Canonisation : Jean XXIII et Jean-Paul II, quel héritage pour l'Eglise ?
Pour l'historien Louis Manaranche les deux papes qui seront canonisés dimanche ont su réconcilier l'Eglise avec la modernité, sans la faire «s'agenouiller devant le monde». Un héritage encore d'actualité.

Parmi les dizaines de milliers de Français qui seront à Rome dimanche pour la canonisation des papes Jean-Paul II et Jean XXIII, beaucoup n'ont de ce dernier qu'une vague image de saint homme affable à l'origine du Concile Vatican II, alors que tous ont au moins un souvenir précis du pontificat du grand pape polonais. Pourtant, s'il n'y a pas eu à proprement parler de «génération Jean XXIII» chez les jeunes catholiques français qui ont connu son bref pontificat, de 1958 à 1963, on retrouve dans les journaux, émissions et témoignages de l'époque quelque chose de l'enthousiasme suscité vingt ans plus tard par le pontificat de Jean-Paul II.

Une part de cet élan vient sans nul doute du passage de Mgr Roncalli à la nonciature de Paris pendant 9 ans, au sortir de la guerre. Sa rondeur et sa simplicité avaient fait beaucoup pour éviter une guerre ouverte entre l'épiscopat et les pouvoirs publics, qu'il s'agisse de l'épuration des évêques trop proches du régime de Vichy, des recommencements de la guerre scolaire ou encore des relations avec les élus communistes. Il avait aussi su observer le renouveau pastoral en France - qui allait de la création de la Mission de France au renouveau liturgique en passant par la question plus complexe des prêtres-ouvriers - avec bienveillance, tout en fréquentant assidûment et ostensiblement une abbaye de Solesmes qui apparaissait alors comme le phare de la Tradition.

Pour autant, c'est bien la convocation du deuxième Concile du Vatican qui a naturellement marqué les esprits français, comme ceux de toute la catholicité. À cet égard, lire les réactions de l'époque permet d'éviter bien des anachronismes: l'espérance suscitée par celui-ci a été bien plus générale et profonde que les inquiétudes et les excès que l'on connaît, qui arrivèrent plus tard. En un sens, il semble même que les premières réactions puissent être celles qui soient aujourd'hui encore les plus porteuses de sens. Elles nous disent quelque chose du projet originel du Concile, loin des querelles et des controverses postérieures.

Stanislas Fumet, né en 1898 a été, à l'instar de Jacques Maritain, des pères de Lubac et Daniélou et de tant d'autres, un de ces grands intellectuels catholiques français qui ont connu Jean XXIII et ont spontanément montré un grand enthousiasme pour Vatican II, tout en mettant en garde les chrétiens français contre une instrumentalisation de celui-ci au profit d'un «agenouillement devant le monde», notamment durant les tumultueuses années 1970.

Lisons un extrait de l'article qu'il a rédigé en 1963 dans le journal gaulliste Notre République, alors que le pape est à l'agonie. On y trouve comme des anticipations du «N'ayez pas peur» de Jean-Paul II:

«Avec Jean XXIII, on ne saurait dire qu'on nous «a changé la religion», comme plusieurs le pensent, mais bien qu'elle peut être soumise à un autre éclairage que celui qui en rendait l'aspect plus rébarbatif qu'aimable. […] Jean XXIII, dont le pontificat si plein aura été de trop brève durée, même s'il se prolonge quelque peu, n'est nullement un pape révolutionnaire. Le Sacré-Collège l'avait élu avec une arrière-pensée que l'on voilait à peine, quand il succéda à Pie XII : il devait faire un pape de transition. Mais il y a des transitions qui, pour ne pas être des ruptures - car dans l'Église, toujours une par définition, et qui a les promesses de la vie éternelle, la rupture ne se conçoit pas - n'en témoignent pas moins un renouvellement, un rejaillissement, une refloraison. L'Esprit-Saint, a-t-on dit, n'est pas à court d'imagination et les effets de la Pentecôte peuvent toujours reparaître à l'occasion des événements. SUITE Le Figaro

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Avril 2014 à 19:48 | 2 commentaires | Permalien

V.G.

Mais n’est-ce pas précisément dans la découverte et le respect envers la manière ‘différente’ de célébrer le même Seigneur et Sauveur du monde que toute notre cohérence et sincérité œcuménique ainsi mises à l’épreuve s’expriment vraiment ? Pasteur Vincent Tonnon

L'invitation de nos frères hétérodoxes à nos célébrations donne souvent lieu à polémique. C'est pourtant une façon évidente de rendre témoignage de notre foi et, comme la beauté de notre culte en fait intrinsèquement partie (qu'il suffise de rappeler le témoignage des envoyés de St Vladimir à Sainte Sophie…) c'est la la meilleure façon de la faire connaitre à nos frères.

Et ce ne sont pas du tout des expériences gratuites comme le montre le témoignage suivant d'un pasteur protestant.

Citation: Moment œcuménique

Invités à l’occasion de la première visite de l’Archevêque Job de Telmessos dans la paroisse de Liège (*), c’est un moment œcuménique particulièrement fort qu’en tant que membres de la Concertation des Églises chrétiennes de la Province de Liège, nous avons vécu ce matin-là.

Tiens, étrange… J’ai écrit ‘œcuménique’ alors qu’il s’agissait d’une ‘divine liturgie’ entièrement vécue selon le rite orthodoxe. Cherchez l’erreur ! D’ordinaire, je suis nettement plus réservé pour utiliser le qualificatif ‘œcuménique’ lorsqu’il ne nous est demandé que d’être là pour participer à un office célébré selon le rite de l’église accueillante. Et pourtant…

Comment rendre compte de l’intensité de ce moment vécu dans la fraternité où, grâce à une traduction de la liturgie en slavon – et les judicieuses explications distillées par notre frère diacre (catholique) Luc Mahiels) – les autres membres de la Concertation et moi-même avons été invités à entrer dans toute la profondeur et toute la richesse de ce moment de culte. Comment rendre compte aussi du sentiment qui nous a étreints lorsqu’au moment de l’eucharistie, généralement vécu comme un moment d’exclusion (du fait de ce qui nous sépare toujours à ce sujet au sein du corps du Christ), nous y avons été associés malgré tout par le partage de pain et de vin bénis par l’archevêque (mais non consacrés). Pour le protestant que je suis, j’ai partagé là un véritable moment de Cène où, communiant au corps et au sang du Christ par l’Esprit, je me suis senti relié et en communion spirituelle avec mes frères et mes sœurs orthodoxes communiant au même corps et sang du Christ par le biais des espèces consacrées. Ainsi, avec beaucoup de délicatesse, ce moment qui aurait pu se révéler moment d’exclusion s’est transformé en moment inclusif. Un grand moment œcuménique donc ! Alors même que, dans le même temps, tant d’aspects dans la liturgie ne manquaient de troubler voire heurter ma sensibilité protestante. Parmi ceux-ci : le décorum, les baisers nombreux tantôt des mains de l’évêque, tantôt des croix et autres ustensiles du culte, la place et le rôle des ‘saintes icônes’, de l’encens. C’est peu dire que ce sont là autant d’aspects plutôt étrangers à mon univers spirituel et liturgique… Mais n’est-ce pas précisément dans la découverte et le respect envers la manière ‘différente’ de célébrer le même Seigneur et Sauveur du monde que toute notre cohérence et sincérité œcuménique ainsi mises à l’épreuve s’expriment vraiment ? Voilà pourquoi en repensant à cet office ainsi qu’aux agapes qui le suivirent, je n’ai aucune hésitation à affirmer : Ce matin-là, nous étions bien unis dans un même esprit et dans une même pensée (1Co 1, 10b) pour la seule gloire de Dieu ! Et pour ce beau moment, et bien, loué soit le Maître de l’Église, notre Seigneur Jésus-Christ !

Pasteur Vincent Tonnon (E.P.U.B. église protestante unifiée de Belgique

Feuillet de l’exarchat N°66 (avril 2014), p.3
(*) Les 13-14 février 2014

Rédigé par Vladimir Golovanow le 24 Avril 2014 à 19:41 | 1 commentaire | Permalien

Le Christ est ressuscité!
"PARLONS D'ORTHODOXIE" SOUHAITE A SES LECTEURS, A SES CONTRIBUTEURS, A TOUS SES AMIS DES PÂQUES RADIEUSES! LE CHRIST EST RESSUSCITE! CHRIST IS RISEN! ΧΡΙΣΤΟΣ ΑΝΕΣΤΗ ! CHRISTUS IS VERREZEN ! CHRISTO E RISORTO ! CHRISTUS IS AUFERSTANDEN! HRISTOS A INVIAT ! CHRISTUS RESURREXIT !

ВСЕХ ЧИТАТЕЛЕЙ, АВТРОВ И ДРУЗЕЙ НАШЕГО БЛОГА, ПОЗДРАВЛЯЕМ СО СВЕТЛЫМ ХРИСТОВЫМ ВОСКРЕСЕНИЕМ И ЖЕЛАЕМ ПАСХАЛЬНОЙ РАДОСТИ! ХРИСТОС ВОСКРЕСЕ!


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Avril 2014 à 19:00 | 3 commentaires | Permalien

Le 20 avril 2014, jour de Pâques, Résurrection du Seigneur Jésus-Christ, pour la deuxième année consécutive, le recteur du séminaire, le P. Alexandre Siniakov, accompagné de sept séminaristes, se sont rendus dans la petite église russe de Champagne-sur-Seine pour y célébrer les matines pascales (après les célébrations nocturnes au Séminaire). Ils y ont été rejoints par le P. Georgy Machtaler, prêtre de la paroisse de l'Église russe hors frontières à Luxembourg.

Après l'office, les membres de la communauté orthodoxe locale et les séminaristes ont partagé un buffet à l'extérieur de l'église.

