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L FAUT ÉVITER LES MENSONGES QUI NUISENT A UN AUTRE OU A SOI-MÊME.
DIFFÉRENCE ENTRE L'HOMME QUI MENT ET LE MENTEUR.
Ce point une fois solidement établi, on procède plus sûrement à l'étude des autres espèces de mensonge. Mais on voit déjà clairement qu'il faut s'interdire tous ceux qui blessent quelqu'un injustement : car on ne doit faire à personne un tort, même léger, pour en éviter un plus grave à un tiers. Il ne faut pas davantage se permettre ces mensonges qui ne nuisent pas à un autre, mais ne profitent à personne et font tort à celui qui les profère sans raison. C'est là proprement ce qu'on appelle être menteur.
Car il y a cette différence entre le mentant et le menteur.
Le mentant est celui qui ment malgré lui; le menteur aime à mentir et goûte intérieurement le plaisir de le faire. Mettons à la suite ceux qui mentent pour plaire aux hommes, non dans le huit de faire tort ou injure à quelqu'un (nous avons déjà écarté cette catégorie) mais pour donner de l'agrément à leurs conversations.
DIFFÉRENCE ENTRE L'HOMME QUI MENT ET LE MENTEUR.
Ce point une fois solidement établi, on procède plus sûrement à l'étude des autres espèces de mensonge. Mais on voit déjà clairement qu'il faut s'interdire tous ceux qui blessent quelqu'un injustement : car on ne doit faire à personne un tort, même léger, pour en éviter un plus grave à un tiers. Il ne faut pas davantage se permettre ces mensonges qui ne nuisent pas à un autre, mais ne profitent à personne et font tort à celui qui les profère sans raison. C'est là proprement ce qu'on appelle être menteur.
Car il y a cette différence entre le mentant et le menteur.
Le mentant est celui qui ment malgré lui; le menteur aime à mentir et goûte intérieurement le plaisir de le faire. Mettons à la suite ceux qui mentent pour plaire aux hommes, non dans le huit de faire tort ou injure à quelqu'un (nous avons déjà écarté cette catégorie) mais pour donner de l'agrément à leurs conversations.
La différence qu'il y a entre ces menteurs et ceux dont nous parlions tout à l'heure, c'est que les premiers se plaisent à mentir, éprouvant une jouissance à tromper, tandis que ceux-ci ne cherchent que l'agrément du langage, et qu'ils préféreraient même l'emprunter à la vérité, mais à défaut de vérités qui puissent charmer les auditeurs, ils aiment mieux mentir que de garder le silence.
Il leur est difficile cependant de fonder tout un récit sur le mensonge, alors ils mêlent le vrai et le faux, dès que l'intérêt languit.
Or ces deux espèces de mensonges ne font point de tort à ceux qui les écoutent, parce qu'il ne s'agit ni de l'enseignement de la religion et de la vérité, ni de rien qui touche à leurs avantages ou à leurs intérêts. II leur suffit de croire possible ce qu'on leur raconte, et d'ajouter foi à un homme qu'ils ne doivent pas juger capable de mentir à tort et à travers. En effet quel mal y a-t-il à regarder le père ou le grand-père d'un tel comme un homme de bien, quoiqu'il ne l'ait pas été, ou à croire qu'il a porté les armes jusqu'en Perse, (206) quand il n'est jamais sorti de Rome?
Mais ces mensonges sont très-nuisibles à ceux qui les disent; aux uns, parce qu'ils abandonnent la vérité pour se complaire dans le mensonge; aux autres, parce qu'ils aiment mieux plaire que de rester dans le vrai.
Source: LES CONFESSIONS
Il leur est difficile cependant de fonder tout un récit sur le mensonge, alors ils mêlent le vrai et le faux, dès que l'intérêt languit.
Or ces deux espèces de mensonges ne font point de tort à ceux qui les écoutent, parce qu'il ne s'agit ni de l'enseignement de la religion et de la vérité, ni de rien qui touche à leurs avantages ou à leurs intérêts. II leur suffit de croire possible ce qu'on leur raconte, et d'ajouter foi à un homme qu'ils ne doivent pas juger capable de mentir à tort et à travers. En effet quel mal y a-t-il à regarder le père ou le grand-père d'un tel comme un homme de bien, quoiqu'il ne l'ait pas été, ou à croire qu'il a porté les armes jusqu'en Perse, (206) quand il n'est jamais sorti de Rome?
Mais ces mensonges sont très-nuisibles à ceux qui les disent; aux uns, parce qu'ils abandonnent la vérité pour se complaire dans le mensonge; aux autres, parce qu'ils aiment mieux plaire que de rester dans le vrai.
Source: LES CONFESSIONS
Rédigé par l'équipe rédaction le 10 Février 2010 à 14:17
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Un texte fondateur
Comme l'écrit Mgr Ware (cf. article précédent) le projet alternatif prend la lettre du patriarche Alexis II, adressée au clergé et aux fidèles orthodoxes d’origine et de tradition russe en Europe Occidentale le 1 avril 2003, comme texte fondateur: il propose la " … création en Europe Occidentale d’une Métropole réunissant plusieurs diocèses et incluant toutes les paroisses, les monastères et les communautés orthodoxes d’origine et de tradition russe qui souhaiteraient la rejoindre. Nous prévoyons d’accorder à cette Métropole les droits de l’Autonomie avec élection du Métropolite par le Concile Métropolitain, composé des évêques, des clercs et des laïcs, selon les statuts qu’il sera nécessaire d’élaborer avec le concours des représentants de toutes les parties de la diaspora orthodoxe d’origine russe présente dans les pays d’Europe Occidentale. (…) Nous fondons notre espoir que la Nouvelle Métropole autonome, qui réunira tous les fidèles de tradition orthodoxe russe des pays d’Europe Occidentale, servira au moment choisi par Dieu, de creuset à l’organisation de la future Eglise orthodoxe Locale multiethnique en Europe Occidentale, construite dans un esprit de conciliarité par tous les fidèles orthodoxes se trouvant dans ces pays."
Comme l'écrit Mgr Ware (cf. article précédent) le projet alternatif prend la lettre du patriarche Alexis II, adressée au clergé et aux fidèles orthodoxes d’origine et de tradition russe en Europe Occidentale le 1 avril 2003, comme texte fondateur: il propose la " … création en Europe Occidentale d’une Métropole réunissant plusieurs diocèses et incluant toutes les paroisses, les monastères et les communautés orthodoxes d’origine et de tradition russe qui souhaiteraient la rejoindre. Nous prévoyons d’accorder à cette Métropole les droits de l’Autonomie avec élection du Métropolite par le Concile Métropolitain, composé des évêques, des clercs et des laïcs, selon les statuts qu’il sera nécessaire d’élaborer avec le concours des représentants de toutes les parties de la diaspora orthodoxe d’origine russe présente dans les pays d’Europe Occidentale. (…) Nous fondons notre espoir que la Nouvelle Métropole autonome, qui réunira tous les fidèles de tradition orthodoxe russe des pays d’Europe Occidentale, servira au moment choisi par Dieu, de creuset à l’organisation de la future Eglise orthodoxe Locale multiethnique en Europe Occidentale, construite dans un esprit de conciliarité par tous les fidèles orthodoxes se trouvant dans ces pays."
Bien entendu, ce texte est le résultat d'un travail préalable du patriarcat, avec Mgr Antoine (Londres) et Mgr Serge (Paris) – la lettre cite d'ailleurs les "souhaits exprimés en particulier par l’Assemblée diocésaine du diocèse de Souroge et (…) les conclusions de la commission "Avenir de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe Occidentale", créée il y a deux ans par feu l’Archevêque Serge de bienheureuse mémoire." (Une proposition similaire avait été faite en février 2001 par Mgr Cyrille de Smolensk, alors président de la Direction des relations extérieures de l'Église russe; elle avait été déclinée par le bureau de l'Archevêché parallèlement à la création de la commission mentionnée ci-dessus. Cf. "Messager Diocésain" N° 14 (Rapport moral 1998-2001).
Des réalisations concrètes mais incomplètes
Ce projet suit l'exemple concret de l'Amérique du nord: création d'une grande métropole multinationale (quand Saint Tihon était à sa tête), puis autonomie (et même autocéphalie en Amérique), rassemblement avec les autres Orthodoxes (Mgr Jonas, actuel primat de l'Église Orthodoxe en Amérique s'y emploi). Et ce modèle fonctionne avec l'Église Hors Frontière (EHF), qui rejoint le patriarcat en prenant la forme de la Métropole décrite plus haut. La prochaine étape a été suggérée par Mgr Marc de Berlin il y a quelques mois: création de plusieurs Métropoles continentales regroupant les diocèses de l'EHF et ceux du patriarcat, qui auront, bien évidement, la même autonomie que l'EHF actuellement. Ceci devrait intervenir avant 2012, expiration de la forme provisoire actuelle de l'EHF prévue par le texte de l'unification. L'Archevêché de Daru y aurait bien évidement sa place… mais ce n'est pas actuellement son plan!
La suite du projet, à ma connaissance, n'a jamais été plus explicitée que dans la lettre citée ci-dessus. Il y a néanmoins quelques prémices sur lesquels nous pouvons conjecturer:
- L'Église russe soutien la nécessité d'unifier la diaspora orthodoxe: dans sa lettre du 18 mars 2002 au patriarche Bartholomé I , le patriarche Alexis II était d'accord que "En dépit des Saints Canons, les Orthodoxes, en particulier ceux qui vivent dans les pays occidentaux, sont divisés en groupes ethnico-raciaux. Les Eglises ont à leur tête des évêques choisis pour des considérations ethnico-raciales. Souvent ces derniers ne sont pas seuls dans chaque ville et parfois n'entretiennent pas de bonnes relations et se combattent ", ce qui "est une honte pour toute l'orthodoxie et la cause de réactions défavorables qui se retournent contre elle" ".
Et concrètement, l'Église russe soutient les efforts d'unification tant à Chambésy que dans les assemblées auxquelles elle participe (France et Amérique du nord en particulier). Il n'y a donc aucune raison que, les grandes métropoles une fois établies, elles ne continuent pas ce processus à l'exemple de l'OCA.
- Par contre l'Église russe s'oppose fermement à tout ce qui pourrait apparaitre comme la copie de l'uniatisme et empiéterait sur le territoire canonique de Rome, soutenant que c'est l'Église romaine qui est l'Église locale en Europe occidentale conformément à la règle canonique rappelée dans l'article précédent. Cela correspond bien à la pratique réciproque actuelle, puisque nos évêques ne sont pas établis dans des villes où il y a des diocèse romains (Chersonèse, titre de l'archevêque français du patriarcat de Moscou, comme Comane, titre de l'archevêque de Daru, ou Souroge, pour la Grande Bretagne, sont d'ancien évêchés de Russie, et même le titre de métropolite de France, que porte le représentant de Constantinople, ne vient concurrencer aucun diocèse romain…) et, réciproquement, il n'y a pas de diocèses catholiques concurrençant ceux de l'Église russe.
Nous pouvons donc imaginer que plusieurs grandes métropoles autonomes, issues des patriarcats, coexisteraient en Europe occidentale avec l'Église romaine, chacune restant canoniquement rattachée à son patriarcat d'origine et étant, de ce fait, une extension de son propre territoire; et cela resterait ainsi jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée au schisme romain… Bien que basée sur des réalités concrètes et en voie de réalisation, ce projet d’organisation provisoire de la future Eglise orthodoxe Locale multiethnique en Europe Occidentale n'est pas vraiment satisfaisant par son coté inachevé, tant d'un point de vue intellectuel que d'un point de vue canonique; d'où le non que je lui donne: "pragmatique flou".
ANALYSE CRITIQUE:
- Ce projet est-il phylétisme (1)? C'est la principale accusation que lui font ses détracteurs (sans jamais la justifier sérieusement) et le p. Wladimir Yagello y avait répondu dès décembre 2003 "…Il est vain d’invoquer le phylétisme, qui n’a rien a voir dans cette affaire…. Actuellement (en 2003) les Roumains ont réalisé cette unité en Europe Occidentale, et je n’ai pas entendu parler de phylétisme à cette occasion, ni de protestations d’aucune sorte, ni de manifestation de haine. Nous ne pouvons que nous réjouir de constater que les Roumains, très divisés, se sont réconciliés et ont retrouvé l’unité de leur communauté. Les Serbes sont unis et fideles a leur Eglise Mère, et des français de souche se sont intégrés a leur diocèse…". Et en effet, il n'est pas question, dans ce projet, "de distinctions de races, des querelles, d’émulation et de divisions nationales" comme est défini le phylétisme. Au contraire, il est précisé qu'il s'agirait d'abord d'une "métropole multinationale", à l'exemple de ce qu'est déjà l'Église russe (plus de 50% de ses diocèses sont hors de Russie), puis "la future Eglise orthodoxe Locale" est vue "multiethnique en Europe Occidentale". L'accusation parait donc totalement infondée et on voit mal ce qui pourrait empêcher un patriarcat d'assurer un support pastoral à ses fidèles qui se trouvent en dehors des territoires d'aucune Église orthodoxe. Comme l'écrit le p. Wladimir, et comme je le soulignais dans l'article précédent, tous les patriarcats font de même et ils ne vient à l'esprit de personne de les déclarer tous hérétiques…
- Ce projet ne donne pas de solution canonique: c'est la principale critique qu'on peut réellement adresser à cette idée: elle ne s'appuy pas sur des bases canoniques fermes et ne permet pas d'en finir immédiatement avec le "scandale" des diocèses multiples sur le même territoire. Mais faut-il "tirer des plans sur la comète" irréalistes? Cette vision a justement l'avantage de s'appuyer sur la réalité vécue par l'Église, ses avancées concrètes obtenues en moins de 10 ans, et c'est bien cela qui constitue la base et l'essence même des canons orthodoxes: c'est la vie de l'Église qui manifeste la volonté de son Chef, le Christ, agissant par le Saint Esprit.
CONCLUSION
"À un niveau pragmatique, je parle avec beaucoup d’hésitation. Je n’ai pas de plan à proposer, je n’ai aucune solution toute faite." disait Mgr Ware (ibidem) et il parait claire qu'il n'y a pas de solution canonique évidente tant les circonstances actuelles sont nouvelles: "On sait que les canons ont été composés par l’Église à des époques et dans des circonstances différentes, écrivit le p. Alexandre Schmemann, le plus souvent dans le but de corriger des déviations de la vie ecclésiale ou en rapport avec de circonstances nouvelles de la vie de l’Église. Ainsi à leur naissance les canons étaient déterminés par la situation historique pour laquelle ils avaient été composés. (…) Quand nous essayons de déterminer la norme canonique de notre organisation ecclésiale dans les circonstances où Dieu a voulu nous faire vivre, nous devons avant tout autre chose nous rappeler ce que l’Église a toujours et partout manifesté par son organisation externe, ce contenu essentiel qui est aussi ce que nous indiquent les canons."
Les deux démarches proposées ont des cotés positifs et peuvent sans doute se compléter pour définir cette nouvelle approche des canons dont nous avons besoins.
"Je ne sais pas si nous devons nous attendre à ce que le troisième millénaire voit nécessairement arriver le «triomphe de l'orthodoxie» avait dit feu Mgr Serge en 1999. Ce que je sais, c'est que notre tâche est une tâche de fourmi, nous devons pas à pas construire autour de nous un monde fondé sur l'Évangile, sur l'amour, sur le respect de l'autre." Je crois profondément que les porteurs des 2 visons devraient se rejoindre là-dessus, au lieu de se quereller, pour trouver ensemble, et avec l'aide du Saint Esprit, comment porter au monde le Message du Christ.
(1) Le concile de Constantinople de 1872 avait condamné le phylétisme comme hérésie en le définissant ainsi: "I) Nous réprouvons, nous blâmons et nous condamnons le phylétisme, c’est-à-dire les distinctions de races, les querelles, l’émulation et les divisions nationales dans l’Église de Jésus-Christ"
© Pour "Parlons d'orthodoxie" texte par V.Golovanow
Des réalisations concrètes mais incomplètes
Ce projet suit l'exemple concret de l'Amérique du nord: création d'une grande métropole multinationale (quand Saint Tihon était à sa tête), puis autonomie (et même autocéphalie en Amérique), rassemblement avec les autres Orthodoxes (Mgr Jonas, actuel primat de l'Église Orthodoxe en Amérique s'y emploi). Et ce modèle fonctionne avec l'Église Hors Frontière (EHF), qui rejoint le patriarcat en prenant la forme de la Métropole décrite plus haut. La prochaine étape a été suggérée par Mgr Marc de Berlin il y a quelques mois: création de plusieurs Métropoles continentales regroupant les diocèses de l'EHF et ceux du patriarcat, qui auront, bien évidement, la même autonomie que l'EHF actuellement. Ceci devrait intervenir avant 2012, expiration de la forme provisoire actuelle de l'EHF prévue par le texte de l'unification. L'Archevêché de Daru y aurait bien évidement sa place… mais ce n'est pas actuellement son plan!
La suite du projet, à ma connaissance, n'a jamais été plus explicitée que dans la lettre citée ci-dessus. Il y a néanmoins quelques prémices sur lesquels nous pouvons conjecturer:
- L'Église russe soutien la nécessité d'unifier la diaspora orthodoxe: dans sa lettre du 18 mars 2002 au patriarche Bartholomé I , le patriarche Alexis II était d'accord que "En dépit des Saints Canons, les Orthodoxes, en particulier ceux qui vivent dans les pays occidentaux, sont divisés en groupes ethnico-raciaux. Les Eglises ont à leur tête des évêques choisis pour des considérations ethnico-raciales. Souvent ces derniers ne sont pas seuls dans chaque ville et parfois n'entretiennent pas de bonnes relations et se combattent ", ce qui "est une honte pour toute l'orthodoxie et la cause de réactions défavorables qui se retournent contre elle" ".
Et concrètement, l'Église russe soutient les efforts d'unification tant à Chambésy que dans les assemblées auxquelles elle participe (France et Amérique du nord en particulier). Il n'y a donc aucune raison que, les grandes métropoles une fois établies, elles ne continuent pas ce processus à l'exemple de l'OCA.
- Par contre l'Église russe s'oppose fermement à tout ce qui pourrait apparaitre comme la copie de l'uniatisme et empiéterait sur le territoire canonique de Rome, soutenant que c'est l'Église romaine qui est l'Église locale en Europe occidentale conformément à la règle canonique rappelée dans l'article précédent. Cela correspond bien à la pratique réciproque actuelle, puisque nos évêques ne sont pas établis dans des villes où il y a des diocèse romains (Chersonèse, titre de l'archevêque français du patriarcat de Moscou, comme Comane, titre de l'archevêque de Daru, ou Souroge, pour la Grande Bretagne, sont d'ancien évêchés de Russie, et même le titre de métropolite de France, que porte le représentant de Constantinople, ne vient concurrencer aucun diocèse romain…) et, réciproquement, il n'y a pas de diocèses catholiques concurrençant ceux de l'Église russe.
Nous pouvons donc imaginer que plusieurs grandes métropoles autonomes, issues des patriarcats, coexisteraient en Europe occidentale avec l'Église romaine, chacune restant canoniquement rattachée à son patriarcat d'origine et étant, de ce fait, une extension de son propre territoire; et cela resterait ainsi jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée au schisme romain… Bien que basée sur des réalités concrètes et en voie de réalisation, ce projet d’organisation provisoire de la future Eglise orthodoxe Locale multiethnique en Europe Occidentale n'est pas vraiment satisfaisant par son coté inachevé, tant d'un point de vue intellectuel que d'un point de vue canonique; d'où le non que je lui donne: "pragmatique flou".
ANALYSE CRITIQUE:
- Ce projet est-il phylétisme (1)? C'est la principale accusation que lui font ses détracteurs (sans jamais la justifier sérieusement) et le p. Wladimir Yagello y avait répondu dès décembre 2003 "…Il est vain d’invoquer le phylétisme, qui n’a rien a voir dans cette affaire…. Actuellement (en 2003) les Roumains ont réalisé cette unité en Europe Occidentale, et je n’ai pas entendu parler de phylétisme à cette occasion, ni de protestations d’aucune sorte, ni de manifestation de haine. Nous ne pouvons que nous réjouir de constater que les Roumains, très divisés, se sont réconciliés et ont retrouvé l’unité de leur communauté. Les Serbes sont unis et fideles a leur Eglise Mère, et des français de souche se sont intégrés a leur diocèse…". Et en effet, il n'est pas question, dans ce projet, "de distinctions de races, des querelles, d’émulation et de divisions nationales" comme est défini le phylétisme. Au contraire, il est précisé qu'il s'agirait d'abord d'une "métropole multinationale", à l'exemple de ce qu'est déjà l'Église russe (plus de 50% de ses diocèses sont hors de Russie), puis "la future Eglise orthodoxe Locale" est vue "multiethnique en Europe Occidentale". L'accusation parait donc totalement infondée et on voit mal ce qui pourrait empêcher un patriarcat d'assurer un support pastoral à ses fidèles qui se trouvent en dehors des territoires d'aucune Église orthodoxe. Comme l'écrit le p. Wladimir, et comme je le soulignais dans l'article précédent, tous les patriarcats font de même et ils ne vient à l'esprit de personne de les déclarer tous hérétiques…
- Ce projet ne donne pas de solution canonique: c'est la principale critique qu'on peut réellement adresser à cette idée: elle ne s'appuy pas sur des bases canoniques fermes et ne permet pas d'en finir immédiatement avec le "scandale" des diocèses multiples sur le même territoire. Mais faut-il "tirer des plans sur la comète" irréalistes? Cette vision a justement l'avantage de s'appuyer sur la réalité vécue par l'Église, ses avancées concrètes obtenues en moins de 10 ans, et c'est bien cela qui constitue la base et l'essence même des canons orthodoxes: c'est la vie de l'Église qui manifeste la volonté de son Chef, le Christ, agissant par le Saint Esprit.
CONCLUSION
"À un niveau pragmatique, je parle avec beaucoup d’hésitation. Je n’ai pas de plan à proposer, je n’ai aucune solution toute faite." disait Mgr Ware (ibidem) et il parait claire qu'il n'y a pas de solution canonique évidente tant les circonstances actuelles sont nouvelles: "On sait que les canons ont été composés par l’Église à des époques et dans des circonstances différentes, écrivit le p. Alexandre Schmemann, le plus souvent dans le but de corriger des déviations de la vie ecclésiale ou en rapport avec de circonstances nouvelles de la vie de l’Église. Ainsi à leur naissance les canons étaient déterminés par la situation historique pour laquelle ils avaient été composés. (…) Quand nous essayons de déterminer la norme canonique de notre organisation ecclésiale dans les circonstances où Dieu a voulu nous faire vivre, nous devons avant tout autre chose nous rappeler ce que l’Église a toujours et partout manifesté par son organisation externe, ce contenu essentiel qui est aussi ce que nous indiquent les canons."
Les deux démarches proposées ont des cotés positifs et peuvent sans doute se compléter pour définir cette nouvelle approche des canons dont nous avons besoins.
"Je ne sais pas si nous devons nous attendre à ce que le troisième millénaire voit nécessairement arriver le «triomphe de l'orthodoxie» avait dit feu Mgr Serge en 1999. Ce que je sais, c'est que notre tâche est une tâche de fourmi, nous devons pas à pas construire autour de nous un monde fondé sur l'Évangile, sur l'amour, sur le respect de l'autre." Je crois profondément que les porteurs des 2 visons devraient se rejoindre là-dessus, au lieu de se quereller, pour trouver ensemble, et avec l'aide du Saint Esprit, comment porter au monde le Message du Christ.
(1) Le concile de Constantinople de 1872 avait condamné le phylétisme comme hérésie en le définissant ainsi: "I) Nous réprouvons, nous blâmons et nous condamnons le phylétisme, c’est-à-dire les distinctions de races, les querelles, l’émulation et les divisions nationales dans l’Église de Jésus-Christ"
© Pour "Parlons d'orthodoxie" texte par V.Golovanow
Nous approchons du Triomphe de l'Orthodoxie que nous allons célébrer tous ensemble dans bien des endroits (même à Lyon, pour la première fois), en un grand élan unitaire. Pour autant nos divergences ne vont pas disparaître et, en premier lieu, nos différences d'approche d'un projet pour l'Orthodoxie en Europe occidentale. Les récents débats ont montré que là se tient une part importante des désaccords entre Orthodoxes d'Europe et Mgr Ware l'a bien mis en lumière dans une conférence donnée en 2005: "… la lettre du patriarche Alexis II a mis en évidence l’existence de deux visions qui s’affrontent et nous divisent. Selon la première vision, il faut préalablement travailler à l’unification des juridictions russes en Europe occidentale, sous la présidence d’un métropolite relevant du patriarcat de Moscou, à partir de quoi se dégagerait la possibilité d’une mise en place progressive d’une Église locale multinationale, dont l’Église russe serait la garante. L’autre approche, qui, personnellement, me semble de loin préférable, s’appuie sur le fait que, déjà dans l’archevêché des églises orthodoxes de tradition russe sous la juridiction du patriarcat de Constantinople, il y a la promesse d’une Église locale multinationale."
Je ne connais aucune étude compète de ces DEUX projets et je vais essayer d'en proposer une modeste analyse à partir des informations et des impressions que j'ai pu rassembler durant mes nombreuses années de pratique des personnes concernées et la lecture des textes de différentes sources. Cet article n'est ni à un tableau exhaustif ni une étude scientifique: ce n'est qu'une 1ère approche et j'espère qu'il y aura suffisamment de commentaires éclairés et de bonne volonté pour compléter ce tableau.
Je ne connais aucune étude compète de ces DEUX projets et je vais essayer d'en proposer une modeste analyse à partir des informations et des impressions que j'ai pu rassembler durant mes nombreuses années de pratique des personnes concernées et la lecture des textes de différentes sources. Cet article n'est ni à un tableau exhaustif ni une étude scientifique: ce n'est qu'une 1ère approche et j'espère qu'il y aura suffisamment de commentaires éclairés et de bonne volonté pour compléter ce tableau.
UN PROJET IRREALISTE
Je commence par la 2ème approche de Mgr Ware: à mon sens, il ne s'agit pas simplement "d'une promesse", mais bien d'un projet assez complet qui est en fait porté par la Fraternité Orthodoxe. La description la plus claire que j'en ai trouvée est celle, récente, de Jean-Marie Guénois bon connaisseur de la situation religieuse en France, dans "Le Figaro": "… ce courant minoritaire, écrit-il, mais qui détient un pouvoir réel dans les instances orthodoxes, est uni par la «fraternité orthodoxe». Ce réseau peu connu a pourtant l'ambition de créer une orthodoxie sui generis, occidentale et européenne. Et cherche donc à gagner son autonomie, tant vis-à-vis du patriarcat de Constantinople que de celui de Moscou." Dans un droit de réponse tout récent le p. Jean Gueit, ancien aumônier de la Fraternité, parle plus précisément "d'"église locale territoriale", ce qui suppose par définition la réunion de tous les orthodoxes de toutes origines et une Assemblée épiscopale en France qui a d'ailleurs été constituée dans cette perspective."
Disons tout de suite que cela n'a rien de nouveau: la Fraternité Orthodoxe a été créée en 1960. Elle se définit "comme un « instrument provisoire » au service des évêques locaux, dans l’attente d’une organisation canonique unifiée à l’élaboration de laquelle elle tente d’œuvrer humblement… etc." (site indiqué ci-avant). Les "instances orthodoxes" dans lesquelles "ce courant minoritaire … détient un pouvoir" (je dirai personnellement plutôt "a de l'influence") sont principalement l'Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale (communément appelé "de Daru", d'après l'adresse de son siège et de sa cathédrale), dont le conseil partage clairement les orientations de la Fraternité depuis 2003, et l'Assemblée des Évêques Orthodoxes de France (AEOF), dont la Fraternité affirme être l'inspiratrice (cf. site ibidem) et dont le président, représentant es qualité du Patriarcat de Constantinople, est probablement directement intéressé comme nous le verrons aussi plus loin. Des clercs et des fidèles de la plupart des autres Églises canoniques représentées en France sont membres à titre personnel de la Fraternité, qui étend aussi ses activités aux pays voisins (Belgique, Pays Bas, Suisse, Allemagne), ibidem), mais aucune de ces Églises ne soutient, à ma connaissance, ses plans d'unification au-delà de vagues pétitions de principe.
Le projet final de la Fraternité n'est pas explicite: bien avant "la promesse" dont parle Mgr Ware, feu Mgr Serge, de bienheureuse mémoire, écrivait bien dans l'éditorial du Messager Diocésain N° 7 – Décembre 1997 "Nous avons la conviction que l'Archevêché est le début de l'Eglise Orthodoxe d'Europe Occidentale", mais sans donner plus de détails; par contre des précisions ont été récemment apportées dans une conférence de Mgr Stephanos de Tallinn prononcée à Paris le 16 janvier 2010 en hommage à Olivier Clément, qui fut l'un des inspirateurs de la Fraternité: "ses /d'Olivier Clément/ propositions d'un futur saint-synode d'une future Eglise locale canoniquement unifiée vont au-delà de ce que préconise présentement la 4e conférence panorthodoxe préconciliaire de Chambésy." Cela confirme donc bien la description de Jean Marie Guénois et la volonté implicite, d'aller soit vers une autocéphalie, car seule une Église autocéphale peut s'affranchir de tout patriarcat, soit vers une autonomie au sein du patriarcat de Constantinople car, "Cette ecclésiologie implique la catholicité/conciliarité, dont l'exercice est indissociable de la primauté actuellement exercée par le patriarcat de Constantinople, la Nouvelle Rome" (Mgr Stephanos, ibidem.)
ANALYSE CRITIQUE: disons d'abord que ce projet paraît intellectuellement très attrayant: on pense en particulier aux exemples des Églises slaves et, plus prés de nous, à celles de Finlande, Pologne et Tchécoslovaquie. Mais il y a des différences fondamentales qui le rendent, à mon sens, totalement irréaliste. Je vois trois types de problèmes:
a/ Personne ne veut suivre en dehors du Patriarcat de Constantinople, qui pense probablement obtenir par cette voie la soumission de toute la diaspora comme le déclarait le secrétaire du Synode de Constantinople Elpidophoros Lambrianidis. Mais Russes et Roumains se sont réunifiés chacun de leur coté et ouvrent des paroisses qui dépendent de leurs patriarcats respectifs, tout comme les Bulgares, les Serbes, Antioche, les Géorgiens dernièrement…. Et, comme le souligne Mgr Stephanos, les conclusions de Chambésy IV ne vont pas dans le sens du projet, puisqu'il y est souligné "que les assemblées des évêques ne s’ingèrent pas dans le domaine de compétence diocésaine de chacun des évêques, qui continuent à relever de l’Eglise locale qui les a nommés, et qu'elles ne limitent en rien le droit des Églises locales à avoir des relations indépendantes avec les organisations internationales, les pouvoirs publics, les autres confessions et organisations religieuses". Oui, le plérum Orthodoxe ne suit la cette vision de la Fraternités dont parle Mgr Ware. Le peuple de Dieu, qui détient la Vérité de l'Église, ne s'oriente pas dans cette voie.
b/ Problèmes ecclésiologiques: j'en vois sur deux plans:
(i) Cette démarche "sui generis" élimine de fait tout recours aux "églises mères": ce ne sont plus elles qui vont décider "d'enfanter une autocéphalie", mais les assemblées européennes d'évêques qui deviendraient autonomes. Ceci est en total contradiction avec l'ecclésiologie canonique qui a encore été confirmée lors de la dernière réunion de la commission préconciliaire: "La Commission a unanimement convenu que « Exprimant le consentement de l’Église-mère et le consensus panorthodoxe, le Patriarche œcuménique proclame officiellement l’autocéphalie de l’Église requérante ... »" (Chambésy, 10-16/12/2009). La démarche proposée est donc fondamentalement différente des exemples cités car, dans tous ces cas précédents, ce sont les Églises-mères qui ont donné naissance aux nouvelles autocéphalies par un acte volontaire consigné dans un tomos. L'unique contrexemple que je connaisse est celui, exceptionnel, de l'Archevêché de Daru: une partie d'Église s'est séparée unilatéralement de son primat par une démarche sans précédent; c'est une espèce de "coup de force" ecclésiologique qui a été justifiée par les circonstances exceptionnelles de la répression bolchévique et un statut provisoire dans le tomos patriarcal de 1931 reconduit en 1999. La démarche proposée aurait elle pour effet de généraliser, et donc de justifier ce "coup de force"? Vingt siècles de tradition canonique seraient alors brutalement balayés. Cela parait inconcevable et je n'ai trouvé aucune analyse théologique qui le justifie clairement, toutes celles que j'ai lues éludant soigneusement le sujet.
(ii) Les justifications canoniques de l'autorité de Constantinople sur la diaspora ne sont soutenues par aucun autre patriarcat; elles sont battues en brèche par l'Église russe cf. lettre du 18 mars 2002 du patriarche Alexis II, de bienheureuse mémoire, au patriarche Bartholomé I et, comme je le disais plus haut, tous les autres patriarcats démontrent le contraire en actes. Cette position des théologiens constantinopolitains parait donc bien minoritaire et difficile à tenir au plan ecclésiologique.
c/ Relations avec les catholiques: cette vision montre donc la volonté d'établir une (ou plusieurs) Église(s) autocéphale(s) en Europe occidentale, reconnue territoire canonique de l'Église romaine par application de la règle 28 du Concile de Chalcédoine qui délimite les territoires des patriarcats orientaux. Cela correspondrait, symétriquement, à l'établissement des Églises uniates et des patriarcats latins en territoires orthodoxes, démarche qui a toujours été condamnée par les Églises orthodoxes et contredirait à l'évidence la déclaration de Balamand (1993) par lequel des théologiens mandatés de la Commission Mixte Internationale, comprenant des délégués de toutes les Eglises autocéphales du côté orthodoxe, ont déclaré rejeter la démarche uniate et proclamé "que l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe se reconnaissent mutuellement comme Eglises Sœurs, qu’elles sont responsables ensemble du maintien de l’Eglise de Dieu dans la fidélité au dessein divin, tout spécialement en ce qui concerne l’unité." (point 14)
La vision proposée par la Fraternité serait donc un retrait complet sur ce plan, alors même que la Fraternité se déclare avec force favorable au rapprochement avec l'Église catholique. Là non plus je n'ai vu aucune explication sur ce point paradoxal de la part des théologiens qui promeuvent cette démarche.
CONCLUSION PROVISOIRE
Chacune de ces raisons suffirait à faire capoter ce projet et nous constatons que, de fait, aucun progrès n'a été accompli sur cette voie depuis … 1967 (création du Comité inter-épiscopal orthodoxe, transformé en AEOF en 1997.); et même au contraire, comme indiqué plus haut, les prérogatives des Assemblées épiscopales ont été strictement limitées à l'unanimité des représentants de toutes les Églises orthodoxes. En fait, je ne vois pas du tout comment un tel projet pourrait se réaliser et c'est pour cela que je le qualifie de "rêve". …
Je reviendrai dans un prochain article sur l'analyse de l'autre vision selon laquelle, comme l'a résumé Mgr Ware, il faut travailler à l’unification des juridictions russes en Europe occidentale avant de mettre progressivement en place une Église locale multinationale.
© Pour "Parlons d'orthodoxie" texte par V.Golovanow
Suite demain le 10 février
@Philemont se trompe:
Tous les porteurs privés de titres des emprunts de l'état russe ont été recensés et remboursés (j'en avait 2 valises, héritées d'un oncle). Ceux qui protestent sont une poignée qui avait refusé ce remboursement.
C'est d'ailleurs l'un des fondements du droit de la Fédération sur les actifs impériaux: la Fédération a payé les dettes, il est normal qu'elle en récupère les actifs..
.
L'état français s'était remboursé dès les années 20 en récupérant l'or russe en dépôt dans les banque françaises...
V. Golovanow
Tous les porteurs privés de titres des emprunts de l'état russe ont été recensés et remboursés (j'en avait 2 valises, héritées d'un oncle). Ceux qui protestent sont une poignée qui avait refusé ce remboursement.
C'est d'ailleurs l'un des fondements du droit de la Fédération sur les actifs impériaux: la Fédération a payé les dettes, il est normal qu'elle en récupère les actifs..
.
L'état français s'était remboursé dès les années 20 en récupérant l'or russe en dépôt dans les banque françaises...
