Plateforme libre de discussion
|
Vladimir Golovanow
L'histoire de Raphaël
Il s'appelle Raphaël, prénom curieux pour un russe de Kazan circoncis par tradition familiale; mais sa mère était tombée amoureuse d'une reproduction de la Madone Sixtine, avec les deux angelots à ses pieds, qu'elle avait découpée dans une revue. Elle avait décidé de donner le nom du peintre à son fils et personne n'avait pu l'en dissuader…
Tant qu'il vivait à Kazan, Raphaël allait avec son père à la mosquée pour la prière du vendredi et respectait la tradition, mais depuis qu'il était à Moscou, où il avait trouvé un travail de mécano, il n'allait plus à la mosquée, buvait de la vodka avec les copains et ne respectait guerre le ramadan. Par contre il ne mangeait pas de porc.
Il avait fait la connaissance de Ira, une jolie fille, qu'il avait épousée. Tous les collègues étaient venus à la noce…
L'histoire de Raphaël
Il s'appelle Raphaël, prénom curieux pour un russe de Kazan circoncis par tradition familiale; mais sa mère était tombée amoureuse d'une reproduction de la Madone Sixtine, avec les deux angelots à ses pieds, qu'elle avait découpée dans une revue. Elle avait décidé de donner le nom du peintre à son fils et personne n'avait pu l'en dissuader…
Tant qu'il vivait à Kazan, Raphaël allait avec son père à la mosquée pour la prière du vendredi et respectait la tradition, mais depuis qu'il était à Moscou, où il avait trouvé un travail de mécano, il n'allait plus à la mosquée, buvait de la vodka avec les copains et ne respectait guerre le ramadan. Par contre il ne mangeait pas de porc.
Il avait fait la connaissance de Ira, une jolie fille, qu'il avait épousée. Tous les collègues étaient venus à la noce…
Quelques temps auparavant Ira lui avait proposé d'aller voir de nouveaux amis: "Il sont un peu étranges mais tu verras, ce sera intéressant." Les étranges amis étaient des étrangers et des Catholiques. Ils ont lu des choses à haute voix, prié et chanté. Raphaël ne comprenait rien, mais tous étaient sympathiques et souriants; c'était agréable. À la fin l'un des souriants a distribué des brochures avec un texte: "Prends c'est ce que nous avons lu aujourd'hui. Et si tu veux - reviens." Le texte était un extrait du Nouveau Testament et son commentaire. Curieusement, à la fin, il était proposé d'y réfléchir pendant un mois et de faire part de ses réflexions...
Rafael était revenu, mais trop timide, n'avait rien dit. Il y retourna pendant un an sans rien dire, puis il prit à part l'un de ces nouveaux amis et lui déclara qu'il voulait être baptisé catholique. L'autre ne le crût pas, tentât même de le dissuader. Mais Raphaël tint bon et, après avoir passé la catéchèse, il fut baptisé. Ensuite Ira et lui se marièrent à l'Église orthodoxe, dont le père ne s'est pas formalisé de son baptême catholique. Ils allaient à l'église orthodoxe à côté de la maison et, quand ils partaient en vacances, ils trouvaient des églises catholiques. Raphaël continuait aussi avec plaisir à voir ses amis souriants et lisait avec leurs textes-commentaires sur l'Évangile
Rafael était revenu, mais trop timide, n'avait rien dit. Il y retourna pendant un an sans rien dire, puis il prit à part l'un de ces nouveaux amis et lui déclara qu'il voulait être baptisé catholique. L'autre ne le crût pas, tentât même de le dissuader. Mais Raphaël tint bon et, après avoir passé la catéchèse, il fut baptisé. Ensuite Ira et lui se marièrent à l'Église orthodoxe, dont le père ne s'est pas formalisé de son baptême catholique. Ils allaient à l'église orthodoxe à côté de la maison et, quand ils partaient en vacances, ils trouvaient des églises catholiques. Raphaël continuait aussi avec plaisir à voir ses amis souriants et lisait avec leurs textes-commentaires sur l'Évangile
Et le baptême ?
Le temps passant Raphaël et Ira ont eu deux fils et un, jour, en dégustant à la cuisine une côtelette avec un concombre salé, un vieil ami du garage dit, comme en passant, "Il faudrait bien les baptiser…" Qu'il faille les baptiser, Raphaël le comprenait bien; Ira d'ailleurs l'avait déjà dit - on ne sait jamais ce qui peut arriver dans la vie… Il ne protestait pas mais n'entreprenait rien.
Pourtant il fallait bien se décider et, pour ne pas troubler les parents moscovites (ceux de Kazan étaient loin) il fallait le faire à l'Église russe (Raphaël ne pensait pas que cela faisait une grande différence pour un Chrétien.) Suivant les instructions d'un acolyte de l'église voisine, ils s'y rendirent avec toute la famille un samedi après-midi. Ils achetèrent des bougies, disposèrent les serviettes et les chemises neuves pour les garçons. Le chœur s'approcha, l'acolyte remplit d'eau les fonds baptismaux…
Le prêtre sortit du sanctuaire mais, au lieu de débuter l'office, il s'approcha de Raphaël et Ira avec deux formulaires: "Vous devez signer cela en deux exemplaires, nous en gardons un dans nos dossier et vous remettons l'autre. Nous ne faisons pas que baptiser les enfants: en signant cet accord vous acceptez de les enseigner dans la foi orthodoxe et vous engagez vous-même à mener une vie orthodoxe."
Raphaël se souvint comment son père l'obligeait à aller à la mosquée; il aimait bien y aller, mais détestait y être obligé. Il était d'ailleurs devenu Catholique parce que personne ne l'y obligeait. Et comment lui, un Catholique, pourrait-il signer un engagement d'élever ses enfants dans la foi orthodoxe selon une liste tenue par des gens qu'il ne connaissait pas…
"Et vous allez vérifier?" – "Évidemment, nous allons surveiller. Vous allez mettre vos garçons à notre l'école du dimanche, les aider à apprendre leurs leçons, les amener à la communion". "Et si nous nous ne répondons pas à ses engagements vous allez débaptiser les enfants?" Le prêtre ne sut que répondre – jamais personne n'avait refusé de signer l'Engagement… "On signe avec sons sang?" plaisanta brusquement Raphaël alors que Ira s'était éloignée. Le prêtre leva les sourcils: "Vous êtes prêts pour le sang?" – "Non, je ne suis pas prêt. Excusez-nous," dit doucement Raphaël. Puis il prit Ira par la main, appela les enfants et sortit de l'église…
D'après Maria Svechnikova
Le temps passant Raphaël et Ira ont eu deux fils et un, jour, en dégustant à la cuisine une côtelette avec un concombre salé, un vieil ami du garage dit, comme en passant, "Il faudrait bien les baptiser…" Qu'il faille les baptiser, Raphaël le comprenait bien; Ira d'ailleurs l'avait déjà dit - on ne sait jamais ce qui peut arriver dans la vie… Il ne protestait pas mais n'entreprenait rien.
Pourtant il fallait bien se décider et, pour ne pas troubler les parents moscovites (ceux de Kazan étaient loin) il fallait le faire à l'Église russe (Raphaël ne pensait pas que cela faisait une grande différence pour un Chrétien.) Suivant les instructions d'un acolyte de l'église voisine, ils s'y rendirent avec toute la famille un samedi après-midi. Ils achetèrent des bougies, disposèrent les serviettes et les chemises neuves pour les garçons. Le chœur s'approcha, l'acolyte remplit d'eau les fonds baptismaux…
Le prêtre sortit du sanctuaire mais, au lieu de débuter l'office, il s'approcha de Raphaël et Ira avec deux formulaires: "Vous devez signer cela en deux exemplaires, nous en gardons un dans nos dossier et vous remettons l'autre. Nous ne faisons pas que baptiser les enfants: en signant cet accord vous acceptez de les enseigner dans la foi orthodoxe et vous engagez vous-même à mener une vie orthodoxe."
Raphaël se souvint comment son père l'obligeait à aller à la mosquée; il aimait bien y aller, mais détestait y être obligé. Il était d'ailleurs devenu Catholique parce que personne ne l'y obligeait. Et comment lui, un Catholique, pourrait-il signer un engagement d'élever ses enfants dans la foi orthodoxe selon une liste tenue par des gens qu'il ne connaissait pas…
"Et vous allez vérifier?" – "Évidemment, nous allons surveiller. Vous allez mettre vos garçons à notre l'école du dimanche, les aider à apprendre leurs leçons, les amener à la communion". "Et si nous nous ne répondons pas à ses engagements vous allez débaptiser les enfants?" Le prêtre ne sut que répondre – jamais personne n'avait refusé de signer l'Engagement… "On signe avec sons sang?" plaisanta brusquement Raphaël alors que Ira s'était éloignée. Le prêtre leva les sourcils: "Vous êtes prêts pour le sang?" – "Non, je ne suis pas prêt. Excusez-nous," dit doucement Raphaël. Puis il prit Ira par la main, appela les enfants et sortit de l'église…
D'après Maria Svechnikova
Maria Svechnikova est une jeune romancière et ce récit, que j'ai légèrement abrégé, est une réponse à la proposition de faire signer ce type d'engagement aux parents des futur-baptisés qui a été formulée durant les "Conférences internationales de Noël" 2016 par l'archiprêtre Dimitri Karpnenko, chef du secteur de la pratique missionnaire du Département Synodal de la Mission du patriarcat de Moscou.
Lire Maria sur PO
Le père André Kordotchkine : mon sacerdoce est une navigation en solitaire
et Monseigneur Nestor: "il faut se sentir libre pour être pasteur"
Lire Maria sur PO
Le père André Kordotchkine : mon sacerdoce est une navigation en solitaire
et Monseigneur Nestor: "il faut se sentir libre pour être pasteur"
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Février 2016 à 10:30
|
8 commentaires
|
Permalien
L'archimandrite Élie (Ragot), aumônier du monastère de la Transfiguration, Terasson, France.
Eglise des Trois saints Docteurs, Paris
Suite de la Conférence sur l’espérance
Mais pourtant on prie pour…
Donc, l’objet de l’Espérance n’est pas l’amélioration de notre condition humaine pour notre confort terrestre. Et pourtant l’Église prie constamment pour la guérison d’un tel, pour bénir des constructions, des entreprises diverses, des troupeaux, pour la délivrance des prisonniers, pour la fin des schismes dans l’Église… je ne sais quoi encore. On prie pour la Paix, pour la prospérité des saintes Églises de Dieu, etc. Alors, au regard de ce que je viens de dire, est-ce que l’Église se trompe, s’occupe-t-elle de notre sort ici-bas tout de même ?
Le ton est donné dès le début de la divine Liturgie : « Pour la Paix d’en-Haut », im-plore le diacre. Eh bien oui, on désire tous la paix entre les nations et entre les hommes. Ce serait le résultat légitimement attendu d’un amour idéal entre les hommes, d’une société bien réglée dans laquelle chacun se préoccuperait du bien de l’autre sans chercher le sien propre.
Eglise des Trois saints Docteurs, Paris
Suite de la Conférence sur l’espérance
Mais pourtant on prie pour…
Donc, l’objet de l’Espérance n’est pas l’amélioration de notre condition humaine pour notre confort terrestre. Et pourtant l’Église prie constamment pour la guérison d’un tel, pour bénir des constructions, des entreprises diverses, des troupeaux, pour la délivrance des prisonniers, pour la fin des schismes dans l’Église… je ne sais quoi encore. On prie pour la Paix, pour la prospérité des saintes Églises de Dieu, etc. Alors, au regard de ce que je viens de dire, est-ce que l’Église se trompe, s’occupe-t-elle de notre sort ici-bas tout de même ?
Le ton est donné dès le début de la divine Liturgie : « Pour la Paix d’en-Haut », im-plore le diacre. Eh bien oui, on désire tous la paix entre les nations et entre les hommes. Ce serait le résultat légitimement attendu d’un amour idéal entre les hommes, d’une société bien réglée dans laquelle chacun se préoccuperait du bien de l’autre sans chercher le sien propre.
Mais ce n’est pas ainsi. Le péché est à l’œuvre ! Alors, il s’agit d’une autre paix que l’on de-mande à la Liturgie en demandant que se réalise et se manifeste le Règne du Père et de Fils et du Saint-Esprit, c'est-à-dire la Paix telle que Dieu la donne, c'est-à-dire la réconciliation des hommes avec Dieu, tel que les anges l’ont annoncé aux bergers de Bethléem : « Gloire à Dieu dans les hauteurs, et sur terre paix aux hommes qu’Il aime (de sa bienveillance ) (Lc 2,14).
Oui, on prie bien pour la « prospérité des saintes Églises de Dieu », mais quelle prospé-rité demande-t-on ? Des sébiles bien remplies à la quête du dimanche et de nombreux dona-teurs ? Ou même une affluence de fidèles pour remplir l’église et accomplir notre mission d’évangélisation ? Je ne le crois pas. C’est la prospérité des Églises Corps du Christ ou rayonne la sainteté, c'est-à-dire la Présence transfigurante de l’Esprit-Saint. Saint Séraphim de Sarov ne révélait-il pas à Motovilov que le but de la vie chrétienne est l’acquisition du Saint-Esprit ? Voilà la « prospérité » que l’on demande à Dieu.
Il est vrai cependant que des offices liturgiques spécifiques sont régulièrement célébrés pour bénir des semailles, des maisons, des pains, de l’huile, des eaux, des œufs et des gâteaux. Mais ceci, c’est pour que ces matières soient effectivement sanctifiées par la Puissance du Saint-Esprit afin qu’elles retrouvent leur fonction spirituelle que la déchéance de la nature, par suite du péché, a altérée. L’eau est bénie pour qu’elle redonne la vie intérieure aux hommes et les purifie, corps et âme ; les repas sont bénis pour que les nourritures n’alimentent pas seule-ment les corps, mais aussi les âmes de ceux qui en mangeront.
Donc, si on prie pour les « choses de la terre » c’est parce que si on engage des entre-prises humaines, on croit tout de même qu’elles sont conformes à la Volonté de Dieu. C’est notre Espérance qui est en jeu : on espère que Dieu, à travers nos entreprises, accomplit Sa volonté de salut du monde auquel nous essayons de collaborer par nos faibles œuvres, celles qui sont à notre portée et que nous accomplissons comme don généreux au monde. Par ces prières et ces bénédictions de toutes sortes, les hommes s’en remettent à Dieu, ils Lui confient avec espérance leurs soucis, de santé, d’entreprises, d’intelligence, en Le cherchant par-dessus tout, certains qu’ils sont que Dieu pourvoit à leur accorder ce dont ils ont besoin, comme Il le leur a promis : « cherchez Son Royaume, et tout cela vous sera ajouté » (Lc 12,31) ; c’est l’Espérance absolue, espérance comme vertu, c'est-à-dire comme don de l’Esprit-Saint qui nous fait dépasser les soucis humains pour nous tourner vers les richesses du Royaume éternel.
Oui, on prie bien pour la « prospérité des saintes Églises de Dieu », mais quelle prospé-rité demande-t-on ? Des sébiles bien remplies à la quête du dimanche et de nombreux dona-teurs ? Ou même une affluence de fidèles pour remplir l’église et accomplir notre mission d’évangélisation ? Je ne le crois pas. C’est la prospérité des Églises Corps du Christ ou rayonne la sainteté, c'est-à-dire la Présence transfigurante de l’Esprit-Saint. Saint Séraphim de Sarov ne révélait-il pas à Motovilov que le but de la vie chrétienne est l’acquisition du Saint-Esprit ? Voilà la « prospérité » que l’on demande à Dieu.
Il est vrai cependant que des offices liturgiques spécifiques sont régulièrement célébrés pour bénir des semailles, des maisons, des pains, de l’huile, des eaux, des œufs et des gâteaux. Mais ceci, c’est pour que ces matières soient effectivement sanctifiées par la Puissance du Saint-Esprit afin qu’elles retrouvent leur fonction spirituelle que la déchéance de la nature, par suite du péché, a altérée. L’eau est bénie pour qu’elle redonne la vie intérieure aux hommes et les purifie, corps et âme ; les repas sont bénis pour que les nourritures n’alimentent pas seule-ment les corps, mais aussi les âmes de ceux qui en mangeront.
Donc, si on prie pour les « choses de la terre » c’est parce que si on engage des entre-prises humaines, on croit tout de même qu’elles sont conformes à la Volonté de Dieu. C’est notre Espérance qui est en jeu : on espère que Dieu, à travers nos entreprises, accomplit Sa volonté de salut du monde auquel nous essayons de collaborer par nos faibles œuvres, celles qui sont à notre portée et que nous accomplissons comme don généreux au monde. Par ces prières et ces bénédictions de toutes sortes, les hommes s’en remettent à Dieu, ils Lui confient avec espérance leurs soucis, de santé, d’entreprises, d’intelligence, en Le cherchant par-dessus tout, certains qu’ils sont que Dieu pourvoit à leur accorder ce dont ils ont besoin, comme Il le leur a promis : « cherchez Son Royaume, et tout cela vous sera ajouté » (Lc 12,31) ; c’est l’Espérance absolue, espérance comme vertu, c'est-à-dire comme don de l’Esprit-Saint qui nous fait dépasser les soucis humains pour nous tourner vers les richesses du Royaume éternel.
Ce qu’est l’espérance en vérité
Maintenant que nous savons ce que n’est pas l’objet de l’Espérance, attachons-nous à comprendre ce qu’elle est réellement. Il est naturel à l’homme d’exercer son espérance dans deux directions : l’une est matérielle, c’est la recherche du bien-être, du bonheur humain, mais ce bonheur est transitoire. Il ne dure que le temps d’une vie terrestre, et encore même pas tout le temps ! « Si c’est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes les plus malheureux des hommes », lit-on dans l’épître de saint Paul aux Corinthiens (1 cor 15,19).
L’autre objet d’Espérance est « l’Autre bonheur », celui qui est éternel, celui que seule la vie en Dieu est capable d’offrir parce qu’elle est communion avec Dieu Éternel qui veut se communiquer à l’homme, si celui-ci L’accepte. Cette Espérance-là n’a pas de prix, et l’homme qui en est convaincu peut y consacrer toute sa fortune, c'est-à-dire toute son énergie et toute sa volonté : « Le Royaume des Cieux est semblable à un trésor caché dans le champ. Un homme le trouve : il le cache et dans sa joie il va, vend tout ce qu’il a, et il achète ce champ-là. Et encore, le Royaume des Cieux est semblable à un commerçant qui achète de belles perles. Il trouve une perle de grand prix : il s’en va, réalise tout ce qu’il avait, et il l’achète. » (Mt 13,44-46).
L’Espérance, vous voyez, se porte sur la certitude (la foi) que Dieu veut nous communiquer Sa vie, Sa Gloire, Son bonheur éternel, en passant par le CHRIST qui a partagé notre condition humaine. Nulle part dans l’évangile nous n’avons d’affirmation que Dieu nous aide-rait à accomplir un bonheur terrestre, nous savons même que c’est à travers la croix, la souffrance, le renoncement total à soi-même que nous participerons et pourrons acquérir le Salut qui nous est proposé, à l’image de la « kénose » du Seigneur, c'est-à-dire à l’image de Son renoncement à l’exercice de Sa gloire qu’Il possède en tant que Dieu pour se faire égal et solidaire de tous les hommes, hormis le péché. Et ceci n’est pas le sort des seuls disciples, mais c’est pour tous, comme l’écrit saint Luc : « Il appelle à Lui la foule (c'est-à-dire nous tous) avec ses disciples. Il leur dit : ‘Si quelqu'un veut venir derrière moi, qu’il se renie lui-même, porte sa croix et me suive ! Eh oui ! Qui voudra sauver sa vie la perdra ! Mais qui perdra sa vie à cause de moi et de la Bonne Nouvelle (l’Évangile) la sauvera ! Eh oui ! En quoi est-ce utile pour un homme de gagner le monde entier et de laisser damner sa vie ? Et que donnera un homme en échange de sa vie ? » (Mc 8, 34-37).
En quoi consiste l’Espérance ?
Il me semble que l’objet de l’Espérance chrétienne est suffisamment décrit pour l’instant, il nous faut maintenant nous pencher sur ce en quoi consiste l’Espérance. Est-ce une aspiration, un désir d’exaucement hypothétique laissé à la discrétion et à l’arbitraire d’un Dieu tout puissant ? Pour comprendre l’Espérance Chrétienne, il faut nous remémorer un peu l’Ancien Testament.
In Ancien Testament
En quoi consiste l’Espérance depuis Abraham ? La Sainte Trinité lui apparaissant sous forme de trois anges sous le chêne de Mambré, Elle promet à Abraham et à sa femme Sarah, contre toute logique humaine, une grande descendance à travers un fils que physiquement ils ne peu-vent plus concevoir ? Tout l’Ancien Testament consistera à attendre et préparer (c’est l’Espérance) l’accomplissement de cette Promesse, malgré de nombreuses trahisons et malgré de moments de doutes ou de révoltes. Nous qui vivons bien longtemps après la réalisation de ces Promesses, il nous est relativement facile d’en voir le cheminement. Mais pour Abraham et pour tous ses descendants, leur espérance avant la réalisation était un acte de foi absolu en Dieu. Ils étaient sûrs que leur expérience avait bien été une réalité, ils s’attachaient au témoignage de ceux qui les avaient précédés, et ils étaient certains que la fidélité de Dieu était aussi une réalité. Ainsi devinaient-ils, bénéficiaient-ils par avance – par la foi, dit saint Paul - de ce qui devait advenir plus tard : la réalisation de ces Promesses par la venue du Sauveur, Jésus Fils de Dieu et descendant d’Abraham.
C’est ce que l’Apôtre explique : « Espérant contre toute espérance, Abraham crut, de manière à devenir le père d’un grand nombre de nations, selon ce qui avait été dit : ‘ainsi sera ta descendance’. Et c’est sans faiblir dans sa foi qu’il considéra que son corps était mort – il avait quelque cent ans – mort aussi le sein de Sara. En face de la promesse de Dieu, il n’hésita point par incrédulité, mais il fut fortifié par la foi, rendant gloire à Dieu, et pleinement convaincu que ce qu’Il a promis, Il est capable aussi de le faire… » (Rm 4,18-20).
Or, la vertu d’Espérance dont a fait montre Abraham est une manière de connaître a priori l’objet de l’espérance, comme la vision d’une ombre est déjà, partiellement, la connaissance de l’objet dont l’ombre est projetée : « notre salut est l’objet de notre Espérance ; et voir ce qu’on espère, ce n’est plus l’espérer ; et ce qu’on voit, comment pourrait-on l’espérer encore ? Mais espérer ce que nous ne voyons pas, c‘est l’attendre avec constance ». (Rm 8, 24).
Maintenant que nous savons ce que n’est pas l’objet de l’Espérance, attachons-nous à comprendre ce qu’elle est réellement. Il est naturel à l’homme d’exercer son espérance dans deux directions : l’une est matérielle, c’est la recherche du bien-être, du bonheur humain, mais ce bonheur est transitoire. Il ne dure que le temps d’une vie terrestre, et encore même pas tout le temps ! « Si c’est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes les plus malheureux des hommes », lit-on dans l’épître de saint Paul aux Corinthiens (1 cor 15,19).
L’autre objet d’Espérance est « l’Autre bonheur », celui qui est éternel, celui que seule la vie en Dieu est capable d’offrir parce qu’elle est communion avec Dieu Éternel qui veut se communiquer à l’homme, si celui-ci L’accepte. Cette Espérance-là n’a pas de prix, et l’homme qui en est convaincu peut y consacrer toute sa fortune, c'est-à-dire toute son énergie et toute sa volonté : « Le Royaume des Cieux est semblable à un trésor caché dans le champ. Un homme le trouve : il le cache et dans sa joie il va, vend tout ce qu’il a, et il achète ce champ-là. Et encore, le Royaume des Cieux est semblable à un commerçant qui achète de belles perles. Il trouve une perle de grand prix : il s’en va, réalise tout ce qu’il avait, et il l’achète. » (Mt 13,44-46).
L’Espérance, vous voyez, se porte sur la certitude (la foi) que Dieu veut nous communiquer Sa vie, Sa Gloire, Son bonheur éternel, en passant par le CHRIST qui a partagé notre condition humaine. Nulle part dans l’évangile nous n’avons d’affirmation que Dieu nous aide-rait à accomplir un bonheur terrestre, nous savons même que c’est à travers la croix, la souffrance, le renoncement total à soi-même que nous participerons et pourrons acquérir le Salut qui nous est proposé, à l’image de la « kénose » du Seigneur, c'est-à-dire à l’image de Son renoncement à l’exercice de Sa gloire qu’Il possède en tant que Dieu pour se faire égal et solidaire de tous les hommes, hormis le péché. Et ceci n’est pas le sort des seuls disciples, mais c’est pour tous, comme l’écrit saint Luc : « Il appelle à Lui la foule (c'est-à-dire nous tous) avec ses disciples. Il leur dit : ‘Si quelqu'un veut venir derrière moi, qu’il se renie lui-même, porte sa croix et me suive ! Eh oui ! Qui voudra sauver sa vie la perdra ! Mais qui perdra sa vie à cause de moi et de la Bonne Nouvelle (l’Évangile) la sauvera ! Eh oui ! En quoi est-ce utile pour un homme de gagner le monde entier et de laisser damner sa vie ? Et que donnera un homme en échange de sa vie ? » (Mc 8, 34-37).
En quoi consiste l’Espérance ?
Il me semble que l’objet de l’Espérance chrétienne est suffisamment décrit pour l’instant, il nous faut maintenant nous pencher sur ce en quoi consiste l’Espérance. Est-ce une aspiration, un désir d’exaucement hypothétique laissé à la discrétion et à l’arbitraire d’un Dieu tout puissant ? Pour comprendre l’Espérance Chrétienne, il faut nous remémorer un peu l’Ancien Testament.
In Ancien Testament
En quoi consiste l’Espérance depuis Abraham ? La Sainte Trinité lui apparaissant sous forme de trois anges sous le chêne de Mambré, Elle promet à Abraham et à sa femme Sarah, contre toute logique humaine, une grande descendance à travers un fils que physiquement ils ne peu-vent plus concevoir ? Tout l’Ancien Testament consistera à attendre et préparer (c’est l’Espérance) l’accomplissement de cette Promesse, malgré de nombreuses trahisons et malgré de moments de doutes ou de révoltes. Nous qui vivons bien longtemps après la réalisation de ces Promesses, il nous est relativement facile d’en voir le cheminement. Mais pour Abraham et pour tous ses descendants, leur espérance avant la réalisation était un acte de foi absolu en Dieu. Ils étaient sûrs que leur expérience avait bien été une réalité, ils s’attachaient au témoignage de ceux qui les avaient précédés, et ils étaient certains que la fidélité de Dieu était aussi une réalité. Ainsi devinaient-ils, bénéficiaient-ils par avance – par la foi, dit saint Paul - de ce qui devait advenir plus tard : la réalisation de ces Promesses par la venue du Sauveur, Jésus Fils de Dieu et descendant d’Abraham.
