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un texte de Xenia KRIVOCHEINE
Les fidèles de la paroisse des Trois Docteurs, diocèse de Chersonèse, patriarcat de Moscou, se rendent régulièrement en pèlerinage dans les lieux saints de France.
Une icône miraculeuse de la Vierge d'Iverie se trouve par la grâce de Dieu dans cette église. Des émigrés russes en France ont réussi à sauver cette icône qui risquait de disparaître irrémédiablement dans une brocante parisienne. A.N. Pavlov, un émigré natif de Moscou, remarqua en 1930 une grande icône dans la vitrine d'un « bric à brac ». Il entra dans l'échoppe et reconnut immédiatement la Vierge Iverskaya.
Pavlov questionna le commerçant afin de connaître la provenance de l'icône. Il apprit que l'objet avait été emporté de Moscou en 1812 par un officier français et que les descendants de ce militaire souhaitaient maintenant le vendre. La nouvelle fit rapidement le tour de la colonie russe de Paris et en fut perçue plus que comme un signe particulier mais comme un véritable miracle!
Nous savons que les soldats de Napoléon qui pillèrent en 1812 la capitale russe ne firent pas exception pour les églises. De grandes quantités d'objets en or et en argent furent volées dans la cathédrale de la Dormition du Kremlin. L'icône de la Vierge d'Iverie disparut de la chapelle érigée en son honneur à Moscou. Une copie fidèle en fut peinte en 1852 et c'est cette copie qui fut vénérée dans la chapelle Iverskaya jusqu'à la révolution de 1917.
Les fidèles de la paroisse des Trois Docteurs, diocèse de Chersonèse, patriarcat de Moscou, se rendent régulièrement en pèlerinage dans les lieux saints de France.
Une icône miraculeuse de la Vierge d'Iverie se trouve par la grâce de Dieu dans cette église. Des émigrés russes en France ont réussi à sauver cette icône qui risquait de disparaître irrémédiablement dans une brocante parisienne. A.N. Pavlov, un émigré natif de Moscou, remarqua en 1930 une grande icône dans la vitrine d'un « bric à brac ». Il entra dans l'échoppe et reconnut immédiatement la Vierge Iverskaya.
Pavlov questionna le commerçant afin de connaître la provenance de l'icône. Il apprit que l'objet avait été emporté de Moscou en 1812 par un officier français et que les descendants de ce militaire souhaitaient maintenant le vendre. La nouvelle fit rapidement le tour de la colonie russe de Paris et en fut perçue plus que comme un signe particulier mais comme un véritable miracle!
Nous savons que les soldats de Napoléon qui pillèrent en 1812 la capitale russe ne firent pas exception pour les églises. De grandes quantités d'objets en or et en argent furent volées dans la cathédrale de la Dormition du Kremlin. L'icône de la Vierge d'Iverie disparut de la chapelle érigée en son honneur à Moscou. Une copie fidèle en fut peinte en 1852 et c'est cette copie qui fut vénérée dans la chapelle Iverskaya jusqu'à la révolution de 1917.
C'est ainsi que le moscovite Pavlov a pu reconnaître la sainte relique. En 1922 les bolcheviks confisquèrent tous les objets précieux de la chapelle, l'icône fut transposée dans l'église de la Résurrection du quartier Sokolniki de Moscou, sans, bien sûr, sa parure de perles.
Mais revenons à l'histoire de l'icône trouvée à Paris.
Les émigrés firent venir dans l'échoppe des experts qui examinèrent la surface du bois, prélevèrent des échantillons de vernis et de peinture. Ils conclurent qu'il s'agissait selon toute probabilité de l'icône disparue de Moscou en 1812 et qu'il avait été depuis impossible de localiser. La Providence Divine avait fait que l'icône s'était à nouveau manifestée. Le brocanteur, M. Cohen, ne mit pas longtemps à comprendre qu'il se trouvait possesseur d'une pièce rarissime et c'est en conséquence qu'il en fixa le prix. Il en voulait 250.000 francs de l'époque (un salaire mensuel de 200 francs était considéré comme satisfaisant). Un Comité fut crée pour le rachat de l'icône et, assez rapidement, la colonie russe réussit à réunir la somme indispensable pour pouvoir verser des arrhes. L'icône pu provisoirement être retirée de la boutique. Elle fut solennellement apportée dans la cathédrale Saint Alexandre de la Neva, rue Daru où devant une immense foule de fidèles le métropolite Euloge (Guéorguievsky) dit à l'issue d'un office de grâces: "Que cette image de la Reine des Cieux nous soit un symbole d'unité et nous trace le chemin du retour dans notre patrie qui souffre tant". A partir de ce jour l'icône va de ville en ville partout en France, on prie devant la Vierge Iverskaya dans les cathédrales orthodoxes de Nice et de Cannes. Les Russes émigrés se réjouissaient de l'apparition miraculeuse de l'icône, la collecte des fonds indispensables pour la racheter se poursuivait.
