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Le hiéromoine Joseph (Pavlinciuc), diocèse de Chersonèse, a soutenu le 4 décembre 2014 sa thèse de doctorat. La thèse « La vie monastique pendant la période soviétique : l’exemple de Noul-Neamț » a obtenu la mention « excellent » La soutenance a eu lieu dans les locaux de l’INALCO.
Présentation pour la soutenance de la thèse le 4 décembre 2014:
Mesdames, messieurs les membres du jury. Je vous remercie d’avoir bien voulu lire ce travail et d’avoir accepté de participer à cette soutenance. Je remercie également mon directeur de thèse, M. Pierre Gonneau, qui m’inculqué le désir d’étudier et d’analyser les manuscrits, les document, les ouvrages concernant l’histoire de la Russie, de la Moldavie et de la France et pour avoir dirigé cette recherche. Je remercie Mme Simone Maline, ma professeure de la langue française. Je remercie ma famille, tous les invités et vous tous qui êtes venus aujourd’hui pour cet événement.
Ma thèse de doctorat s’intitule : "La vie monastique pendant la période soviétique : l’exemple de Noul-Neamț"
Présentation pour la soutenance de la thèse le 4 décembre 2014:
Mesdames, messieurs les membres du jury. Je vous remercie d’avoir bien voulu lire ce travail et d’avoir accepté de participer à cette soutenance. Je remercie également mon directeur de thèse, M. Pierre Gonneau, qui m’inculqué le désir d’étudier et d’analyser les manuscrits, les document, les ouvrages concernant l’histoire de la Russie, de la Moldavie et de la France et pour avoir dirigé cette recherche. Je remercie Mme Simone Maline, ma professeure de la langue française. Je remercie ma famille, tous les invités et vous tous qui êtes venus aujourd’hui pour cet événement.
Ma thèse de doctorat s’intitule : "La vie monastique pendant la période soviétique : l’exemple de Noul-Neamț"
Ma recherche porte donc sur l’étendue et les limites de la pratique religieuse et en particulier de la vie régulière dans le cadre d’une région historiquement orthodoxe, située aux confins de trois empires modernes : l’Empire russe, l’Empire ottoman et l’Empire autrichien. Après la Première Guerre mondiale, cette région a eu des statuts divers et était incorporée à des formations politiques antagonistes. Elle a porté tour à tour les noms de République autonome socialiste soviétique (RASS) Moldave (1924-1940), puis de République socialiste soviétique (RSS) Moldave (1940-1941). Entre 1941 et 1944 elle a fait partie de la Roumanie, avant de redevenir RSSM de 1944 à 1991 -; elle était alors l’une des quinze républiques formant l’URSS. Depuis, 1991, sous le nom de République de la Moldavie, elle est indépendante.
Ma recherche a été menée à partir de l’ensemble des fonds d’archives consultables à ce jour. Son but était d’étudier les conditions de l’exercice de la liberté de culte, en principe garantie par toutes les constitutions de l’URSS et les restrictions pratiques qu’elle a connues, depuis les entraves aux célébrations et processions, où à l’entretien des bâtiments, jusqu’à la liquidation des communautés religieuses et l’interdiction non officielle faite aux jeunes gens d’entrer en religion. Je me suis intéressé aussi au contexte économique dans lequel s’est déroulée la vie monastique pendant la période soviétique, allant de la forte taxation des exploitations appartenant aux communautés religieuses, jusqu’à la confiscation des terres, des bâtiments, des biens monastiques, au regroupement et à la fermeture, prétendument spontanée des abbayes. Je me suis aussi intéressé aux réactions que ces initiatives ont suscitées au sein de l’Église, à la répression qui s’est abattue sur le clergé et les fidèles et à la façon dont les uns et les autres ont pu traverser cette période.
Le point central de ce travail est le monastère de Noul-Neamț. Cette année, est une année jubilaire pour lui. Il a été fondé, il y a 150 ans et est devenu le symbole de la vie spirituelle et culturelle moldave. Il représente un pilier de l’orthodoxie et un noyau de l’héritage hésychaste, renouvelé, adopté et transmis aux générations suivantes par Païssij de Neamț (1722-1794) au XVIIIème siècle.
Noul-Neamț se trouve non loin du Dniestr, au village de Chițcani. Situé à 70 km de Chișinău, à 10 km de Bender et à 5 de Tiraspol, il a attiré et attire encore pèlerins, dignitaires ecclésiastiques, hommes politiques et visiteurs étrangers. Du point de vue géopolitique, il se trouve à la frontière entre le monde slave et roumain, et la communauté a acquis, dès ses débuts, l'habitude des complications diplomatiques et des tracasseries des administrations, tant russes que roumaines. Il faut rappeler que Noul-Neamț fut et est encore une communauté multilingue, multinationale et multiculturelle. Grâce à cette situation particulière, le monastère a joué un rôle important non seulement au sein de l’Église locale (diocèse de Chisinau) et de la population avoisinante, mais aussi, dans la sphère des relations internationales. Au XIXe et au XXe siècle, les frères de Noul-Neamț ont participé activement à l’action pastorale des centres ecclésiastiques de Bucarest et de Chisinau, mais aussi d’Ivanovo et d’Odessa ; ils ont desservi des paroisses moldaves, mais aussi ukrainiennes, en remplacement de prêtres malades, ou de façon plus permanente.
Les sources principales de ce travail sont les Archives publiques et ecclésiastiques et les fonds personnels qui ont été préservés.
Aux Archives Nationales de la République de Moldavie (Arhiva Nationala Republici Moldova - ANRM), j’ai étudié des documents conservés dans les fonds 3046 et 2119, qui contiennent des informations très précieuses sur la vie monastique de cette époque. Le fonds 3046 inclut tous les documents passés par les mains des plénipotentiaires du Conseil de l’Église Orthodoxe Russe (EOR) auprès du Conseil des Ministres de la RSSM. On y trouve des notes de comptes-rendus faits au Conseil, des emplois du temps d’État, des devis et des comptes d’évaluation de devis, des documents issus de la direction centrale et locale, des demandes et des pétitions en faveur de l’ouverture d’églises ou de monastères, des plaintes etc. Dans le fonds du monastère de Noul-Neamț, pour la période 1847-1962 (F. 2119 Inventaires 1-6), ont été étudiés: les listes de la confrérie de Noul-Neamț, complétées par les données d’enquêtes ponctuelles, les protocoles des réunions du conseil monastique et des assemblés générales, les documents financiers et économiques, la correspondance, les décrets épiscopaux et les rapports des supérieurs de l’abbaye, ainsi que les pétitions et les plaintes. J’ai aussi mis à contribution certains manuscrits de la bibliothèque de Noul-Neamț. La chercheuse moldave Valentina Pelin, avait déjà noté, il y a 25 ans – je cite – : « Les manuscrits du monastère Noul-Neamț contiennent une abondante matière pour l’étude de l’histoire de la Moldavie, des liens culturels avec la Bulgarie, l’Ukraine et la Russie; pour l’étude de l’histoire des lettres slavonnes en Moldavie et l’histoire de la langue moldave. Cette matière a une grande valeur pour la slavistique mondiale, d’autant plus qu’une partie significative des fonds manuscrits anciens, conservés dans les pays slaves eux-mêmes, a disparu lors de la Deuxième Guerre mondiale » . Le fonds de Noul-Neamț est réputé pour son apport à la connaissance des arts de la calligraphie, de l’enluminure, ou encore de la reliure en Moldavie. On y trouve aussi des témoins de la production de papier dans le pays. Je souligne que ce jugement flatteur date de 1989, alors que la Moldavie faisait encore partie de l’Union soviétique.
Aux Archives Nationales de la Fédération de Russie (Gosudarstvennyi Arxiv Rossijskoj Federacii – GARF) a été étudié le fonds du Conseil pour les affaires de l’Église Orthodoxe Russe et du Conseil pour les affaires Religieuses (F-R. 6991). Il est d’une très grande importance. Le fonds contient: les protocoles des réunions du Conseil et du Très-Saint Synode, la correspondance des patriarches, les notes des entretiens des évêques avec les employés du Conseil, les notes des comptes-rendus destinés au Comité Central du PCUS, des instructions, des analyses globales, les comptes-rendus des plénipotentiaires, les dossiers personnels du clergé etc.
Des renseignements supplémentaires sont fournis par les Archives des organisations sociopolitiques de la République de Moldavie (Arhiva organizațiilor social-politce a Republicii Moldova – AOSP RM) (F. 51). Dans les séries que j’ai dépouillées, j’ai trouvé les détails du plan de suppression des monastères dressé en 1949 et d’autres projets analogues. J’ai aussi recueilli des documents concernant le village de Chițcani (F. 14 ; F. 3174 ; F. 112), sur le territoire duquel est établi l’abbaye. Ces sources m’ont permis de préciser les relations entre les autorités locales et les moines.
Aux Archives du Patriarcat de Moscou (APM), j’ai dépouillé les dossiers personnels des membres du haut clergé du diocèse de Chișinău et de Moldavie pendant la période soviétique. Les Archives du diocèse de la Moldavie (AMM) conservent les dossiers personnels de certains prêtres et moines du diocèse qui ont joué un rôle appréciable dans la vie monastique de l’époque soviétique.
Outre ces sources de première main, j’ai pu utiliser les recueils de documents compilés par divers chercheurs moldaves et étrangers, ainsi que des mémoires d’ecclésiastiques: l’historien et politicien Valeriu Pasat , Gerd Štrikker , Dimitri Pospelovskij , Mixail Škarovsky , l’archevêque Basile (Krivochéine) et d’autres.
Ma recherche a été menée à partir de l’ensemble des fonds d’archives consultables à ce jour. Son but était d’étudier les conditions de l’exercice de la liberté de culte, en principe garantie par toutes les constitutions de l’URSS et les restrictions pratiques qu’elle a connues, depuis les entraves aux célébrations et processions, où à l’entretien des bâtiments, jusqu’à la liquidation des communautés religieuses et l’interdiction non officielle faite aux jeunes gens d’entrer en religion. Je me suis intéressé aussi au contexte économique dans lequel s’est déroulée la vie monastique pendant la période soviétique, allant de la forte taxation des exploitations appartenant aux communautés religieuses, jusqu’à la confiscation des terres, des bâtiments, des biens monastiques, au regroupement et à la fermeture, prétendument spontanée des abbayes. Je me suis aussi intéressé aux réactions que ces initiatives ont suscitées au sein de l’Église, à la répression qui s’est abattue sur le clergé et les fidèles et à la façon dont les uns et les autres ont pu traverser cette période.
Le point central de ce travail est le monastère de Noul-Neamț. Cette année, est une année jubilaire pour lui. Il a été fondé, il y a 150 ans et est devenu le symbole de la vie spirituelle et culturelle moldave. Il représente un pilier de l’orthodoxie et un noyau de l’héritage hésychaste, renouvelé, adopté et transmis aux générations suivantes par Païssij de Neamț (1722-1794) au XVIIIème siècle.
Noul-Neamț se trouve non loin du Dniestr, au village de Chițcani. Situé à 70 km de Chișinău, à 10 km de Bender et à 5 de Tiraspol, il a attiré et attire encore pèlerins, dignitaires ecclésiastiques, hommes politiques et visiteurs étrangers. Du point de vue géopolitique, il se trouve à la frontière entre le monde slave et roumain, et la communauté a acquis, dès ses débuts, l'habitude des complications diplomatiques et des tracasseries des administrations, tant russes que roumaines. Il faut rappeler que Noul-Neamț fut et est encore une communauté multilingue, multinationale et multiculturelle. Grâce à cette situation particulière, le monastère a joué un rôle important non seulement au sein de l’Église locale (diocèse de Chisinau) et de la population avoisinante, mais aussi, dans la sphère des relations internationales. Au XIXe et au XXe siècle, les frères de Noul-Neamț ont participé activement à l’action pastorale des centres ecclésiastiques de Bucarest et de Chisinau, mais aussi d’Ivanovo et d’Odessa ; ils ont desservi des paroisses moldaves, mais aussi ukrainiennes, en remplacement de prêtres malades, ou de façon plus permanente.
Les sources principales de ce travail sont les Archives publiques et ecclésiastiques et les fonds personnels qui ont été préservés.
Aux Archives Nationales de la République de Moldavie (Arhiva Nationala Republici Moldova - ANRM), j’ai étudié des documents conservés dans les fonds 3046 et 2119, qui contiennent des informations très précieuses sur la vie monastique de cette époque. Le fonds 3046 inclut tous les documents passés par les mains des plénipotentiaires du Conseil de l’Église Orthodoxe Russe (EOR) auprès du Conseil des Ministres de la RSSM. On y trouve des notes de comptes-rendus faits au Conseil, des emplois du temps d’État, des devis et des comptes d’évaluation de devis, des documents issus de la direction centrale et locale, des demandes et des pétitions en faveur de l’ouverture d’églises ou de monastères, des plaintes etc. Dans le fonds du monastère de Noul-Neamț, pour la période 1847-1962 (F. 2119 Inventaires 1-6), ont été étudiés: les listes de la confrérie de Noul-Neamț, complétées par les données d’enquêtes ponctuelles, les protocoles des réunions du conseil monastique et des assemblés générales, les documents financiers et économiques, la correspondance, les décrets épiscopaux et les rapports des supérieurs de l’abbaye, ainsi que les pétitions et les plaintes. J’ai aussi mis à contribution certains manuscrits de la bibliothèque de Noul-Neamț. La chercheuse moldave Valentina Pelin, avait déjà noté, il y a 25 ans – je cite – : « Les manuscrits du monastère Noul-Neamț contiennent une abondante matière pour l’étude de l’histoire de la Moldavie, des liens culturels avec la Bulgarie, l’Ukraine et la Russie; pour l’étude de l’histoire des lettres slavonnes en Moldavie et l’histoire de la langue moldave. Cette matière a une grande valeur pour la slavistique mondiale, d’autant plus qu’une partie significative des fonds manuscrits anciens, conservés dans les pays slaves eux-mêmes, a disparu lors de la Deuxième Guerre mondiale » . Le fonds de Noul-Neamț est réputé pour son apport à la connaissance des arts de la calligraphie, de l’enluminure, ou encore de la reliure en Moldavie. On y trouve aussi des témoins de la production de papier dans le pays. Je souligne que ce jugement flatteur date de 1989, alors que la Moldavie faisait encore partie de l’Union soviétique.
Aux Archives Nationales de la Fédération de Russie (Gosudarstvennyi Arxiv Rossijskoj Federacii – GARF) a été étudié le fonds du Conseil pour les affaires de l’Église Orthodoxe Russe et du Conseil pour les affaires Religieuses (F-R. 6991). Il est d’une très grande importance. Le fonds contient: les protocoles des réunions du Conseil et du Très-Saint Synode, la correspondance des patriarches, les notes des entretiens des évêques avec les employés du Conseil, les notes des comptes-rendus destinés au Comité Central du PCUS, des instructions, des analyses globales, les comptes-rendus des plénipotentiaires, les dossiers personnels du clergé etc.
Des renseignements supplémentaires sont fournis par les Archives des organisations sociopolitiques de la République de Moldavie (Arhiva organizațiilor social-politce a Republicii Moldova – AOSP RM) (F. 51). Dans les séries que j’ai dépouillées, j’ai trouvé les détails du plan de suppression des monastères dressé en 1949 et d’autres projets analogues. J’ai aussi recueilli des documents concernant le village de Chițcani (F. 14 ; F. 3174 ; F. 112), sur le territoire duquel est établi l’abbaye. Ces sources m’ont permis de préciser les relations entre les autorités locales et les moines.
Aux Archives du Patriarcat de Moscou (APM), j’ai dépouillé les dossiers personnels des membres du haut clergé du diocèse de Chișinău et de Moldavie pendant la période soviétique. Les Archives du diocèse de la Moldavie (AMM) conservent les dossiers personnels de certains prêtres et moines du diocèse qui ont joué un rôle appréciable dans la vie monastique de l’époque soviétique.
Outre ces sources de première main, j’ai pu utiliser les recueils de documents compilés par divers chercheurs moldaves et étrangers, ainsi que des mémoires d’ecclésiastiques: l’historien et politicien Valeriu Pasat , Gerd Štrikker , Dimitri Pospelovskij , Mixail Škarovsky , l’archevêque Basile (Krivochéine) et d’autres.
Lire aussi MOLDAVIE – VI : LES RELATIONS ENTRE L’EGLISE ET L’ETAT A L’EPOQUE DE STALINE
Les documents reproduits dans la presse ecclésiastique russe, roumaine ou moldave des années 1960 à nos jours ont joué un rôle important pour l’élaboration de ce travail. On peut citer le Žurnal Moskovskoj Patriarxii (fr. Journal du Patriarcat de Moscou ), Luminătоrul (fr. L’Illuminateur), Misionаrul (fr. Le missionnaire), Biserica besarabeană (fr. L’Église bessarabienne), Zvonnica Moldovy (fr. Le clocher de la Moldavie), Ecclésia (fr. l’Église).
Le ton de ses publications change considérablement après 1989, et elles sont marquées par leur propos religieux, mais elles sont souvent les seules à consigner certains événements et à évoquer le destin de certains prêtres, moines et fidèles.
Des publications françaises ont été aussi consultées au cours de la rédaction de ce travail, comme la revue Vestnik, en russe, ou Messager orthodoxe, en français, organe de l’Action Chrétienne des Étudiants Russes - Mouvement de la Jeunesse orthodoxe (ACER-MJO), la revue Istina du centre d’études « Istina », la Revue des études slaves de l’Institut d’études slaves à Paris.
J’ai divisé ma thèse en huit chapitres.
La périodisation que j’ai adoptée correspond à celle que d'autres chercheurs (Mixail Škarovskij , Elena Șișcanu , Ljudmila Tixonov , ou l’archiprêtre Vladislav Cypin) , avaient déjà mis en évidence. Sa pertinence s’est vérifiée dans le cas de mon étude :
1940-1941 – la première année de l’administration soviétique
1944-1948 – la période d’adaptation à la nouvelle réalité soviétique
1948-1953 – le refroidissement des relations entre l’État et l’Église
1954-1958 – la période du « Dégel »
1958-1964 – la persécution khrouchtchévienne
Lire aussi MOLDAVIE - I : L’EGLISE ET L’ETAT A L’EPOQUE DE STALINE ET KHROUCHTCHEV
Dans le premier chapitre : « Règles des monastères moldaves », je donne une idée générale de l’histoire du monachisme moldave, en insistant plus particulièrement sur la rédaction, la diffusion et l’application des règles. Si les origines remontent au Moyen-âge tardif, la plus influente est celle de saint Païssij Veličkovskij (1722-1794). Abbé, auteur de la Philocalie en version slave, ce père spirituel a profondément renouvelé la spiritualité monastique dans les pays roumains et en Ukraine. Instaurée au monastère de Neamț (au nord-est de la Roumanie actuelle), sa règle sera ensuite transposée et adoptée à Noul-Neamț. On la trouvera traduite en français dans les annexes de mon travail.
Dans le deuxième chapitre « La vie monastique en Moldavie soviétique 1944-1958 » sont présentés le début de l’époque soviétique, l’adaptation des moines à la nouvelle réalité soviétique, et la période du « Dégel ». Deux événements importants ont eu lieu au cours de ces quinze années: le synode monastique de 1955 et la visite en Moldavie du patriarche Alexis Ier (Simanskij), en 1956. Toutefois, ce chapitre ne se limite pas au cadre juridique ou à la vie spirituelle, mais aborde aussi largement les questions économiques. On constate une amélioration, progressive, mais nette, de la situation matérielle des abbayes moldaves qui leur permet d’engager des travaux de réparation des églises et des bâtiments monastiques, fortement endommagés, lors la Deuxième Guerre mondiale. En même temps, le nombre de fidèles, de pèlerins et de novices augmente considérablement, ainsi que les revenus des aumônes. Cette situation ne pouvait satisfaire les autorités soviétiques dont la politique de relative tolérance était purement tactique. Il s’agissait de remettre l’agriculture moldave en marche et d’éviter de heurter de front un sentiment religieux encore fort dans un pays qui venait de rejoindre l’URSS. On peut considérer cette période comme une « accalmie avant l’orage ».
Le troisième chapitre est consacré à la persécution khrouchtchévienne des années 1958-1964. J’ai essayé d’y analyser les étapes du développement de la campagne antireligieuse ainsi que les formes de la résistance à la persécution. J’ai donné les détails concernant la fermeture de plusieurs monastères, en particularité Răciula, Hîrbovăți, Saharna, etc. Sur ce point particulier, j’ai recueilli le témoignage oral d’un des acteurs des évènements de Răciula, qui était parmi ceux qui se sont barricadés pendant 10 jours dans l’église du monastère pour protester contre sa fermeture (23 juin – 2 juillet 1959). Un petit sous-chapitre est consacré à la réutilisation des édifices monastiques par l’administration soviétique.
Les quatre chapitres suivants sont consacrés spécifiquement à Noul-Neamț. Le chapitre 4 évoque l’histoire de l’abbaye, de sa fondation jusqu’à 1918. J’y analyse les raisons de la fondation de ce nouveau monastère, entre 1856 et 1864, dans le contexte des relations entre l’Empire russe et l’Empire ottoman, puis entre la Russie et la Roumanie naissante. Une attention plus particulière est accordée à l’activité des premiers trois abbés (Théophane (Cristea) (1864-1884), Andronic (Popovici) (1884-1893) et Germain (Eremcioi) (1893-1921)) qui ont jeté les bases du fonctionnement de la communauté et subi les désagréments causés par la situation quelque peu exceptionnelle de cette abbaye, à cheval sur deux mondes. Noul-Neamț dépend du Saint-Synode, organe dirigeant de l’Église orthodoxe russe, mais garde aussi des liens institutionnels avec sa « maison-mère », Neamț, qui est située en Roumanie. La participation des frères de Noul-Neamț à la Première guerre mondiale est aussi évoquée : près de 70 d’entre eux furent mobilisés par l’Armée impériale russe et affectés aux soins des malades dans les hôpitaux militaires.
Le chapitre 5 évoque la vie du monastère l’entre-deux-guerres. Pendant cette période, le territoire de l’ancienne province russe de Bessarabie est rattaché à la Roumanie. Du point de vue ecclésiastique, il est constitué en métropole au sein de l’Église roumaine, et le premier titulaire de cette chaire, Gurios (Grossu), se trouve être un ancien frère de Noul-Neamț. Les relations avec la communauté sont tendues, car si le métropolite accorde une attention particulière aux besoins du monastère, il intervient aussi dans l’élection du supérieur, en essayant d’imposer son candidat en 1930. Une autre crise se produit en 1938-1939 quand une partie de la communauté propose de rebaptiser l’abbaye du nom du patriarche Miron Cristea qui était alors régent et premier-ministre. On chercha à trouver un lien entre lui et le premier abbé du monastère, le père Théophane (Cristea). Certains dignitaires ecclésiastiques supposèrent qu’ils étaient de la même famille. Pendant ce temps, le monastère possède un temporel important et diversifié (terrains agricoles, vergers, vignobles, une technique agricole modernisée) et la confrérie oscille entre 109 et 140 moines.
Le chapitre 6 traite de la première période soviétique (1940-1941) et de la Deuxième Guerre mondiale (1941-1944). La situation politique, économique et financière de l’abbaye connaît de profonds changements. Après la vague d’arrestation due à l’arrivée du pouvoir soviétique, une attention particulière est accordée aux frères qui ont participé à la Mission Orthodoxe de Transnistrie, pendant les années 1941-1944. A partir de cette période-là et jusqu’au nos jours, les hiéromoines du monastère ont commencé à exercer leur ministère d’une façon nouvelle, en desservant des paroisses, hors les murs de l’abbaye. Cette pratique devint courante pendant la deuxième période soviétique, quand presque tous les prêtres du monastère (entre 12 et 14 selon les années) furent envoyés par l’évêque dans les paroisses du diocèse.