V. Golovanow
La future église russe à Paris sera le symbole d’une nouvelle étape dans les relations entre la Russie et la France, selon l’Église orthodoxe russe.
Moscou, le 8 février. Interfax — L’Église orthodoxe russe considère comme symbolique que le terrain de Météo France ait pu être acheté par la Russie à la veille de l’année de la Russie en France.
« Toutes les nouvelles pages dans l’histoire des relations entre la Russie et la France ont débuté par de nouvelles constructions, a déclaré ce lundi au correspondant d’Interfax-Religija l’hégoumène Philippe (Rjabykh), vice-président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou. Il a ainsi rappelé que la première pierre du pont Alexandre III à Paris a été posée par Nicolas II pour marquer l’union franco-russe d’octobre 1896. Aujourd’hui, le terrain de la future église russe a été acquis à la veille de l’ouverture de l’année de la Russie en France, ce 2 mars.
Moscou, le 8 février. Interfax — L’Église orthodoxe russe considère comme symbolique que le terrain de Météo France ait pu être acheté par la Russie à la veille de l’année de la Russie en France.
« Toutes les nouvelles pages dans l’histoire des relations entre la Russie et la France ont débuté par de nouvelles constructions, a déclaré ce lundi au correspondant d’Interfax-Religija l’hégoumène Philippe (Rjabykh), vice-président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou. Il a ainsi rappelé que la première pierre du pont Alexandre III à Paris a été posée par Nicolas II pour marquer l’union franco-russe d’octobre 1896. Aujourd’hui, le terrain de la future église russe a été acquis à la veille de l’ouverture de l’année de la Russie en France, ce 2 mars.
« C’est la preuve que la spiritualité et la culture de leurs peuples sont à la base des relations entre les deux pays », selon le père Philippe.
Toujours selon lui, « les Russes rêvaient depuis longtemps d’une vraie église russe à Paris » surtout depuis que la cathédrale Saint-Alexandre de la Néva n’est plus sous la juridiction du Patriarcat de Moscou. Le père Philippe a rappelé que durant de longues années la seule église russe à Paris était l’église des Trois-Saints-Docteurs. Mais cette église est au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation et elle est très petite.
« Maintenant les Russes orthodoxes de Paris ont un réel espoir d’avoir un jour une vraie église, conforme à tous les canons de l’architecture orthodoxe », a déclaré le père Philippe (Rjabykh)
Traduction par Marc F.
Toujours selon lui, « les Russes rêvaient depuis longtemps d’une vraie église russe à Paris » surtout depuis que la cathédrale Saint-Alexandre de la Néva n’est plus sous la juridiction du Patriarcat de Moscou. Le père Philippe a rappelé que durant de longues années la seule église russe à Paris était l’église des Trois-Saints-Docteurs. Mais cette église est au rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation et elle est très petite.
« Maintenant les Russes orthodoxes de Paris ont un réel espoir d’avoir un jour une vraie église, conforme à tous les canons de l’architecture orthodoxe », a déclaré le père Philippe (Rjabykh)
Traduction par Marc F.
L’État français a décidé de vendre lundi 8 février un terrain en plein cœur de Paris à l’État russe, qui pourrait y construire une cathédrale
Une cathédrale orthodoxe, avec ses coupoles en forme de bulbe, à deux pas de la Tour Eiffel ? Cela pourrait bien se concrétiser dans les années à venir : l’État français a décidé lundi 8 février de vendre à la Russie le siège parisien de Météo France.
Selon l’édition russe de l’hebdomadaire Newsweek du 30 janvier, deux autres États étaient également intéressés par ce terrain, dont l’Arabie saoudite, qui envisageait d’y construire une mosquée et des logements. Mais l’État a choisi « la proposition assortie du prix le plus élevé », selon le communiqué du ministère du budget sans préciser le montant de la transaction.
Une cathédrale orthodoxe, avec ses coupoles en forme de bulbe, à deux pas de la Tour Eiffel ? Cela pourrait bien se concrétiser dans les années à venir : l’État français a décidé lundi 8 février de vendre à la Russie le siège parisien de Météo France.
Selon l’édition russe de l’hebdomadaire Newsweek du 30 janvier, deux autres États étaient également intéressés par ce terrain, dont l’Arabie saoudite, qui envisageait d’y construire une mosquée et des logements. Mais l’État a choisi « la proposition assortie du prix le plus élevé », selon le communiqué du ministère du budget sans préciser le montant de la transaction.
« C’est un très beau terrain, situé dans un quartier très prestigieux, s’est félicité pour La Croix Andreï Kleymonov, porte-parole de l’ambassade de Russie en France. Il pourrait servir à bâtir un lieu de culte, mais je n’ai pas vu ce projet, je ne suis pas sûr qu’il existe ! » Mais pour ce diplomate, les deux paroisses russes parisiennes relevant du patriarcat de Moscou sont « trop petites », et une telle « maison de la foi » serait bien utile aux fidèles orthodoxes franciliens. L’article de Newsweek, lui, évoque explicitement un projet de cathédrale.
Confirmer la présence du Patriarcat de Moscou en Europe
Or, rappelle le Service orthodoxe de presse (SOP), il existe déjà, à Paris, une cathédrale orthodoxe russe : la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, située rue Daru (VIIIe). Construite à partir de fonds privés venus de toute la communauté russe d’Europe, elle a été inaugurée en 1861. Depuis 1922, cette cathédrale est le siège de l’archevêché des paroisses russes en Europe occidentale qui dispose, depuis 1931, d’un statut au sein du Patriarcat de Constantinople.
Certains voient donc dans ce projet une nouvelle tentative du Patriarcat de Moscou de reprendre la main sur les fidèles de tradition russe en France. En effet, depuis plusieurs années, des dissensions internes opposaient partisans de l’autonomie de l’archevêché russe (sous la juridiction du Patriarcat de Constantinople) et ceux favorable à un rattachement à Moscou, estimant que les conditions politiques étaient désormais propice à cette réintégration.
Reste que cette perspective traduit la volonté du Patriarcat de Moscou de confirmer sa présence en Europe, comme en attestent la consécration en 2007 de l’église Sainte-Catherine de Rome, dans le parc de la résidence de l’ambassade de Russie, à deux pas du Vatican, l’inauguration, en novembre, du séminaire russe d’Épinay-sous-Sénart, ou encore la reconnaissance, il y a quelques semaines, de la propriété de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, revendiquée de longue date par la Russie.
François-Xavier MAIGRE
Confirmer la présence du Patriarcat de Moscou en Europe
Or, rappelle le Service orthodoxe de presse (SOP), il existe déjà, à Paris, une cathédrale orthodoxe russe : la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, située rue Daru (VIIIe). Construite à partir de fonds privés venus de toute la communauté russe d’Europe, elle a été inaugurée en 1861. Depuis 1922, cette cathédrale est le siège de l’archevêché des paroisses russes en Europe occidentale qui dispose, depuis 1931, d’un statut au sein du Patriarcat de Constantinople.
Certains voient donc dans ce projet une nouvelle tentative du Patriarcat de Moscou de reprendre la main sur les fidèles de tradition russe en France. En effet, depuis plusieurs années, des dissensions internes opposaient partisans de l’autonomie de l’archevêché russe (sous la juridiction du Patriarcat de Constantinople) et ceux favorable à un rattachement à Moscou, estimant que les conditions politiques étaient désormais propice à cette réintégration.
Reste que cette perspective traduit la volonté du Patriarcat de Moscou de confirmer sa présence en Europe, comme en attestent la consécration en 2007 de l’église Sainte-Catherine de Rome, dans le parc de la résidence de l’ambassade de Russie, à deux pas du Vatican, l’inauguration, en novembre, du séminaire russe d’Épinay-sous-Sénart, ou encore la reconnaissance, il y a quelques semaines, de la propriété de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, revendiquée de longue date par la Russie.
François-Xavier MAIGRE
Le siège parisien de Météo France a été vendu à la fédération de Russie, annonce le ministère du Budget, qui ne précise pas le montant de la vente
Le bâtiment est situé à l'angle du quai Branly et de l'avenue Rapp, dans le VIIe arrondissement. Météo France doit déménager l'année prochaine à Saint-Mandé (Val-de-Marne).
"Cette opération a suscité l'intérêt de nombreux investisseurs français et internationaux. A l'issue de cet appel d'offres, l'Etat a retenu la proposition assortie du prix le plus élevé. Celle-ci émane de la fédération de Russie", déclare le ministère du Budget dans un communiqué.
La politique de cession de bâtiments "devenus inutiles au service public" a rapporté près de 3 milliards d'euros à l'Etat au cours des cinq dernières années, ajoute le ministère.
Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse
Reuters
Le bâtiment est situé à l'angle du quai Branly et de l'avenue Rapp, dans le VIIe arrondissement. Météo France doit déménager l'année prochaine à Saint-Mandé (Val-de-Marne).
"Cette opération a suscité l'intérêt de nombreux investisseurs français et internationaux. A l'issue de cet appel d'offres, l'Etat a retenu la proposition assortie du prix le plus élevé. Celle-ci émane de la fédération de Russie", déclare le ministère du Budget dans un communiqué.
La politique de cession de bâtiments "devenus inutiles au service public" a rapporté près de 3 milliards d'euros à l'Etat au cours des cinq dernières années, ajoute le ministère.
Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse
Reuters
JORF n°112 du 15 mai 1998
DECRET
Décret no 98-366 du 6 mai 1998 portant publication de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie relatif au règlement définitif des créances réciproques entre la France et la Russie antérieures au 9 mai 1945 sous forme de mémorandum d'accord, signé à Paris le 26 novembre 1996, et de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie sur le règlement définitif des créances réciproques financières et réelles apparues antérieurement au 9 mai 1945, signé à Paris le 27 mai 1997 (1)
NOR: MAEJ9830040D
DECRET
Décret no 98-366 du 6 mai 1998 portant publication de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie relatif au règlement définitif des créances réciproques entre la France et la Russie antérieures au 9 mai 1945 sous forme de mémorandum d'accord, signé à Paris le 26 novembre 1996, et de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie sur le règlement définitif des créances réciproques financières et réelles apparues antérieurement au 9 mai 1945, signé à Paris le 27 mai 1997 (1)
NOR: MAEJ9830040D
Le Président de la République,
Sur le rapport du Premier ministre et du ministre des affaires étrangères,
Vu les articles 52 à 55 de la Constitution ;
Vu la loi no 97-1160 du 19 décembre 1997 autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie relatif au règlement définitif des créances réciproques entre la France et la Russie antérieures au 9 mai 1945 sous forme de mémorandum d'accord et de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie sur le règlement définitif des créances réciproques financières et réelles apparues antérieurement au 9 mai 1945 ;
Vu le décret no 53-192 du 14 mars 1953 modifié relatif à la ratification et à la publication des engagements internationaux souscrits par la France ;
Vu le décret no 93-818 du 7 mai 1993 portant publication du traité entre la France et la Russie, fait à Paris le 7 février 1992,
Décrète :
Art. 1er. - L'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie relatif au règlement définitif des créances réciproques entre la France et la Russie antérieures au 9 mai 1945 sous forme de mémorandum d'accord, signé à Paris le 26 novembre 1996, et l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie sur le règlement définitif des créances réciproques financières et réelles apparues antérieurement au 9 mai 1945, signé à Paris le 27 mai 1997, seront publiés au Journal officiel de la République française.
Art. 2. - Le Premier ministre et le ministre des affaires étrangères sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
(1) Les présents accords sont entrés en vigueur respectivement le 26 novembre 1996 et le 27 mai 1997.
ACCORD ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE ET LE GOUVERNEMENT DE LA FEDERATION DE RUSSIE RELATIF AU REGLEMENT DEFINITIF DES CREANCES RECIPROQUES ENTRE LA FRANCE ET LA RUSSIE ANTERIEURES AU 9 MAI 1945 SOUS FORME DE MEMORANDUM D'ACCORD
Mémorandum d'accord
Le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie sont convenus de ce qui suit :
Le Gouvernement de la Fédération de Russie paiera au Gouvernement de la République française une somme d'un montant de 400 millions de dollars US, en règlement définitif des créances réciproques entre la France et la Russie antérieures au 9 mai 1945.
Cette somme sera payée selon les modalités suivantes : huit versements semestriels de 50 millions de dollars US, chaque 1er février et chaque 1er août des années 1997, 1998, 1999 et 2000.
Les parties française et russe, en leur propre nom, ou au nom de personnes physiques ou morales, russes et françaises respectivement, ne présenteront pas l'une à l'autre ni ne soutiendront d'aucune autre manière les créances financières ou réelles, quelles qu'elles soient, apparues antérieurement au 9 mai 1945.
Toutes ces créances seront réputées avoir été réglées définitivement et intégralement par le versement de la totalité de la somme mentionnée dans le présent Mémorandum.
Les parties conviennent que, sur la base du présent Mémorandum, elles mettront au point, dans les meilleurs délais possible, l'accord sur le règlement des créances réciproques entre la France et la Russie.
Paris, le 26 novembre 1996.
Pour le Gouvernement
de la République française :
Jean Arthuis
Ministre de l'économie
et des finances
Pour le Gouvernement
de la Fédération de Russie :
Oleg Davydov
Vice-Président
du Gouvernement
de la Fédération de Russie,
Ministre des relations
économiques extérieures
ACCORD ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE ET LE GOUVERNEMENT DE LA FEDERATION DE RUSSIE SUR LE REGLEMENT DEFINITIF DES CREANCES RECIPROQUES FINANCIERES ET REELLES APPARUES ANTERIEUREMENT AU 9 MAI 1945
Le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie, ci-après dénommés « les Parties » :
Se référant à l'article 22 du Traité du 7 février 1992 entre la France et la Russie ;
Se référant au mémorandum d'accord conclu le 26 novembre 1996 entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie ;
Désireux de régler définitivement les contentieux soulevés par chaque Partie relatifs aux créances financières et réelles des Parties et des personnes physiques et morales des deux Etats susmentionnés, apparues antérieurement au 9 mai 1945,
sont convenus des dispositions suivantes :
Article 1er
La Partie française, en son nom ou au nom de personnes physiques et morales françaises, ne présente pas à la Partie russe ni ne soutient d'une autre manière les créances financières et réelles, quelles qu'elles soient, apparues antérieurement au 9 mai 1945, notamment :
A. - Les revendications relatives à tous emprunts et obligations émis ou garantis avant le 7 novembre 1917 par le Gouvernement de l'Empire de Russie ou par des autorités qui administraient une partie quelconque de l'Empire de Russie, et appartenant au Gouvernement de la République française ou à des personnes physiques ou morales françaises ;
B. - Les revendications portant sur des intérêts et actifs situés sur le territoire administré par le Gouvernement de l'Empire de Russie, par les Gouvernements qui lui ont succédé, par le Gouvernement de la République socialiste fédérative soviétique de Russie et par le Gouvernement de l'Union des Républiques socialistes soviétiques, dont le Gouvernement de la République française et des personnes physiques et morales françaises ont été privés de la propriété ou de la possession ;
C. - Les revendications relatives aux dettes à l'égard du Gouvernement de la République française ou de personnes physiques et morales françaises :
- du Gouvernement de l'Empire de Russie ;
- des Gouvernements qui lui ont succédé ;
- du Gouvernement de la République socialiste fédérative soviétique de Russie ;
- du Gouvernement de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ;
- de toute institution établie conformément à la législation desdits Etats ;
- de toute personne qui résidait ou exerçait une activité professionnelle sur un territoire administré par les Gouvernements susmentionnés.
Article 2
La Partie russe, en son nom ou au nom de personnes physiques et morales russes, ne présente pas à la Partie française ni ne soutient d'une autre manière les créances financières et réelles, quelles qu'elles soient, apparues antérieurement au 9 mai 1945, notamment :
A. - Les revendications liées à l'intervention de 1918-1922 et résultant d'opérations militaires ou d'hostilités au cours de cette période ;
B. - Les revendications relatives à tous actifs situés en France qui appartenaient :
- au Gouvernement de l'Empire de Russie ;
- aux Gouvernements qui lui ont succédé ;
- au Gouvernement de la République socialiste fédérative soviétique de Russie ;
- au Gouvernement de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ;
- à toute institution établie conformément à la législation desdits Etats ;
C. - Les revendications relatives à la partie de l'or remis par le Gouvernement de la République socialiste fédérative soviétique de Russie au Gouvernement de l'Allemagne en application de l'accord complémentaire au Traité de paix signé le 3 mars 1918 à Brest-Litovsk, transmise par la suite au Gouvernement de la République française en vertu du Traité de paix entre les puissances alliées et associées et l'Allemagne signé le 28 juin 1919 à Versailles, ainsi que les revendications relatives à l'or qui, selon la déclaration de la Partie russe, avait été remis à la France par l'amiral Koltchak ;
D. - Les revendications relatives aux dettes contractées par le Gouvernement de la République française, par toute institution établie conformément à la législation de la République française ou par toute personne qui résidait ou exerçait une activité professionnelle en territoire français, à l'égard du Gouvernement de l'Empire de Russie, des Gouvernements qui lui ont succédé, du Gouvernement de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, du Gouvernement de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ou de personnes physiques et morales russes ou soviétiques.
Article 3
En qualité de règlement complet et définitif de toutes les créances financières et réelles réciproques apparues antérieurement au 9 mai 1945, la Partie russe verse à la Partie française, et la Partie française convient d'accepter, une somme d'un montant de 400 millions de dollars des Etats-Unis. Cette somme est versée selon les modalités suivantes : huit versements semestriels de 50 millions de dollars des Etats-Unis chacun, le premier dans les quinze jours suivant l'entrée en vigueur du présent Accord, le deuxième le 1er août 1997 et les six autres versements le 1er février et le 1er août des années 1998, 1999 et 2000.
La Partie française assume la responsabilité exclusive du règlement des créances financières et réelles qu'elle a renoncé à soutenir conformément aux conditions du présent Accord, ainsi que de la répartition des sommes perçues conformément au présent Accord entre les personnes physiques et morales françaises, conformément à la législation française en vigueur, sans que la responsabilité de la Partie russe soit engagée à aucun titre de ce fait.
Article 4
Les créances mentionnées aux articles 1er et 2 du présent Accord, qui constituent l'ensemble des créances financières et réelles réciproques apparues antérieurement au 9 mai 1945, sont réputées avoir été réglées complètement et définitivement par le versement de la somme mentionnée à l'article 3 du présent Accord.
Article 5
A compter de l'entrée en vigueur du présent Accord, aucune des Parties n'entreprend à l'encontre de l'autre Partie ou de personnes physiques ou morales de l'Etat de l'autre Partie (ou du prédécesseur de l'Etat de l'autre Partie) d'actions sur la base de créances financières et réelles de quelque nature que ce soit apparues antérieurement au 9 mai 1945.
Article 6
Dans les quinze jours suivant l'entrée en vigueur du présent Accord, il est procédé à la levée de toutes les restrictions actuellement en vigueur établies par chaque Partie et dues ou liées auxdites créances, afin que chaque Partie et ses personnes physiques et morales aient, conformément aux lois et règlements en vigueur dans chaque Etat, accès aux marchés financiers français et russe.
Article 7
Le versement de la somme mentionnée à l'article 3 du présent Accord n'est pas réputé valoir reconnaissance par l'une ou l'autre Partie de l'existence d'une responsabilité lui incombant au titre de quelque créance que ce soit réglée par le présent Accord, ni valoir confirmation de la réalité juridique de l'une quelconque desdites créances.
Chaque Partie jouit pleinement de la propriété des actifs restant sur le territoire de son Etat conformément aux conditions du présent Accord.
Article 8
Le présent Accord entre en vigueur à la date de sa signature.
Fait à Paris, le 27 mai 1997, en deux exemplaires, chacun en langues française et russe, les deux textes faisant également foi.
Pour le Gouvernement
de la République française :
Hubert Colin de Verdière
Ambassadeur de France
Pour le Gouvernement
de la Fédération de Russie :
Mikhaïl Kassianov
Vice-ministre des finances
Fait à Paris, le 6 mai 1998.
Jacques Chirac
Par le Président de la République :
Le Premier ministre,
Lionel Jospin
Le ministre des affaires étrangères,
Hubert Védrine
Sur le rapport du Premier ministre et du ministre des affaires étrangères,
Vu les articles 52 à 55 de la Constitution ;
Vu la loi no 97-1160 du 19 décembre 1997 autorisant l'approbation de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie relatif au règlement définitif des créances réciproques entre la France et la Russie antérieures au 9 mai 1945 sous forme de mémorandum d'accord et de l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie sur le règlement définitif des créances réciproques financières et réelles apparues antérieurement au 9 mai 1945 ;
Vu le décret no 53-192 du 14 mars 1953 modifié relatif à la ratification et à la publication des engagements internationaux souscrits par la France ;
Vu le décret no 93-818 du 7 mai 1993 portant publication du traité entre la France et la Russie, fait à Paris le 7 février 1992,
Décrète :
Art. 1er. - L'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie relatif au règlement définitif des créances réciproques entre la France et la Russie antérieures au 9 mai 1945 sous forme de mémorandum d'accord, signé à Paris le 26 novembre 1996, et l'accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie sur le règlement définitif des créances réciproques financières et réelles apparues antérieurement au 9 mai 1945, signé à Paris le 27 mai 1997, seront publiés au Journal officiel de la République française.
Art. 2. - Le Premier ministre et le ministre des affaires étrangères sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
(1) Les présents accords sont entrés en vigueur respectivement le 26 novembre 1996 et le 27 mai 1997.
ACCORD ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE ET LE GOUVERNEMENT DE LA FEDERATION DE RUSSIE RELATIF AU REGLEMENT DEFINITIF DES CREANCES RECIPROQUES ENTRE LA FRANCE ET LA RUSSIE ANTERIEURES AU 9 MAI 1945 SOUS FORME DE MEMORANDUM D'ACCORD
Mémorandum d'accord
Le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie sont convenus de ce qui suit :
Le Gouvernement de la Fédération de Russie paiera au Gouvernement de la République française une somme d'un montant de 400 millions de dollars US, en règlement définitif des créances réciproques entre la France et la Russie antérieures au 9 mai 1945.
Cette somme sera payée selon les modalités suivantes : huit versements semestriels de 50 millions de dollars US, chaque 1er février et chaque 1er août des années 1997, 1998, 1999 et 2000.
Les parties française et russe, en leur propre nom, ou au nom de personnes physiques ou morales, russes et françaises respectivement, ne présenteront pas l'une à l'autre ni ne soutiendront d'aucune autre manière les créances financières ou réelles, quelles qu'elles soient, apparues antérieurement au 9 mai 1945.
Toutes ces créances seront réputées avoir été réglées définitivement et intégralement par le versement de la totalité de la somme mentionnée dans le présent Mémorandum.
Les parties conviennent que, sur la base du présent Mémorandum, elles mettront au point, dans les meilleurs délais possible, l'accord sur le règlement des créances réciproques entre la France et la Russie.
Paris, le 26 novembre 1996.
Pour le Gouvernement
de la République française :
Jean Arthuis
Ministre de l'économie
et des finances
Pour le Gouvernement
de la Fédération de Russie :
Oleg Davydov
Vice-Président
du Gouvernement
de la Fédération de Russie,
Ministre des relations
économiques extérieures
ACCORD ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE ET LE GOUVERNEMENT DE LA FEDERATION DE RUSSIE SUR LE REGLEMENT DEFINITIF DES CREANCES RECIPROQUES FINANCIERES ET REELLES APPARUES ANTERIEUREMENT AU 9 MAI 1945
Le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie, ci-après dénommés « les Parties » :
Se référant à l'article 22 du Traité du 7 février 1992 entre la France et la Russie ;
Se référant au mémorandum d'accord conclu le 26 novembre 1996 entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la Fédération de Russie ;
Désireux de régler définitivement les contentieux soulevés par chaque Partie relatifs aux créances financières et réelles des Parties et des personnes physiques et morales des deux Etats susmentionnés, apparues antérieurement au 9 mai 1945,
sont convenus des dispositions suivantes :
Article 1er
La Partie française, en son nom ou au nom de personnes physiques et morales françaises, ne présente pas à la Partie russe ni ne soutient d'une autre manière les créances financières et réelles, quelles qu'elles soient, apparues antérieurement au 9 mai 1945, notamment :
A. - Les revendications relatives à tous emprunts et obligations émis ou garantis avant le 7 novembre 1917 par le Gouvernement de l'Empire de Russie ou par des autorités qui administraient une partie quelconque de l'Empire de Russie, et appartenant au Gouvernement de la République française ou à des personnes physiques ou morales françaises ;
B. - Les revendications portant sur des intérêts et actifs situés sur le territoire administré par le Gouvernement de l'Empire de Russie, par les Gouvernements qui lui ont succédé, par le Gouvernement de la République socialiste fédérative soviétique de Russie et par le Gouvernement de l'Union des Républiques socialistes soviétiques, dont le Gouvernement de la République française et des personnes physiques et morales françaises ont été privés de la propriété ou de la possession ;
C. - Les revendications relatives aux dettes à l'égard du Gouvernement de la République française ou de personnes physiques et morales françaises :
- du Gouvernement de l'Empire de Russie ;
- des Gouvernements qui lui ont succédé ;
- du Gouvernement de la République socialiste fédérative soviétique de Russie ;
- du Gouvernement de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ;
- de toute institution établie conformément à la législation desdits Etats ;
- de toute personne qui résidait ou exerçait une activité professionnelle sur un territoire administré par les Gouvernements susmentionnés.
Article 2
La Partie russe, en son nom ou au nom de personnes physiques et morales russes, ne présente pas à la Partie française ni ne soutient d'une autre manière les créances financières et réelles, quelles qu'elles soient, apparues antérieurement au 9 mai 1945, notamment :
A. - Les revendications liées à l'intervention de 1918-1922 et résultant d'opérations militaires ou d'hostilités au cours de cette période ;
B. - Les revendications relatives à tous actifs situés en France qui appartenaient :
- au Gouvernement de l'Empire de Russie ;
- aux Gouvernements qui lui ont succédé ;
- au Gouvernement de la République socialiste fédérative soviétique de Russie ;
- au Gouvernement de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ;
- à toute institution établie conformément à la législation desdits Etats ;
C. - Les revendications relatives à la partie de l'or remis par le Gouvernement de la République socialiste fédérative soviétique de Russie au Gouvernement de l'Allemagne en application de l'accord complémentaire au Traité de paix signé le 3 mars 1918 à Brest-Litovsk, transmise par la suite au Gouvernement de la République française en vertu du Traité de paix entre les puissances alliées et associées et l'Allemagne signé le 28 juin 1919 à Versailles, ainsi que les revendications relatives à l'or qui, selon la déclaration de la Partie russe, avait été remis à la France par l'amiral Koltchak ;
D. - Les revendications relatives aux dettes contractées par le Gouvernement de la République française, par toute institution établie conformément à la législation de la République française ou par toute personne qui résidait ou exerçait une activité professionnelle en territoire français, à l'égard du Gouvernement de l'Empire de Russie, des Gouvernements qui lui ont succédé, du Gouvernement de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, du Gouvernement de l'Union des Républiques socialistes soviétiques ou de personnes physiques et morales russes ou soviétiques.
Article 3
En qualité de règlement complet et définitif de toutes les créances financières et réelles réciproques apparues antérieurement au 9 mai 1945, la Partie russe verse à la Partie française, et la Partie française convient d'accepter, une somme d'un montant de 400 millions de dollars des Etats-Unis. Cette somme est versée selon les modalités suivantes : huit versements semestriels de 50 millions de dollars des Etats-Unis chacun, le premier dans les quinze jours suivant l'entrée en vigueur du présent Accord, le deuxième le 1er août 1997 et les six autres versements le 1er février et le 1er août des années 1998, 1999 et 2000.
La Partie française assume la responsabilité exclusive du règlement des créances financières et réelles qu'elle a renoncé à soutenir conformément aux conditions du présent Accord, ainsi que de la répartition des sommes perçues conformément au présent Accord entre les personnes physiques et morales françaises, conformément à la législation française en vigueur, sans que la responsabilité de la Partie russe soit engagée à aucun titre de ce fait.
Article 4
Les créances mentionnées aux articles 1er et 2 du présent Accord, qui constituent l'ensemble des créances financières et réelles réciproques apparues antérieurement au 9 mai 1945, sont réputées avoir été réglées complètement et définitivement par le versement de la somme mentionnée à l'article 3 du présent Accord.
Article 5
A compter de l'entrée en vigueur du présent Accord, aucune des Parties n'entreprend à l'encontre de l'autre Partie ou de personnes physiques ou morales de l'Etat de l'autre Partie (ou du prédécesseur de l'Etat de l'autre Partie) d'actions sur la base de créances financières et réelles de quelque nature que ce soit apparues antérieurement au 9 mai 1945.
Article 6
Dans les quinze jours suivant l'entrée en vigueur du présent Accord, il est procédé à la levée de toutes les restrictions actuellement en vigueur établies par chaque Partie et dues ou liées auxdites créances, afin que chaque Partie et ses personnes physiques et morales aient, conformément aux lois et règlements en vigueur dans chaque Etat, accès aux marchés financiers français et russe.
Article 7
Le versement de la somme mentionnée à l'article 3 du présent Accord n'est pas réputé valoir reconnaissance par l'une ou l'autre Partie de l'existence d'une responsabilité lui incombant au titre de quelque créance que ce soit réglée par le présent Accord, ni valoir confirmation de la réalité juridique de l'une quelconque desdites créances.
Chaque Partie jouit pleinement de la propriété des actifs restant sur le territoire de son Etat conformément aux conditions du présent Accord.
Article 8
Le présent Accord entre en vigueur à la date de sa signature.
Fait à Paris, le 27 mai 1997, en deux exemplaires, chacun en langues française et russe, les deux textes faisant également foi.
Pour le Gouvernement
de la République française :
Hubert Colin de Verdière
Ambassadeur de France
Pour le Gouvernement
de la Fédération de Russie :
Mikhaïl Kassianov
Vice-ministre des finances
Fait à Paris, le 6 mai 1998.
Jacques Chirac
Par le Président de la République :
Le Premier ministre,
Lionel Jospin
Le ministre des affaires étrangères,
Hubert Védrine
Une décision de justice vient d’être rendue par le Tribunal de Grande Instance compétent, à propos de la propriété de l’Eglise russe de Nice, dédiée à Saint Nicolas. Elle reconnaît le bien- fondé des revendications de l’Etat russe sur ce monument, directement lié à l’histoire de ce pays.
Cette décision va remplir de joie certains, provoquer indignation et rancœur chez d’autres. Et c’est cela qui, pour notre part, nous remplit de tristesse.
L’affaire de l’église Saint-Nicolas montre bien, en effet, tous les nœuds qui se sont malheureusement noués dans les relations de ceux qui sont concernés par la Russie, l’orthodoxie ou l’émigration russe en Europe, de laquelle beaucoup d’entre nous sont issus.
Cette décision va remplir de joie certains, provoquer indignation et rancœur chez d’autres. Et c’est cela qui, pour notre part, nous remplit de tristesse.
L’affaire de l’église Saint-Nicolas montre bien, en effet, tous les nœuds qui se sont malheureusement noués dans les relations de ceux qui sont concernés par la Russie, l’orthodoxie ou l’émigration russe en Europe, de laquelle beaucoup d’entre nous sont issus.
Il n’est pas nécessaire de revenir sur les abominables épreuves subies par le peuple russe, durant une grande partie du siècle dernier, dues aux sanglantes tentatives d’instaurer un paradis sur terre sans, et même contre, Dieu. Ces épreuves sont bien connues de tous.
Pendant toute la durée où s’exerçait le pouvoir soviétique, les choses étaient relativement claires. Il y avait d’un côté les bolcheviques et de l’autre les « réfugiés » chassés de leur pays, mais solidaires du peuple russe souffrant.
Les choses se sont singulièrement compliquées depuis la chute du pouvoir soviétique. Et ces complications se sont fait jour surtout dans le domaine ecclésial : des désaccords sont apparus sur l’attitude à adopter à l’égard de l’Eglise russe et sur la propriété des lieux de culte.
L’affaire de Nice résume bien ces nœuds de désaccords et comporte des aspects assez paradoxaux.
Le pouvoir soviétique avait plus ou moins abandonné les édifices religieux dont les Russes d’avant la révolution avaient ensemencé les terres européennes qu’ils fréquentaient pour de longs séjours. Ces églises avaient été construites souvent sur initiative locale, avec des fonds recueillis en Russie et, parfois, avec l’aide partielle de l ‘Etat.
Ce fut le cas de l’église Saint-Nicolas. Elle fut construite avec l’aide de l’Empereur Nicolas II sur le terrain acheté à Nice par Alexandre II, parce que le fils aîné de ce dernier, le tsarévitch Nicolas, y était mort de maladie. Après l’assassinat d’Alexandre II, son épouse morganatique, la princesse Yourievsky, se retira à Nice et fit don à l’église d’un certain nombre de reliques ayant appartenu au défunt tsar.
Le terrain sur lequel allait être bâtie la cathédrale fut mis à la disposition de l’Eglise Russe, en son diocèse de Saint-Pétersbourg, duquel dépendaient toutes les églises situées à l’étranger. C’est alors que fut signé le bail emphytéotique qui était conclu pour 99 ans, par un ministère du gouvernement impérial russe.
Après la reconnaissance de l’Union soviétique par la France, intervenue en 1924, il y eut une tentative d’inscrire l’église de Nice sur la liste des biens en déshérence, devant être attribués à l’URSS. Mais, en arguant qu’il était bien le représentant légal de l’Eglise russe en France, désigné par le patriarche de Moscou captif du pouvoir soviétique, Monseigneur Euloge réussit alors à rejeter ces prétentions par voie de justice, en s’appuyant sur le bail emphytéotique et en indiquant qu’il avait transmis, par contrat de dévolution, le droit de disposition de l’église de Nice à l’association cultuelle de cette ville.
On voit donc que l’existence du bail emphytéotique n’a jamais été contestée par qui que ce soit et que l’association cultuelle locale ne disposait de cet édifice qu’en vertu de ce bail, qui lui a été autrefois dévolu. La question qui se pose, à son échéance, est de savoir qui est l’héritier du gouvernement impérial lequel a consenti ce bail. Car, selon le droit, celui qui hérite du bail récupère, à la fin de ce dernier, le terrain et tout ce qui se trouve dessus.
Qui est donc héritier de la Russie impériale ? Sont-ce les descendants des émigrés, vivant à l’extérieur de la Russie? Sont-ce les descendants de ceux qui sont restés en Russie ?
Un petit nombre des premiers clame haut et fort qu’ils sont les seuls successeurs de la Russie tsariste. Tout ce qui est Russie actuelle n’est, pour eux, que l’héritage des soviets. Sur le plan ecclésial, le même type d’attitude aboutit à affirmer que l’Eglise russe a perdu toute grâce puisque ses évêques ont « collaboré » avec le communisme et qu’elle s’est « inféodée » à l’Etat. [Ce sont les thèses du groupuscule dissident religieux dit « Vitaliste » dont le moins qu’on puisse dire est qu’il s’est mis hors de toute Eglise au point de faire figure de secte et n’a rien à voir avec la position de l’Archevêché placé sous l’omophore du patriarcat de Constantinople, dont dépend l’association de Nice] Ceux qui professent de telles idées ressentent le récent verdict comme une profonde injustice.
Paradoxalement, l’association cultuelle de Nice a joué sur ces deux tableaux, celui des Russes blancs et celui d’une Eglise russe inféodée à l’Etat. Sans doute était-ce dans le but d’attirer l’attention et la sympathie de l’opinion publique locale, peu au fait de la situation véritable. La vérité est que les dirigeants de cette association cultuelle défendent plutôt le concept d’une orthodoxie française se voulant détachée de tout ce qui est Russie et que leur hiérarchie ne conteste nullement la canonicité de l’Eglise russe.
Dans ce contexte, la prétention de l’association de Nice à affirmer que les descendants des émigrés sont tous d’accord avec sa position russophobe confine à la tromperie. Beaucoup d’entre eux, y compris le doyen actuel de la famille Romanoff, sont au contraire persuadés que la cathédrale de Nice doit revenir à la Russie et non à une poignée de descendants d’émigrés devenus anti-russes.
Si maintenant on considère les Russes de la Russie actuelle, l’on s’aperçoit que beaucoup cherchent à renouer avec leur histoire, que les Soviétiques voulaient faire débuter à la révolution de 1917, suivant le principe « du passé faisons table rase » (selon les paroles de « l’Internationale » qui servit d’hymne à l’URSS jusqu’en 1943) . Ces Russes-là ne se sentent pas du tout solidaires des crimes de l’Etat communiste. Ils se considèrent plutôt comme ses victimes, et c’est pour eux un grand étonnement et un grand scandale que de voir certains « émigrés » les mépriser et les considérer comme des ennemis. Ils cherchent au contraire la réconciliation avec leur passé et donc avec « les Blancs ». C’est pour cela que le retour canonique de l’Eglise orthodoxe russe Hors Frontières en 2007, structure ecclésiale majoritaire parmi les Russes blancs, a eu une telle importance pour eux.
Il paraît assez évident, en définitive, que nous, descendants d ‘émigrés, sommes les héritiers de l’ancienne Russie au même titre que les Russes de la Russie actuelle. Quatre-vingts ans de vie séparée nous ont certainement rendus différents, mais nous avons reçu le même héritage. Nous avons, pour notre part, été influencés par le milieu occidental dans lequel nous vivons, alors que no « co-héritiers » ont eu à traverser l’épouvantable catastrophe soviétique, qui n’a pu que les marquer profondément.
Mais il reste que nous bénéficions de la même histoire, du même héritage culturel et ecclésial.
Les événements de Nice ont ceci de triste que c’est justement en Eglise et autour de l’Orthodoxie que nous pourrions plus facilement transcender nos différences et nous accepter les uns les autres, tels que nous sommes.
L’Eglise russe Hors Frontières l’a bien compris et grâce lui en soit rendue.
Beaucoup de descendants d’émigrés souhaitent ardemment un tel rapprochement, car ils savent qu’il est vain d’espérer construire une Eglise locale contre l’Eglise russe et que tout embryon d’Eglise locale ne peut se développer que dans un enracinement profond au sein d’une Eglise traditionnelle, pour en recevoir l’héritage du christianisme. Le refus de l’association cultuelle de Nice de s’entendre avec le gouvernement russe à propos de la cathédrale de cette ville et de discuter d’une formule acceptable pour tous, comme cela le lui avait été proposé, paraît bien peu sage. Ce refus a déjà provoqué localement des drames stériles, et risque de continuer à le faire.
Séraphin Rehbinder
Président de l’OLTR
6 Février 2010
Site OLTR
et ICI
Pendant toute la durée où s’exerçait le pouvoir soviétique, les choses étaient relativement claires. Il y avait d’un côté les bolcheviques et de l’autre les « réfugiés » chassés de leur pays, mais solidaires du peuple russe souffrant.
Les choses se sont singulièrement compliquées depuis la chute du pouvoir soviétique. Et ces complications se sont fait jour surtout dans le domaine ecclésial : des désaccords sont apparus sur l’attitude à adopter à l’égard de l’Eglise russe et sur la propriété des lieux de culte.
L’affaire de Nice résume bien ces nœuds de désaccords et comporte des aspects assez paradoxaux.
Le pouvoir soviétique avait plus ou moins abandonné les édifices religieux dont les Russes d’avant la révolution avaient ensemencé les terres européennes qu’ils fréquentaient pour de longs séjours. Ces églises avaient été construites souvent sur initiative locale, avec des fonds recueillis en Russie et, parfois, avec l’aide partielle de l ‘Etat.
Ce fut le cas de l’église Saint-Nicolas. Elle fut construite avec l’aide de l’Empereur Nicolas II sur le terrain acheté à Nice par Alexandre II, parce que le fils aîné de ce dernier, le tsarévitch Nicolas, y était mort de maladie. Après l’assassinat d’Alexandre II, son épouse morganatique, la princesse Yourievsky, se retira à Nice et fit don à l’église d’un certain nombre de reliques ayant appartenu au défunt tsar.
Le terrain sur lequel allait être bâtie la cathédrale fut mis à la disposition de l’Eglise Russe, en son diocèse de Saint-Pétersbourg, duquel dépendaient toutes les églises situées à l’étranger. C’est alors que fut signé le bail emphytéotique qui était conclu pour 99 ans, par un ministère du gouvernement impérial russe.
Après la reconnaissance de l’Union soviétique par la France, intervenue en 1924, il y eut une tentative d’inscrire l’église de Nice sur la liste des biens en déshérence, devant être attribués à l’URSS. Mais, en arguant qu’il était bien le représentant légal de l’Eglise russe en France, désigné par le patriarche de Moscou captif du pouvoir soviétique, Monseigneur Euloge réussit alors à rejeter ces prétentions par voie de justice, en s’appuyant sur le bail emphytéotique et en indiquant qu’il avait transmis, par contrat de dévolution, le droit de disposition de l’église de Nice à l’association cultuelle de cette ville.
On voit donc que l’existence du bail emphytéotique n’a jamais été contestée par qui que ce soit et que l’association cultuelle locale ne disposait de cet édifice qu’en vertu de ce bail, qui lui a été autrefois dévolu. La question qui se pose, à son échéance, est de savoir qui est l’héritier du gouvernement impérial lequel a consenti ce bail. Car, selon le droit, celui qui hérite du bail récupère, à la fin de ce dernier, le terrain et tout ce qui se trouve dessus.
Qui est donc héritier de la Russie impériale ? Sont-ce les descendants des émigrés, vivant à l’extérieur de la Russie? Sont-ce les descendants de ceux qui sont restés en Russie ?
Un petit nombre des premiers clame haut et fort qu’ils sont les seuls successeurs de la Russie tsariste. Tout ce qui est Russie actuelle n’est, pour eux, que l’héritage des soviets. Sur le plan ecclésial, le même type d’attitude aboutit à affirmer que l’Eglise russe a perdu toute grâce puisque ses évêques ont « collaboré » avec le communisme et qu’elle s’est « inféodée » à l’Etat. [Ce sont les thèses du groupuscule dissident religieux dit « Vitaliste » dont le moins qu’on puisse dire est qu’il s’est mis hors de toute Eglise au point de faire figure de secte et n’a rien à voir avec la position de l’Archevêché placé sous l’omophore du patriarcat de Constantinople, dont dépend l’association de Nice] Ceux qui professent de telles idées ressentent le récent verdict comme une profonde injustice.
Paradoxalement, l’association cultuelle de Nice a joué sur ces deux tableaux, celui des Russes blancs et celui d’une Eglise russe inféodée à l’Etat. Sans doute était-ce dans le but d’attirer l’attention et la sympathie de l’opinion publique locale, peu au fait de la situation véritable. La vérité est que les dirigeants de cette association cultuelle défendent plutôt le concept d’une orthodoxie française se voulant détachée de tout ce qui est Russie et que leur hiérarchie ne conteste nullement la canonicité de l’Eglise russe.
Dans ce contexte, la prétention de l’association de Nice à affirmer que les descendants des émigrés sont tous d’accord avec sa position russophobe confine à la tromperie. Beaucoup d’entre eux, y compris le doyen actuel de la famille Romanoff, sont au contraire persuadés que la cathédrale de Nice doit revenir à la Russie et non à une poignée de descendants d’émigrés devenus anti-russes.
Si maintenant on considère les Russes de la Russie actuelle, l’on s’aperçoit que beaucoup cherchent à renouer avec leur histoire, que les Soviétiques voulaient faire débuter à la révolution de 1917, suivant le principe « du passé faisons table rase » (selon les paroles de « l’Internationale » qui servit d’hymne à l’URSS jusqu’en 1943) . Ces Russes-là ne se sentent pas du tout solidaires des crimes de l’Etat communiste. Ils se considèrent plutôt comme ses victimes, et c’est pour eux un grand étonnement et un grand scandale que de voir certains « émigrés » les mépriser et les considérer comme des ennemis. Ils cherchent au contraire la réconciliation avec leur passé et donc avec « les Blancs ». C’est pour cela que le retour canonique de l’Eglise orthodoxe russe Hors Frontières en 2007, structure ecclésiale majoritaire parmi les Russes blancs, a eu une telle importance pour eux.
Il paraît assez évident, en définitive, que nous, descendants d ‘émigrés, sommes les héritiers de l’ancienne Russie au même titre que les Russes de la Russie actuelle. Quatre-vingts ans de vie séparée nous ont certainement rendus différents, mais nous avons reçu le même héritage. Nous avons, pour notre part, été influencés par le milieu occidental dans lequel nous vivons, alors que no « co-héritiers » ont eu à traverser l’épouvantable catastrophe soviétique, qui n’a pu que les marquer profondément.
Mais il reste que nous bénéficions de la même histoire, du même héritage culturel et ecclésial.
Les événements de Nice ont ceci de triste que c’est justement en Eglise et autour de l’Orthodoxie que nous pourrions plus facilement transcender nos différences et nous accepter les uns les autres, tels que nous sommes.
L’Eglise russe Hors Frontières l’a bien compris et grâce lui en soit rendue.
Beaucoup de descendants d’émigrés souhaitent ardemment un tel rapprochement, car ils savent qu’il est vain d’espérer construire une Eglise locale contre l’Eglise russe et que tout embryon d’Eglise locale ne peut se développer que dans un enracinement profond au sein d’une Eglise traditionnelle, pour en recevoir l’héritage du christianisme. Le refus de l’association cultuelle de Nice de s’entendre avec le gouvernement russe à propos de la cathédrale de cette ville et de discuter d’une formule acceptable pour tous, comme cela le lui avait été proposé, paraît bien peu sage. Ce refus a déjà provoqué localement des drames stériles, et risque de continuer à le faire.
Séraphin Rehbinder
Président de l’OLTR
6 Février 2010
Site OLTR
et ICI
Répondant aux souhaits de nombre de nos lecteurs, l'historien de l'émigration M. Nicolas Ross , a rédigé pour "Parlons d'orthodoxie" ce texte important consacré au statut de la cathédrale Saint Alexandre de la Néva
* * *
Le site internet du Service orthodoxe de presse SOP vient de publier une note, datée du 30 janvier 2010, où on peut lire le passage suivant : «Il existe déjà à Paris une cathédrale orthodoxe russe, la cathédrale Saint-Alexandre-de-la-Néva, construite à partir de fonds privés venus tant de Russie que de toute la communauté russe d'Europe et inaugurée en 1861. Bien qu'ayant servi comme église de l'ambassade de Russie jusqu'à la Révolution de 1917, les tribunaux français reconnurent, en 1924, qu'elle était propriété de l'association cultuelle qui en assurait la gestion depuis 1918, empêchant ainsi le gouvernement soviétique de formuler toute prétention à son égard. »
Ces informations sont inexactes sur la plupart des points.
Nous avons là un exemple, un de plus, d’une publication de données erronées sur un thème actuel et brûlant qui devrait exiger la plus grande rigueur. Il est regrettable que cette publication ait eu lieu dans un organe de presse orthodoxe largement diffusé et qui se prétend, nous citons, « fidèle à sa vocation initiale qui est de donner une information précise et objective sur la vie de l'Église orthodoxe en France et dans le monde ».
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Le site internet du Service orthodoxe de presse SOP vient de publier une note, datée du 30 janvier 2010, où on peut lire le passage suivant : «Il existe déjà à Paris une cathédrale orthodoxe russe, la cathédrale Saint-Alexandre-de-la-Néva, construite à partir de fonds privés venus tant de Russie que de toute la communauté russe d'Europe et inaugurée en 1861. Bien qu'ayant servi comme église de l'ambassade de Russie jusqu'à la Révolution de 1917, les tribunaux français reconnurent, en 1924, qu'elle était propriété de l'association cultuelle qui en assurait la gestion depuis 1918, empêchant ainsi le gouvernement soviétique de formuler toute prétention à son égard. »
Ces informations sont inexactes sur la plupart des points.
Nous avons là un exemple, un de plus, d’une publication de données erronées sur un thème actuel et brûlant qui devrait exiger la plus grande rigueur. Il est regrettable que cette publication ait eu lieu dans un organe de presse orthodoxe largement diffusé et qui se prétend, nous citons, « fidèle à sa vocation initiale qui est de donner une information précise et objective sur la vie de l'Église orthodoxe en France et dans le monde ».
Reprenons donc les faits réels, tels qu’il a été possible de les établir.
Le terrain sur lequel a été bâtie l’église russe de Paris fut acheté, en deux parcelles, en octobre 1857 et en novembre 1858, pour la somme totale de 272 168 francs.
Le capital de départ pour l’achat du terrain et le début des travaux provenait d’un don du Saint-Synode et du tsar Alexandre II (200 000 francs chacun). Le reste des fonds fut collecté par le père Joseph Vassiliev, l’initiateur de la construction de l’église, en France et, plus largement, en Russie.
La construction de l’église, consacrée le 11 septembre 1861, a coûté 679 000 francs. Le total de la somme dépensée pour l’acquisition du terrain et la construction de l’église se monte ainsi à 951 168 francs. La part des fonds privés dans ce total est donc d’environ 58 %.
Le contrat d’acquisition du terrain, en 1857 et 1858 fut signé par l’ambassadeur de Russie, le comte Paul Kisselev. Les frais de construction furent réglés par le père Vassiliev, sous sa propre signature.
Jusqu’en 1917, les frais d’entretien de l’église, ainsi que le traitement de son clergé et de ses employés, furent à la charge du ministère des Affaires étrangères de Russie, ce qui était la procédure normale pour les églises russes à l’étranger. L’église a reçu par ailleurs en dotation un important capital constitué de titres d’emprunts russes, qu’elle déposa à la Banque Rothschild.
Tout en exerçant largement les fonctions d’une église paroissiale, l’église de la rue Daru avait le statut de chapelle d’ambassade et bénéficiait du droit d’exterritorialité. En septembre 1914, par exemple, alors qu’on craignait une occupation de Paris par les Allemands et que le personnel diplomatique avait suivi le gouvernement français à Bordeaux, l’église russe fut placée sous la protection du drapeau espagnol (l’Espagne étant un pays neutre).
Après la prise du pouvoir par les bolcheviks en novembre 1917, les autorités françaises continuèrent à considérer Basile Maklakov, nommé ambassadeur à Paris par le Gouvernement provisoire, comme le représentant légitime de la Russie, L’église russe, elle aussi, garda son ancien statut. Elle put bénéficier pendant quelque temps d’une aide financière (modeste) provenant de fonds à la disposition du corps diplomatique russe à l’étranger.
En mars 1921, fut fondée à Paris une paroisse orthodoxe russe, conforme aux statuts paroissiaux élaborés par le Concile de Moscou de 1918-1919.
Voyant pointer à l’horizon la reconnaissance de l’Union Soviétique par le gouvernement français, le métropolite Euloge enjoignit à ses fidèles de France, en mars 1923, de se constituer en associations cultuelles, conformes aux lois de 1901 et 1905. Les statuts de l’Association cultuelle orthodoxe russe à Paris furent publiés au Journal Officiel le 1er juin 1923. Cette association y déclarait avoir pour but « d’assurer à Paris l’exercice du culte rigoureusement conforme au rite oriental gréco-russe ».
* * *
L’ambassadeur de Russie Maklakov approuva en mai 1923 le projet d’association cultuelle qui lui avait été présenté. Il accepta l’idée que « cette communauté religieuse sera créée pour gérer l’église et tous les biens meubles et immeubles lui appartenant qui, à ce jour, appartenaient à l’Ambassade de Russie et se trouvaient à ce jour administrés par ses soins ».
Maklakov posa pour condition que fût rédigée une déclaration écrite, stipulant « que la communauté religieuse accepte l’obligation de se soumettre, le moment venu, au gouvernement russe légitime qui souhaiterait entrer en possession des biens de l’église, en qualité de biens lui appartenant légalement ». Les dispositions de cette déclaration devaient « entrer en vigueur à une époque où la Russie serait représentée par un pouvoir montrant dans son attitude envers l’église et son existence paisible tout le respect nécessaire ». Cette déclaration devait être signée par la paroisse et par Maklakov, en sa qualité de représentant du dernier gouvernement légitime de la Russie et « conservée dans des conditions particulières, garantissant son exécution uniquement au moment où celle-ci deviendrait nécessaire ».
La transmission de tous les biens meubles et immeubles de l’église Saint-Alexandre-Nevski à l’Association cultuelle orthodoxe russe de Paris eut lieu le 20 mai 1924, en présence d’un huissier. Comme il s’agissait « d’une propriété étrangère qui jouissait d’un droit d’exterritorialité », il n’y eut pas de transmise (exigée par la loi du 16 mars 1906) de la part du maire ou du préfet.
Le 24 octobre 1924, l’URSS fut reconnue par la France. Le 20 novembre 1924, l’église de Paris, ainsi que toutes les autres églises russes de France, fut mise sous séquestre. Officiellement, cette mesure fut prise pour déterminer quel en était le véritable propriétaire, officieusement pour protéger les églises russes des prétentions du gouvernement soviétique, qui ne tardèrent pas à se manifester.
Les deux parties engagèrent une procédure judiciaire. L’Association cultuelle pour obtenir la levée du séquestre sur ses biens, l’ambassade soviétique dans le but d’en obtenir la propriété.
Le 5 avril 1928, la 1e chambre du Tribunal civil de la Seine rendit un jugement favorable aux intérêts de la paroisse. Le tribunal considérait
« Attendu qu’il résulte des documents et qu’il n’est pas contesté que le terrain de la rue Daru à Paris fut acheté en 1857 et 1858 et l’église fut édifiée grâce aux dons des fidèles de l’Église Orthodoxe Russe, que depuis 1857 ceux-ci ont publiquement et sans discontinuité possédé ces biens, d’abord à titre de communauté religieuse (Prichod) simple société de fait que dirigeait un aumônier nommé par l’autorité ecclésiastique, ensuite, depuis 1923 sous la forme d’une association cultuelle déclarée conformément aux lois des 1 Juillet 1901 et 9 Décembre 1905. […]
Que cette association personne morale, reconnue par la loi a seule possession des biens dont il s’agit. […]
[Que ces biens] ne sont pas à l’abandon, qu’ils n’entrent pas dans la catégorie des biens visés par l’ordonnance du 22 octobre 1924 et auxquels elle a donné un administrateur provisoire pour pourvoir à leur protection. […]
Dit en conséquence que c’est à tort qu’il a été fait application à ces biens des dispositions de l’ordonnance du 22 octobre 1924. Fait défense [à l’administrateur provisoire des biens sous séquestre] de troubler l’Association Cultuelle Orthodoxe Russe à Paris dans la jouissance ou l’exercice de ses droits ».
