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Serge Grigoriev
Le besoin est grand de mieux comprendre la nature de la société qui est la nôtre. Tout ce qui s’écrit à ce sujet ne nous satisfait pas, loin de là. Les auteurs ont des visions très différentes des intérêts nationaux de notre peuple.
D’où des analyses diamétralement opposées des mêmes évènements. Notre société est aujourd’hui divisée à l’extrême. Mais nous continuons à appréhender le peuple russe comme une entité. Mais puisque nous sommes divisés les intérêts de chacune des parties constituant le peuple divergent et il ne saurait être question d’intérêt national. Il est indispensable de discerner « qui est qui » ?
Avant la révolution les sujets de l’Empire Russe étaient répertoriés selon leur langue maternelle, leur appartenance confessionnelle, leur état social et la région de leur résidence. Les libertés et les privilèges dont ils disposaient ainsi que leurs obligations se répartissaient en fonction de l’ensemble de ces critères. Cette répartition facilitait grandement la tâche des gouvernants.
Le besoin est grand de mieux comprendre la nature de la société qui est la nôtre. Tout ce qui s’écrit à ce sujet ne nous satisfait pas, loin de là. Les auteurs ont des visions très différentes des intérêts nationaux de notre peuple.
D’où des analyses diamétralement opposées des mêmes évènements. Notre société est aujourd’hui divisée à l’extrême. Mais nous continuons à appréhender le peuple russe comme une entité. Mais puisque nous sommes divisés les intérêts de chacune des parties constituant le peuple divergent et il ne saurait être question d’intérêt national. Il est indispensable de discerner « qui est qui » ?
Avant la révolution les sujets de l’Empire Russe étaient répertoriés selon leur langue maternelle, leur appartenance confessionnelle, leur état social et la région de leur résidence. Les libertés et les privilèges dont ils disposaient ainsi que leurs obligations se répartissaient en fonction de l’ensemble de ces critères. Cette répartition facilitait grandement la tâche des gouvernants.
Si, par exemple, la nécessité s’en faisait sentir il n’était pas difficile de modifier, en fonction des besoins, les avantages et les facilités de tel ou tel groupe social ou ethnique.
Mais tout ceci est dans le passé, nous avons répudié ces règles en 1917.Il n’y a plus d’états sociaux, il ne reste que des contribuables. La noblesse et le clergé en tant q’états sociaux ont été liquidés. Nous sommes tous égaux alors que les marqueurs linguistiques, confessionnels et géographiques restent pertinents. Mettons entre parenthèses les peuples musulmans, les juifs et les polono-lituaniens. Notre analyse ne porte que sur ceux qui se considèrent eux-mêmes comme étant russes. Faisons abstraction du lieu de résidence. Concentrons nous sur l’identité linguistique et confessionnelle.
Nous obtenons, en l’occurrence une répartition en au moins trois peuples.
D’abord les russophones confessant la foi traditionnelle des Russes, l’orthodoxie avec ses traditions et ses coutumes. Ce sont ceux de nos concitoyens qui observent le Grand Carême et qui se rendent à l’église les dimanches afin d’y participer aux sacrements. Nommons ce peuple « peuple N°1 » ou peuple russe.
Que dire du deuxième peuple ? Les croyances les plus variées sont actuellement admises dans le milieu russophone. Il s’agit donc de ceux dont le russe est la langue maternelle mais qui confessent une autre religion que l’orthodoxie (des hétérodoxes chrétiens jusqu’au paganisme et l’occultisme). Dostoïevski avait très mal accepté l’apparition du catholicisme en Russie. Dans son « Journal d’un écrivain » il disait « Russe signifie orthodoxe ». Mais si un Russe se fait catholique ou rejoint une secte protestante comment le considérer ? Avant la révolution ces personnes étaient considérées comme appartenant à un autre peuple. Lequel ? Je ne le sais pas et je ne peux répondre. Dostoïevski non plus. Aussi, désignions ce groupe comme « peuple N°2 ».
Soyons francs : la Russie moderne compte fort peu de personnes religieuses. Elles ne constituent que quelques pourcents des russophones. Il y a trente ans il n’y avait presque pas de croyants, à moins de considérer comme tels ceux qui croyaient en l’avenir radieux c’est-à-dire le communisme. Comment appréhender ceux de nos concitoyens qui ne confessent aucune religion ? Comment ne pas admettre que la croyance ne leur est pas totalement étrangère ? Pour la majorité d’entre eux il s’agit d’une certaine idéologie dont je dirai qu’elle est d’ordre soviétique. Pour une autre part il s’agit soit du conservatisme, soit du libéralisme, soit du communisme, du nationalisme, de l’internationalisme ou de l’antisoviétisme. Le mélange de ces croyances-idéologies peut être considéré comme représentant le « peuple N°3 ».
Que dire du peuple N°2 ? Comment vit-il ?
Je ne suis pas à même de le dire. Quantitativement ce peuple est très peu nombreux. Aussi, limitons nous à considérer les peuples N°N° 1 et 3. Nommons les « peuple russe » et « peuple soviétique ».