Le chapitre 7 est consacré à la dernière phase de l’histoire de Noul-Neamț avant sa fermeture, soit durant les années 1944-1962. Je décris en premier lieu la situation complexe de la région au moment où les troupes soviétiques s’y installent. La question de la restitution des biens emportés en Roumanie et du retour éventuel des frères qui s’y sont réfugiés est particulièrement cruciale en 1945-1946. S’instaure ensuite un certain équilibre entre collectivisation, mise en place du mode de vie socialiste, et préservation d’une vie religieuse au centre de laquelle une place de choix est dévolue à Noul-Neamț. L’abbaye reste un lieu de pèlerinage fréquente, attirant jusqu’à trois mille fidèles à l’occasion de sa fête patronale. Son activité économique est encore profitable et des accommodements sont parfois trouvés avec le Kolkhoze local. Elle abrite aussi un certain nombre de prélats à la retraite. Les choses changent sous l’impulsion venue d’en-haut. Les autorités soviétiques contraignent les frères à accepter toute une série de restrictions inédites à leur activité économique, renvoient les hiéromoines au sein de la communauté, obtiennent le soutien d’un épiscopat qui se refuse à la confrontation. Après une rétraction progressive, l’abbaye est fermée en 1962.
Le dernier chapitre de la thèse donne une image de « la vie monastique après 1962 ». Dans ce contexte, l’attention principale est accordée à la vie clandestine des moines et des moniales, ainsi qu’au monastère de Japca (unique monastère moldave actif pendant les années 1962-1989), à son histoire et aux spécificités de la période soviétique tardive.
En définitive, ce sont 24 monastères et plus de 700 églises qui furent fermés par le pouvoir soviétique en Moldavie. Ces lieux de culte et d’habitation furent transformés en dépôts, en écuries, en salles de sport, en hôpitaux ou en musée (le clocher de Noul-Neamt fut transformé en musée de la gloire de l’Armée Soviétique) etc., et le nombre de moines fut réduit à quelques dizaines de personnes.
Ce travail, fondé pour l’essentiel sur le dépouillement de sources inédites, est une contribution à l’histoire de la vie religieuse en Moldavie au XXème siècle. Il se veut aussi une pierre supplémentaire apportée à la connaissance de la politique religieuse de l’Union soviétique. Les moines y occupent la place d’honneur et la prosopographie du clergé orthodoxe est un de mes champs d’étude, mais j’ai aussi cherché, dans la mesure du possible, à approcher les carrières des responsables publics, qu’il s’agisse des agents d’exécution locaux ou des plénipotentiaires chargés des affaires de l’Église orthodoxe en Moldavie. Ce personnel spécialisé de l’administration soviétique a ses particularités, qui n’ont pas encore été étudiées avec autant d’attention que d’autres, comme les enseignants et les chercheurs, les militaires, ou les membres des organes de la sécurité intérieure. Enfin, j’ai eu à cœur de montrer, à chaque fois qu’elle apparaît dans les documents, la population. Qu’elle fasse partie des « fidèles » qui défendent leur église paroissiale, leur abbaye, par conviction religieuse ou des simples habitants, tantôt mobilisés dans la lutte pour l’athéisme, tantôt tenus à l’écart lors des opérations rondement menées, d’évacuation et de fermeture, elle est le tissu humain dans lequel le monastère est implanté. Elle est l’enjeu du combat qui se livre pour imposer « l’homme nouveau », du socialisme ou pour préserver un héritage séculaire. Ce sont ses enfants qui doivent choisir entre deux sortes de vocation : devenir novice ou komsomol…
J’espère que ma recherche pourra être utile à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Moldavie, à l’histoire de la période soviétique et à l’histoire des mentalités dans l’Europe de l’Est et des Balkans.
Je vous remercie de votre attention.
Les documents reproduits dans la presse ecclésiastique russe, roumaine ou moldave des années 1960 à nos jours ont joué un rôle important pour l’élaboration de ce travail. On peut citer le Žurnal Moskovskoj Patriarxii (fr. Journal du Patriarcat de Moscou ), Luminătоrul (fr. L’Illuminateur), Misionаrul (fr. Le missionnaire), Biserica besarabeană (fr. L’Église bessarabienne), Zvonnica Moldovy (fr. Le clocher de la Moldavie), Ecclésia (fr. l’Église).
Le ton de ses publications change considérablement après 1989, et elles sont marquées par leur propos religieux, mais elles sont souvent les seules à consigner certains événements et à évoquer le destin de certains prêtres, moines et fidèles.
Des publications françaises ont été aussi consultées au cours de la rédaction de ce travail, comme la revue Vestnik, en russe, ou Messager orthodoxe, en français, organe de l’Action Chrétienne des Étudiants Russes - Mouvement de la Jeunesse orthodoxe (ACER-MJO), la revue Istina du centre d’études « Istina », la Revue des études slaves de l’Institut d’études slaves à Paris.
J’ai divisé ma thèse en huit chapitres.
La périodisation que j’ai adoptée correspond à celle que d'autres chercheurs (Mixail Škarovskij , Elena Șișcanu , Ljudmila Tixonov , ou l’archiprêtre Vladislav Cypin) , avaient déjà mis en évidence. Sa pertinence s’est vérifiée dans le cas de mon étude :
1940-1941 – la première année de l’administration soviétique
1944-1948 – la période d’adaptation à la nouvelle réalité soviétique
1948-1953 – le refroidissement des relations entre l’État et l’Église
1954-1958 – la période du « Dégel »
1958-1964 – la persécution khrouchtchévienne
Lire aussi MOLDAVIE - I : L’EGLISE ET L’ETAT A L’EPOQUE DE STALINE ET KHROUCHTCHEV
Dans le premier chapitre : « Règles des monastères moldaves », je donne une idée générale de l’histoire du monachisme moldave, en insistant plus particulièrement sur la rédaction, la diffusion et l’application des règles. Si les origines remontent au Moyen-âge tardif, la plus influente est celle de saint Païssij Veličkovskij (1722-1794). Abbé, auteur de la Philocalie en version slave, ce père spirituel a profondément renouvelé la spiritualité monastique dans les pays roumains et en Ukraine. Instaurée au monastère de Neamț (au nord-est de la Roumanie actuelle), sa règle sera ensuite transposée et adoptée à Noul-Neamț. On la trouvera traduite en français dans les annexes de mon travail.
Dans le deuxième chapitre « La vie monastique en Moldavie soviétique 1944-1958 » sont présentés le début de l’époque soviétique, l’adaptation des moines à la nouvelle réalité soviétique, et la période du « Dégel ». Deux événements importants ont eu lieu au cours de ces quinze années: le synode monastique de 1955 et la visite en Moldavie du patriarche Alexis Ier (Simanskij), en 1956. Toutefois, ce chapitre ne se limite pas au cadre juridique ou à la vie spirituelle, mais aborde aussi largement les questions économiques. On constate une amélioration, progressive, mais nette, de la situation matérielle des abbayes moldaves qui leur permet d’engager des travaux de réparation des églises et des bâtiments monastiques, fortement endommagés, lors la Deuxième Guerre mondiale. En même temps, le nombre de fidèles, de pèlerins et de novices augmente considérablement, ainsi que les revenus des aumônes. Cette situation ne pouvait satisfaire les autorités soviétiques dont la politique de relative tolérance était purement tactique. Il s’agissait de remettre l’agriculture moldave en marche et d’éviter de heurter de front un sentiment religieux encore fort dans un pays qui venait de rejoindre l’URSS. On peut considérer cette période comme une « accalmie avant l’orage ».
Le troisième chapitre est consacré à la persécution khrouchtchévienne des années 1958-1964. J’ai essayé d’y analyser les étapes du développement de la campagne antireligieuse ainsi que les formes de la résistance à la persécution. J’ai donné les détails concernant la fermeture de plusieurs monastères, en particularité Răciula, Hîrbovăți, Saharna, etc. Sur ce point particulier, j’ai recueilli le témoignage oral d’un des acteurs des évènements de Răciula, qui était parmi ceux qui se sont barricadés pendant 10 jours dans l’église du monastère pour protester contre sa fermeture (23 juin – 2 juillet 1959). Un petit sous-chapitre est consacré à la réutilisation des édifices monastiques par l’administration soviétique.
Les quatre chapitres suivants sont consacrés spécifiquement à Noul-Neamț. Le chapitre 4 évoque l’histoire de l’abbaye, de sa fondation jusqu’à 1918. J’y analyse les raisons de la fondation de ce nouveau monastère, entre 1856 et 1864, dans le contexte des relations entre l’Empire russe et l’Empire ottoman, puis entre la Russie et la Roumanie naissante. Une attention plus particulière est accordée à l’activité des premiers trois abbés (Théophane (Cristea) (1864-1884), Andronic (Popovici) (1884-1893) et Germain (Eremcioi) (1893-1921)) qui ont jeté les bases du fonctionnement de la communauté et subi les désagréments causés par la situation quelque peu exceptionnelle de cette abbaye, à cheval sur deux mondes. Noul-Neamț dépend du Saint-Synode, organe dirigeant de l’Église orthodoxe russe, mais garde aussi des liens institutionnels avec sa « maison-mère », Neamț, qui est située en Roumanie. La participation des frères de Noul-Neamț à la Première guerre mondiale est aussi évoquée : près de 70 d’entre eux furent mobilisés par l’Armée impériale russe et affectés aux soins des malades dans les hôpitaux militaires.
Le chapitre 5 évoque la vie du monastère l’entre-deux-guerres. Pendant cette période, le territoire de l’ancienne province russe de Bessarabie est rattaché à la Roumanie. Du point de vue ecclésiastique, il est constitué en métropole au sein de l’Église roumaine, et le premier titulaire de cette chaire, Gurios (Grossu), se trouve être un ancien frère de Noul-Neamț. Les relations avec la communauté sont tendues, car si le métropolite accorde une attention particulière aux besoins du monastère, il intervient aussi dans l’élection du supérieur, en essayant d’imposer son candidat en 1930. Une autre crise se produit en 1938-1939 quand une partie de la communauté propose de rebaptiser l’abbaye du nom du patriarche Miron Cristea qui était alors régent et premier-ministre. On chercha à trouver un lien entre lui et le premier abbé du monastère, le père Théophane (Cristea). Certains dignitaires ecclésiastiques supposèrent qu’ils étaient de la même famille. Pendant ce temps, le monastère possède un temporel important et diversifié (terrains agricoles, vergers, vignobles, une technique agricole modernisée) et la confrérie oscille entre 109 et 140 moines.
Le chapitre 6 traite de la première période soviétique (1940-1941) et de la Deuxième Guerre mondiale (1941-1944). La situation politique, économique et financière de l’abbaye connaît de profonds changements. Après la vague d’arrestation due à l’arrivée du pouvoir soviétique, une attention particulière est accordée aux frères qui ont participé à la Mission Orthodoxe de Transnistrie, pendant les années 1941-1944. A partir de cette période-là et jusqu’au nos jours, les hiéromoines du monastère ont commencé à exercer leur ministère d’une façon nouvelle, en desservant des paroisses, hors les murs de l’abbaye. Cette pratique devint courante pendant la deuxième période soviétique, quand presque tous les prêtres du monastère (entre 12 et 14 selon les années) furent envoyés par l’évêque dans les paroisses du diocèse.
Le chapitre 7 est consacré à la dernière phase de l’histoire de Noul-Neamț avant sa fermeture, soit durant les années 1944-1962. Je décris en premier lieu la situation complexe de la région au moment où les troupes soviétiques s’y installent. La question de la restitution des biens emportés en Roumanie et du retour éventuel des frères qui s’y sont réfugiés est particulièrement cruciale en 1945-1946. S’instaure ensuite un certain équilibre entre collectivisation, mise en place du mode de vie socialiste, et préservation d’une vie religieuse au centre de laquelle une place de choix est dévolue à Noul-Neamț. L’abbaye reste un lieu de pèlerinage fréquente, attirant jusqu’à trois mille fidèles à l’occasion de sa fête patronale. Son activité économique est encore profitable et des accommodements sont parfois trouvés avec le Kolkhoze local. Elle abrite aussi un certain nombre de prélats à la retraite. Les choses changent sous l’impulsion venue d’en-haut. Les autorités soviétiques contraignent les frères à accepter toute une série de restrictions inédites à leur activité économique, renvoient les hiéromoines au sein de la communauté, obtiennent le soutien d’un épiscopat qui se refuse à la confrontation. Après une rétraction progressive, l’abbaye est fermée en 1962.
Le dernier chapitre de la thèse donne une image de « la vie monastique après 1962 ». Dans ce contexte, l’attention principale est accordée à la vie clandestine des moines et des moniales, ainsi qu’au monastère de Japca (unique monastère moldave actif pendant les années 1962-1989), à son histoire et aux spécificités de la période soviétique tardive.
En définitive, ce sont 24 monastères et plus de 700 églises qui furent fermés par le pouvoir soviétique en Moldavie. Ces lieux de culte et d’habitation furent transformés en dépôts, en écuries, en salles de sport, en hôpitaux ou en musée (le clocher de Noul-Neamt fut transformé en musée de la gloire de l’Armée Soviétique) etc., et le nombre de moines fut réduit à quelques dizaines de personnes.
Ce travail, fondé pour l’essentiel sur le dépouillement de sources inédites, est une contribution à l’histoire de la vie religieuse en Moldavie au XXème siècle. Il se veut aussi une pierre supplémentaire apportée à la connaissance de la politique religieuse de l’Union soviétique. Les moines y occupent la place d’honneur et la prosopographie du clergé orthodoxe est un de mes champs d’étude, mais j’ai aussi cherché, dans la mesure du possible, à approcher les carrières des responsables publics, qu’il s’agisse des agents d’exécution locaux ou des plénipotentiaires chargés des affaires de l’Église orthodoxe en Moldavie. Ce personnel spécialisé de l’administration soviétique a ses particularités, qui n’ont pas encore été étudiées avec autant d’attention que d’autres, comme les enseignants et les chercheurs, les militaires, ou les membres des organes de la sécurité intérieure. Enfin, j’ai eu à cœur de montrer, à chaque fois qu’elle apparaît dans les documents, la population. Qu’elle fasse partie des « fidèles » qui défendent leur église paroissiale, leur abbaye, par conviction religieuse ou des simples habitants, tantôt mobilisés dans la lutte pour l’athéisme, tantôt tenus à l’écart lors des opérations rondement menées, d’évacuation et de fermeture, elle est le tissu humain dans lequel le monastère est implanté. Elle est l’enjeu du combat qui se livre pour imposer « l’homme nouveau », du socialisme ou pour préserver un héritage séculaire. Ce sont ses enfants qui doivent choisir entre deux sortes de vocation : devenir novice ou komsomol…
J’espère que ma recherche pourra être utile à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Moldavie, à l’histoire de la période soviétique et à l’histoire des mentalités dans l’Europe de l’Est et des Balkans.
Je vous remercie de votre attention.
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 5 Décembre 2014 à 12:59
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"Il faut bien reconnaître une fois de plus que la ligne suivie par l'Église gréco-catholique ukrainienne est un élément important qui bloque le développement normal des relations entre les Eglises /orthodoxe et catholique/. Un autre facteur est «le soutien manifeste à l'une des parties au conflit, et l'association publique avec les schismatiques en Ukraine. Nous aimerions espérer que la voix de notre Eglise sera entendue et la participation des greco-catholiques dans le conflit politique en Ukraine va diminuer, créant ainsi des conditions favorables pour maintenir un véritable dialogue entre les Orthodoxes russes et Églises catholiques romaine, y compris sur le sujet d'une éventuelle rencontre entre le patriarche et le pape" Père diacre Alexandre Volkov, porte-parole du patriarcat de Moscou, 3/12/2014
Préambule
L'Eglise Gréco-catholique d'Ukraine est la plus importante des Églises orientales unies à Rome, mais ce n'est pas la seule et il me parait intéressant d'en présenter toute la variété (j'utilise le terme "Uniate" pour parler de toutes ces Églises quelle que soit leur dénomination).
Préambule
L'Eglise Gréco-catholique d'Ukraine est la plus importante des Églises orientales unies à Rome, mais ce n'est pas la seule et il me parait intéressant d'en présenter toute la variété (j'utilise le terme "Uniate" pour parler de toutes ces Églises quelle que soit leur dénomination).
Un article de Claude le Liseur en faisait le point en 2003 avec une estimation du nombre des fidèles des Eglises uniates. Le voici in extenso (j'ai reclassé les Églises par taille et ajouté des sous-titres pour plus de clarté; la répartition entre "grandes" et "petite" Églises est arbitraire…).
Citation:
Cette estimation se base sur un livre publié sous les auspices de l'archevêché romano-catholique de Bucarest, mais écrit par deux Allemands, Dietmar Winkler et Klaus Augustin: Bisericile din Rasarit. J'ai révisé à la baisse les chiffres exagérés donnés pour les uniates roumains, melkites et arméniens, et à la hausse le chiffre probablement trop bas donné pour les uniates chaldéens.
Pour chaque Eglise uniate, j'ai indiqué son siège actuel et sa date de fondation. Le siège actuel n'est pas forcément le siège d'origine, et la date de fondation peut cacher des interruptions, certaines de ces Eglises ayant été interdites à l'époque du régime communiste (en Biélorussie et en Ukraine entre 1945 et 1990, en Roumanie entre 1948 et 1989, en Tchécoslovaquie entre 1950 et 1968 et en Albanie entre 1967 et 1991). Les Eglises uniates n'ont en revanche jamais été interdites par les communistes en Bulgarie, en Hongrie et en Yougoslavie.
13 grandes Églises (entre 120 000 et 3 800 000 fidèles)
Eglise ukrainienne catholique (Lviv; 1595) 3 800 000 (dont 38'000 en Australie, 56'000 en Europe occidentale, 135'000 aux Etats-Unis, 170'000 au Canada, 265'000 en Amérique latine et environ 3 millions en Ukraine - donc à peu près 6% de la population ukrainienne, ce qui est crédible)
Eglise syro-malabare catholique (Ernakulam; 1599) 3 500 000 (dont environ 700'000 au Kérala)
Eglise grecque catholique melkite (Damas; 1724) 825 000, dont environ 200'000 au Liban, 225'000 dans le reste des pays arabes et 400'000 en Occident (ici je corrige d'après Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des chrétiens d'Orient, Fayard, Paris 1994, p. 838, le chiffre peu crédible de 1'400'000 donné par Winkler et Augustin)
Eglise chaldéenne catholique (Bagdad; 1552) 535 000 (dont 400'000 en Irak, 35'000 dans le reste du Moyen-Orient et 100'000 en diaspora) Ici je substitue l'évaluation de Valognes à celle de Winkler et Augustin (350'000) qui me semble trop basse.
Eglise ruthène catholique (Oujgorod; 1646) 520 000 dont 200'000 aux Etats-Unis et 320'000 en Ukraine
Eglise syro-malankare catholique (Trivandrum; 1930) 400 000 (dont environ 300'000 au Kérala et le reste dans les autres Etats de l'Inde)
Eglise hongroise catholique (Hadjudorog; 1912) 280 000
Eglise arménienne catholique (Beyrouth; 1742) 274 000 (dont 30'000 en France et 30'000 au Liban) Ici j'ai substitué au chiffre de 350'000 donné par Winkler et Augustin le chiffre que cette Eglise revendiquait elle-même sur son site Internet, et qui me semble déjà lui-même exagéré...
Eglise slovaque catholique (Presov; 1937) 250 000 dont 25'000 au Canada et 225'000 en Tchéquie et Slovaquie
Eglise copte catholique (Le Caire; 1895) 200 000 (presque tous en Egypte)
Eglise roumaine catholique (Blaj; 1700) 195 481 en Roumanie (recensement roumain de 2002, et non le chiffre délirant de 1'500'000 avancé par Winkler et Augustin; l'avantage des pays qui tiennent des statistiques confessionnelles, c'est qu'au moins on ne peut pas raconter n'importe quoi)
Eglise éthiopienne catholique (Addis-Abeba; 1930) 170 000 (dont environ 80'000 en Erythrée et 90'000 en Ethiopie)
Eglise syriaque catholique (Beyrouth; 1781) 120 000 (dont environ 40'000 en Irak, 60'000 dans le reste du Moyen-Orient et 20'000 en diaspora)
7 petites Églises (moins de 100 000 fidèles)
Eglise italo-albanaise (autrefois dite italo-grecque) (Lugano en Italie et Piana degli Albanesi; 1742) 62 000 fidèles dans le sud de l'Italie
Eglise slave catholique de Krijevci pour l'ex-Yougoslavie (Zagreb; 1777) 49 000 (toutes les républiques ex-yougoslaves)
Eglise bulgare catholique (Sofia; 1926) 15 000
Visite apostolique de Biélorussie (Lublin; 1940) 15 000 (dont 10'000 en Biélorussie et le reste en diaspora)
Eglise catholique orientale russe (1917) 3 500 (essentiellement aux Etats-Unis)
Administration apostolique d'Albanie du Sud (Fier; 1900) 2 500
Eglise grecque catholique (Athènes; 1911) 2 300
Les Maronites (près de 2 millions de fidèles?)
Le tableau du christianisme oriental serait incomplet sans mentionner l'Eglise maronite: ce n'est pas à proprement parler une Eglise uniate, car elle tire son origine d'une Eglise monothélite (et non pas monophysite) qui s'est ralliée en bloc et sans opposition à Rome en 1182 et dont les rites ont été fortement latinisés.
Elle revendique 700'000 fidèles au Liban, 20'000 en Syrie et 1 million en diaspora. Ce dernier chiffre me semble très exagéré, car les maronites en Occident ont tendance à se fondre assez vite dans les paroisses latines. En outre, je sais d'expérience que les maronites de deuxième génération en Europe occidentale sont très souvent acculturés et déchristianisés. Mais retenons un chiffre de 1 million et demi de fidèles maronites. En revanche, le chiffre de 3'300'000 donné par Winkler et Augustin comprend des descendants d'émigrés qui ont perdu toute identité maronite depuis des générations et ne convainc pas.
Environ 11 millions de fidèles en tout
Ainsi, les Eglises uniates regrouperaient 11 millions de fidèles, ce qui est cohérent avec toutes les estimations selon lesquelles elles tourneraient autour de 1% des effectifs de l'Eglise catholique romaine, avec de très fortes concentrations en Inde (3'900'000), en Ukraine (3'320'000) et en Irak (443'000).
Environ 5'200'000 fidèles uniates sont issus d'Eglises préchalcédoniennes: mis en rapport avec une estimation de 41 millions de fidèles préchalcédoniens, cela veut dire que ces Eglises ont subi une véritable saignée qui correspond à plus de 11% de leur effectif de départ.
Environ 5'800'000 fidèles uniates sont issus d'Eglises orthodoxes: en rapport avec une estimation de 106 millions de fidèles, cela correspond à la perte de 5% de l'effectif de départ.
A noter que, de toutes les Eglises orientales (catholiques, préchalcédoniennes ou orthodoxes), c'est l'Eglise malabare catholique qui passe pour être la seule à avoir un dynamisme missionnaire réel.
A noter aussi la domination écrasante des uniates sur les orthodoxes (en termes d'effectifs) en Slovaquie (200'000 uniates contre 60'000 orthodoxes) et surtout en Hongrie (280'000 uniates de langue hongroise contre 8'000 orthodoxes de langue hongroise). Voilà sans doute deux pays où l'Orthodoxie pourrait manifester une présence plus agissante. (La situation est semblable en Ukraine occidentale, l'ancienne Galicie autrichienne, mais je n'ai pas de chiffres précis.)
Source
Citation:
Cette estimation se base sur un livre publié sous les auspices de l'archevêché romano-catholique de Bucarest, mais écrit par deux Allemands, Dietmar Winkler et Klaus Augustin: Bisericile din Rasarit. J'ai révisé à la baisse les chiffres exagérés donnés pour les uniates roumains, melkites et arméniens, et à la hausse le chiffre probablement trop bas donné pour les uniates chaldéens.
Pour chaque Eglise uniate, j'ai indiqué son siège actuel et sa date de fondation. Le siège actuel n'est pas forcément le siège d'origine, et la date de fondation peut cacher des interruptions, certaines de ces Eglises ayant été interdites à l'époque du régime communiste (en Biélorussie et en Ukraine entre 1945 et 1990, en Roumanie entre 1948 et 1989, en Tchécoslovaquie entre 1950 et 1968 et en Albanie entre 1967 et 1991). Les Eglises uniates n'ont en revanche jamais été interdites par les communistes en Bulgarie, en Hongrie et en Yougoslavie.