C’est ce que l’Apôtre explique : « Espérant contre toute espérance, Abraham crut, de manière à devenir le père d’un grand nombre de nations, selon ce qui avait été dit : ‘ainsi sera ta descendance’. Et c’est sans faiblir dans sa foi qu’il considéra que son corps était mort – il avait quelque cent ans – mort aussi le sein de Sara. En face de la promesse de Dieu, il n’hésita point par incrédulité, mais il fut fortifié par la foi, rendant gloire à Dieu, et pleinement convaincu que ce qu’Il a promis, Il est capable aussi de le faire… » (Rm 4,18-20).
Or, la vertu d’Espérance dont a fait montre Abraham est une manière de connaître a priori l’objet de l’espérance, comme la vision d’une ombre est déjà, partiellement, la connaissance de l’objet dont l’ombre est projetée : « notre salut est l’objet de notre Espérance ; et voir ce qu’on espère, ce n’est plus l’espérer ; et ce qu’on voit, comment pourrait-on l’espérer encore ? Mais espérer ce que nous ne voyons pas, c‘est l’attendre avec constance ». (Rm 8, 24).
In Nouveau Testament
Et alors, depuis que Jésus est venu sur terre se faire homme parmi les hommes, que devient notre Espérance ? L’épître aux Hébreux nous annonce « une espérance meilleure qui est inaugurée avec le Christ, par laquelle nous approchons de Dieu » (He 7,19). En effet, si dans l’Ancien Testament les prophètes espéraient en un Messie qui devait venir, maintenant, pour nous, Il est déjà venu, et nous l’avons vu et entendu. N’est-ce pas ce que nous chantons à chaque Liturgie après avoir communié : « Nous avons vu la vraie lumière, nous avons reçu l’Esprit céleste ; nous avons trouvé la vraie foi… » ; donc pour nous, la Nouveauté c’est que ce que nous espérions - le fruit de la Promesse faite à Abraham - nous l’avons déjà reçu en la personne de Jésus. Cependant, l’Espérance reste la même, car, si nous l’avons effectivement déjà bien reçu, Il nous faut encore le chercher, car depuis Son Ascension Il s’est dérobé à notre regard.
De nouveau, comme Abraham et comme David, il nous faut nous attacher à la foi et « Espérer » le retrouver, dans l’au-delà, dans l’autre monde, au-delà de la mort, dans le Royaume des Cieux. « Oui, la légère tribulation d’un instant nous prépare, bien au-delà de toute mesure, une masse éternelle de gloire. Aussi bien ne regardons-nous pas aux choses visibles, mais aux invisibles ; les choses visibles en effet n’ont qu’un temps, les in-visibles sont éternelles » (2 Cor 4,17-18). Ainsi, un aspect non négligeable de la vie chrétienne est de cultiver l’Espérance de Royaume de Dieu, je le répète, laquelle est la participation à Sa vie elle-même, et d’acquérir le Saint-Esprit, en nous vidant de nous-mêmes, c'est-à-dire en « espérant », c'est-à-dire en « goûtant » autant que faire se peut, et humblement, mais réelle-ment, la joie de la connaissance du Christ, afin de laisser développer en nous la soif de Le retrouver, de Le « sentir », si je puis dire, et de Le laisser emplir nos vies par Sa vie. La vie Chrétienne, c’est passer notre vie à laisser passer la Sienne dans la nôtre, afin que nous vivions ce qu’Il vit, car Il a vécu pour nous ce que nous vivons nous-mêmes. Et ceci ne peut que nous remplir de joie à la mesure du don de nous-mêmes, c'est-à-dire de notre généreuse et joyeuse « Espérance » effective : « Ne crains pas, petit troupeau : il a plu à votre Père de vous donner le Royaume » (Lc 12,32). Jésus nous dit encore : « amen, je vous dis, il n’est personne qui laisse maison, ou frère ou sœur, ou mère ou père ou enfants, ou champs à cause de moi et à cause de la Bonne-Nouvelle (évangile) sans recevoir au centuple, maintenant, en ce temps-ci, maison, et frères et sœurs, et mères et enfants, et champs, avec des persécutions et dans l’éternité qui vient, une vie éternelle » (Mc 10, 29-30).
Comme vous le voyez, l’Espérance suppose que l’on ait foi en La Promesse, celle du Royaume rendu accessible par notre union en Christ, et elle implique la Patience, patience dans l’attente et patience hors de doute lors des épreuves qui semblent aller à l’encontre de la Promesse. Et pourtant Dieu accomplit toutes Ses Promesses ; la connaissance de l’Ancien Testa-ment nous en apporte la preuve, la vie des saints en témoigne aussi, les miracles qui apparais-sent tous les jours dans l’Église en sont encore les signes et la manifestation, même s’ils n’en sont pas le but immédiat. Le Seigneur nous annonce des oppositions, des persécutions, mais cela n’empêchera pas le salut que Dieu nous accorde : « ils vous livreront à l’affliction, ils vous tueront et vous serez haïs par toutes les nations en raison de mon nom. Alors beaucoup chuteront, les uns les autres se livreront, ils se haïront les uns les autres. Beaucoup de faux prophètes se dresseront, ils en égareront beaucoup. L’iniquité se multipliant, l’amour de beaucoup se refroidira. Mais qui durera jusqu’à la fin, lui, sera sauvé… (Mt 24,9-13).
Difficultés de l’espérance
Maintenant que nous avons dit tout cela, faut-il croire pour au-tant que l’Espérance soit facile ?
Certainement pas puisqu’elle consiste à se dépasser pour adhérer à une condition de vie supérieure et prophétique, vivre déjà par avance selon notre condition future, puisqu’il faut espérer ce qu’on ne voit pas et ce dont le monde ne nous montre pas la réalisation et même semblerait au contraire nous apporter la preuve de l’illusion.
Je m’explique : Nous croyons n’est-ce pas, en Jésus comme Dieu et Homme ; nous croyons en Sa présence, certes, mais avouez que souvent nous avons « un peu » l’impression qu’Il est bien silencieux, devant la prolifération de l’injustice, des malheurs, des cataclysmes, des maladies et des morts injustes et de nos échecs, voire de nos péchés ! Qui n’a jamais été confronté au « silence de Dieu » ? On n’est pas les premiers : les disciples eux-mêmes, si j’en crois ceux dit « d’Emmaüs », étaient bien dépités après l’échec apparent de la mort de leur Maître : « Nos grands prêtres et nous chefs L’ont livré pour une condamnation à mort et L’ont mis en croix. Et nous, nous espérions que c’était Lui qui allait délivrer Israël… Mais avec tout cela, voilà le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées… » (Lc 24, 20-21). Eh oui, c’est là qu’il faut « espérer contre toute espérance » ! Mais justement, « l’Espérance ne déçoit pas » a-t-on lu dans l’épître aux Romains (5,5), car celui qui se confie à Dieu n’éprouvera pas de confusion, nous le chantons avec foi dans le Psaume 90 : « Celui qui habite sous le secours du Très-Haut reposera à l’abri du Dieu du ciel. Il dira au Seigneur : ‘tu es mon soutien et mon refuge. Il est mon Dieu et je mets en Lui mon espérance »… et plus loin : « Toi, Seigneur tu es mon espérance ; tu as fait du Très-Haut ton refuge, le mal ne pourra t’atteindre ni le fléau approcher de ta tente » (Ps 90,1 ; 9-10).
Non seulement le « silence de Dieu nous pèse », mais en plus le Christ bouleverse toutes nos conceptions. Notre « logique » est rudement confrontée à la Sienne et battue en brèche. Sa conception du salut, Ses méthodes pour y parvenir, Sa manière de sauver le monde, le contenu du salut Lui-même nous étonnent et nous scandalisent : Il nous ordonne d’aimer nos ennemis ; attaqués, de remettre l’épée au fourreau ; Il renverse la hiérarchie sacerdotale légitime ; Il va de Lui-même au-devant de Son arrestation et de Sa mort et entraîne avec Lui Ses disciples ; acclamé par la foule des fils d’Israël Il entre triomphalement à Jérusalem, mais ne prend pas le pouvoir que tous Lui reconnaissent alors, dernière chance de restaurer la royauté d’Israël. Interrogé en tribunal, Il ne répond pas ; condamné Il ne se défend pas.
C’est tout le contraire de nos réflexes ou habitudes les plus légitimes. Et Il ne promet pas un meilleur sort à ceux qui le suivront, la plupart des Apôtres mourront martyrs, et beaucoup de ses disciples à venir aussi, jusqu’à aujourd’hui ! Il faut vraiment L’aimer pour Le suivre ! Il faut vraiment exercer une Espérance à toute épreuve pour Lui faire confiance… ! Nous connaissons « les Béatitudes » : bienheureux les pauvres, ceux qui sont persécutés, ceux qui sont insultés… vraiment c’est le monde à l’envers !!! Cela va à l’encontre de la raison, et cela nous est insupportable !
Ceci n’a-t-il pas aussi été la tentation de Jean le Précurseur, le propre petit-cousin de Jésus, son aîné de six mois, qui, dès le sein de sa mère, avait reconnu l’Agneau de Dieu, lors-que Marie avait embrassé sa cousine Élisabeth Plus tard, Jean L’avait désigné à ses propres disciples comme « l’Agneau de Dieu » dont il n’était pas digne de délier la courroie de la chaussure. Il avait dit de Lui : « celui qui vient derrière moi est plus fort que moi… et il vous baptisera es Esprit-Saint et en feu ! » (Mt 3,11). Et pourtant devant les méthodes étonnantes de Jésus, Jean, du fond de sa prison dont il n’avait guère d’espoir de sortir vivant, Lui envoie des messagers pour Lui demander : « Toi, es-tu celui qui vient, ou faut-il attendre l’autre ? » (Mt 11, 3).
Saint Paul aussi, tourmenté par un mystérieux ange qui lui donne des soufflets, prie Dieu que cet ange s’écarte de Dieu, et alors la seule réponse de son Sauveur auquel il voue toutes les minutes de sa vie : « Ma grâce te suffit, car Ma puissance se fait mieux sentir dans la faiblesse » (2 Cor 12, 7-9). Avec une telle réponse, il a bien fallu que Paul exerce une Espérance sans faille, une « espérance contre toute espérance ».
Ceux qui sont les plus « croyants » ne connaissent-ils pas encore une autre tentation ?
Je crois, certes, peuvent-ils se dire, mais si tout cela n’était qu’un rêve, une belle histoire, un pari très risqué ? Nous, nous rêvons d’une Église prospère, des conversions en masse devant la splendeur de la Liturgie, devant la perfection de la doctrine chrétienne, devant la charité de beaucoup de fidèles, devant le rayonnement de saint Séraphin de Sarov, de saint Jean de Cronstadt, ou de saint Luc de Simféropol. Et que voyons-nous ? L’Église est persécutée… les fidèles massacrés ou chassés… les églises dynamitées ou transformées en supermarchés ou en salles d’expositions… un clergé de moins en moins nombreux… une jeunesse qui déserte les églises… des pays entiers où les Chrétiens sont tués ou obligés de fuir. Alors, nous serions-nous trompés ? Tout cela, c'est-à-dire tout ce à quoi nous croyions et que nous enseigne l’Église, n’était-il pas qu’un beau rêve ??? Que de tentations contre l’Espérance ! mais aussi, que d’occasions de nous dépasser nous-mêmes et de nous attacher, avec l’aide de l’Esprit-Saint, à la Promesse inébranlable du Christ, et de tous les témoignages des deux Testaments, depuis tant de milliers d’années ! N’est-ce pas le moment de nous attacher à cette parole déjà citée : « Alors beaucoup chuteront, les uns les autres se livreront, ils se haïront les uns les autres. Beaucoup de faux prophètes se dresseront, ils en égareront beaucoup. L’iniquité se multipliant, l’amour de beaucoup se refroidira. Mais qui durera jusqu’à la fin, lui, sera sauvé… (Mt 24,9-13). Nous savons que nous approchons de la finalité des temps, il est urgent de « durer jusqu’à la fin », envers et contre toutes nos logiques humaines raisonnables certainement, généreuses peut-être, mais mesquines !
Je ne crois pas que la vertu d’Espérance exclue la tentation du doute. Jean a connu cette tentation, comme nous venons de le voir, mais n’a-t-il pas en cela suivi lui-même « Celui qui était avant Lui », Jésus, qui plus tard, à Gethsémani, aurait aussi connu une tentation identique et qu’Il aurait surmontée – pour nous en communiquer l’énergie - par cet acte de Foi et d’Espérance : « Cependant, que, non ma volonté, mais la tienne arrive » (Lc 22, 42). Sans doute est-ce cette ultime tentation que tous les Chrétiens sont appelés à subir, avec l’Espérance dont nous parlons depuis le début, et que Jésus a redressée dans nos âmes et notre volonté par Sa propre victoire contre elle.
***
Je vais maintenant conclure en attendant vos réactions ou vos questions, mais auparavant je voudrais attirer encore votre attention sur le fait que l’Espérance telle que j’ai essayé de la présenter à votre méditation, correspond exactement à la situation actuelle de l’Église. L’Église c’est le Royaume de Dieu déjà sur la terre (depuis que le Verbe s’y est incarné avec les hommes), mais il est en même temps encore à venir ; nous l’avons reçu, et nous l’attendons. C’est ce que nous exprimons par exemple dans les premiers mots de la Liturgie, « béni le règne du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». En grec, mais probablement aussi en slavon, il n’y a pas de verbe dans cette proclamation. On peut ainsi la comprendre à la fois comme « béni soit le règne », donc comme une espérance, ou comme « béni est le règne » c'est-à-dire comme un accomplissement. Et c’est effectivement les deux à la fois. La vocation de l’Église sur la terre n’est pas de choisir un état ou l’autre, mais d’intégrer à la fois l’un et l’autre. Parce que le Christ est venu, le Règne de Dieu est déjà inauguré sur la terre, mais nous sommes encore en marche vers sa réalisation plénière. C’est ceci l’Espérance : une expérience et une aspiration.
Dans quelques semaines nous allons entrer dans le cycle du carême. L’Église nous y in-vite à entrer plus profondément dans le mystère de l’ascèse, et des merveilleux offices liturgiques, auxquels hélas tout le monde n’a pas le loisir de s’associer par devoir professionnel, ou familial, pour des raisons de santé ou des contraintes géographiques. Mais, quelles que soient nos conditions, le carême sera pour nous l’occasion de cultiver et d’expérimenter un peu plus que l’an dernier, et peut-être un peu moins que l’an prochain, la vertu d’Espérance, en demandant à Dieu de nous dépouiller de notre « vieil-homme» pour nous revêtir de l’Homme-Nouveau. Par notre jeûne, nous tendrons, nous cheminerons vers les conditions du monde à venir dans lequel il n’y aura plus de contraintes physiologiques, mais en même temps ne jouirons partiellement d’une béatitude qui nous fera nous détacher « du monde » et ainsi de goûter les prémices de la joie de la vie éternelle. C’est ainsi nous nous lancerons à l’assaut du Ciel et que nous connaîtrons à Pâques la joie toute particulière liée à ce jour de résurrection, tant pour ceux qui auront beaucoup jeûné que pour ceux qui n’auront pas pu le faire. Pour tous l’Espérance sera comblée à la mesure de ce que nous pourrons recevoir aujourd’hui, en attendant… la vie éternelle !
Merci de votre patience ; bon carême et joyeuses Pâques en temps opportun et je vous remercie de votre invitation.
Et alors, depuis que Jésus est venu sur terre se faire homme parmi les hommes, que devient notre Espérance ? L’épître aux Hébreux nous annonce « une espérance meilleure qui est inaugurée avec le Christ, par laquelle nous approchons de Dieu » (He 7,19). En effet, si dans l’Ancien Testament les prophètes espéraient en un Messie qui devait venir, maintenant, pour nous, Il est déjà venu, et nous l’avons vu et entendu. N’est-ce pas ce que nous chantons à chaque Liturgie après avoir communié : « Nous avons vu la vraie lumière, nous avons reçu l’Esprit céleste ; nous avons trouvé la vraie foi… » ; donc pour nous, la Nouveauté c’est que ce que nous espérions - le fruit de la Promesse faite à Abraham - nous l’avons déjà reçu en la personne de Jésus. Cependant, l’Espérance reste la même, car, si nous l’avons effectivement déjà bien reçu, Il nous faut encore le chercher, car depuis Son Ascension Il s’est dérobé à notre regard.
De nouveau, comme Abraham et comme David, il nous faut nous attacher à la foi et « Espérer » le retrouver, dans l’au-delà, dans l’autre monde, au-delà de la mort, dans le Royaume des Cieux. « Oui, la légère tribulation d’un instant nous prépare, bien au-delà de toute mesure, une masse éternelle de gloire. Aussi bien ne regardons-nous pas aux choses visibles, mais aux invisibles ; les choses visibles en effet n’ont qu’un temps, les in-visibles sont éternelles » (2 Cor 4,17-18). Ainsi, un aspect non négligeable de la vie chrétienne est de cultiver l’Espérance de Royaume de Dieu, je le répète, laquelle est la participation à Sa vie elle-même, et d’acquérir le Saint-Esprit, en nous vidant de nous-mêmes, c'est-à-dire en « espérant », c'est-à-dire en « goûtant » autant que faire se peut, et humblement, mais réelle-ment, la joie de la connaissance du Christ, afin de laisser développer en nous la soif de Le retrouver, de Le « sentir », si je puis dire, et de Le laisser emplir nos vies par Sa vie. La vie Chrétienne, c’est passer notre vie à laisser passer la Sienne dans la nôtre, afin que nous vivions ce qu’Il vit, car Il a vécu pour nous ce que nous vivons nous-mêmes. Et ceci ne peut que nous remplir de joie à la mesure du don de nous-mêmes, c'est-à-dire de notre généreuse et joyeuse « Espérance » effective : « Ne crains pas, petit troupeau : il a plu à votre Père de vous donner le Royaume » (Lc 12,32). Jésus nous dit encore : « amen, je vous dis, il n’est personne qui laisse maison, ou frère ou sœur, ou mère ou père ou enfants, ou champs à cause de moi et à cause de la Bonne-Nouvelle (évangile) sans recevoir au centuple, maintenant, en ce temps-ci, maison, et frères et sœurs, et mères et enfants, et champs, avec des persécutions et dans l’éternité qui vient, une vie éternelle » (Mc 10, 29-30).
Comme vous le voyez, l’Espérance suppose que l’on ait foi en La Promesse, celle du Royaume rendu accessible par notre union en Christ, et elle implique la Patience, patience dans l’attente et patience hors de doute lors des épreuves qui semblent aller à l’encontre de la Promesse. Et pourtant Dieu accomplit toutes Ses Promesses ; la connaissance de l’Ancien Testa-ment nous en apporte la preuve, la vie des saints en témoigne aussi, les miracles qui apparais-sent tous les jours dans l’Église en sont encore les signes et la manifestation, même s’ils n’en sont pas le but immédiat. Le Seigneur nous annonce des oppositions, des persécutions, mais cela n’empêchera pas le salut que Dieu nous accorde : « ils vous livreront à l’affliction, ils vous tueront et vous serez haïs par toutes les nations en raison de mon nom. Alors beaucoup chuteront, les uns les autres se livreront, ils se haïront les uns les autres. Beaucoup de faux prophètes se dresseront, ils en égareront beaucoup. L’iniquité se multipliant, l’amour de beaucoup se refroidira. Mais qui durera jusqu’à la fin, lui, sera sauvé… (Mt 24,9-13).
Difficultés de l’espérance
Maintenant que nous avons dit tout cela, faut-il croire pour au-tant que l’Espérance soit facile ?
Certainement pas puisqu’elle consiste à se dépasser pour adhérer à une condition de vie supérieure et prophétique, vivre déjà par avance selon notre condition future, puisqu’il faut espérer ce qu’on ne voit pas et ce dont le monde ne nous montre pas la réalisation et même semblerait au contraire nous apporter la preuve de l’illusion.
Je m’explique : Nous croyons n’est-ce pas, en Jésus comme Dieu et Homme ; nous croyons en Sa présence, certes, mais avouez que souvent nous avons « un peu » l’impression qu’Il est bien silencieux, devant la prolifération de l’injustice, des malheurs, des cataclysmes, des maladies et des morts injustes et de nos échecs, voire de nos péchés ! Qui n’a jamais été confronté au « silence de Dieu » ? On n’est pas les premiers : les disciples eux-mêmes, si j’en crois ceux dit « d’Emmaüs », étaient bien dépités après l’échec apparent de la mort de leur Maître : « Nos grands prêtres et nous chefs L’ont livré pour une condamnation à mort et L’ont mis en croix. Et nous, nous espérions que c’était Lui qui allait délivrer Israël… Mais avec tout cela, voilà le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées… » (Lc 24, 20-21). Eh oui, c’est là qu’il faut « espérer contre toute espérance » ! Mais justement, « l’Espérance ne déçoit pas » a-t-on lu dans l’épître aux Romains (5,5), car celui qui se confie à Dieu n’éprouvera pas de confusion, nous le chantons avec foi dans le Psaume 90 : « Celui qui habite sous le secours du Très-Haut reposera à l’abri du Dieu du ciel. Il dira au Seigneur : ‘tu es mon soutien et mon refuge. Il est mon Dieu et je mets en Lui mon espérance »… et plus loin : « Toi, Seigneur tu es mon espérance ; tu as fait du Très-Haut ton refuge, le mal ne pourra t’atteindre ni le fléau approcher de ta tente » (Ps 90,1 ; 9-10).
Non seulement le « silence de Dieu nous pèse », mais en plus le Christ bouleverse toutes nos conceptions. Notre « logique » est rudement confrontée à la Sienne et battue en brèche. Sa conception du salut, Ses méthodes pour y parvenir, Sa manière de sauver le monde, le contenu du salut Lui-même nous étonnent et nous scandalisent : Il nous ordonne d’aimer nos ennemis ; attaqués, de remettre l’épée au fourreau ; Il renverse la hiérarchie sacerdotale légitime ; Il va de Lui-même au-devant de Son arrestation et de Sa mort et entraîne avec Lui Ses disciples ; acclamé par la foule des fils d’Israël Il entre triomphalement à Jérusalem, mais ne prend pas le pouvoir que tous Lui reconnaissent alors, dernière chance de restaurer la royauté d’Israël. Interrogé en tribunal, Il ne répond pas ; condamné Il ne se défend pas.
C’est tout le contraire de nos réflexes ou habitudes les plus légitimes. Et Il ne promet pas un meilleur sort à ceux qui le suivront, la plupart des Apôtres mourront martyrs, et beaucoup de ses disciples à venir aussi, jusqu’à aujourd’hui ! Il faut vraiment L’aimer pour Le suivre ! Il faut vraiment exercer une Espérance à toute épreuve pour Lui faire confiance… ! Nous connaissons « les Béatitudes » : bienheureux les pauvres, ceux qui sont persécutés, ceux qui sont insultés… vraiment c’est le monde à l’envers !!! Cela va à l’encontre de la raison, et cela nous est insupportable !
Ceci n’a-t-il pas aussi été la tentation de Jean le Précurseur, le propre petit-cousin de Jésus, son aîné de six mois, qui, dès le sein de sa mère, avait reconnu l’Agneau de Dieu, lors-que Marie avait embrassé sa cousine Élisabeth Plus tard, Jean L’avait désigné à ses propres disciples comme « l’Agneau de Dieu » dont il n’était pas digne de délier la courroie de la chaussure. Il avait dit de Lui : « celui qui vient derrière moi est plus fort que moi… et il vous baptisera es Esprit-Saint et en feu ! » (Mt 3,11). Et pourtant devant les méthodes étonnantes de Jésus, Jean, du fond de sa prison dont il n’avait guère d’espoir de sortir vivant, Lui envoie des messagers pour Lui demander : « Toi, es-tu celui qui vient, ou faut-il attendre l’autre ? » (Mt 11, 3).
Saint Paul aussi, tourmenté par un mystérieux ange qui lui donne des soufflets, prie Dieu que cet ange s’écarte de Dieu, et alors la seule réponse de son Sauveur auquel il voue toutes les minutes de sa vie : « Ma grâce te suffit, car Ma puissance se fait mieux sentir dans la faiblesse » (2 Cor 12, 7-9). Avec une telle réponse, il a bien fallu que Paul exerce une Espérance sans faille, une « espérance contre toute espérance ».
Ceux qui sont les plus « croyants » ne connaissent-ils pas encore une autre tentation ?
Je crois, certes, peuvent-ils se dire, mais si tout cela n’était qu’un rêve, une belle histoire, un pari très risqué ? Nous, nous rêvons d’une Église prospère, des conversions en masse devant la splendeur de la Liturgie, devant la perfection de la doctrine chrétienne, devant la charité de beaucoup de fidèles, devant le rayonnement de saint Séraphin de Sarov, de saint Jean de Cronstadt, ou de saint Luc de Simféropol. Et que voyons-nous ? L’Église est persécutée… les fidèles massacrés ou chassés… les églises dynamitées ou transformées en supermarchés ou en salles d’expositions… un clergé de moins en moins nombreux… une jeunesse qui déserte les églises… des pays entiers où les Chrétiens sont tués ou obligés de fuir. Alors, nous serions-nous trompés ? Tout cela, c'est-à-dire tout ce à quoi nous croyions et que nous enseigne l’Église, n’était-il pas qu’un beau rêve ??? Que de tentations contre l’Espérance ! mais aussi, que d’occasions de nous dépasser nous-mêmes et de nous attacher, avec l’aide de l’Esprit-Saint, à la Promesse inébranlable du Christ, et de tous les témoignages des deux Testaments, depuis tant de milliers d’années ! N’est-ce pas le moment de nous attacher à cette parole déjà citée : « Alors beaucoup chuteront, les uns les autres se livreront, ils se haïront les uns les autres. Beaucoup de faux prophètes se dresseront, ils en égareront beaucoup. L’iniquité se multipliant, l’amour de beaucoup se refroidira. Mais qui durera jusqu’à la fin, lui, sera sauvé… (Mt 24,9-13). Nous savons que nous approchons de la finalité des temps, il est urgent de « durer jusqu’à la fin », envers et contre toutes nos logiques humaines raisonnables certainement, généreuses peut-être, mais mesquines !
