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V.G.
Cet article anonyme, qui figure sur le site officiel de l'AEOF, fait une analyse intéressante de la situation de l'Orthodoxie. Je donne le texte in extenso, avec des modifications mineures au niveau des titres pour le rendre plus lisible sur PO et des notes complémentaires.
"L’Eglise orthodoxe d’aujourd’hui existe dans cinq situations différentes:
1. Les orthodoxes qui vivent dans les régions de la Méditerranée orientale, comme une minorité dans une société à majorité musulmane. C’est essentiellement la situation des quatre anciens patriarcats de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem (ce dernier existe sous la domination musulmane en Jordanie, mais naturellement en Israël).
2. Deux Eglises orthodoxes, celles de Chypre et de Grèce, dans lesquelles continue une alliance Eglise-Etat de type byzantin, bien que sous une forme atténuée.
Cet article anonyme, qui figure sur le site officiel de l'AEOF, fait une analyse intéressante de la situation de l'Orthodoxie. Je donne le texte in extenso, avec des modifications mineures au niveau des titres pour le rendre plus lisible sur PO et des notes complémentaires.
"L’Eglise orthodoxe d’aujourd’hui existe dans cinq situations différentes:
1. Les orthodoxes qui vivent dans les régions de la Méditerranée orientale, comme une minorité dans une société à majorité musulmane. C’est essentiellement la situation des quatre anciens patriarcats de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem (ce dernier existe sous la domination musulmane en Jordanie, mais naturellement en Israël).
2. Deux Eglises orthodoxes, celles de Chypre et de Grèce, dans lesquelles continue une alliance Eglise-Etat de type byzantin, bien que sous une forme atténuée.
3. Les Eglises orthodoxes en Europe Orientale qui, jusque tout récemment encore, vivaient sous le joug communiste et étaient confrontées à des persécutions plus ou moins sévères. C’est de loin le plus grand des cinq groupes, comprenant les Eglises de Russie, de Serbie, de Roumanie, de Bulgarie, de Géorgie, de Pologne, d'Albanie et de Tchécoslovaquie, et comptant plus de quatre-vingt-cinq pour cent (85%) des membres de l'Eglise orthodoxe d'aujourd'hui.
4. Les communautés orthodoxes de la diaspora, vivant dans le monde occidental, et formées principalement d'immigrés et d'exilés et de leurs descendants, mais comportant aussi des convertis occidentaux.
5. On trouve enfin certains petits mouvements missionnaires, à l'intérieur de l'Orthodoxie, avec des communautés en Afrique, au Japon, en Chine, en Corée et ailleurs.
Tous ensemble, ces cinq groupes comptent entre 150 et 200 millions de personnes dont peut-être 50 et 80 millions sont en mesure de pratiquer activement leur foi ...
Retour en arrière, quelques éléments de compréhension !
La fragmentation de la chrétienté en trois étapes !
Dans l'introduction de son livre "L'Orthodoxie, l'Eglise des sept conciles" (1), Mgr Kallistos (Ware) métropolite de Diocleia évoque trois étapes principales, celles de la fragmentation de la chrétienté, "qui ont déterminé le développement extérieur de l'Eglise orthodoxe". Il s'agit là d'une synthèse intéressante qui donne une clé de compréhension des grands mouvements qui ont déterminé l'évolution de la géopolitique de la chrétienté et de l'Eglise orthodoxe.
"Les divisions qui ont amené la fragmentation actuelle de la chrétienté ont eu lieu, dit-il, en trois grande phases, chacune à peu près à 500 ans d'intervalle. La première étape vers la séparation se passe au Vème au VI siècles, quand ce que l'on connaît aujourd'hui sous le nom d'Eglises orientales orthodoxes furent séparés du corps principal de la Chrétienté…
Du fait de cette première division, les orthodoxes ont été réduits en Orient principalement au monde hellénophone. Puis vint la deuxième séparation, que l'on date conventionnellement de 1054. Le corps central de la Chrétienté se divisa alors en deux communions: en Europe occidentale le monde catholique romain sous le pape (de Rome); l'Eglise orthodoxe fut alors limitée également du côté de l'Occident.
La troisième séparation entre Rome et les réformateurs, au seizième siècle, ne nous concerne pas ici directement.