13 grandes Églises (entre 120 000 et 3 800 000 fidèles)
Eglise ukrainienne catholique (Lviv; 1595) 3 800 000 (dont 38'000 en Australie, 56'000 en Europe occidentale, 135'000 aux Etats-Unis, 170'000 au Canada, 265'000 en Amérique latine et environ 3 millions en Ukraine - donc à peu près 6% de la population ukrainienne, ce qui est crédible)
Eglise syro-malabare catholique (Ernakulam; 1599) 3 500 000 (dont environ 700'000 au Kérala)
Eglise grecque catholique melkite (Damas; 1724) 825 000, dont environ 200'000 au Liban, 225'000 dans le reste des pays arabes et 400'000 en Occident (ici je corrige d'après Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des chrétiens d'Orient, Fayard, Paris 1994, p. 838, le chiffre peu crédible de 1'400'000 donné par Winkler et Augustin)
Eglise chaldéenne catholique (Bagdad; 1552) 535 000 (dont 400'000 en Irak, 35'000 dans le reste du Moyen-Orient et 100'000 en diaspora) Ici je substitue l'évaluation de Valognes à celle de Winkler et Augustin (350'000) qui me semble trop basse.
Eglise ruthène catholique (Oujgorod; 1646) 520 000 dont 200'000 aux Etats-Unis et 320'000 en Ukraine
Eglise syro-malankare catholique (Trivandrum; 1930) 400 000 (dont environ 300'000 au Kérala et le reste dans les autres Etats de l'Inde)
Eglise hongroise catholique (Hadjudorog; 1912) 280 000
Eglise arménienne catholique (Beyrouth; 1742) 274 000 (dont 30'000 en France et 30'000 au Liban) Ici j'ai substitué au chiffre de 350'000 donné par Winkler et Augustin le chiffre que cette Eglise revendiquait elle-même sur son site Internet, et qui me semble déjà lui-même exagéré...
Eglise slovaque catholique (Presov; 1937) 250 000 dont 25'000 au Canada et 225'000 en Tchéquie et Slovaquie
Eglise copte catholique (Le Caire; 1895) 200 000 (presque tous en Egypte)
Eglise roumaine catholique (Blaj; 1700) 195 481 en Roumanie (recensement roumain de 2002, et non le chiffre délirant de 1'500'000 avancé par Winkler et Augustin; l'avantage des pays qui tiennent des statistiques confessionnelles, c'est qu'au moins on ne peut pas raconter n'importe quoi)
Eglise éthiopienne catholique (Addis-Abeba; 1930) 170 000 (dont environ 80'000 en Erythrée et 90'000 en Ethiopie)
Eglise syriaque catholique (Beyrouth; 1781) 120 000 (dont environ 40'000 en Irak, 60'000 dans le reste du Moyen-Orient et 20'000 en diaspora)
7 petites Églises (moins de 100 000 fidèles)
Eglise italo-albanaise (autrefois dite italo-grecque) (Lugano en Italie et Piana degli Albanesi; 1742) 62 000 fidèles dans le sud de l'Italie
Eglise slave catholique de Krijevci pour l'ex-Yougoslavie (Zagreb; 1777) 49 000 (toutes les républiques ex-yougoslaves)
Eglise bulgare catholique (Sofia; 1926) 15 000
Visite apostolique de Biélorussie (Lublin; 1940) 15 000 (dont 10'000 en Biélorussie et le reste en diaspora)
Eglise catholique orientale russe (1917) 3 500 (essentiellement aux Etats-Unis)
Administration apostolique d'Albanie du Sud (Fier; 1900) 2 500
Eglise grecque catholique (Athènes; 1911) 2 300
Les Maronites (près de 2 millions de fidèles?)
Le tableau du christianisme oriental serait incomplet sans mentionner l'Eglise maronite: ce n'est pas à proprement parler une Eglise uniate, car elle tire son origine d'une Eglise monothélite (et non pas monophysite) qui s'est ralliée en bloc et sans opposition à Rome en 1182 et dont les rites ont été fortement latinisés.
Elle revendique 700'000 fidèles au Liban, 20'000 en Syrie et 1 million en diaspora. Ce dernier chiffre me semble très exagéré, car les maronites en Occident ont tendance à se fondre assez vite dans les paroisses latines. En outre, je sais d'expérience que les maronites de deuxième génération en Europe occidentale sont très souvent acculturés et déchristianisés. Mais retenons un chiffre de 1 million et demi de fidèles maronites. En revanche, le chiffre de 3'300'000 donné par Winkler et Augustin comprend des descendants d'émigrés qui ont perdu toute identité maronite depuis des générations et ne convainc pas.
Environ 11 millions de fidèles en tout
Ainsi, les Eglises uniates regrouperaient 11 millions de fidèles, ce qui est cohérent avec toutes les estimations selon lesquelles elles tourneraient autour de 1% des effectifs de l'Eglise catholique romaine, avec de très fortes concentrations en Inde (3'900'000), en Ukraine (3'320'000) et en Irak (443'000).
Environ 5'200'000 fidèles uniates sont issus d'Eglises préchalcédoniennes: mis en rapport avec une estimation de 41 millions de fidèles préchalcédoniens, cela veut dire que ces Eglises ont subi une véritable saignée qui correspond à plus de 11% de leur effectif de départ.
Environ 5'800'000 fidèles uniates sont issus d'Eglises orthodoxes: en rapport avec une estimation de 106 millions de fidèles, cela correspond à la perte de 5% de l'effectif de départ.
A noter que, de toutes les Eglises orientales (catholiques, préchalcédoniennes ou orthodoxes), c'est l'Eglise malabare catholique qui passe pour être la seule à avoir un dynamisme missionnaire réel.
A noter aussi la domination écrasante des uniates sur les orthodoxes (en termes d'effectifs) en Slovaquie (200'000 uniates contre 60'000 orthodoxes) et surtout en Hongrie (280'000 uniates de langue hongroise contre 8'000 orthodoxes de langue hongroise). Voilà sans doute deux pays où l'Orthodoxie pourrait manifester une présence plus agissante. (La situation est semblable en Ukraine occidentale, l'ancienne Galicie autrichienne, mais je n'ai pas de chiffres précis.)
Source
Les collectivités locales ont largement contribué au financement de ce mémorial dédié aux premiers martyrs lyonnais.
L’Antiquaille-Eccly – le nom du Musée – consacre également une salle au monde orthodoxe, en collaboration avec l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge. Et un espace scénographié sur la Réforme a été conçu avec l’Église protestante unie.
Lorsque l’Espace culturel du christianisme à Lyon (Eccly) est créé, les Hospices civils de Lyon introduisent, en 2008, une clause dans le contrat de vente confiant la gestion patrimoniale des lieux à cette association parrainée par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Très vite, l’Eccly sollicite les collectivités locales, avec un ambitieux projet : la création d’un centre d’interprétation sur les premiers temps du christianisme à Lyon.
L’Antiquaille-Eccly – le nom du Musée – consacre également une salle au monde orthodoxe, en collaboration avec l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge. Et un espace scénographié sur la Réforme a été conçu avec l’Église protestante unie.
Lorsque l’Espace culturel du christianisme à Lyon (Eccly) est créé, les Hospices civils de Lyon introduisent, en 2008, une clause dans le contrat de vente confiant la gestion patrimoniale des lieux à cette association parrainée par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Très vite, l’Eccly sollicite les collectivités locales, avec un ambitieux projet : la création d’un centre d’interprétation sur les premiers temps du christianisme à Lyon.
Complété d’un parcours présentant à grands traits l’histoire du christianisme, il est destiné à un très large public.
C’est une étroite niche creusée à même la roche. Un renfoncement fermé par une méchante grille. Selon la tradition, c’est là, sous la colline de Fourvière, que saint Pothin fut emprisonné, accompagné de ses coreligionnaires, à la suite d’une émeute urbaine contre les chrétiens, en l’an 177. La plupart furent décapités ou jetés aux lions. Les plus faibles, dont le premier évêque de Lyon, très âgé, moururent des suites des tortures infligées....SUITE "La Croix"
C’est une étroite niche creusée à même la roche. Un renfoncement fermé par une méchante grille. Selon la tradition, c’est là, sous la colline de Fourvière, que saint Pothin fut emprisonné, accompagné de ses coreligionnaires, à la suite d’une émeute urbaine contre les chrétiens, en l’an 177. La plupart furent décapités ou jetés aux lions. Les plus faibles, dont le premier évêque de Lyon, très âgé, moururent des suites des tortures infligées....SUITE "La Croix"
In Saint Jean de Shanghai et de San Francisco
(1896-1966), Thaumaturge.
Chers enfants !
À partir d'aujourd'hui, dans les offices nous chantons déjà : « Le Christ est né, glorifions-le. » Cela annonce l'Avent de la Nativité du Seigneur : nous sommes appelés à nous préparer à sa rencontre.
Nous préparer comment ? Il s'agit de mettre notre âme en état de crèche, de mangeoire qui reçoit le Christ Enfant. La fête nous aide dans ce sens. À la clôture de la Nativité, l'Église célèbre les trois Enfants et le prophète Daniel qui nous servent de modèles pour progresser. Pourquoi nous en parle-t-on tellement ? Vous savez que ces jeunes enfants étaient élevés dans la cour du roi Nabuchodonosor. Un jour, pour ne pas rompre la Loi de « l'Église » de l'Ancien Testament, ils refusèrent de toucher aux plats compliqués de la table royale et ne mangèrent que des légumes.
Pour cette abstinence, cette obéissance à la Loi de l'Église, Dieu leur octroya une sagesse plus vaste qu'à leurs égaux. A travers l'expérience du jeûne, leur âme s'affermit : c'est ainsi qu'ils purent refuser au roi de se prosterner devant ses idoles. Et comme ils ne se soumettaient toujours pas au décret impie, les trois jeunes gens furent précipités dans un fourneau brûlant et Daniel dans la fosse aux lions, mais le Seigneur les préserva de tout mal.
(1896-1966), Thaumaturge.
Chers enfants !
À partir d'aujourd'hui, dans les offices nous chantons déjà : « Le Christ est né, glorifions-le. » Cela annonce l'Avent de la Nativité du Seigneur : nous sommes appelés à nous préparer à sa rencontre.
Nous préparer comment ? Il s'agit de mettre notre âme en état de crèche, de mangeoire qui reçoit le Christ Enfant. La fête nous aide dans ce sens. À la clôture de la Nativité, l'Église célèbre les trois Enfants et le prophète Daniel qui nous servent de modèles pour progresser. Pourquoi nous en parle-t-on tellement ? Vous savez que ces jeunes enfants étaient élevés dans la cour du roi Nabuchodonosor. Un jour, pour ne pas rompre la Loi de « l'Église » de l'Ancien Testament, ils refusèrent de toucher aux plats compliqués de la table royale et ne mangèrent que des légumes.
Pour cette abstinence, cette obéissance à la Loi de l'Église, Dieu leur octroya une sagesse plus vaste qu'à leurs égaux. A travers l'expérience du jeûne, leur âme s'affermit : c'est ainsi qu'ils purent refuser au roi de se prosterner devant ses idoles. Et comme ils ne se soumettaient toujours pas au décret impie, les trois jeunes gens furent précipités dans un fourneau brûlant et Daniel dans la fosse aux lions, mais le Seigneur les préserva de tout mal.
On les célèbre à toutes les Matines pour rappeler l'héroïsme de ces jeunes gens et nous les donner en exemple.
Mes enfants, vous vous trouvez dans la même situation que ces jeunes de Babylone. Nous sommes entourés de gens qui ne connaissent pas la foi orthodoxe et ne se soumettent pas aux lois de l'Église. Vous avez le choix : vous nourrir avec les aliments défendus par l'Église ou, comme Ananias, Azarias et Misaël, rejeter librement ce qui est défendu. Voulez-vous être avec ces enfants-là ou contre eux ? Voulez-vous imiter ces saints de votre âge ou prendre la voie large qui dédaigne toutes les règles ?
Il leur a fallu, à ces trois jeunes gens, beaucoup de virilité, de force de caractère et de fermeté pour accomplir les lois de l'Église et des Pères : ils n’étaient que quatre au milieu d’une immense foule d'incroyants. Pour cela, le Seigneur dans sa compassion les a glorifiés d'âge en âge devant le monde entier.
Le Seigneur récompensera chacun d'entre vous si vous suivez l'exemple de ces enfants.
Quand vous êtes tentés de vous satisfaire en mangeant ce que mangent les autres qui ne connaissent pas les lois divines de l'Église du Christ, pensez à Daniel et aux trois jeunes gens. Faites entendre à vous-mêmes la réponse. Êtes-vous prêts à les suivre et à rester sous la protection de Dieu, ou préférez-vous savourer des douceurs qui ont peut-être l'air inoffensif mais qui brisent en nous le don de force, de gloire et de résistance accordé à ces enfants. De quel côté êtes-vous et qui voulez-vous suivre ?
Que le Seigneur vous protège des tentations, qu'il vous fortifie et que saint Tikhon de Zadonsk vous enseigne le bon chemin.Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous, mes chers enfants.
Votre archevêque Jean qui vous aime.
4 décembre (21 novembre) 1952.
Témoignages rassemblés et édités par la Fraternité Saint-Herman-de-l’Alaska, traduits de l’américain par Michel Epstein, éd. François-Xavier de Guibert, Paris, 2007, 286 p.
Mes enfants, vous vous trouvez dans la même situation que ces jeunes de Babylone. Nous sommes entourés de gens qui ne connaissent pas la foi orthodoxe et ne se soumettent pas aux lois de l'Église. Vous avez le choix : vous nourrir avec les aliments défendus par l'Église ou, comme Ananias, Azarias et Misaël, rejeter librement ce qui est défendu. Voulez-vous être avec ces enfants-là ou contre eux ? Voulez-vous imiter ces saints de votre âge ou prendre la voie large qui dédaigne toutes les règles ?
Il leur a fallu, à ces trois jeunes gens, beaucoup de virilité, de force de caractère et de fermeté pour accomplir les lois de l'Église et des Pères : ils n’étaient que quatre au milieu d’une immense foule d'incroyants. Pour cela, le Seigneur dans sa compassion les a glorifiés d'âge en âge devant le monde entier.
Le Seigneur récompensera chacun d'entre vous si vous suivez l'exemple de ces enfants.
Quand vous êtes tentés de vous satisfaire en mangeant ce que mangent les autres qui ne connaissent pas les lois divines de l'Église du Christ, pensez à Daniel et aux trois jeunes gens. Faites entendre à vous-mêmes la réponse. Êtes-vous prêts à les suivre et à rester sous la protection de Dieu, ou préférez-vous savourer des douceurs qui ont peut-être l'air inoffensif mais qui brisent en nous le don de force, de gloire et de résistance accordé à ces enfants. De quel côté êtes-vous et qui voulez-vous suivre ?
Que le Seigneur vous protège des tentations, qu'il vous fortifie et que saint Tikhon de Zadonsk vous enseigne le bon chemin.Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous, mes chers enfants.
Votre archevêque Jean qui vous aime.
4 décembre (21 novembre) 1952.
Témoignages rassemblés et édités par la Fraternité Saint-Herman-de-l’Alaska, traduits de l’américain par Michel Epstein, éd. François-Xavier de Guibert, Paris, 2007, 286 p.
En ce jour, croyants, formons des chœurs et chantons au Seigneur des psaumes et des hymnes; honorons Son saint tabernacle, l’arche vivante renfermant le Verbe incirconscriptible, car, dans son enfance selon la chair dépassant la nature, elle est offerte à Dieu, et le grand-prêtre Zacharie la reçoit dans l’allégresse comme l’habitacle de Dieu
Stichères du Lucernaire, ton 1
Lorsque la Sainte et très pure enfant accordée par Dieu au genre humain resté stérile à cause du péché, des passions et de la mort, eut atteint l'âge de deux ans, son père Joachim dit à son épouse: «Menons-la au Temple du Seigneur, afin d'accomplir la promesse que nous avons faite de la consacrer dès son plus jeune âge au Tout-Puissant». Mais Anne répondit: «Attendonsjusqu'à la troisième année, car peut-être réclamera-t-elle son père et sa mère et ne restera-t-elle pas dans le Temple du Seigneur. »
Lorsque vint la troisième année, les deux époux décidèrent d'accomplir leur voeux et d'offrir leur enfant au Temple. Joachim fit alors convoquer les jeunes filles des Hébreux de race pure, afin de l'escorter avec des flambeaux et de la précéder vers le Temple de manière à ce que, attirée par la lumière, l'enfant ne soit pas tentée de retourner en arrière vers ses parents. Mais la Sainte Vierge, créée toute pure et élevée par Dieu dès sa naissance à un degré de vertu et d'amour des choses célestes supérieur à toute autre créature, s'élança en courant vers le Temple. Elle devança les vierges de son escorte et, sans un regard pour le monde, se jeta dans les bras du Grand-Prêtre Zacharie qui l'attendait sur le parvis en compagnie des Anciens. Zacharie la bénit, en disant: «Le Seigneur a glorifié Ton Nom dans toutes les générations. C'est en Toi qu'aux derniers jours, Il révélera la Rédemption qu'Il a préparé pour Son peuple». Et, chose inouïe pour les hommes de l'Ancienne Alliance, il fit entrer l'enfant dans le Saint des Saints, où seul le Grand-Prêtre pouvait entrer une fois par an seulement, le jour de la fête de l'Expiation. Il La fit asseoir sur la troisième marche de l'Autel, et le Seigneur fit alors descendre Sa Grâce sur Elle. Elle se leva et se mit à danser pour exprimer Sa joie. Tous ceux qui étaient présents furent ravis en contemplant ce spectacle prometteur des grandes merveilles que Dieu allait bientôt accomplir en Elle.
Ayant ainsi quitté le monde, Ses parents et tout lien avec les choses sensibles, la Sainte Vierge demeura dans le temple jusqu'à l'âge de douze ans. En effet, devenue alors nubile, les Prêtres et les Anciens craignirent qu'elle ne souillât le Sanctuaire, et ils La confièrent au chaste Joseph, pour qu'il soit le gardien de Sa virginité en feignant d'être Son fiancé. Pendant ces neuf années, la Toute Sainte fut nourrie d'une nourriture spirituelle apportée par un Ange de Dieu. Elle menait là une vie céleste, supérieure à celle de nos premiers parents dans le Paradis. Sans souci, sans passion, ayant dépassé les besoins de la nature et la tyrannie des plaisirs des sens, Elle ne vivait que pour Dieu seul, l'intelligence fixée à tout moment dans la contemplation de Sa beauté. Par la prière continuelle et la vigilance sur Elle-même, la Sainte Enfant acheva, pendant ce séjour dans le Temple, de purifier Son coeur, pour qu'il devienne un pur miroir où se reflète la gloire de Dieu. Elle Se revêtit de la splendide parure des vertus, comme une fiancée, afin de Se préparer à la venue en Elle du Divin Epoux, le Christ. Elle acquit une telle perfection qu'Elle résuma en Elle-même toute la sainteté du monde et, devenue semblable à Dieu par la vertu, Elle attira Dieu à Se rendre semblable aux hommes par Son Incarnation.
Introduite dans le Sanctuaire à l'âge où les autres enfants commencent à apprendre, la Toute Sainte, du fond du Sanctuaire inaccessible, entendait chaque samedi les lectures de la Loi et des Prophètes que l'on faisait au peuple dans la partie publique du Temple. L'intelligence affinée par la solitude et la prière, elle parvint ainsi à la connaissance du sens profond des mystères de l'Ecriture.
Vivant parmi les Choses Saintes et contemplant Sa propre pureté, Elle comprit quel avait été le dessein de Dieu tout au long de l'histoire de Son peuple élu. Elle comprit que tout ce temps avait été nécessaire pour que Dieu Se prépare une mère parmi cette humanité rebelle, et que, pure enfant élue par Dieu, Elle devait devenir le vrai Temple vivant de la Divinité. Placée dans le Lieu Très Saint où étaient déposés les symboles de la promesse de Dieu, la Vierge révélait que c'est en Sa personne que devaient s'accomplir les figures.
C'est Elle qui est le Sanctuaire, le Tabernacle du Verbe de Dieu, l'Arche de la Nouvelle Alliance, le Vase contenant la manne céleste, la Verge bourgeonnante d'Aaron, la Table de la Loi de la Grâce. C'est en elle que les Prophéties obscures se dévoilent: elle est l'Echelle qui relie la terre et le ciel aperçue en songe par le Patriarche Jacob, la Colonne de nuée qui révèle la gloire de Dieu, la Nuée légère du Prophète Isaïe, la Montagne non-entaillée de Daniel, la Porte close par laquelle Dieu est venu visiter les hommes d'Ezéchiel, la Fontaine vivante et scellée qui fait jaillir sur nous les eaux de la Vie éternelle. Contemplant spirituellement ces merveilles qui devaient avoir lieu en Elle, sans comprendre encore clairement comment elles allaient s'accomplir, la Toute-Sainte dirigea Sa prière et Son intercession vers Dieu avec plus d'intensité encore, pour que le Seigneur Se hâte de réaliser Ses promesses et qu'Il sauve le genre humain de la mort, en venant habiter parmi les hommes.
Lorsque la Mère de Dieu pénétra dans le Saint des Saints, le temps de préparation et d'épreuve de l'Ancienne Alliance prit fin, et l'on célèbre aujourd'hui les fiançailles de Dieu avec la nature humaine. Voilà pourquoi l'Eglise se réjouit et exhorte tous les amis de Dieu à se retirer eux aussi dans le temple de leur coeur pour y préparer la venue du Seigneur, par le silence et la prière, en se retirant des plaisirs et des soucis de ce monde.
Source:
Une très intéressante version bilingue slavon-français de l’office des vigiles de l’Entrée de la Vierge Marie au Temple est disponible
Elle est précédée d’une introduction à fête, rédigée par rend le Père Macaire du monastère de Simonos Petras, sur le Mont Athos et reprend en grande partie pour la partie française la traduction de Don Grégoire Brainbridge et celle du R.P. Placide Deseille pour les psaumes. Commentaires de M. Skaballanovitch (†1931). Pour suivre plus facilement l’office lorsque celui -ci est abrégé elle donne une transcription des premiers mots de chaque stichère ou tropaire en caractères latins à l’intention des fidèles qui ne connaissent pas l’alphabet cyrillique.
Stichères du Lucernaire, ton 1
Lorsque la Sainte et très pure enfant accordée par Dieu au genre humain resté stérile à cause du péché, des passions et de la mort, eut atteint l'âge de deux ans, son père Joachim dit à son épouse: «Menons-la au Temple du Seigneur, afin d'accomplir la promesse que nous avons faite de la consacrer dès son plus jeune âge au Tout-Puissant». Mais Anne répondit: «Attendonsjusqu'à la troisième année, car peut-être réclamera-t-elle son père et sa mère et ne restera-t-elle pas dans le Temple du Seigneur. »
Lorsque vint la troisième année, les deux époux décidèrent d'accomplir leur voeux et d'offrir leur enfant au Temple. Joachim fit alors convoquer les jeunes filles des Hébreux de race pure, afin de l'escorter avec des flambeaux et de la précéder vers le Temple de manière à ce que, attirée par la lumière, l'enfant ne soit pas tentée de retourner en arrière vers ses parents. Mais la Sainte Vierge, créée toute pure et élevée par Dieu dès sa naissance à un degré de vertu et d'amour des choses célestes supérieur à toute autre créature, s'élança en courant vers le Temple. Elle devança les vierges de son escorte et, sans un regard pour le monde, se jeta dans les bras du Grand-Prêtre Zacharie qui l'attendait sur le parvis en compagnie des Anciens. Zacharie la bénit, en disant: «Le Seigneur a glorifié Ton Nom dans toutes les générations. C'est en Toi qu'aux derniers jours, Il révélera la Rédemption qu'Il a préparé pour Son peuple». Et, chose inouïe pour les hommes de l'Ancienne Alliance, il fit entrer l'enfant dans le Saint des Saints, où seul le Grand-Prêtre pouvait entrer une fois par an seulement, le jour de la fête de l'Expiation. Il La fit asseoir sur la troisième marche de l'Autel, et le Seigneur fit alors descendre Sa Grâce sur Elle. Elle se leva et se mit à danser pour exprimer Sa joie. Tous ceux qui étaient présents furent ravis en contemplant ce spectacle prometteur des grandes merveilles que Dieu allait bientôt accomplir en Elle.
