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V. Golovanow
"Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde". Мt 28,19-20
J'ai constaté une très grande méconnaissance des rites du baptême parmi les croyants, voire même des principes de base (il en est d'ailleurs de même en Russie!) J'en propose donc une description synthétique basée sur la pratique de l'Eglise russe et particulièrement consacré aux baptêmes des enfants, car cela reste le cas le plus fréquent (et il va de soi que le baptême des adultes suit les mêmes rites.) Ce texte ne se veut pas un manuel exhaustif, mais un résumé ouvrant à commentaires et compléments de la part des érudits contributeurs de PO.
"Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde". Мt 28,19-20
J'ai constaté une très grande méconnaissance des rites du baptême parmi les croyants, voire même des principes de base (il en est d'ailleurs de même en Russie!) J'en propose donc une description synthétique basée sur la pratique de l'Eglise russe et particulièrement consacré aux baptêmes des enfants, car cela reste le cas le plus fréquent (et il va de soi que le baptême des adultes suit les mêmes rites.) Ce texte ne se veut pas un manuel exhaustif, mais un résumé ouvrant à commentaires et compléments de la part des érudits contributeurs de PO.
Rédigé par Vladimir Golovanow le 20 Septembre 2018 à 20:00
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Le père Stéphen Headley est recteur de la paroisse orthodoxe à Vézelay et professeur de Théologie Ascétique & Anthropologie religieuse Séminaire Orthodoxe Russe, Paris
Collection Cerf - Patrimoines Paris, 2018, 219 p.
Quinze siècles de la vie ascétique des moines chrétiens de l’Orient sont ici présentés, pour donner aux lecteurs un aperçu de leur vie spirituelle à travers un accès direct à leurs écrits, et à leurs oeuvres. Certains de leurs monastères sont encore ouverts et peuvent être visités par les pèlerins les plus motivés.
Des lieux comme Saint-Macaire à l’ouest du Caire, Sainte-Catherine (Sinaï) et Saint-Sabas (Palestine) offrent le ressenti profond du silence dont les moines avaient soif. Plus simplement, la lecture de sentences des Pères du Désert laisse une impression unique d’une sagesse chrétienne aux origines du monachisme.
Ce livre propose des clés pour entrer dans le silence paisible de la théologie du désert, et offre une expérience de prière, en mettant en avant la pérennité de l’ethos monastique qui a été vécu et approfondi par des générations de moines, de siècle en siècle et jusqu’à nos jours.
Collection Cerf - Patrimoines Paris, 2018, 219 p.
Quinze siècles de la vie ascétique des moines chrétiens de l’Orient sont ici présentés, pour donner aux lecteurs un aperçu de leur vie spirituelle à travers un accès direct à leurs écrits, et à leurs oeuvres. Certains de leurs monastères sont encore ouverts et peuvent être visités par les pèlerins les plus motivés.
Des lieux comme Saint-Macaire à l’ouest du Caire, Sainte-Catherine (Sinaï) et Saint-Sabas (Palestine) offrent le ressenti profond du silence dont les moines avaient soif. Plus simplement, la lecture de sentences des Pères du Désert laisse une impression unique d’une sagesse chrétienne aux origines du monachisme.
Ce livre propose des clés pour entrer dans le silence paisible de la théologie du désert, et offre une expérience de prière, en mettant en avant la pérennité de l’ethos monastique qui a été vécu et approfondi par des générations de moines, de siècle en siècle et jusqu’à nos jours.
Frères, il nous arrive, à nous chrétiens, d’être interpellés par nos contemporains agnostiques ou ayant perdu la foi sur l’utilité et le caractère pratique du message du Christ.
Certains d’entre nous sommes en effet tentés d’intellectualiser un peu trop notre foi, ou encore de la socialiser à outrance, au détriment de la dimension proprement sotériologique. Je ne dis pas qu’il ne faille pas impliquer notre intellect lorsque nous scrutons la Parole du Christ. Au contraire, notre foi serait vaine si elle n’avait l’adhésion intégrale de notre raison. Ce que je veux dire, c’est que nous ne pouvons réduire le christianisme à une théologie abstraite, de même qu’il ne peut être considéré comme le signe d’une identité particulière.
La foi chrétienne est tout à fait concrète et, si j’ose dire, pragmatique. Ou plutôt, elle est essentielle, puisqu’elle nous touche au plus profond de notre nature, elle transfigure notre être tout entier. Aujourd’hui, lorsque nous célébrons la Transfiguration de Jésus-Christ, c’est le moment de nous en rappeler.
"La Transfiguration" : une icône de mère Marie (Skobtsov)
Certains d’entre nous sommes en effet tentés d’intellectualiser un peu trop notre foi, ou encore de la socialiser à outrance, au détriment de la dimension proprement sotériologique. Je ne dis pas qu’il ne faille pas impliquer notre intellect lorsque nous scrutons la Parole du Christ. Au contraire, notre foi serait vaine si elle n’avait l’adhésion intégrale de notre raison. Ce que je veux dire, c’est que nous ne pouvons réduire le christianisme à une théologie abstraite, de même qu’il ne peut être considéré comme le signe d’une identité particulière.
La foi chrétienne est tout à fait concrète et, si j’ose dire, pragmatique. Ou plutôt, elle est essentielle, puisqu’elle nous touche au plus profond de notre nature, elle transfigure notre être tout entier. Aujourd’hui, lorsque nous célébrons la Transfiguration de Jésus-Christ, c’est le moment de nous en rappeler.