Malgré la générosité des donateurs la somme nécessaire ne put être réunie dans les délais fixés par le marchand. Il fallut donc lui rendre l'icône!
A.N. Pavlov, le découvreur l'icône, était au désespoir et en été 1931 il vint demander conseil à l'évêque Benjamin (Fedtchenkov), le fondateur de l'église des Trois Docteurs. Cette nouvelle paroisse, comme de nombreuses autres ouvertes par la diaspora russe à l'époque, se situait dans un ancien garage. Le sous-sol en avait été aménagé en une grande salle, un réfectoire et quelques cellules avaient été installés au premier étage. Cette paroisse relevant du patriarcat de Moscou venait d'être crée, les moyens manquaient pour acquérir des objets du culte et des icônes. Les murs de pierre n'étaient pas recouverts de crépi, l'iconostase était en contre plaqué, les chasubles du clergé avaient été cousues par des paroissiennes… Mais que d'amour et de sollicitude avaient été investies dans ces travaux. C'est à cette époque et dans le même quartier que la mère Marie (Skobtzoff) avait crée sa première église. Voici comment le métropolite Antoine (Bloom) décrit la paroisse des Trois Docteurs de l'époque: "L'argent manquait pour acheter la nourriture indispensable aux cinq moines qui vivaient auprès de l'église. Ils ne se nourissaient que ce que les paroissiens leur apportaient dans des cartons qu'ils disposaient aux portes des cellules. Lorsque il m'arrivait de venir à l'église tard le soir je voyais l'évêque Benjamin enroulé dans son manteau monacal couché sur le plancher de ciment tandis qu'un mendiant dormait dans son lit, le matelas était mis à la disposition d'un autre indigent, un troisième était allongé sur un vieux tapis. L'évêque n'avait pas d'endroit où dormir".
Mais revenons à l'histoire de l'icône trouvée à Paris.
Les émigrés firent venir dans l'échoppe des experts qui examinèrent la surface du bois, prélevèrent des échantillons de vernis et de peinture. Ils conclurent qu'il s'agissait selon toute probabilité de l'icône disparue de Moscou en 1812 et qu'il avait été depuis impossible de localiser. La Providence Divine avait fait que l'icône s'était à nouveau manifestée. Le brocanteur, M. Cohen, ne mit pas longtemps à comprendre qu'il se trouvait possesseur d'une pièce rarissime et c'est en conséquence qu'il en fixa le prix. Il en voulait 250.000 francs de l'époque (un salaire mensuel de 200 francs était considéré comme satisfaisant). Un Comité fut crée pour le rachat de l'icône et, assez rapidement, la colonie russe réussit à réunir la somme indispensable pour pouvoir verser des arrhes. L'icône pu provisoirement être retirée de la boutique. Elle fut solennellement apportée dans la cathédrale Saint Alexandre de la Neva, rue Daru où devant une immense foule de fidèles le métropolite Euloge (Guéorguievsky) dit à l'issue d'un office de grâces: "Que cette image de la Reine des Cieux nous soit un symbole d'unité et nous trace le chemin du retour dans notre patrie qui souffre tant". A partir de ce jour l'icône va de ville en ville partout en France, on prie devant la Vierge Iverskaya dans les cathédrales orthodoxes de Nice et de Cannes. Les Russes émigrés se réjouissaient de l'apparition miraculeuse de l'icône, la collecte des fonds indispensables pour la racheter se poursuivait.
Malgré la générosité des donateurs la somme nécessaire ne put être réunie dans les délais fixés par le marchand. Il fallut donc lui rendre l'icône!