L'église de la Protection de la Mère de Dieu fut construite en 1938-1939 sur le terrain acheté par des ouvriers russes. Le 24 septembre 1939, l'église fut consacrée. Avec la disparition de la plupart des membres de la communauté vers la fin des années 1970, les célébrations se raréfiaient et en 1980, l'église est cédée à la commune de Champagne afin que la ville en fasse un musée. Suite ICI

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 23 Avril 2014 à 12:08 | 0 commentaire | Permalien

Nicolas Berdiaev : 140 ans de la naissance du grand penseur et philosophe religieux russe
« J’ai du monde une conception mystique à l’origine et, par comparaison, le moment religieux, organisé, n’est que secondaire. Eckhart, Jacob Boehme, Angélus Silesius sont plus près de mon cœur que les Pères de l’Eglise. Je crois à la présence d’une mystique universelle, d’un spiritualisme universel. (…) J’ai cependant toujours été plus attiré par la mystique gnostique et la mystique prophétique que par la mystique ayant reçu l’approbation officielle de l’Eglise, celle qui a été reconnue comme la mystique orthodoxe, quoiqu’elle mériterait mieux le nom d’ascèse », In Essai d’autobiographie spirituelle. (1) « Dans le Christ, Dieu devient visage, et l'homme à son tour connaît le sien. » (2)

Nicolas Berdiaev

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Aucune commémoration particulaire n'a marqué les 140 ans de la naissance du grand penseur et philosophe religieux russe Nicolas Alexandrovitch Berdiaev (Kiev, 1874 - Clamart 1948).

Bilingue, auteur de nombreux textes en russe et en français, il est toujours l'objet de controverses passionnées: marxiste dans sa jeunesse, il avait retrouvé l'Orthodoxie à 26 ans, mais sa vision très personnelle de la foi et sa distance envers la Tradition orthodoxe l'éloignent de l'Eglise avant sa réconciliation à la fin de sa vie. L'Eglise russe a d'ailleurs acheté sa maison de Clamart pour y loger les clercs de sa cathédrale parisienne et y conserve son bureau comme musée (ibid 2), mais ses spéculations n'en sont pas acceptées pour autant malgré leur influence indéniable.

Nicolas Berdiaev : 140 ans de la naissance du grand penseur et philosophe religieux russe
Il a en effet profondément marqué la philosophie et la théologie russes et occidentales du XXe siècle, mais il est resté indépendant de toute coterie et de toute école ce qui explique qu'il n'ait pas de disciples pour commémorer sa naissance

Jeunesse russe

Nicolas Berdiaev est né il y a exactement 140 ans, le 19 mars 1874, près de Kiev dans une famille de la haute noblesse (3) Il passa son enfance et son adolescence à Kiev, faisant ses études à l'école des cadets, réservée aux enfants de la noblesse, qu'il ne termina pas pour entrer à la faculté de sciences naturelles puis à la faculté de droit de l'université, premier signe de la révolte contre son milieu privilégié qui l'amènera rapidement au marxisme, très à la mode dans les milieux étudiants de l'époque. En 1897 il est emprisonné et exclu de l’Université pour activités révolutionnaires, puis exilé à Vologda (nord de la Russie) en 1900-1901. Il publie son premier article dans la revue marxiste allemande «Neue Zeit» (1899) puis son premier ouvrage, "Subjectivisme et individualisme dans la philosophie sociale" en 1901, toujours marxiste.

Mais ensuite il se lie avec Serge Boulgakov, qui lui fait redécouvrir l'Orthodoxie, et découvre les Pères grecs comme le révèle Olivier Clément (4), qui sera profondément influencé par ces deus philosophes. Le jeune Berdiaev lit St. Grégoire de Nysse, St Athanase, St Irénée de Lyon, St Maxime le Confesseur Origène, St. Isaac le Syrien et en même temps les mystiques allemands (Jacob Böhme, Angélus Silésius et Maître Eckhart) et français (Huysmans). Il participe à une revue avec le célèbre écrivain Dimitri Mérejkovski (5), qu'il avait rencontré au cours d'un voyage à Paris, puis créé sa propre revue avec Boulgakov. En 1907 survient un événement singulier qu’il décrira brièvement dans son "Essai d’autobiographie spirituelle" (1940): « Je me rappelle un moment - c’était en été, à la campagne, - je me trouvais dans le jardin, à l’heure du crépuscule et le cœur lourd… Sous les nuages, la nuit s’épaississait, mais subitement une lumière intérieure surgit ». Ce que fut cette lumière, c’est sans doute cette « lumière non crépusculaire » dont parle Soloviev qui invite à « se mettre en route », en sa direction. Il dira lui-même que ce ne fut pas une « conversion », parce qu’il ne trouva pas la paix du cœur en cette circonstance, et l’on ne peut parler d’une initiation au sens strict. (ibid. 1)

Berdiaev se rapproche alors de l’Eglise orthodoxe et participe à la “Renaissance religieuse et philosophique russe” (6), en particulier avec la création de la "Société philosophique et religieuse en mémoire de Vladimir Soloviev de Moscou", mais, résolument indépendant et non-conformiste, il va rapidement prendre ses distances avec l'institution; il se définit lui même comme un prophète voué à l'élaboration d'une anthropologie chrétienne en marge de l'Eglise (7). Il s’intéresse néanmoins aux Pères de l'Eglise, principalement Saint Grégoire de Nysse, Origène et Isaac le syrien, puis il passera à la mystique germanique, c’est-à-dire à Jacob Böhme, Angélus Silésius et Maître Eckhart. «J’ai commencé à faire beaucoup de lectures mystiques et j’ai été surpris de la ressemblance des mystiques de tout temps et de toute confession» écrit-il dans son autobiographie (8). Son retentissant article « Les étouffeurs de l'Esprit » (1913), où il dénonce la répression des moines onomatodoxes de l'Athos emmenés de force en Russie et condamnés sur décision du Saint Synode russe (9), lui vaudra une condamnation pour blasphème et un nouvel exil de trois ans à Vologda.

Révolution et exil

Le philosophe réagit peu à la révolution de 1917 et au coup d'état bolchevik mais fut élu président de l'Union des écrivains (1918) et rédigea "La Philosophie de l’inégalité", une attaque contre le bolchevisme qui ne sera pas publiée. En 1920 il est arrêté, interrogé par Dzerjinsky, le fondateur de la Tcheka qui deviendra plus tard le KGB, et il sera finalement expulsé en 1922 sur le fameux «bateau des philosophes» (10), avec 160 intellectuels jugés indésirables. Berdiaev passa deux ans à Berlin puis s'installa à Clamart, prés de Paris; où il vécut jusqu’à sa mort le 23 mars1947. C'est là qu'il écrivit l'essentiel de son œuvre.

La vie religieuse de Berdiaev en exil ne fut pas simple: avant: avant la seconde guerre mondiale il fut considéré comme hérétique par beaucoup d'orthodoxes, puis il revint sur beaucoup de ses théories et communia régulièrement à l'église des Trois Saints Docteurs (rue Petel, Paris) alors que son épouse était devenue catholique. Sa maison devint un lieu de rencontres pour de nombreuses personnalités de l'émigration russe qu'il y invitait régulièrement, ainsi que des catholiques français. Y sont venus, parmi beaucoup d'autres, le philosophe "existentialiste" Léon Chestov, le philosophe et militant catholique Jacques Maritain, sainte mère Marie Skobtzov…. Son cabinet de travail a été conservé tel quel et se visite ainsi que sa chapelle privée dont l'iconostase fut peinte par le père Grégoire Krug après le décès du philosophe (11).

A Paris Berdiaev devint l'un des maîtres de la philosophie orthodoxe des “émigrés russes”, héritiers de "l'Age d'Argent" (12), qui ont prolongé le développement de la pensée théologique russe et constitué de fait l'essentiel de la théologie orthodoxe au XXe siècle. Ils gravitaient en particulier autour de la revue "Путь" ("La Voie", 1925-1940) fondée et dirigée par Berdiaev avec ses compagnons du "bateau des philosophes", Simon Frank, Serge Bulgakov, Nicolas Losski, passés comme Berdiaev du marxisme à l'idéalisme kantien pour finalement devenir des théologiens orthodoxes et enrichir "l'Ecole de Paris"; ils sont rejoints par d'autres intellectuels progressistes émigrés comme Antoine Kartachev, Léon Chestov, mère Marie (Skobtsov), Georges Florovski et d'autres encore.
Nicolas Berdiaev a pour beaucoup inspiré la pensée de mère Marie et secondé dans la la mise en œuvre de l'association "Pravoslavnoie delo" ("La cause orthodoxe"). Nous devons à Berdiaev un très beau texte consacré à mère Marie.

Le père Alexandre Men en dit: «Ce n'est pas une revue, c'est un trésor de la pensée! Ses soixante numéros en font véritablement une richesse, un héritage, que nous recevons aujourd'hui. Que Dieu fasse qu'ils parviennent à nos descendants» (13). Comme on voit, leurs idées sont très diversifiées et c'est Berdiaev qui parvient à les regrouper autour de lui.

Aperçu de la pensée de Berdiaev

Il est très difficile de résumer cette pensée foisonnante (une trentaine de livres et presque autant d’articles). Berdiaev "exerça une profonde influence sur la pensée européenne. Il sera le précurseur d'une nouvelle anthropologie: celle de l'homme répondant à son propre destin en prenant conscience de sa vocation créatrice" comme le définissent Olivier CLÉMENT et Marie-Madeleine DAVY (14). Sa philosophie atteint un sommet de l'existentialisme chrétien tout en étant empreinte de mysticisme. Pour Berdiaev, le premier principe n'est pas l'être mais la liberté. A partir de cette liberté, Dieu crée l'homme, l'être libre. La liberté étant par nature irrationnelle peut donc conduire au bien comme au mal. Selon lui, le mal, c'est la liberté qui se retourne contre elle-même, c'est l'asservissement de l'homme par les idoles de l'art, de la science et de la religion qui reproduisent «les rapports d'esclavage et de domination dont est issue l'histoire de l'humanité».

