En Ukraine des inconnus diffusent parmi les clercs du patriarcat de Moscou des tracts contenant des menaces. Les auteurs de ces tracts s’engagent à tuer un « clerc du patriarcat de Moscou en réponse à chaque ukrainien tué en Crimée ».

Le père Nicolas Balachov, adjoint du président du DREE du patriarcat de Moscou, a mis ce jeudi en ligne sur les réseaux sociaux le texte de ces tracts.

Il y est dit : « Nous, patriotes de l’Ukraine, vous suggérons de vous placer dans l’obédience de l’église ukrainienne dirigée par le patriarche Philarète (Phila rète Denissenko, leader du patriarcat autoproclamé de Kiev) ou de quitter le sol de l’Ukraine afin d’éviter que des mesures extraordinaires ne vous soient appliquées. Nous vous prévenons que si vous ne voulez pas comprendre cet avertissement ce seront des kalachnikovs qui vous parleront. Nous ne voulons pas verser le sang. Nous vous donnons deux jours de réflexion ».

Une telle missive a été reçue mercredi dernier par l’un des doyens de la région de Kiev. D’autres prêtres de l’Eglise canonique reçoivent ces derniers temps de tels tracts. Un exemplaire en a été placardé sur le portail de l’église de la Trinité, région de Kiev.

Interfax religion Traduction "PO"
Des prêtres relevant en Ukraine du patriarcat de Moscou menacés de mort

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Mars 2014 à 13:21 | 4 commentaires | Permalien

Collège des Bernardins
25 mars 2014 a 20h - 21h45

On peut suivre le débat sur le lien suivant ICI

Intervenants:

Hiéromoine Alexandre Siniakov Recteur du Séminaire orthodoxe russe à Epinay-sous-Sénart, secrétaire du diocèse de Chersonèse aux relations avec les Églises, la presse et la société et membre de la Représentation de l'Église orthodoxe russe près les institutions européennes à Bruxelles

Antoine Arjakovsky Co-directeur du département Société, Liberté, Paix

Anne de Tinguy Historienne et politologue, enseignant-chercheur au CERI (Centre d’Etudes et de Recherches internationales), directeur de recherche à l’INALCO

Michel Grabar, Maître de conférences en littérature et civilisation russes à l'Université de Rennes 2.

Lien


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Mars 2014 à 10:12 | 38 commentaires | Permalien

Les uniates encouragent l’Occident à s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Ukraine
Le patriarcat de Moscou désapprouve l’action politique des gréco-catholiques ukrainiens.

Intervenant sur la chaîne « Rossya-24 » dans le cadre de l’émission « L’Eglise et le monde » le métropolite Hilarion, président du DREE du patriarcat de Moscou, a dit : « En la personne de son archevêque Sviatoslav Shevtchouk ainsi que de son ex métropolite Lioubomir Guzar, actuellement à la retraite, les uniates ont pris parti dès le début de ces dissensions qui, par la suite , se sont, hélas, transformées en un conflit sanguinaire.

Les uniates, non contents de militer pour l’euro intégration de l’Ukraine, se prononçaient pour une ingérence des pays occidentaux dans les affaires intérieures du pays.

L’archevêque Sviatoslav Chevtchouk n’a pas hésité à se rendre aux Etats-Unis en compagnie du prétendu « patriarche » Philarète Denissenko Ils ont fait ensemble les bureaux du Département d’Etat sollicitant les Etats–Unis de « s’occuper » de l’Ukraine.

Les uniates encouragent l’Occident à s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Ukraine
Entretemps l’Eglise orthodoxe d’Ukraine (patriarcat de Moscou) estime que toutes les opinions, toutes les prises de position, à l’exception de l’ultra nationalisme, ont leur place au sein de l’Eglise. L’Eglise orthodoxe canonique a de la place pour tous. Elle ne refuse à choisir son camp. L’Eglise est un lieu d’unité pour tous et, lorsque cela devient nécessaire, elle tient à s’interposer. Des moines, récemment, sont sortis dans la rue risquant leurs vies et leur santé afin d’empêcher l’effusion de sang.

L’uniatisme, projet opérationnel de l’Eglise catholique, a toujours été rejeté par les orthodoxes. Les uniates revêtent des habits orthodoxes, pratiquent des rites orthodoxes tout en étant catholiques. Cette manière de faire offre un champ de manœuvre aux uniates comme, d’ailleurs, au Vatican.
J’ai pu m’entretenir de ceci avec de hauts dignitaires catholiques. Je les ai questionnés sur les manifestations de solidarité des uniates avec les schismatiques « philarétiens » : ils prient et voyagent ensemble ? La réponse a été, ils sont autonomes, le Vatican ne les contrôle pas.

J’estime, a ajouté le métropolite Hilarion, que le dialogue entamé entre l’Eglise et les entités ecclésiales non canoniques a des chances d’aboutir ».

Interfax religion
Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Mars 2014 à 20:19 | 5 commentaires | Permalien

L’archiprêtre Nicolas Balachov, adjoint du métropolite Hilarion, Président du DREE, vient de déclarer sur les ondes de la radio orthodoxe Radonezh : « Je suis persuadé que le schisme qui déchire l’Eglise d’Ukraine serait très rapidement surmonté si les politiques cessaient de le soutenir. J’estime que la récente décision de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine (patriarcat de Moscou) de renouer le dialogue avec "le patriarcat autoproclamé de Kiev" est plus qu’opportune.

Cela nous permet d’espérer le retour à l’unité de l’Eglise en Ukraine. Il est important que ce dialogue soit conforme à la vision qu’en ont les Eglises locales et débouche sur le retour à la communion ecclésiale de ceux qui l’avaient quittée. Le Concile panorthodoxe prévu en 2016 a vocation à débattre des schismes au sein de l’Eglise, dont celui en Ukraine ».

Interfax-religion. Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Mars 2014 à 16:45 | 0 commentaire | Permalien

Un nouveau recteur est nommé pour la paroisse de Clamart
Le hiéromoine Joseph (Pavlinciuc) secrétaire du diocèse de Chersonèse pour la diaspora moldave, a été nommé par l’évêque Nestor recteur de la paroisse Saints Constantin et Hélène à Clamart.

L’hiéromoine Joseph ( Pavlinciuc) :Les monastères moldaves dans la période du « dégel » (1954-1958)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Mars 2014 à 15:55 | 0 commentaire | Permalien

V. Golovanow

Le Concile préparé depuis les années1960 sera un "Concile Panorthodoxe" et non le "VIII Concile Œcuménique".

Dans son homélie clôturant la Liturgie du 16 mars à l'église "Notre Dame – Joie de Tous les affligés" de Moscou, dont il est le recteur, Mgr Hilarion a fait un point sur la préparation du Concile Panorthodoxe après la synaxe des 6-9 mars derniers.

Contre la désinformation malintentionnée

"Il y a actuellement beaucoup de mythes qui circulent concernant le Concile Panorthodoxe" a commencé Mgr Hilarion. On dit qu'on prépare le VIIIe concile œcuménique, qui sera celui de l'antéchrist car les orthodoxes signeront l'union avec les catholiques, abandonneront l'ancien calendrier, supprimerons les carêmes, autoriseront les prêtres à se remarier etc. Si vous tombez sur ce genre de littérature, ne l'utilisez pas même pour des usages domestiques ou hygiéniques: détruisez là pour qu'elle n'empoisonne pas vos esprits et ne risque pas de perturber ceux dont la foi est faible et qui ne savent pas distinguer le blanc du noir, le vrai du faux. Il s'agit là de désinformation volontairement diffusée par ceux qui sont dans le schisme ou à la limite du schisme. Par ce moyen ils cherchent à saper l'autorité des la direction de notre Eglise."

Le premier Concile Panorthodoxe de l'histoire

Après avoir fait la liste des Eglises orthodoxes, en mentionnant aussi l'OCA "dont l'autocéphalie n'est pas encore reconnue par toutes les Eglises", le président de la DREE souligne "qu'elles forment ensemble l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique" et qu'elles ont besoin de "coordonner leurs efforts pour répondre aux défis actuels"

Puis Mgr Hilarion rappelle qu'il n'y a plus eu de Conciles Œcuméniques après le VIIe, même s'il y eut des conciles locaux importants ou des conciles de l'Eglise de Constantinople auxquels participaient d'autres Eglises (comme celui reconnaissant le patriarcat de Moscou et lui allouant la 5ème place en 1593). Mais, à cause des circonstances historiques, il n'y a pas eu de Concile auquel toutes les Eglises aient pu participer.

"Le Concile préparé depuis les années1960 sera un "Concile Panorthodoxe" et non le "VIII Concile Œcuménique", explique le prélat, car les Eglise Orientale et Occidentale participaient ensemble aux anciens Conciles Œcuméniques, alors que maintenant l'Eglise Occidentale organise ses propres Conciles et l'Eglise Orthodoxe Orientale organise les siens." Et il précise que, à la différence des Conciles Œcuméniques, le prochain Concile Panorthodoxe "ne prendra pas de décisions dogmatiques mais traitera de questions liées à la vie actuelle de l'Eglise. De fait le Concile ne va pas discuter des problèmes, mais proclamera ce qui sera préparé à l'avance par les Eglise locales durant l'étape préparatoire."

La règle du consensus

Et Mgr Hilarion insiste sur le fait que c'est l'accord sur la règle du consensus qui a rendu possible la tenue du Concile: "si la règle de la majorité avait prévalu, cela aurait fait courir un risque à l'unité de l'Orthodoxie. Il aurait pu se trouver que, sur une question, les Eglises se soient partagées; par exemples, si les Eglises qui ont adopté le nouveau calendrier avaient voté l'obligation de son adoption universelle, nous n'aurions eu que deux possibilités: soit quitter le Concile et refuser toute participation ultérieure, soit accepter cette décision qui, refusée par nos croyants, aurait provoqué un schisme." Le principe du consensus, obtenu lors de la synaxe de mars, permet donc d'éviter ce type de situation et donne à chaque Eglise le moyen d'influer sur l'ordre du jour et surtout de faire reporter, voire écarter définitivement, toute question qui ne l'arrange pas.

"L'Eglise orthodoxe a vécu plus de mille ans sans Conciles Panorthodoxes et elle peut continuer à s'en passer aussi longtemps" continue le porte parole du patriarcat de Moscou, mais si ce Concile permet à chaque Eglise de faire connaitre et respecter sa position, "ce sera un facteur d'unité de l'Eglise orthodoxe, qui contribuera à approfondir et à élargir les relations entre les Eglises locales et aussi à régler les questions, incompréhensions et problèmes qui existent dans ces relations.

Des décisions concilliaires

Puis, soulignant qu'il fallait faire confiance aux informations concernant le Concile Panorthodoxe ("il y en aura beaucoup dans les deux ans qui viennent"), et faire confiance au le patriarche Cyrille, qui a ferment défendu la position de l'Eglise russe lors de la synaxe, Mgr Hilarion précise que toutes les Eglises doivent être à égalité, qu'elles soient grande ou petite, et rappelle le rôle de coordination, et non de pouvoir, du "premier parmi les égaux" – Constantinople. Ce rôle "n'a rien à voir avec celui du Pape de Rome dans l'Eglise catholique car, dans l'Eglise orthodoxe tout se règle concilliairement …Nous n'accepterons pas que le peuple de Dieu soit mis de côté lors de décisions concernant notre Sainte Eglise. Vous serez tous informés au préalable: notre Eglise va d'abord confirmer ces décisions en réunions du Saint Synode et du Concile épiscopal, puis, ayant reçu mandat du pouvoir ecclésial, nous irons au Concile pour y présenter la position de l'Eglise russe."