"La Transfiguration" : une icône de mère Marie (Skobtsov)
Le père Stéphen Headley est recteur de la paroisse orthodoxe à Vézelay et professeur de Théologie Ascétique & Anthropologie religieuse Séminaire Orthodoxe Russe, Paris
* * *
Premièrement, réfléchissons sur le temps spécifique de l’acte de voir. Dans ses sermons, Mgr. Antoine prêchait qu’on ne peut voir, en profondeur, que hic et nunc : ici et maintenant.
Dans son sermon à propos de « La lampe du corps, c’est l’œil » (TOB Matthieu 6 :22-33), Vladika souligne que le temps de l’apprentissage ne peut être que le présent. On a besoin d’un sens aigu de sa responsabilité pour se tenir dans le moment présent. La krisis de Dieu, au sens grec du terme jugement, ne peut nous arriver que sous la forme du jugement de notre état présent, car on ne peut juger l’absent, seul le présent possède l’actualité.
Et ainsi la prière nous permet de ralentir le temps afin qu’il fasse halte et que nous soyons pleinement ici. Le Christ posait une importante question à ses disciples, que Met. Antoine nous rappelait souvent : Sommes-nous prêts à porter la croix qu’Il a portée, sommes-nous prêts maintenant à « unir notre vie au Christ » en « buvant à la coupe à laquelle Il but, en plongeant dans l’horreur où Il dût plonger ? » Beaucoup de gens font face à cela durant un moment de vérité, voyant et rencontrant véritablement le Christ, dans un moment singulier, « fuyant Son amour avec terreur, parce que, à ce moment l’amour demande le rejet de soi. » (Sermon sur la Sainte communion) .
* * *
Premièrement, réfléchissons sur le temps spécifique de l’acte de voir. Dans ses sermons, Mgr. Antoine prêchait qu’on ne peut voir, en profondeur, que hic et nunc : ici et maintenant.
Dans son sermon à propos de « La lampe du corps, c’est l’œil » (TOB Matthieu 6 :22-33), Vladika souligne que le temps de l’apprentissage ne peut être que le présent. On a besoin d’un sens aigu de sa responsabilité pour se tenir dans le moment présent. La krisis de Dieu, au sens grec du terme jugement, ne peut nous arriver que sous la forme du jugement de notre état présent, car on ne peut juger l’absent, seul le présent possède l’actualité.
Et ainsi la prière nous permet de ralentir le temps afin qu’il fasse halte et que nous soyons pleinement ici. Le Christ posait une importante question à ses disciples, que Met. Antoine nous rappelait souvent : Sommes-nous prêts à porter la croix qu’Il a portée, sommes-nous prêts maintenant à « unir notre vie au Christ » en « buvant à la coupe à laquelle Il but, en plongeant dans l’horreur où Il dût plonger ? » Beaucoup de gens font face à cela durant un moment de vérité, voyant et rencontrant véritablement le Christ, dans un moment singulier, « fuyant Son amour avec terreur, parce que, à ce moment l’amour demande le rejet de soi. » (Sermon sur la Sainte communion) .
p. Alexander Winogradsky Frenkel
Les 27 et 28 juillet prochain, l’Eglise orthodoxe russe aura l’honneur de présider les célébrations du 1030-ième anniversaire du Baptême de la Rus de Kiev
En 2018, la Russie est cet espace immense qui compte ses verstes ou ses kilomètres et vit comme un drame impérial la douleur d’amputations provoquées par la création d’états indépendants à la suite de la chute du régime communiste.
Les frontières ne sont plus celles qu’elles furent jusqu’en 1917, puis en 1918-22, en 1937, en 1945.
Comme si le pays était dévoré de l’intérieur et que les terreurs internes répétitives et les émigrations, les travailleurs expatriés déchiraient la robe immaculée de la Sainte Russie.
La Russie est autre : elle patiente avant d’accepter l’étranger. Elle est chaleureuse et distante. Sauvageonne et folle en Christ, irraisonnée, passionnelle et systématisée, parfois stricte. Pudique et voluptueuse dans la jouissance comme dans la cruauté. Le Russe reste à jamais fidèle à la nation et à ses territoires démesurés.
Les 27 et 28 juillet prochain, l’Eglise orthodoxe russe aura l’honneur de présider les célébrations du 1030-ième anniversaire du Baptême de la Rus de Kiev
En 2018, la Russie est cet espace immense qui compte ses verstes ou ses kilomètres et vit comme un drame impérial la douleur d’amputations provoquées par la création d’états indépendants à la suite de la chute du régime communiste.
Les frontières ne sont plus celles qu’elles furent jusqu’en 1917, puis en 1918-22, en 1937, en 1945.
Comme si le pays était dévoré de l’intérieur et que les terreurs internes répétitives et les émigrations, les travailleurs expatriés déchiraient la robe immaculée de la Sainte Russie.
La Russie est autre : elle patiente avant d’accepter l’étranger. Elle est chaleureuse et distante. Sauvageonne et folle en Christ, irraisonnée, passionnelle et systématisée, parfois stricte. Pudique et voluptueuse dans la jouissance comme dans la cruauté. Le Russe reste à jamais fidèle à la nation et à ses territoires démesurés.