Berdiaev se qualifie lui même de "pneumatologue" et c'est bien l'étude de l'âme et des êtres spirituels qui constituent le cœur de son œuvre. Il relie la vocation spirituelle de l’homme à Dieu: l’esprit est le souffle de Dieu alors que l'âme est liée au corps de façon organique. Mais il n’oppose pas l’esprit et la matière; l’esprit ne s’oppose ni au corps ni à l’âme: « En vérité, l’esprit appartient à une qualité d’existence différente, supérieure à celle de l’âme et du corps. La conception tripartite de l’homme comme être tout ensemble spirituel, psychique et corporel a un sens éternel et doit être retenue. Cela ne signifie pas qu’il existe, pour ainsi dire, dans l’homme, à coté de sa nature psychique et corporelle, une nature spirituelle. » L’esprit est une émanation de Dieu. Relié au corps, il est divino-humain, divino-cosmique. C'est un don de Dieu, synonyme de liberté: « Ce n'est pas l'homme qui exige de Dieu sa liberté, mais Dieu qui exige de l'homme qu'il soit libre car cette liberté est le signe de la dignité de l'homme, créé à l'image de Dieu» 514) et il est impossible d’en donner une définition rationnelle, on peut seulement énumérer ses caractéristiques… Et Berdiaev voit le côté religieux et mystique de l’esprit: c’est par son origine divine que l'homme est créé à la ressemblance de Dieu. Le philosophe oppose l'esprit, capable de reconnaitre les lois divines, à la raison humaine, qui ne peut qu'en voir les applications, et il se réfère aux mystiques et à leurs révélations des lois divines qui échappent à la raison. « La dignité de l'homme présuppose l'existence de Dieu. C'est l'essence même de toute dialectique vitale de l'humanisme. L'homme n'est une personne que s'il est un libre esprit reflétant l'Etre suprême» (16)

Berdiaev se révolte contre les conceptions rationalistes, déterministes, téléologiques qui brisent le règne de la liberté. Le problème de l'existence humaine est donc celui de sa libération. Ici, Berdiaev fonde une véritable philosophie de la personne qui influencera Emmanuel Mounier et le personnalisme, ou encore le jésuite uruguayen José Luis Segundo, théologien de la libération qui fit sa thèse sur lui. Se dressant contre toutes les formes d'oppression sociale, politique, religieuse, "dépersonnalisantes" et déshumanisantes, l'œuvre de Berdiaev agit comme un vaccin contre toutes les formes d'utopies meurtrières du passé et de l'avenir. Par opposition, elle souligne les vrais besoins et la vraie destination de l'homme qui est surnaturelle liberté issue du mystère divin et fin de l'histoire dans une annonce du Royaume de Dieu que l'homme doit d'ores et déjà préparer dans l'amour et la liberté.
"Ce qui se passe dans les profondeurs de l'homme se passe également dans celles de Dieu."
"La liberté s'allume dans les ténèbres."
"Là où il n'y a plus de Dieu, il n'y a plus d'homme non plus."
"La personne humaine... est la révélation en l'homme de l'image de Dieu."
"Le mystère divin et le mystère humain ne sont qu'un mystère;
en Dieu se garde la mystique de l'homme et dans l'homme le secret de Dieu."

S'il fallait retenir une phrase de Nicolas Berdiaev, ce serait peut-être celle-ci: « Dans le Christ, Dieu devient visage, et l'homme à son tour connaît le sien. » (ibid 2)

Nicolas Berdiaev : 140 ans de la naissance du grand penseur et philosophe religieux russe
Précurseur et prophète

L'œcuménisme orthodoxe: Berdiaev en fut un précurseur et un inspirateur. Dès 1925, deux ans avant la première conférence de « Foi et Constitution » (Lausanne en 1927), il fixe une véritable mission aux émigrés russes dans un article programmatique paru dans le premier numéro de sa revue "Путь": apporter l'orthodoxie au monde, aux autres peuples. Ce n'est pas un hasard si l'orthodoxie russe a été amenée à être en étroit contact avec les Chrétiens du monde Occidental écrit-il. L'orthodoxie a un sens universel et ne peut pas rester dans des cadres ethno-centrés, dans une situation d'isolement. Elle doit devenir forte, spirituelle, active dans le monde. Puisque dans leur vie; il est arrivé aux orthodoxes russes de vivre parmi des sans-dieu, des agnostiques ou des gens confessant autrement le christianisme du monde, différentes façons de s'impliquer lui semblent envisageable.

Et le philosophe regroupe les orthodoxes en trois courants, classement qui reste totalement d'actualité:

- Il y a d'abord les deux groupes extrêmes, qu'il critique et rejette: il ne faut ni rester renfermés, devenir une sorte "d'épouvantail affirmant son Orthodoxie" et se refusant à toute relation spirituelle, car cette attitude est complètement inadaptée à l'époque contemporaine et destructive de la vie créative spirituelles (ce sont nos "zélotes" actuels), ni, à l'autre extrême, accepter une dissolution dans la vie occidentale qui en faisant perdre à l'émigration son identité religieuse, la couperait de ses racines nationales et culturelles (nous reconnaissons nos "modernistes").
- Et Berdiaev soutien la voie médiane de ceux qui restent fidèles à leur foi tout en prenant conscience de sa signification et de sa portée universelle. Il faut écrit-il, "rentrer, du plus profond de sa foi, en contact avec les Chrétiens d'Occident, collaborer avec eux, mettre en place des relations fraternelles plus étroites entre Chrétiens de toutes confessions". C'est en cela que consistent les nouvelles tâches auxquelles l'église Orthodoxe se trouve confrontée. Dans le même temps s'est formée une nouvelle conception de l'âme orthodoxe, plus active, plus responsable, plus créative, plus courageuse... L'auteur voit cette tâche comme une façon de "lutter pour la dignité et la liberté de l'esprit humain, pour l'image même de l'homme, maintenant piétinée" et "d'aspirer de toutes ses forces à la renaissance de la Russie, mais à sa renaissance dans la vérité du Christ (17).

La foi en la Russie: cette foi en la renaissance de la Russie est un fil conducteur. En 1946 Berdiaev écrit dans "L’idée Russe" ces paroles d’espérance" : « Il y a la Russie de Kiev, la Russie sous le joug tartare, la Russie de Pierre le Grand et la Russie soviétique, et il est possible qu’il y ait encore une Russie nouvelle. » Son « seul espoir était que le bolchevisme fût vaincu de l’intérieur. Le peuple russe devait être son propre libérateur », disait-il. Vision prophétique qui annonçait peut-être la Fédération de Russie d’aujourd’hui.

Rien que pour cela, malgré ses errements, Berdiaev mérite de ne pas être oublié (18).

Vladimir Golovanow

Nicolas Berdiaev : 140 ans de la naissance du grand penseur et philosophe religieux russe
Notes et références:

(1) In "Essai d’autobiographie spirituelle". Cité par "NOVALIS" in http://www.moncelon.com/berdiaev.htm
(2) Cf. http://chretiens-clamart.eu/ccorthodoxe/saint_esprit.html
(3) Son père, officier des chevaliers-gardes de la garde impériale, était président de la noblesse de Kiev et sa mère était la fille du prince Koudachev et de la comtesse Mathilde de Choiseul-Gouffie.
(4) In Olivier Clément, " Berdiaev : un philosophe russe en France", Desclée de Brouwer, 1992.
(5) Dimitri Merejkovski (ou Merejkowsky Saint-Pétersbourg, 1866, - Paris 1941) est l'un des écrivains les plus lus et les plus célèbres du début du XXe siècle. Il est considéré comme le fondateur du symbolisme russe après son célèbre "manifeste du symbolisme russe" (1893)
(6) Cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Arkady-Mahler-developpement-de-la-theologie-russe-aux-XIX-XX-siecles_a3311.html
(7) In "Le Sens de l'Acte créateur" (1913): cité par Marie-Madeleine Davy ibid.1
(8) "Autobiographie" p. 110. Cité par http://theses.univ-lyon3.fr/documents/lyon3/2007/lasserre_p/pdfAmont/lasserre_p_partie2.pdf
(9) http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1988_num_29_2_2140
(10) http://french.ruvr.ru/radio_broadcast/5646077/94030230/
(11) Ibid 2
(12) http://global.britannica.com/EBchecked/topic/513793/Russian-literature/29161/The-Silver-Age
(13) http://fra.orthodoxlogos.com/bookcatalog112_dive_2_1.html
(14) In http://www.universalis.fr/encyclopedie/nicolas-berdiaev/
(15) In Nicolas Berdiaev, "Essai d'autobiographie spirituelle", Buchet/Chastel, 1979, p. 221.
(16) In Nicolas Berdaiev, "Au seuil de la nouvelle époque", (1947) Delachaux et Niestlé S.A, p.38
(17) "les tâches spirituelles de l'émigration russe", cité par ." Julia P. (Traduction Alexandre C.) "Le chameau et le chas, journal de la jeunesse orthodoxe" p. 12-14
(18) D'après Jean-Bernard Cahours d’Aspry http://www.culturemag.fr/2013/04/05/nicolas-berdiaev-un-philosophe-pour-comprendre-la-russie/

Nous devons à Berdiaev un très beau texte consacré à mère Marie - Памяти матери Марии

18 марта – 140 лет со дня рождения Н.А. Бердяева, русского религиозного философа и публициста.
Clamart - Maison de Nicolas Berdiaev

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 22 Avril 2014 à 18:10 | 0 commentaire | Permalien

Déclaration

Le projet des autorités de Saint-Pétersbourg vise à faire passer inaperçus l les crimes commis par les communistes dans la forteresse de Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg.

Nous n’accepterons pas ce sacrilège ! Alors que la majorité de nos compatriotes est préoccupée par les nouvelles qui nous parviennent d’Ukraine, les autorités de Saint-Pétersbourg ont préparé en catimini un projet pour enlever du cœur de Saint-Pétersbourg les ossements des victimes fusillées par les bolcheviks lors de la terreur rouge.

Les autorités en la personne du maire adjoint Kitchedgi «ont pris la décision d’inhumer ces ossements au cimetière de l’Ile Zaïatchij, loin de la ville. C’est là que l’on avait envisagé d’ériger un monument aux victimes du bolchevisme.

Nous déclarons avec détermination : Les nouveaux martyrs parmi lesquelles des saints de l’Eglise Orthodoxe Russe trouveront la paix sous les remparts de la forteresse Saints Pierre et Paul et non ailleurs. Nous n’accepterons pas que la mémoire des Martyrs et des Héros de la Russie soit bafouée.

Dmitri Matline,
Président du Comité national « Mémoire des victimes »
Mercredi Saint, le 16 avril 2014
Saint-Pétersbourg


Lien Vozvratchenie
Traduction E.T.
..........................................
L’hypocrisie et l’absence de liberté intérieure font partie de l’héritage soviétique

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 22 Avril 2014 à 17:52 | 0 commentaire | Permalien

Message de Pâques du patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie
Bien-aimés dans le Seigneur, évêques, prêtres, diacres, moines et moniales, chers frères et sœurs !

En ce Saint jour de la Résurrection, quand le monde visible et invisible glorifie le Maître de la vie et le Vainqueur de la mort, c’est de tout cœur que je vous adresse l’exclamation pascale :

Le Christ est ressuscité !

D’année en année la Bonne Nouvelle résonne triomphalement nous incitant à rendre gloire à Dieu et à notre Sauveur qui par la mort a triomphé de la mort et nous a fait communier à la future vie éternelle.

En célébrant la Fête des fêtes, le Triomphe des triomphes c’est dans un état d’âme tout particulier que nous évoquons l’exploit rédempteur du Sauveur du monde, Ses souffrances sur la Croix et Sa radieuse Résurrection. Pâques n’appartient pas à une belle légende, ne relève pas de la théologie abstraite, n’est pas un tribut à une coutume populaire née dans un passé lointain. Pâques est l’essence même et le noyau du christianisme. Cette victoire est un don que Dieu nous fait.

Depuis le temps des apôtres et jusqu’à présent l’Eglise annonce la Résurrection du Christ, le plus grand de tous les miracles dans toute l’histoire de l’humanité. L’Eglise parle de ce miracle non seulement comme d’un évènement décrit dans les Evangiles mais, ce qui est particulièrement important, comme d’un évènement providentiel pour tous ceux qui ont fait leur la bonne nouvelle pascale. Cette fête nous est celle de tous et de chacun car la Résurrection du Christ, Rédemption par le Seigneur du monde gisant dans le péché – c’est la joie la plus grande qu’est susceptible d’éprouver l’homme. Si difficile que soit notre vie, quelles que soient les épreuves qu’il nous faut surmonter, quels que soient les chagrins que nous infligent les hommes et les imperfections du monde environnant, tout ceci n’est rien comparé à la joie spirituelle et à l’espoir d’un salut éternel qui nous sont donnés par Dieu.

Comme le dit l’apôtre Paul « Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps par son Esprit qui habite en vous » (Rm 8, 11).

En cette journée radieuse de la Résurrection du Christ les âmes de millions de croyants s’imprègnent d’une immense reconnaissance au Créateur, notre existence terrestre acquiert par là tout son sens. La Pâques du Christ est un éclatant triomphe de la vie, une victoire de la vie sur la mort qui nous apporte l’amour, la paix et nous transfigure spirituellemment.

La célébration de Pâques marque chaque fois le début d’une période nouvelle dans nos vies car le Seigneur Ressuscité rénove la nature humaine, donne des forces dans la contrariété, nous mobilise à faire le bien.

La Bonne Nouvelle Pascale a changé le courant de l’histoire du monde, elle nous incite à une purification morale et à une renaissance spirituelle, la société contemporaine en a tellement besoin ! Pâque rappelle à tous quelles sont les racines de la foi chrétienne, nous dit que le Royaume éternel où « Dieu est tout en tous » (1 Co, 15, 28) est proche.

En ces solennelles et radieuses journées du triomphe pascal nous sommes appelés à partager notre joie avec nos parents et nos proches, à leur manifester un amour opérant ainsi que notre compassion. Telle est la tradition consacrée dans les siècles qui nous permet en la respectant de témoigner de notre fidélité à l’héritage du Christ et de notre foi en la réelle Résurrection du Seigneur.

Aujourd’hui, comme auparavant, l’Eglise orthodoxe russe conduit sa mission salvatrice et annonce immuablement la Vérité de Dieu, affirme la portée immuable des commandements de l’Evangile, appelle à la paix et à la concorde, sert la cause de l’union spirituelle des peuples qui habitent le territoire de la responsabilité pastorale du patriarcat de Moscou.

Nous élevons aujourd’hui des prières particulières pour les peuples de la Russie et de l’Ukraine, pour que la paix s’instaure dans les esprits et dans les cœurs de nos frères et de nos sœurs de sang et de foi, pour que les liens rompus se nouent à nouveau, pour que nous agissions à nouveau de concert.

« Vous connaîtrez l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance » (Ep, 3, 19) car le christianisme unit tous les hommes en dépassant les frontières entre les pays, les frontières culturelles et ethniques car le Christ « était la lumière véritable qui éclaire tout homme » (Jn 1, 9).

Que le Seigneur ressuscité nous donne à tous de persévérer dans notre chemin terrestre pour le bien de nos âmes, ayant à l’esprit l’immense responsabilité du chrétien et notre vocation à renforcer en nous et autour de nous une foi ferme, un amour sincère et un espoir à toute épreuve. Que la joie pascale nous donne des forces et la volonté pour faire le bien, nous donne le courage et l’énergie de garder la tranquillité et la sérénité dans les vagues déchaînées de l’océan de l’existence, de pouvoir résister aux tentations et à la convoitise, de surmonter, comme nous y exhortait Saint Serge de Radonege « les divisions haïssables de ce monde ».

Que la lumière irradiée par la tombe vivifiante du Christ en gloire soit avec nous et illumine nos cœurs se répandant sur ceux qui sont proches ou lointains, sur tous ceux qui ont besoin de notre sollicitude et de notre assistance.

En vous adressant tous mes meilleurs voeux en cette grande fête de la Sainte Pâque, je vous souhaite dans mes prières de généreux dons spirituels, la santé du corps et le concours de la Grâce divine dans votre marche victorieuse sur le chemin du Christ !

+Cyrille , Patriarche de Moscou et de toute la Russie
Moscou, Pâques 2014
Message de Pâques du patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Avril 2014 à 14:59 | 0 commentaire | Permalien

La Première et la Seconde Résurrection: Pourquoi appelons-nous l'office du matin du Samedi Saint la "première Résurrection"?
"Que se passe-t-il ? Aujourd'hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s'est apaisée, parce que Dieu s'est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s'est mis à trembler." Méliton, évêque de Sardes homélie du Samedi Saint (P.G. 43, 439, 451, 462-463)

Chaque aspect de la vie liturgique de l'Église nous enseigne quelque chose à propos de notre propre vie spirituelle.

Cela ressort particulièrement des impressionnants offices de la Semaine Sainte et de Pâques, dans lesquels, tout en glorifiant la Passion et la Résurrection du Christ, nous apprenons la signification de notre propre résurrection : la résurrection de la mort spirituelle à la vie Chrétienne en ce monde, et la résurrection à la vie éternelle avec le Christ après notre mort [physique].

Pourquoi appelons-nous l'office du matin du Samedi Saint la "première Résurrection" (i Proti Anastasis)? Pour deux raisons:


Lors de cette Divine Liturgie, nous lisons la première annonce de la Résurrection du Christ dans le saint Évangile, telle que rapportée par saint Matthieu (Mt 28), dans laquelles les Anges roulent la pierre et annoncent aux femmes Myrophores qu'Il est Ressuscité.

Le jour du Samedi Saint, nous nous souvenons que pendant qu'Il reposait corporellement dans la Tombe, notre Seigneur est descendus aux enfers avec Son âme humaine unie à Sa divinité, et là Il a ressucité les âmes de tous les justes depuis les débuts de l'humanité, qui attendaient la consolation des temps, espérant en la venue du Christ.

Ce relèvement des âmes dans l'Hadès précédant la Résurrection du Corps du Christ dans la Tombe est très intimement lié à la Première et Seconde Résurrection que chacun d'entre nous aura à expérimenter dans sa propre vie : nous devons recevoir la Première Résurrection – celle de l'âme – dans cette vie-ci, afin que nous puissions recevoir la Seconde Résurrection – celle du corps – à la fin du monde, dans la vie et la réjouissance éternelle, et pas dans l'éternelle condamnation !

Notre Première Résurrection a lieu au saint Baptême, lorsque la Grâce de Dieu nous transforme de créatures corruptibles et mortelles en membres de l'Immortel Corps du Christ. Tout au long de notre vie terrestre, nous devons constamment préserver et revivre cette Première Résurrection – de l'âme – en menant une vie de repentance et d'obéissance à l'Évangile du Christ. Nous devons constamment recevoir cette Résurrection à travers les saints Mystères et la vie sanctifiante de la liturgie de l'Église et toute sa pratique.

Si nous retenons la grâce de cette Première Résurrection – celle de l'âme – jusqu'à la mort de notre corps, alors la mort elle-même deviendra un passage vers la vie éternelle. Le Chrétien expérimente "une fin de vie Chrétienne, sans douleur, sans honte et paisible," et l'âme se retrouve en paradis en attendant la grande Résurrection générale des corps au Dernier Jour.

Lors de cette Seconde Résurrection, les corps de tous ceux qui ont un jour vécu seront relevés et réunis à leurs âmes. Pour ceux qui auront reçu et préservé cette Première Résurrection, cette Seconde Résurrection sera pour la joie parfaite de l'union au Christ pour toute l'éternité. Pour tous ceux qui n'auront pas reçu (*) la Première Résurrection ou l'auront rejetée, cette Seconde Résurrection sera pour le tourment éternel du corps et de l'âme.

Dès lors, vivons de sorte qu nous puissions nous réjouir d'entendre la douce voix du Christ nous dire "venez, vous les bénis de Mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous de toute éternité !" Saint Méliton concluait son homélie en imaginant la salutation du Christ à Adam et Eve, alors qu'Il les relevait de l'Hadès en ce premier Grand et Saint Samedi :

"Relève-toi, quittons ce lieu. L'ennemi t'a fait quitter le Paradis terrestre. Je ne te replacerai pas dans ce Paradis, mais Je vais te placer sur un trône au Ciel. Je t'avais interdit l'arbre qui n'était qu'un symbole de vie, mais vois, Moi qui suis la Vie elle-même, à présent Je suis avec toi. J'avais ordonné aux chérubins de te garder comme on garde les esclaves, mais à présent Je les fait t'adorer comme un Dieu. Le trône formé par les chérubins t'attend, ses porteurs sont rapides et enthousiastes. La chambre nuptiale est ornée, le banquet est prêt, les demeures éternelles sont préparées, la chambre au trésor de toutes les bonnes choses est grande ouverte."

Je vous adresserai donc à tous ce soir l'exclamation joyeuse : LE CHRIST EST RESSUSCITÉ !

P. Steven Allen

Saint Spyridon greek-orthodox church, St Claire shores, Michigan USA
LIEN St Materne




Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Avril 2014 à 04:21 | 0 commentaire | Permalien

Des Palestiniens chrétiens et des milliers de pèlerins ont commémoré vendredi la passion du Christ, en participant à une procession le long du chemin de croix de Jésus dans la Vieille ville de Jérusalem, selon la tradition.

