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La Yakoutie a beaucoup souffert des répressions staliniennes.
La Yakoutie, c’est la terre des mammouths et des hommes préhistoriques, un sol riche en diamants et or noir. C’est aussi une terre de missionnaires. Parmi eux : le père Roman, évêque de Yakoutie. Il explique à la revue Foma pourquoi les Yakoutes vous regardent droit dans les yeux, et ce qu’ils font quand leur voiture tombe en panne en plein hiver.
«Nous savons qu’avant 1916, le pays comptait 300 églises et chapelles où officiaient 200 prêtres, dont la moitié étaient Iakoutes. En 1993, la région ne recensait plus une seule église, plus un prêtre. En 2013, nous fêtons le vingtième anniversaire de la renaissance du diocèse iakoute : la contrée compte aujourd’hui 65 églises et 60 prêtres. Et il reste encore beaucoup de villes et villages reculés dont les habitants souhaitent avoir une église et un prêtre mais n’en ont toujours pas.
Pour répondre à cette demande, nous avons ouvert à Yakoutsk un séminaire de formation des prêtres pour la région. Je peux vous assurer que former un prêtre est autrement difficile que de bâtir une église ! La plupart des prêtres qui servent actuellement en Yakoutie sont originaires d’autres régions russes. Notre objectif est de former des prêtres parmi les locaux. Il faut des gens habitués à ce climat très dur, qui comprennent bien la vie d’ici dans toute la diversité de sa culture.
Quand je suis arrivé, il y a deux ans, j’ai amené avec moi un certain nombre de mes étudiants, prêtres eux aussi. Ils m’ont suivi parce que ce sont des héros. Mais je ne le leur dirai pas. Ils sont encore jeunes, ils risqueraient d’en tirer de l’orgueil.
La Yakoutie, c’est la terre des mammouths et des hommes préhistoriques, un sol riche en diamants et or noir. C’est aussi une terre de missionnaires. Parmi eux : le père Roman, évêque de Yakoutie. Il explique à la revue Foma pourquoi les Yakoutes vous regardent droit dans les yeux, et ce qu’ils font quand leur voiture tombe en panne en plein hiver.
«Nous savons qu’avant 1916, le pays comptait 300 églises et chapelles où officiaient 200 prêtres, dont la moitié étaient Iakoutes. En 1993, la région ne recensait plus une seule église, plus un prêtre. En 2013, nous fêtons le vingtième anniversaire de la renaissance du diocèse iakoute : la contrée compte aujourd’hui 65 églises et 60 prêtres. Et il reste encore beaucoup de villes et villages reculés dont les habitants souhaitent avoir une église et un prêtre mais n’en ont toujours pas.
Pour répondre à cette demande, nous avons ouvert à Yakoutsk un séminaire de formation des prêtres pour la région. Je peux vous assurer que former un prêtre est autrement difficile que de bâtir une église ! La plupart des prêtres qui servent actuellement en Yakoutie sont originaires d’autres régions russes. Notre objectif est de former des prêtres parmi les locaux. Il faut des gens habitués à ce climat très dur, qui comprennent bien la vie d’ici dans toute la diversité de sa culture.
Quand je suis arrivé, il y a deux ans, j’ai amené avec moi un certain nombre de mes étudiants, prêtres eux aussi. Ils m’ont suivi parce que ce sont des héros. Mais je ne le leur dirai pas. Ils sont encore jeunes, ils risqueraient d’en tirer de l’orgueil.
Pour Noël, Pâques et l’Épiphanie, nos églises sont pleines à craquer
En deux ans, nous avons ordonné deux prêtres iakoutes, et aujourd’hui, nous en avons trois dans le diocèse. Il m’est difficile de vous donner le nombre exact d’orthodoxes vivant aujourd’hui en Yakoutie.
Pour les trois grandes fêtes chrétiennes, Noël, Pâques et l’Épiphanie, nos églises sont pleines à craquer. Nous accueillons en permanence beaucoup de gens qui viennent nous voir et nous posent énormément de questions sur leur vie, sur la foi. Nous faisons également deux émissions à la télévision locale sur l’orthodoxie et, quand nous allons voir les gens des villages reculés, ils posent toujours des questions sur les thèmes que nous avons évoqués dans ces émissions.