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit !
Nous glorifions et nous commémorons aujourd’hui saints Pierre et Paul, les deux apôtres, nos deux premiers évêques qui nous ont été donnés par le Christ Lui-même. Le Sauveur les a envoyé dans le monde afin qu’ils annoncent le salut. Sans Pierre et Paul nous n’aurions pas la foi, nous ne serions pas chrétiens. Dieu a fait que les hommes apprennent les uns des autres recevant ainsi tout ce qui est essentiel au croyant.
Souvent notre foi demeure dans notre subconscient mais elle remonte à la surface et se manifeste avec une force particulière à la suite d’une rencontre avec quelqu’un qui est apte à nous enseigner et à nous indiquer le chemin de la Vérité. Ces rencontres sont rigoureusement individuelles pour chacun d’entre nous mais à chaque fois nous sentons d’emblée que nous avons affaire à une personnalité à la spiritualité forte.
Nous sommes dans l’attente, nous sommes dans une sorte de quête mais souvent nous ne savons pas comment appréhender la vraie foi ni même comment franchir le seuil d’une église.
Nous glorifions et nous commémorons aujourd’hui saints Pierre et Paul, les deux apôtres, nos deux premiers évêques qui nous ont été donnés par le Christ Lui-même. Le Sauveur les a envoyé dans le monde afin qu’ils annoncent le salut. Sans Pierre et Paul nous n’aurions pas la foi, nous ne serions pas chrétiens. Dieu a fait que les hommes apprennent les uns des autres recevant ainsi tout ce qui est essentiel au croyant.
Souvent notre foi demeure dans notre subconscient mais elle remonte à la surface et se manifeste avec une force particulière à la suite d’une rencontre avec quelqu’un qui est apte à nous enseigner et à nous indiquer le chemin de la Vérité. Ces rencontres sont rigoureusement individuelles pour chacun d’entre nous mais à chaque fois nous sentons d’emblée que nous avons affaire à une personnalité à la spiritualité forte.
Nous sommes dans l’attente, nous sommes dans une sorte de quête mais souvent nous ne savons pas comment appréhender la vraie foi ni même comment franchir le seuil d’une église.
Le 6 juin 2018 - Maxime VENETSKOV , lecteur de la Cathédrale orthodoxe russe à Paris Sainte-Trinité et responsable de la Chancellerie du Diocèse de Chersonèse, a soutenu sa thèse de doctorat à l'Université de " Paris Lettre Sorbonne Université " et a reçu le grade de docteur avec la mention " très honorable avec les félicitations du jury ".
Le sujet de la Thèse :" L’Échelle de Jean du Sinaï dans la tradition byzantine : le corpus manuscrit, les scholies, le Commentaire d’Élie de Crète "
La Thèse compte près de 1.100 pages. Plusieurs extraits en seront prochainement imprimées dans des revues spécialisées, un livre sera édité.
Sous la direction de : M. Bernard FLUSIN (Professeur à l’Université Sorbonne, Directeur d’études à l’EPHE)
Membres du jury :M. Vincent DÉROCHE (Directeur d’études au CNRS, UMR Orient et Méditerranée) Mme Brigitte MONDRAIN (Directeur d’études à l’EPHE) M. Antonio RIGO (Professeur à l’Université de Venise, Ca' Foscari) M. Peter VAN DEUN (Professeur à l’Université KU Leuven)
L’Échelle (Κλίμαξ), ouvrage ascétique composé au VIIe s. par Jean du Sinaï, dit Climaque (Jean de l’Échelle), est une œuvre majeure de la littérature ascétique byzantine comme en témoigne la diffusion de ce texte dans près de 500 codices du VIIIe au XIXe s. et encore dans près de 200 témoins de sa transmission indirecte.
Le sujet de la Thèse :" L’Échelle de Jean du Sinaï dans la tradition byzantine : le corpus manuscrit, les scholies, le Commentaire d’Élie de Crète "
La Thèse compte près de 1.100 pages. Plusieurs extraits en seront prochainement imprimées dans des revues spécialisées, un livre sera édité.
Sous la direction de : M. Bernard FLUSIN (Professeur à l’Université Sorbonne, Directeur d’études à l’EPHE)
Membres du jury :M. Vincent DÉROCHE (Directeur d’études au CNRS, UMR Orient et Méditerranée) Mme Brigitte MONDRAIN (Directeur d’études à l’EPHE) M. Antonio RIGO (Professeur à l’Université de Venise, Ca' Foscari) M. Peter VAN DEUN (Professeur à l’Université KU Leuven)
L’Échelle (Κλίμαξ), ouvrage ascétique composé au VIIe s. par Jean du Sinaï, dit Climaque (Jean de l’Échelle), est une œuvre majeure de la littérature ascétique byzantine comme en témoigne la diffusion de ce texte dans près de 500 codices du VIIIe au XIXe s. et encore dans près de 200 témoins de sa transmission indirecte.
père Jean Meyendorff
Un des paradoxes de la morale chrétienne est que le mariage et le célibat, s’ils supposent des comportements pratiques différents, prennent appui sur la même théologie du Royaume de Dieu, et de ce fait sur la même spiritualité.