Ayant ainsi quitté le monde, Ses parents et tout lien avec les choses sensibles, la Sainte Vierge demeura dans le temple jusqu'à l'âge de douze ans. En effet, devenue alors nubile, les Prêtres et les Anciens craignirent qu'elle ne souillât le Sanctuaire, et ils La confièrent au chaste Joseph, pour qu'il soit le gardien de Sa virginité en feignant d'être Son fiancé. Pendant ces neuf années, la Toute Sainte fut nourrie d'une nourriture spirituelle apportée par un Ange de Dieu. Elle menait là une vie céleste, supérieure à celle de nos premiers parents dans le Paradis. Sans souci, sans passion, ayant dépassé les besoins de la nature et la tyrannie des plaisirs des sens, Elle ne vivait que pour Dieu seul, l'intelligence fixée à tout moment dans la contemplation de Sa beauté. Par la prière continuelle et la vigilance sur Elle-même, la Sainte Enfant acheva, pendant ce séjour dans le Temple, de purifier Son coeur, pour qu'il devienne un pur miroir où se reflète la gloire de Dieu. Elle Se revêtit de la splendide parure des vertus, comme une fiancée, afin de Se préparer à la venue en Elle du Divin Epoux, le Christ. Elle acquit une telle perfection qu'Elle résuma en Elle-même toute la sainteté du monde et, devenue semblable à Dieu par la vertu, Elle attira Dieu à Se rendre semblable aux hommes par Son Incarnation.
Introduite dans le Sanctuaire à l'âge où les autres enfants commencent à apprendre, la Toute Sainte, du fond du Sanctuaire inaccessible, entendait chaque samedi les lectures de la Loi et des Prophètes que l'on faisait au peuple dans la partie publique du Temple. L'intelligence affinée par la solitude et la prière, elle parvint ainsi à la connaissance du sens profond des mystères de l'Ecriture.
Vivant parmi les Choses Saintes et contemplant Sa propre pureté, Elle comprit quel avait été le dessein de Dieu tout au long de l'histoire de Son peuple élu. Elle comprit que tout ce temps avait été nécessaire pour que Dieu Se prépare une mère parmi cette humanité rebelle, et que, pure enfant élue par Dieu, Elle devait devenir le vrai Temple vivant de la Divinité. Placée dans le Lieu Très Saint où étaient déposés les symboles de la promesse de Dieu, la Vierge révélait que c'est en Sa personne que devaient s'accomplir les figures.
C'est Elle qui est le Sanctuaire, le Tabernacle du Verbe de Dieu, l'Arche de la Nouvelle Alliance, le Vase contenant la manne céleste, la Verge bourgeonnante d'Aaron, la Table de la Loi de la Grâce. C'est en elle que les Prophéties obscures se dévoilent: elle est l'Echelle qui relie la terre et le ciel aperçue en songe par le Patriarche Jacob, la Colonne de nuée qui révèle la gloire de Dieu, la Nuée légère du Prophète Isaïe, la Montagne non-entaillée de Daniel, la Porte close par laquelle Dieu est venu visiter les hommes d'Ezéchiel, la Fontaine vivante et scellée qui fait jaillir sur nous les eaux de la Vie éternelle. Contemplant spirituellement ces merveilles qui devaient avoir lieu en Elle, sans comprendre encore clairement comment elles allaient s'accomplir, la Toute-Sainte dirigea Sa prière et Son intercession vers Dieu avec plus d'intensité encore, pour que le Seigneur Se hâte de réaliser Ses promesses et qu'Il sauve le genre humain de la mort, en venant habiter parmi les hommes.
Lorsque la Mère de Dieu pénétra dans le Saint des Saints, le temps de préparation et d'épreuve de l'Ancienne Alliance prit fin, et l'on célèbre aujourd'hui les fiançailles de Dieu avec la nature humaine. Voilà pourquoi l'Eglise se réjouit et exhorte tous les amis de Dieu à se retirer eux aussi dans le temple de leur coeur pour y préparer la venue du Seigneur, par le silence et la prière, en se retirant des plaisirs et des soucis de ce monde.
Source:
Une très intéressante version bilingue slavon-français de l’office des vigiles de l’Entrée de la Vierge Marie au Temple est disponible
Elle est précédée d’une introduction à fête, rédigée par rend le Père Macaire du monastère de Simonos Petras, sur le Mont Athos et reprend en grande partie pour la partie française la traduction de Don Grégoire Brainbridge et celle du R.P. Placide Deseille pour les psaumes. Commentaires de M. Skaballanovitch (†1931). Pour suivre plus facilement l’office lorsque celui -ci est abrégé elle donne une transcription des premiers mots de chaque stichère ou tropaire en caractères latins à l’intention des fidèles qui ne connaissent pas l’alphabet cyrillique.
« Le respect de la laïcité n’est pas l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles. Faudrait-il interdire les étoiles dans les guirlandes de Noël qui décorent nos rues en ce moment sous prétexte qu’il s’agit d’un symbole religieux indigne d’un espace public ? », - a réagi dans un communiqué le conseil général présidé par Bruno Retailleau, président du groupe UMP au Sénat.
Lire aussi La crèche russe : un art né de la foi
Bruxelles: la crèche de Noël vandalisée par des activistes du Collectif anonyme (photos) Sur la Grand-Place, elles ont pris pour cible Marie, Joseph et le petit Jésus.
Dans le hall d’accueil du conseil général de Vendée, la place occupée tous les ans au mois de décembre par une crèche de Noël restera vide cette année.
Le tribunal administratif de La Roche-sur-Yon vient en effet d’annuler « la décision implicite du président du conseil général refusant d’exercer ses pouvoirs pour interdire » cette installation. Pour le juge administratif, la crèche de la Nativité est un « emblème religieux » incompatible avec le principe de « neutralité du service public ».
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Bruxelles: la crèche de Noël vandalisée par des activistes du Collectif anonyme (photos) Sur la Grand-Place, elles ont pris pour cible Marie, Joseph et le petit Jésus.
Dans le hall d’accueil du conseil général de Vendée, la place occupée tous les ans au mois de décembre par une crèche de Noël restera vide cette année.
Le tribunal administratif de La Roche-sur-Yon vient en effet d’annuler « la décision implicite du président du conseil général refusant d’exercer ses pouvoirs pour interdire » cette installation. Pour le juge administratif, la crèche de la Nativité est un « emblème religieux » incompatible avec le principe de « neutralité du service public ».
Le conseil général va faire appel
Un recours avait été introduit dès 2012 par la Fédération locale de la Libre Pensée. Dans l’attente du jugement, le conseil général avait prolongé cette coutume. Contraint désormais d’y renoncer, il ne compte toutefois pas en rester là et a bien l’intention de faire appel de la décision.
« Le respect de la laïcité n’est pas l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles. Faudrait-il interdire les étoiles dans les guirlandes de Noël qui décorent nos rues en ce moment sous prétexte qu’il s’agit d’un symbole religieux indigne d’un espace public ? », a réagi dans un communiqué le conseil général présidé par Bruno Retailleau, président du groupe UMP au Sénat.
La frontière floue entre le culturel et le cultuel
Sur le fond, les chances d’un tel recours ne sont pas évidentes. En 2008, le tribunal administratif d’Amiens avait déjà annulé la délibération du conseil municipal de Montiers, dans l’Oise, prévoyant d’aménager une crèche de Noël sur la place du village. Le juge rappelait l’article 28 de la loi de 1905 selon lequel « il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires ainsi que des musées ou expositions ».
L’affaire des crèches pose en réalité l’éternel problème de la frontière entre le culturel et le cultuel. Dans ces deux décisions, « le juge semble faire prévaloir la dimension religieuse mais on peut tout aussi bien souligner la tradition populaire de la crèche, estime le juriste Pierre-Henri Prelot. Que dire quand le président de la République tire les Rois à l’Élysée ? »
Lire aussi La crèche russe : un art né de la foi (2ème partie)
Souplesse et imagination
Les juges s’en tiennent à une interprétation stricte de la neutralité alors que, en juillet 2001, le conseil d’État avait fait preuve de souplesse sur le sujet des financements publics. Dans une série de décisions importantes, il précisait que les collectivités locales peuvent aider des cultes, par exemple en finançant la rénovation d’un orgue, à condition qu’il y ait dans l’opération un intérêt public d’ordre culturel ou touristique.
Pour l’heure, il reste aux élus vendéens à faire preuve d’imagination. En 2008, la municipalité de Montiers avait déménagé la crèche à l’abri d’un mur du cimetière mitoyen de l’église…
"La Croix" SUITE BERNARD GORCE
Un recours avait été introduit dès 2012 par la Fédération locale de la Libre Pensée. Dans l’attente du jugement, le conseil général avait prolongé cette coutume. Contraint désormais d’y renoncer, il ne compte toutefois pas en rester là et a bien l’intention de faire appel de la décision.
« Le respect de la laïcité n’est pas l’abandon de toutes nos traditions et la coupure avec nos racines culturelles. Faudrait-il interdire les étoiles dans les guirlandes de Noël qui décorent nos rues en ce moment sous prétexte qu’il s’agit d’un symbole religieux indigne d’un espace public ? », a réagi dans un communiqué le conseil général présidé par Bruno Retailleau, président du groupe UMP au Sénat.
La frontière floue entre le culturel et le cultuel
Sur le fond, les chances d’un tel recours ne sont pas évidentes. En 2008, le tribunal administratif d’Amiens avait déjà annulé la délibération du conseil municipal de Montiers, dans l’Oise, prévoyant d’aménager une crèche de Noël sur la place du village. Le juge rappelait l’article 28 de la loi de 1905 selon lequel « il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires ainsi que des musées ou expositions ».
L’affaire des crèches pose en réalité l’éternel problème de la frontière entre le culturel et le cultuel. Dans ces deux décisions, « le juge semble faire prévaloir la dimension religieuse mais on peut tout aussi bien souligner la tradition populaire de la crèche, estime le juriste Pierre-Henri Prelot. Que dire quand le président de la République tire les Rois à l’Élysée ? »
Lire aussi La crèche russe : un art né de la foi (2ème partie)
Souplesse et imagination
Les juges s’en tiennent à une interprétation stricte de la neutralité alors que, en juillet 2001, le conseil d’État avait fait preuve de souplesse sur le sujet des financements publics. Dans une série de décisions importantes, il précisait que les collectivités locales peuvent aider des cultes, par exemple en finançant la rénovation d’un orgue, à condition qu’il y ait dans l’opération un intérêt public d’ordre culturel ou touristique.
Pour l’heure, il reste aux élus vendéens à faire preuve d’imagination. En 2008, la municipalité de Montiers avait déménagé la crèche à l’abri d’un mur du cimetière mitoyen de l’église…
"La Croix" SUITE BERNARD GORCE
Par le hiéromoine Syméon (Tomatchinsky), site Bogoslov.ru
Le film de John Michael McDonagh « Calvary » est sorti en 2014. Il a eu un très grand succès auprès des spectateurs russes . "Calvary" a obtenu au Festival de Berlin le prix du jury indépendant. Le scénario se fonde sur l’Evangile selon Saint Marc.
Jorge Borges a écrit un récit intitulé « L’Evangile selon Marc » dans lequel des indigènes crucifient un missionnaire après avoir écouté sa prédication. Le scénario de Calvary est en quelque sorte similaire.
Héros, personnages secondaires, intrigue, forme visuelle, interprétation : à bien des titres, Calvary s’avère original et réussi. Ses images soignées font la part belle aux paysages irlandais superbes et sauvages. Le pere James (excellent Brendan Gleeson) a épousé la vocation après la mort de sa femme. Sa fille Fiona a vécu ce choix comme un abandon. Elle vient passer quelques jours auprès de son père après avoir tenté de se suicider. Ils doivent parcourir un double chemin du pardon…
Le film de John Michael McDonagh « Calvary » est sorti en 2014. Il a eu un très grand succès auprès des spectateurs russes . "Calvary" a obtenu au Festival de Berlin le prix du jury indépendant. Le scénario se fonde sur l’Evangile selon Saint Marc.
Jorge Borges a écrit un récit intitulé « L’Evangile selon Marc » dans lequel des indigènes crucifient un missionnaire après avoir écouté sa prédication. Le scénario de Calvary est en quelque sorte similaire.
Héros, personnages secondaires, intrigue, forme visuelle, interprétation : à bien des titres, Calvary s’avère original et réussi. Ses images soignées font la part belle aux paysages irlandais superbes et sauvages. Le pere James (excellent Brendan Gleeson) a épousé la vocation après la mort de sa femme. Sa fille Fiona a vécu ce choix comme un abandon. Elle vient passer quelques jours auprès de son père après avoir tenté de se suicider. Ils doivent parcourir un double chemin du pardon…
"Calvary" pourrait être classé film noir : un pénitent se présente dans le confessionnal du prêtre et lui dit avoir été dans son enfance victime d’abus sexuels infligés par un clerc depuis décédé.
Il ajoute que le père James devra répondre de ce crime et qu’il sera, dimanche prochain, assassiné à la plage. Les spectateurs cherchent, jusqu’au dénouement, à percer l’identité de ce paroissien. Pendant la semaine qui suit nous voyons le père James payer pour le péché qu’a commis cet autre prêtre.
Nous vivons avec lui chaque jour de la semaine fatale.
Il fait face à de terribles épreuves : son église est mise à feu, il retrouve égorgé son chien auquel il est tellement attaché. Sa fille unique lui avoue avoir tenté de se suicider. Il doit essuyer les torrents de hargne et de haine que déversent sur lui ses paroissiens. Le prêtre parle à ses ouailles un langage qui n’a rien de conventionnel ou de convenu alors que l’évêque du lieu, lui, parle comme un livre et le père James le lui fait sentir. Notre prêtre n’a rien d’un tartuffe ou de celui qui fait semblant de tout savoir: cela lui vaut des réactions brutales, voire des horions. Il y a de tout dans cette petite paroisse : cynisme éhonté, ou foi d’une ardeur plus forte que la mort. Devenue témoin de l’une des conversations avec son père, sa fille lui demande « Et c’est souvent que tu dois entendre ce genre de choses ? » Courageusement, le prêtre défend la morale et la foi dans une société profane, alors que les confrontations se multiplient et que le dimanche fatidique approche.
Après une longue période de sobriété le père James s’enivre en fin de semaine et intervient dans une rixe.
Il se fait tabasser à mort avec une batte de baseball. Cela ne fait que mieux montrer son humanité et sa faiblesse, précisément ce par quoi s’exprime la force de Dieu. Le père James est de ces pasteurs que seul le bien-être du prochain préoccupe. Il ne s’humilie pas face à ceux qui détiennent le pouvoir, ni en ayant affaire à des richards qui lui disent « Le monde s’écroulera le jour où l’Eglise cessera de s’intéresser à l’argent ». Le père James rétorque à ce donateur en puissance « Des gens comme vous salissent tout ce qu’ils ont à portée de main. Même les œuvres d’art ».
Notre prêtre est féru d’art et de lettres, quoi d’étonnant à ce que nous voyons James Joyce et Scott Fitzegerald parmi ceux qu’il prend spirituellement en charge. Les clins d’œil au Grand Gatsby et à l’Ulysse de Joyce abondent dans le film.
Rien de fortuit à ce que soit la foi ardente d’une paroissienne, de par ailleurs une femme fort cynique, qui sauve le héros du film. Cette femme perd son époux bien-aimé dans un accident de la route. Le père James a avec elle de longs entretiens. La veille du jour fatidique il se sent faiblir et s’apprête à prendre la fuite. Il veut prendre l’avion pour se mettre en sécurité s’étant au préalable vêtu en laïc. Une nouvelle rencontre avec cette veuve dont l’amour est plus fort que la mort l’incite à rester et à accepter son destin.
Il se présente à la plage le dimanche dit, jette à la mer le pistolet qu’il s’était procuré pour se défendre, s’en remet à Dieu.
Il est froidement abattu par celui qui était venu le menacer dans le confessionnal. Malgré les défaites en série qu’il doit subir le prêtre sort de l’épreuve en triomphateur, et ce triomphe n’est pas que métaphysique. C’est celui de l’apôtre de Dieu qui gagne le cœur des hommes.
Traduction "PO"
Il ajoute que le père James devra répondre de ce crime et qu’il sera, dimanche prochain, assassiné à la plage. Les spectateurs cherchent, jusqu’au dénouement, à percer l’identité de ce paroissien. Pendant la semaine qui suit nous voyons le père James payer pour le péché qu’a commis cet autre prêtre.
Nous vivons avec lui chaque jour de la semaine fatale.
Il fait face à de terribles épreuves : son église est mise à feu, il retrouve égorgé son chien auquel il est tellement attaché. Sa fille unique lui avoue avoir tenté de se suicider. Il doit essuyer les torrents de hargne et de haine que déversent sur lui ses paroissiens. Le prêtre parle à ses ouailles un langage qui n’a rien de conventionnel ou de convenu alors que l’évêque du lieu, lui, parle comme un livre et le père James le lui fait sentir. Notre prêtre n’a rien d’un tartuffe ou de celui qui fait semblant de tout savoir: cela lui vaut des réactions brutales, voire des horions. Il y a de tout dans cette petite paroisse : cynisme éhonté, ou foi d’une ardeur plus forte que la mort. Devenue témoin de l’une des conversations avec son père, sa fille lui demande « Et c’est souvent que tu dois entendre ce genre de choses ? » Courageusement, le prêtre défend la morale et la foi dans une société profane, alors que les confrontations se multiplient et que le dimanche fatidique approche.
Après une longue période de sobriété le père James s’enivre en fin de semaine et intervient dans une rixe.
Il se fait tabasser à mort avec une batte de baseball. Cela ne fait que mieux montrer son humanité et sa faiblesse, précisément ce par quoi s’exprime la force de Dieu. Le père James est de ces pasteurs que seul le bien-être du prochain préoccupe. Il ne s’humilie pas face à ceux qui détiennent le pouvoir, ni en ayant affaire à des richards qui lui disent « Le monde s’écroulera le jour où l’Eglise cessera de s’intéresser à l’argent ». Le père James rétorque à ce donateur en puissance « Des gens comme vous salissent tout ce qu’ils ont à portée de main. Même les œuvres d’art ».
Notre prêtre est féru d’art et de lettres, quoi d’étonnant à ce que nous voyons James Joyce et Scott Fitzegerald parmi ceux qu’il prend spirituellement en charge. Les clins d’œil au Grand Gatsby et à l’Ulysse de Joyce abondent dans le film.
Rien de fortuit à ce que soit la foi ardente d’une paroissienne, de par ailleurs une femme fort cynique, qui sauve le héros du film. Cette femme perd son époux bien-aimé dans un accident de la route. Le père James a avec elle de longs entretiens. La veille du jour fatidique il se sent faiblir et s’apprête à prendre la fuite. Il veut prendre l’avion pour se mettre en sécurité s’étant au préalable vêtu en laïc. Une nouvelle rencontre avec cette veuve dont l’amour est plus fort que la mort l’incite à rester et à accepter son destin.
Il se présente à la plage le dimanche dit, jette à la mer le pistolet qu’il s’était procuré pour se défendre, s’en remet à Dieu.
Il est froidement abattu par celui qui était venu le menacer dans le confessionnal. Malgré les défaites en série qu’il doit subir le prêtre sort de l’épreuve en triomphateur, et ce triomphe n’est pas que métaphysique. C’est celui de l’apôtre de Dieu qui gagne le cœur des hommes.
Traduction "PO"
13 184 l'auraient quittés l'Eglise luthérienne de Finlande
Le parlement et l'Eglise approuvent la loi sur le mariage pour tous contre une opposition acharnée.
La loi n'a été approuvée par le-parlement de Finlande que par 105 voix contre 92 et le chemin législatif de cette initiative avait été particulièrement long alors mëme qu'elle est soutenue par le Premier ministre Alexander Stubb: rejetée à plusieurs reprises par la Commission des lois du Parlement, la proposition a vu le jour grâce à une pétition lancée pour obliger le Parlement à considérer l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.
Le parlement et l'Eglise approuvent la loi sur le mariage pour tous contre une opposition acharnée.
La loi n'a été approuvée par le-parlement de Finlande que par 105 voix contre 92 et le chemin législatif de cette initiative avait été particulièrement long alors mëme qu'elle est soutenue par le Premier ministre Alexander Stubb: rejetée à plusieurs reprises par la Commission des lois du Parlement, la proposition a vu le jour grâce à une pétition lancée pour obliger le Parlement à considérer l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.
L’archevêque Kari Mäkinen avait fait part sur Facebook de son soutien à cette loi: «Si la proposition passe, aucun mariage ne perdra de sa valeur, et pas un seul enfant ne sera en danger. Si elle ne passe pas, la reconnaissance et l’amélioration du statut des minorités sexuelles n’en resteront pas là. Les changements dans les comportements se sont affirmés et continuent de le faire. Je prie pour que les membres du parlement fassent preuve de sagesse, et pour la sérénité de ceux qui espèrent et qui prennent peur.» «Je sais ce que ce jour signifie pour la communauté arc-en-ciel, ses proches et beaucoup d’autres. Je me réjouis de tout mon cœur pour elle et avec elle,» a-t-il ajouté après le vote:
Mais cette position apparait très contestée au sein de l'Eglise: 13 184 l'auraient quittés rien que durant le week-end d'après "eroakirkosta.fi" cité par "interfax-religion.ru" et la plupart justifient cette décision par les déclarations du primat en faveur du mariage homosexuel. Toutefois, l'agence d'information note aussi que, parmi ceux qui ont quitté l'Eglise il y en a aussi qui sont mécontent de la position du parti chrétien-démocrate qui a voté contre le projet de loi.
L'Eglise luthérienne de Finlande est largement majoritaire en Finlande, avec 70% de la population enregistrés dans ses rangs et payant "l'impôt religieux" qui finance ses activités. Pour quitter l'Eglise il faut une notification individuelle à sa paroisse d'enregistrement, qui se fait par écrit ou sur Internet.
Rappelons que l'Église orthodoxe russe a annulé le dialogue théologique avec l'Eglise luthérienne de Finlande en septembre dernier à cause de la position luthérienne sur l'homosexualité. Les positions des Églises majoritaires dans leurs pays respectifs reflètent ainsi l'opinion majoritaire de la société dans ces pays. Si les Russes sont très clairement hostiles à toute manifestation d'homosexualité (la loi interdisant toute publicité auprès des mineurs est très populaire), en Finlande il y a un débat acharné tant dans la société que dans l'Eglise luthérienne.
V.G.
Lire aussi: l’Eglise Orthodoxe Autonome de Finlande
Mais cette position apparait très contestée au sein de l'Eglise: 13 184 l'auraient quittés rien que durant le week-end d'après "eroakirkosta.fi" cité par "interfax-religion.ru" et la plupart justifient cette décision par les déclarations du primat en faveur du mariage homosexuel. Toutefois, l'agence d'information note aussi que, parmi ceux qui ont quitté l'Eglise il y en a aussi qui sont mécontent de la position du parti chrétien-démocrate qui a voté contre le projet de loi.
L'Eglise luthérienne de Finlande est largement majoritaire en Finlande, avec 70% de la population enregistrés dans ses rangs et payant "l'impôt religieux" qui finance ses activités. Pour quitter l'Eglise il faut une notification individuelle à sa paroisse d'enregistrement, qui se fait par écrit ou sur Internet.
Rappelons que l'Église orthodoxe russe a annulé le dialogue théologique avec l'Eglise luthérienne de Finlande en septembre dernier à cause de la position luthérienne sur l'homosexualité. Les positions des Églises majoritaires dans leurs pays respectifs reflètent ainsi l'opinion majoritaire de la société dans ces pays. Si les Russes sont très clairement hostiles à toute manifestation d'homosexualité (la loi interdisant toute publicité auprès des mineurs est très populaire), en Finlande il y a un débat acharné tant dans la société que dans l'Eglise luthérienne.
V.G.
Lire aussi: l’Eglise Orthodoxe Autonome de Finlande
Cet immense hangar a été dressé à l’initiative de l’Eglise orthodoxe russe. Les sans-abri pourront s’y réchauffer et manger chaud. L’année dernière un refuge similaire a permis de sauver des centaines de vies. Des sanitaires ainsi qu’un SAMU médical et social y sont opérationnels. C’est l’association d’entraide orthodoxe "Miloserdie" qui est le maître d’œuvre de cette action.
