bons conseillers, il fait figure de prince éclairé. La période glorieuse du règne, marquée par le couronnement et les premières conquêtes, semble combler toutes les attentes, même si la répression et la suspicion sont déjà présentes.
Mais les revers de fortune ne tardent pas à mettre un terme aux espoirs que le jeune tsar a suscités. Ivan met alors son pays à feu et à sang, poursuit sans succès des guerres ruineuses et donne libre cours à ses mœurs licencieuses. Massacres, tortures, pillages, sanglants coups de théâtre, dont le plus fameux est l’assassinat de son fils, ponctuent les vingt dernières années de sa vie.
À l’aide des travaux les plus récents, Pierre Gonneau s’efforce de démêler les faits de la légende, sans chercher à « réhabiliter » Ivan, comme on a pu le faire du temps de Staline, ni à supprimer les ombres, bien réelles, du tableau. Il met ainsi en lumière les aspirations et les tensions d’une époque et, surtout, restitue la personnalité d’Ivan, tout en contraste.
AMAZON.FR
Pierre GONNEAU est professeur à l’université Paris-Sorbonne et directeur d’études à la section des sciences historiques et philologiques de l’École pratique des hautes études.
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Pierre GONNEAU est professeur à l’université Paris-Sorbonne et directeur d’études à la section des sciences historiques et philologiques de l’École pratique des hautes études.
Editeur Tallandier: .
Sur le site du CNRS.
France Culture. Emission orthodoxie d'Alexis Chryssostalis:
-RTBF. Emission Un jour dans l'histoire de Laurent Dehossay
Chaine historique. Emission Historiquement show de Michel Field
LIRE AUSSI Saint Philippe de Moscou et son ami d’enfance d’Ivan IV, dit le Terrible
Sur le site du CNRS.
France Culture. Emission orthodoxie d'Alexis Chryssostalis:
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Ce lien permet d'accéder aux webcams Bouygues installées sur le chantier du centre spirituel et culturel russe quai Branly. Heure par heure jour par jour vous pouvez suivre ce qui se passe sur le terrain
Jean-Michel Wilmotte, architecte du nouveau centre culturel et spirituel orthodoxe russe à Paris (quai Branly), a donné une conférence à la mairie du 7e le jeudi 20 novembre 2014. Nous vous invitons à visionner un extrait de la VIDEO
Jean-Michel Wilmotte, architecte du nouveau centre culturel et spirituel orthodoxe russe à Paris (quai Branly), a donné une conférence à la mairie du 7e le jeudi 20 novembre 2014. Nous vous invitons à visionner un extrait de la VIDEO
Traduction Élisabeth Toutounov
Que peut faire un prêtre pour transformer sa paroisse en une véritable communauté ? Il est important de bien choisir ses adjoints, de soutenir les initiatives prises par les paroissiens. Il est primordial d’y participer soi-même. C’est ce que nous dit l’archimandrite Savva (Toutounov), Responsable adjoint des affaires internes du Patriarcat de Moscou, et recteur depuis un an et demi de l’église du Prophète Élie à Tcherkizovo (1)
- L’Eglise du Prophète Élie est votre première paroisse en tant que recteur, n’est-ce pas ? Quelles orientations prend votre travail au sein de la paroisse ?
Effectivement, c’est ma première paroisse en tant que recteur. Pour moi, il était très important de faire de la paroisse une communauté. Le mot communauté a la même racine que le mot communiquer : je voudrais que la paroisse fonctionne de telle façon que les gens puissent communiquer entre eux, qu’il y ait une vie autour de l’église.
J’avais déjà une certaine idée de la façon dont sont organisées les communautés à l’étranger, souvenir de mon enfance (j’ai grandi en France), mais les paroisses à l’étranger sont différentes, en règle générale elles sont bien plus petites.
Aussi, quand le 30 décembre 2011 j’ai été affecté en tant que recteur à la paroisse Saint-Élie, j’ai décidé de fonder mon travail, même si cela peut paraître étrange à ceux qui passent leur temps à critiquer tout ce qui est officiel, sur les documents approuvés par la hiérarchie ecclésiale concernant le travail avec la jeunesse, la catéchisation et le travail social.
