Les responsables religieux dénoncent, en premier lieu, la récente décision de la Ville de Jérusalem d’appliquer la taxe municipale d’habitation (Arnona) sur les biens commerciaux des Eglises. Jusqu’alors, celles-ci bénéficiaient d’une exemption fiscale, instaurée depuis l’époque ottomane. La mairie entend désormais la réserver aux seuls lieux de culte.

Des responsables chrétiens ont pris dimanche la rare décision de fermer le site du tombeau du Christ. Ils dénoncent des mesures fiscales prises par l’exécutif.

La mesure est suffisamment rare pour être remarquée. Dimanche 25 février à midi, en vieille ville de Jérusalem, le Saint-Sépulcre a été fermé au public et le restera jusqu’alors nouvel ordre. Les responsables des trois Eglises chargées de la basilique, site du tombeau du Christ selon la tradition, entendent ainsi protester contre des mesures avancées par les autorités israéliennes, et qui affecteraient directement leur ministère dans la ville sainte.


A l’issue des traditionnelles liturgies dominicales, les portes du Saint-Sépulcre se sont donc refermées, les touristes et les pèlerins ne pouvant alors plus y entrer. Sur le parvis, Théophile III, le patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, Nourhan Manougian, son homologue arménien orthodoxe et Francesco Patton, le custode de Terre sainte (supérieur de l’ordre catholique des Franciscains), ont justifié, dans un communiqué conjoint, une décision « sans précédent », en réponse à « la campagne systématique contre les Eglises et les communautés chrétiennes de Terre sainte » menée par Israël.

Arriérés de paiement à 152 millions d’euros


Les responsables religieux dénoncent, en premier lieu, la récente décision de la Ville de Jérusalem d’appliquer la taxe municipale d’habitation (Arnona) sur les biens commerciaux des Eglises. Jusqu’alors, celles-ci bénéficiaient d’une exemption fiscale, instaurée depuis l’époque ottomane. La mairie entend désormais la réserver aux seuls lieux de culte.

« Toutes les églises, synagogues et mosquées de Jérusalem » resteront exemptées d’Arnona, a assuré Nir Barkat, le maire de Jérusalem. En revanche, « les bâtiments commerciaux » ne le seront pas, « quel que soit leur propriétaire », a-t-il ajouté. Dans cette logique, il revient aux Eglises de payer des arriérés de paiement établis à 152 millions d’euros. « Nous ne laisserons pas les résidents de Jérusalem financer cette dette énorme [de taxes qui devraient être prétendument payées par les Eglises] », a promis M. Barkat. ////

« Approche brutale et cynique »

Pour sa part, « la Custodie s’est vue notifier qu’elle devrait payer 170 000 euros, l’équivalent de sept années de taxes impayées. Le cas échéant, une partie de ses biens mobiliers pourrait être saisie », raconte Fareed Jubran, conseiller juridique de la Custodie de Terre sainte, gardienne des lieux saints pour l’Eglise catholique.

« L’approche brutale et cynique de la municipalité n’est pas acceptable », poursuit-il, considérant qu’au contraire, celle dernière devrait « remercier » les Eglises locales, qui génèrent des revenus grâce au tourisme de pèlerinage et qui soutiennent au quotidien les chrétiens palestiniens.///// SUITE





Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Février 2018 à 10:13 | 3 commentaires | Permalien



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile