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La position face aux mariages mixtes varie fortement selon les Eglises et ce thème est à l'ordre du jour du Concile panorthodoxe; le métropolite Hilarion de Volokolamsk a fait un intéressant résumé de la situation en 2011dans sa "Conférence sur la préparation du saint et grand concile de l’Eglise orthodoxe" dont voici le passage qui en traite (texte in extenso, sous-titres et passages en gras du rédacteur):
Mariages avec les chrétiens hétérodoxes
La question des empêchements canoniques au mariage chrétien fut discutée à la commission préparatoire de 1971. Les conclusions de la commission furent fondées sur les rapports des Églises de Russie et d’Hellade, avec des remarques particulières émanant des Églises de Serbie, de Roumanie, de Bulgarie, de Chypre et de Tchécoslovaquie.
Mariages avec les chrétiens hétérodoxes
La question des empêchements canoniques au mariage chrétien fut discutée à la commission préparatoire de 1971. Les conclusions de la commission furent fondées sur les rapports des Églises de Russie et d’Hellade, avec des remarques particulières émanant des Églises de Serbie, de Roumanie, de Bulgarie, de Chypre et de Tchécoslovaquie.
a) L’Église russe accepte que « la sanctification, par le mariage ecclésiastique, des noces de chrétiens orthodoxes avec des chrétiens hétérodoxes, peut avoir lieu dans le cas où le côté non orthodoxe reconnaît la signification de la bénédiction de l’Église orthodoxe » (*)…
b) L’Église de Hellade considère qu’il vaudrait mieux éviter les mariages mixtes, sans faire de différence entre les Églises et les confessions, et ne les permettre qu’en présence de circonstances particulières.
c) L’Église de Pologne propose, que conformément à l’esprit œcuménique et sur le fondement des relations locales interconfessionnelles, les mariages mixtes avec tous les baptisés soient reconnus valides.
Il est évident que les opinions exprimées ici sont liées aux situations dans lesquelles se trouvent les Églises mentionnées. Ainsi, l’Église russe accomplit son ministère dans un milieu confessionnel mixte, l’Église de Hellade, dans un milieu ethnique et confessionnel unique, tandis qu’en Pologne, le milieu hétérodoxe est dominant. Dans ses conclusions, la commission décida que « ce problème n’implique pas un point de vue orthodoxe unique, ce dont témoigne la diversité de la pratique des Églises locales ». Selon l’avis de la commission, « il serait souhaitable que la réunion préconciliaire laisse une relative liberté dans la résolution de cette question en tenant compte des conditions locales existantes ».
En 1982, la réunion préconciliaire panorthodoxe ("Chambésy II"), a ajouté la précision suivante:
« […] La décision est prise, pour:
a) Empêcher le mariage des orthodoxes avec les hétérodoxes selon l’acribie canonique, mais cependant le bénir par condescendance et humanité sous la condition définie que les enfants de ce mariage soient baptisés et éduqués dans l’Église orthodoxe. Les Églises orthodoxes locales autocéphales peuvent prendre leurs décisions, relativement à l’application de l’économie, dans des cas individuels, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers.
Mariage entre orthodoxes et non-chrétiens ou non-croyants
a) L’Église russe reconnait que des mariages mixtes de cet ordre sont interdits par le 72e canon In Trullo, mais néanmoins, elle considère que «les conditions contemporaines de l’existence de l’Église de Dieu sur terre demandent avec insistance le retour à la pratique des trois premiers siècles du christianisme, relativement à la question des mariages mixtes». À cette époque, suivant l’apôtre Paul (1 Cor. 7,12 – 14,16) « l’Église avait une attitude condescendante envers les mariages mixtes». En outre, «dans les canons les plus anciens, il n’y a pas d’interdit en ce qui concerne cette question» (ibid *).
b) Pour l’Église de Chypre, «il est interdit au chrétien de conclure mariage avec les non-chrétiens » (14e canon du IVe concile œcuménique).
c) L’Église de Hellade considère que la réunion préconciliaire pourrait permettre et appliquer l’économie dans la question du mariage avec les non-chrétiens.
d) L’Église de Pologne propose de «discuter la possibilité de bénir l’un des deux futurs conjoints dans le cas où l’un des deux est non- croyant».
e) L’Église de Tchécoslovaquie ne peut pas bénir le mariage d’un chrétien orthodoxe avec un non-chrétien (juif, musulman, etc.).
Tenant compte des positions susmentionnées des différentes Églises orthodoxes sœurs, la commission, après avoir étudié soigneusement l’ordre canonique de l’Église, selon lequel le mariage entre des croyants orthodoxes et des tenants d’autres religions ou non-croyants n’est concevable qu’après l’entrée du non-orthodoxe ou du non- croyant dans l’Église, propose, «d’une part que soient étudiés les modes d’application de l’économie, d’autre part que soit laissée la liberté aux Églises locale de résoudre la question de l’application de l’économie en cas de nécessité».
En 1982, la réunion préconciliaire panorthodoxe ("Chambésy II"), a ajouté la précision suivante:
« […] La décision est prise, pour :
…
b) Le mariage entre orthodoxes et fidèles des autres religions ou des non-croyants est absolument interdit selon l’acribie canonique. Mais en cas de tels mariages, les Églises orthodoxes locales autocéphales peuvent néanmoins appliquer l’économie pastorale au conjoint orthodoxe, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers ».