Venus du monde entier, certains portant des croix en bois, ils ont suivi chacune des stations du chemin le long de la Via Dolorosa, selon un rite millénaire du "Vendredi saint", trois jours avant de marquer la résurrection du Christ célébrée le dimanche de Pâques. Parmi les pèlerins figuraient notamment une importante délégation de serbes, des russes et des grecs pour les orthodoxes, ainsi que des Africains, notamment de Côte d'Ivoire, des Italiens, des Français, des Espagnols et des Argentins pour les catholiques

Un pèlerin, d'origine américaine, déguisé en Jésus et portant une croix sur l'épaule ainsi qu'une couronne d'épines sur la tête accompagné par deux faux soldats romains ainsi qu'une femme censée incarner Marie la mère de Jésus, ont également déambulé dans les étroites ruelles de la Vieille ville. SUITE Le Point
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Jérusalem/Pâques : les Eglises chrétiennes dénoncent des violences policières

L'Orthodoxie en Israël

Des moines harcelés par des extrémistes juifs à Jérusalem

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Avril 2014 à 21:16 | 0 commentaire | Permalien

La presqu’île de Crimée est un territoire multiethnique où habitent les adeptes de différentes confessions, essentiellement les chrétiens. On appelle parfois la Crimée le « berceau de l’orthodoxie en Russie ».

Les scientifiques disputent le bien-fondé de cette thèse. Or, ce qui est incontestable, c’est ce que le christianisme est apparu en Crimée avant de devenir la religion officielle en Russie ! La christianisation de la presqu’île est engagée à grande échelle au VIe siècle, après l’occupation des territoires de la Crimée actuelle par l’empereur byzantin Justinien Ier . Cependant, les premières communautés chrétiennes y apparaissent dès le début du IVe siècle.

Justinien Ier érige tout de suite dans ses forteresses des églises chrétiennes, où il séduit, voire pousse les Criméens. C’est déjà la christianisation de masse. Qui plus est, pour s’assurer le soutien de Justinien, les chefs de certaines tribus se rendent chez lui en quête de baptême.

La christianisation de la Crimée continue, et devient un processus irréversible, même en dépit de la conquête de la presqu’île par les tribus turcophones de Khazars et la formation du kaganat Khazar, qui existera près de 300 ans, de la fin du VIIe siècle au milieu du Xe siècle. Les chrétiens s’insurgent à l’époque contre les envahisseurs.

Les grands princes kiéviens évincent les Khazars : d’abord le prince Sviatoslav, ensuite son fils Vladimir Le baptême de la Russie et l’adoption du christianisme en tant que religion principale se produisent sous le prince Vladimir. Une question se pose des siècles durant : où le prince Vladimir a été baptisé ? D’après la célèbre « Chronique des temps passés » du moine Nestor à Khersonès ! « Le prince a combattu sur le territoire de la ville, il s’en est emparé mais il est peu probable qu’il y ait été baptisé », estime le professeur de l’Université nationale de Tauride Valery Naoumenko.

« Nous n’avons pas de sources authentiques qui confirment que tout cela se soit produit à Khersonès … Par contre, il existe une magnifique source russe ancienne : la « Chronique du baptême » écrite par le moine Jacob Mnikh avant la « Chronique des temps passés ». L’auteur précise que le prince s’est fait baptisé à Kiev. Nestor présente une version plus officielle apparue à Kiev à la fin du XIIe siècle. ».... SUITE La Voix de la Russie


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Avril 2014 à 16:54 | 0 commentaire | Permalien

Mgr Onuphre de Tchernovtsy : Les médias orthodoxes sont appelés à être un Golf Stream dans l’océan Arctique de l’actualité
Le locum tenens de la chaire de Kiev a rencontré les membres du Conseil de coordination du département synodal d’information et d’éducation de l’Eglise Orthodoxe d’Ukraine (Patriarcat de Moscou).

Le Conseil de coordination du département synodal d’information et d’éducation de l’EOU a le 9 avril 2014une réunion à la Laure des Grottes. Elle était présidée par le Protopresbytre Georges Kovalenko, responsable du département de communication de l’EOU. Y ont participé les responsables des départements d’information et d’éducation diocésains de Loutsk, Kharkov, Lvov, Vinnitsa, Moukatchevo, Lougansk, Kherson, Donetsk, Soumy et Dniepropetrovsk.

Les participants ont rencontré Mgr Onuphre, métropolite de Bucovine et de Tchernovtsy locum tenens de la chaire métropolitaine de Kiev. Le Protopresbytre a présenté à son Excellence les responsables des départements d’information et d’éducations diocésains ainsi que ses collaborateurs du département de communication.

Le métropolite Onuphre a chaleureusement salué les journalistes orthodoxes ayant noté que leur activité était très importante, surtout dans les conditions actuelles. « Votre travail est très important parce que les gens se font leurs propres idées en ce qui concerne l’Eglise et souvent ces idées sont préconçues. Ainsi votre activité permet aux hommes d’avoir une idée correcte sur la vie de l’Eglise ».

« On peut comparer le monde contemporain avec un océan froid. L’information submerge les hommes et les vide de leur personnalité. Vous êtes appelés à être un Golf Stream qui permet aux personnes de trouver ne serait-ce qu’un peu de chaleur dans ce glacial océan d’information ».

Mgr Onuphre a noté que « l’information doit expliciter de façon accessible et claire la foi en une vie éternelle pour chacun. L’homme doit comprendre que la vie terrestre n’est qu’un début et qu’il n’y a pas de fin, c’est la forme de la vie qui change : d’abord l’existence terrestre, ensuite la vie aux Cieux ». « Il faut prier pour trouver la bonne parole qui puisse imprégner la personne et l’aider à comprendre notre objectif commun, le salut éternel ».

Lien en russe
Traduction E.Tastevin

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Avril 2014 à 21:39 | 0 commentaire | Permalien

Le 12 avril 2014, avec la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou est arrivé en Espagne. Mgr Hilarion a été accueilli à l’aéroport par l’ambassadeur de Russie en Espagne, Y. Kortchaguine, et par le père André Kordotchkine, recteur de l’église madrilène Sainte-Marie-Madeleine..

Une première liturgie pascale a été célébrée le dimanche 5 mai dans l’église Sainte-Marie-Madeleine à Madrid Pendant la semaine sainte, les travaux de construction ont été terminés et la première divine liturgie y a été célébrée le jeudi saint.

Le programme de la visite de Mgr Hilarion comporte la célébration d’offices dans les églises du Patriarcat de Moscou à Madrid et à Barcelone, la participation à la présentation de l’édition espagnole du livre de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille « Liberté et responsabilité : à la recherche d’une harmonie » des rencontres avec le cardinal Antonio Maria Rouco Valera, archevêque de Madrid, et le cardinal Lluis Martinez Sistach, archevêque de Barcelone.

Mgr Hilarion est accompagné dans son voyage par le hiéromoine Stéphane (Igoumnov), secrétaire du DREE aux relations interchrétiennes, le hiérodiacre Nicolas (Ono), étudiant de l’Institut des Hautes Études du Patriarcat de Moscou, L. Sevastianov, directeur exécutif de la fondation caritative Saint-Grégoire-le-Théologien et Miguel Palacio, du Secrétariat du DREE aux affaires de l’étranger lointain.

Le 13 avril 2014, en la fête de l’Entrée du Seigneur à Jérusalem, le métropolite Hilarion a célébré la Divine liturgie à l’église russe Sainte-Marie-Madeleine de Madrid. L’archipasteur concélébrait avec le père André Kordotchkine, le père André Borissiouk, clerc de la paroisse, et le hiérodiacre Nicolas (Ono).

Parmi les fidèles on comptait l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Russie en Espagne, Y. Kortchaguine, et son épouse A l’issue de la liturgie, le métropolite Hilarion a prononcé une homélie.

« C’est avec une grande joie au cœur que j’ai franchi aujourd’hui le seuil de cette magnifique église. Je me souviens du temps où je venais à Madrid et où il n’y avait pas encore de paroisse de l’Église orthodoxe russe. Ensuite, une paroisse a été fondée, et pendant longtemps les offices ont été célébrés dans le cadre étroit d’un ancien garage.

Aujourd’hui, grâce aux travaux du père André et de tous ceux qui ont œuvré à la construction de cette église, apportant leur contribution financière à sa fondation, une église majestueuse, claire, belle et bien décorée s’élève ici, dans la capitale espagnole, devenant la demeure de la communauté multinationale qui compose l’Église orthodoxe russe. Cette communauté réunit des Russes, des Ukrainiens, des Biélorusses, des Espagnols et des représentants de nombreuses autres nationalités venus ici pour rencontrer Dieu et communiquer entre eux dans la prière.

Dans la lecture d’aujourd’hui, l’apôtre Paul nous lance un appel : « Réjouissez-vous dans le Seigneur, je vous le redis, réjouissez-vous » (cf Phil 4, 4). Ces mots ne se rapportent pas seulement à la fête de l’Entrée du Seigneur à Jérusalem, l’apôtre les adresse à chacun de nous, pour que nous les appliquions à chaque jour et à chaque heure de notre vie, sans que cela amoindrisse pour nous l’importance des afflictions, des tentations, des maladies et de toutes les épreuves que Dieu permet pour nous faire entendre raison, pour que nous avancions pas à pas vers le Royaume céleste.....SUITE Mospat.ru

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Avril 2014 à 11:28 | 3 commentaires | Permalien

Bien qu'appartenant à deux diocèses, et même deux patriarcats différents, les paroisses orthodoxes lyonnaises de Notre Dame de Toute Protection (Eglise russe) et de Saint Sophrone de Vratsa (Eglise de Bulgarie), s'unissent pour fêter Pâques ensemble dans l'église St Joseph des Broteaux. Cette marque d'unité et de fraternité est d'autant plus remarquable qu'elle a lieu dans une Eglise prêtée par l'Eglise catholique.

Des Catholiques ont exprimé l'intention de participer à cette célébration et cela permet de souligner les relations très amicales entre Orthodoxes et Catholiques, en particulier à Lyon où plusieurs paroisses orthodoxes célèbrent dans des chapelles mises à leur disposition par le diocèse catholique.

De plus, comme je l'écrivais dans un article précédent (1), nous bénéficions d'offices plus nombreux durant la Semaine Sainte, qui seront célébrés par le père Pierre, recteur de la paroisse Saint Sophrone.

Le calendrier des célébrations est le suivant:

17 avril: Jeudi Saint: Matines de la passion avec lecture des 12 Evangiles à 19h
18 avril: Vendredi Saint: Matines de l'ensevelissement à 19h
19-20 avril: Samedi Saint: Nocturnes puis confession et bénédiction des mets de Pâques à 22h30

Tous ces offices auront lieu dans notre église habituelle, attenante à l’église St-Joseph des Brotteaux, 146 rue Sully LYON 9.