A.N. Pavlov, le découvreur l'icône, était au désespoir et en été 1931 il vint demander conseil à l'évêque Benjamin (Fedtchenkov), le fondateur de l'église des Trois Docteurs. Cette nouvelle paroisse, comme de nombreuses autres ouvertes par la diaspora russe à l'époque, se situait dans un ancien garage. Le sous-sol en avait été aménagé en une grande salle, un réfectoire et quelques cellules avaient été installés au premier étage. Cette paroisse relevant du patriarcat de Moscou venait d'être crée, les moyens manquaient pour acquérir des objets du culte et des icônes. Les murs de pierre n'étaient pas recouverts de crépi, l'iconostase était en contre plaqué, les chasubles du clergé avaient été cousues par des paroissiennes… Mais que d'amour et de sollicitude avaient été investies dans ces travaux. C'est à cette époque et dans le même quartier que la mère Marie (Skobtzoff) avait crée sa première église. Voici comment le métropolite Antoine (Bloom) décrit la paroisse des Trois Docteurs de l'époque: "L'argent manquait pour acheter la nourriture indispensable aux cinq moines qui vivaient auprès de l'église. Ils ne se nourissaient que ce que les paroissiens leur apportaient dans des cartons qu'ils disposaient aux portes des cellules. Lorsque il m'arrivait de venir à l'église tard le soir je voyais l'évêque Benjamin enroulé dans son manteau monacal couché sur le plancher de ciment tandis qu'un mendiant dormait dans son lit, le matelas était mis à la disposition d'un autre indigent, un troisième était allongé sur un vieux tapis. L'évêque n'avait pas d'endroit où dormir".
Mgr Benjamin prêta une oreille attentive au récit de Pavlov et il le perçut comme un signe envoyé par le Ciel à sa paroisse. L'évêque se rendit sur le champ dans la boutique pour y apprendre avec horreur que l'icône venait d'être descendue à la cave en tant "qu'article invendable". Le propriétaire permit à Mgr Benjamin de descendre. Il y aperçut Notre Dame d'Ivérie enfouie dans un capharnaüm indescriptible… sa Face était tournée vers le bas! Cette attitude blasphématoire du brocanteur était abominable aux yeux de l'évêque. Son visage ruisselait de larmes et il était au désespoir de manquer de moyens pour remédier à la situation. Subitement il entendit une voix: "Comment peux-tu douter? Où est ta foi ?" La réaction de l'évêque, le fait qu'il s'était mis a genoux pour prier impressionnèrent profondément le brocanteur. A la suite d'un bref entretien il accepta de réduire son prix et même d'étaler les paiements. Il alla jusqu'à permettre de prendre immédiatement possession de l'icône et de l'emporter. Bien que doutant de pouvoir réunir la somme voulue Mgr Benjamin se mit à envoyer des lettres partout en France. Les émigrés russes, aisés ou miséreux, ceux qui mettaient de coté pour payer leur sépulture ou disposer d'une petite réserve en cas de besoin envoyèrent des mandats. C'est grâce au don de la paroissienne Nadejda Soboleff que la transaction a pu être conclue. Cette dame mit en vente son unique bague sertie d'une émeraude. Quelques années plus tard elle apporta ses vœux, prit le voile et alla finir ses jours en Estonie, dans le monastère de Pioukhtitzy.
La somme fut réunie en janvier 1932.
Mgr Benjamin dit un office d'action de grâce, ce après quoi il ordonna que pendant un mois les portes de l'église restent ouvertes de jour comme de nuit. De partout les fidèles affluaient pour vénérer la Vierge Iverskaya qui avait enfin trouvé son lieu dans le centre de Paris à l'église des Trois Docteurs. L'église devint peu à peu un véritable musée de l'iconographie russe. Ses murs servent de support à d'admirables fresques peintes dans les années cinquante du dernier siècle par Léonid Ousspensky et le père Georges Krug.
Jusqu'à présent chaque mercredi soir des fidèles orthodoxes de nationalités diverses se réunissent dans cette église pour y chanter un acathiste à l'icône miraculeuse de la Vierge d'Iverie.
La somme fut réunie en janvier 1932.
Mgr Benjamin dit un office d'action de grâce, ce après quoi il ordonna que pendant un mois les portes de l'église restent ouvertes de jour comme de nuit. De partout les fidèles affluaient pour vénérer la Vierge Iverskaya qui avait enfin trouvé son lieu dans le centre de Paris à l'église des Trois Docteurs. L'église devint peu à peu un véritable musée de l'iconographie russe. Ses murs servent de support à d'admirables fresques peintes dans les années cinquante du dernier siècle par Léonid Ousspensky et le père Georges Krug.
Jusqu'à présent chaque mercredi soir des fidèles orthodoxes de nationalités diverses se réunissent dans cette église pour y chanter un acathiste à l'icône miraculeuse de la Vierge d'Iverie.
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Octobre 2021 à 10:51
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