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Le père Nicolas Soldatenkov, auparavant recteur de la paroisse orthodoxe à Altea en Espagne, est aujourd'hui à la retraite ( Diocèse de Chersonèse PM)
Un tel prêtre donne envie de se confesser et d’ouvrir son âme. L'archiprêtre Nicolas Soldatenkov est capable d’entendre le fidèle parler des profondeurs de son âme et de trouver en réponse des paroles de consolation et de pardon. Voici l’entretien du prêtre de la paroisse Saint Stéphane et Germain en France Nicolas Soldatenkov, descendant du mécène Kozma Soldatenkov avec le quotidien « Vetchernija Moskva ».
Père Nicolas, votre ascendance est enviable pour n’importe quel russe
p. Nicolas - Du côté de ma mère nous descendons d’Alexandre Pouchkine et de Nicolas Gogol. Ce dernier était célibataire et n’avait pas d’enfants. Sa sœur a épousé V. Bykov.
Leur fils unique, N. Bykov, a été officier d’ordonnance d’A. Pouchkine, commandant du 13ème régiment de hussards, fils du poète. A. Pouchkine avait une fille, Marie. Nicolas et Maria se sont mariés et ont eu 10 enfants dont ma grand-mère E. Bykov.
Un tel prêtre donne envie de se confesser et d’ouvrir son âme. L'archiprêtre Nicolas Soldatenkov est capable d’entendre le fidèle parler des profondeurs de son âme et de trouver en réponse des paroles de consolation et de pardon. Voici l’entretien du prêtre de la paroisse Saint Stéphane et Germain en France Nicolas Soldatenkov, descendant du mécène Kozma Soldatenkov avec le quotidien « Vetchernija Moskva ».
Père Nicolas, votre ascendance est enviable pour n’importe quel russe
p. Nicolas - Du côté de ma mère nous descendons d’Alexandre Pouchkine et de Nicolas Gogol. Ce dernier était célibataire et n’avait pas d’enfants. Sa sœur a épousé V. Bykov.
Leur fils unique, N. Bykov, a été officier d’ordonnance d’A. Pouchkine, commandant du 13ème régiment de hussards, fils du poète. A. Pouchkine avait une fille, Marie. Nicolas et Maria se sont mariés et ont eu 10 enfants dont ma grand-mère E. Bykov.
Du côté de mon père nous sommes descendants du marchand Soldatenkov. Son frère Ivan est mort à quarante ans lui laissant son fils de sept ans Basile, mon futur arrière-grand-père. La famille de mon père a quitté la Russie en passant par la Lituanie quand il avait 8 ans. Et la famille de ma mère a émigré par Odessa via Constantinople.
Mes parents se sont rencontrés à Paris, sur les marches de la Cathédrale Orthodoxe Alexandre de la Neva, haut-lieu. Peu après ils s’y sont mariés. Et je suis né en 1938.
Vous excellez en russe !
p. Nicolas - Mes parents m’apprenaient le russe dès mon bas âge. Or, à l’école, au lycée et à l’armée personne ne parlait russe et je l’ai presque oublié. Grâce à Dieu j’ai commencé à fréquenter la catéchèse. Le slavon m’a fait me rappeler du russe.
Mes parents se sont rencontrés à Paris, sur les marches de la Cathédrale Orthodoxe Alexandre de la Neva, haut-lieu. Peu après ils s’y sont mariés. Et je suis né en 1938.
Vous excellez en russe !
p. Nicolas - Mes parents m’apprenaient le russe dès mon bas âge. Or, à l’école, au lycée et à l’armée personne ne parlait russe et je l’ai presque oublié. Grâce à Dieu j’ai commencé à fréquenter la catéchèse. Le slavon m’a fait me rappeler du russe.
Quand vous êtes-vous rendu en Russie pour la première fois ?
p. Nicolas - En 1965. Pendant un mois j’ai travaillé jour et nuit en tant que veilleur dans un hôtel afin de pouvoir acheter un billet de train. Je suis descendu à Moscou chez ma tante. Elle a fait tout son possible pour bien m’accueillir. Ainsi, j’ai vu « La Dame de Pique » au Bolchoï. Nous sommes allés à la Laure de la Trinité-Saint-Serge. J’y ai vénéré les reliques du vénérable Saint Serge. Douze ans après j’ai été ordonné prêtre, le jour de Saint Serge de Radonège.