On note avec intérêt combien les divisions culturelles et ecclésiales tendent à coïncider. Le Christianisme, bien qu'universel dans sa mission, tend à être associé en pratique avec trois cultures: sémitique, grecque et latine. Du fait de la première séparation, les Chrétiens sémites de Syrie, avec leur florissante école de théologiens et d'écrivains, furent coupés du reste de la chrétienté. Puis advint la deuxième séparation qui creusa un fossé entre les traditions grecque et latine du christianisme. C'est ainsi que dans l'Eglise orthodoxe, l'influence de la Grèce est prédominante. Mais il ne faudrait pas penser que l'Eglise orthodoxe est uniquement une Eglise grecque et rien d'autre, car les Pères syriaques et latins ont eux aussi une place dans la plénitude de la tradition orthodoxe.
Tandis que l'Eglise orthodoxe était limitée d'abord à l'est et ensuite à l'ouest, elle s'étendit vers le nord. En 863, les saints Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves, firent un voyage vers le Nord pour entreprendre un travail missionnaire au-delà des frontières de l'Empire byzantin, et leurs efforts finirent par aboutir à la conversion des Bulgares, des Serbes et des Russes. Avec l'affaiblissement du pouvoir byzantin, ces nouvelles Eglises du nord s'accrurent en importance, et lorsque Constantinople tomba aux mains des Turcs en 1453, la Principauté de Moscou était prête à prendre la place de Byzance en tant que protecteur du monde orthodoxe. Depuis deux siècles, on a assisté à un revirement partiel de cette situation. Bien que Constantinople, elle-même aux mains des Turcs, ne soit qu'un pâle reflet de sa splendeur passée, les chrétiens orthodoxes de Grèce ont commencé à recouvrer leur indépendance en 1821; d'autre part l'Eglise russe a, ce siècle présent (XXème), souffert soixante-dix ans sous la domination d'un régime agressivement anti-chrétien."
Le plérome de l'Eglise orthodoxe: Des Eglises locales autocéphales
4 anciens patriarcats et les autres Eglises locales autocéphales, les Eglises autonomes qui dépendent de certaines d'entre elles, et les Eglises de la "diaspora"
Les Eglises autocéphales
Après la sortie de Rome de la communion des Eglises orthodoxes en 1054, la pentarchie (les 5 patriarcats anciens d'origine apostolique) s'est trouvée réduite aux patriarcats de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem. D'autres Eglises locales autocéphales sont venues par la suite grossir les rangs de l'Eglise orthodoxe. Il s'agit en premier lieu des Eglises de Russie (dépendante du Patriarcat Œcuménique jusqu'en 1589 et érigée depuis en Patriarcat indépendant), de Serbie (1920), de Roumanie (1925), de Bulgarie (1953), de Géorgie (dont les origines remontent au IV siècle), de Chypre, de Grèce, de Pologne, d'Albanie, de Tchéquie et de Slovaquie (2) (cf. Rubrique Primats & Eglises autocéphales, pour les titres officiels que portent les primats de ces Eglises).
Les Eglises autonomes
il s'agit aussi, en second lieu, des Eglises dites autonomes, à savoir des entités ecclésiales qui ne sont pas entièrement indépendantes mais qui bénéficient au sein d'une Eglise autocéphale orthodoxe qui leur a accordé l'autonomie, d'une large indépendance sur bien des points. La reconnaissance du statut d'Eglise autonome (ou de l'autocéphalie accordée à une Eglise locale par une autre Eglise locale) de certaines entités ecclésiales ne fait pas l'unanimité des Eglises orthodoxes. Les modalités de déclaration et de reconnaissance de l'autocéphalie et de l'autonomie au sein de l'Eglise orthodoxe fait l'objet des travaux des commissions préconciliaires qui travaillent en vue de la tenue du Grand Concile pan orthodoxe. Un consensus semble sur le point d'aboutir sur ces questions.(3) On compte parmi les Eglises autonomes actuelles, les l'Eglise du Sinaï (dont le siège est au monastère Sainte Catherine dans le Sinaï et dont le primat est confirmé par le Patriarcat de Jérusalem), l'Eglise orthodoxe de Finlande (qui dépend du Patriarcat Œcuménique, l'Eglise orthodoxe du Japon (qui dépend du Patriarcat de Moscou) et Eglise orthodoxe d'Estonie (dépend du Patriarcat Œcuménique) (4)(5).
Les Eglises dites de la "diaspora"
En attendant le futur Grand Concile Pan Orthodoxe, les assemblées d'évêques orthodoxes se constituent ici et là !
Les communautés ecclésiales orthodoxes qui se trouvent en Europe occidentale, en Amérique du Nord et du Sud et en Australie constituent ce qui est communément appelées les Eglises orthodoxes de la diaspora. Elles sont ainsi désignées car cette présence orthodoxe en dehors des terres traditionnellement orthodoxes, est en grande partie le résultat de mouvements migratoires, voulus ou bien forcés, tout au long du XXème siècle.
