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Prêtre Serge Model
Archevêché orthodoxe russe en Belgique
Le 1er avril 1862, à Bruxelles, était consacré le premier lieu de culte orthodoxe de notre pays : l’église de Saint-Nicolas, créée auprès de l’ambassade russe dans la capitale. Un siècle et demie plus tard, une cinquantaine d’églises ou chapelles, de différentes obédiences, desservent pastoralement les dizaines de milliers d’orthodoxes de toutes origines présents sur le territoire belge. « Toute patrie leur est une terre étrangère, et toute terre étrangère est pour eux une patrie » disait déjà, à propos des chrétiens, la Lettre à Diognète (IIe siècle) …
On le sait, avec le catholicisme romain et les communautés issues de la Réforme, l’Église orthodoxe constitue l’une des trois expressions majeures du christianisme historique. Sans exclure une adaptation créatrice aux situations changeantes, elle se sent particulièrement garante d’une fidélité à la tradition ecclésiale originelle, tant doctrinale et sacramentelle que dans son organisation même, de nature conciliaire. Formé sur les lieux mêmes de la prédication apostolique, « entre Athènes et Jérusalem » (selon l’expression consacrée), le christianisme orthodoxe a, au départ de l’Empire byzantin, rayonné principalement vers l’Europe de l’Est. Depuis les grandes migrations des XIXe et XXe siècles (dues aux guerres, aux persécutions ou à la misère économique), il a néanmoins largement perdu son caractère géographique oriental, et l’Église orthodoxe (250 millions de fidèles) est aujourd’hui présente sur tous les continents.
Archevêché orthodoxe russe en Belgique
Le 1er avril 1862, à Bruxelles, était consacré le premier lieu de culte orthodoxe de notre pays : l’église de Saint-Nicolas, créée auprès de l’ambassade russe dans la capitale. Un siècle et demie plus tard, une cinquantaine d’églises ou chapelles, de différentes obédiences, desservent pastoralement les dizaines de milliers d’orthodoxes de toutes origines présents sur le territoire belge. « Toute patrie leur est une terre étrangère, et toute terre étrangère est pour eux une patrie » disait déjà, à propos des chrétiens, la Lettre à Diognète (IIe siècle) …
On le sait, avec le catholicisme romain et les communautés issues de la Réforme, l’Église orthodoxe constitue l’une des trois expressions majeures du christianisme historique. Sans exclure une adaptation créatrice aux situations changeantes, elle se sent particulièrement garante d’une fidélité à la tradition ecclésiale originelle, tant doctrinale et sacramentelle que dans son organisation même, de nature conciliaire. Formé sur les lieux mêmes de la prédication apostolique, « entre Athènes et Jérusalem » (selon l’expression consacrée), le christianisme orthodoxe a, au départ de l’Empire byzantin, rayonné principalement vers l’Europe de l’Est. Depuis les grandes migrations des XIXe et XXe siècles (dues aux guerres, aux persécutions ou à la misère économique), il a néanmoins largement perdu son caractère géographique oriental, et l’Église orthodoxe (250 millions de fidèles) est aujourd’hui présente sur tous les continents.
LES ORTHODOXES SONT PARMI NOUS !
En Belgique, le christianisme orthodoxe apparaît au XIXe siècle : en 1862, fut ouverte la première église, déjà citée ; un deuxième lieu de culte (orthodoxe grec) fut créé en 1900 à Anvers, et une troisième église (grecque également) vit le jour à Bruxelles en 1926. L’essentiel de la présence orthodoxe dans notre pays proviendra cependant des émigrations du XXe siècle, dont celle des Russes fuyant les persécutions consécutives à la révolution de 1917. Grâce notamment à l’aide du cardinal Mercier (un véritable « oecuméniste » avant la lettre), des paroisses russes se constitueront dans les principales villes du pays dans les années 1920-30, et un premier évêque orthodoxe s’installera à Bruxelles en 1929 (le diocèse sera reconnu par arrêté royal en 1937). Les deux autres vagues d’émigration russe (après la Seconde guerre mondiale et dans les années 1970), ainsi que les émigrations serbe, bulgare et roumaine, seront plus modestes. À partir des années 1950, une importante émigration grecque, de nature principalement économique, amènera à l’ouverture en Belgique de plus d’une dizaine de paroisses, conduisant le patriarcat de Constantinople à créer son diocèse « belge » en 1969.
