Pourquoi est-ce que le Phanar n’accorde pas l’autocéphalie à l’Église finlandaise ?
Le 5 octobre s’est réuni le synode de l’Église orthodoxe finlandaise.

Pour le monde orthodoxe il n’y a là rien d’exceptionnel et l’événement ne devrait pas retenir l’attention.
Mais la situation est très particulière : ce synode s’est déroulé au Phanar et sous la surveillance de l’un des hauts dignitaires du patriarcat de Constantinople.

Avant 1923, l’Église orthodoxe finlandaise était partie intégrante de l’Église orthodoxe russe, puis elle a reçu le statut d’Église autonome au sein du patriarcat de Constantinople. Dès cette même année, 1923, les autorités finnoises ont demandé au Phanar d’accorder l’autocéphalie à leur Église, mais le patriarche d’alors, Mélite, a répondu que le moment n’était pas venu. En 1980, les autorités religieuses l’Église orthodoxe finlandaise ont réitéré la demande, mais cette fois-ci n’ont pas eu l’honneur d’une réponse d’Istamboul.

Voilà pourquoi la situation actuelle appelle un certain nombre de questions.

1. On a maintes fois entendu les évêques du Phanar déclarer que chaque état a droit à son Église autocéphale. Mais durant près de cent ans les Finnois ont demandé à l’Église de Constantinople de leur accorder l’autocéphalie et elle leur a été refusée. En quoi la Finlande est-elle différente des autres états ? Ou bien le Phanar n’accorde l’autocéphalie qu’aux territoires qui sont sous la juridiction d’autres Églises orthodoxes ?

2. Le statut d’autonomie d’une Église, que celui de l’Église finlandaise, suppose une pleine indépendance administrative. Comme, par exemple, l’Église orthodoxe ukrainienne dont les évêques sont dits par le Phanar « évêques de l’Église orthodoxe russe » est absolument indépendante du Patriarcat de Moscou bien qu’elle soit en totale union de prières avec lui. Pouvons-nous imaginer que l’Église orthodoxe ukrainienne réunisse son synode à Moscou sous la surveillance d’un prélat de l’Église orthodoxe russe ? Ce serait absurde, mais au Phanar ce serait normal, le statut d’autonomie n’y veut rien dire.


3. La question la plus importante : cette situation n’est-elle pas révélatrice du double jeu politique du « trône œcuménique » ?

Traduction PO et lien en russe Почему Фанар не дает Финляндской Церкви автокефалию?

***
P.S.
Les problèmes de respect des lois du travail, de la propriété et des biens immobiliers seraient transférés à la paroisse-mère. La question de la répartition des recettes financière sera abordée au cours de la réalisation de la réforme.

Cette réforme peut devenir la plus importante transformation dans l’administration de l’Église depuis la guerre.

Pour 2020, l’Église orthodoxe finlandaise doit réaliser cette réforme administrative dont le but est de permettre le développement de l’activité pastorale et paroissiale. Le site officiel de l’Église orthodoxe finlandaise évoque régulièrement les points que cette réforme doit régler.
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Lire aussi: La Finlande – un exemple de symphonie Eglise - Etat




Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Octobre 2020 à 17:50 | 0 commentaire | Permalien



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