Anna Ovsiannikova, responsable du service de presse de l’association nous a dit : « C’est en premier lieu pour disposer d’une installation fixe d’aide de première urgence aux SDF que nous avons installé ce hangar. Nous aidons ceux qui viennent à se mettre en règle pour leurs papiers et à trouver du travail et un toit afin de pouvoir résister à l’hiver ».
Le premier centre d’hébergement temporaire pour les SDF mis en place par l’Eglise a ouvert à Moscou
Roman Skorosov, responsable du projet, précise que « notre premier visiteur a été aujourd’hui Andreï, un natif de Volgograd venant de purger une peine de camp en Mordovie. Il a été libéré le 28 novembre et il avait juste assez d’argent pour s’acheter un billet jusqu’à Moscou.
Anna Ovsiannikova, responsable du service de presse de l’association nous a dit : « C’est en premier lieu pour disposer d’une installation fixe d’aide de première urgence aux SDF que nous avons installé ce hangar. Nous aidons ceux qui viennent à se mettre en règle pour leurs papiers et à trouver du travail et un toit afin de pouvoir résister à l’hiver ».
Le premier centre d’hébergement temporaire pour les SDF mis en place par l’Eglise a ouvert à Moscou
Roman Skorosov, responsable du projet, précise que « notre premier visiteur a été aujourd’hui Andreï, un natif de Volgograd venant de purger une peine de camp en Mordovie. Il a été libéré le 28 novembre et il avait juste assez d’argent pour s’acheter un billet jusqu’à Moscou.
. A la gare on lui a conseillé de venir nous voir. Nous essayerons de l’aider à établir des papiers et même d’acheter un billet jusqu’à chez lui. Ces cas sont très nombreux ».
Le hangar est chauffé par générateur et peut accueillir jusqu’à 50 personnes. Le hangar de fonctionnera pas de nuit, il restera ouvert de 9h à 18h.
"Miloserdie" compte cette année sur le soutien du Département de la protection sociale de la municipalité de Moscou. Cette structure a déjà mis en place cinq cent lits destinés aux sans-abri. Des autocars prendront en charge les SDF pour les amener au hangar.
Un office funèbre pour les sans-abris décédés pendant l' hiver sera célébré à Moscou
Lien et Gazeta ru Traduction "PO" Facebook
Le hangar est chauffé par générateur et peut accueillir jusqu’à 50 personnes. Le hangar de fonctionnera pas de nuit, il restera ouvert de 9h à 18h.
"Miloserdie" compte cette année sur le soutien du Département de la protection sociale de la municipalité de Moscou. Cette structure a déjà mis en place cinq cent lits destinés aux sans-abri. Des autocars prendront en charge les SDF pour les amener au hangar.
Un office funèbre pour les sans-abris décédés pendant l' hiver sera célébré à Moscou
Lien et Gazeta ru Traduction "PO" Facebook
L’Église ouvre à Moscou le premier foyer pour enfants invalides qui ne dépendra pas de l’État
Dans ce foyer vivront 25 enfants invalides pour lesquels les collaborateurs du service « Miloserdié » (« Charité ») de l’Église orthodoxe russe, à savoir les infirmières, les éducateurs, les spécialistes en défectologie, s’efforceront de créer des conditions proches de la vie familiales. Tous les vingt-cinq enfants seront transférés depuis la maison des enfants invalides N°15 de Moscou, où sont placés ceux qui sont le plus gravement atteints. C’est là que les sœurs et les bénévoles du service « Miloserdié » s’occupaient des enfants depuis ces dernières années.
Grâce à ce soutien, de nombreux enfants ont commencé à s’asseoir, marcher de façon autonome, à sourire et communiquer avec les sœurs et le personnel. « Nous avons vu que les enfants peuvent continuer à se développer, mais il leur faut d’autres conditions. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer une nouvelle maison pour de tels enfants », dit Svetlana Emelianov, coordinatrice des sœurs et des bénévoles du service mentionné et dirigeante du projet. Dans le nouveau foyer pour enfants, une attention particulière sera attribuée à la socialisation et l’intégration des enfants dans la société. Les collaborateurs du foyer conduiront les enfants régulièrement à des cours dans les centres de réhabilitation, à la piscine, aux parcs zoologiques, aux musées spéciaux, aux spectacles sensoriels.
Il est prévu que, dès septembre 2015, les enfants fréquenteront une école pour handicapés (auparavant, la majorité de ces enfants ne fréquentaient aucune école). Le foyer aidera au placement des enfants dans une famille, mais il est prêt néanmoins à s’occuper de chaque pensionnaire après sa majorité également.
Le foyer sera aménagé dans le bâtiment d’un autre projet du service « Miloserdié », le foyer pour enfant Sainte-Sophie, qui a été libéré grâce au fait qu’une partie des enfants a trouvé une famille, et les autres sont maintenant adultes et prêts à la vie indépendante. Le projet de foyer pour enfants invalides est réalisé avec le soutien du Département de la protection sociale de la ville de Moscou et sera ouvert en février 2015.... Lien
Dans ce foyer vivront 25 enfants invalides pour lesquels les collaborateurs du service « Miloserdié » (« Charité ») de l’Église orthodoxe russe, à savoir les infirmières, les éducateurs, les spécialistes en défectologie, s’efforceront de créer des conditions proches de la vie familiales. Tous les vingt-cinq enfants seront transférés depuis la maison des enfants invalides N°15 de Moscou, où sont placés ceux qui sont le plus gravement atteints. C’est là que les sœurs et les bénévoles du service « Miloserdié » s’occupaient des enfants depuis ces dernières années.
Grâce à ce soutien, de nombreux enfants ont commencé à s’asseoir, marcher de façon autonome, à sourire et communiquer avec les sœurs et le personnel. « Nous avons vu que les enfants peuvent continuer à se développer, mais il leur faut d’autres conditions. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer une nouvelle maison pour de tels enfants », dit Svetlana Emelianov, coordinatrice des sœurs et des bénévoles du service mentionné et dirigeante du projet. Dans le nouveau foyer pour enfants, une attention particulière sera attribuée à la socialisation et l’intégration des enfants dans la société. Les collaborateurs du foyer conduiront les enfants régulièrement à des cours dans les centres de réhabilitation, à la piscine, aux parcs zoologiques, aux musées spéciaux, aux spectacles sensoriels.
Il est prévu que, dès septembre 2015, les enfants fréquenteront une école pour handicapés (auparavant, la majorité de ces enfants ne fréquentaient aucune école). Le foyer aidera au placement des enfants dans une famille, mais il est prêt néanmoins à s’occuper de chaque pensionnaire après sa majorité également.
Le foyer sera aménagé dans le bâtiment d’un autre projet du service « Miloserdié », le foyer pour enfant Sainte-Sophie, qui a été libéré grâce au fait qu’une partie des enfants a trouvé une famille, et les autres sont maintenant adultes et prêts à la vie indépendante. Le projet de foyer pour enfants invalides est réalisé avec le soutien du Département de la protection sociale de la ville de Moscou et sera ouvert en février 2015.... Lien
La télévision italienne a cité ce qu'a dit le pontife de Rome à propos d'une éventuelle rencontre avec le patriarche de Moscou Cyrille:
"J'ai fait savoir au patriarche Cyrille que je souhaite le rencontrer. Sa réaction a été très positive. Je lui ai dit "Invite moi et je viens". Il m' a répondu qu'il souhaite également cette rencontre. La situation en Ukraine et de nombreuses autres difficultés repoussent quelque peu cette rencontre. Cependant nous persévérons tous deux à vouloir aller de l'avant".
Interfax - religion
"J'ai fait savoir au patriarche Cyrille que je souhaite le rencontrer. Sa réaction a été très positive. Je lui ai dit "Invite moi et je viens". Il m' a répondu qu'il souhaite également cette rencontre. La situation en Ukraine et de nombreuses autres difficultés repoussent quelque peu cette rencontre. Cependant nous persévérons tous deux à vouloir aller de l'avant".
Interfax - religion
Le pape François à Istanbul, il prie dans la Mosquée Bleue
Comme son prédécesseur Benoît XVI il y a huit ans, le souverain pontife a conclu sa visite de la mosquée impériale construite au XVIIe siècle sous le règne du sultan ottoman Ahmet 1er par une «adoration silencieuse», selon la terminologie du Vatican. VIDEO
La promotion du dialogue interreligieux
Au côté du grand mufti d'Istanbul Rahmi Yaran qui priait, Jorge Bergoglio a médité pendant deux longues minutes, les yeux fermés et les mains jointes. «C'était un beau moment de dialogue interreligieux», a ensuite commenté devant la presse le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, "il s'est passé la même chose qu'il y a huit ans avec Benoît".
Comme son prédécesseur Benoît XVI il y a huit ans, le souverain pontife a conclu sa visite de la mosquée impériale construite au XVIIe siècle sous le règne du sultan ottoman Ahmet 1er par une «adoration silencieuse», selon la terminologie du Vatican. VIDEO
La promotion du dialogue interreligieux
Au côté du grand mufti d'Istanbul Rahmi Yaran qui priait, Jorge Bergoglio a médité pendant deux longues minutes, les yeux fermés et les mains jointes. «C'était un beau moment de dialogue interreligieux», a ensuite commenté devant la presse le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, "il s'est passé la même chose qu'il y a huit ans avec Benoît".
Une visite de Sainte-Sophie
Le pape François, qui a délaissé samedi sa grosse berline allemande blindée d'Ankara pour une voiture compacte française de série plus modeste, s'est ensuite rendu dans la basilique Sainte-Sophie pour une courte visite, sous les chants de l'appel à la prière des muezzins voisins.
Visitée chaque année par des millions de touristes, cette monumentale église byzantine a été convertie en mosquée à la prise de Constantinople par l'Empire ottoman en 1453 puis est devenue un musée sur décision en 1934 du fondateur de la Turquie moderne et laïque Mustafa Kemal Atatürk.
Quinze siècles plus tard, Sainte-Sophie nourrit encore régulièrement les tensions entre chrétiens et musulmans, qui souhaite en refaire une mosquée. AFP
Une conférence sur le thème « Le christianisme et l'islam face aux défis de notre temps »
Une conférence sur le thème "Le christianisme et l'islam face aux défis de notre temps" a réuni à Kazan, capitale du Tatarstan le chef du Département synodal de l'Eglise russe pour les relations entre l'Eglise et la Société, l'archiprêtre Vsevolod Chaplin et le Mufti de la République du Tadjikistan K. Samigullin.
«Au Tatarstan nous sommes habitués de voir une église orthodoxe en sortant de la mosquée et vice versa" a souligné le Mufti K. Samigullin dans son discours. Et l'archiprêtre Vsevolod Chaplin a déclaré: "La force de notre pays est dans sa diversité et sa richesse. Nous sommes riches de différentes nationalités et traditions religieuses. Une des traditions véritablement russes - l'art du dialogue. Le monde a oublié l'expérience dans laquelle nous sommes conscients que nous sommes différents, mais cela ne se nous gêne pas mais nous aide à vivre ensemble. "
Le père Vsevolod a en outre pris part à la signature d'un accord de coopération entre le Séminaire orthodoxes de Kazan, l'Université musulmane de Russie, l'Université fédérale de Kazan et l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de Russie.
V.G.
Lien ICI
Le pape François, qui a délaissé samedi sa grosse berline allemande blindée d'Ankara pour une voiture compacte française de série plus modeste, s'est ensuite rendu dans la basilique Sainte-Sophie pour une courte visite, sous les chants de l'appel à la prière des muezzins voisins.
Visitée chaque année par des millions de touristes, cette monumentale église byzantine a été convertie en mosquée à la prise de Constantinople par l'Empire ottoman en 1453 puis est devenue un musée sur décision en 1934 du fondateur de la Turquie moderne et laïque Mustafa Kemal Atatürk.
Quinze siècles plus tard, Sainte-Sophie nourrit encore régulièrement les tensions entre chrétiens et musulmans, qui souhaite en refaire une mosquée. AFP
Une conférence sur le thème « Le christianisme et l'islam face aux défis de notre temps »
Une conférence sur le thème "Le christianisme et l'islam face aux défis de notre temps" a réuni à Kazan, capitale du Tatarstan le chef du Département synodal de l'Eglise russe pour les relations entre l'Eglise et la Société, l'archiprêtre Vsevolod Chaplin et le Mufti de la République du Tadjikistan K. Samigullin.
«Au Tatarstan nous sommes habitués de voir une église orthodoxe en sortant de la mosquée et vice versa" a souligné le Mufti K. Samigullin dans son discours. Et l'archiprêtre Vsevolod Chaplin a déclaré: "La force de notre pays est dans sa diversité et sa richesse. Nous sommes riches de différentes nationalités et traditions religieuses. Une des traditions véritablement russes - l'art du dialogue. Le monde a oublié l'expérience dans laquelle nous sommes conscients que nous sommes différents, mais cela ne se nous gêne pas mais nous aide à vivre ensemble. "
Le père Vsevolod a en outre pris part à la signature d'un accord de coopération entre le Séminaire orthodoxes de Kazan, l'Université musulmane de Russie, l'Université fédérale de Kazan et l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de Russie.
V.G.
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Monseigneur, nous entrons dans le carême de Noël. Presque tous les Ukrainiens s’y préparent. Cela est particulièrement visible dans l’Ouest du pays où la tradition est très forte. Quelle est l’importance de nos origines dans nos vies ?
Mgr Onuphre: Chacun d’entre nous se souvient jusqu’à son dernier souffle de ses parents, de l’endroit où il a vu le jour, de son « lieu ». En ce qui me concerne, c’est la Bucovine. Mais notre patrie terrestre à tous est l’Ukraine dans son ensemble, un pays qui vit aujourd’hui une époque sans exagérer tragique. Nous prions tous pour que le Seigneur prenne pitié du pays et nous aide à retrouver la paix.
Nous voyons que des efforts sont faits pour, d’une manière biaisée, éloigner le peuple de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine.
Mgr Onuphre: Les faits sont têtus. Que se passe-t-il actuellement dans nos monastères ? Les moines sont pour ainsi dire le sel de la vie du peuple. Nous comptons actuellement 240 monastères habités par 4.873 frères et sœurs. Alors que les monastères qui se revendiquent d’appartenir à l’orthodoxie ne sont que 70, avec seulement 191 moines et moniales. Est-il possible de faire s’éloigner le peuple de son Eglise orthodoxe ?
Mgr Onuphre: Chacun d’entre nous se souvient jusqu’à son dernier souffle de ses parents, de l’endroit où il a vu le jour, de son « lieu ». En ce qui me concerne, c’est la Bucovine. Mais notre patrie terrestre à tous est l’Ukraine dans son ensemble, un pays qui vit aujourd’hui une époque sans exagérer tragique. Nous prions tous pour que le Seigneur prenne pitié du pays et nous aide à retrouver la paix.
Nous voyons que des efforts sont faits pour, d’une manière biaisée, éloigner le peuple de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine.
Mgr Onuphre: Les faits sont têtus. Que se passe-t-il actuellement dans nos monastères ? Les moines sont pour ainsi dire le sel de la vie du peuple. Nous comptons actuellement 240 monastères habités par 4.873 frères et sœurs. Alors que les monastères qui se revendiquent d’appartenir à l’orthodoxie ne sont que 70, avec seulement 191 moines et moniales. Est-il possible de faire s’éloigner le peuple de son Eglise orthodoxe ?
Lire aussi Sa Béatitude Onuphre, prie le patriarche Cyrille de tout faire pour éviter une effusion de sang en Ukraine
Lorsque nous sommes dans une situation dans laquelle il nous faut choisir : soit répondre aux arguments de nos interlocuteurs, soit ne pas se laisser entrainer dans un débat, quelle solution préférer ? Comment réagir aux campagnes de désinformation menées contre l’Eglise orthodoxe d’Ukraine ?
Mgr Onuphre: C’est une question que nombre d’entre nous se posent. Commençons par faire la lumière en nous-mêmes, apprenons à discerner la vérité de ce qui ne l’est pas. De toujours, même à l’époque des soviets, l’Eglise était en opposition au pouvoir laïc. Situation qui perdure depuis les premiers siècles de la chrétienté. De nos jours les campagnes de désinformation font partie de l’arsenal utilisé dans cette guerre. L’Eglise sème la Vérité. Là où la semence tombe dans un sol bien labouré, la récolte est riche. L’absence de foi et l’orgueil rendent l’homme perméable à la perfidie du Malin. Ce sont là des épreuves pour chacun d’entre nous. Des épreuves auxquelles sont soumises notre foi et notre force spirituelle.
Comment dépasser les préjugés répandus au sein de la société à l’égard de l’Eglise et du clergé ? On accuse souvent les prêtres de rouler en voitures de luxe. On accuse l’Eglise orthodoxe d’Ukraine de ne pas dire les offices en langue ukrainienne.
Mgr Onuphre: N’oublions pas que les laïcs et les prêtres ne doivent pas juger à la légère. Pour ainsi dire, l’habit ne fait pas le moine. Les ragots parviennent souvent à dénaturer la vérité. En ce qui concerne les véhicules, ce sont de nos jours des objets de première nécessité, ils permettent de se rendre dans les paroisses éloignées, les monastères, les maisons de retraite, etc.
Notre langue liturgique est le vieux slavon. Nous l’avons reçue de nos saints maîtres Cyrille et Méthode. Remarquons que les Grecs officient en vieux grec, les Géorgiens en vieux géorgien, les Roumains en roumain d’église, les pays anglophones prient souvent en vieux anglais. Tous les peuples orthodoxes, dont les Slaves, ont leur langue liturgique. Les prêtres prononcent leurs homélies dans la langue pratiquée par la majorité des fidèles. Il s’agit le plus souvent de l’ukrainien. L’ukrainien est la langue pour ainsi dire administrative officielle de notre Eglise. Les sites, les programmes radio et télévision de l’Eglise sont également élaborés en ukrainien.
Quels que soient les pouvoirs en place l’Eglise prie le Seigneur pour qu’Il protège le pays, pour qu’Il donne la sagesse et le discernement spirituel à ceux qui nous gouvernent.
On parle beaucoup aujourd’hui de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et de sa coopération avec l’OTAN. Appartient-il à l’Eglise de se prononcer sur ces sujets ?
Mgr Onuphre: Le rôle de l’Eglise n’est pas de commenter la situation géopolitique ou économique de l’Ukraine ou dans le monde. Nous ne faisons que porter et expliquer la Loi de Dieu. Nous appelons le monde à suivre cette Loi.
Rappelons que la Constitution promulgue la séparation de l’Etat et de l’Eglise. Cela dit chaque croyant est aussi un citoyen. Comment, dans ses entretiens en privé, n’exprimerait-il pas ses inquiétudes et ses joies en ce qui concerne la situation dans le pays ? Il n’y a pas tellement lieu, hélas, de nos réjouir. Tous les orthodoxes discutent d’un éventuel rapprochement avec l’Occident et des inquiétudes que cela suscite. Les pays occidentaux, et il faut le regretter, ont pour priorité l’amélioration matérielle des conditions de vie de leurs populations. Les valeurs spirituelles y sont perçues seulement comme l’une des manifestations culturelles et éthiques de la société. Dieu en tant que Personne y est trop souvent oublié.
Comment de nos jours rester courageux ? Comment apprendre à pardonner ?
Mgr Onuphre: Le courage consiste à savoir nager à contre-courant. Les poissons nagent à contre-courant dans le désir de revenir à la pureté de la source. Seuls ceux qui sont capable ne fût-ce que d’un peu d’humilité peuvent faire preuve de courage.
On dit que chacune des parties porte sa part de responsabilité dans les conflits de la vie courante. Peut-on estimer que nous sommes fautifs de l’hostilité manifestée à notre égard par les radicaux, les schismatiques et même certains des « nôtres » ? Mais, de toujours l’Eglise, comme le Seigneur Lui-Même, ont été persécutés ?
Lire aussi Le métropolite Onuphre : ce qui se passe aujourd’hui est une épreuve de notre amour pour Dieu et pour notre prochain
Mgr Onuphre: La faute incombe à ceux qui oublient que l’Eglise n’est pas à la recherche des coupables. L’Eglise aspire à se faire entendre par la conscience de tout un chacun. Sans l’aide de Dieu nous ne sommes pas capables de dire qui est coupable et qui ne l’est pas. Or, le péché nous éloigne de Dieu. En nous purifiant du péché nous saurons mieux appréhender nos prochains. Nous cesserons de condamner, nous nous efforcerons de comprendre et de pardonner. Dieu pardonne à l’homme tout dont l’homme se repent. Il n’y a pas de pardon s’il n’a pas contrition.
Lien Traduction N. Krivocheine
Lorsque nous sommes dans une situation dans laquelle il nous faut choisir : soit répondre aux arguments de nos interlocuteurs, soit ne pas se laisser entrainer dans un débat, quelle solution préférer ? Comment réagir aux campagnes de désinformation menées contre l’Eglise orthodoxe d’Ukraine ?
Mgr Onuphre: C’est une question que nombre d’entre nous se posent. Commençons par faire la lumière en nous-mêmes, apprenons à discerner la vérité de ce qui ne l’est pas. De toujours, même à l’époque des soviets, l’Eglise était en opposition au pouvoir laïc. Situation qui perdure depuis les premiers siècles de la chrétienté. De nos jours les campagnes de désinformation font partie de l’arsenal utilisé dans cette guerre. L’Eglise sème la Vérité. Là où la semence tombe dans un sol bien labouré, la récolte est riche. L’absence de foi et l’orgueil rendent l’homme perméable à la perfidie du Malin. Ce sont là des épreuves pour chacun d’entre nous. Des épreuves auxquelles sont soumises notre foi et notre force spirituelle.
Comment dépasser les préjugés répandus au sein de la société à l’égard de l’Eglise et du clergé ? On accuse souvent les prêtres de rouler en voitures de luxe. On accuse l’Eglise orthodoxe d’Ukraine de ne pas dire les offices en langue ukrainienne.
Mgr Onuphre: N’oublions pas que les laïcs et les prêtres ne doivent pas juger à la légère. Pour ainsi dire, l’habit ne fait pas le moine. Les ragots parviennent souvent à dénaturer la vérité. En ce qui concerne les véhicules, ce sont de nos jours des objets de première nécessité, ils permettent de se rendre dans les paroisses éloignées, les monastères, les maisons de retraite, etc.
Notre langue liturgique est le vieux slavon. Nous l’avons reçue de nos saints maîtres Cyrille et Méthode. Remarquons que les Grecs officient en vieux grec, les Géorgiens en vieux géorgien, les Roumains en roumain d’église, les pays anglophones prient souvent en vieux anglais. Tous les peuples orthodoxes, dont les Slaves, ont leur langue liturgique. Les prêtres prononcent leurs homélies dans la langue pratiquée par la majorité des fidèles. Il s’agit le plus souvent de l’ukrainien. L’ukrainien est la langue pour ainsi dire administrative officielle de notre Eglise. Les sites, les programmes radio et télévision de l’Eglise sont également élaborés en ukrainien.
Quels que soient les pouvoirs en place l’Eglise prie le Seigneur pour qu’Il protège le pays, pour qu’Il donne la sagesse et le discernement spirituel à ceux qui nous gouvernent.
On parle beaucoup aujourd’hui de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et de sa coopération avec l’OTAN. Appartient-il à l’Eglise de se prononcer sur ces sujets ?
Mgr Onuphre: Le rôle de l’Eglise n’est pas de commenter la situation géopolitique ou économique de l’Ukraine ou dans le monde. Nous ne faisons que porter et expliquer la Loi de Dieu. Nous appelons le monde à suivre cette Loi.
Rappelons que la Constitution promulgue la séparation de l’Etat et de l’Eglise. Cela dit chaque croyant est aussi un citoyen. Comment, dans ses entretiens en privé, n’exprimerait-il pas ses inquiétudes et ses joies en ce qui concerne la situation dans le pays ? Il n’y a pas tellement lieu, hélas, de nos réjouir. Tous les orthodoxes discutent d’un éventuel rapprochement avec l’Occident et des inquiétudes que cela suscite. Les pays occidentaux, et il faut le regretter, ont pour priorité l’amélioration matérielle des conditions de vie de leurs populations. Les valeurs spirituelles y sont perçues seulement comme l’une des manifestations culturelles et éthiques de la société. Dieu en tant que Personne y est trop souvent oublié.