Pour conclure Mgr Hilarion souligne que Constantinople n'existe plus, ce ne sont pas des croix mais des croissants qui couronnent actuellement Sainte Sophie et Sainte Irène, l'église où se déroula le 2ème Concile Œcuménique et ou pourrait se dérouler le prochain Concile Panorthodoxe. "Cela témoigne de la difficile histoire de l'Eglise, de ce que plusieurs Eglise locales sont toujours prisonnières, comme l'Eglise russe fut prisonnières pendant les 70 ans du pouvoir soviétique (…) Mais l'Eglise orthodoxe n'est pas morte, elle a au contraire acquis de nouvelles forces durant ces persécutions et la multitude des Néomartyrs constitue maintenant le socle sur lequel nous construisons maintenant la vie de l'Orthodoxie; il ne s'agit pas uniquement des martyrs russes, mais aussi de tous ceux qui ont souffert dans les autres pays, y compris du fait de la domination turque.

Source: patriarchia.ru
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Quinze Eglises qui font une : une interview avec l’archiprêtre Nicolas Balachov

Daniel : le père Andrew Phillips publiait un billet intéressant : «Le Concile panorthodoxe ? »

Le métropolite Hilarion : « Le Concile panorthodoxe ne réserve aucune surprise »


Rédigé par Vladimir Golovanow le 25 Mars 2014 à 10:31 | 9 commentaires | Permalien

Saint Syméon le Nouveau Théologien (né en 949, mort le 12 mars 1022)
« Essence créée » et « Essence divine » dans la théologie spirituelle de saint Syméon le Nouveau Théologien

Eh ! vous-là, pourquoi renoncez-vous de mettre de l’ordre chez vous pour scruter les choses de Dieu et ce qui le touche?


Mais c’est surtout l’essence incréée de Dieu, son οὐσία, dont nous voudrions parler dans notre étude présente sur Syméon. Sans essayer d’en donner une définition théologique ou philosophique, chose qui serait d’ailleurs impossible selon lui, Syméon insiste sur la témérité de la scruter, surtout pour des personnes dépourvues de l’Esprit Saint. « C’est pour moi un sujet d’étonnement », dit-il dans ses Traités théologiques, « que la plupart des hommes, avant d’être nés de Dieu et d’avoir obtenu le titre d’enfants, ne redoutent nullement de s’adonner à la théologie et de parler de Dieu. C’est précisément pour cela que, si je viens à entendre certains d’entre eux philosopher sur des sujets divins et inaccessibles, faire de la théologie en état d’impureté et expliquer les vérités de Dieu et ce qui le touche [τὰ περὶ Θεοῦ καὶ τὰ κατ’αὐτόν] sans l’Esprit qui donne l’intelligence, je tremble en esprit et je me mets comme hors de moi, rien que de calculer et de considérer combien la divinité est incompréhensible pour tous et comment, ignorant ce qui est à nos pieds et nous ignorant nous-mêmes, nous n’avons rien de plus pressé que de philosopher, sans crainte de Dieu et avec témérité, sur ce qui nous est inaccessible, et cela, tout en étant vides de l’Esprit qui éclaire ce domaine et nous le dévoile. nous nous mettons en faute du fait même que nous parlons de Dieu. Il est déjà malaisé à chacun de se connaître soi-même et peu y réussissent en vrais philosophes.

De plus, il est tout à fait contraire à la raison et au bon sens de scruter la nature et l’essence de Dieu . » Et il continue.

« Eh ! vous-là, pourquoi renoncez-vous de mettre de l’ordre chez vous pour scruter les choses de Dieu et ce qui le touche [περὶ Θεοῦ καὶ τῶν θείων] ? Il nous faut avant tout passer de la mort à la vie, c’est la condition [...] pour attirer l’Esprit dans nos entrailles et énoncer, grâce à sa lumière, ce qui concerne Dieu, dans la mesure où cela est possible et où nous sommes illuminés par Dieu [καθόσον οἷόν τε καὶ ἀπό Θεοῦ ἐλλαμπόμεθα] . »

Ces passages sont très importants pour comprendre ce qu’on peut appeler la gnoséologie de saint Syméon. Comme on le voit, la connaissance des choses terrestres et même de soi-même est déjà toute relative, quant à la connaissance de l’essence divine, il est absurde de vouloir même la scruter. Le plus important, toute « théologie », c’est-à-dire la connaissance « des vérités de Dieu et ce qui le touche » — terme traditionnel pour désigner les attributs et les activités de Dieu — présuppose une sanctification et une illumination et leur est proportionnée dans le cadre des capacités humaines. Toute cette argumentation est très « basilienne », si ce n’est la possibilité d’une connaissance mystique qui est plus développée chez saint Syméon que chez saint Basile.

Cette nécessité de la grâce pour une communion avec Dieu est exprimée d’une manière négative dans l’hymne suivant.

« Comment l’âme supporterait-elle la nature de ce feu intolérable, alors qu’elle est toute remplie des épines des passions et du péché ? Comment contiendrait-elle l’essence que rien absolument ne peut contenir ? Comment, étant elle-même ténèbres, se mêlera-t-elle à la lumière inaccessible et ne sera-t-elle pas anéantie par sa présence ? »

Comme on le voit, même dans la présence de la lumière l’essence divine reste « absolument » incirconscriptible. Syméon l’appelle « essence cachée » (κρυπτὴ οὐσία). « Ô Nature immaculée, essence cache, bonté inconnaissable à la plupart des hommes, pitié invisible à ceux qui vivent comme les insensés, essence immuable, indivisible, trois fois sainte »

Syméon la compare cependant à un feu immatériel divin. « Écoutez, vous », s’écrie-t-il, « qui comme moi avez péché contre Dieu, hâtez-vous, courez énergiquement, par vos œuvres, pour recevoir et saisir la matière du feu immatériel — et en disant. matière, c’est l’essence divine que je t’indique —, pour allumer la lampe spirituelle de votre âme, afin de devenir des soleils qui brillent dans le monde » Et, une fois, il l’identifie même avec l’amour. « Car », dit-il, « la charité n’est pas un nom, c’est l’essence même de Dieu »

SUITE Archevêque Basile (Krivochéine)

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Mars 2014 à 07:00 | 0 commentaire | Permalien

L’exposition : Le Trésor de Saint-Maurice d’Agaune
L’exposition "Le Trésor de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune

Du 14 mars au 16 juin, le musée du Louvre accueillera des pièces majeures du trésor de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune située en Suisse. Le plus ancien monastère d’Occident encore actif aujourd’hui abrite un trésor exceptionnel.

Les festivités du jubilé célébrant les 1500 ans de l’abbaye, fondée en 515 sur le site où saint Maurice et ses compagnons subirent le martyre à la fin du IIIe siècle, donnent lieu à des travaux de réaménagement complet du trésor et permettent ce prêt tout à fait exceptionnel.

L’exposition retrace l’histoire de l’abbaye et la constitution de son trésor, évoquant le passé romain d’Agaune et sa christianisation. L’abbaye bénéficie de la protection de personnages de très haut rang au haut Moyen Âge. Des chefs-d’oeuvre de l’orfèvrerie mérovingienne et carolingienne tels que le magnifique vase de sardoine dit de saint Martin, le coffret reliquaire du prêtre Teudéric ou l’aiguière « de Charlemagne », sans équivalent en France, célèbrent la mémoire de saint Maurice, martyrisé avec sa légion thébaine à Agaune.

Vénérés par la maison de Savoie, comme en témoigne le chef reliquaire de saint Candide, saint Maurice et ses compagnons le seront aussi par saint Louis. Reliquaires, tissus précieux, manuscrits et archives évoquent les richesses spirituelles d’une communauté qui, avec ses mille cinq cents ans de présence continue sur ce site, est la plus ancienne d’Occident.

Autour de dix-neuf pièces d’orfèvrerie du Moyen Âge, une présentation élargie à quelques autres objets (textiles précieux ayant enveloppé les reliques, manuscrits et archives) met en situation l’histoire du trésor de l’abbaye.
Plus d’informations et PHOTOS en cliquant ici.
L’exposition : Le Trésor de Saint-Maurice d’Agaune

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Mars 2014 à 11:19 | 2 commentaires | Permalien

Suite à l’information publiée par les médias selon laquelle le clergé du Patriarcat de Moscou, avec des hommes armés, aurait procédé à l’inventaire des biens de l’église du village Perevalnoe (district de Simféropol), laquelle dépend du soi-disant « patriarcat de kiev » [formation schismatiques, ndt], le service de presse du diocèse de Simféropol et de Crimée déclare que cette information ne correspond pas à la réalité. Suite Orthodoxie.com

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Mars 2014 à 11:05 | 0 commentaire | Permalien

La Liturgie des Présanctifiés
La Liturgie des Saints Dons présanctifiés, plus couramment dite Liturgie des Présanctifiés, est un office liturgique pour la distribution des Saints Dons durant les jours de semaine du Grand Carême.

La Communion eucharistique pendant le Grand Carême

Le Grand Carême étant une période de repentance, de jeûne et de prière intense, l'Église Orthodoxe estime que la réception plus fréquente de la Communion est particulièrement appropriée pendant cette période-là. Cependant, la Divine Liturgie a un caractère festif qui ne correspond pas à la période. Dès lors, on célèbre à la place la Liturgie des Présanctifiés. La Divine Liturgie n'est célébrée que les samedis et dimanches. Bien qu'il soit possible de célébrer cette liturgie n'importe quel jour de semaine du Grand Carême, elle est prescrite pour n'être célébrée que les mercredis et vendredis du Carême, le jeudi de la 5ème semaine (lorsque l'on lit le Grand Canon de saint André de Crète), et du lundi au mercredi de la Semaine Sainte. La pratique paroissiale commune est de la célébrer le plus possible de ces jours-là.

Pendant le Grand Carême, nombre de fidèles Orthodoxes jeûnent parfois dès minuit, et parfois toute leur journée de travail, ne mangeant rien après le petit déjeuner jusqu'à ce qu'ils rompent le jeûne avec la Sainte Communion lors de cette liturgie vespérale. Cette anticipation est là pour les aider dans cette discipline ascétique relativement ardue.

Liturgie des Présanctifiés

La liturgie se compose des vêpres du jour combinées avec des prières additionnelles et la Communion. Le pain eucharistique a déjà été consacré et mêlé au Précieux Sang, et conservé depuis la Divine Liturgie du dimanche précédent. Du vin non-consacré est placé dans le calice. Diverses pratiques locales varient quant au fait qu'il faudrait aussi considérer ce vin comme Sang du Christ. Le seul effet pratique de cette variété, c'est que le célébrant qui doit consommer toute la Communion non-consommée à la fin de la liturgie pourrait ou pas consommer le calice lorsqu'il communie lui-même.

La Liturgie est précédée par la lecture des Psaumes du Typique, et la bénédiction d'ouverture de la Divine Liturgie "béni est le Règne..." est utilisée au début de cette liturgie qui utilise les vêpres quotidiennes. Le Psaume 103, "Bénis le Seigneur ô mon âme" est lu. Ensuite on entonne la grande litanie, puis on lit les Psaumes 119-133. Ensuite le choeur chante "Seigneur je crie vers Toi" avec une stichère. Le prêtre fait une entrée avec l'encensoir. Si une fête est prévue ce jour-là, l'entrée se fait avec l'Évangéliaire, et l'on lit une épître et l'on proclame l'Évangile du jour de la fête.

Le choeur chante "Joyeuse Lumière," et la première lecture, prise dans la Genèse (ou l'Exode), est lue avec un prokimenon. Ensuite le prêtre entonne "Sagesse, soyons attentifs." La Lumière du Christ a illuminé toute l'humanité, et ceux qui prient se prosternent. On lit la deuxième lecture, prise dans le Livre des Proverbes (ou Job).

Dans la seconde partie de la liturgie, le choeur chante "Que ma prière s'élève comme l'encens devant Toi," après quoi est lue la prière de saint Ephrem. Après une litanie, le choeur chante "Maintenant les puissances des Cieux invisiblement célèbrent avec nous," et les Dons présanctifiés sont amenés au saint Autel dans une procession ressemblant à la Grande Entrée de la Divine Liturgie mais en silence. Il n'y a pas d'anaphore puisque les Dons sont pré-consacrés.

