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Jean Liamine
Voici donc la petite histoire de l’icône de Saint Séraphin de Sarov à Paris. Cette histoire est doublement miraculeuse: elle comprend deux épisodes intimement liés bien que distants de 80 ans.
Premier épisode
1922 en Russie, dans la ville d’Orel, la révolution bolchevique bat son plein. Zénaïde, jeune fille d’une vingtaine d’années, partage depuis plus de 2 ans la vie quotidienne des sœurs au monastère de la Présentation. Elle habite chez la supérieure, l’higoumènia Alexia (veuve Timacheff-Behring, née Polouektoff). Celle-ci a veillé à son éducation depuis la mort prématurée de la propre mère de ZénaÏde; elle est devenue en fait sa mère adoptive; matouchka Alexia a pour neveu Ivan Liamine, le promis de la jeune fille. Il y a déjà plusieurs années, en 1916, les deux jeunes gens s’étaient fiancés; mais les événements tragiques de la révolution les séparent, et Ivan se retrouve à Paris où il invite instamment Zénaïde à venir le rejoindre, afin de s’y marier comme ils en avaient fait le serment.
La jeune fille, qui ne se sent pas faite pour la vie monastique, accepte :elle part d’abord pour la Sibérie, à Tomsk (six jours de voyage dans un wagon à bestiaux), pour y faire ses adieux à son père. Son retour à Orel va durer plusieurs semaines : elle reste bloquée à Tcheliabinsk, son passeur à travers les lignes de l’armée rouge venant d’être fusillé; mais des amis retrouvés providentiellement l’aident à rejoindre le monastère d’Orel.
Voici donc la petite histoire de l’icône de Saint Séraphin de Sarov à Paris. Cette histoire est doublement miraculeuse: elle comprend deux épisodes intimement liés bien que distants de 80 ans.
Premier épisode
1922 en Russie, dans la ville d’Orel, la révolution bolchevique bat son plein. Zénaïde, jeune fille d’une vingtaine d’années, partage depuis plus de 2 ans la vie quotidienne des sœurs au monastère de la Présentation. Elle habite chez la supérieure, l’higoumènia Alexia (veuve Timacheff-Behring, née Polouektoff). Celle-ci a veillé à son éducation depuis la mort prématurée de la propre mère de ZénaÏde; elle est devenue en fait sa mère adoptive; matouchka Alexia a pour neveu Ivan Liamine, le promis de la jeune fille. Il y a déjà plusieurs années, en 1916, les deux jeunes gens s’étaient fiancés; mais les événements tragiques de la révolution les séparent, et Ivan se retrouve à Paris où il invite instamment Zénaïde à venir le rejoindre, afin de s’y marier comme ils en avaient fait le serment.
La jeune fille, qui ne se sent pas faite pour la vie monastique, accepte :elle part d’abord pour la Sibérie, à Tomsk (six jours de voyage dans un wagon à bestiaux), pour y faire ses adieux à son père. Son retour à Orel va durer plusieurs semaines : elle reste bloquée à Tcheliabinsk, son passeur à travers les lignes de l’armée rouge venant d’être fusillé; mais des amis retrouvés providentiellement l’aident à rejoindre le monastère d’Orel.
Avant son départ définitif pour la France, son père spirituel et confesseur, Séraphin, évêque d’Orel, lui donne sa bénédiction et lui confie une grande icône de saint Séraphin de Sarov (priant à genoux sur une pierre dans la forêt), toujours présente dans son bureau. Il lui demande de remettre cette icône au métropolite Euloge à Paris. L’icône, peinte sur toile par un moine d’Optino, est ainsi enlevée de son cadre, enroulée dans un linge ; elle accompagnera la jeune fille pendant tout son périple et à travers tous les contrôles. Zénaïde finira par s’embarquer sur le dernier paquebot en partance de Saint-Pétersbourg, chaperonnée par une autre tante de son fiancé, quittant toutes les deux leur pays natal pour toujours.