Je ne crois pas que la vertu d’Espérance exclue la tentation du doute. Jean a connu cette tentation, comme nous venons de le voir, mais n’a-t-il pas en cela suivi lui-même « Celui qui était avant Lui », Jésus, qui plus tard, à Gethsémani, aurait aussi connu une tentation identique et qu’Il aurait surmontée – pour nous en communiquer l’énergie - par cet acte de Foi et d’Espérance : « Cependant, que, non ma volonté, mais la tienne arrive » (Lc 22, 42). Sans doute est-ce cette ultime tentation que tous les Chrétiens sont appelés à subir, avec l’Espérance dont nous parlons depuis le début, et que Jésus a redressée dans nos âmes et notre volonté par Sa propre victoire contre elle.
***
Je vais maintenant conclure en attendant vos réactions ou vos questions, mais auparavant je voudrais attirer encore votre attention sur le fait que l’Espérance telle que j’ai essayé de la présenter à votre méditation, correspond exactement à la situation actuelle de l’Église. L’Église c’est le Royaume de Dieu déjà sur la terre (depuis que le Verbe s’y est incarné avec les hommes), mais il est en même temps encore à venir ; nous l’avons reçu, et nous l’attendons. C’est ce que nous exprimons par exemple dans les premiers mots de la Liturgie, « béni le règne du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». En grec, mais probablement aussi en slavon, il n’y a pas de verbe dans cette proclamation. On peut ainsi la comprendre à la fois comme « béni soit le règne », donc comme une espérance, ou comme « béni est le règne » c'est-à-dire comme un accomplissement. Et c’est effectivement les deux à la fois. La vocation de l’Église sur la terre n’est pas de choisir un état ou l’autre, mais d’intégrer à la fois l’un et l’autre. Parce que le Christ est venu, le Règne de Dieu est déjà inauguré sur la terre, mais nous sommes encore en marche vers sa réalisation plénière. C’est ceci l’Espérance : une expérience et une aspiration.
Dans quelques semaines nous allons entrer dans le cycle du carême. L’Église nous y in-vite à entrer plus profondément dans le mystère de l’ascèse, et des merveilleux offices liturgiques, auxquels hélas tout le monde n’a pas le loisir de s’associer par devoir professionnel, ou familial, pour des raisons de santé ou des contraintes géographiques. Mais, quelles que soient nos conditions, le carême sera pour nous l’occasion de cultiver et d’expérimenter un peu plus que l’an dernier, et peut-être un peu moins que l’an prochain, la vertu d’Espérance, en demandant à Dieu de nous dépouiller de notre « vieil-homme» pour nous revêtir de l’Homme-Nouveau. Par notre jeûne, nous tendrons, nous cheminerons vers les conditions du monde à venir dans lequel il n’y aura plus de contraintes physiologiques, mais en même temps ne jouirons partiellement d’une béatitude qui nous fera nous détacher « du monde » et ainsi de goûter les prémices de la joie de la vie éternelle. C’est ainsi nous nous lancerons à l’assaut du Ciel et que nous connaîtrons à Pâques la joie toute particulière liée à ce jour de résurrection, tant pour ceux qui auront beaucoup jeûné que pour ceux qui n’auront pas pu le faire. Pour tous l’Espérance sera comblée à la mesure de ce que nous pourrons recevoir aujourd’hui, en attendant… la vie éternelle !
Merci de votre patience ; bon carême et joyeuses Pâques en temps opportun et je vous remercie de votre invitation.
Panteleimon Arathymos, évêque de l’Eglise orthodoxe, a reçu le récépissé de reconnaissance, l’autorisant à exercer, des mains du ministre de l’Intérieur.
Panteleimon Arathymos, évêque de l’Eglise orthodoxe, de la juridiction ecclésiale spirituelle du Congo et du Gabon, a été reçu en audience par le ministre de l’Intérieur. L’évêché orthodoxe Congo-Gabon, fondée par le tome patriarcal et synodal du 10 octobre 2010, avait introduit une demande de reconnaissance et d’installation au Gabon, depuis quatre ans.
«Fort de ce que les autorités gabonaises ont accepté de plein gré l’expansion de cette église au Gabon, le ministre de l’Intérieur, ministre en charge des cultes et des libertés publiques, a remis à l’évêque le récépissé de reconnaissance, conférant à l’église orthodoxe l’autorisation d’exercer officiellement au Gabon comme toutes les confessions religieuses», apprend-on.
Panteleimon Arathymos, évêque de l’Eglise orthodoxe, de la juridiction ecclésiale spirituelle du Congo et du Gabon, a été reçu en audience par le ministre de l’Intérieur. L’évêché orthodoxe Congo-Gabon, fondée par le tome patriarcal et synodal du 10 octobre 2010, avait introduit une demande de reconnaissance et d’installation au Gabon, depuis quatre ans.
«Fort de ce que les autorités gabonaises ont accepté de plein gré l’expansion de cette église au Gabon, le ministre de l’Intérieur, ministre en charge des cultes et des libertés publiques, a remis à l’évêque le récépissé de reconnaissance, conférant à l’église orthodoxe l’autorisation d’exercer officiellement au Gabon comme toutes les confessions religieuses», apprend-on.
A noter que l’Eglise orthodoxe, ou encore la communion des églises orthodoxes, regroupe les nombreuses églises qui se réclament de la théologie des sept premiers conciles du christianisme et des lois qui en découlent. Le christianisme orthodoxe signifiant «opinion juste» dit être l’émanation directe des premières communautés chrétiennes fondées par les apôtres dans les provinces orientales de l’Empire romain. «Les églises orthodoxes considèrent ne former qu’un seul corps dont le chef n’est autre que le Christ lui-même, et c’est la communion de foi qui prévaut et qui rend inutile une administration commune. Bien qu’autocéphales, elles ne sont pas indépendantes les unes des autres, même en l’absence voulue d’un chef terrestre absolu comme le pape et d’une administration centralisée comme le Vatican», explique-t-on.
L’Eglise orthodoxe représente la troisième plus grande confession chrétienne en nombre de fidèles après l’Église catholique et les dénominations protestantes. On estime à 250 millions le nombre de chrétiens orthodoxes dans le monde. L’Eglise orthodoxe du Gabon est placée sous la juridiction du patriarcat orthodoxe d’Alexandrie et de toute l’Afrique.
Lien
L’Eglise orthodoxe représente la troisième plus grande confession chrétienne en nombre de fidèles après l’Église catholique et les dénominations protestantes. On estime à 250 millions le nombre de chrétiens orthodoxes dans le monde. L’Eglise orthodoxe du Gabon est placée sous la juridiction du patriarcat orthodoxe d’Alexandrie et de toute l’Afrique.
Lien
L'archimandrite Élie (Ragot), aumônier du monastère de la Transfiguration, Terasson, France.
Eglise des Trois saints Docteurs, Paris
Conférence sur l’espérance
Mes chers, mes frères en Christ
Lorsque notre amie de longue date, Émilie, m’a proposé de vous adresser quelques mots, j’ai bondi de joie à la perspective de vous rencontrer, ce que j’aurai voulu faire depuis longtemps, mais nous habitons loin… et je viens peu à Paris. Je souhaite pourtant que les kilo-mètres ne vous empêchent pas de faire le trajet jusque dans notre monastère si vous le souhai-tiez ! Bien qu’il soit francophone par nécessité, et canoniquement relié au mont Athos, il me semble que vous n’y seriez pas dépaysés ; en tout cas vous y seriez bien reçus et nous considérerions votre visite comme un honneur et une bénédiction.
Vous me sollicitez donc pour que je vous entretienne du thème de l’Espérance. Les mois passés, vous avez déjà parlé, si j’ai bien compris, de deux autres vertus, la Foi et la Charité. Je ne sais ce que vous en avez dit ou retenu, ni comment ces sujets ont été traités, mais je voudrais vous prévenir que je n’ai pas l’intention de vous faire aujourd’hui une conférence savante, ni vous faire des révélations particulières ou originales sur ce sujet.
Eglise des Trois saints Docteurs, Paris
Conférence sur l’espérance
Mes chers, mes frères en Christ
Lorsque notre amie de longue date, Émilie, m’a proposé de vous adresser quelques mots, j’ai bondi de joie à la perspective de vous rencontrer, ce que j’aurai voulu faire depuis longtemps, mais nous habitons loin… et je viens peu à Paris. Je souhaite pourtant que les kilo-mètres ne vous empêchent pas de faire le trajet jusque dans notre monastère si vous le souhai-tiez ! Bien qu’il soit francophone par nécessité, et canoniquement relié au mont Athos, il me semble que vous n’y seriez pas dépaysés ; en tout cas vous y seriez bien reçus et nous considérerions votre visite comme un honneur et une bénédiction.
Vous me sollicitez donc pour que je vous entretienne du thème de l’Espérance. Les mois passés, vous avez déjà parlé, si j’ai bien compris, de deux autres vertus, la Foi et la Charité. Je ne sais ce que vous en avez dit ou retenu, ni comment ces sujets ont été traités, mais je voudrais vous prévenir que je n’ai pas l’intention de vous faire aujourd’hui une conférence savante, ni vous faire des révélations particulières ou originales sur ce sujet.
J’espère seulement, en me motivant moi-même à exercer cette vertu à cette occasion, contribuer à susciter en vous un peu d’enthousiasme pour vous enfoncer toujours plus profondément dans ce mystère de l’Espérance. Comme je vais vous le montrer, ce n’est pas toujours facile, mais, avec la grâce de Dieu, tout est toujours possible, et Il ne manque jamais d’accorder Son aide à ceux qui le recherchent de tout leur cœur, en fonction de leurs forces respectives.
Foi, Espérance, Charité : Si j’évoque les deux autres conférences que vous avez entendues sur la Foi et la Charité, c’est parce que notre sujet leur est intimement lié, et qu’on ne peut aucunement les séparer. Si on les distingue en tant que vertus, c’est parce qu’elles procèdent de mouvements intérieurs différents, mais elles sont, en fait, trois volets - ou trois aspects - complémentaires d’un même mystère : celui de notre communion personnelle avec Dieu, en Christ. La Foi nous fait découvrir Dieu ; l’Espérance nous Le fait désirer et nous fait tendre vers Lui de toutes nos forces – et même au-delà - puis nous permet d’espérer L’atteindre. Enfin, la Charité, (l’Amour) en est la conséquence qui nous fait participer en partie à l’être de Dieu par Sa grâce et nous incite à Le communiquer autour de soi. Notons que lorsque l’on parle de l’acquisition ou de l’entrée, ou de l’espérance du « Royaume des Cieux » ou tout simplement du « Ciel », il ne s’agit évidemment pas d’un lieu, mais d’une communion en Dieu, d’une participation à Sa vie, qu’Il nous a promise Lui-même, en Lui, Jésus, le Christ.
Foi, Espérance, Charité : Si j’évoque les deux autres conférences que vous avez entendues sur la Foi et la Charité, c’est parce que notre sujet leur est intimement lié, et qu’on ne peut aucunement les séparer. Si on les distingue en tant que vertus, c’est parce qu’elles procèdent de mouvements intérieurs différents, mais elles sont, en fait, trois volets - ou trois aspects - complémentaires d’un même mystère : celui de notre communion personnelle avec Dieu, en Christ. La Foi nous fait découvrir Dieu ; l’Espérance nous Le fait désirer et nous fait tendre vers Lui de toutes nos forces – et même au-delà - puis nous permet d’espérer L’atteindre. Enfin, la Charité, (l’Amour) en est la conséquence qui nous fait participer en partie à l’être de Dieu par Sa grâce et nous incite à Le communiquer autour de soi. Notons que lorsque l’on parle de l’acquisition ou de l’entrée, ou de l’espérance du « Royaume des Cieux » ou tout simplement du « Ciel », il ne s’agit évidemment pas d’un lieu, mais d’une communion en Dieu, d’une participation à Sa vie, qu’Il nous a promise Lui-même, en Lui, Jésus, le Christ.
Espérance unifie et hausse homme.
L’Espérance est un mouvement intérieur qui jaillit du plus profond de notre être, et qui, procédant de notre libre vouloir, nous fait mettre toute notre confiance et toute notre énergie dans l’attente des Promesses divines de l’acquisition du Royaume des Cieux. Au contraire de prendre appui sur soi-même et sur ses propres forces, cette vertu nous fait prendre appui sur les Promesses du Christ, qui accomplit et parfait celles de l’Ancien Testament et nous fait nous confier au secours de l’Esprit-Saint qui agit en nous très concrètement. C’est pour cela qu’à la suite de saint Paul on dit qu’elle est « une ancre » - comme une ancre de navire - car elle nous attache au roc le plus profond, et les vagues de la mer agitée ne peuvent nous en détacher et nous empêchent de dériver…
L’Espérance nous hausse jusqu’à Dieu, elle nous fait dépasser notre condition humaine ordinaire et déchue, en unifiant, parfois douloureusement, toujours à travers la Croix, notre monde déchu avec le monde céleste – c'est-à-dire Dieu Lui-même - dont le péché nous avait éloignés. L’Espérance est une réponse libre et volontaire à la Foi que Dieu nous a donnée, elle est une élévation, une résolution ferme et délibérée de tendre vers une Vie Eternelle, sans dé-tourner pour autant le Chrétien de ses activités ou obligations terrestres. Elle les lui faisant dépasser, au contraire, il ne les considère pas comme un bénéfice personnel, mais il poursuit, sans retour égoïste sur soi-même, un idéal de communion avec Dieu et avec les autres. « Cher-chez d’abord le Royaume (sous-entendu dans l’évangile selon Matthieu : « le royaume du Père ») et Sa justice (c'est-à-dire la justice du Père) et tout cela (c'est-à-dire tout ce dont vous avez besoin, et qui dans l’évangile a été évoqué au verset précédent) tout cela vous sera ajouté » (Mt 6, 33) /1/ . Il n’y a pas pour l’homme de bien supérieur à Dieu, Dieu doit à ses yeux passer avant tout : Jésus nous l’affirme : « Qui aime père ou mère au-dessus de moi n’est pas digne de moi ! Qui aime fils ou fille au-dessus de moi n’est pas digne de moi ! (Mt 10, 37). Il y a une hiérarchie dans l’attachement de l’homme dans laquelle Dieu doit avoir la première place !
Objet de l’Espérance : Il convient, en commençant, de définir un peu ce qu’est l’objet de l’Espérance spécifiquement chrétienne.
Ce qu’elle n’est pas : Car, qu’on ne s’y méprenne pas : La vie de l’Église, les Promesses du Christ, les sacrements, la Prière, ne sont pas de la magie ni de la superstition. Bien sûr il ne viendrait à l’esprit d’aucun de vous de prendre l’Église pour de la magie ou du fétichisme, pourtant dans la pratique, il nous arrive souvent de prendre Dieu comme un outil pratique, ce qui n’est plus Lui donner la première place qui Lui revient. Jésus, dans Son évangile, ne nous a jamais dit qu’Il serait venu nous rendre plus heureux sur la terre, qu’Il allait adoucir notre sort, nous guérir de tous nos maux. L’Église, la Prière, les sacrements ne sont pas des moyens de « vivre mieux », d’échapper aux difficultés. Pourtant même dans l’Église on trouve cette tentation. Non, Dieu n’est pas un outil dont on se sert pour bénéficier d’une vie plus facile. Ce n’est donc pas cela qu’il faille rechercher, ce n’est pas dans une amélioration de notre condition humaine terrestre que nous devons mettre notre Espérance. Nous devons même remarquer que Jésus nous a précisément prédit le contraire : « Ne pensez pas que je vienne jeter la paix sur la terre. Je ne viens pas jeter la paix, mais l’épée ! Car je viens disjoindre homme contre son père, fille contre sa mère, épouse contre sa belle-mère… (Mtt 10, 34-35). « Qui cherchera à épargner sa vie la perdra. Et qui la perdra, la fera vivre » (Lc 17,33) « qui ne prend pas sa croix et ne suit pas derrière moi n’est pas digne de moi ! » (Mt 10,38). Vouloir confiner notre Espérance au niveau de l’amélioration de nos conditions de vie conduirait à de graves déconvenues, à de tragiques illusions et bien des déceptions.
La Prière, même si elle n’exclut pas le souci des autres, ce qui est le propre de la charité, n’a pas pour but essentiel d’obtenir de Dieu des bienfaits utiles à notre vie terrestre. On ne prie pas pour obtenir de bons résultats à un examen, la bonne santé de sa belle-mère, ou un tirage au sort favorable lors d’une cagnotte dont le produit nous permettrait de réaliser un projet aussi noble soit-il… (Notez qu’il est légitime de confier cela a Dieu, mais de le « Lui confier », c'est-à-dire de s’en remette à Lui pour l’obtention ou non, avec une totale confiance et une franche Action de grâce quel que soit l’issue. Une prière authentiquement chrétienne consiste à confier nos besoins à Dieu, mais en nous occupant, nous, de Le rechercher Lui, et non Ses bienfaits – en tout cas tels que nous les imaginons ! Oui, nous rencontrons tous cette tentation dans notre vie ecclésiale, mais c’est en y succombant que beaucoup de personnes perdent la foi. … « Si Dieu était bon… » ou « si Dieu existait, Il serait bon, il ne pourrait donc pas permettre ceci ou cela » que l’on considère comme une injustice ; « comment Dieu peut-Il permettre que… ? » Ces raisonnements conduisent à la rébellion, au découragement, au reniement et à l’abandon de la foi…
Et les miracles de l’évangile, alors ?
Bien sûr, dans les évangiles, on lit presque chaque dimanche des récits de miracles opérés par Jésus : des guérisons, des multiplications de nourri-ture, des délivrances démoniaques, des résurrections. On est tenté de croire que Jésus serait venu exercer un pourvoir de guérison, pour améliorer le sort des juifs qui l’entouraient. Mais une première constatation s’impose : même s’Il a fait plus de miracles que n’en sont rapportés de l’évangile, il est certain qu’Il n’a pas guéri, délivré, ressuscité tout le monde ! Les Apôtres qui ont continué son Œuvre non plus ! Et s’il est indéniable que beaucoup de miracles arrivent encore aujourd’hui, et que beaucoup de personnes en sont témoins ou bénéficiaires, le moins qu’on puisse dire c’est que tout le monde n’est pas encore guéri, que la paix n’est pas encore répandue partout sur la terre, que la Justice n’est pas universelle, et que tous les hommes ne sont pas encore totalement heureux ! Alors ? Il n’y aurait donc pas d’Espérance ? Jésus nous aurait-il trompés ?
Exemple des Apôtres
Il faut dire que les Apôtres ont expérimenté aussi cette même tentation : ils attendaient un Messie qui vienne rétablir une royauté prospère et paisible en Israël. Jésus a eu beaucoup de mal à leur faire admettre que Son Royaume était un « Autre Royaume », non terrestre, non politique, non social. Par exemple, alors qu’Il voulait aller à Jérusalem où Il serait arrêté et qu’Il annonçait Sa passion à Ses disciples, Pierre voulait l’en empêcher et s’est attiré cette exclamation sévère du Maître : « Va-t-en derrière moi, satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes idées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mt 16,23). Et devant Pilate Il affirmera : « mon royaume n’est pas de ce monde (Jn 18,36).
Cas de Judas
Dans un audacieux, mais splendide essai sur Judas que les textes liturgiques nous montrent seulement comme un traître par cupidité personnelle, le père Serge Boulgakof émet l’hypothèse très éclairante que le motif de la trahison de Judas, serait peut être un excès de zèle le Maître qu’il aimait. Il aurait voulu que Celui-ci accomplisse la mission que l’apôtre croyait qui lui revenait, à savoir le salut du peuple d’Israël dont Jésus aurait dû être le souverain, mais sous une forme humaine. Peut-être croyait-il que l’occasion en était donnée lorsque Jésus est entré triomphalement à Jérusalem, acclamé comme Roi par les descendants de Jacob. Mais Jésus n’a pas accepté ce rôle : le lendemain Il était abandonné, trahi, condamné et exécuté. Peut-être Judas aurait-il donné sa vie pour cela. La thèse est intéressante, mais mon propos n’est pas de l’étudier, de la défendre ou de la condamner ; je veux simplement montrer que la tentation d’un messianisme humain rentre dans la logique de nos visions étroites du bonheur et déroulement de la vie humaine telle que nous l’imaginons – et la voudrions – mais ce n’est pas conforme au plan et aux « idées de Dieu » qui vise un autre bonheur, non éphémère, mais éternel pour les hommes, Ses bien-aimés.
Les miracles comme « signes »
Mais alors, que signifient les miracles que Jésus opérait ? Comme je l’ai fait remarquer, Son but n’était pas de guérir tout le monde, de lutter contre la faim et la maladie, sinon avouez que Son Évangile aurait été un échec retentissant, ce que beaucoup croient encore qui attendent un messianisme social et humain. Les miracles avaient valeur de signe. Certes, Il se révélait vrai-ment Le Créateur, en dépassant les lois physiques de la nature ; les miracles étaient bien de choses étonnantes, merveilleuses, extraordinaires, prodigieuses, mais ils étaient subordonnés à une signification, à un sens, à une autre réalité qu’ils sont sensés manifester. L’étonnement que les témoins ressentaient à la vue de ces merveilles devait les amener à rentrer en eux-mêmes et, dépassant le phénomène même, découvrir ce qu’ils annonçaient. C’est ce qu’avait déjà fait Moïse sur le Sinaï : il voit une chose étonnante qui attire son attention, et il va voir ce que c’est. Devant le prodige d’un buisson épineux qui brûle sans se consumer, il découvre la réalité de deux natures (le bois et le feu) qui sont unies sans que l’une ne détruise pas l’autre. Alors, il reçoit de l’ange la révélation de la rencontre de Dieu et des hommes qui sera pleinement révé-lée au moment de l’incarnation du Verbe de Dieu, par la naissance de Jésus dans la grotte de Bethléem.
Seul l’Esprit-Saint peut illuminer l’esprit de l’homme pour qu’il comprenne la réalité à travers le signe ; c’est pour cela que bien souvent les Apôtres eux-mêmes ne comprenaient pas le sens des miracles que Jésus opérait devant eux : ce ne sera que plus tard, lorsqu’ils auront reçu l’Esprit de Pentecôte, qu’ils auront l’intelligence, la compréhension intime de ce que vou-lait montrer Jésus.
Je vous donne brièvement deux exemples : Lorsque Jésus nourrit une foule en multi-pliant des pains à profusion, certes Il donne bien à manger à des personnes qui ont faim, mais surtout à travers cela, Il montre que les gens sont affamés d’une autre nourriture, spirituelle celle-là, et qu’Il comblera cette faim par un Pain d’une nature différente qu’Il distribuera avec profusion, comme la manne qu’il faisait tomber dans le camp des Hébreux fugitifs et affamés conduits par Moïse dans le désert inhospitalier du Sinaï : le Pain eucharistique, celui qu’Il con-sacrera le soir de la sainte Cène à la veille de Sa passion, et auquel il nous est donné de com-munier chaque jour si nous le voulons : Son Propre Corps, sous la forme de pain de la commu-nion à la Liturgie.
Dans la guérison du paralytique que Ses amis font descendre par le toit de la demeure parce que l’entrée de la maison est obstruée par la foule qui presse Jésus, nous voyons bien que le miracle qu’Il accomplit de guérir un corps paralysé, n’est que le prétexte pour montrer que c’est à l’âme paralysée par le péché qu’Il vient redonner vie ! On Lui amène donc un paraly-tique et Il lui dit : « Enfant, tes péchés sont remis ». Ce n’est pas ça que les porteurs du malade venaient demander à Jésus, mais bien Son intervention miraculeuse pour le guérir. Mais devant le scandale que l’audace de Jésus de pardonner les péchés comme s’Il était Dieu – ce qu’Il est vraiment et qu’Il veut prouver - alors Il guérit effectivement aussi physiquement le pauvre pa-ralytique : « Quel est le plus facile, dit-il, dire au paralytique ‘tes péchés sont remis’ ou dire ‘dresse-toi, prends ton grabat et marche’ ? Eh bien pour que vous sachiez que le fils de l’homme a pouvoir de remettre les péchés sur la terre… il dit au paralytique : ‘à toi je dis : dresse-toi ! Prends ton grabat et va dans ton logis. » (Mc 2, 3-12). SUITE...
L’Espérance est un mouvement intérieur qui jaillit du plus profond de notre être, et qui, procédant de notre libre vouloir, nous fait mettre toute notre confiance et toute notre énergie dans l’attente des Promesses divines de l’acquisition du Royaume des Cieux. Au contraire de prendre appui sur soi-même et sur ses propres forces, cette vertu nous fait prendre appui sur les Promesses du Christ, qui accomplit et parfait celles de l’Ancien Testament et nous fait nous confier au secours de l’Esprit-Saint qui agit en nous très concrètement. C’est pour cela qu’à la suite de saint Paul on dit qu’elle est « une ancre » - comme une ancre de navire - car elle nous attache au roc le plus profond, et les vagues de la mer agitée ne peuvent nous en détacher et nous empêchent de dériver…
L’Espérance nous hausse jusqu’à Dieu, elle nous fait dépasser notre condition humaine ordinaire et déchue, en unifiant, parfois douloureusement, toujours à travers la Croix, notre monde déchu avec le monde céleste – c'est-à-dire Dieu Lui-même - dont le péché nous avait éloignés. L’Espérance est une réponse libre et volontaire à la Foi que Dieu nous a donnée, elle est une élévation, une résolution ferme et délibérée de tendre vers une Vie Eternelle, sans dé-tourner pour autant le Chrétien de ses activités ou obligations terrestres. Elle les lui faisant dépasser, au contraire, il ne les considère pas comme un bénéfice personnel, mais il poursuit, sans retour égoïste sur soi-même, un idéal de communion avec Dieu et avec les autres. « Cher-chez d’abord le Royaume (sous-entendu dans l’évangile selon Matthieu : « le royaume du Père ») et Sa justice (c'est-à-dire la justice du Père) et tout cela (c'est-à-dire tout ce dont vous avez besoin, et qui dans l’évangile a été évoqué au verset précédent) tout cela vous sera ajouté » (Mt 6, 33) /1/ . Il n’y a pas pour l’homme de bien supérieur à Dieu, Dieu doit à ses yeux passer avant tout : Jésus nous l’affirme : « Qui aime père ou mère au-dessus de moi n’est pas digne de moi ! Qui aime fils ou fille au-dessus de moi n’est pas digne de moi ! (Mt 10, 37). Il y a une hiérarchie dans l’attachement de l’homme dans laquelle Dieu doit avoir la première place !