La prière de saint Ephrem est répétée, et la Litanie de Demande est proclamée. Le choeur chante la Prière du Seigneur [le "Notre Père"], après quoi le prêtre entonne : "aux saints les saints Dons présanctifiés." Les saints Dons sont amenés hors des Portes Royales et les fidèles reçoivent la sainte Communion. Après la Litanie d'action de grâce et la prière devant l'ambon ("tout bien et don parfait vient d'en haut"), les fidèles vénèrent la sainte Croix.

Suite et source
[D'après]url: http://orthodoxwiki.org/Liturgy_of_the_Presanctified_Gifts

Vladimir GOLOVANOW
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LA LITURGIE ORTHODOXE



Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 21 Mars 2014 à 09:57 | 1 commentaire | Permalien

Le 19 mars le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe russe s’est réuni pour la première fois en 2014. Le point 25 des comptes-rendus des travaux de cette session (« diocèses et paroisses à l’étranger ») porte sur l’incorporation au diocèse de Chersonèse de l’église de la Nativité de la Mère de Dieu à Torrevieja, Espagne.

Cette paroisse a pour clergé l’archiprêtre Yaroslav Dybach (prêtre hors cadre du diocèse de Jytomir) ainsi que le diacre Victor Doroféev. Lien Traduction"PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Mars 2014 à 11:02 | 0 commentaire | Permalien

Monseigneur  Nestor, évêque de Chersonèse, a présidé à Strasbourg les solennités de la fête paroissiale de l’église Saint Grégoire de Palamas
Le 16 mars, jour où nous commémorons Saint Grégoire de Palamas, archevêque de Thessalonique, Monseigneur Nestor s’est rendu dans la capitale de l’Alsace. La communauté orthodoxe francophone y célébrait la fête de son saint patron.

C’était la première fois que Monseigneur Nestor officiait la sainte liturgie à l’église Saint Grégoire de Palamas et Sainte Attale d’Alsace.

Lui concélébraient le père Daniel Escleine, le père Maxime Politov, secrétaire du diocèse, le père Nicolas Nikichine, responsable du centre de pèlerinage du diocèse et le diacre Antoine Ivachine. La liturgie a été dite en français.

Monseigneur Nestor a prononcé une homélie, il y a félicité, à l’occasion de la fête paroissiale, la communauté et son recteur.

Puis, dans les locaux de la communauté Saint Jean le Précurseur (Eglise orthodoxe de Roumanie) qui ont pu accueillir tous ceux qui le souhaitaient Monseigneur Nestor a traité du Grand Carême.
Le père Vasile Iorgulescu , recteur de la communauté roumaine et le père Christos Phiiliotis (patriarcat de Constantinople) assistaient à cette rencontre.

Traduction "PO"
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Paroisse St Grégoire et Ste Attale

Article paru dans le numéro 3 (Mai/Juin 2007) de la revue "le Messager de l’Eglise Orthodoxe Russe" (depuis lors, notre paroisse possède un prêtre à demeure et celle de Tous les Saints a intégré sa chapelle propre).

"Si vous poussez les portes de la chapelle, au cœur du quartier historique de la Petite France, vous y serez désormais accueillis par l’icône des Trois Saints Hiérarques, symbole de la récente réception de notre paroisse dans le diocèse de Chersonèse. Elle voisine avec celles de St Grégoire Palamas et Ste Attale, ses patrons depuis sa création en 1985. Ses fondateurs, un petit groupe de fidèles de l’ECOF (Eglise Catholique Orthodoxe de France), alors diocèse de l’Eglise Orthodoxe Roumaine, avaient découverts la "prière de Jésus" et se plaçaient ainsi dans le sillage de celui qui s’est efforcé d’en donner une expression théologique. Le choix de Ste Attale (8ème siècle), nièce de Ste Odile et patronne de Strasbourg manifestait le souci d’enracinement local de cette nouvelle communauté.

Desservie dès 1989 par un prêtre résidant (et ce jusqu’en 2000), elle s’est alors développée par l’intégration régulière de nouveaux paroissiens, catholiques ou protestants de souche, mais aussi quelques non baptisés. Pour les occidentaux que nous sommes, la découverte de l’Orthodoxie était une sorte d’illumination, vécue avec enthousiasme et élan. Nous avions, pour la plupart, le sentiment d’arriver "là où nous devions aller" ! Certains étaient attirés par la beauté liturgique, d’autres par le primat de l’expérience mystique, celui de la vie sur le discours théologique. D’autres encore cherchaient une dimension communautaire: la paroisse n’est-elle pas en effet le lieu par excellence, le laboratoire ou s’exercer à des relations fraternelles à l’image de celles qui règnent au sein de la Divine Trinité ? Il est vrai qu’elle a toujours été privilégiée: avec au centre la liturgie et les offices (les vêpres sont célébrées deux fois par semaine) qui débordent vers des activités communes (agapes, atelier d’iconographie, stages de chants, retraites, pèlerinages, promenades…).

Les difficultés liées à la situation canonique de l’ECOF et notre recherche d’une vraie communion nous ont finalement amené, au sein de l’Union des Associations Cultuelles de Rite Occidental, à nous adresser à l’Assemblée des Evêques Orthodoxes en France.

Entre-temps, il y a près de 4 ans, le hasard (Bernanos parle à son sujet de "la logique de Dieu") nous a fait rencontrer le Père Nicolas Nikichine venu jeter les bases d’une paroisse du diocèse dans la capitale alsacienne. Notre petite chapelle a ainsi accueilli la paroisse de Tous les Saints naissante. Depuis, cette dernière a acquis un statut stavropégial et le Père Philarète est arrivé il y a un an pour la desservir. Essentiellement slavophone, elle célèbre toujours dans notre chapelle, en attendant d’intégrer un local actuellement en rénovation, plus adapté à une vie paroissiale régulière.

Lorsque l’année dernière, à l’invitation de l’AEOF, nous eûmes à décider de notre orientation ecclésiale, il nous sembla avoir été conduits. Des liens avaient été noués, avec les prêtres du diocèse venus régulièrement de Paris et nombre de fidèles. Et puis, nous revenions à nos racines: l’Eglise Patriarcale, la confrèrie St Photius (avec Vladimir Lossky, Eugraph et Maxime Kovalesky en particulier) qui avait contribué à la création de la Paroisse des Trois Saints Hiérarques et œuvré au développement de l’Orthodoxie en Occident et dont nous sommes, modestement, les héritiers. En réponse à notre requête Mgr Innocenti donna sa bénédiction pour qu’une vie liturgique puisse se mettre en place, sous la responsabilité du Père Nicolas. Après plusieurs mois dans ce cadre, le Synode a officialisé notre entrée dans le diocèse de Chersonèse le 6 octobre 2006 dernier.

Désormais, nous accueillons avec joie quelques nouveaux fidèles, orthodoxes de naissance pour la plupart dont la présence témoigne de l’entrée véritable de notre paroisse dans la communion ecclésiale. Sans prêtre sur place (seul son diacre est résidant), la vie liturgique n’est pas encore plénière mais nourrit l’approfondissement de la foi orthodoxe de notre communauté et de chacun de ses membres.

Cet approfondissement, dans cette période d’apprentissage et de recomposition de notre paroisse, nous souhaitons le vivre en Eglise, en nouant des relations avec les autres communautés du diocèse et les paroisses orthodoxes de Strasbourg. En effet, comme le Père Cyrille Argenti, prêtre grec de Marseille aimait à le dire, l’Eglise n’est-elle pas aussi "une contagion d’amitié nourrie par la foi et par la prière" ?"
Lien

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 20 Mars 2014 à 10:27 | 0 commentaire | Permalien

L'équipe de rédaction "PO" ne fait pas siennes toutes les idées de l'auteur.

Dans l'article précédent j'avais montré la mutation interne de l'Eglise en Russie. Celui-ci éclaire sa place dans la société. V.G.

II. Le débat sur la place dans la société

"L'orthodoxie ne devient pas le fondement de l'idée nationale russe, parce qu'elle l'a toujours été et le reste de nos jours. L'orthodoxie a rendu la nation russe telle que nous la connaissons. L'Etat russe n'existerait pas sans l'orthodoxie". M. Vladimir Legoïda, chef du département synodal de l'information du Patriarcat de Moscou, 31 janvier 2014, à l'occasion du 5e anniversaire de l'intronisation du Patriarche Cyrille. RIA Novosti (1)

"Idée nationale"

Après l'effondrement de l'idéologie bolchévique et l'interdiction du parti communiste par Boris Eltsine (1991) la Russie se retrouve sans aucun repère moral et c'est tout naturellement que les gouvernants successifs vont se tourner vers l'Eglise qui propose une doctrine sociale et une organisation nationale sur laquelle s'appuyer. Les tentatives successives de forger une "idée nationale" échouent et le pouvoir s'appuie donc toujours sur l'Église, avec sa philosophie conservatrice et son organisation institutionnelle. L'Église est en effet l'organisation qui dispose du plus grand réseau social dans la Russie moderne; elle offre dans chaque région des structures qui diffusent sa doctrine. Pour autant, l'opinion publique est partagée.

De fait il y a un accord entre le pouvoir et l'Église sur les principes idéologiques majeurs, du moins dans les grandes lignes. Un chercheur occidental, parle de "la convergence de deux intérêts. L'Église veut être au centre de la définition des valeurs morales et éthiques du pays. Le pouvoir le lui permet et l'Église lui est donc loyale. Personne sous son toit ne s'oppose à Poutine. Mais tout cela ne signifie pas non plus que l'Église est le principal pourvoyeur idéologique du Kremlin. On ne peut même pas dire que l'Église a la main sur les principes moraux et éthiques promus par le pouvoir. Elle n'est qu'un des acteurs dans ce jeu, mais pas le principal... Le pouvoir fait beaucoup de gestes formels. Le président Poutine félicite le patriarche chaque fois que cela est nécessaire et fait des apparitions à l'église lors des grandes occasions. Mais il n'est pas du genre à satisfaire tous les désirs de l'Église." Ainsi, si l'Eglise a obtenu que "les fondements de l'Orthodoxie" soient enseignés en option à l'école (au choix avec les fondements de l'islam, du bouddhisme du judaïsme, des religions mondiales ou de l’éthique laïque) elle souligne que les fonctionnaires de l'éducation dissuadent les parents de choisir cette option (3).

De la même façon l'Eglise rencontre des difficultés administratives pour implanter des aumôniers dans l'armée et les hôpitaux. On peut donc dire que l'Eglise parait soutenue par l'état au niveau déclaratif, mais que le vieux fond anticlérical hérité du soviétisme persiste dans l'administration et prend le dessus pour la mise en œuvre.

Sociologie des organisations

En fait l'Église et l'état sont de grandes organisations qui défendent chacune leurs propres intérêts. L'Église voudrait recevoir plus de financement étatique et un appui pour limiter la concurrence des autres organisations religieuses. Elle n'y parvient qu'en partie car, si elle bénéfice, comme décrit plus haut, d'un avantage déclaratif, elle se trouve au même plan que d'autres pour les financements de projets. Nous avons vu dans la partie I qu'elle bénéficie d'un nouveau financement de budget fédéral, et là aucune autre organisation religieuse n'en bénéficie. Mais il s'agit de petits montants et quand il s'agit de l'essentiel, des financements, pour les projets d'œuvres sociales, l'Eglise se trouve sur le même plan que d'autres organisations. Ainsi elles ne bénéficiera d'aucun avantage particulier pour organiser des colonies de vacances, des soupes populaires, des orphelinats ou des centres d'aides aux drogués, toutes activités pour lesquelles des associations laïques ou d'autres confessions sont placées sur le même plan et prennent parfois l'avantage par le nombre: les scouts laïcs sont plus nombreux que les scouts orthodoxes car l'Eglise manque de personnel d'encadrement alors que les laïcs s'appuient sur le corps enseignant (exemple vécu personnellement). L'expert cité plus haut donne l'exemple du programme pour soigner les drogués dans la région de Perm, où il y a une vingtaine de centres de lutte contre la toxicomanie tenus par les protestants et un seul dirigé par les orthodoxes. Tous fonctionnent avec de l'argent public mais l'Église russe n'a pas les ressources humaines pour faire autant que les protestants dans ce cas ... En fait l'Église russe est moins présente qu'on ne le croit et qu'elle ne le fait croire termine l'expert (ibid. 2).

