Plateforme libre de discussion
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Une liturgie a été officiée le 29 dimanche juin au cimetière mémorial de Levachovo non loin de Saint Petersburg. Le patriarche Cyrille a béni le projet de l’érection dans ce cimetière d’une chapelle qui sera consacrée à Tous les Saints des terres de saint Petersburg et de Ladoga. C’était donc le jour de la fête paroissiale.
L’office était présidé par le père Vladimir Sorokine, recteur de la paroisse Saint Vladimir. Lui concélébrait le père Alexandre Pakhromovitch, recteur de l’église de la Transfiguration à Tirlevo. Les croyants étaient très nombreux.
Parmi eux Anatoli Razoumov, responsable du centre « Retour aux noms authentiques » ainsi que l’écrivain Vitaly Chentalinsky membre du comité de construction de la chapelle. Dans son homélie le père Sorokine a dit « L’endroit où nous nous sommes réunis pour prier est exceptionnel.
Plus de 47.000 victimes de la terreur communiste, absolument innocentes dans leur absolue majorité, reposent dans ce cimetière. Tel a été l’arbitraire d’un homme qui a abusé de la loi dans des buts d’extermination. Les orthodoxes estiment que des évènements de cet ordre ne sont pas un châtiment mais une épreuve.
L’office était présidé par le père Vladimir Sorokine, recteur de la paroisse Saint Vladimir. Lui concélébrait le père Alexandre Pakhromovitch, recteur de l’église de la Transfiguration à Tirlevo. Les croyants étaient très nombreux.
Parmi eux Anatoli Razoumov, responsable du centre « Retour aux noms authentiques » ainsi que l’écrivain Vitaly Chentalinsky membre du comité de construction de la chapelle. Dans son homélie le père Sorokine a dit « L’endroit où nous nous sommes réunis pour prier est exceptionnel.
Plus de 47.000 victimes de la terreur communiste, absolument innocentes dans leur absolue majorité, reposent dans ce cimetière. Tel a été l’arbitraire d’un homme qui a abusé de la loi dans des buts d’extermination. Les orthodoxes estiment que des évènements de cet ordre ne sont pas un châtiment mais une épreuve.
C’est un verset des Psaumes qui est écrit au début de la liste mémorielle de la cathédrale Saint Vladimir, liste qui compte plus de trois millions de noms de victimes de la terreur. Voici ce verset : « Tu nous a éprouvé, ô Dieu, épuré comme on épure l’argent » (Ps 65, 10). Les épreuves souffertes par notre peuple au XXe siècle nous sont une leçon et un espoir en le secours Divin. Ce lieu est pendant de longues années resté dissimulé gardé secret, interdit d’entrée. Ce n’est que depuis peu que nous pouvons y dire la liturgie. Nous y élevons des chants de gratitude au Seigneur. Nous prions pour que notre histoire s’inspire dorénavant de l’exploit des Nouveaux Martyrs et Confesseurs de Russie. L’Eglise du Christ nous permet de nous relever et d’adresser nos prières à nos Saints.
C’est dans ce lieu que se situe la jonction de l’Eglise céleste et de l’Eglise terrestre, de l’histoire humaine et de l’histoire sacrée. Saint Jean le Théologien nous dit dans l’Apocalypse « Au vainqueur je donnerai de la manne cachée et je lui donnerai aussi un caillou blanc, un caillou portant gravé un nom nouveau que nul ne connaît, hormis celui qui le reçoit » (Ap 2, 17). Nous officions cette liturgie devant « un caillou » mis sous le Crucifix. Je souhaite que le Seigneur donne à chacun d’entre nous la sagesse et la patience indispensables dans le service de Dieu et des hommes »!
Lien Mitropolia SPb Traduction "PO"
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Juillet 2014 à 22:03
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Permalien
S.E. Pierre Helg, ambassadeur de Suisse en Fédération de Russie, a exprimé sa gratitude à l’Eglise orthodoxe russe pour sa participation à la libération des observateurs de l’OSCE retenus en Ukraine. C’est le Président de la Confédération qui est à la tête de cette organisation internationale.
« Au nom du gouvernement suisse ainsi qu’en mon nom personnel je tiens à vous remercier pour votre aide et votre soutien dans la libération de deux groupes d’observateurs de l’OSCE retenus en Ukraine » est-il dit dans une lettre adressée par l’ambassadeur à Monseigneur Hilarion, métropolite de Volokolamsk.
« Au nom du gouvernement suisse ainsi qu’en mon nom personnel je tiens à vous remercier pour votre aide et votre soutien dans la libération de deux groupes d’observateurs de l’OSCE retenus en Ukraine » est-il dit dans une lettre adressée par l’ambassadeur à Monseigneur Hilarion, métropolite de Volokolamsk.
M. Helg remercie particulièrement le patriarche Cyrille ainsi que Monseigneur Mercure, métropolite de Rostov, qui a été l’intermédiaire dans ce dossier tellement important pour la Suisse. Il ajoute qu’il apprécie grandement le rôle que joue l’Eglise orthodoxe russe dans l’établissement en Ukraine d’une paix juste et durable.
Les observateurs internationaux ont été récemment libérés sans conditions préalables. Peu avant, le 25 mai le patriarche Cyrille appelait dans un message « à obtenir la libération du groupe d’observateurs internationaux retenus dans le Sud-Est de l’Ukraine. Leur libération serait une manifestation signifiante de bonne volonté et d’aspiration à une issue pacifique de la crise qui a frappé l’Ukraine ».
Le Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie vient de déclarer que la libération des observateurs est pour beaucoup le résultat de l’appel lancé par le patriarche Cyrille et de sa décision de nommer le métropolite Mercure personne de contact dans ce dossier.
Lien Interfax religion Traduction "PO"
Les observateurs internationaux ont été récemment libérés sans conditions préalables. Peu avant, le 25 mai le patriarche Cyrille appelait dans un message « à obtenir la libération du groupe d’observateurs internationaux retenus dans le Sud-Est de l’Ukraine. Leur libération serait une manifestation signifiante de bonne volonté et d’aspiration à une issue pacifique de la crise qui a frappé l’Ukraine ».
Le Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie vient de déclarer que la libération des observateurs est pour beaucoup le résultat de l’appel lancé par le patriarche Cyrille et de sa décision de nommer le métropolite Mercure personne de contact dans ce dossier.
Lien Interfax religion Traduction "PO"
Préface Marc Andronikoff, Illustrations Ivan Kulef
2013, Editions de la Présentation
Maquette: Lisa Krivocheine
Ivan Kulef, né en Russie en 1893 à Rostov sur le Don, est mort en France à Montmorency en 1987. A la fin de ses études de peinturse effectuées à Moscou puis à Saint Petersbourg, il est envoyé sur le front turc pendant la Première Guerre mondiale. Après la révolution de 1918, il choisit l'exil et s'installe à Paris en 1926. Parallèlement à un travail d'iconographe, il a illustré de nombreuses œuvres sacrées ou profanes.Librairie Les Editeurs Réunis
Le livre de Tobie est un livre deutérocanonique de l'Ancien Testament qui raconte l'histoire d'un Judéen nommé Tobit, devenu aveugle après avoir reçu de la fiente d'oiseau dans les yeux, qui est déporté à Ninive et qui envoie son fils Tobie recouvrer une dette en Médie.
2013, Editions de la Présentation
Maquette: Lisa Krivocheine
Ivan Kulef, né en Russie en 1893 à Rostov sur le Don, est mort en France à Montmorency en 1987. A la fin de ses études de peinturse effectuées à Moscou puis à Saint Petersbourg, il est envoyé sur le front turc pendant la Première Guerre mondiale. Après la révolution de 1918, il choisit l'exil et s'installe à Paris en 1926. Parallèlement à un travail d'iconographe, il a illustré de nombreuses œuvres sacrées ou profanes.Librairie Les Editeurs Réunis
Le livre de Tobie est un livre deutérocanonique de l'Ancien Testament qui raconte l'histoire d'un Judéen nommé Tobit, devenu aveugle après avoir reçu de la fiente d'oiseau dans les yeux, qui est déporté à Ninive et qui envoie son fils Tobie recouvrer une dette en Médie.
Soirée de présentation « Le livre de Tobit illustré par Ivan Kuleff » (édition bilingue français/russe)
Marc Andronikof présente le livre ainsi que la vie et l’œuvre d’Ivan Kuleff (Rostov-sur-le Don 1893 – Montmorency 1987) le jeudi 12 décembre à 20h00 dans la salle paroissiale de l’église de la Présentation de la Vierge au Temple - 91, rue Olivier de Serres 75015 Paris, Maison de l’ACER-MJO (métro Porte de Versailles).
Marc Andronikof présente le livre ainsi que la vie et l’œuvre d’Ivan Kuleff (Rostov-sur-le Don 1893 – Montmorency 1987) le jeudi 12 décembre à 20h00 dans la salle paroissiale de l’église de la Présentation de la Vierge au Temple - 91, rue Olivier de Serres 75015 Paris, Maison de l’ACER-MJO (métro Porte de Versailles).
La XXI Assemblée générale de l’Assemblée interparlementaire de l’Orthodoxie s'est déroulée les 26-30 juin 2014 à Moscou dans les locaux de la Douma féférale. Elle est consacrée au thème « Démocratie parlementaire-Orthodoxie : valeurs et sens ».
Un message vidéo du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie soulignait que « La présente réunion est un symbole visible de l’union des peuples orthodoxes, dont le fondement est leur foi commune ». Le métropolite Emmanuel de France a salué l’assemblée au nom du Patriarche Bartholomée de Constantinople.
Un message vidéo du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie soulignait que « La présente réunion est un symbole visible de l’union des peuples orthodoxes, dont le fondement est leur foi commune ». Le métropolite Emmanuel de France a salué l’assemblée au nom du Patriarche Bartholomée de Constantinople.
Dans son discours d'ouverture, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a déclaré: « La voix de millions d’orthodoxes résidant à tous les coins de la terre, doit être entendue et prise en compte lorsque les sujets d’actualité sont discutés au niveau international. L’Assemblée doit y contribuer en tant qu’organe d’expression des valeurs du monde orthodoxe. Cette organisation est aussi appelée à démontrer aux sceptiques qu’ils existent d’autres facteurs de rapports internationaux que les indices boursiers ou le climat d’investissement. La dimension immatérielle de la vie est primordiale, c’est pourquoi elle doit être décisive dans les relations internationales. Il s’agit avant tout des idéaux et des sens moraux. »
Les ministres de l'éducation et de la culture d'Arménie, Chypre, Grèce, Liban, et Russie, qui participaient à l'Assemblée, ont signé une déclaration commune reconnaissant l'apport des travaux de l'Assemblée Interparlementaire Orthodoxe à la compréhension mutuelle dans le monde. Le ministre chypriote a profité de ce forum pour faire part de sa grande préoccupation à propos de la partition de son pays, soulignant que l'accession à l'EU devrait jouer un rôle important dans le règlement de cette question. Il a aussi mis l'accent sur les relations étroites entre Chypre et la Russie et entre les Eglises orthodoxes des deux pays.
L’Assemblée interparlementaire de l’Orthodoxie a été fondée en 1993 à Halkidiki (Grèce). Elle est composée des représentants de 24 pays: Australie, Albanie, Arménie, Biélorussie, Bulgarie, Chypre, Estonie, États-Unis, Finlande Grèce, Géorgie, Kazakhstan, Lettonie, Lituanie, Moldavie, Monténégro, Ouganda, Palestinienne, Pologne, Russie, Roumanie, Serbie, Slovaquie, Tchéquie, Ukraine.
Les ministres de l'éducation et de la culture d'Arménie, Chypre, Grèce, Liban, et Russie, qui participaient à l'Assemblée, ont signé une déclaration commune reconnaissant l'apport des travaux de l'Assemblée Interparlementaire Orthodoxe à la compréhension mutuelle dans le monde. Le ministre chypriote a profité de ce forum pour faire part de sa grande préoccupation à propos de la partition de son pays, soulignant que l'accession à l'EU devrait jouer un rôle important dans le règlement de cette question. Il a aussi mis l'accent sur les relations étroites entre Chypre et la Russie et entre les Eglises orthodoxes des deux pays.
L’Assemblée interparlementaire de l’Orthodoxie a été fondée en 1993 à Halkidiki (Grèce). Elle est composée des représentants de 24 pays: Australie, Albanie, Arménie, Biélorussie, Bulgarie, Chypre, Estonie, États-Unis, Finlande Grèce, Géorgie, Kazakhstan, Lettonie, Lituanie, Moldavie, Monténégro, Ouganda, Palestinienne, Pologne, Russie, Roumanie, Serbie, Slovaquie, Tchéquie, Ukraine.
V.Golovanow
"L’accord de Balamand contient plusieurs recommandations pratiques visant à réduire la tension entre orthodoxes et catholiques dans certaines régions. Hélas, ces recommandations sont souvent restées lettre morte: en pratique, certains gréco-catholiques n’ont pas souhaité les suivre. Bien au contraire, l’uniatisme a commencé une expansion active en Ukraine, cherchant à dépasser les limites de l’Ukraine occidentale et à s’implanter dans les régions orientales où il n’était guère présent auparavant." - Métropolite Hilarion de Volokolamsk, 2009 (1)
A. - Les fondements
Contexte historique
L'Eglise "uniate" d'Ukraine fut créée en 1596 quand l'Ukraine faisait partie du royaume Lituano-polonais; sous la pression des autorités catholiques, le métropolite de Kiev et 6 évêques sur 8 signèrent l'Union de Brest-Litovsk qui reprenait les conclusions du Concile unioniste de Florence-Ferrare (1439-1440), rejetées par Moscou et Constantinople.Les Orthodoxes réfractaires (clergé paroissial, monastères, Cosaques qui créèrent un éphémère état indépendant (1646) avant de passer sous protectorat russe en 1654) furent privés de tous droits religieux et une sévère répression s'abattit sur ceux qui résistaient; les églises, monastères et biens de l'Eglise, passèrent aux "Uniates". Ces persécutions contre les Orthodoxes devinrent alors un abcès permanent entre Rome et l'Orthodoxie.
"L’accord de Balamand contient plusieurs recommandations pratiques visant à réduire la tension entre orthodoxes et catholiques dans certaines régions. Hélas, ces recommandations sont souvent restées lettre morte: en pratique, certains gréco-catholiques n’ont pas souhaité les suivre. Bien au contraire, l’uniatisme a commencé une expansion active en Ukraine, cherchant à dépasser les limites de l’Ukraine occidentale et à s’implanter dans les régions orientales où il n’était guère présent auparavant." - Métropolite Hilarion de Volokolamsk, 2009 (1)
A. - Les fondements
Contexte historique
L'Eglise "uniate" d'Ukraine fut créée en 1596 quand l'Ukraine faisait partie du royaume Lituano-polonais; sous la pression des autorités catholiques, le métropolite de Kiev et 6 évêques sur 8 signèrent l'Union de Brest-Litovsk qui reprenait les conclusions du Concile unioniste de Florence-Ferrare (1439-1440), rejetées par Moscou et Constantinople.Les Orthodoxes réfractaires (clergé paroissial, monastères, Cosaques qui créèrent un éphémère état indépendant (1646) avant de passer sous protectorat russe en 1654) furent privés de tous droits religieux et une sévère répression s'abattit sur ceux qui résistaient; les églises, monastères et biens de l'Eglise, passèrent aux "Uniates". Ces persécutions contre les Orthodoxes devinrent alors un abcès permanent entre Rome et l'Orthodoxie.
Après les trois "partages de la Pologne" (1773-1795) cette Eglise prospéra dans les territoires annexés par l'empire austro-hongrois (elle fut nommée "grecque-catholique" par décret impérial (1774) pour distinguer des latins ces catholiques qui utilisent le rite grec-byzantin, avec clergé marié, Credo sans "filioque", etc.).
A la fin de la seconde guerre mondiale, l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine fut supprimée par Staline sous l'accusation d’avoir collaboré avec les nazis et encouragé les revendications nationalistes contre l’URSS (pseudo concile de Lvov décidant l'incorporation à l'Eglise orthodoxe russe en mars 1946). Ses prêtres et évêques furent incorporés dans l'Eglises russe avec tous leurs biens. Ceux qui résistaient —1500 prêtres et évêques, des centaines de religieux, des milliers de laïcs— furent arrêtés, déportés, exécutés. L’Eglise russe, elle-même persécutée, entérina la situation, certains la justifiant comme le juste retour sur les persécutions des siècles précédents... Après avoir passé 18 ans en détention, le métropolite-primat Joseph Slipyj (primat de 1963 à 1984), reçut l'autorisation d'émigrer et s'installa à Rome qui devint le centre de cette Eglise dispersée à travers le monde (1963). L'Eglise gréco-catholique d’Ukraine reçut le statut d'archevêché majeur la même année.
