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"Starets Séraphim - un moine de Sarov" - Nouvelle publication (BD pour enfants)
Prokhore Mochnine (Saint Séraphim de Sarov), fils d'un entrepreneur en bâtiments, est né à Koursk, en Russie en 1759. Alors que l’Occident va s’éclairer aux lumières de la raison horizontale, il sera le saint d’Orient qui rappellera au monde moderne qu’il existe une Autre Lumière, qui habite et transcende l’homme en lui conférant une dignité incomparable et une joie que nul ne peut ravir.
Ayant reçu très jeune la visite de la Vierge Marie - elle apparaît et proclame « Celui-là est de notre race » - Prokhor entre à vingt ans au monastère de Sarov où il prend le nom prédestiné de Séraphim, le “flamboyant”. Là, il se prépare à l'ordination monastique qui eut lieu en 1786. Après seize années de vie monastique et avec l'accord de ses supérieurs, il choisit la vie solitaire en forêt et s'efforce de revivre la vie de Jésus dans un « désert » qu’il appellera sa Terre Sainte. Il vécut dans l’ascèse et la prière, passant la plupart de ses nuits en prière, debout sur un rocher.
Ce fut une longue et difficile ascension spirituelle où se mêlent les apparitions de la Vierge Marie et les persécutions démoniaques. On le voit nourrissant amicalement d’énormes ours. Un jour, il fut battu par des voleurs. Il garda toute sa vie des séquelles douloureuses de ces coups.
Prokhore Mochnine (Saint Séraphim de Sarov), fils d'un entrepreneur en bâtiments, est né à Koursk, en Russie en 1759. Alors que l’Occident va s’éclairer aux lumières de la raison horizontale, il sera le saint d’Orient qui rappellera au monde moderne qu’il existe une Autre Lumière, qui habite et transcende l’homme en lui conférant une dignité incomparable et une joie que nul ne peut ravir.
Ayant reçu très jeune la visite de la Vierge Marie - elle apparaît et proclame « Celui-là est de notre race » - Prokhor entre à vingt ans au monastère de Sarov où il prend le nom prédestiné de Séraphim, le “flamboyant”. Là, il se prépare à l'ordination monastique qui eut lieu en 1786. Après seize années de vie monastique et avec l'accord de ses supérieurs, il choisit la vie solitaire en forêt et s'efforce de revivre la vie de Jésus dans un « désert » qu’il appellera sa Terre Sainte. Il vécut dans l’ascèse et la prière, passant la plupart de ses nuits en prière, debout sur un rocher.
Ce fut une longue et difficile ascension spirituelle où se mêlent les apparitions de la Vierge Marie et les persécutions démoniaques. On le voit nourrissant amicalement d’énormes ours. Un jour, il fut battu par des voleurs. Il garda toute sa vie des séquelles douloureuses de ces coups.
Après dix-sept ans de solitude, son supérieur le fait revenir au monastère où il vit malade et reclus, mais recevant la visite de la Mère de Dieu « la joie de toutes les joies ». Ses dons surnaturels sont merveilleux. Son jugement spirituel lui attire des foules de pèlerins qu’il accueille par ses paroles pleines de tendresse et d’espérance envers Dieu et toutes ses créatures : « Ma joie ! ». Les gens accouraient de toutes parts pour écouter ses conseils, même le Tsar. Il fonde un monastère de femmes à Diveyevo. Depuis lors et jusqu’à maintenant, les Orthodoxes russes lui vouent une dévotion toute particulière. Elle s’est étendue depuis à toute l’Orthodoxie et au-delà.
C'est surtout grâce à ses dialogues avec Nicolas Motovilov, témoin de son union mystique avec l'Esprit Saint, que nous effleurons la quintessence de son message. Son visage et son corps entier inondé de lumière et comme transfiguré laisse percevoir le mystère glorieux de notre identité divino-humaine.
« Le but de la vie chrétienne est l'acquisition du Saint-Esprit de Dieu », déclare le starets (mot russe pour nommer le sage, le maître spirituel). Il ajouta que cette grâce est accordée à tous ceux qui pratiquent la « prière du cœur » (aussi appelée « prière de Jésus », une méditation dans l’ancestrale tradition monastique hésychaste) et qui entreprennent, au nom du Christ, des « actions d'Amour ».
On le retrouva mort le 14 janvier (NS) 1833, à genoux contre son lit. L’Eglise orthodoxe russe le canonisa en 1903. Sa fête est célébrée le 14 janvier.
Surnommé de son vivant le “Transfiguré” pour avoir connu l'illumination par l'Esprit Saint, la vie et l’enseignement simple et profond de Saint Séraphim de Sarov témoignent de notre vocation à la déification. Ils demeurent l'un des joyaux les plus élevés et les plus touchants de la tradition orthodoxe.
Père Jean Thierry Verhelst
Extraits de l'entretien
C’était un jeudi. Le ciel était gris. La terre était couverte de quinze centimètres de neige et d’épais flocons continuaient à tourbillonner lorsque le Père Séraphim engagea notre conversation dans une clairière, près de son « Petit Ermitage » face à la rivière Sarovka là où la colline descend près de ses rives. Il me fit asseoir sur le tronc d’un arbre qu’il venait d’abattre et lui-même s’accroupit en face de moi.