Si, dans un premier temps, ces communautés s’efforçaient de préserver leur identité linguistique et culturelle, pour les deuxième puis troisième génération, les enfants de couples mixtes ou les occidentaux devenus orthodoxes, il devint nécessaire d’utiliser les langues locales. Dans l’atmosphère œcuménique des années 1960-70 (inspirée du concile Vatican II), apparaîtront des communautés orthodoxes « occidentales », célébrant en français ou néerlandais. En 1985 enfin, l’État belge reconnaîtra l’Église orthodoxe, au même titre que les cultes catholique, protestant, anglican, juif, musulman et que la laïcité organisée. Depuis la disparition de l’URSS en 1990, les nouvelles vagues d’émigration en provenance de l’Est ont singulièrement accru le nombre d’orthodoxes dans notre pays.
L’UNITE DANS LA DIVERSITE
Aujourd’hui, la Belgique compte entre quatre-vingt et cent mille chrétiens orthodoxes, de diverses origines, langues et obédiences, mais confessant une foi commune. Une cinquantaine de lieux de culte, sur tout le territoire, sont desservis par 4 évêques résidant dans le pays, plus de 50 prêtres et une quinzaine de diacres.
En Belgique, le christianisme orthodoxe apparaît au XIXe siècle : en 1862, fut ouverte la première église, déjà citée ; un deuxième lieu de culte (orthodoxe grec) fut créé en 1900 à Anvers, et une troisième église (grecque également) vit le jour à Bruxelles en 1926. L’essentiel de la présence orthodoxe dans notre pays proviendra cependant des émigrations du XXe siècle, dont celle des Russes fuyant les persécutions consécutives à la révolution de 1917. Grâce notamment à l’aide du cardinal Mercier (un véritable « oecuméniste » avant la lettre), des paroisses russes se constitueront dans les principales villes du pays dans les années 1920-30, et un premier évêque orthodoxe s’installera à Bruxelles en 1929 (le diocèse sera reconnu par arrêté royal en 1937). Les deux autres vagues d’émigration russe (après la Seconde guerre mondiale et dans les années 1970), ainsi que les émigrations serbe, bulgare et roumaine, seront plus modestes. À partir des années 1950, une importante émigration grecque, de nature principalement économique, amènera à l’ouverture en Belgique de plus d’une dizaine de paroisses, conduisant le patriarcat de Constantinople à créer son diocèse « belge » en 1969.
Si, dans un premier temps, ces communautés s’efforçaient de préserver leur identité linguistique et culturelle, pour les deuxième puis troisième génération, les enfants de couples mixtes ou les occidentaux devenus orthodoxes, il devint nécessaire d’utiliser les langues locales. Dans l’atmosphère œcuménique des années 1960-70 (inspirée du concile Vatican II), apparaîtront des communautés orthodoxes « occidentales », célébrant en français ou néerlandais. En 1985 enfin, l’État belge reconnaîtra l’Église orthodoxe, au même titre que les cultes catholique, protestant, anglican, juif, musulman et que la laïcité organisée. Depuis la disparition de l’URSS en 1990, les nouvelles vagues d’émigration en provenance de l’Est ont singulièrement accru le nombre d’orthodoxes dans notre pays.
L’UNITE DANS LA DIVERSITE
Aujourd’hui, la Belgique compte entre quatre-vingt et cent mille chrétiens orthodoxes, de diverses origines, langues et obédiences, mais confessant une foi commune. Une cinquantaine de lieux de culte, sur tout le territoire, sont desservis par 4 évêques résidant dans le pays, plus de 50 prêtres et une quinzaine de diacres.
Le diocèse « grec » du patriarcat œcuménique au Bénélux, dirigé par le métropolite (archevêque) Panteleimon (Kontoyiannis), assisté de deux évêques auxiliaires, compte plus de 20 paroisses en Belgique. Mgr Panteleimon représente également l’Église orthodoxe auprès des autorités belges et est le principal responsable des cours de religion orthodoxe enseignés dans les écoles publiques, des émissions orthodoxes à la radio et à la télévision et des aumôneries orthodoxes (hôpitaux, prisons, etc.).
Les orthodoxes russes (d’origine ou de tradition russe) se répartissent, pour des raisons historiques, en trois obédiences distinctes. L’archevêché de Belgique du patriarcat de Moscou, dirigé par l’archevêque Simon (Ichounine), comprend 12 lieux de culte, dont deux petits monastères (masculin et féminin). L’archevêché-exarchat des paroisses russes d’Europe occidentale du patriarcat œcuménique compte 4 paroisses dans notre pays, qui relèvent de l’archevêque Gabriel (De Vylder – d’origine belge, mais résidant à Paris). Deux paroisses de l’Eglise russe hors-frontières dépendent de l’archevêque Michel (Donskov) de Genève.