Objet de l’Espérance : Il convient, en commençant, de définir un peu ce qu’est l’objet de l’Espérance spécifiquement chrétienne.
Ce qu’elle n’est pas : Car, qu’on ne s’y méprenne pas : La vie de l’Église, les Promesses du Christ, les sacrements, la Prière, ne sont pas de la magie ni de la superstition. Bien sûr il ne viendrait à l’esprit d’aucun de vous de prendre l’Église pour de la magie ou du fétichisme, pourtant dans la pratique, il nous arrive souvent de prendre Dieu comme un outil pratique, ce qui n’est plus Lui donner la première place qui Lui revient. Jésus, dans Son évangile, ne nous a jamais dit qu’Il serait venu nous rendre plus heureux sur la terre, qu’Il allait adoucir notre sort, nous guérir de tous nos maux. L’Église, la Prière, les sacrements ne sont pas des moyens de « vivre mieux », d’échapper aux difficultés. Pourtant même dans l’Église on trouve cette tentation. Non, Dieu n’est pas un outil dont on se sert pour bénéficier d’une vie plus facile. Ce n’est donc pas cela qu’il faille rechercher, ce n’est pas dans une amélioration de notre condition humaine terrestre que nous devons mettre notre Espérance. Nous devons même remarquer que Jésus nous a précisément prédit le contraire : « Ne pensez pas que je vienne jeter la paix sur la terre. Je ne viens pas jeter la paix, mais l’épée ! Car je viens disjoindre homme contre son père, fille contre sa mère, épouse contre sa belle-mère… (Mtt 10, 34-35). « Qui cherchera à épargner sa vie la perdra. Et qui la perdra, la fera vivre » (Lc 17,33) « qui ne prend pas sa croix et ne suit pas derrière moi n’est pas digne de moi ! » (Mt 10,38). Vouloir confiner notre Espérance au niveau de l’amélioration de nos conditions de vie conduirait à de graves déconvenues, à de tragiques illusions et bien des déceptions.
La Prière, même si elle n’exclut pas le souci des autres, ce qui est le propre de la charité, n’a pas pour but essentiel d’obtenir de Dieu des bienfaits utiles à notre vie terrestre. On ne prie pas pour obtenir de bons résultats à un examen, la bonne santé de sa belle-mère, ou un tirage au sort favorable lors d’une cagnotte dont le produit nous permettrait de réaliser un projet aussi noble soit-il… (Notez qu’il est légitime de confier cela a Dieu, mais de le « Lui confier », c'est-à-dire de s’en remette à Lui pour l’obtention ou non, avec une totale confiance et une franche Action de grâce quel que soit l’issue. Une prière authentiquement chrétienne consiste à confier nos besoins à Dieu, mais en nous occupant, nous, de Le rechercher Lui, et non Ses bienfaits – en tout cas tels que nous les imaginons ! Oui, nous rencontrons tous cette tentation dans notre vie ecclésiale, mais c’est en y succombant que beaucoup de personnes perdent la foi. … « Si Dieu était bon… » ou « si Dieu existait, Il serait bon, il ne pourrait donc pas permettre ceci ou cela » que l’on considère comme une injustice ; « comment Dieu peut-Il permettre que… ? » Ces raisonnements conduisent à la rébellion, au découragement, au reniement et à l’abandon de la foi…
Et les miracles de l’évangile, alors ?
Bien sûr, dans les évangiles, on lit presque chaque dimanche des récits de miracles opérés par Jésus : des guérisons, des multiplications de nourri-ture, des délivrances démoniaques, des résurrections. On est tenté de croire que Jésus serait venu exercer un pourvoir de guérison, pour améliorer le sort des juifs qui l’entouraient. Mais une première constatation s’impose : même s’Il a fait plus de miracles que n’en sont rapportés de l’évangile, il est certain qu’Il n’a pas guéri, délivré, ressuscité tout le monde ! Les Apôtres qui ont continué son Œuvre non plus ! Et s’il est indéniable que beaucoup de miracles arrivent encore aujourd’hui, et que beaucoup de personnes en sont témoins ou bénéficiaires, le moins qu’on puisse dire c’est que tout le monde n’est pas encore guéri, que la paix n’est pas encore répandue partout sur la terre, que la Justice n’est pas universelle, et que tous les hommes ne sont pas encore totalement heureux ! Alors ? Il n’y aurait donc pas d’Espérance ? Jésus nous aurait-il trompés ?
Exemple des Apôtres
Il faut dire que les Apôtres ont expérimenté aussi cette même tentation : ils attendaient un Messie qui vienne rétablir une royauté prospère et paisible en Israël. Jésus a eu beaucoup de mal à leur faire admettre que Son Royaume était un « Autre Royaume », non terrestre, non politique, non social. Par exemple, alors qu’Il voulait aller à Jérusalem où Il serait arrêté et qu’Il annonçait Sa passion à Ses disciples, Pierre voulait l’en empêcher et s’est attiré cette exclamation sévère du Maître : « Va-t-en derrière moi, satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes idées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mt 16,23). Et devant Pilate Il affirmera : « mon royaume n’est pas de ce monde (Jn 18,36).
Cas de Judas
Dans un audacieux, mais splendide essai sur Judas que les textes liturgiques nous montrent seulement comme un traître par cupidité personnelle, le père Serge Boulgakof émet l’hypothèse très éclairante que le motif de la trahison de Judas, serait peut être un excès de zèle le Maître qu’il aimait. Il aurait voulu que Celui-ci accomplisse la mission que l’apôtre croyait qui lui revenait, à savoir le salut du peuple d’Israël dont Jésus aurait dû être le souverain, mais sous une forme humaine. Peut-être croyait-il que l’occasion en était donnée lorsque Jésus est entré triomphalement à Jérusalem, acclamé comme Roi par les descendants de Jacob. Mais Jésus n’a pas accepté ce rôle : le lendemain Il était abandonné, trahi, condamné et exécuté. Peut-être Judas aurait-il donné sa vie pour cela. La thèse est intéressante, mais mon propos n’est pas de l’étudier, de la défendre ou de la condamner ; je veux simplement montrer que la tentation d’un messianisme humain rentre dans la logique de nos visions étroites du bonheur et déroulement de la vie humaine telle que nous l’imaginons – et la voudrions – mais ce n’est pas conforme au plan et aux « idées de Dieu » qui vise un autre bonheur, non éphémère, mais éternel pour les hommes, Ses bien-aimés.
Les miracles comme « signes »
Mais alors, que signifient les miracles que Jésus opérait ? Comme je l’ai fait remarquer, Son but n’était pas de guérir tout le monde, de lutter contre la faim et la maladie, sinon avouez que Son Évangile aurait été un échec retentissant, ce que beaucoup croient encore qui attendent un messianisme social et humain. Les miracles avaient valeur de signe. Certes, Il se révélait vrai-ment Le Créateur, en dépassant les lois physiques de la nature ; les miracles étaient bien de choses étonnantes, merveilleuses, extraordinaires, prodigieuses, mais ils étaient subordonnés à une signification, à un sens, à une autre réalité qu’ils sont sensés manifester. L’étonnement que les témoins ressentaient à la vue de ces merveilles devait les amener à rentrer en eux-mêmes et, dépassant le phénomène même, découvrir ce qu’ils annonçaient. C’est ce qu’avait déjà fait Moïse sur le Sinaï : il voit une chose étonnante qui attire son attention, et il va voir ce que c’est. Devant le prodige d’un buisson épineux qui brûle sans se consumer, il découvre la réalité de deux natures (le bois et le feu) qui sont unies sans que l’une ne détruise pas l’autre. Alors, il reçoit de l’ange la révélation de la rencontre de Dieu et des hommes qui sera pleinement révé-lée au moment de l’incarnation du Verbe de Dieu, par la naissance de Jésus dans la grotte de Bethléem.
Seul l’Esprit-Saint peut illuminer l’esprit de l’homme pour qu’il comprenne la réalité à travers le signe ; c’est pour cela que bien souvent les Apôtres eux-mêmes ne comprenaient pas le sens des miracles que Jésus opérait devant eux : ce ne sera que plus tard, lorsqu’ils auront reçu l’Esprit de Pentecôte, qu’ils auront l’intelligence, la compréhension intime de ce que vou-lait montrer Jésus.
Je vous donne brièvement deux exemples : Lorsque Jésus nourrit une foule en multi-pliant des pains à profusion, certes Il donne bien à manger à des personnes qui ont faim, mais surtout à travers cela, Il montre que les gens sont affamés d’une autre nourriture, spirituelle celle-là, et qu’Il comblera cette faim par un Pain d’une nature différente qu’Il distribuera avec profusion, comme la manne qu’il faisait tomber dans le camp des Hébreux fugitifs et affamés conduits par Moïse dans le désert inhospitalier du Sinaï : le Pain eucharistique, celui qu’Il con-sacrera le soir de la sainte Cène à la veille de Sa passion, et auquel il nous est donné de com-munier chaque jour si nous le voulons : Son Propre Corps, sous la forme de pain de la commu-nion à la Liturgie.
Dans la guérison du paralytique que Ses amis font descendre par le toit de la demeure parce que l’entrée de la maison est obstruée par la foule qui presse Jésus, nous voyons bien que le miracle qu’Il accomplit de guérir un corps paralysé, n’est que le prétexte pour montrer que c’est à l’âme paralysée par le péché qu’Il vient redonner vie ! On Lui amène donc un paraly-tique et Il lui dit : « Enfant, tes péchés sont remis ». Ce n’est pas ça que les porteurs du malade venaient demander à Jésus, mais bien Son intervention miraculeuse pour le guérir. Mais devant le scandale que l’audace de Jésus de pardonner les péchés comme s’Il était Dieu – ce qu’Il est vraiment et qu’Il veut prouver - alors Il guérit effectivement aussi physiquement le pauvre pa-ralytique : « Quel est le plus facile, dit-il, dire au paralytique ‘tes péchés sont remis’ ou dire ‘dresse-toi, prends ton grabat et marche’ ? Eh bien pour que vous sachiez que le fils de l’homme a pouvoir de remettre les péchés sur la terre… il dit au paralytique : ‘à toi je dis : dresse-toi ! Prends ton grabat et va dans ton logis. » (Mc 2, 3-12). SUITE...
Note: /1/ Argument. Mtt 6, 31-33 : « Ne vous inquiétez pas en disant : « que manger ? » ou « que boire ? » ou « de quoi nous vêtir ? » Car tout cela, les païens le cherchent. Mais il sait, votre Père du ciel que vous avez besoin de cela. Cherchez d’abord le Royaume et sa justice et tout cela vous sera ajouté. »
« sa » (avtou) masc. justice ne s’accorde pas avec royaume (Basileia) qui est féminin, mais avec Père du v. préced. Qui est masculin) ? Pas justice du Royaume, mais justice du Père….
« sa » (avtou) masc. justice ne s’accorde pas avec royaume (Basileia) qui est féminin, mais avec Père du v. préced. Qui est masculin) ? Pas justice du Royaume, mais justice du Père….
Le Vatican et le Patriarcat de Moscou ont fait savoir à midi que le Pape François et le Patriarche de Moscou Kirill se rencontreront à Cuba le 12 février prochain. Cette rencontre historique sera "la première dans l'histoire et marquera une étape importante dans les relations entre les deux Eglises", explique le communiqué conjoint. avec pour invités le Père Alexandre Siniakov, recteur du séminaire orthodoxe russe en France, Carol Saba, directeur de la communication des Evêques Orthodoxes de France, Michel Aubry, ancien consul à Saint-Pétersbourg, et le Père Emmanuel Gougaud, direct du service national pour l'unité des chrétiens. Interviendrons également au cours de l'émission le Père Yacinthe Destivelle, dominicain, du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, Bernard Lecomte, écrivain et journaliste, spécialiste des papes et du Kremlin, et Antoine Arjakovsky, co-directeur du département "Société, Liberté, Paix" du Collège des Bernardins.
Le 21 janvier 2016, le diacre Viatcheslav PATRINE, titulaire de la chaire des disciplines humaines et des sciences de la vie à l’Université orthodoxe de Tsaritsyne et membre du clergé du diocèse de Volgograd, a soutenu en Sorbonne une thèse de doctorat en histoire des religions et anthropologie religieuse.
La thèse du diacre Viatcheslav Patrine, préparée sous la direction du professeur Bernard Flusin, célèbre byzantiniste, est consacrée à un sujet qui concerne tous les chrétiens orthodoxes et qui est de tout temps actuelle : la pratique de la prière. L’auteur a étudié dans le détail cette pratique chez les pères égyptiens du IVe siècle et du début du Ve, ceux dont la vie est encore de nos jours un idéal chrétien.
Leur pratique ascétique a été fixée dans des recueils de brefs récits (apophtegmes) des Pères du désert connus du lecteur russe sous deux appellations : Patericon ancien (recension systématique des apophtegmes) Apophtegmata Patrum et Récits mémorables… (collation alphabétique d’apophtegmes) Sentences des Pères du désert.
La thèse du diacre Viatcheslav Patrine, préparée sous la direction du professeur Bernard Flusin, célèbre byzantiniste, est consacrée à un sujet qui concerne tous les chrétiens orthodoxes et qui est de tout temps actuelle : la pratique de la prière. L’auteur a étudié dans le détail cette pratique chez les pères égyptiens du IVe siècle et du début du Ve, ceux dont la vie est encore de nos jours un idéal chrétien.
Leur pratique ascétique a été fixée dans des recueils de brefs récits (apophtegmes) des Pères du désert connus du lecteur russe sous deux appellations : Patericon ancien (recension systématique des apophtegmes) Apophtegmata Patrum et Récits mémorables… (collation alphabétique d’apophtegmes) Sentences des Pères du désert.
Ce travail s’inscrit dans les recherches que le diacre Viatcheslav Patrine poursuit depuis une quinzaine d’années sur l’histoire de la Prière de Jésus ou Prière du cœur. L’auteur y porte une attention toute particulière aux termes utilisés pour définir la prière, il y analyse tous les types et éléments de prière. Une place importante est accordée au thème de la prière dans le contexte des controverses concernant les messaliens (euchites) et l’origénisme. Le chapitre de conclusion est consacré à la pratique oratoire de saint Antoine le Grand.
Faisaient partie du jury, présidé par le professeur Vincent Déroche (Directeur de recherches au CNRS), les professeurs Bernard Flusin (ÉPHÉ, directeur de la thèse), Antonio Rigo (Université Ca’ Foscari – Venise) ainsi que Catherine Broc-Schmezer, maître de conférences (HDR), Université Bordeaux-III.
Le jury, qui a accordé le grade de docteur en histoire des religions et anthropologie religieuse au diacre Viatcheslav Patrine, a souhaité que la thèse soit promptement publiée.
Assistaient à la soutenance les membres de la section grecque de l’IRHT, du CNRS ainsi que Paul Géhin et Anna Lampadari, membres de la paroisse orthodoxe de Vanves.
Lien Bogoslov.ru Traduction PO
Faisaient partie du jury, présidé par le professeur Vincent Déroche (Directeur de recherches au CNRS), les professeurs Bernard Flusin (ÉPHÉ, directeur de la thèse), Antonio Rigo (Université Ca’ Foscari – Venise) ainsi que Catherine Broc-Schmezer, maître de conférences (HDR), Université Bordeaux-III.
Le jury, qui a accordé le grade de docteur en histoire des religions et anthropologie religieuse au diacre Viatcheslav Patrine, a souhaité que la thèse soit promptement publiée.
Assistaient à la soutenance les membres de la section grecque de l’IRHT, du CNRS ainsi que Paul Géhin et Anna Lampadari, membres de la paroisse orthodoxe de Vanves.
Lien Bogoslov.ru Traduction PO
Vladimir Golovanow
Améliorer la compréhension mutuelle
Au cours de la Semaine de prière pour l'unité chrétienne, les représentants des Catholiques croates et des Orthodoxe serbe en Croatie se sont pour la première fois officiellement réunis dans la cathédrale de Dubrovnik, l'ancienne Raguse, sous la coprésidence de Mgr Maté Uzinić, évêque de Dubrovnik et Mgr Grigorije (Durić), évêque orthodoxe serbe de Zahumlje et Herzegovina. Les participants ont pris part à un service de prière œcuménique et ont échangé sur leurs traditions monastiques respectives, mais ce fut surtout une occasion unique de se connaître et d'améliorer la compréhension mutuelle.
Améliorer la compréhension mutuelle
Au cours de la Semaine de prière pour l'unité chrétienne, les représentants des Catholiques croates et des Orthodoxe serbe en Croatie se sont pour la première fois officiellement réunis dans la cathédrale de Dubrovnik, l'ancienne Raguse, sous la coprésidence de Mgr Maté Uzinić, évêque de Dubrovnik et Mgr Grigorije (Durić), évêque orthodoxe serbe de Zahumlje et Herzegovina. Les participants ont pris part à un service de prière œcuménique et ont échangé sur leurs traditions monastiques respectives, mais ce fut surtout une occasion unique de se connaître et d'améliorer la compréhension mutuelle.
Le père Matijas Farkas, supérieur du monastère dominicain à Dubrovnik, a parlé de la vie consacrée dans la tradition latine tandis que le supérieur du monastère orthodoxe Zitomislic a expliqué la vie monastique dans la tradition orientale. Deux moniales, les sœurs Blaženka Rudic duCouvent dominicain de Korcula, et Pavla Ćuzulan, supérieure du Monastère de Saint-Apôtres Pierre et Paul à Trebinje, ont décrit la vie religieuse des monastères et couvents.
La réunion a pris fin avec un service de prière œcuménique à la cathédrale de Dubrovnik co-présidé par Mgr Maté Uzinić et Mgr Grigorije (Durić).
La réunion a pris fin avec un service de prière œcuménique à la cathédrale de Dubrovnik co-présidé par Mgr Maté Uzinić et Mgr Grigorije (Durić).
Rencontre historique
Cette réunion fait suite à la rencontre historique en Août dernier entre le patriarche de Serbie Irénée et Mgr Želimir Puljić, Archevêque de Zara et président de la Conférence des évêques croates. Le prélat catholique avait alors souligné l'importance de cette rencontre pour la paix et la stabilité en Croatie et en Serbie. Le patriarche Irénée avait déclaré: "Même si les cicatrices et les souffrances de la guerre de la récente sont encore frais et le terrain ne me semble pas approprié pour les réunions et les messages œcuménique, je crois que nous, les chrétiens devons propager sans relâche notre message d'amour, de tolérance et de pardon. Ce qui nous unit et que nous avons en commun est bien supérieur à ce qui nous divise. Nous essayons de développer ce que nous avons en commun et le proclamer comme la méthode, le projet et le programme de nos vies. Et certainement– bien des choses iront mieux", avait-il conclu.
Source: "Scelta ,che unisce" L'Osservatore Romano, 29 janvier 2016, p 7
La Croatie compte 4 465 000 habitants répartis entre Catholiques Romains 86.3%, Orthodoxes 4.4%, Musulmans 1.5%, autres 1.5%, sans réponse 2.5%, areligieux ou athées 3.8% (www.cia.the-world-factbook, est. 2011)
Cette réunion fait suite à la rencontre historique en Août dernier entre le patriarche de Serbie Irénée et Mgr Želimir Puljić, Archevêque de Zara et président de la Conférence des évêques croates. Le prélat catholique avait alors souligné l'importance de cette rencontre pour la paix et la stabilité en Croatie et en Serbie. Le patriarche Irénée avait déclaré: "Même si les cicatrices et les souffrances de la guerre de la récente sont encore frais et le terrain ne me semble pas approprié pour les réunions et les messages œcuménique, je crois que nous, les chrétiens devons propager sans relâche notre message d'amour, de tolérance et de pardon. Ce qui nous unit et que nous avons en commun est bien supérieur à ce qui nous divise. Nous essayons de développer ce que nous avons en commun et le proclamer comme la méthode, le projet et le programme de nos vies. Et certainement– bien des choses iront mieux", avait-il conclu.
Source: "Scelta ,che unisce" L'Osservatore Romano, 29 janvier 2016, p 7
La Croatie compte 4 465 000 habitants répartis entre Catholiques Romains 86.3%, Orthodoxes 4.4%, Musulmans 1.5%, autres 1.5%, sans réponse 2.5%, areligieux ou athées 3.8% (www.cia.the-world-factbook, est. 2011)
Le vendredi 5 février Monseigneur Hilarion, métropolite de Volokolamsk, a annoncé au cours d'une conférence de presse que "le 12 février une rencontre est prévue à Cuba entre le pape François et le patriarche Cyrille.
Cette rencontre portera essentiellement sur les persécutions dont sont l’objet les chrétiens dans le monde entier. Cet évènement survenant la première fois dans l'histoire marque une étape importante dans les relations entre les deux Églises.
Le Saint Siège ainsi que le patriarcat de Moscou souhaitent qu'elle soit pour les hommes de bonne volonté un signe d'espérance, qu'elle suscite dans les cœurs une prière ardente et soit bénéfique".
Cette rencontre portera essentiellement sur les persécutions dont sont l’objet les chrétiens dans le monde entier. Cet évènement survenant la première fois dans l'histoire marque une étape importante dans les relations entre les deux Églises.
Le Saint Siège ainsi que le patriarcat de Moscou souhaitent qu'elle soit pour les hommes de bonne volonté un signe d'espérance, qu'elle suscite dans les cœurs une prière ardente et soit bénéfique".
Le Vatican a confirmé que le pape François s'apprête à rencontrer le patriarche Cyrille, ceci à la veille de sa visite au Mexique. Lien Interfax religion et ICI
INTERVIEW - Le patriarche de l'Eglise orthodoxe russe Cyrille et le pape François ont annoncé leur rencontre le 12 février prochain à Cuba. Le Père Alexandre Siniakov, recteur du séminaire orthodoxe russe en France basé à Epinay-sous-Sénart dans l'Essonne, décrypte cet évènement historique.
LE FIGARO. - Comment cette première rencontre entre le pape et le patriarche a-t-elle été rendue possible?
Le père Alexandre Siniakov: Si l'on a attendu si longtemps pour vivre cette rencontre, c'est tout simplement parce qu'elle n'était pas souhaitée. Les priorités du Patriarcat de Moscou étaient ailleurs, et le dialogue avec l'Eglise catholique n'en faisait pas partie. Je crois que la situation géopolitique mondiale a été le facteur déclencheur d'un changement d'attitude. Les graves problèmes auxquels sont victimes les chrétiens menacés par la tyrannie des terroristes islamistes ont eu un énorme poids. Le métropolite Hilarion (responsables des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, NDLR) a expliqué, lors de sa conférence de presse annonçant la rencontre avec le pape, que nous faisions aujourd'hui face à une «extermination des chrétiens».
LE FIGARO. - Comment cette première rencontre entre le pape et le patriarche a-t-elle été rendue possible?
Le père Alexandre Siniakov: Si l'on a attendu si longtemps pour vivre cette rencontre, c'est tout simplement parce qu'elle n'était pas souhaitée. Les priorités du Patriarcat de Moscou étaient ailleurs, et le dialogue avec l'Eglise catholique n'en faisait pas partie. Je crois que la situation géopolitique mondiale a été le facteur déclencheur d'un changement d'attitude. Les graves problèmes auxquels sont victimes les chrétiens menacés par la tyrannie des terroristes islamistes ont eu un énorme poids. Le métropolite Hilarion (responsables des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, NDLR) a expliqué, lors de sa conférence de presse annonçant la rencontre avec le pape, que nous faisions aujourd'hui face à une «extermination des chrétiens».
La question de l'Ukraine a également joué: la position neutre, et pacifiante du pape François dans le conflit a été saluée par l'Eglise orthodoxe russe. Je crois que l'approche du Concile panorthodoxe, rassemblant tous les patriarches des Eglises orthodoxes (qui se déroulera du 16 au 27 juin 2016, en Crète, NDLR), a aussi encouragé cette décision. Le patriarche de Moscou ne veut apparaître isolé, alors que les autres patriarches, qui ont déjà rencontré le pape, et qui entretiennent des relations avec lui. Il a enfin une véritable curiosité personnelle vis-à-vis du pape François.
En quoi la personnalité du patriarche Cyrille se prête à cette rencontre?
Il est le patriarche de l'Eglise orthodoxe russe qui a le plus côtoyé le monde occidental, et les autres confessions chrétiennes. Il faut se rappeler qu'il est le fils spirituel du métropolite Nicodème, l'archevêque de Leningrad qui est mort dans les bras du pape Jean Paul Ier, en 1978, le jour de sa rencontre avec le pape! Nicodème était très engagé dans le dialogue avec les catholiques. Il s'était dévoué à la cause de l'unité des chrétiens, et Cyrille a hérité de ce désir. C'est un homme audacieux, et fort de caractère. Il a la maîtrise aujourd'hui des différents mouvements internes à l'Eglise orthodoxe russe. Il est en position de prendre des décisions aussi importantes. C'est aussi un homme pour qui les relations personnelles sont primordiales, comme pour le pape François! J'ajoute qu'il sera très important de recevoir la déclaration commune entre le pape et le patriarche, qui sortira de cette rencontre. Ce sera à la fois une référence, pour l'unité des chrétiens, et une garantie, à l'intention des conservateurs orthodoxes. Ces derniers sont hostiles au dialogue avec les catholiques. Une déclaration commune au pape et au patriarche sera un appui supplémentaire et très visible pour cette recherche de l'unité.
Que peuvent mutuellement s'apporter les deux Eglises, catholique et orthodoxe russe?
Les deux Eglises peuvent faire beaucoup pour le sort des chrétiens en Orient, ainsi que pour ceux qui ont dû fuir les persécutions. L'Eglise orthodoxe russe a derrière elle le soutien de l'Etat russe, et a les moyens de son action. Quant à l'influence mondiale du Vatican, elle est considérable! Les deux Eglises peuvent également rétablir la paix religieuse en Ukraine. Quant au dialogue théologique entre catholiques et orthodoxes, il va pouvoir se poursuivre. Le charisme du pape François y contribue déjà beaucoup. Je note aussi que les deux Eglises ont une expérience de la sécularisation: pendant soixante-dix ans, l'Eglise russe a connu le sécularisme le plus atroce et le plus violent qui soit avec le communisme. Quant à l'Eglise catholique, elle fait aujourd'hui face au sécularisme occidental, de manière positive, et utile pour nous. Le patriarche Cyrille n'a jamais caché de vouloir s'inspirer de s'en inspirer. Nous sommes confrontés aux mêmes défis: nos réponses doivent être les mêmes.... SUITE Le Figaro
En quoi la personnalité du patriarche Cyrille se prête à cette rencontre?