Comment de nos jours rester courageux ? Comment apprendre à pardonner ?
Mgr Onuphre: Le courage consiste à savoir nager à contre-courant. Les poissons nagent à contre-courant dans le désir de revenir à la pureté de la source. Seuls ceux qui sont capable ne fût-ce que d’un peu d’humilité peuvent faire preuve de courage.
On dit que chacune des parties porte sa part de responsabilité dans les conflits de la vie courante. Peut-on estimer que nous sommes fautifs de l’hostilité manifestée à notre égard par les radicaux, les schismatiques et même certains des « nôtres » ? Mais, de toujours l’Eglise, comme le Seigneur Lui-Même, ont été persécutés ?
Lire aussi Le métropolite Onuphre : ce qui se passe aujourd’hui est une épreuve de notre amour pour Dieu et pour notre prochain
Mgr Onuphre: La faute incombe à ceux qui oublient que l’Eglise n’est pas à la recherche des coupables. L’Eglise aspire à se faire entendre par la conscience de tout un chacun. Sans l’aide de Dieu nous ne sommes pas capables de dire qui est coupable et qui ne l’est pas. Or, le péché nous éloigne de Dieu. En nous purifiant du péché nous saurons mieux appréhender nos prochains. Nous cesserons de condamner, nous nous efforcerons de comprendre et de pardonner. Dieu pardonne à l’homme tout dont l’homme se repent. Il n’y a pas de pardon s’il n’a pas contrition.
Lien Traduction N. Krivocheine
Admirable récit de Jean-Christophe Buisson " Le Figaro" de la vie au monastère du Valaam. Nous en donnons des extraits
C'était il y a vingt-cinq ans exactement, moins d'un mois après la chute du mur de Berlin. Arrivant par le lac Ladoga pris par les glaces, six hommes en robe posaient le pied sur la principale des cinquante îles de l'archipel de Valaam, au nord-est de Saint-Pétersbourg. Six moines, dont les frères aînés avaient été chassés de ce lieu par les autorités soviétiques en 1940 après la guerre d'Hiver entre l'URSS et la Finlande, qui avait elle-même conquis cette terre russe au lendemain de la révolution d'octobre 1917. Après sept décennies de parenthèse profane, la vie «normale», c'est-à-dire orthodoxe, allait pouvoir reprendre sur l'«Athos russe».
Mieux: ce jour béni de reconquête pacifique survenait un 30 novembre. C'est-à-dire le jour de la saint André, cet apôtre mort sur la croix, fondateur de l'Église de Constantinople, évangélisateur de Kiev, capitale de la première Russie. Le plus beau des symboles.
C'était il y a vingt-cinq ans exactement, moins d'un mois après la chute du mur de Berlin. Arrivant par le lac Ladoga pris par les glaces, six hommes en robe posaient le pied sur la principale des cinquante îles de l'archipel de Valaam, au nord-est de Saint-Pétersbourg. Six moines, dont les frères aînés avaient été chassés de ce lieu par les autorités soviétiques en 1940 après la guerre d'Hiver entre l'URSS et la Finlande, qui avait elle-même conquis cette terre russe au lendemain de la révolution d'octobre 1917. Après sept décennies de parenthèse profane, la vie «normale», c'est-à-dire orthodoxe, allait pouvoir reprendre sur l'«Athos russe».
Mieux: ce jour béni de reconquête pacifique survenait un 30 novembre. C'est-à-dire le jour de la saint André, cet apôtre mort sur la croix, fondateur de l'Église de Constantinople, évangélisateur de Kiev, capitale de la première Russie. Le plus beau des symboles.
<...> Les six moines retroussèrent leurs manches, retournèrent chercher icônes et archives sauvées jadis du feu et de la furie rouge et ramenèrent les frères qui, comme eux, vivaient en Finlande en attendant la chute du communisme, prêts à revenir s'installer là où, depuis mille ans, bat une partie du cœur de l'orthodoxie russe. Déterminés, avec ou sans le concours des autorités politiques, à raviver la flamme d'une foi étouffée, écrasée, persécutée////
<...> Valaam est, comme Patmos, une île où soufflent tendrement les vents du nord et de l'Esprit. Le rythme de la vie monastique y est calqué sur celui d'une nature locale sauvage, omniprésente, impressionnante, calme, apaisante. Les côtes austères et rocheuses ont cet aspect splendide des terres proches des temps mythiques du commencement du monde. Depuis la pointe Fedorovski, où le regard peut embrasser la partie nord de l'île, on ressent l'étrange impression d'être plongé dans un film de Pavel Lounguine (L'Ile) ou d'Andreï Zviaguintsev (Léviathan). Au loin, il n'est pas rare d'apercevoir la silhouette sombre d'un moine qui, comme le père Séraphim (un Français installé seul dans le skit de Smolensk), rejoint d'un pas tranquille son ermitage, à moins qu'il ne parte ramasser du bois ou des champignons dans les forêts de cèdres et de bouleaux où vivent en paix rennes et sangliers: les moines ne mangent jamais de viande.///
Trou noir de soixante-dix ans
<...> Il faut rendre aux César ce qui leur appartient. Si le monastère de Valaam, comme ceux de Novgorod, de Pskov ou de Valdaï ont pu renaître, ils le doivent à l'énergie des patriarches de l'Église orthodoxe (Alexis II, puis Kirill, depuis 2009) mais aussi au bon cœur des autorités politiques comme de nombreux citoyens (anonymes ou célèbres, très fortunés ou non, russes ou étrangers). Sortant d'un trou noir de soixante-dix ans au cours duquel des centaines d'évêques et des dizaines de milliers de prêtres ou de moines avaient été éliminés et plus de 100.000 lieux de culte fermés, reconvertis ou rasés, l'Eglise nationale a bénéficié de la générosité d'un Etat lui accordant des avantages fiscaux et de celle de particuliers qui, comme la famille Timtchenko, à la tête de la Fondation Neva, a participé et participe, entre autres, à la reconstruction et l'embellissement du monastère de Valaam.
<...> Ici, tout le monde se souvient de Poutine venant en personne inaugurer, en 2008, le dernier-né des ermitages de l'île… qui porte son prénom. Dans l'ermitage Saint-Vladimir, plafonds et murs sont recouverts de scènes colorées de l'Ancien Testament, de bestiaires incroyables, de vies de saints grandioses et de grassouillets séraphins. Sous les toits, renouant avec une tradition du XIXe siècle, quand des artistes de l'Académie impériale des arts comme Ivan Chichkine venaient travailler à Valaam où ils disaient trouver une inspiration particulière, deux jeunes moines sont en train de peindre des icônes: le frère Hyéronime s'attelle à une Vierge à l'Enfant, son compagnon, un diptyque inspiré de l'Ancien Testament. Autour d'eux, des petits pots de pigments et des dizaines d'ouvrages sur les icônes byzantines, russes, grecques et macédoniennes. Mais aussi une chaîne stéréo et une pile de CD laissant penser que tout contact avec le monde contemporain n'a pas été coupé: y figurent la BO du film d'Emir Kusturica, Arizona Dream, et un best of de U2.
<...> Mgr Pankras a le souvenir très vif de son arrivée sur l'île en 1993. Vivant dans la laure de la Trinité-Saint-Serge, près de Moscou, iI avait demandé au patriarche Alexis II de le muter sur le mont Athos, au lieu de quoi ce fut «l'Athos du Nord», Valaam… «Quand je suis arrivé, après ma toute première expérience de voyage sur un bateau, de surcroît pris dans une tempête, ce fut un immense choc. Il y avait alors seulement une vingtaine de moines et la plupart des bâtiments se trouvaient dans un état de délabrement terrible. Je fus presque envahi par un sentiment de désespoir.»....SUITE "Le Figaro" le 28/11/2014 Dans ces monastères bat le cœur de l'orthodoxie russe
<...> Valaam est, comme Patmos, une île où soufflent tendrement les vents du nord et de l'Esprit. Le rythme de la vie monastique y est calqué sur celui d'une nature locale sauvage, omniprésente, impressionnante, calme, apaisante. Les côtes austères et rocheuses ont cet aspect splendide des terres proches des temps mythiques du commencement du monde. Depuis la pointe Fedorovski, où le regard peut embrasser la partie nord de l'île, on ressent l'étrange impression d'être plongé dans un film de Pavel Lounguine (L'Ile) ou d'Andreï Zviaguintsev (Léviathan). Au loin, il n'est pas rare d'apercevoir la silhouette sombre d'un moine qui, comme le père Séraphim (un Français installé seul dans le skit de Smolensk), rejoint d'un pas tranquille son ermitage, à moins qu'il ne parte ramasser du bois ou des champignons dans les forêts de cèdres et de bouleaux où vivent en paix rennes et sangliers: les moines ne mangent jamais de viande.///
Trou noir de soixante-dix ans
<...> Il faut rendre aux César ce qui leur appartient. Si le monastère de Valaam, comme ceux de Novgorod, de Pskov ou de Valdaï ont pu renaître, ils le doivent à l'énergie des patriarches de l'Église orthodoxe (Alexis II, puis Kirill, depuis 2009) mais aussi au bon cœur des autorités politiques comme de nombreux citoyens (anonymes ou célèbres, très fortunés ou non, russes ou étrangers). Sortant d'un trou noir de soixante-dix ans au cours duquel des centaines d'évêques et des dizaines de milliers de prêtres ou de moines avaient été éliminés et plus de 100.000 lieux de culte fermés, reconvertis ou rasés, l'Eglise nationale a bénéficié de la générosité d'un Etat lui accordant des avantages fiscaux et de celle de particuliers qui, comme la famille Timtchenko, à la tête de la Fondation Neva, a participé et participe, entre autres, à la reconstruction et l'embellissement du monastère de Valaam.
<...> Ici, tout le monde se souvient de Poutine venant en personne inaugurer, en 2008, le dernier-né des ermitages de l'île… qui porte son prénom. Dans l'ermitage Saint-Vladimir, plafonds et murs sont recouverts de scènes colorées de l'Ancien Testament, de bestiaires incroyables, de vies de saints grandioses et de grassouillets séraphins. Sous les toits, renouant avec une tradition du XIXe siècle, quand des artistes de l'Académie impériale des arts comme Ivan Chichkine venaient travailler à Valaam où ils disaient trouver une inspiration particulière, deux jeunes moines sont en train de peindre des icônes: le frère Hyéronime s'attelle à une Vierge à l'Enfant, son compagnon, un diptyque inspiré de l'Ancien Testament. Autour d'eux, des petits pots de pigments et des dizaines d'ouvrages sur les icônes byzantines, russes, grecques et macédoniennes. Mais aussi une chaîne stéréo et une pile de CD laissant penser que tout contact avec le monde contemporain n'a pas été coupé: y figurent la BO du film d'Emir Kusturica, Arizona Dream, et un best of de U2.
<...> Mgr Pankras a le souvenir très vif de son arrivée sur l'île en 1993. Vivant dans la laure de la Trinité-Saint-Serge, près de Moscou, iI avait demandé au patriarche Alexis II de le muter sur le mont Athos, au lieu de quoi ce fut «l'Athos du Nord», Valaam… «Quand je suis arrivé, après ma toute première expérience de voyage sur un bateau, de surcroît pris dans une tempête, ce fut un immense choc. Il y avait alors seulement une vingtaine de moines et la plupart des bâtiments se trouvaient dans un état de délabrement terrible. Je fus presque envahi par un sentiment de désespoir.»....SUITE "Le Figaro" le 28/11/2014 Dans ces monastères bat le cœur de l'orthodoxie russe
L’Eglise orthodoxe russe, le gouvernement de la région de Moscou et les autorités fédérales doivent coordonner leurs efforts afin que Boutovo devienne un Musée consacré à la mémoire des victimes des répressions politiques, estime-t-on au Conseil des droits de l’homme auprès du Président.
Le Conseil des droits de l’homme auprès du président e la Fédération s’est réuni le 10 novembre dernier pour débattre du devenir du polygone de Boutovo ancien haras que s’était approprié la NKVD pour en faire un lieu d’exécutions massives.
Plus de 20.000 personnes dont un grand nombre de clercs y ont été mises à mort. Le Conseil souhaite qu’à l’avenir ce lieu devienne un Musée mémoriel, a précisé Mikhaïl Fedotov, président du Conseil des droits de l’homme. Il a également été question du financement du projet.
Le Conseil des droits de l’homme auprès du président e la Fédération s’est réuni le 10 novembre dernier pour débattre du devenir du polygone de Boutovo ancien haras que s’était approprié la NKVD pour en faire un lieu d’exécutions massives.
Plus de 20.000 personnes dont un grand nombre de clercs y ont été mises à mort. Le Conseil souhaite qu’à l’avenir ce lieu devienne un Musée mémoriel, a précisé Mikhaïl Fedotov, président du Conseil des droits de l’homme. Il a également été question du financement du projet.
« Il est indispensable d’unir les efforts de l’Eglise orthodoxe russe, du gouvernement de la région de Moscou et des autorités fédérales. Le futur Musée de Boutovo sera un lieu important pour toute la Russie. L’histoire des persécutions dont a été l’objet l’Eglise y sera présentée ».
Les visiteurs du Musée pourront prendre connaissance de la période des confiscations des objets du culte, de l’assassinat des prêtres, de la destruction des églises, en particulier celle de la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou. La répression a également porté sur d’autres confessions religieuses et cela sera montré par le Musée.
Ont participé au débat Mikhaïl Fedotov, président du Conseil des droits de l’homme, Oleg Rojnov, ministre de la culture du gouvernement de Moscou, Vladimir Chalaev du ministère des finances, l’archiprêtre Cyrille Kaleda, recteur de la paroisse des Saints Néo Martyrs à Boutovo, Alexandre Protassevitch, responsable du groupe inter institutionnel de la commémoration des victimes de la répression et Roman Romanov, directeur du Musée national de l’histoire du GOULAG.
La prochaine réunion du Conseil aura lieu avant la fin de l’année.
Lien Правозащитники: церковь должна помочь в создании музея на Бутовском полигоне Traduction "PO"
Témoins de Lumière : l’archipel des Solovki et Butovo, Golgothas russes
Les visiteurs du Musée pourront prendre connaissance de la période des confiscations des objets du culte, de l’assassinat des prêtres, de la destruction des églises, en particulier celle de la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou. La répression a également porté sur d’autres confessions religieuses et cela sera montré par le Musée.
Ont participé au débat Mikhaïl Fedotov, président du Conseil des droits de l’homme, Oleg Rojnov, ministre de la culture du gouvernement de Moscou, Vladimir Chalaev du ministère des finances, l’archiprêtre Cyrille Kaleda, recteur de la paroisse des Saints Néo Martyrs à Boutovo, Alexandre Protassevitch, responsable du groupe inter institutionnel de la commémoration des victimes de la répression et Roman Romanov, directeur du Musée national de l’histoire du GOULAG.
La prochaine réunion du Conseil aura lieu avant la fin de l’année.
Lien Правозащитники: церковь должна помочь в создании музея на Бутовском полигоне Traduction "PO"
Témoins de Lumière : l’archipel des Solovki et Butovo, Golgothas russes
Le V Congrès des missionnaires diocésains de l’Eglise orthodoxe russe s’est achevé le 25 novembre dernier. 149 diocèses y étaient représentés.
Le patriarche Cyrille s’est adressé au congrès. Il appelle dans son message à rendre plus active la mission, ceci à tous les niveaux et à y faire participer les laïcs. Le Congrès était présidé par Monseigneur Ioan, métropolite de Belgorod. Cinq groupes de travail ont été installés. Le troisième et dernier jour du congrès a permis d’en établir le bilan. Les groupes ont élaboré des documents de travail portant sur divers aspects des activités missionnaires de l’Eglise.
Le professeur David Gzgian, membre de l’Assemblée interconciliaire, responsable de la chaire de théologie de l’Institut Saint Philarète, est intervenu au groupe « La mission dans la vie des paroisses ». Il a dit entre autre que «la mission ne peut être valable que si l’on s’inspire de sa propre vie spirituelle, de son appréhension de Dieu.
Le patriarche Cyrille s’est adressé au congrès. Il appelle dans son message à rendre plus active la mission, ceci à tous les niveaux et à y faire participer les laïcs. Le Congrès était présidé par Monseigneur Ioan, métropolite de Belgorod. Cinq groupes de travail ont été installés. Le troisième et dernier jour du congrès a permis d’en établir le bilan. Les groupes ont élaboré des documents de travail portant sur divers aspects des activités missionnaires de l’Eglise.
Le professeur David Gzgian, membre de l’Assemblée interconciliaire, responsable de la chaire de théologie de l’Institut Saint Philarète, est intervenu au groupe « La mission dans la vie des paroisses ». Il a dit entre autre que «la mission ne peut être valable que si l’on s’inspire de sa propre vie spirituelle, de son appréhension de Dieu.
Cependant il ne nous faut confondre notre mission dans le sens de l’aide que nous apportons aux autres pour qu’ils se débarrassent de leurs préjugés, de leurs craintes, de leur méfiance à l’égard de l’Eglise, de soi-même et de Dieu avec notre travail de catéchisation qui consiste à instruire ceux qui ont accepté la foi. La catéchisation, et non en l’occurrence la mission, aide les néophytes à participer aux sacrements de l’Eglise, à se rendre aux offices ».
L’archiprêtre Serge Statzenko, président du service de l’instruction religieuse du diocèse de Tachkent ainsi que l’archiprêtre Dimitri Karpenko secrétaire du diocèse de Goubkino, membre de l’Assemblée interconciliaire, ont tous deux insisté sur la nécessité d’une plus grande cohésion des communautés : « La vie de la communauté ne saurait se limiter à notre présence aux offices et à la prière en église. Les néophytes qui viennent de recevoir le baptême se posent naturellement la question – et maintenant ? L’exemple est indispensable pour une meilleure vie en Eglise. La communauté peut donner cet exemple mieux que quiconque. Notre présence commune en Eglise doit véhiculer un fort potentiel missionnaire ».
Le groupe qui était consacré au témoignage au sein de diverses ethnies a surtout débattu de la vocation missionnaire des laïcs. Le document élaboré par ce groupe fait état de la possibilité dans les foyers missionnaires sur le terrain d’offices célébrés par des laïcs.
L’un des groupes était consacré à la mission apologétique de l’Eglise, sujet qui n’est directement lié à la catéchisation chrétienne et à la diffusion de la Bonne Nouvelle. Le groupe était présidé par Alexandre Dvorkine, spécialiste très connu des sectes religieuses.
L’un des rapporteurs, l’archiprêtre Serge Sokolov responsable du service missionnaire du diocèse d’Arkhangelsk s’est dit préoccupé par la tolérance excessive présente dans la « Loi fédérale sur la liberté de conscience ». Des critiques ont été exprimées quant à la politique rédactionnelle du site orthodoxe « Pravoslavie i mir » le plus lu dans le pays. Ont également été critiquées les étranges assertions exprimées par le père Gueorgui Kotchetkov recteur de l’Institut Saint Philarète et aumônier de la Fraternité de la Transfiguration.
Les congrès des missionnaires diocésains se réunissent périodiquement, les congrès précédents se sont tenus en 1996, 1999, 2002 et 2010.
Le site Patriarchia.ru publiera les documents élaborés par le congrès.
Voici l’intervention du professeur Gzgian ICI
Lien et Traduction "PO"
L’archiprêtre Serge Statzenko, président du service de l’instruction religieuse du diocèse de Tachkent ainsi que l’archiprêtre Dimitri Karpenko secrétaire du diocèse de Goubkino, membre de l’Assemblée interconciliaire, ont tous deux insisté sur la nécessité d’une plus grande cohésion des communautés : « La vie de la communauté ne saurait se limiter à notre présence aux offices et à la prière en église. Les néophytes qui viennent de recevoir le baptême se posent naturellement la question – et maintenant ? L’exemple est indispensable pour une meilleure vie en Eglise. La communauté peut donner cet exemple mieux que quiconque. Notre présence commune en Eglise doit véhiculer un fort potentiel missionnaire ».
Le groupe qui était consacré au témoignage au sein de diverses ethnies a surtout débattu de la vocation missionnaire des laïcs. Le document élaboré par ce groupe fait état de la possibilité dans les foyers missionnaires sur le terrain d’offices célébrés par des laïcs.
L’un des groupes était consacré à la mission apologétique de l’Eglise, sujet qui n’est directement lié à la catéchisation chrétienne et à la diffusion de la Bonne Nouvelle. Le groupe était présidé par Alexandre Dvorkine, spécialiste très connu des sectes religieuses.
L’un des rapporteurs, l’archiprêtre Serge Sokolov responsable du service missionnaire du diocèse d’Arkhangelsk s’est dit préoccupé par la tolérance excessive présente dans la « Loi fédérale sur la liberté de conscience ». Des critiques ont été exprimées quant à la politique rédactionnelle du site orthodoxe « Pravoslavie i mir » le plus lu dans le pays. Ont également été critiquées les étranges assertions exprimées par le père Gueorgui Kotchetkov recteur de l’Institut Saint Philarète et aumônier de la Fraternité de la Transfiguration.
Les congrès des missionnaires diocésains se réunissent périodiquement, les congrès précédents se sont tenus en 1996, 1999, 2002 et 2010.
Le site Patriarchia.ru publiera les documents élaborés par le congrès.
Voici l’intervention du professeur Gzgian ICI
Lien et Traduction "PO"
Cher Monsieur Guénois,
J’ai lu avec attention votre long article sur la visite du Pape François en Turquie. Article publié dans le Figaro de ce jour ( 28-11-2014 ).
Habitué à vos textes précis complets et objectifs j’ai été étonné que vous ne dites nulle part qu’en Turquie et à Istanbul ( Constantinople ) existent aussi des orthodoxes et que l’on y trouve aussi la résidence du Patriarche Œcuménique Orthodoxe le Patriarche Orthodoxe Bartholomée.
La belle photo qui illustre votre texte parle « d’une église du quartier du Fener » sans préciser que c’est l’église Patriarcale.J’ai regretté ces omissions. Mais peut être la visite Papale est elle , comme celle de Strasbourg, uniquement politique et ignore la religion ( comme a été ignorée la cathédrale de Strasbourg )
Avec mes salutations respectueuses
B. de TIESENHAUSEN
J’ai lu avec attention votre long article sur la visite du Pape François en Turquie. Article publié dans le Figaro de ce jour ( 28-11-2014 ).
Habitué à vos textes précis complets et objectifs j’ai été étonné que vous ne dites nulle part qu’en Turquie et à Istanbul ( Constantinople ) existent aussi des orthodoxes et que l’on y trouve aussi la résidence du Patriarche Œcuménique Orthodoxe le Patriarche Orthodoxe Bartholomée.
La belle photo qui illustre votre texte parle « d’une église du quartier du Fener » sans préciser que c’est l’église Patriarcale.J’ai regretté ces omissions. Mais peut être la visite Papale est elle , comme celle de Strasbourg, uniquement politique et ignore la religion ( comme a été ignorée la cathédrale de Strasbourg )
Avec mes salutations respectueuses
B. de TIESENHAUSEN
Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef adjoint chargé des religions, a rejoint la rédaction du Figaro en août 2008, après avoir passé dix années au quotidien "La Croix" comme chef du service religion.
Cette nouvelle édition, de novembre 2014, débute par un "Journal de l'Orthodoxie" où il sera question de plusieurs visites patriarcales orthodoxes mais aussi de la sortie de plusieurs publications, revues et ouvrages, autant de conseils de lecture sur le monde orthodoxe.
Le dossier de l'émission est consacré à un sujet d'une grande importance centrale pour la vie de tout chrétien, à savoir, les mystères ou les sacrements de l'Eglise, source de la vie spirituelle des chrétiens. Pour ce faire, Carol SABA reçois Jean-Claude LARCHET patrologue et théologien orthodoxe français de renommée internationale, auteur d'un nombre innombrable de livres, qui vient de publier un livre quasi complet sur les sacrements, intitulé, "La vie sacramentelle", aux Editions Cerf.