L'organisation canonique de ces églises selon le principe territorial traditionnel a fait l'objet depuis le début des années 90 du siècle passé de travaux interorthodoxes dans le cadre d'une commission préconciliaire visant à organiser cette présence orthodoxe (qui dans certains pays est désormais à la 4ème voire 5ème génération) d'une manière conforme à l'ecclésiologie orthodoxe dont le principe fondamental est celui de l'église locale, "un seul évêque en un même lieu". Ces travaux qui se sont déroulés au Centre du Patriarcat Œcuménique à Chambésy près de Genève en 1990, 1993 et 1995 ont réussi à dégager un consensus inter-orthodoxe sur la nécessité de constituer dans des zones géographiques définies, des assemblées épiscopales orthodoxes. La commission inter-orthodoxe préparatoire qui s'est réunie à Chambésy en juin 2009 (5) est venue confirmer le consensus précédent et adopter les textes relatifs au fonctionnement, rôle et objectif des Assemblées épiscopales orthodoxes. Le Grand Concile pan orthodoxe devrait au moment venu évoquer cette question d'organisation de la diaspora qui est mise à son ordre du jour.
Notes du rédacteur
(1) Mgr Kallistos Ware "L'Orthodoxie : L'Eglise des sept Conciles", Editions du Cerf, Paris, 2002, p.10-12
(2) Il y a aussi l'Eglise Orthodoxe en Amérique (OCA: http://oca.org/) dont l'autocéphalie a été accordée en 1970 par son Eglise-mère, le patriarcat de Moscou mais n'est pas encore reconnue par l'ensemble des autres Eglises orthodoxes.
(3) La Commission préparatoire interorthodoxe, qui s'est réunie à Chambésy (Suisse) en décembre 2009, a préparé un document exprimant la position commune des Églises orthodoxes sur la question de l'autonomie, de la façon de l'octroyer et de ses implications: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Chambesy-COMMISSION-INTERORTHODOXE_a594.html
(4) Cette Eglise, crée en 1996, est un doublon de celle du patriarcat de Moscou en qui ne la reconnait pas.
(5) Il y a en fait bien plus d'Eglises autonomes. Pour ce que j'en connais, il y en a plusieurs autres dans le patriarcat de Moscou (Ukraine, Biélorussie, Moldavie, Estonie, Kazakhstan… ) et dans le patriarcat de Constantinople (Église orthodoxe ukrainienne des États-Unis, l'Église orthodoxe carpato-russe américaine … )
(6) Il s'agit en fait de la Conférence de Chambésy IV dont les textes approuvés sont disponibles. Pour l'organisation de la diaspora il y a 12 régions "dans lesquelles des assemblées épiscopales seront créées dans une première étape":
i. North America and Central America.
ii. South America.
iii. Australia, New Zealand and Oceania.
iv. Great Britain and Ireland.
v. France.
vi. Belgium, Holland and Luxembourg.
vii. Austria.
viii. Italy and Malta.
ix. Switzerland and Lichtenstein.
x. Germany.
xi. Scandinavian countries (except Finland).
xii. Spain and Portugal., ( cf.
http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Les-decisions-de-Chambesy-IV_a423.html) Il semble bien que toutes ces Assemblées fonctionnent ä l'heure actuelle.
4. Les communautés orthodoxes de la diaspora, vivant dans le monde occidental, et formées principalement d'immigrés et d'exilés et de leurs descendants, mais comportant aussi des convertis occidentaux.
5. On trouve enfin certains petits mouvements missionnaires, à l'intérieur de l'Orthodoxie, avec des communautés en Afrique, au Japon, en Chine, en Corée et ailleurs.
Tous ensemble, ces cinq groupes comptent entre 150 et 200 millions de personnes dont peut-être 50 et 80 millions sont en mesure de pratiquer activement leur foi ...
Retour en arrière, quelques éléments de compréhension !
La fragmentation de la chrétienté en trois étapes !
Dans l'introduction de son livre "L'Orthodoxie, l'Eglise des sept conciles" (1), Mgr Kallistos (Ware) métropolite de Diocleia évoque trois étapes principales, celles de la fragmentation de la chrétienté, "qui ont déterminé le développement extérieur de l'Eglise orthodoxe". Il s'agit là d'une synthèse intéressante qui donne une clé de compréhension des grands mouvements qui ont déterminé l'évolution de la géopolitique de la chrétienté et de l'Eglise orthodoxe.