Comme on voit, le pouvoir calcule s'il a besoin d'aider l'Église ou pas et le plus souvent il ne l'aide pas: ni financement systématique, ni chaîne de télévision fédérale (où elle intervient néanmoins souvent, surtout en période de fête religieuse), ni lutte contre les autres confessions (expulsions de prêtres catholiques) et on a vu le Patriarcat russe prendre des positions contre le Kremlin, par exemple en soutenant les manifestations des retraités en 2005 ou au sujet de la guerre en Géorgie en 2008.

En tout état de cause, la population est partagée: si une courte majorité considère que l'influence de l'Eglise dans la société augmente (54%) et qu'elle reçoit plus de soutien de l'état qu'avant (55%) un tiers pense le contraire (respectivement 33% et 30%) (sondage du centre Lévada d'octobre 2013 (4).

Radicalisation

L'importance du choc provoqué dans l'opinion par l'affaire Pussy Riot (5) et ses suites est soulignée par le fait que Mgr Hilarion de Volokolamsk, porte-parole privilégié du patriarcat, la cite dans son bilant des 5 années écoulées depuis l'élection du patriarche Cyrille(6), sans nommer les protagonistes; un sondage du centre Lavada réalisé en avril 2013 (7) montre aussi que 82% des Russes étaient informés de l'affaire (73% en avril 2012). Très médiatisée cette affaire a été le marqueur d'une rupture entre l'Eglise russe et la société intellectuelle russe et occidentale, qui ont perçu une radicalisation, et cette rupture se prolonge à l'intérieur même de l'Eglise russe.

En fait les représentants de l'Eglise ont fait un amalgame avec une série d'actions antireligieuses violentes (destructions de croix, vandalisassions d'icônes et lieux de cultes) en parlant de "blasphème et profanation" (Mgr Hillarion. Ibid. 6), "sacrilège" (patriarche Cyrille (8)), voire de "crime" (père Vsevolod Tchapline, chef du département synodal pour les relations entre l'Eglise et la société (9)) et ont laissé se développer une série de manifestations demandant la punition des coupables (10) et (11). Les courants conservateurs ont relayé cette mobilisation avec des média comme credo.ru (12) et ruskline.ru (13) et des groupes radicaux ont pris la tête des manifestations. D'après le sondage cité plus haut (7), la majorité de la population approuve la condamnation des contrevenantes (56%) contre 26% qui la jugent excessive et seuls 9% répondent que ce type d'action ne devait pas donner lieu à des poursuites pénales.

Alors que la douma votait une loi condamnant "le blasphème et l'atteinte aux sentiments religieux" (14) approuvée par l'Eglise, certains activistes développent ces derniers mois des actions violentes pour s'opposer à des événements jugés antireligieux (15). Dans une intervention remarquée (16) Natalia Soljénitsyne parle en janvier 2014 de livres brulés, d'expositions saccagées, spectacles interrompus… La hiérarchie ecclésiale justifie le principe de ces actions même si elle n'en approuve pas les formes: l’Église a besoin des groupes radicaux conservateurs dit Mgr Hillarion (ibid. 6) "parce qu’ils lui permettent de ne pas tomber dans l’abîme du libéralisme, cet autre extrémité", en ajoutant "le juste milieu consiste naturellement à se conduire de façon civilisée et à être capable de s’écouter quel que soient nos opinions".

Certains hommes politiques, soutenus par des représentants du patriarcat comme le père Dimitri Smirnov, responsable du département du patriarcat de Moscou chargé des relations avec l'armée et les forces de l'ordre, veulent pousser encore plus loin et proposent d'inscrire dans la constitution le rôle de l'Orthodoxie comme "fondement de la spécificité nationale et culturelle de la Russie" (novembre 2013 (17).

Divorce

Quelques voix s'élevèrent toutefois au sein de l'Eglise pour protester contre cette orientation. Le plus représentatif fut, à mon sens, le regretté père Paul Adelgeim (18) qui écrivit à propos de Pussy Riot: "Les jeunes femmes n’ont pas profané une église. Elles ont rompu le chaste silence qui remplit son espace sacré et elles ont humilié leur propre dignité humaine. Les jeunes femmes ne sont pas jugées pour la profanation d'une église, mais pour insulte à deux leaders: l'état et l'Eglise" ("à propos de l'affaire Pussy Riot" dans une interview au journal "Province de Pskov"). Le père Paul considérait que, par son show, le groupe punk avait mis en avant l'un des problèmes les plus importants de la Russie actuelle: les relations entre l'Eglise et l'état. A son avis, la tactique des jeunes femmes s'est révélée efficace et c'est cela qui explique les sanctions qui s'en suivirent (ibid 18 § 7). De son côté le père diacre André Kouraev (19) écrivait: " Je n'aime pas les grandes vocalises qu'on entend sur la guerre des civilisations ou l'apocalypse. L'exagération de ce qui se passe fait évidement partie des lois de la guerre médiatique; mais quand ces lois commencent à s'accomplir certains vont croire qu'ils sont réellement au front et cela tourne à état d'esprit extrêmement dangereux: si je me dis que je suis en guerre, alors je vais beaucoup me permettre, à moi et à mes petits camarades … Si votre parole pastorale ne suffit pas, enlevez vos soutanes et vos croix! Nous ne savons pas éduquer les gens par l'exemple et la parole et nous allons donc faire marcher au fouet notre propre troupeau?" Mais ces voix restèrent très minoritaires et se font de moins en moins entendre: le père Paul a été assassiné, le père André a été exclu du corps professoral de l'Académie de théologie de Moscou (20) et les autres défenseurs d'une Orthodoxie "ouverte" ne se font plus entendre.

Il en est tout autrement de l'intelligentsia des villes, qui prit massivement fait et cause pour les PR, en provoquant des manifestations de masses à Moscou et Saint Petersbourg largement relayées en Occident. Cela donna l'impression qu'il s'agissait d'un mouvement populaire, alors que le sondage cité plus haut montre qu'il n'en était rien, mais ce mouvement marque un profond divorce entre l'Eglise et les intellectuels libéraux. En fait, après l'effondrement du soviétisme, l'Eglise avait bénéficié d'un préjugé favorable dans ce milieu pétri par le mouvement dissident du fait de son opposition au bolchévisme et de son martyr. L'affaire PR marqua la fin d'un quiproquo: l'Eglise apparut à ce public comme majoritairement conservatrice et alliée d'un pouvoir répressif. Ce divorce peut se révéler lourd de conséquences dans l'avenir: bien que l'intelligentsia soit un groupe social très minoritaire, il a toujours eu en Russie une influence qui dépassait largement son poids numérique: il est très présent dans les média et a traditionnellement une position de précurseur de l'opinion publique…

Le débat de fond ne s'est pas éteint avec l'amnistie des Pussy Riot, libérées en décembre 2013 après 22 mois de détention (21). Ainsi, intervenant au Conseil de la Fédération après le patriarche, en janvier 2014, Natalia Soljenitsyne a interpellé l'Eglise au sujet de son attitude face aux orthodoxes radicaux (ibid. 16), en demandant en particulier de ne pas tolérer de manifestations d’extrémisme religieux sous prétexte de défense de la foi et des valeurs traditionnelles. "L’Eglise russe, qui a subi des persécutions non moins cruelles que celles des premiers siècles du christianisme de la part des bolchéviks, ne doit pas soutenir l’ultra-patriotisme qui, malheureusement, se développe à la place de l’amour lucide et constructif du pays" a déclaré la veuve de l'écrivain en déplorant que "l’Eglise ne condamne pas toujours clairement et énergiquement les provocations de groupes marginaux prétendant agir en vue de la pureté de la foi et au nom de l’Eglise. Au XXIe siècle on ne doit pas brûler de livres, saccager des expositions, même provocantes, ou interrompre un spectacle dans une salle remplie de spectateurs, même lorsque l'on en réprouve le contenu." Et elle a pointé du doigt le groupe qui "a l'audace de se baptiser "Volonté de Dieu" dont l'Eglise devrait clairement se différencier pour préserver son autorité". (Il s'agit de l'un des groupes radicaux les plus actifs. Cf. 15). L'archiprêtre Vsevolod Tchapline, président du Département synodal pour les relations avec la société (OVTsO) est alors monté à la tribune pour dire son désaccord avec les propos de Natalia Soljenitsyne: il a rejeté l'idée que l'Eglise ne devait pas avoir recours à la force pour défendre les choses sacrées. Pour lui il y a des valeurs qui "justifient le sacrifice de sa propre vie et de la vie d'autrui."(22)

La proposition d'inscrire le rôle de l'Orthodoxie dans la constitution a aussi soulevé une forte opposition: le fondateur et leader du parti "Plateforme civile", le riche homme d'affaire Michel Prokhorov (arrivé 3e avec prés de 8% à l'élection présidentielle de 2012) a proposé au conseil de son parti la version détaillée d'un projet de "Code religieux", d'orientation clairement laïque et libérale, qui a obtenu le soutien de Serge Chapnin, rédacteur en chef de « La revue du patriarcat de Moscou » (Журнал Московской Патриархии»), professeur à l’université orthodoxe Saint Tikhon (23). De son côté, la défenseur des Droits de l'homme Ludmilla Alexeeva, présidente du "Groupe Helsinki de Moscou" qu'elle avait contribué à fonder en 1976 (nous retrouvons encore les racines dissidentes!), déclarait son opposition en soulignant que la séparation entre l'Eglise et l'état, inscrite dans la constitution actuelle, permet l'égalité de tous sans référence à la religion, comme cela se pratique dans tous les pays démocratiques du monde (24).

Ainsi le débat sur la place de l'Eglise dans la société continue aussi au plan politique…

(1) http://fr.ria.ru/society/20140131/200355847.html
(2) http://religion.info/french/entretiens/article_635.shtml#.UtGzS3-9KSN
(3) http://www.pravoslavie.ru/news/67946.htm
(4) http://www.levada.ru/19-11-2013/rossiyane-o-russkoi-pravoslavnoi-tserkvi
(5) http://fr.wikipedia.org/wiki/Pussy_Riot
(6) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-metropolite-Hilarion-Le-Patriarche-Cyrille-a-pour-objectif-d-employer-au-maximum-tout-le-potentiel-de-l-Eglise_a3579.html
(7) http://www.levada.ru/20-05-2013/rossiyane-o-pussy-riot-i-tserkvi
(8) http://lenta.ru/news/2012/03/24/kirillriot/
(9) http://newsland.com/news/detail/id/906564/
(10) http://www.bbc.co.uk/russian/russia/2012/04/120422_church_moscow_prayer_patriarch.shtml
(11) http://www.lecourrierderussie.com/2012/03/pussy-riot-eglise-contre-attaque/
(12) http://www.portal-credo.ru/site/?act=search&sec=0&query=riot&page=274
(13) http://ruskline.ru/search_result.html?searchid=2005201&text=Pussy%20Riot&web=0#p=99&how=
(14) http://www.cath.ch/detail/la-douma-vote-une-r%C3%A9solution-condamnant-les-atteintes-aux-sentiments-religieux et http://radionotredame.net/2013/international/russie-douma-baspheme-pussy-riot-poutine-13809/
(15) http://www.zakrest.ru/2013/12/blog-post.html
(16) http://www.pravmir.ru/natalya-solzhenicyna-prizvala-cerkov-vystupit-protiv-ura-patrioticheskix-tendencij/
(17) http://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=54291
(18) http://pskov.kp.ru/daily/26117.4/3011040/

(19) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-pere-Andre-Kouraev-allons-nous-faire-marcher-au-fouet-notre-propre-troupeau_a2623.html
(20) http://www.pravmir.ru/diakona-andreya-kuraeva-otchislili-i-professorov-mda-kommentarii-1/
(21) http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/06/a-paris-deux-pussy-riot-racontent-leur-detention_4361356_3214.html
(22) http://www.pravmir.ru/prot-vsevolod-chaplin-otvetil-na-obvineniya-natali-solzhenicynoj-v-ura-patriotizme/
(23) http://www.ej.ru/?a=note&id=23797
(24) http://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=54295

Rédigé par Vladimir Golovanow le 19 Mars 2014 à 13:41 | 2 commentaires | Permalien

Le métropolite Onuphre : ce qui se passe aujourd’hui est une épreuve de notre amour pour Dieu et pour notre prochain
Mgr Onuphre, locum tenens, du siège métropolitain de Kiev, métropolite de Tchernovtsy et de Bucovine, parle de la mission de l’Eglise dans la situation actuelle de crise ainsi que de la réaction chrétienne aux événements. Comment maintenir la paix dans un état multinational ?