Il est donc à noter que, conformément aux lois en vigueur, on n’avait pas accordé à l’association cultuelle de la rue Daru la propriété, mais seulement la possession et la jouissance des biens qui lui étaient remis. Ce qui veut dire concrètement, par exemple, qu’il lui était interdit de les aliéner, totalement ou en partie, ou bien de les affecter à un autre usage que celui qui était défini dans ses statuts (l’exercice du culte orthodoxe russe).
Ces dispositions, bien évidemment, restent en vigueur de nos jours!
Après-guerre, l’ambassade d’URSS refit une tentative pour entrer en possession des biens de la paroisse Saint-Alexandre-Nevski. Le 3 janvier 1947, un huissier vint présenter au recteur de l’église, le père Nicolas Sakharov, une déclaration officielle affirmant les droits de l’ambassade « sur l’église et ses dépendances ». Le 14 janvier 1947, un huissier vint apporter un document réfutant ces prétentions au nom de l’association cultuelle, et on en resta là.
En 1955, le gouvernement soviétique tenta de négocier la restitution à la France de l’église Saint-Louis-des-Français à Moscou contre celle de la rue Daru. Les intérêts de la paroisse furent défendus par Me Marcel Plaisant, président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères, qui obtient facilement gain de cause.
À notre connaissance, si l’on excepte les récentes déclarations de certaines autorités civiles et religieuses de la Fédération de Russie, il n’y a pas eu de nouvelles tentatives du gouvernement soviétique, puis russe, de prise de possession de la cathédrale orthodoxe russe Saint-Alexandre-Nevski de Paris.
© Texte écrit par Nicolas Ross
Le terrain sur lequel a été bâtie l’église russe de Paris fut acheté, en deux parcelles, en octobre 1857 et en novembre 1858, pour la somme totale de 272 168 francs.
Le capital de départ pour l’achat du terrain et le début des travaux provenait d’un don du Saint-Synode et du tsar Alexandre II (200 000 francs chacun). Le reste des fonds fut collecté par le père Joseph Vassiliev, l’initiateur de la construction de l’église, en France et, plus largement, en Russie.
La construction de l’église, consacrée le 11 septembre 1861, a coûté 679 000 francs. Le total de la somme dépensée pour l’acquisition du terrain et la construction de l’église se monte ainsi à 951 168 francs. La part des fonds privés dans ce total est donc d’environ 58 %.
Le contrat d’acquisition du terrain, en 1857 et 1858 fut signé par l’ambassadeur de Russie, le comte Paul Kisselev. Les frais de construction furent réglés par le père Vassiliev, sous sa propre signature.
Jusqu’en 1917, les frais d’entretien de l’église, ainsi que le traitement de son clergé et de ses employés, furent à la charge du ministère des Affaires étrangères de Russie, ce qui était la procédure normale pour les églises russes à l’étranger. L’église a reçu par ailleurs en dotation un important capital constitué de titres d’emprunts russes, qu’elle déposa à la Banque Rothschild.
Tout en exerçant largement les fonctions d’une église paroissiale, l’église de la rue Daru avait le statut de chapelle d’ambassade et bénéficiait du droit d’exterritorialité. En septembre 1914, par exemple, alors qu’on craignait une occupation de Paris par les Allemands et que le personnel diplomatique avait suivi le gouvernement français à Bordeaux, l’église russe fut placée sous la protection du drapeau espagnol (l’Espagne étant un pays neutre).
Après la prise du pouvoir par les bolcheviks en novembre 1917, les autorités françaises continuèrent à considérer Basile Maklakov, nommé ambassadeur à Paris par le Gouvernement provisoire, comme le représentant légitime de la Russie, L’église russe, elle aussi, garda son ancien statut. Elle put bénéficier pendant quelque temps d’une aide financière (modeste) provenant de fonds à la disposition du corps diplomatique russe à l’étranger.
En mars 1921, fut fondée à Paris une paroisse orthodoxe russe, conforme aux statuts paroissiaux élaborés par le Concile de Moscou de 1918-1919.
Voyant pointer à l’horizon la reconnaissance de l’Union Soviétique par le gouvernement français, le métropolite Euloge enjoignit à ses fidèles de France, en mars 1923, de se constituer en associations cultuelles, conformes aux lois de 1901 et 1905. Les statuts de l’Association cultuelle orthodoxe russe à Paris furent publiés au Journal Officiel le 1er juin 1923. Cette association y déclarait avoir pour but « d’assurer à Paris l’exercice du culte rigoureusement conforme au rite oriental gréco-russe ».
* * *
L’ambassadeur de Russie Maklakov approuva en mai 1923 le projet d’association cultuelle qui lui avait été présenté. Il accepta l’idée que « cette communauté religieuse sera créée pour gérer l’église et tous les biens meubles et immeubles lui appartenant qui, à ce jour, appartenaient à l’Ambassade de Russie et se trouvaient à ce jour administrés par ses soins ».
Maklakov posa pour condition que fût rédigée une déclaration écrite, stipulant « que la communauté religieuse accepte l’obligation de se soumettre, le moment venu, au gouvernement russe légitime qui souhaiterait entrer en possession des biens de l’église, en qualité de biens lui appartenant légalement ». Les dispositions de cette déclaration devaient « entrer en vigueur à une époque où la Russie serait représentée par un pouvoir montrant dans son attitude envers l’église et son existence paisible tout le respect nécessaire ». Cette déclaration devait être signée par la paroisse et par Maklakov, en sa qualité de représentant du dernier gouvernement légitime de la Russie et « conservée dans des conditions particulières, garantissant son exécution uniquement au moment où celle-ci deviendrait nécessaire ».
La transmission de tous les biens meubles et immeubles de l’église Saint-Alexandre-Nevski à l’Association cultuelle orthodoxe russe de Paris eut lieu le 20 mai 1924, en présence d’un huissier. Comme il s’agissait « d’une propriété étrangère qui jouissait d’un droit d’exterritorialité », il n’y eut pas de transmise (exigée par la loi du 16 mars 1906) de la part du maire ou du préfet.
Le 24 octobre 1924, l’URSS fut reconnue par la France. Le 20 novembre 1924, l’église de Paris, ainsi que toutes les autres églises russes de France, fut mise sous séquestre. Officiellement, cette mesure fut prise pour déterminer quel en était le véritable propriétaire, officieusement pour protéger les églises russes des prétentions du gouvernement soviétique, qui ne tardèrent pas à se manifester.
Les deux parties engagèrent une procédure judiciaire. L’Association cultuelle pour obtenir la levée du séquestre sur ses biens, l’ambassade soviétique dans le but d’en obtenir la propriété.
Le 5 avril 1928, la 1e chambre du Tribunal civil de la Seine rendit un jugement favorable aux intérêts de la paroisse. Le tribunal considérait
« Attendu qu’il résulte des documents et qu’il n’est pas contesté que le terrain de la rue Daru à Paris fut acheté en 1857 et 1858 et l’église fut édifiée grâce aux dons des fidèles de l’Église Orthodoxe Russe, que depuis 1857 ceux-ci ont publiquement et sans discontinuité possédé ces biens, d’abord à titre de communauté religieuse (Prichod) simple société de fait que dirigeait un aumônier nommé par l’autorité ecclésiastique, ensuite, depuis 1923 sous la forme d’une association cultuelle déclarée conformément aux lois des 1 Juillet 1901 et 9 Décembre 1905. […]
Que cette association personne morale, reconnue par la loi a seule possession des biens dont il s’agit. […]
[Que ces biens] ne sont pas à l’abandon, qu’ils n’entrent pas dans la catégorie des biens visés par l’ordonnance du 22 octobre 1924 et auxquels elle a donné un administrateur provisoire pour pourvoir à leur protection. […]
Dit en conséquence que c’est à tort qu’il a été fait application à ces biens des dispositions de l’ordonnance du 22 octobre 1924. Fait défense [à l’administrateur provisoire des biens sous séquestre] de troubler l’Association Cultuelle Orthodoxe Russe à Paris dans la jouissance ou l’exercice de ses droits ».
Il est donc à noter que, conformément aux lois en vigueur, on n’avait pas accordé à l’association cultuelle de la rue Daru la propriété, mais seulement la possession et la jouissance des biens qui lui étaient remis. Ce qui veut dire concrètement, par exemple, qu’il lui était interdit de les aliéner, totalement ou en partie, ou bien de les affecter à un autre usage que celui qui était défini dans ses statuts (l’exercice du culte orthodoxe russe).
Ces dispositions, bien évidemment, restent en vigueur de nos jours!
Après-guerre, l’ambassade d’URSS refit une tentative pour entrer en possession des biens de la paroisse Saint-Alexandre-Nevski. Le 3 janvier 1947, un huissier vint présenter au recteur de l’église, le père Nicolas Sakharov, une déclaration officielle affirmant les droits de l’ambassade « sur l’église et ses dépendances ». Le 14 janvier 1947, un huissier vint apporter un document réfutant ces prétentions au nom de l’association cultuelle, et on en resta là.
En 1955, le gouvernement soviétique tenta de négocier la restitution à la France de l’église Saint-Louis-des-Français à Moscou contre celle de la rue Daru. Les intérêts de la paroisse furent défendus par Me Marcel Plaisant, président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères, qui obtient facilement gain de cause.
À notre connaissance, si l’on excepte les récentes déclarations de certaines autorités civiles et religieuses de la Fédération de Russie, il n’y a pas eu de nouvelles tentatives du gouvernement soviétique, puis russe, de prise de possession de la cathédrale orthodoxe russe Saint-Alexandre-Nevski de Paris.
© Texte écrit par Nicolas Ross
Il y a un an, Kirill devenait patriarche de Moscou. Avec Hieronymos II à Athènes, Daniel en Roumanie, Irinej en Serbie, il est représentatif d’une nouvelle génération de responsables plus ouverts au dialogue œcuménique, et qui devront aider l’orthodoxie à passer le cap de la modernité
Russie. L’ouverture vers l’Occident
Affaiblie par l’ère soviétique, l’Église russe a su renaître sous l’impulsion du patriarche Alexis II, puis de Kirill Ier, élu en 2009. En vingt ans, les paroisses ont été multipliées par quatre, les monastères par 45. La situation reste fragile : les 30 000 prêtres ne suffisent pas pour répondre aux besoins spirituels de la population, et la pratique ne dépasse pas les 2 %. Longtemps tentée par le repli, l’Église russe s’ouvre peu à peu à l’Occident, tout en étant critique vis-à-vis de sa sécularisation. Ainsi l’ouverture, en novembre, d’un séminaire orthodoxe russe en France traduit-elle la volonté de former une partie du clergé dans un contexte européen sécularisé.
Russie. L’ouverture vers l’Occident
Affaiblie par l’ère soviétique, l’Église russe a su renaître sous l’impulsion du patriarche Alexis II, puis de Kirill Ier, élu en 2009. En vingt ans, les paroisses ont été multipliées par quatre, les monastères par 45. La situation reste fragile : les 30 000 prêtres ne suffisent pas pour répondre aux besoins spirituels de la population, et la pratique ne dépasse pas les 2 %. Longtemps tentée par le repli, l’Église russe s’ouvre peu à peu à l’Occident, tout en étant critique vis-à-vis de sa sécularisation. Ainsi l’ouverture, en novembre, d’un séminaire orthodoxe russe en France traduit-elle la volonté de former une partie du clergé dans un contexte européen sécularisé.
Ukraine. Réunifier l’Église
En Ukraine, l’orthodoxie est divisée depuis 1991 en trois juridictions : l’Église autonome (majoritaire) relevant du Patriarcat de Moscou, le Patriarcat de Kiev (dissidente de Moscou) et l’Église autocéphale, issue de la diaspora. En août, le président Viktor Iouchtchenko, partisan d’une Église nationale indépendante de Moscou, a appelé à mettre fin aux divisions. De son côté, le patriarche Kirill Ier de Moscou estime que l’orthodoxie ukrainienne bénéficie déjà de cette indépendance, rappelant la très large autonomie de l’Église d’Ukraine au sein de l’Église russe, dont la moitié des paroisses se trouve en Ukraine. Depuis octobre, un groupe de travail tente de résorber ce conflit.
Roumanie et Bulgarie. Tourner la page communiste
Sur l’Europe ou la question du Kosovo, les prises de position de l’Église serbe sont déterminantes dans un pays où la nation se confond avec l’orthodoxie. Orthodoxe à 80 %, la société serbe connaît toutefois un début de sécularisation, et certains attendent que l’Église se recentre sur sa vocation spirituelle. L’élection du patriarche Irinej, le 22 janvier, a été perçue comme un signe positif : partisan de l’intégration européenne, il se montre également favorable à une grande rencontre œcuménique à Nis, au sud-est de Belgrade, en 2013. Mais certains attendent aussi, afin de tourner définitivement la page sanglante des conflits yougoslaves, que l’Église pose un geste concret de réconciliation avec les musulmans et les catholiques des Balkans.
Grèce. Les relations Église-État en suspens
Élu en 2008, le nouvel archevêque Hieronymos II d’Athènes est beaucoup moins interventionniste dans la vie politique que son prédécesseur Christodoulos. Choisissant de se concentrer sur l’action sociale, il a pris des mesures énergiques : fin du projet de la nouvelle cathédrale d’Athènes ou destitution de 52 curés trop absents de leurs paroisses… Et face au nouveau gouvernement socialiste tenté de profiter des scandales de corruption qui éclaboussent l’Église pour imposer une séparation de l’Église et de l’État, il a accepté une multiplication par trois des taxes sur l’Église pour aider un État en quasi-faillite à boucler son budget. Et ouvert des négociations pour imaginer une collaboration Église-État « honnête et transparente » sur les questions sociales.
Constantinople. Aux prises avec la laïcité turque
Halki : le cas de ce séminaire résume à lui seul la délicate situation de l’Église orthodoxe en Turquie. Ouverte en 1844, cette école de théologie fut l’une des plus importantes de l’orthodoxie, avant que les autorités turques ne décident de la fermer en 1971. La laïcité turque résiste aux pressions occidentales pour rouvrir ce centre de formation, dont l’absence pose un grave problème : la loi turque prévoit que le patriarche doit être citoyen turc, né et formé en Turquie… Et ce n’est pas le seul problème auquel doit faire face le patriarcat (auquel la Turquie dénie le titre d’« œcuménique »), souvent confronté à la remise en cause de ses propriétés.
Jérusalem. Régler la division entre Grecs et Arabes
Le 6 janvier dernier, pour le Noël orthodoxe, les orthodoxes de Bethléem ont accueilli le patriarche Theophilos III avec hostilité. Au point que la police palestinienne a dû protéger le patriarche auquel ses fidèles reprochent de brader les terres du patriarcat, le plus important propriétaire foncier de Terre sainte. Theophilos III avait d’ailleurs été élu patriarche en 2005 après la déposition de son prédécesseur Irinaios, accusé d’avoir vendu des terrains à Israël. Mais le problème est loin d’être réglé (d’autant que Theophilos a dû attendre décembre 2007 pour qu’Israël reconnaisse son élection) et continue d’alimenter la division entre les fidèles arabes et la hiérarchie, majoritairement grecque.
Antioche. Face-à-face avec l’islam
En 2006, le patriarche Ignace IV d’Antioche est monté deux fois au créneau. En janvier pour regretter combien l’intervention américaine en Irak a mis à mal l’« équilibre fragile » des confessions au Moyen-Orient ; en octobre, pour faire part de son « inquiétude » après le discours de Benoît XVI à Ratisbonne. C’est que, dans une région où prime l’identité confessionnelle, le patriarcat d’Antioche est en première ligne face à l’islam. Mais ces chrétiens arabes entendent parler d’égal à égal avec les musulmans, sur la base d’une commune identité arabe. Cette réflexion les pousse aussi à réinvestir leur propre tradition chrétienne pour renouveler leur pensée et une société où ils ne veulent surtout pas vivre dans des « ghettos chrétiens ».
Alexandrie. L’évangélisation de l’Afrique
« Patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique » : le titre n’est pas qu’honorifique. Persuadé que la spiritualité orthodoxe pouvait toucher l’âme africaine, le précédent patriarche d’Alexandrie, Petros VII, avait lancé son patriarcat dans un vaste mouvement missionnaire à travers le continent noir, promouvant le clergé local et encourageant la liturgie en langue vernaculaire. Auparavant métropolite du Cameroun, puis du Zimbabwe, l’actuel patriarche Theodoros III a continué cet effort, y compris en Égypte où on compte 300 000 fidèles orthodoxes. L’Église connaît une telle croissance que le patriarcat a pu, en 2007, rouvrir son séminaire d’Alexandrie.
Europe occidentale. Former une Église locale
La présence orthodoxe en Europe occidentale est liée aux immigrations du XXe siècle. Chaque communauté est restée rattachée à son Église d’origine. Ces liens entraînent une juxtaposition de juridictions, contredisant la règle qui veut qu’en un même lieu il n’y ait qu’un évêque. Les orthodoxes occidentaux ont de plus en plus le désir de former une même Église locale. Mais leurs juridictions mères, confrontées à la reconstruction de l’après-communisme (pour les Églises slaves) ou à une situation politique délicate (au Proche-Orient), ne font pas de l’organisation de la diaspora une priorité. Elles ne sont pas prêtes non plus à renoncer à ces communautés expatriées qui, souvent, contribuent à les financer.
La Croix
François-Xavier MAIGRE et Nicolas SENEZE
En Ukraine, l’orthodoxie est divisée depuis 1991 en trois juridictions : l’Église autonome (majoritaire) relevant du Patriarcat de Moscou, le Patriarcat de Kiev (dissidente de Moscou) et l’Église autocéphale, issue de la diaspora. En août, le président Viktor Iouchtchenko, partisan d’une Église nationale indépendante de Moscou, a appelé à mettre fin aux divisions. De son côté, le patriarche Kirill Ier de Moscou estime que l’orthodoxie ukrainienne bénéficie déjà de cette indépendance, rappelant la très large autonomie de l’Église d’Ukraine au sein de l’Église russe, dont la moitié des paroisses se trouve en Ukraine. Depuis octobre, un groupe de travail tente de résorber ce conflit.