Le dossier de l'émission est consacré à un sujet d'une grande importance centrale pour la vie de tout chrétien, à savoir, les mystères ou les sacrements de l'Eglise, source de la vie spirituelle des chrétiens. Pour ce faire, Carol SABA reçois Jean-Claude LARCHET patrologue et théologien orthodoxe français de renommée internationale, auteur d'un nombre innombrable de livres, qui vient de publier un livre quasi complet sur les sacrements, intitulé, "La vie sacramentelle", aux Editions Cerf.
La dernière rubrique, "In Memoriam", salue la mémoire d'une grande figure de l'émigration russe en France, Nicolas OSSORGUINE (+ 1924-2014), à Dieu de Nikolaï Mikhailovitch Ossorguine + ancien professeur à l'Institut de théologie orthodoxe Saint Serge et maître de chapelle de l'église de la paroisse Saint Serge-de-Radonège à Paris, décédé dans la soirée du 5 novembre dernier dans sa 91ème année. Bonne émission à tous !
L’exposition temporaire est présentée jusqu’au 24 décembre 2014 à l’Hôtel de Moret.
Près de 100 monastères de la Visitation, installés dans le monde entier, ont choisi de sauvegarder leur patrimoine artistique et spirituel à Moulins, ville où est décédée une de leur fondatrice, sainte Jeanne de Chantal en 1641.
Toutes les pièces prouvent à leur manière la ferveur et la créativité des visitandines dans le travail des fils de soie, du papier, de l'enluminure... Comme chaque année, le musée de la Visitation présente une exposition à l'hotel Demoret à Moulins. Cette fois c'est son exceptionnelle collection d'étoffes de soie qui sort des tiroirs où elles sont précieusement conservées. Plus de 150 oeuvres prêtées par des monastères.
Une brodeuse russe a découvert l’exposition de la Visitation, hier, à l’hôtel Demoret. De quoi tisser des liens entre France et Russie et entre orthodoxie, catholicisme et amoureux du fil bien passé.
Près de 100 monastères de la Visitation, installés dans le monde entier, ont choisi de sauvegarder leur patrimoine artistique et spirituel à Moulins, ville où est décédée une de leur fondatrice, sainte Jeanne de Chantal en 1641.
Toutes les pièces prouvent à leur manière la ferveur et la créativité des visitandines dans le travail des fils de soie, du papier, de l'enluminure... Comme chaque année, le musée de la Visitation présente une exposition à l'hotel Demoret à Moulins. Cette fois c'est son exceptionnelle collection d'étoffes de soie qui sort des tiroirs où elles sont précieusement conservées. Plus de 150 oeuvres prêtées par des monastères.
Une brodeuse russe a découvert l’exposition de la Visitation, hier, à l’hôtel Demoret. De quoi tisser des liens entre France et Russie et entre orthodoxie, catholicisme et amoureux du fil bien passé.
Olga Diachkova ne vend ni pétrole, ni caviar. Elle n'est pas non plus venue de Moscou claquer du fric à Vichy en restos chics et cures thermales.
La Russe, venue voir les collections finement travaillées du musée de la Visitation à Moulins avec un petit groupe, enseigne à des Françaises et des Français l'art de la broderie des icônes orthodoxes… Et ça marche, presque à son plus grand étonnement. « J'anime un atelier trois fois par an, dans l'Indre à Pellevoisin. J'ai vingt-cinq élèves. J'en ai eu une cinquantaine depuis 2009. J'ai été sollicitée par un prêtre, père Pascal, qui savait que je faisais de la broderie depuis que nous nous étions rencontrés pour un convoi humanitaire juste avant la chute de l'Union soviétique. Il m'a demandé de montrer les icônes orthodoxes à l'atelier de brodeuses qu'il connaissait. En Russie, on n'a pas cet intérêt ! Là où je travaille, dans une paroisse, on n'est que sept. Et c'est même pas sérieux par rapport à ce que mes élèves font ici. J'avoue que ça me dépasse un peu, ici, dans un pays laïc, certes avec un fonds catholique, mais plutôt post-chrétien ! Broder des icônes, c'est un travail difficile, qui abîme les yeux, qui doit répondre à un code précis… »
La Russe, venue voir les collections finement travaillées du musée de la Visitation à Moulins avec un petit groupe, enseigne à des Françaises et des Français l'art de la broderie des icônes orthodoxes… Et ça marche, presque à son plus grand étonnement. « J'anime un atelier trois fois par an, dans l'Indre à Pellevoisin. J'ai vingt-cinq élèves. J'en ai eu une cinquantaine depuis 2009. J'ai été sollicitée par un prêtre, père Pascal, qui savait que je faisais de la broderie depuis que nous nous étions rencontrés pour un convoi humanitaire juste avant la chute de l'Union soviétique. Il m'a demandé de montrer les icônes orthodoxes à l'atelier de brodeuses qu'il connaissait. En Russie, on n'a pas cet intérêt ! Là où je travaille, dans une paroisse, on n'est que sept. Et c'est même pas sérieux par rapport à ce que mes élèves font ici. J'avoue que ça me dépasse un peu, ici, dans un pays laïc, certes avec un fonds catholique, mais plutôt post-chrétien ! Broder des icônes, c'est un travail difficile, qui abîme les yeux, qui doit répondre à un code précis… »
La dame, autrefois ingénieur et cartésienne, a un début d'explication : « Peut-être est-ce un besoin de revenir aux sources, quand l'église était indivise ? » La Russe enseigne à des Françaises et des Français l’art de la broderie des icônes orthodoxes
Autre motif d'étonnement pour cette Russe orthodoxe convertie à 26 ans, « après un coup de foudre » pour la religion : que la France, malgré la Révolution, ait pu garder autant d'objets liturgiques.
Conservation du patrimoine
« Nous aussi, on a eu une Révolution, et on a perdu beaucoup de choses, qui ont brûlé, le pouvoir soviétique essayant d'éliminer la foi et l'église. Les croyants se cachaient, mais n'ont pas été totalement écrasés ».
Aujourd'hui, l'église orthodoxe vit au grand jour et Olga a trouvé sa voie, entre la France et la Russie. Les élèves de son atelier voudraient même monter un petit musée à l'image de la Visitation, afin de sauvegarder le patrimoine des paroisses locales. Suite Mathilde Duchatelle
Exposition "En tous point parfaits"
De mai à décembre 2014, l’exposition « En tous points parfaits » présente les plus belles broderies que l’on puisse imaginer, confectionnées avec perfection par les professionnels les plus talentueux de l’époque. Cette exposition est l’occasion de découvrir une centaine de vêtements brodés aux XIXe et XXe siècles par et pour les visitandines, religieuses de l’ordre de la Visitation.
Exposition « A tout cœur » à l’Hôtel Demoret, du 7 mai au 24 décembre. Ouvert du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h. Le dimanche et jours fériés de 15h à 18h.
Catalogue de l’exposition en vente dans toutes les bonnes librairies. Entrée gratuite.
Rens. : 04 70 44 39 03. -
Autre motif d'étonnement pour cette Russe orthodoxe convertie à 26 ans, « après un coup de foudre » pour la religion : que la France, malgré la Révolution, ait pu garder autant d'objets liturgiques.
Conservation du patrimoine
« Nous aussi, on a eu une Révolution, et on a perdu beaucoup de choses, qui ont brûlé, le pouvoir soviétique essayant d'éliminer la foi et l'église. Les croyants se cachaient, mais n'ont pas été totalement écrasés ».
Aujourd'hui, l'église orthodoxe vit au grand jour et Olga a trouvé sa voie, entre la France et la Russie. Les élèves de son atelier voudraient même monter un petit musée à l'image de la Visitation, afin de sauvegarder le patrimoine des paroisses locales. Suite Mathilde Duchatelle
Exposition "En tous point parfaits"
De mai à décembre 2014, l’exposition « En tous points parfaits » présente les plus belles broderies que l’on puisse imaginer, confectionnées avec perfection par les professionnels les plus talentueux de l’époque. Cette exposition est l’occasion de découvrir une centaine de vêtements brodés aux XIXe et XXe siècles par et pour les visitandines, religieuses de l’ordre de la Visitation.
Exposition « A tout cœur » à l’Hôtel Demoret, du 7 mai au 24 décembre. Ouvert du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h. Le dimanche et jours fériés de 15h à 18h.
Catalogue de l’exposition en vente dans toutes les bonnes librairies. Entrée gratuite.
Rens. : 04 70 44 39 03. -
L’Eglise orthodoxe obtient l’autorisation de disposer des locaux scolaires lorsqu’il n’y a pas classe! Les musulmans et les juifs ont exprimé le souhait de bénéficier des mêmes facilités.
Comme l’annonce le quotidien « Kommersant » les autorités municipales de Moscou ont autorisé à l’Eglise orthodoxe russe de disposer des locaux scolaires à titre gratuit pendant les heures où il n’y pas classe. La Mairie de Moscou a constaté que cette mise à disposition n’enfreint en rien la législation. La décision appartient en définitive aux services administratifs de chaque établissement scolaire. Un bail à titre gratuit doit être passé dans chaque cas.
Comme l’annonce le quotidien « Kommersant » les autorités municipales de Moscou ont autorisé à l’Eglise orthodoxe russe de disposer des locaux scolaires à titre gratuit pendant les heures où il n’y pas classe. La Mairie de Moscou a constaté que cette mise à disposition n’enfreint en rien la législation. La décision appartient en définitive aux services administratifs de chaque établissement scolaire. Un bail à titre gratuit doit être passé dans chaque cas.
Le service de catéchisation du diocèse de la ville rappelle que le nombre des écoles du dimanche s’accroît sans cesse dans la capitale et que les locaux viennent à leur manquer. Les écoles n’ont qu’à gagner de leur coopération avec l’Eglise. En effet, l’apprentissage des fondements de la culture orthodoxe permet de mieux appréhender l’ensemble des humanités. L’Eglise espère que ces nouvelles dispositions contribueront à un meilleur enseignement de la matière « Bases des cultures religieuses et de l’éthique laïque ».
Les musulmans manquent également de locaux pour leurs cours du dimanche. Le mufti de Moscou estime qu’un traitement égal doit leur être accordé par les établissements d’enseignement secondaire de la capitale.
Le Congrès des communautés religieuses juives a l’intention d’adresser une demande similaire au Département de l’instruction de la capitale.
Jusqu’à présent les locaux scolaires étaient loués pour un loyer. Les syndicats d’enseignement expriment leur mécontentement de voit désormais ces locaux attribués à titre gratis à des associations non gouvernementales. L’organe de presse du syndicat rappelle que l’école secondaire à proximité de la station de métro Elektrozavodkaya obtenait 10 mille roubles du m2 par année de location. La loi permet aux établissements scolaires de mettre leurs locaux en location.
Interfax religion Traduction "PO"
Les musulmans manquent également de locaux pour leurs cours du dimanche. Le mufti de Moscou estime qu’un traitement égal doit leur être accordé par les établissements d’enseignement secondaire de la capitale.
Le Congrès des communautés religieuses juives a l’intention d’adresser une demande similaire au Département de l’instruction de la capitale.
Jusqu’à présent les locaux scolaires étaient loués pour un loyer. Les syndicats d’enseignement expriment leur mécontentement de voit désormais ces locaux attribués à titre gratis à des associations non gouvernementales. L’organe de presse du syndicat rappelle que l’école secondaire à proximité de la station de métro Elektrozavodkaya obtenait 10 mille roubles du m2 par année de location. La loi permet aux établissements scolaires de mettre leurs locaux en location.
Interfax religion Traduction "PO"
Mgr Benjamin (Toupeko), évêque de Borissov
Traduction Dimitri Garmonov
Le temps est venu de discuter des règles du monachisme contemporain qui, lors des décennies de persécutions, ont subi des altérations significatives sur le plan spirituel, canonique et pratique. L’initiative du Concile des évêques et celle de Sa Sainteté Patriarche Cyrille d’organiser une discussion interconciliaire de tel ou tel projet sont donc plus qu’opportunes. Surtout s’il s’agit de débattre du projet des « Règles des monastères et des moines ». Cette discussion à laquelle participent des nombreux frères ne peut que réjouir parce qu’elle montre à quel point est grand l’intérêt du monachisme contemporain à résoudre les problèmes qui ont surgi. L’unité des pasteurs et des fidèles s’en trouve renforcée, crée un esprit de compréhension mutuelle conciliaire, d’ouverture, d’honnêteté et de responsabilité. Ces discussions suscitent inévitablement des déclarations émotionnelles, voire brutales. Elles témoignent de l’actualité des problèmes discutés.
Ce n’est pas par hasard que la plupart des réactions des moines et des moniales sont anonymes : cela montre l’existence de problèmes dans les relations entre eux et leurs supérieurs ainsi qu’entre ces derniers et les évêques, l’incompréhension mutuelle et le manque de confiance. Surmonter de tels problèmes n’est pas facile, ce sont les moines et les pasteurs qui doivent y tendre.
Traduction Dimitri Garmonov
Le temps est venu de discuter des règles du monachisme contemporain qui, lors des décennies de persécutions, ont subi des altérations significatives sur le plan spirituel, canonique et pratique. L’initiative du Concile des évêques et celle de Sa Sainteté Patriarche Cyrille d’organiser une discussion interconciliaire de tel ou tel projet sont donc plus qu’opportunes. Surtout s’il s’agit de débattre du projet des « Règles des monastères et des moines ». Cette discussion à laquelle participent des nombreux frères ne peut que réjouir parce qu’elle montre à quel point est grand l’intérêt du monachisme contemporain à résoudre les problèmes qui ont surgi. L’unité des pasteurs et des fidèles s’en trouve renforcée, crée un esprit de compréhension mutuelle conciliaire, d’ouverture, d’honnêteté et de responsabilité. Ces discussions suscitent inévitablement des déclarations émotionnelles, voire brutales. Elles témoignent de l’actualité des problèmes discutés.
Ce n’est pas par hasard que la plupart des réactions des moines et des moniales sont anonymes : cela montre l’existence de problèmes dans les relations entre eux et leurs supérieurs ainsi qu’entre ces derniers et les évêques, l’incompréhension mutuelle et le manque de confiance. Surmonter de tels problèmes n’est pas facile, ce sont les moines et les pasteurs qui doivent y tendre.
Ils sont appelés à imiter notre Seigneur Jésus Christ et à agir en envisageant son testament d’amour. « Je vous soulagerai » dit le Vrai Pasteur (Mt, 11 :28). Le premier souci des pasteurs de l’Eglise du Christ, des supérieurs des monastères est de manifester de l’amour et de la compréhension, de faire tout le possible pour que la paix et la confiance mutuelle s’établissent dans l’Eglise, que les frères sentent un véritable souci pastoral et ne craignent pas leurs supérieurs quand il les menacent de sanctions se fondant uniquement sur le principe hiérarchique. Il est important de savoir écouter, de faire confiance et de développer la tolérance et le respect des uns envers les autres indépendamment des fonctions occupées. Chacun de nous est un être humain avec les faiblesses inhérentes à notre nature.
Je voudrais remercier tous les participants à cette discussion d’avoir mis en évidence des problèmes spirituels et pratiques dans la vie de nos communautés monastiques ainsi que d’avoir attiré notre attention sur la non-conformité à la tradition canonique ou théologique de certaines choses présentes dans ce projet. Plusieurs articles ont paru qui traitent de tel ou tel aspect du droit canonique. C’est que la préparation du « Règlement » n’est pas que l’élaboration d’un simple document formel, mais une véritable définition des principes essentiels d’organisation de la vie monastique, une nouvelle interprétation et une nouvelle étape du développement du monachisme russe. Ainsi ce projet doit aboutir à un résultat qui tienne compte d’une nouvelle interprétation des nombreuses traditions et coutumes qui, l’expérience le montre, ne sont plus d’actualité ou même font du tort en exigeant donc des corrections sur des fondements patristiques traditionnels.
Dans cet article, nous voudrions brièvement rappeler quelques aspects négatifs dans la vie pratique de nos monastères :
1. De la fin du XIX au début du XX siècle, on a vu la vie monastique tomber en décadence. Pendant la période soviétique, la tradition a souffert à un tel point que l’expérience ascétique ne se maintenait plus que dans les livres.
2. Dans les années 90 du XXe siècle, une énorme croissance du nombre de monastères et de moines n’a apporté, en principe, qu’un niveau spirituel très bas.
3. L’absence de l’unité du pouvoir spirituel et administratif en la personne du supérieur du monastère (l’higoumène) et du confesseur (le père spirituel).
4. Les évêques qui assument la charge de supérieur du monastère, n’ont souvent pas l’attention et le temps ainsi que l’expérience monastique indispensables pour diriger la communauté comme il se doit.
5. Certains higoumènes n’ont pas assez d’expérience monastique, ayant peu connu la tradition et la doctrine patristique. Eloignés des frères, ils vivent à part en consacrant la plupart de leur temps plus à l’organisation extérieure visible du monastère qu’à sa vie spirituelle. Ils dirigent le monastère par des directives administratives et non dans un esprit évangélique. Souvent ils n’ont pas de sollicitude paternelle.
6. La notion de communauté monastique est disparue : dans les monastères du type de vie commune, les frères, sous le même toit et avec des repas communs, vivent séparément.
7. La compréhension de l’importance de la vie au sein de la communauté monastique qui est l’idéal évangélique de la vie selon l’exemple du Christ et ses disciples.
8. Les connaissances des jeunes frères sur la vie monastique et la vie chrétienne, sur la doctrine ecclésiologique sont parfois imprécises, superficielles, non conformes à la doctrine des saints pères.
9. La vertu monastique d’obéissance est souvent comprise d’une manière injuste. Les frères font confiance à la raison et à leurs connaissances bien qu’ils ne fassent pas abnégation de leur propre volonté. D’autre part, « l’obéissance absolue » exigée par les supérieurs est également une altération et, au lieu d’un épanouissement spirituel, mène au développement de différents vices tels que la flatterie, la complaisance, l’hypocrisie.
10. L’absence d’un règlement monastique ou l’utilisation de la Règle de la Laure Saint Serge et de la Sainte Trinité, élaborée en 1980, à l’époque où la vie monastique était limitée et contrôlée .
11. L’absence des règles canoniques et juridiques de la vie monastique, ce qui permet aux supérieurs d’abuser de leur pouvoir et, si c’est le cas, les moines restent sans protection devant leur arbitraire.
12. La transformation du monastère en « une institution sociale », « une organisation missionnaire », « un centre de pèlerinage » etc. transgressant l’idée principale de la vie monastique comme une vie dans la solitude, profondément différente d’une vie dans le monde.
Ce n’est qu’une partie des problèmes dont la solution doit être trouvée SUITE.....
Résultats de notre sondage sur la réaction des parents face à la vocation religieuse de leurs enfants
Je voudrais remercier tous les participants à cette discussion d’avoir mis en évidence des problèmes spirituels et pratiques dans la vie de nos communautés monastiques ainsi que d’avoir attiré notre attention sur la non-conformité à la tradition canonique ou théologique de certaines choses présentes dans ce projet. Plusieurs articles ont paru qui traitent de tel ou tel aspect du droit canonique. C’est que la préparation du « Règlement » n’est pas que l’élaboration d’un simple document formel, mais une véritable définition des principes essentiels d’organisation de la vie monastique, une nouvelle interprétation et une nouvelle étape du développement du monachisme russe. Ainsi ce projet doit aboutir à un résultat qui tienne compte d’une nouvelle interprétation des nombreuses traditions et coutumes qui, l’expérience le montre, ne sont plus d’actualité ou même font du tort en exigeant donc des corrections sur des fondements patristiques traditionnels.
Dans cet article, nous voudrions brièvement rappeler quelques aspects négatifs dans la vie pratique de nos monastères :
1. De la fin du XIX au début du XX siècle, on a vu la vie monastique tomber en décadence. Pendant la période soviétique, la tradition a souffert à un tel point que l’expérience ascétique ne se maintenait plus que dans les livres.
2. Dans les années 90 du XXe siècle, une énorme croissance du nombre de monastères et de moines n’a apporté, en principe, qu’un niveau spirituel très bas.
3. L’absence de l’unité du pouvoir spirituel et administratif en la personne du supérieur du monastère (l’higoumène) et du confesseur (le père spirituel).
4. Les évêques qui assument la charge de supérieur du monastère, n’ont souvent pas l’attention et le temps ainsi que l’expérience monastique indispensables pour diriger la communauté comme il se doit.
5. Certains higoumènes n’ont pas assez d’expérience monastique, ayant peu connu la tradition et la doctrine patristique. Eloignés des frères, ils vivent à part en consacrant la plupart de leur temps plus à l’organisation extérieure visible du monastère qu’à sa vie spirituelle. Ils dirigent le monastère par des directives administratives et non dans un esprit évangélique. Souvent ils n’ont pas de sollicitude paternelle.
6. La notion de communauté monastique est disparue : dans les monastères du type de vie commune, les frères, sous le même toit et avec des repas communs, vivent séparément.
7. La compréhension de l’importance de la vie au sein de la communauté monastique qui est l’idéal évangélique de la vie selon l’exemple du Christ et ses disciples.
8. Les connaissances des jeunes frères sur la vie monastique et la vie chrétienne, sur la doctrine ecclésiologique sont parfois imprécises, superficielles, non conformes à la doctrine des saints pères.
9. La vertu monastique d’obéissance est souvent comprise d’une manière injuste. Les frères font confiance à la raison et à leurs connaissances bien qu’ils ne fassent pas abnégation de leur propre volonté. D’autre part, « l’obéissance absolue » exigée par les supérieurs est également une altération et, au lieu d’un épanouissement spirituel, mène au développement de différents vices tels que la flatterie, la complaisance, l’hypocrisie.
10. L’absence d’un règlement monastique ou l’utilisation de la Règle de la Laure Saint Serge et de la Sainte Trinité, élaborée en 1980, à l’époque où la vie monastique était limitée et contrôlée .
11. L’absence des règles canoniques et juridiques de la vie monastique, ce qui permet aux supérieurs d’abuser de leur pouvoir et, si c’est le cas, les moines restent sans protection devant leur arbitraire.
12. La transformation du monastère en « une institution sociale », « une organisation missionnaire », « un centre de pèlerinage » etc. transgressant l’idée principale de la vie monastique comme une vie dans la solitude, profondément différente d’une vie dans le monde.
Ce n’est qu’une partie des problèmes dont la solution doit être trouvée SUITE.....
Résultats de notre sondage sur la réaction des parents face à la vocation religieuse de leurs enfants
Mgr Benjamin (Toupeko), évêque de Borissov
Traduction Dimitri Garmonov
Le temps est venu de discuter des règles du monachisme contemporain qui, lors des décennies de persécutions, ont subi des altérations significatives sur le plan spirituel, canonique et pratique. L’initiative du Concile des évêques et celle de Sa Sainteté Patriarche Cyrille d’organiser une discussion interconciliaire de tel ou tel projet sont donc plus qu’opportunes. Surtout s’il s’agit de débattre du projet des « Règles des monastères et des moines ». Partie1
12. La transformation du monastère en « une institution sociale », « une organisation missionnaire », « un centre de pèlerinage » etc. transgressant l’idée principale de la vie monastique comme une vie dans la solitude, profondément différente d’une vie dans le monde.
Ce n’est qu’une partie des problèmes dont la solution doit être trouvée le plus rapidement possible. Sinon cette situation provoquera l’appauvrissement total du monachisme et l’abandon de nos monastères. Dans certains cas, les confesseurs se montrent prudents à l’égard des jeunes gens qui ont décidé d’apporter leurs vœux. La situation morale actuelle dans le monachisme risque même de faire du tort à une âme immature et inexpérimentée. Ainsi, c’est « le Règlement des monastères et des moines » qui doit permettre de résoudre ces problèmes essentiels.
Traduction Dimitri Garmonov
Le temps est venu de discuter des règles du monachisme contemporain qui, lors des décennies de persécutions, ont subi des altérations significatives sur le plan spirituel, canonique et pratique. L’initiative du Concile des évêques et celle de Sa Sainteté Patriarche Cyrille d’organiser une discussion interconciliaire de tel ou tel projet sont donc plus qu’opportunes. Surtout s’il s’agit de débattre du projet des « Règles des monastères et des moines ». Partie1
12. La transformation du monastère en « une institution sociale », « une organisation missionnaire », « un centre de pèlerinage » etc. transgressant l’idée principale de la vie monastique comme une vie dans la solitude, profondément différente d’une vie dans le monde.