Monseigneur, comment se porte actuellement Sa Béatitude, le métropolite Vladimir ?

Mgr Onuphre: Le Primat de l’Eglise Orthodoxe d’Ukraine, Sa Béatitude, le métropolite Vladimir se trouve à l’hôpital où il est soigné par d’excellents médecins. Nous lui rendons visite régulièrement. Il est conscient. Mais sa faiblesse physique l’empêche de parler. Autrement dit, son état est grave et stable. Nous prions pour lui et espérons en l’aide de Dieu.

A votre avis, quelle est la mission de l’Eglise dans la situation actuelle en Ukraine ?

Mgr Onuphre: La mission de l’Eglise est immuable de tous les temps indépendamment de son emplacement et de ses territoires canoniques. Il s’agit du salut de l’âme. En même temps, il existe des circonstances que l’Eglise ne peut ignorer. Notre mission consiste à prêcher le bien et à appeler à la paix. Nous devons aider les personnes à réaliser que tous les problèmes doivent être résolus paisiblement et qu’il ne faut pas blesser notre prochain et d’autant moins le tuer.

Cependant, malgré l’immuabilité de la mission de l’Eglise la situation politique est là. Comment un chrétien pratiquant peut garder la paix dans son âme dans un environnement politique bouleversé ?


Mgr Onuphre: La situation politique concerne plutôt une partie des pratiquants et du clergé plutôt que l’Eglise. La politique est capable, en effet, de perturber l’homme et de le faire oublier l’objectif essentiel de sa vie. Ce qui se passe aujourd’hui est une épreuve de notre amour pour Dieu et pour notre prochain. Que Dieu nous aide à l’endurer avec dignité. Même dans un contexte politique instable nous ne devons pas poursuivre des objectifs politiques. Lorsque l’Eglise s’intègre à un système politique elle s’écroule avec ce régime. Pour avoir la paix de l’âme il faut prier davantage. Si la personne maintient un lien avec Dieu elle trouvera une issue à toute situation.

Est-ce que les informations sur l’occupation des églises et des monastères en Ukraine sont fiables ?

Mgr Onuphre: En effet, deux cathédrales ont été envahies dans le diocèse de Tchernovtsy. Les présidents des organisations religieuses d’Ukraine se sont entretenus récemment avec le président provisoire de l’Ukraine Tourtchinov en faisant comprendre que si l’opposition politique se transforme en opposition religieuse cela aura de lourdes conséquences négatives pour le pays. Dieu merci, les autorités ont déclaré qu’aucune cathédrale ne doit être occupée.

Vous avez une expérience unique de gestion d’un diocèse multiethnique. Comment réussissez-vous à y préserver la paix depuis déjà plusieurs années?

Mgr Onuphre: Les ouailles du diocèse de Tchernovtsy comprennent des ukrainiens, des moldaves, des roumains, des polonais, des russes et des représentants d’autres ethnies, chacune ayant des particularités y compris de la pratique religieuse. Je me suis toujours appliqué à respecter les us et coutumes de toutes les cultures. Il ne s’agit pas d’approche diplomatique. Dieu nous enseigne à aimer et à respecter toute personne comme elle est. Une telle attitude suscite toujours une réponse positive. Ainsi, nos fidèles savent, eux-aussi, discerner des provocations et n’y cèdent pas.

Dans quelle mesure votre expérience est applicable à l’échelle du pays ?

Mgr Onuphre: L’Ukraine est un pays multiethnique. Il faut apprendre à se respecter les uns les autres. La discorde est provoquée par la volonté de domination d’une culture sur toutes les autres. On peut ne pas être d’accord avec son voisin mais il faut le respecter. La partie Est doit respecter l’Ouest et vice versa. Si nous ne l’apprenons pas nous aurons toujours du mal à vivre ensemble.

Est-ce que le clergé local est d’accord avec votre vision des choses ?

Mgr Onuphre: Je l’aurais voulu. Aujourd’hui l’Eglise est le seul maillon qui relie l’Est et l’Ouest et maintient l’unité du pays. Chaque prêtre sait que des différences ethniques, sociales et autres sont marginales aux yeux du Christ. Chaque personne est une image de Dieu et il faut l’aimer et respecter. Savoir est une chose, le mettre en œuvre en est une autre.

Aujourd’hui le thème du nationalisme est d’actualité. Où passe la ligne de démarcation entre le nationalisme et le patriotisme ?

Mgr Onuphre: A mon avis, le patriotisme, amour de sa Patrie, se transforme en nationalisme dès qu’une personne se met à imposer sa vision pour dominer. Dès que je commence à exiger que vous acceptiez mon opinion et agissiez comme je le trouve nécessaire je deviens nationaliste.

Le dernier Synode de l’EOU (PM) a mis en place une commission de dialogue avec l’EOU (Patriarcat de Constantinople) et l’EAOU (autocéphale). Quelles sont les perspectives de ce dialogue ? Est-ce qu’il peut aboutir à l’union des Eglises ?

Mgr Onuphre: La mise en place de la commission est une tentative de reprendre le dialogue entamé il y a longtemps et n’ayant rien donné. Nous sommes prêts à communiquer avec les représentants du prétendu « Patriarcat de Kiev » et de « l’église autocéphale » sur des bases canoniques. Il faut savoir que les canons ne sont pas des lois obsolètes. Ils se reposent sur les Saintes Ecritures et l’enseignement des Saints Pères. Aussi, sont-ils toujours d’actualité.

Quels doivent être les relations entre la Russie et l’Ukraine ?

Mgr Onuphre: Même si nous n’étions pas un seul peuple avec la même foi nos pays auraient dû résoudre les problèmes dans le respect mutuel. Nous sommes voisins et les voisins doivent s’entendre. Vu que nous sommes plus proches que des voisins, les relations entre nos pays doivent être fraternelles et bienveillantes. Mon désir en tant qu’archevêque au service de l’Eglise Orthodoxe d’Ukraine est que la Russie fasse tout son possible pour maintenir l’intégrité d’Ukraine. Autrement notre unité sera rompue.

Zerkovniy vestnik

Traduction E.Tastevin
................................
Mgr Vladimir de Kiev accuse l'Eglise gréco-catholique de soutenir les schismatiques

Le métropolite Onuphre, locum tenens de la chaire métropolitaine de Kiev, adresse une lettre à Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie

Vladimir Bourega parle des événements de ces dernières deux semaines en Ukraine

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Mars 2014 à 10:26 | 4 commentaires | Permalien

UNE EGLISE CONSTRUITE PAR DES SAINTS
Traduction JUSTINE

L'histoire de l’église russe à Darmstadt, patrie de deux Saints orthodoxes

Dans la ville allemande de Darmstadt, il y a une gare de chemin de fer rarement utilisée, exception faite d'un magasin de location de bicyclettes qui en occupe une partie. Ce gaspillage, si peu caractéristique de l'Allemagne, a une raison historique. Le fait est que la gare fut construite jadis dans un seul but – accueillir les trains à grand écart de rail venant de Russie. Il y avait plus de quatre cent wagons de ces trains. On acheminait ainsi du granit en provenance de l'Oural, du Caucase et de Sibérie. Ceci non pas parce que l'Allemagne n'aurait pas eu son propre granit, mais parce que on construisait alors à Darmstadt une église orthodoxe russe dédiée à Sainte Marie-Madeleine Egale-aux-Apôtres, la sainte patronne de la mère de l'Empereur Nicolas II.

On avait décidé que l'église serait construite avec de la pierre importée de Russie et sur de la terre russe. L'église fut construite pour l'impératrice Alexandra Feodorovna Romanova, née princesse de Hesse-Darmstadt. L'Impératrice et son époux, l'Empereur Nicolas, désiraient avoir la possibilité de prier dans une Église orthodoxe quand ils visitaient l'Allemagne. L'église fut bâtie grâce à des fonds personnels de l'Empereur. Son style architectural est dénommé "Yaroslavl primitif". L’ auteur du plan, Léon Benois, fut gratifié du titre "Architecte de la Cour" pour ses efforts. Les esquisses des objets liturgiques furent approuvées par la Tsarine Alexandra elle-même.

UNE EGLISE CONSTRUITE PAR DES SAINTS
Les Romanov visitaient Darmstadt à intervalles réguliers d'un an et demi ou deux ans.
Alexandra Feodorovna, qui à sa naissance reçût le nom de sa mère, Alix, était le sixième des sept enfants nés au Grand-Duc Louis IV. Une de ses sœurs ainées s'appelait Ella, et ce fut elle qui allait devenir la Grande-Duchesse Elizaveta Feodorovna Romanova. La famille fut éprouvée par deux grands malheurs: un de leurs frères mourut en bas âge, et quelques années plus tard, leur mère et leur sœur cadette succombèrent à la diphtérie. Demi-orphelines, Ella et Alix allaient souvent faire de longs séjours chez leur grand-mère, la Reine Victoria d'Angleterre.

A coté de l'église russe se trouve la tour dite "du Mariage".
Les habitants du lieu la nomment "Tour des cinq doigts" ou "Couronne de la ville". Elle fut construite à l'occasion du second mariage du Grand-Duc Ernst-Ludwig, frère d'Ella et Alix. Cette tour symbolise les cinq mariages dynastiques d'enfants de la maison ducale de Darmstadt avec des représentants de cinq dynasties européennes.

L'intérieur de l'église se caractérise par une décoration peu habituelle. Il n'y a que peu de fresques ou icones, par contre une grande mosaïque de la Mère de Dieu jaillit au-dessus de l'autel. Son visage est représenté d'une manière rappelantla manière de l'artiste Viktor Vasnetsov. De fait, les esquisses furent faites de sa main, tandis que la mosaïque fut réalisée par les frères Frolov. L'iconostase fut importée de Londres. Elle comporte une seule rangée d'icones (qui révèle la mosaïque de l'autel) et fut peinte à l'huile, méthode populaire de l'époque, par Karl Neff. Les murs sont décorés de lys stylisés, fleurs particulièrement aimées par Alexandra Feodorovna (elle aimait aussi les œillets et les roses). Les décorateurs de l'église avaient à l'esprit la splendeur d'Eden, pour cela on y voit de nombreuses vignes couvrant les espaces.