Il est le patriarche de l'Eglise orthodoxe russe qui a le plus côtoyé le monde occidental, et les autres confessions chrétiennes. Il faut se rappeler qu'il est le fils spirituel du métropolite Nicodème, l'archevêque de Leningrad qui est mort dans les bras du pape Jean Paul Ier, en 1978, le jour de sa rencontre avec le pape! Nicodème était très engagé dans le dialogue avec les catholiques. Il s'était dévoué à la cause de l'unité des chrétiens, et Cyrille a hérité de ce désir. C'est un homme audacieux, et fort de caractère. Il a la maîtrise aujourd'hui des différents mouvements internes à l'Eglise orthodoxe russe. Il est en position de prendre des décisions aussi importantes. C'est aussi un homme pour qui les relations personnelles sont primordiales, comme pour le pape François! J'ajoute qu'il sera très important de recevoir la déclaration commune entre le pape et le patriarche, qui sortira de cette rencontre. Ce sera à la fois une référence, pour l'unité des chrétiens, et une garantie, à l'intention des conservateurs orthodoxes. Ces derniers sont hostiles au dialogue avec les catholiques. Une déclaration commune au pape et au patriarche sera un appui supplémentaire et très visible pour cette recherche de l'unité.
Que peuvent mutuellement s'apporter les deux Eglises, catholique et orthodoxe russe?
Les deux Eglises peuvent faire beaucoup pour le sort des chrétiens en Orient, ainsi que pour ceux qui ont dû fuir les persécutions. L'Eglise orthodoxe russe a derrière elle le soutien de l'Etat russe, et a les moyens de son action. Quant à l'influence mondiale du Vatican, elle est considérable! Les deux Eglises peuvent également rétablir la paix religieuse en Ukraine. Quant au dialogue théologique entre catholiques et orthodoxes, il va pouvoir se poursuivre. Le charisme du pape François y contribue déjà beaucoup. Je note aussi que les deux Eglises ont une expérience de la sécularisation: pendant soixante-dix ans, l'Eglise russe a connu le sécularisme le plus atroce et le plus violent qui soit avec le communisme. Quant à l'Eglise catholique, elle fait aujourd'hui face au sécularisme occidental, de manière positive, et utile pour nous. Le patriarche Cyrille n'a jamais caché de vouloir s'inspirer de s'en inspirer. Nous sommes confrontés aux mêmes défis: nos réponses doivent être les mêmes.... SUITE Le Figaro
À la question: La protection de l'environnement naturel est-ce un défi de premier plan pour vous, en tant que chrétien? - nos lecteurs ont répondu:
Oui, assurément 58.7%
Non, c'est secondaire 29.35%
Je ne vois pas de lien avec la foi 11.95%
276 votants
Oui, assurément 58.7%
Non, c'est secondaire 29.35%
Je ne vois pas de lien avec la foi 11.95%
276 votants
Chers frères et sœurs,
Veuillez trouver ci-joint le programme de nos rencontres en février.
Nous vous attendons ce vendredi le 5 février à 19h30. La communication sera présentée en français par l'archimandrite Élie (Ragot), aumônier du monastère de la Transfiguration, Terasson, France.
Le 12 février, concert de musique russe à l'occasion du 85e anniversaire de la paroisse des Trois Saints Docteurs à 20h
Le 19 février, présentation du livre "Tamar de Géorgie " par son auteur, le docteur Marc Andronikof. (en russe et en français) à 19h30.
Le 26 février, découverte du chant canonique géorgien. Communication et chorale "Saundje" sous la direction de Théa Mariamdzé. ( en français) à 20h
Adresse de la paroisse: 26 rue Peclet 75015 entrée face de la Mairie du XVe. Digicode 2596, premier étage
Affiche de cette soirée
Veuillez trouver ci-joint le programme de nos rencontres en février.
Nous vous attendons ce vendredi le 5 février à 19h30. La communication sera présentée en français par l'archimandrite Élie (Ragot), aumônier du monastère de la Transfiguration, Terasson, France.
Le 12 février, concert de musique russe à l'occasion du 85e anniversaire de la paroisse des Trois Saints Docteurs à 20h
Le 19 février, présentation du livre "Tamar de Géorgie " par son auteur, le docteur Marc Andronikof. (en russe et en français) à 19h30.
Le 26 février, découverte du chant canonique géorgien. Communication et chorale "Saundje" sous la direction de Théa Mariamdzé. ( en français) à 20h
Adresse de la paroisse: 26 rue Peclet 75015 entrée face de la Mairie du XVe. Digicode 2596, premier étage
Affiche de cette soirée
Дорогие братья и сестры!
Высылаем программу наших встреч на февраль.
Ждем Вас в эту пятницу (5 февраля) в 19ч30: Тема "НАДЕЖДА", архимандрит Илия (Раго), духовник женского монастыря Преображения Господня Терассон, Франция .
До встречи!
Ассоциация "Корсунь"
Высылаем программу наших встреч на февраль.
Ждем Вас в эту пятницу (5 февраля) в 19ч30: Тема "НАДЕЖДА", архимандрит Илия (Раго), духовник женского монастыря Преображения Господня Терассон, Франция .
До встречи!
Ассоциация "Корсунь"
Le mot même de « concile » évoque, pour tous les orthodoxes, les sept conciles œcuméniques qui ont condamné les hérésies et formulé la foi orthodoxe dans les premiers siècles de l'ère chrétienne. Ils étaient convoqués par l'empereur, rassemblaient les évêques de toute « l'oikoumène », « la terre habitée », afin de résoudre des conflits théologiques mettant en danger l'unité de la foi et donc, celle de l'empire. Disons-le tout de suite le concile prévu n'a rien à voir avec les conciles œcuméniques car les circonstances historiques ont changé.
Le concile projeté a été proposé par le patriarche Athénagoras, en 1961. Mais sa préparation n'a pu vraiment démarrer qu'après la fin de la « glaciation » imposée aux Eglises de l'Europe de l'est par les régimes communistes totalitaires. Contrairement aux problèmes qui se posaient aux conciles œcuméniques, les questions actuelles ne portent pas sur des divergences fondamentales sur la foi. Actuellement, les églises orthodoxes sont intimement unies par leur foi commune, attestée par leur communion dans l'Eucharistie.
Le concile projeté a été proposé par le patriarche Athénagoras, en 1961. Mais sa préparation n'a pu vraiment démarrer qu'après la fin de la « glaciation » imposée aux Eglises de l'Europe de l'est par les régimes communistes totalitaires. Contrairement aux problèmes qui se posaient aux conciles œcuméniques, les questions actuelles ne portent pas sur des divergences fondamentales sur la foi. Actuellement, les églises orthodoxes sont intimement unies par leur foi commune, attestée par leur communion dans l'Eucharistie.
Les divergences qui peuvent exister concernent surtout des questions de discipline ecclésiastique et/ou d'organisation. Ces divergences sont difficiles à surmonter, car les Eglises ont vécu et vivent toujours dans des conditions très différentes. Les problèmes pastoraux sont, bien sûr, affectés par cette diversité. De plus, en raison des circonstances historiques : Empire Ottoman, régimes communistes, les Eglises avaient perdu la possibilité de se rencontrer fréquemment et d'entretenir des relations suivies.
Le concile à venir est, donc, un évènement qui ne pourra que nous réjouir. Il va témoigner de la capacité des Eglises orthodoxes à collaborer et à manifester leur unité, non seulement dans la foi, mais aussi dans leur capacité à affronter les problèmes qui se posent à chacune d'entre elles, quand bien même elles ne parviennent pas toujours à les résoudre.
La question de l'organisation de l'Eglise dans la diaspora ne sera sans doute pas définitivement réglée. Cela est normal. C'est un problème nouveau dont les contours continuent à évoluer et aucune voie pour parvenir à un ordre canonique strict ne se dessine encore. Mais les progrès déjà accomplis, en partie grâce à la préparation de ce concile, sont déjà importants. Les orthodoxes en terre de diaspora ne sont pas encore canoniquement unis, mais ils entretiennent de bonnes relations et collaborent.
Nous devons, donc, saluer les efforts accomplis par les primats et les évêques de nos Eglises et prier pour que ces efforts soient bénis par l'Esprit Saint.
Séraphin Rehbinder
Président de l'OLTR
3 Février 2016
Site OLTR
MOUVEMENT OLTR: Plusieures publications sur "PO" consacrées aux problèmes de la diaspora russe en France
Le concile à venir est, donc, un évènement qui ne pourra que nous réjouir. Il va témoigner de la capacité des Eglises orthodoxes à collaborer et à manifester leur unité, non seulement dans la foi, mais aussi dans leur capacité à affronter les problèmes qui se posent à chacune d'entre elles, quand bien même elles ne parviennent pas toujours à les résoudre.
La question de l'organisation de l'Eglise dans la diaspora ne sera sans doute pas définitivement réglée. Cela est normal. C'est un problème nouveau dont les contours continuent à évoluer et aucune voie pour parvenir à un ordre canonique strict ne se dessine encore. Mais les progrès déjà accomplis, en partie grâce à la préparation de ce concile, sont déjà importants. Les orthodoxes en terre de diaspora ne sont pas encore canoniquement unis, mais ils entretiennent de bonnes relations et collaborent.
Nous devons, donc, saluer les efforts accomplis par les primats et les évêques de nos Eglises et prier pour que ces efforts soient bénis par l'Esprit Saint.
Séraphin Rehbinder
Président de l'OLTR
3 Février 2016
Site OLTR
MOUVEMENT OLTR: Plusieures publications sur "PO" consacrées aux problèmes de la diaspora russe en France
Le soir du 26 janvier 2016, à l’occasion du centenaire de l’arrivée, en France (1916-1918), du Corps expéditionnaire russe, un office funéraire a été célébré dans la Cathédrale Saint Alexandre Nevsky à Paris (patriarcat de Constantinople). Il était présidé par Mgr Jean de Charioupolis, locum tenens de l’exarque du patriarche de Constantinople.
L’archevêque Michel de Genève (EORHF) et Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse (P.M.) ont concélébré ainsi que des clercs de l’Archevêché des Églises de Tradition russe et du diocèse de Chersonèse.
Monseigneur Luc Ravel, évêque aux armées ,S.E. Monsieur Alexandre Orlov, ambassadeur de la Fédération de Russie, des descendants des officiers et des soldats, participants au corps expéditionnaire russe en France, des représentants de la diaspora issus de la première émigration en France, des paroissiens des Eglises orthodoxes en France ont prié au cours de cette panikhide.
L’archevêque Michel de Genève (EORHF) et Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse (P.M.) ont concélébré ainsi que des clercs de l’Archevêché des Églises de Tradition russe et du diocèse de Chersonèse.
Monseigneur Luc Ravel, évêque aux armées ,S.E. Monsieur Alexandre Orlov, ambassadeur de la Fédération de Russie, des descendants des officiers et des soldats, participants au corps expéditionnaire russe en France, des représentants de la diaspora issus de la première émigration en France, des paroissiens des Eglises orthodoxes en France ont prié au cours de cette panikhide.
L’office divin funéraire a été officié à l’initiative de l’ASCERF (Association du souvenir du corps expéditionnaire russe en France) et de sa présidente, la princesse Elisabeth Obolensky.
A l’entrée de l’ église, des panneaux ont été placés racontant l'histoire du corps expéditionnaire russe, l'acte héroïque de bravoure des soldats russes qui sont venus à la France pour remplir leur devoir d'alliés.
Lien Traduction PO
A l’entrée de l’ église, des panneaux ont été placés racontant l'histoire du corps expéditionnaire russe, l'acte héroïque de bravoure des soldats russes qui sont venus à la France pour remplir leur devoir d'alliés.
Lien Traduction PO
Vladimir Golovanow
Nombre de ceux qui suivent l'actualité des migrants ont dû être surpris en apprenant qu'une église avait été détruite en même temps qu'une mosquée pour dégager la "zone de sécurité en bordure du camp. Il s'agissait d'une église méthodiste et il reste dans le camp une église orthodoxe et des lieux de prière musulmans.
« Cela montre que les gens comptent y vivre pendant un certain temps, ils doivent prier et remercier Dieu », déclare Solomon, grand et frisé, qui aide à l’église.
Nombre de ceux qui suivent l'actualité des migrants ont dû être surpris en apprenant qu'une église avait été détruite en même temps qu'une mosquée pour dégager la "zone de sécurité en bordure du camp. Il s'agissait d'une église méthodiste et il reste dans le camp une église orthodoxe et des lieux de prière musulmans.
« Cela montre que les gens comptent y vivre pendant un certain temps, ils doivent prier et remercier Dieu », déclare Solomon, grand et frisé, qui aide à l’église.
Icône orthodoxe dans un camp de réfugiés à Calais
Dans le quartier éthiopien se dressent deux clochers en tôle et au sommet, deux croix: des chrétiens orthodoxes ont construit une église. "Nous prions tous les jours ici, le dimanche il y a la messe. Nous demandons au Seigneur de nous protéger, d'accueillir nos amis qui meurent en mer, c'est très difficile ce que nous vivons."
L’église, aménagée par des migrants d’Erythrée, est la seconde à voir le jour depuis les quatre mois que le camp existe. La construction précédente — selon les dires, la salle de pierre était très belle — a brûlé un jour en 15 minutes avec toutes les icônes. Peu à peu, avec les efforts de tous, une nouvelle église a été construite, mais elle ne peut pas encore se vanter d’une belle décoration dans le sens européen: les vieilles icônes de papier sont collées aux murs, un crucifix est posé sur la table à côté d’une statuette de Marie, des draps de diverses couleurs sont étendus par terre.
Dans le quartier éthiopien se dressent deux clochers en tôle et au sommet, deux croix: des chrétiens orthodoxes ont construit une église. "Nous prions tous les jours ici, le dimanche il y a la messe. Nous demandons au Seigneur de nous protéger, d'accueillir nos amis qui meurent en mer, c'est très difficile ce que nous vivons."
L’église, aménagée par des migrants d’Erythrée, est la seconde à voir le jour depuis les quatre mois que le camp existe. La construction précédente — selon les dires, la salle de pierre était très belle — a brûlé un jour en 15 minutes avec toutes les icônes. Peu à peu, avec les efforts de tous, une nouvelle église a été construite, mais elle ne peut pas encore se vanter d’une belle décoration dans le sens européen: les vieilles icônes de papier sont collées aux murs, un crucifix est posé sur la table à côté d’une statuette de Marie, des draps de diverses couleurs sont étendus par terre.
« Les gens viennent constamment, C’est une église orthodoxe mais nous laissons entrer tous ceux qui ont besoin de Dieu. Il y a beaucoup de monde le dimanche. Nous n’avons pas encore organisé de mariages ni de baptêmes, mais cela arrivera un jour, je pense. En attendant, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, déposez un peu d’argent dans la boîte des dons, nous voudrions acheter un groupe électrogène pour l’hiver », dit l’homme.
Source et ICI
Source et ICI
Père Georges Leroy - Étude XXI
PO avait publiéles textes racontant le parcours du père Georges Leroyvers l'Orthodoxie Je vous propose ci-après son Étude XXI "À propos de l'Église" (V.G.)
QUELS SONT LES OBJECTIFS QUE NOUS NOUS PROPOSONS D'ATTEINDRE ?
Après nous être mis à l'écoute de la pensée riche et variée du Père Georges Florovsky, il est temps d'orienter notre réflexion vers des thèmes plus spécifiques, tels que celui de l'Église, de l'Au-delà, de l'univers angélique, et de la Mère de Dieu.
Nous n'avions pas abordé ces thèmes de façon détaillée, auparavant, car nous nous sommes d'abord attachés à dresser un tableau aussi complet que possible de la théologie de la Rédemption. Maintenant, nous pouvons nous permettre de concentrer notre attention sur des sujets plus particuliers.
PO avait publiéles textes racontant le parcours du père Georges Leroyvers l'Orthodoxie Je vous propose ci-après son Étude XXI "À propos de l'Église" (V.G.)
QUELS SONT LES OBJECTIFS QUE NOUS NOUS PROPOSONS D'ATTEINDRE ?
Après nous être mis à l'écoute de la pensée riche et variée du Père Georges Florovsky, il est temps d'orienter notre réflexion vers des thèmes plus spécifiques, tels que celui de l'Église, de l'Au-delà, de l'univers angélique, et de la Mère de Dieu.
Nous n'avions pas abordé ces thèmes de façon détaillée, auparavant, car nous nous sommes d'abord attachés à dresser un tableau aussi complet que possible de la théologie de la Rédemption. Maintenant, nous pouvons nous permettre de concentrer notre attention sur des sujets plus particuliers.
Nous abordons tout d'abord le thème de l'Église, car dans aucun autre domaine de la pensée théologique, l'écart qui existe entre la théorie et la réalité, n'est plus apparent. Au vu de l'existence concrète de l'administration ecclésiastique, il nous est plutôt difficile de persister à affirmer, sans plus d'explications, que l'Église serait véritablement le Ciel sur la terre… L'Église ne se limite pas aux frontières d'ici-bas. Cette constatation nous mène à poursuivre notre réflexion pour nous interroger sur la nature et le processus de la Vie qui existe dans l'Au-delà. Tout ceci nous met en communication directe avec les Anges, et il nous appartient de réfléchir sur ce qu'est le monde immatériel.
C'est l'Archange Gabriel qui est venu annoncer la Bonne Nouvelle à Marie. Nous allons donc poursuivre notre réflexion sur cette personne éminente qu'est la Mère de Dieu, et que nous appellerons «l'initiatrice de la sainteté ». Assurément, elle nous enseigne à la fois la sainteté, et l'amour véritable. La dernière question que nous aborderons dans cette Étude, est de savoir quel est le type d'amour que la Mère de Dieu nous enseigne.
SUITE : CLIQUER CI-DESSOUS, POUR VOUS RETROUVER AUX POINTS CORRESPONDANTS DU TEXTE
De la théorie à la réalité
L'Église-Corps du Christ
Le vie dans l'Au-delà
Le monde immatériel
L'initiatrice de la sainteté
L'amour avec un grand « A »
L'expression liturgique
Site Orthodoxie en Abitibi
C'est l'Archange Gabriel qui est venu annoncer la Bonne Nouvelle à Marie. Nous allons donc poursuivre notre réflexion sur cette personne éminente qu'est la Mère de Dieu, et que nous appellerons «l'initiatrice de la sainteté ». Assurément, elle nous enseigne à la fois la sainteté, et l'amour véritable. La dernière question que nous aborderons dans cette Étude, est de savoir quel est le type d'amour que la Mère de Dieu nous enseigne.
SUITE : CLIQUER CI-DESSOUS, POUR VOUS RETROUVER AUX POINTS CORRESPONDANTS DU TEXTE
De la théorie à la réalité
L'Église-Corps du Christ
Le vie dans l'Au-delà
Le monde immatériel
L'initiatrice de la sainteté
L'amour avec un grand « A »
L'expression liturgique
Site Orthodoxie en Abitibi
Vladimir Golovanow
« En nous réunissant ensemble, nous avons pleinement et clairement conscience que notre Église est une et catholique, que la préservation et le renforcement de son unité constitue un souci de première importance, qui est à la base de tout notre ministère. Le saint et grand Concile est appelé à être le témoignage visible, clair et convaincant de l’unité de l’Église orthodoxe, et nous comprenons tous que le Concile ne peut être tel que s’il reflète l’unanimité authentique des Églises orthodoxes locales.» Patriarche de Moscou Cyrille à la synaxe des primats de l’Église orthodoxe à Chambésy, 22 janvier 2015
Il y avait dix points à l'ordre du jour de la préparation du Concile après la synaxe de 2014 Voir ICI et ICI : Cinq thèmes font l'objet d'un consensus permettant leur proclamation au Concile (du fait de regroupements ils représentent sept des points précédents) alors que trois sont reportés. Les documents approuvés sont disponibles en français sur le site de l'Église russe (https://mospat.ru/fr/category/documents/ ); il semble intéressant de revenir sur l'histoire de leur préparation, pour pouvoir les mettre en perspectives et mieux analyser leur contenu, et aussi de rappeler les thèmes écartés.
« En nous réunissant ensemble, nous avons pleinement et clairement conscience que notre Église est une et catholique, que la préservation et le renforcement de son unité constitue un souci de première importance, qui est à la base de tout notre ministère. Le saint et grand Concile est appelé à être le témoignage visible, clair et convaincant de l’unité de l’Église orthodoxe, et nous comprenons tous que le Concile ne peut être tel que s’il reflète l’unanimité authentique des Églises orthodoxes locales.» Patriarche de Moscou Cyrille à la synaxe des primats de l’Église orthodoxe à Chambésy, 22 janvier 2015
Il y avait dix points à l'ordre du jour de la préparation du Concile après la synaxe de 2014 Voir ICI et ICI : Cinq thèmes font l'objet d'un consensus permettant leur proclamation au Concile (du fait de regroupements ils représentent sept des points précédents) alors que trois sont reportés. Les documents approuvés sont disponibles en français sur le site de l'Église russe (https://mospat.ru/fr/category/documents/ ); il semble intéressant de revenir sur l'histoire de leur préparation, pour pouvoir les mettre en perspectives et mieux analyser leur contenu, et aussi de rappeler les thèmes écartés.
A. Les documents approuvés
Les thèmes officiellement approuvés pour examen et proclamation par le Saint et Grand Concile sont donc :
- La mission de l’Église orthodoxe dans le monde contemporain (approuvé à l'unanimité),
- La diaspora orthodoxe, l’autonomie et la façon de la proclamer (deux documents auparavant),
- Le sacrement du mariage et ses empêchements (réserve des ’Églises de Géorgie et d’Antioche),
- L’importance du jeûne et son application aujourd’hui,
- Les relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien (deux documents auparavant).
Nous allons les reprendre dans l'ordre:
1. La mission de l’Église orthodoxe dans le monde contemporain, ce texte, qui s'appelait alors "Contribution des Eglises orthodoxes à la réalisation des idéaux chrétiens de paix, de liberté, de fraternité et d'amour entre les peuples, et à la suppression des discriminations raciales" fut adopté en 1986. Il abordait les thèmes de la conception chrétienne du monde, de la dignité de la personne humaine, de la liberté de l’homme, de la question nationale… mais il portait la marque de l'époque et se focalisait sur le désarmement universel conférence du métropolite Hilarion de Volokolamsk le 3/11/2011,.ru/fr/2011/11/03/news50923/
Le changement du titre indique clairement une profonde modification de l'orientation du document que laissait présager "le Message de la synaxe" de mars 2014. Ce message mettait l'accent sur la vague de persécutions qui touche actuellement les Chrétiens et sur les conséquences de la crise économique et parlait de la situation en Ukraine; il n'est toutefois pas certain que tous ces thèmes sont repris dans le document final (le patriarche Cyrille a dit que le cas de l'Ukraine ne serait pas abordé,) en revanche, il semble probable que le thème de l'environnement sera mentionné car le patriarche de Bartholomée est un fervent défenseur et il semble faire l'unanimité (voir par exemple "Les Bases de la conception sociale de l’Eglise orthodoxe russe" ch. XIII. "Eglise et écologie").
2. La diaspora orthodoxe, l’autonomie et la façon de la proclamer: il y avait au départ deux textes qui on donc été regroupés. Ce qui n'est pas illogique: l'organisation de la diaspora et l'octroi de l'autonomie (et de l'autocéphalie que nous verrons plus loin) sont des questions liées sur lesquelles se confrontent deux conceptions de la primauté dans l'organisation ecclésiale, toutes les deux fondées sur des interprétations divergentes du 28è canon du concile œcuménique de Chalcédoine (431): "(…) Les pères en effet ont accordé avec raison au siège de l'ancienne Rome la préséance, parce que cette ville était la ville impériale, mus par ce même motif les cent cinquante évêques aimés de Dieu ont accordé la même préséance au très saint siège de la nouvelle Rome, pensant que la ville honorée de la présence de l'empereur et du sénat et jouissant des mêmes privilèges civils que Rome, l'ancienne ville impériale, devait aussi avoir le même rang supérieur qu'elle dans les affaires d'Eglise, tout en étant la seconde après elle ; en sorte que les métropolitains des diocèses du Pont, de l'Asie (proconsulaire) et de la Thrace, et eux seuls, ainsi que les évêques des parties de ces diocèses occupés par les barbares, seront sacrés par le saint siège de l'Eglise de Constantinople ; bien entendu, les métropolitains des diocèses mentionnés sacreront régulièrement avec les évêques de leur provinces les nouveaux évêques de chaque province, selon les prescriptions des canons, tandis que, comme il vient d'être dit, les métropolitains de ces diocèses doivent être sacrés par l'évêque de Constantinople, après élection concordante faite en la manière accoutumée et notifiée au siège de celui-ci." (In. "Canons du 4ème Concile de Chalcédoine", http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/droit%20canon/canons4econcileFR.htm ).
Le patriarcat de Constantinople cherche à conserver son autorité sur la diaspora orthodoxe depuis le patriarcat de SB Mélétios (1921-1923) car c'est en fait pour lui une question de pouvoir et de survie: l'essentiel de son troupeau (et de ses ressources!) appartient à la diaspora. Si le patriarcat ne s'occupait que "de la minorité de nationalité turque et de religion grecque-orthodoxe", comme le stipule le traité de Lausanne (http://www.crypte.fr/eglise/clementconstantinople.html ), il serait l'une des plus petites Eglises orthodoxes, privée de tout moyen financier et de toute influence… À l'opposé, l'Eglise russe, qui est déjà la plus nombreuse et la plus influente, n'a aucun besoin de la diaspora pour assoir son autorité et, appuyée par l'état russe, elle dispose de moyens diplomatiques et financiers autrement plus puissants que Constantinople (voir chez nous les cathédrales de Paris et de Nice, le séminaire d'Épinay, l'église de Strasbourg…)
Pour autant la préparation de ces deux documents fut très différente.
