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Monseigneur, nous entrons dans le carême de Noël. Presque tous les Ukrainiens s’y préparent. Cela est particulièrement visible dans l’Ouest du pays où la tradition est très forte. Quelle est l’importance de nos origines dans nos vies ?
Mgr Onuphre: Chacun d’entre nous se souvient jusqu’à son dernier souffle de ses parents, de l’endroit où il a vu le jour, de son « lieu ». En ce qui me concerne, c’est la Bucovine. Mais notre patrie terrestre à tous est l’Ukraine dans son ensemble, un pays qui vit aujourd’hui une époque sans exagérer tragique. Nous prions tous pour que le Seigneur prenne pitié du pays et nous aide à retrouver la paix.
Nous voyons que des efforts sont faits pour, d’une manière biaisée, éloigner le peuple de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine.
Mgr Onuphre: Les faits sont têtus. Que se passe-t-il actuellement dans nos monastères ? Les moines sont pour ainsi dire le sel de la vie du peuple. Nous comptons actuellement 240 monastères habités par 4.873 frères et sœurs. Alors que les monastères qui se revendiquent d’appartenir à l’orthodoxie ne sont que 70, avec seulement 191 moines et moniales. Est-il possible de faire s’éloigner le peuple de son Eglise orthodoxe ?
Mgr Onuphre: Chacun d’entre nous se souvient jusqu’à son dernier souffle de ses parents, de l’endroit où il a vu le jour, de son « lieu ». En ce qui me concerne, c’est la Bucovine. Mais notre patrie terrestre à tous est l’Ukraine dans son ensemble, un pays qui vit aujourd’hui une époque sans exagérer tragique. Nous prions tous pour que le Seigneur prenne pitié du pays et nous aide à retrouver la paix.
Nous voyons que des efforts sont faits pour, d’une manière biaisée, éloigner le peuple de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine.
Mgr Onuphre: Les faits sont têtus. Que se passe-t-il actuellement dans nos monastères ? Les moines sont pour ainsi dire le sel de la vie du peuple. Nous comptons actuellement 240 monastères habités par 4.873 frères et sœurs. Alors que les monastères qui se revendiquent d’appartenir à l’orthodoxie ne sont que 70, avec seulement 191 moines et moniales. Est-il possible de faire s’éloigner le peuple de son Eglise orthodoxe ?
Lire aussi Sa Béatitude Onuphre, prie le patriarche Cyrille de tout faire pour éviter une effusion de sang en Ukraine
Lorsque nous sommes dans une situation dans laquelle il nous faut choisir : soit répondre aux arguments de nos interlocuteurs, soit ne pas se laisser entrainer dans un débat, quelle solution préférer ? Comment réagir aux campagnes de désinformation menées contre l’Eglise orthodoxe d’Ukraine ?
Mgr Onuphre: C’est une question que nombre d’entre nous se posent. Commençons par faire la lumière en nous-mêmes, apprenons à discerner la vérité de ce qui ne l’est pas. De toujours, même à l’époque des soviets, l’Eglise était en opposition au pouvoir laïc. Situation qui perdure depuis les premiers siècles de la chrétienté. De nos jours les campagnes de désinformation font partie de l’arsenal utilisé dans cette guerre. L’Eglise sème la Vérité. Là où la semence tombe dans un sol bien labouré, la récolte est riche. L’absence de foi et l’orgueil rendent l’homme perméable à la perfidie du Malin. Ce sont là des épreuves pour chacun d’entre nous. Des épreuves auxquelles sont soumises notre foi et notre force spirituelle.
Comment dépasser les préjugés répandus au sein de la société à l’égard de l’Eglise et du clergé ? On accuse souvent les prêtres de rouler en voitures de luxe. On accuse l’Eglise orthodoxe d’Ukraine de ne pas dire les offices en langue ukrainienne.
Mgr Onuphre: N’oublions pas que les laïcs et les prêtres ne doivent pas juger à la légère. Pour ainsi dire, l’habit ne fait pas le moine. Les ragots parviennent souvent à dénaturer la vérité. En ce qui concerne les véhicules, ce sont de nos jours des objets de première nécessité, ils permettent de se rendre dans les paroisses éloignées, les monastères, les maisons de retraite, etc.
