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Prêtre Vladimir Zielinsky
LA FACE DE DIEU
Quand l’Ecriture parle de « la face de Dieu », que-ce qu’elle entend ? Une expérience éblouissante et indéchiffrable que nous éprouvons au fond de nous-mêmes et pour laquelle on ne trouve jamais les mots appropriés ? L’Invisible a-t-il les traits de l’homme qui se laissent voir ? Une chose est sûre : ce que croyons naît non autant des traditions familiales et encore moins des preuves raffinées, que d’une confiance aux signes miraculeux que nous surprenons en nous et ailleurs. Certes, la confiance peut être réveillée par les témoignages de nos prochains, mais elle provient de la source dont l’origine est en dehors de l’humain. Mûrie, réfléchie, enracinée, trempée par les douleurs et les doutes, la confiance devient un jour foi. La foi est pétrie de la gratitude. Elle bénit Celui qu’elle rencontre et reçoit ses bénédictions.
LA FACE DE DIEU
Quand l’Ecriture parle de « la face de Dieu », que-ce qu’elle entend ? Une expérience éblouissante et indéchiffrable que nous éprouvons au fond de nous-mêmes et pour laquelle on ne trouve jamais les mots appropriés ? L’Invisible a-t-il les traits de l’homme qui se laissent voir ? Une chose est sûre : ce que croyons naît non autant des traditions familiales et encore moins des preuves raffinées, que d’une confiance aux signes miraculeux que nous surprenons en nous et ailleurs. Certes, la confiance peut être réveillée par les témoignages de nos prochains, mais elle provient de la source dont l’origine est en dehors de l’humain. Mûrie, réfléchie, enracinée, trempée par les douleurs et les doutes, la confiance devient un jour foi. La foi est pétrie de la gratitude. Elle bénit Celui qu’elle rencontre et reçoit ses bénédictions.
Quand nous lui portons ses offrandes - prière, pénitence, obéissance, émerveillement, conscience, mémoire, - Dieu, en restant l’Inaccessible, se révèle, se fait transparent. Il laisse voir son visage. Ce livre n’est qu’une tentative de fixer les yeux sur la transparence du Mystère, inépuisable Mystère de la vie et de l’amour qui pour nous hommes s’est fait Jésus.
De toi mon cœur a dit :
« Cherche sa face » .
LA MER, LE CIERGE, LE REGARD...
La foi est tout d'abord un mode de connaissance. A l’origine de chaque acte de connaître se cache un choix initial, une orientation insaisissable de tout notre être qui allume la pensée. Elle est réveillée par une impulsion qui vient du dedans, par un élan qui naît du for intérieur ou par le désir de posséder une chose qui l'attire, l’aimante, la provoque ou l'appelle... La foi part de cette “provocation de Dieu” qui est innée dans la nature humaine, ou de « la lumière véritable qui éclaire tout homme » (Gv. 1, 9) dont nous conservons les traces. Un jour la lumière trouve la voix en nous et nous invite aller chercher sa source. Mais son appel vient de cette « couche » de notre existence qui est beaucoup plus silencieuse que l'intelligence...
La raison que nous utilisons dans la vie quotidienne est habituée aux sons beaucoup plus forts: les trompettes des passions, les rumeurs des soucis quotidiens. Pour « accorder » à la lumière notre mode de penser il faut le réveiller, parfois tirer d’un sommeil long et sourd. Mais celui qui nous appelle, nous a donné aussi les oreilles pour l'entendre. Il a mis en nous cette “ouie du cœur” qui est capable de percevoir comment la vie appelle à la Vie comme « l'abîme appelle l'abîme au fracas de tes écluses » (Ps. 42, 8). Et comme la lumière veut se manifester, “se développer” en nous, la vie de Dieu veut s'unir à notre vie et à notre connaissance. Jésus est venu afin que les hommes « Te connaissent Toi, le seul véritable Dieu et Ton envoyé Jésus Christ » (Jn.17, 3).
Mais à peine nous faisons les premiers efforts pour connaître Celui qui nous a appelés à le connaître, nous arrivons à l'inconnaissance. L'itinéraire de la pensée croyante commence ici, dans l'obscurité, où l’intelligence se retire. Or, la nuit du savoir n'est pas la limite, mais le début, les prémices de la nouvelle voie qui s'ouvre en nous. La foi chrétienne, s'exprime-t-elle dans la parole ou dans le silence, ne trouve pas « le contenu » tangible, intelligible qui puisse correspondre à ce qui est dit. Saint Siméon le Théologien, un des Pères de l'Eglise Orientale, dit: Nous sommes capables de connaître Dieu autant qu'un homme qui se trouve en pleine nuit au bord de la mer sans bornes peut l'illuminer avec son petit cierge allumé.