Vision messianique (2)
Les Gréco-catholique d’Ukraine considèrent que leur Eglise est élue par Dieu pour apporter la vraie foi aux Eglises d'Orient, avec une vision messianique qui s'affirma particulièrement entre les deux guerres. Ainsi le métropolite Andreï Septickij (primat de 1901 à 1944) précisait qu'ils doivent conserver leurs particularités canoniques et liturgiques pour démontrer que le rite orthodoxe est compatible avec l'union à Rome et, soutenu par le Pape Pie X, il fonda une Eglise catholique de rite russe en 1917. Le cardinal Slipyj fut son digne continuateur dans cette voie. Il y eut d'ailleurs de véritables tentatives d'unir Catholiques et Orthodoxes ukrainiens en une seule Eglise nationale, en particulier en 1918, sous le gouvernement Skoropadsky, et en 1941, après l'invasion allemande.
La Vatican a toujours eu une attitude assez ambiguë vis-à-vis des gréco-catholiques. Ainsi, il ne leur accorde pas d'autonomie canonique et ne donne pas suite à leurs demandes d'érection en patriarcat, mais les Papes successifs soulignent à plusieurs reprises leur attachement à cette Eglise, ce qui provoque régulièrement des crises dans les relations avec l'Eglise russe (annulation d'une rencontre de théologiens orthodoxes et catholiques à Odessa en 1979, absence de la délégation de l'Eglise russe à la 4ème réunion de la Commission Théologique mixte à Bari en 1986 …)
"Cheval de Troie"
L'Eglise gréco-catholique n'est pas seulement soumise à Rome, elle confesse aussi la théologie romaine (Filioque, purgatoire, etc.) même si, comme indiqué plus haut, le rite byzantin, le clergé marié et le Credo de Nicée sont restés orthodoxes pour ne pas dépayser les croyants. Les "uniates" soutiennent la doctrine d'une matrice unitaire du peuple ukrainien qui aurait la même racine ethnique et culturelle, la même mentalité, le même rite et « aussi la même foi », aussi bien dans l'expression orthodoxe que catholico-orientale; les orthodoxes le refusent catégoriquement : « Notre foi au contraire est différente : la vôtre est d'origine latine sous un travestissement oriental, tandis que la nôtre est vraie et authentique». L'hostilité qui divise le peuple ukrainien depuis plus de 400 ans, bien qu'ayant connu des répits momentanés, n'a jamais vu l'ombre d'un armistice. (3) Les Gréco-catholiques mettent leur principes en pratique par une attitude très pragmatique et ouverte envers leurs voisins orthodoxes; ainsi ils acceptent de célébrer les mariages mixtes et pratiquent l'hospitalité eucharistique, que refusent les Orthodoxes, et les couples ainsi repoussés par les Orthodoxes deviennent naturellement des familles gréco-catholiques…
La question de "l'uniatisme" fut soulevée par les premières conférences préparant le concile panorthodoxe dans les années 1960, en particulier les deuxième et troisième Conférences de Rhodes (1963-1964) (4); ainsi la 3e Conférence Panorthodoxe de Rhodes (1964) exigeait "… que les Eglises dites uniates soient soumises et incorporées à celle de Rome, parce que «unitiatisme et dialogue sont tout à fait incompatibles»." (5) Ces conclusions n'ont été officiellement adoptées par aucune Eglise et les documents ultérieurs sont largement revenus dessus, en particulier le document sur "les dialogues de l’Église orthodoxe avec les catholiques-romains et les autres hétérodoxes" adopté par la Conférence Préconciliaire de 1986 et surtout "la déclaration de Balamand" (voir plus loin).
Le retour
Dès leur reconnaissance par les autorités en 1989 (M. Gorbatchev Secrétaire général du PCUS), les communautés gréco-catholiques s'emparèrent de leurs anciennes églises, où officiaient des communautés orthodoxes, souvent avec violence, et les Orthodoxes se retrouvèrent sans lieux de culte. En effet, de nombreuses églises et monastères avaient été confisqués après l'annexion et durant les répressions Khrouchtchéviennes (7) et les Orthodoxes officiaient donc dans les églises qui leur avaient été laissées. Ce sont à elles que les gréco-catholiques s'attaquèrent en premier, avec la complicité des autorités, et non à celles, transformées en ¨divers établissements laïcs, que les autorités protégeaient.
"L’uniatisme a commencé une expansion active en Ukraine, cherchant à dépasser les limites de l’Ukraine occidentale et à s’implanter dans les régions orientales où il n’était guère présent auparavant. La preuve la plus triste de cette orientation fut le transfert en 2005 de l’archevêché majeur des gréco-catholiques de Lvov à Kiev et le projet de l’élever au rang de patriarcat qu’elle n’a jamais eu dans l’histoire. Ainsi, l’uniatisme n’est pas seulement un fait douloureux du passé qui, pendant des siècles, a divisé l’Orient et l’Occident, mais demeure un grave obstacle sur le chemin du rétablissement de l’unité perdue entre les Églises" écrit Mgr Hilarion en 2009 (ibid. note 1).
***
B.- La déclaration de Balamand et ses suites
Un pas très important
L'accord de Balamand marque une étape particulièrement importante pour le dialogue en Orthodoxes et Catholique et pourrait servir de base pour une résolution du problème "uniate".
Le dialogue théologique entre les Églises, qui se développait après la première "rencontre au sommet" de 1964 (6) et la levée des anathèmes un an plus tard, fut consacré au sujet de l'uniatisme pendant la dernière décennie du siècle à la demande des délégués orthodoxes; les assemblées plénières de la Commission mixte à Freising (Allemagne, 1990), Balamand (Liban, 1993) et Baltimore (États-Unis, 2000) ont adopté plusieurs déclarations importantes à ce sujet dont la "Déclaration de Balamand", particulièrement importante puisque Rome admet pour la première fois que l'uniatisme pose problème et ne doit pas s'étendre (voir Conférence du Professeur Michel Stavrou pour l'analyse détaillée de ce texte (8)). "Ce texte est intitulé « L’uniatisme, méthode d’union du passé, et la recherche actuelle de la pleine communion », et comporte 3 grandes décisions:
1/ La démarche de l’uniatisme est condamnée par les deux Eglises catholique et orthodoxe en tant que méthode d’union et en tant que modèle d’unité ;
2/ Les deux Eglises se reconnaissent mutuellement comme Eglises Sœurs ;
3/ Les orthodoxes s’engagent « par économie » à respecter les communautés uniates existantes.
Le cœur de l’accord est le 2ème point : il interdit toute démarche du type uniatisme, écrit le professeur Stavrou.
Cet accord devait donc mettre fin à la doctrine prosélyte des Gréco-catholiques et, les Orthodoxes acceptant les communautés existantes, on aurait dû aboutir à une coexistence pacifiée; mais il n'a jamais été signé ni par les autorités romaines (le Pape ou le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens), à la différence des autres textes œcuméniques, ni par aucune Eglise orthodoxe, et ses déclarations sont restées sans effet. Malgré cela, il fait toujours référence: "L’accord de Balamand contient plusieurs recommandations pratiques visant à réduire la tension entre orthodoxes et catholiques dans certaines régions. Hélas, ces recommandations sont souvent restées lettre morte: en pratique, certains gréco-catholiques n’ont pas souhaité les suivre. Bien au contraire…" écrit Mgr Hilarion en 2009 (ibid. note 1).
Resté sans effet
En effet, si les affrontements sur le terrain ont cessé, il n'y a eu aucune régularisation concernant les lieux de cultes et l'Eglise gréco-catholique a étendu don implantation en Ukraine centrale, dont le symbole a été le transfert du siège primatial mentionné plus haut. Deux ans plus tôt (1993), une crise grave a failli être provoquée par leur demande de conférer à leur Eglise le statut de "patriarcat de Kiev": non seulement Moscou a vivement protesté, mais le patriarche œcuménique Bartholomée écrivit au Pape (29 novembre 2003) que l'éventuelle installation du patriarcat gréco-catholique à Kiev « fera sauter en éclats les tentatives de poursuite du dialogue » et « fera revenir le climat d'hostilité qui régnait il y a quelques décennies » (ibid. note 3).
Et la question devient récurrente:
- Dans "les Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe envers l'hétérodoxie" (2000) le Concile épiscopal de l'Eglise russe (approuvé par le concile local de 2009) revient sur le sujet: "Le dialogue théologique avec l'Église catholique romaine doit se poursuivre parallèlement à l'examen des problèmes les plus considérables affectant les relations bilatérales. Le sujet le plus brûlant à l'heure actuelle demeure la question du prosélytisme et le problème uniate " (9)
- Le règlement de la question "uniate" est posé comme préalable chaque fois qu'une rencontre entre le Pape et le patriarche de Moscou est évoquée.
- Le "Comité de coordination de la Commission théologique mixte internationale pour le dialogue entre les Églises catholique et orthodoxes" est spécifiquement revenu sur le sujet de l'uniatisme le 22 novembre 2011: le métropolite Hilarion, chef de la délégation de l'Eglise russe, y a rappelé que l’une des conditions à la participation de son Église au processus de dialogue orthodoxe-catholique avait été un retour sur le problème de l’uniatisme. Les membres orthodoxes de la rencontre ont soutenu cette position… et il n'y a pas eu de réunion depuis à aucun niveau!
Pour revenir au premier plan de l'actualité avec les évènements de l'hiver 2013-2014: « L'Église gréco-catholique d’Ukraine se livre à des activités politiques directes, malheureusement, en utilisant des slogans russophobes tranchants et en lançant de durs jugements contre l'Église orthodoxe russe dans ses déclarations publiques » a déclaré le patriarche Cyrille, estimant qu'un tel comportement « russophobe jette une ombre très mauvaise » sur les relations entre l’Église russe et le Vatican (10). Il faut aussi souligner que l'Église gréco-catholique joue sur les dissensions internes à l'Orthodoxie Ukrainienne (11) en menant des actions conjointes avec l'EOU (soi- disant patriarche Philarète). "Le chef de l’Église gréco-catholique d’Ukraine et le chef du soi-disant Patriarcat de Kiev ont arpenté les cabinets du Département d’état des États-Unis, incitant les autorités américaines à intervenir et à mettre de l’ordre en Ukraine" accuse Mgr Hilarion de Volokolamsk (12).
A suivre…
Les conclusions que proposaient le père Vladimir Zielinsky en 2004 (ibid. note 3) et le Pr. Stavrou en 2007 (ibid note 8) restent totalement d'actualité"
"Une solution au problème sera possible seulement quand chacun pourra reconnaître sa propre douleur sur le visage de l'autre, de ce prochain porteur d'une autre foi et, partant de cette douleur, reconnaître aussi le Christ de l'autre et dans l'autre. Un miracle qui écrase les murs pesants de l'histoire est toujours possible, comme le fut la réconciliation de Paul VI avec le patriarche Athënagoras quand, en 1965, ils annulèrent les excommunications réciproques de 1054 et, devant Dieu - avec les larmes de la réconciliation - demandèrent ensemble pardon" écrivait le premier.
"Dans l’esprit de Balamand, si l’uniatisme comme démarche est aujourd’hui voué à l’échec dans la perspective du dialogue de vérité et de charité ouvert voici 40 ans entre catholiques et orthodoxes, les Eglises uniates ont cependant un avenir devant elles, celui de participer à ce dialogue : non pas au premier plan comme intermédiaire obligé, mais pas non plus reléguées dans l’ombre. Elles devraient contribuer à retisser un climat de confiance et de bienveillance entre nos Eglises meurtries par l’histoire. Ainsi nos Eglises seraient plus fortes pour affronter ensemble les défis du troisième millénaire" concluait le second.
Fasse le Ciel que ces vœux soient, enfin, entendus…
...................................
(1) In. "Le grand schisme entre l’Orient et l’Occident: point de vue orthodoxe", 1909, cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-grand-schisme-entre-l-Orient-et-l-Occident-point-de-vue-orthodoxe_a3796.html
(2) In. Kathy Rousselet "Une Église nationale: l'Église gréco-catholique", 1988. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1988_num_65_1_2461
(3) Père Vladimir Zielinsky, "Ecclesia" - N° 51 - 23 juillet 2004, (http://www.colisee.org/article.php?id_article=1527).)
(4) http://www.centreorthodoxe.org/saint-et-grand-concile/3eme-conference
(5) http://books.google.fr/books?id=ZLIQ_N4Cb18C&pg=PA143&lpg=PA143&dq=3e+Conf%C3%A9rence+Panorthodoxe+de+Rhodes&source=bl&ots=czWrGa4722&sig=aMxf1bLZ_TrIXff6gsyllD6s6i0&hl=fr&sa=X&ei=daiVU7O1Kaa00QWFxYDADQ&ved=0CGAQ6AEwBTgK#v=onepage&q=3e%20Conf%C3%A9rence%20Panorthodoxe%20de%20Rhodes&f=false
(6) Le Patriarche œcuménique Athënagorass et le Pape Paul VI se sont rencontrés pour la première fois en janvier 1964,
(7) La campagne antireligieuse de Khrouchtchev (1959-64), Entraine dans toute l'URSS la fermeture massive d'églises, dont le nombre passe de 22 000 en 1959 à 7 873 en 1965. L'Ukraine occidentale fut particulièrement touchée. Cf. http://en.wikipedia.org/wiki/USSR_anti-religious_campaign_%281958%E2%80%9364%29
(8) "Le dialogue catholique-orthodoxe sur la question de l’uniatisme"; 8 décembre 2007. http://www.catho-theo.net/spip.php?article176
(9) http://orthodoxeurope.org/print/7/5/2.aspx
(10) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-patriarche-Cyrille-de-Moscou-s-en-prend-a-l-Eglise-greco-catholique_a3774.html?com#comments
(11) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Ukraine-orthodoxe-ORTHODOXIE-MAJORITAIRE-MAIS-DIVISEE-1_a1117.html
(12) https://mospat.ru/fr/2014/04/04/news100434/
A la fin de la seconde guerre mondiale, l’Eglise gréco-catholique d’Ukraine fut supprimée par Staline sous l'accusation d’avoir collaboré avec les nazis et encouragé les revendications nationalistes contre l’URSS (pseudo concile de Lvov décidant l'incorporation à l'Eglise orthodoxe russe en mars 1946). Ses prêtres et évêques furent incorporés dans l'Eglises russe avec tous leurs biens. Ceux qui résistaient —1500 prêtres et évêques, des centaines de religieux, des milliers de laïcs— furent arrêtés, déportés, exécutés. L’Eglise russe, elle-même persécutée, entérina la situation, certains la justifiant comme le juste retour sur les persécutions des siècles précédents... Après avoir passé 18 ans en détention, le métropolite-primat Joseph Slipyj (primat de 1963 à 1984), reçut l'autorisation d'émigrer et s'installa à Rome qui devint le centre de cette Eglise dispersée à travers le monde (1963). L'Eglise gréco-catholique d’Ukraine reçut le statut d'archevêché majeur la même année.
Vision messianique (2)
Les Gréco-catholique d’Ukraine considèrent que leur Eglise est élue par Dieu pour apporter la vraie foi aux Eglises d'Orient, avec une vision messianique qui s'affirma particulièrement entre les deux guerres. Ainsi le métropolite Andreï Septickij (primat de 1901 à 1944) précisait qu'ils doivent conserver leurs particularités canoniques et liturgiques pour démontrer que le rite orthodoxe est compatible avec l'union à Rome et, soutenu par le Pape Pie X, il fonda une Eglise catholique de rite russe en 1917. Le cardinal Slipyj fut son digne continuateur dans cette voie. Il y eut d'ailleurs de véritables tentatives d'unir Catholiques et Orthodoxes ukrainiens en une seule Eglise nationale, en particulier en 1918, sous le gouvernement Skoropadsky, et en 1941, après l'invasion allemande.
