Monseigneur Jean (Zizoulas), métropolite de Pergame, constate que l’Eglise russe refuse de reconnaître le patriarche Bartholomée « pape de Rome de l’Orient » et que cela inhibe le dialogue avec les catholiques.

L’Eglise orthodoxe russe ainsi que plusieurs Eglises orthodoxes locales n’admettent pas la primauté du patriarcat de Constantinople dans l’ensemble du monde orthodoxe. Monseigneur Jean dit que tant que l’orthodoxie n’a pas son propre « pape de Rome » le dialogue avec les catholiques ne pourra pas s’approfondir.

Le métropolite de Pergame est un théologien réputé, il co-préside la Commission mixte du dialogue entre catholiques et orthodoxes. C’est un hiérarque bénéficiant d’une grande autorité au sein de l’Eglise de Constantinople. Il vient de déclarer que « les divergences entre Constantinople et l’Eglise russe représentent un frein pour le dialogue œcuménique car la conciliarité et le consensus préconisés par l’Eglise russe lors de la discussion de toutes les questions qui font l’objet de désaccords au sein du monde orthodoxe ne permettent pas « la souplesse œcuménique » indispensable au sein du plérome de l’Eglise orthodoxe.

Le refus de l’Eglise orthodoxe russe d’accepter le principe de la primauté du patriarche Bartholomée tel qu’il est avancé par Constantinople est l’un des problèmes les plus graves qui se posent pour le dialogue interconfessionnel. Cet obstacle est d’autant plus difficile à surmonter que l’Eglise russe exerce une immense influence au sein du monde orthodoxe. Plusieurs Eglises locales se refusent donc à reconnaître les pouvoir œcuméniques de Constantinople.
Le Phanar bénéficie d’une primauté incontestable dans l’esprit de la tradition orthodoxe orientale et le patriarche Bartholomée n’a pas l’intention de renoncer à cela. Les canons disent : il ne peut y avoir en Eglise de Concile sans primat et il ne peut y avoir de primat sans Concile. L’harmonie entre le Concile et le primat est un don du Saint Esprit. Telle était notre ecclésiologie dès les tout débuts.

Le pape François a donné un certain soutien aux participants orthodoxes du dialogue œcuménique et a souligné que l’Eglise catholique doit puiser à l’expérience conciliaire de l’Eglise d’Orient. Auparavant les orthodoxes le pape comme un personnage qui s’est lui-même situé sur un piédestal et la papauté en tant que l’expression de l’impérialisme au sein de l’Eglise. Le pape François a contribué à dissiper ces perceptions. »

Nous voyons donc que la volonté des patriarches de Constantinople fortement manifestée au XX siècle d’exercer une primauté qui ne soit pas seulement d’honneur mais aussi de pouvoir exerce une influence déterminante sur la nature des relations entre catholiques et orthodoxes. Il devient évident que si le monde orthodoxe ne reconnaitra pas à Constantinople des pouvoirs œcuméniques son union avec le Vatican deviendra inévitable.

Lien Sedmitza
Traduction "PO"

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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 16 Septembre 2020 à 11:12 | 41 commentaires | Permalien



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