Notre langue liturgique est le vieux slavon. Nous l’avons reçue de nos saints maîtres Cyrille et Méthode. Remarquons que les Grecs officient en vieux grec, les Géorgiens en vieux géorgien, les Roumains en roumain d’église, les pays anglophones prient souvent en vieux anglais. Tous les peuples orthodoxes, dont les Slaves, ont leur langue liturgique. Les prêtres prononcent leurs homélies dans la langue pratiquée par la majorité des fidèles. Il s’agit le plus souvent de l’ukrainien. L’ukrainien est la langue pour ainsi dire administrative officielle de notre Eglise. Les sites, les programmes radio et télévision de l’Eglise sont également élaborés en ukrainien.
Quels que soient les pouvoirs en place l’Eglise prie le Seigneur pour qu’Il protège le pays, pour qu’Il donne la sagesse et le discernement spirituel à ceux qui nous gouvernent.
On parle beaucoup aujourd’hui de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et de sa coopération avec l’OTAN. Appartient-il à l’Eglise de se prononcer sur ces sujets ?
Mgr Onuphre: Le rôle de l’Eglise n’est pas de commenter la situation géopolitique ou économique de l’Ukraine ou dans le monde. Nous ne faisons que porter et expliquer la Loi de Dieu. Nous appelons le monde à suivre cette Loi.
Rappelons que la Constitution promulgue la séparation de l’Etat et de l’Eglise. Cela dit chaque croyant est aussi un citoyen. Comment, dans ses entretiens en privé, n’exprimerait-il pas ses inquiétudes et ses joies en ce qui concerne la situation dans le pays ? Il n’y a pas tellement lieu, hélas, de nos réjouir. Tous les orthodoxes discutent d’un éventuel rapprochement avec l’Occident et des inquiétudes que cela suscite. Les pays occidentaux, et il faut le regretter, ont pour priorité l’amélioration matérielle des conditions de vie de leurs populations. Les valeurs spirituelles y sont perçues seulement comme l’une des manifestations culturelles et éthiques de la société. Dieu en tant que Personne y est trop souvent oublié.
Comment de nos jours rester courageux ? Comment apprendre à pardonner ?
Mgr Onuphre: Le courage consiste à savoir nager à contre-courant. Les poissons nagent à contre-courant dans le désir de revenir à la pureté de la source. Seuls ceux qui sont capable ne fût-ce que d’un peu d’humilité peuvent faire preuve de courage.
On dit que chacune des parties porte sa part de responsabilité dans les conflits de la vie courante. Peut-on estimer que nous sommes fautifs de l’hostilité manifestée à notre égard par les radicaux, les schismatiques et même certains des « nôtres » ? Mais, de toujours l’Eglise, comme le Seigneur Lui-Même, ont été persécutés ?
Lire aussi Le métropolite Onuphre : ce qui se passe aujourd’hui est une épreuve de notre amour pour Dieu et pour notre prochain
Mgr Onuphre: La faute incombe à ceux qui oublient que l’Eglise n’est pas à la recherche des coupables. L’Eglise aspire à se faire entendre par la conscience de tout un chacun. Sans l’aide de Dieu nous ne sommes pas capables de dire qui est coupable et qui ne l’est pas. Or, le péché nous éloigne de Dieu. En nous purifiant du péché nous saurons mieux appréhender nos prochains. Nous cesserons de condamner, nous nous efforcerons de comprendre et de pardonner. Dieu pardonne à l’homme tout dont l’homme se repent. Il n’y a pas de pardon s’il n’a pas contrition.
Lien Traduction N. Krivocheine
Lorsque nous sommes dans une situation dans laquelle il nous faut choisir : soit répondre aux arguments de nos interlocuteurs, soit ne pas se laisser entrainer dans un débat, quelle solution préférer ? Comment réagir aux campagnes de désinformation menées contre l’Eglise orthodoxe d’Ukraine ?
Mgr Onuphre: C’est une question que nombre d’entre nous se posent. Commençons par faire la lumière en nous-mêmes, apprenons à discerner la vérité de ce qui ne l’est pas. De toujours, même à l’époque des soviets, l’Eglise était en opposition au pouvoir laïc. Situation qui perdure depuis les premiers siècles de la chrétienté. De nos jours les campagnes de désinformation font partie de l’arsenal utilisé dans cette guerre. L’Eglise sème la Vérité. Là où la semence tombe dans un sol bien labouré, la récolte est riche. L’absence de foi et l’orgueil rendent l’homme perméable à la perfidie du Malin. Ce sont là des épreuves pour chacun d’entre nous. Des épreuves auxquelles sont soumises notre foi et notre force spirituelle.