Du côté de la rue, l'extérieur de l'église est orné d'icones en mosaïque des patrons célestes de la famille du Tsar, y compris St Nicolas, St Alexandre de la Neva, les parents de St Jean Baptiste – Elisabeth et Zacharie. Au-dessus de l'entrée, on aperçoit une image de Ste Olga Egale-aux-Apôtres, sainte patronne de la fille ainée de l'Empereur Nicolas.

Parmi les objets le plus sacrés dans l'église se trouvent des fragments d'une plashchanitsa (linceul) brodée par Alexandra Feodorvna ainsi qu'une icone de la Mère de Dieu de Kazan qui appartenait à la Grande-Duchesse Elisaveta Feodorovna. L'église à Darmstadt la reçut d'un prêtre qui transféra les reliques des Saintes Elisaveta et Barbara de la Russie en Terre Sainte. Les traits de la Mère de Dieu rappellent à maints égards ceux d'Elizaveta Feodorovna elle-même.

Ont survécu également deux khorougvi (bannieres) qui avaient eté spécialement confectionnés pour cette église sur ordre de l'Impératrice.

A Darmstadt il y a aussi plusieurs maisons appartenant à la famille ducale. La parcelle du Rosengarten comprend les ruines d'un palais où les Romanov avaient souvent séjourné. Un autre château se trouvait au centre de la ville, mais fut détruit lors d'une attaque aérienne en 1944. La photo montre un bâtiment qui a été préservé. Mais les Romanov n'aimaient pas beaucoup cette maison-là. La "Chambre Russe" avec ses réminiscences a été transférée à la propriété du musée municipal.

Le destin de la dynastie de Hesse-Darmstadt est tragique.

En 1918, Elizaveta Feodorovna, Alexandra Feodorovna et tous leurs enfants périrent de la main des révolutionnaires. En 1937, non loin de Darmstadt leur frère, Ernst-Ludwig, mourut. A ce moment, il n'était plus Grand-duc – il avait abdiqué à la suite de la Révolution de Novembre de 1918 dans l'Empire allemand. Sa veuve, son fils aîné Georg Donatus, la femme enceinte de ce dernier et leurs deux enfants moururent dans un accident d'avion, alors qu'ils étaient en route vers l'Angleterre pour assister au mariage de leur fils cadet, Ludwig. Le frère de Ludwig demeura sans enfants, et après son décès en 1968, il ne resta pas d'héritier mâle de la dynastie de Hesse-Darmstadt.

Le narthex de l'église de Ste Marie-Madeleine à Darmstadt contient deux portraits – celui de l'Empereur Nicholas II et celui de sa femme, l'Impératrice Alexandra, désormais glorifiés comme Porteurs-de-la Passion (Strastoterpzi). Ces portraits ont été peints peu de temps avant la canonisation de la Famille Impériale. Immédiatement après leur canonisation par l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières en 1981, les icones furent apportées à l'église et suspendues sous des veilleuses perpétuelles. Chaque année au 17 juillet, anniversaire de l'exécution de la Famille Royale, des centaines de personnes se rassemblent ici pour la Divine Liturgie.

La paroisse de Darmstadt réunit Serbes, Roumains, Bulgares et, bien sûr, des Russes.
Deux frères célèbrent les offices divins ici – le Protopresbytre Jean et le prêtre Konstantin Grintchouk. Une paroissienne, Ekaterina Egenberger, nous servit de guide pour un tour fascinant de cette église à l’histoire si riche. A la fin, dans un petit réfectoire, on nous offrit une excellente collation pour accompagner nos conversations. Le réfectoire ne comporte pas beaucoup de places assises, mais est ouvert à tous. Il y avait un plat avec des œufs peints, exposés tout au long de l'année. Les magasins de Darmstadt vendent des œufs cuits qui sont toujours peints, afin qu'on ne les confonde pas avec les œufs crus, et ainsi on nous régala avec un souvenir quotidien de Pâque....

Nous remercions le Centre de Pèlerinage du Saint Apôtre Thomas en Europe et en particulier Timothy Kitnis pour les matériaux qui ont servi à composer cet article.

FOMA - Photos par Nikolai Sheshin
Alla Mitrofanova
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Mars 2014 à 21:19 | 0 commentaire | Permalien

Justine

Tel est donc l'origine véritable du Grand Carême et non pas, comme certains ont écrit, la préparation des catéchumènes au baptême.

Le Saint et Grand Carême des sept semaines avant Pâques fut institué par les Apôtres. C'est ce dont témoignent les écrits de nombreux Saints Pères, notamment Saint Jérôme au 4e siècle, dans son Epître 41 à Marc, no 3 (ed. Labourt, tome 2, p. 88), St Léon au 5e siècle, dans son Sermon VI sur le Carême, 2 (SC 49, p. 57), et St Dorothée de Gaza au 6e siècle, dans ses "Oeuvres spirituelles" (SC 92). (1) Dans la XVe Instruction; au chapitre 159 de ce livre, écrit donc vers 550-560, nous lisons:

"Dans la Loi, Dieu avait prescrit aux fils d'Israël d'offrir chaque année la dîme de tous leurs biens (cf. Nombres 18). Ce faisant, ils étaient bénis en toutes leurs œuvres. Les saints Apôtres, qui le savaient, décidèrent, pour procurer à nos âmes un secours bienfaisant, de nous transmettre ce précepte sous une forme plus excellente et plus élevée, à savoir l'offrande de la dîme des jours mêmes de notre vie, autrement dit leur consécration à Dieu, afin d'être, nous aussi, bénis dans nos œuvres et d'expier chaque année les fautes de l'année entière.

Ayant fait le calcul, ils sanctifièrent pour nous, parmi les 365 jours de l'année, les sept semaines de jeûne. Car ils n'assignèrent au jeûne que sept semaines. Ce sont les Pères qui, par la suite, convinrent d'ajouter une autre semaine, à la fois pour exercer à l'avance et comme pour disposer ceux qui vont se livrer au labeur du jeûne, et pour honorer ces jeûnes par le chiffre de la sainte Quarantaine que Notre-Seigneur passa Lui-même dans le jeûne.

Car les huit semaines font quarante jours, si l'on en retire les samedis et les dimanches, le jeûne du Samedi Saint excepté, celui-ci étant sacré entre tous et l'unique jeûne du samedi dans l'année. Or, les sept semaines sans les samedis et les dimanches font 35 jours. En ajoutant à ceux-ci le jeûne du Samedi Saint et celui de la moitié que constitue la nuit glorieuse et lumineuse [de la Résurrection], on obtient trente six jours et demi, ce qui est très exactement la dixième partie des 365 jours de l'année. Car le dixième de trois cents, c'est trente; le dixième de soixante, six; et le dixième de cinq, un demi – ce qui fait trente-six jours et demi, comme nous le disions. C'est pour ainsi dire, la dîme de toute l'année que les saints Apôtres ont consacrée à la pénitence, pour purifier les fautes de l'année entière." (op. cit., Instruction XV, chap. 159, p. 447-449)

Tel est donc l'origine véritable du Grand Carême et non pas, comme certains ont écrit, la préparation des catéchumènes au baptême. Cette préparation était bien sûr insérée dans le Carême, comme le montrent les catéchèses de Saint Cyrille de Jérusalem (4e siècle), ce qui était naturel, puisque le caractère fondamentalement pénitentiel du Carême s'accorde avec le repentir du catéchumène qui laisse derrière lui sa vie ancienne loin de Dieu et s'apprête à être incorporée au Saint Corps du Christ. Ce caractère pénitentiel dès les premiers siècles est illustré également par la coutume des grands anciens de Palestine (St Euthyme, St Gérasime, Saint Sabas et les autres) de se retirer dans la solitude du désert profond pendant la période du Grand Carême et s'y adonner, selon l'exemple donné par le Seigneur Lui-même, aux plus grandes austérités, pour ne revenir auprès de leurs frères que le samedi de Lazare et célébrer tous ensemble la Semaine Sainte et la Résurrection.

"Heureux donc, frères", poursuit Saint Dorothée, "celui qui, en ces jours saints, se garde bien, et comme il convient. Car s'il lui est arrivé, comme homme, de pécher par faiblesse ou par négligence, Dieu a précisément donné ces saints jours pour qu'en s'occupant soigneusement de son amé avec vigilance et humilité, et en faisant pénitence pendant cette période, il soit purifié des péchés de toute l'année. Alors son âme est soulagée de son fardeau, il s'approche avec pureté du Saint Jour de la Résurrection et, devenu un homme nouveau par la pénitence de ces saints jeûnes, il participe aux saints Mystères sans encourir de condamnation, il demeure dans la joie et l'allégresse spirituelle, célébrant avec Dieu toute la sainte Cinquantaine [Πεντηκοστήν, c'est à dire les 50 jours de Pâque à la Pentecôte]. Car la Cinquantaine est, comme on dit, la résurrection de l'âme, et c'est pour marquer cela que nous ne fléchissons pas le genou à l'église durant toute la Cinquantaine." (loc.cit., chap.160, p. 449)

Plus loin, Saint Dorothée énumère ce en quoi consiste cette purification des péchés: tout d'abord, évidemment, en évitant l'indiscrétion dans la nourriture, "laquelle, selon les Pères, engendre tout mal en l'homme". Mais à part cela, "il faut éviter pareillement tout autre péché et jeûner aussi bien de la langue et du ventre, en nous abstenant de la médisance, du mensonge, du bavardage, des injures, de la colère, en un mot de toute faute qui se commet par la langue. Il nous faut également pratiquer le jeûne des yeux en ne regardant pas de choses vaines, en évitant l'effronterie de la vue, en ne dévisageant personne impudemment. Il faut interdire de même aux mains et aux pieds toute action mauvaise. Pratiquant ainsi un jeûne recevable, comme dit Saint Basile, en nous abstenant de tout mal qui se commet par chacun de nos sens, nous approcherons du saint jour de la Résurrection renouvelés, purifiés et dignes de participer aux Saints Mystères, comme nous l'avons dit déjà. Nous sortirons d'abord à la rencontre de Notre Seigneur et nous L'accueillerons avec des palmes et des rameaux d'olivier, tandis qu'assis sur un ânon, Il fera son entrée dans la Cité sainte."

"Assis sur un ânon, qu'est-ce à dire? Le Seigneur s'assied sur un ânon afin de faire revenir l'amé, devenue, selon le prophète, (Ps 48,21), stupide et semblable aux animaux sans raison, afin que Lui, le Verbe de Dieu, la soumette à Sa Divinité. Et que signifie 'aller à Sa rencontre avec des palmes et des rameaux d'olivier'? Lorsque quelqu'un est allé guerroyer contre son ennemi et revient victorieux, tous les siens vont à sa rencontre avec des palmes pour l'accueillir en vainqueur.... Nous irons donc nous aussi à la rencontre du Christ Notre Seigneur avec des palmes, comme au-devant d'un vainqueur, puisqu'Il a vaincu l'ennemi pour nous, et avec des rameaux d'olivier pour implorer Sa miséricorde, afin que, comme Il a vaincu pour nous, nous soyons, nous aussi, en L'implorant, victorieux par Lui et porteurs de Ses emblèmes de victoire, non seulement de la victoire que Lui a gagnée pour nous, mais aussi de celle que nous-mêmes nous aurons gagnée grâce à Lui, par les prières de tous les Saints. Amen." (ibid., chap. 164-165, pp. 455-457)

(1) Que dans certains endroits on ait suivi des règles divergentes ne change rien au fait que c'était là le sens et la règle du Carême en Terre Sainte, centre spirituel du monde chrétien ancien et berceau de notre vie liturgique orthodoxe.