— « Le Seigneur m’a révélé, dit le grand starets, que depuis ton enfance tu désires savoir quel est le but de la vie chrétienne et que tu as maintes fois interrogé à ce sujet des personnages même haut placés dans la hiérarchie de l’Église. »
Je dois dire que depuis l’âge de douze ans cette idée me poursuivait et qu’effectivement j’avais posé la question à plusieurs personnalités ecclésiastiques sans jamais recevoir de réponse satisfaisante. Le starets l’ignorait.
[...]
C’est donc dans l’acquisition de cet Esprit de Dieu que consiste le vrai but de notre vie chrétienne, tandis que la prière, les veilles, le jeûne, l’aumône et les autres actions vertueuses faites au Nom du Christ ne sont que des moyens pour l’acquérir.
— Comment l’acquisition ? demandai-je au Père Séraphim. Je ne comprends pas très bien.
— L’acquisition, c’est la même chose que l’obtention. Tu sais ce que c’est que d’acquérir de l’argent ? Pour le Saint-Esprit, c’est pareil. Pour les gens du commun, le but de la vie consiste en l’acquisition d’argent - le gain. Les nobles, en plus, désirent obtenir des honneurs, des marques de distinction et autres récompenses accordées pour des services rendus à l’État. L’acquisition du Saint-Esprit est aussi un capital, mais un capital éternel, dispensateur de grâces ; très semblable aux capitaux temporels, et qui s’obtient par les mêmes procédés.
[...] Cette grâce reçue au baptême, est si grande, si indispensable, si vivifiante pour l’homme, qu’elle ne lui est pas enlevée jusqu’à sa mort, — même s’il devient hérétique — la mort n’étant que le terme désigné d’en haut par la Providence divine pour l’essai existentiel de l’homme sur la terre, afin de voir ce qu’il va faire à l’aide de cette grâce pendant le temps octroyé par Dieu.
Si nous ne péchions jamais après notre baptême, nous serions toujours des serviteurs de Dieu saints et immaculés, inaccessibles à la souillure de la chair et de l’esprit.
Mais, voilà le malheur, c’est qu’en prenant de l’âge, nous ne grandissons pas en sagesse et en grâce divine, comme le faisait notre Seigneur Jésus-Christ. Au contraire, nous nous déprécions peu à peu, perdons la grâce du très saint Esprit de Dieu et devenons pécheurs. Mais quand quelqu’un, exalté par la Sagesse divine qui cherche notre salut par toutes les voies, se décide en son Nom à se tourner vers Dieu et à veiller à obtenir son salut éternel, alors un tel homme écoutant la voix de la Sagesse, doit recourir à la vraie conversion de tous ses péchés et à la pratique des vertus contraires aux péchés ; par cette pratique des vertus au nom du Christ, il arrivera à l’acquisition du Saint-Esprit agissant au-dedans de nous et y organisant le Royaume de Dieu.
[...]
— Quand même, répondis-je, je ne comprends pas comment je peux être absolument sûr de me trouver dans l’Esprit-Saint ? Comment puis-je moi-même déceler en moi sa manifestation ?
Le Père Séraphim répondit :
— Je t’ai déjà dit que c’était très simple et je t’ai expliqué en détail comment les hommes se trouvaient dans l’Esprit-Saint et comment il fallait comprendre sa manifestation en nous… Que te faut-il encore ?
— Il me faut, répondis-je, le comprendre vraiment bien…
Alors le Père Séraphim me prit par les épaules et les serrant très fort dit :
— Nous sommes tous les deux, toi et moi, en la plénitude de l’Esprit-Saint. Pourquoi ne me regardes-tu pas ?
— Je ne peux pas, Père, vous regarder. Des foudres jaillissent de vos yeux. Votre visage est devenu plus lumineux que le soleil. J’ai mal aux yeux…
Le Père Séraphim dit :
— N’aies pas peur, ami de Dieu. Tu es devenu aussi lumineux que moi. Toi aussi tu es à présent dans la plénitude du Saint-Esprit, autrement tu n’aurais pas pu me voir.
C'est surtout grâce à ses dialogues avec Nicolas Motovilov, témoin de son union mystique avec l'Esprit Saint, que nous effleurons la quintessence de son message. Son visage et son corps entier inondé de lumière et comme transfiguré laisse percevoir le mystère glorieux de notre identité divino-humaine.
« Le but de la vie chrétienne est l'acquisition du Saint-Esprit de Dieu », déclare le starets (mot russe pour nommer le sage, le maître spirituel). Il ajouta que cette grâce est accordée à tous ceux qui pratiquent la « prière du cœur » (aussi appelée « prière de Jésus », une méditation dans l’ancestrale tradition monastique hésychaste) et qui entreprennent, au nom du Christ, des « actions d'Amour ».