"Les divisions qui ont amené la fragmentation actuelle de la chrétienté ont eu lieu, dit-il, en trois grande phases, chacune à peu près à 500 ans d'intervalle. La première étape vers la séparation se passe au Vème au VI siècles, quand ce que l'on connaît aujourd'hui sous le nom d'Eglises orientales orthodoxes furent séparés du corps principal de la Chrétienté…
Du fait de cette première division, les orthodoxes ont été réduits en Orient principalement au monde hellénophone. Puis vint la deuxième séparation, que l'on date conventionnellement de 1054. Le corps central de la Chrétienté se divisa alors en deux communions: en Europe occidentale le monde catholique romain sous le pape (de Rome); l'Eglise orthodoxe fut alors limitée également du côté de l'Occident.
La troisième séparation entre Rome et les réformateurs, au seizième siècle, ne nous concerne pas ici directement.
On note avec intérêt combien les divisions culturelles et ecclésiales tendent à coïncider. Le Christianisme, bien qu'universel dans sa mission, tend à être associé en pratique avec trois cultures: sémitique, grecque et latine. Du fait de la première séparation, les Chrétiens sémites de Syrie, avec leur florissante école de théologiens et d'écrivains, furent coupés du reste de la chrétienté. Puis advint la deuxième séparation qui creusa un fossé entre les traditions grecque et latine du christianisme. C'est ainsi que dans l'Eglise orthodoxe, l'influence de la Grèce est prédominante. Mais il ne faudrait pas penser que l'Eglise orthodoxe est uniquement une Eglise grecque et rien d'autre, car les Pères syriaques et latins ont eux aussi une place dans la plénitude de la tradition orthodoxe.
Tandis que l'Eglise orthodoxe était limitée d'abord à l'est et ensuite à l'ouest, elle s'étendit vers le nord. En 863, les saints Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves, firent un voyage vers le Nord pour entreprendre un travail missionnaire au-delà des frontières de l'Empire byzantin, et leurs efforts finirent par aboutir à la conversion des Bulgares, des Serbes et des Russes. Avec l'affaiblissement du pouvoir byzantin, ces nouvelles Eglises du nord s'accrurent en importance, et lorsque Constantinople tomba aux mains des Turcs en 1453, la Principauté de Moscou était prête à prendre la place de Byzance en tant que protecteur du monde orthodoxe. Depuis deux siècles, on a assisté à un revirement partiel de cette situation. Bien que Constantinople, elle-même aux mains des Turcs, ne soit qu'un pâle reflet de sa splendeur passée, les chrétiens orthodoxes de Grèce ont commencé à recouvrer leur indépendance en 1821; d'autre part l'Eglise russe a, ce siècle présent (XXème), souffert soixante-dix ans sous la domination d'un régime agressivement anti-chrétien."
Le plérome de l'Eglise orthodoxe: Des Eglises locales autocéphales
4 anciens patriarcats et les autres Eglises locales autocéphales, les Eglises autonomes qui dépendent de certaines d'entre elles, et les Eglises de la "diaspora"
Les Eglises autocéphales
Après la sortie de Rome de la communion des Eglises orthodoxes en 1054, la pentarchie (les 5 patriarcats anciens d'origine apostolique) s'est trouvée réduite aux patriarcats de Constantinople, d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem. D'autres Eglises locales autocéphales sont venues par la suite grossir les rangs de l'Eglise orthodoxe. Il s'agit en premier lieu des Eglises de Russie (dépendante du Patriarcat Œcuménique jusqu'en 1589 et érigée depuis en Patriarcat indépendant), de Serbie (1920), de Roumanie (1925), de Bulgarie (1953), de Géorgie (dont les origines remontent au IV siècle), de Chypre, de Grèce, de Pologne, d'Albanie, de Tchéquie et de Slovaquie (2) (cf. Rubrique Primats & Eglises autocéphales, pour les titres officiels que portent les primats de ces Eglises).
Les Eglises autonomes
il s'agit aussi, en second lieu, des Eglises dites autonomes, à savoir des entités ecclésiales qui ne sont pas entièrement indépendantes mais qui bénéficient au sein d'une Eglise autocéphale orthodoxe qui leur a accordé l'autonomie, d'une large indépendance sur bien des points. La reconnaissance du statut d'Eglise autonome (ou de l'autocéphalie accordée à une Eglise locale par une autre Eglise locale) de certaines entités ecclésiales ne fait pas l'unanimité des Eglises orthodoxes. Les modalités de déclaration et de reconnaissance de l'autocéphalie et de l'autonomie au sein de l'Eglise orthodoxe fait l'objet des travaux des commissions préconciliaires qui travaillent en vue de la tenue du Grand Concile pan orthodoxe. Un consensus semble sur le point d'aboutir sur ces questions.(3) On compte parmi les Eglises autonomes actuelles, les l'Eglise du Sinaï (dont le siège est au monastère Sainte Catherine dans le Sinaï et dont le primat est confirmé par le Patriarcat de Jérusalem), l'Eglise orthodoxe de Finlande (qui dépend du Patriarcat Œcuménique, l'Eglise orthodoxe du Japon (qui dépend du Patriarcat de Moscou) et Eglise orthodoxe d'Estonie (dépend du Patriarcat Œcuménique) (4)(5).