Rédigé par Justine le 18 Mars 2014 à 09:36 | 0 commentaire | Permalien

Discours du P. Alexandre Siniakov à la présentation du livre du patriarche Cyrille "La conversion au Royaume de Dieu. Méditations de Carême"
Voici le texte du discours prononcé par le hiéromoine Alexandre Siniakov à la présentation du livre du patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, "La conversion au Royaume de Dieu. Méditations de Carême" qui a eu lieu le 12 mars 2014 à la Résidence de l'Ambassadeur de Russie à Paris

Le livre présenté à votre attention est la traduction d’un ouvrage publié par les Éditions du patriarcat de Moscou en 2012 sous le titre Le mystère de la conversion. Homélies du Grand Carême. Par rapport à son original russe, la version française a trois différences : elle est plus courte ; certaines homélies sont plus récentes ; enfin, chaque réflexion du patriarche y est précédée par des citations bibliques et patristiques absentes du prototype. Par ailleurs, la préface de la version française est signée par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures et de la Commission biblique et théologique du patriarcat de Moscou.

En publiant ce livre, nous poursuivions un double objectif : d’abord, faire connaître l’expérience orthodoxe du Carême pascal ; puis, faire découvrir la prédication liturgique du patriarche Cyrille. Le Carême 2014 semblait une date idéale pour une telle entreprise : d’une part, cela fait cinq ans que le patriarche Cyrille est à la tête de l’Église orthodoxe russe ; d’autre part, le calendrier pascal oriental et occidental coïncident cette année.

Apparu assez tardivement dans l’histoire de l’Église, le Carême de Pâques – ou le Grand Carême, comme on l’appelle dans la tradition russe – a acquis une importance singulière dans la vie liturgique des chrétiens orthodoxes. Il fut au début un temps de préparation des catéchumènes au baptême, célébré la nuit de Pâques. Mais, au fur et à mesure que la liturgie et les usages monastiques se répandaient dans l’Église byzantine, le Carême a acquis une dimension pénitentielle et ascétique, en référence au jeûne de quarante jours du Christ dans le désert, devenue aujourd’hui sa caractéristique principale. Néanmoins, en publiant ce recueil des homélies quadragésimales du patriarche Cyrille, nous voulions montrer que l’aspect didactique, pédagogique, formateur du Carême n’a pas disparu dans l’Église orthodoxe : au contraire, les efforts ascétiques n’ont pas de sens s’ils ne s’accompagnent pas de l’écoute de la Parole de Dieu et de la réappropriation, par l’intelligence et par le cœur, du message apostolique.

Le patriarche Cyrille est un prédicateur remarquable : il prêche beaucoup, avec une surprenante facilité d’improvisation, tout en se référant aux Écritures et aux Pères de l’Église grâce à une mémoire, manifestement, assez exceptionnelle. Ses homélies sont à la fois très personnelles, libres, actuelles, mais aussi profondément enracinées dans la tradition patristique et dans l’héritage de l’Église russe.

Le livre que nous vous présentons contient trois parties : la première est une réflexion sur chaque parole de la prière de saint Ephrem le Syrien, prière lue à chaque office quotidien du Carême ; la deuxième partie comporte des méditations sur des sujets essentiels de la spiritualité chrétienne ; enfin, la troisième partie est consacrée à chaque jour de la Semaine Sainte. L’ouvrage se termine par une belle homélie de Pâques, sommet de la vie liturgique de l’Église du Christ.

De l’enseignement du patriarche Cyrille, contenu dans ces homélies de Carême, j’aimerais relever trois points qui me semblent distinctifs : le caractère dynamique, actif de la foi ; la beauté dont s’accompagne la vie évangélique et, enfin, la dimension universelle, cosmique, du message de l’Église.

Le premier point est le dynamisme de la foi. Le patriarche Cyrille souligne sans cesse qu’une foi qui ne transfigure pas la personne entièrement n’en est pas vraiment une. Si elle ne porte pas de fruits, elle est inutile. Si elle se limite à un ritualisme liturgique, elle est vaine. Ainsi, dans l’homélie du Mardi Saint, en réfléchissant au figuier stérile devenu sec à la parole du Christ (Mt 21, 18-22), le patriarche affirme que « cette image est particulièrement pertinente dans la vie spirituelle. Si nous suivons les prescriptions religieuses, mais ne portons pas des fruits de la piété authentique, c’est-à-dire l’amour et le bien, nous sommes inutiles, comme les plantes infécondes, parfois belles à voir, mais superflues » (p. 240).

Le deuxième point, c’est le lien consubstantiel entre la foi et la beauté. D’une part, la foi en Dieu se nourrit de la contemplation de la beauté de l’univers qui nous entoure. D’autre part, le croyant crée la beauté autour de lui. Ainsi, le patriarche écrit que « l’entourage a une importance cruciale pour notre perfectionnement personnel. En fait, tout doit être beau autour de nous : l’immense univers, dans lequel nous vivons, et le petit univers de la maison ou du lieu de travail, là où nous passons une grande partie de notre temps. Tout autour de nous doit être beau, harmonieux, esthétique, parce que la laideur et la difformité perturbent notre existence, s’insinuent dans notre âme et l’obscurcissent. Les gens beaux moralement et spirituellement ne peuvent vivre dans un environnement hideux » (p. 186).

Enfin, insister sur le caractère universel du message de l’Église n’est certes pas une exclusivité de la prédication du patriarche Cyrille, mais la façon dont il présente cette dimension fondamentale de l’Évangile du Christ est de nature à renforcer notre espérance, notre confiance dans l’œuvre du salut de Dieu, notre confiance dans l’avenir de l’humanité : « Oui, les ténèbres cohabitent encore avec la lumière, mais la lumière est plus forte que les ténèbres. La vérité est plus forte que le mensonge. La lumière du Christ finira par illuminer toute la création. Nous savons que notre Seigneur reviendra. Toute notre vie présente est une préparation à cette rencontre avec le Sauveur ressuscité. Nul ne sait quand ce jour arrivera, mais nous savons qu’il viendra, puisqu’il nous l’a promis, il l’a dit à ses apôtres et par eux au monde entier » (p. 286).

Sur ce, j’aimerais remercier de tout cœur Monsieur l’Ambassadeur Alexandre Orlov d’avoir organisé, dans ce magnifique Hôtel d’Estrées, résidence des Ambassadeurs de Russie, la présentation de ce premier livre du patriarche Cyrille en langue française qui est aussi la première publication des Éditions Sainte-Geneviève, créées à l’initiative de notre Séminaire orthodoxe russe d’Épinay-sous-Sénart, avec le soutien et la bénédiction de l’évêque Nestor de Chersonèse.

Je voudrais dire toute ma gratitude à trois personnes qui ont œuvré à l’édition de ce livre. Il s’agit de M. Victor Smirnov, ancien élève de notre Séminaire qui est désormais mon principal aide et fidèle appui, qui a travaillé des heures pour faire la maquette de l’ouvrage et lui donner le bel aspect que vous lui voyez. Il s’agit aussi du P. Hyacinthe Destivelle qui a eu la bonté de relire ma traduction et de corriger mes nombreuses erreurs. Et enfin, il s’agit de Mme Irina Abramovich dont la générosité a permis que ce livre voie le jour.

Votre présence, Mesdames et Messieurs, à notre rencontre de ce soir est un bel encouragement au travail que nous nous efforçons d’accomplir dans ce pays. Soyez en remerciés. Personnellement, je ne vois pas d’autre raison à notre mission en France que de promouvoir la connaissance et le respect mutuels entre les chrétiens de l’Est et de l’Ouest de l’Europe, de susciter de nouvelles rencontres entre eux qui leur feraient prendre conscience de la douleur et de l'incohérence de nos divisions. J’espère sincèrement que nos modestes efforts contribueront à préserver et à faire grandir la paix entre les peuples de notre continent, fondée sur la foi commune dans la résurrection du Christ Jésus.
Lien Séminaire orthodoxe russe - Maison Sainte-Genevièv

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 16 Mars 2014 à 18:37 | 3 commentaires | Permalien

Le Patriarche de Moscou Cyrille a félicité le Pape François à l’occasion du premier d’anniversaire de son élection.

« La première année de votre pontificat a été marquée par le début d’importants changements dans l’Eglise catholique de Rome. L’effort de Votre Sainteté de faire les idéaux évangéliques plus présents dans la vie de la société moderne ont déjà apporté de bons fruits »,- dit la lettre du Patriarche publiée par son service de communication ce jeudi

Le Patriarche a noté que la sollicitude et l’attention du pontife envers les démunis rappellent « le devoir de l’amour fraternel ainsi que la nécessité de manifester la compassion par de bonnes œuvres».

« Les relations bilatérales entre l’Eglise Orthodoxe Russe et L’Eglise Catholique de Rome ont fait un pas en avant l’année dernière. Je me réjouis de constater notre compréhension mutuelle ainsi que l’effort des deux partie en vue de renforcer la coopération orthodoxes et catholiques pour affirmer des valeurs chrétiennes, spirituelles et morales dans le monde, pour défendre les oppressés et servir nos proches ».

Le Patriarche Cyrille a souhaité au Pape François pour le premier anniversaire de son élection au siège des évêques de Rome des forces spirituelles et corporelles, la paix, la joie ainsi que l’aide de Dieu dans son ministère.

Traduction E.Tastevin
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François : nouveau pape, nouvelle époque pour l’Eglise

Mgr Hilarion de Volokolamsk sur l'élection du Pape François : "ensemble au service des pauvres"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 16 Mars 2014 à 17:46 | 2 commentaires | Permalien

Des familles entières se convertissent au christianisme en Arabie Saoudite
Traduction E.Tastevin

Des familles entières se convertissent au christianisme en Arabie Saoudite

Suite à son voyage au Proche Orient en octobre dernier Grig Karnaham, écrivain et expert de l’organisation mondiale « OM » a écrit un article sur la conversion de dizaines d’arabes musulmans au christianisme.

Est-ce que beaucoup de missionnaires chrétiens se trouvent au Proche-Orient ? Suffisamment. Cependant, on ne comprend pas toujours en quoi consiste leur activité. Aujourd’hui ils s’appliquent essentiellement à maintenir la foi des néophytes venant de surmonter de durs obstacles sociétaux et psychologiques plutôt qu’à prêcher l’Evangile. Les témoignages étonnants ci-dessous étaient racontés par des prédicateurs qui les ont entendus à leur tour de fidèles. Nous ne pouvons pas mentionner leurs noms.

Autrefois, nous avions entendu essentiellement des témoignages sur la conversion d’hommes musulmans. Aujourd’hui la situation a changé : probablement grâce à Internet, les femmes musulmanes se convertissent souvent au christianisme même si elles sont obligées de le cacher.

Je correspondais moi-même avec une jeune femme qui s’était convertie après avoir pris connaissance de la Bonne Nouvelle sur Internet et sans avoir rencontré de chrétiens dans sa vie. Aujourd’hui elle se prépare au baptême et compose des poèmes spirituels, ses amis internautes choisissent la musique sur ses paroles et téléchargent les enregistrements sur Youtube.

La mission des média


Yazid a également fait connaissance avec Jésus grâce à Internet. Un jour en naviguant d’un site à l’autre il a fait une recherche pour « La Bible ». L’exégèse lui a paru « opaque » alors que l’Evangile l’a éclairé.
La télévision l’a aidée : sur une des chaînes chrétiennes il a vu le numéro de téléphone d’un pasteur. C’est ce même pasteur qui l’a baptisé quelques temps après.
Après le baptême le jeune homme doutait si ses péchés lui avaient été pardonnés. Un jour dans un rêve il a vu Jésus qui le bénissait. Des épreuves ne se sont pas fait attendre : sa famille a appris sa conversion et a jeté ses affaires dehors. Cela a, d’ailleurs, poussé sa sœur à lire l’Evangile.
Le frère de Fadili, ses deux sœurs et son mari ont trouvé la foi chrétienne aux Etats-Unis. Internet et la messagerie électronique les ont aidés à échanger sur le sujet. Aujourd’hui ils habitent en Arabie Saoudite.