Sur la diaspora orthodoxe: Mgr Basile Krivochéine, Archevêque de Bruxelles et de Belgique, plaçait la question de la diaspora en tête des problèmes à résoudre par le Concile et estimait "indispensable et même urgent "de résoudre le problème "des orthodoxes habitant en dispersion (diaspora), i.e. hors des frontières canoniques des Églises autocéphales, telles qu’elles furent établies tout au long de l’histoire (…) La question de la diaspora est devenue importante à cause de l’apparition en masse de millions d’orthodoxes sur des territoires «en-dehors des autocéphalies ,en raison des émigrations du XXe siècle et de la conversion d’Occidentaux à l’orthodoxie". (Lettre au métropolite Juvénal de Toula, 1976, In "Messager de l'Église orthodoxe russe" No 25 juin 2014, "Éditions Sainte-Geneviève" ) La situation n'a guère évolué depuis car deux positions s'affrontent au sein de l'Orthodoxie:
- D'un côté l’Église russe, qui "s’est toujours efforcée de permettre la consolidation des communautés orthodoxes vivant dans la diaspora, et aussi de faire murir … les conditions indispensables à l’octroi à celles-ci de degrés croissants d’autonomie ecclésial : autonomie locale, autonomie, autocéphalie comme ce fut le cas pour l'Église de Tchécoslovaquie en 1951 et l'OCA ("Église Orthodoxe en Amériques", voir plus loin) en 1970" explique le métropolite Hilarion de Volokolamsk (ibid.)
- De l'autre le patriarcat de Constantinople qui insiste sur "son droit propre" à se charger de façon privilégiée de la responsabilité pastorale de toute la diaspora orthodoxe "sur la base d’une interprétation très élargie du 28e canon du IVe concile œcuménique" (ibid. Hilarion)
Le document préconciliaire sur la diaspora, adopté en 2009, ne tranche pas entre ces deux positions et constate que, «au stade actuel est impossible… un passage immédiat à l’ordre canonique strict de l’Église concernant cette question, à savoir la présence d’un seul évêque dans le même lieu. Pour cette raison, la décision est prise de proposer la création d’une certaine situation transitoire, qui prépare aussi la base d’une solution strictement canonique du problème » (ibid.) et c'est la décision d'instituer des "Conférences épiscopales" dont la mise en place effective dans 12 régions (il ne semble pas y en avoir dans les pays scandinaves, par contre celle d'Amérique du nord s'est divisée entre Canada et USA) montre que cette décision est bien reçue. Mais les objectifs de cette organisation "transitoire" semblent contradictoires: pour le patriarcat de Constantinople elle permet de maintenir son autorité, puisque les Conférences sont présidées par ses représentants, alors que pour les tenants de la création d'Eglises autocéphales locales les Conférences sont les embryons de futurs synodes d'Eglises indépendantes… Ainsi le débat continue et continuera probablement après le Concile.
Sur l’autonomie et la façon de la proclamer: alors que les deux questions de l’octroi de l’autonomie et celui de l’autocéphalie étaient liées au départ, la délégation de l’Église orthodoxe russe a proposé de les dissocier en laissant l'autocéphalie de côté: que chaque Église locale ait le droit de décider d’attribuer les droits d’autonomie à l’une ou l’autre de ses parties et de définir l’étendue de ces droits de façon indépendante. Le consensus de toutes les Églises fut atteint là-dessus mais le fait que, maintenant, ce thème soit relié à celui de la diaspora semblerait limiter la question aux implantations extérieures au territoire canonique traditionnel des Églises locales. C'est la situation de la majorité des Autonomies du patriarcat de Constantinople (encore que l'Athos, la Crête et Sainte Catherine du Sinaï ne soient pas dans ce cas) alors que l'Église russe a institué plusieurs Autonomie sur son territoire canonique traditionnel (Ukraine, Kazakhstan, Estonie…) aussi bien qu'en dehors (Japon, Chine, Église Russe à l'Étranger). Il sera donc très intéressant de voir quelle solution est finalement retenue…
3. Le sacrement du mariage et ses empêchements: cette question donna lieu à deux textes consensuels dès 1971 et 1972:
- Sur les empêchements canoniques proprement dits (degrés de parenté, mariage des clercs et des moines, remariage) les pratiques existantes sont unifiées en précisant que «dans la question des empêchements au mariage, l’Église doit prendre également en considération les dispositions de la législation civile locale, mais cela va de soi, dans les limites de la tolérance possible du côté de l’Église»
- Sur la question des mariages mixtes: l’acribie canonique s'oppose au mariage des orthodoxes avec les hétérodoxes, mais l'Eglise "peut cependant le bénir par condescendance et humanité sous la condition définie que les enfants de ce mariage soient baptisés et éduqués dans l’Église orthodoxe". Les Églises orthodoxes locales autocéphales peuvent prendre leurs décisions, relativement à l’application de l’économie, dans des cas individuels, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers. "Le mariage entre orthodoxes et fidèles des autres religions ou des non-croyants est absolument interdit…Mais en cas de tels mariages, les Églises orthodoxes locales autocéphales peuvent néanmoins appliquer l’économie pastorale au conjoint orthodoxe, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers" (ibid. conférence du métropolite Hilarion de Volokolamsk)
Mais les questions de la vie et de la famille s'invitèrent dans le débat, comme le mentionne le "Message de la synaxe" de mars dernier déjà cité, et il est très probable que le texte adopté aille plus loin comme "Les Bases de la conception sociale de l’Eglise orthodoxe russe" (ch. X. "Morale personnelle, familiale et sociale"), adoptées au Concile épiscopal jubilaire de l’an 2000 (traduction en français de H. Destivelle, éditions du Cerf, Paris 2007).
4. L’importance du jeûne et son application aujourd’hui: l Le projet de départ prévoyait des allégements très conséquents des principaux jeunes mais il a, là encore, été profondément modifié sous l'impulsion de la délégation de l'Église russe comme l'explique Mgr Hilarion (ibid.): "Le document final contient l’enseignement ecclésial sur le jeûne, en ne faisant qu’expliciter les méthodes, par lesquelles il convient de se diriger, les appliquant dans la pratique pastorale contemporaine. (…) Pour ceux qui éprouvent des difficultés pour observer les dispositions en vigueur du jeûne … il est laissé à l’examen des Églises orthodoxes locales de définir la mesure d’économie et de condescendance, adoucissant dans certains cas la «sévérité» habituelle des saints carêmes. Mais tout cela est défini dans le cadre susmentionné et dans le but de ne pas relâcher l’institution sacrée du carême (…).
Il convient que tous les membres fidèles de l’Église jeûnent avant la sainte communion et qu’ils s’accoutument au jeûne pour marquer le repentir, réaliser une promesse spirituelle, atteindre l’un ou l’autre but sacré, ou encore au moment des tentations, lors de la demande de quelque chose à Dieu, lors des catastrophes naturelles, lors du baptême (pour ceux qui reçoivent le baptême à l’âge adulte), avant les ordinations, en cas d’épitimie, lors des pèlerinages et autres circonstances semblables" (ibid. Conférence de Mgr Hilarion).
Déjà en1976 l'Archevêque de Basile Krivochéine écrivait: "Encore plus inadmissibles apparaissent toute sorte de tentatives de changement ou d’affaiblissement des règles du jeûne établies par les saints Pères (…) Le concile panorthodoxe ne doit pas supprimer les jeûnes, mais appeler les fidèles à les observer plus fermement," (ibid)… et l'Eglise russe s'en tient à cette position en s'opposant à toute dérive moderniste!
5. Les relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien: Les deux documents adoptés en 1986 sur "Les dialogues bilatéraux" et "le Conseil Œcuménique des Eglise (COE)" furent les premiers a être revus par la Commission spéciale "en tenant compte des changements significatifs qui ont eu lieu durant les dernières décennies au sein de nombreuses dénominations protestantes" (mospat.ru04/10/2014).) Ce thème nécessitait évidement un réexamen et l'Eglise avait proposé que les «Principes de base des relations de l’Église orthodoxe russe à l’égard de l’hétérodoxie», adoptés en 2000 par son Concile épiscopal, soient pris en compte dans les projets révisés.
Lors d'un colloque organisé à l'Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge (Paris) en 2012 Tamara Grzelidze (Église Orthodoxe de Géorgie, Commission œcuménique "Foi et Constitution") a évoqué l’engagement des orthodoxes en faveur du dialogue œcuménique, tout en signalant l'ambiguïté dans cet engagement qui ressort de plusieurs déclarations et documents orthodoxes officiels. Les orthodoxes font preuve d’une fluctuation permanente entre des modèles ecclésiologiques exclusivistes et des approches plus "inclusivistes"(1). Selon elle, le futur Concile devra se pencher à nouveau sérieusement sur la question de la coresponsabilité des Eglises orthodoxes territoriales «à la lumière de l’ecclésiologie eucharistique orthodoxe et de ses implications œcuméniques» (cf. "CONTACTS" No 243, juillet-décembre 2013.)
(1) Pour les théologiens orthodoxes "l'inclusivisme" reconnait "une grâce incomplète" chez les autres confessions chrétiennes alors que l'exclusivisme ne leur en reconnait aucune, réservant l'exclusivité de la grâce aux Eglise orthodoxes canoniques…
Il est probable aussi que les deux "réunions au sommet" entre le Pape de Rome et le patriarche de Constantinople qui se sont tenues en 2014 ainsi que le redémarrage du dialogue théologique en septembre 2015 (https://mospat.ru/fr/2015/09/18/news122803/) ont influé sur le débat...
***
B. Trois documents n'ont pas été repris faute de consensus
1. Sur la question du calendrier le document proposé au départ disait: "actuellement, selon l’opinion des savants astronomes, le nouveau calendrier est plus juste que l’ancien. Il en résulte que le meilleur moyen de résoudre la question du calendrier et de la pascalie (2) est la reconnaissance par toutes les Églises orthodoxes du nouveau calendrier, tant en ce qui concerne les fêtes fixes que pour la pascalie…" Les Églises russe, serbe et de Jérusalem s'y opposèrent en arguant de difficultés pastorales et le document finalement adopté (en 1982), se limite à constater qu’«actuellement, le passage de toutes les Églises locales au calendrier julien rectifié s’avère impossible» et souligne que «les anomalies qui se sont produites en relation avec le calendrier ne doivent pas mener à la division, aux différends et aux schismes et que, même si l’on n’est pas d’accord avec son Église, on doit accepter le principe sacré, sanctifié par la tradition, d’obéissance à l’Église canonique et de réunion à celle-ci dans la communion eucharistique, guidé par le principe que «le sabbat est pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat» (Mc 2.27)"(ibid. Hilarion de Volokolamsk). (2) Il s'agit des tables calculant les dates de Pâques adoptées par le concile de Nicée en 325
Mais ce débat se poursuit toujours trente ans après. Pierre Sollogoub (laïc orthodoxe membre de la fraternité orthodoxe en Europe occidentale) expliqua pourquoi une réforme du calendrier et une date commune de Pâques seraient nécessaires en reprenant la même argumentation scientifique que celle du document de 1982 (colloque organisé à l'Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge (Paris) en 2012,) alors que le père Vladimir Khoulap (Académie théologique de Saint-Pétersbourg) développait les obstacles pastoraux dus à l'attachement des croyants aux dates traditionnelles… (cf."CONTACTS" No 243, juillet-décembre 2013.) Et la proposition du pape François d'unifier la date de Pâques, bien accueillie à Constantinople mais sèchement repoussée par Moscou n'a certainement pas facilité l'obtention du consensus puisque le patriarche Cyrille a jugé utile de souligner que la question de la date de Pâques n'est pas à l'ordre du jour pour les orthodoxes…
2. Sur l’autocéphalie et les modes de sa proclamation: Le débat porte sur les rôles respectif de l'Église-mère et du patriarcat œcuménique: "les Églises hellénophones (Constantinople, Alexandrie, Jérusalem et l’Église d’Hellade) réprouvent unanimement le droit unilatéral d’une Église à accorder l’autocéphalie à l’une de ses parties, plaçant au premier plan la procédure conciliaire de prise de décision d’autocéphalie", explique Mgr Hilarion (ibid.), alors que Église russe affirmait le principe de l’égalité de toutes les Églises, indépendamment de leur ancienneté et de leur origine apostolique et le droit de chaque Église-mère d'octroyer l’autocéphalie à l’une de ses parties.
Lors de la session de la commission préparatoire de décembre 2009, il fut convenu unanimement que la proclamation d’une nouvelle Église autocéphale se fait sur demande de l’Église-mère et par un tomos d’autocéphalie contresigné par les primats de toutes les Églises autocéphales. Il reste alors à élaborer le projet du tomos type d’octroi de l’autocéphalie et à définir le processus de proclamation… mais les discussions qui eurent lieu à Chambésy en février 2011 ne purent aboutir à un consensus sur ces modalités pratiques, "l’initiative de ladite proclamation devant revenir au trône œcuménique", selon les rapports grecs, alors que pour Moscou "la compétence du Patriarcat œcuménique serait limitée en l’espèce à son devoir honorifique d’adresser un message patriarcal à toutes les Églises locales et «rechercher» l’expression d’un consensus panorthodoxe. (…) «en exprimant l’accord de l’Église-Mère et le consensus panorthodoxe, le patriarche œcuménique proclame officiellement l’autocéphalie de l’Église demanderesse par la publication d’un tomos patriarcal», qui est signé obligatoirement par les primats de l’Église de Constantinople et de l’Église-mère et, de façon souhaitable, également par les autres primats" (ibid.) Mais de plus, lors de cette synaxe, le patriarche Cyrile a introduit une proposition durcissant les règles d'octroi de l'autocéphalie qui devrait faire l'objet de l'accord unanime de toutes les Églises (possibilité d'avoir un droit de veto si la question d'une autocéphalie ukrainienne se posait?)
L'autonomie de l'OCA (3) "est peut-être, la question centrale et essentielle du Concile, et s’il se trouvait qu’à la conférence panorthodoxe, les Grecs étaient absolument opposés à l’autocéphalie américaine, il vaudrait peut-être mieux ne jamais convoquer le concile," écrivait l'archevêque Basile Krivochèine (ibid.). Les questions de la reconnaissance de l'OCA et de l'immixtion de Constantinople dans l'élection du primat de l'Église des Terres tchèques et de Slovaquie (qui n'a été reconnu qu'in extrémis avant la synaxe sous la pression de Moscou) pèsent aussi sur les débats et expliquent l'exclusion du thème de l'ordre du jour! (3) Rappelons que l'OCA est l'ancienne métropole en Amériques de l'Eglise orthodoxe russe qui lui a accordé l'autocéphalie en 1970. Cette autocéphalie n'est pas reconnue par le patriarcat de Constantinople et d'autres Eglises et cette Eglise non plus n'est pas invitée…
3. Sur les dyptiques (4): l'ordre de ces listes diffère entre les Eglise par le rang des Églises géorgienne et polonaise et par la présence ou l’absence de l’Église orthodoxe en Amérique (OCA); l'Eglise de Chypre souhaite aussi que son rang soit avancé. Cette question encore peu explorée est à relier à celle du nationalisme ecclésial chez les Orthodoxes. "Aucune décision dans ce domaine ne doit être prise par la pression de la majorité sur la minorité. Il est indispensable de suivre le principe du consensus panorthodoxe…" avait souligné Mgr Hilarion de Volokolamsk en soulignant que, si l’unanimité à ce sujet ne serait pas inutile, on pouvait aussi conserver la pratique en vigueur avec des dyptiques différents. De fait, il apparait bien pour lui que ce thème "ne revêt pas une importance pratique aussi importante que, par exemple, les questions de la diaspora, l’autonomie et l’autocéphalie … et son examen a été rapporté plus d’une fois," ce qui explique pourquoi aucun consensus n'a encore pu être trouvé (ibid.)
C. CONCLUSION
Publié conformément à une résolution de la Synaxe des Primats des Eglises orthodoxes locales, 21-28 janvier 2016.
1.LE SACREMENT DU MARIAGE ET SES EMPÊCHEMENTS
Document approuvé par les participants de la Synaxe des Primats des Eglises orthodoxes locales à Chambésy, 21-28 janvier 2016, à l’exception des représentants des Eglises orthodoxes d’Antioche et de Géorgie.
2. L’AUTONOMIE ET LA MANIÈRE DE LA PROCLAMER
Résolution de la Conférence panorthodoxe préconciliaire, 10-17 octobre 2015.
3. LES RELATIONS DE L’EGLISE ORTHODOXE AVEC L’ENSEMBLE DU MONDE CHRETIEN
Projet de document du Concile panorthodoxe, adopté à la V Conférence panorthodoxe préconciliaire de Chambésy, 10-17 octobre 2015.
4. L’importance du jeûne et son observance aujourd’hui Publié conformément à la résolution de la Synaxe des Primats des Eglises orthodoxes locales à Chambésy, 21-28 janvier 2016.
5. La mission de l’Eglise Orthodoxe dans le monde contemporain Projet de document du Concile panorthodoxe, approuvé par la Synaxe des Primats des Eglises orthodoxes locales à Chambésy, 21-28 janvier 2016
6. RÈGLEMENT D’ORGANISATION ET DE FONCTIONNEMENT DU SAINT ET GRAND CONCILE DE L’ÉGLISE ORTHODOXE Document approuvé par les participants de la Synaxe des Primats des Églises orthodoxes locales à Chambésy (21-28 janvier 2016) à l’exception des représentants du Patriarcat d’Antioche.
7. La Diaspora orthodoxe Chambésy, 6-12 juin 2009
8. Règlement de fonctionnement des Assemblées épiscopales dans la Diaspora orthodoxe Chambésy, 6-12 juin 2009
***
Опубликованы проекты документов Всеправославного Собора
Lire Six projets de textes qui seront présentés à l'examen du Concile viennent d'être publiés
Mgr Hilarion concluait ainsi sa conférence de 2011(ibid.) et cela me semble toujours d'actualité: "Aujourd’hui, des voix se font entendre, selon lesquelles un tel concile, en général, est inutile, car on a bien vécu treize siècles sans conciles panorthodoxes, et nous vivrons bien encore autant. Il y a une certaine vérité dans cette position. L’Église orthodoxe reste conciliaire même si les conciles généraux orthodoxes ne sont pas convoqués : il y a en fait d’autres mécanismes de conciliarité, comme les réunions panorthodoxes, l’échange de messages entre les primats, des rencontres de primats, etc. Et si le concile panorthodoxe ne se réunit pas, les Églises locales continueront leur service à Dieu et aux hommes « gardant l’unité dans le lien de la paix » (Éph. 4,3).
Dans le même temps, si aujourd’hui les Églises locales parviennent à dépasser leurs différends internes et témoignent « d’une seule bouche et d’un seul cœur » l’union qui lui est intrinsèquement inhérente, ce sera un événement important et significatif. Cela, indubitablement, renforcera l’interaction panorthodoxe, aidera à formuler et à faire connaître la position panorthodoxe au sujet de toute une série de questions actuelles, cela rendra l’Église orthodoxe plus forte et capable de répondre aux défis du temps. Le saint et grand concile de l’Église orthodoxe peut devenir un véritable triomphe de l’orthodoxie, à condition, naturellement, que, dans un esprit authentiquement fraternel et de respect mutuel, soient pris en compte les convictions, traditions et points de vue de toutes les Églises orthodoxes locales.
Permettez-moi de terminer mon intervention par les paroles du métropolite Nicodème, prononcées en 1961 à la première réunion préparatoire panorthodoxe à Rhodes et qui, cinquante ans après, a gardé son actualité : « Nous sommes confrontés à une tâche grande et difficile. Mais nous n’en avons pas peur et n’en sommes point effrayés, car notre entreprise est une œuvre de Dieu. Nous croyons, que le Seigneur renforcera et complètera nos modestes forces, nous conduira sur la voie de la vérité et nous aidera à accomplir notre haut fait pour le bien et la gloire de l’Église une, sainte, catholique et apostolique ».
..............................................
L'Eglise russe en chiffres
D'après le discours du patriarche Cyrille devant le Concile épiscopal de l'Église russe le 2 février 2016
L'Église compte 57 métropoles et 293 diocèses, 354 évêques, près de 35 171 prêtres et 4 816 diacres, 455 monastères masculins et 471 couvents féminins. Il y a 34 764 églises ou lieux de cultes assimilés et plusieurs milliers de chapelles et églises en constructions: il y en a plus de 6 000 rien qu'en Russie oz plus de 5 000 églises ont été construites ou restaurées depuis 2009 (prés de 1000 églises par an)
Dans les pays de "l'étranger lointain", dont nous faisons partie ici, l'Église russe compte 891 paroisses et 56 monastères en comptant l'Église russe é l'Étranger.
Les thèmes officiellement approuvés pour examen et proclamation par le Saint et Grand Concile sont donc :
- La mission de l’Église orthodoxe dans le monde contemporain (approuvé à l'unanimité),
- La diaspora orthodoxe, l’autonomie et la façon de la proclamer (deux documents auparavant),
- Le sacrement du mariage et ses empêchements (réserve des ’Églises de Géorgie et d’Antioche),
- L’importance du jeûne et son application aujourd’hui,
- Les relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien (deux documents auparavant).
Nous allons les reprendre dans l'ordre:
1. La mission de l’Église orthodoxe dans le monde contemporain, ce texte, qui s'appelait alors "Contribution des Eglises orthodoxes à la réalisation des idéaux chrétiens de paix, de liberté, de fraternité et d'amour entre les peuples, et à la suppression des discriminations raciales" fut adopté en 1986. Il abordait les thèmes de la conception chrétienne du monde, de la dignité de la personne humaine, de la liberté de l’homme, de la question nationale… mais il portait la marque de l'époque et se focalisait sur le désarmement universel conférence du métropolite Hilarion de Volokolamsk le 3/11/2011,.ru/fr/2011/11/03/news50923/
Le changement du titre indique clairement une profonde modification de l'orientation du document que laissait présager "le Message de la synaxe" de mars 2014. Ce message mettait l'accent sur la vague de persécutions qui touche actuellement les Chrétiens et sur les conséquences de la crise économique et parlait de la situation en Ukraine; il n'est toutefois pas certain que tous ces thèmes sont repris dans le document final (le patriarche Cyrille a dit que le cas de l'Ukraine ne serait pas abordé,) en revanche, il semble probable que le thème de l'environnement sera mentionné car le patriarche de Bartholomée est un fervent défenseur et il semble faire l'unanimité (voir par exemple "Les Bases de la conception sociale de l’Eglise orthodoxe russe" ch. XIII. "Eglise et écologie").
2. La diaspora orthodoxe, l’autonomie et la façon de la proclamer: il y avait au départ deux textes qui on donc été regroupés. Ce qui n'est pas illogique: l'organisation de la diaspora et l'octroi de l'autonomie (et de l'autocéphalie que nous verrons plus loin) sont des questions liées sur lesquelles se confrontent deux conceptions de la primauté dans l'organisation ecclésiale, toutes les deux fondées sur des interprétations divergentes du 28è canon du concile œcuménique de Chalcédoine (431): "(…) Les pères en effet ont accordé avec raison au siège de l'ancienne Rome la préséance, parce que cette ville était la ville impériale, mus par ce même motif les cent cinquante évêques aimés de Dieu ont accordé la même préséance au très saint siège de la nouvelle Rome, pensant que la ville honorée de la présence de l'empereur et du sénat et jouissant des mêmes privilèges civils que Rome, l'ancienne ville impériale, devait aussi avoir le même rang supérieur qu'elle dans les affaires d'Eglise, tout en étant la seconde après elle ; en sorte que les métropolitains des diocèses du Pont, de l'Asie (proconsulaire) et de la Thrace, et eux seuls, ainsi que les évêques des parties de ces diocèses occupés par les barbares, seront sacrés par le saint siège de l'Eglise de Constantinople ; bien entendu, les métropolitains des diocèses mentionnés sacreront régulièrement avec les évêques de leur provinces les nouveaux évêques de chaque province, selon les prescriptions des canons, tandis que, comme il vient d'être dit, les métropolitains de ces diocèses doivent être sacrés par l'évêque de Constantinople, après élection concordante faite en la manière accoutumée et notifiée au siège de celui-ci." (In. "Canons du 4ème Concile de Chalcédoine", http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/droit%20canon/canons4econcileFR.htm ).
Le patriarcat de Constantinople cherche à conserver son autorité sur la diaspora orthodoxe depuis le patriarcat de SB Mélétios (1921-1923) car c'est en fait pour lui une question de pouvoir et de survie: l'essentiel de son troupeau (et de ses ressources!) appartient à la diaspora. Si le patriarcat ne s'occupait que "de la minorité de nationalité turque et de religion grecque-orthodoxe", comme le stipule le traité de Lausanne (http://www.crypte.fr/eglise/clementconstantinople.html ), il serait l'une des plus petites Eglises orthodoxes, privée de tout moyen financier et de toute influence… À l'opposé, l'Eglise russe, qui est déjà la plus nombreuse et la plus influente, n'a aucun besoin de la diaspora pour assoir son autorité et, appuyée par l'état russe, elle dispose de moyens diplomatiques et financiers autrement plus puissants que Constantinople (voir chez nous les cathédrales de Paris et de Nice, le séminaire d'Épinay, l'église de Strasbourg…)
Pour autant la préparation de ces deux documents fut très différente.
Sur la diaspora orthodoxe: Mgr Basile Krivochéine, Archevêque de Bruxelles et de Belgique, plaçait la question de la diaspora en tête des problèmes à résoudre par le Concile et estimait "indispensable et même urgent "de résoudre le problème "des orthodoxes habitant en dispersion (diaspora), i.e. hors des frontières canoniques des Églises autocéphales, telles qu’elles furent établies tout au long de l’histoire (…) La question de la diaspora est devenue importante à cause de l’apparition en masse de millions d’orthodoxes sur des territoires «en-dehors des autocéphalies ,en raison des émigrations du XXe siècle et de la conversion d’Occidentaux à l’orthodoxie". (Lettre au métropolite Juvénal de Toula, 1976, In "Messager de l'Église orthodoxe russe" No 25 juin 2014, "Éditions Sainte-Geneviève" ) La situation n'a guère évolué depuis car deux positions s'affrontent au sein de l'Orthodoxie:
- D'un côté l’Église russe, qui "s’est toujours efforcée de permettre la consolidation des communautés orthodoxes vivant dans la diaspora, et aussi de faire murir … les conditions indispensables à l’octroi à celles-ci de degrés croissants d’autonomie ecclésial : autonomie locale, autonomie, autocéphalie comme ce fut le cas pour l'Église de Tchécoslovaquie en 1951 et l'OCA ("Église Orthodoxe en Amériques", voir plus loin) en 1970" explique le métropolite Hilarion de Volokolamsk (ibid.)