A Moscou j’ai été pénétré de la pensée que j’avais toujours été russe. Comme si je m’étais absenté pendant quelques temps et ensuite je suis rentré à la maison. Une joie inoubliable emplissait mon cœur…
p. Nicolas - En 1965. Pendant un mois j’ai travaillé jour et nuit en tant que veilleur dans un hôtel afin de pouvoir acheter un billet de train. Je suis descendu à Moscou chez ma tante. Elle a fait tout son possible pour bien m’accueillir. Ainsi, j’ai vu « La Dame de Pique » au Bolchoï. Nous sommes allés à la Laure de la Trinité-Saint-Serge. J’y ai vénéré les reliques du vénérable Saint Serge. Douze ans après j’ai été ordonné prêtre, le jour de Saint Serge de Radonège.
A Moscou j’ai été pénétré de la pensée que j’avais toujours été russe. Comme si je m’étais absenté pendant quelques temps et ensuite je suis rentré à la maison. Une joie inoubliable emplissait mon cœur…
Vous avez réussi à visiter l’hôtel particulier des Soldatenkov rue Miasnitskaïa à Moscou. Qu’est-ce que vous avez senti ?
J’y suis allé pendant mon deuxième voyage en Russie en 1991. J’ai expliqué au concierge que j’étais le descendant des Soldatenkov et lui ai demandé de me laisser entrer. Il est sorti et peu de temps après un homme qui s’est présenté comme colonel Gerassimov m’a invité à entrer. Bien sûr, je n’ai pas tout vu. J’ai une photo d’une chambre de cet hôtel particulier dont un des meubles était un grand buffet. Imaginez-vous que je le vois à sa place ! Il était vide sans vaisselle. J’ai été quand même ravi. On m’a montré une chambre qui servait de chapelle pour mon arrière-grand-père. J’ai vu un fragment de croix sur la fenêtre. C’était émouvant. J’avais une petite caméra et j’ai décidé de filmer la maison de l’extérieur. « Que faîtes-vous, vous êtes espion ? » Une femme s’est mise à crier qu’il était interdit de filmer. Le colonel Gerassimov m’a secouru et un quart d’heure après cette femme m’a demandé de l’excuser.
Avez-vous des reliques familiales chez vous ?
p. Nicolas - Oui. Mes amis appellent ma maison en Bourgogne la « Maison russe ». La relique la plus chère est liée à mon grand-père, Kozma Vassilievitch, officier de la marine. Pendant la bataille de Tsushima dans le Golf de Corée son Croiseur « Oleg » a eu plusieurs brèches. Mon grand-père a survécu par miracle. Pour rendre hommage à ses amis et en reconnaissance pour son salut il a commandé à Fabergé une croix d’autel en or et l’a offerte à la cathédrale « Sauveur-sur-l’Eau ». En 1930 la cathédrale a été démolie et tous les objets de valeurs vendus aux enchères.
J’y suis allé pendant mon deuxième voyage en Russie en 1991. J’ai expliqué au concierge que j’étais le descendant des Soldatenkov et lui ai demandé de me laisser entrer. Il est sorti et peu de temps après un homme qui s’est présenté comme colonel Gerassimov m’a invité à entrer. Bien sûr, je n’ai pas tout vu. J’ai une photo d’une chambre de cet hôtel particulier dont un des meubles était un grand buffet. Imaginez-vous que je le vois à sa place ! Il était vide sans vaisselle. J’ai été quand même ravi. On m’a montré une chambre qui servait de chapelle pour mon arrière-grand-père. J’ai vu un fragment de croix sur la fenêtre. C’était émouvant. J’avais une petite caméra et j’ai décidé de filmer la maison de l’extérieur. « Que faîtes-vous, vous êtes espion ? » Une femme s’est mise à crier qu’il était interdit de filmer. Le colonel Gerassimov m’a secouru et un quart d’heure après cette femme m’a demandé de l’excuser.