Que peut faire un prêtre pour transformer sa paroisse en une véritable communauté ? Il est important de bien choisir ses adjoints, de soutenir les initiatives prises par les paroissiens. Il est primordial d’y participer soi-même. C’est ce que nous dit l’archimandrite Savva (Toutounov), Responsable adjoint des affaires internes du Patriarcat de Moscou, et recteur depuis un an et demi de l’église du Prophète Élie à Tcherkizovo (1)
- L’Eglise du Prophète Élie est votre première paroisse en tant que recteur, n’est-ce pas ? Quelles orientations prend votre travail au sein de la paroisse ?
Effectivement, c’est ma première paroisse en tant que recteur. Pour moi, il était très important de faire de la paroisse une communauté. Le mot communauté a la même racine que le mot communiquer : je voudrais que la paroisse fonctionne de telle façon que les gens puissent communiquer entre eux, qu’il y ait une vie autour de l’église.
J’avais déjà une certaine idée de la façon dont sont organisées les communautés à l’étranger, souvenir de mon enfance (j’ai grandi en France), mais les paroisses à l’étranger sont différentes, en règle générale elles sont bien plus petites.
Aussi, quand le 30 décembre 2011 j’ai été affecté en tant que recteur à la paroisse Saint-Élie, j’ai décidé de fonder mon travail, même si cela peut paraître étrange à ceux qui passent leur temps à critiquer tout ce qui est officiel, sur les documents approuvés par la hiérarchie ecclésiale concernant le travail avec la jeunesse, la catéchisation et le travail social.
Mon opinion est, qu’avant même de chercher à faire évoluer la vie d’une paroisse, il est de première importance de bien choisir ses adjoints. Une fois trouvés les collaborateurs à chaque poste, le travail a immédiatement porté ses fruits.
Ainsi, grâce à l’action de la personne en charge de l’aide sociale, nous avons pu apporter notre aide aux paroissiens démunis, en leur fournissant des médicaments, des vêtements et de l’équipement ménager. Des volontaires se sont manifestés, qui amènent à l’église les personnes âgées ayant du mal à se déplacer seules. Notre collaboratrice reçoit toutes les personnes qui demandent de l’aide à notre paroisse. Dans le même temps la prudence est de mise quand il s’agit de dépenser l’argent de l’église. Il n’est pas rare de refuser notre aide, lorsque que la demande provient de personnes malhonnêtes et malintentionnées. Nous patronnons également plusieurs organismes d’aide sociale. C’est une de mes collaboratrices, une paroissienne active, qui gère toute l’activité sociale de notre paroisse. Elle a réussi à rassembler autour d’elle d’autres paroissiens bénévoles. Nous en comptons une dizaine, de tous âges et de toutes origines sociales.
Je constate aujourd’hui que notre groupe de jeunes a pris une ampleur significative, ce qui en grande partie est l’œuvre de ma collaboratrice chargée de la jeunesse. À l’époque de mon prédécesseur, l’actuel évêque Alexandre de Briansk, il y avait déjà un chœur de jeunes qui chante à toutes les premières liturgies le dimanche et lors des douze grandes fêtes. Ils viennent à l’église 4 à 5 fois par semaine, ce sont en quelque sorte des « militants de base ». Petit à petit le chœur a grandi, et ses membres ont décidé d’étendre leurs activités. Ainsi, à Noël, les jeunes ont décidé de rassembler des cadeaux pour les personnes âgées de notre paroisse. Chacun d’entre eux a acheté, selon ses désirs, de la nourriture, des objets de toilette, et a préparé des paquets. Puis, tous ensemble, ils ont apporté ces cadeaux à ceux qui n’avaient pas pu venir à l’église. Quant à ceux qui y sont venus, les jeunes leur ont donné leur cadeau sur place, puis ont organisé un thé pour tous.
Autre exemple : en juin un groupe a pris l’initiative de proposer aux paroissiens de nettoyer les rives de l’ancien étang de l’Archevêque. Une vingtaine de personnes sont venues, dont pas moins de la moitié était des jeunes du « Flambeau de Saint Élie », tel est le nom que porte notre association de jeunes.
Même tableau en ce qui concerne l’éducation. En septembre de l’année dernière, nous avons démarré un programme de catéchisation systématique des catéchumènes ; nous craignions d’abord de voir le nombre de postulants au baptême décroître. Finalement, même si nous avons observé une certaine diminution, la situation s’est finalement normalisée. Actuellement entre 20 et 30 personnes viennent aux réunions organisées par notre catéchète paroissial. Les gens sont contents : ils découvrent que l’on peut apprendre quelque chose d’intéressant à l’église, que l’on peut agir en toute conscience, et non pas simplement « venir au baptême ».
Nous tous – le conseil paroissial aussi bien que mes adjoints – nous faisons tout pour que la paroisse soit active. Si nous y arrivons, c’est entre autres parce que le recteur est mis partout à contribution. Non pas que j’organise tout, mais que je participe à presque tout. Par exemple, au cours des six premiers mois de ma présence dans la paroisse, certains de nos paroissiens ont pris part à une excursion dans Moscou appelée « le Moscou des marchands ». Ce fut une promenade pédestre de trois heures, durant laquelle notre guide nous a parlé de la vie des marchands. J’y suis allé avec eux. À l’époque, nous ne nous connaissions pas trop, alors en nous promenant dans Moscou, nous apprenions en même temps à nous connaître. Beaucoup s’étonnaient : Père, vous marchez à pied ? (rire). Plus tard, nous sommes allés ensemble au festival de la reconstruction historique à Kolomenskoïé. En soi c’est bénéfique : les gens voient que le prêtre est avec eux, qu’il n’a pas juste organisé quelque chose pour ensuite s’en détacher.
Ainsi, grâce à l’action de la personne en charge de l’aide sociale, nous avons pu apporter notre aide aux paroissiens démunis, en leur fournissant des médicaments, des vêtements et de l’équipement ménager. Des volontaires se sont manifestés, qui amènent à l’église les personnes âgées ayant du mal à se déplacer seules. Notre collaboratrice reçoit toutes les personnes qui demandent de l’aide à notre paroisse. Dans le même temps la prudence est de mise quand il s’agit de dépenser l’argent de l’église. Il n’est pas rare de refuser notre aide, lorsque que la demande provient de personnes malhonnêtes et malintentionnées. Nous patronnons également plusieurs organismes d’aide sociale. C’est une de mes collaboratrices, une paroissienne active, qui gère toute l’activité sociale de notre paroisse. Elle a réussi à rassembler autour d’elle d’autres paroissiens bénévoles. Nous en comptons une dizaine, de tous âges et de toutes origines sociales.
Je constate aujourd’hui que notre groupe de jeunes a pris une ampleur significative, ce qui en grande partie est l’œuvre de ma collaboratrice chargée de la jeunesse. À l’époque de mon prédécesseur, l’actuel évêque Alexandre de Briansk, il y avait déjà un chœur de jeunes qui chante à toutes les premières liturgies le dimanche et lors des douze grandes fêtes. Ils viennent à l’église 4 à 5 fois par semaine, ce sont en quelque sorte des « militants de base ». Petit à petit le chœur a grandi, et ses membres ont décidé d’étendre leurs activités. Ainsi, à Noël, les jeunes ont décidé de rassembler des cadeaux pour les personnes âgées de notre paroisse. Chacun d’entre eux a acheté, selon ses désirs, de la nourriture, des objets de toilette, et a préparé des paquets. Puis, tous ensemble, ils ont apporté ces cadeaux à ceux qui n’avaient pas pu venir à l’église. Quant à ceux qui y sont venus, les jeunes leur ont donné leur cadeau sur place, puis ont organisé un thé pour tous.
Autre exemple : en juin un groupe a pris l’initiative de proposer aux paroissiens de nettoyer les rives de l’ancien étang de l’Archevêque. Une vingtaine de personnes sont venues, dont pas moins de la moitié était des jeunes du « Flambeau de Saint Élie », tel est le nom que porte notre association de jeunes.
Même tableau en ce qui concerne l’éducation. En septembre de l’année dernière, nous avons démarré un programme de catéchisation systématique des catéchumènes ; nous craignions d’abord de voir le nombre de postulants au baptême décroître. Finalement, même si nous avons observé une certaine diminution, la situation s’est finalement normalisée. Actuellement entre 20 et 30 personnes viennent aux réunions organisées par notre catéchète paroissial. Les gens sont contents : ils découvrent que l’on peut apprendre quelque chose d’intéressant à l’église, que l’on peut agir en toute conscience, et non pas simplement « venir au baptême ».
Nous tous – le conseil paroissial aussi bien que mes adjoints – nous faisons tout pour que la paroisse soit active. Si nous y arrivons, c’est entre autres parce que le recteur est mis partout à contribution. Non pas que j’organise tout, mais que je participe à presque tout. Par exemple, au cours des six premiers mois de ma présence dans la paroisse, certains de nos paroissiens ont pris part à une excursion dans Moscou appelée « le Moscou des marchands ». Ce fut une promenade pédestre de trois heures, durant laquelle notre guide nous a parlé de la vie des marchands. J’y suis allé avec eux. À l’époque, nous ne nous connaissions pas trop, alors en nous promenant dans Moscou, nous apprenions en même temps à nous connaître. Beaucoup s’étonnaient : Père, vous marchez à pied ? (rire). Plus tard, nous sommes allés ensemble au festival de la reconstruction historique à Kolomenskoïé. En soi c’est bénéfique : les gens voient que le prêtre est avec eux, qu’il n’a pas juste organisé quelque chose pour ensuite s’en détacher.
Il n’y a pas longtemps, le 7 juillet, la veille de la fête des saints Pierre et Feuronie, nous avons organisé une fête consacrée à la famille, qui s’est déroulée aux abords de l’étang de l’Archevêque à Tcherkizovo. Je n’ai pas de famille, mais je suis venu, j’ai parlé avec les paroissiens, les adultes, les plus jeunes, j’ai joué au badminton avec une de nos petites paroissiennes, au foot avec d’autres enfants. Nous avons passé un moment très joyeux. Ensemble.
Petit à petit les jeunes gens autour de nous ont remarqué que l’église n’était pas fréquentée seulement par des ermites renfermés sur eux-mêmes et priant sur leur chapelet, ni par des moines, mais par des personnes de leur âge tout à fait ordinaires. Ils ont amené des amis, des camarades de classe. Notre nouveau chœur de droite, formé de plusieurs jeunes gens très actifs, a aussi apporté sa part de dynamisme, en se joignant au groupe de « jeunes ». Tout récemment il y a eu une excursion nocturne à vélo à travers Moscou. Pour le coup, je n’y ai pas participé (sourire). Cette excursion a réuni ceux qui sont dans l’Église depuis longtemps et ceux qui n’en sont qu’à leurs premiers pas. C’est un processus naturel : si la vie avance, elle entraîne avec elle la vie.
Désormais, nous organisons un thé après chaque office. Ce n’est pas nous qui l’avons inventé, ce genre de tradition existe déjà à l’église de la Sainte-Trinité à Khorochëvo chez Monseigneur Marc (2) : cela fait des années qu’après chaque office il installe un samovar et offre le thé. C’est une magnifique tradition, qui apporte beaucoup de joie et nous donne l’occasion d’être un tout. La paroisse, ce n’est pas l’église, ce sont les gens. Les thés, ainsi que toutes les autres activités qui entourent les offices, nous permettent à tous de nous découvrir, de sentir que nous ne sommes pas seuls, que quelqu’un d’autre a besoin de nous. S’il n’y avait pas tout cela, il n’y aurait pas de paroisse, mais juste un rassemblement de personnes se connaissant à peine.
Mais bien sûr, le plus important, ce sont les offices. Je n’ai pas encore vraiment regardé les statistiques, mais le nombre de communiants a augmenté. C’est le but même de ma « politique » : j’en parle souvent durant mes homélies ; et lorsque je confesse, j’invite les personnes à communier régulièrement. C’est le fondement de la vie de toute paroisse.
Au moment où le prêtre lit la prière avant la Communion, nous montrons désormais une pancarte avec les paroles de celle-ci (c’est aussi quelque chose que j’ai repris d’une autre paroisse). Avant, 3-4 personnes prononçaient les premiers mots de la prière, puis se taisaient : soit qu’ils ne se rappelaient plus les paroles, soit qu’ils se sentaient gênés. Maintenant, beaucoup disent la prière ensemble. C’est très important, les personnes comprennent qu’elles se préparent toutes ensemble à communier.
Nous avons une autre activité très importante : informer. Nous avons transformé notre site, nous publions un journal, nous avons désormais un catéchète-missionnaire qui suspend toutes les semaines à son stand une homélie de Sa Sainteté, ou bien un extrait des œuvre de Théophane le Reclus ; par exemple, le jour de la fête des saints Pierre et Paul, nous avons préparé une documentation sur les apôtres. Notre objectif maintenant est de paraître dans les journaux de l’arrondissement. Parce qu’une paroisse, ce ne sont pas uniquement ceux qui viennent à l’église, mais aussi ceux qui vivent alentour, et dont il faut atteindre le cœur.
Petit à petit les jeunes gens autour de nous ont remarqué que l’église n’était pas fréquentée seulement par des ermites renfermés sur eux-mêmes et priant sur leur chapelet, ni par des moines, mais par des personnes de leur âge tout à fait ordinaires. Ils ont amené des amis, des camarades de classe. Notre nouveau chœur de droite, formé de plusieurs jeunes gens très actifs, a aussi apporté sa part de dynamisme, en se joignant au groupe de « jeunes ». Tout récemment il y a eu une excursion nocturne à vélo à travers Moscou. Pour le coup, je n’y ai pas participé (sourire). Cette excursion a réuni ceux qui sont dans l’Église depuis longtemps et ceux qui n’en sont qu’à leurs premiers pas. C’est un processus naturel : si la vie avance, elle entraîne avec elle la vie.
Désormais, nous organisons un thé après chaque office. Ce n’est pas nous qui l’avons inventé, ce genre de tradition existe déjà à l’église de la Sainte-Trinité à Khorochëvo chez Monseigneur Marc (2) : cela fait des années qu’après chaque office il installe un samovar et offre le thé. C’est une magnifique tradition, qui apporte beaucoup de joie et nous donne l’occasion d’être un tout. La paroisse, ce n’est pas l’église, ce sont les gens. Les thés, ainsi que toutes les autres activités qui entourent les offices, nous permettent à tous de nous découvrir, de sentir que nous ne sommes pas seuls, que quelqu’un d’autre a besoin de nous. S’il n’y avait pas tout cela, il n’y aurait pas de paroisse, mais juste un rassemblement de personnes se connaissant à peine.
Mais bien sûr, le plus important, ce sont les offices. Je n’ai pas encore vraiment regardé les statistiques, mais le nombre de communiants a augmenté. C’est le but même de ma « politique » : j’en parle souvent durant mes homélies ; et lorsque je confesse, j’invite les personnes à communier régulièrement. C’est le fondement de la vie de toute paroisse.
Au moment où le prêtre lit la prière avant la Communion, nous montrons désormais une pancarte avec les paroles de celle-ci (c’est aussi quelque chose que j’ai repris d’une autre paroisse). Avant, 3-4 personnes prononçaient les premiers mots de la prière, puis se taisaient : soit qu’ils ne se rappelaient plus les paroles, soit qu’ils se sentaient gênés. Maintenant, beaucoup disent la prière ensemble. C’est très important, les personnes comprennent qu’elles se préparent toutes ensemble à communier.
Nous avons une autre activité très importante : informer. Nous avons transformé notre site, nous publions un journal, nous avons désormais un catéchète-missionnaire qui suspend toutes les semaines à son stand une homélie de Sa Sainteté, ou bien un extrait des œuvre de Théophane le Reclus ; par exemple, le jour de la fête des saints Pierre et Paul, nous avons préparé une documentation sur les apôtres. Notre objectif maintenant est de paraître dans les journaux de l’arrondissement. Parce qu’une paroisse, ce ne sont pas uniquement ceux qui viennent à l’église, mais aussi ceux qui vivent alentour, et dont il faut atteindre le cœur.
- Au début, il vous a bien fallu prendre vous-même des initiatives, pour organiser ou faire quelque chose. Mais maintenant ?
Oui, bien sûr, au début les initiatives venaient de moi ou des collègues que j’ai amenés avec moi de la Direction des Affaires Internes du Patriarcat de Moscou et qui, outre le fait qu’ils sont mes collègues, sont aussi mes amis. Mais désormais c’est différent. Pour reprendre l’exemple de la fête de la famille organisée le 7 juillet : c’est une de nos paroissiennes, une des plus actives parmi le groupe de jeunes, qui en a eu l’idée, et c’est ce groupe qui a entièrement pris en charge toute la réalisation. Nous n’avons fait que donner un peu d’argent pour la nourriture et les raquettes de badminton. Ma seule contribution a été de proposer que cette kermesse coïncide avec le Jour de la famille et de la fidélité.