La Vatican a toujours eu une attitude assez ambiguë vis-à-vis des gréco-catholiques. Ainsi, il ne leur accorde pas d'autonomie canonique et ne donne pas suite à leurs demandes d'érection en patriarcat, mais les Papes successifs soulignent à plusieurs reprises leur attachement à cette Eglise, ce qui provoque régulièrement des crises dans les relations avec l'Eglise russe (annulation d'une rencontre de théologiens orthodoxes et catholiques à Odessa en 1979, absence de la délégation de l'Eglise russe à la 4ème réunion de la Commission Théologique mixte à Bari en 1986 …)
"Cheval de Troie"
L'Eglise gréco-catholique n'est pas seulement soumise à Rome, elle confesse aussi la théologie romaine (Filioque, purgatoire, etc.) même si, comme indiqué plus haut, le rite byzantin, le clergé marié et le Credo de Nicée sont restés orthodoxes pour ne pas dépayser les croyants. Les "uniates" soutiennent la doctrine d'une matrice unitaire du peuple ukrainien qui aurait la même racine ethnique et culturelle, la même mentalité, le même rite et « aussi la même foi », aussi bien dans l'expression orthodoxe que catholico-orientale; les orthodoxes le refusent catégoriquement : « Notre foi au contraire est différente : la vôtre est d'origine latine sous un travestissement oriental, tandis que la nôtre est vraie et authentique». L'hostilité qui divise le peuple ukrainien depuis plus de 400 ans, bien qu'ayant connu des répits momentanés, n'a jamais vu l'ombre d'un armistice. (3) Les Gréco-catholiques mettent leur principes en pratique par une attitude très pragmatique et ouverte envers leurs voisins orthodoxes; ainsi ils acceptent de célébrer les mariages mixtes et pratiquent l'hospitalité eucharistique, que refusent les Orthodoxes, et les couples ainsi repoussés par les Orthodoxes deviennent naturellement des familles gréco-catholiques…
La question de "l'uniatisme" fut soulevée par les premières conférences préparant le concile panorthodoxe dans les années 1960, en particulier les deuxième et troisième Conférences de Rhodes (1963-1964) (4); ainsi la 3e Conférence Panorthodoxe de Rhodes (1964) exigeait "… que les Eglises dites uniates soient soumises et incorporées à celle de Rome, parce que «unitiatisme et dialogue sont tout à fait incompatibles»." (5) Ces conclusions n'ont été officiellement adoptées par aucune Eglise et les documents ultérieurs sont largement revenus dessus, en particulier le document sur "les dialogues de l’Église orthodoxe avec les catholiques-romains et les autres hétérodoxes" adopté par la Conférence Préconciliaire de 1986 et surtout "la déclaration de Balamand" (voir plus loin).
Le retour
Dès leur reconnaissance par les autorités en 1989 (M. Gorbatchev Secrétaire général du PCUS), les communautés gréco-catholiques s'emparèrent de leurs anciennes églises, où officiaient des communautés orthodoxes, souvent avec violence, et les Orthodoxes se retrouvèrent sans lieux de culte. En effet, de nombreuses églises et monastères avaient été confisqués après l'annexion et durant les répressions Khrouchtchéviennes (7) et les Orthodoxes officiaient donc dans les églises qui leur avaient été laissées. Ce sont à elles que les gréco-catholiques s'attaquèrent en premier, avec la complicité des autorités, et non à celles, transformées en ¨divers établissements laïcs, que les autorités protégeaient.
"L’uniatisme a commencé une expansion active en Ukraine, cherchant à dépasser les limites de l’Ukraine occidentale et à s’implanter dans les régions orientales où il n’était guère présent auparavant. La preuve la plus triste de cette orientation fut le transfert en 2005 de l’archevêché majeur des gréco-catholiques de Lvov à Kiev et le projet de l’élever au rang de patriarcat qu’elle n’a jamais eu dans l’histoire. Ainsi, l’uniatisme n’est pas seulement un fait douloureux du passé qui, pendant des siècles, a divisé l’Orient et l’Occident, mais demeure un grave obstacle sur le chemin du rétablissement de l’unité perdue entre les Églises" écrit Mgr Hilarion en 2009 (ibid. note 1).
***
B.- La déclaration de Balamand et ses suites
Un pas très important
L'accord de Balamand marque une étape particulièrement importante pour le dialogue en Orthodoxes et Catholique et pourrait servir de base pour une résolution du problème "uniate".
Le dialogue théologique entre les Églises, qui se développait après la première "rencontre au sommet" de 1964 (6) et la levée des anathèmes un an plus tard, fut consacré au sujet de l'uniatisme pendant la dernière décennie du siècle à la demande des délégués orthodoxes; les assemblées plénières de la Commission mixte à Freising (Allemagne, 1990), Balamand (Liban, 1993) et Baltimore (États-Unis, 2000) ont adopté plusieurs déclarations importantes à ce sujet dont la "Déclaration de Balamand", particulièrement importante puisque Rome admet pour la première fois que l'uniatisme pose problème et ne doit pas s'étendre (voir Conférence du Professeur Michel Stavrou pour l'analyse détaillée de ce texte (8)). "Ce texte est intitulé « L’uniatisme, méthode d’union du passé, et la recherche actuelle de la pleine communion », et comporte 3 grandes décisions:
1/ La démarche de l’uniatisme est condamnée par les deux Eglises catholique et orthodoxe en tant que méthode d’union et en tant que modèle d’unité ;
2/ Les deux Eglises se reconnaissent mutuellement comme Eglises Sœurs ;
3/ Les orthodoxes s’engagent « par économie » à respecter les communautés uniates existantes.
Le cœur de l’accord est le 2ème point : il interdit toute démarche du type uniatisme, écrit le professeur Stavrou.
Cet accord devait donc mettre fin à la doctrine prosélyte des Gréco-catholiques et, les Orthodoxes acceptant les communautés existantes, on aurait dû aboutir à une coexistence pacifiée; mais il n'a jamais été signé ni par les autorités romaines (le Pape ou le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens), à la différence des autres textes œcuméniques, ni par aucune Eglise orthodoxe, et ses déclarations sont restées sans effet. Malgré cela, il fait toujours référence: "L’accord de Balamand contient plusieurs recommandations pratiques visant à réduire la tension entre orthodoxes et catholiques dans certaines régions. Hélas, ces recommandations sont souvent restées lettre morte: en pratique, certains gréco-catholiques n’ont pas souhaité les suivre. Bien au contraire…" écrit Mgr Hilarion en 2009 (ibid. note 1).
Resté sans effet
En effet, si les affrontements sur le terrain ont cessé, il n'y a eu aucune régularisation concernant les lieux de cultes et l'Eglise gréco-catholique a étendu don implantation en Ukraine centrale, dont le symbole a été le transfert du siège primatial mentionné plus haut. Deux ans plus tôt (1993), une crise grave a failli être provoquée par leur demande de conférer à leur Eglise le statut de "patriarcat de Kiev": non seulement Moscou a vivement protesté, mais le patriarche œcuménique Bartholomée écrivit au Pape (29 novembre 2003) que l'éventuelle installation du patriarcat gréco-catholique à Kiev « fera sauter en éclats les tentatives de poursuite du dialogue » et « fera revenir le climat d'hostilité qui régnait il y a quelques décennies » (ibid. note 3).
Et la question devient récurrente:
- Dans "les Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe envers l'hétérodoxie" (2000) le Concile épiscopal de l'Eglise russe (approuvé par le concile local de 2009) revient sur le sujet: "Le dialogue théologique avec l'Église catholique romaine doit se poursuivre parallèlement à l'examen des problèmes les plus considérables affectant les relations bilatérales. Le sujet le plus brûlant à l'heure actuelle demeure la question du prosélytisme et le problème uniate " (9)
- Le règlement de la question "uniate" est posé comme préalable chaque fois qu'une rencontre entre le Pape et le patriarche de Moscou est évoquée.
- Le "Comité de coordination de la Commission théologique mixte internationale pour le dialogue entre les Églises catholique et orthodoxes" est spécifiquement revenu sur le sujet de l'uniatisme le 22 novembre 2011: le métropolite Hilarion, chef de la délégation de l'Eglise russe, y a rappelé que l’une des conditions à la participation de son Église au processus de dialogue orthodoxe-catholique avait été un retour sur le problème de l’uniatisme. Les membres orthodoxes de la rencontre ont soutenu cette position… et il n'y a pas eu de réunion depuis à aucun niveau!
Pour revenir au premier plan de l'actualité avec les évènements de l'hiver 2013-2014: « L'Église gréco-catholique d’Ukraine se livre à des activités politiques directes, malheureusement, en utilisant des slogans russophobes tranchants et en lançant de durs jugements contre l'Église orthodoxe russe dans ses déclarations publiques » a déclaré le patriarche Cyrille, estimant qu'un tel comportement « russophobe jette une ombre très mauvaise » sur les relations entre l’Église russe et le Vatican (10). Il faut aussi souligner que l'Église gréco-catholique joue sur les dissensions internes à l'Orthodoxie Ukrainienne (11) en menant des actions conjointes avec l'EOU (soi- disant patriarche Philarète). "Le chef de l’Église gréco-catholique d’Ukraine et le chef du soi-disant Patriarcat de Kiev ont arpenté les cabinets du Département d’état des États-Unis, incitant les autorités américaines à intervenir et à mettre de l’ordre en Ukraine" accuse Mgr Hilarion de Volokolamsk (12).
A suivre…
Les conclusions que proposaient le père Vladimir Zielinsky en 2004 (ibid. note 3) et le Pr. Stavrou en 2007 (ibid note 8) restent totalement d'actualité"
"Une solution au problème sera possible seulement quand chacun pourra reconnaître sa propre douleur sur le visage de l'autre, de ce prochain porteur d'une autre foi et, partant de cette douleur, reconnaître aussi le Christ de l'autre et dans l'autre. Un miracle qui écrase les murs pesants de l'histoire est toujours possible, comme le fut la réconciliation de Paul VI avec le patriarche Athënagoras quand, en 1965, ils annulèrent les excommunications réciproques de 1054 et, devant Dieu - avec les larmes de la réconciliation - demandèrent ensemble pardon" écrivait le premier.
"Dans l’esprit de Balamand, si l’uniatisme comme démarche est aujourd’hui voué à l’échec dans la perspective du dialogue de vérité et de charité ouvert voici 40 ans entre catholiques et orthodoxes, les Eglises uniates ont cependant un avenir devant elles, celui de participer à ce dialogue : non pas au premier plan comme intermédiaire obligé, mais pas non plus reléguées dans l’ombre. Elles devraient contribuer à retisser un climat de confiance et de bienveillance entre nos Eglises meurtries par l’histoire. Ainsi nos Eglises seraient plus fortes pour affronter ensemble les défis du troisième millénaire" concluait le second.
Fasse le Ciel que ces vœux soient, enfin, entendus…
...................................
(1) In. "Le grand schisme entre l’Orient et l’Occident: point de vue orthodoxe", 1909, cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-grand-schisme-entre-l-Orient-et-l-Occident-point-de-vue-orthodoxe_a3796.html
(2) In. Kathy Rousselet "Une Église nationale: l'Église gréco-catholique", 1988. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1988_num_65_1_2461
(3) Père Vladimir Zielinsky, "Ecclesia" - N° 51 - 23 juillet 2004, (http://www.colisee.org/article.php?id_article=1527).)
(4) http://www.centreorthodoxe.org/saint-et-grand-concile/3eme-conference
(5) http://books.google.fr/books?id=ZLIQ_N4Cb18C&pg=PA143&lpg=PA143&dq=3e+Conf%C3%A9rence+Panorthodoxe+de+Rhodes&source=bl&ots=czWrGa4722&sig=aMxf1bLZ_TrIXff6gsyllD6s6i0&hl=fr&sa=X&ei=daiVU7O1Kaa00QWFxYDADQ&ved=0CGAQ6AEwBTgK#v=onepage&q=3e%20Conf%C3%A9rence%20Panorthodoxe%20de%20Rhodes&f=false
(6) Le Patriarche œcuménique Athënagorass et le Pape Paul VI se sont rencontrés pour la première fois en janvier 1964,
(7) La campagne antireligieuse de Khrouchtchev (1959-64), Entraine dans toute l'URSS la fermeture massive d'églises, dont le nombre passe de 22 000 en 1959 à 7 873 en 1965. L'Ukraine occidentale fut particulièrement touchée. Cf. http://en.wikipedia.org/wiki/USSR_anti-religious_campaign_%281958%E2%80%9364%29
(8) "Le dialogue catholique-orthodoxe sur la question de l’uniatisme"; 8 décembre 2007. http://www.catho-theo.net/spip.php?article176
(9) http://orthodoxeurope.org/print/7/5/2.aspx
(10) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-patriarche-Cyrille-de-Moscou-s-en-prend-a-l-Eglise-greco-catholique_a3774.html?com#comments
(11) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Ukraine-orthodoxe-ORTHODOXIE-MAJORITAIRE-MAIS-DIVISEE-1_a1117.html
(12) https://mospat.ru/fr/2014/04/04/news100434/
M. Javier Trias, maire de Barcelone, s’est rendu dans la paroisse orthodoxe de l’Annonciation (diocèse de Chersonèse, P.M.). M. Youri Klimenko, consul général de la Fédération de Russie à Barcelone, et l’higoumène Séraphin (Pavlov) recteur de la paroisse de l’Annonciation, ont invité le maire de la capitale catalane à visiter l’église. Cette visite a eu lieu le 26 juin.
La maire s’est rendu dans l’église ainsi que dans les bâtiments de la paroisse où se trouvent la bibliothèque, l’école du dimanche et le réfectoire. Des cours de catalan y sont donnés. M. Javier Trias a admiré l’iconostase, il a reconnu dans l’une des icônes Sainte Eulalie protectrice céleste de Barcelone Un thé a été servi dans la cour de l’église, y étaient également présents M. Ignace Garcia, conseiller du maire pour les relations avec les associations religieuses, et l’architecte Salvador Torrents.
La maire s’est rendu dans l’église ainsi que dans les bâtiments de la paroisse où se trouvent la bibliothèque, l’école du dimanche et le réfectoire. Des cours de catalan y sont donnés. M. Javier Trias a admiré l’iconostase, il a reconnu dans l’une des icônes Sainte Eulalie protectrice céleste de Barcelone Un thé a été servi dans la cour de l’église, y étaient également présents M. Ignace Garcia, conseiller du maire pour les relations avec les associations religieuses, et l’architecte Salvador Torrents.
Le consul de Russie ainsi que le recteur de la paroisse ont formulé auprès du maire le souhait de l’attribution d’un terrain pour y faire construire une nouvelle église orthodoxe. Le responsable de la municipalité s’est engagé à faire de son mieux pour répondre à cette requête. Il a suggéré le choix de l’un des deux nouveaux quartiers de la ville qui connaissent un développement rapide. Lien en russe
Le président Vladimir Poutine a approuvé la proposition de célébrer en Russie le centenaire de la naissance d’Alexandre Soljenitsyne introduite par la Chambre Haute de la Douma. Cette nouvelle a été annoncée sur le site de la Présidence Conformément au texte du décret « le gouvernement mettra en place un Comité d’organisation des commémorations ». Interfax
Zenit.org annonce deux rencontres qui manifestent la vitalité du dialogue entre les deux Eglises:
• Le patriarche grec melkite catholique participe au premier Congrès antiochien orthodoxe du 26 au 28 juin au monastère Notre Dame de Balamand, au Liban.
• Une délégation du patriarcat œcuménique sera à Rome du 27 au 29 juin pour la célébration des saints apôtres Pierre et Paul et rencontrera le Pape et des représentants du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
Le patriarche grec melkite catholique au premier Congrès antiochien orthodoxe
« Le patriarcat d’Antioche a relevé le défi de la conservation du dépôt de la foi et de l’ouverture aux autres. L’ouverture au monde arabe et musulman. L’ouverture à Constantinople et à l’Occident », déclare le patriarche Gregorios III.
• Le patriarche grec melkite catholique participe au premier Congrès antiochien orthodoxe du 26 au 28 juin au monastère Notre Dame de Balamand, au Liban.
• Une délégation du patriarcat œcuménique sera à Rome du 27 au 29 juin pour la célébration des saints apôtres Pierre et Paul et rencontrera le Pape et des représentants du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
Le patriarche grec melkite catholique au premier Congrès antiochien orthodoxe
« Le patriarcat d’Antioche a relevé le défi de la conservation du dépôt de la foi et de l’ouverture aux autres. L’ouverture au monde arabe et musulman. L’ouverture à Constantinople et à l’Occident », déclare le patriarche Gregorios III.
Gregorios III, patriarche grec melkite catholique d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem a pris part à la journée d’ouverture du premier « Congrès antiochien », en cours du 26 au 28 juin 2014 au monastère Notre Dame de Balamand, au Liban.