Avez-vous des reliques familiales chez vous ?
p. Nicolas - Oui. Mes amis appellent ma maison en Bourgogne la « Maison russe ». La relique la plus chère est liée à mon grand-père, Kozma Vassilievitch, officier de la marine. Pendant la bataille de Tsushima dans le Golf de Corée son Croiseur « Oleg » a eu plusieurs brèches. Mon grand-père a survécu par miracle. Pour rendre hommage à ses amis et en reconnaissance pour son salut il a commandé à Fabergé une croix d’autel en or et l’a offerte à la cathédrale « Sauveur-sur-l’Eau ». En 1930 la cathédrale a été démolie et tous les objets de valeurs vendus aux enchères.
La Croix d’or de Kozma Vassilievitch a été achetée par une riche américaine. C’était la Providence Divine car à Paris elle est descendu dans la maison russe de Trepov et leur a montré son achat. Le vieux général a fait attention sur la mention gravée au dos de la croix : « Don du lieutenant Kozma Soldatenkov en mémoire de ses chers amis péris dans la bataille ». Et l’année de la consécration de la cathédrale – 1919. Elle était surprise d’apprendre que le donateur vivait dans la banlieue parisienne. Elle l’a trouvé et lui a rendu la croix.
Vous êtes propriétaire de cette relique actuellement ?
p. Nicolas - Non, je ne fais que la garder. C’est la volonté de mon père. Je vais transmettre la croix à l’église de Tsushima de Saint-Pétersbourg dès qu’elle aura été restaurée et les cloches y auront sonné. Je fais partie du conseil de curatelle de la cathédrale en cours de construction. En attendant, fin mai de chaque année, dans une petite ville à côté de Dijon où j’habite, je célèbre un office funèbre avec cette croix dans les mains en mémoire des marins morts lors de la bataille de Tsushima.
Qu’est-ce qui vous fait rendre tant de choses à la Russie ?
p. Nicolas - J’ai 11 petits-fils. Les plus grands s’intéressent déjà à leur nom et apprennent le russe. Et même si les couples sont mixtes, j’ai baptisé tous les petits-fils orthodoxes moi-même. J’ai marié tous mes enfants. C’est une joie de savoir qu’ils vont se tenir aux traditions russes.
J’ai transmis à la Russie une œuvre unique d’Ivan Bounine – 12 volumes de l’édition « Metropolitaines » de 1937.
Avant la Russie avait seulement deux éditions semblables. J’envisage de transmettre au musée d’Etat de beaux-arts A. Pouchkine deux desseins d’Ivan Chichkine « La forêt de Kountsevo ». Je le fais non seulement parce que je suis russe orthodoxe mais parce que nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants en ont besoin.
Vous êtes propriétaire de cette relique actuellement ?
p. Nicolas - Non, je ne fais que la garder. C’est la volonté de mon père. Je vais transmettre la croix à l’église de Tsushima de Saint-Pétersbourg dès qu’elle aura été restaurée et les cloches y auront sonné. Je fais partie du conseil de curatelle de la cathédrale en cours de construction. En attendant, fin mai de chaque année, dans une petite ville à côté de Dijon où j’habite, je célèbre un office funèbre avec cette croix dans les mains en mémoire des marins morts lors de la bataille de Tsushima.
Qu’est-ce qui vous fait rendre tant de choses à la Russie ?
p. Nicolas - J’ai 11 petits-fils. Les plus grands s’intéressent déjà à leur nom et apprennent le russe. Et même si les couples sont mixtes, j’ai baptisé tous les petits-fils orthodoxes moi-même. J’ai marié tous mes enfants. C’est une joie de savoir qu’ils vont se tenir aux traditions russes.
J’ai transmis à la Russie une œuvre unique d’Ivan Bounine – 12 volumes de l’édition « Metropolitaines » de 1937.
Avant la Russie avait seulement deux éditions semblables. J’envisage de transmettre au musée d’Etat de beaux-arts A. Pouchkine deux desseins d’Ivan Chichkine « La forêt de Kountsevo ». Je le fais non seulement parce que je suis russe orthodoxe mais parce que nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants en ont besoin.
Pravoslavie i Mir
Traduction Elena Tastevin
Traduction Elena Tastevin
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 9 Novembre 2013 à 19:00
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