Voici une autre initiative prise par nos paroissiens : la consultation paroissiale. Une de nos jeunes femmes, Irène, a trouvé, au département de l’éducation religieuse et de la catéchisation, une brochure qui parlait de la consultation paroissiale. Cela lui a plu, elle est venue me voir et m’a dit : organisons cela chez nous. Et nous avons fait un essai. La première tentative a eu lieu à Pâques : nous avons installé à l’entrée de l’église une table avec un écriteau, les organisateurs ont épinglé un badge, et ont répondu aux questions des gens. Maintenant, elles « recrutent » petit à petit d’autres paroissiens. Tout cela est totalement bénévole, notre seule participation est d’imprimer des brochures. Si l’église avait dû faire cela par elle-même, nos finances n’auraient jamais résisté ne serait-ce qu’aux besoins en salaires. Et la santé du prêtre n’y aurait pas résisté non plus (sourire).
Il ne faut pas croire que nous soyons une paroisse tellement progressiste – d’autres églises font aussi beaucoup de choses. Peut-être nous distinguons-nous des autres, parce que nous en informons les gens : nous essayons de renouveler notre site, etc. Je trouve que c’est important de montrer ce qu’est la vie d’une paroisse. Dans le même ordre d’idée, mais cette fois-ci via la Direction des affaires internes, nous avons créé le site Prichod.ru qui est consacré à la vie des paroisses. Nous voulons montrer que la vie de l’Église – ce ne sont pas seulement les offices solennels (dont on trouve généralement mention sur les sites des paroisses), mais une vie quotidienne active, et que cette vie est très intéressante.
- Les gens ont souvent envie de faire des propositions, d’apporter leur aide, mais on a l’impression qu’ils attendent quelque chose…
Parfois les gens n’osent pas, tout simplement. Il est donc important que le recteur dise : prenez des initiatives, faites. Dans notre paroisse il n’y a pas de raison de ne pas oser. Je voudrais citer un autre prêtre, dont j’ai entendu parler par une de mes paroissiennes. Quand il a été nommé dans sa paroisse actuelle (assez récemment), il a dit : mes amis, la paroisse – c’est votre maison, parlez-moi de vos initiatives, je ne peux que les saluer. Agissez !
- Vous est-il arrivé de ne pas bénir telle ou telle initiative ?
Je peux dire : non, c’est une idée absurde, ou bien : cela ne marchera pas, ou bien : il est trop tôt. Je me souviens qu’une de nos paroissiennes avait proposé, pour la fête du Prophète Élie, d’organiser un spectacle pyrotechnique, une sorte de fire show (3) . J’ai refusé, d’autant plus que le bâtiment de la résidence métropolitaine, où nous organisons notre fête paroissiale, est en bois, et qu’il a déjà brûlé deux fois. Nous pouvons être limités soit par la législation, soit parce que la proposition entraînerait de trop grandes dépenses, soit parce que vraiment l’idée est par trop saugrenue : alors je peux dire « non ». Mais en en principe, plus il y a d’initiatives, mieux c’est.
- Quelle place occupe pour vous l’activité missionnaire auprès de personnes étrangères à l’Église, par exemple auprès de celles qui viennent à l’église une fois par an à Pâques pour faire bénir les koulitchs ? Est-ce la peine, par exemple, de leur distribuer des tracts, ou bien vaut-il mieux ne pas s’imposer ?
Nous le faisons. Ils sont venus dans la maison de Dieu, ils doivent donc en comprendre la raison. C’est pourquoi nous distribuons systématiquement des tracts à Pâques, à la Théophanie. A mon sens, ce n’est pas une activité missionnaire agressive. Ou bien, par exemple, le Jour de la famille et de la fidélité, nous avons imprimé des tracts contenant une brève explication du mariage chrétien, quelques conseils de saint Païssy de la Sainte Montagne et l’ « hymne à l’amour » de l’apôtre Paul (4) . Les jeunes filles en charge de la catéchisation ont distribué ces tracts à l’entrée du métro. Pourquoi pas ?
- Vous avez passé votre enfance en France. Comment y est organisée la vie paroissiale ? Y a-t-il des éléments qu’il serait bon de transplanter sur le sol russe ?