Il faut également citer cinq paroisses (et un monastère) roumains, deux paroisses serbes, deux géorgiennes et une bulgare, qui se rattachent à leurs « Églises-mères » respectives, via les diocèses européens de celles-ci (avec siège à Paris ou ailleurs). Comme les Russes, ces communautés ont connu un véritable renouveau à l’arrivée de la nouvelle vague d’immigrés de l’Est européen.
Bien avant la création, en 2010, de la Conférence épiscopale orthodoxe du Bénélux, les relations entre les orthodoxes de notre pays étaient fraternelles, comme en témoignent les concélébrations, participations à des organisations inter-orthodoxes (mouvements de jeunesse ou autres associations) ou réalisations communes (congrès, publications, formations en peinture d’icônes, etc.). Néanmoins, ces liens gagneraient à être renforcés, de même que l’enracinement de l’Église orthodoxe dans la société belge.
COMME MARTHE ET MARIE ?
Depuis longtemps, les figures évangéliques de Marthe et Marie sont considérées comme symbolisant les Eglises d’Occident et d’Orient. Et il est vrai qu’à l’énergie de l’action (missionnaire ou sociale) des chrétiens occidentaux, les orthodoxes ont souvent préféré l’harmonie de la contemplation, exprimée à travers la beauté de la célébration liturgique ou le recueillement de la prière personnelle, le tout dans la perspective lumineuse de la Résurrection. Mais l’Évangile ne dit-il pas que Marthe et Marie étaient sœurs, et qu’elles se réunissaient autour du même Maître ? Il nous semble que, pour des relations oecuméniques authentiques, il faudrait reconnaître les charismes de chaque Église, car « il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père ». Comme l’expliquait un saint oriental du VIe s. : « Imaginez que le monde soit un cercle, que le centre soit Dieu, et que les rayons soient les manières de vivre des hommes. Plus ils s’approchent de Dieu, plus ils se rapprochent les uns des autres. Et plus ils s’approchent les uns des autres, plus ils se rapprochent de Dieu. »
OEcuménisme
2013 | PASTORALIA – N°1
Les orthodoxes russes (d’origine ou de tradition russe) se répartissent, pour des raisons historiques, en trois obédiences distinctes. L’archevêché de Belgique du patriarcat de Moscou, dirigé par l’archevêque Simon (Ichounine), comprend 12 lieux de culte, dont deux petits monastères (masculin et féminin). L’archevêché-exarchat des paroisses russes d’Europe occidentale du patriarcat œcuménique compte 4 paroisses dans notre pays, qui relèvent de l’archevêque Gabriel (De Vylder – d’origine belge, mais résidant à Paris). Deux paroisses de l’Eglise russe hors-frontières dépendent de l’archevêque Michel (Donskov) de Genève.
Il faut également citer cinq paroisses (et un monastère) roumains, deux paroisses serbes, deux géorgiennes et une bulgare, qui se rattachent à leurs « Églises-mères » respectives, via les diocèses européens de celles-ci (avec siège à Paris ou ailleurs). Comme les Russes, ces communautés ont connu un véritable renouveau à l’arrivée de la nouvelle vague d’immigrés de l’Est européen.
Bien avant la création, en 2010, de la Conférence épiscopale orthodoxe du Bénélux, les relations entre les orthodoxes de notre pays étaient fraternelles, comme en témoignent les concélébrations, participations à des organisations inter-orthodoxes (mouvements de jeunesse ou autres associations) ou réalisations communes (congrès, publications, formations en peinture d’icônes, etc.). Néanmoins, ces liens gagneraient à être renforcés, de même que l’enracinement de l’Église orthodoxe dans la société belge.
COMME MARTHE ET MARIE ?
Depuis longtemps, les figures évangéliques de Marthe et Marie sont considérées comme symbolisant les Eglises d’Occident et d’Orient. Et il est vrai qu’à l’énergie de l’action (missionnaire ou sociale) des chrétiens occidentaux, les orthodoxes ont souvent préféré l’harmonie de la contemplation, exprimée à travers la beauté de la célébration liturgique ou le recueillement de la prière personnelle, le tout dans la perspective lumineuse de la Résurrection. Mais l’Évangile ne dit-il pas que Marthe et Marie étaient sœurs, et qu’elles se réunissaient autour du même Maître ? Il nous semble que, pour des relations oecuméniques authentiques, il faudrait reconnaître les charismes de chaque Église, car « il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père ». Comme l’expliquait un saint oriental du VIe s. : « Imaginez que le monde soit un cercle, que le centre soit Dieu, et que les rayons soient les manières de vivre des hommes. Plus ils s’approchent de Dieu, plus ils se rapprochent les uns des autres. Et plus ils s’approchent les uns des autres, plus ils se rapprochent de Dieu. »
OEcuménisme
2013 | PASTORALIA – N°1
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 22 Janvier 2013 à 10:53
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