Les idéologues avaient voulu prouver de manière scientifique que le peuple russe, comme d’ailleurs tous les autres, avaient peu à peu disparu en URSS et qu’une nouvelle entité était venue les remplacer qu’ils appelaient « peuple soviétique ». A la suite de la chute du régime communiste ces « savants » mirent rapidement de coté leurs propres arbres généalogiques et leurs cartes du parti communiste et se mirent à dire du peuple soviétique qu’il était identique au peuple russe. Eux-mêmes, jamais communistes, évidemment, étaient devenus d’authentiques Russes bien de chez nous.
Malgré les très nombreux retours aux anciens noms la toponymie de nos lieux reste largement soviétique. Si les Russes N°1 se sentent humiliés par les noms soviétiques, ceux qui appartiennent au peuple N°3 s’en accommodent facilement. Ce ne sont pas seulement les noms des villes et des rues qui départagent ces deux peuples. Tout les divise : vision du monde, coutumes, traditions.
Alors que les Russes jeûnent et font contrition les soviétiques se régalent de viande, s’amusent et célèbrent d’étranges fêtes. Cela est particulièrement évident début janvier. Pour les uns ces journées se passent dans le silence et l’attente de la venue du Sauveur alors que pour les autres c’est la semaine la plus festive de l’année. Les Russes célèbrent Noël, le Nouvel An étant secondaire, alors que pour le peuple N°3 c’est exactement le contraire.
Mais tout ceci est dans le passé, nous avons répudié ces règles en 1917.Il n’y a plus d’états sociaux, il ne reste que des contribuables. La noblesse et le clergé en tant q’états sociaux ont été liquidés. Nous sommes tous égaux alors que les marqueurs linguistiques, confessionnels et géographiques restent pertinents. Mettons entre parenthèses les peuples musulmans, les juifs et les polono-lituaniens. Notre analyse ne porte que sur ceux qui se considèrent eux-mêmes comme étant russes. Faisons abstraction du lieu de résidence. Concentrons nous sur l’identité linguistique et confessionnelle.
Nous obtenons, en l’occurrence une répartition en au moins trois peuples.
D’abord les russophones confessant la foi traditionnelle des Russes, l’orthodoxie avec ses traditions et ses coutumes. Ce sont ceux de nos concitoyens qui observent le Grand Carême et qui se rendent à l’église les dimanches afin d’y participer aux sacrements. Nommons ce peuple « peuple N°1 » ou peuple russe.
Que dire du deuxième peuple ? Les croyances les plus variées sont actuellement admises dans le milieu russophone. Il s’agit donc de ceux dont le russe est la langue maternelle mais qui confessent une autre religion que l’orthodoxie (des hétérodoxes chrétiens jusqu’au paganisme et l’occultisme). Dostoïevski avait très mal accepté l’apparition du catholicisme en Russie. Dans son « Journal d’un écrivain » il disait « Russe signifie orthodoxe ». Mais si un Russe se fait catholique ou rejoint une secte protestante comment le considérer ? Avant la révolution ces personnes étaient considérées comme appartenant à un autre peuple. Lequel ? Je ne le sais pas et je ne peux répondre. Dostoïevski non plus. Aussi, désignions ce groupe comme « peuple N°2 ».
Soyons francs : la Russie moderne compte fort peu de personnes religieuses. Elles ne constituent que quelques pourcents des russophones. Il y a trente ans il n’y avait presque pas de croyants, à moins de considérer comme tels ceux qui croyaient en l’avenir radieux c’est-à-dire le communisme. Comment appréhender ceux de nos concitoyens qui ne confessent aucune religion ? Comment ne pas admettre que la croyance ne leur est pas totalement étrangère ? Pour la majorité d’entre eux il s’agit d’une certaine idéologie dont je dirai qu’elle est d’ordre soviétique. Pour une autre part il s’agit soit du conservatisme, soit du libéralisme, soit du communisme, du nationalisme, de l’internationalisme ou de l’antisoviétisme. Le mélange de ces croyances-idéologies peut être considéré comme représentant le « peuple N°3 ».
Que dire du peuple N°2 ? Comment vit-il ?
Je ne suis pas à même de le dire. Quantitativement ce peuple est très peu nombreux. Aussi, limitons nous à considérer les peuples N°N° 1 et 3. Nommons les « peuple russe » et « peuple soviétique ».
Les idéologues avaient voulu prouver de manière scientifique que le peuple russe, comme d’ailleurs tous les autres, avaient peu à peu disparu en URSS et qu’une nouvelle entité était venue les remplacer qu’ils appelaient « peuple soviétique ». A la suite de la chute du régime communiste ces « savants » mirent rapidement de coté leurs propres arbres généalogiques et leurs cartes du parti communiste et se mirent à dire du peuple soviétique qu’il était identique au peuple russe. Eux-mêmes, jamais communistes, évidemment, étaient devenus d’authentiques Russes bien de chez nous.
