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'OLTR avait proposé l'éditorial de 2016: "Le Concile orthodoxe de 2016" Suite aux derniers événements en lien avec ce concile, Séraphin Rehbinder propose une réflexion sur ce sujet.
Réactions au grand concile panorthodoxe
Parmi les réactions aux épreuves que traverse la préparation du grand concile panorthodoxe, il en est qui essayent de les expliquer par des raisons tout à fait extérieures à notre foi. A vrai dire, je n’apprécie pas cette façon de considérer l’Eglise comme un groupe d’éléments quasi étatiques qui nous est extérieur et dont on peut analyser la géopolitique. Je n’aime pas cette attitude car nous sommes membres de l’Eglise du Christ que nous aimons et en laquelle nous croyons.
Je préfère, pour ma part, examiner les choses sous l’angle des efforts humains tentés pour manifester l’unité des Eglises orthodoxes autocéphales. Ces efforts ont été initiés par le Patriarche de Constantinople, il y a une cinquantaine d’années. Soulignons, tout de suite, que ce faisant, il était parfaitement dans son rôle. L’empereur, autorité temporelle qui convoquait les conciles œcuméniques, n’existe plus.
Réactions au grand concile panorthodoxe
Parmi les réactions aux épreuves que traverse la préparation du grand concile panorthodoxe, il en est qui essayent de les expliquer par des raisons tout à fait extérieures à notre foi. A vrai dire, je n’apprécie pas cette façon de considérer l’Eglise comme un groupe d’éléments quasi étatiques qui nous est extérieur et dont on peut analyser la géopolitique. Je n’aime pas cette attitude car nous sommes membres de l’Eglise du Christ que nous aimons et en laquelle nous croyons.
Je préfère, pour ma part, examiner les choses sous l’angle des efforts humains tentés pour manifester l’unité des Eglises orthodoxes autocéphales. Ces efforts ont été initiés par le Patriarche de Constantinople, il y a une cinquantaine d’années. Soulignons, tout de suite, que ce faisant, il était parfaitement dans son rôle. L’empereur, autorité temporelle qui convoquait les conciles œcuméniques, n’existe plus.
Et le Patriarche de Constantinople ne peut se substituer à lui pour convoquer un concile mais il peut, dans le cadre de sa primauté d’honneur et de service entre des égaux, proposer à ses frères, les autres primats des Eglises orthodoxes, de se réunir en concile.
La proposition du patriarche Athenagoras fut acceptée unanimement par toutes les Eglises et un travail important et utile fut entamé au niveau de chaque Eglise et en commun, sur tous les sujets que l’on avait estimé possible de mettre à l’ordre du jour du concile. Des textes intéressants ont été produits et discutés. Ainsi, la préparation du concile se poursuivait à un rythme irrégulier, avec des périodes d’avancée et des périodes de stagnation.
Il y a quelques années, Sa Sainteté le patriarche Bartholomée a décidé de faire avancer les choses pour que le concile projeté puisse effectivement se tenir. Le rythme des réunions préparatoires s’accéléra et plusieurs synaxes (réunions) des primats de toutes les Eglises eurent lieu. Puis, une date fut fixée pour la réunion de ce grand concile pan orthodoxe qui devait manifester, rappelons-le, l’unité de l’Eglise Orthodoxe.
Mais plus la date fixée approchait, plus les orthodoxes de toutes les Eglises réalisaient l’importance de l’évènement. Et il est apparu que certaines différences de vues n’ont pu être aplanies aux cours des réunions préparatoires. Le patriarcat d’Antioche, qui est en désaccord avec celui de Jérusalem sur une question de respect de son territoire canonique a le premier fait clairement part de son refus de participer au concile si ce différent n’était pas réglé. Mais d’autres Eglises (patriarcat de Bulgarie, de Serbie [1], de Géorgie) ont aussi fait part de leur refus de participer au concile, si les vues qu’ils avaient exprimées lors des différentes réunions préparatoires n’étaient prises en compte par le concile.
Le patriarcat de Moscou a manifesté à plusieurs reprises son souci de voir respecté le principe d’unanimité dans le déroulement du concile et a insisté pour que la position de chaque Eglise, quelle que soit sa taille ou son histoire, soit prise en compte, pour éviter tout risque de schisme. Ce patriarcat a fait un effort tout particulier pour diffuser les textes adoptés lors des différentes réunions. Devant les difficultés actuelles, il a tenté de provoquer une nouvelle réunion des primats pour trouver une solution à la nouvelle situation. N’ayant pas réussi dans cette tentative, il a annoncé qu’il renonçait à participer.
Il semble bien que le patriarcat de Constantinople va ouvrir le concile en l’absence des Eglises qui ont renoncé à participer. Dans ce cas, ou bien ce concile va surtout témoigner de l’absence d’unité de l’Orthodoxie, ou bien il faudra considérer que la rencontre de Crète n’est que l’ouverture d’un temps conciliaire qui verra plusieurs sessions et finira par aplanir les difficultés actuelles.
Bien entendu, les ennemis de l’Eglise vont élaborer toutes sortes de théories explicatives dont le dénominateur commun est que la foi en Christ n’y joue aucun rôle. Gardons-nous de nous laisser contaminer par cet esprit païen et continuons de prier pour que nos évêques sachent, en fin de compte, manifester notre unité dans la foi, qui est réelle et dont nous avons l’expérience.