Notes
(*)"Les «Fondements de la doctrine sociale» autorisent les mariages mixtes (**), et pourtant tous les prêtres ne les acceptent pas" a déclaré le métropolite Hilarion de Volokolamsk en 2010 en reconnaissant qu'il reçoit souvent des plaintes de fidèles à qui des prêtres refusent le mariage religieux avec des fidèles d'autres confessions. "Ainsi, a dit le métropolite, il y a un problème quand il existe une position officielle, mais qu'on ne la connaît pas en pratique". PO
(**) Cf. «Les Fondements de la doctrine sociale», Les éditions du Cerf-Istina, Paris, 2007, p. 114-116.
Voir aussi: 1 et 2 et 3
Vladimir GOLOVANOW
b) L’Église de Hellade considère qu’il vaudrait mieux éviter les mariages mixtes, sans faire de différence entre les Églises et les confessions, et ne les permettre qu’en présence de circonstances particulières.
c) L’Église de Pologne propose, que conformément à l’esprit œcuménique et sur le fondement des relations locales interconfessionnelles, les mariages mixtes avec tous les baptisés soient reconnus valides.
Il est évident que les opinions exprimées ici sont liées aux situations dans lesquelles se trouvent les Églises mentionnées. Ainsi, l’Église russe accomplit son ministère dans un milieu confessionnel mixte, l’Église de Hellade, dans un milieu ethnique et confessionnel unique, tandis qu’en Pologne, le milieu hétérodoxe est dominant. Dans ses conclusions, la commission décida que « ce problème n’implique pas un point de vue orthodoxe unique, ce dont témoigne la diversité de la pratique des Églises locales ». Selon l’avis de la commission, « il serait souhaitable que la réunion préconciliaire laisse une relative liberté dans la résolution de cette question en tenant compte des conditions locales existantes ».
En 1982, la réunion préconciliaire panorthodoxe ("Chambésy II"), a ajouté la précision suivante:
« […] La décision est prise, pour:
a) Empêcher le mariage des orthodoxes avec les hétérodoxes selon l’acribie canonique, mais cependant le bénir par condescendance et humanité sous la condition définie que les enfants de ce mariage soient baptisés et éduqués dans l’Église orthodoxe. Les Églises orthodoxes locales autocéphales peuvent prendre leurs décisions, relativement à l’application de l’économie, dans des cas individuels, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers.
Mariage entre orthodoxes et non-chrétiens ou non-croyants
a) L’Église russe reconnait que des mariages mixtes de cet ordre sont interdits par le 72e canon In Trullo, mais néanmoins, elle considère que «les conditions contemporaines de l’existence de l’Église de Dieu sur terre demandent avec insistance le retour à la pratique des trois premiers siècles du christianisme, relativement à la question des mariages mixtes». À cette époque, suivant l’apôtre Paul (1 Cor. 7,12 – 14,16) « l’Église avait une attitude condescendante envers les mariages mixtes». En outre, «dans les canons les plus anciens, il n’y a pas d’interdit en ce qui concerne cette question» (ibid *).
b) Pour l’Église de Chypre, «il est interdit au chrétien de conclure mariage avec les non-chrétiens » (14e canon du IVe concile œcuménique).
c) L’Église de Hellade considère que la réunion préconciliaire pourrait permettre et appliquer l’économie dans la question du mariage avec les non-chrétiens.
d) L’Église de Pologne propose de «discuter la possibilité de bénir l’un des deux futurs conjoints dans le cas où l’un des deux est non- croyant».
e) L’Église de Tchécoslovaquie ne peut pas bénir le mariage d’un chrétien orthodoxe avec un non-chrétien (juif, musulman, etc.).
Tenant compte des positions susmentionnées des différentes Églises orthodoxes sœurs, la commission, après avoir étudié soigneusement l’ordre canonique de l’Église, selon lequel le mariage entre des croyants orthodoxes et des tenants d’autres religions ou non-croyants n’est concevable qu’après l’entrée du non-orthodoxe ou du non- croyant dans l’Église, propose, «d’une part que soient étudiés les modes d’application de l’économie, d’autre part que soit laissée la liberté aux Églises locale de résoudre la question de l’application de l’économie en cas de nécessité».
En 1982, la réunion préconciliaire panorthodoxe ("Chambésy II"), a ajouté la précision suivante:
« […] La décision est prise, pour :
…
b) Le mariage entre orthodoxes et fidèles des autres religions ou des non-croyants est absolument interdit selon l’acribie canonique. Mais en cas de tels mariages, les Églises orthodoxes locales autocéphales peuvent néanmoins appliquer l’économie pastorale au conjoint orthodoxe, en fonction de leurs besoins pastoraux particuliers ».
Notes
(*)"Les «Fondements de la doctrine sociale» autorisent les mariages mixtes (**), et pourtant tous les prêtres ne les acceptent pas" a déclaré le métropolite Hilarion de Volokolamsk en 2010 en reconnaissant qu'il reçoit souvent des plaintes de fidèles à qui des prêtres refusent le mariage religieux avec des fidèles d'autres confessions. "Ainsi, a dit le métropolite, il y a un problème quand il existe une position officielle, mais qu'on ne la connaît pas en pratique". PO
(**) Cf. «Les Fondements de la doctrine sociale», Les éditions du Cerf-Istina, Paris, 2007, p. 114-116.
Voir aussi: 1 et 2 et 3
Vladimir GOLOVANOW
Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 13 Février 2013 à 12:01
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