La particularité du mariage chrétien consiste à transformer et à transfigurer l’affection humaine et naturelle qui existe entre un homme et une femme en un lien éternel d’amour, lien qui ne peut pas être rompu, pas même par la mort. Le mariage est un sacrement, car par lui le futur Royaume de Dieu, les noces de l’Agneau (Apocalypse 19, 7-9), la pleine union du Christ et de l’Église (Éphésiens 5, 32), sont anticipés et représentés.
Un mariage chrétien trouve sa signification ultime non pas dans la satisfaction charnelle, la stabilité sociale, ou un moyen d’assurer sa postérité, mais dans l' " eschaton ", les " choses dernières ", que le Seigneur prépare pour ses élus.
Un des paradoxes de la morale chrétienne est que le mariage et le célibat, s’ils supposent des comportements pratiques différents, prennent appui sur la même théologie du Royaume de Dieu, et de ce fait sur la même spiritualité.
La particularité du mariage chrétien consiste à transformer et à transfigurer l’affection humaine et naturelle qui existe entre un homme et une femme en un lien éternel d’amour, lien qui ne peut pas être rompu, pas même par la mort. Le mariage est un sacrement, car par lui le futur Royaume de Dieu, les noces de l’Agneau (Apocalypse 19, 7-9), la pleine union du Christ et de l’Église (Éphésiens 5, 32), sont anticipés et représentés.
Un mariage chrétien trouve sa signification ultime non pas dans la satisfaction charnelle, la stabilité sociale, ou un moyen d’assurer sa postérité, mais dans l' " eschaton ", les " choses dernières ", que le Seigneur prépare pour ses élus.
IRENIKON/ № 2 - Revue des Moines de Chevetogne
Pionnier du renouveau patristique orthodoxe, l’archevêque russe Basile Krivocheine (1900-1985) est surtout connu en tant que spécialiste de Syméon le Nouveau Théologien. Mais son « premier amour » fut Grégoire Palamas. Dès 1936, Krivocheine publiera une étude remarquée sur le docteur de l’hésychasme byzantin.
S’efforçant de répondre aux critiques modernes du « palamisme », Krivocheine explique que la distinction palamite entre l’essence et les énergies divines doit être « comprise comme ayant un caractère ontologique, objectif », mais sans introduire de complexité en Dieu, les énergies « n’étant pas des réalités hypostatiques » mais Dieu « dans son activité et sa révélation au monde ».
Considérant Palamas comme l’expression la plus aboutie de la spiritualité orthodoxe, le futur Mgr Basile affirme que sa pensée peut fonder théologiquement l’expérience spirituelle, « puisque ce n’est qu’en partant de cette doctrine que l’on peut affirmer de façon cohérente la réalité de la communion entre Dieu et l’homme et de la déification, sans tomber dans une confusion panthéiste entre le Créateur et la créature ». S. Model synthétise l’approche de Palamas par Krivocheinе, avant de répondre à la question : « Y a-t-il un palamisme Кrivochéiniene ? ».
Pionnier du renouveau patristique orthodoxe, l’archevêque russe Basile Krivocheine (1900-1985) est surtout connu en tant que spécialiste de Syméon le Nouveau Théologien. Mais son « premier amour » fut Grégoire Palamas. Dès 1936, Krivocheine publiera une étude remarquée sur le docteur de l’hésychasme byzantin.
S’efforçant de répondre aux critiques modernes du « palamisme », Krivocheine explique que la distinction palamite entre l’essence et les énergies divines doit être « comprise comme ayant un caractère ontologique, objectif », mais sans introduire de complexité en Dieu, les énergies « n’étant pas des réalités hypostatiques » mais Dieu « dans son activité et sa révélation au monde ».
Considérant Palamas comme l’expression la plus aboutie de la spiritualité orthodoxe, le futur Mgr Basile affirme que sa pensée peut fonder théologiquement l’expérience spirituelle, « puisque ce n’est qu’en partant de cette doctrine que l’on peut affirmer de façon cohérente la réalité de la communion entre Dieu et l’homme et de la déification, sans tomber dans une confusion panthéiste entre le Créateur et la créature ». S. Model synthétise l’approche de Palamas par Krivocheinе, avant de répondre à la question : « Y a-t-il un palamisme Кrivochéiniene ? ».
V.G. Un prêtre a répondu à ma question sur le "divorce religieux" en m'envoyant le chapitre suivant du livre du p. Jean Mayendorff sur le mariage* avec le commentaire suivant:
"Tu verras que l'appréhension du mariage chrétien par les gens est loin de l'enseignement de l'Eglise.
Ce qu'il faut retenir, me semble-t-il, c'est que les jeunes qui se marient demandent à Dieu de leur accorder une grâce particulière pour la vie commune et, comme conséquence de cette grâce reçue, ils doivent grandir en spiritualité et faire fructifier leur amour - ce qui demande de l'humilité, des efforts, de l'abnégation...
D'autre part, le mariage chrétien est unique et contracté pour l'éternité, mais l'Eglise connait la faiblesse de l'être humain et admet que l'amour peut s'épuiser et même disparaître."
NB: les passages en gras dans le texte sont de mon ami prêtre. J'ai rajouté des sous-titres pour faciliter la lecture
"Tu verras que l'appréhension du mariage chrétien par les gens est loin de l'enseignement de l'Eglise.
Ce qu'il faut retenir, me semble-t-il, c'est que les jeunes qui se marient demandent à Dieu de leur accorder une grâce particulière pour la vie commune et, comme conséquence de cette grâce reçue, ils doivent grandir en spiritualité et faire fructifier leur amour - ce qui demande de l'humilité, des efforts, de l'abnégation...
D'autre part, le mariage chrétien est unique et contracté pour l'éternité, mais l'Eglise connait la faiblesse de l'être humain et admet que l'amour peut s'épuiser et même disparaître."
NB: les passages en gras dans le texte sont de mon ami prêtre. J'ai rajouté des sous-titres pour faciliter la lecture
Homélie prononcée par le métropolite Hilarion de Volokolamsk en la cathédrale de la Sainte-Trinité le dimanche 20 mai 2018 et Homélie en russe
Aujourd'hui, lors de la lecture de l'Évangile de Jean (la lecture de cet Évangile a commencé dans la nuit pascale et se terminera le jour de la Pentecôte), nous avons entendu que le Seigneur Jésus Christ, après avoir parlé pour la dernière fois à ses disciples lors de la sainte Cène, a adressé une prière à son Père céleste. La prière commence par ces paroles : « Père, l'heure est venue : glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie et que, selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés ! » (Jn 17, 1-2).
Que veut dire le Seigneur Jésus-Christ à propos de cette heure pour laquelle il est venu sur terre? A Cana de Galilée, en accomplissant son premier miracle à la demande de sa Mère, Jésus lui a adressé ces mystérieuses paroles que ceux qui l'entouraient ne comprenaient pas encore : « Mon heure n'est pas encore venue » (Jn 2, 4). Mais, parlant à ses disciples peu de temps avant sa mort, le Sauveur dit : « Maintenant mon âme est troublée », et il ajouta : « C'est pour cela que je suis venu à cette heure » (Jn 12, 27).
Et le voici maintenant, parlant de l'heure de sa souffrance et de sa mort comme de celle où la gloire de Dieu serait révélée - non pas dans le tonnerre et les éclairs comme cela avait été montré à Moïse, mais dans l'humiliation et la souffrance de celui que Dieu a envoyé sur terre pour sauver ce monde et pour ouvrir la voie de la vie éternelle pour chaque homme.
Aujourd'hui, lors de la lecture de l'Évangile de Jean (la lecture de cet Évangile a commencé dans la nuit pascale et se terminera le jour de la Pentecôte), nous avons entendu que le Seigneur Jésus Christ, après avoir parlé pour la dernière fois à ses disciples lors de la sainte Cène, a adressé une prière à son Père céleste. La prière commence par ces paroles : « Père, l'heure est venue : glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie et que, selon le pouvoir que tu lui as donné sur toute chair, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés ! » (Jn 17, 1-2).
Que veut dire le Seigneur Jésus-Christ à propos de cette heure pour laquelle il est venu sur terre? A Cana de Galilée, en accomplissant son premier miracle à la demande de sa Mère, Jésus lui a adressé ces mystérieuses paroles que ceux qui l'entouraient ne comprenaient pas encore : « Mon heure n'est pas encore venue » (Jn 2, 4). Mais, parlant à ses disciples peu de temps avant sa mort, le Sauveur dit : « Maintenant mon âme est troublée », et il ajouta : « C'est pour cela que je suis venu à cette heure » (Jn 12, 27).
Et le voici maintenant, parlant de l'heure de sa souffrance et de sa mort comme de celle où la gloire de Dieu serait révélée - non pas dans le tonnerre et les éclairs comme cela avait été montré à Moïse, mais dans l'humiliation et la souffrance de celui que Dieu a envoyé sur terre pour sauver ce monde et pour ouvrir la voie de la vie éternelle pour chaque homme.
Le livre s’ouvre sur un Avertissement signé par le métropolite Hilarion: « J’espère que cet ouvrage non seulement apportera sa contribution à ouvrir l’esprit de nos contemporains sur le catholicisme, mais aussi servira à nos auteurs pour résoudre certains problèmes de la théologie orthodoxe comme les aspects anthropologiques de la liturgie ou les bases théologiques de la musique religieuse.
Ce livre peut nourrir la réflexion sur les questions de l’existence de l’église dans le monde contemporain, dans un dialogue simple avec la société civile et la culture. »
Le 23 mai, à la Bibliothèque de littérature étrangère M.I. Rudimino (Moscou – 1, rue Nikoloïamskaïa) sera présentée l’édition russe de Théologie de la liturgie du pape émérite Benoît XVI (Joseph Ratzinger).
La version russe de l’ouvrage a été éditée par le fonds de bienfaisance Saint Grégoire le Théologien en 2017, cette parution célèbre le 90e anniversaire de l’auteur. L’ouvrage sera présenté par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures et l’archevêque Celestino Migliore, nonce apostolique près la Fédération de Russie.
Ce livre peut nourrir la réflexion sur les questions de l’existence de l’église dans le monde contemporain, dans un dialogue simple avec la société civile et la culture. »
Le 23 mai, à la Bibliothèque de littérature étrangère M.I. Rudimino (Moscou – 1, rue Nikoloïamskaïa) sera présentée l’édition russe de Théologie de la liturgie du pape émérite Benoît XVI (Joseph Ratzinger).