Je peux parler des paroisses à l’étranger, telles qu’elles étaient lorsque j’étais jeune, et que je vivais là-bas, c’est-à-dire il y a maintenant plus de 15 ans. Il est important de comprendre que durant ces 15 années la structure des paroisses s’est profondément modifiée : beaucoup de gens sont arrivés d’Europe Orientale, de Russie, d’Ukraine, de Moldavie, et ils ont fortement transformé la structure des paroisses. En conséquence, il a aussi fallu changer la façon d’aborder ces personnes. C’est ce qu’a m’a raconté tout récemment le père Alexandre Lebedev des États-Unis.
Dans mon enfance, tout était fondé sur le fait que tout le monde se connaissait. Ces mêmes thés après l’office, sont une forme de relation très répandue à l’étranger. Dans la grande majorité des églises à l’étranger, les gens se réunissent après la Liturgie pour parler, parce que c’est l’occasion pour eux de rencontrer des coreligionnaires ou même simplement des membres de leur famille. Chez nous, pour l’instant, les gens ne se connaissent pas, moi-même je ne connais pas encore le nom de beaucoup de mes paroissiens. Mais petit à petit nous y arriverons.
Oui, bien sûr, au début les initiatives venaient de moi ou des collègues que j’ai amenés avec moi de la Direction des Affaires Internes du Patriarcat de Moscou et qui, outre le fait qu’ils sont mes collègues, sont aussi mes amis. Mais désormais c’est différent. Pour reprendre l’exemple de la fête de la famille organisée le 7 juillet : c’est une de nos paroissiennes, une des plus actives parmi le groupe de jeunes, qui en a eu l’idée, et c’est ce groupe qui a entièrement pris en charge toute la réalisation. Nous n’avons fait que donner un peu d’argent pour la nourriture et les raquettes de badminton. Ma seule contribution a été de proposer que cette kermesse coïncide avec le Jour de la famille et de la fidélité.
Voici une autre initiative prise par nos paroissiens : la consultation paroissiale. Une de nos jeunes femmes, Irène, a trouvé, au département de l’éducation religieuse et de la catéchisation, une brochure qui parlait de la consultation paroissiale. Cela lui a plu, elle est venue me voir et m’a dit : organisons cela chez nous. Et nous avons fait un essai. La première tentative a eu lieu à Pâques : nous avons installé à l’entrée de l’église une table avec un écriteau, les organisateurs ont épinglé un badge, et ont répondu aux questions des gens. Maintenant, elles « recrutent » petit à petit d’autres paroissiens. Tout cela est totalement bénévole, notre seule participation est d’imprimer des brochures. Si l’église avait dû faire cela par elle-même, nos finances n’auraient jamais résisté ne serait-ce qu’aux besoins en salaires. Et la santé du prêtre n’y aurait pas résisté non plus (sourire).
Il ne faut pas croire que nous soyons une paroisse tellement progressiste – d’autres églises font aussi beaucoup de choses. Peut-être nous distinguons-nous des autres, parce que nous en informons les gens : nous essayons de renouveler notre site, etc. Je trouve que c’est important de montrer ce qu’est la vie d’une paroisse. Dans le même ordre d’idée, mais cette fois-ci via la Direction des affaires internes, nous avons créé le site Prichod.ru qui est consacré à la vie des paroisses. Nous voulons montrer que la vie de l’Église – ce ne sont pas seulement les offices solennels (dont on trouve généralement mention sur les sites des paroisses), mais une vie quotidienne active, et que cette vie est très intéressante.
- Les gens ont souvent envie de faire des propositions, d’apporter leur aide, mais on a l’impression qu’ils attendent quelque chose…
Parfois les gens n’osent pas, tout simplement. Il est donc important que le recteur dise : prenez des initiatives, faites. Dans notre paroisse il n’y a pas de raison de ne pas oser. Je voudrais citer un autre prêtre, dont j’ai entendu parler par une de mes paroissiennes. Quand il a été nommé dans sa paroisse actuelle (assez récemment), il a dit : mes amis, la paroisse – c’est votre maison, parlez-moi de vos initiatives, je ne peux que les saluer. Agissez !
- Vous est-il arrivé de ne pas bénir telle ou telle initiative ?