PAQUES - Sainte Résurrection du Christ

A 23h30 dans l'église Saint Joseph mise à disposition par la paroisse catholique
Procession et matines pascales puis Sainte Liturgie suivie des agapes (dans les salles sous l'église mises à disposition par la paroisse catholique (2))

20 avril: Dimanche de Pâques; Vigiles pascales à 11 h

(1) ICI

(2) Tous sont conviés à partager les plats apportés
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Voir aussi: ICI; et PO

Sites des paroisses et simorthodoxbg


Rédigé par Vladimir Golovanow le 13 Avril 2014 à 14:38 | 1 commentaire | Permalien

"Il est essentiel de ne plus se faire la guerre, mais de trouver des points communs où nous pouvons créer"
Métropolite Paul de Minsk et de Sloutsk


Le quatrième forum catholique-orthodoxe se tiendra à Minsk le 2-6 Juin 2014, a déclaré aux médias à Vitebsk le 7 Avril le métropolite Paul de Minsk et de Sloutsk, exarque patriarcal de Biélorussie,

Le métropolite souligne qu'il ne peut y avoir de célébrations communes avec les Catholiques même lorsque de grandes fêtes telles que Pâques tombent à la même date (catholiques et chrétiens célèbrent cette fête le même jour cette année ). "Il y a des commissions qui travaillent sur un système ou un schéma possible de communication mais il est encore trop tôt pour parler de célébrations communes".

Mais il a souligné qu'il existe aujourd'hui d'autres formes de contacts et il est très important que catholiques et orthodoxes ne soient plus en guerre: «Il est essentiel de ne plus se faire la guerre, mais de trouver des points communs où nous pouvons créer. Cette année Minsk accueillera une importante manifestation internationale - le forum catholique-orthodoxe qui se teindra du 2 au 6 Juin. Nous allons y traiter de toutes les questions spirituelles et morales qui sont importantes pour et pour les Orthodoxes et pour les Catholiques; nous allons mettre en avant les thèmes qui nous unissent », a déclaré le métropolite.

Source ICI

Traduction VG

Les forums catholique-orthodoxe sont réunis tous les deux ans depuis 2008 à l'initiative du Conseil des Conférences Episcopales d'Europe (CCEE); ils ont eu lieu à Trente (Italie, 11-14 décembre 2008), Rhodes (Grèce, 18-22 octobre 2010) et Lisbonne (Portugal, 5 - 8 juin 2012). 14 pays seront représentés au forum de Minsk avec les représentants des Églises russe, serbe, roumaine, polonaise, grecque, albanaise, et géorgienne, côté orthodoxe, et 12 évêques catholiques délégués des Conférences Épiscopales d'Europe.


Rédigé par Vladimir Golovanow le 13 Avril 2014 à 11:34 | -13 commentaire | Permalien

Actualités du diocèse de Chersonèse
Message de l’évêque de Chersonèse à Monseigneur Olivier Leborgne

Monseigneur Nestor a adressé à Monseigneur Leborgne qui vient d’être nommé à la tête du diocèse d’Amiens un message de félicitations. Mgr Nestor remercie le clergé les laïcs du diocèse d’Amiens pour le soutien qu’ils accordent à la paroisse orthodoxe Saint Jean Baptiste qui a récemment été crée dans la région. Il exprime l’espoir de pouvoir bientôt rencontrer le responsable de la communauté catholique Picarde.

Actualités du diocèse de Chersonèse
Monseigneur Nestor s’est rendu dans la nouvelle paroisse du diocèse de Chersonèse à Torrevieja, en Espagne.

Le 19 mai 2014 la dernière session du Saint Synode l’Eglise orthodoxe russe a incorporé au diocèse de Chersonèse la paroisse de la Nativité de la Vierge à Torrevieja province d’Alicante. Le 6 avril s’y est rendu et a célébré la sainte liturgie. Lui concélébraient le recteur Yaroslav Dybatch ainsi que le père Yaroslav Kirkovsky, les Georges Shisko et Victor Doroféev.

Monseigneur Nestor s’est adressé aux très nombreux représentants des diasporas russe, ukrainienne et moldave. Il a dit sa joie d’être pour la première fois reçu dans cette paroisse. Des agapes ont suivi la liturgie qui ont permis à l’évêque de rencontrer les membres de la communauté.

En fin de journée Monseigneur Nestor accompagné du père Yaroslav s’est rendu sur le terrain où, en accord avec la municipalité une église orthodoxe sera édifiée.


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Avril 2014 à 20:55 | 0 commentaire | Permalien

Site de l'OLTR - Editorial d'Avril 2014 : "Dix ans"
Chers amis,
Nous vous informons que le nouvel éditorial d'Avril 2014, signé de Marc Andronikof, vient d’être publié et proposé à la une du site de l’OLTR. Le texte intitulé "Dix ans"

Il y a dix ans, le 1e avril 2004 naissait l'OLTR : Mouvement pour une Orthodoxie Locale de Tradition Russe.

Cette association a vu le jour dans la suite immédiate de la fameuse table ronde tenue dans l'enthousiasme le 1e février 2004. Rappelons-nous : la salle de conférence de l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge archibondée, clergé assis aux premiers rangs, laïcs jusque dans l'extrême fond et debout sur les côtés, les esprits échauffés, les sorties mémorables des uns ou des autres sur des sujets dont on n'osait pas parler : l'histoire de l'église russe en France, la réunification de ses trois branches et l'organisation de l'église locale.

Mais des critiques avaient fusé. Qui étaient ces gens qui avaient organisé cette extraordinaire table ronde, en réponse à l'appel historique de Sa Sainteté Alexis II du 1e avril 2003 ? Qui représentaient-ils, d'où venaient-ils ? Existaient-ils réellement ? Dans l'assistance, certains avaient fait part de la crainte d'une manipulation par des forces restant dans l'ombre.Nous, les gens de bonne volonté, qui nous étions spontanément unis dans la joie pour organiser cette table ronde, étions à cent lieues de prévoir une telle méfiance. Mais il fallait en tenir compte et y répondre. Les critiques de la première heure, et je pense par exemple à celles de mère Olga, l'higoumène de bienheureuse mémoire du monastère de Bussy, nous ont incité à définir un cadre. Nous avons, donc, formalisé notre communauté de pensée et d'objectifs par la création d'une association, afin que personne ne doute de la réalité de notre existence ni de nos intentions.

Bien nous en a pris. L'association a pu se développer et marquer les esprits.

Si quelqu'un se pose des questions sur la position de l'OLTR sur tel sujet d'Eglise que nous aurions traité, ou sur ce que notre association a réellement fait, il peut très simplement trouver la réponse grâce à notre site internet - www.oltr.fr- qui rend disponible l'ensemble du corpus des textes et conférences ou Tables rondes que nous avons suscités.

S'il le désire, il verra la liste des membres, bien réels, fondateurs de notre association. Certains, et non des moins prestigieux - le prince Serge Obolensky, André Schmemann, André Malinine - ne fêteront pas les dix ans de l'association qu'ils avaient, eux aussi, voulue. Nous ne manquerons pas de les commémorer, lors de notre dixième table ronde à laquelle nous vous appellerons à l'automne.

Marc Andronikof
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Le texte intitulé "Dix ans" est disponible à la une du site OLTR
Le texte complet est ICI
OLTR - WEB-MASTER
9 Avril 2014
................................................
Plusieures publications sur "PO" consacrées aux problèmes de la diaspora russe en France

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Avril 2014 à 09:33 | 0 commentaire | Permalien

La deuxième réunion du groupe de travail pour le dialogue de l’Église orthodoxe russe avec la direction des affaires religieuses de la République de Turquie s’est déroulée le 8 avril 2014 au Département des relations ecclésiastiques extérieures.

La consultation était placée sous la coprésidence du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du DREE du Patriarcat de Moscou, et du professeur Mehmet Paçaci, Directeur du Département des relations extérieures de la Direction des affaires religieuses de Turquie. L’Église orthodoxe russe était encore représentée par l’archiprêtre Vsevolod Tchapline, président du Département pour les relations de l’Église avec la société, l’archiprêtre Nicolas Balachov et l’archimandrite Philarète (Boulekov), vice-présidents du DREE, l’archiprêtre Serguiy Zvonariov, secrétaire du DREE aux affaires de l’étranger lointain, le hiéromoine Jean (Kopeïkine), vice-recteur de l’Institut des Hautes Études Saints-Cyrille-et-Méthode, le père Dimitri Safonov, chef du secteur des contacts interreligieux du DREE, le père Mikhaïl Asmus, du Secrétariat du DREE aux relations interorthodoxes et N. Oultchenko, chef du secteur turc de l’Institut oriental de l’Académie des sciences russe.

La partie turque était représentée par H. Yilmaz, directeur du Département des relations interconfessionnelles et interculturelles de la Direction aux affaires religieuses, H. Olgun, enseignant à la faculté de sciences religieuses de l’université d’Istanbul, O. Savuran et S. Isot, de la direction générale des relations extérieures de la Direction aux affaires religieuses, ainsi que des conseillers de l’Ambassade de Turquie en Russie.

Le métropolite Hilarion a présenté un exposé sur le thème : « La situation des minorités religieuses dans le monde ». Pendant la discussion qui a suivi, les participants ont échangé leurs opinions sur les menaces de terrorisme et d’extrémisme, sur les mesures prises pour la défense des minorités religieuses et la prévention des conflits religieux.

Le professeur Mekhmet Paçaci a proposé dans son exposé un éclairage sur les aspects religieux des relations interreligieuses en République turque....SUITE Mospat. ru

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Avril 2014 à 07:42 | 1 commentaire | Permalien

Encore une fois, l’Église russe a expliqué que la rencontre du patriarche de Moscou et de l’évêque de Rome reste une question d’actualité, mais qu’il reste des difficultés

« Quant à la rencontre des primats de nos Églises, elle est possible, en revanche elle doit être bien préparée. On n’excluait pas la possibilité de l’organiser sous le pontificat du pape Benoît XVI. Je ne vois aucune raison pour lesquelles elle ne puisse se tenir sous le pape actuel », a déclaré le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieurs du Patriarcat de Moscou, ans une interview à la revue « National Catholic Register » publiée jeudi dernier.

D'après lui, l’automne dernier, il semblait déjà que les parties sont disposées à commencer la préparation de cette rencontre.