Organisé par le patriarcat d’Antioche des Grecs-orthodoxes sous la présidence du patriarche Jean X, primat de l’Église grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient, ce congrès a pour thème « L’Unité antiochienne : Portées et Exigences », précise un communiqué du patriarcat grec melkite catholique d’Antioche et de tout l’Orient d’Alexandrie et de Jérusalem.
Conservation du dépôt de la foi et ouverture aux autres
« C’est avec fierté et humilité, crainte révérencielle et responsabilité, que je porte cet antique titre apostolique de patriarche d’Antioche et de tout l’Orient… » : C’est en ces termes que Gregorios III a entamé son intervention, évoquant tout ce qui fait que la culture du siège d’Antioche est « une culture multiforme et diverse. D’abord grecque, puis syriaque et arabe elle est en même temps plus que grecque, plus que syriaque, plus qu’arabe, plus que latine et romaine… Le patriarcat d’Antioche est l’unique siège qui ait écrit, successivement, ses prières dans ces trois langues. »
« Les Antiochiens ont aimé la civilisation et la culture grecque qu’ils ont assimilés jusqu’à la baptiser et à la christianiser avant de l’arabiser et de l’offrir au monde arabe et musulman faisant d’elle les fondations d’une société pluraliste jetant les bases d’un savoir-vivre ensemble… Du monde arabe la culture grecque a conquis l’Europe », a-t-il poursuivi.
« Ta naissance ô Christ, notre Dieu, a fait resplendir dans le monde la lumière de la connaissance. En elle les serviteurs des astres, enseignés par l’étoile, apprennent à T’adorer, Toi, Soleil de Justice, et à Te connaître, Orient d’en haut. Seigneur, gloire à Toi ! ». Reprenant ce tropaire de la Nativité de Notre Seigneur, Gregorios III a rappelé que si Jésus-Christ est né en Palestine, le christianisme, lui, est né à Antioche et de l’Orient vient la lumière, ce que le saint pape Jean-Paul II a souligné dans sa lettre apostolique Orientale Lumen.
« Le patriarcat d’Antioche a relevé le défi de la conservation du dépôt de la foi et de l’ouverture aux autres. L’ouverture au monde arabe et musulman. L’ouverture à Constantinople et à l’Occident. Comme il s’est singularisé en sauvegardant l’unité chrétienne refusant de déchirer la tunique du Christ, la robe sans couture, en ne prenant pas partie quand Rome et Constantinople se sont déchirées… », a-t-il ajouté.
Gregorios III a souhaité que « ce premier congrès antiochien orthodoxe se transforme dans les années à venir en un congrès antiochien auquel prendront part les membres et le clergé des cinq Eglises relevant du siège d’Antioche réalisant ainsi les paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ : qu’ils soient un afin que le monde croie! ».
Rome, 27 juin 2014 Zenit.org
Délégation du patriarcat œcuménique au Vatican
Une délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople sera à Rome du 27 au 29 juin dans le cadre du traditionnel échange de délégations à l’occasion des fêtes des saints patrons : le 29 juin à Rome, pour la célébration des saints apôtres Pierre et Paul, et le 30 novembre à Istanbul pour la célébration de l’apôtre saint André.
La délégation orthodoxe sera conduite par le métropolite de Pergame Ioannis Zizioulas, co-président de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe. Il sera accompagné par l’archevêque Job de Telmessos et l’archidiacre patriarcal, le théologien américain John Chryssavgis.
Rencontre avec le pape François le 28 juin
Le samedi 28 juin, la délégation œcuménique sera reçue par le pape François, puis par des représentants du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, sous la présidence du cardinal Kurt Koch.
Ils assisteront à la messe solennelle présidée par le pape, qui imposera le pallium aux archevêques métropolitains nommés dans l’année, dimanche 29 juin cf. Zenit du 23 juin 2014
Avec une traduction d’Océane Le Gall
Rome, 27 juin 2014 Zenit.org et Anne Kurian
Organisé par le patriarcat d’Antioche des Grecs-orthodoxes sous la présidence du patriarche Jean X, primat de l’Église grec-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient, ce congrès a pour thème « L’Unité antiochienne : Portées et Exigences », précise un communiqué du patriarcat grec melkite catholique d’Antioche et de tout l’Orient d’Alexandrie et de Jérusalem.
Conservation du dépôt de la foi et ouverture aux autres
« C’est avec fierté et humilité, crainte révérencielle et responsabilité, que je porte cet antique titre apostolique de patriarche d’Antioche et de tout l’Orient… » : C’est en ces termes que Gregorios III a entamé son intervention, évoquant tout ce qui fait que la culture du siège d’Antioche est « une culture multiforme et diverse. D’abord grecque, puis syriaque et arabe elle est en même temps plus que grecque, plus que syriaque, plus qu’arabe, plus que latine et romaine… Le patriarcat d’Antioche est l’unique siège qui ait écrit, successivement, ses prières dans ces trois langues. »
« Les Antiochiens ont aimé la civilisation et la culture grecque qu’ils ont assimilés jusqu’à la baptiser et à la christianiser avant de l’arabiser et de l’offrir au monde arabe et musulman faisant d’elle les fondations d’une société pluraliste jetant les bases d’un savoir-vivre ensemble… Du monde arabe la culture grecque a conquis l’Europe », a-t-il poursuivi.
« Ta naissance ô Christ, notre Dieu, a fait resplendir dans le monde la lumière de la connaissance. En elle les serviteurs des astres, enseignés par l’étoile, apprennent à T’adorer, Toi, Soleil de Justice, et à Te connaître, Orient d’en haut. Seigneur, gloire à Toi ! ». Reprenant ce tropaire de la Nativité de Notre Seigneur, Gregorios III a rappelé que si Jésus-Christ est né en Palestine, le christianisme, lui, est né à Antioche et de l’Orient vient la lumière, ce que le saint pape Jean-Paul II a souligné dans sa lettre apostolique Orientale Lumen.
« Le patriarcat d’Antioche a relevé le défi de la conservation du dépôt de la foi et de l’ouverture aux autres. L’ouverture au monde arabe et musulman. L’ouverture à Constantinople et à l’Occident. Comme il s’est singularisé en sauvegardant l’unité chrétienne refusant de déchirer la tunique du Christ, la robe sans couture, en ne prenant pas partie quand Rome et Constantinople se sont déchirées… », a-t-il ajouté.
Gregorios III a souhaité que « ce premier congrès antiochien orthodoxe se transforme dans les années à venir en un congrès antiochien auquel prendront part les membres et le clergé des cinq Eglises relevant du siège d’Antioche réalisant ainsi les paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ : qu’ils soient un afin que le monde croie! ».
Rome, 27 juin 2014 Zenit.org
Délégation du patriarcat œcuménique au Vatican
Une délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople sera à Rome du 27 au 29 juin dans le cadre du traditionnel échange de délégations à l’occasion des fêtes des saints patrons : le 29 juin à Rome, pour la célébration des saints apôtres Pierre et Paul, et le 30 novembre à Istanbul pour la célébration de l’apôtre saint André.
La délégation orthodoxe sera conduite par le métropolite de Pergame Ioannis Zizioulas, co-président de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe. Il sera accompagné par l’archevêque Job de Telmessos et l’archidiacre patriarcal, le théologien américain John Chryssavgis.
Rencontre avec le pape François le 28 juin
Le samedi 28 juin, la délégation œcuménique sera reçue par le pape François, puis par des représentants du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, sous la présidence du cardinal Kurt Koch.
Ils assisteront à la messe solennelle présidée par le pape, qui imposera le pallium aux archevêques métropolitains nommés dans l’année, dimanche 29 juin cf. Zenit du 23 juin 2014
Avec une traduction d’Océane Le Gall
Rome, 27 juin 2014 Zenit.org et Anne Kurian
Une conférence scientifique internationale qui s'est déroulée à Astrakhan les 10-11 juin 2014 a été consacrée à une page peu connue des relations entre la Russie et la Géorgie : le séjour en Russie des rois de Karthli Vakhtang VI (1675-1737) et Teimouraz II (1700-1762) qui sont enterrés à la cathédrale de la Dormition du kremlin d'Astrakhan avec la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie et celle de Sa Sainteté et Béatitude le Patriarche-Catholicos de toute la Géorgie Élie II. A ma connaissance c'est la première fois que ce sujet sensible est abordé à un tel niveau.
Les exposés s’intéressaient non seulement à la vie des rois Vakhtang VI et Teimouraz II en Russie, mais aussi plus largement à l’histoire des contacts et des relations entre la Russie et la Géorgie, au rôle de l’Église orthodoxe et des ecclésiastiques dans la consolidation des relations d’amitié et de bon voisinage entre les deux pays. (V.G.)
Les exposés s’intéressaient non seulement à la vie des rois Vakhtang VI et Teimouraz II en Russie, mais aussi plus largement à l’histoire des contacts et des relations entre la Russie et la Géorgie, au rôle de l’Église orthodoxe et des ecclésiastiques dans la consolidation des relations d’amitié et de bon voisinage entre les deux pays. (V.G.)
Vœux contradictoires
Les participants de la conférence venus de Géorgie ont insisté sur le désir de l’Église orthodoxe géorgienne et du peuple géorgien d'obtenir le transfert des dépouilles des rois Vakhtang VI et Teimouraz II dans leur patrie. En même temps, le métropolite Jonas d’Astrakhan et de Kamyziak et les autres membres de la conférence ont rappelé l’importance de la vénération de la mémoire des souverains de Karthli pour les habitants d’Astrakhan, qui voient dans la présence de ces sépultures sur le territoire du kremlin de leur ville un témoignage de l’amitié caractérisant traditionnellement les relations russo-géorgiennes, ainsi qu’un symbole de l’unité spirituelle de la Russie et de la Géorgie au cours des siècles.
Les participants ont souligné qu’il était important de poursuivre l’étude de l’histoire du séjour des rois Vakhtang VI et Teimouraz II en Russie pour le développement des relations russo-géorgiennes. Ils ont constaté qu’il fallait également étudier d’autres témoignages historiques et archéologiques de la richesse des liens spirituels et culturels entre la Russie et la Géorgie.
D'après Mospat
Les participants de la conférence venus de Géorgie ont insisté sur le désir de l’Église orthodoxe géorgienne et du peuple géorgien d'obtenir le transfert des dépouilles des rois Vakhtang VI et Teimouraz II dans leur patrie. En même temps, le métropolite Jonas d’Astrakhan et de Kamyziak et les autres membres de la conférence ont rappelé l’importance de la vénération de la mémoire des souverains de Karthli pour les habitants d’Astrakhan, qui voient dans la présence de ces sépultures sur le territoire du kremlin de leur ville un témoignage de l’amitié caractérisant traditionnellement les relations russo-géorgiennes, ainsi qu’un symbole de l’unité spirituelle de la Russie et de la Géorgie au cours des siècles.
Les participants ont souligné qu’il était important de poursuivre l’étude de l’histoire du séjour des rois Vakhtang VI et Teimouraz II en Russie pour le développement des relations russo-géorgiennes. Ils ont constaté qu’il fallait également étudier d’autres témoignages historiques et archéologiques de la richesse des liens spirituels et culturels entre la Russie et la Géorgie.
D'après Mospat
La cathédrale se transforme en cocon; mais lors que la chrysalide se réveillera...le papillon sera magnifique.
Les horaires des différents offices religieux de la semaine sont disponibles en téléchargement à partir de ce lien
A télécharger: la version électronique intégrale de notre revue SLAVONIKA 2013
Parution du numéro 2014 de "SLAVONIKA" revue annuelle du Séminaire orthodoxe russe en France
Après la chronique consacrée aux principaux événements de l'année académique 2012-2013, la revue propose plusieurs articles (parallèlement en français et en russe) sur des sujets divers: sur le programme "Religions, laïcité, interculturalité", sur les liens avec le Séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux, sur les sujets de recherches des séminaristes (le Paterikon de Volokolamsk, l'anthropologie du P. Dumitru Staniloae, la figure de Melchisedech dans l'oeuvre de S. Jean Chrysostome, l'interprétation de la lutte de Jacob avec l'Ange par Philon d'Alexandrie etc.) Suite
Parution du numéro 2014 de "SLAVONIKA" revue annuelle du Séminaire orthodoxe russe en France
Après la chronique consacrée aux principaux événements de l'année académique 2012-2013, la revue propose plusieurs articles (parallèlement en français et en russe) sur des sujets divers: sur le programme "Religions, laïcité, interculturalité", sur les liens avec le Séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux, sur les sujets de recherches des séminaristes (le Paterikon de Volokolamsk, l'anthropologie du P. Dumitru Staniloae, la figure de Melchisedech dans l'oeuvre de S. Jean Chrysostome, l'interprétation de la lutte de Jacob avec l'Ange par Philon d'Alexandrie etc.) Suite
Les deux principaux points de l'ordre du jour sont la Mission de l’Église et le service social
Le patriarche Cyrille adresse un message au Congrès
Patriarchal Greetings to the Participants of the 13th All-Diaspora Russian Orthodox Youth Council
Dear Brothers and Sisters:
I send heartfelt greetings to all the organizers, guests and participants of the 13th All-Diaspora Russian Orthodox Youth Council being held in San Francisco. This forum is dedicated to two important themes for the Church: missionary work and social service. The witness of our faith has immense meaning for millions of people, many of whom, unfortunately, are losing traditional moral orientation.
Le patriarche Cyrille adresse un message au Congrès
Patriarchal Greetings to the Participants of the 13th All-Diaspora Russian Orthodox Youth Council
Dear Brothers and Sisters:
I send heartfelt greetings to all the organizers, guests and participants of the 13th All-Diaspora Russian Orthodox Youth Council being held in San Francisco. This forum is dedicated to two important themes for the Church: missionary work and social service. The witness of our faith has immense meaning for millions of people, many of whom, unfortunately, are losing traditional moral orientation.
Such witness is especially convincing and more powerful the more we bolster it with our good deeds, real acts of love and mercy, care for those who are in need of our attention and aid. Social service and good works are an important and organic extension of the Liturgy—the “common work” towards which every Christian is called. It is specifically love for one’s neighbor that is a criteria for active faith of man, for in the words of Apostle James, for “faith without works is dead” (James 2:26).
Symbolically, this conference is being held during the celebration of the 20th anniversary of the glorification of St John of Shanghai and San Francisco, who showed a remarkable example throughout his own life of kindness, selflessness, sensitivity and responsiveness to the pain and troubles of others. Wherever there was suffering, he was there. He readily reacted to human sorrows and brought forth the light of the love of Christ to those who were burdened by many sorrows.
I hope that the forum opening today will enable young people to unite in their striving to work towards the glory of God and the benefit of their neighbor, emulating the works of St John of Shanghai.
Invoking the blessing of the Merciful Lord and Savior, I wish you firm health and help from above in all your good works.
+KIRILL,
PATRIARCH OF MOSCOW AND ALL RUSSIA
Lien
***
Патриаршее приветствие участникам XIII Всезарубежного съезда православной молодежи
Нынешний форум посвящен двум весьма актуальным для жизни Церкви темам: миссионерской деятельности и социальному служению.
Расписание XIII Всезарубежного съезда русской православной молодежи ЗДЕСЬ
Le XIIe Congrès s'était déroulé à Paris, en voici quelques rappels: Le XII° congrès de la jeunesse orthodoxe organisé par l’EORHF rassemblera à Paris les représentants de toute l'orthodoxie russe et Les jeunes orthodoxes ont tenu leur XII congrès à Paris
Symbolically, this conference is being held during the celebration of the 20th anniversary of the glorification of St John of Shanghai and San Francisco, who showed a remarkable example throughout his own life of kindness, selflessness, sensitivity and responsiveness to the pain and troubles of others. Wherever there was suffering, he was there. He readily reacted to human sorrows and brought forth the light of the love of Christ to those who were burdened by many sorrows.
I hope that the forum opening today will enable young people to unite in their striving to work towards the glory of God and the benefit of their neighbor, emulating the works of St John of Shanghai.
Invoking the blessing of the Merciful Lord and Savior, I wish you firm health and help from above in all your good works.
+KIRILL,
PATRIARCH OF MOSCOW AND ALL RUSSIA
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Патриаршее приветствие участникам XIII Всезарубежного съезда православной молодежи
Нынешний форум посвящен двум весьма актуальным для жизни Церкви темам: миссионерской деятельности и социальному служению.