A son arrivée à Paris, elle va voir le métropolite Euloge et lui présente l’icône du Saint. Mgr Euloge ordonne aussitôt de l’encadrer et de la placer dans la chapelle d’une maison d’étudiants située dans le jardin d’un immeuble au 91 de la rue Lecourbe dans le XVème arrondissement de Paris, où il projette d’ériger une église : l’église de Saint-Séraphin-de-Sarov. Elle sera construite en 1933. L’icône s’y trouve toujours actuellement
L’article ci-dessus est paru sur le site d’Orthodoxie.com il y a quelques années
A son arrivée à Paris, elle va voir le métropolite Euloge et lui présente l’icône du Saint. Mgr Euloge ordonne aussitôt de l’encadrer et de la placer dans la chapelle d’une maison d’étudiants située dans le jardin d’un immeuble au 91 de la rue Lecourbe dans le XVème arrondissement de Paris, où il projette d’ériger une église : l’église de Saint-Séraphin-de-Sarov. Elle sera construite en 1933. L’icône s’y trouve toujours actuellement
L’article ci-dessus est paru sur le site d’Orthodoxie.com il y a quelques années
Second épisode
2002- 80 ans après l’arrivée de l’icône de Saint Séraphin de Sarov à Paris et 8 années après la mort de ma mère Zénaïde Liamine, un groupe de journalistes de la télévision russe Canal 3 vient chez moi à Paris pour une interview au sujet des marchands de Moscou Liamine et de leur mécénat, ainsi que du retour dans sa ville natale de Moscou, des chants liturgiques composés par mon père,
Ivan Semionovitch Liamine: mais je ne sais alors pas pourquoi, je décide en fait, de les emmener à l' église St Séraphin rue Lecourbe , où nous sommes accueillis par le recteur, le père Nicolas Cernokrak; et là, devant l'icône, je leur raconte" la petite histoire de l' icône de St Séraphin"; l' émission doit passer sur Canal 3 dans toute la Russie.
Une quinzaine de jours après, je reçois un coup de fil: "Ici la mère supérieure du monastère de la Présentation de la ville d' Orel, l' higoumène Olympiade, mes paroissiens sont accourus me dire qu' un français parlait de nous à Paris ?! -Ma mère , ce français , c' est moi !.. " ; nous parlâmes près d' une heure . Le monastère en ruine, avait rouvert ses portes depuis quelques temps et se reconstruisait peu à peu. Les sœurs connaissaient peu de choses de la vie de l'évêque Séraphin d' Orel, sauf qu'il avait été fusillé en 1937, et ignoraient jusqu'au nom -même de la dernière higoumène du monastère, mère Alexia, ma grande- tante...J' envoyai aussitôt une quinzaine de photos des années 1920 1922, et des années 1923 à 1933; en effet ma mère avait pu correspondre toutes ces années avec Matouchka Alexia jusqu' à sa déportation à Alma Ata.
2002- 80 ans après l’arrivée de l’icône de Saint Séraphin de Sarov à Paris et 8 années après la mort de ma mère Zénaïde Liamine, un groupe de journalistes de la télévision russe Canal 3 vient chez moi à Paris pour une interview au sujet des marchands de Moscou Liamine et de leur mécénat, ainsi que du retour dans sa ville natale de Moscou, des chants liturgiques composés par mon père,
Ivan Semionovitch Liamine: mais je ne sais alors pas pourquoi, je décide en fait, de les emmener à l' église St Séraphin rue Lecourbe , où nous sommes accueillis par le recteur, le père Nicolas Cernokrak; et là, devant l'icône, je leur raconte" la petite histoire de l' icône de St Séraphin"; l' émission doit passer sur Canal 3 dans toute la Russie.
Une quinzaine de jours après, je reçois un coup de fil: "Ici la mère supérieure du monastère de la Présentation de la ville d' Orel, l' higoumène Olympiade, mes paroissiens sont accourus me dire qu' un français parlait de nous à Paris ?! -Ma mère , ce français , c' est moi !.. " ; nous parlâmes près d' une heure . Le monastère en ruine, avait rouvert ses portes depuis quelques temps et se reconstruisait peu à peu. Les sœurs connaissaient peu de choses de la vie de l'évêque Séraphin d' Orel, sauf qu'il avait été fusillé en 1937, et ignoraient jusqu'au nom -même de la dernière higoumène du monastère, mère Alexia, ma grande- tante...J' envoyai aussitôt une quinzaine de photos des années 1920 1922, et des années 1923 à 1933; en effet ma mère avait pu correspondre toutes ces années avec Matouchka Alexia jusqu' à sa déportation à Alma Ata.
C'est cette correspondance , riche, tant sur le plan historique que religieux, que j' ai été amené à sortir des archives familiales et à transmettre peu à peu au monastère d 'Orel où je me suis rendu en 2004. Les moniales ont publié depuis, deux fascicules sur la vie et le martyre de la mère Alexia , morte en prison à Vologda en 1941 ( d' après les archives soviétiques auxquelles elles ont pu avoir accés). Récemment un livre a été édité, sur la vie et l’œuvre du saint neo -martyr Séraphin ‘(Ostrooumov) , archevêque de Smolensk et d’Orel.
C' est ainsi que par un second miracle , Saint Séraphin de Sarov a rendu leur véritable histoire, aux soeurs du monastère de la Présentation de la bonne ville d' Orel.
C' est ainsi que par un second miracle , Saint Séraphin de Sarov a rendu leur véritable histoire, aux soeurs du monastère de la Présentation de la bonne ville d' Orel.
Saint Séraphin de Sarov - priant à genoux sur une pierre dans la forêt. L' église St Séraphin rue Lecourbe ( PARIS)
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Août 2021 à 08:36
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