La version russe de l’ouvrage a été éditée par le fonds de bienfaisance Saint Grégoire le Théologien en 2017, cette parution célèbre le 90e anniversaire de l’auteur. L’ouvrage sera présenté par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures et l’archevêque Celestino Migliore, nonce apostolique près la Fédération de Russie.
V.G.
Vous me demandez dans quelle mesure cette spiritualité, propre à l’Orthodoxie mais sans doute pas « réservée » à elle, peut être assimilée par les Occidentaux et devenir leur. Je crois que la spiritualité orthodoxe, de ce point de vue, est simplement de la spiritualité chrétienne. Je crois que ce qu’il y a de vrai dans ce que j’ai dit appartient à l’Occident comme à l’Orient, appartient à quiconque est chrétien.
Des barrières qui ne viennent pas de Dieu
Il y a cependant des barrières qui se sont établies, qui ne viennent pas de Dieu ni de l’Évangile ; elles viennent, je crois, de ce que l’Occident a perdu de vue un certain nombre de choses : l’Occident a perdu de vue l’aspect cosmique de l’Incarnation et de tout ce qui a trait au Verbe incarné. En Occident, l’Incarnation, ainsi que tous les événements de l’œuvre de la Rédemption, qui ont une portée dépassant infiniment notre petit monde humain, se sont trouvés réduits à une histoire du salut des hommes. « Réduits » n’est peut-être pas le mot qu’il faudrait dire, parce qu’ils sont essentiels pour nous ; mais tout en étant essentielle pour nous, leur portée est plus grande. Voilà, je crois, un aspect que l’Occident est en train de redécouvrir.
Vous me demandez dans quelle mesure cette spiritualité, propre à l’Orthodoxie mais sans doute pas « réservée » à elle, peut être assimilée par les Occidentaux et devenir leur. Je crois que la spiritualité orthodoxe, de ce point de vue, est simplement de la spiritualité chrétienne. Je crois que ce qu’il y a de vrai dans ce que j’ai dit appartient à l’Occident comme à l’Orient, appartient à quiconque est chrétien.
Des barrières qui ne viennent pas de Dieu
Il y a cependant des barrières qui se sont établies, qui ne viennent pas de Dieu ni de l’Évangile ; elles viennent, je crois, de ce que l’Occident a perdu de vue un certain nombre de choses : l’Occident a perdu de vue l’aspect cosmique de l’Incarnation et de tout ce qui a trait au Verbe incarné. En Occident, l’Incarnation, ainsi que tous les événements de l’œuvre de la Rédemption, qui ont une portée dépassant infiniment notre petit monde humain, se sont trouvés réduits à une histoire du salut des hommes. « Réduits » n’est peut-être pas le mot qu’il faudrait dire, parce qu’ils sont essentiels pour nous ; mais tout en étant essentielle pour nous, leur portée est plus grande. Voilà, je crois, un aspect que l’Occident est en train de redécouvrir.
Du 19 au 21 avril 2018, dans le cadre des Études doctorales de toute l’Église, se tiendra à Moscou le Ve colloque international de patristique « Saint Irénée de Lyon dans les traditions théologiques orientale et occidentale ».
Les plus importants spécialistes et patrologues de Russie, d’Europe et des États-Unis sont invités à ce colloque au cours duquel seront abordés les problèmes les plus vastes, tels que : l’héritage littéraire de saint Irénée, le contexte historique qui l’entourait, sa contribution aux polémiques théologiques, son enseignement sur Dieu, le monde et l’homme, les particularités de son exégèse biblique, ainsi que la réception de ses idées dans les traditions chrétiennes de l’Orient et de l’Occident.
Les langues officielles du colloque sont le russe et l’anglais.
Le programme du colloque est disponible ICI. Traduction pour "PO"
Les plus importants spécialistes et patrologues de Russie, d’Europe et des États-Unis sont invités à ce colloque au cours duquel seront abordés les problèmes les plus vastes, tels que : l’héritage littéraire de saint Irénée, le contexte historique qui l’entourait, sa contribution aux polémiques théologiques, son enseignement sur Dieu, le monde et l’homme, les particularités de son exégèse biblique, ainsi que la réception de ses idées dans les traditions chrétiennes de l’Orient et de l’Occident.
Les langues officielles du colloque sont le russe et l’anglais.
Le programme du colloque est disponible ICI. Traduction pour "PO"
José Muñoz, devenu moine orthodoxe Ambroise du Mont-Athos, humble gardien de l’Icône de la Portaïtissa, est mort martyrisé en 1997. L’auteur de ce livre, témoin direct et ami de José, eut la grâce de le rencontrer souvent et de l’accueillir chez lui avec l’Icône. À notre demande, il accepta avec humilité d’écrire l’histoire de sa vie.
Mais ces pages bouleversantes, exigeantes de vérité, nous entraînent bien au-delà d’une biographie. Tel une icône, ce livre ouvre la porte de l’Invisible illuminant le chemin du Royaume, celui qu’a emprunté le pèlerin José, effacé derrière la Toute-Pure. Consumé d’amour pour Dieu, il livra jusqu’au bout le bon combat.
« Nous allons parler d’un martyr de notre temps, écrit Claude-Lopez-Ginisty dans son Avant-propos. Il vivait en esprit avec les martyrs de tous les temps et de tous les lieux (…). Il fut sur notre terre des vivants un homme simple marchant pieusement vers le Ciel où il demeure à présent. Il obtint du Christ par sa prière fervente le don précieux d’une icône miraculeuse qu’il accompagna dans le monde et donna sa vie pour que ses frères l’aient en abondance de guérisons et de grâces.