Séraphin Rehbinder
Président de l’OLTR
En ce dimanche de Pentecôte, 19 juin 2016.
[1] Au sujet de l'Eglise de Serbie.
En définitive, l'Eglise de Serbie décida de participer au Concile mais, dans sa déclaration du 15 juin 2016 posa des conditions très claires, non remplies à ce jour, pour ne pas quitter le concile avant son terme. Très précisément cette déclaration indique :
« Si les Églises présentes au Concile, et en tête le patriarche œcuménique, persistent à considérer que les Églises absentes boycottent sans raison valables le travail du Concile et si elles refusent de prendre en considération les questions, les problèmes et les désaccords, les représentants de l'Élise orthodoxe serbe seront malheureusement dans l'obligation de quitter le Concile et ainsi de se joindre aux Églises absentes.
Cela n'est pas une menace ni un chantage, mais une mise en œuvre cohérente de la position et de la décision de l'Assemblée des évêques orthodoxes de l'Église serbe du 7 juin dernier. Dans un esprit de responsabilité ecclésiale et pastorale, nous exposons nos positions avec espoir dans l'action sanctifiante de l'Esprit Saint. »
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Lire aussi Plusieures publications sur "PO" consacrées aux problèmes de la diaspora russe en France
La proposition du patriarche Athenagoras fut acceptée unanimement par toutes les Eglises et un travail important et utile fut entamé au niveau de chaque Eglise et en commun, sur tous les sujets que l’on avait estimé possible de mettre à l’ordre du jour du concile. Des textes intéressants ont été produits et discutés. Ainsi, la préparation du concile se poursuivait à un rythme irrégulier, avec des périodes d’avancée et des périodes de stagnation.
Il y a quelques années, Sa Sainteté le patriarche Bartholomée a décidé de faire avancer les choses pour que le concile projeté puisse effectivement se tenir. Le rythme des réunions préparatoires s’accéléra et plusieurs synaxes (réunions) des primats de toutes les Eglises eurent lieu. Puis, une date fut fixée pour la réunion de ce grand concile pan orthodoxe qui devait manifester, rappelons-le, l’unité de l’Eglise Orthodoxe.
Mais plus la date fixée approchait, plus les orthodoxes de toutes les Eglises réalisaient l’importance de l’évènement. Et il est apparu que certaines différences de vues n’ont pu être aplanies aux cours des réunions préparatoires. Le patriarcat d’Antioche, qui est en désaccord avec celui de Jérusalem sur une question de respect de son territoire canonique a le premier fait clairement part de son refus de participer au concile si ce différent n’était pas réglé. Mais d’autres Eglises (patriarcat de Bulgarie, de Serbie [1], de Géorgie) ont aussi fait part de leur refus de participer au concile, si les vues qu’ils avaient exprimées lors des différentes réunions préparatoires n’étaient prises en compte par le concile.
Le patriarcat de Moscou a manifesté à plusieurs reprises son souci de voir respecté le principe d’unanimité dans le déroulement du concile et a insisté pour que la position de chaque Eglise, quelle que soit sa taille ou son histoire, soit prise en compte, pour éviter tout risque de schisme. Ce patriarcat a fait un effort tout particulier pour diffuser les textes adoptés lors des différentes réunions. Devant les difficultés actuelles, il a tenté de provoquer une nouvelle réunion des primats pour trouver une solution à la nouvelle situation. N’ayant pas réussi dans cette tentative, il a annoncé qu’il renonçait à participer.
Il semble bien que le patriarcat de Constantinople va ouvrir le concile en l’absence des Eglises qui ont renoncé à participer. Dans ce cas, ou bien ce concile va surtout témoigner de l’absence d’unité de l’Orthodoxie, ou bien il faudra considérer que la rencontre de Crète n’est que l’ouverture d’un temps conciliaire qui verra plusieurs sessions et finira par aplanir les difficultés actuelles.
Bien entendu, les ennemis de l’Eglise vont élaborer toutes sortes de théories explicatives dont le dénominateur commun est que la foi en Christ n’y joue aucun rôle. Gardons-nous de nous laisser contaminer par cet esprit païen et continuons de prier pour que nos évêques sachent, en fin de compte, manifester notre unité dans la foi, qui est réelle et dont nous avons l’expérience.
Séraphin Rehbinder
Président de l’OLTR
En ce dimanche de Pentecôte, 19 juin 2016.
[1] Au sujet de l'Eglise de Serbie.
En définitive, l'Eglise de Serbie décida de participer au Concile mais, dans sa déclaration du 15 juin 2016 posa des conditions très claires, non remplies à ce jour, pour ne pas quitter le concile avant son terme. Très précisément cette déclaration indique :
« Si les Églises présentes au Concile, et en tête le patriarche œcuménique, persistent à considérer que les Églises absentes boycottent sans raison valables le travail du Concile et si elles refusent de prendre en considération les questions, les problèmes et les désaccords, les représentants de l'Élise orthodoxe serbe seront malheureusement dans l'obligation de quitter le Concile et ainsi de se joindre aux Églises absentes.
Cela n'est pas une menace ni un chantage, mais une mise en œuvre cohérente de la position et de la décision de l'Assemblée des évêques orthodoxes de l'Église serbe du 7 juin dernier. Dans un esprit de responsabilité ecclésiale et pastorale, nous exposons nos positions avec espoir dans l'action sanctifiante de l'Esprit Saint. »
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Juin 2016 à 10:10
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