« Mais les évènements en Ukraine nous ont rejeté en arrière, ce qui est lié principalement aux actions des greco-catholiques que l’Église catholique romaine considère comme un « pont » entre l’Orient et l’Occident tandis que nous les considérons comme un grave obstacle au dialogue entre l’orthodoxie et le catholicisme ».

Il a remarqué également que dans l’opposition civile actuelle en Ukraine les gréco-catholiques « ont immédiatement pris la position de l’une des parties et ont coopéré avec les schismatiques ».

« Le primat de l’Église greco-catholique ukrainienne auinsi que le Patriarcat dit de Kiev sont allés dans bureaux du Département d’État appelant les autorités américaines à intervenir et à rétablir l’ordre dans le pays. En réalité, il s’agit d’une nouvelle croisade contre l’orthodoxie », a remarqué le métropolite.

Au Vatican, on répond qu’il n’y a aucune influence sur les gréco-catholiques vu leur pleine indépendance, mais en même temps « ils ne veulent pas se désolidariser d’eux».

Dans une telle situation, il devient plus compliqué de parler de la préparation de la rencontre entre le pape de Rome et le patriarche de Moscou dans un proche avenir. Il est nécessaire de patienter pendant un certain temps jusqu’à ce que les blessures récentes ne se cicatrisent. Néanmoins, nous espérons que les relations entre les catholiques et les orthodoxes seront de nouveau rétablies pour le mieux », a ajouté le métropolite Hilarion.

Interfax - religion
Traduction D. Garmonov

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 9 Avril 2014 à 13:46 | 4 commentaires | Permalien

Le musée de Tomsk « La prison  du NKVD » a inauguré une exposition consacrée aux persécutés pour la foi
Le 28 mars 2014 le musée « La prison du NKVD » a inauguré avec bénédiction du métropolite Rostislav une exposition consacrée au « Golgotha de Tomsk et de Narymsk ». Ce projet fait partie du cycle « La foi crucifiée ». Il est consacré à la période la plus tragique de l’histoire de l’Eglise Orthodoxe Russe.

« Nous présentons les biographies des hiérarques déportés dans la région de Narymsk et de Tomsk. L’exposition rappelle aux habitants de Tomsk le sort de leurs ancêtres qui ont souffert pour la foi. L’exposition présente des livres rares consacrés au diocèse de Tomsk ainsi que des ouvrages anti religieux publiés pendant les premières années des Soviets, des photographies du clergé de Tomsk, des archives locales, des reliques familiales : icônes, objets du culte. Des originaux et des copies de documents ainsi que des photographies provenant de collections privées et des archives du musée ont été sélectionnées. L’exposition restera ouverte pendant deux mois. Lien Pravoslavie.ru Traduction E.Tastevin

Exposition « L’archipel des Solovki :Golgotha et Résurrection »

Une exposition itinérante s’ouvre à Arkhangelsk, à la mémoire des nouveaux martyrs: « Ils ont persévéré jusqu’au bout »

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Avril 2014 à 11:30 | 1 commentaire | Permalien

Une conférence de presse sur la bataille de l'information a réuni à Kiev un représentant de l'Eglise orthodoxe Ukrainienne du Patriarcat de Moscou, l'archiprêtre Géorguy (Коваленко), chef du service Synodal de l'information de l'EOU- PM, et le chef de la direction de l'information et de l'édition du pseudo-patriarcat de Kiev, l'archevêque Evstraty (Зоря).

Voici des extraits abrégés de ce débat. Pour plus de clarté, je désigne les deux porte-paroles par les initiales des patriarcats qu'ils représentent: PM pour l'archiprêtre Géorguy (Коваленко) et pseudo PK pour l'archevêque Evstraty (Зоря).

* * *
Nous voulons la réunification de l'Eglise orthodoxe en Ukraine

PM: La situation en Ukraine et le rétablissement de l'unité de l'Orthodoxie en Ukraine sont inscrits dans la déclaration de la synaxe des primats. Il y a aussi les déclarations du patriarche Cyrille et du Synode de l'EOR qui témoignent de la nécessité de la paix, du dialogue et du refus de la violence (…) La déclaration du conseil des Eglise d'Ukraine, actuellement présidé par l'EOU, va dans le même sens (…)


pseudo PK: Notre Eglise et notre primat sont très actifs dans ce domaine (…) Toutes nos instances insistent sur l'obligation de l'Eglise de dire la vérité et d'appeler les choses par leur nom, surtout en cette période de bataille de l'information. Nous qualifions ce qui se passe actuellement entre la FR et l'Ukraine guerre non déclarée. Nous appelons l'occupation – occupation, l'annexion – annexion.

Je pense très important l'appel du patriarche (note de VG: Philarète Denisenko) à garder l'unité, parce que la victoire commence toujours par la fermeté spirituelle et la conscience individuelle que ce qu'on fait est juste. Quelle que soit notre appartenance confessionnelle ou nationale, notre opinion politique, nous ne pouvons détruire notre propre maison quand sur le seuil se trouvent l'agression et la guerre. C'est pour cela que le patriarche a appelé à l'unité et à la compréhension mutuelle.

Soutien des musulmans en Crimée:

PM: En Crimée nos prêtres continuent leur sacerdoce. Ils n'ont pas eu de problèmes et commémorent le patriarche Cyrille, le métropolite Vladimir et le "locus tenens". Le synode de l'EOR a confirmé que les juridictions ecclésiales sont décidées par l'Eglise et ne dépendent pas des frontières politiques, La composante ecclésiale n'a pas pris part à la crise politique en Crimée.

pseudo PK: Nos paroisses sont évidement dans une situation bien plus compliquée du point de vue morale et psychologique. Seuls deux prêtres sont partis; les onze autres sont restés sur place avec l'archevêque Clément mais ont dû faire partir leurs familles car ils ne font pas confiance aux nouvelles autorités. Toutefois il y a eu une rencontre avec notre archevêque qui a été assuré qu'aucune coercition ne sera exercée sur nos paroisses. De plus le clergé tatar-musulman a assuré nos prêtres qu'il leur ferait place dans ses mosquées, s'il y avait des problèmes pour prier dans nos églises, et qu'il nous aiderait à défendre nos droits. C'est un bel exemple de soutien réciproque qui doit prévaloir entre tous les croyants. Malheureusement nous constatons que le pouvoir du Kremlin, qui se prétend chrétien, orthodoxe, ne respecte pas la sainteté du Carême, la sainteté des commandements de Dieu et se conduit à l'opposé à la face du monde entier. Mais nous espérons que le Seigneur arrêtera cela ou fera prendre conscience de ce qu'ils font à ceux qui en sont responsables.

"Le patriarche Cyrille ne soutient pas Poutine mais ce sont ses idées qui inspirent aujourd'hui l'agresseur russe"

PM: commençons par nous référer aux véritables déclarations et aux vrais actes. Il n'y a aucune base pour accuser le patriarche de soutenir une politique d'agression. Mais nous devons aussi comprendre qu'il est responsable de l'unité du peuple, y compris dans la Fédération de Russie. Nous somme tous en contact avec nos parents et amis en Russie; nous savons comme ce n'est pas simple actuellement et quelle image de l'Ukraine est donnée par les masses-média.

Pour ce qui concerne nos paroisses, nos monastères, je pense que l'EOU est justement LA structure qui a témoigné que l'unité est très importante et elle peut conforter cette unité. Il n'y a pas de baisse du nombre de paroissiens. C'est la Carême, les gens vont à l'église et je dirais au contraire que la qualité des paroissiens a changé - il y a beaucoup d'hommes de 30-40 ans qui vont aujourd'hui à l'église. Voilà la réalité que nous voyons.

pseudo PK: Gloire à Dieu que le patriarche Cyrille ne fasse pas de déclarations pour soutenir le président Poutine, mais c'est le président Poutine qui justifie ses activités avec les idées, les slogans et les concepts que nous avons entendus et que, justement, le patriarche Cyrille a diffusés. C'est l'idée du "Monde russe".

C'est l'un des proches du patriarche Cyrille, l'un des porte-paroles du patriarcat de Moscou, le père Vsevolod Chaplin, qui disait, bien avant le commencement des évènements, que le peuple russe est une nation divisée et le Congrès mondial du peuple russe avait déclaré dés 1995, que c'est une nation qui a le droit de se réunifier. Et ce qui s'est passé en Crimée est justement qualifié de "réunification avec la Crimée".

L'idée du "Monde russe" est actuellement utilisée pour justifier un vrai mal et un vrai mensonge.

Peut-on imaginer une réunification de l'EOU-PM et de pseudo l'EOU-KP sans une démission du patriarche Philarète?

pseudo PK: Depuis 22 ans on pose comme condition au patriarche Philarète qu'il doit démissionner. Mais je souligne qu'il est archevêque titulaire de la chaire de Kiev depuis 1966, qu'il a été élu primat de l'EOU en 1990, élection confirmée par le concile local de l'EOU en1991, et il a aussi été élu patriarche en 1995 par le concile de l'Eglise. Ce service lui a été imposé par l'Eglise. Et donc la décision de le démettre ou non n'appartient pas à ceux qui le pensent, mais à l'Eglise et à lui-même. (…) Et au dessus de tout il y a le Seigneur Dieu. Les différents Patriarcats et Eglises ne sont que des divisions selon les conditions terrestres alors que l'Eglise est Divine. Si Dieu accorde jusqu'à maintenant à notre Patriarche, qui a 85 ans, une bionne santé, un esprit clair et la capacité de faire son travail, pourquoi devrions soutenir ces conditions qui nous sont posées? Si Dieu décide que sa mission ici-bas est terminée, il le rappellera simplement à Lui ou lui inspirera l'idée qu'il doit partir.

Et pour en revenir à l'unification, c'est le commencement du dialogue qui a été annoncé. Nous en sommes au tout début et le but du dialogue est de trouver des points d'accords pendant ce dialogue. Nous disons qu'il ne peut être question de démission du patriarche et nos frères vont dire que c'est un obstacle à l'unification. Mais si nous refusons le dialogue, tout restera comme il y a 22 ans. L'unité se fera malgré tout, mais nous avons la responsabilité de ce que nous ferons pour cela. Et l'Unité se feera brusquement, comme l'indépendance de l'Ukraine, en un instant.