Mais ces pages bouleversantes, exigeantes de vérité, nous entraînent bien au-delà d’une biographie. Tel une icône, ce livre ouvre la porte de l’Invisible illuminant le chemin du Royaume, celui qu’a emprunté le pèlerin José, effacé derrière la Toute-Pure. Consumé d’amour pour Dieu, il livra jusqu’au bout le bon combat.
« Nous allons parler d’un martyr de notre temps, écrit Claude-Lopez-Ginisty dans son Avant-propos. Il vivait en esprit avec les martyrs de tous les temps et de tous les lieux (…). Il fut sur notre terre des vivants un homme simple marchant pieusement vers le Ciel où il demeure à présent. Il obtint du Christ par sa prière fervente le don précieux d’une icône miraculeuse qu’il accompagna dans le monde et donna sa vie pour que ses frères l’aient en abondance de guérisons et de grâces.
Le 7 avril, nous célébrons l'Annonciation et nous vénérons la mémoire du Saint Patriarche Tikhon
MÉDITATION SUR LA FÊTE AVEC LE PÈRE LEV GILLET
La plus grande des fêtes qui se rencontre en cette période de l’année [le Carême] est assurément la fête de l’Annonciation de la maternité divine faite par l’ange Gabriel à la Théotokos, la très sainte Vierge Marie (1)
Une phrase des chants de matines résume toute la signification de cette fête :
" Le mystère éternel est révélé aujourd’hui ; le Fils de Dieu devient Fils de l’homme… ". L’Épître aux Hébreux, lue à la liturgie (2, 11-18), insiste sur ce que, du fait de l’Incarnation, " le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C’est pourquoi il ne rougit pas de les nommer frères ". L’Évangile (Lc 1, 24-38) relate la révélation que Gabriel, à Nazareth, fit à Marie.
MÉDITATION SUR LA FÊTE AVEC LE PÈRE LEV GILLET
La plus grande des fêtes qui se rencontre en cette période de l’année [le Carême] est assurément la fête de l’Annonciation de la maternité divine faite par l’ange Gabriel à la Théotokos, la très sainte Vierge Marie (1)
Une phrase des chants de matines résume toute la signification de cette fête :
" Le mystère éternel est révélé aujourd’hui ; le Fils de Dieu devient Fils de l’homme… ". L’Épître aux Hébreux, lue à la liturgie (2, 11-18), insiste sur ce que, du fait de l’Incarnation, " le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C’est pourquoi il ne rougit pas de les nommer frères ". L’Évangile (Lc 1, 24-38) relate la révélation que Gabriel, à Nazareth, fit à Marie.
TRIODE: Les Dimanches du Grand carême portent aussi des noms spécifiques
Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit!
"Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d'une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant! " Ebr. 9. 13-14
Ces paroles de l'Apôtre Paul, adressées aux Hébreux nous invitent à réfléchir, en ces jours saints et salutaires du Grand Carême, au suprême Sacrifice apporté sur le Golgotha.
Par Sa souffrance, Sa mort et Sa résurrection le Seigneur nous donne la force de vaincre le péché, et c'est cela qu'illustre tout particulièrement la vie da Sainte-Marie l'Egyptienne, que l'Eglise commémore en ce cinquième dimanche du Carême. Tombée dans l'abîme du péché, qu'elle s'est relevée jusqu'à la hauteur des anges par un repentir profond et sincère.
Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit!
"Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d'une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant! " Ebr. 9. 13-14
Ces paroles de l'Apôtre Paul, adressées aux Hébreux nous invitent à réfléchir, en ces jours saints et salutaires du Grand Carême, au suprême Sacrifice apporté sur le Golgotha.
Par Sa souffrance, Sa mort et Sa résurrection le Seigneur nous donne la force de vaincre le péché, et c'est cela qu'illustre tout particulièrement la vie da Sainte-Marie l'Egyptienne, que l'Eglise commémore en ce cinquième dimanche du Carême. Tombée dans l'abîme du péché, qu'elle s'est relevée jusqu'à la hauteur des anges par un repentir profond et sincère.
Le magazine Meduza a posé une série de questions élémentaires à l’archimandrite Cyrille Govorun, enseignant à l’université Loyola Marymount de Los Angeles. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le jeûne orthodoxe sans jamais oser le demander
Pourquoi le Carême est-il devenu tellement à la mode en Russie ? On voit jeûner même des gens qui ne mettent jamais les pieds à l’église…
Arch. Cyrille: Cette « mode du Carême », comme vous dites, est peut-être une forme de réaction à notre culture actuelle de la consommation. Il s’agit probablement, pour beaucoup, d’une réaction instinctive, non déterminée par les préceptes de telle ou telle tradition religieuse concrète. Simplement, les gens prennent conscience que consommer de la nourriture en abondance et s’adonner sans restriction à toutes les autres joies de la vie ne leur suffit pas pour se sentir bien mais qu’il leur faut aussi, précisément, se restreindre parfois. Et c’est là que se pose la question du Carême.
À quoi servent le jeûne du Carême et toutes ces restrictions dans la tradition orthodoxe ? Quel rapport y a-t-il entre la faim et la fête ?