Ce n’est qu’une partie des problèmes dont la solution doit être trouvée le plus rapidement possible. Sinon cette situation provoquera l’appauvrissement total du monachisme et l’abandon de nos monastères. Dans certains cas, les confesseurs se montrent prudents à l’égard des jeunes gens qui ont décidé d’apporter leurs vœux. La situation morale actuelle dans le monachisme risque même de faire du tort à une âme immature et inexpérimentée. Ainsi, c’est « le Règlement des monastères et des moines » qui doit permettre de résoudre ces problèmes essentiels.
Nous voudrions proposer les choses suivantes :
1. Il est nécessaire de bien s’imprégner de l’ expérience des meilleurs monastères de l’Orient orthodoxe où la vie monastique a été préservée . Ce sont les monastères du Mont Athos ou les monastères russes où la vraie vie spirituelle s’est bien structurée en conformité avec la tradition patristique.
2. Organiser la vie monastique sur la base du principe du pouvoir unique, sur les fondements de l’évangile et en conformité avec la tradition patristique. Le confesseur (père spirituel) accomplit sa charge en pleine entente avec l’higoumène et lui doit l’obéissance. Etre à la fois le confesseur des frères permettra à l’higoumène d’éviter certaines divisions et l’apparition de petits groupes séparés entre les frères.
3. Elaborer des principes généraux pour les communautés monastiques qui serviront ensuite de base pour l’élaboration de la règle de chaque monastère. Les réunions des représentants des monastères à l’échelle du diocèse et de l’ensemble de l’Eglise orthodoxe russe sont importantes pour approfondir la discussion.
4. Puisque le supérieur du monastère doit se comporter en tant que père de la communauté (comme cela est précisé dans le projet de texte du Règlement), il est nécessaire de définir les principes de son élection et de sa consécration par l’évêque diocésain selon la tradition monastique ancienne. Il est évident que, depuis saint Pacôme le Grand, toute la tradition patristique soutient le principe de libre choix du dirigeant spirituel librement élu par les frères de la communauté. « Celui qui est aimé par les frères est bon devant Dieu », dit saint Alexis le Studite dans son règlement monastique qui, selon les historiens, a été plus largement répandu en Russie qu’aucun autre. On peut y également indiquer quelques points à propos des élections : a) l’élection se produit par les membres du Concile spirituel du monastère, soit par tous les moines tonsurés qui y ont vécu au moins 3 ans (ces détails peuvent évidemment varier, mais le principe général ne doit pas changer) ; b) l’higoumène peut être élu en fonction du nombre des moines qui ont vécu dans le monastère pendant 3 – 6 ans pour garder la succession spirituelle ; c) l’higoumène ne peut être nommé par l’évêque diocésain que dans le cas où les élections sont impossibles pour une raison canonique quelconque, soit à cause d’un désaccord parmi les frères, soit pour un petit nombre de moines, soit une mauvaise organisation du monastère.
5. Participation à la vie du monastère la plus active possible : offices, repas, travaux communs. La distanciation du supérieur à l’égard des autres moines (table à part, accumulation de biens dans le monastère et surtout hors du monastère sont le début d’une détérioration de la vie spirituelle. Le « Règlement » doit obligatoirement se définir sur ces questions ainsi que sur les moyens de ne pas tolérer des abus.
6. Il convient de prévoir une ou deux fois par semaine, de courtes lectures ou entretiens (20 min) avec les frères sur la vie monastique dirigés par l’higoumène ou le confesseur, soit commentaires de la lecture de repas. Dans le monastère, le contact personnel quotidien de l’higoumène et du confesseur avec les frères de la communauté est un gage de l’homogénéité et de la confiance réciproque.
7. Un des buts de la vie monastique étant l’éloignement du monde le Règlement doit obligatoirement mentionner cet effort monacal essentiel sans lequel elle disparaîtra. Il faut donc prévoir des restrictions du contact avec le monde (surtout avec les personnes du sexe opposé), avec les pèlerins et les excursions. Une personne peut être chargée de l’accueil des visiteurs ou de la représentation du monastère à l’extérieur, à condition que ce moine soit constamment contrôlé par le supérieur.
8. L’organisation des différents évènements sociaux et de ceux de bienfaisance doivent être un complément à la vie monastique contemplative. Il ne convient pas d’imposer aux moines d’une manière involontaire des charges dans le monde civil ou des projets diocésains sociaux, missionnaires et autres. L’aspiration de certains évêques à imposer aux monastères un mode de vie qui ne correspond pas à leur règlement interne doit être limitée selon les règlements monastiques des saints pères et le droit canonique de l’Eglise qui précisément définit le pouvoir de l’évêque dans le monastère. Le monastère ne peut être utile à la société qu’avec une vie des moines concentrée et tendue qui se fonderait sur la doctrine évangélique et la tradition patristique.
9. Il faut fonder de nouveaux monastères avec prudence et à condition d’avoir fait le nécessaire pour pouvoir bien organiser la vie monastique. Dans le cas contraire, on peut toujours envoyer ceux qui désirent mener une vie monastique dans les monastères qui existent déjà.
10. La restriction du nombre des gens qui voudraient travailler dans le monastère, surtout ceux qui viennent d’être libérés après avoir purgé une peine et qui peuvent avoir des mauvais penchants. Il faut organiser un travail préparatoire au monastère avec de tels gens pour distinguer ceux qui pourraient être capables de devenir moines et ceux qui feraient tort aux frères et devrons donc quitter la communauté. Les pèlerins doivent être logés en dehors du monastère ou, dans le cas où ce n’est pas possible sans contact direct avec les frères.
11. Les monastères importants qui vivent comme une « grande paroisse » et qui ont des nombreuses activités missionnaires et culturelles doivent tenter de bien régler la vie monastique et souvent en rappeler les principes aux frères.
12. Dans les petits monastères, il faut organiser une vie plus solitaire, conforme à la tradition patristique, évitant la publicité et des pèlerinages et le recours à des salariés, surtout du sexe opposé.
13. Il convient de restreindre la possibilité des moines de sortir du monastère, sauf en cas de besoins de soins médicaux.
14. Les frères supérieurs (membres du Conseil ainsi que le confesseur) doivent soutenir l’higoumène et ses initiatives évitant ainsi les divergences et les divisions qui influencent mal la vie monastique. Dans le cas d’un désaccord, les frères lui en communiquent humblement les causes pour discuter ensuite le problème, si c’est nécessaire, au Concile supérieur du monastère et adopter ensemble une solution agréable à Dieu. L’higoumène ne doit pas être seul prendre des décisions importantes sans en parler d’abord aux frères supérieurs, ’higoumène étant ainsi l’exécuteur de la commune volonté des frères. La réunion de tous les moines du monastère (réunion générale) se rassemble pour un échange d’opinions et une consultation entre les frères, mais ne peut jamais prendre de décisions. C’est le rôle des frères supérieurs (Concile supérieur) avec l’higoumène qui est le chef de la communauté.
15. Il faut également élaborer un emploi du temps opportun à la vie monastique ce qui suppose la participation quotidienne à tous les offices de la journée de même que les prières personnelles (surtout la prière de Jésus avec chapelet et génuflexions). Les années précédentes, à cause de la construction et la restauration de plusieurs monastères, les moines travaillaient pendant 12-14 heures. Il est évident que, avec un tel régime, la participation aux offices quotidiens ainsi que la pratique de la prière personnelle ne sont pas possibles. Les frères perdent ainsi l’habitude de prier ainsi que l’intention d’être constamment attentif à soi. Actuellement, plusieurs monastères ne sont plus dans des conditions pareilles, l’omission des offices et des prières personnelles n’est donc plus admissible. Les moines qui se sont habitués aux travaux viennent à la liturgie à contrecœur et lui préfèrent le travail et les affaires habituelles quotidiennes. D’ailleurs, plusieurs moines qui veulent consacrer plus de leur temps à la prière ne peuvent souvent pas dépasser ces « coutumes » bien établies. Ainsi il faut constater que, dans les monastères, la liturgie doit prévaloir sur tout le reste, les travaux ou, comme on dit à Mont Athos, « les affaires d’obéissance » la suivent. Selon l’exemple de plusieurs monastères bien organisés, il faut limiter le travail à 5-6 heures par jour pour que les moines puissent consacrer leur temps aux offices, à la prière personnelle, à la lecture spirituelle, au repos et à l’isolement nécessaire. Par expérience, sans cela la vie monastique perd de son intensité spirituelle et se transforme en vie d’un ouvrier dans une entreprise et le monastère même, comme on l’observe parfois, en un « kolkhoze orthodoxe ». En aucun cas il ne faut oublier que le but essentiel de demeurer dans un monastère, même s’il est en restauration, n’est pas la construction des murs et des bâtiments, mais la pratique de l’ascèse, de la prière, de l’isolement, de l’attention à soi.
16. La pratique du changement de monastère par les moines trouve certainement son fondement dans le droit canonique de l’Eglise orthodoxe (voir règle 21 du 7e Concile œcuménique). Cependant, l’higoumène du monastère et ce moine doivent être en accord mutuel pour ces changements. Par expérience, les moines qui ont du, sans l’avoir désiré, changer leur monastère éprouvent des souffrances qui parfois peuvent même les faire quitter la vie monastique. L’accord du moine pour aller dans une autre communauté est nécessaire pour des raisons morales et humaines, mais également canoniques. La nomination à des charges hors du monastère doit être précédée par l’accord de l’évêque, ensuite celui de l’higoumène et des frères du monastère d’où le moine est issu, celui de l’higoumène et des frères du deuxième monastère où il entrera et enfin celui du moine nommé.
17. Actuellement la pratique de l’ordination épiscopale d’higoumènes de certains grands monastères se répand de plus en plus, ainsi que celle de la nomination des évêques en tant qu’higoumènes. Elle doit rester une exclusion parce qu’elle trouble un principe ecclésiologique : l’évêque est le chef de la communauté chrétienne d’une région et ne peut pas être en même temps à la tête d’une communauté monastique. Ce sont des fonctions différentes relevant de différents niveaux de la hiérarchie ecclésiale. Le faible nombre d’évêques qui discutent de ce projet en témoigne. Dans la plupart des cas, la dignité épiscopale sépare les frères de leur higoumène ce qui est au tort à la vie du monastère.
18. Il faut également prêter une grande attention dans le Règlement sur le fait qu’uniquement un prêtre marié peut être confesseur dans un monastère féminin, ceci est établi par le Concile des cent chapitres. Cependant, il s’agit dans le texte du Concile de l’interdiction du logement d’un moine dans un monastère féminin, mais pas de l’interdiction de la direction spirituelle des moniales. Il faut remarquer donc que, malgré ce qui est dit dans le projet du Règlement, le droit canonique ne contient pas d’interdictions concernant la direction spirituelle des moniales par un confesseur moine. En outre, l’histoire de l’Eglise ainsi que celle de la plupart des monastères féminins nous montre le contraire : il est même inutile de se rappeler des exemples du monastère de Diveiévo, celui de Chamardino et l’exemple plus récent du monastère de la Sainte Trinité sur l’île d’Egine, fondé au début du XXe siècle par saint Nectaire d’Egine.
Pour conclure, nous voulons constater une lacune du projet des « Règlement des monastères et des moines » - la tradition patristique n’y est pas assez présente. Il faut tenir compte du travail de recherche du moine Diodore (Larionov) « De certains problèmes du droit monastique : la discussion du projet « Règlements des monastères et des moines » », ainsi que de deux articles de l’archiprêtre Valentin Asmus : « Le rapport sur le projet « Règlements des monastères et des moines » et « Des relations entre l’évêque et le monastère, et quelle indépendance demandent les moines ? ». Ces textes qui relèvent les principaux défauts de ce projet et donnent de bons fondements pour les résoudre ont été publiés sur le site Bogoslov.ru. Il faut également tenir compte des auteurs anonymes qui discutent de ces thèmes en se fondant sur une riche expérience monastique et une connaissance profonde de la patristique.
Les monastères de l’Eglise orthodoxe russe ont besoin de documents bien élaborés et canoniquement justes qui pourront régler la vie monastique et servir de base pour l’élaboration de Règlements locaux. J’espère que cette discussion des Règlements des monastères et des moines se poursuivra dans un esprit d’amour.
BOGOSLOV.ru Вениамин (Тупеко), епископ Борисовский: Отзыв о проекте «Положения о монастырях и монашествующих»
Quelques aspects de la vie monastique en Russie et ailleurs...
1. Il est nécessaire de bien s’imprégner de l’ expérience des meilleurs monastères de l’Orient orthodoxe où la vie monastique a été préservée . Ce sont les monastères du Mont Athos ou les monastères russes où la vraie vie spirituelle s’est bien structurée en conformité avec la tradition patristique.
2. Organiser la vie monastique sur la base du principe du pouvoir unique, sur les fondements de l’évangile et en conformité avec la tradition patristique. Le confesseur (père spirituel) accomplit sa charge en pleine entente avec l’higoumène et lui doit l’obéissance. Etre à la fois le confesseur des frères permettra à l’higoumène d’éviter certaines divisions et l’apparition de petits groupes séparés entre les frères.
3. Elaborer des principes généraux pour les communautés monastiques qui serviront ensuite de base pour l’élaboration de la règle de chaque monastère. Les réunions des représentants des monastères à l’échelle du diocèse et de l’ensemble de l’Eglise orthodoxe russe sont importantes pour approfondir la discussion.
4. Puisque le supérieur du monastère doit se comporter en tant que père de la communauté (comme cela est précisé dans le projet de texte du Règlement), il est nécessaire de définir les principes de son élection et de sa consécration par l’évêque diocésain selon la tradition monastique ancienne. Il est évident que, depuis saint Pacôme le Grand, toute la tradition patristique soutient le principe de libre choix du dirigeant spirituel librement élu par les frères de la communauté. « Celui qui est aimé par les frères est bon devant Dieu », dit saint Alexis le Studite dans son règlement monastique qui, selon les historiens, a été plus largement répandu en Russie qu’aucun autre. On peut y également indiquer quelques points à propos des élections : a) l’élection se produit par les membres du Concile spirituel du monastère, soit par tous les moines tonsurés qui y ont vécu au moins 3 ans (ces détails peuvent évidemment varier, mais le principe général ne doit pas changer) ; b) l’higoumène peut être élu en fonction du nombre des moines qui ont vécu dans le monastère pendant 3 – 6 ans pour garder la succession spirituelle ; c) l’higoumène ne peut être nommé par l’évêque diocésain que dans le cas où les élections sont impossibles pour une raison canonique quelconque, soit à cause d’un désaccord parmi les frères, soit pour un petit nombre de moines, soit une mauvaise organisation du monastère.
5. Participation à la vie du monastère la plus active possible : offices, repas, travaux communs. La distanciation du supérieur à l’égard des autres moines (table à part, accumulation de biens dans le monastère et surtout hors du monastère sont le début d’une détérioration de la vie spirituelle. Le « Règlement » doit obligatoirement se définir sur ces questions ainsi que sur les moyens de ne pas tolérer des abus.
6. Il convient de prévoir une ou deux fois par semaine, de courtes lectures ou entretiens (20 min) avec les frères sur la vie monastique dirigés par l’higoumène ou le confesseur, soit commentaires de la lecture de repas. Dans le monastère, le contact personnel quotidien de l’higoumène et du confesseur avec les frères de la communauté est un gage de l’homogénéité et de la confiance réciproque.
7. Un des buts de la vie monastique étant l’éloignement du monde le Règlement doit obligatoirement mentionner cet effort monacal essentiel sans lequel elle disparaîtra. Il faut donc prévoir des restrictions du contact avec le monde (surtout avec les personnes du sexe opposé), avec les pèlerins et les excursions. Une personne peut être chargée de l’accueil des visiteurs ou de la représentation du monastère à l’extérieur, à condition que ce moine soit constamment contrôlé par le supérieur.
8. L’organisation des différents évènements sociaux et de ceux de bienfaisance doivent être un complément à la vie monastique contemplative. Il ne convient pas d’imposer aux moines d’une manière involontaire des charges dans le monde civil ou des projets diocésains sociaux, missionnaires et autres. L’aspiration de certains évêques à imposer aux monastères un mode de vie qui ne correspond pas à leur règlement interne doit être limitée selon les règlements monastiques des saints pères et le droit canonique de l’Eglise qui précisément définit le pouvoir de l’évêque dans le monastère. Le monastère ne peut être utile à la société qu’avec une vie des moines concentrée et tendue qui se fonderait sur la doctrine évangélique et la tradition patristique.
9. Il faut fonder de nouveaux monastères avec prudence et à condition d’avoir fait le nécessaire pour pouvoir bien organiser la vie monastique. Dans le cas contraire, on peut toujours envoyer ceux qui désirent mener une vie monastique dans les monastères qui existent déjà.
10. La restriction du nombre des gens qui voudraient travailler dans le monastère, surtout ceux qui viennent d’être libérés après avoir purgé une peine et qui peuvent avoir des mauvais penchants. Il faut organiser un travail préparatoire au monastère avec de tels gens pour distinguer ceux qui pourraient être capables de devenir moines et ceux qui feraient tort aux frères et devrons donc quitter la communauté. Les pèlerins doivent être logés en dehors du monastère ou, dans le cas où ce n’est pas possible sans contact direct avec les frères.
11. Les monastères importants qui vivent comme une « grande paroisse » et qui ont des nombreuses activités missionnaires et culturelles doivent tenter de bien régler la vie monastique et souvent en rappeler les principes aux frères.
12. Dans les petits monastères, il faut organiser une vie plus solitaire, conforme à la tradition patristique, évitant la publicité et des pèlerinages et le recours à des salariés, surtout du sexe opposé.
13. Il convient de restreindre la possibilité des moines de sortir du monastère, sauf en cas de besoins de soins médicaux.
14. Les frères supérieurs (membres du Conseil ainsi que le confesseur) doivent soutenir l’higoumène et ses initiatives évitant ainsi les divergences et les divisions qui influencent mal la vie monastique. Dans le cas d’un désaccord, les frères lui en communiquent humblement les causes pour discuter ensuite le problème, si c’est nécessaire, au Concile supérieur du monastère et adopter ensemble une solution agréable à Dieu. L’higoumène ne doit pas être seul prendre des décisions importantes sans en parler d’abord aux frères supérieurs, ’higoumène étant ainsi l’exécuteur de la commune volonté des frères. La réunion de tous les moines du monastère (réunion générale) se rassemble pour un échange d’opinions et une consultation entre les frères, mais ne peut jamais prendre de décisions. C’est le rôle des frères supérieurs (Concile supérieur) avec l’higoumène qui est le chef de la communauté.
15. Il faut également élaborer un emploi du temps opportun à la vie monastique ce qui suppose la participation quotidienne à tous les offices de la journée de même que les prières personnelles (surtout la prière de Jésus avec chapelet et génuflexions). Les années précédentes, à cause de la construction et la restauration de plusieurs monastères, les moines travaillaient pendant 12-14 heures. Il est évident que, avec un tel régime, la participation aux offices quotidiens ainsi que la pratique de la prière personnelle ne sont pas possibles. Les frères perdent ainsi l’habitude de prier ainsi que l’intention d’être constamment attentif à soi. Actuellement, plusieurs monastères ne sont plus dans des conditions pareilles, l’omission des offices et des prières personnelles n’est donc plus admissible. Les moines qui se sont habitués aux travaux viennent à la liturgie à contrecœur et lui préfèrent le travail et les affaires habituelles quotidiennes. D’ailleurs, plusieurs moines qui veulent consacrer plus de leur temps à la prière ne peuvent souvent pas dépasser ces « coutumes » bien établies. Ainsi il faut constater que, dans les monastères, la liturgie doit prévaloir sur tout le reste, les travaux ou, comme on dit à Mont Athos, « les affaires d’obéissance » la suivent. Selon l’exemple de plusieurs monastères bien organisés, il faut limiter le travail à 5-6 heures par jour pour que les moines puissent consacrer leur temps aux offices, à la prière personnelle, à la lecture spirituelle, au repos et à l’isolement nécessaire. Par expérience, sans cela la vie monastique perd de son intensité spirituelle et se transforme en vie d’un ouvrier dans une entreprise et le monastère même, comme on l’observe parfois, en un « kolkhoze orthodoxe ». En aucun cas il ne faut oublier que le but essentiel de demeurer dans un monastère, même s’il est en restauration, n’est pas la construction des murs et des bâtiments, mais la pratique de l’ascèse, de la prière, de l’isolement, de l’attention à soi.
16. La pratique du changement de monastère par les moines trouve certainement son fondement dans le droit canonique de l’Eglise orthodoxe (voir règle 21 du 7e Concile œcuménique). Cependant, l’higoumène du monastère et ce moine doivent être en accord mutuel pour ces changements. Par expérience, les moines qui ont du, sans l’avoir désiré, changer leur monastère éprouvent des souffrances qui parfois peuvent même les faire quitter la vie monastique. L’accord du moine pour aller dans une autre communauté est nécessaire pour des raisons morales et humaines, mais également canoniques. La nomination à des charges hors du monastère doit être précédée par l’accord de l’évêque, ensuite celui de l’higoumène et des frères du monastère d’où le moine est issu, celui de l’higoumène et des frères du deuxième monastère où il entrera et enfin celui du moine nommé.
17. Actuellement la pratique de l’ordination épiscopale d’higoumènes de certains grands monastères se répand de plus en plus, ainsi que celle de la nomination des évêques en tant qu’higoumènes. Elle doit rester une exclusion parce qu’elle trouble un principe ecclésiologique : l’évêque est le chef de la communauté chrétienne d’une région et ne peut pas être en même temps à la tête d’une communauté monastique. Ce sont des fonctions différentes relevant de différents niveaux de la hiérarchie ecclésiale. Le faible nombre d’évêques qui discutent de ce projet en témoigne. Dans la plupart des cas, la dignité épiscopale sépare les frères de leur higoumène ce qui est au tort à la vie du monastère.
18. Il faut également prêter une grande attention dans le Règlement sur le fait qu’uniquement un prêtre marié peut être confesseur dans un monastère féminin, ceci est établi par le Concile des cent chapitres. Cependant, il s’agit dans le texte du Concile de l’interdiction du logement d’un moine dans un monastère féminin, mais pas de l’interdiction de la direction spirituelle des moniales. Il faut remarquer donc que, malgré ce qui est dit dans le projet du Règlement, le droit canonique ne contient pas d’interdictions concernant la direction spirituelle des moniales par un confesseur moine. En outre, l’histoire de l’Eglise ainsi que celle de la plupart des monastères féminins nous montre le contraire : il est même inutile de se rappeler des exemples du monastère de Diveiévo, celui de Chamardino et l’exemple plus récent du monastère de la Sainte Trinité sur l’île d’Egine, fondé au début du XXe siècle par saint Nectaire d’Egine.
Pour conclure, nous voulons constater une lacune du projet des « Règlement des monastères et des moines » - la tradition patristique n’y est pas assez présente. Il faut tenir compte du travail de recherche du moine Diodore (Larionov) « De certains problèmes du droit monastique : la discussion du projet « Règlements des monastères et des moines » », ainsi que de deux articles de l’archiprêtre Valentin Asmus : « Le rapport sur le projet « Règlements des monastères et des moines » et « Des relations entre l’évêque et le monastère, et quelle indépendance demandent les moines ? ». Ces textes qui relèvent les principaux défauts de ce projet et donnent de bons fondements pour les résoudre ont été publiés sur le site Bogoslov.ru. Il faut également tenir compte des auteurs anonymes qui discutent de ces thèmes en se fondant sur une riche expérience monastique et une connaissance profonde de la patristique.
Les monastères de l’Eglise orthodoxe russe ont besoin de documents bien élaborés et canoniquement justes qui pourront régler la vie monastique et servir de base pour l’élaboration de Règlements locaux. J’espère que cette discussion des Règlements des monastères et des moines se poursuivra dans un esprit d’amour.
BOGOSLOV.ru Вениамин (Тупеко), епископ Борисовский: Отзыв о проекте «Положения о монастырях и монашествующих»
Quelques aspects de la vie monastique en Russie et ailleurs...
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