Расписание XIII Всезарубежного съезда русской православной молодежи ЗДЕСЬ
Le XIIe Congrès s'était déroulé à Paris, en voici quelques rappels: Le XII° congrès de la jeunesse orthodoxe organisé par l’EORHF rassemblera à Paris les représentants de toute l'orthodoxie russe et Les jeunes orthodoxes ont tenu leur XII congrès à Paris
Version française Claude Lopez-Ginisty d'après IMPANTOKRATOROS
Que doit-on faire des récents événements à Jérusalem commémorant le 50e anniversaire de la rencontre du Patriarche Athénagoras et du Pape Paul VI, au cours de laquelle le Patriarche de Constantinople, avec l'archevêque de l'archidiocèse grec orthodoxe et d'autres hiérarques du Patriarcat, a rencontré avec le pape de Rome pour effectuer des services de prières communes et des déclarations communes? Quels problèmes, le cas échéant, ces réunions et déclarations posent-elles pour nous en tant que chrétiens orthodoxes et pour notre foi orthodoxe? Et, en dernière analyse, est le problème théologique essentiel en jeu ici?
Que doit-on faire des récents événements à Jérusalem commémorant le 50e anniversaire de la rencontre du Patriarche Athénagoras et du Pape Paul VI, au cours de laquelle le Patriarche de Constantinople, avec l'archevêque de l'archidiocèse grec orthodoxe et d'autres hiérarques du Patriarcat, a rencontré avec le pape de Rome pour effectuer des services de prières communes et des déclarations communes? Quels problèmes, le cas échéant, ces réunions et déclarations posent-elles pour nous en tant que chrétiens orthodoxes et pour notre foi orthodoxe? Et, en dernière analyse, est le problème théologique essentiel en jeu ici?
Voici quelques-unes des questions que de nombreux fidèles posent, et elles méritent une réponse complète en retour. Ce court article va tenter d'apporter quelques réponses, ou au moins les amorces de ces réponses.
Ceux qui verraient dans ces rassemblements œcuméniques un développement extrêmement positif parlent d'eux comme des "échanges de générosité, de bonne volonté et d'espoir" et des "échanges dans l'esprit de l'amour chrétien", qui sont de "véritables expressions de la foi des Apôtres, des Pères, et des orthodoxes." Les champions de ces rencontres ne manquent jamais d'admettre que "bien qu'il existe de sérieuses divergences" entre l'Eglise orthodoxe et le catholicisme "qui ne doivent pas être négligées, néanmoins notre foi exige que nous nous réunissions et que nous témoignons de nos engagements chrétiens partagés." Voilà comment un théologien orthodoxe américain bien connu, a fait allusion à l'événement de Jérusalem et je crois qu'il répète avec précision la conception générale parmi les supporters [de cette opinion].
Si, toutefois, nous devons comprendre le sens de ces événements d'une manière spirituelle et théologique, nous devons aller au-delà des clichés usés et des platitudes galvaudées et examiner l'ecclésiologie sous-jacente qui est soit implicite ou exprimée par le Patriarche et ses partisans au cours ces réunions. Il est assez facile, et malheureusement assez fréquent, même chez les chrétiens orthodoxes, de se contenter de la langue fleurie de l'amour et de la réconciliation et de ne pas prêter attention à la signification profonde de la théologie qui est exprimée en paroles et en actes. Si nous voulons éviter un tel écueil et aider les autres, nous devons acquérir une mentalité orthodoxe et juger ces questions importantes dans le cadre et les critères orthodoxes. SUITE Orthodoxologie
Ceux qui verraient dans ces rassemblements œcuméniques un développement extrêmement positif parlent d'eux comme des "échanges de générosité, de bonne volonté et d'espoir" et des "échanges dans l'esprit de l'amour chrétien", qui sont de "véritables expressions de la foi des Apôtres, des Pères, et des orthodoxes." Les champions de ces rencontres ne manquent jamais d'admettre que "bien qu'il existe de sérieuses divergences" entre l'Eglise orthodoxe et le catholicisme "qui ne doivent pas être négligées, néanmoins notre foi exige que nous nous réunissions et que nous témoignons de nos engagements chrétiens partagés." Voilà comment un théologien orthodoxe américain bien connu, a fait allusion à l'événement de Jérusalem et je crois qu'il répète avec précision la conception générale parmi les supporters [de cette opinion].
Si, toutefois, nous devons comprendre le sens de ces événements d'une manière spirituelle et théologique, nous devons aller au-delà des clichés usés et des platitudes galvaudées et examiner l'ecclésiologie sous-jacente qui est soit implicite ou exprimée par le Patriarche et ses partisans au cours ces réunions. Il est assez facile, et malheureusement assez fréquent, même chez les chrétiens orthodoxes, de se contenter de la langue fleurie de l'amour et de la réconciliation et de ne pas prêter attention à la signification profonde de la théologie qui est exprimée en paroles et en actes. Si nous voulons éviter un tel écueil et aider les autres, nous devons acquérir une mentalité orthodoxe et juger ces questions importantes dans le cadre et les critères orthodoxes. SUITE Orthodoxologie
Le Conseil des enseignants de l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge sous la présidence de Mgr Job de Telmessos, recteur de l’Institut, a élu, au cours de la réunion du 27 juin 2014 le très révérend archiprêtre Nicolas Cernokrak, professeur de nouveau testament et de théologie ascétique, doyen de l'Institut pour les trois prochaines années académiques (du 1er septembre 2014 au 31 août 2017).
L’Eglise orthodoxe russe a vécu pendant la plus grande partie du XX siècle dans un état de division en deux branches : l’Eglise « dans le pays », Patriarcat de Moscou, et celle en dehors du pays, l’Eglise Orthodoxe Russe Hors-frontières (EORHF). Cette division s’est produite à la suite de l’avènement du pouvoir soviétique en 1917.
le patriarche de Moscou Alexis II et le métropolite de l’Est des États-Unis et de New-York Laure, tous deux décédés depuis, ont procédé à la signature de l’Acte sur l’union canonique (de fait de l’union) entre l’EOR et l’EORHF Fresque ornant une église aux États-Unis
le patriarche de Moscou Alexis II et le métropolite de l’Est des États-Unis et de New-York Laure, tous deux décédés depuis, ont procédé à la signature de l’Acte sur l’union canonique (de fait de l’union) entre l’EOR et l’EORHF Fresque ornant une église aux États-Unis
Le 24 juin 2014, le service de presse de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a publié une déclaration du Primat de l’Église orthodoxe russe sur les nouvelles négociations en vue du règlement de la crise ukrainienne :
L’annonce du début d’un processus de négociations en Ukraine dont l’objet est de mettre fin aux sanglants combats fratricides et d’assurer une paix solide et juste m’a rempli d’espoir.Dieu fasse que le conflit armé cesse définitivement, que les fratricides ne se reproduisent plus, que les parties puissent au plus tôt parvenir à des conditions acceptables toutes, garantissant les droits et les libertés de tous les citoyens de l’Ukraine indépendamment de leurs opinions politiques et de leurs préférences idéologiques.
L’annonce du début d’un processus de négociations en Ukraine dont l’objet est de mettre fin aux sanglants combats fratricides et d’assurer une paix solide et juste m’a rempli d’espoir.Dieu fasse que le conflit armé cesse définitivement, que les fratricides ne se reproduisent plus, que les parties puissent au plus tôt parvenir à des conditions acceptables toutes, garantissant les droits et les libertés de tous les citoyens de l’Ukraine indépendamment de leurs opinions politiques et de leurs préférences idéologiques.
L’appel à prier pour l’Ukraine a été entendu sur l’ensemble du territoire de la Rus’ historique. Les millions de fidèles de l’Église orthodoxe russe ont ardemment prié dans toutes ses églises et tous ses monastères pour la fin du conflit fratricide. Priant à cette intention dimanche dernier dans la cathédrale de Tobolsk, en Sibérie occidentale, j’ai senti avec quelle intensité, avec quelle force priaient les paroissiens pour l’Ukraine, éloignée d’eux de plusieurs milliers de kilomètres mais proche par le cœur.
Je crois que cette prière de toute l’Église, récitée en Russie, en Ukraine, en Biélorussie et dans bien d’autres lieux a atteint le trône divin. C’est pourquoi je vous appelle tous à redoubler d’efforts dans la prière, et, jour après jour, de tout votre cœur, à demander à notre Seigneur que les germes de la paix prennent profondément racine et soient couronnés par la concorde fraternelle sur le sol ukrainien.
Que la bénédiction de Dieu demeure sur tous ceux qui s’engagent dans la voie de la résolution du conflit fratricide et du retour à la paix.
+ CYRILLE
Patriarche de Moscou et de toute la Russie
Lien Mospat
Je crois que cette prière de toute l’Église, récitée en Russie, en Ukraine, en Biélorussie et dans bien d’autres lieux a atteint le trône divin. C’est pourquoi je vous appelle tous à redoubler d’efforts dans la prière, et, jour après jour, de tout votre cœur, à demander à notre Seigneur que les germes de la paix prennent profondément racine et soient couronnés par la concorde fraternelle sur le sol ukrainien.
Que la bénédiction de Dieu demeure sur tous ceux qui s’engagent dans la voie de la résolution du conflit fratricide et du retour à la paix.
+ CYRILLE
Patriarche de Moscou et de toute la Russie
Lien Mospat
Une longue interview avec l'Archimandrite Gabriel Bunge a été publiée en anglais en octobre 2013. Cette interview est très intéressante dans son ensemble mais je n'en connais pas de version française et j'en propose un large extrait particulièrement significatif. Le père Gabriel, moine catholique, fut reçu dans l'Eglise orthodoxe russe en 2010; il est maintenant abbé et unique moine du monastère de la Sainte Croix en Suisse.
Historien de formation, le père Gabriel explique au début de l'interview que la "sécularisation", problème essentiel des Eglises occidentales, est venue par les tentations régaliennes des princes de l'Eglise catholique, papes et évêques, qui se préocupaient en premier lieu de diriger leurs états séculiers. Traduction de VG; les sous-titres résument les questions de l'interview
Le processus de sécularisation n'aurait-il pas pu intervenir en Orient comme en Occident?
En principe si, mais en fait cela ne s'est pas fait. Je pense que c'est dû au fait que le processus de sécularisation, qui a pris le dessus dans le Catholicisme, est en fait un processus très long; son expression la plus complète c'est le Protestantisme, qui est un phénomène interne au Catholicisme. C'est un phénomène interne à l'Eglise occidentale qui est intervenu après sa séparation de la partie orientale de l'Eglise; il n'a pas pu se développer avant.
Historien de formation, le père Gabriel explique au début de l'interview que la "sécularisation", problème essentiel des Eglises occidentales, est venue par les tentations régaliennes des princes de l'Eglise catholique, papes et évêques, qui se préocupaient en premier lieu de diriger leurs états séculiers. Traduction de VG; les sous-titres résument les questions de l'interview
Le processus de sécularisation n'aurait-il pas pu intervenir en Orient comme en Occident?
En principe si, mais en fait cela ne s'est pas fait. Je pense que c'est dû au fait que le processus de sécularisation, qui a pris le dessus dans le Catholicisme, est en fait un processus très long; son expression la plus complète c'est le Protestantisme, qui est un phénomène interne au Catholicisme. C'est un phénomène interne à l'Eglise occidentale qui est intervenu après sa séparation de la partie orientale de l'Eglise; il n'a pas pu se développer avant.
Je vous parle là d'une expérience vraiment épouvantable et, plutôt que de parler de l'Histoire, je vais vous partir de ma propre "petite histoire" de soixante-treize ans. J'entrais au monastère à l'âge de vingt-deux ans, exactement l'année où s'ouvrit le Concile Vatican II. Avec mon expérience en Grèce et tout cela, je devins moine è Chevtogne (1) et nous étions réellement heureux de l'espoir que, maintenant, l'Eglise romaine allait revenir sur ses pas; il y avait beaucoup de signes que cela devrait arriver: Paul VI voulait très fortement et profondément la réconciliation avec l'Eglise orthodoxe. Il était en fait l'incarnation de ce Janus de l'Eglise occidentale:
- D'un côté il voulait concélébrer la Liturgie avec le patriarche Athënagoras, quand ils se rencontrèrent à Jérusalem, et il avait apporté un calice en or pour cela. Mais les œcuménistes (grâce à Dieu) séparèrent ces deux vieux hommes, car la situation serait devenue pire qu'avant après un tel acte. Il proposa d'offrir le calice au Patriarche;
- Et il est prouvé qu'il voulait rendre la messe latine acceptable pour les Protestants par les réformes liturgiques, sans penser, sans se rendre compte qu'elle deviendrait, dans le même temps, totalement inacceptable aux Orthodoxes.
Comme vous voyez, l'Eglise Catholique se trouve entre deux positions opposées: l'Est orthodoxe et l'Ouest protestant. Et l'évolution générale n'est pas allée vers l'est, mais vers l'ouest; cela devint une lente "auto-protestantisation" de l'Eglise romaine, une auto-sécularisation, avec toute cette destruction que nous avons vue, aussi bien physique que spirituelle. C'est réellement un désastre historique d'une dimension sans précédant. Voyez-vous, le Protestantisme est un virus interne du Catholicisme et l'Eglise Catholique Romaine n'a pas d'anticorps contre ce virus; l'anticorps c'est l'Orthodoxie qui, pendant cinq cents ans, n'a jamais été tentée pas le Protestantisme; même s'il y eut un patriarche œcuménique qui eut des sympathies pour le Calvinisme (il y en eut bien un…) ce fut anecdotique et cela n'a aucune influence sur la conscience Orthodoxe. L'Eglise Orthodoxe a eu beaucoup d'occasions d'être infectée par le Protestantisme et le sécularisme, mais elle n'a pas succombé, ou seulement en surface.
Plutôt un rhume qu'un cancer?
Oui, un rhume et non un cancer. Et c'est réellement une tragédie de dimension historique.
Bien des Catholiques s'en rendent maintenant compte car ils ne considèrent plus l'Eglise orthodoxe comme un concurrent ou un adversaire. C'est pourquoi ils les aident de toutes les façons possibles à établir leurs paroisses en Occident; ils leur donnent leurs églises pour qu'ils servent la Liturgie sur des autels catholiques — cela aurait été inimaginable auparavant.
(… )
Les Russes célèbrent continuellement des Liturgies solennelles dans la cathédrale St. Nicolas de Bari. J'en ai vu une célébrée par un métropolite russe, avec près de 20 prêtres et un grand chœur. Et j'ai pensé "c'est la Liturgie que demande cette magnifique cathédrale". Mais quand elle fut terminée, une messe latine commença… et on en aurait pleuré; on aurait voulu demander: "que faites-vous ici?"
- D'un côté il voulait concélébrer la Liturgie avec le patriarche Athënagoras, quand ils se rencontrèrent à Jérusalem, et il avait apporté un calice en or pour cela. Mais les œcuménistes (grâce à Dieu) séparèrent ces deux vieux hommes, car la situation serait devenue pire qu'avant après un tel acte. Il proposa d'offrir le calice au Patriarche;
- Et il est prouvé qu'il voulait rendre la messe latine acceptable pour les Protestants par les réformes liturgiques, sans penser, sans se rendre compte qu'elle deviendrait, dans le même temps, totalement inacceptable aux Orthodoxes.
Comme vous voyez, l'Eglise Catholique se trouve entre deux positions opposées: l'Est orthodoxe et l'Ouest protestant. Et l'évolution générale n'est pas allée vers l'est, mais vers l'ouest; cela devint une lente "auto-protestantisation" de l'Eglise romaine, une auto-sécularisation, avec toute cette destruction que nous avons vue, aussi bien physique que spirituelle. C'est réellement un désastre historique d'une dimension sans précédant. Voyez-vous, le Protestantisme est un virus interne du Catholicisme et l'Eglise Catholique Romaine n'a pas d'anticorps contre ce virus; l'anticorps c'est l'Orthodoxie qui, pendant cinq cents ans, n'a jamais été tentée pas le Protestantisme; même s'il y eut un patriarche œcuménique qui eut des sympathies pour le Calvinisme (il y en eut bien un…) ce fut anecdotique et cela n'a aucune influence sur la conscience Orthodoxe. L'Eglise Orthodoxe a eu beaucoup d'occasions d'être infectée par le Protestantisme et le sécularisme, mais elle n'a pas succombé, ou seulement en surface.
Plutôt un rhume qu'un cancer?
Oui, un rhume et non un cancer. Et c'est réellement une tragédie de dimension historique.