Je pense que nous sommes en train d’assister à un réveil de l’orthodoxie chez les Yakoutes, mais il ne faut pas se presser, ni pousser les gens à l’église. Notre devoir est d’attendre. Nous parlons des graines qui ont été semées avant nous par les pères Guerman et Zossima (premiers missionnaires orthodoxes en Yakoutie, au XVIIème siècle). Nous devons aider ces graines à pousser, à retrouver leur force et à commencer leur vie nouvelle dans l’enceinte de l’Église.
En deux ans, nous avons ordonné deux prêtres iakoutes, et aujourd’hui, nous en avons trois dans le diocèse. Il m’est difficile de vous donner le nombre exact d’orthodoxes vivant aujourd’hui en Yakoutie.
Pour les trois grandes fêtes chrétiennes, Noël, Pâques et l’Épiphanie, nos églises sont pleines à craquer. Nous accueillons en permanence beaucoup de gens qui viennent nous voir et nous posent énormément de questions sur leur vie, sur la foi. Nous faisons également deux émissions à la télévision locale sur l’orthodoxie et, quand nous allons voir les gens des villages reculés, ils posent toujours des questions sur les thèmes que nous avons évoqués dans ces émissions.
Je pense que nous sommes en train d’assister à un réveil de l’orthodoxie chez les Yakoutes, mais il ne faut pas se presser, ni pousser les gens à l’église. Notre devoir est d’attendre. Nous parlons des graines qui ont été semées avant nous par les pères Guerman et Zossima (premiers missionnaires orthodoxes en Yakoutie, au XVIIème siècle). Nous devons aider ces graines à pousser, à retrouver leur force et à commencer leur vie nouvelle dans l’enceinte de l’Église.
J’ai été baptisé dans ma petite enfance et je crois en Dieu depuis tout petit. Pour la première fois, c’est au service militaire dans l’armée soviétique que j’ai dû défendre ma foi.
Au début, c’était difficile, mais ensuite, les soldats et les officiers se sont mis à me considérer avec un certain respect. Ils ont compris que j’étais croyant et, quand je tentais d’esquiver une corvée, ils disaient : « Comment peux-tu faire ça, toi, un futur prêtre ?! Tu n’en as pas le droit. »
Les soldats me faisaient aussi part de leurs états d’âme, me demandaient conseil. Untel s’était querellé avec sa fiancée, un autre avait des problèmes en famille… Une nuit, on m’a réveillé pour me dire que le commandant voulait me voir. J’arrive dans son bureau, et voilà qu’il se met à me raconter qu’il s’était chamaillé avec sa femme et qu’il ne savait pas comment se réconcilier. Il me demandait conseil, alors que j’avais la moitié de son âge ! Heureusement, à l’époque j’étudiais les œuvres du métropolite Antoine de Souroge, et j’ai pu donner au commandant des recommandations que j’y avais lues....»
Au début, c’était difficile, mais ensuite, les soldats et les officiers se sont mis à me considérer avec un certain respect. Ils ont compris que j’étais croyant et, quand je tentais d’esquiver une corvée, ils disaient : « Comment peux-tu faire ça, toi, un futur prêtre ?! Tu n’en as pas le droit. »
Les soldats me faisaient aussi part de leurs états d’âme, me demandaient conseil. Untel s’était querellé avec sa fiancée, un autre avait des problèmes en famille… Une nuit, on m’a réveillé pour me dire que le commandant voulait me voir. J’arrive dans son bureau, et voilà qu’il se met à me raconter qu’il s’était chamaillé avec sa femme et qu’il ne savait pas comment se réconcilier. Il me demandait conseil, alors que j’avais la moitié de son âge ! Heureusement, à l’époque j’étudiais les œuvres du métropolite Antoine de Souroge, et j’ai pu donner au commandant des recommandations que j’y avais lues....»
Extrait de "La Yakoutie : ses rêves et ses dangers" "Le Courrier de Russie", Inna DOULKINA, Vendredi 1 novembre 2013.Source : Julia Makoveïtchouk, Foma
En savoir plus: Zossima, Savvati et German, désormais saints consacrés, s'installèrent sur une île pittoresque située à trois jours de bateau de la côte sud de la mer Blanche. L'île avait précédemment servi de sanctuaire païen. Le petit site fondé par Zossima, Savvati et German devint un monastère puissant en l’espace de moins d’un siècle. Les îles Solovetski ont toujours joué un rôle central dans l'histoire russe.
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Février 2021 à 09:39
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