Malgré les très nombreux retours aux anciens noms la toponymie de nos lieux reste largement soviétique. Si les Russes N°1 se sentent humiliés par les noms soviétiques, ceux qui appartiennent au peuple N°3 s’en accommodent facilement. Ce ne sont pas seulement les noms des villes et des rues qui départagent ces deux peuples. Tout les divise : vision du monde, coutumes, traditions.
Alors que les Russes jeûnent et font contrition les soviétiques se régalent de viande, s’amusent et célèbrent d’étranges fêtes. Cela est particulièrement évident début janvier. Pour les uns ces journées se passent dans le silence et l’attente de la venue du Sauveur alors que pour les autres c’est la semaine la plus festive de l’année. Les Russes célèbrent Noël, le Nouvel An étant secondaire, alors que pour le peuple N°3 c’est exactement le contraire.
Le peuple N°3 doit faire face au problème de la démographie.
Alors que pour les Russes la question ne se pose pas en tant que telle. Les soviétiques méprisent les familles nombreuses qui multiplient la misère alors qu’avoir beaucoup d’enfants vous fait gagner l’estime et le respect chez les Russes. Le miracle de la conception d’une vie nouvelle est désigné chez les soviétiques par l’expression méprisante « avoir un guignol dans le tiroir ». Aux yeux des Russes c’est là un don inestimable de la Providence.
Le peuple N°1 a une natalité galopante alors que le peuple soviétique n’est même plus à même de se reproduire. Les chercheurs prédisent la totale disparition de ce peuple dans x années. En effet, cette partie de la population est décimée par l’alcool et la drogue et personne n’est à même de mettre fin à cette hécatombe. Les Russes ne sont pas, bien sûr, épargnés par ces fléaux. Les soviétiques d’adonnent à la débauche, d’où des IVG en masse.
Les Russes, eux, ont à s’adapter dans un milieu athée qui leur est étranger. La vie dans ce milieu n’est si simple ni agréable pour un croyant.
Ainsi, trois communautés absolument différentes l’une de l’autres, cohabitent au sein du très nombreux peuple russe.
Il n’existe pas entre elles de différences génétiques mais leurs visions du monde sont radicalement divergentes. Notre pays ne s’appelle plus l’Empire Russe mais la Fédération de Russie. Notre appartenance à l’un des trois peuples n’est pour ainsi dire homologuée nulle part. La transition de telle ou telle personne d’une communauté vers une autre ne fait l’objet d’aucune formalité. Ce sont là des déplacements constants.
Quel peut-être l’avenir du peuple russe, celui du peuple soviétique (notions, bien sûr, conventionnelles)? Des phénomènes similaires se sont produits dans l’Empire romain il y a de nombreux siècles. Peu à peu les chrétiens y devinrent la majorité et purent gouverner. Cette éventualité n’est pas impossible en Russie. Ce qui est difficile à l’homme ne l’est pas pour Dieu.
Сергей Григорьев "Три народа в одном" Русская линия Traduction "PO"
Alors que pour les Russes la question ne se pose pas en tant que telle. Les soviétiques méprisent les familles nombreuses qui multiplient la misère alors qu’avoir beaucoup d’enfants vous fait gagner l’estime et le respect chez les Russes. Le miracle de la conception d’une vie nouvelle est désigné chez les soviétiques par l’expression méprisante « avoir un guignol dans le tiroir ». Aux yeux des Russes c’est là un don inestimable de la Providence.
Le peuple N°1 a une natalité galopante alors que le peuple soviétique n’est même plus à même de se reproduire. Les chercheurs prédisent la totale disparition de ce peuple dans x années. En effet, cette partie de la population est décimée par l’alcool et la drogue et personne n’est à même de mettre fin à cette hécatombe. Les Russes ne sont pas, bien sûr, épargnés par ces fléaux. Les soviétiques d’adonnent à la débauche, d’où des IVG en masse.
Les Russes, eux, ont à s’adapter dans un milieu athée qui leur est étranger. La vie dans ce milieu n’est si simple ni agréable pour un croyant.
Ainsi, trois communautés absolument différentes l’une de l’autres, cohabitent au sein du très nombreux peuple russe.
Il n’existe pas entre elles de différences génétiques mais leurs visions du monde sont radicalement divergentes. Notre pays ne s’appelle plus l’Empire Russe mais la Fédération de Russie. Notre appartenance à l’un des trois peuples n’est pour ainsi dire homologuée nulle part. La transition de telle ou telle personne d’une communauté vers une autre ne fait l’objet d’aucune formalité. Ce sont là des déplacements constants.
Quel peut-être l’avenir du peuple russe, celui du peuple soviétique (notions, bien sûr, conventionnelles)? Des phénomènes similaires se sont produits dans l’Empire romain il y a de nombreux siècles. Peu à peu les chrétiens y devinrent la majorité et purent gouverner. Cette éventualité n’est pas impossible en Russie. Ce qui est difficile à l’homme ne l’est pas pour Dieu.
Сергей Григорьев "Три народа в одном" Русская линия Traduction "PO"
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 29 Juillet 2017 à 19:49
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