Roumanie et Bulgarie. Tourner la page communiste
Sur l’Europe ou la question du Kosovo, les prises de position de l’Église serbe sont déterminantes dans un pays où la nation se confond avec l’orthodoxie. Orthodoxe à 80 %, la société serbe connaît toutefois un début de sécularisation, et certains attendent que l’Église se recentre sur sa vocation spirituelle. L’élection du patriarche Irinej, le 22 janvier, a été perçue comme un signe positif : partisan de l’intégration européenne, il se montre également favorable à une grande rencontre œcuménique à Nis, au sud-est de Belgrade, en 2013. Mais certains attendent aussi, afin de tourner définitivement la page sanglante des conflits yougoslaves, que l’Église pose un geste concret de réconciliation avec les musulmans et les catholiques des Balkans.
Grèce. Les relations Église-État en suspens
Élu en 2008, le nouvel archevêque Hieronymos II d’Athènes est beaucoup moins interventionniste dans la vie politique que son prédécesseur Christodoulos. Choisissant de se concentrer sur l’action sociale, il a pris des mesures énergiques : fin du projet de la nouvelle cathédrale d’Athènes ou destitution de 52 curés trop absents de leurs paroisses… Et face au nouveau gouvernement socialiste tenté de profiter des scandales de corruption qui éclaboussent l’Église pour imposer une séparation de l’Église et de l’État, il a accepté une multiplication par trois des taxes sur l’Église pour aider un État en quasi-faillite à boucler son budget. Et ouvert des négociations pour imaginer une collaboration Église-État « honnête et transparente » sur les questions sociales.
Constantinople. Aux prises avec la laïcité turque
Halki : le cas de ce séminaire résume à lui seul la délicate situation de l’Église orthodoxe en Turquie. Ouverte en 1844, cette école de théologie fut l’une des plus importantes de l’orthodoxie, avant que les autorités turques ne décident de la fermer en 1971. La laïcité turque résiste aux pressions occidentales pour rouvrir ce centre de formation, dont l’absence pose un grave problème : la loi turque prévoit que le patriarche doit être citoyen turc, né et formé en Turquie… Et ce n’est pas le seul problème auquel doit faire face le patriarcat (auquel la Turquie dénie le titre d’« œcuménique »), souvent confronté à la remise en cause de ses propriétés.
Jérusalem. Régler la division entre Grecs et Arabes
Le 6 janvier dernier, pour le Noël orthodoxe, les orthodoxes de Bethléem ont accueilli le patriarche Theophilos III avec hostilité. Au point que la police palestinienne a dû protéger le patriarche auquel ses fidèles reprochent de brader les terres du patriarcat, le plus important propriétaire foncier de Terre sainte. Theophilos III avait d’ailleurs été élu patriarche en 2005 après la déposition de son prédécesseur Irinaios, accusé d’avoir vendu des terrains à Israël. Mais le problème est loin d’être réglé (d’autant que Theophilos a dû attendre décembre 2007 pour qu’Israël reconnaisse son élection) et continue d’alimenter la division entre les fidèles arabes et la hiérarchie, majoritairement grecque.
Antioche. Face-à-face avec l’islam
En 2006, le patriarche Ignace IV d’Antioche est monté deux fois au créneau. En janvier pour regretter combien l’intervention américaine en Irak a mis à mal l’« équilibre fragile » des confessions au Moyen-Orient ; en octobre, pour faire part de son « inquiétude » après le discours de Benoît XVI à Ratisbonne. C’est que, dans une région où prime l’identité confessionnelle, le patriarcat d’Antioche est en première ligne face à l’islam. Mais ces chrétiens arabes entendent parler d’égal à égal avec les musulmans, sur la base d’une commune identité arabe. Cette réflexion les pousse aussi à réinvestir leur propre tradition chrétienne pour renouveler leur pensée et une société où ils ne veulent surtout pas vivre dans des « ghettos chrétiens ».
Alexandrie. L’évangélisation de l’Afrique
« Patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique » : le titre n’est pas qu’honorifique. Persuadé que la spiritualité orthodoxe pouvait toucher l’âme africaine, le précédent patriarche d’Alexandrie, Petros VII, avait lancé son patriarcat dans un vaste mouvement missionnaire à travers le continent noir, promouvant le clergé local et encourageant la liturgie en langue vernaculaire. Auparavant métropolite du Cameroun, puis du Zimbabwe, l’actuel patriarche Theodoros III a continué cet effort, y compris en Égypte où on compte 300 000 fidèles orthodoxes. L’Église connaît une telle croissance que le patriarcat a pu, en 2007, rouvrir son séminaire d’Alexandrie.
Europe occidentale. Former une Église locale
La présence orthodoxe en Europe occidentale est liée aux immigrations du XXe siècle. Chaque communauté est restée rattachée à son Église d’origine. Ces liens entraînent une juxtaposition de juridictions, contredisant la règle qui veut qu’en un même lieu il n’y ait qu’un évêque. Les orthodoxes occidentaux ont de plus en plus le désir de former une même Église locale. Mais leurs juridictions mères, confrontées à la reconstruction de l’après-communisme (pour les Églises slaves) ou à une situation politique délicate (au Proche-Orient), ne font pas de l’organisation de la diaspora une priorité. Elles ne sont pas prêtes non plus à renoncer à ces communautés expatriées qui, souvent, contribuent à les financer.
La Croix
François-Xavier MAIGRE et Nicolas SENEZE
Le rapprochement entre Rome et Moscou est freiné par des dissensions entre l’Église russe et le Patriarcat de Constantinople
Moscou et Constantinople, frères ennemis ? Exagéré, sans doute. Mais les relations entre le Patriarcat œcuménique de Constantinople – qui bénéficie d’une primauté d’honneur au sein de l’orthodoxie – et celui de Moscou – le plus important numériquement – sont très tendues depuis quelques années. L’Église russe reproche à Constantinople de vouloir s’ériger en une sorte de papauté orthodoxe. À tel point que le dialogue avec les catholiques se voit aujourd’hui ralenti par ces désaccords internes à l’orthodoxie.
Moscou et Constantinople, frères ennemis ? Exagéré, sans doute. Mais les relations entre le Patriarcat œcuménique de Constantinople – qui bénéficie d’une primauté d’honneur au sein de l’orthodoxie – et celui de Moscou – le plus important numériquement – sont très tendues depuis quelques années. L’Église russe reproche à Constantinople de vouloir s’ériger en une sorte de papauté orthodoxe. À tel point que le dialogue avec les catholiques se voit aujourd’hui ralenti par ces désaccords internes à l’orthodoxie.
En 2007, lors la réunion de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique catholiques-orthodoxes à Ravenne, les tensions ont atteint leur paroxysme quand l’évêque Hilarion de Vienne quitte brusquement la table à cause de la présence d’un représentant estonien dans la délégation de Constantinople.
En effet, l’Estonie reste un nœud dans les relations entre les deux patriarcats. Deux Églises s’y opposent : l’une sous juridiction de Constantinople, l’autre – la plus nombreuse – sous celle de Moscou.
La diaspora a bouleversé la géographie orthodoxe
Plus largement, la question de la diaspora en Europe occidentale divise Moscou et Constantinople. Le XXe siècle a entraîné l’émigration vers l’Occident de communautés orthodoxes de Russie, d’Europe de l’Est, de Grèce et du Proche-Orient.
Cette diaspora a bouleversé la géographie orthodoxe, posant des problèmes de juridiction entre les patriarcats. Car si la responsabilité des fidèles hors de leurs territoires canoniques relève théoriquement de Constantinople, dans les faits, chaque juridiction s’est dotée de structures propres.
Ainsi, aux États-Unis, l’Église orthodoxe d’Amérique a proclamé son autocéphalie, reconnue par le Patriarcat de Moscou mais pas par Constantinople. C’est tout l’enjeu des conférences interorthodoxes, qui ont repris en juin dernier à Chambesy (Suisse), après vingt années de blocages, et qui doivent aboutir à un grand concile panorthodoxe, dont la tenue semble encore bien incertaine.
François-Xavier MAIGRE
La Croix
En effet, l’Estonie reste un nœud dans les relations entre les deux patriarcats. Deux Églises s’y opposent : l’une sous juridiction de Constantinople, l’autre – la plus nombreuse – sous celle de Moscou.
La diaspora a bouleversé la géographie orthodoxe
Plus largement, la question de la diaspora en Europe occidentale divise Moscou et Constantinople. Le XXe siècle a entraîné l’émigration vers l’Occident de communautés orthodoxes de Russie, d’Europe de l’Est, de Grèce et du Proche-Orient.
Cette diaspora a bouleversé la géographie orthodoxe, posant des problèmes de juridiction entre les patriarcats. Car si la responsabilité des fidèles hors de leurs territoires canoniques relève théoriquement de Constantinople, dans les faits, chaque juridiction s’est dotée de structures propres.
Ainsi, aux États-Unis, l’Église orthodoxe d’Amérique a proclamé son autocéphalie, reconnue par le Patriarcat de Moscou mais pas par Constantinople. C’est tout l’enjeu des conférences interorthodoxes, qui ont repris en juin dernier à Chambesy (Suisse), après vingt années de blocages, et qui doivent aboutir à un grand concile panorthodoxe, dont la tenue semble encore bien incertaine.
François-Xavier MAIGRE
La Croix
Les porteurs d'emprunts russes veulent faire saisir la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, dont la justice française a récemment attribué la propriété à la Russie, pour obtenir un remboursement de leurs créances, a annoncé leur association samedi dans un communiqué.
L'Association fédérative internationale des porteurs d'emprunts russes (AFIPER) "étudie actuellement la possibilité de faire saisir par la justice française (...) la cathédrale Saint-Nicolas et tous les objets et oeuvres d'art inventoriés" en son sein, indique le communiqué.
Le 20 janvier, le tribunal de grande instance de Nice a donné à l'Etat russe la propriété intégrale du bâtiment, du terrain et des biens de la cathédrale, au coeur d'une longue bataille judiciaire entre l'Etat russe et une association cultuelle locale qui a fait appel du jugement.
L'Association fédérative internationale des porteurs d'emprunts russes (AFIPER) "étudie actuellement la possibilité de faire saisir par la justice française (...) la cathédrale Saint-Nicolas et tous les objets et oeuvres d'art inventoriés" en son sein, indique le communiqué.
Le 20 janvier, le tribunal de grande instance de Nice a donné à l'Etat russe la propriété intégrale du bâtiment, du terrain et des biens de la cathédrale, au coeur d'une longue bataille judiciaire entre l'Etat russe et une association cultuelle locale qui a fait appel du jugement.
Le bâtiment, classé monument historique, a été bâti au début du XXe siècle par le dernier tsar Nicolas II sur un terrain dont les premières parcelles avaient été acquises en 1865 par son ancêtre Alexandre II pour y construire un mausolée à la mémoire de son fils aîné, mort à Nice. Elle comprend de nombreux biens de valeur.
Le président de l'AFIPER, Eric Sanitas, rappelle dans le communiqué que le Conseil d'Etat, par trois arrêts, "a confirmé le bon droit des porteurs d'emprunts russes et justifié les actions engagées par l'association pour amener l'Etat Russe à régler sa dette".
Selon l'association, le nombre de porteurs français d'emprunts russes était de 316.000 en 1999, dernier chiffre connu, et le montant dû par la Russie sur la totalité des emprunts dépasse 100 milliards d'euros, intérêts compris.
En 1996, un accord entre l'Etat français et l'Etat russe avait effacé la dette du second vis-à-vis du premier, mais pas celle des particuliers, l'AFIPER ayant refusé les arrangements financiers proposés à l'époque, selon un porte-parole de l'association.
En octobre 2002, celle-ci avait déjà tenté de faire saisir un voilier-école russe, le Sedov, qui faisait escale à Marseille, mais le navire était reparti en catastrophe avant l'arrivée des huissiers, selon la même source.
AFP
Le président de l'AFIPER, Eric Sanitas, rappelle dans le communiqué que le Conseil d'Etat, par trois arrêts, "a confirmé le bon droit des porteurs d'emprunts russes et justifié les actions engagées par l'association pour amener l'Etat Russe à régler sa dette".
Selon l'association, le nombre de porteurs français d'emprunts russes était de 316.000 en 1999, dernier chiffre connu, et le montant dû par la Russie sur la totalité des emprunts dépasse 100 milliards d'euros, intérêts compris.
En 1996, un accord entre l'Etat français et l'Etat russe avait effacé la dette du second vis-à-vis du premier, mais pas celle des particuliers, l'AFIPER ayant refusé les arrangements financiers proposés à l'époque, selon un porte-parole de l'association.
En octobre 2002, celle-ci avait déjà tenté de faire saisir un voilier-école russe, le Sedov, qui faisait escale à Marseille, mais le navire était reparti en catastrophe avant l'arrivée des huissiers, selon la même source.
AFP
La Commission permanente interconciliaire, nouvel organisme collégial de l’Église orthodoxe russe qui siège entre les conciles locaux et les synodes épiscopaux, va devoir définir la position de l’Église sur les principales questions qui aujourd’hui préoccupent les croyants.
Selon le site officiel du Patriarcat de Moscou, la sous-commission aux relations entre l’Église, l’État et la société devra analyser les problèmes de la bioéthique, de la justice des mineurs, de l’économie, de l’écologie et de la globalisation ; elle devra aussi définir l’attitude de l’Église vis-à-vis des partis politiques, de la participation du clergé à la vie politique ; elle devra enfin étudier les législations en matière de religion, y compris dans les pays de la C.E.I. et dans les républiques baltes.
La sous-commission à la vie et aux pratiques paroissiales se penchera sur les « manifestations négatives dans la vie paroissiale actuelle » et les moyens de les éradiquer, ainsi que sur les règles du savoir-vivre concernant le clergé, le financement des paroisses, la vie des communautés du Patriarcat de Moscou à l’étranger.
La sous-commission à l’organisation de l’activité missionnaire de l’Église va expertiser les nouveaux programmes de missions, étudier les problèmes que pose la mission en terres non chrétiennes, parmi la jeunesse, dans les écoles et les prisons. La « problématique de la mission dans le cadre du schisme en Ukraine » fera l’objet d’un examen particulier.
Selon le site officiel du Patriarcat de Moscou, la sous-commission aux relations entre l’Église, l’État et la société devra analyser les problèmes de la bioéthique, de la justice des mineurs, de l’économie, de l’écologie et de la globalisation ; elle devra aussi définir l’attitude de l’Église vis-à-vis des partis politiques, de la participation du clergé à la vie politique ; elle devra enfin étudier les législations en matière de religion, y compris dans les pays de la C.E.I. et dans les républiques baltes.
La sous-commission à la vie et aux pratiques paroissiales se penchera sur les « manifestations négatives dans la vie paroissiale actuelle » et les moyens de les éradiquer, ainsi que sur les règles du savoir-vivre concernant le clergé, le financement des paroisses, la vie des communautés du Patriarcat de Moscou à l’étranger.
La sous-commission à l’organisation de l’activité missionnaire de l’Église va expertiser les nouveaux programmes de missions, étudier les problèmes que pose la mission en terres non chrétiennes, parmi la jeunesse, dans les écoles et les prisons. La « problématique de la mission dans le cadre du schisme en Ukraine » fera l’objet d’un examen particulier.
La position de l’Église vis-à-vis de la crémation et des seconds mariages sera définie par la sous-commission du droit canon ; quant à la question des prières pour les suicidés et les non baptisés, elle sera soumise à la sous-commission aux rites et à l’art religieux.
La sous-commission à l’information examinera les cas de blasphèmes dans les médias, de publications calomnieuses, ainsi que les responsabilités des journalistes, tant religieux que laïcs.
La sous-commission au monachisme et à la vie monacale étudiera, outre la situation globale des monastères, « l’activité liturgique des moines dans les monastères de femmes et les paroisses » et les problèmes que pose « la pratique de la confession des pensées dans les monastères », ainsi que les critères d’ouverture de nouveaux monastères.
La sous-commission à l’éducation spirituelle et la propagation de la culture religieuse devra étudier l’enseignement des « Principes de la culture orthodoxe » et de la théologie dans les écoles publiques, la possibilité d’obtenir un financement par l’État pour les séminaires et les académies de théologie et le problème de l’ordination de personnes n’ayant pas reçu une instruction théologique complète.
La sous-commission à l’activité sociale et la bienfaisance devra s’intéresser à la lutte contre le fléau de l’alcoolisme et de la drogue, ainsi qu’à la participation des laïcs à l’œuvre sociale de l’Église.
La sous-commission pour l’unité de l’Église devra présenter une analyse théologique des schismes contemporains et des recommandations pour les prévenir ; elle devra également examiner la question de la commémoration des défunts schismatiques. La sous-commission aux relations interconfessionnelles et avec les religions non chrétiennes examinera les problèmes posés par le mariage d’orthodoxes avec des croyants d’autres religions et par le dialogue entre les différentes religions.
Texte traduit par Marc F.
Interfax, 1er février 2010
La sous-commission à l’information examinera les cas de blasphèmes dans les médias, de publications calomnieuses, ainsi que les responsabilités des journalistes, tant religieux que laïcs.
La sous-commission au monachisme et à la vie monacale étudiera, outre la situation globale des monastères, « l’activité liturgique des moines dans les monastères de femmes et les paroisses » et les problèmes que pose « la pratique de la confession des pensées dans les monastères », ainsi que les critères d’ouverture de nouveaux monastères.
La sous-commission à l’éducation spirituelle et la propagation de la culture religieuse devra étudier l’enseignement des « Principes de la culture orthodoxe » et de la théologie dans les écoles publiques, la possibilité d’obtenir un financement par l’État pour les séminaires et les académies de théologie et le problème de l’ordination de personnes n’ayant pas reçu une instruction théologique complète.
La sous-commission à l’activité sociale et la bienfaisance devra s’intéresser à la lutte contre le fléau de l’alcoolisme et de la drogue, ainsi qu’à la participation des laïcs à l’œuvre sociale de l’Église.
La sous-commission pour l’unité de l’Église devra présenter une analyse théologique des schismes contemporains et des recommandations pour les prévenir ; elle devra également examiner la question de la commémoration des défunts schismatiques. La sous-commission aux relations interconfessionnelles et avec les religions non chrétiennes examinera les problèmes posés par le mariage d’orthodoxes avec des croyants d’autres religions et par le dialogue entre les différentes religions.