- De l'autre le patriarcat de Constantinople qui insiste sur "son droit propre" à se charger de façon privilégiée de la responsabilité pastorale de toute la diaspora orthodoxe "sur la base d’une interprétation très élargie du 28e canon du IVe concile œcuménique" (ibid. Hilarion)
Le document préconciliaire sur la diaspora, adopté en 2009, ne tranche pas entre ces deux positions et constate que, «au stade actuel est impossible… un passage immédiat à l’ordre canonique strict de l’Église concernant cette question, à savoir la présence d’un seul évêque dans le même lieu. Pour cette raison, la décision est prise de proposer la création d’une certaine situation transitoire, qui prépare aussi la base d’une solution strictement canonique du problème » (ibid.) et c'est la décision d'instituer des "Conférences épiscopales" dont la mise en place effective dans 12 régions (il ne semble pas y en avoir dans les pays scandinaves, par contre celle d'Amérique du nord s'est divisée entre Canada et USA) montre que cette décision est bien reçue. Mais les objectifs de cette organisation "transitoire" semblent contradictoires: pour le patriarcat de Constantinople elle permet de maintenir son autorité, puisque les Conférences sont présidées par ses représentants, alors que pour les tenants de la création d'Eglises autocéphales locales les Conférences sont les embryons de futurs synodes d'Eglises indépendantes… Ainsi le débat continue et continuera probablement après le Concile.
Sur l’autonomie et la façon de la proclamer: alors que les deux questions de l’octroi de l’autonomie et celui de l’autocéphalie étaient liées au départ, la délégation de l’Église orthodoxe russe a proposé de les dissocier en laissant l'autocéphalie de côté: que chaque Église locale ait le droit de décider d’attribuer les droits d’autonomie à l’une ou l’autre de ses parties et de définir l’étendue de ces droits de façon indépendante. Le consensus de toutes les Églises fut atteint là-dessus mais le fait que, maintenant, ce thème soit relié à celui de la diaspora semblerait limiter la question aux implantations extérieures au territoire canonique traditionnel des Églises locales. C'est la situation de la majorité des Autonomies du patriarcat de Constantinople (encore que l'Athos, la Crête et Sainte Catherine du Sinaï ne soient pas dans ce cas) alors que l'Église russe a institué plusieurs Autonomie sur son territoire canonique traditionnel (Ukraine, Kazakhstan, Estonie…) aussi bien qu'en dehors (Japon, Chine, Église Russe à l'Étranger). Il sera donc très intéressant de voir quelle solution est finalement retenue…
3. Le sacrement du mariage et ses empêchements: cette question donna lieu à deux textes consensuels dès 1971 et 1972:
- Sur les empêchements canoniques proprement dits (degrés de parenté, mariage des clercs et des moines, remariage) les pratiques existantes sont unifiées en précisant que «dans la question des empêchements au mariage, l’Église doit prendre également en considération les dispositions de la législation civile locale, mais cela va de soi, dans les limites de la tolérance possible du côté de l’Église»
- Sur la question des mariages mixtes: l’acribie canonique s'oppose au mariage des orthodoxes avec les hétérodoxes, mais l'Eglise "peut cependant le bénir par condescendance et humanité sous la condition définie que les enfants de ce mariage soient baptisés et éduqués dans l’Église orthodoxe". Les Églises orthodoxes locales autocéphales peuvent prendre leurs décisions, relativement à l’application de l’économie, dans des cas individuels, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers. "Le mariage entre orthodoxes et fidèles des autres religions ou des non-croyants est absolument interdit…Mais en cas de tels mariages, les Églises orthodoxes locales autocéphales peuvent néanmoins appliquer l’économie pastorale au conjoint orthodoxe, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers" (ibid. conférence du métropolite Hilarion de Volokolamsk)
Mais les questions de la vie et de la famille s'invitèrent dans le débat, comme le mentionne le "Message de la synaxe" de mars dernier déjà cité, et il est très probable que le texte adopté aille plus loin comme "Les Bases de la conception sociale de l’Eglise orthodoxe russe" (ch. X. "Morale personnelle, familiale et sociale"), adoptées au Concile épiscopal jubilaire de l’an 2000 (traduction en français de H. Destivelle, éditions du Cerf, Paris 2007).
4. L’importance du jeûne et son application aujourd’hui: l Le projet de départ prévoyait des allégements très conséquents des principaux jeunes mais il a, là encore, été profondément modifié sous l'impulsion de la délégation de l'Église russe comme l'explique Mgr Hilarion (ibid.): "Le document final contient l’enseignement ecclésial sur le jeûne, en ne faisant qu’expliciter les méthodes, par lesquelles il convient de se diriger, les appliquant dans la pratique pastorale contemporaine. (…) Pour ceux qui éprouvent des difficultés pour observer les dispositions en vigueur du jeûne … il est laissé à l’examen des Églises orthodoxes locales de définir la mesure d’économie et de condescendance, adoucissant dans certains cas la «sévérité» habituelle des saints carêmes. Mais tout cela est défini dans le cadre susmentionné et dans le but de ne pas relâcher l’institution sacrée du carême (…).
Il convient que tous les membres fidèles de l’Église jeûnent avant la sainte communion et qu’ils s’accoutument au jeûne pour marquer le repentir, réaliser une promesse spirituelle, atteindre l’un ou l’autre but sacré, ou encore au moment des tentations, lors de la demande de quelque chose à Dieu, lors des catastrophes naturelles, lors du baptême (pour ceux qui reçoivent le baptême à l’âge adulte), avant les ordinations, en cas d’épitimie, lors des pèlerinages et autres circonstances semblables" (ibid. Conférence de Mgr Hilarion).
Déjà en1976 l'Archevêque de Basile Krivochéine écrivait: "Encore plus inadmissibles apparaissent toute sorte de tentatives de changement ou d’affaiblissement des règles du jeûne établies par les saints Pères (…) Le concile panorthodoxe ne doit pas supprimer les jeûnes, mais appeler les fidèles à les observer plus fermement," (ibid)… et l'Eglise russe s'en tient à cette position en s'opposant à toute dérive moderniste!
5. Les relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien: Les deux documents adoptés en 1986 sur "Les dialogues bilatéraux" et "le Conseil Œcuménique des Eglise (COE)" furent les premiers a être revus par la Commission spéciale "en tenant compte des changements significatifs qui ont eu lieu durant les dernières décennies au sein de nombreuses dénominations protestantes" (mospat.ru04/10/2014).) Ce thème nécessitait évidement un réexamen et l'Eglise avait proposé que les «Principes de base des relations de l’Église orthodoxe russe à l’égard de l’hétérodoxie», adoptés en 2000 par son Concile épiscopal, soient pris en compte dans les projets révisés.
Lors d'un colloque organisé à l'Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge (Paris) en 2012 Tamara Grzelidze (Église Orthodoxe de Géorgie, Commission œcuménique "Foi et Constitution") a évoqué l’engagement des orthodoxes en faveur du dialogue œcuménique, tout en signalant l'ambiguïté dans cet engagement qui ressort de plusieurs déclarations et documents orthodoxes officiels. Les orthodoxes font preuve d’une fluctuation permanente entre des modèles ecclésiologiques exclusivistes et des approches plus "inclusivistes"(1). Selon elle, le futur Concile devra se pencher à nouveau sérieusement sur la question de la coresponsabilité des Eglises orthodoxes territoriales «à la lumière de l’ecclésiologie eucharistique orthodoxe et de ses implications œcuméniques» (cf. "CONTACTS" No 243, juillet-décembre 2013.)
(1) Pour les théologiens orthodoxes "l'inclusivisme" reconnait "une grâce incomplète" chez les autres confessions chrétiennes alors que l'exclusivisme ne leur en reconnait aucune, réservant l'exclusivité de la grâce aux Eglise orthodoxes canoniques…
Il est probable aussi que les deux "réunions au sommet" entre le Pape de Rome et le patriarche de Constantinople qui se sont tenues en 2014 ainsi que le redémarrage du dialogue théologique en septembre 2015 (https://mospat.ru/fr/2015/09/18/news122803/) ont influé sur le débat...
***
B. Trois documents n'ont pas été repris faute de consensus
1. Sur la question du calendrier le document proposé au départ disait: "actuellement, selon l’opinion des savants astronomes, le nouveau calendrier est plus juste que l’ancien. Il en résulte que le meilleur moyen de résoudre la question du calendrier et de la pascalie (2) est la reconnaissance par toutes les Églises orthodoxes du nouveau calendrier, tant en ce qui concerne les fêtes fixes que pour la pascalie…" Les Églises russe, serbe et de Jérusalem s'y opposèrent en arguant de difficultés pastorales et le document finalement adopté (en 1982), se limite à constater qu’«actuellement, le passage de toutes les Églises locales au calendrier julien rectifié s’avère impossible» et souligne que «les anomalies qui se sont produites en relation avec le calendrier ne doivent pas mener à la division, aux différends et aux schismes et que, même si l’on n’est pas d’accord avec son Église, on doit accepter le principe sacré, sanctifié par la tradition, d’obéissance à l’Église canonique et de réunion à celle-ci dans la communion eucharistique, guidé par le principe que «le sabbat est pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat» (Mc 2.27)"(ibid. Hilarion de Volokolamsk). (2) Il s'agit des tables calculant les dates de Pâques adoptées par le concile de Nicée en 325
Mais ce débat se poursuit toujours trente ans après. Pierre Sollogoub (laïc orthodoxe membre de la fraternité orthodoxe en Europe occidentale) expliqua pourquoi une réforme du calendrier et une date commune de Pâques seraient nécessaires en reprenant la même argumentation scientifique que celle du document de 1982 (colloque organisé à l'Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge (Paris) en 2012,) alors que le père Vladimir Khoulap (Académie théologique de Saint-Pétersbourg) développait les obstacles pastoraux dus à l'attachement des croyants aux dates traditionnelles… (cf."CONTACTS" No 243, juillet-décembre 2013.) Et la proposition du pape François d'unifier la date de Pâques, bien accueillie à Constantinople mais sèchement repoussée par Moscou n'a certainement pas facilité l'obtention du consensus puisque le patriarche Cyrille a jugé utile de souligner que la question de la date de Pâques n'est pas à l'ordre du jour pour les orthodoxes…
2. Sur l’autocéphalie et les modes de sa proclamation: Le débat porte sur les rôles respectif de l'Église-mère et du patriarcat œcuménique: "les Églises hellénophones (Constantinople, Alexandrie, Jérusalem et l’Église d’Hellade) réprouvent unanimement le droit unilatéral d’une Église à accorder l’autocéphalie à l’une de ses parties, plaçant au premier plan la procédure conciliaire de prise de décision d’autocéphalie", explique Mgr Hilarion (ibid.), alors que Église russe affirmait le principe de l’égalité de toutes les Églises, indépendamment de leur ancienneté et de leur origine apostolique et le droit de chaque Église-mère d'octroyer l’autocéphalie à l’une de ses parties.
Lors de la session de la commission préparatoire de décembre 2009, il fut convenu unanimement que la proclamation d’une nouvelle Église autocéphale se fait sur demande de l’Église-mère et par un tomos d’autocéphalie contresigné par les primats de toutes les Églises autocéphales. Il reste alors à élaborer le projet du tomos type d’octroi de l’autocéphalie et à définir le processus de proclamation… mais les discussions qui eurent lieu à Chambésy en février 2011 ne purent aboutir à un consensus sur ces modalités pratiques, "l’initiative de ladite proclamation devant revenir au trône œcuménique", selon les rapports grecs, alors que pour Moscou "la compétence du Patriarcat œcuménique serait limitée en l’espèce à son devoir honorifique d’adresser un message patriarcal à toutes les Églises locales et «rechercher» l’expression d’un consensus panorthodoxe. (…) «en exprimant l’accord de l’Église-Mère et le consensus panorthodoxe, le patriarche œcuménique proclame officiellement l’autocéphalie de l’Église demanderesse par la publication d’un tomos patriarcal», qui est signé obligatoirement par les primats de l’Église de Constantinople et de l’Église-mère et, de façon souhaitable, également par les autres primats" (ibid.) Mais de plus, lors de cette synaxe, le patriarche Cyrile a introduit une proposition durcissant les règles d'octroi de l'autocéphalie qui devrait faire l'objet de l'accord unanime de toutes les Églises (possibilité d'avoir un droit de veto si la question d'une autocéphalie ukrainienne se posait?)
L'autonomie de l'OCA (3) "est peut-être, la question centrale et essentielle du Concile, et s’il se trouvait qu’à la conférence panorthodoxe, les Grecs étaient absolument opposés à l’autocéphalie américaine, il vaudrait peut-être mieux ne jamais convoquer le concile," écrivait l'archevêque Basile Krivochèine (ibid.). Les questions de la reconnaissance de l'OCA et de l'immixtion de Constantinople dans l'élection du primat de l'Église des Terres tchèques et de Slovaquie (qui n'a été reconnu qu'in extrémis avant la synaxe sous la pression de Moscou) pèsent aussi sur les débats et expliquent l'exclusion du thème de l'ordre du jour! (3) Rappelons que l'OCA est l'ancienne métropole en Amériques de l'Eglise orthodoxe russe qui lui a accordé l'autocéphalie en 1970. Cette autocéphalie n'est pas reconnue par le patriarcat de Constantinople et d'autres Eglises et cette Eglise non plus n'est pas invitée…
3. Sur les dyptiques (4): l'ordre de ces listes diffère entre les Eglise par le rang des Églises géorgienne et polonaise et par la présence ou l’absence de l’Église orthodoxe en Amérique (OCA); l'Eglise de Chypre souhaite aussi que son rang soit avancé. Cette question encore peu explorée est à relier à celle du nationalisme ecclésial chez les Orthodoxes. "Aucune décision dans ce domaine ne doit être prise par la pression de la majorité sur la minorité. Il est indispensable de suivre le principe du consensus panorthodoxe…" avait souligné Mgr Hilarion de Volokolamsk en soulignant que, si l’unanimité à ce sujet ne serait pas inutile, on pouvait aussi conserver la pratique en vigueur avec des dyptiques différents. De fait, il apparait bien pour lui que ce thème "ne revêt pas une importance pratique aussi importante que, par exemple, les questions de la diaspora, l’autonomie et l’autocéphalie … et son examen a été rapporté plus d’une fois," ce qui explique pourquoi aucun consensus n'a encore pu être trouvé (ibid.)
C. CONCLUSION
Publié conformément à une résolution de la Synaxe des Primats des Eglises orthodoxes locales, 21-28 janvier 2016.
1.LE SACREMENT DU MARIAGE ET SES EMPÊCHEMENTS
Document approuvé par les participants de la Synaxe des Primats des Eglises orthodoxes locales à Chambésy, 21-28 janvier 2016, à l’exception des représentants des Eglises orthodoxes d’Antioche et de Géorgie.
2. L’AUTONOMIE ET LA MANIÈRE DE LA PROCLAMER
Résolution de la Conférence panorthodoxe préconciliaire, 10-17 octobre 2015.
3. LES RELATIONS DE L’EGLISE ORTHODOXE AVEC L’ENSEMBLE DU MONDE CHRETIEN
Projet de document du Concile panorthodoxe, adopté à la V Conférence panorthodoxe préconciliaire de Chambésy, 10-17 octobre 2015.
4. L’importance du jeûne et son observance aujourd’hui Publié conformément à la résolution de la Synaxe des Primats des Eglises orthodoxes locales à Chambésy, 21-28 janvier 2016.
5. La mission de l’Eglise Orthodoxe dans le monde contemporain Projet de document du Concile panorthodoxe, approuvé par la Synaxe des Primats des Eglises orthodoxes locales à Chambésy, 21-28 janvier 2016
6. RÈGLEMENT D’ORGANISATION ET DE FONCTIONNEMENT DU SAINT ET GRAND CONCILE DE L’ÉGLISE ORTHODOXE Document approuvé par les participants de la Synaxe des Primats des Églises orthodoxes locales à Chambésy (21-28 janvier 2016) à l’exception des représentants du Patriarcat d’Antioche.
7. La Diaspora orthodoxe Chambésy, 6-12 juin 2009
8. Règlement de fonctionnement des Assemblées épiscopales dans la Diaspora orthodoxe Chambésy, 6-12 juin 2009
***
Опубликованы проекты документов Всеправославного Собора
Lire Six projets de textes qui seront présentés à l'examen du Concile viennent d'être publiés
Mgr Hilarion concluait ainsi sa conférence de 2011(ibid.) et cela me semble toujours d'actualité: "Aujourd’hui, des voix se font entendre, selon lesquelles un tel concile, en général, est inutile, car on a bien vécu treize siècles sans conciles panorthodoxes, et nous vivrons bien encore autant. Il y a une certaine vérité dans cette position. L’Église orthodoxe reste conciliaire même si les conciles généraux orthodoxes ne sont pas convoqués : il y a en fait d’autres mécanismes de conciliarité, comme les réunions panorthodoxes, l’échange de messages entre les primats, des rencontres de primats, etc. Et si le concile panorthodoxe ne se réunit pas, les Églises locales continueront leur service à Dieu et aux hommes « gardant l’unité dans le lien de la paix » (Éph. 4,3).
Dans le même temps, si aujourd’hui les Églises locales parviennent à dépasser leurs différends internes et témoignent « d’une seule bouche et d’un seul cœur » l’union qui lui est intrinsèquement inhérente, ce sera un événement important et significatif. Cela, indubitablement, renforcera l’interaction panorthodoxe, aidera à formuler et à faire connaître la position panorthodoxe au sujet de toute une série de questions actuelles, cela rendra l’Église orthodoxe plus forte et capable de répondre aux défis du temps. Le saint et grand concile de l’Église orthodoxe peut devenir un véritable triomphe de l’orthodoxie, à condition, naturellement, que, dans un esprit authentiquement fraternel et de respect mutuel, soient pris en compte les convictions, traditions et points de vue de toutes les Églises orthodoxes locales.
Permettez-moi de terminer mon intervention par les paroles du métropolite Nicodème, prononcées en 1961 à la première réunion préparatoire panorthodoxe à Rhodes et qui, cinquante ans après, a gardé son actualité : « Nous sommes confrontés à une tâche grande et difficile. Mais nous n’en avons pas peur et n’en sommes point effrayés, car notre entreprise est une œuvre de Dieu. Nous croyons, que le Seigneur renforcera et complètera nos modestes forces, nous conduira sur la voie de la vérité et nous aidera à accomplir notre haut fait pour le bien et la gloire de l’Église une, sainte, catholique et apostolique ».
..............................................
L'Eglise russe en chiffres
D'après le discours du patriarche Cyrille devant le Concile épiscopal de l'Église russe le 2 février 2016
L'Église compte 57 métropoles et 293 diocèses, 354 évêques, près de 35 171 prêtres et 4 816 diacres, 455 monastères masculins et 471 couvents féminins. Il y a 34 764 églises ou lieux de cultes assimilés et plusieurs milliers de chapelles et églises en constructions: il y en a plus de 6 000 rien qu'en Russie oz plus de 5 000 églises ont été construites ou restaurées depuis 2009 (prés de 1000 églises par an)
Dans les pays de "l'étranger lointain", dont nous faisons partie ici, l'Église russe compte 891 paroisses et 56 monastères en comptant l'Église russe é l'Étranger.
Reportage CAROL SABA En marche vers le grand Concile des Eglises orthodoxes
Du 21 au 28 janvier 2016, les Primats des Eglises orthodoxes locales étaient réunis au Centre orthodoxe du Patriarcat de Constantinople à Chambésy, près de Genève.
Participaient à cette réunion : Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée de Constantinople, Sa Béatitude le Patriarche Théodore d’Alexandrie et de toute l’Afrique, Sa Sainteté le Patriarche Théophile de Jérusalem et de toute la Palestine, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, Sa Sainteté et Béatitude le Patriarche-Catholicos Elie de toute la Géorgie, Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie, Sa Béatitude le Patriarche Daniel de Roumanie, Sa Sainteté le Patriarche Néophyte de Bulgarie, Sa Béatitude le Patriarche Chrysostome de Chypre, Sa Béatitude l’archevêque Anastase de Tirana et de toute l’Albanie, Sa Béatitude le métropolite Rostislav des Terres tchèques et de Slovaquie.
Participaient à cette réunion : Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée de Constantinople, Sa Béatitude le Patriarche Théodore d’Alexandrie et de toute l’Afrique, Sa Sainteté le Patriarche Théophile de Jérusalem et de toute la Palestine, Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, Sa Sainteté et Béatitude le Patriarche-Catholicos Elie de toute la Géorgie, Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie, Sa Béatitude le Patriarche Daniel de Roumanie, Sa Sainteté le Patriarche Néophyte de Bulgarie, Sa Béatitude le Patriarche Chrysostome de Chypre, Sa Béatitude l’archevêque Anastase de Tirana et de toute l’Albanie, Sa Béatitude le métropolite Rostislav des Terres tchèques et de Slovaquie.
Leurs Béatitudes le Patriarche Jean d’Antioche et de tout l’Orient, le métropolite Savva de Varsovie et de toute la Pologne et l’archevêque Jérôme d’Athènes et de toute la Grèce étaient représentés par des délégations de leurs Eglises.
Le 24 janvier 2016, les Primats et les chefs de délégation, à l’exception des délégués de l’Eglise orthodoxe d’Antioche, ont concélébré la Divine liturgie à l’église Saint-Paul.
Les Primats ont confirmé leur décision de convoquer le Saint et Grand Concile de l’Eglise orthodoxe. Il aura lieu du 16 au 27 juin 2016 à l’académie orthodoxe de La Canée, à Chypre.
Après avoir été complété et amendé, le document La Mission de l’Eglise orthodoxe dans le monde contemporain a été unanimement approuvé pour être soumis au Concile. Le projet de document sur le thème Le sacrement du mariage et ses empêchements a été signé par les chefs des délégations de toutes les Eglises locales, à l’exception de l’Eglise orthodoxe de Géorgie et de l’Eglise orthodoxe d’Antioche, dont le chef de la délégation a exprimé par écrit son désaccord avec ce document. La délégation du Patriarcat d’Antioche a aussi refusé d’approuver le règlement du travail du Concile signé des autres délégations présentes à la Synaxe.
Seront également soumis au Concile panorthodoxe les thèmes suivants : La diaspora orthodoxe, L’autonomie et le mode de sa proclamation, l’importance du jeûne et de son observance aujourd’hui, Les rapports de l’Eglise orthodoxe avec le reste du monde chrétien. Suivant une résolution de la Synaxe des Primats, tous les textes approuvés seront publiés.
Les Primats ont aussi discuté et décidé de l’institution d’un Secrétariat panorthodoxe, de la participation d’observateurs hétérodoxes au début et à la fin des travaux du Concile et de la couverture commune des dépenses occasionnées par le Concile.
Les Primats ont exprimé leur soutien aux chrétiens persécutés du Proche Orient, ainsi que leur constante inquiétude quant au sort des deux métropolites enlevés : Paul (Yazidji), du Patriarcat d’Antioche, et Grégoire Jean Ibrahim, de l’Eglise orthodoxe syriaque.
La réunion s’est achevée au soir du mercredi 27 janvier 2016 par un discours de clôture de son président, Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée de Constantinople.
A la fin des travaux de la Synaxe, la délégation présidée par Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, composée de Sa Béatitude le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine, du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou et du vice-président du DREE l’archiprêtre Nicolas Balachov, est repartie pour Moscou.
LIEN DREE
En russe, le communiqué publié par le site du DREE
...........................................................................
Centre orthodoxe du Patriarcat œcuménique à Genève-Chambésy
Sur l’invitation de Sa Toute-Sainteté le patriarche oecuménique Bartholomée, la synaxe des primats des Églises orthodoxes autocéphales a eu lieu au Centre orthodoxe du Patriarcat oecuménique à Genève-Chambésy du 21 au 28 janvier 2016. Les primats suivants y ont assisté :
Patriarche Œcuménique Bartholomée
Patriarche Théodore d’Alexandrie
Patriarche Théophile de Jérusalem
Patriarche Cyrille de Moscou
Patriarche Irénée de Serbie
Patriarche Daniel de Roumanie
Patriarche Néophyte de Bulgarie
Patriarche Élie de Géorgie
Archevêque Chrysostome de Chypre
Archevêque Anastase d’Albanie
Archevêque Rastislav des Terres tchèques et de Slovaquie
Les primats suivants ont été dans l’impossibilité de participer : Leurs Béatitudes le patriarche Jean X d’Antioche et le métropolite Sava de Varsovie et de toute la Pologne, ce pour des raisons de santé, et l’archevêque Jérôme d’Athènes et de toute la Grèce, pour des raisons personnelles. Néanmoins, tous les trois ont été représentés par des délégations officielles de leurs Églises.
Les primats des Églises orthodoxes se sont réunis afin de finaliser les textes destinés au Saint et Grand Concile. Dans le cadre de la synaxe, le dimanche 24 janvier, la divine liturgie a été célébrée en la sainte église stavropégique Saint-Paul. Avec le patriarche oecuménique, qui présidait, leurs Béatitudes et chefs des délégations des Églises orthodoxes ont concélébré la liturgie, à l’exception du chef de délégation du Patriarcat d’Antioche.
Pendant la synaxe, dont les sessions ont été tenues dans l’esprit apostolique de « professer la vérité dans la charité » (Eph. 4,15), dans la concorde et la compréhension, les primats ont affirmé leur décision de convoquer le Saint et Grand Concile. Celui-ci sera tenu à l’Académie orthodoxe de Crète du 16 au 27 juin 2016. À cette fin, les primats invoquent humblement la grâce et la bénédiction de la Sainte Trinité et invitent ardemment à la prière le plérôme de l’Église, clergé et laïcs, durant la période menant au Saint et Grand Concile et durant celui-ci.
Les thèmes approuvés officiellement pour examen et adoption par le Saint et Grand Concile sont : La mission de l’Église orthodoxe dans le monde contemporain, la diaspora orthodoxe, l’autonomie et la façon de la proclamer, le sacrement du mariage et ses empêchements, l’importance du jeûne et son application aujourd’hui, et les relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien. Par décision des primats, tous les documents approuvés seront publiés.
Les primats ont également discuté et défini l’établissement d’un secrétariat panorthodoxe, le règlement interne du Concile, la participation d’observateurs non-orthodoxes lors des sessions d’ouverture et de clôture, ainsi que les coûts budgétaires relatifs au Concile.
En outre, les primats ont exprimé leur soutien pour les chrétiens persécutés du Moyen-Orient et leur préoccupation constante pour les deux métropolites, Paul Yazigi du Patriarcat d’Antioche et Gregorios Yohanna Ibrahim de l’Archidiocèse Syriaque, qui ont été kidnappés.
Les débats de la synaxe ont pris fin le mercredi soir 27 janvier 2016 par le discours de clôture de Sa Toute-Sainteté le patriarche oecuménique Bartholomée.