PM: En fait il n'y actuellement aucune condition préalable. Il y a une volonté d'unification, qui a été confirmée par les primats, y compris le patriarche Cyrille, lors de la synaxe. La commission pour l'unification de l'EOU s'est réunie, elle élabore une position et quand celle-ci sera élaborée nous pourrons en discuter. La division est inacceptable pour le peuple, qui souhaite la réunification; elle n'est pas acceptée par le clergé, qui veut l'unité. Mais cette unité ne doit pas provoquer de nouvelles divisions et les décisions qui seront prises devront être reçues par le peuple de Dieu, le clergé, l'épiscopat et toute la plénitude de l'Eglise orthodoxe, y compris le patriarche de Moscou. Je pense qu'il y la volonté, il y a la responsabilité. Nous espérons et nous prions, parce que ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.

Que faire si un prêtre fait preuve "d'ukrainophobie" et glorifie la "Grande Russie" dans son homélie? Cela se produit dans nombre d'églises du PM.

PM: L'autorité ecclésiale a toujours réagi ces derniers mois lorsque de tels faits ont été connus. Notre position est claire: l'ambon ne peut servir à promouvoir des opinions politiques et encore moins à faire de la propagande politique. L'ambon est le lieu pour annoncer le Christ. Si de tels cas se produisent, il faut les documenter par tous moyens, nous sommes prêts à faire une enquête sur chaque cas et la hiérarchie réagira de façon ecclésiale et non au plan politique.

pseudo PK: on peut guérir les conséquences ou rechercher les causes. Notre Eglise considère que les faits mentionnés sont la conséquence du refus de l'autocéphalie de l'Eglise d'Ukraine en 1991 comme cela aurait dû se faire. Si le patriarcat de Moscou avait agi fraternellement et donné sa bénédiction, nous n'aurions pas eu ces problèmes; personne n'aurait professé la doctrine du "Monde russe" dans les église ukrainiennes et je pense que cette doctrine ne serait même pas apparue dans la forme que nous lui connaissons.

Le Christ appelle à aimer ses ennemis. Comme appliquer ce commandement en Ukraine quand il y a un ennemi et un pays-agresseur?

PM: L'ennemi n'est pas celui que je considère comme tel – c'est celui qui SE considère comme tel. Il y a des gens qui se considèrent comme nos ennemis. C'est leur chois. Mais nous restons nous-mêmes et nous défendons ce qui nous appartient, tout en ayant une approche chrétienne de ceux qui se considèrent comme nos ennemis.

Soutien des musulmans en Crimée:

PM: En Crimée nos prêtres continuent leur sacerdoce. Ils n'ont pas eu de problèmes et commémorent le patriarche Cyrille, le métropolite Vladimir et le "locus tenens". Le synode de l'EOR a confirmé que les juridictions ecclésiales sont décidées par l'Eglise et ne dépendent pas des frontières politiques, La composante ecclésiale n'a pas pris part à la crise politique en Crimée.

pseudo PK: Nos paroisses sont évidement dans une situation bien plus compliquée du point de vue morale et psychologique. Seuls deux prêtres sont partis; les onze autres sont restés sur place avec l'archevêque Clément mais ont dû faire partir leurs familles car ils ne font pas confiance aux nouvelles autorités. Toutefois il y a eu une rencontre avec notre archevêque qui a été assuré qu'aucune coercition ne sera exercée sur nos paroisses. De plus le clergé tatar-musulman a assuré nos prêtres qu'il leur ferait place dans ses mosquées, s'il y avait des problèmes pour prier dans nos églises, et qu'il nous aiderait à défendre nos droits. C'est un bel exemple de soutien réciproque qui doit prévaloir entre tous les croyants. Malheureusement nous constatons que le pouvoir du Kremlin, qui se prétend chrétien, orthodoxe, ne respecte pas la sainteté du Carême, la sainteté des commandements de Dieu et se conduit à l'opposé à la face du monde entier. Mais nous espérons que le Seigneur arrêtera cela ou fera prendre conscience de ce qu'ils font à ceux qui en sont responsables.

"Le patriarche Cyrille ne soutient pas Poutine mais ce sont ses idées qui inspirent aujourd'hui l'agresseur russe"

PM: commençons par nous référer aux véritables déclarations et aux vrais actes. Il n'y a aucune base pour accuser le patriarche de soutenir une politique d'agression. Mais nous devons aussi comprendre qu'il est responsable de l'unité du peuple, y compris dans la Fédération de Russie. Nous somme tous en contact avec nos parents et amis en Russie; nous savons comme ce n'est pas simple actuellement et quelle image de l'Ukraine est donnée par les masses-média.

Pour ce qui concerne nos paroisses, nos monastères, je pense que l'EOU est justement LA structure qui a témoigné que l'unité est très importante et elle peut conforter cette unité. Il n'y a pas de baisse du nombre de paroissiens. C'est la Carême, les gens vont à l'église et je dirais au contraire que la qualité des paroissiens a changé - il y a beaucoup d'hommes de 30-40 ans qui vont aujourd'hui à l'église. Voilà la réalité que nous voyons.

pseudo PK: Gloire à Dieu que le patriarche Cyrille ne fasse pas de déclarations pour soutenir le président Poutine, mais c'est le président Poutine qui justifie ses activités avec les idées, les slogans et les concepts que nous avons entendus et que, justement, le patriarche Cyrille a diffusés. C'est l'idée du "Monde russe".

C'est l'un des proches du patriarche Cyrille, l'un des porte-paroles du patriarcat de Moscou, le père Vsevolod Chaplin, qui disait, bien avant le commencement des évènements, que le peuple russe est une nation divisée et le Congrès mondial du peuple russe avait déclaré dés 1995, que c'est une nation qui a le droit de se réunifier. Et ce qui s'est passé en Crimée est justement qualifié de "réunification avec la Crimée".

L'idée du "Monde russe" est actuellement utilisée pour justifier un vrai mal et un vrai mensonge.

Peut-on imaginer une réunification de l'EOU-MP et de l'EOU-KP sans une démission du patriarche Philarète?

pseudo PK: Depuis 22 ans on pose comme condition au patriarche Philarète qu'il doit démissionner. Mais je souligne qu'il est archevêque titulaire de la chaire de Kiev depuis 1966, qu'il a été élu primat de l'EOU en 1990, élection confirmée par le concile local de l'EOU en1991, et il a aussi été élu patriarche en 1995 par le concile de l'Eglise. Ce service lui a été imposé par l'Eglise. Et donc la décision de le démettre ou non n'appartient pas à ceux qui le pensent, mais à l'Eglise et à lui-même. (…) Et au dessus de tout il y a le Seigneur Dieu. Les différents Patriarcats et Eglises ne sont que des divisions selon les conditions terrestres alors que l'Eglise est Divine. Si Dieu accorde jusqu'à maintenant à notre Patriarche, qui a 85 ans, une bionne santé, un esprit clair et la capacité de faire son travail, pourquoi devrions soutenir ces conditions qui nous sont posées? Si Dieu décide que sa mission ici-bas est terminée, il le rappellera simplement à Lui ou lui inspirera l'idée qu'il doit partir.

Et pour en revenir à l'unification, c'est le commencement du dialogue qui a été annoncé. Nous en sommes au tout début et le but du dialogue est de trouver des points d'accords pendant ce dialogue. Nous disons qu'il ne peut être question de démission du patriarche et nos frères vont dire que c'est un obstacle à l'unification. Mais si nous refusons le dialogue, tout restera comme il y a 22 ans. L'unité se fera malgré tout, mais nous avons la responsabilité de ce que nous ferons pour cela. Et l'Unité se feera brusquement, comme l'indépendance de l'Ukraine, en un instant.

PM: En fait il n'y actuellement aucune condition préalable. Il y a une volonté d'unification, qui a été confirmée par les primats, y compris le patriarche Cyrille, lors de la synaxe. La commission pour l'unification de l'EOU s'est réunie, elle élabore une position et quand celle-ci sera élaborée nous pourrons en discuter. La division est inacceptable pour le peuple, qui souhaite la réunification; elle n'est pas acceptée par le clergé, qui veut l'unité. Mais cette unité ne doit pas provoquer de nouvelles divisions et les décisions qui seront prises devront être reçues par le peuple de Dieu, le clergé, l'épiscopat et toute la plénitude de l'Eglise orthodoxe, y compris le patriarche de Moscou. Je pense qu'il y la volonté, il y a la responsabilité. Nous espérons et nous prions, parce que ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.

Que faire si un prêtre fait preuve "d'ukrainophobie" et glorifie la "Grande Russie" dans son homélie? Cela se produit dans nombre d'églises du PM.

PM: L'autorité ecclésiale a toujours réagi ces derniers mois lorsque de tels faits ont été connus. Notre position est claire: l'ambon ne peut servir à promouvoir des opinions politiques et encore moins à faire de la propagande politique. L'ambon est le lieu pour annoncer le Christ. Si de tels cas se produisent, il faut les documenter par tous moyens, nous sommes prêts à faire une enquête sur chaque cas et la hiérarchie réagira de façon ecclésiale et non au plan politique.

pseudo PK: on peut guérir les conséquences ou rechercher les causes. Notre Eglise considère que les faits mentionnés sont la conséquence du refus de l'autocéphalie de l'Eglise d'Ukraine en 1991 comme cela aurait dû se faire. Si le patriarcat de Moscou avait agi fraternellement et donné sa bénédiction, nous n'aurions pas eu ces problèmes; personne n'aurait professé la doctrine du "Monde russe" dans les église ukrainiennes et je pense que cette doctrine ne serait même pas apparue dans la forme que nous lui connaissons.

Le Christ appelle à aimer ses ennemis. Comme appliquer ce commandement en Ukraine quand il y a un ennemi et un pays-agresseur?

PM: L'ennemi n'est pas celui que je considère comme tel – c'est celui qui SE considère comme tel. Il y a des gens qui se considèrent comme nos ennemis. C'est leur chois. Mais nous restons nous-mêmes et nous défendons ce qui nous appartient, tout en ayant une approche chrétienne de ceux qui se considèrent comme nos ennemis.

pseudo PK: Il faut savoir séparer la personne de ses actes. Aime le pécheur et hais le péché. Si nous séparons les personnes de leurs actions, nous pouvons dénoncer les actions mauvaises ou les soutenir quand elles sont bonnes et aimer la personne; alors il plus simple plus facile et plus simple de vivre.

Par Тatiana Gaïjevskaïa
Traduction et rédaction VG

Source: Obozrevatel.com

Rédigé par Vladimir Golovanow le 7 Avril 2014 à 14:10 | 8 commentaires | Permalien

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