Bien des Catholiques s'en rendent maintenant compte car ils ne considèrent plus l'Eglise orthodoxe comme un concurrent ou un adversaire. C'est pourquoi ils les aident de toutes les façons possibles à établir leurs paroisses en Occident; ils leur donnent leurs églises pour qu'ils servent la Liturgie sur des autels catholiques — cela aurait été inimaginable auparavant.
(… )
Les Russes célèbrent continuellement des Liturgies solennelles dans la cathédrale St. Nicolas de Bari. J'en ai vu une célébrée par un métropolite russe, avec près de 20 prêtres et un grand chœur. Et j'ai pensé "c'est la Liturgie que demande cette magnifique cathédrale". Mais quand elle fut terminée, une messe latine commença… et on en aurait pleuré; on aurait voulu demander: "que faites-vous ici?"
Quelle issue pour ceux qui s'interrogent?
Je pense que la seule issue c'est qu'ils retrouvent leur propre Orthodoxie car, sauf si Dieu fait un miracle sans précédant en tournant tout le monde vers l'Orthodoxie byzantine: il y a tout une culture qui s'y oppose. Mais ils doivent se tourner vers leur propre Orthodoxie, leurs propres traditions.
Durant toutes ces années, quand j'ai écrit mes petits livres j'avais pour objectif, comme moine, d'aider les gens à avoir une vie spirituelle, à redécouvrir, à réintégrer leur propre héritage lequel, évidement, est le même que le nôtre car nous avons les mêmes racines. Mais le résultat de mes efforts est proche de zéro, du moins parmi les moines; surtout parmi les moines: les livres sont essentiellement lus par des laïcs, non par des prêtres ou des moines... Les moines sont ceux qui pratiquent le yoga, le reiki etc. Quand on dit cela à des moines russes, ils sont choqués, ils ne peuvent imaginer qu'une telle chose puisse exister. Je ne les juge pas, Dieu merci, c'est notre Seigneur qui va juger le monde et non pas moi; mais cela signifie que les gens ne cherchent pas une solution, une réponse, dans leur propre tradition. Ils cherchent en-dehors d'elle, dans des religions non-chrétiennes.
Pour moi, des moines catholiques qui pratiquent la méditation Zen, c'est comme des moines Zen qui prieraient les stations de la Croix. C'est complètement absurde. La souffrance a une origine différente dans le Bouddhisme: elle est vaincue d'une façon différente du Christianisme; il n'y a pas e sauveur crucifié. Pourquoi méditeraient-ils sur le Chemin de Croix? Il est évident qu'ils ne le font pas! Et comment un moine Chrétien, qui croit en un Dieu personnifié, peut-il prier l'univers impersonnel du Zen? Dans ces monastères ils ont des jardins Zen… Mais peut-on imaginer un Chemin de Croix dans un monastère Zen? Ce n'est pas imaginable.
Ils ont en fait perdu leur identité propre
Mais ce qui est si frappant, c'est qu'ils n'essayent même pas de chercher leurs propres racines – la source qui a été remplie de détritus. Ils semblent convaincus qu'il n'y a rien à chercher et qu'il n'y a jamais rien eu là.
Ainsi nous devons aussi chercher cette source. Je me souviens assez bien de ma jeunesse monastique – il y avait ceux, dans le monastère, qui considéraient qu'il n'y avait rien là, que tout était sec. Puis arriva un maître du Zen, un Jésuite (très connu; il est mort depuis longtemps), et ce fut une révélation. Il y avait au moins quelque chose de spirituel… Ils n'avaient connu du formalisme. Grâce à Dieu, j'avais découvert les Saints Pères et la littérature monastique des premiers siècles avant d'arriver au monastère. Ce n'est pas le monastère qui m'a enseigné. J'ai continué ma recherche au monastère.
(…)
Je sens que ma voie consiste à prouver, y compris aux Orthodoxes, qu'il est possible de redécouvrir nos bases communes, même dans la tradition occidentale, et d'en vivre. Nous ne pouvons y arriver par nous-même, évidement, mais seulement avec la Grâce de Dieu. Ensuite j'atteignis un point où je ne pouvais plus supporter de n'être que dans une communion spirituelle avec l'Eglise orthodoxes proche de mon cœur. Je voulais une véritable communion sacramentelle. Alors je l'ai demandée.
Je pense que la seule issue c'est qu'ils retrouvent leur propre Orthodoxie car, sauf si Dieu fait un miracle sans précédant en tournant tout le monde vers l'Orthodoxie byzantine: il y a tout une culture qui s'y oppose. Mais ils doivent se tourner vers leur propre Orthodoxie, leurs propres traditions.
Durant toutes ces années, quand j'ai écrit mes petits livres j'avais pour objectif, comme moine, d'aider les gens à avoir une vie spirituelle, à redécouvrir, à réintégrer leur propre héritage lequel, évidement, est le même que le nôtre car nous avons les mêmes racines. Mais le résultat de mes efforts est proche de zéro, du moins parmi les moines; surtout parmi les moines: les livres sont essentiellement lus par des laïcs, non par des prêtres ou des moines... Les moines sont ceux qui pratiquent le yoga, le reiki etc. Quand on dit cela à des moines russes, ils sont choqués, ils ne peuvent imaginer qu'une telle chose puisse exister. Je ne les juge pas, Dieu merci, c'est notre Seigneur qui va juger le monde et non pas moi; mais cela signifie que les gens ne cherchent pas une solution, une réponse, dans leur propre tradition. Ils cherchent en-dehors d'elle, dans des religions non-chrétiennes.
Pour moi, des moines catholiques qui pratiquent la méditation Zen, c'est comme des moines Zen qui prieraient les stations de la Croix. C'est complètement absurde. La souffrance a une origine différente dans le Bouddhisme: elle est vaincue d'une façon différente du Christianisme; il n'y a pas e sauveur crucifié. Pourquoi méditeraient-ils sur le Chemin de Croix? Il est évident qu'ils ne le font pas! Et comment un moine Chrétien, qui croit en un Dieu personnifié, peut-il prier l'univers impersonnel du Zen? Dans ces monastères ils ont des jardins Zen… Mais peut-on imaginer un Chemin de Croix dans un monastère Zen? Ce n'est pas imaginable.
Ils ont en fait perdu leur identité propre
Mais ce qui est si frappant, c'est qu'ils n'essayent même pas de chercher leurs propres racines – la source qui a été remplie de détritus. Ils semblent convaincus qu'il n'y a rien à chercher et qu'il n'y a jamais rien eu là.
Ainsi nous devons aussi chercher cette source. Je me souviens assez bien de ma jeunesse monastique – il y avait ceux, dans le monastère, qui considéraient qu'il n'y avait rien là, que tout était sec. Puis arriva un maître du Zen, un Jésuite (très connu; il est mort depuis longtemps), et ce fut une révélation. Il y avait au moins quelque chose de spirituel… Ils n'avaient connu du formalisme. Grâce à Dieu, j'avais découvert les Saints Pères et la littérature monastique des premiers siècles avant d'arriver au monastère. Ce n'est pas le monastère qui m'a enseigné. J'ai continué ma recherche au monastère.
(…)
Je sens que ma voie consiste à prouver, y compris aux Orthodoxes, qu'il est possible de redécouvrir nos bases communes, même dans la tradition occidentale, et d'en vivre. Nous ne pouvons y arriver par nous-même, évidement, mais seulement avec la Grâce de Dieu. Ensuite j'atteignis un point où je ne pouvais plus supporter de n'être que dans une communion spirituelle avec l'Eglise orthodoxes proche de mon cœur. Je voulais une véritable communion sacramentelle. Alors je l'ai demandée.
Pensez-vous qu'on doive obligatoirement vous suivre pour retrouver nos propres traditions occidentales?
C'est difficile à dire car cela peut ne pas être techniquement possible pour tout le monde: l'Eglise orthodoxe n'était pas si bien représentée en Occident! C'est en train de changer actuellement et j'ai plusieurs amis qui suivent la même voie: ils sont "orthodoxes", mais pas dans le sens confessionnel; je ne sais s'ils deviendront jamais Orthodoxes.
Mon expérience personnelle m'enseigne qu'on ne trouve pas toujours de l'aide du côté orthodoxe. Le prosélytisme n'est normalement pas orthodoxe et parfois vous ne recevrez aucune aide concrète. J'en ai même été découragé: quand j'étais un jeune étudiant il y avait un théologien connu (que je ne nommerai pas) qui m'a littéralement interdit, ainsi qu'aux autres moines de Chevtogne, de devenir Orthodoxes. Il a dit non! Vous ne devez pas devenir Orthodoxes! Vous devez souffrir dans votre chère la tragédie de la séparation… Je l'ai fait parce que je n'avais pas d'autre issue. Je me suis adressé à un autre métropolite orthodoxe Russe pour obtenir de l'aide – il ne m'a pas aidé. Il m'a simplement tourné le dos. Et c'était la volonté de Dieu. Au bon moment c'est arrivé tout seul, en douceur. Vraiment. Comme une lettre à la poste suisse. Mais avant cela semblait impossible.
Les Orthodoxes doivent-ils plus aider ceux doutent? Ceux qui cherchent leurs racines?
Ils doivent mieux connaitre leur propre foi et être capables de répondre aux questions. Ils ne doivent pas critiquer tout et tout le monde comme bon nombre de convertis sont enclins à le faire. Oui, ils doivent être capables de répondre aux questions essentielles. Toutefois, je parle là de mon expérience personnelle en Suisse mais je pense que c'est différent en Amériques, où il y a des centaines d'églises différentes, des dénominations Protestantes, et elles sont pour ainsi dire toutes égales; et il y a aussi, malheureusement, des douzaines d'Eglises orthodoxes. Il y a en fait trop de choix et on s'y perd. Malgré cela, il est toujours difficile pour certains Américains orthodoxes venir et déclarer "ceci est la véritable Eglise". Pourtant c'est plus facile en Amériques car il n'y a pas d'Eglise "dominante". Ce n'est pas comme en Italie, en Espagne, ou même en Allemagne où il y a deux Eglises dominantes, la catholique et la protestante. Côte à côte ou l'une sur l'autre, selon le point de vue où on se place; l'Eglise catholique est une confession dominante. Toute activité Orthodoxe serait mal reçue, je suppose, en tout cas pour autant qu'elle dépende de l'Eglise catholique. Obtenir une église, célébrer, quand vous êtes trop pauvre pour bâtir votre propre église, vous devez obtenir le bon vouloir des évêques catholiques. Mais je pense que la situation est différente en Amériques.
De toute façon je suis contre toute espèce de prosélytisme, mais nous devons répondre aux questionnements, dire ce que les choses sont si les gens veulent savoir. Dieu appelle chacun à cela, disons, "à sa juste place".
Est-ce que la population locale, non Orthodoxe, vous pose des questions?
La population locale me connait depuis trente ans (…) et connaissait notre proximité de l'orient Chrétien (…) Une femme, une simple méngère sans éducation universitaire, qui avait appris que nous étions devenus Orthodoxes, m'a dit: "Je veux juste que vous achiez aue vous serz toujours notre Père Gabriel, et vous faites ce que vous nous avaez toujours dit de faire – revenir à nos racine. L'Eglise orthodoxe est justement ce qu'elle fut à l'origiine" sAinsi une personne ordinaire, sans aucune formation téologique, peut cmprendre le sens de cela. Ces gens ne sont pas choqués, nous n'avons rencontrés aucune opposition (…) Quand j'ai été saccré abbé de mon monastère (un grand mot pour une petite réalité*), plusieurs Catholiques étaient présents, dont beaucoup de moines Bénédictains. Ils avaient demandé s'ils pouvainet venir; ils voulaient être là. Ils étaient présents à la Liturgie orthodoxe et je les ai présentés à l'évêque, qui les accueillit aimablement. Ce n'était pas perçu comme un acte hostile envers eux ou l'Eglise catholique, mais plutôt comme l'aboutissement de ce dont j'avais toujours parlé; ils pouvaient voir que j'étais logique avec moi-même.
Beaucoup d'entre eux auraient même voulu faire comme moi, mais ils sont trop liés au monde dans lequel ils vivent, ou bien leur connaissance de l'Orthodoxie, de la tradition apostolique, est insufisant.
C'est difficile à dire car cela peut ne pas être techniquement possible pour tout le monde: l'Eglise orthodoxe n'était pas si bien représentée en Occident! C'est en train de changer actuellement et j'ai plusieurs amis qui suivent la même voie: ils sont "orthodoxes", mais pas dans le sens confessionnel; je ne sais s'ils deviendront jamais Orthodoxes.
Mon expérience personnelle m'enseigne qu'on ne trouve pas toujours de l'aide du côté orthodoxe. Le prosélytisme n'est normalement pas orthodoxe et parfois vous ne recevrez aucune aide concrète. J'en ai même été découragé: quand j'étais un jeune étudiant il y avait un théologien connu (que je ne nommerai pas) qui m'a littéralement interdit, ainsi qu'aux autres moines de Chevtogne, de devenir Orthodoxes. Il a dit non! Vous ne devez pas devenir Orthodoxes! Vous devez souffrir dans votre chère la tragédie de la séparation… Je l'ai fait parce que je n'avais pas d'autre issue. Je me suis adressé à un autre métropolite orthodoxe Russe pour obtenir de l'aide – il ne m'a pas aidé. Il m'a simplement tourné le dos. Et c'était la volonté de Dieu. Au bon moment c'est arrivé tout seul, en douceur. Vraiment. Comme une lettre à la poste suisse. Mais avant cela semblait impossible.
Les Orthodoxes doivent-ils plus aider ceux doutent? Ceux qui cherchent leurs racines?
Ils doivent mieux connaitre leur propre foi et être capables de répondre aux questions. Ils ne doivent pas critiquer tout et tout le monde comme bon nombre de convertis sont enclins à le faire. Oui, ils doivent être capables de répondre aux questions essentielles. Toutefois, je parle là de mon expérience personnelle en Suisse mais je pense que c'est différent en Amériques, où il y a des centaines d'églises différentes, des dénominations Protestantes, et elles sont pour ainsi dire toutes égales; et il y a aussi, malheureusement, des douzaines d'Eglises orthodoxes. Il y a en fait trop de choix et on s'y perd. Malgré cela, il est toujours difficile pour certains Américains orthodoxes venir et déclarer "ceci est la véritable Eglise". Pourtant c'est plus facile en Amériques car il n'y a pas d'Eglise "dominante". Ce n'est pas comme en Italie, en Espagne, ou même en Allemagne où il y a deux Eglises dominantes, la catholique et la protestante. Côte à côte ou l'une sur l'autre, selon le point de vue où on se place; l'Eglise catholique est une confession dominante. Toute activité Orthodoxe serait mal reçue, je suppose, en tout cas pour autant qu'elle dépende de l'Eglise catholique. Obtenir une église, célébrer, quand vous êtes trop pauvre pour bâtir votre propre église, vous devez obtenir le bon vouloir des évêques catholiques. Mais je pense que la situation est différente en Amériques.
De toute façon je suis contre toute espèce de prosélytisme, mais nous devons répondre aux questionnements, dire ce que les choses sont si les gens veulent savoir. Dieu appelle chacun à cela, disons, "à sa juste place".
Est-ce que la population locale, non Orthodoxe, vous pose des questions?
La population locale me connait depuis trente ans (…) et connaissait notre proximité de l'orient Chrétien (…) Une femme, une simple méngère sans éducation universitaire, qui avait appris que nous étions devenus Orthodoxes, m'a dit: "Je veux juste que vous achiez aue vous serz toujours notre Père Gabriel, et vous faites ce que vous nous avaez toujours dit de faire – revenir à nos racine. L'Eglise orthodoxe est justement ce qu'elle fut à l'origiine" sAinsi une personne ordinaire, sans aucune formation téologique, peut cmprendre le sens de cela. Ces gens ne sont pas choqués, nous n'avons rencontrés aucune opposition (…) Quand j'ai été saccré abbé de mon monastère (un grand mot pour une petite réalité*), plusieurs Catholiques étaient présents, dont beaucoup de moines Bénédictains. Ils avaient demandé s'ils pouvainet venir; ils voulaient être là. Ils étaient présents à la Liturgie orthodoxe et je les ai présentés à l'évêque, qui les accueillit aimablement. Ce n'était pas perçu comme un acte hostile envers eux ou l'Eglise catholique, mais plutôt comme l'aboutissement de ce dont j'avais toujours parlé; ils pouvaient voir que j'étais logique avec moi-même.
Beaucoup d'entre eux auraient même voulu faire comme moi, mais ils sont trop liés au monde dans lequel ils vivent, ou bien leur connaissance de l'Orthodoxie, de la tradition apostolique, est insufisant.