Au Centre orthodoxe du Patriarcat œcuménique
à Genève-Chambésy, le 27 janvier 2016
Le 24 janvier 2016, les Primats et les chefs de délégation, à l’exception des délégués de l’Eglise orthodoxe d’Antioche, ont concélébré la Divine liturgie à l’église Saint-Paul.
Les Primats ont confirmé leur décision de convoquer le Saint et Grand Concile de l’Eglise orthodoxe. Il aura lieu du 16 au 27 juin 2016 à l’académie orthodoxe de La Canée, à Chypre.
Après avoir été complété et amendé, le document La Mission de l’Eglise orthodoxe dans le monde contemporain a été unanimement approuvé pour être soumis au Concile. Le projet de document sur le thème Le sacrement du mariage et ses empêchements a été signé par les chefs des délégations de toutes les Eglises locales, à l’exception de l’Eglise orthodoxe de Géorgie et de l’Eglise orthodoxe d’Antioche, dont le chef de la délégation a exprimé par écrit son désaccord avec ce document. La délégation du Patriarcat d’Antioche a aussi refusé d’approuver le règlement du travail du Concile signé des autres délégations présentes à la Synaxe.
Seront également soumis au Concile panorthodoxe les thèmes suivants : La diaspora orthodoxe, L’autonomie et le mode de sa proclamation, l’importance du jeûne et de son observance aujourd’hui, Les rapports de l’Eglise orthodoxe avec le reste du monde chrétien. Suivant une résolution de la Synaxe des Primats, tous les textes approuvés seront publiés.
Les Primats ont aussi discuté et décidé de l’institution d’un Secrétariat panorthodoxe, de la participation d’observateurs hétérodoxes au début et à la fin des travaux du Concile et de la couverture commune des dépenses occasionnées par le Concile.
Les Primats ont exprimé leur soutien aux chrétiens persécutés du Proche Orient, ainsi que leur constante inquiétude quant au sort des deux métropolites enlevés : Paul (Yazidji), du Patriarcat d’Antioche, et Grégoire Jean Ibrahim, de l’Eglise orthodoxe syriaque.
La réunion s’est achevée au soir du mercredi 27 janvier 2016 par un discours de clôture de son président, Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée de Constantinople.
A la fin des travaux de la Synaxe, la délégation présidée par Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, composée de Sa Béatitude le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine, du métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou et du vice-président du DREE l’archiprêtre Nicolas Balachov, est repartie pour Moscou.
LIEN DREE
En russe, le communiqué publié par le site du DREE
...........................................................................
Centre orthodoxe du Patriarcat œcuménique à Genève-Chambésy
Sur l’invitation de Sa Toute-Sainteté le patriarche oecuménique Bartholomée, la synaxe des primats des Églises orthodoxes autocéphales a eu lieu au Centre orthodoxe du Patriarcat oecuménique à Genève-Chambésy du 21 au 28 janvier 2016. Les primats suivants y ont assisté :
Patriarche Œcuménique Bartholomée
Patriarche Théodore d’Alexandrie
Patriarche Théophile de Jérusalem
Patriarche Cyrille de Moscou
Patriarche Irénée de Serbie
Patriarche Daniel de Roumanie
Patriarche Néophyte de Bulgarie
Patriarche Élie de Géorgie
Archevêque Chrysostome de Chypre
Archevêque Anastase d’Albanie
Archevêque Rastislav des Terres tchèques et de Slovaquie
Les primats suivants ont été dans l’impossibilité de participer : Leurs Béatitudes le patriarche Jean X d’Antioche et le métropolite Sava de Varsovie et de toute la Pologne, ce pour des raisons de santé, et l’archevêque Jérôme d’Athènes et de toute la Grèce, pour des raisons personnelles. Néanmoins, tous les trois ont été représentés par des délégations officielles de leurs Églises.
Les primats des Églises orthodoxes se sont réunis afin de finaliser les textes destinés au Saint et Grand Concile. Dans le cadre de la synaxe, le dimanche 24 janvier, la divine liturgie a été célébrée en la sainte église stavropégique Saint-Paul. Avec le patriarche oecuménique, qui présidait, leurs Béatitudes et chefs des délégations des Églises orthodoxes ont concélébré la liturgie, à l’exception du chef de délégation du Patriarcat d’Antioche.
Pendant la synaxe, dont les sessions ont été tenues dans l’esprit apostolique de « professer la vérité dans la charité » (Eph. 4,15), dans la concorde et la compréhension, les primats ont affirmé leur décision de convoquer le Saint et Grand Concile. Celui-ci sera tenu à l’Académie orthodoxe de Crète du 16 au 27 juin 2016. À cette fin, les primats invoquent humblement la grâce et la bénédiction de la Sainte Trinité et invitent ardemment à la prière le plérôme de l’Église, clergé et laïcs, durant la période menant au Saint et Grand Concile et durant celui-ci.
Les thèmes approuvés officiellement pour examen et adoption par le Saint et Grand Concile sont : La mission de l’Église orthodoxe dans le monde contemporain, la diaspora orthodoxe, l’autonomie et la façon de la proclamer, le sacrement du mariage et ses empêchements, l’importance du jeûne et son application aujourd’hui, et les relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien. Par décision des primats, tous les documents approuvés seront publiés.
Les primats ont également discuté et défini l’établissement d’un secrétariat panorthodoxe, le règlement interne du Concile, la participation d’observateurs non-orthodoxes lors des sessions d’ouverture et de clôture, ainsi que les coûts budgétaires relatifs au Concile.
En outre, les primats ont exprimé leur soutien pour les chrétiens persécutés du Moyen-Orient et leur préoccupation constante pour les deux métropolites, Paul Yazigi du Patriarcat d’Antioche et Gregorios Yohanna Ibrahim de l’Archidiocèse Syriaque, qui ont été kidnappés.
Les débats de la synaxe ont pris fin le mercredi soir 27 janvier 2016 par le discours de clôture de Sa Toute-Sainteté le patriarche oecuménique Bartholomée.
Au Centre orthodoxe du Patriarcat œcuménique
à Genève-Chambésy, le 27 janvier 2016
Le Patriarche Cyrille a célébré les vigiles à la cathédrale de l’Exaltation de la Croix de Genève (Suisse), église cathédrale du diocèse d’Europe occidentale de l’Eglise russe à l'étranger, au soir du 23 janvier 2016 à l'occasion de sa visite en Suisse pour la synaxe des primats orthodoxes.
À la fin de l'office il a prononcé une homélie dans laquelle il a d'abord rappelé sa première visite en ce lieu,
"il y a exactement 45 ans", quand il commençait son sacerdoce comme recteur de la paroisse du patriarcat à Genève et représentant auprès du Conseil œcuménique des Églises (1971 – 1974).
"Comme vous le savez, il n'y avait alors pas de relations entre les deux parties de l'Eglise russe, dit le patriarche. Mais dès les premiers jours je suis venu dans cette cathédrale. Le tableau que je garde pour toujours dans ma mémoire, diffère beaucoup de ce que je viens de voir. Il y avait très peu de gens qui se tenaient le long des murs - apparemment chacun à sa place habituelle. Ils étaient pour la plupart âgés, ou en tout cas plus très jeunes, et il était clair que l'âge d'or de l'émigration russe était fini si on en jugeait par l'activité ecclésiale de ceux qui vivaient en Europe occidentale.
À la fin de l'office il a prononcé une homélie dans laquelle il a d'abord rappelé sa première visite en ce lieu,
"il y a exactement 45 ans", quand il commençait son sacerdoce comme recteur de la paroisse du patriarcat à Genève et représentant auprès du Conseil œcuménique des Églises (1971 – 1974).
"Comme vous le savez, il n'y avait alors pas de relations entre les deux parties de l'Eglise russe, dit le patriarche. Mais dès les premiers jours je suis venu dans cette cathédrale. Le tableau que je garde pour toujours dans ma mémoire, diffère beaucoup de ce que je viens de voir. Il y avait très peu de gens qui se tenaient le long des murs - apparemment chacun à sa place habituelle. Ils étaient pour la plupart âgés, ou en tout cas plus très jeunes, et il était clair que l'âge d'or de l'émigration russe était fini si on en jugeait par l'activité ecclésiale de ceux qui vivaient en Europe occidentale.
Et aujourd'hui je suis heureux de voir beaucoup de monde. Bien sûr, en 45 ans il s'est passé bien des choses. Le monde a changé, nous avons changé, et l'Eglise russe a changé: la division a été surmontée. De plus en plus de gens tournent leur cœur vers Dieu et, malgré les difficultés - il n'y a de vie humaine ou ecclésiale sans difficultés - nous sommes heureux de constater le renforcement de la foi orthodoxe dans notre peuple, partout où vivent nos compatriotes, que ce soit en Russie, en Ukraine ou à l'étranger. La foi orthodoxe se renforce et il y a probablement plusieurs raisons à cela.
Je suis profondément convaincu que l'une des raisons – c'est la prière de nos martyrs et confesseurs qui ont versé leur sang et donné leur vie tout en restant fidèles au Christ. Et maintenant ils ont devant Son trône et ils prient sans aucun doute pour notre patrie, pour la Russie historique, pour l'Eglise Russe et pour le devenir spirituel de notre peuple.
L'Évangile des matines, si court et si connu, qui termine l'Evangile de saint Matthieu, nous transmet les paroles du Sauveur avant l'Ascension. "Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde" (Matt. 28: 16-20).
Ces paroles ont été adressées aux apôtres et à travers eux à leurs successeurs – évêques et prêtres, mais en fait, elles sont adressées à chacun. Si nous voulons réellement avoir un, avenir joyeux, pacifique, lumineux, si nous voulons voir notre peuple spirituellement fort et prospère, nous devons tous faire encore beaucoup pour que les gens se fassent baptiser et accomplissent la loi de Dieu.
C'est pour cela que je m'adresse d'abord au clergé, qui œuvre ici. N'oubliez jamais ce commandement, faites tout pour que les gens viennent, se fassent baptiser, deviennent des chrétiens orthodoxes.
Mais je lance aussi mon appel aux laïcs, parce que très souvent là bas, dans le monde, chacun de vous est en contact avec ceux qui ne connaissent pas encore le Christ, qui, pour une raison quelconque ne peuvent pas franchir la porte d'une église. Parfois, votre voix s'avère plus convaincante que celle d'un prêtre, qui est séparé de ces gens par des préjugés, ou par une culture différente, ou d'une autre manière. Il n'est pas toujours facile à une personne non-ecclésialisée d'entrer en contact avec un prêtre, mais avec leurs égal – c'est simple. Je sais par expérience combien nos laïcs ont parfois une influence décisive sur leurs collègues, amis ou connaissances. N'oubliez jamais cet appel que le Seigneur adresse à chacun d'entre nous. Et, très certainement, pour chaque âme sauvée, pour chaque âme, tournée vers Dieu, chacun de nous recevra quelque chose d'important dans cette vie et dans la vie du temps à venir."
Fin de citation
Source: Patriarchia Traduction VG
Je suis profondément convaincu que l'une des raisons – c'est la prière de nos martyrs et confesseurs qui ont versé leur sang et donné leur vie tout en restant fidèles au Christ. Et maintenant ils ont devant Son trône et ils prient sans aucun doute pour notre patrie, pour la Russie historique, pour l'Eglise Russe et pour le devenir spirituel de notre peuple.
L'Évangile des matines, si court et si connu, qui termine l'Evangile de saint Matthieu, nous transmet les paroles du Sauveur avant l'Ascension. "Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde" (Matt. 28: 16-20).
Ces paroles ont été adressées aux apôtres et à travers eux à leurs successeurs – évêques et prêtres, mais en fait, elles sont adressées à chacun. Si nous voulons réellement avoir un, avenir joyeux, pacifique, lumineux, si nous voulons voir notre peuple spirituellement fort et prospère, nous devons tous faire encore beaucoup pour que les gens se fassent baptiser et accomplissent la loi de Dieu.
C'est pour cela que je m'adresse d'abord au clergé, qui œuvre ici. N'oubliez jamais ce commandement, faites tout pour que les gens viennent, se fassent baptiser, deviennent des chrétiens orthodoxes.
Mais je lance aussi mon appel aux laïcs, parce que très souvent là bas, dans le monde, chacun de vous est en contact avec ceux qui ne connaissent pas encore le Christ, qui, pour une raison quelconque ne peuvent pas franchir la porte d'une église. Parfois, votre voix s'avère plus convaincante que celle d'un prêtre, qui est séparé de ces gens par des préjugés, ou par une culture différente, ou d'une autre manière. Il n'est pas toujours facile à une personne non-ecclésialisée d'entrer en contact avec un prêtre, mais avec leurs égal – c'est simple. Je sais par expérience combien nos laïcs ont parfois une influence décisive sur leurs collègues, amis ou connaissances. N'oubliez jamais cet appel que le Seigneur adresse à chacun d'entre nous. Et, très certainement, pour chaque âme sauvée, pour chaque âme, tournée vers Dieu, chacun de nous recevra quelque chose d'important dans cette vie et dans la vie du temps à venir."
Fin de citation
Source: Patriarchia Traduction VG
Le père Alexandre Volkov, chef du service de presse du patriarcat de Moscou, confirme que le Concile panorthodoxe sera tenu le 19 juin en Crête en précisant que "l'île grecque située dans la juridiction du patriarche de Constantinople et «offre les conditions les plus favorables: il y a une salle de 400 places, des possibilités d'hébergement et la Crète organise souvent toutes sortes de conférences, y compris théologiques ».
La synaxe des primats orthodoxes s'achève aujourd'hui à Chambésy et nous en attendons le compte-rendu officiel annoncé. Mais déjà l'agence catholique "catholicculture.org" annonce les grandes lignes de l'accord historique obtenu dans cette réunion sans précédents.
Les dirigeants orthodoxes seraient donc parvenus à s'accorder l'ordre du jour pour ce grand concile panorthodoxe sans précédent qui se tiendra en Crète en Juin comme annoncé précédemment. Les trois sujets prioritaires seraient:
- L'autonomie dans les églises orthodoxes;
- L'importance de jeûne.
- Les relations entre l'Eglise orthodoxe et d'autres groupes chrétiens;
La synaxe des primats orthodoxes s'achève aujourd'hui à Chambésy et nous en attendons le compte-rendu officiel annoncé. Mais déjà l'agence catholique "catholicculture.org" annonce les grandes lignes de l'accord historique obtenu dans cette réunion sans précédents.
Les dirigeants orthodoxes seraient donc parvenus à s'accorder l'ordre du jour pour ce grand concile panorthodoxe sans précédent qui se tiendra en Crète en Juin comme annoncé précédemment. Les trois sujets prioritaires seraient:
- L'autonomie dans les églises orthodoxes;
- L'importance de jeûne.
- Les relations entre l'Eglise orthodoxe et d'autres groupes chrétiens;
Les sujets suivants ont été retirés faute d'accord:
- Proclamation de l'autocéphalie,
- Diptyques,
- Établissement d'un calendrier commun.
Quatre points restent à régler avant la réunion en Crète:
- Le fonctionnement du Concile
- Les invitations d'observateurs,
- L'assurance que les décisions du Concile seront considérées comme valides
- L'exigence d'un consensus dans toutes les déclarations officielles.
À propos du dernier point le patriarche œcuménique aurait déclaré que, si le consensus apparait proche d'être unanime et les efforts pour parvenir à un accord proches d'aboutir, alors le Concile devrait prendre note officiellement du désaccord, mais "sans remettre en cause la position d'origine."
Source: Catholicculture
Commentaires de VG:
Notons d'abord qu'avec ses 50 participants cette réunion constitue un "modèle réduit" du Concile (à l'échelle 1/8 environ). L'obtention d'un accord, même à minima, constitue évidement un évènement historique sans précédent.
Nous savions qu'un consensus avait été atteint en commission préparatoire sur l'autonomie et le jeune. L'accord sur l'important sujet des relations interconfessionnelles (le mot "œcuménisme" aurait été banni…) est par contre nouveau!
Les questions écartées sont à l'évidence au cœur des désaccords et les primats semblent avoir décidé qu'un Concile à minima serait déjà un succès historique et ouvrirait la voie à une poursuite des discussions… Mais celles qui "restent à régler avant la réunion en Crète" sont aussi des points d'achoppement, en particulier la question du consensus liée aux règles de fonctionnement, qui semble être une condition sine qua non de la participation de certaines Églises et de la réception des décisions du Concile…
Remarquons aussi l'absence de la question de la diaspora, alors même qu'il y en avait plusieurs représentants à Chambésy.
LIRE - Premier point sur la synaxe de Chambésy Le chef du service de presse du patriarcat de Moscou, le père Alexandre Volkov a donné des informations sur la synaxe des primats qui se déroule à Chambéry et nous en proposons un résumé.
- Proclamation de l'autocéphalie,
- Diptyques,
- Établissement d'un calendrier commun.
Quatre points restent à régler avant la réunion en Crète:
- Le fonctionnement du Concile
- Les invitations d'observateurs,
- L'assurance que les décisions du Concile seront considérées comme valides
- L'exigence d'un consensus dans toutes les déclarations officielles.
À propos du dernier point le patriarche œcuménique aurait déclaré que, si le consensus apparait proche d'être unanime et les efforts pour parvenir à un accord proches d'aboutir, alors le Concile devrait prendre note officiellement du désaccord, mais "sans remettre en cause la position d'origine."
Source: Catholicculture
Commentaires de VG:
Notons d'abord qu'avec ses 50 participants cette réunion constitue un "modèle réduit" du Concile (à l'échelle 1/8 environ). L'obtention d'un accord, même à minima, constitue évidement un évènement historique sans précédent.
Nous savions qu'un consensus avait été atteint en commission préparatoire sur l'autonomie et le jeune. L'accord sur l'important sujet des relations interconfessionnelles (le mot "œcuménisme" aurait été banni…) est par contre nouveau!
Les questions écartées sont à l'évidence au cœur des désaccords et les primats semblent avoir décidé qu'un Concile à minima serait déjà un succès historique et ouvrirait la voie à une poursuite des discussions… Mais celles qui "restent à régler avant la réunion en Crète" sont aussi des points d'achoppement, en particulier la question du consensus liée aux règles de fonctionnement, qui semble être une condition sine qua non de la participation de certaines Églises et de la réception des décisions du Concile…
Remarquons aussi l'absence de la question de la diaspora, alors même qu'il y en avait plusieurs représentants à Chambésy.
LIRE - Premier point sur la synaxe de Chambésy Le chef du service de presse du patriarcat de Moscou, le père Alexandre Volkov a donné des informations sur la synaxe des primats qui se déroule à Chambéry et nous en proposons un résumé.
Le chef du service de presse du patriarcat de Moscou, le père Alexandre Volkov a donné des informations sur la synaxe des primats qui se déroule à Chambéry et nous en proposons un résumé.
1. Qui participe:
Les primats de 11 Églises autocéphales universellement reconnues (1) sur 14 sont réunis à Genève avec des délégations (2). Les absents sont les primats des Église d'Antioche et de Grèce, ainsi que le primat de l'Église de Pologne, malade, qui sont représentés par des délégations de haut niveau. Ils sont réunis durant six jours pour élaborer des décisions communes sur une série de questions de principe liées à la tenue du Concile.
1. Qui participe:
Les primats de 11 Églises autocéphales universellement reconnues (1) sur 14 sont réunis à Genève avec des délégations (2). Les absents sont les primats des Église d'Antioche et de Grèce, ainsi que le primat de l'Église de Pologne, malade, qui sont représentés par des délégations de haut niveau. Ils sont réunis durant six jours pour élaborer des décisions communes sur une série de questions de principe liées à la tenue du Concile.
2. La participation des Églises locales au Concile panorthodoxe
Tous sont d'accord sur le fait que le Concile panorthodoxe n'a de sens que si toutes les Églises y participent
3. La question ukrainienne est cruciale
Le patriarche de Constantinople Bartholomée a particulièrement salué le métropolite de Kiev Onuphre (3) en soulignant que tous le reconnaissent comme unique primat canonique de l'Église Orthodoxe d'Ukraine. Certains primats des Églises locales ont aussi marqué dans leurs déclarations leur soutien à l'Église Orthodoxe d'Ukraine avec le métropolite Onuphre à sa tête.
La dramatique situation du schisme en Ukraine est cruciale pour l'Église russe et nos inquiétudes sont partagées par nos frères des autres Églises Locales. Le métropolite Onuphre intervient dans les débats aussi bien sur la situation en Ukraine que sur les autres questions à l'ordre du jour.
4. Le Concile se tiendra en Crête
Ce ne sera pas Istanbul. Après avoir proposé le Mont Athos le patriarche de Moscou n'a pas objecté à la proposition de réunir le Concile en Crête et on peut affirmer avec certitude que le Concile se réunira là.(4)
5. La volonté d'avancer ensemble
Les discussions se situent à très haut niveau, en faisant appel aux canons des Conciles oeucuméniques, aux décisions des commissions préconciliaires, à d'autres document. C'est très sérieusement fondé.
Tous les participants font preuve de beaucoup d'écoute et sont heureux de pouvoir échanger. Cela n'empêche pas chaque Église locale d'avoir son point de vue sur les question interorthodoxes, mais cette bonne ambiance facilite l'obtention du consensus dont la nécessité est justement discutée à cette réunion.
6. Transparence et faux-bruits
Les participants ont beaucoup de sujets en débat et toutes les informations qui apparaissent actuellement dans certains médias sont très sujette à caution.
Le travail sera terminé mercredi et un compte rendu final sera publié dans lequel figureront tous les détails, y compris la date et le lieu du Concile. On peut aussi penser que, conformément à la demande de l'Église russe et d'autres Église locales, les projets de documents adoptés par la Conférence Interorthodoxe seront publiés. (4)
PravMir Traduction VG
Notes du rédacteur:
(1) l'Église orthodoxe en Amérique (OCA), n'est pas reconnue par certaines Églises et n'a pas été invitée
(2) Voir liste sur http://orthodoxie.com/liste-des-participants-a-la-synaxe-des-primats-des-eglises-orthodoxes-a-geneve-chambesy-et-compte-rendu-succinct-de-la-premiere-journee/
(3) Le métropolite de Kiev Onuphre est le primat de l'Église orthodoxe d'Ukraine, autonome au sein du patriarcat de Moscou. C'est le seul représentant d'une Église autonome participant à la synaxe.
(4) C'est moi qui ai mis cette phrase en gras, car cette affirmation que le Concile se tiendra devrait mettre un terme à bien des spéculations, en particulier à celles qui prêtent à Moscou la volonté de la faire capoter…
(5) Saluons cette bonne nouvell
Tous sont d'accord sur le fait que le Concile panorthodoxe n'a de sens que si toutes les Églises y participent
3. La question ukrainienne est cruciale
Le patriarche de Constantinople Bartholomée a particulièrement salué le métropolite de Kiev Onuphre (3) en soulignant que tous le reconnaissent comme unique primat canonique de l'Église Orthodoxe d'Ukraine. Certains primats des Églises locales ont aussi marqué dans leurs déclarations leur soutien à l'Église Orthodoxe d'Ukraine avec le métropolite Onuphre à sa tête.
La dramatique situation du schisme en Ukraine est cruciale pour l'Église russe et nos inquiétudes sont partagées par nos frères des autres Églises Locales. Le métropolite Onuphre intervient dans les débats aussi bien sur la situation en Ukraine que sur les autres questions à l'ordre du jour.
4. Le Concile se tiendra en Crête
Ce ne sera pas Istanbul. Après avoir proposé le Mont Athos le patriarche de Moscou n'a pas objecté à la proposition de réunir le Concile en Crête et on peut affirmer avec certitude que le Concile se réunira là.(4)
5. La volonté d'avancer ensemble
Les discussions se situent à très haut niveau, en faisant appel aux canons des Conciles oeucuméniques, aux décisions des commissions préconciliaires, à d'autres document. C'est très sérieusement fondé.
Tous les participants font preuve de beaucoup d'écoute et sont heureux de pouvoir échanger. Cela n'empêche pas chaque Église locale d'avoir son point de vue sur les question interorthodoxes, mais cette bonne ambiance facilite l'obtention du consensus dont la nécessité est justement discutée à cette réunion.
6. Transparence et faux-bruits
Les participants ont beaucoup de sujets en débat et toutes les informations qui apparaissent actuellement dans certains médias sont très sujette à caution.
Le travail sera terminé mercredi et un compte rendu final sera publié dans lequel figureront tous les détails, y compris la date et le lieu du Concile. On peut aussi penser que, conformément à la demande de l'Église russe et d'autres Église locales, les projets de documents adoptés par la Conférence Interorthodoxe seront publiés. (4)
PravMir Traduction VG
Notes du rédacteur:
(1) l'Église orthodoxe en Amérique (OCA), n'est pas reconnue par certaines Églises et n'a pas été invitée
(2) Voir liste sur http://orthodoxie.com/liste-des-participants-a-la-synaxe-des-primats-des-eglises-orthodoxes-a-geneve-chambesy-et-compte-rendu-succinct-de-la-premiere-journee/
(3) Le métropolite de Kiev Onuphre est le primat de l'Église orthodoxe d'Ukraine, autonome au sein du patriarcat de Moscou. C'est le seul représentant d'une Église autonome participant à la synaxe.
(4) C'est moi qui ai mis cette phrase en gras, car cette affirmation que le Concile se tiendra devrait mettre un terme à bien des spéculations, en particulier à celles qui prêtent à Moscou la volonté de la faire capoter…
(5) Saluons cette bonne nouvell
Derniers commentaires
-
Surprenantes fresques dans un monastère en Serbie
19/09/2024 13:35 - Patrick -
"Il n'y a aucune excuse pour ceux qui déclenchent des guerres", - Mgr Onuphre, Primat de l'Eglise d’Ukraine, PM
14/04/2023 05:58 - Gilles -
Le père George Egorov, sa visite pastorale à la Légion étrangère
12/12/2022 12:55 - Baron André -
OSCE demande à Russie ce cesser la destruction d'églises en Ukraine
10/05/2022 03:22 - pere jean -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
14/04/2022 19:15 - Hai Lin -
Deux hiérarques russes s’expriment à titre personnel à propos de la guerre et de la paix, de la situation en Russie
14/04/2022 10:39 - Marie Genko -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
14/04/2022 10:26 - Marie Genko -
Le Parlement Européen a condamné le patriarche Cyrille et a félicité le clergé orthodoxe qui s'est opposé à la guerre en Ukraine
13/04/2022 21:21 - Gilles -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 23:05 - Théophile -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 22:00 - Nadejda na Mir
Liens francophones