Texte traduit par Marc F.
Interfax, 1er février 2010
Interfax rapporte que Mgr Hilarion de Volokolamsk, chef du département des relations extérieures de l'Église et souvent présenté comme № 2 du patriarcat de Moscou, a rappelé que l'Église Russe autorise les mariages mixtes entre chrétiens de différentes confessions.
"Les « Fondements de la doctrine sociale » autorisent les mariages mixtes, et pourtant tous les prêtres ne les acceptent pas" a déclaré le métropolite à Moscou ce jeudi 4 février, au cours de la réunion de la conférence plénière du comité consultatif interconfessionnel chrétien des pays de la CEI et de la Baltique. (Cette instance consultative doit contribuer à la coopération entre orthodoxes, catholiques et protestants de ces pays dans la défense commune des valeurs chrétiennes; le thème principal de cette conférence est la famille chrétienne). Il a reconnu qu'il reçoit souvent des plaintes de fidèles à qui des prêtres refusent le mariage religieux avec des fidèles d'autres confessions. "Ainsi, a dit le métropolite, il y a un problème quand il existe une position officielle, mais qu'on ne la connaît pas en pratique"
Mgr Paolo Pezzi, archevêque de l'archidiocèse de Notre Dame à Moscou, a appelé les paricipants de la réunion à "rechercher ensembles les moyens de surmonter la crise morale" et à élaborer en commun l'approche pastorale des principes de la famille traditionnelle, c'est-à-dire "monogame et multi-enfantine" (1)
Note (1) le traducteur vous prie de l'excuser pour ce néologisme qui peut seul rendre l'idée de "моногамной и многодетной"
V.G.
Note (1) le traducteur vous prie de l'excuser pour ce néologisme qui peut seul rendre l'idée de "моногамной и многодетной"
V.G.
L’archiprêtre Vladimir Viguiliansky, responsable du sezrvice de presse du patriarcat de Moscou, a soumis à une critique sévère une déclaration de Michel Piotrovsky, directeur du Musée de l’Ermitage à Saint Pétersbourg.
Celui-ci a dit qu’il est préférable de laisser aux musées les originaux des icônes et des objets religieux et de faire confectionner des copies de ces objets d’art pour les remettre aux églises.
Le père Vladimir a dit : « Si les musées, celui de l’Ermitage entre autres souhaitent être des receleurs d’objets qui ne leur appartenaient pas avant la révolution, c’est à leur guise. Est-ce moral ? Posez cette question aux héritiers légitimes, à ceux qui étaient jadis les propriétaires de ces reliques de famille, portraits, icônes. Ils ont été spoliés de tout cela. Les objets confisqués ont été vendus aux enchères et personne ne sait comment les musées sont devenus leurs détenteurs.
Celui-ci a dit qu’il est préférable de laisser aux musées les originaux des icônes et des objets religieux et de faire confectionner des copies de ces objets d’art pour les remettre aux églises.
Le père Vladimir a dit : « Si les musées, celui de l’Ermitage entre autres souhaitent être des receleurs d’objets qui ne leur appartenaient pas avant la révolution, c’est à leur guise. Est-ce moral ? Posez cette question aux héritiers légitimes, à ceux qui étaient jadis les propriétaires de ces reliques de famille, portraits, icônes. Ils ont été spoliés de tout cela. Les objets confisqués ont été vendus aux enchères et personne ne sait comment les musées sont devenus leurs détenteurs.
Seule l’Eglise est l’héritière des objets relevant de l’art religieux. L’Eglise a été dépouillée de ses biens de la manière la plus criminelle qui puisse être. Les musées ne possèdent qu’une infime parcelle de ce qui constituait le patrimoine ecclésial. Nous ne savons pas jusqu’à présent ce que sont devenues de nombreuses icônes miraculeuses. Elles ont disparues. Les vases sacrés ont été envoyés à la fonte. Les soviets ont pillé l’Eglise. L’Etat russe se doit de restituer à l’Eglise ne fût-ce qu’une partie de ce qui lui revient de droit. Il y a quelques années les musées du Kremlin et le patriarcat ont vécu un litige révoltant. Des reliques sacrées ont été découvertes dans les fonds du Palais à Facettes du Kremlin. Le Président a déclaré qu’il s’apprête à remettre solennellement ces reliques à l’Eglise. Cependant Madame Gagarine, directeur des musées du Kremlin, a déclaré « Prenez les ossements, la châsse nous restera ! ». Cette châsse n’a pas une grande valeur artistique. Mais les Musées ne veulent pas s’en séparer. Le patriarche Alexis II avait répondu : « Les reliques et la châsse qui les contient forment un tout et ce n’est que ce tout que nous accepterons. Il n’est pas convenable de nous restituer ces reliques si elles doivent à nouveau être blasphémées ». Un véritable scandale s’en suivit. Le Président Poutine en faveur de l’Eglise.
Les collaborateurs des musées nous disent que dans les capitales comme en province les réserves des musées abondent d’objets sacrés entassés à l’abandon, ni catalogués et décrits, souvent volés. Et ce sont ces personnes qui veulent nous expliquer de quelle manière nous devons conserver les objets sacrés ?
Interfax
Moscou: Progression constante du nombre de prêtres
L’Eglise orthodoxe russe va nommer 400 aumôniers militaires dans les forces armées russes, a annoncé le patriarche Kyrill Ier. Le patriarcat de Moscou prévoit de mettre sur pied des centres où l’on donnera des cours de formation d’une durée de trois mois pour ces aumôniers.
L’Eglise orthodoxe russe va nommer 400 aumôniers militaires dans les forces armées russes, a annoncé le patriarche Kyrill Ier. Le patriarcat de Moscou prévoit de mettre sur pied des centres où l’on donnera des cours de formation d’une durée de trois mois pour ces aumôniers.
Les prêtres nommés aumôniers militaires seront pour une part des clercs qui ont fait leur service militaire au sein des forces armées russes et de jeunes prêtres aptes à servir dans les conditions d’une armée.
Selon une directive du chef d’Etat major, en vigueur depuis le 1er décembre dernier, le commandant d’une unité des forces armées doit avoir à ses côtés une aide civile qui doit être un prêtre apte à célébrer la liturgie pour les militaires croyants.
Source: Apic
Selon une directive du chef d’Etat major, en vigueur depuis le 1er décembre dernier, le commandant d’une unité des forces armées doit avoir à ses côtés une aide civile qui doit être un prêtre apte à célébrer la liturgie pour les militaires croyants.
Source: Apic
L'inauguration officielle aura lieu à l'UNESCO à Paris,
du 8 au 12 février 2010
Les dates et lieux
Toute l'actualité de l'Expo sur son blog
Lire, écrire, toucher, voir, écouter la Bible
"La nouvelle exposition permet d’éclairer les questions que nos contemporains se posent sur la Bible, explique Matthieu Arnéra, chef de projet responsable de l’exposition à l’ABF. Le visiteur construit lui-même son itinéraire et s’arrête sur les sujets qu’il souhaite approfondir. Il peut glaner une nouvelle information, passer d’une thématique à une autre, et lire, écrire, toucher, voir, écouter la Bible !
En de nombreux endroits, des bibles permettent une approche directe du texte lui-même. Ailleurs, la possibilité est donnée de s’exprimer et d’écrire son avis sur les découvertes au fil de la visite.
Conçue par une équipe pluriconfessionnelle, l’exposition a une vocation résolument culturelle. En marquant bien la différence entre la foi et le savoir, elle offre une clé d’entrée pour une lecture laïque de la Bible. Elle est ainsi ouverte aux étudiants et aux scolaires, qui peuvent découvrir un éclairage nouveau sur la Bible dans le cadre de leur cursus, de manière ludique et interactive."
L'agenda des manifestations de l'exposition
Si, à votre tour, vous êtes intéressés et désirez faire venir l’exposition dans votre ville, ou si vous désirez tout simplement de plus amples renseignements, contactez-nous
du 8 au 12 février 2010
Les dates et lieux
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Lire, écrire, toucher, voir, écouter la Bible
"La nouvelle exposition permet d’éclairer les questions que nos contemporains se posent sur la Bible, explique Matthieu Arnéra, chef de projet responsable de l’exposition à l’ABF. Le visiteur construit lui-même son itinéraire et s’arrête sur les sujets qu’il souhaite approfondir. Il peut glaner une nouvelle information, passer d’une thématique à une autre, et lire, écrire, toucher, voir, écouter la Bible !
En de nombreux endroits, des bibles permettent une approche directe du texte lui-même. Ailleurs, la possibilité est donnée de s’exprimer et d’écrire son avis sur les découvertes au fil de la visite.
Conçue par une équipe pluriconfessionnelle, l’exposition a une vocation résolument culturelle. En marquant bien la différence entre la foi et le savoir, elle offre une clé d’entrée pour une lecture laïque de la Bible. Elle est ainsi ouverte aux étudiants et aux scolaires, qui peuvent découvrir un éclairage nouveau sur la Bible dans le cadre de leur cursus, de manière ludique et interactive."
L'agenda des manifestations de l'exposition
Si, à votre tour, vous êtes intéressés et désirez faire venir l’exposition dans votre ville, ou si vous désirez tout simplement de plus amples renseignements, contactez-nous
"L’islam assimilé est l’un des rares legs miraculeux de la Soviétie, avec l’alphabétisation des masses et le culte de l’enfance. Les minarets n’y éraflent ni le Ciel, ni les esprits, et le beau nom de Kazan évoque tout à la fois l’icône de la Vierge et l’écho de la mosquée"- écrit Le Courrier de Russie dans son dernier numéro. L'idée est juste, mais quelle ignorance crasse de l'histoire de la Russie! L’islam assimilé date, bien évidement, de la Russie impériale et cet exemple est en tout point exemplaire.
Tout avait pourtant mal commencé: la guerre avec les Tatars, musulmans depuis le Xe siècle, puis les Turcs dura plusieurs siècles et s'accompagna de la destruction des mosquées lors des premiers succès russes (prise de Kazan par Ivan le terrible en 1552). Mais dès le XVIIIe siècle tout change: alors que Louis XIV révoque l'édit de Nantes (1685), provoquant l'émigration massive des protestants jusqu'en Russie, la Grande Catherine (1729-1796) promulgue un édit de tolérance autorisant la construction des mosquées dans tout l'empire. La coexistence entre une forte minorité musulmane et un état chrétien n'a dés lors pas posé de problèmes majeures pendent prés de II siècles et demi et n'en pose toujours pas. Les musulmans ont représenté jusqu'à 30% de la population de l'empire à la fin du XIXe siècle, ils avaient pratiquement les mêmes droits que les Russes, en particulier dans l'armée (garde techerkesse de l'empereur, division sauvage de Kornilov…) et à la coure, et toutes les grandes villes de Russie ont leurs mosquées (avec minarets, mais sans muezzin).
Tout avait pourtant mal commencé: la guerre avec les Tatars, musulmans depuis le Xe siècle, puis les Turcs dura plusieurs siècles et s'accompagna de la destruction des mosquées lors des premiers succès russes (prise de Kazan par Ivan le terrible en 1552). Mais dès le XVIIIe siècle tout change: alors que Louis XIV révoque l'édit de Nantes (1685), provoquant l'émigration massive des protestants jusqu'en Russie, la Grande Catherine (1729-1796) promulgue un édit de tolérance autorisant la construction des mosquées dans tout l'empire. La coexistence entre une forte minorité musulmane et un état chrétien n'a dés lors pas posé de problèmes majeures pendent prés de II siècles et demi et n'en pose toujours pas. Les musulmans ont représenté jusqu'à 30% de la population de l'empire à la fin du XIXe siècle, ils avaient pratiquement les mêmes droits que les Russes, en particulier dans l'armée (garde techerkesse de l'empereur, division sauvage de Kornilov…) et à la coure, et toutes les grandes villes de Russie ont leurs mosquées (avec minarets, mais sans muezzin).
Sous les Soviets l'Islam est opprimé comme toutes les religions, d'autant qu'il avait servi d'idéologie à plusieurs mouvements de résistance armée dans le Caucase et en Asie Centrale; mais il arrive à tirer son épingle du jeu grâce aux dirigeants locaux du parti qui parviennent à préserver les structures religieuses traditionnelles par des subterfuges et faux semblants qui donnent le change à Moscou. Les dirigeants religieux jouent alors le jeu par des déclarations d'allégeance montrant la compatibilité du Coran et du communisme…
Tout comme l'Orthodoxie, l'Islam connaît une véritable renaissance depuis la chute du bolchevisme, avec ouvertures de nombreuses mosquées et écoles coraniques (la plus vaste mosquée d'Europe a été construite dans le kremlin de Kazan) car l’idée du renouveau religieux est célébrée comme un juste retour du rôle de la religion dans l’histoire après sept décennies d’athéisme.
L'Islam russe est essentiellement modéré et partage avec l'Orthodoxie le souci de préserver les valeurs morales de la société.
Il y a d'ailleurs des actions communes entre représentants de l'Islam et de l'Église. Ainsi Le Conseil interreligieux de Russie, qui réunit les représentants des principales religions russes à 'initiative de l'Église russe, a envoyé en 2008 une lettre commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe pour protester contre l'intention des organisations européennes d'imposer aux citoyens russes des "gay prides". De façon plus anecdotique, Sa Sainteté Cyrille I a participé au 60-ème jubilé du président de l'association des musulmans du Caucase en novembre 2009 et l'a décoré de l'ordre "Gloire et Honneur" de l'Église russe, le patriarche de l'Église de Géorgie Elie 2 le décorant de l'ordre géorgien de la "Toison d'Or".
Je pense que cet exemple de tolérance réciproque est particulièrement significatif: les musulmans pratiquent librement leur foi, construisent librement mosquées et minarets depuis 250 ans en Sainte Russie, et c'est cela, à mon avis, qui permet cette longue et fructueuse coexistence pacifique. Puissions-nous nous inspirer de cet exemple et parvenir à d'aussi bons résultats!
© Texte écrit par Vladimir Golovanow
Le patriarche Cyrille a souligné, intervenant à la conférence des Evêques qui vient de se tenir à Moscou, la similitude des positions de l’Eglise Russe et de celle du Vatican pour ce qui est de nombreux aspects de notre époque. A la différence de nombreuses branches du protestantisme l’Eglise catholique a, dans nombre de questions, des analyses identiques à celles du patriarcat de Moscou. Nous avons la même approche de l’offensive menée actuellement par le sécularisme, de la globalisation, de la morale traditionnelle.
Le pape Benoît XVI a fait de nombreuses déclarations dans ce sens.
Le pape Benoît XVI a fait de nombreuses déclarations dans ce sens.
Les communautés protestantes coopèrent de moins en moins avec nous dans la sauvegarde du patrimoine chrétien. Ces communautés préfèrent s’adapter à la société séculaire et ont cessé de prêcher la Vérité chrétienne. Récemment une femme, Margot Kessman, a été élue évêque, à la tête de l’Eglise évangélique d’Allemagne. Il convient de faire le nécessaire pour, dans le cadre de notre dialogue avec les protestants, surmonter ces divergences essentielles. Si nous n’y parvenions pas il resterait toujours plusieurs sujets importants dont nous pourrions continuer à débattre : défense de la paix, de la justice, protection de la nature, telle qu’elle a été créée par Dieu.
Interfax
Catholiques/orthodoxes : Le patriarche russe salue des positions communes
« Benoît XVI a pris des positions très proches de celles des orthodoxes », a rappelé le patriarche russe en évoquant les « discours » et les « messages » du pape ainsi que « les opinions des hauts représentants de l'Eglise catholique romaine avec lesquels nous avons eu des contacts ».
Le patriarche de Moscou a évoqué « une vision commune de la protection de la dignité humaine en Europe ».
Dans son discours, il a également rappelé la décision de la Cour européenne des droits de l'homme visant à interdire la présence de crucifix dans les écoles italiennes. « Cela a été une attaque claire contre les traditions chrétiennes européennes », a-t-il ajouté. « Nous avons rappelé que la civilisation européenne a des racines chrétiennes, il est donc absolument inacceptable de priver l'Europe et ses institutions des symboles de son identité spirituelle ».
Le patriarche Kirill n'a néanmoins pas caché « les problèmes existants » dans les relations bilatérales auxquelles « il faut continuer à travailler ». Il a notamment évoqué « la situation difficile en Ukraine », souhaitant des « pas concrets » de la part des catholiques.
En revanche, le patriarche a évoqué un bilan très différent avec les Eglises protestantes, déplorant la « libéralisation rapide » du monde protestant, notamment la bénédiction des unions homosexuelles et les élections d'évêques homosexuels. Ce sont « les raisons qui nous ont contraint à interrompre les rapports avec l'Eglise épiscopale des Etats-Unis et avec l'Eglise luthérienne de Suède », a-t-il estimé.
Interfax
Catholiques/orthodoxes : Le patriarche russe salue des positions communes
« Benoît XVI a pris des positions très proches de celles des orthodoxes », a rappelé le patriarche russe en évoquant les « discours » et les « messages » du pape ainsi que « les opinions des hauts représentants de l'Eglise catholique romaine avec lesquels nous avons eu des contacts ».
Le patriarche de Moscou a évoqué « une vision commune de la protection de la dignité humaine en Europe ».
Dans son discours, il a également rappelé la décision de la Cour européenne des droits de l'homme visant à interdire la présence de crucifix dans les écoles italiennes. « Cela a été une attaque claire contre les traditions chrétiennes européennes », a-t-il ajouté. « Nous avons rappelé que la civilisation européenne a des racines chrétiennes, il est donc absolument inacceptable de priver l'Europe et ses institutions des symboles de son identité spirituelle ».
Le patriarche Kirill n'a néanmoins pas caché « les problèmes existants » dans les relations bilatérales auxquelles « il faut continuer à travailler ». Il a notamment évoqué « la situation difficile en Ukraine », souhaitant des « pas concrets » de la part des catholiques.
En revanche, le patriarche a évoqué un bilan très différent avec les Eglises protestantes, déplorant la « libéralisation rapide » du monde protestant, notamment la bénédiction des unions homosexuelles et les élections d'évêques homosexuels. Ce sont « les raisons qui nous ont contraint à interrompre les rapports avec l'Eglise épiscopale des Etats-Unis et avec l'Eglise luthérienne de Suède », a-t-il estimé.
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Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
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Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
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