Arch. Cyrille : L’idée du jeûne religieux part de deux prémisses. La première est que l’être n’est pas fait que d’un corps, mais aussi d’une âme ; et que l’âme est tout aussi réelle que le corps. La seconde est que le corps et l’âme sont étroitement liés : ce qui se passe dans l’âme se reflète dans le corps, et inversement.
Pourquoi le Carême est-il devenu tellement à la mode en Russie ? On voit jeûner même des gens qui ne mettent jamais les pieds à l’église…
Arch. Cyrille: Cette « mode du Carême », comme vous dites, est peut-être une forme de réaction à notre culture actuelle de la consommation. Il s’agit probablement, pour beaucoup, d’une réaction instinctive, non déterminée par les préceptes de telle ou telle tradition religieuse concrète. Simplement, les gens prennent conscience que consommer de la nourriture en abondance et s’adonner sans restriction à toutes les autres joies de la vie ne leur suffit pas pour se sentir bien mais qu’il leur faut aussi, précisément, se restreindre parfois. Et c’est là que se pose la question du Carême.
À quoi servent le jeûne du Carême et toutes ces restrictions dans la tradition orthodoxe ? Quel rapport y a-t-il entre la faim et la fête ?
Arch. Cyrille : L’idée du jeûne religieux part de deux prémisses. La première est que l’être n’est pas fait que d’un corps, mais aussi d’une âme ; et que l’âme est tout aussi réelle que le corps. La seconde est que le corps et l’âme sont étroitement liés : ce qui se passe dans l’âme se reflète dans le corps, et inversement.
LE GRAND CARÊME EST UN DON!
Le Carême est un don que Dieu nous fait, un don qui est admirable, merveilleux, un don que nous désirons. Certes, mais un don de quoi? Je dirais que c'est un don de l'essentiel – ce qui est essentiel et qui cependant souffre le plus en notre vie parce que nous menons une vie de confusion et dispersée, une vie qui nous cache sans cesse l'éternel, le glorieux, la signification divine de la vie, et nous enlève ce qui devrait nous "pousser", et, dès lors, corriger et remplir notre vie de joie.
Et cet essentiel est l'action de grâce : accepter de Dieu cette merveilleuse vie, comme disait saint Pierre, "créée à partir du néant..", créée exclusivement par l'amour e Dieu, car il n'y a pas d'autre raison d'exister pour nous; aimé par Lui avant même que nous ne naissions, nous avons été emmenés en Sa merveilleuse Lumière. A présent nous vivons et nous oublions. Quand ai-je donc pensé à cela pour la dernière fois? Mais il y a bien tant de petites choses et affaires que je n'oublie pas, qui transforment toute ma vie en un vacarme vide, en une sorte de voyage sans but.
Le Carême est un don que Dieu nous fait, un don qui est admirable, merveilleux, un don que nous désirons. Certes, mais un don de quoi? Je dirais que c'est un don de l'essentiel – ce qui est essentiel et qui cependant souffre le plus en notre vie parce que nous menons une vie de confusion et dispersée, une vie qui nous cache sans cesse l'éternel, le glorieux, la signification divine de la vie, et nous enlève ce qui devrait nous "pousser", et, dès lors, corriger et remplir notre vie de joie.
Et cet essentiel est l'action de grâce : accepter de Dieu cette merveilleuse vie, comme disait saint Pierre, "créée à partir du néant..", créée exclusivement par l'amour e Dieu, car il n'y a pas d'autre raison d'exister pour nous; aimé par Lui avant même que nous ne naissions, nous avons été emmenés en Sa merveilleuse Lumière. A présent nous vivons et nous oublions. Quand ai-je donc pensé à cela pour la dernière fois? Mais il y a bien tant de petites choses et affaires que je n'oublie pas, qui transforment toute ma vie en un vacarme vide, en une sorte de voyage sans but.
Archevêque Job de Telmessos
Nous voici arrivés à la veille du Carême. Avant d’entreprendre l’ascèse du jeûne, l’Église nous rappelle dans l’évangile d’aujourd’hui quelques points fondamentaux. Elle nous suggère entre autres de ne pas jeûner d’une manière hypocrite, superficielle, démonstrative, mais au contraire, de jeûner d’une manière humble, sincère et discrète. Par dessus tout, elle nous enseigne que le pardon en est un prérequis.
« Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera à vous aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos fautes » (Mt 6, 14). Si nous gardons en tête tout l’enseignement des dimanches précédents, et particulièrement celui du dimanche du Fils Prodigue, le Carême est notre retour d’exil à la maison du Père espérant son pardon et sa miséricorde.
Nous voici arrivés à la veille du Carême. Avant d’entreprendre l’ascèse du jeûne, l’Église nous rappelle dans l’évangile d’aujourd’hui quelques points fondamentaux. Elle nous suggère entre autres de ne pas jeûner d’une manière hypocrite, superficielle, démonstrative, mais au contraire, de jeûner d’une manière humble, sincère et discrète. Par dessus tout, elle nous enseigne que le pardon en est un prérequis.
« Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera à vous aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos fautes » (Mt 6, 14). Si nous gardons en tête tout l’enseignement des dimanches précédents, et particulièrement celui du dimanche du Fils Prodigue, le Carême est notre retour d’exil à la maison du Père espérant son pardon et sa miséricorde.
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