Conclusion: nous devons retourner à nos racines.
Note de l'auteur:
(1) L'abbaye de Chevetogne, ou de la Sainte Croix, est un monastère catholique bénédictin situé en Belgique, dans la province de Namur, fondé en 1939. Le monastère a deux églises, l'une célébrant en rite latin et l'autre en rite byzantin.
Note du rédacteur:
* Le père Gabriel avait un seul compagnon, maintenant décédé.
Source ; Nun Cornelia (Rees)spoke with Schema-Archimandrite Gabriel Bunge
V.GOLOVANOW
Note de l'auteur:
(1) L'abbaye de Chevetogne, ou de la Sainte Croix, est un monastère catholique bénédictin situé en Belgique, dans la province de Namur, fondé en 1939. Le monastère a deux églises, l'une célébrant en rite latin et l'autre en rite byzantin.
Note du rédacteur:
* Le père Gabriel avait un seul compagnon, maintenant décédé.
Source ; Nun Cornelia (Rees)spoke with Schema-Archimandrite Gabriel Bunge
V.GOLOVANOW
Ce soir à 21h45 sur KTO TV, la 18ème édition de "L’Orthodoxie, ici et Maintenant" et la dernière de la saison ! Grâce à vos encouragements, à l’intérêt que vous lui portez, et à l’accueil que vous lui réservez, « l’Orthodoxie ici et maintenant » reviendra avec des idées neuves, en septembre prochain pour une 3ème saison consécutive dans la grille KTO 2014-2015.
VIDEO de l'émission ICI
Dans l’émission d’aujourd’hui, le 80ème anniversaire de la fondation de l’ermitage du Saint Esprit, à Le-Mesnil-Saint-Denis, est salué. Il vient d'être inscrit par le ministère de la culture sur la liste "Patrimoine du XX ème siècle"
VIDEO de l'émission ICI
Dans l’émission d’aujourd’hui, le 80ème anniversaire de la fondation de l’ermitage du Saint Esprit, à Le-Mesnil-Saint-Denis, est salué. Il vient d'être inscrit par le ministère de la culture sur la liste "Patrimoine du XX ème siècle"
Puis, suivra un reportage en image sur la rencontre de Jérusalem entre le Pape François et le Patriarche Bartholomée, patriarche œcuménique de Constantinople. Par la suite, un mois après cette rencontre, l'émission revient sur ses enjeux et son importance pour l'unité chrétienne. Carol SABA reçoit pour ce faire le métropolite Emmanuel, président de l'Assemblée des Évêques Orthodoxes de France qui a accompagné le Patriarche Bartholomée à Jérusalem. Le reportage portera sur le "Salon du Livre Orthodoxe" d’avril dernier avant de terminer avec l’actualité orthodoxe en image. Bonne vacances d’été à tous et à septembre prochain !
Carol Saba
Carol Saba
Présentation du recueil « L’Eglise contre le bolchevisme » dans les studios de la radio « Grad Petrov »
Le père Ilia Soloviev et Mikhaïl Chkarovsky, auteurs du livre « L’Eglise contre le bolchevisme » ont pris part, ainsi que l’archiprêtre Gueorguy Mitrofanov, responsable de la chaire de l’histoire de l’Eglise à l’académie de théologie de Saint Pétersbourg, et Sergueï Firsov, docteur ès-sciences, à la présentation de cet ouvrage.
Il est difficile de surestimer la portée pour la vie de l’Eglise en Russie des évènements survenus dans les territoires baltes occupés par la Wehrmacht. Il s’agit en particulier de la mise en place de la Mission de l’exarchat du patriarcat de Moscou pour la renaissance de la vie ecclésiale dans les régions libérées du pouvoir communiste. Cette Mission est entrée dans l’histoire sous le nom de « Mission de Pskov ».
Le père Ilia Soloviev et Mikhaïl Chkarovsky, auteurs du livre « L’Eglise contre le bolchevisme » ont pris part, ainsi que l’archiprêtre Gueorguy Mitrofanov, responsable de la chaire de l’histoire de l’Eglise à l’académie de théologie de Saint Pétersbourg, et Sergueï Firsov, docteur ès-sciences, à la présentation de cet ouvrage.
Il est difficile de surestimer la portée pour la vie de l’Eglise en Russie des évènements survenus dans les territoires baltes occupés par la Wehrmacht. Il s’agit en particulier de la mise en place de la Mission de l’exarchat du patriarcat de Moscou pour la renaissance de la vie ecclésiale dans les régions libérées du pouvoir communiste. Cette Mission est entrée dans l’histoire sous le nom de « Mission de Pskov ».
Dans les courts délais qui lui ont été donnés par la Providence la Mission a obtenu des résultats bien plus importants que « la renaissance décrétée » sur ordre de Staline de l’Eglise orthodoxe en URSS. Le revirement de l’attitude de Staline à l’égard de la religion en 1943 s’explique pour beaucoup par le travail des associations religieuses dans les territoires occupés par les nazis.
Le métropolite Serge (Voskressenky) se trouvait alors à la tête de l’exarchat du P.M. dans les pays baltes. Il a réussi à insuffler une vie nouvelle à l’Eglise, ceci sur des bases rigoureusement canoniques. Auparavant Mgr Serge s’était souvent vu contraint d’accepter des solutions de compromis avec le pouvoir soviétique athée. Lorsqu’il se trouva émancipé des bolcheviks il ne s’est pas limité à faire renaître la vie ecclésiale : il a fait de mon mieux pour montrer au monde le terrible danger que représente le bolchévisme pour la civilisation. Le métropolite Serge était avec ceux des Russes qui avaient tenté de se libérer du joug bolchevik et, en même temps, défendre l’indépendance du pays face à l’ennemi étranger. Il était conscient de l’objectif du nazisme qui ne souhaitait pas la création d’une Russie forte et indépendante mais voulait l’asservissement du peuple russe. A ses yeux le communisme international et le nazisme hitlérien qui se livraient une lutte sans merci étaient tous deux des ennemis jurés du Christianisme.
Ces deux forces aspiraient, l’une comme l’autre, à étouffer l’Eglise. Hitler voulait détruire la Russie alors que Staline voulait une Russie communisée. Monseigneur Serge avait choisi de clamer la vérité quant aux persécutions religieuses en URSS. Patriote et fidèle orthodoxe il a eu l’immense mérite de combattre le bolchévisme de toutes ses forces.
Le lecteur de l’ouvrage présenté pourra, peut-être pour la première fois, entendre la voix du métropolite Serge, connaître sa vie et son destin tragique. Souhaitons à cet ouvrage le succès qu’il mérite et espérons que les préjugés ayant cours dans notre société à l’égard du clergé et des croyants des territoires occupés seront dissipés.
Traduction "PO"
Le métropolite Serge (Voskressenky) se trouvait alors à la tête de l’exarchat du P.M. dans les pays baltes. Il a réussi à insuffler une vie nouvelle à l’Eglise, ceci sur des bases rigoureusement canoniques. Auparavant Mgr Serge s’était souvent vu contraint d’accepter des solutions de compromis avec le pouvoir soviétique athée. Lorsqu’il se trouva émancipé des bolcheviks il ne s’est pas limité à faire renaître la vie ecclésiale : il a fait de mon mieux pour montrer au monde le terrible danger que représente le bolchévisme pour la civilisation. Le métropolite Serge était avec ceux des Russes qui avaient tenté de se libérer du joug bolchevik et, en même temps, défendre l’indépendance du pays face à l’ennemi étranger. Il était conscient de l’objectif du nazisme qui ne souhaitait pas la création d’une Russie forte et indépendante mais voulait l’asservissement du peuple russe. A ses yeux le communisme international et le nazisme hitlérien qui se livraient une lutte sans merci étaient tous deux des ennemis jurés du Christianisme.
Ces deux forces aspiraient, l’une comme l’autre, à étouffer l’Eglise. Hitler voulait détruire la Russie alors que Staline voulait une Russie communisée. Monseigneur Serge avait choisi de clamer la vérité quant aux persécutions religieuses en URSS. Patriote et fidèle orthodoxe il a eu l’immense mérite de combattre le bolchévisme de toutes ses forces.
Le lecteur de l’ouvrage présenté pourra, peut-être pour la première fois, entendre la voix du métropolite Serge, connaître sa vie et son destin tragique. Souhaitons à cet ouvrage le succès qu’il mérite et espérons que les préjugés ayant cours dans notre société à l’égard du clergé et des croyants des territoires occupés seront dissipés.
Traduction "PO"
En faisant ce voyage nous nous sentons soutenus par cette prière que fit Jésus Lui-même, en cette ville, la veille de Sa Passion, de Sa Mort et de Sa Résurrection, prière offerte à Son Père pour Ses disciples. C'est une prière que nous même, avec humilité, ne nous lassons pas de reprendre à notre compte: "afin que tous soient un, … pour que le monde croie…" (Jean 17:21)" Pape de Rome François, Jérusalem, le 25 mai 2014
Les chrétiens "n'ont pas d'autre alternative
Il y a 50 ans, le sommet historique à Jérusalem entre le pape Paul VI et le patriarche Œcuménique Athénagoras avait marqué le début du dialogue entre Catholiques et Orthodoxes et il apparait clairement que le nouveau sommet du 25 mai 2014 marquera une nouvelle étape dans le rapprochement, même si les formes en restent à définir. La bonne volonté et l'ouverture sont en tous cas très marqués du côté catholique. Le logo du Vatican pour le pèlerinage du pape François en est déjà le symbole: une accolade entre les premiers apôtres Pierre et son frère André, qui symbolisent les mondes catholique et orthodoxe, réunis dans une barque surmontée de la devise évangélique "Qu'ils soient un".
Les chrétiens "n'ont pas d'autre alternative
Il y a 50 ans, le sommet historique à Jérusalem entre le pape Paul VI et le patriarche Œcuménique Athénagoras avait marqué le début du dialogue entre Catholiques et Orthodoxes et il apparait clairement que le nouveau sommet du 25 mai 2014 marquera une nouvelle étape dans le rapprochement, même si les formes en restent à définir. La bonne volonté et l'ouverture sont en tous cas très marqués du côté catholique. Le logo du Vatican pour le pèlerinage du pape François en est déjà le symbole: une accolade entre les premiers apôtres Pierre et son frère André, qui symbolisent les mondes catholique et orthodoxe, réunis dans une barque surmontée de la devise évangélique "Qu'ils soient un".
L'invitation du patriarche Bartholomée à la "Prière pour la paix" le 8 juin est aussi une façon de faire participer l'Orthodoxie avec le Catholicisme à cet acte de portée universelle.
Les chrétiens "n'ont pas d'autre alternative que de poursuivre ce chemin de la réconciliation et de l'unité", a affirmé le patriarche Bartholomée la veille de sa rencontre avec le pape François en la qualifiant "d'événement d'une grande importance" ("Osservatore Romano", 24/05/2014.) "Aujourd'hui, davantage encore qu’il y a cinquante ans, il y a un besoin urgent de réconciliation, et cela transforme notre prochaine rencontre avec le Pape François à Jérusalem en un événement riche de signification, a-t-il continué. Naturellement, il ne s’agit — comme nous devons humblement comprendre et admettre — que d’un premier pas pour aller à la rencontre du monde, comme affirmation de notre désir d’accroître les efforts en faveur de la réconciliation chrétienne et pacifique. Cela ne démontrera pas moins notre disponibilité et notre responsabilité commune dans la progression sur le chemin préparé par nos prédécesseurs. Donc, comme leaders ecclésiastiques et spirituels, nous nous rencontrerons pour lancer une invitation à toutes les personnes, en faisant abstraction de leur foi et de leur vertu, pour un dialogue qui vise au fond à la connaissance de la vérité du Christ et à goûter la joie immense qui accompagne la rencontre avec lui. Toutefois, en dernière analyse, cela n’est possible qu’en comblant la séparation intérieure les uns des autres et à travers l’unité de toutes les personnes en Christ, qui est la véritable plénitude de l’amour et de la joie. "
Que tous soient Un
Le Pape s'est adressé au patriarche Bartholomée pendant la célébration commune au Saint Sépulcre et son message était en fait adressé à tous les Orthodoxes texte en anglais ICI
En voici un large extrait (traduction VG).
Citation:
"En toute clarté, nous ne pouvons nier les divisions qui existent entre nous, les disciples de Jésus: cet endroit sacré nous rend encore plus malheureusement conscient du tragique de cette situation. Mais malgré tout, cinquante ans après l'accolade de nos deux vénérables prédécesseurs, nous réalisons avec une gratitude en une surprise renouvelés devant ce qui est arrivé, par l'intercession du Saint Esprit, que des avancées significatives vers l'Unité ont été eu lieu. Nous savons qu'il reste une grande distance à parcourir avant que nous atteignions une pleine communion, qui peut aussi s'exprimer par le partage de la même table eucharistique, quelque chose que nous désirons aussi ardemment; mais nos désaccords ne doivent pas nous faire peur et paralyser notre progression. Nous devons seulement croire que, tout comme la pierre avait été enlevée du Tombeau, de même tout obstacle à notre pleine communion sera enlevé. Cela sera la grâce de la Résurrection dont nous avons déjà un avant-gout aujourd'hui.
Chaque fois que nous demandons pardons de nos péchés envers d'autres Chrétiens, et chaque fois que nous avons le courage de donner et recevoir le pardon pour cela, nous ressentons la Résurrection! Chaque fois que nous laissons derrière nous les vieux griefs et avons le courage de bâtir une nouvelle relation fraternelle, nous confessons que le Christ est vraiment ressuscité! Chaque fois que nous pensons à l'avenir de l'Eglise à la lumière de sa vocation à être unifiée, le matin de Pâques se lève. Ici je renouvèle l'espoir déjà exprimé par mes prédécesseurs, d'un dialogue continu avec tous nos frères et sœurs dans le Christ pour trouver une façon d'exercer le ministère de l'évêque de Rome qui, en restant fidèle à sa mission, peut être ouvert à une nouvelle situation et peut, dans le contexte actuel, être un service d'amour et de communion reconnu par tous (cf. St Jean-Paul II, "Ut Unum Sint" (1), p. 95-96) Votre Sainteté , mon cher frère, chers frères et sœurs, mettons de côté les doutes que nous avons héritées du passé et ouvrons nos cœurs à l'Esprit Saint , à l'Esprit d'Amour et de Vérité, marchons ensemble vers le jour béni de notre pleine communion retrouvée."
Le pape rappelle les souffrances du Moyen Orient et les persécutions des Chrétiens de toutes confessions dans le monde qui "souffrent ensemble, côte à côte, et se portent mutuellement assistance avec une charité fraternelle, alors né un œcuménisme de la souffrance, un œcuménisme du sang qui se révèle très puissant non seulement pour ceux chez qui il se manifeste directement, mais aussi pour toute l'Eglise par la communion des saints."
Puis, s'adressant au patriarche Bartholomée: "Votre Sainteté, cher frère, chers frères et sœurs, déposons tous les griefs hérités du passé et ouvrons nos cœurs à l'œuvre du Saint Esprit, l'Esprit d'amour (cf. Rom. 5:5) et de vérité (Jn 16:13), pour nous hâter ensemble vers ce jour béni où notre communion sera rétablie. En faisant ce voyage nous nous sentons soutenus par cette prière que fit Jésus Lui-même, en cette ville, la veille de Sa Passion, de Sa Mort et de Sa Résurrection, prière offerte à Son Père pour Ses disciples. C'est une prière que nous même, avec humilité, ne nous lassons pas de reprendre à notre compte: "afin que tous soient un, … pour que le monde croie…" (Jean 17:21)" Fin de citation.
Déclaration commune du Pape François et du Patriarche œcuménique Bartholomée
Concrétisant cette invitation à aller plus loin vers l'Unité et la pleine communion, la déclaration commune fixe des priorités concrètes texte complet ICI
• Mission de la "Commission Mixte Internationale" qui doit être "un exercice dans la vérité et dans l’amour qui exige une connaissance toujours plus profonde des traditions de l’autre pour les comprendre et pour apprendre à partir d’elles. Ainsi, nous affirmons une fois encore que le dialogue théologique ne recherche pas le plus petit dénominateur commun sur lequel aboutir à un compromis, mais qu’il est plutôt destiné à approfondir la compréhension de la vérité tout entière que le Christ a donnée à son Église, une vérité que nous ne cessons jamais de mieux comprendre lorsque nous suivons les impulsions de l’Esprit Saint."