Les Eglises dites de la "diaspora"
En attendant le futur Grand Concile Pan Orthodoxe, les assemblées d'évêques orthodoxes se constituent ici et là !
Les communautés ecclésiales orthodoxes qui se trouvent en Europe occidentale, en Amérique du Nord et du Sud et en Australie constituent ce qui est communément appelées les Eglises orthodoxes de la diaspora. Elles sont ainsi désignées car cette présence orthodoxe en dehors des terres traditionnellement orthodoxes, est en grande partie le résultat de mouvements migratoires, voulus ou bien forcés, tout au long du XXème siècle.
L'organisation canonique de ces églises selon le principe territorial traditionnel a fait l'objet depuis le début des années 90 du siècle passé de travaux interorthodoxes dans le cadre d'une commission préconciliaire visant à organiser cette présence orthodoxe (qui dans certains pays est désormais à la 4ème voire 5ème génération) d'une manière conforme à l'ecclésiologie orthodoxe dont le principe fondamental est celui de l'église locale, "un seul évêque en un même lieu". Ces travaux qui se sont déroulés au Centre du Patriarcat Œcuménique à Chambésy près de Genève en 1990, 1993 et 1995 ont réussi à dégager un consensus inter-orthodoxe sur la nécessité de constituer dans des zones géographiques définies, des assemblées épiscopales orthodoxes. La commission inter-orthodoxe préparatoire qui s'est réunie à Chambésy en juin 2009 (5) est venue confirmer le consensus précédent et adopter les textes relatifs au fonctionnement, rôle et objectif des Assemblées épiscopales orthodoxes. Le Grand Concile pan orthodoxe devrait au moment venu évoquer cette question d'organisation de la diaspora qui est mise à son ordre du jour.
Notes du rédacteur
(1) Mgr Kallistos Ware "L'Orthodoxie : L'Eglise des sept Conciles", Editions du Cerf, Paris, 2002, p.10-12
(2) Il y a aussi l'Eglise Orthodoxe en Amérique (OCA: http://oca.org/) dont l'autocéphalie a été accordée en 1970 par son Eglise-mère, le patriarcat de Moscou mais n'est pas encore reconnue par l'ensemble des autres Eglises orthodoxes.
(3) La Commission préparatoire interorthodoxe, qui s'est réunie à Chambésy (Suisse) en décembre 2009, a préparé un document exprimant la position commune des Églises orthodoxes sur la question de l'autonomie, de la façon de l'octroyer et de ses implications: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Chambesy-COMMISSION-INTERORTHODOXE_a594.html
(4) Cette Eglise, crée en 1996, est un doublon de celle du patriarcat de Moscou en qui ne la reconnait pas.
(5) Il y a en fait bien plus d'Eglises autonomes. Pour ce que j'en connais, il y en a plusieurs autres dans le patriarcat de Moscou (Ukraine, Biélorussie, Moldavie, Estonie, Kazakhstan… ) et dans le patriarcat de Constantinople (Église orthodoxe ukrainienne des États-Unis, l'Église orthodoxe carpato-russe américaine … )
(6) Il s'agit en fait de la Conférence de Chambésy IV dont les textes approuvés sont disponibles. Pour l'organisation de la diaspora il y a 12 régions "dans lesquelles des assemblées épiscopales seront créées dans une première étape":
i. North America and Central America.
ii. South America.
iii. Australia, New Zealand and Oceania.
iv. Great Britain and Ireland.
v. France.
vi. Belgium, Holland and Luxembourg.
vii. Austria.
viii. Italy and Malta.
ix. Switzerland and Lichtenstein.
x. Germany.
xi. Scandinavian countries (except Finland).
xii. Spain and Portugal., ( cf.
http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Les-decisions-de-Chambesy-IV_a423.html) Il semble bien que toutes ces Assemblées fonctionnent ä l'heure actuelle.
Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 25 Août 2012 à 13:00
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