On le retrouva mort le 14 janvier (NS) 1833, à genoux contre son lit. L’Eglise orthodoxe russe le canonisa en 1903. Sa fête est célébrée le 14 janvier.
Surnommé de son vivant le “Transfiguré” pour avoir connu l'illumination par l'Esprit Saint, la vie et l’enseignement simple et profond de Saint Séraphim de Sarov témoignent de notre vocation à la déification. Ils demeurent l'un des joyaux les plus élevés et les plus touchants de la tradition orthodoxe.
Père Jean Thierry Verhelst
Extraits de l'entretien
C’était un jeudi. Le ciel était gris. La terre était couverte de quinze centimètres de neige et d’épais flocons continuaient à tourbillonner lorsque le Père Séraphim engagea notre conversation dans une clairière, près de son « Petit Ermitage » face à la rivière Sarovka là où la colline descend près de ses rives. Il me fit asseoir sur le tronc d’un arbre qu’il venait d’abattre et lui-même s’accroupit en face de moi.
— « Le Seigneur m’a révélé, dit le grand starets, que depuis ton enfance tu désires savoir quel est le but de la vie chrétienne et que tu as maintes fois interrogé à ce sujet des personnages même haut placés dans la hiérarchie de l’Église. »
Je dois dire que depuis l’âge de douze ans cette idée me poursuivait et qu’effectivement j’avais posé la question à plusieurs personnalités ecclésiastiques sans jamais recevoir de réponse satisfaisante. Le starets l’ignorait.
[...]
C’est donc dans l’acquisition de cet Esprit de Dieu que consiste le vrai but de notre vie chrétienne, tandis que la prière, les veilles, le jeûne, l’aumône et les autres actions vertueuses faites au Nom du Christ ne sont que des moyens pour l’acquérir.
— Comment l’acquisition ? demandai-je au Père Séraphim. Je ne comprends pas très bien.
— L’acquisition, c’est la même chose que l’obtention. Tu sais ce que c’est que d’acquérir de l’argent ? Pour le Saint-Esprit, c’est pareil. Pour les gens du commun, le but de la vie consiste en l’acquisition d’argent - le gain. Les nobles, en plus, désirent obtenir des honneurs, des marques de distinction et autres récompenses accordées pour des services rendus à l’État. L’acquisition du Saint-Esprit est aussi un capital, mais un capital éternel, dispensateur de grâces ; très semblable aux capitaux temporels, et qui s’obtient par les mêmes procédés.
[...] Cette grâce reçue au baptême, est si grande, si indispensable, si vivifiante pour l’homme, qu’elle ne lui est pas enlevée jusqu’à sa mort, — même s’il devient hérétique — la mort n’étant que le terme désigné d’en haut par la Providence divine pour l’essai existentiel de l’homme sur la terre, afin de voir ce qu’il va faire à l’aide de cette grâce pendant le temps octroyé par Dieu.
Si nous ne péchions jamais après notre baptême, nous serions toujours des serviteurs de Dieu saints et immaculés, inaccessibles à la souillure de la chair et de l’esprit.
Mais, voilà le malheur, c’est qu’en prenant de l’âge, nous ne grandissons pas en sagesse et en grâce divine, comme le faisait notre Seigneur Jésus-Christ. Au contraire, nous nous déprécions peu à peu, perdons la grâce du très saint Esprit de Dieu et devenons pécheurs. Mais quand quelqu’un, exalté par la Sagesse divine qui cherche notre salut par toutes les voies, se décide en son Nom à se tourner vers Dieu et à veiller à obtenir son salut éternel, alors un tel homme écoutant la voix de la Sagesse, doit recourir à la vraie conversion de tous ses péchés et à la pratique des vertus contraires aux péchés ; par cette pratique des vertus au nom du Christ, il arrivera à l’acquisition du Saint-Esprit agissant au-dedans de nous et y organisant le Royaume de Dieu.
[...]
— Quand même, répondis-je, je ne comprends pas comment je peux être absolument sûr de me trouver dans l’Esprit-Saint ? Comment puis-je moi-même déceler en moi sa manifestation ?
Le Père Séraphim répondit :
— Je t’ai déjà dit que c’était très simple et je t’ai expliqué en détail comment les hommes se trouvaient dans l’Esprit-Saint et comment il fallait comprendre sa manifestation en nous… Que te faut-il encore ?
— Il me faut, répondis-je, le comprendre vraiment bien…
Alors le Père Séraphim me prit par les épaules et les serrant très fort dit :
— Nous sommes tous les deux, toi et moi, en la plénitude de l’Esprit-Saint. Pourquoi ne me regardes-tu pas ?
— Je ne peux pas, Père, vous regarder. Des foudres jaillissent de vos yeux. Votre visage est devenu plus lumineux que le soleil. J’ai mal aux yeux…
Le Père Séraphim dit :
— N’aies pas peur, ami de Dieu. Tu es devenu aussi lumineux que moi. Toi aussi tu es à présent dans la plénitude du Saint-Esprit, autrement tu n’aurais pas pu me voir.
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 15 Janvier 2021 à 10:30
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