Comment dépasser les préjugés répandus au sein de la société à l’égard de l’Eglise et du clergé ? On accuse souvent les prêtres de rouler en voitures de luxe. On accuse l’Eglise orthodoxe d’Ukraine de ne pas dire les offices en langue ukrainienne.
Mgr Onuphre: N’oublions pas que les laïcs et les prêtres ne doivent pas juger à la légère. Pour ainsi dire, l’habit ne fait pas le moine. Les ragots parviennent souvent à dénaturer la vérité. En ce qui concerne les véhicules, ce sont de nos jours des objets de première nécessité, ils permettent de se rendre dans les paroisses éloignées, les monastères, les maisons de retraite, etc.
Notre langue liturgique est le vieux slavon. Nous l’avons reçue de nos saints maîtres Cyrille et Méthode. Remarquons que les Grecs officient en vieux grec, les Géorgiens en vieux géorgien, les Roumains en roumain d’église, les pays anglophones prient souvent en vieux anglais. Tous les peuples orthodoxes, dont les Slaves, ont leur langue liturgique. Les prêtres prononcent leurs homélies dans la langue pratiquée par la majorité des fidèles. Il s’agit le plus souvent de l’ukrainien. L’ukrainien est la langue pour ainsi dire administrative officielle de notre Eglise. Les sites, les programmes radio et télévision de l’Eglise sont également élaborés en ukrainien.
Quels que soient les pouvoirs en place l’Eglise prie le Seigneur pour qu’Il protège le pays, pour qu’Il donne la sagesse et le discernement spirituel à ceux qui nous gouvernent.
On parle beaucoup aujourd’hui de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et de sa coopération avec l’OTAN. Appartient-il à l’Eglise de se prononcer sur ces sujets ?
Mgr Onuphre: Le rôle de l’Eglise n’est pas de commenter la situation géopolitique ou économique de l’Ukraine ou dans le monde. Nous ne faisons que porter et expliquer la Loi de Dieu. Nous appelons le monde à suivre cette Loi.
Rappelons que la Constitution promulgue la séparation de l’Etat et de l’Eglise. Cela dit chaque croyant est aussi un citoyen. Comment, dans ses entretiens en privé, n’exprimerait-il pas ses inquiétudes et ses joies en ce qui concerne la situation dans le pays ? Il n’y a pas tellement lieu, hélas, de nos réjouir. Tous les orthodoxes discutent d’un éventuel rapprochement avec l’Occident et des inquiétudes que cela suscite. Les pays occidentaux, et il faut le regretter, ont pour priorité l’amélioration matérielle des conditions de vie de leurs populations. Les valeurs spirituelles y sont perçues seulement comme l’une des manifestations culturelles et éthiques de la société. Dieu en tant que Personne y est trop souvent oublié.
Comment de nos jours rester courageux ? Comment apprendre à pardonner ?
Mgr Onuphre: Le courage consiste à savoir nager à contre-courant. Les poissons nagent à contre-courant dans le désir de revenir à la pureté de la source. Seuls ceux qui sont capable ne fût-ce que d’un peu d’humilité peuvent faire preuve de courage.
On dit que chacune des parties porte sa part de responsabilité dans les conflits de la vie courante. Peut-on estimer que nous sommes fautifs de l’hostilité manifestée à notre égard par les radicaux, les schismatiques et même certains des « nôtres » ? Mais, de toujours l’Eglise, comme le Seigneur Lui-Même, ont été persécutés ?
Lire aussi Le métropolite Onuphre : ce qui se passe aujourd’hui est une épreuve de notre amour pour Dieu et pour notre prochain
Mgr Onuphre: La faute incombe à ceux qui oublient que l’Eglise n’est pas à la recherche des coupables. L’Eglise aspire à se faire entendre par la conscience de tout un chacun. Sans l’aide de Dieu nous ne sommes pas capables de dire qui est coupable et qui ne l’est pas. Or, le péché nous éloigne de Dieu. En nous purifiant du péché nous saurons mieux appréhender nos prochains. Nous cesserons de condamner, nous nous efforcerons de comprendre et de pardonner. Dieu pardonne à l’homme tout dont l’homme se repent. Il n’y a pas de pardon s’il n’a pas contrition.
Lien Traduction N. Krivocheine
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Novembre 2014 à 12:44
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