Les premiers pas

Un grand gaillard, Nazim , plaisante sur la ressemblance de sa conversion avec celle de l’apôtre Paul. Un jour en montant l’escalier il a vu une lumière et a entendu la voix d’un Ange : « Le roi est avec toi ! ». Il a perdu l’équilibre et est tombé à la renverse ayant réalisé que le « Roi » était Jésus de Nazareth.
Il s’est mis à prêcher l’Evangile et a fixé un crucifix dans sa voiture. Il a été arrêté par la police étonnée.

La foi efficace

Un autre jeune homme d’Arabie Saoudite a vu Jésus dans un rêve. Le lendemain il a trouvé la Bible et quelques temps après s’est converti au christianisme.
Bientôt il a épousé une fille musulmane qui ne voulait pas entendre parler de sa foi. Dieu leur a donné un enfant, très malade. Désespérée, la mère et la grand-mère de l’enfant ont entendu le père appelant à la pénitence et à la prière à Jésus et la maladie a reculé.
Deux ouvriers chrétiens d’Arabie Saoudite qui vivent dans un pays européen ont lié conversation avec des compatriotes inconnus dans un café. Ils n’ont pas eu peur d’avouer leur foi devant les musulmans qui se sont étonnés : « n’avez-vous pas peur des conséquences de votre sincérité ? » « Nous avons la paix dans notre âme et nous savons où nous irons à la fin ». L’un d’entre les inconnus s’est mis à pleurer.

Postface

Tous ces cas sont étonnants parce que le christianisme en Arabie Saoudite est interdit : il est prohibé de construire des églises ; selon la législation locale, la conversion au christianisme est punie par la décapitation. L’entrée de prêtres chrétiens dans le pays est prohibée.

Suite à sa conversion la jeune femme Mariam qui a donné une interview à la chaîne religieuse Jesus et Met Free TV sur You Tube a du s’enfuir pour toujours au Liban par Bahreïn.
Cela a eu lieu en été de 2012. En même temps Fatima Al Mutairi, convertie au christianisme aurait été tuée par son proche faisant partie de l’organisation des Frères-musulmans . Elle n’a pas quitté l’Arabie Saoudite et son frère l’a brûlée vive.

La loi du tolère la confession d’une autre foi s’il n’y a pas eu conversion. Cet amendement concerne essentiellement les étrangers qui viennent d’Ethiopie et d’autres pays africains.
De plus, au printemps 2012 le grand mufti d’Arabie Saoudite, Sheikh Abdul Aziz Al Asheikh a déclaré qu’il fallait démolir toutes les églises sur la presqu’île d’Arabie et que toute religion à l’exception de l’islam doit être interdite. Il a soutenu son appel par des versets du coran . Cet appel a été répété en automne 2013.

Bogoslov.ru
Целые семьи в Саудовской Аравии обращаются в христианство
........................................
Le christianisme sera enseigné dans 152 écoles en Irak

PERSECUTIONS ISLAMIQUES CONTRE LES CHRETIENS : FEVRIER 2012

Les Coptes : aux racines de l’orthodoxie

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Mars 2014 à 09:35 | 31 commentaires | Permalien

Les articles proposés précédemment I & II reprenaient des conférences de Mgr Antoine des années 1967-68, quand le mouvement œcuménique avait atteint une apogée. Prés de 35 ans après, à la fin de sa vie, Mgr Antoine voit "qu'une grande confusion en a résulté " mais continue à croire à la validité de la participation orthodoxe au mouvement œcuménique pour "apporter à l'Occident l'Orthodoxie, avec un O majuscule". Il propose aux Orthodoxes "un nouvel œcuménisme… non pas un œcuménisme fait de discussions et d'argumentation théologique, de compromis et de recherche d'une quelconque voie commune, mais un œcuménisme accompli par des hommes et des femmes qui, quelle que soit leur indignité, peuvent néanmoins dire avec étonnement : "«Voici ce que le Christ m'a révélé. Je veux le partager avec vous. Je n'ai jamais été capable de vivre selon cette révélation, vous, vous le pourrez. Prenez cela et devenez véritablement corps du Christ»". Plus de dix ans après, ce constat et cet appel sont d'une brulante actualité…

Voici un extrait de l'intervention du métropolite Antoine à l'Assemblée de son diocèse le 9 juin 2001. (V.G.)


Apporter au monde une nouvelle présence du Christ

Aujourd'hui, nous vivons dans un monde où le dialogue et les relations œcuméniques sont devenus très différents de ce qu'ils étaient à mon arrivée en Angleterre. À l'époque, les différences confessionnelles étaient clairement définies, mais on cherchait à se rencontrer et on essayait de se comprendre mutuellement. Il n'en est plus ainsi aujourd'hui, et une grande confusion en a résulté. À moins que nous ne soyons profondément enracinés dans une vie de prière, dans la vie de l'Église non pas en tant qu'administration ou groupe confessionnel, mais en tant que corps du Christ, il s'ensuivra un sentiment d'aliénation. Nous devons promouvoir une vision différente et chercher une approche nouvelle.

Tout d'abord, les chrétiens ne constituent pas une entité. Ils sont divisés en confessions différentes. Cela fait longtemps déjà que nous nous rencontrons et essayons de trouver un langage commun. Malheureusement, si nous avons trouvé un langage commun qui nous a permis de devenir amis, frères et sœurs, nous n'en sommes pas moins restés séparés. Cela ne suffit pas. Surmonter la séparation par le compromis n'est pas une solution. Et rester séparés, tout en faisant semblant d'être uns, n'est pas non plus une solution ; c'est une trahison du Christ et de son Évangile. Ce que nous devons faire, c'est apporter à l'Occident l'Orthodoxie, avec un O majuscule : non pas une confession religieuse parmi d'autres, mais une nouvelle présence du Christ.

Quand l'Église orthodoxe russe est devenue membre du Conseil œcuménique des Églises (COE)( Note de VG: En 1961), nous étions représentés par l'évêque Jean (Wendland) [par la suite métropolite de laroslavl (1909-1989)]. Je n'ai jamais oublié ses paroles. Il s'est adressé au COE en ces termes : "Nous voulons vous remercier de nous avoir acceptés, nous orthodoxes, en votre sein. Vous pouvez vous demander ce que nous vous, apportons. Nous n'apportons pas une nouvelle doctrine religieuse, nous apportons la foi de l'Église primitive. Nous n'avons pas été capables de vivre à sa hauteur. Nous vous la remettons et nous espérons que vous serez capables de produire les fruits que nous nous sommes avérés incapables de produire". Ce furent là les paroles prononcées lors de l'admission de l'Église orthodoxe russe au COE.

II y a ici une vérité suprême : nous n'apportons pas une nouvelle confession, et si nous nous considérons vraiment comme une nouvelle confession, nous trahissons l'orthodoxie, nous sommes étrangers à notre vocation. Ce que nous devons apporter, c'est le Christ, et l'esprit de l'Égljse tel qu'il était présent dans les premiers siècles, avant que l'Église ne soit, reconnue par l'État et soumise au pouvoir de diverses manières. Si vous regardez l'histoire de l'Église, vous observerez que c'est - hélas, trop souvent - sur ordre de l'État que les conciles œcuméniques ont été convoqués, dans des moments de crise, car ce que voulait l'État et les empereurs de Byzance, c'était que l'Église soit avant tout un facteur d'unité pour l'Empire, et non pas une expérience vécue de la foi. Le père Georges Florovsky a dit un jour que les conciles œcuméniques avaient été légitimement convoqués, certes, et qu'ils avaient légitimement proclamé la vérité de l'orthodoxie, mais qu'ils n'avaient jamais apporté de réponse aux hérétiques et à ceux qui s'étaient séparés de l'orthodoxie., Nous avons condamné ces hérétiques, nous avons vu en eux des personnes en dehors de l'Église, mais nous n'avons trouvé aucun langage, aucun argument pour les retenir dans l'Église, si ce n'est des arguments intellectuels, philosophiques, mais aucun qui ait trait à l'essentiel de la vie chrétienne. Nous sommes aujourd'hui retombés dans la même situation.

Le véritable enjeu de l'œcuménisme

Nous discutons avec d'autres confessions — encore que nous discutions très peu à l'heure actuelle, vu que nous ne sentons plus la différence entre les diverses confessions comme nous la sentions, il y a cinquante, soixante ou soixante-dix ans —, mais nous continuons à ne pas répondre à ces questions dont l'enjeu est la transfiguration du monde. Nous vivons dans un monde qui est largement devenu païen. Nous n'avons plus de code moral, nous n'avons plus qu'une conception de I'humanité et de l'homme, ce qui est très différent. Quand des gens disent que l'Église, ou les Églises, sont étrangères à la modernité car elles croient à des concepts démodés, comme le mariage, par exemple, là n'est pas la question. Le fait est que l'Église n'a pas à mener de discussion avec ce que le monde a accepté, l'Église présente une vision qui est plus haute et plus grande.

Un homme qui a joué un grand rôle dans ma découverte de la foi, un ancien sous-diacre du patriarche Tikhon de Moscou et qui, par la suite, est devenu prédicateur évangéliste, écrivait que, lorsque vous discutez avec quelqu'un, il résiste et réfute vos arguments. Vous devez toujours vous élever au-dessus de ses arguments, de sorte que votre interlocuteur puisse écouter ce que vous dites et s'écrier : "Comme c'est magnifique !", et ainsi s'ouvrir à ce que vous avez à lui faire comprendre. C'est ce que nous devons apprendre à faire dans le monde dans lequel nous vivons maintenant. L'œcuménisme ne doit pas être une sorte de compromis, une manière de réunir des Églises différentes et de rapprocher des croyants, car plus grand est le compromis, plus il est facile d'être ensemble. L'œcuménisme, comme nous devons le comprendre, c'est une attitude de l'esprit qui reconnaît que le Christ est le Seigneur et le Roi de Yoikoumenè, de la totalité du monde, et que notre rôle est d'apporter à cet univers une vérité qui l'embrasse, l'englobe, et le mène à une grandeur, un épanouissement, une beauté qu'il ne connaissait pas.

"Devenez véritablement le corps du Christ"

Ainsi, si nous pensons à ce que doit être notre assemblée (note VG: l'Assemblée du diocèse), il nous semble qu'elle doit être un lieu où nous mènerions notre réflexion sur ces questions jusqu'au bout, et ce non seulement avec notre intellect, mais avec notre être tout entier, avec toute la passion que nous pourrions avoir, même si nous sommes indignes d'elles. Je suis totalement indigne de ce que je prêche : mais là n'est pas la question. J'en répondrai un jour. Pour mes paroles, je serai jugé, et condamné, probablement. Mais les paroles restent vraies. Nous devons être prêts à proclamer la vérité, non pas comme une vérité intellectuelle ou une philosophie, mais comme la vraie vie. Utilisez les mots, utilisez toute votre vie - y compris la liturgie, non pas comme les actes d'un culte rendu au nom d'une communauté qui vit refermée sur elle-même, mais comme un moyen pour introduire à la connaissance du Christ et à la vie éternelle ceux qui vivent en dehors de l'Eglise.

Tel est le nouvel œcuménisme qui doit être le nôtre ; non pas un œcuménisme fait de discussions et d'argumentation théologique, de compromis et de recherche d'une quelconque voie commune, mais un œcuménisme accompli par des hommes et des femmes qui, quelle que soit leur indignité, peuvent néanmoins dire avec étonnement : "Voici ce que le Christ m'a révélé. Je veux le partager avec vous. Je n'ai jamais été capable de vivre selon cette révélation, vous, vous le pourrez. Prenez cela et devenez véritablement corps du Christ".

Source: revue du diocèse, "Sourozh (n° 86, novembre 2001). SOP265 février 2002
(Traduction et intertitres sont de la rédaction du SOP.)

Source: http://masarchive.org/Sites/texts/2001-06-09-1-F-E-T-EM02-007.html



Rédigé par Vladimir Golovanow le 14 Mars 2014 à 09:21 | 0 commentaire | Permalien

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