• "Travailler ensemble au service de l’humanité, … spécialement en défendant la dignité de la personne humaine à toutes les étapes de la vie et la sainteté de la famille basée sur le mariage, en promouvant la paix et le bien commun, et en répondant à la souffrance qui continue d’affliger notre monde… C’est notre devoir de chercher à construire une société juste et humaine dans laquelle personne ne se sente exclu ou marginalisé."
• "… sensibiliser au sujet de la gestion de la création; nous appelons tous les hommes de bonne volonté à envisager les manières de vivre plus sobrement, avec moins de gaspillage, manifestant moins d’avidité et plus de générosité pour la protection du monde de Dieu et pour le bénéfice de son Peuple."
• "…promouvoir un authentique dialogue avec le Judaïsme, l’Islam et d’autres traditions religieuses. L’indifférence et l’ignorance mutuelles ne peuvent que conduire à la méfiance, voire, malheureusement, au conflit."
• prière "pour la paix en Terre Sainte et au Moyen Orient en général…" (note de VG: qui donnera lieu à la première concrétisation dans la "Prière pour la paix" à Rome le 8 juin dernier.)
• …et "appel à tous les chrétiens, ainsi qu’aux croyants de toutes les traditions religieuses et à tous les hommes de bonne volonté, à reconnaître l’urgence de l’heure qui nous oblige à chercher la réconciliation et l’unité de la famille humaine, tout en respectant pleinement les différences légitimes, pour le bien de toute l’humanité et des générations futures."
Quelle suite?
Deux lignes d'action unitaires sont clairement dessinées: l'une, encrée dans les besoins du monde, est d'abord symbolisée par la Prière pour la paix"; l'autre ligne, celle du rapprochement théologique, est symbolisée par le projet de commémoration commune du premier concile œcuménique.
La "Prière pour la paix": ce geste unitaire extraordinaire, unique dans l'histoire, qui a vu le pape de Rome et le patriarche de Constantinople bénir ensemble, au nom des Chrétiens, cette prière pour la paix des deux chefs de deux états en guerre depuis près de soixante-dix ans et que tout sépare, à commencer par leurs religions, est évidement le premier pas unitaire dans la ligne de ce communiqué. Aucune diplomatie n'avait encore pu réunir ces deux hommes et, dépassant les différentes déclarations pacifistes, souvent en ordre dispersé, ce geste fort montre la puissance du Christianisme uni pour la paix.
Retour à la théologie: "J’ai marché avec mon frère François sur cette Sainte Terre non pas avec la crainte de Cléophas et Luc sur le chemin conduisant à Emmaüs, mais inspiré par une vive espérance, comme Notre seigneur nous l’enseigne", a déclaré le patriarche Bartholomée (2). Et il annonce: "Avec le pape François nous avons décidé de laisser en héritage à nous-mêmes et à nos successeurs une nouvelle rencontre à Nicée en 2025, pour célébrer tous ensemble, après 17 siècles, le premier synode vraiment œcuménique qui a donné lieu au Credo". Cette référence au premier concile œcuménique, qui a défini les dogmes chrétiens fondamentaux, et la mention de la "Commission Mixte Internationale" comme premier point concret de la déclaration commune, indiquent clairement que les problèmes théologiques ne sont pas oubliés. Il faut rappeler que le travail de la Commission est bloqué depuis 2011 sur le sujet de la primauté et une phrase du discours du Pape rappelé plus haut mérite d'être soulignée dans ce contexte: le pape propose de "trouver une façon d'exercer le ministère de l'évêque de Rome qui, en restant fidèle à sa mission, peut être ouvert à une nouvelle situation et peut, dans le contexte actuel, être un service d'amour et de communion reconnu par tous." Pour le commentateur du jeournal italien "La Stampa" Giacomo Galeazzi, le Pape aurait ainsi exprimé une ouverture à discuter de la primauté pétrinienne, qui est le sujet de désaccord théologique fondamental entre nos deux Eglises d'où on ensuite découlé tous les autres. Il se trouve malheureusement que ce thème est aussi un sujet de fracture à l'intérieur de l'Orthodoxie et qu'il faudra donc d'abord se mettre d'accord entre nous.
Interrogatins des Orthodoxes" il apparait ainsi clairement que le Pape propose aux Orthodoxes d'approfondir le dialogue et la démarche vers l'Unité entamés il y a cinquante en soumettant tout au débat sans conditions préalables. Mais côté Orthodoxes la situation est moins simple et la proposition de rencontre transmise par le Pape au patriarche de Moscou montre qu'il en est bien conscient: l'Egalise russe est la plus importante Eglise orthodoxe, regroupant à elle seule près des deux tiers des fidèles, et son désaccord avec Constantinople, en particulier sur la primauté, est un obstacle majeur au dialogue théologique avec Rome. La question du dialogue œcuménique est d'ailleurs à l'ordre du jour du prochain Concile panorthodoxe et les résultats de la rencontre de Jérusalem y seront certainement analysés…
***
(1) "Ut Unum Sint" (Qu'ils soient un), encyclique du pape Jean-Paul II publiée le 25 mai 1995 est la première encyclique consacrée aux relations de l'Église catholique avec l'Église orthodoxe et les autres communautés. Cf. texte ici.
(2) Entretien à l’agence catholique missionnaire italienne AsiaNews; cf. http://www.zenit.org/fr/articles/bartholomaios-et-francois-marchent-vers-nicee-2025.
Les chrétiens "n'ont pas d'autre alternative que de poursuivre ce chemin de la réconciliation et de l'unité", a affirmé le patriarche Bartholomée la veille de sa rencontre avec le pape François en la qualifiant "d'événement d'une grande importance" ("Osservatore Romano", 24/05/2014.) "Aujourd'hui, davantage encore qu’il y a cinquante ans, il y a un besoin urgent de réconciliation, et cela transforme notre prochaine rencontre avec le Pape François à Jérusalem en un événement riche de signification, a-t-il continué. Naturellement, il ne s’agit — comme nous devons humblement comprendre et admettre — que d’un premier pas pour aller à la rencontre du monde, comme affirmation de notre désir d’accroître les efforts en faveur de la réconciliation chrétienne et pacifique. Cela ne démontrera pas moins notre disponibilité et notre responsabilité commune dans la progression sur le chemin préparé par nos prédécesseurs. Donc, comme leaders ecclésiastiques et spirituels, nous nous rencontrerons pour lancer une invitation à toutes les personnes, en faisant abstraction de leur foi et de leur vertu, pour un dialogue qui vise au fond à la connaissance de la vérité du Christ et à goûter la joie immense qui accompagne la rencontre avec lui. Toutefois, en dernière analyse, cela n’est possible qu’en comblant la séparation intérieure les uns des autres et à travers l’unité de toutes les personnes en Christ, qui est la véritable plénitude de l’amour et de la joie. "
Que tous soient Un
Le Pape s'est adressé au patriarche Bartholomée pendant la célébration commune au Saint Sépulcre et son message était en fait adressé à tous les Orthodoxes texte en anglais ICI
En voici un large extrait (traduction VG).
Citation:
"En toute clarté, nous ne pouvons nier les divisions qui existent entre nous, les disciples de Jésus: cet endroit sacré nous rend encore plus malheureusement conscient du tragique de cette situation. Mais malgré tout, cinquante ans après l'accolade de nos deux vénérables prédécesseurs, nous réalisons avec une gratitude en une surprise renouvelés devant ce qui est arrivé, par l'intercession du Saint Esprit, que des avancées significatives vers l'Unité ont été eu lieu. Nous savons qu'il reste une grande distance à parcourir avant que nous atteignions une pleine communion, qui peut aussi s'exprimer par le partage de la même table eucharistique, quelque chose que nous désirons aussi ardemment; mais nos désaccords ne doivent pas nous faire peur et paralyser notre progression. Nous devons seulement croire que, tout comme la pierre avait été enlevée du Tombeau, de même tout obstacle à notre pleine communion sera enlevé. Cela sera la grâce de la Résurrection dont nous avons déjà un avant-gout aujourd'hui.
Chaque fois que nous demandons pardons de nos péchés envers d'autres Chrétiens, et chaque fois que nous avons le courage de donner et recevoir le pardon pour cela, nous ressentons la Résurrection! Chaque fois que nous laissons derrière nous les vieux griefs et avons le courage de bâtir une nouvelle relation fraternelle, nous confessons que le Christ est vraiment ressuscité! Chaque fois que nous pensons à l'avenir de l'Eglise à la lumière de sa vocation à être unifiée, le matin de Pâques se lève. Ici je renouvèle l'espoir déjà exprimé par mes prédécesseurs, d'un dialogue continu avec tous nos frères et sœurs dans le Christ pour trouver une façon d'exercer le ministère de l'évêque de Rome qui, en restant fidèle à sa mission, peut être ouvert à une nouvelle situation et peut, dans le contexte actuel, être un service d'amour et de communion reconnu par tous (cf. St Jean-Paul II, "Ut Unum Sint" (1), p. 95-96) Votre Sainteté , mon cher frère, chers frères et sœurs, mettons de côté les doutes que nous avons héritées du passé et ouvrons nos cœurs à l'Esprit Saint , à l'Esprit d'Amour et de Vérité, marchons ensemble vers le jour béni de notre pleine communion retrouvée."
Le pape rappelle les souffrances du Moyen Orient et les persécutions des Chrétiens de toutes confessions dans le monde qui "souffrent ensemble, côte à côte, et se portent mutuellement assistance avec une charité fraternelle, alors né un œcuménisme de la souffrance, un œcuménisme du sang qui se révèle très puissant non seulement pour ceux chez qui il se manifeste directement, mais aussi pour toute l'Eglise par la communion des saints."
Puis, s'adressant au patriarche Bartholomée: "Votre Sainteté, cher frère, chers frères et sœurs, déposons tous les griefs hérités du passé et ouvrons nos cœurs à l'œuvre du Saint Esprit, l'Esprit d'amour (cf. Rom. 5:5) et de vérité (Jn 16:13), pour nous hâter ensemble vers ce jour béni où notre communion sera rétablie. En faisant ce voyage nous nous sentons soutenus par cette prière que fit Jésus Lui-même, en cette ville, la veille de Sa Passion, de Sa Mort et de Sa Résurrection, prière offerte à Son Père pour Ses disciples. C'est une prière que nous même, avec humilité, ne nous lassons pas de reprendre à notre compte: "afin que tous soient un, … pour que le monde croie…" (Jean 17:21)" Fin de citation.
Déclaration commune du Pape François et du Patriarche œcuménique Bartholomée
Concrétisant cette invitation à aller plus loin vers l'Unité et la pleine communion, la déclaration commune fixe des priorités concrètes texte complet ICI
• Mission de la "Commission Mixte Internationale" qui doit être "un exercice dans la vérité et dans l’amour qui exige une connaissance toujours plus profonde des traditions de l’autre pour les comprendre et pour apprendre à partir d’elles. Ainsi, nous affirmons une fois encore que le dialogue théologique ne recherche pas le plus petit dénominateur commun sur lequel aboutir à un compromis, mais qu’il est plutôt destiné à approfondir la compréhension de la vérité tout entière que le Christ a donnée à son Église, une vérité que nous ne cessons jamais de mieux comprendre lorsque nous suivons les impulsions de l’Esprit Saint."
• "Travailler ensemble au service de l’humanité, … spécialement en défendant la dignité de la personne humaine à toutes les étapes de la vie et la sainteté de la famille basée sur le mariage, en promouvant la paix et le bien commun, et en répondant à la souffrance qui continue d’affliger notre monde… C’est notre devoir de chercher à construire une société juste et humaine dans laquelle personne ne se sente exclu ou marginalisé."
• "… sensibiliser au sujet de la gestion de la création; nous appelons tous les hommes de bonne volonté à envisager les manières de vivre plus sobrement, avec moins de gaspillage, manifestant moins d’avidité et plus de générosité pour la protection du monde de Dieu et pour le bénéfice de son Peuple."
• "…promouvoir un authentique dialogue avec le Judaïsme, l’Islam et d’autres traditions religieuses. L’indifférence et l’ignorance mutuelles ne peuvent que conduire à la méfiance, voire, malheureusement, au conflit."
• prière "pour la paix en Terre Sainte et au Moyen Orient en général…" (note de VG: qui donnera lieu à la première concrétisation dans la "Prière pour la paix" à Rome le 8 juin dernier.)
• …et "appel à tous les chrétiens, ainsi qu’aux croyants de toutes les traditions religieuses et à tous les hommes de bonne volonté, à reconnaître l’urgence de l’heure qui nous oblige à chercher la réconciliation et l’unité de la famille humaine, tout en respectant pleinement les différences légitimes, pour le bien de toute l’humanité et des générations futures."
Quelle suite?
Deux lignes d'action unitaires sont clairement dessinées: l'une, encrée dans les besoins du monde, est d'abord symbolisée par la Prière pour la paix"; l'autre ligne, celle du rapprochement théologique, est symbolisée par le projet de commémoration commune du premier concile œcuménique.
La "Prière pour la paix": ce geste unitaire extraordinaire, unique dans l'histoire, qui a vu le pape de Rome et le patriarche de Constantinople bénir ensemble, au nom des Chrétiens, cette prière pour la paix des deux chefs de deux états en guerre depuis près de soixante-dix ans et que tout sépare, à commencer par leurs religions, est évidement le premier pas unitaire dans la ligne de ce communiqué. Aucune diplomatie n'avait encore pu réunir ces deux hommes et, dépassant les différentes déclarations pacifistes, souvent en ordre dispersé, ce geste fort montre la puissance du Christianisme uni pour la paix.
Retour à la théologie: "J’ai marché avec mon frère François sur cette Sainte Terre non pas avec la crainte de Cléophas et Luc sur le chemin conduisant à Emmaüs, mais inspiré par une vive espérance, comme Notre seigneur nous l’enseigne", a déclaré le patriarche Bartholomée (2). Et il annonce: "Avec le pape François nous avons décidé de laisser en héritage à nous-mêmes et à nos successeurs une nouvelle rencontre à Nicée en 2025, pour célébrer tous ensemble, après 17 siècles, le premier synode vraiment œcuménique qui a donné lieu au Credo". Cette référence au premier concile œcuménique, qui a défini les dogmes chrétiens fondamentaux, et la mention de la "Commission Mixte Internationale" comme premier point concret de la déclaration commune, indiquent clairement que les problèmes théologiques ne sont pas oubliés. Il faut rappeler que le travail de la Commission est bloqué depuis 2011 sur le sujet de la primauté et une phrase du discours du Pape rappelé plus haut mérite d'être soulignée dans ce contexte: le pape propose de "trouver une façon d'exercer le ministère de l'évêque de Rome qui, en restant fidèle à sa mission, peut être ouvert à une nouvelle situation et peut, dans le contexte actuel, être un service d'amour et de communion reconnu par tous." Pour le commentateur du jeournal italien "La Stampa" Giacomo Galeazzi, le Pape aurait ainsi exprimé une ouverture à discuter de la primauté pétrinienne, qui est le sujet de désaccord théologique fondamental entre nos deux Eglises d'où on ensuite découlé tous les autres. Il se trouve malheureusement que ce thème est aussi un sujet de fracture à l'intérieur de l'Orthodoxie et qu'il faudra donc d'abord se mettre d'accord entre nous.
Interrogatins des Orthodoxes" il apparait ainsi clairement que le Pape propose aux Orthodoxes d'approfondir le dialogue et la démarche vers l'Unité entamés il y a cinquante en soumettant tout au débat sans conditions préalables. Mais côté Orthodoxes la situation est moins simple et la proposition de rencontre transmise par le Pape au patriarche de Moscou montre qu'il en est bien conscient: l'Egalise russe est la plus importante Eglise orthodoxe, regroupant à elle seule près des deux tiers des fidèles, et son désaccord avec Constantinople, en particulier sur la primauté, est un obstacle majeur au dialogue théologique avec Rome. La question du dialogue œcuménique est d'ailleurs à l'ordre du jour du prochain Concile panorthodoxe et les résultats de la rencontre de Jérusalem y seront certainement analysés…
***
(1) "Ut Unum Sint" (Qu'ils soient un), encyclique du pape Jean-Paul II publiée le 25 mai 1995 est la première encyclique consacrée aux relations de l'Église catholique avec l'Église orthodoxe et les autres communautés. Cf. texte ici.
(2) Entretien à l’agence catholique missionnaire italienne AsiaNews; cf. http://www.zenit.org/fr/articles/bartholomaios-et-francois-marchent-vers-nicee-2025.
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