Je peux dire : non, c’est une idée absurde, ou bien : cela ne marchera pas, ou bien : il est trop tôt. Je me souviens qu’une de nos paroissiennes avait proposé, pour la fête du Prophète Élie, d’organiser un spectacle pyrotechnique, une sorte de fire show (3) . J’ai refusé, d’autant plus que le bâtiment de la résidence métropolitaine, où nous organisons notre fête paroissiale, est en bois, et qu’il a déjà brûlé deux fois. Nous pouvons être limités soit par la législation, soit parce que la proposition entraînerait de trop grandes dépenses, soit parce que vraiment l’idée est par trop saugrenue : alors je peux dire « non ». Mais en en principe, plus il y a d’initiatives, mieux c’est.
- Quelle place occupe pour vous l’activité missionnaire auprès de personnes étrangères à l’Église, par exemple auprès de celles qui viennent à l’église une fois par an à Pâques pour faire bénir les koulitchs ? Est-ce la peine, par exemple, de leur distribuer des tracts, ou bien vaut-il mieux ne pas s’imposer ?
Nous le faisons. Ils sont venus dans la maison de Dieu, ils doivent donc en comprendre la raison. C’est pourquoi nous distribuons systématiquement des tracts à Pâques, à la Théophanie. A mon sens, ce n’est pas une activité missionnaire agressive. Ou bien, par exemple, le Jour de la famille et de la fidélité, nous avons imprimé des tracts contenant une brève explication du mariage chrétien, quelques conseils de saint Païssy de la Sainte Montagne et l’ « hymne à l’amour » de l’apôtre Paul (4) . Les jeunes filles en charge de la catéchisation ont distribué ces tracts à l’entrée du métro. Pourquoi pas ?
- Vous avez passé votre enfance en France. Comment y est organisée la vie paroissiale ? Y a-t-il des éléments qu’il serait bon de transplanter sur le sol russe ?
Je peux parler des paroisses à l’étranger, telles qu’elles étaient lorsque j’étais jeune, et que je vivais là-bas, c’est-à-dire il y a maintenant plus de 15 ans. Il est important de comprendre que durant ces 15 années la structure des paroisses s’est profondément modifiée : beaucoup de gens sont arrivés d’Europe Orientale, de Russie, d’Ukraine, de Moldavie, et ils ont fortement transformé la structure des paroisses. En conséquence, il a aussi fallu changer la façon d’aborder ces personnes. C’est ce qu’a m’a raconté tout récemment le père Alexandre Lebedev des États-Unis.
Dans mon enfance, tout était fondé sur le fait que tout le monde se connaissait. Ces mêmes thés après l’office, sont une forme de relation très répandue à l’étranger. Dans la grande majorité des églises à l’étranger, les gens se réunissent après la Liturgie pour parler, parce que c’est l’occasion pour eux de rencontrer des coreligionnaires ou même simplement des membres de leur famille. Chez nous, pour l’instant, les gens ne se connaissent pas, moi-même je ne connais pas encore le nom de beaucoup de mes paroissiens. Mais petit à petit nous y arriverons.
Notes
1 ) Quartier à l’Est de Moscou (NdT).
2) L’archevêque Marc (Golovkov) de Yegorievsk (NdR).
3) En anglais dans le texte (NdT).
4) Épitre de saint Paul aux Corinthiens, chapitre 13, versets 1 à 8 (NdT)
(Interview publiée sur le site de « Neskoutchny Sad » le 31/07/2013.
Original en russe
..........................................
Un nouveau livre de l’higoumène Sabba (Toutounov) : « Les réformes diocésaines »
Une interview de l'archimandrite Sabba (Toutounov) à l'hebdomadaire "Expert"
1 ) Quartier à l’Est de Moscou (NdT).
2) L’archevêque Marc (Golovkov) de Yegorievsk (NdR).
3) En anglais dans le texte (NdT).
4) Épitre de saint Paul aux Corinthiens, chapitre 13, versets 1 à 8 (NdT)
(Interview publiée sur le site de « Neskoutchny Sad » le 31/07/2013.
Original en russe
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Un nouveau livre de l’higoumène Sabba (Toutounov) : « Les réformes diocésaines »
Une interview de l'archimandrite Sabba (Toutounov) à l'hebdomadaire "Expert"
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