Cette mer nocturne baigne notre existence de tous les cotés.
Elle se jette en nous comme dans son petit port. Elle passe par nous vers les autres créatures et les remplit par le murmure du ressac. Elle se remue en nous comme un oiselet bruit dans son nid. « Le nom de Dieu est comme un grand oiseau qui s'envole de ma poitrine », écrit Ossip Mandelstam. Il s'envole dans la nuit, quand notre intelligence dort encore. On regrette depuis le millénaire : Dieu est toujours au-delà de la pensée et même au-delà de n’importe quelle image humaine.
On ne peut pas le « posséder » en aucune manière.
Saint Grégoire de Nysse dit que, si on rassemble toutes les images et qu’on additionne toutes nos connaissances de Dieu, découvertes et élaborées par les meilleurs théologiens pendant des siècles, nous n'aurons qu'une autre idole.....
De toi mon cœur a dit :
« Cherche sa face » .
LA MER, LE CIERGE, LE REGARD...
La foi est tout d'abord un mode de connaissance. A l’origine de chaque acte de connaître se cache un choix initial, une orientation insaisissable de tout notre être qui allume la pensée. Elle est réveillée par une impulsion qui vient du dedans, par un élan qui naît du for intérieur ou par le désir de posséder une chose qui l'attire, l’aimante, la provoque ou l'appelle... La foi part de cette “provocation de Dieu” qui est innée dans la nature humaine, ou de « la lumière véritable qui éclaire tout homme » (Gv. 1, 9) dont nous conservons les traces. Un jour la lumière trouve la voix en nous et nous invite aller chercher sa source. Mais son appel vient de cette « couche » de notre existence qui est beaucoup plus silencieuse que l'intelligence...
La raison que nous utilisons dans la vie quotidienne est habituée aux sons beaucoup plus forts: les trompettes des passions, les rumeurs des soucis quotidiens. Pour « accorder » à la lumière notre mode de penser il faut le réveiller, parfois tirer d’un sommeil long et sourd. Mais celui qui nous appelle, nous a donné aussi les oreilles pour l'entendre. Il a mis en nous cette “ouie du cœur” qui est capable de percevoir comment la vie appelle à la Vie comme « l'abîme appelle l'abîme au fracas de tes écluses » (Ps. 42, 8). Et comme la lumière veut se manifester, “se développer” en nous, la vie de Dieu veut s'unir à notre vie et à notre connaissance. Jésus est venu afin que les hommes « Te connaissent Toi, le seul véritable Dieu et Ton envoyé Jésus Christ » (Jn.17, 3).
Mais à peine nous faisons les premiers efforts pour connaître Celui qui nous a appelés à le connaître, nous arrivons à l'inconnaissance. L'itinéraire de la pensée croyante commence ici, dans l'obscurité, où l’intelligence se retire. Or, la nuit du savoir n'est pas la limite, mais le début, les prémices de la nouvelle voie qui s'ouvre en nous. La foi chrétienne, s'exprime-t-elle dans la parole ou dans le silence, ne trouve pas « le contenu » tangible, intelligible qui puisse correspondre à ce qui est dit. Saint Siméon le Théologien, un des Pères de l'Eglise Orientale, dit: Nous sommes capables de connaître Dieu autant qu'un homme qui se trouve en pleine nuit au bord de la mer sans bornes peut l'illuminer avec son petit cierge allumé.
Cette mer nocturne baigne notre existence de tous les cotés.
Elle se jette en nous comme dans son petit port. Elle passe par nous vers les autres créatures et les remplit par le murmure du ressac. Elle se remue en nous comme un oiselet bruit dans son nid. « Le nom de Dieu est comme un grand oiseau qui s'envole de ma poitrine », écrit Ossip Mandelstam. Il s'envole dans la nuit, quand notre intelligence dort encore. On regrette depuis le millénaire : Dieu est toujours au-delà de la pensée et même au-delà de n’importe quelle image humaine.
On ne peut pas le « posséder » en aucune manière.
Saint Grégoire de Nysse dit que, si on rassemble toutes les images et qu’on additionne toutes nos connaissances de Dieu, découvertes et élaborées par les meilleurs théologiens pendant des siècles, nous n'aurons qu'une autre idole.....
Rédigé par Prêtre Vladimir Zielinsky le 22 Janvier 2011 à 19:56
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